• Production

    Jean Robert

    https://lavoiedujaguar.net/Production

    Don Bartolo habite une masure derrière ma maison. Comme beaucoup d’autres personnes déplacées, c’est un intrus, un « envahisseur » ou un « parachutiste », comme on dit au Mexique. Avec du carton, des bouts de plastique et de la tôle ondulée, il a édifié une cabane dans un terrain au propriétaire absent. S’il a de la chance, un jour il construira en dur et couronnera les murs d’un toit d’amiante-ciment ou de tôle. Derrière sa demeure, il y a un terrain vague que son propriétaire lui permet de cultiver. Don Bartolo y a établi une milpa : un champ de maïs ensemencé juste au début de la saison des pluies afin qu’il puisse donner une récolte sans irrigation. Dans la perspective de l’homme moderne, l’action de Bartolo peut paraître profondément anachronique.

    Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, le Mexique, comme le reste du « Tiers-Monde », fut envahi par l’idée du développement. La popularité de ce concept doit beaucoup au président Harry Truman, qui en fit l’axe politique de son discours de prise de pouvoir en 1949. Selon Truman, la politique du développement consiste à « appuyer tous les peuples libres dans leurs efforts pour augmenter la production d’aliments, de textiles pour l’habillement et de matériaux de construction de maisons, ainsi que celle de nouvelles forces motrices pour alléger leur effort physique ». Il ajoutait que « la clé du développement est la croissance de la production et la clé de celle-ci, l’application ample et vigoureuse des connaissances scientifiques et techniques ».

    #Jean_Robert #Mexique #milpa #développement #production #Kant #Goethe #Defoe #Adam_Smith #valeur #Ricardo #rareté #Marx #économie #progrès #destructivité #croissance #Keynes #maïs

  • K’ÀAK’ CHI’ : la cité Maya perdue de la 23ème constellation découverte par un môme <3
    Pourvu que cette découverte profite avant tout aux peuples #natifs, #indigènes, #autochtones, #indiens ou comme iels se nomment...

    http://www.journaldemontreal.com/2016/05/07/un-ado-decouvre-une-cite-maya

    William Gadoury s’est intéressé aux Mayas à la suite de la publication du calendrier maya annonçant la fin du monde en 2012.

    L’ado a trouvé 22 constellations dans un Codex Maya de Madrid.

    En reliant les étoiles des constellations pour créer des formes et en appliquant avec des transparents les constellations sur une carte Google Earth, il a constaté que cela correspond aux cités mayas de la péninsule du Yucatan.

    Au total, les 142 étoiles correspondent à 117 cités mayas.

    Les étoiles les plus brillantes représentent les plus importantes cités.

    De plus, la méthode utilisée par William fonctionne avec les #civilisations #aztèques, #incas et #harapa en #Inde.

    23e constellation

    Il a trouvé dans un livre de référence maya une 23e constellation qui était manquante. En reliant les trois étoiles, il s’est aperçu qu’il manquait une cité maya sur la carte.

    Il a partagé cette découverte avec l’Agence spatiale canadienne qui lui a fourni des images satellites de la #NASA et de l’agence japonaise #JAXA.

    Il a visité aussi une centaine de sites web distributeurs d’images satellites qui lui ont permis de mettre la main sur des images datant de 2005, une année où un grand feu avait dévasté la région, ce qui a rendu plus visibles les vestiges de sa cité perdue.

    #Mayas #Mexique #Chiapas #Belize #civilisation

    • J’avoue avoir cru à un article du Gorafi à la lecture du titre moi aussi et m’attendais presque à ce que le môme s’appelle Esteban ! Pareil, la lecture de l’article m’a laissé une sensation mitigée, mais les références semblent exactes, la réflexion qui a mené l’ado assez... logique et le professeur semble réellement être un chercheur : https://www.researchgate.net/profile/Armand_Larocque
      Mais effectivement j’ai à la fois hâte et suis en même temps inquiète d’en apprendre plus : les populations locales ont été tellement pillées que je me demande si je préfèrerai pas que ça reste en l’état : une nouvelle qui fait rêver...

    • du coup je copie : http://seenthis.net/messages/487447 :
      Une cité maya découverte par un ado grâce aux étoiles ? - Libération : http://www.liberation.fr/futurs/2016/05/09/une-cite-maya-decouverte-par-un-ado-grace-aux-etoiles_1451449

      William Gadoury a 15 ans et son heure de gloire a sonné. Mais il était encore enfant quand il a commencé ses recherches en solitaire. Ce jeune Québécois se passionne pour la civilisation des Mayas depuis 2012 et la controverse autour d’une fin du monde prophétisée par la fin de leur calendrier. Mais ce n’est pas cela qu’il choisit d’étudier. William découvre l’expertise maya en matière d’astronomie, les grandes cités dont elle a parsemé l’Amérique centrale et à 12 ans, il lui est venu l’idée de vérifier s’il n’y avait pas un lien entre les astres et la géographie… si les Mayas ne tentaient pas de reproduire au sol les figures qu’ils voyaient dans le ciel.

      Depuis, il enchaîne les « expo-sciences », au Québec, en peaufinant sa théorie à mesure qu’il engrange les médailles. Sa conclusion intéresse aujourd’hui les archéologues et des chercheurs de l’Institut national de la recherche scientifique (INRS). Ils veulent l’aider à écrire sa toute première étude dans une publication scientifique. Selon William Gadoury, les cités mayas reproduisent les constellations. Et il reste à découvrir une grande cité perdue dans la jungle, au Belize, dont il croit avoir repéré des vestiges sur Google Earth.

    • Marie-Charlotte Arnauld, directrice de recherche émérite au CNRS et archéologue de la Mésoamérique. Et que croyez-vous qu’on fit ? On la sollicita. Interrogée par mail, sa réponse est cinglante : « cette histoire de planification de l’ensemble des cités en fonction des constellations est une aberration : les constellations sont des constructions culturelles (il s’agit juste de relier des points), les nôtres nous viennent des Grecs ! » En clair, utiliser des constellations grecques comme Cassiopée et les appliquer aux civilisations maya serait une hérésie. L’archéologue balaie d’une main la trouvaille de notre génie : « inutile de perdre son temps à essayer de situer son nouveau site, car de toutes façons, son hypothèse de départ est fausse : elle oublie 3 000 ans d’Histoire, en supposant que les cités étaient toutes fondées et occupées en même temps. » En effet, il est dur d’imaginer que les Mayas avaient un plan d’urbanisme calqué sur les étoiles qu’ils auraient déployé sur trois millénaires. D’ailleurs, rappelle l’archéologue, "les villes sont des fondations politiques, socio-économiques, circonstancielles. Il n’y a pas de grand dessein maya et la forêt tropicale se gère comme n’importe quel milieu naturel, millénaire après millénaire. Ce n’est pas la planète Mars.

      Et qu’en pense le professeur d’archéologie précolombienne Eric Taladoire, également spécialiste des civilisations maya et par ailleurs superviseur de l’édition française des trois codex maya utilisés par notre génie en herbe (qui pose en photo avec) ? Sa réponse est pire : « non seulement je souscris totalement aux propos de Marie-Charlotte Arnauld, mais j’en rajoute. Autant j’envisageais une manipulation de cet adolescent par des journalistes désireux de se faire de la pub à bon marché, autant la consultation de la longue notice de Wikipedia sur ce découvreur m’incite à penser à une manipulation préparée avec soin ». En effet, le jeune homme de 15 ans dispose d’une notice sur l’encyclopédie en ligne taillée sur mesure. Cette dernière stipule néanmoins que « l’admissibilité de cet article est à vérifier ». Motif : possibilité de canular.
      http://www.arretsurimages.net/articles/2016-05-10/La-trop-belle-histoire-de-la-cite-maya-decouverte-par-un-ado-quebeco
      #canular #hoax

    • Comme l’article citait la NASA,

      William Gadoury […] est devenu une petite vedette à la NASA […] alors que sa découverte est sur le point d’être diffusée dans une revue scientifique.

      j’ai été jeté un œil sur leur site, où il est parfaitement inconnu. Une recherche sur “maya” donne quelques articles (fort intéressants) mais rien sur le haut fait du moment.

      Parmi les résultats :
      NASA, University Scientists Uncover Lost Maya Ruins — From Space (article de février 2006)

      Spotting ancient Maya ruins — a challenge even on the ground — has been virtually impossible from the sky, where the dense Central American rainforest canopy hides all but a few majestic relics of this mysterious civilization. Now, NASA archaeologist Dr. Tom Sever and scientist Daniel Irwin of NASA’s Marshall Space Flight Center in Huntsville, Ala., and archaeologist Dr. William Saturno of the University of New Hampshire in Durham are using advanced, space-based imaging technology to uncover the ruins. High-resolution satellite imaging, which detects variations in the color of plant life around the ruins, can pinpoint sites of Maya settlements from space. The research, primarily conducted at the National Space Science and Technology Center in Huntsville and the University of New Hampshire, is made possible by a partnership between NASA and the Guatemalan Institute of Anthropology and History.

      Et un Feature article d’août 2004
      Mayan Mysteries
      http://earthobservatory.nasa.gov/Features/Maya

      avec cette photo de la frontière entre Mexique et Guatemala


      The razor-sharp border between Mexico and Guatemala, as seen in this 1988 Landsat image, shows the impact of high rural population on the rainforest. Guatemala’s sparsely populated Petén district stands in stark contrast to the stripped and tilled landscape of Mexico. This image prompted the leaders of Mexico and Guatemala to set aside long-standing tensions and focus on preserving the rainforest.

      bip @reka

    • La trop belle histoire de la cité maya découverte par un ado québécois - Arrêt sur images
      http://www.arretsurimages.net/articles/2016-05-10/La-trop-belle-histoire-de-la-cite-maya-decouverte-par-un-ado-quebeco

      Parmi les journalistes sceptiques, on compte tout de même Morgane Kergoat, journaliste web à Sciences et Avenir. Interrogée par @si, elle nous raconte avoir vu passer l’info ce week-end mais avoir refusé de la relayer sur le site de Sciences et Avenir : « je trouvais l’histoire un peu trop romancée. J’ai surtout tiqué en apprenant que le jeune homme s’était étonné de savoir que les Mayas avaient construit leurs cités loin des rivières. Or c’est très naïf comme vision. Comme toutes les civilisations verticales, les Mayas ont bénéficié des cours d’eau des montagnes. J’y ai vu une méconnaissance du sujet ».

      Eric Taladoire, également spécialiste des civilisations mayas et par ailleurs superviseur de l’édition française des trois codex mayas utilisés par notre génie en herbe (qui pose en photo avec) ? Sa réponse est pire : « non seulement je souscris totalement aux propos de Marie-Charlotte Arnauld, mais j’en rajoute. Autant j’envisageais une manipulation de cet adolescent par des journalistes désireux de se faire de la pub à bon marché, autant la consultation de la longue notice de Wikipedia sur ce découvreur m’incite à penser à une manipulation préparée avec soin ». En effet, le jeune homme de 15 ans dispose d’une notice sur l’encyclopédie en ligne taillée sur mesure. Cette dernière stipule néanmoins que « l’admissibilité de cet article est à vérifier ». Motif : possibilité de canular.

      Marie-Charlotte Arnauld, directrice de recherche émérite au CNRS et archéologue de la Mésoamérique. Et que croyez-vous qu’on fit ? On la sollicita. Interrogée par mail, sa réponse est cinglante : « cette histoire de planification de l’ensemble des cités en fonction des constellations est une aberration : les constellations sont des constructions culturelles (il s’agit juste de relier des points), les nôtres nous viennent des Grecs ! » En clair, utiliser des constellations grecques comme Cassiopée et les appliquer aux civilisations mayas serait une hérésie. L’archéologue balaie d’une main la trouvaille de notre génie : « inutile de perdre son temps à essayer de situer son nouveau site, car de toutes façons, son hypothèse de départ est fausse : elle oublie 3 000 ans d’Histoire, en supposant que les cités étaient toutes fondées et occupées en même temps. » En effet, il est dur d’imaginer que les Mayas avaient un plan d’urbanisme calqué sur les étoiles qu’ils auraient déployé sur trois millénaires. D’ailleurs, rappelle l’archéologue, « les villes sont des fondations politiques, socio-économiques, circonstancielles. Il n’y a pas de grand dessein maya et la forêt tropicale se gère comme n’importe quel milieu naturel, millénaire après millénaire. Ce n’est pas la planète Mars ».

      Autre argument : « le Belize est archi-prospecté par des centaines d’archéologues, aucun grand site n’a échappé à tout ce monde-là, ni aux paysans ». Enfin, toujours selon l’archéologue, « obtenir des images satellitaires de la NASA ne veut pas dire qu’on a la caution scientifique de la NASA. D’ailleurs, les chercheurs intéressés ne sont pas nommés et les deux chercheurs mexicains contactés n’ont même pas daigné répondre. Bref, tout ça est utile pour ramasser 1 000 dollars et payer son voyage au garçon. Triste que les journalistes acceptent ces canulars ! »