• Faire obstacle à la #paix
    https://lvsl.fr/faire-obstacle-a-la-paix

    Jusqu’à quel point l’Union européenne s’opposera-t-elle à une issue négociée du conflit ukrainien ? Déploiement de troupes, nouvelles sanctions, budgets militaires en hausse : au moment précis où un cessez-le-feu devient envisageable, Bruxelles accélère l’escalade. Au nom d’une victoire désormais hors de portée, les capitales européennes sabotent les pourparlers, isolent leur propre camp — et prolongent une […]

    #Conflit_ukrainien_:_le_grand_retour_du_militarisme #International #Etats-Unis #Kaja_Kallas #Macron #militarisation #Militarisme #Russie #Trump #Ukraine #Union_Européenne

  • Toulouse dévisse du ciboulot. Carnaval surveillé par des drones
    https://actu.fr/occitanie/toulouse_31555/toulouse-les-autorites-craignent-des-debordements-cette-manifestation-va-etre-s

    #drones_pour_un_carnaval

    Dimanche 30 mars 2025 a lieu le carnaval « sauvage et populaire de Bonnefoy ». Les autorités vont utiliser des drones pour surveiller cet événement interdit au centre-ville.

    (…)

    La préfecture s’attend à voir défiler environ 500 personnes.

    #ouhlala #prétextes_sécuritaires #surveillance #contrôle_social #notre_argent #toulouse #militarisation #fichage #biométrie #vidéosurveillance #reconnaissance_faciale #police

  • En Serbie, un canon à son utilisé contre une des manifestations de masse de la mobilisation en cours. Des images plus graphiques que ça tu meures que l’on croirait sorties d’une bd ou d’un film à grand spectacle.

    https://www.youtube.com/watch?v=7gElJxaN_o8

    En Serbie, l’usage d’un canon à son contre les manifestants alimente la colère
    https://www.lemonde.fr/international/article/2025/03/27/en-serbie-l-usage-d-un-canon-a-son-contre-les-manifestants-alimente-la-coler

    « C’était comme si un avion ou un énorme camion vous arrive dessus mais que vous n’avez aucune idée d’où ça vient et comment y échapper. » Samedi 15 mars, Tibor Moldvai a été témoin d’un étrange événement alors qu’il faisait partie des 300 000 Serbes descendus dans les rues de Belgrade pour protester contre la corruption, acmé du mouvement de colère qui secoue ce pays des Balkans depuis l’effondrement de l’auvent de la gare de Novi Sad, survenu le 1er novembre 2024.
    « Nous étions en plein recueillement de quinze minutes [pour les quinze victimes de cet accident dont le bilan est passé à seize morts, vendredi 21 mars, après le décès d’une nouvelle victime] quand, tout d’un coup, un bruit énorme est arrivé sur nous, c’était effrayant », explique ce manifestant qui se trouvait alors sur un des principaux axes du centre de la capitale. Comme tout le monde, il s’est précipité sur les trottoirs pour s’échapper.
    Les nombreuses vidéos diffusées sur les réseaux sociaux montrent une foule qui se divise subitement en deux, comme pour laisser passer un vortex invisible dont la durée n’excède pas quelques secondes. « Doucement, doucement », crient certains en cherchant à éviter un mouvement potentiellement dramatique alors que le centre de Belgrade était bondé de manifestants brandissant leurs téléphones portables pour ce qui était le pic de la journée de contestation.

    [...]

    Au lendemain de la manifestation, alors que la polémique était déjà vive, le ministre de l’intérieur, Ivica Dacic, avait pourtant assuré que la police « n’utilise pas de moyens non prévus par la loi » poussant le président et homme fort du pays, Aleksandar Vucic, à se moquer des allégations des manifestants. « Où est ce canon sonique que vous ne nous avez pas montré ? », a provoqué le nationaliste, le 17 mars.
    Confrontées aux indices fournis par l’opposition, les autorités ont dû ensuite changer de version. Si elles ont fini par reconnaître qu’elles disposaient bien de plusieurs canons LRAD 450XL produits par une firme américaine, elles ont continué de nier l’avoir déployé dans les rues de Belgrade le jour de la manifestation, avant d’admettre que si, mais en niant toujours en avoir fait l’usage…

    #police #militarisation #canon_à_son #canons_LRAD_450XL

  • EU liefert weiteres Patrouillenboot an Mauretanien

    Überwachungstechnik könnte zur Sicherung eines Offshore-Gasfelds sowie Migrationsabwehr genutzt werden.

    Der Rat der Europäischen Union hat am Montag erneut eine Finanzspritze für das mauretanische Militär beschlossen: 20 Millionen Euro fließen in mobile Landüberwachungsanlagen und ein weiteres Patrouillenboot. Damit steigt die Unterstützung für die Regierung in Nouakchott unter der »Europäischen Friedensfazilität« (EPF) auf insgesamt 47 Millionen Euro. Finanziert werden darüber auch Dienstleistungen und die technische Ausbildung an den Geräten.

    Offiziell heißt es, die Maßnahmen dienten der Stabilität in der Sahelzone und der Bekämpfung von Bedrohungen für die territoriale Integrität des Landes. Gemeint ist womöglich auch die Bewachung eines Offshore-Gasfelds an der Seegrenze zum Senegal im Atlantischen Ozean. Es gehört zu den größten Erdgasfunden in Westafrika und wird von den Regierungen Mauretaniens und Senegals gemeinsam entwickelt.

    Jedoch könnten die Mittel auch zur Migrationsabwehr im Sinne der EU genutzt werden. Denn Mauretanien ist mit dem Senegal ein Hauptabfahrtsland für Migrant*innen aus Subsahara-Staaten, die meist in kleinen Booten über den Atlantik in Richtung der Kanarischen Inseln und damit nach Spanien übersetzen.

    Die Lieferung eines ersten Patrouillenbootes hat die EU bereits 2024 beschlossen, es soll in Mauretaniens Hoheitsgebiet und seiner Meereszone operieren. Mauretanien könnte die Fähigkeiten an Land auch nutzen, um potenzielle Flüchtlinge bereits in der Sahelzone festzusetzen.

    Nach Informationen von »nd« ist das Thema auch in einer Entschließung des Rates zugunsten von Mauretanien explizit genannt. Darin heißt es: »Mauretanien ist ein wichtiger Partner für regionale, europäische und internationale Initiativen zur Stärkung von Frieden und Entwicklung in der Sahelzone. Das Land setzt sich nachdrücklich für die Bekämpfung der irregulären Migration über die westafrikanische Route ein.«

    Ebenfalls zur Migrationsabwehr hat die Europäische Union im Februar 2024 ein Finanzpaket in Höhe von 210 Millionen Euro für Mauretanien freigegeben, um die Zahl der Migrant*innen zu verringern, die auf den spanischen Inseln ankommen. Die Mittel sind Teil einer breiteren Migrationspartnerschaft zwischen der EU und Mauretanien. Damit soll auch die Grenze zu Mali besser gesichert werden. Ein Teil des Geldes soll zur Unterstützung bei der Aufnahme von Flüchtlingen eingesetzt werden. Zusätzlich zu den 210 Millionen Euro aus Brüssel stellt Spanien weitere 64 Millionen Euro zur Verfügung.

    Die EU hat in der Vergangenheit bereits andere afrikanische Staaten zu Vorposten ihrer Migrationspolitik gemacht, darunter etwa Marokko, Tunesien, Algerien und Ägypten. Die Zusammenarbeit mit Libyen und Niger erfolgt weniger direkt, beide Regierungen erhalten aber ebenfalls finanzielle und organisatorische Unterstützung zur Überwachung ihrer See- oder Landgrenzen. Diese Abschottungspolitik geht im Falle Libyens mit massiven Menschenrechtsverletzungen einher. Auch in Mauretanien gibt es Berichte über Misshandlungen von Migrant*innen und willkürliche Inhaftierungen.

    Die EU-Entscheidung für die Spende eines zweiten Patrouillenbootes an Mauretanien könnte auch US-amerikanischen Sanktionen geschuldet sein. Die Regierung in Nouakchott musste Anfang des Jahres einen Vertrag mit einer Tochtergesellschaft des chinesischen Staatskonzerns Poly Group über den Kauf von Patrouillenbooten kündigen. Laut einem Bericht von Africa Intelligence erfolgte dieser Schritt unter dem wachsenden Druck aus Washington, das eine Tochterfirma der Poly Group wegen angeblicher Unterstützung des russischen Kriegs in der Ukraine auf eine Sanktionsliste des Finanzministeriums gesetzt hat. Die US-Regierung hat deshalb eine Zahlung von 40 Millionen Euro aus Mauretanien an das chinesische Unternehmen blockiert.

    https://www.nd-aktuell.de/artikel/1190008.europaeische-friedensfazilitaet-eu-liefert-weiteres-patrouillenbo

    #bateaux #Mauritanie #externalisation #EU #UE #union_européenne #migrations #réfugiés #militarisation_des_frontières #surveillance_des_frontières #route_atlantique

    • European Peace Facility: Council adopts third assistance measure in support of the Armed Forces of Mauritania

      The Council today adopted a third assistance measure worth €20 million under the European Peace Facility to provide the Mauritanian armed forces with military equipment.

      This decision comes in addition to two other assistance measures worth €12 million and €15 million, adopted on 1 December 2022 and 22 July 2024 respectively. They support the efforts of the Mauritanian armed forces to promote stability in the Sahel, counter the risk of destabilisation and protect the territorial integrity and sovereignty of Mauritania and its civilian population against internal and external aggression.

      The EU’s overall support for Mauritania under the European Peace Facility now totals €47 million.

      As part of this package, the EU is already providing the Mauritanian armed forces with capacities needed to carry out military activities on land and at sea, whether in terms of surveillance, deterrence or operations.

      The newly adopted assistance measure will complement the existing package and will equip the army with mobile land surveillance assets and the navy with a second patrol boat, identical to the one expected under the assistance measure adopted in 2024.

      This equipment will support the Mauritanian Armed Forces’ efforts to increase situational awareness on national territory. They will also contribute to a permanent presence at sea, in support of maritime security and in cooperation with the existing Yaoundé architecture.

      Background:

      The European Peace Facility was established in March 2021 to finance EU external actions with military or defence implications, with the aim of preventing conflict, preserving peace and strengthening international security and stability. In particular, the EPF allows the EU to finance actions designed to strengthen the capacities of third states and regional and international organizations as regards military and defence matters.

      https://www.consilium.europa.eu/en/press/press-releases/2025/03/24/european-peace-facility-council-adopts-third-assistance-measure-in-

  • La Turquie construit un mur à la frontière grecque - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/63260/la-turquie-construit-un-mur-a-la-frontiere-grecque

    La Turquie construit un mur à la frontière grecque
    Par La rédaction Publié le : 07/03/2025
    Un nouveau mur sera bientôt érigé à la frontière entre la Turquie et la Grèce, dans la région de l’Evros. Il s’ajoute à la barrière d’acier construite par Athènes à ce même endroit pour empêcher les passages de migrants. Celui-ci se déploiera le long de la frontière entre la Grèce et la Turquie, afin de prévenir les entrées irrégulières de migrants dans l’Union européenne (UE), a annoncé mardi 4 mars le gouverneur de la province turque d’Edirne, Yunus Sezer. « Il est prévu de construire dans un premier temps 8,5 kilomètres cette année », a-t-il précisé.Le responsable a ajouté que d’autres portions de ce mur devraient être érigées ultérieurement le long de la frontière terrestre entre la Turquie et la Grèce, longue de quelque 200 kilomètres et presque intégralement formée par le fleuve Evros.
    La construction de ce mur s’inscrit dans le cadre de l’accord signé en 2016 entre l’Union européenne et la Turquie pour que le pays garde les exilés sur son sol. La Turquie a par ailleurs renforcé ses frontières avec l’Iran et la Syrie. Des murs d’une longueur totale de plus de 1000 km séparent le pays de ses voisins. D’après Hamit Bozarslan, directeur d’études à l’École des Hautes Etudes en Sciences Sociales (EHESS) et spécialiste de la Turquie, avec la construction de ce nouveau mur à la frontière grecque, Recep Tayyip Erdogan « souhaite faire un geste à l’égard de l’Europe ». « La crise [syrienne] actuelle a des répercussions importantes sur la Turquie et le président sait que l’Europe n’a pas oublié son rôle dans la ‘crise des réfugiés’ de 2015 », affirme-t-il à InfoMigrants.En clair, Recep Tayyip Erdogan veut faire preuve de sa bonne volonté pour s’assurer du soutien de l’UE.
    La Turquie et la Grèce sont déjà séparées par endroits par une barrière d’acier dans la région de l’Evros, érigée par Athènes. En 2022, Le Conseil gouvernemental de sécurité nationale (KYSEA) grec avait même validé son extension de près de 40 km, pour arriver à 100 km au total. « Nous contribuons à la sécurité européenne et nous contribuons également à une politique d’asile européenne [...] plus efficace », avait déclaré le Premier ministre grec Kyriakos Mitsotakis lors d’une visite à la frontière en avril 2023.Pour stopper les arrivées de migrants, la Grèce a également investi ces dernières années dans un arsenal ultra-moderne : caméras thermiques et radars high-tech accrochés sur les pylônes le long de la frontière, et même deux canons sonores, positionnés au sud et au nord de l’Evros.
    Dans cette zone ultra militarisée transitent régulièrement des candidats à l’exil, arrivés là après avoir traversé le fleuve Evros. Il arrive que certains groupes restent coincés. En août 2022, 38 migrants, dont une femme enceinte et sept enfants, sont restés bloqués sur un îlot. Selon des médias et des militants, ces personnes étaient coincées sur ce bout de terre situé à la frontière entre la Turquie et la Grèce depuis plusieurs jours.
    Les pushbacks seraient également nombreux dans cette zone, bien que les autorités aient toujours nié avoir recours à ces pratiques. « Les pushbacks existent, j’ai moi-même renvoyé 2000 personnes vers la Turquie », avait confié à InfoMigrants en 2021 un ancien policier à la retraite. « Régulièrement, mes collègues m’appelaient pour me prévenir qu’ils allaient venir avec des migrants. Ils étaient généralement rassemblés par groupe de dix environ. Mon rôle était simple : je les faisais monter sur mon bateau, souvent à la tombée de la nuit et je les ramenais vers les côtes turques ».

    #Covid-19#migrant#migration#grece#turquie#UE#frontiere#mur#militarisation#pushback#droit#politiquemigratoire#sante

  • #Royaume-Uni : Avec 108 000 dossiers déposés, les #demandes_d’asile atteignent un record en 2024

    Plus de 108 000 personnes ont déposé une demande d’asile au Royaume-Uni en 2024, selon le rapport annuel du Home Office paru ce jeudi. Un record, depuis plus de 20 ans. Les Pakistanais, suivis des Afghans, arrivent en tête des demandeurs. Un tiers des demandeurs sont arrivés en traversant la Manche sur des « #small_boats », selon les autorités britanniques.

    C’est un #record depuis des décennies : 108 138 personnes ont déposé une demande d’asile au Royaume-Uni en 2024, selon le rapport annuel du Home Office paru jeudi 27 février. C’est le chiffre le plus élevé depuis le début de ces statistiques enregistrées à partir de 2001.

    Par rapport à 2023, il s’agit d’une hausse de 18%. Surtout, « le nombre de demandeurs d’asile a plus que doublé depuis 2022 », observe le Home Office. Le précédent record remontait à 2002, avec 103 081 demandeurs d’asile.

    Au-delà de ces primo-demandeurs, de nombreux demandeurs d’asile sont encore en attente de leur décision. À la fin de 2024, 125 000 personnes patientaient toujours, à peine moins qu’à la fin 2023. L’enjeu de la longueur des délais et de l’engorgement des procédures d’asile demeure. Pour rappel, en juin 2023, l’arriéré de demandes d’asile avait atteint des records avec 134 000 demandes en attente, avant de redescendre progressivement autour de 86 000 dossiers un an plus tard... Puis de remonter, donc.
    Pakistanais, Afghans et Iraniens sont les premiers demandeurs

    Les Pakistanais représentent la première nationalité à avoir déposé une demande d’asile en 2024. Le Home Office enregistre 10 542 personnes, soit presque un demandeur d’asile sur dix. Leur nombre a doublé en un an.

    Près de 8 500 Afghans ont également demandé l’asile, soit quasiment 8% du total. Les Afghans sont aussi la nationalité la plus représentée parmi les arrivées par « small boats » en 2024. Selon le Home Office, ils étaient 5 900, soit 17% des personnes arrivées par ce moyen de traversée. Les chiffres restent cependant inférieurs à ceux de 2022, année suivant la chute de Kaboul, lors de laquelle 9 100 Afghans avaient réussi leur traversée.

    Suivant de très près les Afghans, les Iraniens sont la troisième nationalité à demander l’asile au Royaume-Uni, avec 8 100 demandeurs (à peine plus qu’en 2023).

    La nationalité dont l’évolution est la plus notable reste les Vietnamiens : le nombre de demandes émanant de ces ressortissants a plus que doublé, passant de 2 469 personnes en 2023 à 5 259 en 2024.
    Un tiers des demandeurs d’asile arrivés par small boats

    Un tiers (32%) de ces demandeurs d’asile sont aussi arrivés en traversant la Manche sur des petits bateaux, selon les chiffres officiels.

    Au total, le Home Office affirme avoir détecté 44 000 arrivées irrégulières en 2024, soit 19 % de plus que l’année précédente. Près de 37 000 sont des arrivées par « small boats », le reste concerne généralement des arrivées irrégulières de migrants cachés dans les ferries.

    L’année 2024 a été une année record en matière de personnes décédées dans le cadre des traversées de la Manche. Au moins 78 personnes sont mortes selon les autorités françaises - 82 selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Dont 14 enfants.

    Le ministre de l’Intérieur français Bruno Retailleau et son homologue britannique, Yvette Cooper, se sont rencontrés au Touquet (Pas-de-Calais) jeudi 27 février pour parler - une nouvelle fois- d’un protocole commun à établir pour lutter contre l’immigration irrégulière. Les deux ministres ont annoncé un accord pour prolonger jusqu’en 2027 (au lieu de mars 2026) le traité de Sandhurst, signé en 2018, afin de renforcer les moyens de surveillance de la frontière.

    Dans un communiqué publié jeudi, la secrétaire d’État britannique à la sécurité des frontières et à l’asile, Angela Eagle, a défendu le bilan du gouvernement, assurant que « les retours ont atteint leur niveau le plus élevé depuis une demi-décennie, avec l’expulsion de 19 000 personnes ».

    Depuis son arrivée au pouvoir en juillet 2024, le Premier ministre britannique Keir Starmer a, de son côté, enchaîné les annonces : gel des avoirs des passeurs, création d’un fonds de 90 millions d’euros consacré à la lutte contre les trafiquants opérant dans la Manche, accords avec de nombreux pays afin d’"accroître le partage de renseignements", impossibilité pour les personnes arrivées de manière irrégulière au Royaume-Uni d’obtenir la naturalisation... Des mesures qui, pour l’heure, n’ont eu que peu d’effets sur les traversées de la Manche.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/63119/royaumeuni--avec-108-000-dossiers-deposes-les-demandes-dasile-atteigne

    –-》 encore une preuve, par les #statistiques, que la militarisation de la frontière dans la région de #Calais ne sert QUE à augmenter #morts et #violence pour celleux qui tentent le passage de la #Mache de manière irrégularisée, certainement pas à réguler/diminuer les arrivées dans le pays...

    #UK #Angleterre #arrivées #migrations #statistiques #chiffres #2024 #réfugiés #militarisation_des_frontières #asile #inefficacité

  • Militarización, necrotecnología y vulneración de derechos en las fronteras europeas. Empresas de armas y seguridad, tecnológicas e instituciones que desarrollan tecnologías de control de las migraciones de la UE

    Esta investigación tiene por objeto estudiar el aumento de los sistemas tecnológicos en las fronteras europeas como parte del proceso de militarización de la gestión migratoria en la UE, su impacto negativo en la seguridad de las personas migrantes y los actores que están participando en la construcción de la Europa Fortaleza a través de los programas de investigación que tratan el hecho migratorio como una amenaza a la seguridad europea. De este modo, analizamos, en primer lugar, la incorporación de procesos de digitalización y biometría en la gestión de las fronteras europeas desde el año 2000 hasta la actualidad. En segundo lugar, las posibles vulneraciones de los derechos humanos de este tipo de tecnologías, particularmente para las personas migrantes y demandantes de asilo. En tercer lugar, analizamos los 37 proyectos de I+D financiados por Horizon Europe y desarrollados en colaboración con Frontex poniendo el foco en las empresas e instituciones que los idean, desarrollan e implementan.

    Este informe pone de manifiesto la implicación de empresas de armamento y de seguridad en actividades de gestión de fronteras, así como de empresas que desarrollan tecnologías potencialmente sensibles para los derechos humanos en el ámbito fronterizo (sistemas de control biométrico, IA, drones u otros sistemas autónomos de vigilancia). Hablamos así de necrotecnología de fronteras para referirnos a la continuación automatizada y digitalizada de las que podemos denominar como necropolíticas de frontera que anteponen el blindaje de los espacios fronterizos frente al respeto de los derechos humanos.

    https://centredelas.org/publicacions/militaritzacio-necrotecnologia-i-vulneracioddhh-fronteresue

    #technologie #militarisation_des_frontières #frontières #migrations #nécrotechnologie #UE #Union_européenne #rapport #complexe_militaro-industriel #biométrie #droits_humains #Horizon_Europe #Frontex #drones #IA #AI #intelligence_artificielle #nécropolitique #contrôle_migratoire

  • #Ventimiglia : frontiera dimenticata

    La frontiera di Ventimiglia è una cartina di tornasole del sistema italiano ed europeo di accoglienza. Da dieci anni i controlli sono diventati pressanti e avvengono su base razziale. E i migranti che restano bloccati spesso finiscono in accampamenti di fortuna, in cui la dignità umana è gravemente violata.
    “Ventimiglia, frontiera dimenticata” ha raccolto le voci di alcune associazioni - Caritas Intemelia, Diaconia Valdese, WeWorld e No Name Kitchen - che cercano di dare risposte a bisogni primari, adattandosi a un contesto in continuo cambiamento e a nuove leggi che restringono i diritti delle persone migranti.

    https://www.youtube.com/watch?app=desktop&v=TmS2MDJ_-9w&embeds_referring_euri=https%3A%2F%2Fwww.car


    #Vintimille #reportage #frontière_sud-alpine #Alpes_Maritimes #Italie #France #migrations #réfugiés #PAD #frontières #encampement #SDF #sans-abris #femmes #traite_d'êtres_humains #militarisation_des_frontières #militarisation #contrôles_au_faciès #contrôles_frontaliers

    –-

    #mémoriel aux personnes décédées à la frontière (à partir de la min 9’18) :

  • Border imperialism in the Balkans

    Our guest is #Manja_Petrovska, a PhD candidate at the University of Amsterdam and the Université libre de Bruxelles.

    We start our conversation today in the Balkans. Before her PhD, Manja spent five years supporting people travelling through the Balkans to Europe’s more affluent northwest, including at the Macedonian-Greek border and in Bosnia.

    Witnessing the intense violence that Croatian, Greek, Macedonian, and other police forces inflicted on people on the move, she increasingly started questioning who governs and funds this violence. This led her to focus on the International Organization for Migration, or the IOM.

    From this five-year engagement, Manja co-authored a report from this five-year engagement, titled Repackaging Imperialism: The EU-IOM Border Regime in the Balkans, published by the Transnational Institute. Although the report’s other authors are not featured in this episode, everything we discuss related to the report is based on their work as well, so special thanks to Nidžara Ahmetašević, Sophie-Anne Bisiaux, and Lorenz Naegeli, as well as Niamh Ni Bhriain, who was the report’s main editor.

    As the report lays out, while the IOM portrays itself as a neutral broker and knowledge center on migration, it is, in fact, an active implementer of particular states’ border policies, bolstering police, border guards, and private contractors known to commit atrocities. Most IOM funding comes from affluent states that can directly commission projects, which the IOM then implements in regions far from its primary funders.

    What emerges from the conversation is a European Union border regime that extends its influence into the Balkans through the IOM, funding violence that northwestern European states can then distance themselves from by mobilizing racist depictions of brutality as always something occurring in various elsewheres. From the perspective of people living in the region, this is not a new phenomenon but rather one that echoes the efforts of past empires that sought to shape what we now call the Balkans. Hence the report’s title: Repackaging Imperialism.

    In addition to affecting the lives of people on the move, this regime is also leading to a remilitarization of borders in a region still recovering from war and genocide.

    We then move to discussing Manja’s current PhD project. As part of this project, she has recently attended a number of border technology fairs, which are marketplaces where security companies showcase their ideas for border security, with government officials as their clients. Manja takes us into a world where cowboy hats, raffles, and rampant alcohol consumption are used to aid in the selling of heartbeat monitors, document scanners, and weapons—illustrating how absurdly and soul-crushingly removed the worlds of weapons sales are from the people whose lives these weapons affect.

    Finally, Manja recounts her own encounter with border enforcement. After leaving one of the last security fairs she attended, she was administratively detained and taken to immigration detention in Belgium. There, she met and tried to support many others who were in a much worse situation than she was, mainly people from other Balkan states and Palestinians.

    We end the conversation by reflecting once again on the ongoing genocide in Gaza and the need to resist the brutal slaughter, starvation, displacement, and land theft of Palestinians at the hands of the Israeli state. We feel pain at this destruction of life. Weapons companies, Manja explains, profit, not only from causing mass death but also from surveilling, governing, and dividing people when displaced, once again showing us that our struggles are deeply interconnected.

    https://pca.st/1fo2d7kg

    #frontières #impérialisme #violence #Balkans #route_des_Balkans #IOM #OIM #militarisation_des_frontières
    #audio #podcast

    ping @karine4 @_kg_

  • Au cœur de la révolution syrienne – entretien avec Leila Al-Shami - Sortir du capitalisme
    https://spectremedia.org/podcast/au-coeur-de-la-revolution-syrienne-entretien-avec-leila-al-shami

    Une interview de Leila Al-Shami, co-autrice de Burning Country. Au cœur de la révolution syrienne (L’échappée, 2019), et de deux membres du collectif de traduction de Burning Country, autour de l’insurrection syrienne, de ses racines historiques, de son déclenchement, de son dénigrement, de sa répression, de sa militarisation et de son islamisation.

    #Syrie #soulèvement #militarisation #islamisation #histoire #audio #Leila_Al-Shami

    edit en amont : L’anti-impérialisme des imbéciles – Leila Al-Shami, 2018
    http://solitudesintangibles.fr/wp-content/uploads/2018/04/SI_antimp-imbeciles_2018_AlShami.pdf

    #anti-impérialisme

  • La Serbie va recevoir 14 millions d’euros de l’UE pour renforcer ses frontières

    L’Union européenne a promis une enveloppe de 14 millions d’euros à la Serbie pour renforcer les contrôles aux frontières. Les arrivées en Serbie ont déjà fortement diminué depuis 2023, avec une route migratoire qui se décale du côté de la Macédoine du Nord et de la Bosnie-Herzégovine.

    La Serbie s’apprête à recevoir une enveloppe de quatorze millions euros de la part de l’#Union_européenne pour lutter contre les migrations irrégulières et renforcer ses frontières.

    « Il s’agira d’#équipements spéciaux destinés aux couloirs verts et bleus, c’est-à-dire les frontières et les rivières », a précisé #Emanuele_Giaufret, le chef de la Délégation de l’Union européenne à Belgrade, rapporte l’AFP.

    Entre 2021 et 2024, l’UE a augmenté de 60 % ses financements en faveur des pays des Balkans occidentaux, pour atteindre plus de 350 millions d’euros. Des aides destinées à la fois à la gestion des frontières mais aussi aux systèmes d’asile et d’accueil.

    Une route « pratiquement fermée » selon l’Intérieur serbe

    En réaction à cette nouvelle enveloppe de 14 millions d’euros, le ministre serbe de l’Intérieur, Ivica Dačić, a mis en avant le fait que la route migratoire de la Serbie vers la Hongrie était « pratiquement fermée », mais que de #nouvelles_routes migratoires apparaissaient sans cesse. Il a également précisé qu’en 2023, le nombre de passages migratoires aux frontières serbes avait été réduit de près de 70% par rapport à 2022.

    Une nette diminution corroborée par les chiffres de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) : entre janvier et octobre 2024, 15 200 migrants sont arrivés en Serbie, contre 106 000 en 2023 et 120 000 en 2022.

    De manière plus globale, au cours des cinq premiers mois de 2024, le nombre total de franchissements des frontières de l’UE par la route des Balkans a chuté de 71 % par rapport à l’an passé, pour atteindre un peu plus de 8 900 franchissements, selon les chiffres de Frontex, l’agence européenne des gardes-frontières.

    #Frontex bientôt déployée en #Macédoine_du_Nord et #Bosnie-Herzégovine

    Frontex est déjà déployée en Serbie, au niveau des frontières avec la Bulgarie et la Hongrie, depuis un accord de coopération signé fin juin. Cet accord encadre les opérations conjointes avec les gardes serbes pour surveiller les frontières albanaises, macédoniennes et celles du Monténégro.

    Cette coopération sera bientôt étendue à la Macédoine du Nord et à la Bosnie-Herzégovine, a fait savoir l’UE. Pour rappel, ces deux pays ne font pas partie de l’UE - malgré des demandes d’adhésion introduites en 2005 pour l’un et en 2016 pour l’autre - et constituent une voie d’entrée dans l’UE.

    Le but est de s’adapter aux changements de route : dès 2023, Frontex notait que la route migratoire principale se décalait de la frontière serbe pour se rapprocher plutôt de cette frontière de l’UE avec la Bosnie-Herzégovine. Frontex y enregistrait 80 % de passages frontaliers irréguliers supplémentaires en 2023, par rapport à 2022.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/61577/la-serbie-va-recevoir-14-millions-deuros-de-lue-pour-renforcer-ses-fro

    #Balkans #route_des_Balkans #Serbie #externalisation #externalisation_des_frontières #frontières #contrôles_frontaliers #asile #migrations #réfugiés #aide_financière #militarisation_des_frontières #gestion_des_frontières #Frontex

  • Opinion | What One Russian Satellite Tells Us About the Future of Nuclear Warfare - The New York Times
    https://www.nytimes.com/interactive/2024/12/05/opinion/nuclear-weapons-space.html

    Le genre d’article très inquiétant dont on ne sait que penser, mais qui donne des informations et pointe des contradictions dans la logique de guerre qui s’installe dans le monde.

    Once considered a largely peaceful domain, space is now viewed by many American lawmakers and military commanders as a place where the next major global conflict might unfold. If Moscow is working on a space nuke, it would be merely one of dozens of space weapons under development or already in use by Russia, China and the United States. All three nations have tested high-flying missiles capable of targeting space systems from the surface and have lasers, signal jammers and other devices that can disrupt space operations. Russia has deployed nesting doll satellites (in which one satellite births a smaller satellite that is maneuverable and armed with a projectile) and China and the United States have demonstrated grappling satellites, which can sidle up to another satellite and tug it out of its orbit with robotic arms.

    It may sound as if these technologies were torn from the pages of a science fiction novel, but none of them come close to doing what a nuclear weapon could in space: wipe out clusters of satellites at once.

    While the American government says it has tracked Russia’s nuclear anti-satellite program for nearly a decade, it’s impossible to independently verify its claims about Cosmos 2553. But even the prospect of such a device should alarm the more than 90 nations with at least one satellite in orbit. The potential threat to the world’s satellites may emanate from Russia today, but it doesn’t end there. Any nation with ballistic missiles and nuclear weapons, like North Korea, holds the potential to reverse the progress of the space age with a single detonation.

    It is a development that the world must not look on with indifference. In his first administration, Donald Trump created the Space Force, a clear indication that he recognizes the threat of the mounting militarization and weaponization in outer space. In his second term, it’s imperative for Mr. Trump to lead an international effort that aims to improve space traffic management, open new communication channels with adversaries and slow the rapid development of space weapons that is already underway.

    It’s hard to overstate modern armed forces’ reliance on space. They use it to drop bombs on targets, communicate, navigate and track potential incoming attacks. When Iran launched around 200 ballistic missiles toward Israel in early October, for instance, U.S. forces knew well in advance where many of the missiles were positioned, the split second they launched and the approximate locations they were on course to hit. That so few of those missiles got near their targets is proof of the extraordinary technological advantage of America and its allies in space. This dominance is also an Achilles’ heel. U.S. military analysts believe the dependence on such systems is seen as a wartime vulnerability by our adversaries, including China and Russia.

    American leadership is needed to bring other nations into the hotline and to maintain peace — however uneasy — in space. When news of Russia’s nuclear anti-satellite program became public, Secretary of State Antony Blinken reached out to his counterparts in India and China to help apply pressure on Moscow about the program. Mr. Trump should try to expand on that effort when he re-enters the White House. Rather than fuel an accelerated space arms buildup, he should instruct his National Security Council to mobilize a diplomacy-led, multilateral effort to draw up rules of behavior in outer space that reflect the technological reality of today.

    A good start would be for Mr. Trump to call out Cosmos 2553 by name — something the Biden administration hasn’t publicly done — and further express the need to build on the half-century-old Outer Space Treaty with China and Russia. The president-elect might opt to consult Mr. Musk, who as founder of SpaceX has much to lose with a military confrontation in space. As he no doubt knows, the world has spent decades delicately constructing the space architecture that enables our daily life. Any act of war in space, much less a nuclear detonation, would needlessly put all that at risk.

    History has shown that wherever there’s a potential for financial or strategic advantage — on land, in the air or at sea — it’s accompanied by the prospect of war. The peril now looms above us, and it can no longer be overlooked.

    #Espace #Militarisation #Guerre_nucléaire

  • Le stade Bukele du spectacle | Frédéric Thomas
    https://lundi.am/Le-stade-Bukele-du-spectacle

    Qui n’a pas vu ces images de prisonniers, torses nus, tatoués, la tête courbée, assis en file indienne, entourés de militaires ? En quelques années, au Salvador, le taux d’homicides a été réduit de plus de moitié. La stratégie de la militarisation mise en place par Bukele vaut à celui qui se présente comme « le dictateur le plus cool du monde » une grande popularité. Source : Lundi matin

    • Cette guerre contre les gangs est également une guerre visuelle. Une autre image de la présidence de Bukele a fait le tour du monde : celle de militaires dans l’hémicycle parlementaire pour intimider les députés et les pousser à approuver une décision de l’exécutif. Il s’agit là de la dimension la plus visuelle de la militarisation : celle du kaki washing. On désigne par-là l’utilisation des forces armées comme stratégie de communication politique, afin de projeter sur le gouvernement l’image associée aux vertus et aux valeurs que les militaires inspirent : honnêteté, efficacité, attachement à l’intérêt général.

      (...) il faut comprendre le prestige des militaires au regard de la défiance envers une classe politique clientéliste et corrompue, dans un contexte mondial d’émergence de nouvelles droites.

      [...]

      Le savoir-faire médiatique du président salavadorien est indéniable. Il gouverne pratiquement autant par et sur les réseaux sociaux [8,6 millions d’abonnés sur #Tik_Tok] qu’au niveau de l’exécutif, ne cessant de mettre en scène sa politique et ses succès. Le récit omniprésent sature l’espace visuel et réflexif, prouvant mieux que des analyses et autant que les faits sa réussite. Les images sont têtues. Elles constituent autant de démonstrations de force scénographiques qui confortent le soutien populaire.

      #Salvador #état_d'urgence #bitcoin #militarisation #populisme_punitif #virilisme

    • À se souvenir du degré actuel de militarisation de la police comme de l’engagement du Raid, de la BRI et du GIGN contre les émeutes qui ont suivi en juin 2023 le meurtre de Nahel dans diverses villes, alors que les tanks de l’armée étaient restés stationnés aux portes de Paris en 68, on voit que la voie française vers le « modèle » salvadorien qui se cherche est pas à pas, en train d’advenir. En attendant un éventuel bond en avant.

  • « Nous assistons à une escalade de la #prédation_minière »

    Une nouvelle #ruée_minière a commencé et touche aussi la #France. Au nom de la lutte contre la crise climatique, il faudrait extraire de plus en plus de #métaux. Celia Izoard dénonce l’impasse de cette « #transition » extractiviste. Entretien.

    Basta/Observatoire des multinationales : Il est beaucoup question aujourd’hui de renouveau minier en raison notamment des besoins de la transition énergétique, avec la perspective d’ouvrir de nouvelles mines en Europe et même en France. Vous défendez dans votre #livre qu’il ne s’agit pas du tout d’un renouveau, mais d’une trajectoire de continuité. Pourquoi ?

    #Celia_Izoard : Les volumes de #métaux extraits dans le monde aujourd’hui augmentent massivement, et n’ont jamais cessé d’augmenter. Ce qui est parfaitement logique puisqu’on ne cesse de produire de nouveaux objets et de nouveaux équipements dans nos pays riches, notamment avec la #numérisation et aujourd’hui l’#intelligence_artificielle, et qu’en plus de cela le reste du monde s’industrialise.

    En conséquence, on consomme de plus en plus de métaux, et des métaux de plus en plus variés – aussi bien des métaux de base comme le #cuivre et l’#aluminium que des métaux de spécialité comme les #terres_rares. Ces derniers sont utilisés en très petite quantité mais dans des objets qui sont partout, comme les #smartphones, et de façon trop dispersive pour permettre le #recyclage.

    Et la production de tous ces métaux devrait continuer à augmenter ?

    Oui, car rien ne freine cette production, d’autant plus qu’on y ajoute aujourd’hui une nouvelle demande qui est un véritable gouffre : celle de métaux pour le projet très technocratique de la transition. « Transition », dans l’esprit de nos élites, cela signifie le remplacement des #énergies_fossiles par l’#énergie_électrique – donc avec des #énergies_renouvelables et des #batteries – avec un modèle de société inchangé. Mais, par exemple, la batterie d’une #voiture_électrique représente souvent à elle seule 500 kg de métaux (contre moins de 3 kg pour un #vélo_électrique).

    Simon Michaux, professeur à l’Institut géologique de Finlande, a essayé d’évaluer le volume total de métaux à extraire si on voulait vraiment électrifier ne serait-ce que la #mobilité. Pour le #lithium ou le #cobalt, cela représenterait plusieurs décennies de la production métallique actuelle. On est dans un scénario complètement absurde où même pour électrifier la flotte automobile d’un seul pays, par exemple l’Angleterre ou la France, il faut déjà plus que la totalité de la production mondiale. Ce projet n’a aucun sens, même pour lutter contre le #réchauffement_climatique.

    Vous soulignez dans votre livre que l’#industrie_minière devient de plus en plus extrême à la fois dans ses techniques de plus en plus destructrices, et dans les #nouvelles_frontières qu’elle cherche à ouvrir, jusqu’au fond des #océans et dans l’#espace

    Oui, c’est le grand paradoxe. Les élites politiques et industrielles répètent que la mine n’a jamais été aussi propre, qu’elle a surmonté les problèmes qu’elle créait auparavant. Mais si l’on regarde comment fonctionne réellement le #secteur_minier, c’est exactement l’inverse que l’on constate. La mine n’a jamais été aussi énergivore, aussi polluante et aussi radicale dans ses pratiques, qui peuvent consister à décapiter des #montagnes ou à faire disparaître des #vallées sous des #déchets_toxiques.

    C’est lié au fait que les teneurs auxquelles on va chercher les métaux sont de plus en plus basses. Si on doit exploiter du cuivre avec un #filon à 0,4%, cela signifie que 99,6% de la matière extraite est du #déchet. Qui plus est, ce sont des #déchets_dangereux, qui vont le rester pour des siècles : des déchets qui peuvent acidifier les eaux, charrier des contaminants un peu partout.

    Les #résidus_miniers vont s’entasser derrière des #barrages qui peuvent provoquer de très graves #accidents, qui sont sources de #pollution, et qui sont difficilement contrôlables sur le long terme. Nous assistons aujourd’hui à une véritable #escalade_technologique qui est aussi une escalade de la #prédation_minière. La mine est aujourd’hui une des pointes avancées de ce qu’on a pu appeler le #capitalisme_par_dépossession.

    Comment expliquer, au regard de cette puissance destructrice, que les populations occidentales aient presque totalement oublié ce qu’est la mine ?

    Il y a un #déni spectaculaire, qui repose sur deux facteurs. Le premier est la religion de la #technologie, l’une des #idéologies dominantes du monde capitaliste. Nos dirigeants et certains intellectuels ont entretenu l’idée qu’on avait, à partir des années 1970, dépassé le #capitalisme_industriel, qui avait été tellement contesté pendant la décennie précédente, et qu’on était entré dans une nouvelle ère grâce à la technologie. Le #capitalisme_post-industriel était désormais avant tout une affaire de brevets, d’idées, d’innovations et de services.

    Les mines, comme le reste de la production d’ailleurs, avaient disparu de ce paysage idéologique. Le #mythe de l’#économie_immatérielle a permis de réenchanter le #capitalisme après l’ébranlement des mouvements de 1968. Le second facteur est #géopolitique. Aux grandes heures du #néo-libéralisme, le déni de la mine était un pur produit de notre mode de vie impérial. Les puissances occidentales avaient la possibilité de s’approvisionner à bas coût, que ce soit par l’#ingérence_politique, en soutenant des dictatures, ou par le chantage à la dette et les politiques d’#ajustement_structurel. Ce sont ces politiques qui ont permis d’avoir par exemple du cuivre du #Chili, de #Zambie ou d’#Indonésie si bon marché.

    Les besoins en métaux pour la #transition_climatique, si souvent invoqués aujourd’hui, ne sont-ils donc qu’une excuse commode ?

    Invoquer la nécessité de créer des mines « pour la transition » est en effet hypocrite : c’est l’ensemble des industries européennes qui a besoin de sécuriser ses approvisionnements en métaux. La récente loi européenne sur les métaux critiques répond aux besoins des grosses entreprises européennes, que ce soit pour l’#automobile, l’#aéronautique, l’#aérospatiale, les #drones, des #data_centers.

    L’argument d’une ruée minière pour produire des énergies renouvelables permet de verdir instantanément toute mine de cuivre, de cobalt, de lithium, de #nickel ou de terres rares. Il permet de justifier les #coûts_politiques de la #diplomatie des #matières_premières : c’est-à-dire les #conflits liés aux rivalités entre grandes puissances pour accéder aux #gisements. Mais par ailleurs, cette transition fondée sur la technologie et le maintien de la #croissance est bel et bien un gouffre pour la #production_minière.

    Ce discours de réenchantement et de relégitimation de la mine auprès des populations européennes vous semble-t-il efficace ?

    On est en train de créer un #régime_d’exception minier, avec un abaissement des garde-fous réglementaires et des formes d’extractivisme de plus en plus désinhibées, et en parallèle on culpabilise les gens. La #culpabilisation est un ressort psychologique très puissant, on l’a vu durant le Covid. On dit aux gens : « Si vous n’acceptez pas des mines sur notre territoire, alors on va les faire ailleurs, aux dépens d’autres populations, dans des conditions bien pires. » Or c’est faux. D’abord, la #mine_propre n’existe pas.

    Ensuite, la #loi européenne sur les #métaux_critiques elle prévoit qu’au mieux 10% de la production minière soit relocalisée en Europe. Aujourd’hui, on en est à 3%. Ce n’est rien du tout. On va de toute façon continuer à ouvrir des mines ailleurs, dans les pays pauvres, pour répondre aux besoins des industriels européens. Si l’on voulait vraiment relocaliser la production minière en Europe, il faudrait réduire drastiquement nos besoins et prioriser les usages les plus importants des métaux.

    Peut-on imaginer qu’un jour il existe une mine propre ?

    Si l’on considère la réalité des mines aujourd’hui, les procédés utilisés, leur gigantisme, leur pouvoir de destruction, on voit bien qu’une mine est intrinsèquement problématique, intrinsèquement prédatrice : ce n’est pas qu’une question de décisions politiques ou d’#investissements. L’idée de « #mine_responsable » n’est autre qu’une tentative de faire accepter l’industrie minière à des populations en prétendant que « tout a changé.

    Ce qui m’a frappé dans les enquêtes que j’ai menées, c’est que les industriels et parfois les dirigeants politiques ne cessent d’invoquer certains concepts, par exemple la #mine_décarbonée ou le réemploi des #déchets_miniers pour produire du #ciment, comme de choses qui existent et qui sont déjà mises en pratique. À chaque fois que j’ai regardé de plus près, le constat était le même : cela n’existe pas encore. Ce ne sont que des #promesses.

    Sur le site de la nouvelle mine d’#Atalaya à #Rio_Tinto en #Espagne, on voir des panneaux publicitaires alignant des #panneaux_photovoltaïques avec des slogans du type « Rio Tinto, la première mine d’autoconsommation solaire ». Cela donne à penser que la mine est autonome énergétiquement, mais pas du tout. Il y a seulement une centrale photovoltaïque qui alimentera une fraction de ses besoins. Tout est comme ça.

    Le constat n’est-il pas le même en ce qui concerne le recyclage des métaux ?

    Il y a un effet purement incantatoire, qui consiste à se rassurer en se disant qu’un jour tout ira bien parce que l’on pourra simplement recycler les métaux dont on aura besoin. Déjà, il n’en est rien parce que les quantités colossales de métaux dont l’utilisation est planifiée pour les années à venir, ne serait-ce que pour produire des #batteries pour #véhicules_électriques, n’ont même pas encore été extraites.

    On ne peut donc pas les recycler. Il faut d’abord les produire, avec pour conséquence la #destruction de #nouveaux_territoires un peu partout sur la planète. Ensuite, le recyclage des métaux n’est pas une opération du saint-Esprit ; il repose sur la #métallurgie, il implique des usines, des besoins en énergie, et des pollutions assez semblables à celles des mines elles-mêmes.

    L’accent mis sur le besoin de métaux pour la transition ne reflète-t-il pas le fait que les #multinationales ont réussi à s’approprier ce terme même de « transition », pour lui faire signifier en réalité la poursuite du modèle actuel ?

    Le concept de transition n’a rien de nouveau, il était déjà employé au XIXe siècle. À cette époque, la transition sert à freiner les ardeurs révolutionnaires : on accepte qu’il faut des changements, mais on ajoute qu’il ne faut pas aller trop vite. Il y a donc une dimension un peu réactionnaire dans l’idée même de transition.

    Dans son dernier livre, l’historien des sciences #Jean-Baptiste_Fressoz [Sans transition - Une nouvelle histoire de l’énergie, Seuil, 2024] montre que la #transition_énergétique tel qu’on l’entend aujourd’hui est une invention des #pro-nucléaires des États-Unis dans les années 1950 pour justifier des #investissements publics colossaux dans l’#atome. Ils ont tracé des belles courbes qui montraient qu’après l’épuisement des énergies fossiles, il y aurait besoin d’une #solution_énergétique comme le #nucléaire, et qu’il fallait donc investir maintenant pour rendre le passage des unes à l’autre moins brutal.

    La transition aujourd’hui, c’est avant tout du temps gagné pour le capital et pour les grandes entreprises. Les rendez-vous qu’ils nous promettent pour 2050 et leurs promesses de #zéro_carbone sont évidemment intenables. Les technologies et l’#approvisionnement nécessaire en métaux n’existent pas, et s’ils existaient, cela nous maintiendrait sur la même trajectoire de réchauffement climatique.

    Ces promesses ne tiennent pas debout, mais elles permettent de repousser à 2050 l’heure de rendre des comptes. Ce sont plusieurs décennies de gagnées. Par ailleurs, le terme de transition est de plus en plus utilisé comme étendard pour justifier une #croisade, une politique de plus en plus agressive pour avoir accès aux gisements. Les pays européens et nord-américains ont signé un partenariat en ce sens en 2022, en prétendant que certes ils veulent des métaux, mais pour des raisons louables. La transition sert de figure de proue à ces politiques impériales.

    Vous avez mentionné que l’une des industries les plus intéressées par la sécurisation de l’#accès aux métaux est celle de l’#armement. Vous semblez suggérer que c’est l’une des dimensions négligées de la guerre en Ukraine…

    Peu de gens savent qu’en 2021, la Commission européenne a signé avec l’#Ukraine un accord de partenariat visant à faire de ce pays une sorte de paradis minier pour l’Europe. L’Ukraine possède de fait énormément de ressources convoitées par les industriels, qu’ils soient russes, européens et américains. Cela a joué un rôle dans le déclenchement de la #guerre. On voit bien que pour, pour accéder aux gisements, on va engendrer des conflits, militariser encore plus les #relations_internationales, ce qui va nécessiter de produire des #armes de plus en plus sophistiquées, et donc d’extraire de plus en plus de métaux, et donc sécuriser l’accès aux gisements, et ainsi de suite.

    C’est un #cercle_vicieux que l’on peut résumer ainsi : la ruée sur les métaux militarise les rapports entre les nations, alimentant la ruée sur les métaux pour produire des armes afin de disposer des moyens de s’emparer des métaux. Il y a un risque d’escalade dans les années à venir. On évoque trop peu la dimension matérialiste des conflits armés souvent dissimulés derrière des enjeux « ethniques ».

    Faut-il sortir des métaux tout comme il faut sortir des énergies fossiles ?

    On a besoin de sortir de l’extractivisme au sens large. Extraire du pétrole, du charbon, du gaz ou des métaux, c’est le même modèle. D’ailleurs, d’un point de vue administratif, tout ceci correspond strictement à de l’activité minière, encadrée par des #permis_miniers. Il faut cesser de traiter le #sous-sol comme un magasin, de faire primer l’exploitation du sous-sol sur tout le reste, et en particulier sur les territoires et le vivant.

    Concrètement, qu’est ce qu’on peut faire ? Pour commencer, les deux tiers des mines sur la planète devraient fermer – les #mines_métalliques comme les #mines_de_charbon. Ça paraît utopique de dire cela, mais cela répond à un problème urgent et vital : deux tiers des mines sont situées dans des zones menacées de #sécheresse, et on n’aura pas assez d’#eau pour les faire fonctionner à moins d’assoiffer les populations. En plus de cela, elles émettent du #CO2, elles détruisent des territoires, elles déplacent des populations, elles nuisent à la #démocratie. Il faut donc faire avec une quantité de métaux restreinte, et recycler ce que l’on peut recycler.

    Vous soulignez pourtant que nous n’avons pas cessé, ces dernières années, d’ajouter de nouvelles technologies et de nouveaux objets dans notre quotidien, notamment du fait de l’envahissement du numérique. Réduire notre consommation de métaux implique-t-il de renoncer à ces équipements ?

    Oui, mais au préalable, quand on dit que « nous n’avons pas cessé d’ajouter des nouvelles technologies polluantes », il faut analyser un peu ce « nous ». « Nous » n’avons pas choisi de déployer des #caméras_de_vidéosurveillance et des #écrans_publicitaires partout. Nous n’avons pas choisi le déploiement de la #5G, qui a été au contraire contesté à cause de sa consommation d’énergie.

    La plupart d’entre nous subit plutôt qu’elle ne choisit la #numérisation des #services_publics, instrument privilégié de leur démantèlement et de leur privatisation : l’usage de #Pronote à l’école, #Doctissimo et la télémédecine dont la popularité est due à l’absence de médecins, etc. Dans le secteur automobile, la responsabilité des industriels est écrasante. Depuis des décennies, ils ne cessent de bourrer les véhicules d’électronique pour augmenter leur valeur ajoutée.

    Ces dernières années, ils ont massivement vendu d’énormes voitures électriques parce qu’ils savaient que le premier marché de la voiture électrique, c’était d’abord la bourgeoisie, et que les bourgeois achèteraient des #SUV et des grosses berlines. Donc quand je dis que nous devons réduire notre #consommation de métaux, j’entends surtout par-là dénoncer les industries qui inondent le marché de produits insoutenables sur le plan des métaux (entre autres).

    Mais il est vrai que nous – et là c’est un vrai « nous » - devons réfléchir ensemble aux moyens de sortir de l’#emprise_numérique. Du point de vue des métaux, le #smartphone n’est pas viable : sa sophistication et son caractère ultra-mondialisé en font un concentré d’#exploitation et d’#intoxication, des mines aux usines d’assemblage chinoises ou indiennes.

    Et bien sûr il a des impacts socialement désastreux, des addictions à la #surveillance, en passant par la « #surmarchandisation » du quotidien qu’il induit, à chaque instant de la vie. Là-dessus, il faut agir rapidement, collectivement, ne serait-ce que pour se protéger.

    https://basta.media/nous-assistons-a-une-escalade-de-la-predation-miniere
    #extractivisme #minières #électrification #acidification #contamination #hypocrisie #relocalisation #prédation #guerre_en_Ukraine #militarisation #déplacement_de_populations #dématérialisation #industrie_automobile

  • Maintien de l’ordre : Un appel d’offres XXL de 27 millions d’euros pour [120 000 à 360 000] grenades de désencerclement - POLITIS
    https://www.politis.fr/articles/2024/11/maintien-ordre-un-appel-doffres-xxl-de-27-millions-deuros-pour-des-grenades-

    Le 1ᵉʳ mai 2019, des grenades de désencerclement avaient déjà commandées sur quatre ans pour un montant de 1,84 millions d’euros. Ici, il est estimé à 27 millions au maximum, soit près de 15 fois plus !

    La grenade de désencerclement est une arme bien connue des manifestants français. Ce type d’arme a déjà mutilé des manifestants, comme Laurent T. en 2016 et Jérôme Rodrigues en 2019, tous deux éborgnés. Son fonctionnement est assez simple. Jetée obligatoirement au sol (même si de nombreuses images montrent des forces de l’ordre les lancer en cloche), la GENL explose en produisant un fort effet assourdissant et projette 18 #galets de caoutchouc à haute vitesse, transformant tout manifestant en cible potentielle. 

    Dans le cahier des clauses techniques de l’appel d’offres, plusieurs caractéristiques sont demandées pour la grenade. Certains sont jugés impératifs, d’autres souhaitables. On apprend ainsi que l’absence de #fragment_métallique, pouvant donc gravement blesser, est seulement souhaitable et non indispensable. 

    Un effet sonore toujours plus fort ?

    On apprend aussi que l’effet sonore souhaité doit être compris en 160 et 163 #décibels à cinq mètres. Comme Politis l’expliquait dans la présentation des nouvelles grenades assourdissantes, d’après BruitParif, l’observatoire du bruit en Île-de-France, « le seuil de douleur pour les oreilles est atteint à 120 décibels. À ce niveau, les dommages sur l’audition sont irréversibles ». Dans l’appel d’offres de 2019, l’effet sonore souhaité était entre 145 dB et 155 dB à la même distance. Pour mieux comprendre l’impact de cet écart, BruitParif explique qu’une simple augmentation de 10 dB est ressenti « comme si le bruit était deux fois plus fort ».

    #GENL, dite « grenade à éclats non létaux ».

    #police #militarisation #MDO #grenades_de_désencerclement #Alsetex #ceux_que_nous_réduirons_à_rien

  • Maintien de l’ordre : un nouveau lance-grenades multicoups à douze canons - POLITIS
    https://www.politis.fr/articles/2024/11/maintien-de-lordre-arrivee-discrete-dun-lance-grenades-multicoups

    Depuis quelques mois, la gendarmerie nationale semble expérimenter une nouvelle arme de maintien de l’ordre. Avec ce lanceur acheté en urgence pour la Nouvelle-Calédonie, ce sont douze grenades qui peuvent être tirées quasi simultanément.

    Vendredi 19 juillet, à Migné-Auxances, dans la Vienne, des militants antimégabassines coupent à travers champs pour éviter les forces de l’ordre. Après trois tirs de grenades lacrymogènes, la paille sèche prend rapidement feu, forçant les manifestants à fuir en panique. Au-dessus, l’hélicoptère de la gendarmerie lance un appel : « Le feu progresse vers vous, rejoignez les zones vertes ! » Mais ce que les militants des Soulèvements de la Terre ne savent pas, c’est qu’ils viennent de faire face à la première utilisation d’une nouvelle arme sur le sol français métropolitain.

    #police #grenades #grenades_lacrymogènes #militarisation #MDO #armes_de_la_police

  • A cartography of genocide

    Since the start of Israel’s military campaign in Gaza in October 2023, Forensic Architecture has been collecting data related to attacks against civilians and the destruction of civilian infrastructure by the Israeli military. Our analysis of this conduct reveals the near-total destruction of civilian life in Gaza. We have also collected and analysed evacuation orders issued by the Israeli military directing Palestinian civilians to areas of Gaza designated as ‘safe’. These orders have resulted in the repeated, large-scale displacement of the Palestinian population across Gaza, often to areas which subsequently came under Israeli attack.

    Our findings indicate that Israel’s military campaign in Gaza is organised, systematic, and intended to destroy conditions of life and life-sustaining infrastructure.

    To this end, ‘A Cartography of Genocide’ platform and accompanying report develops a comprehensive mapping of military conduct in Gaza since 7 October 2023. It deploys a range of methods to observe the ways in which Israel’s military operations engendered widespread harm and suggests how these observations might inform broader assessments of Israel’s military conduct during this period.

    We use here the term ‘genocide’ within the meaning developed by Raphael Lemkin, whose thinking behind this term was instrumental for the definition formulated in Article II of the Genocide Convention. Genocide, according to Lemkin, signifies a coordinated plan of actions aimed at the destruction of essential foundations of the life of national groups, with the aim of annihilating the groups themselves.

    The results of more than a year of FA’s monitoring and research are now published as:

    - An interactive cartographic platform: ‘A Cartography of Genocide’
    - An 827-page text report: ‘A spatial analysis of the Israeli military’s conduct in Gaza since October 2023’

    To identify patterns across thousands of data points, we developed an interactive cartographic platform. The platform turns rows of data into a navigable ‘map’ of Gaza, within which it is possible to define regions, periods in time, and select certain categories of events. This filtering enables not only the identification of trends within the data but of relationships between different datasets (for instance, between the military ground invasion and the destruction of medical infrastructure). We used the platform as the basis for a written report that details and analyses the spatial logic of Israel’s military conduct in Gaza.

    Our report seeks to identify patterns within this conduct between 7 October 2023 and 30 June 2024. It interrogates the scale and nature of attacks, the extent of damage and the number of victims, as well as the organised nature of the acts of violence and the improbability of their random occurrence.

    In our analysis, we understand patterns to mean the order of repetition of same, similar or related incidents, at different times and places. Such patterns may indicate that these attacks are designed, formally or informally, rather than occurring at random.

    Because military actions are multifaceted, patterns can exist across actions. The effect of military actions on the civilian population may not be fully captured by studying the repetition of a single type of action in isolation. The simultaneous, or proximate, application of different types of actions in the same territory may generate a cumulative and compounded effect, each action aggravating the effect of another. Establishing relations between different types of actions can consequently help to determine whether these acts have been organised. We explore these interrelations between different types of military actions in Chapter 8 of our report.

    https://forensic-architecture.org/investigation/a-cartography-of-genocide

    signalé aussi par @kassem :
    https://seenthis.net/messages/1078908

    #cartographie #visualisation #génocide #Gaza #Palestine #Israël #architecture_forensique #frappes_aériennes #destruction #invasion #schoaricide #écoles #universités #routes #infrastructure_médicale #serres #terres_agricoles #buffer_zone #militarisation #Netzarim_corridor #Philadelphi_corridor #présence_militaire #aide_humanitaire #déplacements_forcés #zones_humanitaires #famine #inhabitabilité #vidéo

  • Che fine ha fatto la Torino-Lione

    I lavori per la linea ferroviaria nota come TAV iniziarono nel 2001, ma poi ripartirono quasi da zero nel 2017: ancora oggi la galleria è per la maggior parte da scavare.

    Per accedere al cantiere della nuova tratta ferroviaria Torino-Lione a Chiomonte, in Val di Susa, bisogna percorrere una piccola strada, via dell’Avanà: circa un chilometro prima la via diventa chiusa al traffico e un’auto della polizia staziona lì, 365 giorni all’anno, da quasi dodici anni. Arrivati al cantiere vero e proprio ci sono alte reti metalliche con in cima bobine di filo spinato che circondano tutta l’area. All’ingresso ci sono mezzi militari e alcuni soldati sono incaricati di aprire il portone, dopo aver verificato le autorizzazioni, registrato chi si è presentato all’ingresso e segnato l’orario di entrata. Dentro, in una giornata normale, nel centinaio di metri di strada che separa l’ingresso dallo spiazzo centrale si incontra ancora almeno un altro mezzo delle forze dell’ordine. Nelle giornate “non normali”, quelle in cui sono previste manifestazioni, i mezzi di polizia ed esercito aumentano. I cantieri sono militarizzati, difesi e blindati perché dall’inizio degli anni Duemila sono stati contestati e ciclicamente attaccati.

    Il cantiere TAV (Treno ad Alta Velocità) sul lato italiano nel 2018 è stato spostato da Susa a Chiomonte, all’interno di una valle stretta, proprio perché si può difendere meglio militarmente. Qui dovranno partire i lavori di scavo del cosiddetto tunnel di base, la doppia galleria dove secondo i progetti passeranno i treni fra Torino e Lione. Dovranno partire perché nonostante di TAV si parli da oltre vent’anni, con la prima simbolica picconata data nel 2001 (sul lato francese), al momento i lavori sono nella fase preparatoria, quella delle gallerie di servizio, delle rampe delle autostrade per raggiungere i cantieri, dei sondaggi geognostici (cioè gli studi del suolo in profondità).

    I 23 anni passati senza perforazioni definitive si spiegano con almeno tre ragioni: il progetto è enorme, complesso e molto costoso, e ha avuto bisogno di lunghi studi preparatori; inoltre è cambiato più volte, principalmente per la diffusa, costante e attiva opposizione manifestata dalla popolazione in Val di Susa, con il noto e discusso Movimento No TAV; infine pur essendo sostenuto da tutti i governi italiani e francesi che si sono succeduti, ha subìto ripensamenti, rallentamenti e rinvii.

    La società incaricata si chiama TELT (Tunnel Euralpin Lyon-Turin) ed è binazionale, per metà dello Stato francese e per metà delle Ferrovie dello Stato Italiane. Ha un mandato di 99 anni per progettare, costruire e poi gestire la sezione transfrontaliera (quella in prossimità del confine) della nuova ferrovia.

    Manuela Rocca, ingegnera e vicedirettrice generale di TELT, dice: «Nel 2006 un progetto definitivo approvato è stato rivisitato completamente: siamo ripartiti da capo, dal perché si vuole fare quest’opera e da undici alternative di tracciato. Nel 2010 è stata scelta un’altra configurazione, dall’altra parte del fiume Dora». Da lì ripartì tutto, il progetto venne approvato definitivamente nel 2017 e i lavori preparatori sono iniziati negli anni successivi.

    Com’è adesso
    Il progetto attuale prevede un tracciato di 65 chilometri, di cui 57,5 di galleria, a una quota fra i 474 metri di Susa e i 569 di Saint-Jean-de-Maurienne (l’attuale ferrovia sale fino a 1.258 metri): 12,5 chilometri di tunnel sono in Italia, 45 in Francia, ma bisogna scavarne il doppio perché è prevista una “doppia canna”, ossia una doppia galleria per i due sensi di marcia. A questi va aggiunta una cinquantina di chilometri di gallerie di servizio, di collegamento e per i sondaggi geognostici, oltre ai pozzi di ventilazione e raffreddamento (nella profondità della montagna le temperature aumentano, fino a 40-45 gradi).

    Negli scorsi mesi sono stati aggiornati i costi e i tempi previsti di chiusura dei lavori: si è passati da 8,6 miliardi a 11,1 miliardi di euro, e dal 2032 al 2033. L’opera è fra le più costose fra quelle parzialmente finanziate dall’Unione Europea attraverso il fondo Connecting Europe Facility e, considerando anche le tratte di accesso in Francia e Italia (da creare o ammodernare), supera per prospettive di spesa il ponte sullo Stretto di Messina.

    Secondo Manuela Rocca di TELT la data del 2033 è da ritenere credibile perché «tiene già in considerazione difficoltà geologiche e tecniche molto variegate che possono essere incontrate». La Commissione tecnica Torino-Lione dell’Unione Montana Valle Susa, componente tecnica del Movimento No TAV, che si avvale di studi di professori di ingegneria come Alberto Poggio, ritiene invece «la conclusione dei lavori in nove anni impossibile, per ragioni tecniche e di finanziamento». Il Movimento continua da trent’anni la sua mobilitazione, con proteste, petizioni e ricorrenti piccole operazioni di contrasto attivo dei cantieri.

    I lavori
    Oggi sono aperti 10 cantieri e sono stati scavati 38,2 chilometri di gallerie, di cui poco più di 14 del tunnel di base, questi ultimi tutti in Francia: circa 10 fra il 2016 e il 2019 fra Saint-Martin-de-la-Porte e La Praz con una “talpa”, altri 3 all’imbocco del tunnel francese con metodo “tradizionale” (i lavori sono in corso). La talpa è una fresa, una macchina che può superare anche il centinaio di metri di lunghezza, di forma cilindrica, con dei denti in testa: scava un buco cilindrico nella roccia, rimuove attraverso dei nastri trasportatori il materiale di scavo dalla testa all’uscita del tunnel e monta di pari passo nel foro ottenuto i “conci”, i rivestimenti in cemento che daranno la forma definitiva al tunnel.

    Il metodo tradizionale prevede invece di inserire esplosivi nella roccia o di usare un cosiddetto martellone, di raccogliere i detriti, e di avanzare ancora, con altro esplosivo: poi servirà consolidare il tutto con getti di calcestruzzo. I lavori con metodo tradizionale sono in corso all’imbocco del tunnel in Francia, a Saint-Jean-de-Maurienne, dove il cantiere è meno “militarizzato” perché la contestazione è molto minore, se non assente. Oggi le due canne del tunnel di base sono fori ampi e lunghi poco più di un chilometro, che verranno rifiniti in seguito: al fondo c’è la roccia, in cui vengono inserite cariche esplosive in decine di piccoli fori. Mentre si allestisce l’esplosione in una delle canne, nell’altra si rimuovono i detriti e piano piano si avanza anche con i lavori di illuminazione e di ventilazione del cantiere.

    Il lavoro con la talpa è molto più rapido, anche se possibile solo per determinate conformazioni della roccia. Serviranno sette talpe per scavare sette degli otto tratti in cui stato diviso il tunnel (uno è quello già scavato): TELT ne ha ordinate cinque per la Francia, altre due dovranno essere ordinate per l’Italia. Sono fabbricate e testate in Germania, poi vengono smontate e trasportate a pezzi, con trasporti eccezionali e tempi lunghi. In Italia dovranno arrivare a Chiomonte: lo spostamento del cantiere iniziale per i motivi di sicurezza, dopo anni di contestazioni nei primi siti, implica l’inversione del senso di scavo: si parte da dove arriverà il tunnel francese e si va verso Susa. Chiomonte però non ha strade di accesso sufficienti per far arrivare le talpe e per permettere ai camion di portare via il materiale di scavo: al momento si sta lavorando a costruire uno svincolo all’autostrada che passa oltre 30 metri sopra al cantiere.

    Il cantiere di Chiomonte è solo uno dei tanti che interessano buona parte della bassa e media valle: a Salbertrand verranno raccolti i materiali di scavo (in parte riutilizzati, in parte smaltiti) e prodotti i conci; a San Didero, vicino a Borgone, verrà trasferito l’autoporto di Susa, dove invece dovrebbe sorgere la stazione internazionale. Nella piana di Susa ci saranno 2,6 chilometri di ferrovia all’aperto e altri due chilometri di galleria fino alle porte di Bussoleno, dove finisce la tratta internazionale e dove finiscono anche i progetti approvati in via definitiva. Nella piana di Susa cominceranno a ottobre gli espropri dei terreni, un altro momento di possibile tensione. Il progetto originario prevedeva una tratta molto più lunga all’aperto e un diverso imbocco del tunnel, sull’altra sponda: fu ripensato dopo l’anno di maggiore conflittualità con il movimento No TAV, il 2005.

    https://www.ilpost.it/2024/10/03/torino-lione-tav-lavori
    #TAV #Turin-Lyon #Lyon-Turin #train #train_à_grande_vitesse #Val_de_Suse #Vallée_de_Suse #tunnel #travaux #militarisation #Susa #Chiomonte #tunnel_de_base #Tunnel_Euralpin_Lyon-Turin #TELT #coûts #coût #Connecting_Europe_Facility #No-TAV

  • Traversées de la Manche : la surveillance renforcée sur le littoral de la Somme - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/60151/traversees-de-la-manche--la-surveillance-renforcee-sur-le-littoral-de-

    Traversées de la Manche : la surveillance renforcée sur le littoral de la Somme
    Une brigade nautique patrouille depuis quelques jours le littoral de la Somme, dans le nord de la France. Elle vient s’ajouter au déploiement sécuritaire mis en place cette année par les autorités pour contrer les départs de migrants, de plus en plus nombreux à cet endroit. Le littoral picard davantage surveillé. Depuis le 1er septembre, une nouvelle brigade nautique composée d’une dizaine de personnes patrouille au large à la recherche d’embarcations de migrants en détresse. Cette équipe s’ajoute à un effectif sécuritaire déjà dense : trois pelotons de gendarmerie sont déployés sur les côtes samariennes depuis le 1er avril, appuyés par des drones, des hélicoptères et un avion Frontex.
    Les tentatives de départ depuis les côtes picardes sont régulières. Le week-end du 21 et 22 septembre, une vingtaine de migrants ont tenté de prendre la mer depuis les localités de Saint-Valery-sur-Somme et Cayeux-sur-Mer, et ont finalement été interceptés par les forces de l’ordre, indique France3 Hauts-de-France. D’après la préfecture maritime, entre le 1er janvier et le 20 septembre, 406 migrants ont été empêchés de traverser la Manche, et 521 ont finalement atteint l’Angleterre, contre 109 en 2023."Depuis le début de l’année 2024, la Somme est confrontée à des tentatives de départ exceptionnelles […] Pour la première fois, l’ensemble du littoral est concerné, avec des tentatives de départs allant d’Ault à Fort-Mahon-plage", confirme la préfecture de la Somme à France3.
    Depuis deux ans environ, les départs de canots pour le Royaume-Uni ne se produisent plus uniquement sur les côtes du Pas-de-Calais, point de départ « historique » des traversées de la Manche. La militarisation de la frontière à cet endroit – déploiement policiers, drones, caméras thermiques, avions Frontex – a poussé les passeurs à envisager d’autres endroits pour mettre à l’eau les embarcations, dans des canaux de la région mais aussi à des dizaines de kilomètres plus au sud, dans la Somme donc.
    En réponse, les autorités du département ont multiplié, là aussi, les mesures de surveillance policière. « L’objectif est clair : contrecarrer l’action des passeurs qui exploitent la détresse des migrants et sauvegarder des vies humaines », affirme le préfet de la Somme Rollon Mouchel-Blaisot. Pour les associations en revanche, le déploiement des forces de l’ordre dans la région n’est pas une solution. « On va complètement dans la mauvaise direction, estime Axel Gaudinat, coordinateur d’Utopia 56 à Calais. Ce qui se passe en Picardie, c’est ce qui se passe dans le Calaisis depuis 30 ans. On militarise la côte, on met en place des moyens policiers énormes, des technologies de pointe, des drones, des avions, des barbelés, des murs… Tout ce que ça a créé, ce sont des départs plus loin. Donc le risque augmente puisque la distance augmente », expose-t-il à France3. « Cet argent, on l’a, on l’utilise juste à mauvais escient, on pourrait l’utiliser pour un accueil digne et solidaire ici en France ».
    Malgré ces mesures sécuritaires déployées en nombre dans le nord de la France, les traversées de la Manche sont toujours aussi nombreuses, voire en augmentation. En seulement deux jours, les 21 et 22 septembre, 1 424 migrants sont arrivés au Royaume-Uni. Ces nouvelles arrivées en Angleterre portent à 25 052 le nombre de migrants débarqués sur les côtes anglaises depuis le 1er janvier.
    Un chiffre en progression de 4% comparé à la même période de l’an dernier, mais il reste inférieur de 21% à celui enregistré sur la même période en 2022, année record qui avait vu 45 000 exilés arriver au Royaume-Uni par la Manche.Cette année est par ailleurs la plus meurtrière jamais enregistrée. Au moins 46 personnes sont décédées depuis janvier 2024, de noyade ou d’étouffement à bord. Dernier naufrage en date, le 15 septembre, dans lequel huit personnes ont perdu la vie. Une cinquantaine de passagers ont tout de même pu être secourus : six ont été hospitalisés en urgence relative, dont un nourrisson de 10 mois, en hypothermie.

    #Covid-19#migrant#migration#france#manche#littoral#somme#militarisation#frontex#routemigratoire#migrationirreguliere#sante#mortalite

  • L’#Iran construit un mur à sa frontière avec l’#Afghanistan pour stopper les arrivées de migrants

    Les autorités iraniennes ont commencé la construction d’un mur à la frontière avec l’Afghanistan. Le mur de #béton, de 300 km de long et de 4 m de hauteur, doit permettre de freiner les arrivées de ressortissants afghans, qui fuient le pays sous le contrôle des Taliban.


    Les travaux de construction ont débuté à la frontière entre l’Iran et l’Afghanistan, et devraient durer plusieurs années. Téhéran dresse un mur de béton entre la province du #Khorosan_Razavi, au nord-est de l’Iran, et d’#Hérat, à l’ouest de l’Afghanistan. Un #budget de trois millions d’euros a été alloué à cette mesure destinée à renforcer la frontière.

    Le mur devrait s’étaler sur 300 km de long et mesurer 4 mètres de haut. Il sera élargi par une #clôture supplémentaire en fil de fer #barbelés. La frontière entre l’Iran et l’Afghanistan s’étend sur 920 km, mais la zone visée par cette construction est celle généralement empruntée par les Afghans qui tentent de fuir leur pays.

    Ce mur a pour but d’empêcher les migrants afghans d’atteindre l’Iran, mais aussi de lutter plus efficacement contre les trafics, assurent les autorités.

    Après le retour au pouvoir des Taliban à Kaboul en août 2021, au moins un million d’Afghans ont fui leur pays pour se réfugier en Iran. Au total, selon les chiffres des Nations unies, environ 4,5 millions d’Afghans vivent dans le pays voisin.

    Leur présence est régulièrement dénoncée par la classe politique. Les autorités iraniennes rappellent souvent qu’elles n’ont plus la « capacité d’accepter » d’autres ressortissants d’Afghanistan, et que les sans-papiers doivent rentrer chez eux. Malgré les menaces pour leur sécurité en cas de retour et la grave crise économique qui touche le pays, Téhéran a expulsé 1,3 millions d’Afghans en situation irrégulière, entre janvier et mai.
    Un autre mur entre l’Iran et la Turquie

    D’autres pays se sont barricadés ces dernières années pour stopper les arrivées de migrants afghans. C’est le cas notamment de la #Turquie. Après l’été 2021, et la reprise en mai des Taliban en Afghanistan, Ankara a accéléré la construction de son mur à sa frontière avec l’Iran, débutée en 2017. Les autorités turques craignaient une nouvelle crise migratoire, dans un pays qui accueille déjà 3,7 millions de Syriens ayant fui la guerre.

    Désormais, un mur en béton de trois mètres de haut a été érigé sur 295 km entre l’Iran et la Turquie - soit un peu plus de la moitié de la frontière avec l’Iran. Il couvre ainsi la portion de la frontière qui constitue le principal point d’entrée des exilés afghans. Construit grâce à un #financement_européen, il est doublé de barbelés et de fossés, jalonné de radars, et d’une centaine de tours d’observation.

    Pour les exilés qui tentent leur chance à ce point de passage, les risques sont grands : les conditions météorologique peuvent être terribles, les gangs armés et l’armée turques sont en embuscade, les soldats allant jusqu’à faire feu.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/58716/liran-construit-un-mur-a-sa-frontiere-avec-lafghanistan-pour-stopper-l
    #murs #barrières_frontalières #migrations #fermeture_des_frontières #réfugiés #coût #réfugiés_afghans #frontières #militarisation_des_frontières

  • Cyprus to receive €30 million in EU funding for border control

    Cyprus will receive an additional €30 million in funding from the European Commission for upgrades to its coastal surveillance system, part of an effort to manage migration.

    The upgrades will be implemented to “prevent cross-border crime and illegal immigration,” according to a press release from the interior ministry.

    “The European Commission provides additional support to member states, such as Cyprus, with the ultimate aim of effectively managing migration flows,” stated the release.

    Cyprus’ proposal, which was titled “Upgrade of the capabilities of the surveillance system,” will specifically enhance “electronic surveillance” at the country’s sea borders.

    It was jointly developed by the Cyprus Ministry of the Interior and the Search and Rescue Center and was selected among other proposals submitted to the European Commission.

    https://cyprus-mail.com/2024/07/18/cyprus-to-receive-e30-million-in-eu-funding-for-border-control

    #Chypre #aide_financières #migrations #réfugiés #contrôles_frontaliers #militarisation_des_frontières

  • L’industrie des demandeurs d’asile : l’exemple de #Nauru

    Je présente ici une étude passionnante de Julia Caroline Morris, Asylum and Extraction in the Republic of Nauru, Cornell University Press, 2023, qui intéressera non seulement les chercheurs en anthropologie des migrations, ceux qui travaillent sur les politiques d’internement, de déplacement et d’externalisation des réfugiés, mais aussi les amateurs de Critical Geography Studies, ou spécialistes de l’extractivisme ou de néocolonialisme.

    La République de Nauru est un État insulaire de 21 km2, situé au Nord-Ouest des îles Salomon et de la Papouasie-Nouvelle-Guinée, à plus de 1000 kms tout de même, et plus loin encore des Fidji (plus au sud). C’est aussi un des États les plus densément peuplés au monde : cela peut sembler paradoxal quand on prend la mesure de son #isolement. Plus étonnant encore est la fluctuation du revenu par habitants : au milieu des années 70, le #PIB par habitant de Nauru est le second après celui de l’Arabie Saoudite. Trente années plus tard, le pays frôle la #faillite. Avant de retrouver une forme de #prospérité ces dix dernières années (bien que l’avenir demeure très incertain). Autre palmarès dans lesquels il se fait remarquer : le pays n’a quasiment aucune #autonomie_alimentaire, les terres arables ayant été rendues impropres à toute forme de culture, et les zones côtières, ainsi que le corail, ayant été pollués pour une très longue durée. Il importe donc tout ce dont il a besoin pour nourrir le population et ses taux d’#obésité et de #diabète, sont parmi les plus élevés au monde. Sans parler des autres maladies, cardio-vasculaires, affections respiratoires, dues à la toxicité de l’environnement. Et, c’est le sujet du livre de Julia Morris, ces dernières années, c’est le territoire qui compte le plus pourcentage le plus élevé de demandeurs d’asile et de réfugiés rapporté à la population totale.

    Les premiers habitants de l’île, dont il est très difficile de dater l’arrivée, des mélanésiens et des micronésiens, auxquels s’ajoutèrent probablement des voyageurs venus des côtes Philippines ou Chinoises, vécurent fort longtemps avant le débarquement des européens. Les Nauruans, organisés en douze tribus, vivaient des ressources locales, noix de coco, bananes, pandanus ou takamakas, et de poissons qu’ils pêchaient dans les lagunes. Marshall Sahlins parlerait sans doute ici de “#société_d’abondance”. La vérité c’est que nous ne savons quasiment rien de l’histoire précoloniale des Nauruans, parce que l’environnement de l’île fut totalement dévasté par l’#exploitation_industrielle du #phosphate, rendant vain le travail des archéologues.

    Approchée par les premiers européens à la toute fin du XVIIIè siècle, c’est-à-dire assez tardivement comparée aux autres territoires du Pacifique, refuge ponctuel pour des déserteurs et des contrebandiers, l’île ne fut véritablement soumise à l’emprise coloniale qu’un siècle plus tard. D’abord par les allemands, qui, “négociant” avec les autochtones, inscrivent Nauru sur la carte des flux de marchandises internationaux en commercialisant le #coprah, issu de la #noix_de_coco.

    Mais c’est la découverte d’énormes gisements de phosphates qui changera à tout jamais le destin de l’île. “Le phosphate, clé de la vie. Un miracle de la nature exploité par l’ingéniosité de l’homme pour le bénéfice de tous.” déclarait le bureau philatélique de Nauru en 1983. “Bénéfice de tous“, il faut le dire vite. L’#extraction massive du phosphate devient un enjeu pour les empires coloniaux compte tenu de l’accroissement démographique : il permet d’accroître les rendements au point qu’on peut parler, avec la découverte des #engrais phosphatés, d’une véritable #révolution_agricole, et de nourrir les populations métropolitaines. Les conséquences de ce rush colonial vers le phosphate, qui aura permis d’assurer la prospérité des nations coloniales, y compris l’Australie voisine, seront amères pour les Nauruans. Julia Morris le résume ainsi :

    “Nauru est un pays où l’industrie du phosphate et son cortège de #pollutions#déchets_toxiques, maladies respiratoires et alimentaires, #dépendance – sont palpables. Les effets de l’extraction du phosphate ne sont pas seulement ressentis par les personnes directement employées dans les champs d’extraction et les usines de traitement, comme Tony, mais s’étendent bien au-delà du point de production à forte intensité de main-d’œuvre. Depuis 1906, le #minerai_de_phosphate de Nauru est exploité et exporté vers les agriculteurs du monde entier. Paradoxalement, cela a laissé peu d’écosystèmes viables pour le développement agricole de Nauru. La richesse en phosphate aurait pu industrialiser Nauru, mais elle a laissé un cycle de dépendance à l’égard des fast-foods importés. Le système de santé de Nauru est marqué par les conséquences de l’interventionnisme colonial. Le dernier rapport publié par le ministère de la santé de Nauru (2011) indique que 77,8 % de la population de Nauru est en surpoids et que 45,6 % est obèse. En 1975, la prévalence du diabète à Nauru était de 34,4 %. Les Nauruans se classaient ainsi au deuxième rang mondial pour le taux de diabète le plus élevé jamais enregistré, tout en se plaçant au deuxième rang mondial pour le PIB par habitant, derrière l’Arabie saoudite. Aujourd’hui, le gouvernement consacrant environ 20 % de ses dépenses annuelles de santé au diabète, les chiffres ont légèrement baissé. Mais avec 30 %, Nauru conserve l’un des taux de diabète les plus élevés au monde. Ces taux sont associés à un éventail de maladies non transmissibles liées à l’alimentation, notamment les maladies cardiovasculaires, les accidents vasculaires cérébraux et les crises cardiaques. Les #cancers évitables, notamment le cancer gastro-intestinal, le cancer du col de l’utérus et le cancer du poumon, sont importants au sein de la population locale. Une espérance de vie de cinquante-cinq ans est l’un des sous-produits du changement de mode de vie de l’ère coloniale et le coût humain d’une économie basée sur l’extraction.” (Julia Morris, op. cit. p. 69-70).


    Dès le début des années 90, les réserves de phosphate s’épuisent, l’extraction, ayant creusé de plus en plus profondément les terres, laisse l’île dévastée, et la manne économique diminue drastiquement. S’ensuit une période chaotique, politiquement et socialement, où les dirigeants du pays, devenu indépendant en 1968, font le choix de transformer Nauru en #paradis_fiscal, spécialisé dans le #blanchiment_d’argent. Jusqu’au nouveau miracle, qu’on appellera la “#solution_Pacifique“, c’est-à-dire la mise en place par le gouvernement Australien d’une politique de “#remigration_offshore”, suite à l’affaire du #Tampa, un navire Norvégien qui avait recueilli 433 migrants 433 migrants afghans et irakiens en route pour l’Australie dérivant sur un bateau de pêche indonésien, migrants auxquels le gouvernement Howard refuse d’accorder l’asile. Nauru devient alors un des centres de rétention externalisée par l’Australie (avec la base navale de Lambrum à Manus en Papouasie-Nouvelle-Guinée) : avec cette nouvelle manne économique, l’argent australien contre l’internement des réfugiés “en attente d’une régularisation (très) éventuelle”, une véritable #industrie_des_réfugiés se déploie sur l’îlot. Elle se poursuit jusqu’à aujourd’hui, avec des intensités variables, quel que soit d’ailleurs la couleur politique des gouvernements Australiens (conservateurs ou travaillistes). On y construit tout un réseau d’infrastructures complexes, destinés aussi bien au contrôle et à la surveillance des réfugiés qu’à l’accueil d’une population très importante d’intervenants étrangers, chargés de la logistique et de la #militarisation de l’île, mais aussi des avocats, des médecins, des officiels australiens, des interprètes et de nombreux experts envoyés par les ONG.

    La plupart des études portant sur les zones d’internement des migrants, par exemple en Méditerranée, portent sur les conditions d’existence des réfugiés. Plus rarement sur les acteurs institutionnels de ce qu’on peut appeler une véritable industrie de la re-migration offshore. Mais on oublie souvent de s’intéresser aux populations autochtones qui habitent les territoires où sont édifiés les infrastructures de l’internement. En donnant alternativement la parole aux trois groupes d’acteurs directement engagés dans cette société organisée autour de l’industrie des réfugiés, les réfugiés et demandeurs d’asile mais aussi les travailleurs de cette industrie, et surtout les Nauruans eux-mêmes, Julia Morris échappe à l’attraction des narratifs du gouvernement australien tout autant qu’aux récits sensationnalistes qui critiquent ces politiques de répudiation offshore en invoquant la figure racisée du Nauruan “sauvage, barbare, cruel, intéressé” (cet argument qui critique la relégation des migrants dans des pays tiers, en dénonçant la barbarie et l’inhumanité des hôtes autochtones, se retrouve actuellement par exemple en Grande-Bretagne, autour du projet de remigration offshore au Rwanda)

    C’est l’immense mérite du livre décapant de Julia Morris, qui n’épargne pas les discours “humanistes” des opposants à ces politiques d’internement offshore (notamment dans la gauche Australienne), de donner la parole aux Nauruans eux-mêmes, piégés dans ces récits produits par l’imaginaire politique occidental.

    https://outsiderland.com/danahilliot/lindustrie-des-demandeurs-dasile-lexemple-de-nauru
    #Australie #externalisation #asile #réfugiés #migrations #extractiviste #industrie_agro-alimentaire #pacific_solution

    ping @karine4

    • Asylum and Extraction in the Republic of Nauru

      Asylum and Extraction in the Republic of Nauru provides an extraordinary glimpse into the remote and difficult-to-access island of Nauru, exploring the realities of Nauru’s offshore asylum arrangement and its impact on islanders, workforces, and migrant populations. Drawing on extensive fieldwork in Nauru, Australia, and Geneva, as well as a deep dive into the British Phosphate Commission archives, Julia Caroline Morris charts the island’s colonial connection to phosphate through to a new industrial sector in asylum. She explores how this extractive industry is peopled by an ever-shifting cast of refugee lawyers, social workers, clinicians, policy makers, and academics globally and how the very structures of Nauru’s colonial phosphate industry and the legacy of the “phosphateer” era made it easy for a new human extractive sector to take root on the island.

      By detailing the making of and social life of Nauru’s asylum system, Morris shows the institutional fabric, discourses, and rhetoric that inform the governance of migration around the world. As similar practices of offshoring and outsourcing asylum have become popular worldwide, they are enabled by the mobile labor and expertise of transnational refugee industry workers who carry out the necessary daily operations. Asylum and Extraction in the Republic of Nauru goes behind the scenes to shed light on the everyday running of the offshore asylum industry in Nauru and uncover what really happens underneath the headlines. Morris illuminates how refugee rights activism and #RefugeesWelcome-style movements are caught up in the hardening of border enforcement operations worldwide, calling for freedom of movement that goes beyond adjudicating hierarchies of suffering.

      https://www.cornellpress.cornell.edu/book/9781501765841/asylum-and-extraction-in-the-republic-of-nauru

      #livre

  • L’UE veut encore renforcer #Frontex malgré l’accumulation des critiques et des scandales

    En dépit des attaques dont elle fait l’objet, l’agence de surveillance des frontières européennes a vu ses prérogatives constamment renforcées depuis sa création il y a bientôt 20 ans. Pour son nouveau mandat, la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen a annoncé vouloir tripler ses effectifs, mais sans évoquer de remise en question.

    "Nous devons renforcer Frontex pour la rendre plus efficace tout en respectant pleinement les droits fondamentaux", a déclaré la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen jeudi 18 juillet devant le Parlement européen, annonçant sa volonté de tripler le nombre de garde-frontières et de garde-côtes européens à 30 000.

    En près de 20 ans d’existence, Frontex, dont la mission est d’assister les États membres dans le contrôle des frontières extérieures de l’Union européenne (UE), n’a eu de cesse de voir ses prérogatives et son budget renforcés au fil de ses évolutions. Ses missions incluent l’analyse des risques, la surveillance et la gestion des frontières maritimes, aériennes et terrestres et la participation au financement des opérations de retour des migrants en situation irrégulière. Des opérations menées par des garde-frontières mis à la disposition de l’agence par les États membres. Elle peut par exemple participer à l’enregistrement des migrants à leur arrivée, comme depuis 2018 dans le cadre de l’opération Minerva en Espagne où elle aide les autorités espagnoles à contrôler les passagers arrivant en ferry du Maroc. Après le début de la guerre en Ukraine en février 2022, Frontex a aussi été mobilisée pour aider la Pologne, la Hongrie, la Slovaquie ou encore la Roumanie à faire face à l’afflux de réfugiés. L’agence collabore également avec des pays tiers, comme l’Albanie ou la Tunisie.

    Après la crise migratoire de 2015 qui avait vu l’arrivée de plus d’un million de migrants en Europe, elle est devenue en 2016 l’Agence européenne de garde-frontières et de garde-côtes et ses missions comme ses moyens ont été étendus. En 2019, un nouveau règlement est encore venu accroître ses compétences. Il prévoit la possibilité pour l’agence d’intervenir même lorsqu’un État ne la sollicite pas.
    Un budget exponentiel, une efficacité contestée

    Avec cet engagement à un nouveau renforcement de Frontex, la présidente de la Commission européenne semble en tout cas répondre à la montée de l’extrême droite aux dernières élections européennes et donner des gages aux groupes ID et ECR, auquel la dirigeante italienne Giorgia Meloni est associée, mais aussi aux conservateurs du PPE dont la politique migratoire tend à se rapprocher de celle des eurosceptiques.

    Pour Marie-Laure Basilien-Gainche, professeure de droit public à l’Université Lyon 3 et membre de l’Institut Convergences Migrations, "ce renforcement de Frontex s’inscrit dans la logique du Pacte européen sur la migration et l’asile adopté au printemps dernier, qui se concentre sur le renforcement des frontières extérieures et prévoit l’externalisation du contrôle des migrations. La mise en œuvre de cette politique nécessite de développer les moyens de l’agence pour y répondre", analyse-t-elle.

    Avec un budget colossal de plus de 845 millions d’euros en 2023 contre 6 millions d’euros après sa création, c’est l’agence européenne la mieux dotée. Un montant qui prévoit le déploiement de 10 000 agents à l’horizon 2027 seulement. En comparaison, souligne Marie-Laure Basilien-Gainche, le budget de l’agence de l’Union européenne pour l’asile était de 174 millions d’euros en 2023. Un différentiel qui montre, estime-t-elle, que "l’objectif est bien la protection des frontières plus que la protection des réfugiés".

    Et si, rappellent d’ailleurs les spécialistes, comme le prévoit le droit international pour tous les navires, Frontex se doit de porter assistance aux embarcations en détresse, le sauvetage en mer ne fait pas partie de son mandat.

    "Le mandat de Frontex s’inscrit dans la politique sécuritaire et répressive de l’Union européenne", juge Brigitte Espuche, co-coordinatrice du collectif Migreurop qui a enquêté sur les pratiques de l’agence européenne depuis sa création. Pour elle, "le mandat de l’agence est en lui-même incompatible avec le respect des droits des personnes migrantes". En dépit des "éléments de langage" mettant en avant à chaque réforme le respect des droits fondamentaux, dénonce-t-elle, "on ne fait que renforcer une agence qui n’a pas permis de faire diminuer les flux migratoires et qui en plus attente aux droits des personnes exilées et met leur vie en danger". En 2021, rappelle-t-elle, la Cour des comptes avait d’ailleurs épinglé l’agence, la qualifiant de "pas assez efficace".

    De son côté, dans une réponse écrite adressée à RFI, Frontex indique que "l’annonce de la présidente von der Leyen fait partie d’un plan plus large visant à remodeler [ses] systèmes de gestion des frontières et à les adapter à l’avenir", à "renforcer [ses] capacités et à améliorer les aspects sécuritaires et humanitaires de [ses] opérations". Elle ajoute que l’objectif n’est pas seulement d’augmenter les effectifs mais aussi "d’améliorer les opérations grâce à des équipements de pointes, tels que des avions, des drones et des systèmes de surveillance".
    Mauvais traitements, refoulement, opacité...

    En revanche, "il ne s’agit pas d’une réponse aux critiques", affirme l’agence européenne. Ces dernières années, Frontex a été la cible d’accusations de plus en plus larges : depuis 2020, les enquêtes et les rapports se succèdent, documentant et dénonçant l’implication – directe ou indirecte – de l’agence dans des violations des droits, des mauvais traitements et surtout de pushbacks illégaux. Ces opérations consistant à renvoyer des personnes migrantes vers des pays hors de l’UE sans leur permettre de déposer une demande d’asile, en violation du droit international.

    En octobre 2020, une enquête de plusieurs médias, dont Der Spiegel et le New York Times, rapportait l’implication d’agents de Frontex dans des refoulements illégaux de migrants en mer Égée. Dans la foulée, en 2021, le Parlement européen avait demandé le gel d’une partie du budget 2022 de Frontex tant que des améliorations n’avaient pas été apportées en matière de contrôle des droits fondamentaux. En avril 2022, une enquête du Monde et Lighthouse Reports accusait l’agence d’avoir maquillé des renvois illégaux de migrants, parvenus dans les eaux grecques, en de simples "opérations de prévention au départ" en eaux turques.

    En 2022, un rapport de l’Office de lutte antifraude (Olaf) a conduit à la démission du patron de l’agence, Fabrice Leggeri, accusé, entre autres, de non-respect des procédures et du droit, et de refoulements illégaux de migrants en mer. Ce dernier est devenu député européen sous l’étiquette Rassemblement national (RN) après une victoire aux dernières élections de juin.

    Les appels à plus de transparence et de respect des droits humains n’émanent désormais plus seulement des ONG. Le 28 février dernier, c’est la médiatrice de l’UE qui a tiré la sonnette d’alarme dans un rapport sur le naufrage de l’Adriana, en juin 2023, au large des côtes grecques. Un drame qui a coûté la vie à au moins 600 personnes, selon les estimations. Selon Emily O’Reilly, l’agence européenne de gardes-frontières et de garde-côtes est "dans l’incapacité de remplir pleinement ses obligations en matière de droits fondamentaux" en raison de sa dépendance vis-à-vis des États membres de l’UE lorsqu’un bateau de migrants est en détresse.

    Cet argument est aussi souvent celui derrière lequel s’abrite l’agence lorsqu’elle est accusée d’atteintes aux droits, rejetant la responsabilité sur les autorités nationales dont elle est tributaire, se défend-elle, et qu’elle ne fait qu’assister.

    "Plusieurs enquêtes officielles menées par le Parlement européen et le conseil d’administration de Frontex n’ont trouvé aucune preuve crédible de l’implication de Frontex dans les refoulements de migrants", se défend l’agence dans sa réponse par mail, assurant avoir mis en place des « mécanismes solides » pour garantir le respect des droits fondamentaux.
    Manque de contrôle et d’indépendance

    "Il y a eu des progrès", concède Léo Fontfrede, doctorant en droit européen et international et auteur d’une thèse sur les accords extérieurs de l’Union européenne en matière de migration, avec la mise en place d’un Forum consultatif pour les droits fondamentaux et d’un officier aux droits fondamentaux, ainsi que l’instauration d’un mécanisme de plainte. "Mais dans la réalité, ce mécanisme est supervisé par le directeur exécutif, qui juge s’il y a des suites à donner. De fait, très peu de plaintes aboutissent." Ces instruments sont aussi largement sous-dotés en termes de personnels et de budget, précise-t-il. Et le recrutement des agents aux droits fondamentaux a tardé, rappelle Brigitte Espuche, ce qui révèle, selon elle, un manque de volonté réelle de changer les choses.

    En février dernier, une nouvelle enquête publiée par Le Monde révélait que le bureau des droits fondamentaux de Frontex avait signalé, plusieurs mois durant, des témoignages portant sur des allégations de refoulements illégaux, de mauvais traitements et d’usage excessif de la force par la police des frontières en Bulgarie, alertant du risque de voir l’agence impliquée dans ces violations à la frontière turque. Ses demandes pour une enquête indépendante étaient restées lettre morte.

    Plusieurs recours ont été introduits devant la Cour de justice de l’UE concernant des violations des droits fondamentaux lors d’opérations de retour coordonnées par l’agence, mais aucun n’a abouti, indique Marie-Laure Basilien-Gainche, pour qui "cette impunité est problématique". En 2023, par exemple, le tribunal a estimé que Frontex ne pouvait être tenu responsable d’éventuels préjudices après que des réfugiés syriens arrivés en Grève en 2016 avaient dénoncé leur refoulement vers la Turquie, la situation en Syrie leur permettant pourtant selon eux de prétendre à la protection internationale.

    Pour Léo Fontfrede, il faut "repenser le mode de contrôle de l’agence, avec la mise en place d’un mécanisme externe. Même si la Commission européenne est l’institution de contrôle, pour l’heure, il y a un représentant de chaque État au sein du conseil d’administration et c’est eux qui donnent les orientations sans grand contrôle."

    "Cette agence n’est pas réformable, tranche Brigitte Espuche, pour qui "elle est hors de contrôle. Il faut la supprimer pour faire cesser les violations qui sont perpétrées au nom de la protection des frontières et en toute impunité".

    Malgré ces alertes répétées, l’Union européenne semble rester sourde aux critiques. En mars dernier, la commissaire européenne aux Affaires intérieures, Yvla Johansson, se disait pour sa part "assez satisfaite de la manière dont Frontex fonctionne", rejetant le "besoin d’une réforme majeure". Tout juste concédait-elle "des défis à relever" : "Nous avons besoin d’une meilleure formation pour son corps permanent […] et d’un personnel plus spécialisé ; nous avons besoin que les États membres soient plus rapides dans les déploiements, mais je ne crois pas que nous ayons un problème avec les droits fondamentaux", avait-elle ajouté.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/58592/lue-veut-encore-renforcer-frontex-malgre-laccumulation-des-critiques-e
    #UE #EU #militarisation_des_frontières #efficacité #droits_fondamentaux #contrôles_frontaliers #migrations #asile #réfugiés #effectifs #budget #pacte_européen #externalisation #frontières_extérieures #Pacte_européen_sur_la_migration_et_l’asile

  • #Pologne : les forces armées peuvent tirer sur des migrants sans responsabilité pénale

    En Pologne, la crise migratoire à la frontière avec la #Biélorussie continue de s’intensifier. Cet été, le gouvernement a mis en place une #zone-tampon complètement militarisée le long de la frontière pour empêcher les migrants de pénétrer dans le pays. Ce vendredi 12 juillet, le gouvernement a élargi les prérogatives des forces armées. Elles ont désormais le droit de tirer sur les migrants sans en être tenues responsables pénalement. Une mesure qui inquiète les humanitaires sur place.

    Tirer de façon préventive et à #balles_réelles sur quiconque tenterait de violer la frontière. Ce vendredi, les députés polonais ont levé la #responsabilité_pénale des #soldats désormais autorisés à tirer face aux migrants.

    Une erreur selon l’activiste humanitaire Kasia Mazurkiewicz, qui s’inquiète pour la vie des réfugiés : « En voyant quelqu’un dans la #forêt, on n’est pas en mesure de dire s’il représente une menace ou s’il s’agit d’une personne fuyant un pays en guerre, et qui cherche juste à survivre. Et il faut les traiter comme des humains. Or, on ne tire pas sur des humains ».

    Avec son association d’aide aux migrants, elle arpente régulièrement la forêt le long de la frontière, et craint désormais pour sa propre sécurité.

    « Pour nous, c’est très inquiétant, car on sauve des vies humaines, mais on a peur de se faire fusiller en portant secours aux autres. Désormais, on va réfléchir à deux fois avant d’aller sauver quelqu’un, car on sait qu’on risque nous-mêmes d’y rester ».

    Entre les forces armées et les activistes, les tensions sont au plus haut cet été. Cette année, plus de 18 000 personnes ont tenté de traverser illégalement la frontière. La zone tampon, elle, restera en vigueur au moins jusqu’au 13 septembre.

    https://www.rfi.fr/fr/europe/20240716-pologne-les-forces-arm%C3%A9es-peuvent-tirer-sur-des-migrants-sans-resp
    #tir #tirs #armes_à_feu #migrations #asile #réfugiés #tirs_préventifs #frontières #militarisation_des_frontières #responsabilité #armée

    • Greater use of firearms at the border with Belarus: PACE Rapporteur expresses deep human rights concerns at Polish draft law

      PACE rapporteur #Stephanie_Krisper (Austria, ALDE) has expressed concerns at the decision by the Polish government in June 2024 to enhance the operations of the armed forces, the police and the border guard in Poland in the event of a threat to state security. The draft law suggests that the use of firearms at the border be liberalised, and that soldiers be granted immunity when using such firearms in the border area.

      "The draft law risks running counter to human rights obligations of Council of Europe’s member states, including non-derogable rights such as the prohibition of torture,” said Ms Krisper.

      “These measures would supplement the ministerial regulation temporarily restricting access to the border area contiguous with Belarus, including for citizens, media, NGOs and parliamentarians, and which has significantly limited public oversight over the respect of human rights standards in this particular border zone.

      This decision by the government suggests that pushbacks and the use of firearms against individuals crossing the border will continue unsanctioned, in clear violation of the non-refoulement principle and the right to seek asylum. Non-derogable Convention rights such as the right to life, and the prohibition of torture and inhumane or degrading treatment, may also be at risk.

      The Polish government’s policy regarding the situation at the border with Belarus has been negatively assessed by the Polish Ombudsman, the UNHCR, and Polish human rights organisations.

      As stressed in Resolution 2555 (2024), ‘policies of deterrence have neither demonstrated their efficiency in enhancing domestic security nor strengthened the protection of civil liberties’. I call on the Polish government to cease work on this draft law and to implement human rights compliant border management policies.”

      https://pace.coe.int/en/news/9550/greater-use-of-firearms-at-the-border-with-belarus-pace-rapporteur-express

    • Pour repousser les migrants, la Pologne adopte une loi permettant aux garde-frontières de tirer plus facilement

      Le Parlement polonais a légiféré pour modifier les règles d’engagement des militaires polonais à la frontière avec la Russie et la Biélorussie après une série d’incidents impliquant des migrants.

      Cette loi a largement fait consensus chez les Parlementaires polonais. 401 députés ont voté en sa faveur, 17 y étaient opposés. Le Parlement a adopté un texte allégeant les règles d’engagement des militaires, garde-frontières et gendarmes aux frontières entre la Pologne, la Biélorussie et la Russie, qui sont soumises à une intense pression migratoire.

      Adopté en deuxième lecture le 11 juillet dernier, le texte exonère de toute responsabilité les militaires qui utilisent leurs armes à la frontière, en situation de légitime défense, mais aussi de manière préventive, lorsque la vie, la santé et la liberté des membres des forces de l’ordre sont menacées dans le cadre d’une « atteinte directe et illégale contre l’inviolabilité de la frontière de l’État ».

      Comme le rapporte le quotidien polonais Gazeta Wyborcza, le projet de loi a été très critiqué par certaines associations qui y voient un « droit de tuer ». Le journal polonais explique que le gouvernement avait d’abord prévu d’exonérer de toute responsabilité pénale des soldats pour tout acte constituant un crime commis lors d’une opération à la frontière. Le gouvernement a ensuite amendé lui-même son texte pour préciser les circonstances dans lesquels la responsabilité des militaires pouvait être allégée.

      Le Parlement polonais a légiféré après une série d’incidents impliquant des militaires polonais et des migrants. En mars, trois soldats polonais ont ainsi été poursuivis par la justice de leur pays pour avoir tiré à balles réelles sur des migrants qui traversaient la frontière biélorusse. Cette décision judiciaire avait suscité une forte réprobation dans l’opinion publique. Elle avait été dénoncée par de nombreuses personnalités politiques.

      En mai dernier, un soldat polonais est mort après avoir été poignardé alors qu’il tentait, derrière une clôture, d’empêcher des migrants de pénétrer sur le territoire polonais. L’événement avait provoqué une forte émotion en Pologne et même conduit le premier ministre Donald Tusk à déclarer que les forces de sécurité aux frontières pourraient désormais utiliser leurs armes face aux migrants. Le PiS, parti conservateur d’opposition à la coalition libérale au pouvoir avait accusé le gouvernement de « persécuter les soldats polonais » et de « déshonorer l’uniforme polonais », comme le rapporte aussi la Gazeta Wyborcza.
      17.000 tentatives de passage

      Moscou et Minsk, accusé de déstabiliser volontairement les frontières de l’UE, maintiennent une pression migratoire constante sur la Pologne depuis l’automne 2021 où une grave crise diplomatique avait éclaté entre l’UE et la Biélorussie. La France avait accusé le chef d’État biélorusse d’être derrière un « trafic » d’êtres humains « savamment organisé » avec des pays tiers, vers l’Union européenne, via la Turquie et Dubaï. L’Union européenne accuse les dirigeants de la Biélorussie d’orchestrer l’afflux de migrants.

      Selon les garde-frontières polonais, plus de 17.000 tentatives de passage illégal depuis la Biélorussie ont été détectées depuis le début de l’année. La Pologne prévoit de renforcer sa présence militaire à la fois avec l’enclave russe de Kaliningrad mais aussi avec la Biélorussie.

      Il s’agit de soutenir les garde-frontières mais aussi de renforcer la frontière orientale de l’Otan dans le contexte de la guerre d’Ukraine. « Actuellement, il y a près de 6000 militaires » mais « à terme, il y en aura jusqu’à 17.000, dont huit sur place et 9000 en réserve », prêts à y être déployés en 48 heures, formant « une force de réaction frontalière rapide », a précisé le chef de l’état-major de l’armée polonaise, le général Wieslaw Kukula. Dans le cadre de ce projet, Varsovie va investir plus de deux milliards d’euros dans la sécurité et la fortification de sa frontière avec la Russie et la Biélorussie, avait récemment déclaré le premier ministre Donald Tusk.

      https://www.lefigaro.fr/international/pour-repousser-les-migrants-la-pologne-adopte-une-loi-permettant-aux-garde-

    • Polish MPs allow security forces to use arms with impunity

      Polish lawmakers on Friday (26 July) voted to allow the security forces to use lethal weapons with impunity in response to active threats, including at the tense border with Belarus.

      The pan-European rights body Council of Europe and other activists had expressed concern that the police, border guards and soldiers would now be able to act — or even kill — without accountability.

      The bill, which still requires the president’s signature, was introduced after a Polish soldier was fatally stabbed on the Belarusian border.

      NATO and EU member Poland has accused Minsk’s ally Moscow of what it calls attempts to smuggle thousands of people from Africa to Europe by flying them to Russia and then sending them to the Polish border with Belarus.

      The new legislation “excludes criminal liability for the use of arms or direct force in violation of the rules” by the security forces if there was a threat to the safety of an individual or the country.

      The Council of Europe’s Commissioner for Human Rights, Michael O’Flaherty, voiced concern that the bill could “foster a lack of accountability and suggest a lack of commitment to human rights obligations”.

      It “may create a legal and policy framework that provides a disincentive for state agents deployed in the border areas, or in other situations within its scope, to act in respect of the rules on the proportionality in the use of force and firearms”, he added earlier this month.

      Polish lawyer and activist Hanna Machinska on Friday said that “the issue of national security cannot be a carte blanche for acts that violate human rights”.

      “Nothing justifies introducing rules that are a licence to kill, as some people have said,” she told TOK FM radio.

      Earlier this month Poland said it would boost its military presence and defence fortifications along its Belarusian border because of “constant provocations”.

      In June, a soldier on patrol at the border was stabbed through a five-metre-high metal fence that Poland had erected in 2022 to deter migrants.

      The Polish army also reported other attacks on troops at the border.

      https://www.euractiv.com/section/global-europe/news/polish-mps-allow-security-forces-to-use-arms-with-impunity

  • Migrazioni, nuovo accordo UE-Serbia
    https://www.balcanicaucaso.org/aree/Serbia/Migrazioni-nuovo-accordo-UE-Serbia-232455

    Nonostante le denunce di cattiva gestione dei flussi migratori e di violazioni dei diritti umani in Serbia, a fine giugno la Commissione europea ha siglato un nuovo accordo con Belgrado per rafforzare la cooperazione nel controllo delle migrazioni