• But We Built Roads for Them. The Lies, Racism and Amnesia that Bury Italy’s Colonial Past

    In the fiery political debates in and about Italy, silence reigns about the country’s colonial legacy. By reducing the European colonial sweep to Britain and France, Italy has effectively concealed an enduring phenomenon that lasted close to 80 years (1882 to 1960). It also blots out the history of the countries it colonized in Northeastern Africa.

    Italian colonial history began in 1882 with the acquisition of Assab Bay and came to a formal end only on July 1, 1960, when the Italian flag was lowered in Mogadishu, Somalia. It began well before Mussolini’s rise to power and lasted for many years thereafter. It involved both the Kingdom of Italy in the liberal period and the Republic of Italy after World War II.

    #Francesco_Filippi challenges the myth of Italians being “good” colonialists who simply built roads for Africans. Despite extensive historiography, the collective awareness of the nations conquered and the violence inflicted on them remains superficial, be it in Italy or internationally. He retraces Italy’s colonial history, focusing on how propaganda, literature and popular culture have warped our understanding of the past and thereby hampered our ability to deal with the present.

    As in his previous No. 1 Italian bestseller Mussolini Also Did A Lot of Good, Filippi pits historical facts against tenacious popular myths about Italy and Italy’s colonial history.

    https://www.barakabooks.com/catalogue/italy-built-roads
    #colonialisme_italien #modernité #Italie #colonialisme #histoire_coloniale #mensonges #racisme #propagande #passé_colonial #livre

    –-

    ajouté à la métaliste sur le colonialisme italien:
    https://seenthis.net/messages/871953

  • Macron contre l’info Tout ce qu’il fait pour qu’on ne sache rien
    https://www.off-investigation.fr/macron-contre-info-tout-ce-qu-il-fait-pour-qu-on-ne-sache-rien

    Dès 2017, Emmanuel Macron s’en prend à la liberté de l’information : mensonges dans l’affaire Benalla, connivence avec les milliardaires des médias, instrumentalisation de la presse "people", espionnage, voire censure de journalistes. Pendant plusieurs mois, Off Investigation s’est plongé dans les rouages d’une mise à mal de la liberté d’informer, dont les perdants sont les citoyens. Un documentaire signé Matéo Larroque et Étienne Millies-Lacroix. Dès son arrivée à l’Élysée en 2017, le couple Macron ouvre grand les portes du palais présidentiel à Michèle Marchand, dite « Mimi ». L’ancienne trafiquante de drogue et gérante de boite de nuit organise la […]Lire la suite : Macron contre l’info Tout ce qu’il fait pour qu’on ne sache (...)

    #Propagande,les_puissants_contre_la_démocratie–_S3 #Vidéos #Réservé_aux_abonnés

  • En pleine guerre commerciale avec les Etats-Unis, la Chine dévoile les dessous du luxe mondial sur les réseaux sociaux - RTBF Actus
    https://www.rtbf.be/article/en-pleine-guerre-commerciale-avec-les-etats-unis-la-chine-devoile-les-dessous-d


    C’est pareil partout : le gros de la bouffe industrielle est fabriqué par les même PME sous-traitantes qui sortent les mêmes plats des mêmes chaines et changent juste l’étiquette en bout de chaine selon les commandes. En gros, gamme « éco » ou marque, c’est le même rata dans la boite, y a que l’écrin (et le prix) qui change.
    Le #capitalisme industrialise le #mensonge.

    Certaines vidéos montrent même que les « dupes » (imitations) et les produits officiels partagent parfois la même chaîne de fabrication, les mêmes matériaux et la même main-d’œuvre. La différence ? Un logo, un code-barres, et un passage par l’Europe pour la touche finale.

  • #Anouk_Grinberg : “Les hommes rigolent derrière l’enceinte de l’#impunité. Ça suffit.”

    Avec “#Respect”, Anouk Grinberg fait face au système qui a tenté de la détruire. D’une voix forte et claire, elle analyse les mécanismes qui permettent aux #violences_sexuelles et psychologiques de se produire et de se reproduire.

    Dans un monde qui compte sur le silence des victimes pour faire perpétuer sa violence, prendre la parole est un acte politique. La comédienne Anouk Grinberg signe Respect, un texte court, incisif, qui décrit avec une grande clarté la manière dont s’organise l’omerta. Partant de son propre vécu, elle raconte ce que cela fait, dans la tête et dans la chair, lorsque l’on a porté atteinte à notre intimité.

    “Je pense que sans le mouvement #MeToo, je ne me serais jamais réveillée de cette espèce d’insensibilisation que je me suis imposée pour survivre aux agressions qui ont jalonné ou percé ma vie. Il y a un mouvement très vertueux et assez fantastique qui se passe en ce moment autour des femmes et des relations entre hommes et femmes. J’avais l’impression que mon histoire pouvait apporter une bûche au feu. Ce feu n’est pas dévastateur, au contraire, il est là pour réparer.”

    “Je raconte mon histoire, mais je sais qu’en racontant mon histoire, je parle d’un « nous ». Je parle de millions de femmes, si ce n’est de milliards, qui sont agressées plus ou moins violemment, parfois très violemment, et qui, à la suite de ça, sont brisées à jamais, et se terrent dans un silence qui est le propre des crimes sexuels.”

    Elle poursuit : “C’est ce que je ne comprends pas. Qu’est-ce qu’il y a avec ce putain de crime ? Comment ça se fait que les victimes sont coupables et que les coupables sont innocents ? Il y a quelque chose qui ne tourne pas rond et qui, évidemment, est le travail inconscient de la société ou des familles qui fabriquent le déni, qui fabriquent l’omerta. Quels que soient les viols ou les violences par lesquels on est passé, c’est à la femme d’avoir honte, c’est à la femme de se taire, c’est à la femme de ravaler son envie de mourir. Il faut que les hommes comprennent que quand ils nous touchent de force, quand ils nous violent, ils nous tuent. On a beau être vivant encore, on a beau marcher dans les rues, travailler, avoir des maris, des enfants, quelque chose est mort en nous. Et eux ils rigolent. Ils rigolent derrière l’enceinte de l’impunité. Et ça suffit.”

    A travers le récit de cette trajectoire individuelle intrinsèquement liée à la violence, elle fait le portrait d’une société impuissante à regarder en face sa propre brutalité. Prenant l’exemple du cinéma de Bertrand Blier, dont elle fût l’un des visages dans les années 90, Anouk Grinberg dénonce l’hypocrisie qui consiste à refuser de voir qu’en fait et place d’art subversif ce que nous avons célébré - et continuons parfois de défendre - est l’expression d’une jouissance à abimer les femmes.

    “Si des gens regardent « Mon homme », je voudrais qu’ils sachent que c’est un film de torture. Je ne voulais pas le faire. Blier, quand je l’ai connu, je ne connaissais rien de son cinéma, je n’avais jamais vu ses films. Il m’a accueillie dans son monde avec un tel enthousiasme que j’ai cru que c’était de l’amour. En fait, c’était un ogre. Très vite, je suis devenue sa chose, sa muse. Être la muse, c’est être l’objet des délires d’un homme. C’est être encerclé par le regard d’un homme qui fait de vous son fantasme. Et vous n’avez rien le droit d’être d’autre que ça.”

    “Blier était très fier de balancer sa misogynie au monde. Il a fait de l’humiliation des femmes un divertissement [...] C’est fou que la société entière ait applaudi ça. C’est dire à quel point il y a quelque chose de si archaïque, si ancien et si profond dans le dysfonctionnement des rapports entre les hommes et les femmes.”

    La suite est à écouter.

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/les-midis-de-culture/anouk-grinberg-respect-8017184
    #VSS #viols #violences_psychologiques #livre #inceste #emprise #hantise #traumatisme #violence #honte #sidération #respect #pierre #amour #trahison #péché #silence #violences_conjugales #domination #soumise #agressions #identité #déni #omerta #hystérie #nausée #souvenir #mémoire #rage #mort #souffrance #mépris #cinéma #Bertrand_Blier #tragédie

    #podcast #audio

    • Anouk Grinberg : « Je suis un soleil plus fort que ce qu’on m’a fait »

      La comédienne révèle, pour la première fois, les violences sexuelles qu’elle a subies depuis l’enfance jusqu’à sa relation avec le réalisateur Bertrand Blier, décédé en janvier. Dans un livre à paraître jeudi, elle dépeint les dommages, irréparables, et l’espoir suscité par #MeToo.

      Anouk Grinberg est une voix qui porte, et qui compte. La comédienne soutient depuis des mois les plaignantes face à Gérard Depardieu. Elle était dans la salle d’audience lors du procès pour agressions sexuelles de l’acteur. Cette fois, c’est d’elle qu’elle parle.

      Dans un livre nerveux, sobrement intitulé Respect (Julliard, 2025), l’actrice et peintre révèle une vie marquée par les violences sexuelles. Pendant l’enfance d’abord, avec un viol à l’âge de 7 ans commis, dit-elle, par un beau-père de substitution qu’elle « adorait », avant un inceste à 12 ans. Cela ne s’est plus vraiment arrêté ensuite, à l’exception de ces dernières années – elle partage aujourd’hui sa vie avec le mathématicien Michel Broué.

      Anouk Grinberg raconte un #continuum_de_violences sur les plateaux de cinéma ou de théâtre, quasi quotidiennes. Elle évoque surtout, pour la première fois publiquement, sa relation pendant plusieurs années, durant les années 1980 et 1990, avec le réalisateur Bertrand Blier, décédé au mois de janvier. Elle l’accuse de violences conjugales, d’emprise, dans la vie privée comme au cinéma.

      Le constat est accablant, et lui ne peut plus répondre. Seuls les livres de Blier et ses films sont encore là, souvent empreints de scènes violentes et de propos sexistes.

      L’actrice a longuement hésité avant de parler. Elle a eu besoin de temps. #MeToo,« le travail des journalistes et notamment de Mediapart », les témoignages d’autres femmes, l’ont aidée à mettre les mots. À comprendre que ce n’était « pas de [s]a faute ». L’an dernier, elle est tombée malade, « un cancer grave » ; elle a voulu tout dire.

      Mediapart a alors entamé une série d’entretiens avec Anouk Grinberg. « Vous m’avez proposé de réfléchir sur la période Blier, et pourquoi j’avais consenti à ma propre destruction et mon #humiliation pendant toutes ces années », raconte Anouk Grinberg. Mais la comédienne n’était pas encore prête : « Je vivais encore sous le régime de l’omerta qu’on m’avait imposé depuis tant d’années, celle du milieu du cinéma, celle de ma famille. » Et puis, elle avait besoin de mettre ses mots à elle, de reprendre le contrôle de sa vie, de ce qu’on lui avait volé petite. Anouk Grinberg a écrit un livre.

      « Si ce que moi j’ai dû traverser peut permettre à d’autres de mieux résister, tant mieux », nous confie-t-elle. Avant de dire, d’un ton bravache : « Je m’attends à des calomnies, à des agressions verbales et, en même temps, je suis dans une position confortable. Car moi, je dis la #vérité. »

      https://www.mediapart.fr/journal/france/020425/anouk-grinberg-je-suis-un-soleil-plus-fort-que-ce-qu-m-fait
      #sexisme #terreur #violences_conjugales #solidarité #sororité #vérité #guérison #réparation #survivante #mensonge #soleil

  • En Europe, les migrants premières victimes de l’intelligence artificielle

    Alors que se tient à Paris cette semaine le Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle (IA), chefs d’État, chefs d’entreprise, chercheurs et société civile sont appelés à se prononcer sur les #risques et les #limites de ses usages. Des #biais_discriminatoires et des #pratiques_abusives ont déjà été observés, en particulier dans la gestion européenne de l’immigration.

    Un #détecteur_d’émotions pour identifier les #mensonges dans un #récit, un #détecteur_d’accent pour trouver la provenance d’un ressortissant étranger, une analyse des #messages, des #photos, des #géolocalisations d’un #smartphone pour vérifier une #identité… voici quelques exemples de systèmes intelligents expérimentés dans l’Union européenne pour contrôler les corps et les mouvements.

    « Ici, les migrations sont un #laboratoire_humain d’#expérimentation_technologique grandeur nature », résume Chloé Berthélémy, conseillère politique à l’EDRi (European Digital Rights), un réseau d’une cinquantaine d’ONG et d’experts sur les droits et libertés numériques. « Les gouvernements et les entreprises utilisent les environnements migratoires comme une phase de #test pour leurs produits, pour leurs nouveaux systèmes de contrôle. »

    Des détecteurs de mensonges à la frontière

    L’un des plus marquants a été le projet #iBorderCtrl. Financé partiellement par des fonds européens, le dispositif prévoyait le déploiement de détecteurs de mensonges, basés sur l’analyse des #émotions d’un individu qui entrerait sur le sol européen. « Les #visages des personnes, en particulier des demandeurs d’asile, étaient analysés pour détecter si, oui ou non, ils mentaient. Si le système considérait que la personne était un peu suspecte, les questions devenaient de plus en plus compliquées. Puis, éventuellement, on arrivait à un contrôle plus approfondi par un agent humain », explique-t-elle.

    Expérimenté dans les #aéroports de Grèce, de Hongrie et de Lettonie, il ne serait officiellement plus utilisé, mais l’EDRi émet quelques doutes. « Dans ce milieu-là, on est souvent face à une #opacité complète et il est très dur d’obtenir des informations. Difficile de dire à l’heure actuelle si cette technologie est encore utilisée, mais dans tous les cas, c’est une volonté européenne que d’avoir ce genre de systèmes aux frontières. »

    Drones de surveillance, caméras thermiques, capteurs divers, les technologies de surveillance sont la partie émergée de l’iceberg, la face visible de l’intelligence artificielle. Pour que ces systèmes puissent fonctionner, il leur faut un carburant : les #données.

    Les bases de données se multiplient

    L’Europe en a plusieurs en matière d’immigration. La plus connue, #Eurodac – le fichier des #empreintes_digitales – vise à ficher les demandeurs et demandeuses d’asile appréhendés lors d’un passage de frontière de manière irrégulière. Créée en 2002, la nouvelle réforme européenne sur l’asile étend considérablement son pouvoir. En plus des empreintes, on y trouve aujourd’hui des photos pour alimenter les systèmes de #reconnaissance_faciale. Les conditions d’accès à Eurodac pour les autorités policières ont également été assouplies. « Elles pourront le consulter pour des objectifs d’enquêtes criminelles, on retrouve donc cette idée que de facto, on traite les demandeurs d’asile, les réfugiés, avec une présomption d’illégalité », conclut Chloé Berthélémy.

    Or, ces collectes d’informations mettent de côté un principe clef : celui du #consentement, condition sine qua non dans l’UE du traitement des données personnelles, et clairement encadré par le Règlement général de protection des données (#RGPD). Les politiques migratoires et de contrôles aux frontières semblent donc faire figures d’#exception. Lorsqu’une personne pose le pied sur le sol européen, ses empreintes seront collectées, qu’il soit d’accord ou non. Selon l’EDRi, « l’Union européenne est en train de construire deux standards différents. Un pour ceux qui ont les bons papiers, le bon statut migratoire, et un autre pour ceux qui ne les ont pas ».

    Un nouveau cadre juridique qui a d’ailleurs été attaqué en justice. En 2021, en Allemagne, la GFF, la Société des droits civils (qui fait partie du réseau de l’EDRi) triomphe de l’Office allemand de l’immigration, condamné pour pratiques disproportionnées. Textos, données de géolocalisation, contacts, historique des appels et autres #fichiers_personnels étaient extraits des #smartphones des demandeurs d’asile à la recherche de preuve d’identité.

    Automatisation des décisions

    Une fois les frontières passées, l’intelligence artificielle continue à prendre pour cible des étrangers, à travers sa manifestation la plus concrète : les #algorithmes. Examiner les demandes de #visa ou de #naturalisation, attribuer un #hébergement, faciliter l’organisation des #expulsions, prédire les flux migratoires… la multiplication des usages fait craindre aux chercheurs une administration sans guichet, sans visage humain, entièrement automatisée. Problème : ces systèmes intelligents commettent encore beaucoup trop d’#erreurs, et leur prise de décisions est loin d’être objective.

    En 2023, l’association La Quadrature du Net révèle que le code source de la Caisse nationale d’allocations familiales (Cnaf) attribue un « score de risque » à chaque allocataire. La valeur de ce score est ensuite utilisée pour sélectionner ceux qui feront l’objet d’un contrôle. Parmi les critères de calcul : avoir de faibles revenus, être au chômage, ou encore être né en dehors de l’Union européenne. « En assimilant la précarité et le soupçon de fraude, l’algorithme participe à une politique de #stigmatisation et de #maltraitance institutionnelle des plus défavorisés », estime Anna Sibley, chargée d’étude au Gisti. Quinze ONG ont d’ailleurs attaqué cet algorithme devant le Conseil d’État en octobre 2024 au nom du droit à la protection des données personnelles et du principe de non-discrimination.

    Autre exemple : l’IA a déjà été utilisée par le passé pour soutenir une prise de décision administrative. En 2023, le ministère de l’Intérieur a « appelé à la rescousse » le logiciel #Google_Bard, un outil d’aide à la prise de décision, pour traiter la demande d’asile d’une jeune Afghane. « Ce n’est pas tant le fait que l’intelligence artificielle ait donné une réponse négative qui est choquant. C’est plutôt le fait qu’un employé du ministère de l’Intérieur appuie sa réponse sur celle de l’IA, comme si cette dernière était un argument valable dans le cadre d’une décision de justice », analyse la chercheuse.

    #Dématérialisation à marche forcée

    En 2024, un rapport du Défenseur des droits pointait du doigt les atteintes massives aux droits des usagers de l’ANEF, l’administration numérique des étrangers en France. Conçue pour simplifier les démarches, l’interface permet le dépôt des demandes de titres de séjour en ligne.

    Pourtant, les #dysfonctionnements sont criants et rendent la vie impossible à des milliers de ressortissants étrangers. Leurs réclamations auprès du Défenseur des droits ont augmenté de 400% en quatre ans. Des #plaintes allant du simple problème de connexion aux erreurs de décisions de la plateforme. Un casse-tête numérique contre lequel il est difficile de se prémunir. « Les services d’accompagnement déployés sont trop limités », constate Gabrielle de Boucher, chargée de mission numérique droits et libertés auprès du Défenseur des droits. Selon elle, il est important que la France reconnaisse aux étrangers le droit de réaliser toute démarche par un canal humain, non dématérialisé, un accueil physique.

    Le biais discriminatoire

    Autre écueil de la dématérialisation croissante des administrations : le biais discriminatoire. Puisque les systèmes intelligents sont entraînés par des êtres humains, ces derniers reproduisent leurs biais et les transmettent involontairement à l’IA. Illustration la plus concrète : les erreurs d’#identification.

    En 2023, un homme a été arrêté aux États-Unis après que les logiciels de reconnaissance faciale l’ont désigné par erreur comme l’auteur de vols. « On peut légitimement avoir des craintes sur le respect des droits, puisqu’on sait, par exemple, que le taux d’erreur est plus élevé pour les personnes non blanches », s’inquiète Gabrielle du Boucher. Comme elles sont sous représentées dans les #bases_de_données qui nourrissent l’apprentissage de l’IA, celle-ci sera moins fiable que lorsqu’elle devra, par exemple, se concentrer sur les personnes blanches.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/62762/en-europe-les-migrants-premieres-victimes-de-lintelligence-artificiell
    #IA #AI #intelligence_artificielle #migrations #réfugiés #victimes #frontières #technologie #contrôle #surveillance #accent #langue #discrimination

  • #Adèle_Haenel : « Je veux que les #enfants aient droit à une #enfance »

    Après la condamnation de #Christophe_Ruggia pour agressions sexuelles sur mineure lundi 3 février, la comédienne Adèle Haenel accorde sa première réaction à Mediapart, cinq ans après sa prise de parole qui a marqué les esprits. Elle évoque son long parcours judiciaire, la prégnance des #violences_sexuelles dans la société, et sa sortie du cinéma.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/040225/adele-haenel-je-veux-que-les-enfants-aient-droit-une-enfance
    #interview #metoo #harcèlement_sexuel #attouchement #cinéma #les_monstres_n'existent_pas #procédure_pénale #mensonges #violence #procès #endurance #justice #système_judiciaire #plainte #droits_humains #réparation #fait_social #dépolitisation #responsabilité #silence #silenciation #déni #embrouillage #cruauté #ordre #changer_le_monde #violence_patriarcal #patriarcat #viol #parole #dignité #rendre_la_vie_pour_toutes_et_tous

  • Thiaroye, #mémoires d’un massacre

    Le 1er décembre 1944, dans le #camp_militaire de Thiaroye, près de Dakar, l’armée française ouvre le feu sur des tirailleurs sénégalais qui réclament le versement de leurs soldes. Longtemps tu dans l’Hexagone, le massacre est pour partie reconnu par l’État français, mais quantité de parts d’ombre demeurent à l’approche de son 80ᵉ anniversaire.

    En juillet 2024, l’Office national des combattants et des victimes de guerre reconnaissait officiellement six tirailleurs sénégalais comme « morts pour la France »…, quatre-vingts ans après leur décès au cours d’une tuerie perpétrée par l’armée française contre ses propres troupes, le 1er décembre 1944 au camp militaire de Thiaroye, près de Dakar. Cette reconnaissance, partielle et tardive, intervient après plus de trois quarts de siècle de bataille mémorielle entre les autorités militaires françaises et les familles et militants politiques ouest-africains. Le conflit porte autour de la qualification de l’événement. Pour les autorités militaires françaises, il s’agit de la répression d’une rébellion armée ; pour les défenseurs des victimes, d’un massacre colonial perpétré contre d’anciens prisonniers de guerre réclamant le versement de leurs soldes.

    Depuis une vingtaine d’années, deux historiens français – Armelle Mabon et Martin Mourre – travaillent sur cet événement. Auteur d’une thèse sur Thiaroye et chercheur associé à l’Institut des mondes africains1, Martin Mourre revient sur ce « déchaînement de violence à l’encontre de ses propres troupes comme on en a peu vu dans l’histoire coloniale, voire dans l’Histoire tout court ». Les événements du 1er décembre s’inscrivent dans le contexte de la fin de la Seconde Guerre mondiale. À la Libération, après quatre années de captivité dans des Frontstalags2 en France, un premier convoi de tirailleurs sénégalais, faits prisonniers par l’armée allemande en 1940, comme 120 000 autres combattants des colonies françaises, se dirige vers la Bretagne pour y embarquer en direction de Dakar et de l’Afrique-Occidentale française3 (AOF), la plus importante des colonies françaises avec une superficie sept fois plus grande que la métropole. Combien sont-ils ? Les sources divergent : entre 1 200 et 1 300 selon les rapports militaires de l’époque, plus de 1 600 pour plusieurs historiens.
    De Morlaix à Thiaroye : la mécanique d’un massacre

    Quoi qu’il en soit, une archive de la Croix-Rouge française exhumée par Armelle Mabon, maîtresse de conférences retraitée à l’université de Bretagne Sud, signale que 315 tirailleurs refusent, le 4 novembre à Morlaix, d’embarquer à bord du Circassia, le navire anglais chargé de les ramener à Dakar, parce qu’ils n’ont pas reçu le quart du solde qui leur était dû. Livrés à eux-mêmes, logés dans des familles ou couchant dehors, ils restent dans la sous-préfecture du Finistère jusqu’au 11 novembre. Ce jour-là, une violente opération de gendarmerie les déloge et les enferme au camp militaire de Trévé, dans les Côtes-d’Armor, puis à Guingamp, jusqu’en janvier 1945. Armelle Mabon pointe leur amertume d’anciens prisonniers de guerre « de nouveau soumis à un régime disciplinaire assez strict, sous la surveillance de gendarmes et de forces françaises de l’intérieur (FFI) ».

    Leurs camarades qui ont pris place sur le Circassia ont entretemps débarqué à Dakar le 21 novembre, avant de rejoindre Thiaroye, à une quinzaine de kilomètres de la capitale de l’AOF. Mais le 27, eux aussi se plaignent auprès des autorités militaires de la colonie du non-versement de leurs soldes et refusent de monter dans un train à direction de Bamako, dans l’actuel Mali. Cette désobéissance s’explique, pour Martin Mourre, par le fait que « ces sommes d’argent conséquentes auraient pu changer le cours de la vie de ces hommes à leur retour au village ». Au demeurant, elle étonne « les officiers français, très surpris que des tirailleurs sénégalais osent réclamer des droits, estime Armelle Mabon, sans compter le préjugé raciste selon lequel les Africains ne savaient pas se servir de l’argent ».

    Au vu des événements, le général de division Marcel Dagnan se rend sur place dès le 28 novembre et promet de répondre aux récriminations des soldats. En parallèle, il prévient sa hiérarchie et le gouverneur général de l’AOF, et monte une opération de répression à partir de toutes les forces militaires disponibles dans la colonie du Sénégal – soit un peu plus de 1 000 tirailleurs – parmi lesquelles le 6e régiment d’artillerie coloniale et ses redoutables automitrailleuses, commandées par des officiers et sous-officiers blancs, pour la plupart restés vichystes jusqu’au ralliement de Dakar à la France libre en 1943.

    Tous les acteurs du drame sont présents. Le 1er décembre au matin, l’armée française tire à l’arme automatique sur la masse des tirailleurs de Thiaroye. Sitôt la fusillade achevée, les troupes arrêtent 48 tirailleurs qu’elles identifient comme des meneurs – parmi lesquels des gradés, comme Antoine Abibou, fin lettré évadé d’un Fronstalag et engagé dans la Résistance en métropole – en raison de la véhémence de leurs protestations les jours précédents. Sur les 48, 34 sont finalement jugés et condamnés en mars 1945 à diverses peines de prison, allant d’un à dix ans, et à la dégradation militaire – c’est le cas d’Antoine Abibou. En 1946 puis 1947, ces condamnés bénéficient d’une loi d’amnistie – et non d’une grâce. Or, pour Armelle Mabon, avec l’amnistie « se construit l’oubli qui entérine le récit de la rébellion armée » et laisse, de fait, les condamnés coupables d’un crime qu’ils n’ont pas commis.

    Le bilan des victimes toujours en question

    De fait, pendant plus d’un demi-siècle, les historiens ne pouvaient s’appuyer que sur les rapports militaires écrits après les événements du 1er décembre et justifiant ces derniers. Or, d’autres sources, dont les procès-verbaux des 34 tirailleurs arrêtés puis les témoignages des survivants recueillis par leurs enfants, mais aussi les archives du Circassia, font apparaître des contradictions entre les différents récits des autorités coloniales et amènent à critiquer la sous-évaluation des victimes du massacre. Alors que les autorités militaires françaises évoquent, aux lendemains de la fusillade, 35 à 70 morts (un chiffre repris par le président de la République François Hollande lors de sa visite d’État au Sénégal en 2014 au moment du 70e anniversaire de Thiaroye), plusieurs historiens parlent de plusieurs centaines de morts.

    Parmi eux, Martin Mourre s’appuie sur une incohérence dans le récit officiel. Un rapport de la Sûreté générale à Dakar postérieur au 1er décembre relate une désertion de 400 tirailleurs lors d’une escale de 24 heures à Casablanca ; or, le rapport d’un chef d’escadron présent sur le navire ne signale rien de tel lors de l’escale marocaine, jugée tout à fait normale. Pour l’historien français, cette supposée désertion de 400 hommes, « invraisemblable pour des hommes si près du foyer après quatre années de captivité », pourrait avoir servi à dissimuler le nombre réel des victimes à Thiaroye.

    Armelle Mabon abonde dans le même sens. À ses yeux, « les historiens ont travaillé sur des documents falsifiés sur ordre, de sorte qu’on ne sait plus ce qui est vrai et ce qui est faux ». Elle-même prend pour exemple le cas de M’Bap Senghor, l’une des six victimes reconnues « mortes pour la France » après le long combat entamé dès 1972 par son fils, d’abord classé comme « non rentré » de captivité puis, une fois que la famille avait appris son départ de France, comme « déserteur ».

    Autre source de discorde : l’emplacement des corps des victimes. Celles-ci ont vraisemblablement été enterrées dans des fosses communes à proximité de Thiaroye, mais aucune archive accessible ne permette de les situer. Cependant, la reconnaissance des six « morts pour la France » pourrait changer la donne. Pour Armelle Mabon, « cette mention oblige la France, avec l’accord du Sénégal, à offrir une tombe individuelle à M’Bap Senghor, identifiable grâce à l’ADN de son fils Biram, et de dédier un ossuaire à toutes les victimes. Dès lors, on mesurera l’ampleur du massacre en exhumant les corps des fosses communes ».
    Mémoires de Thiaroye

    Cette question des sépultures est au cœur du 80e anniversaire de l’événement. De fait, elle met au jour la différence de mémoire de Thiaroye entre les pays issus de l’ex-AOF et leur ancienne métropole. Que ce soit lors des luttes pour l’indépendance ou, plus tard, pour dénoncer la collusion des élites politiques avec l’ancienne puissance coloniale, « Thiaroye, resté une blessure en Afrique de l’Ouest, a toujours été pris en charge par des militants politiques », juge Martin Mourre.

    En témoignent le succès en 1988 du film Camp de Thiaroye, réalisé par le cinéaste sénégalais Ousmane Sembène, ou l’institution en 2004 de la Journée du tirailleur par le président sénégalais Abdoulaye Wade. Encore aujourd’hui, les quelques descendants encore en vie des victimes identifiées bataillent pour faire reconnaître le statut de leurs pères. C’est le cas de Biram Senghor, accompagné d’Armelle Mabon, en cours de procédure judiciaire contre l’État français pour obtenir réparation du préjudice moral et matériel causé par la mort de son père lorsque lui-même avait six ans.

    En France, à l’inverse, le massacre de Thiaroye reste relativement méconnu et la responsabilité de l’armée française tardivement avouée. Il faut attendre 2014 pour que François Hollande admette officiellement4 la mort de « plus de 70 » tirailleurs sous les balles de l’armée française. Dix ans plus tard, la reconnaissance des six « morts pour la France » s’inscrit dans un contexte géopolitique régional bien différent.

    Depuis les coups d’État au Burkina Faso, au Mali et au Niger entre 2020 et 2023 et l’élection présidentielle sénégalaise en 2024, la France est perçue comme hostile dans une bonne partie de l’ex-AOF. Dans ce contexte, « les nouvelles autorités régionales tablent sur la souveraineté mémorielle et une volonté panafricaine de s’emparer de cette mémoire », analyse Martin Mourre. Ainsi du président burkinabé Ibrahim Traoré qui, lors du second sommet Russie/Afrique en 2023, dresse un parallèle entre les soldats soviétiques, à ses yeux les grands oubliés de la libération de l’Europe, et les tirailleurs sénégalais, dont ceux tués à Thiaroye. Une chose est sûre : 80 ans après les faits, les événements du 1er décembre 1944 continuent de s’écrire au présent.

    https://lejournal.cnrs.fr/articles/thiaroye-memoires-dun-massacre
    #Thiaroye_44 #Thiaroye #WWII #post-colonialisme #colonialisme #mémoire #tirailleurs_sénégalais #massacre #seconde_guerre_mondiale #deuxième_guerre_mondiale #histoire #France #historicisation #histoire_de_France #mensonge #massacre_de_Thiaroye

  • #Plastique, l’#escroquerie du #recyclage

    La fin de l’âge du fer ? Au début des années 1960, scientifiques et plasturgistes prédisent que les progrès fulgurants dans la fabrication des #polymères permettront aux plastiques de détrôner métaux, verres et bois sur le podium des matériaux dominants. Chacun s’extasie. Le sémiologue Roland Barthes qualifie en 1957 le produit de la distillation du pétrole de « substance alchimique », de « matière miraculeuse ». Un an plus tard, le poète Raymond Queneau succombe au chant du styrène et à l’esthétique des « innombrables objets au but utilitaire » appelés à surgir du naphta, ce liquide provenant du raffinage à partir duquel se fabriquent l’essentiel des plastiques (1). Au XXIe siècle, les plastiques écrasent effectivement la concurrence. Entre 1950 et 2015, le secteur pétrochimique en a produit plus de 8 milliards de tonnes, surtout au cours des vingt dernières années, et l’accélération se poursuit (2).

    Après l’extase, l’effroi : soixante-dix ans plus tard, 350 millions de tonnes de déchets plastiques se déversent chaque année sur le monde. La pollution qu’ils engendrent fait peser sur les vivants et non-vivants une menace aussi lourde que documentée (3). On boit, on mange, on respire du plastique. Pour faire face à ce cataclysme synthétique, les industries pétrochimiques promeuvent sans relâche une solution selon elles miraculeuse : le recyclage, avec son ruban de Möbius - une flèche circulaire conçue par les lobbies à la fin des années 1980 -, symbole d’une économie où rien ne se perd et tout se transforme. Une économie qui continue donc à produire ce poison environnemental, mais sous une forme partiellement réutilisable.

    Célébré comme plus intelligent et respectueux de la nature que l’incinération ou la mise en décharge, ce procédé a fini par s’imposer au nombre des priorités politiques mondiales. Le résultat laisse perplexe : après quatre décennies de propagande, moins de 10 % des 6,3 milliards de tonnes de plastique produit et jeté entre 1950 et 2017 a fait l’objet d’un recyclage (4). Pourtant, l’Europe et, singulièrement, la France ont adopté ce mot d’ordre avec un enthousiasme déconcertant.

    En 2019, Matignon fixe un objectif stratosphérique : 100 % des déchets plastiques nationaux recyclés en 2025. La méthode ? Rendre les industriels responsables du destin des objets polymères qu’ils produisent. L’approche française s’inscrit dans la droite ligne de celle impulsée par la Commission européenne : obligation faite aux États membres depuis 2021 d’interdire les plastiques à #usage_unique et d’utiliser au moins 30 % de matériaux recyclés dans les #bouteilles plastifiées ; recyclage en 2030 de 55 % des déchets d’#emballages plastiques (5).

    Alléchés, les industriels européens ne tardent pas à communiquer sur des #technologies « novatrices » ajustées à la nouvelle législation européenne. En 2022, les chimistes #BASF et #Borealis, l’emballeur #Südpack et le laitier bavarois #Zott claironnaient la mise au point d’un prototype d’emballage multicouche de mozzarella entièrement réalisé en nylon et polyéthylène recyclés. Mais ces « projets-pilotes » largement médiatisés représentent une goutte d’eau dans l’océan des ambitions politiques. D’autant qu’en période d’#austérité les #investissements d’infrastructure nécessaires à la collecte et au #tri des #déchets plastiques se trouvent rarement en tête des priorités, tant en Europe qu’aux États-Unis. D’où ces révélations aussi spectaculaires que banales, comme celle qui épouvanta l’été dernier Mme #Brandy_Deason, habitante de Houston, au Texas : quelques jours après avoir placé un traceur dans ses déchets plastiques destinés au conteneur recyclage, elle les géolocalisa non pas dans un centre de traitement dernier cri, mais dans une décharge géante à ciel ouvert (6).

    Ce cas extrême met en évidence le poids des considérations économiques dans l’#échec du recyclage. Du fait d’une production surabondante d’#éthylène, produit à partir du #pétrole ou du gaz, le prix du plastique « vierge » s’effondre et mine la #rentabilité des recycleurs européens, dont l’activité consiste en grande partie à retraiter le #polyéthylène (polymère de l’éthylène). Dans un monde guidé par la boussole du calcul coût-avantage, pourquoi les industriels et les distributeurs européens privilégieraient-ils des produits recyclés plus chers que le neuf ? En Allemagne, l’usine #Veolia de Rostock recyclait annuellement environ 36 000 tonnes de #polyéthylène_téréphtalate usagé (#PET). Elle a fermé ses portes car, selon la direction, l’#industrie_agro-alimentaire rechignait à soutenir ce produit plus vert mais plus cher. Non loin de là, un tribunal néerlandais a déclaré en faillite l’usine de recyclage de plastique d’#Umincorp, à Amsterdam (7). À moins que l’Union européenne n’édicte de nouvelles #réglementations plus contraignantes, le recyclage occidental ne pourra concurrencer l’orgie d’éthylène. D’autant que de nouveaux sites de production de ce composé chimique s’apprêtent à sortir de terre en Chine, aux États-Unis et en Arabie saoudite, ce qui, à demande constante, orienterait les #prix à la baisse.

    Mais la grande escroquerie du recyclage réside ailleurs : le procédé n’a jamais été viable, ni techniquement ni économiquement ; les industriels le savent de longue date, mais jouent avec succès sur la corruptibilité des pouvoirs et la crédulité du public. Un rapport du Center for Climate Integrity (CCI) publié en février 2024 a détaillé un secret que nul au fond ne voulait exhumer (8). Pendant des décennies, les grandes compagnies pétrochimiques ont sciemment provoqué la crise des #déchets_plastiques. « Ils ont menti, affirme M. Richard Wiles, un responsable du CCI. Voici venu le temps de rendre des comptes pour les dégâts qu’ils ont commis. »

    Sur les milliers de variétés produites, seules deux présentent des propriétés qui rendent le recyclage viable à ce jour : les PET et les #polyéthylènes_à_haute_densité (#PEHD). Le procédé nécessite donc un tri méticuleux qui renchérit le coût et conduit à écarter les éléments composés d’alliages de plastiques ou de plusieurs matériaux que l’on trouve dans de nombreux objets jetables. Un flacon et un bocal tous deux en PET devront être séparés s’ils comportent des additifs ou des colorants différents, de même que les bouteilles en PET vertes et transparentes. Autre difficulté de taille : les plastiques se dégradent à chaque #réutilisation et ne peuvent donc être réemployés qu’une fois ou, plus rarement, deux fois. Faute de quoi non seulement leurs propriétés se dénaturent, mais leur #toxicité peut s’accroître.

    La filière pétrochimique n’a jamais rien ignoré de ces obstacles structurels. Pour désarmer la mobilisation qui enfle contre les décharges à ciel ouvert ou la mode du jetable, et éviter le risque d’une réglementation trop contraignante, elle adopte au milieu des années 1980 l’idée du recyclage. En 1984 naît une fondation réunissant la pétrochimie et les embouteilleurs axée sur un engagement en faveur de ce procédé. L’année suivante, le secteur lance en grande pompe un centre de recherche à l’université Rutgers, dans le New Jersey, puis un projet-pilote de recyclage à Saint Paul, dans le Minnesota, alors que le conseil municipal de la ville venait juste d’interdire le polystyrène. Derrière les portes closes, personne n’y croit. « Il se peut qu’un jour cela puisse devenir une réalité, observait en 1994 un représentant d’#Eastman_Chemical lors d’une conférence sur le sujet. Il est plus probable que nous nous réveillerons et comprendrons que nous n’allons pas nous sortir de la question du recyclage des déchets solides. » Peu importait au fond puisque, comme le déclarait un employé d’Exxon au personnel de l’American Plastics Council (APC) : « Nous sommes engagés dans les activités de recyclage des plastiques, mais nous ne sommes pas tenus à des résultats. »

    Depuis quarante ans, l’« #engagement » consiste en une série de #campagnes de #désinformation et d’#enfumage sur les #mirages du recyclage. Elles mobilisent tantôt les #multinationales de la #pétrochimie, leurs associations professionnelles, leurs fondations, tantôt leurs multiples groupes de façade. À la fin de la décennie 1990, l’interdiction du polystyrène et du #polychlorure_de_vinyle (#PVC) dans plusieurs États accélère le mouvement. « Nous devons agir à la base et mener une guerre de guérilla comme nos adversaires », note un participant lors d’une réunion de l’Association européenne des producteurs de plastiques (Plastics Europe) le 2 janvier 1994. Des millions de dollars gonflent les caisses des agences de communication pour vendre la « solution » et riveter dans les consciences les mots : « modernité », « #innovation_technologique », « #efficacité », « engagement », « approche intégrée pour la gestion des plastiques », « avantage économique », etc. L’industrie chante désormais les vertus du « #recyclage_avancé », un procédé d’#incinération ou de #dégradation_chimique, plus polluant que la méthode classique, et qui ne produit que 1 à 14 % de matière réutilisable.

    Les pétrochimistes ont gagné leur bataille : en 2021, les États-Unis ne recyclaient que 5 à 6 % de leurs déchets plastiques (9) ; et l’industrie produisait toujours plus de #polymères. En 2022, le procureur général de Californie a lancé, sur la base du rapport du CCI, une enquête ciblant les fabricants « pour leur rôle dans la crise globale de la #pollution_plastique ». Mais quel tribunal international mettra l’humanité à l’abri de leur conduite criminelle ?

    Note(s) :

    (1) Roland Barthes, Mythologies, Seuil, Paris, 2010 (1re éd. : 1957) ; Raymond Queneau dans Le Chant du styrène, 1958, film commandé à Alain Resnais par le groupe de pétrochimie Péchiney.

    (2) Roland Geyer, Jenna R. Jambeck et Kara Lavender Law, « Production, use, and fate of all plastics ever made », Science Advances, vol. 3, n° 7, 2017.

    (3) Lire Mickaël Correia, « Le plastique, c’est fantastique », Le Monde diplomatique, février 2022.

    (4) Atlas du plastique. Faits et chiffres sur le monde des polymères synthétiques, Fondation Heinrich Böll - La Fabrique écologique - Break Free From Plastic, 2020.

    (5) Alex Scott, « Europe hardens stance on plastic recycling », Chemical and Engineering News, vol. 97, n° 29, Washington, DC, 2019.

    (6) Rachel Dobkin, « Woman drops AirTag in recycling to see if plastics are actually recycled », Newsweek, New York, 2 septembre 2024.

    (7) Alex Scott, « Global plastics glut and weak regulations hurt European recyclers », Chemical and Engineering News, vol. 102, n° 4, 2024.

    (8) Davis Allen, Alyssa Johl, Chelsea Linsley et Naomi Spoelman, « The fraud of plastic recycling. How big oil and the plastics industry deceived the public for decades and caused the plastic waste crisis » (PDF), Center for Climate Integrity, février 2024, dont sont tirées les citations suivantes. Cf. également Dharma Noor, « "They lied" : Plastics producers deceived public about recycling report reveals », The Guardian, Londres, 15 février 2024.

    (9) « The real truth about US plastic recycling rate », Beyond plastics, mai 2022.

    https://www.monde-diplomatique.fr/2024/11/LARBI_BOUGUERRA/67771
    #green-washing #coût #mensonge #dégradation #réemploi

  • Le #massacre_de_Thiaroye

    1er décembre 1944, camp de Thiaroye, en périphérie de Dakar. Des #tirailleurs_sénégalais, faits prisonniers par les Allemands lors de la guerre et récemment rapatriés, réclament le paiement de leur solde. Un droit qui leur était promis depuis des mois. La réponse est sanglante et d’une #violence inouïe : des centaines d’entre eux sont rassemblés sur une esplanade du camp, froidement mitraillés puis jetés dans des fosses communes.

    Pourtant, dès le lendemain, les autorités coloniales et militaires prétexteront une #rébellion_armée des tirailleurs et feront état de trente-cinq morts. Entre #mensonge_d’État et #fraude_scientifique, l’historienne #Armelle_Mabon mène depuis dix ans un véritable combat pour réhabiliter ces hommes et les faire reconnaître comme victimes d’un #crime_d’État.

    À l’heure des #commémorations pour les quatre-vingts ans de ce #massacre, ce livre est d’autant plus nécessaire que la France s’obstine à refuser de regarder en face l’héritage raciste de la colonisation.

    https://www.lepassagerclandestin.fr/catalogue/essais/le-massacre-de-thiaroye
    #colonialisme #colonisation #Sénégal #France #colonialisme_français #réhabilitation #histoire #crime_d'Etat #racisme #héritage #mémoire #livre

    ping @cede @karine4

  • #Data_center emissions probably 662% higher than big tech claims. Can it keep up the ruse?

    Emissions from in-house data centers of #Google, #Microsoft, #Meta and #Apple may be 7.62 times higher than official tally.

    Big tech has made some big claims about greenhouse gas emissions in recent years. But as the rise of artificial intelligence creates ever bigger energy demands, it’s getting hard for the industry to hide the true costs of the data centers powering the tech revolution.

    According to a Guardian analysis, from 2020 to 2022 the real emissions from the “in-house” or company-owned data centers of Google, Microsoft, Meta and Apple are probably about 662% – or 7.62 times – higher than officially reported.

    Amazon is the largest emitter of the big five tech companies by a mile – the emissions of the second-largest emitter, Apple, were less than half of Amazon’s in 2022. However, Amazon has been kept out of the calculation above because its differing business model makes it difficult to isolate data center-specific emissions figures for the company.

    As energy demands for these data centers grow, many are worried that carbon emissions will, too. The International Energy Agency stated that data centers already accounted for 1% to 1.5% of global electricity consumption in 2022 – and that was before the AI boom began with ChatGPT’s launch at the end of that year.

    AI is far more energy-intensive on data centers than typical cloud-based applications. According to Goldman Sachs, a ChatGPT query needs nearly 10 times as much electricity to process as a Google search, and data center power demand will grow 160% by 2030. Goldman competitor Morgan Stanley’s research has made similar findings, projecting data center emissions globally to accumulate to 2.5bn metric tons of CO2 equivalent by 2030.

    In the meantime, all five tech companies have claimed carbon neutrality, though Google dropped the label last year as it stepped up its carbon accounting standards. Amazon is the most recent company to do so, claiming in July that it met its goal seven years early, and that it had implemented a gross emissions cut of 3%.

    “It’s down to creative accounting,” explained a representative from Amazon Employees for Climate Justice, an advocacy group composed of current Amazon employees who are dissatisfied with their employer’s action on climate. “Amazon – despite all the PR and propaganda that you’re seeing about their solar farms, about their electric vans – is expanding its fossil fuel use, whether it’s in data centers or whether it’s in diesel trucks.”
    A misguided metric

    The most important tools in this “creative accounting” when it comes to data centers are renewable energy certificates, or Recs. These are certificates that a company purchases to show it is buying renewable energy-generated electricity to match a portion of its electricity consumption – the catch, though, is that the renewable energy in question doesn’t need to be consumed by a company’s facilities. Rather, the site of production can be anywhere from one town over to an ocean away.

    Recs are used to calculate “market-based” emissions, or the official emissions figures used by the firms. When Recs and offsets are left out of the equation, we get “location-based emissions” – the actual emissions generated from the area where the data is being processed.

    The trend in those emissions is worrying. If these five companies were one country, the sum of their “location-based” emissions in 2022 would rank them as the 33rd highest-emitting country, behind the Philippines and above Algeria.

    Many data center industry experts also recognize that location-based metrics are more honest than the official, market-based numbers reported.

    “Location-based [accounting] gives an accurate picture of the emissions associated with the energy that’s actually being consumed to run the data center. And Uptime’s view is that it’s the right metric,” said Jay Dietrich, the research director of sustainability at Uptime Institute, a leading data center advisory and research organization.

    Nevertheless, Greenhouse Gas (GHG) Protocol, a carbon accounting oversight body, allows Recs to be used in official reporting, though the extent to which they should be allowed remains controversial between tech companies and has led to a lobbying battle over GHG Protocol’s rule-making process between two factions.

    On one side there is the Emissions First Partnership, spearheaded by Amazon and Meta. It aims to keep Recs in the accounting process regardless of their geographic origins. In practice, this is only a slightly looser interpretation of what GHG Protocol already permits.

    The opposing faction, headed by Google and Microsoft, argues that there needs to be time-based and location-based matching of renewable production and energy consumption for data centers. Google calls this its 24/7 goal, or its goal to have all of its facilities run on renewable energy 24 hours a day, seven days a week by 2030. Microsoft calls it its 100/100/0 goal, or its goal to have all its facilities running on 100% carbon-free energy 100% of the time, making zero carbon-based energy purchases by 2030.

    Google has already phased out its Rec use and Microsoft aims to do the same with low-quality “unbundled” (non location-specific) Recs by 2030.

    Academics and carbon management industry leaders alike are also against the GHG Protocol’s permissiveness on Recs. In an open letter from 2015, more than 50 such individuals argued that “it should be a bedrock principle of GHG accounting that no company be allowed to report a reduction in its GHG footprint for an action that results in no change in overall GHG emissions. Yet this is precisely what can happen under the guidance given the contractual/Rec-based reporting method.”

    To GHG Protocol’s credit, the organization does ask companies to report location-based figures alongside their Rec-based figures. Despite that, no company includes both location-based and market-based metrics for all three subcategories of emissions in the bodies of their annual environmental reports.

    In fact, location-based numbers are only directly reported (that is, not hidden in third-party assurance statements or in footnotes) by two companies – Google and Meta. And those two firms only include those figures for one subtype of emissions: scope 2, or the indirect emissions companies cause by purchasing energy from utilities and large-scale generators.
    In-house data centers

    Scope 2 is the category that includes the majority of the emissions that come from in-house data center operations, as it concerns the emissions associated with purchased energy – mainly, electricity.

    Data centers should also make up a majority of overall scope 2 emissions for each company except Amazon, given that the other sources of scope 2 emissions for these companies stem from the electricity consumed by firms’ offices and retail spaces – operations that are relatively small and not carbon-intensive. Amazon has one other carbon-intensive business vertical to account for in its scope 2 emissions: its warehouses and e-commerce logistics.

    For the firms that give data center-specific data – Meta and Microsoft – this holds true: data centers made up 100% of Meta’s market-based (official) scope 2 emissions and 97.4% of its location-based emissions. For Microsoft, those numbers were 97.4% and 95.6%, respectively.

    The huge differences in location-based and official scope 2 emissions numbers showcase just how carbon intensive data centers really are, and how deceptive firms’ official emissions numbers can be. Meta, for example, reports its official scope 2 emissions for 2022 as 273 metric tons CO2 equivalent – all of that attributable to data centers. Under the location-based accounting system, that number jumps to more than 3.8m metric tons of CO2 equivalent for data centers alone – a more than 19,000 times increase.

    A similar result can be seen with Microsoft. The firm reported its official data center-related emissions for 2022 as 280,782 metric tons CO2 equivalent. Under a location-based accounting method, that number jumps to 6.1m metric tons CO2 equivalent. That’s a nearly 22 times increase.

    While Meta’s reporting gap is more egregious, both firms’ location-based emissions are higher because they undercount their data center emissions specifically, with 97.4% of the gap between Meta’s location-based and official scope 2 number in 2022 being unreported data center-related emissions, and 95.55% of Microsoft’s.

    Specific data center-related emissions numbers aren’t available for the rest of the firms. However, given that Google and Apple have similar scope 2 business models to Meta and Microsoft, it is likely that the multiple on how much higher their location-based data center emissions are would be similar to the multiple on how much higher their overall location-based scope 2 emissions are.

    In total, the sum of location-based emissions in this category between 2020 and 2022 was at least 275% higher (or 3.75 times) than the sum of their official figures. Amazon did not provide the Guardian with location-based scope 2 figures for 2020 and 2021, so its official (and probably much lower) numbers were used for this calculation for those years.
    Third-party data centers

    Big tech companies also rent a large portion of their data center capacity from third-party data center operators (or “colocation” data centers). According to the Synergy Research Group, large tech companies (or “hyperscalers”) represented 37% of worldwide data center capacity in 2022, with half of that capacity coming through third-party contracts. While this group includes companies other than Google, Amazon, Meta, Microsoft and Apple, it gives an idea of the extent of these firms’ activities with third-party data centers.

    Those emissions should theoretically fall under scope 3, all emissions a firm is responsible for that can’t be attributed to the fuel or electricity it consumes.

    When it comes to a big tech firm’s operations, this would encapsulate everything from the manufacturing processes of the hardware it sells (like the iPhone or Kindle) to the emissions from employees’ cars during their commutes to the office.

    When it comes to data centers, scope 3 emissions include the carbon emitted from the construction of in-house data centers, as well as the carbon emitted during the manufacturing process of the equipment used inside those in-house data centers. It may also include those emissions as well as the electricity-related emissions of third-party data centers that are partnered with.

    However, whether or not these emissions are fully included in reports is almost impossible to prove. “Scope 3 emissions are hugely uncertain,” said Dietrich. “This area is a mess just in terms of accounting.”

    According to Dietrich, some third-party data center operators put their energy-related emissions in their own scope 2 reporting, so those who rent from them can put those emissions into their scope 3. Other third-party data center operators put energy-related emissions into their scope 3 emissions, expecting their tenants to report those emissions in their own scope 2 reporting.

    Additionally, all firms use market-based metrics for these scope 3 numbers, which means third-party data center emissions are also undercounted in official figures.

    Of the firms that report their location-based scope 3 emissions in the footnotes, only Apple has a large gap between its official scope 3 figure and its location-based scope 3 figure.

    This is the only sizable reporting gap for a firm that is not data center-related – the majority of Apple’s scope 3 gap is due to Recs being applied towards emissions associated with the manufacturing of hardware (such as the iPhone).

    Apple does not include transmission and distribution losses or third-party cloud contracts in its location-based scope 3. It only includes those figures in its market-based numbers, under which its third party cloud contracts report zero emissions (offset by Recs). Therefore in both of Apple’s total emissions figures – location-based and market-based – the actual emissions associated with their third party data center contracts are nowhere to be found.”

    .
    2025 and beyond

    Even though big tech hides these emissions, they are due to keep rising. Data centers’ electricity demand is projected to double by 2030 due to the additional load that artificial intelligence poses, according to the Electric Power Research Institute.

    Google and Microsoft both blamed AI for their recent upticks in market-based emissions.

    “The relative contribution of AI computing loads to Google’s data centers, as I understood it when I left [in 2022], was relatively modest,” said Chris Taylor, current CEO of utility storage firm Gridstor and former site lead for Google’s data center energy strategy unit. “Two years ago, [AI] was not the main thing that we were worried about, at least on the energy team.”

    Taylor explained that most of the growth that he saw in data centers while at Google was attributable to growth in Google Cloud, as most enterprises were moving their IT tasks to the firm’s cloud servers.

    Whether today’s power grids can withstand the growing energy demands of AI is uncertain. One industry leader – Marc Ganzi, the CEO of DigitalBridge, a private equity firm that owns two of the world’s largest third-party data center operators – has gone as far as to say that the data center sector may run out of power within the next two years.

    And as grid interconnection backlogs continue to pile up worldwide, it may be nearly impossible for even the most well intentioned of companies to get new renewable energy production capacity online in time to meet that demand.

    https://www.theguardian.com/technology/2024/sep/15/data-center-gas-emissions-tech
    #données #émissions #mensonge #ChatGPT #AI #IA #intelligence_artificielle #CO2 #émissions_de_CO2 #centre_de_données

    • AI’s emissions are about to skyrocket even further

      Data center emissions have tripled since 2018. As more complex AI models like OpenAI’s Sora see broad release, those figures will likely go through the roof.

      It’s no secret that the current AI boom is using up immense amounts of energy. Now we have a better idea of how much.

      A new paper, from teams at the Harvard T.H. Chan School of Public Health and UCLA Fielding School of Public Health, examined 2,132 data centers operating in the United States (78% of all facilities in the country). These facilities—essentially buildings filled to the brim with rows of servers—are where AI models get trained, and they also get “pinged” every time we send a request through models like ChatGPT. They require huge amounts of energy both to power the servers and to keep them cool.

      Since 2018, carbon emissions from data centers in the US have tripled. For the 12 months ending August 2024, data centers were responsible for 105 million metric tons of CO2, accounting for 2.18% of national emissions (for comparison, domestic commercial airlines are responsible for about 131 million metric tons). About 4.59% of all the energy used in the US goes toward data centers, a figure that’s doubled since 2018.

      It’s difficult to put a number on how much AI in particular, which has been booming since ChatGPT launched in November 2022, is responsible for this surge. That’s because data centers process lots of different types of data—in addition to training or pinging AI models, they do everything from hosting websites to storing your photos in the cloud. However, the researchers say, AI’s share is certainly growing rapidly as nearly every segment of the economy attempts to adopt the technology.

      “It’s a pretty big surge,” says Eric Gimon, a senior fellow at the think tank Energy Innovation, who was not involved in the research. “There’s a lot of breathless analysis about how quickly this exponential growth could go. But it’s still early days for the business in terms of figuring out efficiencies, or different kinds of chips.”

      Notably, the sources for all this power are particularly “dirty.” Since so many data centers are located in coal-producing regions, like Virginia, the “carbon intensity” of the energy they use is 48% higher than the national average. The paper, which was published on arXiv and has not yet been peer-reviewed, found that 95% of data centers in the US are built in places with sources of electricity that are dirtier than the national average.

      There are causes other than simply being located in coal country, says Falco Bargagli-Stoffi, an author of the paper and Assistant Professor at UCLA Fielding School of Public Health. “Dirtier energy is available throughout the entire day,” he says, and plenty of data centers require that to maintain peak operation 24-7. “Renewable energy, like wind or solar, might not be as available.” Political or tax incentives, and local pushback, can also affect where data centers get built.

      One key shift in AI right now means that the field’s emissions are soon likely to skyrocket. AI models are rapidly moving from fairly simple text generators like ChatGPT toward highly complex image, video, and music generators. Until now, many of these “multimodal” models have been stuck in the research phase, but that’s changing.

      OpenAI released its video generation model Sora to the public on December 9, and its website has been so flooded with traffic from people eager to test it out that it is still not functioning properly. Competing models, like Veo from Google and Movie Gen from Meta, have still not been released publicly, but if those companies follow OpenAI’s lead as they have in the past, they might be soon. Music generation models from Suno and Udio are growing (despite lawsuits), and Nvidia released its own audio generator last month. Google is working on its Astra project, which will be a video-AI companion that can converse with you about your surroundings in real time.

      “As we scale up to images and video, the data sizes increase exponentially,” says Gianluca Guidi, a PhD student in artificial intelligence at University of Pisa and IMT Lucca and visiting researcher at Harvard, who is the paper’s lead author. Combine that with wider adoption, he says, and emissions will soon jump.

      One of the goals of the researchers was to build a more reliable way to get snapshots of just how much energy data centers are using. That’s been a more complicated task than you might expect, given that the data is dispersed across a number of sources and agencies. They’ve now built a portal that shows data center emissions across the country. The long-term goal of the data pipeline is to inform future regulatory efforts to curb emissions from data centers, which are predicted to grow enormously in the coming years.

      “There’s going to be increased pressure, between the environmental and sustainability-conscious community and Big Tech,” says Francesca Dominici, director of the Harvard Data Science Initiative, Harvard Professor and another coauthor. “But my prediction is that there is not going to be regulation. Not in the next four years.”

      https://www.technologyreview.com/2024/12/13/1108719/ais-emissions-are-about-to-skyrocket-even-further

  • À #Genève, un musée met en débat la restitution d’œuvres

    Le musée d’ethnographie de Genève met au jour ses errements passés, dans une exposition stimulante consacrée au rôle joué par la ville suisse dans le monde colonial. Et envisage, sur un registre apaisé, la restitution de pans de sa collection.

    La manœuvre n’est pas si fréquente : à Genève, un vénérable musée a décidé de faire en grand son autocritique, et d’égratigner la légende de ses pères fondateurs. À travers l’exposition « Mémoires. Genève dans le monde colonial », le musée d’Ethnographie (MEG), inauguré en 1901, interroge ses collections sous le prisme colonial. Il pose aussi de manière subtile l’enjeu des restitutions, non sans écho avec le film de Mati Diop Dahomey, qui sort en salles mercredi 11 septembre.

    Sur le parcours conçu dans l’immense sous-sol sombre du musée, une vitrine est consacrée à l’un des glorieux donateurs de l’établissement, le peintre suisse Émile Chambon (1905-1993), qui avait amassé un millier de pièces d’Afrique et d’Océanie : il surgit dans un autoportrait de 1931, portant le casque et l’uniforme de son oncle, qui fut administrateur colonial en Afrique équatoriale française. C’est de cet oncle qu’il avait hérité les premiers artefacts africains de sa collection.

    Un artiste contemporain, Mathias Pfund, a inversé les bordures du cadre de cette peinture malaisante, l’un des cœurs malades de cette exposition : une discrète intervention, qui signale que quelque chose s’est déréglé. Face aux objets personnels de Chambon, qui traduisent sa fascination pour l’Afrique, ont été rassemblés, dans une autre vitrine, certains de ses dons au musée : des statues de cuivre ou de fer qui représentent des gardiens de reliquaires kotas, sur les territoires du Gabon et de la République du Congo.

    Lorsque des missionnaires ont arraché ces figures au XIXe siècle, ils se sont débarrassés, en les brûlant ou en les cachant en forêt, des corbeilles d’os qu’elles surveillaient. Depuis, le MEG les a exposées comme de simples statues africaines. Cette fois, le musée a sculpté de nouvelles urnes funéraires glissées au pied de leurs gardiens, avec l’aide de visiteurs réguliers du MEG d’origine kota, pour tenter de rendre à ces objets une forme d’intégrité.

    « Dans l’exposition, les objets n’illustrent pas les discours. Les propos historiques viennent étoffer, dans un deuxième temps, l’histoire de ces objets. C’est pourquoi il y a beaucoup de choses que nous ne disons pas, sur le colonialisme à Genève et en Suisse, parce que les objets de notre collection ne le racontent pas », précise la Française Floriane Morin, commissaire de l’exposition.
    Le colonialisme suisse

    La Suisse, puissance coloniale ? L’affirmation peut surprendre, en particulier depuis la France. Dans l’exposition, une carte interactive relaie les conclusions d’un rapport de 2022 sur « l’héritage raciste et colonial dans l’espace public genevois ». « L’État suisse n’a pas conquis de territoires ni administré directement de colonies, explique Fabio Rossinelli, l’un des historiens qui ont travaillé sur l’exposition, rattaché aux universités de Lausanne et de Genève. Mais des sociétés suisses se sont formées spontanément, en Égypte ou encore au Brésil, qui étaient reconnues par le corps consulaire, et entretenaient des relations avec Berne. »

    Il poursuit, soucieux de « ne pas dédouaner l’État de ses responsabilités » : « L’État était bien présent, mais plutôt un peu à l’arrière-plan, en cachette. Prenez la Société de géographie de Genève [fondée en 1858 – ndlr]. C’était une société privée. Des collaborations avec l’État avaient lieu, des subventions étaient au besoin octroyées. On voulait favoriser l’intégration du pays dans le monde impérial et colonial. » Beaucoup des missionnaires suisses partis à cette époque, soutenus par cette société, ont rapporté des objets qui constituent le socle des collections actuelles du MEG.

    Quant à l’implication de la Suisse dans la traite négrière, elle est, là encore, bien réelle. D’après l’historienne Béatrice Veyrassat, la participation suisse à la traite, d’une manière « active » (des commerçants suisses qui recourent à l’esclavage dans leurs plantations aux Amériques) ou « indirecte » (via des investissements dans des compagnies maritimes dotées de bateaux négriers) « est estimée entre 1 % et 2 % de l’ensemble des Africain·es déplacé·es vers les Amériques ».

    Avec Nantes, Genève fut aussi, à partir des années 1670, l’un des centres de production des « indiennes », ces tissus fabriqués à partir de coton importé des comptoirs d’Inde (les collections suisses d’indiennes sont accrochées au château de Prangins, on ne voit que des reproductions frustrantes dans l’exposition genevoise). Ces indiennes pouvaient servir de monnaie d’échange des Européens contre des êtres humains mis en esclavage dans les ports africains, lors du commerce triangulaire. En 1785, pas moins de 20 % de la population active à Genève travaille pour une dizaine d’« indienneries ».
    Objets éclatés

    À bien des endroits, l’exposition est coupante et inconfortable, en particulier lorsqu’elle revient de manière très précise sur le travail problématique des équipes passées du MEG. Alors que Genève organise une « exposition nationale suisse » en 1896, dotée en son sein d’un « village noir », dans la sinistre tradition des zoos humains, le MEG achète à l’époque 85 artefacts fabriqués par ces captifs africains, majoritairement venus du Sénégal et de Gambie. Mais les experts du musée gomment ensuite leur origine et les font passer pour des objets fabriqués en Afrique de l’Ouest.

    Autre silence complice : une sublime coiffure de femme faite de cuir et de fer, attribuée à une femme d’origine herero, rapportée de Namibie par un couple de collectionneurs en 1906. Au même moment se déroule, de 1904 à 1908, le génocide des Herero (et des Nama), premier génocide commis par l’Allemagne. « La datation de ces objets laisse peu de doutes quant au contexte génocidaire et d’extrêmes violences qui a rendu leur acquisition possible », tranche un cartel de l’exposition.

    Une vitrine montre encore un ustensile aux allures de fouet, utilisé pour repousser les mouches, dans le Ghana du XIXe siècle. Ce chasse-mouches, peut-être détenu par un roi, avait aussi valeur de talisman coranique. À une date inconnue, des employés du musée l’ont éventré pour lui retirer sa charge magique, constituée notamment d’une lame de couteau – disparue – et de cinq feuillets de prières, retrouvés des décennies plus tard dans un tiroir du musée. « Comment perdre l’intégrité d’un objet au musée ? », s’interroge un cartel.

    L’exposition revient aussi sur l’essor de l’anthropologie telle qu’elle est enseignée à Genève à partir de 1860, discipline qui s’est distinguée en justifiant l’impérialisme occidental et en décrétant la supériorité européenne. C’est le point d’ancrage morbide des premières collections d’objets amassées à Genève, qui, là encore, alimenteront les réserves du MEG. Dans les années 1920, Eugène Pittard, fondateur du musée, tire aussi profit du trafic de restes humains dans les colonies britanniques.
    « Ramatriement »

    Floriane Morin assume cette approche « incisive » vis-à-vis de l’histoire de son musée, « parce qu’elle est la seule condition à la possibilité d’une réparation ». Mais est-il encore possible de décoloniser un musée construit sur des mensonges aussi lourds ? Même si le MEG s’est doté d’un nouveau bâtiment en 2014, en forme de pirogue blanche spectaculaire et facile à reconnaître dans le paysage genevois, ne faudrait-il pas plutôt fermer ses portes à jamais ?

    L’un des espaces les plus originaux de l’exposition prouve en tout cas que le musée a encore des choses à dire, et des chantiers à mener. « Nous ne parviendrons pas à décoloniser notre musée, à redéfinir l’institution, sans engager des relations sur le temps long, avec des personnes qui sont le plus à même [originaires des pays et populations concernés – ndlr] de reconsidérer ces collections et de réfléchir à leur avenir », avance encore Floriane Morin.

    Cinq « capsules » ont été aménagées, comme autant de cocons qui posent la question de la restitution d’objets aux populations qui les réclament. Dans ces salles, des registres de paroles se mêlent – juridiques, historiques, administratifs, intimes, mais aussi depuis le Nord et les Suds –, pour restituer le dialogue entretenu au fil des décennies entre le MEG et des populations autochtones.

    Ici, des objets déjà restitués à une communauté autochtone du Canada – un « ramatriement » plutôt qu’un rapatriement, précise le cartel – sont représentés par de simples silhouettes de papier noir sur le mur. On prend des nouvelles de leur vie d’après, réintégrés à des cérémonies rituelles. Ailleurs, un réseau de huit musées suisses négocie directement avec le Nigeria, pour le retour de biens originaires de l’ancien royaume du Bénin.

    L’histoire de deux mâts-totems est sans doute la plus emblématique. Achetés en 1955 par un collectionneur suisse dans une ville du sud-est de l’Alaska, les deux immenses totems aux motifs d’oiseaux ont été plantés dans le jardin du musée suisse pendant trente-quatre ans. Stockés par la suite dans des entrepôts dans un souci de protection, ils ont été remplacés par des copies. Mais ils sont restés des emblèmes de ce quartier de Genève au fil des années. L’exposition donne la parole aux descendants du sculpteur de ces mâts, qui disent leur sensation de manque et l’importance qu’ils revêtent encore pour eux, mais décrit aussi l’attachement de générations de Genevois·es à ces objets aux pouvoirs manifestement actifs des deux côtés de l’Atlantique.

    « Il y a une histoire qui se crée après la restitution, insiste Floriane Morin. Les restitutions ne sont pas la fin de quelque chose. Rendre un objet n’est pas fermer la porte, mais entamer une nouvelle histoire avec des personnes qui nous font confiance, cela crée plein de choses, déclenche de nouveaux projets, et c’est aussi ce que nous avons voulu raconter dans cette exposition. »

    https://www.mediapart.fr/journal/culture-et-idees/100924/geneve-un-musee-met-en-debat-la-restitution-d-oeuvres

    #Suisse #Suisse_coloniale #colonialisme_suisse #MEG #exposition
    #oeuvres_d'art #art #décolonial #Afrique #pillage #musées #colonisation #Emile_Chambon #Océanie #héritage #Société_de_géographie_de_Genève #missionnaires #objets #traite_négrière #indiennes #tissus #industrie_textile #coton #esclavage #exposition_nationale_suisse #village_noir #zoo_humain #ramatriement #réparation #mensonges

    ping @reka @cede

    –-

    ajouté à la métaliste sur le #colonialisme_suisse :
    https://seenthis.net/messages/868109

  • Au #procès des folles

    « Les violences sont déplacées dans le champs du #fantasme »

    Victimes de violences physiques et psychologiques de la part de leurs ex conjoints, Anouk et Marie doivent être expertisées par des psychologues et psychiatres suite aux #démarches_juridiques qu’elles entament, au pénal et au civil. Elles racontent leurs expériences traumatisantes face à des expertes qui minimisent les faits, remettent en doute leurs paroles, symétrisent les comportements ou encore les accusent d’être hystériques et masochistes. Ces psys considèrent qu’Anouk et Marie « y sont sans doute pour quelque chose », compte tenu de leurs profils psychologiques.

    De très nombreuses femmes vivent les mêmes expériences, source de nouveaux traumatismes, devant la justice, mais aussi dans les cabinets libéraux. Cet épisode décrypte le processus de #psychologisation de la violence (des victimes, mais aussi des agresseurs) qui permet de mieux l’occulter. Avec les analyses de psychologues et d’avocates qui tentent de faire changer ces pratiques.

    https://www.arteradio.com/son/61684896/au_proces_des_folles
    #justice #violence #procès_pénal #procès #traumatisme #masochisme #hystérie #occultation #invisibilisation #psychologie #anxiété #VSS #violences_sexuelles #expertise #peur #honte #répétition #larmes #humiliation #culturalisation #religion #histoire_familiale #hystérie #suspicion #intimité #expertise_psychologique #enquête_de_crédibilité #crédibilité #toute_puissance #traumatisme #post-traumatisme #consentement #colère #tristesse #témoignage #anxiété_généralisée #traumatisme_de_trahison #troubles_du_stress_post-traumatique (#TSPT) #subjectivité #psychanalyse #névrose #masochisme #analyses_paradoxales #présomption_de_masochisme #présomption #concepts #mise_en_scène #jeu #mensonge #manipulation #exagération #répétition #co-responsabilité #dépsychologisation #féminisme #violences_politiques #vulnérabilité #expertises_abusives #maltraitance_théorique #théorie #rite_de_domination #violences_conjugales #analyse_sociale #psychologisation_de_la_violence #patriarcat #domination #violence_systémique #féminicide #sorcière #pouvoir #relation_de_pouvoir #victimisation #violences_conjugales #crime_passionnel #circonstances_atténuantes #injustice #haine #haine_contre_les_femmes #amour #viol #immaturité #homme-système #empathie #désempathie #masculinité #masculinité_violente #violence_psychologique #humiliations #dérapage #déraillement #emprise_réciproque #reproduction_de_la_violence #émotions #récidive #intention #contexte #figure_paternelle #figure_maternelle #imaginaire #violence_maternelle #materophobie #mère_incenstueuse #parentalité_maternelle #parentalité_paternelle #dénigrement

    #audio #podcast

    ping @_kg_

    • Merci
      Cette émission a fait un écho tremblant aux accusations et dénigrements de psychologues dont j’avais requis les compétences pour m’aider (croyais-je) alors que j’étais en soin pour un cancer du sein métastasé. La première, je n’ai pas ouvert la bouche que déjà elle me dit que je me suis assise de façon présomptueuse et un autre moment elle rit en me disant qu’elle voudrait bien voir mon enfant pour savoir comment il s’en sort d’avoir une mère comme moi. Une autre, à qui j’ai demandé d’agir en relais le temps des soins pour mon enfant qui débute ses études, et qui présente des phases dépressives suite à des maltraitances de son père, lui conseille d’aller vivre chez lui devenu SDF à 600km de là et me donne un rdv où j’apprends qu’il sera présent, refusant de m’entendre alors que c’est moi qui l’ai toujours payé. Tellement choquée que je pars en voir une autre pour lui demander si il est normal d’agir ainsi. Cette fois, en sortant, j’étais responsable du cancer qui m’avait fait perdre mon sein dû à des problèmes psys de maternité non résolu, j’allais détruire mon entourage, mon enfant également et j’avais juste envie de me suicider.
      J’ai quand même repris trois mois plus tard un suivi par une psychologue de la clinique qui m’a cette fois réellement écoutée et aidée. Jamais eu le courage cependant de retourner voir les 3 autres pour dénoncer leur incompétence et leurs humiliations.

      #psychologues #violences_psychologiques #maternophobie #courage_des_femmes

  • How fascism begins

    An acquaintance, whose name is unimportant for this story, once talked about this board game. He is a German who works for an Israeli company, and his colleagues invited him one day to a game evening. They game they proposed was "Secret Hitler,” the point of which is to identify Adolf Hitler and kill him before he can become chancellor of Germany. It is, the colleagues assured him, much funnier than it sounds. But the acquaintance declined. He, as a German, playing "Secret Hitler”? It seemed like a bad idea.

    Hardly anyone in Germany knows of the game "Secret Hitler,” which shouldn’t come as a surprise. It sounds rather toxic, bad karma. In fact, though, it is a rather interesting game about how mistrust develops. A game that focuses on the art of lying – about the naivete of good and the cunning of evil. About how the world can plunge into chaos. And about how ultimately, the course of history is largely decided by chance.

    The game is set in 1932, in the Berlin Reichstag. The players are divided into two groups: fascists against democrats, with the democrats in the majority, which might sound familiar. But the fascists have a decisive advantage: They know who the other fascists are, which is also reflective of historical reality. The democrats, though, are not privy to such knowledge – any of the other players could be a friend or an enemy. The fascists win the game if they are able to pass six laws in the Reichstag or if Hitler is elected as chancellor. For the democrats to win, they have to pass five laws or expose and kill Hitler.

    The game starts with everyone acting as though they are democrats. To win, all the democrats have to do is trust each other, but it’s not quite that easy, since the democrats sometimes have to vote for a fascist law for lack of a better alternative, and they thus begin looking like fascists themselves. Which is exactly what the fascists want.

    One insight from the game is that there is no strategy for guaranteeing a democratic victory and a fascist defeat. One wrong decision, that might feel right in the moment, can lead to Hitler becoming chancellor. It’s all by chance, just as there was no inevitability about how things turned out in 1933. Another insight: Being a fascist can be fun.

    "Secret Hitler” hit the market in 2016, shortly before Donald Trump was elected president in the United States. The game’s authors, a couple of guys from the progressive camp, collected $1.5 million from the crowdfunding platform Kickstarter for the project. Their goal was to introduce a bit of skepticism about the political process, apparently channeling the zeitgeist of the time: Euro crisis, Russia’s annexation of the Crimea, Brexit, the refugee crisis. The public debate at the time focused on the crisis of democracy, the threat from the right and authoritarian tendencies. But fascism? Adolf Hitler?

    Accusations of fascism have been part of the extreme-left arsenal since World War II. The West German, far-left terror group known as the Baader-Meinhof Gang justified its "armed struggle” by arguing that the postwar German republic was little more than a fascist police state. Accusing someone of being a Nazi was both an insult and a way of demonizing one’s political opponent – a slightly paranoid barb that trivialized German history. Isn’t fascism defined by Germany’s slaughter of 6 million Jews? Who, aside from a handful of nutcases, could seriously be a fascist?

    The reversion to fascism is a deep-seated fear of modern democratic societies. Yet while it long seemed rather unlikely and unimaginable, it has now begun to look like a serious threat. Vladimir Putin’s imperial ambitions in Russia. Narendra Modi’s Hindu nationalism in India. The election victory of Giorgia Meloni in Italy. Marine Le Pen’s strategy of normalizing right-wing extremism in France. Javier Milei’s victory in Argentina. Viktor Orbán’s autocratic domination of Hungary. The comebacks of the far-right FPÖ party in Austria and of Geert Wilders in the Netherlands. Germany’s AfD. Nayib Bukele’s autocratic regime in El Salvador, which is largely under the radar despite being astoundingly single-minded, even using the threat of armed violence to push laws through parliament. Then there is the possibility of a second Trump administration, with fears that he could go even farther in a second term than he did during his first. And the attacks on migrant hostels in Britain. The neo-Nazi demonstration in Bautzen. The pandemic. The war in Ukraine. The inflation.

    The post-Cold War certainty that democracy is the only viable form of government and would cement its supremacy on the global political stage has begun to crumble – this feeling that the world is on the right track and that the almost 80 years of postwar peace in Western Europe has become the norm.

    Now, though, questions about fascism’s possible return have become a serious topic of debate – in the halls of political power, in the media, in the population, at universities, at think tanks and among political scientists and philosophers. Will history repeat itself? Are historical analogies helpful? What went wrong? And might it be that democracy itself helped create a monster of which it is deathly afraid?

    IS TRUMP A FASCIST?

    In May 2016, Donald Trump emerged as the last Republican standing following the primaries, and the world was still a bit perplexed and rather concerned when the historian Robert Kagan published an article in the Washington Post under the headline "This is how fascism comes to America.”

    The piece was one of the first in the U.S. to articulate concerns that Trump is a fascist. It received significant attention around the world and DER SPIEGEL published the article as well. It was an attention-grabbing moment: What if Kagan is right? Indeed, it isn’t inaccurate to say that Kagan reignited the fascism debate with his essay. Interestingly, it was the same Robert Kagan who had spent years as an influential member of the Republican Party and was seen as one of the thought leaders for the neocons during the administration of George W. Bush.

    The article has aged well. Its characterization of Trump as a "strongman.” It’s description of his deft use of fear, hatred and anger. "This is how fascism comes to America, not with jackboots and salutes,” Kagan wrote, "but with a television huckster, a phony billionaire, a textbook egomaniac ’tapping into’ popular resentments and insecurities, and with an entire national political party – out of ambition or blind party loyalty, or simply out of fear – falling into line behind him.”

    It is an early summer’s day in Chevy Chase, a residential suburb of Washington, D.C. Kagan, whose Jewish ancestors are from Lithuania, was born in Athens in 1958. He is an expert on foreign policy. Kagan supported George W. Bush’s wars in Iraq and Afghanistan and, even if the reasons for going to war in Iraq were ultimately revealed to have been fabricated and both conflicts ended with undignified withdrawals, he continues to defend the idea of American interventionism and the country’s global leadership role.

    These days, Kagan works for The Brookings Institution, the liberal think tank. In our era, he says, it has been possible to believe that liberal democracy and its dedication to human rights were unavoidable, almost inevitable. But, he continues, that’s not necessarily true. The rise of liberal democracy was the result of historical events like the Great Depression. And of World War II, which was, Kagan says, fought in the name of freedom and created a completely new, better world.

    What Kagan means is that because liberal democracy was never inevitable, it must constantly be defended. It cannot relax, it can never rest on its laurels out of a conviction that the end of history has been reached. There is no natural law that defends democracy from someone like Trump, or from fascism, or from the Christian nationalists who believe in Trump.

    Freedom is difficult. It gives people space, but it also leaves them largely to their own devices. It doesn’t offer security and fails to provide many things that people need. It atomizes societies, destroys hierarchies and disempowers established institutions such as religion. Freedom has many enemies.

    Kagan’s ninth book has just hit the shelves in the U.S. It is called "Rebellion: How Antiliberalism Is Tearing America Apart Again” and describes Christian, white nationalism in America as a challenge to liberal democracy. Its goal: a country rooted in Christianity in which the Bible is more important than the principles expressed in the Declaration of Independence and the Constitution. For Christian nationalists, Trump is an instrument, the perfect leader for this revolution precisely because he cares little for the values of liberalism and the Constitution. When he told a late July gathering of Evangelical Christians in Florida that if they voted for him, "you won’t have to vote anymore,” it was precisely the kind of thing Kagan warns against.

    And it could be even worse this time around. If Trump wins the election, Kagan believes, the old system will be destroyed. It will be, the historian believes, an unimaginable political disruption, as though everything would collapse on the first day. Kagan believes he will use the Department of Justice to take revenge on his enemies and militarize migration policy to round up hundreds of thousands of illegal immigrants. The system of checks and balances would gradually be eroded. First, the immigrants would lose their rights, followed by opposition activists, who would be arrested and prosecuted.” For me, that’s enough,” says Kagan. "Even if the system looks the same.”

    We always thought there was no going back to the dark times, says Kagan. “I don’t think history moves in a direction. It just walks around. The Greeks had a cyclical view of history, not one of progress. The Chinese have a view that nothing changes. The Chinese historically don’t believe in progress. They believe in a single world system.”

    His opponents view Kagan as one of those neocons who now want to become part of the anti-fascist coalition to turn attention away from their own role in paving the way for Trumpism. They refer to him as "the most dangerous intellectual in America.” Kagan is rather fond of the label.

    WHAT IS FASCISM?

    If Robert Kagan is a conservative, then Jason Stanley, a professor of philosophy at Yale University, is on the exact opposite end of the spectrum. He is a liberal leftist, and yet his views are similar to Kagan’s. Or are they similar for precisely that reason?

    Stanley’s son has his Bar Mitzva on the weekend, the Jewish ritual celebrating a boy’s 13th birthday and his entry into adulthood. Stanley pulls out a box full of diaries written by his grandmother Ilse in 1930s Berlin. Her elegantly sweeping handwriting exudes conscientiousness. Stanley also shows a ticket from August 1939 for the America Line from Hamburg to Southampton in New York. It feels odd to flip through her diaries.

    Jason Stanley’s biography and the story of his family closely tracks 20th century history. It is an exuberant narrative that allows but a single conclusion: fervent anti-fascism.

    Ilse Stanley is the central character in this narrative. Born in the Schlesian town of Gleiwitz in 1906, her father was an opera singer and later the senior cantor at the synagogue on Fasanenstrasse in Berlin. She became an actress, trained by Max Reinhardt at Berlin’s Deutsches Theater, and secured a minor role in Fritz Lang’s famous film "Metropolis.” She was an elegant Berlin woman who led a double life. She felt thoroughly German and used falsified papers to free more than 400 Jewish and political prisoners from the Sachsenhausen concentration camp just north of Berlin.

    Her son, Jason Stanley’s father, was born in 1932 and, as a small boy, he would watch Hitler Youth marches from this grandparent’s balcony overlooking Kurfürstendamm. He was amazed by the torches, flags and uniforms, and asked if he could join them. He saw the synagogue on Fasanenstrasse burning during the Night of Broken Glass, seeking safety in the car of Gustav Gründgens, an acquaintance of his mother’s. He was beat so badly by the Nazis that he suffered from epileptic seizures for the rest of his life. In 1938, Ilse’s husband, a concert violinist, received a visa for Britain and left his wife and son behind in Berlin. The boy was seven when he and his mother had to go into hiding as they waited for their visa to travel to the U.S. After the war, he became a professor of sociology and spent the rest of his life studying how societies can descend into evil. Jason Stanley’s resemblance to his father is astounding.

    Six years ago, Stanley published a book in the U.S. called "How Fascism Works: The Politics of Us and Them.” The German translation only appeared two months ago, a source of annoyance for Stanley. He also has German citizenship and says that he loves the country despite everything.

    So how does fascism work? Modern-day fascism, Stanley writes, is a cult of the leader in which that leader promises rebirth to a disgraced country. Disgraced because immigrants, leftists, liberals, minorities, homosexuals and women have taken over the media, the schools and cultural institutions. Fascist regimes, Stanley argues, begin as social and political movements and parties – and they tend to be elected rather than overthrowing existing governments.

    –-

    Stanley describes 10 characteristics of fascism.

    First: Every country has its myths, its own narrative of a glorious past. The fascist version of a national myth, however, requires greatness and military power.

    Second: Fascist propaganda portrays political opponents as a threat to the country’s existence and traditions. "Them” against "us.” If "they” come into power, it translates to the end of the country.

    Third: The leader determines what is true and what is false. Science and reality are seen as challenges to the leader’s authority, and nuanced views are viewed as a threat.

    Fourth: Fascism lies. Truth is the heart of democracy and lies are the enemy of freedom. Those who are lied to are unable to vote freely and fairly. Those wanting to tear the heart out of democracy must accustom the people to lies.

    Fifth: Fascism is dependent on hierarchies, which inform its greatest lie. Racism, for example, is a lie. No group of people is better than any other – no religion, no ethnicity and no gender.

    Sixth: Those who believe in hierarchies and in their own superiority can easily grow nervous and fearful of losing their position in that hierarchy. Fascism declares its followers to be victims of equality. German Christians are victims of the Jews. White Americans are victims of equal rights for Black Americans. Men are victims of feminism.

    Seventh: Fascism ensures law and order. The leader determines what law and order means. And he also determines who violates law and order, who has rights and from whom rights can be withdrawn.

    Eighth: Fascism is afraid of gender diversity. Fascism feeds fears of trans-people and homosexuals – who aren’t simply leading their own lives, but are seeking to destroy the lives of the "normal people” and coming after their children.

    Ninth: Fascism tends to hate the cities, seeing them as places of decadence and home to the elite, immigrants and criminality.

    Tenth: Fascism believes that work will make you free. The idea behind it is that minorities and leftists are inherently lazy.

    If all 10 points apply, says Stanley, then the situation is rather dicey. Fascism tells people that they are facing and existential fight: Your family is in danger. Your culture. Your traditions. And fascists promise to save them.

    –-

    Fascism in the U.S., Stanley says, has a long tradition stretching back deep into the last century. The Ku Klux Klan, he says, was the first fascist movement in history. "It would be misguided to assume that this fascist tradition simply vanished.”

    That tradition can still be seen today, says Stanley, in the fact that a democratic culture could never fully develop in the American South. That has now resulted in election officials being appointed in Georgia that aren’t likely to stand up to repeated election manipulation attempts by Trump followers. "Trump,” says Stanley, "won’t just spend another four years in the White House and then disappear again. These are not normal elections. They could be the last.”

    Some of Stanley’s friends believe he is overreacting. For antagonistic Republicans, he is likely the amalgamation of all their nightmares – one of those leftist, East Coast professors who holds seminars on critical race theory and lectures as a guest professor in Kyiv about colonialism and racism. At 15, he spent a year as an exchange student in Dortmund and had "Bader Meinhof” (with the missing second "a” in Baader) needlepointed onto his jacket. He went on to marry a Black cardiologist who was half Kenyan and half American. His children, who are nine and 13 years of age, are Black American Jews with German, Polish and African roots.

    He says that he reads Plato with them – the same Plato who says that democracy is impossible and ends in tyranny – because he wants them to understand how difficult democracy is, but also how strong. Stanley carries so many identities around with him that the result is a rather unique citizen of the world who is well-versed in numerous perspectives and in the world’s dark sides. Which hasn’t been enough to protect him from an ugly divorce. He is a philosopher who seeks to find order in the world’s chaos while finding support from the pillars of his identity.

    In her diaries, Ilse Stanley doesn’t write about the dark politics in the dark prewar years, instead looking at her own dark life. She writes about her husband who no longer speaks with her, treats her with disdain and cheats on her. She writes about her depression, her loneliness and her affairs. Ilse Stanley was divorced three years after World War II finally came to an end. She began a new life.

    IS PUTIN A FASCIST?

    Timothy Snyder speaks thoughtfully and quietly, but with plenty of confidence. Putin is a fascist. Trump is a fascist. The difference: One holds power. The other does not. Not yet.

    "The problem with fascism,” Snyder says, "is that it’s not a presence in the way we want it to be. We want political doctrines to have clear definitions. We don’t want them to be paradoxical or dialectical.” Still, he says, fascism is an important category when it comes to understanding both history and the present, because it makes differences visible.

    Lunchtime at the Union League Café in the heart of New Haven. The campus of Yale University begins on the other side of the street. Snyder, professor of Eastern European history, is one of the most important intellectuals in the U.S. He is an author, having written books like "Bloodlands: Europe Between Hitler and Stalin,” which examines the political violence in Ukraine, Belarus, Poland and the Baltics which killed 14 million people – at the hands of both Nazis and Communists. He is an activist, whose pamphlet "On Tyranny: Twenty Lessons from the Twentieth Century” became a global bestseller. And he is a self-professed Cassandra, having foreseen a Russian military intervention just weeks before the country’s annexation of the Crimea, in addition to predicting, in 2017, a Trump putsch attempt. When he met Volodymyr Zelenskyy in Kyiv in 2022, the first thing the Ukrainian president told him was that both he and his wife had read "On Tyranny.”

    Putin, says Snyder, has been quoting fascist thinkers like Ivan Ilyin for 15 years. The Russian president, he continues, is waging a war that is clearly motivated by fascist motives. It targets a country whose population Putin considers to be inferior and a state that he believes has no right to exist. And he has the support of an almost completely mobilized society. There is, Snyder writes, a cult surrounding the leader, a cult surrounding those who have fallen in past battles and a myth of a golden empire that must be reestablished through the cleansing violence of war.

    A time traveler from the 1930s, Snyder wrote in a May 2022 article for the New York Times, would immediately recognize Putin’s regime as fascist. The Z symbol, the rallies, the propaganda, the mass graves. Putin attacked Ukraine just as Hitler attacked the Soviet Union, Snyder wrote – as an imperial power.

    But Putin’s version of fascism, the historian argues, also has post-modern characteristics. Post-modernism assumes that there is no such thing as truth, and if there is no truth, then anything can be labeled as truth. Such as the "fact” that the Ukrainians are Nazis in addition to being Jewish and gay. The decision as to what truth is and who defines it is made on the battlefield.

    The paradox of Putin’s fascism – Snyder refers to it as "schizo-fascism” – is that he claims to be acting in the name of anti-fascism. The Soviet Union under Stalin, he says, never formed a clear position on fascism, and even allied itself with Nazi Germany in the form of the Hitler-Stalin pact, thus fueling World War II. After the war, though, the Soviet Union didn’t just declare Nazi Germany fascist, but also all those by which the leadership felt threatened or those it didn’t particularly like. "Fascist” became just another word for enemy. Putin’s regime feeds off that Soviet past: Russia’s enemies are all declared fascists. And it is precisely in Putin’s supposed anti-fascism, argues Snyder, that his fascism can be seen. Those who label their enemies "fascists” and “Nazis,” provide a justification for war and for crimes against humanity.”’Nazi’ just means ’subhuman enemy’ – someone Russians can kill,” he wrote.

    A Putin victory would be more than just the end of democratic Ukraine. "Had Ukraine not resisted, this would have been a dark spring for democrats around the world,” Snyder concluded. "If Ukraine does not win, we can expect decades of darkness.”

    Snyder is from Dayton, Ohio, located right in the middle of the "flyover zone.” His parents are Quakers, former members of the Peace Corps with a weakness for Latin American revolutionaries. Ivory tower colleagues like Samuel Moyn of Yale Law School believe that Snyder suffers from "tyrannophobia.” Others think he is paranoid. Snyder says that hardly anyone at the time predicted World War I or the Holocaust. Things are possible, he argues, that cannot be seen in the present.

    If Trump win the election, he believes, organized resistance will be the result. Would Trump then send in the FBI or even the military to quell such unrest? What might happen to state institutions? Snyder believes the economy would collapse and institutions like the FBI and the military could be torn apart by conflicts. A few weeks ago, Snyder wrote on the newsletter platform Substack: "Old-guy dictatorship involves funeral planning.” Trump, Snyder argues, is afraid of dying in prison or being killed by his opponents. Autocracies are not forever, and the defeat of autocrats is closely linked to their end.

    –-

    How, though, was the rise of Trump made possible in the first place? How can it be that a democracy plunges so deeply into irrationality?

    First, says Snyder, Trump’s career is based on a bluff. He was never a successful businessman, Snyder argues, and he only found success as an entertainer, as a television personality. He knows what you have to do to reach people, which, Snyder says, is an important prerequisite for a developing charismatic leader. It is precisely this talent that makes him so successful on social media platforms, where emotions are all that matter – the feeling of "them or us.”

    Second: Social media influence our perceptive abilities, Snyder says. Indeed, the academic argues, they themselves have something fascist about them, because they take away our ability to exchange arguments in a meaningful way. They make us more impatient and everything becomes black or white. They confirm that we are right, even if our positions are objectively false. They produce a cycle of anger. Anger confirms anger. And anger produces anger.

    Third: The Marxists of the 1920s and ’30s, Snyder says, believed that fascism was merely a variant of capitalism – that the oligarchs, as we would call them today, made Hitler’s rise possible in the first place. But that’s not true, Snyder argues. Big Business, of course, supported Hitler’s grab for power because they hoped he would liberate them from the labor unions. But most of the oligarchs didn’t support his ideas. "So there is a funny way in which the Marxist diagnosis, I think, is now true in a way that it wasn’t a hundred years ago,” says Snyder, “but there aren’t many proper Marxists left to make this argument.”

    One of these new oligarchs, Snyder points out, is Elon Musk. Nobody, he says, has done more than him in the last year and a half to advance fascism. He unleashed Twitter, or X, and the platform has become even more emotional, says Snyder, more open to all kinds of filth, Russian propaganda in particular. Musk, Snyder says, uses the platform to spread even the most disgusting conspiracy theories.

    Like Robert Kagan, Snyder also believes that democracies have underestimated the danger posed by fascism because they believed for too long that there is no alternative to democracy. "Gerhard Schröder tells us Putin is a convinced Democrat, right? It’s an obvious lie, but you can believe it only if you believe there is no alternative to democracy.” The result, he says, is that "Germany has been supporting this fascist for a long time while being concerned about Ukrainian fascism.”

    IS FASCISM A PROCESS?

    Paul Mason lives in one of those central London neighborhoods that was repeatedly struck by German rockets during World War II. Which is why there are entire blocks of new buildings from the 1950s and ’60s among the old rowhouses. In Europe, fascism and its consequences are never far away.

    Mason is a figure that used to be more common: an intellectual in a center-left party. He is from the working class and was the first in his family to attend university. He has made films for the BBC and worked for Channel 4, he wrote a column for the Guardian and works on Labour Party campaigns.

    His books are characterized by big ideas and the broad horizons they open up. "How to Stop Fascism: History, Ideology, Resistance” is his best-known work – dark, alarmist and combative. But in contrast to Kagan, Snyder and Stanley, he was a real Antifa activist who took to the streets in the 1970s and ’80s against the skinheads.

    Fascism, according to the core of Mason’s argument, is the "fear of freedom triggered by a glimpse of freedom.” Just as the fascist movement of the 20th century was a reaction to the labor movement, he writes, neo-liberalism has today, on the one hand, dissolved postwar societies, destroyed the power of the labor unions and annulled the privileges of the primarily white and male working class. On the other hand, women have acquired more influence and Western societies have become more pluralistic. The consequence: the collapse of common sense.

    Mason is interested in something he calls, citing the historian Robert Paxton, the "fascist process.” Fascism, he says, is not static. Rather, it is a type of "political behavior” that feeds off its own dynamism and is not reliant on complicated ideologies. Fascism, it would seem, can be rather difficult to grasp. Just like Stanley, Mason uses a checklist. Somehow, the chaos of fascism must be forced into order.

    –-

    Here is Mason’s 10-point "fascist process”: A deep crisis starts things off – such as the loss of World War I for the Germans early last century or, today, the cluster of recent crises including the financial crisis, migration, COVID and climate change. Such crises produce, second, a deep feeling of threat and the loss of sovereignty. Then, third, come suppressed groups that begin to rise up: women, climate activists, Black Lives Matter activists. People trying to find a path to the future through the crisis.

    That triggers, fourth, a culture war. Fifth, a fascist party appears. Sixth, panic develops among members of the middle class, who don’t know whether to succumb to their fears of losing prosperity or to their fears of the radical right. Seventh, the rule of law is weakened in the hope that it might pacify the developing conflicts. Eighth, a weakened left begins arguing about with whom to form alliances in an effort to stand up to the radical right wing. Similar to, ninth, the conservative wing’s handwringing about the degree to which the right wing must be accommodated in order to contain them. And once all those steps have taken place, the hour of fascism has struck. Point 10, the end of democracy. The fascists make up the societal elite.

    All of that seems rather schematic, which is how it is intended. But aren’t all Western societies familiar with the steps Mason has sketched out? Hasn’t the feeling that the government can no longer control the borders advanced deep into the center of society? The fear of vaccination mandates? The fear of shifting gender identities, the favorite target of the right wing, along with animosity toward the German draft law intended to make it easier for trans-people to change their genders? The fear of a shift toward the radical climate activists and toward people who fight against racism? The culture war is real – it is already underway. We are right in the middle of Mason’s "fascist process.”

    The foundation of the fascist process can today be found online and the networks that have developed there. That is where the fantasies are developed that fuel the process. End-of-the-world delusions. The dream of restoring a national greatness that never actually existed. The idea that our world is heading for an unavoidable ethnic war. And that it is necessary to get ready for the coming battle.

    AND THE CONSERVATIVES?

    Thomas Biebricher, a professor for political theory and the history of ideas in Frankfurt, has an unusual job: He is one of the few political scientists in Germany who focuses on conservatism.

    Germany’s Christian Democratic Union (CDU) is one of the most successful conservative parties in Europe. It is a party born during the postwar period and rooted in the realization that fascism was made possible in part due to the lack of a commitment to democracy.

    The CDU, Biebricher argues in his large study called "Mitte/Rechts” (Center/Right), which appeared last year, has become the exception in Europe. Everywhere else, including in Italy, France and the United Kingdom, the conservative camp has almost completely disintegrated, with center-right parties having lost the ability to integrate the right-wing fringe. Italy was first, when Silvio Berlusconi took over the right with his Forza Italia party – and today, the post-fascists under Prime Minister Giorgia Meloni are in power. In France, Gaullism, which held sway in the country for decades, has become little more than a fringe phenomenon while Marine Le Pen has become President Emmanuel Macron’s primary challenger. And in Britain, the Tories lost votes to the right-wing populists behind Nigel Farage in the last election.

    The term "fascism” only seldom appears in "Mitte/Rechts.” Why? "Because it doesn’t add anything analytically or politically, it immediately sparks the final level of escalation,” he says. Biebricher teaches in Frankfurt, but lives in the Berlin neighborhood of Prenzlauer Berg. He shares an office with the organizers of a literary office.

    Conservatism, Biebricher says, is one of the three large political currents of the modern era, along with socialism and liberalism. Born out of the aristocratic and clerical resistance to the French Revolution, it has, the professor argues, diminished over the years to a simple desire to put the brakes on progress. While socialism and liberalism strive toward the future, conservatism is eager to preserve as much of the present as possible. Even if that present is the future that it was recently fighting against.

    But ever since the Eastern Bloc collapsed and the speed of technological and societal change has increased, says Biebricher, the principle of pragmatic deceleration is no longer working. Some conservatives see the world passing them by and have given up. Others have begun to fantasize about a past that may never have existed but which seems worthy of defending – "Make America Great Again,” "Make Thuringia Great Again.” Conservatism, he argues, has fragmented into a number of different streams: pessimists, pragmatists and the radicals, who aren’t actually conservative anymore because they have abandoned the traditional conservative value of moderation.

    "Those who are eager to brand the radicals as fascists,” says Biebricher, "should go ahead and do so. The term primarily targets the past and doesn’t reflect what is genuinely new. It primarily serves to create distance.”

    The authoritarian conservatives, says Biebricher, have dispensed with all of the historical trappings of fascism, instead attempting to rebuild liberal democracy to their liking. "But I would use the term when it comes to Trump and his MAGA movement – because the storm of the Capitol was actually an attempt to violently overthrow the system.”

    But this kind of violence can be seen everywhere, says the Austrian political scientist Natascha Strobl. It merely manifests itself differently than it did in the 1920s, when, early on in the fascist movement in northern Italy, gangs of thugs were going from village to village attacking farmer organizations and the offices of the socialist party, killing people and burning homes to the ground. Today, says Strobl, violence is primarily limited to the internet. "And it is,” says Strobl, "just as real. The people who perpetrate it believe they are involved in a global culture war, a struggle that knows no boundaries. An ideological civil war against all kinds of chimeras, such as ’cultural Marxism’ or the ’Great Replacement.’”

    Strobl writes against the background of Austria’s recent past, which saw the party spectrum change in the 1990s in a manner similar to Italy’s, with the Freedom Party of Austria (FPÖ) growing in strength, a party that didn’t just exude characteristics of right-wing populism, but also maintained ties to the radical right, such as the right-wing extremist Identitarian Movement. And despite all of the scandals that have rocked the party, it is again leading in the polls. Parliamentary elections are set for late September, and an FPÖ chancellor is far from unrealistic. Strobl herself has been the target of threats for many years, even finding a bullet hole in her kitchen window on one occasion.

    POPULISTS OR FASCISTS?

    The accusation of fascism is the most potent weapon in the arsenal of democratic discourse. It is, says political scientist Jan-Werner Müller, the last card that one can play to wake people up and warn them of the gathering storm. But, he argues, it is not particularly useful as a category for describing the political developments of the present. That which reminds some people of fascism, he says, is actually right-wing extremist populism. And the "F-word” isn’t adequate for describing the phenomenon. Indeed, he says, it is so inadequate that it may even serve to reduce the urgency because the comparison with the 1930s seems so implausible and alarmist.

    Müller has been teaching at Princeton University in New Jersey since 2005. He has produced one of the most influential theories on populism, and he is the only German author in the widely discussed anthology "Did It Happen Here? Perspectives on Fascism and America,” which was published in the U.S. in March.

    Historical fascism, says Müller, is rooted in the massive violence of World War I. Its initial promise was the creation of a new human being in a nation of ethnic peers. It celebrated violence as a source of meaning, and death on the battlefield as not only necessary, but as a fulfillment of humanity. It was, argues Müller, a blueprint for anti-modernity, a thoroughly mobilized and militarized society with a cult of masculinity. An ideology which assigned women one single role, that of child-bearer. It was a movement that presented itself as a revolution – one that promised not only national rebirth but also a completely different future.

    Müller sees little of that in today’s right-wing political movements. What he does see, he says, is a right-wing extremist populism that reduces all political issues to questions of belonging and portrays opponents as a threat, or even as enemies. It is a movement that wants to turn back the clock, a movement without a utopia.

    The fascism debate has become stuck in the question of "Weimar” or "democracy”? But, he says, it is possible to imagine a different path. You have to think in your own era, says Müller. Which does not mean that there are no dark clouds on the horizon. Populism can also destroy democracy, as it has in Hungary, and it has the potential to trigger racist radicalization.

    But how should democracies deal with the populist threat? "There are two extremes,” says Müller, "and both are wrong.” The first extreme is complete exclusion. "Don’t talk to them.” That strategy only serves to confirm the narratives of such parties, which claim that they are the only one’s speaking the truth. "Look at how the elite are treating us. They are ignoring us!”

    But the other extreme is just as misguided. Believing that populists are telling the truth about our society and handing them a monopoly over our "concerns and needs.” That, says Müller, only leads to a legitimatization of their positions – to trying to keep up and joining them in unconditional coalitions. Müller refers to this path as the "mainstreaming of right-wing extremism – a development that can be seen virtually everywhere in Europe.”

    What is the correct path? "To talk with them, but to avoid talking like them.” It is possible to discuss immigration, he says, without talking about vast conspiracy theories like the Great Replacement,” which holds that former German Chancellor Angela Merkel intended to replace the German people with the Syrians. It is important, he says, to set aside the moral cudgel and make clear: "We are prepared to treat you as a legitimate part of the political landscape if you change your behavior.” Müller says even that is a slightly paternalistic, didactic approach, but that’s not forbidden in a democracy. Particularly given that there is plenty of debate about where, exactly, the red lines run that may actually strengthen democracy.

    There is one thing, though, he argues, that makes the situation more complicated. Democracies and their leaders long thought that they had a systematic advantage. That democracy is the only political system that can learn and correct its own mistakes. Today, when authoritarian systems emerge, he says, we tend to underestimate them. When Viktor Orbán appeared and turned Budapest, as Müller describes it, into a kind of Disneyland for the new right, many thought for far too long that things would take care of themselves as they always had. "As an ardent fan of FC Cologne, I know from experience that things don’t always go well.”

    But right-wing populist politicians are also capable of learning: They shun images that remind people of the 20th century, says Müller. They avoid large-scale repressions. They limit press freedoms but maintain a couple of alibi newspapers. They rule such that they can always say: "We are democrats. Come to Budapest. Is this what fascism looks like?”

    Orbán refers to his government as an "illiberal democracy.” Hungary continues to hold elections, but media pluralism is a thing of the past as are fundamental democratic rights such as freedom of opinion and assembly. Müller says that Orbán’s Hungary should not be seen as a "democracy” just because he is still popular among many Hungarians. Doing so would mean that his critics could only argue in the name of liberalism. And that is exactly what illiberals want, says Müller. But if he is shown to be a kleptocrat and an autocrat, that is when things could grow uncomfortable for Orbán.

    And what about Germany, a country Müller sees as the motherland of robust democracy? Are the country’s defenses not failing in the face of the AfD?

    "In Germany,” he says, "a more nuanced toolkit is available.” You can ban state party chapters or individual organizations, and you can also strip politicians of certain rights, says Müller. You don’t have to immediately ban an entire party. "You can demonstrate to those elements of the party that haven’t become completely radicalized: ’People, we are showing you where the limits of democracy lie.’ And maybe that can trigger a moderation.” That, too, is a didactic approach, but democracy is ultimately allowed to declare its principles and defend them. "If the party pursues the Höcke path, then it may ultimately have to be banned,” says Müller, referring to Björn Höcke, the ultra-radical head of the AfD state chapter in Thuringia.

    But hasn’t the party grown too large for that? "Not necessarily. It would, to be sure, produce political martyrs. But right-wing populists pose as victims anyway.”

    AND THE DEMOCRATS?

    Sometimes, the debate about the threats facing democracy can give the impression that evil spirits have suddenly been let loose on the world. An attack of the lunatics, a storm of irrationality, an impending relapse into barbarianism. An onslaught that must be fended off with united forces using the biggest guns available. All of that is a reasonable conclusion and it sounds both logical and correct, but might it be that democracies and democrats have also had a role to play in the rise of their enemies?

    Philip Manow, born in 1963, is a political science professor at the University of Siegen. His most recent book, which was published by Suhrkamp in May, takes a closer look at the future of liberal democracy. Manow is a provocateur, and he quotes Paul Valéry, the philosopher, who wrote: “That which has always been accepted by everyone, everywhere, is almost certain to be false.” Manow says: The problem isn’t populism, it is liberal democracy itself.

    We met for lunch in late-July at the restaurant inside Cologne’s Museum Ludwig – an encounter that turned into a two-and-a-half-hour deconstruction of the political discourse.

    A liberal democracy, as Jan-Werner Müller also says, consists of more than just free elections with ballots cast in secret. It is shaped by the idea of human dignity and other universalist ideas. It is rooted in the separation of powers, freedom of opinion, press freedoms, the protection of minorities, the independence of its institutions and the rule of law. It must be robust, which is why, Manow says, democracies are equipped with a high court and domestic intelligence agencies designed to protect the constitution – along with the possibility, though the hurdles are high, of banning political parties. There is also, he says, a kind of political dictum that democracies and its parties erect a kind of firewall against the enemies of democracy.

    Liberal democracy, says Manow, sees itself as the product of lessons learned in the first half of the 20th century. On the one hand, the tyrants must be prevented from securing parliamentary power. The events of 1933 Germany must not be repeated. On the other hand, the abyss of the Holocaust, the political scientist continues, led to the establishment of a catalog of human rights by the newly established United Nations as a path to a better world. But the human rights discourse only experienced a breakthrough starting in the 1970s, when communism was definitively discredited by the publication of Alexandr Solzhenitsyn’s anti-Stalin tract "The Gulag Archipelago” and when the West lost its shine in the wake of the Vietnam War, Watergate and the Civil Rights Movement.

    The resulting vacuum of ideals was, says Manow, filled with the idea of human rights universalism as the final utopia – one that didn’t just become a reference point for dissidents in the Eastern Bloc but also came to shape the debate in Western democracies. The institutional manifestation of this debate following the collapse of communism, says Manow, was ultimately decisive. The nations of Eastern Europe took their cue from the liberal-democratic model of Western countries, particularly the German version with its strong constitutional defenses. At the same time, European integration progressed in the 1990s, with borders opening up and a joint currency being introduced. The EU increasingly defined itself as a community of shared values, led primarily by the rule of law and the court system.

    Populism, says Manow, should primarily be seen as a counterreaction – as an illiberal democratic response to an increasingly undemocratic liberalism. The political-economic upheavals, whether it was the Euro crisis in 2010 or the migration crisis starting in 2015, put wind in the sails of the populist parties, says Manow, because there was no meaningful opposition within the established parties to policies declared by Merkel (and elsewhere) as being without alternative. Indeed, Merkel herself, he says, became just as inevitable as her policies. When elections were held, the primary question on the ballot was what party would become her junior coalition partner. "That paved the way for the AfD.”

    Liberal democracy, says Manow, responded robustly with an arsenal of morally charged values. The populist problem was to be resolved through the judiciary, a strategy adopted without considering the possibility that using law as a replacement for politics was perhaps part of the problem.

    But that is a dangerous development in Manow’s view because the political battlefield was brought into the courtroom. The judiciary itself becomes politicized. Ultimately, the high court morphs into just another party-political body, says Manow, like the Supreme Court in the U.S., where in many instances, justices vote along the lines of the party that nominated them. Those who stand for positions that find no place in the institutions, however, develop a kind of fundamental opposition: "The system is ailing and broken and the whole thing must go.”

    Instead of legal system, the focus should be returned to electoral principles, says Manow. A body politic includes people with a variety of opinions, convictions and values. There is, unfortunately, no better way, he says, than allowing the people to decide on controversial issues following a public debate. Competition among political parties, elections and public discourse, Manow says, make up the fundamental mechanism of stability in democracies. Liberal democracy, the political scientist argues, produces its crises, while electoral democracy processes those crises.

    And what if the populists win the elections? Wait it out, says Manow. Those who believe that voters are fundamentally complicit in their own disempowerment should stay away from democracy, he says. Poland showed that it is possible to vote populists out of power. Orbán suffered significant losses in the European elections. And up until a month ago, it looked like Trump would be the next president of the U.S. Nothing is as certain as it seems. Trump, not Biden, is now the one who looks like a doddering old man – weird, in fact. Kamala Harris’ strategy: a rejection of gloom and hate. An approach of uniting rather than dividing, with a happily relaxed tone, positivity and an undertone of gentle derision. Looking forward rather than backward.

    THE VERTIGO MOMENT

    The Bulgarian political scientist and adviser Ivan Krastev spends his summer vacations on the Black Sea. In the evenings, his son and his son’s friends play games, and last year their game of choice was "Secret Hitler.” It is certainly possible that Krastev gave them the game to see what would happen. It was his son who said that it was more fun to be a fascist in the game. Why? Because the fascists play as a team, and because the democrats are their own worst enemies, paralyzed by distrust and mutual suspicions. The game, says Krastev, clearly shows why the populists win. Not because they are so strong, but because the democrats are so confused. They want the right thing, but they frequently make the wrong decisions.

    Berlin, the Grand Hyatt Hotel on Potsdamer Platz. Krastev, born in 1965 and a fellow at the Institute for Human Sciences in Vienna, is on his way to Poland via the German capital. He is someone political leaders call when things are complicated. German Chancellor Olaf Scholz and Economy Minister Robert Habeck have both met with him in the past and he is in demand in other capitals as well as one of the continent’s most interesting thinkers, an analyst who pulls the world apart for them before then reassembling it. For his part, he sees himself more as the kind of uncle that exists in every Bulgarian village, the guy who others find both funny and clever. A person who others come to when they need advice, almost like going to the psychiatrist. Listen, Krastev says in his rapid, Bulgarian-accented English, what he is going to say may be rather interesting, but it might not actually be true.

    “Listen, he says, I think we are dealing with something that I would call the other ’Extinction Rebellion.’” The "Great Replacement” right wing, he believes, cannot be understood without looking at demographic developments and especially the fears they trigger. That, for years, has been Krastev’s greatest focus. People cross borders, some on their way in, others on their way out. European societies are aging. And birthrates are falling, without, Krastev says, anyone offering a plausible explanation as to why.

    “It’s the fear of disappearing,” he says. The fear of “one’s own language and culture vanishing.” The fear that migrants could change political realities by voting for those who were allowed to come into the country. That the many new people will change life and change the cities – and that those who have long been here will be stuck, because the newcomers can simply leave if they don’t like it anymore, while they are damned to stay. Everything shifts, says Krastev, the relationships of people to each other and to their own country. The racist fantasies that result, Krastev believe, can certainly be interpreted as a new form of fascism, as the fascism of the 21st century.

    What now unites society, from the left to the right, he says, is their feeling of impending doom. Which is challenging for democracy. If fascism is knocking on the door, Krastev says, then urgent action is necessary, but democracy depends on compromise, which takes time. While democracy may not really have clear ideas for the future, he says, it definitely wants to prevent the past from becoming that future.

    Krastev says that he searched long and hard for a metaphor for our times before finally finding it in Milan Kundera’s "The Unbearable Lightness of Being,” an Eastern European author, of course. Europe, says the Bulgarian, is experiencing a vertigo moment. Vertigo essentially means fear of heights, dizziness on the precipice, the fear of plunging into the depths. But Kundera has a different definition of vertigo: As the emptiness beneath us that lures and seduces us. We want to fall, yet desperately fight against it. There is, says Krastev, this right-wing desire to finally put an end to everything, to Europe; a feeling that everything must fundamentally change. A century ago, fascism had an agenda and a promise: Mussolini propagated an imperial Italian future while Hitler promised to expunge all that was foreign. The new parties, though, says Krastev, don’t have such a vision. They only have suicidal fantasies.

    Never mind the fact that most populists, Krastev believes, don’t even believe that they will ever hold power. They often win by chance. Brexit? Bad luck. Trump? Also. "It’s as if the right wing just date their fears the whole time, and one day, they’re married to them.” The paradox, Krastev believes, is that fascists suspect that the other side might actually be right. Which is their greatest fear.

    Fascism in the 20th century was rooted in dread of the evil other – the communists, the Jews, the enemies. Fascism in the 21st century is rooted in fear. What is the difference between dread and fear? During the pandemic, people dreaded the virus, a deadly attacker. There was an enemy that could be identified. But fear is less specific. There is no clear attacker, it is inside oneself, and in a certain sense, says Krastev, it is the fear of oneself.

    Krastev says that he has developed patience with politicians. The world is changing quickly; things happen, and politicians must respond with decisions. But that doesn’t mean that their decisions will solve the problems. Politics, Krastev believes, is learning to live with the problems, and politics knows no clear victories. Politics is the management of panic. A battle against vertigo, the endless emptiness beneath us.

    So if this fear within is the precondition for modern-day fascism, could any one of us become a fascist? It is, says Krastev, interesting to watch what happens when people play "Secret Hitler.”

    Captain Höcke

    Greiz, a town deep in Germany’s east, south of Gera and west of Zwickau, calls itself the "Pearl of Vogtland,” as the region is called. It is a beautiful town with a castle on the rocks above and another down below on the banks of the river. The Thuringian chapter of the AfD is holding its summer festival here, with blue balloons and a bouncy castle. It is in the heart of Björn Höcke’s electoral district.

    The posters for the event include a photo of Höcke where he looks a little bit like Tom Cruise in "Top Gun.” He is wearing mirrored sunglasses, a bit like aviator sunglasses. And if you look closely, you can see a passenger plane reflected in the lenses. It takes a bit for the penny to drop. The plane is supposed to be a deportation flight of the kind Höcke is constantly talking about, a flight taking illegal immigrants back where they came from once the AfD secures power. As if Captain Höcke were flying the plane himself. Did AfD finally discover irony? Or is it just weird?

    Greiz looks like many other towns in eastern Germany. Nice looking and clean, but seemingly devoid of people. Almost 40,000 people lived here in 1970, but now the population is just over 20,000. There isn’t much life on the streets of the old town, almost as though the townsfolk still believe they are living in a dictatorship and have elected to remain in the safety of their own homes. It isn’t difficult to imagine a resident of a western German city quickly growing lonely here and perhaps even entertaining radical thoughts. On the other hand: Wouldn’t a Greiz native also feel rather lost in Hamburg?

    Around 500 people have gathered in the castle gardens on the shores of the river. There are a few hooligans, some Identitarians with their severely parted hair and polo shirts, rockers with Trump T-shirts, militia types and vaccine truthers who look like aging hippies. Beyond that, the crowd includes people from the working class and middle-class laborers. The police presence is not overwhelming.

    The sun is shining, some are sipping beer – real Thuringians. The mood is neither hostile nor inflamed. Perhaps that has something to do with the fact that the Antifa has only been allowed to hold their counter-protest across the river. In other cities, as colleagues have said, things can get wild.

    Höcke’s appearances in the media are often tense, his eyes flickering with panic and disgust. Here in his electoral district, though, he exudes control. He is, it must be granted, a good speaker and holds forth without notes. He seems to feel right at home on stage. He is wearing jeans and a white shirt, and he begins his speech by talking about the Olympic Games that just got started two days ago. His focus is the scene during the opening ceremony in which drag queens and trans-people, as Höcke describes them, portray da Vinci’s "Last Supper.” It is, the AfD politician insists, an expression of "what is going fundamentally wrong not just in this country, but in all of Europe and the West.” He speaks about the self-hatred of Germans and Europeans and of wanting to overcome European culture and identity. "There is no self-hatred with the AfD. Period. Those who feel a sense of self-hatred should go to a therapist.”

    The German manner in which he says terms like "drag queens” and "trans-gender models” clearly expresses his disgust. He speaks of the widespread decadence in the West and of the urge "to shred our gender identity.” In his speech, he is constantly sending people into therapy. And to those who have their doubts about there only being two biological genders, he says: "My recommendation is that you just open your pants and see what it looks like down there.” Applause.

    Much of his speech focuses on the destruction of "European culture,” the destruction of what is "normal.” He talks about the schools and the childcare centers, about the new draft law in Germany that will make it easier for people to change their genders, about public broadcasters, about freedom of opinion and about the German government’s coronavirus policies, which he portrays as a state crime. And he focuses on migration as the mother of all crises, one which, he says, has transformed Germany into the world’s welfare office. For airplanes full of migrants, he says, only permission to take off will be granted in the future, not to land.

    Höcke’s speech flirts with what allegedly cannot be said and can only be hinted at. As though there was a secret and dangerous truth. "You know what I’m talking about,” he says. Or: "I want to express myself diplomatically.” Or: "You’re not allowed to say that.” Or: "I don’t have to expound on that.” Dark powers are out and about that are targeting him and targeting Germany, that is his message. In conclusion, he warns his listeners in Greiz to avoid voting by mail. He tells them to only go to their polling station late in the day and to remain there as the votes are counted – and to report any irregularities to the AfD. He also tells them to make sure that the care-worker in the retirement home doesn’t fill out grandma’s ballot. You know what I’m talking about.

    It is all rather perplexing. Back in Berlin, Ivan Krastev makes one of his Krastevian jokes. An American judge, he relates, once said that he may not be able to define pornography, "but I know it when I see it.” The reverse is true with fascism, says Krastev: It is simple to define, but difficult to recognize when you see it.

    The "F-word.” F as in fascism or F as in "Fuck you.” It is permissible, as a court in Meiningen ruled, to refer to Höcke as a fascist. The question remains, though, what doing so actually achieves.

    https://www.spiegel.de/international/zeitgeist/finding-the-secret-hitler-how-fascism-begins-a-32c1f376-0086-45b3-bab9-35734

    #fascisme #populisme #Putin #Trump #Hitler #Orban #Orbán #Secret_Hitler #Jason_Stanley #mythe #passé_glorieux #mythe_national #pouvoir_militaire #propagande #vérité #science #menace #mensonge #hiérarchie #racisme #supériorité #droits #loi #ordre #genre #LGBT #homophobie #villes #urbanophobie #urbaphobie #travail #charactéristiques #it_has_begun

  • Suisse : Erreur de calcul de l’AVS : faut-il revoter sur l’âge de la retraite des #femmes ?  

    L’Office fédéral des assurances sociales s’est gravement trompé dans les dépenses prévues pour l’assurance-vieillesse et survivants (AVS). En 2033, le paiement annuel devrait être inférieur d’environ 4 milliards de francs, soit environ 6% de moins que les estimations initiales. 

    La semaine dernière, à la fin de la période d’appel, cinq plaintes concernant le vote de 2022 visant à relever l’âge de la retraite pour les femmes ont été déposées.

    La proposition a été acceptée à l’époque par une très faible majorité des électeurs (50,5 %). Selon les syndicats et les partis de gauche, les prévisions erronées sont la principale raison pour laquelle la population a voté en faveur du relèvement de l’âge de la retraite. 


    Quel que soit le nombre de plaintes, la justice doit maintenant se pencher sur la question de savoir si la votation de 2022 sur le système de prévoyance suisse doit être déclarée invalide ou non. . . . .

    Source et suite : https://www.rts.ch/info/suisse/2024/article/erreur-de-calcul-de-l-avs-faut-il-revoter-sur-l-age-de-la-retraite-des-femmes-28

    #Retraite #Pension #assurance-vieillesse #prévisions #erreurs #mensonges #votation #référendum

  • #Massacre_de_Thiaroye et la mention « #Mort_pour_la_France »

    Depuis quelques jours, nous assistons à une tempête médiatique suite à l’octroi de la mention « Mort pour la France » pour six ex-#prisonniers_de_guerre assassinés à Thiaroye par l’armée française. Un décryptage me paraît indispensable.

    J’ai souvent regretté que les médias ne s’emparent pas de ce fait historique ou donnent la parole à des personnalités qui n’y connaissaient pas grand chose. Avec l’octroi de la mention "Mort pour la France" pour seulement six hommes et une dépêche AFP, ce fut l’emballement dont j’aurais pu me réjouir si son contenu n’avait pas véhiculé des inexactitudes. En premier lieu, évoquer l’attribution de la mention "Mort pour la France à titre posthume" est un regrettable #pléonasme. Avez-vous vu des vivants réclamer cette mention ?

    La dépêche, reprise par je ne sais combien de médias, évoque une "révolte" alors qu’ils ont réclamé leur dû avant de quitter le camp de Thiaroye et ce chiffre de 1300 rapatriés (chiffre officiel) alors qu’ils étaient plus de 1600. Puis "des #troupes_coloniales et des gendarmes français avaient tiré sur ordre d’officiers de l’#armée_française sur des tirailleurs rapatriés qui réclamaient leurs arriérés de solde". Les archives consultables sont très claires. Les tirailleurs "sénégalais" du service d’ordre n’ont pas pu tirer puisque leurs fusils n’étaient pas chargés et les gendarmes ont eu un rôle mineur. Le massacre a été perpétré par des armes automatiques dont des automitrailleuses commandées par des officiers. L’#ordre_de_tirer a été donné par le lieutenant-colonel #Le_Berre. Ce dernier a été sanctionné. Amnistié en 1947 comme les condamnés, le motif de sa sanction a été caviardé à tort. En avril 2023, le ministère m’a autorisée à me rendre au SHD, avec un laboratoire spécialisé, pour tenter de lire les lettres. Au prétexte d’une instruction complémentaire, le RDV programmé a été annulé et finalement, en avril 2024, le cabinet de la Secrétaire d’État m’a annoncé que je n’étais pas autorisée à faire cette opération de "désoccultation" alors que le rapporteur public du Conseil d’État, Alexandre Lallet, a suggéré dans ses conclusions du 4 octobre 2019 : "Par conséquent, la description des faits reprochés au lieutenant-colonel A, si elle n’avait pas été occultée, aurait été à notre avis communicable et l’administration pourrait accepter que soit déployé un dispositif technique de révélation des mentions originales, sans qu’on puisse l’y contraindre juridiquement".
    J’y vois là une nouvelle tentative d’#obstruction à la manifestation de la #vérité sur un #crime_colonial commis. Cet officier a peut-être outrepassé les ordres en faisant venir des automitrailleuses qui n’ont rien à voir avec une opération de maintien de l’ordre.

    La genèse de la liste des six

    En 2013, ne parvenant pas à trouver des documents et notamment des circulaires afin de connaître les droits de ces rapatriés, j’ai alerté le ministre de la Défense, Jean-Yves Le Drian, lorientais comme moi, qui a sollicité le SHD (service historique de la Défense). Le 22 novembre 2013, j’ai reçu une réponse du ministre avec, dans une note de bas de page cette indication "quelques dossiers individuels conservés à Caen par la division des archives des victimes des conflits contemporains qui ont pu être identifiés comme concernant des victimes des événements de Thiaroye". C’est ainsi que j’ai pu obtenir les six dossiers. Ne possédant pas les noms de ces victimes, je n’aurais jamais pu les trouver sans cette intervention. Quelque temps plus tard, j’ai reçu la circulaire du 4 décembre 1944 qui fait croire que les rapatriés avaient perçu l’intégralité des soldes.

    Le contenu des dossiers

    Contrairement à ce que prétend le ministère des armées comme indiqué dans Le Monde Afrique Le massacre de Thiaroye, enjeu politique entre le Sénégal et la France (lemonde.fr), "dont les dossiers, en possession du Service historique de la défense, mentionnent qu’ils sont décédés à la suite du massacre de Thiaroye", il n’y a aucune mention du massacre. Bien au contraire. Dans le dossier #N'Gour_N'Dour, on trouve un courrier daté du 26 mai 1952 avec : "décédé le 1er décembre 1944 à Thiaroye (Dakar) au cours d’une rébellion du détachement, n’est pas Mort pour la France". Sur des dossiers de décès est effectivement estampillé "N’a pas droit à la mention Mort pour la France".

    Dans un autre courrier daté du 31 août 1951, le commandement supérieur des forces terrestres d’AOF écrit au Gouverneur du Sénégal que "le tirailleur N’Gour N’Dour est décédé au camp de Tiaroye, le 1er décembre 1944, jour de la #répression dans ce camp d’une mutinerie fomentée par les tirailleurs rapatriés de France". Il arrive de découvrir des propos ubuesques comme ce rapport provenant du DIC (Dépôt des Isolés coloniaux) de Dakar : "Aucun décès n’étant survenu parmi les militaires du service d’ordre, la mort du soldat de 2e classe #Ibrahima_N'Diaye ne peut donc être considérée comme survenue en service commandé". C’est un argumentaire incompréhensible et un non sens.

    Récemment j’ai saisi la justice administrative pour obtenir les archives du DIC de Dakar et le ministère invariablement répond que ces archives n’existent pas ou plus. Pourtant on en trouve mais que pour montrer le fait de rébellion et de mutinerie.

    Ces six dossiers existent au SHD vraisemblablement parce que les familles ou l’administration ont réclamé des explications.

    Dans le dossier de #M'Bap_Senghor, le plus volumineux avec les courriers de son fils Biram que j’ai pu ainsi retrouver, on trouve une demande d’enquête par le ministre Hernu et son chef de cabinet Serge Daël (que j’ai rencontré alors qu’il était président de la CADA). Il n’y a pas eu d’enquête car le département de la Défense a prétendu qu’il n’y avait pas de dossier.

    Thiaroye n’est qu’une succession de #mensonges pour camoufler l’#ignominie.

    L’octroi de la mention "Mort pour la France"

    Le dernier courrier de Biram Senghor demandant la mention "Mort pour la France" à l’ONaCVG date de janvier 2023, il n’a eu aucune réponse et il s’apprêtait à saisir le tribunal judiciaire, seul compétent et non la justice administrative. Mais le 18 avril 2023, les conseillers de la secrétaire d’État Patricia Mirallès, m’annoncent que le gouvernement réfléchit à une loi mémorielle et que les victimes de Thiaroye sont reconnues "Mort pour la France", c’est acquis. Ils m’ont demandé les cotes des dossiers. J’ai tout de suite informé Biram Senghor mais il n’a reçu aucun courrier, RIEN. J’ai évidemment demandé des explications à cette annonce non suivie d’effet. Pour moi, il y avait urgence. Il a fallu attendre le 8 juillet 2024, lendemain des législatives, pour recevoir enfin de l’ONaCVG, un courriel avec l’octroi de la mention pour cinq des victimes et avec une précision importante, la signature de la décision collective. J’ai réclamé la liste des cinq noms et cette décision collective. Je n’ai reçu que la liste non pas de cinq mais de six noms. J’ai signalé que le SHD possède un feuillet nominatif de contrôle (FNC) au nom de #Fara_Gomis qui prouve qu’il est décédé le 1er décembre 1944 et j’ai adressé un acte de décès d’un autre rapatrié. J’ai mentionné également que les trois condamnés morts durant leur détention doivent obtenir la mention "MPF". Ils sont bien décédés des suites de la guerre et n’ont pas été amnistiés. En parallèle, depuis des années je réclame au ministère, la liste des rapatriés et des victimes avec les archives du DIC de Dakar.

    Je dois comprendre que l’annonce officielle a été retardée pour l’inscrire dans un chemin mémoriel, une communication voulue par l’Elysée. Mais ont-ils pensé au seul descendant d’une victime âgé de 86 ans ? Cela donne un goût amer.

    Les conséquences de la mention "Mort pour la France" dans le cas du massacre de Thiaroye

    Je ne connais pas de situation similaire dans l’histoire militaire contemporaine avec la mention "Mort pour la France" attribuée par l’État français suite à une #exécution_extrajudiciaire commise par ce même État.

    En octobre 2023, j’ai été reçue par la direction des Affaires criminelles et des grâces comme en 2014. Les conseillères du Garde des Sceaux ont clairement indiqué qu’en cas d’officialisation de la mention "#MPF", le ministre pourra saisir la commission d’instruction de la Cour de cassation afin de faire aboutir le procès en révision pour les 34 condamnés. Cette mention "MPF" peut être considérée comme un élément nouveau.

    Le ministère pourra t-il et osera t-il refuser une #indemnisation à Biram Senghor dont le père a bien été assassiné et qui, du fait du #mensonge_d'Etat, a perdu tous ses droits. Comment évaluer un tel préjudice ?

    M’Bap Senghor désormais reconnu "Mort pour la France" repose dans une #fosse_commune. Je me demande si l’État français n’a pas obligation à faire des test ADN pour identifier son corps afin qu’il repose dans une sépulture individuelle à son nom.

    En tant qu’historienne qui avait, dès 2014, transmis au ministère et au président Hollande la synthèse de mes travaux faisant état du massacre prémédité, je veux comprendre comment la DMPA (Direction de la mémoire du patrimoine et des archives) a pu mettre en place trois panneaux réitérant le mensonge d’État alors que le ministère possédait les mêmes documents qu’en 2024.

    La décision d’attribuer la mention "Mort pour la France" n’a pu se faire qu’avec des documents qui prouvent qu’ils ne sont pas des mutins alors que les archives consultables montrent la rébellion armée, la #mutinerie, les revendications illégitimes. Le ministère ne peut plus prétendre que ces #archives n’existent pas ou plus ou ont été perdues ou détruites. Une enquête interne s’impose afin de voir au plus près l’origine de ces dysfonctionnements.

    Il va falloir procéder à la fouille des fosses communes et des tombes du cimetière. Le Sénégal a tout pouvoir pour le décider. Le ministère des armées a mentionné, pour un rapport de l’assemblée nationale, que des #tombes in mémoriam avaient été construites sur trois fosses communes, information gravée dans le marbre de notre République. Pour la DMPA (devenue DPMA puis DMCA), l’Islam interdit d’exhumer des corps. C’est leur credo, tout faire pour ne pas connaître l’étendue du massacre.

    L’octroi de la mention "MPF" est une petite avancée dans une étendue de renoncements, de manque de courage politique et de #racisme. Il n’y aurait pas eu d’#affaire_Thiaroye - qui rappelle l’affaire Dreyfus - si ces soldats avaient été des métropolitains blancs.

    Puisque le 15 août le président Macron ne pourra donc pas annoncer l’octroi de la mention "Mort pour la France", il peut annoncer que le Garde des Sceaux (qui est toujours ministre) a saisi la Cour de Cassation, qu’il y aura réparation et que le ministère des Armées a versé au SHD toutes les archives sans exception et que je pourrais lire les lettres du motif de la sanction. Ces décisions sont du ressort de l’État français.

    Je signale par ailleurs que le ministère des Armées et l’ONaCVG, par un jugement du 24 juin ont injonction à me transmettre dans les deux mois les documents qui prouvent que les disparus nommés sur les plaques du "#Tata " de #Chasselay inaugurées en janvier 2022 par Geneviève Darrieussecq, devenue vice-présidente de la Commission défense, sont bien inhumés dans cette nécropole militaire. Le ministère a d’abord fait croire à des recherches génétiques. Thiaroye c’est un massacre commis par l’armée française avec l’impossibilité de nommer les victimes (sauf 6) et à Chasselay c’est un massacre commis par l’ennemi allemand. Si je ne reçois pas ces documents, nous serons confrontés à une #imposture_mémorielle.

    https://blogs.mediapart.fr/armelle-mabon/blog/010824/massacre-de-thiaroye-et-la-mention-mort-pour-la-france
    #Thiaroye #assassinat #massacre #massacre_de_Tiaroye #Sénégal #France #mémoire #histoire

  • Baignades en Seine : un égoutier parisien dénonce les mensonges des organisateurs des JO

    A la veille de l’ouverture de l’Opéra des trois sauts, un professionnel de l’assainissement décrit l’état apocalyptique du réseau parisien : absence d’entretien, pannes, défauts structurels, dysfonctionnements innombrables. Un tableau qui pulvérise les mensonges extravagants complaisamment relayés depuis des années par des medias aux ordres. Vertigineux.

    « Suite à la séquence rafraîchissante de notre AOC (Amélie Oudéa-Castéra) barbotant sur les quais, la mairie de Paris se veut une fois de plus rassurante en donnant une nouvelle date de baignade. Or malgré les effets d’annonce, difficile de ne pas voir comme une redite du désastre de juillet 2023. Se pose aussi la question du fameux héritage laissé par les JO quant à la qualité de l’eau en Seine. »

    Lire la suite :
    https://blogs.mediapart.fr/damnarecloaca/blog/160724/la-baignade-en-seine-et-lheritage-laisse-par-les-jo-des-doutes-demeu

    • un état des lieux saisissant, extrait :

      On pourrait aussi être légèrement taquin et se dire que si le plan Paris Pluie avait prouvée une efficacité réelle, pourquoi les précipitations demeurent l’excuse principale de la mairie concernant la mauvaise qualité de la Seine ? Comme le soulignait un élu écologiste dans les lignes de Reporterre, au sujet du pharaonique projet du bassin Austerlitz :
      « Avec ces moyens, on aurait pu imaginer des mesures plus vertueuses, regrette Jean-Claude Oliva. Comme une politique ambitieuse d’infiltration des eaux de pluie dans les sols, en désimperméabilisant, en multipliant des toitures végétalisées... » (...)
      D’autant qu’il ne faut pas croire que le prix de ces installations est un gage de qualité. Pour rappel, les précédents ouvrages qui devaient rendre la Seine baignable une bonne fois pour toute ont rencontré quelques avaries. Le bassin de stockage Proudhon, en plus d’être visiblement construit trop haut, présente toujours des problèmes de curage et ce malgré une campagne de diagnostic : Amélioration de la chaîne de déchets du bassin Proudhon à PARIS 12ème . Coût de l’analyse : 280 000 euros, pour en venir au même constat effectué par les égoutiers. Quant au TIMA, lors de sa mise en service, l’aération avait été si bien étudiée qu’une explosion de méthane eut lieu dans un poste de commande. (...) Ouvrage dont l’ensablement a été sous estimé selon cette analyse, nécessitant de mettre l’ouvrage au chômage de longs mois pour entretien : Fonctionnement du réseau d’assainissement à l’échelle de Paris et sa petite couronne (piren-seine.fr) .
      À préciser que malgré ces précédents facheux, le service d’assainissement n’a pas juger utile de doter le bassin d’Austerlitz de dégrilleur, système permettant de récupérer les flottants de manière automatisée. Le curage et l’extraction des flottants s’effectueront donc manuellement par les puits d’accès dotés d’escalier hélicoïdaux et par un grappin, histoire de s’amuser comme à la fête foraine. On peut raisonnablement se dire que là encore, les périodes de chômage vont se révéler sous estimées.
      Comme le résume très bien cet article de l’association Coordination EAU Ile-de-France, ces travaux sont principalement motivés par la tenue des #JO :
      << Dans le plan de modernisation de l’assainissement de Paris des années 1980, qui avait fait dire à Chirac qu’il allait se baigner en Seine, et dont le dernier acte réalisé était la création du stockage Proudhon, il avait été décidé à la suite du constat que ce dernier ne fonctionnait pas, de ne plus faire de #bassin_de_stockage pour éviter les déversements d’orage. Du coup avaient été annulés les deux projets suivants : le stockage Bibliothèque qui devait être en face du stockage Proudhon, et le stockage Branly qui devait être sous le musée. C’est donc le SIAAP qui a fait le second stockage, le Tunnel Ivry Masséna Austerlitz qui est une reprise du stockage Bibliothèque, mais prolongé jusqu’à Ivry/Seine. Après l’échec du Tunnel Ivry Masséna Austerlitz, il y avait un consensus général chez les ingénieurs de l’assainissement sur le fait que ce type de bassin était très cher pour ne servir à rien. Mais tout cela a vite été oublié dans la fièvre des JOP2024 ! >>

      #Paris #Seine

    • Non, la Seine n’est toujours pas baignable (même si Anne Hidalgo y plonge)
      https://www.mediapart.fr/journal/france/170724/non-la-seine-n-est-toujours-pas-baignable-meme-si-anne-hidalgo-y-plonge

      Lorsque que l’on consulte la carte officielle des lieux de #baignade en France, aucun site de la Seine n’y figure à Paris – seuls sont répertoriés le canal Saint-Martin et le bassin de la Villette, dont l’eau vient du canal de l’Ourcq.
      Et pour cause : à l’intérieur de la capitale, le fleuve ne respecte pas les conditions pour y être répertorié. Première exigence : présenter une qualité suffisante sur quatre « saisons balnéaires », c’est-à-dire quatre ans. C’est ce que demande la directive européenne de 2006 sur les eaux de baignade.
      Deuxième condition : l’information du public sur les taux de pollution biologique mesurant les concentrations en bactéries fécales Escherichia coli et entérocoques intestinaux, désormais célèbres.

      les articles de Damnare cloaca, égoutier parisien, ne sont malheureusement ni cités ni utilisés

      #égouts #eaux_usées #eaux_de_baignade #eau #fleuve #expertise

    • « Nous avons beaucoup travaillé pour que la Seine soit propre » : Anne Hidalgo a tenu sa promesse de se baigner dans le fleuve à Paris, Sylvia Zappi [from LCR to nawak au carré]
      https://www.lemonde.fr/sport/article/2024/07/17/paris-2024-anne-hidalgo-s-est-baignee-dans-la-seine-a-quelques-jours-des-epr

      « C’est un jour joyeux. Nous l’avons fait !, s’est exclamée Anne Hidalgo devant une nuée de journalistes et de caméras. Nous avons beaucoup travaillé pour que la Seine soit propre et qu’on puisse s’y baigner. »

      Rappelant le montant des investissements consentis pour la dépollution du fleuve – 1,4 milliard d’euros –, l’élue socialiste a insisté sur l’héritage que laissera le plan Baignade, lancé avec l’aide de l’Etat. « S’il n’y avait pas eu les Jeux, qui ont été un accélérateur, on n’y serait pas parvenus. C’est un héritage majeur et un jour important pour les océans et la mer. C’est aussi une façon d’adapter la ville au changement climatique », a insisté l’ancienne candidate à l’élection présidentielle.

      #media #politique_évenementielle #aupaysdeslumièreséteintes

    • Eau de la Seine : les mauvais chiffres que les organisateurs des JO voulaient cacher
      https://www.mediapart.fr/journal/france/070824/eau-de-la-seine-les-mauvais-chiffres-que-les-organisateurs-des-jo-voulaien

      Mediapart a pu récupérer les résultats des prélèvements dans la Seine depuis l’ouverture des Jeux olympiques. Ces données, que nous publions en intégralité, montrent que la #qualité_de_l’eau n’était suffisante que deux jours sur dix.

      Contrairement au storytelling imposé par les organisateurs des Jeux olympiques (JO) et paralympiques (JOP), la qualité de la Seine est restée très largement insuffisante depuis le début de l’événement, d’après les résultats d’analyses officiels consultés par Mediapart. Ces données émanent des prélèvements effectués, chaque jour, par les équipes d’Eau de Paris, laboratoire rattaché à la mairie de Paris. Elles sont transmises au Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques (Cojop), qui contrôle leur communication.

      Dans un souci de transparence s’agissant d’un sujet de santé publique majeur, Mediapart a décidé de publier en intégralité les résultats d’analyses que nous avons pu récupérer. Ils font apparaître que la qualité de la Seine n’était suffisante pour la baignade olympique que 20 % du temps depuis le lancement des JO, le 26 juillet. Ce taux descend même à 10 % si l’on applique aux résultats des prélèvements réalisés les critères exigés pour la baignade « grand public » , que les autorités souhaitent ouvrir à l’été 2025 en « héritage » des Jeux après avoir investi 1,4 milliard d’euros d’argent public dans ce projet.

      Dans le détail (lire la méthodologie en boîte noire), les résultats montrent en effet que sur une période de dix jours s’étalant du 27 juillet au 5 août, les niveaux de qualité des eaux fixés par la World Triathlon – Fédération internationale de triathlon – (seuils qui sont plus élevés que pour le grand public) n’ont été respectés que deux jours, les 30 et 31 juillet. Tout le reste du temps, les résultats ont dépassé les exigences de la fédération, qu’il s’agisse de contamination en Escherichia coli (E. coli) ou en entérocoques intestinaux, les deux bactéries testées quotidiennement sur quatre points de prélèvement.

      Ces résultats expliquent pourquoi tous les entraînements de triathlon ont été reportés, provoquant le mécontentement de certains athlètes (lire en encadré). Ces derniers ont nagé dans une eau trop polluée le 5 août lors de l’épreuve de relais mixte. Quelques jours plus tôt, mercredi 31 juillet, les niveaux étaient retombés sous les seuils exigés pour les épreuves individuelles femmes et hommes (après un premier report pour cause de pollution).
      Ces résultats s’expliquent par le mauvais état des réseaux d’assainissement en amont de Paris, plombé par de nombreux problèmes de raccordements (lire notre enquête), ainsi que des fuites non réparées dans les égouts de la capitale. Sans oublier les pollutions ponctuelles.

      S’y ajoutent des problèmes plus conjoncturels, liés à la météo très pluvieuse de cet été. Non seulement cette pluie a favorisé les déversements d’eau sale en Seine, mais elle a, en plus, gonflé le débit du fleuve, qui approche les 300 mètres cubes par seconde, presque le double de son niveau habituel. Résultat : les bactéries s’y déplacent plus vite et ont de ce fait moins de temps pour se dégrader sous l’effet des UV du Soleil et des organismes qui les ingèrent.
      Les analyses montrent enfin que, si les ouvrages réalisés ces dernières années (notamment la construction du grand bassin d’Austerlitz, mis en service en juin pour stocker une partie des eaux usées et pluviales lors des fortes précipitations) ont permis d’améliorer la qualité de la Seine, les efforts déployés demeurent à ce jour insuffisants pour permettre la baignade.

      Interrogée par Mediapart, la mairie de Paris ne nous a pas répondu sur les leçons qu’elle tire de ces résultats, alors même que la maire, Anne Hidalgo, tout comme la ministre des sports, Amélie Oudéa-Castéra, ont multiplié les interviews, ces derniers jours, pour affirmer que le pari de la baignade dans la Seine avait été « tenu ». « Nous avons réussi en quatre ans l’impossible depuis cent ans », s’est également félicité Emmanuel Macron, sur le réseau social X.

      Du côté du Cojop, le service presse conteste notre interprétation des résultats d’analyses sur un seul point : la journée du 5 août, jour du relais mixte de triathlon. À cette date-là, les équipes d’Eau de Paris ont mesuré 436 unités formant colonie (UFC) par 100 millilitres (ml) d’entérocoques sur l’un des quatre points de prélèvement, celui du port du Gros-Caillou. Or, nuance le Cojop, ce résultat « flirte avec la limite » (fixée à 400 UFC/100 ml par la fédération internationale) et « est situé en dehors du parcours du triathlon ». En réalité, il se trouve juste à côté.

      La mairie se défait de ses obligations de communication

      Si un compte rendu quotidien a été effectué par la fédération internationale auprès des représentants des équipes, la communication publique des données sur la qualité des eaux de la Seine n’aura jamais été aussi opaque que depuis le début des JO. Depuis le 24 juillet, la mairie de Paris a suspendu la parution de son « bulletin hebdomadaire » de mesures d’E. coli et d’entérocoques intestinaux sur son site , et un véritable verrouillage de l’information s’est mis en place.

      Désormais, tout passe par le Comité d’organisation des Jeux olympiques et paralympiques. « Pendant la période des Jeux, seuls les organisateurs sont autorisés à communiquer sur les données des qualités de l’eau », explique la mairie de Paris. Elle reste pourtant, en droit, l’autorité publique responsable de la baignabilité du fleuve. Mais elle s’est défaite de ses obligations d’information du public au profit du comité, qui se retrouve donc avec une triple casquette : organisateur des JOP, détenteur exclusif des résultats des prélèvements dans la Seine, et diffuseur exclusif de ces informations. Aux fédérations sportives d’abord, aux médias ensuite, mais au compte-goutte – Mediapart ne compte plus le nombre de ses demandes auprès de Paris 2024 sur le sujet.
      « Il n’y a pas d’appropriation des résultats par les organisateurs », se défend la municipalité : « La ville leur réserve l’exclusivité dans la communication dans la mesure où ce sont les organisateurs qui prennent la décision finale d’autoriser ou non la tenue des épreuves. »

      Mais qui décide vraiment ? « C’est in fine l’organisateur qui décide lui-même le jour de la manifestation si les conditions sont réunies pour que celle-ci ait lieu, selon plusieurs critères dont celui de la qualité de l’eau, mais également les conditions météorologiques par exemple », explique la préfecture de la région Île-de-France.

      Pourtant, le 5 août, jour de l’épreuve maintenue de triathlon mixte dans la Seine, alors que la pollution en E. coli dépasse le seuil de référence, le Cojop se fend d’un communiqué expliquant que « la décision de tenir les épreuves est prise par la fédération internationale World Triathlon ». Sollicitée par Mediapart, celle-ci n’avait pas répondu au moment de publier cet article.

      Des athlètes très remontés contre Paris 2024

      Avant même la fin des JO, et malgré leur suivi médical sérieux, plusieurs athlètes étrangers ont sévèrement critiqué l’entêtement des autorités à vouloir organiser les épreuves dans la Seine. Dans Marca, l’Espagnole Anna Godoy a estimé que « la fédération internationale s’est un peu moquée [des triathlètes] ». Sa compatriote Miriam Casillas a considéré que les organisateurs « n’ont pas du tout pensé aux athlètes ». « Ils ont pensé davantage à l’image et à vendre le fait de pouvoir se baigner dans la Seine. Rien n’a été pensé pour la santé des athlètes », a pointé cette médecin de formation. L’absence de « plan B » a aussi été dénoncée par l’entraîneur de l’équipe masculine, toujours dans Marca.

      Du côté de la Belgique, qui n’a pas participé au relais mixte à cause d’une athlète tombée malade (sans lien avéré avec la pollution de la Seine), son comité olympique ainsi que sa fédération de triathlon ont publié un communiqué souhaitant que « les leçons [soient] tirées pour les prochaines compétitions de triathlon aux Jeux olympiques ». « Nous pensons ici à la garantie des jours d’entraînement, des jours de compétition et du format des compétitions qui doivent être clarifiés à l’avance et faire en sorte qu’il n’y ait pas d’incertitude pour les athlètes, l’entourage et les supporters », ont expliqué les deux instances. La triathlète Jolien Vermeylen avait aussi confié au Soir avoir « vu et senti des choses auxquelles on ne devrait pas trop penser ». Son coéquipier Marten Van Riel a lui aussi critiqué les changements de programme permanents : « Si la priorité était la santé des athlètes, cette compétition aurait été déplacée sur un autre site il y a bien longtemps. »
      Le 6 août, le comité renvoie à la fédération aquatique internationale, World Aquatics, la responsabilité du report d’une séance d’entraînement pour l’épreuve de nage libre dans la Seine le jour même, en raison des mauvais résultats de pollution. Quant au Cojop, il renvoie parfois vers la ville : « La baignabilité de la Seine, c’est surtout la ville de Paris car c’est eux qui réalisent les tests. » Bref, la chaîne des responsabilités n’est pas claire.
      À cette confusion des rôles, s’ajoute une opacité renforcée par le système municipal parisien. La capitale dispose d’une #régie_municipale_de_l’eau, #Eau_de_Paris, une décision emblématique de la gauche quand elle a pris les clefs de la ville en 2001, pour sortir sa gestion de l’emprise du privé.

      Cette extension du domaine public a pour corollaire l’imbrication des services et des expertises : Eau de Paris, qui fournit l’eau potable à Paris, est présidé par un maire adjoint, Dan Lert, chargé de la transition écologique, du plan climat, de l’eau et de l’énergie. Élu écologiste dans le XIXe, c’est un allié et un membre de la majorité d’Anne Hidalgo.
      Quand la maire se baigne dans la Seine le 17 juillet, il plonge également et se fait photographier en combishort à côté de l’édile. Il tweete : « Aujourd’hui, nous nous sommes baignés dans la Seine avec Anne Hidalgo. C’est un rêve de gosse qui se réalise. » Quelques jours plus tard, on apprenait que la qualité des eaux était insuffisante pour se baigner ce jour-là.

      Ce sont pourtant bien les laboratoires d’Eau de Paris qui prélèvent et analysent l’eau de la Seine. Ils sont animés par des ingénieur·es et des scientifiques dont la compétence est reconnue et dont certain·es publient dans des revues internationales à comité de lecture. Mais depuis l’ouverture des JO, l’établissement n’ose répondre à aucune question sur l’état du fleuve, renvoyant directement vers son autorité politique de tutelle, la ville, qui « traite des sujets liés à la qualité d’eau de la Seine ».
      Les personnels ont reçu la consigne de ne pas répondre aux questions des journalistes. La centralisation de la communication par Paris 2024 invisibilise complètement leur travail, alors que, chaque nuit, des personnes se lèvent pour prélever l’eau à analyser. Un chercheur confie garder sa liberté de travail « car [ils] se bat[tent] pour la garder ».

      La plus grande discrétion est demandée

      Quant aux salarié·es du service d’assainissement de la ville, ils ont reçu un mail leur demandant « la plus grande discrétion » lorsqu’ils échangent « sur ces sujets », y compris « dans la sphère personnelle ». La demande de leur hiérarchie leur est parvenue à la suite de la publication au mois d’avril par l’ONG Surfrider de mesures qu’elle avait réalisées dans la Seine indiquant une eau trop sale pour être baignable.

      À cette période, il avait déjà été décidé de ne confier les prélèvements qu’au seul opérateur Eau de Paris, lequel garde ainsi la main sur le contrôle des données. Un choix tout sauf évident qui fut arbitré par la préfecture de région après l’annulation de la partie baignade pendant le « test event » à l’été 2023. Lors du retour d’expérience (« retex ») sur ce premier fiasco, les équipes du Siaap (syndicat intercommunal qui gère le traitement des eaux usées) avaient notamment proposé leurs services pour répartir les regards. Mais cette option fut écartée, et le dispositif fut même encore plus resserré qu’auparavant.
      Prestataire de la ville lors de ce « test event », le laboratoire privé Fluidion, qui dispose d’un contrat-cadre avec la municipalité, a ainsi été écarté des sous-traitants pour les Jeux, après avoir alerté sur les niveaux de pollution et pointé les limites des prélèvements effectués par Eau de Paris . « En 2023, nous avons prévenu sur la présence d’une quantité très importante et assez variable de bactéries présentes sur des particules fécales. Ils étaient au courant, et ils ont fait leur choix en conscience », déplore son président-directeur général, Dan Angelescu.
      Le fondateur de Fluidion, qui continue de travailler avec la mairie pour la zone de baignade du bassin de la Villette (où les enjeux de pollution sont bien moindres), regrette que, tandis que « les Jeux olympiques sont extraordinaires, peut-être les plus beaux de l’histoire », il y ait « dans les discours actuels sur la pollution de la Seine un peu trop de volonté politique et trop peu de science ». Tout en étant conscient de l’énorme pression générée par ce sujet : « Comment aurais-je réagi à la place des organisateurs des Jeux ? Je ne peux pas le dire, je conçois que c’est difficile de rester objectif dans ce contexte », estime le patron du laboratoire, qui publie ses propres résultats en « open source ».

      D’après plusieurs experts en pollution des eaux, le rôle des bactéries E. coli et entérocoques ne saurait être surestimé. En plus des problèmes de santé qu’elles peuvent provoquer (notamment au niveau intestinal), leur concentration représente aussi un marqueur quant à la présence dans l’eau d’autres agents pathogènes. Or, dans la Seine, on trouve de tout : des virus, des parasites, des bactéries.

      Lors d’un colloque sur la baignabilité de la Seine en juin, l’hydrologue Laurent Moulin, responsable du département R&D (recherche et développement) d’Eau de Paris, expliquait ainsi qu’il existe un risque de « réelles infections » dues à la présence de norovirus, d’origine humaine, qui sont la principale cause de gastroentérites aiguës. Ces derniers sont familiers des passagers des grands bateaux de croisière, des consommateurs d’huîtres ou encore des résident·es en Ehpad. Leur impact peut être beaucoup plus grave chez une personne âgée, ou chez des personnes dont le système immunitaire est affaibli. Or ils ne font pas l’objet aujourd’hui d’un suivi spécifique dans la Seine, où ils s’additionnent aux autres polluants d’origine chimique (résidus de pesticide, métaux lourds, etc.).

      « Pour les Jeux olympiques, ce n’est pas un problème. Les athlètes sont jeunes et en bonne santé, analyse un spécialiste ayant requis l’anonymat. Mais ensuite, qu’est-ce qui va se passer quand la baignade sera ouverte au grand public ? »

      Jade Lindgaard, Pascale Pascariello et Antton Rouget

      #Ville_de_Paris

  • NETANYAHU : PORTRAIT D’UN #CRIMINEL DE GUERRE (PARTIE 1 & 2) - YouTube
    https://www.youtube.com/watch?v=B4rnWE0C3ns

    À lui seul et depuis plus de 15 ans, Benjamin Netanyahu incarne l’extrême droitisation d’une société israélienne de plus en plus sclérosée. À travers un portrait inédit dont on diffuse ici la deuxième partie en plus de la première sortie quelques semaines plus tôt, Blast vous propose de découvrir qui est l’homme qui règne sur l’État hébreu. De son enfance aux #États-Unis, élevé par un père admirateur de #Mussolini, à l’offensive destructrice lancée sur #Gaza en passant par les accords d’Oslo, les idées de Netanyahu sont petit à petit devenues majoritaires dans le pays. #Mensonges historiques, #apartheid, crimes de guerre et accusations de #génocide à l’encontre des Palestiniens.

  • #SNCF is stopping sales of most international tickets – a decision rooted in incompetence, and communicated with malevolence

    If you want to travel on 22nd May 2024 from Paris to Berlin (Germany), Verviers (Belgium) or Luzern (Switzerland), the app and website for SNCF ticketing, #SNCF_Connect, will show you prices and sell you a ticket. Try the same on 24th May 2024 and it will not. Here are the screenshots to prove it:

    Even connections to towns just the other side of the border – like Mouscron (Belgium) or Rastatt (Germany) are no longer available for purchase:

    As this explanation page on the SNCF website outlines, from 23rd May only a very limited selection of international tickets are available for sale from SNCF. There’s also a map listing what is available that looks like it was made in MS Paint.

    Let’s not play down the significance of this.

    SNCF Connect could until now sell you a ticket to any station in Netherlands (now reduced to just Amsterdam, Schiphol and Rotterdam), any station in Belgium (now just Antwerpen, Bruxelles, Liège), any station in Germany (now just the few stations directly served by cross border ICEs and TGVs), any station in Switzerland (now just anything served by TGV Lyria), any station in Italy (now just Ventimiglia, Torino, Milano) and any high speed station in Spain (now just Barcelona, Girona, Figueres).

    What the website of course does not say is why the change happened.

    So I set about getting to the bottom of the issue.

    On Monday 13th May I was travelling through Strasbourg so headed to the Grandes Lignes ticket office to ask. These conversations were in French, translated into English here.

    Me: “I want to take a train from Strasbourg to Berlin in mid-June, but I cannot get a price in SNCF Connect, can you help me?”
    SNCF employee: “It’s not possible any more”
    Me: “Really? Why is that?”
    SNCF: “It’s the fault of Deutsche Bahn!”
    Me (somewhat surprised at this point): “But other railways manage to sell Deutsche Bahn tickets still.”
    SNCF: “It’s Deutsche Bahn”

    I tried again at Grandes Lignes at Paris Austerlitz on Friday 17 May.

    Me: “I cannot manage to book a ticket on SNCF Connect from Paris to Berlin in June”
    SNCF: “It’s not possible any more. You will have to try with Deutsche Bahn or Trainline”
    (bit of a jaw drop here – Trainline, SNCF’s main ticket sales competitor?)
    Me: “Sorry, but I would like to know why this is.”
    SNCF: “It’s Europe’s fault”
    Me: “So please tell me this. If Deutsche Bahn can still sell SNCB tickets, ÖBB can still sell Trenitalia, but SNCF cannot sell any of these any more, then how can it be Europe’s fault that SNCF cannot sell these tickets?”
    SNCF: “But it is international agreements!”

    And that was then I broke, and told the employee what the actual reason is. Because Le Figaro has the gist of it, and I have had this confirmed to me by sources in other rail firms. SNCF’s IT system for these sales – #Résarail – is outdated and being closed down, and the new system is not yet available. And in the meantime sales of these tickets are simply not possible. Incompetence in other words. There is a financial consequence too – it is rumoured that railways receive a 10% commission on these sales amongst themselves. Bang goes that income for SNCF.

    But the communication about why this is the case crosses over into malevolence. Rather than facing up to the problem, SNCF resorts to finger pointing – at Deutsche Bahn, Europe, and international agreements. None of which are the reason.

    Also what SNCF is doing here is precisely the opposite of what it says it wants to do in its European Parliament election manifesto (full PDF here): “To attract more passengers, we are constantly seeking to improve the quality of our service and are investing heavily in all aspects of customer satisfaction. We have also made a joint commitment with our European partners to improve international ticketing“. If we are to believe the Community of European Railways – of which SNCF is a member – it is only a matter of time before state owned railway firms in Europe sort out these cross border ticketing headaches – while the actual behaviour of one of Europe’s largest railway companies is precisely the opposite.

    The likes of Trainline, Omio, SNCB International and Deutsche Bahn will pick up most of the slack, but not all. Passengers unable to book online and who previous relied on purchasing these tickets at ticket offices in France will be left stuck.

    None of this is clever or sensible, but sadly that is what you get from SNCF when it comes to anything international.

    https://jonworth.eu/sncf-is-stopping-sales-of-most-international-tickets-a-decision-rooted-in-i
    #France #mensonge #incompétence #chemins_de_fer #international #billets_internationaux #technologie #on_marche_sur_la_tête

    via @freakonometrics

  • ’This Weaponization Is Meant to Shift Focus Away From Gaza’: - FAIR
    https://fair.org/home/this-weaponization-is-meant-to-shift-focus-away-from-gaza

    S: I mean, I’m Jewish. I’m fairly observant. I was at a Seder last night. When people say the pro-Palestinian movement is antisemitic, they’re lying. I’m just flat-out saying I think a lot of people, on some level, know that this isn’t about Jews. This isn’t about Judaism. It’s about the fact that Israel is committing a #genocide in our people’s name. And if you support it, that is going to lead people to make a bunch of bad inferences about you, because you’re vocally supporting a genocide.

    This weaponization is meant to shift focus away from #Gaza, away from Palestine, the people who are being massacred, the people whose bodies they found in a mass grave at a hospital yesterday. The point is to distract from the fact that there is no moral case to defend what Israel was doing. So the only thing that Zionists have going for them is just smears, attacking the movement, tone-policing, demanding we take stances that they’re never asked to take. No one ever asks pro-Israel protestors, “Do you condemn the Israeli government ,” because Israel is seen as a legitimate entity.

    #ignominies #sionisme #mensonges

  • Saying What Can’t Be Said: Israel Has Been Defeated – a Total Defeat - Israel News - Haaretz.com
    https://www.haaretz.com/israel-news/2024-04-11/ty-article-magazine/.premium/saying-what-cant-be-said-israel-has-been-defeated-a-total-defeat/0000018e-cdab-dba9-a78e-efef6ba10000

    The system is to procrastinate for as long as possible, and in the meantime – lie .

    […]

    Rafah is the newest bluff that the mouthpieces are plying to fool us and make us think that victory is just moments away. By the time they enter Rafah, the actual event will have lost its significance. There may be an incursion, perhaps a tiny one, sometime – say in May. After that, they’ll peddle the next lie , that all we have to do is ______ (fill in the blank), and victory will be on its way. The reality is that the war’s aims will not be achieved. Hamas will not be eradicated. The hostages will not be returned through military pressure. Security will not be reestablished.

    The more the mouthpieces shout that “we’re winning,” the clearer it is that we’re losing. Lying is their craft . We need to get used to that. Life is less secure than before October 7. The beating we took will sting for years to come. The international ostracism won’t go away. And, of course, the dead won’t be coming back. Nor will many of the hostages.

    For some of us, life will get back on track, with the petrifying fear of an imminent repeat. And for some of us, life won’t get back on track. Those people will walk among us like the living dead. That’s what we voted for. That’s how it is. We need to get used to the sad reality in our homeland.

    #sionisme #mensonges

  • Arnaud Bertrand sur X :
    https://twitter.com/RnaudBertrand/status/1776793084283765050

    Yet another proof, if need be, that Israel lied shamelessly.

    – 3rd January, Israel’s spokesperson: “Israel places ZERO restrictions on water entering Gaza”, calling a NYT report to that effect “so fake I don’t even understand where it’s coming from”

    – Today, Israel after the WCK debacle: “alright, alright, we’ll reopen the water pipeline into Gaza”

    #sionisme #mensonges

  • Concernant la culture généralisée du mensonge au sein de l’armée de l’état sioniste selon le témoignage d’un officier de cette armée

    צה"ל שבוי בתרבות ארגונית של שקרים והולכת שולל
    https://mida.org.il/2022/02/17/%D7%A6%D7%94%D7%9C-%D7%A9%D7%91%D7%95%D7%99-%D7%91%D7%AA%D7%A8%D7%91%D7%95%

    צה"ל שבוי בתרבות ארגונית של שקרים והולכת שולל

    יצחק בריק | 17/02/2022 
    מיוחד ל’מידה’: האלוף (במיל׳) יצחק בריק שימש בין היתר גם בתור נציב קבילות החיילים, חושף עדויות של מפקדים בצה"ל על תרבות והרגלים של שקרים וטיוחים. אם הנושא לא יטופל ומיד – זה עוד יעלה לנו ביוקר.

    מה קורה לצה"ל? הרמטכ"ל אביב כוכבי (צילום: דובר צה"ל)
    לאחרונה העידו בפניי חיילים, מפקדים זוטרים ובכירים רבים מיחידות קרביות, במכתבים ששלחו אלי ופגישות דיסקרטיות שקיימתי עם חלק מהבכירים, רובם ככולם העידו בפניי מדם ליבם על תרבות השקר והולכת שולל בצה״ל ההולכת ומתרחבת לממדים שמעולם לא היו מוכרים בצה״ל, אף כי הדברים ששמעתי לא זרים לי ואף הוצאתי דוחות קשים בנידון בהיותי נציב קבילות החיילים, התרשמתי שהתופעה הנוראה הזו הולכת ומתפשטת בצה״ל כאש בשדה קוצים. כבר בראשית דברי אני רוצה לומר שיש לנו בצה״ל מפקדים קצינים ראויים, אמינים וישרים, אך הם הולכים ומתמעטים בפני הגל העכור השוטף את הצבא, אשר גורם לרבים מאוד מהטובים לעזוב את שרות הקבע, או לא להתגייס כלל לקבע ארוך.

    אצטט בפניכם מספר משפטים שעלו בפניי ע״י מפקדים זוטרים ובכירים, וזה רק קצה הקרחון ממה ששמעתי. ( ברצוני לציין שנפגשתי עם כל קצין בנפרד ואף אחד מהם לא ידע על פגישות שלי עם הקצינים האחרים):

    ״אין לחיילים, לנגדים, לקצינים ולמפקדים גם ברמות הבכירות שום בעיה לשקר לרמה הממונה, והרמה הממונה אוהבת את זה כי זה לא מחייב אותה להתמודד עם בעיות שאינם מוצגות לה והיא יכולה גם להמשיך להציג תמונה טובה כלפי מעלה״.

    מפקד נוסף טען בפניי כי ״תופעה מאוד נפוצה היא שקרים, עיגול פינות, טיוח, תיאום עמדות וזיוף בתחקירים על אירועים חמורים, הדוגמאות הן רבות מאוד שחלקן התפרסם בתקשורת, מות החייל מגדוד הסיור של חטיבת הצנחנים בשיטפון בנחל חילזון בצפון, פציעתו הקשה של החייל עילי חיות ממגלן, טיוח, תיאום עמדות והשקרים של המפקדים לאחר האסון, זיוף גיוס החרדים ע״י קצינים בכירים באכ״א, הצגת מצגות שווא לממשלה, לוועדת חוץ וביטחון ולבג"צ. אלה הם רק קצה הקרחון מהדוגמאות שאני יכול לתת״.

    קצין בכיר מעל דרגת סא״ל, שעסק רבות בתחקור אירועים חמורים בתחום המבצעי, בתחום תאונות דרכים ונושאים נוספים, סיפר לי כי ״הוא נתקל בתופעה חמורה מאוד של ניסיון המעורבים לעגל פינות, לטייח, לתאם עמדות לפני התחקיר ולשקר במצח נחושה בתחקיר עצמו״.

    תרבות השקר מדבקת

    ״בתעסוקות המבצעיות משקרים ללא מצמוץ בעיניים, יש מ״פים ומג״דים המציגים פעילות מזויפת כלפי הממונים עליהם, פעילות שאין להם כלל כוח אדם ואמצעים לבצעה, אבל זה נותן להם קרידיט מהפיקוד שמעליהם שהם לוקחים יוזמה ומבצעים מעבר למוטל עליהם, בכך הם משיגים הערכה גבוהה יותר לפעילות הגדוד בגזרת התעסוקה, יש מצבים שהמ״פ מציג תכנית פעילות של הפלוגה לשבוע הבא, והמג״ד מבקש מהמ״פ שירשום פעילויות נוספות אף כי הוא יודע שאין ביכולתו של המ״פ לבצעם, העיקר שזה יראה למח״ט ולמפקד האוגדה שהגדוד לוקח על עצמו יוזמה ומשימות נוספות״.

    ״חלק מהמ״פים משקרים למפקדיהם במסמכים ובמצגות שלהם על השגי פלוגותיהם, פשוט מזייפים את התוצאות של השגי הפלוגה בתחומים המקצועיים עליהם הם נמדדים באימונים, בהכשרות, בתעסוקות ובמבצעים. חלק ממפקדי הגדודים משתפים פעולה עם השקר, משום שאת הנתונים המזויפים האלה הם מעבירים למעלה למח״ט ומשם זה עובר למפקד האוגדה ולעיתים לאלוף, ועל פי הנתונים המזויפים תמונת מצבו של הגדוד נתפסת כטובה יותר וזה גם מוסיף נקודות להערכתו של המג״ד ע״י מפקדיו. היות והמג״ד יודע היטב שאף אחד לא יבדוק את הנתונים שהוא מעביר, וככל שהנתונים מראים על הצלחה גדולה יותר זה מחזק את כולם כלפי המומנים עליהם, הרי שזה מאוד משתלם לשקר, דובריי האמת יוצאים מופסדים, כי הם פוגעים בתמונת הדימוי הטובה של היחידה והם נתפסים כבכיינים אשר אינם הולכים בתלם. ולכן רבים מאוד שרוצים להמשיך בצבא קבע מצטרפים לתרבות השקר שהיא מאוד משתלמת לכולם, הטובים בורחים החוצה״

    הרמטכ"ל, אביב כוכבי (צילום: דובר צה"ל)
    ״לקראת ביקורים של מפקד בכיר ( מח״ט, מפקד אוגדה, אלוף)בחלק מהגדודים מכינים מצגות שהקשר בינם לבין האמת לא קיים, מכינים את הביקור במסדר נשק ניקיון המגורים והמחנה, כולל מכתיבים לפקודיהם שהם מפקדים זוטרים וחיילים כיצד להשיב במידה והם ישאלו שאלה ע״י הקצין הבכיר שמגיע לביקור ביחידה. גם מכתיבים להם מה להגיד בפגישה עם המפקד הבכיר, הצגה מזוייפת אחת גדולה שמכינים לקראת ביקורים וביקורות של קצינים בכירים ביחידה, או לגורמי חוץ כמו חברי ועדת חוץ ובטחון שמגיעים לביקור ביחידה, כאשר הביקורת מסתיימת חוזרים שוב לבלגן הרגיל״.

    מפקד אחר טוען כי ״לא מתקיימת שיגרה ביחידות, כל מפקד עושה ע״פ הבנתו, אין סטנדרטים, קיימים פערים גדולים מאוד ביכולות המקצועיות של החיילים והמפקדים, בעיות משמעת קשות, פערים קשים ברוח הלחימה והמוטיבציה לבצע משימות, פערים קשים בשגרה המבצעית, עישון סמים, שתיית משקאות חריפים, שימוש בסמארטפונים בזמן אימונים וגם בפעילות מבצעית. מכל אלה המפקדים הבכירים מתעלמים וזה מאוד נוח להם להציג מצג שווא כלפי מעלה שיראה למפקדיהם שהיחידה במצב טוב, כך שתרבות השקר מרקיעה שחקים״.

    מצגי שווא

    רבים מהמג״דים ברוב זמנם אינם נמצאים בגדוד שלהם ובוודאי גם לא באימונים וההכשרות של חייליהם בשטח, אין להם שום השפעה ממשית על מה שקורה בגדוד, הם גם אינם משפעים על מהלך האימונים וההכשרות ולא תורמים מניסיונם דבר, ברוב זמנם הם נמצאים בדיונים אצל מפקדים בכירים מהם, או בימי עיון, כאשר במקום להסתכל למטה כלפי הגדוד הם מסתכלים למעלה, שם נוצרים הקשרים המביאים לקידומם. מה שמאוד חשוב להם לקבל דיווחים חיובים מהמ״פים על הפעילויות שלהם בכל התחומים, על מנת שהגדוד יצטייר כלפי מעלה כגדוד אשר עומד במשימותיו בצורה הטובה ביותר. זה גם מועיל להם בדיוני השיבוצים הקובעים את עתידם״.

    ״מה שקורה למ״פים שרוצים ללכת עם האמת ואינם מוכנים להתחבר לתרבות השקר, רע ומר. כאשר אתה מציג את נתוני האמת של הישגי יחידתך, אתה מוצא את עצמך בתחתית טבלת ההישגים ביחס לפלוגות אחרות שבגדוד שהעבירו נתונים מזויפים, ואתה מקלקל למג״ד את תמונת ההצלחה של הגדוד, המג״ד מזמין אותך אליו לבירור ושואל מדוע הציונים של פלוגתך נמוכים מהשאר, כל טיעוניך שאתה מדווח אמת והשאר מעגלים פינות לא מעניין, ואף חלקם של המג״דים רומזים לך שאת הנתונים הלא טובים מוטב לא להכניס לדיווח, כי זה עלול לפגוע בשם של הגדוד. כל אחד יכול להבין שהמג״ד חושש שזה יפגע בו בהשוואה עם הגדודים האחרים. ולכן אתה נמצא אצלו בתחתית הסולם, על כך שאתה מדווח דיווחי אמת. רוב המפ״ים מבינים שמוטב לשקר, הפיקוד הבכיר לא רוצה לשמוע על בעיות ועל הישגים נמוכים, אמינות הדיווח לא חשובה להם, העיקר שהגדוד יראה במצב טוב מול הגדודים האחרים. מפקד שהולך עם האמת שלו מוצא את עצמו בחוץ כאחד שמפריע למערכת״.

    התהליך הזה קורה גם אצל מח״טים רבים כלפי הממונים עליהם, תרבות השקר והולכת שולל נמצאת גם בחלק מהמצגות שמציגים תא״לים ואלופים בקבינט ובוועדת החוץ והביטחון (ראה את דוגמת שהתפוצצה לאחרונה – זיוף גיוס החרדים, כאשר כיהנתי כנציב קבילות החיילים הייתי עד למקרים רבים בו הציג הצבא לוועדת החוץ והביטחון מצגות על כשרות הצבא בתחומים רבים שהקשר בין מה שהוצג לוועדה לבין המציאות בשטח היה רופף למדי. תופעה נוספת חמורה מאוד היא ההבנה של מפקדים המציגים מצגות מחוץ לצבא (לדרג המדיני) שלא מכבסים את הכביסה המלוכלכת בחוץ, המסר שהם מבינים ממפקדיהם ששמירת דימוי הצבא חשוב לעיתים מאמירת האמת, הדימוי והנראות כלפי חוץ בראש סולם העדיפויות, המטרה מקדשת את כל האמצעים, ובשביל להשיג מטרה זו מותר לשקר ולהוליך שולל את הדרג המדיני ואת הציבור. התנהלות מופקרת זו אוחזת ברבים מהמפקדים בכל הדרגים המבינים שאלו הכללים להצליח ולהתקדם.

    קיבלתי עדויות גם מקציני מטה גדודיים, המעידים כי ״בזמן הקורונה רבות מהישיבות של המח״טים עם המג״דים שלהם נעשו בזום. יש מג״דים אשר בשעת שיחת הזום יוצאים ממשרדיהם ומדברים כאילו הם מדברים מהשטח. תכנית העבודה השבועית של רבים מהמג״דים היא תכנית עבודה פיקטיבית שרובה כלל לא מתממשת, מטרתה העיקרית להרשים את המח״ט בעשייה הרבה של הגדוד".

    ״קצינים בקבע הרוצים להתקדם בהרבה מאוד מקרים לא נשפטים כלל על הצלחתם , היות ולא קיימים סטנדרטים וקריטריונים להצלחה, והמפקדים שעוסקים בקידומם כלל לא מכירים את ביצועיהם ויכולותיהם של פקודיהם, כי הם מנותקים מהשטח, וזה ממש לא אכפת להם. מה שמשפיע על קידומך זו הליכה בתלם, לא לעלות בעיות, להציג מצגות שקריות על הישגים שבונים תמונה יפה שהמפקד יכול להתגאות בה. קשרים טובים ולא קישורים זה מה שחשוב לקצין שרוצה להתקדם היום בצה״ל, התקרנפות .התרפסות , והתבטלות בפני מפקדיהם. זו גם הסיבה שקצינים הטובים לא רוצים לחתום לקבע ובוודאי לא לעשות קריירה צבאית, זו גם הסיבה שבשנים האחרונות היה גל עצום של עזיבה של קצינים טובים ששרתו בקבע ולא רצו להמשיך בצבא כפי שהוא נגלה לעיניהם״.

    ״הצבא היום רק טבלאות אקסל ומצגות, כל היום החפירות האלה זה מה שמעניינים את הפיקוד היום. בשטח אין רכבים לקיום תעסוקה מבצעית, אין אמצעים לשגרת ביטחון שטוף. בסיכום מילואים אני מביע מול סא"ל את דעתי שהיא שלילית לגבי התנהלות האוגדה וחוטף מטר של השמצות. לומר את האמת לקצין זו כנראה לא אופציה. זה פשוט לא מקובל עליו, כי הוא רוצה שאשבח את התנהלותו ויחידתו".

    תרבות ארגונית קלוקלת (צילום: דובר צה"ל)
    דוגמא נוספת של מ"פ מגולני שאמור לחבור לצורך סגירה אגמית, לא מגיע ומתחמק. “כאשר מאמתים אותו על אי הגעתו הלה משקר שהגיע ואף חבר במקרה זה אלי, הוא מסביר איך הגיע, רק שיש מכשול הנדסי בדרך. שקרים ועוד שקרים וטיוחים. מה שמעניין זה המצגות והמשכורת שדופקת כמו שעון. בושה שצה”ל איבד את הצביון. עם אלה צריך לנצח?״

    ״שתדע שלא רק אתה חרד ממצב המערך הלוגיסטי. בתור קצין בכיר באט"ל אני נחרד כל תרגיל מחדש איך עסוקים קצינים בכירים רק בדבר אחד, להראות הצלחה גם שזו לא הושגה. קשה להם להגיד בסיום תרגיל “לא הצלחנו” אפילו על סעיף אחד קטן. ביקרתי בשבועיים האחרונים בשני תרגילים, האחד משלב לוגיסטיקה והשני לוגיסטי טהור, ערך אמירת האמת פשוט לא קיים בכל מה שקשור לדיווחים של קציני הלוגיסטיקה שראיתי מרמת אלוף משנה ועד סגן, לכל היותר חצאי אמיתות״

    ״מחסור כוח אדם בכלל ומקצועי בפרט ביחידות הקרביות והמילואים כתוצאה מקיצוצים לא מושכלים והזויים בכוח אדם קבע וקיצור שירות הבנים, הביא לפערים בלתי ניתנים לגישור בין כוח האדם הנותר לאחר הקיצוצים לבין המשימות, ולכן קצינים ונגדים רבים מדווחים כלפי מעלה למפקדיהם דיווחים לא אמינים על ביצוע משימות שאותן הם כלל לא ביצעו על מנת לקבל חוות דעת טובה שהיא תנאי לקידום, נוצר תהליך חמור של תרבות שקר וקשר של שתיקה״.

    תרבות השקר בתחקירי צה״ל

    בשיחה שהייתה לי עם קצין בכיר מאוד שריכז תחקירים בתחום תאונות המתרחשות בצה״ל בכל התחומים הוא אמר לי ״בתחקירי צה״ל השתרשה תרבות של שקר, טיוח, עיגול פינות, העלמת מידע, ותיאום עדויות של המעורבים לקראת תחקירים וחקירת מצ״ח. במקום לטפל בראש הנחש שהם הקצינים הבכירים שמעלימים עין ואחראים ישירות לתרבות השקר, הרי ברוב המקרים מטפלים בש"ג על מנת לצאת ידי חובה.״

    סיכום

    אנו עדים לצבא שתרבות השקר והולכת שולל הולכת ומתעצמת, הולכות ותופחת, ובשנתיים האחרונות הגיע צה״ל לשיאים שלא הכרנו מעולם, חלק מהמפקדים חושבים על התפקיד הבא וכיצד ליצור תמונה של יחידה ברמה גבוהה גם אם זו לא האמת.

    התוצאה היא מאוד מתסכלת, חמורה ועגומה, הטובים נוטשים את הצבא. חלק מהנשארים בצה״ל הם ההולכים בתלם החוששים להביע את עמדתם ומתקרנפים, לצערי החלק הזה הולך וגדל עם הזמן.

    הגענו למצב בלתי ניתפס שמזכיר לי את התנהלות הערבים במלחמות העבר נגדנו. השקרים של דרגי השטח המדווחים כלפי מעלה לממונים עליהם על הצלחה בשטח בזמן שהם כשלו בקרב נגדנו, עיוותו את התמונה בעיני מפקדיהם, והחלטותיהם התקבלו על סמך מידע לא אמין ומעוות, דבר שעבד מצוין לטובתנו. לא פיללתי ולא האמנתי שהצבא הישראלי יגיע לדרגות שקר כפי שהיו בצבאות הערביים אשר תרמו רבות לתבוסתם נגדנו. האם התהפכו היוצרות?

    אלוף (במיל׳) יצחק בריק שימש בתור נציב קבילות החיילים, מפקד גיס, מפקד המכללות הצבאיות ומפקד אוגדה סדירה 36.

    עקבו אחר ׳מידה׳ גם ברשתות החברתיות:

    #sionisme #mensonges

    • la « commission d’acceptabilité des soldats » semble être une instance de recours hors hiérarchie pour les militaires, cf. sa page sur WP[he] qui n’a aucune page liée dans une autre langue et toutes les recherches de traduction retombent sur cette notion d’acceptation sans proposer d’alternative

      une instance donc qui statuerait sur la recevabilité du recours, mais aussi, semble-t-il sur le recours lui-même

      נציבות קבילות החיילים – ויקיפדיה
      https://he.wikipedia.org/wiki/%D7%A0%D7%A6%D7%99%D7%91%D7%95%D7%AA_%D7%A7%D7%91%D7%99%D7%9C%D7%95%D7

      נציבות קבילות החיילים (נקח"ל) היא יחידה במשרד הביטחון, שמטרתה לאפשר לחיילי צה"ל ובני משפחותיהם להגיש קבילה על כל מעשה או מחדל שנפגעו ממנו ולתבוע את תיקון הליקויים, וזאת שלא דרך צינורות הפיקוד הרגילים המקובלים בצבא. הנציבות הוקמה ב-1 בנובמבר 1972 בעקבות תיקון בחוק השיפוט הצבאי.

    • Cela expliquerait en partie le très nombre d’actes contre-productifs du type assassinat de membres d’une ONG « amicale »... On en arriverait presque à avoir envie de les vor se mesurer avec des soldats professionnels du type Hezbollah...

  • Peut-on croire les déclarations (dénégations et affirmations) de l’armée de l’état sioniste ?

    Thread by HediViterbo on Thread Reader App – Thread Reader App
    https://threadreaderapp.com/thread/1721468176892850589.html

    Can the Israeli military be believed?

    A thread

    #Palestine #Gaza #WestBank #Palestinians

    Let’s start with Israel’s use of white phosphorus, which can cause horrific burns and injuries.

    New videos, verified by @amnesty & @hrw, appear to show Israel using this weapon in civilian areas in #Gaza & #Lebanon:
    amnesty.org/en/latest/news…
    hrw.org/news/2023/10/1…
    Evidence of Israel’s unlawful use of white phosphorus in southern Lebanon as cross-border hostilities escalate

    The Israeli army fired artillery shells containing white phosphorus, an incendiary weapon, in military operations along Lebanon’s southern border between 10 and 16 October 2023.
    https://www.amnesty.org/en/latest/news/2023/10/lebanon-evidence-of-israels-unlawful-use-of-white-phosphorus-in-southern-le

    Israel: White Phosphorus Used in Gaza, Lebanon
    Israel’s use of white phosphorus in military operations in Gaza and Lebanon puts civilians at risk of serious and long-term injuries, Human Rights Watch said today in releasing a question and answer d…
    https://www.hrw.org/news/2023/10/12/israel-white-phosphorus-used-gaza-lebanon

    The Israeli military denies using white phosphorus, but in the past Israel has lied about its use of this weapon.

    theguardian.com/world/2023/oct…
    Israel denies using white phosphorus munitions in Gaza
    Human Rights Watch says verified videos show ‘multiple airbursts of artillery-fired white phosphorus’ from Israel’s military
    https://www.theguardian.com/world/2023/oct/13/israel-military-white-phosphorus-gaza-lebanon

    In 2009, reports emerged that the Israeli military had used white phosphorus in #Gaza.

    At first, Israel categorically denied these reports. But then @thetimes published the evidence – and Israel was forced to admit: “Yes, phosphorus was used.”
    web.archive.org/web/2021062310…

    https://web.archive.org/web/20210623104248/https://www.thetimes.co.uk/article/israel-admits-using-white-phosphorous-in-attacks-on-gaza-3jngp502vh0

    Now let’s look at Israeli air raids.

    In 2019, Israel’s air force targeted the home of a family in #Gaza, killing eight #Palestinians.

    Initially, Israel claimed that the building was a training facility of Palestinian militants.

    aljazeera.com/news/2019/11/1Gaza: Eight family members killed, 12 critical in Israeli raids
    Three adults and 5 children were killed in attacks while 12 other Palestinian family members in critical condition.
    https://www.aljazeera.com/news/2019/11/14/gaza-eight-family-members-killed-12-critical-in-israeli-raids

    After the truth was revealed by the media, the Israeli military had to confess:

    haaretz.co.il/news/politics/…
    תחקיר צה"ל על הרג המשפח בעזה: אם היה מוגדר נכון, המתחם לא היה מותקף
    https://www.haaretz.co.il/news/politics/2019-12-24/ty-article/.premium/0000017f-da83-d938-a17f-feabc1d30000

    Israel behaves in the same way whenever its soldiers assault, abuse, or kill Palestinians.

    In 2016, an Israeli military medic killed a disarmed and injured Palestinian by shooting him in the head.

    At first, the military decided not to press charges against the soldier.

    Then, Israeli NGO @btselem published a video of the killing, which led to condemnations around the world.

    Only at that point was the soldier taken to court. He was convicted and, after 9 months, was released from prison.
    btselem.org/video/20160324…
    https://www.btselem.org/video/20160324_soldier_executes_palestinian_attacker_in_hebron#full

    Another Israeli soldier shot to death a 17-year-old Palestinian in 2014.

    The soldier was prosecuted – and convicted – only after @CNN published a video of the killing.

    He spent less than a year in prison:
    edition.cnn.com/2018/04/25/mid…
    Israeli police officer jailed for 9 months for killing Palestinian teen | CNN
    https://edition.cnn.com/2018/04/25/middleeast/israeli-police-officer-jailed-intl/index.html
    In that case, both the military and the soldier claimed that he had used only rubber-coated bullets.

    But the autopsy, which found three live bullets, refuted their claims.
    haaretz.com/israel-news/20…

    Border policeman who killed unarmed Palestinian teen released from prison after less than year
    https://www.haaretz.com/israel-news/2019-01-03/ty-article/.premium/border-policeman-who-killed-unarmed-palestinian-teen-released-early-from-prison/0000017f-e3c1-df7c-a5ff-e3fb77470000

    Similarly, in 2018, Palestinians in the West Bank accused the Israeli military of firing tear gas into their school.

    Initially, the military denied these allegations. But it was forced to admit after a video surfaced:
    web.archive.org/web/2022070521…

    https://web.archive.org/web/20220705214724/https://www.haaretz.com/israel-news/2018-12-06/ty-article/.premium/israeli-army-denied-throwing-tear-gas-into-hebron-school-then-a-video-surfaced/0000017f-f94d-ddde-abff-fd6db1780000

    Last year, the Israeli military had to change its story about another incident: the killing of Al Jazeera journalist Shireen Abu Akleh.

    At first, Israel denied responsibility – and blamed Palestinian militants.
    @AJEnglish @ShireenNasri

    But then, the international media, the U.N., and the U.S. investigated the incident, and found that an Israeli soldier had killed Abu Akleh while she was wearing a blue press vest.

    Israel had no choice but to admit. No soldier has been prosecuted:
    edition.cnn.com/2022/09/05/mid…

    Israeli military admits Shireen Abu Akleh likely killed by Israeli fire​​​​, but won’t charge soldiers | CNN
    https://edition.cnn.com/2022/09/05/middleeast/idf-shireen-abu-akleh-investigation-intl/index.html

    Although Israel’s armed forces killed 10,556 Palestinians between October 2001 and September 2023, soldiers who kill Palestinians are rarely prosecuted.

    As we’ve seen, prosecutions usually occur when Israel is unable to deny what the soldiers did.
    statistics.btselem.org/en/all-fatalit…

    https://statistics.btselem.org/en/all-fatalities/by-date-of-incident?section=overall&tab=overview
    More than 99% of complaints regarding harm caused to Palestinians by soldiers end without a trial, according to Israeli NGO @YeshDin.

    And the few soldiers who are prosecuted and convicted - tend to receive extremely lenient sentences:
    15/20 yesh-din.org/en/law-enforce…

    Data sheet: Law enforcement against Israeli soldiers suspected of harming Palestinians and their property - Summary of figures for 2017-2021 - Yesh Din

    Every year, Yesh Din publishes up-to-date figures on military law enforcement against Israeli soldiers suspected of harming Palestinians and their property in the West Bank and the Gaza Strip. The inf…
    https://www.yesh-din.org/en/law-enforcement-against-israeli-soldiers-suspected-of-harming-palestinians

    Again and again, the Israeli military denies allegations, and is forced to confess only when left with no other choice.

    And even when the Israeli military admits to accusations, it makes up excuses: “we acted lawfully,” "these are just a few rotten apples"…

    So, the military tries to deny the facts. When this doesn’t work, it denies the meaning of these facts.

    Following sociologist Stanley Cohen, the former denial tactic of the Israeli military can be called “factual” (or “literal”) denial.

    The latter can be called “interpretive” denial.
    18/20 wiley.com/en-us/States+o…

    States of Denial: Knowing about Atrocities and Suffering
    Blocking out, turning a blind eye, shutting off, not wanting to know, wearing blinkers, seeing what we want to see ... these are all expressions of denial. Alcoholics who refuse to recognize their con…
    https://www.wiley.com/en-us/States+of+Denial%3A+Knowing+about+Atrocities+and+Suffering-p-9780745623924

    Even a retired major general in Israel has warned of the Israeli military’s “culture of lying and deceit.”

    He describes military investigations as filled with “lies, cover-ups, cutting corners, hiding information, and coordinating testimonies”:
    mida.org.il/2022/02/17/%D7…
    צה"ל שבוי בתרבות ארגונית של שקרים והולכת שולל
    מיוחד ל’מידה’: האלוף (במיל׳) יצחק בריק שימש בין היתר גם בתור נציב קבילות החיילים, חושף עדויות של מפקדים בצה"ל על תרבות והרגלים של שקרים וטיוחים. אם הנושא לא יטופל ומיד - זה עוד יעלה לנו ביוקר.
    https://mida.org.il/2022/02/17/%D7%A6%D7%94%D7%9C-%D7%A9%D7%91%D7%95%D7%99-%D7%91%D7%AA%D7%A8%D7%91%D7%95%
    Lastly, Israel hides unflattering documents, including previously public ones.

    The aim (as revealed by @Akevot & @haaretzcom) is to protect Israel’s reputation, discredit critical scholars, and prevent Palestinian unrest:
    web.archive.org/web/2022060220…
    akevot.org.il/wp-content/upl…

    https://web.archive.org/web/20220602201255/https://www.haaretz.com/israel-news/2019-07-05/ty-article-magazine/.premium/how-israel-systematically-hides-evidence-of-1948-expulsion-of-arabs/0000017f-f303-d487-abff-f3ff69de0000
    • • •

    #sionisme #mensonges

  • Peut-on faire confiance aux enquêtes de l’armée de l’état sioniste ?

    Thread by HediViterbo on Thread Reader App – Thread Reader App
    https://threadreaderapp.com/thread/1775229517054791682.html

    Israel is investigating its killing of 7 aid workers in #Gaza (who were from the UK, Australia, Poland, and Palestine, and included a U.S.-Canadian citizen).

    But what do Israel’s past investigations of similar killings tell us?

    1/11

    Take, for example, James Miller – an award-winning British filmmaker.

    He was killed by Israeli gunfire while filming a documentary in #Gaza.

    Forensic experts from the London police found that the bullets were the same ones used by the Israeli military.

    2/11

    But the Israeli investigation into Miller’s death did not recommend that the suspected soldier be prosecuted.

    Even when the British Attorney General asked Israel to prosecute the soldier, Israel ignored this request.

    3/11

    Another example concerns U.S. activist Rachel Corrie, who was crushed to death by an Israeli armored bulldozer in #Gaza.

    Corrie was protesting Israel’s demolitions of #Palestinian houses.

    Physicians and activists who were there say she was deliberately driven over.

    4/11

    But the Israeli investigation found that Corrie’s death was an accident.

    Unsurprisingly, when her parents filed a civil lawsuit against Israel, the Israeli court rejected their lawsuit.

    The court described Corrie’s death as “an accident she brought upon herself”.

    5/11

    And another example:

    British activist Tom Hurndall was helping Palestinian children in #Gaza cross a street to avoid gunfire. Then, an Israeli sniper shot him in the head.

    Photographic evidence shows that Hurndall was wearing a bright orange vest.

    6/11

    Initially, the Israeli inquiry concluded that Hurndall’s death was an accident.

    But then, the UK demanded a more thorough investigation.

    7/11

    This time, the investigation led to the prosecution and conviction of the soldier.

    Why? One possible reason is that the convicted soldier was Arab, to whom Israel was perhaps less committed than to its Jewish citizens.

    8/11

    Another possible reason is that the soldier said, during his trial, that the Israeli military had a policy of shooting at unarmed Palestinian civilians.

    For Israel, it was easier to convict this soldier than to admit it had been systematically murdering unarmed civilians.

    9/11

    Add to this the fact that the Israeli military has a long record of lying.

    There are various examples in this thread: https://twitter.com/HediViterbo/status/1721468176892850589

    So far, we’ve seen how Israel acts when the fatalities are British and US citizens.

    Soldiers who kill #Palestinians are almost never prosecuted (see info in that same thread).

    11/11

    • • •

    #sionisme #mensonges

  • Des #mines pour sauver la planète ?

    Pour réaliser la #transition_énergétique, il faudrait extraire en vingt ans autant de métaux qu’au cours de toute l’histoire de l’humanité. C’est « l’un des grands #paradoxes de notre temps », constate #Celia_Izoard.

    Journaliste, traductrice et philosophe, Celia Izoard examine depuis plusieurs années les impacts sociaux et écologiques du développement des nouvelles technologies. Ce nouvel ouvrage s’intègre dans cette veine en explorant les effets délétères de la transition énergétique et numérique.

    La #transition verte nécessite d’extraire du #sous-sol des quantités colossales de #métaux. Ils seront ensuite destinés à la production des énergies bas carbone qui sauveront la planète. Cette course aux métaux supposée sauver la planète du dérèglement climatique n’aggrave-t-elle pas le chaos écologique, les dégâts environnementaux et les inégalités sociales ?

    Celia Izoard mène une vaste enquête sur ce phénomène mondial, inédit et invisible. Si d’autres ouvrages ont également mis en avant l’insoutenabilité physique d’une telle transition, la force de ce livre est d’élaborer un panorama de cette question grâce à des enquêtes de terrain et une analyse fournie sur les aspects culturels, politiques, économiques et sociaux des mines et des métaux.

    Le #mythe de la #mine_verte

    Au début du livre, Celia Izoard part à la recherche des mines du XXIe siècle, « responsables », « relocalisées », « 4.0 », ou encore « décarbonées, digitales et automatisées ». Par un argumentaire détaillé et une plongée dans des mines en #Espagne ou au #Maroc, l’autrice démontre que derrière ce discours promu par les institutions internationales, les dirigeants politiques et les milieux d’affaires se cache un autre visage. Celui de la mine prédatrice, énergivore et destructrice. Celui qui dévore l’habitat terrestre et le vivant.

    De façon locale, le processus de « radicalisation » de la mine industrielle est détaillé par le prisme de ses ravages sociaux. La mine est avant tout « une gigantesque machine de #déracinement » (p. 54), qui vide des espaces en expropriant les derniers peuples de la planète. En outre, la mine contemporaine expose les populations à diverses maladies et à l’intoxication. Dans la mine de #Bou-Azzer au Maroc, on extrait du « #cobalt_responsable » pour les #voitures_électriques ; mineurs et riverains souffrent de cancers et de maladies neurologiques et cardiovasculaires.

    L’ampleur globale de la #prédation du #secteur_minier au XXIe siècle est aussi esquissée à travers la production grandissante de #déchets et de #pollutions. Le secteur minier est l’industrie la plus polluante au monde. Par exemple, une mine industrielle de #cuivre produit 99,6% de déchets. Stockés à proximité des #fosses_minières, les stériles, de gigantesques volumes de roches extraits, génèrent des dégagements sulfurés qui drainent les #métaux_lourds contenus dans les roches et les font migrer vers les cours d’#eau. Les tuyaux des usines crachent en permanence les #résidus_toxiques qui peuvent, en fonction du #minerai traité, se composer de #cyanure, #acides, #hydrocarbures, #soude, ou des #poisons connus comme le #plomb, l’#arsenic, le #mercure, etc. Enfin, les #mines_zéro_carbone sont des #chimères car elles sont toutes très énergivores. La quantité nécessaire pour extraire, broyer, traiter et raffiner les métaux représentent environ 8 à 10% de l’#énergie totale consommée dans le monde, faisant de l’#industrie_minière un principal responsable du dérèglement climatique.

    La face sombre de la transition énergétique

    Dans la seconde partie, Celia Izoard montre que les élites sont « en train d’enfouir la crise climatique et énergétique au fond des mines » (p. 62). Cet impératif d’extraire des métaux pour la transition coïncide avec le retour de la question des #matières_premières sur la scène publique, dans un contexte où les puissances occidentales ont perdu leur hégémonie face à la Chine et la Russie.

    Depuis quand la transition implique-t-elle une relance minière et donc le passage des #énergies_fossiles aux métaux ? Cet argument se diffuse clairement à la suite de la publication d’un rapport de la Banque mondiale en 2017. En collaboration avec le plus gros lobby minier du monde (l’ICMM, International Council on Mining and Metals), le rapport stipule que l’industrie minière est appelée à jouer un rôle majeur dans la lutte contre le changement climatique – en fournissant des technologies bas carbones. #Batteries électriques, rotors d’éoliennes, électrolyseurs, cellules photovoltaïques, câbles pour la vague d’électrification mondiale, toutes ces infrastructures et technologies requièrent néanmoins des quantités faramineuses de métaux. La transition énergétique des sociétés nécessiterait d’avoir recours à de nombreux métaux de base (cuivre, #nickel, #chrome ou #zinc) mais aussi de #métaux_rares (#lithium, #cobalt, #lanthanide). L’#électrification du parc automobile français exige toute la production annuelle de cobalt dans le monde et deux fois plus que la production annuelle de lithium.

    Au XXIe siècle, la matière se rappelle donc brusquement aux puissances occidentales alors qu’elles s’en rêvaient affranchies dans les années 1980. Pourtant, les sociétés occidentales n’avaient évidemment jamais cessé de se fournir en matières premières en s’approvisionnant dans les mines et les industries délocalisées des pays du Sud. Ce processus de déplacement avait d’ailleurs contribué à rendre invisible la mine et ses pollutions du paysage et de l’imaginaire collectif.

    Sous l’étendard de la transition qui permet d’anticiper les contestations environnementales et de faire adhérer les populations à cette inédite course mondiale aux métaux se cache le projet d’une poursuite de la croissance et des modes de vie aux besoins énergétiques et métalliques démesurés. Cette nouvelle légende de l’Occident capitaliste justifie une extraction de métaux qui seront également destinés aux entreprises européennes du numérique, de l’automobile, l’aérospatial, l’armement, la chimie, le nucléaire et toutes les technologies de pointe.

    « Déminer le #capitalisme »

    Ce #livre explore ensuite dans une troisième partie l’histoire du capitalisme à travers celle de la mine et des métaux. Elle montre comment s’est fondé un modèle extractiviste reposant sur des idéologies : le Salut, le Progrès, le Développement – et désormais la Transition ? L’extractivisme est permis par l’élaboration et le développement d’un ensemble de croyances et d’imaginaires qui lui donnent une toute puissance. C’est ce que Celia Izoard nomme : la « #cosmologie_extractiviste » (p. 211). Accompagnée par une législation favorable et des politiques coloniales menées par l’État et la bourgeoisie, puis par l’industrialisation au XIXe siècle, cette matrice a favorisé notre dépendance à un régime minier. Aux yeux du peuple amazonien des Yanomamis, les Blancs sont des « mangeurs de terre » (p. 215).

    Comment sortir de cette vision du monde occidental structuré autour de la mine dont l’objectif est l’accumulation de capital et de puissance. La solution minière, comme technologique, à la crise climatique est un piège, affirme Celia Izoard. Le mouvement climat doit passer par la #décroissance_minérale, par un « sevrage métallique autant qu’un sevrage énergétique » (p. 291). La réduction des consommations énergétiques et matérielles est une solution réaliste. Le quotidien des occidentaux est surminéralisé à l’instar de l’objet emblématique de notre surconsommation quotidienne de métaux : le smartphone. Il contient à lui seul, sous la forme d’alliage complexe, plus de 50 métaux. Les métaux ne devraient-ils pas être réservés aux usages déterminés comme essentiels à la vie humaine ?

    Pour sortir du #régime_minier, il est d’abord urgent de rendre visible la surconsommation de métaux dans le débat public. D’une part, cela doit passer par des mesures politiques. Instaurer un bilan métaux au même titre que le bilan carbone car l’idéologie de la transition a créé une séparation illusoire entre les ressources fossiles toxiques (charbon, pétrole et gaz) et l’extraction métallique, considérée comme salutaire et indispensable. Ou encore cibler la surconsommation minérale des plus riches en distinguant émissions de luxe et émissions de subsistance, comme le propose déjà Andreas Malm. D’autre part, pour « déminer le capitalisme » (p. 281), cela devra passer par un processus de réflexions et de débats collectifs et démocratiques, de mouvements sociaux et de prises de consciences individuelles, en particulier dans les pays hyperindustrialisés dont la surconsommation de métaux est aberrante.

    Non content de contourner l’obstacle de la « transition énergétique », l’extractivisme pousse les frontières toujours plus loin, justifiant la conquête de nouveaux eldorados : le Groenland, les fonds océaniques, voire les minerais extraterrestres. Face au processus de contamination et de dégradation de la planète mené par le secteur minier et industriel, les luttes contre les projets s’intensifient. Récemment, ce sont les Collas, peuple indigène du Chili, qui s’opposent aux géants miniers. Ces derniers ont pour projet d’extraire du lithium dans le salar de Maricunga ; cela entraînera le pompage de millions de mètres cubes d’eau dans les profondeurs des déserts de sel, ces emblèmes de la cordillère des Andes. La communauté colla en sera d’autant plus affaiblie d’autant plus qu’elle souffre déjà de l’exode urbain et de l’assèchement de la région. Les éleveurs devront aussi abandonner leurs élevages et s’engager vers les immenses cités minières de la région. En outre, la transhumance, la biodiversité, une quarantaine d’espèces sauvages locales (le flamant rose chilien, les vigognes ou les guanacos, etc.), sont menacées. Appuyés par leur porte-parole Elena Rivera, ils ne comptent pas se laisser faire et ont fait un recours au Tribunal environnemental de Santiago, qui traite des nombreuses controverses écologiques dans le pays. Au XXIe siècle, les débats et luttes organisés autour de l’extraction au Chili, deuxième pays concentrant le plus de lithium sur la planète, prouvent que les pauvres et les derniers peuples de la planète sont en première ligne face aux effets délétères sous-jacents à la « transition verte ».

    https://laviedesidees.fr/Des-mines-pour-sauver-la-planete
    #changement_climatique #climat #extractivisme