• All’armi ! Italia-Washington
    https://radioblackout.org/2025/04/allarmi-italia-washington

    Oggi, 17 aprile, la visita di #meloni a #washington per cercare di guadagnare uno sconto sui dazi dall’alleato Trump. In cambio: spesa militare del 2% sul Pil. In realtà, spesa militare che dovrebbe superare il 2%, contando tutto l’apparato necessario a sostenerla. Quali siano le strategie del governo italiano e quali impatti potrebbero avere sulla […]

    #L'informazione_di_Blackout #riarmo
    https://cdn.radioblackout.org/wp-content/uploads/2025/04/ciccarelli.mp3

  • Sans titre
    https://nantes.indymedia.org/tumbles/143173/143173

    Mélenchon et l’antisémitisme #1 (avec @emmanuelrevah ) 1️⃣ Accusation de double allégeance 2️⃣ Utilisation de tropes antisémites classiques https://www.youtube.com/watch?v=Tk48yaiUULM

    #mélenchon et l’antisémitisme #2 (avec @emmanuelrevah ) 3️⃣ Minimisation et banalisation de l’antisémitisme https://www.youtube.com/watch?v=07BG8Ri91Z4

    #antiracismes #podcastie

  • #Italie : fuite en avant répressive du gouvernement #Meloni

    La #loi_1660, approuvé par les députés italiens en septembre 2024, envoyait un message clair : #ordre et répression. Elle dévoile toute sa dimension anti-sociale. Prévoyant de sanctionner plus fermement les #contestations, elle durcit également les conditions imposées aux détenus dans les prisons – et ouvre la voie aux entreprises dans le système pénitentiaire. Par Carlotta Caciagli, traduction Letizia Freitas [1].
    Radicalisation de mesures pré-existantes

    De nombreuses larmes de crocodile ont été versées, de Marco Minniti [ancien ministre de l’Intérieur NDLR] et Maurizio Lupi [ancien ministre des Infrastructures et des Transports NDLR] jusqu’au dernier maire ayant mis en application le décret Daspo [qui interdit d’accès à un lieu déterminé pour des raisons d’ordre public NDLR]. Parmi les voix qui, aujourd’hui, s’indignent, de nombreuses ont soutenu des décrets répressifs ces quinze dernières années.

    De quelle manière le débat a-t-il pu se détériorer au point que la question des inégalités sociales et de la pauvreté puisse être traitée comme un simple problème d’ordre public ? Les mesures auparavant en vigueur étaient déjà inadaptées et, à bien des égards, anticonstitutionnelles. Une détérioration ultérieure était difficile à imaginer, mais le gouvernement italien y est parvenu. Comment ? Principalement par des modifications ad hoc et quelque peu artificielles du code de procédure pénale.

    Le projet de loi intervient essentiellement dans trois domaines : gestion des comportements individuels et collectifs dans l’espace public, conditions imposées aux détenus dans les prisons et prérogatives des forces de l’ordre. Si chacune des mesures se traduit par une réduction des droits sociaux et humains, elle sous-traite également à des acteurs privés des tâches autrefois assumées par les pouvoirs publics.

    En ce qui concerne l’espace public et urbain, des actions telles que « l’occupation arbitraire d’immeubles destinés à l’habitation d’autrui » sont qualifiées de criminelles. Une peine allant de deux à sept ans de réclusion est prévue pour toute personne qui occuperait des habitations ou des dépendances (garages, jardins, terrasses). Le projet ne prévoit pas de circonstances atténuantes pour l’occupant, mais uniquement des circonstances aggravantes fondées sur le profil du propriétaire dont le bien est occupé.

    Mais sur cette mesure comme sur d’autres, il faut bien reconnaître que Giorgia Meloni ne part pas de zéro. L’ancien ministre Maurizio Lupi n’avait-il pas ouvert la voie à l’actuelle réforme avec le Piano Casa, ce décret de 2014 visant à protéger le droit de propriété des immeubles contre les mouvements sociaux en faveur du droit au logement ?

    L’introduction d’une règle surnommée « anti-Gandhi » est plus digne d’attention encore. Elle vise à punir d’emprisonnement quiconque bloque une route ou une voie ferrée. Si les participants sont nombreux – c’est-à-dire si l’action prend une dimension politique – les peines sont durcies. Si, au cours de la manifestation, des dommages (de toute nature, y compris morale) sont causés à des agents publics, la peine est majorée. Tout comme elle l’est si « la violence ou la menace est commise dans le but d’empêcher la réalisation d’un ouvrage public ou d’une infrastructure stratégique ».

    Stratégique, comme le pont du détroit de Messine, comme la Tav [Treno ad alta velocità, TGV, NDLR] Turin-Lyon, et comme tous les incinérateurs, gazéificateurs et bases militaires que l’on tente régulièrement d’implanter sur le territoire. De plus, le Code pénal sera à son tour modifié afin de punir davantage les auteurs de délits commis à proximité des gares.
    Américanisation du système pénitentiaire ?

    En ce qui concerne la prison, le projet de loi intervient de deux manières. Tout d’abord, en tentant de réglementer les émeutes dans les établissements pénitentiaires – caractérisées comme des actes de violence, de menaces ou de résistance aux ordres – en introduisant le délit de « résistance passive ». Par « résistance passive », il faut entendre « les conduites qui, compte tenu du nombre de personnes impliquées et du contexte dans lequel opèrent les agents publics ou les chargés d’une mission de service public, empêchent l’accomplissement des actes nécessaires à la gestion de l’ordre et de la sécurité ». Sont ainsi visées les révoltes contre la malnutrition et les conditions dégradantes d’incarcération.

    Mais il y a plus : désormais, l’organisation du travail des détenus est révisée par décret. Les initiatives de promotion du travail entendent davantage impliquer… les entreprises privées. En somme, il s’agit de préparer une force de travail docile et peu chère à se mettre au service du privé.

    Limitations généralisée des droits ? Pas pour les forces de l’ordre. En plus de permettre aux policiers et aux gendarmes de porter leur arme en-dehors des heures de service, le projet introduit la possibilité, sans aucune contrainte, pour le personnel de police, de s’équiper de « dispositifs de vidéosurveillance portables adaptés à l’enregistrement de l’activité opérationnelle et de son déroulement ». Des appareils qui peuvent également être utilisés dans n’importe quel lieu où sont détenues des personnes soumises à une restriction de leur liberté personnelle.

    Ces mesures pourront être financées grâce à une autorisation de dépenses pour les années 2024, 2025 et 2026. Pour promouvoir le travail en milieu carcéral, on y fait entrer les entreprises, tandis que pour les « body cam » des agents de la Police ferroviaire, l’addition sera payée par les contribuables…

    Face à une attaque aussi massive contre les droits individuels et sociaux, s’indigner et dénoncer les « mesures fascistes » ne suffira pas. Il est nécessaire de reconstruire des organisations professionnelles, des syndicats et des partis d’opposition. Un exercice face auquel l’opposition italienne bute depuis des décennies.

    Note :

    [1] Article initialement publié par notre partenaire Jacobin Italia sous le titre « La repressione è servita »,

    https://lvsl.fr/italie-fuite-en-avant-repressive-du-gouvernement-meloni
    #Giorgia_Meloni #répression #détention #conditions_de_détention #forces_de_l'ordre #police #privatisation #espace_public #criminalisation #occupation #Piano_Casa #Maurizi_Lupi #droit_de_propriété #droit_au_logement #anti-Gandhi #emprisonnement #blocage #américanisation #système_pénitentiaire #émeutes #résistance_passive #vidéosurveillance #Etat_policier

  • #Italie : fuite en avant répressive du gouvernement #Meloni
    https://lvsl.fr/italie-fuite-en-avant-repressive-du-gouvernement-meloni

    La loi 1660, approuvé par les députés italiens en septembre 2024, envoyait un message clair : ordre et #répression. Elle dévoile toute sa dimension anti-sociale. Prévoyant de sanctionner plus fermement les contestations, elle durcit également les conditions imposées aux détenus dans les prisons – et ouvre la voie aux entreprises dans le système pénitentiaire. Par Carlotta Caciagli, […]

    #L'Italie,_poudrière_de_l’Europe #Société #Paradigme_sécuritaire #sécurité

  • #Antonio_Scurati : « Voir le #fascisme de l’intérieur, voir son abîme en nous »

    Le quatrième tome de M. L’ora del destino (« M. L’Heure du destin »), son roman documentaire sur Mussolini, vient de sortir en Italie. Et l’adaptation en série qui en a été tirée était au festival du cinéma de Venise début septembre. La rentrée d’Antonio Scurati est chargée ; signe peut-être d’un temps où le « désir d’histoire » et la lutte qui doit nécessairement l’accompagner s’affichent comme les seuls aptes à redonner du sens à l’agir.

    Il ne fait pas bon protester contre le gouvernement de Giorgia Meloni. Ainsi le projet de loi sur la « sécurité » accepté en septembre en première lecture au parlement italien criminalise des actions non violentes ; pour des collectifs occupant l’espace public (rues, artères, autoroutes, sit-in devant les écoles, les universités ou les industries) les sanctions peuvent aller jusqu’à deux ans de prison. Il s’attaque aussi aux détenus et aux personnes migrantes dans les centres de rétention, criminalisant les actes de résistance passive ou de désobéissance (jusqu’à 8 ans de réclusion)[1]. Et le gouvernement Meloni s’en prend aux services publics (notamment au secteur de la santé), à l’instruction (les coupes prévues pour 2025 seront catastrophiques pour la recherche, les universités et les écoles), à la liberté d’informer et à celle d’exprimer son opinion dans l’espace public.

    Pensons aux attaques en justice contre l’auteur antimafia Roberto Saviano ou l’historien Luciano Canfora (Giorgia Meloni a retiré sa plainte juste avant le procès) ; aux intimidations qui touchent l’ensemble des journalistes non alignés et aux menaces de licenciement qui pèsent sur les enseignants exprimant leur opposition à la politique du ministre de l’Instruction et du Mérite (sic !), Giuseppe Valditara, comme c’est le cas aujourd’hui de Christian Raimo[2]. Comment dans ce contexte d’attaques tous azimuts ne pas se souvenir de la censure du discours d’Antonio Scurati sur la RAI le 25 avril dernier (anniversaire, et jour férié national, de l’insurrection générale en 1945)[3] ?

    La rentrée de l’écrivain italien est chargée. Le quatrième tome de son roman documentaire consacré à Benito Mussolini, M. L’ora del destino (« M. L’Heure du destin »), vient de sortir en Italie alors que la série qui en a été tirée a été présentée au dernier festival du cinéma de Venise. Signe peut-être d’un temps où le « désir d’histoire », et la lutte qui doit nécessairement l’accompagner, s’affiche comme seul apte à redonner du sens à l’agir. SP

    Je voudrais commencer par une question qui nous unit. Nous appartenons à la même génération, la dernière de l’après-guerre, une époque où l’émancipation humaine était au centre des luttes collectives et de la participation politique. Et pourtant, cette même génération a vécu le passage à un monde qui a proclamé la fin de l’histoire. Quel rôle cela a-t-il joué dans vos choix littéraires ?
    Je crois qu’une sorte de désir d’histoire a été la caractéristique essentielle de toute ma recherche littéraire (même lorsque j’ai écrit des romans sociaux et autobiographiques avec un cadre contemporain). Non seulement j’ai commencé par un roman historique dans lequel l’auteur fictif était à la recherche d’une contre-histoire secrète de la modernité (Il rumore sordo della battaglia [« Le Bruit sourd de la bataille », non traduit en français]), mais j’ai ensuite toujours continué en alternant entre un roman historique qui s’efforçait de raconter le présent et un roman au cadre contemporain dans lequel les protagonistes survivaient dans une sorte d’orphelinat de l’Histoire. Je me présente souvent comme faisant partie de la génération des « derniers enfants du vingtième siècle passé », un siècle court, probablement le dernier vécu par tous, et pas seulement par les intellectuels, du moins en Europe occidentale, dans un horizon temporel de type historique. Je crois que l’on n’a pas encore mesuré l’énorme perte de sens provoquée par la sortie de cet horizon à la fin du XXe siècle. Pendant dix générations, depuis la Révolution française, des femmes et des hommes ont vécu tournés vers l’avenir, donc conscients du passé, avec l’espoir, et souvent la conviction, que la vie de leurs enfants serait meilleure que la leur, et celle de leurs petits-enfants encore meilleure que celle de leurs enfants. Ils étaient prêts à tuer ou à mourir, mais surtout à vivre au nom de cette promesse, de cette tension projetée. C’était une vie collective, la vie merveilleuse, triste et pleine d’espoir des destins généraux. Aujourd’hui disparue.

    À partir des années 1980, la réhabilitation du fascisme est allée de pair avec la criminalisation de l’antifascisme. Dans les années 1990-2000, le révisionnisme sur le fascisme italien atteint son « stade suprême ». Diriez-vous qu’il a gagné la bataille culturelle ?
    Les deux décennies où le révisionnisme sur le fascisme italien a atteint, comme vous le dites, son « stade suprême » sont les années 1990 et 2000 (Il sangue dei vinti de Giampaolo Pansa date de 2003[4]), du moins en termes de publications et d’édition. Et c’est au cours de cette décennie 2000 que les politiciens traditionnels ont commencé à utiliser les phrases de Mussolini en public, tandis que les franges extrêmes ouvertement néo-fascistes ont refait surface. Tout cela restait cependant au niveau du discours culturel ou même intellectuel. Je ne crois pas que ce soit sur cette voie, même si elle est importante, que nous en sommes arrivés à l’obscénité actuelle du révisionnisme post-fasciste affiché par l’actuelle classe politique dirigeante. Ce qui a beaucoup plus compté, c’est la désertification de la conscience historique que nous évoquions au début, la dépolitisation de la vie collective provoquée par trente ans d’hédonisme individualiste irresponsable et la dérive populiste souverainiste qui en a résulté. Bref, la réhabilitation des post-fascistes, du moins en Italie, a été préparée par trente ans de berlusconisme, certainement pas par la réinterprétation historique de leurs modestes intellectuels (c’est d’ailleurs lui qui les a fait entrer au gouvernement).

    Dans votre récent Fascismo e populismo[5], vous écrivez : « À partir de la Révolution française, pendant deux siècles, dix générations ont fait appel à l’avenir pour obtenir justice : devant le tribunal de l’Histoire, des millénaires de dos brisés et de souffrances sans nom allaient enfin trouver la rédemption. Rédemption et réparation. » En d’autres termes, regarder les victimes du passé, assumer leurs combats pour penser l’avenir et tracer un horizon. Face à l’offensive culturelle de la droite néo-fasciste en Italie, la nécessité de revenir à une analyse de l’histoire du fascisme, de sa mémoire et de ses héritages dans la péninsule a donné lieu à des ouvrages incontournables, qui peinent malheureusement à être traduits à l’étranger et à être davantage lus et discutés par le grand public en Italie également. Quel rôle pensez-vous que la littérature puisse jouer dans ce processus ?
    La littérature romanesque, ainsi que le cinéma et d’autres formes d’art populaire, peuvent certainement renforcer ou, dans certains cas, favoriser les contre-poussées qui, à y regarder de plus près, ne manquent pas dans notre société (je pense surtout aux nouvelles générations). Le « cas M » me semble un signe dans ce sens, si je peux me permettre de le dire. Cela suppose toutefois un choix de terrain dans le domaine littéraire de la part de l’écrivain héritier du XXe siècle, le choix précisément du roman comme genre populaire (et donc aussi une sorte de sortie de la littérature de la seconde moitié du XXe siècle, des néo-avant-gardes en polémique avec la fiction romanesque). On ne peut pas espérer que le public, en particulier ceux qui sont nés à l’ère du numérique, accède en masse aux œuvres d’autres profils intellectuels auxquels vous faites allusion (si je vous comprends bien). Tout au plus peut-on espérer que de bons romanciers ou cinéastes s’en nourrissent, les braconnent vertueusement sur leurs territoires et les restituent dans un bricolage romanesque.

    Le fascisme, dites-vous, est un fantôme qu’il faut traverser. Pasolini en a donné sa propre explication dans ses Écrits corsaires : l’Italie est un pays sans mémoire qui, s’il avait cure de son histoire, saurait que « les régimes sont porteurs de poisons anciens, de métastases invincibles ; il apprendrait que dans ce pays si spécial, qui aime vivre au-dessus de ses moyens, mais avec des pantalons reprisés de partout, les vices sont cycliques […] incarnés par des hommes différents, mais qui partagent le même cynisme, la même indifférence pour l’éthique, allergiques à la cohérence et en tension morale ». Près de cinquante ans plus tard, ce constat est-il, selon vous, toujours d’actualité ?
    Il l’est et il ne l’est pas. Pasolini a saisi et décrit, peut-être mieux que quiconque, l’arrière-plan anthropologique de la mutation qui s’opère avec le déclin de la société paysanne et traditionnelle, une mutation à certains égards monstrueuse, et il a pu la faire remonter à une sorte de « fascisme éternel » qui sous-tend notre histoire nationale. Mais il l’a fait dans une perspective de gauche réactionnaire (ce qui n’est pas rare encore aujourd’hui). Cela l’a empêché de saisir les dimensions historiques particulières du phénomène fasciste (je ne suis pas d’accord avec la thèse du « fascisme éternel »). Si nous nous attardons sur sa vision, nous perdons de vue la dynamique évolutive (ou involutive, si vous préférez) de ces phénomènes historiques, l’étape finale de leur devenir ou de leur changement. Sur cet axe, l’Italie a été et continue d’être une avant-garde (l’avant-garde de l’arrière-garde, si l’on veut), un laboratoire, un atelier du futur, et non un atavisme immuable. Pensez aux populistes-souverainistes qui, en Italie, pour la première fois dans une grande nation européenne, sont en train d’accéder au pouvoir politique. Même avec tout leur « passé qui ne passe pas » visqueux, ils représentent sans aucun doute une nouveauté. Un phénomène d’avant-garde du XXIe siècle (malheureusement, je pourrais ajouter).

    « L’histoire est toujours une lutte pour l’histoire », écrivez-vous, et sur ce point nous sommes d’accord. Mais j’ai un point de désaccord avec vous, sur le rôle « négatif » que vous attribuez à ce que vous appelez « le préjugé antifasciste », que vous qualifiez de « forme d’aveuglement qui nous a dispensés de prendre conscience de toute la terrible vérité ». Que voulez-vous dire exactement ? N’est-ce pas contradictoire avec votre volonté de « refonder » l’antifascisme ? Si non, pourquoi ?
    Je ne suis pas sûr d’avoir utilisé exactement ces mots. Quoi qu’il en soit, le préjugé antifasciste a disparu pour des raisons historiques profondes et complexes. Sa chute ne dépend pas de notre choix. Nous pouvons et devons en prendre acte. Il s’agit d’un point de départ, et non d’un argument. Je ne prétends évidemment pas être en mesure de « refonder » l’antifascisme (objectif disproportionné), mais j’espère que les contre-poussées que j’ai mentionnées plus haut l’emporteront, en faisant évoluer la culture italienne et européenne dans cette direction. Cela présuppose, à mon avis, un récit différent de celui de l’après Seconde Guerre mondiale, centré sur le « mythe de la résistance » (je l’entends au sens étymologique de récit fondateur), sacro-saint, rayonnant et nécessaire, mais aujourd’hui effacé. Le récit dont nous avons besoin conduit à la conscience d’avoir été fascistes, à voir le fascisme de l’intérieur et à voir son abîme en nous (alors que le paradigme victimaire du récit du XXe siècle plaçait toujours le fascisme dans le « eux », dans l’autre du moi du narrateur, irréductible à lui).

    Les « petits-enfants » de Mussolini se retrouvent aujourd’hui à la tête de l’État italien. Vous insistez beaucoup sur le fait que nous sommes face à une dérive illibérale, et non à une menace directe pour la démocratie (si je vous comprends bien). Pourriez-vous expliquer ce que vous entendez par cette distinction ?
    Je considère que cette distinction entre régime fasciste et dérive illibérale est précieuse non seulement parce qu’elle reflète la réalité (dans une époque fasciste, quelqu’un comme moi aurait déjà été agressé physiquement, et pas seulement verbalement, à plusieurs reprises), mais aussi et surtout parce qu’elle nous aide à ne pas sous-estimer les risques, très sérieux, que court la démocratie aujourd’hui. L’utilisation désinvolte et imprudente de l’adjectif/substantif « fasciste » laisse présager des agressions « physiques » contre la démocratie dans un avenir proche. La question canonique que l’on me pose constamment est la suivante : « Craignez-vous que le fascisme ne revienne en Italie et en Europe ? » Je réponds que cette question va dans la mauvaise direction. Le fascisme historique est, en effet, un phénomène historicisé. Mais sa composante populiste – que je considère comme un élément essentiel, primordial et original du mussolinisme – est déjà revenue. Il est déjà là, il est déjà au gouvernement. Il décide déjà de nos vies. Nous ne devons pas nous contenter de l’attendre dans un avenir proche. La menace qu’il fait peser sur la démocratie libérale aujourd’hui n’a pas les caractéristiques d’une attaque frontale comme c’était le cas il y a cent ans. Elle est plus sournoise, oblique, quotidienne. Il ne s’agit pas d’une menace existentielle immédiate. Elle n’implique pas la suppression du système démocratique mais l’appauvrissement qualitatif de la vie démocratique. Elle ne vise pas la tête, ni même le cœur. Elle frappe comme un couteau dans le ventre. La mort est lente, par exsanguination.

    Les attaques, les menaces et la censure dont vous faites l’objet – et vous n’êtes pas le seul – n’indiquent-elles pas un saut qualitatif ?
    Oui, c’est le mot-clé. Il n’est pas nécessaire d’attendre de voir les chemises noires parader à nouveau dans les rues. Aujourd’hui déjà, la qualité de la vie démocratique s’est dégradée.

    Dans le monologue censuré par la RAI [ndlr – la Radiotélévision italienne est le principal groupe audiovisuel public italien, contrôlé par le gouvernement], à l’occasion de la commémoration du 25 avril, vous avez déclaré : « Tant que ce mot – antifascisme – ne sera pas prononcé par ceux qui nous gouvernent, le spectre du fascisme continuera à hanter la maison de la démocratie italienne. » Mais la destruction du sens et de la valeur de l’engagement antifasciste, de cette lutte pour l’égalité et l’émancipation sociale n’est-elle pas le corollaire de l’« ex-post-filo-neo-para-fascisme » d’aujourd’hui et de son programme identitaire ?
    Le fait qu’un chef de gouvernement, qui a prêté serment sur la Constitution antifasciste, refuse même de mentionner ce mot le jour de la commémoration de la libération du nazisme-fascisme nous indique que cette expérience collective est en train de s’estomper, si elle n’est pas déjà historiquement éteinte, dans sa forme historique du XXe siècle. C’est ainsi. C’est triste, mais c’est ainsi. Le drapeau est tombé. Le drapeau est dans la poussière. Il doit être ramassé. Mais ce ne sera plus le même drapeau bien teinté (en rouge, surtout en rouge). Ce doit être un drapeau sous lequel tout démocrate sincère, qu’il soit de gauche, du centre ou de droite, peut se tenir.

    Une dernière question. La période que nous vivons est particulièrement sombre, et pourtant, en Italie, nous sommes confrontés à un nouvel élan culturel littéraire et cinématographique, à la fois crépuscule et aube : comment expliquez-vous cela ? quels sont vos projets ?
    J’ai passé trop de temps à étudier et à raconter les vingt années de fascisme – je raconte actuellement la Seconde Guerre mondiale et Salò – pour penser que la période que nous vivons est « particulièrement sombre ». Le problème est que nous avons perdu le sens de la lutte (et même le goût de la lutte). Et je ne suis même pas sûr d’être face à un nouvel élan culturel et littéraire (j’aimerais que vous me disiez ce que vous en pensez). Pour ce qui est de mes projets, il me reste encore deux volumes de la saga M à terminer et à publier. Ensuite, nous verrons…

    https://aoc.media/entretien/2024/10/18/antonio-scurati-voir-le-fascisme-de-linterieur-voir-son-abime-en-nous
    #interview #Meloni #Giorgia_Meloni #Italie #criminalisation #espace_public #résistance #criminalisation_de_la_résistance #résistance_passive #désobéissance #services_publics #instruction #éducation #santé #liberté_d'expression #intimidations #médias #journalisme #censure #histoire #révisionnisme #révisionnisme_post-fasciste #populisme #berlusconisme #Berlusconi #Silvio_Berlusconi #romans #fantôme #antifascisme #préjugé_antifasciste #dérive_illibérale #illibéralisme #régime_fasciste #démocratie #mussolinisme #lutte

  • Chute de Bachar al-Assad en Syrie : l’Occident est-il à la manœuvre, comme l’affirme Jean-Luc Mélenchon ?
    https://www.francetvinfo.fr/monde/syrie/chute-de-bachar-al-assad/chute-de-bachar-al-assad-en-syrie-l-occident-est-il-a-la-man-uvre-comme

    Pour le leader de la France insoumise, les États-Unis auraient financé directement les rebelles du groupe HTS. Quelle est sa source ? Jean-Luc Mélenchon dit la détenir du fil d’information de la chaine Telegram ouvrière du mouvement trotskiste Parti Ouvrier Indépendant, dont il est proche. Le jour de sa déclaration, une vidéo de Richard H. Black, ancien élu républicain de l’État de Virginie (États-Unis), se trouvait effectivement sur la chaîne du parti. 

    "Nous avons payé le salaire de chaque terroriste. Nous avons payé chaque arme et chaque camion", y déclarait-il. Mais la vidéo en question a en réalité plus de trois ans. En fouillant le profil de Richard H. Black, il s’avère également que l’ancien élu est un habitué des chaînes de télévision russes et chinoises, où il multiplie les prises de position controversées.

    • C’est ce qu’il faut en penser, en effet.
      JLM, avec sa politique pro-méchants, il génère du chaos, et de la dissension. Il soutient systématiquement les pires ordures, leur envoie des armes, empêche l’expression des opprimés, en faisant intervenir ses services de police.
      Mélenchon, c’est Hitler et Gengis Khan réunis, avec pour parrain Staline.
      Et heureusement pour nous, France Info nous informe de ce fait important.
      Hier, il fallait hurler que Mélenchon est un dictateur en évoquant la démission de Macron.
      Aujourd’hui, il faut convenir que les mêmes propos de De Villepin sont frappés au coin du bon sens, et de toute façon, cépapareil, De Villepin, il n’est pas au gouvernement et il s’exprime mieux, et Mélenchon, il veut être pape à la place de François.

    • On répond par des généralités : les MSM aiment pas Mélenchon, France Inter a des sources pourries. Rien sur ce détail d’un JLM qui s’appuie sur une citation fournie par le POI (...) et qui date d’il y trois ans.

      L’idéologie, c’est le contraire de toute analyse concrète d’une situation concrète, c’est la première arme des exploiteurs.
      Croire s’armer de la sorte n’est que l’indice d’une faiblesse qu’on espère compenser à force de falsifications. Ce fut le socialisme et ses pays du mensonge déconcertant. Et c’est, au moins pour partie, la politique de cette gauche parlementaire, profondément anti-communiste. Mettre ces magouilles de bas étage sous le tapis, c’est en rajouter une couche et conforter une opposition conventionnelle qui ne prépare rien d’autre que de nouveaux rapports de domination.

      #Mélenchon #gauche #idéologie #falsification

    • C’est surtout cette technique de l’homme de paille extrêmement malhonnête, qui consiste à titrer :

      Chute de Bachar al-Assad en Syrie : l’Occident est-il à la manœuvre, comme l’affirme Jean-Luc Mélenchon ?

      Explicité encore plus dans le chapeau :

      Faut-il voir la main de l’Occident derrière le renversement de Bachar al-Assad par les rebelles syriens, comme l’affirmait Jean-Luc Mélenchon le 29 novembre ?

      et à se contenter de la réponse : « Méluche affirme ça en citant une source douteuse ».

      Ce qui ne répond pas à la question annoncée (« L’Occident est-il à la manœuvre ? »)

      Je suis d’accord sur le fait que la source de Méluche est plus que problématique, qu’une analyse de la forme « j’ai vu une vidéo d’un sénateur américain qui vend la mèche », c’est absolument pas sérieux. Par contre l’article qui demande « Faut-il voir la main de l’Occident » et répond par : « Méluche a dit une connerie », c’est extrêmement malhonnête.

      Parce que par ailleurs, on voit bien qu’il y a une énorme poussée pour communiquer sur le fait que ce serait une révolution parfaitement autosuffisante, sans interventions extérieures (j’ai même entendu un type dans une émission soutenant que même la Turquie ne jouait pas vraiment de rôle dans les événements…). Alors même que chacun reconnaît – par exemple – que les sanctions américains (notamment le Caesar Syria Civilian Protection Act) et la confiscation du pétrole syrien (selon Joshua Landis, ça représentait 40% du revenu de l’État syrien), ont joué un rôle énorme dans la démotivation absolue de l’armée et le rejet, finalement, du régime par les populations qui étaient plus divisées initialement face à la rébellion (également rappellé par Landis, aspect qu’on tient absolument à effacer). Ou alors, les sanctions contre les régimes que l’on veut faire tomber, ça n’a aucun effet sur l’éventuelle chute de ces régimes, et ça n’est pas « être à la manœuvre ».

      C’est un aspect, mais on voit bien que la question des soutiens/ingérences étrangères est désormais dénoncée de manière très forte (dans ce sens, d’ailleurs, le retour de la dénonciation quotidienne des gauches anti-impérialistes), et c’est justement très explicitement la queston posée dans l’article, avec pour réponse : « Méluche a dit une connerie », ce qui suggère que la réponse est : « Non, l’Occident n’est pas à la manœuvre. »

    • Cet homme de paille s’y entend bien pour cramer de son propre chef ce qui s’oppose à l’"ordre social" ou au désordre mondial. L’analyse de JLM, à compter du moment où elle se fonde sur un mensonge n’existe tout simplement pas, c’est une pure (im)posture.

      Quand au régime syrien, il avait remplacé la rente pétrolière par la production et le commerce du captagon, mais dans de telles conditions de corruption que les moyens d’entretenir son appareil sécuritaire et son armée lui faisait défaut. Ce n’était d’ailleurs plus nécessaire puisque le Hezbollah et la Russie (qui n’allait certes pas jusqu’à s’opposer aux attaques aériennes israéliennes) prenaient le relais.
      [Pour le Hezbollah, sans s’arrêter à l’idéologie de cette organisation, on peut proposer un parallèle avec l’armée de l’an II : une armée militante est une armée au carré, elle est a priori gagnante C’est terminé après le laminage radical opéré par Israël avec le(s) soutien(s) que l’on sait. Et il leur sera dure de tenir au Liban.]

      Pas la peine de chercher des « gentils », en Syrie, les infidèles à la raison d’État s’étaient soulevés et ils ont perdus. On verra (ou pas ou du moins pas tout de suite) ce qu’il reste de cette expérience là.

    • fRancetvInfo c’est un peu le CNN du paf national.
      https://seenthis.net/messages/1087492
      Grosse fatigue avant l’adoubement du quatrième premier sinistre de 2024. La réunion interminable au château entre micron et le bearnais mettait les éditocrates de plateau en stand-by ou avec des scénarios tous plus acadabrantesques les uns que les autres, à croire qu’ils étaient dans la tête du présipotent. Ou plus assurément porte parole de Mdme Irma. Même Bachelot, certes pas sur un plateau de fRance-Info mais sur un de BFNtv (ce qui est du pareil au même) se demandait combien de temps ils allaient encore blablater pour ne rien dire. Et pour cause, ils ne savaient rien.

    • #campisme

      JLM, je m’en contrefous à partir du moment, où comme tu le dis, sa réflexion n’apporte rien de pertinent. Par contre, quand un média malhonnête profite de la détestation d’une personne du camp du partage pour pousser son agenda de propagande fasciste, là, moi, ça me fout en rogne. Et quand cette propagande fasciste nous est mise sous le nez, pour nous signifier « tu vois, le gauchiste, il est un peu qanon », je trouve ça lourd, surtout quand ça vient toujours du même qui a l’impression de partager ses fulgurances géniales sans se rendre compte qu’il se vautre dans le campisme crétin.

    • Mélenchon « gauchiste » ? On rigole. Si on excepte un CDD au pouvoir exécutif, c’est depuis des décennies un rentier des institutions représentatives.
      Parler de « réflexion » à propos de cette affirmation falsificatrice donne une sympathique touche « liberté de penser » à l’affaire. Sauf qu’une parole politique publique est un acte. Il y plusieurs manières de se « contrefoutre » des actes d’un politicien. Ici, c’est un chèque en blanc.

      #QueSeVayanTodos

    • Tu t’enfonces Colporteur.

      L’article dont tu prétends faire une preuve à charge est une accumulation d’approximations sans aucun moyen de vérifier quoi que ce soit, si par hasard, on avait prévu de se faire une opinion sur la Syrie en écoutant JLM ; ce qui n’est pas le cas, tu en conviendras peut-être, quand on consulte SeenThis : JLM n’est pour ainsi dire jamais cité sur aucun sujet, parce que tout le monde a compris depuis longtemps que JLM, faut ni l’écouter ni lui faire confiance sur rien, tiens, il est sénateur et c’est la preuve qu’il est un gros bourgeois (bordel, il est plus sénateur depuis des lustres, mais on continue de faire comme si, parce que c’est l’argument massue apparemment... et apparemment, le gauchiste, il ne doit être élu nul part, pour être crédible, là, le paradoxe est complet, c’est le gauchiste de shrodinger, qui pour être crédible ne doit pas être élu, mais qui pour être élu, ne peut pas être gauchiste, en quelque sorte, tu te rends compte de la voie sans issue dans laquelle tes détestations te placent ? (et pas de soucis, tu détestes qui tu veux, mais ne va pas t’étonner quand on te fait remarquer que tu déblatères)).

    • En tant que suppôt de l’impérialisme, je ne vois pas comment je pourrais m’enfoncer.
      La vidéo de Mélenchon faisant ces déclarations, je l’ai vu avant qu’elle soit citée par la téloche, ça date du 7 décembre
      https://x.com/destangal/status/1865400574528606468
      N’accorder blanc-seing ni aux politiciens, ni à leurs fans, est-ce de la détestation ?

      Il se trouve que ce bureaucrate, petit-bourgeois plus que bourgeois, à cumulé 62 année de mandats. De ce fait il dispose de 8500 euros de retraite. Ce n’est pas fatal. Ce qui l’est davantage, c’est les moyens employés et les fins soutenues.

    • 𝐋𝐀 𝐂𝐇𝐔𝐓𝐄 𝐃𝐔 𝐑𝐄𝐆𝐈𝐌𝐄, Cantine Syrienne de Montreuil

      Enfin, Assad est tombé. Une nouvelle Syrie est désormais possible. C’est une immense victoire pour la révolution, 13 ans après son déclenchement. L’avenir pourra difficilement être pire que la machine tortionnaire d’Assad. La chute du régime est certainement une étape décisive mais il ne s’agit pas de la fin du processus révolutionnaire. Notre joie indescriptible reste fragile. Aujourd’hui, nous faisons face à des multiples défis et menaces, certains vertigineux :

      ⁃ les interventions directes ou indirectes des puissances étrangères, en premier lieu celle d’Israël, mais aussi de la Turquie en passant par les USA ou les pays du Golfe. Entre bombardements et occupation de territoires, affaires lucratives et négociations diplomatiques, est-il possible d’échapper à un morcellement de notre pays en différentes zones d’influences ?

      ⁃ le risque d’établissement d’un nouveau régime despotique qui combine les restes militaires et institutionnels du régime d’Assad avec la touche d’HTC. Comment éviter le maintien et l’appropriation de ces structures par celle qui est, de facto, la force politique et militaire hégémonique aujourd’hui dans le pays ?

      ⁃ le conflit toujours ouvert entre les Forces Démocratiques Syriennes (FDS) sous contrôle kurde et l’Armée Nationale Syrienne (ANS) sous contrôle turc fait que la population civile, kurde et arabe, subit exactions, pillages, répression et déplacements dans le nord-est du pays.

      ⁃ les conditions de vie, humanitaires et économiques, qui nécessiteront beaucoup de temps et de ressources pour devenir au minimum dignes.

      Nos aspirations au changement persistent donc après la chute du régime. Nos nombreux combats aussi.

  • Sulla crisi istituzionale in #francia
    https://radioblackout.org/2024/12/sulla-crisi-istituzionale-in-francia

    Il progetto macronista di radere al suolo quel che resta delle strutture sociali d’oltralpe (più solide che da noi ma in tendenziale via di italianizzazione) al fine di costruire una società totalmente regolata sui diktat del mercato ha incontrato da anni resistenze molto forti che arrivano a tradursi in un voto parlamentare che tanto a […]

    #L'informazione_di_Blackout #france_insoumise #le_pen #macron #melenchon
    https://cdn.radioblackout.org/wp-content/uploads/2024/12/carlotta_crisi_francia_10_12_24.mp3

  • No #cpr, nè in Italia, né in #albania, né altrove !
    https://radioblackout.org/2024/12/no-cpr-ne-in-italia-ne-in-albania-ne-altrove

    A un anno dalla firma del protocollo Rama-Meloni, il Network Against Migrant Detention, la rete nata dall’alleanza di realtà albanesi ed italiane e dall’incontro di numerosi percorsi e reti di mobilitazione contro la detenzione amministrativa e la restrizione della libertà di movimento delle persone migranti, si è data appuntamento a Tirana per rilanciare un percorso […]

    #L'informazione_di_Blackout #accordi #meloni #memorandum #migrazione #UE
    https://cdn.radioblackout.org/wp-content/uploads/2024/12/1e2dicembre.mp3

  • Ici commence la mort

    « Quelle connerie la #guerre ». Depuis le poème de Jacques Prévert et même bien avant. Et comme on n’arrête pas le progrès : la connerie devient de plus en plus ignoble. Depuis Gaza nous parviennent des informations effrayantes. Il y a bien entendu d’abord le décompte macabre des dizaines de milliers de morts. Mais la « manière » horrifie toujours un peu plus. D’autant plus quand on sait que l’#écosystème_grenoblois œuvre au développement des #robots_tueurs.

    Le 17 avril, le média Middle East Eye révèle que des « drones israéliens émettent des sons d’enfants qui pleurent dans le camp Al-Nuseirat à Gaza pour cibler et tirer sur les civils recherchant la source de ces appels de détresse. » Comme « preuve » : des témoignages d’habitants du camp et une vidéo tournée de nuit où l’on entend effectivement des pleurs d’enfants, qui ne permet pas de reconnaître les lieux ou d’éventuels drones israéliens. Alors, info ou intox de la part de ce « site d’actualité panarabe basé au Royaume-Uni » ? Impossible de savoir : le média France 24 reprend l’information le 26 avril en affirmant que rien « ne permet d’ailleurs de confirmer ou d’infirmer de manière indépendante si l’armée israélienne a effectivement employé une telle tactique ».

    Ainsi vont les incertitudes d’une guerre impossible à documenter précisément, qui a déjà causé la mort de plus d’une centaine de journalistes. S’il n’est pas possible de savoir si Israël diffuse effectivement des pleurs d’enfants pour faire sortir de leur cachette puis abattre des Gazaouis, force est de constater qu’on ne voit pas quelles raisons – éthiques, techniques ou politiques – empêcheraient Tsahal de le faire.

    Il est par contre prouvé que l’#armée_israélienne fait confiance à l’#intelligence_artificielle pour cibler les Palestiniens à abattre. Les systèmes s’appellent « #Lavender » ou « #Where’s_Daddy » et ils ont été « conçus pour marquer tous les agents présumés des ailes militaires du Hamas et du Jihad islamique palestinien, y compris les moins gradés, comme des cibles potentielles pour les bombardements » (L’Humanité, 4/04/2024).
    37 000 Palestiniens auraient ainsi été « marqués » comme « militants présumés – avec leurs maisons – en vue d’éventuelles #frappes_aériennes ». Ceci sans « vérification approfondie des raisons pour lesquelles la machine avait fait ces choix ni d’examen des données brutes de renseignement sur lesquelles elles étaient basées. (…) Le personnel humain ne faisait souvent qu’entériner les décisions de la machine, ajoutant que, normalement, il ne consacrait personnellement qu’environ “20 secondes” à chaque cible avant d’autoriser un #bombardement – juste pour s’assurer que la #cible marquée par Lavender est bien un homme. »

    Bienvenue dans l’époque des robots tueurs, aboutissement logique des évolutions technologiques. Y a-t-il des logiciels ou des composants réalisés par des entreprises grenobloises dans ces « innovations » du champ de bataille israélo-palestinien ? Ici aussi, impossible de trancher affirmativement ou négativement cette question, notamment à cause de l’opacité entourant la composition des armes militaires. Mais ici aussi, force est de constater qu’on ne voit pas pour quelles raisons – éthiques, techniques ou politiques – certains de nos « fleurons » locaux ne participeraient pas avec entrain à l’élaboration de telles armes. Les différentes révélations sur le commerce de composants servant à faire des armes avec la Russie sous embargo prouve l’absence - ou la très faible présence - de barrières éthiques.

    Le 20 mars dernier, Grenoble a reçu la visite de #Daniel_Halevy-Goetschel, « ministre conseiller aux Affaires politiques intérieures, économiques et scientifiques à l’ambassade d’Israël de Paris » venu inspecter la « dynamique de l’écosystème grenoblois ». Au Daubé (21/03/2024), il confie : « Grenoble est un exemple assez frappant de synergies entre le monde de la #recherche (à l’image du CEA où je me suis rendu), les #entreprises, les #start-up, et les #universités. Cela me rappelle le modèle israélien dont l’écosystème s’est construit ainsi, entre différents acteurs. En cette période qui n’est pas évidente, et des défis sécuritaires qu’elle pose, c’est important de soutenir l’économie d’Israël, et j’espère qu’une nouvelle phase de relations économiques entre l’agglomération grenobloise et Israël va s’ouvrir. »

    Les deux « modèles », israéliens et grenoblois, ont déjà quantité de « relations économiques », rappelées dans le texte « De Grenoble à Tel-Aviv » publié par le groupe Grothendieck sur le site Lundi matin le 1er avril dernier. Entre autres exemples :
    #Vérimag, laboratoire de recherche sur les #logiciels embarqués sur le campus de Saint-Martin-d’Hères, a mené des recherches sur des #drones_de_combat avec le mastodonte israélien de l’#armement #Israël #Aerospaces Industries.
    • Le #CEA_Grenoble a un partenariat structurel avec la start-up #Weebit_Nano, spécialiste du design et de la fabrication de #puces nouvelle génération pour la mémoire RAM.
    • La société meylanaise #Dolphin_Design, rachetée notamment par le marchand de missiles #MBDA, a depuis 2009 une filiale en Israël.
    • La multinationale d’origine grenobloise #STMicro est, selon le directeur de son site israélien #Stephan_Chouchan « l’un des plus grands acteurs du #semi-conducteur en Israël » grâce à quantité de partenariats avec des boîtes ou projets technologiques israéliens (#Mobileye, #Valens, #Cisco, #Mellanox, #Adasky, #Autotalk, #Temi, etc.). Le même explique : « Après avoir ouvert un centre de ventes en 2002 et un centre de #recherche_et_développement en 2012, il nous est apparu logique d’ouvrir un centre d’#innovation en 2018. Nous favorisons donc l’accès à la #technologie, aux centres de recherche et développement, aux unités commerciales, aux manufactures, qui font défaut à la plupart des sociétés israéliennes. Dans le monde du semi-conducteur, cette expertise est d’une grande valeur. Nous jouons en quelque sorte le rôle de “grand frère technologique”, qui rend possibles des projets parfois assez ambitieux du point de vue industriel. »

    À Grenoble, les élites essayent de faire croire que les #innovations_technologiques servent avant tout à la « transition » et occultent leurs applications militaires. En Israël, « pays en guerre perpétuelle » depuis sa création en 1948, les liens primordiaux entre l’innovation technologique et l’armée sont complètement assumés. #Nicolas_Brien, ancien directeur de #France_Digitale, s’en amuse sans complexe (israelvalley.com, 19/04/2023) : « Il existe une blague israélienne qui m’a été rapportée lors de mon dernier voyage : les Américains croient qu’une start-up se crée à trois dans un garage, mais en Israël on sait qu’une start-up se crée à trois dans un garage à l’intérieur du ministère de la Défense. »

    Dans l’isolement de leur labo, de leur obscur projet de recherche, de leurs objectifs annuels, quantité d’ingénieurs grenoblois ne se rendent sans doute pas compte que – directement ou indirectement – ils contribuent à fabriquer des #armes toujours plus inhumaines. Que peut-être un bout de leur savoir-faire a servi à fabriquer un drone diffusant des pleurs d’enfants pour apitoyer des humains et les abattre froidement.

    Bien entendu, il ne s’agit pas ici de cibler spécifiquement Israël. De telles armes seraient utilisées par les Palestiniens, les Russes, les Ukrainiens, les Français, qu’elles seraient tout aussi effroyables.
    Il s’agit juste d’ouvrir les yeux sur les résultats de la fuite en avant technologique, dont l’écosystème grenoblois est un des « cerveaux ». Avec deux options principales : soit assumer le développement exponentiel des robots tueurs, soit œuvrer au démantèlement de ces technologies mortifères.

    https://www.lepostillon.org/Ici-commence-la-mort.html
    #complexe_militaro-industriel #Grenoble

    • De Grenoble à Tel Aviv. L’innovation de défense au fondement de la #start-up_nation

      Tout commence par une visite entre amis. En ce beau mois de mars, Daniel Halevy-Goetschel, ministre, conseiller aux affaires politiques intérieures, économiques et scientifiques à l’ambassade d’Israël était en visite dans les Alpes françaises. Dans Le Dauphiné Libéré, il lâchait le morceau :

      « Grenoble est un exemple frappant de synergies entre le monde de la recherche (à l’image du CEA où je me suis rendu) les entreprises, les start-up, les universités. Cela me rappelle le modèle israélien dont l’écosystème s’est construit ainsi entre différents acteurs. […] Et j’espère qu’une nouvelle phase de relations économiques entre l’agglomération grenobloise et Israël va s’ouvrir » [1]

      [1] Le Daubé,...

      Les synergies grenobloises évoquant le « modèle israélien », il serait utile d’en savoir plus sur celui-ci. Cela tombe bien, Daniel Halevy-Goetschel le détaillait l’an dernier dans le magazine Servir :

      « C’est d’un côté, l’implication des institutions publiques et notamment des armées, du gouvernement, sans oublier les universités et le Technion et l’Institut Weizman, et de l’autre côté, un système des start-up très dynamique avec des entrepreneurs qui prennent des risques et de multiples initiatives. En parallèle, il existe un mode de financement efficace, avec des fonds de capital-risque auquel s’ajoute la participation de grandes entreprises multinationales du domaine tech – environ 400 sociétés, connues mondialement et qui ont pour certaines d’entre elles construit des laboratoires de recherche en Israël, notamment EDF et Renault. » [2]

      [2] « La ’Start-Up nation’, Israël, un modèle à suivre pour...

      Voilà la définition du « modèle israélien » : des liens symbiotiques entre l’armée, le gouvernement, les universités, et des start-ups boostées au capital risque. Les lecteurs de notre livre L’Université désintégrée. La recherche grenobloise au service du complexe militaro-industriel [3]

      [3] Groupe Grothendieck, L’Université désintégrée. La...
      reconnaîtront en effet là une forme de similarité avec le « modèle grenoblois ». Ainsi, la coopération de la « nation au 7000 start-up et 90 licornes » avec la « Silicon Valley grenobloise » paraît naturelle. Les liens sont symbiotiques entre les deux régions, qui parlent la même langue, celle de l’innovation.

      On sait qu’Israël est le pays comptant le plus de start-up par habitant. On sait aussi que le « modèle grenoblois » est à la source de la politique nationale des « pôles de compétitivité » qui structurent la recherche scientifique française et la coopération public-privé dans ce domaine. Nous nous proposons donc ici de jeter d’abord un œil sur l’économie israélienne et à la place structurante qu’y occupe la Défense, avant d’étudier les organismes principaux de coopération économique franco-israéliens, et de nous attarder quelques instants sur les collaborations spécifiques entre Grenoble et Israël. On verra qu’au coeur même de la notion de « start-up nation » chère à Emmanuel Macron, on trouve l’innovation de défense et la production de mort. Nous en profiterons pour livrer quelques réflexions sur les luttes en cours contre le Moloch.
      Zèbres, guépards et innovation

      « Il existe une blague israélienne qui m’a été rapportée lors de mon dernier voyage : les Américains croient qu’une start-up se crée à trois dans un garage, mais en Israël on sait qu’une start-up se crée à trois dans un garage à l’intérieur du ministère de la Défense »
      Stephane Chouchan, directeur israëlien de STMicroelectronics [4]

      ...

      L’armée et l’industrie de l’armement structurent Israël depuis sa création en 1948. Depuis le début, Israël, avec l’aide des États-Unis, fabrique une bonne part de son armement, sa « base industrielle et technologique de défense » (le terme par lequel on désigne l’ensemble des entreprises du secteur privé travaillant pour la défense) étant maintenant très large et variée.

      « Pays en guerre perpétuelle, l’avance technologique est une réelle question de survie pour Israël : l’armée est au cœur de son écosystème. » [5]

      ...

      Le secteur de l’armement est le premier employeur public du pays. L’industrie technologique représente quant à elle 18% du PIB du pays [6]

      ...
      . En mettant de côté les crédits alloués à Tsahal, plus de 4,5% du PIB est consacré aux dépenses en R&D. Une part non négligeable de l’argent public va donc inévitablement dans l’innovation de défense. N’oublions pas qu’Israël est un pays extrêmement belliqueux depuis sa création et constitua progressivement dans les années 1970 avec l’aide des États-Unis [7]

      [7] Encore en 2012, l’aide militaire américaine à Israël...
      , un complexe scientifico-militaro-industriel très puissant développant une maîtrise hors-pair dans les drones, la surveillance militaire, la cybersécurité, les systèmes anti-missiles et le maintien de l’ordre [8]

      [8] Voir la brochure très complète de Patrice Bouveret...
      . Cette maîtrise adaptée à sa guerre coloniale fait d’Israël un pays compétitif dans l’exportation d’armement (toujours dans le top 10 des ventes d’armes).

      Comment cela fonctionne-t-il ? C’est l’Innovation Authority, sous mandat direct du Premier ministre qui finance aussi bien les start-up que les PME que les grands groupes, pour des projets intéressant en premier chef Tsahal (cyberdéfense, cybersécurité, nanotechnologies, IA, etc), mais aussi des domaines où la tech israélienne à déjà une longueur d’avance permettant de conforter son statut derrière les État-Unis, de « seconde Silicon Valley ».

      « L’écosystème israélien doit énormément à l’intervention publique massive dès les phases d’amorçage. En France, on a mis du temps à le comprendre. Il faut des instruments publics efficaces pour faire germer des start-up » [9]

      ...

      Ces financements sont aussi audacieux et fonctionnent selon le jeux « du zèbre et du guépard : l’État israélien produit en masse des start-up innovantes (les zèbres) qui se font racheter par les géants de la tech, la plupart du temps américain (les guépards). Ainsi les guépards s’implantent en Israël, créent des emplois, injectent des liquidités, confortent l’économie du pays et attirent de nouveaux groupes.

      On sait que cette politique économique axée sur les start-ups avait inspiré Emmanuel Macron dans sa désormais fameuse déclaration de 2017 :

      « I want France to be a start-up nation. A nation that thinks and moves like a start-up. »

      Quand, il transpose à la France ce mot d’ordre de « start-up nation » jusque-là réservé à Israël, Emmanuel Macron choisit de le faire lors du salon Vivatech, lui même calqué sur les grands showroom israéliens comme le salon DLD de Tel Aviv.
      Les liens France-Israël

      Les liens économiques entre la France et Israël sont anciens et nombreux. Ils sont assurés par quatre organismes principaux. Passons-les rapidement en revue.

      La Chambre de commerce et d’industrie France-Israël (CCIIF) est une structure créée en 1957 [10]

      ...
      . Elle laisse progressivement la place à La Chambre de commerce France-Israël (CCFI), et son site promotionnel Israel Valley [11]

      ...
      qui est surtout un relais médiatique en faveur de l’économie israélienne et des coopération avec la France. L’Observatoire de l’armement précise que la Chambre « organise nombre d’évènements dans lesquels il n’est pas rare de voir participer comme intervenants des chercheurs, des responsables français et israéliens, impliqués dans des domaines de cyberdéfense, du spatial et autres secteurs connexes à la défense et à la sécurité » [12]

      [12] Patrice Bouveret, « La coopération militaire et...
      .

      Le Technion France est le relais français du Technion Israel Institute of Technology, une grande université et école d’ingénieurs israélienne, sorte de « MIT du Moyen-Orient ». Le Technion France fait connaître les réalisations et les projets du Technion en France dans les milieux scientifiques, académiques, industriels et économiques. L’institution cherche à développer des partenariats et des coopérations sur des sujets d’intérêt commun comme la e-santé et les nanotechnologies. Il multiplie les coopérations industrielles avec des entreprises françaises comme Véolia, Total, Havas, ou encore Servier, Arkema, SEB Alliance et Alstom. Enfin, le Technion France a mis en place de nombreux partenariats académiques (co-tutelles de thèses, mobilité des étudiants, doubles diplômes…) notamment avec l’École Polytechnique, l’Institut Mines Télécom, Université Paris Dauphine, Centrale Supélec, ou encore l’Université Paris Saclay [13]

      ...
      .

      La French Tech en Israël, déclinaison israélienne depuis 2016 de la French Tech. En Israël, « il s’agit d’un réseau assez actif d’investisseurs et d’entrepreneurs » explique Stéphane Chouchan, « ambassadeur French Tech Israël, Conseiller du commerce extérieur et directeur pays pour Israël de STMicroelectronics » [14]

      [14] « Table ronde 2 – La start-up nation et la French Tech...
      , qui ajoute : « Le réseau fonctionne très bien aux États-Unis et en Israël, mais moins en France. »

      Enfin, le Comité Israël des Conseillers Extérieurs de la France (Comité Israël des CCE), le lobby des sociétés françaises œuvrant en Israël. On trouve dans leur conseil d’administration, les plus importantes de ces entreprises. Ainsi, le vice-président et trésorier du CCE Israël est le directeur de Thales-Israël, un autre est le représentant en Israël de direction générale internationale de Dassault Aviation. Ce dernier « a débuté sa carrière chez Dassault Aviation en 1990 dans le domaine de la guerre électronique puis après un passage à la direction commerciale en 1996 où il a négocié la vente de produits militaires et spatiaux, a été appelé à la direction des achats en 2002 afin de s’occuper de grand compte tel que Thales, puis des partenaires israéliens jusqu’en 2017. » [15]

      ...
      . On retrouve encore Stephane Chouchan :

      « En charge de la filiale du groupe depuis 2007. ST est implanté depuis plus de 18 ans en Israël avec un site de Vente et Marketing, un centre R&D et, depuis 2018, avec le ST-Up Accelerator : un accélérateur de startups hardware late-stage. Parmi les projets réalisés avec des composants ST : Mobileye EyeQ SoC ; Autotalks Craton SoC ; Adasky Ada SoC, des composants de puissance chez SolarEdge, le STM32 pour Strauss/Tami4 ainsi que l’implémentation de capteurs et micro-contrôleurs dans le robot de Temi. » [16]

      ...

      Tous ces structures bi-nationales servent à nourrir des partenariats technoscientifiques dans les domaines qui intéressent les deux régions, c’est-à-dire la plupart du temps dans la nano et microélectroniques, les capteurs, l’internet des objets, les supra-conducteurs ou l’atome. Le CEA-Grenoble et le CNRS font régulièrement des échanges de leur chercheurs avec de grandes universités israéliennes [17]

      [17] Par exemple :...
      permettant de renforcer les liens militaro-civils qui ne date pas d’hier et a permit historiquement à Israël d’avoir la bombe atomique, et dont l’Observatoire des armements note que cette coopération atomique à été relancé en 2010 [18]

      [18] « La coopération militaire et sécuritaire...
      .

      Les liens Grenoble-Israël

      À Grenoble, on peut s’intéresser aux activités de l’un des plus gros instituts de l’université, l’IMAG, centre de recherche en logiciel, IA et internet des objets. En son sein, le laboratoire Verimag, laboratoire de recherche sur les logiciels embarqués, avait retenu en 2020 notre attention pour ses liens étroits avec le complexe français [19]

      [19] Cf Groupe Grothendieck, L’Université désintégrée, op....
      . Mentionnons par exemple le projet CAPACITES [20]

      ...
      qui réunissait de 2014 à 2017 pratiquement tout le complexe militaro-industriel français (MBDA, ONERA, Safran, Dassault Aviation, Airbus Helicopter, etc) sous la houlette de Verimag et de la start-up de design de puce pour l’armement, la grenobloise Kalray.

      Verimag s’est acoquiné plusieurs fois avec le mastodonte israélien de l’armement Israel Aerospace Industries (IAI) pour des projets des recherches en drones de combat : le projet COMBEST [21]

      ...
      (avec comme partenaire connexe EADS) ; le projet SafeAir II [22]

      ...
      (avec comme partenaire MBDA) ; les projet OMEGA [23]

      ...
      et SPEEDS (avec EADS). Précisons que l’actuel directeur de l’université, Yassine Lakhnech, figure comme chercheur de ces projets en lien avec le conglomérat israélien.

      La start-up israélienne Weebit Nano, spécialiste du design et de la fabrication de puces nouvelle génération pour la mémoire RAM a, elle, un partenariat structurel avec le CEA-Leti. Elle teste dans les salles blanches du CEA ses dernières innovations et utilise du substrat semi-conducteurs préparé par le Leti (notament du FD-SOI).

      On pourrait également citer la société Dolphin Design (ex Dolphin Integration), domiciliée à Meylan. Cette entreprise dessine des puces pour des applications civiles et militaires, notamment du SoC (System-on-Chip). Rachetée conjointement par la société iséroise Soitec et le géant français du missile MDBA, Dolphin Design est bien implantée en Israël depuis la moitié des années 90 [24]

      ...
      . Cette implantation lui permettant de ravir des marchés militaires au Proche-Orient et profiter des réseaux de la tech israélienne. Il est en effet très intéressant pour des sociétés qui font du design de puces et de la création de nouvelles fonctions électroniques de s’implanter en Israël. Non pas tant pour profiter d’un marché déjà bien saturé, mais plutôt pour se servir de son expertise en ce domaine [25]

      [25] Voir...
      .

      On sait que Grenoble est jumelée avec la ville universitaire de Rehovot depuis 1984. Or, à Rehovot on trouve l’Institut Weizmann, une sorte d’équivalent de la branche recherche du CEA [26]

      [26] Nous avons déjà parlé de l’Institut Weizman dans...
      . Le site de la mairie de Grenoble nous explique que ce jumelage est réalisé dans le cadre de coopération de l’Institut Weizmann avec l’Université Joseph Fourier (Grenoble 1) [27]

      ...
      .

      Comme au CEA, les chercheurs et doctorant bénéficient d’un cadre de travail relativement libre leur permettant de « buller » dans leur recherche pointilleuse en physique nucléaire ou biologie de synthèse [28]

      [28] C.f Groupe Grothendieck, Guerre généralisée au vivant...
      . Le directeur de l’institut l’explique à Bruno Lemaire lors de la visite de ce dernier.

      « Ici la recherche scientifique pure et ses futures applications sont deux choses absolument séparées. Les scientifiques étudient ici par curiosité, avec une liberté de pensée complète. Une fois que vous avez trouvé quelqu’un avec du talent, il faut lui donner tous les moyens possibles. » [29]

      ...

      Mais – car il y a toujours un « mais » à chaque fois que l’on parle de liberté dans le technocapitalisme – l’Institut Weizmann, via son bureau de transfert (Navor), touche des royalties sur les découvertes de ses blouses blanches, (comme le CEA dispose aussi de ses bureaux de transfert CEA-Investissement et sa société Supernova Invest [30]

      ...
      ). Ce qui lui a rapporté en 2016... 3,5 milliards de dollars ! [31]

      ...
      La liberté est à ce prix.

      Indiquons que l’institut Weizmann possède en France une fondation destinée à capter les deniers et les cerveaux français et à faire sa pub dans l’Hexagone, Weizmann France [32]

      ...
      . Le président de Weizmann France n’est autre que Maurice Levy, patron de Publicis – donc organisateur du salon des technologies israélienne Vivatech [33]

      ...
      .

      On ne peut pas conclure ce petit état de l’amitié entre les entreprises françaises et israéliennes sans parler du plus gros employeur grenoblois : STMicroelectronics. Écoutons encore une fois l’ambassadeur et blagueur Stéphane Chouchan :

      « STMicroelectronics est un des leaders européens du semi-conducteur, avec un chiffre d’affaires de 8,35 milliards de dollars en 2017 et 120 millions de dollars domestiques en Israël, ce qui fait de STMicroeletronics l’un des plus grands acteurs du semi-conducteur en Israël. […] Nous menons depuis plus de quinze ans des partenariats avec Mobileye ou Valens, mais nous nous sommes également stratégiquement rapprochés de Cisco, Mellanox ou autres. Nous partageons également des projets avec des centres de design. Nous ne sommes en effet pas toujours facilement identifiables. Or les centres de design constituent parfois une aide précieuse dans ce domaine. Nous menons aussi des partenariats avec les universités, comme le Technion ou l’université de Tel-Aviv. [… ] Après avoir ouvert un centre de ventes en 2002 et un centre de recherche et développement en 2012, il nous est apparu logique d’ouvrir un centre d’innovation en 2018. Nous favorisons donc l’accès à la technologie, aux centres de recherche et développement, aux unités commerciales, aux manufactures, qui font défaut à la plupart des sociétés israéliennes. Dans le monde du semi-conducteur, cette expertise est d’une grande valeur. Nous jouons en quelque sorte le rôle de « grand frère technologique », qui rend possible des projets parfois assez ambitieux du point de vue industriel. » [34]

      [34] « Table ronde 2 - La start-up nation et la French tech...

      ST joue en Israël comme son homologue américain Intel Corp., le rôle de guépard, captant les cerveaux et les start-up à forte valeur ajoutée pour nouer des partenariats ou les intégrer au groupe franco-italien.

      Il faut noter aussi que la fonderie israélienne Tower Semiconductor, spécialiste des circuits analogiques et capteurs thermiques a signé un accord avec ST pour s’implanter dans la nouvelle usine de ST d’Agrate en Italie [35]

      ...
      . L’activité de Tower ? Faire des circuits spéciaux notamment pour l’industrie de l’armement :

      « Tower est le fournisseur unique proposant la plus large gamme de technologies pouvant être utilisées par les clients A&D [Aérospatial et Défense] pour les besoins gouvernementaux, militaires et de défense, notamment les ROIC à grande matrice [36]

      [36] Les ROIC sont des micropuces utilisées pour lire les...
      , les imageurs, la photonique sur silicium, le CMOS sur SOI pour les applications RH, les MEMS et les dispositifs à ondes millimétriques, entre autres. » [37]

      ...

      L’entreprise a reçu, sous la marque « Towerjazz », les qualification ITAR (International Trafic in Arms Regulations) pour ses puces 65nm lui permettant de s’ouvrir au marché américain de la Défense. Elle est classée par le DMEA (Defense Microelctroniocs Activity) du
      ministère de la Défense américain (DoD) comme une boîte importante et sûre [38]

      ...
      .

      Puisqu’on parle de STMicroelectronics, il serait malvenu d’oublier sa voisine Soitec et comme elle, spin-off du CEA-Grenoble. Ainsi, les plaquettes SOI utilisées par Tower proviennent de Soitec, qui fournit à Tower des dizaines de milliers de plaquettes RF-SOI 300nm par an [39]

      ...
      .

      Comme Tower, ST a un certain savoir-faire dans les produits spécifiques à destination du militaire. L’entreprise grenobloise est le chef de file du projet militaire européen EXCEED notamment pour le design de « système sur puce » (’system-on-chip’ SoC [40]

      [40] Les SoC sont des circuits intégrés embarqués ayant sur...
      ) avec la technologie développée par Soitec (FD-SOI 28 nm) dans son centre de recherche grenoblois sur le Polygone scientifique. Parmi les partenaires du projet, on trouve ArianeGroup (fabricant du missile atomique M51), Thales, MBDA, Safran Electronics and Defense et l’avionneur italien Leonardo. Le projet durera de 2020 à 2025 avec une enveloppe totale de 12 Millions d’euros dont 1,9 pour ST. Les puces issues du projet sont destinées à équiper, d’après la communication :

      « les capteurs RF et réseaux de traitement du signal, radios flexibles, positionnement et navigation sécurisés, liaisons de données UAV [drone], réseaux militaires, des moteurs de cryptographie flexibles, soldat débarqué, contrôleurs de guidage et de mission critiques » [41]

      ...
      .

      Nos luttes sont matérielles et locales

      En guise de conclusion nous tenons à dire que nous n’avons rien ni contre les Israéliens, ni contre les Palestiniens, ni contre les Juifs, les Arabes, ni contre les Slaves, les Russes, les Ukrainiens, ni contre n’importe quel peuple. Ce que nous combattons, c’est une logique à l’oeuvre et une façon dont notre monde est agencé : le technocapitalisme et sa course en avant mortifère et sanguinaire, aidé dans cette course par les structures étatiques et supra-étatiques. Qu’elles soit « made in France », « made in Israel » ou « made in Ukraine », les technologies continueront à nous tuer en tant qu’humains et en tant qu’êtres vivants. Elles continueront à nous écraser et à nous asservir comme des esclaves.

      Nous ne disons pas que tout se vaut, mais, depuis notre position et avec les idées qui nous portent, nous ne pouvons nous contenter d’accepter benoîtement la guerre de « l’Axe du Bien » face à la « Barbarie ». A l’heure de la fusion intégrale entre le capital et la technologie, il n’y a plus à choisir. Il n’y a rien à regretter de notre monde absurde et sans consistance où la guerre industrielle est devenue une option de gouvernance parmi d’autres, où « tout change pour que rien ne change » dans un confort ouaté de consommateur-citoyen ou sous une maison en ruine. Notre exigence de liberté nous commande d’agir tout de suite et ici-même. La mobilisation totale pour la guerre nous guette, tâchons d’être plus rapide qu’elle avant que nous soyons tous pris dans son piège inextricable.

      Le combat se situe donc bien au-delà des appels patriotiques, nationalistes, ethniques ou communautaires. La seule communauté auxquels nous accordons de l’importance et pour laquelle nous nous battrons sans relâche, c’est la communauté humaine. C’est dans cette optique que nous essayons d’aider nos congénères dans une pure localité de la lutte : solidarité avec nos congénères opprimés et combats sans relâche contre les ingénieurs, scientifiques, technologues et encravatés des instituts mortifères. Car le pouvoir aujourd’hui se situe là : dans la puissance liée à l’argent et à la technologie, liée aux machines, aux usines, aux laboratoires et à leurs directives. Dans cette démarche d’action réelle et endurante, intransigeante et stratégique, nous combattons donc les sbires grenoblois et leur modèle de développement car nous savons que les répercussions – on les vois déjà – dépassent de loin les frontières naturelles de nos montagnes.

      Tout est à faire, les rapports de force se mettent en place pendant que les contradictions profondes réémergent. Tâchons de dépasser les fausses oppositions, précipitons les frictions et poussons les exigences de liberté à l’ensemble de la vie humaine pour qu’enfin, le mouvement de contestation émergeant embrasse dans la négation la totalité des existences.

      Bella matribus detestata.

      https://lundi.am/De-Grenoble-a-Tel-Aviv

    • Guerres & Puces - La dure réalité de la microélectronique en temps de guerre mondialisée

      En pleine montée du bellicisme et de la barbarie au Moyen-Orient et pendant que Poutine et Biden nous refont la Guerre Froide avec notamment une nouvelle menace atomique, il nous faut redire encore et encore en quoi la France participe, avec son « écosystème de la microélectronique » aux guerres, avec ses morts, ses destructions et ses colères légitimes, de part et d’autre du globe.

      « Il existe un lien direct entre semi-conducteurs et puissance militaire [… ]. Bien que la plupart des puces produites aujourd’hui soient utilisées à des fins civiles, les grandes armées du monde sont de plus en plus dépendantes des semi-conducteurs les plus avancés. »

      Chris Miller, auteur de Chip War [1]

      [1] Chris Miller, La guerre des semi-conducteurs. L’enjeux...
      , interview dans Libération, 30 Août 2023.

      Le nerf de la guerre : les puces

      L’Observatoire des armements (OBSARM) vient de publier un compte-rendu à partir de deux rapports de la commission défense du parlement [2]

      ...
       : l’un concernant les exportations françaises d’armes et l’autre, les fameux « biens à double usage » [3]

      ...
      , c’est-à-dire le matériel civil servant à faire la guerre.

      Et la révélation est importante : en 2023 il y a eu une augmentation par six des exportations françaises de biens à double usage vers Israël. En effet le montant passe de 34 millions d’euros en 2022, à 192 millions d’euros en 2023, avec notamment 154 millions en puces (capteurs, lasers, etc).

      On se doute qu’une partie des puces et capteurs sont made in Grenoble, si on se souvient de l’enquête du media en ligne Blast, "Russian Paper [4]

      ...
      ", où il était démontré que les entreprises Lynred et STMircoelectronics utilisaient des intermédiaires israéliens pour acheminer leurs puces en Russie. D’intermédiaires, il est facile d’en faire des clients finaux. Sans compter que ST a des centres de R&D et des bureaux en Israël depuis 20 ans et que ses partenariats et autres acquisitions d’entreprises israéliennes sont nombreuses [5]

      [5] Groupe-Grothendieck, De Grenoble à Tel Aviv, sur...
       :

      « STMicroelectronics est un des leaders européens du semi-conducteur, avec un chiffre d’affaires de 8,35 milliards de dollars en 2017 et 120 millions de dollars domestiques en Israël, ce qui fait de STMicroeletronics l’un des plus grands acteurs du semi-conducteur en Israël [6]

      [6] Stéphane Souchan responsable de la French Tech en...
      . »

      Les guerres 2.0 ont un appétit gargantuesque en puces (contrôleurs, capteurs, processeurs) parce que le matériel jetable, c’est-à-dire les munitions, les missiles et les drones kamikazes en sont truffés. Le plus souvent, même des gros producteurs de puces comme Israël ou la Russie ne peuvent combler cet appétit avec seulement la production interne. Il faut donc rafler les puces partout où il y en a : des machines à laver kazakh [7]

      ...
      aux usines de la vallée grenobloise, tout est bon pour combler l’appétit sans fin de Moloch.

      D’où le fait que les exportations de puces françaises montent en flèche vers Israël et la Russie. Rappelons que pour l’année 2023, il a été découvert sur le champ de bataille ukrainien pour 94 millions d’euros de puces ST, le plus souvent issues de missiles russe [8]

      ...
      ….mais que font les syndicats des usines de Crolles ? Les morts russes et ukrainiens sont-ils plus « légitimes » que les morts palestiniens ? L’internationalisme est-il à géométrie variable ?

      Les embargos servent surtout à calmer les opinions publiques envers les vendeurs d’armes quand le sang éclabousse trop les caméras, mais n’ont jamais été réellement mis en application. Ils n’ont pas un rôle éthique du genre d’embargo qu’avait imposé De Gaulle à Israël en 1967 après l’attaque contre l’Égypte, espérant ainsi temporiser les déjà voraces appétits d’Israël. Les embargos aujourd’hui sont une manière de contraindre l’économie des ennemis à se reconfigurer. Ce qui prend du temps et qui permet de provoquer du mécontentement dans les populations qui ont à subir des coupes budgétaires et des baisses de salaires, et donne des temps de latence dans la production ou l’achat d’armement des assaillants.
      La guerre mondialisée : entre augmentation de la puissance technologique et ré-agencement économique

      Ce que l’on vient de dire précédemment est de la théorie. En pratique, le business l’emporte toujours sur le politique car le business est la vrai politique de notre temps. Enfin… le business couplé à l’accroissement sans limite de puissance, quitte à foutre en l’air des pans entiers du globe, à provoquer la haine de population pour trois générations, et à laisser planer sur la Terre entière des menaces d’holocauste atomique.

      Dans la guerre mondialisée, il n’y a plus cette ancienne rupture économique et sociale des guerres mondiales, où les fronts et frontières étaient bouclés, barricadés, et où la pénurie s’installait. Les échanges mondialisés et supportés par les réseaux virtuels s’accommodent maintenant d’affrontements durs et sanguinaires sur les fronts et frontières par un ré-agencement constant des routes et échanges économiques. Les pôles de puissances économiques maintenant variés et multiples (zone chinoise, zone étasunienne, zone singapourienne, zone indienne, zone turque, zone européenne, zone du golfe persique, etc) font qu’il est facile de changer de fournisseurs, d’acheteurs ou de vendeurs d’une denrée et d’échanger devises et actifs avec d’autres agents économiques.

      Prenons la Russie. Elle a complètement reconfiguré son système bancaire vers la Chine, réorienté ses exportations vers les Brics et dispose d’une diaspora aux quatre coins du monde permettant le transit de puces et autres matériels sensibles par des sociétés écrans singapouriennes, chinoises ou turques. Et vu que la demande en matières premières est bien souvent beaucoup plus forte que l’offre, au fur et à mesure de l’épuisement des ressources et du changement climatique, il est par exemple facile pour la Russie de vendre son excédant de gaz et d’autres matières pétrolifères à qui le veut. Poutine peut même se glorifier d’un peu de croissance et d’une augmentation générale des salaires de 17 % à 19 % [9]

      ...
      . Tournée générale, y’a rien à voir ! En somme, la routine capitaliste dans la guerre mondialisée.

      Israël ou l’Ukraine sont encore bien dépendantes des américains pour leur économie (de guerre il va sans dire !) mais développent toutes deux une forte « économie de la connaissance » liée à leur complexe scientifico-militaro-industriel, comprenez le système des start-up rachetées par des multinationales qui peuvent avoir comme client l’armée.

      Vous êtes haut technocrate d’un pays en guerre et vous voulez des points de croissance, malgré la guerre, les pleurs et le sang ? Injectez massivement de l’argent public dans des structures de recherches (Le Weizman Institute ou le Technion en Israël, CEA et l’AID en France, l’UCU et Polytechnique en Ukraine [10]

      ...
      ), puis concentrez le jus de cerveau de votre recherche publique dans des « incubateurs », enfin garantissez sur deux ou trois ans le revenu de vos nouveaux startuppers ex-chercheurs ou ingénieurs. Trois solutions sont à envisager. 1° Vos petites start-ups meurent car il n’y a pas de marché correspondant, c’est le lot des 3/4 des boîtes ; 2° Au contraire, des débouchés civils ou civilo-miltaires arrivent (investissez dans le drone, les biotechnologies ou l’IA en ce moment !) ; enfin, 3°, le must, c’est de se faire racheter très cher par les « guépards » du coin, c’est-à-dire par les grosses multinationales bien implantées dans les « silicon valley » françaises, israéliennes, russes ou ukrainiennes. C’est pour cette raison que tous les gros industriels français ou américains ont des centres et des bureaux en Israël, le pays au 7000 start-ups et 90 licornes. STMicroelectronics a même un incubateur géant, le ST-Up accelerator créé en 2018 à Jérusalem [11]

      [11] Pour une analyse du « jeu » des guépard, des zèbres...
      .

      Dans tout ce merdier, les industriels de l’armement français et les marchands de puces, notamment Safran [12]

      ...
      , Thales [13]

      ...
      , Nicomatic [14]

      ...
      et STMicroelectronics s’en sortent bien. Ils utilisent des intermédiaires chinois, singapouriens ou turques pour vendre des puces à des États en guerre de « haute intensité [15]

      [15] Il y a dans le monde quelques guerres dites par les...
       ».

      Quant aux « matières fissibles » (uranium enrichi ou déchets nucléaires), elles ne font même pas partie des embargos – et du reste on en parle pas – ce qui permet à la France de garder son train-train nucléariste comme à l’accoutumée (un tiers de notre uranium enrichi est importé des centrifugeuses du géant russe Rosatom ; Framatome (France) continue de construire, notamment en Hongrie, des centrales nucléaires avec Rosatom [16]

      ...
       ; et Orano refile une partie de ses déchets nucléaires à la Russie [17]

      ...
      .)

      Le technocapitalisme est une tuerie sans nom

      Revenons à Israël et aux liens avec la France et reparlons de plates vérités difficiles à entendre. La France exporte en moyenne tous les ans pour 20 millions d’euros d’armes à Israël. C’est juste 0,2 % de ses exportations mondiales pour ce mastodonte de l’armement (la France est deuxième exportateur mondial d’armement en 2023 [18]

      ...
      ). 20 millions, ce sont des broutilles diriez-vous, mais des broutilles qui tuent !

      On ne dira jamais assez qu’il ne faut pas voir tout le temps les quantités d’armes exportées mais plutôt le type (par exemple les boîtiers de détection Thalès classé ML5 « 
      Matériel de conduite de tir et matériel d’alerte et d’avertissement connexe » [19]

      [19] « Guide du classement du matériel de guerre et...
      peuvent avoir de grosse capacité de nuisance quand ils sont installés sur des drones israélien Hermes 900, même si leur coût n’est pas élevé, ni les quantités astronomiques [20]

      ...
      .)

      Sur le champ de bataille israélo-palestinien on peut retrouver l’hélicoptère AS565A Panther d’Airbus (ex-Eurocopter) baptisé « Atalef » [21]

      ...
      , des hommes de Tsahal équipés de fusils d’assaut de la marque PGM Précision [22]

      [22] Voir la brochure « Lyon, capitale européenne du...
      , des drones Watchkeeper WK450 d’une « joint venture » de Thales avec l’entreprise israélienne Elbit System [23]

      [23] « Les liaisons dangereuses de l’industrie française de...
      , ou encore de manière plus anecdotique, l’interception de drones iraniens par des missiles français tirés de bases françaises en Jordanie et en Irak [24]

      ...
      . La France donc, ou tout du moins son « savoir-faire », sont bien présent dans cette guerre d’extermination et ne font qu’amplifier le désastre même si elle se positionne dans le jeu médiatique en État-arbitre, renvoyant dos à dos palestiniens et israéliens.

      Mais ce n’est pas tout, Israël avec son gros Triangle de fer (complexe scientifico-militaro-industriel), exporte largement elle aussi, et les deniers récoltés peuvent retourner illico-presto pour faire la guerre aux palestiniens et maintenant aux libanais. Elle est toujours dans le top 10 des exportateurs d’armement, souvent talonnée par la Corée du Sud, et est leader dans quelques secteurs clé comme le drone, la cyberdéfense, maintenant l’IA militaire :

      « La concurrence israélienne est, quant à elle, très performante sur certains segments de haute technologie (matériels électroniques, drones, systèmes spatiaux, missiles). Les exportations d’armes israéliennes ont doublé en une décennie, en raison des changements de l’environnement stratégique en Europe et de la normalisation des relations diplomatiques avec plusieurs pays arabes. Malgré le conflit découlant de l’attaque du 7 octobre, l’industrie israélienne continue à proposer ses offres à l’export » [25]

      [25] « Rapport au Parlement 2023 sur les exportations...

      Le chiffre d’affaires combiné des trois entreprises israéliennes du Top 100 (Elbit System, IAI et Rafael) a atteint 12,4 milliards de dollars en 2022, soit une augmentation de 6,5 % par rapport à 2021 [26]

      ...
      .

      Les échanges scientifico-techniques avec Israël ne se sont pas arrêtés, le Haut Conseil Franco-Israélien pour la Science et la Technologie (HCST) continue de délivrer des bourses à des chercheurs [27]

      ...
      , pendant que des gros instituts de recherche français nouent des partenariats de plus en plus serrés avec des pôles de recherches israélien. Notamment l’Institut national de recherche en informatique et automatisme (INRIA) qui a signé un accord cadre avec le Technion israélien avec à la clé une enveloppe bipartite de 720 Millions d’euros pour développer l’ordinateur quantique [28]

      ...
      . De plus l’INRIA continue a vouloir envoyer des chercheur en Israël [29]

      ...
      . L’INRIA n’est qu’un exemple, mais les échanges scientifiques franco-israéliens sont fructueux pour les deux « start-up nation » et mériteraient d’être cartographiés et dénoncés.

      La marche forcée scientifico-militaire n’a pas de point de vue « morale », au contraire, plus la guerre avance, plus « l’innovation de Défense », comprenez la mobilisation scientifique pour la guerre sera de mise. Il faut du jus de cerveau concentré et des savoirs-faire spécifiques pour que les drones tuent mieux, que l’IA détecte mieux les cibles et que les missiles soient le plus performant possible pour détruire ! Le technocapitalisme, dont la recherche publique est l’un des rouages [30]

      [30] Fabrice Lamarck, Des treillis dans les labo. La...
      (et le chercheur un pion mais un pion volontaire !), a besoin de ces cerveaux bien enrégimentés pour continuer à tuer et vendre des armes !

      Devant l’atrocité des massacres à Gaza, au Liban mais aussi sur le front russo-ukrainien, ou au Yémen, la neutralité scientifique n’a plus sa place. Continuer tout bonnement son train-train de recherche en IA, en informatique, en microélectronique, en résistance des matériaux, continuer à bosser dans des laboratoires où Thales ou MBDA ont investit et donnent des conseils, être chercheur ou ingénieur chez ST ou Airbus, c’est sûrement avoir du sang sur les mains. Et oui, quand nous sommes « en paix » (paix toute relative), les questions morales échauffent moins les oreilles de nos producteurs de biens ou de savoir parce que les massacres et la guerres existent qu’en potentiel. Effectivement, la France a un potentiel de mort et de destruction quasi-illimité, et cela c’est grâce en grande partie à nos chercheurs et à leur technoscience que nous le devons.

      Cependant, il n’y a pas les mêmes responsabilités entre un trimard faisant les 3-8 en salle blanche et le chef de projet R&D d’une multinationale, qui passe des commandes et comprend à quoi vont servir les puces de son unité de conception. Mais de toute façon, au-delà des parcours individuels, que ces usines et ces instituts de mort ferment, malgré les emplois, malgré la Connaissance, malgré le « Progrès », malgré la manne financière, serait la meilleur des solutions politiques pour mettre fin à la destruction sans concession à laquelle notre génération assiste.

      Quant aux thésards, étudiants, réfusant, celles et ceux qui ne sont pas résignés ou pas encore trop bien installés dans l’ordre technoscientifique commencent à se mobiliser. Il y a des énergies vivantes et en colères qui fomentent en interne. La technocratie en place va avoir du mal à « fixer » et à « canaliser » ce mouvement de fond et tant mieux !
      Conclusion : aux hésitants et refusants, c’est maintenant qu’il faut agir

      Il paraît clair que la France est rentrée tête baissée dans une économie de guerre et qu’elle se prépare à la guerre de « haute intensité ». Les signaux faibles de ce futur engagement sont pléthores (3 milliards pour les hôpitaux militaires, Jeux de rôles militaires avec l’OTAN, obligation pour les industriels de l’armement de faire des stocks, loi sur les ingérences étrangères, bourrage de crane intensif, etc). Encore beaucoup de personnes nient l’évidence et ce même après les multiples prises de parole de Macron, du Ministre des Armées Lecornu et des chefs militaires. Elle y rentrera doucement en guerre, elle y est déjà rentré en faite ! Le fait que la marine française ai intercepté des tirs de missiles houthis en provenance du Yémen le 21 Mars [31]

      ...
      , mais aussi les interceptions de quelques drones et missiles iraniens lors de l’attaque massive du 13 Avril dernier contre Israël [32]

      ...
      , montre qu’elle est déjà sur les théâtres d’opération (opération ASPIDES en mer Rouge, mission Aigle aux frontières Roumanie-Ukraine), prête à dégainer quand papa-OTAN le décidera.

      C’est une spirale montante dont on ne sait où elle mènera et quand elle s’arrêtera… si elle s’arrête un jour !, Et nous sommes bien malgré nous tous prit dedans en tant que producteurs de savoir, producteurs de biens à double-usage, producteurs d’armement mais aussi en tant que soldats et réservistes (objectif de 300 000 hommes au total pour 2030), et enfin en tant que citoyens, c’est-à-dire sujet de l’État nous nous prenons au jeu d’imaginer des stratégies de guerre, de promouvoir la violence (« faut bien se défendre ! ») et vivons torses bombés dans une atmosphère patriotique foncièrement réactionnaire. Les militaires appellent cette dernière « composante » du militarisme français, les « forces morales de la nation », qui devront, en cas de coup dur, être derrière les « premiers de cordée » cette fois habillés tout de kaki, arme à la main pour sauver les valeurs mortifères de la France [33]

      [33] Si vous voulez vous tenir au courant des agissements...
      .

      Les personnes qui soutiennent le calvaire palestinien en ce moment, les anti-militaristes convaincus ou qui viennent de le devenir, les sympathisants des causes anti-impérialistes, anti-colonialistes, les pacifistes, les anarchistes anti-nation, tous commencent à comprendre l’ampleur des forces bellicistes des pays du sommet capitaliste et de comment la France mène sa barque industriellement et militairement là dedans.

      Des groupes en réseaux comme Stop Arming Israël [34]

      ...
      ou le Réseau de surveillance de l’Observatoire des armements [35]

      ...
      , ont compris qu’il était intéressant d’agir localement sur le complexe scientifico-militaro-industriel, dans chaque ville de France, d’Angleterre ou d’Allemagne où ces instituts et multinationales se déploient. Manifestations, piquets devant les usines, jets de faux sang, sabotages, pression sur les pouvoirs publics, discussions dans les laboratoires, affiches de la honte, mobilisations des syndicats des boîtes, enquêtes critiques… un large panel d’actions se met en place un peu partout en France d’un mouvement anti-militariste qui, nous l’espérons, ne s’arrêtera pas au massacre des palestiniens, mais embrassera petit à petit toutes les misères des guerres en cours dont la France trempe salement.

      Principalement répartie en France en trois « pôles de compétitivité de rang mondial » à Grenoble, Paris-Saclay et Bordeaux-Toulouse, le côté « innovation de Défense » (le lien armée-recherche) commence à être aussi dénoncé dans les facs et écoles d’ingénieurs où les entreprises d’armement comme Thales, Airbus et SAFRAN [36]

      [36] Par exemple à Grenoble :...
      sont bien installées et amplifient leurs encrages, proposant cours, bourses pour les étudiants précaires [37]

      ...
      , présences dans les forums étudiants et surtout finançant des recherches grâces aux chaires privées [38]

      [38] Par exemple la chaire « Deepred » à Grenoble créée par...
      . Mais les étudiants et les syndicats commencent à réagir : tribune des chercheurs pour un cessez-le-feu à Gaza [39]

      [39] « Engageons-nous activement pour arrêter immédiatement...
      , occupation de la Sorbonne en mai dernier (86 gardés à vue) [40]

      ...
      , actions multiples contre Thales à Toulouse [41]

      ...
      , AG étudiante luttant contre la présence de Thales à Grenoble… la sauce monte et les directeurs d’universités feront tout pour conserver cette manne financière, quitte à avoir les mains sales et à envoyer la flicaille au moindre débordement, Attal l’a promis ! De toute façon, le Triangle de fer est structurant pour les 3 pôles de compétitivité depuis les années 1950-1960 [42]

      [42] Groupe Grothendieck, L’Université désintégrée. La...
      , alors nous espérons que contester la présence de Thales pourra permettre de dérouler la vieille bobine mortifère d’une recherche publique française qui travaille structurellement pour le capitalisme mortifère… et peut-être permettre une remise en cause de l’ordre technoscientifique et de savoir s’il faut vraiment continuer la recherche scientifique ? [43]

      [43] Voir le collectif Grenoblois FIC la recherche ?...

      https://lundi.am/Guerres-Puces

  • Les fans, un public actif dans un collectif social – Inter CDI
    http://www.intercdi.org/les-fans-un-public-actif-dans-un-collectif-social

    Les publics fans représentent un terrain fertile d’analyse, et ce, pour différentes raisons : non seulement ils sont des récepteurs actifs et producteurs, brouillant ainsi la frontière entre production et réception, mais en plus ils s’organisent en communautés de pratiques, favorisant la médiation des œuvres culturelles, la production d’activités créatrices et l’acquisition de compétences.
    Cet article se propose de comprendre qui sont les fans actifs, et de voir comment leur organisation et leur fonctionnement peuvent faire émerger des actions et activités concrètes. Nous proposons un focus sur l’engagement culturel, politique et social qui permet de mettre en lumière des systèmes d’organisation spécifiques, des stratégies communicationnelles et des compétences techniques et intellectuelles qui pourront être ensuite réinvesties ailleurs.
    Un public actif dans un collectif social

    Les fans peuvent être qualifiés de public expert et actif rassemblés dans une communauté (le fandom), dans laquelle ils ont des pratiques créatives et où ils produisent du discours généré par leurs nombreuses discussions.

    #Mélanie_bourdaa #Fans

  • Studenti in piazza contro #meloni, #valditara, ddl sicurezza e guerre!
    https://radioblackout.org/2024/11/studenti-in-piazza-contro-meloni-valditara-ddl-sicurezza-e-guerre

    Venerdì 15 novembre ci sono state mobilitazioni in più di 35 città per il “No Meloni day”, sciopero del settore #scuola. Oltre che contro le politiche del governo nel settore dell’istruzione, lx studentx hanno dato vita a cortei in tutta Italia in sostegno al popolo palestinese e contro l’operato del governo israeliano. La mobilitazione ha […]

    #L'informazione_di_Blackout #corteo #Israele #palestina #studenti_medi
    https://cdn.radioblackout.org/wp-content/uploads/2024/11/studenti_medi.mp3

  • Governo #meloni: tra propaganda e decreti.
    https://radioblackout.org/2024/10/governo-meloni-tra-propaganda-e-decreti

    La decisione del governo italiano di collaborare con l’Albania per la gestione dei #migranti si inserisce in un processo di esternalizzazione delle frontiere, oltre che di chiusura delle frontiere, che da decenni va avanti concorrendo a una vera e propria guerra contro i migranti. Nel 2015 vengono creati gli hotspot implicando una divisione tra migrante […]

    #L'informazione_di_Blackout #albania #ddl_sicurezza
    https://cdn.radioblackout.org/wp-content/uploads/2024/10/Algostino-albania-2024_10_24_2024.10.24-09.00.00-escopost.mp3

  • Drones, sensores de calor y láser en las fronteras españolas: los controles migratorios se sofistican

    Un informe subraya el creciente uso de alta tecnología para controlar los flujos de migrantes en Canarias, #Ceuta y #Melilla, pero destaca que su rendimiento es cuestionable.

    Las autoridades españolas han desplegado un amplio equipo de vigilancia para monitorizar la frontera territorial entre España y Marruecos, incluyendo drones, cámaras térmicas e iluminadores láser en Ceuta y Melilla, donde todavía está pendiente la implantación de sistemas de reconocimiento facial.

    (#paywall)

    https://elpais.com/tecnologia/2024-10-04/drones-sensores-de-calor-y-laser-en-las-fronteras-espanolas-los-controles-mi

    #technologie #frontières #migrations #réfugiés #contrôles_frontaliers #Espagne #Canaries #îles_Canaries #route_atlantique

    • Drones, sensores de calor y láser, así es el cerco fronterizo español
      Un informe subraya el creciente uso de alta tecnología para controlar los flujos de migrantes en Canarias, Ceuta y Melilla ❚ Lo cuestionable es su rendimiento

      Diario Expreso 5 Oct 2024 G. PASCUAL, MARÍA MARTÍN EL PAÍS - ESPECIAL PARA EXPRESO

      Las autoridades españolas han desplegado un amplio equipo de vigilancia para monitorizar la frontera territorial entre España y Marruecos, incluyendo drones, cámaras térmicas e iluminadores láser en Ceuta y Melilla, donde todavía está pendiente la implantación de sistemas de reconocimiento facial. En las Islas Canarias, el foco se pone más en cámaras electroópticas y sistemas de inteligencia artificial (IA) para distinguir embarcaciones “sospechosas”, aunque también se usan tecnologías biométricas para tratar de identificar a los migrantes que no aportan información personal. Así lo revela un informe realizado por las asociaciones Algorace y Euromed Rights que se presenta este viernes y que examina el uso de la tecnología en las fronteras.

      La investigación realizada por estos colectivos, basada en entrevistas a policías, guardias civiles y otro personal implicado en la gestión de las fronteras -y complementada con visitas diurnas y nocturnas a pasos fronterizos y puntos calientes de Canarias, Ceuta y Melilla-, corrobora que el reconocimiento facial todavía no está operativo en la frontera con Marruecos. Ese sistema debía haber empezado a usarse en 2022 con todos los ciudadanos de fuera de la UE que quieran entrar en territorio comunitario, tal y como contempla el Sistema de Entradas y Salidas (Entry/exit System, EES). Sin embargo, el proyecto de la UE aprobado en 2017 y dotado de un presupuesto de unos 650 millones de euros (712 millones de dólares) ha ido sufriendo retrasos: su puesta ha ido aplazándose hasta 2025.

      El uso de tecnologías basadas en IA es todavía testimonial. En Canarias se han incorporado herramientas de procesamiento de imágenes para la identificación de personas y embarcaciones.

      Salvamento Marítimo ha licitado contratos para adquirir sensores inteligentes, drones y software de aprendizaje automático para equipar sus barcos, reseña el estudio. A pesar de ello, el trabajo de campo realizado por los investigadores confirma que los GPS y los teléfonos satelitales siguen desempeñando un papel fundamental en las operaciones de rescate, por delante de tecnologías más novedosas.

      En las fronteras de Ceuta y Melilla, hoy por hoy tampoco la IA se hace evidente. “Aunque las autoridades insisten en que es fundamental incorporar tecnología digital para mejorar el control fronterizo, existe una percepción generalizada de que no hay suficientes medios para sostener esta infraestructura; y menos aún, para capacitar al personal en su uso”, señalan los investigadores.

      El uso de tecnologías en las fronteras “depende de las capacidades técnicas de los agentes de la Guardia Civil, la Policía Nacional y Frontex, quienes actúan como usuarios finales y son responsables de la toma de decisiones no automatizadas en su labor diaria. Aunque muchas decisiones cotidianas aún se basan en la experiencia personal de los agentes, cada vez se apoyan más en la información recopilada por estas tecnologías”, sostiene el informe.

      La frontera africana no está igual de vigilada a ambos lados de la valla. Según indicó la Guardia Civil a los investigadores, “mientras que los medios tecnológicos predominan en el frente europeo, Marruecos aporta recursos físicos esenciales”, haciendo referencia a los agentes de la Guardia Real de Marruecos que se encuentran en torres de vigilancia a lo largo del perímetro. El informe destaca, de hecho, que la infraestructura fronteriza combina sistemas analógicos y digitales, “lo que cambia la forma en que debemos investigar las fronteras como elementos sociotécnicos”.

      EN MELILLA

      A finales de 2023, el Grupo francés #Thales, fue seleccionadoo para implementar un nuevo sistema de vigilancia en Melilla,con estaciones fijas con cámaras de alta resolución y térmicas, iluminadores láser .

      ISLAS CANARIAS

      El Sistema Integrado de Vigilancia Exterior (SIVE) es la principal herramienta tecnológica para detectar y monitorizar la llegada de pateras. Se usa también en la lucha contra el tráfico de drogas.

  • Ceuta : face à la glamourisation sur TikTok des traversées irrégulières, le Maroc continue de sévir - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/60344/ceuta--face-a-la-glamourisation-sur-tiktok-des-traversees-irregulieres

    Ceuta : face à la glamourisation sur TikTok des traversées irrégulières, le Maroc continue de sévir
    Par La rédaction Publié le : 04/10/2024
    Plus de 150 personnes ont été arrêtées au Maroc pour avoir incité sur les réseaux sociaux, et notamment sur TikTok, la jeunesse marocaine à traverser à la nage la frontière maritime qui sépare le Maroc de l’enclave espagnole de Ceuta. Ces derniers jours, ce sont environ 3 000 jeunes qui ont tenté d’entrer illégalement à Ceuta. Mi-septembre, les autorités du royaume avaient déjà interpellé une soixantaine de personnes.
    Cent cinquante-deux personnes ont été arrêtées au Maroc pour incitation à l’immigration clandestine sur les réseaux sociaux vers l’enclave espagnole de Ceuta, a annoncé jeudi 3 octobre un porte-parole du gouvernement. Ces derniers jours, 3 000 jeunes, d’origine marocaine pour la plupart, se sont massés à Fnideq, une ville du nord du Maroc proche de Ceuta, pour tenter d’entrer sur le territoire espagnol.
    « Toutes les tentatives ont été déjouées », a déclaré le porte-parole Mustapha Baitas. Des vidéos diffusées par les médias marocains montrent à ce propos des jeunes jetant des pierres sur les forces de sécurité non loin de la frontière. « Aucun décès n’a été signalé », a précisé Mustapha Baitas, assurant que les autorités avaient agi dans le respect de la loi.
    Le 16 septembre, la police marocaine avait déjà empêché 500 jeunes migrants d’entrer dans l’enclave espagnole. Et 60 personnes, dont des mineurs, avaient été interpellées le 11 septembre dans plusieurs villes marocaines, pour « fabrication et diffusion de fausses informations sur les réseaux sociaux incitant à l’organisation d’opérations collectives d’émigration clandestine », selon une source policière à l’AFP. Fin août aussi, la police judiciaire marocaine avait interpellé au moins six personnes, dont un mineur. Les suspects avaient entre 20 et 31 ans et le mineur 16 ans, précisait la presse locale.
    Le Maroc continue donc de serrer la vis face à cette immigration irrégulière. « Certains jeunes gens sont incités [à immigrer] par des inconnus sur les réseaux sociaux », a ajouté le porte-parole Mustapha Baitas. Des appels à une « migration massive » le 15 septembre avaient en effet circulé sur les réseaux sociaux. Pourtant ces traversées de la frontière qui se font dans l’eau, parfois avec palmes et combinaison, sont immensément dangereuses voire mortelles : chaque année, les courants, l’hypothermie et les blessures contre les rochers font des victimes.
    Un cadavre flottant au milieu des douves des murailles royales de Ceuta a été découvert le 14 août. Il portait une combinaison en néoprène et des palmes. Le 7 août, un autre corps avait été découvert à 800m de la plage de Chorrillo, à l’est de l’enclave espagnole. Le corps, « en état de décomposition avancé », portait lui aussi une combinaison en néoprène. Pourtant, rien ne semble arrêter les jeunes Marocains : les autorités du royaume chérifien ont déjoué pour le seul mois d’août plus de 11 300 tentatives d’émigration irrégulière, selon le ministère de l’Intérieur. Du côté de Melilla, l’autre enclave espagnole au Maroc, plus de 3 300 opérations ont été avortées sur la même période.
    Cet été justement, les images de Chaimae El Grini, une Marocaine de 19 ans, tout sourire en combinaison et des palmes aux pieds débarquant sur le sol espagnol, étaient devenues virales, cumulant des millions de vues. D’autres vidéos postées sur TikTok principalement sous les hashtags « Harragas » (terme qui signifie « brûleurs de frontières » en français et qui désigne les migrants maghrébins) ou « Ceuta », montrent des traversées supposées faciles avec des jeunes souriants, arrivant sur les plages ou marchant dans les rues de l’enclave espagnole - au son de musiques triomphales.
    Au cours des huit premiers mois de l’année, le Maroc a empêché au total 45 000 personnes d’émigrer illégalement vers l’Europe, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur. D’après des statistiques officielles, ces départs s’expliquent par un manque de perspective criant pour la jeunesse marocaine : un jeune de 15 à 24 ans sur quatre dans le pays ne se trouve ni sur le marché de l’emploi, ni en formation, ni ne suit une scolarité.
    Jusqu’en 2020, les traversées à la nage vers l’enclave espagnole étaient quasi inexistantes, mais elles se sont intensifiées ces dernières années. Avant, les migrants tentaient d’escalader les grillages de barbelés qui séparaient les deux territoires. Mais « les contrôles espagnols et marocains se sont intensifiés autour des routes, de la zone terrestre et des grillages », expliquait en 2021 à InfoMigrants, le chercheur marocain, Ali Zoubeidi. « Les candidats à l’immigration ont cherché de nouveaux moyens pour entrer dans les enclaves, comme la nage ».
    Outre Ceuta (et Melilla), la voie d’accès principale des migrants vers l’Espagne reste la route de l’Atlantique vers les Canaries. Les départs se font depuis les côtes nord-ouest de l’Afrique (Maroc, Sénégal, Mauritanie, principalement). Plus de 22 300 migrants sont arrivés aux Canaries du 1er janvier au 15 août, en hausse de 126 % sur un an.

    #Covid-19#migrant#migration#maroc#ceuta#melila#espagne#routemigratoire#jeunesse#reseauxsociaux#mortalite#sante#migrationirreguliere

  • #Journal du #Regard : Septembre 2024

    https://liminaire.fr/journal/article/journal-du-regard-septembre-2024

    https://youtu.be/znK5sj4MGYs

    Chaque mois, un film regroupant l’ensemble des images prises au fil des jours, le mois précédent, et le texte qui s’écrit en creux. « Une sorte de palimpseste, dans lequel doivent transparaître les traces - ténues mais non déchiffrables - de l’écriture “préalable” ». Jorge Luis Borges, Fictions
    (...) #Journal, #Vidéo, #Architecture, #Art, #Écriture, #Voix, #Sons, #Mémoire, #Paysage, #Ville, #Journal_du_regard, #Regard, #Dérive, #Paris, #Photographie, #Melun (...)

  • Maroc : des centaines de migrants empêchés de rejoindre l’enclave espagnole de Ceuta
    https://www.dakaractu.com/Maroc-des-centaines-de-migrants-empeches-de-rejoindre-l-enclave-espagnole

    Maroc : des centaines de migrants empêchés de rejoindre l’enclave espagnole de Ceuta
    Les forces de l’ordre marocaines ont repoussé dimanche des centaines de candidats à l’émigration irrégulière, des Marocains et des ressortissants d’autres pays africains qui cherchaient à rallier l’enclave espagnole de Ceuta, encouragés par des appels sur les réseaux sociaux, selon un photographe de l’AFP.
    Ces migrants, dont beaucoup de mineurs en majorité marocains, se sont dirigés dans l’après-midi vers le poste-frontière de la ville marocaine de Fnideq, voisine de Ceuta, avant d’être éloignés par la police.
    Les candidats à l’exil, dont un certain nombre originaires de pays d’Afrique subsaharienne, se sont ensuite repliés vers des collines dans la zone frontalière.Plus tôt dans la journée, un autre groupe de centaines de migrants avait tenté de rejoindre Ceuta, avant d’être bloqué par les forces de sécurité, selon des médias locaux.
    Par ailleurs, le corps d’un migrant, de nationalité non communiquée, a été repêché dimanche sur la plage de Fnideq par la Protection civile marocaine, selon les mêmes sources. Il n’a pas été possible d’avoir dans l’immédiat une confirmation des autorités.
    Un important dispositif sécuritaire avait été déployé ce week-end à Fnideq après des appels sur les réseaux sociaux à rejoindre dimanche Ceuta, située sur la côte nord du Maroc, à environ 300 km de Rabat.Malgré ce déploiement, des centaines de jeunes Marocains se sont rendus à Fnideq et les policiers ont passé toute la nuit à essayer de les attraper pour les renvoyer par autocar vers leurs villes d’origine, selon les médias locaux.
    Soixante personnes dont des mineurs ont été interpellés entre le 9 et le 11 septembre dans plusieurs villes marocaines, pour « fabrication et diffusion de fausses informations sur les réseaux sociaux incitant à l’organisation d’opérations collectives d’émigration clandestine », selon une source policière à l’AFP. Ceuta ainsi que l’enclave espagnole de Melilla, à près de 400 kilomètres plus à l’est, constituent les seules frontières terrestres de l’Union européenne sur le continent africain.
    L’afflux des migrants vers la frontière avec Ceuta s’est intensifié ces dernières semaines. Les autorités marocaines y ont déjoué pour le seul mois d’août plus de 11.300 tentatives d’émigration irrégulière, selon le ministère de l’Intérieur. Du côté de Melilla, plus de 3.300 opérations ont été avortées sur la même période. Depuis le début de l’année, 45.015 tentatives ont été mises en échec par les forces de l’ordre marocaines et 177 réseaux criminels démantelés, selon la même source.La voie d’accès principale des migrants vers l’Espagne reste toutefois la dangereuse route de l’Atlantique vers les Canaries au départ des côtes nord-ouest de l’Afrique. Plus de 22.300 migrants sont arrivés aux Canaries du 1er janvier au 15 août, en hausse de 126% sur un an.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#maroc#ceuta#melilla#frontiere#migrationirreguliere#afriquesubsaharienne#sante

  • TikTok : quand la jeunesse marocaine documente sa traversée à la nage vers l’enclave espagnole de Ceuta - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/59527/tiktok--quand-la-jeunesse-marocaine-documente-sa-traversee-a-la-nage-v

    TikTok : quand la jeunesse marocaine documente sa traversée à la nage vers l’enclave espagnole de Ceuta
    Par Leslie Carretero Publié le : 30/08/2024
    Depuis plusieurs mois, les migrants marocains sont de plus en plus nombreux à documenter sur les réseaux sociaux leur traversée à la nage vers l’enclave de Ceuta. Les images de Chaimae El Grini, une Marocaine de 19 ans, tout sourire en combinaison et des palmes aux pieds débarquant sur le sol espagnol, sont devenues virales, cumulant des millions de vues. Une pratique controversée, qui enjolive la réalité et masque les dangers d’une telle traversée.
    Chacune de ses vidéos cumule des centaines de milliers de vues. Ces derniers jours, les publications de Chaimae El Grini, une Marocaine de 19 ans, sont devenues virales sur le réseau social TikTok.
    Sur son compte, le premier post épinglé atteint deux millions de vues, un record pour cette Marocaine suivie par plus de 124 000 abonnés. On y voit une photo postée le 21 août : Chaimae El Grini, cheveux mouillés, y apparaît souriante, vêtue d’une combinaison de plongée rose et grise, pochette en plastique autour du cou pour protéger son téléphone de l’eau. Elle lève le pouce en l’air en signe de victoire. Puis, trois clichés de la jeune femme dans les rues espagnoles, mini-jupe rouge, tee-shirt vert, chapeau en paille. Et toujours ce large sourire.
    La jeune femme originaire de Matril, dans le nord du Maroc, documente frénétiquement son exil vers l’enclave espagnole de Ceuta, qui représente avec Melilla les seules frontières terrestres avec l’Union européenne sur le sol africain. Des images d’elle à l’arrière d’une fourgonnette en route vers la frontière maroco-espagnole, des vidéos la montrant sauter dans l’eau, puis avec une couverture de la Croix-Rouge espagnole sur les épaules, la carte de son trajet maritime… Chaimae El Grini relate chaque détail de sa dernière traversée à la nage mi-août vers Ceuta, après quatre autres tentatives échouées.
    Puis, elle raconte son quotidien dans l’enclave, posant souriante devant des bâtiments espagnols, dans les rues et dans ce qui semble être le centre d’accueil dans lequel elle est hébergée.
    À l’instar de Chaimae El Grini, les jeunes Marocains – et plus largement Africains – n’hésitent plus à filmer leur tentative de traversée vers le sol espagnol, et à diffuser les images sur les réseaux sous les hashtags « Harragas » (terme qui signifie « brûleurs de frontières » en français et qui désigne les migrants maghrébins) ou « Ceuta ».
    Les exilés y détaillent tout le processus : préparation du matériel (masque, combinaison, palmes), techniques pour se cacher des policiers marocains, mise à l’eau, parcours effectué à la nage… rien n’échappe aux utilisateurs. Puis, les nouveaux arrivants diffusent des clichés paradant dans les rues de Ceuta, au son de musiques triomphales.
    Ces récits enjolivés ne sont pas sans conséquences. En montrant la traversée à la nage vers Ceuta de cette façon, les TikTokeurs omettent de raconter les risques et les drames qui peuvent se produire dans ces eaux. La distance qui sépare l’enclave espagnole du territoire marocain a beau être courte, le trajet n’en est pas moins risqué. Les forts courants et les rochers le long du rivage rendent le parcours particulièrement dangereux.
    Sous les publications de Chaimae El Grini, certains utilisateurs l’accusent d’ailleurs d’encourager les Marocains à prendre la mer. Une attaque qu’elle balaie d’un revers de main. « Je n’encourage par les autres à faire comme moi », se défend-elle dans une interview au média local El Faro de Ceuta. « [La traversée] était très difficile, il faut être un bon nageur pour y parvenir (…) J’ai eu beaucoup de difficultés car la mer était très agitée et elle vous emporte vers les rochers. Personne ne peut comprendre, sauf ceux qui ont déjà essayé. » Pendant cinq longues heures, la jeune Marocaine a dû nager sans s’arrêter pour atteindre son but.
    Cet été, l’enclave de Ceuta fait face à un fort afflux de migrants irréguliers. Dans la nuit du dimanche 25 au lundi 26 août, quelque 300 jeunes, dont de nombreux mineurs, ont pris la mer dans la nuit, alors qu’un important brouillard s’était installé sur le littoral. Certains étaient munis de flotteurs. La plupart ont été interceptés par la marine marocaine mais environ 80 rescapés ont atteint les eaux espagnoles. Dimanche matin, les forces de l’ordre espagnoles avaient déjà dû faire évacuer la plage de Tarajal, à Ceuta, après que des migrants marocains, dont de nombreux mineurs, étaient arrivés sur les lieux à la nage, a rapporté El Faro de Ceuta. Les exilés s’étaient mêlés aux plaisanciers sur la plage.Mi-août, environ 300 autres personnes avaient aussi pris la mer depuis le Maroc pour atteindre Ceuta.
    Jusqu’en 2020, les traversées à la nage vers l’enclave espagnole étaient quasi inexistantes, mais se sont intensifiées ces dernières années. « Avant, beaucoup de migrants voulant entrer à Ceuta et Melilla se cachaient dans les remorques, dans les camions, dans les voitures qui s’y dirigeaient. Mais avec la pandémie de Covid-19 et la fermeture des frontières terrestres, les candidats à l’immigration ont cherché de nouveaux moyens pour entrer dans les enclaves, comme la nage », expliquait en 2021 à InfoMigrants le chercheur marocain Ali Zoubeidi.
    L’escalade des triples grillages de barbelés, qui séparent les territoires marocain et espagnol, est aussi devenue de plus en plus compliquée. « Les contrôles espagnols et marocains se sont intensifiés autour des routes, de la zone terrestre et des grillages », ajoutait Ali Zoubeidi. Et puis grimper sur les barbelés entraîne souvent des blessures graves : il y a les chutes, les coups des policiers espagnols. Certains migrants préfèrent donc s’engager vers le large, contourner la jetée grillagée pour tenter d’atteindre les plages de Ceuta et Melilla, au péril de leur vie.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#maroc#traversee#routemigratoire#migrationirreguliere#sante#ceuta#melilla

  • Ceuta : saturé, le centre pour migrants n’accueille plus de nouveaux arrivants - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/58874/ceuta--sature-le-centre-pour-migrants-naccueille-plus-de-nouveaux-arri

    Ceuta : saturé, le centre pour migrants n’accueille plus de nouveaux arrivants
    Par Marlène Panara Publié le : 02/08/2024
    Le centre d’accueil pour migrants de l’enclave de Ceuta a été contraint jeudi de fermer ses portes après décision du ministère espagnol de l’Intérieur, à cause de sa surpopulation. Une fermeture qui a forcé les nouveaux arrivants à camper devant la structure, sur le trottoir. D’une capacité de 512 places, ce centre héberge actuellement plus de 600 personnes. Ceuta saturée. Jeudi 1er août, le ministère de l’Intérieur a ordonné au CETI, le centre d’hébergement des migrants de l’enclave espagnole située au Maroc, à fermer ses portes. Aucun nouvel arrivant ne pourra donc y être accueilli. D’après la presse espagnole, cette décision force actuellement une trentaine d’exilés à camper dehors devant la structure, faute de solutions.
    Dans la matinée le même jour, dix personnes ont gagné la péninsule sur décision de la police nationale, après un premier entretien d’asile effectué à Ceuta. D’après El Mundo, « ces départs progressifs concernent généralement des personnes subsahariennes transférées via un processus d’accueil humanitaire, laissant dans l’attente la majorité des Marocains ». Depuis quelques mois, de nombreux migrants débarquent à Ceuta après une traversée à la nage depuis le Maroc. Ainsi en juillet, « plusieurs centaines » de tentatives de traversée ont été décomptées par les autorités, déclenchant le déploiement d’effectifs policiers supplémentaires dans la zone. Le 30 juillet notamment, une soixantaine de personnes ont tenté d’atteindre Ceuta à la nage, et huit ont finalement débarqué sur une de ses plages. Tous, dont six mineurs, ont été pris en charge par la Croix-Rouge espagnole.
    Le CETI de l’enclave manque donc de place pour accueillir les nouveaux arrivants. D’une capacité de 512 lits, il abrite actuellement plus de 600 personnes. D’après les autorités de la ville, c’est plus de 350% de plus qu’en 2023 à la même période. Pour désengorger la structure, de petits centres « ponctuels » ont été ouverts dans d’autres quartiers de la ville, indique El Faro de Ceuta. Des initiatives désormais insuffisantes, et qui font craindre une détérioration des conditions de vie des exilés.
    Si la saturation du centre s’explique par des arrivées plus régulières dans l’enclave, elle résulte aussi d’une gestion administrative contraignante. Les transferts de migrants – mineurs et adultes - sont en effet organisés au compte-goutte vers le continent.
    Les migrants se retrouvent parfois à patienter durant des mois, faisant pression sur leur structure de première arrivée.
    Depuis le début de l’année, les partis politiques à la tête des régions espagnoles s’écharpent régulièrement sur la question de l’accueil des migrants, notamment ceux débarqués aux Canaries. L’archipel concentre en effet la majorité des arrivées d’exilés en Espagne : depuis le début de l’année, sur les 26 000 personnes arrivées dans le pays, plus de 19 000 ont débarqué aux Canaries. Début juillet, Madrid avait ordonné le transfert en urgence de 400 mineurs sur le continent, l’archipel ne pouvant plus accueillir dans des conditions décentes les 6 000 jeunes présents au total sur ses îles.
    Une mesure prise à la va-vite que le gouvernement aimerait inscrire dans le marbre. Le 22 juillet, il a présenté au Parlement une réforme de la loi Immigration : le texte propose notamment une modification de l’article 35, qui acterait l’accueil obligatoire des mineurs non accompagnés dans les différentes structures du pays, lorsqu’un territoire (comme les Canaries ou les enclaves) dépasse 150% de sa capacité d’accueil.
    « L’idée de cette réforme, c’est de soulager les points d’entrée migratoires : Ceuta, Melilla, et les Canaries, avec l’élaboration d’un mécanisme de solidarité semblable à celui que veut appliquer l’Union européenne entre les pays membres, explique à InfoMigrants Benoît Pellistrandi, historien spécialiste de l’Espagne contemporaine. Cette situation est conséquente du système décentralisé espagnol, où l’État n’a pas la main sur l’accueil des migrants ». Pour le spécialiste, « les partis espagnols sont capables de trouver un compromis, mais ils devront dépasser leurs crispations politiques ». En Espagne, chaque région ou communauté est présidée par un parti politique. Depuis les dernières élections de mai 2023, c’est le Parti populaire (PP), de la droite conservatrice, qui en dirige la majorité. Quant au gouvernement, il est dirigé par une coalition de centre gauche composée du Parti socialiste ouvrier espagnol (PSOE), du Parti des socialistes de Catalogne (PSC) et de l’alliance Sumar (SMR).
    « Contrairement à ce que l’on pourrait penser, la droite dans son ensemble est favorable à la répartition, qu’elle considère comme un devoir de solidarité, tient à souligner Benoît Pellistrandi. Mais certains présidents de région du PP ont été élus avec le soutien de Vox, d’extrême-droite, vent debout contre la réforme et qui surfe sur la question migratoire pour séduire les électeurs. C’est cette compétition au sein des droites qui peut entraver le compromis ». Et compliquer le quotidien des migrants tout juste arrivés.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#ceuta#melilla#canaries#migrationirreguliere#sante#politiquemigratoire#mineur#afriquesubsaharienne

  • Le piège de la frontiere de Nador-Melilla
    Résumé

    https://vimeo.com/954056937/358dd8498d

    Le #24_juin_2022, près de deux-mille personnes migrantes ont tenté de traverser la barrière-frontalière séparant la ville de #Nador – au nord-est du Maroc – de Melilla – enclave sous contrôle espagnol. La #répression violente qui leur a été infligée par les forces de l’ordre marocaines et espagnoles a transformé le poste-frontière de #Barrio_Chino en #piège mortel, et a abouti à un véritable #charnier. Les autorités marocaines ont reconnu 23 décès, mais l’Association Marocaine des Droits Humains à Nador (AMDH) a dénombré au moins 27 personnes tuées lors de cette journée, et plus de 70 personnes demeurent disparues jusqu’à aujourd’hui. Que s’est-il passé le 24 juin 2022 ? Comment et par qui le poste-frontière de Barrio Chino a-t-il été transformé en piège mortel ?

    Pour répondre à ces questions, Border Forensics a enquêté pendant plus d’un an avec Irídia-Centre pour la Défense des Droits Humains, l’Association Marocaine des Droits Humains et d’autres acteurs de la société civile des deux côtés de la frontière. Par ailleurs, nous avons bénéficié des conseils complémentaires du Centre Européen pour les Droits Constitutionnels et Humains (ECCHR). En articulant notre analyse du massacre à travers différentes échelles spatiales et temporelles, nous avons tenté de comprendre non seulement l’enchaînement des évènements et les pratiques des acteurs présents sur place le 24 juin 2022, mais également les conditions structurelles qui ont rendu ce massacre possible, ainsi que la conjoncture politique qui a influé sur l’intensité extrême de la violence. Nous analysons également la violence qui a continué après le 24 juin à travers l’absence d’identification des morts et des disparus, l’impunité pour le massacre et l’acharnement judiciaire contre les personnes migrantes elles-mêmes.

    Bien que des zones d’ombre subsistent, les faits que nous avons reconstitués en croisant de nombreux éléments de preuve sont accablants, tant pour les autorités marocaines et espagnoles que pour l’Union européenne (UE) qui les soutient politiquement et financièrement. Les autorités des deux côtés de la frontière doivent faire toute la lumière sur ce massacre, et enfin répondre aux demandes de vérité et de justice des victimes et de leurs familles.


    https://www.borderforensics.org/fr/enquetes/nadormelilla
    #Melilla #Espagne #Maroc #frontières #massacre #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #border_forensics #architecture_forensique #violence #violences_policières #contre-enquête #apartheid_frontalier #barrières_frontalières #murs #domination_raciale #impunité #préméditation #militarisation_des_frontières #identification #externalisation

  • A #Lille, depuis 15 ans, un projet de « doublage » de la taille des rames de #métro est en réalisation SANS JAMAIS voir le jour.

    Comme je n’ai pas trouvé d’enquête complète et récente, je vais tenter ici de réunir au moins les articles qui permettent de se faire une idée.
    Peut être faut-il être sur d’autres réseaux sociaux pour avoir de l’info fraîche, mais je n’irai pas traîner la dedans, je fais ça ici.

    Info perso :
    Depuis 1 an, des actions techniques ont lieu régulièrement pour faire avancer le sujet.
    Il y a d’ailleurs eu un clash il y a 6 mois entre la MEL et #Alstom, dans les médias, ca se traduisait pas un éventuel procès et un blocage complet du projet. Mais en fait non.
    Par contre, le fait que ça n’avance pas... ça oui.
    Le fond du problème, ça serait la disparition des compétences qui étaient utilisées lors de sa réalisation dans les années 70-80.
    Il se disait aussi (mais depuis 30 ans) qu’un métro n’aurait jamais du être confié à un électronicien (Gabillard), mais plutôt à un.e automaticien. Que c’est ca qui casse tout.

    Et si on veut doubler ces rames, c’est que le besoin est pressant. La fréquence est déjà au max, le remplissage plus que saturé. Alors imaginez au quotidien... et cela depuis 10-15 ans.
    C’est toute la métropole et ses habitants qui en pâtissent.
    (ceci a été écrit avant le passage en maintenance d’une partie du parc de rames… c’est donc encore pire)

    #transport_public #scandal #MEL #VAL #lille

    • Et le tout sans parler des portiques ultra longs à s’ouvrir. De la présence de portiques, TOUT COURT. Et de l’apparition de plusieurs services de ticketing qui ont amené des modes de bipages différents et confusants.
      Sans compter non plus les tarifs en hausse constantes, les tarifications socio-humiliantes.
      Sans compter aussi, car c’est la même compagnie, les V’Lille en concurrence avec des fournisseurs privés de vélos, le tout sans augmentation des impôts alors que pourtant ces modes de transports biberonnent les commerces depuis des années.

    • Et non content de rater sa transition vers les doubles rames, cet été (2024) #Ilévia a du mettre en révision un grand nombre des anciennes rames, car découverte d’#amiante.
      Je ne vous raconte pas le niveau de service depuis 4 mois.

      Voilà, ca commence à sortir.
      Comme c’est un petite ville, ca ne va surement pas finir devant un tribunal intergalactique pour crime contre l’espace temps. Mais ca risque de mal tourner pour certains.

      https://www.youtube.com/watch?v=fOJTW2yjq8M

    • C’était une belle, vendredi 25 octobre 2024. La faute à pas de chance. Une conjonction qui n’arrive qu’une fois par siècle.
      (fuite de gaz sur une ligne, pneu crevé sur une autre - 9h d’interruption, le tout dans un contexte déjà dégradé).
      Mais vous savez ce qui résiste à pas de chance ? LA RÉSILIENCE. (comme en permaculture)
      La redondance du service : plusieurs lignes qui permettent de contourner, de faire là même chose.
      #lille #metro

    • Lille n’est plus une ville qui attire.
      Je commençais à le ressentir inconsciemment, mais j’en au eu confirmation un en parlant avec ceux qui l’évitent, ceux qui la quittent et ceux qui y viennent.
      C’est une ville « OK », plus une ville d’intéret croissant.

  • Cycle de Formation Théâtrale à Melun (77)

    Pour la Saison 2024 / 2025, l’association « Le Bateau Ivre » propose à l’Espace Saint-Jean de Melun (77) un cycle de formation Théâtrale pour les enfants, adolescents et adultes amateurs et professionnels.

    Après dix-sept années d’absence à l’Espace Saint-Jean de Melun (26 Place Saint-Jean, 77000) les cours de théâtre animés par la compagnie « Le Bateau Ivre » reprennent et reviennent en nombre autant qu’en qualité ! https://www.silencecommunity.com/events/event/view/48656/cycle-de-formation-theatrale-a-melun-77

    #formation #stage #cours #particuliers #le_bateau_ivre #melun #paris #mime #théâtre #cinéma #cinéma_muet #artiste_mime #acteur #actrice #pillavoine #laussat #saison #saison_2024_2025 #hebdomadaire #cours_hebdomadaire #cours_de_théâtre #spectacle #répertoire #scène #science #geste #art_du_spectacle #art #art_de_la_scène #pluridisciplinarité #amateur #professionnel #enfant #adolescent #adulte

  • Maroc : des migrants subsahariens refoulés dans le sud du pays à Beni Mellal - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/56056/maroc--des-migrants-subsahariens-refoules-dans-le-sud-du-pays-a-beni-m

    Maroc : des migrants subsahariens refoulés dans le sud du pays à Beni Mellal
    Par RFI Publié le : 27/03/2024
    Les candidats à l’immigration vers l’Europe sont nombreux dans le territoire chérifien. Depuis le Maroc, ils tentent de rejoindre l’Espagne ou les Canaries. Mais ces routes migratoires sont extrêmement surveillées, et les migrants régulièrement refoulés vers le centre ou le sud du pays. Beaucoup se retrouvent à Béni Mellal, une ville étudiante et agricole au cœur de l’Atlas.
    Il suffit de se balader dans les principales artères de la ville pour repérer Pierre-Olivier. Ce Camerounais d’une quarantaine d’années, se trouve au feu rouge d’un carrefour avec plusieurs camarades. Comme beaucoup de Subsahariens ici, il doit mendier pour survivre.
    Sa grande silhouette est soutenue par des béquilles, blessure qu’il doit à une tentative de franchissement de la frontière vers l’Espagne à Melilla, une des deux seules enclaves européennes sur le continent africain. Il a tout tenté pour rejoindre l’Europe, y compris la traversée vers les Canaries au départ du Sahara occidental.
    « De Laâyoune, j’ai essayé d’aller vers les îles Canaries. Malheureusement, il y a eu un naufrage et il y a eu une expulsion où on arrêtait tous les immigrés pour les faire partir de Laâyoune. Et quand on les arrête, on les rejette de ce côté de Béni Mellal et dans diverses villes », témoigne Pierre-Olivier. Adamu n’a pas eu le temps de franchir la frontière avec l’Europe. À son arrivée au Maroc, il affirme que ses documents d’identité lui ont été confisqués par la police aux frontières. Il vient du Cameroun anglophone et souhaitait demander le statut de réfugié."J’ai essayé d’aller à Rabat pour récupérer mes documents, mais sur le chemin, j’ai été envoyé dans cette petite ville. Nous sommes des bannis, des illégaux qui ne pouvons pas aller dans les grandes villes. Je voudrais récupérer mes papiers et m’enregistrer comme réfugié, mais le bureau est à Rabat. J’ai essayé d’y aller deux fois, mais je n’y arrive pas, il y a trop de contrôles et ils me renvoient ici à chaque fois", déplore-t-il.
    Découragés par cette situation, les candidats à l’exil choisissent parfois de s’installer pour quelque temps sur place. Mais trouver du travail, explique Bayo Paul Dako, médiateur culturel de l’ONG italienne Progettomondo, n’est pas toujours chose aisée. « Des personnes qui ont plus ou moins une proximité culturelle avec la population marocaine, comme les Soudanais par exemple, ça peut être facile, mais pour d’autres personnes, ça peut être un peu plus compliqué. En général, les personnes travaillent sur les chantiers en tant que main-d’œuvre, ou bien dans les champs d’olives ou d’agrumes ». D’autres, comme Moussa, ont choisi une autre voie. Le jeune homme de 25 ans fabrique lui-même des bijoux qu’il vend tous les jours au marché. Après quatre ans de tentatives de traversée, il dort aujourd’hui dans son propre appartement et rêve désormais d’un avenir au Maroc. « Pour aller en Europe, c’est très difficile et je peux me retrouver à perdre 10 ans de ma vie comme ça. Du coup, qu’est-ce qu’il faut faire ? Est-ce que ce n’est pas mieux de chercher à l’intérieur de la société marocaine et voir, avec le temps, si j’ai une carte de séjour, je peux peut-être commencer à faire du commerce international », espère Moussa.
    Depuis le renforcement des contrôles aux frontières européennes en 2022, de plus en plus de candidats à l’exil envisagent, comme Moussa, de s’installer au Maroc ou de rentrer chez eux.

    #Covid-19#migration#migration#maroc#routemigratoire#subsaharien#espagne#canaries#melila#benimellal#sante

  • Ô mon #français !

    J’ai passé ma jeunesse à suer sur des dictées à quatre points la faute, j’ai même fini par aimer ça. Suffisamment pour m’en infliger en dehors de l’école. J’ai le souvenir d’une dictée de Pivot, retransmise en direct à la télé, que j’avais tenu mordicus à faire. Télé vieillotte, en noir et blanc avec un écran qui crépitait et un son qui grésillait, dont il fallait ajuster la fréquence de la chaine à la main à l’aide d’un bouton-potentiomètre. Évidemment, je n’étais pas très fort, et j’enfilais les fautes comme les perles. Mais j’étais fier de faire mon maximum pour faire honneur à ma langue maternelle. Paternelle aussi, d’ailleurs. Et puis j’ai appris l’anglais, avec difficulté, tant bien que mal. Ça me paraissait au moins autant abscons et complexe que le français, mais c’était ainsi. Plus tard, j’étais en Italie, alors j’ai appris l’#italien. Également avec des efforts (je ne suis pas particulièrement doué pour les langues étrangères), mais le quotidien aidant, au bout de quelques mois (enfin, environ douze !) je fus capable de tenir une conversation. J’ai compris que l’italien était bien plus simple (et cela n’empêche pas les Italiens d’avoir une culture très riche !) que le français, ne serait-ce que parce qu’il se prononce quasiment comme il s’écrit (et inversement). Contrairement au français (et à l’anglais). De quoi avoir 20/20 à une dictée d’italien. Mais pour la peine, ça ne serait pas drôle. Donc il n’y a pas de dictée en italien.

    Plus tard je suis tombé sur la vidéo d’une courte conférence intitulée « la faute de l’orthographe » par deux profs belges (inventez un mot, puis calculez combien il y aurait – théoriquement – de manières de l’écrire en français). Cette vidéo m’a ouvert l’esprit. J’ai compris que l’orthographe n’était qu’un #outil. Que la langue n’était qu’un outil ; pour communiquer, transmettre des idées, en l’occurrence. Et que si l’outil était moins complexe à utiliser qu’il ne l’est, le temps incommensurable que l’on passe à l’étudier, à tenter d’essayer de l’apprivoiser, à éventuellement vouloir le maitriser, pourrait être dédié à faire des choses plus constructives. Des maths, de la physique, écrire, lire, réfléchir, jouer de la musique, ou avec son chat, faire du ski de rando ou grimper, bref, d’autres trucs. L’orthographe devait redescendre du piédestal sur lequel mes études l’avaient placé.

    Dans le même temps (ou avant, même, plutôt), cette histoire d’#écriture_inclusive commençait à infuser. Franchement, ajouter des points au milieu des mots dans une langue aussi complexe, ça n’allait pas aider. N’était-ce pas barbare ? En plus l’#Académie_française avait pris position contre cette incongruité. Alors…

    Et puis j’ai commencé à faire pas mal de vélo, je me suis acheté un casque à conduction osseuse pour pouvoir écouter des podcasts assis sur ma selle. J’en écoute à la pelle. Je suis tombé sur les émissions de Binge Audio, je ne sais plus trop comment, et surtout sur le podcast de #Laélia_Véron, « Parler comme jamais » (https://www.binge.audio/podcast/parler-comme-jamais). Notamment un épisode intitulé « Écriture inclusive : pourquoi tant de haine ? » que j’ai écouté par curiosité (https://www.binge.audio/podcast/parler-comme-jamais/ecriture-inclusive-pourquoi-tant-de-haine). J’ai compris alors que l’écriture inclusive ne se limitait pas au point médian, loin s’en faut. Il y a beaucoup d’autres choses à côté. Mais alors pourquoi autant d’efforts à vouloir peser sur l’usage ? Simplement parce que les linguistes ont montré qu’une #langue_genrée avait un effet pas du tout négligeable sur les #inégalités_de_genre dans la société. Le linguiste #Pascal_Gygax, auteur de telles études, conclut un article de vulgarisation ainsi : « L’histoire nous enseigne que la société patriarcale a eu un effet sur la #masculinisation de la langue et les données disent que la #masculinisation_de_la_langue a une influence sur notre manière de percevoir le monde. À partir de là, ce qu’il faut se demander, c’est : veut-on changer cela ? Si oui, alors le langage inclusif est un outil pour y parvenir » (https://www.revue-horizons.ch/2021/09/02/comment-le-masculin-forge-la-pensee-de-lenfant). Quand il a commencé à vulgariser son travail, il a reçu une flopée d’insultes. Décidément, touchez pas au français… Et pourtant, y toucher, volontairement, c’est changer potentiellement les rapports au monde de la moitié de l’humanité (tout au moins des francophones).

    L’oppression de la femme par l’homme ne date pas d’hier, et le langage a été modelé par l’homme en ce sens au cours de l’histoire (comme pour leur interdire l’accès à certaines professions, par exemple). Le #patriarcat a ainsi fait son œuvre notamment via ce moyen de communication entre les humains et les humaines. Il semble n’y avoir que peu de langues, dans le monde, tout au moins celui qui vit dans les sociétés dites occidentales (même si elles sont aussi à l’orient suite aux colonisations), qui ne sont pas genrées, et ainsi, masculinisées.

    Le patriarcat est une forme de #capitalisme. Ce dernier est l’#exploitation des ressources naturelles (ce que l’on nomme pudiquement externalités !) ad nauseam, qui génère des pollutions (autres externalités) ad nauseam, mais c’est aussi l’exploitation des humains (ressources « humaines »). Dans ce cadre, le patriarcat se fait un malin plaisir à exploiter un peu plus les femmes. Dès qu’il s’agit d’augmenter les profits et de trouver des marchés, le capitalisme n’a aucune limite, même si l’Histoire a tout de même réussi à mettre fin au marché de l’esclavagisme. Enfin, pas partout ; et les femmes y sont probablement les plus mal loties.

    Pour mettre fin à ce capitalisme destructeur (de la planète, des sociétés humaines, de l’humanité), et à ses avatars que sont les nombreuses inégalités, dont les inégalités de #genre sous la forme du patriarcat qui perdurent y compris en France, il n’y a pas qu’une façon de faire, une méthode idéale, tracée, parfaite, avec un protocole qui resterait à appliquer. Ce qui est sûr, c’est que sans aplanir ces inégalités, c’est voué à l’échec, comme en témoigne le mouvement des Gilets Jaunes. La « solution » est nébulaire et diffuse, c’est pourquoi il faut faire feu de tout bois et utiliser tous les leviers disponibles. La langue, qui est l’outil avec lequel nous communiquons, est dans cette lutte d’une capitale importance : elle fabrique et façonne notre société ainsi que les rapports que nous avons entre nous.

    La langue française actuelle (re)construite historiquement petit à petit par la classe bourgeoise masculine dominante comme un outil d’accès réservé à l’#élite (masculine) n’est pas immuable : l’outil peut très bien être retourné pour servir la cause. Et donc évoluer dans une direction souhaitable. Inclusive. En somme, un effort minuscule (changer à la marge notre façon d’écrire et de parler) pour un résultat immense : une diminution des inégalités de genre ! Le jeu en vaut certainement la chandelle d’autant qu’il est appuyé par les résultats de la #linguistique. Les enjeux écologiques de frontières planétaires que nous sommes en train de dépasser sont très liés à la question des #inégalités : toute l’humanité n’est pas responsable des pollutions diverses et variées, seulement une minorité, la plus riche. Inégalités de richesse donc, mais aussi, et c’est lié, de genre, de race, de handicap, de classe, de religion, nord-sud, et j’en passe. Dans le jeu de celui qui est le plus fort, ce dernier trouve toujours un moyen d’enfoncer les plus faibles ; et tous les coups sont permis.

    Quand on identifie un nouvel outil dont il est démontré [1] qu’il pourrait permettre de diminuer une partie de ces inégalités pourquoi s’enfoncer dans un #conservatisme mortifère ? Allons-y ! Qu’avons-nous à perdre ? Le #français_inclusif, même si les études scientifiques se trompaient sur sa propension à diminuer les inégalités de genre, n’en serait pas moins toujours le moyen de communication au sein des sociétés francophones. Quant au #point_médian, ce n’est jamais qu’un raccourci à l’écrit, il n’est pas obligatoire [2], alors pourquoi tant de haine ? Je vous conseille la lecture de « Eutopia » de Camille Leboulanger, un roman qui raconte une société où la notion de propriété privée est abolie (non seulement des habitations, mais aussi de la nature, et même la notion de famille est revisitée !), seule perdure la propriété d’usage. Le roman est écrit au féminin générique. Vous verrez, ça rafraichit !

    Mais la langue française n’attise pas les passions que sur les questions de genre. Je vous invite à lire le tract Gallimard « Le français va très bien, merci » par le collectif des Linguistes atterrés (https://tracts.gallimard.fr/fr/products/le-francais-va-tres-bien-merci). Quelques citations glanées çà et là pour un panorama de ce que j’en retiens : « Le français n’a jamais été homogène. Le #standard unique est un mythe. » 300 millions de personnes parlent français dans le monde, il fait partie des cinq langues les plus parlées sur la planète. « Le français n’est pas envahi par l’anglais. […] Le contact entre les langues ressemble davantage à un jeu à somme positive qu’à une guerre : ce que « gagne » l’une, l’autre ne le perd pas. […] Le #mélange, l’impur sont signe de vitalité pour une langue. Le séparé, le pur, une vue de l’esprit, un idéal, une langue statufiée. La langue se renouvèle d’abord parce que le monde change et qu’il faut le nommer, pour le meilleur et pour le pire (« covid » est-il un mot anglais ou français ?), mais aussi par besoin expressif, par jeu, pour faire place aux jeunes, aux autres, à l’altérité. » Autre idée reçue : « le français n’est pas règlementé par l’Académie française. » Elle n’a aucun pouvoir sur la langue, et ne renferme aucun (ni aucune d’ailleurs) spécialiste de la langue puisqu’aucun (ni aucune) linguiste n’y siège. Son dictionnaire est obsolète et sa grammaire encore plus. Dans leur ouvrage « Le français est à nous ! », les linguistes Laélia Véron et Maria Candea posent la question « Au XXIe siècle, à quoi sert l’Académie française ? » Elles répondent : « À rien. Rigoureusement à rien. C’est une institution d’opérette. […] qui sert encore à recycler confortablement des personnalités, grâce à un patrimoine exorbitant et à des finances opaques. » L’orthographe est compliquée : « Il est devenu pratiquement impossible d’écrire sans faire aucune faute. » Cela parce que l’orthographe n’a pas été réformée depuis quasiment deux siècles : la dernière réforme en date, celle de 1990 « peine à s’imposer dans les pratiques. […] Et si notre orthographe ne parvient pas à faire peau neuve, c’est parce qu’elle est devenue un #marqueur_social extrêmement puissant qui donne l’illusion de pouvoir juger des facultés linguistiques de quelqu’un sans entrer dans la complexité de la syntaxe, du vocabulaire ou de tout ce qui constitue la véritable qualité d’un texte écrit. » Bref. Convaincu que réformer l’orthographe est un nivèlement par le haut, j’ai décidé, depuis la lecture de cet opus, d’appliquer la réforme de 1990 au mieux. Pour cela, je m’aide du logiciel Antidote (https://www.antidote.info/fr/blogue/enquetes/redaction-inclusive), qui est également utilisé par les étudiantes et les étudiants à l’université au Québec, tout comme elles (et les nôtres aussi) utilisent la calculatrice. Il y a beaucoup d’autres choses dans ce petit livre, que je vous laisse découvrir. Car vous allez le lire, maintenant, n’est-ce pas ?

    [1] « Le langage inclusif […] a bien l’effet pour lequel il est préconisé : réduire les stéréotypes de genre et augmenter la visibilité des femmes. »

    [2] Même si : « L’usage du point médian permet de supprimer le biais de représentation vers le masculin. » selon le psycholinguiste Léo Varnet.

    http://gblanc.fr/spip.php?article780
    #langue #langue_française #orthographe 

    • La faute de l’orthographe | #Arnaud_Hoedt et #Jérôme_Piron

      Nous avons été profs de français. Sommés de nous offusquer des #fautes_d'orthographe, nous avons été pris pour les curés de la langue. Nous avons écrit pour dédramatiser, pour réfléchir ensemble et puis aussi parce que nous avons toujours pensé que l’#Académie_Française avait un vrai potentiel comique. « Les deux belges qui veulent simplifier la langue française » : tout est faux dans cette phrase. Pas « simplifier » mais bien faire preuve d’esprit critique, se demander si tout se vaut dans notre orthographe. Pas deux Belges, mais bien deux curieux qui veulent transmettre le travail des linguistes de toute la francophonie, pas même la « langue française », seulement son orthographe. Car l’orthographe, c’est pas la langue, c’est juste le code graphique qui permet de la retranscrire. Passion pour les uns, chemin de croix pour les autres, elle est sacrée pour tous. Et pourtant, il ne s’agit peut-être que d’un énorme #malentendu. Arnaud Hoedt et Jérôme Piron sont linguistes de formation. Ils ont vécu 25 ans sans se connaître, mais c’était moins bien. Ils ont ensuite enseigné pendant 15 ans dans la même école. Quand Arnaud participe à la rédaction des programmes de français en Belgique, Jérôme se spécialise en médiation culturelle. En 2016, ils écrivent et mettent en scène le spectacle « La Convivialité », au Théâtre National de Bruxelles. Ce spectacle conférence qui traite de la question du rapport dogmatique à l’orthographe tourne depuis 3 ans dans toute la francophonie. Dans la foulée, ils publient l’ouvrage « La faute de l’orthographe », aux éditions Textuel. Ils se définissent comme suit : « Linguistes dilet(t)antes. Pédagogues en (robe de) chambre. Tentent de corriger le participe passé. Écrivent des trucs. Vrais-Faux Comédiens. Bouffeurs d’Académicien ». A la question « est-ce que ça se dit ? » , Arnaud et Jérôme répondent invariablement « oui, tu viens de le faire ».

      https://www.ted.com/talks/arnaud_hoedt_jerome_piron_la_faute_de_l_orthographe
      #tedx

    • Comment le masculin forge la pensée de l’#enfant

      Les données disent que la langue masculinisée influence nos pensées. C’est du moins la conclusion du nouveau livre du psycholinguiste fribourgeois Pascal Gygax.

      Le cerveau pense-t-il au masculin ? C’est la question que pose Pascal Gygax, psycholinguiste à l’Université de Fribourg, en titre d’un livre* publié récemment avec la linguiste Sandrine Zufferey et la psychologue sociale Ute Gabriel. Pas de suspense inutile : la réponse est oui. L’ouvrage le montre à travers une multitude d’études suisses et internationales qui ont analysé l’influence du langage genré sur les représentations sexistes. « Sur ce sujet, il y a cinquante ans de recherches et quelque 200 études, explique Pascal Gygax, premier auteur. Il était temps d’écrire un livre grand public pour recadrer le débat, qui est devenu très passionnel. » Les réactions à l’ouvrage en attestent. « Depuis dix-sept ans que je travaille sur cette thématique, je n’ai jamais reçu autant d’insultes, confie le Biennois. Il s’agit surtout d’hommes blancs quinquagénaires ou sexagénaires dans des positions dominantes qui m’écrivent pour m’expliquer leur point de vue, souvent très peu documenté. C’est dommage, car le but était justement de prendre de la hauteur de manière scientifique. »

      Le livre se penche en particulier sur l’interprétation de la forme grammaticale dite « générique ». En français, en allemand, en anglais et dans d’autres langues, le genre masculin est également utilisé pour le genre « neutre », au singulier ou au pluriel (en plus de son sens « spécifique »). Exemple tiré du livre : « When a kid goes to school, he often feels excited on the first day » (« Quand un enfant va à l’école, il se sent souvent excité le premier jour »). Le « he » a ici fonction de générique. En français, on peut l’expliquer de la manière suivante : dans « Il y a beaucoup d’excellents chercheurs en Suisse », le mot « chercheur » devrait également inclure tous les genres. Problème : ce sens générique n’est pas perçu comme tel.
      Le générique n’est pas neutre

      En 1984, Janet Hyde, une chercheuse étatsunienne, a demandé à des personnes en formation d’âges différents d’écrire une histoire commençant par la phrase avec l’enfant citée au paragraphe précédent. Chez les universitaires, 21% des récits portaient sur un personnage féminin contre 7% chez les 5-12 ans. Pour l’immense majorité, le masculin a donc induit une représentation masculine.

      En 2008, une étude de Pascal Gygax et de ses collègues a montré qu’en français et en allemand, il était difficile d’appréhender des suites de phrases présentant des femmes après des amorces avec un métier ou une activité au masculin pluriel (« les musiciens », par exemple), donc pouvant agir comme générique. En clair : il est naïf de penser que le générique puisse être complètement détaché du masculin.

      L’ouvrage regorge aussi d’exemples qui témoignent à quel point la langue a été construite autour du masculin. Il n’est pas innocent que l’on dise « Adam et Eve » et « mari et femme ». Selon une méta-analyse réalisée en 2016 par Peter Hegarty et ses collègues, l’ordre de mention est souvent lié à l’importance perçue des entités mentionnées. Et cette masculinisation est au moins en partie intentionnelle, expose le livre. On apprend par exemple qu’aux Etats-Unis et en Angleterre, le pronom pluriel neutre « they » était utilisé jusqu’au XIXe siècle comme singulier lorsque l’on ne connaissait pas le genre d’une personne. Mais que des grammairiens ont imposé le pronom « he » (« il ») comme générique, le jugeant plus « digne ». Le « they » revient en force aujourd’hui.

      Ce langage activement androcentré « nous force à voir le monde au travers d’un prisme masculin », participant aux inégalités entre les genres, soutient l’ouvrage. C’est là qu’intervient le langage inclusif, boîte à outils permettant de « démasculiniser » l’expression orale et écrite. En français ou en allemand, les doublets (« écrivaines et écrivains ») ou les formes contractées des doublets (« écrivain·es ») peuvent par exemple être utiles pour réduire les stéréotypes associés aux métiers. Sabine Sczesny le confirme. Professeure de psychologie sociale à l’Université de Berne, elle a notamment réalisé des travaux mettant au jour un lien entre attitude sexiste et opposition au langage inclusif : « Les filles sont plus intéressées par les professions typiquement masculines lorsqu’elles leur sont présentées sous forme de conomination par rapport à la forme masculine. »
      Le chat des voisins

      Anne Dister, professeure de linguistique à l’Université Saint-Louis de Bruxelles, pense également qu’il est judicieux de mentionner les professions avec un double nom si elles sont stéréotypées masculines, et de mentionner les titres de postes masculins et féminins dans les offres d’emploi. Toutefois, elle juge inutile de vouloir systématiquement tout féminiser et plaide pour « l’économie du langage ». « Dans certains contextes, ce n’est simplement pas pertinent. Si je raconte que mes voisins ont adopté un chat, quel est l’intérêt de préciser leur genre ? »

      Anne Dister juge par ailleurs que le générique, dans les interactions langagières au quotidien, est très bien compris comme tel : « Qui pense sérieusement que les femmes ne peuvent pas traverser sur un passage pour piétons ? » Elle conteste aussi les affirmations selon lesquelles la langue aurait été entièrement masculinisée par les grammairiens : « Le lexique pour certains noms, assurément. Mais pas la grammaire. On prend d’ailleurs toujours les mêmes exemples. » Et de poursuivre : « Ce qui invisibilise, ce n’est pas tant le masculin que notre connaissance du monde. Aujourd’hui, le terme « ministre » qui est épicène n’active pas les mêmes représentations qu’il y a cinquante ans. » La linguiste sait de quoi elle parle. Avec Marie-Louise Moreau, elle a analysé l’évolution des termes utilisés par les candidates aux élections européennes en France et en Belgique pour se décrire depuis 1989 (« sénatrice » ou « sénateur », typiquement). Résultat : la féminisation est massive.

      Accordons-nous trop d’importance au langage ? N’est-il pas uniquement le reflet de la société et appelé à évoluer avec elle ? « Il ne sert presque à rien de se poser cette question, répond Pascal Gygax. L’histoire nous enseigne que la société patriarcale a eu un effet sur la masculinisation de la langue et les données disent que la masculinisation de la langue a une influence sur notre manière de percevoir le monde. A partir de là, ce qu’il faut se demander, c’est : veut-on changer cela ? Si oui, alors le langage inclusif est un outil pour y parvenir. »

      Les attaques personnelles subies après la publication du livre n’entament d’ailleurs en rien l’engagement du chercheur, très présent dans les médias : « J’ai toujours eu envie de sortir de la bulle académique. »

      *« Le cerveau pense-t-il au masculin ? », Pascal Gygax, Sandrine Zufferey, Ute Gabriel, Le Robert, 2021, 176 pages

      https://www.revue-horizons.ch/2021/09/02/comment-le-masculin-forge-la-pensee-de-lenfant

    • Le français va très bien, merci

      « Nous, linguistes de France, de Belgique, de Suisse, du Canada, sommes proprement atterrées par l’ampleur de la diffusion d’idées fausses sur la langue française. » Les Linguistes atterrées
      Les discours sur les "fautes" saturent quasiment l’espace éditorial et médiatique contemporain. Mais la différence entre une faute et une évolution, c’est la place qu’elle occupera à long terme dans l’usage. Et l’usage, ça s’étudie avec minutie. C’est le travail des linguistes. Face aux rengaines déclinistes, il devient indispensable de rétablir la rigueur des faits. Non, l’orthographe n’est pas immuable en français. Non, les jeunes, les provinciaux ou les Belges ne "déforment" pas la langue. Oui, le participe passé tend à devenir invariable. Non, le français n’appartient pas à la France. Oui, tout le monde a un accent, voire plusieurs. Dix idées reçues sur la langue, et surtout trente propositions pour en sortir.

      https://tracts.gallimard.fr/fr/products/le-francais-va-tres-bien-merci
      #Linguistes_atterrées

    • J’ai écrit : il meure. Tranquilou. Au bout de deux jours je me suis dit mmm il y a quelque chose qui ne va pas. J’ai cherché et trouvé : il meurt ! Me suis dit ,mais pourquoi écrire il meure comme ça ? Quelle raison logique ? Pas trouvé de réponses satisfaisantes . Il y a toujours moyen de faire des fautes, TOUJOURS ! C’est pénible.