• #MeToo : le grand cynisme du tout judiciaire Macronique | Mediapart | 24.11.23

    https://www.mediapart.fr/journal/france/241123/metoo-la-grande-hypocrisie

    un nombre croissant d’avocat·es et de magistrat·es reconnaissent que traduire tout le monde devant un tribunal et remplir des prisons déjà saturées n’est ni pertinent ni adapté aux attentes des concernées. « Une réponse pénale n’a jamais découragé un phénomène social », souligne ainsi l’avocate Anne Bouillon. Pour elle, il faudrait réfléchir à des « alternatives » à la plainte et à la justice punitive et d’incarcération. « Si l’on part du principe qu’il y a entre 50 000 et 80 000 viols par an, comment peut-on imaginer que la justice traite entre 50 000 et 80 000 plaintes pour viol par an ? Heureusement pour elle – c’est cynique –, pour l’instant seuls 10 % déposent plainte… »

    En France, le volet prévention reste très faible. Ainsi, Mediapart avait révélé en 2022 qu’un rapport de l’Inspection générale de l’Éducation nationale, établissant la trop faible efficacité de l’éducation à la sexualité, est resté un an dans les tiroirs du ministre Jean-Michel Blanquer. Sur ce sujet, la France a « vingt ans de retard », regrettait déjà Sylvie Pierre-Brossolette, la présidente du Haut Conseil à l’égalité entre les femmes et les hommes. Au point qu’en mars dernier, trois associations, Le Planning familial, SOS Homophobie et le Sidaction ont déposé un recours au tribunal administratif de Paris pour que les séances d’éducation à la sexualité en milieu scolaire, obligatoires depuis 2001, soient réellement mises en place.

    « C’est toute la société qui doit se mettre en branle. Envoyer des hommes en prison ne suffira pas », explique l’historienne Christelle Taraud dans #MeToo, le combat continue (Seuil, 2023). Avant d’adjoindre cet appel ambitieux : « Il faut que la société française soit engagée dans un vaste processus de déconstruction. On ne va pas éteindre un incendie avec un verre d’eau. »

  • Violences sexistes et sexuelles sous les projecteurs à l’Université Bordeaux Montaigne
    https://academia.hypotheses.org/53011

    Violences sexistes et sexuelles. L’université de Bordeaux Montaigne dans la tourmente : “on a l’impression que toutes les paroles ne se valent pas”, par Julie Chapman, France 3 Nouvelle Aquitaine, 27 octobre 2023 Les faits remontent sur une période s’étendant de … Continuer la lecture →

  • Femmes, en résistance à la misogynie

    La misogynie est partout. Des années 1970 à nos jours, les féministes ont beaucoup revendiqué, dit et obtenu. La parole des femmes s’est déployée sur tous les supports, sur Internet avec le mouvement #metoo, entre autres. Toutes ces avancées s’accompagnent malheureusement de tentatives acharnées de les faire taire.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/10/26/femmes-en-resistance-a-la-misogynie

    #féminisme

  • Questioning French Federation Partnership
    https://lichess.org/@/Lichess/blog/questioning-french-federation-partnership/vymrLIfA

    La FFE a récemment annoncé son partenariat avec Immortal game, vantant « une plateforme française, [...] avec laquelle nous partageons les mêmes valeurs et objectifs. »

    Or, Immortal Game est une entreprise privée dont un des aspects centraux porte sur les cryptomonnaies et les NFTs. Ces actifs sont actuellement dans le viseur des autorités en Europe et aux États-Unis, notamment à cause d’innombrables fraudes et arnaques du secteur qui visent souvent les personnes les plus vulnérables, ces mêmes personnes que la FFE se doit tout particulièrement de protéger.

    À l’opposé de tout cela, lichess.org est une association française loi 1901 qui fonctionne grâce aux bénévoles et aux dons depuis plus de dix ans. C’est le serveur d’échecs numéro un en France et deux dans le monde, et toutes nos fonctionnalités sont accessibles gratuitement et pour tous, sans aucune publicité ou traqueur.

    Tous nos logiciels sont libres/open-source, c’est-à-dire qu’ils peuvent être réutilisés, partagés et améliorés gratuitement. L’État recommande d’utiliser des logiciels libres.

    A l’aune de ces éléments, les valeurs communes citées par la fédération sont loin d’être évidentes.

    Nous sommes convaincus que les joueurs méritent mieux. Nous nous étonnons également de ne pas avoir été contacté malgré de précédentes collaborations et questionnons l’opacité entourant cette désignation.

  • Lettre ouverte à Routledge – Taylor & Francis Group
    https://academia.hypotheses.org/52769

    Censure académique des violences sexuelles et des abus de pouvoir : pas dans notre milieu universitaire ! #NotInOurAcademia #NoEnNuestraAcademia #NãoNaNossaAcademia #MeTooAcademia #MeTooESR Pour signer cette lettre, utiliser le formulaire sous ce lien et nous ajouterons votre nom. Les violences sexuelles sont très … Continuer la lecture →

    #Academic_Feminist_Fight_Club #Libertés_académiques_:_pour_une_université_émancipatrice #censure #Études_de_genre #Études_globales #publication_scientifique

  • La lutte féministe et le piège du punitivisme
    https://www.revolutionpermanente.fr/La-lutte-feministe-et-le-piege-du-punitivisme

    De #MeToo au mouvement Ni Una Menos en Argentine ou en Italie, en passant par le plus récent #SeAcabó des footballeuses espagnoles, l’accent a été mis sur la violence de genre et sur la manière d’y faire face, en dénonçant les féminicides et les multiples agressions et abus sexuels qui se produisent sur les lieux de travail et dans d’autres sphères sociales. Le mouvement des femmes a contesté la naturalisation de ces agressions et abus, ce qui a constitué un grand pas en avant. Cependant, lorsqu’il a fallu articuler des stratégies de lutte, des objectifs et des programmes politiques, de profondes divergences sont apparues au sein du féminisme. Si dans les premières années de cette nouvelle vague féministe, les courants du féminisme radical, défendant des conceptions séparatistes et parfois essentialistes, étaient assez hégémoniques, récemment des voix se sont faites entendre à gauche pour remettre en cause ce que l’on peut appeler une dérive punitiviste du féminisme. Dans cet article, nous proposons un aperçu de certaines de ces critiques, pour ensuite approfondir le point de vue et le programme d’un féminisme socialiste à ce sujet.

    #féminisme #punitivisme #anticarcéral #abolitionnisme #justice

  • Rose Lamy est passée au micro de Mouv’ / L’invitée de Quinze
    La deuxième chaîne de Mouv’

    16 sept. 2023 L’invité de Quinze
    Bintily Diallo reçoit cette semaine Rose Lamy, à l’occasion de la sortie de son nouveau livre « En bons pères de famille ».

    https://youtu.be/mlnCnd9sk7U?feature=shared

    Sommaire
    00:00 - On revient sur le livre et la notion de « bon père de famille »
    08:12 - Le double jeu des personnalités publiques dans la vague #metoo
    10:38 - Le traitement complaisant des médias envers les hommes accusés
    12:17 - Définition du concept de « fémonationalisme »
    17:00 - Est ce qu’on peut être féministe et écouter du rap ?

  • Je stock ca ici au cas ou ca disparaisse avec ce défenseur de l’agression sexuel des femmes sur leur lieu de travail.

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    Lieux commun post ca ;

    Un livre à lire...
    https://collectiflieuxcommuns.fr/?413-Un-livre-a-lire

    Le Mirage #Metoo

    Sabine Prokhoris

    Le Cherche Midi, 2021

    Conseils pour commander
    en librairie
    *
    D’autres livres à lire...

    @lieuxcommuns CC BY-NC-ND
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    @mad_meg
    mad meg il y a 3 semaines

    J’ai été cherché le resumé,

    Une critique féministe et argumentée du mouvement #MeToo et de ses déclinaisons. La révolution #MeToo est-elle une bonne nouvelle pour le féminisme, et pour la société toute entière ? La propagation immédiatement virale du hashtag, en ses diverses déclinaisons, est-elle le signe que cette « libération de la parole » n’avait que trop tardé ? Ne faut-il pas se réjouir que les violences faites aux femmes, et l’arrogance odieusement sexiste de certains comportements inacceptables, se voient de cette façon publiquement dénoncées ? Ce « moi aussi » ne porte-t-il pas un espoir neuf ?Tous ou presque ont d’emblée passionnément voulu le croire, concédant tout au plus quelques regrettables excès. Portée par les #MeToo, #BalanceTonPorc, et autres piloris virtuels, la parole des victimes sexuelles auto-proclamées est alors apparue comme exclusive source de vérité. Et le mot d’ordre « On vous croit ! » a fermé tout questionnement sur le bien-fondé du mouvement #MeToo, comme sur la nature de ses promesses.En prenant appui sur l’analyse du cas français, durablement marqué par le « moment Adèle Haenel », ce livre ouvre le débat interdit. Il entreprend de décrire, et de discuter précisément les croyances théoriques qui cimentent le hashtag désormais sacré. Et il démontre combien les conséquences en sont en réalité funestes, pour les femmes et pour tous.

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    Je suis d’accord pour le titre, #metoo en tant que survivante de l’inceste ca m’a fait plus de mal que de bien et au niveau collectif il y a moins de condamnation des auteurs de violences sexuelles après metoo qu’avant et une aggravation du sexisme. Metoo me fait souffrir car je n’ai pas attendu metoo pour « m’auto-proclamé victime » et ca m’a plutot attiré du mépris que de la compassion. Voire la terre entière simuler la « découverte » du fait que les femmes subissent des violences sexuelles au travail était bien amère car ils le savent tous très bien que les femmes subissent des agressions sexuelles et font mine de découvrir. Ca me fait pareil lorsque les mecs font les étonnés lorsqu’on leur « apprend » qu’il y a du harcelement dans la rue aussi ... et ne parlons pas du foyer et des violences commises par les pères, les freres et conjoints. Metoo n’est absolument pas la liberation de la parole des victimes, dire cela c’est n’avoir rien compris à #metoo et prendre le parti de celles et ceux qui fond les sourds. Metoo c’est l’étalage de l’hypocrisie des masses qui ne peuvent plus rester dans le déni aussi confortablement que d’habitude, et font les indignés en attendant impatiemment que le silence retombe sur les violences sexuelles faites aux femmes et aux enfants.

    Dans le résumé il y a ceci : « la parole des victimes sexuelles auto-proclamées » - l’expression m’interroge. je connais des gens qui fraudent aux assurances, si une victime de cambriolage « s’auto-proclame » cambriolée on part du principe qu’elle est victime réellement même si la personne a pu dissimulé des objets elles même et brisée sa porte pour faire croire à une infraction. Il y a des victimes « auto-proclamées » et des accusations calomnieuses mais comment prouvé les violences sexuelles ?
    Car ce sont les preuves du refu de consentement qui sont biaisées. En vrai dans le patriarcat la seule vrai preuve du refus de consentement qu’une femme victime de violences sexuelles puisse auto-proclamée, c’est d’avoir lutter pour son honneur jusqu’à la mort . C’est la mort de la femme qui est la preuve de son refu, tout autre comportement de la victime est non satisfaisant du point de vue de la preuve. Une survivante du viol est forcement suspecte vu qu’elle a survécu à l’agression et n’a plus de valeur sur le marché reproductif des hommes, si elle n’est pas morte c’est donc qu’elle le voulait bien un peu. Toute survivante d’une violence sexuelle est suspecté de s’auto-proclamé indument vu qu’elle est pas morte.

    Le résumé montre plutot que Sabine Prokhoris est pas mal au service du statu quo patriarcat, et comme elle a pas compris les enjeux de metoo sur le travail (metoo c’est la révolte des travailleuses contre le droit de cuissage des patrons, un angle qu’on bien fait attention de ne surtout pas voire à gauche). Sabine Prokhoris nous parle des pauvre innocents (hommes) qui sont mis au pilori par des prétendues victimes sacrées auto-proclamées dont la parole serait jamais remise en cause... sauf par Sabine Prokhoris qui nous vend un super bloubiboulga de lieux communs féministe mais pas féministe car le féminisme va trop loin...
    Un point de vue qui semble fort compatible avec celui d’Elizabeth Lévi, qui parle aussi de féminisme au singulier, de pilori, de parole sacrée, de sujet interdit, de victimes auto-proclamée...
    @mad_meg CC BY
    @mad_meg
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    mad meg il y a 3 semaines
    @lieuxcommuns

    Je me demande pourquoi tu recommande cette lecture @lieuxcommuns - Est-ce que tu pourrais expliquer pourquoi ca te semble interessant à lire stp ? Je dit pas ca pour te faire un procès, mais pour comprendre ce qui distingue le discours de Sabine Prokhoris de celui d’Elizabeth Lévi car le résumé ne me permet pas cette distinction. Metoo c’est une révolte des travailleuses contre les patrons et leur « droit de cuissage ». Aborder #metoo sous l’angle de la mise au pilori d’innocents par des auto-déclarations c’est un point de vue très à droite sur le sujet. Tu conseille de lire ce bouquin, ca serait bien de dire pourquoi on devrait le faire.
    @mad_meg CC BY
    @lieuxcommuns
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    LieuxCommuns il y a 3 semaines

    Est-ce que tu pourrais expliquer pourquoi ca te semble interessant à lire stp ?

    Parce que l’enjeu est de se donner les moyens de comprendre.

    Le « mirage #MeToo » selon Sabine #Prokhoris
    https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-grand-face-a-face/le-grand-face-a-face-du-samedi-16-octobre-2021-2663023

    Sabine Prokhoris : "Quand le #MeTooféminisme dissout le réel"
    https://www.marianne.net/agora/tribunes-libres/sabine-prokhoris-quand-le-metoofeminisme-dissout-le-reel

    Sabine Prokhoris : « Le féminisme #MeToo s’apparente au fanatisme religieux »
    https://revuecommune.fr/2022/10/07/sabine-prokhoris-le-feminisme-metoo-sapparente-au-fanatisme-religieux

    Sabine Prokhoris : « Me Too, c’est rendre la justice en violant la loi »
    https://tv.marianne.net/rencontres/sabine-prokhoris-me-too-c-est-rendre-la-ju

    Sabine Prokhoris : "#MeToo, une illusion de libération et un vrai terrorisme intellectuel"
    https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/sabine-prokhoris-metoo-une-illusion-de-liberation-et-un-vrai-terrorisme-int

    Entretien avec Sabine Prokhoris. Le mirage Metoo : « La violence verbale des néo-féministes est un appel direct à la haine. »
    http://marcalpozzo.blogspirit.com/archive/2022/07/16/entretien-avec-sabine-prokhoris-le-mirage-metoo-un-moralisme

    Sabine Prokhoris - Libération
    https://www.liberation.fr/auteur/sabine-prokhoris

    Sabine Prokhoris, Auteur à Revue Des Deux Mondes
    https://www.revuedesdeuxmondes.fr/auteur/sprokhoris

    Sabine Prokhoris, auteur sur Mezetulle
    https://www.mezetulle.fr/author/sapro
    @lieuxcommuns CC BY-NC-ND
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    @touti
    vide il y a 3 semaines

    Parce que l’enjeu est de se donner les moyens de comprendre.

    Uhuh, typique de la manipulation, c’est trop facile de faire croire aux autres qu’ils sont ignorants ou que tu es là pour leurs offrir les moyens de comprendre, quand il n’y a vraiment que peu à comprendre, sans préciser ce qui te motive toi, histoire de ne pas te mouiller. Tu ne listes ici que des articles de Prokhoris, sans aucune critique. A part prouver qu’une célébrité qui parle d’elle à la troisième personne du singulier a sut étendre son influence sur différentes plateformes médiatiques. Peut-être bien simplement n’est-ce qu’une psychanalyste qui peut radoter ces âneries sexistes aux médias contents d’avoir enfin une femme pour casser metoo. Ta finalité est précisément de faire la publicité de ce bouquin que l’on retrouve en une sur ton site.

    #confusionniste
    #gardiennes_de_la_patriarchie
    #antiféminisme
    @touti
    @mad_meg
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    mad meg il y a 3 semaines
    @touti @lieuxcommuns

    merci @touti et @lieuxcommuns pour vos réponses mais justement @lieuxcommuns tu ne me donne pas les moyens de comprendre pourquoi tu conseil la lecture de ce livre. Les copié collé d’article promotionnel de cette Sabine Prokhoris ne m’apprenne rien et c’est à toi que je demande pourquoi toi tu trouve ce livre recommandable puisque c’est toi qui en fait la promo ici et en une de ton site.

    J’aimerais bien savoir ce que cette lecture t’as apporté comme moyen de comprendre la dénonciation des violences sexuelles faites aux femmes sur leur lieu de travail, sincèrement. Comme je t’ai dit le discours de cette Sabine Prokhoris me semble proche de celui d’Elizabeth Levi ou C.Deneuve sur la liberté d’importuné. Peut etre que je me trompe et c’est pour ca que je t’ai demandé des precisions, mais les articles que tu ajoute confirment mon intuition sur l’antiféminisme de cette personne. Ne partant pas du principe que tu es un ou une masculiniste je me suis dit qu’il devait y avoir des trucs interessant sur S.Prokhoris que tu va me dire.

    Enfin puisque tu as l’air d’avoir compris des trucs sur #metto que j’aurais pas compris, aurais tu l’amabilité stp de me dire de quoi il s’agit vu que j’aimerais vraiment comprendre. Ce sujet est important au point que tu en fasse la une de ton site alors pourquoi ne discuterions nous pas de cela ici ensemble ?

    Bonne journée en tous les cas
    @mad_meg CC BY
    @mad_meg
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    mad meg il y a 3 semaines

    Par rapport aux articles ajouté ici, je met ici quelques notes des fois que je trouve du féminisme chez cette psychanalyste.

    https://www.radiofrance.fr/franceinter/podcasts/le-grand-face-a-face/le-grand-face-a-face-du-samedi-16-octobre-2021-2663023

    "Dans son dernier ouvrage, elle dénonce les illusions et la « dérive totalitaire » du mouvement féministe."
    (ca commence reelement vers 25 minutes)
    "le féminisme est devenu un terrorisme intellectuel"
    Elle dit avoir quelques reserves sur la tribune Deneuve mais ne dira pas lesquelles et trouve que les femmes (les femmes de metoo) ont pas été gentilles avec d’autres femmes (celles de la liberté d’importuné) et que les débats étaient trop violents (uniquement entre femmes pour l’instant la violence des hommes et leur manière de débattre n’est pas en cause jusqu’ici et les mots "violences sexuelles" n’ont pas été prononcés . Pour l’instant elle dit elle même etre proche de Deneuve/Lévi comme je l’avis senti.
    Le présentateur souligne que les femmes de metoo dénoncent des violences physiques et la psy rétorque que les slogan vus en manifs féministe (le kerozen c’est pas pour les avions mais pour les violeurs) qui sont eux la vrai violence. Il y aurais eu des "têtes" car des féministes ont dit "il faut que des têtes tombent"...

    Polony rappel que le livre part du témoignage de Adel Haenel chez Médiapart en disant que Metoo chercherait plutot à "faire emergé un autre point de vue" plutot que "la vérité". Elle judiciarise le mot victime prétendant qu’on ne peu utilisé ce mot hors d’un tribunal. Elle y a réfléchi 2 ans souligne t-elle
    Elle dit que "la france entière a été hypnotisée" par l’émission de médiapart (qu’elle a pas vu mais étudié sur transcription) même Brigitte Macron était hypnotisée dit elle !

    Pour Prokhoris metoo est "un mouvement de panique sexuelle" ....
    Elle dit qu’elle etait " un peu embarassée par Metoo car les femmes subissent des atteintes et comme dit Catherine Kingsley Atteindre une femme, c’est toute la nation qui est atteinte... pas seulement les femmes, mais la nation entière... car elles sont pas attaqué entant que femmes mais sujet humain et citoyen "

    Pour elle metoo n’est pas "une grande révolution avec des degats collatéraux à la marge", c’est l’inverse, elle le voit grâce à son experience de psychanalyste (au secours !! ). Elle dit " Pour moi c’est un mouvement structurellement vicié avec un double projet qui serait de fabriqué un meilleur des mondes féministe et un rapport avec les faits et la vérité qui est quand même animé par des logiques qui est véritablement frauduleuse. "
    Pour elle c’est pas " une liberation de la parole mais un enrégimentement de la parole", une "illusion de liberation ". Car metoo ne distingue pas les differentes formes de violences. Quand on dit l’ampleur, on nous donne des chiffres mais tout cela est construit à partir d’un postulat qui serait qu’on serait dans la culture du viol qu’elle récuse. Car dans un livre sur le sujet il y a un argument faible. Mais pour elle un regard mal placé serait mis au meme niveau qu’un viol... car une de ses patiente a mal vecu de voire les deux assimilé dans un article de press... ce qui l’aurais traumatisée en entrainé dans une grave faille temporelle...

    Et là Sabine Prokhosis dénonce la " shoahtisation des victimes " (wahoo j’étais pas prète ! ) cad qu’elle pointe ici l’usage d’une espèce de vocabulaire parallèle entre les violences sexuelles et la Shoah par exemple selon elle un théoricien parle de "génocide individuel" et des féministes parlent de "survivantes". L’expression viens de Finkelkraut qui parlait de "Shoahisation de la main au cul" et qu’elle trouve judicieuse et à utilisé comme titre d’un de ses chapitres...

    Le mot de survivante qu’elle voit partout la choque car elle a lu des recits de prisonnières de Bachar Al Assad qui n’utilisent pas une seule fois le mot victime - cherchez l’erreur souligne S.Prokhoris - Un article qu’elle commente compare le témoignage d’Adel Haenel à celui de Primo Levi (c’est le même auteur qui avais parlé du viol comme d’un génocide individuel - je chercherais la ref de ce monsieur)
    SP dénonce le fait que Adrien Taquet (secrétaire d’etat à l’aide à l’enfance de l’époque) a repris l’expression "crime sans cadavre" dans un tweet, expression qui est aussi utilisé parfois pour la Shoah. Pour elle ce tweet est revelateur du fait que Metoo a un rapport distant avec la vérité... car elle s’est interessé au cas Polansky qui as un rapport avec cette shoahtisation mais ou les choses s’inversent puisque Polansky = Hitler ... la fois d’avant il devait être gazé... . Dans son quartier il y avait des pochoir au sol "polansky bois mes règles" ce qui pour elle est en rapport avec l’antisémitisme....

    Le mot "victime" doit etre remplacé par "plaignantes" car il faut que les femmes aient le courage de porter plainte ou se taire.
    Le mot "emprise" est mauvais car les femmes sont selon SP sont reduites au statu de victime et ce mot "emprise" est une sorte d’échappatoire. Elle dit qu’a 14-15 ans on est pas enfant et V Springora est ambigue dans ses sentiments.

    Et elle fini par dire que Zemmour est une émanation de Metoo une consequence de metoo. (là je lui donne pas tord, le succès de Zemmour est liée à la misogynie et au desir de maintenir la violences sexuelles sur les femmes à son point le plus fort possible cf - #backlash ).
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    https://www.marianne.net/agora/tribunes-libres/sabine-prokhoris-quand-le-metoofeminisme-dissout-le-reel
    tribune écrite pas Prokhoris elle même ;

    Inspirée de « spécialistes » en « victimologie traumatique » auto-proclamés, la doctrine « psy » militante qui règne aujourd’hui en matière de dénonciations d’abus sexuels soutient ceci : le choc d’un traumatisme – un abus sexuel notamment – provoquerait mécaniquement une amnésie, parfois très longue. Une fois cette amnésie levée comme par miracle, les scènes traumatiques ressurgiraient, inaltérées. Voilà pourquoi les « victimes » « révéleraient » si tardivement les abus et sévices qu’elles auraient endurés. Leurs « souvenirs » équivaudraient ainsi à des preuves matérielles. Mais l’épisode du syndrome des faux souvenirs d’inceste aux USA dans les années 1990 – en réalité suggérés – incite à la plus grande prudence face à des théories douteuses, qui méconnaissent plusieurs points s’agissant des dynamiques complexes de la vie psychique.

    Les victimologues (je pense qu’elle cible ici Muriel Salmona qu’elle a attaqué nommément dans l’émission France inter ci dessus) ne disent pas que l’amnésie traumatique est automatique mais que ca arrive parfois. Ce n’est pas non plus la seule explication apporté à la faible quantité de dépôt de plainte ou le dépassement des prescriptions par les victimologues et les féministes radicales (dans les violences sexuelles les agresseurs sont des proches, conjoints, collegues, amis il y a beaucoup d’autres raisons que l’amnesie qui expliquent qu’on ne porte pas plainte).
    Pour les faux souvenirs je ne conteste pas leur existance
    et le nombre de fausses accusations est difficile à évalué mais ca rend l’argument inutilisable par les deux parties mais je suis d’accord pour la prudence.

    Pour le vocabulaire Prokhoris parle beaucoup d’un besoin de précisions judiciaire dont manque les féministes et qui est la cause de toutes les dérives et se permet de parlé "d’abus sexuels" ce qui n’est pas un terme juridique mais un euphemisme utilisé par la press pour qualifier les "agressions sexuelles" qui est le terme adéquat.

    Ensuite, pour la psychanalyse, les souhaits et fantasmes inconscients, sexuels en particulier, sont en eux-mêmes traumatiques, en raison de l’intensité pulsionnelle qui les habite. Le refoulement, au sens freudien, vise à les bannir loin de « soi », mais ne les supprime pas. Intimement conflictuelle donc, cette intensité confuse est une source d’angoisses souvent insupportables, d’affects douloureux et ambivalents. Conjuguée à la frustration inévitable, la panique face à ses propres vœux inavouables peut alors donner lieu à diverses projections, accusatrices et vengeresses autant parfois que rageusement énamourées, sur une figure persécutrice qui cristallise ces fantasmes, et apparaît aux yeux du sujet envahi par ses propres pulsions et déchirements ingérables comme la cause de tous ses maux. Mais la réalité indubitable d’une souffrance ne saurait attester la justesse objective des convictions par lesquelles la personne qui l’éprouve explique son mal-être.

    Ici le discours freudiste habituel de culpabilisation des victimes qui sont en fait "rageusement enamourées" et "ambivalentes" et accusent faussement pour cela.

    Jadis, les hommes, les femmes, les enfants pouvaient mentir – ou affabuler. Dans le monde qui vient, sous la pression continue d’un #MeTooféminisme « d’atmosphère » à l’impressionnant pouvoir de suggestion, c’est la croyance collective, dûment guidée par l’orthopensée dont se nourrissent ces « nouveaux récits », qui fait la vérité. Alors les mots perdent leur sens, le réel se dissout, la confusion règne.

    Je ne sais pas qui prétend que les hommes, les femmes et les enfants d’aujourd’hui ne peuvent plus mentir. Les statistiques post-metoo montrent plutot une baisse des condamnations pour les violences sexuelles.
    Ca viens de TF1, source qu’on ne pourra pas soupconné d’être vendu au néo-féminisme -
    https://www.tf1info.fr/societe/5-ans-de-metoo-seulement-1-des-viols-condamnes-en-france-2220984.html

    le nombre de condamnations pour viols a baissé de 31% entre 2019 et 2020, souligne le gouvernement, sans pour autant renvoyer au Covid-19 qui a ralenti le fonctionnement des tribunaux. Mais ce taux de condamnations des viols est aussi plus faible qu’en 2016, lorsque la pandémie était encore loin. Cette année-là, la proportion des viols condamnés s’approchait des 1% (0,9% précisément), toujours selon cette source, avec 108.000 viols déclarés et seuls 1012 condamnations prononcées.

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    Sur le Néo-féminisme, le féminisme radicale, le féminisme intersectionnel et le féminisme de Bigitte Macron, Prokhoris est pas claire. A un moment elle se dit contre les néo-féministes (expressions utilisé par les antiféministes et pas par des féminisites dont elle se revendique pourtant) et en même temps ces sois disant néo-fémnistes sont aussi assimilées au féministes radicales, qui n’ont pourtant rien de "Néo" et son utilisation du mot "intersectionnel" montre qu’elle a pas du tout compris, elle le dit elle même et enfin que viens faire B.Macron ou Adrien Tachet dans Metoo .... c’est très confus. Elle se dit féministe mais lorsqu’on lui demande quel est son agenda positif du féminisme (cad pas dans une attaque d’autres féministes mais dans un effort constructif pour les femmes), elle dit qu’elle n’est que dans la lutte contre des féministes et rien d’autre ce qui fait d’elle une antiféministe assumée.
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    https://revuecommune.fr/2022/10/07/sabine-prokhoris-le-feminisme-metoo-sapparente-au-fanatisme-religieux

    Prokhoris s’en prend au mot "féminicide" et prend le cas de J.Sauvage

    Prenons l’exemple de Jacqueline Sauvage [condamnée pour le meurtre de son mari violent, puis graciée par François Hollande et devenue un modèle pour le mouvement féministe, NDLA] : personne n’a jamais parlé de masculinicide. Pourtant, ce n’était pas de la légitime défense, c’était un meurtre commis de sang-froid. Cette femme avait parfaitement les moyens de quitter son mari, puisque c’est elle qui avait le pouvoir économique. Condamnée aux assises, avec les circonstances atténuantes, elle a été graciée par François Hollande, puis est devenue le symbole des violences conjugales. La presse lui a rendu hommage lors de sa mort, comme à Gisèle Halimi décédée à peu près en même temps ! C’est aberrant.

    S.Prokhoris contestait le mot "emprise" dans sa tribune sur Marianne, voici la mise en pratique de son besoin de recadrage linguistique des féministes et des victimes de violences sexuelles. L’emprise n’existe pas vraiment pour elle à la limite pour les enfants mais à 14-15ans elle a bien dit sur france inter qu’on est plus des enfants et que l’emprise n’est plus valable. Comme SP est lâche la journaliste (Polony je crois) lui dit que tant qu’on est mineur on considère qu’il y a emprise - SP concède alors un "oui oui" et passe à la suite.

    J’ajouterai que lors des disputes furieuses qui éclatent au sein d’un couple, chacun faisant également monter la scène de ménage en puissance, ou bien s’agissant des dynamiques de harcèlement, humiliations, pressions de toute sorte, y compris sexuelles, les femmes sont largement à égalité avec les hommes, voire peuvent les dépasser.

    L’expérience ordinaire, et la clinique psychanalytique, montrent que la conflictualité dans une relation de couple – cela tout autant d’ailleurs au sein des couples gays ou lesbiens –, qui peut dégénérer en destructivité ravageuse, procède non du genre/sexe des partenaires du couple, mais de la dynamique de la relation telle qu’elle s’est nouée entre deux personnes. Et comme l’écrit la romancière américaine Nancy Crampton Brophy, auteur d’un essai intitulé Comment tuer son mari – récemment reconnue coupable du meurtre de son conjoint –, « la chose à savoir avec le meurtre, c’est que chacun en est capable si on le pousse suffisamment. » Sans en arriver à ces extrémités « l’effort pour rendre l’autre fou », à coup d’injonctions contradictoires et autres comportements persécuteurs, est une tentation dont nul, homme ou femme, ne peut se croire à l’abri.

    A chaque fois je me dit que SP ne peu pas me surprendre mais non elle est très forte ! C’est un bel inventaire de l’antiféminisme, tout y passe. Ici elle lance des affirmations universelles sur la foie de ses observations personnelles en consultation et se sert d’une romancière criminelle pour montrer que tout le monde peut tué et nier qu’il y a des différences entre les comportements masculins et féminins et fini par l’affirmation qu’on peu être poussé à bout par son mais surtout sa conjointe vu les statistiques. J’entend bien le "c’est elle m’a poussé à bout" dans les mots de SP, ca doit être bien doux à entendre pour les agresseurs.

    C. : Dans les partis de gauche, on parle désormais des « violences sexistes et sexuelles ». C’est une expression-slogan, mais plus encore c’est devenu un acronyme dans le jargon militant : les VSS. Est-on sûr que ce sigle est pertinent du point de vue même des batailles féministes ?

    S. P. : Déjà comme c’est un acronyme, on sait encore moins de quoi on parle. De plus, sexiste et sexuel, ce n’est pas pareil. Le terme de violence, de plus, est chargé d’une dimension émotionnelle, il vise à susciter l’empathie et l’indignation. Je préfère parler d’infraction. C’est un terme juridique. Il peut y avoir des infractions sans violence, d’autres avec violence. Mais il faut distinguer. À force d’accoler d’emblée le terme de « violence » à ce qui est « sexiste » et « sexuel », on a l’impression qu’on pourrait écrire l’expression en un seul mot, les violencessexistesetsexuelles. Ce pseudo-concept a une fonction de propagande, et ainsi fabrique une réalité. Il s’appuie sur un des éléments principaux de l’idéologie #MeToo : le continuum (des VSS). Quand on parle d’un regard appuyé, d’un baiser volé, d’une gifle occasionnelle, ou de frapper son conjoint tous les jours, ce ne sont pas les mêmes actes, mais le continuum permet de mettre tout ça dans le grand sac des « VSS ». Cela renforce la sérialité du mouvement #MeToo. Pour la quête de la messe #MeToo, les piécettes sont autant bienvenues que les gros billets…

    On retrouve sa lubie pour le juridique avec cette fois l’affirmation que c’est le coté euphemisme qui est recherché par SP. Si je met en pratique ce qu’elle dit les féministes ne devraient plus dénoncer les "violences sexuelles" mais "les infractions sexuelles" car selon elle ca permettrais de mieux distingué les mains au fesses, des viols avec torture ou les assassinats, des propos sexistes... mais personnellement le mot "infractions" ne me permet pas de faire cette distinction non plus et il efface le caractère violent de l’agression pour le convertir en un simple délit civil (car on ne parle pas d’infractions pour un crime dans le vocabulaire juridique. Alors puisque le mot qu’elle propose ne permet pas de nuance mais seulement un euphémisme c’est que c’est l’atténuation de la dénomination des actes qui est recherché par SP.

    Je souligne ici son usage habituel du vocabulaire religieux, sectaire, dogmatique. Ici "la quete de la messe #metoo" mais elle fait ca tout le temps.
    De la part d’une psychanalyste freudienne c’est assez cocasse.

    C. : Est-ce que vous connaissez le « violentomètre » ? C’est un outil mis en place notamment par la Ville de Paris, dans lequel la jalousie du conjoint est le degré zéro d’une échelle qui semble conduire au féminicide.

    S. P. : Le continuum commence même au regard. En Australie, vous avez ainsi des « gilets roses » dans les boîtes de nuit, décrits dans un article du magazine Traxx : ces types ont pour tâche de vérifier s’il y a durant la soirée des regards trop insistants et « non-consentis ». Si c’est le cas, les auteurs sont dégagés, afin que la boîte demeure un safe space.

    Le "Violentomètre" SP ne connais manifestement pas. Personnellement il m’a bien été utile pour prendre conscience que je subissait des violences il y a pas si longtemps. Le violentomètre m’as permis de voire que les actes qu’une personne commettais contre moi n’etaient pas normaux ni acceptable et étaient dans le rouge de cette échelle des degrès de violence. L’echelle m’as permis de comprendre que ce que je subissait etait des violences et d’en comprendre l’empleur et la gravité à sa juste mesure. Car justement ici nous sommes dans un domaine que Prokhoris réclame pourtant de la part des féministes soit DE LA NUANCE. Le violentomètre c’est cette échelle des nuances qui met certains comportement de "jalousie du conjoint" dans le vert, jaune ou l’orange et le féminicide dans le rouge voire le noir car quand tu as été feminicidé tu t’en fiche bien du violentomètre. Prokhoris reproche aux féministes de ne pas apporter de nuances et lorsqu’on lui montre un de ces exemples de nuance, elle montre qu’elle ne connais pas le violentomètre (elle ne répond pas là dessus) et parle d’un continum qu’elle récuse.

    C. : Dans Le mirage #MeToo, vous parlez à propos du vocable de « culture du viol » de « causalisme simpliste ». Avec la notion de « culture du viol », on peut expliquer à peu près tout. Or quand on peut tout expliquer c’est qu’on n’explique rien.

    S. P. : Exactement, mais par contre, on produit de la croyance. « Culture du viol », c’est assez conspirationniste d’ailleurs. La « culture » inciterait en somme à pratiquer le viol. Sur une affiche des activistes, représentant Éric Dupond-Moretti, on lit « Mon ministre de la justice pratique la culture du viol ». Franchement grotesque. C’est un slogan creux, qui n’explique rien, mais qui fabrique une réalité alternative. Et plus c’est simpliste, plus ça fonctionne. Notez que cette idée de « culture de … » est réservée au sexe : lorsqu’un crime de sang est commis, avez-vous jamais entendu parler de « culture du meurtre » ?

    Pauvre Aquittator les slogans qui le dénoncent en une phrase sont trop simplistes. C’est pas gentil !
    Pour son idée de "culture du meurtre" on peu avoir dénoncé les meurtres racistes ou coloniaux aussi comme étant de nature culturelle ou sinon ca s’appel "la guerre". Même que les féministes appellent cette culture du meurtre "la virilité toxique" ou le "virilisme" mais si elle l’apprenait elle en avalerais son dentier alors ne lui dites pas svp.

    C. : Diriez-vous que #MeToo révèle chez certaines une peur du sexe ?

    S. P. : Ce que j’observe c’est une détestation du sexe, devenant alors pure obscénité, et lieu du « monstrueux ». Voyez les César 2021, scaltologiques à souhait, l’actrice Corinne Masiero dénudée avec le manteau de Peau d’Ane (inceste, pédophilie), tampax aux oreilles.

    C’est vraiment de pire en pire. Je sais pas trop ce qui est scatologique dans l’inceste, la pédophilie ou les tampax aux oreilles. Elle demande qu’on utilise les mots pour leur sens précis mais ne le fait pas elle même. J’arrete la lecture des liens que tu propose. Je croi avoir fait un effort pour comprendre et avoir mis des arguments et des sources pour soutenir mes propos qui sont je crois resté courtois et respectueux.

    J’ai pas résisté à mettre la fin, c’est tellement typique du discours misogyne des psychanalystes.

    C. : Dans votre livre vous relatez aussi l’anecdote amusante d’une suffragette qui s’est jetée sur Churchill.

    S. P. : Oui, et on peut la comprendre ! Mais qu’on ne vienne pas nous raconter que les femmes sont des êtres suaves dépourvus de violence, car la violence (forcément « prédatrice ») serait d’essence patriarcale. Ça n’a aucun sens.

    C. : Ou les renvoyer du seul côté de la douceur, de la maternité.

    S. P. : Mais la maternité, c’est violent. Et à propos de relations d’emprise, il y en a de sacrément puissantes dans les relations mère/enfant. La maternité n’est pas toute douceur. Winnicott, qui a construit le concept de « mère suffisamment bonne » [good enough mother], énumère les dix-sept raisons qu’a une mère de détester son enfant. Eh oui, et c’est normal, c’est humain. L’enfant, il vous bouffe, il vous prend votre temps, il vous fait mal quand il tète, parfois vous avez envie de le jeter par la fenêtre. La maternité, ce n’est pas oblativité, douceur, etc., et rien d’autre. D’ailleurs, cette image fausse fait énormément de mal. C’est très culpabilisant pour les jeunes femmes, qui se rendent compte qu’elles mettent parfois du temps à aimer leur nourrisson, qu’il arrive qu’elles soient dégoûtées quand il naît, ou qu’elles puissent ressentir des affects négatifs envers lui. La maternité, c’est ambivalent. Nier cette ambivalence, c’est une façon d’abraser les choses, c’est déréalisant. Le féminisme #MeToo est déréalisant. Il évacue la complexité de la réalité pour lui substituer un récit simpliste de type « révolution culturelle », qui est très brutalement – et stupidement tant ses slogans sont de la bouillie – destructeur. Parce que c’est un discours épurateur.

    La vrai violence c’est pas les viols par paquets de 100.000 dont 96% des victimes sont des femmes et 98% des auteurs des hommes, mais la maternité qui est la seul vrai emprise. Avec SP nous sommes dans un discours très antiféministe et assumé à l’extrême droite (les ref que valide SP sont Deneuve, Levi, Finkenkraut, Madzneff... ).

    –-------

    L’écoute du premier lien que tu partage me questionne encore plus sur ton choix de recommandation mais il confirme le rapprochement que j’avais fait entre Elizabeth Levi et elle. Dès le début Prokhoris se dit plus proche des pétitionnaires de la liberté d’importuné que des féministes et utilisatrices du tag #metoo
    Tu dit que cette lecture est utile "Parce que l’enjeu est de se donner les moyens de comprendre." ce qui me semble interessant à moi aussi. Est ce que tu pourrais m’expliqué en quoi le chapitre sur la "Shoahtisation des mains aux cul" t’as aidé à comprendre #metoo stp et ce que tu as compris. Là encore c’est pas dans l’idée de te tombé dessus, mais je comprend pas comment ce discours peut trouver audiance et j’aimerais savoir quels sont les arguments de cette psychanalyste qui te semblent bons et dont on pourrait discuter.

    Il reste encore 8 liens que tu as fournis j’éditerais ce message pour complété les propos de Prokhoris si il y a matière.

  • P.M. Pourquoi avons-nous encore le capitalisme ? - Partie 1

    L’auteur de Bolo’bolo (1983) a écrit en 2020 Pourquoi avons-nous encore le capitalisme ?, qui n’a pas été traduit de l’allemand.

    J’en poste ici des parties en français - par un traducteur automatique, désolé.

    Sommaire

    La vieille crise permanente, les vieilles lamentations
    Le capital et la gauche : vers la chute ensemble ?
    Le capitalisme « profond »
    Le « mal » est plus ancien qu’on ne le pense et différent
    La chasse aux sorcières et l’accumulation du capital
    La séparation du travail du contexte de la vie
    Le capitalisme comme essence du patriarcat
    La civilisation des biens communs comme véritable alternative
    La dictature de la coquille
    Une proposition simple et factuelle pour une alternative à l’ordre social actuel
    Glomo 1
    Glomo 2
    Glomo 3
    Glomo 4
    Pas de biens communs sans frontières
    Glomo 5
    Le dernier système
    Un égalitarisme odieux ?
    "Notre maison est notre château"
    "Des palais pour 10 milliards de personnes"
    Faire de la politique pour les biens communs est possible
    Impuissant pris dans les filets
    Existe-t-il une stratégie ? Et sinon, que fait-on alors ?
    Comme le quartier EMMA, Grumakro a été créé : un conte de fées venu de la périphérie d’une grande ville
    Le rôle de la politique
    Initiatives de quartier : points de départ et expériences
    Réalistes de gauche et terriens : unis – ou pas ?
    L’Europe : sortie ou impasse ?
    Le prochain changement inattendu : l’« Autre »
    Références
    Annexe : une suggestion

    L’auteur

    PM, né en 1947, s’est fait connaître dans les pays germanophones avec son premier roman Weltgeist Superstar (1980).

    bolo’bolo, sorte de glossaire d’un autre monde, a été publié en 1983 et a été traduit dans de nombreuses langues, dont le russe, le turc et l’hébreu. Depuis, toute une série de romans, de livres de non-fiction, de pièces de théâtre et de pièces de théâtre sont parus. P. M. était actif sur la scène des squattings zurichois et participe à la construction de logements coopératifs et aux discussions urbanistiques - plus récemment avec le livre Die Andere Stadt (2017).

    Publié le plus récemment par Hirnkost : The Face of the Rabbit. Un roman terrestre (2019) et P. M. dans le rôle de Rodulf, chevalier de Gardau, dans : La Grande Falsification (un roman médiéval utopique en dix volumes, de mai 2020).

    #post-capitalisme #BoloBolo

    • "Je dis que le travail lui-même est nuisible, désastreux."
      KARL MARX¹

      La vieille crise permanente, les vieilles plaintes

      Tout le monde parle de la prochaine crise du système économique actuel, parfois appelé en plaisantant capitalisme. Quoi qu’il en soit, la croissance marque une nouvelle fois le pas. Le FMI lance des avertissements. Le Secrétariat aux Affaires économiques corrige à la baisse. La bulle, en revanche, continue de s’étendre, alimentée par de l’argent bon marché, la dette nationale et les réductions d’impôts. Que se passe-t-il s’il éclate ?

      Et si capitalisme et crise étaient synonymes ? On pourrait aussi voir les choses ainsi : les 250 dernières années n’ont été qu’une gestion capitaliste de crise. Le remède a d’abord été le colonialisme, puis l’impérialisme, puis les dépenses déficitaires, entre des guerres répétées (une forme d’amortissement matériel suivie d’un boom de la reconstruction), puis à nouveau une mondialisation accrue, maintenant un assouplissement quantitatif et des taux d’intérêt négatifs (argent bon marché). Pour survivre, le capitalisme avait encore besoin d’autre chose que le capitalisme à piller².

      Cette trajectoire de crise du capitalisme est extrêmement destructrice car elle est essentiellement extractionniste et ne peut être durable. Les paysages, les populations, la cohésion sociale, le climat et la biodiversité sont endommagés afin de soutenir la croissance nécessaire pour que 200 000 milliards de dollars de dette paraissent gérables, du moins en théorie. Le capitalisme est une machine intrinsèquement hostile. Nous en faisons partie.

      Malgré cette vision fondamentale, la gauche s’efforce depuis 150 ans de profiter principalement des reprises et d’atténuer les récessions. Cela s’explique en partie par le fait que le caractère historique de cette machine d’extraction a été soit occulté, soit n’a jamais été vraiment compris. Même si MARX a très bien compris le fonctionnement du capitalisme, son analyse n’a jamais vraiment trouvé son écho auprès de la gauche. Elle a toujours préféré garantir ou augmenter les salaires à l’abolition du travail salarié qu’il réclamait. Elle est donc restée « l’ambulance du capitalisme » (STEINBRÜCK).

      1.MEW 40, page 476.
      2.Comme on le sait, ce fut la découverte importante de ROSA LUXEMBOURG.

    • Le capitalisme « profond »

      Il semble que la formation historique dont nous parlons ici soit bien plus tenace que nous, y compris MARX, l’avions pensé auparavant. Sa fin a été trop souvent annoncée (MARX l’a vue une fois vers 1857 ; certains d’entre nous en 2008). Il semble que nous n’ayons affaire ici à aucun système économique, mais à quelque chose de beaucoup plus « profond ».

      Le capitalisme a non seulement survécu sans problème aux soi-disant intermèdes communistes, mais il les a simplement intégrés dans son programme d’accumulation. L’ensemble de l’Europe de l’Est a été ramené à zéro et réutilisé. Pour beaucoup de gens, l’annexion quasiment sans opposition de la RDA par la République fédérale d’Allemagne est encore dans les os : comment se fait-il qu’une formation sociale entière ait pu être tout simplement anéantie ? L’une des raisons est certainement que la RDA n’était pas communiste, mais tout au plus capitaliste dirigée, et qu’il n’y avait pas grand-chose à défendre. . Le communisme n’est plus un problème.⁶ Le soulagement de se débarrasser de ce type de capitalisme était plus fort que le désir d’essayer quelque chose de complètement différent. (BÄRBEL BOHLEY me l’a décrit dans une lettre à l’époque.)

      Aujourd’hui, 30 ans plus tard, de nombreux Allemands de l’Est se rendent compte que ce que la propagande du parti disait sur le capitalisme à l’Ouest était vrai (contrairement à ce qu’elle disait à propos de la RDA elle-même). Désormais, ils ne peuvent plus ni avancer ni reculer : partout seulement le capitalisme, à perte de vue ! Dans ce dilemme cognitif, les populistes de droite ont carte blanche. L’alternative manquante au capitalisme est transformée en l’alternative supposée pour l’Allemagne. Si les choses ne peuvent ou ne doivent pas avancer, elles reculent tout simplement. Ou ailleurs.

      6.Sauf peut-être dans la propagande chinoise et dans ŽIŽEK.

    • Le « mal » est plus ancien qu’on ne le pense et différent.

      Une approche pour expliquer cette étrange persistance du capitalisme pourrait être de le comprendre comme rien de plus que la dernière chrysalide d’un patriarcat triomphant depuis des millénaires. Telle était la thèse des féministes de Bielefeld autour de MARIA MIES, VERONIKA BENNHOLT-THOMSEN et CLAUDIA VON WERLHOF. Au lieu de seulement 250 ans de crise capitaliste, nous parlons de 5 000 ans de crise patriarcale.

      Pour éviter tout malentendu : le patriarcat ne signifie pas (au sens biologique) une domination masculine. Les femmes elles aussi auraient pu instaurer un patriarcat violent, on aurait alors pu l’appeler l’Amazonie. (La peur de cette variante a toujours été dans la chair des hommes : HÉRACLÈS a dû tuer HIPPOLYTE, même s’il l’aimait.) Le patriarcat est une certaine manière de gérer l’environnement naturel, avec ses semblables, avec les choses. C’est un processus, pas un groupe de personnes. Il n’existe donc pas de destin « naturel » selon lequel le patriarcat aurait dû être créé par les hommes. Elle pourrait même être organisée « en partenariat » entre hommes et femmes, comme c’est parfois le cas aujourd’hui. Ce que nous savons, cependant, c’est que dans la seule histoire que nous connaissons, le patriarcat a été imposé par des hommes (biologiques). Disons donc que les hommes (biologiques) ont la malchance d’être responsables du patriarcat (culturel). Les femmes peuvent être féministes, les hommes doivent être féministes.

      Le comportement extractif envers la nature est une caractéristique de la civilisation patriarcale - il ne fait aucun doute que le capitalisme en particulier a poussé cette attitude à l’extrême, au point de détruire la biosphère elle-même. Cette relation extractive commence - par exemple selon MARIA MIES (la elle-même a grandi comme agricultrice) – dès la révolution agricole du Néolithique, avec notamment le remplacement de la houe par la charrue. Le labour et la destruction des sols se poursuivent encore aujourd’hui et ont conduit à une immense érosion et destruction des sols. Ce n’est que récemment que les gens ont recommencé à gratter et à entretenir le sol avec plus de douceur, sans aucune perte de rendement. La réification de nos partenaires naturels s’est manifestée plus tard par le fait que les animaux sont devenus du bétail et que le bétail est devenu de l’argent puis du capital. Le mot capital lui-même remonte à caput, une tête, c’est-à-dire un morceau (!) de bétail. Le bétail peut être compté – sa chute. Dans son livre Against The Grain (2018), JAMES C. SCOTT montre comment la culture céréalière (en partie forcée) a favorisé la formation précoce d’États et donc toutes sortes de formes de gouvernement. Cela contraste avec les légumes, les tubercules et les fruits, qui sont plus difficiles à mesurer, contrôler et sont plus périssables. Le grain est mesurable – idéal pour collecter des impôts et construire des États, qui se sont historiquement transformés en entreprises mondiales d’aujourd’hui (les véritables « États ») au pouvoir à travers diverses formes de pupaison.

      Une autre caractéristique du patriarcat sont les séparations et les scissions de toutes sortes (finalement imposées par la force). MARX décrit également la dissolution des communautés organiques par les premières privatisations (du latin : vols) : la terre (enclos), la propriété des choses, du bétail, des céréales, aux personnes. Le partage originel a dû être remplacé par l’échange, qui n’a réussi qu’imparfaitement (on parle aujourd’hui d’échec du marché). Il ne faut pas confondre la division du travail avec cette séparation : celle-ci est une condition inhérente à la coopération. À proprement parler, si tout le monde fait la même chose, la coopération n’est pas nécessaire. Ce qui est central ici, c’est la séparation du travail et de la coopération d’un contexte de vie autogéré.

      Il n’existe pas de définition naturelle ou du moins logique de ce qui est et n’est pas du travail (voir CHRISTIAN MARAZZI : Che cos’è il plusvalore ?⁸ 2016) ; elle était imposée culturellement et toujours violemment. Vous pouvez peut-être voir à quel point cette séparation est arbitraire à partir de cet exemple : si je nettoie la porte d’entrée, cela ne compte pas comme du travail ; Si les agents de nettoyage de la ville le font, alors oui, y compris le droit à la retraite. L’inadéquation des définitions du travail peut également être constatée dans ce que l’on appelle l’économie des soins (tâches ménagères, éducation, soins, attention). L’aspect relationnel ne peut pas être simplement séparé. Les robots de soins ne sont pas une solution.⁹

      7. Le mot « féministe » aurait été utilisé pour la première fois par CHARLES FOURIER, l’utopiste. Une femme n’aurait probablement jamais pensé à se qualifier de féministe. Le mot « femme » dit tout.
      8.Qu’est-ce que la valeur ajoutée ?
      9.Cf. SHERRY TURKLE : Seuls ensemble : pourquoi nous attendons plus de la technologie et moins les uns des autres. 2011.

    • La chasse aux sorcières et l’accumulation du capital

      Le point culminant de cette séparation fut probablement ce que l’on appelle la chasse aux sorcières, mais qui fut en réalité la mise en œuvre finale de la conception capitaliste du travail.¹⁰ Un profond traumatisme social (blessures corporelles) était nécessaire. ..., une campagne de terreur, une séparation nette (bourreaux) entre bourreaux (bourreaux, hommes, ouvriers) et victimes (assassinés, femmes, femmes de ménage) afin d’imposer la première accumulation capitaliste. Le programme génocidaire du capitalisme exigeait un compromis initial des acteurs. Aujourd’hui, l’homophobie, de plus en plus mise en scène sous les régimes autoritaires, a une fonction similaire à celle des chasses aux sorcières.

      Les sorcières n’étaient pas des sorcières au sens des contes de GRIMM, mais désignaient toutes les femmes qui attiraient l’attention ; et, à titre d’exemple, il s’agissait de la fonction des sorcières en tant que connecteurs et non séparateurs. C’est pourquoi les hommes peuvent aussi être des sorciers. Le mot allemand sorcière a une étymologie intéressante : haga sizza, celle qui est assise sur la sorcière. Et qu’est-ce que la sorcière ? C’est la clôture d’interdiction (d’où : bannir, chasser quelqu’un du village) entre le village et la forêt. Les sorcières servent d’intermédiaire entre la communauté villageoise et la nature, entre la culture et la nature ; ils essaient d’équilibrer les choses, de créer des avantages mutuels, une coexistence à long terme. Ce sont eux les premiers scientifiques parce qu’ils comprennent les deux. Ils gèrent les frontières, mais en même temps les rendent cohérentes. Elles furent peut-être les dernières héritières de DEMETER, alliées des femmes dans leur rôle de mères ou de celles qui ne voulaient pas l’être. Le culte de la mère est une invention masculine.¹¹ Lorsque les chasses aux sorcières ont été organisées, ces sorcières n’existaient probablement plus depuis longtemps, mais leur souvenir était déjà assez troublant. Il ne devrait plus y avoir aucune autorité, aucune personne, pas même une idée de coopération sociale globale. Oublie ça ! Il n’y a pas d’alternative ! Rien de plus !

      10.Je fais ici référence à SILVIA FEDERICI : Caliban et la sorcière. Le corps et l’accumulation originale. 2017.
      11.C’est vrai Cela s’applique également en particulier à la « Terre-Mère », qui est tout sauf bienveillante.

    • La séparation du travail du contexte de la vie

      La séparation du travail du contexte de la vie La séparation du travail en tant qu’activité sociale pouvant être mesurée, payée et échangée était le résultat réel de milliers d’années d’histoire patriarcale de séparation, de division, de division et de mesure. Une histoire qui peut être comprise comme une crise permanente, car les calculs n’ont jamais fonctionné.¹² Travailler et être payé pour cela est quelque chose de très mystérieux, presque inexplicable, mais c’est l’essence patriarcale du capitalisme. Souvent, le plus évident est le plus dangereux. Tout le monde se lève à sept heures, va au travail et ne sait pas ce qu’il fait là-bas. Mais parce qu’aucune société ne peut exister sans une activité commune au sens large, les tâches ménagères, les tâches liées à la procréation, les soins aux enfants et, plus tard, dans de nombreux endroits, les travaux agricoles ont dû être relégués au royaume de l’invisible.

      Les inestimables sont bannis. Le fait originel selon lequel tout ce que nous faisons vise à prendre soin des personnes, des animaux et de l’environnement naturel a dû être supprimé. Il n’y a en réalité que ce qu’on appelle du travail de soins. Et que personne n’ose s’asseoir sur la définition entre les deux domaines d’activité ! S’il fallait payer ce travail inestimable (une idée absurde en soi), alors le château de cartes capitaliste exploserait. En Suisse, 7,9 milliards d’heures de « travail » rémunérées et 9 milliards d’heures non rémunérées sont effectuées chaque année. Payer pour un travail non rémunéré coûterait plus de 400 milliards par an - à côté de cela, le programme de crise de Denknetz serait un jeu d’enfant !¹³ Le concept confiné du travail a derrière lui une histoire violente d’expulsion, de discipline, d’assujettissement et de juridicisation. Pourquoi avez-vous besoin de milliers de paragraphes de droit du travail, de tribunaux du travail, Les inspecteurs du travail, etc., doivent-ils maintenir ce mandat ? Car sans un travail au moins théoriquement mesurable, aucune exploitation capitaliste n’est possible. Et parce que le terme est incroyablement vulnérable.¹⁴ Il est scientifiquement incompréhensible, intuitivement incompréhensible, toujours menacé par la négligence, la simulation, le soi-disant travail au noir, les congés de maladie et le fait de rester assis sur toutes sortes de collines avec des tasses de café à la main. Sans « l’abolition du travail », l’ordre économique catastrophique actuel ne peut être surmonté. C’est une illusion de vouloir provoquer un changement efficace en distribuant des proies empoisonnées. Le travail, c’est-à-dire la contrainte de faire des choses que l’on n’aime pas, que l’on ne veut pas et dont on ne peut pas être responsable, créera toujours des dysfonctionnements dans la société dans son ensemble, en premier lieu la destruction de la planète par le biais de l’impérialisme. mode de vie, qui nous donne en fait cela pour réconforter les vies perdues.

      Malgré sa perversion, le travail d’aujourd’hui repose également sur la volonté spontanée de coopération des gens. Les gens ne peuvent s’empêcher de coopérer. Les entrepreneurs ont toujours utilisé ce fait pour obtenir de meilleures performances de la part de leurs équipes. DAVID GRAEBER parle ici du véritable microcommunisme des entreprises, apprivoisé par une gestion sophistiquée. Une meilleure coopération est nécessaire pour pouvoir rivaliser avec d’autres entreprises ou pays. Une culture d’entreprise, un « esprit de famille d’entreprise », une fierté nationale pour certaines entreprises ou certains produits, un faux sentiment d’appartenance, sans lequel les gens ne peuvent pas vivre, sont mobilisés. Les travailleurs oscillent entre une volonté naturelle de coopérer et la prise de conscience qu’ils sont trompés, exploités et exploités, qu’ils ne sont qu’un moyen pour parvenir à une fin. La coopération est exposée comme une collaboration.

      En fin de compte, cette situation a un effet paralysant et conduit à diverses formes de refus. Le fait que les travailleurs ne soient pas vraiment concentrés sur ce qu’ils font et se contentent souvent de simuler leur performance constitue la véritable crise interne et continue du capitalisme. Ou comme l’a écrit DAVID GRAEBER : « Le capitalisme est un communisme mal géré. » (Le communisme réel était un capitalisme d’État encore plus mal géré.)

      Cette expérience toxique de la coopération affecte également la coopération autodéterminée et volontaire, par exemple dans le cadre de projets coopératifs ou d’autres projets d’auto-assistance. Quiconque a dû coopérer toute la journée ne voudra pas se porter volontaire pour coopérer le soir dans la coopérative maraîchère ou dans le dépôt de biens de consommation. La frustration liée à la coopération collaborative appelle une compensation, un confort sur le canapé avec de la bière et un roman policier. Le travail est juste là endurer lorsque des week-ends ou des jours fériés « libres » sont en perspective, mais ce n’est pas un « grand travail » de désherbage du champ commun. Tous ces projets fonctionnent mal aujourd’hui, malgré les vents contraires du capitalisme, et constituent des réalisations pionnières faites avec le sacrifice de soi. Ils sont importants en tant que futurs laboratoires, mais dans des conditions capitalistes, ils sont condamnés. À moins que quelque chose n’arrive très bientôt.

      Le concept de travail est actuellement en train d’exploser avec l’automatisation et la numérisation, car les machines ne peuvent pas fonctionner (elles ne peuvent que transférer le travail qui y est effectué vers le recyclage). Déjà MARX, mais plus tard aussi SCHUMPETER, reconnaissaient que le véritable objectif du capitalisme était sa propre abolition. Tous les coûts devraient être réduits à zéro, y compris le coût du capital.¹⁵ La seule façon de sauver le concept de travail sera probablement de déclarer négativement une allocation de subsistance comme indemnisation du chômage (comme le réclame le réseau de réflexion : une allocation de chômage à vie, pour presque tout le monde). On pourrait alors reprendre la définition d’Homo sapiens : une pauvre créature au chômage ! (Homo non-laborans) Mais ce jeu ne pourra pas durer longtemps, car le capitalisme doit exploiter, même si plus rien ne vaut plus. La valeur en elle-même est le concept controversé du patriarcat. Sans valeur, il n’y a pas d’échange.¹⁶ Si rien ne vaut rien, alors nous pouvons décider librement de ce que nous aimons, de ce qui est bon pour nous, de ce qui nous procure de la joie ou nous rend heureux. Et ce serait la fin de l’aberration patriarcale.

      12. La revanche aujourd’hui, c’est que la Chine, avec Huawei, veut nous imposer le G5, ce dont nous n’avons pas non plus besoin. Le capitalisme est une lutte unique contre la « stagnation laïque ». Aujourd’hui, pratiquement tous les programmes des réalistes de gauche sont des programmes de stimulation de la demande visant à maintenir la croissance, les plus récents étant ceux de la candidate présidentielle ELIZ-ABETH WARREN (2 000 milliards de dollars) ou de KEVIN KÜHNERT (SPD) avec ses propositions impuissantes de nationalisation.

      13.Nous ne consacrons que 12 % de notre vie (y compris le sommeil) à un travail rémunéré. Le travail rémunéré représente 10 % de tout le travail dans le monde !

      14. Il semble souvent plus important de sauvegarder le concept de travail que de faire réellement quelque chose d’utile. Voir : DAVID GRAEBER : Des emplois à la con. 2018. Le travail devient de moins en moins productif et de plus en plus une simple structure quotidienne.
      Nous ne devrions pas avoir d’idées stupides, même si le travail lui-même est souvent le plus stupide (il suffit de penser à l’industrie de l’armement).

      15. MARX a présenté cette logique paradoxale à de nombreux endroits, dont les plus célèbres sont probablement les « fragments de machine inquiétants » des Grundrisse : « Les forces productives et les rapports sociaux - deux aspects différents du développement de l’individu social - n’apparaissent au capital que comme des moyens et ne sont que des moyens pour qu’elle produise à partir de sa base étroite d’esprit. Mais en fait, ce sont les conditions matérielles pour les faire exploser. » MARX : Grundrisse. Octobre 1857 à mai 1858 (numéros de pages selon MEW 42) Le chapitre sur le capital − numéro VI, p. 590.

      16.Cf. HABERMANN, FRIEDERIKE : Échangé ! Concepts/Matériaux, Volume 10. 2018.

    • Le capitalisme comme essence du patriarcat

      Comprendre le capitalisme, non pas comme n’importe quel système économique, mais comme la quintessence du patriarcat rend beaucoup de choses plus claires. Par exemple, le fait que les femmes soient faiblement représentées aux postes de direction dans ce système (l’État en fait partie). Dans une sorte de féminisme superficiel, beaucoup pensent qu’il s’agit de maintenir le pouvoir des hommes (biologiques). Si les femmes étaient mieux représentées, le patriarcat serait plus faible. Bien sûr, ce n’est pas le cas. C’est du biologisme bon marché que de croire que les femmes, en tant que patronnes ou politiciennes, rendront le capitalisme plus doux ou le patriarcat plus agréable. Les femmes font même de meilleurs PDG. Les meilleurs ministres de la Défense. Les rationalisateurs les plus pointus.

      Ce n’est que lorsqu’on s’attaque à l’essence du patriarcat, c’est-à-dire au concept de travail, que sonne le glas. Aujourd’hui, nous constatons que de plus en plus de femmes Je ne veux pas du tout participer à ce système ou je veux y être compromis. De nombreux patrons se plaignent : nous aimerions avoir des femmes comme managers, mais elles préfèrent désormais se retirer dans les tâches ménagères ou faire des choses plus exigeantes sur le plan social et intellectuel. Elles ne veulent pas travailler à temps plein. C’est compréhensible : les femmes devraient-elles désormais également reprendre les boulots insensés des hommes et rester assises dans les bureaux ? Quand les hommes s’enfuient déjà ? Doivent-ils soutenir une politique misanthrope ? Ce à quoi nous assistons est un abandon des femmes de la société du travail, et pas seulement des femmes biologiques, mais aussi des hommes au foyer, des jeunes hommes, des PDG épuisés, des refus de carrière, des travailleurs à temps partiel, des rétrogradés, etc. Les femmes sont-elles mal représentées aux postes de direction parce qu’elles ne veulent pas diriger ?

      Quand on assimile travail et violence, alors on comprend que le viol est aussi un problème pour les hommes biologiques, et en tout cas pour les femmes. #metoo s’applique à nous tous. En plus de la violence systémique et patriarcale, il y a aussi la violence biologique quotidienne Des hommes qui croient encore ou qui ont été persuadés d’avoir une affinité particulière pour le système. Il faut combattre cette violence par tous les moyens : il n’y a pas d’excuse systémique. Elle vient principalement de ces hommes effrayés, qui constatent que « leur » système ne fonctionne plus pour eux, même s’ils sont des hommes. Il y a quelque chose qu’ils ne comprennent pas. Ce sont les électeurs typiques de TRUMP : les fameux déçus, trahis, abandonnés, les soi-disant perdants de l’Histoire dans laquelle ils ont tant investi (la violence). Pour eux, il n’y a pas d’autre espoir que de laisser tomber le capitalisme et de participer à une réorganisation commune, en tant que travailleurs des champs ou à la maison, et des travailleurs manuels. Vous réaliserez le redressement. Vous avez besoin d’une nouvelle offre. (Un mouvement des tabliers blancs ?)

      Une grande confusion est récemment apparue à propos du concept de patriarcat en Europe lorsque l’on évoque l’immigration de jeunes hommes issus de cultures patriarcales avec des rides d’inquiétude sur le front. Premièrement : toutes les cultures sont patriarcales depuis longtemps, il n’est donc pas nécessaire de parler de multiculturalisme, mais plutôt de multipatriarcisme. Ce que nous aimerions voir, c’est le multiféminisme. Mais personne n’en parle. Ensuite, les jeunes hommes mentionnés sont confus car ils viennent de sociétés beaucoup moins patriarcales et ne comprennent pas que dans notre pays ils sont à la merci d’un hyperpatriarcat invisible, où les femmes fonctionnent encore comme policières, conductrices de camions et chefs de gouvernement. Au Yémen, un cheikh avec moustache et poignard n’est rien, un chiffre ridicule, comparé à un responsable des ressources humaines d’une grande entreprise.

      Le véritable pouvoir de ces archétypes de gloire patriarcale est anachroniquement biologique. La notion de travail est encore vague dans les sociétés mentionnées et la discipline de travail requise à l’échelle mondiale peut difficilement être appliquée. La persécution des sorcières n’a jamais eu lieu ; elle n’a lieu que maintenant, sous les auspices de l’islamisme, dans le cadre d’un mouvement de modernisation. Les immigrants venus de régions du monde aux structures moins capitalistes se retrouvent pris dans une machine qu’ils ont du mal à comprendre. Pourquoi leurs frères occidentaux – des hommes comme eux – ne se montrent-ils pas solidaires avec eux ? Pourquoi laissent-ils les femmes les diriger ? De nombreuses personnes ont du mal à s’intégrer dans un système patriarcal strict. Beaucoup désertent – ​​ils ont raison ! Bienvenue au club !

      Ainsi, même si de nombreuses régions du monde sont systématiquement moins patriarcales que les vieux pays industrialisés, la situation des femmes et de la population en général y est bien pire en termes de violence et de misère qu’elle ne l’est ici. Cela est dû au développement inégal du capitalisme et à son histoire brutale qui a dévasté le monde entier. Historiquement, le capitalisme n’est pas simplement un développement linéaire de sa logique, mais plutôt l’histoire de la résistance contre lui. Les gens ont toujours riposté et les idées d’une civilisation non patriarcale ont toujours existé, que les gens ont tenté à plusieurs reprises d’effacer. Cette résistance ne pourrait être brisée ou atténuée que si certaines parties de la population mondiale étaient capables de bénéficier, au moins relativement, de ses réalisations techniques et civilisationnelles. Le capitalisme dépend de complices. Selon les calculs d’EVI HARTMANN (slavery-foot-print.org), chacun de nous possède 60 esclaves.

      Même les personnes aux revenus modestes dans les pays du Nord participent toujours au « mode de vie impérial » basé sur l’exploitation du Sud (et de la nature – il y a 40 esclaves énergétiques en plus). Lorsque les plus défavorisés se battent ici pour des salaires plus élevés, ils défendent objectivement leur complicité avec le capitalisme. Ce qui prouve que le capitalisme ne fonctionne même pas pour ses privilégiés (voir le mouvement des « gilets jaunes »). Seul un programme de restructuration universel, au-delà de la logique du capital et de l’échange, pourra sortir de ce dilemme.

    • La civilisation des communs comme véritable alternative

      Il résulte de tout cela que le vrai féminisme est aussi le véritable anticapitalisme ; les termes sont interchangeables. Sans vaincre le patriarcat, il ne sera pas possible de vaincre le capitalisme. L’anticapitalisme est aussi la seule stratégie écologique possible. La planète ne peut être sauvée que contre le capitalisme (NAOMI KLEIN). Les Américains et d’autres forces de droite l’ont bien compris. Et c’est pourquoi la menace du changement climatique est désormais une « conspiration chinoise ». TRUMP le dit ouvertement : le mode de vie américain ne va qu’à l’encontre de la planète.

      La proposition constructive alternative est une nouvelle civilisation des biens communs.¹⁸ Comment pouvons-nous établir de nouvelles unités sociales qui existent au-delà de la séparation, de la clôture et de la comptabilité ? Pourquoi n’avons-nous pas cette discussion au lieu des belles mais finalement illusoires et ingénieuses réglementations ? L’absence de la gauche dans le débat aux Communes est inquiétante : certains craignent le terme comme les diables craignent l’eau bénite.¹⁹ De nombreuses revendications de la gauche supposent « ceteris paribus », c’est-à-dire que le capitalisme, en plus de satisfaire la demande, continue de fonctionner du mieux possible. Ils sont purement distributifs. Comment peut-on imposer des actifs élevés si leurs propriétaires ne continuent pas à réaliser des bénéfices élevés ? Comment verser un revenu de base garanti si la croissance économique s’effondre ? Comment peut-on payer un salaire égal à tous si le travail salarié disparaît ? (Il faudrait exiger les mêmes non-salaires pour un travail de plus en plus inabordable.

      Le pseudo-extrémisme de gauche ne porte pas ses fruits parce que ses destinataires ne sont pas assez stupides pour y croire. Ils veulent en savoir plus. Sans un modèle clair et cohérent d’économie réelle (économie des ménages) avec des institutions intégratrices, etc., cela ne fonctionne pas. De plus, ce modèle doit être aussi universel que le capitalisme mondial. Il ne peut pas y avoir à la fois une sécurité sociale totale en Suisse ou en Allemagne et la pauvreté dans le sud. (Cela peut exister et cela existe, mais il faut alors placer l’armée à la frontière et construire des murs, comme l’exige la droite.) Le climat ne peut pas être nationalisé, pas plus que la justice climatique. Les deux sont soit mondiaux, soit pas du tout.

      Quand la gauche se rendra-t-elle enfin compte qu’elle a depuis longtemps poussé à mort ses vieux chevaux de guerre ? Les gens qui réfléchissent sont déjà ailleurs. Plus personne ne croit aux réglementations ingénieuses, mais recherche plutôt des concepts qui remodèleront la vie quotidienne. Qui fait quoi, comment, dans quelles conditions ? Alors que la gauche veut toujours optimiser les anciennes structures, les gens pensent Nous réfléchissons depuis longtemps aux concepts de fonctionnement des nouveaux. Le facteur décisif n’est plus le niveau du salaire, mais plutôt le sens et la finalité de l’activité. Il n’existe plus de « mesures » qui puissent nous sauver. Nous avons besoin d’un modèle pour une civilisation complètement nouvelle : vivre différemment, ressentir différemment, penser différemment. Il est réjouissant de constater que la confiance dans le système capitaliste diminue partout, même aux États-Unis ; Mais avec une gauche qui fait des suggestions impuissantes, il n’y a aucune confiance dans une société post-capitaliste et post-croissance. Mais c’est exactement ce dont nous avons besoin. Il n’y a pas beaucoup d’objections aux programmes de crise et aux revendications mentionnées : bien sûr, nous souhaitons des salaires plus élevés, des emplois sûrs et une protection sociale complète. Mais vouloir exiger quelque chose de plus du capitalisme, c’est oublier que « cela » n’existe probablement plus. Malgré tout, nous l’avons, ce qui ne le rend pas inoffensif, mais plutôt encore plus dangereux, suicidaire pour ainsi dire.

      18. Parfois, je dis plutôt que biens communs : économie sensée ou métabolisme social rationnel. 19.Pas nécessairement le SP Suisse, qui a publié une brochure intitulée COMMONS (2018). En dehors des coopératives d’habitation, le terme est davantage utilisé pour désigner de petites actions locales (offrir des boîtes, etc.) et est largement désamorcé.

    • La dictature de la coquille

      L’essence du capitalisme, à savoir sa nature de machine d’exploitation, a été perdue depuis longtemps. Certains parlent de capitalisme zombie : plus rien ne vaut rien, les profits sont aussi fictifs que les salaires, mais le tissu capitaliste est obstinément défendu, à la fois par une poignée de riches et par leurs complices politiques* internes (c’est-à-dire nous). La croissance est rituellement identifiée même si elle n’existe plus, mais n’est qu’empruntée. Le « capitalisme de surveillance » (comme s’il en existait un autre) défend l’enveloppe d’une relation de pouvoir avec le contrôle social, les systèmes de crédit social comme la Chine, l’incitation ethnique et les guerres civiles. Plus les gens comprennent la « blague », plus les clowns deviennent cruels : XI « POOH » JINPING, POUTINE, TRUMP, ERDOGAN et tous les autres. Ces derniers visages du capitalisme ne dégagent même plus la fascination des vieux dictateurs comme STALINE, HITLER ou MAO. Ce ne sont que des masques de cadavres. Mais le cadavre est grand (et surtout vieux) et il est difficile de l’écarter. Plus le jeu devient illusoire, plus les gens veulent en savoir plus sur nous. L’information est la nouvelle valeur : mais quel est son but ? Que pourriez-vous attendre de nous de plus qu’une conformité superficielle ? Nous disons tous oui, chaque jour. Voulez-vous un double « oui » de notre part ? Le but n’est plus, mais le jeu cruel continue. Si la « valeur » a déjà disparu, alors les prolétaires orphelins devraient continuer à être torturés par les prix, les salaires, le contrôle du temps de travail, la bureaucratie de l’État providence, les peurs existentielles et la répression violente (en fonction de la région du monde et du niveau de compromis). Justement parce que rien n’est rentable, il faut que tout reste tel quel.

      Le capitalisme est en train de passer d’un système d’exploitation à un système de contrôle. Par coïncidence, les instruments nécessaires sont désormais disponibles pour cet étrange revirement : les technologies de l’information. Mais même si « ils » savent tout, « ils » ne peuvent pas déterminer la réalité, qui reste hors ligne. Ce à quoi nous assistons actuellement, ce sont de puissantes révoltes hors ligne, de Hong Kong au Chili. Comme le dit BRUNO LATOUR, les gens veulent récupérer leurs terres, c’est-à-dire le contrôle de leurs moyens de subsistance. Ils ne se soucient pas de vos données.

      Cette perte de sens se manifeste souvent au niveau psychologique individuel sous forme de crise de sens, de désorientation, d’arbitraire et sous forme de délires. La véritable illusion devient intériorisée. Des phénomènes tels que les théories du complot, les systèmes religieux délirants, les actes de violence sans but, la recherche de sécurité dans des systèmes d’ordre nationalistes, nostalgiques et répressifs, la régression générale et le déni des faits peuvent être expliqués de cette manière. Vous vous accrochez à l’ancien parce que vous avez peur du nouveau. Ce que nous appelons l’illumination devrait être retiré parce que même la pensée révélerait la nudité de l’empereur, et parce que la connaissance sans options d’action ne fait de toute façon que mal. Cette répression idéologique de l’ex-capitalisme correspond à la nouvelle religion de la singularité de la Silicon Valley à la KURZWEIL, THIEL, etc. En fait, c’est un retour aux cosmismes russes et autres, avec l’ancêtre GEORGE BERKELEY. Solipsisme, circularité, simulation – vie éternelle, triomphe du moi absolu, tout était déjà là. Une folie absolue. La conséquence logique finale.²⁰ L’être détermine à nouveau la conscience ou sa perte.

      L’histoire du patriarcat/capitalisme est une histoire de massacres et de traumatismes profonds (au sens physique et systémique). Cela explique la peur des changements fondamentaux et des alternatives. Ils sont plus effrayants que le capitalisme lui-même – ce que nous savons du moins. C’est comme dans certains mariages : je préfère rester avec le vieux dégoût violent plutôt que de risquer un avenir incertain. Juste la peur de perdre partout ! Nous avons donc besoin d’un programme complet de désanxiété pour surmonter ces traumatismes. Cela doit être à la fois agréable et convaincant en termes de contenu : émotions et raison doivent et peuvent aller de pair. Un tel programme n’est pas celui d’une organisation ou d’un parti unique, mais englobe toute une gamme d’interventions et de projets politiques, culturels, coopératifs et autres.

      20 : La vie éternelle. Version courte, Paranoia City 2009 ; P.M. : AKIBA, un roman gnostique. 2008 ; Il contient une bibliographie sur le cosmisme solipsiste, circulaire et simulationniste.

    • Une proposition simple et factuelle pour une alternative à l’ordre social actuel²¹

      Pourquoi avons-nous encore le capitalisme ? Parce qu’on ne peut rien imaginer d’autre. Parce que nous ne parvenons pas à nous mettre d’accord sur une proposition. Au lieu de prétendre que le capitalisme existe toujours, imaginons simplement que nous pouvons gérer notre situation de manière judicieuse et faire une suggestion. Une proposition universelle pour l’avenir Les 10 milliards d’habitants de cette planète doivent respecter les limites écologiques, créer une économie durable qui réponde à tous les besoins et fournir un cadre pour le bien-être psychosocial. Il doit protéger la nature, nos forces et nos nerfs. Ces trois dimensions sont interdépendantes : les personnes qui ne peuvent pas s’entendre et coopérer ne se soucieront pas de l’environnement. La joie de vivre et la pleine conscience vont de pair. Une alternative au mode de vie actuel, c’est-à-dire une société de biens communs, nécessite un ordre territorial clair avec des fonctions assignées. On pourrait dire : la conversion nécessite une relocalisation générale, et cela est réel, pas mythologique, juste dans l’esprit. Il faut rassembler ce qui a été déchiré. Cela a d’abord une signification écologique : tout ce qui n’est pas présent au point A doit être recherché au point B, générant ainsi des distances, des déplacements de masses et donc une consommation d’énergie et des charges écologiques, quel que soit le moyen de transport utilisé.

      C’est pourquoi nous appelons cette relocalisation socio-écologique générale et globale : le retour à la maison. Mais nous voulons seulement rentrer à la maison s’il fait beau là-bas et si nous pouvons nous sentir à l’aise. Et nous ne nous sentons à l’aise que lorsque d’autres peuvent rentrer chez nous. Nous ne voulons donc pas d’un éco-ghetto pour les riches. Et pas de zones de confort exclusives dans le nord planétaire. C’est une question de retour et de nouveauté pour tout le monde. Nous ne pouvons le faire qu’ensemble.

      Une nouvelle société mondiale doit être modulaire car la justice nécessite des conditions de vie comparables. Il y a aussi l’équilibre des pouvoirs : les grandes organisations ont intrinsèquement plus de pouvoir, les petites en ont moins. Nous avons donc besoin de modules quotidiens de taille moyenne qui couvrent le plus grand nombre de besoins possible, mais bien sûr pas tous. Ils doivent avoir une définition claire, mais en même temps être adaptables aux conditions locales. La résilience nécessite de la granularité, ce serait la théorie quantique écosociale. Le plus petit quantum social est le quartier ou Glomo 1.

      Avec le premier module, appelé quartier ou module global 1 (Glomo 1), on peut déjà décrire une grande partie du cadre écologique, par ex. 1 t de CO2 par habitant et par an.²² En partageant et en coopérant, nous consommons moins, ce qui est particulièrement important en matière d’espace de vie, d’alimentation et de transport, qui représentent les deux tiers de notre impact environnemental.

      Coming Home propose cinq modules :
      1 16 million de quartiers (Glomo 1)
      2 400 000 quartiers/petites villes (Glomo 2)
      3 4 000 grandes villes/régions (Glomo 3)
      4 800 territoires (Glomo 4)
      5.1 monde (Glomo 5 )

      Cette division ne doit pas être comprise de manière normative, mais plutôt pragmatique, comme une délimitation de domaines de discussion. Il ne s’agit pas de dimensions inventées, mais plutôt de suggestions pour comprendre des domaines de la vie que nous connaissons déjà, mais qui sont aujourd’hui souvent déchirés et méconnaissables. Nous voulons simplement savoir à nouveau où nous en sommes.

      21. Une suggestion peut être trouvée sur newalliance.earth et est imprimée dans son intégralité en annexe. Dans ce texte, je fais quelques commentaires supplémentaires et je fais référence aux discussions en cours.
      22. Les limites écologiques incluent non seulement le changement climatique, mais aussi la biodiversité, l’acidification marine, le cycle de l’azote, etc. (voir Une proposition, p. 1, et plus en détail dans L’Autre Ville (Die andere Stadt). 2017).

    • Juste pour compiler les différents seen. Et merci @deun pour les traductions (même automatiques ça prend du temps) :-)

      P.M. Pourquoi avons-nous encore le capitalisme ? (2020) - Partie 2
      https://seenthis.net/messages/1016179

      P.M. Pourquoi avons-nous encore le capitalisme ? (2020) - Partie 3
      https://seenthis.net/messages/1016333

      P.M. Pourquoi avons-nous encore le capitalisme ? (2020) - Partie 4
      https://seenthis.net/messages/1016334

      P.M. Pourquoi avons-nous encore le capitalisme ? (2020) - Partie 5
      https://seenthis.net/messages/1016335

      et un lien qui parle de l’ouvrage :
      https://bibliothekderfreien.de/events/p-m-warum-haben-wir-eigentlich-immer-noch-kapitalismus-2

      L’éternel parcours de crise du capitalisme est destructeur parce qu’il ne peut pas être durable. Les paysages, les personnes, la cohésion sociale, le climat, la biodiversité sont endommagés afin de maintenir une croissance nécessaire pour que 200 billions de dollars de dettes apparaissent, au moins en théorie, comme récupérables. Le capitalisme est une machine intrinsèquement hostile à la vie. Nous en faisons partie. Mais nous pouvons la changer.

      L’auteur et philologue suisse Hans Widmer aka P.M. ("Weltgeist Superstar", « bolo’bolo », « Amberland », « Die große Fälschung »), activiste dans le mouvement des squatters et des communes de Zurich, toujours actif aujourd’hui dans la coopérative de construction et d’habitation KraftWerk1, une communauté urbaine éco-sociale qu’il a cofondée en 1995, s’arrête également à la Bibliothèque des Libres lors de sa petite tournée en Allemagne pour parler de son livre « Pourquoi avons-nous en fait toujours le capitalisme ? » (Hirnkost Verlag).

      Traduit avec www.DeepL.com/Translator (version gratuite)

  • Franz Mehring Was Marx’s First Biographer and a Marxist Pioneer in His Own Right
    https://jacobin.com/2023/08/franz-mehring-german-social-democratic-party-marxism-karl-marx-biography

    31.8.2023 by Andrew Bonnell - Born in Prussia two years before the 1848 revolution, Franz Mehring lived long enough to be a founding member of the Communist Party of Germany in December 1918. He was the first significant biographer of Karl Marx, and his biography remained the standard reference on Marx’s life for half a century. Mehring also wrote a major history of the German Social Democratic Party (SPD) over a century ago that is still worth reading today.

    He was a pioneer of Marxist writing on literature, and for over two decades he was widely regarded as the most brilliant socialist journalist in Germany, if not the whole of Europe. He died of illness in January 1919, during the last throes of the Spartacist uprising and the German revolution of 1918–19, and just two weeks after the murder of his comrades and friends Rosa Luxemburg and Karl Liebknecht.

    Franz Mehring clearly lived a remarkable life and left behind a weighty body of work: the old East German edition of his collected works includes fifteen large volumes, even though it omitted most of his earlier writing and some other material. Yet his name is still not very well known to the English-speaking public.

    Mehring’s career spanned the entire duration of the German Empire from 1871 to 1918. His trajectory still has much to tell us about the fate of democracy in Germany, the role of the printed word and newspaper press in the development of democratic politics, and the evolution of German socialist thought.
    The Dismal Nests of Pomerania

    Mehring came from an unpromising background for a revolutionary. He was born in Schlawe in Prussian Pomerania — today Sławno in Poland — on February 27, 1846. Mehring would later describe the small towns of largely rural Pomerania as “the most dismal nests of philistines,” where people “vegetate more than they live.”

    Mehring’s family was archetypically Prussian, deeply rooted in the conservative Prussian establishment. His father was a civil servant, a tax official, and by all indications a loyal and conscientious servant of the Prussian crown. He went to schools that sought to instill loyalty to the monarchy and belief in Protestantism, and at one stage he expected to study Protestant theology.

    Mehring later claimed to have spent much of his childhood in Protestant vicarages. This Prussian upbringing left a deep imprint on his thinking, although the main expression of this later in life was the fervor with which he reacted against the influence of Prussian conservatism in the German Empire.

    The young Mehring’s horizons were broadened when he attended university in Leipzig, one of Germany’s most important commercial cities and a center of the publishing industry. In the 1860s, it was also in the process of becoming the cradle of the nascent German labor movement. In addition to this, Saxony’s largest city was drawn into the political conflicts around the unification of the German states.

    After a couple of years in Leipzig, studying classics, Mehring moved to Berlin. The previously dull Prussian city was turning into the rapidly growing capital of the powerful new German Empire. Mehring seems to have been soon distracted from his studies, drawn into radical democratic politics and journalism.
    Liberalism and Socialism After 1848

    Mehring’s first political activities were on the radical left of middle-class politics, in the camp of the bourgeois-democratic veterans of the 1848 revolutions. This group was separate from the fledgling German socialist movement but maintained friendly relations with it.

    August Bebel, who became the preeminent German socialist leader from the 1870s to his death in 1913, later remembered long nights drinking with his fellow socialist Reichstag member Wilhelm Liebknecht and the young democrats from the bourgeois radical camp, including Mehring, during the first year of the new Reich. Bebel added that Liebknecht and Mehring were better drinkers than he was.

    In German politics during the early 1870s, the faction of genuine bourgeois democrats was tiny. Most German liberals were willing to knuckle under Chancellor Otto von Bismarck’s authoritarian treatment of parliament in exchange for national unification and policies to promote industrial development.

    The very notion of “democracy” was still considered radical in an era when many state and local government elections were run on highly discriminatory property-based franchises. It was one thing for middle-class men of liberal views to advocate parliamentary scrutiny of executive government, but quite another to contemplate allowing the workers in their businesses and their domestic servants to out-vote gentlemen of property and education.

    Mehring spent much of the early 1870s writing for various democratic and liberal newspapers. He was sympathetic enough to social democracy to write a pamphlet attacking the National Liberal historian Heinrich von Treitschke for having written an anti-socialist essay.

    However, Mehring soon broke with Bebel, Liebknecht, and the newly unified SPD when he accused people connected with the liberal Frankfurter Zeitung under the democrat Leopold Sonnemann of corruption — this was the time of a speculative boom-and-bust cycle that followed German unification. For their part, Bebel and Liebknecht regarded Sonnemann as a political ally.

    Mehring never compromised when he believed that he was fighting corruption. For a few years he became a harsh critic of the SDP, writing a critical history of the party that socialists found to be especially damaging, as Mehring was better informed about the party than any other outsider.
    Toward Social Democracy

    In 1878, Bismarck banned the SPD and exiled many of its active members. Faced with this exercise of state repression, Mehring’s sympathy for social democracy started to revive. During the 1880s, Mehring edited the Berlin Volks-Zeitung (People’s News), a democratic paper that staked out the most left-wing position of any nonsocialist newspaper.

    In March 1889, Mehring published an article on the anniversary of the 1848 revolution in which he paid tribute to the revolutionaries who had challenged the reactionary Prussian elite and stressed the outstanding role of working people in the revolutionary struggles of that time. The police responded by banning the Volks-Zeitung — the only case of a nonsocialist newspaper being banned under the anti-socialist law.

    Police raided the newspaper’s editorial office and Mehring’s home and confiscated masses of banned socialist literature. As soon as the anti-socialist law expired, Mehring wrote to the police to demand the return of the confiscated books, newspapers, and periodicals.

    During the late 1880s, Mehring came increasingly close to a Marxist understanding of history as well as moving politically closer, once again, to the socialist movement. His final break with attempts to organize a bourgeois-democratic political camp in the German Empire came in 1890 when he took up the cause of an actress, Elsa von Schabelsky.

    In a case with resonances of today’s #MeToo movement, Schabelsky had found it impossible to get any work in Berlin theaters after she left a relationship with the influential theater critic Paul Lindau. Mehring wrote a pamphlet attacking the corruption of Berlin’s literary and theatrical cliques that had orchestrated the boycott of Schabelsky. When Lindau’s supporters in the Berlin press turned on Mehring, attacking him personally, Mehring responded with a longer and even more polemical pamphlet called Capital and Press.

    He had now burned his bridges with the world of bourgeois journalism. Not long after the appearance of Capital and Press, he began writing a weekly “Letter from Berlin” that appeared in the first pages of the Marxist journal Die Neue Zeit (The New Age).
    Marxist Missiles

    Mehring’s new role on Die Neue Zeit was viewed with ambivalence by its leading editor, Karl Kautsky, the party leader August Bebel, and others — although Kautsky and Bebel both admired Mehring’s capacities as a journalist and writer. On the basis of his abilities alone, he was considered an obvious choice for editor in chief of Vorwärts, the party’s central daily newspaper. However, there were political and personal sensitivities on the grounds of his previous conflicts with the party, and with leading figures like Wilhelm Liebknecht in particular.

    Mehring’s regular column in Die Neue Zeit was the only part of the journal that many people would reliably read every week, according to Bebel. Mehring’s articles appeared anonymously at first, with an arrow serving as a cipher. Initially, the anonymity was to spare the journal embarrassing commentary on Mehring’s past as a critic of the party. But the arrows came to symbolize the missiles that Mehring directed every week at reactionary Prussian aristocrats, militarists, imperialists, lily-livered liberals, and others whom he sought to skewer with his columns.

    From 1902 to 1907, Mehring also took over the editorship of the Leipziger Volks-Zeitung (Leipzig People’s Daily). The newspaper, which was based in the industrial center of the “Red Kingdom” of Saxony, became a leading mouthpiece of the SPD’s radical left, gaining attention well beyond its regional base.

    In addition to his regular political commentary, the phenomenally well-read Mehring also contributed regular articles and reviews on literature and theatre to Die Neue Zeit and other Social Democratic publications. His first major book as a Marxist and Social Democrat was dedicated to literary history: Die Lessing-Legende (The Lessing Legend).

    In this book, Mehring attacked the view of the eighteenth-century Enlightenment writer Gotthold Ephraim Lessing that prevailed in mainstream bourgeois literary history and criticism. In place of the conventional, conservative view of Lessing, who is best known for his drama of religious tolerance Nathan the Wise, Mehring sought to restore the historical Lessing as a radical, even revolutionary, critic of the social and political order in the German states. He also intended to make the life of Lessing a case study in the superiority of historical materialism over idealistic bourgeois historiography.

    Mehring looked to salvage what he regarded as the revolutionary potential of German literature from the age of the Enlightenment and the French Revolution — a legacy that had since been abandoned by the bourgeoisie. He wrote on Friedrich Schiller for German workers, trying to emphasize the youthful rebellious Schiller of the Sturm und Drang period, who wrote The Robbers and who had initially sympathized with the French Revolution.

    Mehring tried to persuade his comrade Rosa Luxemburg of Schiller’s merits as well. She had been brought up in a family that revered the German classical literary canon and had rebelled against the idealized bourgeois cult of Schiller. Mehring also championed the brilliant radical satirical poet Heinrich Heine, producing an edition of Heine’s works for workers’ libraries. This was at a time when Heine was still devalued by conservative and antisemitic critics.
    A People’s Theater

    In 1892, Mehring was approached by a group of Berlin Social Democratic workers who were members of the Berlin Freie Volksbühne (Free People’s Theater). They asked him to take over running the association, which organized cheap theater performances for Berlin workers.

    The association had been founded by socially critical progressive writers who sought to acquaint workers with the latest avant-garde stage works, chiefly of the Naturalist tendency influenced by Émile Zola and Henrik Ibsen. There had been a split between the nonsocialist leadership and rank-and-file members, partly over the association’s undemocratic statutes.

    Mehring was initially reluctant, arguing that he was not cut out for running associations. He was also doubtful of the efficacy of artistic work during the intense period of class conflict that Germany was experiencing. But he eventually decided to accept the post.

    Mehring’s tenure at the head of the Freie Volksbühne is often associated with his interest in recovering the revolutionary spirit of the combative period of German classical bourgeois literature. Yet he was also open to works by contemporary socialist writers, even though Bertolt Brecht’s blend of agit-prop and formal creativity would be another generation away, and suitable works were still scarce.

    Mehring gave up his work at the Freie Volksbühne after conflicts with the Berlin police censorship over Gerhart Hauptmann’s dramatization of the 1844 Silesian weavers’ uprising, The Weavers. This demonstrated that his doubts about the potential of the theater to advance socialist aims in the existing German state were well founded.
    The Revisionist Ambush

    In September 1903, Mehring interrupted his journalistic work for the Leipziger Volkszeitung — three of whose other editors had just been arrested, a common occurrence at that time — to travel to Dresden for the SPD’s party congress. He had been tipped off that certain revisionist delegates were planning to launch a concerted attack on his credibility there.

    In the months leading up to the Dresden congress, Mehring had been writing polemical articles criticizing the collusion of some revisionists with the maverick liberal journalist Maximilian Harden, who had been publishing their anonymous critiques of the direction of the SPD. Mehring, who had previously conducted his own journalistic feuds with Harden, published a number of articles attacking the collaboration of Social Democrats with hostile bourgeois periodicals or newspapers.

    One of these revisionist writers, Heinrich Braun, organized what Mehring characterized as a veritable “ambush” at the Dresden congress. Braun dredged up material from the 1870s in a bid to discredit Mehring by pointing to his past attacks on the party in nonsocialist periodicals and other publications, long before Mehring had been a party member. The party congress was thus confronted with an organized campaign of character assassination against one of the SPD’s foremost radical left voices. Braun accused Mehring of an ideological “reign of terror,” which could be seen as a backhanded compliment to the power of Mehring’s pen.

    Historians often characterize the Dresden congress of 1903 as the climax of the party’s “revisionist debate.” Much of it took the form of a “Mehring debate,” with Mehring’s character and biography becoming a proxy for the broader debate about the attempts of the party’s right wing to “revise” its Marxist program.

    Bebel had had his own differences with Mehring — and would have more disagreements with him in the years to come over their respective readings of the party’s history. The SPD leader described Mehring as a “psychological riddle,” noting that his combative personality made him sometimes his own worst enemy.

    On this occasion, however, Bebel threw his enormous authority into the debate on the side of Mehring and against the revisionists. In a long and powerful speech, Bebel declared himself the “mortal enemy of this bourgeois society” and rejected revisionist efforts at accommodating the party to collaboration with its political opponents. The result was a resounding defeat for the revisionists, although the right-wing tendency managed to extend its influence in the party’s leadership over the following years.
    Mehring as Historian

    By this time, Mehring was already established as the leading historian of the party. In 1897–98, his history of German Social Democracy until the Erfurt Program of 1891 appeared. Its second, revised edition appeared in four volumes in 1903–04.

    The first half of Mehring’s history took the reader through the origins of socialism in Germany until the founding of the General German Workers’ Association (ADAV) under the leadership of Ferdinand Lassalle in 1863 — the first independent German socialist workers’ party. It is a notable fact that this occurred a full thirty years before the creation of the Independent Labour Party in Britain, despite Britain’s head start in industrialization compared to the German states.

    The second half of the work covered the early years of the ADAV, the foundation of the Social Democratic Workers’ Party at Eisenach in 1869 under Bebel and Wilhelm Liebknecht, the unification of the party in 1875, and the anti-socialist law. Mehring’s account of the period of the anti-socialist law is still valuable, but the whole work is testimony to his wide and deep knowledge of the history of socialism.

    Bebel criticizes Mehring’s account of social democracy’s early years in Germany for its sympathies with Lassalle and the Lassallean strand in social democracy. For the same reason, it was later censured by East German historians in the old German Democratic Republic, who otherwise praised Mehring.

    This leaning may have been partly a product of Mehring’s Prussian-centric perspective. One of the main differences between Lassalle’s ADAV and the party of Bebel and Liebknecht was that the latter were strongly opposed to the creation of a Prussian-dominated German Empire, preferring a more federal solution and a larger German confederation in which Austria might have provided a counterweight to Prussia. Lassalle and his followers, on the other hand, were more prepared to accept a smaller German state in which Prussia was predominant.

    Yet Mehring was no friend of conservative Prussian historiography. He produced some of his most vigorous writing on German history as a reaction against the patriotic and nationalist commemorative literature that poured out of publishing houses during the centenary commemorations of the Napoleonic Wars, glorified in Germany as the “Wars of Liberation.”

    Mehring vehemently attacked such patriotic history writing from a historical materialist standpoint, stressing the cultural and political backwardness of Prussia under the domination of the agrarian Junker class, who continued to exercise a baleful, reactionary influence in the imperial German state a hundred years after Germany’s so-called “liberation” from Napoleon. He also wrote a concise survey history of German history from the Middle Ages on for working-class readers.
    The Life of Marx

    In 1918, Mehring published his last major work, a biography of Karl Marx. This drew on decades of study of Marx’s life and works — Mehring had been interested in writing a biography of Marx as early as the mid-1880s. He had compiled an edition of Lassalle’s correspondence with Marx and Engels and had been the preferred choice of Marx’s daughter Laura Lafargue to edit the Marx-Engels correspondence.

    As subsequent critics of Mehring have pointed out, he was partly responsible for the bowdlerizing of some passages of Marx’s letters that reflected negatively on German socialist leaders or used offensive language (especially about Lassalle). The Russian Marx scholar David Ryazanov, who was then head of Moscow’s Marx-Engels Institute, published an unexpurgated version in 1929.

    Despite many subsequent biographies of Marx, Mehring’s work arguably remained the standard biography until David McLellan’s biography over half a century later, which benefited from the findings of several decades of scholarship that Mehring’s work had helped to stimulate. It remains a vivid and readable portrait of Marx.

    Mehring’s work did have some limitations. He was reluctant to engage too closely with what he considered esoteric philosophical debates, feeling satisfied that Marx’s historical materialism had solved any outstanding philosophical problems once and for all. And he readily acknowledged his limitations in economic theory, enlisting the assistance of his friend Rosa Luxemburg for the chapters on Marx’s economic thought.

    Later writers have accused Mehring of hagiography: most recently, Gareth Stedman Jones has argued that he mythologized Marx. Yet Mehring was willing to point out instances where he believed that Marx had been unfair in dealings with contemporaries — for example, Lassalle and Mikhail Bakunin.
    War, Revolution, and Counterrevolution

    Mehring’s Marx biography was completed under the most difficult circumstances: war, political repression (including a period of imprisonment), and debilitating illness. The appearance of the book was also delayed by long battles with the military censorship, which eventually involved the Reich chancellor, head of the imperial government.

    After the disastrous vote for war credits by the Social Democratic Reichstag deputies on August 4, 1914, Mehring joined Luxemburg, Clara Zetkin, and Karl Liebknecht in the activist antiwar minority of the party, forming first the Gruppe Internationale and then the Spartacus League. Mehring worked on the illegal “Spartacus Letters” and the first issue of the journal Die Internationale with Luxemburg in 1915.

    His antiwar agitation resulted in his arrest in August 1916, and incarceration for four months at the age of seventy. The following year, he was elected to the Prussian state parliament as a replacement for Karl Liebknecht, who was still in jail for his antiwar and revolutionary activism.

    Mehring gave two speeches in the Prussian parliament, the first of which criticized wartime censorship, the second of which was a critique of the prowar SPD right. His voice was barely audible over the interjections of his political opponents. Despite his thunderous pen, Mehring always had a weak voice when it came to public speaking. Age, illness, and the effects of his recent incarceration in a Berlin city jail had weakened it further.

    Mehring greeted the coming of the Russian revolution in 1917 enthusiastically, but he was too ill to participate in person in the founding of the Communist Party of Germany in December 1918. Its newspaper, Die Rote Fahne (the Red Flag) still brought out some of his writing, including an account of his time in prison.

    Mehring died of inflammation of the lungs on January 29, 1919, two weeks after the murder of his comrades Luxemburg and Liebknecht by right-wing troops. Mehring’s friend and the first editor of his collected works, Eduard Fuchs, left a moving description of how profoundly distressed and shaken Mehring was at the news of the murders. Fuchs suggested that the effects of the shock on Mehring’s weakened constitution, already marked by the rigors of his imprisonment a couple of years earlier, hastened his death.

    No sooner had Fuchs completed his edition of Mehring’s Marx biography, which was already the fifth edition of the work, than the Reichstag fire of February 1933 provided a pretext for the brutal repression of the German left by the Nazis. A couple of months later, Nazi students were burning Mehring’s books along with many other products of “un-German” literature. Burned by the Nazis, then (selectively) canonized by the East German Socialist Unity Party after 1949, Mehring’s works still deserve to be better known today.

    https://fr.m.wikipedia.org/wiki/Junker

    #Allemagne #histoire #socialisme #presse #Prusse #Junker

  • #Violences_sexuelles dans les #transports_en_commun franciliens : plus de 150 #plaintes par jour en 2020

    Selon une note de la Sûreté régionale des Transports de la préfecture de police de Paris, dévoilée par « Le Parisien » ce jeudi 31 août, 57 000 plaintes pour violences sexuelles ont été enregistrées en 2020 par les services de police et de gendarmerie. Un « chiffre noir » ne reflétant que la partie émergée de l’iceberg.

    Beaucoup mettent en place des stratégies, modifient leurs tenues avant de prendre les transports en commun, évitent de s’asseoir à côté d’un homme, s’en éloignent. Les femmes ont été forcées de l’intégrer : elles sont en danger dans les métros, bus, tramways, trains, ne sont toujours pas en sécurité dans l’espace public. Selon une note de la Sûreté régionale des Transports de la préfecture de police de Paris, détaillée par Le Parisien ce jeudi 31 août, 57 000 plaintes pour violences sexuelles ont été enregistrées en 2020 par les services de police et gendarmerie, ce qui correspond à 156 plaintes par jour.

    Ce « procès-verbal de contexte » rédigé en 2022 évoque « un chiffre noir important concernant les agressions sexuelles » ne reflétant pourtant que la partie émergée de l’iceberg. Si ces chiffres sont largement sous-estimés et ne concernent que les transports en commun d’Ile-de-France, il n’en reste pas moins deux fois et demie plus important qu’en 2011, indique le journal.

    Ces plaintes représentent moins de 1% de la délinquance globale dans les transports collectifs franciliens alors que selon l’enquête Virage menée par l’Ined en 2015, 43% des faits de violences que l’institut qualifie comme « graves » envers les Franciliennes ont lieu dans les transports collectifs. En 2016, la Fédération nationale des associations d’usagers des transports (FNAUT) publiait une étude qui démontrait que 87% des usagères interrogées avaient déjà été victimes au moins une fois de violences sexistes et sexuelles dans ces lieux. Pour 71% d’entre elles ces actes constituaient des infractions pénalement répréhensibles mais seulement 2% avaient porté plainte.
    Les victimes plus jeunes plus nombreuses à porter plainte

    La note de la Sûreté régionale des Transports de la préfecture de police de Paris tente d’expliquer : « Certaines victimes ignorent le caractère délictuel des atteintes qu’elles subissent, d’autres insèrent ces violences dans leurs déplacements quotidiens et estiment qu’une démarche serait inutile, enfin le sentiment de honte ressenti par certaines femmes les empêche de dénoncer les agressions. » Sans compter que la crainte de l’accueil qui leur sera réservé par les forces de l’ordre reste encore une barrière pour nombre de victimes. Sur les 3 500 témoignages de femmes ayant porté plainte ou souhaité le faire pour violences de genre récoltés par le collectif féministe Nous Toutes en 2021, 66% rapportaient de mauvaises expériences en commissariat ou gendarmerie.

    Surexposées aux violences, les plus jeunes sont plus nombreuses à déposer plainte. Toujours selon la note consultée par Le Parisien, la part des victimes majeures ayant procédé à un dépôt de plainte ne s’élève qu’à 11,6%. Une conséquence, selon ce service de la préfecture, du mouvement #MeToo. L’impunité reste néanmoins massive. En 2022, 192 mis en cause ont été placés en garde à vue par les services de la sûreté régionale des transports, dont 13 ont été écroués, précise le journal. En 2023, 125 suspects ont été arrêtés et placés en garde à vue, 9 ont été incarcérés.

    Les mis en cause sont eux âgés de 12 à 72 ans, issus de milieux socioprofessionnels variés. Les faits relèvent d’agressions sexuelles dans 60% des cas, ce que la note minimise par des termes comme « frotteurs » ou « mains baladeuses ». Ces agressions se produisent en général aux heures de pointe, quand les faits de voyeurisme ou d’exhibitionnisme sont plutôt rapportés aux heures creuses ou dans les rames vides. « Les signalements de viol sont plus fréquents sur les lignes de Transilien desservant les villes de grande couronne », ajoute le Parisien.
    La mise en place de stratégies d’évitement

    La préfecture s’attarde également sur les conséquences psychotraumatiques de ces violences, notant une impossibilité pour certaines femmes de reprendre les transports en commun et la mise en place de stratégies d’évitement (allongement du trajet, taxi, VTC ou achat d’une voiture). Certaines ont aussi davantage recours au télétravail, changent de site, d’horaire ou même démissionnent.

    Selon l’enquête « Victimation et sentiment d’insécurité en Ile-de-France » de 2021, 5% des Franciliennes de plus de 15 ans renoncent à prendre les transports en commun par peur d’y être victime de violences ou de vol. Les trains et RER sont pointés par l’Observatoire national de la délinquance dans les transports comme davantage anxiogènes par les femmes comme par les hommes, ces lieux étant « ceux qui enregistrent le plus d’atteintes » sexuelles ou sexistes, avec 1 147 atteintes en 2020 dans ce type de transport, contre 599 dans le métro, 308 dans le bus, 156 dans le tramway.

    Le renforcement de la présence humaine (représentant des forces de l’ordre ou agents de la RATP /SNCF) est réclamé par une majorité de femmes. « A partir du 1er septembre, les bus opérés par la RATP vont progressivement pratiquer la descente à la demande après 22 heures dans tout Paris », a de son côté annoncé la présidente de région Valérie Pécresse. Une mesure qui était également plébiscitée dans l’enquête de l’Institut Paris région. Ce dispositif était déjà expérimenté depuis 2018 en grande puis en petite couronne.

    La RATP assure également au Parisien faire de la lutte contre les VSS une « priorité absolue » par la voix Sandrine Charnoz. La cheffe de projet de lutte contre le harcèlement dans les transports fait valoir ses campagnes de sensibilisation, la présence du numéro d’alerte 3117 (31 177 par SMS) pour les victimes ou témoins de violences ou encore la formation des agents pour accompagner les victimes jusqu’au dépôt de plainte. A savoir que la régie des transports parisiens est elle-même gangrenée par ces violences. Dans une enquête de Libé, une dizaine de salariés, victimes et témoins de violences sexuelles sur leur lieu de travail, avaient dénoncé de graves manquements de leur employeur.

    https://www.liberation.fr/societe/droits-des-femmes/violences-sexuelles-dans-les-transports-en-commun-franciliens-plus-de-150
    #transports_publics #France #Paris

  • La vente du livre dont un chapitre décrit les pratiques de #harcèlement_sexuel d’un ponte (des études déconiales notamment, sic !) de #Coimbra - #Boaventura_Sousa_Santos - a été suspendue par #Routledge

    Ici la réaction de Boaventura Sousa Santos :

    O livro «Sexual Misconduct in Academia» q expôs, alegadamente, situações de assédio (e abuso) sexual no #CES da @UnivdeCoimbra deixou de estar disponível para venda no site da @routledgebooks. Que conclusões tirar deste excerto de entrevista de Boaventura Sousa Santos? #assédio

    https://twitter.com/migueldelemos/status/1679121982535741441


    résultat de recherche avec ce lien : https://www.taylorfrancis.com/books/edit/10.4324/9781003289944/sexual-misconduct-academia-delyth-edwards-erin-pritchard

    #suspension #censure #livre #suspension #université #harcèlement

    • #Boaventura dá primeira entrevista sobre acusações: «Fui feminista toda a vida. Mas é preciso distinguir as lutas genuínas»

      Editora Routledge suspendeu venda do livro no qual três mulheres acusam o académico de conduta inapropriada. Boaventura diz não conhecer «detalhes da decisão da editora»; uma das alegadas vítimas, porém, disse ao DN ter sido contactada por advogado «para acordo». Em entrevista, o sociólogo apresenta-se como vítima de «vingança» e da sua posição sobre guerra na Ucrânia.

      «Posso informar que o livro está suspenso, por a acusação ser tão grave. Porque é na verdade uma acusação criminal sob o disfarce de um trabalho científico. (...) Espero que a editora reconsidere. Porque publicou cinco livros da minha autoria, dois singulares e três coletivos. Eles próprios estão um pouco perplexos com a qualidade deste capítulo.»

      Numa entrevista tornada pública no Youtube esta terça-feira, e na qual fala longamente sobre a acusação de que foi alvo, assumindo ter cometido «erros, atos incorretos, mas nunca crimes», e estar «muito tranquilo, confiante de que a verdade triunfará», Boaventura Sousa Santos deu assim a novidade de que o livro Sexual Misconduct in Academia (Conduta Sexual Inapropriada na Academia), cujo último capítulo é uma descrição de alegados factos ocorridos no Centro de Estudos Sociais da Universidade de Coimbra, com ele próprio, sob o crisma de «Professor Estrela», como figura central, teve a sua venda suspensa pela editora Routledge dois meses após a publicação.

      No site da editora, há apenas uma nota lacónica: «Este livro está temporariamente indisponível, por estar sob revisão». Ao DN, Boaventura Sousa Santos assume já saber da suspensão «há algum tempo», mas garante não conhecer detalhes da decisão, nem se a editora tenciona recolher os livros que estão à venda em várias plataformas e livrarias: «Não tenho recebido nenhuma comunicação da Routledge sobre manutenção da publicação do artigo ou se a venda será suspensa em outras plataformas.»

      Reconhece porém que, após ter conhecimento do capítulo no qual se viu retratado, expôs diretamente à editora - na qual tem várias obras publicadas, e que acaba de publicar, já após o rebentar do escândalo, em abril, outro livro seu, From the Pandemic to Utopia, the Future Begins Now - as suas críticas. Aliás, diz achar «natural» a decisão da Routledge, «dado que o artigo sofreu críticas bastante contundentes no meio académico em relação ao seu caráter pouco ou nada científico.» E lamenta que «se tenham apercebido disso meses depois de destruírem a minha imagem e depois de me causarem irrecuperáveis prejuízos a nível pessoal e profissional. Entendo a suspensão como um reconhecimento, ainda que tardio, de que o artigo não devia ter sido publicado.»

      Na entrevista referida, conduzida pelo austríaco Josef Muehlbauer, que se descreve no Twitter como «anarco-sindicalista seguidor de Noam Chomsky e feminista queer», o sociólogo português nega caráter científico ao artigo publicado pela Routledge e da autoria das académicas Lieselotte Viaene, Catarina Laranjeiro e Miye Nadya Tom - "Não faço ideia de quem foram os revisores científicos do artigo, porque se o ler verá que a bibliografia não tem nada a ver com a parte empírica, que se baseia naquilo a que chamam «rede de murmúrios». Nunca fizeram uma entrevista..." - e descreve-o como «uma vingança» pessoal da parte da principal autora, a investigadora belga Lieselotte Viaene, que já tinha atacado duramente em abril, quando falou ao DN, na sua primeira reação pública à publicação do capítulo.

      "Foi expulsa do nosso centro. Tivemos de instaurar um processo disciplinar contra esta mulher, por conduta inapropriada, e ela prometeu vingança quando se foi embora, disse isso na altura a algumas colegas. (...) E soube que uma das outras duas autoras até disse: "O artigo não era para ser contra o «Professor Estrela», porque o admiramos, mas a versão final é da belga e ela pôs tudo em cima do professor porque se queria vingar.""
      Coletivo de vítimas organiza prova; Isabella diz que foi contactada para «acordo»; académico nega

      A notícia da suspensão da venda do livro pela Routledge já tinha sido dada em primeira mão esta segunda-feira, numa «carta aberta» assinada pelo "coletivo de vítimas CES-UC (Centro de Estudos Sociais da Universidade de Coimbra) e publicada no site Buala. Na carta, a quarta publicada pelo coletivo e dirigida à editora, as signatárias, que se identificam como «sete mulheres, de nacionalidades brasileira, portuguesa, peruana e mexicana», dizem não ter conseguido esclarecimentos, junto das autoras do capítulo sobre o CES, acerca dos motivos da suspensão da venda do livro, e terem decidido então interpelar a Routledge.

      Informando que «as nossas experiências permitem atestar a veracidade do padrão de comportamentos descrito no capítulo 12», e que «a publicação do livro foi determinante para que nos organizássemos em coletivo e para a decisão de juntarmos provas testemunhais e documentais que corroboram os diversos tipos de abusos descritos naquele capítulo», cumprindo «um papel essencial na elucidação do padrão de abuso de poder que sofremos e testemunhámos», as sete mulheres anunciam estar a organizar «um dossiê circunstanciado com um conjunto alargado de provas documentais e testemunhais que comprovam as ações incorretas e o padrão de assédio sexual e moral descrito pelas autoras da publicação.»

      A razão pela qual essas provas ainda não foram apresentadas, dizem, «é a demora do próprio CES em iniciar qualquer processo investigativo sobre as denúncias. Estamos aguardando que seja instituída a Comissão Independente do CES [anunciada pela direção do centro como a instância que vai investigar as acusações], ocasião em que apresentaremos nosso Dossiê, que pretendemos também tornar público.»

      A política brasileira Isabella Gonçalves, uma das duas mulheres que em abril vieram a público assumir, com um relato detalhado, serem vítimas de assédio sexual por parte de Boaventura Sousa Santos - a outra é a ativista indígena Moira Millán -, e cujo caso é relatado no capítulo do livro como o de «uma estudante internacional de doutoramento» a quem o então diretor do CES, seu orientador de tese, teria proposto trocar intimidade por «apoio académico», disse ao DN estar associada ao coletivo. «Nos frustra o facto de que até hoje nunca fomos contactadas pelo CES e não temos informações sobre a comissão independente.»

      Questionada sobre o motivo pelo qual acha que Boaventura Sousa Santos nunca tentou até agora, ao contrário do que fez com Moira Millán, refutar aquilo de que ela o acusa, a deputada do Partido Socialismo e Liberdade, que na altura exigiu mudar de orientador e acabou por abandonar o CES (e que conta que algum tempo depois dos factos o académico lhe quis pedir desculpa), diz não saber: «Não sei porquê o silêncio dele sobre o meu caso». Adianta porém ter sido, já após as suas declarações públicas, contactada «por uma advogada dele», tendo preferido «não seguir o contacto».

      Esse contacto, de acordo com Isabella Gonçalves, foi no sentido de «chegarem a um acordo». À pergunta do DN «pagando?», responde: «Não chegámos a debater os termos.» Confrontada com a hipótese de que Boaventura Sousa Santos tenha igualmente efetuado uma démarche jurídica junto da editora, admite ser possível: «Ele mostra que já sabia da suspensão do livro, imagino que possa ter tomado alguma ação para isso.»

      Ao pedido de confirmação e esclarecimento sobre este contacto, Boaventura Sousa Santos responde: «Tenho um advogado para a minha defesa constituído em Portugal, que aguarda a Comissão para que possa atuar de facto no caso. Ele não fez nenhum contacto.»
      "Havia interesse em calar-me. E de facto calaram-me"

      Na longa parte da referida entrevista em que apresenta pela primeira vez de viva voz a sua defesa - até agora limitara-se a responder por escrito a perguntas de jornalistas e a publicar comunicados - Boaventura não fala apenas das autoras do capítulo, da editora e de quem o acusa. Tem também como alvo o movimento feminista.

      «Há uma divisão no movimento, uma divisão muito séria, entre os que seguem o tipo de movimento metoo, dos EUA, e a ideia é tolerância zero - uma denúncia é uma condenação», diz o sociólogo. «As feministas mais novas acham que o homem é o inimigo. E tenho de as compreender como sociólogo, até escrevi um documento de autocrítica [refere-se a um artigo publicado no Expresso em junho], admitindo que no passado cometi erros. Mas nunca fiz aquelas coisas, é absurdo. (...) Temos de distinguir lutas genuínas, sabe?»

      Garantindo ter sido «um feminista toda a vida», refere o seu trabalho como prova: «É por isso que aponto o heteropatriarcado como parte do sistema de dominação. Muitas pessoas acharam que não devia colocar a dominação patriarcal no mesmo nível da classe e da raça.»

      Admite porém que apesar de ter tentado na prática «ser consistente» com a sua teoria, não foi. "Nunca somos totalmente consistentes, já se sabe. E uma pessoa da minha geração, particularmente no passado, cometeu certos atos incorretos, erros, mas nunca crimes. Coisas incorretas que podem ser consideradas coisas machistas e chauvinistas, como dizer «hoje está particularmente bonita» ou «muito bem vestida» - coisas que hoje não se podem dizer mas que em 2010, 2000, provavelmente podia dizer e não era ofensivo. Há realmente uma mudança na sociedade e temos de a respeitar. Temos de viver no nosso tempo. Se há desigualdades de poder? Claro, na academia e em geral, e tenho lutado contra elas. Mas no meio de uma luta justa há uma coisa muito injusta, a meu ver."

      Fala também das divisões na esquerda - «É uma infelicidade e estamos num período em que há muitas divisões e usualmente são as pessoas de esquerda q são vítimas destas coisas. Estamos a destruir o pensamento crítico» -, apontando-se como um «alvo» por «razões diferentes e de forma muito injusta.»

      Uma das razões, diz suspeitar, é a sua posição sobre a guerra na Ucrânia. «Sou quase a única voz em Portugal contra a guerra na Ucrânia. Fui muito contra a invasão ilegal da Ucrânia pela Rússia. Mas a partir desse momento, porque vivo nos EUA há tanto tempo, sei que esta guerra foi provocada pelos EUA para neutralizar a Rússia - e para tentar neutralizar a China. (...) Sou quase a única figura pública conhecida a dizer isto nos jornais. (...) O que tenho dito causou escândalo e havia interesse em calar-me. E de facto calaram-me - publico as minhas crónicas mas não nos principais jornais, como costumava fazer.»

      Queixa-se até de não lhe darem sequer voz para se defender: "Não posso ir para os jornais expor a minha posição, porque dizem «OK, é a sua posição mas a posição da mulher prevalece». Acho que em 90% dos casos podem estar certos, mas às vezes estão errados."

      Sublinhando que aguarda poder apresentar as provas - «hard facts», «documentos, emails, faxes» - à comissão independente que o CES anunciou para investigar o caso (e que três meses depois ainda não foi, como noticiou o Público, nomeada), exemplifica com o que considera ser «a refutação completa» que publicou das acusações que lhe foram feitas pela ativista indígena Moira Millán, através de mails que alegadamente esta trocou consigo desde 2010 (quando teria ocorrido a agressão sexual de que ela se diz vítima) e 2014, lamentando: "Um dos problemas é que as pessoas já nem leem as refutações, por se se está em «tolerância zero», o que conta é a denúncia. E não é verdade, porque temos de ver os factos."

      Por fim, comenta: "Espero que a verdade triunfe. Isto faz parte da nossa vida no mundo, tenho de ser um sociólogo no meu tempo. E como não tenho um partido, uma igreja, uma sociedade secreta para me proteger, estou só em campo aberto. Nunca esperei que abordasse esta questão [dirigindo-se ao entrevistador, que se manteve calado durante toda esta parte, com cerca de 30 minutos, da entrevista], e poderia dizer «essa não, porque está sob investigação». Mas gostei de falar consigo. E assim fica a perceber o que sinto sobre isto."

      https://www.dn.pt/sociedade/boaventura-da-primeira-entrevista-sobre-acusacoes-fui-feminista-toda-a-vida-mas-e

    • Open Letter to Routledge - Taylor & Francis Group

      Academic censorship on sexual misconduct and power abuse: Not in our academia!

      #NotInOurAcademia

      #NoEnNuestraAcademia

      #NãoNaNossaAcademia

      #MeTooAcademia

      If you want to sign this open letter, please sign the form here and your name will be added

      Sexual misconduct is rife in higher education. In the UK, for example, sexual harassment carried out by academic staff towards students was documented in a 2018 report, Power in the Academy, which found that one in eight students had been subjected to unwanted touching from academics. These incidents are perpetuated by institutions historically rooted in patriarchal, racist, competitive, objectifying and hierarchical practices of knowledge and power.

      The book Sexual Misconduct in Academia: Informing an Ethics of Care in the University (2023) came together to address this emergency, to show ways forward, and to overcome silences.

      The two editors, Delyth Edwards and Erin Pritchard, and the 23 authors of this book represent a collective of PhD students, early career researchers, First Generation scholars, Indigenous scholars, and disabled scholars, based in Australia, India, North America, the UK and several European countries. Many of us have been affected by sexual harassment and assault - including rape - during our academic careers, often leaving us with deep traumatic wounds. We speak out despite the risk of legal, public or professional repercussions, such as losing our jobs. We have chosen to write about and analyse our experiences with the intention of promoting open dialogue about the realities of sexual misconduct and power abuse in academia in order to enact a much-needed deep transformation in our professional field.

      Chapter 12 of the book, “The wall spoke when nobody else would: Autoethnographic notes on sexual-power gatekeeping within avant-garde academia”, was written by Lieselotte Viaene, Catarina Laranjeiro, and Miye Nadya Tom. It analyses sexual misconduct within an unnamed research centre, describing the culture and social norms that enabled the harassment to occur, as well as ways in which resistance took place. The authors collectively analysed such concepts as “star professor”, “whisper network”, “sexual-power gatekeepers”, “academic incest”, “intellectual and sexual extractivism”, “gaslighting”, and “institutional witch-hunt”.

      After the book’s publication in March 2023, a professor felt he was being referred to in Chapter 12, suggesting that he was the “star professor”, and threatened the authors with legal actions in the press. He also denounced the book and its editors among his networks.

      In certain academic circles the chapter became widely discussed and the authors, as well as other victims who stood up publicly, have received international support via open letters. The person who has identified himself as the “star professor”, along with others, appears to have used his power and the law to silence the chapter, the book and its authors. In June 2023 the book was temporarily withdrawn from circulation while Routledge - Taylor & Francis Group looked into “complaints” and a cease-and-desist letter it had received about the chapter. On 31 August 2023 the authors of Chapter 12 were informed that Routledge - Taylor & Francis Group were reverting the rights for the chapter to them. The editors were not informed of this decision, nor were they told what would happen to the rest of the book. The webpage for the book has now disappeared.

      Women presenting conference.

      These events are not only of great concern in relation to the silencing of the voices of the survivors who wrote Chapter 12, but also in relation to wider questions of how commercial publishers handle this issue. This controversy raises many questions, two of which we want to bring to the attention of the international academic community:

      - Can we, as an academic community, allow a private publisher to intervene in and even censor such an important, urgent and necessary debate in our professional field?

      – Academic writing is still the core tool of academic knowledge production worldwide, but when we as researchers are no longer allowed to reflect critically about how to transform our field from within, what are the implications for critical reflection on academia from within?

      It is well known that abusers, harassers and their enablers are increasingly turning to the law (in and out of court) to further intimidate, oppress and silence those who speak out about sexual violence and power abuse both within and outside of academia. It is not acceptable to simply defer to the legal threats of the powerful. As such, the legal context is weighted against victim-survivors. This is why academic publishers such as Routledge need to recognise their role within the wider academic community, and take a stance on this issue. Where publishers are profiting from publishing academic work, then they also need to take responsibility for the conditions of production of academic outputs. Academic research is produced in a context where women, LGBTQ+ people, and even men, in the Global North and South, are at risk of sexual harassment and power abuse. This context needs to be recognised in the ways that publishers work with those who write about these issues, instead of re-victimising them. Such support should include standing by authors where defamation threats are made.

      Furthermore, academic freedom upholds the right of academics to freedom of inquiry - to pursue and discuss ideas related to their field. Sexual harassment and power abuse in academia is an area that is in urgent need of further analysis and inquiry, hence the publication of this book.

      By signing this letter, the undersigned join in solidarity with the authors and editors of the book, in particular the authors of Chapter 12. We salute their strength and work, and support the editors and supporters of the book in calling on Routledge - Taylor & Francis Group:

      - to publicly state why they have removed the chapter and the book itself from their website

      - to reinstate chapter 12 and the book as a whole and to stand up to legal threats

      If you want to sign this open letter, please add your name here: https://docs.google.com/forms/d/19FX-p5Otrm_pk4ePmDWQIuGNgMXAg4pIePlRlJlRKtA/edit?pli=1. See current list of signatories below.

      https://www.buala.org/en/mukanda/open-letter-to-routledge-taylor-francis-group

    • « Nous savons toutes ». Un #MeToo universitaire au Portugal

      En mars 2023, un chapitre d’ouvrage dénonçait le harcèlement moral et sexuel dont les autrices avaient été victimes et témoins dans leur Centre de recherche. Dans leur sillage, le sociologue Boaventura de Sousa Santos, professeur et directeur émérite, était mis en cause. En solidarité, un large ensemble de signataires dénoncent une culture académique abusive, l’abandon des institutions et la violation de l’éthique professionnelle dans un environnement de précarité généralisée. En faisant appel à un changement de paradigme urgent, ce texte a donné naissance à un #MeToo universitaire au Portugal.

      En mars 2023, l’ouvrage Sexual Misconduct in Academia Informing an Ethics of Care in the University a été publié chez Routledge (New York). Ce livre, principalement à destination des universitaires, traite des expériences de violences sexistes et sexuelles au sein du monde académique.

      Un de ses chapitres s’intitule « The walls spoke when no one else would : Autoethnographic notes on sexual-power gatekeeping within avant-garde academia », et a été signé par les chercheuses Lieselotte Viaene, Catarina Laranjeiro et Miye Nadya Tom.

      Passées par le Centre d’études sociales (CES) de l’Université de Coimbra, au Portugal, les autrices s’appuient sur la méthode auto-ethnographique pour développer une analyse critique de dynamiques de pouvoir complexes au sein de cette institution internationalement reconnue comme pionnière dans le champ des études postcoloniales et décoloniales.

      Sans jamais nommer personne, ni la prestigieuse institution, elles élaborent une analyse qui permet de déceler comment les rapports entre le savoir et le pouvoir sont interconnectés et ancrés, à travers des figures-type telles que le « Star professor », la « Watchwoman », ou le « Apprentice ».

      Victimes et témoins de harcèlement en contexte universitaire, elles dénoncent une culture académique abusive, l’extractivisme intellectuel et sexuel, l’abandon des institutions, voire la violation de l’éthique professionnelle, dans un environnement de précarité généralisée ; tout en faisant appel à un changement de paradigme urgent.

      Ce texte a depuis désormais plus d’un mois déclenché un débat médiatique important au Portugal et à l’international, donnant naissance à un mouvement MeToo universitaire. Dans son sillage, le sociologue Boaventura de Sousa Santos, professeur et directeur émérite du CES de Coimbra, incarnation lusophone de l’intellectuel engagé, est aujourd’hui accusé de harcèlement et d’abus sexuels, notamment par la députée de gauche brésilienne Bella Gonçalves (qui a été sa doctorante en 2013-2014) ou encore par l’autrice mapuche Moira Millán.

      Si le débat public autour de ces questions est nécessaire, il comporte également une série de risques : représailles envers les autrices, instrumentalisation politique réactionnaire, dévalorisation de tout le travail scientifique développé au sein du CES de Coimbra, individualisation de problèmes qui sont en réalité systémiques – particulièrement au Portugal, mais aussi ailleurs.

      En ce contexte d’attaques et de mise en lumière publique des victimes, une vingtaine de personnes, la plupart des femmes, ont rédigé ce manifeste en solidarité avec les autrices du chapitre et avec toutes les victimes de harcèlement, tout en essayant de redéfinir les termes du débat, d’un point de vue féministe intersectionnel, solidaire, pour la justice transformatrice du milieu académique et de la société en général.

      Le texte a été publié dans le quotidien portugais Público le 14 avril. Depuis, il a été signé par plus de 900 personnes, et traduit en anglais et espagnol, ce qui a permis d’ élargir le débat, qui a notamment pris beaucoup d’ampleur en Amérique Latine.

      Nous le publions ici pour la première fois en français.

      « Nous savons toutes »

      Face au débat public en cours suscité par la publication de l’étude “The walls spoke when no one else would : Autoethnographic notes on sexual-power gatekeeping within avant-garde academia”, dans l’ouvrage Sexual Misconduct in Academia : Informing an Ethics of Care in the University (Routledge, 2023), nous exprimons notre entière solidarité avec les autrices et les autres voix qui se sont manifestées publiquement, ainsi qu’avec toutes les personnes victimes d’abus de pouvoir et d’autres formes de violence à l’intérieur et à l’extérieur du monde universitaire. Ce document est une contribution collective et inachevée pour un débat en cours.

      I - SOLIDARITÉ TOTALE

      1. Il ne s’agit pas de diffamation

      Les situations abusives répétées et persistantes décrites dans le texte, loin d’être épisodiques ou de représenter une attaque concertée en vue d’une diffamation personnelle, institutionnelle ou politique, doivent être interprétées comme une critique des dynamiques institutionnelles systémiques, récurrentes à l’intérieur comme à l’extérieur de l’université.

      2. C’est structurel et structurant

      Le harcèlement sexuel et moral, l’extractivisme intellectuel (la pratique de plagier ou de reproduire le travail d’autrui sans le citer, en le présentant comme sien), ainsi que d’autres formes de violence, sont structurelles et structurantes dans un système universitaire fondé sur des hiérarchies professionnelles marquées et des divisions de classe, de genre et ethno-raciales. Une dimension particulièrement insidieuse de cette structure hiérarchique concerne la concentration du pouvoir et, par conséquent, l’accaparement de ressources financières essentielles au développement des carrières de recherche, dont la grande majorité repose sur la précarité. Dans ce contexte, le harcèlement peut toucher les hommes. Cependant, il touche principalement les femmes, compte tenu des difficultés accrues qu’elles rencontrent dans le développement de leur carrière, en raison, entre autres, du droit à la maternité et l’exercice de tâches de soin. Vue la manière dont le harcèlement et la violence à l’égard des femmes sont naturalisés dans une société patriarcale et sexiste, de tels actes sont souvent dévalorisés par les institutions où ils sont commis, les agresseurs bénéficiant de l’inertie et de la connivence des personnes ayant des responsabilités administratives. Ainsi, que ce soit par apathie ou par rationalisation des comportements abusifs, les personnes impliquées dans la gestion de ces institutions sont également imbriquées dans ces réseaux complexes de pouvoir, devenant complices des abus.

      3. Les représailles

      Les personnes cibles de violences ne décident pas de se soumettre à l’examen public à la légère. Elles savent d’avance ce qui les attend : des jugements de valeur, l’humiliation, la déformation des faits, la dévalorisation, le ridicule et une potentielle re-traumatisation. Souvent, les personnes accusées d’abus font appel à des principes consensuels de justice, tout en transférant la culpabilité vers les victimes. Parallèlement, elles ont tendance à discréditer les victimes/survivant.e.s en se présentant elles-même comme les victimes d’une persécution politique ou d’une attaque conspiratrice. Bien que dans la plupart des cas les agresseurs concentrent diverses formes de pouvoir — institutionnel et économique —, ils répondent aux accusations en se victimisant eux-mêmes. Cette situation persiste en l’absence d’un cadre juridique et de codes de conduite efficaces. À proprement parler, il n’existe pas de voie claire pour entamer une procédure de dénonciation des abus. Puisque les personnes qui décident de s’exprimer sont totalement dépourvues de protection sur leur lieu de travail ou d’études, elles s’exposent à des représailles. Ces mécanismes sont d’autant plus obscurs qu’ils sont informels, et plus les statuts sont précaires, plus les mesures de dissuasion contre le signalement d’abus sont importantes. Il en résulte un cercle vicieux de re-victimisation, d’isolement, d’auto-culpabilisation, voire d’abandon total de la carrière universitaire, sans parler du traumatisme infligé par de telles situations de violence. Dans le cas en question, les adjectifs utilisés à l’encontre des autrices de l’article, les accusant d’être des femmes « difficiles », « problématiques » ou même « insolentes », s’inscrivent dans une longue tradition patriarcale. Ce sont des lieux (trop)communs mobilisés pour discréditer les femmes. De plus, l’article a été la cible d’arguments masqués sous un vernis académique, en attaquant son prétendu manque de rigueur et la qualité de l’examen par peer-review auquel il a été soumis. L’utilisation de l’auto-ethnographie a été particulièrement critiquée, bien qu’il s’agisse d’une méthode valide et pertinente pour articuler, caractériser et analyser le type d’abus et de violence que le chapitre met en lumière. Nous répudions ces critiques.

      4. « Sans témoin, il n’y a pas de crime »

      Nous respectons le principe de la présomption d’innocence dans la sphère judiciaire. Cependant, nous condamnons la position adoptée par les présumés agresseurs qui se traduit invariablement par un refus de reconnaître le problème. Bien qu’il s’agisse de chercheurs reconnus pour l’étude et l’examen des relations de pouvoir asymétriques dans le monde, ils se montrent incapables d’appliquer ces mêmes outils critiques et théoriques à eux-mêmes. Qui plus est, ils refusent de remettre en question leur position de pouvoir et ne reconnaissent pas la violence abusive que leur désaveu renforce. Cela s’est manifesté de manière flagrante dans la réaction publique immédiate au chapitre et à ses auteurs, notamment par des menaces de poursuites pour diffamation. Cette réaction démontre une connaissance du fonctionnement des mécanismes juridiques, car s’il n’y a pas de témoins, il est d’autant plus difficile (parfois impossible) de prouver qu’un crime a été commis.

      5. La faillite de la justice

      Les mécanismes de la justice n’accompagnent pas les processus de justice sociale et de genre déclenchés par les mouvements sociaux de base. Les exemples de femmes dont l’expérience n’a pas été prise en compte par la justice sont nombreux. Les plaintes pour harcèlement et violence aboutissent souvent à la culpabilisation de la victime, questionnant de son comportement, au détriment de la clarification des faits et de l’application de la justice. Ce modus operandi, qui met en cause la cible des violences plutôt que son auteur, élude le problème et pervertit l’obtention de justice.

      II

      LA DIFFICULTÉ À PARLER

      6. L’inefficacité des mécanismes de dénonciation

      En raison d’un contexte qui ne protège pas les victimes/survivant.e.s, celles-ci finissent par payer un prix trop élevé, soit en termes professionnels (les amenant parfois à renoncer à leurs projets de vie), soit en termes de santé physique, mentale et émotionnelle, portant souvent un traumatisme à vie. Par ailleurs, les plaintes formelles auprès des institutions et des autorités ne constituent pas un mécanisme pleinement efficace. En conséquence, les victimes sont souvent dissuadées de porter plainte — notamment car lorsqu’elles le font, ces situations ont tendance à être étouffées (le cas en question en est un exemple). De manière perfide, l’économie des rankings, des évaluations et du prestige encourage et favorise l’impunité et l’inertie. Ainsi, les institutions préfèrent ne pas “salir” leur nom en évitant d’enquêter sur les cas de harcèlement sexuel, d’abus moral et de plagiat commis par des membres du corps enseignant ou du personnel académique sénior. En 2022, par exemple, il a été révélé qu’un rapport du conseil pédagogique de la faculté de droit de l’université de Lisbonne a reçu, en onze jours seulement, 70 plaintes de harcèlement, dont 50 ont été “validées”, impliquant 31 enseignants. Toutes les plaintes ont été classées et celles qui ont pu poursuivre au sein d’un organe interne de cette faculté ont été prescrite

      7. Régimes de validation du discours

      Il a fallu que les autrices du chapitre passent par les mécanismes les plus largement reconnus de validation académique — l’examen aveugle par peer-review et le fait d’être publiées par une maison d’édition de prestige (Routledge) — pour déclencher une vague d’attention aux situations d’abus de pouvoir. Toutefois, il faut souligner que tout ceci arrive après des tentatives de dénonciation de la part de chercheuses du Sud global qui ont été étouffées ou ignorées au fil des années. Pendant cette même période, soit par le biais de réseaux de chuchotements, soit parce que “les murs ont commencé à parler”, “nous le savions toutes”, même si c’était de manière informelle.

      8. Pouvoir-savoir

      Nous pensons qu’il est fondamental de montrer qu’un processus d’extraction intellectuelle existe et se concentre sur les groupes incarnant des savoirs et des épistémologies situées, qui, dans le contexte universitaire patriarcal et colonial, sont utilisés comme des ressources à capitaliser. Dans ce cadre, les dynamiques décrites dans le chapitre reproduisent les relations de pouvoir-savoir et reconstruisent des modes de production de connaissance marqués par le binarisme domination-subalternité. Paradoxalement, ces dynamiques sont des objets centraux du travail de recherche développé au sein du centre de recherche en question. Ce n’est pas un hasard si plusieurs des dénonciations subséquentes concernaient des chercheuses ancrées dans des contextes qui favorisent leur subalternisation : soit parce qu’elles se retrouvent déplacées de leurs milieux sociaux, culturels et/ou professionnels, soit en raison de leur condition économique, sociale ou migratoire — ou même par la confluence de tous ces facteurs. Dans le cadre d’un déséquilibre des relations de pouvoir, ces dénonciations impliquent, dans certains cas, des sujets dont les positions énonciatives et les perspectives épistémologiques ont été historiquement subalternisées.

      9. La pointe de l’iceberg

      Les cas signalés ne sont que la partie visible de l’iceberg. Le consentement intime est souvent compromis par les relations de pouvoir et la dépendance académique. Ces asymétries de pouvoir conduisent des chercheuses — dépendantes de la validation de l’institution pour leur sécurité financière, voire migratoire — à occulter les abus dont elles sont victimes afin d’éviter les problèmes ou les représailles. Ce phénomène a également été rapporté dans le cas en question. La plupart des victimes ne portent pas plainte par peur, par méfiance à l’égard du système judiciaire, par stratégie de survie ou pour préserver les personnes de leur entourage, celles dont la survie dépend de l’agresseur et souvent même celles qui appartiennent à la sphère intime de l’agresseur. La précarisation croissante du travail universitaire est au cœur de cette vulnérabilité. Certaines femmes ont exprimé la crainte de signer ce manifeste, justement, par peur des représailles. Cependant, le chapitre en question a déclenché plusieurs dénonciations nouvelles, et d’autres s’en suivront certainement. Dans l’espace des deux jours qui ont suivi la publication du chapitre, on peut compter par dizaines les témoignages publics et tout autant de dénonciations, tous faisant indéniablement état d’une réalité connue et tolérée depuis des décennies.

      III

      DES PRATIQUES ÉMANCIPATRICES

      10. Sauvegarder le travail émancipateur

      Le mérite des lignes de recherche importantes et progressistes développées au sein du Centre d’études sociales (CES) de l’université de Coimbra n’est pas à remettre en question. Telle est la confusion que veulent provoquer des tentatives d’instrumentalisation politique de ce cas à l’encontre d’orientations émancipatrices. Il est fondamental de reconnaître la pertinence des instruments de justice sociale et des plateformes permettant le type de pratiques critiques dont le CES a été pionnier. Cette reconnaissance ne doit pas nous empêcher, et ne nous empêchera pas, de constater les graves défaillances de la direction du CES dans la protection de ses chercheuses. Ainsi, nous soulignons que, précisément en raison de l’inscription du centre dans un espace idéologique et discursif émancipateur, l’impunité est inacceptable. C’est dans une écologie de la complexité, du conflit et de l’autocritique permanente que la justice sociale intersectionnelle peut être achevée.

      11. Pour une université pluridiverse et l’intersectionnalité des luttes

      Nous luttons pour une université qui valorise les idées et les pratiques progressistes ; une université capable de l’autocritique, d’accepter les vulnérabilités et d’assumer des pratiques de soin en vue de la justice sociale et de la formation de communautés solidaires et libres d’abus. Nous luttons pour une université où le savoir circule horizontalement, et non à travers des relations de pouvoir patriarcales et coloniales. Une université pluridiverse, égalitaire, intersectionnelle et émancipatrice. Une université libérée de la précarité générale et sans peur du modus operandi féministe dans la construction de personnes émancipées d’assignations prescriptives en raison de critères de genre, de classe, racistes, validistes ou de préceptes culturels. Une université où les lieux de décision et de prestige social ne sont pas le domaine quasi exclusif des hommes blancs, et où les secrétaires et les rôles auxiliaires de nettoyage et de restauration ne sont pas réservés presque exclusivement aux femmes (majoritairement des femmes racialisées ou migrantes, employées de manière précaire). Une université qui rompt avec la tradition des hiérarchies rigides et du renforcement du pouvoir par ceux qui sont plus préoccupés par la préservation de leurs privilèges que par la promotion de communautés de soin et de responsabilité. En résumé, nous rejetons une culture universitaire fondée sur la reproduction des « patriarches géniaux ».

      12. Nous faisons appel aux ministres Elvira Fortunato et Ana Catarina Mendes et à la Fondation pour la Science et la Technologie

      Nous appelons la ministre des sciences, de la technologie et de l’enseignement supérieur, Elvira Fortunato, et la ministre d’État et des affaires parlementaires, Ana Catarina Mendes, ainsi qu’à la Fondation pour la Science et la Technologie (l’agence publique nationale portugaise de soutien à la recherche), à se prononcer et à mettre à disposition les ressources nécessaires pour améliorer les cadres juridiques applicables à ce type de cas dans tous les établissements d’enseignement supérieur et de recherche. Il s’agit notamment d’envisager la nécessité d’adopter des codes juridiques et des cadres réglementaires analogues, par exemple, au "Title IX" en vigueur aux États-Unis. En outre, les instances de régulation de l’éducation et de la recherche scientifique doivent immédiatement créer les conditions pour que tous les établissements d’enseignement supérieur disposent de mécanismes permettant de dénoncer le harcèlement sexuel et moral de manière anonyme, capables de fournir des garanties de protection à toute personne ayant subi des abus. Par ailleurs, nous demandons la constitution de commissions indépendantes et non endogames chargées de mettre en place des mesures préventives, capables d’évaluer les plaintes, d’opérationnaliser les processus et d’aider à la mise en œuvre des sanctions.

      13. Réseau de solidarité sabemostodas[@]gmail.com

      ​Reconnaissant la nécessité de la présomption d’innocence pour une enquête juste dans une démocratie, tant pour les personnes dénonciatrices comme pour les accusées, nous condamnons toute tentative de représailles contre les premières. Nous anticipons cette possibilité contre les personnes signataires, à savoir celles qui ont des affiliations institutionnelles et universitaires, nous serons donc vigilantes et dénoncerons tout comportement punitif et de représailles. Faute de canaux de soutien institutionnels efficaces, nous nous désignons comme espace et réseau de solidarité.

      Nous réaffirmons notre solidarité avec toutes ces femmes et toutes les victimes et survivant.e.s de harcèlement.

      Nous soutenons celles qui ont le courage de s’organiser contre ce système oppressif et toxique, de le dénoncer et de le remettre en question, et qui, par conséquent, se sont retrouvées dans la situation difficile de devoir revivre des traumatismes passés. Nous serons à l’affût de toute tentative de représailles et nous agirons pour réparer tout préjudice.

      Nous serons de plus en plus nombreuses à dénoncer et soutenir les personnes qui déconstruisent les fondements patriarcaux et coloniaux à la base des systèmes universitaires.

      Les rédactrices

      Josina Almeida
      Ana Balona de Oliveira
      Inês Beleza Barreiros
      Maria Benedita Basto
      Ana Bigotte Vieira
      Catarina Boieiro
      Catarina Botelho
      Maria do Carmo Piçarra
      Filipa César
      Fábian Cevallos Vivar
      Andreia Cunha
      Ana Cristina Pereira (Kitty Furtado)
      Inês Espírito Santo
      Sara Goulart
      Marta Lança
      Patrícia Martins Marcos
      Marta Mestre
      Raquel Schefer
      Luísa Semedo
      Júlia Suárez-Krabbe
      Rita Tomás

      https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/110523/nous-savons-toutes-un-metoo-universitaire-au-portugal

    • Mapuche activist #Moira_Millán recounts sexual assault by Boaventura de Sousa Santos

      Interview • Lola Matamala • April 18, 2023 • Originally published April 16 in El Salto Diario, Translation by Ojalá

      Boaventura de Sousa Santos (Coimbra, Portugal, 1940) holds a PhD from Yale University, and is a professor at Coimbra University in Portugal. He is among the most prestigious intellectuals on the European left, and has published books including Human Rights, Democracy and Development (Routledge, 2020). He has been a regular participant in international conferences and forums including the World Social Forum.

      In the past week, a group of Portuguese students have accused him of sexual aggression and Brazilian member of congress Bella Gonçalves has added her testimony, as has the well known Mapuche activist, writer and screenwriter Moira Millán.

      I spoke with Millán on Friday April 14, one day before the Latin American Social Science Council (CLACSO) announced via social media the suspension of all activities involving the sociologist, who is among the most prestigious on the continent, “while the investigations are underway.” On April 15, the Center for Social Studies of the Iusa University of Coimbra did the same, suspending all of de Sousa Santos’ academic activities.

      Lola Matamala: Moira, what happened with Boaventura?

      Moira Millán: In 2010 I traveled to Portugal by invitation of a collective of Argentines living in Lisbon for a discussion in the Lusophone University. I let Boaventura know, we had met at the World Social Forum in Brazil, where we had a political exchange that was enjoyable and respectful. He immediately wrote back and invited me to Coimbra to give a talk to his students.

      I accepted, though he didn’t offer to pay. I told him I needed him to pay my expenses because my economic situation was very precarious, and Boaventura said he would pay for my travel, accommodation and meals.

      I arrived in Coimbra and gave the talk. By the time it ended it was quite late and his assistant told me I was to go for dinner in a predetermined location.

      I thought the whole team would go, but when I got there, he was alone. The place he had chosen was a restaurant that belongs to his family, which he had opened so we could have dinner alone. He began to drink heavily and say really strange things as a kind of “flirtation.”

      The whole time I was setting boundaries. When we finished eating he told me he wanted to give me some books, and I asked him to give them to me the next day. He said no, and told me his house was nearby. I agreed to go with him.

      I don’t remember what floor he lived on but I do remember there was a security system to get into the building. We went into the apartment and he got comfortable and began to drink whisky. I wanted to leave, but he told me to sit down. I did, but across from him. When I did, he leaned into me and started touching me, trying to kiss me.

      I got angry and pushed him and I said: “No!” I was upset but I stayed calm. He pushed himself onto me again, and I got very angry and pushed him even harder. I wasn’t going to let anyone rape me, not even Boaventura.

      He realized he wasn’t going to be able to rape me because I wouldn’t allow it. At the same time, I felt like a hostage. I didn’t know how to get out of the building, I didn’t know if it was far, I didn’t have any money to pay for a taxi. I also didn’t have my return flight to Lisbon. I was in his hands, and that sensation made me feel afraid and upset. I tried to calm myself down and I made him think it through, and he calmed down.

      LM: What did you say to calm him down?

      MM: I asked him if he acted this way with white academics or if he just did it with me, since I’m Indigenous and not an academic. We had spoken at length about Blanca Chancoso and I asked him: did you do this to Blanca Chancoso too?

      LM: And what did he say?

      MM: He said of course not. So I responded: then why are you doing this to me? Because I’m poor? Then I started crying, even though I never cry because I’m implacable. I’m the kind of person who says “not a tear for the enemy”. That’s when he apologized, and I left.

      I’m a woman who knows how to defend herself, I have to confront the Argentine Gendarmerie, and he’s an older man. This whole thing could have ended in tragedy because I could have killed him, and I’d be in prison.

      LM: How did you get your return ticket?

      MM: The next day I went to ask his secretary for it, but I was told that he had it and that he was waiting for me in a restaurant. When I heard that I got very upset: it meant the humiliation at his hands would continue. He was like a fussy child who didn’t get what he wanted from me the day before, so he wanted me again the next day.

      His assistant was upset and it’s not her fault, so I went and saw him. And there he was, waiting for me with a bouquet of flowers, begging for forgiveness, but I took my ticket and left.

      ML: When you arrived back in Lisbon, did you tell anyone what happened in Coimbra?

      MM: Yes, and they told me not to mess with him, that the right would take advantage of what happened because he was the guru of the left in a very difficult moment in Portugal. But does a leftwing rapist do less damage than a rightwing rapist?

      LM: As the days went on, and faced with these kinds of responses, how did you process what happened to you?

      MM: I thought, I’m 40 years old, what could happen that hasn’t happened already? How is it possible this guy is going to get away with doing this to me? Major mistake.

      Since then, though, whenever I am traveling I ask to come with someone else, so that I have witnesses. The only ones I have from what happened are the students I gave the class to and his secretary, but there’s no witness in the restaurant or in his apartment. I realized later it wasn’t spontaneous, that he acted as a criminal with a premeditated strategy.

      LM: Since then, has Boaventura been in touch with you?

      MM: No, he’s terrified of me, he knows what he did. And I have told a lot of academics, because we’ve been in conferences where he is also invited, and they’ve asked me to be on the same panels as him, and I’ve said no, and if they insisted, I’ve threatened to publicly denounce him as abusive.

      For example, CLACSO has known since the beginning, because I told them, which means it is totally complicit.

      LM: Has anyone in CLACSO been in touch with you over the past days?

      MM: They’ve called me as individuals and they’ve told me that, for now, they won’t go against him. I think what’s missing in this moment is a clear political position: the left has a chance to clean house, to redeem itself by condemning these extremely violent events.

      Instead I’m being threatened on social media. I don’t care because they aren’t going to come to Patagonia, but the young Portugese women who have spoken out, what support and security do they have?

      I can’t understand how these practices have been allowed inside academia, and I especially don’t understand the women who are complicit in these situations.

      LM: Have you received any kind of support since the news of these events went public?

      MM: A handful of Portuguese academics have called to say they are sorry for Boaventura’s attitude.

      In Argentina, in general, academia and many Argentine feminists have looked the other way, in fact, one woman academic told me that he’d done the same in Africa.

      And I think, if he did that to me, a Mapuche woman activist and writer with a certain amount of recognition and all of the tools to speak out, and I haven’t received solidarity, what attitude will they have with the African sisters who have been his victims?

      LM: Have you spoken to any of them or to others who have suffered abuse by Boaventura?

      MM: No, I don’t even know the students that have gone public, but I’m sharing my testimony because I heard him deny it and delegitimize them.

      Some people have asked to see the email exchanges I’ve had with Boaventura, but I’m a person who is persecuted in my country and I have to change my phone number and email all the time because of hacking. How am I going to recover emails from 2010 if I’ve changed my email three times?

      LM: Are you going to make a criminal complaint?

      MM: Yes, but I have to go to Coimbra to do that because that’s where it happened, and the issue right now is that I’m in Patagonia. Between August and September I expect to travel to Europe for a script I’m writing and I can do it formally.

      I’ll go to Portugal, even though since this happened I haven’t gone, even though I’ve been invited, I haven’t dared to go. Now I have to go denounce that white academic, and presumably also the left that speaks about the south and coloniality.

      LM: A year and a half ago you denounced Boaventura during the CLACSO conference in México [City], I imagine what’s happening now is affecting you emotionally.

      MM: I’ve felt a lot of pain, powerlessness and rage. They say time heals all wounds, but it’s not true. If there’s no justice, there’s no healing. Your soul still feels it, you live it all over again.

      I was asked how I understand justice, and in this case I know he won’t go to jail because of his age, but I hope he’s kicked out of academia and that he’s separated from the strategic spaces where he continues to prey on people, to humiliate them, to exercise violence against women, so that they can go to university without having an abuser deciding their future. For me, that would be justice.

      LM: Finally, what reflections have this emotional rollercoaster led you to develop?

      MM: Well, I lacked self-esteem at that moment, and many Indigenous women continue to lack self esteem. We normalize that things like this can happen to us because we don’t matter to anybody, we’re rapable and killable. And we’re tired.

      This happened in 2010 and I was alone, I wasn’t part of any Indigenous collective spaces or any feminist spaces. Once we’re part of collectives we also feel stronger as we face our Mapuche world that is machista and where there are also abusers and mistreatment.

      I will no longer accept any dogma, any nationalist flags that allow “mal vivir,” mistreatment or oppression.

      https://www.ojala.mx/en/ojala-en/moira-milln-recounts-sexual-assault-by-boaventura-de-sousa-santos

    • Lettre ouverte à Routledge – Taylor & Francis Group

      #Censure_académique des violences sexuelles et des abus de pouvoir : pas dans notre milieu universitaire !

      #NotInOurAcademia
      #NoEnNuestraAcademia
      #NãoNaNossaAcademia
      #MeTooAcademia
      #MeTooESR

      Pour signer cette lettre (https://docs.google.com/forms/d/e/1FAIpQLSfI_H8wlOIdX-565fqdA3nFB7DlxYCqqM-GePO9e20tU5s8jw/viewform), utiliser le formulaire sous ce lien et nous ajouterons votre nom.

      Les violences sexuelles sont très répandues dans l’enseignement supérieur. Au Royaume-Uni, par exemple, le harcèlement sexuel des enseignantes-chercheurs et des chercheurs envers les étudiant∙s a été documenté en 2018, dans le rapport Power in the Academy (Pouvoir dans le milieu universitaire), qui a établi que un∙e étudiant∙e sur huit a fait l’objet d’attouchements non-désirés de la part d’universitaires. Ces incidents sont perpétués par des institutions historiquement enracinées dans des pratiques patriarcales, racistes, concurrentielles, objectivantes et hiérarchies de savoir et de pouvoir.

      L’ouvrage Sexual Misconduct in Academia : Informing an Ethics of Care in the University (2023) a été élaboré pour répondre à cette question, indiquer les voies à suivre et surmonter les silences.

      Les deux directrices de publication, Delyth Edwards et Erin Pritchard, et les 23 auteur∙ices représentent un collectif de doctorant∙es, jeunes chercheur∙ses, universitaires First Generation, Indigènes, certain∙es en situation de handicap, venues d’Australie, d’Inde, d’Amérique du Nord, du Royaume-Uni et de pays européens. Plusieurs d’entre nous ont subi du harcèlement et des agressions sexuelles — y compris des viols — au cours de notre carrière universitaire, nous laissant profondément meurtries et traumatisées. Nous prenons la parole en dépit du risque de représailles juridiques, sociales ou professionnelles — perdre notre emploi par exemple. Nous avons choisi d’écrire au sujet de nos expériences personnelles, et de les analyser avec le souci de promouvoir un dialogue ouvert sur les violences sexuelles et les abus de pouvoir dans le milieu universitaire, et cela, dans le but de provoquer une profonde transformation profonde et indispensable dans notre domaine professionnel.

      Le chapitre 12, « The wall spoke when nobody else would : Autoethnographic notes on sexual-power gatekeeping within avant-garde academia (Le mur a parlé quand personne d’autre ne l’a fait. Notes autoethnographiques sur le verrouillage par le pouvoir sexuel de l’accès à l’avant-garde universitaire), a été écrit par Lieselotte Viaene, Catarina Laranjeiro et Miye Nadya Tom. Il analyse les violences sexuelles dans un centre de recherche anonymisé, décrivant la culture et les normes sociales qui ont facilité le harcèlement sexuel, comme les manières d’y résister. Les autrices ont analysé ensemble les concepts comme « professeur star », « réseau de murmures », « gardiens du pouvoir sexuel », « inceste académique », « extractivisme intellectuel et sexuel », « emprise (gazlighting) », and « chasse aux sorcières institutionnelles ».

      Après la parution de l’ouvrage en mars 2023, un professeur s’est senti désigné dans le chapitre 12, indiquant qu’il était la « star universitaire » et menaçant les autrices de poursuites judiciaires dans la presse. Il a également critiqué l’ouvrage et ses éditrices dans ses réseaux. Dans certains cercles universitaires, le chapitre a été largement commenté et les autrices, ainsi que d’autres victimes qui ont témoigné publiquement, ont reçu un soutien international sous la forme de lettres ouvertes. La personne qui s’est identifiée lui-même comme « star universitaire » a usé de son pouvoir et de la réglementation pour faire taire le chapitre, le livre et ses autrices. En juin 2023, le livre fut retiré temporairement des ventes, pendant que Routledge – Taylor & Francis Group examinait les « plaintes » et une lettre de demande de retrait (cease-and-desist) reçues concernant le chapitre. Le 31 août 2023, les autrices du chapitre 12 furent informées que Routledge – Taylor & Francis Group envisageait de leur restituer les droits du chapitre. es éditrices n’ont pas été informées de cette décision, ni de ce qui adviendrait du reste de l’ouvrage. La page web du livre a aujourd’hui disparu.

      Ces incidents sont très préoccupants non seulement parce que les voix des survivantes signataires du chapitre 12 ont été réduites au silence, mais aussi parce qu’ils soulèvent des questions plus générales sur la manière dont les maisons d’édition commerciales traitent ce problème. Cette controverse soulève de nombreuses questions. Nous souhaiterions attirer l’attention de la communauté universitaire internationale sur deux d’entre elles :

      - Pouvons-nous, en tant que communauté universitaire, autoriser un éditeur privé intervenir et même censurer un tel débat, aussi important, urgent et nécessaire dans notre milieu professionnel ?
      – L’écriture scientifique reste encore l’outil principal de l’élaboration du savoir académique dans le monde, mais quand, nous chercheurs∙ses n’avons plus le loisir de réfléchir de manière critique sur les manières de transformer notre milieu professionnel de l’intérieur, quelles en sont les implications pour la réflexion critique sur l’enseignement supérieur et la recherche qui nous reste ?

      Il est bien connu que les agresseurs, les harceleurs et leurs soutiens se tournent de plus en plus vers le contentieux (judiciaire ou extra-judiciare). pour continuer d’intimider, d’opprimer et de faire taire celles et ceux qui dénoncent les violences sexuelles et les abus de pouvoir, tant dans que hors de l’université. On ne peut accepter de se rapporter aux menaces judiciaires des puissants. En l’espèce, le contentieux est défavorable aux survivant∙es-victimes.

      C’est pourquoi les maisons d’édition, comme Routlege a besoin de reconnaître le rôle qui est le sien au sein de la communauté universitaire et de prendre position sur ce sujet. Lorsque les maisons d’édition tirent profit des travaux universitaires, elles doivent également assumer la responsabilité des conditions de production de ces travaux. La recherche scientifique est produite dans un contexte où les femmes, les personnes LGBTQ+, et même les hommes, dans le Nord et dans le Sud global, sont exposé∙es au harcèlement sexuel et aux abus de pouvoir. Cet environnement doit être reconnu dans la manière dont les maisons d’édition travaillent avec celleux qui écrivent sur ces sujets, au lieu d’en faire doublement des victimes. Cette responsabilité doit notamment consister à soutenir les auteur·ices en cas de menaces de diffamation.

      En outre, la liberté académique protège le droit des universitaires à librement faire des recherches, approfondir et débattre des idées liées à leur champ. Le harcèlement sexuel et les abus de pouvoir au sein du monde universitaire est un sujet qui exige analyse et enquête plus approfondies de toute urgence, d’où la publication de cet ouvrage.

      En signant cette lettre, les soussignés se joignent à la solidarité avec les auteur∙ices et les éditrices du livre, en particulier les autrices du chapitre 12. Nous saluons leur puissance et leur travail, et nous apportons notre soutien aux éditrices et aux sympathisant∙es du livre en demandant à Routledge – Taylor & Francis Group :

      - d’expliquer publiquement les raisons qui l’ont conduit à retirer le chapitre et le livre lui-même de leur site web
      - à rétablir le chapitre 12 et le livre dans son ensemble et à prendre à sa charge les poursuites judiciaires.

      Si vous souhaitez signer cette lettre ouverte, ajouter votre nom sous ce lien. Pour voir la liste des signataires, rendez-vous sur la page Buala.

      Signée par les auteur∙ices du livre

      Anna Bull (University of York, UK), Apen Ruiz (Universitat Internacional de Catalunya, Spain), Maria Coto-Sarmiento (University of Aarhus, Denmark), Lara Delgado Anés (Junta de Andalucía, Spain), Lourdes Lopez (Lure Arqueologia, Spain), Ana Pastor Pérez (Universidad de Barcelona, Spain), Maria Yubero-Gómez (Independent Scholar), Simona Palladino (Liverpool Hope University, UK), Lena Wånggren (University of Edinburgh, UK), Laura Thurmann (University of Manchester, UK), Melanie Crofts (De Montfort University, UK), Alex Petit-Thorne (York University, UK), Natasha Mikitas (Full Stop, Australia), Suzanne Egan (Western Sydney University, Australia), Sarah Ives (City College of San Francisco, US), Ann E. Bartos (Penn State University, US)

      Signée par les sympathisant∙es issu∙es d’une communauté académique plus vaste, en solidarité avec les éditrices et les autrices du chapitre 12

      https://academia.hypotheses.org/52769

  • TRIBUNE : LA MOITIÉ DES VIOLS SONT CONJUGAUX, l’urgence d’éduquer la société au consentement dans les couples (pétition)

    « Le lieu où les femmes sont le plus en danger, sont le plus assassinées en France, c’est chez elles […] l’homme le plus dangereux pour une femme c’est son mari » – Anne-Cécile Mailfert sur RMC.

    C’est cette triste vérité, inaudible pour la société, que nous tentons de mettre en lumière à travers la création du Collectif Français contre le Viol Conjugal (CFCVC).

    Actuellement dans notre pays, près d’un viol sur deux est perpétré par un conjoint ou un ex-conjoint. En moyenne, 121 femmes sont victimes de viols conjugaux chaque jour en France. Ce fait, pour le moins gravissime, est pourtant très peu médiatisé et conscientisé par la population générale. Malgré la vague #Metoo en 2017, le mythe du devoir conjugal reste bel et bien toujours ancré dans les mœurs.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/08/24/tribune-la-moitie-des-viols-sont-conjugaux-lur

    #féminisme #viol

  • Violences faites aux femmes

    La moitié des viols sont conjugaux, il faut agir

    En créant un mouvement spécifiquement consacré à ce sujet gravissime, les membres du Collectif français contre le viol conjugal veulent sensibiliser la société au consentement dans le couple et abolir la notion de « devoir conjugal ».

    Actuellement dans notre pays, près d’un viol sur deux est perpétré par un conjoint ou un ex-conjoint. Ce fait, gravissime, est pourtant très peu médiatisé et conscientisé par la population. Malgré la vague #MeToo en 2017, le mythe du devoir conjugal reste bel et bien toujours ancré dans les mœurs. « Le lieu où les femmes sont le plus en danger, sont le plus assassinées en France, c’est chez elles […] l’homme le plus dangereux pour une femme, c’est son mari », déclarait Anne-Cécile Mailfert, présidente de la Fondation des femmes, sur RMC le 1er juin.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/08/10/violences-faites-aux-femmes

    #féminisme #violence

  • #Barbie

    Parallèlement au monde réel, il existe Barbieland, un monde parfait où les poupées Barbie vivent joyeusement, persuadées d’avoir rendu les filles humaines heureuses. Mais un jour, une Barbie commence à se poser des questions et à devenir humaine.

    Sur les conseils d’une Barbie bizarre, elle part pour le monde réel afin de retrouver la fille à laquelle elle appartenait afin de pouvoir retrouver sa #perfection. Dans sa quête, elle est accompagnée par un #Ken fou amoureux d’elle qui va également trouver un sens à sa vie dans le monde réel…

    https://www.youtube.com/watch?v=5oBOyBxxHlk&embeds_referring_euri=https%3A%2F%2Fwww.genre-ecran.net


    https://fr.wikipedia.org/wiki/Barbie_(film)
    #film #comédie #patriarcat #stéréotype #réalité

    • Une opération commerciale de #blanchiment_féministe

      Voilà un (trop) bel exemple de la capacité d’Hollywood de récupérer même les avancées politiques et idéologiques qui paraissent a priori les plus contradictoires avec ses visées capitalistes : soit un moment fort de la lutte d’#émancipation des femmes (depuis le déclenchement de #MeToo), une entreprise capitaliste (#Mattel) qui produit depuis 50 ans la Barbie, une #poupée mondialement célèbre figurant le #stéréotype_féminin le plus aliénant de la #société_de_consommation, et dont les ventes sont en déclin du fait des critiques féministes. Résultat : une actrice productrice, Margot Robbie, connue pour son féminisme fait appel à une jeune réalisatrice, Greta Gerwig, qui s’est fait connaître pour ses portraits progressistes de personnages féminins (Lady Bird, 2017 ; Les Filles du docteur March, 2021), pour faire un film qui reconfigure Barbie au prisme du féminisme contemporain, avec le financement de Mattel (le film a coûté 100 millions de dollars) qui orchestrera la promotion du film et la relance des ventes de poupées par la même occasion… Mattel n’a pas caché son ambition de créer une franchise, à l’image de Marvel.

      Le film porte la marque de cette alliance de la carpe et du lapin, en tentant d’orchestrer la régénération féministe du monde de Barbie, tout en voulant nous faire croire que la conception d’origine de la Barbie (par une femme) était un projet émancipateur : permettre aux petites filles de cesser de jouer à la maman avec leur poupon, pour se projeter dans une image flatteuse d’elles-mêmes en tant que femmes.

      Le film met d’abord en scène le « Barbie Land » habité par toutes les déclinaisons de la poupée que Mattel a mis sur le marché depuis 50 ans, dont celle qui se nomme elle-même comme la « #Barbie_stéréotypée » (incarnée par Margot Robbie) et qui est au centre de ce petit monde où les hommes, les Ken, ont besoin du regard des femmes pour se sentir exister (on aura reconnu l’inversion du monde où les femmes dépendent du « #male_gaze », tel que le cinéma mainstream le construit). Mais ce monde se détraque le jour où Barbie a une pensée morbide : elle devra partir dans le monde réel à la recherche de la femme qui a dessiné cette Barbie dépressive pour la neutraliser.

      Elle part avec Ken (Ryan Gosling) pour la Californie, où ils ont la surprise (divine pour Ken) de découvrir une société patriarcale où les femmes sont au service des hommes et exclues du pouvoir : le conseil d’administration de Mattel que Barbie va rencontrer, est exclusivement masculin et n’aura de cesse de faire repartir Barbie dans son monde, pour éviter toute contamination du monde réel avec le Barbie Land où le pouvoir feint d’appartenir aux femmes. Cette représentation satirique de la direction de Mattel relève davantage d’un stéréotype du cinéma hollywoodien contemporain que d’une critique réelle du capitalisme états-unien.

      Barbie rencontre deux femmes au look latino, une mère et sa fille, aussi brunes qu’elle est blonde, qui sont à l’origine de son dysfonctionnement. C’est Gloria, la mère (America Ferrera), employée chez Mattel, qui a dessiné des déclinaisons négatives de Barbie, alors que sa fille Sasha (Ariana Greenblatt) formule les critiques féministes de Barbie. Elles vont bizarrement devenir les alliées de Barbie pour l’aider à retrouver Barbie Land, qui entretemps est passé sous domination masculine, suite à la découverte faite par Ken du patriarcat dans le monde réel.

      La suite est assez confuse : la guerre des sexes dans Barbie Land donne lieu à plusieurs séquences mettant en valeur chorégraphiquement la plastique masculine, avant que les Barbies reprennent le pouvoir, galvanisées par le discours féministe de Gloria. Mais Barbie choisit finalement de revenir dans le monde réel avec ses deux alliées humaines, et sa première démarche en tant que « vraie femme » est de prendre rendez-vous dans une clinique gynécologique : on peut s’interroger sur cette fin qui réduit le discours féministe à une vision essentialiste de « la » femme…

      https://www.genre-ecran.net/?barbie=
      #féminisme

    • Féminisme et Barbie, Ana Dumitrescu

      https://blogs.mediapart.fr/ana-dumitrescu/blog/230723/feminisme-et-barbie

      Barbie : ce qui a attisé ma curiosité et m’a incité à y aller, ce sont les nombreux commentaires selon lesquels ce film est « féministe ». Mais le fond du #film tourne finalement autour de Ken et non pas de Barbie. C’est lui qui impose le débat et qui contraint l’action. Attention, je « spoile » l’intégralité du film pour le décrypter.

      un bon article opportunément signalé par @biggrizzly pour faire suite au propos d’une identitaire d’extrême droite dénonçant le wokism-féminisme (...) https://seenthis.net/messages/1011025

      (c’est pas tant l’alliance de la carpe et du lapin que féministes bankable sur le marché de la désintégration de tout discernement)

      ce Dumitrescu : #toctoc

      #cinéma

    • en vrai, Ken est un chic type, il a mis la mer à Tarbes.
      https://www.leboncoin.fr/ventes_immobilieres/2383862345.htm

      Nous vous présentons cette magnifique villa avec piscine sur le centre ville de Tarbes. Une jolie maison de 145 m2, avec 4 chambres dont une suite parentale avec salle d’eau et dressing. Maison sur 3 niveaux , avec 3 terrasse, salle de sport / fitness, grand dressing, cuisine d’été, et grand garage.

    • Greta Gerwig entre dans le club très masculin des films qui ont rapporté plus de 1 milliard de dollars
      https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2023/08/11/avec-barbie-greta-gerwig-entre-dans-le-club-tres-masculin-des-films-qui-ont-

      EN UN GRAPHIQUE – Jamais un film réalisé par une femme, sans coréalisateur masculin, n’avait dépassé ce montant symbolique au box-office mondial.

      #$ #cinéma #femwashing

    • ça vous paraît lunaire que des gens voient dans Barbie de la promotion de l’homosexualité ?? Louise Kervella, PhD @ForzaBombardier
      https://twitter.com/ForzaBombardier/status/1691121401271574529

      L’obsession représentationniste vous aveugle vous êtes incapables de voir une critique de l’hétérosexualité
      littéralement à la fin Barbie s’émancipe de son couple qui lui apportait rien en devenant humaine et Ken comprend qu’il n’a pas besoin du regarde d’une femme pour être heureux et qu’il se suffit à lui-même
      On peut pas comprendre l’homophobie des État réactionnaires sans comprendre le rôle que joue le couple hétérosexuel dans le capitalisme à savoir la reproduction de la force de travail. Tout ce qui remet en cause le couple hétérosexuel peut-être un danger pour la classe dirigeante
      En plus on a vu plusieurs articles passer qui disaient que des femmes rompaient avec leur mec après avoir vu Barbie. C’est de ça qu’ont peur les pays qui l’interdise. Bien sûr c’est pas un film révolutionnaire non plus faut pas exagérer, mais il porte une critique

      y’a une différence entre la possibilité réelle pour le film de convaincre à l’homosexualité politique et la peur que ça arrive de la part de la bourgeoisie. Faut voir comment ils exagèrent à 1000% tous les combats féministes. Genre les suffragettes qui veulent le droit
      De vote sont présentée comme voulant asservir les hommes. Les militantes pour l’avortement sont présentées comme des tueuses d’enfants sanguinaires qui veulent que l’humanité cesse de se reproduire. Les militants pour le mariage gay sont présentés comme voulant supprimer la
      Famille hétérosexuelle. Moi ça me choque pas que Barbie qui critique un peu le patriarcat et le couple hétérosexuel, le montre comme pas nécessaire pour être heureux soit présenté comme de la promotion de l’homosexualité (en plus les hommes portent du rose)

      #hétérosexualité #couple #homosexualité

    • Barbie, la #femme_parfaite ?

      Plus de soixante ans après sa naissance, la poupée Barbie séduit toujours autant. Entre stéréotypes et discours émancipateurs, exploration d’un jouet iconique qui s’est transformé au gré des époques.

      Nul besoin de la présenter. Adoptée par plusieurs générations d’enfants, Barbie est une véritable icône intergénérationnelle. Imaginée en 1959 par la femme d’affaires américaine Ruth Handler, la célèbre poupée s’est rapidement retrouvée dans tous les foyers américains avant de conquérir le reste du monde. Astronaute, chirurgienne ou encore candidate à la présidentielle, Barbie devait initialement encourager les petites filles à se projeter dans des carrières masculines. Longtemps décriée pour sa silhouette filiforme et ses proportions irréalistes, elle incarne aujourd’hui une forme de diversité : au gré de ses avatars, elle est ainsi représentée dans un fauteuil roulant ou porteuse de trisomie 21. Désormais héroïne d’un film au prestigieux casting, la poupée est aussi devenue une influenceuse très suivie sur les réseaux sociaux.

      https://www.youtube.com/watch?v=gB_Ws3uRM5Q


      #icône #Ruth_Handler #Mattel #Lilli #poupée #modèle #Rolemodel #diversité #féminisme #féminité #jeu #hijab #voile #hijarbie #corps

  • « Nous savons toutes ». Un #MeToo universitaire au Portugal

    En mars 2023, un chapitre d’ouvrage dénonçait le harcèlement moral et sexuel dont les autrices avaient été victimes et témoins dans leur Centre de recherche. Dans leur sillage, le sociologue Boaventura de Sousa Santos, professeur et directeur émérite, était mis en cause. En solidarité, un large ensemble de signataires dénoncent une culture académique abusive, l’abandon des institutions et la violation de l’éthique professionnelle dans un environnement de précarité généralisée. En faisant appel à un changement de paradigme urgent, ce texte a donné naissance à un #MeToo universitaire au Portugal.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/07/27/nous-savons-toutes-un-metoo-universitaire-au-p

    #feminisme #portugal

  • #Pleasedontstealmywork: New campaign to stop the theft of research

    Research — Young researchers are seeing older colleagues stealing the credit for their ideas, data, and analyses.

    When PhD student at the Department of Political Science #Maria_Toft returned from maternity leave, she brought back new ideas to share with her research group. But the collaboration with the project’s senior researchers quickly turned sour.

    »My ideas were independent ideas, but they would not recognize that,« Maria Toft says about the two senior scientists. They claimed that the ideas were their ideas just as much as hers.

    »Researchers plagiarising other people’s work or ideas happens unfortunately more often than you would think. I have heard from many who have also experienced this, but who cannot, or dare not, say no,« she says.

    A young researcher may have written a scientific article, but then come under pressure to share authorship with others – often older – researchers. Or maybe they discover that another researcher has taken credit for the original ideas or hypotheses that they came up with.

    That is why Maria Toft has – with the Danish association for PhDs PAND – taken the initiative for a new campaign called #pleasedontstealmywork.

    »This is a problem that many of us PhD students know exists, and which we discuss,« says Luisa Hedler, who is co-chairperson of PAND.

    The weakest link

    Inspired by #MeToo, its campaign under the hashtag #pleasedontstealmywork will gather anonymous testimonies from young researchers who have themselves experienced, or seen others, get their research results, ideas or data stolen.

    »You are already stressed and vulnerable doing a PhD, and we want to avoid this being made worse by having to experience your work being stolen by others. All PhD students must be able to enter into collaborations in an academic setting with confidence and without fear. You should not be afraid to talk to your colleagues for fear of theft,« she says.

    Disputes about authorship and plagiarism are widespread in the world of research, according to Morten Rosenmeier, an expert on copyright and a professor at the Faculty of Law at the University of Copenhagen (UCPH).

    »It is crucial for a researchers’ career that they have many publications in the right places, and it is therefore increasingly common for researchers to collaborate, and to mention many other researchers. The question about what it takes for you to be mentioned in work, is something that gives rise to many cases and disagreements,« he says.

    Luisa Hedler agrees that the pressure to publish many scientific articles helps foster a greater risk that young researchers get their ideas and analyses stolen.

    »This does not happen because professors are evil,« she emphasises.

    »It is the product of an academic culture, and pressure on researchers to keep publishing. In this situation that is not ideal for anyone, it is the young researchers who are the ones that are negatively affected by it. We are the weakest link.«

    https://uniavisen.dk/en/pleasedontstealmywork-new-campaign-to-stop-the-theft-of-research/?_gl=1*1m8oyx9*_ga*MzgzNDE0NTkyLjE2Nzk4MjUzMjc.*_up*MQ

  • Suisse. « La grève féministe, et après ? »

    Entretien avec Aude Spang conduit par Manon Todesco

    Plus de 300 000 personnes ont battu le pavé le 14 juin 2023, un nouveau succès pour les féministes. Aude Spang, secrétaire à l’égalité auprès du syndicat Unia, revient sur cette journée de mobilisation historique, mais aussi sur les luttes et les défis à venir, dans la rue et au sein du syndicat. Analyse.

    Quel bilan peut-on tirer de cette journée de mobilisation ?
    C’était fantastique, puissant et important. C’est surtout une grosse victoire, car on a démontré que 2019 n’était pas juste un hasard dans la lancée du mouvement #MeToo, mais qu’il y a un vrai mouvement féministe en Suisse qui travaille et qui arrive à mobiliser. En termes de chiffres, on comptabilise plus de 300 000 manifestantes et manifestants, donc une mobilisation massive : on s’inscrit dans une histoire féministe en Suisse avec trois grèves depuis 1991 qui montent chaque fois en intensité, en force et en lutte.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/07/06/suisse-la-greve-feministe-et-apres

    #féminisme #suisse

  • Un quart de la population mondiale trouve normal qu’un homme batte sa femme… et autres préjugés

    Aucun progrès en 10 ans malgré #MeToo. Un rapport de l’ONU sur les normes sociales de genre note que, dans le monde, près de 90% de la population a au moins un préjugé sexiste et appelle les gouvernements à agir.

    Le sexisme, ça commence dans les têtes. Et les préjugés sexistes y sont solidement « enracinés » révèle le dernier index des normes sociales de genre (GSNI), un rapport du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) rendu public ce lundi 12 uin. « Près de 90% de la population a au moins un préjugé » sexiste parmi les sept passés en revue. Et ces « préjugés sont répandus chez les hommes comme chez les femmes, suggérant qu’ils sont profondément incrustés et influencent les hommes et les femmes à des degrés similaires », note le rapport qui ne voit « aucune amélioration des préjugés à l’encontre des femmes en une décennie ».

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/07/05/un-quart-de-la-population-mondiale-trouve-norm

    #féminisme

  • Viols : les angles morts de la réponse pénale

    En dépit d’un arsenal toujours plus répressif, seule une part minoritaire des viols fait aujourd’hui l’objet d’une condamnation aux assises. Et quand celle-ci est prononcée, c’est à l’issue d’un parcours éprouvant pour la victime. Réflexions avec Véronique Le Goaziou, sociologue et autrice de « Viols, que fait la justice ? »

    Vous écrivez que seulement 1 à 2% des viols sont sanctionnés par une condamnation des auteurs aux assises. Comment s’explique ce si faible taux de condamnations ?
    Véronique Le Goaziou : Il s’explique d’abord par le fait que tous les viols ne donnent pas lieu à plainte. Avant 2018, on estimait à environ 10% la part de victimes qui portait plainte. #MeToo a beaucoup fait changer les choses, on serait autour de 15 à 20% aujourd’hui – et il faudra voir comment ça évolue dans les prochaines années. Cette augmentation n’est pas non plus un tsunami. Les personnes qui décident de porter plainte restent minoritaires, alors qu’on n’a jamais autant parlé de violences sexistes et de sexuelles.

    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2023/06/29/viols-les-angles-morts-de-la-reponse-penale

    #féminisme #viol

  • Maïwenn et Mediapart : des contresens et des mensonges (Mediapart)
    https://blogs.mediapart.fr/lenaig-bredoux/blog/110623/maiwenn-et-mediapart-des-contresens-et-des-mensonges

    Maïwenn ne s’en est pas cachée : elle a souvent critiqué #MeToo ces dernières années, tout en soutenant le principe. Elle a soutenu Roman Polanski, attaqué Adèle Haenel et le mouvement féministe (« radical »). Elle en a même fait un étendard en choisissant Johnny Depp, acteur mis en cause pour des violences conjugales, pour son dernier film et en organisant sa « rédemption » lors du dernier festival de Cannes.

    La réalisatrice en a parfaitement le droit. Là n’est pas la question. Mais ne soyons pas dupes de l’offensive médiatique et politique contre #MeToo à laquelle elle participe aujourd’hui, avec le JDD.

    Enfin, ne l’oublions pas : cette affaire, qui n’honore guère le débat public, illustre une forme d’impunité sociale légitimant l’agression du directeur d’un journal. Si un·e gilet jaune mécontent, un·e militant·e des quartiers populaires, une féministe dépitée du devenir judiciaire d’un dossier, un quidam socialement blessé avait agressé sans dire un mot le directeur d’un média, tout le monde s’indignerait.

    Le fait d’être en désaccord avec un journal, quelle que soit la légitimité ou non de ce désaccord, ne saurait autoriser cette attitude. Ici, Maïwenn fait le jeu d’un monde qui ne voit que la violence dont il fait l’objet et légitime celle qu’il diffuse lui-même. Faut-il rappeler qu’Éric Zemmour, quand il fut interpellé avec virulence dans la rue (avant qu’il soit candidat), a eu droit à une émotion médiatique générale et à un appel du président de la République ?

  • Selon le Figaro, si le serveur du bistrot répond « tout à fait » ou « bien sûr » quand tu demandes l’addition au lieu de simplement « oui », c’est à cause de la tyrannie de #MeToo :
    https://www.lefigaro.fr/langue-francaise/actu-des-mots/bien-sur-tout-a-fait-pourquoi-assiste-t-on-a-la-disparition-du-oui-20230512

    Sous ses airs de mot simple et lisse, le « oui » semble avoir réinvesti certaines valeurs du « non » - symbole du refus et de la contestation - depuis qu’il s’est politisé. « Les écrits récents sur le “consentement” ont donné à réfléchir sur l’ambivalence du “oui”, qui possède aussi sa part d’intransigeance et de radicalité, poursuit l’universitaire. Aussi, tout se passe comme s’il fallait dédramatiser le oui, le rendre moins radical et définitif. Et qu’il reprenne d’autres nuances, à commencer par celle d’une jovialité consensuelle. »

    C’est vraiment charmant, ce besoin d’opposer « jovialité consensuelle » à « écrits récents sur le consentement »…

  • Florence Mendez virée par M6 après avoir traité Darmanin de violeur : « J’ai l’impression qu’on nous fait payer #MeToo »
    https://www.moustique.be/medias/television/2023/05/24/florence-mendez-viree-par-m6-apres-avoir-traite-darmanin-de-violeur-jai-li

    Coup de tonnerre chez M6 : le groupe vient de licencier la comédienne et humoriste belge Florence Mendez. Elle perd ainsi son poste de chroniqueuse dans l’émission « Piquantes », diffusée sur Téva. Comme elle l’a expliqué dans une publication sur Instagram, la cause est à chercher dans une altercation avec Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur français. Après l’avoir croisé dans la rue, elle l’a traité de « violeur ». Une référence aux accusations de viol qui pèsent sur l’ancien maire de Tourcoing, l’affaire devant être portée devant la Cour de cassation après un non-lieu édicté par la justice. Aujourd’hui, Florence Mendez « conteste la sévérité de la sanction » qui la prive d’une participation à la prochaine saison de « Piquantes ». Elle nous confie ne pas vouloir en rester là et se dite inquiète du message que cela fait passer dans un contexte compliqué pour le mouvement féministe.

  • Journalist Spit on by Johnny Depp’s Cannes Director Speaks Out: Maiwenn Is ‘Outspokenly Anti-#MeToo’
    https://variety.com/2023/film/news/journalist-maiwenn-spit-on-interview-johnny-depp-director-1235614162/amp

    “She’s outspokenly anti-#MeToo and she made a gesture to please her world, and that’s why she bragged about it on TV. We could see a sort of pride that echoed that world,” journalist Edwy Plenel tells Variety in his first interview since the spitting incident. Plenel was referring to Maiwenn’s comments published by Paris Match in 2020, saying “It’s crazy how many stupidities they say these days! These women don’t like men, that’s clear, and they’re causing very serious collateral damage.” In that same interview she said “When I hear women complaining that men are only interested in their bottom, I tell them, ‘Enjoy it because it won’t last!’”

    Last week, during a television interview on a French talk show, Maiwenn confessed to spitting on Plenel. “Do I confirm that I assaulted him? Yes,” Maiwenn said on TV. “I’ll speak about it when I’m ready,” she added. “I’m very anxious about the release of my film.”

    Perhaps she should be anxious about the press conference following the premiere of her film, where journalists covering the festival are surely going to quiz her about the spitting incident.

    Plenel — who is editor-in-chief and founder of Mediapart, an independent French investigative online newspaper — filed a police complaint on March 7, which accused Maiwenn of aggression while he was eating in a restaurant. The director, who was sitting by herself at a nearby table, allegedly grabbed Plenel by the hair and spit in his face, then left the restaurant. In the complaint, Plenel said he was “traumatized by the incident.”

    Now, Plenel tells Variety he believes that Maiwenn spit on him because she was upset about an investigation that Mediapart published into rape and sexual assault allegations against Luc Besson. Maiwenn was married to Besson in the 1990s and they share a daughter together.

    For their bombshell investigation, Mediapart spoke to nine women who accused Besson; one of the women, the Belgian-Dutch actor Sand Van Roy, filed a police report in 2018. In 2021, the case was dismissed.

    In Mediapart’s report, the newspaper included some of Maiwenn’s police testimony, which Plenel believes angered the filmmaker. “We published what she told police as part of the investigation into Besson,” Plenel says. “When she talked to the police, she discussed complicated aspects of her relationship with Luc Besson, notably during their separation. But once we published our piece, we never received any protest of any kind. That was about five years [ago] — that would mean that for all this time, Maiwenn wanted to take her revenge. But if that’s the case, why didn’t she send an email? [We] never even got a phone call from her.”

    Variety reached out to Maiwenn’s attorney at Cabinet Temime for a comment.

    Plenel says he believes the spitting incident is a political act by Maiwenn to protest against Mediapart’s investigative work into sexual assault and harassment in the film industry.

    “I don’t know Maiwenn, I never met her. I would have been unable to recognize her,” he says. “This aggression caused more stupor than anything else. She didn’t attack just me individually, but the symbol that I represent, as the founder and director of a journal, which in France has been at the forefront of all the #MeToo revelations.”

    Mediapart notoriously published the first testimony of Adele Haenel, the actor of “Portrait of a Lady on Fire,” who accused director French director Christophe Ruggia of having sexually harassed her for years starting when she was 12. The testimony, which came out in November 2019, marked the start of France’s #MeToo movement. Among other investigations, Mediapart also recently published a report about French actor Gerard Depardieu, who is already indicted on rape and sexual assault charges in connection to a 2018 case, with testimonies of 13 women accusing him of sexual misconduct.

    “Some people in the film industry see our work at Mediapart as a censor, as if we were preventing them from doing whatever they want, like oppressing, harassing and profiting from their positions,” Plenel says. “You are the first journalist to call me,” he says over the phone, speaking to Variety. “That’s interesting, and it says a lot about the state of French media.”

    Plenel says that he was “stunned” at being spit on, but wasn’t planning on filing a lawsuit. He says that he only wanted an apology from Maiwenn, which would have been “an honorable way of solving this,” but claims that “she refused.”

    “We decided that we had to file a lawsuit, by principle, because we can’t allow someone — just because that person comes from a privileged and artistic environment — to attack the director of a publication because of its content,” Plenel says. “We filed that lawsuit to make a point and say that there is no impunity. She doesn’t risk much.”

    Plenel says that the Cannes Film Festival selecting Maiwenn’s film for opening night makes a statement on France’s stance towards #MeToo.

    “Cannes chose a completely mad symbol as its opening night selection: a film by Maiwenn that’s about a courtesan seeking power,” he says. “The mythology that’s put forward in the film, coupled with the casting of Johnny Depp, her anti-#MeToo comments and now this aggression that she seems to be proud and that makes people laugh on TV — that says something.”

    In 2020, Depp lost a libel case involving his ex-wife Amber Heard’s abuse allegations in the U.K., and then won another one in the U.S. in 2022.

    Plenel continues, “I didn’t receive a message from Monsieur Thierry Fremaux telling me, ‘Look, this is our choice, but be assured that we’re not standing in solidarity with the act of Maiwenn. It could have been done out of correctness or politeness.”

    Cannes’ support of Maiwenn’s film is indicative of a larger issue, according to Plenel, who says that the French film industry has not embraced the movement to stand up against sexual harassment and abuse. In America, the entertainment industry has made slow but significant steps towards progress and has a heightened awareness of eradicating sexual harassment throughout Hollywood.

    “We’re stunned to see that the film world is not moving after what we revealed on Depardieu,” he says, referencing Mediapart’s report, published just last month. “I think it’s crazy,” Plenel continues. “It’s hardly making any noise, and we don’t see any real awakening,”

    Plenel adds, “It’s as if France is standing aside.”