• Oui, FIP est bien la meilleure radio au monde
    http://www.slate.fr/story/151271/fip-radio-jack-dorsey-fipettes

    Pour ne pas disparaître et garder ses admirateurs, la station a fait l’inverse de ses concurrents : peu de prises de parole en direct et une grande diversité musicale. « FIP, c’est une radio sans vedettes et sans robots », glisse le spécialiste des médias Christian Desplaces avec la délectation du bon mot. « Il y a tout un vocabulaire qui n’appartient pas à notre radio. On travaille avec les outils du monde moderne mais en faisant de l’artisanat », affirme la fipette Jane Villenet.

    Sur FIP, en effet, pas d’algorithme ni de robot pour programmer la grille musicale de la journée. Une poignée de producteurs décident au jour le jour de la suite de morceaux à diffuser aux fidèles auditeurs. « Tout est manuel, sauf pour la playlist de nuit entre 22-23 heures et 7 heures du matin. Quand j’arrive le matin, je ne sais jamais ce que je vais programmer dans les jours à venir. Cela peut être un truc que j’ai écouté chez moi, un disque qui traîne sur le bureau... Puis, un morceau en entraîne un autre », note Luc Frelon, programmateur « made in FIP ».

    Les enchaînements musicaux obéissent tout de même à quelques règles. Il y a d’abord une alternance de deux morceaux chantés avec un instrumental. Ensuite, un titre ne sera jamais diffusé plus d’une fois la même journée –et un artiste au maximum deux. Ce qui éloigne FIP de la dictature des promotions de maisons de disques et du piège des playlists qui tournent en rond.

    Et c’est très marrant cette histoire de communauté entière de fans en Angleterre

    La déclaration d’amour du fondateur de Twitter à FIP n’est donc pas une exception. La radio jouit aujourd’hui d’une image mythique, presque légendaire dans certaines contrées. L’épicentre de cette folie contagieuse est sûrement Brighton, dans le sud de l’Angleterre.

    Pendant dix ans, de 1997 à 2007, FIP a été diffusée sur une fréquence pirate par un ou plusieurs habitants de la ville portuaire. Certains adorent tellement la station française qu’ils se réunissent en club tous les jeudis soir pour écouter collectivement « Jazzafip », émission phare de la radio. Le programmateur Luc Frelon est allé plusieurs fois à la rencontre de ces fous de FIP.

    « En 2009, j’ai été invité à mixer en tant que “DJ FIP” -même si ça n’avait rien d’officiel- par une association de fans. Dans la ville, il y a des restos qui indiquent qu’ils diffusent FIP, vous entendez la radio dans des taxis... c’est assez dingue. Une fois, un chauffeur m’a demandé pourquoi je venais à Brighton. Quand je lui ai dit que je venais car je travaillais pour FIP, il m’a dit que la course était pour lui. »

    Dans un article publié en 2007 lors de la fermeture de la fréquence pirate par les autorités à la suite d’une plainte, le journal local The Argus expliquait que la radio française « attirait des auditeurs de différents horizons, des tenanciers de boutiques jusqu’aux politiciens, avec sa musique excentrique et son absence de publicité et de bavardages ». The Argus ajoutait même que certains habitants de la ville « avaient déménagé uniquement pour pouvoir capter la station ».

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