• La découverte d’un caoutchouc inusable ou presque
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2025/06/13/la-decouverte-d-un-caoutchouc-inusable-ou-presque_6612726_1650684.html

    Les pneus automobiles, dont l’usure rejette chaque année 6 millions de tonnes de particules dans l’environnement, font de cet objet du quotidien la deuxième source mondiale de #microplastiques primaires après les fibres textiles issues de la pétrochimie. Une équipe de l’université John Paulson School of Engineering and Applied Sciences de Harvard (Cambridge, Massachusetts) s’est attaquée à ce fléau en concevant une nouvelle matière, appelée « tanglemer », dix fois plus résistante aux fissures qu’un caoutchouc naturel classique.

    Pour transformer le latex visqueux en un matériau solide, ces chercheurs ont imaginé une méthode douce, sans soufre ni chaleur intense, contrairement au procédé de vulcanisation inventé au XIXe siècle par l’Américain Charles Goodyear. Cette nouvelle approche préserve les longues chaînes polymères de la sève d’hévéa au lieu de les fragmenter et les fragiliser.

    https://archive.ph/xySWf

    • Mais il y a bien longtemps que les pneus ne sont plus fabriqués avec du latex naturel.
      Du coup ça permettrait de revenir à l’hévéa à la place du pétrole ? Si oui alors les forets primaires n’en ont plus pour longtemps.
      Ce qui est décrit là c’est la résistance à la déchirure (crevaison) , mais l’usure par frottement (sur les gravillons de l’asphalte) c’est autre chose non ?
      C’est surement une découverte intéressante mais l’exemple du pneu choisi par Le Monde n’est sans doute pas le plus pertinent pour en illustrer l’intéret.

    • en effet, des pneus bio, y en a pas pour tout le monde, sinon, les camions ne rouleraient plus. le tanglemer est supposé être plus résistant que le caoutchouc, les micro plastiques, c’est au moins pour partie des micro cassures

      A Paris, le chercheur François Lequeux, Grand Prix Michelin de l’Académie des sciences [wtf] et ancien directeur scientifique de l’Ecole supérieure de physique et de chimie industrielles de la Ville de Paris (ESPCI), estime ce travail très intéressant. « Lorsqu’une fracture se propage dans un caoutchouc, les chaînes polymériques sont étirées et peuvent cristalliser, ce qui rend le matériau très robuste. Ce mécanisme magique [...] de la nature, spécifique aux caoutchoucs naturels et presque autoréparant, explique pourquoi ce sont encore des #pneus en caoutchouc naturel qui équipent les gros #camions ou les #avions », précise ce spécialiste de la matière molle.

      en revanche, je les voit pas vendre des pneus qui s’usent moins, sinon, les bagneules rouleraient 800 000 bornes

      #caoutchouc #polymères #tanglemer

  • Benoît Ferrari, des rivières et des gommes

    Les #particules issues de l’#abrasion des #pneus représentent 90% des #microplastiques rejetés dans l’environnement en Suisse. Benoît Ferrari cherche à évaluer la #dangerosité de cette #pollution pour l’#environnement.

    Quand on pense pollution automobile, on songe, d’abord et surtout, aux gaz d’échappement et à leurs conséquences néfastes sur le climat de la planète. Mais on oublie souvent que même la plus « verte » des voitures est équipée de pneus et qu’en roulant, ceux-ci libèrent dans la nature une quantité impressionnante de #particules_fines composées non seulement de caoutchouc mais aussi de nombreux additifs et autres #produits_chimiques au potentiel toxique élevé. Selon le Laboratoire fédéral d’essai des matériaux et de recherche (Empa), l’abrasion des pneus représenterait ainsi une part estimée à 90% des microplastiques rejetés dans l’environnement en Suisse, chaque habitant-e du pays produisant en moyenne 1,4 kg d’usure de pneu par an. Mieux comprendre les mécanismes de cette pollution insidieuse, évaluer précisément sa dangerosité et tenter d’en juguler les effets, c’est l’objectif que poursuit Benoît Ferrari au sein du Centre suisse d’écotoxicologie appliquée (Centre Ecotox). Ancien du Département F.-A. Forel des sciences de l’environnement et de l’eau, le chercheur était de retour à Genève dans le cadre d’une conférence – « Plastiques dans le Léman. Overdose ? » – donnée au Campus Biotech. Entretien.

    Campus : Comme toutes les particules fines, celles libérées par l’usure des pneus sont difficiles à détecter. Comment a-t-on pris conscience de l’ampleur du problème ?
    Benoît Ferrari : L’intérêt des chercheurs à travailler sur le possible impact des résidus de pneus sur l’environnement a été grandement stimulé par un article paru dans la revue Science à la fin de l’année 2020. Il se trouve que depuis les années 1980, le saumon argenté (ou coho) est régulièrement victime d’hécatombes dans certains cours d’eau du nord-ouest des États-Unis. Or, après une dizaine d’années de recherche, les auteurs de cet article sont parvenus à démontrer que la cause première de ces pics de mortalité était une substance chimique appelée #6PPD-quinone, une molécule produite par l’oxydation d’un anti-ozonant utilisé dans la production des pneus afin de ralentir leur vieillissement.

    Comment expliquer que le saumon kéta, par exemple, qui fréquente pourtant les mêmes rivières, ne soit pas touché par cette pollution ?
    La question n’est pas définitivement tranchée. Il y a beaucoup de recherches en cours sur le sujet. Le comportement bizarre des saumons argentés avant qu’ils ne meurent semble indiquer que la 6PPD-quinone s’attaque au système nerveux. En laboratoire, il a d’ailleurs été démontré que lorsqu’on expose des cellules du cerveau d’une truite arc-en-ciel, qui fait également partie de la famille des salmonidés, à cette substance, on constate des toxicités aiguës, même à des niveaux de pollution extrêmement faibles alors que l’impact est quasiment nul sur les cellules intestinales ou des cellules de branchies.

    Face à ces révélations, l’industrie du pneu a-t-elle tenté de réfuter la mise en cause de la 6PPD-quinone ou d’allumer des contre-feux, à l’image de ce qu’ont pu faire les fabricants de tabac ou de produits phytosanitaires par le passé ?
    Je dirais qu’il y a eu une prise de conscience réelle et une volonté sincère de faire avancer les choses. Depuis, les fabricants font des efforts importants pour innover tant sur le matériau lui-même que sur les #additifs utilisés. Le Tyre Industry Project, qui est un consortium regroupant les dix acteurs les plus importants du secteur, contribue par ailleurs au financement de nombreux laboratoires de recherche indépendants travaillant sur le sujet, dont celui du Centre Ecotox.

    Comment les particules de pneus se propagent-elles dans l’environnement ?
    Quand un véhicule est en mouvement, le contact entre le pneu et le sol génère une #friction qui arrache à la surface du pneu de petites particules. Les plus légères peuvent rester en suspension dans l’air et être disséminées par le vent. Les autres se déposent sur l’asphalte où elles sont susceptibles de se mélanger à toutes sortes d’éléments : poussières, fragments d’asphalte, résidus d’huile, gaz d’échappement, produits du freinage et autres déchets divers. En cas de fortes averses, ces particules de nature très hétérogène vont être entraînées soit dans les assainissements qui se trouvent sur le bord des routes et éventuellement vers des stations d’épuration, soit directement dans les sols et les cours d’eau.

    Quels sont les objectifs du projet que vous menez depuis 2019 au sein du Centre Ecotox, en collaboration avec l’Institut fédéral suisse des sciences et technologies aquatiques (Eawag) et l’EPFL ?
    Quand vous observez une particule issue de l’usure de pneus au microscope électronique, vous voyez une sorte de boudin de caoutchouc flanqué de nombreuses incrustations liées à ce que la particule a récupéré lors de la friction sur la route. C’est assez joli à regarder, mais on ne sait pas toujours à quoi on a affaire. Et déterminer exactement la composition de ces particules et leurs effets sur l’environnement est un défi de taille.

    Pourquoi ?
    Étant donné leur taille, il est très difficile de récolter ces particules in situ. En laboratoire, nous travaillons donc sur des sortes de proxys fabriqués artificiellement à partir de différentes marques de pneus de voitures, de poids lourds de motos ou autres véhicules légers. Pour y parvenir, la couche supérieure de la bande de roulement est découpée en petits morceaux de 1 cm3 à l’aide de ciseaux industriels et d’une machine à jet d’eau, puis broyée par cryogénie afin d’obtenir des particules proches de ce qu’on peut retrouver dans l’environnement. Aujourd’hui, on dispose de mélanges spécifiques au continent européen et au continent américain.

    Quelle est l’étape suivante ?
    Afin d’évaluer la dangerosité potentielle de ce type de pollution, nous cherchons à reconstituer le comportement de ces particules une fois qu’elles se retrouvent dans l’environnement. L’idée est de comprendre comment elles évoluent au contact de l’air, de l’eau ou d’autres substances chimiques, ce qui se produit lorsqu’elles sont ingérées par des organismes et comment ces substances se transmettent d’une espèce à l’autre tout au long de la chaîne alimentaire. Est-ce que la #contamination est directe ou est-ce que certaines substances contenues dans ces particules sont libérées par la digestion avant d’être accumulées par les organismes et transmises à d’autres espèces ?

    Comment procédez-vous pour y parvenir ?
    Nous testons aussi bien les micro-organismes qui constituent le biofilm que des invertébrés comme les larves d’insectes et les gastéropodes ou différentes espèces de poissons. Un des aspects novateurs de ce projet tient d’ailleurs au fait que plutôt que de sacrifier des poissons extraits du milieu naturel pour réaliser nos expérimentations, nous travaillons sur des cultures cellulaires de différents types de tissus que nous exposons à nos échantillons de particules de pneu.

    Avec quels résultats ?
    On observe effectivement un certain nombre d’effets, mais à l’heure actuelle, il est encore trop tôt pour trancher définitivement la question de la dangerosité de ces particules de pneu pour l’environnement et, par extension, pour l’être humain. Notamment parce que les effets observés correspondent à des concentrations de particules qui sont supérieures à ce qu’on pourrait trouver dans la nature. Nous avons donc encore besoin d’accumuler un certain nombre de données avant de pouvoir préciser nos conclusions.

    A-t-on une idée précise du degré de contamination d’un lac comme le Léman par ces particules de pneus ?
    Là encore, nous manquons de données pour avoir une idée claire de la situation. Mais la Commission internationale pour la protection des eaux du Léman (Cipel) procède tous les dix ans à une campagne d’échantillonnage visant à dresser un état des lieux de la contamination des sédiments. Dans le cadre de notre projet, nous allons profiter de la prochaine campagne de mesures, qui est imminente, pour quantifier le niveau de concentration des particules d’usure de pneus et des différentes substances caractéristiques de celles-ci dans le Léman et nous devrions avoir une réponse d’ici à la fin de l’année. On sait par ailleurs que les concentrations mesurées de ces substances relarguées par les particules près des déversoirs d’orage ou des conduites qui drainent les eaux de pluie peuvent atteindre quelques centaines de nanogrammes par litre au moment d’événements pluvieux, ce qui n’est pas négligeable. On en retrouve également à des concentrations de l’ordre de quelques centaines de nanogramme spar gramme dans les sédiments de surface. Par ailleurs, des concentrations élevées de particules de l’ordre du gramme par kilogramme, ont été relevées dans certains sols proches des routes. Ces niveaux de concentration requièrent toute notre attention.

    De ce point de vue, le développement des #voitures_électriques n’est pas forcément une bonne nouvelle dans la mesure où elles sont globalement plus lourdes que les véhicules équipés d’un moteur à explosion...
    Le #poids est en effet un facteur qui augmente l’usure des pneus. Mais ce n’est pas le seul. La largeur des pneus a aussi un impact, de même que la manière de conduire. Une vitesse excessive, une conduite agressive ou des freinages brusques sont aussi des éléments qui favorisent le relâchement de particules de pneus dans l’environnement.

    Est-il imaginable de développer des pneus qui soient moins toxiques du point de vue écologique ?
    L’équation n’est pas simple à résoudre dans la mesure où les contraintes sont importantes. Pour remplir sa fonction d’un point de vue sécuritaire, le pneu d’un véhicule doit, d’une part, être assez solide pour résister au poids de celui-ci, qui a plutôt tendance à augmenter. D’autre part, pour accrocher à l’asphalte, il est impératif que le pneu exerce une certaine friction sur la route. Cela étant, il y a sans doute une marge de progression importante sur la qualité du matériau lui-même et sur les additifs utilisés actuellement dans le processus de fabrication.

    Existe-t-il d’autres leviers pour tenter de juguler le problème ?
    Sur le plan technique, on commence à voir apparaître des systèmes qui permettent de piéger les particules au moment où elles se détachent du pneu. Le principe consiste à fixer sur le châssis du véhicule un appareil capable de suivre la trajectoire probable des particules et de les capter à l’aide d’un dispositif électromagnétique, un peu à la manière d’un papier tue-mouches. C’est une solution intéressante mais qui, pour l’heure, est encore en phase de test.

    Faudrait-il une législation plus sévère en la matière ?
    On peut en effet adapter la législation pour réglementer l’usage de certains additifs comme cela a été fait pour la 6PPD dans certaines régions des États-Unis. Il est aussi envisageable d’exiger une plus grande transparence sur les éléments qui entrent dans la fabrication des pneus, ce qui a d’ailleurs été évoqué récemment au sein de l’Union européenne. C’est un bon moyen pour pousser les fabricants à anticiper des problèmes dans le futur et donc à améliorer les procédures. Mais il y a aussi probablement un effort à faire en matière d’assainissement des routes.

    C’est-à-dire ?
    Au-delà du problème lié aux particules de pneus, les routes drainent une quantité considérable de polluants. Plusieurs solutions sont envisageables pour en réduire l’impact sur l’environnement. En Suisse, certains cantons travaillent par exemple sur de nouveaux types d’asphalte capables de récupérer directement les eaux de pluie par absorption. Le système d’évacuation et de traitement des eaux de chaussée (Setec) dont nous disposons actuellement peut par ailleurs sans doute être optimisé afin de mieux récupérer les eaux de pluie. Enfin, dans un pays qui se targue de disposer de stations d’épuration très opérationnelles, on ne sait pas encore exactement dans quelle mesure ces installations sont capables de bloquer ou de diminuer l’impact de ce type de microparticules. Heureusement, il y a de nombreux travaux de recherche en cours sur la question, ce qui devrait permettre d’y voir plus clair dans un avenir proche.

    https://www.unige.ch/campus/161/invite

  • #Microplastiques : de premières études laissent craindre un impact inquiétant sur notre organisme

    Des chercheurs ont observé des troubles du comportement chez des animaux exposés aux microplastiques. Chez l’humain, leur présence dans le #cerveau soulève de plus en plus de questions.

    Les microplastiques sont partout. Ces minuscules particules, mesurant moins de 5 millimètres de diamètre, sont invisibles à l’œil nu et proviennent de la dégradation d’objets en plastique plus volumineux, comme les sacs ou les bouteilles. Avec le temps, ces déchets se fragmentent et se dispersent dans l’ensemble de notre environnement.

    Selon le magazine en ligne New Scientist (https://www.newscientist.com/article/mg26635421-000-what-are-microplastics-doing-to-your-brain-were-startin), nous consommons environ 52.000 particules de microplastique par an ; 121.000 si l’on inclut celles que nous inhalons. On retrouve ainsi ces petits fragments dans les reins, le foie et d’autres organes humains. Les scientifiques ont récemment découvert que notre cerveau n’était pas protégé par la barrière hémato-encéphalique, qui l’isole du reste de l’organisme, et que des particules étrangères pouvaient y être retrouvées.

    Tamara Galloway, écotoxicologue à l’Université d’Exeter au Royaume-Uni, explique que l’on ne sait pas encore précisément si les microplastiques peuvent perturber notre cerveau, ni comment s’illustreraient ces perturbations. Elle estime cependant que leurs effets sur les humains pourraient être graves. Ce sont principalement les recherches menées sur les animaux qui nous permettent, pour l’heure, de mieux comprendre les effets des microplastiques sur le cerveau et le comportement.

    L’exemple le plus marquant est celui du bernard-l’ermite. Le chercheur Andrew Crump, du Royal Veterinary College de Londres, a exposé ces crustacés à deux environnements : l’un contenant de l’eau propre, l’autre de l’eau polluée par des fragments microscopiques de polyéthylène, un plastique très répandu dans les emballages. Après cinq jours, chaque bernard-l’ermite devait choisir entre deux coquilles : l’une plus petite, l’autre plus grande que celle qu’il occupait. Résultat, les individus exposés aux microplastiques semblaient confus et optaient plus fréquemment pour la coquille la moins adaptée. De quoi suggérer que ces particules altèrent potentiellement leur faculté à prendre des décisions essentielles à leur survie.

    Des indices alarmants

    Malheureusement, le nombre de particules de microplastiques présentes dans notre environnement est en pleine explosion. Matthew Campen, chercheur à l’Université du Nouveau-Mexique, affirme que les cerveaux de personnes décédées en 2024 contenaient environ 50% de microplastiques en plus que ceux de personnes mortes en 2016. Aujourd’hui, on retrouve en moyenne 7 grammes de plastique par cerveau, soit « l’équivalent de quelques bouchons de bouteille d’eau », souligne le média.

    Malgré les restrictions expérimentales (il est compliqué de disséquer des cerveaux d’humains encore en vie), il existe quelques indices d’effets néfastes chez des personnes vivantes. Une étude publiée dans la revue scientifique Sage Journals (https://journals.sagepub.com/doi/abs/10.3233/JAD-240746) a révélé que les chinois de 60 ans et plus, affirmant être fortement exposés aux microplastiques (notamment en utilisant de la vaisselle en #plastique et en buvant régulièrement de l’#eau_en_bouteille) présentaient un risque accru de #troubles_cognitifs légers.

    Ces résultats soulèvent des préoccupations quant aux effets neurologiques potentiels des microplastiques chez l’humain, bien que des études plus approfondies soient nécessaires pour établir d’éventuels liens supplémentaires.

    En attendant d’en savoir plus, certains gestes simples permettent de limiter notre exposition quotidienne. Cela passe par l’utilisation de contenants en verre ou en céramique, le choix de produits issus de l’agriculture biologique et la préférence pour les aliments non emballés.

    https://www.slate.fr/sciences/microplastiques-pollution-organisme-corps-humain-environnement-probleme-sante-
    #microplastique #santé

  • Des additifs de pneus retrouvés sur les fruits et légumes consommés en Suisse - rts.ch - Santé
    https://www.rts.ch/info/sante/2025/article/des-additifs-de-pneus-retrouves-sur-les-fruits-et-legumes-consommes-en-suisse-28

    Des traces d’additifs typiquement utilisés dans la fabrication de pneus ont été détectées dans toutes les catégories de fruits et légumes les plus couramment consommés en Suisse, selon l’étude de l’EPFL et de l’OSAV parue dans le Journal of Hazardous Materials.

    Et ce, peu importe la provenance des fruits et légumes et qu’ils soient bio ou pas : « Le régime alimentaire étant globalement le même dans toute l’Europe de l’Ouest, on peut imaginer que ces chiffres sont représentatifs de l’exposition à ces particules dans les pays voisins », indique Florian Breider.

    (...)

    Seules des études sur des rongeurs ont permis d’établir à ce jour la toxicité des additifs de pneus sur les mammifères, en particulier la DPG, la 6PPD et la 6PPD-quinone. Avec comme résultats une baisse de la fertilité des mâles et la survenue d’effets neurotoxiques et neuro-inflammatoires. Le seuil critique pour l’être humain n’est lui pas encore connu.

    Selon une étude de 2017, environ 6 millions de tonnes de ces additifs sont relâchés dans l’environnement chaque année. Une autre analyse effectuée en 2023 relève que l’exposition n’épargne pas les zones rurales, car la fréquence du trafic routier n’est pas significative (lire encadré).

    Une étude en cours de l’EPFL a même montré qu’on retrouvait ces composants dans les lacs alpins. L’exposition peut donc être comparée à celles d’autres micropolluants.

    #microplastiques #pneus #alimentation

    • Les pneus de voiture empoisonnent les saumons et peut-être aussi les humains | National Geographic -
      https://www.nationalgeographic.fr/animaux/environnement-pollution-toxine-les-pneus-de-voiture-empoisonnent-

      Durant des décennies, les chercheurs suspectaient qu’un étrange produit chimique présent dans les fleuves de l’État de Washington, dans le nord-ouest des États-Unis, était à l’origine de la mort d’un nombre invraisemblable de saumons argentés, que l’on retrouvait échoués sur les berges après de fortes pluies, leur ventre encore plein d’œufs. En 2020, après des années d’une obsession digne de Marie Curie, une équipe de scientifiques a finalement été en mesure d’identifier l’agent chimique mortel dans des échantillons d’eau de pluie : la #6PPD-quinone. Son parent chimique, ont-ils confirmé, est virtuellement présent dans tous les #pneus du monde.

      (...)

      Aujourd’hui, une personne sème chaque année derrière elle au moins 2,5 kilogrammes de minuscules particules de pneu aux États-Unis, selon des chiffres publiés par l’Agence de protection environnementale de Californie. Ces particules transportent le #6PPD dans l’air pollué proche du sol, où il s’accroche à deux atomes d’hydrogène et un atome d’oxygène pour se transformer en quinone.

    • 6PPD - Wikipedia
      https://en.wikipedia.org/wiki/6PPD

      6PPD is an organic chemical widely used as stabilising additive (or antidegradant) in rubbers (...) It is mobile within the rubber and slowly migrates to the surface via blooming. On the surface it forms a “scavenger-protective film” that reacts with the ozone more quickly than the ozone can react with the rubber. (...) Despite 6PPD being used in tires since the mid 1970s, its transformation to quinones was first recognized in 2020.

  • Microplastiques : une pollution invisible mais massive dans tous les fleuves européens
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2025/04/07/microplastiques-une-pollution-invisible-mais-massive-dans-tous-les-fleuves-e


    Bactéries sur du microplastique récolté par les équipes de la mission Tara Microplastiques. LABORATOIRE SOFTMAT/CNRS

    Deuxième résultat qui a sidéré les chercheurs, la concentration « alarmante » de « petits » microplastiques dans les fleuves européens [les « grands » microplastiques mesurent entre 500 micromètres et 5 mm, les « petits » microplastiques entre 25 micromètres et 500 micromètres] : jusqu’à une centaine de microgrammes par mètre cube, soit jusqu’à 1 000 fois plus importante en nombre et masse que les « grands » #microplastiques. Très peu étudiés, ces « petits » microplastiques préoccupent les scientifiques, car ils sont encore plus susceptibles d’être ingérés à tous les échelons de la #chaîne_alimentaire, du microzooplancton aux poissons. Pour les mesurer, il a fallu développer une nouvelle technologie alliant spectrométrie de masse et pyrolyse : « un saut technologique qui nous permet de voir l’invisible », explique Alexandra Ter Halle, directrice de recherche au CNRS et une des meilleures spécialistes mondiales des microplastiques. Cette découverte doit conduire les scientifiques à investir « à fond » ce nouveau champ de recherche, selon M. Ghiglione.

    [...]
    Quels sont les effets de cette dispersion ? Les microplastiques charriés par les fleuves fonctionnent comme des radeaux pour les micro-organismes qui vont s’y accrocher et s’y développer. Ces micro-organismes peuvent être pathogènes. Pour la première fois, les chercheurs ont réussi à identifier une #bactérie particulièrement virulente pour l’homme sur des particules plastiques : Shewanella putrefaciens.

    Cette bactérie est responsable de bactériémies, d’otites, d’infections des tissus mous ou encore de péritonites. Elle a été identifiée dans la Loire, et les analyses ont démontré qu’elle conservait sa virulence sur le plastique. « Ce résultat pose la question de la dispersion de #maladies sur de grandes distances par les plastiques, commente M. Ghiglione. La dissémination de ces pathogènes dans l’environnement est démontrée, le danger existe, il reste désormais à quantifier le risque pour l’homme par d’autres études. »

    Outre les bactéries, les #microplastiques fonctionnent aussi comme des « éponges » à polluants. En exposant des moules – qui sont de redoutables filtres à pollution – à des granulés de plastique retrouvés sur des berges, les chercheurs ont mis en évidence que les particules de plastique pouvaient capter et relarguer des produits chimiques toxiques comme des métaux lourds, des hydrocarbures ou des pesticides en plus des additifs – on en recense plus de 16 000 – qui entrent dans leur composition. Pour les chercheurs, la toxicité des plastiques ne se limite donc pas à leur composition chimique intrinsèque, mais doit aussi prendre en compte le « #cocktail_chimique » que le plastique capte telle une éponge.

    « Ces résultats démontrent que la seule solution pour lutter contre cette #pollution catastrophique, ce n’est pas d’améliorer le recyclage, qui ne fonctionne pas, mais de réduire la production de #plastique », rappelle M. Ghiglione. Les négociations autour d’un futur traité international sur la #pollution_plastique achoppent précisément sur ce point. Estimée à 460 millions de tonnes par an, la production mondiale de plastique devrait tripler d’ici à 2060. A cet horizon, si on ne ferme pas le robinet, ce sera l’équivalent de trois camions-poubelles remplis de plastique qui se déversera chaque minute dans les océans [soit trois plus qu’actuellement].

    edit article entier trouvé là https://archive.ph/6prtx

  • Les #sols sont largement pollués par les #microplastiques

    Une étude de l’Ademe publiée le 26 décembre fait état d’une présence massive de microplastiques dans les sols, en particulier agricoles. Une pollution en grande partie due à un tri des déchets défaillant, d’après ces travaux inédits en France.

    C’est une première du genre. Si jusqu’ici la #contamination des eaux et des océans par les plastiques, objet de nombreuses recherches, était connue, celle des sols l’est beaucoup moins. Jeudi 26 décembre, l’Ademe est venue combler ce manque en publiant une étude sur la présence de microplastiques sous nos pieds. Le résultat n’est pas beau à voir : les trois quarts des sols examinés par l’Agence de la transition écologique sont contaminés par des produits issus de la dégradation de matières plastiques.

    Pour arriver à ce résultat, l’Ademe a examiné 33 sols différents, parmi lesquels 29 sols agricoles (grandes cultures, prairies, vignes, vergers), et 4 sols forestiers. Elle y a détecté, pour 76 % d’entre eux, des microplastiques d’une taille comprise entre 0,3 et 5 mm. Autrement dit, certains sont invisibles à l’œil nu, mais un kilo de sol sec contient en moyenne 15 particules de microplastiques, selon l’étude. La plupart de ces résidus appartenant au polyéthylène, la matière plastique la plus commune.

    « Nous avons été surpris par la quantité de microplastiques, témoigne auprès de Mediapart Roland Marion, directeur de l’économie circulaire à l’Ademe. Nous nous doutions que ces particules étaient présentes dans les sols mais aucune étude quantifiée avec ce niveau de détail n’avait été faite auparavant et l’on ne pensait pas que le pourcentage de sol touché serait aussi élevé. »

    Pour l’Ademe, la nouvelle est à prendre au sérieux, et il va falloir poursuivre les travaux au-delà de cette première étude, qui ne porte que sur 33 échantillons. Car ce qui est en jeu, c’est une pratique qui se voulait écologique : le #tri et le #recyclage des déchets – les #biodéchets, issus de la décomposition des aliments, permettant de remplacer les engrais chimiques dans les champs agricoles. Or ce tri est mal fait, et ces fertilisants à base de matières naturelles contiennent des tas de #résidus issus de la dégradation d’#emballages plastiques. L’agence a analysé 167 échantillons de matières organiques ; 166 d’entre eux comprenaient des microplastiques.

    « Notre étude pointe les pratiques de collecte et de tri des déchets, poursuit Roland Marion. Il y a, en amont, un tri qui peut être mal réalisé dans les foyers. Il faut comprendre que ce que l’on fait chez nous a un impact sur ce qui est épandu dans les champs... Mais il y a aussi des outils industriels défectueux. Ils sont censés séparer les biodéchets du reste, mais le plastique passe malgré tout. C’est le cas notamment des #TMB [#tri_mécano-biologique, ndlr], on en compte une quarantaine sur le territoire. »

    Les défauts de cette technologie sont connus, et les produits organiques issus de ce tri ne pourront plus être épandus sur les sols agricoles à partir de 2027. Au vu des résultats de son étude, cependant, l’Ademe préconise de cesser cet usage dès à présent. « On peut recycler ces déchets autrement, par exemple en les mettant dans un méthaniseur, pour produire du gaz », précise Roland Marion.

    Le tri des déchets et le #paillage en cause

    Autre technologie à l’origine de la pollution des sols : le « paillage » à base de films plastiques. Ces grandes bâches, utilisées en agriculture pour recouvrir les sols afin d’y retenir chaleur et humidité et empêcher les « mauvaises herbes », entraînent elle aussi une infiltration de produits plastiques dans les parcelles. « Bien que les films soient retirés des sols en fin de cultures, les fragments de films au #polyéthylène ont été retrouvés sans les huit sous-parcelles d’essai, écrit l’Ademe. Des fragments de films biodégradables ont également été retrouvés au moins cinq ans après la fin des paillages. »

    Le plastique n’est pourtant pas indispensable dans cette technique de couverture des sols qui présente l’avantage de se passer de produits chimiques. Le paillage peut en effet se faire avec de la matière végétale (terreau de feuilles mortes, paille, copeaux de bois, chanvre…). « Les toiles ou bâches plastiques utilisées comme paillage sont nocives pour la vie des sols et la biodiversité, lit-on sur le site de l’Office français pour la biodiversité (OFB). Au bout d’un certain temps, le soleil et la pluie dégradent ce plastique en micro et nanoparticules, qui vont contaminer durablement les sols et l’eau. Il est absolument nécessaire d’éviter d’utiliser ce type de paillage. Même les paillages en #bioplastiques sont à écarter : certains sont biodégradables, mais pas tous. De plus, leur recyclage est très difficile voire impossible. »

    L’alternative est donc toute trouvée, et elle est en réalité déjà pratiquée par de nombreuses personnes. À quand des mesures du ministère de l’agriculture pour réduire cet usage du plastique dans les champs ?

    Ces bâches sont « une vraie catastrophe », souligne Marc-André Selosse, biologiste spécialiste des sols. « On sait qu’on ne peut pas éliminer le plastique, une fois qu’il est là, il est là pour toujours… Donc il faut tout faire pour ne pas l’introduire. »

    Le chercheur rattaché au Museum national d’histoire naturelle, « seulement à moitié étonné par l’étude de l’Ademe », reconnaît que les effets du plastique sur les sols sont encore mal connus. « Mais il a un effet sur la #biodiversité, c’est certain, puisqu’il est absorbé par toute la faune qui vit sous nos pieds. Or c’est un cancérogène et un #perturbateur_endocrinien. C’est donc une pression de plus, qui s’ajoute à tout ce que les animaux des sols subissent déjà avec les pesticides, le labour, le changement climatique… Cela commence à faire beaucoup ! »

    Et pour ne rien arranger, l’intrusion du plastique dans les sols les rend plus hydrophobes ; autrement dit cela réduit leur capacité à retenir l’eau. « Or il nous faut de l’eau dans les sols pour nos étés secs... », rappelle le scientifique.

    https://www.mediapart.fr/journal/ecologie/261224/les-sols-sont-largement-pollues-par-les-microplastiques
    #plastiques #pollution #France #statistiques #chiffres

  • Consommation : attention à l’utilisation du #film_alimentaire

    Le film alimentaire est très souvent utilisé pour recouvrir des aliments qu’ils soient cuisinés ou frais. Mais attention, il ne doit pas être utilisé avec tous les aliments et pas n’importe comment.

    Pour couvrir le reste d’un gratin, emballer un sandwich ou réchauffer un plat au micro-ondes : chaque année en France, on utilise 1,2 milliard de mètres de film alimentaire, d’après la Fondation GoodPlanet. Ça fait beaucoup de #plastique, avec les ravages que l’on sait pour l’environnement et ça n’est pas anodin pour la #santé, non plus.

    En lisant ce qui est indiqué sur un rouleau de film alimentaire : « ce film convient à tous les aliments, excepté les graisses et les huiles animales, les produits conservés en milieu gras, les fruits à coque, en pâte ou en crème et les sauces à caractère gras comme les mayonnaises, crèmes pour salades et autres mélanges, notamment à base de noix de coco », vous éliminez beaucoup d’aliments ! Pas de fromage, pas de saumon, pas de pâte à tarte… rien qui contienne du #gras, tout simplement parce que le plastique utilisé est susceptible de libérer des #substances_chimiques, notamment de la famille des phtalates, qui peuvent perturber le bon fonctionnement de nos #hormones. Or ces #phtalates adorent le gras ! Donc les aliments qui en contiennent sont les plus contaminés. Ça ne veut pas dire que nous ne pouvons pas utiliser de film plastique pour les conserver : il faut juste éviter le #contact_direct avec les #aliments.

    Des #précautions à prendre

    Certains films sont voués à la cuisson, là aussi, en évitant tout contact direct avec l’aliment, si possible. Certains emballages le précisent, d’ailleurs. On filme donc le récipient et on peut faire quelques trous à la fourchette avant de lancer le micro-ondes. Pas de four traditionnel, ni de cuisson à l’eau bouillante. On voit, comme ça, des recettes qui consistent à enrouler un ballotin de volaille dans du film alimentaire, avant de le plonger dans l’eau bouillante. Ce n’est absolument pas fait pour !

    Certains indiquent qu’ils sont sans #parabène, sans phtalate, sans #bisphénol_A, mais ne précisent pas ce qu’ils contiennent. Nous avons tenté de le savoir, auprès d’un fabriquant, mais nous n’avons pas obtenu de réponse. Quoiqu’il arrive, cela reste du plastique et quand il chauffe au contact d’un aliment, il peut s’y infiltrer et se retrouver dans notre organisme, au bout du compte. Cette pollution de l’organisme aux #microplastiques inquiète beaucoup les scientifiques, notamment sur les risques de #cancer. Nous vous proposons de revenir aux classiques : l’inox, le verre, la poterie, une assiette en guise de couvercle et le tour est joué.

    https://www.radiofrance.fr/franceinfo/podcasts/ca-nous-arrive-tous-les-jours/consommation-attention-a-l-utilisation-du-film-alimentaire-3192402
    #alimentation

    • « une assiette en guise de couvercle » … bof, il y a quand même plus étanche. Je n’utilise quasiment plus de plastique jetable, mais il faut quand même des systèmes qui marchent, sinon arrive un moment où tu en peux plus d’avoir des trucs qui moisissent, et tu baisses les bras

  • Microplastics in the Olfactory Bulb of the Human Brain | Environmental Health | JAMA Network Open | JAMA Network
    https://jamanetwork.com/journals/jamanetworkopen/fullarticle/2823787

    Question Can microplastics reach the olfactory bulb in the human brain?

    Findings This case series analyzed the olfactory bulbs of 15 deceased individuals via micro-Fourier transform infrared spectroscopy and detected the presence of microplastics in the olfactory bulbs of 8 individuals. The predominant shapes were particles and fibers, with polypropylene being the most common polymer.

    Meaning The presence of microplastics in the human olfactory bulb suggests the olfactory pathway as a potential entry route for microplastics into the brain, highlighting the need for further research on their neurotoxic effects and implications for human health.

    #microplastiques #cerveau #santé

  • Rising rates of cancer in young people prompts hunt for environmental culprit
    https://archive.ph/2024.08.07-041555/https://www.ft.com/content/491d7760-c329-4f57-9509-0da36bc9e7de

    The idea of #cancer as predominantly a disease of old age is beginning to creak. An analysis last year showed that, in the G20 group of industrialised nations, rates of several cancers are rising faster among the young than among the old. 

    Now, scientists at the American Cancer Society have confirmed the trend across a wider range of cancers, with statistics broadly suggesting that a Gen X or Millennial is more likely to develop certain types of the disease than her Baby-boomer parents. Half of the 34 types studied showed a “birth cohort effect”, meaning they are increasingly common among successively younger cohorts.

    […]

    Bafflingly, many of the new clinic’s young patients are in good shape, exercise regularly and eat healthily. That is prompting a hunt for environmental carcinogens capable of affecting entire generations. Last year, New Zealand researchers showed that microplastics, now found everywhere and ingested from infancy onwards, could disrupt the gut lining. The prevalence of microplastic pollution since the 1960s — the tiny plastic particles come from consumer products and the breakdown of industrial waste — has the right timeline and might explain the compounding effect between generations, but it needs further investigation.

    #microplastiques #cancer #jeunes

    Source:
    Differences in cancer rates among adults born between 1920 and 1990 in the USA: an analysis of population-based cancer registry data - The Lancet Public Health
    https://www.thelancet.com/journals/lanpub/article/PIIS2468-2667(24)00156-7/fulltext
    https://www.thelancet.com/cms/asset/7e57a199-90a6-4451-b369-61f85bfca303/gr1.jpg

  • Nos #vêtements génèrent des #microplastiques qui polluent le #fleuve #Saint-Laurent

    Les microplastiques les plus abondants dans le #fleuve_Saint-Laurent sont les #fibres_textiles de #polyester. Lorsqu’on lave une veste en tissu polaire, de minuscules fibres de plastique s’échappent vers les écosystèmes aquatiques.

    Valérie S. Langlois est professeure titulaire et titulaire de la Chaire de recherche du Canada en écotoxicogénomique et perturbation endocrinienne à l’Institut national de la recherche scientifique (INRS) ; Julien Gigault est professeur et chercheur en chimie à l’Université Laval ; Raphaël Lavoie est chercheur scientifique à Environnement et Changement climatique Canada et professeur associé à l’INRS et To Tuan Anh est technicien à l’INRS.

    Nos vêtements sont faits principalement de… matière plastique. Contrairement au coton, qui provient d’une plante, le polyester et le fameux spandex ou lycra — qui rendent les vêtements plus extensibles — ne poussent pas dans la nature. Ce sont des matières artificielles conçues à partir de plastique qui sont utilisées dans la production de textiles synthétiques.

    Lorsqu’on les lave, de minuscules fibres de plastique se détachent de nos vêtements puis passent dans les canalisations. Une fois arrivées à la station d’épuration des eaux usées, elles déjouent le processus d’élimination en raison de leur taille microscopique (d’où leur nom, les microplastiques) et se retrouvent dans nos écosystèmes aquatiques.

    Nous avons récemment mené une évaluation des microplastiques présents dans les eaux du fleuve Saint-Laurent et de son estuaire. Nous avons constaté que les microplastiques les plus abondants étaient les fibres textiles de polyester.

    Ailleurs dans le monde, on trouve des résultats similaires. Dans la mer Caspienne, par exemple, les fibres textiles étaient également le type de microplastiques le plus retrouvé dans le système digestif des poissons.

    Dans cet article, nous proposons de brosser un portrait de cette situation préoccupante.
    Pleins feux sur les microplastiques

    Les microplastiques (dont la taille varie entre l’épaisseur d’un cheveu et celle d’un cure-dent) ont été détectés partout sur la planète, notamment dans l’eau, les sédiments, le sol, l’air, les animaux et même dans les nuages et le sang humain.

    À l’échelle mondiale, on estime que près de 110 millions de tonnes de plastiques se sont accumulées dans les rivières au fil du temps, dont 12 % seraient des microplastiques et 88 % des macroplastiques (dont la taille est supérieure à l’épaisseur dudit cure-dent).

    Les microplastiques sont reconnus comme étant les produits de la dégradation des macroplastiques. On peut par exemple penser aux particules d’abrasion des pneus, aux bouteilles de plastique ou aux fibres de lavage des textiles.

    Conséquence ? Une proportion substantielle des macroplastiques d’aujourd’hui se dégradera et se transformera en microplastiques de demain.

    Les effets néfastes de l’exposition aux microplastiques sur la santé des organismes vivants ont été largement documentés. Chez l’humain, cette exposition a été associée à une perturbation des cellules, à des troubles du métabolisme, à une réponse du système immunitaire et à des effets négatifs sur la reproduction et le développement.

    L’éventail des effets répertoriés des microplastiques sur la santé n’est probablement que la pointe de l’iceberg, alors que les efforts de recherche mondiaux se poursuivent pour étudier diverses espèces.
    Des microplastiques pour souper ?

    Les microplastiques peuvent, entre autres, s’accumuler dans les poissons que l’on pêche et que l’on élève en aquaculture. Vous aurez donc deviné qu’ils finissent par se retrouver… dans nos assiettes.

    Une étude récente a démontré la présence de microplastiques de type fibres textiles synthétiques dans la chair de poissons commerciaux destinés à l’alimentation humaine. La quantité de microplastiques était également plus grande dans les poissons carnivores, c’est-à-dire ceux qui se nourrissent d’autres poissons.

    Consommer des poissons herbivores tels que le tilapia, plutôt que des poissons carnivores comme le thon, le saumon et la truite, pourrait ainsi diminuer la quantité de microplastiques dans nos repas.

    Le fleuve Saint-Laurent et son estuaire

    Le fleuve et son estuaire drainent environ 25 % de l’eau douce mondiale. Et plus de 45 millions de personnes vivent à proximité.

    En voguant sur le fleuve, la contamination par les microplastiques peut finir par atteindre l’océan Atlantique.

    Cette situation est particulièrement préoccupante. Pourquoi ? D’une part, parce qu’elle contribue à prédire de futures charges de microplastiques dans les eaux marines. Et de l’autre, parce que le fleuve abrite plusieurs millions d’animaux, d’invertébrés et de plantes.

    Dans notre étude, nous avons évalué la portion de microplastiques qui flottent dans les 40 premiers centimètres sous la surface de l’eau à 11 sites distincts du fleuve et de l’estuaire du Saint-Laurent.

    Nos résultats sont sans équivoque : les microplastiques sont présents à tous les sites d’échantillonnage. Les catégories de microplastiques les plus abondantes étaient les fibres textiles, suivies par les fragments (provenant par exemple de sacs de plastique) et les sphères (provenant entre autres des produits cosmétiques).

    Une analyse plus approfondie a permis de déterminer que les matériaux prédominants étaient le polyester, le polyéthylène, le polypropylène, le nylon et le polystyrène.

    Ces données offrent de précieuses informations quant à la répartition et au comportement des microplastiques afin de mieux préserver et gérer nos ressources en eau douce.

    Robert Charlebois chantait « Il faut laver l’eau, laver l’eau, laver l’eau »

    Poly-Mer — une petite entreprise québécoise — a conçu un filet qui s’attache derrière un canot ou un kayak afin de récolter les microplastiques qui flottent à la surface.

    En collaboration avec Stratégies Saint-Laurent — un OSBL québécois qui vise à favoriser l’implication des collectivités riveraines dans la protection, la réhabilitation et la mise en valeur du Saint-Laurent —, nous avons testé le filet de Poly-Mer et démontré qu’il pouvait bel et bien aider à filtrer les microplastiques dans l’eau.

    À hauteur d’un seul humain, d’une seule ville, que puis-je faire ?

    L’accord de Kunming-Montréal sur la biodiversité signé en 2022 (aussi connu sous le nom de COP15) a reconnu une fois de plus l’importance de travailler ensemble vers l’élimination de la pollution par le plastique planétaire.

    Et si on réduisait notre consommation de la matière plastique ? La question « en a-t-on vraiment besoin ? » n’a jamais été aussi pertinente qu’aujourd’hui, tant pour le portefeuille que pour l’environnement.

    Par exemple, la gestion municipale du compost domestique devrait éviter à tout prix l’utilisation de sacs de plastique. En effet, même les sacs étiquetés comme étant biodégradables ne se décomposent pas complètement. Il vaut mieux mettre les rebuts alimentaires directement dans notre bac de compost et le laver régulièrement.

    L’élimination appropriée des plastiques à la source est essentielle, tout comme l’investissement dans des technologies de traitement des eaux usées capables de retirer les microplastiques.

    https://theconversation.com/nos-vetements-generent-des-microplastiques-qui-polluent-le-fleuve-s

    #industrie_textile #textile #habits #mode #pollution #eau #pollution_de_l'eau #Canada #plastique

  • Les bernard-l’ermite déménagent dans des déchets plastiques… et intriguent les scientifiques
    https://theconversation.com/les-bernard-lermite-demenagent-dans-des-dechets-plastiques-et-intri

    Un autre facteur qui limite le choix de la coquille est la disponibilité de coquilles appropriées. Or, pour une raison encore inconnue, une partie des bernard-l’ermite terrestres choisissent d’occuper des objets en plastique plutôt que des coquilles naturelles, comme le montre cette dernière étude.

  • Autour des microplastiques et du sens des priorités de celleux qui nous gouvernent...

    35 % des #microplastiques primaires proviennent du lavage des #vêtements_synthétiques
    28 % des #microplastiques_primaires proviennent du frottement des #pneus lors de la conduite

    Mais on va interdire les paillettes (https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/01/07/pourquoi-les-paillettes-sont-en-voie-d-etre-interdites-dans-l-union-europeen). Le sens des priorités...
    https://eldritch.cafe/@ralocycleuse/111713256302292054

    Pourquoi les #paillettes sont en voie d’être interdites dans l’Union européenne

    https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/01/07/pourquoi-les-paillettes-sont-en-voie-d-etre-interdites-dans-l-union-europeen

    #transports #industrie_textile #interdiction

    • Microplastiques : sources, impact et solutions

      D’où viennent les microplastiques et quel impact ont-ils ? Apprenez-en plus sur les microplastiques et découvrez les solutions sur lesquelles travaille le Parlement européen.

      Que sont les microplastiques et d’où viennent-ils ?

      Les microplastiques sont de minuscules morceaux de #plastique qui mesurent généralement moins de 5 millimètres. Ils peuvent être divisés en deux catégories en fonction de la source dont ils proviennent.

      Les microplastiques primaires

      - Ils sont directement rejetés dans l’environnement sous forme de petites particules
      - On estime qu’ils représentent entre 15 et 31 % des microplastiques présents dans les océans
      - 35 % des microplastiques primaires proviennent du lavage des #vêtements_synthétiques
      – 28 % des microplastiques primaires proviennent du frottement des pneus lors de la conduite
      – 2 % proviennent des #produits_de_soin dans lesquels ils sont ajoutés volontairement (par exemple dans les #gommages)

      Les #microplastiques_secondaires

      – Proviennent de la #dégradation_d’objets en plastique plus grands tels que les #sacs_en_plastique, les #bouteilles, les filets de pêche
      – Représentent entre 69 et 81 % des microplastiques retrouvés dans les océans

      Microplastiques : quel impact ont-ils ?

      On retrouve de plus en plus de microplastiques dans les océans. Les Nations Unies ont déclaré en 2017 que l’océan contenait 51 trillons de particules, 500 fois plus que le nombre d’étoiles dans la galaxie.

      Les microplastiques présents dans l’océan peuvent être ingérés par les espèces marines et donc, se retrouver dans la chaîne alimentaire. Des microplastiques ont en effet été retrouvés dans des produits alimentaires comme la bière, le miel ou encore l’eau du robinet.

      Leur impact sur la santé humaine n’est pas encore connu mais les plastiques contiennent souvent des additifs tels que des stabilisants ou des agents ignifuges qui peuvent être nuisibles pour les humains ou pour les animaux qui les ingèrent.

      Sur quelles solutions l’Union européenne travaille-t-elle ?

      En septembre, les députés européens ont approuvé la stratégie plastiques qui a pour objectif d’augmenter le taux de recyclage des déchets plastiques dans l’UE. De plus, les députés ont appelé la Commission à introduire une interdiction à l’échelle européenne de tous les microplastiques ajoutés volontairement dans les produits cosmétiques et dans les détergents d’ici 2020 et à prendre des mesures pour minimiser les rejets de microplastiques provenant des textiles, des pneus, des peintures et des filtres à cigarette.

      En octobre, le Parlement a introduit une interdiction des plastiques à usage unique les plus retrouvés dans les océans et pour lesquels des alternatives plus écologiques existent. Les députés ont ajouté les plastiques oxodégradables à la liste des produits à interdire. Ces plastiques oxodégradables sont des plastiques conventionnels qui se brisent facilement en petites particules à cause des additifs qu’ils contiennent et contribuent à la pollution des océans.

      En 2015, le Parlement a voté en faveur de la réduction de l’utilisation des sacs en plastique dans l’Union européenne.

      https://www.europarl.europa.eu/news/fr/headlines/society/20181116STO19217/microplastiques-sources-impact-et-solutions

  • Des #microplastiques ont été retrouvés dans… les #nuages, faut-il s’en inquiéter ? - Edition du soir Ouest-France - 29/09/2023
    https://www.ouest-france.fr/leditiondusoir/2023-09-29/des-microplastiques-ont-ete-retrouves-dans-les-nuages-faut-il-s-en-inqu

    Au niveau environnemental, c’est une très mauvaise nouvelle. L’auteur principal de l’étude, Hiroshi Okochi, professeur à l’école de Sciences créatives et d’ingénierie de l’Université Waseda de Tokyo, insiste dans un communiqué : « Si on ne s’attaque pas de façon proactive au problème de la #pollution #plastique de l’#air, des changements dans le #climat et des risques écologiques pourraient devenir une réalité, causant des dommages environnementaux graves et irréversibles à l’avenir ».

    Il explique le processus : lorsque les microplastiques passent au-dessus de l’atmosphère, ils sont alors exposés aux ultraviolets du soleil. Ils se dégradent, et relâchent des gaz à effet de serre, ce qui contribue alors au changement climatique.

    Source :
    Airborne hydrophilic microplastics in cloud water at high altitudes and their role in cloud formation | Environmental Chemistry Letters
    https://link.springer.com/article/10.1007/s10311-023-01626-x

  • Yet Another Problem With Recycling: It Spews Microplastics
    https://www.wired.com/story/yet-another-problem-with-recycling-it-spews-microplastics

    THE PLASTICS INDUSTRY has long hyped recycling, even though it is well aware that it’s been a failure. Worldwide, only 9 percent of plastic waste actually gets recycled. In the United States, the rate is now 5 percent. Most used plastic is landfilled, incinerated, or winds up drifting around the environment.

    Now, an alarming new study has found that even when plastic makes it to a recycling center, it can still end up splintering into smaller bits that contaminate the air and water. This pilot study focused on a single new facility where plastics are sorted, shredded, and melted down into pellets. Along the way, the plastic is washed several times, sloughing off microplastic particles—fragments smaller than 5 millimeters—into the plant’s wastewater.

    [...]

    Their microplastics tally was astronomical. Even with filtering, they calculate that the total discharge from the different washes could produce up to 75 billion particles per cubic meter of wastewater. Depending on the recycling facility, that liquid would ultimately get flushed into city water systems or the environment. In other words, recyclers trying to solve the plastics crisis may in fact be accidentally exacerbating the microplastics crisis, which is coating every corner of the environment with synthetic particles.

    It seems a bit backward, almost, that we do plastic recycling in order to protect the environment, and then end up increasing a different and potentially more harmful problem,” says plastics scientist Erina Brown, who led the research while at the University of Strathclyde.

    [...]

    The full extent of the problem isn’t yet clear, as this pilot study observed just one facility. But because it was brand-new, it was probably a best-case scenario, says Steve Allen, a microplastics researcher at the Ocean Frontiers Institute and coauthor of the new paper. “It is a state-of-the-art plant, so it doesn’t get any better,” he says. “If this is this bad, what are the others like?

    These researchers also found high levels of airborne microplastics inside the facility, ready for workers to inhale. Previous research has found that recycled pellets contain a number of toxic chemicals, including endocrine-disrupting ones. Plastic particles can be dangerous to human lung cells, and a previous study found that laborers who work with nylon, which is also made of plastic, suffer from a chronic disease known as flock worker’s lung. When plastics break down in water, they release “leachate”—a complex cocktail of chemicals, many of which are hazardous to life.

    Recycling a plastic bottle, then, isn’t just turning it into a new bottle. It’s deconstructing it and putting it back together again. The recycling centers are potentially making things worse by actually creating microplastics faster and discharging them into both water and air,” says Deonie Allen, a coauthor of the paper and a microplastics researcher at the University of Birmingham. I’m not sure we can technologically engineer our way out of that problem.

    #plastique #pollution #recyclage #eau #air

  • #Environnement : Comment les #microplastiques s’infiltrent dans les #aliments que vous mangez - BBC News Afrique
    https://www.bbc.com/afrique/monde-64197280

    Les boues d’épuration sont le sous-produit qui subsiste après l’épuration des eaux usées municipales. Comme elles sont coûteuses à éliminer et riches en nutriments, les boues sont couramment utilisées comme engrais organiques aux États-Unis et en Europe. Dans cette dernière, cela est dû en partie aux directives de l’UE qui encouragent une économie circulaire des déchets. On estime que 8 à 10 millions de tonnes de boues d’épuration sont produites chaque année en Europe, dont environ 40 % épandues sur les terres agricoles.

    En raison de cette pratique, les terres agricoles européennes pourraient constituer le plus grand réservoir mondial de microplastiques, selon une étude réalisée par des chercheurs de l’université de Cardiff. Cela signifie qu’entre 31 000 et 42 000 tonnes de microplastiques, soit 86 000 à 710 000 milliards de particules microplastiques, contaminent chaque année les terres agricoles européennes.

    […]

    Un rapport de l’Agence britannique pour l’environnement, révélé par la suite par le groupe de campagne environnementale Greenpeace, a révélé que les déchets d’égouts destinés aux terres agricoles anglaises étaient contaminés par des polluants, notamment des dioxines et des hydrocarbures aromatiques polycycliques, à des « niveaux pouvant présenter un risque pour la santé humaine ».

    Une expérience menée en 2020 par Mary Beth Kirkham, agronome à l’université du Kansas, a révélé que le plastique sert de vecteur à l’absorption par les plantes de produits chimiques toxiques tels que le cadmium. « Dans les plantes où le cadmium était présent dans le sol avec le plastique, les feuilles de blé avaient beaucoup plus de cadmium que dans les plantes qui ont poussé sans plastique dans le sol », avait alors déclaré Kirkham.

    Les recherches montrent également que les microplastiques peuvent retarder la croissance des vers de terre et leur faire perdre du poids. Les raisons de cette perte de poids ne sont pas entièrement comprises, mais une théorie veut que les microplastiques puissent obstruer le tube digestif des vers de terre, limitant leur capacité à absorber les nutriments et limitant ainsi leur croissance. Selon les chercheurs, cela a également un impact négatif sur l’environnement au sens large, car les vers de terre jouent un rôle essentiel dans le maintien de la santé des sols. Leur activité de fouissement aère le sol, empêche l’érosion, améliore le drainage de l’eau et recycle les nutriments.

    Les particules de plastique peuvent également contaminer directement les cultures alimentaires. Une étude réalisée en 2020 a révélé la présence de microplastiques et de nanoplastiques dans les fruits et légumes vendus par les supermarchés et dans les produits vendus par les vendeurs locaux à Catane, en Sicile (Italie). Les pommes étaient les fruits les plus contaminés, et les carottes présentaient les niveaux les plus élevés de microplastiques parmi les légumes échantillonnés.

    • Ma voisine m’a gentiment offert une boite de rochers ferrero pour Noël, il faut que j’arrive à lui dire qu’une fois les 12 sucreries évaporées l’énorme boite en plastique transparente incassable qui les contenait va partir polluer rivières, champs, terre et air. Je n’arrive pas à comprendre que soient interdits les sacs plastiques quand dans le même temps les emballages plastiques continuent de pulluler. Et ça me chamboule d’avoir refusé toute ma vie de bosser pour la pétro chimie, le nucléaire, l’armée la pub ou les banques, d’avoir bouffé misère pour mes idées et de ne pas pouvoir refuser ce cadeau empoisonné au risque de vexer une vieille dame gentille.

      #ferrero_pollueur
      #nanoplastiques

    • j’entendais dans la radio France Inter l’autre fois le patron d’une fondation scientifique écoterroriste qui ausculte les mers du globe en bateaux dire que la pollution au plastique des océans et de l’air au dessus, ils comprenaient pas bien comment ça pouvait être aussi massif, jusqu’à récemment encore ; et puis ils ont remonté le flux. En fait, ça vient des terres émergées, dont agricoles, pourries par les humains depuis plus de 50 ans ; la pluie emporte le plastoc dans les rivières, qui vont dans les fleuves, qui vont dans la mer. Bingo !

      déjà en 2020 sur France Q. : https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/de-cause-a-effets-le-magazine-de-l-environnement/des-fleuves-a-l-ocean-itineraire-d-un-plastique-ravageur-7634967

      avec lien sur la fondation Tara (écoterroristes des mers) : https://oceans.taraexpeditions.org

      quelques chiffres sur le plastoc - ❤️ since 1950 : https://seenthis.net/messages/986864

    • L’usure des pneus contribuerait aussi pour une part très importante à cette pollution. Combien million (milliard ?) de tonne de caoutchouc se sont répandus en poussière dans les fossés bordant les routes ? Fossés qui aboutissent tous dans un cour d’eau.

  • L’usure des pneus en caoutchouc empêche la bonne croissance des huîtres
    https://www.actu-environnement.com/ae/news/usure-pneus-caoutchouc-croissance-huitres-40198.php4

    Dans une étude publiée, le 16 juillet, dans la revue Marine Pollution Bulletin, des chercheurs de l’Institut français de recherche pour l’exploitation de la mer (Ifremer) affirment que les composés chimiques présents dans les poussières d’usure issues du caoutchouc des pneus représentent une menace pour la survie des huîtres creuses. Cette variété, dérivée de l’huître japonaise (Crassostrea gigas, ou Magallana gigas), est la plus fréquemment consommée en France. Et selon les scientifiques de l’Ifremer, ce type de microplastiques (dont 50 % de la masse sont composés d’additifs chimiques) réduit significativement le taux de survie des huîtres juvéniles.

    Les scientifiques se sont même aperçus que la toxicité des microparticules de caoutchouc était différente en fonction de l’état de l’objet dont elles proviennent. « Les objets neufs sont plus nocifs pour les huîtres que les objets usés, qui ont dû libérer une partie de leurs composés chimiques au cours de leur vie, expliquent les biologistes de l’Ifremer. C’est notamment le cas pour les élastiques utilisés dans les parcs ostréicoles : s’ils sont neufs, leurs effets nocifs sur le développement des larves d’huîtres creuses sont dix fois supérieurs à ceux que l’on observe pour des élastiques déjà utilisés pendant plusieurs mois. »

    #microplastiques
    Si ce n’était que les huitres ...

  • Cirrhose, des microparticules de plastiques retrouvées dans le foie des malades
    https://www.mediscoop.net/algologie/index.php?pageID=2cfbc155744eddef0496be4f95fe2d34&site_origine=newsletter

    Des #microparticules de #plastiques variées ont été retrouvées dans tous les foies de personnes atteintes de cirrhose. A l’inverse, elles étaient indétectables chez des personnes sans maladie hépatique. Seraient-elles la cause ou la conséquence de la pathologie ? Les auteurs de cette étude parue dans eBioMedicine y travaillent mais constatent en tout cas que ces substances peuvent s’accumuler dans les organes périphériques humains. Jusque-là elles avaient été retrouvées dans le sang, les selles et le placenta.

    Source :
    Microplastics detected in cirrhotic liver tissue - eBioMedicine
    https://www.thelancet.com/journals/ebiom/article/PIIS2352-3964(22)00328-0/abstract

    #santé #microplastiques

  • Des #microplastiques détectés pour la première fois dans le sang d’êtres humains – Libération
    https://www.liberation.fr/environnement/pollution/des-microplastique-detectes-pour-la-premiere-fous-dans-le-sang-detres-hum

    Les scientifiques ont retrouvé des microplastiques dans le sang de 77 % des 22 personnes testées, tous des donneurs anonymes « adultes en bonne #santé ». Ils ont été en mesure de détecter des particules de minimum 0,0007 millimètre. Sur les cinq types de plastiques recherchés, plusieurs étaient parfois présents en même temps dans les veines des testés. La moitié des échantillons contenait notamment du #PET, plastique utilisé pour fabriquer les bouteilles d’#eau, et un tiers contenait du #polyéthylène, qui compose beaucoup d’#emballages.

    Source :
    Discovery and quantification of plastic particle #pollution in human blood - ScienceDirect
    https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0160412022001258

    • et dans les poumons
      https://www.futura-sciences.com/sante/actualites/organe-microplastiques-jusquau-plus-profond-nos-poumons-49511

      mais l’industrie des eaux en bouteilles se défend

      Les micro-particules, du fait de leur toute petite taille (de l’ordre de quelques microns soit 10 fois plus petites que le diamètre d’un cheveu), se retrouvent partout dans notre environnement quotidien, en particulier dans l’air, ce qui rend les analyses extrêmement complexes et nécessite le suivi d’un protocole très rigoureux, harmonisé et scientifiquement valide, pour éviter toute contamination des échantillons en laboratoire et assurer ainsi la fiabilité des résultats, ce qui n’existe absolument pas à ce jour. Il faut donc être très prudent quant aux conclusions des études existantes qui divergent de l’une à l’autre.

  • Sur les traces des « larmes de sirène » qui empoisonnent les mers
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2022/01/28/a-tarragone-sur-les-traces-des-larmes-de-sirene-qui-empoisonnent-les-mers_61

    Sur les traces des « larmes de sirène » qui empoisonnent les mers
    Par Stéphane Mandard (Tarragone, Espagne)
    Publié aujourd’hui à 05h08, mis à jour à 10h17

    Cette appellation poétique désigne en fait les #granulés #industriels qui servent à la production de la quasi-totalité des articles en #plastique. Plus de 250 000 tonnes de ces petites #billes toxiques sont #relarguées chaque année dans les eaux.

    De mémoire de pêcheurs, on n’a jamais croisé de sirènes dans le port de #Tarragone. Pourtant, régulièrement, la confrérie des surfeurs retrouve des « larmes de sirène » échouées sur les plages de cette ancienne cité antique de Catalogne, dévorée par le plus grand complexe pétrochimique du sud de l’Europe. « Enfant, je jouais avec, je pensais qu’elles étaient un élément du sable », raconte Jordi Oliva. Aujourd’hui, Jordi a 29 ans et, avec son association Good Karma Projects (GKP), cet ingénieur-surfeur en a fait son combat. Car cette appellation poétique recouvre une réalité qui l’est beaucoup moins : ces « larmes », que l’on prendrait facilement pour de petites perles multicolores polies par le sable, désignent de minuscules billes de plastique bourrées de substances toxiques.

    Une #pollution aussi diffuse que méconnue. Ces #microbilles de moins de 5 millimètres de diamètre, semblables à des lentilles, ne sont pas des #résidus de plastique issus de la dégradation de bouteilles ou autres objets à usage plus ou moins unique. Il s’agit des granulés industriels qui servent de matière première à la production de la quasi-totalité des articles en plastique. « Cette fois, les industriels ne peuvent pas rejeter la faute sur les particuliers, sur l’incivisme des consommateurs », commente Xavi Curto, de l’ONG Surfrider, qui soutient l’action de GKP à travers son programme de « défenseurs des côtes ».

    Des #pellets (en catalan et en anglais dans le texte), on en retrouve un peu partout sur les côtes méditerranéennes ou atlantiques. En Europe, selon la Commission européenne, chaque seconde, environ 265 000 de ces billes finissent dans l’océan, « perdues » par l’industrie lors des phases de fabrication, de stockage, de transport, de transformation ou de recyclage avant d’avoir été fondues. Au niveau mondial, on estime à plus de 250 000 tonnes la quantité de granulés relargués chaque année dans les milieux aquatiques.

    La plage de La Pineda, à Vila-Seca, station balnéaire toute proche de Tarragone, en est l’un des hot spots. En novembre 2021, avec une cinquantaine de volontaires, les deux associations ont ramassé environ 800 000 « larmes » (près de 16 kg) en seulement deux heures, soit une concentration de 1 000 granulés au mètre carré. Ce matin calme et ensoleillé de janvier, une partie de la plage en est encore jonchée. Pas de vagues, la planche est restée dans le van. Mais Jordi est venu avec « la machina » : un grand tamis en forme de cylindre, actionné par une manivelle et maintenu à l’oblique au-dessus du sol par des pieds de parasol.

    Pas besoin de mode d’emploi mais d’une pelle pour verser le sable dans le tambour et de seaux pour récupérer la récolte. Quelques minutes suffisent à remplir plusieurs bocaux, qui seront montrés plus tard dans les écoles pour sensibiliser les jeunes Catalans à la pollution aux #microplastiques. « Le but, ce n’est pas de nettoyer les plages, prévient Jordi, tee-shirt et masque estampillés Good Karma, mais de mettre les industriels face à leurs responsabilités pour qu’ils stoppent cette pollution. »

    Dans sa « chasse aux pellets », l’ONG a entrepris un travail de fin limier pour remonter à la source. Direction l’immense complexe pétrochimique de Tarragone (1 200 hectares) et ses grandes cheminées rouge et blanc qui fument nuit et jour. Environ 2 millions de tonnes de pellets y sont produites chaque année, selon l’Association des entreprises chimiques de Tarragone (AEQT), soit 60 % de la production nationale. Cela représente 1 000 milliards de « larmes de sirène », de quoi remplir cinq piscines olympiques.

    Première étape, le site du pétrolier Repsol. Le Total espagnol est le premier fabricant de pellets (entre 600 000 et 700 000 tonnes par an, soit 30 % à 35 % de la production du pôle). L’installation est traversée par une rivière rejoignant le fleuve Francoli, qui se jette dans la Méditerranée. Le réseau d’évacuation des eaux pluviales du site débouche dans la rivière. Le conduit est constellé de pellets.

    « Les industriels ne peuvent plus dire que les pellets viennent de cargos qui ont perdu des conteneurs en mer ou d’un camion renversé sur l’autoroute de Barcelone », dit Jordi. Aujourd’hui, la rivière est à sec ; il n’a pas plu depuis un mois et demi. Mais quand l’eau se met à tomber, c’est le déluge : la rivière se transforme en torrent et charrie les granulés jusqu’à la mer. Dow Chemicals, un autre site de production, est, lui, situé en pleine « zone inondable », comme l’indiquent les panneaux de signalisation.

    « Une grave menace pour la biodiversité »
    Le ministère espagnol de la transition écologique estime à 0,5 % la proportion de granulés perdus, principalement pendant les phases de transport. Un chiffre largement sous-estimé selon GKP. Pas moins de 80 000 camions sont nécessaires pour acheminer les 2 millions de tonnes de granulés. Le premier rond-point après le site de Repsol est parsemé de pellets. On en retrouve aussi dans le fossé à la sortie d’une des cinq entreprises de distribution. Le ballet des camions-citernes est quasi permanent. Les granulés sont stockés dans une centaine de silos en aluminium aussi hauts que les montagnes russes du parc d’attractions voisin de PortAventura – les plus hautes d’Europe, atteste l’office du tourisme.

    « A chaque chargement ou déchargement, il y a un risque de perte de pellets », observe Jordi. Certains restent sur le toit du camion, lors des transferts depuis les citernes. Quand ils ne sont pas stockés dans des cuves, les pellets sont entreposés dans des sacs de 25 kg. Plusieurs milliers d’entre eux sont entassés, à l’air libre, sur de simples palettes. « Il arrive qu’ils soient perforés lors de manipulations avec les chariots élévateurs », ajoute Jordi. Quand ce n’est pas la pluie, le mistral, lorsqu’il se réveille, se charge par ailleurs de disséminer les granulés dans la nature.

    Et pas seulement sur les plages de Tarragone. L’équipe de Good Karma en a ramassé dans le parc naturel du delta de l’Ebre. Situé à une heure au sud de Tarragone, classé en zone Natura 2000, il abrite près de quatre cents espèces d’oiseaux dont des flamants roses. Or, « cette pollution représente une grave menace pour la biodiversité », pointe Xavi, biologiste de formation. Les animaux confondent les « larmes » avec des œufs de poisson. Et 100 000 mammifères marins meurent chaque année à cause de l’ingestion de microplastique, rappelle-t-il.

    Mais c’est toute la chaîne alimentaire qui est contaminée. Un risque d’autant plus important que les granulés sont composés de polluants organiques persistants : les industriels ajoutent une multitude d’additifs potentiellement cancérogènes ou perturbateurs endocriniens pour rendre les plastiques plus résistants à la lumière ou à la chaleur.

    La « chasse aux pellets » a mené Good Karma sur les îles Baléares à l’été 2021 : dix jours de navigation avec le voilier de l’association appareillé d’un chalut Manta, un filet artisanal en forme de raie qui permet de collecter les microplastiques à la surface de l’eau. En cet après-midi de janvier, l’équipage navigue au large de Tarragone. La pêche est maigre. Mais, en juin, elle a été prodigieuse sur les plages de Majorque et de Minorque : jusqu’à 6 000 granulés par mètre carré. Pourtant, pas de complexe pétrochimique dans les parages aux Baléares.

    « Disons que ce n’est pas la priorité numéro un de l’administration, qui ne souhaite pas se mettre à dos l’industrie chimique »

    L’hypothèse de GKP : les pellets ont voyagé depuis Tarragone, à plus de 200 km de l’archipel. Une étude scientifique est en cours avec l’université de Barcelone pour la valider. « Nous avons construit un modèle qui tient compte de la direction du vent et des courants, explique Marta Sugrañes, la biologiste de l’ONG. Il est tout à fait possible, dans certaines conditions météo, que des pellets puissent aller de Tarragone jusqu’aux Baléares. » Les échantillons prélevés lors de l’expédition sont également analysés pour être comparés avec ceux retrouvés à Tarragone. Limite de l’exercice : « Les entreprises refusent de nous fournir leurs granulés. »

    Face au « déni » des industriels et à l’accumulation de « preuves » (photos, vidéos, prélèvements, etc.), Good Karma a décidé de déposer plainte en janvier 2021. Un an après, l’enquête de la police de l’environnement piétine. « Disons que ce n’est pas la priorité numéro un de l’administration, qui ne souhaite pas se mettre à dos l’industrie chimique », souffle une source proche du dossier. Il y a tout juste deux ans, en janvier 2020, une explosion sur une des installations avait causé la mort de trois personnes et une vague de protestations parmi la population. Depuis, l’émotion est retombée. Le complexe pétrochimique nourrit de nombreuses familles : 7 000 emplois directs et indirects.

    60 000 entreprises manipulent des granulés au sein de l’UE
    L’organisation professionnelle rappelle que les entreprises productrices de granulés participent toutes à l’Operation Clean Sweep (OCS) et appliquent à ce titre « les standards les plus élevés pour minimiser les risques de fuite ». Elle se défausse sur les autres maillons de la chaîne : « Il faut désormais que tous les opérateurs (transformateurs, transporteurs, recycleurs…) se joignent à l’initiative pour tendre vers l’objectif “zéro granulé”. »

    OCS est un programme de « bonnes pratiques » proposé aux entreprises volontaires. Il a été lancé par les producteurs de plastique européens en 1991. « Trente ans après, c’est un échec, comme le montre la pollution persistante à Tarragone », juge Xavi, de Surfrider. L’ONG appelle l’Union européenne (UE) à légiférer pour imposer « un système d’obligations avec des contrôles et des sanctions » aux quelque 60 000 entreprises qui manipulent des granulés au sein de l’UE.

    A la Commission, on indique qu’une étude est en cours sur la prévention des pertes de granulés et que des mesures, voire une proposition de loi, pourraient être présentées en fin d’année. A Tarragone, sur la plage de La Pineda, un panneau demande aux touristes de ne « pas déranger les tortues » qui viennent pondre sur le sable… au milieu des pellets. Une photo montre des œufs, si petits qu’ils pourraient être confondus avec des « larmes de sirène ».

    Des obligations pour 5 500 sites industriels en France
    Les côtes françaises ne sont pas épargnées par la pollution aux granulés de plastiques industriels. Depuis le 1er janvier, un décret d’application de la loi antigaspillage vise à obliger tous les sites de production, de manipulation (stockage, transformation) et de transport de granulés à se doter de procédures (et d’équipements à partir de 2023), pour empêcher leur fuite dans la nature. Au ministère de la transition écologique, on estime qu’environ 5 500 sites industriels sont concernés. Concrètement, il s’agit de l’installation de moyens de filtration, de confinement et de récupération des granulés. Il n’est pas prévu de sanctions, mais des inspections sous forme d’audits devraient être réalisées tous les trois ans par des organismes indépendants.

    Stéphane Mandard
    Tarragone, #Espagne

  • La quantité de plastique présente dans les océans réévaluée fortement à la hausse
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2021/09/10/la-quantite-de-plastique-presente-dans-les-oceans-reevaluee-fortement-a-la-h

    Selon une étude publiée le 9 septembre, il y aurait 24,4 milliards de milliards de particules de microplastiques, d’une taille comprise entre 1 et 5 millimètres, en suspension dans les mers du globe, cinq fois plus que les précédentes estimations.

    Les images emblématiques des tortues saucissonnées dans des débris de bâche ou d’oiseaux nichant au milieu de bouchons de bouteilles en plastique sur une plage ne reflètent qu’une partie du problème de la pollution marine. Car en plus des millions de tonnes d’emballages, restes d’engins de pêche et autres macrodéchets aquatiques, il flotterait dans l’océan mondial cinq fois plus de particules de microplastiques que ce qu’estimait la communauté scientifique jusqu’en 2015. L’étude publiée jeudi 9 septembre dans la revue Microplastics and Nanoplastics, du groupe Nature, ne prétend pas que les quantités, certes gigantesques, de microplastiques présentes dans l’eau aient explosé en quelques années, mais explique que les travaux antérieurs avaient grandement sous-évalué le niveau de pollution.

    Vidéo des déchets dans les canyons méditerranéens - © Ifremer/RAMOGE Explorations 2018.
    https://embed.ifremer.fr/videos/51a15620b265443db25cbc74ae174870

    Selon l’équipe internationale menée par Atsuhiko Isobe, du Centre de recherches océaniques et atmosphériques de l’université de Kyushu (Japon), il y aurait 24,4 trillions (milliards de milliards) de ces particules d’une taille comprise entre 1 et 5 millimètres en suspension dans les océans, et non 5,5 trillions, comme estimé initialement ; ce qui représenterait entre 82 000 et 578 000 tonnes. Les analyses ont détecté en moyenne entre 113 000 et 5,3 millions de pièces de microplastiques au kilomètre carré, soit un poids de 130 grammes à 2,67 kilos.

    Contamination généralisée

    Les auteurs ont analysé, calibré et synthétisé les données brutes tirées de 8 218 échantillons, dont les prélèvements ont eu lieu un peu partout autour du globe et qui sont destinés à nourrir une base de données publique. Cependant, ils soulignent que, dans leur maillage des océans, il manque des éléments en provenance de l’océan Indien occidental et de la mer de Chine méridionale, alors que « l’Asie du Sud, du Sud-Est et la Chine génèrent environ 68 % de tous les déchets plastiques mal gérés dans le monde ».

    Des eaux côtières jusque dans les abysses en haute mer, la contamination est généralisée – même si la connaissance de ces grands fonds est limitée par la difficulté à y mener des recherches. Citant des études récentes, la publication relève notamment que des micro-organismes qui se développent à la surface d’éléments immergés (navires, digues…), incorporés à des agrégats marins et des matières fécales, « permettent aux microplastiques plus légers que l’eau de mer de se déposer dans l’océan abyssal ». Les échantillons prélevés pour l’étude proviennent majoritairement des eaux proches de la surface.

    Les auteurs estiment que leur révision de l’importance de la contamination est prudente, d’autant plus qu’elle exclut les fibres synthétiques. Leur prise en compte donnerait des constats encore plus marqués, mais elles sont trop difficiles à caractériser de façon homogène à grande échelle.

    « Les fibres synthétiques – qui sont en grande majorité transportées dans l’atmosphère – peuvent se confondre avec des éléments naturels comme des végétaux. Elles restent un mystère pour nous… Sauf les bleues ou oranges qui proviennent des “dolly ropes”, des sortes de chevelure de polymères que les pêcheurs d’Europe du Nord attachent à leurs chaluts de fond [pour protéger leurs filets] », précise François Galgani, l’un des coauteurs de la publication.

    « Vraies décharges »

    Cet expert reconnu de l’Institut français pour l’exploitation des mers (Ifremer) travaille aussi sur le devenir des macrodéchets en mer, « dont 95 % se retrouvent au fond des océans, explique-t-il. On y trouve de vraies décharges ». Son travail consiste notamment à enregistrer des images en profondeur afin de documenter la pollution. Comme ce film impressionnant tourné en Méditerranée par 2 200 mètres de fond, à 8 kilomètres devant la Côte d’Azur, montrant seaux, pots de yaourt et objets divers accumulés au fond de l’eau.

    Le chercheur est aussi référent de la Commission européenne et participe à l’élaboration d’un traité international sur les microplastiques et les déchets aquatiques dont les Etats discutent depuis 2016, dans le cadre de l’Assemblée des Nations unies pour l’environnement (UNEA).

    Actuellement, les scientifiques ne connaissent pas précisément la trajectoire des plastiques et microplastiques dans l’océan. Mesurer leur teneur dans l’univers marin est un exercice ardu. L’échantillonnage avec les filets spécifiques utilisés par les scientifiques, dont le contenu est ensuite décompté sous des microscopes, risque non seulement de faire manquer des fibres, mais aussi des microplastiques de plus petite taille. Plusieurs évaluations récentes viennent ainsi d’être révisées. « Nous n’observons pas d’augmentation nette d’une année sur l’autre près des pays qui émettent ces pollutions, mais celles-ci se renouvellent et nous constatons que les plus anciennes se trouvent repoussées vers les pôles où elles augmentent fortement », résume François Galgani. Plusieurs études ont en effet rapporté des concentrations autour d’îles éloignées, au-dessus du cercle polaire arctique, dans l’Antarctique, l’océan Indien…

    « Les scientifiques évoquent désormais le cycle du plastique de la même manière qu’ils parlent du cycle de l’eau », explique Jean-François Ghiglione, directeur de recherche au CNRS (Laboratoire d’océanographie microbienne-Sorbonne Université), qui a coordonné la mission Microplastiques de la Fondation Tara Océan de 2019, sur l’étude des déchets plastiques charriés par les fleuves européens vers les mers et les océans. Ses résultats ont curieusement montré que seule une petite fraction des tonnages déversés chaque année par les rivières – dont 10 % se présentent sous forme de microplastiques – était effectivement détectée dans l’océan.

    Apports fluviaux sous-estimés

    Plusieurs millions de tonnes par an déversées côté terre, comparées à des centaines de milliers de tonnes flottant en mer : où pouvaient bien se cacher les « puits de plastique » expliquant ce déséquilibre ? Différentes hypothèses ont été débattues : est-ce que les microplastiques revenaient s’échouer sur les côtes ? Est-ce qu’il se produisait une sédimentation sur le fond ? Une biodégradation ? Une fragmentation en nanoparticules ? Etaient-ils ingérés ?
    Article réservé à nos abonnés Lire aussi « Pour mieux sonder les océans, il nous faudrait des véhicules autonomes, des bouées, des balises… »

    « De nouveaux articles ont montré que les petits microplastiques de 25 micromètres à 1 millimètre, comprenant notamment les fibres textiles, pouvaient représenter la même masse que ceux mesurant entre 1 et 5 millimètres. D’autre part, nous nous sommes rendu compte que les chiffres sur l’apport par les fleuves étaient erronés d’un facteur 10 à 100 », confie Jean-François Ghiglione. Ces constats ont fait l’objet d’une publication dans Science, le 2 juillet, avec, notamment, le Centre de formation et de recherche de l’université de Perpignan.

    Moins de particules venues des cours d’eau, flottant nettement plus dans l’#océan que ce que l’on pensait auparavant, « une part d’ombre est résolue », annonce le chercheur. Devant la complexité du sujet, des recherches supplémentaires sont nécessaires, mais une conclusion s’impose : les #plastiques ne disparaissent pas par magie

    .

  • Les #pneus de #voiture, premiers pollueurs des eaux par le #plastique

    Une vaste campagne de mesure effectuée en Californie prouve que les débris de pneus contribuent près de 300 fois plus à la pollution par les #microplastiques que les vêtements ou les produits cosmétiques.

    « Bannir les pailles, les cotons-tiges ou préférer la gourde en aluminium à la vilaine bouteille en PET : les propositions pour lutter contre la pollution par les plastiques ne manquent pas. Mais la plus efficace ne concernerait pas des objets de consommation courante, mais… nos voitures.

    Une étude menée en Californie conclut en effet que la source numéro un de la pollution aux microplastiques – les débris de plastique de diamètre inférieur à 5 millimètres – dans la baie de San Francisco serait l’usure des pneus, raconte le quotidien Los Angeles Times.

    Ces résultats sont le fruit d’une vaste campagne scientifique de trois ans menés par le San Francisco Estuary Institute et l’ONG 5 Gyres Institute dont le but était de dresser l’inventaire le plus complet possible des plastiques retrouvés dans les eaux de la baie autour de laquelle vivent plus de 7 millions de personnes.

    Les scientifiques ont effectué des prélèvements dans quelque 400 points de collecte répartis dans les eaux de la baie mais aussi dans les sédiments, les poissons et les évacuations d’eaux usées ainsi que les déversoirs d’orage. A l’aide de pinces, de microscopes et de spectromètres, ils ont patiemment analysé leur composition afin d’en déterminer l’origine.

    D’après leurs résultats publiés dans un rapport, les pluies lessivent plus de 7 milliards de débris de microplastiques chaque année, la plupart sous forme de fibres de pneus de voiture qui arrivent dans la mer par les déversoirs de précipitations. Les pneus contribueraient ainsi environ 300 fois plus à la pollution totale de la région par les microplastiques que les suspects usuels tels que les vêtements en fibres synthétiques, les microbilles des produits cosmétiques et autres débris engloutis dans les siphons ménagers. »


    http://www.eauxglacees.com/Les-pneus-de-voiture-premiers
    #pollution #pollution_de_l'eau #eau #micro-plastique #microplastique #industrie_automobile

  • #Greenpeace dénonce les fausses solutions alternatives au #plastique - rts.ch - Environnement
    https://www.rts.ch/info/sciences-tech/environnement/10750602-greenpeace-denonce-les-fausses-solutions-alternatives-au-plastique-.htm

    « Les produits à usage unique, quels qu’ils soient, renforcent la culture du jetable, à laquelle nous devons les immenses montagnes de #déchets qui polluent l’#environnement », écrit Greenpeace dans son rapport intitulé « Throwing Away the Future », publié mardi. Chaque minute, l’équivalent d’un chargement de camion rempli de plastique se déverse dans les océans, créant ensuite des #microplastiques.

    Les #emballages en #carton ou en #papier proposés par l’#industrie ne font que « remplacer un #gaspillage par un autre », poursuit l’ONG, ce qui conduit à l’exploitation et à la dégradation des #arbres, une logique qui participe au changement climatique. Parmi d’autres exemples, « les pailles en papier annoncées en 2018 par #McDonald's sont trop épaisses pour être recyclées. »

    Quant aux #bioplastiques, « ils ne se décomposent pas du tout ou beaucoup trop lentement » dans des conditions naturelles.

    Greenpeace accuse plus généralement des grands groupes commerciaux de continuer à ignorer la voie durable. « Il n’y aura pas de véritable changement tant qu’ils n’auront pas mis un terme à la croissance de la quantité de plastique utilisée », explique dans le rapport Graham Forbes, chef de projet mondial pour la section étasunienne.

    Le texte pointe également l’inefficacité du #recyclage. « Plus de 90% du plastique produit globalement n’a jamais été recyclé ». Outre un taux de collecte extrêmement bas, le système dit de recyclage chimique ne fait que décomposer en composant de base les déchets plastiques, « en utilisant beaucoup d’#énergie et de produits chimiques ».

    L’ONG appelle à l’instauration d’un modèle durable. « Ce dont le monde a besoin, ce sont des objectifs concrets de réduction de la #consommation de plastiques et des investissements substantiels dans un système réutilisable. »

    • Sur les traces en plastique de Magellan

      Le plastique c’est fantastique dit la chanson, et le caoutchouc super doux. Mais ce chimiste anonyme qui connaît bien « la chose » dit aussi que ce matériau symbole de modernité n’aurait jamais dû sortir des laboratoires ! Et pourtant, il en est sorti, et bien sorti, telle une créature du docteur Frankenstein hyper cool car tellement pratique… Il sert pour tout, modelé par l’humain à l’infini. Il s’est répandu partout jusqu’aux confins des mondes terrestres et sous-marins. Et voilà qu’à son tour, c’est lui qui modèle l’humain de ses effets environnementaux et désormais sanitaires.

      L’installation graphique et photographique proposée par la Fondation Pacifique et l’association Oceaneye raconte une petite partie de cette histoire cauchemardesque qui ne fait que commencer, la colonisation du monde par le plastique, et éclaire l’ambivalence de notre relation avec ce matériau devenu indispensable dans notre vie de tous les jours. Sous l’oeil du photographe genevois Fred Merz, qu’ils sont étonnants, ces fragments magnifiés de microplastiques, dans leur foisonnement de formes et de couleurs chatoyantes. N’appartiendraient-ils pas au monde végétal ? Animal ? Minéral ?

      Non, ils sont bel et bien des débris plastiques, trouvés dans quasiment chacun des 208 échantillons d’eau de mer collectés par le voilier Fleur de Passion et analysés par les biologistes d’Oceaneye dans le cadre de The Ocean Mapping Expedition, tour du monde de 4 ans et demi dans le sillage de Magellan, d’avril 2015 à septembre 2019.

      Si bien que 500 ans après la première circumnavigation, force est de constater que la plastique du monde a cédé la place à un monde de plastique. L’idée d’une planète Terre que l’on pourrait modeler selon notre bon vouloir et en toute impunité s’efface devant la réalité d’une pollution - plastique - à grande échelle. Avec quelles conséquences environnementales, voire sanitaires ?

      https://www.theatreorangerie.ch/index.php/hors-scene/expositions/157-sur-les-traces-en-plastique-de-magellan

      #art_et_politique

  • #Pollution : « Par l’air, les #microplastiques peuvent se déplacer partout sur la planète » - Le Parisien
    http://www.leparisien.fr/societe/pollution-par-l-air-les-microplastiques-peuvent-se-deplacer-partout-sur-l

    Les microplastiques sont-ils les nouveaux envahisseurs ? Alors qu’une nouvelle étude publiée mercredi dans la revue Sciences Advances montre que les régions les plus reculées et protégées de la pollution, comme l’#Arctique ou le sommet des #Alpes, sont atteintes par cette pollution, c’est le chemin pris par ces microparticules qui inquiète encore plus la communauté scientifique.

    Ces recherches révèlent une route surprenante pour ces minuscules particules : elles sont transportées en altitude par l’#air et retombent sous forme de neige ou de pluie. Et ce n’est pas vraiment une bonne nouvelle pour la planète.