• #Plastique, l’#escroquerie du #recyclage

    La fin de l’âge du fer ? Au début des années 1960, scientifiques et plasturgistes prédisent que les progrès fulgurants dans la fabrication des #polymères permettront aux plastiques de détrôner métaux, verres et bois sur le podium des matériaux dominants. Chacun s’extasie. Le sémiologue Roland Barthes qualifie en 1957 le produit de la distillation du pétrole de « substance alchimique », de « matière miraculeuse ». Un an plus tard, le poète Raymond Queneau succombe au chant du styrène et à l’esthétique des « innombrables objets au but utilitaire » appelés à surgir du naphta, ce liquide provenant du raffinage à partir duquel se fabriquent l’essentiel des plastiques (1). Au XXIe siècle, les plastiques écrasent effectivement la concurrence. Entre 1950 et 2015, le secteur pétrochimique en a produit plus de 8 milliards de tonnes, surtout au cours des vingt dernières années, et l’accélération se poursuit (2).

    Après l’extase, l’effroi : soixante-dix ans plus tard, 350 millions de tonnes de déchets plastiques se déversent chaque année sur le monde. La pollution qu’ils engendrent fait peser sur les vivants et non-vivants une menace aussi lourde que documentée (3). On boit, on mange, on respire du plastique. Pour faire face à ce cataclysme synthétique, les industries pétrochimiques promeuvent sans relâche une solution selon elles miraculeuse : le recyclage, avec son ruban de Möbius - une flèche circulaire conçue par les lobbies à la fin des années 1980 -, symbole d’une économie où rien ne se perd et tout se transforme. Une économie qui continue donc à produire ce poison environnemental, mais sous une forme partiellement réutilisable.

    Célébré comme plus intelligent et respectueux de la nature que l’incinération ou la mise en décharge, ce procédé a fini par s’imposer au nombre des priorités politiques mondiales. Le résultat laisse perplexe : après quatre décennies de propagande, moins de 10 % des 6,3 milliards de tonnes de plastique produit et jeté entre 1950 et 2017 a fait l’objet d’un recyclage (4). Pourtant, l’Europe et, singulièrement, la France ont adopté ce mot d’ordre avec un enthousiasme déconcertant.

    En 2019, Matignon fixe un objectif stratosphérique : 100 % des déchets plastiques nationaux recyclés en 2025. La méthode ? Rendre les industriels responsables du destin des objets polymères qu’ils produisent. L’approche française s’inscrit dans la droite ligne de celle impulsée par la Commission européenne : obligation faite aux États membres depuis 2021 d’interdire les plastiques à #usage_unique et d’utiliser au moins 30 % de matériaux recyclés dans les #bouteilles plastifiées ; recyclage en 2030 de 55 % des déchets d’#emballages plastiques (5).

    Alléchés, les industriels européens ne tardent pas à communiquer sur des #technologies « novatrices » ajustées à la nouvelle législation européenne. En 2022, les chimistes #BASF et #Borealis, l’emballeur #Südpack et le laitier bavarois #Zott claironnaient la mise au point d’un prototype d’emballage multicouche de mozzarella entièrement réalisé en nylon et polyéthylène recyclés. Mais ces « projets-pilotes » largement médiatisés représentent une goutte d’eau dans l’océan des ambitions politiques. D’autant qu’en période d’#austérité les #investissements d’infrastructure nécessaires à la collecte et au #tri des #déchets plastiques se trouvent rarement en tête des priorités, tant en Europe qu’aux États-Unis. D’où ces révélations aussi spectaculaires que banales, comme celle qui épouvanta l’été dernier Mme #Brandy_Deason, habitante de Houston, au Texas : quelques jours après avoir placé un traceur dans ses déchets plastiques destinés au conteneur recyclage, elle les géolocalisa non pas dans un centre de traitement dernier cri, mais dans une décharge géante à ciel ouvert (6).

    Ce cas extrême met en évidence le poids des considérations économiques dans l’#échec du recyclage. Du fait d’une production surabondante d’#éthylène, produit à partir du #pétrole ou du gaz, le prix du plastique « vierge » s’effondre et mine la #rentabilité des recycleurs européens, dont l’activité consiste en grande partie à retraiter le #polyéthylène (polymère de l’éthylène). Dans un monde guidé par la boussole du calcul coût-avantage, pourquoi les industriels et les distributeurs européens privilégieraient-ils des produits recyclés plus chers que le neuf ? En Allemagne, l’usine #Veolia de Rostock recyclait annuellement environ 36 000 tonnes de #polyéthylène_téréphtalate usagé (#PET). Elle a fermé ses portes car, selon la direction, l’#industrie_agro-alimentaire rechignait à soutenir ce produit plus vert mais plus cher. Non loin de là, un tribunal néerlandais a déclaré en faillite l’usine de recyclage de plastique d’#Umincorp, à Amsterdam (7). À moins que l’Union européenne n’édicte de nouvelles #réglementations plus contraignantes, le recyclage occidental ne pourra concurrencer l’orgie d’éthylène. D’autant que de nouveaux sites de production de ce composé chimique s’apprêtent à sortir de terre en Chine, aux États-Unis et en Arabie saoudite, ce qui, à demande constante, orienterait les #prix à la baisse.

    Mais la grande escroquerie du recyclage réside ailleurs : le procédé n’a jamais été viable, ni techniquement ni économiquement ; les industriels le savent de longue date, mais jouent avec succès sur la corruptibilité des pouvoirs et la crédulité du public. Un rapport du Center for Climate Integrity (CCI) publié en février 2024 a détaillé un secret que nul au fond ne voulait exhumer (8). Pendant des décennies, les grandes compagnies pétrochimiques ont sciemment provoqué la crise des #déchets_plastiques. « Ils ont menti, affirme M. Richard Wiles, un responsable du CCI. Voici venu le temps de rendre des comptes pour les dégâts qu’ils ont commis. »

    Sur les milliers de variétés produites, seules deux présentent des propriétés qui rendent le recyclage viable à ce jour : les PET et les #polyéthylènes_à_haute_densité (#PEHD). Le procédé nécessite donc un tri méticuleux qui renchérit le coût et conduit à écarter les éléments composés d’alliages de plastiques ou de plusieurs matériaux que l’on trouve dans de nombreux objets jetables. Un flacon et un bocal tous deux en PET devront être séparés s’ils comportent des additifs ou des colorants différents, de même que les bouteilles en PET vertes et transparentes. Autre difficulté de taille : les plastiques se dégradent à chaque #réutilisation et ne peuvent donc être réemployés qu’une fois ou, plus rarement, deux fois. Faute de quoi non seulement leurs propriétés se dénaturent, mais leur #toxicité peut s’accroître.

    La filière pétrochimique n’a jamais rien ignoré de ces obstacles structurels. Pour désarmer la mobilisation qui enfle contre les décharges à ciel ouvert ou la mode du jetable, et éviter le risque d’une réglementation trop contraignante, elle adopte au milieu des années 1980 l’idée du recyclage. En 1984 naît une fondation réunissant la pétrochimie et les embouteilleurs axée sur un engagement en faveur de ce procédé. L’année suivante, le secteur lance en grande pompe un centre de recherche à l’université Rutgers, dans le New Jersey, puis un projet-pilote de recyclage à Saint Paul, dans le Minnesota, alors que le conseil municipal de la ville venait juste d’interdire le polystyrène. Derrière les portes closes, personne n’y croit. « Il se peut qu’un jour cela puisse devenir une réalité, observait en 1994 un représentant d’#Eastman_Chemical lors d’une conférence sur le sujet. Il est plus probable que nous nous réveillerons et comprendrons que nous n’allons pas nous sortir de la question du recyclage des déchets solides. » Peu importait au fond puisque, comme le déclarait un employé d’Exxon au personnel de l’American Plastics Council (APC) : « Nous sommes engagés dans les activités de recyclage des plastiques, mais nous ne sommes pas tenus à des résultats. »

    Depuis quarante ans, l’« #engagement » consiste en une série de #campagnes de #désinformation et d’#enfumage sur les #mirages du recyclage. Elles mobilisent tantôt les #multinationales de la #pétrochimie, leurs associations professionnelles, leurs fondations, tantôt leurs multiples groupes de façade. À la fin de la décennie 1990, l’interdiction du polystyrène et du #polychlorure_de_vinyle (#PVC) dans plusieurs États accélère le mouvement. « Nous devons agir à la base et mener une guerre de guérilla comme nos adversaires », note un participant lors d’une réunion de l’Association européenne des producteurs de plastiques (Plastics Europe) le 2 janvier 1994. Des millions de dollars gonflent les caisses des agences de communication pour vendre la « solution » et riveter dans les consciences les mots : « modernité », « #innovation_technologique », « #efficacité », « engagement », « approche intégrée pour la gestion des plastiques », « avantage économique », etc. L’industrie chante désormais les vertus du « #recyclage_avancé », un procédé d’#incinération ou de #dégradation_chimique, plus polluant que la méthode classique, et qui ne produit que 1 à 14 % de matière réutilisable.

    Les pétrochimistes ont gagné leur bataille : en 2021, les États-Unis ne recyclaient que 5 à 6 % de leurs déchets plastiques (9) ; et l’industrie produisait toujours plus de #polymères. En 2022, le procureur général de Californie a lancé, sur la base du rapport du CCI, une enquête ciblant les fabricants « pour leur rôle dans la crise globale de la #pollution_plastique ». Mais quel tribunal international mettra l’humanité à l’abri de leur conduite criminelle ?

    Note(s) :

    (1) Roland Barthes, Mythologies, Seuil, Paris, 2010 (1re éd. : 1957) ; Raymond Queneau dans Le Chant du styrène, 1958, film commandé à Alain Resnais par le groupe de pétrochimie Péchiney.

    (2) Roland Geyer, Jenna R. Jambeck et Kara Lavender Law, « Production, use, and fate of all plastics ever made », Science Advances, vol. 3, n° 7, 2017.

    (3) Lire Mickaël Correia, « Le plastique, c’est fantastique », Le Monde diplomatique, février 2022.

    (4) Atlas du plastique. Faits et chiffres sur le monde des polymères synthétiques, Fondation Heinrich Böll - La Fabrique écologique - Break Free From Plastic, 2020.

    (5) Alex Scott, « Europe hardens stance on plastic recycling », Chemical and Engineering News, vol. 97, n° 29, Washington, DC, 2019.

    (6) Rachel Dobkin, « Woman drops AirTag in recycling to see if plastics are actually recycled », Newsweek, New York, 2 septembre 2024.

    (7) Alex Scott, « Global plastics glut and weak regulations hurt European recyclers », Chemical and Engineering News, vol. 102, n° 4, 2024.

    (8) Davis Allen, Alyssa Johl, Chelsea Linsley et Naomi Spoelman, « The fraud of plastic recycling. How big oil and the plastics industry deceived the public for decades and caused the plastic waste crisis » (PDF), Center for Climate Integrity, février 2024, dont sont tirées les citations suivantes. Cf. également Dharma Noor, « "They lied" : Plastics producers deceived public about recycling report reveals », The Guardian, Londres, 15 février 2024.

    (9) « The real truth about US plastic recycling rate », Beyond plastics, mai 2022.

    https://www.monde-diplomatique.fr/2024/11/LARBI_BOUGUERRA/67771
    #green-washing #coût #mensonge #dégradation #réemploi

  • Mark 3 - Pett’s Commentary on the Bible - Bible Commentaries - StudyLight.org
    https://www.studylight.org/commentaries/eng/pet/mark-3.html

    Note the regular twofold ‘preach and cast out devils’. This was His present purpose, to proclaim the truth and to defeat the Enemy. They were to be heralds of the Kingly Rule of God (fishers of men - Mark 1:17) and victors over the forces of the one who had sinned from the beginning and had been sentenced in the Plain of Eden (Genesis 3:15). For to Jesus His healing ministry was merely incidental, although having its own importance because of His compassion for men. Attempts to make Him simply a healer ignore the evidence. His prime purpose in coming forth was to proclaim the Kingly Rule of God (Mark 1:15; Mark 1:38-39).

    #miracles

  • En Floride, on censure Marjane Satrapi, Pénélope Bagieu et Mirion Malle
    https://actualitte.com/article/120400/international/en-floride-on-censure-marjane-satrapi-penelope-bagieu-et-mirion-malle

    Parce qu’ils abordent des thèmes particuliers (sexualité, violences racistes ou sexuelles), des événements historiques difficiles ou mettent en scène des personnes LGBTQIA+ ou racisés, des ouvrages deviennent les cibles de censeurs, aux États-Unis. Leur présence est contestée, au prétexte de la protection des plus jeunes, dans les collections des bibliothèques scolaires ou publiques.

    Le modus operandi est simple : des adultes, parents d’élèves ou non, pointent des aspects jugés « vulgaires » ou carrément « pornographiques » d’un titre, en se basant sur des extraits, voire un résumé, et tentent de l’écarter des collections de l’établissement. Une procédure que des organisations conservatrices, à l’instar de Moms for Liberty — très active contre le droit à l’avortement et les droits des LGBTQIA+ —, encouragent et promeuvent.

    À ce mouvement de la sphère publique s’est associé l’opportunisme politique de personnalités républicaines, incluant un certain nombre de gouverneurs d’État. Ron DeSantis (Floride), Greg Abbott (Texas), Brian Kemp (Géorgie), Spencer Cox (Utah) ou encore Kim Reynolds (Iowa) ont ainsi encouragé ce dénigrement des compétences des bibliothécaires par des lois, qu’ils ont proposées ou soutenues.

    #Censure #Guerre_culturelle

  • 7e édition du festival Les Rencontres Ad Hoc du 11 au 15 septembre prochain
    https://ricochets.cc/7eme-edition-du-festival-Les-Rencontres-Ad-Hoc-du-11-au-15-septembre-proch

    L’équipe des Rencontres Ad Hoc est heureuse de vous présenter le festival des Rencontres AD HOC 2024. Cette année, dix-sept films documentaires hors circuit, forts et engagés illumineront les écrans de cette septième édition. On vous embarque au Rwanda, au Burkina Faso, en République centrafricaine, en Bolivie, à Casablanca, en Iran, en agriculture locale, en transfuge de classe, en centre de redressement, en communauté, en Polynésie colonisée, en émotion et en humanisme… Ce voyage en 2D (...) #Les_Articles

    / Vidéos, films..., Mirabel & Blacons, #Piégros-la-Clastre, #Vallée_de_la_Drôme

    #Vidéos,_films... #Mirabel_&_Blacons
    https://www.lesrencontresadhoc.com
    https://www.lesrencontresadhoc.com/le-festival/programme

  • #Miracle-WM 0.3 Arrives with Bling, Bug Fixes & Better i3 IPC Support
    https://www.omgubuntu.co.uk/2024/07/miracle-wm-0-3-mir-tiling-window-manager

    If you’re yet to try Miracle-WM, a new #tiling window manager made for the #mir Wayland compositor, the latest version, released today, would be a stellar place to start. Made by Canonical engineer Matthew Kosarek (in his free time; it’s not an official Canonical project), miracle-wm aims to pair the efficiency that tiling window managers like i3 and Sway offer with “flashier graphics […] full of smooth transitions and colors”. And where previous releases of miracle-wm tackled the fundamentals the former of the aforementioned aims needs, the new miracle-wm 0.3.0 release begins the work of adding the “bling” required to […] You’re reading Miracle-WM 0.3 Arrives with Bling, Bug Fixes & Better i3 IPC Support, a blog post from OMG! Ubuntu. Do not reproduce elsewhere without (...)

    #News

  • Selling a #Mirage

    Last year, I became obsessed with a plastic cup.

    It was a small container that held diced fruit, the type thrown into lunch boxes. And it was the first product I’d seen born of what’s being touted as a cure for a crisis.

    Plastic doesn’t break down in nature. If you turned all of what’s been made into cling wrap, it would cover every inch of the globe. It’s piling up, leaching into our water and poisoning our bodies.

    Scientists say the key to fixing this is to make less of it; the world churns out 430 million metric tons each year.

    But businesses that rely on plastic production, like fossil fuel and chemical companies, have worked since the 1980s to spin the pollution as a failure of waste management — one that can be solved with recycling.

    Industry leaders knew then what we know now: Traditional recycling would barely put a dent in the trash heap. It’s hard to transform flimsy candy wrappers into sandwich bags, or to make containers that once held motor oil clean enough for milk.

    Now, the industry is heralding nothing short of a miracle: an “advanced”type of recycling known as pyrolysis — “pyro” means fire and “lysis” means separation. It uses heat to break plastic all the way down to its molecular building blocks.

    While old-school, “mechanical” recycling yields plastic that’s degraded or contaminated, this type of “chemical” recycling promises plastic that behaves like it’s new, and could usher in what the industry casts as a green revolution: Not only would it save hard-to-recycle plastics like frozen food wrappers from the dumpster, but it would turn them into new products that can replace the old ones and be chemically recycled again and again.

    So when three companies used ExxonMobil’s pyrolysis-based technology to successfully conjure up that fruit cup, they announced it to the world.

    “This is a significant milestone,” said Printpack, which turned the plastic into cups. The fruit supplier Pacific Coast Producers called it “the most important initiative a consumer-packaged goods company can pursue.”

    “ExxonMobil is supporting the circularity of plastics,” the August 2023 news release said, citing a buzzword that implies an infinite loop of using, recycling and reusing.

    They were so proud, I hoped they would tell me all about how they made the cup, how many of them existed and where I could buy one.

    Let’s take a closer look at that Printpack press release, which uses convoluted terms to describe the recycled plastic in that fruit cup:

    “30% ISCC PLUS certified-circular”

    “mass balance free attribution”

    It’s easy to conclude the cup was made with 30% recycled plastic — until you break down the numerical sleight of hand that props up that number.

    It took interviews with a dozen academics, consultants, environmentalists and engineers to help me do just that.

    Stick with me as I unravel it all.

    So began my long — and, well, circular — pursuit of the truth at a time when it really matters.

    This year, nearly all of the world’s countries are hammering out a United Nations treaty to deal with the plastic crisis. As they consider limiting production, the industry is making a hard push to shift the conversation to the wonders of chemical recycling. It’s also buying ads during cable news shows as U.S. states consider laws to limit plastic packaging and lobbying federal agencies to loosen the very definition of what it means to recycle.

    It’s been selling governments on chemical recycling, with quite a bit of success. American and European regulators have spent tens of millions subsidizing pyrolysis facilities. Half of all U.S. states have eased air pollution rules for the process, which has been found to release carcinogens like benzene and dioxins and give off more greenhouse gases than making plastic from crude oil.

    Given the high stakes of this moment, I set out to understand exactly what the world is getting out of this recycling technology. For months, I tracked press releases, interviewed experts, tried to buy plastic made via pyrolysis and learned more than I ever wanted to know about the science of recycled molecules.

    Under all the math and engineering, I found an inconvenient truth: Not much is being recycled at all, nor is pyrolysis capable of curbing the plastic crisis.

    Not now. Maybe not ever.

    In traditional recycling, plastic is turned into tiny pellets or flakes, which you can melt again and mold back into recycled plastic products.

    Even in a real-life scenario, where bottles have labels and a little bit of juice left in them, most of the plastic products that go into the process find new life.

    The numbers are much lower for pyrolysis.

    It’s “very, very, very, very difficult” to break down plastic that way, said Steve Jenkins, vice president of chemicals consulting at Wood Mackenzie, an energy and resources analytics firm. “The laws of nature and the laws of physics are trying to stop you.”

    Waste is heated until it turns into oil. Part of that oil is composed of a liquid called naphtha, which is essential for making plastic.

    There are two ingredients in the naphtha that recyclers want to isolate: propylene and ethylene — gases that can be turned into solid plastics.

    To split the naphtha into different chemicals, it’s fed into a machine called a steam cracker. Less than half of what it spits out becomes propylene and ethylene.

    This means that if a pyrolysis operator started with 100 pounds of plastic waste, it can expect to end up with 15-20 pounds of reusable plastic. Experts told me the process can yield less if the plastic used is dirty or more if the technology is particularly advanced.

    I reached out to several companies to ask how much new plastic their processes actually yield, and none provided numbers. The American Chemistry Council, the nation’s largest plastic lobby, told me that because so many factors impact a company’s yield, it’s impossible to estimate that number for the entire industry.

    With mechanical recycling, it’s hard to make plastic that’s 100% recycled; it’s expensive to do, and the process degrades plastic. Recycled pellets are often combined with new pellets to make stuff that’s 25% or 50% recycled, for example.

    But far less recycled plastic winds up in products made through pyrolysis.

    That’s because the naphtha created using recycled plastic is contaminated. Manufacturers add all kinds of chemicals to make products bend or keep them from degrading in the sun.

    Recyclers can overpower them by heavily diluting the recycled naphtha. With what, you ask? Nonrecycled naphtha made from ordinary crude oil!

    This is the quiet — and convenient — part of the industry’s revolutionary pyrolysis method: It relies heavily on extracting fossil fuels. At least 90% of the naphtha used in pyrolysis is fossil fuel naphtha. Only then can it be poured into the steam cracker to separate the chemicals that make plastic.

    So at the end of the day, nothing that comes out of pyrolysis physically contains more than 10% recycled material (though experts and studies have shown that, in practice, it’s more like 5% or 2%).

    Ten percent doesn’t look very impressive. Some consumers are willing to pay a premium for sustainability, so companies use a form of accounting called mass balance to inflate the recycled-ness of their products. It’s not unlike offset schemes I’ve uncovered that absolve refineries of their carbon emissions and enable mining companies to kill chimpanzees. Industry-affiliated groups like the International Sustainability and Carbon Certification write the rules. (ISCC didn’t respond to requests for comment.)

    To see how this works, let’s take a look at what might happen to a batch of recycled naphtha. Let’s say the steam cracker splits the batch into 100 pounds of assorted ingredients.

    There are many flavors of this kind of accounting. Another version of free attribution would allow the company to take that entire 30-pound batch of “33% recycled” pouches and split them even further:

    A third of them, 10 pounds, could be labeled 100% recycled — shifting the value of the full batch onto them — so long as the remaining 20 pounds aren’t labeled as recycled at all.

    As long as you avoid double counting, Jenkins told me, you can attribute the full value of recycled naphtha to the products that will make the most money. Companies need that financial incentive to recoup the costs of pyrolysis, he said.

    But it’s hard to argue that this type of marketing is transparent. Consumers aren’t going to parse through the caveats of a 33% recycled claim or understand how the green technology they’re being sold perpetuates the fossil fuel industry. I posed the critiques to the industry, including environmentalists’ accusations that mass balance is just a fancy way of greenwashing.

    The American Chemistry Council told me it’s impossible to know whether a particular ethylene molecule comes from pyrolysis naphtha or fossil fuel naphtha; the compounds produced are “fungible” and can be used for multiple products, like making rubber, solvents and paints that would reduce the amount of new fossil fuels needed. Its statement called mass balance a “well-known methodology” that’s been used by other industries including fair trade coffee, chocolate and renewable energy.

    Legislation in the European Union already forbids free attribution, and leaders are debating whether to allow other forms of mass balance. U.S. regulation is far behind that, but as the Federal Trade Commission revises its general guidelines for green marketing, the industry is arguing that mass balance is crucial to the future of advanced recycling. “The science of advanced recycling simply does not support any other approach because the ability to track individual molecules does not readily exist,” said a comment from ExxonMobil.

    If you think navigating the ins and outs of pyrolysis is hard, try getting your hands on actual plastic made through it.

    It’s not as easy as going to the grocery store. Those water bottles you might see with 100% recycled claims are almost certainly made through traditional recycling. The biggest giveaway is that the labels don’t contain the asterisks or fine print typical of products made through pyrolysis, like “mass balance,” “circular” or “certified.”

    When I asked about the fruit cup, ExxonMobil directed me to its partners. Printpack didn’t respond to my inquiries. Pacific Coast Producers told me it was “engaged in a small pilot pack of plastic bowls that contain post-consumer content with materials certified” by third parties, and that it “has made no label claims regarding these cups and is evaluating their use.”

    I pressed the American Chemistry Council for other examples.

    “Chemical recycling is a proven technology that is already manufacturing products, conserving natural resources, and offering the potential to dramatically improve recycling rates,” said Matthew Kastner, a media relations director. His colleague added that much of the plastic made via pyrolysis is “being used for food- and medical-grade packaging, oftentimes not branded.”

    They provided links to products including a Chevron Phillips Chemical announcement about bringing recycled plastic food wrapping to retail stores.

    “For competitive reasons,” a Chevron spokesperson declined to discuss brand names, the product’s availability or the amount produced.

    In another case, a grocery store chain sold chicken wrapped in plastic made by ExxonMobil’s pyrolysis process. The producers told me they were part of a small project that’s now discontinued.

    In the end, I ran down half a dozen claims about products that came out of pyrolysis; each either existed in limited quantities or had its recycled-ness obscured with mass balance caveats.

    Then this April, nearly eight months after I’d begun my pursuit, I could barely contain myself when I got my hands on an actual product.

    I was at a United Nations treaty negotiation in Ottawa, Ontario, and an industry group had set up a nearby showcase. On display was a case of Heinz baked beans, packaged in “39% recycled plastic*.” (The asterisk took me down an online rabbit hole about certification and circularity. Heinz didn’t respond to my questions.)

    This, too, was part of an old trial. The beans were expired.

    Pyrolysis is a “fairy tale,” I heard from Neil Tangri, the science and policy director at the environmental justice network Global Alliance for Incinerator Alternatives. He said he’s been hearing pyrolysis claims since the ’90s but has yet to see proof it works as promised.

    “If anyone has cracked the code for a large-scale, efficient and profitable way to turn plastic into plastic,” he said, “every reporter in the world” would get a tour.

    If I did get a tour, I wondered, would I even see all of that stubborn, dirty plastic they were supposedly recycling?

    The industry’s marketing implied we could soon toss sandwich bags and string cheese wrappers into curbside recycling bins, where they would be diverted to pyrolysis plants. But I grew skeptical as I watched a webinar for ExxonMobil’s pyrolysis-based technology, the kind used to make the fruit cup. The company showed photos of plastic packaging and oil field equipment as examples of its starting material but then mentioned something that made me sit up straight: It was using pre-consumer plastic to “give consistency” to the waste stream.

    Chemical plants need consistency, so it’s easier to use plastic that hasn’t been gunked up by consumer use, Jenkins explained.

    But plastic waste that had never been touched by consumers, such as industrial scrap found at the edges of factory molds, could easily be recycled the old-fashioned way. Didn’t that negate the need for this more polluting, less efficient process?

    I asked ExxonMobil how much post-consumer plastic it was actually using. Catie Tuley, a media relations adviser, said it depends on what’s available. “At the end of the day, advanced recycling allows us to divert plastic waste from landfills and give new life to plastic waste.”

    I posed the same question to several other operators. A company in Europe told me it uses “mixed post-consumer, flexible plastic waste” and does not recycle pre-consumer waste.

    But this spring at an environmental journalism conference, an American Chemistry Council executive confirmed the industry’s preference for clean plastic as he talked about an Atlanta-based company and its pyrolysis process. My colleague Sharon Lerner asked whether it was sourcing curbside-recycled plastic for pyrolysis.

    If Nexus Circular had a “magic wand,” it would, he acknowledged, but right now that kind of waste “isn’t good enough.” He added, “It’s got tomatoes in it.”

    (Nexus later confirmed that most of the plastic it used was pre-consumer and about a third was post-consumer, including motor oil containers sourced from car repair shops and bags dropped off at special recycling centers.)

    Clean, well-sorted plastic is a valuable commodity. If the chemical recycling industry grows, experts told me, those companies could end up competing with the far more efficient traditional recycling.

    To spur that growth, the American Chemistry Council is lobbying for mandates that would require more recycled plastic in packaging; it wants to make sure that chemically recycled plastic counts. “This would create market-driven demand signals,” Kastner told me, and ease the way for large-scale investment in new chemical recycling plants.

    I asked Jenkins, the energy industry analyst, to play out this scenario on a larger scale.

    Were all of these projects adding up? Could the industry conceivably make enough propylene and ethylene through pyrolysis to replace much of our demand for new plastic?

    He looked three years into the future, using his company’s latest figures on global pyrolysis investment, and gave an optimistic assessment.

    At best, the world could replace 0.2% of new plastic churned out in a year with products made through pyrolysis.

    https://www.propublica.org/article/delusion-advanced-chemical-plastic-recycling-pyrolysis

    #recyclage #green-washing #prolyse #illusion #efficacité #inefficacité #greenwashing #ExxonMobil #industrie_pétrolière #circularité #industrie_chimique #propylène #étylène #naphte #chimie

  • Mirabel et Blacons : la lutte continue contre les antennes haut débit du New Deal Mobile
    https://ricochets.cc/Mirabel-et-Blacons-la-lutte-continue-contre-les-antennes-haut-debit-du-New

    Pour les blaconnais, possible de répondre à un sondage express proposé par la mairie. Dernier jour pour y répondre ce vendredi 29 mars, voir pdf joint.. Déroulé des dernières "péripéties : 13 mars : le Conseil municipal décide de refuser la déclaration de travaux à SFR pour l’implantation de l’antenne à la salière pour des raisons d’esthétique du village et de non compatibilité avec un élément du PLU. Selon le collectif d’opposants : << Plusieurs options s’offrent désormais à la (...) #Les_Articles

    / Mirabel & Blacons, #Technologie

    #Mirabel_&_Blacons
    https://www.numerama.com/politique/641439-votre-maire-peut-il-refuser-la-5g.html

  • #How_To Mirror Your #iphone’s screen on Ubuntu Desktop
    https://www.omgubuntu.co.uk/2024/03/how-to-mirror-your-iphone-ipad-to-ubuntu

    Want to mirror your iPhone screen on your Ubuntu desktop? There’s a free, open-source app you can install from the Ubuntu repos to do exactly that. If you’re looking to mirror your iPhone or iPad to Ubuntu #UxPlay is the easy way to do it — and it’s free, open-source software The app is called UxPlay and once it’s installed you can quickly share your iPhone or iPad screen to Ubuntu (with audio) — and you don’t need to install an app on your #Apple device to use it. Whatever shows on your Apple device screen is streamed to your […] You’re reading How to Mirror Your iPhone’s screen on Ubuntu Desktop, a blog post from OMG! Ubuntu. Do not reproduce elsewhere without (...)

    #Mirroring

  • Miracle-WM: New #tiling #Wayland Compositor Based on #mir
    https://www.omgubuntu.co.uk/2024/02/miracle-wm-tiling-wayland-compositor-mir

    Fans of tiling window managers like i3, Sway, and Hyprland will be interested to hear there’s a new option in town called Miracle-WM. Created by Canonical engineer Matthew Kosarek, Miracle-WM is notable for being a Wayland compositor that is based on Mir. For those with long memories, Mir began life as a replacement for X. It was intended to become the default display server in Ubuntu desktop instead of Wayland. Controversy and acrimony ensued, then Canonical’s plans for Ubuntu changed, and so did the scope and purpose of Mir. Development on Mir continued and the project matured as it focused […] You’re reading Miracle-WM: New Tiling Wayland Compositor Based on Mir, a blog post from OMG! Ubuntu. Do not reproduce elsewhere without (...)

    #News

  • GNOME #network Displays Adds Support for MICE, #chromecast
    https://www.omgubuntu.co.uk/2024/02/gnome-network-displays-adds-support-for-mice-chromecast

    The latest version of the GNOME Network Displays app lets you stream your desktop to a #wireless_display using the Chromecast and #miracast over Infrastructure (MICE) protocols. Both features had been in development for a while and were long-standing requests from many in the community. To see both land in a recent release of GNOME Network Displays 0.9 is great #News, and makes working with wireless displays a lot easier. You can use GNOME Network Displays to mirror your screen or create a virtual screen. MICE support has been tested to stream a GNOME desktop to an LG WebOS smart […] You’re reading GNOME Network Displays Adds Support for MICE, Chromecast, a blog post from OMG! Ubuntu. Do not reproduce elsewhere without (...)

    #App_Updates

  • Alerte ! Projet d’antenne relais de 38m avec 5G à Mirabel et Blacons
    https://ricochets.cc/Alerte-Projet-d-antenne-relais-sFR-de-38m-avec-5G-a-Mirabel-et-Blacons_reu

    On transmet cette information préoccuppante, avec en PS des infos venant de la mairie et le dossier sur le projet d’antenne qu’elle fournit, plus quelques notes complémentaires. Message provenant du 1er collectif d’opposant.e.s : ALERTE ! Construction d’un PYLÔNE de 38m - ANTENNE RELAIS à Mirabel et Blacons Il y a deux semaines, la mairie de notre commune a validé la construction d’un pylône antenne relais d’une hauteur d’un immeuble de 13 étages devant le cimetière de la Salière, (...) #Les_Articles

    / Mirabel & Blacons, #Ecologie, #Technologie, #Vallée_de_la_Drôme

    #Mirabel_&_Blacons
    https://www.mirabel-et-blacons.fr/wp-content/uploads/2024/02/Dossier-Information-Mairie-Antenne-Relais.pdf
    https://www.mirabel-et-blacons.fr/2024/02/14/installation-dune-antenne-relais-sur-mirabel-et-blacons
    https://www.circet.fr
    https://www.circet.com

  • Qu’est-ce que la « neige industrielle », ce phénomène météorologique observé par endroits en France ce week-end ? - Le Parisien
    https://www.leparisien.fr/meteo/quest-ce-que-la-neige-industrielle-ce-phenomene-meteorologique-observe-pa

    Si ces conditions sont souvent synonymes de brouillards et stratus tenaces dans les plaines et les vallées, c’est l’activité humaine qui produit cette neige. « La pollution liée aux industries, à la circulation, aux appareils de chauffage vient charger l’air ambiant d’humidité supplémentaire mais aussi de petites particules solides appelées noyaux de condensation », explique Météo France. C’est alors que « par température négative et en l’absence de vent, la vapeur d’eau se fixe sur ces noyaux, gèle et se transforme en neige », précise le service météorologique.
    Des chutes de neige difficiles à prévoir

    Dans le quartier de Saint-Simon, à Toulouse (Haute-Garonne), cette neige également dite « de pollution » est tombée en raison de la présence de l’incinérateur du Mirail, le plus polluant de France. Cela explique notamment pourquoi ces zones où tombe la neige industrielle sont très localisées.

  • La trama di Camini: storie senza confini da un piccolo paese della Locride

    Nel Comune in provincia di Reggio Calabria c’è dal 2019 #Ama-La, un laboratorio tessile eco-solidale aperto grazie ai fondi 8xmille dell’Unione Buddhista Italiana che accompagna le donne rifugiate e vittime di violenza verso l’integrazione e l’autonomia. In questi anni il paese è rinato

    Si chiama filoxenia lo spirito di Camini, piccolo paese della Locride, in provincia di Reggio Calabria. È l’esatto contrario di xenofobia, la paura dello straniero. Proprio qui nel 2019 -grazie ai fondi 8xmille dell’Unione buddhista italiana- nell’ambito di un progetto del Sistema accoglienza integrazione (Rete Sai, già Siproimi e Sprar) è nato Ama-La, un laboratorio tessile eco-solidale le cui trame trascendono il telaio.

    Lo racconta Rosario Zurzolo, presidente della cooperativa sociale Eurocoop Servizi “Jungi mundu” (che in dialetto locale significa “unisci il mondo”). “Ama-La accoglie e accompagna da quattro anni donne rifugiate da diversi Paesi, vittime di violenza di genere e altre persone migranti con storie differenti, in un processo di formazione e di crescita dell’autostima, con l’obiettivo di appropriarsi del proprio potenziale creativo, imparare un mestiere e raggiungere l’autonomia”.

    Giuliano Ienco è uno dei maestri artigiani del laboratorio: “Donne e ragazze provengono da Paesi di culture diverse, nei primi anni soprattutto da Eritrea, Senegal, Yemen e oggi da Siria, Nigeria, Afghanistan, Libia, Marocco. Nei sei mesi di corso spieghiamo le tecniche di base della tessitura e tramandiamo i saperi tradizionali calabresi, come la tecnica della pezzara, ottenuta da stoffe di riciclo e recupero, ma ogni anno affrontiamo anche un ʻfilo’ diverso, ad esempio la ginestra, il baco da seta o la coltivazione a lino”.

    Al mattino Giuliano insegna alle donne a usare il telaio e spiega i vari sistemi di tessitura, mentre il pomeriggio Caterina gestisce la parte dedicata all’eco printing (la pittura con tecniche naturali, ad esempio con le foglie). Dai telai, a seconda del talento, della cultura e della capacità espressiva delle partecipanti escono poi borse, abiti e cinture, coprispalle, borsellini, cappelli, collane ma anche tappeti e tovagliette, che si possono acquistare in loco od ordinare sulla pagina Facebook. “L’obiettivo principale del laboratorio -spiega Giuliano- non è però il profitto, ma il benessere delle persone e il riconoscimento delle loro stesse capacità: essere apprezzate è importante per tutti ed è il primo passo per ritrovare autostima e fiducia”. Una ragazza siriana e una donna afghana hanno trovato proprio qui uno sbocco lavorativo, mentre tante altre hanno proseguito il loro progetto migratorio.

    Ma il maggiore valore aggiunto è che la comunità di Camini, circa 750 abitanti, il centro storico in collina a otto chilometri dalla località costiera, grazie al progetto di ospitalità Sai e alle sue attività sta vivendo una rinascita, fondata proprio sull’accoglienza. “Il paese oggi è vivo -spiega Zurzolo-, lo spopolamento, endemico nel territorio, si è interrotto, nonostante manchino ancora le strade e molti altri servizi essenziali; i giovani stanno rientrando, alcuni migranti si sono fermati, riaprono negozi e attività”. Un piccolo miracolo, in un contesto tanto bello quanto complicato.

    “I servizi nascono solo dove c’è gente -chiarisce Rosario- e il turismo di un mese all’anno per un borgo dell’entroterra non era sufficiente a creare un circolo virtuoso. La chiave per il cambiamento è stato un atto di coraggio, ovvero dare la massima disponibilità possibile per il progetto Sai -118 persone migranti da accogliere-. Questa apertura all’’altro’ è stata possibile perché non ci è stato imposta dall’alto ma è stata condivisa con piena consapevolezza dalla comunità”.

    Rosario è stato così testimone di un piccolo miracolo. Numeri piccoli, ma importanti, perché hanno validato un modello che negli ultimi tempi era stato messo -a torto o a ragione- in discussione: nel centro storico interno vivono oggi circa 300 persone, molte delle quali hanno a che fare con il progetto Sai, ma anche cittadini residenti, italiani e stranieri. I primi, terminato il percorso di accoglienza, hanno deciso di rimanere sul territorio, i secondi hanno scelto di tornare e di investire sul borgo. “Nel 2011, come era successo in diversi centri della Locride, la scuola materna era stata chiusa e restava solo una pluriclasse di otto bambini, con due insegnanti. A dodici anni di distanza con la nascita di nuovi bambini, ci sono due sezioni della materna, quattro classi di elementari e una ventina di persone assunte, tra insegnanti e personale non docente. Ma soprattutto i bambini possono rimanere a fare scuola qui”.

    “Ho visto un paese scomparire e poi risorgere dalle ceneri, grazie alla forza delle persone -continua Rosario-. Più di uno è salito verso Camini per lavorare o per fare l’imprenditore. Oltre a me erano rimasti alcuni ex-compagni di scuola della mia generazione, poi un paio di ragazzi che erano in Inghilterra sono tornati per lavorare con la cooperativa. Abbiamo potuto creare diversi laboratori artigianali per mantenere vive le nostre tradizioni, ceramica, falegnameria, liuteria, e corsi di cucina locale e siriana che hanno luogo all’interno del bar-ristorante Jungi Mundu”.

    Le storie personali si sono incrociate con le scelte dell’amministrazione comunale e hanno fatto la differenza. “Abbiamo puntato sull’autonomia abitativa: le case lasciate vuote dagli italiani e dalle italiane, infatti, ora sono occupate dalle persone rifugiate. E si è invertita la tendenza. Così quest’anno un ventitreenne del luogo ha deciso di tornare e ha aperto un salone di parrucchiere, aperto tre giorni alla settimana, dove vengono a tagliarsi i capelli anche dai Comuni limitrofi. Cose mai viste”. I turisti di passaggio nel borgo storico, finalmente, si possono fermare a dormire qui, da giugno a settembre, grazie a un progetto di turismo solidale e trovano il bar e ristorante, le botteghe di prodotti locali e i servizi essenziali, come la Posta e il suo bancomat. Il paese è vitale, a luglio il Kaminion fest l’ha fatto risuonare di musiche e discorsi.

    Rosario ha un’idea molto chiara: “La cosa positiva è che abbiamo creato almeno l’opportunità di scegliere se restare”. Le storie sono tante. Filmon è un ragazzo eritreo che ha comprato casa con la famiglia e l’ha ristrutturata grazie a una quota dei fondi 8xmille di Unione buddhista italiana e ora fa il miele. La curatrice, Chiara Scolastica Mosciatti, ha aperto qui Duçicontemporanea, una galleria e studio d’arte e, proprio ora, a ottobre 2023 un gruppo tedesco ha inaugurato la stalla recuperata per residenze teatrali con uno spettacolo di teatro all’aperto.

    “In sintesi, pur non avendo niente, siamo diventati un’attrazione, un paese aperto a differenze culturali e religiose dove si respira l’atmosfera di felice convivenza -dice Zurzolo- quasi di fratellanza. Il Laboratorio Ama-La, espressione di derivazione tibetana che significa ʻdonna e madre’, resta il simbolo di questo percorso, perché le storie delle donne che lo frequentano sono le nostre storie e non hanno confini. Questo non è solo un posto di lavoro, è anche luogo di conforto e di cura, dove le donne possono bere un tè e condividere i propri percorsi, tra di loro o con l’assistenza di psicologa, educatrice, assistente sociale. Una terapia ʻdello stare insieme’ e del ʻparlare insieme’, aperto a tutti, anche a persone del luogo”.

    https://altreconomia.it/la-trama-di-camini-storie-senza-confini-da-un-piccolo-paese-della-locri
    #textile #accueil #réfugiés #asile #migrations #Italie #Calabre #femmes_migrantes #Jungi_mundu #Giuliano_Ienco #miracle #dépeuplement #repeuplement #artisanat

  • « Chute libre » : un cadre supérieur à Pôle emploi
    https://www.lemonde.fr/emploi/article/2023/07/17/chute-libre-un-cadre-superieur-a-pole-emploi_6182281_1698637.html

    Dans ce nouvel environnement, les chausse-trapes sont nombreuses : on se laisse entraîner par le chant envoûtant des bonimenteurs proposant des programmes de réinsertion, on accepte un stage non rémunéré et non déclaré, espérant se remettre le pied à l’étrier. Et on répond positivement à de nouvelles connaissances qui vous proposent de vous investir dans des projets professionnels mal ficelés et sans issue. « Les angoisses générées par le chômage : peur de perdre la main et de ne plus jamais rien trouver, peur de se faire oublier, peur de n’avoir rien à raconter aux enfants, à son entourage, peur de ne plus avoir d’argent, vous font sauter sur n’importe quel projet, même farfelu, reconnaît M. Marot. Et travailler gratuitement, c’est toujours travailler. »

    Autre épreuve : le regard des autres évolue. A commencer par celui de l’entourage familial et amical. « La légèreté disparaît souvent, faisant place à une inquiétude gênée », explique l’auteur. Des liens se distendent, des tensions peuvent naître. Les échanges professionnels ne sont également plus les mêmes. Dans sa quête d’emploi, l’auteur a pu rencontrer des marques d’infantilisation, de condescendance. De quoi le renvoyer avec constance à son statut de chômeur.
    En publiant ce récit, l’auteur a voulu mettre en lumière ce qu’on passe souvent sous silence lorsqu’on évoque le chômage. Au-delà des statistiques sur les demandeurs d’emploi, il y a une expérience déstabilisante, une perte de repères épuisante sur le plan psychologique, « une course contre la montre avec, en ligne de mire, la fin des droits ».

    L’histoire se termine bien pour M. Marot : il a finalement retrouvé des collaborations et avec elles un rythme, des journées remplies, et la sensation de faire à nouveau partie d’une société dont beaucoup de #chômeurs se sentent exclus. Demeurent toutefois quelques cicatrices issues de ce parcours du combattant : une moindre confiance en soi, la perte d’une certaine légèreté, une tendance à surveiller les attitudes de ses chefs et collègues. Une forme de paranoïa, reconnaît-il. La sensation, au fond, que la vie professionnelle est terriblement fragile et qu’un rien pourra, à nouveau, le faire chuter.

    « Chute libre », de François Marot, Chemins de traverse, 154 p., 16,50 €.

    #miroir_pour_cadres

    • Les cadres, on ne pouvait pas les saquer à actuchômage.

      Après avoir passé des années à chier sur les précaires, ils se retrouvent comme des nazes quand c’est leur tour : « Pourquoi MOIIIII ! »

      Parce qu’au final, c’est toujours ça dont il est question, de leur pauvre petit nombril maltraité et de l’injustice du monde quand ça s’abat sur leur petit dos courbé de méritant

      Aucune contextualisation, aucune remise en question du genre « ah ben, finalement, j’étais juste un gros con imbu de moi-même ! », aucune conscience collective, si ce n’est utiliser tous ses privilèges pour retrouver sa juste place… et recommencer à chier sur les autres.

  • Migrations : l’Union européenne, droit dans le mur

    La Commission européenne affirme que l’UE ne finance pas de « murs » anti-migrants à ses #frontières_extérieures, malgré les demandes insistantes d’États de l’est de l’Europe. En réalité, cette « ligne rouge » de l’exécutif, qui a toujours été floue, s’efface de plus en plus.

    Le 14 juin dernier, le naufrage d’un bateau entraînait la noyade de centaines de personnes exilées. Quelques jours auparavant, le 8 juin, les États membres de l’Union européenne s’enorgueillissaient d’avoir trouvé un accord sur deux règlements essentiels du « Pacte européen pour l’asile et la migration », qui multipliera les procédures d’asile express dans des centres de détention aux frontières de l’Europe, faisant craindre aux ONG une nouvelle érosion du droit d’asile.

    Dans ce contexte délétère, un groupe d’une douzaine d’États membres, surtout d’Europe de l’Est, réclame que l’Union européenne reconnaisse leur rôle de « protecteurs » des frontières de l’Union en autorisant le financement européen de murs, #clôtures et #barbelés pour contenir le « flux migratoire ». Le premier ministre grec, Kyriákos Mitsotákis, avait même estimé que son pays était en première ligne face à « l’invasion de migrants ».

    Officiellement, la Commission européenne se refuse toujours à financer les multiples projets de clôtures anti-migrants qui s’érigent le long des frontières extérieures de l’UE. « Nous avons un principe bien établi : nous ne finançons pas de murs ni de barbelés. Et je pense que cela ne devrait pas changer », avait encore déclaré Ylva Johansson, la commissaire européenne aux affaires intérieures, le 31 janvier. Pourtant, la ligne rouge semble inexorablement s’effacer.

    Le 7 octobre 2021, les ministres de douze États, dont la #Grèce, la #Pologne, la #Hongrie, la #Bulgarie ou les #Pays_baltes, demandaient par écrit à la Commission que le financement de « #barrières_physiques » aux frontières de l’UE soit une « priorité », car cette « mesure de protection » serait un outil « efficace et légitime » dans l’intérêt de toute l’Union. Une demande qu’ils réitèrent depuis à toute occasion.

    Les États membres n’ont pas attendu un quelconque « feu vert » de la Commission pour ériger des clôtures. Les premières ont été construites par l’Espagne dans les années 1990, dans les enclaves de Ceuta et Melilla. Mais c’est en 2015, après l’exil de centaines de milliers de Syrien·nes fuyant la guerre civile, que les barrières se sont multipliées. Alors que l’Union européenne comptait 315 kilomètres de fil de fer et barbelés à ses frontières en 2014, elle en totalisait 2 048 l’an passé.

    Depuis 2021, ce groupe d’États revient sans cesse à la charge. Lors de son arrivée au sommet des dirigeants européens, le 9 février dernier, Victor Orbán (Hongrie) annonçait la couleur : « Les barrières protègent l’Europe. » Les conclusions de ce sommet, ambiguës, semblaient ouvrir une brèche dans la politique européenne de financement du contrôle aux frontières. Les États demandaient « à la Commission de mobiliser immédiatement des fonds pour aider les États membres à renforcer […] les infrastructures de protection des frontières ».

    Dans ses réponses écrites aux questions de Mediapart, la Commission ne mentionne plus aucune ligne rouge : « Les États membres ont une obligation de protéger les frontières extérieures. Ils sont les mieux placés pour définir comment le faire en pratique d’une manière qui […] respecte les droits fondamentaux. »

    Si l’on en croit le ministre de l’intérieur grec, Panagiótis Mitarákis, les dernières résistances de la Commission seraient en train de tomber. Le 24 février, il affirmait, au sujet du projet grec d’#extension et de renforcement de sa clôture avec la Turquie, le long de la rivière #Evros, que la Commission avait « accepté que certaines dépenses pour la construction de la barrière soient financées par l’Union européenne ».

    Pour Catherine Woollard, de l’ONG Ecre (Conseil européen pour les réfugiés et exilés), « c’est important que la Commission résiste à ces appels de financement des murs et clôtures, car il faut respecter le droit de demander l’asile qui implique un accès au territoire. Mais cette position risque de devenir symbolique si les barrières sont tout de même construites et qu’en plus se développent des barrières d’autres types, numériques et technologiques, surtout dans des États qui utilisent la force et des mesures illégales pour refouler les demandeurs d’asile ».

    D’une ligne rouge à une ligne floue

    Au sein de l’ONG Statewatch, Chris Jones estime que « cette “ligne rouge” de la Commission européenne, c’est du grand n’importe quoi ! Cela fait des années que l’Union européenne finance des dispositifs autour ou sur ces clôtures, des #drones, des #caméras, des #véhicules, des #officiers. Dire que l’UE ne finance pas de clôtures, c’est uniquement sémantique, quand des milliards d’euros sont dépensés pour fortifier les frontières ». Même diagnostic chez Mark Akkerman, chercheur néerlandais au Transnational Institute, pour qui la « #ligne_rouge de la Commission est plutôt une ligne floue ». Dans ses travaux, il avait déjà démontré qu’en 2010, l’UE avait financé l’achat de #caméras_de_vidéosurveillance à #Ceuta et la construction d’un #mirador à #Melilla.

    Lorsqu’il est disponible, le détail des dépenses relatives au contrôle des frontières montre que la politique de non-financement des « murs » est une ligne de crête, car si la Commission ne finance pas le béton ni les barbelés, elle finance bien des #dispositifs qui les accompagnent.

    En 2021, par exemple, la #Lituanie a reçu 14,9 millions d’euros de fonds d’aide d’urgence pour « renforcer » sa frontière extérieure avec la Biélorussie, peut-on lire dans un rapport de la Commission. Une frontière qui, selon le ministère de l’intérieur lituanien, contacté par Mediapart, est « désormais longée d’une clôture de 530 km et d’une barrière surmontée de fils barbelés sur 360 kilomètres ». Si la barrière a pesé 148 millions d’euros sur le #budget de l’État, le ministère de l’intérieur affirme que la rénovation de la route qui la longe et permet aux gardes-frontières de patrouiller a été financée à hauteur de « 10 millions d’euros par des fonds européens ».

    En Grèce, le détail des dépenses du gouvernement, dans le cadre du fonds européen de sécurité intérieur, de 2014 à 2020, est éclairant. Toujours le long de la rivière Evros, là où est érigée la barrière physique, la police grecque a pu bénéficier en 2016 d’un apport de 15 millions d’euros, dont 11,2 millions financés par le fonds européen pour la sécurité intérieure, afin de construire 10 #pylônes et d’y intégrer des #caméras_thermiques, des caméras de surveillance, des #radars et autres systèmes de communication.

    Cet apport financier fut complété la même année par 1,5 million d’euros pour l’achat d’#équipements permettant de détecter les battements de cœur dans les véhicules, coffres ou conteneurs.

    Mais l’enjeu, en Grèce, c’est avant tout la mer, là où des bateaux des gardes-côtes sont impliqués dans des cas de refoulements documentés. Dans son programme d’action national du fonds européen relatif à la gestion des frontières et des visas, écrit en 2021, le gouvernement grec envisage le renouvellement de sa flotte, dont une dizaine de bateaux de #patrouille côtière, équipés de #technologies de #surveillance dernier cri, pour environ 60 millions d’euros. Et malgré les refoulements, la Commission européenne octroie les fonds.

    Technologies et barrières font bon ménage

    Les États membres de l’UE qui font partie de l’espace Schengen ont pour mission de « protéger les frontières extérieures ». Le droit européen leur impose aussi de respecter le droit d’asile. « Les exigences du code Schengen contredisent bien souvent l’acquis européen en matière d’asile. Lorsqu’un grand nombre de personnes arrivent aux frontières de l’Union européenne et qu’il existe des pressions pour faire baisser ce nombre, il est presque impossible de le faire sans violer certaines règles relatives au droit d’asile », reconnaît Atanas Rusev, directeur du programme « sécurité » du Centre pour l’étude de la démocratie, basé en Bulgarie.

    La Bulgarie est au cœur de ces tiraillements européens. En 2022, la police a comptabilisé 164 000 passages dits « irréguliers » de sa frontière, contre 55 000 l’année précédente. Des demandeurs d’asile qui, pour la plupart, souhaitent se rendre dans d’autres pays européens.

    Les Pays-Bas ou l’Autriche ont fait pression pour que la #Bulgarie réduise ce nombre, agitant la menace d’un report de son intégration à l’espace Schengen. Dans le même temps, des ONG locales, comme le Helsinki Committee Center ou le Refugee Help Group, dénoncent la brutalité qui s’exerce sur les exilé·es et les refoulements massifs dont ils sont victimes. Le pays a construit une clôture de 234 kilomètres le long de sa frontière avec la Turquie.

    Dans son plan d’action, le gouvernement bulgare détaille son intention de dépenser l’argent européen du fonds relatif à la gestion des frontières, sur la période 2021-2027, pour renforcer son « système de surveillance intégré » ; une collecte de données en temps réel par des caméras thermiques, des #capteurs_de_mouvements, des systèmes de surveillance mobiles, des #hélicoptères.

    Philip Gounev est consultant dans le domaine de la gestion des frontières. Il fut surtout ministre adjoint des affaires intérieures en Bulgarie, chargé des fonds européens, mais aussi de l’érection de la barrière à la frontière turque. Il explique très clairement la complémentarité, à ses yeux, des différents dispositifs : « Notre barrière ne fait que ralentir les migrants de cinq minutes. Mais ces cinq minutes sont importantes. Grâce aux caméras et capteurs qui détectent des mouvements ou une brèche dans la barrière, l’intervention des gardes-frontières est rapide. »

    L’appétit pour les technologies et le numérique ne fait que croître, au point que des ONG, comme l’EDRi (European Digital Rights) dénoncent la construction par l’UE d’un « #mur_numérique ». Dans ce domaine, le programme de recherche européen #Horizon_Europe et, avant lui, #Horizon_2020, tracent les contours du futur numérisé des contrôles, par le financement de projets portés par l’industrie et des centres de #recherche, au caractère parfois dystopique.

    De 2017 à 2021, « #Roborder » a reçu une aide publique de 8 millions d’euros. L’idée est de déployer une armada de véhicules sans pilotes, sur la mer ou sur terre, ainsi que différents drones, tous munis de caméras et capteurs, et dont les informations seraient croisées et analysées pour donner une image précise des mouvements humains aux abords des frontières. Dans son programme d’action national d’utilisation du fonds européen pour la gestion des frontières, la Hongrie manifeste un intérêt appuyé pour « l’adaptation partielle des résultats » de Roborder via une série de projets pilotes à ses frontières.

    Les #projets_de_recherche dans le domaine des frontières sont nombreux. Citons « #Foldout », dont les 8 millions d’euros servent à développer des technologies de #détection de personnes, à travers des #feuillages épais « dans les zones les plus reculées de l’Union européenne ». « Le développement de technologies et de l’#intelligence_artificielle aux frontières de l’Europe est potentiellement plus puissant que des murs, décrypte Sarah Chandler, de l’EDRi. Notre inquiétude, c’est que ces technologies soient utilisées pour des #refoulements aux frontières. »

    D’autres projets, développés sous l’impulsion de #Frontex, utilisent les croisements de #données et l’intelligence artificielle pour analyser, voire prédire, les mouvements migratoires. « Le déploiement de nouvelles technologies de surveillance, avec la construction de barrières pour bloquer les routes migratoires, est intimement lié à des dangers accrus et provoque davantage de morts des personnes en mouvement », peut-on lire dans un rapport de Statewatch. Dans un contexte de droitisation de nombreux États membres de l’Union européenne, Philip Gounev pense de son côté que « le financement de barrières physiques par l’UE deviendra inévitable ».

    https://www.mediapart.fr/journal/international/170723/migrations-l-union-europeenne-droit-dans-le-mur
    #murs #barrières_frontalières #migrations #financement #UE #EU #Union_européenne #technologie #complexe_militaro-industriel

  • La France forme l’armée de l’air ukrainienne sur des Mirage
    (Le Figaro)

    Depuis le début de la guerre, la France a souvent été critiquée par ses alliés européens pour l’ambiguïté de sa politique russe. Elle a pourtant été plusieurs fois à l’avant-garde de l’aide militaire à l’#Ukraine, en lui fournissant d’abord des canons Caesar, puis des blindés AMX. Ces derniers avaient ouvert la voie à la livraison de chars lourds occidentaux, notamment les fameux Leopard de conception allemande, très nombreux dans les parcs des armées européennes.

    Elle l’est encore aujourd’hui en formant des pilotes ukrainiens aux avions de combat #Mirage 2000 conçus par #Dassault Aviation. Depuis plus d’un mois et demi, une trentaine d’entre eux reçoit un apprentissage accéléré sur les chasseurs bombardiers français sur les bases aériennes de Mont-de-Marsan et de Nancy. La décision a été prise avant la visite de Volodymyr Zelensky à Paris, le 8 février dernier. La France rejoint ainsi les États-Unis, qui fournissent eux aussi un apprentissage aux pilotes ukrainiens sur des #F-16. Et le Royaume-Uni, qui a annoncé début février son intention de franchir également cette nouvelle étape de la guerre.

    Mais alors que la Maison-Blanche a réaffirmé la semaine dernière qu’une éventuelle livraison d’avions de chasse n’était toujours pas « sur la table », Paris pourrait, en temps voulu, livrer une dizaine d’appareils à Kiev. « Je n’exclus absolument rien », a affirmé Emmanuel Macron, le 23 février, même s’il estime qu’il faut privilégier la livraison des matériels « les plus utiles » et « les plus rapides ». Sur le sujet, Paris n’a pas de tabou. « La France veut se garder toutes latitudes. Si un jour la décision politique est prise, il faudra que les pilotes soient formés », confie une source proche du dossier. Pour les Ukrainiens, qui ont perdu une soixantaine d’avions depuis le début de la guerre, une telle initiative de la France serait d’autant plus intéressante que de nombreux pays, notamment en Asie, sont équipés de Mirage.

    Comme la France avait « amorcé la pompe des chars occidentaux », selon les mots d’un responsable, en décidant d’envoyer des blindés légers AMX à l’Ukraine en janvier, la Pologne et la Slovaquie ont ouvert la voie aux avions en décidant, la semaine dernière, de livrer des bombardiers #MiG à l’armée ukrainienne. De fabrication soviétique, les 4 appareils promis par la Pologne et les 17 que la Slovaquie s’est engagée à transférer sont immédiatement opérationnels. En soi, ni la livraison des chasseurs soviétiques MiG ni celle des avions de combat français, si la décision politique était prise, n’entraîneraient de tournant stratégique en Ukraine. Pour des actions en profondeur, les tirs d’artillerie sont plus efficaces. Les Mirage 2000, qui ne sont plus produits en France et manquent de munitions, ne permettront pas aux Ukrainiens d’« effectuer des vols d’endurance », selon un spécialiste. Quant aux MiG d’Europe orientale, ils ne sont pas en nombre suffisant « pour permettre aux Ukrainiens de contre-attaquer ». Mais ils peuvent aider à éviter ce qui, pour une source proche du dossier, serait « le scénario du pire » : un enfoncement de la poche de Bakhmout, qui permettrait aux forces russes et aux miliciens de Wagner de se « répandre » plus avant sur le territoire ukrainien. Ils peuvent, surtout, aider le pays à se défendre et à effectuer des frappes précises. Mais jusqu’à quand ?

    Car, après les annonces spectaculaires du début de l’année, le rythme des livraisons d’armes s’est ralenti. Les chars Leopard arrivent plus lentement que prévu, mais aussi en nombre plus réduit. Les Pays-Bas et le Danemark se sont rétractés. L’Allemagne n’a pas vaincu toutes ses résistances. Or les chasseurs bombardiers ont besoin d’être accompagnés de tanks sur le terrain. Et la frontière à sécuriser est longue : 900 kilomètres. Après un an de guerre, le transfert d’armes occidentales s’essouffle en raison du manque de stocks, après plusieurs décennies de coupes sombres dans les budgets de la Défense. N’ayant pas senti souffler les vents de la guerre, les Européens, persuadés que les dividendes de la paix dureraient toujours et sûrs d’avoir, depuis la Seconde Guerre mondiale, chassé pour toujours le mal absolu du continent, n’ont pas anticipé le bouleversement stratégique que constitue l’invasion russe. « La France fait le maximum de ce qu’elle peut faire. Mais l’industrie de défense n’a plus l’habitude de produire aussi vite. Or le vrai sujet aujourd’hui, c’est l’endurance », explique un haut responsable français.

    Lentement mais sûrement, les Occidentaux se préparent donc à faire franchir un nouveau pas, aérien cette fois, à leur engagement auprès de Kiev. Les dirigeants ukrainiens réclament des avions de chasse aux Occidentaux depuis de longs mois. « Donnez-nous des ailes pour défendre notre liberté », ont-ils plaidé à Bruxelles devant leurs alliés européens. Craignant la réaction de Moscou, mais aussi désormais celle de la Chine, qui aurait menacé d’armer la Russie en réponse, les dirigeants occidentaux ont été jusque-là réticents. Mais, comme avec les chars, ces réticences s’amenuisent avec le temps. Même les Pays-Bas réfléchissent à livrer des F-16 à l’Ukraine. Alors que les fronts menacent de se calcifier dans l’est du pays, les Occidentaux tentent d’offrir à l’Ukraine « un environnement sécurisé ». En attendant la contre-offensive de printemps ?

  • Les #VasesCommunicants de janvier 2022 :

    Forme de l’esprit, d’Alice Diaz (sur des images de Pierre Ménard)
    https://youtu.be/Hx4WvPmiEuI

    La mémoire et l’oubli, de Pierre Ménard (sur des images d’Alice Diaz)
    https://www.youtube.com/watch?v=32-wm9BI1SE

    http://liminaire.fr/vases-communicants/article/forme-de-l-esprit-la-memoire-et-l-oubli

    Tous les mois, faire échange de vidéo. S’emparer des images et de la bande son, entrer en dialogue avec, sans nécessairement modifier le montage de la vidéo mais en ajoutant selon ses préférences (voix off, texte lu, improvisé, écrit sur l’image, ajout de sons, de musique), puis envoyer sa propre vidéo à son correspondant pour qu’il s’en empare à son tour.
    Le premier vendredi du mois, chacun diffuse le mixage/montage qu’il a réalisé sur la vidéo de l’autre et découvre à son tour son montage mixé sur la chaîne YouTube de son invité. (...) #Journal / #Vidéo, #Architecture, #Écriture, #Sons, #Mer, #Plage, #Miroir, #Paysage, #Ville, #Regard, #Dérive, #Ciel, #Voyage, #Vidéo, #Littératube, #vidéoécriture (...)

  • Le tueur de la rue d’Enghien en mission contre les militants kurdes ?
    https://www.humanite.fr/politique/kurdes/le-tueur-de-la-rue-d-enghien-en-mission-contre-les-militants-kurdes-775961

    Selon les informations recueillies par l’Humanité, l’homme aurait été déposé par une voiture devant le siège du Conseil démocratique kurde de France (CDKF) alors que devait se tenir une réunion d’une soixantaine de femmes kurdes, finalement décalée d’une heure au dernier moment. Un massacre a été évité. Qui aurait renseigné le tueur ?

    La communauté kurde refuse de croire à la thèse de l’attaque raciste à Paris

    Personne dans la foule n’est prêt à accepter le seul mobile raciste du tueur. Il ne peut qu’avoir été manipulé par les services secrets turcs ou avoir bénéficié de renseignements d’Etat. Tous posent les mêmes questions à l’appui de leur démonstration : « On n’a jamais entendu parler de racisme antikurde, pourquoi s’en prendre à eux ? » « Comment cet homme a-t-il entendu parler du centre Ahmet-Kaya qui n’est pas très connu dans Paris ? » « Comment se fait-il qu’il ait agi le jour même où une réunion était prévue en vue de l’anniversaire des trois [militantes kurdes tuées] de la rue Lafayette ? » « Comment se fait-il qu’il ait tué une femme de premier plan du mouvement kurde, comme il y a dix ans déjà ? »

    Emine Kara était en effet la responsable nationale du mouvement des femmes kurdes. Elle avait combattu les djihadistes de l’organisation Etat islamique les armes à la main à Kobané et ailleurs en Syrie. Elle avait même été blessée. Elle venait de déposer une demande d’asile politique « rejetée par les autorités françaises », selon le porte-parole du CDKF, Agit Polat.
    Menal Kara – aucun lien de famille – connaissait Emine Kara et le chanteur Mir Perwer : « Nous avons perdu 15 000 combattants face à Daech et les survivants se font tuer à Paris ! Et les autorités refusent d’appeler ça un attentat ? C’est scandaleux. Mir Perwer avait fait deux années de prison en Turquie avec les maires de villes kurdes destitués par Erdogan, c’était un réfugié politique qui avait laissé derrière lui sa femme et ses deux enfants. Et l’on refuse d’appeler cela un crime politique ? »

    https://justpaste.it/cz2p9

    #Turquie #MIT #DGSI #PKK #Evin_Goyi #Emine_Kara pour l’état civil #Mir_Perwer #Abdurrahman_Kizil

    • Des trois, Emine Kara, est assurément la plus connue. Cette femme de 48 ans, également appelée sous son nom de guerre Evin Goyi, est une des héroïnes du mouvement national kurde sorti des rangs du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), en guerre contre l’Etat turc et contre les djihadistes de l’organisation Etat islamique (EI). A l’instar de Sakine Cansiz, cofondatrice du PKK et amie de son chef, Abdullah Öcalan, de Fidan Dogan, chargée des relations extérieures pour l’Union européenne, et de Leyla Saylemez, qui encadrait le mouvement de jeunesse du parti, toutes tuées par balles le 9 janvier 2013, rue La Fayette, à Paris.

      Le PKK compte nombre de femmes dans ses postes dirigeants, y compris dans sa branche armée. Il ne s’agit pas seulement d’une politique de parité, mais d’un engagement féministe très affirmé, qui fait partie des piliers idéologiques du mouvement – avec l’écologie et un communalisme à tendance marxiste – et contribue à son aura auprès des cercles de gauche et d’ultragauche en Occident.
      Emine Kara, une certaine notoriété dans les cercles féministes
      Digne et réservée, voire austère, Emine Kara dirigeait le Mouvement des #femmes #kurdes de France, bien que ne s’exprimant pas en français. C’est à ce titre qu’elle était présente, vendredi matin, au Centre culturel kurde Ahmet-Kaya afin de participer à une réunion – reportée au dernier moment – de préparation de la commémoration du triple assassinat de 2013. C’est aussi cette activité militante qui lui a valu une certaine notoriété dans les cercles féministes en France. C’est à cause d’Emine Kara que Laetitia et Constance, deux jeunes militantes féministes françaises sans lien avec le Kurdistan, sont venues, samedi 24 décembre, rendre hommage, place de la République, aux victimes de la rue d’Enghein.

      la page citée ci-dessus a été augmentée

      #reloaded #féminisme

  • Santiago, Italia

    Le documentaire rend compte à travers des documents d’époque et des témoignages, de l’activité de l’ambassade Italienne à Santiago lors des mois qui ont suivi le coup d’état de Pinochet le 11 septembre 1973 mettant fin au régime démocratique de Salvador Allende2. L’ambassade a donné refuge à des centaines d’opposants au régime du général Pinochet, leur permettant ensuite de rejoindre l’Italie3.

    https://fr.wikipedia.org/wiki/Santiago,_Italia
    #film #documentaire #film_documentaire

    #Chili #Santiago #Unidad_Popular #Allende #histoire #mémoire #socialisme_humaniste_et_démocratique #marxisme #cuivre #nationalisme #prix_bloqués #médias #démocratie #coup_d'Etat #dictature #témoignage #terreur #climat_de_peur #peur #enfermement #MIR #torture #stade #Villa_Grimaldi #disparitions #ambassade_d'Italie #ambassades #réfugiés #réfugiés_chiliens #solidarité

  • Mirwais Ahmadzaï : « Avec Taxi Girl, on était hors cadre musicalement et il n’y avait plus de place pour nous, les drogués »
    https://www.lemonde.fr/m-le-mag/article/2022/12/03/mirwais-ahmadzai-avec-taxi-girl-on-etait-hors-cadre-musicalement-et-il-n-y-a


    Mirwais Ahmadzaï et Daniel Darc, en 1983, à Paris. MIRWAIS [Mathilde Malaval]

    Le musicien et producteur vient de sortir « Les Tout-Puissants », un premier roman dystopique. Cofondateur du groupe Taxi Girl, il revient sur cette photo prise en 1983, quand lui et Daniel Darc étaient au creux de la vague.

    .... Nous avions été un des premiers groupes à signer chez Virgin et nous avons un peu donné la direction de ce label qui a accompagné l’émergence de la musique française moderne, mais on s’était fait arnaquer par notre manageur et nous n’avions pas un sou. Daniel et moi, il faut voir d’où on venait, on était loin d’être riches… J’ai passé une grande partie de ma vie à m’en remettre financièrement. Cette photo, c’est aussi ça, une fois que la chance est passée…

    Avant Taxi Girl, j’étais un pauvre gars, un réfugié politique qui attendait dans le froid pendant des heures, porte de Clignancourt, devant les bureaux de l’Ofpra, pour faire sa carte de séjour. Mon père était un intellectuel qui avait organisé la résistance dans son pays, mais personne alors ne se souciait de l’Afghanistan. Maurice G. Dantec, qui est devenu écrivain mais jouait dans le groupe Artefact, à l’époque du Rose Bonbon, était crypto-communiste et défendait carrément l’invasion de l’Afghanistan par les Russes. On en est venus aux mains ! Bref, 1983, c’était un moment difficile, mais j’aime bien cette photo. Elle a longtemps été dans ma bibliothèque.

    https://seenthis.net/messages/799717

    poseurs, héroïnomanes ingrats, mais pas seulement

    V2 sur mes souvenirs
    https://www.youtube.com/watch?v=4eIwS0_mCvk

    #Taxi_girl #Mirwais #musique #drogue

  • Les #VasesCommunicants de novembre 2022 :

    Jeté dehors, de Laurent Givelet (sur des images de Pierre Ménard) https://youtu.be/_mvY5Wo4bg4

    La vitesse des rêves, de Pierre Ménard (sur des images de Laurent Givelet) https://www.youtube.com/watch?v=EVbQIXz-jjA

    http://liminaire.fr/vases-communicants/article/la-vitesse-des-reves-jete-dehors

    Tous les mois, faire échange de vidéo. S’emparer des images et de la bande son, entrer en dialogue avec, sans nécessairement modifier le montage de la vidéo mais en ajoutant selon ses préférences (voix off, texte lu, improvisé, écrit sur l’image, ajout de sons, de musique), puis envoyer sa propre vidéo à son correspondant pour qu’il s’en empare à son tour.
    Le premier vendredi du mois, chacun diffuse le mixage/montage qu’il a réalisé sur la vidéo de l’autre et découvre à son tour son montage mixé sur la chaîne YouTube de son invité. (...) #Journal / #Vidéo, #Architecture, #Écriture, #Sons, #Mer, #Plage, #Miroir, #Paysage, #Ville, #Regard, #Dérive, #Ciel, #Voyage, #Vidéo, #Littératube, #vidéoécriture (...)

  • Les #VasesCommunicants d’octobre 2022 :

    Il y a une guerre derrière la ville, de Juliette Cortese (sur des images de Pierre Ménard) https://youtu.be/3qon-YzTz8w

    À l’envers du miroir, de Pierre Ménard (sur des images de Juliette Cortese) https://www.youtube.com/watch?v=teXqF1-J6aU&feature=youtu.be

    http://liminaire.fr/vases-communicants/article/a-l-envers-du-miroir-il-y-a-une-guerre-derriere-la-ville

    Tous les mois, faire échange de vidéo. S’emparer des images et de la bande son, entrer en dialogue avec, sans nécessairement modifier le montage de la vidéo mais en ajoutant selon ses préférences (voix off, texte lu, improvisé, écrit sur l’image, ajout de sons, de musique), puis envoyer sa propre vidéo à son correspondant pour qu’il s’en empare à son tour.
    Le premier vendredi du mois, chacun diffuse le mixage/montage qu’il a réalisé sur la vidéo de l’autre et découvre à son tour son montage mixé sur la chaîne YouTube de son invité. (...) #Journal / #Vidéo, #Architecture, #Écriture, #Sons, #Mer, #Plage, #Miroir, #Paysage, #Ville, #Regard, #Dérive, #Ciel, #Voyage, #Vidéo, #Littératube, #vidéoécriture (...)