• J’apprends (stupéfait) que le transcanal, le petit téléphérique qui traverse le canal de Palavas juste avant la plage, est :
    https://www.herault-tourisme.com/fr/fiche/equipements-de-loisirs/le-transcanal-palavas-les-flots_TFOLOILAR034FS000PM

    Le plus court téléphérique au monde, 83 mètres !

    Voilà, tu pourras la replacer lors de ton prochain dîner en ville et comme ça tu passeras pour quelqu’un qui sait des choses.
    #merci_arno #sérendipité

    • Puisque tu parles de téléphériques, sache qu’à Lyon, ils ont décidé d’en construire un de quelques kilomètres, au-dessus d’un endroit encore relativement vert, mais aussi relativement peuplé.

      (oui, c’est du squattage de fil :-))) )

      Ce WE, les deux communes les plus concernées par le passage des pylônes ont organisé un référendum « favorable » ou « défavorable ».

      Je découvre qu’en fait, la participation à été équivalente voire supérieure aux 3 dernières élections.

      Lyon : Les résultats de deux référendums locaux donnent un non massif au projet de téléphérique
      https://www.20minutes.fr/societe/3184647-20211129-lyon-resultats-deux-referendums-locaux-donnent-non-massif

      A Sainte-Foy-lès-Lyon, 96,2 % des votants ont rejeté le projet du Sytral sachant que moins d’un électeur sur deux s’est déplacé aux urnes. Le taux de participation (42,9 %) est le même que celui enregistré lors des élections municipales de 2020 mais se révèle supérieur à celui des métropolitaines (31,5 % au second tour) et des régionales (41,8 %)

      Et évidemment, c’est le non qui l’emporte. C’est consultatif, et bien que les élus municipaux écologistes ont obtenu de la part du Préfet une décision rendant illégale l’organisation de ce référendum, il s’est tenu et le résultat est donc au moins aussi légitime que les 3 dernières élections locales...

      Bref, la métropole veut imposer un projet qui ne plait à personne.

      Pour tout dire, ça ne fait pas vraiment envie dans le coin. La ville a réussi à préserver des espaces verts non-anecdotiques, et la métropole propose de construire au sein de ces espaces verts des stations sous la forme d’immeubles de 4 à 5 étages, avec entre chacune des pylônes de 50 à 100 mètres de haut, selon le projet retenu.

      Le débat n’est pas inintéressant, car quand on parle de réduire la place de la voiture, le téléphérique est peut-être une solution. Mais quand on parle d’améliorer la soutenabilité du réchauffement climatique, supprimer les espaces verts est une belle aberration. Quant à la pertinence de rajouter un truc capable de transporter péniblement 10 à 20 000 personnes par jour vers le centre ville, on est loin de la révolution nécessaire. Aller tous vers le centre ville, est-ce un progrès nécessaire ? Ne faut-il pas plutôt inciter les gens à vivre en local ? ... comme dit, le débat n’est pas inintéressant. Mais il reste pour le moment, de part et d’autre, au ras des pâquerettes, hélas.

    • La levée de bouclier a été suffisamment forte pour qu’ils lâchent l’affaire, sans pour autant abandonner l’idée de désenclaver le secteur, et parvenir à diminuer le nombre de bagnoles qui arrivent dans le centre ville depuis chez nous.

      Il y avait le projet de métro de l’équipe précédente. Mais cela durait longtemps, et coûtait très cher, et ne desservait pas forcément les zones à plus fort enjeux.

      Ils ont basculé sur le projet TEOL, Tramway Express de l’Ouest Lyonnais. Un tramway à moitié souterrain. Ça semble poser moins de soucis lors de l’enquête publique. Et les estimations données disent que ça coûtera effectivement moins cher. Mais ça ne circulera pas avant 2032... mais à ce moment, ce seront 40 à 50 000 voyageurs quotidiens estimés, autrement plus que le téléphérique.

      Pour le moment, la manifestation la plus visible de l’étude de faisabilité, ce sont les sondages souterrains dans la ville. Un des trajets envisagé passe à côté de chez nous, et on va même recevoir des équipes qui vont venir vérifier le bâtit de notre ensemble résidentiel.

      https://destinations2026-sytral.fr/processes/teol

  • Aide au développement : la France verse des millions à la Chine, bientôt première puissance mondiale Barthélémy Philippe
    https://www.capital.fr/economie-politique/aide-au-developpement-la-france-verse-des-millions-a-la-chine-bientot-premie

    La France est-elle trop généreuse ? En 2020, notre pays a versé la coquette somme de 140 millions d’euros à la Chine, au titre de l’aide publique au développement (APD). Ce chiffre, certes modeste au regard du montant global de l’assistance française aux pays en voie de développement (3,9 milliards d’euros en 2021, 4,9 milliards d’euros en 2022) place néanmoins le géant asiatique au neuvième rang du classement des principaux bénéficiaires des subsides tricolores, pouvant prendre la forme de dons ou de prêts. Dans le sillage des pays africains (Sénégal, Somalie, Maroc, Côte d’Ivoire, Kenya), et d’un trio composé de l’Inde, la Turquie et l’Île Maurice, la Chine se retrouve mieux lotie que le Burkina Faso et le Cameroun, pourtant nettement plus défavorisés.

    Une totale incongruité, pour le député Les Républicains (LR) Marc Le Fur, rapporteur spécial des missions budgétaires “prêts à des États étrangers” et “Aide publique au développement” dans le cadre du projet de loi de finances pour 2022. Et pour cause, rappelle-t-il, la situation de la Chine, “qui occupe la position particulière de récipiendaire et de donneur” d’aides publiques au développement (AFD), n’a pas grand-chose de commun avec les autres bénéficiaires de l’aide française. Au regard de son PIB, le géant asiatique est tout proche du statut de première puissance économique mondiale, loin devant la France. Ce qui ne l’a pas empêché de recevoir 371 millions d’euros d’aide française au développement, sur la période 2018-2020.

    Pourquoi la Chine a-t-elle droit à ces égards malgré sa position dominante dans les échanges internationaux ? Tout simplement parce que l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), qui regroupe 38 États membres - dont la France - la considère toujours comme un pays en voie de développement, en raison de son PIB par habitant. En 2020, il a atteint 9.608 dollars, selon les données du Fonds monétaire international (FMI), ce qui classe la nation asiatique au 72e rang mondial, loin derrière la France (21e) ou les Etats-Unis (9e). Cet indicateur, largement indexé sur le nombre d’habitants - le PIB par habitant est calculé en divisant le PIB global du pays par la population - est toutefois à prendre avec des pincettes puisqu’il défavorise naturellement la Chine et ses 1,4 milliard d’âmes.

    Selon le député Marc Le Fur, l’aide française à la Chine n’a aujourd’hui plus lieu d’exister. Il plaide donc pour une action résolue de la France auprès de l’OCDE, afin que celle-ci modifie les critères d’attribution de l’APD. “Il est urgent d’extraire la Chine de la liste des pays en développement”, affirme-t-il, tout en insistant pour que l’essentiel du montant de l’aide française soit concentrée sur les pays considérés comme prioritaires, principalement en Afrique et au Moyen-Orient.

    #aide_au_développement #développement #solidarité #merci #aides_publiques #AFD #OCDE

    • D’où l’aumône de 100 euros à celles et ceux qui ont moins de 2000 euros de revenus, et qui s’imaginent appartenir à la classe moyenne alors qu’elles et ils ne sont des que des cols bleus, le plus souvent occupé.e.s à remplir des tableaux excel qui ne servent à rien.

      Remarque  : Les intellos de service ne nous parlent des des banlieues, jamais des campagnes où il faut faire 50 kilomètres afin d’aller consulter un médecin, faire une démarche administrative, aller au cinéma, . . . . .

  • Repérée il y a quelques temps sur la route de Montélimar : La statue hommage à Johnny Hallyday à Viviers - Office de Tourisme du Rhône aux Gorges de l’Ardèche
    https://www.rhone-gorges-ardeche.com/tourisme/statue-hommage-johnny-hallyday-viviers

    La statue a trouvé sa place dans le parc du restaurant « Le Tennessee » sur la Rd 86, à quelques kilomètres du centre-ville de Viviers. Cet établissement organise de nombreux concerts de rock et depuis cet été, il est devenu le lieu de pèlerinage de nombreux fans du chanteur et de « bikers ». Des sosies de Johnny s’y produisent aussi régulièrement.

    Seule ombre au tableau (avec les histoires de l’héritage), le visage de la statue a rapidement fait débat car peu ressemblante pour un certain nombre de fans. Le sculpteur n’avait pas pu bénéficier d’assez de temps avant l’inauguration pour un résultat satisfaisant. Il a dû reprendre la réalisation du visage et 5 mois après la présentation officielle de la statue, cette fois-ci le visage est ressemblant et les admirateurs et nostalgiques de Johnny sont ravis de ce bel hommage.

    Ne me remercie pas, ça me fait plaisir.
    #merci_arno

  • @seenthis nouveauté : suite à une demande de @thibnton il y a 7 ans (tout vient à point tout ça...), on affiche maintenant la liste des derniers commentaires d’une personne sur sa fiche.

    La demande originale https://seenthis.net/messages/318682
    Le ticket lié https://github.com/seenthis/seenthis_squelettes/issues/51

    Et un en cadeau, un petite #cachemargedon de seenthis qui a collé la mise en page du site dans le talus pendant un moment, mais ça semble rentrer dans l’ordre avec le temps, on verra si tout va mieux demain, désolé pour le dérangement :\

  • Je me culture avec l’interwebz : alors attention, ça ça va te trouer (parce que personne ne le sait, même sur l’internet) – les tacos mexicains, ça vient du shawarma libanais : Taco
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Taco

    Les tacos al pastor, souvent présentés comme une des préparations de taco les plus populaires au Mexique, sont garnis d’une viande de porc marinée (parfois accompagnée de viande de veau marinée) qui peut être cuite sur une rôtissoire verticale. Cette préparation, appelée à l’origine taco árabe, est une adaptation du chawarma par les libanais immigrés dans le centre du Mexique dans les années 1950 et 1960.

    #merci_arno

  • Ami journaliste de la radio, si tu manques de témoins, alors ça tombe bien parce que moi je l’ai connu Bébél. Je l’ai jamais raconté à personne, vu que je suis quelqu’un de discret, mais maintenant je pense que je peux confier ça…

    Alors c’était à la Fnac des Ternes, où j’étais allé acheter un CD. Je ne me souviens plus de l’année, mais en gros c’était une de ces années où l’on achetait des CD à la Fnac.

    Et alors que je faisais la queue à la caisse, il y avait un papi devant moi, qui tenait un truc marqué Fnac dessus dans la main gauche, et un tout petit chien dans la main droite. Hé ben c’était Jean-Paul Belmondo dis-donc ! (Le petit vieux, pas le chien.) Moi j’ai pris l’air blasé du type qui passe son temps à fréquenter des vedettes, faisant mine de rien, je l’ai quasiment snobé… il a payé son truc et il est parti, et ensuite je suis passé à la même caisse, on a échangé un regard entendu avec le vendeur à la caisse, et j’ai payé mon truc à moi, et ça nous a fait quelque chose en commun avec Jean-Paul, qui restera ainsi dans ma mémoire tant que j’en garderai le souvenir.

    Bon ben voilà, si tu veux m’appeler pour que je témoigne à l’antenne, tu n’hésite pas, c’est un peu émouvant, et je pense que ça éclaire assez bien une facette méconnue du #grand_homme.

    #merci_arno

  • Pense bête pour mettre en place un auto identify sur #gajim lors d’une connexion vers irc.libera.chat à travers biboumi :

    – depuis le roster de gajim, menu Comptes / sélectionner le compte concerné / Découvrir les services
    – dans la fenêtre qui apparaît modifier l’adresse par irc.libera.chat@irc.eliaz.fr puis cliquer sur le bouton Parcourir
    – cliquer sur IRC server irc.libera.chat over Biboumi dans la liste affichée puis sur le bouton Exécuter une commande
    – cliquer sur Configure a few settings for that IRC server dans la liste affichée puis sur le bouton Suivant
    – renseigner son Nickname et insérer PRIVMSG NickServ :identify monpass dans le champ After-connection IRC commands
    – cliquer sur Suivant pour valider, et hop :)

    Références : https://dev.gajim.org/gajim/gajim/-/issues/9730#note_201411 & https://doc.biboumi.louiz.org/9.0/user.html#on-a-server-jid

    #libera.chat #IRC

  • Avoir un bébé pendant sa thèse : le jeu d’équilibriste des mères doctorantes

    L’idéal du chercheur dévoué corps et âme à son travail est encore très ancré dans le milieu, au détriment des thésardes qui attendent un enfant.

    « J’ai soutenu ma thèse début février, enceinte, et ma fille qui aurait dû naître début mai est née le 5 mars. À mon avis, il y avait un lien, parce que c’était une situation tendue avec une grossesse à risque. » Adriana Coelho Florent est maîtresse de conférences en portugais à l’université d’Aix-Marseille. Sa carrière a commencé en 1992, avec une thèse de doctorat qui a duré sept ans. Lorsqu’elle se remémore cette période de sa vie, deux éléments reviennent et s’entrecroisent en permanence : l’écriture de sa thèse et la naissance de ses deux enfants. « Je me souviens d’un moment où j’emmenais mon fils aîné à l’école le matin, quand je rentrais, je travaillais sur la thèse, j’allais le chercher à midi, je le ramenais, je reprenais la thèse… »

    Sésame indispensable pour pouvoir prétendre à un poste d’enseignant-chercheur, le #doctorat demande de mener une étude sur un sujet original et de rédiger une thèse, mais également se familiariser avec les tâches qui accompagnent la recherche : écrire des articles, participer à des colloques, etc. Une période très intense, qui peut encore se compliquer avec l’arrivée d’un nouveau-né. Une étude menée au département de psychologie de l’université de Genève a montré que parmi 176 femmes inscrites en doctorat, aucune de celles ayant un enfant de moins de 5 ans ne l’a obtenu. Or, la moyenne d’âge des doctorants toutes disciplines confondues est de 30,5 ans, soit un âge auquel la question des enfants se pose pour beaucoup.
    La culture du don de soi

    Si l’université n’est ni plus ni moins sexiste qu’un autre milieu, l’idéal du chercheur dévoué corps et âme à son travail y est encore bien ancré, et dans certaines universités, il s’accommode mal des congés maternité. « On doit faire la preuve que le travail est prioritaire, qu’il n’y a rien d’autre qui compte. » Claire*, aujourd’hui journaliste, a commencé en 2007 une thèse en sciences de l’éducation, durant laquelle elle a eu deux enfants, en plus des deux qu’elle avait déjà. À partir de son second congé maternité, sa relation avec son directeur de thèse s’est envenimée.

    « On m’a rapporté que mon directeur de thèse s’est plaint que je lui avais fait un enfant dans le dos, que je l’avais poignardé avec cette nouvelle grossesse et que je lui faisais honte par rapport à l’école doctorale qui me finançait », se souvient-elle. Un peu après la fin de sa troisième année, son directeur décide de cesser de l’encadrer sans discussion préalable, et elle est contrainte d’arrêter son doctorat.

    Adriana Coelho Florent a eu une expérience similaire lorsqu’elle a annoncé à son directeur de département sa première grossesse, peu après avoir pris un nouveau poste de professeure agrégée. « Au départ, il ne m’a rien dit, puis j’ai su qu’il était très mécontent. Il a pratiquement insinué que j’avais fait exprès de tomber enceinte juste après avoir eu mon contrat, raconte-t-elle. Il a fait pression sur moi pour que je puisse au moins assurer la correction. Un mois avant mon accouchement, je me suis retrouvée avec 180 copies à corriger, alors que je devais rester allongée. »

    Un meilleur cadre juridique

    Pour la juriste Olivia Bui-Xuan, il faut toutefois noter de nettes améliorations ces dernières années. Une circulaire de 2012 est venue préciser le statut, jusque-là flou, des congés maternité des enseignantes-chercheuses et des doctorantes assurant des cours. « Il y avait des politiques différentes en fonction des établissements. Jusqu’en 2012, si on accouchait pendant l’été, on n’avait finalement pas de congé maternité, parce qu’il n’y avait pas vraiment de différenciation avec les vacances. La circulaire a permis de bien clarifier les choses. » Plus tard, en 2016, un autre arrêté est venu préciser le statut des doctorantes qui n’ont pas de charge d’enseignement. De plus, il est désormais possible d’obtenir une suspension de la thèse durant un an en cas de congé maladie long ou de congé maternité.

    La juriste constate également une amélioration au niveau du Conseil national des universités, cette instance qui assure une première évaluation des jeunes docteurs avant qu’ils ne déposent une candidature pour devenir maître ou maîtresse de conférences, et dont elle est membre. « Lorsque quelqu’un demande pourquoi une femme a mis un certain temps pour faire sa thèse, j’indique toujours qu’il faut regarder dans le CV s’il y a des enfants. On ne va pas considérer que ça pose problème si la thèse a pris une ou deux années de plus », indique Olivia Bui-Xuan.

    Elle souligne toutefois qu’il y a le droit... et les faits. « Quand il n’y a pas de problème ou de tension dans les équipes, le droit s’applique effectivement et les décharges de service sont prises sans difficulté. Mais dans les faits, beaucoup d’universités n’ont pas cet environnement professionnel parfait, et il peut y avoir des écarts entre la pratique et le droit. »

    Concilier #carrière et #vie_familiale

    Il ne s’agit toutefois pas d’une mission impossible. Olivia Bui-Xuan constate que certaines doctorantes gèrent très bien leur congé maternité et leur doctorat. « Cela dépend de leur environnement : si elles ont un conjoint ou une conjointe qui est disponible pour garder les enfants, si elles trouvent un mode de garde… Cet environnement est déterminant. » Or, avec seulement 59,3 places disponibles pour 100 enfants de moins de 3 ans, la France souffre d’un déficit d’accueil en crèche, et certaines favorisent les enfants dont les deux parents travaillent. D’autres modes de garde doivent souvent être envisagés, mais ils peuvent être coûteux, comme le recours à une assistante maternelle, ou inaccessibles, lorsqu’il n’y a pas de conjoint pouvant s’occuper de l’enfant durant la journée par exemple. « Si je n’avais pas eu la très bonne idée d’épouser un enseignant féministe, je ne sais pas comment j’aurais fait », plaisante Adriana Coelho Florent.

    Si, comme l’a montré l’INSEE, le travail domestique repose encore en grande partie sur les femmes (1h26 de plus par jour en moyenne que les hommes), les pères qui font le choix de s’occuper beaucoup de leurs enfants peuvent également en subir les conséquences. « Mon conjoint, qui a été en thèse en même temps que moi, s’en est pris plein la gueule aussi, mais pas pour les mêmes raisons, explique Claire. Moi, on me considérait comme étant déjà perdue d’avance, on m’avait dit “tu n’es plus bonne à rien. Il faut choisir, soit tu fais bobonne à la maison, soit tu fais des sciences”. Alors que dans le cas de mon conjoint, on voulait qu’il colle à l’image du chercheur entièrement dévolu à sa recherche et pas présent pour sa famille. »

    Après la fin de la thèse, cet exercice d’équilibriste qui consiste à élever des enfants durant son doctorat peut se poursuivre à avoir des conséquences. « Comme je travaillais et que j’avais deux enfants en plus de la thèse, je ne pouvais absolument pas aller dans les congrès, participer vraiment à la vie universitaire, raconte Adriana Coelho Florent. Ça m’a certainement nui pour avoir un poste de maîtresse de conférences. Ça a duré trois ans, et les deux premières années, je n’ai même pas été auditionnée. »

    http://www.slate.fr/story/213357/maternite-universite-enfant-bebe-these-meres-doctorantes-enceintes-sexisme-rec
    #maternité #recherche #université #doctorat #doctorantes #thèse #thèse_de_doctorat

    ping @_kg_

    • J’avais eu un échange un peu musclé avec mon directeur de recherche sur le même sujet : il trouvait que je ne consacrais pas assez de temps à mes travaux. Effectivement, j’avais une vie sociale, mais surtout, je faisais ma part de l’entretien de la tanière.

      Il a eu le tort de me dire qu’il avait élevé 4 (ou 5, j’avoue, je ne sais plus) enfants, tout en faisant une brillante carrière.
      Dommage pour lui, je connaissais sa femme et donc son organisation domestique : sa femme était aussi une brillante chercheuse, mais elle a tout arrêté pour élever les gosses et tenir le ménage… et relire/corriger les travaux de son génial époux, puisqu’elle était qualifiée AUSSI pour ce job. Donc, lui, il ne s’occupait de RIEN, même pas de choisir ses fringues le matin, puisque c’est elle qui les disposait dans l’ordre pour qu’il n’ait pas à détourner sa pensée supérieure sur des détails aussi insignifiants. Je savais aussi par elle que quand il rédigeait, elle gérait les gosses pour qu’il n’y ait pas un bruit pour le déranger et elle lui apportait tout ce dont il avait besoin dans son antre pour qu’il ne soit pas distrait.

      Je lui ai demandé s’il avait conscience de la quantité de travail gratuit et de renoncement que cela représentait et s’il pouvait évaluer la contribution réelle de sa femme à son travail et s’il pensait qu’il existait des hommes prêts à un tel niveau d’abnégation pour permettre l’émergence de la grande dame en puissance que je ne deviendrais jamais.

      Il l’a assez mal pris sur le coup. Mais c’était un homme intelligent, dans le sens où il savait penser contre ses certitudes.

      Il a dû observer son foyer et parler avec sa femme, parce que quelques jours plus tard, on a eu une nouvelle conversation où il me parlait de sa toute nouvelle prise de conscience du rôle de sa femme. Et il s’est excusé.
      J’espère qu’il s’est aussi excusé auprès de sa femme.

      D’après un pote qui est resté au labo ensuite, sa femme a ensuite été plus présente au niveau des étudiants. Faut dire que les gosses étaient grands et étaient partis.

  • Alors grosse fatigue à lire l’omniprésente littérature geignarde anti-« dictature sanitaire » à sens unique.

    Parce que certes on a un gouvernement autoritaire et incompétent, mais dans le même temps, on a la permanence écrasante des comportements j’temmerdistes qui rendent notre vie sociale impossible. C’est pas comme si c’était l’exception, l’abruti sans masque, les grandes embrassades, les cons qui ne veulent pas qu’on ouvre les fenêtres, etc. : c’est tout le temps, partout, et à chaque fois c’est fait avec ostentation et virilisme. Les types fiers d’être cons, c’est pas nouveau, mais en pleine pandémie, ça pourrit le fonctionnement même minimal de tous les autres.

    Comme lu récemment : si tu ne veux pas être infantilisé, faudrait voir à pas te comporter comme un enfant. (Mais « nous, tout ce qu’on veut, c’est danser encore ».)

    Je n’arrive pas à aller boire un verre le soir, parce qu’à côté, il y a les bandes de 12 abrutis qui propulsent bruyamment leurs glaires alentours. Je ne vais pas au cinéma, je n’y accompagnes pas les enfants, parce que je suis à 200% certain que tout le monde retire son masque dans le noir. Je crains les réunions sociales, parce qu’à un moment on va te faire remarquer que t’es parano avec ton masque. J’ai un mal fou à prendre le tram, parce qu’à chaque fois (à… chaque… fois…) il y a le gros con qui s’installe, masque sous le pif, avec l’air de défiance viril du type qui t’en collera une si tu lui demande de le porter correctement, alors qu’il s’assied à côté d’un couple de petits vieux. Je ne vais plus à mes cours de dessins depuis bientôt un an et demi, même quand c’était autorisé, parce que le port du masque était approximatif (et rester six heures dans une pièce avec des gens qui portent le masque couci-couça, c’est pas jouasse). Et c’est sans fin.

    Et une fois qu’on a le vaccin, ça a été le déferlement de justifications pour expliquer qu’on ne se fera pas vacciner, parce que le gouvernement il est méchant. Et tu peux être certain que l’abruti qui refuse de porter correctement son masque dans le tram, c’est le même qui pense que le vaccin pour lui c’est pas la peine. Et évidemment que ce sont les non-vaccinés qui relancent l’épidémie, c’est comme ça que ça marche la statistique des épidémies : à l’école les enfants vaccinés seront tout de même contaminés par l’enfant de la famille d’anti-vax.

    Bref : je déteste ce gouvernement, je déteste sa gestion sécuritaire et autoritaire de la crise sanitaire (et de tout en général), mais dans le même temps, ma vie sociale immédiate est largement interdite par la permanence, partout et tout le temps, des comportements dégueulasses qui ruinent les comportements responsables et solidaires de tous les autres.

    La multiplication de ces textes, ça sonne comme si on se mettait à dénoncer la vaccination contre la poliomyélite, qu’on annonce fièrement qu’on va refuser de faire vacciner ses enfants, au motif que c’est un vaccin obligatoire et parce que le gouvernement a remis la légion d’honneur au préfet Lallement.

    • On me demandait mon avis, en me signalant que le gvt allait dans le sens que je souhaitais, aka forcer les soignants à se faire vacciner. Et là, j’ai bien été contraint de dire que oui, en effet. Mais en les transformant en délinquant. Ce que je n’avais jamais évoqué dans ce sens. A nouveau, devoir expliquer que je ne suis pas le gvt. Et qu’il doit y avoir une autre solution que de transformer les citoyens en criminels. J’ai terminé en disant que ce gvt n’a qu’une seule solution à tous les problèmes : provoquer le chaos, créer des criminels par une nouvelle loi, puis envoyer la Police.

      J’ai mon super QRcode, pris en photo sur le téléphone, car hors de question d’installer la moindre application pour afficher un code à barre. Et comme c’est parti, je ne vais pas l’utiliser. Grève de la société des loisirs.

    • @arno, @rastapopoulos :

      Ce que je vois du côté de Forcalquier, c’est des touristes vaccinés qui ne portent pas de masque dans les lieux publics (commerces, poste, etc.), qui sont très satisfait d’eux-mêmes et auxquels personne ne fait de remarque.

      Je comprend ton exaspération Arno, mais ce n’est pas la vaccination qui est en cause, mais l’hypocrisie qui consiste à prétendre que la vaccination n’est pas obligatoire alors que dans les faits, il sera impossible, ou très compliqué, de faire sans.

      https://seenthis.net/messages/922429

    • @tranbert : c’est bien ce que je dis : encore un texte à sens unique.

      Parce qu’on peut considérer qu’une fois que le vaccin existe, qu’il est gratuit, largement accessible (dans les grandes villes, tu pouvais obtenir sans problème un rendez-vous pour te faire piquer dans les deux jours depuis que la vaccination est ouverte à tous), il y a tout aussi bien un problème de liberté publique, tout aussi injustifiable juridiquement : en quel honneur on continuerait à m’imposer à moi et ma famille une quantité astronomique de restrictions, alors que moi et ma famille sommes vaccinés ?

      Parce que c’est ce que j’écris ci-dessus : comme tout le monde, je me suis plié et je me plie à un grand nombre de restrictions, pour me protéger et protéger la collectivité. Maintenant il y a, parmi les gestes barrière, un nouveau qui est d’une efficacité redoutable et nous devrait nous permettre de retrouver beaucoup plus de libertés, c’est la vaccination.

      Alors « juridiquement », et en considérant que c’est un problème de liberté individuelle, il y a tout aussi bien un problème à m’imposer, à moi et à ma famille, un grand nombre de restrictions, au motif que d’autres refusent ce geste barrière.

      C’est ça l’aspect unilatéral pète-couille de ces textes qui s’indignent : considérer uniquement la liberté individuelle des gens qui refusent de se vacciner, sans jamais se poser la question de ce que ces gens m’imposent désormais à moi, qui suis vacciné, en terme de restriction de mes propres libertés. Et quelle est la logique qui voudrait que la liberté de ces gens prime sur la mienne ?

      Et il ne faut pas être naïfs : s’il y a une nouvelle vague, et que le gouvernement tente d’imposer des restrictions à tout le monde (parce qu’on refuserait le principe de faire la différence entre vaccinés et non vaccinés), alors il y aura des actions en justice, et le gouvernement sera débouté s’il m’impose, à moi qui suis vacciné, les mêmes restrictions qu’aux non vaccinés. Ça ne fait pas un pli : si c’est pas le gouvernement qui impose le passe vaccinal, ce seront les tribunaux rapidement. Pour illustrer : « ah merde, nouvelle vague, il faut remettre de la distanciation sociale : on va interdire les concerts ! »… illico les organisateurs de concerts vont lancer un référé, au motif que c’est une interdiction disproportionnée, puisqu’il suffit de demander aux gens de prouver qu’ils ne sont pas malades à ce moment là, soit parce qu’ils sont vaccinés, soit parce qu’ils viennent de faire un test antigénique… et évidemment le tribunal leur donnera raison. Hop : passe sanitaire. Et ce sera illico pareil pour les restaurants, les musées, les cinémas, les voyages…

      –---

      Sinon, merde : dramatiser le vaccin est déjà une posture à la con.

    • @arno @rastapopoulos

      Arno, tu marche vraiment sur la tête. Ce seraient les gens qui refusent d’être vaccinés qui t’imposent des restrictions, alors que jusqu’à preuve du contraire, c’est le gouvernement qui impose des restrictions à tout le monde, de la manière la plus violente et la plus injuste.

      Car vacciné ou pas, le virus continue et continuera à circuler. Le vaccin protège des conséquences graves de la maladie, sans aucun doute. Mais beaucoup de gens - la majorité en fait, dont moi-même - ont attrapé ce virus et n’ont eu que des symptômes bénins. Donc, l’immunité naturelle fonctionne très bien aussi, couplée aux geste barrières classiques. Le vaccin n’est pas la seule solution.

      Curieusement, on ne fait pas autant de foin pour le cancer qui tue autant, sinon plus par année. Mais si le gouvernement s’attaquait aux véritables causes du cancer, il faudrait qu’il s’en prenne aux intérêts des industriels et des capitalistes - nucléaristes en tête.

      Cancer : l’art de ne pas regarder une épidémie
      https://www.terrestres.org/2020/07/01/cancer-lart-de-ne-pas-regarder-une-epidemie

      Il y a donc clairement deux poids et deux mesures.

      Et avec le pass sanitaire, Macron a pris sa revanche sur tous les mouvements sociaux de ces dernières années - et d’abord celui des #Gilets_jaunes. Lorsqu’il dit « je vous fait confiance » en imposant des mesures qui rendent de fait obligatoire la vaccination, il veut dire à tous les contestataires de sa politique : « vous finirez par vous soumettre à mes injonctions ».

      Le 14 juillet, il était à la fête : militaires marchant au pas, 10 000 personnes soumise aux QRcode et fouilles au défilé, 2 millions de futurs vaccinés après son discours...

    • Mais beaucoup de gens - la majorité en fait, dont moi-même - ont attrapé ce virus et n’ont eu que des symptômes bénins. Donc, l’immunité naturelle fonctionne très bien aussi, couplée aux geste barrières classiques. Le vaccin n’est pas la seule solution.

      Curieusement, on ne fait pas autant de foin pour le cancer qui tue autant, sinon plus par année. Mais si le gouvernement s’attaquait aux véritables causes du cancer, il faudrait qu’il s’en prenne aux intérêts des industriels et des capitalistes - nucléaristes en tête.

      Alors non, la majorité des gens n’a pas attrapé le virus (tout au plus 20% à 25% de la population, autant dire qu’il reste un beau vivier). Ensuite on a eu plus de 100 000 morts tout en arrêtant la vie sociale et (en partie) économique, sans parler des millions de Covid long, si on avait laissé couler on serait au triple a minima, sans parler de toutes les autres conséquences encore plus catastrophiques. Dernier point : je ne sais pas ce que viennent foutre les « nucléaristes » là dedans (le nucléaire en France n’est pas franchement responsable de cancers en masse, la clope et l’alcool par contre...).

      Donc voilà, c’est de ce genre de discours dont on est nombreux à en avoir marre. Discours qui nient l’épidémie, font du what-aboutisme, éventuellement racontent deux ou trois conneries sur le vaccin (OK ce n’est pas ton cas). Le fossé s’est creusé, ça devient difficile de se comprendre.

  • Santé Publique France, 11/06/2021 :

    taux de positivité et taux d’incidence toujours en chute libre

    les incidences sont en baisse dans toutes les métropoles ; aujourd’hui, c’est maintenant Brest qui passe en tête avec 116 positifs pour 100 000 habitants

    les taux d’occupation des réas baissent partout

    les admissions en réanimation poursuivent leur baisse

    alors que les décès continuent de remonter…

  • La prévention et la responsabilité, c’était nous - Mon blog sur l’écologie politique
    http://blog.ecologie-politique.eu/post/La-prevention-et-la-responsabilite-cetait-nous

    Comparaison entre les écolos radicaux et au final leur cible pollueurs en voiture « et qui assument », les deux utilisant les mêmes arguments.

    « Oui mais au final personne n’est tombé malade. » En effet, il est possible que personne ne tombe malade suite à ce séminaire. Mais cela désavoue-t-il feue notre vision du risque et du principe de précaution ? La dernière fois que j’ai regardé, c’est les élites productivistes qui étaient riscophiles, qui se satisfaisaient que des catastrophes nucléaires aient eu lieu ailleurs mais pas en France pour prédire que ça n’arriverait jamais chez nous (quand bien même nous avons fait l’expérience d’incidents mineurs et très nombreux). Ces hommes bourgeois qui nous gouvernent ont été élevés dans des milieux protégés, ils ont bénéficié toute leur vie d’une belle assurance (matérielle et morale), ils prennent des risques dont ils sont les derniers à subir les éventuelles conséquences. Ils chient depuis des décennies sur le principe de précaution et moquent les craintes excessives des écologistes – quand bien même elles finissent inéluctablement par être justifiées et quand bien même l’« heuristique de la peur » qui les fonde serait bien plus fine que les caricatures qui en sont faites.

    […]

    Ce principe de précaution ne semble plus une vision partagée de l’écologie politique. Dans les milieux écologistes que je fréquente, cette dernière année nous avons annulé des rencontres, nous en avons organisé certaines avec un niveau élevé de réduction des risques et d’autres sans aucun geste de précaution (ni aération, ni port du masque, densité de participant·es élevée). Nous n’étions visiblement pas tou·tes sur la même ligne. Sans surprise, ce sont les endroits où aucune mesure n’a été prise qui ont contaminé leurs participant·es, pas les autres. À ma connaissance personne n’en est mort·e directement, il n’a été question que de sales crèves, de semaines passées au lit, de toux qui durent des semaines, d’isolement et de dépression. Et de contribution à la circulation d’une maladie qui a tué plus de 100 000 personnes dans le cours d’une année, soit deux fois plus que la pollution de l’air. On s’en fout ? On s’en fout, disent certain·es, ces personnes sont majoritairement vieilles et elles ont eu une belle vie (manière de dire qu’elles sont désormais improductives). Maintenant c’est aux enfants et aux jeunes qu’il faut penser et ils doivent apprendre la liberté absolue de rester le nez à l’air même si papi doit en crever. Qu’importe que ce qui fait notre humanité, ce soit le soin aux personnes vulnérables. On a trouvé des restes humains qui montrent que des groupes préhistoriques s’encombraient de vieux inutiles qui marchaient avec difficulté mais aujourd’hui, jusque dans les discours écologistes, la vie de ces personnes semble de trop.

    […]

    J’entends bien que les comportements puérils sont une réaction à une gestion autoritaire, vexatoire, violente, inhumaine, cynique, inéquitable, monarchique et pour toutes ces raisons peu efficace de la crise sanitaire. Mais nous n’avons pas à entrer dans un jeu qui justifie l’autoritarisme de papa Macron. Quand on ne souhaite pas être infantilisé·e, le meilleur moyen est justement de ne pas se comporter comme un enfant (dès qu’on ne nous enferme plus chez nous, c’est le retour des sans masque dans le métro et les lieux publics fermés, comme si nous ne comprenions que la trique). Le meilleur moyen est de s’administrer soi-même, de reconquérir son autonomie. J’ai la faiblesse de penser que celle-ci ne peut être que collective. Et qu’elle passe par une information de qualité, par la délibération et par la prise en compte dans nos arbitrages des plus fragiles d’entre nous, économiquement, physiologiquement et psychologiquement, sans postuler que nous sommes tou·tes un membre de la petite bourgeoisie protégée, en parfaite santé et dans la force de l’âge.

    #principe_de_précaution #démocratie_sanitaire #santé #covid #Aude_Vidal

    • Ou quand le principe de précaution devient une #opinion.

      Ce principe de précaution ne semble plus une vision partagée de l’écologie politique. Dans les milieux écologistes que je fréquente, cette dernière année nous avons annulé des rencontres, nous en avons organisé certaines avec un niveau élevé de réduction des risques et d’autres sans aucun geste de précaution (ni aération, ni port du masque, densité de participant·es élevée). Nous n’étions visiblement pas tou·tes sur la même ligne. Sans surprise, ce sont les endroits où aucune mesure n’a été prise qui ont contaminé leurs participant·es, pas les autres. À ma connaissance personne n’en est mort·e directement, il n’a été question que de sales crèves, de semaines passées au lit, de toux qui durent des semaines, d’isolement et de dépression. Et de contribution à la circulation d’une maladie qui a tué plus de 100 000 personnes dans le cours d’une année, soit deux fois plus que la pollution de l’air. On s’en fout ? On s’en fout, disent certain·es, ces personnes sont majoritairement vieilles et elles ont eu une belle vie (manière de dire qu’elles sont désormais improductives). Maintenant c’est aux enfants et aux jeunes qu’il faut penser et ils doivent apprendre la liberté absolue de rester le nez à l’air même si papi doit en crever. Qu’importe que ce qui fait notre humanité, ce soit le soin aux personnes vulnérables. On a trouvé des restes humains qui montrent que des groupes préhistoriques s’encombraient de vieux inutiles qui marchaient avec difficulté mais aujourd’hui, jusque dans les discours écologistes, la vie de ces personnes semble de trop. Surnuméraires, les vioques. Adios les boomers (je précise que lors du séminaire des septuagénaires acceptent de se mettre en danger par négligence ou politesse). Sous prétexte de prioriser la jeunesse, on sacrifie la vieillesse (et les gros·ses et les immunodéprimé·es et les malades chroniques, etc.). Et l’on parle de confiner les vieux, tiens, comme si c’était simplement faisable de confiner les vieux mais aussi leurs soignant·es, les familles de leurs soignant·es, sans réinventer la léproserie. Sans laisser des personnes mourir d’isolement et comme si se priver de leur compagnie était moins rude que de se contraindre à mettre un bout de tissu sur sa gueule.

    • Incroyable comme cette pandémie a fait dériver à droite (ou pire) un ensemble de gens qui se prétendaient de « gauche », humanistes etc. L’écologisme radical attire trop de monde qui a pour seule boussole des appels à la « Nature » (fantasmée), c’était donc assez prévisible qu’une partie finisse par avoir des idées fascisantes en tête.

      Ayant fréquenté quelques militants écolos à une époque, cela me rappelle qu’ils avaient une idée toute singulière de l’hygiène (en général, je ne parle pas d’hygiène corporelle, je ne voudrais pas participer au cliché des écolos crados) et de la sécurité sanitaire, le tout teinté de discours anti-science primaires (évidemment contre les vaccins). Je les ai perdu de vue depuis mais je ne serais pas étonné qu’ils soient devenus des Jean Moulin du masque.

  • Lettre à propos de ReinfoCovid - IAATA
    https://iaata.info/Lettre-a-propos-de-ReinfoCovid-4775.html

    Du coup, le « complotisme » étant du vent, on rejoint les anti-masques ? Non, toujours pas.
    Toujours pas, parce que pour nous comme pour beaucoup de militants le refus de se joindre aux anti-masque n’est pas lié à une hypothétique peur de se voir traiter de « complotiste », ça nous ferait une belle jambe, mais parce que d’une part leurs discours nous est politiquement ennemi et d’autres part leurs alliances sont nauséabondes.

    Un discours libéral empreint de darwinisme social :

    La minimisation constante de l’épidémie au prétexte que cela ne toucherait « que les vieux et les personnes fragiles ». Quel est le problème avec les personnes de plus de 60 ans, les diabétiques, les personnes immunodéprimés ou les personnes obèses pour ne citer qu’elles ? En quoi sont-elles des quantités négligeables ?

    Plus généralement la minimisation de l’épidémie nous semble être un point que le mouvement anti-masque partage de façon constante avec le gouvernement, lui qui a décidé de privilégier l’économie à la vie des gens et qui nous contraint de vivre avec une marée haute de contaminations et de morts, laissant le virus circuler et donc muter tranquillement. De plus la minimisation de l’épidémie, si ce n’est sa négation, nous empêche de penser sérieusement des outils de prévention et de santé communautaire pour protéger les personnes fragiles.

    Nous partageons avec Cerveaux Non Disponible le désarroi face à la focalisation sur la question du port du masque. Cela serait risible si ce n’était pas si grave quand par ailleurs s’empile les avancées sécuritaires autrement inquiétantes. Si le port du masque n’a pratiquement aucune utilité en extérieur, c’est par contre une méthode simple pour freiner la circulation du virus en intérieur. Exiger des masques gratuits serait une revendication sociale sensée, revendication qui a très tôt été porté par les Brigades de Solidarité Populaires alors que le gouvernement prétendait à l’inutilité du masque pour cacher la pénurie.

    Si la gestion sécuritaire de la pandémie nous semble catastrophique l’exaltation de la « liberté » contre la « dictature sanitaire » des mouvements anti-masque nous semble relever d’un individualisme des plus libéraux. La structuration sociale de l’épidémie, le fait qu’elle touche en très grande majorité les populations pauvres pendant que les riches se font des restos clandestins voila qui est complètement absent du discours des anti-masques, qui évoquent à peine la destruction concertée de l’hôpital public.

    Pour toutes ces raison le discours des anti-masques nous semblent faire le lit de positions ultralibérales et validistes tout en éclipsant les dominations systémiques que l’épidémie exacerbe, ce qui explique leur grand succès auprès des groupes politiques et des médias d’extrême-droite comme Sud Radio ou FranceSoir.

    • Faut il séparer le Fouché du facho ?
      https://seenthis.net/messages/899150#message915159

      (...) dans son combat politique il ne côtoie exclusivement que du catho intégriste, du conspi antisémite et du faf.

      (...) Mettez dans une poubelle Raël et Pétain, ajoutez quelques gouttes d’huiles essentielles de carotte bio, secouez vigoureusement et, miracle de l’Immaculée conception, sortez en un Louis Fouché tout chaud.

      #spencerisme #fascistes

    • Oui, carrément #merci. Ça redonne un peu de courage quand il faut faire face à des anti-masques soit-disant épris de liberté et d’amour mais si égoïstes et ignorants que c’est à en pleurer devant l’attrait que les fascistes exercent sur eux.
      Et j’ai essayé diverses méthodes : écouter et discuter, donner de la doc, des liens, des infos, réclamer de rester cohérent et de viser la raison, et même me mettre en colère quand je sature …

    • L’annonce sur les sites d’immobilier est alléchante. « A vendre : corps de ferme avec cachet préservé sur une parcelle d’environ 2 000 mètres carrés exposé sud. » De l’extérieur, cette maison de brique rouge ne paie pas de mine, coincée entre deux bâtisses d’une calme bourgade de la campagne lilloise. La boîte aux lettres anthracite n’affiche aucun nom. Pourtant, c’est ici qu’est domicilié RéinfoCovid.fr, le site du collectif contre les restrictions sanitaires. Une voiture familiale est garée dans la cour. On toque à la porte, mais personne ne répond. Ce silence insistant, c’est celui d’une famille embarquée dans l’engrenage d’une possible dérive sectaire.

      Selon les associations de protection contre les situations d’emprise mentale, ses propriétaires, Marie B., ancienne sage-femme reconvertie en institutrice, et Maximilien B., consultant formateur indépendant en marketing et élu municipal, envisageraient de quitter leur emploi, leur maison et leur bourgade, et de s’installer avec leurs trois enfants dans un village de l’Aveyron. Objectif : former une « arche de Noé », une sorte de refuge tourné vers la construction d’une société alternative. L’idée, qui suscite l’incompréhension et la terreur de leur entourage, a donné lieu cet été à de vives tensions intrafamiliales.

      Dans le quotidien, le couple tente de donner le change. Marie, 40 ans, grande allumette aux yeux noirs et aux cheveux de jais coupés à ras, continue d’enseigner normalement dans une école de la région, tandis que son époux, Maximilien, 42 ans, carrure de rugbyman et barbe poivre et sel, ne fait jamais faux bond au conseil municipal, dont il est le premier élu de l’opposition. Mais leurs discours contestataires récurrents ont fini par attirer les soupçons de leurs proches, tout comme leur refus poli de se faire vacciner par la mairie, une exception parmi les membres du conseil municipal.

      Une mère intelligente, un père charismatique

      Malgré l’absence de pancarte « à vendre » sur leur maison, leur projet de changement de vie s’est ébruité. Tous ceux qui les côtoient décrivent une mère intelligente et un père charismatique. « C’était une famille modèle, des gens investis », se désole le directeur de l’école de leur commune . Même impression d’une colistière de Maximilien B., qui se souvient d’un « chef d’entreprise directif, organisé, qui sait ce qu’il veut » , d’un « couple très instruit ». Les proches partagent une même interrogation : comment deux époux aussi éduqués, stables et épanouis ont-ils pu ainsi dériver ?

      Cette mue coïncide avec l’investissement du couple au sein du collectif RéinfoCovid, né à l’occasion de la crise sanitaire. Ce groupe informel, qui revendique 3 000 soignants, est à l’origine de nombreuses rumeurs anxiogènes sur les vaccins, enrobées d’un discours ésotérique sur les bienfaits du « retour au réel » et de la « sagesse du vivant ». Il partage des connexions avec des mouvements écologistes utopistes surveillés par les associations de lutte contre les dérives sectaires, comme l’anthroposophie, courant philosophico-religieux fondé par le penseur Rudolf Steiner (créateur de la pédagogie du même nom), ou les Colibris, organisation ruraliste créée par l’écrivain et agriculteur bio Pierre Rabhi.

      La Miviludes (mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires), qui se dit « vigilante » au sujet du jeune mouvement RéinfoCovid, a déjà reçu plusieurs saisines le concernant. L’une d’elles mentionne le couple du Nord. Comme tant d’autres, les époux sont tombés sous le charme du fondateur du collectif, Louis Fouché, alors réanimateur-anesthésiste à l’hôpital de La Conception, à Marseille.

      Ce trublion de 42 ans au regard malicieux et aux mimiques à la Tex Avery est longtemps resté anonyme : soignant dans le service des grands brûlés, il réalisait au printemps 2020 des pastiches viraux sur Facebook à propos de ce virus qu’il n’estimait pas aussi dangereux qu’on voulait le dire. Sa blouse blanche et son ironie suffisaient pour convaincre.

      Nul ne connaissait alors son parcours, son penchant pour les médecines non conventionnelles, ni son engagement dans le mouvement Colibris. Louis Fouché, qui, comme la quasi-totalité des membres de son collectif, n’a pas donné suite à nos sollicitations, entre véritablement dans la lumière à la fin de l’été 2020, alors que s’esquisse une deuxième vague épidémique dont il conteste la réalité.

      Le 16 août 2020, par courriel, il lance solennellement un « appel » à ses confrères de l’AP-HM [Assistance publique-Hôpitaux de Marseille] dans lequel il exhorte les médecins à faire corps contre les « lois liberticides », puis se rapproche de plusieurs médecins et penseurs dits « rassuristes », comme le sociologue de la criminalité Laurent Mucchielli. Mais, en disciple de Pierre Rabhi, Louis Fouché veut aller plus loin, « prendre [sa] part », comme il l’écrit sur la page d’un site du réseau Colibris, et fonder un collectif portant un projet de société fort, qui remettrait « l’Art » et le « Nous » au centre des préoccupations.

      « Au début, Louis Fouché essayait de mobiliser des citoyens et des scientifiques, et ça ne paraissait pas malsain. Sauf que les scientifiques qui sont arrivés n’en étaient pas vraiment. » Une avocate qui a connu RéinfoCovid à ses débuts

      Le 6 octobre 2020, le site RéinfoCovid.fr est lancé. Celui-ci se présente comme une initiative scientifique collégiale de « soignants, médecins, chercheurs, universitaires », qui va jusqu’à la création d’un « conseil scientifique indépendant » pour aider les citoyens à « questionner, comprendre, sortir de la peur et agir ensemble ». Grâce à sa forte présence sur les réseaux sociaux et des relais dans des associations de parents d’élèves, il s’installe dans le paysage contestataire.

      « Au début, Louis Fouché essayait de mobiliser des citoyens et des scientifiques, et ça ne paraissait pas malsain, se souvient Louise (le prénom a été modifié), une avocate qui a connu RéinfoCovid à ses débuts. Sauf que les scientifiques qui sont arrivés n’en étaient pas vraiment. » La plupart n’ont aucune compétence dans le domaine de l’épidémiologie, s’expriment sur des thématiques éloignées de leur expertise, ou encore font preuve de raisonnements caricaturaux, à l’image d’un de ses premiers membres, le docteur Denis Agret, qui prétend, dans une boucle d’e-mails, défendre la « vérité » face à une « sphère capitalo-dictatoriale ».

      Prosélyte par nature, le collectif tend les bras aux inquiets, quel que soit leur parcours ou leur profil. Chanteur, professeur de violon, écrivaine autoéditée… Dès novembre 2020, les propos des universitaires sont dilués au milieu de ceux de citoyens mi-paniqués, mi-décidés à agir. Parmi ceux-ci, Marie et Maximilien B.

      2020, année noire pour le couple

      Coincée dans sa ferme, l’institutrice a très mal vécu le premier confinement, qu’elle a passé à coudre frénétiquement des masques artisanaux. Puis, lorsque la deuxième vague de Covid-19 déferle, l’irruption de protocoles sanitaires à l’école et le développement fulgurant de vaccins la plongent dans un profond désarroi. « Rien n’avait de sens pour moi, je ne comprenais pas », répète-t-elle, hagarde, dans une vidéo du collectif intitulée « Les gardiens du vivant », sa seule prise de parole publique, qui a depuis été supprimée. « A force de me renseigner, y détaille-t-elle, aux vacances de la Toussaint, là je me suis dit, ça suffit, il faut passer à l’action. »

      De son côté, son mari a échoué aux élections municipales de juin 2020 : sa liste n’a réuni que 32 % des suffrages. Maximilien, qui a toujours baigné dans la politique, doit se contenter de trois places au conseil municipal, et sa femme a perdu son siège. Pour le couple, cette année 2020 est décidément une année noire. Leur rencontre personnelle avec Louis Fouché, à l’automne, sera leur éclaircie. A l’angoisse de l’incertitude scientifique, le médecin oppose un discours dédramatisant sur la crise sanitaire. Puis, contre l’amertume de l’échec personnel, il propose sa confiance et une montée en responsabilité flatteuse.

      « Entrée en résistance », comme elle se décrit, Marie se met à distribuer des tracts pour RéinfoCovid. Puis, après quelques semaines seulement, Louis Fouché promeut Maximilien responsable de la communication du groupe, et charge Marie du développement du jeune collectif au niveau national à travers des « antennes locales bébés RéinfoCovid », comme les appelle l’ancienne sage-femme.

      Suivant le leitmotiv de leur nouvel ange gardien, les voilà qui ont « transformé la peur en prudence et la colère en courage ». Le couple devient un élément central du collectif, au point d’accepter de domicilier dans sa maison les statuts du site RéinfoCovid.fr, puis ceux de sa coquille légale, RéinfoLiberté. Le 9 décembre 2020, Marie crée sur son canal de discussion interne, la messagerie instantanée Discord, un groupe consacré à son expansion. En image de profil, une silhouette de femme brisant ses chaînes.

      Des fans de Trump et de QAnon

      Au sein de RéinfoCovid s’engouffrent dès l’automne 2020 des homéopathes, des naturopathes, des acupuncteurs, des adeptes de la pensée new age ; des fans de Trump et ses zélotes de la mouvance conspirationniste QAnon, convaincus de combattre un vaste trafic pédosatanique, ou encore des « Etres souverains », autre mouvance anarchiste conspirationniste ne reconnaissant par l’Etat. L’évolution des conversations est à l’avenant. Loin de la « prudence » revendiquée en public par Louis Fouché, les membres se partagent sur Discord d’exotiques rumeurs affirmant que la neige serait artificielle, ou que les tests PCR serviraient au fichage ADN.

      Louis Fouché lui-même s’affiche en novembre sur YouTube avec la complotiste suisse Ema Krusi, qui soutient que les vaccins sont liés à la 5G et que Bill Gates est poursuivi pour crime contre l’humanité. Le collectif bascule dans des représentations paranoïaques de la société. « Au départ, il y avait des gens sympas, mais sur le Discord, j’ai vu arriver tout ce qu’il y avait de pire en termes de désinformation et de conspirationnisme, se désole Louise. Des personnes sincères, normales, juste inquiètes, qui cherchaient des réponses simples, se sont fait laver le cerveau en un rien de temps. »

      Le couple ne reste pas insensible à ce mélange foutraque de complotisme échevelé et d’utopisme new age. A force de recherches Internet sur des sites douteux, Marie B. plonge dans un monde de représentations noires. « Avant d’écrire à RéinfoCovid, j’étais très angoissée, relate-t-elle encore dans la vidéo “Les gardiens du vivant”. L’angoisse est passée, je suis beaucoup moins en colère, mais ça m’arrive encore. J’ai surtout très peur, et la peur, je n’arrive pas à l’enlever. »

      D’inquiétants monologues

      La mère de famille, qui avait ouvert son premier compte Facebook spécialement pour les municipales, se met à l’hiver 2021 à publier d’inquiétants monologues contre les scandales de la dictature sanitaire et les complots qu’ourdiraient des élites fantasmées, jusqu’à se laisser convaincre que la seconde guerre mondiale a été orchestrée par la famille Rothschild. « Elle ne devait pas avoir beaucoup d’amis sur ces sujets, car même si ses posts étaient très longs, personne ne répondait », constate avec empathie une colistière.

      C’est le début de l’isolement. « J’ai arrêté de les côtoyer car je n’étais plus en phase avec leurs postures », résume pudiquement un partenaire de campagne électorale de leur village. Enfermé dans sa bulle, le couple n’entend plus les voix discordantes. « J’ai essayé de la recontacter pour lui dire d’être vigilante, lui conseiller de s’informer autrement, je lui ai donné des arguments », égrène Louise, qui l’a vue entrer dans le collectif et a tenté de l’en faire sortir en même temps qu’elle. « Mais c’était déjà trop tard. Nos contacts se sont arrêtés là : il n’y avait plus de discussion possible. »

      Surtout, la déchirure se fait intime. Interrogée à propos de sa famille dans un entretien vidéo mené par Louis Fouché, l’institutrice raconte d’une moue embarrassée que celle-ci est divisée à « cinquante-cinquante ». Sa détresse et sa tristesse affleurent. Les proches de Marie au sein du collectif le savent : elle est désormais en froid avec les siens. Eprouvée, sa famille n’a pas souhaité commenter.

      Un « cercle de cœur » en guise d’état-major

      En retour, Marie s’investit de plus en plus dans RéinfoCovid. En début d’année 2021, face à l’afflux de nouveaux membres venus de toute la France, Louis Fouché réorganise son mouvement en cercles concentriques. Au plus haut niveau, il constitue un état-major informel d’une vingtaine de personnes de confiance, le « cercle cœur » - nouvel emprunt aux Colibris. Maximilien et Marie y côtoient des citoyens en colère, des naturopathes ou encore des mystiques fiévreux, qui se réunissent chaque lundi en visioconférence pour discuter de la stratégie du collectif.

      L’appartenance à ce cénacle est d’autant plus gratifiante que, en apparence au moins, l’organisation y est horizontale. « J’ai vu beaucoup de gens aller bien car ils avaient l’impression d’agir, de reprendre le contrôle, mais au fond, c’est Louis qui gère », témoigne Terry (qui souhaite garder l’anonymat), qui fut membre pendant plusieurs mois de ce « cercle cœur », au sein duquel il était notamment chargé de la vidéo.

      Ce noyau dur partage ses idées sur la crise sanitaire qui serait un « déferlement totalitaire », la supériorité des médecines alternatives, et le besoin de laver la société de ses maux. Comme l’anesthésiste le déclame dans une lettre pleine de lyrisme, « cette crise est une révélation, un dévoilement, une apocalypse. Et après l’apocalypse vient un autre monde ». Autour de lui, le « cercle cœur » aspire à aller vers un nouveau modèle de société, qu’ils entendent définir, construire, et même inaugurer. A la mi-mai, Marie et Maximilien B. prennent le volant et parcourent plus de 800 kilomètres pour se retrouver en chair et en os avec leur nouvelle famille, dans un lieu en Aveyron.

      Olivier Soulier, l’autre personnage-clé

      Après avoir passé Saint-Cyprien-sur-Dourdou, une sage commune d’environ 800 habitants dont les façades de grès couleur saumon s’étalent dans le sac de la vallée de Conques, une route s’élève jusqu’à une clairière. C’est là, dans l’ancienne propriété de son grand-père, ancien maire du village, que le médecin Olivier Soulier, autre personnage-clé de RéinfoCovid, a établi sa résidence de villégiature. A la mi-mai, il y a accueilli une partie du « cercle cœur », dont Louis Fouché et le couple B.

      Au fin fond de l’Aveyron, nid de douces sorcelleries, Olivier Soulier ne détonne que par sa stature. Cet homéopathe et acupuncteur, dont le cabinet est situé à Marcq-en-Barœul (Nord), est une sommité nationale dans le monde de la médecine alternative, avec ses multiples livres et congrès donnés depuis 1988 à travers la France. « C’est un vrai médecin, très diplômé, pas un médecin alternatif. Mais c’est vrai que ses conférences sont aussi intéressantes qu’étonnantes », hésite Bernard Lefebvre, maire de Conques-en-Rouergue, la commune nouvelle dont dépend Saint-Cyprien-sur-Dourdou. « C’est un très grand monsieur . Mais si vous venez vous faire soigner chez lui, n’espérez pas être remboursé par la sécurité sociale », ajoute avec un sourire entendu Gaston, un artisan qui a fait les finitions de sa piscine.

      Depuis de longues années, le généraliste aux airs de jeune premier s’est en effet spécialisé dans ce qu’il appelle la « médecine du sens ». Rien d’illégal mais il jure dans la presse naturopathique que le corps « a une sagesse » et, dans une vidéo du « conseil scientifique indépendant », prescrit le Mertensia maritima, la plante au goût d’huître, contre le Covid-19.

      Le couple nordiste l’a rencontré pour la première fois chez eux, à la première réunion de la jeune antenne locale qu’ils avaient créée, RéinfoCovid Nord-Pas-de-Calais, le 18 janvier 2021. Au milieu de citoyens désorientés avides de contre-discours, ce conférencier au ton si enveloppant avait alors séduit son auditoire. « Il joue de son autorité de blouse blanche, prétend guérir avec les symboles, du grand n’importe quoi, fulmine Louise, restée de marbre ce jour-là, et effarée par le manque de réactions. Je me suis rendu compte que si les gens commençaient à faire confiance à ce genre de personnes, ça allait dérailler. »

      En quête d’argent

      Olivier Soulier, qui officie toujours comme médecin, fait aujourd’hui partie des dirigeants du collectif. C’est lui qui, dans une vidéo récente, invite ses sympathisants à verser de l’argent à RéinfoLiberté, la structure légale fraîchement montée par RéinfoCovid pour engager des procédures judiciaires et se financer. Lui aussi qui fournit au « cercle cœur » sa base reculée, dans l’anonymat de l’Aveyron.

      Le domaine, qui constitue un hameau, porte les traces d’un long abandon. A l’entrée, marquée par un visage sculpté sur une épaisse pierre posée à côté d’un autel, des fougères se prélassent dans une baignoire abandonnée. Une bétonnière ici, quelques cadavres de bières plus loin : le lieu est à la recherche d’une seconde vie. Le médecin nordiste en a racheté l’usufruit en 2015. Il emploie régulièrement des artisans du bourg pour participer à sa lente rénovation. Une piscine a déjà été creusée ; les dépendances, elles, sont en travaux, mais peuvent déjà recevoir des convives, comme elles l’ont fait à la mi-mai.

      Quelle était alors la raison d’être de cette réunion qui a tant alimenté les rumeurs et les inquiétudes ? Marie et Maximilien n’ont jamais donné suite à nos demandes de contact. « C’était un week-end pour tous ceux qui participent à la stratégie [du collectif]. Ils se sont réunis pour griller des saucisses entre copains, ce n’est pas allé plus loin », assure Terry, qui n’a pas pu en être. Selon plusieurs associations de lutte contre les dérives sectaires aux antennes tournées vers l’Aveyron, il s’agissait plutôt d’un moment ésotérique, un « pow wow », c’est-à-dire « une réunion dans un lieu sacré où l’on se purifie », décrypte Catherine, une rebouteuse qui connaît les usages du coin.

      Une petite communauté

      Le domaine détenu par Olivier Soulier offre en tout cas les infrastructures les plus adaptées pour l’installation d’une petite communauté. Louis Fouché n’a jamais caché sa volonté de créer un écolieu, un village soudé par des valeurs écologiques et sociales communes, de même qu’il promeut volontiers l’école à la maison, des réseaux de soins alternatifs et de nombreuses autres formes d’organisations parallèles. « Louis encourage à rester dans le système et à le combattre de l’intérieur, assure Terry. Ce n’est pas comme Alice [des Etres souverains, qui a récemment acquis un domaine dans le Lot] . RéinfoCovid ce n’est pas du tout ça, il n’y a pas de volonté de faire sécession. » Le collectif a même soutenu des listes politiques intitulées « Un nôtre monde », aux élections régionales de juin.

      Mais depuis qu’en juillet Louis Fouché a quitté son poste hospitalier sous la pression de l’AP-HM, son discours glisse de manière de plus en plus marquée vers la rupture. « C’est le moment d’aller jusqu’au bout de votre pensée. Il y a moyen de manger, il y a moyen de survivre, il y a moyen de se loger », explique-t-il dans une vidéo destinée aux non-vaccinés, tout en promettant une société meilleure à « ceux qui survivront ».

      Simple métaphore, ou vrai appel à un projet alternatif ? Si l’on en croit les signalements auprès des associations de lutte contre les dérives sectaires et les témoignages de proches recueillis par M Le magazine du Monde, plusieurs membres, comme Marie et Maximilien, se sont déjà engagés dans la voie d’un changement de vie, quittant pour certains leur emploi, pour d’autres leur domicile, parfois les deux, pour fonder des lieux bâtis dans l’opposition au discours scientifique et les promesses new age.

      Un discours plus radical

      Les observateurs ne s’en étonnent guère : l’ambiance au sein de RéinfoCovid flirte régulièrement avec le culte de la personnalité, et la parole de Louis Fouché y vaut pour beaucoup parole d’évangile. Toutefois, si la vigilance est de mise, la Miviludes estime « que tous les éléments qui caractérisent l’emprise sectaire ne sont pas réunis ». Les associations surveillent néanmoins le collectif comme le lait sur le feu.

      Selon plusieurs sources locales, le couple est revenu en août dans l’Aveyron pour une nouvelle réunion avec le « cercle cœur », et participer aux travaux de rénovation du domaine d’Olivier Soulier. Leur départ pour cette « arche de Noé » ne serait plus qu’une question de temps. Si les deux aînés, bientôt majeurs, ont quitté le domicile familial à la rentrée, les craintes se portent désormais sur la benjamine de 11 ans, qui n’aurait d’autre choix que de suivre ses parents.

      Pour autant, le projet peut encore évoluer, en fonction des directives de Louis Fouché. Depuis peu, son discours semble se radicaliser un peu plus. « La voie de RéinfoCovid est une voie de la non-violence, c’est une voie ghandienne, expliquait-il début octobre. Mais Gandhi l’a dit lui aussi, ceux qui n’arrivent pas à rester dans la non-violence, il faut bien qu’ils fassent quelque chose. Chacun fera comme il peut. » La maison en briques du Nord n’attend plus qu’un acquéreur.

  • quiz : on fait moins de tests paske ...

    – c’est les vacances ?
    – c’est passé de mode ?
    – ça fait baisser l’incidence ?

    source : etalab https://dashboard.covid19.data.gouv.fr/suivi-des-tests?location=FRA

    on passe de 700k à 400k tests entre le 3 et le 19 avril.
    on revient en fait globalement au niveau de test entre jan. et mars.

  • Tuer l’indien dans le coeur de l’enfant - Regarder le documentaire complet | ARTE
    https://www.arte.tv/fr/videos/093799-000-A/tuer-l-indien-dans-le-coeur-de-l-enfant
    https://api-cdn.arte.tv/api/mami/v1/program/fr/093799-000-A/1920x1080?ts=1618391296&watermark=true&text=true

    Adopté au #Canada en 1876, l’#Indian_Act avait pour but de faire des #Amérindiens des citoyens de seconde zone séparés de la population blanche, et de sédentariser un #peuple_nomade pour mieux contrôler ses territoires et ses ressources. Un #génocide_culturel, des générations d’enfants violentés : une enquête implacable sur l’origine des traumatismes qui hantent les communautés autochtones du Canada.

  • « Le pari sur le vaccin Spoutnik V aurait pu réussir. Ce qui lui a manqué définit les limites du poutinisme »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2021/04/07/le-pari-sur-spoutnik-v-aurait-pu-reussir-ce-qui-lui-a-manque-definit-les-lim

    Le vaccin russe contre le Covid-19 paraissait bien parti. L’hubris, la faiblesse industrielle et la méfiance en ont décidé autrement.

    Chronique. Le 4 octobre 1957, un signal sonore émis toutes les quatre-vingt-seize minutes au-dessus des Etats-Unis figea les savants américains : l’Union soviétique (URSS) venait de gagner la première manche de la course à l’espace. Le satellite Spoutnik 1 était le premier jamais lancé en orbite – et c’est Moscou qui avait réalisé l’exploit. En pleine guerre froide, Nikita Khrouchtchev marquait un point dont, en matière de propagande, personne ne pouvait sous-estimer la valeur.

    Les Russes aiment l’histoire et Vladimir Poutine vénère l’URSS. Six décennies plus tard, il a voulu rééditer l’exploit. Cette fois, ce n’est plus sur les satellites que porte la compétition mais sur les vaccins, seuls capables de vaincre la pandémie de Covid-19. Visionnaire, le président russe fait le pari, dès février 2020 : son pays sera le premier à produire le vaccin.

    La Russie a des atouts. En matière scientifique, elle a beaucoup perdu avec la fuite des cerveaux au moment de l’effondrement de l’URSS en 1991, mais elle a de beaux restes. L’institut de recherche épidémiologique et microbiologique Gamaleïa, qui a déjà travaillé sur un coronavirus, le MERS-CoV, apparu au Moyen-Orient en 2012, et sur le virus Ebola, se met sur le SARS-CoV-2.

    Surtout, Poutine confie la direction des opérations à un homme de confiance, Kirill Dmitriev, as de la finance formé à Stanford et Harvard, passé par Goldman Sachs et McKinsey. A 45 ans, Dmitriev dirige depuis dix ans le très puissant fonds souverain russe, le RDIF (Russian Direct Investment Fund), qui a quelque 10 milliards de dollars (8,4 milliards d’euros) à investir. Dominique Strauss-Kahn siège – seul étranger – à son conseil de surveillance et il arrive à Nicolas Sarkozy de venir célébrer la « puissance russe » à ses dîners de gala.

    A l’instar de Donald Trump avec l’opération Warp Speed aux Etats-Unis ou de Boris Johnson avec sa task force vaccins, confiée aussi à une financière de choc, Kate Bingham, Vladimir Poutine a « mis le paquet », comme dirait Emmanuel Macron en regrettant de ne pas l’avoir fait. Ce pari, le président russe aurait pu le réussir. Ce qui lui a manqué pour y parvenir définit, finalement, les limites de son règne.

    Insuffisance des capacités de production
    Dmitriev baptise le projet Spoutnik, en référence à la gloire passée et ajoute « V » pour vaccin, ou « victory ». Car à nouveau, dit-il en juillet 2020, les Américains découvriront avec surprise que « les Russes y sont arrivés les premiers ». De fait, en août, la Russie revendique le premier vaccin au monde contre le Covid-19.

    la suite des limites du poutinisme est derrière le #paywall :-(

    • C’est là que les ennuis commencent. En claironnant leur découverte alors qu’ils n’étaient qu’en phase 3 des essais, les Russes ont aussitôt suscité la méfiance. Cela fleure trop la propagande. D’autant plus que le même mois, la Russie fait parler d’elle pour un autre exploit chimique, nettement moins glorieux : l’empoisonnement de l’opposant Alexeï Navalny. Spoutnik V devient « le seul vaccin à avoir son propre compte Twitter », dit Dmitriev, qui l’a ouvert en août pour « dissiper les malentendus ». L’institut Gamaleïa a bel et bien mis au point un vaccin, mais il faudra des mois à Moscou pour l’imposer aux experts mondiaux. La reconnaissance arrive en février 2021 dans la revue scientifique The Lancet, qui en admet l’efficacité à plus de 90 %.

      Entre-temps est apparu un autre problème : l’insuffisance des capacités de production en Russie. En octobre, M. Poutine évoque lui-même, devant un forum d’investisseurs, des « problèmes liés à l’absence de certains équipements pour la production de masse ». Le président russe récolte ce qu’il n’a pas su semer en vingt ans : son pays n’a pas d’industrie pharmaceutique digne de ce nom.

      L’économiste russe Sergei Guriev, professeur à Sciences Po, rappelle un épisode révélateur, celui du refus par Moscou en 2013 de la vente de la firme russe Petrovax, créée par des scientifiques en 1996, à la société américaine Abbott Laboratories. Modernisée, elle aurait pu produire du Spoutnik V. Mais le secteur pharmaceutique russe est un secteur « captif », source de multiples trafics, comme celui qui a valu il y a deux semaines au gouverneur régional de Penza et au patron de la firme locale Biotek d’être arrêtés pour corruption.

      Des importations nécessaires

      Dmitriev s’active, vend le Spoutnik V dans plus de cinquante pays, noue des partenariats en Inde, au Kazakhstan ou en Corée du Sud pour le faire fabriquer à l’extérieur. Car la pénurie sévit. Non seulement la Russie n’arrive pas à livrer toutes les doses de Spoutnik promises à l’exportation, mais elle est obligée d’en importer pour ses propres ressortissants https://www.nytimes.com/2021/03/28/world/europe/sputnik-vaccine-russia.html?action=click&module=Top%20Stories&pgtype=Homepa. Non pas qu’ils se battent pour se faire piquer : à peine plus de 5 % de la population russe est actuellement vaccinée. Mais ils n’ont accès à aucun vaccin étranger, et les sondages montrent qu’eux aussi se méfient de Spoutnik V. C’est le troisième écueil.
      La dernière faille est d’ordre géopolitique. Le 7 novembre 2020, Poutine téléphone à Macron, évoque une coopération possible sur Spoutnik V. L’Elysée donne le feu vert à l’envoi d’une délégation, dirigée par la virologue Marie-Paule Kieny, présidente du comité vaccins français, qui se rend à Moscou les 27 et 28 novembre et offre ses conseils pour la procédure d’homologation par l’Agence européenne du médicament (EMA). Des jalons sont aussi posés avec l’Allemagne.

      Mais comme d’habitude, la Russie joue mieux la carte bilatérale que multilatérale ; trop contente de diviser l’Union européenne, elle livre en fanfare des doses à la Hongrie… avant de finir par déposer le dossier de Spoutnik V à l’EMA, fin janvier. Elle fournit la Slovaquie, où l’opération tourne au fiasco. Pendant ce temps, la Chine ramasse la mise en inondant de ses propres vaccins des pays où la Russie espérait marquer des points, comme la Serbie et la Turquie.

      Spoutnik V n’a pas dit son dernier mot – le Covid-19 non plus. Ni Poutine, qui vient de promulguer la loi lui permettant de rester au pouvoir jusqu’à 2036. C’est sa revanche sur Khrouchtchev.

      #covid-19 #vaccins #industrie_pharmaceutique #pénurie #géopolitique #Russie #Chine

    • La Russie n’a le monopole ni de la désindustrialisation, ni de l’incapacité à anticiper sur des besoins émergents. Aucun hexagonal ne devrait en douter. Tous les états qui le peuvent utilisent leur industrie comme arme de propagande. Sur les vaccins, les USA, et surtout la Chine, gagnent.
      Qu’un chef d’état se soit formé en école de commerce ou dans les services secrets, c’est pas la même peste.

  • Excellent fil info #Covid du « Pr. Logos » sur cuicui :

    1/ Peut-on établir une mesure des risques de contamination de sorte à libérer toutes les activités qui ne causent pas de risque significatif et à éliminer celles qui causent le gros des contaminations ?
    La réponse est oui.

    2/ Commençons simple par la base. La probabilité d’être infecté dépend de la dose virale que l’on reçoit, c’est-à-dire du nombre de particules virales que l’on inhale, de manière cumulée. Plus l’air est concentré en virus, plus la dose est forte. Plus on en inhale longtemps aussi

    3/ La dose moyenne à laquelle on atteint une probabilité significative d’être contaminé (63% par convention) s’appelle un quantum d’infection. Il dépend pour chaque individu de son système immunitaire (qualité de la réponse interféron) et donc de l’âge, des comorbidités, etc.

    4/ L’idée la plus simple sur laquelle appuyer un calcul de risque suppose que la probabilité d’être infecté est proportionnelle à la dose à faible dose. Ce n’est pas forcément évident, ni totalement vrai, mais cela permet de tirer d’avancer vers des conclusions importantes.

    5/ Première conclusion sur les masques.
    Si vous faites une activité avec un masque en coton, vous divisez la concentration inhalée par 3 mais l’émetteur en exhale aussi 3 fois moins.
    Cela fait donc 9 fois moins de risque.

    6/ Vous mettez correctement le masque chirurgical, sans qu’il baille et voilà que c’est 10 fois moins, donc 100 fois moins de risque. Au besoin, vous le plaquez sur le nez et les joues avec un joli masque en coton.
    100 fois moins de risque que sans masque.

    7/ Vous mettez un FFP2 bien ajusté à votre tête et c’est 50 fois moins de dose inhalée. L’un a un FFP2 et l’autre un masque chirurgical, le risque est divisé par 500.
    Deux FFP2 non-médicaux, le risque est divisé par 2500…

    8/ Ces facteurs sont non seulement déterminés scientifiquement par les facteurs de filtration, mais aussi validés par les études de ce type, sur les contaminations en milieu hospitalier, stoppées par les FFP2 mais pas les masques chirurgicaux.
    https://t.co/ofnGLREQH2

    9/ Deuxième facteur qui détermine les doses de particules virales inhalées : le niveau de ventilation par personne présente autour de vous, c’est-à-dire le remplacement de l’air vicié par de l’air frais. La ventilation conditionne la dilution des particules virales.

    10/ Coup de chance, nous disposons d’un moyen de mesure du niveau de ventilation, donc du risque : le taux de CO2. En effet, les particules virales et le CO2 se diluent au même rythme. En Allemagne, les enseignes de bricolage, les supermarchés en vendent et en font la pub…
    Nous ?

    11/ Le niveau de ventilation, de remplacement de l’air vicié par de l’air frais, détermine le risque de transmission aéroportée à longue distance. On peut déterminer ce risque, en moyenne sur la population, qui est est proportionnel au taux de CO2 relatif à l’extérieur.

    12/ Pourquoi faut-il que les commerces, les transports, les écoles, et vous chez vous, vous ayez un capteur de CO2 de qualité, et appreniez à vous en servir ? Parce que c’est une mesure du risque.
    Vous pouvez faire plein de choses en risque contrôlé, en aérant, en purifiant l’air.

    13/ Troisième point. Les doses émises dépendent de l’activité. Parler émet plus de particules virales que respirer au repos. Courir aussi. Le pire du pire, c’est chanter.
    D’où, je peux vous dire comment faire un beau cluster à vous.

    14/ Pour l’anniversaire d’un super bon copain, vous faites une teuf dans un salon de 13 m^2, avec les fenêtres fermées à cause de la maréchaussée, et surtout, vous braillez en cœur avec une voix avinée, par dessus les paroles de la bonne vibe qui passe — une tuerie.
    Topissime.

    15/ Je vous connais, vous voulez des nombres. Du quantitatif.

    Prenez un type comme Trump, ou sa compagne. Ils émettent typiquement du 40 quanta par heure. 40 fois de quoi contaminer une personne moyenne en une heure.
    L’article.
    https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pmc/articles/PMC7684677 : COVID-19 transmission in the first presidential debate in 2020
    The infection risks of Biden, Wallace, and the audience by Trump and the first lady were assessed during the first presidential debate.

    16/ Vous prenez l’apéro avec Trump (ou n’importe quelle personne moyenne comme lui) et sa femme, tous deux contaminés, sans masque, pendant une heure, dans votre salon à 1500 ppm de CO2 parce qu’il fait froid dehors.
    La probabilité que vous le choppiez : 67%.

    17/ Vous voyez Trump et sa femme, tous deux contaminés, mais vous aérez deux fois trois minutes pendant la demi-heure où ils sont chez-vous et vous discutez tous avec des masques chirurgicaux bien mis. Résultat 650 ppm.
    La probabilité que vous le choppiez : 0,2%.

    18/ Pour aujourd’hui, je ne vais pas développer le calcul de risque ni ses incertitudes, mais juste pointer qu’il existe, et qu’on connait le cumul des facteurs de risque, avec précision.

    19/ Ce qu’on vient de voir (filtration par les masques, type d’activité, degré de ventilation) détermine la dose de particules virales inhalée à longue distance. A courte distance du visage d’une personne infectée, il y a un sur-risque que l’on peut éviter simplement.

    20/ La dilution liée au mélange turbulent dans le sillage d’un émetteur de virus a été traité par Taylor en 1921. C’est dire si c’est une science bien connue…
    https://t.co/ZXzVdhtLZo

    21/ Un article récent, que j’aime bien (au premier degré), vous explique comment optimiser par la recherche olfactive, le fait de vous mettre dans le sillage de particules virales de quelqu’un.
    Vous, il faut faire le contraire, hein…
    https://www.pnas.org/content/99/20/12589.full : Olfactory search at high Reynolds number

    22/ Et puisqu’on y est, un autre article décrivant la loi de mélange dans le sillage de la bouche d’un contaminé, mais à une distance plus petite que sa distance au dessus du sol (1m50-1m80 en gros).

    Mais revenons aux conseils pratiques.
    https://t.co/PDT27k46vl

    23/ Quand vous promenez côte à côte avec quelqu’un, en plein air, le risque est négligeable. Si vous suivez quelqu’un avec qui vous vous promenez, laissez lui 2m50 d’avance ou dégagez vous du sillage. En vélo sur piste cyclable, laissez un peu plus encore.

    24/ Evitez autant que possible d’être dans le sillage de quelqu’un pendant longtemps : ré-apprenez à sentir d’où vient le vent. Typiquement, un pic-nic au canal Saint-Martin, à 20 cm de votre voisin, dans le vent, c’est une mauvaise idée.
    La dose croit avec le temps de résidence.

    25/ Les files statiques sont des mauvaises idées. En mettre devant les magasins pour respectter la jauge dedans aussi. On a pourtant inventé les tickets de boucherie, pour ça, ou leur version moderne avec une réservation de créneau horaire en QR code…
    Starteupe naillechoune.

    26/ Si vous vous baladez dans une foule un peu dense, en plein air, (les quais de la Seine ou une manifs) gardez le masque et ne vous mettez pas longtemps dans le sillage de la même personne : doublez un peu, ralentissez un peu, pour éviter de sniffer le super-spreader du coin.

    27/ Vous allez dire : mais c’est délirant, oppressif, la méthode analytique conditionnant ce qu’on fait à un degré de risque.
    Je ne crois pas parce qu’on gagne beaucoup à mettre en œuvre la mesure (CO2)/le calcul de risque. On peut reprendre les activités.

    28/ Ouvrir les universités ? On peut. Ca demande de l’argent, pour ventiler, mettre les capteurs CO2, distribuer des FFP2, mettre des décontaminateurs de FFP2 dans les halls, mais on peut. Pas beaucoup d’argent, en plus.

    29/ Ouvrir les musées, les cinoches, on peut. Le théâtre, la musique, le chant, c’est un peu plus chaud, car on doit penser des aspirateurs à Covid silencieux pour les scènes. Mais je suis sûr qu’on peut. On a la techno pour le faire.

    30/ Sécuriser les cantines, les lieux de restauration collective, c’est chaud chaud chaud. Mais on peut. Là c’est un peu plus d’argent. Mais on a la techno là aussi. Il faut lâcher de l’argent public pour sécuriser, mais on revit et surtout, on maîtrise à nouveau nos vies.

    31/ Danser en plein air, pendant une durée permettant un risque mesuré, on peut. Sécuriser des parquets par un soufflage vertical d’air pur aussi. Ce n’est pas difficile : il faut du temps d’ingéniérie et de l’argent pour fabriquer.

    32/ Bref, mesurer le risque, c’est, enfin, trouver les voies de contamination et les résorber. Cela coûte de ne pas pouvoir prendre l’apéro sans masque avec Trump et sa femme dans 12 m^2 mal ventilés, mais bon : on pourra danser et retrouver un avenir.

    Fin du thread.

    • • •

    Source : https://twitter.com/Pr_Logos/status/1372604733899300871 (+ https://threadreaderapp.com/thread/1372604733899300871.html + https://archive.is/OidzI mais j’ai l’impression que seul le 1er tweet est visible ? C’rst une vrai galère ce taf de differ l’info depuis smartphones...)

  • Taxi-Gewerbe: Lohnraub ist gängige Praxis (nd aktuell)
    https://www.neues-deutschland.de/artikel/1149593.taxi-gewerbe-lohnraub-ist-gaengige-praxis.html


    „An der Halte“ von Till Krech https:// flickr.com/photos/extranoise/ Lizenz CC BB 2.0 https://creativecommons.org/licenses/by/2.0

    15.03.2021 von Peter Nowak - Soziallotse Klaus Meier über systematische Ausbeutung und Betrug im Berliner Taxi-Gewerbe

    Was macht ein Taxi-Soziallotse ?

    Meine wichtigste Aufgabe besteht darin, den Berliner Taxifahrer*innen Hilfestellung dabei zu geben, Auswege aus ihren wirtschaftlichen und sozialen Problemen zu finden. Es geht zum Beispiel darum, ob sie Arbeitslosengeld II als Aufstocker*innen erhalten können. Auch selbstständigen Kolleg*innen vermittle ich Beratungen.

    Welche Auswirkungen haben die Corona-Pandemie und der Lockdown auf die Berliner Taxifahrer*innen?

    Die Maßnahmen zur Eindämmung der Covid-19-Pandemie haben die Einnahmen zeitweise fast auf null gebracht. Die Zahl der Berliner Taxis ist im vergangenen Jahr um etwa 1000 auf unter 7000 gesunken. Etwa 400 von über 2000 Solo-Selbstständigen haben aufgegeben. In der Pandemie wurde die bis dahin gut versteckte systematische und illegale Ausbeutung sichtbar, die sich mangels Umsatzvolumens nicht mehr mit Buchhaltungstricks verschleiern ließ. Leider haben sich weder die Taxi-Aufsichtsbehörde noch das Finanzamt oder der Zoll dafür interessiert.

    Zurzeit wird vor dem Berliner Arbeitsgericht ein Fall von besonders schwerem Lohnraub im Taxigewerbe verhandelt. Worum geht es dabei?

    Der Kollege befand sich in akuten finanziellen Nöten, sodass ihm sogar der Wohnungsverlust drohte. Der Abgleich seiner Arbeitszeitaufzeichnungen und der Lohnabrechnungen zeigte, dass ihm sein Chef nur einen Bruchteil des ihm zustehenden Lohns bezahlt hatte. Ihm wurden über Jahre bis zu 70 000 Euro vorenthalten. Vor Gericht wird jetzt über die genaue Höhe seines Anspruchs verhandelt. Bisher kam es zu keiner Einigung. Am 22. Juli wird das Verfahren fortgesetzt.

    Kommt so etwas häufiger vor?

    Das Ausmaß des Lohnraubs ist ein Extremfall. Doch es ist bekannt, dass fast alle Berliner Taxibetriebe Löhne zahlen, die weit unter dem Mindestlohn liegen. Sie nutzen ein Zusatzgerät zum Taxameter, um die Warte- und Bereitschaftszeiten an Halteplätzen als Pausen und nicht als Arbeitszeit zu erfassen. Dabei hat das Berliner Arbeitsgericht bereits 2018 in einem Urteil festgestellt, dass die Erfassung von Arbeitszeiten auf diese Weise unzulässig ist. Die Kolleg*innen werden um einen großen Teil ihres Lohns betrogen.

    Könnte das derzeit im Bundestag diskutierte Taxibeförderungsgesetz die Lage der Berliner Taxifahrer*innen verbessern?

    Die Diskussion darum lenkt vom Wesentlichen ab: Solange den Taxibetrieben gestattet wird, ausschließlich eine Umsatzbeteiligung zu zahlen, gibt es keinen gesetzeskonformen und armutsfesten Stundenlohn.

    Welche Rolle spielen die Gewerkschaften?

    Die AG-Taxi bei Verdi macht seit Jahren auf das Problem aufmerksam. Ich beginne durch meine Gespräche mit Taxifahrer*innen zu verstehen, warum sich so wenige gewerkschaftlich organisieren. Viele sehen ihre Situation als alternativlos und haben Angst vor negativen Folgen, wenn sie sich wehren. Deshalb richtet sich ihr Protest gegen Uber und so gut wie nie gegen ihre eigenen Betriebe.

    Verschärft Uber die Situation?

    Im Jahr 2018 sind die Einnahmen der Berliner Taxis durch Uber um 20 bis 30 Prozent gesunken. Anfangs konnte ich nicht glauben, dass Uber hier Fuß fassen würde. Seit CSU-Bundesverkehrsminister Andreas Scheuer die Ortskundeprüfung für Mietwagen abgeschafft hat, finden sich Menschen in Notlagen, die bereit sind, für noch weniger Geld als die Taxifahrer*innen zu arbeiten.


    28.5.2015 „Uber-Reklame auf Taxi“ von Alper Çuğun https:// flickr.com/photos/alper/ Lizenz CC BB 2.0 https://creativecommons.org/licenses/by/2.0

    #Berlin #Taxi #Medien #TXSL

    • j’ai appuyé sur le bouton traduire et ça m’a dit ça :

      15/03/2021 par Peter Nowak - Guide social Klaus Meier sur l’exploitation systématique et la fraude dans l’industrie du taxi berlinois

      Que fait un guide social de taxi ?

      Ma tâche la plus importante est d’aider les chauffeurs de taxi à Berlin à trouver des solutions à leurs problèmes économiques et sociaux.

    • Le vol de salaire est une pratique courante
      L’assistant social Klaus Meier à propos de l’exploitation systématique et de la fraude dans l’industrie du taxi à Berlin*

      Que fait un assistant social pour taxi ?

      Ma tâche la plus importante est d’aider les chauffeur·es de taxi berlinois·es à trouver des solutions à leurs problèmes économiques et sociaux. Il s’agit par exemple de savoir si elles ou ils peuvent bénéficier de l’allocation de chômage II en tant que complément. J’organise également des consultations pour les collègues indépendant·es.

      Klaus Meier :
      Il a été chauffeur de taxi pendant plus de 30 ans jusqu’à ce qu’il tombe gravement malade. Klaus Meier a trouvé un emploi d’assistant social pour taxi, qu’il a lui-même créé, grâce au revenu de base de solidarité. Peter
      Nowak s’est entretenu avec lui au sujet de son travail._

      Quels sont les effets de la pandémie de Corona et du confinement sur les chauffeur·es de taxi de Berlin ?

      Les mesures prises pour contenir la pandémie de Covid 19 ont temporairement ramené les revenus à un niveau presque nul. Le nombre de taxis berlinois a chuté d’environ 1000 à moins de 7000 l’année dernière. Environ 400 des plus de 2000 indépendants en solo ont abandonné. La pandémie a mis en lumière l’exploitation systématique et illégale qui était bien cachée jusqu’alors et qui ne pouvait plus être dissimulée par des astuces comptables en raison de l’absence de volume de ventes. Malheureusement, ni l’autorité de surveillance des taxis, ni le bureau des impôts, ni les douanes ne s’y sont intéressés.

      Une affaire de vol de salaire particulièrement grave dans le secteur des taxis est actuellement examinée par le tribunal du travail de Berlin. De quoi s’agit-il ?

      Le collègue connaissait de graves difficultés financières, si bien qu’il était même menacé de perdre sa maison. Une comparaison de ses relevés de temps de travail et de ses fiches de paie a montré que son patron ne lui avait versé qu’une fraction du salaire auquel il avait droit. Il avait été privé de jusqu’à 70 000 euros sur une période de plusieurs années. Le montant exact de sa demande est actuellement en cours de négociation au tribunal. Jusqu’à présent, aucun accord n’a été trouvé. Le procès se poursuivra le 22 juillet.

      Est-ce que ce genre de chose arrive fréquemment ?

      Par son ampleur, ce vol de salaire est un cas extrême. Mais il est bien connu que presque toutes les compagnies de taxi berlinoises versent des salaires bien inférieurs au salaire minimum. Ils utilisent un dispositif complémentaire au taximètre pour enregistrer les temps d’attente et de garde aux arrêts comme des pauses et non comme du temps de travail. En 2018, le tribunal du travail de Berlin a jugé que l’enregistrement des heures de travail de cette manière est illégal. Les collègues sont floués d’une grande partie de leur salaire.

      La loi sur le transport par taxi, actuellement en discussion au Bundestag, pourrait-elle améliorer la situation des chauffeurs de taxi berlinois ?

      La discussion à ce sujet détourne l’attention de l’essentiel : Tant que les compagnies de taxi ne seront autorisées à payer qu’une partie du chiffre d’affaires, il n’y aura pas de salaire horaire conforme à la loi et à l’épreuve de la pauvreté.

      Quel rôle jouent les syndicats ?

      L’AG-Taxi de Verdi attire l’attention sur ce problème depuis des années. Grâce à mes conversations avec les chauffeurs de taxi, je commence à comprendre pourquoi si peu s’organisent en syndicats. Beaucoup ne voient aucune alternative à leur situation et ont peur des conséquences négatives s’ils se défendent. C’est pourquoi leurs protestations sont dirigées contre Uber et presque jamais contre leurs propres entreprises.

      Uber exacerbe-t-il la situation ?

      En 2018, les recettes des taxis berlinois ont chuté de 20 à 30 % à cause d’Uber. Au début, je ne pouvais pas croire qu’Uber s’implanterait ici. Depuis que le ministre fédéral des transports de la CSU, Andreas Scheuer, a supprimé le test de connaissances locales pour les voitures de location, des personnes en grande difficulté se sont retrouvées prêtes à travailler pour un salaire encore plus bas que celui des chauffeur·es de taxi.

      Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)

    • Pour info, @seenthis utilise translate shell https://github.com/soimort/translate-shell pour les traductions cf https://github.com/seenthis/hebergement/wiki/Installation-de-translate-shell

      L’outil en question ne prend plus en charge deepl depuis que ce service a mis en place des restrictions à l’accès de son API cf https://github.com/soimort/translate-shell/issues/268

      Voilà pour le contexte, toutes propositions alternatives sont les bienvenues dans le repo de seenthis cf https://github.com/seenthis/seenthis_squelettes/issues

    • der Lotse, c’est le pilote, au sens maritime du terme


      Lotsenboot "Elbe 4’ vor Cuxhaven
      mason_bay

      Pilote (profession maritime) — Wikipédia
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Pilote_(profession_maritime)

      Le pilote de navire est le conseiller du commandant d’un navire qui entre ou sort du port ou encore qui navigue sur une voie maritime difficile (par exemple le fleuve Saint-Laurent). Il travaille pour une station de pilotage et est licencié pour un ou plusieurs ports particuliers ou encore une ou plusieurs voies fluviales.

      pilote social ne signifiant pas grand chose en français, on pourrait proposer pilotage social, ou, en m’aidant d’une liste de synonymes http://www.synonymo.fr/synonyme/pilote
      – expérimentateur social
      – mentor social
      – cicérone social (pour le plaisir de ce mot totalement désuet)
      – ou encore, mais la connotation en allemand est assez moyenne (!) : guide social

    • En aparté pour @simplicissimus :

      DeepL m’avait proposé « pilote » mais cela me paraissait ambigu. Alors j’ai pensé au nom « assistant » en rapport au métier d’assistante sociale en français. J’ai hésité à choisir entre ce mot et celui de « conseiller ».

      Sinon pour le nom « cicérone » qui est très peu usité de nos jours, voici ce que propose le CNTRL :
      https://www.cnrtl.fr/definition/cicerone

      Ce mot d’origine italienne a servi à L.L. Zamenhof pour créer le mot « ĉiĉerono / prononcer tchitchèrono » de l’Espéranto :
      https://vortaro.net/#%C4%89i%C4%89erono_kd

    • Pour info - après les tâches les plus urgents le site https://txsl.de aura des secteurs en français et anglais. Le turc et l’arabe seront réalisés plus tard car il faudra payer des traducteurs.
      #merci pour vos idées de traduction.

      Le terme « Lotse » est le résultat d’une ruse pour faire financer par la ville un projet du type « organizing » cad de création de syndicats pour les chauffeurs taxi et uber.

      La genèse du projet

      Dans le cadre d’un projet pilote intitulé Solidarisches Grundeinnkommen (SGE), la ville de Berlin promeut des « Lotsendienste THP », qui visent à améliorer la cohésion sociale et à faciliter l’accès aux structures officielles de soutien pour les personnes qui en sont exclues par des facteurs linguistiques, sociaux et ethniques.

      Dans la capitale du néolibéralisme européen, la municipalité n’a pas le droit de créer un service pour les nécessiteux, mais doit recourir à une ruse consistant à lancer un appel d’offres auprès des associations et des administrations. Dans ce contexte, le maire de Berlin a lancé un programme pour l’emploi des chômeurs, le SGE, qui est censé ouvrir la voie à une amélioration du système Hartz IV.

      J’y ai présenté l’idée du projet avec l’aide de l’association Berliner Arbeitslosenzentrum (BALZ), qui joue le rôle de contenant, de gestionnaire administratif et financier du projet. L’association prend son rôle au sérieux et fournit des contacts aux autorités et aux politiques afin de contribuer à la réussite du projet. L’intégration dans le BALZ assure avant tout le suivi pragmatique continu et l’adaptation des tâches du projet aux nouveaux développements.

      L’état des lieux après un an de travail dans le cadre de la pandémie Covid-19 peut être résumé en une phrase : Les graves problèmes matériels doivent être résolus et des possibilités d’action doivent être créées pour les conducteurs afin de les motiver à prendre leur destin en main. Ceux qui sont accablés par une misère sans fin ne peuvent pas voir plus loin que le prochain feu rouge.

      S’attaquer aux pires abus s’est avéré tout à fait cohérent avec les définitions du poste subventionné. Pour ce faire, j’utilise toutes mes compétences et mon expérience pour aider le service de base à atteindre son plein impact en faisant du lobbying pour les employés dépendants, en travaillant avec les syndicats et les associations industrielles, et en impliquant les agences municipales et associations indépendantes.

  • En ce jour symbolique, le gouvernement fronçais a choisi de saluer à sa manière la mémoire de #Christchurch en salissant celle de Samuel Paty dans un thread imbibé des thèses les plus perchées de la bande du Printemps Républicain / Valls / Fourest...
    Nausée.
    le SG-CIPDR, Secrétariat général Comité interministériel Prévention #Délinquance #Radicalisation auquels il ajoute #Séparatisme #DérivesSectaires :

    La semaine dernière, deux jeunes radicalisés ont été placés en garde à vue. Ils sont soupçonnés d’avoir eu des projets d’attaques sur le territoire français. @MarleneSchiappa, interrogée hier sur cette affaire, pointe le concept de « jihadisme d’atmosphère ».
    @KepelGilles développe la thèse du « jihadisme d’atmosphère » qui consiste à prendre part à la défense de l’islam radical & politique, sans avoir été activé par une organisation terroriste (Al-Qaïda ou le soi-disant « état islamique »), ni même approché par des officines islamistes.
    Le djihadisme a donc imprégné une partie de la jeunesse militante, comme le montre l’exemple de ces deux jeunes radicalisés qui ont conservé l’idéologie et la méthode d’action des organisations #terroristes islamistes.
    L’islam radical séduit des individus, souvent jeunes. Ils se construisent en rupture totale avec la #République et ses valeurs. Actifs sur les #RéseauxSociaux, ils peuvent se radicaliser et passer à l’acte, comme le 16 octobre dernier, date de l’assassinat contre #SamuelPaty.
    Dans cette affaire, le terroriste est passé à l’acte pour tuer un enseignant après que ce dernier a été traité d’« islamophobe » par des militants islamistes.C’est l’accusation d’#islamophobie qui a poussé ce terroriste à assassiner #SamuelPaty : l’accusation d’islamophobie tue.
    Cette affaire n’est pas un cas isolé. Elle illustre la continuité de la menace terroriste en #France, qui s’est notamment manifestée durant la période du procès des attentats de #Janvier2015 et récemment avec ces tentatives d’attentats déjouées.
    Les militants islamistes continuent toutefois de nier la dangerosité des procès en « #islamophobie » tous azimuts.
    Ces accusations, lorsqu’elles visent à faire taire les points de vue divergents ou critiques, mettent pourtant en danger la sécurité des personnes menacées et même leur vie, comme ce fut le cas pour le professeur #SamuelPaty
    Le djihadisme n’a pas sa place dans notre pays. L’État le combattra résolument ainsi que les personnes qui le favorisent.
    Plus que jamais, il est important de rappeler que le pacte #républicain assure aux citoyens à la fois leur liberté, leur égalité devant la loi mais aussi leur sécurité, quelles que soient leurs convictions.
    Drapeau de la France #Liberté #Laïcité #République

    https://twitter.com/SG_CIPDR/status/1371504152308760582

    • analyse dimensionnelle, suite : un article tout récent assez fun :-)

      The influence of field size, goal size and number of players on the average number of goals scored per game in variants of football and hockey : the Pi-theorem applied to team sports
      Received January 28, 2020 ; accepted August 25, 2020 ;published online September 21, 2020
      https://www.degruyter.com/document/doi/10.1515/jqas-2020-0009/html

      Abstract: In this paper, we investigate the correlation between the main physical characteristics of eight variants of football and hockey (such as field size, goal size, player velocity, ball velocity, player density, and game duration) and the resulting average numbers of goals scored per game. To do so, the Pi-theorem in physics is extended to sport science and a non-dimensional parameter of interest is defined. It is based on the ratio between the duration ofthe game and the order of magnitude of the time needed to cross the midfield, which depends on the average velocity of the ball and the players, the player density and the size of the goals. An excellent correlation is found between the proposed parameter and the average number of goals scored per game during recent international competitions. Using the derived correlation, the effect of any modification of the main characteristics of football and hockey (and their variants) on the scoring pace can be assessed. For instance, it can be predicted that decreasing the length of football fields by 20 m would raise the average number of goals scored to 3.6 (±0.6) per game, versus the 2.6 goals scored during the most recent men’s World Cup

      via l’article WP sur le théorème π de Buckingham…
      https://en.wikipedia.org/wiki/Buckingham_π_theorem
      ou sa version française :
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Théorème_de_Vaschy-Buckingham
      l’article est cité dans les deux entrées.

    • Je n’y connais rien en analyse dimensionnelle, j’ai donc regardé la première capsule (ça me suffit, je suis juste un fameux bricoleur qui souhaite faire en amateur, etc... cf Boris Vian) . Ça va, mon bagage scientifique fait que j’ai pigé.

      sauf un truc, où j’ai trouvé le gars assez vaseux d’ailleurs, genre sur le point de dire « oh et pi c’est comme ça un point c’est tout ».

      C’est l’histoire de la constante. Plus précisément, pour justifier cette constante (dont ils se débarrasse ensuite, en bon physicien patenté ), il parle d’un principe de similarité dont je comprends pas comment il justifie que la relation dont on fait l’hypothèse entre les dimensions peut se retrouver à être égale à une constante.

      Un sachant peut il allumer la lumière ?

    • Le peu que je connais de l’analyse dimensionnelle se résume au b-a-ba de la vérification de l’homogénéité des formules et qui m’a beaucoup servi pour alléger la charge mentale nécessaire pour retenir lesdites formules.

      La démonstration, reprise dans les articles WP cités ci-dessus, est (un peu…) abstraite. Ce que j’en comprends, c’est que les quantités sans dimension peuvent (fréquemment) être considérées comme des paramètres (fixes) décrivant le système (d’où les nombres de Reynolds, de Mach, …) et donc caractéristique du système en question.

      Ceci dit, dans l’article sur l’analyse dimensionnelle, https://fr.wikipedia.org/wiki/Analyse_dimensionnelle#Énergie_d'une_bombe_atomique le cas de la bombe atomique est décrit complètement et montre qu’historiquement G. I. Taylor n’a pas utilisé le raisonnement présenté mais un développement beaucoup plus long au bout duquel il a expérimentalement vérifié la relation et constaté que le rapport sans dimension ne dépendait pas de la température ce qui n’était pas forcément évident a priori.

      Autre point rigolo, dans ce même article, le constat empirique suivant, qui justifie la disparition de la constante (qui m’a aussi un peu interloqué : qu’est-ce qui garantit qu’elle n’est pas d’un ordre de grandeur élevé (ou faible) ?) :

      L’analyse dimensionnelle ne permet de trouver l’équation physique qui gouverne le phénomène, qu’à une constante numérique k près, sans dimension, et que cette méthode ne peut donc pas déterminer. Il faut faire un calcul explicite complet pour la trouver (ou une mesure expérimentale pour la déterminer). L’expérience montre cependant que, dans un système d’unités adapté au problème étudié, cette constante k est toujours de l’ordre de grandeur de 1 (au sens où π ~ e ~ 1), d’où la pertinence de l’analyse dimensionnelle pour prévoir la forme du résultat d’un calcul, ainsi que son ordre de grandeur.

      et, au début du même paragraphe https://fr.wikipedia.org/wiki/Analyse_dimensionnelle#«_Principe_zéro_»_de_la_physique_théorique ce « principe » provocateur :

      « Ne jamais faire de calculs avant d’en connaître le résultat ».

  • Santé Publique France, 04/03/2021 :
    • décès covid à l’hôpital : 293 (cvh : 258)
    • hospitalisations covid : 24 891 (-220)

    décès : correction après la forte croissance d’hier, la tendance reste nettement à la hausse
    admissions en réanimation, rythme toujours à peu près stable

    incidence dans les métropoles : Nice et Metz toujours en forte décroissance, peu d’évolution pour les autres villes et donc toujours de faibles croissances sur 7 jours ;
    les champions de la croissance : Rouen qui dépasse (d’une unité) Lyon et passe ainsi au 6ème rang, suivie de près par Grenoble et, en tout en bas pour les incidences, Brest (souvenirs des vacances de la zone C ?)

  • #Sangue_giusto. #Francesca_Melandri

    Roma, agosto 2010. In un vecchio palazzo senza ascensore, Ilaria sale con fatica i sei piani che la separano dal suo appartamento. Vorrebbe solo chiudersi in casa, dimenticare il traffico e l’afa, ma ad attenderla in cima trova una sorpresa: un ragazzo con la pelle nera e le gambe lunghe, che le mostra un passaporto. «Mi chiamo Shimeta Ietmgeta Attilaprofeti» le dice, «e tu sei mia zia.» All’inizio Ilaria pensa che sia uno scherzo. Di Attila Profeti lei ne conosce solo uno: è il soprannome di suo padre Attilio, un uomo che di segreti ne ha avuti sempre tanti, e che ora è troppo vecchio per rivelarli. Shimeta dice di essere il nipote di Attilio e della donna con cui è stato durante l’occupazione italiana in Etiopia. E se fosse la verità? È così che Ilaria comincia a dubitare: quante cose, di suo padre, deve ancora scoprire? Le risposte che cerca sono nel passato di tutti noi: di un’Italia che rimuove i ricordi per non affrontarli, che sopravvive sempre senza turbarsi mai, un Paese alla deriva diventato, suo malgrado, il centro dell’Europa delle grandi migrazioni.Con Sangue giusto Francesca Melandri si conferma un’autrice di rara forza e sensibilità. Il suo sguardo, attento e profondissimo, attraversa il Novecento e le sue contraddizioni per raccontare il cuore della nostra identità.

    https://rizzoli.rizzolilibri.it/libri/sangue-giusto
    #livre #littérature #Italie_coloniale #migrations #colonialisme #corne_d'Afrique #colonisation #histoire #fascisme #roman

    –—

    ajouté à la métaliste sur le colonialisme italien :
    https://seenthis.net/messages/871953
    Et plus précisément ici :
    https://seenthis.net/messages/871953#message900659

    • Le livre Sangue giusto a été traduit en français avec le titre

      Tous, sauf moi

      2010, Rome. Ilaria, la quarantaine, trouve sur le seuil de sa porte un jeune Éthiopien qui dit être à la recherche de son grand-père, Attilio Profeti. Or c’est le père d’Ilaria. À quatre-vingt-quinze ans, le patriarche de la famille Profeti est un homme à qui la chance a toujours souri : deux mariages, quatre enfants, une réussite sociale éclatante. Troublée par sa rencontre avec ce migrant qui déclare être son neveu, Ilaria commence à creuser dans le passé de son père.
      À travers l’enquête d’Ilaria qui découvre un à un les secrets sur la jeunesse de son père, Francesca Melandri met en lumière tout un pan occulté de l’histoire italienne : la conquête et la colonisation de l’Éthiopie par les chemises noires de Mussolini, de 1936 à 1941 – la violence, les massacres, le sort tragique des populations et, parfois, les liens qu’elles tissent avec certains colons italiens, comme le fut Attilio Profeti.
      Dans ce roman historique où l’intime se mêle au collectif, Francesca Melandri apporte un éclairage nouveau sur l’Italie actuelle et celle des années Berlusconi, dans ses rapports complexes avec la période fasciste. Naviguant habilement d’une époque à l’autre, l’auteur nous fait partager l’épopée d’une famille sur trois générations et révèle de façon bouleversante les traces laissées par la colonisation dans nos sociétés contemporaines.

      http://www.gallimard.fr/Catalogue/GALLIMARD/Du-monde-entier/Tous-sauf-moi
      #Tous_sauf_moi

    • « Tous, sauf moi », le roman qui met l’Italie face à son héritage colonial

      Francesca Melandri dynamite la #mémoire sélective entretenue sur le passé impérial de l’Italie en Afrique. Son dernier livre pulvérise les couches de silence accumulées depuis l’ère fasciste et combat le révisionnisme historique des années Berlusconi.

      Le roman s’ouvre en 2012 à Rome, sur le décès d’un vieillard de 97 ans. « Tous, sauf moi » était le mantra d’Attilio Profeti, obsédé par l’idée d’être le dernier de sa génération à quitter ce bas monde. Depuis bien longtemps, les enfants issus de sa double vie avaient découvert leur existence mutuelle. Mais cela ne faisait que deux ans que sa fille Illaria avait vu débarquer sur son palier un certain Shimeta Ietmgeta Attilaprofeti. Venu d’Éthiopie, celui-ci s’était présenté comme son neveu, c’est-à-dire le petit-fils dudit vieillard, à la mémoire déjà trop effilochée pour confirmer quoi que ce soit.

      Ce point de départ fournit le prétexte à une investigation filiale qui tient le lecteur en haleine pendant plus de 500 pages facilement dévorées, en lui faisant remonter le temps jusqu’à cent ans en arrière. Dans cet ouvrage publié en 2019, à (re)découvrir dans les librairies déconfinées, l’écrivaine Francesca Melandri enchevêtre plusieurs récits de vie qui éclairent de manière sensible l’histoire récente de l’Italie. Sa prose alterne subtilement entre l’empathie pour ses personnages, un humour féroce, des descriptions cliniques et quelques rebondissements surprises.

      On suit ainsi le long parcours d’Attilio Profeti, fils d’un cheminot étranger aux idées fascistes, dont l’enfance sera néanmoins tout entière marquée par le régime de Mussolini. Engagé en Éthiopie, dont la conquête en 1936 fit beaucoup pour l’adhésion populaire au nouveau régime, il y laissera une femme et une progéniture qu’il ne reconnaîtra jamais, au contraire de certains compagnons « ensablés », émigrés ou anciens soldats jamais repartis du pays. Beau et chanceux, il trouvera après la guerre un protecteur auprès de qui bénéficier des nombreux avantages d’une démocratie chrétienne hégémonique et corrompue.

      Avec sa fille Illaria, une femme indépendante ayant grandi pendant la dégénérescence du système de partis de la Première République, voilà le lecteur plongé dans les années Berlusconi, cauchemardesques pour quiconque ayant conservé des idéaux de gauche, ou tout simplement une haute idée de l’action publique. Son enquête l’incitant à s’accommoder avec les principes moraux qu’elle s’était fixés, Illaria voit s’échapper son fantasme de rester imperméable au climat d’abaissement et de compromission encouragé par le magnat transalpin des médias.

      Motivée par une oppression politique bien plus directe et brutale, l’odyssée du jeune Éthiopien jusqu’à Rome fait écho aux tragédies migratoires vécues ces dernières années entre la Corne de l’Afrique et les côtes européennes, en passant par le Soudan et la Libye. « Qu’est-ce qu’une frontière au milieu du désert ?, lit-on au commencement de son parcours éprouvant. Une ligne invisible au-delà de laquelle il y a ceux qui te frappent, ceux qui te donnent à boire, ceux qui volent ton argent et ceux qui font un peu tout ça à la fois. Ou bien encore, là où il n’y a plus personne parce que le chauffeur a perdu la piste et alors on meurt. »

      La grande réussite de Melandri est de ne pas dérouler ces récits en silos, mais de les faire résonner les uns avec les autres. Elle nous fait ainsi découvrir, ou mieux entendre, les échos du passé impérialiste italien dans la vie politique contemporaine, par exemple lors de la réception de Kadhafi par Berlusconi en 2010. En reliant par la fiction des destins individuels, la romancière réunit dans le même geste des fragments d’histoire nationale artificiellement séparés – et surtout excessivement négligés – dans la mémoire collective.

      C’est en effet l’impensé colonial de son pays (lire l’article de Ricardo Antoniucci) que Melandri met au jour, dans une sorte de forage impitoyable de la psyché nationale. Elle le fait sans ménagement, n’épargnant pas au lecteur les récits atroces – sans être gratuits – des violences sexuelles et crimes de guerre commis par l’armée italienne. Sur la base d’une documentation solide, et avec les armes d’un art populaire, elle entreprend de défaire les couches de silence qui ont enveloppé cette histoire qui n’a rien eu d’anecdotique.

      Par honte, peur de la justice ou déni psychologique, les « revenants » d’Abyssinie avaient été avares de témoignages : « Tous se taisaient. Chacun de ces petits ruisseaux de silence confluait avec le grand fleuve des omissions officielles, qui, à son tour, alimentait la grande mer de la propagande sur l’Afrique orientale. »

      Une fois le fascisme vaincu, la reconstruction mémorielle du pays a débouché sur le mythe d’un pays victime d’un phénomène politique aberrant : « Tout ce qui, à tort ou à raison, était associé au fascisme était considéré comme un corps étranger, une parenthèse, une déviation du vrai cours de l’histoire de la patrie, celui qui reliait l’héroïsme du Risorgimento à celui de la Résistance. L’Italie était un ancien alcoolique qui, comme tout nouvel adepte de la sobriété, ne voulait pas être confondu avec le comportement qu’il avait eu lors de sa dernière cuite. »

      Tout en rappelant que l’entreprise coloniale a été lancée plus de vingt ans avant l’avènement du régime mussolinien, Melandri insiste sur la centralité de l’impérialisme dans le fascisme italien. Elle s’inscrit dans le sillage de réflexions similaires menées dans le champ académique, comme chez Marie-Anne Matard-Bonucci. Dans un ouvrage important, Totalitarisme fasciste, celle-ci insiste sur le fait que le culte de la violence se situait bien au cœur du mouvement puis du régime politique de Mussolini (voir notre entretien vidéo).

      « Pour le pouvoir fasciste, écrit l’historienne, la terreur [dans les colonies] n’était pas une dérive, mais une façon de faire de la politique. » Un chapitre entier de son ouvrage est d’ailleurs consacré à la propagande viriliste déployée en arrière-fond des conquêtes coloniales, dans lequel elle explique comment le « spectre du métissage », signe d’une radicalisation raciste du régime, a finalement débouché sur une réglementation stricte de la sexualité en terrain colonial.

      Or, c’est précisément dans cette torsion idéologique que s’inscrit la biographie inventée d’Attilio Profeti : adolescent contemplant des cartes postales de corps animalisés et « exotisés », soldat parmi ceux confrontés à leur disponibilité au cours d’une conquête militaire les ayant transformés en proies faciles, amoureux préférant délaisser l’objet de sa fascination plutôt que d’hypothéquer son avenir au sein d’un régime ne tolérant pas l’altération du pur sang italien.

      À plusieurs reprises, dans les pages les plus contemporaines, la romancière étrille le révisionnisme historique encouragé par Berlusconi et ses alliés de droite dès leur arrivée au pouvoir. Comme l’a montré un autre historien, Olivier Forlin, les années 1990 ont de fait été le moment d’une « relativisation de l’héritage fasciste » et d’une mise en équivalence douteuse entre partisans et fascistes pendant la guerre civile de 1943-45, présentée comme un moment regrettable de division nationale.

      De façon plus générale, c’est la dégénérescence morale incarnée par Berlusconi dont témoignent les personnages du roman. Parmi eux, l’amant d’Illaria, Piero Casati, est décrit comme un élu « entré en politique avec une idée d’efficacité conservatrice [...] ; où les excès des hommes d’État de la Première République seraient corrigés par un peu de marché sain, par l’allègement de la lourdeur du fonctionnement de l’administration », mais qui se retrouve plongé dans « un climat de Bas-Empire, de foire d’empoigne, avec des rats dans la soute qui rongent les dernières croûtes avant que le bateau ne s’écrase sur les rochers ».

      Les adversaires de centre-gauche de Berlusconi ne sont pour autant pas épargnés dans le roman. À plusieurs occasions, Melandri souligne leur responsabilité partagée dans l’absence de travail mémoriel satisfaisant, et dans la mise en œuvre de lois désastreuses pour la dignité et l’intégrité physique des migrants ayant tenté leur chance depuis l’autre côté de la Méditerranée.

      Épique et subtil autant qu’éprouvant, Tous, sauf moi s’inscrit dans un mouvement de pluralisation de la mémoire italienne, que d’autres romanciers et chercheurs ont lancé à la lumière d’une histoire impériale réévaluée. L’originalité de Melandri est de montrer en quoi le legs colonial pèse encore dans l’inconscient, les représentations et les affects contemporains. Il est heureux que les lectrices et lecteurs français y aient aujourd’hui accès, deux ans après sa parution en Italie.

      https://www.mediapart.fr/journal/culture-idees/010620/tous-sauf-moi-le-roman-qui-met-l-italie-face-son-heritage-colonial
      #impensé_colonial

    • “I wanted to become an Abyssinian”: Rewriting Indro Montanelli’s memories of colonial Africa in Francesca Melandri’s Sangue giusto (2017)

      This article focuses on journalist Indro Montanelli’s memories of Destà/Fatìma or Fatuma, the 12-year-old child he bought as his “wife” while he was a volunteer in the 1935 Italo-Ethiopian war, and on a colonial narrative echoing his story in the 2017 novel Sangue giusto by Francesca Melandri. It considers the roles of race, gender, sexuality, and national memory in the texts, moving from the debate around the monument dedicated to the prominent journalist in the city of Milan to the analysis of the power dynamics in the novel. John Akomfrah’s notion of memory as “a deconstructive gesture against white mythologies” and Aimé Césaire’s and Michel Foucault’s idea of memory as counter-cartography are used to analyse both Montanelli’s recollections of Destà and the relationship between Attilio Profeti, the main character of Melandri’s novel, and Ababa, the girl he turned into his servant and lover during the fascist occupation of Ethiopia.

      https://www.tandfonline.com/doi/full/10.1080/17449855.2022.2158359