• Les Canaries comptent sur les tests obligatoires pour sauver la haute saison touristique
    https://www.lemonde.fr/economie/article/2020/11/13/les-canaries-comptent-sur-les-tests-obligatoires-pour-sauver-la-haute-saison

    Le taux d’incidence de l’épidémie de Covid-19 aux Canaries, de 80 pour 100 000 habitants, est l’un des plus bas d’Europe. Néanmoins, cela ne suffit pas à réactiver le tourisme, qui représente 35 % du produit intérieur brut (PIB) et 40 % de l’emploi de l’archipel espagnol. Le 24 octobre, l’Allemagne a certes retiré les Canaries de sa liste des destinations à risque, nourrissant l’espoir des hôteliers, mais elle a aussitôt recommandé à ses ressortissants de ne pas sortir de chez eux. De même, le 25 octobre, le Royaume-Uni a inclus les Canaries dans sa liste des régions sûres dispensées de quarantaine… pour finalement confiner les Britanniques à domicile le 1er novembre.

    « Nous accueillons en ce moment moins de 10 % des touristes habituels, résume José Maria Mañaricua, président de la Fédération des hôteliers de Grande Canarie (FEHT). Notre drame est que le gouvernement espagnol n’a pas assez travaillé pour créer des corridors touristiques sûrs, même au départ de zones rouges, garantis grâce à des tests obligatoires au départ », estime-t-il.
    La situation est en passe de changer. A compter de samedi 14 novembre, il est indispensable de disposer d’un test Covid négatif (PCR, sérologique ou antigène) de moins de soixante-douze heures pour loger dans les établissements hôteliers des îles Canaries. Si le voyageur n’a pas fait de test avant de partir, il devra rester isolé dans sa chambre le temps d’en subir un. En cas de résultat positif, il sera confiné dans une zone de l’hôtel habilitée à cette fin, puisque le gouvernement régional oblige les hôtels à réserver 10 % de leurs chambres à ces personnes.La décision d’imposer les tests, prise directement par les autorités régionales après des mois passés à l’exiger, en vain, du gouvernement espagnol, a un objectif clair : contrôler au mieux la propagation du virus, aussi bien pour rassurer les voyageurs que pour préserver les îles, et sauver ainsi la saison touristique hivernale. Celle-ci est la plus importante pour l’archipel ensoleillé, situé au large des côtes africaines et au climat doux, même en décembre.
    « Nous sommes un archipel, ce qui limite la mobilité et facilite le contrôle de l’épidémie, rappelle le président du gouvernement régional, le socialiste Angel Victor Torres, lequel cherche à présent un mécanisme pour contrôler les Espagnols qui rentreront passer Noël aux Canaries avec leur famille. Nous devons être prêts pour la réouverture car nous savons que la demande est là, sous-jacente. Quand l’Allemagne et le Royaume-uni nous ont sortis de leur liste, nous avons reçu 260 000 demandes de séjour en un seul week-end, ajoute-t-il. Nous espérons à présent que le 2 décembre, le Royaume-Uni laisse sortir les Britanniques. »
    Si la demande ne repart pas, les faillites risquent de se multiplier. Certains n’ont d’ailleurs pu l’éviter que grâce aux indemnités qu’ils perçoivent du gouvernement pour accueillir les migrants africains, arrivés massivement sur l’archipel, ces deux derniers mois, à bord d’embarcations de fortune. Au complexe trois étoiles Vista Flor, plus de 500 migrants sont ainsi hébergés dans des appartements touristiques, et son patron, Domingo Espino, a ainsi pu sortir ses 72 employés du chômage partiel.

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