• #Microsoft coupe les mails de la #Cour_Pénale_Internationale, un avertissement pour tous les Européens

    Alors que son président s’était engagé à protéger les données des Européens, Microsoft a retiré à la CPI l’#accès à ses services. La #coupure fait suite à une volonté de l’administration américaine, à laquelle Microsoft s’est soumis malgré ses promesses.

    Lors de sa visite à Bruxelles, #Brad_Smith, le président de Microsoft, l’avait juré. Son groupe s’engagerait à défendre les intérêts et les données des Européens face aux aléas géopolitiques, y compris d’éventuelles pressions de l’administration américaine.

    Mais les promesses n’engagent que ceux qui les croient. Et après ce joli discours – où Brad Smith assurait avec emphase que Microsoft « dépend de manière critique de la confiance de ses clients, des pays et des gouvernements à travers l’Europe » –, la raison dictait d’avoir des preuves qui confirmeraient cet engagement avant de le croire.

    Or peu après cette déclaration, on apprenait que Microsoft suspendait la #messagerie et d’autres services utilisés par le bureau du procureur de la Cour Pénale Internationale (CPI) de La Haye, Karim Khan.

    Cette coupure se conformait aux sanctions imposées par Washington à l’encontre du personnel du CPI après que la Cour a décidé d’ouvrir des enquêtes sur de hauts dignitaires israéliens.

    Le contexte est sulfureux, mais ce n’est pas le fond du problème. Quoi que l’on pense de ces enquêtes d’un côté, et de la légitimité des sanctions américaines de l’autre, cette affaire prouve que Microsoft a non seulement la capacité, mais aussi la volonté d’exécuter les directives de l’État américain et de couper les services à tout acteur jugé indésirable par son administration.

    Une posture qui va à l’encontre des engagements pris par Brad Smith sur le sol européen.

    Un clic de souris qui résonne dans le monde entier

    Cette coupure est, si je puis dire, un clic de souris qui résonne dans le monde entier. Un clic qui devrait en tout cas faire réfléchir les décideurs sur leurs relations « de confiance » avec Microsoft.

    De fait, plusieurs institutions publiques néerlandaises ont aussitôt accéléré leurs recherches de solutions alternatives, hébergées en Europe. Dans le même temps, le nombre de demandes de backups pour sécuriser les données dans Microsoft aurait bondi. En Allemagne, la presse s’est fait l’écho d’un regain d’intérêt pour des systèmes de sauvegarde face à une possible perte d’accès aux services Microsoft. Dans les pays nordiques comme en France, l’idée d’un avenir numérique moins dépendant d’Azure est encore plus ancienne et cette affaire ne fait que la raviver.

    Une vague d’interruptions de service volontaire par Microsoft est hautement improbable – l’éditeur fait 25 % de ses revenus en Europe, il ne peut pas se passer de ce marché sous peine de suicide commercial. Il ne s’agit donc pas d’avoir peur.

    Mais lorsqu’un prestataire clé sur lequel les organisations comptent depuis des années se montre soumis aux volontés d’un gouvernement étranger, fût-il ami, la plupart des responsables IT (en particulier dans le secteur public) savent qu’il est temps de trouver une alternative « au cas où ». Avoir un plan B est une question de bon sens.

    Le véritable problème pour Microsoft pourrait d’ailleurs être là : dans l’IT, les plans B deviennent souvent les plans A. Une fuite modeste de clients peut vite se transformer en exode. Les gouvernements sont par nature prudents, mais ils sont aussi assez moutonniers. Quand l’un d’entre eux change de chemin, les autres ont plus tendance à le suivre.

    Un changement d’ambiance vers moins de confiance

    Cette affaire ne provoquera donc pas d’exode de chez Microsoft. D’ailleurs, même en imaginant que ce soit techniquement possible (ce qui bien souvent n’est pas le cas), les organisations sont plus préoccupées que paniquées.

    Mais l’affaire marque un changement d’ambiance : jusque-là très fidèles à Microsoft, plusieurs structures discutent désormais ouvertement de la nécessité de réduire leur dépendance à l’éditeur américain.

    Les inquiétudes liées à de possibles pressions des autorités américaines sur les hyperscalers – Microsoft, Google ou AWS – existent depuis longtemps. Mais elles étaient atténuées par les promesses répétées de ces fournisseurs de protéger leurs clients.

    Cependant, nombreux sont ceux qui estiment que Microsoft, à l’épreuve du feu, n’a pas tenu parole. Et qu’au lieu d’être un défenseur d’un pilier de la communauté juridique mondiale, il a agi comme un instrument de la politique américaine.

    Une alternative suisse à la rescousse de la CPI

    Victimes de cette coupure, la CPI et Karim Khan se seraient tournés vers #Proton_Mail, un service de messagerie, chiffrée de bout en bout, plébiscité par les lanceurs d’alerte.

    Proton Mail n’est pas une panacée. Le service est soumis au droit suisse, qui oblige (lui aussi) sur demande à divulguer certaines données à un gouvernement (ici, Helvète). Mais ces informations se cantonnent à certaines métadonnées, comme l’adresse IP, et ne concernent pas les mails eux-mêmes.

    En passant à une alternative, il y a fort à parier que Karim Khan a dû renoncer à certaines fonctionnalités et à une certaine facilité d’utilisation, mais il doit aussi se dire que c’est un petit prix à payer pour protéger ses équipes et son institution de l’influence du gouvernement américain.

    Trouver une alternative est peut-être un choix que d’autres devront envisager dans les mois ou les années qui viennent. Car si cette affaire rappelle une chose, c’est qu’on ne peut pas toujours faire confiance aux fournisseurs cloud pour garantir la souveraineté des données, malgré leurs discours.

    Et dans ce cas précis, malheureusement, les actes de Microsoft résonnent bien plus fort que les mots rassurants de Brad Smith.

    https://www.lemagit.fr/actualites/366624982/Microsoft-coupe-les-mails-de-la-Cour-Penale-Internationale-un-avertissement-
    #mails #CPI

    • Et à l’inverse, l’une des multiples apparitions de Microsoft dans le rapport de Fransceca Albanese sur la complicité des entreprises dans le génocide :
      https://www.ohchr.org/sites/default/files/documents/hrbodies/hrcouncil/sessions-regular/session59/advance-version/a-hrc-59-23-aev.pdf

      41. Microsoft, Alphabet and Amazon grant Israel virtually government-wide access to their cloud and artificial intelligence technologies, enhancing data processing, decisionmaking and surveillance and analysis capacities.99 In October 2023, when the Israeli internal military cloud overloaded,100 Microsoft, with its Azure platform, and the Project Nimbus consortium stepped in with critical cloud and artificial intelligence infrastructure.101 Their Israel-located servers ensure data sovereignty and a shield from accountability,102 under favourable contracts offering minimal restrictions or oversight.103 In July 2024, an Israeli colonel described cloud tech as a weapon in every sense of the word, citing these companies.104

    • Je n’ai toujours pas la réponse de ce à quoi nous engage le fait de cocher la case des CGU de Google ou de Microsoft, par exemple. J’attends la confirmation de la crainte que nous sommes ensuite liés de fait aux lois américaines en tant que client d’une entreprise américaine.

  • En Europe, les migrants premières victimes de l’intelligence artificielle

    Alors que se tient à Paris cette semaine le Sommet pour l’action sur l’intelligence artificielle (IA), chefs d’État, chefs d’entreprise, chercheurs et société civile sont appelés à se prononcer sur les #risques et les #limites de ses usages. Des #biais_discriminatoires et des #pratiques_abusives ont déjà été observés, en particulier dans la gestion européenne de l’immigration.

    Un #détecteur_d’émotions pour identifier les #mensonges dans un #récit, un #détecteur_d’accent pour trouver la provenance d’un ressortissant étranger, une analyse des #messages, des #photos, des #géolocalisations d’un #smartphone pour vérifier une #identité… voici quelques exemples de systèmes intelligents expérimentés dans l’Union européenne pour contrôler les corps et les mouvements.

    « Ici, les migrations sont un #laboratoire_humain d’#expérimentation_technologique grandeur nature », résume Chloé Berthélémy, conseillère politique à l’EDRi (European Digital Rights), un réseau d’une cinquantaine d’ONG et d’experts sur les droits et libertés numériques. « Les gouvernements et les entreprises utilisent les environnements migratoires comme une phase de #test pour leurs produits, pour leurs nouveaux systèmes de contrôle. »

    Des détecteurs de mensonges à la frontière

    L’un des plus marquants a été le projet #iBorderCtrl. Financé partiellement par des fonds européens, le dispositif prévoyait le déploiement de détecteurs de mensonges, basés sur l’analyse des #émotions d’un individu qui entrerait sur le sol européen. « Les #visages des personnes, en particulier des demandeurs d’asile, étaient analysés pour détecter si, oui ou non, ils mentaient. Si le système considérait que la personne était un peu suspecte, les questions devenaient de plus en plus compliquées. Puis, éventuellement, on arrivait à un contrôle plus approfondi par un agent humain », explique-t-elle.

    Expérimenté dans les #aéroports de Grèce, de Hongrie et de Lettonie, il ne serait officiellement plus utilisé, mais l’EDRi émet quelques doutes. « Dans ce milieu-là, on est souvent face à une #opacité complète et il est très dur d’obtenir des informations. Difficile de dire à l’heure actuelle si cette technologie est encore utilisée, mais dans tous les cas, c’est une volonté européenne que d’avoir ce genre de systèmes aux frontières. »

    Drones de surveillance, caméras thermiques, capteurs divers, les technologies de surveillance sont la partie émergée de l’iceberg, la face visible de l’intelligence artificielle. Pour que ces systèmes puissent fonctionner, il leur faut un carburant : les #données.

    Les bases de données se multiplient

    L’Europe en a plusieurs en matière d’immigration. La plus connue, #Eurodac – le fichier des #empreintes_digitales – vise à ficher les demandeurs et demandeuses d’asile appréhendés lors d’un passage de frontière de manière irrégulière. Créée en 2002, la nouvelle réforme européenne sur l’asile étend considérablement son pouvoir. En plus des empreintes, on y trouve aujourd’hui des photos pour alimenter les systèmes de #reconnaissance_faciale. Les conditions d’accès à Eurodac pour les autorités policières ont également été assouplies. « Elles pourront le consulter pour des objectifs d’enquêtes criminelles, on retrouve donc cette idée que de facto, on traite les demandeurs d’asile, les réfugiés, avec une présomption d’illégalité », conclut Chloé Berthélémy.

    Or, ces collectes d’informations mettent de côté un principe clef : celui du #consentement, condition sine qua non dans l’UE du traitement des données personnelles, et clairement encadré par le Règlement général de protection des données (#RGPD). Les politiques migratoires et de contrôles aux frontières semblent donc faire figures d’#exception. Lorsqu’une personne pose le pied sur le sol européen, ses empreintes seront collectées, qu’il soit d’accord ou non. Selon l’EDRi, « l’Union européenne est en train de construire deux standards différents. Un pour ceux qui ont les bons papiers, le bon statut migratoire, et un autre pour ceux qui ne les ont pas ».

    Un nouveau cadre juridique qui a d’ailleurs été attaqué en justice. En 2021, en Allemagne, la GFF, la Société des droits civils (qui fait partie du réseau de l’EDRi) triomphe de l’Office allemand de l’immigration, condamné pour pratiques disproportionnées. Textos, données de géolocalisation, contacts, historique des appels et autres #fichiers_personnels étaient extraits des #smartphones des demandeurs d’asile à la recherche de preuve d’identité.

    Automatisation des décisions

    Une fois les frontières passées, l’intelligence artificielle continue à prendre pour cible des étrangers, à travers sa manifestation la plus concrète : les #algorithmes. Examiner les demandes de #visa ou de #naturalisation, attribuer un #hébergement, faciliter l’organisation des #expulsions, prédire les flux migratoires… la multiplication des usages fait craindre aux chercheurs une administration sans guichet, sans visage humain, entièrement automatisée. Problème : ces systèmes intelligents commettent encore beaucoup trop d’#erreurs, et leur prise de décisions est loin d’être objective.

    En 2023, l’association La Quadrature du Net révèle que le code source de la Caisse nationale d’allocations familiales (Cnaf) attribue un « score de risque » à chaque allocataire. La valeur de ce score est ensuite utilisée pour sélectionner ceux qui feront l’objet d’un contrôle. Parmi les critères de calcul : avoir de faibles revenus, être au chômage, ou encore être né en dehors de l’Union européenne. « En assimilant la précarité et le soupçon de fraude, l’algorithme participe à une politique de #stigmatisation et de #maltraitance institutionnelle des plus défavorisés », estime Anna Sibley, chargée d’étude au Gisti. Quinze ONG ont d’ailleurs attaqué cet algorithme devant le Conseil d’État en octobre 2024 au nom du droit à la protection des données personnelles et du principe de non-discrimination.

    Autre exemple : l’IA a déjà été utilisée par le passé pour soutenir une prise de décision administrative. En 2023, le ministère de l’Intérieur a « appelé à la rescousse » le logiciel #Google_Bard, un outil d’aide à la prise de décision, pour traiter la demande d’asile d’une jeune Afghane. « Ce n’est pas tant le fait que l’intelligence artificielle ait donné une réponse négative qui est choquant. C’est plutôt le fait qu’un employé du ministère de l’Intérieur appuie sa réponse sur celle de l’IA, comme si cette dernière était un argument valable dans le cadre d’une décision de justice », analyse la chercheuse.

    #Dématérialisation à marche forcée

    En 2024, un rapport du Défenseur des droits pointait du doigt les atteintes massives aux droits des usagers de l’ANEF, l’administration numérique des étrangers en France. Conçue pour simplifier les démarches, l’interface permet le dépôt des demandes de titres de séjour en ligne.

    Pourtant, les #dysfonctionnements sont criants et rendent la vie impossible à des milliers de ressortissants étrangers. Leurs réclamations auprès du Défenseur des droits ont augmenté de 400% en quatre ans. Des #plaintes allant du simple problème de connexion aux erreurs de décisions de la plateforme. Un casse-tête numérique contre lequel il est difficile de se prémunir. « Les services d’accompagnement déployés sont trop limités », constate Gabrielle de Boucher, chargée de mission numérique droits et libertés auprès du Défenseur des droits. Selon elle, il est important que la France reconnaisse aux étrangers le droit de réaliser toute démarche par un canal humain, non dématérialisé, un accueil physique.

    Le biais discriminatoire

    Autre écueil de la dématérialisation croissante des administrations : le biais discriminatoire. Puisque les systèmes intelligents sont entraînés par des êtres humains, ces derniers reproduisent leurs biais et les transmettent involontairement à l’IA. Illustration la plus concrète : les erreurs d’#identification.

    En 2023, un homme a été arrêté aux États-Unis après que les logiciels de reconnaissance faciale l’ont désigné par erreur comme l’auteur de vols. « On peut légitimement avoir des craintes sur le respect des droits, puisqu’on sait, par exemple, que le taux d’erreur est plus élevé pour les personnes non blanches », s’inquiète Gabrielle du Boucher. Comme elles sont sous représentées dans les #bases_de_données qui nourrissent l’apprentissage de l’IA, celle-ci sera moins fiable que lorsqu’elle devra, par exemple, se concentrer sur les personnes blanches.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/62762/en-europe-les-migrants-premieres-victimes-de-lintelligence-artificiell
    #IA #AI #intelligence_artificielle #migrations #réfugiés #victimes #frontières #technologie #contrôle #surveillance #accent #langue #discrimination

  • #Narcotrafic : le Sénat a adopté l’ensemble des articles de la #proposition_de_loi… On vous résume les principales mesures

    Mercredi soir, le Sénat a terminé l’examen de la proposition de loi visant à sortir la France du piège du narcotrafic. Un texte issu des travaux d’une commission d’enquête sur le sujet. « DEA à la française », statut du #repenti, nouveau parquet national… Le texte contient de nouveaux dispositifs pour que la France ne bascule pas vers un « narco-Etat ».

    « DEA à la française »

    Parmi les points forts de la proposition de loi, on retrouve à l’article 1, le renforcement de l’Office antistupéfiants (Ofast) structuré en une véritable « DEA à la française » (l’agence américaine de lutte contre la drogue, ndlr). En séance publique, Bruno Retailleau a précisé que l’état-major de l’Ofast serait composé de services de quatre ministères, l’Intérieur, Bercy, la Justice et l’Armée. « Vous vouliez l’interministérialité, il ne faut pas deux ministères il en faut quatre […] le patron sera désigné par la DNPJ avec un adjoint de la gendarmerie et un adjoint douanes, Bercy.

    La localisation du parquet national anticriminalité pas encore définie

    En ce qui concerne la création du nouveau #parquet_national_anticriminalité (#Pnaco), Gérald Darmanin a annoncé ne pas vouloir attendre le vote de la loi pour doubler, dès cette année, les effectifs de magistrats dans les juridictions pénales spécialisées (JIRS), et la juridiction nationale de lutte contre la criminalité organisée (JUNALCO) ». De même, si le futur Pnaco qui sera mis en place au 1er janvier 2026 sera situé « par défaut » à Paris. « Mais ça ne veut pas forcément dire que ce sera à Paris », a précisé le garde des Sceaux, précisant que la localisation pourrait changer le temps de la navette parlementaire, « le temps de challenger les équipes du ministère », en charge d’examiner d’autres villes comme Marseille.

    Un sous-amendement de la commission des lois supprime, par ailleurs, « le monopole qu’il était envisagé de confier au Pnaco ». Le nouveau parquet national pourra ainsi définir ses propres compétences, dans un dialogue avec les JIRS et les parquets locaux afin de pas priver les juridictions de toute possibilité de se saisir d’affaires graves. La création du Pnaco fait l’objet d’une proposition de loi organique que les sénateurs ont adoptée.

    C’était l’un des points forts des conclusions de la commission d’enquête du Sénat : frapper les narcotrafiquants au portefeuille. Les sénateurs ont adopté plusieurs dispositions visant à lutter plus fortement contre le #blanchiment_d’argent. L’article 4 prévoit, à ce titre, de systématiser les #enquêtes_patrimoniales dans le cadre des investigations relatives au narcotrafic et, d’autre part, de créer une nouvelle procédure d’injonction pour #richesse_inexpliquée. La systématisation avait été supprimée en commission des lois. « C’est ce qu’on appelle une fausse bonne idée. Nous nous en sommes rendu compte au fil des auditions parce que les services nous ont dit que ce n’était pas toujours utile […] Nous ne sommes pas favorables à ce que nous puissions encombrer divers services d’enquêteurs », avait justifié la corapporteure Muriel Jourda (LR) en présentant son avis défavorable à l’amendement du sénateur écologiste, Guy Benarroche qui proposait de rétablir cette systématisation.

    #Confiscation_des_biens rendue « obligatoire »

    Plusieurs amendements identiques ont cette fois-ci rendu « obligatoires », la confiscation de biens dont le propriétaire ne peut justifier l’origine, et condamné pour un crime ou un délit puni d’au moins cinq ans d’emprisonnement.

    Interdire le #paiement_en_liquide des #voitures_de_location

    Bruno Retailleau a défendu un amendement proposant une mesure « radicale » contre l’avis de la commission des lois. Elle vise à interdire strictement tout #paiement_en_espèces d’une location de voiture. « La location de voiture, c’est une plaie. C’est une aide considérable aux narcotrafiquants […] ça facilitera le travail de l’autorité judiciaire puisque ce sera traçable », a-t-il justifié. Le rapporteur LR de la commission d’enquête, Etienne Blanc a proposé de fixer un seuil par décret, « 200 ou 250 euros au-delà duquel, le paiement en espèce serait interdit ».

    Un volet du texte porte sur les techniques spéciales d’enquête. Un amendement du président de la commission des affaires étrangères et de la Défense, Cédric Perrin (LR) pourrait, s’il est conservé au bout de la procédure parlementaire, bousculer les habitudes des trafiquants. Il oblige les #messageries_cryptées comme #WhatsApp ou #Telegram de permettre aux #services_de_renseignement d’accéder aux échanges des trafiquants.

    S’inspirant de la législation italienne « anti-mafia », les sénateurs ont réformé le statut des repentis (article 14) qu’ils jugent insuffisamment exploité en France. Les élus ont pris conscience, lors de leurs travaux, qu’un « informateur n’est pas celui qui est innocent de toute infraction ». C’est pourquoi, ils proposent d’étendre le #statut_de_repenti à ceux qui ont commis des crimes de sang, et créée une immunité de poursuites pour ceux qui bénéficieront de ce statut.

    Refonte du statut du repenti

    De quoi faire tiquer le garde des Sceaux, Gérald Darmanin qui avait déposé un amendement visant à revenir sur cette immunité. Il l’a finalement retiré en obtenant la garantie de la part du rapporteur PS, Jérôme Durain de « retravailler le texte » pendant la navette parlementaire. « Est-ce que les crimes de sang sont compris dans cette immunité ? Sans doute non […] Si notre dispositif n’est pas assez audacieux, selon vous. Le vôtre l’est peut-être trop », a estimé de ministre qui propose, en lieu et place de l’immunité, une réduction de peine pour les repentis. « Dire à nos compatriotes que nous abandonnons toutes les poursuites parce que quelqu’un aura parlé. Ce n’est pas évident non plus. Le garde des Sceaux est aussi le ministre des victimes », a-t-il rappelé. Cet article pourrait évoluer lors de la navette parlementaire.

    Dossier coffre

    Peut-être le sujet le plus sensible du texte, l’article 16 a nécessité de nombreuses suspensions de séance afin de permettre au gouvernement et au Parlement de s’accorder sur sa rédaction. Il vise à créer « un #dossier_coffre » dénoncé par le Conseil national des Barreaux comme « une atteinte au principe du contradictoire et aux « droits de la défense ». Ce dossier coffre ou « #procès-verbal_distinct », sous le contrôle d’une collégialité de magistrats, a, en effet, pour but de soustraire au contradictoire certains éléments de procédure pour les techniques spéciales d’enquête les plus sensibles, comme le recours à des technologies de pointe, d’écoutes ou de balisages. L’amendement du gouvernement. Il s’appuie sur la jurisprudence du Conseil constitutionnel qui considère qu’il n’est pas possible d’utiliser des éléments incriminants recueillis lors d’une technique pour laquelle les modalités de pose sont dans un dossier coffre. C’est pourquoi l’amendement prévoit que le dossier coffre a pour seule fonction d’orienter l’enquête. Les éléments incriminants issus d’actes ultérieurs d’enquêtes seront versés au contradictoire. Le dispositif voté prévoit toutefois une exception. Ces éléments pourront être utilisés en cas « d’intérêt exceptionnel pour la manifestation de la vérité » et lorsque « la vie ou l’intégrité physique d’une personne » est mise en jeu.

    La mesure a été rejetée par les socialistes et les écologistes qui s’inquiètent d’une remise en cause du #principe_du_contradictoire. « On ne limite pas aux données techniques ce qui est contenu dans ce procès-verbal distinct, (…) qui ne serait pas accessible aux parties. Ce n’est pas acceptable », a justifié la socialiste Marie-Pierre de La Gontrie.

    Les sénateurs ont aussi adopté l’article 20 visant à limiter le poids des nullités « provoquées » par certains avocats de narcotrafiquants, « lorsque la cause de nullité résulte d’une manœuvre ou d’une négligence de la personne mise en cause ». Un amendement de la commission des lois précise certains points dans le code de procédure pénale. Il interdit, par exemple, la désignation de l’avocat « chef de file » par lettre recommandée avec accusé de réception, dans les affaires de criminalité organisée. Il prévoit aussi que le dernier mémoire déposé par les parties doit reprendre l’ensemble des moyens de nullité, pour garantir la clarté des débats, ou encore il rejette les nullités fondées sur des moyens de communication non agréés, comme EncroChat et Sky ECC.

    Les dernières dispositions prévoient une série de mesures visant à renforcer les moyens juridiques de la politique de lutte contre la corruption dans les administrations sensibles. On trouve aussi une série de mesures visant à sécuriser les établissements pénitentiaires en autorisant, par exemple, les drones aux fins de prévenir l’introduction d’objets prohibés. Enfin, l’article 24 ouvre la possibilité de prononcer des interdictions administratives de paraître sur les points de deal. Un amendement des rapporteurs adopté en commission ouvre, de plus, la possibilité au préfet d’expulser de son logement, une personne impliquée dans un trafic de stupéfiants, si son logement est situé dans la zone d’interdiction de paraître.

    Le vote sur l’ensemble du texte et sur la loi organique aura lieu mardi 4 février.
    https://www.publicsenat.fr/actualites/parlementaire/narcotrafic-le-senat-a-adopte-lensemble-des-articles-de-la-proposition-d
    #loi #mafia #confiscation_de_biens #France

    • PPL Narcotrafic : les #droits et #libertés à nouveau victimes de l’addiction aux lois sécuritaires

      Communiqué de l’Observatoire des libertés et du numérique (OLN), Paris, le 28 janvier 2025.

      Voilà des mois que nos responsables politiques font mine de faire la guerre au trafic de drogues et que les médias leur emboîtent le pas de façon sensationnaliste, en amplifiant des faits graves, des tragédies humaines ou en donnant de l’écho à des opérations « choc ». Les sénateurs Jérome Durain (PS) et Étienne Blanc (LR), en cheville avec les ministres de l’Intérieur et de la Justice, cherchent à renforcer le dispositif répressif et de surveillance, abaisser le contrôle de l’activité policière et réduire les droits de la défense au nom de la lutte contre le trafic de stupéfiants.

      L’Observatoire des Libertés et du Numérique (OLN) souhaite alerter sur les dangers de ce texte qui, au prétexte d’une reprise en main d’une problématique sociétale pourtant loin d’être nouvelle et appelant d’autres solutions que le tout répressif – comme le rappelait récemment le Haut commissaire aux droits humains de l’ONU -, vise à introduire et renforcer des mesures dangereuses pour les libertés et dérogatoires au droit commun.

      La proposition de loi « Sortir la France du piège du narcotrafic », outre qu’elle convoque l’imaginaire des cartels mexicains, vise à renforcer largement le régime juridique d’exception de la criminalité organisée. Ce dernier déroge déjà au droit commun en ce qu’il permet que soient utilisés les moyens d’enquête les plus intrusifs et attentatoires à la vie privée dès lors que la commission de l’une des infractions figurant sur une liste qui ne cesse de s’allonger, est suspectée. Elle englobe ainsi une grande partie des crimes et délits lorsqu’ils sont commis en bande organisée ou via la constitution d’une association de malfaiteurs, mais aussi toutes les infractions relevant du trafic de stupéfiants.

      La notion de criminalité organisée, insérée en 2004 dans le code de procédure pénale officiellement pour cibler des réseaux mafieux, s’applique donc en réalité à de nombreuses autres situations. Aujourd’hui, elle légitime, comme la lutte contre le terrorisme avant elle, d’élargir toujours plus les mécanismes d’exception en vue d’une répression accrue, au nom d’une logique d’efficacité, mais dont l’expérience montre qu’ils sont toujours détournés de leur finalité initiale. Par exemple, la qualification d’association de malfaiteurs a pu être utilisée dans des affaires relatives à des actions militantes, comme à Bure contre l’enfouissement des déchets nucléaires. En outre, depuis une réforme de 2016, les pouvoirs d’enquêtes du parquet, non indépendant car soumis à l’autorité hiérarchique du Garde des Sceaux, ont été renforcés et élargis en matière de criminalité organisée, évinçant encore un peu plus les garanties attachées à l’intervention du juge d’instruction.

      Mais surtout, ce texte prévoit de faire tomber toujours un peu plus les barrières encadrant la surveillance policière. À titre d’illustration, il propose d’élargir le champ d’utilisation des « boites noires », cette technique de renseignement qui analyse les données de toutes nos communications et données récupérées sur internet via des algorithmes au motif de « détecter » de nouveaux suspects, technique que nous dénonçons depuis sa création. Initialement prévue pour le seul champ du terrorisme, elle a récemment été étendue aux « ingérences étrangères » et serait donc désormais aussi autorisée « pour la détection des connexions susceptibles de révéler des actes de délinquance et à la criminalité organisées ».

      Le texte vise en outre à étendre la durée d’autorisation de la surveillance par géolocalisation ainsi que pour l’accès à distance aux correspondances en matière de criminalité organisée, tandis que l’article 23 amorce la possibilité d’utiliser les drones dans les prisons. De plus, il permettra à la police – via le service Pharos – de censurer sur internet « tout contenu faisant la promotion de produits stupéfiants ». Cette censure administrative avait été autorisée dans un premier temps pour les contenus pédopornographiques avant d’être étendue au terrorisme. Vous avez dit effet « cliquet » ? Ce texte constitue incontestablement une étape de plus vers la surveillance de masse et l’extension des pouvoirs de contrôle sécuritaire.

      Enfin, il innove avec une mesure extrêmement inquiétante : « le dossier coffre », ou « procès-verbal distinct ». Prévue à l’article 16 du texte, cette mesure a pour objectif d’empêcher les personnes poursuivies de connaître la manière dont elles ont été surveillées pendant l’enquête, afin qu’elles ne puissent pas contourner cette surveillance à l’avenir ou la contester dans le cadre de la procédure. Les sénateurs proposent ainsi tout bonnement que les procès-verbaux autorisant et détaillant les modalités de mise en œuvre de cette surveillance ne soient pas versés au dossier, autrement dit qu’ils ne puisse jamais être débattus. Les personnes poursuivies n’auraient ainsi plus aucun moyen de savoir ni de contester quand et comment elles ont été surveillées, y compris donc, en cas de potentiels abus des services d’enquête. Le législateur créerait une nouvelle forme de procédure secrète, introduisant par là une faille béante dans le respect du principe du contradictoire et par suite dans le droit pourtant fondamental à se défendre, maillon essentiel d’une justice équitable et d’une société démocratique.

      Si nous ne sommes à l’évidence plus étonnés de l’affaiblissement progressif des libertés publiques au nom des discours sécuritaires, une attaque à ce point décomplexée des principes fondateurs d’une justice démocratique témoigne de la profonde perte de repères et de valeurs des actuels responsables publics. Parce que la proposition de loi relative au trafic de drogues suscite de graves inquiétudes quant à l’atteinte aux droits et libertés fondamentales, nous appelons l’ensemble des parlementaires à rejeter ce texte.

      Organisations signataires membres de l’OLN : Globenet, Creis-Terminal, la Ligue des droits de l’Homme (LDH), le Syndicat des Avocats de France (SAF), le Syndicat de la Magistrature (SM), La Quadrature du Net (LQDN), le CECIL.

      https://www.laquadrature.net/2025/01/28/ppl-narcotrafic-les-droits-et-libertes-a-nouveau-victimes-de-laddictio

    • #Narcotrafic : une loi pour gagner la guerre

      Une proposition de loi transpartisane « visant à sortir la France du piège du narcotrafic », composé de 24 articles, est étudiée au Sénat. Elle est soutenue par le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau et le ministre de la Justice, Gérald Darmanin. Une batterie de mesures, qui fait écho à la législation anti-mafia italienne. Que contient cette proposition de loi ? Comment l’État peut-il reprendre le contrôle, notamment dans les villes moyennes et les zones rurales¿ ? On en débat avec le grand reporter spécialiste de la criminalité et de la police, Frédéric Ploquin, le sénateur UC des Français établis hors de France, ainsi que le Vice-président de la commission d’enquête sur l’impact du narcotrafic en France ainsi que l’avocate pénaliste au barreau de la Seine-Saint-Denis, Clarisse Serre.

      https://www.publicsenat.fr/emission/sens-public/narcotrafic-une-loi-pour-gagner-la-guerre-e0

  • Affaire #Telegram : #Pavel #Durov, le patron de la #messagerie, interrogé pour la première fois par le juge d’instruction
    https://www.20minutes.fr/justice/4127860-20241206-affaire-telegram-pavel-durov-patron-messagerie-interroge-

    (...)

    Il avait été mis en examen fin août par deux juges d’instruction pour une litanie d’infractions relevant de la criminalité organisée, après quatre jours de garde à vue. La justice lui reproche globalement de ne pas agir contre la diffusion de contenus criminels sur la messagerie. Pavel Durov avait été remis en liberté avec un lourd contrôle judiciaire, prévoyant notamment l’obligation de remettre un cautionnement de 5 millions d’euros et de pointer au commissariat deux fois par semaine, et l’interdiction de quitter le territoire français.

    (...)

    Le réseau social qui n’était pas sous le contrôle de l’Occident est désormais, apparemment, bien moins décrié. Quelque chose doit avoir changé.

    Ce réseau social n’a pas été présenté comme ayant été utilisé pour empêcher l’élection d’un candidat conforme aux souhaits de l’Empire.

    Apparemment, l’autre réseau social, là, dont le PDG n’est pas (encore) sous contrôle judiciaire en France, il est prié d’accepter une OPA de nationalité américaine au plus vite, au risque de se faire couper les accès aux réseaux. C’est ballot cette façon d’insister pour nous démontrer qu’en fait, nos réseaux sociaux sont beaucoup de choses, mais pas neutres.

    #TikTok sur le point d’être interdit aux Etats-Unis. Son dernier espoir : Donald Trump
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/12/09/tiktok-tout-pret-du-bannissement-aux-etats-unis-son-dernier-espoir-donald-tr

    Une cour d’appel fédérale vient de rejeter le recours du réseau social contre une loi l’interdisant dans le pays si elle n’est pas revendue par son actionnaire chinois. L’attitude du président élu, qui a été tour à tour pro et anti-TikTok, scellera, ou non, son sort.

  • Child abuse & chat control : la dark side de la data
    Manon Vadja

    En parcourant les petites annonces du dernier Médor, j’ai été interpellée par un appel à pétition : sur la plateforme stopscanningme.eu , on encourageait citoyen·nes et organisations à se mobiliser contre le vote d’un règlement européen visant à lutter contre la pédo-pornographie. La protection de l’enfance est-elle inconciliable avec le droit à la vie privée ?

    Éclairage en trois questions avec Siméon – de la Commission « Nouvelles Technologies et Vie Privée » de la Ligue des droits humains.

    https://www.curseurs.be/numeros/numero-2/article/child-abuse-chat-control-la-dark-side-de-la-data

    #data #vie_privee #messageries #pedopornographie

  • #Mattermost

    Mattermost est un logiciel et un service de #messagerie_instantanée libre auto-hébergeable. Il est conçu comme un #chat_interne pour les organisations et les entreprises, ainsi qu’un logiciel de #gestion_de_projets, et est présenté comme une alternative à Slack8 et Microsoft Teams.

    https://mattermost.com

    #logiciel #alternative #slack #discord #chat

  • Les ministères sommés de « remplacer » leurs messageries instantanées par l’application française Olvid
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2023/11/29/les-ministeres-sommes-de-remplacer-leurs-messageries-instantanees-par-l-appl

    Matignon a demandé aux membres du gouvernement et des cabinets ministériels d’installer l’application française Olvid sur leurs téléphones et ordinateurs « en remplacement des autres messageries instantanées afin de renforcer la sécurité des échanges », ont rapporté les services de la première ministre, Elisabeth Borne.
    La consigne, formulée dans une circulaire révélée par l’hebdomadaire Le Point, note que « les principales applications de #messagerie_instantanée grand public » (WhatsApp, #Telegram, #Signal) « occupent une place grandissante dans nos communications », mais « ne sont pas dénuées de failles de sécurité ».
    Elisabeth Borne préconise ainsi le déploiement « pour le 8 décembre 2023 au plus tard » de l’application #Olvid « en remplacement de toute autre messagerie instantanée déployée hors d’une maîtrise publique ». « L’intégration de cette solution constitue non seulement une prise de conscience en matière de cybersécurité, mais aussi une avancée vers une plus grande souveraineté française », ajoute-t-elle.
    Seule messagerie instantanée certifiée par l’Anssi
    Créée en 2019 par deux experts français en cybersécurité, Olvid se targue d’être « l’app de messagerie instantanée la plus sécurisée au monde ». Son innovation : la suppression de l#annuaire_centralisé d’utilisateurs, censée permettre une sécurisation maximale des conversations. Les messages sont chiffrés de bout en bout, une pratique désormais courante dans l’industrie, mais sur Olvid, leurs #métadonnées (qui parle à qui et à quel moment) le sont également.
    Disponible gratuitement sur Android, iPhone et sur ordinateur, l’application ne nécessite pas de numéro de téléphone pour fonctionner. Pour le grand public, l’ajout d’un nouveau contact se fait en scannant un QR code. Des options payantes sont disponibles pour passer des appels audios, utiliser plusieurs appareils ou faciliter l’utilisation en entreprise.
    L’application est depuis septembre 2020 la seule messagerie instantanée certifiée par l’Agence nationale de la sécurité des systèmes d’information (#Anssi). Comme les données ne sont pas conservées sur le serveur central, celui-ci ne nécessite pas d’offrir une sécurisation particulière pour les donnés dites sensibles, précise la circulaire.
    Pour les experts en sécurité, l’utilisation encore limitée d’Olvid ne permet pas de prouver sa fiabilité lors d’un passage à l’échelle.

    conseiller des messageries sécurisées et criminaliser leurs usagers, c’est contradictoire non ? une appli avec backdoor à la française ?

  • Opposez-vous à Chat Control !
    https://framablog.org/2023/10/25/opposez-vous-a-chat-control

    Sur ce blog, nous transposons régulièrement différents points de vue concernant les luttes pour les #Libertés_numériques. Dans ce domaine, on constate souvent que les mouvements sociaux (solidariste, durabilistes, préfiguratifs, etc.) ne prennent que trop rarement en compte les implications … Lire la suite­­

    #Enjeux_du_numérique

    • Comme si l’intention d’interdire ou de fragiliser le #chiffrement n’était pas déjà assez grave, il y a encore pas mal d’autres choses qui nous inquiètent sérieusement avec Chat Control. Ainsi, l’introduction de systèmes de #blocage_réseau4 est également en discussion. Plus grave encore, l’obligation de vérifier l’âge et donc de s’identifier en ligne. Cela aussi fait explicitement partie du projet. Il s’agira de faire en sorte que l’accès à certains sites web, l’accès aux contenus limités selon l’âge, l’utilisation et le téléchargement de certaines applications comme Messenger, ne soient possibles qu’avec une #identification, par exemple avec une carte d’identité électronique ou une #identité_numérique.

      Voici l’accomplissement du vieux rêve de tou·tes les Ministres de l’Intérieur et autres autoritaires du même acabit. L’obligation d’utiliser des vrais noms sur Internet et la « neutralisation » des #VPN5, #TOR et autres services favorisant l’#anonymat figurent depuis longtemps sur leurs listes de vœux. Et ne négligeons pas non plus la joie des grands groupes de pouvoir à l’avenir identifier clairement les utilisateur·ices. L’UE se met volontiers à leur service6. Tout comme le gouvernement allemand, Nancy Faser en tête, qui se distingue par ailleurs avec une politique populiste et autoritaire de droite.

      #internet #libertés_numériques #libertés_politiques #libertés #messageries #communications_chiffrées #signal #telegram #Europe #chat_control #surveillance #surveillance_de_masse #auto-défense_numérique

  • [on veut un chiffrement de bourre en bourre] Casser le chiffrement des messageries, un serpent de mer politique inapplicable
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2023/10/20/casser-le-chiffrement-des-messageries-un-serpent-de-mer-politique-inapplicab

    Interrogé sur BFM-TV, jeudi 19 octobre, le ministre de l’intérieur, Gérald Darmanin, a désigné une cible bien commode pour expliquer que le terroriste ayant assassiné le professeur de français Dominique Bernard à Arras, vendredi 13 octobre, ait pu agir alors même qu’il était sous surveillance rapprochée des services de renseignement : les applications de #messagerie.
    « Hier encore, les écoutes téléphoniques classiques nous renseignaient sur la grande criminalité et le terrorisme. Aujourd’hui, les gens passent par Telegram, par WhatsApp, par Signal, par Facebook (…) Ce sont des messageries cryptées (…) On doit pouvoir négocier avec ces entreprises ce que vous appelez une “porte dérobée”. On doit pouvoir dire : “Monsieur Whatsapp, Monsieur Telegram, je soupçonne que M. X va peut-être passer à l’acte, donnez-moi ses conversations.” »
    L’argument semble frappé au coin du bon sens et M. Darmanin s’est dit favorable à un changement de la loi pour imposer aux plates-formes de fournir le contenu des messages chiffrés lorsque les autorités le requièrent. Le problème, pourtant, c’est que ces demandes sont contraires à des lois bien plus difficiles à faire évoluer que celles de la République : celles des mathématiques.

    .... la seule méthode efficace dont disposent les enquêteurs pour lire le contenu de conversations WhatsApp ou Signal est tout simplement d’avoir accès aux téléphones ou ordinateurs utilisés par un ou plusieurs interlocuteurs d’une conversation. C’est d’ailleurs ce qu’ont tenté de faire les agents qui surveillaient l’auteur de l’attentat d’Arras, a rappelé M. Darmanin, en le contrôlant la veille de l’attaque dans l’espoir de mettre la main sur son téléphone portable, sans succès.

    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2023/10/20/casser-le-chiffrement-des-messageries-un-serpent-de-mer-politique-inapplicab
    https://justpaste.it/c9a2b

    #police #surveillance #signal #chiffrement_de_bout_en_bout

    • Attentat d’Arras : comment la DGSI a échoué à accéder aux messages cryptés de Mogouchkov
      https://www.lexpress.fr/societe/attentat-darras-comment-la-dgsi-a-echoue-a-acceder-aux-messages-cryptes-de-

      .... le travail de la Direction générale de la sécurité intérieure (#DGSI) a bel et bien été compliqué par une immense faiblesse technique : l’incapacité du service secret français à accéder aux conversations du terroriste, Mohammed Mogouchkov, sur les messageries cryptées, WhatsApp, Signal, Telegram et Snapchat. L’enquête judiciaire en cours montre d’ailleurs que l’assaillant entretenait une correspondance troublante sur Snapchat avec un détenu fiché S pour radicalisation islamiste, Maxime C., par l’intermédiaire d’un des membres de la famille de ce dernier. Dans une de ces missives, le prisonnier radicalisé et prosélyte évoque « la mort douce avec l’épée à la main », selon Le Parisien.

      Le #contrôle_d’identité diligenté à l’encontre de Mogouchkov par les policiers, jeudi 12 octobre, la veille de l’attentat, avait notamment pour but de placer un #logiciel_espion dans son téléphone portable. Gérald Darmanin l’a reconnu au détour d’une réponse passée inaperçue lors de sa conférence de presse du 14 octobre : "La veille de l’attentat, nous avons procédé à l’interpellation de cette personne pour vérifier qu’il n’avait pas des armes sur lui mais aussi pour procéder à d’autres techniques de #renseignement plus intrusives, c’est-à-dire notamment d’avoir accès à son téléphone et aux messageries

      #Paywall

  • X : Was Elon Musk auf dem Weg zur Alles-App übersehen hat
    https://www.heise.de/meinung/X-Was-Elon-Musk-auf-dem-Weg-zur-Alles-App-uebersehen-hat-9279416.html


    Cet article plutôt anodin contient un nouveau mot-valise que les esprits simples risquent de prendre pour un paradigme :

    Elon Musk est désormais le patron de XITTER !

    Malheureusement la blague ne fonctionne qu’en Allemand où « zittern » signifie trembler . Voilà le service de messagerie qui fait trembler de peur chaque personne dont la carrière politique ou réputation dépend de la fiabilité du service qui transmet ses messages au « monde ».

    J’aime bien ce néologisme, alors vous risquez de le rencontrer dans mes observations et commentaires jusqu’à ce qu’on ne parle plus du Le Roi des concombres à la couronne en forme de grand X.

    23.8.2023 von Gregor Honsel - Elon Musk will Twitter – sorry, X – ja bekanntermaßen zu einer Alles-App nach dem Vorbild des chinesischen WeChat umbauen. Also zum digitalen Universalwerkzeug einschließlich Social Media, Bezahlfunktion, News, Gaming, Shopping, Dating, etcetera. Die Umbenennung in X (als offene Variable für alles Mögliche) ist da nur konsequent. Es dürfte jetzt sehr unterhaltsam werden mit anzusehen, wie Musk mit der ihm eigenen Krummlinigkeit Feature für Feature an das abgerockte „Xitter“ andengeln (oder auch abbauen) will.

    Bei der Einschätzung von Musks Plänen mache ich mir immer zwei Sorgen: dass ich ihn über- und dass ich ihn unterschätzen könnte. Als Twitter-Chef kam er mir bisher vor wie ein Kapitän, der in der Bordbar neue Cocktails entwirft, während sein Schiff geradewegs aufs nächste Riff zuläuft. Andererseits hat Musk mit Starlink auch innerhalb kürzester Zeit eine ganze Branche praktisch neu geschaffen. Mehr als die Hälfte aller aktiven Satelliten gehören zu Musks erst ab 2019 aufgebautem Netzwerk. Das muss man erstmal sacken lassen. Vielleicht kann sich der Visionär Musk ja auch künftig hin und wieder gegen das gleichnamige Kleinkind durchsetzen. Dagegenwetten würde ich jedenfalls nicht.

    Zurück zu Xitter: Wie mir scheint, hat Musk etwas Entscheidendes übersehen: Viele Features sind zwar eine notwendige, aber keine hinreichende Bedingung für eine Alles-App. Daneben braucht sie auch viele Nutzer beziehungsweise einen dominanten Marktanteil. WeChat erreichte schon vor fünf Jahren die Milliarden-Marke. Bei Twitter aber gehen die Nutzerzahlen seit 2022 auf Tiefe.

    Ist Musk weiterhin so erfolgreich dabei, seine Kundinnen und Kunden zu vergraulen, wird es ihm wenig nutzen, den verbliebenen Rest mit ständig neuen Funktionen zuzukübeln. Zumal es für die meisten Features schon etablierte Alternativen gibt und die wenigsten Menschen tatsächlich blöd genug sein dürften, ihr ganzes digitales Leben einem Typen wie Musk anzuvertrauen.

    En ce qui concerne le Le Roi des concombres :
    Wir pfeifen auf den Gurkenkönig
    https://de.wikipedia.org/wiki/Wir_pfeifen_auf_den_Gurkenk%C3%B6nig
    Le mot « Gurke » et les mots composés avec sont couramment utilisés pour ridiculiser quoi que ce soit. Une vielle voiture est simplement un « Gurke », « rumgurken » signifie une errance sans but ni issue et « vergurken » décrit une action à travers de laquelle on rendu inutilisable quelque chose. A mon avis Musk a « vergurkt » Twitter.

    https://i.weltbild.de/p/wir-pfeifen-auf-den-gurkenkoenig-072480699.jpg?v=23&wp=_ads-default-v4

    Christine Nöstlinger
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Christine_N%C3%B6stlinger

    #Xitter #Twitter #Wechat #messagerie #USA #imérialisme #Gurkenkönig

  • C’est la fin du téléphone Alain McKenna - Le Devoir

    Photo : Apple Si un message est laissé dans la boîte vocale, l’iPhone proposera de transposer à l’écrit ce que l’appelant aura enregistré, et le transmettra à l’utilisateur pour qu’il puisse lire le tout à tête reposée. Plus besoin de porter l’oreille au combiné pour prendre des messages. En fait, même plus besoin de répondre aux appels : laissez un message vocal après le bip, nous le lirons plus tard…

    Le téléphone est mort. Vive… vive quoi, au juste ? Il a souvent été dit et écrit que le téléphone intelligent avait fini par enterrer l’agenda numérique, l’appareil photo, le réveille-matin… et voilà qu’il menace l’existence même du téléphone.


    C’est fou ce qui peut se passer en un mois dans le monde des technologies. Entre les mois de mai et de juin, Apple et Google, qui forment le monopole de la téléphonie mobile mondiale avec l’iPhone et le système Android, ont présenté les nouveautés qu’ils comptent ajouter à leurs appareils mobiles au cours de la prochaine année.

    Pour les gens qui aiment passer des heures au téléphone, les nouvelles ne sont pas bonnes. Pour les gens qui attendent impatiemment un appel après avoir laissé un message dans la boîte vocale d’un proche, ça s’annonce mal. Pour les professionnels du télémarketing aussi. Au moins, ceux-là, personne ne regrettera de ne plus leur parler…

    Lisez à haute voix
    Apple vient de passer quelques jours à présenter aux programmeurs et aux créateurs d’applications en tout genre les nouveautés à venir pour ses nombreux produits informatiques. L’iPhone a eu droit à sa juste part de nouveautés. La plupart ciblent les trois principales fonctions de communication de l’appareil.

    « Le téléphone, la messagerie et les appels vidéo de FaceTime reçoivent dans cette mise à jour une tonne de nouvelles fonctions que nos utilisateurs vont adorer », a assuré sur scène le grand manitou des logiciels pour Apple, Craig Federighi. « Nous espérons rendre l’iPhone plus personnalisé et plus intuitif que jamais. »

    Une des façons de personnaliser son expérience mobile sera d’ajouter à sa propre fiche de contact une grande photo de soi-même (ou n’importe quelle autre image, en fait) et d’y écrire son nom en choisissant parmi une sélection de polices de caractères et de couleurs qui visent à rendre unique la façon dont on apparaîtra à l’écran des gens qu’on appelle.

    La personne à l’autre bout du fil (ou du sans-fil ?) verra tout ça au moment de décrocher. Elle pourra répondre, à l’oral ou par messagerie texte, ou transférer l’appel à la boîte vocale.

    C’est là où ça devient intéressant : si un message est laissé dans la boîte vocale, l’iPhone proposera de transposer à l’écrit ce que l’appelant aura enregistré, et le transmettra à l’utilisateur pour qu’il puisse lire le tout à tête reposée. Plus besoin de porter l’oreille au combiné pour prendre des messages. En fait, même plus besoin de répondre aux appels : laissez un message vocal après le bip, nous le lirons plus tard…

    Votre appel est important pour nous
    Apple n’invente rien avec cette nouvelle fonction. Google propose sensiblement la même chose depuis plusieurs mois sur certains appareils Android, y compris la plus récente version de sa gamme de téléphones Pixel. Dans les deux cas, la fonction se limite toutefois à l’anglais. Pour en profiter, il faut régler la langue de son téléphone en anglais, bien sûr, mais il faut aussi que les messages déposés dans la boîte vocale soient en anglais. On nous assure, tant chez Apple que chez Google, que la transcription des messages vocaux et même des appels en direct sera offerte dans d’autres langues — y compris le français — le plus tôt possible.

    Cela dit, Google pousse un peu plus loin la prise en charge automatisée des appels pour rendre l’expérience moins pénible. Peut-être est-ce là la raison pour laquelle tant de gens ont hâte de confier à des outils automatisés la gestion des conversations vocales en direct : parce que ce n’est pas aussi plaisant qu’on veut nous le laisser croire.

    Du côté de Google, on semble avoir compris que certains appels sont plus désagréables que d’autres. Par exemple, quand on nous met en attente. Votre appel est important pour nous, nous assure-t-on trop souvent avant de rejouer une énième fois la même chanson particulièrement médiocre, mais libre de droits. Imaginez si en plus c’était un ver d’oreille…

    L’Assistant Google se propose donc de garder la ligne pour nous. Quand quelqu’un à l’autre bout décroche à son tour, le téléphone émet une alerte sonore ou vibrante. On peut revenir à l’appel sans avoir perdu plusieurs minutes d’une vie autrement mieux occupée ailleurs que dans la salle d’attente virtuelle d’une multinationale pas si pressée que ça de nous parler de vive voix.

    L’Assistant Google peut aussi répondre à notre place. Pratique quand on ne reconnaît pas le numéro (ou, bientôt, la grande image personnalisée plein écran avec nom en couleur…). On peut donc confier à l’Assistant la tâche de décrocher, et de demander qui appelle. On peut ensuite décider de répondre en personne ou de passer son tour.

    Comment raccrocher son téléphone  
    Si vous êtes sur Android, vous pourrez vous aussi personnaliser encore un peu plus votre fond d’écran plus tard cette année. Si votre téléphone est assez récent, vous pourrez le déposer sur un socle de chargement et laisser son affichage allumé pour le voir se transformer en un cadre photo dynamique, en un agenda numérique, en un réveille-matin, en un terminal pour des appels vidéo, et quoi encore… La même chose sera possible sur iPhone cet automne.

    Il deviendra tout à coup pas mal plus agréable de laisser son téléphone sur son bureau ou sur sa table de chevet que de le porter à son oreille… Car même si on parle encore aujourd’hui de « téléphone » intelligent, il semble que la fonction téléphonique de ces ordinateurs de poche soit de moins en moins importante.

    #téléphone #mobile #smartphone #iPhone #messagerie #surveillance #espionnage #assistant #écoute #fadettes automatiques #google #Apple #tech #technologies

    Source : https://www.ledevoir.com/societe/consommation/792625/completement-debranche-c-est-la-fin-du-telephone

  • Affaire du 8 décembre : le chiffrement des communications assimilé à un comportement terroriste – La Quadrature du Net
    https://www.laquadrature.net/2023/06/05/affaire-du-8-decembre-le-chiffrement-des-communications-assimile-a-un-

    Cet article a été rédigé sur la base d’informations relatives à l’affaire dite du “8 décembre”1 dans laquelle 7 personnes ont été mises en examen pour « association de malfaiteurs terroristes » en décembre 2020. Leur procès est prévu pour octobre 2023. Ce sera le premier procès antiterroriste visant « l’ultragauche » depuis le fiasco de l’affaire Tarnac2.

    L’accusation de terrorisme est rejetée avec force par les inculpé·es. Ces dernier·es dénoncent un procès politique, une instruction à charge et une absence de preuves. Ils et elles pointent en particulier des propos decontextualisés et l’utilisation à charge de faits anodins (pratiques sportives, numériques, lectures et musiques écoutées…)3. De son côté la police reconnaît qu’à la fin de l’instruction – et dix mois de surveillance intensive – aucun « projet précis » n’a été identifié4.

    L’État vient d’être condamné pour le maintien à l’isolement du principal inculpé pendant 16 mois et dont il n’a été libéré qu’après une grève de la faim de 37 jours. Une seconde plainte, en attente de jugement, a été déposée contre les fouilles à nu illégales et répétées qu’une inculpée a subies en détention provisoire5.

    De nombreuses personnalités, médias et collectifs leur ont apporté leur soutien6.

    C’est dans ce contexte que nous avons été alerté du fait que les pratiques numériques des inculpé·es – au premier rang desquelles l’utilisation de messageries chiffrées grand public – sont instrumentalisées comme « preuves » d’une soi-disant « clandestinité » venant révéler l’existence d’un projet terroriste inconnu.

    Nous avons choisi de le dénoncer.

  • Macron et Pap à Ganges : casserolles et poeles interdites par la prefecture | Libé Live | 20.04.23

    https://www.liberation.fr/economie/social/en-direct-retraites-suivez-cette-journee-de-colere-des-cheminots-et-de-de

    10h48

    Les casseroles interdites à Ganges. Qu’elles soient en inox, en céramique, à induction, classique, de la dernière génération Tefal ou Arthur Martin, la sentence est la même : aucune casserole n’a droit de cité ce jeudi dans la petite ville de l’Hérault où est attendu Emmanuel Macron ce matin. Les manifestants se voient ainsi confisquer une à une leurs casseroles par les gendarmes. « C’est comme vous voulez, soit vous la déposez là, soit vous la déposez à la voiture et vous revenez », répond un gendarme à un manifestant venu avec son tambour de cuisine pour rejoindre le rassemblement dans le centre de Ganges, d’après une vidéo publiée par le journaliste Paul Larrouturou sur Twitter. « C’est illégal », se plaint un manifestant, d’après le reporter, ce à quoi le gendarme rétorque : « Vous voulez voir l’arrêté préfectoral ? ». La préfecture a bien publié un arrêté hier, interdisant « l’usage de dispositifs sonores portatifs », sans plus de précisions. Ce qui vaut donc, aussi, pour les poêles.

    #WTF ?

    @marielle je sors ta trouvaille de son thread :

    « J’aime bien ce petit côté Intervilles. Demain, l’Hérault a la pression après la magnifique humiliation de Macron en Alsace.

    On vous regarde, les amies, les amis. Faites nous vibrer !
    Soyez nos Héros. »

    https://twitter.com/Pr_Logos/status/1648707575574151168

  • Le suivi des dissidents russes par le Kremlin via Telegram suggère que le chiffrement de l’application a été compromis
    https://securite.developpez.com/actu/341161/Le-suivi-des-dissidents-russes-par-le-Kremlin-via-Telegram-sugg

    Les résultats d’une enquête menée par Wired révèlent que, Telegram, l’application de #messagerie créée par Pavel Durov, originaire de Saint-Pétersbourg et qui est censée être privée et sécurisée, ne le serait pas, du moins pour le gouvernement russe qui serait capable de lire tout ce que les gens partagent sur Telegram.

    -- Permalien

  • « Faut-il débrancher WhatsApp ? »

    L’impératif de communiquer éradique toute vie intérieure, par David Le Breton, dans Libération

    Dans cette communication, il est impossible de se taire, d’écouter le silence ou de rêver un instant les autres.

    Ils sont dans la société mais plus dans le lien. Ils cheminent en zombies postmodernes, prosternés. Difficile de ne pas songer à ce qu’écrivait Walter Benjamin sur la perte d’aura de l’œuvre d’art à l’époque de sa reproduction industrielle. Cette communication profuse perd sa dimension de sacralité, elle se profane dans sa répétition sans fin, son impossibilité de se taire, d’écouter le silence ou de rêver un instant les autres. Il ne restera rien de ces nombreux échanges journaliers.

    Autrefois, s’interrogeant sur la pertinence du câble transatlantique ou du télégraphe, le philosophe Henry David Thoreau commentait : « Très bien cela, mais si les gens n’ont rien à se dire. » Quelques décennies plus tard, Georg Simmel relayait le propos : « L’ivresse dans laquelle les triomphes du télégraphe et du #téléphone ont littéralement plongé les hommes les empêche souvent de voir que l’important, c’est la valeur de ce que l’on a à communiquer et que face à cela la rapidité ou la lenteur du mode d’acheminement est souvent une affaire n’ayant acquis que par usurpation le rang qu’elle occupe actuellement. » La valeur de la #parole tient, en effet, à sa limite. Seul a de prix ce qui risque de manquer, ce qui n’est plus le cas de la communication qui engloutit aujourd’hui la conversation.

    L’impératif de communiquer, au sens moderne du terme, est une mise en accusation du silence, comme il est une éradication de toute intériorité. Il ne laisse pas le temps de la #réflexion ou de la #flânerie car l’exigence de réactivité l’emporte. Il faut rester connecté, éternellement disponible, en état d’alerte. Si la pensée ou le simple fait de vivre exige la #patience, la #délibération, la flânerie, à l’inverse la communication s’effectue toujours dans la vitesse et l’utilitarisme. Elle transforme l’individu en interface ou le destitue des attributs qui ne concernent pas d’emblée ses exigences. […]

    Etre seul devient désormais un souci, la confrontation à une intolérable intériorité qui amène à se précipiter sur son portable au feu rouge, à un stop, dans une file d’attente ou même en marchant dans les rues. […]

    Plus la communication s’étend et plus elle engendre l’aspiration à se taire, au moins un instant, afin d’entendre le frémissement des choses. Cette ébriété de #messages et de téléchargements rend enviable le repos, la jouissance de penser enfin l’événement et d’en parler en prenant le temps dans un rythme qui avance de son pas tranquille afin que soit pleinement restaurée la valeur de la parole.

    #communication #dépendance #addiction #abrutissement #silence #intériorité #attention #concentration #whatsapp #SMS

    • Jusqu’aux chambres qui auront leurs lampes électriques avec un abat-jour qui tamisera la lumière. C’est évidemment un luxe charmant. D’ailleurs nos contemporaines veulent absolument du nouveau, n’en fût-il plus au monde. Il y a la belle-sœur d’une de mes amies qui a le téléphone posé chez elle ! Elle peut faire une commande à un fournisseur sans sortir de son appartement ! J’avoue que j’ai platement intrigué pour avoir la permission de venir un jour pour parler devant l’appareil. Cela me tente beaucoup, mais plutôt chez une amie que chez moi. Il me semble que je n’aimerais pas avoir le téléphone à domicile. Le premier amusement passé, cela doit être un vrai casse-tête.

      Marcel Proust. À l’ombre des jeunes filles en fleurs, p. 219 (Folio)

  • Matrix, le protocole décentralisé made in France qui cartonne en Ukraine | Marie Roy
    https://usbeketrica.com/fr/article/matrix-le-protocole-decentralise-made-in-france-qui-cartonne-en-ukraine

    Matrix et Element sont respectivement un protocole et une application sécurisés et décentralisés. Avec le conflit ukrainien, ces technologies ont connu un certain succès auprès des utilisateurs. Mais qu’ont-elles de spécifique ? On a rencontré Amandine Le Pape, la co-fondatrice de ces services, pour y voir plus clair. Source : Usbek & Rica

  • Campagne de dissuasion de passer la frontière de la part des autorités polonaises aux migrant·es présent·es en #Biélorussie :

    Message from Polish authorities in #Poland/#Belarus border region: “Poland won’t let migrants pass to Germany. It will protect its borders. Don’t get fooled, don’t try to take any action.”

    https://twitter.com/_PMolnar/status/1459558212634566658

    –-> sur le message whatsapp, un lien qui renvoie à une page officielle du ministère de l’intérieur polonais :

    Information for migrants


    https://www.gov.pl/web/mswia-en/information-for-migrants
    https://www.gov.pl/web/mswia-en/information-for-migrants

    –-> message écrit en anglais, arabe, russe, français, polonais

    #sms #message #whatsapp #propagande #migrations #asile #réfugiés #campagne #dissuasion

    –—

    ça rappelle la campagne #No_way de l’#Australie :

    ... et plein d’autres, voir sur cette métaliste :
    https://seenthis.net/messages/763551

    ping @isskein @karine4