• Pauvreté mondiale : panser, repenser, dépasser
    https://www.franceculture.fr/emissions/linvite-des-matins/pauvrete-mondiale-panser-repenser-depasser

    Esther Duflo :"Yunus avait raison dans l’idée qu’on pouvait prêter aux pauvres. Là ou il a tort c’est quand il pense que le microcrédit va permettre de développer de vraies entreprises. Le microcrédit ne fait pas sortir de la pauvreté

    Intéressant quand Duflo s’insurge contre l’argument d’utilité concernant les programmes qui

    investissent dans les femmes pour faire reculer la pauvreté.

    (vers 14:50)
    Conception déjà développée par d’autres chercheuses mais c’est toujours bon d’être clair là-dessus.
    Après quand elle parle du système scolaire indien, je n’ai pas pu m’empêcher de noter qu’il y a des choses qui sont communes aux dérives du système français, même si c’est à une toute autre échelle bien sûr.
    #Inde #pauvreté #femmes #microcrédit #éducation #apprentissage

  • CADTM - Pourquoi la microfinance s’intéresse-t-elle autant aux femmes ?
    http://www.cadtm.org/Pourquoi-la-microfinance-s

    Le microcrédit permet très rarement à ses « bénéficiaires » de créer des activités génératrices de revenus et il crée au contraire plus de problèmes qu’il n’en résout. Au renforcement de la spécialisation des femmes dans des secteurs peu rémunérés, à l’allongement de leur journée de travail, s’ajoute la spirale de surendettement dans laquelle le microcrédit plonge les femmes. Tout cela se traduit alors par une exacerbation de la violence conjugale, une surcharge de travail, de stress, de fatigue et dans bien des cas la déscolarisation des enfants, la prostitution et des suicides ou tentatives de suicide. L’outil microcrédit apparaît à l’évidence comme non adapté pour atteindre les buts qu’il s’assigne.

    Même s’il avance masqué derrière des expériences populaires de type tontines, le microcrédit est bien un avatar du néolibéralisme. En effet, celui-ci a massivement poussé les femmes à s’insérer dans le marché de l’emploi, notamment dans les secteurs tournés vers l’exportation (zones franches, textile, agriculture sous serre) profitant de leur inexpérience du marché et du monde du travail, du manque d’acquis concernant leurs droits, de leur analphabétisme. La crise de la famille élargie et la crise de la famille tout court, exacerbée par un chômage structurel de masse, ont transformé les femmes en chefs de foyer et actrices de premier plan dans la lutte pour la survie.

  • #Microcrédits : quand les pauvres financent les riches
    http://www.cadtm.org/Microcredits-quand-les-pauvres

    Dans son rapport annuel 1998, la fondation Zakoura |9| écrivait que 75 % de son capital consacré aux microcrédits était financé par le secteur bancaire. L’investissement des banques privées dans la microfinance au Maroc montre la rentabilité escomptée sur ce marché : d’une part, la population potentiellement concernée est estimée à un million de clients ; d’autre part, le secteur est hautement lucratif : depuis leur création, les organismes de microfinance ont distribué environ 50 milliards de dirhams |10|, dont la majeure partie était destinée aux microcrédits. Si on applique le taux d’intérêt moyen de 33 % qui est celui pratiqué par les IMF, les clients ont dû payer environ 67 milliards de dirhams (capital+ intérêt).

    Ainsi donc, le secteur financier utilise les IMF pour atteindre la plus grande majorité de la population, y compris les plus pauvres et pouvoir ainsi avoir une mainmise sur l’ensemble de la population. Les institutions financières internationales présentent cela comme une forme de lutte contre la pauvreté, pauvreté qu’elles ont largement contribué à aggraver par leurs plans d’ajustement structurel et les différentes réformes du secteur financier qu’elles ont promues dans l’ensemble des pays du Sud. Mais, dans la pratique, la bancarisation des pauvres ne vise pas la satisfaction de leurs besoins, en leur accordant des services financiers. Bien au contraire, la précarité devient un marché attractif pour les investisseurs et parfaitement lucratif. Le microcrédit constitue donc un nouvel outil de transfert des richesses des pauvres vers les riches.

  • La financiarisation, le microcrédit et l’architecture changeante de l’accumulation du capital CADTM - Silvia Federici - 28 Juin 2017 _

    Comme le crash de Wall Street de 2008 l’a si dramatiquement démontré, l’espoir que la « financiarisation » puisse apporter une solution ou une alternative à la disparition des emplois et des salaires s’est avéré une illusion. La décision de renflouer les banques mais pas les débiteurs de la classe ouvrière a démontré que la dette est conçue pour être une norme de la vie des travailleurs, pas moins que dans la phase initiale de l’industrialisation, mais avec des conséquences plus dévastatrices du point de vue de la solidarité de classe. Ceci parce que le créditeur n’est plus le boutiquier local ou le voisin mais le banquier, et qu’en raison des taux d’intérêts élevés, la dette, comme un cancer, continue de s’accroître avec le temps. De surcroît, depuis les années 1980, toute une campagne idéologique a été orchestrée qui présente les emprunts comme destinés à subvenir à l’autoreproduction, comme une forme entrepreneuriat, passant sous silence la relation de classe et l’exploitation qu’ils impliquent. Si l’on en croit cette campagne, au lieu d’un combat capital-travail favorisé par la dette, nous avons des millions de micro-entrepreneurs qui investissent dans leur reproduction même s’ils ne possèdent que quelques centaines de dollars, supposément « libres » de prospérer ou d’échouer en fonction de leur labeur et de leur sagacité.

    Il ne s’agit pas seulement de présenter la « reproduction » comme un « auto-investissement ». Comme la machine à prêter de la dette devient le principal moyen de reproduction, une nouvelle relation de classe s’instaure, où les exploiteurs sont mieux cachés, plus dans l’ombre, et les mécanismes d’exploitation sont plus individualisés et culpabilisants. Au lieu de travail, d’exploitation et, par-dessus tout, de « patrons », si importants dans le monde de l’usine, les débiteurs se retrouvent maintenant non plus face à un employeur mais à une banque qu’ils affrontent seuls et non plus comme partie d’une entité collective et de relations de groupe, comme c’était le cas avec les travailleurs salariés. De cette façon, la résistance des travailleurs est affaiblie, les désastres économiques acquièrent une dimension moralisatrice et la fonction de la dette comme instrument d’extraction du travail est masquée, comme nous l’avons vu, sous l’illusion d’un auto-investissement.


    
Microfinance et #macrodette
    Jusqu’à présent, j’ai décrit à grands traits comment la création de la dette de la classe ouvrière a fonctionné aux États-Unis. Néanmoins, les fonctionnements de la machine prêt/dette sont plus visibles dans la politique du microcrédit ou de la microfinance. Ce programme très médiatisé lancé à la fin des années 1970 par l’économiste bangladeshi, Muhammad Yunus, avec la fondation de la Grameen Bank s’est depuis étendu à toutes les régions de la planète. Vanté comme moyen d’« alléger la pauvreté » dans le monde, la microfinance s’est en réalité avérée être un instrument à créer de la dette, impliquant un vaste réseau de gouvernements nationaux et locaux, d’organisations non gouvernementales (ONG) et de banques, à commencer par la Banque mondiale, servant surtout à capter le travail, les énergies et l’inventivité des « pauvres » |1|, surtout des femmes. Comme Maria Galindo de Mujeres Creando |2| l’a écrit au sujet de la Bolivie dans son prologue à La pobreza, un gran negocio, la microfinance, en tant que programme financier et politique, a eu pour but de récupérer et de détruire les stratégies de survie que les femmes pauvres avaient mises au point en réponse à la crise de l’emploi mâle provoquée par l’ajustement structurel des années 1980. Persuadant les femmes que même un petit prêt pouvait résoudre leurs problèmes économiques, il a intégré leurs activités informelles, faites d’échanges avec des femmes pauvres sans emploi comme elles, dans l’économie formelle, les obligeant à payer un montant hebdomadaire en remboursement de leur emprunt |3|. L’observation de Maria Galindo, que la microfinance est un mécanisme destiné à placer les femmes sous le contrôle de l’économie formelle, peut être généralisée à d’autres pays, de même que son argument selon lequel les prêts sont des pièges dont peu de femmes peuvent profiter ou se libérer.

    “La microfinance est un instrument à créer de la dette, impliquant un vaste réseau de gouvernements, d’ONG et de banques.”
    Il est significatif que les prêts concernant habituellement de très faibles sommes d’argent sont majoritairement donnés à des femmes et particulièrement à des groupes de femmes, bien que dans de nombreux cas, ce sont les maris ou les autres hommes de la famille qui les utilisent |4|.
    . . . . . . . . . . . .

    La suite : http://www.cadtm.org/La-financiarisation-le-microcredit

    |1| Je mets « pauvres » entre guillemets pour souligner la mystification implicite de ce concept. Il n’y a pas de pauvres, il y a des peuples et des populations qui ont été appauvris. Cela peut paraître une distinction mineure mais elle est nécessaire pour lutter contre la normalisation et la banalisation de l’appauvrissement sous-tendues pas le concept de « pauvres ».
    |2| Mujeres creando est l’organisation féministe autonome la plus importante de Bolivie. Basée à La Paz depuis 2002, elle a été partie prenante des luttes contre les dettes de la microfinance et a développé des recherches sur la microfinance, dont le livre d’où vient la citation. Sur ce sujet, voir : Maria Galindo “La Pobreza Un Gran Negocio.” In Mujer Pública 7. Revista de Discusión Feminista, 2012.
    |3| Ibid. p.8
    |4| C’est la situation décrite pour le Bangladesh par Lamia Karim qui a constaté dans son étude que « 95 % des emprunteuses donnent le montant de leurs prêts à leurs maris ou à d’autres emprunteurs hommes. Lamia Karim. Microfinance and Its Discontents, Women in Debt in Bangladesh. Minneapolis : University of Minnesota Press, 2011

    #dette #finance #microcrédit #microfinance #financiarisation #norme #banque #exploitation #Grameen_Bank #pauvreté #ONG #Banque mondiale #Femmes #émancipation

  • Femmes africaines unies contre le microcrédit, l’exploitation des plus pauvres | Entre les lignes entre les mots
    https://entreleslignesentrelesmots.wordpress.com/2016/06/23/femmes-africaines-unies-contre-le-microcredit-

    Être femme, pauvre et africaine. Voici les trois critères favoris des vautours du microcrédit qui, sous prétexte de lutter contre la pauvreté et avec la bénédiction d’organismes comme les Nations Unies (PNUD), USAID ou encore la Banque européenne d’investissement, les escroquent, les endettent et les ruinent. Leurs victimes font l’objet de menaces et se voient même incarcérées, comme au Mali, elles perdent leur famille, tombent dans la prostitution, se suicident, comme au Maroc, ou se sont surendettées pour ne pas mourir sans pouvoir se payer une césarienne, comme au Congo Brazzaville. Désormais, les femmes africaines de divers pays conjuguent leurs forces pour se libérer de l’asservissement de la microfinance. Nous avons eu l’opportunité de rencontrer et d’interviewer Fatima Zahra du Maroc, Amélie du Congo Brazzaville, Émilie du Bénin et Fatimata du Mali à l’occasion de l’Assemblée mondiale du réseau international du Comité pour l’abolition des dettes illégitimes (CADTM) organisée en avril dernier à Tunis. Elles nous y ont fait part de leurs expériences respectives.

    #femmes #Afrique #microcrédit #dette

  • Le #mythe du #microcrédit

    Jean-Michel Servet, professeur à l’IHEID, est un expert de la #microfinance. Dans son dernier livre, il en explique les illusions, comme le fait de croire qu’elle éradiquerait la #pauvreté, et analyse les autres outils qui émergent et permettent d’intégrer les exclus des circuits bancaires


    http://www.letemps.ch/Page/Uuid/d3aa10d0-d30a-11e4-9f2b-2a6998eb792a/Le_mythe_du_microcr%C3%A9dit
    #économie #développement

    • – Certains pays ont lancé des initiatives, comme de donner des subventions à des familles en échange de leur engagement à envoyer leurs enfants à l’école. Qu’en pensez-vous ?

      – Des politiques de ce genre ont été mises en place, notamment en Amérique latine. Le bien commun, ce n’est pas cela. Il faut qu’il y ait une relation démocratique et solidaire dans le fonctionnement et non une simple distribution venant d’en haut. Je ne dis pas qu’il ne faut pas le faire, c’est utile, mais c’est de la charité, tout simplement.

      (...)

      – Dans ce contexte, est-ce que
      le bitcoin a un intérêt ?

      – Cette cryptomonnaie pose plusieurs problèmes. Notamment, sa création, qui consiste à faire résoudre des algorithmes de plus en plus complexes par des ordinateurs très puissants et consommant énormément d’énergie, entraîne un coût écologique. Aujourd’hui, ceux qui en détiennent – et la concentration dans les mains de quelques acteurs est très importante – en font la propagande. Mais on est dans une pure logique de spéculation et le bitcoin finira par mourir d’une logique de marché lorsque les utilisateurs comprendront que d’autres cryptomonnaies sont moins risquées et plus intéressantes et performantes.

  • #Microcrédit, macro-arnaque
    http://www.lecourrier.ch/119903/microcredit_macro_arnaque

    De fait, ces prêts ont souvent été utilisés comme crédit à la #consommation – pour s’acheter une mobylette, assurer la rentrée scolaire des gosses, payer un frigo... – ou pour pallier des services publics devenus payants et inaccessibles, en ces temps de #néolibéralisme, aux secteurs les plus pauvres de la population  –notamment pour des soins de #santé. De surcroit, de nombreux crédits ont été contractés pour payer les précédents.

    Or, même si l’argent prêté provient de dons, de subventions ou de prêts à taux réduits, les taux d’intérêts que doivent payer les « bénéficiaires » de ces prêts sont exorbitants. Officiellement entre 14 et 18% – soi-disant pour financer des frais de gestion lourds en raison des petites sommes prêtées –, mais dans la pratique, les femmes de Ouarzazate citent des taux pouvant aller jusqu’à 40%.

    En outre, il n’y a pas de rééchelonnement des #dettes. Aucun des événements pouvant survenir dans la vie des personnes endettées n’est pris en compte et tout retard est sanctionné par une amende. Pire encore, un système de prêts solidaires a été mis en place, un groupe de femmes servant de caution pour chacune d’entre elles et les recouvrements peuvent être violents : pressions, chantages, agressions sont monnaie courante.

    Derrière le discours caritatif larmoyant de lutte contre la #pauvreté et la #précarité des #femmes, se cache donc une extrême #violence vis-à-vis des #pauvres. On profite de leur #analphabétisme pour leur faire signer des contrats qu’ils ne peuvent pas lire et ensuite, pas de pitié.

  • Les programmes de microcrédits ont plus de succès quand des personnes influentes passent le message - Santa Fe Institute
    http://www.santafe.edu/news/item/jackson-science-microloans-india

    Les programmes de microcrédits ont plus de succès quand des personnes influentes passent le message. Ou comment la structure du réseau social influe sur le comportement humain. Tags : internetactu fing internetactu2net #microcrédit #reseauxsociaux (...)

    #économie