• Michel COLLON - #Ukraine : la Guerre des images

    Michel COLLON est journaliste indépendant et essayiste belge. Il s’est notamment fait connaître en analysant la propagande de guerre au cours de la 1ère guerre du Golfe et de la guerre en Yougoslavie dans les années 1990.
    En 2004, il fonde le collectif Investig’action, média alternatif spécialisé dans l’analyse de la propagande de guerre et des stratégies de désinformation. Investig’action c’est un journal en ligne entièrement gratuit, une chaîne Youtube avec des chroniques et interviews ainsi qu’une maison d’édition : www.investigaction.net/fr/
    Aujourd’hui, Michel COLLON sort un nouveau livre, "Ukraine : la Guerre des images, 50 exemples de désinformation”, fruit de longs mois de travail avec l’équipe Test média International d’Investig’action.

    https://odysee.com/@Caf%C3%A9arxisteM:5/michel-collon-ukraine-la-guerre-des:b
    https://www.youtube.com/watch?v=2YWlIdpGE48


    #médias

    • Pour être efficace, il incombe de comprendre une chose : la mission n’est pas de rendre compte du réel mais de l’#actualité. Cette variation est bien plus qu’une finesse sémantique. Ce n’est pas vis-à-vis du réel, passé présent comme futur, que le travail d’attaché de production se construit. Lorsque vous choisissez les sujets à aborder et les invités avec lesquels en parler, c’est à partir de « l’actu » que vous devez raisonner, c’est-à-dire à partir d’une hiérarchisation informationnelle produite et alimentée par les #médias eux-même de manière réticulaire. L’attaché de production est un des outils à travers lesquels le « traitement de l’actualité » s’émancipe des autres sphères du monde social. Cela devient un marché à part entière, au même titre que les autres. Vous ne vendez pas des planches de bois ou des voitures électriques, mais de l’actu, et c’est à partir de ça que le travail s’organise. L’objectif du média devient dès lors d’entretenir une certaine position sur le marché de l’information, et pour les gros mastodontes comme France Inter, cela est synonyme de jouer sur les mêmes plates bandes que les autres. C’est pour cette raison que très souvent, la direction explique en conférence de rédaction que « l’actualité l’impose » (à l’image des fameuses « humeurs du marché » décrites par les économistes de plateaux), sans que cette réification grotesque, véritable renversement de l’acte journalistique, ne provoque la simple interrogation de qui que ce soit. L’existence d’une ligne éditoriale explicite, autour de laquelle les discussions peuvent s’agréger, est dissoute dans la dynamique incessante de l’actu.

      #journalisme #media

    • Comme pour les autres activités subventionnées car dites « d’intérêt public » (poste, transports, éducation etc), la généralisation du néolibéralisme dans les médias accompagne une dépréciation qualitative. En plus de conditions de travail internes de plus en plus fragiles, la rigueur du rapport au réel ne constitue plus la tâche première du travail journalistique. Pour se maintenir sur le marché de l’info, d’autres priorités sont à mettre en avant. Ce renversement a des répercussions sur le plan politique : la densité de la mission de formation d’un « citoyen éclairé » par la mise à disposition d’une information vérifiée s’étiole, la fonction de contre-pouvoir exercée par la critique des éléments de langage du pouvoir est de plus en plus lacunaire. La polarisation du travail autour du traitement de « l’actualité », et non plus de la réalité, nourrit la dynamique contre-démocratique inhérente au néolibéralisme. Le bal des experts en lien avec la volonté de rester compétitif encadre la disparition d’une relation cohérente (donc agonistique) au réel, centrée sur les luttes, les oppositions, les dominations, auquelles la démocratie est censée par définition apporter une réponse sans cesse renouvelée. Comme le montre l’exemple médiatique, la généralisation de la rationalité néolibérale ne fait pas que fragiliser les piliers essentiels d’un partage démocratique du pouvoir : il participe à faire disparaître, à travers la transfiguration de ce qui compose l’essence du réel, l’existence même d’un idéal centré sur l’intégration constante et sans bornes du plus grand nombre dans les affaires de la cité.

  • Un habitant accuse les journalistes d’avoir payé Secteur Droit et Azov pour qu’ils bombardent Artiomovsk - Donbass Insider

    Deux jours après notre rencontre avec Ioulia, une jeune maman rescapée d’Artiomovsk, nous avons réussi à retrouver et interviewer Sergueï, un des autres occupants du sous-sol que les soldats ukrainiens ont fait exploser lors de leur retraite au 16 de la rue Levanevski. Lors de l’interview, Sergueï confirme les propos de Ioulia sur les enlèvements d’enfants par les « Anges Blancs », et sur le bombardement de la ville par les soldats ukrainiens alors même que les Russes étaient encore loin. Mais surtout, il explique qu’Azov et Secteur Droit (organisations extrémistes interdites en Fédération de Russie) menaient de tels bombardements contre Artiomovsk car ils étaient payés pour cela par les journalistes ukrainiens et étrangers en manque d’images chocs à attribuer à des bombardements russes.

    https://www.donbass-insider.com/fr/2023/05/14/un-habitant-accuse-les-journalistes-davoir-paye-secteur-droit-et-az
    https://www.donbass-insider.com/wp-content/uploads/2023/05/artiomovsk-14052023.jpg
    #Russie #Ukraine #médias

  • En formation « climat » avec les journalistes de France Télévisions | la revue des médias
    http://larevuedesmedias.ina.fr/formation-changement-climatique-giec-journalistes-redaction-fra

    Depuis la publication, en septembre 2022, de la Charte pour un journalisme à la hauteur de l’urgence écologique, plusieurs médias se sont engagés à former leurs rédactions aux enjeux du climat. Reportage à France Télévisions, où ces formations permettent des rencontres entre journalistes et scientifiques.

    #Climat #EMI #Journalisme #Médias

  • #Immigration et #délinquance : réalités et perceptions

    Le projet de loi sur l’immigration qui devait être débattu au Parlement proposait de « rendre possible l’éloignement d’étrangers constituant une menace grave pour l’ordre public ». Une manière, peut-être, de répondre aux inquiétudes persistantes de ceux qui, dans les enquêtes d’opinion, estiment que l’immigration aggrave la délinquance. Pourtant, les études réalisées dans différents pays concluent sans ambiguïté que les immigrés ne sont pas à l’origine d’une augmentation des taux d’infraction dans les pays d’accueil. Et si les étrangers en situation irrégulière ont une probabilité plus forte de commettre des #vols, un meilleur accès au #marché_du_travail peut résorber cet écart. La surreprésentation des immigrés dans les #statistiques officielles mais aussi le traitement médiatique de la délinquance permettent de comprendre l’écart entre perceptions et #réalité. Lorsque les médias adoptent un traitement plus neutre de l’origine nationale ou étrangère des auteurs présumés d’infractions, les inquiétudes à l’égard de l’immigration se réduisent. C’est en tout cas ce que montre l’expérience allemande en la matière.

    http://www.cepii.fr/CEPII/fr/publications/lettre/abstract.asp?NoDoc=13737
    #criminalité #migrations #perception #médias

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    voir aussi le décryptage de @vivre :
    Comment s’explique la surreprésentation des étrangers dans la criminalité ?
    https://asile.ch/2012/10/06/andre-kuhn-comment-sexplique-la-surrepresentation-des-etrangers-dans-la-crimin
    https://seenthis.net/messages/511003
    #André_Kuhn

  • Alter-Vienne le nouveau site des luttes du pays viennois
    https://ricochets.cc/Alter-Vienne-le-nouveau-site-des-luttes-du-pays-viennois.html

    Et Viva Alter ! Le nouveau site d’informations locales sur les luttes et combats du bassin Viennois : de Chasse Sur Rhone à Salaise, en passant par Condrieu et Roussillon. Enfin une info qui fait du bien et qui est proche de toutes et tous, enfin un site pour réunir les combats contre toutes les dominations ! Après Vienne la plus belle ville du monde qui s’ignore (et c’est le Daily Telegraph qui le dit…), voici Vienne la ville la plus radicale du monde qui a bien l’intention de le faire savoir. Elle (...) #Les_Articles

    / #Médias_et_expressions

    https://rebellyon.info/Alter-Vienne-le-nouveau-site-des-luttes-24780

  • CR de la manif du 06 avril à #Valence : photos de pancartes et slogans
    https://ricochets.cc/CR-de-la-manif-du-06-avril-a-Valence-photos-de-pancartes-et-slogans.html

    A Valence ce 6 avril plus de 10.000 personnes étaient là pour la 11e manifestation initiée par l’intersyndicale. Une présence toujours énorme. En fin de manif, le cortège de la CNT et celui de personnes diverses non affiliées aux « gros » syndicats (FO, CGT, CFDT…) a encore grossit, avec de nombreux jeunes étudiants et lycéens. Les pancartes se font plus incicives et plus généralistes. Au délà des retraites, le gouvernement et sa police sont décriés. Les manifestants veulent une véritable démocratie, et pas (...) #Les_Articles

    / Révoltes, insurrections, débordements..., Valence, #Médias_et_expressions

    #Révoltes,_insurrections,_débordements...

  • La salade des cravatés Jean-François Nadeau - Le Devoir

    Les pièces de viande sont désormais placées sous haute surveillance. Attention à qui partira sans demander son reste avec un morceau sanguinolent sous le bras : aux portiques de sécurité, l’alarme se mettra à hurler. Ces chiens de garde modernes, ces renifleurs de puces électroniques, sont de plus en plus nombreux à traquer les voleurs.

    Ce n’est pas là de la science-fiction. Plusieurs supermarchés, en Europe, tentent bel et bien de pallier, par des mesures de surveillance exacerbées, les vols à l’étalage du côté de la boucherie et de la charcuterie. D’Athènes à Londres, en passant par Paris et Berlin, les cas de vol de viande sont de plus en plus nombreux https://rmc.bfmtv.com/actualites/economie/conso/les-supermarches-confrontes-a-la-hausse-des-vols-on-met-des-antivols-sur- .

    . . . . .
    Au même moment, au sein d’une des portions les plus privilégiées de la planète, des gens en sont à se demander, dans l’entre-soi de leur vie chic projetée sur papier glacé, si la calandre de la Rolls-Royce, le yacht surdimensionné et la montre en or suffiront encore pour proclamer, à la face du monde, le sentiment exacerbé de leur supériorité.

    Désormais, l’industrie du luxe constitue le fonds de commerce de quelques-unes des plus grandes fortunes du monde. Tandis que le gros de la population se fait manger la laine sur le dos, des béni-oui-oui font l’éloge du mode de vie des ultrariches en vantant, entre autres choses, « l’élégance masculine ». L’homogénéité des apparences vestimentaires, créée par la société de consommation dans l’après-guerre, est une illusion égalitariste que ce retour du chic promet de clarifier.

    Contre quoi se battent ces gens qui revendiquent, sans rire, leur droit à l’élégance, comme si le fait de porter un mouchoir de poche constituait une résistance aux vraies dérives de notre temps ? Que valent leurs déclarations d’amour à la nation, eux qui s’emploient en tout temps à cautionner les iniquités qui la mine de l’intérieur ?

    L’important, pour eux, a toujours été de manifester coûte que coûte le sentiment de leur supériorité. Qu’importe pour ces gens-là que leur élégance se confonde historiquement avec les vieux habits du capital financier. Cette élégance d’un genre bien particulier, érigée en nouvelle norme par ceux qui font fortune des excès, constitue une autre tentative pour justifier l’inégalité économique par une domination symbolique.

    Depuis ses origines, le costume de l’homme d’affaires s’impose comme celui d’êtres qui ont les moyens de chômer. Ce n’est pas un vêtement pour s’user à l’atelier, mais pour commander aux autres de le faire. Pierre Falardeau, dans Le temps des bouffons https://www.ledevoir.com/culture/cinema/563253/le-temps-des-bouffons-le-film-de-liberte-totale-de-pierre-falardeau , parlait à raison d’un « beau ramassis d’insignifiants chromés, médaillés, cravatés, vulgaires et grossiers avec leurs costumes chics et leurs bijoux de luxe ».

    Les porte-voix de l’ultra-droite mondaine s’emploient, par tous les moyens, à avaliser les inégalités sociales dans les journaux, à la télévision, à la radio. Bien assis sur leur steak, ils nous rappellent, au nom de la grandeur d’une civilisation dont ils se croient les parangons, leur droit de faire bombance, entre amis, avec quelques têtes de veau. Devant les autres, ils s’emploient à jouer les bouchers, en tranchant la langue de ceux qui osent les contester.

    Parlant de gros jambons, celui que le commun des mortels mange au Canada est-il à la veille d’être mieux contrôlé ? En France, l’Agence nationale de sécurité sanitaire des aliments a confirmé, l’été dernier, le lien entre le cancer et la consommation de nitrites dans les viandes transformées. Les sels de nitrite, les sels de nitrate ou encore les deux sont ajoutés à plusieurs viandes pour en améliorer la couleur, la texture et la saveur, de même que pour contrôler la croissance microbienne. En Europe, le taux permis, jugé désormais trop élevé, est de 150 mg par kilo de viande. L’État français demande au secteur de l’agroalimentaire de réduire de 20 à 25 % ces teneurs. Plusieurs instances recommandent une interdiction totale. Pendant ce temps, au Canada, l’usage permis de ces substances est de 200 mg/kg…https://inspection.canada.ca/controles-preventifs/produits-de-viande/nitrites/fra/1522949763138/1522949763434

    La consommation de viande à outrance constitue un trait affirmé du modèle de société néoconservateur. Nous sommes encouragés à en manger, bien que nous sachions qu’elle pose toutes sortes de problèmes, d’un bout à l’autre de la chaîne de l’alimentation. Cette consommation a conditionné des comportements troublants, tant chez ceux qui n’ont plus les moyens d’en manger et qui se retrouvent à en voler que chez ceux qui mordent la société de tous côtés, en jouant les grands fauves. Cela dresse, sans conteste, le portrait d’une société malade, condamnée à regarder même le prix de la salade grimper.

    J’ai regardé hier la première de Survivor Québec . Cette aventure en simili, télédiffusée à grand renfort de publicités, présente des gens d’ici à qui est enseigné, entre autres choses, l’art d’identifier, aux Philippines, des plantes comestibles. Très pratique pour apprendre à manger différemment ici-bas…

    Le divertissement, par définition, fait diversion. Peut-on s’empêcher de constater que celui-ci mime un modèle de société dont nous sommes déjà gavés ? Soyez à vous-même votre propre but ! Luttez les uns contre les autres ! Au diable la vie en commun ! Dans cette quête où règne le chacun pour soi, le gagnant est le dernier à survivre, au milieu d’une île en plastique, avec de l’argent qui lui sort par les oreilles. N’est-ce pas là une représentation du modèle de société dans lequel nous coulons ?

    Source : https://www.ledevoir.com/opinion/chroniques/787732/chronique-la-salade-des-cravates

    #bourgeoisie #luxe #entre-soi #viande #inflation #ultra_riches #néolibéralisme #ultra-droite #inégalités_sociales #médias #divertissement #canada #capitalisme

  • Le reporter de guerre Vladlen Tatarski a été assassiné lors d’un attentat terroriste à Saint-Pétersbourg - Donbass Insider

    Le 2 avril 2023, une bombe a explosé dans un café de Saint-Pétersbourg en Russie, où le reporter de guerre Vladlen Tatarski (Maxime Fomine de son véritable nom) organisait une soirée patriotique, le tuant sur le coup, et blessant 25 autres personnes dont un enfant. L’attentat terroriste qui a tué Vladlen Tatarski a très certainement été organisé par l’Ukraine.

    https://www.donbass-insider.com/fr/2023/04/02/le-reporter-de-guerre-vladlen-tatarski-a-ete-assassine-lors-dun-att
    https://www.donbass-insider.com/wp-content/uploads/2023/04/vladlen-tatarski.jpg
    #médias #Russie #Ukraine

  • Pour éviter la fermeture définitive du journal Le Crestois
    https://ricochets.cc/SCOP-Le-Crestois-presse-independante-Crestois-Diois-reprise-salaris.html

    Pour éviter la fermeture définitive du journal, des salarié(e)s du Crestois ont créé une SCOP et lancent une souscription publique. L’ambition : éviter la liquidation pure et simple et, surtout, poursuivre l’aventure de cet étonnant journal, local et indépendant. Pour empêcher ce scénario catastrophe, des salarié(e)s du Crestois viennent de constituer une SCOP Comme vous le savez peut-être, Le Crestois, l’hebdomadaire historique de la #Vallée_de_la_Drôme, est à la croisée des chemins. L’avenir de cette (...) #Les_Articles

    / Vallée de la Drôme, #Médias_et_expressions

  • ★ DES MÉDIAS SONT AUX ORDRES, DES TRAVAILLEURS AUSSI... - Socialisme libertaire

    « Souvent dans des discussions au travail, au bistro ou ailleurs, il y a nombre de personnes se plaignant de x ou y (immigrés, chômeurs, etc.), on ressent une animosité vis à vis de ces derniers, comme si ils étaient la cause de problèmes. Et pourtant ces plaignants ne connaissent pas d’immigrés ni de chômeurs. A l’inverse ils encensent les footballeurs (d’origine immigré, on l’est tous), les politiciens bruyants. En fait, ils répètent toutes les représentations du monde que les médias nationalisto-capitalistes mettent en avant et ont besoin pour perpétuer leur monde. Les spectateurs se mettent au niveau des médias du pouvoir pour amplifier les discours des médias. Factuellement ils font le jeu des pouvoirs médiatiques en place. Consciemment ou inconsciemment, ce sont des collaborateurs des représentations des pouvoirs. Jamais il n’est question de rapports de classes, de hiérarchie sociale, d’exploitation ni de domination et encore moins de lutte pour l’émancipation sociale. Tout comme dans les médias. L’acceptation de la hiérarchie, du capitalisme, de l’État est comme une base de pensée pour des médias et des travailleurs.

    Ça ne doit surtout pas poser la source / cause des problèmes. La confusion doit être faite afin de compliquer la tâche d’émancipation sociale. L’inversion de la cause et des effets est un des moyens… les responsabilités doivent être diluées et jamais l’entité ou l’individu responsable posé. Pour asseoir tout ça, la mystification doit être faite sur une entité, dieu, nation ou capital. Ils créent un terreau fertile pour l’entretien des excités complotistes ou des endormis du cerveau. Créer la confusion, créer des fous afin de pouvoir jouer avec… nos émotions (...) »

    ⏩ Lire le texte complet…

    ▶️ https://www.socialisme-libertaire.fr/2023/03/des-medias-sont-aux-ordres-des-travailleurs-aussi.html

    🛑 #anarchisme #communisme_libertaire #anticapitalisme #antiétatisme #émancipation #médias #prolétariat #salarié #capitalisme #politiciens #domination #étatisme #pouvoir...

  • CGT : Sophie Binet succède à Philippe Martinez, Clotilde Mathieu
    https://www.humanite.fr/social-eco/congres-de-la-cgt/cgt-sophie-binet-succede-philippe-martinez-789097

    La conseillère principale d’éducation (CPE) a été élue ce matin secrétaire générale de la confédération. Elle est la première femme à accéder à cette fonction en 128 ans d’existence du syndicat.

    La troisième tentative aura été la bonne. Sophie Binet, la secrétaire générale de la CGT des ingénieurs, cadres et techniciens (Ugict-CGT), est désormais le nouveau visage de la confédération. Elle succède à Philippe Martinez comme secrétaire générale de la CGT. La conseillère principale d’éducation (CPE), née en 1982, par ailleurs chroniqueuse du monde du travail pour l’Humanité magazine, est la première femme à accéder à cette fonction, en 128 ans d’existence de la centrale syndicale. La candidate désignée avant le congrès, Marie Buisson, n’est pas parvenue à s’imposer. Le bureau confédéral qu’elle avait présentée dans la nuit a été rejeté à 6 voix près par le "parlement" de la CGT, le comité confédéral national (CCN). S’en est suivie une proposition portée par Céline Verzeletti à l’exécutif confédéral, sans qu’elle soit soumise au vote du CCN.

    Céline Verzeletti, Laurent Brun et Sébastien Menesplier au bureau confédéral

    Après une nuit de discussions, une troisième proposition conduite cette fois par Sophie Binet a émergé au lever du soleil, composée de Céline Verzeletti [la matonne], secrétaire générale de la CGT de la fonction publique d’Etat, mais aussi de Laurent Brun [hostile à l’écologie au nom de l’emploi], secrétaire général de la CGT cheminots, Catherine Giraud, secrétaire générale de l’union départementale (UD) de la Vienne, Nathalie Bazire, secrétaire générale de l’UD de la Manche, Sébastien Menesplier, secrétaire général de la CGT mines-énergie, Boris Plazzi, membre du bureau confédéral sortant, Gérard Ré, de l’UD des Alpes-Maritimes, Mireille Stivala, de la fédération santé-action sociale, et de Thomas Vacheron, membre de la direction sortante de la CGT. Cette proposition a été adoptée par le CCN à 64 voix pour, 39 contre et 11 abstentions.

    La veille, le débat des congressistes autour de la composition de la nouvelle commission exécutive confédérale (CEC), dont sont statutairement issus le bureau confédéral et la secrétaire générale, s’était déroulé dans le calme. Plusieurs intervenants, dont beaucoup de primo-congressistes, avaient pris le micro pour demander à leurs camarades d’élargir la proposition de CEC à de nouvelles candidatures, comme celle d’Olivier Mateu, secrétaire général de l’UD des Bouches-du-Rhône. Une volonté partagée par Céline Verzeletti. Au micro, la surveillante pénitentiaire avait envoyé un message aux militants réunis en conclave, en donnant sa vision du travail de direction : « C’est avant tout un collectif et non une personne qui doit incarner la CGT ». Louant une organisation « plurielle », la responsable syndicale élue au bureau confédéral, cette nuit, avait appelé à sortir du congrès avec une confédération « unie » et « offensive ».

    Sophie Binet : Défis pour le syndicalisme , 5 janvier 2023
    https://www.humanite.fr/social-eco/sophie-binet/sophie-binet-defis-pour-le-syndicalisme-776897

    (...) une réflexion approfondie sur les transformations du salariat s’impose. Les salarié.e.s n’ont à la fois jamais été aussi nombreux mais également fragmentés. Alors que la catégorie ouvrière a longtemps constitué le centre de gravité du salariat, les employés sont maintenant les premiers en nombre et les cadres et professions intermédiaires représentent près de 50 % du salariat. Les luttes ne peuvent donc plus se construire en solidarité avec une catégorie centrale mais doivent faire converger les revendications spécifiques à chacune et s’adresser aussi à tou.te.s les précaires. Ceci exige des pratiques démocratiques renouvelées permettant de répondre au souhait d’implication directe qui préside souvent à l’émergence des coordinations.

    vignettes cégétologiques récentes
    https://seenthis.net/messages/996191
    edit : il se confirme qu’outre sa participation au BN de l’UNEF en 2006, Sophie Binet est « passée par le PS ».

    #CGT #Congrès_CGT #travail #femmes #salariat #syndicat #précaires #écologie

    • RETRAITES : AVEC LES VIOLENCES, « MACRON JOUE UN JEU DANGEREUX », Sophie Binet
      https://www.arretsurimages.net/emissions/arret-sur-images/retraites-avec-les-violences-macron-joue-un-jeu-dangereux

      Après deux mois de mobilisation, nous avons voulu donner la parole à des opposants de la réforme des #retraites, en première ligne sur les plateaux télés : comment ces acteurs de la mobilisation analysent la couverture médiatique du mouvement social ? De quelle manière décident-ils de prendre la parole dans les #médias et sur quels critères ? Quel regard portent-ils sur le récit médiatique et politique de la contestation ? Trois acteurs de la contestation ont accepté notre invitation

      note la vidéo de fin de congrès CGT qui précède est bien triste. si la direction sortante mise en minorité sur son bilan a réussi au finish a se conforter par ce choix de dernière minute, une fois passés les préliminaires destinés à refaire « l’unité » (mais... "l’unité est combat" a-t-on coutume de dire dans le syndicat), les thèmes mis en avant par la secrétaire générale (féminisme, écologie, champs de syndicalisation) ne recueillent que de peu nombreuses réactions polies. elle doit sans cesse utiliser des marqueurs plus standards (camarades / réindustrialisation / on lâche rien) et acceptables (jusqu’au retrait). même le désaveu implicite de l’invocation par Martinez d’une « médiation » avec le gvt sur les retraites au sortir de la dernière manif (raison majeure du vote initial de défiance) ne lui vaut guère de succès. le terme de #grève reconductible n’est employé que pour parler des (rares) secteurs où elle a déjà lieu, et pas comme un objectif du travail syndical immédiat.
      il faut attendre des lectures plus informées sur ce congrès. et voir ce qui se passera avant le 6 avril.

    • Lors de ce congrès, Murielle Morand (Fédération Chimie) a interpellé Philippe Martinez de façon spectaculaire en lui reprochant de mener « une médiation [avec le pouvoir] , alors que les travailleurs sont dans la rue » sachant qu’il n’avait pas reçu le mandat pour le faire.

      https://seenthis.net/messages/996520

      Voilà une forme de critique – vieille comme le monde des militants – pour dénoncer les dérives bureaucratiques au sein de l’appareil, notamment lorsque des « responsables » s’expriment ou agissent sans prendre en compte l’avis des militants.

      J’ai moi-même employé cet argument notamment lorsque je me suis exprimé au nom de mon syndicat pour affirmer notre désapprobation quand des personnalités de la CGT – dont le secrétaire de notre fédération (pas vraiment pro-Buisson, aujourd’hui) – avaient appelé à voter Macron au second tour de l’élection présidentielle de 2017 :

      https://cgt-territoriaux-leslilas.org/Lettre-ouverte-suite-a-l-election-presidentielle-de-2017

      Force est de reconnaître que l’argument de « l’absence de mandat », aussi légitime soit-il, est surtout mis en avant quand « la direction » (quel que soit le niveau concerné) prend une décision qui hérisse le poil de la tendance oppositionnelle, si ce n’est celle de « la base ».

      Je ne suis pas sûr que la camarade Morand se serait exprimée avec autant de véhémence si Martinez avait défendu, dans les mêmes conditions, c’est à dire, sans avoir reçu de mandat explicite, un positionnement inverse : refuser la médiation (le positionnement qu’il aurait fallu avoir, néanmoins, de mon point de vue).

      On me dira peut être, comme je l’ai entendu à propos de la candidature Buisson (défendue par Martinez), que la « non médiation » représente la tendance « naturelle » de la CGT. La direction incarnerait, toujours selon le même point de vue, le « réformisme ». Donc l’opposition à Martinez (Mateu) serait « révolutionnaire » ?

      Quelle bonne blague : la direction de la CGT est, quoi qu’on en dise, à l’image de l’organisation. Elle n’est en rien révolutionnaire. Il n’y a que des personnes qui se meuvent dans un entrelacs d’organisations et de pratiques plus ou moins combatives, plus ou moins institutionnelles et, parmi elles, une bonne partie de camarades salarié·es qui n’ont en réalité pas grand-chose à faire de toutes ces péripéties.

      Comment ignorer que certaines instances de la CGT (notamment les organismes de formation) ont structurellement intérêt au maintien des institutions économiques et politiques pour qu’elles continuent de fonctionner ?

      Comment ignorer qu’un certain nombre de militants permanents, quelle que soit la position défendue – pro direction confédérale ou oppositionnelle – sont financièrement dépendant de l’organisation syndicale à laquelle ils sont directement rattachés (Fédération, Union départementale et Union régionale, notamment) ? Dans ces conditions, la liberté d’orientation est toute relative. Peu importe si l’orientation en question est soit-disant « révolutionnaire » ou « réformiste ». Des militants peuvent être contraints tout simplement, comme dans n’importe quel boulot, de rester dans leur milieu militant et d’adopter le comportement qui leur permette d’assurer leur revenu. Quand ils sortent de ce milieu, notamment pour cause de désaccord, ils n’ont souvent d’autres choix que de s’en couper brutalement, complètement essorés, abandonnant le plus souvent toute velléité de lutte sociale.

      Croit-on sérieusement, tel qu’il m’a été donné l’occasion de le lire ou de l’entendre, que le rattachement à la FSM représente un enjeu prépondérant de lutte de classe à la CGT ? Sur quelle planète vivent ces gens soit-disant « révolutionnaires » ?

      Comment ignorer que dans l’organisation très particulière de la CGT - un fédéralisme obéissant aux logiques du centralisme démocratique, ce qui lui donne parfois des allures de féodalisme – on trouve des fédérations (énergie et chimie, notamment) ainsi que certaines UD dont le poids influence fortement les orientations confédérales ? Rien que cela est une contradiction totale avec le fédéralisme.

      On peut apprécier les psychodrames – et la CGT les adore – il n’en reste pas moins que les conflits au sein de la direction de la CGT, lors de son 53e congrès, ont été déterminés par un certains nombre de faits incontestables :

      Les enjeux, bien réels, de la lutte sociale immédiate autour des retraites représentent effectivement ce qui permettra ou non à la CGT de se ressouder mais je ne pense pas, en dépit des mises en scènes, que ces questions ont représenté les clivages les plus déterminant lors de ce 53e congrès.

      La candidature Buisson a été essentiellement torpillée parce qu’elle représentait une ouverture de la CGT à la fois aux thèses écologistes et féministes :

      https://seenthis.net/messages/991262

      Il est incontestable que ces orientations, défendues par Martinez, avant le congrès, ont été menées sans forcément respecter les règles démocratiques vis à vis des organisations de la CGT, mais les mêmes règles n’ont pas été respectées, non plus, lors des précédents mandats et de façon générale, elles ne le sont pas, dans l’organisation confédérale, depuis des lustres, si ce n’est depuis toujours, sans pour autant déclencher de telle bronca.

      Il est tout aussi incontestable que certaines organisations – celles évoquées ci-dessus – se sont montrées particulièrement réfractaires à ces ouvertures et pour cause : des casseroles pour harcèlements sexistes et un positionnement productiviste et pro nucléaire pour le moins borné.

      Tant que la logique de production sera, à ce point, associée à « la défense de l’emploi » on ne s’en sortira pas et la CGT en crèvera. On ne vit pas pour le travail et encore moins pour l’emploi.

      Il faut évidemment combattre radicalement l’exploitation et la misère organisée par la technocratie écolo-libérale qui fait reposer sur les plus pauvres la « transition verte » – on a eu les gilets jaunes, pour bien le comprendre – mais cela ne peut et ne doit en aucun cas se faire en continuant de cautionner la logique productiviste des patrons et de l’État qui nous conduit tous, le prolétariat en première ligne, dans le mur.

      Ce matin, quand j’ai appris que Sophie Binet était la nouvelle SG de la CGT j’ai envoyé un message aux membres de mon ancien syndicat en leur indiquant qu’il s’agissait, de mon point de vue, de la meilleure candidature. Je le pense sincèrement.

      J’ai lu qu’on lui a déjà taillé un costume de social-traître, sous prétexte qu’elle est à la direction d’une organisation de cadres (UGICT) et dans la foulée, on enchaîne une autre ritournelle cégétiste, soit-disant ouvriériste : opposer les cadres (surtout quand il s’agit de femmes) aux « vrais travailleurs ». Moi, je n’ai pas oublié que ce sont des cadres (avec une présence féminine prépondérante) qui ont réactivé mon syndicat périclitant, avant que je le rejoigne. Ces camarades ont décidé de transformer leur syndicat de cadres en syndicat unique, ouvert à toutes les catégories. Dans la fonction publique, tout le monde sait que les cadres sont autant en souffrance que les autres.

      Je ne me fais aucune illusion sur les suites de ce congrès, pas plus que sur la CGT, car je suis convaincu depuis toujours que l’essentiel de ce qu’il faut attendre d’une réelle mise en cause du capitalisme dépasse de loin les enjeux structurels de cette vénérable organisation mais ce qui s’y passe ne me laisse pas indifférent. C’est une partie de mon parcours de lutte, de solidarité et de partage d’humanité.

    • Comment la CGT a placé par surprise Sophie Binet à sa tête | Mediapart
      https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/310323/comment-la-cgt-place-par-surprise-sophie-binet-sa-tete

      Comment la CGT a placé par surprise Sophie Binet à sa tête

      Le nom de la dirigeante du syndicat des cadres de la CGT, militante féministe reconnue, n’était pas envisagé pour succéder à Philippe Martinez. Jusqu’à ce que l’opposition entre la direction sortante et les tenants d’une ligne dure aboutisse à une impasse, dans la nuit de jeudi à vendredi.

      https://jpst.it/3a8kM

    • « C’est une très mauvaise nouvelle pour le gouvernement » : ce que change l’élection de Sophie Binet à la tête de la CGT dans la lutte contre la réforme des retraites
      https://www.francetvinfo.fr/economie/retraite/reforme-des-retraites/c-est-une-tres-mauvaise-nouvelle-pour-le-gouvernement-ce-que-change-l-e

      Après une semaine de congrès houleux, Sophie Binet, première femme à diriger la CGT, aura la lourde tâche de recoller les morceaux d’un syndicat profondément divisé. « C’est un choix de compromis, qui permet de résoudre les tensions internes à l’organisation, ou du moins les oppositions à la direction sortante de Philippe Martinez », explique à franceinfo Pierre Rouxel, maître de conférences en sciences politiques et spécialiste du syndicalisme. Engagée sur les questions environnementales et coautrice du livre Féministe, la CGT ? Les femmes, leur travail et l’action syndicale (éditions de l’Atelier, 2019), elle apparaît moins radicale qu’Olivier Mateu ou Céline Verzeletti, dont les noms étaient cités pour prendre la tête de la CGT.

      "Personne n’avait intérêt à rompre l’intersyndicale"

      Avec Sophie Binet, l’avenir de l’intersyndicale semble s’inscrire dans la continuité. « Le fait que la voix du compromis ait triomphé rend peu probable à court terme toute fracturation de l’intersyndicale », analyse ainsi Pierre Rouxel. « Personne n’avait intérêt à la rompre, y compris les plus farouches opposants à la ligne de Philippe Martinez », abonde Maxime Quijoux, sociologue au CNRS et au Conservatoire national des arts et métiers (Cnam).

      "On évite une crise assez forte à la CGT, donc on évite une catastrophe qui aurait pu emporter de façon directe ou indirecte l’intersyndicale."

      Son élection a été saluée par d’autres syndicats, à l’instar du secrétaire général de l’Unsa, Laurent Escure. « Je veux dire que je suis très heureux pour elle », a-t-il écrit sur Twitter. Même enthousiasme chez les opposants politiques à la réforme des retraites. « Les dangers étaient la fracture interne et l’affaiblissement du front contre la retraite à 64 ans. Ils sont évités. C’est une bonne nouvelle à mes yeux », souffle à France Télévisions un député de la Nupes.

      La nouvelle patronne de la CGT a confirmé que l’intersyndicale se rendrait mercredi 5 avril à Matignon pour rencontrer Elisabeth Borne. « Nous irons unis pour exiger le retrait de cette réforme de façon ferme et déterminée », a-t-elle lancé. Plus question de médiation ou de pause, comme le réclame Laurent Berger, le secrétaire général de la CFDT, auquel Philippe Martinez avait semblé emboîter le pas. « Cela a provoqué un moment de flottement dans le congrès. Là, on revient au retrait de la réforme, ce qui envoie un signal clair en interne », décrypte Maxime Quijoux.

      L’exécutif « pariait sur les divisions de la CGT »

      Dans ce contexte, l’arrivée de Sophie Binet est-elle une bonne ou une mauvaise nouvelle pour l’exécutif ? Officiellement, la majorité salue son élection. « Personne ne peut souhaiter que la radicalité s’impose à la CGT. Sa désignation est d’abord une bonne nouvelle pour le dialogue social », assure à France Télévisions le député Renaissance Marc Ferracci, proche d’Emmanuel Macron. « On ne peut que se réjouir de voir une réformiste à la tête de la CGT », approuve également le député Horizons Paul Christophe, chargé des retraites pour son groupe. « Je trouve préférable d’avoir des syndicats forts et réformistes que faibles et radicaux. Les premiers peuvent faire bouger les choses en mettant en place un rapport de force utile, les seconds montent les tensions dans le pays sans rien apporter de positif », appuie de son côté Nicolas Turquois, député du MoDem.

      Au gouvernement, l’entourage du ministre du Travail, Olivier Dussopt, joue le détachement : « On n’a pas du tout regardé les différentes options sous le prisme de ce qui, supposément, nous arrangerait ou pas. » La Première ministre a, elle, affirmé vendredi qu’elle ne connaissait pas personnellement Sophie Binet et qu’elle n’allait « pas interpréter » ce qui se passe à la CGT, mais qu’elle serait « à l’écoute ». Sacha Houlié, le président Renaissance de la commission des lois, anticipe « une situation identique » à l’actuelle.

      En réalité, l’arrivée de Sophie Binet est « une très mauvaise nouvelle pour le gouvernement », analyse Maxime Quijoux. Selon lui, l’exécutif « pariait sur les divisions de la CGT pour faire prospérer la stratégie du pourrissement, mais il n’y a finalement pas de crise à la centrale, ce qui maintient le front syndical uni ».

      Le profil de Sophie Binet n’est pas non plus un atout pour le pouvoir en place. « Cette femme jeune, qui vient de l’encadrement, rafraîchit l’image de la CGT. Elle va renvoyer une image différente dans l’opinion publique, sur laquelle le gouvernement aura peu de prise », anticipe le sociologue. « Elle modernise la CGT, abonde le politologue Dominique Andolfatto. Elisabeth Borne et Emmanuel Macron ne pourront pas caricaturer la CGT en opposants stériles, car l’histoire personnelle de Sophie Binet est en contradiction avec cette caricature. »

    • [depuis 15 ans, le régime compte sur mdernisation/normalisation] Sophie Binet à la tête de la CGT, un atout pour un syndicat en crise, ANALYSE, Michel Noblecourt

      L’arrivée de la militante féministe et écologiste au poste de secrétaire générale du syndicat pourrait apaiser les tensions entre ses membres et lui permettre de retrouver une cohésion collective.
      Au-delà de la contestation de la réforme des retraites, qui a gonflé les voiles de son aile radicale (raffineries, chimie, énergie, éboueurs), la CGT joue à moyen terme son avenir. Avec la violence de ses déchirements, son 53e congrès, du 27 au 31 mars à Clermont-Ferrand, aurait pu se solder par une nouvelle bunkérisation de la centrale. Or, coup de théâtre, il a débouché in extremis sur un changement historique, cent vingt-huit ans après sa création en 1895, avec l’élection au poste de secrétaire générale de Sophie Binet, jusqu’alors secrétaire générale de l’Union générale des ingénieurs cadres et techniciens (Ugict). Une double révolution : l’ancienne conseillère principale d’éducation de 41 ans est une féministe qui va devoir changer l’image un peu machiste de la CGT, et une cadre, qui va devoir composer avec la culture toujours ouvriériste du syndicat.

      Lire aussi : Manifestations du 6 avril contre la réforme des retraites en direct : « La mobilisation continuera sous une forme ou une autre », promet la CGT

      Pour Philippe Martinez, qui a fêté ses 62 ans le 1er avril, au terme d’un mandat de huit ans, la potion est particulièrement amère. Son rapport d’activité a été rejeté le 28 mars, par 50,32 % des voix – une première –, ruinant automatiquement les chances de sa « dauphine », Marie Buisson, d’accéder à la tête de la centrale. A ce sévère camouflet s’est ajoutée l’élection d’une militante que personne n’avait vu venir et qu’il avait toujours tenue à l’écart.

      Hors du jeu contractuel

      Ce séisme est une double revanche de l’histoire. En 1992, Alain Obadia, secrétaire général de l’Ugict, alors âgé de 43 ans, avait en vain cru son heure venue pour devenir le numéro un de la CGT. « Il nous faut maintenant dépasser, affirmait alors M. Obadia, les pesanteurs héritées d’une ancienne démarche marquée par une conception d’alliance entre les cadres et la classe ouvrière qui considérait que l’activité en direction des ingénieurs et cadres relevait plus des relations publiques, du débat général sur les questions économiques que d’une activité revendicative concrète. »
      En 2012, Bernard Thibault avait innové en défendant jusqu’au bout la candidature de Nadine Prigent pour prendre sa suite. Il avait toutefois été mis en minorité par son comité confédéral national (CCN) et Thierry Lepaon avait été élu par défaut en 2013.

      Depuis cette date, la crise de la CGT s’est amplifiée. Alors qu’elle avait, dès 1996, coupé la courroie de transmission avec le Parti communiste français pour ne pas être entraînée dans sa chute, son déclin s’est accéléré. Au début des années 1970, la centrale flirtait avec les deux millions d’adhérents et pensait atteindre l’objectif des trois millions. En 2020, derniers chiffres officiels, elle n’affichait plus que 606 000 encartés. Et, suprême humiliation, elle a perdu, fin 2018, sa première place aux élections professionnelles, détrônée par la CFDT. Elu en 2015 dans des conditions controversées, M. Martinez, issu de la métallurgie, tout en jugeant que « le syndicalisme est, par essence, réformiste », s’est appuyé sur son aile radicale, sans jamais obtenir vraiment son ralliement. Ne signant aucun accord interprofessionnel, se situant toujours dans la contestation du gouvernement, la CGT, hors du jeu contractuel, s’est isolée.

      Moderniste plutôt réformiste

      M. Martinez a tourné le dos au « syndicalisme rassemblé », cher à ses prédécesseurs Louis Viannet et Bernard Thibault. Les relations avec la CFDT ont été glaciales, au point que Laurent Berger, avec lequel le cégétiste avait une bonne entente personnelle, était interdit de séjour au siège de Montreuil. Ce n’est que récemment, au moment de s’opposer à la réforme des retraites, que M. Martinez a privilégié l’unité syndicale, laissant même le leadership de la lutte à la CFDT. A son tour, Mme Binet a adopté une posture intransigeante, se résignant à aller avec l’intersyndicale à Matignon, mercredi 5 avril, pour « exiger » le retrait de la réforme. L’échec de la rencontre avec Elisabeth Borne a conforté sa détermination.

      Lire aussi la tribune : Article réservé à nos abonnés Michel Wieviorka, sociologue : « Dans la crise actuelle, la seule personnalité significative qui émerge est Laurent Berger » [sic]

      Au-delà de la confrontation sociale, la nouvelle secrétaire générale ne manque pas d’atouts pour tenter d’enrayer le déclin de la CGT. C’est une moderniste plutôt réformiste, ferme dans ses convictions mais suffisamment pragmatique pour ne pas être fermée à la recherche de compromis. Ancienne militante de la Jeunesse ouvrière chrétienne, ex-dirigeante de l’Union nationale des étudiants de France, elle a milité un temps au Parti socialiste, soutenant Martine Aubry lors de la primaire de 2011. Elle a joué un rôle actif dans le mouvement de 2006 contre le contrat première embauche et en 2016 contre la loi El Khomri. Ecologiste, féministe – elle pilotait à la CGT le collectif « femme mixité » –, elle se bat contre les violences sexistes et sexuelles dans l’entreprise. Sa qualité de cadre peut lui permettre de reconquérir au moins partiellement les cols blancs qui ont abandonné la CGT aux élections professionnelles.

      Quelle sera sa marge de manœuvre au sein d’une CGT profondément fracturée ? Plébiscitée à la commission exécutive (86,14 %), elle a été élue par le CCN par 61 voix contre 11 et 16 abstentions. Après un congrès qu’elle a qualifié de « difficile, compliqué », parfois « violent », il lui faut recoller les morceaux et apaiser. Dans son bureau confédéral, elle a dû donner des gages et faire entrer quelques « durs », comme Laurent Brun, administrateur, patron des cheminots, qui confiait à Initiative communiste, en 2018, que « les analyses de Lénine sont toujours d’actualité. Il faut à la fois une idéologie révolutionnaire et une organisation qui la porte ». Et il risque d’y avoir des résistances dans la base ouvrière à être placée sous la houlette d’une cadre. Mais, pour une CGT en difficulté, Mme Binet fait figure de carte de la dernière chance.
      https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/04/06/l-election-de-sophie-binet-a-la-tete-de-la-cgt-est-un-atout-pour-une-central

      #cadres #cogestion #normalisation

  • 🛑 Blessés à Sainte-Soline : Serge, entre la vie et la mort, « sali » par les médias...

    La famille et les amis de Serge, le blessé grave de Sainte-Soline entre la vie et la mort, s’indignent du traitement médiatique réservé à leur proche...

    ⏩ Lire le texte complet…

    ▶️ https://reporterre.net/Blesses-a-Sainte-Soline-Serge-entre-la-vie-et-la-mort-sali-par-les-media

    💧💦🌳🔥🌍 #écologie #environnement #eau #SainteSoline #mégabassine #inondation #sécheresse #FeuxDeForet #climat #déforestation #pollution #productivisme #consumérisme #croissancisme #dérèglementclimatique #canicule... #ViolencesPolicières #médias

    • Nous apprenions mercredi 29 mars, via un communiqué du Syndicat des accompagnateurs de montagne que Serge était guide de montagne. « Nous tenons à vous témoigner, nous acteurs professionnels de la montagne, de l’amour que Serge porte à sa terre et à son métier, mais aussi de notre admiration pour son humanisme et son humilité », écrivent-ils. Serge est apprécié par ses pairs, « reconnu comme un professionnel passionné et passionnant, brave et humble, engagé pour le respect de la nature et de l’être humain, profondément altruiste, impliqué dans le partage de cet amour de nos montagnes et de nos terres avec chacun. Nous sommes avec lui, ensemble, pour la vérité et le respect des droits de l’homme. »

  • Répression du mouvement social : entre homme de main et garde-chiourme. Régis de Castelnau - Vu du Droit

    Emmanuel Macron n’avait aucune expérience politique avant qu’il soit propulsé à l’Élysée en 2017 grâce à une opération concoctée par la haute fonction publique d’État, probablement aujourd’hui une des plus corrompues d’Occident. Il ne possède aucune culture démocratique et considère tout désaccord avec ses orientations et ses décisions comme une injure personnelle. Son narcissisme pathologique fait le reste. Comme le dit Frédéric Lordon, concernant la conduite de son projet de réforme des retraites, il a commis toutes les erreurs possibles, en général sous forme de provocations insupportables. Mettant l’énorme majorité du peuple français dans un état de rage dirigée contre sa personne. La seule solution qu’il envisage pour en sortir, est celle qu’il avait mise en œuvre au moment de la crise des gilets jaunes : une répression policière et judiciaire de masse que l’on n’avait pas vue depuis la guerre d’Algérie. Il a bénéficié pour cela de l’appui des forces de police chargée du maintien de l’ordre qui n’eurent aucune hésitation à utiliser une violence débridée, mais aussi de celui de la magistrature. Qui a non seulement condamné à tour de bras, mais refusé méthodiquement de sanctionner les débordements et les violences policières, alors que c’est une de ses missions essentielles.

    Répression policière et judiciaire du mouvement social, deuxième saison.
    Le couple Darmanin/Dupond Moretti a donc remplacé celui qui avait officié pour les gilets jaunes à savoir Castaner/Belloubet. Auquel avait été adjoint le chevènementiste Didier Lallement de sinistre mémoire, officiant comme préfet de police de Paris. On a su très vite l’absence de scrupules de Darmanin pour conduire les répressions voulues par son patron, mais il est clair que la catastrophe du Stade de France nous a montré qu’un homme de main ne faisait difficilement un véritable Ministre de l’intérieur.

    Éric Dupond Moretti, ancien avocat médiatique batteur d’estrade, a été choisi par Emmanuel Macron pour occuper un des postes les plus importants de la République, celui de Garde des Sceaux. Ce représentant de la société du spectacle, et d’ailleurs probablement choisi sur ce critère, nous avait habitué entre deux grossièretés, à la plus grande docilité vis-à-vis du locataire de l’Élysée. Il vient de nous indiquer clairement l’idée qu’il se faisait de sa mission : celle d’un garde-chiourme. En adressant aux parquets de notre pays, une « dépêche » contenant les consignes les plus fermes pour une répression implacable à l’égard de ses couches populaires qui osent user de leur droit constitutionnel de manifestation contre la politique voulue par son patron. Dans cette « dépêche » adressée aux procureurs généraux et aux procureurs de la République, le garde des Sceaux a demandé « une réponse pénale systématique et rapide » à l’encontre des manifestants violents interpellés en marge des rassemblements contre la réforme des retraites pour « troubles graves à l’ordre public, atteintes aux personnes et aux biens et actes d’intimidation et menaces contre les élus » . Inspiré par le précédent de la crise des Gilets jaunes, qui avaient vu la mise en place d’une répression pénale de masse sans précédent depuis la guerre d’Algérie, accompagné de la protection offerte aux débordements de violence policière, Éric Dupond Moretti escompte probablement briser ainsi le mouvement social qui s’oppose à Emmanuel Macron et à ses projets impopulaires.

    Le problème est que la « gauche », qui était restée un bon moment à distance des Gilets jaunes, soutient cette fois-ci ce mouvement. Et grâce aux réseaux sociaux, où les vidéos de brutalités en tout genre font florès, la violente répression voulue par le couple Darmanin / Dupond Moretti se donne à voir. Cahin-caha, les médias nationaux sont obligés de suivre. La presse internationale, quant à elle, ne va pas par quatre chemins et dénonce la violence d’un État qualifié de brutal et sans complexe. https://frontpopulaire.fr/politique/contents/retraites-lautoritarisme-d-emmanuel-macron-vu-dailleurs_tco_20707919

    On parle de rafles illégales couvertes par les parquets, qui nassent les manifestants pour les mettre sans raison en garde à vue et les empêcher de manifester. Infractions commises par des agents publics qui sont autant de séquestrations arbitraires réprimées par le code pénal. On parle de groupes de policiers à la violence débridée, chargeant et gazant également à tort et à travers en se livrant sous l’œil des caméras à des brutalités sidérantes sur des manifestants pacifiques, quand il ne s’agit pas de simples passants. On parle de l’épisode effarant du groupe de policiers-nervis proférant à des personnes interpellées, des menaces de mort, comme le démontre l’enregistrement récupéré par le média Loopsider https://twitter.com/Mediavenir/status/1639308428853264384 . Les observateurs objectifs savent à quoi s’en tenir. Encouragée par le pouvoir à utiliser une violence débridée, protégée par une justice refusant de la contrôler et de la sanctionner, une partie de la police française s’est transformée en une milice qui par la violence et l’intimidation porte gravement atteinte à la liberté constitutionnelle de manifestation.

    La reconnaissance du bout des lèvres, à la fois par le pouvoir et les médias qui le servent, de l’existence de cette violence nous offre à nouveau le spectacle de la soumission de certains journalistes qui ne sont finalement que des militants du macronisme. Plusieurs sortes d’arguments ont été avancés. Tout d’abord que très « rares (!) » , ces violences policières n’étaient que la réponse aux « effroyables » violences des manifestants, et ensuite que la police n’utilisait à cette occasion que la « violence légitime » dont l’État est dépositaire. C’est tout simplement une manipulation : les  « violences des manifestants » abondamment et systématiquement filmées et photographiées par la presse du pouvoir ont été celles de groupuscules provocateurs parfaitement identifiés et utilisés pour justifier la « riposte » policière. Ensuite, on nous a servi la rengaine de la l_ égitimité juridique  de la violence policière, les forces de l’ordre usant d’un « droit républicain » _ de frapper, d’amputer, d’éborgner et de détenir. Il ne s’agit ni plus ni moins que d’un dévoiement complet du principe de légitimité dans toutes ses définitions.

    Le « monopole de la violence légitime », qu’est-ce que c’est ?
    Comment, dans ces conditions, comprendre l’utilisation par les amis du pouvoir du concept de « violence légitime » dont disposerait la police, pour répondre à l’émotion de l’opinion publique devant les exactions policières qui se déroulent et dont l’évidence a fini par s’imposer ? C’est tout simplement un abus de langage avançant l’idée d’une « autorisation juridique » donnée aux forces de l’ordre de violenter les corps dans l’intérêt de l’État. Il y a d’abord une impropriété des termes puisqu’il s’agit en fait de ce que Max Weber appelait « le monopole de la violence » que seul l’État sur un territoire donné est autorisé à utiliser. Cette violence qui se caractérise par le « pouvoir sur les corps » est déléguée à la police, à l’armée et à ce qui est essentiel, à la Justice. Pour deux raisons : d’abord, c’est celle-ci qui punit les délinquants et qui si nécessaire les prive de leur liberté et enferme leur corps entre quatre murs (et auparavant pouvait le couper en deux). Mais elle doit aussi, et c’est absolument essentiel, exercer son contrôle sur l’utilisation de la violence par les agents armés de l’État.

    Il est important de rappeler que pour que cette violence dont l’État a le monopole soit « légitime » deux conditions indispensables doivent être réunies : d’abord, que son usage en soit défini et réglementé par la Loi. En nature, en intensité, et en proportionnalité, pour que ceux qui vont en disposer sachent les limites de leurs pouvoirs et les risques de sanctions qu’ils encourent. Il faut qu’ensuite, le caractère légal et régulier de cet usage soit contrôlé par le juge. La première condition est réalisée : user de la violence physique dite « légitime » par les forces de l’ordre est strictement encadré et le Code pénal prévoit une répression spécifique pour les agents publics titulaires par délégation de l’État du pouvoir sur les corps. Si l’auteur d’une violence illégale (parce qu’excessive et non proportionnelle) commise à l’égard de ses concitoyens est un agent public, c’est une circonstance aggravante et elle devra être plus sévèrement punie que celle commise par un simple citoyen. Citons à ce titre l’exemple des violences volontaires par personne dépositaire de l’autorité publique prévues et réprimées par les articles 222-7 et suivants du code pénal https://www.legifrance.gouv.fr/codes/id/LEGISCTA000006181751 . Une lecture, même rapide, montre bien que les violences volontaires, comme le fait d’éborgner en visant la tête avec un LBD ou un lance-grenade, sont des crimes relevant de la cour d’assises !

    Cette situation juridique et institutionnelle est fondamentale dans la mesure où l’État doit pouvoir conserver la totale maîtrise de l’usage qui est fait de ses pouvoirs par son personnel armé.

    Sans le contrôle de la Justice, toute violence d’État est illégitime
    L’absence de la deuxième condition, celle du contrôle juridictionnel, prive le « monopole de la violence » dont dispose l’État de sa légitimité juridique et démocratique. Car force est de constater que si la loi a bien créé les outils légaux d’encadrement, la défaillance quasi totale de la justice française dans l’accomplissement de cette mission de contrôle a complètement déréglé le dispositif républicain et démocratique. Pour une raison très simple : ceux dont c’est la mission de contrôler l’utilisation par les forces de police de la violence légitime de l’État, ce sont les magistrats du service public de la justice. Ce sont eux qui sont chargés de notre protection face à ces débordements. Or, ils ne l’assurent pas.

    La responsabilité du pouvoir exécutif et surtout d’Emmanuel Macron est évidemment lourdement engagée, puisqu’il a laissé faire, quand il n’a pas directement organisé ce scandale, mais celle de la Justice est première.

    L’utilisation par Emmanuel Macron de l’expression de « forces de sécurité intérieure » pour désigner policiers et gendarmes caractérise un glissement sémantique à la fois troublant et inquiétant. Les « forces de sécurité extérieures et intérieures » , ce sont les forces armées. Gendarmes et policiers sont des forces de l’ordre. Doit malheureusement constater qu’aujourd’hui, les conditions institutionnelles et juridiques indispensables à l’usage du « monopole de l’État sur la violence » ne sont plus réunies. Ce qui veut dire que de ce point de vue,  notre pays a basculé dans une forme d’arbitraire , tout simplement. Un pouvoir minoritaire a décidé de ne plus respecter les libertés démocratiques fondamentales pour traiter un mouvement social profond. Il a pour cela donné carte blanche à une police dont une partie est dévoyée. Et demander à sa justice de la laisser opérer. (J’ai décrit tout ceci dans mon ouvrage « Une justice politique », j’y renvoie encore une fois).
    Lorsque le quotidien anglais  Financial Times  du 25 mars écrit : « la France a le régime qui, dans les pays développés, s’approche le plus d’une dictature autocratique » , il a raison.
    Et c’est grave.

    Régis de Castelnau
    Source ; https://www.vududroit.com/2023/03/repression-du-mouvement-social-entre-homme-de-main-et-garde-chiourme

    #bourgeoisie #émmanuel_macron #violences #démocratie #répression #police #magistrature #darmanin #dupond_moretti #didier_lallement #garde-chiourme #gj #gilets_jaunes #rafles #médias #mouvement_social #gendarmerie #police

  • Sortie du journal papier RICOCHETS de mars 2023
    https://ricochets.cc/Sortie-du-journal-papier-RICOCHETS-de-mars-2023.html

    Le numéro 26 de RICOCHETS papier est disponible à partir du samedi 25 mars ! En plus des rubriques « traditionnelles », vous trouverez des textes sur : SNU-retraites, l’Hydre, le carnaval de Crest, le numérique, le maïs irrigué, le racisme, la défense des terres agricoles, la vasectomie... Que des contenus inédits, différents de ceux du site web. Ce numéro sera disponible dans des lieux de dépôts, lors de certaines manifs... Sinon, l’abonnement est toujours possible. Le site Ricochets.cc connaît de nombreux (...) #Les_actus_de_RICOCHETS

    / #Médias_et_expressions

  • « Si les ados n’ont pas accès aux réseaux sociaux, on les prive d’une forme de sociabilité » – Libération
    https://www.liberation.fr/societe/education/si-les-ados-nont-pas-acces-aux-reseaux-sociaux-on-les-prive-dune-forme-de
    https://www.liberation.fr/resizer/En1wdEBUFtDr_Sjfi8kVmfupQTg=/1200x630/filters:format(jpg):quality(70):focal(2625x1205:2635x1215)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/CFELPWCCZBAYZGG267V5CVEWAM.jpg

    Alors qu’une proposition de loi examinée ce jeudi vise à interdire l’accès aux réseaux sociaux avant 15 ans, la chercheuse Anne Cordier estime que ces plateformes restent un lieu de socialisation et d’éducation important.

    "Alors qu’une proposition de loi
    examinée ce jeudi vise à in-
    terdire l’accès aux réseaux
    sociaux avant 15 ans, la chercheuse
    Anne Cordier estime que ces plate-
    formes restent un lieu de socialisation et
    d’éducation important.
    Les réseaux sociaux, pas avant 15 ans
     ? La proposition de loi du député Lau-
    rent Marcangeli (Horizons) visant à in-
    staurer une majorité numérique à cet âge
    sera examinée ce jeudi à l’Assemblée.
    En dessous de 15 ans, les jeunes ne
    pourraient pas s’inscrire sans accord
    parental. Aujourd’hui, il n’est en théorie
    pas possible de se créer un compte avant
    13 ans mais, dans la pratique, la dé-
    marche est facile, et les réseaux sociaux
    restent très largement utilisés par les
    plus jeunes. Notamment à l’école, où ils
    peuvent être un outil de socialisation et
    une source d’information, souligne Anne
    Cordier, professeure en sciences de l’in-
    formation et de la communication à
    l’université de Lorraine.
    Depuis 2018 , l’utilisation des porta-
    bles, et donc l’accès aux réseaux soci-
    aux, est interdite dans l’enceinte des
    écoles et des collèges, en dehors d’une
    utilisation pédagogique. Les élèves re-
    spectent-ils cette règle ?
    Non. Certains expliquent qu’ils coupent
    le téléphone « au maximum », donc pas
    totalement. Ils racontent que leurs par-
    ents vérifient où ils sont, leur envoient
    des messages la journée. Les téléphones
    sont sur eux, donc il y a aussi beaucoup
    de consultations sauvages, cachées. Les
    équipes de vie scolaire évoquent sou-
    vent cette difficulté de faire respecter la
    règle. Beaucoup d’élèves profitent des
    interstices du temps scolaire (cantine,
    cour de récré, dans les couloirs) pour
    jeter un coup d’oeil sur les réseaux soci-
    aux.
    Qu’est-ce qui a changé à l’école depuis
    l’arrivée des réseaux sociaux ?
    Avec l’arrivée d’Internet, il y a eu des
    interrogations sur l’autorité de l’école,
    questionnée par Wikipédia, les moteurs
    de recherche. Les réseaux sociaux vi-
    ennent ajouter une couche supplémen-
    taire à ces interrogations et plus encore
    sur la porosité des temps et des espaces
    puisque, dans un établissement scolaire,
    les jeunes sont aussi connectés à autre
    chose que l’école elle-même. Ils ont
    deux vies au sein de l’école : celle dans
    l’établissement et celle sur les réseaux
    sociaux. L’information circule rapide-
    ment entre eux ce qui leur permet de
    suivre le lien social. Parce que beaucoup
    de sociabilités adolescentes passent par
    les réseaux sociaux. Ils n’échangent plus
    par SMS mais par WhatsApp pour se
    donner rendez-vous d’une classe à
    l’autre, parce que cela leur donne davan-
    tage la sensation d’être en réseau. Si les
    ados n’ont pas accès aux réseaux soci-
    aux, on les prive d’un mode de sociabil-
    ité.
    Les jeunes sont inscrits de plus en
    plus tôt sur ces plateformes mais est-
    ce que cela concerne tous les milieux
    sociaux ?
    Il y aurait des distinctions sociales sur
    cette question. Dans le cadre d’un projet
    sur les enfants et les cultures
    numériques, nous avons enquêté dans
    des établissements très différents so-
    cialement et il apparaît assez nettement
    que les enfants scolarisés en éducation
    prioritaire semblent avoir plus de
    comptes sur les réseaux sociaux que les
    autres. Ils accèdent à ces comptes plutôt mais ils ne publient pas pour autant.
    Ils vont sur TikTok ou Snapchat mais ils
    ne publient pas de photos ou de vidéos.
    Les ados ont une grande conscience de
    la question des données personnelles.
    Des CE1 m’ont par exemple expliqué
    qu’ils cachent leur visage, enregistrent
    leurs photos en brouillon parce qu’ils
    sont encore petits. Ils savent qu’ils n’ont
    pas le droit d’y accéder totalement avant
    13 ans. C’est une sorte d’antichambre à
    une socialisation adolescente : ils se pré-
    parent à ce qui les attend au collège.
    Il n’y a pas de déficit dans l’accompag-
    nement parental mais un choix éducatif
    différent selon les milieux sociaux, très
    probablement lié à la volonté d’être in-
    clus socialement.
    Les réseaux sociaux ont-ils empiré le
    phénomène du harcèlement scolaire ?
    On n’a jamais parlé autant du harcèle-
    ment scolaire que depuis qu’il y a les
    réseaux sociaux mais ça ne veut pas dire
    que cela n’existait pas avant. Le véri-
    table souci est cette continuité de l’es-
    pace-temps du harcèlement scolaire ren-
    du possible par les réseaux . Cela in-
    terroge leur usage dans l’espace privé
    domestique. Et une régulation parentale
    nécessaire, notamment. Mais pas que.
    Car cette violence n’est pas imputable
    au dispositif technique en soi. Mais à la
    conception de l’autre, à la capacité d’em-
    pathie de chacun.
    Les ados sont-ils plus informés ou
    plus désinformés avec les réseaux so-
    ciaux ?
    Ils sont sans aucun doute davantage in-
    formés mais forcément aussi davantage
    soumis au risque de désinformation. Les
    collégiens s’informent sur les matchs du
    week-end, le dernier album de Beyon-
    cé... Cela nourrit leur culture générale,
    une culture adolescente, qui leur permet
    d’échanger ensuite entre eux.
    Est-ce que cela a changé quelque
    chose dans leurs apprentissages ?
    Pour un exposé, ils utilisent beaucoup
    YouTube. Ils sont attirés par le format
    vidéo et plus encore par la personnali-
    sation de l’information. Le youtubeur est
    proche d’eux dans sa façon de parler,
    dans son look. Il les tutoie. En dehors
    de YouTube, les ados ne font pas de for-
    cément de recherche active d’informa-
    tion par les réseaux sociaux mais ces
    derniers constituent une sorte de canal
    de transmission pratique parce que l’in-
    formation leur arrive « sans le vouloir »,
    comme ils le disent le plus souvent,
    sachant qu’ils sont nombreux à suivre
    des titres de presse en ligne, sans savoir
    toujours bien identifier ce qu’est une
    source d’information.
    Est-ce qu’ils restent très perméables
    aux fake news ?
    Pour leurs travaux scolaires, les élèves
    ont tendance à aller vérifier une infor-
    mation auprès de l’autorité enseignante
    ou parentale. Ils sont nombreux à parler
    de la peur de prendre une fausse infor-
    mation pour une vraie. Ils ont con-
    science de ce problème. L’ éducation
    aux médias et à l’information est dans
    les programmes scolaires existe institu-
    tionnellement depuis 2015. Mais il n’y
    a pas d’heures dédiées. Elle reste mal-
    heureusement une éducation de circon-
    stance alors qu’elle devrait être quotidi-
    enne et pas seulement traitée lorsqu’il y
    a un problème, comme au moment des
    attentats ou de la guerre en Ukraine. Ce
    n’est jamais bon de traiter l’information
    sur le coup de l’émotion.

    #Anne_Cordier #Médias_sociaux #Adolescents #Sociabilité

  • Causa Patrik Baab : Des Journalismus‘ bezichtigt
    https://overton-magazin.de/top-story/causa-patrik-baab-des-journalismus-bezichtigt

    Je découvre la publication Overton et je ’ai pas encore d’idée où la situer politiquement et sur mon échelle de crédibilité. Pourtant cette histoire est assez remarquable pour la noter :

    Un journaliste très expérimenté "vielle école" entreprend un voyage à ses propres frais en Ukraine pour nous renseigner sur le referendum de sécession de régions frontalières avec la Russie. Il fait son travail, il observe et critique le déroulement du vote, puis il se fait bousculer et licencier par les universités où il enseigne le journalisme.

    Il est intéressant de suivre cette affaire car elle peut aider à comprendre dans quelle mesure il est justifié de qualifier de "Gleichschaltung" ce qui se passe dans médias et la société allemande.

    J’ajoute quelques liens supplémentaires sous l’article.

    10.3.2023 von Roberto De Lapuente - Patrik Baab ist ein renommierter Journalist. Aber er soll seine Know-How nicht mehr an angehende Journalisten weitergeben dürfen. Grund: Er hält sich an journalistische Standards. Und das ist heute nicht mehr gerne gesehen. Über den Niedergang einer Zunft.

    Journalisten, die mehr als nur Haltung haben, Berufsethos nämlich, haben es dieser Tage schwer. Aktuelles Beispiel: Seymour Hersh. Der amerikanische Journalist hat mittels einer anonymen Quelle herausgearbeitet, wer für die Anschläge auf Nord Stream I und II verantwortlich zu machen ist. Die US-Navy und Norwegen nämlich. Die deutsche Presse stürzte sich auf diese Eminenz des amerikanischen Investigativjournalismus und ließ den Mann wie einen Anfänger aussehen. Die Kritik kam von »Kollegen«, von Journalisten, die die meiste Zeit ihres Arbeitsleben damit zubringen, am Schreibtisch zu sitzen oder gegenseitig von sich abzuschreiben.

    Feldstudien kennen sie eher nicht. Für sie heißt journalistische Arbeit lediglich, vorgefertigte Stellungnahmen zu akzeptieren, sie lediglich auf Anweisungen hin zu hinterfragen. Als die US-Regierung Hershs Bericht dementierte, akzeptierten diese Kritiker Hershs das Dementi als glaubhafte Stellungnahme – hier endete ihr journalistisches Gespür mal wieder abrupt.

    Ähnlich wie Hersh ist es in der jüngsten Vergangenheit dem deutschen Journalisten Patrik Baab ergangen. Er hat seinen Schreibtisch verlassen, um etwas zu tun, was der zeitgenössische Journalismus in Deutschland kaum noch tut: Sich einen Eindruck vor Ort zu verschaffen. Letztlich macht man ihm genau das zum Vorwurf. Als Journalist, so empfiehlt es sich offenbar in diesen Zeiten und Landen, bleibt man brav vor seinem Laptop sitzen und recherchiert bei Wikipedia und in den Weiten von Twitter. Allerdings niemals in der Ostukraine.

    Unterwegs im Donbass

    Der NDR-Journalist Patrik Baab war im September des letzten Jahres in der Ostukraine unterwegs. Grund seiner Reise dorthin: Recherchen für ein Buchprojekt. Die Inaugenscheinnahme der Verhältnisse vor Ort, gehört für ihn zum journalistischen Standard, wie er auch in seinem 2022 erschienen Buch »Recherchieren. Ein Werkzeugkasten zur Kritik der herrschenden Meinung« darlegte. Zu jener Zeit fanden jene umstrittenen Referenden in Luhansk, Donezk und Cherson statt, die den Beitritt der Regionen zur russischen Föderation ermöglichen sollten. Baab war zugegen. Er beobachtete die Geschehnisse vor Ort als Journalist – nicht aber, wie man ihm hernach unterstellte, als Wahlbeobachter.

    Gemeinhin werden Wahlbeobachter berufen oder eingeladen. Patrik Baab hat eine solche Einladung nie erhalten, er war gewissermaßen in eigener Sache an Ort und Stelle. Als Rechercheur und neugieriger Journalist. Dennoch folgte die Reaktion prompt: Ein Bericht von Lars Wienand für das Nachrichtenportal von t-online machte damit auf, dass ein NDR-Reporter – Baab eben – bei jenen Referenden als Wahlbeobachter fungiere und damit die strittige Vorgehensweise Russlands legitimiere.

    Anders gesagt: Man machte einem Journalisten Vorwürfe, weil er seine Arbeit tat. Wenn schon alleine die Anwesenheit eines Journalisten bei kritischen Ereignissen zur Legitimation eben dieser Ereignisse führe, dann wäre – dialektisch betrachtet – Berichterstattung im eigentlichen Sinne gar nicht mehr denkbar. Denn der Journalist wäre qua Existenz schon ein beeinflussender Faktor, der nicht mehr als Chronist der Ereignisse wirken könnte, sondern Ereignisse nur durch Anwesenheit verändere. Vielleicht ist das ja der Grund, warum man heute immer seltener Vor-Ort-Recherchen betreibt: Weil man sich raushalten will – das käme freilich einem Offenbarungseid des Berufsstandes gleich.

    Die HMKW: Minutenlang mit sich gerungen

    Prompt unterstellte man Baab, er habe sich mit der Sache Putins gemein gemacht. Sein Besuch in der Ostukraine belege das. Patrik Baab selbst distanziert sich vom Krieg Russlands gegen die Ukraine. In seiner Vita als NDR-Reporter finden sich unzählige Filme und Features, die kritisch über und aus Russland berichten – und damit die russische Führungsriege nicht gut aussehen lassen. Der Infosperber hat unter einem Artikel zur Causa einige Produktionen von Baab verlinkt: Sie belegen, der Journalist hielt stets nüchterne Distanz zu Russland – professionell halt.

    Obwohl sich der Vorwurf, dass Patrik Baab als Wahlbeobachter zugegen war, nicht verifizieren lässt (hier kommen Wahlbeobachter zu Wort, Baab war nicht anwesend und auch nicht eingeladen), distanzierte sich die Hochschule für Medien, Kommunikation und Wirtschaft (HMKW) in Berlin von Baab. In der Vergangenheit hatte der Journalist oft als Lehrbeauftragter dort gewirkt. Unter anderem hieß es in der Begründung der HMKW, Baab würde »den Aggressoren ein willkommenes Feigenblatt an die Hand« gebe. Außerdem betreibe er »journalistische Scheinobjektivität« – die Stellungnahme der HMKW lässt sich hier nachlesen. Interessant ist die Einleitung des Begründungstextes, in der man davon spricht, man habe von der Sache erst »vor wenigen Minuten durch den Artikel Scheinreferendum, hurra von Lars Wienand (t-online.de) erfahren« – nach Minuten hat man schon entschieden? Das klingt nicht nach einer umsichtigen Prüfung: Eher nach einem günstigen Moment für Leute, die ein politisches Exempel statuieren wollen.

    Da Patrik Baab keinen gültigen Vertrag mit der HMKW hatte, konnte er gegen diese Entscheidung nach Minutenfrist nicht vorgehen. Im Falle der Christian-Albrechts-Universität in Kiel (CAU) sieht das etwas anders aus. Sie entzog ihm eine Woche nach der HMKW den Lehrauftrag. Die Begründung: Faktisch dieselbe. Offenbar machte man sich in Kiel nicht mal die Mühe und kontaktierte Baab vorab. Begründung seitens der CAU: Es sei »Gefahr in Verzug« gewesen. Man rätselt, was das bedeuten soll: Stand Baab mit Panzern vor Kiel – geht ja gar nicht, denn die Panzer Richtung Ukraine stehen nicht vor, sie stehen in Kiel.

    In dieser Sache ist nun eine Widerspruchsklage anhängig, der »Widerruf der Lehrtätigkeit« scheint aus vielerlei Gründen unbegründet. Baab war ja nun eben kein Wahlbeobachter, ging seiner Arbeit nach: Die CAU hat eine mangelnde Sorgfaltspflicht beim Überprüfen von Pressemeldungen zu Baabs Reise bewiesen. Sie hat eben genau das getan, wovor Baab als Journalist dringlich warnt: Sie hat ungeprüft Behauptungen übernommen.

    Eine sehr kurze Geschichte der Uni Kiel

    Ohne jetzt vertieft auf die historischen Verfehlungen der CAU eingehen zu wollen: Die Kieler Universität hat schon aus Tradition ein recht gespaltenes Verhältnis zu demokratischen Standards – um es mal freundlich auszudrücken. So tat sie sich etwa 1914 durch Hurra-Patriotismus hervor, stützte Jahre später den Kapp-Putsch mit einem Freikorps (der Schriftsteller Axel Eggebrecht berichtete sehr anschaulich in seinem Buch »Der halbe Weg. Zwischenbilanz einer Epoche« davon) und stand 1933 nicht nur nicht abseits, sondern ermutigte Professoren deutlich, die neuen Machthaber zu unterstützen. Die Autorin Katia H. Backhaus hat zudem in ihrer Arbeit »Zwei Professoren, zwei Ansätze. Die Kieler Politikwissenschaft auf dem Weg zum Pluralismus (1971 – 1998)« herausgearbeitet, dass der Lehrkörper der CAU in den Achtzigerjahren eng mit Geheimdiensten (mit deutschen und auch amerikanischen) zusammenarbeitete.

    Auf diese geschichtliche Dimension der CAU wird demnächst gesondert rekurriert, das verdient nochmal einer genauen Betrachtung. Erinnert sei aber noch an jenen erst neulich auffällig gewordenen Professor namens Joachim Krause vom Institut für Sicherheitspolitik an der Universität Kiel. Der hatte unlängst zur Eskalation aufgerufen und dabei – schlimme Wortschöpfung – von einer »Eskalationsphobie« in weiten Teilen der deutschen Bevölkerung gesprochen. Krause ist freilich noch nicht mal von der CAU gerügt worden. Dabei gäbe es rückblickend mindestens einen weiteren Grund dazu.

    Denn vor zwanzig Jahren hat Krause den völkerrechtswidrigen Angriffskrieg der Vereinigten Staaten und der Briten gegen den Irak gerechtfertigt. Beredt Zeugnis legt Krauses Analyse von 2003 ab: Sie ist hier nachzulesen. In den Schlussbemerkungen liest man, »dass die Politik der USA gegenüber den Irak (einschließlich der Androhung eines gewaltsamen Regimewechsels) im Sinne der internationalen Ordnung der Kollektiven Sicherheit außerordentlich konsequent ist und auch notwendig«. Und weiter: »Primäres Motiv der US-Politik ist es, einen Staat in die Schranken zu weisen, der die derzeitige internationale Ordnung wie kein anderer herausfordert […]« – offenbar ließ sich Krause mit dieser Aussage von jenen Falken der US-Politik beeinflussen, die damals bereits von Massenvernichtungswaffen im Irak sprachen und deren Drängen in jenen lügenbehafteten Auftritt Colin Powells vor dem UN-Sicherheitsrat mündete.

    Damals im Irak: Kein Angriffskrieg?

    Kritikern, die schon damals von einem nicht legitimierten Angriffskrieg sprachen, erteilte Krause gleich noch eine Absage. Er schrieb: »Für die Annahme, wonach die Politik der USA primär durch egoistische Energieinteressen geleitet seien, findet sich kein Anhaltspunkt.« Anders jedoch Franzosen und Russen, sie orientierten sich »durch sehr eng definierte finanzielle Interessen an Erdölexploration im Irak«. Die US-Außenpolitik, so erklärte Krause damals also recht ungeniert, handle aus Gründen guter Absicht – man stelle sich mal vor, das würde heute einer Putin oder Russland ganz allgemein nachsagen wollen.

    Die CAU wirft Patrik Baab vor, er habe seine journalistische Arbeit nicht richtig gemacht, weil er parteilich auftrete: Jedenfalls ist das die Quintessenz, zu der man kommen muss, führt man sich die Begründung zu Gemüte. Aber ein Akademiker, der in Sicherheitspolitik macht und gleichzeitig von »Eskalationsphobie« spricht: Wie geht das zusammen? Ist das die Wortwahl eines Menschen, der sich auf sicherheitspolitische Fragen spezialisiert hat? Weshalb unterstellt Krause niemanden, dass er seinen Aufgabe verfehlt hat?

    Hätte Patrik Baab der Eskalation des Krieges bis hin zum potenziellen Atomschlag das Wort geredet, würde er heute munter Vorträge in Kiel halten. Sein Vergehen war, dass er sich nicht zum akademischen Nutzidioten machen ließ, sondern seinem Arbeitsethos nachging: Er postuliert keine ideologischen Worthülsen, sondern macht das, was er kann: Berichterstattung.

    Grundsätzlich scheint das – wie oben schon angerissen – der schlimmste Vorwurf zu sein, mit dem man aktuell konfrontiert werden kann. Journalismus wird seit längerer Zeit als etwas begriffen, was die Strukturen der Macht konstruktiv begleitet. Er wird nicht als Korrektiv umgesetzt, sondern schreibt sich auf die Fahne, die Politik durch den Alltag zu lotsen. Nach Möglichkeit ohne zu viel Aufsehen zu erregen. Synonym für diese Entwicklung sind Legionen von Journalisten, die sich als sogenannte Faktenchecker verdingen. Ihre Aufgabe besteht nicht daran, etwaige Fakten ans Licht zu befördern, sondern Fakten zu schaffen, die politische Vorgaben oder Entscheidungen flankieren und stützen. Der Faktencheck wäre qua Definition ja ergebnisoffen zu betreiben: Wenn man jedoch schon mit einer Absicht ans Werk geht, ist nach hinten nichts offen, sondern schon alles abgesperrt und eingehegt.

    Nur schlechte Journalisten sind gute Journalisten

    Journalisten wie Patrik Baab kommen aus einer anderen Zeit, in der es noch als selbstverständlich galt, auch mal mit den Mächtigen oder auch nur mit dem eigenen Redakteur anzuecken. Natürlich sind Journalisten narzisstisch, ein Umstand, den Patrik Baab in seinem oben genannten Buch selbst bestätigt: Sie wollen – und wollten – immer von sich Reden machen. In anderen Tagen gelang das durch einen investigativen Coup, durch eine schwer ans Tageslicht geförderte Information, die man präsentieren konnte. Heute macht man von sich reden, wenn man Narrative stützt, die Wirtschaft und Politik etablieren möchten. In diesem neuen Sinne ist Baab freilich ein schlechter Journalist – eben weil er ein guter Journalist ist.

    Das haben auch einige Studenten der Universität Kiel erkannt. Sie fordern Gerechtigkeit für Baab. Ihr Statement auf einem kleinen Telegram-Kanal zur Affäre Baab lautet: »Umfassende Recherche, die alle Blickwinkel beleuchtet, ist ein journalistisches Qualitätsmerkmal und kein moralisches Verbrechen. Wir fordern daher Patrik Baabs sofortige Wiedereinstellung an der CAU.« Julian Hett, Initiator des sich formierenden Widerstands gegen den CAU-Kurs sagte mir außerdem: »Der t-online Artikel vertrat falsche Tatsachenbehauptungen, die mittlerweile korrigiert wurden. Somit war es klar für mich: Reputation vor Wahrheit! Die letzten drei Jahre Corona-Politik an der Universität haben mir schon gezeigt, in welche Richtung sich das Ganze entwickelt. Es braucht deshalb dringend Reformen, die wieder die Wahrheit ins Zentrum stellen und Debatten zulassen, auch wenn sie kontrovers sind. Stattdessen wird sich aber darum bemüht die Gendersprache allumfassend einzuführen.«

    Die Causa Baab zeigt, dass Journalismus ein Delikt darstellt in diesen Tagen. Aber nur dann, wenn er mit allen Sorgfaltspflichten ausgeführt wird. Wer vom Schreibtisch aus Journalismus spielt, weil er halbwegs in der Lage ist, dpa-Meldungen zu begreifen, sitzt auf der sicheren Seite eines Berufsstandes, der gerade dabei ist, sich endgültig selbst abzuschaffen. Um das zu verhindern ist es dringend notwendig, dass die Expertise eines Mannes wie Baab nicht verlorengehen darf. Er sollte nicht einer der letzten seiner Art sein: Er hat vielen jungen Leuten, deren Traumberuf im Journalismus liegt, noch viel zu zeigen. Ihn nicht mehr lehren zu lassen bedeutet letztlich auch, sein Know-How zu verlieren. Das können nur Leute wollen, die Journalismus als Hofberichterstattung begreifen: Und das sind die Kräfte der Gegenaufklärung.

    Liens de l’article

    https://www.buchkomplizen.de/buecher/medien/recherchieren.html

    https://www.infosperber.ch/medien/medienkritik/deutsche-journalisten-sollen-nicht-vom-donbas-aus-berichten

    http://oprf.ru/news/6553?lang=en

    https://www.hmkw.de/news/stellungnahme

    https://www.kn-online.de/lokales/kiel/marder-panzer-warten-im-hafen-von-kiel-auf-die-faehre-nach-litauen-B3AQ5SF

    https://www.ispk.uni-kiel.de/de/publikationen/kieler-analysen-zur-sicherheitspolitik/upload-working-paper/kazs_4.pdf

    https://www.neulandrebellen.de/2022/08/offenbar-und-anderes-halbwissen

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    Deutsche Helfer in der Ostukraine
    Scheinreferendum, hurra !
    https://www.t-online.de/nachrichten/ukraine/id_100057900/deutsche-helfer-in-der-ostukraine-scheinreferendum-hurra-.html

    Stellungnahme
    https://www.hmkw.de/news/stellungnahme

    26.09.2022
    Wir haben vor wenigen Minuten durch den Artikel „Scheinreferendum, hurra“ von Lars Wienand (t-online.de) erfahren, dass der freie Journalist Patrik Baab, der bereits mehrfach als Lehrbeauftragter für unsere Hochschule gearbeitet hat, als ‚Wahlbeobachter‘ in der Ostukraine aufgetreten ist. Wir haben Herrn Baab, der sich aktuell in Donezk aufhält, sofort angerufen.

    Hr. Baab hat uns mitgeteilt, dass er privat, ohne jeden staatlichen Auftrag irgendeiner Seite, in die russisch besetzten Gebiete gereist sei. Er wolle und müsse als Journalist mit beiden Seiten sprechen und neutral beobachten. Er habe sich seiner Auffassung nach dadurch keineswegs instrumentalisieren lassen. Im Gegenteil, er habe ja sogar einzelne Verstöße gegen demokratische Wahlprinzipien durch die russischen Akteure kritisiert.

    Wir haben Herrn Baab gegenüber unsere Fassungslosigkeit über dieses Verhalten geäußert. Wir haben ihm unseren Standpunkt verdeutlicht, dass schon seine reine Anwesenheit bei dieser Aktion, ob er wolle oder nicht, zwangsläufig zur Legitimation der in unseren Augen völkerrechtswidrigen und inhumanen Scheinreferenden, die Teil einer imperialistischen Politik und eines verbrecherischen Krieges sind, beiträgt. Sie gibt den Aggressoren ein willkommenes Feigenblatt an die Hand, dass alles rechtens sein müsse, weil man ja sogar „Kritik“ zulasse und nicht unterdrücke.

    Wir distanzieren uns als Hochschule ausdrücklich von einem solchen Verhalten. Die journalistische Scheinobjektivität trägt hier u. E. zur Legitimation von Mord, Folter, Verstößen gegen die Humanität und das Völkerrecht bei.

    Wir haben Herrn Baab mitgeteilt, dass es mit den Grundprinzipien unserer Hochschule nicht vereinbar ist, ihn weiter als Lehrbeauftragten an unserer Hochschule einzusetzen.

    Klaus-Dieter Schulz, Rektor
    Ronald Freytag, Kanzler

    –---

    Als Wahlbeobachter bei Scheinreferenden : Deutscher Journalist verliert Lehrauftrag
    https://www.rnd.de/politik/wahlbeobachter-bei-scheinreferenden-deutscher-journalist-patrik-baab-verliert-le

    Deutscher Journalist soll nicht vom Donbas aus berichten
    https://www.infosperber.ch/medien/medienkritik/deutsche-journalisten-sollen-nicht-vom-donbas-aus-berichten

     »Wahlbeobachter« für Scheinreferenden Früherer NDR-Redakteur verliert Lehraufträge wegen umstrittener Ukrainereise
    https://www.spiegel.de/wirtschaft/ukraine-reise-frueherer-ndr-redakteur-verliert-lehrauftraege-a-f00c815e-f925

    Patrik Baab
    https://www.rubikon.news/autoren/patrik-baab

    Schlagwort : Baab, Patrik
    https://www.nachdenkseiten.de/?tag=baab-patrik

    –---

    Gleichschaltung | bpb.de
    https://www.bpb.de/kurz-knapp/lexika/das-junge-politik-lexikon/320425/gleichschaltung

    https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Gleichschaltung

    #journalisme #médias #censure #Allemagne #Gleichschaltung

  • L’Empire contre-attaque (encore) - Librairie Tropique
    Un geste artistique fort ... et spectaculaire.

    https://www.youtube.com/watch?v=G7bdKxypRis

     Rassemblés dans la ferveur des conclaves, de l’U.E. pour soutenir les initiatives de paix, de l’OTAN, du Pentagone et de l’Union Européenne, les sectateurs de BH Heil et Frau Baerbock accomplissent les rituels incantatoires que leurs ont enseignés leurs guides.

     Des créatifs innovants ont adapté les recommandations de Bruxelles et Washington selon les représentations élaborées par le clergé conciliaire occidental, en spectacles édifiants, faits de gestes symboliques forts que des bénévoles appointés interprètent avec une émouvante compassion.

     Dans ce cérémonial rituel, les artistes militants mettent en scène le geste tutélaire de l’OTAN soutenant le bras résilient de la vestale ukrainienne qui décapite l’aigle bicéphale de l’Empire du Mal, tandis que l’Union Européenne sonne le glas du totalitarisme mécréant.

    Source : https://www.librairie-tropiques.fr/2023/03/l-empire-contre-attaque.html

    #ukraine #bhl #guerre #médias #racisme #propagande #journalisme #guerre #politique #cinglés

  • Anne Cordier, professeure en science de l’information et de communication
    https://www.europe1.fr/emissions/C-est-arrive-demain/anne-cordier-professeure-en-science-de-linformation-et-de-communication-4170

    FRÉDÉRIC TADDEI 06h00, le 07 mars 2023
    Intellectuels, chefs d’entreprises, artistes, hommes et femmes politiques ... Frédéric Taddeï reçoit des personnalités de tous horizons pour éclairer différemment et prendre du recul sur l’actualité de la semaine écoulée le samedi. Même recette le dimanche pour anticiper la semaine à venir. Un rendez-vous emblématique pour mieux comprendre l’air du temps et la complexité de notre monde.

    Invitée : 

    – Anne Cordier, professeur en sciences de l’information et de communication à l’Université de Lorraine et auteure de « Grandir connectés : les adolescents et la recherche d’information » chez CF édition

    #Anne_Cordier #Europe_1 #Frédéric_Taddei #Médias_sociaux #Pratiques_informationnelles

  • Plus qu’une majorité numérique, il faut « expliquer » les plateformes aux...
    https://www.notretemps.com/depeches/plus-qu-une-majorite-numerique-il-faut-expliquer-les-plateformes-aux-enf

    Sans une éducation « véritablement ambitieuse » aux dangers des réseaux sociaux, la majorité numérique à 15 ans, adoptée jeudi par les députés, risque d’être contre-productive, voire inapplicable, estime Anne Cordier, professeure à l’université de Lorraine et spécialiste des pratiques numériques des enfants et adolescents.

    QUESTION : Que signifie selon vous la volonté politique de légiférer sur une limite d’âge pour accéder aux réseaux sociaux ?

    REPONSE : « Pour le politique, il y a une volonté de démontrer qu’on a conscience des questionnements sociétaux autour de la gestion des données personnelles et de l’attention, qu’on s’y intéresse et qu’on cherche des solutions.

    Le texte de loi permet d’avoir de la visibilité auprès d’un plus grand public, celui des parents. Mais est-ce que la réponse doit passer par des mesures législatives dont l’applicabilité est loin d’être acquise ?

    Le système des VPN (réseaux virtuels) permet facilement de contourner la législation. Et de façon plus générale, les enfants ont déjà extrêmement bien intégré cette notion et déclarent l’âge qu’il faut avoir pour accéder au réseau social. »

    Q : Les enfants accèdent de plus en plus tôt aux réseaux sociaux, pourtant interdits aux moins de 13 ans. Est-ce un problème ?

    R : « L’interdiction d’accès aux réseaux sociaux avant 13 ans, c’est la règle définie au départ par les plateformes. Les recommandations ont ensuite souvent repris cet âge frontière (également fixé dans la règlementation européenne sur les données personnelles, ndlr).

    Fixer la majorité numérique à 15 ans, c’est une façon de se démarquer de la prescription des plateformes, et c’est aussi l’entrée symbolique au lycée. Mais les enfants et adolescents ne sont pas un ensemble homogène. Il y a entre eux des différences de maturité, de pratiques sur les réseaux.

    On sait que l’adolescence, c’est aussi la nécessité de disposer d’espaces personnels, les fameux jardins secrets. Il ne faut pas croire qu’on va empêcher cette recherche en encadrant tout. »

    Q : Quelles sont alors les solutions pour protéger les plus jeunes ?

    R : « Le choix politique différent ou complémentaire serait de reconnaître ces plateformes comme des espaces d’accès à l’information et de socialisation, ce qui est le cas pour les enfants et les adolescents, et de mettre en place une éducation véritablement ambitieuse à l’information, aux médias et au numérique.

    Je ne considère pas que l’interdiction soit en soi une mesure éducative car il faut qu’elle soit expliquée, comprise, qu’un dialogue se fasse.

    On peut espérer une contractualisation entre les parents et les enfants, des discussions sur les règles en famille. Mais l’éducation, c’est beaucoup par l’école, c’est là qu’on va toucher les enfants de tous les milieux, qu’on pourra venir structurer les connaissances.

    Pourquoi j’ai autant de mal à sortir de ce +scroll+ (navigation) incessant, pourquoi c’est problématique que je diffuse des données personnelles sur une plateforme, pourquoi je ne dois pas croire ces images qui utilisent des filtres : ça c’est de la culture numérique.

    Pour donner aux enfants et adolescents le pouvoir sur les plateformes, il faut leur expliquer comment elles fonctionnent. »

    #Anne_Cordier #Pratiques_informationnelles #Médias_sociaux