• En #Algérie, la lutte contre le béton s’arme de ruse et de douceur
    http://www.reporterre.net/En-Algerie-la-lutte-contre-le-beton-s-arme-de-ruse-et-de-douceur

    Mer, montagne et forêt : à moins de 200 kilomètres à l’est d’Alger, #Béjaïa est bijou naturel convoité par les promoteurs et les autorités algériennes. Une association locale a décidé de se battre sur tous les – nombreux – fronts du #bétonnage.

    [...] Béjaïa, 200.000 habitants, connaît une effervescence économique sous la #pression_démographique suscitée par l’#exode_rural. Les quartiers-champignons ne cessent de pousser d’un bout à l’autre de la ville de petite #Kabylie. Sans compter l’afflux touristique qui conduit chaque été des centaines de milliers de personnes sur le #littoral. Une aubaine pour les promoteurs voraces, souvent de mèche avec les autorités.« On se bat à la fois contre les promoteurs privés et contre l’#État qui au travers de l’Agence foncière, tente d’accaparer les derniers poumons verts de la ville pour les revendre ensuite », détaille Karim.

    #tourisme #militantisme #environnement #étalement_urbain

  • Au #Honduras, les assassinats de militants écologistes se multiplient
    http://www.reporterre.net/Au-Honduras-les-assassinats-de-militants-ecologistes-se-multiplient

    Les meurtres de militants communautaires à Rio Chiquito sont exemplaires des violentes attaques contre les militants des droits humains et de l’environnement au Honduras depuis le coup d’État – soutenu par les États-Unis – qui a renversé le gouvernement progressiste de Manuel Zelaya, en 2009. Avec 109 militants écologistes assassinés entre 2010 et 2015, selon l’ONG Global Witness, le Honduras est le pays le plus dangereux du monde pour les défenseurs de l’#environnement.

    Deux mois après le coup d’État, le nouveau président, Porfirio « Pepe » Lobo, a déclaré le Honduras « ouvert aux entreprises », effaçant la protection juridique des terres autochtones. Les investisseurs ont accouru, attirés par les ressources minières et rassurés par les 47 nouveaux projets hydroélectriques, dont celui d’Agua Zarca, qui devrait générer 22 mégawatts d’électricité, mais en détruisant les terres agricoles et les villages des Lencas.

    Pendant l’année 2013, la communauté lenca de Rio Blanco et le Copinh avaient réussi à bloquer la route d’accès au chantier, forçant finalement la firme chinoise Sinohydro à renoncer à son contrat. La Banque mondiale avait également retiré son financement. La communauté lenca semblait avoir gagné, au prix de plusieurs activistes tués ou blessés par des soldats qui gardaient le chantier de construction.

    #assassinats #militantisme #écologie #terres #peuples_autochtones

  • Rouillan toujours sincère et encore puni. Et l’Etat Français qui ressemble de plus en plus à 1984 : il y a une vérité d’Etat qu’on n’a pas le droit de nier. Si l’Etat dit que 2+2=3, alors ceux qui disent autre choses sont des menteurs et doivent être punis. L’Arabie Saoudite est une démocratie. Israel est gentil. L’Etat d’Urgence est indispensable...

    Il juge les jihadistes de novembre « courageux » : enquête sur Rouillan, ancien d’Action directe
    Nathalie ALONSO et François BECKER, AFP, le 7 mars 2016
    https://fr.news.yahoo.com/enqu%C3%AAte-rouillan-action-directe-apologie-terrorisme-184719298.ht

    #France #Jean-Marc_Rouillan #Terrorisme #Etat_d'urgence #Vérité_d'Etat #Militantisme #politique #radicalité #contre_révolution #1984 #Big_Brother #Fascisme

  • Incroyable discours de Jean-Marc Rouillan sur une radio publique française. On se croirait presque en démocratie !

    Vive la radicalisation des gamins, non à la soumission au « droit chemin », vive la déradicalisation des traders !

    Jusqu’où pousser le concept de déradicalisation ?
    Du Grain à Moudre, France Culture, le 10 février 2016
    http://www.franceculture.fr/emissions/du-grain-moudre/jusquou-pousser-le-concept-de-deradicalisation-0#

    #Radicalisation #Terrorisme #Etat_d'urgence #Vérité_d'Etat #Sociologie #Militantisme #Jean-Marc_Rouillan #France_Culture

  • « Comme l’extérieur ne l’imaginait pas »… Le vêtement, entre individualité et affirmation de la puissance collective
    https://chrhc.revues.org/4834

    Nous avons pu contacter et rencontrer Dominique Desanti grâce à Colette Rothschild, normalienne communiste, son amie depuis 1937. Les deux femmes s’étaient rencontrées à l’École normale supérieure, rue d’Ulm, où Colette Rothschild, promotion 1936 section mathématiques, venait d’être admise. L’une pratiquait une forme militante de refus de s’habiller, l’autre se voulait élégante en toutes circonstances.

    #mode #militantisme #féminisme #féminité #communisme #élégance #vêtement

  • Nouvelle disparition gênante pour Pékin - Libération
    http://www.liberation.fr/planete/2016/01/26/nouvelle-disparition-genante-pour-pekin_1428956

    Elle a décidé de briser le silence pour alerter sur le sort de son mari porté disparu depuis le 11 janvier. He Fangmei a indiqué qu’elle était sans nouvelle de #Li_Xin depuis cette date, redoutant que ce journaliste chinois en quête d’#asile_politique ait été kidnappé par des agents de Pékin. Le 10 janvier, alors qu’il allait prendre un train de Bangkok à Nong Khai, dans le nord thaïlandais, près de la frontière avec le Laos, Li Xin avait eu l’occasion de parler avec sa femme. « Je quitte le train et me dirige vers la frontière », lui écrivait-il quelques heures plus tard dans un SMS alors qu’elle dormait.

    Après, « je n’ai plus entendu un mot de lui, a confié He Fangmei au New York Times, lundi. Maintenant, la #Thaïlande et la #Chine se renvoient la balle et bottent en touche. » Le week-end dernier, la police thaïlandaise n’écartait pas la possibilité de mener une enquête si la femme du journaliste déposait plainte. Mais le ministère des Affaires étrangères a indiqué ce mardi n’avoir aucune information au sujet du journaliste chinois.

    Cette disparition est la dernière en date d’une longue liste d’enlèvements d’activistes, de religieux, d’avocats, de libraires qui alimentent les soupçons d’implication des autorités de Pékin, de plus en plus soucieuses de faire taire les voix critiques. Quand elles ne menacent pas ouvertement les ressortissants étrangers.

    #militantisme #activisme #répression #journalisme

    • C’est plutôt la disparition de l’information dans Libération depuis pas mal d’années qui aurait pu inquiéter, enfin, pas vraiment on a fini par s’y habituer.

      Quand on pense à tous ceux qui n’apparaissent jamais dans les médias en France, on est certain de ne pas les retrouver dans la presse officielle.

  • #pastiche
    http://coutoentrelesdents.noblogs.org/post/2016/01/05/pastiche

    PASTICHE tente d´entreprendre une réflexion aussi #critique que concise concernant le milieu militant, autonome et libertaire. C´est dans les entrailles de la radicalité présomptueuse que se sont figés un certain nombre de ces constats. Au vu de la concurence réactionnaire … Continue reading →

    #JOURNAL #LUTTES #milieu_autonome #militantisme #pensée_critique

  • Mes bonnes résolutions syndicales pour 2016, ou comment vaincre l’apathie de mes collègues
    http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/?p=5497

    Depuis plus de trois décennies, le collectif Labor Notes occupe une place centrale dans le paysage syndical états-unien. Fournissant au quotidien des données, des fiches pratiques, des retours d’expérience aux […]

    #S'organiser #Changement-social #Luttes-sociales #militantisme #Patronat #répression_syndicale #Syndicalisme

  • Militantisme bourgeois et invisibilisation des pauvres
    vu sur twitter
    https://twitter.com/feeskellepeut/status/676878898228027392 et suivants
    (inspiré par la dernière vidéo de https://twitter.com/SolangeTeParle, intitulée « pas féminine »)

    c’est bien ça oublie tellement le monde autour que ça arrive à croire que le #féminisme c’est un pb de manucure
    et ça va arriver à faire débat. alors que bon les violences le #salaire inférieur la garde de chiards le taf le congé parental...mh ?
    ouais nan mais j’oublie cévré FOPAHIERARCHIZAY elles sont mignonnes...
    franchement ongles courts ou ongles longs ça se pose pas hiérarchiquement dans les préoccupations humaines femelles par rapport à #LOGEMENT
    ou SALAIRE ou juste #RESSOURCES. bah non. non c’est kifkif on hiérarchise pas on a dit.
    c’est l’anniversaire de la mort de Décence. on l’aimait bien elle était sympa elle rendait les choses un peu moins trash.
    question : la #bourgeoise (immonde) se rend-elle compte à quel point elle est autocentrée et indécente ?
    on vit JUSTE une des pires #crise s éco/nomique/logique de l’histoire de l’humanité mais raconte moi ta manucure chérie.
    j’avoue ça e pose là, tiens t’as fait le bilan carbone de ton esthéticienne aussi ? tu devrais ptète. ça intéressera le monde.
    pis c’est sûrement un enjeu féminiss.
    jme sens un peu comme le jour où la guerre des femmes c’était la taxe tampax. si ça te dérange pas jveux bien mon #apl d’abord bisous
    non mais en cherchant bien il est évident que la taxe tampax me rapportera 3 euros par an, hein MAIS COMMENT TE DIRE...
    je m’en remets pas trop, de ta non hiérarchisation, ma puce. je me sens d’ailleurs plus trop femme face à toi, en fait.
    pour ne rien te cacher je me sens plutôt mâle bourru. le genre de mec qui t’en retournerait bien une derrière la nuque, même.
    c’est marrant comme on peut vite se perdre dans le djendeure tavu.
    je suis plus féministe vous me faites honte en fait. un peu comme la #gauche mais en presque pire.
    c’est au dessus de mes forces la sororitay avec des meufs qui nous ont laissées perdre 50% de #congé_parental en faisant bravo
    avant que de lutter avec force pour la #tva sur les tampax. je suis désolée, allez y sans moi, considérez que jsuis un mec réac de #droite.
    pis alors parlons pas de la #loi_boutin de la #garde_alternée par défaut (regarde le formulaire #cmu tu verras en cas de garde alternée c lol)
    non vraiment vous avez pas hiérarchisé, ça c’est clair, bravo. mais je suis plus des vôtres. bonne lutte de manucure.
    y’a un moment le ridicule et/ou l’#indécence devraient tuer je trouve. non vraiment ce serait sain c’est dommage que ça le fasse pas.

    même celles qui prennent le token pauvre on les entend PAS sur les RESSOURCES droits desdits #pauvres c’est magnifique.
    « on a des pauvres dans nos rangs » (mais on n’en a rien à taper on va kamême parler manucure et tampax)
    « on a des #mères dans nos rangs » (mais on s’en branle c’est pour la déco on va pas s’intéresser au lois sur le #divorce)
    « on a des handies parmi nous » (mais oseb de l’accessibilité)
    ça se passe bien vos carrières de militantes sinon ? ça publie ça se vend en itw c’est invitée partout ?
    non je demandais parce que nous nos vies pendant que vous foutez vos culs en conférences partout, ça évolue pas trop ;
    mais y’a ptète pas de lien hein. ouais ça doit être ça. l’erreur stait de croire que vous serviez à kke chose.
    « sortie de mon livre » "sale comble ce soir" « machin bidule est venu » on est ravies chérie mais nous on a perdu l’apl sinon
    et une partie des garanties cmu. et on mange une loi divorce super salope. et une réforme scolaire qui nous pénalise grave au taf
    mais merci pour les tampons sinon. ouais merci. victoire, hein.
    déjjà à l’époque du débat madame mademoiselle c’était très dur de remonter le niveau
    pourtant c’était un problème MATERIEL pour beaucoup de femmes. bien au delà de « damoiseau » gnagna, ma chérie
    je vais pas refaire le taf que j’ai déjà fait à lépoque sur un certain blog tjrs consultable. démerde toi. mais voilà ça n’a PAS évolué
    tu n’as toujours pas pigé la queue du début du MATERIALISME et c’est franchement énervant à la fin, petiote. alors moi j’arrête.
    quand on en est à devoir réexpliquer à des adultes que la base du problème c’est l’argent, ça finit par fâcher

    ça donne des choses comme :
    –fallait faire des études
    –ça coûte
    –HABON ? MAIS CAY HORRIBLE !

    ou
    –fallait le quitter allons !
    –ça coûte
    –HABON ? MAIS CAY HORRIBLE !

    ou encore
    –bah fais garder tes enfants !
    –ça coûte
    –habon ? MAIS CAY HORRIBLE !

    y’a un moment t’as envie de prendre la meuf la secouer très fort près d’un mur en hurlant « T AS 6 ANS SORS DE CE CORPS PAS FAIT POUR TOI !! »
    ça fait pareil avec le gaucho tendance anar qui te dit que kamême takatensortir sans les aides quand on n’aime pas l’#Etat on bosse !
    éventuellement c’est mieux de vous laisser entre vous, voyez. c’est pour votre bien.
    le plus tragique étant que depuis quelques années votre phrase fétiche est « check your #privilege » papaye poupoutre
    « check your privilege, moi caypire j’ai une injonction à la manucure ! » pitié. z’êtes sûres de pas avoir piscine ?
    « check your privilege moicaypire je suis smicard je pars même pas au ski ! » tu es CERTAIN de pas avoir aqua poney, toi ?
    c’est tendu, sérieux. quand tu jongles avec du vital que t’as pas que tu sais pas comment le trouver c’est tendu vos discours.
    et les élucubrations de douze plombes sur le #marxisme le #trotskisme et tous les ismes PENDANT QUON NOUS NIQUE L #ASS et L #APL , bon.
    c’est probablement passionnant quand on n’a que ça à foutre de se branler le neurone sur les grands auteurs si géniaux tous morts, certes
    pis c’est pratique les morts ils sont pas là pour faire du bruit en face, certes. mais ya du vivant à sauver sinon.

    la gauche comprend pas le #militantisme non plus ouin ouin on nous abandonne c’est terrible les gens militent plus
    navrée d’être méchante mais ça vient de vous. à un moment peut être considérez que vous êtes lamentables ? hypothèse ?
    que personne ne reconnaît la légitimé de vos luttes parce qu’elles sont pas légitimes en fait ? superficielles ? à côté de la plaque ? mh ?
    voire vous avez laissé des gens sur le bord de la route et ils ont des raisons solides de vous en vouloir ? mh ? ptète ?
    moi jsais pas jdonne des pistes après techniquement les comme moi tout lmonde s’en tape ça changera rien si vous écoutez ou non
    interrogez vous kamême parce que le militantisme de droite lui il va bien doit y’avoir une raison.
    il semblerait qu’il y ait dans le discours de droite quelque chose qui parle à plus de monde que dans le vôtre, ça peut être une piste, hein
    ya eu une phase ya longtemps les gens disaient la gauche c des utopistes. minnan ils disent plutôt c’est des clowns. bon t’as raté un virage
    utopiste ça vend du rêve, tu vois. limite on a envie de le croire. clown c’est juste on se moque, il est ridicule, piquez le il souffre.
    le féminisme c’est pareil à un moment ça vendait du rêve d’équité maintenant ça veut te faire bander avec une tva 5.5 sur le tampax, bon.
    c’est pas qu’on kiffe retourner aux fourneaux mais vu qu’on y est ramenées de force et que tu nous parles juste de notre chatte
    on va plus facilement écouter celui qui nous promet 1000 balles pour faire la popote, stuveux. moindre mal. on en est là.
    t’es en retard, militant de gauche féministe ou juste de gauche. en retard grave. t’as fait l’autruche t’es à la masse totale.
    c’est pas on perd nos acquis c’est on les a perdu. ayé fini plus là perdus. la donne elle en est là. deal with it.

    maintenant nous qui avons le nez dedans et qui sommes pas juste bourges à papoter avec d’autres bourges on cherche à préserver ce qui reste
    parce que toi ça tu le sais pas t’as pas l’habitude mais nous on sait que ce qui reste peut ENCORE péter et que oui ça peut encore être pire
    on a perdu beaucoup en #acquis_sociaux et ce qui reste c’est le dernier cran avant la mort pure et simple.
    donc non tu vas pas arriver à nous mobiliser sur tes ptits soucis de bourge qui peut pas manifester pour sa liberté de manifester en fait
    on est désolés de s’en battre royalement les couilles mais c’est le cas. nous on a des soucis de survie. la liberté ce sera après t’es brave.

    féminisme pareil. on a perdu le droit de quitter un conjoint violent. perdu fini. on peut pas partir ya plus de place en foyers on peut pas espérer se loger les horaires d’école nous permettent mm pas de bosser et avec la garde alternée on reste sous le coude du connard
    les récalcitrantes perdent leurs gosses. réalité. désolée. et toi tu veux mobiliser mais sur des pb de tampax ou de vernis à ongles. bon.
    bin on va adhérer à la droite parce que dans la merde où on est celui qui dit salaire pour parent au foyer il dit déjà mieux que toi. voilà.
    t’es là à dire « ouin ouin ils veulent nous ramener aux cuisines ! hey c koi c connes qui sont d’accord ? »
    t’as pas compris chérie : on est DEJA ramenées aux cuisines. t’as raté un épisode. dans ton petit monde pas encore mais pour nous c’est fait.
    écoute moi jmen fous si tu veux rester dans le parisianisme option mépris de classe c’est même plus un souci on a l’habitude
    juste faut pas trop t’étonner d’y être assez seul et non être seul contre tous c’est pas toujours gage d’avoir raison.
    restez dans le microcosme des rézosocios et des groupuscules militants où tout le monde se valide en boucle et se congratule, ma foi
    là où on vous dira « owi owi t’es parfaitement pauvre avec ta manucure à 80 euros et tes nike et tu fais bien e que tu veux de ton argent »^^
    ya pas de souci juste les pauvres ne font PAS ce qu’ils veulent de leur argent, c’est à ça qu’on les reconnaît
    déjà ils ont pas le droit d’en gagner ensuite tout le monde regarde tout le temps ce qu’ils en font quand ils ont une aumône
    et en prime le banquier a la main mise sur leur compte et se sert toujours en premier. mais si tu veux ton tampon « pauvre » prends le va
    tu seras comme les autres tu décaleras le curseur, te voilà pauvre et moi me voilà « misérable ». on te donnera un bon point de gauche.
    tu seras validé dans tes rangs et vu que c’est tout ce qui compte tout ira bien. pour toi. c’est le principal hein.

    #entre-soi
    #flicage
    #guerre_aux_pauvres

  • Rencontre avec #VII et Première Ligne (Skalpel & E.One)
    http://coutoentrelesdents.noblogs.org/post/2015/12/14/rencontre-avec-vii-et-premiere-ligne-skalpel-e-one

    La dépolitisation du #rap a rencontré un franc succès. L’industrie du divertissement tourne à plein régime et la réflexion #politique semble avoir depuis bien longtemps déserté les grandes maisons de disque. Dans ce marasme, rares sont ceux qui assument encore … Continue reading →

    #LUTTES #MUSIQUE #bboykonsian #e_one #hip_hop #indépendant #militant #militantisme #premiere_ligne #skalpel

  • Réponse à l’article « lettre ouverte à mon père, qui ne veut plus voter »

    Bonjour chère Madz ,

    Je viens de lire ton article sur madmoizelle et même si il ne s’adresse pas à moi mais à ton père, je souhaite quand même te répondre.
    Je comprends que tu sois déçue que ton père ne vote pas mais n’oublie pas qu’il puisse avoir de bonnes raisons aussi.
    Certes, il t’a inculqué l’importance du vote mais on peut toujours changer d’avis et dans certains cas tant mieux notamment quand ça va vers un plus grand ancrage à gauche et vers une lutte plus égalitaire
    http://viedelamia.canalblog.com/archives/2015/12/11/33057090.html
    #madmoizelle #militantisme #vote #vote_blanc #vote_nul #élections #abstention #état_d_urgence #élections_régionales_2015

  • J’ai l’impression ces derniers temps qu’on ressort cette expression « les mots sont importants » pour tout et n’importe quoi (et surtout n’importe quoi en fait).
    Avant de préciser les situations inappropriées dans lesquelles l’usage est totalement inapproprié, je vais rappeler le but de cette expression dans un cadre politique.

    Rappeler que les mots sont importants signifie
    –faire attention au langage qu’on emploie pour ne pas être oppressif-ve.
    – créer de nouveaux mots qui ne sont pas dans le dictionnaire notamment quand il s’agit de nommer les oppresseur-e-s ou de mieux nommer les oppressé-e-s selon ce qu’iels souhaitent elleux mêmes.
    – ne pas minimiser des situations oppressives et ne pas instrumentalisation des termes pour dénoncer une oppression quand ça n’a rentre pas dans ce cadre (que ce soit une autre oppression ou une situation non oppressive).
    – faire attention à l’écriture en utilisant une écriture inclusive et les bons pronoms accords

    Dire les mots sont importants ne doit pas :
    – être un outil pour faire du derailling notamment quand il s’agit de splaining de dominants.
    –signifier enfin sortir le dictionnaire à tout bout de champ .
    http://viedelamia.canalblog.com/archives/2015/12/09/33036824.html
    #militantisme #oppression #splaining

    • Par rapport au document audio, « Blackface 1 » Ce que dit la féministe blanche qui se justifie d’utiliser le blackface. A 3:00 elle utilise Olympe de Gouges et dit n’importe quoi sur elle. Comme j’ai pas mal lu sur elle je me permet quelques rectificatifs.

      Olympe n’a pas été guillotiné pour avoir écrit « la déclaration des droits de la femme et de la citoyenne ». Elle a été guillotiné pour l’affiche « Les trois urnes » qui n’a aucune rapport avec les droits des femmes. « La déclaration des droits de la femme et de la citoyenne » a été totalement ignoré à l’époque, ne provoquant qu’indifférence.

      Le résumé qu’elle fait de la pièce « Zamor et Mirza » est totalement faux. Il ne s’agit aucunement d’une histoire d’amour entre un homme noir esclave et une femme blanche bourgeoise. Elle n’a manifestement pas lu cette pièce. C’est l’histoire de deux esclaves noirs, Zamor et Mirza qui se sont enfuit de la plantation ou ils étaient captifs pour echapé à un viol. Illes secourent une femme blanche bourgeoise rescapée d’un naufrage au péril de leur vie. La femme blanche a cause de qui ils sont capturés va les aidés et n’y parviendra que par un concours de circonstances très théâtrale.
      Vous pouvez lire la pièce ici http://www.theatre-classique.fr/pages/pdf/GOUGES_EXCLAVAGEDESNOIRS.pdf

      Par rapport au fait que Olympe aurait eu recours au blackface pour jouer la pièce. La comédie française a en effet acheté cette pièce, mais dans le seul but d’en empêcher toute représentation à la demande des esclavagistes. Il n’y a eu qu’une demi représentation de cette pièce, interrompu par le lobby esclavagiste. Olympe n’a pas pu la joué dans sa propre compagnie de théâtre car les droits étaient détenus par la comédie française (#copyright_madness). La première représentation intégrale de cette pièce date de 1989.

      30 juin 1785. L’une de ses pièces, Zamora et Mirza, ou l’Heureux Naufrage, est inscrite au répertoire de la Comédie-Française, mais non jouée, des résistances se faisant sentir à propos de sa dénonciation du système esclavagiste dans les Caraïbes, et parce qu’elle met en scène des Noirs.

      1788. Zamora et Mirza est enfin édité, accompagné d’un essai, ouvertement abolitionniste, Réflexions sur les hommes nègres. Le 6 novembre, elle publie son premier pamphlet politique, Lettre au peuple, puis, le 15 décembre, un article, Remarques patriotiques, où elle élabore un programme politique et de réformes sociales.

      Décembre 1789. Sa pièce Zamora et Mirza, rebaptisée L’Esclavage des Noirs, est enfin jouée à la Comédie-Française avant d’être déprogrammée sous les pressions.
      https://www.monde-diplomatique.fr/2008/11/A/16544

      #historicisation #olympe_de_gouges

  • Samizdat.net, l’histoire d’un projet de médias alternatifs sur Internet
    http://www.persee.fr/doc/mat_0769-3206_2005_num_79_1_1043
    @samizdat @aris itv. #archives #Archivage_militant #militantisme #internet


    http://www.persee.fr/docAsPDF/mat_0769-3206_2005_num_79_1_1043.pdf

    Extrait de ça :
    Matériaux pour l’histoire de notre temps, n°79, 2005. Internet et mouvements sociaux : nouvelles pratiques militantes, nouvelles sources pour l’histoire.
    http://www.persee.fr/issue/mat_0769-3206_2005_num_79_1

    Me demandez pas comment j’arrive là-dessus. Je ne sais plus.

  • Libre@Toi une assoce bien sympa qui se monte sur Paris, avec en préparation une webradio consacrée au Libre et à ce qui l’entoure. J’ai pas mal discuté avec @olicat à PSES et aux RMLL, il y a beaucoup de points sur lesquels on est sur la même longueur d’onde, en particulier il faut essayer de tisser des liens entre les différents militantismes, au dela du logiciel libre ou des hackerspaces.

    leur interview sur le framablog : http://framablog.org/2015/09/26/libretoi-webradio-libre

    leur site : https://libre-a-toi.org

    si vous voulez écouter le flux sans navigateur, il est sur http://195.154.55.107:8000/voixdulat_ogg (vous pouvez utiliser vlc, ou mplayer, mpv, etc). Pas de direct pour le moment, ils doivent installer les studios.

    P.-S. : malgré la proximité des noms, c’est à ne pas confondre avec « Salut à Toi » sur lequel je travaille.

    #libre #logiciel_libre #libre_à_toi #french #association #militantisme #radio #webradio #framablog #faites_circuler #y_a_des_trucs_chouettes #paris

    • Merci @goffi d’avoir relayé l’interview de Framasoft. Merci @ben de ton feedback concernant le site :-)
      Le site actuellement en ligne est celui de la WebRadio, La Voix du LAT. Il n’est pas encore à la mesure de ce que nous projetons. L’équipe était jusqu’à présent essentiellement occupée à trouver un local pour l’association.
      C’est désormais chose faite, nous allons pouvoir nous concentrer sur les contenus qui sont prévus plus riches qu’ils ne le sont actuellement pour chacun des thèmes abordés.
      Mais l’urgence, c’est notre installation et la construction de nos meubles :-).
      Suivra la mise en ligne du site de l’association qui sera le point de ralliement des communautés que nous espérons constituer autour de Libre@Toi*.
      La mise en place d’une vraie grille de programme pour la radio n’est donc pas attendue avant décembre. Nous restons cependant dans les clous de nos projections.
      Si vous voulez en savoir encore un peu plus que ce qui est dit sur #framasoft, vous pouvez jeter un œil au site qui accompagnait notre campagne d’appel à dons en juin dernier.
      http://landing.libre-a-toi.org
      Bien à tous,
      OliCat

  • #Guatemala : un opposant à la culture d’huile de palme est abattu
    http://www.franceameriquelatine.org/spip.php?article2417

    Un dirigeant indigène opposé à la culture d’huile de palme a été abattu vendredi dans le nord du Guatemala, au lendemain d’une décision judiciaire ordonnant la fermeture d’une usine dénoncée par ce militant.

    « Nous déplorons le meurtre par balles de l’activiste Rigoberto Lima Choc », âgé de 28 ans, a déclaré à l’AFP un porte-parole du parti social-démocrate Union nationale de l’espoir (UNE), dont la victime était un militant.

    Selon cette source, qui a requis l’anonymat, Rigoberto Lima Choc a été abattu face au tribunal local de Sayaxché, à environ 500 kilomètres au nord de la capitale, par deux inconnus à moto.

    La victime était professeur dans cette ville, dont il avait été élu conseiller municipal pour le parti UNE lors des élections générales du 6 septembre.

    #huile_de_palme #assassinat #militantisme

  • Comment faire un usage syndical des comités d’entreprise ?
    http://terrainsdeluttes.ouvaton.org/?p=5170

    De nombreux travaux ont permis d’établir que la vitalité des institutions représentatives du personnel (IRP) et de leurs élus dépend de la présence de représentants syndicaux. Pour autant, il ne […]

    #Analyses #Nos_enquêtes #S'organiser #comité_d'entreprise #formation #Grève #militantisme #négociation #politisation #Syndicalisme

  • On a les utopies qu’on mérite : le revenu garanti - Mon blog sur l’écologie politique, par @aude_v
    http://blog.ecologie-politique.eu/post/UQM-revenu-garanti-brochure

    J’ai tout de la militante écolo-alternative. Des jeunes écolos de Chiche ! jusqu’à la revue L’An 02, en passant par la fondation d’un collectif Vélorution, l’animation d’un groupe décroissance ou la rédaction d’une brochure « Perdre sa vie à la gagner », mon enthousiasme pour le revenu garanti n’aurait pas dû cesser de croître en quinze ans de militantisme.

    Raté. Je suis au chômage depuis plus de dix ans et, considérant cette expérience et les exclusions qui l’accompagnent, cette bonne idée m’apparaît désormais comme une mesure qui conforterait le productivisme ambiant, la perte d’autonomie, les inégalités socio-économiques, culturelles et de genre et serait un recours bien insuffisant devant les désastres que provoque l’organisation du travail (et du chômage !).

    J’explique en quatre temps mes inquiétudes au sujet de ces différentes dimensions.

    #RdB
    http://blog.ecologie-politique.eu/post/UQM-revenu-garanti-1
    http://blog.ecologie-politique.eu/post/UQM-revenu-garanti-2
    http://blog.ecologie-politique.eu/post/UQM-revenu-garanti-3
    http://blog.ecologie-politique.eu/post/UQM-revenu-garanti-4
    http://blog.ecologie-politique.eu/public/utopies-revenu-garanti.pdf

  • "Durant plusieurs années, la sociologue Anaïs Collet a enquêté auprès des propriétaires de deux quartiers gentrifiés. De Montreuil à la Croix-Rousse elle montre que retaper un pavillon de banlieue en “vieille maison pleine de charme” participe au reclassement des lieux mais aussi à la consolidation d’une trajectoire sociale. Et dépeint avec son ouvrage “Rester Bourgeois” les ressorts sociaux à l’œuvre derrière ces mutations urbaines."
    http://www.lesinrocks.com/2015/04/25/actualite/societe/les-quartiers-populaires-nouveaux-chantiers-de-la-distinction-11744335


    #gentrification #distinction #Montreuil #CroixRousse #sociologieurbaine

    • Rester bourgeois. Les quartiers populaires, nouveaux chantiers de la distinction, d’Anaïs Collet, une note de lecture
      http://lectures.revues.org/17734

      ...le terme de « bobo » étant un mot fourre-tout ne reflétant pas la réalité sociale. En effet, une multitude de variables qualifie ces habitants, leur point commun étant leur investissement des quartiers populaires. Parmi les variables les plus significatives, retenons l’existence de deux générations différentes de gentrifieurs, l’occupation d’emplois divers (des professions artistiques aux professions cadres) et un investissement très différencié – et donc inégal – dans le #militantisme politique et associatif. Si les « pionniers », c’est-à-dire la première génération, se mobilisent pour leur cadre de vie et revendiquent la mixité sociale, la seconde génération, celle des années 2000, ne cherche pas à améliorer la vie de son quartier mais sa propre vie. (...)

      ...apport essentiel de la sociologie à la compréhension des mécanismes de #tri_social qu’opère l’#espace. Cet ouvrage d’Anaïs Collet offre un enseignement pertinent et une réflexion essentielle sur la manière dont les classes sociales disposant le plus de capital économique sélectionnent et choisissent leurs espaces d’habitation, alors que les classes moyennes fragilisées se retranchent sur une logique de conservation et de valorisation d’un capital culturel assurant une distinction a minima. Pour reprendre les propos de Monique Pinçon-Charlot et Michel Pinçon, l’apartheid ne vient pas des quartiers populaires, mais des quartiers les plus riches concentrant sur des espaces choisis leurs richesses matérielles et sociales ; d’où l’expression juste d’« #apartheid_inversé ».

  •         

    A mes frères et mes sœurs handicapé-e-s,

    Dans un livre récent, j’ai dit tout le mal que je pense de la proposition d’un service institutionnalisé d’accompagnement sexuel destiné aux personnes handicapées.

    Dans ce pamphlet, je crie, je hurle que reconnaître un droit à l’accompagnement sexuel c’est surtout reconnaître que ces corps-là ne feront jamais envie. C’est avouer que nous ne sommes pas vraiment humains. Demander à la société de s’exprimer sur ce sujet, c’est comme graver dans le marbre et affirmer que depuis toujours, et à jamais, certains corps sont faits pour plaire et d’autres pas. On crache à la gueule de tous ceux et toutes celles qui affirment que les histoires de corps sont plus compliquées que ça. Faites passer le désir dans la moulinette du cadre administratif et institutionnel, il en ressort vide de tout son contenu.
    Mais ce n’est pas tant la revendication d’un accès à l’accompagnement sexuel qui me bouleverse que les arguments employés en sa faveur qui confondent tout : le corps, le plaisir, la légitimité, la reconnaissance, le droit et l’envie. C’est cela que je dénonce : des arguments fallacieux, baignant dans la sauce charité façon judéo-chrétienne et au final très largement discriminatoires.
    Certains ou certaines handis m’ont engueulé : c’était bien beau ! Moi qui affirme que, comme tout le monde, j’ai connu des joies et des peines, moi qui ne pense mon handicap, ni comme un avantage, ni comme une contrainte en séduction, alors pourquoi je ne ferme pas tout simplement ma gueule ? Je pourrais au moins laisser ceux et celles qui souffrent trouver les solutions qui leur rendront un peu de dignité !
    Individuellement tout est légitime ! Chacun et chacune doit pouvoir jouir de toute liberté pour expérimenter les solutions qui lui conviennent. Toutes les tentatives mais aussi toutes les erreurs sont justes. On sait que la sexualité de chacune et de chacun est en perpétuelle évolution, alors mon propos n’est surtout pas celui d’un bisounours moralisateur.
    Je refuse que la société fasse œuvre de discrimination, et d’incohérence. Mais enfin ! Un service interdit à tout le monde sauf aux handis, ça veut dire quoi ?
    Je refuse aussi tous les sous-entendus grossiers qui ne manquent pas de s’exprimer et qui reproduisent les inégalités sexistes : les besoins masculins prédominent, évidemment ; certains consommateurs iront même jusqu’à se plaindre d’une offre de service cantonnée à des professionnelles jugées trop matures !
    Ah oui, on peut faire signer des contrats, on peut affirmer comme une évidence que l’acte est purement technique ! Pourtant, il est clair que pour tous et pour toutes, l’enjeu sentimental sera là. Il est incontournable ! C’est lui le tabou de notre société.

    Car le préjugé est bien qu’un corps handicapé ne peut pas plaire. Il n’a jamais été celui d’un corps handicapé qui ne peut pas désirer. Bien au contraire. De Priape, ce demi-dieu fils de Zeus condamné à avoir un corps difforme et un sexe monstrueusement développé jusqu’au peintre Toulouse-Lautrec, la doxa a toujours craint les handis pour leur désir sexuel.
    Ainsi, la proposition d’accompagnement sexuel coule bien dans le sens commun d’un corps incapable de faire éprouver du désir en même temps qu’il éprouve un désir implacable. Il faudrait alors que la loi soit là pour l’assouvir. Cette proposition n’apporte aucune solution puisque se reconnaître dans le regard de l’autre est le seul besoin.

    Notre corps physique est malade, déformé, mortel et en un mot : handicapé. Ce corps-là, il faut s’en occuper. Dans ma vie, on s’en est largement occupé, c’était prioritaire.
    Alors l’adolescence a été difficile : le monde me disait que le seul corps valable est un corps valide et, de préférence beau et fort. Les médias me présentaient des corps qui n’étaient pas le mien et me disaient qu’en dehors de ces corps-là, aucun autre n’était digne d’intérêt amoureux ou sexuel...
    Nous, ce n’est pas pareil, nous sommes exclus de tout. Je me rappelle de ma gêne à 13 ans, lorsque une animatrice du Planning Familial est venue nous parler de la manière d’utiliser un préservatif et de l’urgence de se protéger. J’ai baissé les yeux en me disant qu’avant de penser à se protéger, il fallait déjà avoir une sexualité avec l’autre. C’était comme si toute la société me criait qu’à cause de mon handicap je n’étais pas soumis au débat sur les discriminations sexistes, je n’étais pas soumis aux risques de transmission des IST, je n’étais finalement pas dans le même monde que celui des copines obligées de se poser la question de l’IVG à 13 ans.
    On me disait pourtant bien le contraire : des amis et amies plutôt moches avaient des relations et me disaient que je ne devrais pas m’estimer fatalement moins désirable que d’autres, que l’essentiel est à l’intérieur... C’était bien joli ! Mais ces ami-e-s là, avaient des corps normaux. Mon corps différent apportait l’ultime argument pour justifier aux yeux de tous, y compris parfois aux yeux de moi-même, la conviction de ma disqualification.

    Petit à petit, j’ai construit d’autres normes. J’ai rencontré des personnes qui, comme moi, pensaient le corps, autrement. Je me suis dit qu’il ne tenait qu’à nous de ne pas suivre des modèles dans lesquels nous serions forcément perdants. Personne n’a le droit d’imposer des limites au-delà desquelles une personne n’est pas séduisante : le fauteuil, la bave, la trachéotomie ou l’incontinence.
    Désormais le combat contre le sexisme et l’homophobie est aussi le mien, au même titre que celui de mon accès au monde.
    J’ai aussi rencontré des personnes que je qualifiais de normales et que la vie avait blessées beaucoup plus que moi et bien différemment. Celles-là aussi étaient soumises à la violence des normes et des préjugés. La sexualité n’est facile pour personne. Elle est même douloureuse pour beaucoup.
    Si bizarroïde que soit mon corps, indifférencié de toute ma personne, il était quelquefois le bienvenu pour combler quelques vides et panser quelques plaies. C’est sans doute que, handicapé ou non, le corps a un autre aspect, plus discret, plus fragile peut-être que l’aspect physique et mortel. Ce corps est aussi celui que nous avons et qui nous fait accéder au statut d’humain. Il est à nous et c’est le seul que nous ayons pour vivre tout ce que nous voulons vivre. Il n’est pas moins légitime que le corps des autres.

    Pour chacun, chacune de nous, il y a bien à combattre ces idées qui touchent tout le monde et tous les corps : les normes esthétiques qui contraignent, magnifient, méprisent ou excluent. Ces normes esthétiques qui imposaient à ma petite sœur de 13 ans de mettre des strings. Cette société sexiste qui me disait que celles qui portaient ce genre de sous-vêtements étaient « toutes des salopes ». Ce pays où, 220 fois par jour, une tentative de viol est commise. Ce monde là, violent, nous l’habitons tous.
    Il nous faut refuser que la valeur essentielle soit la force, le corps normalisé, aseptisé, musclé, épilé jusqu’à l’excès, la beauté de magazines, la plastique valide et efficace. De l’homme-machine à la femme-objet il faut refuser de participer aux petites dominations mesquines qui nous donnent l’illusion que nous appartenons au groupe des dominants.
    Nous nous épuisons à courir après l’accès à des valeurs qui privilégieront toujours des corps que nous n’avons pas.
    Nous sommes nés dans une société qui découvrait des hommes et des femmes handicapé-e-s qui voulaient être des citoyens et des citoyennes à part entière. Comme beaucoup d’autres franges de la population (appelées minorités), il nous faut nous battre, défendre et parfois construire nous-mêmes les définitions des termes d’autonomie et d’inclusion. La sexualité ne peut être entendue comme un besoin spécifique hors de l’idée d’un accès à l’éducation, à la prévention, à l’intimité et à la liberté.

    #handicap #sexualité #accompagnement_sexuel #conscience_de_classe #homophobie #sexisme #résistance #modèle #normes #amour #contradiction #débat #militantisme

  • Une expérience de militantisme à l’université.

    Cet article a été écrit en 2007 suite au mouvement étudiant contre la LRU (Loi de Réforme des Universités) aussi appelé Loi Pécresse.

    Troisième et dernière partie :
    On constate en effet que ma demande de conserver une entrée accessible aux personnes en fauteuil durant le blocage a été acceptée trois jours. « Pour des questions de visibilité et de sécurité mettre le piquet de grève devant les marches était plus pratique, mais ne t’inquiète pas, tu demandes et on t’ouvre ».
    D’autre part durant les AG la plupart des votes se font à main levée, c’est un autre confrère handicapé qui me l’a fait remarquer. Je demande, en réunion de comité, qu’une solution soit trouvée pour les étudiants qui ne peuvent pas lever la main, ma demande sera prise en compte pour la dernière AG. Enfin, le vote statuant sur la question du blocage se fait par couloirs : les pour d’un côté, les contre de l’autre. Première AG : il y a des marches devant le couloir « pour », ainsi un étudiant en fauteuil ne peut que voter contre le blocage, ce n’est pas très productif, je gueule. Deuxième AG : c’est l’inverse, les fauteuils ne peuvent voter que « pour », c’est mieux mais bon, je gueule. Troisième AG : les deux couloirs sont accessibles mais un membre de la tribune informe trois fois tous les étudiants que : « les couloirs ont été déplacés pour permettre aux handicapés de voter normalement », était-ce vraiment nécessaire ?

    Quelques perspectives en guise de conclusion.
    D’abord, bien sûr, poser la nécessité absolue de voir les étudiants handicapés, non pas seulement consultés mais bien maîtres des décisions qui les concernent. Il ne faut pas se faire avoir au piège d’exiger des « handicapés pour s’occuper des handicapés ». Le problème ne vient pas de l’ignorance des professionnels ou de leur manque de bonne volonté, mais bien d’une volonté politique. En ça, le combat nécessaire des étudiants handicapés est le même que celui des étudiants. Les spécificités matérielles, techniques, voire, éventuellement, médicales n’obligent, pour aucune d’elles, la délégation des décisions les concernant à une institution extérieure aux étudiants et à l’université. Il est urgent d’arrêter de considérer les problèmes liés au handicap comme des problèmes extérieurs, consensuels, apolitiques et du même coup les étudiants handicapés comme des objets ou des enjeux. Le soi-disant « problème du regard des gens » n’est que le symptôme du désengagement complet des collectivités au profit d’une individualisation des responsabilités et d’une dépolitisation des enjeux. On se souviendra que de nombreuses situations étaient, naguère, prises pour apolitiques, avant d’être socialisées à l’après-guerre, et, prises en charge (au moins en partie) en tant que problèmes politiques (la vieillesse avec le versement des retraites, la maladie avec la sécu, la pauvreté (notamment étudiante) avec le versement du chômage, du RMI, de bourses pour les étudiants). Le slogan d’Act-Up qui affirmait que le Sida était une maladie politique paraît, en ça, visionnaire.
    Ensuite, un travail syndical paraît nécessaire et urgent pour permettre la conscientisation des étudiants concernés. Mais il faut d’abord s’interroger sur les conditions sociales qui aboutissent à rendre les étudiants handicapés encore plus réactionnaires que la moyenne des étudiants. Il est donc tout aussi urgent de créer les espaces de débat et de solidarité qui permettraient la réflexion et la conscience des étudiants concernés de leur propre condition, alors que les institutions ou service accueillant les élèves et lycéens handicapés ne laissent aucune place à cette forme d’engagement social. On pourrait alors enfin envisager de vraies perspectives de lutte.
    Mais l’un des seuls aspects qui paraît alors spécifique est celui de la compensation de l’impossibilité de militer « comme les autres ». Là où les conditions pour permettre la bonne scolarité des étudiants handicapés ne sont pas réunies, elles paraissent encore plus difficiles à réunir pour le domaine très spécifique du militantisme. Est-ce alors aux syndicats ou aux comités de mobilisation de prévoir, même pendant une situation de crise (blocage, occupation, réunion organisée dans l’urgence…) les conditions d’accueil d’acteurs handicapés ? Comment, d’autre part, sensibiliser les étudiants handicapés aux luttes qui les concernent lorsque les militants sont des étudiants valides ?
    De manière réciproque, il faut, sans doute, faire un vrai travail de formation auprès des militantes et des militants et sortir du réflexe corporatiste pour faire intégrer, une bonne fois pour toutes, les problématiques liées au handicap à l’ensemble du terrain de lutte sociale.

  • Une expérience de militantisme à l’université.

    Cet article a été écrit en 2007 suite au mouvement étudiant contre la LRU (Loi de Réforme des Universités) aussi appelé Loi Pécresse.

    #militantisme #handicap #mouvement_étudiant #Bordeaux #2007 #LRU #compensation #fac

    Deuxième partie :

    Etudiant depuis sept ans, j’ai connu deux universités différentes de Bordeaux et ce parcours m’a donné l’occasion de rencontrer pas mal d’étudiants concernés par l’accueil lamentable des administrations et des relais handicap. La stratégie adoptée par les universités face à un étudiant qui revendique de meilleures conditions d’études, qui se plaint trop souvent de devoir faire le tour d’un bâtiment pour accéder à un amphi ou qui refuse de demander à un collègue de lui photocopier ses cours est toujours la même. « C’est un râleur, il n’est jamais content alors que tout le monde est tellement gentil avec lui. D’ailleurs, la preuve, les autres étudiants ne se sont jamais plaints ».
    Ce qui est faux : certains se plaignent, mais de manière individuelle et encore faut t-il savoir écouter. A de rares occasions nous avons tout de même pu nous regrouper, à trois ou quatre, sur des problématiques précises suffisamment visibles pour la télé. En mai 2005 nous avons ainsi pu alerter France 3 et avoir droit à trois minutes du flash local. Au prix d’images ridicules où trois handicapés franchissaient vaillamment les portes de l’Université un temps plein fut libéré trois mois plus tard par l’administration.
    Mais cette expérience reste unique. Les contraintes organisationnelles empêchent, pour une part, les étudiants concernés de se réunir, d’échanger leurs expériences et de revendiquer ensemble. Mais la raison la plus importante est le manque de conscience des étudiants de leur propre condition d’oppression.
    En octobre 2007 commence le mouvement étudiant contre la loi LRU. Le blocage de l’université Bordeaux 3 est voté en Assemblée Générale. Je souhaite alors prendre part au maximum au mouvement dans cette université ainsi réinvestie. Le rythme imposé aux militants est largement insoutenable pour moi, on s’absente quelques heures, on loupe une réunion et on ne comprend plus rien. C’est pourquoi je décide de m’investir sur les problématiques que je maîtrise à savoir celles du handicap. J’inscris bien sûr ma démarche dans celle, plus globale, d’opposition à une loi qui remet en cause le service public. Il y a tout à faire, profitons-en.

    Suite à la seconde assemblée générale, les étudiants handicapés ont le plaisir de recevoir un mail du relais handicap les informant que le blocage est maintenu. L’expéditrice du mail (E.) déplore ainsi cette « mauvaise nouvelle » et nous demande de :

    « ne pas perdre de temps, ces journées sans cours ne sont pas des vacances, continuez si vous le pouvez à travailler chez vous ou en petits groupes. »

    Très en colère je réponds donc ceci :

    « E. ,
    merci beaucoup de relayer des infos liées au blocage. Je te demande cela dit de te contenter de mails strictement informatifs. Même handicapé, notre esprit critique est suffisamment aiguisé, je crois, pour nous laisser seuls juges de la portée d’un événement. 

    Je n’en profiterais pas pour faire état des conséquences que peut avoir la LRU sur les conditions d’accueils des étudiants handicapés (ni sur ton propre poste).

    Les étudiants de Bordeaux III sont tous tenus d’avoir obtenu un bac (ou équivalent), cela est largement suffisant pour décider nous même de nos activités durant le blocage.

    Cordialement,

    R. »

    Le mail de E. préjuge ainsi de la situation de victime des personnes handicapées.Ils seraient d’abord passifs devant ce mouvement social et surtout évidemment hostiles.
    Par un excès d’enthousiasme je commets l’erreur d’envoyer ma réponse à l’ensemble des étudiants handicapés. Je reçois dans les jours suivants plusieurs messages de reproches plus ou moins violents concernant la réponse faite à E. .
    Beaucoup de messages témoignent d’abord de la mauvaise compréhension de mes reproches faits au Relais handicap. Ainsi je n’apprécie pas l’aide apportée au quotidien par E. et V., mon mail était agressif (« rabaisser un professionnel du handicap est inacceptable. »). Mes critiques faites sur les stéréotypes systématiquement renvoyés aux étudiants passent complètement à la trappe :

    « Ca ne se fait pas…car elle a écrit ce message dans de bonnes intentions »

    C’est en fait bien plus qui m’est reproché. En évoquant les difficultés rencontrées à l’université, en refusant d’être absolument remerciant des services apportés par le Relais handicap et en me permettant de faire des reproches à son personnel j’ai remis en cause une autorité intouchable. La fonction professionnelle donne ainsi une légitimité que je ne dois pas remettre en cause : « laisse les gens compétents faire leur travail ». Une étudiante prie même E. de m’excuser en lui expliquant que tout le monde ne pense pas comme moi.
    C’est enfin le principe même de revendication qui est contesté :

    « on n’a pas le droit de profiter de notre situation d’handicapé pour tout le temps se plaindre »

    Une étudiante me dit même que contrairement à moi elle ne « porte pas son handicap en bannière » et me conseille : « occupe toi de ton handicap tu as l’air de mal le vivre ».
    Ces phrases ne témoignent pas seulement d’une méconnaissance de la notion de droit à compensation et d’un contresens fait sur la notion d’autonomie qui reviennent au final à un déni manifeste de la situation de handicap, elles sont le témoin criant d’une situation de grande oppression sociale. D’après mon propre vécu il me semble que, pour beaucoup d’étudiants concernés, l’accès à l’université représente une victoire exceptionnelle (on ne s’en étonne pas si on regarde la proportion d’étudiants chez les personnes handicapées, 0,24 % en 2005), une extraction de la condition de personne handicapée. Il paraît donc inconcevable de revendiquer sur des questions spécifiques liées au handicap et encore plus inconcevable de s’organiser à plusieurs. D’autre part, pour beaucoup cette « ascension sociale » est accompagnée d’injonctions de l’environnement (familial et professionnel) à « ne pas se plaindre ». « On te permet d’être étudiant, d’être parmi les autres, c’est exceptionnel, regarde comme tu as de la chance, et en plus tout le monde est tellement bon avec toi alors qu’ils n’y sont pas obligés ». On retrouve le statut exceptionnel de la personne handicapée tout juste tolérée. Invoquer les théories concernant la culpabilité renvoyée, explicitement ou insidieusement, aux personnes handicapées demanderait un développement beaucoup plus long. Pour résumer, si je proteste et que je n’ai pas de raisons de me plaindre c’est bien que je suis aigri et très malheureux de mal vivre mon handicap.
    Toujours est-il que cette anecdote témoigne de la grande misère sociale et politique des étudiants handicapés dont beaucoup ont intégré les représentations de leur propre oppression. Ils en sont donc moteurs. Alors que le rôle du Relais handicap serait non seulement de travailler à l’amélioration des conditions d’accueil mais aussi de faire prendre conscience aux intéressés de leurs droits d’étudiants, celui-ci entretient en fait une infantilisation qui passe notamment par un tutoiement systématique.
    Dans l’une des réponses des étudiants à mon mail une phrase retient mon attention : « Soyez conscients que pour certains le blocage représente un vrai cauchemar. »

    To be continued …

  • Une expérience de militantisme à l’université.

    Cet article a été écrit en 2007 suite au mouvement étudiant contre la LRU (Loi de Réforme des Universités) aussi appelé Loi Pécresse.
    #militantisme #handicap #mouvement_étudiant #Bordeaux #2007 #LRU #compensation #fac

    Première partie :

    Les universités françaises doivent donner à tous les étudiants qui les fréquentent les mêmes moyens d’étudier. Qu’en est-il pour les étudiants handicapés ? De moins en moins enfermés dans des foyers, ayant de plus en plus de moyens pour vivre à peu près « normalement », les personnes handicapées comptent de plus en plus d’écoliers, de lycéens, d’étudiants, de travailleurs, de citoyens impliqués dans la vie sociale.
    Au fil des années, les étudiants handicapés ont donc été de plus en plus nombreux. Les handicaps peuvent être de plusieurs types (sensoriel, mental, moteur…) chacun d’eux entraîne des besoins spécifiques qui doivent (et qui peuvent aujourd’hui) être compensés par des aides techniques ou humaines. Par exemple, un fauteuil électrique permet de compenser une incapacité à marcher. On peut estimer qu’un fauteuil électrique est un bon moyen de compensation tant qu’il permet d’accéder aux mêmes fonctions de déplacement que la marche à pied. Un escalier rend évidemment un fauteuil inefficace, un ascenseur permet alors de compenser l’impossibilité de déplacement causée par l’escalier.
    Bref, pour faire face aux diverses difficultés et questions posées par l’accueil des étudiants handicapés, chaque université dispose d’un chargé de mission. C’est en fait un membre du corps enseignant ou du personnel administratif qui est particulièrement chargé de cette mission.
    Celui-ci n’est pas particulièrement formé, il dispose de peu de moyens alloués spécifiques et assure sa mission en plus de sa première fonction (d’enseignant ou d’administratif). Son rôle se limite donc la plupart du temps à accueillir les étudiants handicapés en début d’année et à organiser des conditions particulières d’examen.
    A Bordeaux quelques temps-pleins spécifiquement dédiés à l’accueil des personnes handicapés ont pu être débloqués, à vrai dire un par université. Ainsi depuis quelques années existe à Bordeaux III un relais handicap, le même type de bureau est ouvert à Bordeaux I et Bordeaux II depuis moins de deux ans. Les personnes employées dans ces relais handicaps n’ont toujours pas de formation spécifique mais ont en revanche une bonne volonté exemplaire qu’elles ne manquent pas de faire valoir comme principale preuve de leur légitimité.
    Pourtant, cela ne suffit largement pas. Les besoins spécifiques des personnes lourdement handicapées motrices (par exemple) ne s’expriment évidemment pas dans la seule période des examens, mais bien durant toute l’année universitaire. Et ils ne s’expriment pas seulement à propos des problèmes d’accessibilité des bâtiments.
    Les problèmes d’infrastructures sont loin d’être les seuls à gêner la bonne scolarisation des étudiants. Ils sont bien souvent l’arbre médiatisé qui cache la forêt. Un mec en fauteuil coincé devant un escalier c’est très photogénique. Cela permet en plus, non seulement de dresser le constat que personne n’y peut rien dans l’instant (« ça a mal été conçu au départ ») mais aussi de montrer le personnel de l’administration « tout faire » pour rendre, malgré tout, les conditions d’accueil les meilleures possibles. En effet, il y aurait beaucoup à faire, car en dehors des difficultés d’accès, les problèmes sont multiples.
    Un étudiant lourdement handicapé moteur qui ne peut pas écrire lui-même, qui a besoin d’aide pour appeler un ascenseur, pour aller aux toilettes, pour manger, pour enfiler et enlever son manteau ou encore pour éteindre son téléphone en début de cours, passe à peu près tout son temps universitaire à galérer. En cours, celui-ci a intérêt à être attentif car il ne peut pas prendre de notes, il devra donc trouver, à la fin du cours, un « gentil-camarade » qui accepte de l’accompagner et de photocopier ses notes. Tant pis si le « gentil-camarade » écrit mal, s’il ne prend pas bien les notes, s’il ne vient pas à tous les cours, s’il écrit en rose fluo, s’il a autre chose à faire. Pour l’ensemble des prestations toilette-repas, notre ami handicapé a le choix entre se retenir et ne pas manger, demander à un « gentil-camarade » ou s’organiser à faire venir, à l’université, des auxiliaires de vie qui interviennent habituellement à son domicile et à d’autres horaires. Cette dernière possibilité présente pour notre ami un coût en énergie et en organisation difficilement imaginable. Il doit prévoir plusieurs jours à l’avance l’heure à laquelle il souhaitera aller aux toilettes par exemple.
    Dernier problème pour notre ami : le travail personnel. Dans son ambition d’autonomisation de l’étudiant, l’université prévoit un minimum de cours pour un maximum de travail personnel (recherches, dossiers à rendre, etc.). L’étudiant doit alors travailler chez lui ou en bibliothèque et ce travail ne peut se faire sans aide (secrétariat, prise de notes sous la dictée, aide à la recherche dans des grosses encyclopédies). Encore une fois l’université ne prévoit pas d’aide spécifique, enfin presque pas, pas pour tout le monde, et pas en début d’année.
    Pour ce problème particulier, on pourrait facilement imaginer que l’université, via les relais-handicap, trouve des étudiants intéressés pour ce genre d’emplois, précaires mais sympathiques. Les étudiants handicapés auraient ainsi à leur disposition un certain nombre d’étudiants sous contrat avec la fac liés par un cadre professionnel et évacuant du même coup les problèmes d’organisation et de demande.
    Car aujourd’hui, c’est cette fameuse demande à des collègues que l’université envisage comme évidente sans voir les aspects néfastes. En étant toujours dans une relation de demande à ses collègues étudiants, la personne handicapée est placée en position de complète dépendance, et sacrifie en fait son intégration sociale aux nécessités matérielles. L’université ne veut pas entendre qu’en étant obligée de demander de l’aide à un camarade, et ce dès la première heure du premier cours, une personne handicapée propose son handicap comme premier et seul élément de relation sociale. Il ne s’agit pas, bien sûr, de nier auprès des autres étudiants le handicap et ses conséquences. Mais en le considérant à sa juste valeur, en donnant à la personne les moyens de compensation dont elle a besoin, le handicap est socialement et littéralement effacé. Libre à elle, après coup, d’en faire part, dans le cadre de sa relation sociale comme aspect plus ou moins important de sa vie.
    En s’appuyant sur la bienveillance individuelle des étudiants, sur le soi-disant devoir d’aider son prochain, l’université transforme bien la solidarité collective en charité individuelle. Et ce n’est pas seulement un problème de principe. En appliquant cette politique irresponsable, l’université met l’étudiant dans des situations aux conséquences relationnelles et sociales dramatiques (en étant, par exemple, obligé de demander de l’aide à des amis pour aller aux toilettes). Outre l’état de misère sociale et relationnelle dans lequel sont souvent tenues les personnes handicapées, outre aussi les conséquences désastreuses sur le taux de réussite à l’université, cette politique est le symptôme du désengagement progressif de l’université dans sa mission de service public.
    Etre seul prestataire d’enseignement, en offrant un service aux conditions normées et en déléguant toutes les tâches spécialisées à des prestataires de services extérieurs (ménage, entretien, traduction en langue des signes, auxiliaires de vie, secrétariat…), voilà ce à quoi aspirent les administrations de l’université.
    En 2005 a été créée la MDPH (maison départementale des personnes handicapées), cette institution regroupe l’ancienne COTOREP augmentée de tous les dispositifs de financement pour permettre la compensation humaine ou technique du handicap. Et en effet tous les dispositifs de compensation sont relativement simplifiés pour les personnes handicapées. Cela présente en revanche le danger d’un service tout dédié au handicap vers lequel est systématiquement renvoyé l’usager de n’importe quelle institution dès lors qu’il est atteint d’un handicap. « Votre emploi du temps ne vous convient pas car certaines salles de cours ne sont pas accessibles ? Adressez-vous à la MDPH pour les besoins particuliers entraînés par votre handicap. » ; « Vous avez envie de pisser entre deux cours ? Nous avons à votre disposition des toilettes accessibles. Un accompagnement ? Une aide humaine ? Cela relève du soin, pas de l’université, adressez-vous à la MDPH. ». Ces deux exemples sont très différents mais relèvent de la même logique : considérer le handicap comme un cas à part, un élément malheureux qui relève de l’exceptionnel et qui, sous prétexte de besoins spécifiques, nécessite l’intervention d’une institution spécifique et autrement spécialisée.
    Si l’université ne veut même pas discuter, sous couvert de l’évidence, de sa responsabilité dans l’accompagnement aux toilettes, elle est davantage mise en porte-à-faux pour ce qui concerne ces fameux besoins d’accompagnements « pédagogiques ». C’est que la MDPH, pour le moment, n’est pas claire : les allocations individuelles couvrent les besoins « vitaux » pas les besoins « pédagogiques ». L’université a donc davantage de difficultés à se justifier dans son refus de financement et d’organisation de l’aide pédagogique.
    Depuis deux ans l’université accepte donc de donner, au cas par cas, une enveloppe, censée couvrir les dépenses liées à l’embauche de secrétaires. Elle en profite aussi pour exprimer son grand regret de ne pas voir la MDPH prendre en charge ce surcoût. Elle incite enfin les étudiants concernés à poursuivre les demandes auprès de la MDPH tout en rendant cette enveloppe de plus en plus exceptionnelle et de plus en plus difficile à obtenir.
    To be continued …

    • Je ne suis plus, ni étudiant ni Bordelais mais je ne suis pas vraiment sûr malgré l’amélioration progressive des conditions d’étude des étudiants et étudiantes handicapés que des moyens de compensation précis est été d’avantage mis en place depuis. J’attend que des étudiants et des étudiantes d’aujourd’hui me disent si un accompagnement total est aujourd’hui pensable ...