• Le prix exorbitant de certains traitements menace l’universalité de notre modèle de santé
    https://www.bastamag.net/Le-prix-exorbitant-de-certains-traitements-menace-l-universalite-de-notre

    Pour la deuxième année consécutive, Basta ! a établi un classement des médicaments les plus remboursés par la sécurité sociale, en 2017. Un constat se confirme : les médicaments dits innovants, qui visent principalement le cancer, coûtent de plus en plus cher à notre système de santé. De nombreuses institutions s’en alarment. A cause des traitements trop onéreux, les médecins devront-ils, demain, choisir d’allouer certains médicaments à une partie seulement des patients ? Une question de vie… ou de mort. (...)

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    / #Enquêtes, Santé , Menaces sur la #Santé_publique, #Multinationales, #Services_publics, Quel avenir pour nos protections sociales ?, A la (...)

    #Menaces_sur_la_santé_publique #Quel_avenir_pour_nos_protections_sociales_ ?

  • Ces grands groupes de #Santé_privés qui comptent bien profiter de l’agonie de l’hôpital psychiatrique public
    https://www.bastamag.net/Ces-grands-groupes-de-sante-prives-qui-comptent-bien-profiter-de-l-agonie-

    Les mouvements de grève se multiplient dans les hôpitaux psychiatriques publics, sur fond de manque de moyens pour accueillir correctement les patients, de services qui ferment et de soignants à bout. En parallèle, les cliniques psychiatriques privées, de plus en plus concentrées au sein de quelques grands groupes, prennent davantage de poids dans le secteur. Prenant d’abord en charge les patients les plus aisés – c’est-à-dire les plus solvables –, tout en abandonnant au public les pathologies les (...)

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  • La stratégie mondiale de l’#ONU en matière de #drogues est un « #échec spectaculaire », selon 174 ONG
    https://www.rtbf.be/info/societe/detail_la-strategie-mondiale-de-l-onu-en-matiere-de-drogues-est-un-echec-specta

    Les politiques punitives mises en œuvre cette dernière décennie ont mené à de nombreuses #violations des droits humains et à des #menaces pour la #santé et l’ordre public, juge l’IDPC dans son rapport intitulé « Bilan : 10 ans de politiques des drogues - un rapport parallèle de la société civile ».

    Parallèlement, « la culture, la consommation et le trafic de drogues ont atteint des niveaux record » depuis les années ’90, pointe Helen Clark, ex-Premier ministre néo-zélandaise et membre de la Commission globale sur les #politiques des drogues. Ainsi, entre 2009 et 2018, la culture du pavot à opium a augmenté de 130% et celle de la coca de 34%, selon l’organisme, qui se base pour son rapport sur des données onusiennes, académiques et de la société civile.

    Pour l’IDPC, les politiques mises en place contreviennent aux priorités plus larges des #Nations_Unies, que sont la protection des #droits humains, la promotion de la #paix, de la #sécurité et du #développement.

  • « Fondamental », la fondation qui veut sauver la psychiatrie en partenariat avec les labos
    https://www.bastamag.net/Fondamental-la-fondation-qui-veut-sauver-la-psychiatrie-en-partenariat-ave

    La psychiatrie traverse une crise profonde. Tandis que les grèves se succèdent dans les hôpitaux, la sortie, mi-septembre, d’un ouvrage coécrit par deux psychiatres et intitulé Psychiatrie : l’état d’urgence, a fait du bruit. À y regarder de plus près, ce dernier pose cependant question. Coédité par l’Institut Montaigne, un think tank d’obédience néolibérale, et par « Fondamental », une fondation de recherche psychiatrique principalement financée par le secteur privé, le livre est un révélateur de tournants (...)

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    #Quel_avenir_pour_nos_protections_sociales_ ? #Santé_

  • Des plans de travail pour cuisine accusés de rendre malades les ouvriers qui les fabriquent
    https://www.bastamag.net/Des-plans-de-travail-pour-cuisine-accuses-de-rendre-malades-les-ouvriers-q

    Ils équipent nombre de cuisines modernes et design. Les plans de travail en quartz de synthèse, blancs ou colorés, sont à la mode et font la fortune de leurs fabricants. Mais dans les usines qui les produisent, plusieurs ouvriers tombent malades, voire décèdent. En cause : la silice et les nombreux produits chimiques — cancérigènes et perturbateurs endocriniens — présents dans ces agglomérés, qui intoxiquent les employés et menaceraient même la #Santé_des particuliers cuisinant sur ces plans de travail. (...)

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    / #Enquêtes, #Toxiques, #Menaces_sur_la_santé_publique, #Conditions_de_travail, Santé

    https://www.bastamag.net/IMG/pdf/20161209_-_analyses_quartz_ires_pour_mdy.pdf
    https://www.bastamag.net/IMG/pdf/20170125_-_analyses_compementaires_quartz_ires_pour_mdy.pdf
    https://www.bastamag.net/IMG/pdf/20180315_-_rapport_expertise_analyses.pdf
    https://www.bastamag.net/IMG/pdf/acta_infraccion_792_02_cosentino_lopd.pdf
    https://www.bastamag.net/IMG/pdf/informe_accidente_trab_inspec_trab_cosentino_2005_jose_araque.pdf
    https://www.bastamag.net/IMG/pdf/20180222_-_arret_de_la_c.a._de_versailles.pdf
    https://www.bastamag.net/IMG/pdf/20170227_-_courrier_baker_mckenzie_.pdf
    https://www.bastamag.net/IMG/pdf/7.-_estudio_jose_m_rojo_extenso_.pdf
    https://www.bastamag.net/IMG/pdf/9.-_ficha_seguridad_publicada_por_cosentino-silestone_eeuu_de_22-02-99.pdf
    https://www.bastamag.net/IMG/pdf/silestone_msds.pdf

  • Notes anthropologiques (XXII)

    Georges Lapierre

    https://lavoiedujaguar.net/Notes-anthropologiques-XXII

    Dionysos ou la déraison grecque
    Première partie : Les pouvoirs de l’esprit

    J’entends par esprit, l’esprit d’une société : la pensée dans son envergure sociale partagée par tous les membres de ladite société, formant ainsi une véritable communauté de pensée, sans qu’il y ait séparation à l’intérieur de la société entre ceux qui auraient la pensée de l’activité sociale dans son ampleur générique et ceux qui en seraient dépourvus. C’est en Grèce, vers le VIe siècle un peu avant l’époque dite classique, que la raison serait née avec la polis et la démocratie, elle y aurait connu ses premiers balbutiements avec les physiciens de Milet, puis elle aurait pris son envol avec des philosophes prestigieux à partir de l’époque classique, Socrate, Platon, Aristote… Hormis l’art de bien raisonner c’est-à-dire de tenir un discours qui ne se contredit pas, la raison repose essentiellement sur la séparation entre le monde des idées et l’univers de la non-pensée dit encore naturel — le monde réduit à son paraître. (...)

    #anthropologie #Grèce_antique #Dionysos #cosmovision #E.R._Dodds #tarentelle #transe #ménadisme #folie #hystérie #guérison #Michel_Leiris #Bertrand_Hell

  • Ventimiglia, minacce e insulti alla barista che serve i migranti: «Ma io non mollo»

    Titolare di un locale nella cittadina ligure, aiuta gli stranieri di passaggio verso la Francia: «Entravano adulti e bambini con le infradito d’inverno e la pancia vuota da giorni. Come potevo voltare la faccia?». Da allora ha ricevuto anche sputi ma non desiste anche se gli affari vanno sempre peggio.

    A Ventimiglia, in via Hanbury, l’ultimo presidio di umanità in questa zona di confine ha l’insegna bianca e ordinaria di un locale che si presenta come tanti altri. Ma al bar Hobbit, dedicato al romanzo dello scrittore che sentenziò «Non tutti quelli che vagano si sono persi», i migranti che provano a lasciare l’Italia, almeno per qualche giorno, non si perdono davvero. A prendersi cura di loro c’è Delia Buonuomo, quasi sessanta anni, proprietaria del bar da oltre quindici, che provvede a loro come può. E che, visto il boicottaggio degli abitanti del posto, lotta contro la chiusura.

    Da anni Delia prepara un piatto caldo per chi non mangia da giorni, mette a disposizione la corrente del negozio per ricaricare i telefoni e permettere ai migranti di parlare con le proprie famiglie, offre caramelle e patatine ai migranti più piccoli. E poco importa se la popolazione di Ventimiglia ha disertato il bar, se per strada la minacciano o le sputano addosso, se di notte hanno provato a bloccare le porte del locale per boicottare l’attività. Questa instancabile signora con il grembiule addosso non ha girato le spalle «a chi chiede un piatto di pasta o a chi crepa di freddo. Umanamente non è possibile, come mamma, come nonna - ricorda - e perché, prima di tutto, il bar è un pubblico esercizio, dove ha diritto ad entrare chiunque».

    Qui i panini con il tonno al pomodoro hanno sostituito da tempo quelli con il prosciutto, non si servono più cocktail e alcolici ma pacchi di biscotti a un euro, perché «costano quanto un espresso ma riempiono meglio la pancia», e si distribuiscono giochi e pannolini.

    La sua battaglia di civiltà inizia tre anni fa, quando la piccola comunità di Ventimiglia rimane coinvolta nei flussi di transitanti che dall’Italia cercano di raggiungere il resto dell’Europa: «Certo che mille persone al giorno creavano scompiglio, sono persone con esigenze fisiche, quello che i cittadini non capivano è che la colpa non è loro, ma di come l’emergenza viene gestita. Se chiudono le fontane per non permettergli di lavarsi, se i bagni pubblici sono a pagamento, se i bidoni della spazzatura sono pochi, e non bastano già per noi abitanti, il disagio è dietro l’angolo».

    Aperto quindici anni fa, il bar Hobbit offriva caffè e brioche agli abitanti della zona che lavoravano e ruotavano attorno alla stazione. Poi, più di tre anni fa, il piccolo centro cittadino diventa zona di passaggio per oltre mille persone al giorno: Delia non chiude le porte e diventa presto un punto di riferimento per tutti i transitanti.
    «Entravano adulti e bambini con le infradito d’inverno e la pancia vuota da giorni» ricorda la proprietaria.

    Da quel momento alla parlata ventimigliese si accavalla quella tigrina, araba, inglese. Le mattine non si passano più davanti a un cappuccino a leggere il giornale locale, ma a compilare documenti, bonifici alla posta per rinnovare il permesso di soggiorno, a ricaricare i telefoni per avvisare le famiglie e a imparare le prime parole in italiano.

    «L’assistenza che viene data dalla Caritas noi qui la diamo privatamente. Ventimiglia si è spaccata tra chi vuole aiutare i migranti e chi come Salvini vorrebbe affogarli», racconta Delia. «Da quando abbiamo aperto le porte ai migranti gli abitanti di Ventimiglia nel mio bar non ci hanno messo più piede. Ho ricevuto minacce, mi hanno sputato addosso, di notte hanno bloccato le porte del bar. Ho dovuto installare le telecamere di sorveglianza per non essere più disturbata. Ma una delle due porte ancora non funziona, i pezzi di ricambio costavano troppo».

    E con la fine dell’estate la situazione del bar si fa ancora più precaria: molti dei giovani attivisti di associazioni come Penelope e 20k, che sostengono le attività del locale consumando quello che i cittadini di Ventimiglia si rifiutano ormai di ordinare, sono universitari e con l’arrivo dell’autunno sono costretti ad allontanarsi dalla città. Per Delia il bar non può chiudere, ma andare avanti economicamente è sempre più difficile e il prezzo emotivo è alto.

    «Ho visto uomini e donne piangere perché hanno perso la moglie o il marito in mare. Ieri una donna nigeriana è entrata con una bambina piccola, non mangiavano da due giorni. Tutto questo dolore lo subisci indirettamente, all’epoca non ero preparata, ora mi sento provata e stanca» confessa. «Ma quando i ricordi brutti sono tanti, e quelli belli pochi, basta ricevere una chiamata da chi ce l’ha fatta ad arrivare a destinazione e a ricongiungersi con la propria famiglia, e vuole ringraziarti per l’ospitalità, che tutta la stanchezza sparisce».
    E quando la commozione diventa tanta e il tempo poco, la signora Delia non ha dubbi: «Ora basta parlare, devo andare a preparare i panini».


    https://www.repubblica.it/cronaca/2018/09/12/news/barista_serve_gli_stranieri_minacce_e_insulti-206235872

    #résistance #menaces #asile #migrations #réfugiés #Vintimille #frontière_sud-alpine #Italie #France #frontières #solidarité

    • Solidarietà per Delia

      A Ventimiglia, 9 km dalla frontiera francese, passano decine di migliaia di rifugiati ogni anno. Fuggono da guerre, da torture, da violenze. Tentano di varcare il confine per raggiungere familiari o conoscenti in Francia, Inghilterra e altri paesi europei, rischiando la vita durante il tragitto. Una volta superata la frontiera spesso incontrano abusi, detenzioni e respingimenti dalla polizia francese. Questi tentativi durano mesi, mesi in cui uomini, donne e bambini rimangono bloccati a Ventimiglia, senza accesso ai servizi primari: acqua potabile, bagni pubblici, cibo, un luogo dove dormire, a parte il campo della croce rossa, militarizzato, desolato e distante. I rifugiati sono oltretutto soggetti al razzismo e all’ostracismo di buona parte della popolazione locale, ostile a chiunque non abbia la pelle bianca. In questa situazione drammatica, tuttavia, una piccola parte della popolazione resiste: tra questi Delia, il cui bar è diventato l’anima della solidarietà a Ventimiglia. La storia di Delia inizia 3 anni fa, quando invita a entrare e offre un pasto ad alcune donne e bambini seduti sul marciapiede di fronte al bar. Da allora, grazie al passaparola, il bar è diventato un punto di riferimento per tutti i rifugiati che transitano da Ventimiglia, oltre che per i volontari e le organizzazioni solidali. Delia, soprannominata “Mamma Africa”, ha aiutato migliaia di persone in transito, offrendo vestiti, un pasto caldo, un abbraccio e un luogo accogliente a chiunque ne avesse bisogno. Ha distribuito scarpe, aiutato a decifrare documenti, assistito nella ricerca di alloggio, offerto pasti gratuiti a donne, bambini e a chiunque non può permettersi di pagare. Al bar Hobbit si possono caricare i cellulari e si può utilizzare il bagno (attrezzato di spazzolini, dentifricio, sapone, assorbenti e fasciatoio) senza obbligo di consumazione. I bambini hanno un angolo tutto loro, che Delia ha creato raccogliendo giocattoli usati. Il bar è spesso l’unico rifugio per i più vulnerabili, donne incinte, minori, vittime di tratta.


      https://www.gofundme.com/solidarieta-per-delia

      #collecte_de_fonds

  • Creil : malheureux en amour, il s’en prend à la police avec une hache - Le Parisien
    http://www.leparisien.fr/creil-60100/creil-malheureux-en-amour-il-s-en-prend-a-la-police-avec-une-hache-08-08-

    L’histoire aurait pu tourner au drame. Ce mercredi, aux alentours de 15h30, un homme âgé d’une quarantaine d’années a été interpellé par des policiers, hache à la main, alors qu’il se dirigeait vers le commissariat de Creil. L’épilogue d’une affaire qui avait commencé samedi, avec la plainte de sa femme pour violences. Ce Creillois, inconnu des services de police, est par ailleurs agent de surveillance de la voie publique (ASVP) à la ville de Paris.

    Ce mercredi, pensant que sa femme est encore au commissariat, il décide de s’y rendre armé d’une hache. Alors qu’il est en route, ses enfants préviennent les policiers de son intention. L’homme a été intercepté route de Vaux. « Il a tenté de mettre un coup à un fonctionnaire qui, heureusement, a pu l’éviter, détaille le commissaire Olivier Beauchamp. Il était particulièrement virulent, il a fallu six hommes et du gaz lacrymogène pour parvenir à le maîtriser. »

    Visiblement instable, l’homme criait « Tuez-moi ! » aux policiers présents. « Il s’agit d’une personne qui a perdu pied car ça ne se passe pas bien dans son ménage, estime le commissaire. Ce n’est pas une raison pour s’attaquer aux policiers avec une hache. » L’homme a été placé en garde à vue.

    Tant que cet homme « malheureux en amourrrr » s’attaquait à son « ménage » tout allait bien mais si il s’en prend aux flics alors là rien ne va plus. Je présume que le mec n’avait pas un nom à consonances africaine car sinon les poulets ne parlerait pas de lui avec une telle ampathie.

    #amour #ménage

    • « malheureux en amourrrr » après que sa femme est portée plainte pour #violences
      Entre temps le titre est devenu "Creil : furieux après une plainte de sa femme, il s’en prend à la police avec une hache" mais l’url rappelle le premier titre
      #sexisme

  • En Guadeloupe, les ouvriers de la banane malades d’un pesticide dévastateur et oubliés de l’État français
    https://www.bastamag.net/En-Guadeloupe-les-ouvriers-de-la-banane-malades-d-un-pesticide-devastateur

    Pendant plus de deux décennies, le chlordécone, un insecticide ravageur, a contaminé la quasi totalité de la population antillaise. Malgré son interdiction définitive il y a 25 ans, ce puissant perturbateur endocrinien utilisé dans les bananeraies ne disparaîtra pas des sols de Guadeloupe et de Martinique avant plusieurs siècles. Les premiers touchés sont les ouvriers agricoles. Ils sont pourtant les grands laissés pour compte de ce scandale sanitaire. Certains ont décidé de lever le voile sur leurs (...)

    #Résister

    / #Syndicalisme, Quelle #Agriculture pour demain ?, #Menaces_sur_la_santé_publique, #Reportages, Agriculture, #Pesticides, #Toxiques, #Conditions_de_travail, #Néo-colonialisme, Santé , A la (...)

    #Quelle_agriculture_pour_demain_ ? #Santé_
    https://www.bastamag.net/IMG/pdf/capture_d_e_cran_2018-07-05_a_20.44.50.pdf


    • Aaah mais naan, "La banane française parrain du tour de france par équipe"
      ça leur aurait fait mal d’écrire en français correct ? d’accorder le féminin de banane ? ne dit-on pas une entreprise ou au pire écrire la banane parraine le tour … tour réservé aux hommes et à leur vélo à moteur évidemment …
      Les tenants de la tradition colonialiste, machiste, raciste et cycliste qu’on les jette par dessus bord une bonne fois pour toutes.

    • Quelques minutes plus tôt, une femme avait rompu le silence. Elle s’était avancée, le regard fixe et déterminé, pour raconter son histoire. Le récit d’une vie d’ouvrière de la banane : 32 ans au service de la plus grosse plantation de l’île, la SA Bois Debout, dirigée aujourd’hui par Guillaume Block de Friberg, l’héritier des Dormoy, grande famille de propriétaires, installée en Guadeloupe depuis 1870. Pendant 20 ans, Marie-Anne Georges a épandu à la main, « sans masque, avec juste un gant et un seau », plusieurs types d’insecticides extrêmement toxiques, dont le Képone et le Kurlone, les deux formules du chlordécone utilisées aux Antilles. Jusqu’à ce qu’elle tombe malade, d’un #cancer du sang.

      #écologie_politique #chlordécone

    • La quasi-totalité des Guadeloupéens et des Martiniquais sont contaminés par le chlordécone, un pesticide ultra toxique, utilisé de 1972 à 1993 dans les bananeraies. Un scandale sanitaire unique au monde.

      Tout commence en 1972. Cette année-là, la commission des toxiques qui dépend du ministère de l’agriculture, accepte la demande d’homologation du chlordécone, présenté par les propriétaires des bananeraies (les « békés », descendants des maîtres des esclaves) comme « remède miracle » contre le charançon du bananier, un insecte qui détruisait les cultures. Alors même que la toxicité était déjà connue, notamment aux États-Unis… La dite commission des toxiques avait pourtant rejetée en 1969 cette homologation à cause de la toxicité de la molécule constatée sur des rats, et de sa persistance dans l’environnement. Mais la pression des propriétaires était trop forte et l’autorisation fut rétablie. Les bananeraies de Guadeloupe et Martinique seront aspergées massivement pendant plus de vingt ans pour préserver la filière, pilier de l’économie antillaise, avec 270 000 tonnes produites chaque année, dont 70% pour la métropole.
      La France finit par interdire le produit en 1990, treize ans après les États-Unis. Il est toutefois autorisé aux Antilles jusqu’en septembre 1993 par deux dérogations successives signées sous François Mitterrand par les ministres de l’agriculture de l’époque, Louis Mermaz puis Jean-Pierre Soisson. Des années après, on découvre que le produit s’est répandu bien au-delà des bananeraies. Aujourd’hui encore, le chlordécone, qui passe dans la chaîne alimentaire, distille son poison un peu partout. Pas seulement dans les sols, mais aussi dans les rivières, une partie du littoral marin, le bétail, les volailles, les poissons, les crustacés, les légumes, les racines… et la population elle-même. Une étude de Santé publique France, lancée pour la première fois à grande échelle en octobre 2017, fait un constat alarmant : la quasi-totalité des Guadeloupéens (95%) et des Martiniquais (92%) sont contaminés au chlordécone. Leur niveau d’imprégnation est comparable : 0,13 et 0,14 microgrammes par litre de sang ; avec des taux grimpant jusqu’à 18,53 microgrammes ! Or, le chlordécone étant un perturbateur endocrinien, même à très faible dose il peut y avoir des effets sanitaires graves. Des générations d’Antillais vont devoir vivre avec cette pollution dont l’ampleur et la persistance - jusqu’à sept cents ans selon les sols - en font un cas unique au monde, et un véritable laboratoire à ciel ouvert. Une étude publiée en 2012, conduite et menée par l’Institut national de la santé et de la recherche médicale (Inserm) montre que le chlordécone augmente non seulement le risque de prématurité, mais qu’il a aussi des effets négatifs sur le développement cognitif et moteur des nourrissons.
      Ce pesticide est aussi fortement soupçonné d’augmenter le risque de cancer de la prostate, dont le nombre en Martinique lui vaut le record du monde –et de loin -, avec 227,2 nouveaux cas pour 100 000 hommes chaque année. C’est justement la fréquence de cette maladie en Guadeloupe qui avait alerté le professeur Pascal Blanchet, chef du service d’urologie au centre hospitalier universitaire (CHU) de Pointe-à-Pitre, à son arrivée. Le cancer de la prostate est deux fois plus grave en Guadeloupe et Martinique qu’en Métropole, avec plus de 500 nouveaux cas par an sur chaque île.

      Ce qui se joue : la crainte de l’Ėtat français…
      Oui, ce qui se joue derrière l’affaire du chlordécone, c’est bien la crainte de l’État d’avoir un jour à indemniser les victimes - même si prouver le lien, au niveau individuel, entre les pathologies et la substance - sera sans doute difficile. Pour l’heure, les autorités refusent - ce qui produit une véritable colère populaire - de reconnaître un lien formel entre le cancer de la prostate et l’exposition au chlordécone. Une étude lancée en 2013 en Martinique devait permettre de confirmer - ou non - les observations probantes faites en Guadeloupe. Mais elle a été arrêtée au bout d’un an. L’Institut national du cancer (INCA), qui l’avait financée, lui a coupé les fonds, mettant en cause sa faisabilité. Chercher pourquoi… En dire aussi peu que possible, de peur de créer la panique et d’attiser la colère des populations. Mais le manque de transparence, l’évitement du problème pourtant gravissime produit l’effet inverse. La suspicion est partout quand elle ne vire pas à la psychose. Il est plus qu’urgent et impératif que l’État français reconnaisse enfin et solennellement sa responsabilité, en ayant cédé aux pressions des gros propriétaires, en ayant tant tardé à mener les études et les analyses qui s’imposaient dès les années 1970. Une négligence gravement coupable. On peut parler d’un scandale d’État. Et d’un traitement néocolonial de ce problème gravissime. Nous devons appuyer les revendications en matière de vérité et de réparations des populations martiniquaises et guadeloupéennes.

      http://www.ciip.fr/spip.php?article1699

  • Confrontée à la pollution et aux mensonges des industriels, la société civile allemande déclare la guerre au diesel
    https://www.bastamag.net/Confrontee-a-la-pollution-et-aux-mensonges-des-industriels-la-societe-civi

    L’affaire du « dieselgate » a révélé comment le grand constructeur automobile allemand Volkswagen a truqué ses moteurs pour en masquer les émissions polluantes réelles. Le scandale a ensuite touché d’autres fabricants, dont les français Renault et PSA. Dans le même temps, des municipalités et des associations allemandes tentent de protéger comme elles le peuvent la population de la pollution automobile. Suite à des actions en justice, des mesures d’interdiction des véhicules diesel les plus polluants ont (...)

    #Résister

    / #Europe, #Menaces_sur_la_santé_publique, Pollutions , #Multinationales, A la une

    #Pollutions_

  • L’Europe restreint l’utilisation du mercure dentaire qui empoisonne la bouche des Français
    https://www.bastamag.net/L-Europe-restreint-l-utilisation-du-mercure-dentaire-qui-empoisonne-la-bou

    Un poison de moins dans la bouche des européens ? Depuis le 1er juillet, l’Europe interdit l’utilisation des « plombages » ou amalgames dentaires contenant du mercure, mais uniquement pour les enfants de moins de 15 ans, les femmes enceintes et celles qui allaitent leur enfant . Les amalgames utilisés pour soigner les caries contiennent en effet 50 % de mercure élémentaire associé à de l’argent ou de l’étain. Or, lorsque ces amalgames sont retirés de la bouche des patients, ils sont classés comme (...)

    En bref

    / #Toxiques, #Europe, Santé , Menaces sur la #Santé_publique

    #Menaces_sur_la_santé_publique
    https://www.bastamag.net/IMG/pdf/reglement_2017_852_17052017_mercure.pdf

  • Genocide hoax tests ethics of academic publishing

    #Hate_speech is on the rise. In Canada alone, it increased by a staggering 600 per cent between 2015 and 2016 as part of what some have called “the #Trump_effect.”

    Academia is not immune to this trend. According to a recent study, some scholars have sought to promote “colonial nostalgia and white supremacy” by using the “scholarly veneer” of academic journals to spread “what are otherwise hateful ideologies.” What are the responsibilities of scholars in light of these developments? Are there any ethical limits to what is acceptable for debate in scholarly journals?

    To take an extreme example, would an article advocating for genocide be fair game for publication, or is it beyond the ethical bounds of legitimate scholarly debate? That these sort of questions even need to be asked is a testament to the troubling times in which we live.

    https://theconversation.com/genocide-hoax-tests-ethics-of-academic-publishing-98436
    #académie #recherche #extrême_droite #suprématie_blanche #colonialisme #édition_scientifique #génocide #menace_brune #responsabilité

  • Budget de l’Union : La Commission propose une importante augmentation des financements visant à renforcer la gestion des migrations et des frontières

    Pour le prochain #budget à long terme de l’UE se rapportant à la période 2021-2027, la Commission propose de quasiment tripler les financements destinés à la gestion des #migrations et des #frontières, qui atteindraient 34,9 milliards d’euros contre 13 milliards d’euros au cours de la période précédente.

    La proposition de la Commission est une réponse aux défis accrus qui se posent en matière de migration et de #sécurité, avec des instruments de financement plus flexibles pour faire face aux événements imprévus, la #protection_des_frontières étant au cœur du nouveau budget. Un nouveau fonds séparé pour la gestion intégrée des frontières sera créé et l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes sera renforcée par un nouveau corps permanent de quelque 10 000 #gardes-frontières. Ce nouveau fonds aidera aussi les États membres à effectuer les contrôles douaniers en finançant des équipements de contrôle douanier.

    M. Frans Timmermans, premier vice-président, a fait la déclaration suivante : « Sur la base de l’expérience passée et sachant que la migration restera un défi à l’avenir, nous proposons une augmentation des financements sans précédent. Le renforcement de nos frontières communes, notamment avec l’#Agence_européenne_de_garde-frontières_et_de_garde-côtes, continuera de figurer parmi les grandes #priorités. Une #flexibilité accrue de nos instruments de financement signifie que nous sommes prêts à fournir un soutien rapide aux États membres ; au moment et à l’endroit où ils en ont besoin - en particulier en cas de #crise. »

    M. Dimitris Avramopoulos, commissaire pour la migration, les affaires intérieures et la citoyenneté, a déclaré quant à lui : « Une meilleure gestion de nos frontières extérieures et des flux migratoires restera une priorité clé pour l’Union européenne, les États membres et nos citoyens dans les années à venir. Des défis plus grands exigent de faire appel à des ressources plus importantes - c’est pourquoi nous proposons de quasiment tripler le budget dans ce domaine. Le renforcement des financements jouera un rôle essentiel en nous permettant de mettre en œuvre nos priorités politiques : davantage sécuriser nos #frontières_extérieures, continuer à accorder une protection à ceux qui en ont besoin, mieux soutenir la #migration_légale et les efforts d’#intégration, lutter contre la migration irrégulière, et assurer le retour effectif et rapide de ceux qui ne bénéficient pas du droit de séjour. »

    M. Pierre Moscovici, commissaire pour les affaires économiques et financières, la fiscalité et les douanes, s’est exprimé en ces termes : « Les 115 000 fonctionnaires des douanes de l’UE sont en première ligne pour protéger les citoyens européens contre les produits contrefaits ou dangereux et les autres formes de commerce illicite. Afin de les soutenir dans cette mission capitale, nous proposons aujourd’hui un nouveau fonds doté de 1,3 milliard d’euros, afin que les pays de l’UE puissent acquérir les équipements douaniers les plus avancés. L’#union_douanière de l’UE fêtera son 50e anniversaire le mois prochain : nous devons veiller à ce qu’elle continue à prendre de l’ampleur. »

    Durant la crise des réfugiés de 2015 et de 2016, l’appui financier et technique que l’Union européenne a fourni aux États membres a été déterminant dans le soutien apporté à ceux d’entre eux qui se trouvaient sous pression, dans le développement des capacités de recherche et de sauvetage, dans l’intensification des retours et dans l’amélioration de la gestion des frontières extérieures. Tirant les enseignements du passé, la Commission propose de quasiment tripler les financements destinés aux domaines essentiels que représentent la gestion des migrations et celle des frontières.

    1. #Sécurisation des frontières extérieures de l’UE

    La protection effective des frontières extérieures de l’UE est essentielle pour gérer les flux migratoires et garantir la sécurité intérieure. Des frontières extérieures solides sont aussi ce qui permet à l’UE de maintenir un espace Schengen sans contrôles aux frontières intérieures. La Commission propose d’allouer 21,3 milliards d’euros à la gestion globale des frontières et de créer un nouveau #Fonds_pour_la_gestion_intégrée_des_frontières (#FGIF) doté d’une enveloppe supérieure à 9,3 milliards d’euros.

    Les principaux éléments du nouveau Fonds sont les suivants :

    – Une palette adéquate de priorités :

    Renforcement des frontières extérieures de l’Europe : Le nouveau #Fonds s’inscrira dans le prolongement du travail réalisé ces dernières années et s’appuiera sur lui pour mieux protéger les frontières de l’UE, avec la mise en place du corps européen de garde-frontières et de garde-côtes, des vérifications systématiques aux frontières, de nouveaux systèmes informatiques à grande échelle et interopérables, y compris le futur système d’entrée/sortie. Le financement sera mis à disposition dans des domaines tels que la lutte contre le #trafic_de_migrants et la #traite des êtres humains, les opérations visant à intercepter et stopper les personnes représentant une #menace, l’appui aux opérations de recherche et de sauvetage en mer, les équipements et la formation des gardes-frontières, ainsi que l’appui opérationnel rapide aux États membres sous pression.
    Une politique des #visas plus solide et plus efficace : Le Fonds garantira également l’évolution continue et la modernisation de la politique des visas de l’UE, tout en renforçant la sécurité et en atténuant les risques liés à la migration irrégulière.

    – Soutien aux États membres : Le nouveau Fonds consacrera un financement à long terme de 4,8 milliards d’euros aux mesures prises par les États membres en matière de gestion des frontières et à la politique des visas. Le financement correspondra exactement aux besoins des États membres et un examen à mi-parcours tiendra compte de pressions nouvelles ou supplémentaires. Chaque État membre recevra un montant forfaitaire de 5 millions d’euros, le reste étant distribué selon la charge de travail, la pression et le niveau de menace aux frontières extérieures terrestres (30 %), aux frontières extérieures maritimes (35 %), dans les aéroports (20 %) et dans les bureaux consulaires (15 %).

    – Une réponse souple et rapide : Un montant de 3,2 milliards d’euros sera consacré à des actions d’appui ciblé aux États membres, aux projets de dimension européenne, et permettra de faire face aux besoins urgents. Le nouveau Fonds a été conçu pour garantir une souplesse suffisante permettant de fournir aux États membres une aide d’urgence en cas de besoin et de faire face aux priorités nouvelles et critiques à mesure qu’elles surviennent.

    – Des équipements de contrôle douanier plus performants aux frontières extérieures : Le nouvel instrument comportera une enveloppe de 1,3 milliard d’euros pour aider les États membres à acquérir, entretenir et remplacer des équipements douaniers modernes, tels que de nouveaux #scanners, des systèmes de reconnaissance automatique des plaques minéralogiques, des équipes de #chiens_renifleurs et des #laboratoires_mobiles d’analyse d’échantillons.

    – Renforcement des organismes chargés de la gestion des frontières : En plus de ce Fonds, une enveloppe supérieure à 12 milliards d’euros devant être présentée séparément sera consacrée à la poursuite du renforcement de l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes et de l’agence #eu-LISA.

    2. Migrations : soutenir une politique solide, réaliste et équitable

    La Commission propose de renforcer le financement destiné à la gestion des migrations à raison de 51 % et de le porter ainsi à 10,4 milliards d’euros au titre du Fonds « Asile et migration » renouvelé (#FAM). Le Fonds soutiendra les efforts déployés par les États membres dans trois domaines clés : l’asile, la migration légale et l’intégration, la lutte contre la migration irrégulière et le retour. Les principaux éléments du nouveau Fonds sont les suivants :

    – Une palette adéquate de priorités : Le nouveau Fonds continuera de fournir un appui vital aux systèmes d’asile nationaux et mettra un accent renouvelé sur la mise à disposition des aides de l’UE en faveur des questions les plus urgentes, telles que :

    Un #régime_d'asile_européen plus solide et plus efficace : Le Fonds contribuera à renforcer et à développer tous les aspects du #régime_d'asile_européen_commun, y compris sa dimension extérieure :
    Un soutien accru à la migration légale et à l’intégration : Le Fonds consacrera des ressources additionnelles au soutien de l’intégration précoce des ressortissants de pays tiers séjournant légalement dans l’UE sur le court terme, lesquelles seront complétées par un financement au titre du #Fonds_de_cohésion_pour_l'intégration_socio-économique à plus long terme.
    Des retours plus rapides et plus fréquents : Le Fonds soutiendra une approche plus coordonnée pour lutter contre la migration irrégulière, améliorer l’efficacité des retours et intensifier davantage la coopération avec les pays tiers en matière de réadmission.

    – Soutien aux États membres : Le Fonds consacrera un financement à long terme de 6,3 milliards d’euros à des actions de soutien aux États membres dans la gestion de la migration, en concordance avec leurs besoins. Un examen à mi-parcours tiendra compte de pressions nouvelles ou supplémentaires. Chaque État membre recevra un montant forfaitaire de 5 millions d’euros, le reste étant distribué sur la base d’une évaluation des pressions s’exerçant sur lui et en tenant compte des proportions prévues en matière d’asile (30 %), de migration légale et d’intégration (30 %) et de retour (40 %).

    – Une meilleure préparation : Une enveloppe de 4,2 milliards d’euros sera réservée aux projets présentant une véritable valeur ajoutée européenne, telle que la #réinstallation, ou pour répondre à des besoins impérieux et pour faire parvenir des financements d’urgence aux États membres au moment et à l’endroit où ils en ont besoin.

    Une plus grande coordination entre les instruments de financement de l’UE : Le Fonds « Asile et migration » sera complété par les fonds additionnels affectés au titre des instruments de politique extérieure de l’UE pour accélérer la coopération en matière de migration avec les pays partenaires, notamment dans le cadre des efforts visant à lutter contre la migration irrégulière, à améliorer les perspectives dans les pays d’origine, à renforcer la coopération en matière de retour, de réadmission, et de migration légale ;

    – Renforcement des organismes de l’UE : En plus de ce fonds, une enveloppe de près de 900 millions d’euros devant être présentée séparément sera consacrée au renforcement de la nouvelle #Agence_de_l'Union_européenne_pour_l'asile.

    Prochaines étapes

    Il est essentiel de parvenir à un accord rapide sur le budget global à long terme de l’UE et sur ses propositions sectorielles de manière à garantir que les fonds de l’UE commencent à produire leurs effets le plus tôt possible sur le terrain.

    Des retards pourraient compromettre la capacité de l’Union européenne à réagir aux crises si elles venaient à éclater, et pourraient priver les projets de ressources essentielles - telles que les programmes européens d’aide au retour volontaire et de réadmission, et la poursuite du financement de l’UE en faveur de la réinstallation.

    Un accord sur le prochain budget à long terme en 2019 permettrait d’assurer une transition sans heurts entre l’actuel budget à long terme (2014-2020) et le nouveau, ce qui garantirait la prévisibilité et la continuité du financement, pour le bénéfice de tous.

    Historique du dossier

    Depuis le début du mandat de la Commission Juncker, la gestion des frontières et celle des migrations constituent une priorité politique - depuis les orientations politiques présentées en juillet 2014 par le président Juncker jusqu’à son dernier discours sur l’état de l’Union prononcé le 13 septembre 2017.

    Cependant, l’Europe a été surprise par l’ampleur et l’urgence de la crise des réfugiés de 2015-2016. Pour éviter une crise humanitaire et permettre une réponse commune à ce défi sans précédent, ainsi qu’aux nouvelles menaces pesant sur la sécurité, l’UE a fait usage de toute la souplesse possible dans le budget existant afin de mobiliser des fonds supplémentaires. En plus des dotations initiales pour la période 2014-2020 s’élevant à 6,9 milliards d’euros pour l’#AMIF et le #FSI (frontières et police), un montant supplémentaire de 3,9 milliards d’euros a été mobilisé pour atteindre 10,8 milliards d’euros en faveur de la migration, de la gestion des frontières et de la sécurité intérieure - et cela ne comprend même pas le financement important mobilisé pour faire face à la crise des réfugiés à l’extérieur de l’UE.

    Tirant les enseignements du passé, la Commission propose à présent de doubler le financement dans tous les domaines, avec 10,4 milliards d’euros pour la migration, 9,3 milliards d’euros pour la gestion des frontières, 2,5 milliards d’euros pour la sécurité intérieure et 1,2 milliard d’euros pour le déclassement sécurisé des installations nucléaires dans certains États membres - soit plus de 23 milliards d’euros au total.

    En outre, le soutien aux organismes de l’UE dans le domaine de la sécurité, de la gestion des frontières et des migrations sera revu à la hausse, passant de 4,2 milliards à 14 milliards d’euros.

    http://europa.eu/rapid/press-release_IP-18-4106_fr.htm
    #EU #UE #migrations #asile #réfugiés #renvois #expulsions #interopérabilité #Fonds_Asile_et_migration #machine_à_expulser #accords_de_réadmission #coopération_internationale #aide_au_développement

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    Comme dit Sara Prestianni, voici la réponse à la tragédie de l’Aquarius...
    –-> « la #protection_des_frontières étant au cœur du nouveau budget »
     :-(

    Création d’ « un nouveau fonds séparé pour la gestion intégrée des frontières sera créé et l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes sera renforcée par un nouveau corps permanent de quelque 10 000 #gardes-frontières. Ce nouveau fonds aidera aussi les États membres à effectuer les contrôles douaniers en finançant des équipements de contrôle douanier »
    #Frontex n’est plus suffisant... un nouveau fonds est nécessaire... yuppi !
    #contrôles_frontaliers #complexe_militaro-industriel

    • Voici une contre-proposition, de #Gabriele_Del_Grande:

      Lettera al Ministro dell’Interno Matteo Salvini

      Confesso che su una cosa sono d’accordo con Salvini: la rotta libica va chiusa. Basta tragedie in mare, basta dare soldi alle mafie libiche del contrabbando. Sogno anch’io un Mediterraneo a sbarchi zero. Il problema però è capire come ci si arriva. E su questo, avendo alle spalle dieci anni di inchieste sul tema, mi permetto di dare un consiglio al ministro perché mi pare che stia ripetendo gli stessi errori dei suoi predecessori.

      Blocco navale, respingimenti in mare, centri di detenzione in Libia. La ricetta è la stessa da almeno quindici anni. Pisanu, Amato, Maroni, Cancellieri, Alfano, Minniti. Ci hanno provato tutti. E ogni volta è stato un fallimento: miliardi di euro persi e migliaia di morti in mare.

      Questa volta non sarà diverso. Per il semplice fatto che alla base di tutto ci sono due leggi di mercato che invece continuano ad essere ignorate. La prima è che la domanda genera l’offerta. La seconda è che il proibizionismo sostiene le mafie.

      In altre parole, finché qualcuno sarà disposto a pagare per viaggiare dall’Africa all’Europa, qualcuno gli offrirà la possibilità di farlo. E se non saranno le compagnie aeree a farlo, lo farà il contrabbando.

      Viviamo in un mondo globalizzato, dove i lavoratori si spostano da un paese all’altro in cerca di un salario migliore. L’Europa, che da decenni importa manodopera a basso costo in grande quantità, in questi anni ha firmato accordi di libera circolazione con decine di paesi extraeuropei. Che poi sono i paesi da dove provengono la maggior parte dei nostri lavoratori emigrati: Romania, Albania, Ucraina, Polonia, i Balcani, tutto il Sud America. La stessa Europa però, continua a proibire ai lavoratori africani la possibilità di emigrare legalmente sul suo territorio. In altre parole, le ambasciate europee in Africa hanno smesso di rilasciare visti o hanno reso quasi impossibile ottenerne uno.

      Siamo arrivati al punto che l’ultima e unica via praticabile per l’emigrazione dall’Africa all’Europa è quella del contrabbando libico. Le mafie libiche hanno ormai il monopolio della mobilità sud-nord del Mediterraneo centrale. Riescono a spostare fino a centomila passeggeri ogni anno con un fatturato di centinaia di milioni di dollari ma anche con migliaia di morti.

      Eppure non è sempre stato così. Davvero ci siamo dimenticati che gli sbarchi non esistevano prima degli anni Novanta? Vi siete mai chiesti perché? E vi siete mai chiesti perché nel 2018 anziché comprarsi un biglietto aereo una famiglia debba pagare il prezzo della propria morte su una barca sfasciata in mezzo al mare? Il motivo è molto semplice: fino agli anni Novanta era relativamente semplice ottenere un visto nelle ambasciate europee in Africa. In seguito, man mano che l’Europa ha smesso di rilasciare visti, le mafie del contrabbando hanno preso il sopravvento.

      Allora, se davvero Salvini vuole porre fine, come dice, al business delle mafie libiche del contrabbando, riformi i regolamenti dei visti anziché percorrere la strada del suo predecessore. Non invii i nostri servizi segreti in Libia con le valigette di contante per pagare le mafie del contrabbando affinché cambino mestiere e ci facciano da cane da guardia. Non costruisca altre prigioni oltremare con i soldi dei contribuenti italiani. Perché sono i nostri soldi e non vogliamo darli né alle mafie né alle polizie di paesi come la Libia o la Turchia.

      Noi quelle tasse le abbiamo pagate per veder finanziato il welfare! Per aprire gli asili nido che non ci sono. Per costruire le case popolari che non ci sono. Per finanziare la scuola e la sanità che stanno smantellando. Per creare lavoro. E allora sì smetteremo di farci la guerra fra poveri. E allora sì avremo un obiettivo comune per il quale lottare. Perché anche quella è una balla. Che non ci sono soldi per i servizi. I soldi ci sono, ma come vengono spesi? Quanti miliardi abbiamo pagato sottobanco alle milizie libiche colluse con le mafie del contrabbando negli anni passati? Quanti asili nido ci potevamo aprire con quegli stessi denari?

      Salvini non perda tempo. Faccia sbarcare i seicento naufraghi della Acquarius e anziché prendersela con le ONG, chiami la Farnesina e riscrivano insieme i regolamenti per il rilascio dei visti nei paesi africani. Introduca il visto per ricerca di lavoro, il meccanismo dello sponsor, il ricongiungimento familiare. E con l’occasione vada a negoziare in Europa affinché siano visti validi per circolare in tutta la zona UE e cercarsi un lavoro in tutta la UE anziché pesare su un sistema d’accoglienza che fa acqua da tutte le parti.

      Perché io continuo a non capire come mai un ventenne di Lagos o Bamako, debba spendere cinquemila euro per passare il deserto e il mare, essere arrestato in Libia, torturato, venduto, vedere morire i compagni di viaggio e arrivare in Italia magari dopo un anno, traumatizzato e senza più un soldo, quando con un visto sul passaporto avrebbe potuto comprarsi un biglietto aereo da cinquecento euro e spendere il resto dei propri soldi per affittarsi una stanza e cercarsi un lavoro. Esattamente come hanno fatto cinque milioni di lavoratori immigrati in Italia, che guardate bene non sono passati per gli sbarchi e tantomeno per l’accoglienza. Sono arrivati dalla Romania, dall’Albania, dalla Cina, dal Marocco e si sono rimboccati le maniche. Esattamente come hanno fatto cinque milioni di italiani, me compreso, emigrati all’estero in questi decenni. Esattamente come vorrebbero fare i centomila parcheggiati nel limbo dell’accoglienza.

      Centomila persone costrette ad anni di attesa per avere un permesso di soggiorno che già sappiamo non arriverà in almeno un caso su due. Perché almeno in un caso su due abbiamo davanti dei lavoratori e non dei profughi di guerra. Per loro non è previsto l’asilo politico. Ma non è previsto nemmeno il rimpatrio, perché sono troppo numerosi e perché non c’è la collaborazione dei loro paesi di origine. Significa che di qui a un anno almeno cinquantamila persone andranno ad allungare le file dei senza documenti e del mercato nero del lavoro.

      Salvini dia a tutti loro un permesso di soggiorno per motivi umanitari e un titolo di viaggio con cui possano uscire dal limbo dell’accoglienza e andare a firmare un contratto di lavoro, che sia in Italia o in Germania. E dare così un senso ai progetti che hanno seguito finora. Perché l’integrazione la fa il lavoro. E se il lavoro è in Germania, in Danimarca o in Norvegia, non ha senso costringere le persone dentro una mappa per motivi burocratici. Altro che riforma Dublino, noi dobbiamo chiedere la libera circolazione dentro l’Europa dei lavoratori immigrati. Perché non possiamo permetterci di avere cittadini di serie a e di serie b. E guardate che lo dobbiamo soprattutto a noi stessi.

      Perché chiunque di noi abbia dei bambini, sa che cresceranno in una società cosmopolita. Già adesso i loro migliori amici all’asilo sono arabi, cinesi, africani. Sdoganare un discorso razzista è una bomba a orologeria per la società del domani. Perché forse non ce ne siamo accorti, ma siamo già un noi. Il noi e loro è un discorso antiquato. Un discorso che forse suona ancora logico alle orecchie di qualche vecchio nazionalista. Ma che i miei figli non capirebbero mai. Perché io non riuscirei mai a spiegare ai miei bambini che ci sono dei bimbi come loro ripescati in mare dalla nave di una ONG e da due giorni sono bloccati al largo perché nessuno li vuole sbarcare a terra.

      Chissà, forse dovremmo ripartire da lì. Da quel noi e da quelle battaglie comuni. Dopotutto, siamo o non siamo una generazione a cui il mercato ha rubato il futuro e la dignità? Siamo o non siamo una generazione che ha ripreso a emigrare? E allora basta con le guerre tra poveri. Basta con le politiche forti coi deboli e deboli coi forti.

      Legalizzate l’emigrazione Africa –Europa, rilasciate visti validi per la ricerca di lavoro in tutta l’Europa, togliete alle mafie libiche il monopolio della mobilità sud-nord e facciamo tornare il Mediterraneo ad essere un mare di pace anziché una fossa comune. O forse trentamila morti non sono abbastanza?

      https://www.facebook.com/permalink.php?story_fbid=2105161009497488&id=100000108285082

    • Questions et réponses : les futurs financements de l’UE en faveur de la gestion des frontières et des migrations

      Quel sera le montant des financements disponibles pour la gestion des frontières et des migrations ?

      34,9 milliards d’euros.

      Tirant les enseignements du passé, et sachant que la question des migrations et de la gestion des frontières demeurera un défi à l’avenir, la Commission propose d’augmenter fortement les financements en la matière au titre du prochain budget de l’UE pour la période 2021-2027.

      Un montant de financements sans précédent sera alloué par l’intermédiaire de deux Fonds principaux :

      le nouveau Fonds « Asile et migration » (qui continuera de s’appeler FAMI sous sa dénomination abrégée) sera modifié et renforcé ;
      l’instrument relatif à la gestion des frontières et aux visas du Fonds pour la sécurité intérieure sera intégré à un nouveau Fonds, le Fonds pour la gestion intégrée des frontières (FGIF), qui comprendra aussi un autre instrument, également nouveau, l’instrument relatif aux équipements de contrôle douanier.

      Au total, ce sont 34,9 milliards d’euros qui seront mis à disposition sur la prochaine période de 7 ans, contre 13 milliards d’euros environ pour la période budgétaire en cours :

      il est proposé d’augmenter de 51 % le budget alloué à la politique migratoire, qui passerait ainsi de 6,9 milliards d’euros actuellement à 10,4 milliards d’euros ;
      dans le cadre du nouveau Fonds pour la gestion intégrée des frontières (FGIF), il est proposé de multiplier par quatre les financements alloués à la gestion des frontières, qui passeraient de 2,7 milliards d’euros actuellement (pour la période 2014-2020) à un montant qui pourrait atteindre 9,3 milliards d’euros (+ 241%).

      En outre, la Commission a proposé d’octroyer plus de 12 milliards d’euros à l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes et à l’agence eu-LISA et près de 900 millions d’euros à l’Agence de l’Union européenne pour l’asile (actuellement le Bureau européen d’appui en matière d’asile, EASO). Cette proposition sera présentée ultérieurement.

      1. Fonds pour la gestion intégrée des frontières (FGIF)

      Pourquoi créer un nouveau Fonds distinct pour la gestion des frontières ?

      Dans le cadre de l’actuel budget de l’UE, la gestion des frontières relève du Fonds pour la sécurité intérieure (FSI), qui est scindé en FSI-Frontières et FSI-Police.

      Si un Fonds dédié à la gestion des frontières est créé en vertu du prochain cadre financier pluriannuel, c’est parce qu’aussi bien la gestion des frontières que la sécurité intérieure sont devenues des priorités de plus en plus pressantes, qui méritent chacune que des instruments financiers dédiés et plus ciblés leur soient consacrés.

      Pour pouvoir gérer les flux migratoires et garantir la sécurité intérieure, il est crucial de protéger efficacement les frontières extérieures de l’UE. Des frontières extérieures fortes sont aussi ce qui permet à l’UE de conserver un espace Schengen sans contrôles aux frontières intérieures.

      Le nouveau Fonds pour la gestion intégrée des frontières comprend l’instrument relatif à la gestion des frontières et aux visas et inclura également un nouvel instrument : l’instrument relatif aux équipements de contrôle douanier, en reconnaissance du rôle joué par les autorités douanières dans la défense de toutes les frontières de l’UE (frontières maritimes, aériennes et terrestres et transits postaux), ainsi que dans la facilitation des échanges et la protection des personnes contre les marchandises dangereuses et les contrefaçons.

      Quelles sont les priorités du nouveau Fonds pour la gestion intégrée des frontières ?

      Au cours des dernières années, un certain nombre de mesures ont été prises afin de répondre aux priorités du moment, mais aussi de poser tous les fondements importants nécessaires pour garantir la solidité des frontières.

      Le nouveau Fonds confortera ces efforts et apportera un soutien renforcé à la sécurisation de nos frontières extérieures, en s’attachant prioritairement :

      à soutenir davantage les États membres dans leurs efforts de sécurisation des frontières extérieures de l’UE ;
      à favoriser une plus grande uniformité des contrôles douaniers ;
      à garantir que les systèmes informatiques à grande échelle utilisés pour gérer les frontières sont solides et fonctionnent sans problème les uns avec les autres, ainsi qu’avec les systèmes nationaux ;
      à garantir l’adaptabilité de la politique commune des visas de l’UE à l’évolution des problèmes de sécurité et des défis liés à la migration, ainsi qu’aux nouvelles possibilités offertes par le progrès technologique.

      Comment les financements seront-ils répartis ?

      La dotation totale de 9,3 milliards d’euros au Fonds pour la gestion intégrée des frontières se répartit comme suit :

      4,8 milliards d’euros iront à des financements à long terme destinés à soutenir les mesures de gestion des frontières et la politique des visas des États membres, dont un financement initial aux États membres de 4 milliards d’euros (soit 50 %) et un ajustement de 0,8 milliard d’euros (soit 10 %) à mi-parcours pour tenir compte des pressions nouvelles ou supplémentaires ;
      3,2 milliards d’euros (soit 40 %), distribués sur l’ensemble de la période de financement, iront à un « mécanisme thématique », destiné à apporter un soutien ciblé aux États membres, à financer des projets à valeur ajoutée européenne et à répondre en outre aux urgences ;
      1,3 milliard d’euros ira à l’instrument relatif aux équipements de contrôle douanier.

      Les financements alloués aux États membres reflèteront précisément les besoins de chacun. Au début de la période de programmation, chaque État membre recevra une somme forfaitaire de 5 millions d’euros, tandis que le solde sera distribué en fonction de la charge de travail, de la pression et du niveau de menace aux frontières extérieures terrestres (30 %) et maritimes (35 %), dans les aéroports (20 %) et dans les bureaux consulaires (15 %).

      En outre, sur les 4,8 milliards d’euros alloués aux États membres, 157,2 millions d’euros seront réservés au régime de transit spécial appliqué par la Lituanie.

      Comment les dotations nationales au titre de l’instrument relatif à la gestion des frontières et aux visas seront-elles calculées ? Pourquoi n’est-il pas possible de fournir dès à présent la ventilation par État membre ?

      Chaque État membre recevra une somme forfaitaire de 5 millions d’euros au début de la période de financement. Au-delà, leurs dotations respectives seront calculées sur la base d’une évaluation des besoins les plus pressants. Cette évaluation sera de nouveau réalisée à mi-parcours.

      Pour chaque État membre, cette évaluation tiendra compte :

      de la longueur de tout tronçon des frontières extérieures terrestres et maritimes que gère cet État membre et de la charge de travail liée (sur la base du nombre de franchissements et du nombre de refus d’entrée), ainsi que du niveau de menace (sur la base d’une évaluation de la vulnérabilité réalisée par l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes) ;
      de la charge de travail (sur la base du nombre de franchissements et du nombre de refus d’entrée) dans les aéroports de cet État membre ;
      du nombre de bureaux consulaires que compte cet État membre et de la charge de travail liée (sur la base du nombre de demandes de visa).

      Les calculs se fonderont sur des données statistiques collectées par Eurostat, l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes et les États membres sur les trois années (36 mois) ayant précédé l’entrée en application du nouveau budget.

      De plus, outre leurs dotations et en application des calculs susmentionnés, les États membres recevront, tout au long de la période de programmation, des financements ciblés en faveur de priorités thématiques ou en réponse à des besoins pressants. Ces financements proviendront du « mécanisme thématique ».

      Étant donné que le prochain budget à long terme doit couvrir une période s’ouvrant en 2021, il n’est pas possible de prédire dès à présent ce que montreront les données futures. Une ventilation basée sur les données d’aujourd’hui donnerait une image biaisée, ne correspondant pas à ce que seront les dotations effectives.

      Ce budget revu à la hausse servira-t-il aussi à renforcer les agences de l’UE chargées de la gestion des frontières ?

      Oui. Outre les 9,3 milliards d’euros alloués au Fonds pour la gestion intégrée des frontières, et au titre d’une proposition qui sera présentée séparément, plus de 12 milliards d’euros serviront à renforcer encore l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, y compris par le financement d’un corps permanent de quelque 10 000 garde-frontières, ainsi qu’à financer l’agence eu-LISA (l’Agence européenne pour la gestion opérationnelle des systèmes d’information à grande échelle au sein de l’espace de liberté, de sécurité et de justice).

      La Commission va-t-elle désormais financer aussi la construction de clôtures ?

      Non. Le travail de la Commission vise à garantir un contrôle adéquat des frontières, non à les fermer. La Commission n’a jamais financé de clôtures et n’entend pas le faire non plus dans le cadre du nouveau budget de l’UE.

      Le Fonds soutiendra-t-il la réalisation de vérifications systématiques obligatoires aux frontières extérieures ?

      Oui.

      Depuis le 7 avril 2017, outre les vérifications systématiques qui étaient déjà réalisées sur tous les ressortissants de pays tiers entrant dans l’espace Schengen, les États membres sont tenus de procéder à des vérifications systématiques, dans les bases de données pertinentes, sur les citoyens de l’UE qui franchissent les frontières extérieures de l’UE.

      Le nouveau Fonds pour la gestion intégrée des frontières (via son instrument relatif à la gestion des frontières et aux visas) apportera un soutien supplémentaire aux États membres, pour les aider à s’acquitter de ces responsabilités.

      Il s’agira d’un soutien aux infrastructures, aux équipements (tels que des scanners de documents) et aux systèmes informatiques utilisés pour contrôler les frontières, mais aussi d’un soutien à la formation des garde-frontières et à des actions visant à améliorer la coopération interservices. Les États membres pourront également couvrir les frais de personnel et de fonctionnement liés aux vérifications systématiques obligatoires aux frontières extérieures.

      Comment le nouvel instrument relatif aux visas soutiendra-t-il l’élaboration de la politique commune des visas ?

      Le nouveau Fonds aidera à moderniser la politique commune des visas de l’UE. Les financements seront essentiels, notamment parce qu’ils permettront d’améliorer l’efficacité du traitement des demandes de visa, par exemple en termes de détection et d’évaluation des risques de sécurité et de migration irrégulière, et de faciliter les procédures de visa pour les voyageurs de bonne foi.

      En 2018, la Commission a présenté une proposition de modification ciblée du code des visas et une proposition de révision du cadre juridique sous-tendant le système d’information sur les visas (VIS). Il faudra soutenir financièrement la mise en œuvre de certaines des mesures proposées, telles que la modernisation du VIS aux fins de son utilisation combinée avec d’autres systèmes d’information de l’Union et d’une coopération améliorée entre les autorités des États membres dans le cadre du traitement des demandes de visa.

      Le Fonds servira en outre à évaluer plus avant la possibilité de numériser le traitement des demandes de visa. Sur le moyen à long terme, il sera essentiel à la mise en place de procédures électroniques de visa rapides, sûres et conviviales, pour le plus grand avantage tant des demandeurs de visa que des consulats.

      Pourquoi accorder une telle importance aux contrôles douaniers ?

      L’union douanière est unique au monde. Elle constitue un fondement de l’Union européenne et elle est essentielle au bon fonctionnement du marché unique. Une fois les formalités douanières accomplies dans un État membre, les marchandises peuvent circuler librement sur le territoire de l’Union, puisque tous les États membres sont censés appliquer les mêmes règles en matière de recettes et de protection aux frontières extérieures. Les administrations douanières de l’UE doivent coopérer étroitement pour faciliter les échanges et protéger la santé et la sécurité de tous les citoyens de l’UE. L’UE est l’un des plus grands blocs commerciaux du monde : en 2015, elle a pesé pour près de 15 % (représentant 3 500 milliards d’euros) dans les échanges mondiaux de marchandises.

      Pour gérer ce volume d’échanges internationaux, il faut traiter chaque année, de manière rapide et efficace, des millions de déclarations en douane. Mais les douanes jouent également un rôle protecteur. Elles participent activement à la lutte contre le terrorisme, en procédant à des vérifications pour détecter le trafic d’armes et le commerce illégal d’œuvres d’art et de biens culturels, et elles protègent les consommateurs contre les marchandises qui présentent un risque pour leur santé et leur sécurité. Ainsi, 454,2 tonnes de stupéfiants, 35 millions de marchandises de contrefaçon et 3,2 milliards de cigarettes ont été saisis dans l’Union en 2014. La réalisation de contrôles appropriés passe par l’échange rapide d’informations de haute qualité et à jour et par une bonne coordination entre les administrations douanières de nos États membres.

      Que prévoit le nouvel « instrument relatif aux équipements de contrôle douanier » ?

      Le nouvel instrument relatif aux équipements de contrôle douanier vise à aider les États membres à effectuer les contrôles douaniers en finançant les équipements nécessaires. Si ce nouvel instrument, doté d’une enveloppe de 1,3 milliard d’euros, est créé, c’est afin de permettre l’acquisition, la maintenance et le remplacement d’équipements douaniers innovants, dès lors que ni le Programme « Douane » ni d’autres instruments financiers existants ne sont disponibles à cette fin.

      Cet instrument financera les équipements douaniers pour les quatre types de frontières (terrestres, maritimes, aériennes et postales), un groupe de travail composé d’États membres volontaires étant chargé de superviser et d’évaluer les besoins en équipement pour chaque type de frontière. Les fonds seront mis à la disposition de tous les États membres. Des travaux ont déjà été menés par l’équipe d’experts douaniers de la frontière terrestre est et sud-est de l’Union (CELBET), qui réunit les onze États membres chargés des frontières terrestres de l’Union. L’équipe CELBET poursuivra ses activités. S’agissant des autres types de frontières, les travaux peuvent désormais commencer afin que les besoins des États membres puissent être évalués, et des fonds alloués, dès l’entrée en vigueur, en 2021, de l’instrument relatif aux équipements de contrôle douanier.

      Quel type d’équipement est-il possible d’acquérir au moyen du nouvel instrument ?

      L’instrument a pour objectif de financer des équipements qui ne sont pas intrusifs, mais qui permettent la réalisation de contrôles douaniers efficaces et efficients. Parmi les équipements que les États membres pourraient acquérir ou moderniser ou dont ils pourraient solliciter la maintenance, citons les scanners, les systèmes de détection automatisée des plaques d’immatriculation, les équipes de chiens renifleurs et les laboratoires mobiles d’analyse d’échantillons. Les besoins en équipement seront définis dans le cadre du Programme « Douane » qui s’applique parallèlement au nouvel instrument relatif aux équipements de contrôle douanier annoncé aujourd’hui. Les équipements de contrôle douanier mis à disposition au titre de ce Fonds pourront également être utilisés pour d’autres contrôles de conformité, réalisés, par exemple, en application de dispositions en matière de visas ou de prescriptions de police, le cas échéant, ce qui permettra d’en maximiser l’impact.

      L’instrument établit des priorités en matière de financement des équipements selon certains critères d’éligibilité. Les équipements pourront être achetés au titre de la nouvelle réglementation uniquement s’ils se rapportent à au moins un des six objectifs suivants : inspections non intrusives ; détection d’objets cachés sur des êtres humains ; détection des rayonnements et identification de nucléides ; analyse d’échantillons en laboratoire ; échantillonnage et analyse sur le terrain des échantillons ; et fouille à l’aide de dispositifs portables, Cette liste pourra être réexaminée en tant que de besoin. L’instrument soutiendra également l’acquisition ou la modernisation d’équipements de contrôle douanier pour l’expérimentation de nouveaux dispositifs ou de nouvelles conditions sur le terrain avant que les États membres n’entament des achats à grande échelle d’équipements neufs.

      2. Fonds « Asile et migration » (FAMI)

      Quelles sont les priorités du Fonds « Asile et migration » ?

      Au cours des vingt dernières années, l’Union européenne a mis en place des normes communes en matière d’asile qui comptent parmi les plus élevées au monde. S’agissant des migrations, la politique européenne a progressé à pas de géant ces trois dernières années, sous l’effet de l’agenda européen en matière de migration proposé par la Commission Juncker en mai 2015. Une ligne de conduite plus homogène se dégage peu à peu pour faire face au phénomène.

      Outre qu’il soutiendra les efforts déployés actuellement, le nouveau Fonds accroîtra encore le soutien octroyé à la gestion des migrations, en s’attachant prioritairement :

      à offrir davantage de soutien aux États membres soumis aux pressions migratoires les plus fortes ;
      à soutenir davantage la migration légale et l’intégration rapide des ressortissants de pays tiers en séjour régulier ;
      à lutter contre l’immigration irrégulière, en accroissant le nombre de retours effectifs des personnes qui n’ont pas le droit de séjourner dans l’UE et en renforçant la coopération en matière de réadmission avec les pays tiers ;
      à équiper l’Union de moyens plus rapides et plus souples pour faire face aux crises.

      Comment les fonds prévus au titre du FAMI seront-ils répartis entre les États membres ?

      La Commission a proposé de consacrer 10,4 milliards d’euros au nouveau Fonds « Asile et migration » (FAMI).

      Un montant de 4,2 milliards d’euros (40 %) de cette enveloppe sera distribué tout au long de la période de financement pour apporter un appui ciblé aux États membres, qui concernera des projets ayant une véritable valeur ajoutée européenne comme la réinstallation ou servira à répondre à des besoins urgents et à orienter les financements d’urgence vers les États membres au moment et à l’endroit où ils en ont besoin.

      Le Fonds consacrera 6,3 milliards d’euros (60 %) à des financements de long terme destinés à soutenir les États membres en matière de gestion des migrations.

      Dans ce cadre sont prévus une dotation initiale accordée aux États membres (50 % de l’intégralité du Fonds, soit 5,2 milliards d’euros) et un ajustement à mi-parcours pour tenir compte de pressions nouvelles ou supplémentaires (10 %, soit 1,1 milliard d’euros).

      Chaque État membre recevra une somme forfaitaire de 5 millions d’euros, tandis que le solde sera réparti en fonction de la pression migratoire et des besoins des États membres dans les domaines de l’asile (30 %), de l’intégration et de la migration régulière (30 %) et de la lutte contre l’immigration illégale et du retour (40 %).

      Comment les dotations nationales seront-elles calculées ? Pourquoi n’est-il pas possible de fournir dès à présent la ventilation par État membre ?

      Les financements alloués aux États membres reflèteront précisément les besoins de chacun. Au début de la période de programmation, chaque État membre recevra un montant forfaitaire de 5 millions d’euros. Au-delà, leurs dotations respectives seront calculées sur la base d’une évaluation des besoins les plus pressants. Le solde sera réparti en fonction de la pression migratoire et des besoins des États membres en matière d’asile. Pour chaque État membre, cette évaluation tiendra compte :

      pour l’asile (pondération de 30 %) : du nombre de bénéficiaires reconnus d’une protection internationale (30 %), de demandeurs d’asile (60 %) et de personnes réinstallées (10 %) ;
      pour la migration légale et l’intégration (pondération de 30 %) : du nombre de ressortissants de pays tiers en séjour régulier (40 %) et du nombre de ressortissants de pays tiers qui ont obtenu un premier permis de séjour (les travailleurs saisonniers, les étudiants et les chercheurs ne relèvent pas de cette catégorie) ;
      pour le retour (pondération de 40 %) : du nombre de ressortissants de pays tiers en séjour irrégulier qui ont fait l’objet d’une décision de retour (50 %) et du nombre de retours effectivement réalisés (50 %).

      Les calculs seront basés sur des données statistiques recueillies par Eurostat au cours des trois années civiles précédant l’entrée en application du nouveau budget.

      Étant donné que le prochain budget à long terme doit couvrir une période s’ouvrant en 2021, il n’est possible de prédire dès à présent ce que montreront des données futures. Une ventilation basée sur les données d’aujourd’hui donnerait une image biaisée, ne correspondant pas à ce que seront les dotations effectives.

      Quelles sont les mesures qui ont été prises au titre des Fonds actuels pour soutenir les États membres au cours de la crise migratoire ?

      Dans l’ensemble, l’actuel Fonds « Asile, migration et intégration » (FAMII) a soutenu efficacement et avec succès la réponse commune apportée par l’Union à l’aggravation des problèmes de migration et de sécurité, tout en envoyant également un message de solidarité aux États membres situés en première ligne. Par ailleurs, face à la crise migratoire, aux difficultés accrues sur le plan de la sécurité et à un environnement politique en perpétuelle évolution, la Commission a dû recourir à une multitude de modalités financières ad hoc pour appuyer une réponse commune et adéquate de l’UE, et ce d’autant plus que les mécanismes et réserves de flexibilité ont été créés à une époque où les flux migratoires étaient stables.

      Les augmentations budgétaires réalisées jusqu’au milieu de la période de financement actuelle 2014-2020 ont clairement prouvé que les moyens budgétaires avaient atteint leurs limites. La dotation du Fonds « Asile, migration et intégration » a plus que doublé (+ 123 %), les financements destinés aux organismes décentralisés pratiquement doublé (+ 86 %), et l’aide d’urgence augmenté de près de 500 %. Outre des instruments de financement de l’Union, dont certains devaient être modifiés pour être utilisés à l’intérieur de l’Union (notamment l’instrument d’aide d’urgence), l’Union a dû mettre en place des solutions de financement innovantes comme les Fonds fiduciaires pour mobiliser des financements au-delà des limites du cadre financier.

      L’expérience acquise avec l’actuel cadre financier fait apparaître un besoin évident de montants de financement considérablement accrus et d’une plus grande souplesse, de manière à garantir une gestion budgétaire saine et prévisible.

      Qu’en est-il de l’intégration qui figurant dans le Fonds précédent ?

      La Commission propose de donner un nouvel élan au soutien aux politiques d’intégration au titre du prochain budget à long terme en associant la force de frappe de plusieurs instruments de financement.

      Au titre du Fonds « Asile et migration », le soutien à l’intégration se concentrera sur les mesures d’intégration rapide et aura pour objectif d’apporter une aide lors des premières étapes clés de l’intégration comme les cours de langue, tout en soutenant également le renforcement des capacités des autorités chargées de la politique d’intégration, les guichets uniques d’information pour les migrants en séjour régulier récemment arrivés et les échanges entre les migrants en séjour régulier récemment arrivés et les membres de la communauté d’accueil.

      L’intégration à plus long terme bénéficiera d’un soutien au titre des Fonds de cohésion de l’UE, en particulier le futur Fonds social européen + et le futur Fonds européen de développement régional. Ces mesures d’intégration à long terme incluront des mesures d’appui structurel comme la formation professionnelle, l’éducation et le logement.

      Y aura-t-il des financements à la réinstallation ?

      Oui. La Commission propose que les États membres reçoivent 10 000 euros par personne réinstallée, comme dans le cadre des actuels programmes de réinstallation de l’UE.

      Comment les politiques de retour seront-elles soutenues ?

      Des retours effectifs sont une composante essentielle d’une politique migratoire de l’UE qui soit équitable et humaine, mais aussi – et c’est tout aussi important – viable. Le Fonds aidera à combattre la migration irrégulière, en garantissant la pérennité du retour et la réadmission effective dans les pays tiers. Comme pour toutes les politiques de l’UE, cela se fera dans le plein respect des droits fondamentaux et de la dignité des personnes faisant l’objet d’une mesure de retour.

      Seront soutenus : la mise en œuvre des retours ; le renforcement des infrastructures de retour et des capacités de rétention ; le développement de la coopération avec les pays d’origine, afin de faciliter la conclusion d’accords de réadmission, assortis de modalités pratiques, et leur mise en œuvre ; et la réintégration. Le Fonds soutiendra également les mesures visant d’abord à prévenir la migration irrégulière (campagnes d’information, collecte de données, suivi des flux et des routes migratoires, etc.).

      Quel est le lien avec la gestion des flux migratoires externes ?

      Les dimensions interne et externe à l’UE de la gestion des migrations sont étroitement liées. Le Fonds « Asile et migration » sera à même de soutenir la dimension externe des politiques internes de l’Union.

      Ce soutien sera largement complété par les fonds alloués, au titre de la politique extérieure de l’Union, à la lutte contre la dimension extérieure de la migration irrégulière, et notamment aux efforts déployés pour remédier à ses causes profondes, améliorer les perspectives d’avenir qu’offrent les pays d’origine et développer la coopération en matière de retour, de réadmission et de migration légale (voir les propositions sectorielles distinctes qui seront présentées dans les jours à venir).

      Les autorités locales et les organisations de la société civile pourront-elles également bénéficier de financements du Fonds ?

      La Commission considère que les administrations locales et régionales et la société civile jouent un rôle fondamental, notamment en matière d’intégration, et devraient en conséquence recevoir autant de soutien que possible.

      C’est pourquoi, alors que les fonds allaient jusqu’à présent aux autorités nationales en couverture de 75 % des coûts d’une mesure (taux de cofinancement), à l’avenir, lorsque des régions, des municipalités ou des organisations de la société civile mettront en œuvre semblables mesures, le budget de l’UE couvrira 90 % des coûts.

      Pourquoi des financements au nouveau système de Dublin sont-ils prévus au titre du FAMI, alors qu’il n’y a pas encore eu d’accord à ce sujet ?

      La proposition relative au FAMI prévoit d’ores et déjà un soutien au transfert des demandeurs d’asile en application du règlement de Dublin tel qu’il est proposé de le réformer. Les financements couvriraient les mesures de premier accueil et d’assistance de base, l’aide à l’intégration si le demandeur reçoit un statut de protection et l’aide aux personnes qui devraient faire l’objet d’une mesure de retour au cas où elles n’obtiendraient pas de protection ou de droit de séjour.

      La proposition reflète le règlement de Dublin en l’état actuel des négociations, mais elle sera adaptée en fonction du résultat final de ces négociations.

      Comment le suivi des fonds alloués à la gestion des frontières et des migrations sera-t-il assuré ?

      La Commission suivra la mise en œuvre des actions en gestion directe et indirecte. Pour les fonds dont la gestion est partagée entre l’UE et les États membres, la responsabilité première d’assurer le suivi des projets financés par l’UE incombera à ces derniers. Les autorités administrant les fonds de l’UE dans les États membres doivent mettre en place des systèmes de gestion et de contrôle satisfaisant aux exigences de l’UE, y compris en matière de suivi. Le suivi des actions faisant l’objet d’une gestion partagée sera assuré par chaque État membre, dans le cadre d’un système de gestion et de contrôle conforme au droit de l’UE (règlement portant dispositions communes). Une priorité nouvelle sera accordée à la réalisation d’évaluations régulières selon des indicateurs de performance (les États membres devront communiquer des données pour chaque programme, jusqu’à six fois par an).

      Les États membres devront également communiquer un rapport annuel de performance, fournissant des informations sur l’état de mise en œuvre du programme et indiquant si les valeurs intermédiaires et les valeurs cibles ont été atteintes. Une réunion de réexamen sera organisée tous les deux ans entre la Commission et chaque État membre pour apprécier la performance de chaque programme. À la fin de la période, chaque État membre présentera un rapport de performance final.

      http://europa.eu/rapid/press-release_MEMO-18-4127_fr.htm

    • LE VERE RAGIONI DELL’IMMIGRAZIONE AFRICANA : IL FURTO DELLA TERRA

      L’Unione europea ha appena deciso di triplicare i fondi per la gestione dei migranti: la somma messa a bilancio passerà dagli attuali 13 miliardi di euro (anni 2014-2021) ai futuri 35 miliardi di euro (anni 2021-2027).
      Prima di compiere l’analisi dei costi preventivati, dove i soldi vanno, per fare cosa, dobbiamo sapere cosa noi prendiamo dall’Africa, e cosa restituiamo all’Africa. Se noi aiutiamo loro oppure se loro, magari, danno una mano a noi.
      Conviene ripetere e magari ripubblicare. Quindi partire dalle basi, dai luoghi in cui i migranti partono.

      https://raiawadunia.com/le-vere-ragioni-dellimmigrazione-africana-il-furto-della-terra
      #land_grabbing #accaparement_de_terres

    • UE- #JAI : course effrénée au renforcement de Frontex au détriment des #droits_fondamentaux Featured

      Le 12 octobre, les #Conseil_Justice_et_Affaires_Intérieurs discutera de la nouvelle proposition de #réforme de Frontex, l’#agence_européenne_des_garde-côtes_et_garde-frontières, deux ans après la dernière révision du mandat en 2016. Peu importe les critiques relatives aux violations des droits inhérentes à ses activités : l’agence est en passe d’acquérir des #compétences_exécutives ainsi qu’un rôle accru pour expulser depuis les Etats membres et depuis les Etats non européens.

      Le collectif Frontexit réitère ses très fortes préoccupations quant à cette énième réforme et appelle le Etats membres et les parlementaires européens à refuser cette course législative symbole d’une obsession du contrôle des frontières au détriment des droits des personnes migrantes.

      La Commission européenne propose de porter le #personnel de Frontex à 10’000 hommes d’ici 2020 et son #budget à 1,3 milliards pour la période 2019/2020, soit une augmentation de plus de 6000% du budget prévisionnel en à peine 12 ans. L’agence jouera un rôle central et inédit dans la préparation des décisions de retour depuis les Etats-membres et dans la conduite des #expulsions entre/depuis des pays « tiers » sans prérogatives claires.

      Face au doublement du nombre de personnes expulsées depuis l’UE entre 2015 et 2017, au vu des mécanismes de contrôle politiques faibles, voire inexistants (aucune activité hors UE sous contrôle du Parlement européen) et des réponses aux violations des droits ineffectives et inefficaces, cette réforme mettra davantage en danger les personnes migrantes et affaiblira leurs maigres droits.

      L’UE poursuit une course effrénée au renforcement de Frontex alors qu’aucune étude d’impact de ses activités actuelles sur les droits fondamentaux n’a été réalisée. Il est urgent que les parlementaires européens exercent un droit de contrôle sur les activités de Frontex y compris hors de l’UE (déploiement croissant de l’agence en Afrique par exemple), de l’arsenal à sa disposition (#EUROSUR compris) et de leurs conséquences.

      Aucune justification tangible n’existe pour cette énième révision du mandat, si ce n’est – aux dires de l’UE – l’urgence de la situation. Pourtant, cette urgence n’existe pas (le nombre d’arrivées a été divisé par cinq depuis 2015 selon l’OIM), pas plus que la soi-disant « crise migratoire ». L’effondrement du nombre des arrivées est directement imputable à l’augmentation des dispositifs sécuritaires aux frontières et à la coopération sans limite avec des pays où les violations des droits sont légion.

      Frontex, prompte à qualifier de « passeurs » des pêcheurs tunisiens qui sauvent des vies, prompte à collaborer voire dispenser des formations à des Etats où les violations des droits sont documentées, est à l’image d’une Europe qui s’enfonce dans une logique toujours plus sécuritaire au détriment des droits des personnes exilées, mais également de leurs soutiens.

      Cette #fermeture_des_frontières est également une menace pour le respect des droits des personnes qui se voient obligées d’exercer leur droit à quitter tout pays par des voies toujours plus dangereuses.

      http://www.frontexit.org/fr/actus/item/904-ue-jai-course-effrenee-au-renforcement-de-frontex-au-detriment-des-dr
      #droits_humains

    • NGOs, EU and international agencies sound the alarm over Frontex’s respect for fundamental rights

      The Frontex Consultative Forum on Fundamental Rights has expressed “serious concerns about the effectiveness of Frontex’s serious incident reporting mechanism,” saying that it should be revised and that the border agency must “take additional measures to set up an effective system to monitor respect for fundamental rights in the context of its activities.”

      The inadequacy of the serious incident reporting (SIR) mechanism is raised in the latest annual report of the Consultative Forum (http://www.statewatch.org/news/2019/mar/eu-frontex-consultative-forum-annual-report-2018.pdf), which is made up of nine civil society organisations, two EU agencies and four UN agencies and other intergovernmental bodies. It was established in October 2012 to provide independent advice to the agency on fundamental rights.

      Its report notes that during 2018, Frontex “only received 3 serious incident reports for alleged violations of fundamental rights and 10 complaints,” described by as an “almost negligible number” given that the agency has some 1,500 officers deployed at the external borders of the EU.

      Fundamental rights violations

      The Consultative Forum highlights “fundamental rights violations in areas where the Agency is operational, including the Hungarian-Serbian and the Greek-Turkish land borders.”

      For example, interviews by Human Rights Watch with asylum seekers in Greece and Turkey found that:

      “Greek law enforcement officers at the land border with Turkey in the northeastern Evros region routinely summarily return asylum seekers and migrants… The officers in some cases use violence and often confiscate and destroy the migrants’ belongings.” (https://www.hrw.org/news/2018/12/18/greece-violent-pushbacks-turkey-border)

      This is simply the latest in a long line of reports and investigations documenting mistreatment and abuse at the Greek-Turkish border, where The Christian Science Monitor also heard allegations that Frontex was directly involved in pushback operations (https://www.csmonitor.com/World/Europe/2018/1221/Are-Greek-and-EU-officials-illegally-deporting-migrants-to-Turkey).

      The Consultative Forum’s report also points to numerous instances of collective expulsion from Croatia to Serbia and Bosnia Herzegovina; ill-treatment at the Bulgarian-Turkish border; and what the Hungarian Helsinki Committee refers to as “systemic violations of asylum-seekers’ human rights in Hungary.” (https://www.osce.org/odihr/396917?download=true)

      Repeat: suspend activities at Hungary-Serbia border

      In its report, the Consultative Forum repeats a recommendation it has made previously: until fundamental rights can be guaranteed, the Executive Director should use the powers available under the 2016 Frontex Regulation to “suspend operational activities” at the Hungarian-Serbian border.

      The agency offers little obvious information about its activities at that border on its website (https://frontex.europa.eu/along-eu-borders/main-operations/operations-in-the-western-balkans), merely stating that it “deploys specialised officers and border surveillance vehicles and other equipment” in both Hungary and Croatia, where its officers “assist the national authorities in the detection of forged documents, stolen cars, illegal drugs and weapons.”

      The December 2018 report by the Hungarian Helsinki Committee cited above doesn’t mention Frontex, but details serious malpractice by the Hungarian state: immediate pushbacks that negate the right to seek asylum; a lack of procedural safeguards for those that do manage to claim asylum; and a lack of state support to integrate and assist those that receive protection.

      Lack of staff “seriously undermining” fundamental rights obligations

      The Consultative Forum’s report also repeats a longstanding complaint that the inadequate provision of staff to the agency’s Fundamental Rights Officer is “seriously undermining the fulfilment” of their mandate “and, more generally Frontex’s capacity to fulfil its fundamental rights obligations”.

      According to the report, while there were 58 posts for administrators foreseen in the agency’s recruitment plan for 2018, not a single one was allocated to the Fundamental Rights Officer.

      Furthermore, “during the year, only three Senior Assistants… joined the Fundamental Rights Office,” and its work “continues to be compromised in areas such as monitoring of operations, handling of complaints, provision of advice on training, risk analysis, third country cooperation and return activities” - in short, those areas of the agency’s work raising the most high-profile fundamental rights concerns.

      Independence of Fundamental Rights Office at risk

      The report also warns that the independence of the Fundamental Rights Office is at risk.

      The problem centres on the appointment of an Advisor in the Executive Director’s Cabinet as interim replacement for the Fundamental Rights Officer, who in the second half of 2018 “took an extended period of sick leave”.

      The Consultative Forum has “noted that the appointment of a member of the Executive Director’s cabinet as Fundamental Rights Officer ad interim raises issues under the EBCG [Frontex] Regulation.”

      In particular, the “previous and future reporting expectations on the incumbent in relation to the Executive Director” make it:

      “difficult… to ensure that the Fundamental Rights Officer ad interim and the Fundamental Rights Officer’s team maintain their independence in the performance of their duties and avoid potential conflicts of interest.”

      A long list of issues

      The report also examines a number of other issues concerning fundamental rights and the agency’s work, including the ongoing amendments to its governing legislation; the treatment of stateless persons in Frontex operations; “gender mainstreaming at Frontex”; and the need for a revision of the Fundamental Rights Strategy, amongst other things.

      Full report: Frontex Consultative Forum on Fundamental Rights: Sixth annual report (http://www.statewatch.org/news/2019/mar/eu-frontex-consultative-forum-annual-report-2018.pdf)

      Further reading

      Frontex condemned by its own fundamental rights body for failing to live up to obligations (Statewatch News Online, 21 May 2018: http://www.statewatch.org/news/2018/may/eu-frontex-fr-rep.htm)

      http://www.statewatch.org/news/2019/mar/fx-consultative-forum-rep.htm

  • Miri Regev found another enemy: Bedouin women with cameras - Opinion - #Israel News | Haaretz.com
    https://www.haaretz.com/opinion/.premium-miri-regev-found-another-enemy-bedouin-women-with-cameras-1.615201

    It’s hard to believe that the culture minister perceives a threat from women who have learned, for the first time, to hold a camera and look at the reality of their lives

    #menaces

  • Des satellites pour les réserves mondiales d’#eau | Agence Science-Presse
    http://www.sciencepresse.qc.ca/actualite/2018/05/18/satellites-pour-reserves-mondiales-eau

    Quatorze années de données satellites révèlent qu’à travers le monde, sur 34 régions-clefs pour l’approvisionnement en #eau_potable, les tendances, largement à la baisse, peuvent être attribuées à l’humain ou aux changements climatiques dans les deux tiers des cas.

    [...]

    Ces observations, écrit une équipe américaine dans la dernière édition de la revue Nature, permettent d’évaluer avec précision comment l’#environnement « réagit » à l’impact humain et aux variations climatiques, et fournissent du coup un outil pour tenter de s’ajuster : « évaluer et prédire les #menaces émergentes pour l’eau et l’#alimentation ». Toutefois, encore faut-il qu’il y ait une #volonté de s’ajuster rapidement.

    Parmi les réactions d’experts à la publication de cette étude, on note la « surprise » face à la « force » de l’empreinte humaine et la vitesse à laquelle « nous avons radicalement altéré le paysage de l’eau douce ».

    https://www.nature.com/articles/s41586-018-0123-1

    #climat #anthropocène

  • "#Fatima" de #Philippe_Faucon

    « Fatima est femme de ménage dans un quartier de Lyon. Elle est séparée de son mari et habite seule avec leurs deux filles, âgées de 15 et 18 ans. Elle maîtrise mal le français, qu’elle continue d’apprendre aux cours d’alphabétisation, entre ses journées de travail. Elle vit avec frustration cette séparation par la langue avec ses filles, nées en France. Fatima est également habitée par la crainte que ses filles ne puissent connaître autre chose que le parcours de relégation sociale qui a été le sien… »

    http://static-cdn.arte.tv/cdnp-cinema/sites/default/files/styles/sdl_editor_image/public/thumbnails/image/fatima.png?itok=LaAANqwE
    http://cinema.arte.tv/fr/article/fatima-de-philippe-faucon-0
    #film #cinéma #intégration #langue #deuxième_génération #secondos #ménage #alphabétisation #analphabétisme #illetrisme #femmes #migrations #travail #travail_domestique #travail_au_noir

  • Nous sommes seuls légitimes
    à prendre en charge l’avenir de la ZAD

    https://lavoiedujaguar.net/Nous-sommes-seuls-legitimes-a-prendre-en-charge-l-avenir-de-la-ZAD

    Le mouvement contre l’aéroport et pour un avenir commun dans le bocage
    revendique sa légitimité à prendre en charge le territoire de la ZAD.

    L’abandon du projet d’aéroport est l’aboutissement d’une longue lutte soutenue activement par des dizaines de milliers de personnes. Le mouvement contre l’aéroport et pour un avenir commun dans le bocage est seul en mesure aujourd’hui de mettre en œuvre un projet cohérent pour ce territoire articulant la pérennisation des habitats, l’impulsion d’une dynamique agricole inédite et le soin apporté aux questions environnementales. Lui seul peut, pour reprendre les mots de la mission de médiation, porter un « terrain d’expérimentation de pratiques » dans un projet « spécifique, à fort enjeu », avec « un caractère très novateur ».

    Depuis plusieurs mois, « l’assemblée des usages » rassemble le mouvement autour de la question de la prise en charge du territoire par celles et ceux qui l’ont sauvé de la destruction programmée. (...)

    #Notre-Dame-des-Landes #ZAD #territoire #pérennisation #mouvement #menace #préfecture

  • Je n’en dirai pas plus (sinon, je vais trop m’énerver), juste quelques mots-clé :
    #invasion #préjugés #livre #afflux

    La #ruée vers l’#Europe. La jeune #Afrique en route pour le Vieux Continent de #Stephen_Smith

    Recension dans Le Monde, avec un titre tout aussi problématique... :
    Jusqu’où l’Europe peut-elle accueillir des migrants africains sans perdre son #identité ?

    http://www.lemonde.fr/idees/article/2018/02/28/jusqu-ou-l-europe-peut-elle-accueillir-des-migrants-africains-sans-perdre-so
    #migrations #asile #réfugiés

    • #le_jeune_continent, c’est dingue !
      Quant au spécialiste des chiffres,…

      Celui qui raconte ces grands préparatifs est un amoureux des chiffres, un fin connaisseur de l’Afrique et un globe-trotter qui a lui-même vécu entre Europe, Afrique et Etats-Unis. Aujourd’hui, il enseigne les Affaires africaines à l’université de Duke (Etats-Unis), après avoir été spécialiste du jeune continent pour Libération, de 1988 à 2000, et Le Monde, de 2000 à 2005, et avoir prêté son expertise à des organisations internationales (ONU, International Crisis Group).

      Très documentée, riche en références littéraires, son analyse se nourrit d’abord d’un suivi longitudinal des statistiques africaines, avec, en arrière-plan, le fait que 10 % des terriens se partagent 50 % des richesses, quand la moitié le plus pauvre de l’humanité ne dispose, elle, que de 10 % des biens.

      D’après le Crédit Suisse, en 2014, les chiffres étaient :
      • 1% de la population mondiale possède 48,2% de la richesse totale (46,1% pour l’Afrique)
      • 10% de la population mondiale se partage 87,4% de la richesse (78,3% en Afrique)
      https://publications.credit-suisse.com/tasks/render/file/?fileID=5521F296-D460-2B88-081889DB12817E02
      (à la fin du chapitre 4, p. 124)

      Chiffres repris par Oxfam, et cités par nos amis Décodeurs de Le Monde (article du 19/01/2015)
      (bon, d’accord, tout ça ce sont des estimations…

      La concentration des richesses dans le monde en graphiques
      http://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2015/01/19/la-concentration-des-richesses-dans-le-monde-en-graphiques_4558914_4355770.h

      Deux jours avant l’ouverture du Forum économique mondial, qui se tient traditionnellement dans la station suisse de Davos, l’ONG Oxfam a publié un rapport accablant sur la concentration des richesses dans le monde. Basé notamment sur des données fournies par un rapport de la banque Crédit suisse, il révèle que 1 % des habitants de la planète possède 48 % du patrimoine, contre « seulement » 44 % en 2009. Le seuil des 50 % devrait être dépassé en 2016.

      Quant au précédent succès de librairie de l’auteur (Négrologie : pourquoi l’Afrique meurt, 2003),…

      Négrologie : pourquoi l’Afrique meurt — Wikipédia
      https://fr.wikipedia.org/wiki/N%C3%A9grologie_:_pourquoi_l%27Afrique_meurt

      [Stephen Smith] cherche à expliquer cet état de fait en « réhabilitant » l’Afrique comme actrice de sa propre histoire. Selon lui, en effet, la responsabilité historique des pays occidentaux dans le dénuement de l’Afrique serait exagérée et les caractéristiques sociologiques africaines seraient les premières responsables du sous-développement. Il pense que « l’Afrique meurt d’un suicide assisté » et qu’elle serait accompagnée dans sa chute par une forme d’« autisme identitaire » qui l’empêcherait de s’attaquer à ses maux.

    • #Stephen_Smith ravive le mythe des #invasions_barbares, Macron et l’Académie française applaudissent

      Deux universitaires, Julien Brachet, de l’IRD et Judith Scheele, de l’EHESS pointent la #responsabilité des #médias et des institutions influentes qui font la promotion du dernier essai « xénophobe et raciste » de Stephen Smith, « La ruée vers l’Europe. La jeune Afrique en route pour le Vieux Continent ».

      La mécanique semble bien huilée. À la sortie de chacun de ses livres, l’ex-journaliste Stephen Smith reçoit sous les projecteurs les louanges de personnalités politiques et de la grande majorité de la profession journalistique française, avant de s’attirer, plus discrètement, les foudres des universitaires.

      Son dernier ouvrage, « La ruée vers l’Europe. La jeune Afrique en route pour le Vieux Continent » (Grasset, 2018), ne déroge pas à la règle. En l’espace de quelques mois, l’Académie française lui attribue un prix littéraire, le ministre de l’Europe et des affaires étrangères, Jean-Yves Le Drian, lui décerne le prix du livre de géopolitique de l’année, et le président de la république, Emmanuel Macron, salue un homme qui a « formidablement bien décrit » les migrations africaines.

      Pourtant, la thèse de Stephen Smith n’est pas exempte de critiques, loin s’en faut. Cette thèse est simple : selon Smith « 20 à 25 % de la population européenne » sera « d’origine africaine » d’ici trente ans (p. 18) ; « l’Europe va s’africaniser. […] C’est inscrit dans les faits » (S. Smith sur France Culture, 17/03/2018). Une thèse qui joue sur les peurs de populations européennes déjà sensibles aux sirènes xénophobes, tout en assénant des chiffres avec autorité. Or, toutes les études scientifiques montrent que les projections de Smith en matière de flux migratoires sont totalement invraisemblables.

      Il n’y a pas de « ruée » des ressortissants du continent africain vers l’Europe et il n’y en aura pas dans les décennies à venir.

      Les travaux des démographes des universités, de l’INED et de l’ONU sont sans équivoque : le taux d’émigration des populations africaines est comparable à la moyenne mondiale (un peu plus de 3%) ; la grande majorité des migrants africains restent à l’intérieur de leur continent d’origine ; les immigrés originaires d’Afrique représentent 2,3% de la population d’Europe de l’Ouest, et moins de 2% de l’ensemble de la population européenne. Sans même parler de la part des seuls immigrés irréguliers : absolument négligeable d’un point de vue statistique, et sans commune mesure avec l’ampleur des moyens légaux et sécuritaires déployés à l’intérieur du continent africain pour les empêcher de venir en Europe.

      Au regard de la forte croissance démographique de l’Afrique, on peut légitimement supposer que la part des ressortissants d’Afrique subsaharienne dans les pays de l’OCDE va augmenter dans les décennies à venir. Mais dans des proportions nettement plus faibles que celles annoncées par Smith. Les experts du Fond Monétaire International prédisent par exemple qu’en 2050, environ 34 millions de migrants originaires d’Afrique subsaharienne seront installés dans l’ensemble des 36 pays de l’OCDE (dont seulement 26 sont situés en Europe), soit 2,4% de la population totale de l’OCDE. Les démographes des Nations Unies annoncent quant à eux qu’entre 2015 et 2050, le solde migratoire net de l’Europe sera de 32 millions de migrants, toutes nationalités extra-européennes confondues. On est très loin des « 150 millions » d’Africains dont Smith prévoit l’arrivée en Europe « d’ici à 2050 » (p. 178).

      Il ne s’agit pas ici de développer plus avant l’inconsistance scientifique des « prévisions » de Smith, son absence de rigueur méthodologique et la manière fallacieuse dont il utilise les statistiques démographiques, mais bien de souligner ses objectifs politiques.

      À la fin de son essai supposément « guidé par la rationalité des faits » (comme indiqué au dos du livre), l’auteur dévoile clairement sa position. Ainsi, lorsqu’il rappelle une énième fois que selon lui « la migration massive d’Africains vers l’Europe » n’est dans l’intérêt de personne, que les non-Européens noirs et arabes dérangent inévitablement les Européens blancs (p. 182, 212), que dorénavant, les « bons augures » pour l’Afrique seront « de funestes présage pour l’Europe » (p. 225), et après avoir assené pendant 200 pages que la « ruée » de la jeunesse africaine sur l’Europe était « inéluctable », Stephen Smith change de ton. Soudainement, une autre perspective est offerte au lecteur : « l’union forcée entre la jeune Afrique et le Vieux Continent n’est pas encore une fatalité. Il y a de la marge pour des choix politiques » (p. 225).

      De manière à peine voilée, Smith suggère que face à sa prédiction d’une invasion de l’Europe par les « nouveaux barbares », le seul salut possible passe par les bons « choix politiques ». Et Smith de donner un exemple en guise de conclusion : « seule l’entrée très sélective de quelques bras et, surtout, de cerveaux africains apporterait des avantages à l’Europe » (p. 223). Un exemple qui n’est pas sans rappeler le programme de certains partis politiques européens.

      À la lecture de « La Ruée vers l’Europe », il apparaît que Smith compile les souvenirs, les anecdotes de comptoirs et les données chiffrées sans se préoccuper de la plausibilité ni de la cohérence de son argumentation. Tout connaisseur des migrations africaines ne peut que constater que Stephen Smith ne s’embête pas avec une quelconque rigueur scientifique. Il ne cherche ni à étudier ni à comprendre les dynamiques des migrations entre l’Afrique et l’Europe mais vise à asséner un discours principalement idéologique.

      En signant un essai xénophobe et raciste qui ressemble à une vaine tentative de légitimation de la théorie complotiste du « grand remplacement » prêchée par les idéologues d’extrême droite, et en multipliant les références à Maurice Barrès, Jean Raspail, Robert Kaplan ou Samuel Huntington (p. 70, 72, 188, 220), Stephen Smith s’inscrit ouvertement dans une tradition idéologique dont les chantres prédisent depuis des décennies la fin de la « civilisation occidentale » voire du « monde blanc ».

      La question qui se pose alors est de savoir comment un tel ouvrage peut-il être si largement encensé, devenir un succès de librairie, et influencer le débat public ?

      Car Smith n’est pas inquiétant seulement parce qu’il est un fervent promoteur de l’idée selon laquelle les populations africaines seraient un #risque, un #danger ou une #menace pour l’Europe. Il l’est bien plus encore parce que des dizaines de journaux, radios et télévisions, des représentants politiques et des institutions influentes relaient ses idées délétères, et ce faisant les cautionnent. Tout en le présentant sous les traits d’un intellectuel apolitique, ce qu’il n’est pas. En cela, l’ouvrage de Stephen Smith est révélateur de la manière dont les opinions publiques peuvent se forger sur la base d’arguments tronqués, et des difficultés qu’ont les sciences sociales à imposer dans l’arène médiatique et politique des arguments sérieux sur des sujets complexes.

      https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/021018/stephen-smith-ravive-le-mythe-des-invasions-barbares-macron-et-l-aca

    • How Oracles Are Forged. The prophecy of an African scramble for Europe

      Alarmist predictions about African migration are all the rage. François Héran shows that they are based less on a demographic approach than on an economic conjecture, and on the fallacy that development in Africa can only be achieved at the expense of Europe.

      On the cover, a satellite image of Africa at night, and a title in yellow letters: “The Scramble for Europe”. A few dim points of light pierce the darkness in Nigeria, South Africa and the Maghreb, while others outline the Nile and its delta. The contrast with the bright splashes of light across the European continent is striking, and the message is clear: how could the populations of dark Africa not be attracted by the radiance of the North?

      Clearly designed to grab our attention, the title “The Scramble for Europe” [1] is not the editor’s choice; the author begins his book with his stark conclusion: “Young Africa will rush to the Old Continent; the writing is on the wall…” (p. 15). He backs his argument with two precedents: the exodus of poor Europeans towards the New World in the late 19th century and the mass migration of Mexicans to the United States since the 1970s. If Africans were to follow the Mexican example between now and 2050, then “in slightly more than 30 years, a fifth to a quarter of the European population would be of African origin (p. 18). In an interview published in the Figaro daily newspaper on 14 September 2018, Stephen Smith expresses surprise that some people—such as myself in a recent analysis— [2]question the validity of such claims. For Smith, challenging his predictions with arguments based on facts and figures is a “castigation” of his book, an attempt to “stifle debate”. My intention, on the contrary, is to reopen it. Given the gravity of the question in hand, it is important to look more closely at the methods, hypotheses and assumptions of a prophecy whose very appeal lies in its desire to shock, but also to convince.

      For the figures announced by Smith have reached their target. In an interview given on 15 April 2018, President Macron justified his immigration policy by evoking the African demographic “timebomb” so “remarkably described” in Smith’s book. In France, a number of intellectuals and politicians, from the centre left to the far right, have raised the spectre of his nightmare scenario to demand that political leaders “assume their responsibilities” in response to migrant inflows.
      An Inevitable Scramble, Provided…

      It is not until pages 139 and 143 of his essay that Stephen Smith makes the sensational announcement that a scramble of sub-Saharan Africans for Europe will only occur on “two key conditions”: that this region of the world escapes from poverty in the space of 30 years, and that its diasporas have already become well-established. We thus discover—and I will return to this point—that the prophecy of an Africanization of Europe is more an economic conjecture than a demographic forecast. Notwithstanding the UN biennial demographic projections that forecast a doubling of the sub-Saharan population before 2050 (from 900 million to 2.2 billion under the median scenario), Smith knows well that this will not be enough to trigger the human tidal wave that he announces. More powerful mechanisms are needed. But to argue his point, Smith presumes the veracity of the result he is seeking to prove. If we imagine that sub-Saharan Africa reaches the same level of development as Mexico within the next 30 years, then its inhabitants will migrate to the same extent as the Mexicans.

      But this overlooks the fact that sub-Saharan Africa is not Mexico—not even the Mexico of 30 years ago—and that Ouagadougou or Niamey have little in common with Mexico City or Guadalajara. If we measure the human development index on a scale of 1 to 10, as I did in the above-mentioned essay, most sub-Saharan countries are at level 1, Mexico at 6, France at 9 and the United States at 10. While from level 6 to level 10 migration is massive (25 million people in the diasporas concerned), from level 1 to level 9 or 10 it is limited (less than 2.3 million). So it is hard to believe that by 2050 development in sub-Saharan Africa will have accelerated to the point where it reaches the current relative position of Mexico.

      One cannot simply apply the hypothesis of a “critical mass” of inhabitants achieving prosperity to give plausibility to the scenario of a general transformation of behaviours in such a short time, especially in a region where the population explosion and the record fertility levels that are of such concern to the author reflect a persistent stagnation of the demographic transition. Pointing up this stagnation does not imply that Africa is doomed to chronic under-development; it simply adds a dose of realism: there is no evidence to suggest that sub-Saharan fertility will decline in spectacular fashion over the next few years, as it did in China, Iran or Algeria.
      Using the Known to Gauge the Unknown

      There is little need to refute the parallel with European migration to the Americas, given the vast differences between the New World pull factors of the 19th century and those of Europe in the 21st. I will examine the parallel with Mexico, however, as it illustrates the author’s method of documentary research and his mode of reasoning. The “Millman 2015” and “Douthat 2015” supporting references that he cites are not scientific studies but, in the first case, a Politico editorial by Noah Millman entitled “Africa will dominate the next century” published in May 2015, and in the second (missing from the bibliography but easily retrievable on the Internet), an opinion piece by Ross Douthat called “Africa’s Scramble for Europe” published in the New York Times in August 2015. If we compare the two texts, we discover that Smith’s long discussion of the Mexican analogy (p. 179) is filled with unacknowledged citations of Millman’s own words. But who is Millman? Head of Politico’s literary pages, he is neither a demographer nor an African specialist, but a former financier who knows how to do everyday arithmetic. His method is simple; it involves convincing the American public with scant knowledge of African realities that the known can be used to gauge the unknown, i.e. that the situation in Africa can be likened to that of Mexico. As for Ross Douthat, a regular author of op-eds on practically all topics, he is cited in turn because he cites none other than… Millman!

      At the end of the book, Smith explains that by continuing the timeworn practices of development aid, European policy “may end up turning the flow of Africans towards Europe into a tidal wave” (p. 225). The reader is puzzled. Does this mean that the demographic determinism proclaimed so loudly at the beginning of the book is not so inescapable after all? But few readers go so far. The message they take away is that of the book cover: there is no escape, Africa is out to conquer Europe.

      At global level it is not the poorest regions that produce the most emigrants, as the author well knows. He also knows that sub-Saharan Africans do not have the resources to emigrate in large numbers. Likewise, he is not unaware that development aid is more likely to stimulate emigration than curb it—to the point where some commentators credit him with this discovery, as if development economists had not already established this fact many years ago. But Smith’s knowledge in this respect is second-hand. He quotes extensively an editorial by Jeremy Harding, a contributing editor of the London Review of Books and author of a book recounting the experiences of migrants at border crossings (pp. 148-149). Smith’s essay thus includes research-based knowledge, but obtained indirectly—mainly from journalists or literary sources. I have no qualms with that; the problem lies in the fact that Smith no longer applies this knowledge when he imagines sub-Saharan Africa’s rapid escape from poverty and the migrant flows that this entails.
      Incomplete Documentation

      For a seasoned specialist of Africa, Smith’s documentation is surprisingly incomplete and obsolete. He claims, for example, that demographers have closed their eyes to the ongoing trends in African fertility. My analysis for “La vie des Idées”, cites numerous demographers (Caldwell, [3] Tabutin, Schoumaker, [4] Leridon, [5] Casterline, [6] and more) who have been signalling the slow pace of demographic transition in Africa and its link with under-development since the 1990s. Are demographers really so blind? It is the author who seems to be wearing blinkers; he cites none of these publications, all of which are easily accessible.

      Smith gives great credence to the findings of surveys of migration intentions compiled by the Gallup Institute in which one-third of sub-Saharans reported wishing to leave their country. He cites the figures from second-hand sources (via an article in a French daily) and without the slightest critical comment. However, we need to look at the actual question that was asked: “ideally, if you had the opportunity, would you like to settle in another country or carry on living here?”. In fact, when asked if they were planning to leave within the next 12 months or, more tellingly, if preparations were under way, the proportion dropped to below 5%. Dreams are one thing; practical realities are another. Italian researchers who retrieved the data from these surveys at the request of the European Commission reach the same conclusion: the Potential Migration Index constructed by Gallup on this basis is of no predictive value. [7]
      The Global Database of Diasporas: Discrediting the Notion of Communicating Vessels

      The most glaring omission in Smith’s essay is the absence of any reference to the Global Bilateral Migration Database, a major source of knowledge on the state of world diasporas developed over the last 15 years by the OECD, the World Bank and the IMF. [8] It served as the basis for my recent analysis in the monthly bulletin Population and Societies, and has been used by countless migration researchers before me. The open access Bilateral Migration Matrix comprises a table of 215 lines and 215 columns giving, for each country, the number of natives living abroad. It counts a total of 266 million migrants out of a world population of 7.7 billion. Information on origin and destination is systematically matched to ensure overall consistency.

      A series of additional indicators can be added to this open-access database to characterize each country, or the differences between countries, such as growth rate by sex and age drawn from the United Nations population projections. While it is more time-consuming to perform such analyses than to read political opinion pieces and literary editorials, they produce conclusions that have long been familiar to economists and demographers alike: the model of communicating vessels is a fallacy. It is wrong to imagine that the most fertile countries migrate to the least fertile ones, the poorest to the richest, the most densely populated to the least densely populated, the tropical to the temperate and, last but not least, the youngest to the oldest, as claimed in the sub-title of Smith’s book. I cannot count the times I have read that “high population pressures” will inevitably escape to fill the areas of “low pressure”! Alas, just because a metaphor is evocative does not mean that it is necessarily true. The image of a bursting pressure cooker is incapable of conveying the complexity of population movements. The largest emigration flows towards rich countries tend to be from middle-sized, middle-income nations such as Mexico and Turkey, or the countries of North Africa, the Balkans or Central Asia. And above all, from countries where fertility is already falling rapidly—which is certainly not the case in sub-Saharan Africa.

      In his interview in the Figaro newspaper, Stephen Smith dismisses the World Migration Database because it does not consider his scenario of rapid African economic growth! He seems to have got his wires crossed. A database which gives the world distribution of migrants at a given moment in time cannot take account of future growth hypotheses. But it forms a vital starting point for those wishing to make such hypotheses. Without this grounding in fact, hypotheses are plucked out of thin air and become unverifiable, at the mercy of all and any analogies, including the most implausible ones.
      An Economic Rather than Demographic Conjecture

      By cross-matching the global migration data and the United Nations projections for 2050 for each birth cohort, we can estimate the weight of the diasporas in receiving countries, on the assumption that current emigration factors remain unchanged. This is what I did in the September 2018 issue of Population and Societies, obtaining a number of sub-Saharan migrants in 2050 around five times lower than the figure advanced by Stephen Smith. What does this difference tell us? Simply that the scenario of a “scramble” of sub-Saharan African migrants to Europe is, for the most part, not built upon demographic determinism, but upon a highly speculative hypothesis about African economic development. The demographic reasoning in the book’s sub-title (“Young Africa on the Way to the Old Continent”) and in the introduction is actually very secondary in the fabrication of Smith’s prophecy. This is hardly surprising, given that he fails to analyse any data. [9]

      My estimates for 2050 are of the same order of magnitude as those obtained by two in-depth analyses based on the same Global Bilateral Migration Database, one by the World Monetary Fund, [10] the other by the Joint Research Centre of the European Commission. [11] Smith cites the first, but without mentioning that since the 2000 censuses, the increase in numbers of sub-Saharans leaving the sub-continent primarily reflects population growth. In proportional terms, the share of migrants who remain in the region has changed little since 1990, at around three-quarters (70% today, versus just 15% who head to Europe). Internal migration within sub-Saharan Africa should benefit greatly from the treaty on the free movement of persons signed in March 2018 by 27 African countries.

      While Stephen Smith knows that extreme poverty is not a factor of migration, he perpetuates the other variants of the “communicating vessels” fallacy, notably when he mentions the inexorable pressure exerted upon ageing societies by surplus masses of young people impatient for emancipation. He even suggests that European societies, incapable of financing their pension systems due to population ageing, will face the dilemma of closing their borders and dying a slow death, or of opening them to keep the system afloat, at the risk of being submerged by a flood of African workers: “to maintain a minimum level of social security coverage, must we accept that a quarter of Europe’s inhabitants in 2050 – more than half of them aged below 30 years – will be ‘Africans’?” (pp. 179-180). The French text (p. 180) even speaks of “more than half of the under-30s” in the European population being “African” by 2050! And Smith inevitably mentions the famous report by the United Nations Population Division on “replacement migration” [12] regularly cited by the proponents of the “great replacement” theory.

      Yet the last scenario of this publication, in which young migrants serve to create a permanent numerical balance between the working-age population (15-64) and older adults (65 and above), was acknowledged to be unrealistic by the United Nations itself, due to the increase in life expectancy which is continuing to age the population. Freezing the ratio of young to old would involve massive inflows of migrants, who would in turn grow older themselves. The United Nations used this absurd fictitious scenario to show that immigration is not a solution to population ageing, including in France, and that measures of a different kind are needed (with respect to employment rates, working hours, retirement age).
      The Social Welfare Pie

      If one is truly convinced by the scenario of a massive and disorderly inflow of migrants from the South, then the only remaining question is whether there is still time to prevent it. With the debate couched in these terms, Smith can allow himself some hesitancy: policy makers still have “room for manoeuvre” but “time is running out”. There is one certainty, however, central to his argument: development prospects are “auspicious” for Africa, but “an ill omen for Europe” (p. 225). As if the two continents can only survive at the expense of each other. According to a Neapolitan custom, one must not wish a Happy New Year to someone without secretly wishing evil upon someone else. This is the linchpin of Smith’s book: not the rigorous analysis of a demographic mechanism, but an economic conjecture whose optimism for Africa (a closing of the development gap within 30 years) is more than counterbalanced by its pessimism for Europe.

      At the end of his essay, Smith reiterates the idea that immigration is fundamentally incompatible with the welfare state, a popular misconception totally disproven by the social history of western Europe since the Second World War. Need we mention the detailed studies on this question by the OECD, [13] extended more recently by d’Albis and his team, [14] which demonstrate that immigration or, more precisely, a sudden influx of migrants or asylum seekers, far from bankrupting the welfare state and raising unemployment, actually increases GDP and employment rates over the long term? D’Albis shows that the positive effect is merely delayed in the case of asylum seekers, and for a simple reason: they are not allowed to work until their asylum request has been granted.

      The error is always the same: forgetting that immigrants are also producers and consumers, tax-payers and pension contributors, imagining that they take from the collective pie rather than adding to it. Of course, they are an expense for society when they are young, an asset in adulthood, and become an expense again in old age but, as clearly shown by the OECD, this life cycle is the same for the rest of the population, with minimal differences linked to age structures. The idea the immigrants “steal” natives’ jobs or take an unfair share of their welfare benefits again harks back to the fallacy of a fixed quantity of resources to be shared, around which the entire final part of Stephen Smith’s essay is constructed. As if realism and respect for political and moral rights were irreconcilable. Until these research findings have been seriously refuted, they are irresistible. But evocative metaphors or implausible analogies are no substitute for scientific argument.

      Likewise, simply pitting the advocates of a fortress Europe against those of an open-door Europe is not enough to claim the title of pragmatist or upholder of the “ethics of responsibility” in opposition to the “ethics of conviction”. While the author regularly contrasts two extreme positions to establish his credentials as a moderate realist, he takes an extremist path himself when he claims that sub-Saharan population projections signal an imminent threat of mass incursion culminating in nothing less than the creation of “Eurafrica” (p. 227)
      Establishing the Facts: Neither Scaremongering nor False Reassurance

      Demography is like music: it attracts many players, but few know how to read the score. In the present case, the very nature of the tune is misunderstood: Smith’s essay is an exercise in economic speculation and sensationalist communication, rather than a demographic demonstration. In response to the fear of mass invasion, a falsely objective variant of the fear of others, it is the duty of demographers to explain the orders of magnitude of population movements. They must also identify the nature of the hypotheses put forward and of the prejudices upon which they are built. Contrary to popular belief, the purpose of demography is not to alarm or reassure but to take stock of the issues by establishing their true proportions. Only in this way can it provide the necessary insights for lucid long-term policy-making. Inflammatory metaphors have a powerful effect on public opinion, yet in these uncertain times, for the press and politicians alike, the true “ethic of responsibility” demands that they turn their back on false prophecies couched in pseudo-scientific language.

      https://booksandideas.net/How-Oracles-Are-Forged.html
      #oracles #prophétie

      #François_Héran

    • L’Europe doit-elle décourager les migrations africaines ?

      Le pacte de Marrakech sur les migrations a été adopté aujourd’hui par plus de 150 pays. En Europe, les arrivées d’exilés, notamment en provenance d’Afrique, devraient se multiplier dans les décennies à venir. Comment s’y préparer ? Quelle politique mettre en place ?

      https://www.franceculture.fr/emissions/du-grain-a-moudre/du-grain-a-moudre-du-lundi-10-decembre-2018


      #François_Gemenne

    • Décryptage | S’ouvrir les yeux sur les migrations africaines

      « L’Europe doit-elle s’inquiéter d’une immigration massive à partir du continent africain ? » [1] ; « Ils déferleront par millions » [2] ; « L’explosion démographique africaine contribue à la migration » [3]. Ces accroches se sont insidieusement imposées dans les médias ces derniers mois, comme pour donner le ton. En arrière-fond, un ouvrage de Stephen Smith au titre tant évocateur qu’alarmiste : « La ruée vers l’Europe. La jeune Afrique en route vers le Vieux Continent » (2018). L’auteur dit vouloir ouvrir les yeux du monde sur une « réalité » qui serait celle d’une explosion non contrôlée de la démographie dans la région subsaharienne, d’une invasion prochaine de l’Europe par de jeunes migrants africains ou d’un système social européen mis à mal par des coûts d’intégration démesurés et improductifs. Paré de statistiques, le discours séduit, induit en erreur et modifie l’imaginaire collectif.

      L’inquiétude du tournant démographique en Afrique subsaharienne

      Encensées par une partie de l’intelligentsia libérale européenne, reprises aveuglément par des journalistes en mal d’informations de terrain, les thèses de cet ancien journaliste et démographe n’amènent en réalité rien de très neuf. Le message-fleuve du livre est univoque : en 2050, un quart de la population en Europe sera d’origine africaine. La thèse du « Grand remplacement », prisée par les milieux populistes anti-migrants, trouve ici une boîte de résonance.

      Au-delà des chiffres, c’est dans la tournure que Smith pose sa patte partisane : « Le prochain rouleau de vagues migratoires qui se répandent à partir des zones les moins développées du monde ». Faisant allusion à l’argent investi par des ONG pour des projets de développement « ciblant la jeunesse », il affirme : « La moitié des 1,3 milliard d’Africains ne constitue pas une cible mais un gouffre à fonds perdus ». Selon Smith, une majorité de ces candidat.e.s à l’exil entrerait dans la catégorie des « migrants économiques ». Ces derniers seraient « à la poursuite d’une vie meilleure », leur condition de vie étant aujourd’hui plus « frustrante que difficile ».

      Et pourquoi c’est faux

      François Héran, professeur au Collège de France à la chaire « Migration et sociétés », s’est attelé à déconstruire les arguments de Smith à l’aide des instruments de la démographie [4]. Il estime que sa « prophétie repose sur un modèle de vases communicants qui méconnaît trois données de base ».

      L’accroissement de la population engendre tout d’abord une augmentation de la pauvreté. Une pauvreté qui explique déjà aujourd’hui que les résidents d’Afrique subsaharienne émigrent moins que ceux d’Amérique centrale, d’Asie centrale ou des Balkans. Car ce sont les personnes qui jouissent d’un certain capital social et économique qui migrent, pas les plus pauvres. Smith le sait, mais prédit un boom économique jugé irréaliste par Héran pour cette région d’Afrique.

      Ensuite, globalement, lorsqu’ils ont lieu, les déplacements migratoires se dirigent vers des pays limitrophes. François Héran rapporte le chiffre actuel de 70% des migrations intra-régionales au sein de l’Afrique subsaharienne, contre 15% vers l’Europe. Si les vases communiquent, c’est avant tout à l’intérieur des régions bien plus que vers l’Europe.

      Troisièmement, citant une étude récente du Fond Monétaire International [5], le chercheur montre que si une augmentation de migrants subsahariens séjournant dans les pays de l’OCDE [6] est à prévoir, leur part dans la population pourrait s’élever à 2,4% en 2050, contre 0,4% actuellement. Ce qui ne peut être qualifié d’« invasion », souligne Héran, qui conclut par un appel au bon sens : les migrations subsahariennes ne constituent qu’« une forme ordinaire de mobilité humaine ».

      Les prédictions de Smith semblent donc davantage relever de la thèse idéologique. D’ailleurs Julien Brachet et Judith Scheele [7] rappellent que l’auteur s’inscrit dans un cadre intellectuel défini. Citant Maurice Barrès, Jean Raspail, Robert Kaplan ou Samuel Huntington, il défend des « thèses populistes, de droite et profondément xénophobes » sous des abords d’objectivité scientifique.

      Changer de regard, comprendre et apprendre

      Or, la science, humaine et démographique se met également au service de celles et ceux qui sont prêts à décentrer le regard, à se débarrasser de certains préjugés et acceptent d’y voir plus clair. Parler de l’Afrique subsaharienne revient à traiter d’un territoire vaste et pluriel. A ce titre, le livre de Smith manque cruellement de différenciation : diversité des pays africains, écart entre les villes et les villages, les femmes et les hommes, les nantis et la masse populaire immobilisée par la pauvreté.

      De même, penser que les personnes migrantes originaires d’un pays d’Afrique subsaharienne n’ont pas besoin d’une protection internationale est scandaleux lorsque l’on sait qu’elle est la partie du monde où les conflits ont été les plus nombreux et les plus meurtriers depuis la Seconde Guerre [8].

      Ces violences déplacent au quotidien des millions de personnes, qui deviennent majoritairement des déplacés internes mais qui se rendent également dans les pays limitrophes pour trouver refuge. Selon le HCR, le Soudan, l’Ouganda, l’Ethiopie font partie des 10 pays accueillant le plus de réfugiés au monde. Ces deux derniers pays sont également salués dans un récent rapport publié par l’UNESCO [9] pour leur succès concernant l’intégration des enfants réfugiés au sein du système éducatif national. De tels exemples devraient nous faire réfléchir sur la réelle signification du mot accueil.

      Et, alors, oui, Monsieur Smith, il nous faut ouvrir les yeux… mais les bons.

      https://asile.ch/2019/01/30/decryptage-souvrir-les-yeux-sur-les-migrations-africaines

    • #Hervé_Le_Bras : « La #ruée migratoire vers l’Europe, c’est un grand #fantasme »

      Hervé Le Bras est démographe, spécialiste des migrations. Chercheur émérite à l’Institut national d’études démographiques (INED) et historien à l’École des hautes études en sciences sociales (EHESS), il est l’auteur d’une œuvre abondante, dont récemment L’Âge des migrations et Malaise dans l’identité. Aussi soucieux de la rigueur des chiffres que de l’attention aux réalités du terrain, il n’a pas de peine à démonter les théories en vogue : « appel d’air », « ruée vers l’Europe », « bombe démographique » et autre « grand remplacement ».

      Où en est le niveau d’immigration dans nos pays ? Vous parlez d’un « #roman_migratoire »…

      Nous sommes revenus aux niveaux d’avant la crise syrienne. On observe les mêmes tendances depuis toujours : le taux d’immigration fluctue avec la conjoncture économique des pays de destination. Le problème est que depuis plusieurs années, les politiques migratoires se basent non pas sur les chiffres réels mais sur la #perception que la population se fait du phénomène. C’est comme la météo qui distingue température réelle et ressentie. Mais l’eau ne gèle qu’à une température réelle de zéro degré !

      Les #chiffres ne sont pas pris en compte par les politiques. La peur de « l’#appel_d’air » en est un bel exemple : on n’a jamais rien observé de tel, même après de fortes régularisations. Lors d’un débat qui m’opposait à Marine le Pen, à qui je répondais tranquillement, elle a fini par me lancer : « Monsieur Le Bras, on en a marre de vos #statistiques ! » L’immigration est un domaine où les #fake_news prospèrent depuis longtemps.

      À l’échelle mondiale, quelles sont les tendances des flux migratoires ?
      En Amérique Latine, il y a actuellement des crises au Honduras et au Venezuela, qui génèrent des déplacements. Le Chili est de plus en plus impacté par une migration venant de Haïti mais aussi, entre autres, du Pérou, car le nord du Chili, minier et riche, a besoin de main d’œuvre.

      Mais désormais, entre le Mexique et les États-Unis, l’immigration est mûre, c’est-à-dire qu’il y a équilibre entre les entrées et les sorties, comme d’ailleurs entre la Turquie et l’Allemagne. Les Chinois, eux, n’émigrent pas. Leur tradition est celle des comptoirs commerciaux et ils ont plutôt une diaspora très importante.

      Pour l’#Afrique, on ne dit jamais que près de 90% des migrations se font entre pays africains. Certaines d’entre elles sont tout à fait traditionnelles. Par exemple, entre la Mauritanie et le Sénégal. L’ensemble de l’Afrique est coutumière des migrations internes. Le gros des migrations pour l’Afrique noire, c’est plutôt des réfugiés, sur peu de distance : 500.000 Somaliens au Kenya, 500.000 du Darfour à l’Est du Tchad. La migration économique se dirige vers l’Afrique du Sud, en provenance notamment du Nigeria et beaucoup de République démocratique du Congo. À Johannesburg, il y a des quartiers congolais ! Le gros des migrations africaines, ce n’est donc pas vers l’Europe.

      Contrairement à ce que prédit Stephen Smith, il n’y aura pas de « ruée vers l’Europe » ?
      De nombreux démographes ont démonté les erreurs de Smith, mais sans voir non plus les idées intéressantes du livre. L’une d’elle, que je partage, est que le migrant du présent et du futur, c’est une personne diplômée qui migre pour se réaliser.

      Comme l’Afrique se développe, il faut effectivement s’attendre à la migration de gens compétents, vers l’Europe mais aussi les Etats-Unis ou le golfe persique. Le problème de Smith – qui n’est pas démographe – est qu’il prend l’Afrique en bloc : il note que la population va augmenter d’un milliard et il conclut que tout ce petit monde va monter mécaniquement vers l’Europe. Ce genre de généralisation est assez délirant. Car, et Smith le sait, les pauvres, eux, n’iront pas loin. Ils n’ont pas la représentation de ce qu’ils pourraient faire en Europe. Une chose est d’avoir envie de migrer, une autre est de le faire, ce que confirme un récent sondage Gallup.

      Dans cette affaire, c’est l’#idéologie qui s’installe, avec ses #récupérations_politiques : le livre de Smith est le livre de chevet de l’Élysée. Ma principale critique est qu’on ne peut pas traiter l’Afrique en bloc.

      L’Afrique du nord a une position particulière, et de même le Sahel, l’Afrique équatoriale et l’Afrique du Sud. Ces quatre zones ont des régimes démographiques différents et donc des avenirs extrêmement différents. Les mettre dans un seul sac n’a pas de sens. Ma critique est même plus générale : on fait de l’amalgame politicien en associant immigré avec musulman, donc islamiste, donc terroriste !

      Mais tout de même, la population africaine va doubler…
      Si on prend l’Afrique du nord, le #taux_de_fécondité s’est rapproché du niveau européen – notez qu’en Iran, ce taux est de 1,7 par femme alors qu’il était de 6,5 en 1985. Cela a décliné à toute vitesse et les mollahs sont affolés.

      En Afrique du Sud, ils sont à 2,6 enfants par femme. Là aussi, la transition démographique est faite. La baisse se produit à l’échelle mondiale. Concernant l’Afrique sahélienne, du Sénégal au Tchad, il y a environ 80 millions de personnes. En 2050, selon les projections moyennes de l’ONU, il y en aurait 220 millions. Avec un très haut score pour le Niger, pays pourtant très pauvre. La #bombe_démographique, très limitée, se situe dans cette bande-là. Plus bas, les pays ont beaucoup de ressources et l’Afrique équatoriale, elle, est vide d’hommes !

      Mais traditionnellement, les populations du nord du Sahel descendent vers les pays du golfe de Guinée. Par conséquent, les problèmes démographiques de la bande sahélienne vont surtout déstabiliser les pays qui sont en train de se développer : Côté d’ivoire, Ghana, Sénégal.

      Quand on fait une analyse régionale, on s’aperçoit que la menace pour l’Europe est finalement, très, très faible. D’une part, les flux auront tendance à descendre ; ensuite, ce sont plutôt les pays du nord de l’Afrique qui devraient alors faire face à une montée des « hordes invasives ». Or au Maroc, l’immigration se passe plutôt bien ; ce pays a même fortement régularisé. Quant à l’Algérie, elle a carrément fermé ses frontières et renvoie les migrants dans leurs pays d’origine. Ceux qui devraient avoir peur, donc, ce n’est pas nous. Bref, quand on regarde dans le détail, contrairement à ce que fait Smith, on voit qu’il n’y aura pas de ruée migratoire vers l’Europe, c’est un grand #fantasme.

      Qu’en est-il des futures #migrations_climatiques ?

      L’argument est le même. On se fait peur avec des généralisations purement mathématiques : on compte le nombre de gens qui vivent à moins d’un mètre au-dessus de la mer, et puis quand celle-ci va monter, on déduit le nombre de migrants climatiques. 100 à 150 millions de personnes sont effectivement concernées, mais on fait comme s’il n’y aurait pas de réaction humaine. Or, le phénomène est graduel et ces gens ne vont pas se déplacer, d’un jour à l’autre, sur des milliers de kilomètres.

      L’exemple du #Bangladesh est intéressant : les migrations sont très locales car ce sont des gens pauvres. Les paysans sont attachés à leurs terres. Dans le #Sahel, ça a été bien étudié : les années sèches, les nomades redescendent. Le Sahel est plutôt confronté à une #urbanisation massive, ce qui crée un #prolétariat_urbain. Comme au Bangladesh, les migrations climatiques vont plutôt accroître les problèmes d’urbanisation intense.

      Selon un récent sondage, près de 2 personnes sur 5 croient à la théorie du « #grand_remplacement ». Quelle est votre analyse ?

      Le livre de #Renaud_Camus est l’un des plus nullissimes que j’ai jamais lus. D’après l’INSEE (2012), la population française compte 5,3 millions de personnes nées étrangères dans un pays étranger, soit 8% de la population. Et parmi eux, 3,3 millions sont originaires du Maghreb, d’Afrique subsaharienne et d’Asie, soit 5%… Difficile de parler de grand remplacement !

      La réalité, ce n’est pas le remplacement mais la #mixité, le #métissage. Les enfants dont les deux parents sont immigrés ne représentent que 10% des naissances. Ceux qui n’ont aucun parent, ni grand-parent immigré, 60%. Dans 30% des naissances, au moins un des parents ou grands-parents est immigré et au moins un des parents ou des grands-parents ne l’est pas. Ce qui représente 30% d’enfants métis.

      Petit calcul à l’horizon 2050 : on arrive à 50% d’enfants métis. Ce métissage est la réalité de ce siècle. Et à ce compte-là, Éric Zemmour est un agent du grand remplacement. D’autre part, on omet les millions d’Occidentaux qui partent s’installer ailleurs et qui contribuent eux aussi au métissage mondial en cours. Quand les États durcissent les conditions du regroupement familial, ils luttent en fait contre les mariages mixtes, par peur du « mélange ». Or le refus du mélange est la définition même du #racisme.

      Vous semblez très fâché avec la notion d’#identité

      J’y suis même très hostile. Sarkozy avait voulu faire un grand débat sur l’identité nationale, ça a été un échec. En fait, ça n’a pas de sens : imaginez qu’on essaye, tous les 100 ans, de définir une telle identité. Quels rapports y aurait-il entre la France de 2019 avec celle de 1819 ou de 1619 ? L’identité est impossible à définir. Je parle plus facilement avec un mathématicien chinois qu’avec un paysan du Berry, quelle que soit l’estime que j’ai pour eux.

      Nous sommes une synthèse dynamique d’appartenances très diverses. Aucune nation n’a jamais existé sur une base ethnique « de souche ». La #nation, c’est depuis toujours un mélange. Alors comme on nous bassine avec ces élucubrations identitaires, je parle d’"#identité_dynamique" : la notion étant évolutive, elle est encore plus insaisissable.

      https://www.lecho.be/opinions/carte-blanche/herve-le-bras-la-ruee-migratoire-vers-l-europe-c-est-un-grand-fantasme/10121241.html

    • #Achille_Mbembe : “Non, les migrants africains ne rêvent pas d’Europe”

      Le philosophe et historien Achille Mbembe répond à son collègue allemand Andreas Eckert. Ils abordent ensemble l’avenir de l’Afrique – et en particulier de l’Afrique du Sud – et critiquent la thèse d’une vague d’immigration africaine prête à déferler sur l’Europe.

      Achille Mbembe est le premier intellectuel africain à remporter le prestigieux prix Gerda Henkel. Lors d’une récente visite à Düsseldorf, il a accordé un entretien à l’historien allemand Andreas Eckert [titulaire de la chaire d’histoire de l’Afrique à l’université Humboldt de Berlin]. Les deux hommes ont discuté de sujets divers et variés, depuis l’état actuel du monde politique sud-africain jusqu’au radicalisme étudiant, en passant par les politiques anti-immigration de l’Europe.

      ANDREAS ECKERT. Vous vivez en Afrique du Sud depuis de nombreuses années. Quand vous y êtes arrivé, en 2000, c’était un pays plein d’espoir. À la fin de l’apartheid [le pouvoir ségrégationniste de la minorité blanche, entre 1948 et 1991], le projet de “nation arc-en-ciel” semblait ouvrir la voie à un avenir lumineux. Et bien sûr, il y avait Nelson Mandela, avec sa sagesse et sa générosité, à côté duquel les leaders politiques du monde entier avaient l’air d’esprits étriqués. À l’époque, vous avez aussi écrit que l’Afrique du Sud était un laboratoire créatif, un espace où une nouvelle forme d’humanisme et de coopération était testée. Or, aujourd’hui, presque toutes les informations qui nous viennent d’Afrique du Sud sont mauvaises. On entend avant tout parler de crises et de corruption. De l’échec de l’ANC [le parti au pouvoir]. Des nombreux déçus. Du programme de réforme agraire qui pourrait faire basculer le pays dans de violents conflits. Défendez-vous toujours cette idée selon laquelle l’Afrique du Sud est un laboratoire à même de montrer à de nombreuses régions d’Afrique et du reste du monde la voie vers un avenir plus humain ?

      ACHILLE MBEMBE. Oui, je continue de croire en l’universalité potentielle de l’expérience sud-africaine. Les discriminations raciales et les structures de la suprématie blanche sont des caractéristiques tellement corrosives, et pourtant déterminantes, du monde moderne que l’Afrique du Sud est sans doute l’endroit sur terre qui a les meilleures chances de réparer les extraordinaires ravages que cette suprématie blanche a infligés à une immense partie de l’humanité.

      En ce moment même où nous parlons, le pays se trouve hélas en grand danger de se fourvoyer dans un cul-de-sac culturel et intellectuel, et d’être dans l’incapacité de créer de nouveaux imaginaires pour lui-même, pour l’Afrique et pour le monde. L’atrophie de l’esprit est ce qui m’inquiète le plus.

      Par exemple, je suis en profond désaccord avec ceux qui confondent une politique radicale tournée vers l’avenir avec les appels au sang et aux flammes. Il ne peut y avoir de véritable projet de liberté sans renonciation volontaire à la loi du sang. Choisir une politique radicale, c’est assumer la dette fondamentale que nous avons les uns envers les autres, la dette de vie, dont la reconnaissance est la première étape et la seule voie vers une restitution et une réparation véritables, et vers la possibilité d’un monde commun. Voilà ce que je crois.

      Ces idées sont plus que jamais importantes non seulement pour l’Afrique du Sud, mais aussi pour notre monde commun et pour le monde futur. J’aimerais que l’Afrique du Sud ait suffisamment confiance en elle pour pleinement embrasser l’étincelle d’universalité inscrite dans sa cahoteuse histoire. C’est cette étincelle qui a attiré certains d’entre nous vers ses côtes et c’est elle qui convainc certains d’entre nous d’y rester. C’est elle qui nous incite à construire à partir d’ici et à réfléchir à partir d’ici à l’Afrique et à notre monde. Je dois une immense reconnaissance à l’Afrique du Sud. J’ai quelquefois été profondément déçu par son esprit de clocher, son étroitesse d’esprit, son hostilité envers les Noirs qui venaient d’ailleurs et la honte qu’ils lui inspirent ; par cette chimère qu’elle continue de nourrir selon laquelle elle ne ferait pas partie de l’Afrique. Mais je ne serais pas qui je suis sans l’Afrique du Sud. Je suis un citoyen de l’Afrique et de la diaspora, ma nationalité est africaine : je ne me considère pas comme “étranger” ici. Je ne vois pas non plus mon destin et celui de l’Afrique du Sud comme deux choses séparées.

      Mais quand vous êtes face à des étudiants, à l’université, des étudiants noirs qui se sentent défavorisés, qui pensent que l’apartheid est encore en grande partie en place, que leur dites-vous ? Ce que vous venez de me dire ?

      Oui, et souvent cela me cause des problèmes. Je suppose que mon discours n’est pas suffisamment véhément en ces temps d’opportunisme. Pourtant, si nous prenions la peine de regarder au-delà des frontières mentales que nous nous posons, vers le reste du continent, certaines choses apparaîtraient plus clairement.

      Par exemple, pour mener à bien des changements profonds après la domination coloniale, nous devons avoir des institutions solides. Or quand les institutions héritées du passé sont affaiblies ou détruites plutôt que réellement transformées, ce sont habituellement les plus pauvres d’entre nous qui en paient le prix le plus fort.

      Pour changer en profondeur les difficultés dans lesquelles nous nous trouvons, nous devons construire de vastes coalitions : d’une manière générale, quand nous n’y parvenons pas, les conflits ethniques prennent le dessus.

      Le reste de l’article sous #paywall

      https://www.courrierinternational.com/article/entretien-achille-mbembe-non-les-migrants-africains-ne-revent

    • Immigration : vers une invasion africaine ?
      https://www.youtube.com/watch?time_continue=11&v=_k7hdwerNW4&feature=emb_logo

      Il y a une certaine peur d’une invasion africaine sous prétexte que le continent africain va voir doubler sa population dans les années à venir, jusqu’en 2050.

      Un livre d’un journaliste, Stephen Smith, a accru la peur des Européens avec son titre « La ruée vers l’Europe ». Je vais vous citer des phrases au début du livre de Stephen Smith : « La jeune Afrique va se ruer sur la vieille Europe, c’est dans l’ordre des choses ». Ce n’est en fait pas du tout dans l’ordre des choses ou il faut savoir ce que signifie « les choses » mais en tous cas, ce n’est pas dans l’ordre des nombres.

      Quand on regarde de près la question de la migration africaine vers l’Europe, et particulièrement vers la France, elle n’a pratiquement pas augmenté depuis une quinzaine d’années. Le chiffre exact en France des arrivées d’Africains en 2003, aussi Afrique du Nord et pas simplement Afrique Subsaharienne, est de 91 000 en 2003 et de 95 000 entrées nouvelles en 2017, 4 000 de plus. C’est très peu pour une population française de plus de 65 millions d’habitants.

      Si on prend un exemple des pays africains, un pays comme le Niger, c’est le pays qui a la plus forte croissance actuellement au monde. C’est un des trois pays les plus pauvres. L’année dernière, 106 Nigériens sont arrivés en France sur une population de 22 millions d’habitants. Entre 2003 et 2017, le Niger s’est accru de 9 millions d’habitants. Au total, 1 800 Nigériens sont arrivés en France (2 pour 10 000). Donc, on ne peut absolument pas dire qu’il y a un risque d’invasion.

      Il faut voir qu’il y a une très grosse diversité en Afrique des directions des migrants, qui sont d’ailleurs presque tous vers des pays africains, et aussi, vers des pays comme le Canada, ou bien comme l’Australie.

      En outre, quand on passe de la France à l’ensemble de l’Europe, là aussi, la croissance du nombre d’Africains, et surtout des arrivées d’Africains, est faible. Elle est de l’ordre d’une croissance de 1,5 % par an alors que le continent africain s’accroît à 2,5 % par an. Donc, on a une vitesse beaucoup plus faible de l’arrivée des Africains, que de leur propre croissance.

      Quand on regarde d’ailleurs dans le détail, on voit que le pays d’Afrique où la proportion de migrants est la plus importante par rapport à la population, c’est la Tunisie. Or, la Tunisie est le pays d’Afrique qui a la plus faible fécondité, la plus faible croissance démographique.

      Pourquoi la Tunisie est-elle tournée vers l’Europe ? Parce que les tunisiens ont un grand système d’éducation. Il y a pratiquement la même proportion de Tunisiens à l’Université que de Français à l’Université.

      La migration, c’est essentiellement le fait de personnes diplômées parce que c’est beaucoup plus facile de migrer avec un diplôme que sans diplôme. 
D’ailleurs, dans les arrivées en France de 2018, dans l’ensemble des cartes de séjour qui ont été distribuées (260 000), si on regarde les Africains, à peu près 90 000, 65 % d’entre eux ont le bac et 50 % d’entre eux ont au moins un diplôme universitaire. C’est plus que les Français du même âge.

      On oublie aussi, avec cette peur de l’invasion, que les Africains migrent surtout en Afrique. Plus de 80 % des migrations africaines entre Etats sont à l’intérieur de l’Afrique. C’est des migrations de personnes qui sont éduquées. Par exemple, des personnes d’Afrique de l’Ouest qui vont vers l’Afrique du Sud ou vers le Congo. Mais, c’est aussi, hélas, des migrations de réfugiés pauvres qui, eux, ne font que passer la frontière avec l’Etat voisin. Par exemple, des Somaliens qui se réfugient au Kenya ou des habitants du Darfour au Tchad.

      On oublie donc que l’essentiel de ces migrations sont des migrations de proximité. Cette peur de l’invasion traduit une méconnaissance profonde des phénomènes migratoires.

      https://www.migrationsenquestions.fr/question_reponse/2526-immigration-vers-une-invasion-africaine

  • Vent de révolte au #Vatican : « Des nonnes travaillent comme des esclaves pour le compte de certains prélats »

    De trop nombreuses religieuses, qui effectuent le #ménage ou des tâches subalternes pour le compte de cardinaux, d’évêques et de paroisses locales travaillent dans des conditions proches de l’esclavage, rapporte jeudi l’Osservatore Romano. L’information publiée par le quotidien officiel du Vatican s’inscrit dans le cadre du mouvement de lutte contre les violences faites aux femmes qui a pris naissance à Hollywood (#MeToo, ndlr.) et qui a désormais largement dépassé les frontières de l’industrie cinématographique.

    https://www.rtbf.be/info/societe/detail_vent-de-revolte-au-vatican-des-nonnes-travaillent-comme-des-esclaves-pou
    #nonnes #résistance #révolte #esclavage_moderne (@reka) #travail #exploitation

  • Pointer au chômage plutôt qu’au travail : les combines des multinationales pour couler définitivement leurs usines - Basta !
    https://www.bastamag.net/Pointer-au-chomage-plutot-qu-au-travail-les-combines-des-multinationales-p

    Lorsqu’elles décident de fermer un site, les multinationales ne lésinent pas sur les moyens. Quitte, dans les cas extrêmes, à saboter les machines. La « loi Florange » de 2014 leur impose la recherche d’un repreneur, mais sans obligation de résultat. Comme les directions n’ont souvent aucune envie de voir s’implanter un concurrent – ou, pire, de laisser les clés aux salariés qui auront créé leur société coopérative – elles usent de tous les stratagèmes disponibles pour empêcher une reprise. Combien de sites industriels rentables ferment ainsi chaque année ?

    #patrons_voyous

  • Calculs obscurs et illégaux : le Grand Bazar du #RSA | Social, économie et politique
    http://www.actuchomage.org/2017111727138/Social-economie-et-politique/interpretations-illegales-calculs-enigmatiques-rsa-le-grand-bazar.html

    La Responsable du service #contentieux se hasardant même dans sa réponse à préciser que : « le département aurait pu, au regard de l’argent détenu, mettre fin à votre RSA pour absence de précarité ». Une #menace déguisée parfaitement infondée pour deux raisons.

    Le RSAste a bien évidemment le droit de détenir une #épargne, même de 30.000, 40.000 ou 50.000 euros, comme ces nombreux bénéficiaires âgés de plus de 50 ans qui ont épuisé leurs droits à l’assurance-chômage, ont basculé au RSA après une longue carrière professionnelle qui leur a permis – quand même – de mettre un peu d’argent de côté. Cela n’a rien d’indécent d’autant qu’ils sont aujourd’hui souvent victimes de discriminations à l’embauche en raison de leur âge.

    Mais surtout, la #taxation de 3% d’un compte courant est parfaitement illégale, comme le stipule une réponse du Ministère des Affaires sociales et de la Santé à une question posée par la députée Geneviève Fioraso en juillet 2015. Extrait : « Les sommes placées sur les livrets A, qui procurent annuellement des capitaux, n’entrent pas dans le champ de cette évaluation fictive de 3% : seuls les intérêts annuellement perçus sont retenus dans le calcul. Par ailleurs, les sommes figurant sur les comptes courants ne sont pas des ressources placées mais des ressources perçues. À ce titre, elles ne sont pas retenues dans le calcul ».

    La défense de notre ami Bastien est donc incontestable. Seule une taxation ILLÉGALE de ses avoirs, notamment de son compte courant, justifie le remboursement d’un « indu » imaginaire de 2.000 euros sur deux ans.

    On notera que cette question au gouvernement confirme si nécessaire qu’au plus haut niveau de l’exécutif on sait que les règles de calcul du RSA ne sont soit pas appliquées, soit interprétées de façon erronée, soit carrément bafouées, ce qui est plus grave encore.

    • En commentaire, un lien vers un article du blog Exploités Enervés (18 novembre 2017)
      Les Contrôles de la CAF et de Pôle Emploi s’intensifient
      https://exploitesenerves.noblogs.org/les-controles-de-la-caf-et-de-pole-emploi-sintensifient

      Fin du texte :

      Pôle Emploi nous dirige de plus en plus vers des formations ou des dispositifs qui lui permet de faire diminuer artificiellement les chiffres du chômage et nous impose un contrôle accru sur nos vies.

      Le dispositif Activ’Emploi qui est un service externe de Pôle Emploi, c’est-à-dire une entreprise privée. Ce dispositif met en place une plateforme internet qui tout en nous proposant des offres d’emplois déjà visibles sur le site de Pôle Emploi, en offrant des formations de base (rédaction de CV…), nous flique surtout en permanence sur nos ordinateurs personnels. Le temps que l’on passe sur son ordinateur, les démarches engagées auprès de potentiels employeurs… sont comptabilisés.

      En fonction de ce temps, des démarches faites, on « gagne » un certain nombre de points qui, comme dans un jeux vidéo, font avancer une barre de progression… jusqu’à remplir le contrat. C’est totalement ridicule mais ça nous bouffe la vie et ne sert absolument à rien. Plusieurs personnes se sont bien rendues compte de cela et ont refusé soit lors du rendez-vous de présentation soit lors d’un entretien avec son conseiller. Il semble que dans plusieurs cas, ces personnes se sont pris un contrôle de Pôle Emploi (ou même de la CAF) à la suite d’un tel refus. Y aurait-il un lien ? La direction de Pôle Emploi n’apprécierait-elle pas que l’on refuse ses dispositifs bidons.

      Dans tous les cas, il est tout à fait possible de refuser ces formations et dispositifs tant que nous n’avons rien signé. Si nous ne nous sommes pas engagés dans le PPAE (Plan Personnalisé d’Accès à l’Emploi) à suivre un tel dispositif, rien ne nous oblige à le faire. Pôle Emploi ne peut dès lors pas couper les indemnités chômage pour cette raison.
      Voir Recours-radiation : sujet sur activ’emploi http://www.recours-radiation.fr/observatoire_pole_emploi/topic9452-150.html

      #gamification #Activ'emploi

  • La Parisienne Libérée : « Chômage et lingots d’or »
    https://www.mediapart.fr/journal/france/071117/la-parisienne-liberee-chomage-et-lingots-d-or

    Et si tout était de la faute des #chômeurs ? Dans une interview télévisuelle librement adaptée par La Parisienne Libérée, le président annonce enfin des mesures explosives contre les privilégiés de Pôle emploi ! « Les chômeurs, qui se replient dans un égoïsme où le seul but de la vie serait d’accumuler de l’argent » © LPL

    #France #chômage #contrôle #Macron #menace #mépris #stigmatisation #télévision