• Guerre au Soudan : comment les Émirats convoitent l’#or et les terres agricoles

    Depuis deux ans, le peuple soudanais subit les conséquences d’une guerre impitoyable entre l’armée régulière et un groupe paramilitaire. Dans l’ombre du conflit, les Émirats arabes unis lorgnent l’or et les terres arables.

    Cela fait exactement deux ans que le Soudan, troisième plus grand pays d’Afrique, est ravagé par une #guerre_civile. Ce conflit, décrit comme « la crise humanitaire et de déplacement la plus dévastatrice au monde » par les Nations unies, oppose les Forces armées soudanaises (FAS), l’armée régulière commandée par Abdel Fattah al-Bourhane, et le groupe paramilitaire des Forces de soutien rapide (FSR), dirigé par Mohamed Hamdane Daglo, dit « Hemetti », un ancien chef de milice qui a opéré pendant la guerre du Darfour (2003-2020).

    Les chiffres sont horrifiants : on compte 12 millions de déplacés et plus de 150 000 morts, d’après une estimation faite en 2024 par l’ancien envoyé spécial étasunien au Soudan Tom Perriello. Près de 25 millions de personnes, soit la moitié de la population, souffrent d’une insécurité alimentaire aiguë, dont 8,5 millions en situation d’urgence ou de famine, selon les Nations unies et le Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC).

    Les mines et les terres au cœur du conflit

    En janvier, les Forces de soutien rapide ont été accusées par les États-Unis de génocide contre la communauté Masalit, dans le Darfour, où leurs soldats ont « systématiquement tué des hommes et jeunes garçons et violé des femmes et jeunes femmes du fait de leur origine ethnique ».

    Au cœur de cette guerre effroyable, les #ressources_naturelles du Soudan, en premier lieu son or et ses terres, suscitent l’intérêt d’acteurs puissants. Le pays, qui occupe une position stratégique sur la mer Rouge, est le troisième producteur d’or d’Afrique.

    Actuellement, des mines sont exploitées dans les zones sous contrôle des FAS comme dans celles des FSR. Les bénéfices des ventes des deux groupes ennemis, qui avaient créé des sociétés de négoce d’or bien avant la guerre, leur permettent d’acheter des armes.

    Ce commerce profite aussi aux acheteurs, et surtout aux Émirats arabes unis (EAU). Ces derniers sont connus pour être l’une des « principales plaques tournantes internationales du commerce » de ce métal précieux, et la première destination de l’or illégal africain, comme l’a montré l’ONG suisse SwissAid (https://www.swissaid.ch/fr/articles/sur-la-piste-de-lor-africain).

    Avant le déclenchement de la guerre, la quasi-totalité de la production du Soudan partait vers les EAU, un trajet qui semble toujours d’actualité. Une partie passe aussi en contrebande par d’autres États, dont l’Égypte, avant d’y arriver.

    Les vastes #terres_arables et les produits agricoles du Soudan sont une autre source d’intérêt majeur dans cette guerre. Depuis le début des hostilités, les Forces de soutien rapide mènent de violentes campagnes qui déplacent les populations et s’emparent des terres.

    Elles ont détruit de nombreux villages dans l’État de #Gezira, la plus grande zone agricole irriguée du pays, pour convertir cette dernière en « gigantesques ranchs militarisés », a rapporté en 2024 dans le Guardian Nicholas Stockton, un ancien fonctionnaire des Nations unies. Le commerce du bétail vers les #pays_du_Golfe est « redevenu la principale industrie d’exportation du Soudan » et « le principal moteur de la guerre », a-t-il dit.

    Près d’un million d’hectares de terres sous contrôle

    Dans ce secteur, les Émirats arabes unis, qui manquent de terres arables et doivent importer 90 % de leurs denrées alimentaires, sont en première ligne. Comme les autres pays du Golfe, ils sécurisent leurs approvisionnements depuis la crise alimentaire de 2008 en prenant le contrôle de grandes superficies de terres agricoles un peu partout dans le monde. L’organisation Grain a documenté leur « pouvoir croissant » dans « le système alimentaire mondial » (https://grain.org/fr/article/7173-des-terres-a-la-logistique-le-pouvoir-croissant-des-emirats-arabes-unis-).

    Le Soudan occupe une place importante au sein de cet « empire logistique » que les Émirats sont en train de bâtir et « qui relie désormais environ un million d’hectares de terres agricoles acquises par les Émirats dans le monde entier à un réseau de ports et de plates-formes logistiques », souligne Grain.

    Ainsi, avant la guerre, les EAU avaient conclu avec Khartoum un contrat de six milliards de dollars pour construire un port sur la côte soudanaise et misaient sur des investissements agricoles à grande échelle. Depuis plusieurs années déjà, de grosses entreprises émiraties contrôlent des dizaines de milliers d’hectares dans le pays.

    Les chiffres traduisent bien l’importance que les ressources soudanaises représentent pour les EAU : en 2023, les principaux produits exportés par le Soudan vers les Émirats étaient l’or (1,03 milliard de dollars), des graines oléagineuses (15,9 millions de dollars) et des cultures fourragères (14,2 millions de dollars).
    Les Émirats arabes unis, acteur incontournable

    Pour protéger leurs intérêts, les EAU n’ont pas hésité à prendre parti lorsque la guerre a éclaté : ils ont choisi de soutenir les FSR de Hemetti, avec lesquelles ils étaient déjà en lien d’affaires, selon de nombreux spécialistes de la région et des enquêtes journalistiques. Ils les alimenteraient, entre autres, en armes, en violation d’une résolution du Conseil de sécurité des Nations unies.

    De l’avis de plusieurs experts, ce mécénat, que les Émirats nient cependant assurer, a été jusqu’ici décisif : sans lui, les FSR n’auraient pas pu tenir aussi longtemps face aux Forces armées du Soudan, comme l’ont expliqué des experts, dont le politologue Federico Donelli et le Centre d’études stratégiques de l’Afrique, qui dépend du département de la Défense des États-Unis.

    « L’horreur au Soudan montre de façon alarmante jusqu’où les Émirats arabes unis sont prêts à aller pour sécuriser leurs intérêts agricoles à l’étranger », constate Grain. Tout en fournissant des armes et un soutien logistique aux FSR, les Émirats prônent la paix et versent des centaines de millions de dollars pour financer l’aide humanitaire au Soudan. Alors que la guerre a détruit le système de production du pays, ils ont aussi organisé en 2024 un sommet mondial sur la sécurité alimentaire.

    Le rôle déterminant des EAU fait dire à des experts que l’une des principales clés du conflit se trouve aujourd’hui du côté d’Abou Dabi. « On peut affirmer sans crainte que quiconque souhaite mettre fin aux combats au Soudan devra composer un numéro commençant par +971 [indicatif téléphonique des EAU], puisque toutes les routes menant à Hemetti passent inévitablement par les Émirats », estime Andreas Krieg, professeur assistant au King’s College à Londres.

    Mais on sait aussi que l’Égypte et le Qatar, notamment, soutiennent de leur côté les FAS. Si la guerre et les massacres se prolongent, c’est en partie « parce que des acteurs extérieurs ont soit activement encouragé les combats, soit fermé les yeux », a analysé la chercheuse Leena Badri.
    Les pays voisins menacés

    L’Union européenne (UE) et les autres acteurs internationaux « n’ont pas su agir de manière significative pour protéger les civils attaqués », a déploré de son côté un collectif d’organisations dans une lettre adressée fin mars à la cheffe de la diplomatie de l’Union européenne et aux ministres des Affaires étrangères des pays membres de l’UE.

    Pour l’instant, il n’y a aucune perspective de paix en vue. Fin mars, les troupes d’Abdel Fattah al-Bourhane, considéré par les Nations unies comme le dirigeant de facto du pays, ont repris l’entier contrôle de Karthoum, mais les FSR tiennent toujours une partie du sud du pays et presque tout le Darfour (ouest).

    Désormais, les experts redoutent une propagation du conflit aux pays voisins, comme le Soudan du Sud et le Tchad, où la situation est déjà très fragile, voire explosive. Près de deux millions de Soudanais y sont réfugiés.

    https://reporterre.net/Derriere-la-guerre-au-Soudan-les-Emirats-convoitent-l-or-et-les-terres-a

    #Soudan #guerre #Emirats_arabes_unis #accaparement_des_terres #terres #EAU #mines #extractivisme #conflit

  • L’effondrement des traités de limitation des armements met l’humanité en danger
    https://lvsl.fr/leffondrement-des-traites-de-limitation-des-armements-met-lhumanite-en-danger

    Armes nucléaires, #missiles longue portée, #mines antipersonnelles... Les #traités_internationaux qui avaient permis de limiter la prolifération d’armes destructrices ont été rompus les uns après les autres. Un retour de la course aux armements qui n’a guère de pertinence militaire, mais crée un nouveau péril mondial à corriger urgemment.

    #Conflit_ukrainien_:_le_grand_retour_du_militarisme #International #armement #armes_nucléaires #bombe_nucléaire #Etats-Unis #guerre #Russie #urss #USA

  • « #Covas_do_Barroso », un docu-western sur la face sombre de la #transition_énergétique au #Portugal

    https://www.youtube.com/watch?v=ZklsYH2S58Y

    Le réalisateur #Paulo_Carneiro sort le 26 mars un film choral qui remet en scène la résistance d’un village portugais contre un mégaprojet de #mines de #lithium porté par la multinationale britannique #Savannah.

    https://www.mediapart.fr/journal/ecologie/260325/covas-do-barroso-un-docu-western-sur-la-face-sombre-de-la-transition-energ
    #film #énergie #résistance #extractivisme #lutte

  • La Pologne et les pays baltes souhaitent se retirer de la convention d’Ottawa sur les mines antipersonnel
    https://www.euractiv.fr/section/defense/news/la-pologne-et-les-pays-baltes-souhaitent-se-retirer-de-la-convention-dottaw

    La Convention d’Ottawa, ratifiée par 163 nations, mais ignorée par des puissances telles que la Russie, la Chine et les États-Unis, est depuis longtemps une pierre angulaire du contrôle humanitaire des armements.

    La Pologne a rejoint le traité en 2012, tandis que les États baltes en sont des membres fidèles depuis le début des années 2000.

    Alors que les forces russes s’enfoncent en Ukraine et que des menaces hybrides voient le jour le long des frontières de l’OTAN, les quatre pays affirment que la guerre moderne exige une « flexibilité » de leurs armées, y compris la réintroduction éventuelle de mines terrestres pour renforcer le flanc oriental vulnérable de l’Alliance.

    [...]

    Pour l’instant, la recommandation attend l’approbation parlementaire dans chaque pays. Mais le message est clair : Varsovie, Tallinn, Riga et Vilnius sont prêtes à réécrire les règles d’engagement.

    #mines_antipersonnel

  • Georgian Mining Shutdown Leaves Workers Abandoned
    https://jacobin.com/2025/03/georgia-manganese-mining-chiatura-neoliberalism

    Residents of Chiatura, Georgia, wait for a cable car next to a mural of a miner. (Jana Cavojska / SOPA Images / LightRocket

    Voilà ce que tu obtiens quand tu suit les conseils des occidenaux. La misère du peuple sera interminable et les mafieux du type Kolomoïsky prospereront.

    14.3.2025 by Sopo Japaridze - The layoffs of thousands of miners in Chiatura, Georgia, ought to be big news in a country of under four million people. But most outlets have ignored the story, because it doesn’t fit the narrative of a grand geopolitical battle between East and West.

    On March 8, International Working Women’s Day, the town square in Chiatura, Georgia, was filled with residents. Young girls handed out violets to the women, a traditional gesture of celebration. The crowd gathered, waiting for the loudspeakers to power up on a makeshift stage made from wooden boxes. A protest had been growing for days already, initially smaller and confined to the other side of the square. It began when workers realized they had not received 60 percent of February’s pay as a result of a temporary shutdown of mining operations. The company said it was because prices had been falling globally since November. People thought this was a temporary pause. But on March 7, the situation took a devastating turn.

    That day, Georgia Manganese, the multinational that owns the rights to Chiatura’s manganese-rich mountains, sent a text message to workers’ phones. It told them that due to the current crisis and two years of severe financial problems, the company could no longer sustain its operations. Underground mining, the backbone of Chiatura’s economy, would be closed. The message promised that more details were forthcoming about terminated contracts and compensation. But such information never came.

    Despite the gravity of the announcement, affecting 3,500 workers in this country of 3.7 million people, not a single Georgian media outlet or news channel showed up to report on the protest. No government officials appeared to address the crowd. The local mayor, though involved, offered little reassurance, saying he didn’t know much and he didn’t have much power to react.
    A History Rooted in Manganese

    Nestled in the mountains, Chiatura is known for its picturesque ropeways and brightly colored cable cars that transport people up and down the steep slopes, often advertised as a tourist attraction. Founded in the late nineteenth century around manganese mining, Chiatura thrived during the Soviet era as a mining hub, with other industries also flourishing. The town’s stunning theater building opened in 1949, adorned with murals of workers, and stands as a testament to its rich history. But now that past is overshadowed by an uncertain future, as the town faces the collapse of its main industry.

    With the demise of the USSR, Chiatura — along with the rest of Georgia — came to a screeching halt. The town lost 50 percent of its population in post-Soviet years when national production capacity fell by 80 percent. Factories were looted, dismantled, and sold for scrap. Through privatization schemes, workers, desperate for basic necessities, traded the “shares” they were given in their workplaces for as little as a bag of sugar. As a result, industries quickly fell into the hands of a few individuals, who often sold off the assets. For many Georgians, the 1990s remain a deeply traumatic period, remembered as the worst time in living memory. The scars of that era are so profound that people go to great lengths to ensure it is never repeated.

    Since 2005, the reopening of Chiatura’s mines has brought jobs and a degree of economic stability to the town. However, the mines have also been a locus of exploitation. Over the years, there have been relentless protests and strikes against poor labor practices, ecological devastation, and temporary closures that have plagued the industry.

    Today Chiatura faces the greatest crisis yet, with the closure of underground mining. Not only does mining directly employ thousands of people, but their jobs make all kind of other businesses possible, from cafés to grocery stores, salons, car washes, and so on. While we were resting, a Chiaturian woman told me: “How am I going to tell my daughter that the town is shutting down? I finally understand what my parents went through in the 1990s — how scared they were.” Another person on the mic asked, “Are we going back to the ’90s?” The fear of returning to that dark period looms large over the community.
    The Crisis Deepens

    According to miners, the company employs approximately 3,500–3,700 people. Mining operations are divided into two main types: open-pit and underground. In recent years, the company has issued licenses to subcontractors — often cynically referred to as “cooperatives” — allowing them to dig anywhere in Chiatura and its surrounding areas. This has led to widespread excavation, stirring up dust and further exacerbating the town’s ecological crisis. In 2017, the government charged them 416 million Georgian lari (around $150 million) for damage to air and water.

    Now the company has announced the shutdown of underground mining, which employs most workers — an estimated 2,500 people. Meanwhile, open-pit mining will continue, as it requires fewer workers and is less costly for the company. However, open-pit mining is far more damaging ecologically and devastating for the town.

    The shift from underground to open-pit mining will leave thousands of workers in the most precarious of conditions, reliant on being called up for shifts from one day to the next. The limited number of positions in open-pit mining cannot offset the massive job losses caused by the closure of underground operations. Local elected officials have suggested that other jobs could replace those lost in the mine, but most people recognize this as unfeasible. The scale of the crisis is too vast, and the town’s economy has been too dependent on mining for such a transition to happen overnight.

    The local church has also expressed solidarity with the people of Chiatura, particularly during what is known as “heavy fasting” — a period of strict fasting observed by Orthodox Christians before Easter. In its message, the church echoed the suggestion that new businesses need to be created and encouraged local entrepreneurs to step up. However, if the mine’s closure is inevitable, the effort to bring in new investment should have begun years ago. The sudden call for economic diversification, without any prior planning, offers little comfort to a community on the brink of collapse.

    The company says underground mining is not profitable. There is no quality manganese left in these mines, and it wants to keep only the profitable part of its operations. In 2023, when miners were making every attempt to work with the mining company to improve labor conditions and limit environmental damage, the company mockingly told them, “The working class can have the underground mine. You all can run it.” Apparently, workers can now own the mine the company depleted, while it will keep the profitable part of the mining.
    Exploitation and Neglect

    In 2016, the company started using even more exploitative labor practices, known as the “Wachtian” system — a term derived from the German “night watch.” Under this system, miners were forced to work twelve-hour shifts and the mine could stay open 24/7. Trucks were used to transport the mined minerals continuously, maximizing output.

    This was a stark departure from practices during the Soviet era, when miners were not allowed to work underground for more than seven hours at a time, as it was deemed harmful to their health. These seven-hour shifts, combined with the use of railways for transportation, limited the speed at which manganese could be extracted. The Wachtian system, however, allowed the company to rapidly increase production.

    The consequences of this system were severe and far-reaching. The health of the workers deteriorated, the environment suffered significant damage, and wages remained disproportionately low compared to productivity. The rapid depletion of manganese reserves became another hidden cost. These burdens were all externalized by the company and borne entirely by the miners and their families.

    About a decade ago, a doctor diagnosed two sick miners with Parkinson’s disease, attributing their condition to mining practices. After speaking out, she was threatened by the company and has since refrained from making further diagnoses related to occupational diseases.

    The mining company is also highly litigious. In Shuqruti, a nearby village where houses have collapsed due to mining activities, locals have faced immense financial and emotional burdens. To make matters worse, the company has sued many of these residents, freezing their assets and leaving them in legal limbo as they await trials that drag on for years.

    Workers who dared to protest against the company’s practices were swiftly fired. Desperate for justice, residents of Shuqruti traveled to the capital, Tbilisi, and staged a hunger strike in front of the parliament, lasting for weeks in 2024. Yet their cries for help were met with indifference. Even protesters demonstrating against the government walked past them, as these working people’s plight did not align with the political narratives of the liberal opposition.
    Community Abandoned

    For years, hunger strikes and protests have continued in an attempt to draw government attention to their suffering. The company, meanwhile, has offered token compensation — amounts that barely cover a fraction of the damages inflicted. It also employs aggressive tactics such as lawsuits, freezing assets, and firing workers to intimidate and silence those who speak out.

    During the Soviet era, the Chiatura-Zestaponi-Poti industrial circuit was established. Manganese was mined in Chiatura, sent to Zestaponi for refining, and then transported to Poti for export. Today parts of this circuit remain operational under private management. The Zestaponi factory is currently running, as the company has stockpiled enough manganese to last for months. There are even rumors that they may be importing manganese from Uganda to supplement their supply.

    For years, miners and locals have tried to uncover the true production costs and revenues of Georgia Manganese, the company overseeing these operations. However, the company uses a complex network of subsidiaries to evade liability and obscure its financial details. While employers claim that the Chiatura operation is unprofitable, no one has a clear picture of the profitability of the company’s other operations. The lack of transparency makes it impossible to assess the full scope of its activities.

    What is clear, however, is that the company treats Chiatura and its surrounding areas as personal property. The firm digs wherever it pleases, pollutes the environment, and extracts as much manganese as possible, disregarding both the long-term and more immediate consequences for the community. Now, after years of plundering the area, the company sends a perfunctory text message to tell people that their jobs are lost. This reckless decision threatens to devastate an entire town and destroy the livelihoods of thousands of families. At a recent rally, one woman voiced the frustration and despair felt by many: “This is my town. Why do I have to leave? The company needs to leave.”
    The Miners’ Proposal

    Conscious of the way this company has been operating, on March 3 Chiatura miners issued a list of demands that stretched beyond the workplace itself. This was still before the company announced it was firing thousands of workers. Their demands are as follows:

    Meeting with government; the investor (GM) must go, government must take responsibility for the mining operations; part of the profit from manganese mining be diverted to a fund for future generations of Chiaturians, the wealth from Manganese must be shared by everyone; free transport in the Chiatura municipality; the residents who have incurred damages from mining should be fully compensated, taking into the considerations of the interests of residents; the open-pit mining needs to be regulated to stop polluting and creating ecological damage, considering the interests of the residents.

    Then, on March 7, the company announced a shutdown. Now the entire focus has shifted to the government to step in and address the crisis. Just a few days ago, a news article revealed that the Georgian Revenue Service had placed a lien on part of Georgia Manganese’s property because the company owes millions of dollars in unpaid taxes. It appears that, in addition to exploiting the town and its people, the company has also been neglecting its financial obligations to the Georgian government.

    Yet despite the town’s dire circumstances, no one in power has reached out. This is particularly striking given Chiatura’s political leanings. During the recent elections — amid widespread allegations of fraud and calls for new elections by the opposition — Chiatura remained a stronghold for the ruling Georgian Dream party, with the government enjoying 65 percent support here. Even when the mine was temporarily shut down just five days after the elections, the residents did not join calls to oust the government. They have been loyal voters, standing by Georgian Dream even as the neoliberal opposition has tried to overturn the election.

    Now, facing total collapse, the people of Chiatura continue to approach the government with constructive appeals, despite the sadness and offense they feel at being ignored during the town’s biggest crisis in thirty years. Their loyalty and patience are being tested as they wait for a response that has yet to come.
    Flexibility for the Elites, Orthodoxy for the People

    Georgian Dream is often cast as an “anti-Western” and radical force. In reality, it is strongly ideologically constrained by its commitment to neoliberal policies. For years, it has boasted about Georgia’s high rankings in indexes of “economic freedom” and ease of doing business, tied to principles like deregulation and privatization. These policies, enforced by institutions such as the International Monetary Fund (IMF) and World Bank, discourage actions like nationalization — when they are in the interest of workers — as they could harm the country’s rankings and “investor confidence,” jeopardizing the sovereignty of the market.

    However, this ideological rigidity is selective. In Ukraine, the IMF itself pushed for the nationalization of PrivatBank, which was owned by Ihor Kolomoisky, the same oligarch linked to Georgia Manganese, which is under Georgian American Alloys, a company headquartered in the United States. This move was motivated by a desire not to serve the people but to tilt the balance in favor of pro-Western capital. Kolomoisky, a Ukrainian-Israeli-Cypriot businessman, had initially backed Volodymyr Zelensky but later fell out of favor, leading to his arrest on charges of fraud and corruption. This demonstrates that nationalization is not off the table when it aligns with geopolitical goals or benefits Western interests.

    Yet in Georgia, citizens are told that demanding the nationalization of Chiatura’s mines — a move that would benefit the people and possibly save their town — is against the “orthodox norms” of investment and could endanger foreign direct investment (FDI). This double standard exposes the hypocrisy of neoliberal policies: nationalization is embraced when it serves powerful interests but dismissed as radical when it could empower ordinary citizens. While foreign investors and their profits are protected, the people of Chiatura are left to fend for themselves.

    Faced with economic catastrophe, the community has rallied together impressively in shows of solidarity. Townspeople are donating big bags of potatoes and other foodstuffs, local restaurants are providing meals, and others are contributing money to help those in need. Meanwhile, miners are chasing down cars suspected of secretly transporting materials out of Chiatura for the company, desperate to hold on to whatever resources remain.

    Even before this crisis, 12,000 people in Chiatura were already relying on welfare. Now the situation has grown even more dire. The company has failed to pay February’s salaries to workers and has not provided any compensation for the mass layoffs. Families are drowning in debt, with bank loans accumulating interest and fees daily. To make matters worse, Georgia has no unemployment insurance system, leaving those who have lost their jobs with no safety net.
    Politics

    The lack of concern for the miners from the political opposition, which has been staging protests in the capital for over a hundred days, speaks volumes about its own ideological constraints. While opposition leaders position themselves as pro-Western liberals, their commitment to neoliberal principles often overshadows any genuine solidarity with workers or collective struggles. Neoliberalism, by its very logic, casts workers’ issues and collective solutions such as unions or government intervention as either politically irrelevant or something to vehemently oppose. This ideological framework prioritizes the sovereignty of the market above all else.

    This contradiction was starkly evident when the opposition co-opted the concept of a “strike” for their own purposes. During their protests, pro-opposition businesses staged a symbolic shutdown called a “general strike,” in a move designed to appeal to Western politicians and garner international attention. Yet from their perspective, industrial workers and unions appear as “relics from the Soviet era,” indeed in a town that voted overwhelmingly for the ruling party.

    If the opposition see neoliberalism and closer ties to the European Union as a path to advancing Western civilization, the government camp wants to welcome all capital. If anything, it sees more potential of FDI coming from the “East.” In this regard, the government is deeply invested in maintaining their reputation as business-friendly, despite being rhetorically limited by their emphasis on national sovereignty and Georgian traditional culture. Chiatura has become a testing ground: how can the government maintain its popular base — drawn to ideas of sovereignty and caring for Georgia — while remaining loyal to foreign capital and expecting an entire town’s population to accept, like divine providence, the cruel vicissitudes of the market?

    The response by people in Chiatura shows that this is still, in part, a resilient society in which the culture of solidarity can still make itself felt. Evidently not all post-Soviet citizens are won to the anti-communist gospel of blind faith in the market, and not all Georgian politics is a showdown between pro-Russian or pro-European oligarchs. Their reaction expresses a solidarity built on decades of labor in often harsh conditions, hacking at the hard ground to produce wealth for others but also to make life possible for the future generations. With that future torn away, that spirit will be harder to keep alive. The people of Chiatura need the government to intervene, and soon.

    #Géorgie #travail #exploitation #privatisation #chomage #mines #manganèse

  • Saccage de #Mines
    https://nantes.indymedia.org/posts/140593/saccage-de-mines

    L’état fRançais, main dans la main avec les grandes entreprises extractivistes telles qu’Imerys, envisage la création de plusieurs mines sur son territoire. Son ambition phare : une mine d’extraction de lithium à #Echassières dans l’Allier. Un métal rare essentiel dans la fabrication de batteries électrique. Elle débuterait par un projet pilote…

    #Actions_directes #Extractivisme #Global

  • Vivir y morir por el oro: la minería metálica regresa a #El_Salvador

    Con la ley que permite esta actividad, que estaba prohibida desde 2017, los mineros artesanales temen que el oro vuelva a ser propiedad de empresarios extranjeros. Mientras, los ambientalistas advierten del costo ecológico.

    Parados en lo alto de un cerro, dos hombres miran con detenimiento un puñado de piedras blancas que reposan en sus manos. Las inclinan ligeramente dejándolas jugar con la luz del sol mientras unos pequeños destellos dorados titilan en su superficie. “No”, dice Melvin, el más joven, mirando de nuevo las piedras con desdén. “Este no es oro de verdad, es oro de bobo”. “Sí”, confirma Antonio, con la certeza de quien ha pasado una vida en la montaña. “Es margaja. Pero esto quiere decir que hay oro cerca”.

    Es una tarde a mediados de enero y frente a los dos hombres se abre la boca oscura de una mina subterránea. Estamos en el cerro San Sebastián, en el extremo más oriental de El Salvador, a unos kilómetros de la frontera con Honduras. Melvin y Antonio llevan más de veinte años cavando juntos este cerro con la esperanza de sacarle cada gramo de oro escondido en él. El sol empieza a caer y baña de dorado la cordillera a sus espaldas. “Aquí, en todo esto, hay oro. Lo que pasa es que es bien difícil sacarlo”, dice Melvin.

    El oro que estos hombres recogen del cerro San Sebastián no está en forma de rocas ni de pepitas. Su trabajo es más similar a la alquimia: se hunden durante horas en las minas hasta encontrar pequeños surcos de colores con destellos en las rocas a su paso. Pican la piedra con un taladro y sacan toneladas del mineral que luego muelen hasta convertirlo en polvo fino. Agregan agua, sal, cal y unas gotas de mercurio hasta formar una pasta plateada. Cuelan varias veces esa mezcla con un paño que deja pasar la tierra y retiene el material más denso, y finalmente moldean con sus manos una pepita del tamaño de media falange. Colocan el material al fuego, sobre un comal caliente, hasta que su color metálico desaparece, y queda en sus manos una diminuta esfera de un gramo del color del sol.

    Al igual que ellos, en los alrededores de este cerro habitan unos mil güiriseros, como son llamados los mineros artesanales. Habitan una comunidad que lleva varias generaciones haciendo minería metálica a plena luz del día en un país en el que, hasta hace unas semanas, era totalmente prohibida.

    La minería en el cerro San Sebastián comenzó en 1904. En los primeros 13 años, las mineras extrajeron más de 25 toneladas de oro, según un conteo de la Mesa Nacional Frente a la Minería Metálica en El Salvador. Para 1969, la zona fue considerada “la joya de la industria minera” del país y una de las minas más prolíficas de Centroamérica, según Naciones Unidas. Entre 1969 y 1980, el cerro dio una tonelada de oro, según un reporte de la Dirección de Hidrocarburos y Minas del Ministerio de Economía.

    Durante la siguiente década, la minería en San Sebastián fue suspendida debido a la guerra civil salvadoreña. Tras los acuerdos de paz, en 1992, dos empresas estadounidenses reactivaron su producción durante más de diez años. En 2006, el Estado salvadoreño les retiró los permisos de explotación y las minas quedaron abandonadas.

    Las aguas contaminadas del río #San_Sebastián.

    La voraz extracción de oro dejó una huella imborrable en San Sebastián. Y no fue en forma de prosperidad. Hoy sus calles siguen siendo de tierra y la mayoría sus habitantes son muy pobres. Casi cien años de minería dejaron un cerro impregnado de cianuro, un veneno que las mineras usaban en enormes cantidades para extraer el mineral. Del cerro nace un caudal que se desliza como una serpiente colosal de escamas rojizas y doradas, exhalando un aliento sulfuroso que impregna el aire. El río San Sebastián se ha convertido en el símbolo innegable de la huella de la contaminación minera. Nadie puede tomar su agua y, si se cava un pozo, esta sale con sarro y olor extraño. Por eso, los lugareños tienen que comprar agua de pueblos lejanos, lo que representa cerca del 20% de sus ingresos, según un estudio de la Procuraduría salvadoreña. Tras el abandono de las empresas mineras, los habitantes de San Sebastián se quedaron sin empleo y con su tierra contaminada. A falta de terrenos fértiles donde sembrar y ríos para dar de beber al ganado, se dedicaron a explotar lo único que les quedaba: las minas de oro echadas al olvido.

    Diez años después de que las mineras abandonaran el cerro, en abril de 2017, la Asamblea Legislativa aprobó una ley que prohibía tajantemente la minería. El Gobierno se comprometió a buscar nuevos empleos para los güiriseros. Pero no cumplió. Así que los habitantes de esta zona siguieron cavando, incluso a costa de contaminar más. Ahora, cada familia o grupo de vecinos tiene su propia mina.

    Aunque la cantidad de oro que los güiriseros sacan de estas viejas minas es mínima y apenas les alcanza para vivir, a veces el cerro es más bondadoso. Hace unos años, recuerdan Melvin y Antonio, un grupo de 30 mineros del pueblo llamados Los Indios, tropezó con una fortuna: una veta de oro que les llenó las manos de riqueza y los ojos de ilusiones. Cada semana extrajeron el equivalente a miles de dólares. Con esa bonanza, se fueron al pueblo más cercano, Santa Rosa de Lima, y cerraron prostíbulos enteros para celebrar, construyeron casas, compraron cerveza, carros y motos; derrocharon sin medida. Durante seis meses, el cerro les sonrió. Pero la dicha no duró. Uno a uno, los mineros fueron cayendo en desgracia, devorados por la abundancia. La veta se agotó y con ella desapareció su efímera opulencia. John, uno de los mineros que amanecía tendido en las calles de tierra tras noches de excesos, perdió su empleo, y ahora gana veinte dólares al día como albañil. A veces, el cerro da. A veces, el cerro quita.

    Ahora los habitantes de San Sebastián tienen un miedo más: hace unas semanas, el presidente Nayib Bukele anunció que la minería metálica industrial regresaría a El Salvador y la Asamblea Legislativa a sus órdenes aprobó la ley que lo permite. Los güiriseros de San Sebastián creen que el cerro y su oro volverá a ser propiedad de empresarios extranjeros, dejándolos a ellos nuevamente sin nada.

    El regreso de la minería metálica ha causado mucho revuelo entre la población salvadoreña. Por un lado, está la postura de quienes viven del oro. Por el otro, la de los ambientalistas que rechazan esta actividad por la alta contaminación que provoca. Pero luchar contra las minas no es nuevo para ellos. Hace unos años libraron una batalla histórica para prohibir la minería, que dejó a cuatro activistas muertos.

    Luego está la postura del presidente Bukele, que para muchos ha salido con una propuesta tan salomónica como engañosa: el mandatario ha asegurado que el 99% de los ríos salvadoreños ya están contaminados. Ante eso, propone reactivar una minería “responsable” que, dice, aunque contamine, dará suficiente dinero para limpiarlos.
    Morir por el oro

    Marlon, un joven de 16 años, muele una pequeña piedra hasta convertirla en un polvo fino que deposita en un cuerno de vaca partido por la mitad. Añade agua, revuelve con los dedos y observa fijamente el líquido que se aclara poco a poco, hasta dejar una arenilla blanca en el fondo. Con un movimiento delicado, mece el cuerno: “Ve, ahí está. Sí, hay oro”, dice con una mueca de alegría.

    Este procedimiento, el tiento, es la prueba que hacen los güiriseros para determinar si hay oro. El brillo que ven en las piedras no es el metal precioso, sino otro mineral conocido como margaja u oro de bobos. Cuando la mezcla se asienta y deja una leve costra dorada, los mineros saben que han encontrado algo valioso. Y se alistan para adentrarse en las entrañas del cerro.

    La minería es más que un oficio aquí; es una herencia. Melvin, por ejemplo, es minero, como su padre y como su hijo. En San Sebastián, cada familia tiene un molino y los instrumentos necesarios para extraer oro. Pero la actividad conlleva riesgos. Dentro de la mina, el calor es sofocante y el aire escaso. Un compresor empuja oxígeno hasta las profundidades. Si falla, los mineros tienen menos de 20 minutos para salir antes de morir asfixiados. Y también están los derrumbes. “Ya ha pasado en otras minas. En esta, gracias a Dios, no”, dice Melvin. Sin embargo, el peligro no solo acecha bajo la tierra. Para extraer el oro, los güiriseros usan mercurio, un veneno que contamina también la sangre de quien lo usa, aunque los mineros de San Sebastián lo nieguen.

    Un informe elaborado por la Produraduría para la Defensa de los Derechos Humanos en 2016 señala que el agua del río San Sebastián y de otras vertientes que lo alimentan está contaminada con altos niveles de aluminio, zinc, hierro, manganeso, níquel y arsénico. Las más expuestas son las mujeres que lavan la ropa en los ríos y que, según el reporte, sufren de dolor de cabeza, fatiga y afectaciones a la memoria. Los mineros reconocen algunos de estos síntomas, pero dicen que no son producto de la minería. Pero no todos en San Sebastián están dispuestos a aceptar la contaminación como destino inevitable. Desde hace años, hay un grupo de pobladores que resiste a la explotación minera.

    Vidalina Morales limpia con sus manos las hojas secas que cubren la tumba de Marcelo Rivera y quita un ramo de flores artificiales que deja ver el epitafio: “Inquebrantable defensor del medio ambiente”. Rivera desapareció el 18 de junio de 2009. Su cuerpo torturado fue encontrado 12 días después, en el fondo de un pozo. Desde entonces, la comunidad de Santa Marta, en el departamento de Cabañas, lo considera el primer mártir ambiental de El Salvador. Dicen que fue asesinado como parte de una campaña de terror en contra de ambientalistas impulsada luego de que denunciaran a las empresas mineras Pacific Rim/Oceana Gold. En los años siguientes, otros tres activistas corrieron la misma suerte.

    La Fiscalía salvadoreña acusó a las pandillas como responsables de la muerte de Rivera. Sin embargo, la comunidad de Santa Marta asegura que la línea de investigación del caso fue muy pobre y que las autoridades nunca intentaron dar con los autores intelectuales.

    La lucha contra la minería en El Salvador comenzó en 2004, cuando Santa Marta se organizaba para impedir la construcción de un botadero de basura a cielo abierto. Entonces, un funcionario del Ministerio de Medio Ambiente les advirtió que el basurero era el menor de sus problemas; lo que venía era la minería metálica.

    La zona de Cabañas ha albergado históricamente la minería de oro. Su explotación data desde la conquista española y uno de sus municipios principales fue nombrado San Francisco El Dorado por la abundancia de ese metal. A mediados del siglo pasado, la minera Oceana Gold compró un terreno al que nombró Mina El Dorado, que cerró en 1953 y quedó abandonada.

    Por eso, en Santa Marta y sus alrededores no estaban tan al tanto de lo que implicaba la reactivación de la minería. Investigar fue su primer acto de resistencia. Viajaron a Honduras y vieron ríos envenenados y bosques devastados. Regresaron con miedo, pero también con decisión.

    Al volver, se enteraron que la Pacific Rim llevaba años explorando la zona, perforando cerros y extrayendo agua de los ríos. Para ganarse a la comunidad, la empresa financió la reconstrucción de calles, escuelas, jornadas médicas y hasta fiestas infantiles con piñatas. Mientras, los pobladores de Santa Marta se organizaron, recorrieron otras comunidades aledañas con un viejo televisor y presentaciones hechas en mantas para explicar lo que implicaba la minería. Cuando no lograron convencerlos con regalos, vinieron las amenazas. Luego, los asesinatos.

    En 2017, tras años de protestas, la resistencia logró un hito histórico: El Salvador se convirtió en el primer país del mundo en prohibir la minería metálica. Los ambientalistas creyeron haber ganado. Pero en enero de 2023, algo cambió. Cinco activistas de Santa Marta fueron arrestados y acusados de crímenes cometidos durante la guerra civil. Antonio Pacheco, Miguel Gómez, Alejandro y Pedro Laínez y Saúl Rivas permanecieron 22 meses encarcelados. La excusa para detenerlos parecía política, pero Vidalina y los suyos intuyeron que su oposición a la minería tenía algo que ver.

    Los ambientalistas fueron liberados en noviembre de 2024 por falta de pruebas, pero la Fiscalía controlada por Bukele apeló la decisión del juzgado. La repetición del juicio estaba programada para este miércoles, pero los cinco ambientalistas decidieron no presentarse a la audiencia alegando que no confían en el sistema de justicia salvadoreño.

    En diciembre pasado, con solo un tuit,el presidente Bukele tiró a la basura más de una década de lucha de las comunidades antimineras. “Somos el ÚNICO país en el mundo con una prohibición total de la minería metálica. ¡Absurdo!”, escribió en su cuenta de X. Solo una semana después, el día antes de Nochebuena, la Asamblea a sus órdenes aprobó una nueva ley, permitiendo el regreso de la minería metálica.

    Los argumentos del mandatario han sido escasos. El primero es que el oro es un gigantesco tesoro que el mismísimo Dios puso bajo los pies de su país. El segundo, que solo el 4% de El Salvador contiene 50 millones de onzas de oro y que en todo El Salvador hay aproximadamente 3 billones de dólares en oro. Pero un informe de la fundación Heinrich Böll parece contradecirlo. De acuerdo con el documento, de ser ciertos esos datos, esa cantidad correspondería al 60% del total del oro extraído en la historia del planeta.

    La iglesia católica salvadoreña se ha unido a la lucha y en las últimas semanas ha pedido a sus feligreses firmar un documento de rechazo de la minería. “Cuánto esfuerzo por detener la minería de los mayores poseedores de oro del mundo. Pero jamás se pronunciaron cuando mataban 30 salvadoreños al día. Al contrario, avalaron y dieron su “bendición” para negociar con ellos”, escribió el presidente en referencia a la iglesia.

    La minería metálica verde que promueve su Gobierno es un eufemismo para describir a una minería contaminante “más responsable”. Para que lo sea, según los expertos, deben cumplirse algunas condiciones como un marco legal estricto y un Estado fuerte que haga cumplir las leyes, así como el uso de tecnologías avanzadas de bajas emisiones de contaminantes. La experiencia histórica en El Salvador mostró una ley tan blanda que permitió a las empresas llevarse toda la ganancia y dejar un país contaminado.

    *

    No hay certeza sobre por qué la humanidad le ha atribuido un valor único al oro. Algunos dicen que es por su escasez y resistencia a la oxidación. Otros, que tiene que ver con su color similar al sol. Lo cierto, según los científicos, es que el metal precioso tiene su origen en el espacio y se cree que algún día llegó a la tierra colado en meteoritos o que surgió de la implosión de una estrella.

    Abel, un orfebre que vive de comprar el oro que los güiriseros de San Sebastián extraen del cerro, dice que es por “pura vanidad”. “¿Usted ha visto que los famosos andan llenos de oro? La gente compra el oro porque quiere parecerse a ellos”, dice.

    Melvin, el güirisero, ignora todo eso. Para él, el oro es simplemente un objeto de valor que se esconde en el cerro. Un trabajo del que puede sacar algo de ganancia. Gracias a él, ha construido su casa de ladrillo, compró un molino y puede darle de comer a su familia. A las consecuencias de su oficio le presta poca importancia. Mientras quema un poco de margaja y el humo envenenado sale de los comales en el patio de su casa, dice que él nunca ha sentido malestar. Quizá sea porque el tiempo que tarda en llegar el mercurio a su sangre es mucho más lento que en el que tarda en llegar el hambre.

    https://elpais.com/america-futura/2025-02-09/vivir-y-morir-por-el-oro-la-mineria-metalica-regresa-a-el-salvador.html
    #or #mines #extractivisme #loi #eau #pollution #contamination

  • #Camino, un nouveau #cadastre minier numérique ouvert

    Les data du domaine minier sont désormais disponibles sur la plateforme Camino pour partager l’information sur les projets et faciliter leur gestion. Portée par le ministère de la Transition écologique et solidaire, elle répond aux attentes des trois utilisateurs principaux : les entreprises, les citoyens et les agents publics.

    Camino leur permet de consulter les #titres_miniers et leurs caractéristiques sur une #carte à jour et de suivre les #projets en cours sur un tableau de bord. Elle constitue un référentiel commun ouvert et partagé des dossiers miniers et des #autorisations_administratives associées.

    Lancée en 2018, la plateforme Camino concerne l’ensemble du cadastre minier national en accès libre. L’ONF a intégré ce dispositif dès septembre 2018 pour la Guyane. Là-bas, le traitement des demandes d’#autorisation_de_recherche_minière (#ARM) est piloté par l’Office national des forêts, en qualité de gestionnaire du domaine forestier privé de l’Etat. Il effectue ces missions en lien avec le service des mines et le service de police de l’eau de la direction de l’environnement, de l’aménagement et du logement (DEAL) et le pôle technique minier de Guyane (PTMG).

    Les demandes de titres miniers et autorisations d’exploitation minières, hors ARM, sont aussi pilotées par la DEAL, qui sollicite l’expertise d’acteurs extérieurs dont l’ONF, sur l’impact environnemental des projets. Les dossiers sont ensuite soumis au ministère de la Transition écologique et solidaire pour validation de la demande.

    https://www.onf.fr/onf/+/63e::nouvelle-plateforme-de-suivi-des-actes-miniers-sur-la-guyane-et-demateriali
    #France #mines #cadastre_minier #terres #database #base_de_données

  • Entretien avec Celia Izoard : « L’exploitation minière, un modèle intrinsèquement prédateur et destructeur » - POLITIS
    https://www.politis.fr/articles/2025/01/entretien-celia-izoard-mine-exploitation-ce-modele-est-intrinsequement-preda

    très très bel interview de Célia Izoard

    Une nouvelle ruée minière a lieu dans le monde, au nom de la transition énergétique. Une fausse solution et des politiques mensongères que décrypte la journaliste et philosophe Celia Izoard.

    Vanina Delmas 
    • 8 janvier 2025

    Drapeau d’opposants à la mine de lithium dans l’Allier, dans la commune d’Échassières.
    © Tristan Dereuddre
    Dans le même dossier…

    Dans l’Allier, le lithium mine la transition énergétique
    L’urgence de lutter contre le changement climatique et de sortir du tout-pétrole est brandie comme un prétexte en or pour justifier le nouvel essor de l’industrie minière. Dans son livre enquête La Ruée minière au XXIe siècle, Celia Izoard décrit avec acuité les ravages environnementaux de ces mines à ciel ouvert présentées comme « vertes », notamment celles de Rio Tinto et de Cobre Las Cruces, en Andalousie, région touchée par des sécheresses à répétition. Mais aussi le désastre social et humanitaire, comme au Maroc, dans la mine de Bou-Azzer où les mineurs travaillent comme des forçats, au contact de polluants, pour sortir des tonnes de cobalt, indispensable aux véhicules électriques.

    La ruée minière au XXIe siècle. Enquête sur les métaux à l’ère de la transition, Celia Izoard, Seuil, 344 pages, 2024.
    Votre livre La Ruée minière au XXIe siècle. Enquête sur les métaux à l’ère de la transition, déconstruit les mythes concernant l’industrie extractive, notamment l’idée que les mines appartiennent au passé. Vous montrez qu’il n’y a jamais eu de rupture. Comment s’est passée cette continuité ?

    Celia Izoard : Le capitalisme industriel est fondé sur l’extraction de minéraux et la maîtrise des hautes températures que nécessite la métallurgie, et cette dépendance n’a cessé de s’amplifier. À la fin du XVIIIe siècle, l’alliance du fer et du charbon a permis l’émergence des forces productives et de ce mode de vie qui menace aujourd’hui les conditions d’habitabilité de la planète. Le boom de l’après-guerre a engendré un changement d’échelle monumental : nous sommes passés des mines souterraines à la généralisation de la mine à ciel ouvert. Ce modèle d’extraction ultra-mécanisé a permis de disperser les mineurs, cette masse de travailleurs qui, en s’unissant, avait réussi à acquérir des droits qui sont ensuite devenus la base des régimes de protection sociale dans plusieurs pays.

    Dans les mines d’aujourd’hui, chaque jour, ces gigantesques machines sortent des centaines de milliers de tonnes de roches, qui sont broyées et trempées dans des bains chimiques. Les mines recrachent des boues toxiques, des dizaines de milliers de tonnes de résidus qui remplissent des vallées, retenus par des barrages. Régulièrement, et de plus en plus à cause de l’instabilité climatique, ces barrages cèdent et détruisent parfois des centaines de kilomètres de cours d’eau. Ce modèle est intrinsèquement prédateur et destructeur, parce qu’il est fondé sur la mobilisation de quantités énormes de matière et de ressources.

    Pourquoi la production minière a-t-elle doublé au cours des dernières années dans le monde et ne cesse-t-elle d’augmenter ?

    Regardons autour de nous : toutes les productions augmentent, les appareils électroniques, les avions, les satellites, les infrastructures électriques, la 5G, les caméras, les écrans publicitaires… Nous vivons un déferlement d’objets qui consomment des minéraux, que ce soit pour fabriquer des couleurs, des composants électroniques, des câbles électriques. L’aéronautique et l’aérospatiale, par exemple, sont des secteurs basés sur l’extractivisme. Airbus, qui produit 700 avions par an, est l’une des sociétés les plus consommatrices de métaux au monde. Dans un A380, vous avez 80 tonnes d’aluminium-lithium, 18 tonnes de titane, etc.

    Sur le même sujet : Et si on pouvait arrêter de polluer avec nos outils numériques ?
    Quant au secteur du numérique, c’est un véritable gouffre pour les métaux, en particulier les data centers. Chacun de ces immenses entrepôts remplis de serveurs contient des milliards de composants qui contiennent chacun des dizaines de métaux différents, utilisés en alliages sous forme de trace, donc irrécupérables. Par exemple, dans une petite puce, vous trouverez de l’arsenic ou de l’or, disséminés à l’échelle du microgramme, parfois du nanogramme. De plus, pour éviter les pannes, les entreprises du cloud comme Amazon renouvellent ces serveurs tous les trois ans et doublent l’alimentation électrique en stockant des tonnes de batteries qui contiennent donc du lithium, du cobalt, du manganèse, du graphite, du nickel, etc.

    Comment s’est imposée l’idée que les mines sont le prix à payer pour réussir la transition énergétique ?

    Le monde de l’entreprise a interprété l’accord de Paris sur le climat à sa façon, c’est-à-dire en considérant que la baisse des émissions de GES ne devait en aucun cas affecter la croissance, mais qu’elle pouvait être l’occasion de créer un nouveau marché de l’énergie en développant à toute vitesse les technologies dites bas carbone. Comme ces technologies sont intensives en métaux, en particulier la voiture électrique, l’industrie minière s’est engouffrée là-dedans avec le concept de « métaux pour la transition ».

    La catastrophe climatique devrait nous obliger à faire le bilan de notre rapport à l’extraction de fossiles et de métaux.

    En 2017, la Banque mondiale a lancé une campagne en ­partenariat avec le principal lobby minier au monde, dans lequel on retrouve les entreprises d’extraction Glencore ou Orano. Ils ont produit un rapport sur la transition qui affirme que les mines sont nos meilleures alliées pour résoudre le réchauffement climatique. Cette promesse s’appuie sur l’idée qu’il pourrait exister des mines et de la métallurgie bas carbone : ce qui n’a pour l’instant aucune réalité, ce sont les secteurs qui émettent le plus de CO2 au monde. Donc tout repose sur les promesses de l’industrie minière d’améliorer ses pratiques alors que c’est l’une des plus opaques du monde.

    Sur le même sujet : Exploitation minière : 20 milliards sous les mers
    La catastrophe climatique devrait nous obliger à faire le bilan de notre rapport à l’extraction de fossiles et de métaux, et à nous pencher sur des mondes qui auraient extrait et produit de manière plus modeste. Or, c’est l’inverse qui se produit, et au nom de la lutte contre le réchauffement climatique. Il faut démontrer que l’extraction minière est complètement contre-productive pour lutter contre les émissions de GES, et l’ampleur des violences qu’elle engendre.

    Que voulez-vous dire ?

    Quand on crée un parc automobile électrique en France ou en Allemagne, on ne fait que délocaliser les émissions carbone vers les pays producteurs de métaux. Pour extraire des matières premières, on détruit les puits de carbone naturels que sont les forêts tropicales de l’Indonésie ou du Brésil, les tourbières et les forêts boréales du Canada.

    Sur le même sujet : Voiture électrique : les effets pervers d’une révolution
    On construit des routes, des barrages hydroélectriques et des usines. Souvent, cela va de pair, comme en Inde, avec une militarisation et une politique de terreur. Dans plus de la moitié des cas, ces mines sont créées sur les terres collectives de peuples autochtones, dont les pratiques de subsistance et la culture sont détruites par ces projets qui servent in fine à produire des SUV de deux tonnes pour des Européens.

    La voiture électrique est la quintessence du mode de vie impérial.

    La voiture électrique est la quintessence du mode de vie impérial. Mais l’argument de chercher des métaux pour la transition est aussi le prétexte à approvisionner l’ensemble des industries occidentales, menacées par une crise des matières premières du fait de la guerre commerciale avec la Chine. Les « mines pour la transition » sont souvent tout autant des mines pour les data centers, les avions et les satellites.

    Qu’en est-il de la politique minière sur le territoire français ? 

    Ces dernières années, il y a eu deux moments : en 2010-2012, Arnaud Montebourg a tenté de mener une relance minière avec l’argument de créer des emplois, mais les populations s’y sont opposées. Une nouvelle tentative est menée depuis 2022, cette fois avec l’argument de la transition. Le projet phare est l’ouverture de la mine de lithium dans l’Allier par l’entreprise Imerys, vitrine d’une relance minière plus vaste avec d’autres projets portant sur des métaux précieux comme l’or en Bretagne, dans le Rhône, le Massif central, en Dordogne…

    Sur le même sujet : Dans l’Allier, le lithium mine la transition énergétique
    Ce nouvel argumentaire autour des mines pour la transition est dénué de fondement. Le lithium pourrait éventuellement participer à une décarbonation, mais cela supposerait d’investir massivement dans les transports en commun et les vélos cargo et dans de petits véhicules électriques uniquement. Tant qu’il n’y aura aucun arbitrage sur la consommation de lithium et les besoins, celui-ci servira à produire des batteries pour des SUV, des drones et des aspirateurs robot qui n’ont aucun rapport avec la lutte contre les émissions de GES.

    Un autre mythe qui s’est propagé repose sur l’idéal de la mine propre, verte, durable.

    J’ai enquêté pour le média Splann ! sur une mine en Bretagne, gérée par Imerys, qui prétend n’avoir presque aucun impact sur l’environnement. Il s’agit de la mine de Glomel, dans les Côtes d’Armor, qui est définie comme une carrière d’un point de vue administratif, mais qui est en réalité une mine à ciel ouvert où l’on extrait de l’andalousite, un minéral industriel. Lors de mon enquête, j’ai découvert l’ampleur de la minimisation des impacts environnementaux, car tout est fondé sur l’autocontrôle. J’ai réalisé des prélèvements des sédiments dans le lit de la rivière en aval : j’ai trouvé du cadmium, du cobalt, des métaux lourds cancérigènes. Les taux de nickel dépassent de 20 à 60 fois les valeurs guides pour le bon état écologique des cours d’eau. Ce qui est très préoccupant puisqu’on est à l’amont des stations de pompage d’eau potable.

    Aujourd’hui, les mines réapparaissent réenchantées par la promesse « responsable ».

    Pourquoi est-il important de réfléchir à l’imaginaire collectif lié à la mine ?

    Sur le plan philosophique, il est fascinant de voir comment elle a pu tour à tour apparaître et disparaître dans l’imaginaire collectif occidental. Pendant les années 1980-1990, les mines sont devenues « du passé » alors qu’elles n’ont jamais été si grandes et si destructrices pour les peuples d’Amazonie ou de Papouasie, par exemple. Aujourd’hui, les mines réapparaissent réenchantées par la promesse « responsable » et auréolées de la mission salvatrice de la transition. Cette fiction est tout aussi irréelle que la fable précédente.

    Par Vanina Delmas

    #Celia_Izoard #Mines #Ecologie #Transition #Arnaque

  • #Métaux_rares : Séjourné veut accélérer la #réouverture de #mines en #Europe

    #Stéphane_Séjourné, le commissaire européen chargé de la stratégie industrielle, veut accélérer la réouverture de mines de métaux rares en Europe et a reçu 170 #projets_d’exploitation ou de #recherches_minières, a-t-il indiqué mardi soir.

    Au nom de la #souveraineté_industrielle, le Français entend rouvrir des mines de métaux et #terres_rares au sein de l’Union européenne, malgré les mobilisations régulières de militants écologistes contre ce type de projets.

    « La #diversification des approvisionnements fait partie de l’urgence pour moi. On va faciliter » l’attribution de #permis, a expliqué le commissaire européen à des journalistes à Bruxelles.

    « J’ai récupéré 170 projets sur de l’exploitation ou de la recherche minières en Europe avec une liste de métaux rares. On est en train d’étudier, on lancera les premières garanties (financières) pour les boîtes qui veulent explorer », a-t-il assuré.

    Stéphane Séjourné s’est rendu les 8 et 9 janvier en #Roumanie où cette question a notamment été abordée.

    « Sur la Roumanie on avait 9 projets, je ne vais pas vous donner de date mais j’essaie d’accélérer les choses au maximum », a-t-il déclaré.

    « Je suis prêt à mettre beaucoup de capital politique là-dessus parce que j’y crois vraiment », a insisté ce proche d’Emmanuel Macron, qui voudrait éviter une trop grande #dépendance à l’égard de pays comme la Chine.

    Avec la commissaire européenne espagnole #Teresa_Ribera (concurrence et transition écologique), Stéphane Séjourné doit présenter fin février une série d’annonces pour relancer et décarboner l’industrie européenne, le « pacte pour une #industrie_propre ».

    Ce pacte pourrait comporter des mesures pour réduire les coûts de l’#énergie, accompagner les plus grands sites industriels dans la réduction de leurs émissions de CO2 ou soutenir les achats de #voitures_électriques pour les flottes d’entreprises.

    En parallèle, la Commission promet une série de mesures de #simplification, afin de réduire les #démarches_administratives des entreprises, notamment des PME.

    https://www.mediapart.fr/journal/fil-dactualites/140125/metaux-rares-sejourne-veut-accelerer-la-reouverture-de-mines-en-europe

    –—

    #métaliste sur l’#extraction de #terres_rares dans les #Alpes (même si ici il s’agit d’une annonce pour toute l’Europe) :
    https://seenthis.net/messages/1013289

    • Séjourné, a inizio 2025 al via progetti Ue su materie prime rare

      ’Ricevute 170 candidature, li stiamo selezionando’

      La Commissione europea presenterà l’elenco dei progetti strategici nell’ambito del #Critical_raw_materials_act all’inizio del 2025.

      Lo ha detto il vicepresidente dell’esecutivo Ue Stéphane Séjourné intervenendo alla giornata dedicata al settore a Bruxelles, indicando che Bruxelles ha ricevuto 170 candidature.
      Il regolamento Ue sulle materie prime critiche, presentato nel marzo 2023, punta ad aumentare al almeno il 10% l’estrazione delle materie prime strategiche sul territorio continentale e ad almeno il 40% la capacità dell’Europa di raffinare e lavorare le terre rare lungo tutto la catena di valore.

      «Selezioneremo i progetti che meglio soddisfano i nostri criteri, in particolare quelli ambientali, sociali e di governance: saranno mirati a varie materie prime, riguarderanno l’intera catena del valore e saranno sia all’interno che all’esterno dell’Europa», ha indicato il francese, evidenziando che «non c’è transizione verso le zero emissioni senza materie prime: le auto elettriche hanno bisogno di batterie al litio, le turbine eoliche hanno bisogno di rame o alluminio».
      «La mia priorità per gli anni a venire sulle materie prime sarà la stessa dei settori industriali più strategici d’Europa - ha evidenziato -: un mercato solido in patria e una collaborazione stabile con partner fuori casa».
      Séjourné ha quindi sottolineato la necessità di «licenze più rapide e semplici» e di «rendere i progetti appetibili per gli investitori pubblici e privati». Parlando della nuova agenda, il vicepresidente ha messo in luce l’importanza del riciclo per le materie prime rare, indicando che l’Ue deve «creare un vero mercato europeo per i prodotti di seconda mano e un mercato unico per i prodotti di scarto». La capacità di riciclo è fissata nel regolamento Ue ad almeno il 25% del consumo annuo.

      https://www.ansa.it/europa/notizie/rubriche/altrenews/2024/12/11/sejourne-a-inizio-2025-al-via-progetti-ue-su-materie-prime-rare_d42681d2-0437-4

  • [Nouvelle enquête] Un nouvel Indiana Jones à la recherche d’or en Bretagne
    https://splann.org/nouvelle-enquete-un-nouvel-indiana-jones-a-la-recherche-dor-en-bretagne

    Qui se cache derrière la start-up #Breizh_Ressources qui a déposé plusieurs permis d’exploration minière ? L’article [Nouvelle enquête] Un nouvel Indiana Jones à la recherche d’or en Bretagne est apparu en premier sur Splann ! | ONG d’enquêtes journalistiques en Bretagne.

    #Grands_projets #mines

  • Le #Mali bloque les exportations de #Loulo-Gounkoto, sa plus grande mine d’#or (#Barrick)

    Le Mali est en conflit depuis quelques mois avec Barrick, propriétaire de sa plus grande #mine_d’or, afin de récupérer un manque à gagner estimé à 500 millions $. Dans le cadre de ce différend, Bamako a déjà emprisonné quatre employés de Barrick et émis un #mandat_d’arrêt contre le PDG #Mark_Bristow.

    Les exportations d’or de Loulo-Gounkoto, la plus grande mine d’or du Mali, sont bloquées par le gouvernement. C’est du moins l’annonce faite lundi 16 décembre par le propriétaire de la mine, le canadien Barrick Gold, qui précise que le maintien de ce #blocage pourrait le contraindre à « suspendre ses opérations ».

    Au moment de la publication, le gouvernement malien n’a pas confirmé ce blocage des #exportations. L’information intervient néanmoins alors que les relations entre Bamako et la compagnie canadienne sont tendues. Plusieurs employés de Barrick ont été arrêtés en novembre et sont détenus depuis en attente de leur procès, alors que le PDG du groupe, Mark Bristow, fait l’objet d’un mandat d’arrêt émis à son encontre par Bamako. Le gouvernement accuse les dirigeants de diverses #malversations_financières et réclame à la compagnie environ 500 millions $ d’après Reuters.

    Après un audit des mines d’or ayant révélé un manque à gagner de 300 à 600 milliards FCFA, le gouvernement malien a en effet entamé depuis quelques mois des #négociations avec les compagnies pour récupérer ces sommes. Bamako cherche également à obtenir l’application du nouveau #code_minier à toutes les mines du pays. Adoptée en 2023, la nouvelle #loi augmente la participation de l’État dans les mines et devrait générer 500 milliards FCFA de #recettes_minières supplémentaires chaque année.

    « Depuis le 25 novembre, plusieurs membres de l’équipe de direction malienne de Barrick sont emprisonnés sur la base d’accusations infondées. Ceci, dans un contexte d’actions inquiétantes telles que des réclamations fiscales et douanières sans fondement et l’annonce d’un mandat d’arrêt illégitime à l’encontre du président-directeur général de Barrick », dénonce la compagnie.

    Barrick, seul contre tous ?

    Selon le nouveau communiqué de Barrick, aucun terrain d’entente n’est visible à l’horizon pour clore le différend avec le gouvernement. Pourtant, la compagnie avait annoncé fin septembre être parvenue à un accord avec les autorités, au lendemain de l’arrestation de quatre de ses employés. Quelques jours plus tard, le gouvernement malien dénonçait le non-respect des engagements pris par Barrick, avec à la clé une menace à peine voilée de non-renouvellement de l’un des permis de la compagnie arrivant à expiration en 2026.

    Barrick reste donc l’un des derniers producteurs d’or du Mali à poursuivre le bras de fer avec le gouvernement, qui a déjà fait plier la plupart des autres compagnies. Qu’il s’agisse des canadiens #B2Gold et #Allied_Gold, ou de l’australien #Resolute_Mining, les autres propriétaires de mines d’or industrielles au Mali ont en effet accepté de verser un montant cumulé dépassant 200 millions $. Bamako a également obtenu l’application des termes du nouveau code minier à certaines mines, notamment les deux mines de #lithium en cours de construction.

    S’il est difficile d’indiquer la direction dans laquelle les deux parties comptent orienter le différend au cours des prochaines semaines, rappelons qu’une suspension effective de la production d’or à Loulo-Gounkoto impacterait négativement la production et les revenus miniers du Mali pour 2024. En 2023, la mine a livré près de 700 000 onces d’or et contribué à l’économie locale pour plus d’un milliard de dollars, selon Barrick.

    https://www.agenceecofin.com/actualites-industries/1612-124397-le-mali-bloque-les-exportations-de-loulo-gounkoto-sa-plus-
    #mines #extractivisme #minières #Australie #Canada

  • #Intoxication minière en #Bretagne

    #Glomel : 1 400 habitants. #Imerys : 3,8 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Le mastodonte de l’#industrie_minière pèse lourd dans cette petite commune des #Côtes-d’Armor. La #multinationale s’agrandit encore : elle vient d’obtenir l’autorisation d’ouvrir une nouvelle fosse, un quatrième immense cratère, à creuser sur 80 mètres de profondeur pour extraire de l’#andalousite, un matériau résistant aux hautes températures utilisé, entre autres, dans les fours industriels.

    https://splann.org/enquete/intoxication-miniere-en-bretagne
    #minières #toxicité #France #mines #extractivisme #cartographie #visualisation #argent #démocratie_locale #contamination #pollution

  • Malgré le traité d’Ottawa, les mines antipersonnel font davantage de victimes chaque année
    https://rfi.my/BAA4

    Ni la Russie, ni les États-Unis, n’ont signé le traité d’Ottawa paraphé par 164 pays et territoires. Et il y a une semaine, Washington a annoncé l’envoi de #mines_antipersonnel à l’Ukraine pour arrêter les avancées russes, alors que Joe Biden avait déclaré en 2022 qu’il en interdirait l’utilisation, sauf dans la péninsule coréenne. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a estimé que ces mines antipersonnel étaient « très importantes » pour contrer l’armée russe dans l’est de l’Ukraine. Pourtant l’Ukraine est signataire du traité.

    Rapport 2024 de l’Observatoire des mines : Conclusions principales
    https://reliefweb.int/report/world/rapport-2024-de-lobservatoire-des-mines-conclusions-principales

  • Le #Mali reçoit 45 millions $ après le départ de #Leo du #lithium de #Goulamina

    L’australien #Leo_Lithium, copropriétaire de la première mine de lithium du Mali, a décidé cette année de vendre l’intégralité de sa participation à son partenaire de coentreprise, le chinois #Ganfeng_Lithium. La transaction implique le paiement d’impôts au profit du gouvernement malien.

    Le reste de la somme dû à Leo Lithium, 171,2 millions $ en plus des intérêts, devrait être payée par #Ganfeng d’ici le 30 juin 2025. En attendant de connaitre la part de l’État malien sur ce paiement, il faut souligner que les revenus que le gouvernement malien vise grâce à l’exploitation de Goulamina sont beaucoup plus significatifs. Après un accord conclu avec Ganfeng, le ministre malien de l’Économie, Alousséni Sanou, a indiqué en mai 2024 que la mine devrait rapporter plus de 100 milliards FCFA (160 millions $) chaque année au Mali.

    Pour rappel, le calendrier de développement de Goulamina prévoit une entrée en production en 2024. Bien que les prix du lithium aient significativement baissé ces derniers mois et contribué à des suspensions de projets de lithium, aucun changement n’a encore été annoncé pour cet actif capable de livrer annuellement 500 000 tonnes de concentré de lithium. La mine devrait être détenue et exploitée à 65 % par Ganfeng Lithium, contre 30 % pour le gouvernement malien et 5 % pour les investisseurs locaux.

    https://www.agenceecofin.com/actualites-industries/2711-123812-le-mali-recoit-45-millions-apres-le-depart-de-leo-du-lithi
    #mines #Australie #Chine #Chinafrique #minières #extractivisme

  • Révélations sur les #contaminations de la plus grande mine à ciel ouvert de l’Hexagone

    « La #pollution de l’#eau par la mine ? Il n’y a pas de problème. » Face au discours sur les « #mines_propres », Splann ! révèle les pollutions générées par la mine d’#andalousite de #Glomel, au cœur de la #Bretagne, exploitée par la multinationale #Imerys.

    En Centre Bretagne, la commune de #Glomel, étendue sur près de 80 km2, est un véritable château d’eau. Ses sources, ses ruisseaux et ses marais dominent les bassins versants de l’#Ellé et du #Blavet. On y trouve encore certains habitats naturels emblématiques de la région, landes, tourbières et autres prairies humides. C’est pour protéger cette richesse qu’ont été créés la réserve naturelle régionale des landes et marais de Glomel, ainsi que deux sites Natura 2000 et plusieurs zones naturelles d’intérêt écologique faunistique et floristique.

    Le paradoxe est que Glomel abrite aussi la plus grande mine à ciel ouvert en activité de l’hexagone : sur place, la #multinationale Imerys peut extraire chaque année jusqu’à 1,5 million de tonnes de roches et raffine dans ses deux usines un quart de la production mondiale d’andalousite.

    La « #Damrec » comme on dit ici en référence à l’ancien nom d’Imerys, est longtemps passée inaperçue. Déjà, qui connaît l’andalousite, ce minéral résistant aux très hautes températures ? On le retrouve sous forme d’additif dans les #bétons ou les #peintures, dans les blocs moteurs de camions ou dans les fours de toute l’#industrie, de la #métallurgie au #nucléaire. Mais si l’andalousite est couramment utilisée par la grande industrie pour ses propriétés réfractaires, nous n’avons jamais directement affaire à elle.

    D’immenses cratères au cœur de la Bretagne

    Le site de Glomel est resté d’autant plus discret qu’il n’est, aux yeux de l’administration, qu’une carrière : on imagine un modeste carreau au bord d’une route déserte, quelques camions. Sauf que…

    Sauf qu’il s’agit bel et bien d’une mine avec ses immenses #cratères, ses usines, ses #bassins_de_décantation remplis d’#eau_acide et ses montagnes de #déchets qui avancent dans le paysage, avalant les champs, les fermes et les chemins. Tout ceci inquiète nombre de riverains, qui voient se multiplier les cas de #cancer et se demandent ce qu’il restera des zones humides, des sources et des captages dans cet avenir où rien ne sera plus précieux que l’eau.

    Mais Imerys compte bien aller au bout de ce #gisement. Après une enquête publique houleuse et d’âpres débats, l’État vient de l’autoriser à poursuivre l’#exploitation jusqu’en 2044 en creusant une quatrième #fosse_d’extraction : un #trou grand comme quinze terrains de football et aussi profond que cinq immeubles parisiens empilés.

    Une étude partiale payée par l’industriel

    Sur le site internet d’Imerys Glomel, on lit qu’« une des priorités du site concerne la gestion des rejets aqueux […] dans les rivières, zones humides et nappes souterraines alentour ». L’enjeu est de taille, puisqu’en aval de la mine se trouve la réserve naturelle régionale de #Magoar_Penvern. Puis, à 6 km du site industriel, un premier captage d’#eau_potable dans l’Ellé alimente les 6000 habitants des communes voisines.

    Dans le #Kergroaz, un minuscule ruisseau qui serpente dans le sous-bois, Imerys rejette chaque année environ 1,5 million de mètres cubes d’#eaux_usées. Ces eaux sont traitées, et les exigences de la préfecture ont conduit l’entreprise à investir récemment dans une unité destinée à limiter la quantité de #manganèse et de #fer dans ses rejets. Mais même après traitement, ils contiennent des quantités très importantes de #contaminants : la préfecture des Côtes-d’Armor autorise le site à rejeter chaque jour dans ses eaux usées jusqu’à 9 kg d’#hydrocarbures et, entre autres, jusqu’à 11 kg par jour au total de #cobalt et de #nickel, des #métaux cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques.

    Pourtant, Imerys assure n’avoir « aucun impact sur les eaux » et a financé une étude sur cinq ans de l’état écologique du #Crazius, où se jette le Kergroaz. Cette étude payée par l’industriel conclut à un « bon état » du cours d’eau pour certains paramètres, mais ce qui frappe, c’est que les métaux les plus toxiques émis par le site ne semblent pas avoir été recherchés dans le cours d’eau.

    Pourquoi s’intéresser à la présence de fer et d’aluminium, et non à des contaminants bien plus redoutables comme l’#arsenic, le #cadmium, le #cobalt ou le #nickel, qui sont par ailleurs présents dans les déchets de cette mine ? Interrogé, Imerys n’a pas souhaité répondre à nos questions. Pour y voir plus clair, Splann ! a décidé de faire analyser les sédiments du Crazius.

    « Les quantités de #contaminants présentent manifestement un danger »

    En juillet puis en septembre, Splann ! a prélevé plusieurs jeux d’échantillons de sédiments dans le lit du ruisseau d’abord en amont du point de rejet de la mine, pour disposer d’un échantillon « témoin » ; puis dans un deuxième temps au niveau où Imerys rejette ses eaux usées ; et finalement à 2 km de là en aval dans le même cours d’eau, dans la réserve naturelle régionale.

    Ces sédiments ont été analysés par un laboratoire accrédité Cofrac. Les résultats de ces analyses ont été interprétés avec l’aide de Frédéric Gimbert, spécialiste des pollutions minières et chercheur en écotoxicologie au CNRS de Besançon.

    Alors que les sédiments du prélèvement témoin, en amont, ne présentent aucune contamination, au niveau du point de rejet d’Imerys, les concentrations en nickel sont jusqu’à 60 fois supérieures à la valeur guide pour un bon état écologique des sédiments d’eau douce. Les concentrations en cobalt sont jusqu’à 20 fois supérieures à cette valeur. Les analyses révèlent aussi la présence de métaux toxiques qu’Imerys n’est pas censé déverser : les sédiments contiennent quatre fois la valeur guide pour l’arsenic et une teneur anormale en cadmium, tous deux également cancérigènes, mutagènes et reprotoxiques.

    « De telles quantités de contaminants présentent manifestement un danger et un #risque potentiel pour l’environnement, estime Frédéric Gimbert. Il faudrait également rechercher ces mêmes contaminants dans les #sols où se déposent les #poussières issues de l’#activité_minière et conduire plus largement une étude d’évaluation des #risques, pour l’environnement, mais aussi pour la santé publique. »

    Les analyses de Splann ! révèlent également que la contamination s’étend au-delà du périmètre immédiat de la mine. À deux kilomètres en aval du site, au cœur de la réserve naturelle régionale de Magoar Penvern, les concentrations en cobalt et en nickel sont plus de dix fois supérieures aux valeurs guides pour un cours d’eau en bon état écologique.

    Un captage d’eau potable en aval de la mine

    Qu’en est-il à six kilomètres en aval, dans la rivière Ellé où #Eau_du_Morbihan prélève une partie de l’eau qui sera ensuite traitée pour être distribuée aux communes voisines ? Pour le savoir, notre équipe s’est rendue à #Toultreincq [qui signifie trou saumâtre en breton, NDLR], dont l’usine de potabilisation est justement en plein travaux. Une toute nouvelle unité de traitement est en construction pour un coût de six millions d’euros d’argent public.

    « La pollution de l’eau par la mine ? C’est simple : ce n’est pas un sujet. Il n’y a aucun problème », déclare, dès le début de notre visite, Dominique Riguidel, le directeur d’Eau du Morbihan qui s’est déplacé en personne pour nous le dire. L’ouverture de nouveaux captages d’#eau_souterraine permettront de « diversifier les ressources et de limiter les prélèvements dans l’Ellé », explique-t-il. C’est-à-dire précisément à limiter la dépendance au captage de #Pont Saint-Yves, sur l’Ellé, en aval de la mine.

    Mais le directeur d’Eau du Morbihan est formel : tout ceci n’a aucun rapport avec le fait qu’Imerys rejette chaque année 1,5 million de mètres cubes d’eaux usées contenant des #sulfates, des hydrocarbures et des #métaux_lourds en amont de ce captage. « La nouvelle unité permettra de mieux traiter les #pesticides et les #médicaments », justifie-t-il.

    Un ingénieur chimiste, expert en contaminations pour des organismes de #santé_publique, s’interroge : « J’ai du mal à croire que tous ces travaux n’aient aucun rapport avec l’agrandissement de la mine. Vu l’argent que ça coûte de changer une installation, ça ne se fait pas sans raison objective. Et il n’est pas courant d’avoir de tels traitements de l’eau en tête de bassin versant, où elle est normalement moins polluée. »

    Pour connaître la qualité de l’eau sur l’Ellé, en aval de la mine, le plus simple est de s’adresser à l’agence régionale de santé (ARS), qui surveille les captages. Nous lui avons demandé de nous communiquer les analyses de l’eau captée en aval de Glomel.

    « Il n’existe pas de contrôle sanitaire sur la ressource ‘Pont Saint-Yves’ exclusivement », a répondu l’ARS. Le captage d’eau le plus exposé aux pollutions de la mine ne serait donc pas surveillé : l’agence publique ne contrôle la qualité des eaux brutes qu’après qu’elles aient été mélangées à la station de traitement. Une fois dilués dans les eaux prélevées ailleurs, les contaminants d’Imerys passent inaperçus. Ce qui pousse certains riverains désabusés à résumer ainsi la situation : « La mine de Glomel utilise la réserve naturelle régionale comme station d’épuration » pour traiter ses effluents chargés en métaux toxiques. « Mais si la contamination continue d’augmenter, explique l’ingénieur chimiste, l’eau de ce captage risque de ne plus être utilisable pour produire de l’eau potable. »

    Un lac rempli de métaux lourds

    « Quand j’étais ado, par une chaude journée d’été, je m’amusais à repérer les plans d’eau des environs sur les photos satellites. J’ai découvert un lagon bleu à Glomel. J’ai demandé à ma mère : ‘pourquoi on n’est jamais allées s’y baigner ?’ ». Voilà comment Camille a découvert la mine de Glomel : un espoir de baignade. Espoir déçu : le lac de douze hectares dont elle parle, une ancienne fosse d’extraction, recueille en continu des eaux acides et les boues de traitement des usines du site.

    Une autre riveraine se rappelle : « Pendant une réunion en 2022, j’ai demandé ce que contenait cette fosse qu’on appelle ‘la #fosse_2’. Imerys m’a répondu ‘Du #mica et des #oxydes_de_fer’. » Pas de quoi s’inquiéter, donc, Camille aurait pu s’y baigner. Mais dans un tableau perdu dans les 3000 pages du dossier d’enquête publique, on apprend que ces #boues contiennent de fortes concentrations de cadmium, de #chrome, de cobalt, de nickel et de #plomb : des métaux dits « lourds », cancérigènes, neurotoxiques et reprotoxiques.

    Les boues de cette #fosse contiennent aussi les produits chimiques utilisés dans l’usine. Lors d’une réunion publique, les porte-parole de l’entreprise ont assuré que « le procédé d’extraction ne fait pas intervenir de composés chimiques ». Pourtant, les documents de l’enquête publique indiquent que les usines de Glomel utilisent 75 tonnes par an de substances nocives pour l’#environnement et la santé.

    Par exemple, le #méthyl-isobutyl carbinol, un #solvant dangereux pour les #nappes_souterraines, l’#acrylamide, cancérigène, mutagène et reprotoxique, le #sulfonate_de_sodium et l’#amylxanthate, toxiques pour la #vie_aquatique.

    Les #déchets_miniers ont contaminé les #eaux_souterraines

    Chaque année, une trentaine de tonnes de ces produits sont déversées dans le « joli lac ». Imerys affirme que la fosse est « étanche », mais aucune membrane n’empêche ces boues acides de s’infiltrer dans les eaux souterraines. Et il en va de même dans tous les autres espaces du site où sont entreposées ces boues : la « fosse n°1 » (2 millions de m³) et « l’ancienne digue » (900 000 m³).

    Les contaminants de ces déchets toxiques ont commencé à migrer vers les eaux souterraines : c’est ce qu’indiquent certains éléments qu’Imerys a communiqués à l’administration. L’un des appareils de mesure de l’industriel relève que les taux de contaminants ont explosé entre 2012 et 2021.

    Par exemple, les déchets de la mine contiennent des concentrations importantes de nickel, un métal qui provoque des #cancers du poumon et des sinus et des #maladies_cardiovasculaires. Or, sous le site minier, les eaux souterraines contiennent 40 fois la teneur en nickel maximale autorisée pour les eaux brutes destinées à la consommation. Les autres contaminants (cobalt, cadmium, arsenic, produits chimiques…) susceptibles d’avoir migré vers la nappe ne semblent pas surveillés.

    En juin 2024, en prolongeant l’exploitation de vingt ans, les services de l’État ont autorisé l’entreprise à générer au total environ 12 millions de m3 de déchets supplémentaires, autant de déchets qui seront entreposés sur place et qui sont censés ne pas entrer en contact avec les eaux souterraines pour les décennies et les siècles à venir. Alors que jusqu’ici, Imerys n’a pas réussi à empêcher la contamination des eaux souterraines.

    Qui traitera les eaux acides ?

    En 2044, en théorie, l’extraction d’andalousite sera terminée et viendra le temps de la « #remise_en_état », comme on dit. Mais la roche exploitée à Glomel a une particularité : elle contient de la #pyrite, c’est-à-dire du #soufre. Quand la roche mise à nu par l’extraction ou les déchets miniers du site rencontrent de l’eau (la pluie par exemple), cette eau se transforme naturellement en #acide_sulfurique et entraîne vers l’aval les contaminants présents dans la roche. C’est ce qu’on appelle le #drainage_minier_acide, l’une des pollutions les plus redoutables liées à l’activité minière.

    Actuellement, toutes les eaux qui ruissellent sur le site sont collectées et traitées par lmerys pour perdre leur acidité. Mais qui va traiter ces eaux de ruissellement dans un siècle pour empêcher cette marée acide de contaminer le bassin de l’Ellé ? Dans les documents de l’enquête publique, Imerys assure qu’après la remise en état, « les #eaux_pluviales ne seront plus susceptibles de s’acidifier ». Les montagnes de déchets seront « étanchéifiées » avec une couche de résidus miniers très fins puis quelques centimètres de terre. L’entreprise assurera un suivi du site pendant dix ans après la fin de l’activité.

    On sait pourtant que le #drainage_minier_acide est sans limite de temps, comme le rappelle l’association de géologues miniers SystExt. À #Chessy-les-Mines, dans le Rhône, un gisement riche en pyrite a été exploité depuis le Moyen Âge. La mine a fermé après un effondrement dans la galerie principale, survenu en 1877. Un rapport confidentiel du Bureau des recherches géologiques et minières (BRGM) publié en 2019, que Splann ! s’est procuré, décrit le traitement des eaux acides mis en place à #Chessy.

    L’État a constaté que ces eaux minières, quoique traitées « depuis 130 ans », étaient trop polluantes, si bien qu’il a dû y construire une toute nouvelle station de traitement en 2005. Le drainage minier acide de Chessy dure donc depuis 150 ans sans que, d’après le rapport, l’acidité ou les concentrations de métaux dans les eaux n’aient baissé au cours du temps.

    À Chessy, le problème se pose sur 20 hectares ; à Glomel, il se poserait sur 265 hectares. La création d’une nouvelle fosse et de nouveaux #stockages de déchets augmentent d’autant la quantité d’eaux acides dont auront à s’occuper les six ou sept générations à venir.

    Une extension contestée en #justice

    « Les pollutions minières du passé posent des problèmes insurmontables, et l’État, qui doit les gérer tant bien que mal, le sait très bien, estime Dominique Williams, membre d’Eau et rivières de Bretagne. Pourtant, il reproduit les mêmes erreurs à une échelle dix fois supérieure. Les services de la préfecture ont délivré cette autorisation sans prendre la mesure de l’ampleur de cette pollution. »

    La préfecture des Côtes-d’Armor et la direction régionale de l’environnement ont été alertées de la contamination aux métaux lourds que révèle l’enquête de Splann !, et des problèmes soulevés par l’étendue considérable du drainage minier acide après la fermeture du site. La Région Bretagne a elle aussi « soumis ces informations à l’État afin qu’il puisse répondre aux inquiétudes exprimées » tout en indiquant à Splann ! qu’elle prenait « au sérieux l’alerte émise » sur la pollution de la réserve naturelle régionale.

    Or, malgré nos sollicitations, l’État ne s’est pas exprimé. Quant au groupe Imerys, notre rédaction lui a donné la possibilité de revenir sur ses déclarations concernant l’absence de métaux lourds et d’impact sur les eaux : il n’a pas souhaité nous répondre. Mais l’extension de la mine est d’ores et déjà contestée devant la justice. Fin octobre, l’association Eau et rivières de Bretagne a déposé un recours contre l’ouverture de la nouvelle fosse au tribunal administratif de Rennes.

    https://basta.media/Revelations-contaminations-plus-grande-mine-ciel-ouvert-Glomel-Bretagne-Ime
    #France #extractivisme #mines

  • « Nous assistons à une escalade de la #prédation_minière »

    Une nouvelle #ruée_minière a commencé et touche aussi la #France. Au nom de la lutte contre la crise climatique, il faudrait extraire de plus en plus de #métaux. Celia Izoard dénonce l’impasse de cette « #transition » extractiviste. Entretien.

    Basta/Observatoire des multinationales : Il est beaucoup question aujourd’hui de renouveau minier en raison notamment des besoins de la transition énergétique, avec la perspective d’ouvrir de nouvelles mines en Europe et même en France. Vous défendez dans votre #livre qu’il ne s’agit pas du tout d’un renouveau, mais d’une trajectoire de continuité. Pourquoi ?

    #Celia_Izoard : Les volumes de #métaux extraits dans le monde aujourd’hui augmentent massivement, et n’ont jamais cessé d’augmenter. Ce qui est parfaitement logique puisqu’on ne cesse de produire de nouveaux objets et de nouveaux équipements dans nos pays riches, notamment avec la #numérisation et aujourd’hui l’#intelligence_artificielle, et qu’en plus de cela le reste du monde s’industrialise.

    En conséquence, on consomme de plus en plus de métaux, et des métaux de plus en plus variés – aussi bien des métaux de base comme le #cuivre et l’#aluminium que des métaux de spécialité comme les #terres_rares. Ces derniers sont utilisés en très petite quantité mais dans des objets qui sont partout, comme les #smartphones, et de façon trop dispersive pour permettre le #recyclage.

    Et la production de tous ces métaux devrait continuer à augmenter ?

    Oui, car rien ne freine cette production, d’autant plus qu’on y ajoute aujourd’hui une nouvelle demande qui est un véritable gouffre : celle de métaux pour le projet très technocratique de la transition. « Transition », dans l’esprit de nos élites, cela signifie le remplacement des #énergies_fossiles par l’#énergie_électrique – donc avec des #énergies_renouvelables et des #batteries – avec un modèle de société inchangé. Mais, par exemple, la batterie d’une #voiture_électrique représente souvent à elle seule 500 kg de métaux (contre moins de 3 kg pour un #vélo_électrique).

    Simon Michaux, professeur à l’Institut géologique de Finlande, a essayé d’évaluer le volume total de métaux à extraire si on voulait vraiment électrifier ne serait-ce que la #mobilité. Pour le #lithium ou le #cobalt, cela représenterait plusieurs décennies de la production métallique actuelle. On est dans un scénario complètement absurde où même pour électrifier la flotte automobile d’un seul pays, par exemple l’Angleterre ou la France, il faut déjà plus que la totalité de la production mondiale. Ce projet n’a aucun sens, même pour lutter contre le #réchauffement_climatique.

    Vous soulignez dans votre livre que l’#industrie_minière devient de plus en plus extrême à la fois dans ses techniques de plus en plus destructrices, et dans les #nouvelles_frontières qu’elle cherche à ouvrir, jusqu’au fond des #océans et dans l’#espace

    Oui, c’est le grand paradoxe. Les élites politiques et industrielles répètent que la mine n’a jamais été aussi propre, qu’elle a surmonté les problèmes qu’elle créait auparavant. Mais si l’on regarde comment fonctionne réellement le #secteur_minier, c’est exactement l’inverse que l’on constate. La mine n’a jamais été aussi énergivore, aussi polluante et aussi radicale dans ses pratiques, qui peuvent consister à décapiter des #montagnes ou à faire disparaître des #vallées sous des #déchets_toxiques.

    C’est lié au fait que les teneurs auxquelles on va chercher les métaux sont de plus en plus basses. Si on doit exploiter du cuivre avec un #filon à 0,4%, cela signifie que 99,6% de la matière extraite est du #déchet. Qui plus est, ce sont des #déchets_dangereux, qui vont le rester pour des siècles : des déchets qui peuvent acidifier les eaux, charrier des contaminants un peu partout.

    Les #résidus_miniers vont s’entasser derrière des #barrages qui peuvent provoquer de très graves #accidents, qui sont sources de #pollution, et qui sont difficilement contrôlables sur le long terme. Nous assistons aujourd’hui à une véritable #escalade_technologique qui est aussi une escalade de la #prédation_minière. La mine est aujourd’hui une des pointes avancées de ce qu’on a pu appeler le #capitalisme_par_dépossession.

    Comment expliquer, au regard de cette puissance destructrice, que les populations occidentales aient presque totalement oublié ce qu’est la mine ?

    Il y a un #déni spectaculaire, qui repose sur deux facteurs. Le premier est la religion de la #technologie, l’une des #idéologies dominantes du monde capitaliste. Nos dirigeants et certains intellectuels ont entretenu l’idée qu’on avait, à partir des années 1970, dépassé le #capitalisme_industriel, qui avait été tellement contesté pendant la décennie précédente, et qu’on était entré dans une nouvelle ère grâce à la technologie. Le #capitalisme_post-industriel était désormais avant tout une affaire de brevets, d’idées, d’innovations et de services.

    Les mines, comme le reste de la production d’ailleurs, avaient disparu de ce paysage idéologique. Le #mythe de l’#économie_immatérielle a permis de réenchanter le #capitalisme après l’ébranlement des mouvements de 1968. Le second facteur est #géopolitique. Aux grandes heures du #néo-libéralisme, le déni de la mine était un pur produit de notre mode de vie impérial. Les puissances occidentales avaient la possibilité de s’approvisionner à bas coût, que ce soit par l’#ingérence_politique, en soutenant des dictatures, ou par le chantage à la dette et les politiques d’#ajustement_structurel. Ce sont ces politiques qui ont permis d’avoir par exemple du cuivre du #Chili, de #Zambie ou d’#Indonésie si bon marché.

    Les besoins en métaux pour la #transition_climatique, si souvent invoqués aujourd’hui, ne sont-ils donc qu’une excuse commode ?

    Invoquer la nécessité de créer des mines « pour la transition » est en effet hypocrite : c’est l’ensemble des industries européennes qui a besoin de sécuriser ses approvisionnements en métaux. La récente loi européenne sur les métaux critiques répond aux besoins des grosses entreprises européennes, que ce soit pour l’#automobile, l’#aéronautique, l’#aérospatiale, les #drones, des #data_centers.

    L’argument d’une ruée minière pour produire des énergies renouvelables permet de verdir instantanément toute mine de cuivre, de cobalt, de lithium, de #nickel ou de terres rares. Il permet de justifier les #coûts_politiques de la #diplomatie des #matières_premières : c’est-à-dire les #conflits liés aux rivalités entre grandes puissances pour accéder aux #gisements. Mais par ailleurs, cette transition fondée sur la technologie et le maintien de la #croissance est bel et bien un gouffre pour la #production_minière.

    Ce discours de réenchantement et de relégitimation de la mine auprès des populations européennes vous semble-t-il efficace ?

    On est en train de créer un #régime_d’exception minier, avec un abaissement des garde-fous réglementaires et des formes d’extractivisme de plus en plus désinhibées, et en parallèle on culpabilise les gens. La #culpabilisation est un ressort psychologique très puissant, on l’a vu durant le Covid. On dit aux gens : « Si vous n’acceptez pas des mines sur notre territoire, alors on va les faire ailleurs, aux dépens d’autres populations, dans des conditions bien pires. » Or c’est faux. D’abord, la #mine_propre n’existe pas.

    Ensuite, la #loi européenne sur les #métaux_critiques elle prévoit qu’au mieux 10% de la production minière soit relocalisée en Europe. Aujourd’hui, on en est à 3%. Ce n’est rien du tout. On va de toute façon continuer à ouvrir des mines ailleurs, dans les pays pauvres, pour répondre aux besoins des industriels européens. Si l’on voulait vraiment relocaliser la production minière en Europe, il faudrait réduire drastiquement nos besoins et prioriser les usages les plus importants des métaux.

    Peut-on imaginer qu’un jour il existe une mine propre ?

    Si l’on considère la réalité des mines aujourd’hui, les procédés utilisés, leur gigantisme, leur pouvoir de destruction, on voit bien qu’une mine est intrinsèquement problématique, intrinsèquement prédatrice : ce n’est pas qu’une question de décisions politiques ou d’#investissements. L’idée de « #mine_responsable » n’est autre qu’une tentative de faire accepter l’industrie minière à des populations en prétendant que « tout a changé.

    Ce qui m’a frappé dans les enquêtes que j’ai menées, c’est que les industriels et parfois les dirigeants politiques ne cessent d’invoquer certains concepts, par exemple la #mine_décarbonée ou le réemploi des #déchets_miniers pour produire du #ciment, comme de choses qui existent et qui sont déjà mises en pratique. À chaque fois que j’ai regardé de plus près, le constat était le même : cela n’existe pas encore. Ce ne sont que des #promesses.

    Sur le site de la nouvelle mine d’#Atalaya à #Rio_Tinto en #Espagne, on voir des panneaux publicitaires alignant des #panneaux_photovoltaïques avec des slogans du type « Rio Tinto, la première mine d’autoconsommation solaire ». Cela donne à penser que la mine est autonome énergétiquement, mais pas du tout. Il y a seulement une centrale photovoltaïque qui alimentera une fraction de ses besoins. Tout est comme ça.

    Le constat n’est-il pas le même en ce qui concerne le recyclage des métaux ?

    Il y a un effet purement incantatoire, qui consiste à se rassurer en se disant qu’un jour tout ira bien parce que l’on pourra simplement recycler les métaux dont on aura besoin. Déjà, il n’en est rien parce que les quantités colossales de métaux dont l’utilisation est planifiée pour les années à venir, ne serait-ce que pour produire des #batteries pour #véhicules_électriques, n’ont même pas encore été extraites.

    On ne peut donc pas les recycler. Il faut d’abord les produire, avec pour conséquence la #destruction de #nouveaux_territoires un peu partout sur la planète. Ensuite, le recyclage des métaux n’est pas une opération du saint-Esprit ; il repose sur la #métallurgie, il implique des usines, des besoins en énergie, et des pollutions assez semblables à celles des mines elles-mêmes.

    L’accent mis sur le besoin de métaux pour la transition ne reflète-t-il pas le fait que les #multinationales ont réussi à s’approprier ce terme même de « transition », pour lui faire signifier en réalité la poursuite du modèle actuel ?

    Le concept de transition n’a rien de nouveau, il était déjà employé au XIXe siècle. À cette époque, la transition sert à freiner les ardeurs révolutionnaires : on accepte qu’il faut des changements, mais on ajoute qu’il ne faut pas aller trop vite. Il y a donc une dimension un peu réactionnaire dans l’idée même de transition.

    Dans son dernier livre, l’historien des sciences #Jean-Baptiste_Fressoz [Sans transition - Une nouvelle histoire de l’énergie, Seuil, 2024] montre que la #transition_énergétique tel qu’on l’entend aujourd’hui est une invention des #pro-nucléaires des États-Unis dans les années 1950 pour justifier des #investissements publics colossaux dans l’#atome. Ils ont tracé des belles courbes qui montraient qu’après l’épuisement des énergies fossiles, il y aurait besoin d’une #solution_énergétique comme le #nucléaire, et qu’il fallait donc investir maintenant pour rendre le passage des unes à l’autre moins brutal.

    La transition aujourd’hui, c’est avant tout du temps gagné pour le capital et pour les grandes entreprises. Les rendez-vous qu’ils nous promettent pour 2050 et leurs promesses de #zéro_carbone sont évidemment intenables. Les technologies et l’#approvisionnement nécessaire en métaux n’existent pas, et s’ils existaient, cela nous maintiendrait sur la même trajectoire de réchauffement climatique.

    Ces promesses ne tiennent pas debout, mais elles permettent de repousser à 2050 l’heure de rendre des comptes. Ce sont plusieurs décennies de gagnées. Par ailleurs, le terme de transition est de plus en plus utilisé comme étendard pour justifier une #croisade, une politique de plus en plus agressive pour avoir accès aux gisements. Les pays européens et nord-américains ont signé un partenariat en ce sens en 2022, en prétendant que certes ils veulent des métaux, mais pour des raisons louables. La transition sert de figure de proue à ces politiques impériales.

    Vous avez mentionné que l’une des industries les plus intéressées par la sécurisation de l’#accès aux métaux est celle de l’#armement. Vous semblez suggérer que c’est l’une des dimensions négligées de la guerre en Ukraine…

    Peu de gens savent qu’en 2021, la Commission européenne a signé avec l’#Ukraine un accord de partenariat visant à faire de ce pays une sorte de paradis minier pour l’Europe. L’Ukraine possède de fait énormément de ressources convoitées par les industriels, qu’ils soient russes, européens et américains. Cela a joué un rôle dans le déclenchement de la #guerre. On voit bien que pour, pour accéder aux gisements, on va engendrer des conflits, militariser encore plus les #relations_internationales, ce qui va nécessiter de produire des #armes de plus en plus sophistiquées, et donc d’extraire de plus en plus de métaux, et donc sécuriser l’accès aux gisements, et ainsi de suite.

    C’est un #cercle_vicieux que l’on peut résumer ainsi : la ruée sur les métaux militarise les rapports entre les nations, alimentant la ruée sur les métaux pour produire des armes afin de disposer des moyens de s’emparer des métaux. Il y a un risque d’escalade dans les années à venir. On évoque trop peu la dimension matérialiste des conflits armés souvent dissimulés derrière des enjeux « ethniques ».

    Faut-il sortir des métaux tout comme il faut sortir des énergies fossiles ?

    On a besoin de sortir de l’extractivisme au sens large. Extraire du pétrole, du charbon, du gaz ou des métaux, c’est le même modèle. D’ailleurs, d’un point de vue administratif, tout ceci correspond strictement à de l’activité minière, encadrée par des #permis_miniers. Il faut cesser de traiter le #sous-sol comme un magasin, de faire primer l’exploitation du sous-sol sur tout le reste, et en particulier sur les territoires et le vivant.

    Concrètement, qu’est ce qu’on peut faire ? Pour commencer, les deux tiers des mines sur la planète devraient fermer – les #mines_métalliques comme les #mines_de_charbon. Ça paraît utopique de dire cela, mais cela répond à un problème urgent et vital : deux tiers des mines sont situées dans des zones menacées de #sécheresse, et on n’aura pas assez d’#eau pour les faire fonctionner à moins d’assoiffer les populations. En plus de cela, elles émettent du #CO2, elles détruisent des territoires, elles déplacent des populations, elles nuisent à la #démocratie. Il faut donc faire avec une quantité de métaux restreinte, et recycler ce que l’on peut recycler.

    Vous soulignez pourtant que nous n’avons pas cessé, ces dernières années, d’ajouter de nouvelles technologies et de nouveaux objets dans notre quotidien, notamment du fait de l’envahissement du numérique. Réduire notre consommation de métaux implique-t-il de renoncer à ces équipements ?

    Oui, mais au préalable, quand on dit que « nous n’avons pas cessé d’ajouter des nouvelles technologies polluantes », il faut analyser un peu ce « nous ». « Nous » n’avons pas choisi de déployer des #caméras_de_vidéosurveillance et des #écrans_publicitaires partout. Nous n’avons pas choisi le déploiement de la #5G, qui a été au contraire contesté à cause de sa consommation d’énergie.

    La plupart d’entre nous subit plutôt qu’elle ne choisit la #numérisation des #services_publics, instrument privilégié de leur démantèlement et de leur privatisation : l’usage de #Pronote à l’école, #Doctissimo et la télémédecine dont la popularité est due à l’absence de médecins, etc. Dans le secteur automobile, la responsabilité des industriels est écrasante. Depuis des décennies, ils ne cessent de bourrer les véhicules d’électronique pour augmenter leur valeur ajoutée.

    Ces dernières années, ils ont massivement vendu d’énormes voitures électriques parce qu’ils savaient que le premier marché de la voiture électrique, c’était d’abord la bourgeoisie, et que les bourgeois achèteraient des #SUV et des grosses berlines. Donc quand je dis que nous devons réduire notre #consommation de métaux, j’entends surtout par-là dénoncer les industries qui inondent le marché de produits insoutenables sur le plan des métaux (entre autres).

    Mais il est vrai que nous – et là c’est un vrai « nous » - devons réfléchir ensemble aux moyens de sortir de l’#emprise_numérique. Du point de vue des métaux, le #smartphone n’est pas viable : sa sophistication et son caractère ultra-mondialisé en font un concentré d’#exploitation et d’#intoxication, des mines aux usines d’assemblage chinoises ou indiennes.

    Et bien sûr il a des impacts socialement désastreux, des addictions à la #surveillance, en passant par la « #surmarchandisation » du quotidien qu’il induit, à chaque instant de la vie. Là-dessus, il faut agir rapidement, collectivement, ne serait-ce que pour se protéger.

    https://basta.media/nous-assistons-a-une-escalade-de-la-predation-miniere
    #extractivisme #minières #électrification #acidification #contamination #hypocrisie #relocalisation #prédation #guerre_en_Ukraine #militarisation #déplacement_de_populations #dématérialisation #industrie_automobile

  • Biden approves antipersonnel mines for Ukraine, undoing his own policy
    https://www.washingtonpost.com/national-security/2024/11/19/biden-landmines-ukraine-russia

    Neither Russia nor the United States is one of the 164 parties to the Ottawa Convention, also known as the Mine Ban Treaty, that prohibits the deployment and transfer of antipersonnel land mines. Biden in 2022 revived an Obama-era policy that banned the transfer and use of U.S. antipersonnel land mines outside the Korean Peninsula.

    One Ukrainian official welcomed any policy change despite the potential risks that would come with widespread deployment of the weapons.

    Russia uses them anyway,” the official said, speaking on the condition of anonymity because of the subject’s sensitivity.

    But some human rights campaigners said that the U.S. decision to provide antipersonnel land mines to #Ukraine — a signatory to the Mine Ban Treaty — is a black mark against Washington.

    It’s a shocking and devastating development,” said Mary Wareham, deputy director of the crisis, conflict and arms division at Human Rights Watch, the advocacy group, who said that even nonpersistent mines hold risks for civilians, require complicated cleanup efforts and are not always reliably deactivated.

    The Trump administration in 2020 had reversed the Obama-era policy, pointing to the need for strategic use of mines to counter adversaries like Russia and China, and drawing strong condemnation from arms control advocates.

    It will put more civilians at risk of being injured by unexploded mines, and is unnecessary from a military perspective,” Biden, as a presidential candidate, said in response to Trump’s decision, calling it “reckless.”

    The United States had a stockpile of about 3 million antipersonnel land mines as of 2022. The mines had not been used since 1991, during the first Gulf War, apart from a single 2002 incident in Afghanistan involving a lone munition, the State Department said in 2022.

    The Biden administration has already committed to supporting mine-clearance efforts in Ukraine after the end of the conflict. One of the U.S. officials said that the administration will extend that commitment to helping clean up the U.S.-supplied mines.

    The Ukraine conflict has spurred other countries to reevaluate their opposition to antipersonnel land mines. The Baltic nations of Lithuania, Latvia and Estonia considered withdrawing from the Ottawa Convention earlier this year in order to bolster their defenses against Russian aggression, although they ultimately decided to reinforce stocks of antitank mines and other tools that are less hazardous to civilians.

    #mines_antipersonnel

  • Serbia, Gornje Nedeljice contro Rio Tinto
    https://www.balcanicaucaso.org/aree/Serbia/Serbia-Gornje-Nedeljice-contro-Rio-Tinto-234343

    Gli abitanti di Gornje Nedeljice, una frazione di Loznica in Serbia occidentale, sono decisi a non accettare che dove abitano sorga la miniera di litio, gestita da Rio Tinto e ben voluta dall’UE. Contro la miniera anche il regista Emir Kusturica. Nostro reportage

    • Lutte anti-lithium en Serbie : la population serbe mobilisée contre un projet minier

      La Serbie accueillera-t-elle ce qui est présenté comme le principal projet d’extraction de lithium (et de bore) d’Europe ? Le président et le gouvernement pèsent de tout leur poids pour que l’investissement de la compagnie Rio Tinto se réalise, quitte à salir les opposants.

      Avec leur projet minier, les autorités serbes promettent des lendemains radieux pour le pays. Mais la résistance de la population, qui s’appuie sur des arguments écologiques mais aussi sur des soupçons de corruption de la classe politique, est très forte. Elle se manifeste depuis plusieurs mois dans la rue, sous l’impulsion d’un groupe d’habitants menacés d’expropriation par la construction de la mine.

      https://www.france24.com/fr/%C3%A9missions/focus/20241213-lutte-anti-lithium-en-serbie-la-population-serbe-mobilis%C3%A9e-c

    • En Serbie, la lutte contre le lithium alimente une #révolte historique

      Les manifestants qui contestent depuis six mois le pouvoir en place en Serbie se sont joints à la lutte contre la plus grande mine de lithium d’Europe. Ce projet, soutenu par l’UE, menace les réserves d’eau potable du pays.

      Dans une ambiance de fête, ils arrivent par petits groupes, avec leurs gilets jaunes recouverts de badges, leurs pancartes et leurs sifflets autour du cou. Le 9 mai, nombre d’étudiants serbes ont décidé d’envahir le centre de Loznica, une petite ville de l’ouest de la Serbie près de laquelle pourrait s’ouvrir la plus grande mine de lithium d’Europe, portée par la multinationale anglo-australienne Rio Tinto.

      « Je suis venu manifester pour défendre la vallée du Jadar et à cause des actions inquiétantes qu’entreprend notre gouvernement », explique Nikola Boca sur son vélo. Cet étudiant en comptabilité de 21 ans a fait partie des 80 jeunes cyclistes qui ont pédalé en avril 1 400 km jusqu’à Strasbourg, afin d’alerter les institutions européennes sur la corruption dans leur pays, candidat à l’Union européenne (UE). « On s’oppose au projet parce qu’il faut défendre la nature près de laquelle on a grandi, défend Nikola. Certains projets pourraient avoir des conséquences négatives pour nous tous. »
      Convergence des luttes

      Cette manifestation s’inscrit dans un mouvement de contestation plus large, qui secoue la Serbie depuis six mois. Le 1er novembre 2024, le toit en béton de la gare de Novi Sad, tout juste rénovée à grand frais, s’effondrait, faisant seize morts dans le nord du pays. La tragédie est rapidement devenue un symbole de la corruption qui ronge la Serbie du président Aleksandar Vučić, au pouvoir depuis 2012.

      Déterminés et organisés dans leurs facultés au sein de plenums où s’expriment horizontalité et démocratie directe, les étudiants animent depuis un mouvement de contestation inédit qui fait trembler le régime. Des foules immenses ont régulièrement répondu à leur appel pour la justice et un État de droit. Jusqu’à 300 000 personnes se sont ainsi massées sur les boulevards de Belgrade le 15 mars : la plus grande manifestation de l’histoire de la Serbie. Mais le président, un proche du dirigeant hongrois Viktor Orban et allié de Moscou, s’accroche au pouvoir.

      Sit-in, grèves, marches, marathons… afin d’éviter l’essoufflement de la contestation, les étudiants ont multiplié les actions dans tout le pays, obtenant le soutien d’une partie importante des 6,6 millions de Serbes, largement favorables à leur mouvement. Les agriculteurs de Loznica, opposés depuis des années au projet de mine de lithium de Rio Tinto sont par exemple régulièrement venus les aider à bloquer les routes avec leurs tracteurs. La convergence des luttes semble se dessiner dans une société malmenée par une douzaine d’années d’autoritarisme et de régression démocratique depuis l’arrivée au pouvoir d’Aleksandar Vučić.

      « Nos revendications sont les mêmes que celles des étudiants : nous avons un problème avec les institutions, dit l’agriculteur Zlatko Kokanovic, chef de file de l’initiative Ne donnons pas le Jadar, qui se bat contre le projet d’extraction minière. Les institutions fonctionnent uniquement au service du pouvoir et de certaines corporations. Tout se résume à la corruption et à la capture de l’ensemble des institutions par les dirigeants actuels : le système judiciaire, mais aussi l’armée, l’Église, la police… Ils ont plongé ce pays dans un état d’immoralité, de corruption et de crime. »

      Avec leur dénonciation du système clientéliste mis en place par le parti au pouvoir, les étudiants comme les opposants à la mine sont devenus les bêtes noires du régime. Les tabloïds et les chaînes de télévision pro-Vučić les accusent quotidiennement d’être des « agents de l’étranger » et de fomenter « une révolution de couleur », reprenant le lexique de Vladimir Poutine.
      Symbole de la dilapidation des ressources naturelles

      À 10 kilomètres du centre de Loznica, la vallée du Jadar, où la mine pourrait voir le jour, offre un cadre enchanteur, avec des petits champs fertiles entourés de collines verdoyantes. Mais, dans le village avoisinant de Gornje Nedeljice, plusieurs maisons n’ont plus de toit, ni de fenêtres : soumis à la pression des autorités et de la multinationale, beaucoup d’habitants ont cédé et vendu leur terrain. Au milieu de ce paysage de désolation, un groupe de joggeuses venues de Belgrade participe à une bruyante course en relais. C’est le vingtième week-end de suite que ces mères de famille courent en soutien aux étudiants.

      « Toutes ces dernières années, nous nous sommes cachés dans des trous de souris face à ce pouvoir, en nous persuadant que nous étions une minorité, mais en fait, nous sommes la majorité. C’est juste que nous nous taisions et les étudiants nous ont convaincus de ne plus nous taire, s’enthousiasme ainsi Marijana Agic-Molnar. Tout le monde est maintenant informé des conséquences qu’aura le projet de Rio Tinto, notamment sur l’approvisionnement en eau. Mais l’élite politique ne prête pas attention aux avis des acteurs compétents, ni de l’opinion publique. C’est pour ça que nous sommes ici : pour leur dire que ça suffit ! »

      Grâce à l’immense gisement du Jadar, la multinationale anglo-australienne Rio Tinto prévoit l’extraction dès 2028 de plus de 58 000 tonnes de lithium par an, de quoi fournir la production de plus de 1 million de véhicules électriques. En Serbie, le projet est devenu le symbole de la dilapidation des ressources naturelles par un régime corrompu, qui a mis au pas les contre-pouvoirs. Alors que certains projets passés de Rio Tinto en Australie, à Madagascar, ou encore en Papouasie-Nouvelle-Guinée ont eu des conséquences sanitaires et environnementales désastreuses, les opposants serbes s’inquiètent notamment pour leur futur accès à l’eau et ils ne croient pas au discours rassurants de la multinationale.

      « Leur étude d’impact environnemental recense six espèces impactées, alors que nous en avons compté 250 ! s’alarme ainsi Krizmanic Imre, professeur à la faculté de biologie de Belgrade. La façon dont ils prévoient de stocker les déchets est effrayante : pendant soixante ans, des caisses de quelques millimètres d’épaisseur vont être remplies de dizaines de millions de tonnes de déchets les plus toxiques : de l’arsenic, du bore, des métaux lourds… Ils seront déposés ici et resteront pour toujours en pénétrant le sol et en infiltrant nos cours d’eau. Et on est dans une région où se trouve la plus grande réserve d’eau potable de l’ouest de la Serbie. »
      Complaisance d’Emmanuel Macron

      Il y a trois ans déjà, le projet de Rio Tinto avait suscité des manifestations gigantesques partout en Serbie, contraignant le président Vučić à annoncer sa suspension. Mais, à l’été 2024, il a été relancé par la signature d’un partenariat stratégique avec l’Union européenne en présence du chancelier allemand Olaf Scholz, accompagné des dirigeants de Mercedes et Stellantis. Un choc pour la jeunesse de Loznica, qui ne veut pas être sacrifiée au profit de la « transition verte » de l’UE et de l’électrification de l’industrie automobile allemande.

      « Savoir comment nous allons vivre et préserver notre nature est bien plus important que de savoir si nous aurons des voitures électriques ou des batteries pour ces voitures, se désole ainsi Nena Popovic, 18 ans, membre d’une chaîne humaine dans le centre de sa ville de Loznica. On peut vivre sans ces batteries, mais pas sans eau ni un air sain. »

      Dans des Balkans occidentaux toujours tenus à la porte de l’UE et de ses standards environnementaux, les citoyens s’inquiètent de voir leurs pays transformés en colonies minières. Les permis de prospection se multiplient en Bosnie-Herzégovine comme en Serbie et la course à « l’or blanc » agite les investisseurs extractivistes. « Loznica n’est pas le seul endroit où Rio Tinto veut implanter des mines, s’inquiète Nena Popovic en montrant son badge, qui clame « ils ne mineront pas ». C’est une lutte qui nous réunit et qui concerne tout le monde dans la région. »

      Depuis plusieurs semaines, les étudiants serbes tentent d’obtenir le soutien des dirigeants européens dans leur lutte pour l’État de droit. Sans succès pour l’instant, puisque Aleksandar Vučić a même été reçu par Emmanuel Macron en le 9 avril. Le président français n’a pas eu un mot pour ce mouvement inédit en faveur de la démocratie. Il faut dire que les entreprises françaises présentes à Belgrade — Vinci, Michelin, Veolia, Dassault — semblent elles aussi fort peu s’émouvoir de la dérive autocratique du pouvoir serbe.

      https://reporterre.net/En-Serbie-la-lutte-contre-le-lithium-alimente-une-revolte-historique

  • I fosfati, la polvere nera che inquina la Tunisia

    Il mercato dei fertilizzanti per l’agricoltura industriale inquina e prosciuga una valle del Sud della Tunisia. Le comunità di Gafsa denunciano l’impatto devastante sull’ambiente dell’unica attività che offre occupazione nella regione.

    L’inchiesta in breve

    - I fosfati costituiscono la base dei fertilizzanti fosfatici, tra i più comunemente utilizzati in agricoltura intensiva. L’estrazione di questo minerale considerato materia prima strategica dall’Ue ha un costo ambientale molto elevato
    – La Tunisia ospita la quarta riserva mondiale di fosfati nella regione di Gafsa, al confine con l’Algeria. Con la guerra in Ucraina, il prezzo dei fosfati è aumentato fino a 350 dollari a tonnellata. La Tunisia vuole rilanciare la sua produzione
    - La produzione di fosfati contribuisce al 4% del PIL, ma non ha ricadute economiche su una delle regioni con il tasso di povertà più elevato. Per questo, fin dal 2008, il bacino minerario di Gafsa è teatro di proteste e manifestazioni
    - I tagli dell’acqua corrente alla popolazione e agli agricoltori sono ricorrenti, ma i pozzi della Compagnia dei Fosfati di Gafsa pompano fino a 70 litri d’acqua al secondo che confluiscono nelle laveries, grandi bacini usati per purificare il minerale
    - I fanghi di scarto delle laveries sono altamente inquinanti e rilasciano sostanze tossiche che causano la morte della fauna e della flora delle oasi ai piedi del bacino minerario
    – Il fosfato raffinato si presenta come polvere nera. Spesso il vento la disperde nell’ambiente, causando malattie e problemi respiratori alle comunità locali

    https://irpimedia.irpi.eu/miniere-fosfato-inquinamento-tunisia
    #phosphate #pollution #Tunisie #fertilisants #agriculture #agriculture_industrielle #industrie_agro-alimentaire #Gafsa #extractivisme #eau #mines #poussière_noire #santé

  • #Soudan : la #guerre de l’#or

    Dans cet article, le chercheur Mohamed Salah Abdelrahmane analyse le rôle central de l’économie de l’or dans la guerre au Soudan. La défaillance de l’État entraîne le développement d’une économie parallèle qui permet aux factions armées de financer leur guerre, tout en satisfaisant les intérêts des puissances étrangères. Il propose également des pistes pour lutter contre les économies de guerre.

    La guerre entre les Forces armées soudanaises (SAF) et l’armée parallèle connue sous le nom de Forces de soutien rapide (RSF) ravage le Soudan depuis avril 2023. (…) La situation est sombre. Le Soudan a plongé vers une véritable guerre civile et un effondrement total de l’État. Cet article analyse l’évolution de l’économie de l’or depuis le début de la guerre actuelle, et interroge les politiques qui ont contribué à créer cette économie de guerre.

    La nature du conflit et des ressources

    L’or est la ressource la plus précieuse du Soudan, son principal produit d’exportation et sa première source de devises étrangères. Le secteur de l’or mobilise une main-d’œuvre intensive. Pas moins de 2,8 millions de travailleurs sont engagés dans l’extraction minière, et environ cinq millions de travailleurs exercent des professions liées à la production ou le commerce de l’or.

    Au cours de la dernière décennie, (…) les conflits au Soudan se sont concentrés autour de sites aurifères, tels que Jabal Amir. L’apparition des conflits coïncide avec une expansion des activités d’extraction d’or. Les bénéfices engendrés par l’économie de l’or contribuent ensuite à financer ces conflits.

    (…) Tous les groupes armés ont des activités économiques dans le secteur aurifère. Ces acteurs ont commencé à se disputer férocement le secteur de l’or, surtout après le coup d’État d’octobre 2021 [réalisé par l’armée soudanaise], qui s’est terminé par, ou plutôt a culminé dans la guerre entre l’armée soudanaise (SAF) et la milice paramilitaire des Forces de Soutien Rapide (RSF) qui ravage actuellement le pays.

    L’or et la guerre soudanaise

    (…) Lorsque la guerre a éclaté à Khartoum aux premières heures du matin du 15 avril 2023, tous les yeux étaient rivés sur les affrontements qui se déroulaient dans les différents endroits stratégiques de la capitale. Simultanément, cependant, une autre guerre éclatait loin de Khartoum. Une guerre pour l’or. Dans l’État du Darfour-Nord, les RSF resserraient leur emprise sur les célèbres mines de Jabal Amir.

    Cet assaut est intervenu dans un contexte précis. En 2020, la propriété des mines de Jabal Amir avait été transférée à l’Etat Soudanais d’une compensation financière versée par l’Etat à la société Al-Junaid, possédée par Abd al-Rahim Dagalo, le second commandant des RSF. Celui-ci a également reçu 33% des parts de Sudamin, une entreprise possédée par l’Etat, affiliée au ministère des Minerais. Cet accord avait été vivement critiqué par la société civile (…). De plus, le gouvernement a attribué aux RSF la mission de sécuriser les mines de Jabal Amir. Quand la guerre éclate le 15 avril 2023, les RSF prennent totalement le contrôle de la région de Kabkabiya, au nord du Darfour, où Jabal Amir est localisée. (…)

    Le 24 mai 2023, la principale raffinerie d’or du Soudan est à son tour tombée aux mains des RSF. La raffinerie a pour fonction de filtrer l’or pour le préparer à l’export. Selon les témoignages, 1,6 tonnes d’or (…) (dont 800 kilogrammes déjà raffinés), étaient stockés dans le bâtiment au moment où il a été pris d’assaut par les RSF. (…) Considérant le prix de l’or sur le marché mondial en avril 2023, la quantité d’or passé sous le contrôle des RSF dans cette opération est estimée à plus 150,5 millions de dollars. (…)

    Au Soudan, les familles riches conservent leur épargne sous forme de bijoux en or et de devises étrangères, gardés dans des coffres privés gérés par des banques commerciales. Ces banques[1], qui se trouvent en majorité dans les zones contrôlées par les RSF à Khartoum, ont été systématiquement pillées depuis le début de la guerre. D’après les témoignages, les soldats des RSF utilisent des instruments de détection d’or lorsqu’ils pillent les maisons des habitants. Cela indique qu’ils disposent des connaissances et de la technologie nécessaire au pillage de l’or (…).

    L’évolution du front militaire montre que les RSF cherchent à contrôler les réserves d’or et les sites de production minière, ce qui leur permet de financer leurs opérations militaires coûteuses. (…) Leur emprise s’étend sur de vastes zones dans le Sud Darfour, à Al Radom, Singo, Aghbash, Dharaba, et dans toutes les terres riches en or dispersées au sud de Buram près de la frontière Centrafricaine. Le 13 juin 2023, ils s’emparent d’Um Dafouk, une zone frontalière stratégique et une route logistique centrale pour l’exportation de l’or.

    Or, l’armée soudanaise n’a pas mené d’opérations pour protéger ces sites. Aucun autre mouvement armé, y compris l’Armée populaire de libération du Soudan (APLS-Nord) dirigée par Abdelaziz al Hilu, n’a non plus tenté d’interférer dans les opérations minières.

    Les politiques de l’État depuis le début de la guerre

    Depuis le début de la guerre, les failles sécuritaires, et la généralisation des vols et du braconnage (…) ont entraîné la faillite et la fermeture des principales entreprises d’extraction d’or[2]. La production illégale de l’or de cesse de s’accroître. Des substances nocives pour l’environnement, telles que le cyanure et la thiourée, sont utilisées pour des projets d’extraction illégale. (…)

    Le ministère des Finances a modifié les conditions d’exportation de l’or depuis Port-Soudan, la nouvelle capitale dirigée par l’armée soudanaise, en stipulant que les ventes d’or devraient être payées avant le début des opérations d’exports. Cette décision occasionne de grandes difficultés pour les exportateurs légaux et facilitent le développement des opérations de contrebande (…).

    Aux frontières du Darfour-Nord, de l’État du Nord et de la Libye, les activités de pillage s’intensifient au fur et à mesure que les gangs (…) se multiplient. Les routes du trafic d’or convergent avec les trajectoires des trafics d’armes, de drogues, et d’êtres humains.

    La communauté régionale et les impacts de la guerre sur le commerce de l’or

    Les pays voisins qui entretiennent des liens historiques avec le Soudan sont eux aussi impliqués dans cette économie de guerre. L’Égypte, notamment, cherche à augmenter ses réserves d’or pour gérer sa crise économique interne et empêcher sa monnaie de s’effondrer (…). L’or représente 25% des réserves brutes totales du pays.

    Le début de la guerre actuelle au Soudan a coïncidé avec un pic des prix de l’or en Egypte. Le 10 mai, le premier ministre égyptien Mostafa Madbouly a publié une décision favorisant l’importation d’or en l’exonérant des frais de douanes. Ces mesures ont permis de stabiliser les prix de l’or en Égypte (…) et d’introduire plus de 306 kilogrammes d’or raffiné en seulement un mois (le volume d’or brut importé en Egypte n’est pas connu). Depuis, les réserves d’or égyptiennes ont continué à augmenter.

    (…) Dans de nombreux pays, comme la Syrie, le Yémen, la Libye, la Centrafrique, les liens économiques et politiques avec d’autres acteurs régionaux et internationaux contribuent à la persistance et à l’aggravation des conflits. Mais au Soudan, les intérêts enchevêtrés des différents acteurs rendent la situation peu lisible à ce stade. L’évolution des économies façonnées par la guerre nous permettra de clarifier, au fil du temps, les différents intérêts étrangers.

    Recommandations

    |La sortie du conflit armé au Soudan] requière discussion sérieuse sur la redéfinition du rôle des ressources dans la transition vers un gouvernement civil et démocratique, pour s’assurer que les ressources serviront à financer la reconstruction du Soudan.

    Au gouvernement « de facto » [dirigé par l’armée soudanaise et issu du coup d’État de 2021] :

    – Adopter des lois de réforme du secteur minier pour lutter contre les opérations de contrebande en obligeant efficacement les producteurs à payer leurs taxes à l’État
    - Restructurer en profondeur le secteur de la production (et en particulier de l’or), en vue d’une plus grande transparence et en permettant la participation populaire dans la gestion de cette économie

    A la communauté internationale :

    – Prendre en compte l’impact du secteur minier sur la perpétuation des conflits armés
    – Classifier de toute urgence l’or en provenance du Soudan comme de « l’or de guerre », en appliquant les règlements déjà en vigueur dans le droit européen et dans différentes législations nationales[3].
    - Placer sous embargo les entreprises qui utilisent de l’or produit par les acteurs de la guerre (gangs, milices, RSF, etc).

    Aux entreprises travaillant dans le commerce de l’or ou utilisant ces produits :

    – Renforcer la transparence et les contrôles rigoureux de la chaîne d’approvisionnement
    – Promouvoir des pratiques responsables dans le secteur des minerais.

    A la société civile soudanaise :

    - Surveiller et empêcher les abus liés aux interventions de l’armée dans les activités économiques
    - Mettre en place un observatoire des ressources naturelles et des abus liés à leur usage afin de mettre en lumière leur rôle dans le financement de la guerre au Soudan.

    https://blogs.mediapart.fr/sudfa/blog/270824/soudan-la-guerre-de-lor

    Traduction de :
    Sudan’s Other War : The Place of Gold in War Economics


    https://sudantransparency.org/sudans-other-war-the-place-of-gold-in-war-economics

    #économie_de_l'or #économie #économies_de_guerre #économie_de_guerre #Forces_armées_soudanaises (#SAF) #Forces_de_soutien_rapide (#RSF) #guerre_civile #extraction_minière #mines #Jabal_Amir #Al-Junaid #Abd_al-Rahim_Dagalo #Sudamin #Kabkabiya #Darfour #exportation #prix #Um_Dafouk #Armée_populaire_de_libération_du_Soudan (#APLS-Nord) #Abdelaziz_al_Hilu #cyanure #thiourée #pillage #Egypte #or_de_guerre

  • Mar Nero, alle prese con le mine
    https://www.balcanicaucaso.org/aree/Romania/Mar-Nero-alle-prese-con-le-mine-232444

    Decine di mine provenienti dalle coste ucraine sono alla deriva nel Mar Nero, e alcune hanno raggiunto il litorale bulgaro e romeno. I governi dei due paesi hanno creato, insieme con la Turchia e la Nato, un gruppo navale per aumentare la sicurezza delle acque