• Politiques migratoires : « Des dispositifs mortels, dont l’effet est de tuer pour dissuader »

    Les textes composant le Pacte migratoire européen devraient être votés à Bruxelles d’ici mercredi 10 avril. Ils pourraient réduire considérablement les droits des personnes en exil qui tenteraient de rejoindre l’Union européenne.

    Renforcer les contrôles aux frontières, procéder au tri des exilé·es aux portes de l’Union européenne, traiter les procédures d’asile en accéléré, expulser plus rapidement les « indésirables » ou encourager les logiques d’externalisation…

    Les textes qui composent le pacte migratoire européen sont actuellement débattus au Parlement européen et doivent être votés mercredi 10 avril. Censé répondre à la crise de l’accueil qu’a connue l’Europe en 2015, il est largement rejeté par la gauche et les ONG, mais a toutes les chances d’être adopté après plus de deux ans de tractations.

    Pourquoi a-t-il été aussi difficile d’aboutir sur un tel pacte ? Que va-t-il changer pour les personnes exilées ? Comment en contrer les potentiels effets négatifs ?

    Nos invitées pour en débattre :

    - #Rima_Hassan, candidate LFI aux élections européennes, juriste et fondatrice de l’Observatoire des camps de réfugiés ;
    - #Sophie-Anne_Bisiaux, membre du réseau Migreurop, spécialiste des questions liées à l’externalisation, notamment en Afrique du Nord ;
    - #Sophie_Djigo, philosophe, fondatrice du collectif Migraction59 dans le nord de la France, autrice de Penser avec la frontière (Éditions d’une rive à l’autre).

    https://www.mediapart.fr/journal/international/090424/politiques-migratoires-des-dispositifs-mortels-dont-l-effet-est-de-tuer-po
    #pacte_européen_sur_la_migration_et_l’asile #pacte #Europe #pacte_migratoire #asile #migrations #réfugiés
    #pression_migratoire #management_migratoire #triple_win #répression #administration_des_flux #exclusion #récupération #humanité #fermeté #enfermement #tri #militarisation_des_frontières #racisme #règlement_filtrage #filtrage #frontières #frontières_extérieures #détention #enfermement #fichage #empreintes_digitales #procédure_d'asile #procédure_à_la_frontière #procédure_accélérée #pays_sûrs #fiction_juridique_de_non-entrée #non-entrée #fiction_juridique #encampement #encampement_généralisé #répartition #répartition_de_solidarité #paternalisme_colonial #externalisation #externalisation_des_frontières #refoulements #push-backs
    #vidéo

  • Au grand dam de l’#extrême_droite, la famille #Tolkien soutient l’aide aux #réfugiés et l’#écologie - Basta !

    https://basta.media/famille-tolkien-finance-aide-migrants-ecologie

    La #récupération_politique par l’extrême droite de J.R.R. Tolkien n’est pas au goût de tous. Et sûrement pas de ses descendants, qui financent avec les royalties la solidarité avec les #migrants, les actions contre les ventes d’#armes ou les #pesticides.

  • Tunisie : 22 corps de migrants retrouvés sur la côte depuis samedi
    https://www.dakaractu.com/Tunisie-22-corps-de-migrants-retrouves-sur-la-cote-depuis-samedi_a247456.

    Tunisie : 22 corps de migrants retrouvés sur la côte depuis samedi
    Tunisie : 22 corps de migrants retrouvés sur la côte depuis samedi
    Les corps de 22 migrants morts noyés au large de la Tunisie ont été retrouvés sur les côtes du centre-est du pays depuis samedi, ont indiqué les autorités mardi.
    Les corps « qui semblent être ceux de migrants africains » ont été découverts sur les côtes de la ville de Sfax, l’un des principaux points de départs clandestins en mer vers l’Europe, a indiqué à l’AFP Hichem Ben Ayyad, porte-parole du tribunal du gouvernorat, chargé d’enquêter sur ces décès.
    « Il n’est pas possible de déterminer à ce stade le nombre de bateaux qui transportaient ces migrants avant de faire naufrage », a-t-il ajouté.La Garde nationale tunisienne a en outre annoncé mardi l’arrestation de « cinq personnes recherchées » pour leur implication dans l’organisation de traversées clandestines vers l’Europe depuis les côtes tunisiennes. La Tunisie et la Libye sont les principaux points de départ en Afrique du Nord pour des milliers de migrants clandestins, qui risquent leur vie chaque année dans l’espoir d’une vie meilleure en Europe. Selon l’Organisation internationale pour les migrations, 2.498 personnes sont mortes ou ont disparu en tentant de traverser la Méditerranée centrale l’année dernière, soit une augmentation de 75% par rapport à 2022.

    #Covid-19#migration#migrant#tunisie#migrationireeguliere#sante#mortalite#OIM#libyesfax

  • Expulsion de migrants vers le Rwanda : l’ONU appelle le gouvernement britannique à « reconsidérer son plan »
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/04/23/expulsion-de-migrants-vers-le-rwanda-l-onu-appelle-le-gouvernement-britanniq

    Expulsion de migrants vers le Rwanda : l’ONU appelle le gouvernement britannique à « reconsidérer son plan »
    Le Monde avec AFP
    Quelques heures après le vote par le Parlement britannique du projet de loi très controversé « Safety of Rwanda » (« sûreté du Rwanda »), porté par le gouvernement de Rishi Sunak et visant l’expulsion vers le Rwanda de demandeurs d’asile entrés illégalement au Royaume-Uni, l’Organisation des Nations unies (ONU) a demandé au gouvernement britannique de « reconsidérer son plan », mardi 23 avril, par voie de communiqué.
    Le haut-commissaire aux droits de l’homme, Volker Türk, et son homologue chargé des réfugiés, Filippo Grandi, appellent le Royaume-Uni « à prendre plutôt des mesures pratiques pour lutter contre les flux irréguliers de réfugiés et de migrants, sur la base de la coopération internationale et du respect du droit international des droits de l’homme ». Annoncé il y a deux ans par le gouvernement conservateur au pouvoir et présenté comme une mesure phare de sa politique de lutte contre l’immigration clandestine, ce projet vise à envoyer au Rwanda les demandeurs d’asile – d’où qu’ils viennent – entrés illégalement au Royaume-Uni, notamment en traversant la Manche sur des canots pneumatiques.
    Adossé à un nouveau traité entre Londres et Kigali qui prévoit le versement de sommes substantielles au Rwanda en échange de l’accueil des migrants, le texte voté dans la nuit de lundi à mardi visait à répondre aux conclusions de la Cour suprême, qui avait jugé le projet initial illégal en novembre dernier.
    « Cette nouvelle législation entrave sérieusement l’Etat de droit au Royaume-Uni et crée un précédent dangereux dans le monde », insiste M. Türk, soulignant qu’elle transfère la responsabilité des réfugiés, réduit la capacité des tribunaux britanniques, restreint l’accès aux recours juridiques au Royaume-Uni et limite la portée des protections nationales et internationales des droits de l’homme.
    « La protection des réfugiés exige que tous les pays – et pas seulement les voisins des zones de crise – respectent leurs obligations. Cet arrangement vise à reporter la responsabilité de la protection des réfugiés, sapant ainsi la coopération internationale et créant un précédent mondial inquiétant », dénonce également Filippo Grandi.
    Ils soulignent que la nouvelle législation est la troisième d’une série de lois britanniques « de plus en plus restrictives qui ont érodé l’accès à la protection des réfugiés au Royaume-Uni depuis 2022, notamment par l’interdiction de l’accès à l’asile ou à d’autres formes d’autorisation de séjour au Royaume-Uni pour les personnes arrivant irrégulièrement via un pays tiers ». « S’il est mis en œuvre », le texte « ouvrirait la voie à l’envoi sommaire des demandeurs d’asile, y compris des familles avec enfants, au Rwanda pour présenter leur demande d’asile, sans aucune perspective de retour au Royaume-Uni », est-il ajouté.
    De son côté, le Conseil de l’Europe appelle également Londres à reconsidérer son plan et formule ses inquiétudes en matière de droits humains. « J’ai de sérieuses inquiétudes en matière de droits humains concernant le “Rwanda Bill” du Royaume-Uni. Son adoption par le Parlement britannique soulève des questions majeures concernant les droits des demandeurs d’asile et de l’Etat de droit », a réagi le commissaire aux droits de l’homme du Conseil, Michael O’Flaherty, dans un communiqué.
    Le Conseil de l’Europe qui réunit quarante-six membres, dont le Royaume-Uni, est dépositaire de la Convention européenne des droits de l’homme. Cette dernière avait stoppé in extremis en juin 2022 un premier vol prévu vers le Rwanda.« Nous sommes satisfaits que le projet de loi ait été adopté par le Parlement britannique », a de son côté déclaré, sans surprise, mardi, le gouvernement rwandais par la voix de sa porte-parole, Yolande Makolo, dans un communiqué transmis à l’Agence France-Presse. Elle a ajouté que les autorités de Kigali étaient « impatientes d’accueillir les personnes relocalisées au Rwanda ».
    Le projet de loi définit le Rwanda comme un pays tiers sûr. Ce pays de la région des Grands Lacs se présente comme l’un des plus stables du continent africain. Pourtant, Paul Kagame, vice-président de cette république (de 1994 à 2000) puis président (depuis 2000), est accusé de gouverner dans un climat de peur, étouffant la dissidence et la liberté d’expression. « Nous avons travaillé dur au cours des trente dernières années pour faire du Rwanda un pays sûr et sécurisé tant pour les Rwandais que pour les non-Rwandais », a de son côté assuré Mme Makolo. Après avoir atteint un record en 2022 (45 000), puis baissé en 2023 (près de 30 000), le nombre de personnes ayant traversé clandestinement la Manche à bord de canots de fortune a augmenté de plus de 20 % depuis le début de l’année par rapport à l’an dernier.

    #Covid-19#migrant#migration#royaumeuni#rwanda#asile#migrationirrehuliere#expulsion#droit#payssur#traversee#manche#mortalite#sante

  • Au large de Djibouti, au moins vingt et un migrants morts et vingt-trois disparus lors d’un naufrage selon l’ONU
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/04/23/au-large-de-djibouti-au-moins-16-migrants-morts-et-28-disparus-lors-d-un-nau

    Au large de Djibouti, au moins vingt et un migrants morts et vingt-trois disparus lors d’un naufrage selon l’ONU
    Le Monde avec AFP
    Au moins vingt et un migrants, dont des enfants, sont morts, et vingt-trois autres sont portés disparus après le naufrage de leur embarcation au large de Djibouti, dans la Corne de l’Afrique (à l’est du continent), a annoncé, mardi 23 avril, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), lors d’un bilan actualisé en soirée.Le bateau était en route vers la côte djiboutienne après avoir quitté le Yémen, lundi vers 19 h 30, a fait savoir la cheffe de mission de l’OIM à Djibouti, Tanja Pacifico. « Les opérations de recherche et de sauvetage par les autorités locales et l’OIM sont en cours », a affirmé l’organisation onusienne sur X. Sur les 77 migrants à bord de l’embarcation, vingt et un corps ont été retrouvés, dont ceux d’enfants, selon Mme Pacifico.
    L’ambassadeur éthiopien à Djibouti, qui a confirmé que trente-trois personnes, dont une femme, avaient survécu, a exprimé sa « peine profonde (…) devant la succession d’horribles désastres », et réclamé l’adoption de « mesures légales » contre « les trafiquants d’êtres humains qui mettent les vies de nos citoyens en danger ».
    Il s’agit du deuxième naufrage rapporté par l’OIM au large de Djibouti en quelques semaines, après un autre le 8 avril, dans lequel au moins trente-huit personnes, dont des enfants, ont péri. La « route de l’est », empruntée par les migrants venant de la Corne de l’Afrique pour rejoindre l’Arabie saoudite via le Yémen en guerre, est considérée par l’agence comme « l’une des routes migratoires les plus dangereuses et les plus complexes d’Afrique et du monde ».
    Le 8 avril, l’OIM a estimé qu’au moins 698 personnes, y compris des femmes et des enfants, ont péri le long de la « route de l’est » en 2023, mais « ce chiffre pourrait être plus élevé car certaines tragédies passent souvent inaperçues ». En novembre 2023, soixante-quatre migrants avaient disparu, présumés morts en mer, lors d’un naufrage au large des côtes du Yémen, rappelle l’OIM.
    Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Transférer les demandeurs d’asile au Rwanda : l’obstination du gouvernement de Rishi Sunak
    Outre les naufrages, les migrants sont confrontés le long du chemin à « la famine, aux risques sanitaires, aux trafiquants et autres criminels », et manquent « de soins médicaux, de nourriture, d’eaux, d’un abri », souligne l’organisation.
    Selon l’OIM, les Ethiopiens représentent 79 % des quelque 100 000 migrants arrivés en 2023 au Yémen depuis les côtes de Djibouti ou de Somalie, le reste étant des Somaliens. La plupart d’entre eux évoquent des motifs économiques à leur départ, mais une partie met aussi en avant les violences ou les catastrophes climatiques en Ethiopie. Deuxième pays le plus peuplé d’Afrique, l’Ethiopie est déchirée par de nombreux conflits et plusieurs régions ont souffert ces dernières années d’une importante sécheresse. L’inflation est galopante et plus de 15 % des 120 millions d’habitants dépendent de l’aide alimentaire.

    #Covid-19#migrant#migration#ethiopie#yemen#djibouti#routemigratoire#traversee#mortalite#naufrage#sante#migrationireeguliere

  • Au large de Djibouti, au moins vingt et un migrants morts et vingt-trois disparus lors d’un naufrage selon l’ONU
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/04/23/au-large-de-djibouti-au-moins-16-migrants-morts-et-28-disparus-lors-d-un-nau

    Au large de Djibouti, au moins vingt et un migrants morts et vingt-trois disparus lors d’un naufrage selon l’ONU
    Le Monde avec AFP
    Publié hier à 16h06, modifié à 03h46
    Au moins vingt et un migrants, dont des enfants, sont morts, et vingt-trois autres sont portés disparus après le naufrage de leur embarcation au large de Djibouti, dans la Corne de l’Afrique (à l’est du continent), a annoncé, mardi 23 avril, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), lors d’un bilan actualisé en soirée.
    Le bateau était en route vers la côte djiboutienne après avoir quitté le Yémen, lundi vers 19 h 30, a fait savoir la cheffe de mission de l’OIM à Djibouti, Tanja Pacifico. « Les opérations de recherche et de sauvetage par les autorités locales et l’OIM sont en cours », a affirmé l’organisation onusienne sur X. Sur les 77 migrants à bord de l’embarcation, vingt et un corps ont été retrouvés, dont ceux d’enfants, selon Mme Pacifico. L’ambassadeur éthiopien à Djibouti, qui a confirmé que trente-trois personnes, dont une femme, avaient survécu, a exprimé sa « peine profonde (…) devant la succession d’horribles désastres », et réclamé l’adoption de « mesures légales » contre « les trafiquants d’êtres humains qui mettent les vies de nos citoyens en danger ».
    Il s’agit du deuxième naufrage rapporté par l’OIM au large de Djibouti en quelques semaines, après un autre le 8 avril, dans lequel au moins trente-huit personnes, dont des enfants, ont péri. La « route de l’est », empruntée par les migrants venant de la Corne de l’Afrique pour rejoindre l’Arabie saoudite via le Yémen en guerre, est considérée par l’agence comme « l’une des routes migratoires les plus dangereuses et les plus complexes d’Afrique et du monde ».
    Le 8 avril, l’OIM a estimé qu’au moins 698 personnes, y compris des femmes et des enfants, ont péri le long de la « route de l’est » en 2023, mais « ce chiffre pourrait être plus élevé car certaines tragédies passent souvent inaperçues ». En novembre 2023, soixante-quatre migrants avaient disparu, présumés morts en mer, lors d’un naufrage au large des côtes du Yémen, rappelle l’OIM.
    Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Transférer les demandeurs d’asile au Rwanda : l’obstination du gouvernement de Rishi Sunak
    Outre les naufrages, les migrants sont confrontés le long du chemin à « la famine, aux risques sanitaires, aux trafiquants et autres criminels », et manquent « de soins médicaux, de nourriture, d’eaux, d’un abri », souligne l’organisation.Selon l’OIM, les Ethiopiens représentent 79 % des quelque 100 000 migrants arrivés en 2023 au Yémen depuis les côtes de Djibouti ou de Somalie, le reste étant des Somaliens. La plupart d’entre eux évoquent des motifs économiques à leur départ, mais une partie met aussi en avant les violences ou les catastrophes climatiques en Ethiopie.
    Deuxième pays le plus peuplé d’Afrique, l’Ethiopie est déchirée par de nombreux conflits et plusieurs régions ont souffert ces dernières années d’une importante sécheresse. L’inflation est galopante et plus de 15 % des 120 millions d’habitants dépendent de l’aide alimentaire.

    #Covid-19#migrant#migration#ethiopie#djibouti#yemen#routemigratoire#traversee#naufrage#mortalite#sante#migrationirreguliere

  • Au large de Djibouti, au moins vingt et un migrants morts et vingt-trois disparus lors d’un naufrage selon l’ONU
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/04/23/au-large-de-djibouti-au-moins-16-migrants-morts-et-28-disparus-lors-d-un-nau

    Au large de Djibouti, au moins vingt et un migrants morts et vingt-trois disparus lors d’un naufrage selon l’ONU
    Le Monde avec AFP
    Publié hier à 16h06, modifié à 03h46
    Au moins vingt et un migrants, dont des enfants, sont morts, et vingt-trois autres sont portés disparus après le naufrage de leur embarcation au large de Djibouti, dans la Corne de l’Afrique (à l’est du continent), a annoncé, mardi 23 avril, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), lors d’un bilan actualisé en soirée.
    Le bateau était en route vers la côte djiboutienne après avoir quitté le Yémen, lundi vers 19 h 30, a fait savoir la cheffe de mission de l’OIM à Djibouti, Tanja Pacifico. « Les opérations de recherche et de sauvetage par les autorités locales et l’OIM sont en cours », a affirmé l’organisation onusienne sur X. Sur les 77 migrants à bord de l’embarcation, vingt et un corps ont été retrouvés, dont ceux d’enfants, selon Mme Pacifico. L’ambassadeur éthiopien à Djibouti, qui a confirmé que trente-trois personnes, dont une femme, avaient survécu, a exprimé sa « peine profonde (…) devant la succession d’horribles désastres », et réclamé l’adoption de « mesures légales » contre « les trafiquants d’êtres humains qui mettent les vies de nos citoyens en danger ».
    Il s’agit du deuxième naufrage rapporté par l’OIM au large de Djibouti en quelques semaines, après un autre le 8 avril, dans lequel au moins trente-huit personnes, dont des enfants, ont péri. La « route de l’est », empruntée par les migrants venant de la Corne de l’Afrique pour rejoindre l’Arabie saoudite via le Yémen en guerre, est considérée par l’agence comme « l’une des routes migratoires les plus dangereuses et les plus complexes d’Afrique et du monde ».
    Le 8 avril, l’OIM a estimé qu’au moins 698 personnes, y compris des femmes et des enfants, ont péri le long de la « route de l’est » en 2023, mais « ce chiffre pourrait être plus élevé car certaines tragédies passent souvent inaperçues ». En novembre 2023, soixante-quatre migrants avaient disparu, présumés morts en mer, lors d’un naufrage au large des côtes du Yémen, rappelle l’OIM.
    Lire aussi | Article réservé à nos abonnés Transférer les demandeurs d’asile au Rwanda : l’obstination du gouvernement de Rishi Sunak
    Outre les naufrages, les migrants sont confrontés le long du chemin à « la famine, aux risques sanitaires, aux trafiquants et autres criminels », et manquent « de soins médicaux, de nourriture, d’eaux, d’un abri », souligne l’organisation.Selon l’OIM, les Ethiopiens représentent 79 % des quelque 100 000 migrants arrivés en 2023 au Yémen depuis les côtes de Djibouti ou de Somalie, le reste étant des Somaliens. La plupart d’entre eux évoquent des motifs économiques à leur départ, mais une partie met aussi en avant les violences ou les catastrophes climatiques en Ethiopie.
    Deuxième pays le plus peuplé d’Afrique, l’Ethiopie est déchirée par de nombreux conflits et plusieurs régions ont souffert ces dernières années d’une importante sécheresse. L’inflation est galopante et plus de 15 % des 120 millions d’habitants dépendent de l’aide alimentaire.

    #Covid-19#migrant#migration#ethiopie#djibouti#yemen#routemigratoire#traversee#naufrage#mortalite#sante#migrationirreguliere

  • Legal fiction of non-entry in EU asylum policy

    The fiction of ’#non-entry' is a claim that states use in border management to deny the legal arrival of third-country nationals on their territory, regardless of their physical presence, until granted entry by a border or immigration officer. It is usually applied in transit zones at international airports between arrival gates and passport control, signifying that the persons who have arrived have not yet entered the territory of the destination country. Although physically present, they are not considered to have legally entered the country’s official territory until they have undergone the necessary clearance. In the EU, all Member States make use of the fiction of non-entry in transit zones at ports of entry, but usually in a non-asylum context. In 2018, Germany was one of the first Member States to extend this concept to include land crossings. Since the mass arrival of asylum-seekers in 2015-2016, other Member States too have increasingly looked into ways of using this claim to inhibit asylum-seekers’ entry to their territory and thereby avoid the obligation under international law to provide them with certain protection and aid. This, however, may lead to a risk of refoulement, as the fiction of non-entry limits asylum-seekers’ movement and access to rights and procedures, including the asylum procedure. This is a revised edition of a briefing published in March 2024.

    #pacte #asile #migrations #réfugiés #droit_d'asile #fiction_juridique #fiction_légale #legal_fiction #non-entrée #aéroports #territoire #géographie #zones_frontalières #zones_de_transit #présence_physique

    –-

    ajouté à la métaliste sur #Pacte_européen_sur_la_migration_et_l’asile :
    https://seenthis.net/messages/1019088

    ajouté à la métaliste autour de la Création de zones frontalières (au lieu de lignes de frontière) en vue de refoulements :
    https://seenthis.net/messages/795053

  • La #LDH et #Utopia_56 portent plainte pour #complicité de #crimes_contre_l'humanité et complicité de #torture contre le n°3 de la liste RN

    #Fabrice_Leggeri est visé par une plainte pour complicité de crimes contre l’humanité et complicité de torture, révèlent franceinfo et Le Monde, mardi.

    La Ligue des Droits de l’Homme et Utopia 56 ont déposé, mardi 23 avril, une plainte à Paris pour complicité de crimes contre l’humanité et complicité de torture contre Fabrice Leggeri, le n°3 de la liste RN pour les élections européennes, révèlent franceinfo et Le Monde.

    De 2015 et 2022, Fabrice Leggeri a occupé le poste de directeur exécutif de Frontex, l’agence européenne de gardes-frontières et de gardes-côtes. Dans cette plainte, il lui est reproché d’avoir activement facilité des refoulements illégaux en mer de bateaux de migrants dans le cadre de ses fonctions.

    Interception de bateaux de migrants et obstacle à l’intervention d’ONG

    Les deux associations estiment que, lorsqu’il était à la tête de Frontex, Fabrice Leggeri a permis l’interception de bateaux de migrants par les #garde-côtes_libyens, à la fois en faisant obstacle à l’intervention d’ONG présentes en mer, mais aussi en livrant aux garde-côtes libyens les coordonnées GPS ou les photos aériennes de ces embarcations. Les Nations unies avaient pourtant établi que ces migrants, qui cherchaient à traverser la Méditerranée, étaient exposés en #Libye aux risques de violences physiques et sexuelles, de détention arbitraire, de torture et d’esclavage.

    La Convention de Genève de 1951, relative au statut des réfugiés et à leur droit d’asile, stipule qu’en mer, lorsque des personnes sont en danger, le principe doit toujours être celui de l’assistance et de l’aide. Les règles de l’ONU et de l’Union européenne imposent les mêmes usages.

    La LDH et Utopia 56 accusent également Fabrice Leggeri d’avoir facilité le #refoulement de bateaux de migrants de la #Grèce vers la #Turquie, en refusant, dit la plainte, de relayer leurs signaux de détresse. La plainte lui reproche aussi d’avoir dissimulé ces opérations, en ne les mentionnant pas dans les rapports de l’agence Frontex, et enfin d’avoir fait obstacle à la saisine de l’officier des droits fondamentaux en charge du contrôle des opérations de Frontex.

    Pour rédiger cette plainte, la LDH et Utopia 56 s’appuient notamment sur un rapport de l’Office européen de lutte anti-fraude, qui a précisément mis au jour des pratiques illégales et a mis en cause le rôle de Fabrice Leggeri, dont il était par ailleurs souligné le dirigisme à son poste de numéro 1 de Frontex. Les conclusions de ce rapport avaient contraint Fabrice Leggeri à la démission en 2022. Moins de deux ans plus tard, en février dernier, celui qui a été formé à l’ENA et a fait toute sa carrière dans la haute fonction publique a annoncé rejoindre la liste du Rassemblement national, conduite par Jordan Bardella, pour les élections européennes du 9 juin prochain.
    Des « allégations totalement incorrectes »

    Fabrice Leggeri, contacté par franceinfo, estime que « ces allégations » "sont totalement incorrectes". Il y voit « des manœuvres totalement politiciennes pour [le] discréditer et discréditer la liste du RN lors des élections européennes ». ⁠"Lorsque j’étais directeur de Frontex de 2015 à 2022, l’agence européenne a sauvé plus de 350 000 migrants en mer en conformité avec le droit international de la mer", ajoute le candidat RN. Il indique que « des plaintes pour diffamation sont déjà en préparation contre plusieurs membres de LFI qui ont publiquement proféré ce genre d’accusations totalement infondées ». Sur son compte X, mardi, il ajoute que « le RN est le seul rempart contre le terrorisme intellectuel que l’extrême-gauche et ses ONG font peser sur la France et sur l’Europe pour démanteler l’idée même d’un contrôle des frontières ».

    « La qualification de complicité de crime contre l’humanité est une qualification criminelle et grave, mais ce qui est plus grave, c’est de laisser mourir des dizaines de milliers d’hommes, de femmes et d’enfants en Méditerranée, c’est de favoriser leur transfert forcé vers des centres d’esclavage en Libye », estime Emmanuel Daoud, l’avocat de la Ligue des Droits de l’Homme. « À partir du moment où ils sont dans des bateaux, on ne doit pas les refouler, on doit les accueillir et on doit les sauver. Monsieur Leggeri l’a oublié et il devra en répondre », conclut-il.

    La plainte de 53 pages avec constitution de partie civile concernant Fabrice Leggeri a été déposée ce mardi après-midi au doyen des juges d’instruction du tribunal judiciaire de Paris. Une ONG allemande, le Centre européen pour les Droits constitutionnels et Humains, avait demandé il y a deux ans à la Cour pénale internationale à La Haye d’ouvrir une enquête sur le rôle de plusieurs hauts fonctionnaires, dont Fabrice Leggeri, dans ces refoulements de bateaux de migrants entre 2018 et 2021.

    https://www.francetvinfo.fr/faits-divers/justice-proces/info-franceinfo-europeennes-la-ldh-et-utopia-56-portent-plainte-pour-co

    #plainte #justice #migrations #réfugiés #frontières

    –—

    voir aussi :
    Revealed : The #OLAF report on Frontex
    https://seenthis.net/messages/976360

    • Fabrice Leggeri, numéro trois du RN aux européennes, visé par une plainte pour complicité de crime contre l’humanité

      Deux associations reprochent au directeur de Frontex de 2015 à 2022 d’avoir participé au refoulement d’embarcations de migrants par les autorités grecques vers la Turquie ainsi qu’à des interceptions par les garde-côtes libyens d’embarcations de migrants.

      Le numéro trois sur la liste Rassemblement national (RN) aux élections européennes de juin, Fabrice Leggeri, est visé par une plainte pour complicité de crime contre l’humanité et complicité de crime de torture. D’après nos informations, la Ligue des droits de l’homme (LDH) et l’association de défense des migrants Utopia 56 ont déposé plainte, mardi 23 avril, avec constitution de partie civile auprès du doyen des juges d’instruction du tribunal judiciaire de Paris.

      Cette action en justice vise celui qui est aujourd’hui un candidat du RN au Parlement européen et qui fut directeur de l’agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes, Frontex, de 2015 à 2022. Les plaignants reprochent à l’ex-haut fonctionnaire – aujourd’hui placé en disponibilité du ministère de l’intérieur, son administration d’origine – d’avoir participé, soit en les facilitant, soit en les couvrant, au refoulement d’embarcations de migrants par les autorités grecques vers la Turquie ainsi qu’à des interceptions par les garde-côtes libyens d’embarcations de migrants qui tentaient de rejoindre l’Italie.

      Ces faits ont « facilité la commission des crimes contre l’humanité et des crimes de torture à l’encontre des migrants, par les autorités grecques et libyennes », estime l’avocat Emmanuel Daoud, qui défend les associations. Sollicité, Fabrice Leggeri dénonce quant à lui « des allégations incorrectes » relevant de « manœuvres politiciennes » dans le but de « discréditer la liste du RN ».

      Les mouvements migratoires irréguliers à travers la Méditerranée nourrissent, depuis une décennie, une crise politique au sein de l’Union européenne (UE). En 2015, année record, plus d’un million de migrants ont rejoint le Vieux Continent par la mer. Pour renforcer les contrôles à ses frontières extérieures, les Vingt-Sept ont considérablement augmenté les moyens de l’agence Frontex au fil des ans, dont le budget est passé de 143 millions d’euros à 845 millions d’euros, entre 2015 et 2023.

      (#paywall)
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/04/23/fabrice-leggeri-numero-3-du-rn-aux-europeennes-vise-par-une-plainte-pour-com

    • la Convention de Genève de 1951 stipule que « lorsque des personnes sont en danger, le principe doit toujours être celui de l’assistance et de l’aide », ainsi que les règles de l’ONU et de l’UE. Ces pratiques « relèvent de crimes contre l’humanité », note Utopia 56 sur son site internet, rappelant par ailleurs qu’en « dix ans, plus de 29 500 femmes, hommes et enfants sont morts en Méditerranée », dont « 16 272 » morts ou disparus sous la direction de Fabrice Leggeri, entre 2015 et 2022.

      30k en 10 ans, dont 16k pour lui en 7-8 ans, ça laisse 14k morts en 2-3 ans pour son prédécesseur ? Qui le bat donc haut la main, mais n’est pas attaqué ?

  • Dans la Manche, au moins cinq migrants, dont un enfant, sont morts dans des tentatives de traversée
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/04/23/dans-la-manche-au-moins-cinq-migrants-dont-un-enfant-sont-morts-dans-des-ten

    Dans la Manche, au moins cinq migrants, dont un enfant, sont morts dans des tentatives de traversée
    Un important dispositif de secours a été déployé au large et sur la plage de Wimereux, selon « La Voix du Nord », qui précise qu’une centaine de migrants ont déjà été secourus par la marine nationale.
    Au moins cinq migrants, dont un enfant, sont morts lors d’une tentative de traversée de la Manche dans la nuit de lundi 22 à mardi 23 avril au niveau de la plage de Wimereux (Pas-de-Calais), a appris l’Agence France-Presse (AFP) de source policière, confirmant une information de La Voix du Nord. Trois hélicoptères du SAMU et des canots de secours sont mobilisés pour des recherches toujours en cours, selon le quotidien régional, qui précise qu’une centaine de migrants ont déjà été récupérés à bord d’un remorqueur d’intervention de la marine nationale, et vont être déposés au port de Boulogne. Le dernier drame remontait au 3 mars avec la mort par noyade d’une petite fille de sept ans dans le canal de l’Aa à Watten (Nord) alors qu’elle se trouvait sur une petite embarcation avec quinze autres migrants. Dans la nuit du 13 au 14 janvier, cinq migrants, dont un adolescent syrien de 14 ans, sont morts à Wimereux, alors qu’ils tentaient de rejoindre une embarcation déjà en mer dans une eau à 9 degrés.

    #Covid-19#migrant#migration#france#royaumeuni#manche#traversee#mortalite#pasdecalais#wimerieux#mineur#sante

  • Au Royaume-Uni, Rishi Sunak fait plier la Chambre des lords et obtient la mise en œuvre de la loi sur l’expulsion des demandeurs d’asile au Rwanda
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/04/23/au-royaume-uni-rishi-sunak-fait-plier-la-chambre-des-lords-et-obtient-la-mis

    Au Royaume-Uni, Rishi Sunak fait plier la Chambre des lords et obtient la mise en œuvre de la loi sur l’expulsion des demandeurs d’asile au Rwanda
    Par Cécile Ducourtieux (Londres, correspondante)
    Il aura fallu quatre mois au gouvernement britannique de Rishi Sunak pour faire adopter son projet de loi « Safety of Rwanda » (« sûreté du Rwanda »), notamment pour forcer la résistance des Lords au Parlement de Westminster. Ces derniers ont fini par lâcher prise juste après minuit, mardi 23 avril, permettant dans la foulée l’adoption par le Parlement de ce texte très contesté. Il déclare que le Rwanda est un pays sûr au regard de l’asile et permet ainsi la mise en œuvre, longtemps retardée, de l’accord de sous-traitance de demandeurs d’asile signé entre Londres et Kigali en avril 2022.
    Les avions pour le Rwanda pourront décoller « d’ici dix à douze semaines », en juillet, a promis Rishi Sunak lors d’une conférence à Downing Street, lundi, en amont des ultimes débats parlementaires. Des vols sur des compagnies aériennes commerciales ont été réservés, ainsi qu’un aéroport de départ, a assuré le premier ministre, depuis le pupitre barré d’un « stop the boats » (« stoppons les bateaux ») que sort Downing Street à chaque prise de parole sur les sujets migratoires. Considéré comme une priorité, l’accord Rwanda est un des derniers espoirs du dirigeant conservateur pour tenter de rattraper les travaillistes, en avance d’environ 20 points dans les sondages, à quelques mois des élections générales (très probablement cet automne).
    L’accord signé avec le Rwanda constitue une première en Europe et sa mise en œuvre est scrutée avec intérêt sur le continent. Il s’agit pour Londres de déporter dans ce pays d’Afrique de l’Est, à l’économie dynamique mais au régime considéré par beaucoup comme autoritaire, des personnes arrivées illégalement au Royaume-Uni (sans visa, en bateau ou cachés dans des camions). Ces personnes ne pourront réclamer l’asile que depuis le sol rwandais, qui examinera leur demande : il s’agit d’une délégation totale des responsabilités du Royaume-Uni vis-à-vis de l’asile. Le Rwanda, dirigé par le président Paul Kagame, a déjà obtenu environ 500 millions de livres sterling (580 millions d’euros) de Londres dans le cadre de l’accord.
    Déposé à la Chambre des communes en décembre 2023, le projet de loi « Safety of Rwanda » contourne une décision de la Cour suprême britannique, qui avait statué à l’unanimité, le 15 novembre 2023, que l’accord Rwanda était « illégal » car le Rwanda n’était pas un pays sûr : les demandeurs d’asile y sont exposés à un risque de refoulement vers leur pays d’origine. Jugé cruel par les associations de défense des droits des migrants, inquiétant pour de nombreux juristes, qui pointent des contradictions avec la convention européenne des droits de l’homme, le texte empêche les juges de questionner la sûreté du Rwanda en cas de recours des demandeurs d’asile contre leur expulsion. Il permet même aux ministres britanniques d’ignorer des mesures provisoires que prendrait la Cour européenne des droits de l’homme pour stopper des déportations.
    « Nous sommes les seuls à avoir un plan pour stopper les “small boats” [les bateaux pneumatiques traversant la Manche] », a affirmé lundi M. Sunak, assurant que le Labour « n’en a pas » et que le parti d’opposition « a tout fait pour faire dérailler le texte de loi ». « On m’accuse de manque de compassion, mais c’est tout le contraire, nous voulons créer une dissuasion permanente (…) avec un flux régulier de vols au Rwanda [pour décourager les traversées] et casser le modèle économique des passeurs », a ajouté le dirigeant, lui-même issu de l’immigration. Sa famille, d’origine indienne, est venue d’Afrique au Royaume-Uni dans les années 1960.
    Des dizaines de Lords – pas seulement des travaillistes, des dizaines de sans-étiquettes et pas mal d’évêques, membres de droit de la Chambre haute – ont tenté jusqu’au bout d’obtenir des concessions de Downing Street, espérant notamment l’adoption d’un amendement excluant les Afghans ayant travaillé pour l’armée britannique d’être déportés au Rwanda. Le Home Office n’a donné qu’une assurance verbale que ces Afghans ne seraient pas concernés. « L’accord Rwanda est un gadget exorbitant », a fustigé Yvette Cooper, la ministre de l’intérieur du cabinet fantôme travailliste – la gauche britannique a promis d’abandonner le texte si elle arrive au pouvoir.
    A l’autre bout du spectre politique, Nigel Farage, le président du parti d’extrême droite Reform UK, a qualifié le texte de loi de « totale mascarade », doutant de la volonté de M. Sunak de défier la convention européenne des droits de l’homme. Il est vrai que l’effet dissuasif de l’accord reste à prouver : il dépendra du nombre de personnes expulsées. Le risque d’une expulsion future au Rwanda n’a en tout cas pas encore découragé les traversées de la Manche, reparties à la hausse depuis le début de l’année, avec 25 % de passages supplémentaires par rapport à la même période l’an dernier. En 2023, 29 000 personnes étaient arrivées sur les côtes du Kent en bateaux pneumatiques.
    Même si le « Safety of Rwanda bill » limite les recours contre les expulsions, des appels seront quand même probablement recevables sur des motifs personnels (maladie, orientations sexuelles par exemple). Rishi Sunak assure être prêt : 150 juges et 25 cours de justice auraient été identifiés pour examiner ces appels en urgence, 500 personnes seraient chargées d’escorter les expulsés vers les avions. Mais des syndicats de fonctionnaires menacent de saisir la justice, s’inquiétant d’avoir à exécuter des décisions du Home Office potentiellement contraires aux obligations internationales du Royaume-Uni.
    Lundi, dans une déclaration commune, trois experts de l’ONU, Siobhan Mullally, la rapporteuse sur le trafic d’êtres humains, Gehad Madi, le rapporteur spécial sur les droits humains des migrants, et Alice Jill Edwards, la rapporteuse spéciale pour la torture, ont prévenu les compagnies aériennes transportant les demandeurs d’asile au Rwanda qu’elles risquaient, elles aussi, de se rendre complices de violations des droits humains.

    #Covid-19#migrant#migration#royaumeuni#droit#migrationirregguliere#rwanda#payssur#expulsion#smallboat#sante#politiquemigratoire

  • Rassemblement devant le siège social de Adoma
    https://vimeo.com/937878275


    https://i.vimeocdn.com/video/1838625422-35e4381199ad1dfdf036978f820b1c7e8faa5f328066efd9dc8e5e87ab111

    Le vendredi 19 avril 2024, un rassemblement de 500 personnes s’est tenu à côté du siège social de la société #ADOMA, intégré au groupe CDC Habitat, et nouvel avatar de l’iconique gestionnaire de #Foyers de Travailleurs Immigrés, la #Sonacotra.

    Soutenu par le Copaf, le DAL et la Coordination des Sans Papiers du 74, une coordination de délégués des foyers ADOMA avait appelé à ce rassemblement pour accompagner une délégation composée de 6 personnes, chargée de discuter 5 points qui provoquent la colère des résidents :

    1) l’absence de respect des délégués élus et de la parole des #comités_de_résidents qui doivent être concertés sur chaque problème de la vie du foyer ou de la résidence ;

    2) la poursuite d’une campagne d’#expulsions massives et qui cible tout résident qui héberge un membre de sa famille ou un proche dans sa chambre. Sont particulièrement visés les vieux #retraités, contraints de vivre sur un double espace, en France et au pays pour pouvoir maintenir leurs droits et leurs revenus ;

    3) respect de la vie privée et notamment du droit de changer sa serrure et de dupliquer sa clef, respect de la vie collective avec la signature de conventions partout permettant aux comités de résidents de gérer la #vie_collective du foyer en leur donnant l’accès aux salles polyvalentes ;

    4) la non-intégration des préoccupations des résidents concernés et de leurs élus dans les processus de reconstruction et de transformation des anciens foyers en « #résidence_ sociales » ;

    5) l’absence de transparence sur la #facturation de l’eau, arrêt de la facturation abusive d’eau chaude à un tarif plus élevé que le cout de revient de de l’eau froide, tarif spécifié dans les textes législatifs.

    Boubou Soumaré au nom de la Coordination donne ici le compte rendu des discussions et appelle à la poursuite de la mobilisation. Si la nécessité de discuter systématiquement avec les comités de résidents semble prise en compte, il n’y a eu aucune avancée sur les autres questions.

    #migrants #travailleurs_immigrés #luttes_collectives

  • « La France aurait intérêt à voir les étudiants étrangers comme des agents d’influence plutôt que comme de potentiels immigrés illégaux »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/04/20/la-france-aurait-interet-a-voir-les-etudiants-etrangers-comme-des-agents-d-i

    « La France aurait intérêt à voir les étudiants étrangers comme des agents d’influence plutôt que comme de potentiels immigrés illégaux »
    Chronique Philippe Bernard Editorialiste au « Monde »
    C’est une façon de mesurer le rayonnement de la France que les Français eux-mêmes ignorent largement : trente chefs d’Etat ou de gouvernement en exercice dans le monde en 2023 ont fait leurs études supérieures en France.
    Le classement des Etats les plus influents de ce point de vue, établi par le Higher Education Policy Institute, un cercle de réflexion britannique spécialisé dans les politiques universitaires, classe l’Hexagone en troisième position derrière les Etats-Unis (soixante-cinq dirigeants de la planète y ont fait leurs études) et le Royaume-Uni (cinquante-huit dirigeants). Derrière la France vient la Russie, où dix leaders mondiaux ont été formés, puis la Suisse, l’Australie, l’Italie et l’Espagne. A l’heure où les questions de souveraineté et d’attractivité sont largement débattues, l’accueil des étudiants étrangers est, dans notre pays, le plus souvent traité – négativement – dans la catégorie « immigration » plutôt que considéré comme un outil de rayonnement et d’influence.
    Suivant l’extrême droite, qui a tendance à voir derrière chaque étudiant étranger un immigré illégal en puissance, le sénateur (Les Républicains) des Hauts-de-Seine Roger Karoutchi a réussi, à l’automne 2023, à faire adopter un amendement au projet de loi sur l’immigration rendant obligatoire le dépôt d’une caution pour la délivrance d’un titre de séjour pour motif d’études, une somme qui aurait été restituée au moment de la sortie du territoire. Cette mesure a servi d’appât pour attirer le vote de la droite et de l’extrême droite sur le texte. Combattue par les responsables de l’enseignement supérieur, elle a finalement été censurée par le Conseil constitutionnel pour cause de rapport distant avec l’objet du projet de loi, ce qui ne l’empêche nullement d’être présentée à nouveau.
    « Honnêtement, ce n’est pas une bonne idée, avait admis Emmanuel Macron, dont la plupart des amis ont cependant voté pour. Je pense qu’on a besoin de continuer à attirer des talents et des étudiants du monde entier. » Le cliché des étrangers utilisant le statut d’étudiant pour contourner les règles du séjour a été ainsi conforté dans le débat. Un cas de figure qui existe mais reste minoritaire : 80 % des étudiants arrivés en France en 2010 ont quitté le pays ou sont devenus Français dix ans après la délivrance de leur premier titre de séjour. Ceux qui restent ne constituent pas moins de la moitié de l’immigration de travail légale, indique l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dans son rapport 2023 sur les migrations internationales.
    La suspension de la délivrance des visas et des bourses d’études, à la rentrée 2023, pour les étudiants des pays du Sahel touchés par des coups d’Etat militaires, provoquée par la fermeture des consulats, mais qui pouvait être vécue comme une sanction consécutive aux putschs, a constitué un autre dérapage. Une bévue particulièrement malencontreuse au moment où les jeunes Africains mettent en cause la politique africaine de la France.
    La France aurait pourtant tout à gagner à considérer les étudiants étrangers comme une manne et un puissant outil d’influence. Aujourd’hui professeur émérite à Harvard, Joseph Nye, le politiste américain inventeur du concept de « soft power » – la capacité pour un Etat d’obtenir ce qu’il souhaite par l’attractivité plutôt que par la coercition ou l’argent –, considère que les Etats-Unis et le Royaume-Uni « boxent au-dessus de leur catégorie » sur le plan géopolitique en partie « grâce à l’accueil favorable qu’ils reçoivent largement des diplomates, responsables politiques et industriels étrangers qui y ont fait leurs études », explique-t-il au journal Times Higher Education.
    Personnellement, j’ai gardé en mémoire le souvenir de hauts fonctionnaires africains examinant favorablement ma demande d’accréditation comme journaliste dans leur pays en évoquant leurs belles années d’étudiant au Quartier latin et leur lecture du Monde. Chacun peut avoir ce type d’expérience à l’étranger. Près de 90 % des étudiants étrangers résidant en France estiment que leur séjour leur donne envie de travailler avec des entreprises françaises, de consommer des produits français et de recommander la France comme destination d’études, de travail et de vacances, indique une étude réalisée en 2022 par Campus France, l’agence de l’Etat chargée de la promotion de l’enseignement supérieur français à l’étranger.
    Instrument d’attractivité et de rayonnement, l’accueil des étudiants étrangers est aussi une activité rentable budgétairement. Les étrangers ayant choisi la France pour leurs études supérieures – ils sont 400 000 en 2024, soit 9 % du total des étudiants – ont rapporté 1,35 milliard d’euros net au pays en 2022, selon Campus France.
    Au Royaume-Uni, l’enseignement supérieur est officiellement considéré non seulement comme l’un des principaux facteurs de rayonnement du pays avec la BBC, mais comme une ressource financière faisant l’objet d’objectifs chiffrés. La dépendance financière des universités britanniques à l’égard des étudiants étrangers (ils sont 700 000, soit 25 % des effectifs totaux) payant le prix fort, qui conduit certaines d’entre elles à abaisser spécifiquement pour cette « clientèle » les seuils d’admission afin d’accroître leurs recettes, ne constitue évidemment pas un exemple.
    Mais entre la financiarisation forcenée de l’enseignement supérieur en vigueur outre-Manche, où l’Etat a réduit au minimum sa contribution, et l’indifférence française au trésor national que représentent les universités et les grandes écoles pour l’attractivité du pays, la marge est large. Alors que la mobilité étudiante vers la France est en perte de vitesse, à rebours de l’attractivité croissante des Etats-Unis, de l’Allemagne et de la Chine, il est urgent de soustraire la stratégique question de l’accueil des étudiants venus d’ailleurs au venimeux débat sur l’immigration.

    #Covid-19#migrant#migration#france#immigration#etudiant#economie#softpower#sante#politiquemigratoire#education#universite

  • « La France aurait intérêt à voir les étudiants étrangers comme des agents d’influence plutôt que comme de potentiels immigrés illégaux »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/04/20/la-france-aurait-interet-a-voir-les-etudiants-etrangers-comme-des-agents-d-i

    « La France aurait intérêt à voir les étudiants étrangers comme des agents d’influence plutôt que comme de potentiels immigrés illégaux »
    Chronique Philippe Bernard Editorialiste au « Monde »
    C’est une façon de mesurer le rayonnement de la France que les Français eux-mêmes ignorent largement : trente chefs d’Etat ou de gouvernement en exercice dans le monde en 2023 ont fait leurs études supérieures en France.
    Le classement des Etats les plus influents de ce point de vue, établi par le Higher Education Policy Institute, un cercle de réflexion britannique spécialisé dans les politiques universitaires, classe l’Hexagone en troisième position derrière les Etats-Unis (soixante-cinq dirigeants de la planète y ont fait leurs études) et le Royaume-Uni (cinquante-huit dirigeants). Derrière la France vient la Russie, où dix leaders mondiaux ont été formés, puis la Suisse, l’Australie, l’Italie et l’Espagne. A l’heure où les questions de souveraineté et d’attractivité sont largement débattues, l’accueil des étudiants étrangers est, dans notre pays, le plus souvent traité – négativement – dans la catégorie « immigration » plutôt que considéré comme un outil de rayonnement et d’influence.
    Suivant l’extrême droite, qui a tendance à voir derrière chaque étudiant étranger un immigré illégal en puissance, le sénateur (Les Républicains) des Hauts-de-Seine Roger Karoutchi a réussi, à l’automne 2023, à faire adopter un amendement au projet de loi sur l’immigration rendant obligatoire le dépôt d’une caution pour la délivrance d’un titre de séjour pour motif d’études, une somme qui aurait été restituée au moment de la sortie du territoire. Cette mesure a servi d’appât pour attirer le vote de la droite et de l’extrême droite sur le texte. Combattue par les responsables de l’enseignement supérieur, elle a finalement été censurée par le Conseil constitutionnel pour cause de rapport distant avec l’objet du projet de loi, ce qui ne l’empêche nullement d’être présentée à nouveau.
    « Honnêtement, ce n’est pas une bonne idée, avait admis Emmanuel Macron, dont la plupart des amis ont cependant voté pour. Je pense qu’on a besoin de continuer à attirer des talents et des étudiants du monde entier. » Le cliché des étrangers utilisant le statut d’étudiant pour contourner les règles du séjour a été ainsi conforté dans le débat. Un cas de figure qui existe mais reste minoritaire : 80 % des étudiants arrivés en France en 2010 ont quitté le pays ou sont devenus Français dix ans après la délivrance de leur premier titre de séjour. Ceux qui restent ne constituent pas moins de la moitié de l’immigration de travail légale, indique l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) dans son rapport 2023 sur les migrations internationales.
    La suspension de la délivrance des visas et des bourses d’études, à la rentrée 2023, pour les étudiants des pays du Sahel touchés par des coups d’Etat militaires, provoquée par la fermeture des consulats, mais qui pouvait être vécue comme une sanction consécutive aux putschs, a constitué un autre dérapage. Une bévue particulièrement malencontreuse au moment où les jeunes Africains mettent en cause la politique africaine de la France.
    La France aurait pourtant tout à gagner à considérer les étudiants étrangers comme une manne et un puissant outil d’influence. Aujourd’hui professeur émérite à Harvard, Joseph Nye, le politiste américain inventeur du concept de « soft power » – la capacité pour un Etat d’obtenir ce qu’il souhaite par l’attractivité plutôt que par la coercition ou l’argent –, considère que les Etats-Unis et le Royaume-Uni « boxent au-dessus de leur catégorie » sur le plan géopolitique en partie « grâce à l’accueil favorable qu’ils reçoivent largement des diplomates, responsables politiques et industriels étrangers qui y ont fait leurs études », explique-t-il au journal Times Higher Education.
    Personnellement, j’ai gardé en mémoire le souvenir de hauts fonctionnaires africains examinant favorablement ma demande d’accréditation comme journaliste dans leur pays en évoquant leurs belles années d’étudiant au Quartier latin et leur lecture du Monde. Chacun peut avoir ce type d’expérience à l’étranger. Près de 90 % des étudiants étrangers résidant en France estiment que leur séjour leur donne envie de travailler avec des entreprises françaises, de consommer des produits français et de recommander la France comme destination d’études, de travail et de vacances, indique une étude réalisée en 2022 par Campus France, l’agence de l’Etat chargée de la promotion de l’enseignement supérieur français à l’étranger.
    Instrument d’attractivité et de rayonnement, l’accueil des étudiants étrangers est aussi une activité rentable budgétairement. Les étrangers ayant choisi la France pour leurs études supérieures – ils sont 400 000 en 2024, soit 9 % du total des étudiants – ont rapporté 1,35 milliard d’euros net au pays en 2022, selon Campus France.
    Au Royaume-Uni, l’enseignement supérieur est officiellement considéré non seulement comme l’un des principaux facteurs de rayonnement du pays avec la BBC, mais comme une ressource financière faisant l’objet d’objectifs chiffrés. La dépendance financière des universités britanniques à l’égard des étudiants étrangers (ils sont 700 000, soit 25 % des effectifs totaux) payant le prix fort, qui conduit certaines d’entre elles à abaisser spécifiquement pour cette « clientèle » les seuils d’admission afin d’accroître leurs recettes, ne constitue évidemment pas un exemple.
    Mais entre la financiarisation forcenée de l’enseignement supérieur en vigueur outre-Manche, où l’Etat a réduit au minimum sa contribution, et l’indifférence française au trésor national que représentent les universités et les grandes écoles pour l’attractivité du pays, la marge est large. Alors que la mobilité étudiante vers la France est en perte de vitesse, à rebours de l’attractivité croissante des Etats-Unis, de l’Allemagne et de la Chine, il est urgent de soustraire la stratégique question de l’accueil des étudiants venus d’ailleurs au venimeux débat sur l’immigration.

    #Covid-19#migrant#migration#france#immigration#etudiant#economie#softpower#sante#politiquemigratoire#education#universite

  • Rüstungskonzern Serco betreibt auch Geflüchtetenunterküfte in Berlin : Senat will von Geschäften mit dem Tod nichts gewusst haben.

    Guten Morgen,

    seid dankbar, wenn ihr heute in einer Wohnung aufgewacht seid und auf freiem Fuß aus dem Haus gehen könnt: Nicht alle genießen diesen Luxus! Andere müssen abgekapselt von der Außenwelt oder eingesperrt in Flüchtlingsunterkünften oder Knästen leben. Und Deutschland ballert nicht nur 100 Milliarden Euro in die Remilitarisierung, sondern finanziert Rüstungsunternehmen auch auf anderem Wege: man lässt sie die Unterbringung von Geflüchteten organisieren.

    Anfang des Jahres wurde bekannt, dass die Serco-Gruppe über hundert Flüchtlingsunterkünfte in Deutschland von der #European_Homecare GmbH (#EHC) übernimmt. 2022 hatte das Dienstleistungs-Konglomerat schon die #ORS_Deutschland GmbH (ORS) geschluckt, welche auch Geflüchtetenunterkünfte betreibt. Eine schriftliche Anfrage von Elif Eralp (Linke) an den Berliner Senat hat nun ergeben, dass sich davon auch vier in Berlin befinden.

    Pikant ist, dass Serco in klassischer Konglomerats-Manier an geflüchteten Menschen praktisch entlang der gesamten Fluchtroute verdient: Von den Kriegen, vor denen Menschen fliehen, bis zum Schluss bei Unterbringung oder Inhaftierung. Das Unternehmen erwirtschaftete laut Stockholm International Peace Research Institute (SIPRI) in 2021 knapp ein Drittel seines Geldes mit Rüstung. Bei 5,7 Milliarden Euro Umsatz im vergangenen Jahr schlappe 1,9 Milliarden Euro. Bis dahin war das Unternehmen auch am britischen Atomwaffenprogramm beteiligt und arbeitet heute noch mit dem US-Militär an der Entwicklung neuer Waffen und dem Management der US-Luftwaffe in Nahost zusammen.

    Die Frage, wie es sein kann, dass ein Händler des Todes Geflüchtetenunterkünfte betreibt, umgeht der Senat, in dem er sich nur auf die EHC bezieht: Die GmbH sei auf soziale Dienstleistungen spezialisiert, Beteiligung an Rüstung und Abschiebegewahrsam sei nicht bekannt. Damit hat der Senat auch recht, allerdings muss die EHC im Kontext des Mutterkonzerns gesehen werden. Denn Waffenhandel ist nicht das einzige verwerfliche Geschäft des Milliardenunternehmens. Serco betreibt unter anderem auch »Insel-Abschiebegefängnisse« in Australien, wo tausende Asylsuchende, inklusive Kindern, auf kleinen Inseln inhaftiert und jahrelang einfach verwahrt werden wie im Knast.

    Wie in Berlin mit dem Betreiber umgegangen wird und welche Fragen die außerordentliche Kündigung der Verträge mit der ORS durch das Landesamt für Flüchtlingsangelegenheiten (LAF) weckt, lest ihr bei meinem Kollegen Patrick Volknant (https://www.nd-aktuell.de/artikel/1181591.asylpolitik-ruestungskonzern-profitiert-von-gefluechtetenunterkue).

    Auch wenn die Gewalt gegen Geflüchtete mal nicht privatisiert, sondern noch vom Staat selbst übernommen wird, ist trotzdem nicht mit mehr Transparenz oder Konsequenzen zu rechnen. Die Klage von Zaman Gatea, der Witwe des 2016 vor einer Geflüchtetenunterkunft in Moabit von Polizisten erschossenen Hussam Fadl, wurde vom Landgericht Berlin abgewiesen. Sie hatte Schadensersatz für den Unterhaltsausfall für sie und ihre drei Kinder gefordert.

    Die Polizei war zu der Unterkunft gerufen worden, da ein bewohner die Tochter von Fadl sexuell missbraucht hatte. Nach der Festnahme des Täters lief Fadl auf diesen zu, worauf vier Schüsse vielen. Die Todesschützen behaupten, Fadl sei mit einem masser auf den Täter zugestürmt, obwohl sich weder seine Fingerabdrücke auf der angeblichen Waffe finden ließen, noch andere Zeugen oder Polizisten ein Messer in seiner Hand erkannt hatten. Wie die zuständige Richterin zuvor schon im Verfahren auftrat und was die weiteren Aussichten der Klägerin sind, lest ihr bei meinem Kollegen David Rojas Kienzle.

    Die Zustände in Berlins Flüchtlingsunterkünften sind katastrophal. Und auch wem es formal erlaubt ist, in eine eigene Wohnung zu ziehen, wartet darauf auch mal mehrere Jahre. Denn die Angebotsmieten in der Hauptstadt steigen weiter ins Unermessliche: Eine Wohnung neu anzumieten war 2023 im Schnitt ganze 18,3 Prozent teurer als noch 2022, 13,60 Euro pro Quadratmeter fallen im Schnitt nun an. Das ergab der neu erschienene Wohnungsmarktbericht der Berlin Hyp und des Maklerhauses CBRE.

    Zwar fließen in den Bericht auch absurd hohe Neubaumieten mit ein. Dennoch sei dieser extreme Anstieg nur möglich, da die Mietpreisbremse »im großen Stil« umgangen wird, so die Geschäftsführerin des Berliner Mietervereins, Wibke Werner. Wieso weder teurer Neubau, noch die Verlängerung der Bremse allein vor enormen Preisanstiegen schützen, hat David Rojas Kienzle für euch aufgeschrieben.

    https://newsletter.nd-aktuell.de/muckefuck/editions/1036

    #Allemagne #SERCO #ORS #asile #migrations #réfugiés #business #logement #hébergement #privatisation #Berlin #complexe_militaro-industriel #armes #commerce_d'armes
    ping @_kg_

    –—

    ajouté à ce fil de discussion sur « #ORS facilities in #Germany » :
    https://seenthis.net/messages/883653

    elle-même ajoutée à la métaliste autour de #ORS, une #multinationale #suisse spécialisée dans l’ « #accueil » de demandeurs d’asile et #réfugiés

    • Rüstungskonzern profitiert von Geflüchtetenunterkünften in Berlin

      Töchter des umstrittenen Unternehmens Serco betreiben Unterkünfte für Geflüchtete in der Hauptstadt – und sorgen für Kritik am Senat

      Von Rüstung über Gefängnisse bis hin zu Abschiebeeinrichtungen – im Geschäftsmodell der global agierenden Serco Group hat so einiges Platz. Mit der European Homecare (EHC), einem Essener Sozialdienstleister, schluckte der umstrittene Konzern aus Großbritannien zuletzt den größten Betreiber von Geflüchtetenunterkünften in Deutschland. Weil Sercos Tochterfirmen auch in Berlin diverse Geflüchteteneinrichtungen unterhalten dürfen, gerät der schwarz-rote Senat nun unter Druck. In einer Schriftlichen Anfrage an den Senat hat die Linke-Abgeordnete Elif Eralp Auskunft über Sercos Aktivitäten verlangt. Die Antwort liegt »nd« vor Veröffentlichung vor.

      (#paywall)

      https://www.nd-aktuell.de/artikel/1181591.asylpolitik-ruestungskonzern-profitiert-von-gefluechtetenunterkue

  • Post de Utopia, 19.04.2024 :

    Avant la construction de ce mur il y a deux semaines, des centaines de personnes passaient sous ce pont pour accéder aux #distributions_alimentaires près de Grande-Synthe.

    Hier, un jeune homme a voulu passer en traversant la route, il est mort renversé par une voiture.

    https://twitter.com/Utopia_56/status/1781370600994361820

    #murs_intra-urbains #murs #Grande-Synthe #réfugiés #migrations #anti-migrants #barrières #France #Calais #frontières

  • Tunisie : la morgue de Sfax débordée par les corps de migrants - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/56547/tunisie--la-morgue-de-sfax-debordee-par-les-corps-de-migrants

    Tunisie : la morgue de Sfax débordée par les corps de migrants
    Par La rédaction Publié le : 18/04/2024
    D’une capacité de 35 places, la morgue de l’hôpital de Sfax, dans le centre de la Tunisie, est actuellement à saturation : une centaine de corps de migrants sont en attente d’inhumation. La région concentre les départs d’embarcations chargées d’exilés vers l’Europe.
    Il n’y a pas assez de place pour les cadavres. D’après un responsable de la santé basé à Sfax, la morgue de l’hôpital, d’une capacité de 35 places, est à saturation : une centaine de corps de migrants sont en attente d’inhumation.Face à la multiplication des décès en mer, les autorités tunisiennes locales souffrent d’un manque de capacités logistiques pour conserver ces corps, le temps que des tests ADN soient effectués pour identification et que des tombes soient réservées, explique Middle East Monitor.
    Ce n’est pas la première fois que la morgue de l’hôpital se retrouve dans cette situation. En mars 2023, les autorités avaient tiré la sonnette d’alarme, alors que 70 corps avaient été pris en charge.
    Pour répondre à l’urgence, le directeur régional de la santé avait lancé un appel « aux organisations de migration », en particulier l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), « pour soutenir les efforts du système de santé local en fournissant des conteneurs réfrigérés et un camion réfrigéré pour transporter les corps à l’hôpital ».
    En mai 2022 aussi, l’établissement avait reçu 92 corps de migrants morts en mer, tous originaires d’Afrique subsaharienne. Faute de place, une quarantaine d’entre eux étaient « entassés sur le sol », avait déploré le porte-parole du tribunal de Sfax, Mourad Turki.
    Des naufrages en chaîne Cette région du centre de la Tunisie est le principal point de départ des embarcations d’exilés en partance pour l’Europe. Et les naufrages sont très nombreux. Mercredi 10 avril, deux embarcations parties de Tunisie ont chaviré en mer. L’un au large de Lampedusa : neuf personnes, dont une fillette, sont décédés, et 15 sont portées disparues. Le second naufrage s’est produit au large des côtes tunisiennes, sans que l’on ne retrouve les 45 passagers du bateau. Parfois, il faut attendre des jours voire des semaines après un naufrage avant que la mer ne recrache des corps sur les différentes plages du pays.
    Début avril, les autorités tunisiennes avaient aussi récupéré 13 corps de migrants au large du pays. Le 25 mars aussi, cinq corps de migrants ont été retrouvés par les garde-côtes tunisiens, sur le littoral centre.Au cours du premier trimestre 2024, plus de 21 000 personnes parties des côtes tunisiennes ont atteint l’Italie, a déclaré à la radio Mosaïque FM le porte-parole de de la Garde nationale tunisienne, Houssam Eddine Jebabli.Les exilés embarquent dans de frêles bateaux en fer complètement inadaptés aux traversées en mer, poussés par des conditions de vie très difficiles dans le pays. Le racisme anti-Noirs, attisé par des propos du président Kaïs Saïed, est légion dans la région de Sfax notamment. Forcés de quitter la ville, des centaines de migrants survivent depuis plusieurs mois dans des camps délabrés, le long d’une route, sous des oliviers.
    Pour ces exilés qui survivent dans le dénuement le plus total, la seule solution reste un départ pour l’Europe. « Quand je suis arrivé en Tunisie, c’était pour y rester et construire ma vie : obtenir l’asile, continuer mes études dans l’informatique, et travailler un peu en parallèle, a raconté à InfoMigrants Miguel, un migrant camerounais installé dans un des camps près d’Al-Amra. Mais le racisme qu’il y a ici a tout chamboulé. Ça a cassé tous mes rêves ».Désormais le jeune homme n’aspire qu’à une chose : prendre la mer direction l’Italie. Malgré la dangerosité de la traversée. En 2023, 1 313 personnes parties des côtes tunisiennes ont disparu ou sont mortes en mer Méditerranée, selon les chiffres du Forum tunisien des droits économiques et sociaux (FTDES). Un nombre jamais atteint jusqu’ici.

    #Covid-19#migrant#migration#tunisie#mortalite#morgue#italie#traversee#mediterranee#sante

  • Expulsions en hausse à Chypre : plus de 3 300 migrants renvoyés depuis janvier - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/56479/expulsions-en-hausse-a-chypre--plus-de-3-300-migrants-renvoyes-depuis-

    Expulsions en hausse à Chypre : plus de 3 300 migrants renvoyés depuis janvier
    Par Julia Dumont Publié le : 18/04/2024
    Les autorités chypriotes ont annoncé avoir expulsé plus de 3 300 étrangers du pays au cours des quatre premiers mois de 2024. Une augmentation qui illustre la volonté du gouvernement « débordé » par les arrivées de concentrer ses moyens sur les renvois dans les pays d’origine, plutôt que sur l’accueil.
    C’est un nombre qui reflète la volonté du gouvernement chypriote de réduire le nombre de demandeurs d’asile dans le pays. Au cours des quatre premiers mois de 2024, 3 337 migrants ont été expulsés de Chypre. Un nombre supérieur à la même période en 2023, où 2 348 expulsions avaient été enregistrées.Ces renvois, qui incluent des expulsions forcées, des retours volontaires et des relocalisations, concernent généralement les Maghrébins, les Africains subsahariens, les Bangladais et les Égyptiens. Pour rappel, les renvois contraints ne concernent pas les Syriens ou les Afghans, nombreux à Chypre, mais inexpulsables en raison de la situation politique de ces États.
    Une politique d’éloignement assumée à l’heure où Chypre fait face à une hausse considérable d’arrivées de Syriens sur son sol. Plus de 1 000 personnes ont débarqué sur des bateaux en provenance du Liban depuis le début du mois d’avril, dans un contexte d’aggravation des tensions au Moyen-Orient. Face à l’explosion des arrivées, Nicosie a annoncé suspendre le traitement des demandeurs d’asile syriens.
    Pour lutter contre les arrivées illégales sur son sol, Chypre mise, depuis plusieurs mois, sur son partenariat avec Frontex, l’agence européenne de surveillance des frontières. Le pays propose aussi une incitation financière aux migrants pour pousser les exilés à accepter un retour « volontaire » vers leur pays. Un bureau entier dédié à ces départs consentis : The Civil Registry and Migration Department (CRMD). C’est cette structure qui fournit à chaque exilé un billet d’avion retour, et la somme promise pour les faire partir. Le montant varie selon le pays d’origine : les Égyptiens, Marocains, Tunisiens, Algériens, Bangladais et Indiens touchent 1 000 euros. Les personnes en partance pour la Gambie, le Nigéria, le Sénégal, la RDC et le Cameroun, 1 500."Ici, les agents de la police de l’immigration nous proposent de nous donner 1 500 euros [...] pour qu’on parte", expliquait Steve à InfoMigrants, en juin dernier. Ce Camerounais de 23 ans est détenu dans le centre de détention Mennogia, au sud de l’île, en vue de son expulsion. « Moi, je viens de Douala, au Cameroun, mais je ne peux pas rentrer dans mon pays. J’ai un problème familial », détaillait le demandeur d’asile.
    En trois ans, le pays a multiplié les outils favorisant les renvois forcés. Depuis novembre 2020, un arrêté d’expulsion est automatiquement prononcé lors d’un rejet de la demande d’asile, même si le recours en justice est encore possible. Et ce, alors même que le taux de rejet à Chypre est considérable : en 2022, il s’élevait à 93 % pour 22 182 demandes, d’après une étude du Cyprus Refugee Council.
    Sur l’ensemble de l’année 2023, ce sont 12 750 migrants au total qui ont été rapatriés dans leur pays d’origine, principalement au Nigeria, en RDC et au Cameroun, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur chypriote. Ils étaient 7 500 en 2022 et un peu plus de 2 000 en 2021. Ces chiffres placent l’île méditerranéenne au premier rang des pays de l’UE en terme d’expulsions, proportionnellement au nombre de demandeurs d’asile sur son territoire, a annoncé le ministère de l’Intérieur en octobre dernier. Pour de nombreux candidats à l’exil, Chypre constitue une des portes d’entrée de l’Union européenne. D’après le Haut-commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR), fin septembre 2023, 26 995 demandeurs d’asile étaient en attente d’une réponse auprès du service de l’Asile, dont un tiers ayant déposé leur dossier cette même année. Fin 2022, un peu plus de 29 000 demandes étaient en attente, et quelque 13 000 en 2021.Les autorités se disent « débordées » et incapable de gérer autant de dossiers. L’accueil pèche : attente interminable d’un rendez-vous d’asile, absence d’hébergements dédiés, allocations versées au compte-goutte… Le quotidien de la majorité des exilés s’apparente parfois à un cauchemar.
    Chypre s’est aussi doté en 2021 d’un centre de rétention pour demandeurs d’asile déboutés à Limnes, dans le sud de l’île. En août dernier, le gouvernement a annoncé d’importants travaux d’agrandissement afin d’accélérer encore le retour des exilés dans leur pays d’origine. D’ici 24 mois, la structure, cofinancée par l’UE et la République de Chypre, comptera 1 000 places. Pour le ministre de l’Intérieur Constantinos Ioannou, « l’absence » jusqu’ici sur le territoire « d’un tel lieu constitue un obstacle à la réalisation de retours systématiques ».

    #Covid-19#migrant#migration#chypre#asile#retour#expulsion#rapatriement#HCR#FRONTEX#UE#sante#centrederetention

  • Espagne : plus de 60 corps de migrants retrouvés en mer d’Alboran, en 2023 - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/56554/espagne--plus-de-60-corps-de-migrants-retrouves-en-mer-dalboran-en-202

    Espagne : plus de 60 corps de migrants retrouvés en mer d’Alboran, en 2023
    Par Marlène Panara Publié le : 19/04/2024
    Sur l’ensemble de l’année dernière, 67 cadavres ont été repêchés par les autorités espagnoles dans la mer d’Alboran. Située entre le Maroc, l’ouest de l’Algérie et le sud de l’Espagne, cette route migratoire a été traversée cette année-là par plus de 6 400 migrants, soit une augmentation de 61% en un an.
    La mer d’Alboran, un « cimetière de migrants ». D’après le ministère de l’Intérieur espagnol cité par El Debate, 67 corps ont été récupérés dans la zone en 2023, au large d’Almeria. Novembre a été le mois le plus meurtrier, avec 11 cadavres repêchés. Et entre juin et septembre, période où de nombreuses embarcations affluent dans le sud de l’Espagne, 27 ont été extraits de la mer.
    Toujours en 2023, 6 433 personnes réparties dans 492 bateaux ont été secourues par les autorités dans ces eaux, soit 61% de plus qu’en 2022. Juillet constitue la période la plus chargée pour les sauveteurs en mer : 1 339 personnes ont été secourues ce mois-là.
    Ce passage est généralement emprunté par les migrants algériens et marocains. Ils prennent la mer à bord de petits bateaux en fibre de verre depuis les côtes du royaume chérifien et d’Algérie, direction l’Andalousie. D’après l’ONG Caminando Fronteras, ce chemin « s’est véritablement consolidé en 2022 ». Mais si la distance à parcourir est moindre que sur les autres routes migratoires en Méditerranée, la traversée reste tout aussi dangereuse. Et les naufrages, nombreux.
    En 2024, trois personnes sont mortes et sept sont toujours activement recherchées après que leur bateau a coulé au large de Motril, dans le sud de l’Espagne, le 22 mars. L’embarcation était partie d’Algérie six jours auparavant. Et le 27 février, huit personnes sont décédées dans le naufrage de leur embarcation, un zodiac parti de la ville de Béni Chiker, près de Nador. Quatre victimes ont été identifiées pour le moment, selon la section de l’Association marocaine des droits humains (AMDH) à Nador.
    Depuis le début de l’année, une partie des exilés qui empruntent cette route a débarqué sur l’ilot d’Alboran, situé à 88km d’Almeria, et à 56km de Nador, au Maroc. Fin février, près de 200 personnes y sont arrivées en deux jours. Deux semaines avant, 89 migrants avaient aussi débarqué sur l’ilot.
    Mais sur ce petit territoire inhabité qui n’abrite que 21 militaires, rien n’est prévu pour accueillir les exilés. Alors face à l’augmentation des arrivées, le gouvernement espagnol a validé, le 17 avril, la construction d’un centre d’hébergement d’urgence pour migrants. D’un montant de 1,3 millions d’euros, ces nouvelles installations seront conçues « pour améliorer et optimiser » les infrastructures de l’île. Fin février, les exilés avaient en effet attendu plusieurs jours avant d’être évacués vers l’Espagne continentale, en raison des intempéries rendant impossible la navigation. Un homme qui présentait de forts symptômes d’hypothermie, une femme et quatre mineurs avaient, eux, quitté le territoire en hélicoptère avec les secours.L’exilé transféré n’avait en revanche pas survécu. Il est mort à l’hôpital d’Almeria six jours après son transfert, le 1er mars.
    Les deux frères « n’étaient pas très riches, mais ils n’étaient pas pauvres non plus », avait raconté à InfoMigrants leur cousine, Sarah*. « Mais depuis toujours, ils voient des gens revenir d’Europe avec des voitures neuves. Ils s’imaginent que de l’autre côté de la mer, c’est l’Eldorado »."Je pense que ce qui les a convaincus de partir, c’est de voir des vidéos de jeunes sur TikTok et Instagram qui filment leur traversée en musique, et célèbrent leur arrivée en Andalousie, pensait-elle. À l’écran, ça a l’air très facile".

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#mediterranee#traversee#mortalite#alboran#zodiac#sante#mineur#femme#imaginairemigratoire

  • Neuf corps, dont ceux d’un Malien et d’un Mauritanien, retrouvés dans un canot à la dérive au nord du Brésil - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/56550/neuf-corps-dont-ceux-dun-malien-et-dun-mauritanien-retrouves-dans-un-c

    Neuf corps, dont ceux d’un Malien et d’un Mauritanien, retrouvés dans un canot à la dérive au nord du Brésil
    Par Raphaël Bernard Publié le : 19/04/2024
    Samedi 13 avril, neuf corps de migrants ont été retrouvés par des pêcheurs brésiliens au large du Pará, au nord du Brésil. Parmi eux, un ressortissant malien et un Mauritanien. Les autorités estiment que l’embarcation, probablement en route vers les îles Canaries, était partie des côtes mauritaniennes. Elle aurait pu contenir « au moins » 25 personnes."Il y a beaucoup de gens morts ici… Regardez-moi ça, quelle tristesse" se lamentent des pêcheurs de l’état du Pará, au nord du Brésil, dans une vidéo amateur publiée le samedi 13 avril. À l’écran, une barque en bois blanche et bleue, remplie d’eau boueuse, de laquelle on voit dépasser des jambes malingres. Ce sont les corps de neuf migrants, retrouvés ce samedi au large de l’île de Canelas, à quelques centaines de kilomètres de l’embouchure du fleuve Amazone. D’après les documents d’identité retrouvés par la police sur les victimes, l’une est mauritanienne, l’autre malienne.
    Le flou règne encore sur les circonstances du drame et l’identité des victimes. Mais, cinq jours après la découverte des corps, quelques éléments commencent à filtrer. D’abord annoncés comme haïtiens, à cause de la relative proximité géographique (3 500 kilomètres environ) et de la grave crise sécuritaire que traverse actuellement le pays, les 9 corps ont finalement été identifiés par la police fédérale brésilienne. Également retrouvés dans l’embarcation : 25 imperméables, ce qui a mené la police fédérale à déclarer que le nombre de morts s’élèverait « au moins » à 25 personnes. À ce stade, on ne peut donc pas exclure qu’il y ait également eu d’autres nationalités à bord.Des documents trouvés dans l’embarcation ont aussi permis de lever le voile - au moins partiellement - sur les circonstances du drame.
    Le lieu de départ de l’embarcation mène les autorités à penser que les passagers étaient en route pour les Îles Canaries, territoire européen le plus proche de la Mauritanie. Le bateau, une sommaire barque en bois de 13 mètres de long, ne possédait ni moteur, ni voile, ni gouvernail. L’hypothèse la plus probable est donc que le bateau se soit fait emporter par un courant marin qui l’aurait dévié de son itinéraire. Les passagers seraient ensuite progressivement morts de faim et de soif.Reste désormais à établir l’identité des 9 victimes retrouvées à bord, dont l’état de décomposition avancée ne permettait de déceler ni l’âge ni le genre. Après plus de 15h de travail pour remorquer l’embarcation sur la terre ferme, les corps ont été transportés à l’institut médico-légal de Belém, capitale de l’état du Pará.Ils passeront par la procédure d’Interpol de l’identification des personnes décédées : relevés de l’ADN, des empreintes digitales et dentaires, puis vérification du registre international des personnes disparues. Le travail d’identification est en cours depuis le 15 avril au soir. La police fédérale espère pouvoir mettre des noms sur les corps d’ici la fin de la semaine.
    Passée quasi inaperçue en Europe, la nouvelle a fait les gros titres des médias brésiliens, peu habitués à ce genre de faits divers sordides. En avril 2021, les corps de deux hommes et une femme - ainsi que 32 téléphones et des devises africaines - avaient été retrouvés à plus de 1 000 km de l’état du Ceará, dans le nord-est du pays. La même année, 6 autres embarcations avec des corps de migrants avaient été également retrouvées au large des Caraïbes et du Nicaragua, selon une enquête de l’Associated Press. L’année dernière, les images de quatre migrants nigérians arrivés au Brésil après avoir fait la traversée de l’Atlantique cachés sous le gouvernail d’un cargo avaient également fait le tour du monde. Ces dernières années, le nombre d’arrivées aux îles Canaries a explosé. L’archipel est désormais devenu la troisième route migratoire vers l’Europe depuis l’Afrique. En 2023 seulement, ce sont 39 000 migrants qui ont débarqué sur le territoire espagnol, pour la plupart issus des pays d’Afrique de l’Ouest (Mali, Sénégal, Mauritanie…). Un record. La plupart des embarcations partent de Mauritanie, et du Sénégal dans une moindre mesure. Le trajet vers les Canaries est également une des routes migratoires les plus mortelles, avec 6 000 morts recensés rien qu’en 2023, selon l’ONG Caminando Fronteras.

    #Covid-19#migrant#migration#bresil#canaries#mauritanie#nicaragua#atlantique#traversee#mortalite#sante

  • Royaume-Uni : le projet de loi d’expulsion des migrants clandestins vers le Rwanda de nouveau devant le Parlement
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/04/16/royaume-uni-le-projet-de-loi-d-expulsion-des-migrants-clandestins-vers-le-rw

    Royaume-Uni : le projet de loi d’expulsion des migrants clandestins vers le Rwanda de nouveau devant le Parlement
    Le premier ministre britannique, Rishi Sunak, espère obtenir un vote final sur ce texte concernant les demandeurs d’asile après des mois d’un débat parlementaire tendu.
    Le Monde avec AFP
    Le projet de loi controversé du gouvernement conservateur britannique visant à expulser des demandeurs d’asile au Rwanda est revenu lundi 15 avril devant le Parlement, le premier ministre, Rishi Sunak, espérant désormais obtenir un vote final sur ce texte après des mois d’un débat parlementaire tendu. L’enjeu est de taille pour Rishi Sunak, qui a fait de cette loi le symbole de sa politique migratoire. Son ambition est d’affréter les premiers avions à destination du Rwanda au printemps, à quelques mois de législatives pour lesquelles les tories sont donnés perdants. Les conservateurs espèrent ainsi décourager les migrants clandestins d’arriver illégalement dans le pays en traversant la Manche sur des embarcations de fortune. Le projet de loi, d’abord voté par la chambre basse du Parlement, a été ensuite adouci par la Chambre des lords, très critique sur le texte, entraînant une phase dite de « ping-pong » entre les deux chambres, qui doivent désormais se mettre d’accord. Les débats interrompus pendant la pause pascale ont repris lundi en fin de journée à la Chambre des communes, où les conservateurs sont largement majoritaires et ont rejeté les amendements proposés par les Lords.
    Le nombre de personnes ayant traversé clandestinement la Manche à bord de petites embarcations a augmenté de 41,7 % au premier trimestre 2024 par rapport au premier trimestre 2023, atteignant un niveau record. Au total, 6 203 personnes ont effectué la traversée depuis le début de janvier selon un décompte de l’Agence France-Presse à partir des chiffres officiels, dont 534 pour la seule journée de dimanche, un record depuis le début de l’année. Initialement conclu sous Boris Johnson il y a près de deux ans, le projet d’expulser des migrants vers le Rwanda n’a jamais été mis en œuvre. Le texte en cours d’examen au Parlement vise à répondre aux conclusions de la Cour suprême, qui a jugé le projet illégal. Il définit notamment le Rwanda comme un pays tiers sûr. Le Rwanda se présente comme l’un des pays les plus stables du continent africain, mais le président, Paul Kagame, est accusé de gouverner dans un climat de peur, étouffant la dissidence et la liberté d’expression.

    #Covid-19#migrant#migration#royaumeuni#rwanda#payssur#exil#refugie#sante#droit#manche#traversee#politiquemigratoire

  • Au Tchad, les réfugiés soudanais racontent qu’au Darfour « la vie n’est plus possible, les gens ont tellement faim »
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/04/16/au-tchad-les-refugies-soudanais-racontent-qu-au-darfour-la-vie-n-est-plus-po

    Au Tchad, les réfugiés soudanais racontent qu’au Darfour « la vie n’est plus possible, les gens ont tellement faim »
    Près de 600 000 personnes ont traversé la frontière depuis le début de la guerre, il y a un an. Une crise humanitaire dont les habitants de la région d’Adré subissent eux aussi les conséquences.
    Par Carol Valade (Adré, Tchad, envoyé spécial)
    Un vent sec et brûlant accueille les réfugiés soudanais au poste-frontière d’Adré. Ils sont près de 600 000 à avoir fui au Tchad depuis un an, après que les deux généraux Abdel Fattah Al-Bourhane et Mohammed Hamdan Daglo, dit « Hemetti », se sont engagés dans une lutte à mort pour le pouvoir à Khartoum. Parmi eux, Khadija Abdallah, 25 ans, passe les contrôles de police à bord d’une petite calèche tractée par un cheval éreinté. Elle vient d’un village en périphérie d’Al-Geneina, la capitale du Darfour occidental, à 35 kilomètres de là. « Il n’y a plus rien à manger là-bas, plus rien à donner aux enfants, dit-elle. Nous n’avions pas d’autre choix que fuir. » Si les premiers réfugiés au Tchad, au printemps 2023, fuyaient majoritairement les combats pour le contrôle des villes et les massacres à grande échelle commis au Darfour, les derniers arrivés sont poussés par la faim qui gagne les campagnes, soumises aux pillages et au racket des milices. Alors que le conflit a rendu presque impossible toute forme d’agriculture, plus de 18 millions de Soudanais sont désormais en situation d’insécurité alimentaire, selon l’ONU.
    « C’est presque rien, concède Vanessa Boi, officière d’urgence au Programme alimentaire mondial, en remplissant des sacs de vivres. La ration est prévue pour quatre jours, en attendant les grandes distributions mensuelles. Mais, en raison du manque de financement, nous ne sommes actuellement pas en mesure de dire quand elles auront lieu, ni même si elles auront lieu. »Dans ce contexte, beaucoup de réfugiés revendent une partie de leur ration sur le marché d’Adré, afin de pouvoir préparer leur unique repas quotidien. « Je sais bien que c’est interdit, admet Djamila Hisseine Abdoulrahamane, tandis que sur son étal les monticules de sorgho brûlent au soleil. Mais comment faire une soupe sans condiment ? » En ce soir d’Aïd-el-Fitr, les huit membres de sa famille partagent un bol de bouillie, une poignée de haricots et quelques litres d’infusion de mauve, une plante herbacée très consommée dans la région, pour se remplir le ventre. « Nous sommes toujours mieux lotis que ceux qui sont restés de l’autre côté », se console-t-elle.
    « L’autre côté », c’est le Darfour. « Là, la vie n’est plus possible, les gens ont tellement faim, ils ont besoin d’aide », sanglote Assari Ismail, 17 ans, dans une interminable file d’attente pour recevoir des vivres. Vêtue d’une longue robe noire, elle a guidé son père aveugle sur près de 400 kilomètres en partant de Nyala, dans le sud du Darfour, vers la frontière tchadienne, lorsqu’elle a entendu parler des distributions alimentaires. Jusqu’à présent, ni le gouvernement soudanais ni l’ONU n’ont déclaré l’état de famine. Officiellement, le pays reste au stade 4 sur l’échelle IPC qui classifie l’insécurité alimentaire – le dernier palier avant que soit reconnue la catastrophe. A entendre les témoignages des rescapés, la famine semble pourtant déjà là.(...) Côté tchadien, l’ONG constate un afflux croissant d’enfants malnutris. De la grande tente blanche qui sert de clinique monte une polyphonie de pleurs de nourrissons aux bras amaigris et aux yeux creusés. Si la plupart sont des réfugiés soudanais, les enfants tchadiens sont de plus en plus nombreux à être pris en charge. (...)
    Avec plus de 1,2 million de réfugiés sur son sol pour une population de 18 millions d’habitants, le Tchad est devenu l’un des principaux pays d’accueil au monde, et les habitants du Ouaddaï, la région frontalière, en subissent les conséquences de plein fouet. Dans cette province aride, la majorité des produits manufacturés étaient importés du Soudan jusqu’au début de la guerre. Sur le marché, leurs prix ont été multipliés par trois ou quatre. L’eau minérale et le carburant sont devenus inabordables.(...) Adré, ville-frontière, s’est construite sur les échanges tchado-soudanais. Nombre de familles sont partagées entre les deux pays. Mais, dans les campagnes alentour, la cohabitation devient difficile. Dans le village de Tongori, des dizaines d’abris construits par l’Organisation internationale pour les migrations pour les Tchadiens revenus du Soudan ont été réduits en cendres par un incendie criminel.
    Des incidents de ce type pourraient se multiplier, avertit le colonel Ali Mahamat Sebey, préfet du département : « La zone est saturée. Des tensions apparaissent autour des points d’eau et sur le domaine foncier. Le Tchad mène une véritable guerre humanitaire aux côtés des ONG, mais nous manquons de soutiens, comme si cette crise était tombée dans la poubelle de la communauté internationale. » Un sentiment d’abandon largement partagé dans le milieu humanitaire, épuisé par un an de gestion d’une urgence sous-financée. Il y a vingt ans, le Darfour faisait pourtant la une, et des vedettes internationales, comme l’acteur George Clooney, attiraient les projecteurs sur cette tragédie.« Aujourd’hui, la crise soudanaise est reléguée au second plan par la situation à Gaza et en Ukraine, soupire Jérôme Merlin, représentant adjoint du HCR au Tchad. Mais, si l’on regarde les chiffres, c’est sans doute la crise humanitaire la plus grave dans le monde actuellement. » En privé, certains humanitaires confient leur colère, leur frustration, voire un sentiment d’injustice : « La réponse pour l’Ukraine est presque surfinancée, alors qu’ici nous ne recevons même pas de quoi couvrir 4 % des besoins », fulmine l’un d’eux, qui a travaillé dans les deux pays.« Cette crise peut paraître lointaine quand on la regarde de Paris ou de Bruxelles, poursuit Jérôme Merlin. Mais nos observations montrent que les mouvements de réfugiés soudanais vers l’Europe ont commencé, avec déjà plusieurs milliers d’arrivées en Italie. » Ce qui s’explique aussi par le profil des réfugiés, souvent venus des grandes villes du Darfour, notamment des cadres, médecins, avocats et professeurs, pour qui la vie dans un camp en rase campagne ne représente pas une perspective acceptable. « Le Tchad est une digue, mais elle est au bord de la rupture, conclut Jérôme Merlin. Si elle cède, il faut s’attendre à des mouvements migratoires de grande ampleur. »

    #Covid-19#migrant#migration#soudan#tchad#refugie#crise#famine#sante#humanitaire

  • Giorgia Meloni de retour à Tunis pour consolider son projet de coopération migratoire
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/04/18/giorgia-meloni-de-retour-a-tunis-pour-consolider-son-projet-de-cooperation-m

    Giorgia Meloni de retour à Tunis pour consolider son projet de coopération migratoire
    Cette quatrième visite de la présidente du conseil italien en moins d’un an consacre le président Kaïs Saïed comme son premier partenaire africain dans lutte contre les arrivées irrégulières dans la péninsule.
    Par Nissim Gasteli (Tunis) et Allan Kaval (Rome, correspondant)
    La Tunisie continue d’occuper une place à part dans la politique étrangère de Giorgia Meloni. Pour la quatrième fois en moins d’un an, la présidente du conseil italien s’est rendue à Tunis, mercredi 17 avril, pour rencontrer son homologue, le président Kaïs Saïed.
    Accompagnée d’une large délégation ministérielle, Mme Meloni n’est restée que quelques heures dans la capitale tunisienne, avant de s’envoler pour la réunion du Conseil européen à Bruxelles. Elle en a profité pour annoncer plusieurs protocoles de coopération : un soutien direct d’une valeur de 50 millions d’euros au budget de l’Etat tunisien en faveur de « l’efficacité énergétique et des énergies renouvelables », une ligne de crédit de 55 millions d’euros pour soutenir les petites et moyennes entreprises tunisiennes et un accord-cadre permettant de poser les bases d’une collaboration dans le domaine universitaire.
    Lors de sa « déclaration à la presse » – à laquelle les journalistes n’étaient pas conviés –, Giorgia Meloni a mis en avant, à travers ces accords, une approche « complètement nouvelle », « égalitaire », basée sur « l’intérêt mutuel » des nations, qui s’inscrit dans son ambitieuse politique africaine, placée au cœur de sa diplomatie et désormais inséparable d’une stratégie migratoire centrée sur l’objectif de mettre un terme aux arrivées irrégulières sur le territoire italien. « Nous ne pouvons plus traiter la question migratoire de manière isolée avec nos partenaires africains, explique une source diplomatique italienne haut placée. Elle doit être incluse dans une approche globale et prendre pour base les exigences des pays de départs et de transit. »
    La vision de Giorgia Meloni, qui relève d’abord d’un récit et d’un discours mais qui se construit progressivement de visites officielles en accords divers, intègre son concept de « plan Mattei pour l’Afrique ». Lancé lors du sommet Italie-Afrique, les 28 et 29 janvier, celui-ci doit impliquer tout son gouvernement ainsi que les différents acteurs de l’économie italienne. « Cette nouvelle visite de Giorgia Meloni en Tunisie a pour objet de montrer que ce plan commence à avoir des applications concrètes et à projeter l’image d’une diplomatie en action en direction ses partenaires internationaux comme à son électorat », explique Maria Fantappie, directrice du département Méditerranée, Moyen-Orient et Afrique à l’Istituto Affari Internazionali, un influent centre de réflexion romain, précisant que « la Tunisie est le pays où la politique africaine du gouvernement italien a été testée pour la première fois grâce à la relation personnelle entre la présidente du conseil et Kaïs Saïed. »
    Le président tunisien, qui a multiplié au cours des derniers jours les mises en garde, répétant que son pays ne traiterait avec les autres nations que « sur un pied d’égalité » semble apprécier la rhétorique de Giorgia Meloni, seule dirigeante européenne avec laquelle il entretient un dialogue aussi régulier, qui évite soigneusement d’aborder sa dérive autoritaire. Au cours de la visite, M. Saïed a salué cette collaboration et exprimé son souhait de « renforcer et diversifier les liens de coopération et de partenariat entre les deux pays amis ».
    Une volonté partagée par Rome pour qui la Tunisie représente de nombreux intérêts. Dans le domaine énergétique, dans lequel l’Italie ambitionne de devenir un « hub » entre les deux rives de la Méditerranée, les réseaux électriques des deux pays devraient, d’ici à 2025, être interconnectés par le câble sous-marin El Med ouvrant la voie à l’exploitation du vaste potentiel du sud tunisien dans la production d’énergies solaires et éoliennes. Le territoire tunisien sert aussi de plateforme de transit du gaz algérien vers la péninsule italienne. La Tunisie est enfin un important débouché pour près de 900 entreprises de la péninsule, présentes sur son territoire.
    Sur le plan migratoire, alors que le printemps apporte des conditions climatiques favorables aux traversées de la Méditerranée et que les élections européennes de juin approchent, Giorgia Meloni mise en effet sur la coopération de la Tunisie pour éviter que la campagne ne soit affectée par des pics d’arrivées dont les effets seraient politiquement désastreux. Les images de septembre 2023 montrant un afflux exceptionnel de plus de 10 000 migrants partis des rivages de la Tunisie pour débarquer sur l’île de Lampedusa avaient produit un vent de panique parmi les gouvernements européens et remis en cause la pertinence des premiers efforts de la présidente du conseil italien sur le front tunisien.Depuis cet épisode, les autorités tunisiennes ont soigneusement réaffirmé leur contrôle sur la frontière maritime tout en renforçant, sur terre, la répression des exilés, multipliant les campagnes d’expulsion vers les frontières de l’Algérie et de la Libye. Si celles-ci s’étaient faites au prix de nombreuses violations de droits humains, Giorgia Meloni n’a pas manqué lors de son discours de « remercier encore une fois les autorités tunisiennes » pour le travail effectué et de se féliciter des résultats de l’accord de « partenariat stratégique complet » signé, sous ses auspices, par l’Union européenne et la Tunisie, le 16 juillet 2023.
    Au-delà de cette satisfaction affichée, sa visite intervient dans un contexte d’augmentation des arrivées de migrants sur le rivage italien en provenance des côtes tunisiennes, au cours des dernières semaines. Si cette tendance reste à relativiser car elles ont diminué de moitié au cours des quatre premiers mois de l’année 2024 par rapport à la précédente, elle montre toutefois la volatilité du contrôle migratoire tunisien. Le président Kaïs Saïed a ainsi rappelé, une fois de plus, son refus catégorique que son pays soit « une destination ou un point de passage pour les migrants irréguliers ». A El Amra, région côtière du centre-est de la Tunisie, située à plus d’une centaine de kilomètres de Lampedusa, ils sont pourtant des milliers à attendre, dans des conditions extrêmement précaires, de pouvoir traverser la Méditerranée. Le contrôle migratoire délégué à la Tunisie par le mémorandum de juillet 2023, présenté par Giorgia Meloni lors de sa signature comme « un modèle pour l’établissement de nouvelles relations avec l’Afrique du Nord » et depuis dupliqué avec l’Egypte et prochainement la Mauritanie, paraît aujourd’hui fragile

    #covid-19#migrant#migration#italie#tunisie#lampedusa#afriquedunord#mediterranee#traversee#migrationirreguliere#approcheglobale#partenariat#sante

  • Etats-Unis : Alejandro Mayorkas, le ministre chargé de l’immigration, échappe à la destitution
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    Etats-Unis : Alejandro Mayorkas, le ministre chargé de l’immigration, échappe à la destitution
    La procédure lancée par les républicains, qui accusent le secrétaire à la sécurité intérieure de Joe Biden d’avoir provoqué une crise migratoire à la frontière mexicaine, a été rejetée par le Sénat, à majorité démocrate.
    Le Monde avec AFP
    Il n’a fallu qu’une poignée d’heures pour que le Sénat américain juge le procès intenté contre Alejandro Mayorkas infondé. Le secrétaire à la sécurité intérieure de Joe Biden a ainsi échappé, mercredi 17 avril, à une procédure de destitution lancée contre lui par les républicains.Ces derniers accusent le ministre chargé notamment de l’immigration d’avoir transformé en passoire la frontière entre les Etats-Unis et le Mexique, et l’avaient en conséquence inculpé, mi-février, à la Chambre des représentants où ils sont majoritaires. Comme la Constitution l’exige, le Sénat, l’autre chambre du Congrès américain, a entamé mercredi le procès du responsable américain. La procédure a formellement débuté en début d’après-midi mais a été balayée dans la foulée, les démocrates, majoritaires, votant en bloc pour s’opposer à la destitution de M. Mayorkas.
    En pleine année électorale, l’immigration s’est imposée comme un des sujets phares de la campagne qui oppose le président démocrate Joe Biden à l’ancien dirigeant républicain Donald Trump. Le camp du président actuel accuse les républicains de faire du ministre un bouc émissaire à moins de sept mois de l’élection présidentielle. La Constitution prévoit que le Congrès peut destituer le président, un ministre, ou des juges fédéraux en cas de « trahison, corruption ou autres crimes et délits majeurs ». La dernière inculpation d’un ministre par le Congrès remonte à 1876. Le ministre de la guerre William Belknap, accusé de corruption, avait démissionné avant la fin de la procédure de destitution.
    Le principal intéressé, Alejandro Mayorkas, a lui maintes fois rejeté les accusations des républicains, leur reprochant de « gaspiller du temps précieux et l’argent des contribuables » avec cette procédure de destitution. La situation n’en reste pas moins un casse-tête pour Joe Biden. Les républicains, pour la plupart proches de l’ancien président Donald Trump à la rhétorique très anti-immigration, accusent le président démocrate d’avoir laissé le pays se faire « envahir », prenant pour exemple le chiffre record de migrants arrêtés à la frontière, 302 000 en décembre.
    Donald Trump se réfère régulièrement à des meurtres particulièrement choquants, commis par des personnes entrées illégalement aux Etats-Unis, pour marteler qu’il existe une vague de criminalité due aux migrants clandestins. Mais ni les statistiques policières disponibles dans les grandes villes américaines, ni les études réalisées par des experts ne montrent la réalité d’un tel phénomène.

    #Covid-19#migrant#migration#etatsunis#crisemigratoire#frontiere#mexique#sante#statisique

  • David Yambio, le « survivant » sud-soudanais qui alerte sur le sort des migrants en Libye
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    David Yambio, le « survivant » sud-soudanais qui alerte sur le sort des migrants en Libye
    Par Nissim Gasteli (Modène, Italie, envoyé spécial)
    Le soleil illumine les rues de Rome en ce jour de juin 2023. David Yambio, élégamment vêtu d’un costume et d’une cravate, se présente devant le palais Montecitorio, siège de la Chambre des députés, où il est convié par des parlementaires pour témoigner des souffrances des exilés coincés en Libye. Devant l’auditoire, le Sud-Soudanais de 26 ans, devenu le porte-parole de ceux restés de l’autre côté de la Méditerranée, décrit « les conditions cauchemardesques, l’esclavage, les traitements inhumains et la torture » pratiqués dans les centres de détention pour migrants. Une conséquence, dit-il, d’un « mécanisme créé par les autorités européennes et par le gouvernement italien », en référence aux formations, financements et dons d’équipements octroyés par Bruxelles et Rome aux autorités de Tripoli.
    L’Union européenne (UE) a ainsi consacré près de 700 millions d’euros, entre 2015 et 2022, pour lutter contre les migrations en provenance de Libye. La première ministre italienne Giorgia Meloni a pour sa part effectué, mercredi 17 avril, son quatrième voyage en Tunisie en moins d’un an, centré une fois de plus sur la lutte contre l’immigration clandestine. La valeur du témoignage de David Yambio est d’autant plus grande qu’il a lui-même connu l’expérience libyenne, dont il se décrit comme « un survivant ». En quatre années dans ce pays, il a été fait prisonnier dix-sept fois et intercepté quatre fois en mer par les groupes armés qui jouent le rôle de garde-côte. Il en connait les centres de détention officiels et officieux, les différentes milices impliquées dans les violences contre les candidats à la migration et les noms de certains bourreaux.
    Réfugié en Italie depuis juin 2022, le militant, cofondateur à Tripoli de Refugees in Libya – l’une des premières organisations communautaires de défense des droits des réfugiés –, s’est donné pour mission de dénoncer le soutien européen aux autorités libyennes et d’alerter sur les conséquences de l’externalisation des frontières, processus par lequel Bruxelles délègue aux Etats d’Afrique du Nord le contrôle migratoire en échange d’une aide économique. David Yambio interpelle régulièrement les figures du pouvoir, comme Antonio Tajani, le ministre italien des affaires étrangères, interrogé dans les rues de Rome sur les conséquences du renouvellement de l’accord migratoire italo-libyen en février 2023. Il participe par ailleurs à des conférences ou des actions devant les lieux comme le Parlement européen, à Bruxelles, ou le siège d’institutions des Nations unies, à Genève. Son engagement lui a valu d’être reçu au Vatican par le pape François, sensible à la condition des migrants.
    David Yambio est de toutes les batailles. Pour le rencontrer, il a fallu aller jusque dans sa commune en périphérie de Modène, dans le nord de l’Italie, où il est installé. Lundi 18 mars, drapé d’un caban noir, il nous accueille dans un café du centre-ville, où il commande un jus d’orange avec l’aisance d’un habitué. Où qu’il soit, chez lui comme en voyage, il maintient un lien permanent avec la Libye. Il est en contact régulier avec ses « camarades » de Refugees in Libya restés sur place, qui le tiennent informé de l’évolution de la situation. Son numéro circule aussi auprès d’inconnus qui souhaitent alerter sur les violences qu’ils subissent. Parfois, il reçoit des appels directement depuis des centres de détention, ravivant des souvenirs douloureux.
    « Le seul souhait que j’avais lorsque j’étais détenu, c’était d’entendre la voix de quelqu’un de l’extérieur, se remémore-t-il. Pas forcément pour aider immédiatement, mais pour que quelqu’un sache. » Lorsqu’elles ne sont pas compromettantes pour ses sources, il partage les informations qu’il a collectées sur les réseaux sociaux et renseigne volontiers militants, journalistes et chercheurs.
    Les raisons de son engagement pourraient se trouver dans son enfance passée dans des camps de réfugiés en République démocratique du Congo (RDC) et en Centrafrique, dans un deuxième exil, après son retour dans son pays natal, le Soudan du Sud, pour échapper à la conscription en 2016 ou peut-être dans les sévices qu’il a subis en Libye à partir de 2018. (...)
    Ses premières actions ont lieu dans le quartier de Gargaresh, dans l’ouest de Tripoli, où il parvient à tisser quelques liens de solidarité avec ses voisins libyens. Mais la nuit du 1er octobre 2021, un raid brutal des forces de l’ordre sur des habitations de migrants fait au moins un mort et quinze blessés, selon le bilan d’Amnesty International, et balaye cet équilibre précaire. Des centaines de survivants fuient et affluent devant le siège local du Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR) dans l’espoir d’obtenir un peu d’aide.« Le lendemain, le HCR a commencé à distribuer des kits d’urgence aux gens et aux enfants, mais cela ne suffisait pas et le personnel ne voulait pas que nous restions là, se souvient David Yambio. C’est à ce moment-là que j’ai compris que nous devions faire quelque chose. »
    Les jours suivants, de plus en plus de personnes convergent devant le HCR. Le groupe s’agrandit et s’organise. Un comité est chargé de défendre le campement contre les milices, un autre s’occupe de la médiation entre les onze nationalités présentes. Des assemblées générales sont organisées et le jeune militant, polyglotte, se révèle alors comme l’un des leaders de la communauté. Bientôt, le mouvement émet des revendications et les diffuse sur les réseaux sociaux. L’organisation Refugees in Libya est née.
    Ses succès sont multiples : dans les semaines qui suivent, ses représentants sont reçus par les dirigeants du HCR, puis par le directeur de l’autorité libyenne anti-immigration, Mohammed Al-Khoja. Ils obtiennent la libération de plusieurs prisonniers des centres de détention et la reprise du programme d’évacuation des réfugiés et demandeurs d’asile les plus vulnérables vers des pays tiers. Le mouvement de protestation durera plus de cent jours et rassemblera plus de 4 000 participants, d’après les organisateurs.
    Si David Yambio a fini par rejoindre l’Italie, de nombreux protestataires sont encore en Libye, soumis au bon vouloir des différentes autorités locales. Pour les soutenir, il a décidé de continuer son combat car, dit-il, « tant qu’il y aura de la violence, il y aura ce fort besoin de solidarité ».

    #Covid-19#migrant#migration#italie#libye#soudan#exil#refugie#HCR#sante#RDCvulnerabilite#politiquemigratoire