• Michael Walzer : « Il sera très difficile pour les progressistes de gagner des élections à l’avenir » | Mediapart | 10.11.24

    #Michael_Walzer, référence mondiale de la philosophie politique, revient pour Mediapart sur l’élection états-unienne et son dernier livre « Le Paradoxe des libérations nationales ». Entretien.

    https://www.mediapart.fr/journal/culture-et-idees/101124/michael-walzer-il-sera-tres-difficile-pour-les-progressistes-de-gagner-des

    Fondé sur l’examen de trois situations – l’Algérie, #Israël et l’Inde –, le livre étudie le paradoxe lié au fait que les promoteurs de la libération nationale – Nehru, Ben Gourion et Ben Bella notamment –, nourris de culture européenne laïque et progressiste, ont vu leur héritage récusé au bout de quelques décennies, la religion faisant un retour irrépressible dans leurs pays respectifs.

    Pour le philosophe, qui se situe à distance d’une lecture marxiste ou postcoloniale, la manière dont ont été menées ces libérations nationales a fini par engendrer une réaction politico-religieuse, visible dans le sionisme religieux, l’hindouisme de Modi ou l’islamisme : une réaction « tout à fait moderne dans son antimodernisme ». Rencontre à New York.

    • Si Trump, qui a déjà le Sénat, remporte aussi la Chambre des représentants [toujours en balance, en attendant notamment le dépouillement des votes en Californie – ndlr], nous serons face à une version américaine d’un populisme autoritaire dont il est difficile de voir aujourd’hui jusqu’où il pourrait aller. J’évite d’employer le terme de « fascisme », mais ce ne serait peut-être pas si loin d’une version américaine du fascisme.

      J’espère que la Cour suprême, même si elle est dominée par des juges conservateurs, s’opposerait à certaines mesures annoncées par Trump, comme le recours à l’armée pour des questions de politique intérieure. J’ai encore l’espoir qu’il demeure des contrepoids.

      Je crains aussi qu’il devienne très difficile pour les progressistes de gagner des élections dans le futur si les trumpistes appliquent leur volonté de purger les listes électorales, de restreindre le droit de vote des minorités, d’exiger des documents que beaucoup de populations pauvres ne possèdent pas…

      ...
      C’était alors une ville extrêmement syndiquée, rapidement devenue un bastion démocrate. Puis l’industrie de l’acier a littéralement disparu, passant de 20 000 à 200 travailleurs. Les démocrates néolibéraux comme Clinton ou Obama n’ont rien fait pour aider les habitants de Johnstown.

      Et, en 2016, cette ville de Johnstown a voté deux fois plus pour Trump que pour Hillary Clinton. Dans le même temps, à Princeton, dans le New Jersey, où je vivais alors, le vote en faveur de Clinton a été six fois supérieur au vote Trump. Faire de la classe éduquée la nouvelle base sociale du Parti démocrate ne permet pas d’obtenir une majorité aux États-Unis.

    • Dans ce contexte, l’hindouisme devient une doctrine de suprématie hindoue, et le judaïsme, compris comme un sionisme messianiste, une doctrine de suprématie juive. En Israël, cette doctrine s’avère meurtrière pour les personnes vivant à Gaza ou au Sud-Liban, mais je pense qu’elle est aussi très dangereuse pour Israël lui-même.

      En quoi ?

      Parce que je ne crois pas qu’Israël puisse survivre en tant qu’entité ultra-nationaliste et ultra-religieuse juive au Moyen-Orient. Il reste beaucoup d’Israéliens qui veulent vivre dans un État laïque et démocratique et pas dans ce qu’est en train de devenir Israël.

      La plus grande crainte de mes amis en Israël est que leurs petits-enfants ne restent pas à la maison, et renoncent finalement à être israéliens. À mon avis, beaucoup de ceux qui ont fait d’Israël une puissance militaire et technologique ne resteront pas pour défendre un État ultra-nationaliste et ultra-religieux.

  • #Carto_droma. Une #cartographie_collaborative de l’#accueil dans la #Drôme

    Carto Droma est une cartographie collaborative de l’accueil dans la Drôme.
    Elle est destinée aux personnes qui arrivent ou qui sont déjà accueillies sur ce territoire, aux personnes qui les accompagnent et au grand public.

    Cette initiative rassemble depuis 2022 une dizaine de collectifs et associations de la Drôme (voir les membres du collectif, ci-dessous). Ensemble, nous avons construit cette carte en ligne pour répertorier un maximum de lieux, acteur⸱ices et ressources dans différents domaines de l’accueil : Aide sociale, Droits/papiers, Emploi/insertion, Formation/cours de français, Logement, Manger pas cher, Mobilité, Santé, Solidarités/loisirs, Vie quotidienne.

    Nous avons élaboré ces catégories et ces informations en fonction de ce que nous observons et vivons sur le terrain. Au fil de nombreuses réunions et d’ateliers, nous avons cherché à produire une image au plus près de la réalité pour que l’information disponible puisse être à jour, utile et utilisée.
    Cependant, comme toute carte, CartoDroma est imparfaite et est destinée à évoluer.
    C’est pourquoi la carte en ligne est collaborative : tout⸱e internaute peut l’alimenter en proposant de nouveaux points.

    Notre souhait est que cette carte circule un maximum pour qu’elle puisse servir aux personnes exilées, aux habitant⸱es et à l’ensemble de la société : n’hésitez donc pas à la partager, à nous contacter, à l’augmenter !


    Ce projet a été réalisé avec l’aide des bénévoles de l’association CartONG.

    La carte :


    https://droma.gogocarto.fr/map

    https://droma.gogocarto.fr
    #France #cartographie #visualisation #migrations #réfugiés #solidarité

    ping @reka @karine4

  • « #On_ne_peut_pas_accueillir_toute_la_misère_du_monde ». En finir avec une sentence de mort

    « On ne peut pas accueillir toute la misère du monde » : qui n’a jamais entendu cette phrase au statut presque proverbial, énoncée toujours pour justifier le repli, la restriction, la fin de non-recevoir et la répression ? Dix mots qui tombent comme un couperet, et qui sont devenus l’horizon indépassable de tout débat « raisonnable » sur les migrations. Comment y répondre ? C’est toute la question de cet essai incisif, qui propose une lecture critique, mot à mot, de cette sentence, afin de pointer et réfuter les sophismes et les contre-vérités qui la sous-tendent. Arguments, chiffres et références à l’appui, il s’agit en somme de déconstruire et de défaire une « xénophobie autorisée », mais aussi de réaffirmer la nécessité de l’hospitalité.

    https://anamosa.fr/livre/on-ne-peut-pas-accueillir-toute-la-misere-du-monde
    #livre
    #migrations #repli #restrictions #frontières #fermeture_des_frontières #préjugés #idées_reçues #répression #contre-vérités #xénophobie #xénophobie_autorisée #hospitalité #accueil

  • Die Ackerstraße als Loch
    http://www.zeno.org/Literatur/M/Tucholsky,+Kurt/Werke/1931/Zur+soziologischen+Psychologie+der+L%C3%B6cher Meyers Hof


    https://de.m.wikipedia.org/wiki/Meyers_Hof

    Das Loch ist der Grundpfeiler dieser Gesellschaftsordnung, und so ist sie auch. Die Arbeiter wohnen in einem finstern, stecken immer eins zurück, und wenn sie aufmucken, zeigt man ihnen, wo der Zimmermann es gelassen hat, sie werden hineingesteckt, und zum Schluß überblicken sie die Reihe dieser Löcher und pfeifen auf dem letzten. In der Ackerstraße ist Geburt Fluch; warum sind diese Kinder auch grade aus diesem gekommen? Ein paar Löcher weiter, und das Assessorexamen wäre ihnen sicher gewesen.
    ...
    Manche Gegenstände werden durch ein einziges Löchlein entwertet; weil an einer Stelle von ihnen etwas nicht ist, gilt nun das ganze übrige nichts mehr. Beispiele: ein Fahrschein, eine Jungfrau und ein Luftballon.

    Aus: Kaspar Hauser, Zur soziologischen Psychologie der Löcher, Die Weltbühne, 17.03.1931, Nr. 11, S. 389, in: Lerne Lachen.

    Quelle: Kurt Tucholsky: Gesammelte Werke in zehn Bänden. Band 9, Reinbek bei Hamburg 1975, S. 152-154.
    Permalink:
    http://www.zeno.org/nid/20005819199

    Bernauer Straße (Abschnitt Mietshäuser und Meyers Hof)
    https://de.m.wikipedia.org/wiki/Bernauer_Stra%C3%9Fe#Mietsh%C3%A4user_und_Meyers_Hof

    Entlang der Bernauer Straße wurden eine Reihe gründerzeitlicher Wohnhäuser errichtet. Direkt hinter dem Lazarus-Krankenhaus entstand ab den 1870er Jahren eine der bekanntesten Berliner Mietskasernen, der sogenannte Meyers Hof, ein hochverdichteter Wohn- und Arbeitskomplex mit 257 Wohnungen und 13 Gewerbebetrieben mit Eingang an der Ackerstraße. Bis zu 2000 Menschen lebten in dem fünfgeschossigen Bau mit sechs Hinterhöfen. Meyers Hof gilt als extremes Beispiel für die damals mitunter sehr engen und einfachen Lebensumstände des Proletariats rund um die Bernauer Straße und in ganz Berlin.

    1904: Kindermord in der Ackerstaße
    https://www.berlin-chronik.de/3995

    Die Ackerstraße im Wedding (heute: Gesundbrunnen) war Anfang des vergangenen Jahrhunderts eine berühmte und berüchtigte Gegend. Vor allem arme Arbeiter, Tagelöhner, Arbeitslose und Prostituierte wohnten in den Mietskasernen, die bis zu sechs Hinterhöfe hatten. Oft mussten ganz Familien in einem Zimmer leben, Wasser und Toiletten gab es oft nur auf dem Hof. In einem dieser Häuser wohnte auch die 8‑jährige Lucie Berlin mit ihren Geschwistern. Ihre Eltern lebten davon, in der Stube Zigarren zusammenzurollen.

    Am 9. Juni 1904 verschwand das Mädchen im Treppenhaus spurlos. Zwei Tage später fanden Fischer in der Spree den Rumpf des Mädchens. Bei der Befragung der Nachbarn kam schnell Theodor Berger, der vorbestrafte Zuhälter einer Frau ins Visier der Polizei, der gesehen wurde, wie er mit einem Mädchen an der Hand das Haus verlassen hatte. Die Frau wohnte im gleichen Haus, wie die Familie.

    In den folgenden Tagen fanden sich auch der Kopf und die restlichen Körperteile des Mädchens in der Spree. Der verdächtige Mann machte mehrmals sich widersprechende Aussagen, zahlreiche Indizien sprachen für ihn als Mörder. In der Presse, die jeden Schritt der Polizei sowie den Prozess teilweise seitenweise dokumentierte, wurden Forderungen nach der Todesstrafe gestellt. Am 23. Dezember 1904 wurde Berger wegen Vergewaltigung und Totschlags zu 15 Jahren Zuchthaus verurteilt.

    Lucie Berlin wurde auf dem St. Elisabeth-Friedhof beerdigt, ebenfalls in der Ackerstraße, nicht weit entfernt von ihrer Wohnung. Der Trauerzug mit offenem Leichenwagen und einer voranschreitenden Musikkapelle zog vom Gerichtsmedizinischen Institut in der Hannoverschen Straße zum Friedhof, rund 1.000 Menschen nahmen daran teil.

    Der Mordfall der kleinen Lucie ist nicht nur bemerkenswert, weil er viele Menschen und Medien in Berlin sehr beschäftigte. Im Prozess wurde auch das erste Mal in einem Kriminalfall in Berlin die Bestimmung von gefundenem Blut berücksichtigt. Zwar konnte noch nicht die Blutgruppe bestimmt werden, aber es wurde festgestellt, dass es sich um menschliches Blut handelt. Der Täter hatte behauptet, es wäre Blut von einem Tier.

    #Berlin #Mitte #Wedding #Ackerstraße

  • Grèce : quatre migrants meurent au large de Rhodes - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/61056/grece--quatre-migrants-meurent-au-large-de-rhodes

    Grèce : quatre migrants meurent au large de Rhodes
    Par La rédaction Publié le : 07/11/2024
    Quatre corps de migrants ont été retrouvés mercredi dans l’eau au large de l’île grecque de Rhodes. Selon les survivants, les passeurs ont forcé les exilés à sauter dans l’eau avant de quitter les lieux avec l’embarcation.
    Le corps de trois hommes et d’une femme ont été retrouvés mercredi 6 novembre en mer Égée près de Rhodes, île grecque située à quelques kilomètres des côtes turques, ont annoncé les gardes-côtes. Vingt-cinq personnes de la même embarcation sont parvenues à rejoindre le rivage par leurs propres moyens. Selon les survivants retrouvés sur terre par les autorités grecques, les passeurs qui conduisaient l’embarcation ont forcé les exilés à sauter par-dessus bord avant de quitter les lieux.
    Proche de la Turquie, Rhodes fait partie des îles grecques qui ont vu arriver un nombre croissant de demandeurs d’asile ces derniers mois - plus de 700 pendant la seule dernière semaine d’octobre, selon le journal local Rodiaki. Plusieurs centaines de migrants ont installé des tentes et des cabanes en carton devant les bureaux du commissariat de la ville de Rhodes, déclenchant la colère des habitants et des autorités locales.
    La Grèce a connu une hausse de 25% du nombre d’arrivées de personnes fuyant guerre et pauvreté en 2024, et une augmentation de 30% des flux vers le Dodécanèse - l’archipel dont Rhodes est l’île principale - et le sud-est de la mer Égée, selon le ministère des Migrations. « Le sud-est de la mer Égée et l’île de Rhodes connaissent actuellement une pression migratoire », avait reconnu mardi le ministre Nikos Panagiotopoulos, assurant que cette hausse n’était pas vraiment liée aux conflits au Proche-Orient.
    Pour le maire de Rhodes, Alexandros Koliadis, interrogé par Rodiaki, l’île ne rencontre pas un « problème migratoire » mais manque de personnel, de gardes-côtes, de policiers pour enregistrer les migrants afin qu’ils puissent être transférés rapidement vers des camps du continent ou des îles voisines. En mer Égée, les naufrages sont nombreux et meurtriers. Fin octobre, deux migrants sont morts près de l’île de Samos (est), quelques jours après la disparition de quatre autres personnes - dont deux nourrissons - au large de l’île de Kos (sud-est).

    #Covid-19#migrant#migration#grece#rhodes#mortalite#samos#kos#mortalite#humanitaire#migrationirreguliere#routemigratoire#sante

  • Mer Méditerranée : l’Ocean Viking et le Sea-Eye 5 secourent 288 migrants - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/61021/mer-mediterranee--locean-viking-et-le-seaeye-5-secourent-288-migrants

    Mer Méditerranée : l’Ocean Viking et le Sea-Eye 5 secourent 288 migrants
    Par La rédaction Publié le : 06/11/2024
    « L’embarcation surchargée gitait dangereusement et menaçait de chavirer », précise encore SOS Méditerranée. Certains migrants "souffrent de brûlures cutanées dues aux carburant et de mal de mer
    Un peu plus tard, le navire a porté secours à 38 autres personnes supplémentaires. L’ONG attend désormais des indications de Rome pour débarquer les naufragés.
    L’Ocean Viking venait de revenir dans la zone de recherche et de sauvetage (SAR zone) en Méditerranée centrale. L’équipage avait déposé, vendredi, 25 exilés, secourus deux jours plus tôt en mer au port italien de Civitavecchia, au nord de Rome. De son côté, le Sea-Eye 5 a procédé à trois opérations de sauvetage entre mardi et mercredi, portant assistance à 110 migrants, indique l’organisation dans un communiqué.
    Les autorités italiennes ont attribué le port d’Ortona, sur la côte adriatique, au navire humanitaire de l’ONG allemande. Une décision dénoncée par Sea-Eye : « Les survivants ont besoin d’examens médicaux et de soins. Rester sur notre navire plus de 24 heures est inacceptable (...) », a déclaré Jan Ribbeck, chef de mission à bord du navire. Depuis des mois, les ONG déplorent l’attribution de ports italiens de plus en plus éloignés de la SAR zone. En début d’année, SOS Humanity révélait que rien qu’en 2023, les navires humanitaires ont gâché 374 jours – soit plus d’un an – à avaler les kilomètres, en prenant parfois plusieurs jours pour rejoindre des ports. Dans le détail, les navires ont réalisé plus de 150 538 km en un an pour emprunter des routes « inutilement longues », ce qui représente plus de trois fois et demi la distance d’un tour du monde.
    « Ce n’est pas une coïncidence, mais bien une tactique politique », assurait alors SOS Humanity. En cause ? Les mesures « d’obstruction et de criminalisation des ONG » du gouvernement italien dirigé par Giorgia Meloni. Car pour les militants associatifs, assigner les bateaux de secours à des ports reculés est contraire au droit maritime international, selon lequel les États côtiers responsables, l’Italie et Malte, devraient se coordonner et attribuer un lieu d’accostage à proximité immédiate du navire. Et ce, afin de permettre un débarquement le plus rapidement possible en lieu sûr.
    Pour les ONG, cet éloignement implique aussi moins de temps passé à patrouiller dans la zone de recherche pour venir en aide aux embarcations, donc plus de morts en mer. L’année 2023 a d’ailleurs été la plus meurtrière en termes de décès sur la route migratoire de la Méditerranée centrale : selon l’Organisation internationale des migrations (OIM), plus de 2 500 migrants y ont perdu la vie, sans compter les morts sortis des radars après des « naufrages invisibles », ces embarcations qui sombrent en mer sans laisser de trace, ou sans que personne ne le sache. Depuis janvier 2024, l’agence onusienne a enregistré plus de 1 300 morts dans cette zone maritime.

    #Covid-19#migrant#migration#italie#adriatique#humanitaire#OIM#SARzone#routemigratoire#migrationirreguliere#sante#politiquemigratoire

  • Après un premier échec, l’Italie transfert un deuxième groupe de huit migrants en Albanie - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/61037/apres-un-premier-echec-litalie-transfert-un-deuxieme-groupe-de-huit-mi

    Après un premier échec, l’Italie transfert un deuxième groupe de huit migrants en Albanie
    Par La rédaction Publié le : 07/11/2024
    Huit migrants, originaires d’Égypte et du Bangladesh, doivent arriver jeudi en Albanie après avoir été interceptés en mer par les gardes-côtes italiens. Il s’agit du deuxième transfert de ce type, le premier ayant été invalidé par la justice italienne mi-octobre. Un tribunal romain avait estimé que les ressortissants de ces deux pays ne pouvaient pas être envoyés sur le sol albanais.
    Le navire militaire italien le Libra a quitté mercredi 6 novembre le port italien de Lampedusa. Avec huit migrants à son bord, le patrouilleur devrait accoster jeudi à Shengjin, en Albanie, indique la presse italienne. Ce débarquement est rendu possible par un accord signé en novembre 2023 entre Rome et Tirana qui prévoit que les exilés récupérés en mer par les gardes-côtes italiens soient envoyés en Albanie, où sera traité leur demande d’asile.
    Depuis lundi, les autorités italiennes procèdent, à bord du Libra, à l’identification d’un groupe de migrants interceptés en Méditerranée. Ce sont donc seulement huit personnes qui ont été sélectionnées pour le deuxième transfert de ce type en Albanie - Rome espérait pourtant envoyer au moins 60 migrants lors de cette rotation selon la Repubblica.
    Ces huit exilés, de nationalité égyptienne et bangladaise, resteront-ils plus de 48 heures sur le sol albanais ? Le mois dernier, la justice italienne a invalidé la rétention des 12 premiers migrants envoyés en Albanie, deux jours seulement après leur arrivée à Shengjin. Un tribunal romain a estimé le 18 octobre que la détention de ces personnes, originaires aussi d’Égypte et du Bangladesh, était illégale au regard du droit de l’Union européenne (UE) car ces deux pays ne peuvent pas être considérés comme « sûrs ».
    Pour contrer cette décision judiciaire et sauver son accord avec Tirana, la Première ministre italienne d’extrême droite, Giorgia Meloni, a publié un décret le 21 octobre établissant une nouvelle liste de pays considérés comme « sûrs ». Afin de se conformer à la législation européenne, l’exécutif italien a exclu trois pays parmi les 22 de sa liste précédente de « pays sûrs ». Désormais, le Cameroun, la Colombie et le Nigeria en sont exclus. Toutefois, la nouvelle liste, qui a vocation à être mise à jour annuellement, comprend toujours le Bangladesh, la Tunisie et l’Égypte.
    Mais ce nouveau texte suffira-t-il à contrer la justice, comme le souhaite la cheffe du gouvernement italien ? Selon des juristes, cette modification législative risque de poser de nouvelles questions juridiques, et même avec ce décret, c’est bien la législation européenne qui prévaut malgré tout.
    Vendredi 25 octobre, des juges de Bologne, qui s’opposent à la politique migratoire du gouvernement, ont donc demandé à la Cour européenne de justice (CUEJ) de clarifier la situation face aux « divergences évidentes » et aux « conflits d’interprétation » dans le système juridique italien. Et lundi, un tribunal sicilien a statué que l’Égypte ne pouvait pas être considérée comme un pays « sûr », s’appuyant lui aussi sur le droit européen. Reste à savoir quelles décisions prendront les tribunaux italiens dans les prochaines heures sur cette nouvelle affaire.
    Ce deuxième transfert intervient dans un contexte de fortes arrivées en Italie. Depuis lundi, environ 2 000 migrants ont débarqué dans le pays. Les huit exilés envoyés en Albanie ne représentent donc que 0,5% des derniers débarquements. « À ceux pour qui les centres en Albanie sont le tournant de la lutte contre les trafiquants, n’avez-vous pas l’impression de vous faire rouler par Meloni et ses acolytes », interroge la journaliste italienne de La Repubblica, Alessandra Ziniti.

    #Covid-19#migrant#migration#italie#albanie#payssur#CUEJ#droit#egypte#bangladesh#sante#politiquemigratoire

  • Lutte contre l’immigration irrégulière : le Royaume-Uni signe des accords avec trois pays des Balkans - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/61064/lutte-contre-limmigration-irreguliere--le-royaumeuni-signe-des-accords

    Lutte contre l’immigration irrégulière : le Royaume-Uni signe des accords avec trois pays des Balkans
    Par La rédaction Publié le : 08/11/2024
    Londres va signer des accords avec la Serbie, la Macédoine du Nord et le Kosovo destinés à « accroître le partage de renseignements et à intercepter les gangs criminels de passeurs ». L’an dernier, « près de 100 000 migrants ont transité » par les Balkans occidentaux, ce qui en fait une « route importante utilisée par ceux qui se retrouvent illégalement dans l’UE ou au Royaume-Uni », selon le gouvernement britannique.
    Le Royaume-Uni multiplie les partenariats pour tenter de freiner l’immigration irrégulière. Le gouvernement britannique a annoncé mercredi 6 novembre qu’il allait signer des accords avec la Serbie, la Macédoine du Nord et le Kosovo, trois pays de transit des migrants en route vers l’Europe de l’ouest. La coopération entre le Royaume-Uni et ces trois États vise à « accroître le partage de renseignements et à intercepter les gangs criminels de passeurs », précise Downing Street dans un communiqué.
    L’an dernier, « près de 100 000 migrants ont transité » par les Balkans occidentaux, ce qui en fait une « route importante utilisée par ceux qui se retrouvent illégalement dans l’UE ou au Royaume-Uni », selon Londres. « Il existe un empire criminel qui opère sur notre continent, à l’origine d’un terrible bilan humain et qui porte atteinte à notre sécurité nationale », a déclaré le Premier ministre Keir Starmer dans le communiqué. « Le Royaume-Uni sera au cœur des efforts visant à mettre fin au fléau de la criminalité organisée liée à l’immigration, mais nous ne pouvons pas le faire de manière isolée », a-t-il ajouté.
    Ces accords sont largement inspirés de celui conclu avec l’Albanie fin 2022. Le Premier ministre de l’époque, le conservateur Rishi Sunak, avait détaillé un éventail de mesures destinées, déjà, à lutter contre l’immigration illégale. Parmi elles, l’envoi d’agents de la police aux frontières britanniques à l’aéroport de Tirana, « des contrôles renforcés [...] à tous les points de passage frontaliers à travers le pays, des contrôles accrus sur les citoyens albanais qui se trouvent illégalement sur le territoire du Royaume-Uni et des échanges d’officiers de police de haut niveau dans les deux États », indiquait un communiqué du Home Office, l’équivalent du ministère de l’Intérieur.
    En juin 2023, une campagne sur les réseaux sociaux avait été lancée par ce même gouvernement. Des publications avaient été largement diffusées sur Facebook et Instagram pour prévenir les exilés qu’ils « risquent d’être détenus et expulsés » s’ils arrivent illégalement au Royaume-Uni. À cette époque, les Albanais représentaient un tiers des personnes qui embarquaient sur des canots via la Manche.
    Dès son élection en juillet dernier, le travailliste Keir Starmer a abandonné le projet controversé des précédents gouvernements conservateurs visant à expulser vers le Rwanda les demandeurs d’asile arrivés de façon irrégulière. Le Premier ministre met l’accent sur la lutte contre les réseaux de passeurs et veut accroître la collaboration avec les pays européens pour faire baisser les arrivées.
    Les garde-côtes britanniques portent secours aux migrants dans la Manche, le 23 juin 2024. Crédit : Marlène Panara/InfoMigrants
    Les garde-côtes britanniques portent secours aux migrants dans la Manche, le 23 juin 2024. Crédit : Marlène Panara/InfoMigrants
    En début de semaine, Keir Starmer a annoncé la création d’un fonds de 90 millions d’euros consacré à la lutte contre les trafiquants opérant dans la Manche. L’argent servira notamment à financer des équipements de surveillance de haute technologie et 100 enquêteurs spécialisés contre les réseaux de passeurs. Le travailliste a également appelé à davantage de coopération avec la France, l’Allemagne et l’Italie pour contrer les passeurs, une « menace comparable au terrorisme » selon lui. Le Royaume-Uni, en sortant de l’Union européenne, a perdu l’accès à des bases de données, comme Eurodac, qui contient les empreintes digitales des demandeurs d’asile et migrants arrivant dans l’UE, et le Système d’information Schengen (SIS) portant sur des personnes recherchées, disparues ou en situation irrégulière dans cet espace de libre circulation.
    Malgré les plans successifs en matière de lutte contre l’immigration illégale, les arrivées de migrants sur les côtes britanniques ne faiblissent pas. Depuis janvier, plus de 31 500 exilés ont débarqué au Royaume-Uni en traversant la Manche. Un chiffre en hausse par rapport à l’an dernier où près de 30 000 migrants étaient arrivés en Angleterre par « small boats ». Mais on est encore loin du record enregistré en 2022 avec l’arrivée de 45 000 personnes.
    Certaines personnes en revanche n’atteignent jamais les côtes anglaises. Ces dernières semaines, les drames se succèdent dans la Manche. On compte, pour le seul mois d’octobre, neuf décès dans cette zone maritime. Et depuis janvier, plus de 60 exilés au total ont trouvé la mort lors de cette périlleuse traversée. Ce qui fait de 2024 l’année la plus meutrière dans la Manche, depuis l’apparition du phénomène des « small boats » en 2018.

    #Covid-19#migration#migrant#royaumeuni#serbie#macédoinedu nord#kosovo#politiquemigratoire#trafic#migrationirreguliere#UE#schengen#sante

  • Émigration irrégulière : une pirogue de 129 personnes en provenance de Dakar débarque à El Hierro
    https://www.dakaractu.com/Emigration-irreguliere-une-pirogue-de-129-personnes-en-provenance-de-Daka

    Émigration irrégulière : une pirogue de 129 personnes en provenance de Dakar débarque à El Hierro
    Une pirogue en provenance de Dakar avec 129 personnes dont 11 femmes et 1 mineur est arrivée sur l’île d’El Hierro, ce jeudi 7 novembre 2024. Rappelons que ce mardi 5 novembre, une période qui avait quitté l’île de Bassoul (Sénégal) il y a plusieurs jours (14 jours) est arrivée à El Hierro avec 131 migrants. 19 personnes sont décédées au cours du voyage.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#canaries#elhierro#routemigratoire#migrationirreguliere#bassoul#sante

  • Kataba 1/Kafountine : la gendarmerie déjoue le départ des candidats à l’immigration
    https://www.dakaractu.com/Kataba-1-Kafountine-la-gendarmerie-dejoue-le-depart-des-candidats-a-l-imm

    Kataba 1/Kafountine : la gendarmerie déjoue le départ des candidats à l’immigration
    Les Forces de Défense et de Sécurité (FDS) accentuent leurs actions dans la lutte contre l’émigration irrégulière. En effet, le 04 novembre dernier, vers les coups de 12 heures, les éléments de l’adjudant Ngom de la brigade de gendarmerie de Kafountine ont déjoué un départ vers les Îles Canaries. Selon nos sources, ces hommes en bleu ont saisis plus de 2000 litres de carburants, les faits ont eu lieu à Niafran, village situé dans l’arrondissement de Kataba 1 dans le département de Bignona. « Les candidats, ayant été informés de la venue des pandores, ont pris la fuite, laissant derrière eux leur approvisionnement », ajoute la même source.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#atlantique#kafoutine#bignona#kataba#routemigratoire#migrationirreguliere#sante#niafran

  • Trafic d’êtres humains : plus de 2 500 arrestations dans une opération mondiale menée par Interpol
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/11/06/trafic-d-etres-humains-plus-de-2-500-arrestations-dans-une-operation-mondial

    Trafic d’êtres humains : plus de 2 500 arrestations dans une opération mondiale menée par Interpol
    Le Monde avec AFP
    Interpol a annoncé, mercredi 6 novembre, avoir mené sa « plus grande opération contre le trafic d’êtres humains » à ce jour. Plus de 2 500 personnes ont été arrêtées et plus de 3 000 victimes potentielles ont été secourues à travers le monde entre le 29 septembre et le 4 octobre, a précisé dans un communiqué l’organisation internationale de police criminelle.
    L’opération « Liberterra II » a permis « de secourir 3 222 victimes potentielles », dont des mineurs obligés de travailler dans des fermes en Argentine, des migrantes dans des discothèques en Macédoine, des mendiants en Irak, des employés de maison au Proche-Orient. Par ailleurs, « 17 793 migrants en situation irrégulière » ont été identifiés. Au total, 2 517 arrestations ont été effectuées au cours de la semaine, dont 850 concernaient spécifiquement le trafic d’êtres humains ou de migrants, a ajouté Interpol, précisant qu’il s’agit de résultats préliminaires.
    « La traite des êtres humains et le trafic de migrants sont de plus en plus liés à d’autres formes de criminalité, utilisant souvent les mêmes réseaux et itinéraires criminels », a souligné l’organisation, un chevauchement qui « amplifie les profits et le pouvoir des groupes criminels organisés ».
    L’opération a ainsi permis de découvrir des centres d’escroqueries en ligne exploitant des victimes de trafic. Aux Philippines, des policiers ont ainsi perquisitionné un entrepôt où plus de 250 personnes, Chinois pour la plupart, se livraient à des arnaques aux sentiments à l’échelle industrielle.« Dans de nombreux cas, les victimes sont attirées par de fausses promesses d’emploi et sont maintenues sur place par l’intimidation et les abus », annonce le communiqué. Au Mali, l’opération a permis d’identifier 24 Togolaises retenues contre leur gré et obligées de participer à une combine commerciale, après avoir été attirées par la promesse d’une embauche à l’étranger.
    Au Costa Rica, une femme à la tête d’une secte a été arrêtée pour exploitation d’enfants, travail forcé et violences physiques et psychologiques. Au Brésil, une enquête sur un réseau de trafiquants de drogue a permis d’établir que ses membres exerçaient aussi comme passeurs vers les Etats-Unis. « Dans leur quête incessante de profit, les groupes criminels organisés continuent d’exploiter des hommes, des femmes et des enfants, souvent à plusieurs reprises », a déploré le secrétaire général d’Interpol, Jürgen Stock, pour qui « seule une action coordonnée peut contrer ces menaces ». M. Stock, qui achève son deuxième et dernier mandat à la tête d’Interpol, doit laisser sa place au Brésilien, Valdecy Urquizava, lors de l’assemblée générale annuelle de l’organisation, qui se tient actuellement à Glasgow.

    #Covid-19#migrant#migration#INTERPOL#traite#trafic#reseau#sante#santementale#violence

  • Dans le Pas-de-Calais, cinq corps découverts en mer et sur une plage en deux jours
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/11/06/dans-le-pas-de-calais-cinq-corps-decouverts-en-mer-et-sur-une-plage-en-deux-

    Dans le Pas-de-Calais, cinq corps découverts en mer et sur une plage en deux jours
    Un corps a été découvert sur la plage de Calais et deux autres ont été repêchés en mer, mercredi 6 novembre, au lendemain de la récupération de deux autres corps dans la Manche, dans un contexte de nombreuses traversées migratoires, a annoncé le parquet de Boulogne-sur-Mer. Depuis mardi, cinq corps ont donc été découverts en mer, sur le littoral ou au large de Calais, a dit à l’Agence France-Presse (AFP) le procureur de la République de Boulogne-sur-Mer, Guirec Le Bras. En une semaine, neuf corps ont été retrouvés dans cette zone. Contacté par l’AFP mercredi soir, le procureur a fait état de « deux corps hier [mardi] en mer, un ce matin [mercredi] au niveau de la digue de la plage de Calais, un [autre] corps qui dérivait en mer vers 11 heures et un dernier à 16 heures ».
    Le procureur a précisé que les corps découverts en mer mardi et mercredi étaient « altérés et difficilement identifiables », mais que celui découvert mercredi sur la plage portait « des papiers évoquant qu’il s’agit du corps d’un homme de nationalité syrienne ». « Outre des investigations médico-légales, les actes d’enquête auront pour but de déterminer si ces corps peuvent être rattachés aux naufrages ou événements maritimes avec décès survenus dernièrement, en déterminant l’événement en cause », a ajouté M. Le Bras.
    Le 23 octobre, au moins trois migrants sont morts dans un naufrage, pour lequel les autorités évoquaient de possibles victimes disparues. Le parquet avait fait état quelques jours plus tard d’une « interrogation » persistante en raison d’un écart entre le nombre de personnes repêchées et certains témoignages sur le nombre de passagers à bord. Samedi, un autre corps avait été trouvé sur la plage de Sangatte, toute proche de Calais, et trois l’avaient été sur la plage de Saint-Etienne-au-Mont, près de Boulogne-sur-Mer, mercredi dernier, jour où un migrant avait également trouvé la mort dans une tentative de traversée.
    Au moins 60 personnes ont trouvé la mort dans les tentatives de traversées maritimes de migrants vers l’Angleterre depuis le début de l’année. Cela fait déjà de 2024 l’année la plus coûteuse en vies humaines depuis l’apparition en 2018 du phénomène des traversées de la Manche sur de petites embarcations. « La Manche ramène les corps des personnes que les choix politiques tuent à la frontière. Nos pensées vont aux familles qui cherchent et pleurent les leurs », a écrit mercredi sur X l’association l’Auberge des migrants, qui vient en aide aux exilés sur le littoral. « L’année n’est pas terminée et tant que les politiques aux frontières ne changeront pas, ces drames vont se répéter, inlassablement », s’alarme l’association. Entre le 1er et le 5 novembre, 874 migrants sont parvenus à rejoindre les côtes anglaises à bord de small boats, selon le dernier bilan du ministère de l’intérieur britannique.

    #Covid-19#migrant#migration#france#royaumeuni#routemigratoire#manche#mortalité#migrationirreguliere#sante#boulognesurmer#frontiere

  • Frontex in Bulgaria, la consegna del silenzio
    https://www.balcanicaucaso.org/aree/Bulgaria/Frontex-in-Bulgaria-la-consegna-del-silenzio-233765

    Gli ufficiali Frontex dell’UE dispiegati tra Bulgaria e Turchia verrebbero intimiditi e costretti al silenzio di fronte a respingimenti e brutalità contro migranti e rifugiati, mettendo a rischio la credibilità dell’agenzia. Queste le pesanti conclusioni di un’indagine giornalistica di BIRN

  • Ukrainiens, Syriens, Afghans : ces réfugiés qui assemblent à Sochaux les Peugeot 3008
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2024/11/04/ukrainiens-syriens-afghans-ces-refugies-qui-assemblent-a-sochaux-les-peugeot

    Ukrainiens, Syriens, Afghans : ces réfugiés qui assemblent à Sochaux les Peugeot 3008
    Par Sophie Fay (Sochaux (Doubs), envoyée spéciale)
    Ils sont arrivés de Baghlan, une ville de plus de 100 000 habitants au nord de Kaboul, en septembre 2021. Les deux frères Mamozai, Abdelrahman (25 ans) et Bilal (22 ans), travaillent désormais sur la chaîne de montage de l’usine Stellantis, à Sochaux (Doubs). Ce n’était pas leur métier ; ils étaient tous deux dans le commerce. Les voilà maintenant aguerris à l’« habillage caisse », sur un site qui sort une voiture toutes les soixante secondes : des Peugeot 3008 ou 5008, électriques, hybrides ou hybrides rechargeables à plus de 40 000 euros. Il faut tenir la cadence.
    Dans cette usine, qui emploie 6 000 personnes, dont un millier d’intérimaires, ils ne sont pas les seuls réfugiés. Leur parcours n’est pas même atypique. « Nous avons cinquante-huit nationalités », indique Séverine Brisson, responsable emploi. Il y a deux ans, en septembre 2022, en faisant visiter à la presse ce site complètement réorganisé pour être compacte et plus efficace, un responsable signalait la présence nouvelle sur la ligne de réfugiés ukrainiens, « avec même un couple d’avocats ».
    Le 13 septembre 2023, alors que Linda Jackson, patronne de la marque Peugeot, révélait la nouvelle 3008 aux loueurs de voitures (Avis, Hertz, Europcar…), des jeunes Syriens posaient tout sourire pour le photographe du Monde. Un an après, le 3 octobre, Elsa Pattarozzi, responsable de l’atelier de formation, a présenté au directeur général de Stellantis, Carlos Tavares, et au ministre délégué à l’industrie, Marc Ferracci, une trentenaire turque, installée depuis neuf ans à Montbéliard (Doubs), mais aussi un jeune recruté dans un quartier prioritaire de la ville et un réfugié afghan. La députée (Rassemblement national) du Doubs Géraldine Grangier, présente pendant la visite, est restée imperturbable. « Sans l’immigration, on ne sait pas faire dans l’industrie », constatait le ministre une dizaine de jours plus tard sur France Inter, alors qu’il était interrogé sur une éventuelle nouvelle loi sur l’immigration.
    Lire le reportage (septembre 2023) : Article réservé à nos abonnés Chez Peugeot, à Sochaux, nouveau modèle et petit moral
    Une fois formés, ils pourront intégrer la nouvelle équipe de nuit. Elle commence son activité lundi 4 novembre. Les ventes de Peugeot 3008 démarrent bien : 75 000 commandes, dont un quart d’électriques, ont déjà été enregistrées.Neuf sociétés d’intérim, sélectionnées par Stellantis, ont lancé le recrutement de 450 ouvriers (la moitié d’une équipe de jour). Les réfugiés sont les bienvenus. Dans l’usine, la moitié des travailleurs temporaires sont étrangers.
    Dans la salle de travaux pratiques de l’école de formation, à quelques dizaines de mètres de la chaîne de montage, les stagiaires, de quatre nationalités différentes, sont installés dans une petite cabine ouverte avec du matériel pour s’entraîner à la connectique. Il faut réaliser les bons branchements, selon les matériels, dans l’ordre
    Avant de commencer l’exercice, chaque « élève » regarde une vidéo sur une tablette : les bons gestes y sont filmés avec des explications simples. On sélectionne la langue de son choix. Les plus utilisées du moment apparaissent à l’écran : arabe, bosnien, perse, français, indonésien, pachtou, serbe, turc et ukrainien. Une intelligence artificielle a traduit les instructions. Un formateur encadre une quinzaine de stagiaires. Depuis août, pour préparer la mise en place de l’équipe de nuit, il en arrive une soixantaine par semaine. Et cela continue. Pour la plupart, c’est leur premier emploi.
    Avant d’arriver à Sochaux, dont ils avaient entendu parler « par des amis », les frères Mamozai sont passés par le programme hébergement, orientation, parcours vers l’emploi (HOPE), de l’Agence nationale pour la formation professionnelle des adultes (AFPA). Ce dispositif existe depuis 2017. « Nous hébergions des réfugiés dans nos logements, mais une fois leur demande d’asile acceptée, on ne les retrouvait pas dans nos centres de formation », explique Elise Bord-Levère, directrice des programmes nationaux de l’AFPA.
    HOPE est né pour leur en faciliter l’accès, avec quatre cents heures de cours de français à usage professionnel, un hébergement par l’AFPA et un soutien pour les démarches administratives et la recherche de logement pérenne. A la fin du programme, 78 % ont aussi un emploi. « Nous constituons des groupes de douze personnes dès que nous avons validé les besoins dans un métier avec une ou plusieurs entreprises », détaille-t-elle. Les candidats sont sélectionnés avec l’Office français de l’immigration et de l’intégration.
    La SNCF, Barilla, Suez, Starbucks, les entreprises du bâtiment ou de travail temporaire sont partenaires de ce programme qui a accueilli soixante-quatre nationalités, au rythme de 1 000 réfugiés par an. Les plus représentés sont soudanais, afghans, érythréens ou somaliens, et surtout des hommes jeunes. « Dans nos centres de Belfort ou de Vesoul, nous formons deux à trois groupes par an, en direction de l’industrie ou de l’intérim », explique Elise Bord-Levère.
    Au terme du programme HOPE, Abdelrahman et Bilal Mamozai ont été recrutés par une agence de travail temporaire d’insertion, Inéo, qui a pris le relais de l’AFPA. En moins de deux mois, les frères étaient installés dans un trois-pièces, formés aux droits et devoirs d’un locataire en France, aux règles de ponctualité professionnelle.
    « Le choc culturel est énorme », rappelle Stéphanie Pellicioli, qui supervise l’agence Inéo d’Arbouans (Doubs). « Les deux semaines de formation chez Stellantis, cet été, n’ont pas été faciles, mais une fois qu’ils ont été en activité, les retours ont été excellents », note Samir Lakcher, responsable adjoint de l’agence.
    L’objectif est maintenant qu’Abdelrahman et Bilal Mamozai obtiennent un contrat à durée indéterminée intérimaire – un CDII – dans une agence d’intérim classique et non plus d’insertion, comme Inéo. Un contrat stable, tout en travaillant, à la demande, pour plusieurs employeurs industriels de la région. Le CDI chez Stellantis, promesse d’une carrière au sein du géant de l’automobile, n’arrive pratiquement jamais.
    Est-ce un des facteurs qui rendent ces contrats d’intérim auprès de l’ancien Peugeot difficiles à pourvoir ? Dans la salle des fêtes La Roselière, jeudi 24 octobre, où se tient la huitième édition du Forum recrutement de la ville de Montbéliard – plus de 9 % de taux de chômage –, les agences de travail temporaire sont au coude-à-coude pour recueillir les CV. Plusieurs affichent le logo de Stellantis.
    Mais pas Triangle Intérim, dont la représentante, qui préfère ne pas donner son nom, est plus libre de parole. La première difficulté, c’est le salaire. « Les gens qui cherchent un emploi raisonnent généralement en fonction de leurs besoins, pas de leurs compétences. Ils additionnent leur loyer, leurs dépenses… et demandent à gagner 1 800 euros net par mois. L’industrie ne propose pas ça. Et chez Stellantis, tout le monde sait que les cadences sont élevées. Ils chôment aussi, de temps en temps », explique-t-elle. Le constructeur précise qu’un intérimaire gagne 1 900 euros brut par mois, 2 300 euros en équipe de nuit.
    Trouver les candidats n’est donc pas si facile. « Regardez mes cernes », plaisante à demi Donia (qui n’a pas souhaité donner son nom), très souriante. Elle travaille pour Gojob, start-up de l’intérim très liée à Stellantis. Elle a pris toute la journée des candidatures pour le constructeur. « On sait quelles sont les cadences, on le dit aux gens, on ne vend pas du rêve, mais notre adage est de donner sa chance à tout le monde », dit-elle en expliquant qu’elle est même allée recruter à la maison d’arrêt.
    L’agence, avec le constructeur, France Travail et l’appui de la sous-préfecture, multiplie aussi les opérations séduction dans les quartiers prioritaires de la ville. « J’en suis moi-même issue », tient à préciser la jeune femme, qui se bat pour mettre en place des navettes entre ces quartiers et l’usine, leur « poumon économique », dit-elle.Installées au marché de Montbéliard ou à Valentigney (Doubs), au sud de l’agglomération, avec une 3008 en démonstration, les équipes de recrutement parviennent à intéresser une centaine de personnes par opération. « Souvent, on nous dit que Stellantis paraît inaccessible », note Séverine Brisson. Brice Gaisser, responsable de l’équipe consacrée aux entreprises de France Travail pour le pays de Montbéliard, salue aussi ces formations longues que le constructeur propose aux personnes très éloignées de l’emploi. C’est « une belle opération, ça redonne un côté humain à Stellantis ».
    En attendant de convaincre les locaux, les premiers à se plaindre des salaires, le constructeur automobile a besoin des réfugiés pour tourner. « Au fond, rien ne change, cela a toujours été comme ça », souligne Sylvie Hummel, directrice de l’association Accueil résidentiel, insertion, accompagnement dans le logement, bailleur social et propriétaire d’une résidence face à la barrière d’entrée de l’usine. « Nous logeons encore les chibanis [“anciens” en arabe, des travailleurs âgés, souvent maghrébins, venus en France pendant les “trente glorieuses”], qui sont là depuis soixante ans, ne parlent pas français et se retrouvent à vieillir seuls dans nos résidences », explique-t-elle.
    C’est d’abord parce que l’obtention d’un logement est plus facile et moins cher que dans les métropoles, du fait de la démographie fléchissante dans le nord de la Franche-Comté, que les réfugiés y arrivent, expliquent Asmaé Doublali et Séverine Fulbat, responsables de l’hébergement à l’Association départementale du Doubs de sauvegarde de l’enfant à l’adulte (ADDSEA), qui gère des centres d’accueil pour demandeurs d’asile (218 places). L’emploi vient seulement après.« Stellantis est intéressant car il n’exige ni qualification ni niveau de langue. Les jeunes qui arrivent veulent travailler, vite », constate Séverine Fulbat. L’intérim qui leur permet de toucher les primes et les congés payés ne les gêne finalement pas tant que ça. Chez Stellantis, Frédéric Renaud, directeur des ressources humaines de l’usine de Sochaux, insiste sur la durée des contrats proposés : ils sont d’abord d’un mois, après la formation, pour voir si tout se passe bien, et plus longs ensuite. Pas de mission à la journée ni même à la semaine, très précaires.
    « Le risque, une fois qu’ils sont entrés chez Stellantis, est qu’ils renoncent aux cours de français, prévient tout de même Séverine Fulbat. Après leur journée ou leur nuit de travail, ils sont fatigués. » Or, la maîtrise de la langue est un facteur-clé de l’intégration.
    Après les Ukrainiens, les Syriens, les Afghans, qui seront les prochains sur la ligne de montage ? « On commence à voir arriver des Palestiniens et des Palestiniennes, des Géorgiens aussi », notent les deux responsables de l’ADDSEA, confrontées quotidiennement aux drames humains, qui accompagnent les vagues migratoires.

    #Covid-19#migrant#migration#france#economie#industrie#maindoeuvre#travailleurmigrant#refugie#sante#emploi

  • Le secteur du #bitcoin et des #cryptoactifs se réjouit de la victoire de Donald #Trump

    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2024/11/06/le-secteur-du-bitcoin-et-des-cryptoactifs-se-rejouit-de-la-victoire-de-donal

    Parmi les mesures que le #milliardaire entend prendre une fois réélu : l’abandon de tout projet de #dollar_numérique, le limogeage de Gary Gensler (président de l’autorité des marchés financiers américaine, réputé pour ses positions strictes vis-à-vis du secteur), la constitution d’une #réserve stratégique de #bitcoins par le gouvernement américain… Mais aussi, de façon plus surprenante, faire en sorte que le « #minage » – c’est-à-dire la création sur le réseau – des bitcoins se fasse uniquement sur le sol américain. Cette dernière idée avait déclenché la perplexité, le processus de minage étant par nature décentralisé, et laissé songeurs un certain nombre d’observateurs quant à la compréhension réelle qu’a l’ancien président du fonctionnement des cryptoactifs.

    Il n’empêche. Comme pour marquer davantage l’enthousiasme du candidat républicain, la famille de Donald Trump a lancé le 15 octobre son propre projet, World Liberty Financial. Prétendant « révolutionner la finance » malgré ses contours très flous, le projet de finance décentralisée a connu un échec retentissant au moment de son lancement. Alors qu’elle ambitionnait de lever 300 millions de dollars dès les premiers jours, la plateforme a revu drastiquement à la baisse ses objectifs devant le peu d’enthousiasme des investisseurs, voire leur méfiance, fixant finalement la barre à 30 millions de dollars.

    Certains se frottent néanmoins les mains à présent que la victoire de Donald Trump semble acquise. La course au poste suprême a, ces derniers mois, entraîné dans son sillage la croissance de places de marchés prédictives, sur lesquelles il était possible de parier sur la victoire d’un des deux candidats. Sur Polymarket, la plus populaire d’entre elles, les sommes investies dans ces paris par les internautes auraient ainsi dépassé les deux milliards de dollars. Les cours affichés par la plateforme, pour certains, étaient même considérés comme plus fiables que les sondages officiels – ce à quoi l’entreprise n’a pas manqué de faire référence mercredi.

    L’un de ces capital-risqueurs du web, connu sous le pseudo de Fredi9999, a risqué particulièrement gros : celui qui se présente sous le nom de Théo et comme un trader français, a ainsi misé plus de 30 millions de dollars en cryptoactifs sur une victoire de Donald Trump. Et pourrait bien prochainement repartir avec plus du double.

  • En trois jours, plus de 50 morts et 1 800 personnes secourues aux Canaries - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/60965/en-trois-jours-plus-de-50-morts-et-1-800-personnes-secourues-aux-canar

    En trois jours, plus de 50 morts et 1 800 personnes secourues aux Canaries
    Par La rédaction Publié le : 04/11/2024
    Entre vendredi 1er et dimanche 3 novembre, plus de 1 800 migrants ont été secourus dans diverses opérations au large de l’archipel espagnol des Canaries. Une cinquantaine de personnes au total sont mortes, de faim et de soif durant la traversée ou noyées après le naufrage de leur embarcation.
    Week-end dramatique aux Canaries. Entre le vendredi 1er et le dimanche 3 novembre, plus de 50 migrants sont morts, noyés après des naufrages, ou à bord de leur embarcation en route pour l’archipel espagnol. Par ailleurs, 1 893 personnes au total ont été secourues par les sauveteurs espagnols au large d’El Hierro et de Lanzarote, dont 96 femmes et 31 mineurs. Quarante-huit personnes d’une même pirogue sont décédées, indique l’agence de presse espagnole EFE. Celle-ci a été secourue samedi par un navire marchand à 370 km au sud d’El Hierro, et seules dix rescapés étaient encore dans l’embarcation au moment du sauvetage.
    Tous les survivants sont des hommes adultes originaires du Sénégal, du Mali et de la Mauritanie. Ils avaient pris la mer à Nouadhibou, en Mauritanie, le 14 octobre. Cela faisait trois jours que la pirogue dérivait en mer à cause d’une panne moteur. D’après des sources des services d’urgence contactées par EFE, les 48 passagers décédés durant la traversée ont été jetés par-dessus bord par les rescapés.

    Les dix survivants ont débarqué dimanche matin au port de La Restinga où ils ont été soignés pour « déshydratation, troubles de la conscience, fièvre et difficultés respiratoires ». Quatre d’entre eux ont été admis à l’hôpital.
    Ce dimanche également, cinq autres migrants sont morts lors du naufrage de leur embarcation pneumatique, à 93 km à l’est de Lanzarote. Dix-sept personnes ont pu être secourues grâce à un radeau largué par un avion de sauvetage.Au cours de la même opération, 80 autres personnes qui étaient également en difficulté dans un deuxième canot pneumatique proche du précédent ont été secourues, a informé à EFE un porte-parole des secours maritimes.
    Lors d’une autre opération de secours encore, près de Lanzarote, les sauveteurs ont récupéré le cadavre d’une femme à la mer, à proximité d’une embarcation pneumatique dégonflée. Ses 54 passagers, dont certains étaient à l’eau, ont été secourus.
    Enfin, un passager d’une autre embarcation arrivée samedi à El Hierro avec 180 autres occupants, est finalement mort peu après son arrivée à l’hôpital de l’île.
    Les passages par la route des Canaries sont en nette augmentation cette année. Entre le 1er janvier et le 15 octobre 2024, 32 800 personnes au total ont débarqué dans l’archipel, soit 39,7 % de plus qu’à la même période l’année dernière. Cette route en pleine océan Atlantique, longue de plus de 1 000 km pour les embarcations parties du Sénégal et de Mauritanie, est très dangereuse. Les naufrages, comme ceux de ce week-end, y sont nombreux. Le 28 septembre, au moins 50 migrants ont disparu et neuf sont morts après que leur pirogue a chaviré à quelques kilomètres de l’île d’El Hierro. Les naufragés, partis de Nouadhibou en Mauritanie, « étaient sans nourriture et sans eau depuis deux jours », a expliqué à la presse Anselmo Pestana, délégué du gouvernement aux îles Canaries. D’après l’association Caminando Fronteras, plus de 4 800 exilés ont péri dans l’Atlantique, soit un décès toutes les 45 minutes, entre janvier et mai 2024.

    #Covid-19#migrant#migration#canaries#espagne#mortalite#migrationirreguliere#routemigratoire#senegal#mauritanie#sante

  • L’Italie s’apprête à transférer un deuxième groupe de migrants en Albanie - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/60988/litalie-sapprete-a-transferer-un-deuxieme-groupe-de-migrants-en-albani

    L’Italie s’apprête à transférer un deuxième groupe de migrants en Albanie
    Par La rédaction Publié le : 05/11/2024
    Un groupe de migrants, interceptés lundi en mer par les gardes-côtes italiens, sont actuellement pris en charge à bord du navire militaire Libra, amarré au port de Lampedusa. Les autorités italiennes procèdent à leur identification en vue d’une expulsion vers l’Albanie, plus de deux semaines après l’échec du premier transfert.
    Le navire militaire Libra a accosté lundi 4 novembre dans la matinée au port italien de Lampedusa. Quelques heures plus tard, un groupe de migrants interceptés en mer Méditerranée par les autorités italiennes ont été transbordés sur le bateau, selon la presse italienne qui n’a pas plus d’informations sur le nombre de personnes à bord.
    Seule une partie d’entre eux sont susceptibles d’être envoyés en Albanie. En effet, c’est dans ce navire que sont sélectionnés les exilés éligibles à un transfert vers l’Albanie, selon un accord signé entre Rome et Tirana fin 2023 pour externaliser les demandes d’asile. Seuls les hommes sont concernés par ce partenariat, les personnes vulnérables (femmes, enfants, mineurs, personnes blessées ou malades…) ne peuvent pas être envoyées en Albanie.
    D’après la journaliste italienne Eleana Elefante, le navire militaire stationnera à Lampedusa en attendant que d’autres canots soient interceptés par les gardes-côtes. Au total, Rome espère envoyer en Albanie au moins 60 personnes, indique la Repubblica.
    Ce week-end, le ministre de l’Intérieur, Matteo Piantedosi, avait prévenu que les opérations vers l’Albanie « [pouvaient] reprendre », après l’échec du premier transfert le mois dernier. Vendredi 18 octobre, 12 migrants, expulsés deux jours plus tôt en Albanie ont finalement été renvoyés en Italie. Un tribunal de Rome avait estimé que la détention de ces personnes, originaires d’Égypte et du Bangladesh, était illégale au regard du droit de l’Union européenne (UE) car ces deux pays ne peuvent pas être considérés comme « sûrs ».
    Pour contrer cette décision judiciaire et sauver son accord avec Tirana, la Première ministre italienne d’extrême droite, Giorgia Meloni, a publié un décret le 21 octobre établissant une nouvelle liste de pays considérés comme « sûrs » afin de se conformer à la législation européenne. Mais les juristes estiment que cette modification risque quand même de poser problème.
    En réalité, l’avenir de cet accord dépend principalement de la définition de « pays sûrs ». Vendredi 25 octobre, des juges de Bologne, qui s’opposent à la politique migratoire du gouvernement, ont donc demandé à la Cour européenne de justice (CUEJ) de clarifier la situation face aux « divergences évidentes » et aux « conflits d’interprétation » dans le système juridique italien.
    Lundi 4 novembre, un nouveau coup a été porté contre ce partenariat controversé avec l’Albanie. Un tribunal sicilien a statué que l’Égypte ne pouvait pas être considérée comme un pays « sûr », citant une décision rendue le mois dernier par la Cour européenne de justice (CJUE) qui estime que le niveau de sécurité dans ces pays doit être « général et constant » pour qu’ils soient considérés comme sûrs.
    Le président du tribunal de Catane, Massimo Escher, a mis en exergue de « graves violations des droits de l’Homme » en Égypte, notamment l’utilisation systématique de la torture par la police, des violences contre des défenseurs des droits et des journalistes et la discrimination contre les femmes, les minorités religieuses et les personnes LGBT+.Ces motifs l’ont conduit à refuser de signer un ordre de détention pour un demandeur d’asile égyptien. Ainsi, selon la justice sicilienne, les demandes d’asile en provenance d’Égypte ne peuvent pas être traitées en procédure accélérée, comme c’est le cas dans les centres albanais. Et ce alors que dans le nouveau décret de l’exécutif italien, cet État figure dans la liste de « pays sûrs ».

    #Covid-19#migrant#migration#italie#albanie#egypte#droit#asile#LGBT#CJUE#payssur#lampedusa#sante

  • « Les trafiquants sont partis, nous laissant pour morts » : 25 migrants décédés dans un naufrage au large des Comores - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/60996/les-trafiquants-sont-partis-nous-laissant-pour-morts--25-migrants-dece

    « Les trafiquants sont partis, nous laissant pour morts » : 25 migrants décédés dans un naufrage au large des Comores
    Par La rédaction Publié le : 05/11/2024
    Au moins 25 personnes sont mortes dans la nuit de vendredi à samedi dans l’océan Indien en tentant de rejoindre l’île française de Mayotte depuis l’archipel des Comores. Selon l’un des cinq survivants, le naufrage a été provoqué par des passeurs qui ont coulé l’embarcation, avant de prendre la fuite.
    Dans la nuit de vendredi 1er à samedi 2 novembre, une embarcation avec une trentaine de migrants a fait naufrage dans l’océan Indien, entre l’archipel des Comores et l’île française de Mayotte, a indiqué l’Organisation internationale des migrations (OIM) dans un communiqué publié lundi. À bord du canot en route vers le territoire française se trouvaient sept femmes, quatre mineurs dont deux enfants de six et deux ans, et deux nourrissons.
    Seules cinq personnes ont été secourues par des pêcheurs samedi matin, et ramenées aux Comores. Au moins 25 autres sont mortes « après que leur bateau a été délibérément coulé par des trafiquants », a précisé l’agence onusienne.
    Parmi les survivants, figure un jeune Comorien de 19 ans voulant retourner à Mayotte où il a vécu six ans avant d’en être expulsé en mai. Il dit avoir eu la vie sauve parce qu’il sait nager. « Le moteur de l’embarcation était éteint, les trafiquants ont dit que le moteur était en panne et ils ont refusé d’appeler à l’aide. Le bateau était en train de couler quand il a été retourné par une grosse vague », a ajouté le jeune homme qui veut rester anonyme. Selon lui, « les trafiquants sont partis sur une autre vedette, nous laissant pour morts »."Par chance, je sais nager, j’ai donc pu me maintenir à flot. Et j’ai pu aider deux autres personnes à s’accrocher à la coque. C’est le lendemain que des pêcheurs nous ont repérés", a poursuivi le jeune homme. « J’aimerais qu’ils soient retrouvés et jugés parce qu’à cause d’eux, beaucoup de personnes sont mortes. »
    Il ne souhaite en revanche pas porter plainte : « J’ai peur de ce qui pourrait m’arriver si je me présentais à la gendarmerie ou à la police »."La traversée m’a coûté cher, j’ai payé 300 euros. Je ne sais pas si je vais tenter de nouveau la traversée pour Mayotte", où vivent également ses frères."Je vais bien, même si mes jambes sont brûlées à cause de l’essence", a déclaré le jeune Comorien. Une photo montrant une grande plaie rouge sur sa jambe a été envoyée à l’AFP par une personne hébergeant l’adolescent à Anjouan.
    Selon Fatima Ahamada, la porte-parole du gouvernement comorien, « les autorités sont en train de collecter des informations pour comprendre ce qu’il s’est passé » et « une enquête formelle sera diligentée ». Le procureur de Mutsamudu, aux Comores, a indiqué à l’AFP qu’"une enquête est déjà ouverte". Chaque année, des milliers de migrants prennent la mer depuis l’archipel des Comores pour rejoindre l’île française de Mayotte. Mais le bras de mer de 70km séparant les deux territoires est une route migratoire particulièrement meurtrière. Deux autres naufrages de « kwassa kwassa », du nom des pirogues comoriennes, ont eu lieu ces trois derniers mois dans la même zone. En septembre, « un bateau avec 12 personnes à bord avait quitté les côtes d’Anjouan et n’avait jamais atteint Mayotte », signale l’OIM. En août, « huit personnes avaient perdu la vie dans un incident similaire, dont un garçon de 12 ans ».

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  • Émigration irrégulière : 189 candidats sont arrivés à Tenerife en provenance du Sénégal.
    https://www.dakaractu.com/Emigration-irreguliere-189-candidats-sont-arrives-a-Tenerife-en-provenanc

    Émigration irrégulière : 189 candidats sont arrivés à Tenerife en provenance du Sénégal.
    Un convoi avec 189 candidats à l’immigration a atterri à Tenerife ce lundi. Partie du Sénégal, la pirogue aurait à son bord 12 femmes et 7 enfants. Les vagues de l’immigration continuent de s’abattre sur les jeunes, en particulier malgré les dispositions et les engagements des autorités.

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  • Immigration : Une pirogue de 150 personnes au départ à Dakar, est arrivée à El Hierro avec 131 migrants après 14 jours de voyage...
    https://www.dakaractu.com/Immigration-Une-pirogue-de-150-personnes-au-depart-a-Dakar-est-arrivee-a-

    Immigration : Une pirogue de 150 personnes au départ à Dakar, est arrivée à El Hierro avec 131 migrants après 14 jours de voyage...
    Les arrivées de pirogues sur l’île d’El Hierro en provenance du Sénégal augmentent de jour en jour. Ce mardi , un convoi avec 131 personnes qui avait quitté Dakar, il y a 14 jours, est arrivé à El Hierro. Selon une source espagnole, « les survivants racontent qu’ils étaient 150 personnes. Ça veut dire qu’ approximativement 18 personnes ont disparu en ce moment. Un homme est décédé dans l’ embarcation et son corps est envoyé à la morgue », renseigne-t-elle. Ces derniers jours, la Marine Nationale a intercepté plusieurs départs de migrants à partir des îles du Saloum, Niodior, Diofior vers les îles Canaries.

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  • En Mauritanie, un cas de corruption policière met à mal la coopération antimigratoire avec l’Union européenne
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/11/05/en-mauritanie-un-cas-de-corruption-policiere-met-a-mal-la-cooperation-antimi

    En Mauritanie, un cas de corruption policière met à mal la coopération antimigratoire avec l’Union européenne
    Par Andrei Popoviciu et José Bautista
    C’est une affaire de corruption qui plombe la police mauritanienne autant qu’elle révèle les faiblesses d’un partenaire clé de l’Union européenne (UE) dans la lutte contre l’immigration irrégulière. Le 9 octobre, au moins onze agents de police et deux passeurs, accusés d’avoir accepté des pots-de-vin de migrants d’Afrique subsaharienne en échange de leur libération, ont été arrêtés et placés en détention à Nouakchott.
    Deux jours avant l’arrestation de ces agents, le commissaire Mohamed Abdel Fattah Ould Sid Ahmed, chef de l’office de lutte contre la migration et la traite des personnes, a été licencié. Selon un document officiel signé par le directeur de la sécurité nationale obtenu par Le Monde, cette sanction est liée aux conclusions d’une enquête et aux recommandations d’un comité disciplinaire, citant « une mauvaise conduite et un manquement à ses devoirs ».
    Bien que le gouvernement mauritanien affirme qu’il n’a pas été licencié pour cette affaire de soupçon de pots-de-vin mais pour des raisons administratives, des sources concordantes assurent que M. Fattah avait à minima connaissance de ce réseau. Le Monde a notamment obtenu une conversation enregistrée secrètement cet été dans laquelle un officier de police sous les ordres de M. Fattah indique que son supérieur et certains de ses collègues acceptaient de l’argent de migrants détenus et de passeurs organisant des voyages illégaux vers l’Espagne.
    Depuis 2021, l’UE collabore avec la Mauritanie dans le cadre du partenariat opérationnel conjoint (POC). Doté d’un budget de 4,55 millions d’euros, ce projet, mis en œuvre par l’agence espagnole de développement (FIIAPP) et par l’office de lutte contre la migration et la traite des personnes, prévoit des formations, des équipements ou encore la construction de centres de détention en Mauritanie.
    Selon une source mauritanienne proche du dossier, le gouvernement de Nouakchott tenterait de protéger M. Fattah afin de préserver cette coopération et les financements de l’UE. En 2022, ce commissaire, issu d’une famille influente liée à l’ancien président Mohamed Ould Abdel Aziz, avait reçu une médaille du mérite du gouvernement espagnol pour sa contribution à la lutte contre l’immigration irrégulière.
    En mai, Le Monde, en collaboration avec Lighthouse Reports et d’autres médias, avait révélé que la Mauritanie utilisait les fonds de l’UE pour détenir arbitrairement et abandonner des milliers de migrants subsahariens dans le désert, à la frontière avec le Mali, souvent sans eau ni nourriture. Selon plusieurs témoins, ces abandons dans le désert se faisaient sous la supervision de M. Fattah et avec l’assistance de la police espagnole. Le Monde avait également obtenu des photos le montrant avec des agents espagnols travaillant dans le cadre du projet POC à Nouakchott ou lors de voyages de travail aux îles Canaries.
    Contacté par Le Monde, le ministère espagnol des affaires étrangères a dit être informé du licenciement de M. Fattah mais sans plus de précisions. Un porte-parole de la Commission européenne a aussi déclaré être au courant du limogeage du commissaire mauritanien, ajoutant qu’elle ne commentait pas les enquêtes en cours. En mars, l’UE a lancé un partenariat migratoire de 210 millions d’euros avec la Mauritanie. La commissaire Ylva Johansson avait alors estimé que ce partenariat renforcerait les efforts communs pour lutter contre le trafic de migrants.

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