• Le numérique carbure au charbon, par Sébastien Broca (Le Monde diplomatique, mars 2020)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2020/03/BROCA/61553

    Partenariats des géants de la Silicon Valley avec l’industrie pétrolière, consommation massive d’énergie et de ressources : contrairement à ce qu’on a longtemps affirmé, l’économie numérique n’est ni « immatérielle » ni « verte ». Elle produit des dommages écologiques importants, dont les conséquences sont très inégalement réparties à la surface du globe. C’est l’histoire d’un ingénieur de Microsoft que son employeur envoie à Atyraou, sur le plus grand site pétrolier du Kazakhstan, exploité par Chevron en (...)

    #Apple #Chevron #Exxon_Mobil #Google #Microsoft #Total #British_Petroleum_(BP) #Amazon #GoogleCloud #AWS #algorithme #domotique #écologie #minerais #BigData #CloudComputing #comportement #InternetOfThings #surveillance #travail (...)

    ##British_Petroleum__BP_ ##Greenpeace

  • Oil is the New Data
    https://logicmag.io/nature/oil-is-the-new-data

    Big Tech is forging a lucrative partnership with Big Oil, building a new carbon cloud that just might kill us all. I remember being nervous when I flew into Atyrau, Kazakhstan. Before boarding the flight, one of the business managers who organized the trip sent me a message with precise instructions on how to navigate the local airport : Once you land, get into the bus on the right side of the driver. This side opens to the terminal. Pass through immigration, pick up your luggage, and (...)

    #Apple #Chevron #Exxon_Mobil #Microsoft #Oracle #Total #algorithme #écologie #minerais #BigData #CloudComputing #Amazon #GoogleCloud #AWS #comportement #InternetOfThings #surveillance (...)

    ##travail
    https://images.ctfassets.net/e529ilab8frl/2JLIy42sPCr5MEuBgBd2Rc/bdbbe0654528219fce577feb516ab5ae/zerocool.jpg

  • #Russie : #Arctique, la nouvelle frontière

    La fonte de la #banquise et le dégel des terres offrent des perspectives de navigation permanente sur l’océan Arctique, dernière grande réserve mondiale d’hydrocarbures. La région attise les convoitises territoriales des grandes compagnies pétrolières et des Etats riverains, - le Groenland, les Etats-Unis, la Norvège - quitte à se disputer le tracé des frontières…

    La Russie montre sa toute puissance militaire pour exploiter un sous-sol riche en hydrocarbures et minerais rares. Construction de ports maritimes en eau profonde, développement d’énormes complexes destinés à l’exploitation et au transport du gaz naturel et de pétrole. Éternels oubliés des enjeux environnementaux et géostratégiques, les peuples indigènes voient leurs conditions de vie totalement bouleversées par cette conquête de l’Arctique. Voyage entre un ancien monde préservé et un nouveau monde industriel en train d’émerger.

    https://www.arte.tv/fr/videos/086954-000-A/russie-arctique-la-nouvelle-frontiere
    #film
    #film_documentaire #géographie_politique

    #transport_maritime #Russie #pétrole #énergie #Sibérie #gaz #minerai #extractivisme #cobalt #nickel #passage_du_Nord-Est #changement_climatique #climat #Baie_d'Huston #hydrocarbures #Yamal #Total #Novatec #Chine #ports #Christophe_de_Margerie #infrastructures #aéroports #investissements #conquête_territoriale #conquête_économique #peuples_autochtones #Nénètses #Nenets #terre #sédentarisation #nomadisme #armée #présence_militaire #force_spéciale_arctique #marine_militaire #militarisation_de_l'arctique #bases_navales #Grand_Nord #économie_polaire #USA #Etats-Unis #Alaska #ressources #Canada #Norvège #OTAN #tourisme #Groenland #croisières #tourisme_de_masse #tourisme

    ping @reka @simplicissimus

  • The spiralling environmental cost of our lithium battery addiction
    https://www.wired.co.uk/article/lithium-batteries-environment-impact

    As the world scrambles to replace fossil fuels with clean energy, the environmental impact of finding all the lithium required could become a major issue in its own right Here’s a thoroughly modern riddle : what links the battery in your smartphone with a dead yak floating down a Tibetan river ? The answer is lithium – the reactive alkali metal that powers our phones, tablets, laptops and electric cars. In May 2016, hundreds of protestors threw dead fish onto the streets of Tagong, a town (...)

    #écologie #minerais #lithium

  • Terres rares : notre ultra-dépendance à la Chine (et comment en sortir)
    https://theconversation.com/terres-rares-notre-ultra-dependance-a-la-chine-et-comment-en-sortir

    Si, contrairement aux idées reçues selon lesquelles les terres rares ne sont pas rares et existent ailleurs qu’en Chine, pourquoi alors tant de bruit ? La Chine ne possède en effet pas toutes les terres rares, mais elle concentre leur production, puisqu’elle produit à elle seule 85 % des terres rares consommées actuellement. L’enjeu est donc à la fois géopolitique et environnemental. La Chine est aujourd’hui incontournable pour s’approvisionner en terres rares. Bien qu’il existe de nombreux gisements (...)

    #minerais

  • Deep-sea mining  : Les industriels veulent forer les fonds marins Laurie Debove - 5 septembre 2019 - La relève et la peste
    https://lareleveetlapeste.fr/deep-sea-mining-les-industriels-veulent-forer-les-fonds-marins

    Alors que les minerais sont de plus en plus difficiles et coûteux à extraire du sol, les industriels veulent maintenant forer les fonds marins. Après avoir ravagé la terre, l’exploitation minière pourrait bien devenir le plus grand danger existant pour les océans.

    L’explosion de la demande en minerais
    Nos sociétés industrielles hyperconnectées utilisent de plus en plus de minerais et métaux rares pour leurs infrastructures. Secteur automobile, technologies de l’information et de la communication, énergies renouvelables, ils sont partout. Une seule éolienne contient 500 kilogrammes de #nickel, une tonne de #cuivre et une tonne de #métaux_rares. Un seul smartphone est fait avec 30 métaux rares différents, dont beaucoup de #cobalt. Au cours de sa vie, chaque personne occidentale consomme en moyenne deux tonnes de cuivre et 700 kilogrammes de #zinc.

    A l’heure actuelle, les mines terrestres ont encore des réserves. Mais la demande en ressources minérales devrait au minimum doubler d’ici 2050 selon une étude de l’#Ademe https://www.ademe.fr/sites/default/files/assets/documents/epuisement-metaux-mineraux-201706-fiche-technique.pdf datant de 2017.

    Dans un précédent rapport, publié en juin 2014, l’#Ifremer et le #CNRS prévoyaient déjà qu’il n’y aura plus de zinc en 2025, d’#étain en 2028, de #plomb en 2030 ou de cuivre en 2039. Cette raréfaction des ressources entraîne une hausse des prix et de nombreuses tensions géopolitiques comme pour le cobalt, essentiellement produit en République du Congo. La Chine, elle, contrôle plus de 90 % du marché mondial des terres rares.

    L’exploitation minière sous-marine, ou deep-sea mining
    Face à cet appétit vorace, les industriels se tournent maintenant vers les fonds marins, qui débutent à plus de 200 mètres de profondeur. En couvrant 65% de sa surface, les fonds marins sont le plus grand écosystème de la planète. Ils sont aussi l’une des dernières zones inoccupées par l’humain. Seulement 10 % d’entre eux ont été topographiés, et moins d’1 % a été recherché et exploré à l’heure actuelle. On y trouve trois formes de métaux. 

    Dans les plaines abyssales, entre 4.000 et 6.000 mètres de profondeur, gisent les #nodules_polymétalliques, de gros cailloux brun-noir de 5 à 10 cm de diamètre qui contiennent principalement du fer et du manganèse avec du zinc, du cuivre et du #baryum. Sur les monts sous-marins, à une profondeur située entre 400 et 4.000 mètres, se trouvent les encroûtements cobaltifères qui recèlent divers minerais comme l’oxyde de #fer, le #manganèse, le cobalt, le #platine, mais également des terres rares. Enfin, les sulfures polymétalliques, aussi appelés fumeurs noirs, sont de grandes cheminées situées près des sources hydrothermales le long des dorsales océaniques, entre 1.500 et 5.000 mètres de profondeur.

    Pour l’instant, l’exploitation minière sous-marine n’a pas encore creusé son premier trou. L’industrie en est à l’étape d’exploration. Cette année, l’International Seabed Authority (ISA) a ainsi accordé 29 licences d’exploration à plusieurs pays tels que la Chine, la Corée, le Royaume-Uni, la France, l’Allemagne et la Russie sur une zone d’environ 1,5 million de km2, environ la taille de la Mongolie, dans l’Atlantique, le Pacifique et l’océan Indien. 

    L’océan en danger
    Problème : l’ISA accepte toutes les demandes de licence, sans modération, même dans des endroits aussi fragiles que la Cité perdue dans l’océan Atlantique. Et les premières extractions pourraient très vite commencer, comme en Papouasie #Nouvelle-Guinée où elles sont prévues en 2020. Face à la précipitation des industriels, des ONG, institutions internationales et scientifiques tirent l’alarme. Elles appellent à un moratoire, basé sur le respect du principe de précaution, pour empêcher toute exploitation minière pendant au moins 10 ans, le temps que les scientifiques puissent mieux connaître les impacts que pourrait avoir une telle industrialisation des fonds marins.

    L’une des inquiétudes de la communauté scientifique concerneles stocks de carbone présents dans les sédiments des fonds marins. S’ils étaient touchés, cela réduirait la capacité de l’océan à absorber le #dioxyde_de_carbone et à atténuer les effets de la crise climatique. Mais ce sont aussi les fonds marins entiers et les êtres vivants qu’ils abritent qui pourraient pâtir à jamais de l’empreinte humaine.

    « Les profondeurs marines sont un habitat dans lequel tout, absolument tout, se passe très, très lentement. Les traces laissées par un équipement en provenance des premières expéditions dans les fonds marins dans les années 80 sont encore visibles à présent comme si elles avaient été faites hier. Il faut un million d’années aux nodules de manganèse, ces pépites de métal précieux du fond des océans, pour grandir ne serait-ce que de 5 à 20 millimètres. Les écologistes préviennent que tout ce qui est détruit ne se régénèrera pas avant longtemps, et peut-être même jamais. » nous avertit ainsi la Fondation Heinrich-Böll-Stiftung dans son atlas 2018 sur l’Océan.

    Les fonds marins abritent des êtres vivants incroyables comme Casper, la petite pieuvre albinos. Les scientifiques ont identifié 250 000 espèces différentes y évoluant, et ce n’est que le début ! Ils estiment qu’il pourrait y en des millions d’autres ! Les fonds marins sont indispensables au bon fonctionnement des océans, eux-mêmes indispensables aux conditions de vie actuelles sur Terre, et de toutes les espèces qui y vivent. 

    Pour l’instant, nous pouvons encore préserver ces havres de vie en repensant radicalement nos modes de vie, mettant en place une sobriété énergétique, favorisant le recyclage et la ré-utilisation des minerais déjà en circulation. Mais aussi en mettant un place un traité international contraignant avec la création de 30 % d’Aires Marines Protégées, qui devront rester intactes de toute activité humaine. Refuser cette industrialisation des fonds marins serait le premier apprentissage pour vivre en respectant les limites planétaires, et prendre au sérieux la protection de l’océan.

    L’exploitation minière sous-marine deviendra-t-elle le dernier choix de la civilisation thermo-industrielle ? Continuerons-nous à extraire sans nous soucier des conséquences pour le vivant ? Ou allons-nous lutter pour protéger nos écosystèmes ? La dernière bataille pour le maintien de la vie sur Terre pourrait bien avoir commencé.

    #minerais #Océans #Mers #fonds_marins #matières_premières #extractivisme #environnement #pollution #multinationales #ressources_naturelles #pollutions #écologie

  • Tout ce qui brille n’est pas #or : la branche de l’or sous le feu des critiques

    La #Suisse occupe une position de leader mondial dans le commerce de l’or. Mais l’#or_brut raffiné dans notre pays provient parfois de #mines douteuses. La pression augmente pour plus de #responsabilité éthique au sein de la branche des #matières_premières.

    « Il ne peut être totalement exclu que de l’or produit en violation des #droits_de_l’homme soit importé en Suisse. » Voilà la conclusion explosive à laquelle parvient le Conseil fédéral dans un #rapport portant sur le marché de l’or et les droits humains, publié en novembre dernier. Donnant suite à un postulat parlementaire, ce rapport a permis de faire quelque peu la lumière sur une branche qui privilégie la discrétion.

    Le secteur de l’or joue un rôle important pour la Suisse, qui concentre 40 % des capacités de #raffinage mondiales et héberge les activités de quatre des neuf leaders mondiaux du secteur. Les raffineries d’or telles qu’#Argor-Heraeus, #Metalor, #Pamp ou #Valcambi travaillent l’or brut importé ou refondent des ouvrages en or déjà existants. En 2017, plus de 2400 tonnes d’or ont été importées pour un montant de presque 70 milliards de francs, ce qui correspond à environ 70 % de la production mondiale. L’or brut provient de quelque 90 pays, y compris des pays en développement tels que le #Burkina_Faso, le #Ghana ou le #Mali, qui dépendent fortement de ces exportations.

    Des conditions précaires dans les petites mines

    À l’échelle mondiale, environ 80 % de l’or brut est extrait dans des mines industrielles. 15 % à 20 % proviennent de petites mines artisanales, dans lesquelles les conditions de #travail et la protection de l’#environnement s’avèrent souvent précaires. Néanmoins, les mines assurent l’existence de millions de familles : dans le monde entier, ces mines artisanales emploient plus de 15 millions de personnes, dont 4,5 millions de femmes et 600 000 enfants, particulièrement exposés aux violations des droits humains. Certains pays comme le #Pérou ou l’#Éthiopie tentent pourtant de réguler le secteur, par exemple en accordant des licences d’#extraction. Mais la mise en œuvre n’est pas simple et les contrôles sur place tendent à manquer.

    Il y a peu, un cas de commerce illégal d’or au Pérou a fait la une des médias. En mars 2018, les autorités douanières locales ont confisqué près de 100 kg d’or de l’entreprise exportatrice #Minerales_del_Sur. Cet or aurait dû parvenir à la raffinerie suisse Metalor. Le cas est désormais entre les mains de la #justice péruvienne. Le ministère public suspecte Minerales del Sur, qui comptait parfois plus de 900 fournisseurs, d’avoir acheté de l’or de mines illégales. Aucune procédure pénale n’a encore été ouverte. Metalor indique avoir bloqué toute importation d’or péruvien depuis la #confiscation et soutient qu’elle n’a acquis ce métal précieux qu’auprès de mines agissant en toute légalité.

    Une origine difficilement identifiable

    Selon le rapport du Conseil fédéral, l’or brut raffiné en Suisse provient en majeure partie de mines industrielles. Néanmoins, les détails restent flous. En effet, les statistiques d’importation disponibles ne permettent d’identifier clairement ni la provenance, ni la méthode de production. Ainsi, le Conseil fédéral conseille à la branche de se montrer plus transparente au niveau de l’origine, par exemple dans la #déclaration_douanière. Par contre, notre gouvernement ne voit aucune raison d’agir quant à l’obligation de diligence et renvoie aux standards de durabilité volontaires de la branche. De plus, la Suisse soutient la mise en œuvre des principes de l’OCDE sur la promotion de chaînes d’approvisionnement responsables pour les #minerais provenant de zones de conflit ou à haut risque. Cela doit permettre d’éviter que le commerce de l’or alimente des #conflits_armés, par exemple en #RDC. Enfin, le Conseil fédéral souhaite examiner si la technologie de la #blockchain – soit des banques de données décentralisées –, pourrait améliorer la #traçabilité de l’or.

    Les #multinationales ciblées par l’initiative

    Pour le Conseil fédéral, inutile de renforcer les bases légales. Il mise plutôt sur l’auto-régulation de la branche qui, selon lui, est soumise à une forte concurrence internationale. Les organisations non gouvernementales (ONG) ne sont pas les seules à ne pas approuver cette attitude pro-économie. Ainsi, dans un commentaire sur swissinfo.ch, le professeur de droit pénal et expert anti-corruption bâlois Mark Pieth parle d’un véritable autogoal. Selon lui, le Conseil fédéral accorde plus d’importance aux affaires qu’aux droits humains et fournit des armes supplémentaires aux partisans de l’Initiative multinationales responsables. Celle-ci, soumise en 2016 par quelque 50 ONG, a pour but que les entreprises suisses et leurs fournisseurs étrangers soient tenus responsables des violations des droits humains et des atteintes à l’environnement. Pieth reproche surtout aux auteurs du rapport de rejeter l’entière responsabilité des problèmes directement sur le secteur des petites mines artisanales. Pour lui, les multinationales sont souvent responsables de l’accumulation de #déchets toxiques, de la #contamination des eaux et de l’appropriation des #terres des communautés locales.

    Les sondages montrent que cette initiative bénéficie d’un fort capital de sympathie auprès de la population. Le Conseil national a tenté de mettre des bâtons dans les roues des initiants en lançant un contre-projet. Il prévoyait ainsi de compléter le droit des sociétés par des dispositions relatives à la responsabilité. Le Conseil des États n’a néanmoins rien voulu entendre. En mars, une majorité de la petite chambre du Parlement a rejeté l’initiative sans pour autant entrer en matière sur une contre-proposition. Le conseiller aux États Ruedi Noser (PLR, Zurich) a, par exemple, averti que ces dispositions relatives à la responsabilité entraîneraient des inconvénients de taille pour les entreprises suisses. Pour lui, l’économie suisse pourrait même devoir se retirer de nombreux pays. Le Conseil national a remis l’ouvrage sur le métier. Si les deux chambres ne parviennent pas à un accord, l’initiative pourrait être soumise au peuple sans contre-projet. Aucune date n’a encore été fixée.

    Le « Vreneli d’or » populaire

    La pièce d’or la plus connue de Suisse est le « #Vreneli_d’or ». Cette pièce de monnaie arborant le buste d’Helvetia a été émise entre 1887 et 1949. L’or utilisé à l’époque provenait de pays européens. En tout, 58,6 millions de pièces avec une valeur nominale de 20 francs furent mises en circulation. S’y ajoutèrent 2,6 millions de pièces de dix francs et 5000 avec une valeur nominale de 100 francs.

    Jusqu’à aujourd’hui, le Vreneli d’or est resté un cadeau populaire et un placement simple. De nos jours, la pièce de 20 francs avec une part d’or de 5,8 grammes a une valeur d’environ 270 francs et peut être échangée dans n’importe quelle banque de Suisse. Bien évidemment, les éditions rares sont aussi plus précieuses. Ainsi, un Vreneli datant de 1926 vaut jusqu’à 400 francs. Les collectionneurs acquièrent aussi volontiers des pièces frappées entre 1904 et 1906 pour environ 300 francs. Le Vreneli d’or doit probablement son nom à l’ancienne représentation d’Helvetia. En effet, avec ses cheveux tressés, elle rappelait plutôt une jeune paysanne qu’une solide mère patrie.


    https://www.revue.ch/fr/editions/2019/03/detail/news/detail/News/tout-ce-qui-brille-nest-pas-or-la-branche-de-lor-sous-le-feu-des-critiques
    #extractivisme #droits_humains #transparence

    ping @albertocampiphoto

    • #Metalor cuts ties with small mines over sustainable gold

      Swiss gold refinery Metalor Technologies has announced it will no longer deal with artisanal mining operations. The company cites the increasing cost of ensuring that gold is being produced by small mines in compliance with human rights and environmental standards.

      Metalor has come under repeated fire for doing business with gold mines in South America that care neither for their workers or surrounding habitat. Some of the gold being refined has also been linked by NGOs to money laundering.

      The company has refuted many of the charges being levelled at it by human rights groups. But it had nevertheless already ceased doing business with artisanal mines in Peru last year whilst declaring self-regulated measures to combat abuses in the gold trade. Monday’s announcement also signals the end to its artisanal activities in Colombia.

      Pressure groups has complained that Metalor’s due diligence was failing to spot back doors through which “dirty gold” was allegedly reaching the refinery.

      “The increasing complexity of the supply chain in this sector makes it increasingly difficult for Metalor to continue its commercial relations with artisanal mining operations,” said Metalor CEO, Antoine de Montmollin, in a statement.

      “Metalor regrets this well-considered decision, but we will not compromise on defending a more sustainable value chain in the gold sector.”
      ’Skirting the issue’

      Mark Pieth, a champion for greater accountability in the Swiss commodities sector, slammed the refinery’s decision. He believes that cutting ties with trouble spots in response to criticism is not the answer because it strips entire communities of their livelihood.

      “It’s really skirting the issue because in fact the refineries should take responsibility and they should be helping to clean up rather than just cutting and running,” Pieth, who is publishing a book on gold laundering this month, told swissinfo.ch.

      Pieth also points that sourcing gold exclusively from large-scale mining is no guarantee of a problem free supply chain. Large-scale mining has been associated with environmental pollution, as well as with the displacement and expropriation of indigenous communities.

      Hosting four of the world’s major refineries, Switzerland has virtually cornered the market in gold processing. In 2017, the country imported 2,404 tonnes of gold (worth a total of CHF69.6 billion or $69.7 billion) while 1,684 tonnes were exported (CHF66.6 billion).

      Last year, the government issued a report of the gold sector and said it was working with the industry to improve “sustainability standards”.

      If Swiss refineries shun artisanal gold, this will likely be snatched up by refineries in the United Arab Emirates or India that care even less about following good practices, noted Pieth.


      https://www.swissinfo.ch/eng/business/compliance-costs_swiss-gold-refinery-turns-back-on-artisanal-miners/45036052

      ping @albertocampiphoto

    • Boycotting artisanal gold miners is not the answer

      Switzerland’s anti-corruption champion #Mark_Pieth thinks Metalor was wrong to drop artisanal miners.
      The sudden decision by the giant Swiss refinery Metalor to throw a blanket ban on gold from small-scale mines in Colombia and Peru is an understandable knee-jerk reaction to growing public horror at the human rights, environmental and organised crime issues linked to artisanal mining.

      Yet it is a short-sighted business decision, or rather, wilfully blind.

      It is true that conditions in many artisanal mines and their surrounding communities can be appalling and dangerous – particularly illegal mines hijacked by organised criminals rather than traditional mining communities where the activity is merely informal.

      I have seen with my own eyes women handling mercury with their bare hands and men working 28-day shifts in slave-like conditions in precarious tunnels carved into the rockface, surviving in shanty towns notorious for gun violence, forced prostitution and hijacking like Peru’s La Rinconada.

      But – and it’s a big but – if other refineries follow suit rather than engaging with the issues and trying to solve them, it will be catastrophic for the 100 million people worldwide who rely on artisanal mining for their livelihoods.

      About 80% of miners work in small-scale mines, but generate only 20% of the 3,200 tonnes of newly mined gold that is refined worldwide every year. The remaining 80% of our gold comes from sprawling industrial mines owned by powerful corporations like US-based Newmont Mining and the Canadian multinational Barrick Gold.

      Firstly, it is simply not economically possible to disregard 20% of the world’s gold production. If responsible refineries refuse artisanal gold, it will instead end up in the cauldrons of poorly regulated refineries with zero care for compliance in the United Arab Emirates or India.

      Secondly, it is a basic factual mistake to believe that gold from large-scale industrial mines is any cleaner than artisanal gold.

      Toxic substances leech into drinking water supplies and major rivers with fatal consequences, through the collapse of cyanide pools (such as the Baia Mare disaster in Romania) or toxic mine drainage after the mines are abandoned. Huge piles of contaminated waste rubble, or tailings, turn landscapes into no-go wastelands.

      Violent land-grabbing facilitated by corruption is common: in Ghana, there is even a word, galamsey, for traditional miners pushed into illegality through forced displacement without compensation.

      Most importantly, the Organisation for Economic Co-operation and Development (OECD) in its Alignment Assessment 2018 deplores the “risk-averse approach to sourcing” that Metalor has been panicked into taking, and this form of “internal embargo” on artisanal mining. It’s not hard to see why: it doesn’t solve the problems faced by artisanal miners, but instead takes away their only source of livelihood while allowing the refinery to tick a box and turn a blind eye.

      So, what should Metalor and other responsible gold refineries with the collective power to change the industry do?

      First, acknowledge the scale of the problems and show willingness to engage – with the problems and with others trying to solve them.

      Second, pinpoint the obvious no-go areas. Gold coming from conflict areas (like Sudan) or mined by children (child miners are common in many countries, including Burkina Faso, Niger and Côte d’Ivoire), for example.

      And third, work together with other refineries to jointly tackle the issues of artisanal mining and help raise standards for those 100 million impoverished people who rely on it.

      Metalor cites “resources to secure compliance” as a reason for its blanket ban on artisanally mined gold. But the cost of proper, transparent audits tracing back through the entire gold supply chain is mere pocket money for a refinery of this size – and if the refineries engage in collective action, it’s a matter of gold dust.

      https://www.swissinfo.ch/eng/opinion_metalor--mark-pieth-gold/45037966
      #boycott

  • Japan’s Hayabusa 2 spacecraft is about to fire bullets into an asteroid - MIT Technology Review
    https://www.technologyreview.com/the-download/612986/japans-hayabusa-2-spacecraft-is-about-to-fire-bullets-into-an-aste

    L’exploitation de l’espace, jadis un commun universel, est sur le point de démarrer... au profit de pays ou de compagnies privées.

    Some space mining is set to take place, courtesy of Japan’s Hayabusa 2 spacecraft.

    The news: Touchdown on the 3,000-foot-wide Ryugu asteroid is planned for February 22 at 8 a.m. local time in Japan. Then comes the bullets: Hayabusa 2 will fire into the asteroid to create dust and particles that the device can gather up with its sampling arm. Two shots will be fired initially; a larger projectile will be shot later this year to stir up additional material.

    A rocky start: The craft’s landing on Ryugu was supposed to happen last October, but it was discovered the surface of the asteroid was covered in larger gravel than the team had expected. To make sure the collection system would still work, the researchers performed some experiments back here on Earth—they fired a bullet into gravel using spare launchers that were made during the manufacturing of the space-bound one (see the image above).

    Why it matters: The spacecraft’s precursor, the Hayabusa, is the only spacecraft to date to have collected material from an asteroid and returned it to Earth. This newer craft will provide more detailed measurements, building on the knowledge established by the original. The Hayabusa 2 will return to Earth in late 2020 with the samples from Ryugu.

    #Espace #Communs #Minerais

  • « Ils disaient que leur barrage était sans danger » : au Brésil, la colère et la crainte d’une nouvelle catastrophe
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/01/28/au-bresil-a-brumadinho-entre-revolte-et-crainte-d-une-nouvelle-catastrophe_5

    En fin de journée, Eduardo Angelo, commandant de l’opération de secours, a dû reconnaître qu’aucun survivant n’avait été localisé ce dimanche et que le bilan s’élève désormais à 58 morts et 305 disparus. Lundi, les opérations de secours vont reprendre mais « les chances de retrouver des survivants sont désormais minimes », a ajouté le commandant. Une nouvelle fois, l’entreprise Vale brillait par son absence. Hormis des employés estampillés « #Vale » et qui portent autour du cou des petites pancartes « Puis-je aider ? », aucun responsable de la mine n’était présent au centre d’information.

    @mad_meg c’est du #minerai de #fer qui est extrait

    La rupture de l’un des trois #barrages miniers du complexe de Córrego do Feijão a eu lieu en début d’après-midi vendredi à Brumadinho. Cette commune de quelque 39 000 habitants est située à 60 km au sud-ouest de Belo Horizonte, la capitale de l’Etat du Minas Gerais. Le barrage est une digue contenant des résidus d’une mine de minerai de fer de couleur rouge, explique le Guardian (article en anglais). Selon la société, ce barrage de 86 mètres de haut a été construit en 1976, et contenait 11,7 millions de litres d’eau contenant des déchets miniers.

    https://www.francetvinfo.fr/monde/bresil/bresil-ce-que-l-on-sait-de-la-rupture-d-un-barrage-minier-qui-a-fait-au

    #Brésil #extraction #pollution

    • Brésil : Vale va verser 7 milliards de dollars pour la catastrophe de Brumadinho.
      https://www.ouest-france.fr/economie/bresil-vale-va-verser-7-milliards-de-dollars-pour-la-catastrophe-de-bru

      Le conglomérat brésilien Vale a accepté de verser plus de 7 milliards de dollars de dommages « sociaux et environnementaux », deux ans après la catastrophe minière de Brumadinho qui avait fait 270 morts, aux termes d’un accord rejeté par les victimes.
      Les autorités de Minas Gerais, où se trouve Brumadinho, dans le sud-est du Brésil, ont indiqué jeudi que l’accord conclu avec l’un des premiers groupes mondiaux de minerai de fer autour de la catastrophe du 25 janvier 2019 était le plus gros accord de compensation jamais signé en Amérique latine.

      Dès l’annonce de l’accord, des victimes de la tragédie ont protesté devant le Tribunal de justice à Belo Horizonte, capitale du Minas Gerais, critiquant le montant, bien trop faible selon elles, des dommages.

      La catastrophe avait plombé les comptes du groupe en 2019, avec une perte nette de 1,68 milliard de dollars. Depuis Vale affiche une bonne santé, porté par l’envolée des cours du minerai de fer sous l’effet de la forte demande de Chine.

      Selon Ativa Investiments, cité par l’agence Bloomberg, ces indemnisations n’affecteront pas les projets d’investissement du groupe minier.

      https://seenthis.net/messages/757427

      À quoi sert l’or ? Selon le World Gold Council, 57 % de l’or produit servent à la joaillerie, 35 % partent dormir dans des banques et 8 % sont utilisés par l’industrie, principalement pour l’électronique. L’extraction de ce métal, qui ne satisfait aucun besoin humain fondamental, est infiniment nuisible, expliquent ces ingénieur·es qui luttent contre le projet Montagne d’or.

      https://seenthis.net/messages/768708

  • Le massacre de l’Union Minière à Lubumbashi (9 décembre 1941) Ludo De Witte - 9 Décembre 2018 - Congo Indépendant - Investigaction
    https://www.congoindependant.com/le-massacre-de-lunion-miniere-a-lubumbashi-9-decembre-1941/#_edn5
    https://www.investigaction.net/fr/le-massacre-de-lunion-miniere-a-lubumbashi-9-decembre-1941

    L’Africa Museum de Tervuren rénové, rouvre ce 9 décembre 2018 : voilà l’occasion ou jamais de revenir sur le massacre par l’armée coloniale belge (la « Force Publique »), de travailleurs noirs de l’Union Minière partis en grève en 1941. Ces ouvriers avaient arrêté le travail pour réclamer des salaires décents. Si l’on veut vraiment décoloniser notre espace public et notre histoire collective, on se doit de dire ce qu’a représenté et représente toujours cette entreprise, joyau à l’époque de la Société générale de Belgique, multinationale stratégique toujours en activité aujourd’hui sous le nom d’Umicore. Il convient de parler de l’énormité des profits accumulés par l’Union Minière/Umicore au Congo, et de rappeler que des dizaines de milliers de Congolais les ont payés de leur sueur et de leur sang, parfois de leur vie. Ce devrait être l’une des finalités du musée de Tervuren.

    Avant de raconter l’histoire de ce bain de sang, une suggestion me paraît ici de mise. Il est bon d’écrire l’histoire et encore mieux de la transposer sous une forme adaptée dans un musée, mais pour ancrer durablement dans la mémoire collective des événements autrement révélateurs et symboliques, il est nécessaire de la rendre visible dans l’espace public. A l’époque où l’identification de cadavres de soldats tombés pendant les deux guerres mondiales de 1914-18 et 1940-45 se poursuit et où se poursuit le repérage des fosses communes des victimes de la guerre civile Espagnole (1936-39), pour ne mentionner que ces cas d’espèce, le temps n’est-il pas venu qu’on exige de l’Etat belge et de l’Umicore qu’ils mettent tout en œuvre pour que soient retrouvées les cadavres des ouvriers massacrés dans l’ancien Elisabethville de 1941, et qu’on érige à leur martyre, un monument digne de leur mémoire ? Un lieu de mémoire qui, partant de ce massacre, immortalise le calvaire du peuple congolais au cours de ces années sombres et pénibles ?
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    Ce que la Belgique et ses alliés durant la Deuxième Guerre ont exigé comme effort de la part des Congolais fut impitoyable. Comme je l’écris ailleurs, « Pendant ces années de guerre l’Afrique centrale s’était transformée en un immense camp de forçats au service de l’industrie de guerre alliée[ii]« . Dès le départ, le travail forcé a été à la base de la colonisation, d’abord sous le régime de l’Etat indépendant du Congo, propriété de Léopold II, mais ensuite encore lorsque cet Etat devint une colonie belge en 1908. Le Père Le Grand déclarait au Congrès colonial de 1926 : « La façon dont se font les recrutements dépassent toutes les bornes. On a vu des groupes entiers de Noirs se diriger la corde au cou vers les chantiers et on a vu des chefs médaillés [chefs à la solde de la Colonie] à l’occasion du recrutement faire la chasse à l’homme. Bientôt ils essayeront de s’évader quitte à mourir en hommes plutôt que d’avoir l’impression d’être esclaves[iii]« .

    Durant la guerre, cette situation s’est aggravée. Le nombre de Congolais astreints au travail forcé, est passé de 480.000 à 850.000 doublant donc quasiment. Mais le durcissement de l’exploitation prit encore d’autres formes, impactant la population toute entière. Ainsi le nombre de jours ouvrables durant lesquels chaque Congolais mâle adulte devait se consacrer à des « tâches de la communauté » passa de 60 à 120 jours par an. Quant à la superficie de la culture forcée (coton, manioc, riz, noix de palme), elle se vit tripler de 300.000 à 900.000 ha. Le Père Hulstaert écrit que l’ordre donné par les autorités de gagner la forêt en vue d’y récolter le caoutchouc provoqua » une vague de peur et d’horreur dans les régions de la forêt tropicale, tant la mémoire de la période terrible de la récolte du caoutchouc dans l’Etat indépendant du Congo était restée vive chez beaucoup de gens[iv]«  . La pénurie et la dévaluation du franc congolais, lié au franc belge diminua considérablement le pouvoir d’achat des salariés. C’est ici qu’il convient d’évoquer les événements sanglants de décembre 1941 à l’Union Minière du Haut Katanga.


    Colonie belge 1941 – Gouverneur Maron aux martyrs de l’UMHK à Lumumbashi

    Le premier qui ait étudié ce dossier est Jules Marchal, ancien administrateur colonial belge puis ancien ambassadeur et, à sa retraite, historien-amateur et chercheur. Il se mit à fouiller les archives de son ancien employeur. Jules Marchal découvrit, à sa grande surprise, dans des documents officiels, que la colonisation belge se fondait sur une série de crimes contre les populations qui lui étaient soumises. Scandalisé par ses découvertes, il dépensa tout son temps et toute son énergie à l’étude de centaines de milliers de documents conservés aux Archives Africaines du Département des Affaires Etrangères à Bruxelles. Une bonne douzaine d’ouvrages sont issus de ces recherches, tous couvrant la période 1885-1945. Ils rassemblent les données de base qui permettent de comprendre l’exploitation coloniale, sous Léopold II puis sous l’administration belge.

    Je vais ici largement puiser dans le récit que fait Jules Marchal des évènements de 1941 dans son Travail forcé pour le cuivre et pour l’or[v]. Pour les reconstituer, il se fonde sur le journal d’Amour Maron, gouverneur du Katanga à l’époque. Il en a trouvé une copie dans les archives du Consulat belge à Lubumbashi. J’y ajoute quelques autres données tirées de mes archives personnelles. L’intérêt de tout ceci ne se limite pas à l’année 1941. La gravité du massacre de cette année-là marque à ce point les travailleurs de l’Union Minière, elle les terrorise tant que cela permet d’expliquer pourquoi, dans les décennies qui suivent, ils n’ont joué aucun rôle de premier plan, même pas au temps de la décolonisation, même pas pour organiser des arrêts de travail de quelque envergure. Le texte qui suit est de Jules Marchal, le mien est en italique.

    PRÉLUDE
    A partir de 1928 l’Union Minière fit figure au Congo et en Europe d’employeur modèle, développant pour les travailleurs ses services médicaux et prenant en charge leur formation professionnelle au maniement de l’outillage et à son entretien. [Le directeur général en Afrique de l’Union Minière] Léopold Mottoulle, s’évertua à stabiliser la main d’œuvre africaine. Il s’appliqua à en faire, à travers des services sociaux de pointe, un réservoir d’ouvriers dévoués et industrieux. Il considérait les travailleurs comme de grands enfants, qu’il fallait diriger en bon pater familias, décidant de ce qui était bon pour eux et de ce qui ne l’était pas, fixant le niveau des salaires selon son bon plaisir.

    [Bien que le logement et l’alimentation de base étaient fournis en nature par l’UM, le niveau de ces rémunérations en nature était celui d’un salaire de famine] et il se conçoit que les « grands enfants » n’étaient pas très heureux des décisions dans ce domaine du « père de famille ». Ce fut tout particulièrement le cas à la fin 1941. Le salaire de base (c’est-à-dire celui d’un manœuvre débutant), avait retrouvé, après la chute observée au cours de la crise des années 1930, son niveau de 1930 : 2 francs par jour. A la même époque, depuis le commencement de la Seconde Guerre mondiale, le coût de la vie s’était considérablement élevé. Comme lors de la Première Guerre, la monnaie nationale s’était fortement dépréciée.

    Le 6 novembre 1941, l’administration coloniale du Katanga et la direction de l’Union Minière et de la Sermikat se réunissent à Elisabethville (Lubumbashi). Monseigneur Jean-Félix de Hemptinne, évêque du Katanga, est présent. A l’ordre du jour, une enquête de l’administration coloniale qui démontre que le minimum vital pour un travailleur célibataire, de 939 francs par an au 10 mai 1940, s’est élevé à 1.503 F au 1er août 1941, soit une augmentation de 71%. Le salaire moyen en ville est de 700 F, à comparer au chiffre de 1.503 F de l’enquête. Ceci « peut expliquer dans une certaine mesure la recrudescence des vols », affirme un des participants à la réunion. Sans augmentation de salaires, « des troubles graves » sont à craindre, opine l’évêque de Hemptinne. On se met d’accord sur la nécessité d’une augmentation des salaires de 30 à 40%[vi]. Mais rien n’est mis en œuvre pour la faire appliquer.

    Des années plus tard le journal katangais L’Informateur décrit le caractère explosif de la situation en ces termes : « En avril 1941, l’attention de l’administration est attirée sur l’incidence du renchérissement permanent du coût de la vie, sur l’esprit des indigènes. A cette date, les salaires et traitements des Européens ont été revalorisés dans d’acceptables proportions, tandis que les travailleurs indigènes, à quelques exceptions près, vivent toujours sous le régime du temps de paix. A la Cité comme dans les camps d’organismes tels que l’Union Minière et le BCK, les esprits sont remontés, les meneurs, qui ne sont encore que des péroreurs de carrefour, s’agitent. Les autorités qui sont en contact direct et permanent avec le travailleur doivent consigner dans leurs rapports que les revendications des indigènes sont justifiées. Mais l’administration supérieure continue à faire la sourde oreille »[vii].

    DES GRÈVES ÉCLATENT
    Shituru, situé près de Jadotville (Likasi), avec ses usines de production de cuivre électrolytique et la fonderie de Panda toute proche, constituent à cette époque le complexe industriel le plus important de l’Union Minière. Au mois d’octobre 1941 les ouvriers blancs y avaient débrayé et rapidement eu gain de cause. A l’exemple de cette grève des Blancs, dans la nuit du 2 au 3 décembre, des Africains du camp de Shituru, auxquels se sont joints leurs camarades de Panda, décident de faire grève le 4 au matin pour obtenir une augmentation de leurs salaires. Le 3, au matin, Léon Mutamba, le porte-parole des grévistes, en informe le chef du camp de Shituru. Celui-ci alerte immédiatement la direction générale de la société à Elisabethville, laquelle avise le gouverneur Maron. La direction se déclare dans l’impossibilité de céder face à la menace et obtient du gouverneur qu’il maintienne l’ordre et la discipline chez les travailleurs.

    Se fondant sur la législation par temps de guerre, Maron promulgue le même jour un arrêté réquisitionnant tous les travailleurs, sous peine de cinq ans de prison pour les récalcitrants (…) Le jeudi 4 décembre, avant l’aube, des camions de l’Union minière transportent les soldats de la Force Publique, l’armée de la colonie, jusqu’aux camps. A l’entrée du camp de Shituru, la troupe se heurte à 500 travailleurs, en route pour Panda. Elle les maintient sur place puis les refoule. A Panda elle entoure un groupe massé près de l’école.

    Le directeur général de l’Union Minière, Léopold Mottoulle, tente d’établir le contact avec des groupes de grévistes. Il promet une augmentation de salaire à ceux qui reprendront le travail à 11h, alors que les autres n’obtiendraient rien. Il n’est pas entendu, on lui lance des pierres. Furieux et écœuré par l’attitude de ses « grands enfants », il est accueilli à Panda par les clameurs et les protestations des femmes. Elles se plaignent de l’insuffisance des rations de viande et de poisson. Parmi les équipes de jour de Shituru et Panda, soit 1.800 personnes, 1.400 ouvriers sont en grève. Seuls les recrues et les ouvriers spécialisés travaillent.

    Les officiers blancs de la Force publique, craignant d’être débordés par les grévistes, ordonnent à leurs hommes de faire preuve de sang-froid et de ne pas répondre aux provocations. Ils réclament l’envoi urgent de renforts de Lubumbashi. Le bilan des échauffourées est relativement léger : cinq blessés dont un soldat.

    Il n’y a qu’un seul incident qui tourne au drame lorsque le commandant du bataillon de la Force Publique Cardoen tue un gréviste d’une balle de revolver. Les renforts arrivent par train en début de soirée. Les soldats patrouillent la nuit. Le 5 décembre tout est calme à Shituru et Panda. 85% des membres du personnel se présentent au travail, mais le cœur n’y est pas ; il y a partout de vifs échanges. Au cours des deux journées suivantes, menaces ou rumeurs de grève se multiplient dans plusieurs sièges d’exploitation de l’Union Minière.

    GRÈVE DANS LA CAPITALE DU KATANGA
    Le lundi 8 décembre, les travailleurs débraient à Kambove et à la mine voisine de Shanguluwe. Ils réclament une augmentation de 1,50F par jour au lieu des cinquante centimes proposés. A Kambove les femmes se joignent aux hommes pour se plaindre des rations alimentaires. Le même jour, les menaces de grève se précisent à Luishia et à Kipushi. Deux pelotons sont envoyés à Kipushi. Par ailleurs, le même lundi à la Lubumbashi, la situation se dégrade d’heure en heure à la fonderie et aux camps avoisinants. Mottoulle tient personnellement le gouverneur Maron au courant, après lui avoir dit au matin regretter qu’on n’ait pas agi avec plus de fermeté à Jadotville.

    Le gouverneur prie le major Michel Vincke, le commandant militaire d’Elisabethville, d’envoyer des troupes sur place, afin de disperser les manifestants et d’arrêter les meneurs. Le procureur du roi, Paul Van Arenbergh, et le procureur général, Jean-Marie Devaux, se rendent sur les lieux, de même que le commissaire de district. Van Arenbergh fait arrêter deux meneurs, ce qui fait monter la tension. Les ouvriers se massent devant le bureau du chef de camp et, de la foule, montent des invectives. A 23h Mottoulle téléphone à Maron que la troupe se prépare à faire usage de ses armes. A minuit, les manifestants sont dispersés, après qu’un soldat ait été blessé par le jet d’une brique.

    AU STADE DE FOOTBALL
    Le mardi 9 décembre, à 6h du matin, le gouverneur Maron se rend au camp central de Lubumbashi. Il ordonne aux travailleurs de se rassembler au stade de football et met en place à la tribune un peloton de soldats— démonstration de force. René Marchal, l’administrateur du territoire, est aussi sur place. Confronté aux souffrances des travailleurs, il avait décrété en juin 1941 que tous les employeurs devaient fournir gratuitement le bois de chauffage à leurs travailleurs. Cette initiative, qui équivalait en quelque sorte à une augmentation mensuelle des salaires des travailleurs de 15F, n’avait pas été appréciée par l’administration provinciale. Plus tard, on l’avait obligé à revenir sur cette décision.[viii]

    Selon René Marchal, ce 9 décembre une foule de 1.500 à 2.000 Noirs, hommes, femmes et enfants, est rassemblée sur le terrain de football. L’administrateur territorial, qui parle la langue locale et connaît bien la population noire, est formel : « Les grévistes n’avaient aucune intention belliqueuse. Il s’agissait d’une manifestation pacifique contre la non-adaptation des salaires au coût de la vie. Par contre, l’air résolu de la troupe, et surtout des officiers, de même que l’état de surexcitation du gouverneur Maron me firent appréhender le pire. (…) Maron paraissait avoir perdu le contrôle de ses nerfs. A chaque clameur de la foule, il levait les bras et secouait ses poings en signe de colère. Il ne tenait pas en place ».[ix]

    Après un entretien de Maron avec le numéro 1 de l’Union Minière Jules Cousin, Marchal reçoit du gouverneur cet ordre : « Vous pouvez aller parler aux grévistes, mais je vous défends de leur faire la moindre promesse. Faites-les rentrer chez eux et dites leur qu’après cela on examinera leur problème. Le capitaine De Milde va vous accompagner avec sa compagnie »[x]. Il n’y avait rien de mieux à faire pour que la situation ne dégénère et, pire : envoyer le message aux grévistes qu’ils n’obtiendraient rien, après avoir été sommés de se rassembler au stade de football, accompagnés de leurs familles (la chose avait manifestement suscité des espoirs chez les grévistes), et cela sous la menace de soldats lourdement armés— non avec des fusils, mais des mitraillettes—, dans une ambiance de suspicion réciproque entre travailleurs (dont certains leaders avaient été arrêtés) et soldats (l’un d’eux avait été blessé la veille).

    Maron, Cousin et Mottoulle, l’administration coloniale et les sociétés coloniales : tous voulaient maintenir les ouvriers noirs dans le carcan du paternalisme, pilier de la colonisation belge. Dans l’univers colonial, on ne négocie pas avec ces grands enfants. Plus encore : on ne discute pas avec eux de leurs revendications même si on les considère comme légitimes. Les Noirs devaient se taire, se satisfaire de ce qu’on leur donnait et s’incliner devant les refus qu’on leur opposait. Toutes les tentatives de rébellion — et même la simple expression d’un mécontentement — devaient être réprimées, jamais reconnues !

    « SI L’ON M’AVAIT DONNÉ LE POUVOIR DE NÉGOCIER… »
    L’administrateur de territoire Marchal et son adjoint sont bien reçus par la foule : « Les grévistes s’étaient respectueusement écartés pour nous laisser passer. Tout le monde observa un silence respectueux pour m’écouter ». Les travailleurs avaient ôté leur chapeau : « la foule faisait preuve d’un respect parfait à mon égard », note Marchal. Il leur dit « qu’ils avaient des raisons de n’être pas tout à fait satisfaits, étant donné que le coût de la vie avait augmenté dans de telles proportions qu’il ne leur était plus possible, avec le taux ancien des salaires, de faire face à tous leurs besoins de famille », mais, vu l’état de guerre « que nous avons tous des sacrifices à consentir, que les Européens avaient à supporter des restrictions aussi bien qu’eux (…) Je leur donnai l’assurance que le gouvernement ferait tout son possible pour eux et que l’Union Minière était disposée à leur accorder une augmentation générale »[xi].

    Marchal va plus loin que ce qu’on lui avait permis de dire, mais le résultat est —momentanément — là : « Je terminai en les exhortant tous à rentrer chez eux directement et en les prévenant de l’état de surexcitation de la troupe… » La foule commence à quitter les lieux. Sauf plusieurs leaders qui, croyant que l’administrateur territorial a le mandat pour négocier, insistent. Marchal écrit : « plusieurs meneurs réclamèrent tout d’abord la libération de leurs camarades arrêtés la veille. D’autres réclamèrent une promesse formelle d’augmentation ». Un ouvrier propose une augmentation de 5 francs par jour, une revendication jugée par Jules Marchal comme « pas tellement exagérée ». Cet ouvrier, c’est peut-être Léonard Mpoy, qui est identifié par Jules Marchal dans son livre comme le leader de la grève. L’administrateur territorial conclut : « J’eus l’impression en tous cas qu’une solution rapide du conflit eût pu être réalisée aisément si l’on m’avait donné le pouvoir de négocier avec eux »[xii]. Malheureusement, ce n’est pas le cas…

    LE MASSACRE
    Le Gouverneur Maron s’approche à son tour de la foule et parle aux grévistes. René Marchal observant la scène écrit : « J’eus la conviction qu’il n’existait aucun danger pour personne. Encore une demi-heure de patience et, j’en suis convaincu, les grévistes seraient rentrés chez eux ». C’est alors que le capitaine De Milde, officier de la Force Publique, s’adresse aux grévistes puis leur fait trois sommations. Elles sont énoncées en lingala, la langue officielle de l’armée coloniale ; une langue, dit René Marchal, « que pas un gréviste sur 100 ne comprenait. Les sommations restèrent sans effet. Le capitaine ordonna alors à ses hommes d’avancer baïonnette au canon. Pas un gréviste ne broncha. Les soldats hésitèrent à entrer en action, puis au lieu de piquer avec leurs baïonnettes, ils voulurent faire circuler à coup de crosses de fusils. Aussitôt un des grévistes a voulu s’emparer d’un fusil. Au même instant un coup de feu partit qui déclencha instantanément une fusillade générale qui dura 8, 10, 15 secondes, je ne sais au juste »[xiii].

    La scène est horrible : « Une trentaine de cadavres jonchaient la tribune, des blessés se tortillaient dans les fils de fer barbelés, d’autres agonisaient dans une mare de sang. Une fuite éperdue des rescapés s’ensuivit. (…) la plaine de football se vida rapidement, à l’exception de quelques dizaines d’indigènes qui, sans souci du risque, se précipitèrent au secours des victimes. Des femmes surtout étaient accourues, et jetaient des cris de désespoir en reconnaissant leur mari parmi les tués ». La compagnie se retire, pendant que des infirmiers emportent les blessés sur des brancards vers une ambulance.[xiv] Bilan officiel du massacre : 45 hommes, 2 femmes et 1 enfant tués, 74 blessés. Une cinquantaine de blessés mourront le lendemain, selon le syndicaliste belge Georges Lievens, sympathisant des grévistes[xv]. A midi, à Luishia la troupe se prépare à disperser à nouveau un rassemblement de grévistes. Au même moment les travailleurs de la mine de l’Etoile, descendant sur Elisabethville pour se plaindre également de leur ravitaillement, font demi-tour à la nouvelle de ce qui vient de se produire.

    Devant l’hôpital indigène 3 à 400 personnes attendent dans le calme les nouvelles des blessés. Entre-temps, « le personnel blanc de l’Union Minière décide de protester contre le massacre en organisant une grève de quelques heures ». L’administrateur territorial écrit plus tard : « J’eus l’occasion par la suite de me rendre compte combien les travailleurs indigènes avaient apprécié cette manifestation de sympathie à leur égard »[xvi]. Mais les autorités sont d’un autre avis, car la ségrégation entre Noirs et Blancs est un des piliers du système colonial. Le syndicaliste belge Georges Lievens va faire les frais de cet acte de solidarité.

    LE JOUR D’APRÈS
    Que faire des corps ? Mottoulle propose de les inhumer dans une fosse commune, mais l’administration refuse. Une cinquantaine de détenus de la prison locale sont réquisitionnés pour creuser des tombes individuelles au cimetière de la ville. On désire faire vite, sans les rites habituels des funérailles, loin des familles, parce qu’on craint que cette cérémonie ne provoque de nouveaux désordres. Il fait encore nuit – la nuit du 9 au 10 – quand environ 45 cadavres sont jetés dans deux camions et transportés vers le cimetière, où les détenus achèvent de creuser les dernières tombes. Un détachement de soldats prend position autour des tombes. Le jour se lève — un jour qui « restera sans doute le jour le plus horrible de ma vie », écrit l’administrateur territorial Marchal, qui est présent. « Des miasmes repoussants empestaient l’atmosphère. Des liquides fétides ruisselaient des deux véhicules. Les cadavres gluants glissaient des mains des prisonniers et dégringolaient au sol avec un bruit sourd. Spectacle d’une horreur indescriptible »[xvii]. Sans cérémonie aucune, sans un dernier hommage, et pour les proches et survivants, sans identification de l’endroit où ils sont enterrés : « le mystère règne autour de la sépulture clandestine des cadavres déchiquetés de ces victimes »[xviii].


    Le 9 décembre 1941 à Lubumbashi, martyrs de L’UMHK (Gouverneur Maron)

    Pendant que les corps sont inhumés, le travail reprend dans tous les chantiers et usines de I’Union Minière. La plus grande grève de l’histoire coloniale belge se termine. L’UMHK alloue une somme de 300 francs à la famille de chacune des victimes, se fondant sur le montant semblable habituellement versé en cas de décès d’un travailleur, alors que, en juillet 1941, le tribunal de première instance d’Elisabethville avait accordé une indemnité de 1.000 francs à la famille d’un travailleur de la Gécomines, tué dans un accident de travail. Le bain de sang terrifie les esprits : l’Union Minière en sera quitte avec les grèves de travailleurs africains jusqu’à la fin du Congo Belge.

    LES SUITES
    Le 11 décembre l’Union Minière décide une hausse générale des salaires de 25% et de 50% par rapport à ceux d’octobre. Ainsi le salaire de 2 francs passe à 3 francs, celui de 12 francs à 15 francs. Deux semaines plus tard la hausse est communiquée aux capitas de l’Union Minière. L’administrateur territorial Marchal écrit : « Cette décision n’était que trop justifiée depuis longtemps. Elle arriva malheureusement un peu tard. Ce que je n’ai pu m’expliquer, c’est la mauvaise grâce avec laquelle l’Union Minière se résigna à concéder un réajustement si manifestement impérieux. (…) Il y eut surtout une faute psychologique impardonnable de la part de l’Union Minière et du gouvernement se refusant nettement de mettre quoi que ce soit en œuvre pour rechercher sur place une solution pacifique du conflit, alors que celle-ci eût certainement été trouvée immédiatement par une concession de la plus élémentaire justice ; dans le domaine du réajustement des salaires. (…) la répression de cette grève [fut menée d’une façon] inconsidérée, stupide et criminelle »[xix].

    Il reste à la Justice de condamner nombre de gens appréhendés comme meneurs aux différents sièges d’exploitation et à la Sûreté et au Parquet d’enquêter sur le rôle des syndicalistes blancs, impliqués dans la grève selon Cousin. Les ouvriers blancs avaient cessé le travail immédiatement après le massacre, « pour protester contre l’assassinat dont venaient d’être victimes nos frères noirs », en affirmant « que c’était la Société Générale qui avait fait tirer le gouvernement et que, si la Générale avait fait tirer sur les Noirs, elle le ferait un jour sur nous ». Un groupe d’ouvriers européens avait, en passant devant le bureau de la direction générale de l’UMHK crié « Nous ne voulons plus travailler avec des assassins »[xx]. Le syndicaliste belge Georges Lievens est accusé d’avoir fomenté la grève. Licencié par l’Union Minière, il est condamné le 31 décembre 1941 à 8 jours de prison et à 25 francs d’amende pour injures au procureur Van Aerenbergh, qu’il a accusé d’être vendu à l’administration coloniale et à l’Union Minière. De 1941 à 1944, il erre à travers tout le Congo, pour retourner fin 1944 à Elisabethville, où il se fait engager par le Service des Finances de la ville. Il continue de dénoncer les responsabilités belges dans le massacre, ce qui provoque son licenciement[xxi].

    Près d’une année après le massacre, Maron est promu inspecteur d’État, tout en conservant son poste de gouverneur du Katanga. De très hautes distinctions honorifiques étaient réservées à Amour Maron : commandeur des Ordres du Lion et de Léopold II, officier de l’Ordre de Léopold et de l’étoile africaine, commandeur de l’Ordre du Christ du Portugal, et porteur de l’étoile des services en or[xxii]. Il n’est pas le seul à ne pas avoir pâti du rôle qu’il a joué dans les événements : « Quelques mois après la grève, dans le salon de réception de la résidence du gouverneur, quelques minutes après l’annonce d’une très haute promotion [accordée au capitaine De Milde] par Mr. le ministre [Albert] de Vleeschauwer », écrivit l’administrateur Marchal, j’entendis cette réflexion de la bouche même d’un magistrat : « Tel est le prix du sang de cinquante martyrs »[xxiii].

    ORGANISER L’OUBLI
    Depuis, l’oubli s’organise. L’angoisse d’une population terrorisée par les événements y aide. Cette brutale démonstration de force est complètement occultée par la presse coloniale. Le Courrier d’Afrique, sous le titre « Désordres graves à I’Union Minière », parle « de graves menaces sur la troupe appelée à intervenir pour maintenir l’ordre dans certains centres de l’UMHK ». Un jour, à l’anniversaire de la boucherie, des fleurs sont déposées sur le lieu du drame. Ce geste est très mal vu de l’Union Minière, qui décide de détruire le stade de football. Depuis lors, « le lieu est devenu un terrain inoffensif ; un terrain vague hérissé de quelques herbes où les gosses s’adonnent volontiers à des parties de jeux », peut-on lire dans le journal katangais Mwango-Hebdo, à la fin de l’année 1973.[xxiv]

    La population n’a que de vagues souvenirs des événements, bien que le massacre ait retenti dans la conscience collective. Dans la peinture populaire et dans des récits assez vagues on impute la responsabilité du massacre au gouverneur Maron, qui aurait déclenché le bain de sang en tuant un leader des grévistes[xxv]. Lors d’un séjour à Lubumbashi en 2008, j’ai parlé avec d’anciens ouvriers de l’Union Minière qui n’avaient pas vécu le drame, mais qui furent engagés plus tard par cette société. Jean Munonga (1939) estimait que de 20 à 30 travailleurs avaient été tués ; Kamanda Ngongo (1930) me parla de 30 à 40 morts. Dans Mwango-Hebdo le commis Mulongoi, un survivant du massacre, parle de 120 morts.Plus tard, sous Mobutu, l’ancien PDG de la Gécamines, Mulenda Mbô, voulut ériger un monument aux morts à l’ancien emplacement du stade de football. Une fondation avait été constituée, et un projet de monument élaboré : un ensemble de statues devaient représenter un ouvrier qui travaille, trois autres en grève, et un policier ou un soldat qui les frappe. Mais le projet n’a pas été mené à bonne fin. A l’endroit de la fusillade il y a eu d’abord un dépôt d’immondices. Ensuite on y a installé un atelier de pierres tombales.[xxvi]L

    Notes
    [i] Auteur de L’assassinat de Lumumba (Karthala, Paris, 2000) et de L’ascension de Mobutu (Investig’Action, Bruxelles, 2018). Cet article, qui doit beaucoup au livre de Jules Marchal Travail forcé pour le cuivre et l’or (1999), a donc été rédigé en français par deux Néerlandophones, Marchal et moi-même. José Fontaine a bien voulu en corriger la langue et je l’en remercie infiniment.
    
[ii] L. De Witte, « Congolese oorlogstranen : Deportatie en dwangarbeid voor de geallieerde oorlogsindustrie (1940-1945) », DeWereldMorgen, 9/1/2016.

    [iii] F. Buelens, Congo 1885-1960. Een financieel-economische geschiedenis, p. 239.

    [iv] G. Hulstaert, dans ARSOM, Le Congo belge durant la Seconde Guerre Mondiale, p. 588.

    [v] La grève et le massacre de 1941, dans J. Marchal, Travail forcé pour le cuivre et pour l’or (1999), pp. 196-199.

    [vi] Sous-commission de la main d’œuvre indigène du Katanga, « Compte-rendu de la réunion du 6 novembre 1941 », dact., 4 p., s.d., Archives LDW.
    
[vii] « La tuerie de la Lubumbashi », l’Informateur, 23 février 1946.

    [viii] René Marchal, « La grève indigène du camp de la Lubumbashi et le massacre du 9 décembre 1941 », le 7 janvier 1946, dact., 9 p., Archives LDW.

    [ix] Ibid.

    [x] Ibid.
    
[xi] Ibid.

    [xii] Ibid. Sur Léonard Mpoy, voir Donatien Dibwe dia Mwembu et Bogumil Jewsiewicki, « De la surpolisation à l’antipolitique, quelques remarques en marge de l’histoire du mouvement ouvrier à l’Union minière du Haut-Katanga (UMHK) et à la Gécamines, 1920-1996 », Brood en Rozen, p. 195.

    [xiii] René Marchal, « La grève indigène du camp de la Lubumbashi et le massacre du 9 décembre 1941 », le 7 janvier 1946, dact., 9 p., Archives LDW.

    [xiv] Ibid.
    
[xv] G. Lievens, « Lettre ouverte à Monsieur Rolus, dirigeant de la Main-d’Oeuvre Indigène de l’Union Minière du Haut Katanga », Elisabethville, tract de 2 p., 9 décembre 1947, Archives LDW.
    
[xvi] René Marchal, « La grève indigène du camp de la Lubumbashi et le massacre du 9 décembre 1941 », le 7 janvier 1946, dact., 9 p., Archives LDW.

    [xvii] Ibid.
    
[xviii] G. Lievens, « Lettre ouverte à Monsieur Rolus, dirigeant de la Main-d’Oeuvre Indigène de l’Union Minière du Haut Katanga », Elisabethville, tract de 2 p., 9 décembre 1947, Archives LDW.

    [xix] « Biographie de Lievens G.P. Ses démêlés avec l’Union Minière », Manuscrit, 2 p., Archives LDW.
    
[xx] Info dans G. Lievens, « Lettre ouverte à Monsieur Rolus, dirigeant de la Main-d’Oeuvre Indigène de l’Union Minière du Haut Katanga », Elisabethville, tract de 2 p., 9 décembre 1947, Archives LDW.
    
[xxi] « Biographie de Lievens G.P. Ses démélés avec l’Union Minière », Manuscrit, 2 p., Archives LDW.

    [xxii] Biographie Amour-Emile-Valentin Maron, Biographie Belge d’Outre-Mer, Ac. Royale des Sciences d’Outre-Mer, T. VI, 1968, col. 692-694.

    [xxiii] René Marchal, « La grève indigène du camp de la Lubumbashi et le massacre du 9 décembre 1941 », le 7 janvier 1946, dact., 9 p., Archives LDW.

    [xxiv] Mwango-Hebdo, « Massacre de 1941. Témoignages de rescapés », fin 1973, doc. Archives LDW. Le 30 novembre 1973, le président Mobutu avait évoqué le massacre dans un discours, ce qui était l’occasion pour Mwango-Hebdo de consacrer quelques articles au drame.

    [xxv] « XXXIV. Maron Alphonse, Governor of Katanga. When he massacred the people of the UMHK », in André Yav (compiled and written), « Vocabulaire du ville de Elisabethville : A history of Elisabethville from its beginnings to 1965 », Archives of Popular Swahili, Vol. 4, Issue 4, 2001. Voir aussi « The history of Zaire as told and painted by Tshibumba Kanda Matulu in conversation with Johannes Fabian », First Session, Part 1, Archives of Popular Swahili, Vol. 2, Issue 2, 1998. Dans ces récits le leader tué serait Léonard Mpoy, mais Mpoy a survécu le drame : en 1974 il est interviewé comme témoin du drame dans la revue Mwango : J. Fabian, « Commenting Kalundi’s comments : Notes on the ethnography of translating the ‘Vocabulary of the town of Elisabethville’ », Journal of Language and Popular Culture in Africa, Volume 1, Issue 3, 2001.
    
[xxvi] « La place a servi… » : Donatien Dibwe Dia Mwembu, communication par email, le 16 novembre 2018.

    #Congo #Tervuren #belgique #colonies #esclavage #massacre #terreur #Katanga #mine #minerai #Union_Minière #Umicore #caoutchouc #Jules_Marchal

  • #Fonds_marins : « 75 % des zones très profondes restent #inexplorées »
    https://www.lemonde.fr/sciences/article/2012/03/26/fonds-marins-75-des-zones-tres-profondes-restent-inexplorees_1676015_1650684

    La #fosse_des_Mariannes est la #fosse_océanique la plus profonde actuellement connue, avec un point à - 11 034 m. A seulement 150 mètres de #profondeur, 99 % de la #lumière solaire a été absorbée, puis, au-delà de 1 000 m, la #nuit est complète, le #froid intense et la #pression colossale.

    Cet #article de #Anne-Gaëlle_Rico est paru en #2012 dans #Le_Monde. Il traite de l’#évolution de l’ #exploration des fonds marins. Ainsi, selon #Gabriel_Gorsky, les trois quarts des abysses ne seraient pas encore #explorées. De quoi poser un véritable problème #géographique et #économique : en effet, les #océans sont riches de différentes #ressources_naturelles dont l’#enjeu économique est très important.

    Les #profondeurs des #océans restent #inconnues à 95 %, et elles nous réservent des #surprises. C’est un espace que les hommes sont appelés à #découvrir et à #exploiter. L’eau y est très riche en #minerais. Il y a des #terres_rares, indispensables au développement de produits de #haute_technologie dans un contexte où la #Chine, qui en possède une grande partie, est de plus en plus réticente à #exporter. Les #forages #pétrolifères sont également de plus en plus profonds.
    Le problème est que plus la #vie est profonde plus elle est vulnérable. Dans les #abysses, toutes les #formes_de_vie sont très fragiles. Lorsqu’un #humain ou une #machine détruit un #écosystème, en soulevant de la poussière ou avec un simple contact, la vie détruite met longtemps à se reformer. Parfois elle disparaît même complètement, ce qui pose d’importantes #questions_environnementales.

  • Ne l’appelez plus « steak végétal »
    http://theconversation.com/ne-lappelez-plus-steak-vegetal-96586

    La France a récemment adopté un amendement à son projet de loi agriculture et alimentation, présenté à partir de ce 22 mai à l’Assemblée nationale.

    Cette modification interdit de nommer les produits végétariens comme si il s’agissait de produits classiques d’origine animale ; par exemple, les noms tels que « steaks végétariens », « saucisses végétales » ou encore « goût bacon » sont proscrits.

    #industrie_de_la_viande
    #guerre_sémantique
    #végétarisme

  • Cash investigation - Les secrets inavouables de nos téléphones portables (Intégrale)
    https://www.youtube.com/watch?v=w2PZQ-XprQU

    Pour cette deuxième émission de la rentrée, zoom sur le marché des téléphones portables. Pendant un an, l’équipe a enquêté sur les conditions de fabrication de cet appareil du quotidien, produit de très grande consommation puisqu’un Français consulte en moyenne 150 fois par jour son portable. 1,8 milliard d’exemplaires sont vendus à travers le monde chaque année. Ce marché rapporte des sommes gigantesques aux entreprises du secteur, devenus des empires économiques. En Chine, un journaliste a filmé en caméra (...)

    #Alcatel-Lucent #Apple #Huawei #Microsoft #Motorola_Mobility #Nokia_Siemens #Samsung #smartphone #travail #minerais #travailleurs #China_Labor_Watch #LG (...)

    ##Wiko

    • Intro complète

      Pour cette deuxième émission de la rentrée, zoom sur le marché des téléphones portables. Pendant un an, l’équipe a enquêté sur les conditions de fabrication de cet appareil du quotidien, produit de très grande consommation puisqu’un Français consulte en moyenne 150 fois par jour son portable. 1,8 milliard d’exemplaires sont vendus à travers le monde chaque année. Ce marché rapporte des sommes gigantesques aux entreprises du secteur, devenus des empires économiques. En Chine, un journaliste a filmé en caméra cachée les conditions de travail des salariés d’un des plus gros sous-traitants de l’industrie du mobile, pour la plupart des enfants. En République démocratique du Congo, rencontre avec ceux qui extraient le tantal - minerai qui entre dans la composition des téléphones - parfois pour le compte des rebelles armés.

      #téléphone_portable #téléphone_mobile #mobile #coltan #tantale #Congo #Chine

  • CO2, minerais, frontières : #Airbus dicte sa loi à Bruxelles
    https://www.mediapart.fr/journal/economie/090118/co2-minerais-frontieres-airbus-dicte-sa-loi-bruxelles

    L’avionneur fait partie des entités qui ont le plus de contacts avec la #Commission_européenne. Mediacités a enquêté sur ce #lobbying sulfureux qui a permis à Airbus d’obtenir des réglementations peu contraignantes sur les émissions de CO2 ou l’usage des « #minerais_du_sang ».

    #Economie #aéronautique #entreprises #environnement #immigration #union_européenne

  • Quand l’industrie de l’armement s’inquiète de l’épuisement des ressources en métaux « stratégiques »
    https://www.bastamag.net/Quand-l-industrie-de-l-armement-s-inquiete-de-l-epuisement-des-ressources-

    Quand l’industrie de l’armement s’inquiète de l’épuisement des ressources en métaux « stratégiques » Officiellement, l’approvisionnement en minerais est un enjeu stratégique pour des secteurs tels que l’électronique, l’automobile ou les énergies renouvelables. Jusqu’à envisager la réouverture de certaines mines en France. Beaucoup moins connue, la dépendance du secteur de l’armement vis-à-vis de certains métaux, dont font partie les « terres rares », préoccupe en plus haut lieu. Le monopole de la Chine et de (...)

    #concurrence #minerais #smartphone

  • Denis Mukwege, l’homme qui répare les femmes
    https://www.franceinter.fr/emissions/l-esprit-d-initiative/l-esprit-d-initiative-18-juillet-2017

    Gynécologue en #RDC le docteur Mukwege , lauréat 2014 du Prix Sakharov, s’est spécialisé dans la #chirurgie_réparatrice des #femmes violées. Il en a opérée près de 40.000 dans son hôpital de #Panzi à #Bukavu depuis 1999. Il demande aux industriels et aux gouvernements d’avoir une traçabilité de leur approvisionnements afin d’écarter les #minerais_de_sang cause de ces #massacres.

    Le docteur #Denis_Mukwege au positive economy forum du Havre interviewé par d’Emmanuel Moreau

  • Edouard Philippe, impliqué dans le pillage de l’uranium du Niger par Areva et (...) - Observatoire du nucléaire
    http://www.observatoire-du-nucleaire.org/spip.php?article330

    L’Observatoire du nucléaire dénonce la nomination au poste de premier ministre de M. Edouard Philippe qui n’est en rien le personnage « modéré » que la communication macronienne tente de mettre en scène. Bien au contraire, M. Philippe a les mains très sales, ou plutôt… radioactives. En effet, lorsqu’il travaillait pour la multinationale atomique Areva, il a participé à de sombres manœuvres dans les coulisses uranifères de la Françafrique.

    .

    En octobre 2007, Edouard Philippe est nommé directeur de la communication et directeur des affaires publiques d’Areva. Son activité principale est alors de s’assurer de la collaboration de parlementaires acquis au lobby de l’atome. Il est ainsi en contact rapprochés avec Marc Vampa, député de l’Eure et président du groupe d’amitié France-Niger à l’Assemblée Nationale (*).

    #gouvernement_macron

    • On notera d’ailleurs que, de 2007 à 2010, M. Philippe a cumulé sans état d’âme son poste chez Areva et son mandat d’adjoint au maire du Havre mais, aussi, que la Haute autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP) lui a infligé un blâme pour avoir refusé de fournir des informations sur sa déclaration de patrimoine de 2014, pourtant exigées par la loi.

      Voir aussi :

      Les étranges affaires d’Areva en Afrique : aux sources du scandale UraMin – Par Juan Branco
      https://www.monde-diplomatique.fr/2016/11/BRANCO/56798

      Championne mondiale du nucléaire, Areva peine à sortir de la tourmente. Aux inquiétudes sur l’avenir de la filière depuis l’accident de Fukushima s’ajoutent les retards des réacteurs de troisième génération en Finlande et à Flamanville. Mais, surtout, l’entreprise publique française est mise en cause pour des investissements suspects dans trois gisements d’uranium africains.


    • Il l’a dit :

      À propos de l’EPR à Hinkley Point : L’intérêt de ce contrat, c’est d’éviter la rupture de charge. Pendant dix ans, nous n’avons plus produit de réacteurs. On redémarre, on accumule à nouveau de l’expertise, c’est essentiel en vue des travaux de prolongations du parc français. Sur le site d’Areva du Creusot, 35% de l’activité de la forge est liée à Hinkley Point. C’est grâce à ce contrat que l’on préparera ensuite le prochain #EPR et que la filière continuera à se développer .

      Interview pour Les Échos, 24 mai 2016

      Arrêter le #nucléaire n’est pas un choix d’avenir. Ce n’est pas conforme à nos objectifs en matière de réduction des émissions de CO2.

      Discours à la World Nuclear Exhibition, 28 juin 2016

      On aura besoin de construire de nouvelles centrales nucléaires en France.

      Prise de parole à l’usine Areva Forge du Creusot, 3 mai 2016

      Nous croyons au nucléaire, non pas parce que c’est un héritage du passé mais parce qu’il est au cœur de notre politique industrielle, climatique et énergétique. Pas le nucléaire actuel, mais le nucléaire à venir. Le nucléaire, c’est le rêve prométhéen !

      Prise de parole à l’usine Areva Forge du Creusot, 3 mai 2016

      Le #nucléaire_en_France, c’est une histoire que l’on a toujours gagnée. Car notre pays a besoin de sa souveraineté énergétique.

      Prise de parole à l’usine Areva Forge du Creusot, 3 mai 2016

      Le nucléaire est une industrie de souveraineté qui a fait ses preuves. Le renouvelable est une énergie d’avenir qui reste intermittente. Il faut développer la complémentarité entre ces deux ressources.

      Le JDD, 30 juillet 2016

      Le nucléaire est une énergie sécurisée, bon marché et décarbonée.

      Discours à la World Nuclear Exhibition, 28 juin 2016

      Hinkley Point nous permettra de renforcer nos compétences au moment où nous sommes aussi en train de préparer une nouvelle génération d’EPR qui vont servir à renouveler notre propre parc.

      Le JDD, 30 juillet 2016

      Le nucléaire, ça n’est pas simplement un choix du passé, c’est un choix résolument moderne qui correspond pleinement aux enjeux du XXIème siècle. Notre filière rassemble 220 000 emplois particulièrement qualifiés, près de 2 600 entreprises et environ 50 milliards d’euros de chiffre d’affaires, c’est évidemment considérable et c’est aujourd’hui une vraie filière industrielle. Ensuite, c’est au cœur aussi des enjeux climatiques et environnementaux parce que le nucléaire c’est ce qui permet en France la production d’électricité décarbonée.

      Discours à la World Nuclear Exhibition, 28 juin 2016

      La fermeture de Fessenheim est en train d’être préparée et elle doit être menée à son terme.

      France Inter, 1er février 2017

      Je veux poursuivre et crédibiliser la trajectoire de réduction de la part du nucléaire. Je ne suis pas un anti-nucléariste absolu parce que le nucléaire reste la capacité à produire de l’électricité décarbonée la plus sûre. En même temps, personne ne sait dire quel est le coût complet de cette énergie. (...) On ne connaît pas le coût complet de l’adaptation de la technologie nucléaire aux nouveaux risques, on n’a jamais ouvert un EPR de nouvelle génération #post-Tchernobyl, #post-Fukushima, et personne ne sait dire quel est le coût complet du démantèlement-retraitement. (...) On doit être pilote sur le démantèlement-retraitement, personne ne l’a jamais fait. Le site de Fessenheim doit être un site pilote du démantèlement-retraitement du nucléaire.

      http://www.sortirdunucleaire.org/Macron-un-president-pronucleaire

    • Le vol de l’uranium Nigérien au profit d’Areva (ancien employeur d’Edouard Philippe, avec qui il garde des relations malgré son poste de maire du Havre) est l’exemple que je prends toujours pour démontrer que nous sommes toutes et tous complices chaque jour de l’exploitation de la pauvreté dans le monde : c’est grâce à la pauvreté des Nigériens que nous avons de l’électricité, on vole un Nigérien à chaque fois qu’on allume la lumière, c’est grâce à la pauvreté des Nigériens que nous sommes riches, c’est grâce à la pauvreté des Nigériens que Edouard Philippe est premier ministre...

      Macron a toujours dit qu’il était pro-nucléaire. Là on rajoute une couche avec le conflit d’intérêt, mais Macron est un Conflit-d’Intérêt à lui tout seul, étant le représentant des patrons et des banquiers, donc on peut continuer à s’offusquer, mais sans s’étonner outre mesure...

      Par ailleurs, Edouard Philippe est en faveur de la construction de l’aéroport de Notre Dame des Landes, il a voté contre les lois sur la transparence de la vie politique, contre le compte pénibilité, contre le tiers payant, contre la loi sur la transition énergétique et contre les textes sur l’égalité homme/femme...

      https://seenthis.net/messages/597949
      https://seenthis.net/messages/597856
      https://seenthis.net/messages/598588

      #Nucléaire #Niger #Areva
      #Conflit_d'Intérêt
      #EnMarcheVersLeFN

    • L’uranium est la pierre angulaire du système nucléaire. Des mines étrangères d’extraction du #minerai à l’enfouissement ou #stockage_des_déchets_radioactifs, il va connaître « plusieurs vies ». Il sera manipulé et transformé à de nombreuses reprises pour devenir le #combustible_nucléaire utilisé dans les centrales puis un déchet, que les générations futures devront tenter de gérer.
      Présentée comme un "cycle vertueux" par le #lobby_de_l’atome, l’industrie de l’uranium cache en réalité une chaîne du combustible sale, polluante et non-maîtrisée de la mine jusqu’aux déchets. Extraction, transformation, enrichissement, combustion, retraitement, utilisation militaire... chaque étape engendre des #pollutions_radioactives, génère tous les jours des transports dangereux, expose les populations à des risques majeurs et produit des déchets qui resteront radioactifs et nocifs pendant des milliers d’années.

      http://www.sortirdunucleaire.org/La-chaine-de-l-Uranium
      #Uranium #Yellow_cake
      https://seenthis.net/messages/582971

    • Le Premier ministre Edouard Philippe a choisi Charles Hufnagel comme directeur de la communication de son cabinet.

      M. Hufnagel est âgé de 43 ans. Après son diplôme de Sciences Po en 1997, il est entré au service de presse d’EDF, où il est resté jusqu’en 2001. ll est ensuite parti chez Areva, où il a dirigé entre 2002 et 2008 le service de presse, avant de partir à Abu Dhabi, comme vice-président d’Areva Abu Dhabi entre 2008 et 2010, chargé de négocier la vente de réacteurs nucléaires aux Emirats arabes unis. Un échec cuisant pour la filière nucléaire française, des industriels coréens ayant finalement été choisis. Il est alors parti quelques mois en Corée, comme vice-président d’Areva Korea, avant de rejoindre en novembre 2010 Alain Juppé, qui était alors ministre de la Défense, comme chargé de communication. Il l’a suivi quand M. Juppé est devenu ministre de la Défense, jusque mai 2012.

      Il est ensuite retourné chez Areva, en octobre 2012, comme directeur de la communication, jusque décembre 2015. Il a quitté l’entreprise nucléaire pour rejoindre Saint Gobain en janvier 2016 comme directeur de la communication. Poste qu’il a donc quitté pour rejoindre Edouard Philippe.

      https://reporterre.net/Le-directeur-de-la-communication-du-Premier-ministre-a-fait-sa-carriere-

    • Le Premier ministre recrute les piliers de son équipe dans le privé - Acteurs publics
      https://www.acteurspublics.com/2017/05/15/le-premier-ministre-recrute-son-directeur-de-cabinet-dans-le-prive

      Il avait quitté le service public depuis treize ans et avait démissionné du Conseil d’État en novembre dernier. Selon nos informations, Benoît Ribadeau-Dumas, 44 ans, revient par la grande porte et se voit désigné directeur de cabinet du nouveau Premier ministre, Édouard Philippe, dont il est un ami et un condisciple de la promotion Marc Bloch de l’ENA (1997). Benoît Ribadeau-Dumas était le directeur général de la branche Aerosystems de Zodiac Aerospace, leader mondial des équipements et systèmes aéronautiques. Rarement, et sans doute même jamais, un Premier ministre n’avait recruté son directeur de cabinet directement dans le privé. Un choix qui augure sans doute de nouvelles pratiques sous l’ère Macron.Un cadre de Saint-Gobain et une directrice du groupe Accor

    • A propos de Juan Branco :

      Juan Branco est l’ avocat de wikileak et julian Assange. Il a propose sa candidature et « La France Insoumise » a décidé de l’ appuyer. Sur le terrain, l’ homme du terrible combat pour la liberte a rencontré l’ appareil du PCF. Un recit qui en dit long sur ce que vivent en ce moment des dizaines de tandem insoumis dans tout le pays.

      Sa dernière publication :

      Histoire anecdotique, triste et décevante, mais intéressante : le PCF a prétendu négocier avec nous les conditions de son retrait sur notre circonscription depuis dix jours. La comédie a duré longtemps. On donnait notre accord sur toutes leurs conditions, énoncées successivement : suppléance, logos, coordination politique, financement... j’en arrivais même à proposer de me porter suppléant, si c’était leur condition, afin de favoriser l’union de la gauche.

      Après des heures de réunion, il s’est trouvé qu’ils ont fini par maintenir leur candidature, sans faire aucune proposition.

      Il se trouve qu’en fait, l’objectif, alors que la base militante réclamait un accord, était, dès le départ, de rejeter la faute d’une négociation échouée sur France Insoumise pour renforcer la cohésion de leur groupe militant et, ainsi, faire un score minime mais suffisant pour permettre au PCF d’obtenir les financements de l’Etat.

      Je ne juge pas. Je comprends l’angoisse de disparition d’un appareil vieux de plusieurs décennies. La perte d’un combat. Comme pour la candidate socialiste, qui a préféré se maintenir elle aussi. A nous de montrer maintenant notre capacité à gagner, seuls, avec vous.

      Libres de toute attache, de tout jeu partisan, de toute compromission.

      Juan Branco

    • Bonjour @unagi Comme vous avez remis en ligne l’article que j’avais déjà cité de Juan Branco je me suis permise d’apporter des précisions sur sa personnalité. Il est le soutien de la France Insoumise, oui et cela ne l’a pas empêché de dénoncer le scandale UraMin dans Le Monde diplomatique en novembre 2016 ne vous en déplaise.

    • Emmanuel Macron l’a dit, il n’est ni de droite ni de gauche. Il va changer la façon dont on fait de la politique. Finis les cumulards, fini les politiques corrompus, terminés les petits arrangements, les accords entre partis pour se répartir les postes et les émoluments qui vont avec. Fini, on vous dit. Pas question d’avoir dans ses équipes des gens dont la moralité, l’éthique, même, ne seraient pas exemplaires.

      Mais les promesses n’engagent que ceux qui les écoutent. A peine installé à l’Elysée, Emmanuel Macron, ni-de-gauche-ni-de-droite nomme son premier ministre. Et là, surprise, c’est un boxeur, un romancier, un chroniqueur de Libération. Enfin, ça c’est ce que la presse raconte, toujours en plein storytelling. Edouard Philippe, c’est surtout, un homme politique girouette. Tout d’abord fan de Michel Rocard avant de passer à droite pour se faire élire au Havre. Soutien d’Alain Juppé pour la primaire de la droite, il dégomme volontiers Emmanuel Macron dans Libération avant de soutenir François Fillon puis de quitter la campagne du candidat de droite sur fond de PenelopeGate, avant enfin, on l’a vu, de rejoindre Emmanuel Macron. Certains pourraient voir dans son parcours une forme d’opportunisme, mais étant entendu qu’Emmanuel Macron veut rénover la politique, opérer une « recomposition » cela semble impossible.

      Plus intéressant, Edouard Philippe n’a visiblement pas été très présent à l’Assemblée Nationale est s’est montré peu intéressé par les lois sur le mariage pour tous, l’égalité hommes-femmes, l’écologie (il était auparavant lobbyiste [non pardon] directeur des affaires publiques pour Areva) en votant contre la loi sur la transition énergétique et celle sur la biodiversité. Il avait même fait une proposition à l’Assemblée nationale en faveur des gaz de schiste… Si le président n’est ni de droite ni de gauche, le premier ministre est de droite et il le dit lui-même. On nous glisse dans l’oreillette que le premier ministre dirige l’action du gouvernement et en fixe ses orientations politiques essentielles…

      Enfin, Edouard Philippe, comme l’a relevé Mediapart est un très mauvais élève de la transparence. Ce qu’il gagne ? Son patrimoine immobilier ? C’est personnel et sa qualité d’élu n’y change rien. Ses déclarations à la Haute autorité pour la transparence de la vie publique son restées très succinctes, pour ne pas dire ténébreuses. A tel point que ladite haute autorité lui a décerné un blâme. Ses réponses à Mediapart son du même acabit : circulez, il n’y a rien à voir.

      Laissons à Edouard Philippe le bénéfice du doute, lui qui sera chargé par Emmanuel Macron de mener une vaste opération de moralisation de la vie publique, même s’il part avec un blâme [pardon je voulais dire] un handicap évident.

      https://reflets.info/lrem-le-marketing-2-0-au-service-de-la-startup-em-a-lelysee

    • C’est au sein du programme « #Young_Leaders » de la French-American Foundation que le nouveau premier ministre, Édouard Philippe, a rencontré #Emmanuel_Macron en 2012, comme le raconte l’un de ses adjoints à la mairie du Havre à Ouest France (15 mai). Après avoir été directeur des affaires publiques d’Areva au moment où l’entreprise concluait d’étranges affaires en Afrique, le nouveau locataire de Matignon participait, comme le président, au séminaire de deux ans organisé depuis 1981 par la fondation privée, où une douzaine de jeunes Français côtoient les élites américaines de la même classe d’âge.

      Des missionnaires aux mercenaires
      Jean-Michel Quatrepoint, Le Monde Diplomatique, novembre 2016
      https://seenthis.net/messages/599276

    • A propos d’Emmanuel Macron et d’Areva, cette dépêche de 2015 :

      Areva en pleine restructuration va supprimer 2.700 postes d’ici à 2017 en France
      Emmanuelle TRECOLLE, AFP, le 20 octobre 2015
      https://fr.news.yahoo.com/areva-annonce-quil-va-supprimer-2-700-postes-174645099.html

      « On veut qu’EDF et Areva aient 66% » - 51% pour l’électricien et 15% pour le spécialiste de l’atome - de Areva NP, et « on cherche un partenaire pour un tiers », chinois ou japonais, a indiqué début octobre une source gouvernementale en marge d’un voyage du Premier ministre Manuel Valls et du ministre de l’Economie Emmanuel Macron au Japon.

  • L’homme qui répare les femmes abandonné par l’ONU - La Croix
    http://www.la-croix.com/Monde/Afrique/Lhomme-repare-femmes-abandonne-lONU-2017-05-09-1200845631

    Il ne comprend pas. Il n’a pas d’explication. Il craint pour sa vie, pour la vie de son équipe médicale et pour celle de ses patientes. Le docteur Denis Mukwege, « l’homme qui répare les femmes » dans le Sud Kivu (Est de la RD-Congo), n’est plus protégé par les Casques bleus de manière permanente. Ni lui, ni ses collègues, ni l’hôpital de Pandzi où il accueille et soigne les femmes violées du Kivu, depuis la fin des années 1990.

  • #Minerais de conflit : sans le vouloir, les organisations de plaidoyer aident Donald Trump

    Donald Trump, le président des États-Unis, a indiqué son intention de suspendre le premier texte de loi au monde sur les #minerais_de_conflit, à la grande consternation des organisations de défense des droits et d’autres groupes qui soutiennent que cette législation est indispensable pour résoudre les conflits meurtriers en République démocratique du #Congo.


    https://www.irinnews.org/fr/investigations/2017/04/06/minerais-de-conflit-sans-le-vouloir-les-organisations-de-plaidoyer-aident
    #mines #RDC #république_démocratique_du_congo #USA #Trump #Etats-Unis #loi_Dodd-Frank
    cc @albertocampiphoto

  • #Minerais_de_conflit : sans le vouloir, les organisations de plaidoyer aident Donald Trump

    Donald Trump, le président des États-Unis, a indiqué son intention de suspendre le premier texte de loi au monde sur les minerais de conflit, à la grande consternation des organisations de défense des droits et d’autres groupes qui soutiennent que cette législation est indispensable pour résoudre les conflits meurtriers en République démocratique du Congo.

    https://www.irinnews.org/fr/investigations/2017/04/06/minerais-de-conflit-sans-le-vouloir-les-organisations-de-plaidoyer-aident

    #minerais #mines #RDC #USA #Etats-Unis #conflits #guerre #matières_premières #extraction

  • Anchois péruvien - Engraulis ringens

    L’anchois péruvien ou anchois du Pérou (Engraulis ringens) est une espèce de poisson marin appartenant à la famille des engraulidés. C’est l’espèce de poisson la plus pêchée au monde.
    L’anchois péruvien est un poisson pélagique qui vit au Sud de l’océan Pacifique, régulièrement capturé sur les côtes du Pérou et du Chili. Il forme des bancs de plusieurs milliers d’individus qui se déplacent généralement à 80 km des côtes entre 3 et 80 m de profondeur. Ils vivent jusqu’à 4 ans, pour atteindre 20 cm, avec le recrutement survenant après seulement 6 mois à 8 cm.
    Alimentation

    Il se nourrit principalement de phytoplancton, mais également de zooplancton.
    Pêche
    Une espèce abondante selon le climat

    Après une période d’abondance dans la fin des années 1960, la population s’est effondrée lors du phénomène El Niño de 1972, quand l’eau chaude a dérivé sur le courant de Humboldt en abaissant la profondeur de la thermocline. Les éléments nutritifs des eaux riches étaient alors plus rares et la production de phytoplancton a diminué, laissant les anchois avec une source de nourriture épuisée, associé à la surpêche (12 millions de tonnes annuelles). Depuis le milieu des années 1980, l’anchois du Pérou est redevenu très abondant, avec des niveaux de capture actuels comparables à ceux des années 19601.

    Selon la FAO, plus de 7,4 millions de tonnes d’anchois péruviens ont été pêchées en 2008 et 6,9 millions de tonnes en 20092.
    Utilisations alimentaires
    L’anchois est presque exclusivement utilisé pour la fabrication de farine de poisson et fait du Pérou le premier producteur de farines de poisson dans le monde (50 %).

    #pêche #industrie #poissons

  • Zinc

    David Van Reybrouck retrace ici l’histoire d’un infime territoire coincé entre la #Belgique, les #Pays-Bas et l’#Allemagne, un confetti au statut unique en Europe, car déclaré neutre par les grandes puissances après la chute de #Napoléon et jusqu’en 1919, faute d’un accord sur le tracé des frontières alentour. Il s’agissait à l’origine d’un banal conflit d’intérêts puisque se trouvait là un important gisement de #zinc, #minerai dont l’exploitation déjà ancienne connut son apogée au xixe siècle.

    Un siècle de neutralité heureuse du village de #Moresnet, une sorte d’Europe en miniature : les nationalités s’y côtoient, les lois sont françaises, l’administration germano-belge, le service militaire est longtemps ignoré. Mais en 1914 l’Allemagne l’occupe, avant que le #traité_de_Versailles ne l’attribue à la Belgique. Et ce n’est qu’un début, car les guerres du xxe siècle ne cesseront de meurtrir la population de cette enclave autrefois privilégiée.
    Cette histoire, David Van Reybrouck nous la conte à travers le destin d’#Emil_Rixen. Né en 1903, cet homme ordinaire changera cinq fois de nationalité sans jamais traverser de frontière : “Ce sont les frontières qui l’ont traversé.”
    Mais à travers ce destin singulier – et avec lui celui de la communauté méconnue des Belges germanophones –, c’est à deux sujets d’une actualité brûlante que David Van Reybrouck nous invite à réfléchir : la fin d’une #utopie européenne et le retour des frontières, véritables matérialisations sur le terrain de la résurgence des nationalismes.


    http://www.actes-sud.fr/catalogue/litterature/zinc
    #frontières #histoire #livre #nationalisme

  • L’Europe pourrait contrôler les minerais de conflit d’ici 5 ans
    http://www.latribune.fr/entreprises-finance/industrie/l-europe-pourrait-controler-les-minerais-de-conflit-d-ici-5-ans-619728.htm

    À l’issue de longues négociations, les institutions européennes se sont accordées pour mettre en place à partir de 2021 un contrôle obligatoire de la chaîne d’approvisionnement de ce qu’on appelle également les « #minerais_de_sang », très employés dans l’industrie électronique et dont l’exploitation finance souvent les conflits armés. Un article de notre partenaire Euractiv.

    Les importateurs de minerais tels que l’étain, l’or, le tungstène et le tantale (matériau qui fait vibrer les téléphones portables) vont devoir s’assurer que ces minerais ne proviennent pas de zones de conflit et ne financent pas de conflits armés. Ou du moins...à partir de 2021.

    L’accord trouvé entre les trois institutions européennes, après de longues négociations, impose aux importateurs européens une obligation de transparence en matière d’approvisionnement de ces minerais, dont l’exploitation finance souvent les conflits armés notamment dans la région des Grands Lacs en République démocratique du Congo (RDC).

  • Coproduits et cadavres d’animaux : une industrie parallèle
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2016/03/16/coproduits-et-cadavres-d-animaux-une-industrie-parallele_4884113_3244.html

    De la gélatine de porc dans les dentifrices, du sang séché dans les engrais, de la graisse animale dans l’essence et dans les peintures. Le procédé de fabrication est peu connu, mais la plupart des produits de consommation courante contiennent des composants d’origine animale. Ils sont issus soit des cadavres d’animaux collectés dans les élevages, qui ne serviront que pour faire des engrais ou combustibles, soit des déchets des abattoirs et ateliers de découpe ainsi que des boucheries – en moindres quantités – qui sont, quant à eux, plus largement employés. Appelés « coproduits », ils correspondent aux morceaux prélevés sur des bêtes saines et destinés à la consommation humaine, mais qui ne sont pas directement employés pour l’alimentation.

    C’est le cas du sang, du pancréas, des caillettes, du groin de porc… Ils seront alors traités et transformés avant d’être revendus dans d’autres industries. On les retrouve par exemple dans l’alimentation pour les animaux de compagnie dite « petfood », qui constitue le premier débouché, mais aussi dans les cosmétiques, la lipochimie, comme le savon notamment ou encore l’essence, avec le biodiesel.
    Trois catégories

    Pour s’y retrouver, un règlement européen (n° 1069/2009) les a classés en trois catégories. La première catégorie comprend les matières présentant un risque pour la santé publique (comme par exemple celles qui présentent un risque maximum d’Encéphalopathie spongiforme bovine (ESB, soit la maladie de la vache folle) ou la présence de substances interdites, comme les hormones de croissance). Elles doivent être détruites en tant que déchets, par incinération ou mise en décharge, après avoir subi un traitement thermique approprié.

    Dans la seconde catégorie, se trouvent les matières organiques qui présentent un risque de contamination avec d’autres maladies animales. C’est le cas des animaux morts ou abattus dans le cadre de mesures sanitaires mais aussi ceux qui risquent de présenter des traces de médicaments vétérinaires. Ces matières ne se retrouveront pas dans l’alimentation animale. En revanche, elles peuvent être recyclées et utilisées après application d’un traitement thermique dans certains secteurs limités comme la production de biogaz ou le compostage.
    En 2014, 3,25 millions de tonnes de tous ces produits ont été collectés en France

    La troisième catégorie concerne les morceaux issus d’animaux sains mis à mort en abattoir et destinés à la consommation humaine. Seuls ceux-là peuvent être intégrés dans l’alimentation des animaux. Ce sont aussi ces produits qui se retrouvent dans l’alimentation humaine (gélatine par exemple), ou en lipochimie (savon), cosmétique…

    • En sous titre il y a ceci « Un métier très réglementé » écrit en caractère gras. C’est comique quant on se souviens des lasagnes de cheval, du pourcentage de viande de porc sans les Kebabs, des crottes de rats dans la mozzarella ou de la tarte à la merde Ikéa... Et du scandale qui semble poindre avec la viande hallal française.

      Dormez tranquille, brave lecteurices du monde.fr, la réglementation pour la « petfood » est certainement bien plus rigoureuse que celle de la « humanfood » ...

      et par rapport à ces soit disant catégories, « La troisième catégorie concerne les morceaux issus d’animaux sains mis à mort en abattoir et destinés à la consommation humaine. »
      Je rappel que la viande de cheval dans les lasagnes c’était par le « minerai de chaire ». http://seenthis.net/messages/115139

      #minerai_de_chaire

      –----

      Dans le savon, pour identifier la graisse animale, il faut regarder la composition et chercher le composant INCI qui identifie le tallowate de sodium . Il est présent dans de nombreux savons, aussi bien dans les supermarchés que les marchés ou le savon de Marseille. La graisse la plus courante pour les savons est celle de bœuf ou de porc.