• Le Monde : la fracture éditoriale
    Comment le journalisme militant met en péril le contrat de confiance avec les lecteurs

    https://www.france-medias.fr/images/pdf/LeMonde-LaFactureEditoriale.pdf

    Une (violente) attaque de la dérive «  radicale  » du Monde sur une ligne éditoriale anti-macroniste. Étude menée par France-Médias, https://www.france-medias.fr/informations site publié par La station Web https://www.societe.com/societe/la-station-web-454011107.html

    Le travail d’investigation mené pour cette étude a duré environ 10 semaines et cible les périodes du 1er juillet 2018 au 20 février 2019, a consisté à étudier près de 190 Unes du site lemonde.fr, notamment via le site waybackmachine.org, à observer les choix éditoriaux et rédactionnels mis en oeuvre, à (re)lire 220 articles par le moteur de recherche multimédia du site lemonde.fr, à analyser près de 400 photos, à identifier les outils et moyens de communication utilisés pour diffuser l’information, à répertorier et analyser 3.500 commentaires d’abonné(e)s et de lecteurs du Monde.

    Organisée en 6 parties, l’étude consacre les 3 premières à des événements marquants de l’actualité puis les 3 suivantes à une réflexion plus large sur la ligne éditoriale du Monde, aux malaises observés dans le lectorat puis, finalement, aux solutions envisageables pour restaurer une confiance durable. Notons que les pistes de réflexion et solutions proposées, même si elles se destinent au Monde en premier lieu, peuvent être éventuellement valables auprès d’autres médias de presse écrite.

    En outre, nous mentionnerons que malgré nos demandes, ni le directeur du Monde (Monsieur Fenoglio) ni le directeur de la publication (Mr Bronner) n’ont souhaité répondre aux questions, interrogations et constats soulevés par cette étude.

    Notons enfin que celle-ci a été réalisée de manière entièrement bénévole, sans subvention ni publicité et n’est liée à aucune institution, entreprise, parti politique ou groupe de pression. Elle se veut citoyenne dans son orientation et dans ses finalité(s).

    le sommaire

    I. L’affaire Benalla
    II. La crise des gilets jaunes
    III. La Une du magazine « M »
    IV. La ligne éditoriale en question(s) V. Un lectorat déboussolé
    VI. Les solutions envisageables

    • Le traitement [de l’affaire Benalla] du monde.fr en chiffres
      L’analyse des Unes et des surfaces de visibilité (au dessus de la ligne de regard dite « ligne de flottaison »), du site lemonde.fr, a de quoi impressionner. Du 18 juillet 2018 au 30 août 2018, l’affaire occupe 85% des Unes et 88% de l’espace majeur de visibilité.

      A titre de comparaison, cela représente environ 2,5 fois la couverture dédiée aux attentats terroristes de Paris en novembre 2015 (perpétrées notamment au Bataclan) ou encore 2 fois plus que l’affaire DSK, à périmètres équivalents (durée du traitement et intensité de la visibilité). Cette intensité médiatique est également supérieure au total de tous les candidats à la présidentielle de 2017 réunis, sur une période comparable (de 6 semaines).

      Jamais aucun événement géopolitique, politique ou économique n’aura disposé d’une telle surface de visibilité médiatique depuis le lancement du site lemonde.fr en 1996.
      « L’affaire Bennalla a disposé de 2,5 fois plus de visibilité que la couverture dédiée aux attentats de Paris en novembre 2015 »

      Sur les éléments à notre disposition, on peut également affirmer qu’aucun des grands sites d’information en ligne européen (El Pais en Espagne, le Frankfurter allgemeine en Allemagne ou Le Times en Angleterre) n’a jamais consacré une place aussi importante au traitement d’une seule information au cours des 10 dernières années.

      La couverture du Brexit, à titre d’exemple, par le site Internet du Times (thetimes.co.uk), a représenté une visibilité inférieure de 40% à celle de l’affaire Benalla par lemonde.fr (à temps et périmètre équivalents).

    • à propos du traitement des GJ

      Le poids des photos : mouvement d’ampleur et violences policières
      Les photos mises en ligne sur lemonde.fr relèvent bien évidemment de la ligne éditoriale et traduisent, le plus souvent, la volonté du journaliste et ou de la rédaction de mettre l’accent sur un phénomène.

      Sur environ 400 photos étudiées (photos principales d’article et photos insérées à l’intérieur des contenus), 2 orientations dominent : l’impression d’un mouvement d’ampleur d’une part et des violences policières omniprésentes d’autre part.
      […]
      La police (beaucoup) plus blâmée que les manifestants violents
      D’une façon générale, les articles du monde.fr ont relaté à la fois les violences des manifestants mais aussi celles de certains policiers. A plusieurs reprises néanmoins, le choix de la rédaction du Monde a été de plutôt de mettre en avant les dérapages policiers et plus rarement les violences des manifestants.

    • 2 histoires, 2 identités et un mélange explosif
      Pour de nombreux lecteurs, l’objectif d’une partie des articles du Monde n’est pas de les informer de façon neutre et objective mais plutôt de leur présenter une vision orientée et idéologique ; une finalité spécieuse éloignée des règles déontologiques dont se prévaut la direction du journal.

      On doit déjà se rappeler que l’identité des 2 éditions du Monde est fondamentalement différente. Pendant plus de 10 ans, les 2 rédactions (« papier » et numérique) ont cohabité sans se côtoyer, chacune à un étage différent, avec des organisations très différentes.

      La première était constituée des journalistes les plus aguerris, des « signatures » du Monde et des moyens les plus importants (correspondants dans le monde entier, relecteurs...). Elle véhiculait une approche rigoureuse et factuelle de l’information, une vision d’un journalisme ambitieux et fiable.

      La seconde rédaction (numérique) s’est formée à la fin des années 90, presque en opposition avec sa grande sœur. Essentiellement constituée de jeunes journalistes et disposant de moyens limités, il lui fallait exister et se singulariser en explorant des voies qui n’étaient pas celles du journal papier « traditionnel ».
      […]
      Sur les articles étudiés issus de publications sur lemonde.fr, on peut considérer que moins de la moitié des contenus est suffisamment « équilibrée » et neutre. Cela signifie qu’une légère majorité des publications du Monde peut être considérée comme partisane, parti-pris ou orientée sur le plan idéologique.

      Cette réalité pourrait être acceptable dans un journal d’opinion tel que Le Figaro ou Libération mais semble choquante pour un média qui se veut une « référence » en matière de qualité et de neutralité de l’information.

      Le tournant de l’été 2018
      En 2003, dans le livre « La face cachée du Monde : du contre-pouvoir aux abus de pouvoir », la radicalité voire l’autoritarisme d’Edwy Plenel, alors directeur de la rédaction, est décrite et dénoncée par les 2 auteurs, Pierre Péan et Philippe Cohen.

      On retrouve curieusement, ces derniers mois, dans les colonnes du Monde, quelque chose de cette radicalité et des attaques implacables contre les gouvernants dont l’actuel directeur de Médiapart s’est fait l’expert incontesté. Une sorte de fièvre parait s’être emparée d’une partie de la rédaction qui, visiblement dépassée (ou aveuglée) par les enjeux, en a oublié ses règles éthiques et déontologiques les plus rudimentaires.
      […]
      Il semblerait néanmoins qu’elle se heurte à une réalité journalistique nettement moins nuancée. Sur 60 articles publiés dans le Monde qui illustrent des opinions (tribunes, interviews, points de vus...) entre le 15 juillet 2018 et le 16 janvier 2019, 48 peuvent être considérées comme des critiques négatives des actions de l’Etat et ou du gouvernement.

      Cela signifie que 80% des articles d’opinions, publiés par Le Monde sur cette période, renvoient une image négative voire très négative des actions de l’Etat. On peut qualifier les 20% restant de « plutôt neutres » ou « équilibrés ».
      […]
      Rapprochement idéologique avec Mediapart ?
      « L’affaire Benalla » semble avoir révélé, au fil des investigations des 2 médias, une forme nouvelle de rapprochement autour de valeurs communes.

      Il n’est probablement pas anodin que, lors de plusieurs épisodes de l‘affaire, notamment après le licenciement d’Alexandre Benalla par l’Elysée, différentes questions ou polémiques (passeports et déplacements en Afrique, contrat avec un oligarque russe, seconde audition auprès de la commission du Sénat, perquisition refusée au siège de Mediapart), les 2 éditions en ligne (mediapart.fr et lemonde.fr) ont semblé e*n parfaite synchronisation* pour relayer les découvertes de l’un tandis que l’autre valorisait les révélations de l’autre.

      En outre, on retrouve, dans l’orientation et l’écriture journalistique des 2 journaux en ligne, un certain nombre de traits communs : un même goût pour les révélations tonitruantes qui touchent l’Etat et la présidence, un sens certain de la mise en scène de l’information pour mieux en accentuer la portée (titres et photos en très grands formats, alertes en gras et rouges sur les fils d’information..), l’utilisation d’effets de dramatisation (dans le choix des titres en particulier et dans la mise en page) ainsi qu’une propension aux révélations « feuilletonnées » dans le but de tenir le lecteur en haleine...

    • J’ai pensé à toi @reka :)
      Et à y réfléchir, aucune étude ne pourra absoudre par le chiffre une ligne éditoriale qui est le plus souvent dans le déni et la censure. Certes cette étude donne la preuve d’un dysfonctionnement, le titre de sa présentation fait peur, vraiment, accuser le journalisme militant infiltré au monde de mettre en péril la crédibilité de la presse écrite est assez osé.
      Pour appuyer ma réflexion, une étude pourrait aussi accuser le logiciel libre de mettre en péril Apple ou Microsoft parce qu’ils intègrent l’un et l’autre du code libre.

    • Je ne connais pas le parcours politique et les motivations de Denis Morineau* qui signe cet article, non plus que la ligne de france-medias.
      Mais quand je lis les solutions proposées, comité d’éthique et de surveillance de la presse écrite, intervention du ministère de la culture, proposition de contribution de psychanalystes ou le simple fait d’évoquer la sauvegarde de l’identité et l’âme d’un journal (c’est quoi ?), cela m’inquiète pour la #liberté_de_la_presse, pas vous ?

      Il en va de la restauration d’un climat de confiance entre la rédaction et les lecteurs, largement mis à mal depuis une année. Il en va également de la nécessité pour Le Monde de continuer à être considéré, en France comme à l’étranger, comme un média suffisamment indépendant et qualitatif pour témoigner des mouvements de la société sans y perdre son identité et son âme. Nous avons compilé les principales mesures, dont certaines sont dores et déjà à l’étude au Ministère de la Culture, qui peuvent contribuer à cette évolution positive...

      Il convient, pour contribuer à rétablir cette confiance perdue, de mettre en place un comité d’éthique et de surveillance de la presse écrite. Cette instance doit pouvoir regrouper les directeurs de journaux, des directeurs de rédaction mais également des journalistes et bien évidemment, et en nombre significatif, des lecteurs et lectrices. En outre, des intellectuels, des sociologues, des sémiologiques voire des psychanalystes doivent également pouvoir apporter leurs contributions et leurs regards croisés et complémentaires (au delà des convictions politiques et ou idéologiques).

      * https://www.france-medias.fr/informations/#tab-1
      Dans la présentation de l’équipe (un seul et ex journaliste qui vient de la presse régionale groupe « Le Messager ») on trouve Denis Morineau

      Denis Morineau | Directeur de la publication et auteur
      Parcours & profil

      Diplômé de Neoma Business school de Rouen et d’HEC Montréal, Denis travaille très tôt dans l’univers du web (dès 1999) autour de projets européens basés à Paris. Il se lance ensuite dans l’édition web en créant des projets et concepts numériques. A l’origine de « Sortir en ville » (réseau social de sorties) ou encore de « Psychologie.fr ». Il déploie aussi son expression créative dans l’univers de l’architecture et du design en réalisant des espaces contemporains.
      Ses univers de prédilection

      Société et politique, géo-politique, médias, Histoire, sciences humaines (sociologie et psychanalyse), économie et Culture (théâtre et cinéma en particulier).
      Pourquoi France médias ?

      "Je souhaite que France médias permette au plus grand nombre de mieux comprendre et utiliser les médias. J’aimerais également que le site devienne une référence qualitative en termes de critique, d’évaluation et de décodage des médias."

  • Lille : la carte secrète des Insoumis pour gagner les municipales Sylvain Marcelli - 2 Novembre 2018 - Médiacités
    https://www.mediacites.fr/lille/enquete-lille/2018/11/02/lille-la-carte-secrete-des-insoumis-pour-gagner-les-municipales

    Jean-Luc Mélenchon suscite la polémique mais il n’a rien perdu du soutien des militants de La France Insoumise, comme l’a montré son récent meeting à Lille. Dans le quartier de Moulins, ils testent la méthode Alinsky, venue des Etats-Unis, pour lutter contre la résignation des milieux populaires. Reportage.

    éthodique, étage après étage, il sonne à la porte de chaque appartement. T-shirt noir, veste en jean, croix autour du cou, François Schmitt est en mission, résidence Alsace à Moulins. Le militant de La France Insoumise (LFI) n’a pas de tracts à distribuer. « Je viens écouter ce que les gens ont à dire sur leur immeuble, sur leur quartier, sur la ville », explique-t-il avec un large sourire au locataire qui vient d’ouvrir, son bébé dans les bras. Le jeune papa lui demande de repasser un peu plus tard, quand sa compagne sera de retour. Deux portes plus loin, une vieille dame explique qu’elle ne « bouge plus » de chez elle. À l’étage du dessous, une quinqua dynamique confie qu’elle ne sent pas toujours en sécurité. « Quand on prend le premier métro pour aller travailler, parfois on a peur de ce qu’on va trouver », souffle-t-elle.

    Comme François, une dizaine de partisans de La France Insoumise sillonnent le quartier populaire de Moulins, calepins à la main, en ce samedi après-midi de juin. « Nous recueillons les problématiques des habitants avant de susciter éventuellement des actions collectives, explique Habib Haddou, éducateur spécialisé et co-animateur du groupe LFI de Moulins. Si dans une résidence, quinze habitants dénoncent l’insalubrité des lieux, nous pourrons les aider à monter une mobilisation contre le bailleur social. »
Parler aux résignés de la politique
Depuis juin dernier, des militants LFI expérimentent la « méthode Alinsky », un outil de mobilisation des quartiers populaires. Icône de la gauche américaine, le sociologue Saul Alinsky (1909-1972) a enquêté sur les gangs à Chicago et dans les prisons. Il . . .
    La suite de l’article hélas payante

    #Politique #Militantisme #Lille #lfi #fi

  • Be careful with each other
    Rushdia Mehreen et David Gray-Donald, Briarpatch, le 29 août 2018
    https://briarpatchmagazine.com/articles/view/be-careful-with-each-other

    We all know of an activist group that brands itself as “non-hierarchical” but is riddled with unspoken and insidious hierarchies. When some activists organize without sleeping for days or can dedicate all their time to organizing, it puts pressure on other members to match their standards of productivity and output. Those who contribute at extreme levels often gain more knowledge of the group’s goings-on, build more social capital, and claim more decision-making power. The invisible hierarchies that are created are hard to name and harder to dismantle.

    This dynamic calls for feminist and anti-capitalist ethics of care: focusing on and acknowledging effort and impact rather than performance or outcome; encouraging interdependence through shared and rotating tasks; and affirming and supporting members regardless of their level of output.

    We don’t need to be friends to be comrades
    David Camfield, Briarpatch, le 17 septembre 2018
    https://briarpatchmagazine.com/blog/view/we-dont-need-to-be-friends-to-be-comrades

    Many people burn out or stop being active (these aren’t the same, though lots of burned out people do stop being active) because of mistakes in their political outlook. Some of us don’t realize we need to pace ourselves for the long haul. We may overestimate what relatively small groups can accomplish, or how likely they are to win victories. When we don’t see victories, sometimes we decide we just have to try harder. Or we start to blame each other. These mistakes are connected to weaknesses in our politics and how we understand the ground on which we fight.

    Caring About Thriving
    Convergence Journal, février 2017
    https://politicsandcare.wordpress.com/2017/04/05/caring-about-thriving

    #Militantisme #Hiérarchie #Care #Efficacité #Domination #Solutions #Amitié #Burn_out

  • Déjouer le silence. Contre-discours sur les femmes haïtiennes

    Le #mouvement_féministe haïtien vient de célébrer ses 100 ans : occasion idéale pour réfléchir à la réalité des Haïtiennes, tout en y intégrant des courants de pensée européens, américains et panafricains. Ce livre est construit sur le constat qu’Haïti et la #Caraïbe ne peuvent faire l’économie de nouvelles pistes de réflexion dans un contexte où la situation des femmes ne cesse de se dégrader et où les #acquis_féministes sont constamment remis en question ou disqualifiés.

    Les recherches sur le genre et la pensée féministe produiront ainsi de meilleures analyses sur la situation de celles qui, dans l’#imaginaire_collectif, sont encore perçues à la fois comme garantes du bien-être des autres et citoyennes de seconde zone. Il en résulte un récit articulé sur une variété de sujets qui élabore un discours endogène remplaçant, nous l’espérons, les récits étrangers trop souvent stéréotypés.


    http://www.editions-rm.ca/livres/dejouer-le-silence

    #Haïti #femmes #Etat_faible #décolonialité #post-colonialisme #féminisme #droits_des_femmes #avortement #genre #humanitaire #misérabilisme #victimisation #livre #militantisme #anti-féminisme #stéréotypes

    J’ai eu la chance d’écouter une des éditrices du livre, et leur démarche est passionnante... elles ont fait un super bon travail !

  • D’un coté #Macron en plein selfie à l’Elysée avec son grand pote saoudien, le jeune prince « moderne et féministe » #Mohamed_Bin_Salman, à qui la France vend des armes et qu’elle soutient contre vents et marées dans la région. Brutal et orgueilleux, il est en quelque sorte le Jupiter de la péninsule arabique.

    De l’autre #Asra-al-Ghangam, militante pour les #droits_des_femmes et la libération des prisonniers politiques en Arabie Saoudite, arrêtée en 2015 avec son mari. Elle a été exécutée, décapitée au sabre, hier matin. Avant de mourir elle aurait déclaré à ses bourreaux : « Je n’ai tué personne ».

    https://www.facebook.com/nadjil.kallisto/posts/701682903498898
    #Arabie_saoudite #France #armes #armement #féminisme #femmes #décapitation #militantisme #résistance
    cc @reka

    • En tout cas d’après https://www.middleeasteye.net/fr/reportages/en-arabie-saoudite-une-activiste-chiite-risque-la-peine-de-mort-10174, ce n’est pas Esra al-Ghamgam sur la photo mais Samar Badawi
      La vidéo qui circule date de 2015

      Elle serait encore en vie

      http://article19.ma/accueil/archives/97947

      https://twitter.com/ali_adubisi/status/1031146505611161600 13:50 - 19 août 2018

      علي الدبيسي
      @ali_adubisi

      في قضية #إسراء_الغمغام، الحكم لم يصدر بعد والذي حصل هو بدء المحاكمة بالجلسة ١ في ٦/٨/٢٠١٨ وطالبت النيابة العامة بإصدار حكم الإعدام.
      الجلسة ٢ ستعقد في ٢٨/١٠/٢٠١٨ وأقترح دعوة جماهيرية واسعة حول العالم لتظاهرات قبل الجلسة، تضامناً معها ودفاعا عن حقها في الحرية والحياة.
      حياتها أمانة.

      European Saudi Organization for Human Rights Director رئيس المنظمة الأوروبية السعودية لحقوق الإنسان ali.adubisi@esohr.org

    • C’est assez intéressant :

      cette info arrive sur FB formatée dans un style assez spectaculaire pour ne pas dire putassier (l’image de macron et du prince en vis à vis de la photo d’une femme supposée être Israa al-Ghamgham (que le post dit avoir été décapitée) et qui est en fait selon « middleeasteye.net » Samar Badawi, une autre militante saoudienne. Par ailleurs une vidéo circule prétendant être l’execution de cette militante et qui en fait s’avère être une autre décapitation qui date de 2015. Tout le monde a été profondément ému au point de signaler ce post FB sans penser à vérifier. C’est peut-être vrai, peut-être pas, mais une journée complète de recherche n’a rien donné de vraiment probant.

      Comme nous nous intéressons à la situation des droits humains en Arabie saoudite, nous avons aussi été très bouleversé, d’autant plus qu’il y a cette incertitude.

      Ce type de dissémination de l’info me fait peur et me fait penser que nous restons très fragiles face à ce qui nous arrive par différents canaux. D’où l’importance des débats et des partages, et des recherches communes sur seenthis pour tenter de déconstruire cet invraissemblable magma.

    • Saudi Prosecution Seeks Death Penalty for Female Activist

      Saudi Arabia’s Public Prosecution is seeking the death penalty against five Eastern Province activists, including female human rights activist #Israa_al-Ghomgham, Human Rights Watch said today. The activists, along with one other person not facing execution, are being tried in the country’s terrorism tribunal on charges solely related to their peaceful activism.

      The Public Prosecution, which reports directly to the king, accused the detained activists of several charges that do not resemble recognizable crimes, including “participating in protests in the Qatif region,” “incitement to protest,” “chanting slogans hostile to the regime,” “attempting to inflame public opinion,” “filming protests and publishing on social media,” and “providing moral support to rioters.” It called for their execution based on the Islamic law principle of ta’zir, in which the judge has discretion over the definition of what constitutes a crime and over the sentence. Authorities have held all six activists in pretrial detention and without legal representation for over two years. Their next court date has been scheduled for October 28, 2018.

      “Any execution is appalling, but seeking the death penalty for activists like Israa al-Ghomgham, who are not even accused of violent behavior, is monstrous,” said Sarah Leah Whitson, Middle East director at Human Rights Watch. “Every day, the Saudi monarchy’s unrestrained despotism makes it harder for its public relations teams to spin the fairy tale of ‘reform’ to allies and international business.”

      Al-Ghomgham is a Shia activist well known for participating in and documenting mass demonstrations in the Eastern Province that began in early 2011, calling for an end to the systematic discrimination that Saudi Shia citizens face in the majority-Sunni country. Authorities arrested al-Ghomgham and her husband in a night raid on their home on December 6, 2015 and have held them in Dammam’s al-Mabahith prison ever since.

      Saudi activists told Human Rights Watch that the Public Prosecution’s recent demand makes al-Ghomgham the first female activist to possibly face the death penalty for her human rights-related work, which sets a dangerous precedent for other women activists currently behind bars.

      Saudi Arabia’s Specialized Criminal Court (SCC), set up in 2008 to try terrorism cases, has since been increasingly used to prosecute peaceful dissidents. The court is notorious for its violations of fair trial standards and has previously sentenced other Shia activists to death on politically motivated charges. The court sentenced a prominent Shia cleric, Nimr al-Nimr, and seven other men to death for their role in the 2011 Eastern Province demonstrations in 2014 and another 14 people in 2016 for participating in the protests. Saudi authorities executed al-Nimr and at least three other Shia men on January 2, 2016 when they carried out the largest mass execution since 1980, putting 47 men to death.

      International standards, including the Arab Charter on Human Rights, ratified by Saudi Arabia, require countries that retain the death penalty to use it only for the “most serious crimes,” and in exceptional circumstances. Human Rights Watch opposes capital punishment in all countries and under all circumstances. Capital punishment is unique in its cruelty and finality, and it is inevitably and universally plagued with arbitrariness, prejudice, and error.

      A recent crackdown on women’s rights activists in Saudi Arabia has led to the arrest of at least 13 women under the pretext of maintaining national security. While some have since been released, others remain detained without charge. They are: Loujain al-Hathloul, Aziza al-Yousef, Eman al-Nafjan, Nouf Abdelaziz, Mayaa al-Zahrani, Hatoon al-Fassi, Samar Badawi, Nassema al-Sadah, and Amal al-Harbi. Authorities have accused several of them of serious crimes and local media outlets carried out an unprecedented campaign against them, labeling them “traitors.

      “If the Crown Prince is truly serious about reform, he should immediately step in to ensure no activist is unjustly detained for his or her human rights work,” added Whitson.

      https://www.hrw.org/news/2018/08/21/saudi-prosecution-seeks-death-penalty-female-activist

    • L’algorithme de Google a encore des progrès à faire pour savoir utiliser correctement le féminin …

      A recent crackdown on women’s rights activists in Saudi Arabia has led to the arrest of at least 13 women under the pretext of maintaining national security. While some have since been released, others remain detained without charge. They are: Loujain al-Hathloul, Aziza al-Yousef, Eman al-Nafjan, Nouf Abdelaziz, Mayaa al-Zahrani, Hatoon al-Fassi, Samar Badawi, Nassema al-Sadah, and Amal al-Harbi. Authorities have accused several of them of serious crimes and local media outlets carried out an unprecedented campaign against them, labeling them “traitors.

      est traduit par

      Une récente répression contre les militantes des droits des femmes en Arabie saoudite a conduit à l’arrestation d’au moins 13 femmes sous prétexte de maintenir la sécurité nationale.

      En utilisant « militantes des droits des femmes » sont invibilisés les hommes « militants des droits des femmes ». A la phrase suivante, les femmes redeviennent des hommes …

      Alors que certains ont depuis été libérés, d’autres sont toujours détenus sans inculpation. Les autorités ont accusé plusieurs d’entre eux de crimes graves et les médias locaux ont mené une campagne sans précédent contre eux, les qualifiant de « traîtres ».

  • Entre voyage et militantisme : les ambigüités du tourisme politique dans l’Etat du Chiapas - RITA - Revue Interdisciplinaire de Travaux sur les Amériques
    http://www.revue-rita.com/dossier-thema-49/entre-voyage-et-militantisme-thema-139.html

    Plutôt que de tenter une typologie artificielle qui ne rendrait que partiellement compte de la diversité des acteurs et des pratiques, retenons les deux pôles entre lesquels fluctuent les pratiques des internationaux séjournant au Chiapas : le « zapatouriste » qui est le touriste le plus ostensible en territoires autonomes, et les militants professionnels, qui sont de manière quasi-permanente au Chiapas. Notons que dans le premier cas, il s’agit de la figure la plus dépréciée à laquelle personne ne veut ressembler, puisque le touriste politique affiche une volonté de se démarquer du touriste « de masse », d’où cette tendance à refouler sur l’extérieur cette catégorie de zapatouriste. C’est la figure qui consomme la rébellion le temps des vacances et qui ramènera chez lui quelques photos du folklore révolutionnaire, un quelconque souvenir de frisson ressenti au contact des rebelles, ou ramènera des objets tels que les poupées zapatistes locales faites par des indiennes dans les rues de San Cristóbal de las Casas. A l’inverse, les activistes professionnels, insérés dans des « réseaux militants globalisés » (Foyer, 2007) se dédient exclusivement à un travail social auprès des communautés autonomes, que ce soit dans un projet autour d’un thème particulier (radio, santé, éducation, agriculture, café, artisanat) ou dans un Centre de Droits de l’Homme. Ces activistes professionnels, que l’on distinguera donc des touristes politiques, sont toutefois les moins visibles à San Cristóbal de las Casas. Pour des questions de temps et de sécurité, ils restent généralement en marge des réseaux touristiques. Entre ces deux catégories, la diversité des profils se décline à partir de variables tels que le temps du séjour passé, les motifs du voyage, qui incluent tant leur expérience politique et militante dans leur pays d’origine que les représentations du zapatisme qu’ils se seront créées à partir des discours diffusés par l’organisation zapatiste dans les réseaux de solidarité.

    Toutefois, si la majorité des voyageurs internationaux ne se reconnaissent pas dans la catégorie des « touristes », ils la mobilisent paradoxalement souvent comme une identité stratégique ou plutôt une identité refuge lorsque celle de l’activiste ou du militant peut devenir gênante, notamment dans les rapports avec les institutions mexicaines (autorités migratoires, police, armée, etc.)

    #tourisme #voyage #militantisme #chiapas #zapatisme #Mexique

  • Procès de #Greenpeace : la #justice fait le lien entre #militantisme et #terrorisme
    https://reporterre.net/Proces-de-Greenpeace-la-justice-fait-le-lien-entre-militantisme-et-terro

    Des militants de l’association Greenpeace ont été condamnés à des peines de sursis ce jeudi 28 juin pour une intrusion non violente dans une centrale nucléaire. Arguant du « contexte terroriste », le procureur avait requis de la prison ferme, comme lors du procès fin février d’une précédente intrusion.

  • Bure : répression de la solidarité juridique et entrave aux droits de la défense - Libération
    http://www.liberation.fr/debats/2018/06/24/bure-repression-de-la-solidarite-juridique-et-entrave-aux-droits-de-la-de

    Mercredi ont eu lieu de nombreuses perquisitions dans au moins cinq lieux de vie de militantes et militants opposés à l’enfouissement de déchets nucléaires à #Bure, en même temps qu’une vague d’#arrestations. Sept activistes ont été placés en garde à vue et ce, dans la lignée d’un long processus de #criminalisation du #militantisme #antinucléaire. Mais l’un de leurs avocats a également été l’objet d’une perquisition à son domicile et à son cabinet, et gardé à vue dans le cadre d’une procédure pour association de malfaiteurs. Il a été depuis placé sous le statut de témoin assisté, montrant la vacuité du dossier.

    A lire aussi Bure : vague d’interpellations chez les opposants à Cigéo

    La #garde_à_vue d’un avocat défenseur d’activistes témoigne des dérives de la répression. Non pas que les avocats soient « intouchables » vis-à-vis de leurs clients, ou ne soient jamais soumis au procédé de la garde à vue et aux poursuites dans le cadre de la répression de droit commun. Mais cette arrestation révèle deux phénomènes interdépendants éclairant la radicalité du système répressif aujourd’hui. D’une part, elle montre que la répression du mouvement social tend à généraliser ses cibles : elle peut toucher toute personne qui milite, défend des causes ou entend remettre en cause l’ordre établi, mais aussi toute personne qui se solidarise, d’une manière ou d’une autre, avec les cibles de la justice ou de la police. Le cas du délit de solidarité est certainement le plus flagrant. Aussi et d’autre part, cette action répressive contre un avocat éclaire la volonté de priver les activistes de Bure d’un de leurs défenseurs et ainsi de mettre à mal non seulement l’exercice de la profession d’avocat mais surtout des droits de la défense.

    #répression

  • Quelques notes sur l’information « libre » à l’heure des réseaux sociaux
    https://atelier.mediaslibres.org/Quelques-notes-sur-l-information-libre-a-l-heure-des-reseaux-s

    Je passais pour un farfelu limite débile y’a quelques années quand j’ai commencé à utiliser Twitter. Aujourd’hui les réseaux sociaux apparaissent comme une évidence pour beaucoup de militant·es. Une occupation, hop, un compte Twitter. Un événement, bim, une page Facebook. Toutes les villes ou presque ont désormais leur page Facebook « trop véner », « insurgée », « dans la rue »… Aujourd’hui, c’est monter un site (surtout participatif) qui paraît un peu décalé. Comme s’imposer un temps de retard, refuser les outils fignolés par de gentils capitalistes bonnes poires. Ne pas aller là où il faudrait pour « massifier », être vu, lu, entendu. Bref, être un peu couillon·ne.

    Les réseaux dits « sociaux » posent pourtant un paquet de soucis quand on y réfléchit deux secondes. Ce qui est loin d’être évident. Et nombre de camarades, pourtant radicaux, répètent à la moindre critique qu’il n’y a de toute façon pas d’alternative à Twitter et Facebook. Le thatchérisme appliqué à l’information anti-autoritaire. Le pire, c’est qu’ils et elles n’ont pas tout à fait tort.

  • Olivier Cahn : "Le #profil_social des interpellés du « Black bloc » n’a rien de nouveau"

    Alors que les premières comparutions immédiates après les affrontements du 1er-Mai ont lieu, beaucoup s’étonnent du profil social assez « bourgeois » des militants du « #Black_bloc ». Il se révèle en réalité plutôt classique.

    Qualifiés par la droite et l’extrême droite de « racailles de banlieues », les premiers militants « Black blocs » présentés en comparution immédiate après les violences du 1er-Mai présentent un tout autre profil social. Élèves à Centrale, fils et filles de chercheurs au CNRS, d’analystes financiers, etc... Il semble que ces militants appartiennent plus à la #classe_moyenne ou à la #petite_bourgeoisie qu’aux #classes_populaires. Un profil beaucoup moins étonnant qu’il n’y paraît. Olivier Cahn, enseignant-chercheur à l’Université de Cergy-Pontoise, spécialiste de l’anarchisme et du #militantisme_violent, nous livre son analyse sur les #militants du « Black bloc » et sa composition sociale.


    https://www.marianne.net/societe/olivier-cahn-le-profil-social-des-interpelles-du-black-bloc-n-rien-de-nouv
    #classe_sociale #pauvres #riches

    • Il y a eu 7 personnes mises en causes et les accusation sont « possession de sérum phy », « etre habillé en noire » (sur des photos en noire et blanc pour un blouson en fait vert...), « possession d’une écharpe ». Le seul condamné l’a été pour possession de fumigène.

      Comment affirmé des choses sur le profil sociale des black bloc à partir d’un échantillon si faible et si douteux ?

  • Articles de Reporterre sur la #cartographie des #cours_d'eau en cours :
    1. Lorène Lavocat et Fabrice Nicolino, La #FNSEA veut faire disparaître les petits cours d’eau de nos cartes , 28 février 2017 | https://reporterre.net/La-FNSEA-veut-faire-disparaitre-les-petits-cours-d-eau-de-nos-cartes

    2. Lorène Lavocat, Course contre la montre pour sauver les cours d’eau, 19 février 2018 | https://reporterre.net/Course-contre-la-montre-pour-sauver-les-cours-d-eau

    3. Lorène Lavocat, Des milliers de cours d’eau sont rayés de la carte de France, et s’ouvrent aux pesticides, 20 février 2018 |https://reporterre.net/Des-milliers-de-cours-d-eau-sont-rayes-de-la-carte-de-France-et-s-ouvren

    #préfectures #ddt #justice_administrative #pesticides #environnement #militantisme #droit #loi_sur_l'eau #eau #inventaire

  • Des féministes chez les libertaires. Remue-ménage dans le foyer anarchiste
    https://nantes.indymedia.org/articles/40027

    Hélène Duriez « Des féministes chez les libertaires. Remue-ménage dans le foyer anarchiste » in Olivier Fillieule et Patricia Roux, Le sexe du #militantisme, Presses de Sciences Po « Académique », 2009, p. 167-186.

    #/ #-ismes #en #tout #genres #_anarch-fémin #genre #sexualités #/,-ismes,en,tout,genres,_anarch-fémin…,militantisme,genre,sexualités

  • #De_Haas-Lahaie : quand l’esprit #Twitter rencontre la complexité
    https://reflets.info/de-haas-lahaie-quand-lesprit-twitter-rencontre-la-complexite

    #BalanceTonPorc continue de faire l’actualité. De plus en plus violemment depuis que la tribune des 100 femmes du Monde a été publiée. Polémique. Scandale. Femmes contre femmes. Femmes Twittos contre « femmes du vieux monde » (selon […]

    #Tribunes #BalanceTonPorc #Délation #Facebook #feminisme_2.0 #Lahaie #militantisme_aveugle #problèmes_de_société #société_totalitaire

    • @raspa C’est en effet super intéressant :

      Etre déconstruit devient donc une façon de se démarquer de la masse « construite », et d’effectuer un travail personnel pour minimiser les coercitions que l’on peut exercer sur autrui. Comme pour le mouvement Colibri, il s’agit d’adopter des gestes, des habitudes, des comportements moins coercitifs et plus respectueux des dominés. Le « safe », langage inclusif, la bienveillance, le respect du ressenti, la non-contradiction de la parole d’un premier concerné etc. Bref, une multitude de codes que chacun doit respecter. L’antiracisme ne devient ainsi plus une lutte politique, mais un changement personnel, un style de vie. Il y a des gens qui mangent bio pour « sauver la planète », et d’autres qui « check leurs privilèges » pour lutter contre le racisme.

      Ma question c’est : comment on articule les deux, càd combat politique collectif et pratiques individuelles ? Comment on fait prendre conscience aux colibristes de l’importance de la lutte politique ? Ok, c’est incohérent de lutter pour sauver la planète ou abolir le racisme en continuant de rouler en 4x4 en ville ou en faisant des blagues racistes. Mais dans mon esprit, ces actions doivent être l’application à l’échelle individuelle d’un engagement politique et militant ("je milite dans une organisation anti-raciste, ça me paraît cohérent de réfléchir à mon humour et de faire évoluer celui-ci"), participant d’une recherche de cohérence. Et je parle bien d’une recherche, et pas de cohérence totale, qui serait invivable socialement.

      Malheureusement, comme le décrit très bien l’article, les comportements individuels deviennent les seuls actes d’engagement en faveur d’une cause. Ce qui est d’autant plus dommage que l’aller-retour entre les deux est super intéressant pour nourrir la lutte politique : si d’un côté tu milites contre le changement climatique, par exemple en soutenant des campagnes de désinvestissement des énergies fossiles, que de l’autre tu te dis « ah tiens ça serait bien que ma propre épargne ne finance pas non plus ces projets », et que tu te rends compte que c’est galère de trouver un compte d’épargne fossilfree, dans l’idéal ça devient aussi une revendication politique. Demander aux banques qu’elles n’investissent plus dans les fossiles, mais aussi qu’elles garantissent à leurs clients des produits d’épargne (quel affreux mot !) qui n’y investissent pas non plus. Je crois aussi que les actes individuels peuvent être un bon point de départ à l’élaboration d’une pensée (puis, on l’espère, d’une action) politique. C’est la méthode de conscientisation de Paolo Freire : je suis un paysan pauvre analphabète du Chili ; je me rends compte que mes voisins sont aussi des paysans pauvres analphabètes (prise de conscience qu’on n’est pas seul) ; on se pose ensemble la question de pourquoi on est tous des paysans pauvres analphabètes ; et on finit par devenir de dangereux gauchistes révolutionnaires qui savent lire :-D (ok, c’est une description extrêmement caricaturale de Freire, qui doit se retourner dans sa tombe, le pauvre. En même temps, si ses écrits étaient plus accessibles, je le lirai pour de vrai...).

      Car le vrai problème de la déconstruction c’est qu’elle est tout aussi impossible à réaliser totalement (sur soi) qu’inefficace (contre le pouvoir blanc). Elle exige des individus une chose inconcevable : lutter contre sa socialisation, se dépouiller de toutes les normes incorporées jusqu’ici, se défaire de tout ce qui a fait son identité, et intégrer de nouvelles valeurs, qui sont à contre-courant des institutions. Autrement dit, on demande à l’individu d’être plus fort que les institutions, que la société, d’être au dessus de tous les déterminismes sociaux. Un tel surhumain n’existe pas.

      Autant de questions auxquelles il n’est pas possible de répondre car ce concept de « déconstruction » n’est qu’une idéologie et non un outil théorique, un concept scientifique. Mais plus que cela, c’est une idéologie inopérante.

      Ces passages sont fabuleux, et super justes. On retrouve vraiment la question de la si désastreuse pureté militante (cf « cohérence » versus « recherche de cohérence »). Il m’évoque les plus belles heures de « Fais ton autocritique camarade » (c’est la punchline d’un des résistants communistes d’Un village français, le plus borné).

      Je note d’autres passages pour les garder sous le coude :

      Je rajouterais, dans notre cas, qu’il ne faut pas attendre d’eux qu’ils aient la capacité sur-humaine de se dépouiller de la totalité de leurs déterminismes sociaux, qu’ils soient déjà tous libérés de l’idéologie de la Modernité occidentale, car personne ne l’est. Il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs, il ne faut pas attendre les résultats de nos combats, avant même de les mener et de les gagner.

      Le racisme est une question de pouvoir, de rapport de force, pas de bonne volonté, ni de position morale. C’est ce que soulignait Kwamé Turé (Stokely Carmichael), lorsqu’il disait « Si un homme blanc veut me lyncher c’est son problème. S’il a le pouvoir de me lyncher, c’est mon problème. Le racisme n’est pas une question d’attitude, c’est une question de pouvoir ».

      Ce passage-là rejoint parfaitement la vidéo qu’on a diffusé l’autre jour sur l’action non-violente. Il y a dans mon souvenir un passage sur la lutte anti-apartheid en Afrique du Sud, avec un boycott de magasins blancs. Le mouvement a obtenu ce qu’il voulait, à savoir rallier les commerçants à l’opposition au gouvernement pro-apartheid pour demander une évolution de la loi. Il n’exige pas que ces commerçants deviennent anti-racistes magiquement, du jour au lendemain. Il y a un côté pragmatique à garder en tête je trouve.

    • @raspa (et je t’avais envoyé ça par mail il y a quelques mois aussi : https://pr0z3.wordpress.com/2017/06/07/a-propos-de-la-deconstruction
      Le texte parle pas mal de pureté militante et de l’usage du « bon vocabulaire » :

      Je remarque aussi que la déconstruction est souvent bien plus une affaire de « bon vocabulaire » que de « bonnes idées ». On ne réfléchit plus aux usages des termes, aux contextes dans lesquels on les utilise, à l’histoire des luttes ou à l’évolution des idées.

      Pour citer quelques exemples, qui me frappent par leur absurdité : il ne faut plus dire « couple de même sexe » mais « couple de même genre », parce que le sexe ce serait « les organes génitaux ». [...]. Si tu es trans et que tu utilises le terme « transsexuel-le », tu es obligatoirement dans l’erreur, voire tu es transphobe toi-même, et ceci indépendamment du fait que le terme était en vigueur dans les milieux LGBT jusqu’à il n’y a pas si longtemps. Il y aurait en soi des mots « oppressifs » et des mots « inclusifs ». [...] On pose convention après convention, sans les interroger, et on ignore sciemment la polysémie de nombre de termes qu’on emploie. [...] On ne laisse pas le bénéfice du doute. Dès lors qu’un « mauvais mot » est utilisé, on ne cherchera pas à savoir quelles sont les idées qui sont placées derrière.

      )

  • Canada : Activistes au bout du rouleau
    Épuisés, des militants cherchent à se ressourcer afin de mieux mener leurs luttes. 6 janvier 2018 |Marie-Lise Rousseau
    http://www.ledevoir.com/plaisirs/loisirs/516804/activistes-au-bout-du-rouleau

    Mardi soir, 5 décembre, Mile-End. Assis en cercle sur des coussins, nous fermons les yeux, avec pour seul bruit la pluie battante qui se bute contre les grandes fenêtres du studio. « Je dédie la pratique d’aujourd’hui aux femmes victimes de la tuerie de Polytechnique, il y a 18 ans, aux écolières nigérianes enlevées par Boko Haram toujours en captivité, aux femmes autochtones disparues et assassinées, ainsi qu’à toutes les survivantes et les victimes d’actes de violence. »


    « Rest to Resist – Repos et résistance » n’est pas une classe de méditation comme les autres. Son animateur, Dexter Xurukulasuriya, l’a conçue pour les « acteurs de changements, les militants et militantes, les survivants et survivantes de sévices », mais tout le monde y est bienvenu. L’enseignant aux cheveux noirs bouclés, dont les mèches tombent sur ses lunettes, cherche à redonner des forces aux activistes épuisés afin qu’ils puissent poursuivre leur lutte, quelle qu’elle soit, à long terme.

    « C’est fatigant d’être activiste », laisse tomber celui qui a plusieurs années de désobéissance civile dans le corps. Au point où, récemment, il en a fait un burnout. Et il a vu un grand nombre de ses proches subir le même sort. « Les besoins sont infinis, ils sont au-delà de la capacité de chaque être humain », résume-t-il de sa voix basse ponctuée d’un accent anglophone, qui lui vient de sa jeunesse à Winnipeg.

    Cet épuisement, le psychologue Nicolas Lévesque l’a observé de près, lui qui a traité de nombreux étudiants qui militaient pour une meilleure accessibilité aux études au printemps 2012. En plus du burnout, il a traité des activistes pour dépression, syndrome de stress post-traumatique et dépendance à la drogue ou à l’alcool, entre autres.

    « À force de toujours être investi dans une cause extérieure, on finit par négliger sa vie privée et ses propres besoins, explique-t-il. Les activistes se donnent à une cause au-delà de leurs limites physiques et psychologiques. À un moment donné, le corps n’est plus capable. »

    Le sujet a fait les manchettes l’an dernier, quand l’ex-députée de Québec solidaire Françoise David a annoncé son départ de la vie politique. « Je ne veux pas jouer de nouveau dans ce film-là », avait-elle expliqué, évoquant le burnout qu’elle avait surmonté plus tôt dans sa carrière.

    Avant de se lancer en politique, Mme David a milité pendant des années, notamment pour l’avancée du féminisme et pour une meilleure justice sociale. Elle a décliné notre demande d’entrevue à ce sujet, justement, afin d’éviter de se surmener durant sa fin d’année déjà très occupée.

    Pour sa part, Dexter Xurukulasuriya s’est épuisé après avoir jonglé entre son emploi dans une boîte de production et le militantisme pendant près de 10 ans. « Je cachais mon activisme. Entre les contrats, je disais que j’allais en voyage, mais en fait, je participais à des manifestations ou des coups d’éclat, durant lesquels je me faisais arrêter et me ramassais en prison. Pendant des années, j’ai fait ces deux jobs, sans vacances. C’est super épuisant. »

    Militer autrement
    Depuis son burnout, dont il est toujours en processus de guérison, Dexter cherche à incarner son engagement autrement que par l’activisme de combat.

    . . . . .
    #Femmes #Activisme #Résistance une #réalité qu’on oublie #Luttes

  • Quelques raisons de ne pas s’organiser sur Facebook

    https://paris-luttes.info/home/chroot_ml/ml-paris/ml-paris/public_html/local/cache-gd2/2c/2caf73e55b1791853c1e73ce82213d.jpg?1514451614
    https://paris-luttes.info/quelques-raison-de-ne-pas-s-9260

    On a pu voir ces derniers temps proliférer les pages Facebook. Cet outil de propagande semble intrinsèque à l’époque. Cependant on peut se questionner sur la propension à en faire un outil d’organisation. Et même comme un outil de propagande pertinent.

    @rezo

    • Quelles solutions existent aujourd’hui face aux GAFAM pour des organisations, pour avoir une présence sur le web, s’organiser, communiquer sans avoir à « mettre les mains dans le cambouis » ?
      (et tout perdre quand la personne « qui s’y connait » n’est plus là).

      Il y a medialibres.org pour les médias, mais pour d’autres assos, orgas militantes, politiques etc ?

    • Même si on proposait une distrib #spip clé en main, avec les plugins et un squelette qui va bien, il faudrait quand même l’héberger et le maintenir, tout le monde ne sait pas faire.

    • Tiens, par exemple le NPA de mon département est passé de Joomla à SPIP en 2015 (super), mais est resté bloqué sur la version 3.0.19 installée à ce moment là (elle date de 2015, pas mise à jour...).

    • Je comprends bien @fil, très bien.
      Mais ça peut pas être basé sur une seule personne qui fait ça bénévolement pour les amis. Tu l’as fait et tu t’es sans doute laisser dépasser au fur et à mesure par le nombre de listes, mais tu es tout seul.

      Pour globenet.org, je ne vois pas bien les services proposés.
      (EDIT : ils sont ici http://www.globenet.org/Globenet-hebergement.html)

      Il y a aussi la mère Zaclys ou les chatons, mais ils proposent des services, pas de l’hébergement d’un site complet clé en main, genre tu crées ton compte et en un clic tu installes une instance d’un CMS avec agenda et tout le bazar.

    • @fil oui, c’est bien l’origine même de Globenet, une structure créé par des associations pour « autohéberger » leurs services.

      Ça s’est un peu perdu entretemps mais ça reviens.

      Si des personnes sont motivées pour mutualiser des ressources ou des savoirs-faire pour s’organiser au niveau des outils électroniques, elles sont les bienvenues pour en discuter.

      @fil qu’est-ce qui pêche dans la gestion des listes de ton côté ?

    • C’est vraiment difficile de maintenir un service mail, notamment avec la course aux armements spam et antispams. Je n’arrive pas à trouver le temps et la motivation non plus pour faire les mises à jour de mailman, les archives sont difficiles à organiser, etc. Tout ça reste immensément utile, mais comme ce n’est plus vraiment un centre d’intérêt pour moi, ça finit par tourner à la corvée. Je devrais peut-être rejoindre globenet avec armes et bagages :)

    • On en discutait avec @isskein il y a quelques temps. Comme beaucoup d’autres, nous sommes en effet à la recherche de solutions/idées pour organiser toute l’info afin de s’armer pour les luttes... pour faire converger une info dans un lieu, alors que les pratiques des personnes appartenant à ces groupes sont très hétéroclites. Il y a celles et ceux qui ne veulent pas lâcher FB, d’autres qui ne rejoignent pas FB car c’est surveillé, etc.

    • Je vais encore faire de la promo pour Brest, désolé, mais #Infini http://infini.fr propose tout ça : de l’hébergement web, des listes de diffusion, des outils en libre accès pour les non adhérent⋅e⋅s (cf #chatons), etc, et surtout un accompagnement par la salariée de l’asso pour aider les adhérent⋅e⋅s à mettre en place leur SPIP (ou autre), le mettre à jour, et même l’équipe des techs est là pour répondre aux questions des gens qui ont des problèmes avec leur bidouilles PHP ou autre.

    • @nicod_ pour préciser, mediaslibres.org est un simple agrégateur et ne propose aucun hébergement. Le réseau Mutu propose lui un hébergement mais limité aux collectifs qui le rejoignent dans le cadre de sites / plateformes locales. L’idée c’est justement que comme c’est compliqué de maintenir, d’héberger, de développer des sites, de les rendre visibles et visités, il peut être pertinent de se fédérer localement plutôt que multiplier les tous petits sites. Après c’est une proposition ancrée dans une tradition politique anti-autoritaire (donc plutôt méfiante vis-à-vis des élu-es, partis, certaines grosses structures...).

    • Sinon peut-être que des distributions Spip de plugins simplifieraient l’installation en fonction des besoins. Reste la question de l’hébergement, mais dans ce cadre-là je trouve le taf de Nursit super bien :)

    • Merci pour la précision @ari
      La principale question c’est l’hébergement, effectivement, et pour ça y’a eu des réponses (infini.fr, nursit.com...)
      Pour la distrib de plugins c’est peut être une piste à suivre, mais sinon toujours la question récurrente avec #spip : quel squelette j’installe ?
      Peut être qu’on devrait se pencher là dessus, proposer une distrib + squelette un peu générique et plus moderne que ce qui existe...

  • Anthologie des vies ouvrières
    http://www.laviedesidees.fr/Anthologie-des-vies-ouvrieres.html

    Qu’est-ce que l’« autobiographie de Parti » ? L’injonction à se raconter, pratique importée de Moscou qui devient obligatoire pour les futurs cadres du PCF. Cette étude des récits de vie de militants s’inscrit dans le champ en plein essor des « Soviet Subjectivities ».

    Livres & études

    / #militantisme, #communisme, #révolution, #classes_populaires

    #Livres_&_études

  • Indisciplines n°2 | « Désobéir » (2) : quand la #démocratie proteste
    http://www.trensistor.fr/2017/12/indisciplines-n2-en-direct

    Pour ce 2e numéro en direct, Indisciplines invite Lilian Mathieu, #sociologue spécialiste des mouvements sociaux, pour discuter de ses recherches sur ce qu’il a appelé « la #démocratie_protestataire ».

    La #rue peut elle faire le jeu de la démocratie ? Y-a-t-il un « nouveau #militantisme » ? La #violence des #manifestants et des pouvoirs publics est-elle la nouvelle donne des phénomènes contestataires ? Par-delà les idées reçues ou l’idéalisation, on tente d’ouvrir le débat et de réfléchir à la signification, symbolique, et démocratique, de ces mouvements de contestation.

    Avec des extraits sonores :
    le témoignage de Naïda, étudiante en sciences politiques à l’Université Lumière Lyon 2, recueilli lors d’une AG du collectif « Amphi C solidaires » (octobre 2017).
    le film L’Assemblée, de Mariana Otero (2017).
    Extrait :
    https://soundcloud.com/trensistor-webradio/lilian-mathieu