• Sahara occidental : « Entre la diplomatie agressive de Donald Trump et celle, plus policée, de l’Union européenne, la différence n’est pas aussi grande »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/12/28/sahara-occidental-entre-la-diplomatie-agressive-de-donald-trump-et-celle-plu

    Reconnu par l’ONU et les juridictions internationales, le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui est bafoué par Donald Trump, mais l’Union européenne laisse faire et pratique ses propres « arrangements », déplorent, dans une tribune au « Monde », le juriste François Dubuisson et le magistrat Ghislain Poissonnier.

    #paywall

    • La récente annonce faite par le président Donald Trump de la normalisation des relations entre le Maroc et Israël https://www.lemonde.fr/afrique/article/2020/12/11/le-deal-de-donald-trump-entre-le-maroc-et-israel_6063018_3212.html a remis sur le devant de la scène un conflit oublié, celui du Sahara occidental. La reconnaissance d’Israël par les Emirats arabes unis, Bahreïn et le Soudan avait été obtenue par la promesse d’avantages économiques et militaires. Cette fois, ce sont les droits de tout un peuple qui ont été bradés par l’administration états-unienne, pour s’assurer les bonnes faveurs marocaines.

      En effet, dans une déclaration publiée le 10 décembre, les Etats-Unis « reconnaissent la souveraineté marocaine sur l’ensemble du territoire du Sahara occidental », en estimant « qu’un Etat sahraoui indépendant n’est pas une option réaliste pour résoudre le conflit ». Une fois de plus, et à l’instar de son « accord du siècle » supposé résoudre le conflit israélo-palestinien, Donal Trump prétend régler un différend au Moyen-Orient au mépris des principes du droit international et sans consulter l’une des parties, en l’occurrence le peuple sahraoui, représenté par le Front Polisario.

      A cet égard, il est bon de rappeler que le Sahara occidental, ancienne colonie espagnole, est inscrit sur la liste des territoires non autonomes établie par les Nations unies, et que son peuple bénéficie du droit à l’autodétermination, comme l’ont reconnu de nombreuses résolutions de l’Assemblée générale des Nations unies (notamment la résolution 2229 du 20 décembre 1966), ainsi qu’un avis de la Cour internationale de justice rendu en 1975. https://www.icj-cij.org/public/files/case-related/61/6196.pdf

      Lire aussi « Le traitement des militants sahraouis s’inscrit dans le retour au Maroc d’une répression des voix critiques »

      En violation de ces principes, la majeure partie du territoire du Sahara occidental a été conquise par le Maroc en 1975, qu’il a ensuite annexé, la présence marocaine ayant été qualifiée d’« occupation » par l’Assemblée générale de l’ONU (résolution 34/37 du 21 novembre 1979).

      Silence

      Il en résulte que le Sahara occidental se voit reconnaître un statut séparé et distinct par rapport à celui de tout Etat, y compris celui du Maroc. Il en résulte aussi que sa population dispose d’un droit à l’autodétermination, qui doit être mis en œuvre par la tenue d’un référendum, exigée de longue date par le Conseil de sécurité de l’ONU, à laquelle le #Maroc s’oppose, s’en tenant à une offre d’autonomie sous souveraineté marocaine, solution désormais avalisée par les Etats-Unis.

      Article réservé à nos abonnés Lire aussi Le Sahara occidental en proie à un regain de tension

      Dans un tel contexte, on s’attendrait à une prise de position forte de la part de l’Union européenne (UE) ou de la France, rappelant les Etats-Unis au strict respect du droit international, mettant en garde le Maroc et #Israël contre toute velléité de « normaliser » leurs #annexions et #occupations respectives.
      Mais jusqu’à présent, c’est le silence qui domine, renvoyant l’UE et la France à leurs propres ambiguïtés, leurs propres « petits arrangements » avec le respect du droit international.

      En effet, depuis de très nombreuses années, l’UE a conclu des accords économiques et commerciaux avec le Maroc qui sont, dans les faits, appliqués au Sahara occidental, contribuant ainsi à renforcer l’emprise du royaume sur ce territoire.

      La prétention des autorités européennes de ne pas voir dans cette application une reconnaissance officielle de la souveraineté marocaine est en réalité de peu de poids face à la contribution qu’elle apporte à la position du Maroc, telle qu’elle vient encore de se manifester dans le cadre de l’accord de normalisation conclu avec Israël et les Etats-Unis.

      Lire aussi « Il est urgent que les Africains se dotent d’une stratégie de lobbying à Bruxelles »

      Cette politique économique a récemment été mise au pas par deux décisions de la Cour de justice de l’Union européenne (le 21 décembre 2016 et le 27 février 2018). Celle-ci a rappelé qu’au regard du droit international, les accords conclus par l’UE avec le Maroc (sur la pêche, sur l’agriculture, sur le transport aérien, etc.) ne pouvaient s’appliquer au territoire du Sahara occidental sans méconnaître le droit à l’autodétermination du peuple sahraoui, dont le consentement serait nécessaire pour toute conclusion de tels accords.

      Droits humains au second plan

      Pourtant, en méconnaissance des principes rappelés par la Cour de justice, l’Union européenne a conclu de nouveaux accords économiques avec le Maroc https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/01/17/le-parlement-europeen-inclut-le-sahara-occidental-dans-son-accord-commercial qui, cette fois, s’appliquent très explicitement au territoire du Sahara occidental, sans avoir obtenu le consentement du peuple sahraoui à travers son représentant, le Front Polisario. Des recours en annulation ont à nouveau dû être intentés contre ces nouveaux accords, preuve que l’obtention du respect effectif de leurs obligations par les autorités de l’UE dans le dossier du Sahara occidental est un labeur de très longue haleine.

      Lire aussi Le « deal » de Donald Trump entre le Maroc et Israël

      Finalement, on constate qu’entre la diplomatie agressive de Donald Trump, qui entend résoudre les conflits du Moyen-Orient à coups de Tweet, de passages en force, de plans élaborés sans les parties prenantes et de mise au rebut des règles du droit international, et celle, plus policée, de l’Union européenne, qui affirme de beaux principes sans jamais s’efforcer de les mettre en œuvre, la différence n’est pas aussi grande qu’il n’y paraît.

      L’UE privilégie les partenariats, comme ceux noués avec Israël et le Maroc, sous l’angle des avantages économiques, du contrôle de l’immigration et de la lutte contre le terrorisme, en faisant passer au second plan les droits humains, comme ceux des peuples palestinien et sahraoui.

      Il est grand temps que l’Union européenne, dont le traité précise que le respect du droit international doit être au cœur de sa politique étrangère, se ressaisisse en condamnant très clairement la déclaration du président Trump concernant la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental, et en mettant enfin ses accords commerciaux conclus avec le Maroc en harmonie avec le droit international, comme le lui demande la Cour de justice de l’Union européenne.

      #Sahara_occidental #Union_européenne

  • Marie Peltier quitte Twitter (pas la peine de mettre le lien, ça va fermer)

    Bonjour. J’avais laissé ce compte ouvert parce qu’une procédure en justice est en cours, pour pouvoir remettre la main sur certaines choses facilement. Mais cela n’est désormais plus nécessaire. Je vais donc le désactiver demain. L’occasion de faire un retour sur ce choix. /1

    J’ai déserté Twitter il y a plus de 3 mois. Je me suis imposé de ne plus consulter ce réseau. Les seules infos qui me sont parvenues sont celles que telle ou telle personne m’ont transmises. L’occasion de dire que je ne suis PAS demandeuse qu’on me transmette quoi que ce soit./2

    Je ne suis pas demandeuse car j’ai quitté cette boucle infernale de l’actu en continu. Je prends le temps de la réflexion de fond pour continuer à proposer une parole d’analyse. Je prends aussi le temps judiciaire pour me défendre vis-à-vis de ce que j’ai subi ici. /3

    Je voulais revenir sur les raisons de mon départ de ce lieu que j’ai occupé comme un lieu d’interpellation politique mais aussi de partage de mon travail. Un lieu que j’ai d’abord et avant tout utilisé pour informer sur la Syrie et sensibiliser au conflit syrien. Sans regret. /4

    Il serait facile et + confortable à vrai dire de dire « je suis partie à cause des mecs qui me traitaient de sale pute ». Cela rentrerait bien dans la dynamique des nanas qui quittent Twitter à bout, sous le flot d’insultes. J’étais à bout. Mais pas pour cette raison. /5

    Twitter est un lieu où se jouent moult jeux pervers, de pouvoir, d’humiliation et d’invisibilisation. Twitter est un lieu où certain.e.s partagent sans compter leur travail. Et où d’autres y piochent sans compter aussi. C’est le jeu. Sauf quand cela se fait sans respect. /6

    L’affaire de la « ligue du lol » a été utilisée par certains pour présenter cette problématique du shaming comme passée. Alors qu’il est question d’un modèle généralisé sur Twitter : celui des boysclub qui s’entendent parfaitement pour faire comme si ton taf n’existait pas. /7

    Cela a évidemment des répercussions hors Twitter : voir certains journalistes reprendre mot pour mot ce que tu as formulé pendant des années, bien seule, dans ton domaine d’expertise sans même te citer, c’est une manière tjs renouvelée de perpétuer cette mesquinerie assez inouïe/8

    Voir des « experts » que tu ne connais pas faire des comptes trolls pour se foutre de ta gueule et d’autres femmes est une chose. Voir leur bande de potes observer cela et bouffer du pop-corn en est une autre. Les voir faire semblant de ne pas comprendre est insupportable. /9

    C’est un problème politique avant tout mais aussi de santé mentale qui est en train de prendre de l’ampleur : les réseaux sociaux exacerbent les addictions, les jalousies, les frustrations & paranoïas diverses. La « trumpisation » se nourrit de cette débâcle. Débâcle éthique. /10

    L’éthique c’est l’exigence vis-à-vis de ns-mêmes. On ne peut comprendre le marasme politique actuel – et le conspirationnisme mainstream - sans appréhender ce triomphe de la posture : cette manière de jeter continuellement à l’extérieur de soi le mal politique qui ns gangrène/11

    J’ai toujours été très attachée à cette exigence : vis-à-vis de ma propre parole & vis-à-vis de « mon camp ». C’est une position inconfortable mais j’ai l’intime conviction que c’est ce qui fait bouger les lignes. Cet inconfort, je l’ai choisi et l’assume donc pleinement. /12

    Si je fais le choix d’être implacable sur cette dimension éthique de mon travail, je ne peux l’exiger d’autres. Par contre, j’ai aussi le choix de dire que de tels comportements décrits plus hauts sont lamentables. Qu’ils nous abîment et abîment le débat public. /13

    J’ai donc quitté Twitter car je ne voulais plus être abîmée par ces jeux d’entre-soi (machistes, classistes, corporatistes). Ou plutôt parce qu’ils m’ont suffisamment abîmée pour que je me sente aujourd’hui pleinement libre de m’en affranchir. Prenez soin de vous. /14

  • Données INSEE (dc detaillés) livraison du 18 décembre ;

    répartition pas tranches d’ages, au 7 décembre :

    impact de l’épisode 2 (pour l’instant) :
    – quasi imperceptible sur les <70
    – a priori assez léger sur les <80

    impact nettement moindre sur ces tranches que pour épisode 1

    avec les moyennes mobiles 7 jours, écart-type et données 2018 et 2019 en référence :

    mises à jour par rapport à la livraison précédente :

    diff -ru insee_dc.2020-12-11 insee_dc.2020-12-18 |\
    egrep '^\+' | sed '1d' |\
    cut -c 1-8 | uniq -c
         2 +2020;01
         2 +2020;02
         3 +2020;04
         2 +2020;05
         1 +2020;06
         3 +2020;07
         6 +2020;08
        13 +2020;09
        68 +2020;10
       895 +2020;11
     13721 +2020;12
    • my pleasure ; c’est une vertu du shell unix : si c’est bien fait, c’est simple, lisible, efficace et éducatif ; tu confirmes :-) merci à toi.

    • ceci dit, question grep (et sed), c’est juste l’étage de filtrage du pipe ; ce qui fait le boulot, c’est cut et uniq -c ; et ça marche bien parce-que la structure du fichier insee s’y prête ; les bd plain-text, y a que ça de vrai :-)

    • tout-à-fait d’accord sur les bd texte

      de ce point de vue, j’ai une solide et ancienne dent contre Microsoft qui, depuis très longtemps ne juge pas utile de porter sur MacOS le moteur ODBC, ce qui rend impossible d’appliquer des tableaux croisés dynamiques à des bd texte sans les ouvrir, ce que fait sans problème le requêteur MS-Query sous Windows. Idem, impossible sur Mac de consolider plusieurs tables dans un même TCD comme il est possible de le faire sous Windows.

      Et dire qu’Excel est né sur Mac à la demande d’Apple !… Et encore, MS traînait les pieds : le tableur sérieux et d’avenir, c’était évidemment Multiplan. Et que les TCD ont pompé Improv de Lotus sur NeXT. L’interface graphique souris, c’était pour faire mumuse. De cette époque héroïque a survécu … le démineur ;-)

      C’était #la_minute_vieille :-D

  • Deportation Union: The role of Frontex | Transnational Institute
    https://www.tni.org/en/event/deportation-union-the-role-of-frontex

    Deportation Union: The role of Frontex
    14 December 2020 - Event

    Join us with guests on December 14 for examining the increased role of Frontex, the EU Border and Coast Guard Agency, in coordinating and conducting forced removal operations.

    #frontex #frontières
    @cdb_77 @karine4

  • CNES Géoimage Nouvelles ressources

    Dans une situation difficile, tendue et régressive, les cours en présentiel sont impossibles, les bibliothèques, universitaires en particulier, et les librairies sont fermées et les risques de décrochages se multiplient. Dans ce contexte, le site Géoimage du CNES (Centre Nat. d’Etudes Spatiales) met à disposition en ligne plus de 300 dossiers réalisés par 165 auteurs sur 86 pays et territoires. Pour votre information, voici les derniers dossiers réalisés ces deux derniers mois. Ils constituent peut être une ressource utile pour vos étudiants. En restant a votre disposition.

    1. Nouveaux dossiers en ligne

    #Frontières : entre #guerres, #tensions et #coopérations

    #Pakistan-#Inde-#Chine. Le massif du #K2 et le #Glacier_Siachen : #conflits_frontaliers et affrontements militaires sur le « toit du monde » (L. Carroué )

    https://geoimage.cnes.fr/fr/pakistan-inde-chine-le-massif-du-k2-et-le-glacier-siachen-conflits-fro

    Pakistan-Chine. La #Karakoram_Highway : un axe transfrontalier géostratégique à travers l’#Himalaya (L. Carroué)

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/pakistan-chine-la-karakoram-highway-un-axe-transfrontalier-geostrategi

    #Afghanistan/ #Pakistan/ #Tadjikistan - Le corridor de #Wakhan : une zone tampon transfrontalière en plein Himalaya (L. Carroué)

    https://geoimage.cnes.fr/fr/afghanistan-pakistan-tadjikistan-le-corridor-de-wakhan-une-zone-tampon

    Affrontement aux sommets sur la frontière sino-indienne, autour du #Lac_Pangong_Tso dans l’Himalaya (F. Vergez)

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/affrontement-aux-sommets-sur-la-frontiere-sino-indienne-sur-le-lac-pan

    #Brésil - #Argentine#Paraguay. La triple frontière autour d’#Iguazu : un des territoires transfrontaliers les plus actifs au monde (C. Loïzzo)

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/bresil-argentine-paraguay-la-triple-frontiere-autour-diguazu-un-des-te

    #Grèce#Turquie. Les îles grecques de #Samos et #Lesbos en #mer_Egée : tensions géopolitiques frontalières et flux migratoires (F. Vergez)

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/grece-turquie-les-iles-grecques-de-samos-et-lesbos-en-mer-egee-tension

    #Jordanie/ #Syrie : guerre civile, frontière militarisée et #camps_de_réfugiés de #Zaatari (L. Carroué)

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/jordanie-syrie-guerre-civile-frontiere-militarisee-et-camps-de-refugie

    Frontières : France métropolitaine et outre-mer

    #Calais : un port de la façade maritime européenne aux fonctions transfrontalières transmanches (L. Carbonnier et A. Gack)

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/hauts-de-france-calais-un-port-de-la-facade-maritime-europeenne-aux-fo

    L’Est-#Maralpin : un territoire transfrontalier franco-italo-monégaste au cœur de l’arc méditerranéen (F. Boizet et L. Clerc)

    https://geoimage.cnes.fr/fr/lest-maralpin-un-territoire-transfrontalier-franco-italo-monegaste-au-

    La principauté de #Monaco : le défi du territoire, entre limite frontalière, densification et extensions urbaines maritimes (P. Briand)

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/la-principaute-de-monaco-le-defi-du-territoire-entre-limite-frontalier

    #Guyane_française/ Brésil. La frontière : d’un territoire longtemps contesté à une difficile coopération régionale transfrontalière (P. Blancodini )

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/guyane-francaise-bresil-la-frontiere-un-territoire-longtemps-conteste-

    (Frontières. Pages concours - Capes, Agrégations)

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/les-frontieres

    Enjeux géostratégiques et géopolitiques

    Pakistan. #Gwadar : un port chinois des Nouvelles Routes de la Soie dans un #Baloutchistan désertique et instable (C. Loïzzo)

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/pakistan-gwadar-un-port-chinois-des-nouvelles-routes-de-la-soie-dans-u

    #Chine. L’archipel des #Paracels : construire des #îles pour projeter sa puissance et contrôler la #Mer_de_Chine méridionale (L. Carroué)

    Chine - L’archipel des Paracels : construire des îles pour projeter sa puissance et contrôler la Mer de Chine méridionale

    #Kings_Bay : la grande base sous-marine nucléaire stratégique de l’#Atlantique (L. Carroué)

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/etats-unis-kings-bay-la-grande-base-sous-marine-nucleaire-strategique-

    #Kitsap - #Bangor : la plus grande #base_sous-marine nucléaire stratégique au monde (L. Carroué)

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/etats-unis-kitsap-bangor-la-plus-grande-base-sous-marine-nucleaire-str

    #Djibouti / #Yémen. Le détroit de #Bab_el-Mandeb : un verrou maritime géostratégique entre la #mer_Rouge et l’#océan_Indien (E. Dallier et P. Denmat)

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/djiboutiyemen-le-detroit-de-bab-el-mandeb-un-verrou-maritime-geostrate

    #Abu_Dhabi : une ville capitale, entre mer et désert (F. Tétart)

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/emirats-arabes-unis-abu-dhabi-une-ville-capitale-entre-mer-et-desert

    France et #DROM : dynamiques et mutations

    Languedoc. #Cap_d’Agde : une station touristique au sein d’un littoral très aménagé en région viticole (Y. Clavé)

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/languedoc-cap-dagde-une-station-touristique-au-sein-dun-littoral-tres-

    Le sud-est de la #Grande-Terre : les plages touristiques et les #Grands_Fonds, entre survalorisation, inégalités et développement durable (J. Fieschi et E. Mephara)

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/guadeloupe-le-sud-est-de-la-grande-terre-les-plages-touristiques-et-le

    #Normandie. #Lyons-la-Forêt et son environnement : entre #Rouen et Paris, un espace rural sous emprise forestière (T. Puigventos)

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/normandie-lyons-la-foret-et-son-environnement-entre-rouen-et-paris-un-

    #PACA. L’agglomération de #Fréjus - #Saint-Raphaël : un #littoral méditerranéen touristique urbanisé (S. Revert)

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/paca-lagglomeration-de-frejus-saint-raphael-un-littoral-mediterraneen-

    #Tourisme et #patrimonialisation dans le monde

    #Portugal#Lisbonne : la capitale portugaise aux défis d’une #touristification accélérée et d’une patrimonialisation accrue (J. Picollier)

    Portugal - Lisbonne : la capitale portugaise aux défis d’une touristification accélérée et d’une patrimonialisation accrue

    #Floride : le Sud-Ouest, un nouveau corridor touristique et urbain (J.F. Arnal)

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/etats-unis-floride-le-sud-ouest-un-nouveau-corridor-touristique-et-urb

    #Alaska. Le #Mont_Denali : glaciers, #parc_national, #wilderness et changement climatique (A. Poiret)

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/alaska-le-mont-denali-glaciers-parc-national-wilderness-et-changement-

    #Ile_Maurice. Le miracle de l’émergence d’une petite île de l’#océan_Indien (M. Lachenal)

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/ile-maurice-le-miracle-de-lemergence-dune-petite-ile-de-locean-indien

    Le #Grand-Prismatic du Parc National du #Yellowstone : entre wilderness, protection, patrimonialisation et tourisme de masse (S. Sangarne et N. Vermersch)

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/etats-unis-le-grand-prismatic-du-parc-national-du-yellowstone-entre-wi

    #Maroc. Contraintes, défis et potentialités d’un espace désertique marocain en bordure du Sahara : Ouarzazate (M. Lachenal)

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/maroc-contraintes-defis-et-potentialites-dun-espace-desertique-marocai

    2. Nouvelle rubrique : « Images A la Une »

    La rubrique Image A La Une a pour objectif de mettre en ligne une image satellite accompagnée d’un commentaire en lien avec un point d’actualité et qui peut donc être facilement mobilisée en cours (cf. incendies de forêt en Australie en janv./ 2020, impact du Coronavirus en avril 2020).

    Fabien Vergez : Affrontements aux sommets sur la frontière sino-indienne, sur le lac Pangong Tso dans l’Himalaya

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/affrontement-aux-sommets-sur-la-frontiere-sino-indienne-sur-le-lac-pan

    Virginie Estève : Les "#Incendies_zombies" en #Arctique : un phénomène surmédiatisé qui alerte sur le réchauffement climatique.

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/incendies-zombies-en-arctique-un-phenomene-surmediatise-qui-alerte-sur

    3. Ouverture d’une nouvelle rubrique : « La satellithèque »

    Le site Géoimage du CNES se dote d’une nouvelle rubrique afin d’enrichir son offre. A côté des images déjà proposées dans les rubriques "dossiers thématiques" ou "Images A la Une", le site Géoimage du CNES met en ligne comme autres ressources des images brutes non accompagnées d’un commentaire ou d’une analyse.

    L’objectif de cette #Satellithèque est d’offrir au plus grand nombre - enseignants, universitaires, chercheurs, étudiants, grand public... - de nombreuses images de la France et du monde. Ainsi, progressivement, dans les mois qui viennent des centaines d’images nouvelles seront disponibles et téléchargeable directement et gratuitement en ligne afin d’accompagner leurs travaux, recherches ou voyages.

    https://geoimage.cnes.fr/fr/geoimage/satellitheque

    4. Ouverture de comptes Twitter et Instagram

    Suivez et partagez l’actualité du site GeoImage à travers Twitter / Instagram, que ce soit de nouvelles mises en ligne ou des évènements autour de ce projet. La publication de nouveaux dossiers et leurs référencements, tout comme la publication de notules dans images à la une est accompagnée de brèves sur ces réseaux sociaux

    Ci-dessous les identifiants pour s’abonner aux comptes Twitter et Instagram

    Compte twitter : @Geoimage_ed

    Compte Instagram : geoimage_ed

    #images_satellitaires #visualisation

    #ressources_pédagogiques

  • Petite histoire du village de Saint-Léon-sur-L’isle en Dordogne .

    Je reproduis ici le thread que @BB27000 a déroulé sur l’oiseau bleu
    pour celleux qui n’ont pas de compte
    https://twitter.com/BB27000/status/1329424431626776581?s=20

    Aujourd’hui je vais vous parler d’un sujet très particulier qui me tient à cœur. Celui d’un village spécialement créé en 1960 par la CGT et le Parti Communiste pour loger des cheminots et des travailleurs.

    Nous sommes en 1960. Le nouveau maire d’un petit village de 600 habitants en Dordogne a une idée. Ancien résistant, instituteur, membre du @PCF et de la CGT. Il veut créer un village modèle pour loger les travailleurs. Et ça va être énorme !

    Ce village c’est Saint Léon sur L’isle en Dordogne.

    En 1950, Saint Léon c’est le petit village typique au sortir de la guerre. Peuplé de paysans en majorité, pas d’eau courante dans les maisons, les toilettes sont publiques (le long de l’église sur cette photo).

    Saint Léon est à plus de 24 km du gros centre industriel de Perigueux avec ses ateliers SNCF qui emploie 2000 agents.

    Mais ! Il y a un arrêt pour le train sur la ligne Bordeaux - Perigueux, avec le train des ouvriers qui s’y arrête.

    A l’époque les ouvriers vivent près des usines.
    C’est l’occasion pour eux d’aller vivre « A la Campagne ».
    Et si possible avec du confort.
    Et si possible, entre camarade.

    C’est le pari du maire.

    En moins de 20 ans, la population va passer de 600 à 1800 habitants.
    Et pratiquement que des membres du PCF et/ou de la CGT.

    Et le maire, grâce à l’aide du puissant Parti Communiste de l’époque, fait un chantier titanesque. Des centaines de maisons ouvrières sortent de terre.Toutes avec les même plans, c’est plus économique.

    Surtout, ces maisons ont :
    – l’eau courante
    – l’assainissement (avec une vraie station d’épuration)
    – le gaz
    – l’électricité.
    Le téléphone arrive peu après.

    C’est pas tout.
    Une école énorme pour l’époque ultra moderne.
    Une maison de retraite.
    Une crèche (la première en France en dehors d’une ville).
    Une cantine communale.
    Un grand centre social.

    L’école, la cantine, la crèche. Ça a permis le travail des femmes.
    Elles étaient plus nombreuses dans ce village à avoir un emploi que la moyenne nationale.
    Des rues nouvelles sont crées. Bien sûr, que des noms célèbres de gauche. Syndicaliste, chanteur, résistant... J’ai vérifié, il n’y a pas un seul nom de personne connu de droite.

    Toutes les maisons de la première tranche seront occupés immédiatement par une grande majorité de cheminot.
    Toujours à condition d’être du parti ou du syndicat.
    Ce qui a l’époque était assez monnaie courante.
    Le maire fait construire deux tranches supplémentaires.

    Les maisons sont plus grandes et encore plus confortables pour l’époque.

    Un bureau de poste est ouvert grâce à la CGT.

    Des commerces sont ouverts, dans une construction faite par le PCF.
    Et ils sont tous occupés, poussé par le dynamise et une population jeune.
    Le barrage sur la rivière qui menaçait ruine a entièrement été refait par les volontaires du village. La solidarité n’est pas un vain mot.
    85 % des habitants votent communiste.

    Le PCF s’occupe de tout.
    Associations sportives, vie sociale, fêtes et kermesses...
    Bien qu’il ne soit pas le chef lieu de canton, Saint Léon est deux fois plus vivant que les villages autour.

    A partir de la fin des années 1970, la 4ème tranche ne trouve plus de syndicaliste ou de membre du parti à loger. Des cheminots sans carte arrive au village. #Revolution Dont, en 1979, mes parents (véridique ).

    J’ai donc grandi dans un village entouré de Cheminot Syndicaliste Communiste. (Et j’en gare un super souvenir).
    D’ailleurs le maire actuel est toujours communiste. Ininterrompu depuis 1959.

    On aura même droit en 1970 à un vrai HLM. Pareil, un des premiers hors zones denses. Bon par contre, comme les autres, il est moche.

    Dans la même veine, il y aura la création de petits logements attenant à la maison de retraite. Alternative à la maison de retraite, les petits vieux vivent dans de petits logements autonome.
    La nourriture est préparée par la cantine commune.

    Ce village fut un véritable laboratoire d’une politique de gauche. Avec quasiment que des points positifs.
    J’ai grandi à Saint Léon, j’y ai connu des gens super attachants.

    On dit toujours qu’une part de ce que l’on est aujourd’hui vient de ce que l’on a vécu enfant. C’était un bonheur immense.

    Merci à mes parents. Et merci à mon voisin, Michel, de m’avoir raconté la création de mon village.

    Bisou.

    PS : a ceux qui me demande, je ne suis ni devenu communiste ni cégétiste, mais ça m’a permis de mieux comprendre le monde qui nous entoure et de respecter le choix politique de tout à chacun.

    @BB27000 n’est ni communiste ni cégétiste... mais cheminot :)

  • Olivier Legrain, le millionnaire qui voulait aider les migrants
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/11/18/olivier-legrain-le-millionnaire-qui-voulait-aider-les-migrants_6060130_3224.

    Olivier Legrain, le millionnaire qui voulait aider les migrants
    Cet ancien patron dans l’industrie, connu pour son engagement à gauche, rêve d’ouvrir des « maisons d’hospitalité » sur tout le territoire.

    […]
    Séduit très tôt par Emmanuel Macron, Olivier Legrain a depuis pris ses distances. Notamment lorsque le président de la République a refusé d’accueillir le navire humanitaire Aquarius dans un port français tandis que celui-ci faisait cap vers l’Espagne après la fermeture des ports italiens, à l’été 2018.

    Lancé en 2019 mais officiellement enregistré en mai 2020, le fonds « #Riace_France » est nommé ainsi en hommage au village italien de Calabre devenu symbole de l’accueil des migrants grâce à l’action de son maire. Domenico Lucano tente depuis les années 1990 de faire revivre son territoire dépeuplé par le biais des étrangers, action qui lui a notamment valu les foudres de l’ancien ministre d’extrême droite Matteo Salvini.

    pour diverses raisons, je suis particulièrement frustré par le #paywall

    • Cet ancien patron dans l’industrie, connu pour son engagement à gauche, rêve d’ouvrir des « maisons d’hospitalité » sur tout le territoire.

      Il avait déjà fait jaser lorsqu’il avait troqué son tablier de patron du CAC 40 pour celui de psychothérapeute. C’était en 2015 et Olivier Legrain, ancien PDG de Materis, une branche du groupe Lafarge, et ancien numéro deux de la filière chimie de Rhône-Poulenc, s’installait à son compte, dans sa ville de Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine).

      Et puis quelques années plus tard, nouveau coup d’éclat : le spécialiste des « leveraged buy-out » (LBO, achat avec effet de levier) passé thérapeute décide d’engager sa fortune dans un projet au service de l’accueil inconditionnel des migrants.

      « Je suis assez d’accord pour qu’on mette des frontières mais à partir du moment où les gens sont dans notre pays, c’est inhumain de les laisser sous le périphérique », fait valoir celui qui a été encarté neuf ans au Parti communiste (PCF) avant de devenir patron d’industrie. Sa sensibilité à la thématique lui vient, dit-il, du fait qu’une partie de sa famille a été déportée pendant la seconde guerre mondiale. Il revendique une action de « mécénat pur et dur pour pallier les insuffisances de l’Etat ».

      « Les exilés sont une opportunité pour nos territoires »

      Séduit très tôt par Emmanuel Macron, Olivier Legrain a depuis pris ses distances. Notamment lorsque le président de la République a refusé d’accueillir le navire humanitaire Aquarius dans un port français tandis que celui-ci faisait cap vers l’Espagne après la fermeture des ports italiens, à l’été 2018.

      Lancé en 2019 mais officiellement enregistré en mai 2020, le fonds « Riace France » est nommé ainsi en hommage au village italien de Calabre devenu symbole de l’accueil des migrants grâce à l’action de son maire. Domenico Lucano tente depuis les années 1990 de faire revivre son territoire dépeuplé par le biais des étrangers, action qui lui a notamment valu les foudres de l’ancien ministre d’extrême droite Matteo Salvini.

      « L’idée du fonds, c’est que quand l’accueil est bien organisé, ça se passe bien. Les exilés sont une opportunité pour nos territoires et la dignité et le respect des droits sont des prérequis », défend Frédéric Meunier, coordinateur du fonds.

      Séduit par la personnalité « atypique » d’Olivier Legrain, Damien Carême a rejoint le comité d’engagement du fonds Riace. « C’est important de grossir les rangs de ceux qui ont un autre discours sur l’accueil », juge le député européen écologiste, ancien maire de Grande-Synthe (Nord) et président de l’Association nationale des villes et territoires accueillants (Anvita).

      « Les migrants ça fait peur »

      Le fonds disposera dans les trois à quatre ans qui viennent de 3,5 millions d’euros. Le rêve « ultime » d’Olivier Legrain, c’est de « créer des maisons d’hospitalité dans toute la France », confie-t-il, dans un contexte où un demandeur d’asile sur deux ne bénéficie pas d’un hébergement et où les campements de rue se reforment continuellement.

      Pour cela, Olivier Legrain a besoin de plusieurs millions d’euros supplémentaires. Il essaye de rallier des amis, des connaissances, des fondations, quelques grandes familles. Il essuie surtout des fins de non-recevoir. A l’arrivée, la pêche est maigre : « Il y en a une cinquantaine qui ont dit non et quatre qui ont dit oui, compte-t-il. Les migrants ça fait peur, s’en occuper est devenu politique. »

      Parmi ceux qui ont accepté d’accompagner le fonds Riace France, il y a cet ancien patron dans le secteur du conseil, qui souhaite rester anonyme : « Pour vivre heureux, vivons cachés », résume-t-il. Déjà investi dans la philanthropie, il a décidé de cofinancer des projets parce que, dit-il, « je soutiens la finalité et Olivier est un ami ».

      Il y a aussi Henri Seydoux, le patron de la société de drones Parrot, qui explique sa démarche : « Je suis sensibilisé à la cause des migrants parce que j’ai un bureau quai de Jemmapes, à Stalingrad [Paris] et depuis plusieurs années on a vu des campements sur le bord du canal ou sous le métro. J’ai vu à quel point il n’y avait que très peu de soutien des pouvoirs publics, j’ai vu une situation du tiers-monde dans les rues de Paris. Je ne fais pas de politique. La seule chose que je peux faire, c’est de donner de l’argent. »

      « Refuge solidaire »

      Jusqu’à présent, cet argent a surtout servi à accompagner des initiatives d’associations dans les zones frontalières du Briançonnais (Hautes-Alpes) et du Pays basque, à soutenir des familles qui accueillent ou des refuges qui hébergent des migrants de passage, à aider les demandeurs d’asile à faire valoir leurs droits, à fournir des couvertures et des besoins de base… « Ce fonds doit inciter les services de l’Etat à réinvestir leurs obligations légales », dit la charte de Riace France.

      Le tout se fait, dans l’idéal, « en concertation avec les collectivités locales », comme c’est le cas à Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), où le maire de la ville, Jean-René Etchegaray, a ouvert fin 2018 un centre d’accueil d’urgence pour les migrants arrivant d’Espagne, ou comme cela l’a été à Briançon, où la mairie avait mis à disposition des locaux pour abriter un « refuge solidaire » pour les migrants venus d’Italie, jusqu’au changement de municipalité en juin. Désormais les associations locales cherchent un nouveau lieu et Riace France les accompagne dans la démarche.

      D’autres projets plus ponctuels ont été soutenus, notamment d’achats de tentes, de vêtements ou de prise en charge des frais de transports… Parmi les pistes d’avenir, le fonds étudie un projet de lieu de vie à Paris pour des mineurs à la rue, ou celui d’un accueil de jour et d’accompagnement psychologique à Montreuil (Seine-Saint-Denis) pour des femmes exilées.

  • Drei Viertel der Wissenschaftler haben befristete Stellen

    Viele Überstunden, viel Unsicherheit: Die Arbeitsbedingungen an Hochschulen lassen zu wünschen übrig, mahnt der DGB. Er bezieht sich auf eine Umfrage, die ein altes Problem aufzeigt.

    Feste Stelle, sichere Perspektive: Das fehlt der großen Mehrheit der Wissenschaftlerinnen und Wissenschaftler an deutschen Hochschulen. Im Vergleich zu anderen Arbeitnehmern sind sie überdurchschnittlich oft befristet beschäftigt, wie der aktuelle Hochschulreport des Deutschen Gewerkschaftsbundes (DGB) zeigt, der dem SPIEGEL vorliegt. In einer Befragung gaben 78 Prozent der Wissenschaftler und 16 Prozent der Mitarbeiter in Technik und Verwaltung an, sie hätten befristete Stellen.

    Im Durchschnitt lag der Anteil im Jahr 2018 demnach bei 67,9 Prozent. Frauen waren deutlich häufiger betroffen als Männer. Zum Vergleich: Bei allen abhängig Beschäftigten in Deutschland (ohne Auszubildende) lag der Anteil bei 8,3 Prozent, wie das Betriebspanel des Instituts für Arbeitsmarkt- und Berufsforschung zeigt.

    Der DGB hatte im vergangenen Herbst in acht Bundesländern 10.549 Beschäftigte an Hochschulen zu ihren Arbeitsbedingungen befragt sowie Daten des Statistischen Bundesamtes ausgewertet. Das Ergebnis:

    Fast die Hälfte der Wissenschaftler und rund ein Drittel der befragten Mitarbeiter in Technik und Verwaltung hat eine Teilzeitstelle.

    Mehr als drei Viertel der wissenschaftlichen Beschäftigten arbeiten regelmäßig länger als vertraglich vereinbart und leisten dabei durchschnittlich zehn Überstunden pro Woche.

    Wissenschaftler mit befristetem Arbeitsvertrag machen im Schnitt noch mehr Überstunden als ihre unbefristeten Kollegen: 10,6 zu 6,6 Stunden pro Woche.

    Der vergleichsweise hohe Anteil an befristeten Stellen im Hochschulbereich ist seit Jahren ein Streitthema. Er war vor allem mit der Einführung des Wissenschaftszeitvertragsgesetzes von 2007 deutlich gestiegen. Das Gesetz sieht für Arbeitsverträge an staatlichen Hochschulen und Forschungseinrichtungen spezielle Regelungen für Befristungen vor.

    Zur Begründung heißt es vom Bundesbildungsministerium, dies sei »in der Phase der Qualifizierung junger Wissenschaftler sinnvoll und notwendig«. Die dadurch »begünstigte Rotation ermöglicht nachrückenden Generationen überhaupt erst den Zugang zu wissenschaftlichen Tätigkeiten«. 2016 sah sich die Bundesregierung jedoch zu einer Reform veranlasst, weil »der Anteil an kurzzeitigen befristeten Beschäftigungen ein nicht mehr zu vertretendes Maß erreicht hatte«, wie das Ministerium einräumt. Eine Gesetzesnovelle sollte Abhilfe schaffen. Seit 2018 hat sich laut DGB jedoch außer einem »marginalen Rückgang« wenig geändert. Er lag zuletzt bei 0,4 Prozentpunkten.

    https://www.spiegel.de/panorama/bildung/uni-arbeitsvertraege-dreiviertel-der-wissenschaftler-haben-nur-befristete-st

    #Allemagne #université #ESR #précarité #genre #femmes #hommes #statistiques #chiffres

    ping @_kg_

  • « Les navigateurs web étaient faits pour… naviguer. Aujourd’hui on ne navigue plus sur internet, il n’y a plus d’exploration. On reste entre des murailles bien définis. Celles de quelques gros écosystèmes, Facebook, Google… [...] Pourtant, il existe encore quelque chose en dehors de ces murailles. Un web sauvage, naturel, appelle-le comme tu veux. Mais ce qui est sûr c’est qu’il y a beaucoup plus à découvrir, on y trouve beaucoup plus de liberté, de créativité qu’à l’intérieur des murailles. »

    https://serveur410.com/les-passages-secrets-du-web

    Comment découvrir des choses nouvelles sur le Web sans passer par les GAFA.

    SeenThis ne semble pas cité.

    #Web_sauvage

  • « Mon JPP d’amour » : un hommage d’Acrimed - Acrimed | Action Critique Médias par Jean Pérès.
    https://www.acrimed.org/Mon-JPP-d-amour-un-hommage-d-Acrimed

    Difficile de laisser Jean-Pierre Pernaut (alias « JPP d’amour ») quitter son journal télévisé sans adresser un hommage mérité à ce personnage qui fut, durant les 32 années d’animation de la grand-messe de TF1, une cible toujours généreusement offerte à la critique des médias. Tout au long de sa carrière rectiligne, il fut l’objet d’une douzaine d’articles, à peu près un par an, entre 2002 et 2014. En les parcourant avec nostalgie à l’occasion de son départ, on relève un certain nombre des caractéristiques du « style Pernaut », qui expliquent en partie sa longévité. Peut-être, dans les temps futurs, regardera-t-on les JT de JPP comme un vestige d’une époque révolue, d’un artisanat de l’information télévisée, avec petites fiches et informations franchouillardes, ton patelin et sourire attendri. Un peu comme Pernaut lui-même évoque un monde disparaissant.

    l’anarchie dans ton cul JPP

    https://mrbungle.bandcamp.com/track/anarchy-up-your-anus

    #Jean-Pierre_Pernaut #acrimed

  • Haut-Karabakh : à Fizouli, abandonnée depuis 1993, l’Azerbaïdjan reprend possession de ruines et de bunkers
    https://www.lemonde.fr/international/article/2020/11/12/haut-karabakh-a-fuzuli-abandonnee-depuis-1993-l-azerbaidjan-reprend-possessi

    Une lourde odeur de décomposition monte de la végétation, au pied des ruines. La façade occidentale d’une église se dresse encore de toute sa hauteur, sans doute le pan de mur le plus élevé de tout le quartier. L’ouverture ronde proche du faîte devait être autrefois occupée par une rosace. Mais personne ne sait au juste à quel culte était voué ce temple, ni même son nom, parce que plus personne ne vit à Fizouli depuis le 23 août 1993. Le jour où la ville, qui comptait 17 000 habitants au dernier recensement soviétique de 1989, a été prise par les forces arméniennes du Haut-Karabakh. Ses derniers habitants, majoritairement azerbaïdjanais, qui avaient déjà enduré une semaine de bombardements intenses, en ont été chassés. « Regardez toute cette destruction, ces fosses creusées par les bombes aériennes. Il ne reste que des ruines. Mais pourquoi nous ont-ils chassés d’ici, si c’est pour tout laisser à l’abandon ? », déclare Natik, un jeune officier azerbaïdjanais.

    #paywall

    • #Fizouli (#Haut-Karabakh) envoyé spécial - Une lourde odeur de décomposition monte de la végétation, au pied des ruines. La façade occidentale d’une église se dresse encore de toute sa hauteur, sans doute le pan de mur le plus élevé de tout le quartier. L’ouverture ronde proche du faîte devait être autrefois occupée par une rosace. Mais personne ne sait au juste à quel culte était voué ce temple, ni même son nom, parce que plus personne ne vit à Fizouli depuis le 23 août 1993. Le jour où la ville, qui comptait 17 000 habitants au dernier recensement soviétique de 1989, a été prise par les forces arméniennes du Haut-Karabakh.

      Ses derniers habitants, majo ritairement azerbaïdjanais, qui avaient déjà enduré une semaine de bombardements intenses, en ont été chassés. « Regardez toute cette destruction, ces fosses creusées par les bombes aériennes. Il ne reste que des ruines. Mais pourquoi nous ont-ils chassés d’ici, si c’est pour tout laisser à l’abandon ? », déclare Natik, un jeune officier azerbaïdjanais.

      La ville est repassée sous le contrôle de Bakou à la mi-octobre, au terme de combats acharnés. Des caisses de munitions pleines s’entassent au coin des rues. Des obus de mortier et surtout des 122 mm pour l’obusier soviétique D-30, très utilisé par les Arméniens. En ce samedi 7 novembre, on les entend encore tonner 10 km à 20 km au nord, où les combats font rage aux abords de Khodjavend, ainsi qu’au nord-ouest, à 40 km, où Choucha (« Chouchi », pour les Arméniens) tombera, quelques jours plus tard. Depuis la reprise de la cité, l’Arménie défaite et l’Azerbaïdjan victorieux ont signé un cessez-le-feu, sous l’égide de la Russie.

      Ville fantôme

      Ville fantôme, Fizouli n’émet d’autre son que celui du vent dans les feuilles. Figuiers, platanes et frênes puants auraient fini d’engloutir la ville, si Bakou n’avait pas décidé de reprendre le Karabakh par la force. « Nous avons attendu vingt-six ans le retour de nos terres par la voie diplomatique, mais l’Arménie et ses alliés la France, les Etats-Unis et la Russie nous ont fait tourner en bourrique », dit Natik, répétant la doxa officielle.

      Fizouli est le chef-lieu d’un des sept cantons constituant une ceinture autour de la moribonde république autoproclamée du Haut-Karabakh. Les Arméniens ont fait une zone tampon militarisée de ces sept cantons, anticipant une revanche de Bakou. Le désir d’assurer la sécurité du Haut-Karabakh s’est fait aux dépens d’environ 600 000 Azerbaïdjanais, chassés de chez eux et qui n’ont cessé depuis de ruminer leur vengeance. La reconquête aura duré six semaines. Les combats les plus intenses et décisifs se sont déroulés aux portes de Fizouli. « Nous avons percé les premières lignes de défense arméniennes dès le 27 septembre, premier jour de la guerre », raconte un colonel, qui tient à rester anonyme. L’assaut s’est déroulé dans la plaine de l’Araz, à 23 km au sud de Fizouli, à un jet de pierre de la frontière iranienne.

      De chaque côté de la route, des champs de mines. A perte de vue, des rangées de pieux en béton. Une vision tout droit sortie des clichés de la première guerre mondiale. Ces pieux ne sont en fait que les hideux vestiges de vignobles arrachés sur oukase de Mikhaïl Gorbatchev, à la tête de l’URSS de 1985 à 1991. Mais ils ont servi à barrer la plaine aux tanks azerbaïdjanais. « Toutes ces défenses, c’était leur "ligne Maginot", explique l’officier. Ils n’ont rien construit d’autre que des bunkers. Tous ces efforts sont la preuve que les Arméniens n’ont jamais eu l’intention de nous rendre les sept districts [conquis par l’Arménie en 1994]. Ils nous ont bernés, maintenant, nous reprenons tout ! »

      La détermination des Azerbaïdjanais s’observe tout particulièrement à l’entrée de Fizouli. Au niveau du village de Merdinli, le sol est labouré par les impacts d’obus. Partout, des fosses creusées pour protéger des pièces d’artillerie et des tanks. Les Arméniens ont même posé des toits de tôle, similaires à ceux des maisons locales, sur les fosses, peut-être pour les dissimuler aux yeux des drones ennemis. Le colonel azerbaïdjanais raconte que ses forces ont mis plus de deux semaines à briser l’infanterie arménienne.

      Les troupes du Haut-Karabakh ont subi ici des pertes terribles sous le pilonnage ultraprécis des drones turcs et israéliens frappant sans relâche pendant la journée. La nuit, l’artillerie poursuivait le travail de démolition. C’est dans cette zone aussi que les forces arméniennes ont tenté une contre-offensive lors de la deuxième semaine d’octobre. « Ils ont sacrifié ici leurs meilleures troupes de choc. Ils n’avaient rien pour se protéger de nos drones, car nous avions détruit leurs systèmes antiaériens. Ils sont allés au casse-pipe et, après cet épisode, il était clair que les jeux étaient faits », conclut l’officier, qui n’aura, comme ses collègues, aucun mot de compassion pour la bravoure et l’opiniâtreté des soldats arméniens. « Ils se sont persuadés qu’ils étaient les meilleurs soldats du monde. Nous avons prouvé le contraire », affirme-t-il.

      Natik, chargé de la propagande militaire, attire l’attention sur la mosquée de Merdinli, transformée en étable. « Les Arméniens y entassaient des porcs », affirme-t-il. Aucune odeur de lisier ne flotte dans l’air. Non loin de là gisent les cadavres de six veaux. Tués nets par un obus. En face de la mosquée, Natik désigne le cimetière musulman. Les tombes ont été brisées et renversées par « l’occupant arménien », assure-t-il. Il est déconseillé de s’y aventurer à cause des mines. Quatre jours plus tôt, un électricien chargé de rétablir le courant a eu les deux jambes arrachées. Le déminage va prendre du temps. Celui des terres et celui des esprits.

  • « L’élection américaine de 2020 montre une radicalisation des antinomies dans les têtes et dans les lieux »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/11/07/l-election-americaine-de-2020-montre-une-radicalisation-des-antinomies-dans-

    Le géographe Jacques Lévy et une équipe de chercheurs de l’université polytechnique Hauts-de-France ont analysé les résultats de l’élection présidentielle à partir des données des 3 143 comtés américains. Leur travail démontre une opposition de plus en plus frontale entre deux Amériques.

    Les cartes présentées ici sont doublement spécifiques. D’abord, elles ont été réalisées sur les données des 3 143 comtés (ou équivalents) des Etats-Unis. Cela permet de saisir la diversité des situations locales. Ensuite, à côté de la carte euclidienne classique (qui apparaît en petit format), le cartogramme, sur lequel chaque comté a une surface proportionnelle à sa population, permet d’attribuer leur poids réel à tous les électeurs et de donner ainsi sa place au monde urbain, peu visible sur les cartes classiques.

    Le paysage qui apparaît alors est spectaculaire. Cette géographie expose deux mondes que tout sépare et qui se trouvent, plus encore qu’en 2016, face à face. Le phénomène est comparable à ce qu’on observe en Europe, mais avec encore plus de netteté. Aux Etats-Unis, depuis 2000, les différences de localisation entre grandes et petites villes et entre centre, banlieue (suburbs), périurbain (exurbs) et campagne − ce qui est appelé « gradients d’urbanité » − jouent un rôle croissant dans la distribution des votes entre républicains et démocrates.

    les cartes annoncées sont au-delà du #paywall :-(

    • Il ne faut donc pas attribuer cette évolution à la seule personnalité de Donald Trump. La force de son « système », c’est d’avoir pu, encore mieux que d’autres, par sa posture et sa rhétorique, redéfinir l’électorat républicain dans un sens identitaire, en fédérant la droite conservatrice et ceux qui ne voient dans le monde d’aujourd’hui qu’une menace radicale à leur existence.

      Radicalisation des antinomies

      Or cette évolution, c’est la géographie des habitants qui l’exprime le plus simplement et le plus fortement. Tout laisse penser, des deux côtés de l’Atlantique, qu’habiter en ville constitue un choix de vie majeur qui en dit long sur ce que l’on est et ce que l’on veut. Dans l’élection de 2020, la couleur politique d’un Etat dans son ensemble dépend, pour l’essentiel, de la présence et du poids en son sein d’une ou de plusieurs métropoles.

      Même dans les Etats « rouges » (traditionnellement acquis aux républicains), les grandes villes donnent des majorités nettes aux démocrates. Ainsi, au Texas, Houston, Dallas, Austin et San Antonio ont rejeté Trump. Dans les cinq Etats du cœur du « Sud profond », qui semblait, vu de loin, une grande tache rouge uniforme sur la carte, les plus grandes villes, Atlanta (Géorgie), La Nouvelle-Orléans (Louisiane), Birmingham (Alabama), Charleston (Caroline du Sud) et Jackson (Mississippi) ont voté Biden. C’est clairement l’agglomération d’Atlanta, avec des scores impressionnants en faveur de Biden, qui compte dans la dynamique politique de la Géorgie.

      Les voix démocrates sont particulièrement nombreuses dans les centres et les banlieues des mégalopoles de la Côte est (New York, Boston, Philadelphie, Baltimore et Washington) et de la Côte ouest (Los Angeles, San Francisco, Seattle, Portland et San Diego) ainsi qu’à Chicago, avec souvent des scores de 80 % pour Biden, le record revenant à Washington et ses 93 %.
      C’est l’inverse dans les Rocheuses, vides de villes et à l’écart des grands flux (Idaho, Wyoming, Dakota du Nord et du Sud), ou dans la partie des Appalaches marquée par le charbon. Comme on le voit dans la tentation de la violence civile, qui n’a jamais été aussi évidente entre ces deux morceaux de la société américaine, l’élection de 2020 montre une radicalisation des antinomies, dans les têtes et dans les lieux.

      Une Amérique « bleue » qui bouge

      Cette nouvelle géographie, qui se conforte d’élection en élection, affaiblit les anciennes divisions régionales : les fiefs républicains de la moitié sud du pays s’effritent, tandis que l’emprise des démocrates sur les espaces industriels des Grands Lacs poursuit son affaissement.

      Comme on le constate depuis 2000, la carte électorale des Etats-Unis se résume de plus en plus à un couple très contrasté. D’un côté, une nappe territoriale républicaine, peu dense mais continue, qui englobe les franges des aires urbaines ( suburbs périphériques et exurbs ), les petites villes et les campagnes : aucun des 55 comtés de Virginie-Occidentale ou des 77 comtés de l’Oklahoma n’a majoritairement voté pour Biden. De l’autre, le réseau démocrate constitué d’une centaine de métropoles, reliées par les fils multiples des intenses circulations d’humains, d’objets et d’idées.

      L’Amérique « bleue » est celle qui bouge, dans les deux sens du terme : on y définit son identité dans le mouvement environnant, mais aussi dans le changement de soi, par l’acquisition permanente de nouvelles capacités personnelles. Au contraire, l’électorat de Trump cherche à résister au tourbillon du monde en défendant pied à pied des acquis menacés.

      Angoisse et ressentiment

      Cette opposition entre « capital de flux », toujours remis en question, et « capital de stock », stable dans le temps, met à mal les appartenances communautaires qui organisent traditionnellement la sociologie politique aux Etats-Unis : si les Afro-Américains continuent de voter massivement démocrate, pour les autres catégories ethniques, le sexe, l’âge et le niveau d’études complexifient le tableau. Trump obtient de très bons résultats parmi les ouvriers des bassins industriels en crise mais, les sondages le confirment, ce sont les personnes aisées qui le soutiennent le plus nettement.

      Surtout, les différences géographiques par gradient d’urbanité deviennent absolument centrales, car elles sont en phase avec des oppositions, en partie choisies, entre les modes de vie et entre les imaginaires. En comparaison de l’adhésion traditionnelle au Parti républicain, Trump représente ce basculement vers une psychopolitique faite d’angoisse et de ressentiment.

      Même si des changements peuvent être observés, la carte de 2020 ressemble beaucoup à celle de 2016 − et ce, malgré le fait qu’il y a eu vingt millions de votants en plus. Que cette impressionnante mobilisation des deux camps ne fasse que renforcer la coupure brutale du pays en deux parties mutuellement hostiles laisse prévoir que les mésententes américaines sur la manière de faire société vont durer. Les citoyens des Etats-Unis et d’ailleurs devront d’abord prendre la mesure de ces clivages profonds, s’ils veulent espérer les dépasser.

      Jacques Lévy, Sébastien Piantoni, Ana Povoas et Justine Richelle sont chercheurs au sein de la chaire Intelligence spatiale de l’université polytechnique Hauts-de-France.

      #USA #ville

  • Être écoféministe | Jeanne Burgart Goutal
    Les Éditions L’échappée
    https://www.lechappee.org/collections/versus/etre-ecofeministe

    Je souhaitais en savoir plus sur l’#écoféminisme, Aude (#merci) m’a recommandé ce #livre. En plus de l’avoir trouvé très intéressant, j’ai appris des choses, l’approche et les arguments avancés résonnent bien avec mes propres ressentis.

    #Oppression des #femmes et #destruction de la #nature seraient deux facettes indissociables d’un modèle de #civilisation qu’il faudrait dépasser : telle est la perspective centrale de l’écoféminisme. Mais derrière ce terme se déploie une grande variété de #pensées et de #pratiques_militantes.
    Rompant avec une approche chic et apolitique aujourd’hui en vogue, ce livre restitue la richesse et la diversité des théories développées par cette mouvance née il y a plus de 40 ans : critique radicale du #capitalisme et de la #technoscience, redécouverte des sagesses et #savoir-faire traditionnels, réappropriation par les femmes de leur #corps, #apprentissage d’un rapport intime au #cosmos
    Dans ce road trip philosophique alternant reportage et analyse, l’auteure nous emmène sur les pas des écoféministes, depuis les Cévennes où certaines tentent l’aventure de la vie en autonomie, jusqu’au nord de l’Inde, chez la star du mouvement #Vandana_Shiva. Elle révèle aussi les ambiguïtés de ce courant, où se croisent Occidentaux en quête d’alternatives sociales et de transformations personnelles, ONG poursuivant leurs propres stratégies commerciales et #politiques, et #luttes concrètes de femmes et de communautés indigènes dans les pays du Sud.

    #colonialisme #agriculture #intersectionnalité

  • Résister ensemble ou mourir seul : les leçons politiques de la série Thirteen Reasons Why - FRUSTRATION
    https://www.frustrationmagazine.fr/resister-ensemble-ou-mourir-seul-les-lecons-politiques-de-la-ser

    La #série a ainsi pour grande vertu de montrer que les #violences sexuelles ne sont pas le simple faits d’individus isolés et mal dans leurs peaux qui « dérapent ». Elles découlent d’un #système et sont favorisés par des confréries masculines où l’on se couvre mutuellement, tandis que le monde extérieur refuse d’agir tant que le mot « viol » n’a pas été prononcé et que la victime ne peut pas démontrer qu’elle est la vierge Marie. Quand, au cours du procès, l’histoire d’Hannah est enrichie de ses ambiguïtés et de de ses contradictions que son récit à elle, trame de la saison 1, avait mis de côté, la réaction de Clay, personnage principal de la série, est celle de nos journalistes ou de nos politiques face à une victime d’un homme puissant (au hasard, un ministre de l’Intérieur) : finalement, elle n’était pas si pure, pas si nette, non ? Finalement, elle l’avait un peu cherché, vous ne croyez pas ? La série crame sans sommation ces arguments.

    #culture_du_viol #suicide #domination #harcèlement

    • Je me reconnais bien dans les articles de Frustration :

      https://www.frustrationmagazine.fr/faire-preuve-de-resilience-sen-prendre-a-soi-plutot-quaux-bourge

      Résilience, n.f : Attitude d’un individu ou d’un groupe à prendre acte d’un traumatisme infligé par le système capitaliste et à se reconstruire de façon socialement acceptable – du point de vue des bourgeois. Concept qui a été théorisé en psychologie et qui a pris une grande place dans les entreprises privées contemporaines ainsi que dans la rhétorique politique néolibérale. Face à la violence des choix politiques et managériaux, les salariés et citoyens sont sommés, individuellement, de se blinder, de prendre sur eux et de réguler leurs émotions pour ne pas faire chier le monde (bourgeois) et remettre en cause ce qui leur arrive. La résilience est donc l’inverse de la rébellion.

      et le mot de la fin :

      Bref, si une résilience populaire existe, elle s’appelle “révolution”.

      #merci

  • Covid-19 : « Dans les mesures sanitaires, il y a des nuances entre pays européens, mais un gouffre entre l’Asie et l’Occident »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/11/04/covid-19-dans-les-mesures-sanitaires-il-y-a-des-nuances-entre-pays-europeens

    Dans la seule journée du vendredi 30 octobre, où le deuxième confinement est entré en vigueur, le coronavirus a fait davantage de victimes sur le territoire français (545) qu’en Corée du Sud depuis le début de l’épidémie dans son ensemble (465 au 30 octobre). Par quelque bout qu’on prenne le problème (fiabilité des données, niveau de richesse, pyramide des âges…), la comparaison n’a rien de déloyal. Le seul reproche qu’on pourrait lui faire est d’enfermer deux pays que rien ne relie dans un tête-à-tête. Rien n’est plus éloigné de ma pensée, puisqu’il s’agit au contraire de mettre en lumière un déséquilibre plus général, écrasant, entre l’Asie et l’Occident. On pourrait sans peine choisir des parallèles plus extrêmes, par exemple entre le Vietnam, qui a eu la sagesse de fermer immédiatement ses frontières [elles n’ont que partiellement rouvert depuis mi-septembre], et le chaos qui se répand dans la première puissance mondiale.

    #Covid-19#migrant#migration#mondialisation#sante#occident#asie#frontière#politiquesante

    • S’il est donc pertinent dans une certaine mesure de s’interroger sur les mesures sanitaires prises ici et là en Europe, il ne faudrait pas que ces nuances deviennent l’arbre qui cache la forêt. Il y a des écarts entre pays voisins, mais un gouffre entre l’Asie et l’Occident. Une question gigantesque s’impose à nous : d’où vient cette panique qui submerge l’Occident ? Que s’y est-il passé pour le rendre si démuni, surtout par rapport à l’Asie ?

      Contraste cruel

      Les échappatoires ne sont pas de mise. Il en est une notamment à laquelle je pense, qui consisterait à porter notre impéritie comme une médaille et à en faire pour ainsi dire la rançon de notre liberté. Ainsi le philosophe André Comte-Sponville déclarait-il, le 23 octobre sur France Culture : « Je préfère attraper la Covid-19 dans une démocratie plutôt que de ne pas l’attraper dans une dictature. » Sans doute. Mais l’on peut se demander si l’alternative se pose vraiment en ces termes. Pour ce qui est de l’Europe tout du moins, les états d’urgence se succèdent pour y replonger quasiment aussitôt. C’est d’un même mouvement que la santé et les libertés publiques se dégradent.

      La perspective change si l’on se tourne vers l’Asie, puisque les jeunes démocraties de Taïwan et de Corée ont su faire face à l’épidémie bien plus efficacement que la dictature chinoise, y compris à en croire les chiffres notoirement sous-estimés de cette dernière. Mieux encore, elles y sont parvenues sans se confiner ni remettre en cause les acquis des dernières décennies. Dans ces deux pays, les partis issus de la dictature ont été défaits dans les grandes largeurs aux dernières élections.

      Car en effet, si leurs gouvernements ont agi avec une transparence sans rapport avec l’Occident dans cette affaire, c’est aussi sous la pression populaire. La Corée du Sud a ainsi emprisonné quatre anciens présidents pour corruption depuis la fin des années 1990, rien de moins. Il existe également un système de pétition populaire, très suivi, sur le site de la Maison Bleue [la résidence et le bureau du président] , grâce auquel les citoyens font entendre leur voix. L’élan des glorieuses manifestations démocratiques de l’hiver 2016-2017 n’est jamais totalement retombé.

      Rappelons enfin que le gouvernement actuel a augmenté en deux ans le salaire minimum de presque un tiers (soit 16,4 % en 2018 et 10,9 % en 2019) malgré les chaebols [empires économiques familiaux] qui freinaient des quatre fers et la lente crue du chômage. Cette fermeté parle d’elle-même et, là encore, le contraste est des plus cruels pour l’Europe.

      La meilleure ou la pire des choses

      Bien sûr, la différence est que l’Asie part de loin, notamment en termes de libertés individuelles. Mais ce qu’il y a de plus remarquable avec Taïwan, la Corée du Sud et aujourd’hui Hongkong (lâchement abandonnée de tous), c’est justement la façon dont cette discipline collective propre aux sociétés confucéennes a trouvé à se renforcer dans l’opposition à des dictatures abominables. Le « nous » n’y a pas faibli dans la lutte, au contraire. C’est si vrai que jusqu’à aujourd’hui, ce pronom est de loin le plus fréquemment employé en coréen pour parler de soi (« je » est plus rare et s’utilise surtout quand on veut marquer la différence avec le groupe).

      La chose est frappante au sujet du masque. L’habitude en Asie consiste d’abord à le porter quand on craint d’être malade, pour protéger les autres ; tandis qu’en Occident, où l’on ne pense le plus souvent qu’à soi, les patients asymptomatiques courent les rues sans se faire dépister et contaminent à tour de bras.

      Ainsi cette exigence asiatique peut-elle en un mot se révéler, comme la langue d’Esope, la meilleure ou la pire des choses. Elle peut unir un peuple dans sa lutte pour sa liberté comme, inversement, cimenter les pires despotismes. Tout l’enjeu est de savoir quelle tendance l’emportera sur l’autre. Mais dans la situation actuelle, la comparaison avec l’Occident se passe de commentaires. Le combat a déjà changé d’arène.

      Haine de soi

      J’irai même plus loin pour conclure : la globalisation est aujourd’hui un bolide sans pilote, lancé à toute allure dans le vide. Les échanges y ont été multipliés sans réflexion, avec pour résultat que les virus, les crises, les rumeurs, les toxiques en tout genre y prolifèrent sans frein. Ce n’est pas le fait de l’épidémie qui est nouveau, par exemple, mais bien sa vitesse, son ampleur qui la rendent hors de contrôle. Chacun sait que les décennies qui viennent mettront notre résistance à tous, en tant que peuple, à plus rude épreuve que jamais.

      C’est dans ce contexte que la France a tant à apprendre de l’Asie. Cela fait si longtemps que notre pays cultive la haine de soi… On y démantèle l’école, les services publics, l’hôpital, l’industrie, la paysannerie, l’artisanat – notre avenir comme notre héritage. On paie aujourd’hui au prix fort toutes ces erreurs. Tournons donc nos regards vers les nations qui ressortent grandies de l’épreuve ; et dans le cas de Hongkong, soutenons leur lutte. Faute de nous ressaisir et de bâtir les nouvelles alliances qui s’imposent, il ne resterait plus qu’à nous résigner aux solutions vraisemblablement fort désagréables que l’impérialisme chinois viendrait tôt ou tard apporter à notre dilettantisme.

      Christophe Gaudin, politiste , maître de conférences à Séoul.

    • Mouais, « la haine de soi » ?!, j’espérais davantage de l’article, du concret, de la doctrine sanitaire, de l’épidémiologie, mais bon, un « politiste » s’embarrasse lui non plus pas de ces choses triviales (et sinon, il aurait fallu un format plus ample que ce qu’autorise pas ce journal, ce qui fait défaut).

  • « La question de l’origine du SARS-CoV-2 se pose sérieusement » | CNRS Le journal
    https://lejournal.cnrs.fr/articles/la-question-de-lorigine-du-sars-cov-2-se-pose-serieusement

    Près d’un an après que l’on a identifié le coronavirus SARS-CoV-2, les chercheurs n’ont toujours pas déterminé comment il a pu se transmettre à l’espèce humaine. Le virologue Étienne Decroly fait le point sur les différentes hypothèses, dont celle de l’échappement accidentel d’un laboratoire.

    Quelques extraits de ce long entretien avec le virologue Étienne Decroly :

    SARS-CoV-2 ne descend pas de souches humaines connues et n’a acquis que récemment la capacité de sortir de son réservoir animal naturel.
    .../...
    L’étude des mécanismes d’évolution impliqués dans l’émergence de ce virus est essentielle pour élaborer des stratégies thérapeutiques et vaccinales.
    .../...
    Y a-t-il des indices pointant vers d’autres candidats au rôle d’hôte intermédiaire ?
    É. D. : Dans les zoonoses, les hôtes intermédiaires se retrouvent généralement parmi les animaux d’élevage ou sauvages en contact avec les populations. Or, en dépit des recherches de virus dans les espèces animales vendues sur le marché de Wuhan, aucun virus intermédiaire entre RaTG13 et le SARS-CoV-2 n’a pu être identifié à ce jour. Tant que ce virus intermédiaire n’aura pas été identifié et son génome séquencé, la question de l’origine de SARS-CoV-2 restera non résolue. Car en l’absence d’éléments probants concernant le dernier intermédiaire animal avant la contamination humaine, certains auteurs suggèrent que ce virus pourrait avoir franchi la barrière d’espèce à la suite un accident de laboratoire ou être d’origine synthétique.
    .../...
    Tant qu’on n’aura pas trouvé l’hôte intermédiaire, l’hypothèse d’un échappement accidentel ne pourra être écartée par la communauté scientifique.

    Mais au final, c’est la cause accidentelle qui semble privilégiée

    Le mot de la fin :

    Dans mes cours consacrés à l’ingénierie virale, j’ai l’habitude de présenter à des étudiants de Master cet exercice théorique : je leur demande d’imaginer un procédé procurant au virus VIH la capacité d’infecter n’importe quelle cellule de l’organisme (pas seulement les lymphocytes). Ces étudiants sont brillants, et la plupart sont en mesure de me proposer des méthodes efficaces, conduisant à la construction de virus chimériques potentiellement dangereux. Je donne ce cours depuis une dizaine d’années et les étudiants s’attachent exclusivement à l’efficacité de la méthode sans s’interroger une seconde sur les conséquences potentielles de leurs mises en œuvre.

    L’objectif pédagogique que je poursuis est de les sensibiliser à ces problématiques et de leur montrer qu’on peut dans bien des cas construire des systèmes expérimentaux tout aussi efficaces et permettant de mieux contrôler les risques biologiques. il faut intervenir dès la formation, en formant les futurs biologistes à toujours questionner le risque et la pertinence sociétale de leurs travaux, aussi novateurs soient-ils.

    #recherche_médicale #virologie #protocole_expérimental #techno-science #technolâtrie #éthique

    • La comparaison grippe covid-19, fin de partie (pris à Drosten)
      https://inf-covid.blogspot.com/2020/10/faux-positifs-ecoles-mortalite-cellules.html

      [...] Les auteurs donnent également un exemple que j’ai trouvé très vivant. On a également évalué, à partir de nombreux ensembles de données, en particulier des USA, [la mortalité] de la grippe durant ces dernières années. […] Depuis le début de la pandémie, il y a des gens qui ont dit : « C’est aussi inoffensif que la grippe ». Et depuis, des chiffres fantaisistes circulent en public. Mais parfois ils ne se réfèrent qu’à un seul pays et parfois à une seule année […] Mais si vous analysez à partir de données aux États-Unis, qui ont un très bon système de déclaration, vous pouvez dire : La grippe a une mortalité par infection de 0,05% sur une période de plusieurs années. Chez nous, c’est un peu moins. Et d’après cette méta-analyse très bien faite, la Covid-19, c’est-à-dire l’infection par le SRAS-2, a une mortalité par infection de 0,8%. C’est 16 fois plus que la grippe. Pour chaque décès de grippe, il y a 16 décès de Covid-19 aux États-Unis . Mais maintenant, la population américaine est plus jeune que l’allemande. En d’autres termes, il faudrait compter avec un taux de mortalité par infection en Allemagne qui, selon cette analyse, approche le 1 %, voire un peu plus […]

      Mais je pense que nous devrions peut-être visualiser cela d’une manière différente, en regardant les taux de mortalité par infection [par âge] [...] dans la tranche d’âge entre 35 et 44 ans, c’est à peu près la même chose qu’avec la grippe. [...] Entre 45 et 54 ans, la mortalité par infection est de 0,2%. Entre 55 et 64 ans, soit les dix dernières années de vie active, 0,7%. Donc, selon la situation de comparaison, je dirais dix fois plus que la grippe. Ou même plus. Dans d’autres pays, ce serait 15 fois plus que la grippe. Les auteurs ont ici fait une comparaison intéressante, ils ont comparé avec les accidents de la route. Et ils disent que c’est un risque environ 200 fois plus élevé que de conduire une voiture pendant un an pour cette tranche d’âge. Donc, si quelqu’un est dans les dix dernières années de sa carrière, il peut conduire pendant un an et la probabilité qu’il ait un accident n’est que d’un deux centième [que celle de mourir de la] Covid-19.

      [...] Dans la tranche d’âge de 65 à 74 ans , où l’on vient de prendre sa retraite et qu’on peut vraiment profiter de la vie, la mortalité par infection est de 2,2 %, soit 30 fois plus qu’avec la grippe. Donc, dans ce groupe d’âge, nous avons 30 décès de Covid-19 pour chaque décès de la grippe. Et les chiffres dans les groupes plus âgés, sont terribles. Pour les 75 à 84 ans, 7,3% et les plus de 85 ans, près d’un sur trois. C’est autant que la variole au Moyen Âge ou certaines flambées d’Ebola en Afrique.

      […] Je pense qu’il est important de garder cela à l’esprit. C’est pourquoi de telles méta-analyses sont faites. Il ne s’agit pas de compter les morts. Il s’agit simplement d’évaluer la situation. Et ce n’est plus une science pure et froide, mais plutôt un message social qui l’accompagne. Une évaluation de la dangerosité du problème que nous avons devant nous avec l’arrivée de l’hiver.

    • A l’issue de cette journée du 22/10, il y a 41 622 nouveaux cas de COVID-19 en France (3e rang dans le classement mondial après les États-Unis et l’Inde qui ont respectivement 57 079 et 54 482 nouveaux cas ce jour).

      1,53 % de la population en France a été contaminé par #SARSCoV2.
      Depuis le début de l’épidémie, 3,4 % des personnes atteintes par la maladie sont décédées.
      Le nombre de cas total atteint désormais le nombre de 999 043.

      Le pays est en train de vivre une catastrophe sanitaire. Mais tant que la presse mainstream parlera en terme de « record », les lignes ne bougeront pas.

      (toujours la même source ; voir plus haut)

    • Notre « Douce France » bat des « records » quotidiennement. D’après LCI (ou un autre organe officiel de propagande), ce serait à cause des autres pays européens qui font rien qu’à sous estimer leurs propres résultats ... Étonnant, non ?

      La France arrive donc au 5e rang mondial pour le nombre total de cas (juste après les États-Unis, l’Inde, le Brésil et la Russie)
      https://www.worldometers.info/coronavirus

      Pour le nombre de cas toujours actifs, nous sommes au 2e rang (juste après les États-Unis). C’est ça l’effet « start-up nation ». We are one ! (Yessss !!!)

      Et en fait, si on réfléchit bien, ce doit être une volonté politique locale qui fait que l’on s’accroche encore au dogme de la « croissance exponentielle ».
      https://www.worldometers.info/coronavirus/country/france

      #cojonesvirus (2e vague)

    • Ils font, au plus haut niveau, ce qui était demandé, dans les coins où on ne leur la fait pas. En effet, c’est le confinement qui a fait des morts, lors du premier round. Oui, le confinement, parce que du fait du confinement, pleins de soins n’ont pas pu être donnés. Et ça a fait pleins de morts. Alors on ne fait plus de confinement. Comme ça, on ne fait plus de soins non plus, mais ça, leur second neurone ne va le comprendre que dans 3 ou 4 semaines, devant le mur de cercueil, pour reprendre une expression passée par ici récemment.

    • Les chiffres d’hier pour la catastrophe sanitaire : la France en deuxième position au niveau mondial pour le nombre de cas de Covid toujours actifs (1 495 659) juste derrière les ... États-Unis (3 437 218).
      Source : https://www.worldometers.info/coronavirus

      Ratios cas toujours actifs/population totale :

      États-Unis : 1,04 %
      France : 2,29 %
      Italie : 0,88 %
      Allemagne : 0,27 %
      Belgique : 3,85 %
      Suisse : 1,40 %

      Ratios à ce jour (20201107) en % du nombre total de cas / population pour les pays d’Europe (moins la Russie) :

      Belgique : 4,20
      République Tchèque : 3,77
      Luxembourg : 3,57
      Monténégro : 3,56
      Vatican : 3,36
      République de Saint Marin : 3,07
      Espagne : 2,96
      France : 2,54
      Suisse : 2,44
      Pays-Bas : 2,36
      Gibraltar : 2,33
      Slovénie : 2,13
      Moldavie : 2,03
      Liechtenstein : 2,00
      Bosnie-Herzégovine : 1,87
      Macédoine du Nord : 1,80
      Royaume Uni : 1,72
      Portugal : 1,70
      Autriche : 1,63
      Malte : 1,59
      Croatie : 1,58
      Roumanie : 1,55
      Italie : 1,49
      Islande : 1,48
      Suède : 1,45
      Pologne : 1,38
      Slovaquie : 1,35
      Irlande : 1,30
      Monaco : 1,15
      Biélorussie : 1,11
      Hongrie : 1,09
      Bulgarie : 1,04
      Ukraine : 1,03
      Iles Féroé : 1,01
      Danemark : 0,93
      Lithuanie : 0,84
      Albanie : 0,82
      Allemagne : 0,77
      Serbie : 0,70
      Grèce : 0,50
      Chypre : 0,46
      Estonie : 0,45
      Norvège : 0,44
      Lettonie : 0,42
      Finlande : 0,31

    • Oui, j’espère au moins que ce n’est pas aux cabanes à frites qu’elles ou ils se contaminent ... (Bon, ok) ...
      Par contre, les Italien·nes (celles ou ceux-là même qu’on accusait de tous les maux pendant la 1ère vague) n’ont plus de leçon à recevoir des universalistes franchouillards.

    • #merci

      John Conway’s Game of Life - Einführung in Zellulare Automaten
      https://beltoforion.de/de/game_of_life


      Une simulation en Javascript qui se joue en ligne

      Wegen der Einfachheit des Regelsatzes ist die Implementierung von Game of Life eine beliebte Aufgabe für Programmieranfänger. Der Quellcode des hier verwendeten „Game of Life“-Applets ist in Typescript geschrieben und kann bei GitHub herunter geladen werden. Eine Beschreibung der Implementierung des Game of Life in Python befindet sich in einem anderen Artikel auf dieser Webseite.

      puis ...
      John Conway’s Game of Life
      https://bitstorm.org/gameoflife

      The Simulation

      Golly Game of Life Home Page
      http://golly.sourceforge.net

      Golly - Apps on Google Play
      https://play.google.com/store/apps/details?id=net.sf.golly

      ‎Golly on the App Store
      https://apps.apple.com/us/app/golly/id553184760

      Golly is an open source, cross-platform application for exploring Conway’s Game of Life and many other types of cellular aut

      Python Version von John Conways Game of Life
      https://beltoforion.de/de/unterhaltungsmathematik/game_of_life.php

      import pygame
      import numpy as np

      col_about_to_die = (200, 200, 225)
      col_alive = (255, 255, 215)
      col_background = (10, 10, 40)
      col_grid = (30, 30, 60)

      def update(surface, cur, sz) :
      nxt = np.zeros((cur.shape[0], cur.shape[1]))

      for r, c in np.ndindex(cur.shape) :
      num_alive = np.sum(cur[r-1:r+2, c-1:c+2]) - cur[r, c]

      if cur[r, c] == 1 and num_alive < 2 or num_alive > 3 :
      col = col_about_to_die
      elif (cur[r, c] == 1 and 2 <= num_alive <= 3) or (cur[r, c] == 0 and num_alive == 3) :
      nxt[r, c] = 1
      col = col_alive

      col = col if cur[r, c] == 1 else col_background
      pygame.draw.rect(surface, col, (c*sz, r*sz, sz-1, sz-1))

      return nxt

      def init(dimx, dimy) :
      cells = np.zeros((dimy, dimx))
      pattern = np.array([[0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,1,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0],
      [0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,1,0,1,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0],
      [0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,1,1,0,0,0,0,0,0,1,1,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,1,1,0,0,0],
      [0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,1,0,0,0,1,0,0,0,0,1,1,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,1,1,0,0,0],
      [1,1,0,0,0,0,0,0,0,0,1,0,0,0,0,0,1,0,0,0,1,1,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0],
      [1,1,0,0,0,0,0,0,0,0,1,0,0,0,1,0,1,1,0,0,0,0,1,0,1,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0],
      [0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,1,0,0,0,0,0,1,0,0,0,0,0,0,0,1,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0],
      [0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,1,0,0,0,1,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0],
      [0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,1,1,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0,0]]) ;
      pos = (3,3)
      cells[pos[0]:pos[0]+pattern.shape[0], pos[1]:pos[1]+pattern.shape[1]] = pattern
      return cells

      def main(dimx, dimy, cellsize) :
      pygame.init()
      surface = pygame.display.set_mode((dimx cellsize, dimy cellsize))
      pygame.display.set_caption("John Conway’s Game of Life")

      cells = init(dimx, dimy)

      while True :
      for event in pygame.event.get() :
      if event.type == pygame.QUIT :
      pygame.quit()
      return

      surface.fill(col_grid)
      cells = update(surface, cells, cellsize)
      pygame.display.update()

      if _name_ == « _main_ » :
      main(120, 90, 8)

      John Horton Conway
      https://de.wikipedia.org/wiki/John_Horton_Conway

      John Horton Conway ( 26. Dezember 1937 in Liverpool, Vereinigtes Königreich; † 11. April 2020 in New Brunswick, New Jersey, Vereinigte Staaten) war ein britischer Mathematiker.
      ...
      Nach seinen bedeutendsten Leistungen gefragt, hob er 2013 seine Entdeckung surrealer Zahlen hervor und seinen Beweis des Free Will Theorems in der Quantenmechanik mit Simon Kochen und weniger seine Arbeiten in Gruppentheorie, für die er vor allem bekannt war. Das Free Will Theorem wurde von Conway und Kochen 2004 bewiesen und besagt, dass, falls beim Experimentator Entscheidungsfreiheit (freier Wille, Möglichkeit nicht vorherbestimmten Verhaltens) vorhanden ist, dies (unter schwachen Voraussetzungen) in gewissem Sinne auch für alle Elementarteilchen gilt .

      [quant-ph/0604079v1] The Free Will Theorem
      https://arxiv.org/abs/quant-ph/0604079v1

      John Conway, Simon Kochen

      On the basis of three physical axioms, we prove that if the choice of a particular type of spin 1 experiment is not a function of the information accessible to the experimenters, then its outcome is equally not a function of the information accessible to the particles. We show that this result is robust, and deduce that neither hidden variable theories nor mechanisms of the GRW type for wave function collapse can be made relativistic. We also establish the consistency of our axioms and discuss the philosophical implications.

      http://www.ams.org/notices/200902/rtx090200226p.pdf

      #informatique #simulation #automate_cellulaire #machine_de_Turing #mathématique #physique #logique #philosophie

  • L’attente
    Dimitris Alexakis - Ou la vie sauvage

    Cinq ans de procédure, de collecte minutieuse de témoignages, de preuves et de mobilisations quotidiennes pour que le lien entre salle d’audience et société ne soit pas rompu mais demeure riche et vivant ; plus de 20 ans de crimes — et une victoire, hier : la condamnation du parti néo-nazi Aube Dorée, à Athènes, reconnu comme une organisation criminelle.

    La géographie de la terreur répandue par Aube Dorée pendant les « années de crise » se confond presque avec celle de votre quartier. Cette rue est celle au bout de laquelle ils s’étaient mis à quatre contre un immigré pakistanais, à coups de chaînes. Ce tunnel au-dessous de la station Attikí est celui où un des leurs avait poignardé un jeune homme à la peau sombre. Le jeune homme s’était effondré contre le carrelage et avait lancé un cri, quelqu’un avait filmé la scène de loin sur son portable, à l’autre bout du tunnel un homme en uniforme était demeuré immobile.
    Cette place — où se trouve une des aires de jeux préférées de ta fille — était « leur place ».

    https://oulaviesauvage.blog/2020/10/08/lattente

    #Grèce #procès #aube_dorée #antifascisme #extrême_droite #mafia #athènes #jailgoldendawn #terreur #victoire

    • ... il est 11 heures 22, c’est le 454e jour du procès, tu ne penses plus à rien, l’imminence du verdict et l’angoisse annihilent provisoirement tout ce que tu peux conserver de souvenirs de cette lutte et de cette histoire-là — 5 ans de procès, de collecte minutieuse de témoignages, de preuves et de mobilisations quotidiennes pour que le lien entre salle d’audience et société ne soit pas rompu mais demeure riche et vivant ; plus de 20 ans de crimes, d’opérations commando contre migrants et opposants, de terreur, de malversations mafieuses, d’impunité largement imputable au parti aujourd’hui au pouvoir et de collusion entre néo-nazis et services, commissariats de quartier, dirigeants politiques, journalistes — ta mémoire est comme paralysée, seul compte l’instant d’après, qui n’est pas encore là.

    • Le verdict final (incarcération immédiate de la presque totalité des prévenus, appel suspensif pour 12 d’entre eux seulement, notamment au motif du "jeune âge") est tombé hier après quelques journées d’audiences tumultueuses, qui ont notamment vu la procureure, représentante de l’État selon le droit pénal grec (calqué sur le droit français) réclamer pour tous les prévenus (à l’exception de l’assassin de Pavlos Fyssas, condamné à perpétuité) la liberté jusqu’au jugement d’appel. La partie civile du mouvement antifasciste, qui représentait lors de ce procès les pêcheurs égyptiens, a publiquement accusé (hors tribunal) la procureure de collusion avec le parti néonazi ; la question centrale de l’implication de membres et secteurs de l’appareil d’État dans le soutien à Aube Dorée a ainsi été portée à jour à un moment crucial. Le pari pouvait sembler risqué mais était parfaitement cohérent avec la démarche suivie depuis le début par ce collectif d’avocats : faire constamment le lien entre salle d’audience et mouvement politique, tribunal et société. La présidente du tribunal a le lendemain choisi de suivre sur ce point la partie civile - plutôt que les avocats d’Aube Dorée qui réclamaient des mesures disciplinaires contre les avocats des victimes (et en particulier contre Thanasis Kampagiannis). La procureure a été sommée de revoir sa copie, de revenir sur sa réclamation initiale et, en fait, sur les mensonges flagrants que ses réclamations contenaient. C’est une victoire réaffirmée, après le premier jugement du 7 octobre reconnaissant Aube Dorée comme une organisation criminelle. L’aboutissement d’une stratégie de long cours débutée au milieu des années 90 à l’initiative du mouvement antifasciste, stratégie qui a en partie constitué à porter systématiquement plainte contre les auteurs de violences du parti néonazi grec (lequel, prenant là pour modèle le parti nazi lui-même, a développé en parallèle à sa présence parlementaire des groupes chargés de semer la terreur dans les rues). Le processus ne s’est pas achevé hier (un des dirigeants de l’organisation est notamment en fuite, en tous cas "introuvable", malgré le "dispositif policier exceptionnel" que les autorités grecques sont censées avoir déployé depuis des jours...), les audiences reprendront pour l’appel, mais une victoire a été obtenue, à la fois juridique, politique et symbolique. La presse aux ordres paraissait hier soir sidérée, sonnée presque.

      “How Do You Fight the Devil With a Lawyer ?” (Max Romeo)

  • Ce qui est frappant quand on connaît le Caucase, c’est l’inanité des intervenants dans les médias passant leur vie à dire que l’Azerbaïdjan musulman fait la guerre aux Arméniens chrétiens. La religion est là-bas un élément culturel certes, mais pas national ou identitaire. Ils ne sont pas la guerre à cause de la religion. Mais..
    https://www.arretsurimages.net/articles/libe-supprime-un-article-sur-lextreme-droite-et-larmenie
    et pour voir le niveau faible de certains, qui ressortent des idées moisies et répètent des informations qui ont été démontées depuis longtemps, je vous donne VA (oh surprise)
    https://www.youtube.com/watch?v=6pjGkV6eYZA

    #azerbaïdjan #NKAO #caucase #extreme_droite

    • Pour rajouter au problème : en France il y a une communauté d’origine arménienne bien intégrée, notamment à l’Université. Mais très peu d’Azerbaïdjanais. Le milieu universitaire est suffisamment sain pour que les opinions soient éclairées, chaque individu est responsable de ses propos, est professionnel, il n’y a pas de problème de « propagande ». Cependant il y a un risque de déséquilibre dans le cas où on veut débattre d’un conflit concernant l’Arménie. Ainsi on arrive à des situations un peu bancales comme ici à l’Inalco pour le festival Transcaucasie :

      Matinée de l’Observatoire des Etats post-soviétiques (équipe CREE) : point d’actualité sur le Haut-Karabagh.
      Taline Ter Minassian (Inalco), Tigrane Yégavian (journaliste), Taline Papazian (Chargée de cours à Aix en Provence), Vahé Ter Minassian (journaliste, envoyé spécial sur le terrain), Jean-Robert Raviot (Professeur Paris Ouest Nanterre), Julien Zarifian (Université de Cergy) et Jean Radvanyi (Professeur émérite à l’Inalco).

      http://www.inalco.fr/actualite/festival-transcaucases-2-27-novembre-2020

      Alors OK, ils sont sérieux, objectifs et obligés de l’être. MM. Radvanyi et Raviot ne sont pas des perdreaux de l’année heureusement, ça un équilibre un peu le panel. Mais imaginez qu’il y ait un débat sur le conflit (au hasard) israélo-palestinien avec 5 intervenants d’origine palestinienne sur 7. Pas top. Je serai un anti-arménien forcené (comme si ma patrie était engagé dans un conflit avec eux, par exemple...), je serai dans un fauteuil pour déligitimer la démarche.

      #soyez_crédibles_les_gars #haut_karabakh #arménie #azerbaïdjan

  • La décision de la Cour de justice de l’UE sur les données de connexion pourrait bouleverser les méthodes d’enquête policière et judiciaire
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/10/07/la-decision-de-la-cour-de-justice-de-l-ue-sur-les-donnees-de-connexion-pourr

    La Cour de Luxembourg a rendu un arrêt très attendu, mardi, qui s’oppose à la collecte généralisée des données de télécommunications auprès des opérateurs de téléphonie et des fournisseurs d’accès à Internet.

    C’est une décision technique sur un sujet longtemps resté sous les radars, mais que guettaient particulièrement les acteurs de la lutte contre le terrorisme, et plus largement l’ensemble des milieux policiers, judiciaires et le monde du renseignement. L’arrêt qu’a rendu, mardi 6 octobre, la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) en matière de conservation des données personnelles pourrait s’avérer un sérieux coup de boutoir dans la façon dont sont actuellement mises en œuvre les enquêtes administratives et judiciaires, en France comme en Europe.

    Dans cette décision rendue publique après quatre ans de contentieux, la Cour de Luxembourg a en effet confirmé qu’elle s’opposait à « la transmission ou à la conservation généralisée et indifférenciée des données » relatives au trafic et à la localisation des citoyens européens « à des fins de lutte contre les infractions en général ou de sauvegarde de la sécurité nationale ». En clair, elle s’oppose à la coopération telle qu’elle s’effectue aujourd’hui entre services enquêteurs et opérateurs de téléphonie (fixe ou mobile), fournisseurs d’accès à Internet ou hébergeurs (de type Facebook ou réseaux sociaux).

    Jusqu’à présent, des sociétés privées comme Orange, Bouygues ou encore Free ont l’obligation légale de conserver – pendant un an en France – les données de connexion Internet ou téléphoniques de leurs clients « pour les besoins de la recherche, de la constatation et de la poursuite des infractions pénales », selon le code des postes et des communications électroniques. Cette obligation concerne les données relatives à l’identité, la date, l’heure ou la localisation des communications, mais pas leur contenu. Avec l’arrêt de la CJUE, cette contrainte pourrait être allégée, supprimée dans certains cas, ou considérablement encadrée.

    Prudence sur l’interprétation
    En pratique, aujourd’hui, les données de connexions permettent aux autorités judiciaires et aux services de renseignement de lancer la quasi-intégralité de leurs investigations. Ce qui est parfois résumé par l’expression « faire les fadettes », c’est-à-dire obtenir la liste des communications détaillées d’un individu. Ainsi, si une personne est soupçonnée de velléités djihadistes, les enquêteurs peuvent très vite tirer les fils de son « environnement » pour entamer d’éventuelles surveillances ou procéder à des interpellations. La démarche est la même pour des affaires ordinaires de vol, de stupéfiants, de violences ou de disparition inquiétante.

    #paywall

    • Comment traduire donc, concrètement, la décision de la CJUE sans mettre en péril toute l’architecture des méthodes d’enquêtes actuelles ? C’est tout le nœud du sujet.

      L’argumentation de la CJUE, longue de 85 pages, est ardue. Tellement, que les praticiens sollicités mardi par Le Monde se montraient tous très prudents quant à son interprétation. « Nous prenons acte de cette décision qui est en cours d’examen » , se borne-t-on à indiquer au ministère de la justice. Même tonalité du côté du ministère de l’intérieur où, comme ailleurs, on renvoie la balle au Conseil d’Etat, à qui incombera la transposition en droit français de cette décision.

      L’exercice s’annonce acrobatique pour la plus haute juridiction administrative. La décision de la CJUE apparaît en effet comme un savant compromis entre souci affiché de renforcer les libertés publiques et nécessités opérationnelles des services enquêteurs. Même les militants de La Quadrature du Net, l’association française la plus en pointe en matière de défense des libertés sur Internet – dont plusieurs recours ont nourri l’arrêt de la Cour de Luxembourg –, admettaient, mardi, dans un communiqué, le besoin d’une « longue et minutieuse analyse » pour mesurer toutes les conséquences de ce texte.

      Justifier d’une menace « réelle »

      Au-delà de son opposition générale à la transmission ou à la conservation généralisée des données, la CJUE a en effet laissé la porte ouverte à un certain nombre de dérogations. Notamment en cas de « menace grave pour la sécurité nationale » : une formulation qui intègre le risque terroriste. Dans le même temps, la CJUE a assorti cette dérogation de précautions strictes. Pour permettre la conservation ou l’accès aux données des opérateurs, les autorités devront justifier d’une menace « réelle, et actuelle ou prévisible » . Une gageure dans certaines situations.

      Pour tout le reste de la délinquance, qui se traduit aujourd’hui par des réquisitions quotidiennes de la part des services de police ou de justice aux opérateurs de téléphonie, la CJUE a décidé également de limiter la conservation ou la transmission des données aux cas de « criminalité grave » ou de « menaces graves contre la sécurité publique » . Ces données devront, en outre, être restreintes à des zones « géographiques » ou des « catégories de personnes » pour une période définie. Le tout, sans être « discriminatoires ». Sous-entendu, sans cibler plus particulièrement certains territoires ou groupes ethniques.

      Enfin, que ce soit en matière de renseignement ou d’affaires judiciaires, la Cour de Luxembourg entend que les nouvelles restrictions qu’elle édicte fassent l’objet d’un contrôle « effectif » , soit par une « entité administrative indépendante » , soit par une « juridiction » . En France, cela pourrait se traduire, en matière de renseignement, par un renforcement des pouvoirs de la Commission nationale de contrôle des techniques de renseignement. Pour les enquêtes judiciaires, en revanche, un nouveau système serait à inventer, avec éventuellement l’intervention d’un juge des libertés en amont de toute réquisition aux opérateurs.

      « Matériellement irréaliste »

      La CJUE introduit également une disposition qui fait d’ores et déjà planer une certaine incertitude sur nombre de procédures : à terme, la justice devra « écarter » toutes les « informations » , ou les « éléments de preuve » obtenus dans le cadre juridique actuel de conservation généralisée, si les « personnes soupçonnées d’acte de criminalité » ne sont pas « en mesure de commenter efficacement » ces éléments. En clair, la pertinence des preuves recueillies pourra être contestée en justice.

      Quelle stratégie l’exécutif adoptera-t-il face à cette décision qui va à l’encontre de tous ses argumentaires déployés auprès de la Cour de Luxembourg depuis quatre ans ? L’arrêt s’inscrit en effet dans un intense plaidoyer développé à tous les niveaux de l’Etat, depuis fin 2016, date d’un précédent arrêt – dit « Tele2 » – qui avait déjà jugé que les Etats membres ne pouvaient pas imposer aux opérateurs de téléphonie ou fournisseurs d’accès à Internet une « obligation généralisée et indifférenciée » de conservation des données. Mais la France, aux côtés d’autres pays, défendait l’idée que la sécurité nationale « reste de la seule responsabilité de chaque Etat membre ».

      Parmi les principaux visages de cette ligne française, se trouvait notamment le procureur général près la Cour de cassation et ancien procureur de Paris François Molins, qui a eu à gérer l’essentiel de la vague d’attentats terroristes de 2015 à 2018. Alors qu’il s’exprime rarement en public sur le sujet, il n’avait pas mâché ses mots lors d’une intervention à la Fondation Robert Schuman, en avril 2019 : « La décision Tele2 (…) est fondée sur un raisonnement qui, s’il est juridiquement compréhensible, est matériellement irréaliste » , avait-il notamment déclaré dans une critique à peine voilée de la CJUE.

      Mais l’argumentaire français a été définitivement rejeté, mardi, par la Cour de Luxembourg, en s’appuyant notamment sur une directive européenne de 2002, dite « vie privée et communications électroniques » . Selon la CJUE, celle-ci « ne permet pas que la dérogation à l’obligation de principe de garantir la confidentialité des communications électroniques et des données afférentes (…) devienne la règle » . La Cour a aussi fait valoir la cohérence nécessaire, selon elle, avec la charte des droits fondamentaux de l’Union européenne.

      Détection de menace par algorithme

      Nombre de spécialistes de tous bords, fonctionnaires comme militants des libertés publiques, s’interrogent sur d’autres effets plus paradoxaux, à moyen terme, de l’arrêt de la CJUE. En particulier l’encouragement contenu dans cette décision à développer des méthodes d’enquête – certes encadrées – de plus en plus tournées vers la captation en temps réel, le « prédictif » , et de facto relevant pour beaucoup du domaine du renseignement. Notamment grâce à l’utilisation d’une méthode contestée qui doit faire l’objet, en France, d’un débat parlementaire en 2021 : la détection de menace par algorithme.

      Un modèle à l’allemande, où les autorités se sont déjà conformées à l’arrêt de la CJUE. En contrepartie, beaucoup d’investigations ne peuvent voir le jour sans l’échange de renseignements avec des partenaires étrangers, en particulier les Etats-Unis, qui s’appuient sur les puissants moyens de l’Agence nationale de la sécurité (NSA).

      Dans les états-majors et les cabinets ministériels, mardi, les réactions hésitaient sur la réponse à apporter aux injonctions de la juridiction européenne : faire profil bas et adapter au minimum la législation actuelle sans mot dire, ou au contraire politiser l’affaire alors que la lutte contre les trafics de stupéfiants et la petite délinquance est aujourd’hui un des axes forts du gouvernement ? En raison de la forte insécurité juridique qu’introduit la décision de la CJUE, le Conseil d’Etat pourrait, quoi qu’il arrive, statuer rapidement. « D’ici quelques mois » , d’après une source sécuritaire.

      #sécurité #données_de_connexion #surveillance #renseignement #police_prédictive #justice

    • #merci !
      sujet à suivre

      il me semble que la voie que va retenir le gouvernement sera de faire profil bas et de refiler le truc à la CNCTR, ce qui n’est pas vraiment rassurant, celle-ci ne brillant pas par sa défense effrénée des libertés individuelles face à la soif de renseignements des organes