#mesologie

  • Des mots des peintres de Lascaux à l’envol d’un Harfang des neiges
    http://www.larevuedesressources.org/des-mots-des-peintres-de-lascaux-a-l-envol-d-un-harfang-des-ne

    « La #géopoétique, rappelait #Kenneth_White en 2011, est à la fois l’étude de l’organisation inhérente à l’univers, la formation d’un monde humain et l’expression de cette formation. » En prenant les éléments à la racine, on peut considérer que cette question s’est posée dès l’origine de notre espèce. Disons que l’hominisation a rencontré ce triple aspect du fait d’exister en tant qu’humain, progressivement, mais de façon certaine : étudier le milieu dans lequel on évolue ; y survivre par une adaptation réciproque — (...)

    #Régis_Poulet

    / #Littérature, #Art, Kenneth White, #Préhistoire, #Animal, #Psychanalyse, #Linguistique, #Grotte_de_Lascaux, #Mésologie, géopoétique, Anthropologie / Ethnologie, #Grotte_Chauvet, Régis (...)

    #Anthropologie_/_Ethnologie #Régis_Poulet

  • Augustin Berque : Écologique, ou mésologique ?
    http://www.espacestemps.net/en/articles/cologique-ou-mesologique-en

    Nous ne pourrons nous conduire autrement si nous n’apprenons pas à penser autrement. Dans nos sociétés, l’#économie s’est instituée comme le seul « mode de #rationalisation de l’existence » (p. 109 sqq) ; or c’est bien à une nouvelle raison, « la raison écologique » (p. 117 sqq), que nous sommes désormais tenus de donner priorité. Il faut pour cela dépasser « l’autisme suicidaire » dont est porteuse « la perfection même de la raison économique » (p. 117). Même si, dans le cadre du système, l’#écologie apparaît comme « l’empêcheuse de tourner en rond », « le principe de réalité qu’elle incarne est plus fort que la richesse et finira tôt ou tard par s’imposer » (p. 118). C’est en effet « notre volonté de durer en tant qu’espèce [qui] constitue le fondement le plus assuré de la raison écologique » (p. 119). Cela « transcende le destin des individus » (p. 21), et demande donc que nous dépassions « l’#individualisme culturel dans lequel nous baignons » (p. 120), en faisant nôtre le « principe #responsabilité » de Hans Jonas dont la célèbre maxime est « Agis de telle manière que les effets de ton action soient compatibles avec la permanence d’une vie authentiquement humaine sur terre » (cité p. 122). Il est clair aujourd’hui que nous ne pouvons plus faire « comme si le #bien_commun pouvait résulter d’une somme d’égoïsmes » (p. 128). « Le passage à l’ère de l’irréversible change la donne », et « le laisser-faire n’est plus une option » (p. 129). « La raison écologique, en un mot, sera une raison moins rusée. Une raison collective qui s’appuie sur la lucidité et la vertu plutôt que sur l’intérêt, est-ce seulement pensable ? » (p. 130). La réponse est oui. Perret, au-delà du principe de responsabilité, parie en effet sur l’espérance (voir son livre La logique de l’espérance , Renaissance, 2006) : de « l’événementialité du sens » (p. 151), nous pouvons rationnellement nous attendre à ce que la réalité prenne un autre sens, nous fondant à penser autrement.

    Tout cela se tient, et je ne vois pas de raison valable de contester le propos de l’auteur. Par sa concrétude et sa clarté, son livre me paraît une excellente synthèse des motifs et des moyens que nous pouvons avoir de réformer ce système qui conduit l’#humanité au désastre. J’avoue cependant que j’attendais davantage d’un titre tel que « Pour une raison écologique ». Ce livre en effet ne touche pas à ce qui, selon moi du moins, doit nécessairement constituer le soubassement et l’armature de la raison nouvelle qui s’impose ; à savoir, d’une part, une autre ontologie que celle qu’a instaurée le dualisme substantialiste inhérent à la modernité (la conscience individuelle d’un sujet substantiel face à un monde objet non moins substantiel), d’autre part la logique aristotélicienne de l’identité du sujet, qui en a justement fondé le substantialisme. L’écologie est l’un des domaines où il est devenu évident qu’il faut substituer un paradigme relationnel à ce paradigme-là ; mais elle est loin d’être le seul, et s’en tenir à une « raison écologique », en la matière, c’est courir le risque d’un nouveau réductionnisme, celui d’un holisme écologique que Perret, à juste raison, récuse par ailleurs.

    Il faut donc voir plus large : au-delà de la « raison écologique » (minimum et repère nécessaires en tout état de cause), il faut aller jusqu’à l’ontologie et à la logique pour dépasser le paradigme de la modernité. Nonobstant les immenses et indéniables bénéfices que l’humanité en a retirés, celui-ci a fait son temps : la #catastrophe certaine à laquelle il nous conduit désormais entraînera non moins certainement la perte de tous ces bénéfices, et bien davantage encore, puisque c’est notre survie même qui est en jeu. Du point de vue ontologique, à l’opposé de ce dont nous persuade l’individualisme (méthodologique, entre autres), nous devons reconnaître que de tous les êtres vivants, l’humain, ce néotène, est celui qui dépend le plus de son milieu ; car, s’agissant de l’humain, ledit milieu n’est pas seulement écologique : il est non moins — et il est chaque jour davantage — #technique et #symbolique. De cette réalité, ce n’est pas une « raison écologique » qui à elle seule pourra rendre compte ; mais bien une raison mésologique : une raison des milieux humains comme tels : pas seulement comme écosystèmes, mais comme systèmes éco-techno-symboliques.

    #écoumène #médiance #mésologie #mésologique