• Grèce : La nuit des dupes, une nuit qui dure depuis cinq ans et demi
    http://www.okeanews.fr/20150817-grece-la-nuit-des-dupes-une-nuit-qui-dure-depuis-cinq-ans-et-demi

    « Le projet de loi est anticonstitutionnel pour les raisons déjà soulevées le 7 novembre 2012, le 14 janvier 2013, le 30 mars 2014, et dans les discours du Premier ministre actuel le 14 décembre 2010, le 23 février 2012, et lors de plusieurs autres occasions… Nous sommes non pas ce que nous disons, mais ce que nous faisons… »

    « Nous serons originaux, avait dit le Premier ministre, en respectant après les élections ce que nous disions avant »

    « Il ne suffit pas de dire que Syriza a des principes quand ceux-ci sont violés… Je veux être ce que je sais faire le mieux, défenseur des gens qui sont persécutés ou dont les droits sont violés, défendre la vérité, défendre les camarades quand ils sont cannibalisés… défendre le peuple, le patrimoine public que les vautours du totalitarisme européen tiennent dorénavant en main…. Défendre l’intérêt public… Mais je ne défendrai plus le Premier ministre parce qu’il m’a persuadée lui-même que je ne dois plus le faire en déclarant publiquement que cela relève du surréalisme, c’est-à-dire, d’une espèce de fantasme, d’une folie, de dire que je le soutiens alors que je refuse de voter pour tout ce qu’il a signé sous le chantage. En même temps, il a dit qu’il n’est pas un môme et qu’il a d’autres moyens pour se défendre…Bien sûr, il n’a pas apprécié le fait qu’en sa personne je ne défendais pas uniquement le camarade mais aussi le premier et le plus jeune premier ministre de gauche du pays ainsi que le capital politique qu’il représentait et qu’il n’avait pas le droit de faire partir en fumée, parce que ce capital représente les attentes et l’espoir de tout un peuple. Son choix de s’ajouter aux premiers ministres des mémorandums m’attriste et me blesse. Tout comme le fait qu’il ait choisi d’être « défendu » par les représentants du régime le plus ancien et le plus corrompu… Messieurs du gouvernement, vous n’avez pas le droit, et c’est le moment ultime d’assumer cette responsabilité, de faire porter au pays le poids d’un nouvel emprunt en acceptant de rembourser une dette illégale…Au lendemain du chantage, le Premier ministre a demandé qu’on lui propose des alternatives. Un mois est passé depuis. Un mois est passé alors que je lui avais dit que je suis convaincue qu’il existe des alternatives. Le Parlement, avec la commission pour la vérité sur la dette publique, avait créé des alternatives. Une commission qui procède à l’audit de la dette, audit qui fait partie des obligations des pays sous mémorandum selon le règlement 492. Et je n’ai pas de réponse, pourquoi les conclusions de cette commission sur la dette illégale, odieuse et insoutenable ne sont pas devenues le fer de lance des revendications du gouvernement ! Je ne sais toujours pas pourquoi, alors que les conclusions de la commission sont saluées par les organes compétents des Nations unies, le gouvernement fait comme si ces conclusions n’existaient pas ! Je ne sais toujours pas pourquoi, alors que sur demande de 55 membres de Syriza, depuis le 25 juin, ce rapport devait être débattu au parlement, ce qui ouvrirait un nouveau débat international -nous avons beaucoup d’alliés- ce serait en soi un évènement mobilisateur pour soutenir le gouvernement, je ne sais toujours pas pourquoi on n’a pas de date de discussion de ces conclusions. Je ne sais toujours pas pourquoi, alors que la commission de Comptabilité de l’État a publié un rapport sur les prétentions de la Grèce concernant les réparations de guerre et le prêt forcé, qui s’élèvent à 340 milliards d’euros, pourquoi cette prétention n’est pas inscrite au budget. Je ne sais toujours pas pourquoi ma demande concernant la violation du fonctionnement de la démocratie (après le coup d’État à Bruxelles) a été rejetée, anticonstitutionnellement, par le Président de la République qui m’a dit qu’il s’agissait-là de mon avis personnel….Tout cela, ainsi que le recours aux forums internationaux compétents, comme le Conseil de l’Europe, étaient des alternatives… »

    #Grèce #Tsipras #Mémorandum3 #Zoe_Kostantopoulou