• Urvoas : quel ministre de quoi ?

    Comme le rappelle non sans malice le Figaro, Urvoas, nouveau ministre de la Justice, dans un ouvrage daté de 2011, estimait que le rapprochement de la place Beauvau et de la place Vendôme relevait « d’un choc salutaire »
    La fusion des ministères de la Justice et de l’Intérieur dans un « grand ministère de la Règle et du Droit » est une proposition reprise depuis par la droite. Étonnant, non ?

    http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/2016/01/27/25001-20160127ARTFIG00245-quand-jean-jacques-urvoas-voulait-fusionner-la-ju
    http://zec.hautetfort.com/archive/2016/01/27/justice-et-conviction-5751092.html
    http://www.rtl.fr/actu/politique/christiane-taubira-demissionne-du-gouvernement-et-sera-remplacee-par-jean-jacque

  • A Toulouse, la manifestation des avocats dispersée par des gaz lacrymogènes - ToulÉco
    http://www.touleco.fr/A-Toulouse-la-manifestation-des-avocats-dispersee-par-des-gazs,17569

    Les avocats du barreau de Toulouse sont désormais en grève totale, et l’assemblée générale qui doit décider des suites du mouvement a été avancée à ce vendredi 23 octobre. Sans doute pour poursuivre la grève générale instaurée ce jeudi. A l’origine, les avocats toulousains protestaient contre la réforme de la loi sur l’aide juridictionnelle, et contre les brutalités policières à l’encontre de leurs confrères de Lille. Mais la manifestation des robes noirs a tourné court. Les CRS sont intervenus pour disperser les avocats, avec des matraques et du gaz lacrymogènes.

    L’avocat Julien Brel n’en revient toujours pas : « Nous étions en train de manifester pacifiquement, quand les CRS sont intervenus pour faire passer un fourgon pénitentiaire », raconte-t-il. « J’ai été jeté à terre à deux reprises, et des CRS ont donné des coups de matraque dans les côtes et les jambes pour nous faire tomber. Ça c’est terminé par du gazage. » Accompagné de plusieurs de ses confrères, Me Brel a l’intention de porter plainte. Il dénonce le comportement belliqueux des forces de l’ordre. « Il était acquis que le blocage se terminerait à 16 heures. Dès lors, je ne vois pas l’intérêt d’avoir recours à la force, d’autant que certains policiers ont été très violents ».

    Les avocats comptent demander des explications au parquet de Toulouse, tout en restant concentré sur leurs revendications. « Nous attendons que le gouvernement cesse de diminuer les conditions d’accès au droit et la rémunération des avocats sur l’aide juridictionnelle, et qu’il cesse de nous envoyer les CRS… », conclut Julien Brel.

    #violence_policière #grève #crs #avocats

    • Cette grève est dans diverses villes l’occasion pour des avocats de faire l’expérience de la #répression en première personne, certains découvrent que le boulot des flics, c’est de cogner. Encore ne s’agit-il que d’un échantillon : des coups de matraques, mais pas de membres cassés (comme ce fut cas hier à Paris lorsque les migrants virés du lycée Jean Quarré ont essayé d’occuper un nouveau local, comme c’est le cas tous les jours dans bien des situations ordinaires), l’usage de gazeuses à main mais pas de tirs tendus ou en cloche, pas de taser, pas de flash ball, pas de cannons à eau et pas de garde à vue, isolées ou nombreuses, pas de comparutions immédiates.

      Marrant aussi de voir que c’est l’un des seuls alibis humanos de ce gvt qui crâme. Taubira elle est gentille, tout le monde sait ça, mais il se trouve que pour ce qui est des #pauvres et de l’#aide_juridictionnelle, c’est Bercy qui décide.

      Le réformisme constitutif de ces professions défenderesses par nature de l’état de droit a ainsi peut-être une chance de gagner en consistance, malgré l’absence de tensions révolutionnaires.

      Tandis que tous les efforts sont faits pour cliver toujours plus le populaire (on va sucrer de l’APL pour loger des migrants, ont il par exemple osé dire...), ça (et non plus on ?) gouverne comme si d’éventuelles formes de déloyauté d’une partie de ces classes moyennes - socle imaginaire de nos démocratie apaisées - était moins anticipée, assez peu gérée préventivement.

      #ministère_de_l'autorité_publique

  • A propos de la médiatisation de la Maison des Réfugiés, par Nicolas Jaoul
    http://blogs.mediapart.fr/blog/la-chapelle-en-lutte/221015/des-redactions-regies-par-la-loi-du-plus-fort-propos-de-la-mediatisa

    Il est évident que depuis le début de cette crise parisienne des réfugiés, commencée le 2 juin avec l’expulsion du #campement du métro La Chapelle, la Mairie de Paris a tenté de donner une image plus compréhensive –bien qu’elle ait été contredite par l’indifférence et l’inaction- tandis que la préfecture a assumé un rôle beaucoup plus répressif. Ces deux autorités ont également été animées par un souci constant : discréditer la #solidarité populaire, dont la prise en main d’une solidarité refusée par l’Etat a été source d’embarras. Je souhaite ici analyser la façon dont la « maison des #réfugiés » a été traitée dans deux quotidiens nationaux, qui soulève certaines préoccupation quant à l’indépendance vis-à-vis du pouvoir socialiste de ces #médias influents. Ces journaux entendent-ils aujourd’hui être encore considérés comme un contre-pouvoir ou assument-ils le rôle de simples exécutants des services de communication des différentes instances du pouvoir ? Au vu de la manière dont leurs journalistes reprennent systématiquement la terminologie du pouvoir et le contenu de ses communiqués de presse, sans jamais lui porter la contradiction ni se mettre à l’écoute des critiques de sa gestion de la crise des migrants, les inquiétudes quant au caractère réellement démocratique de cette presse sont légitimes. (...)
    Par cette habile utilisation de témoignages, la rhétorique suit pas à pas la logique suivante du pouvoir : le gouvernement s’est, pour d’évidentes raisons d’économie, bien arrangé du fait que des bénévoles assurent la survie de candidats à la demande d’asile qu’il a laissé lui-même à la rue dans le dénuement total, enfreignant ainsi ses obligations internationales. Mais tout en se déchargeant sur la solidarité populaire, les autorités n’ont eu de cesse de #stigmatiser la politisation de cette solidarité. Celle-ci est pourtant d’autant plus légitime et naturelle que cette maltraitance n’est rien d’autre que le mode opératoire d’une #politique du non accueil.

    #ministère_de_l'autorité_publique