• "Le travail de mémoire est une étape fondamentale dans la reconstruction de soi."

    Renée Dickason, professeure en civilisation et histoire contemporaine à l’Université Rennes 2, porte le projet aLPHa, lauréat en février 2023 de l’appel émergence TISSAGE. Ce financement va permettre de franchir une première étape dans l’impulsion d’un projet de création de #Mémorial vivant virtuel des survivant·es de viol(ence)s, sous le patronage du Pr. Dr. #Denis_Mukwege, prix Nobel de la Paix et Docteur Honoris Causa de l’Université Rennes 2.

    Votre projet, aLPHa, est lauréat de l’appel émergence TISSAGE (https://www.univ-rennes.fr/saps-tissage). C’est le premier jalon d’un projet plus vaste de création de « Mémorial vivant virtuel des survivant·es de viol(ence)s », sous le patronage du Pr. Dr. Denis Mukwege, prix Nobel de la Paix. De quoi s’agit-il précisément ?

    Renée Dickason. Notre projet porte sur une réalité sociale lourde : les viols et les #violences faites aux femmes, aux enfants, aux vulnérables, abordés à travers les #témoignages de survivant·e·s (terme de Denis Mukwege) dans des situations de #guerres, de #conflits et de #paix.

    Face à ce problème de société prégnant, aux enjeux multiples, nous avons souhaité développer un agir collectif qui fasse société en nous concentrant sur la #libération_des_paroles, le #recueil des #mots substantialisant les #maux et la nécessaire #mise_en_mémoire de ces témoignages dans l’écriture d’une histoire singulière, plurielle et tout à la fois universelle.

    C’est dans ce cadre que nous avons déposé une réponse à l’appel à projets « émergence » de recherches participatives TISSAGE (Triptyque Science Société pour Agir Ensemble) : le projet aLPHa, qui a été retenu par le jury. Suite à la signature d’une convention bipartite, il est prévu que nous bénéficions d’un accompagnement financier d’amorçage d’un montant de 3 000 euros.

    aLPHa s’inscrit dans une dynamique globale autour de la lutte contre les #violences_genrées, en particulier celles à l’encontre des femmes, quel que soit le contexte culturel, géopolitique, social ou sociétal considéré, le phénomène étant universel.

    aLPHa a été imaginé comme un laboratoire co-partenarial d’expérimentations à ciel ouvert, qui constitue, en effet, un premier jalon, assez modeste car naissant, mais utile pour impulser un projet d’une envergure plus large qui nécessitera des financements pérennes, celui de la création progressive d’un Mémorial vivant virtuel des survivant·e·s de viol(ence)s, sous le patronage du Pr. Dr. Denis Mukwege, prix Nobel de la Paix et Docteur Honoris Causa de l’Université Rennes 2 (octobre 2022).

    Dans le cadre du projet aLPHa, nous espérons tisser des liens, recueillir des soutiens et ouvrir nos collaborations à des acteurs locaux et régionaux de la société civile, à des associations sur les droits humains et/ou qui interviennent à différents stades de la #réparation, de la #reconstruction ou de l’#accompagnement des #victimes / survivant·e·s de viol(ence)s, ou encore à des entreprises responsables et sincères, des responsables du secteur privé sur le territoire breton et des élus locaux…

    Phénomènes malheureusement universels, les violences sexuelles sont des expériences banalisées et souvent réduites au silence. Elles présentent des similarités malgré la pluralité des contextes où elles ont lieu. Dans le cadre d’aLPHa, nous allons entamer une série d’entretiens de survivant·e·s, réfugié·e·s, exilé·e·s, migrant·e·s, accompagné·e·s et suivi·e·s dans différentes structures, à Rennes. Nous allons aussi organiser, avec plusieurs membres fondateurs de notre projet, un « atelier témoignages » avec des survivant·e·s congolaises et certain·e·s de celles et ceux qui les aident et les accompagnent.

    En prolongement, et dans un autre périmètre que celui du projet aLPHa, le recueil de témoignages se fera aussi sur les lieux des exactions ou dans des zones de tension ou dans des structures de prise en soins, de formation ou de réinsertion, dans un but cathartique individuel et collectif, et avec une visée de reconstruction personnelle et/ou historique des faits. Tous ces aspects sont à l’étude avec des collègues médecins et psychologues, dont l’expertise permettra de se prémunir des risques (non souhaités, à l’évidence) de re-traumatisations des victimes.

    Colliger des témoignages de survivant·e·s déplacé·e·s dans leur pays, des survivant·e·s ayant vécu ou vivant dans des camps et/ou recueilli·e·s dans des centres d’accueil ou de réinsertion nécessite des partenariats multiples, qui vont s’engager en parallèle et dans la poursuite d’aLPHa. Nous avons, à cet égard, commencé à établir des conventions de recherche entre l’Université Rennes 2 et des centres en République Démocratique du Congo et au Kenya. Cette dimension du projet est soutenue et sera cofinancée par plusieurs laboratoires de l’Université Rennes 2 (ACE, ERIMIT, LIDILE, LP3C, Tempora).
    Pourquoi est-il important de mettre en mémoire la parole des survivant·es ? Comment cette mémorialisation se construit-elle ?

    R. D. Pour les victimes, les survivant·e·s de violences sexuelles (excision, viol, esclavage…), celles qui font face à des contextes de conflits notamment, il s’agit de chercher à s’échapper en s’engageant sur les chemins de l’exil et à s’extraire du trauma(tisme) ; ceci alors que viennent s’entretisser plusieurs trajectoires de violences et de vulnérabilités. Le poids du trauma(tisme) est alourdi par la souffrance psychique surajoutée qui découle de prises en soins parcellaires, de handicaps cumulés, ou encore du déracinement, de l’arrachement, voire de l’errance culturels… une pluralité de facteurs renforçant le silence, l’impossible communicabilité autour des expériences vécues.

    Il nous est apparu, après plusieurs échanges avec des personnes ayant subi des violences sexuelles et après plusieurs rencontres et discussions avec le Professeur Docteur Denis Mukwege, que le travail de mémoire est une étape fondamentale dans la reconstruction de soi, que ce soit de manière individuelle ou collective.

    Mettre en mémoire la #parole des survivant·e·s est donc une étape nécessaire qui s’ajoute à d’autres mécanismes et préoccupations qui caractérisent, par exemple, la #justice_transitionnelle et les initiatives déployées dans la quête d’une #vérité_réparatrice, le plus souvent essentiellement basée sur la reconnaissance des exactions, des violations des #droits_humains.

    La #mémorialisation se construit en plusieurs phases : dévoilement, collecte, partage, puis analyse des témoignages.

    Étape indispensable pour contribuer à la fabrique de l’Histoire face aux omerta multiples, la mise en mots des maux, la « re-visibilisation » d’une histoire invisibilisée, occultée, la libération d’une parole enfouie, cachée, parfois interdite, prolongent un cheminement personnel thérapeutique.

    Vous l’avez compris, une partie de notre projet global réside dans la collecte mais aussi dans la création d’« archives vivantes », où les témoignages de rescapé·e·s, de survivant·e·s (toujours en vie, et c’est un point d’importance !) auront une place centrale. Quatre mots-clés sous-tendent toutes leurs trajectoires : trauma(tisme), réparation, reconstruction, mémoire.

    La mise en mémoire, la mémorialisation des expériences vécues des victimes, survivant·e·s de violences sexuelles dans le contexte d’une histoire « en train de s’écrire » seront croisées avec le regard des chercheurs impliqués.

    En révélant leur #vérité_subjective, les victimes qui témoignent seront actives dans leur processus de reconstruction et dans la mise en récit d’une histoire à la fois intime, personnelle et commune. Livrant leur #vécu et celui de leurs semblables, ces #personnes-histoires-témoins contribueront, ipso facto, outre à reprendre #confiance en elles-mêmes, à faire évoluer les mentalités et les regards portés sur les survivant·e·s et les violences. Ceci d’autant que ces témoignages auront vocation à être accessibles, à terme, à un public élargi, à travers le Mémorial vivant virtuel des survivant·e·s de viol(ence)s.

    Pouvez-vous nous expliquer en quoi votre recherche est interdisciplinaire et participative ?

    R. D. Nous sommes un groupe d’universitaires, de psychologues et de médecins, venant de divers horizons disciplinaires et de différents secteurs. Nos travaux, par essence, interdisciplinaires (histoire et civilisation, anthropologie, littérature, psychologie, traductologie, médecine…) ont une finalité réflexive et éducative. Notre but est de contribuer à assurer la transmission, la bascule vers une dynamique collective de mise en partage et en expression des #expériences_vécues, afin de construire une #transition_sociale pleinement partagée, vertueuse et inclusive.

    Nos intérêts communs convergent autour d’objectifs à visée transformationnelle, des objectifs de responsabilité sociale et de développement durable tels qu’identifiés par l’ONU, des objectifs centrés sur le respect de la dignité et des droits humains, la lutte contre les violences genrées, la bonne santé et le bien-être, l’égalité de traitement et de prises en soins, une éducation de qualité, une paix responsable et pérenne.

    La nature de nos objets de recherche nous amène à nous pencher sur les interactions entre sciences et société et sur les interactions avec le tissu socio-économique et culturel, la société civile, tant pour essaimer les résultats de nos travaux que pour éveiller à certaines réalités troublantes et nécessitant une prise de conscience citoyenne, première étape dans la résolution des problèmes. Cette dimension participative est, d’ailleurs, centrale au projet aLPHa.

    Soucieux de faire évoluer les regards, les comportements et les mentalités relatifs aux questions complexes des violences sexuelles, conformément aux termes de la Charte des sciences et recherches participatives en France, nous sommes toujours sensibles à la possibilité d’ouvrir de nouveaux horizons réflexifs, de développer diverses formes de production de connaissances scientifiques, que ce soit par le truchement des arts ou par le relai d’espaces de paroles ponctuels et/ou de rencontres plus systématiques ou grâce à des collaborations entre la communauté scientifique et la société civile, telles que définies par l’UNESCO ou par le Comité économique et social européen.

    Autre précision, nos travaux sont régis par une charte éthique. Les données personnelles collectées nécessitent, en effet, une vigilance particulière du fait de leur caractère sensible, voire intime, afin de protéger la vie privée des survivant·e·s et de recueillir leur consentement et leur accord informé.

    Dans ce projet de recueil et de mise en lumière de témoignages de survivant·es – qui n’est pas sans évoquer le travail journalistique –, qu’est-ce que l’expertise des chercheur·ses vient apporter ?

    R. D. Question vaste et très intéressante qui soulève une réflexion complexe quant à la porosité des apports du travail des journalistes d’investigation, ici, face à celui des chercheurs toutes disciplines confondues… Outre le fait que les missions des uns et des autres évoluent, les attentes que l’on peut avoir d’un article rédigé par un journaliste diffèrent de celles que suscite la contribution d’un chercheur… le dialogue entre le journaliste et le chercheur enrichit indéniablement les débats et aide à faire avancer nos pensées… Le travail journalistique peut ainsi venir en complément de celui du chercheur et surtout aider à la diffusion des résultats.

    Au gré des registres abordés, de la maïeutique discursive mobilisée, des mots à appréhender, de la finesse des ressentis exprimés et de la nature des maux à guérir, la recherche au sens large du terme est protéiforme. Le travail journalistique permet, en somme de « prendre le pouls » des sujets porteurs de sens, investis par les chercheurs et/ou la société civile, de donner à voir et de questionner la diversité des perspectives dans la modalité du traitement des sujets.

    Pour faire simple, et de manière générale, dans ce type de problématique sanitaire, humanitaire, humaniste, sociétale, des correspondances peuvent se faire jour entre travail journalistique d’investigation et travail de recherche. Cela passe, par exemple, par des méthodes d’observation, de recueil de données, de conduite d’enquêtes... Par contre, les modalités d’analyse et de diffusion diffèrent. Sensibiliser, documenter, analyser, informer, alerter font certes partie du travail du chercheur, mais sa focale n’est pas la même que celle du journaliste. Ceci d’autant que la posture du chercheur, son approche, ne sont pas les mêmes selon le champ d’expertise. L’ampleur des dispositifs mis en œuvre est aussi à souligner car si le chercheur peut travailler seul, généralement, ses résultats sont ceux d’un travail d’équipe et le travail mené s’inscrit dans le temps long. Ce temps long de la recherche est, à l’évidence, un marqueur de nos réflexions de recherche autour de la mémorialisation.

    Dans une démarche de recueil et de mise en lumière de témoignages de survivant·e·s, victimes de trauma(tisme)s, des précautions s’imposent. Il s’agit pour nous de conduire des entretiens en équipe interdisciplinaire comprenant la présence de médecins et de psychologues. Au-delà de la transmission d’informations, d’analyses et de connaissances, les recherches, se nourrissant de croisements disciplinaires multiples, peuvent ouvrir des horizons et être vecteurs d’innovation grâce aux propositions/préconisations émergeant du travail mené.

    Enfin, le travail de recherche se nourrit de la confrontation à l’expertise d’autres chercheurs, d’autres cadres analytiques. Dans cette perspective, les échanges lors de divers types de manifestations scientifiques (séminaires, colloques...) ainsi que la mise en dialogue par écrits interposés (publication d’articles, de monographies) contribuent à nourrir le perfectionnement des outils d’analyse et à renouveler les questionnements. Un autre niveau est celui des productions à destination d’un public élargi (vulgarisation, « traduction » du travail de recherche par les journalistes) qui, par les allers-et-retours générés, viennent alimenter la réflexion sur la pertinence, la justesse de la démarche de recherche.
    Au-delà de sa dimension de recherche, votre projet ambitionne de proposer à l’avenir une formation aux survivant·es de violences. Pouvez-vous nous en dire quelques mots ?

    R. D. Notre projet global, au-delà d’aLPHa donc et en complément du Mémorial, ambitionne de proposer à l’avenir une formation aux survivant·e·s de violences, une formation à visée holistique (la perspective holistique est, d’ailleurs, au cœur du modèle Panzi

    de Denis Mukwege). Selon les financements que nous pourrons réunir, il nous semble important de donner à ces victimes, ces témoins, ces survivant·e·s, des outils pratiques pouvant les aider à évoluer dans leur parcours personnel, à différents stades, dans leur cheminement, leur reconstruction et leur permettre de se prendre en charge, de faire entendre leur voix, de co-construire leur histoire individuelle et collective, d’écrire une histoire des survivant·e·s de violences, de faire évoluer les mentalités et les comportements…

    En d’autres termes, l’idée ici est d’encourager et d’outiller les survivant·e·s, de leur donner des clés pour développer un empowerment et un leadership au féminin.

    Face à l’empire du silence, il s’agirait de leur donner la chance, que certains ont voulu briser…

    … de se relever

    … de reprendre confiance en elles/eux

    … de s’émanciper

    … de faire entendre leur voix

    … d’affirmer leur place dans la société

    … de devenir des leaders de demain

    …et ainsi pour citer Denis Mukwege, « de changer le cours de l’Histoire ».

    https://nouvelles.univ-rennes2.fr/article/travail-memoire-est-etape-fondamentale-dans-reconstruction-so
    #viols #violence #survivants #VSS

    ping @karine4 @_kg_ @cede

  • L’état du monde (1), les maux | Le Devoir
    https://www.ledevoir.com/opinion/idees/806976/etat-monde-1-maux

    1. Un redoutable pouvoir prend forme depuis une vingtaine d’années avec les avancées d’un capitalisme mondialisé de plus en plus agressif. De nouveaux empires tentaculaires, arrogants, peuvent désormais tenir tête à des États très puissants et installer des sociétés entières dans la dépendance.

    2. La montée des réseaux sociaux, et plus largement l’éclatement du monde des communications, a supprimé ce qui était l’apanage des médias nationaux et régionaux, des médias de proximité qui fonctionnaient à l’intérieur de normes qu’on ne violait pas impunément. Comme dans l’économie, le nouvel univers médiatique a instauré le règne de géants qui n’ont guère de comptes à rendre, obéissant à la logique du profit et de l’exploitation. On sait ce qui en a résulté : un mépris de l’éthique, une infantilisation des publics et une manipulation des contenus axés sur le divertissement, une commercialisation à outrance de la violence et de la sexualité qui prend beaucoup les jeunes pour cible. Une troublante conception de la liberté s’est installée — Elon Musk qui défend le droit aux propos haineux sur sa plateforme ? 

    3. Aux #États-Unis, la NASA a perdu le monopole de l’exploration spatiale au profit de richissimes aventuriers comme Jeff Bezos, Elon Musk, Richard Branson et d’autres, qui ont trouvé là un nouveau terrain de jeu. L’#espace se transforme en une nouvelle frontière ouverte sans contrôle à l’exploitation et à la concurrence — c’est le nouveau Far West. On apprend qu’il est maintenant encombré de près de 11 000 satellites commerciaux qui viennent grossir une masse de débris. Résultat : le risque de collision avec des vaisseaux spatiaux suscite l’inquiétude ; les astrophysiciens peinent désormais à communiquer avec les télescopes pour conduire leurs observations. Nous sommes revenus au laisser-faire, au #chaos qui ont marqué la conquête (et la destruction) du « Nouveau Monde ».

    4. Pour diverses raisons, les #démocraties sont en déclin. Les analystes constatent une augmentation des gouvernances autoritaires, sinon dictatoriales. Parallèlement, et pour d’autres raisons, plusieurs États occidentaux se tournent vers une droite radicale, intolérante et raciste

    5. Les pressions grandissantes de l’#immigration jouent dans le même sens. Dans un nombre croissant de sociétés, l’immigrant passe mal. C’est d’autant plus troublant que, sous le double effet de la désertification et de la hausse des eaux des océans, les démographes entrevoient un immense déferlement de déplacés ou de réfugiés qui vont inévitablement se diriger vers l’ouest. Comment y seront-ils reçus ? Ce qu’on peut déjà voir laisse présager le pire (les #horreurs qui se déroulent en Libye, par exemple, avec la surprenante #complicité de l’Union européenne). 

    6. Chez les puissants qui devraient être au front de la bataille pour l’#environnement, que voit-on ? Trop souvent de l’inaction, du trompe-l’oeil, des engagements non tenus, de la mauvaise foi, et parfois un incroyable cynisme : la COP28, aux Émirats arabes unis, présidée par un propriétaire pétrolier ; l’Azerbaïdjan, autre État pétrolier, hôte de la COP29 (2024).

    7. Il n’existe guère plus d’autorités dont la voix pourrait encourager la modération (je n’ose pas dire : la sagesse). L’Organisation des Nations unies (#ONU) est devenue dysfonctionnelle (l’Afghanistan, ancien membre du Comité des droits de l’homme ; l’Iran, admis en 2021 au sein de la Commission de la condition de la femme…). On sait aussi que l’organisme est rongé par la #corruption et infecté par une fourmilière de lobbyistes. Personne ne paraît prendre au sérieux les sommations de son secrétaire général. On ne parlera pas des #États-Unis, qui se sont longtemps posés en #gendarme de la planète grâce à un #militarisme bien-pensant et qui ont perdu leur #crédibilité.

    8. Autre particularité du monde présent : les grands témoins, les phares qu’étaient Gandhi, Simone Weil, Hannah Arendt, Martin Luther King n’ont pas été remplacés. 

    9. Le trumpisme, qui a commencé à métastaser, se nourrit de tous les dérapages, de toutes les perfidies, de toutes les démissions et frustrations, de toutes les angoisses aussi. Qui aurait cru que le Canada, qui s’était beaucoup dépensé pour se draper dans un voile de discipline et de vertu, risquerait maintenant la #contagion ?

    10. Pour être exhaustif, il faudrait encore ajouter la résurgence de grands blocs et la menace qu’ils font peser sur la paix, les nombreux axes de #terrorisme, la banalisation de la #violence, la dissémination des #armes nucléaires, le racisme persistant, la discrimination envers les femmes et les enfants, des #religions qui s’affolent, la présence envahissante de la #misère et de l’errance au milieu de la surconsommation…

    Le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, a dit cette semaine : « Le monde entre dans une ère de chaos. » Il a précisé : trop de « colère », trop de « haine ». Le Conseil de sécurité « est paralysé ».

    Je me relis et je trouve que ce portrait est bien noir (il est vrai que je suis en train de relire Le pianiste). Et je m’interroge : est-ce que j’exagère ? N’y aurait-il pas des raisons d’espérer ? Et surtout, comment préparer les jeunes à un avenir qui semble à ce point compromis ?

  • #Pierre_Gaussens, sociologue : « Les #études_décoloniales réduisent l’Occident à un ectoplasme destructeur »

    Le chercheur détaille, dans un entretien au « Monde », les raisons qui l’ont conduit à réunir, dans un livre collectif, des auteurs latino-américains de gauche qui critiquent les #fondements_théoriques des études décoloniales.

    S’il passe son année en France comme résident à l’Institut d’études avancées de Paris, Pierre Gaussens évolue comme sociologue au Collège du Mexique, à Mexico, établissement d’enseignement supérieur et de recherche en sciences humaines. C’est d’Amérique latine qu’il a piloté, avec sa collègue #Gaya_Makaran, l’ouvrage Critique de la raison décoloniale. Sur une contre-révolution intellectuelle (L’Echappée, 256 pages, 19 euros), regroupant des auteurs anticoloniaux mais critiques des études décoloniales et de leur « #stratégie_de_rupture ».

    Que désignent exactement les études décoloniales, devenues un courant très controversé ?

    Les études décoloniales ont été impulsées par le groupe Modernité/Colonialité, un réseau interdisciplinaire constitué au début des années 2000 par des intellectuels latino-américains, essentiellement basés aux Etats-Unis. Il comptait, parmi ses animateurs les plus connus, le sociologue péruvien #Anibal_Quijano (1928-2018), le sémiologue argentin #Walter_Mignolo, l’anthropologue américano-colombien #Arturo_Escobar, ou encore le philosophe mexicain d’origine argentine #Enrique_Dussel (1934-2023). Les études décoloniales sont plurielles, mais s’articulent autour d’un dénominateur commun faisant de 1492 une date charnière de l’histoire. L’arrivée en Amérique de Christophe Colomb, inaugurant la #colonisation_européenne, aurait marqué l’entrée dans un schéma de #pouvoir perdurant jusqu’à aujourd’hui. Ce schéma est saisi par le concept central de « #colonialité », axe de #domination d’ordre racial qui aurait imprégné toutes les sphères – le pouvoir, le #savoir, le #genre, la #culture.

    Sa substance est définie par l’autre concept phare des études décoloniales, l’#eurocentrisme, désignant l’hégémonie destructrice qu’aurait exercée la pensée occidentale, annihilant le savoir, la culture et la mythologie des peuples dominés. Le courant décolonial se fonde sur ce diagnostic d’ordre intellectuel, mais en revendiquant dès le début une ambition politique : ce groupe cherchait à se positionner comme une avant-garde en vue d’influencer les mouvements sociaux et les gouvernements de gauche latino-américains. Il est ainsi né en critiquant les #études_postcoloniales, fondées dans les années 1980 en Inde avant d’essaimer aux Etats-Unis. Les décoloniaux vont leur reprocher de se cantonner à une critique « scolastique », centrée sur des études littéraires et philosophiques, et dépourvue de visée politique.

    Pourquoi avoir élaboré cet ouvrage collectif visant à critiquer la « #raison_décoloniale » ?

    Ce projet venait d’un double ras-le-bol, partagé avec ma collègue Gaya Makaran, de l’Université nationale autonome du Mexique (UNAM). Nous étions d’abord agacés par les faiblesses théoriques des études décoloniales, dont les travaux sont entachés de #simplisme et de #concepts_bancals enrobés dans un #jargon pompeux et se caractérisant par l’#ignorance, feinte ou volontaire, de tous les travaux antérieurs en vue d’alimenter une stratégie de #rupture. Celle-ci a fonctionné, car la multiplication des publications, des revues et des séminaires a permis au mouvement de gagner en succès dans le champ universitaire. Ce mouvement anti-impérialiste a paradoxalement profité du fait d’être basé dans des universités américaines pour acquérir une position de force dans le champ académique.

    La seconde raison tenait à notre malaise face aux effets des théories décoloniales. Que ce soient nos étudiants, les organisations sociales comme les personnes indigènes rencontrées sur nos terrains d’enquête, nous constations que l’appropriation de ces pensées menait à la montée d’un #essentialisme fondé sur une approche mystifiée de l’#identité, ainsi qu’à des #dérives_racistes. Il nous semblait donc crucial de proposer une critique d’ordre théorique, latino-américaine et formulée depuis une perspective anticolonialiste. Car nous partageons avec les décoloniaux le diagnostic d’une continuité du fait colonial par-delà les #décolonisations, et le constat que cette grille de lecture demeure pertinente pour saisir la reproduction des #dominations actuelles. Notre ouvrage, paru initialement au Mexique en 2020 [Piel Blanca, Mascaras Negras. Critica de la Razon Decolonial, UNAM], présente donc un débat interne à la gauche intellectuelle latino-américaine, qui contraste avec le manichéisme du débat français, où la critique est monopolisée par une droite « #antiwoke ».

    Le cœur de votre critique se déploie justement autour de l’accusation d’« essentialisme ». Pourquoi ce trait vous pose-t-il problème ?

    En fétichisant la date de #1492, les études décoloniales procèdent à une rupture fondamentale qui conduit à un manichéisme et une réification d’ordre ethnique. L’Occident, porteur d’une modernité intrinsèquement toxique, devient un ectoplasme destructeur. Cette #satanisation produit, en miroir, une #idéalisation des #peuples_indigènes, des #cosmologies_traditionnelles et des temps préhispaniques. Une telle lecture crée un « #orientalisme_à_rebours », pour reprendre la formule de l’historien #Michel_Cahen [qui vient de publier Colonialité. Plaidoyer pour la précision d’un concept, Karthala, 232 pages, 24 euros], avec un #mythe stérile et mensonger du #paradis_perdu.

    Or, il s’agit à nos yeux de penser l’#hybridation et le #métissage possibles, en réfléchissant de façon #dialectique. Car la #modernité a aussi produit des pensées critiques et émancipatrices, comme le #marxisme, tandis que les coutumes indigènes comportent également des #oppressions, notamment patriarcales. Cette #focalisation_ethnique empêche de penser des #rapports_de_domination pluriels : il existe une #bourgeoisie_indigène comme un #prolétariat_blanc. Cette essentialisation suscite, en outre, un danger d’ordre politique, le « #campisme », faisant de toute puissance s’opposant à l’Occident une force par #essence_décoloniale. La guerre menée par la Russie en Ukraine montre à elle seule les limites d’une telle position.

    En quoi le positionnement théorique décolonial vous semble-t-il gênant ?

    La stratégie de rupture du mouvement conduit à plusieurs écueils problématiques, dont le principal tient au rapport avec sa tradition théorique. Il procède à des récupérations malhonnêtes, comme celle de #Frantz_Fanon (1925-1961). Les décoloniaux plaquent leur grille de lecture sur ce dernier, gommant la portée universaliste de sa pensée, qui l’oppose clairement à leur geste critique. Certains se sont rebellés contre cette appropriation, telle la sociologue bolivienne #Silvia_Rivera_Cusicanqui, qui a accusé Walter Mignolo d’avoir détourné sa pensée.

    Sur le plan conceptuel, nous critiquons le galimatias linguistique destiné à camoufler l’absence de nouveauté de certains concepts – comme la « colonialité », qui recoupe largement le « #colonialisme_interne » développé à la fin du XXe siècle – et, surtout, leur faiblesse. Au prétexte de fonder un cadre théorique non eurocentrique, les décoloniaux ont créé un #jargon en multipliant les notions obscures, comme « #pluriversalisme_transmoderne » ou « #différence_transontologique », qui sont d’abord là pour simuler une #rupture_épistémique.

    Votre critique s’en prend d’ailleurs à la méthode des études décoloniales…

    Les études décoloniales ne reposent sur aucune méthode : il n’y a pas de travail de terrain, hormis chez Arturo Escobar, et très peu de travail d’archives. Elles se contentent de synthèses critiques de textes littéraires et théoriques, discutant en particulier des philosophes comme Marx et Descartes, en s’enfermant dans un commentaire déconnecté du réel. Il est d’ailleurs significatif qu’aucune grande figure du mouvement ne parle de langue indigène. Alors qu’il est fondé sur la promotion de l’#altérité, ce courant ne juge pas nécessaire de connaître ceux qu’il défend.

    En réalité, les décoloniaux exploitent surtout un #misérabilisme en prétendant « penser depuis les frontières », selon le concept de Walter Mignolo. Ce credo justifie un rejet des bases méthodologiques, qui seraient l’apanage de la colonialité, tout en évacuant les critiques à son égard, puisqu’elles seraient formulées depuis l’eurocentrisme qu’ils pourfendent. Ce procédé conduit à un eurocentrisme tordu, puisque ces auteurs recréent, en l’inversant, le « #privilège_épistémique » dont ils ont fait l’objet de leur critique. Ils ont ainsi construit une bulle destinée à les protéger.

    Sur quelle base appelez-vous à fonder une critique de gauche du colonialisme ?

    En opposition aux penchants identitaires des décoloniaux, nous soutenons le retour à une approche matérialiste et #dialectique. Il s’agit de faire dialoguer la pensée anticoloniale, comme celle de Frantz Fanon, avec l’analyse du #capitalisme pour renouer avec une critique qui imbrique le social, l’économie et le politique, et pas seulement le prisme culturel fétichisé par les décoloniaux. Cette #intersectionnalité permet de saisir comment les pouvoirs néocoloniaux et le capitalisme contemporain reproduisent des phénomènes de #subalternisation des pays du Sud. Dans cette perspective, le #racisme n’est pas un moteur en soi, mais s’insère dans un processus social et économique plus large. Et il s’agit d’un processus historique dynamique, qui s’oppose donc aux essentialismes identitaires par nature figés.

    « Critique de la raison décoloniale » : la dénonciation d’une « #imposture »

    Les études décoloniales constitueraient une « #contre-révolution_intellectuelle ». L’expression, d’ordinaire réservée aux pensées réactionnaires, signale la frontalité de la critique, mais aussi son originalité. Dans un débat français où le label « décolonial » est réduit à un fourre-tout infamant, cet ouvrage collectif venu d’Amérique latine apporte un bol d’air frais. Copiloté par Pierre Gaussens et Gaya Makaran, chercheurs basés au Mexique, Critique de la raison décoloniale (L’Echappée, 256 pages, 19 euros) élève le débat en formulant une critique d’ordre théorique.

    Six textes exigeants, signés par des chercheurs eux-mêmes anticoloniaux, s’attachent à démolir ce courant, qualifié d’« imposture intellectuelle ». Les deux initiateurs du projet ouvrent l’ensemble en ramassant leurs griefs : l’essentialisation des peuples à travers un prisme culturel par des auteurs qui « partagent inconsciemment les prémisses de la théorie du choc des civilisations ». Les quatre contributions suivantes zooment sur des facettes des études décoloniales, en s’attaquant notamment à la philosophie de l’histoire qui sous-tend sa lecture de la modernité, à quelques-uns de ses concepts fondamentaux (« pensée frontalière », « colonialité du pouvoir »…) et à son « #ontologie de l’origine et de la #pureté ». Un dernier texte plus personnel de la chercheuse et activiste Andrea Barriga, ancienne décoloniale fervente, relate sa désillusion croissante à mesure de son approfondissement de la pensée d’Anibal Quijano, qui lui est finalement apparue comme « sans consistance ».

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/11/24/pierre-gaussens-sociologue-les-etudes-decoloniales-reduisent-l-occident-a-un
    #décolonial

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    • En complément :
      https://lvsl.fr/pourquoi-lextreme-droite-sinteresse-aux-theories-decoloniales

      L’extrême droite veut décoloniser. En France, les intellectuels d’extrême droite ont pris l’habitude de désigner l’Europe comme la victime autochtone d’une « colonisation par les immigrés » orchestrée par les élites « mondialistes ». Renaud Camus, théoricien du « grand remplacement », a même fait l’éloge des grands noms de la littérature anticoloniale – « tous les textes majeurs de la lutte contre la colonisation s’appliquent remarquablement à la France, en particulier ceux de Frantz Fanon » – en affirmant que l’Europe a besoin de son FLN (le Front de Libération Nationale a libéré l’Algérie de l’occupation française, ndlr). Le cas de Renaud Camus n’a rien d’isolé : d’Alain de Benoist à Alexandre Douguine, les figures de l’ethno-nationalisme lisent avec attention les théoriciens décoloniaux. Et ils incorporent leurs thèses, non pour contester le système dominant, mais pour opposer un capitalisme « mondialiste », sans racines et parasitaire, à un capitalisme national, « enraciné » et industriel.

      Article originellement publié dans la New Left Review sous le titre « Sea and Earth », traduit par Alexandra Knez pour LVSL.

  • Comme des Italiens en #Suisse (1/5) : La liberté en Suisse et ailleurs

    Les Italiens sont des millions à avoir émigré vers la Suisse, d’abord à la fin du 19ème siècle, puis dans un second mouvement après la Deuxième Guerre mondiale. Ils sont venus pour travailler, dans des conditions souvent très difficiles. Ils n’étaient pas les bienvenus, même si la Suisse avait besoin d’eux, notamment pour ses grands chantiers comme la construction du tunnel du Gothard, pour édifier sa modernité. Les Italiens et les Italiennes formaient d’ailleurs encore en 2023 la population étrangère la plus importante de Suisse.

    A la fin des années 1880, la Suisse connaît un tournant dans son histoire démographique : de pays d’émigration, elle devient un pays d’immigration. La Suisse évolue et devient un pays désirable, en premier lieu pour ses Italiens.

    Rosita Fibbi est sociologue affiliée au Forum suisse pour l’étude des migrations et de la population à l’université de Neuchâtel. Elle répond aux questions de Marie Giovanola.

    https://www.rts.ch/audio-podcast/2024/audio/comme-des-italiens-en-suisse-1-5-la-liberte-en-suisse-et-ailleurs-28688945.html
    #immigration #migrants_italiens #Italie #immigration #racisme #main-d'oeuvre
    #audio #podcast #surpopulation_étrangère #Überfremdung #politique_migratoire #saisonniers #émeutes #missions_catholiques #fanfare #police_fédérale_des_étrangers #travailleurs_étrangers #accord_migratoire #rotation_de_la_main-d'oeuvre #permis_saisonniers #rotation #histoire #humiliation #visite_médicale #screening_sanitaire #trauma #corps #nudité #marginalisation #montagne #hébergement #baraquements #conditions_de_vie #écart #périphérie #marginalisation_spatiale #industrie #stabilisation #regroupement_familial #permis_de_séjour #discriminations #enfants_du_placard #enfants_cachés #expulsions #Schwarzenbach #initiatives_Schwarzenbach #James_Schwarzenbach #initiative #colonies_libres #permis_de_séjour #naturalisation #votations

  • Accusée d’ « #islamo-gauchisme », une chercheuse en #procès contre le vice-président de LR

    Ce mercredi a eu lieu l’audience d’appel pour #injure_publique après la #plainte de #Christelle_Rabier, enseignante-chercheuse, ciblée dans un tweet de l’actuel vice-président LR #Julien_Aubert l’accusant d’ « islamo-gauchisme ». Le délibéré sera rendu le 8 janvier prochain.

    C’est dans un contexte d’institutionnalisation et d’intensification de la #traque à l’ « islamo-gauchisme » que s’inscrit ce procès opposant Christelle Rabier, maîtresse de conférences à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales (EHESS), à l’ex-député LR (et actuel vice-président du parti) Julien Aubert. Quelques jours après l’assassinat de Samuel Paty du 16 octobre 2021, Jean-Michel Blanquer, alors ministre de l’éducation, dénonce le 22 octobre au micro d’Europe 1 une « #complicité_intellectuelle du #terrorisme » derrière laquelle est désigné « l’islamo-gauchisme » qui « fait des #ravages à l’université » et favorise « une #idéologie qui, de près ou de loin, mène évidemment au pire ». Revenant sur l’assassinat de #Samuel_Paty, il soutient que « ce n’est pas un assassin seul, c’est un assassin qui est conditionné par d’autres gens, en quelque sorte les auteurs intellectuels de cet assassinat ». Des accusations qu’il réitérera le même jour devant le Sénat.

    Dans la foulée de ces déclarations, les députés Les Républicains Julien Aubert et #Damien_Abad réclament l’ouverture d’une #mission_d’information_parlementaire sur « les #dérives_idéologiques dans les milieux universitaires », dénonçant l’emprise « des courants islamo-gauchistes puissants dans l’enseignement supérieur » et la « #cancel_culture ». Une offensive réactionnaire annoncée dans un communiqué de presse le 25 novembre, et de nouveau par Julien Aubert sur le plateau de Cnews le lendemain, avant de publier deux tweets qui feront l’objet du procès face à Christelle Rabier. Après avoir déclaré dans un premier tweet titré « #Dérives_idéologiques dans les universités » qu’ « il y a deux mouvements, la #CancelCulture et l’#Islamogauchisme, qui nient le débat contradictoire et plaident pour une ostracisation de ceux qui ne pensent pas comme eux », le député en publie un second quelques heures plus tard ciblant explicitement dans un photomontage sept enseignants-chercheurs, dont l’enseignante de l’#EHESS :

    C’est à la suite de ces accusations que Christelle Rabier et son avocat décident, le 13 février 2021, de porter plainte contre Julien Aubert pour injure publique. L’ancien président de l’EHESS, #Christophe_Prochasson, avait alors refusé de lui accorder la #protection_fonctionnelle, refusant de fait de soutenir la chercheuse attaquée dans le cadre de ses recherches universitaires par un député réactionnaire. Après avoir déposé un recours en annulation contre cette décision auprès du #tribunal_administratif, l’enseignante finit par obtenir une prise en charge des frais d’avocat par son administration le 9 décembre 2022. Le rôle de la présidence de l’EHESS dans la traque à l’ « islamo-gauchisme » et à la répression des voix dissidentes s’est depuis affermie avec le successeur de Prochasson, #Romain_Huret, qui a sévèrement réprimé la mobilisation étudiante en soutien à la Palestine. Le 15 novembre 2023, le #tribunal_correctionnel rejette l’accusation de Christelle Rabier et innocente le député LR. L’audience d’appel avait lieu aujourd’hui, à la #Cour_d’appel de Paris. Le délibéré sera rendu le 8 janvier prochain.

    Ce procès pour « injure publique » reflète plus largement l’intensification sur les trois dernières années de la #chasse_aux_sorcières orchestrée par les gouvernements successifs. Après la demande d’une #mission_parlementaire par les deux députés LR, #Frédérique:Vidal mandatait en février 2021 le CNRS pour mener une « étude » sur l’ « islamo-gauchisme » dans les universités. En janvier 2022 se tenait à la Sorbonne le colloque « « Après la déconstruction : reconstruire les sciences et la culture » salué par des figures telles que Blanquer, Zemmour ou Ciotti, qui visait à faire un état des lieux de la pensée « #woke » et « décoloniale » dans les universités et à y restaurer un #ordre_moral_réactionnaire. La liste de ces initiatives est longue. La récente nomination par le nouveau gouvernement de #Patrick_Hetzel à la tête du ministère de l’ESR vient couronner cette #traque aux opposants politiques en promettant de renforcer la #répression et la #criminalisation de toute contestation de l’État radicalisé. La récente tribune de Hetzel laisse présager que les procès pour « islamo-gauchisme » fleuriront dans les prochains mois.

    Face à ces #intimidations et aux tentatives de #musèlement des #voix_dissidentes qui se multiplient, dans un contexte où le gouvernement prépare des offensives austéritaires d’ampleur, nous avons besoin de construire une riposte des organisations étudiantes, syndicales et politiques. Contre la criminalisation et la répression de l’État, de sa police et de sa justice, nous affirmons notre solidarité à Christelle Rabier et réitérons notre soutien inconditionnel à toutes celles et ceux qui se mobilisent contre l’ensemble des politiques réactionnaires et austéritaires du gouvernement, pour une société libérée des oppressions et de l’exploitation.

    https://www.revolutionpermanente.fr/Accusee-d-islamo-gauchisme-une-chercheuse-en-proces-contre-le-v
    #justice #France #ESR #enseignement_supérieur #université

    –-

    ajouté à la #métaliste de la saga autour du terme l’#islamo-gauchisme... mais aussi du #woke et du #wokisme, #cancel_culture, etc.
    https://seenthis.net/messages/943271

  • The Atomic Alphabet | #du9, l’autre bande dessinée
    https://www.du9.org/breve-visuel/the-atomic-alphabet

    En 1979, Chris Burden a commencé un certain nombre d’œuvres qui ont pris pour sujet les circonstances politiques et les résonances psychiques de la guerre froide - en mettant l’accent en particulier sur la bombe à neutrons, les #missiles_nucléaires et les ogives, et les sous-marins qui les transportent. L’alphabet atomique, une impression faite à l’aide des techniques de gravure et de photogravure de couleur à la main, fait allusion à ces phénomènes plus larges ainsi qu’aux atrocités spécifiques de la guerre du Viêt Nam récemment à but non limitée en incorporant des caractères chinois et des références à la jungle. Comme un graphique pour enfants qui associe des lettres à des mots et des images correspondantes, L’alphabet atomique coule sur la page, prêtant chaque lettre un corrélateur attribué : A pour ATOMIC, B pour BOMB, et ainsi de suite. En utilisant ce format honteux et didactique, l’impression se moque de la culture de la diffusion de l’information et de la normalisation de cette terminologie redoutable à la hauteur de la paranoia et de l’interventionnisme de la guerre froide américaine.

    https://whitney.org/collection/works/18753
    #Atomic_Alphabet

  • Comment les #centres_de_rétention se sont transformés en outil sécuritaire pour l’État

    Alors que le nouveau ministre de l’intérieur multiplie les déclarations autour de ces lieux de #privation_de_liberté, Mediapart retrace l’évolution de leur utilisation, désormais assumée comme l’espace où doivent être enfermés en priorité les étrangers dits « dangereux ».

    Le tournant a sans doute été pris au lendemain de la mort de la petite #Lola, tuée à l’âge de 12 ans par une ressortissante algérienne, le 14 octobre 2022 à Paris. À l’époque, un sigle se répand à une vitesse éclair sur les plateaux télé et dans les pages des grands titres nationaux : #OQTF, pour « #Obligation_de_quitter_le_territoire_français ». La meurtrière de la fillette était visée par cette #mesure_d’éloignement qui permet à l’État d’expulser les étrangers qui n’ont pas, selon lui, vocation à rester sur le territoire.

    Peu après le drame, et son #instrumentalisation par la droite et l’extrême droite, Gérald Darmanin, alors ministre de l’intérieur, annonce vouloir rendre « impossible » la vie des étrangers faisant l’objet d’une OQTF, déplorant un « droit trop complexe » pour y parvenir. « [Nous nous sommes] intéressés aux étrangers qui posaient des questions d’#ordre_public, soit parce qu’ils étaient #fichés_S, soit parce qu’ils étaient auteurs de crimes ou de délits très graves », déclare-t-il alors.

    Trois mois plus tôt, en août 2022, il adressait déjà une circulaire à tous les préfets de France les invitant à enfermer et à éloigner en priorité les étrangers en situation irrégulière auteurs de #troubles_à_l’ordre_public. « En cas de manque de places disponibles [en centre de rétention – ndlr], il convient de libérer systématiquement les places occupées par les étrangers sans antécédents judiciaires non éloignables et de les assigner à résidence », assumait-il.

    C’est ainsi que la population placée en centre de rétention administrative (CRA) semble avoir évolué, sous l’impulsion de l’ancien locataire de la Place-Beauvau. Et désormais avec la validation de son successeur, #Bruno_Retailleau, qui a affirmé vouloir une nouvelle #loi_immigration pour augmenter la #durée_maximale de rétention pour les auteurs de crimes sexuels ; une exception jusqu’alors uniquement possible pour les terroristes.

    Lundi 28 octobre, c’est dans une #circulaire adressée aux préfets que le ministre officialise la chose, les appelant à « utiliser tous les moyens de droit à disposition face aux étrangers considérés comme menaçant l’ordre public ». Le document fuite dans le contexte de la visite présidentielle d’Emmanuel Macron au Maroc, en compagnie de Bruno Retailleau.

    Lors de sa visite du CRA du Mesnil-Amelot (Seine-et-Marne) le 11 octobre, le nouveau ministre de l’intérieur n’a pas manqué de surfer sur une autre affaire, celle de Philippine, une jeune étudiante tuée par un ressortissant marocain, déjà condamné pour viol et lui aussi visé par une OQTF et libéré de centre de rétention faute de laissez-passer consulaire – nécessaire pour mettre en œuvre son expulsion – obtenu à temps par les autorités.

    Bruno Retailleau insiste lourdement sur « des profils très, très dangereux, qui ont écopé de plusieurs années de prison », et souligne que désormais, « le peu de places » disponibles sont « réservées » aux « cas les plus lourds ».

    La quasi-totalité des retenus connus pour « trouble à l’ordre public »

    Le 20 septembre, lors d’une visite parlementaire dans ce même centre de rétention, les député·es Ersilia Soudais et Aurélien Taché (La France insoumise) sont d’abord alerté·es par les #conditions_de_vie des retenus, leurs problèmes de santé et le manque d’#accès_aux_soins, ou encore les #tensions et #violences qui découlent de l’enfermement.

    Les deux parlementaires aperçoivent notamment une minuscule pièce servant à l’« #isolement », avec une couchette, séparée d’un WC par un muret. L’homme enfermé là aurait cherché à fuir du centre la veille et restera là jusqu’à ce qu’il se « calme ».

    Un peu plus loin, la question sécuritaire s’illustre encore différemment. Plusieurs agents du greffe sont réunis dans un bureau, dont les murs sont entièrement habillés de tableaux, sur lesquels figurent les nom, prénom, nationalité, préfecture de rattachement, date et motif d’arrivée de chaque retenu. « Aujourd’hui, 100 % des retenus sont connus pour des troubles à l’ordre public », lance l’un des policiers. Cela date « d’un an ou deux », poursuit-il, soit au moment de la fameuse #circulaire_Darmanin.

    Le chiffre a de quoi surprendre. Durant des années, de nombreuses personnes #sans-papiers, et sans histoire aucune avec la police ou la justice, se retrouvaient enfermées en CRA et menacées d’#expulsion alors qu’elles résidaient, travaillaient et avaient parfois des enfants scolarisés en France, victimes du cycle infernal des expulsions mis en place par les autorités.

    « Ils ont tous 30 à 40 faits [derrière eux] pour violences, etc. Donc le but du jeu, c’est qu’ils soient éloignés, et pas sur le territoire français pour commettre d’autres violences », poursuit cet agent du greffe. La tendance s’est donc inversée, comme le souhaitait l’ancien ministre de l’intérieur, confirmant que les CRA sont devenus des outils purement sécuritaires.

    « Avant, on voyait beaucoup de simples personnes en situation irrégulière. Maintenant, ce sont des sortants de prison », confirme en off un policier qui travaille en CRA.

    Une annexe de la prison

    Une information que confirme Thierry*, agent de sécurité dans un CRA de France, qui souhaite garder l’anonymat. « On reçoit beaucoup de #sortants_de_prison. À peine libérés, on les voit arriver ici. Ils n’ont pas le temps de repasser chez eux ou de s’échapper. » Il décrit une #machine_infernale où dès qu’une « #mise_à_l’avion » est effectuée – autrement dit, une expulsion – ou qu’une libération a lieu, la place est immédiatement attribuée à un autre et ne reste « jamais vacante ».

    Et puisqu’il ne s’agit désormais que de ces profils, sur son lieu de travail, l’aile consacrée aux femmes a quasiment disparu. La majorité des hommes retenus ici « se comportent bien », souligne-t-il, tout en sachant que dans le lot, certains ont pu commettre un viol, une agression, ou baigner dans les trafics.

    « On a une petite minorité qui est dans la provocation. Mais quand on sait qu’ils vivent reclus, à quatre dans une chambre, sans aucune intimité, je les comprends. C’est normal que ça rende fou. »

    « Les gens sont enfermés, on dirait un lieu pénitentiaire. D’ailleurs, quand les femmes viennent rendre visite à leur conjoint, elles parlent souvent d’un #parloir. Ça en dit long », relève Thierry. Dans son imaginaire, avant de travailler en CRA, l’homme se figurait un lieu où étaient placés les sans-papiers censés être renvoyés dans leur pays. « Pas un endroit où on enferme des criminels ou des bandits… »

    Interrogés sur l’évolution des profils parmi les retenus, les services du ministère de l’intérieur indiquent à Mediapart qu’au niveau national 96 % des retenus sont « des étrangers en situation irrégulière ayant un profil évocateur d’une menace à l’ordre public », pouvant être fichés S, connus pour des faits de terrorisme ou de droit commun, ou sortir de prison.

    L’expulsion des étrangers « dont le profil est évocateur de risques de trouble à l’ordre public est prioritairement recherché », poursuivent-ils, précisant que cela ne concerne pas uniquement des individus condamnés, mais « plus largement des individus défavorablement connus des services de police », qui ont pu faire l’objet de classement sans suite, de mesures alternatives ou encore d’un fichage pour radicalisation.

    C’est une « priorité d’action » depuis plusieurs années, assume le ministère, en citant les attentats d’Arras et d’Annecy, qui ont conduit à une meilleure « prise en compte de l’#ordre_public dans le cadre de la rétention […], que l’étranger soit en situation irrégulière, qu’il soit détenteur d’un titre de séjour, demandeur d’asile ou bénéficiaire de la protection internationale ».

    Elsa Faucillon, députée NFP des Hauts-de-Seine, dit constater un changement de profil parmi les retenus : « On voit beaucoup moins qu’avant des personnes placées en rétention après un “simple” contrôle d’identité, et quasi exclusivement des personnes qui représentent un “#danger” ou une “#menace”. » Mais cette dernière notion « relève d’un grand #flou et de beaucoup d’#arbitraire », estime-t-elle.

    « Dans un même lieu, on va retrouver des personnes suspectées ou accusées d’actions terroristes, passées par la case prison, et d’autres pour qui la rétention est uniquement administrative », précise la députée, avec le souvenir d’un homme accusé de trouble à l’ordre public pour avoir mendié dans la rue.

    « Moi, je sors de prison, mais je ne mérite pas de me retrouver ici, j’ai purgé ma peine », nous glisse un Algérien rencontré au CRA du Mesnil-Amelot, avec le sentiment d’être puni une seconde fois. À ses côtés, un jeune homme fulmine : « J’ai une carte d’identité italienne et je me retrouve ici. Je me suis battu avec un collègue dehors, on m’a mis la mention “trouble à l’ordre public”. J’ai dit que je pouvais rentrer dans mon pays par mes propres moyens, mais ils n’ont rien voulu savoir. »

    Un autre, de nationalité égyptienne, explique avoir été « ramassé » à l’aube, alors qu’il travaillait au noir sur un marché. Près des chambres où sont parqués les retenus apparaissent des lits superposés et un matelas posé à même le sol. Mounir, du haut de ses 20 ans, a le visage déconfit. Il dit en chuchotant avoir utilisé l’identité d’un autre pour pouvoir travailler. « Ils m’ont chopé alors que je faisais une livraison, je n’avais pas de permis. » Son dossier a été estampillé d’un « trouble à l’ordre public ».

    Non expulsables et enfermés malgré tout

    De toute façon, commente un Tunisien derrière le grillage qui entoure la cour, comparant lui aussi les lieux à une « prison », « ils ramènent les gars ici juste pour faire du #chiffre ». L’obsession est telle que, parmi les personnes enfermées au Mesnil-Amelot lors de notre visite, se trouvent également des étrangers considérés comme non expulsables, parce que leur pays connaît une situation de conflit et de chaos – à l’instar de l’Afghanistan, du Soudan ou d’Haïti.

    Lorsque notre regard se pose sur la mention « Afghan », inscrite au tableau du bureau du greffe, le responsable de la visite l’admet : « Celui-là sera relâché à l’issue des trois mois, il ne peut pas être expulsé. »

    Quant aux Algériens, en théorie expulsables, il devient presque impossible pour les autorités d’obtenir le fameux #laissez-passer_consulaire nécessaire à leur éloignement, selon l’agent de sécurité déjà cité.

    « Tous les retenus de nationalité algérienne restent trois mois, soit la durée maximale de rétention, et ressortent ensuite, le plus souvent avec une #assignation_à_résidence, rapporte-t-il. J’en ai vu faire trois passages d’affilée en CRA, à chaque fois libérés, puis replacés en rétention, puis de nouveau libérés… » La situation ne risque pas de s’arranger avec la « réconciliation » opérée par la France avec le Maroc, au détriment de ses relations avec l’Algérie.

    Mais au milieu de ces profils dits « dangereux », dont certains ont le visage marqué par la vie et les bras balafrés, il arrive encore de croiser des hommes sans histoire. Tel ce cinquantenaire burkinabé, vivant en France depuis vingt ans.

    Lorsque nous l’interrogeons sur d’éventuels antécédents judiciaires, celui-ci est catégorique. « Je sais quand je fais des bêtises, et je n’en ai pas fait. Je ne suis pas un danger pour la France. Je vis avec les Français, je n’ai pas de problèmes avec eux. Je me sens français », déclare-t-il, précisant que ses enfants, qui résident sur le territoire français, sont aujourd’hui majeurs.

    Selon le ministère de l’intérieur, à l’heure actuelle « seuls 6 % [des retenus] sont des étrangers non connus pour des menaces à l’ordre public » en France.

    https://www.mediapart.fr/journal/france/301024/comment-les-centres-de-retention-se-sont-transformes-en-outil-securitaire-

    #CRA #détention_administrative #rétention #migrations #réfugiés #enfermement #politique_du_chiffre #expulsabilité

  • Berlin in Not : Überforderte Sozialämter, Vermüllung und „falsche“ Einwanderer
    https://www.berliner-zeitung.de/mensch-metropole/warum-verwahrlost-berlin-verstoerende-antworten-einer-sozialberater


    Straßenszene aus Neukölln : Vermüllung sieht man fast überall in Berlin. Emmanuele Contini/Berliner Zeitung

    Il y a une règle pour les pauvres : ne venez pas à Berlin. Il n’y a rien de prévu pour les gens comme vous. L’état de providence n’est plus qu’un mythe inscrit dans les lois qui font travailler les institutions de l’état. Votre demande urgente d’aide sera traitée en deux ans.

    Pourtant les désargentés n’arrêtent pas de venir par centaines chaque semaine. Pour les résidents dépourvus de patrimoine cela signifie qu’ils n’arrivent plus à rien. Tout le monde est stressé. Personne ne s’occupe des choses qui dépassent le besoin immédiat. Les tas de d’ordures atteignent la dimension de petite collines.

    C’est comme à Harlem/NYC dans les années 1970 mais en moins convivial.

    14.10.2024 von Maritta Adam-Tkalec - Sozialberaterin Kristine Leithold begegnet in ihrem Arbeitsalltag vielen krassen Notfällen. Ein Interview über Willkür auf Ämtern und die sozialen Veränderungen in der Stadt.

    Das Leben wird rauer, die Beziehungen der Menschen untereinander verändern sich. Das Gefühl, alles zerbrösele, breitet sich aus. Kristine Leithold, Sozialberaterin, besonders für russische, ukrainische und jüdische Migranten, nimmt in ihrem Alltag beunruhigende Veränderungen wahr: Einst selbstverständliche Dinge, namentlich solche im Sozialwesen, funktionieren nicht mehr wie gewohnt.

    Die Ost-Berlinerin mit einem „Sozialarbeiter-Gen“ betreut seit Jahrzehnten Russen, viele Juden aus der früheren Sowjetunion und Ukrainer. In den 1990er-Jahren fanden 220.000 jüdische Menschen aus der ehemaligen Sowjetunion in Deutschland Aufnahme; dazu kamen 2,4 Millionen sogenannte Spätaussiedler, deutschstämmige Menschen, deren Familien jahrhundertelang im Gebiet der einstigen Sowjetunion gelebt hatten.
    „Die meisten Ukrainer sind russischsprachig“

    Nach dem russischen Überfall auf die Ukraine im Frühjahr 2022 kamen mehr als eine Million ukrainische Kriegsflüchtlinge hinzu. Kristine Leithold macht darauf aufmerksam, dass etwa 90 Prozent dieser Menschen russischsprachig sind, weil sie aus den am stärksten vom Krieg betroffenen Gebieten im Osten der Ukraine kommen. „Nur eine Minderheit von ihnen will nicht Russisch sprechen“, sagt sie und erinnert daran, dass Juden schon im Jahr 2015 wütend waren auf die „falsche Einwanderung“ – sie ahnten, was da auf sie zukommen würde. Dagegen herrschte unter den Biodeutschen Blindheit.

    Viele der jüdischen Kontingentflüchtlinge seien inzwischen selbstverständlicher Teil der Gesellschaft, akademisch gebildet, hätten sie die deutsche Staatsbürgerschaft, seien wirtschaftlich, politisch sowie kulturell engagiert – aber es gibt wie überall und immer auch die schwierigen Fälle. Mit solchen hat Kristine Leithold zu tun.

    Die Sozialberaterin Kristine Leithold arbeitet oft unentgeltlich – wenn Sozialämter nicht zahlen für Leistungen, die aber menschlich unverzichtbar erbracht werden müssen.

    Die Sozialberaterin Kristine Leithold arbeitet oft unentgeltlich – wenn Sozialämter nicht zahlen für Leistungen, die aber menschlich unverzichtbar erbracht werden müssen.Benjamin Pritzkuleit/Berliner Zeitung

    Frau Leithold, wie sieht Ihr derzeit schwierigster Fall aus?

    Das ist eine 95 Jahre alte bettlägerige Frau, eine russische Jüdin, dement, Pflegestufe 5. Sie wird seit drei Jahren von ihrer Schwiegertochter, die extra dafür aus Georgien nach Berlin kam, rund um die Uhr gepflegt. Diese soll abgeschoben werden. Nun muss man dem zuständigen Amt erklären, dass im Fall einer Abschiebung eine hilflose Frau allein zurückbliebe.

    Das klingt hart. Ist das eine Ausnahme?

    Nein, ich betreue derzeit zwölf derart schwierige Fälle. Und es ist immer schwieriger geworden, mit den zuständigen Ämtern Lösungen für sehr komplexe Problemlagen zu finden: Viele ältere, erfahrene Mitarbeiterinnen sind ausgeschieden, die jüngeren Fachkräfte mit weniger Erfahrung sind in der Tendenz weniger verbindlich. Ich sehe eine neue Gleichgültigkeit. Ganz kompliziert sind Kontaktaufnahme und Kommunikation: Man erreicht praktisch niemanden mehr.

    Es gibt keine Öffnungszeiten, keine Ansprechpartner. Ob auf Anfragen reagiert wird, ist Glückssache. Die Nachwirkungen von Corona machen sich hart spürbar, Mitarbeiterinnen sitzen oft im Homeoffice und erklären dann einfach, sie hätten gerade keinen Zugriff auf die Akten. Mit dem Ukrainekrieg und den vielen Flüchtlingen ist alles noch viel komplizierter geworden. Kurz: Es herrscht Überforderung. Dabei haben die Ämter die Pflicht, auf Notsituationen schnell zu reagieren.

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    Benjamin Pritzkuleit/Berliner Zeitung

    Wie wirkt das auf Ihre Arbeit?

    Früher hat man sich als Sozialberaterin selbstverständlich auf das Sozialrecht und vom Berliner Senat festgelegte Normen berufen, zum Beispiel wenn es um die Angemessenheit von Mieten ging, oder auf aktuelle Urteile in dieser Frage. Es gibt zwar immer noch Normen, aber die sind von der Realität der Berliner Mieten weit entfernt. Über Angemessenheit wird zunehmend willkürlich entschieden. So kann es geschehen, dass im selben Amt eine Sachbearbeiterin findet, eine Miete von 540 Euro warm sei für eine alleinstehende Person angemessen, eine andere 900 Euro. Trotz objektiver Vergleichbarkeit. Fragt man nach, heißt es: Glückssache. Das gab es früher nicht. So wird die sogenannte Mietendeckelung als Praxis, die bereits das Landessozialgericht für unzulässig erachtet hat, zur Schikane.

    Oder nehmen wir die Ausländerbehörde. Da war auch früher viel los, aber es gab Dolmetscher und Anwälte. Jetzt müssen die Sachbearbeiter ohne diese Hilfe auskommen – das stelle ich mir sehr schwierig vor, zum Beispiel, wenn sie einen sprachunkundigen Abschiebekandidaten vor sich haben.

    Allseits beklagt wird die Vermüllung in der Stadt. Sehen Sie einen Zusammenhang mit den gerade beschriebenen Schwächen?

    Die exorbitante Vermüllung in Quartieren mit vielen Sozialwohnungen ist überall zu beobachten – ob in Tiergarten, Wedding, Schöneberg. Letztens beobachtete ich in meiner eigenen Wohngegend, wie Arbeiter Sperrmüll wegräumten – allerdings nur in einer der beiden Hofnischen, die immer vollgemüllt werden. Die zweite könnten sie vielleicht beim nächsten Mal räumen, sagten die Arbeiter. Ist das vernünftig?

    Zudem hat die Vonovia vor kurzem die Papierkörbe abmontiert, wohl in der Absicht, sich die Leerung zu ersparen. Seither liegen in unseren Durchgangshöfen Verpackungen, Flaschen, Kippen … Im Buddelkasten fand sich kürzlich eine Ratte, oft gibt es dort Glasscherben und Spritzen, sodass die Nutzung für Kinder nicht zumutbar ist.

    Woran liegt das? Manche sprechen ja schon von Verslumung …

    Sicherlich unter anderem an den Kosten: Wird der Dreck häufiger weggeräumt, müssen das die Mieter zahlen, die Miete steigt – mit allen Konsequenzen. Ich sehe auch eine Ursache in den Problemen mit der sogenannten Einzelfallhilfe, die eingreifen muss, wenn irgendwo in einer Wohnung eine krasse Lage entsteht. Dann stellt man in der Regel einen Antrag ans Amt – ich tat das in einem konkreten Fall im Dezember 2022, der Antrag wurde im Juli 2024 bearbeitet!

    Es gibt ewige Verzögerungen, und derweil wird die Situation immer schlimmer. Es gibt ja auch immer mehr Mietnomaden, die einfach keine Miete zahlen, dann verschwinden und Verwahrlosung hinterlassen. Ich kenne einen Fall, da krochen Menschen aus Rumänien in die Müllcontainer und warfen bei der Suche nach Verwertbarem, alles hinaus.

    Hindert auch zunehmende Bürokratie daran, Zustände in heiklen Gegenden im erträglichen Bereich zu halten?

    Schauen wir auf das seit 2023 geltende neue, durchaus gut gemeinte Teilhabegesetz: Früher dauerte die Bearbeitung der Einzelfallhilfe drei Monate. Mit dem Teilhabegesetz erfolgte ein Riesenaufwuchs an Mitarbeitern, doch die bewilligen nichts zugunsten der Bedürftigen. Es gibt viel mehr Bürokratie und de facto eine verschlechterte Lage.

    Wie wirken solche Spannungen in die Gesellschaft hinein?

    Ich beobachte in Alltagssituationen zunehmend Stress und Mikroaggression. Überall, aber verstärkt dort, wo Menschen mit der Digitalisierung überfordert sind, wo es keine Ansprechpartner für eine Klärung von Fragen gibt. Schwer haben es vor allem Menschen, die weder Deutsch noch Englisch sprechen. Zum Beispiel sind viele Krankenkassen-Apps nicht durchdacht, kompliziert – aber viele lebenswichtige Dinge sind nur noch per App zu regeln. Und dann die öffentlichen Verkehrsmittel – immer begleitet einen die Frage, wird man pünktlich ankommen? Das macht Stress, die Unsicherheiten wachsen.

    Was sagen Ihre Klienten zu der sich ändernden Lage?

    Dass es an allen Ecken und Enden bröselt. Die russischsprachigen Kunden beklagen den Verlust von einst hochgeschätzten deutschen Eigenschaften wie Ordnung, Zuverlässigkeit, Pünktlichkeit, Rechtsstaatlichkeit. Mich bewegt das, weil ich viele ihrer Argumente nicht entkräften kann. Ich möchte, dass Deutschland gut funktioniert. Das ist aber nicht mehr so.

    Wie wirkt der russische Krieg gegen die Ukraine auf diese Menschen?

    Die Putin-Propaganda läuft über Fernsehen und soziale Medien. Dort wird gelästert über alles, was in Deutschland schlecht läuft – und leider liefert die Realität den Stoff dafür. Menschen, die jahrzehntelang froh waren, nicht in Russland zu sein, viele haben längst die deutsche Staatsbürgerschaft, sagen nun: In Russland ist es jetzt gar nicht so schlecht. Und alle – Russen, Ukrainer und vor allem die Juden – sorgen sich wegen der überwiegend aus muslimischen Ländern nach Deutschland kommenden Zuwanderer. Sie fragen: „Hat man da die ‚richtigen‘ Flüchtlinge ins Land gelassen?“

    Was fürchten sie?

    Vor allem die jüdischen Zuwanderer fühlen sich nicht mehr sicher. Selbst im bürgerlichen Zehlendorf wagen es Eltern nicht mehr, ihre Kinder auf normale Schulen zu schicken. Unter meinen jüdischen Klienten sind auch Überlebende der deutschen Blockade von Leningrad. Die schicken einander WhatsApp-Schnipsel voller Araberhass. Das ist schwer auszuhalten. Sie unterstützen natürlich Israel.

    In Berlin kommt eben vieles zusammen: der harte Alltag und die weltpolitischen Kontroversen. Das kommt sogar an Orten an, wo man es gar nicht vermutet – zum Beispiel in Einrichtungen für betreutes Wohnen. Die Leute vertrauen mir vieles an, ich versuche, beruhigend auf sie zu wirken – aber was sie mir anvertrauen, beunruhigt mich! Ich hatte einmal die Zuversicht, dass sich Probleme lösen lassen – das ist nicht mehr so.


    Auch viele, seit langem in Deutschland lebende Bürger der ehemaligen Sowjetunion, halten den sowjetischen Gedenktag am 9. Mai hoch. Im Treptower Park oder in der Schönholzer Heide bekommt man an jenem Tag alljährlich einen Eindruck, wie viele Menschen aus dem Osten hier leben. Nadja Wohlleben

    Was müsste die Politik tun?

    Sie müsste sich um wichtige Themen wie hohe Mieten und Energiepreise, niedrige Renten, von Migranten überforderte Kommunen kümmern. Um Krieg und Frieden, Klimawandel, digitale Herausforderungen, Perspektiven und Sicherheit im Leben der einfachen Leute, ihrer Familien, um Kinder und Alte. Politiker sollten dazu beitragen, dass das Leben gestaltbar und lebbar bleibt, dass Ämter, Gerichte, Wirtschaft und Infrastruktur funktionieren, dass Gesundheitsversorgung einschließlich Pflege sowie Bildung bezahlbar und erreichbar bleiben. Stattdessen haben wir eine Politik und Realität, die die Menschen im Alltag an vielen Ecken empfindlich stört und nervt.

    Stimmen die Prioritäten nicht?

    Den Leuten passen die politischen Weichenstellungen nicht und nicht die Art, wie Politiker den Verärgerten und Betroffenen mangelndes Demokratieverständnis vorwerfen. Reale Probleme werden abgetan und stattdessen werden normative Vorstellungen über Ernährung, Mobilität, Sexualität und Familie verbreitet, die an der Lebensrealität einer Mehrheit vorbeigehen und konservative Menschen zu Trotzreaktionen provozieren.

    Freiheit wird nicht mehr in den materiellen Handlungsspielräumen der Einzelnen und der Familien verortet (was oft Geld kosten würde); lieber philosophiert man über Werte und ultimative sexuelle Selbstbestimmung; die Relevanz für die Allgemeinheit ist eher gering. Pflicht ist, die Diskriminierung von Frauen, Kindern, Behinderten, Alten zu überwinden, eher unter Kür fällt das Recht, sein Geschlecht jährlich nach eigenem Gusto zu wechseln.

    Zur Person

    Kristine Leithold wurde 1963 in Berlin-Friedrichshain geboren, hat dort die Schule besucht und Abitur gemacht. Sie studierte in Potsdam Russisch und Englisch, weil sie „in beide Richtungen gucken“ wollte – auf Shakespeare wie Puschkin .

    Die Wende erlebte sie mit 26 Jahren und einer zweijährigen Tochter. Ihre Dissertation konnte sie nicht mehr abschließen, fand weder in der Schule noch der Hochschule Arbeit, wurde freiberufliche Dolmetscherin im sozialen Bereich .

    Der Beruf: Die erste Klientel Anfang der 1990er waren russische Juden. Sie gab Start- und Integrationshilfe und Deutschkurse. Ihren ersten festen Job fand sie im Club Dialog, einer 1988 gegründeten Migrantenorganisation, die den Dialog zwischen russischsprechenden und einheimischen Berlinerinnen und Berlinern fördert. Sie ist Mutter zweier Kinder .

    #Allemagne #Berlin #social #misère

  • Italy’s offshore detention centers in Albania open for business

    Rights watchdogs have raised strong concerns about the centers, with one lawyer describing them as “an Italian Guantanamo.”

    Italy’s contentious migrant detention centers in Albania are now ready and operational, the Italian ambassador to Tirana said Friday, after months of delays and logistical setbacks.

    Under the 2023 deal, Tirana agreed that Italy could send up to 36,000 male migrants who have been stopped in international waters each year to two asylum-processing centers in northern Albania.

    Rights groups and opposition politicians have called the deal “dehumanizing” and “illegal,” warning that diverting migrants to an extra-territorial location, run by private contractors, will obscure them from scrutiny, weakening oversight of conditions and increasing the violations of basic rights.

    Federica Borlizzi, a lawyer with CILD, the Italian coalition for Freedom and Civil Rights, called the centers “an Italian Guantanamo,” a reference to the notorious United States detention camp in Cuba, in which terror suspects were imprisoned without trial and tortured.

    Since rising to power on an anti-immigration platform in 2022, Italian Prime Minister Giorgia Meloni has spearheaded European Union deals with African countries to block migrant boat departures and introduced stringent rules for those arriving in Italy illegally, including automatic detention.

    Rome says the deal aims to relieve pressure on Italian centers and dissuade migrants from setting off. Meloni has called the deal “a new, courageous and unprecedented path” which could be replicated with other non-EU countries. Fifteen other EU countries have written to the European Commission to request it look at possible models for similar schemes.

    Under the new scheme, migrants sent to Albania will have their asylum claims fast-tracked, and are to be deported if unsuccessful.

    The ambassador did not say when he expected the first migrants to arrive.
    Out of sight

    Critics, however, have argued that the deal is expensive and pointless. Rights groups say that it violates European and Italian law, as well as United Nations migration guidelines which require those rescued at sea to be taken to the nearest safe port.

    Migrants sent to Albania will effectively be denied the right to legal assistance, Anna Brambilla of ASGI, a non profit that advocates for migrants’ rights, told POLITICO.

    “It’s hard enough for migrants to access a lawyer in Italy,” she said.

    The government’s accelerated asylum procedures are also problematic “because you cannot be evaluated properly in a short time, and vulnerabilities do not emerge immediately,” Brambilla said.

    A central issue for rights groups is the selection of migrants to be diverted to Albania. While the government claims that all vulnerable people, women and children will be brought to Italy, the identification of trafficking or torture victims or unaccompanied children could not be guaranteed on a boat, Brambilla said.

    CILD has been a staunch critic of Italy’s existing migrant detention centers, documenting overcrowding, degrading conditions of sanitation and food, and scant medical and psychological care.

    Borlizzi told POLITICO that locating detention and asylum processing centers in Albania would reduce opportunities for oversight, creating “fertile ground to continue violating the rights of the detained, particularly the conditions of their detention.”

    “We have seen eight people forced to sleep in a cell of 20 square meters. Imagine what will happen in a foreign land far from any type of monitoring,” Borlizzi said. Private contractors have an incentive to increase overcrowding to increase profits, she added.

    Italy’s Green and Left Alliance, which is currently in the opposition, has termed the centers “concentration camps.”

    MP Angelo Bonelli, the group’s leader, told POLITICO the camps will resolve nothing and are merely “a marketing operation,” adding that the camps’ maximum capacity — 3,000 a month — “is nothing compared to the scale of the emergency.”

    “The government wants people to think the immigration emergency has been resolved but migration depends on external factors — wars and climate change,” he said.

    https://www.politico.eu/article/italy-offshore-detention-centers-albania-migration-asylum-processing-giorgi

    #Albanie #migrations #réfugiés #ouverture #accès_aux_droits #profit #privatisation #business
    #Shengjin e #Gjader #Italie #externalisation #accord

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    ajouté à la métaliste sur l’#accord entre #Italie et #Albanie pour la construction de #centres d’accueil (sic) et identification des migrants/#réfugiés sur le territoire albanais...

    https://seenthis.net/messages/1043873

    • Les centres d’hébergement italiens en #Albanie opérationnels

      Après des mois de retard et de controverses, les centres italiens pour migrants en Albanie, édifiés sur le port de Shëngjin et sur une ancienne base militaire à Gjadër sont opérationnels depuis vendredi 11 octobre. Les exilés secourus en mer par les garde-côtes italiens devraient ainsi y être bientôt envoyés pour y demander l’asile.

      « Tout est prêt pour accueillir les migrants », a affirmé l’ambassadeur d’Italie en Albanie, Fabrizio Bucci, lors d’une visite vendredi 11 octobre des centres d’accueil pour migrants, organisée pour la presse. Les structures devaient déjà être opérationnelles en août.

      « À partir d’aujourd’hui toutes les structures sont fonctionnelles », a ajouté Fabrizio Bucci : le centre d’enregistrement situé sur le port de Shengjin et celui dans lequel doivent être hébergé les hommes arrêtés en mer, à une vingtaine de kilomètres, sur l’ancienne base militaire de Gjader.

      Construits aux frais de l’Italie et sous juridiction de ce pays, ces centres, dont le coût global atteindra un milliard d’euros, doivent accueillir les exilés secourus en mer par des navires italiens. Les « personnes vulnérables » comme les femmes et les enfants ne sont pas concernées.

      36 000 migrants par an

      Ils passeront d’abord par le port, où des bureaux ont été installés dans des préfabriqués posés derrières de hautes grilles, pour être recensés. Ils seront ensuite envoyés à Gjader, où ils attendront de savoir si leur demande d’asile est acceptée ou non. Ce site, composé de préfabriqués de 12 m2, entourés de hauts murs et surveillés par la police et entourés de caméras, est divisé en trois structures différentes : l’une pour ceux devant être rapatriés, l’autre pour les demandeurs d’asile et la troisième pour ceux ayant commis un délit à l’intérieur d’un des centres.

      Le traitement des demandes d’asile pourront prendre jusqu’à quatre semaines, selon une source au fait des procédures ayant demandé à rester anonyme.

      Tout ce qui se passe dans l’enceinte du camp est sous la responsabilité des Italiens, tandis que la sécurité extérieure est assuré par les forces de l’ordre albanaises.

      Plus de 300 militaires, médecins et juges italiens sont engagés dans cette opération, a précisé l’ambassadeur.

      Cet accord, vertement critiqué par les ONG de défense des droits humains, a été signé en novembre 2023 entre la cheffe du gouvernement italien, Giorgia Meloni, et son homologue albanais, Edi Rama, qui brûle de rejoindre l’Union européenne (UE). Le protocole italo-albanais prévoit, à terme, l’accueil de 36 000 migrants par an.

      L’Italie et la Hongrie ont proposé d’en étendre le principe à l’échelle européenne avec la création de « hubs de retour » - des centres où seraient renvoyés des migrants illégaux dans des pays en dehors de l’UE. Une proposition qui pourrait être discutée au sommet européen des 17 et 18 octobre à Bruxelles.

      https://www.infomigrants.net/fr/post/60513/immigration-irreguliere--les-centres-dhebergement-italiens-en-albanie-

    • L’Italie transfère un groupe de migrants vers l’Albanie, une première pour un pays de l’Union européenne

      Ce transfert inédit intervient en vertu d’un accord signé fin 2023 et qui prévoit la création de deux centres en Albanie, d’où les migrants pourront effectuer une demande d’asile.

      C’est la mise en œuvre d’un accord controversé. L’Italie a débuté le transfert d’un groupe de migrants vers les centres qu’elle gère en Albanie, en vertu d’un accord signé fin 2023 avec ce pays des Balkans non membre de l’Union européenne. Le patrouilleur de la marine italienne Libra est parti lundi 14 octobre avec un premier groupe d’hommes à son bord, selon le quotidien La Repubblica(Nouvelle fenêtre). D’après le journal, il s’agit de personnes originaires du Bangladesh et d’Egypte, et le navire, parti de l’île italienne de Lampedusa, doit arriver en Albanie mercredi.

      L’accord entre le gouvernement de Giorgia Meloni, Première ministre d’extrême droite italienne, et celui de son homologue albanais Edi Rama prévoit la création de deux centres en Albanie, d’où les migrants pourront effectuer une demande d’asile. Cet accord, en vigueur pour cinq ans, dont le coût pour l’Italie est estimé à 160 millions d’euros par an, concerne les hommes adultes interceptés par la marine ou les gardes-côtes italiens dans leur zone de recherche et de sauvetage dans les eaux internationales.
      Mesure de rétention administrative

      La procédure prévoit un premier contrôle sur un navire militaire, avant un transfert dans un centre du nord de l’Albanie, au port de Shengjin, pour une identification, puis vers un second centre, sur une ancienne base militaire à Gjader. Là, les migrants seront détenus en vertu d’une mesure de rétention administrative décidée par le préfet de Rome, dans des pièces de 12 m2 au sein de préfabriqués entourés de hauts murs et de caméras, et surveillés par la police, dans l’attente du traitement de leur demande d’asile.

      L’intérieur du camp est sous la responsabilité des Italiens, la sécurité extérieure étant assurée par les forces de l’ordre albanaises. Les personnes considérées comme vulnérables par la loi, dont les mineurs, les femmes, les personnes souffrant de troubles mentaux, ayant été victimes de torture, de violences sexuelles ou de traite d’êtres humains, ne sont pas concernées par la procédure.

      https://www.francetvinfo.fr/societe/immigration/immigration-l-italie-transfere-un-groupe-de-migrants-vers-l-albanie-une

      #mise_en_oeuvre

    • Italien und die Migration. Der Weg der Externalisierung

      Italien verschärft unter Giorgia Meloni seine Migrationspolitik: national durch strengere Aufnahmegesetze, international durch Abkommen mit Drittstaaten wie Tunesien oder Albanien. Zugleich wächst mit dem EU-Migrationspakt die Verantwortung Italiens.

      Italien ist in den vergangenen Jahrzehnten zu einem der wichtigsten Erstaufnahmeländer für sogenannte irreguläre Immigranten geworden, die auf der zentralen Mittelmeerroute nach Europa kommen. Die Migrationspolitik hatte und hat daher stets einen hohen Stellenwert für italienische Regierungen, so auch für die aktuelle Mitte-rechts-Regierung unter Giorgia Meloni.

      Diese befasst sich sowohl innen- als auch außenpolitisch mit dem Thema: Auf nationaler Ebene hat sie durch eine Reihe von Verordnungen die Aufnahmebedingungen für Schutzsuchende verschärft, auf internationaler Ebene hat sie mit den EU-Partnern das im Frühjahr 2024 verabschiedete neue Migrations- und Asylpaket („Migrationspakt“) ausgehandelt und mit weiteren Ländern außerhalb der Union Abkommen geschlossen. Die innen- und außenpolitischen Schritte sind eng miteinander verknüpft und Teil einer Gesamtstrategie, die darauf zielt, die Zahl der irregulären Einwanderer zu reduzieren, die Rückführung zu fördern und das Asylsystem von der wachsenden Zahl der Anträge auf internationalen Schutz zu entlasten.
      Ändert sich Italiens Rolle?

      Im Laufe des Jahres 2024 hat sich das Migrationsgeschehen auf der zentralen Mittelmeerroute stark verändert. Nachdem die Zahl der Bootsflüchtlinge, die an den Küsten Italiens anlanden, über Jahre konstant gestiegen war, hat sich die Tendenz jüngst umgekehrt: In den ersten sieben Monaten 2024 kamen rund 33000 Menschen übers Meer nach Italien, deutlich weniger als die 88000 im selben Zeitraum 2023 (Abbildung). Zur Auflösung der Fußnote[1] Generell war 2023 mit 157000 irregulären Einreisen – dem höchsten Stand seit 2016 – ein besonders intensives Jahr. Die Zahl der Anlandungen hatte schon ab 2020 zugenommen, ging aber um die Zeit des Amtsantritts von Meloni im Herbst 2022 nochmals steil nach oben.

      In den ersten Monaten der Regierung Meloni zeigten sich weitere Veränderungen. Zum einen trat Tunesien zeitweilig an die Stelle Libyens als Hauptabfahrtsland für die Seereise nach Italien. Während die Menschen bisher überwiegend von Libyen aus aufgebrochen waren, kamen 2023 mehr als 60 Prozent von Tunesien aus. Zur Auflösung der Fußnote[2] Zum anderen stieg der Anteil von Einwanderern aus westafrikanischen Ländern wie der Republik Côte d’Ivoire und Guinea. Dank bilateraler Visaabkommen zwischen Tunis und ihren Heimatländern nutzten viele Migranten und Flüchtlinge aus den Ländern südlich der Sahara Tunesien als Transitland; oder sie waren bereits länger dort gewesen und flohen vor der diskriminierenden Politik des tunesischen Präsidenten Kais Saied. Ein Schwerpunkt der italienischen Migrationspolitik liegt deshalb auf Tunesien, nicht zuletzt, weil auch die Zahl der tunesischen Migranten hoch geblieben ist.

      Mittlerweile hat sich die Lage erneut verändert. Libyen ist 2024 wieder zum Hauptabfahrtsland in Richtung Italien geworden. Bis Mitte Juli kamen 59 Prozent der in Italien angekommenen Migranten aus Libyen, 36 Prozent aus Tunesien. Zur Auflösung der Fußnote[3] Ein Grund dafür ist, dass die tunesischen Behörden vermehrt Flüchtlingsboote aufgreifen: In den ersten fünf Monaten des Jahres wurden bereits 30000 Menschen an Land zurückgebracht – eine Zunahme von 40 Prozent gegenüber 2023. Zur Auflösung der Fußnote[4] Ungeachtet von Vorwürfen gegen die tunesische Küstenwache, den Tod von Migranten auf See mitverursacht zu haben, Zur Auflösung der Fußnote[5] hat das Land im Juni zudem eine eigene Seenotrettungszone eingerichtet, die derlei Aufgriffe erleichtert. Auch die Herkunft der Menschen, die Italien erreichen, hat sich erneut geändert: Die Hauptherkunftsländer sind jetzt Bangladesch und Syrien, gefolgt von Tunesien, Guinea und Ägypten.

      In den vergangenen Jahren wurden darüber hinaus immer mehr Anträge auf internationalen Schutz gestellt. 2023 entfielen 12 Prozent der Asylanträge in der EU auf Italien. Die insgesamt 136000 Anträge sind zwar im Vergleich etwa zu Deutschland zu sehen, wo 334000 Anträge gestellt wurden, dennoch steht Italien in dieser Beziehung hinter Deutschland, Frankreich und Spanien an vierter Stelle in der EU. Zur Auflösung der Fußnote[6]

      Italien ist also nicht nur eines der Haupteinreiseländer für Migranten, die irregulär in der EU ankommen, sondern auch eines derjenigen, in denen die meisten Asylanträge gestellt werden. Die italienischen Behörden sind daher neben der Seenotrettung und Erstaufnahme in zunehmendem Maße auch mit der Verwaltung eines expandierenden Asylsystems befasst. Mit Inkrafttreten des neuen Migrations- und Asylpakets der EU wird diese Dynamik unweigerlich zunehmen. Diese Doppelbelastung erklärt auch, warum Fragen der irregulären Migration und des Asylsystems für die Regierung Meloni untrennbar zusammengehören und warum diese verstärkt auf Abschreckung setzt, um sowohl die Zahl der Ankömmlinge als auch die der Asylanträge zu reduzieren.
      Wege der Abschreckung

      Die Politik der Abschreckung zielt definitionsgemäß darauf, sogenannte irreguläre Migranten und insbesondere Flüchtlinge daran zu hindern, das Hoheitsgebiet des Ziellandes zu erreichen. Zur Auflösung der Fußnote[7] Mit diesem Konzept beschreitet die Regierung Meloni keineswegs einen neuen Weg, sondern führt den ihrer Vorgänger fort. Die entsprechenden Maßnahmen sind indes häufig lediglich Sofortmaßnahmen in Zeiten erhöhten Migrationsdrucks und keine strukturellen Weichenstellungen.

      Die Regierung hat zwei Arten von Maßnahmen in die Wege geleitet. Zunächst geht es ihr darum, Kosten und Risiken der Mittelmeerüberquerung zu erhöhen, um Migranten von selbiger abzuhalten. Hierunter fallen etwa Einschränkungen der Betätigungsmöglichkeiten für Nichtregierungsorganisationen, die sich in der Seenotrettung engagieren und vom Staat als Pull-Faktor angesehen werden. Auch die Verschärfung der Strafen für Menschenhändler und Schleuser, etwa in der umstrittenen „Cutro-Verordnung“ von März 2023, zielt in diese Richtung. Zur Auflösung der Fußnote[8]

      Ebenso zu dieser Kategorie zählt das Migrationsabkommen der EU mit Tunesien vom Juli 2023, auf das Italien sehr gedrängt hat. Die gemeinsame Absichtserklärung wurde als eine umfassende Vereinbarung über verschiedene Politikfelder präsentiert – von nachhaltiger Landwirtschaft bis zu Energiefragen. Am meisten aber wird zweifellos im Bereich der Migration investiert, um die Zusammenarbeit mit den tunesischen Behörden zu verbessern. Die EU hat dem nordafrikanischen Land hierfür 105 Millionen Euro zur Verfügung gestellt – was offensichtlich kurzfristig Wirkung zeigt, wie an der gestiegenen Zahl der aufgegriffenen Boote zu sehen ist.

      Dennoch steht die Vereinbarung stark in der Kritik: Auf der einen Seite legitimiert sie die Regierung Saied, die sowohl gegen Flüchtlinge als auch gegen die eigene Bevölkerung immer autokratischer vorgeht und Menschen- und Freiheitsrechte missachtet. Auf der anderen Seite wird durch das Abkommen ein nicht unbedingt vertrauenswürdiger Drittstaat in die Lage versetzt, den Migrationsdruck – der im Gegenzug lediglich kurzzeitig verringert wird – gegen die EU instrumentalisieren zu können. Wie ähnliche Abmachungen zwischen Italien und Libyen von 2017 gezeigt haben, ist nämlich kaum anzunehmen, dass sich der Rückgang der Flüchtlingszahlen in den kommenden Jahren fortsetzen wird. Nachdem damals die Zahl der Ankommenden aus Libyen zunächst stark abgenommen hatte, nahm sie ab 2020 wieder an Fahrt auf, denn die Ursachen für die Migrationsbewegungen in der Region sind vielfältig und durch restriktive Maßnahmen allein kaum in den Griff zu bekommen. Zur Auflösung der Fußnote[9]

      Der zweite Weg, auf dem die italienische Regierung die irreguläre Einwanderung eindämmen möchte, zielt auf die Einschränkung der Leistungen, auf die Migranten in Italien hoffen können. Unter diese Kategorie fallen etwa Maßnahmen wie die weitgehende Abschaffung des humanitären Schutzes und die Verlängerung des Ausreisegewahrsams in Rückführungszentren.

      Ein weiteres Beispiel für die Versuche der Regierung, Migranten abzuschrecken, indem sie – zumindest auf dem Papier – die Asylmöglichkeiten in Italien einschränkt, ist eine mit Albanien im November 2023 getroffene Vereinbarung. Demnach werden auf italienische Kosten zwei Aufnahmezentren auf albanischem Boden errichtet, in denen künftig die Asylanträge von monatlich rund 3000 Migranten abgewickelt werden sollen, die von Schiffen italienischer Behörden in internationalen Gewässern aus Seenot gerettet wurden. Die Entscheidungshoheit über die Gewährung von Asyl soll dabei jedoch zu jeder Zeit in italienischer Hand verbleiben.

      Dieses Verfahren ist ein erster Schritt zur Externalisierung beziehungsweise zum Outsourcing von Asylverfahren in ein Nicht-EU-Land. Damit unterscheidet sich die Vereinbarung mit Albanien grundsätzlich vom Abkommen mit Tunesien, das keinerlei vergleichbare Mechanismen vorsieht. Doch gerade weil die Entscheidungsgewalt nicht an albanische Behörden übertragen wird, kann man wohl davon ausgehen, dass die italienische Regierung in erster Linie das Ziel verfolgt, potenzielle Migranten durch die schiere Existenz des Überstellungsmechanismus nach Albanien vom Aufbruch abzuhalten. Sie sollen davon ausgehen, dass ihr Asylverfahren nicht von einem EU-Land entschieden wird. Die Vermittlung dieses Eindrucks aber ist irreführend.
      Ein für Italien unausgewogenes Abkommen

      Die von der Regierung Meloni betriebene Abschreckungspolitik muss im europäischen Kontext gesehen werden, insbesondere im Rahmen des neuen Migrations- und Asylpakets, das aus zehn miteinander verbundenen Rechtsakten besteht, um das Gemeinsame Europäische Asylsystem (GEAS) zu reformieren. Im Mittelpunkt der Verhandlungen – und der italienischen Position – stand das schwierig zu findende Gleichgewicht zwischen Verantwortung und Solidarität unter den Mitgliedstaaten. Da Rom bereits seit Langem einen verbindlichen Mechanismus für die Verteilung der Schutzsuchenden fordert, legte es dabei besonderes Augenmerk auf die Asylverfahrensverordnung, die Verordnung über Asyl- und Migrationsmanagement sowie die Verordnung zur Bewältigung von Krisensituationen und Situationen höherer Gewalt.

      Die Regierung Meloni musste hier jedoch zurückstecken und stimmte dem Prinzip einer „verpflichtenden Solidarität“ zu, das den Mitgliedstaaten weiterhin großen Spielraum lässt, auf welche Art und Weise sie die Erstaufnahmeländer unterstützen wollen. Die Staaten können nämlich selbst entscheiden, ob sie Asylsuchende aufnehmen – und zwar mit einer EU-weiten festen Obergrenze von 30000 Menschen pro Jahr – oder ob sie stattdessen einen finanziellen Beitrag zur Unterstützung von Maßnahmen zur Migrationskontrolle leisten oder den besonders betroffenen Staaten operativ unter die Arme greifen.

      Die Entscheidung der Regierung, eine der langjährigen italienischen Forderungen aufzugeben, hat sich letztlich nicht ausgezahlt, da die Verantwortung Italiens durch die Reform sogar noch zunimmt – etwa durch die verpflichtende Einführung von Grenzverfahren für bestimmte Kategorien von Migranten, die per definitionem in Erstaufnahmeländern durchzuführen sind. In dieselbe Richtung weist die Verlängerung der Verantwortlichkeit der Erstaufnahmeländer für die Asylanträge im Rahmen des Dublin-Systems, Zur Auflösung der Fußnote[10] das keineswegs überwunden ist, wie die Regierung Meloni behauptet. Ganz im Gegenteil scheinen die neuen Normen vielmehr darauf zu zielen, Mitgliedstaaten wie Deutschland, Frankreich oder die Niederlande zu beruhigen, indem die Sekundärmigration – also die Weiterreise in ein anderes EU-Land – strenger kontrolliert wird.

      Diese Absicht spiegelt sich auch deutlich im „Gemeinsamen Durchführungsplan für das Migrations- und Asylpaket“ wider, den die EU-Kommission im Juni 2024 vorgelegt hat. Zur Auflösung der Fußnote[11] Zu den Maßnahmen zählt etwa die Einführung des großangelegten IT-Systems Eurodac zur Sammlung und zum Abgleich biometrischer Daten von Schutzsuchenden sowie von Screenings Zur Auflösung der Fußnote[12] und weiteren Verfahren des Migrationsmanagements an den EU-Außengrenzen, die erkennbar vor allem der Eindämmung der Sekundärmigration dienen.

      Der Umsetzungsplan bietet die erste Gelegenheit, die von der Kommission vorgesehenen Schritte zur Implementierung des Migrationspaktes zu analysieren und mit den italienischen Interessen abzugleichen. Dass es sich bei der Reform um ein integriertes Gesamtkonzept handelt, wird durch die Festlegung unterstrichen, dass die Mitgliedstaaten nicht zwischen der Anwendung verschiedener Gesetzespakete wählen können, sondern alle Mitgliedstaaten alle Bausteine des Plans umsetzen müssen. Dieser Aspekt entspricht der italienischen Sicht auf die Migrationspolitik als „europäische Frage“. Dennoch ist zu erwarten, dass die Mitgliedstaaten in der Umsetzungspraxis bei den Details unterschiedliche Schwerpunkte setzen. Nicht zuletzt Italien selbst könnte bei heikleren Aufgaben zögern, beispielsweise bei der Einführung der verpflichtenden Grenzverfahren, falls seine Interessen in Fragen der Solidarität und bei Rückführungen von den anderen Mitgliedstaaten nicht angemessen berücksichtigt werden.

      Der entscheidende Faktor für den Erfolg des Migrationspaktes ist das gegenseitige Vertrauen der Mitgliedstaaten. Sollte es daran mangeln, könnte die Umsetzung nur teilweise und weniger vorhersehbar gelingen, was den Zweck der gesamten Reform infrage stellen würde. Von der Wirksamkeit und fristgerechten Umsetzung der Maßnahmen hängt auch die weitere Unterstützung seitens Italien ab, dessen Regierung augenscheinlich ein noch unausgewogenes System akzeptiert hat. Ein Grund für diese Entscheidung dürfte in der sogenannten externen Dimension der Migrationspolitik liegen.
      Ist die Externalisierung neu?

      Die Regierung Meloni reklamiert für sich, eine Richtungsänderung der europäischen Migrationspolitik bewirkt zu haben, wodurch nun die externe Dimension privilegiert werde, um die Zahl der irregulär Einwandernden zu verringern und die der Rückführungen zu erhöhen. Denn Italien hat den Kompromiss in Sachen Verantwortung und Solidarität im neuen EU-Pakt nur gegen eine Reihe von Zugeständnissen bei den Rückführungen akzeptiert. Der Pakt sieht etwa vor, dass die Kriterien dafür, ob ein Drittland als sicher eingestuft wird oder nicht, auf nationaler Ebene festgelegt werden. Dies wird von Italien begrüßt, denn die Mitgliedstaaten erhalten dadurch größere Flexibilität, Länder als sicher zu bestimmen, damit dorthin abgeschoben werden darf.

      Darüber hinaus ist ganz allgemein ein Trend zur Externalisierung migrationspolitischer Maßnahmen zu erkennen. In den zurückliegenden anderthalb Jahren haben Italien und die Europäische Kommission bei ihren Bemühungen um Migrationsabkommen mit anderen Mittelmeeranrainern sehr effizient zusammengearbeitet. Der Vereinbarung mit Tunesien von 2023 folgte im Frühjahr 2024 ein Abkommen mit Ägypten, das sehr umfassend und ambitioniert ist, aber ebenfalls besonderes Gewicht auf das Thema Migration legt. Die EU weitet derweil das Feld der Partnerschaftsabkommen mit Nicht-EU-Ländern des Mittelmeerraums systematisch aus: Zu den Vereinbarungen mit Tunesien und Ägypten sowie dem bereits 2016 geschlossenen Abkommen mit der Türkei sind kürzlich Übereinkommen mit Mauretanien und dem Libanon hinzugekommen.

      Darüber hinaus wird die italienische Vereinbarung mit Albanien in der EU als ein Modell betrachtet, das in anderen Kontexten nachgeahmt werden könnte. Im Programm der Europäischen Volkspartei (EVP) zur Europawahl 2024 wurde die Übertragung der Zuständigkeit in Asylfragen an Länder außerhalb der EU ausdrücklich unterstützt. Angesichts der Bestätigung der EVP-Kandidatin Ursula von der Leyen als Kommissionspräsidentin ist dies ein wichtiger Wendepunkt. Zudem haben 15 Mitgliedsländer, darunter Italien, vor wenigen Monaten eine gemeinsame Erklärung vorgelegt, in der die EU aufgefordert wird, innovative Lösungen zum Outsourcing der Asylverfahren zu suchen. Ausdrücklich wird darin das Abkommen zwischen Italien und Albanien als Modell angeführt und die Wichtigkeit von Abschreckung betont. Zur Auflösung der Fußnote[13]

      Obwohl die EU, nicht zuletzt auch auf Druck Italiens, in den vergangenen Jahren die externe Dimension ihrer Migrationspolitik konsequenter vorantreibt, handelt es sich nicht um eine grundsätzliche Neuerung. Die EU bemüht sich bereits seit der sogenannten Flüchtlingskrise 2015 um die Zusammenarbeit mit Drittländern, um die Migrationsbewegungen einzuschränken. Inzwischen verfolgt sie diese Strategie lediglich mit mehr Nachdruck und setzt alle ihr zur Verfügung stehenden Mittel ein – von der Handelspolitik bis zur Erleichterung von Visaerteilungen.

      Hierbei riskiert sie allerdings, weitreichende Beziehungen mit Schlüsselländern in Afrika und dem Nahen Osten kurzfristigen migrationspolitischen Interessen unterzuordnen. Darüber setzt sich die EU zunehmend der Gefahr aus, dass Migrationsbewegungen durch andere Akteure im Mittelmeerraum gegen sie instrumentalisiert werden. Paradoxerweise geschieht dies genau in dem Augenblick, in dem die EU mit dem neuen Migrations- und Asylpaket Regelungen in die Wege geleitet hat, die dieses Risiko einschränken sollen. Auch Italien, das seine Politik gegenüber Libyen und Tunesien seit Jahren an den Bedürfnissen der Migrationspolitik ausrichtet, würde durch vermehrte Anlandungen rasch unter Druck geraten.

      Die Kombination aus dem Migrationspakt und der Externalisierung der Migrationspolitik könnte zudem schwerwiegende Folgen für den Zugang zu Asyl haben. Obwohl in EU-Verordnungen immer wieder die Achtung der Grundrechte angemahnt wird, geht es Ländern wie Italien heute vorrangig darum, mit allen Mitteln zu verhindern, dass Menschen in Not nach Europa aufbrechen. Dies spiegeln auch die neuen Regelungen für die Definition sicherer Drittstaaten wider: Während ein Land früher die Genfer Flüchtlingskonvention von 1951 unterzeichnet haben musste, um als sicher anerkannt zu werden, hat die EU dieses Kriterium nun aufgeweicht – es muss lediglich ein „wirksamer Schutz“ gegeben sein, der nicht alle Rechte der Flüchtlingskonvention umfasst. Außerdem gibt die Reform den Mitgliedstaaten die Möglichkeit, ein Land als sicher einzustufen, wenn mit der EU ein Abkommen besteht, in dem die Unterzeichner die Achtung der Menschenrechte garantieren. Zur Auflösung der Fußnote[14] Mit Blick auf Tunesien sind diese Regelungen offensichtlich im Sinne Italiens, denn Tunesien hat die Flüchtlingskonvention zwar unterschrieben, sie aber noch nicht in nationale Gesetzgebung überführt; das gemeinsame Abkommen von 2023 garantiert jedoch, dass Tunesien als sicherer Drittstaat eingestuft werden kann.
      Schlussfolgerungen

      Auch wenn das neue Migrations- und Asylpaket hauptsächlich die interne Dimension der europäischen Migrationspolitik betrifft und mit neuen Verpflichtungen für Italien einhergeht, werden seine Regelungen tiefgreifende Auswirkungen auch auf die Beziehungen zu Drittländern haben. In dieser Hinsicht herrscht zwischen Italien und seinen europäischen Partnern mittlerweile weitgehendes Einvernehmen – das bei der Umsetzung des Paktes allerdings auf die Probe gestellt werden dürfte.

      Eine nur teilweise oder verspätete Anwendung der neuen Regelungen könnte zu einem Vertrauensverlust der Mitgliedstaaten in die Tragfähigkeit des gesamten Systems führen. Darüber hinaus könnte ein erneuter Anstieg der Ankunftszahlen die politische Unterstützung in Italien für die neuen Maßnahmen untergraben, da die Regierung zugesichert hat, dass durch die Reform ein geordnetes Migrationsmanagement gewährleistet sei. Das größte Risiko für Italien und die EU besteht also darin, eine „Lösung“ für ein „Problem“ wie die Migration versprochen zu haben, dessen Ursachen und Wurzeln jedoch viel tiefer liegen und wesentlich komplexer sind, als dieses Versprechen suggeriert.

      https://www.bpb.de/shop/zeitschriften/apuz/italien-2024/552524/italien-und-die-migration

  • #Mishtamishk, la #légende du #castor_géant

    Montage audiovisuel réalisé dans le cadre du projet numérique #Uelutshiun de la Société d’histoire et d’archéologie de #Mashteuiatsh. Légende #ilnu racontée en nehlueun par Jack Germain avec la narration française par Alain Connolly. L’illustration et l’animation ont été réalisée par l’artiste Sophie Kurtness.

    https://www.youtube.com/watch?v=fJFU1_uz_-k

    #castor #peuples_autochtones #animation #film_d'animation #castors

  • Kohei Saito, le philosophe communiste de la décroissance – Libération
    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/tribunes/kohei-saito-le-philosophe-communiste-de-la-decroissance-20240929_NLJ7GDAG

    Adepte de Karl Marx, sa relecture moderne du « Capital » a explosé les ventes dans l’archipel japonais. Un succès plébiscité par la jeune génération qui met dos à dos partisans de la décroissance et éco-modernistes. Il vient d’être traduit en français.

    #paywall

    • Profil
      [...]

      https://www.liberation.fr/resizer/uyB-vK9Z7chRPXsCXGQFSPHnPDE=/1600x0/filters:format(jpg):quality(70):focal(2152x1060:2162x1070)/cloudfront-eu-central-1.images.arcpublishing.com/liberation/PEYUBBEQK5CO5H4ECEGQNSDYNM.jpg

      Kohei Saito, professeur agrégé de philosophie à l’université de Tokyo, ici, dans une « forêt commune » à Hachioji, près de la capitale japonaise.. (Philip Fong/AFP)
      par Nicolas Celnik
      publié le 29 septembre 2024

      Ça commence par une paire d’yeux qui s’écarquillent dans un restaurant chic niché sous un pont à Tokyo : « Comment ? Vous avez rencontré Kohei Saito ? » Le décor est planté : dans l’archipel nippon, le jeune philosophe marxiste a l’aura d’une #rock_star. Lui-même s’amuse de cette popularité si soudaine, qu’il décrit comme un « non-sens ». Hitoshinsei no « Shihonron » (« le capital dans l’anthropocène »), dont la version française vient de paraître aux éditions du Seuil sous le titre Moins ! La décroissance est une philosophie, est devenu un petit phénomène de masse au Japon lors de sa sortie en 2020.

      En moins d’un an, le livre s’est vendu à plus de 500 000 exemplaires, si bien que la chaîne de librairies Maruzen, dans le quartier de Marunouchi, à Tokyo, a ouvert une section intitulée « Redécouvrir #Marx ». Le livre a depuis été publié dans douze pays, et Saito est reçu en invité de marque. En France, c’est l’Institut La Boétie, le think tank de La France insoumise (LFI), qui lui avait offert le micro lors de sa venue à l’automne 2023, avant d’investir le centre Pompidou le 20 septembre dernier. La « hype » autour de Kohei Saito frôle le paradoxe : son succès est devenu un argument de vente en soi, au-delà des apports du livre en lui-même.

      Dans les carnets personnels de Marx

      Il faut reconnaître que la thèse du livre a de quoi intriguer : d’après Kohei Saito, Karl Marx se serait intéressé, sur la fin de sa vie, aux limites de la croissance et aurait développé une pensée écologique qui mérite d’être redécouverte à l’heure de l’anthropocène. Pour justifier ce scoop, Saito propose de relire Marx à l’aune d’un matériau nouveau : les carnets personnels du philosophe allemand, qu’il a étudiés lors de sa thèse à Berlin. C’est à partir de ces écrits que Saito a compris pourquoi « Marx a tant tardé avant de publier les volumes II et III du Capital, alors qu’Engels le harcelait presque pour qu’il le fasse », racontait-il, lors d’une rencontre à Tokyo à l’été 2023. Selon lui, deux découvertes ont bouleversé Marx.

      D’abord, il découvre les #sociétés_précapitalistes, où il est tout particulièrement fasciné par la manière de distribuer les #terres selon un système de tirage au sort renouvelé régulièrement, qu’il considère comme une clé pour minimiser la concentration des richesses. Ensuite, il se passionne pour les #sciences_naturelles, et se documente sur l’appauvrissement des sols en Irlande et l’épuisement du charbon en Angleterre : il en déduit que l’industrialisation crée une « rupture métabolique », c’est-à-dire une situation où les humains consomment plus de ressources que ce que la nature est capable de fournir.

      Fort de ces enseignements, Saito, qui se présente comme ayant longtemps été « un marxiste très classique, occupé uniquement par la lutte des classes », et qui raconte avoir eu une prise de conscience des enjeux environnementaux suite à la catastrophe de Fukushima, en vient à se demander comment Marx analyserait-il les centrales nucléaires ?

      Organiser la production de manière soutenable

      Alors que l’économiste allemand est généralement présenté comme l’un des pères de l’industrialisme, clamant qu’il faut reconquérir et développer les forces productives pour libérer le prolétariat, voilà Kohei Saito qui oppose : « Sur la fin de sa vie, Karl Marx en vient à penser qu’il faut changer le système, mais pas en développant la production, nous exposait-il. Il propose plutôt de revenir à d’anciennes formes de production, tout en utilisant certaines des technologies les plus récentes – celles qui nous permettent d’atteindre l’objectif d’organiser la production de manière soutenable. » Kohei Saito donne un nom à ce type d’organisation : la « société de #communisme décroissant ».

      Il suffisait peut-être de réunir deux des mots les plus controversés en une même formule pour faire exploser les ventes. C’était, en tout cas, assez pour que toutes les obédiences (des ultralibéraux aux primitivistes) s’écharpent sur l’ouvrage pour en faire leur livre de chevet ou un autodafé. Kohei Saito se voit offrir l’occasion de développer ses théories sur la radio nationale japonaise, la NHK, lors d’un long programme dans lequel il décortique la pensée de Marx ; dans la foulée, son éditeur, qui venait de publier une version simplifiée des écrits de Marx, croule sous les demandes de jeunes lecteurs.

      Les préconisations formulées par Kohei Saito

      Pour saisir cet engouement, il faut comprendre que le livre de Saito arrive dans un Japon prêt à entendre de nouvelles voix sur l’#économie. D’abord, le Covid-19 a « mis en évidence les inégalités économiques » et « montré que le capitalisme peut être mis en pause », veut croire Saito. Ensuite, toute une génération, née dans les années 90, n’a connu qu’une économie stagnante, voire en récession, ballottée par la crise de 2008 et la catastrophe de Fukushima en 2011. Une certaine désillusion règne quant aux mesures libérales proposées par le gouvernement pour se tirer du marasme, et de nombreux jeunes japonais préfèrent s’exiler à la campagne plutôt que de s’enfermer dans des bureaux. Un certain nombre était donc désireux de s’entendre dire qu’il faut se débarrasser du capitalisme une bonne fois pour toutes, et preneur de quelques recettes pour le faire.

      C’est d’ailleurs sur les préconisations qu’il formule que Kohei Saito est le plus souvent attaqué : au-delà de certains marxistes qui lui reprochent de n’avoir rien compris à leur icône, Saito est ciblé par les libéraux qui préfèrent miser sur l’économie sociale et solidaire plutôt que faire la peau au marché. A gauche, Kohei Saito s’inscrit, malgré lui, dans un clivage entre deux tendances irréconciliables. D’un côté, les adeptes de la décroissance, dont il reprend les principaux auteurs – il s’appuie régulièrement sur les travaux de Jason Hickel et de Giorgos Kallis. De l’autre, les éco-modernistes, qui, à l’instar du magazine américain Jacobin, pensent que la décroissance de Saito va écraser le prolétariat, et préfèrent s’en remettre au progrès technologique.

      Une autre ligne de critique semble plus pertinente : là où Marx dessinait des perspectives révolutionnaires concrètes pour le prolétariat, Saito se contente d’affirmations péremptoires mais peu crédibles – « toutes les entreprises doivent devenir coopératives [dans la lutte contre le changement climatique] ou arrêter de commercer », écrit-il par exemple, sans que l’on comprenne bien comment faire coopérer lesdites entreprises. Sans être un intellectuel engagé, Saito s’investit depuis plusieurs années dans une ferme coopérative gérée avec des amis, sur des terres communes, et s’en inspire parfois pour illustrer ce à quoi pourrait ressembler une société de #communisme_décroissant. Une manière de montrer, peut-être, que contrairement à ce que dit l’adage, ce qui unit l’#écologie et la lutte des classes, c’est aussi le jardinage.

      Moins ! La décroissance est une philosophie, Seuil, 2024

    • L’ayant entendu sur FC à défaut de l’avoir lu je confirme que si il souligne l’importance chez Marx de la rupture métabolique opérée par la production capitaliste (déjà soulignée par d’autres, qui surent aussi être attentifs à l’apologie présente chez Marx du Mir russe, de la propriété et de la gestion collective des terres, loin du « progressisme » usuel, des théories de l’arriération, ou de toute promotion du « rôle révolutionnaire de la bourgeoisie ») il parait, outre quelque mots clés déjà usés dans nos contrées -depuis Dardot et Laval il doit bien y avoir des coincetaux de la très républicaine LFI pour évoquer les « communs »- n’avoir à peu près rien à dire (il faudra que je prenne le livre en main pour le parcourir pour infirmer cet avis).

      Par ailleurs, il n’échappera à personne que concevoir un projet politique en terme de « décroissance » c’est en rester à des catégories qui n’ont pas d’existence en dehors d’une économie qu’il s’agit précisément de détruire, si il est question de sortir du cercle de la production pour la production.

      Et pour finir, on persiste partout à confondre le marxisme avec Marx. Or, par exemple, le « développement des forces productives » n’est jamais entendu que dans son action industrialiste et productiviste alors que chez Marx, la force productive primordiale, c’est non seulement le prolétariat mais l’humanité, comme labeur et comme intelligence collective, et que la condition du développement de cette force productive là c’est qu’advienne une humanité s’affranchie des rapports sociaux qui l’entravent.
      On voit depuis quelques années déjà l’opposition travail vivant / travail mort gagner en profondeur et en extension (selon des modalités dont certaines interrogent...) à l’occasion des nombreux travaux centrés sur le travail du vivant et de la nature.

      J’ai déjà vu des rock star à la puissance d’évocation plus affirmée. J’en conclus que son succès répond à un besoin politique de nombreux japonais et bien que je soupçonne un brin d’esthétisme dans leur démarche (une belle vie plutôt que la belle vie capitaliste et sa destructivité) je me demande d’une part ce qu’il en est de la circulation au Japon d’oeuvres de langue anglaise ou en français (dont bon nombre ont été signalés ici, de Jason Moore à Chopot et Balaud, par exemple) qui s’attachent à ces enjeux sans bazarder Marx en raison du marxisme, et, d’autre part, à quel moment ces gens sauront se confronter à l’alternative effective que l’on peut résumer, pour paraphraser Trotsky à « notre destructivité contre la leur ».

      #capitalisme #travail_vivant #mise_au_travail_du_vivant

  • American long-range missiles are coming back to Europe | The economist | Shashank Joshi
    https://archive.ph/6FyWX

    America plans to put three missiles in Germany. One is the 500km-plus range sm-6 ballistic missile, currently used as a ship-based anti-air weapon. The second is the 2,500km-range Tomahawk cruise missile, largely fired today from ships. The third and most capable is the Long-Range Hypersonic Weapon, also known as Dark Eagle, thought to travel a whopping 3,000km-plus. All far outstrip the longest-range land-based missile in Europe today, the 300km-range ATACMS ballistic #missile.

    They will not be the only such missiles in Europe. In April Emmanuel Macron, France’s president, called on allies to build Europe a deep-strike capability of its own. On July 12th France, Germany, Italy and Poland signed a letter of intent to build a cruise missile with a range of more than 1,000km. Many countries already operate similar missiles launched from planes and ships. Finland, Germany, the Netherlands and Poland are buying 1,000km-range jassm-er missiles for their f-35 jets; the Dutch navy is also buying Tomahawks for its ships and subs.

    This is not the first time America has stationed missiles in Europe. In the 1980s nato’s decision to deploy medium-range nuclear-capable missiles in European countries prompted huge demonstrations. But those “#Euromissiles” were meant as bargaining chips to secure the removal of Soviet ones—a gambit which succeeded with the #INF Treaty in 1987. Today’s deployments are for the long haul.

    #otan #ukraine

  • Un voyage en absurdie, au Sardounistan. La vision de la France, de son histoire et de sa société, véhiculée dans les enregistrements de Michel Sardou.
    "Opérons un nouveau bond chronologique avec "Le bon temps des colonies" (1975). "Autrefois à Colomb-Béchar, j’avais plein de serviteurs noirs / Et quatre filles dans mon lit, au temps béni des colonies". Le chanteur incarne un colon dans la bouche duquel sous-entendus racistes, clichés, nostalgie déplacée, s’enchaînent. Face à ceux qui l’accusent de faire l’apologie du colonialisme, le chanteur clame que les paroles sont à prendre au second degré. L’argument peine à convaincre. Le fait colonial y est au contraire assumé dans sa vérité crue : la soumission de populations considérées comme inférieures, l’exploitations de territoires envisagés comme des réserves à matière premières ("On pense encore à toi, oh Bwana / Dis nous ce que t’as pas, on en a"). Or, une fois l’indépendance acquise, l’ancienne métropole n’a plus un accès direct à ces ressources, ce que semble regretter notre chanteur dans "Ils ont le pétrole" (1979). La richesse matérielle ne fait pas tout. Si les puissances du Golfe ont le pétrole, des dollars, des barils, ils leur manquent ce qui fait, d’après Sardou, les petits plaisirs simples de la vie : "le bon pain", "le bon vin". Le texte se réfère à la campagne lancée par le gouvernement Barre contre la gabegie, résumée par le slogan : "On n’a pas de pétrole, mais on a des idées". Les paroles, très agressives à l’encontre des Arabes (jamais désignés) ne font pas dans la dentelle et osent même un douteux « Martel à Poitiers »… "

    En version blog
    https://lhistgeobox.blogspot.com/2024/09/un-voyage-en-absurdie-au-sardounistan.html

    En podcast

    https://podcasters.spotify.com/pod/show/blottire/episodes/Un-voyage-en-absurdie--au-Sardounistan-e2nk4j1

  • À #Genève, un musée met en débat la restitution d’œuvres

    Le musée d’ethnographie de Genève met au jour ses errements passés, dans une exposition stimulante consacrée au rôle joué par la ville suisse dans le monde colonial. Et envisage, sur un registre apaisé, la restitution de pans de sa collection.

    La manœuvre n’est pas si fréquente : à Genève, un vénérable musée a décidé de faire en grand son autocritique, et d’égratigner la légende de ses pères fondateurs. À travers l’exposition « Mémoires. Genève dans le monde colonial », le musée d’Ethnographie (MEG), inauguré en 1901, interroge ses collections sous le prisme colonial. Il pose aussi de manière subtile l’enjeu des restitutions, non sans écho avec le film de Mati Diop Dahomey, qui sort en salles mercredi 11 septembre.

    Sur le parcours conçu dans l’immense sous-sol sombre du musée, une vitrine est consacrée à l’un des glorieux donateurs de l’établissement, le peintre suisse Émile Chambon (1905-1993), qui avait amassé un millier de pièces d’Afrique et d’Océanie : il surgit dans un autoportrait de 1931, portant le casque et l’uniforme de son oncle, qui fut administrateur colonial en Afrique équatoriale française. C’est de cet oncle qu’il avait hérité les premiers artefacts africains de sa collection.

    Un artiste contemporain, Mathias Pfund, a inversé les bordures du cadre de cette peinture malaisante, l’un des cœurs malades de cette exposition : une discrète intervention, qui signale que quelque chose s’est déréglé. Face aux objets personnels de Chambon, qui traduisent sa fascination pour l’Afrique, ont été rassemblés, dans une autre vitrine, certains de ses dons au musée : des statues de cuivre ou de fer qui représentent des gardiens de reliquaires kotas, sur les territoires du Gabon et de la République du Congo.

    Lorsque des missionnaires ont arraché ces figures au XIXe siècle, ils se sont débarrassés, en les brûlant ou en les cachant en forêt, des corbeilles d’os qu’elles surveillaient. Depuis, le MEG les a exposées comme de simples statues africaines. Cette fois, le musée a sculpté de nouvelles urnes funéraires glissées au pied de leurs gardiens, avec l’aide de visiteurs réguliers du MEG d’origine kota, pour tenter de rendre à ces objets une forme d’intégrité.

    « Dans l’exposition, les objets n’illustrent pas les discours. Les propos historiques viennent étoffer, dans un deuxième temps, l’histoire de ces objets. C’est pourquoi il y a beaucoup de choses que nous ne disons pas, sur le colonialisme à Genève et en Suisse, parce que les objets de notre collection ne le racontent pas », précise la Française Floriane Morin, commissaire de l’exposition.
    Le colonialisme suisse

    La Suisse, puissance coloniale ? L’affirmation peut surprendre, en particulier depuis la France. Dans l’exposition, une carte interactive relaie les conclusions d’un rapport de 2022 sur « l’héritage raciste et colonial dans l’espace public genevois ». « L’État suisse n’a pas conquis de territoires ni administré directement de colonies, explique Fabio Rossinelli, l’un des historiens qui ont travaillé sur l’exposition, rattaché aux universités de Lausanne et de Genève. Mais des sociétés suisses se sont formées spontanément, en Égypte ou encore au Brésil, qui étaient reconnues par le corps consulaire, et entretenaient des relations avec Berne. »

    Il poursuit, soucieux de « ne pas dédouaner l’État de ses responsabilités » : « L’État était bien présent, mais plutôt un peu à l’arrière-plan, en cachette. Prenez la Société de géographie de Genève [fondée en 1858 – ndlr]. C’était une société privée. Des collaborations avec l’État avaient lieu, des subventions étaient au besoin octroyées. On voulait favoriser l’intégration du pays dans le monde impérial et colonial. » Beaucoup des missionnaires suisses partis à cette époque, soutenus par cette société, ont rapporté des objets qui constituent le socle des collections actuelles du MEG.

    Quant à l’implication de la Suisse dans la traite négrière, elle est, là encore, bien réelle. D’après l’historienne Béatrice Veyrassat, la participation suisse à la traite, d’une manière « active » (des commerçants suisses qui recourent à l’esclavage dans leurs plantations aux Amériques) ou « indirecte » (via des investissements dans des compagnies maritimes dotées de bateaux négriers) « est estimée entre 1 % et 2 % de l’ensemble des Africain·es déplacé·es vers les Amériques ».

    Avec Nantes, Genève fut aussi, à partir des années 1670, l’un des centres de production des « indiennes », ces tissus fabriqués à partir de coton importé des comptoirs d’Inde (les collections suisses d’indiennes sont accrochées au château de Prangins, on ne voit que des reproductions frustrantes dans l’exposition genevoise). Ces indiennes pouvaient servir de monnaie d’échange des Européens contre des êtres humains mis en esclavage dans les ports africains, lors du commerce triangulaire. En 1785, pas moins de 20 % de la population active à Genève travaille pour une dizaine d’« indienneries ».
    Objets éclatés

    À bien des endroits, l’exposition est coupante et inconfortable, en particulier lorsqu’elle revient de manière très précise sur le travail problématique des équipes passées du MEG. Alors que Genève organise une « exposition nationale suisse » en 1896, dotée en son sein d’un « village noir », dans la sinistre tradition des zoos humains, le MEG achète à l’époque 85 artefacts fabriqués par ces captifs africains, majoritairement venus du Sénégal et de Gambie. Mais les experts du musée gomment ensuite leur origine et les font passer pour des objets fabriqués en Afrique de l’Ouest.

    Autre silence complice : une sublime coiffure de femme faite de cuir et de fer, attribuée à une femme d’origine herero, rapportée de Namibie par un couple de collectionneurs en 1906. Au même moment se déroule, de 1904 à 1908, le génocide des Herero (et des Nama), premier génocide commis par l’Allemagne. « La datation de ces objets laisse peu de doutes quant au contexte génocidaire et d’extrêmes violences qui a rendu leur acquisition possible », tranche un cartel de l’exposition.

    Une vitrine montre encore un ustensile aux allures de fouet, utilisé pour repousser les mouches, dans le Ghana du XIXe siècle. Ce chasse-mouches, peut-être détenu par un roi, avait aussi valeur de talisman coranique. À une date inconnue, des employés du musée l’ont éventré pour lui retirer sa charge magique, constituée notamment d’une lame de couteau – disparue – et de cinq feuillets de prières, retrouvés des décennies plus tard dans un tiroir du musée. « Comment perdre l’intégrité d’un objet au musée ? », s’interroge un cartel.

    L’exposition revient aussi sur l’essor de l’anthropologie telle qu’elle est enseignée à Genève à partir de 1860, discipline qui s’est distinguée en justifiant l’impérialisme occidental et en décrétant la supériorité européenne. C’est le point d’ancrage morbide des premières collections d’objets amassées à Genève, qui, là encore, alimenteront les réserves du MEG. Dans les années 1920, Eugène Pittard, fondateur du musée, tire aussi profit du trafic de restes humains dans les colonies britanniques.
    « Ramatriement »

    Floriane Morin assume cette approche « incisive » vis-à-vis de l’histoire de son musée, « parce qu’elle est la seule condition à la possibilité d’une réparation ». Mais est-il encore possible de décoloniser un musée construit sur des mensonges aussi lourds ? Même si le MEG s’est doté d’un nouveau bâtiment en 2014, en forme de pirogue blanche spectaculaire et facile à reconnaître dans le paysage genevois, ne faudrait-il pas plutôt fermer ses portes à jamais ?

    L’un des espaces les plus originaux de l’exposition prouve en tout cas que le musée a encore des choses à dire, et des chantiers à mener. « Nous ne parviendrons pas à décoloniser notre musée, à redéfinir l’institution, sans engager des relations sur le temps long, avec des personnes qui sont le plus à même [originaires des pays et populations concernés – ndlr] de reconsidérer ces collections et de réfléchir à leur avenir », avance encore Floriane Morin.

    Cinq « capsules » ont été aménagées, comme autant de cocons qui posent la question de la restitution d’objets aux populations qui les réclament. Dans ces salles, des registres de paroles se mêlent – juridiques, historiques, administratifs, intimes, mais aussi depuis le Nord et les Suds –, pour restituer le dialogue entretenu au fil des décennies entre le MEG et des populations autochtones.

    Ici, des objets déjà restitués à une communauté autochtone du Canada – un « ramatriement » plutôt qu’un rapatriement, précise le cartel – sont représentés par de simples silhouettes de papier noir sur le mur. On prend des nouvelles de leur vie d’après, réintégrés à des cérémonies rituelles. Ailleurs, un réseau de huit musées suisses négocie directement avec le Nigeria, pour le retour de biens originaires de l’ancien royaume du Bénin.

    L’histoire de deux mâts-totems est sans doute la plus emblématique. Achetés en 1955 par un collectionneur suisse dans une ville du sud-est de l’Alaska, les deux immenses totems aux motifs d’oiseaux ont été plantés dans le jardin du musée suisse pendant trente-quatre ans. Stockés par la suite dans des entrepôts dans un souci de protection, ils ont été remplacés par des copies. Mais ils sont restés des emblèmes de ce quartier de Genève au fil des années. L’exposition donne la parole aux descendants du sculpteur de ces mâts, qui disent leur sensation de manque et l’importance qu’ils revêtent encore pour eux, mais décrit aussi l’attachement de générations de Genevois·es à ces objets aux pouvoirs manifestement actifs des deux côtés de l’Atlantique.

    « Il y a une histoire qui se crée après la restitution, insiste Floriane Morin. Les restitutions ne sont pas la fin de quelque chose. Rendre un objet n’est pas fermer la porte, mais entamer une nouvelle histoire avec des personnes qui nous font confiance, cela crée plein de choses, déclenche de nouveaux projets, et c’est aussi ce que nous avons voulu raconter dans cette exposition. »

    https://www.mediapart.fr/journal/culture-et-idees/100924/geneve-un-musee-met-en-debat-la-restitution-d-oeuvres

    #Suisse #Suisse_coloniale #colonialisme_suisse #MEG #exposition
    #oeuvres_d'art #art #décolonial #Afrique #pillage #musées #colonisation #Emile_Chambon #Océanie #héritage #Société_de_géographie_de_Genève #missionnaires #objets #traite_négrière #indiennes #tissus #industrie_textile #coton #esclavage #exposition_nationale_suisse #village_noir #zoo_humain #ramatriement #réparation #mensonges

    ping @reka @cede

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    ajouté à la métaliste sur le #colonialisme_suisse :
    https://seenthis.net/messages/868109

    • La Collection

      La Collection propose de (re)découvrir les objets muséifiés par le prisme de leur ancrage dans l’histoire coloniale du Musée d’ethnographie de Genève. Ils se sont imposés dans ce parcours. La trame narrative se tisse autour d’eux, par les récits, les indices ou les silences de leurs trajectoires jusqu’au Musée, par les assignations qu’ils ont subies, mais aussi par les multiples identités qu’ils assument, selon qui interagit avec eux. Les biographies fragmentaires de ces objets se mêlent à l’énonciation du contexte colonial spécifique à Genève ainsi qu’à certains épisodes de l’histoire des impérialismes européens. La plume d’historien-ne-s, géographes et anthropologues spécialistes de l’ère coloniale, les gestes et les œuvres d’artistes contemporain-e-s, l’implication d’héritières et d’héritiers culturel-le-s se lient ici aux archives que le MEG partage en toute transparence.

      Au fil de La Collection, les sept « Mémoires d’objet », reconnaissables à leurs vitrines individuelles, apportent un éclairage approfondi sur des artefacts singuliers aux histoires surprenantes.

      https://colonialgeneva.ch/la-collection

  • Devant le tribunal, le Pr Didier Raoult recule à la dernière minute
    https://www.lepoint.fr/sante/devant-le-tribunal-le-pr-didier-raoult-recule-a-la-derniere-minute-06-09-202

    Ce jeudi, l’IHU et les hôpitaux de Marseille lançaient une alerte contre le Pr Raoult. Aujourd’hui, ce dernier fait volte-face dans une procédure judiciaire qu’il a enclenchée il y a trois ans.

    Par Olivier Hertel
    Publié le 06/09/2024 à 15h42, mis à jour le 07/09/2024 à 11h08

    Coup de théâtre ce matin au sein de la 11e chambre correctionnelle du tribunal judiciaire de Marseille. Le Pr Didier Raoult s’est retiré à la dernière minute. Pourtant, il poursuivait pour diffamation et injure publique depuis plus de trois ans, Alexander Samuel, docteur en biologie et professeur de mathématiques dans un lycée de Grasse. Rappelons qu’hier, il faisait l’objet d’un signalement à l’Agence nationale de sécurité du médicament et des produits de santé (ANSM) par l’Assistance publique-hôpitaux de Marseille (AP-HM).

    Ce désistement est pour le moins surprenant, car quelques jours avant l’audience, l’ancien directeur de l’IHU Méditerranée Infection, aujourd’hui à la retraite, demandait encore 30 000 euros à Alexander Samuel : 20 000 euros pour préjudice moral et 10 000 euros pour frais d’avocat. Contacté par téléphone, son avocat, Me Brice Grazzini, n’était pas en mesure d’expliquer ce revirement tardif : « Un désistement n’a pas à être motivé. M. Raoult n’a pas à donner d’explications à sa décision. »

    Le conseil d’Alexander Samuel, Me Mokhtar Abdennouri, a pour sa part quelques hypothèses plausibles : « Cette manœuvre permet d’esquiver le débat et de voir le tribunal reconnaître que la procédure est abusive, le tout afin de tenter de ne pas avoir à payer les frais d’avocat demandés par mon client. »

    Ses précédents déboires judiciaires ont peut-être conduit l’ancien chercheur marseillais à stopper les frais. En mai dernier, il avait effectivement dû payer 2 000 euros pour frais d’avocat à Guillaume Limousin, lui aussi professeur de mathématiques, qu’il poursuivait là encore pour diffamation et injure publique.

    Depuis le début de la pandémie, Didier Raoult n’a pas été en veine dans les nombreuses procédures judiciaires qu’il a engagées à l’encontre de ses contradicteurs. Il a, par exemple, perdu en première instance contre l’infectiologue Karine Lacombe, le directeur général des hôpitaux de Marseille François Crémieux, tandis que le parquet de Marseille a classé sa plainte visant la microbiologiste néerlandaise Elisabeth Bik. Alors en activité à la tête de l’IHU, il bénéficiait de la protection fonctionnelle de l’Institut qui lui permettait de couvrir ses frais d’avocat.

    En 2022, le rapport très sévère de l’Igas concernant le fonctionnement de l’établissement, s’étonnait d’ailleurs des conditions dans lesquelles l’IHU lui avait accordé un budget de 95 400 euros TTC pour cette protection juridique. Or, selon Me Brice Grazzini, la protection fonctionnelle de l’IHU ne couvre pas les indemnités.

    Malgré son désistement, les débats de ce matin ont dû se concentrer autour de la condamnation éventuelle de Didier Raoult à payer de sa poche les 5 400 euros de frais d’avocat que lui demandait Alexander Samuel. Le résultat sur ce point sera connu le 18 octobre 2024.

    Effectivement, la conclusion de cette procédure ne s’annonçait pas sereine pour le Pr Raoult, et ce, depuis le début. Pour rappel, il s’agissait d’une plainte avec constitution de partie civile pour diffamation et injure publique à laquelle s’étaient associés l’IHU et le Pr Éric Chabrière, l’un des plus virulents soutiens du microbiologiste marseillais sur X (anciennement Twitter).

    Mais pour que cette plainte soit enregistrée, la justice exige une consignation, c’est-à-dire le dépôt d’une certaine somme d’argent de la part des plaignants, afin de limiter les risques de procédures abusives. Il était alors demandé 3 000 euros chacun aux Pr Raoult et Pr Chabrière et 6 000 euros à l’IHU.

    Éric Chabrière n’a jamais payé cette consignation. Il a donc été automatiquement écarté de la procédure. L’IHU et Didier Raoult ont payé, mais après la date butoir fixée par le juge. « Or, les textes et la jurisprudence prévoient qu’un retard équivaut à une absence de paiement. De fait, l’action aurait dû être interrompue à cette date. Mais elle a été maintenue », explique Me Mokhtar Abdennouri, qui comptait bien exploiter cette irrégularité pour obtenir la relaxe d’Alexander Samuel.

    D’autres éléments vont se révéler défavorables à Didier Raoult, qui poursuivait le jeune prof de mathématiques pour s’être contenté de traduire sur son blog un article très critique à l’encontre des travaux de l’IHU. L’article original avait été rédigé par le biologiste allemand Leonid Schneider, un expert reconnu de la fraude scientifique. Ce dernier était aussi poursuivi par Raoult, mais, premier mauvais signal pour le chercheur marseillais, la justice a abandonné l’idée de le poursuivre car ce dernier réside à l’étranger. Et en octobre 2023, c’est l’IHU qui se désiste, en annonçant se désolidariser du Pr Raoult, désormais seul face au juge. Il n’ira donc pas jusqu’au bout en décidant de se rétracter in extremis.

    Il renonce ainsi aux 30 000 euros qu’il réclamait à Alexander Samuel. « Le procès n’ayant pas vraiment eu lieu, il n’est donc pas possible de déclarer injurieux ou diffamatoires les propos visés par la plainte », précise Me Mokhtar Abdennouri. Entre autres celui-ci : « Raoult a organisé un essai clinique illégal avec de vrais patients pour prouver que la chloroquine était efficace. » CQFD

  • La douleur des #femmes est sous-estimée par le corps médical - Sciences et Avenir
    https://www.sciencesetavenir.fr/sante/la-douleur-des-femmes-est-sous-estimee-par-le-corps-medical-et-ce-n
    https://www.sciencesetavenir.fr/assets/img/2024/09/03/cover-r4x3w1200-66d70ab1370b0-044-b32236047.jpg

    Par conséquent, les femmes avaient une moindre probabilité de recevoir des médicaments contre la douleur : 38 % d’entre elles en ont bénéficié, contre 47 % des hommes. Et elles attendaient en moyenne 30 minutes de plus aux urgences avant d’être prises en charge. Ces différences de traitement étaient observées autant en Israël qu’aux États-Unis.

    Cette étude met en évidence un biais inquiétant dans la perception et le traitement de la douleur des femmes, qui pourrait avoir des conséquences graves sur leur santé, selon les auteurs. Qui soulignent l’importance de prendre en compte ces biais psychologiques dans le corps médical pour assurer une prise en charge optimale de tous les patients, peu importe leur genre.

  • Au #procès des folles

    « Les violences sont déplacées dans le champs du #fantasme »

    Victimes de violences physiques et psychologiques de la part de leurs ex conjoints, Anouk et Marie doivent être expertisées par des psychologues et psychiatres suite aux #démarches_juridiques qu’elles entament, au pénal et au civil. Elles racontent leurs expériences traumatisantes face à des expertes qui minimisent les faits, remettent en doute leurs paroles, symétrisent les comportements ou encore les accusent d’être hystériques et masochistes. Ces psys considèrent qu’Anouk et Marie « y sont sans doute pour quelque chose », compte tenu de leurs profils psychologiques.

    De très nombreuses femmes vivent les mêmes expériences, source de nouveaux traumatismes, devant la justice, mais aussi dans les cabinets libéraux. Cet épisode décrypte le processus de #psychologisation de la violence (des victimes, mais aussi des agresseurs) qui permet de mieux l’occulter. Avec les analyses de psychologues et d’avocates qui tentent de faire changer ces pratiques.

    https://www.arteradio.com/son/61684896/au_proces_des_folles
    #justice #violence #procès_pénal #procès #traumatisme #masochisme #hystérie #occultation #invisibilisation #psychologie #anxiété #VSS #violences_sexuelles #expertise #peur #honte #répétition #larmes #humiliation #culturalisation #religion #histoire_familiale #hystérie #suspicion #intimité #expertise_psychologique #enquête_de_crédibilité #crédibilité #toute_puissance #traumatisme #post-traumatisme #consentement #colère #tristesse #témoignage #anxiété_généralisée #traumatisme_de_trahison #troubles_du_stress_post-traumatique (#TSPT) #subjectivité #psychanalyse #névrose #masochisme #analyses_paradoxales #présomption_de_masochisme #présomption #concepts #mise_en_scène #jeu #mensonge #manipulation #exagération #répétition #co-responsabilité #dépsychologisation #féminisme #violences_politiques #vulnérabilité #expertises_abusives #maltraitance_théorique #théorie #rite_de_domination #violences_conjugales #analyse_sociale #psychologisation_de_la_violence #patriarcat #domination #violence_systémique #féminicide #sorcière #pouvoir #relation_de_pouvoir #victimisation #violences_conjugales #crime_passionnel #circonstances_atténuantes #injustice #haine #haine_contre_les_femmes #amour #viol #immaturité #homme-système #empathie #désempathie #masculinité #masculinité_violente #violence_psychologique #humiliations #dérapage #déraillement #emprise_réciproque #reproduction_de_la_violence #émotions #récidive #intention #contexte #figure_paternelle #figure_maternelle #imaginaire #violence_maternelle #materophobie #mère_incenstueuse #parentalité_maternelle #parentalité_paternelle #dénigrement

    #audio #podcast

    ping @_kg_

    • Merci
      Cette émission a fait un écho tremblant aux accusations et dénigrements de psychologues dont j’avais requis les compétences pour m’aider (croyais-je) alors que j’étais en soin pour un cancer du sein métastasé. La première, je n’ai pas ouvert la bouche que déjà elle me dit que je me suis assise de façon présomptueuse et un autre moment elle rit en me disant qu’elle voudrait bien voir mon enfant pour savoir comment il s’en sort d’avoir une mère comme moi. Une autre, à qui j’ai demandé d’agir en relais le temps des soins pour mon enfant qui débute ses études, et qui présente des phases dépressives suite à des maltraitances de son père, lui conseille d’aller vivre chez lui devenu SDF à 600km de là et me donne un rdv où j’apprends qu’il sera présent, refusant de m’entendre alors que c’est moi qui l’ai toujours payé. Tellement choquée que je pars en voir une autre pour lui demander si il est normal d’agir ainsi. Cette fois, en sortant, j’étais responsable du cancer qui m’avait fait perdre mon sein dû à des problèmes psys de maternité non résolu, j’allais détruire mon entourage, mon enfant également et j’avais juste envie de me suicider.
      J’ai quand même repris trois mois plus tard un suivi par une psychologue de la clinique qui m’a cette fois réellement écoutée et aidée. Jamais eu le courage cependant de retourner voir les 3 autres pour dénoncer leur incompétence et leurs humiliations.

      #psychologues #violences_psychologiques #maternophobie #courage_des_femmes

  • Olympia 2024: Wie woke-queere Ideologen den fairen Sport infrage stellen
    https://www.telepolis.de/features/Olympia-2024-Wie-woke-queere-Ideologen-den-fairen-Sport-infrage-stellen-98


    Imane Khelif im Boxring nach einem Kampf

    18.8.2024 von Marie-Luise Vollbrecht - Genderaktivisten und ihre Agenda: Hitzige Debatte um intersexuelle Athleten beim Boxen in Paris. Experten und Medien in Aufruhr. (Teil 1)

    Khelif in Paris, 2024. Bild: ProPhoto1234, Shutterstock.com

    Genderaktivisten und ihre Agenda: Hitzige Debatte um intersexuelle Athleten beim Boxen in Paris. Experten und Medien in Aufruhr. (Teil 1)

    Der erste ungleiche Kampf im Amateurboxen am 1. August 2024 zwischen dem Algerier Imane Khelif und der Italienerin Angela Carini in der Gewichtsklasse 66 Kilogramm dauert nur 46 Sekunden. Dann gibt Carini nach einem harten Schlag ins Gesicht, der ihr die Nase verletzt, unter Tränen auf. „Non è giusto“, entfährt es ihr: „Das ist nicht fair.“

    Jeder, der diesen Kampf vorbehaltlos verfolgt, weiß, dass sie recht hat. Hier schlägt ein Mann auf eine Frau ein, die, obwohl sie zur Weltbestenliste zählt, dem nichts entgegenzusetzen hat.

    Es scheint zunächst, als habe es die brutalen Schläge ins Gesicht einer Frau gebraucht, um der ganzen Welt die Konsequenzen der von queer-woken Aktivisten beschworenen angeblichen Vielgeschlechtlichkeit zu demonstrieren. Die deutsche Boxerin Regina Halmich fasst es treffend zusammen: „Lasst diesen Scheiß!“

    Bei der Olympiade in Paris 2024 treten zwei Boxer an, die im Vorjahr von der Internationalen Boxvereinigung (IBA) disqualifiziert wurden: der Algerier Imane Khelif und der Taiwanese Lin-Yu-Ting. Der Grund: Beide haben die Kriterien, welche die IBA an Boxerinnen stellt, nicht erfüllt – das Vorhandensein von zwei X-Chromosomen.

    Trotz der Kontroverse und der Gefahr, die von ihnen für Sportlerinnen ausgeht, lässt das IOC, das Internationale Olympische Komitee, beide dennoch zu, mit der Beteuerung, dass sie immer Frauen gewesen seien. Denn beim IOC zählt, dank jahrelanger Lobbyarbeit von Trans- und Genderaktivisten, ausschließlich der Eintrag „weiblich“ im Pass.

    Binäre Geschlechtlichkeit widerlegen

    Nach diesem ersten Kampf setzt offenbar die Ernüchterung bei den Verantwortlichen und all jenen ein, deren Ziel es war, die binäre Geschlechtlichkeit zu widerlegen. Die Behauptung, es handele sich um ganz normale Frauen, ist schwer aufrechtzuerhalten angesichts der deutlichen Gegenbeweise.

    Eine nahezu unisono geführte Medienkampagne startet, bei der tagelang biologische Fakten ignoriert, geleugnet oder zur Unkenntlichkeit „kontextualisiert“ werden – eine Erklärung absurder als die nächste. Dazu entbrennt im Netz eine polarisierte, erbittert geführte Debatte.

    Ich werde im Folgenden einige der häufigsten und haarsträubendsten Behauptungen, die ungeprüft von den Medien verbreitet wurden, erläutern.

    Ich möchte voranstellen, dass es keine biologisch detaillierte Erklärung benötigt, um zu erkennen, dass es sich bei Khelif um einen Mann handelt.

    Ich verwende den Ausdruck „Mann“ in diesem Kontext, weil eine Frau ein weiblicher erwachsener Mensch ist und Khelif weder weiblich noch biologisch eine Frau ist.
    Verbiegung der Sprache

    Unabhängig davon, wie er sein Leben gestaltet und wie er oder auch sie sich fühlt, ist die Verbiegung der Sprache eine Quelle der Verwirrung, die ich in diesem Text zu vermeiden versuche.

    Menschen ohne jede Kenntnis von Entwicklungsbiologie und Genetik sind in der Lage, unbewusst in Sekundenbruchteilen das Geschlecht ihres Gegenübers zu erkennen. Diese kategorische Wahrnehmung ist ein unbewusster kognitiver Prozess, bei dem Bewegung, Körperbau, Proportionen und Gesicht eines Menschen die Hinweisgeber sind, nach denen unser Gehirn diese Zuordnung vornimmt.

    „Das medizinische Ergebnis, die Blutuntersuchung, zeigt – und das Labor bestätigt – dass diese Boxer männlich sind“, erklärte Dr. Ioannis Filippatos auf einer Pressekonferenz der International Boxing Association (IBA).

    Man habe zwei Testreihen durchgeführt, die von unabhängigen Laboren ausgewertet wurden. Am 17. Mai 2022 wurden in Istanbul Blutproben von Imane Khelif und Lin-Yu-Ting analysiert, nachdem eine Reihe von Beschwerden von Trainern und Boxerinnen eingegangen war.

    Die Ergebnisse der Tests lagen am 24. Mai 2022 vor. Aufgrund der juristischen Implikationen wurde mit dem Einverständnis der beiden Betroffenen ein zweiter Test angeordnet, der im Rahmen der IBA Women’s World Boxing Championship 2023 in Neu-Delhi durchgeführt wurde.

    Der Laborbericht vom 17. März 2023 lag am 23. März 2023 vor und zeigte identische Ergebnisse wie die vorherigen Tests: genetisch männlich, was bedeutet, dass bei beiden XY-Chromosomen gefunden wurden. Entrüstete BBC-Journalisten verlassen daraufhin vor Ende der Konferenz den Saal.
    Angriff auf „wirre Aussagen“

    In einem Artikel im Stern werden seine Erklärungsversuche als „wirre Aussagen“ delegitimiert, und provokant wird gefragt, warum die Expertise in diesem Fall wichtig sein soll; dies „erschließt sich nicht“.

    Einem renommierten Facharzt für Gynäkologie und Geburtshilfe abzusprechen, Expertise im Bereich weiblicher Anatomie zu haben, ist das eine, doch sein Fachgebiet erstreckt sich außerdem auch auf die Reproduktionsmedizin, wobei er zusätzlich im Genetic Laboratory Board seiner Klinik sitzt und sich somit mit aktuellen Entwicklungen und Fragen der genetischen Diagnostik beschäftigt.

    Er hätte den Journalisten im „Stern“ auch vermutlich detailliert erklären können, warum die in einem weiteren Artikel aufgestellte Behauptung, dass ungefähr 40 Prozent der über 70-jährigen Männer ihr Y-Chromosom verlieren, in den Bereich der Science-Fiction falle.

    Dieser Nachweis der XY-Chromosomen stellt Journalisten und Aktivisten, die weiterhin auf der „Weiblichkeit“ der beiden Boxer bestehen, vor ein Problem, und so wird zunächst die Validität der Tests an sich angezweifelt. Schnell heißt es, die IBA sei der verlängerte Arm Putins, der es darauf abgesehen habe, die Olympischen Spiele zu sabotieren – angeblich aus Rache, weil Imane Khelif einst ein russisches Nachwuchstalent geschlagen habe.

    Der „Standard“ schreibt von einer „russisch provozierten Olympia-Aufregung“ und einer „russischen Attacke“. Die BBC delegitimiert die IBA schon allein aufgrund des Fakts, dass die IBA – anders als das IOC – weiterhin russischen Sportlern die Teilnahme erlaubt.

    Der Stern lässt verlauten, der „russisch-dominierte Verband“ sei „umstritten“. So wird das IOC, das russische Sportler ausschließt, trotz aller Skandale und Korruptionsvorwürfe der Vergangenheit automatisch zu den „Guten“ und die IBA zum „Boxverband des Bösen“ (Stern).

    Waren es „Zionisten“?

    Das algerische Olympiateam wittert eine orchestrierte zionistische Verschwörung, um einem arabischen Mädchen zu schaden und anti-arabischen Rassismus zu verbreiten. Es mutet seltsam an, dass so viele Medien eher eine derartige Verschwörungstheorie bemühen und so viele Menschen sich zwingen, daran zu glauben, als ihren eigenen Sinnen zu vertrauen und der Realität wortwörtlich ins Auge zu blicken.

    Bis heute wird das Ergebnis der genetischen Tests angezweifelt oder verleugnet, obwohl der renommierte Sportjournalist Alan Abrahamson, früheres Mitglied des IOC-Pressekomitees und Spezialist für olympischen Sport, bestätigte, die Testergebnisse gesehen zu haben.

    IBA darf Ergebnisse nicht veröffentlichen

    Die IBA kann den „Beweis“, also die Testergebnisse, nicht veröffentlichen, da es sich um medizinisch sensible Daten handelt, die nur mit Zustimmung der Betroffenen veröffentlicht werden dürfen. Beide männlichen Boxer schweigen dazu; keiner von beiden bietet an, den Test zu wiederholen, um alle Vorwürfe auszuräumen.

    Die Unterschiede zwischen männlichen und weiblichen Boxern sind unübersehbar. Auf internationalem Niveau liegt der durchschnittliche Körperfettanteil von männlichen Boxern bei zwölf Prozent, bei Boxerinnen bei 14 bis 26 Prozent.

    Allein das erklärt, warum in derselben Gewichtsklasse ungleiche körperliche Voraussetzungen so deutlich zu sehen sind, sodass der englische Kommentator in einem Kampf von Lin, der seine Gegnerin um zehn Zentimeter überragt, anmerkte, es sei „so ungewöhnlich, in diesen Gewichtsklassen solche Größenunterschiede zu sehen.“

    Unzählige biologische Unterschiede

    Dazu kommen unzählige weitere biologische Unterschiede, welche den Männern einen Vorteil im Boxen geben, physiologische wie die höhere maximale Sauerstoffaufnahme und stärkere anaerobe Kapazitäten, größere Muskelkraft, welche die Schlagkraft maximiert, ein Skelett mit einer robusteren dichteren Knochenmasse, unterschiedliche Winkel der Gelenke, längere Arme und vieles mehr, was sich schließlich in unterschiedlichen Wettkampftechniken übersetzt, die sogar eine KI zuverlässig detektieren kann.

    Als Lin Yu-ting Svetlana Staneva im Viertelfinale nach drei Runden mit fünf zu null besiegte, formte Staneva ein X mit den Zeigefingern – eine Geste des stillen Protests, um klarzustellen, dass hier eine Frau mit einem Mann kämpft.

    Das ZDF ist etwas schwanger

    Parallel dazu wird das Testergebnis, welches das XY-Chromosom nachweist, in den Medien nicht geleugnet, sondern versucht, durch eine biologische Herleitung die Weiblichkeit trotz XY-Chromosoms zu beweisen, gespeist durch urbane Mythen über Geschlecht, veraltete Erkenntnisse oder neuere woke Geschlechtertheorien über ein angebliches Spektrum.

    Der Sportkommentator des ZDF lässt sich hinreißen, zu sagen, Khelif sei „allenfalls etwas intersexuell“ und „keinesfalls ein Mann“– eine Metapher auf dem gleichen Niveau wie „allenfalls etwas schwanger“ oder „allenfalls etwas tot“.

    Korrekte Bezeichnung verpasst

    Statt diesen Menschen biologisch korrekt als männlich mit einer Mutation zu bezeichnen, erklärt man ihn zur Frau und nutzt konsequent weibliche Anrede und deklariert alle typisch männlichen Charakteristika zu Anomalien. Das Ergebnis dieser sprachlichen Verwirrung seien journalistische Stilblüten wie „weibliche Hoden“, erklärt die Biologin Emma Hilton.

    Nicht jede Frau werde wegen eines Y-Chromosoms zum Mann, heißt es im Faktencheck des linken Portals Volksverpetzers, der – wie viele andere Journalisten – einen Wikipedia-Artikel zu sogenannten „XY-Frauen“ bemüht und als Wissenschaft verkauft. Dessen inhaltliche Fehler alle aufzulisten und zu erklären, würde den Rahmen sprengen.

    Meta löscht Erklärung von Biologin

    Der Biologe Dr. Colin Wright schrieb auf X (ehemals Twitter), dass es, sobald man ein tieferes Verständnis davon hat, dass es nur zwei Geschlechter gibt und ein grundlegendes Wissen über DSDs (Störungen der Sexualentwicklung, häufig auch als „intersexuell“ bezeichnet) sowie allgemeine Genetik besitzt, „sehr einfach ist, durch alle medialen Lügen und ideologischen Fachbegriffe hindurchzusehen, die verwendet werden, um die Realität zu verschleiern.“

    In der hitzigen medialen Debatte fällt auf, dass selten Biologen oder Mediziner als Geschlechterexperten zu Wort kommen, um die Tatsachen sachlich einzuordnen.

    Stattdessen löscht Meta ohne Ankündigung das Facebook-Profil von Richard Dawkins, dem bedeutendsten Evolutionsbiologen unserer Zeit, nachdem er einen erklärenden Beitrag zu männlichen Menschen im Frauensport abgesetzt hatte.

    Diese Debatte ist ein Traum für Kreationisten

    Davon können Kreationisten nur träumen. Der Spiegel interviewte zwar den Physiologen Tommy Lundberg, der erklärte, warum diese Kämpfe körperlich unfair seien, versteckte das Interview jedoch hinter einer Paywall, um eine Woche später nach dem Sieg von Khelif, der niemanden überraschte, zu schwärmen, dass dieser sich auf „eindrucksvolle Weise“ durchgesetzt habe und die chinesische Gegnerin „klar dominierte“. Dazu wird IOC-Präsident Thomas Bach zitiert. Dieser hatte behauptet, dass es „wissenschaftlich keine klare Unterscheidung zwischen Mann und Frau“ gäbe.

    Es wird auch versucht Khelif als eine Frau mit „erhöhten“ Testosteronwerte zu verkaufen, die seine unübersehbare männliche Statur erklären sollen.

    Was die Hormonwerte verraten

    Doch diese Werte, die sein Trainer in einem Interview zugibt, sind ein weiterer Beweis dafür, dass Khelif nicht weiblich sein kann. Frauen haben einen natürlichen Testosteronwert, der sich nicht mit dem männlichen Bereich überlappt, auch nicht, wenn sie natürlich mehr Testosteron produzieren als gewöhnlich. Der normale Wert bei Frauen liegt im Bereich von 0,35 bis 2,08 nmol/L, während er bei Männern zwischen 10,41 und 37,48 nmol/L liegt.

    Alle Kompromisse der Vergangenheit, männliche Menschen bei den Frauen zu „inkludieren“, fokussierten sich darauf, die Testosteronwerte der Betroffenen für einen längeren Zeitraum auf den einer „Frau“ zu bringen. Doch ein kranker oder chemisch kastrierter männlicher Körper wird dadurch nicht zur Frau.

    Eingang von Männern in Frauensport?

    Ein Mann, der sich chemisch kastrieren lässt, um beim Frauensport mitzumachen, erleidet möglicherweise eine Einbuße seiner Fitness durch die Mangelsymptome, die in einem männlichen Körper dadurch entstehen, das ihm Testosteron entzogen wird: Müdigkeit, Schwäche, Osteoporose, Muskelabbau, Kopfschmerzen und Gewichtszunahme, sind nur einige davon. Frauen sind aber weder kastrierte Männer noch Männer mit einem Gendefekt.

    Fakt ist, ein Y-Chromosom lässt sich nicht einfach wegdiskutierend. Da es nicht viele Gene enthält, sondern eine Reihe von sich wiederholenden DNA-Sequenzen, die man früher auch als „Junk-DNA“ bezeichnete, hält sich das Gerücht, dass das Y-Chromosom keine Auswirkungen habe. Heute wissen wir jedoch, dass diese Wiederholungssequenzen wichtige genetische Funktionen erfüllen, etwa als regulatorische Elemente und wir erst am Anfang stehen, die Rolle des Y-Chromosoms für die männliche Physiologie zu verstehen.

    Die frühe embryonale Entwicklung

    In den ersten Wochen der Embryonalentwicklung aktiviert sich bei männlichen Föten durch das Y-Chromosom ein genetisches Netzwerk, das zur Bildung der Hoden führt und gleichzeitig die Entwicklung der Eierstöcke unterdrückt.

    Diese Prozesse setzen eine präzise, synergistische und exakt koordinierte zeitliche und räumliche Wechselwirkung mehrerer Gene und Transkriptionsfaktoren in Gang, die die weitere männliche Differenzierung des Embryos steuern. Das ist eine sehr sensible Phase in der Entwicklung eines Menschen.
    Die Folgen der Entwicklungsstörung

    Störungen in diesem empfindlichen System der bis heute nicht vollständig entschlüsselte genetische Wechselwirkungen können zu DSD (Störungen der Geschlechtsentwicklung) führen.

    Je nachdem, welches Gen betroffen ist, kann ein Junge mit XY-Chromosomen „phänotypisch“ von außen sehr unterschiedlich aussehen. Sie können sogar eine Vagina haben, obwohl Hoden gebildet wurden, die innen liegen können, aber in fast allen Fällen „funktional“ sind, also Testosteron produzieren.

    Es könnte sein, dass er mit uneindeutig aussehenden Genitalien geboren wurde, die möglicherweise wie eine Wölbung oder eine blind endende Vagina aussehen. Diese Menschen sind dennoch nicht im strengen Sinne biologisch weiblich, denn ein Mensch mit Y-Chromosom kann niemals Eizellen bilden.

    Angebliche XY-Superfrauen: Wie ein gefährlicher Mythos verteidigt wird – und von wem
    https://www.telepolis.de/features/Angebliche-XY-Superfrauen-Wie-ein-gefaehrlicher-Mythos-verteidigt-wird-und


    Angela Carini. Bild: fpi.it

    20.8.2014 von Marie-Luise Vollbrecht - Wissenschaftliche Fakten gegen Legenden: Wikipedia-Artikel und Podcasts verbreiten Halbwahrheiten. Warum das im Profisport verheerend sein kann. (Teil 2 und Schluss)

    Ein im ersten Teil dieses Textes erwähnter und viel zitierter Wikipedia-Artikel nennt zwei Extremfälle von Mutationen bei Menschen mit XY-Chromosomen, auf die sich nun alle Geschlechterexperten beziehen: Gonadendysgenesie (46 XY Swyer-Syndrom) und Komplette Androgenresistenz (CAIS).

    Die biologische Fehlinformation ist nicht auf linke Medien beschränkt. Auch die Moderatoren des bei Rechten und Konservativen populären Podcasts „Honigwabe“ verbreiteten die Behauptung, dass es sich vermutlich um das Swyer-Syndrom handle, und bedienten eine Vielzahl urbaner Mythen wie „weibliche Genitalien seien der Normalfall“, und XY-"Superfrauen".

    Bei CAIS kann der Körper trotz der Anwesenheit von Testosteron nicht auf dieses Hormon reagieren, was zu einer Entwicklung äußerer weiblicher Merkmale führt – trotz der Anwesenheit von Hoden und einem intakten XY-Chromosomensatz.

    Auch wenn Körperproportionen und Größe männlich bleiben, kann der Körper kein Testosteron verstoffwechseln und wandelt dieses stattdessen in Östrogen um. Es führt zu Menschen, die genetisch männlich sind, aber weibliche Formen, eine Vagina und haarlosen Körpern haben. Es liegt auf der Hand, warum dies bei Khelif nicht der Fall sein kann, dessen Körper deutliche Spuren einer durchlaufenen männlichen Pubertät zeigt.

    Das Swyer-Syndrom ist von allen möglichen genetischen Mutationen die Einzige, bei der ein XY-Individuum insofern „verweiblicht“ werden kann, dass es möglich ist, dass diese Menschen in Ausnahmefällen eine Schwangerschaft austragen können, wenn ihnen ein fertiger Embryo implantiert wird und sie einen ausreichend entwickelten Uterus gebildet haben.

    In der medizinischen Fachliteratur sind jedoch weniger als 15 solcher Fälle bekannt. Der Grund ist, dass die vorliegende Genmutation in diesen Fällen so stark ist, dass sich der Embryo entwickelt, als hätte er nur ein X-Chromosom.

    Spekulation über äußerst seltenes Syndrom

    Das Swyer-Syndrom tritt geschätzt in einer von 80.000 Geburten auf, was bedeutet, dass in Deutschland etwa neun Neugeborene jährlich betroffen sein könnten.

    Im Vergleich dazu tritt Polydaktylie (das Vorhandensein eines zusätzlichen Fingers an der Hand) mit einer Häufigkeit von 1:3.000 auf, was bedeutet, dass auf ein Kind mit Swyer-Syndrom etwa 24 Kinder mit einem zusätzlichen Finger kommen.

    Dieses Syndrom wird spätestens dann diagnostiziert, wenn sich die fehlenden Sexualhormone dadurch bemerkbar machen, dass die Menstruation und der Einsatz der Pubertät ausbleiben.
    Diagnose des Swyer-Syndroms

    Wird das Syndrom nicht erkannt und mit Hormonen behandelt, bleiben die sekundären Geschlechtsmerkmale unterentwickelt, was zu einer gestörten Knochenmineralisierung und brüchigen Knochen führen kann.

    Der Körperbau ist oft durch Fettansammlungen an Bauch und Hüften gekennzeichnet, während die Fähigkeit, Muskelmasse aufzubauen, fehlt und der Stimmbruch ausbleibt.
    Warum Khelif biologisch nicht weiblich sein kann

    Ein unentdecktes Swyer-Syndrom bei Khelif Statur ist nahezu ausgeschlossen, vor allem, nachdem zusätzlich die Information veröffentlicht wurde, dass bei Khelif ein erhöhter Testosteronspiegel vorlag, eine Unmöglichkeit bei fehlenden Gonaden.

    Zusammenfassend, Imane Khelif kann nicht biologisch weiblich sein. Selbst wenn bei ihm eine DSDs oder „Intersexualität“ vorliegen sollte, bleibt er dennoch biologisch männlich.
    Erziehung als Mädchen ändert Geschlecht nicht

    Bleibt das Beharren darauf, dass er angeblich als Mädchen geboren und aufgewachsen sei, was ihn einer Frau gleichstelle und seinen Ausschluss zu einem „diskriminierenden Akt“ mache. Schließlich heißt es in den IOC-Regeln: „Every person has the right to practise sport without discrimination“.

    Nur ist im Elitesport Diskriminierung (vom lat. discriminare unterscheiden, abgrenzen) aufgrund von Fairness und Leistung keine ungerechtfertigte Benachteiligung, sondern der Normalfall.

    Schwierige Biografie rechtfertigt keine Diskriminierung

    Daraus ergibt sich nicht der moralische Imperativ im Sinne der sozialen Gerechtigkeit einen Ausgleich zu schaffen, indem man Männern mit seltenen Mutationen und trauriger Lebensgeschichte als Wiedergutmachung eine Goldmedaille im Frauensport garantiert, ungeachtet der Gefahr für die Gesundheit und das Leben der Frauen.

    Denn diese ist real. Lin setzte in einem seiner Kämpfe gegen die Türkin Esra Yildiz Kahraman offenbar einen illegalen „Rabbit Punch“ gegen ihren Hinterkopf ein, was zum Tod oder einer Querschnittslähmung führen kann.

    Die Erfahrung einer Boxerin mit Khelif

    In einem Interview mit der feministischen Plattform Reduxx sprach die bulgarische Boxerin Joana Nwamerue über ihre Begegnung mit Khelif. Nwamerue erklärte, dass Khelif „männliche Kraft“ und „männliche Techniken“ habe und sich respektlos über sie lustig gemacht habe.

    Sie betonte, dass sie ihre Sparrings-Sitzungen aufgezeichnet habe, um dies zu belegen, und äußerte ihre Besorgnis über ihre Sicherheit im Ring. Nwamerue erwähnte auch, dass das algerische Nationalteam behauptet habe, Khelif sei „biologisch verändert, da sie in den Bergen lebe“, was ihre Chromosomen und ihren Testosteronspiegel beeinflusst habe, und dennoch sei sie offiziell eine Frau.

    In einem Radiointerview berichtete der olympische Boxer und technische Kommissar des spanischen Boxteams, Rafa Lozano, von seinen Erfahrungen in einem Trainingslager in Spanien. Lozano erzählte, dass Khelif jede ihrer Trainingspartnerinnen verletzt habe.

    Aufgrund dieser Vorfälle sahen sie sich schließlich gezwungen, Khelif gegen einen männlichen spanischen Profisportler antreten zu lassen, um das Training ausgeglichener zu gestalten und „Chancengleichheit herzustellen“.

    Die mexikanische Boxerin Brianda Tamara Cruz berichtete, dass sie 2022 bei einer Meisterschaft gegen Khelif angetreten sei. Sie erinnert sich daran, dass sie „sehr stark von den Schlägen getroffen wurde“. Obwohl sie seit ihrem 12. Lebensjahr, also seit 13 Jahren, boxt und damit mehr Erfahrung als Khelif habe, habe ihr dies keinen Vorteil verschafft und er sei „außer Reichweite“ gewesen.
    Ignoriert IOC Gefahren?

    Sie fühlte sich, als ob sie knapp einer potenziell tödlichen Situation entkommen sei. Das IOC hat wider besseres Wissen, denn sie wurden bereits 2022 über die Situation informiert, alle Boxerinnen in tödliche Gefahr gebracht und damit den tobenden Meinungskampf erst ermöglicht.

    Die Gefahr und die Unfairness verschwinden nicht, wenn jemand, der wie ein Mann schlägt, beteuert, als Mädchen erzogen worden zu sein.

    Spekulation über seinen Intimbereich verbieten sich. Es ist denkbar, dass er bei der Geburt irrtümlich für ein Mädchen gehalten wurde. Denkbar ist auch, dass er als Säugling ohne Penis geboren wurde, was in einer patriarchalen Gesellschaft wie Algerien nach wie vor dazu führt, dass diese Jungen zu Mädchen umoperiert werden. Intersexuelle Operationen sind in islamischen Ländern ausdrücklich erlaubt, auch wenn Homosexualität oder Transsexualität illegal sind.

    Spätestens mit Einsetzen der Pubertät und den deutlichen männlichen Entwicklungen sowie dem Ausbleiben der Menstruation hätte Klarheit geherrscht.

    Khelif lebte auch nicht auf dem Dorf, sondern zog als Jugendlicher in die Großstadt Tiaret, um dort die Oberstufe für das Abitur zu besuchen – keine Selbstverständlichkeit für viele weibliche Jugendliche in Algerien, da die Schule nur bis zum 15. Lebensjahr verpflichtend ist.
    Alice Schwarzer steigt in den Ring

    Doch selbst Alice Schwarzer springt auf den Zug derer auf, die eine rührende, imaginative Opfergeschichte über eine „Intersexuelle“ spinnen, die hypothetisch von einer Hebamme fernab der Zivilisation geboren wurde, sozial als Mädchen aufwuchs und erst in der Pubertät eindeutig männlich wurde, was damals aber niemand erkannte – ein kleines, raufendes Mädchen, das auf den Straßen mit Jungs Fußball spielte und schließlich entdeckt wurde, und sich die Fahrten zu den Boxtrainingsstunden durch den Verkauf von Altmetall/Brot finanzierte, entgegen der konservativen muslimischen Familie und Gemeinde.

    Die Geschichte eines Underdogs hat jedoch wenig mit der Realität zu tun.

    Khelifs Interview im Jahr 2022

    Vor der Kontroverse am 8. März 2022 erklärte Khelif in einem Interview freimütig, dass er schon als Kind mit athletischer Stärke ausgestattet gewesen sei, was seine Lehrer bemerkt hatten, und ihm halfen, eine Sportkarriere zu verfolgen. Zunächst im Frauenfußball, bevor er im Club de la Protection Civile, vergleichbar mit der freiwilligen Feuerwehr, von Boxtrainer Mohamed Chaara entdeckt wurde und kurz darauf mit 16 Jahren an die Nationale Hochschule für Jugend- und Sportausbildung wechselte, um an seiner Boxsportkarriere zu arbeiten.

    Diese Schilderungen haben wenig mit dem „Mädchenleben“ zu tun, das Frauen in Algerien erleben. „Vielleicht ist das Schönste und Prägendste in meiner Sportkarriere, dass ich nun zur Elite gehöre. Jetzt ist mein Ehrgeiz, die Goldmedaille für Algerien bei den nächsten Olympischen Spielen in Paris 2024 zu gewinnen“, sagte er damals.

    J.K. Rowlings Wortmeldung

    J.K. Rowling hat es dagegen treffender zusammengefasst: Khelif könne nichts dafür, wie „sie“ geboren sei, aber er habe eine Wahl gehabt, zu betrügen, Medaillen zu stehlen und Verletzungen der Gegnerinnen in Kauf zu nehmen. Der Spott, Beleidigung und Drohungen, die Khelif online erhält, sind furchtbar, aber die traurige Konsequenz einer einseitigen Berichterstattung.

    Wenn der Vorwurf des „Rechtsseins“ all jene trifft, die auf Gerechtigkeit und auf ihrer eigenen Wahrnehmung beharren, ist es nur eine Frage der Zeit, bis gerechten Zorn in Hass umschlägt. Khelif, der sich nach seinem Gewinn jetzt in einem Propagandavideo übermäßig feminin präsentiert – Filter und Blümchenbluse inklusive –, hat Anzeige wegen Cybermobbing erstattet.

    Pariser Justiz ermittelt gegen Kritiker

    In Paris ermittelt nun das Büro für Hassverbrechen und Verbrechen gegen die Menschlichkeit offiziell gegen all jene, die gewagt haben, die Wahrheit auszusprechen.

    Khelif ist keine Frau, nicht biologisch weiblich und hat einen unfairen Vorteil seinen Gegnerinnen gegenüber, die um die Chance auf eine Goldmedaille betrogen wurden.

    Während so getan wird, als wiege der „unfaire“ Hass, den Khelif online erntet, seine unfaire Teilnahme auf, interessiert sich niemand für die Gefühle der betrogenen Frauen.

    Hass gegen Carini

    Niemand berichtet, dass Khelif erste Gegnerin, die Italienerin Carini ebenfalls seit dem Kampf mit enormem Hass überzogen wird. Ihr wird vorgeworfen, ihre „white woman tears“, die Tränen einer weißen Frau, als Waffe gegen eine andere Frau einsetzen, im Sinne einer rechtsextremen Regierung agieren und sich allgemein feige zu verhalten.

    Carini hat in diesen 46 Sekunden ihr Bestes gegeben und aufgegeben, als sie erkannte, dass es zu gefährlich wurde. Carini ist die Tochter zweier Polizisten; ihr Vater wurde durch eine Dienstverletzung arbeitsunfähig.

    Wie ihr Vater wurde sie Polizistin, wie ihr Vater begann sie als Minderjährige mit dem Boxen und widmete ihren ersten Sieg im Jugendbereich dem Andenken der Polizisten, die im Kampf gegen das organisierte Verbrechen gestorben waren.

    Vor den Olympischen Spielen postete sie ein Bild von sich mit ihrem inzwischen verstorbenen Vater auf Instagram. Aufgrund des überwältigenden Hasses unter ihren Posts war sie gezwungen, die Kommentare darunter zu deaktivieren.

    #jeux_olympiques #biologie

    • Documenter n’est pas approuver.

      @fil Si tu veux mon avis - c’est un sujet sans importance majeure, juste un truc de propagande de la part de gens qu’on prend pour trop importants, toutes opinions confondues. Qu’on laisse vivre tout le monde comme bien il/elle/etc. lui semble.

      Le problème caché de cette discussion est son prétexte. A mon avis les JO sont un événement qui a ses racines, comme tout le sport moderne, surtout quand il se présente comme une affaire d’état ou commerciale, dans le bellicisme du 19ème siècle . Son caractère profond n’a pas changé. Aujourd’hui les compétitions de sport internationales continuent à amplifier le nationalisme et l’esprit de concurrence entre les gens où on devrait oeuvrer pour la paix, la convivialité et l’entente. Les dernières JO que j’ai essayé de suivre se passaient à Munich en 1972 et tout le monde sait quelles suites elles ont eu. Encore une fois : les JO sont un prétexte pour élever à un niveau supérieur les conflits dans le monde. Elles dissimulent la vérité et glorifient le mensonge.

      Les Jeux Paralympiques sont particulièrement pervers car leurs organisateurs recrutent les victimes de l’idéologie et des pratiques sous-jacentes comme bataillons auxiliaires dans la guerre contre eux-mêmes.

      L’article a paru dans Telepolis qui n’est pas un torchon de droite mais une des rares publications en langue allemande qui donnent accès à une gamme très variée d’opinions. La rédaction a sans doute choisi de publier le texte de Marie-Luise Vollbrecht pour des raisons comparables à celles qui m’ont fait l’incorporer dans ma collection d’opinions sur #seenthis.

      Cette jeune femme bien sur tout rapport représente l’opinion conservatrice modérée à la quelle souscrit un grande partie du public allemand. Elle est biologiste de formation, elles est doctorante, et elle présente ses opinions comme résultat de ses recherches scientifiques sans polémique. Elle défend donc un point de vue important que j’ai envie de décortiquer un jour. Il est évidemment biologiste et je le soupconne de fascisme exterminateur, mais je n’ai pas encore rassemblé assez d’éléments pour le prouver.

      Tu vois, je comprends que tu trouves le texte repoussant, mais il ne faut surtout pas l’ignorer et passer à côté de l’occasion de s’intéresser à une position tellement « raisonnable » au premier abord. Elle ouvre la vue sur le subconscient allemand.

       :-)k++

      P.S. Est-ce que tu prends le WP pour une source plus crédible qu’une publication « du Kremlin » ? En Europe centrale nous nous trouvons au milieu d’une lutte sans merci entre la première puissance impérialiste qui essaye désespérément à ralentir son déclin en provoquant des guerres partout où cela lui semble utile et la Russie avec laquelle nos pays prourraient entretenir des rapports amicaux si nos gouvernements n’avaient pas joué le jeu de l’OTAN donc des États-Unis. Que ces protagonistes s’infligent des coups bas de propagande et que les JO soient le théâtre parfait pour ces intrigues d’imbéciles n’est pas étonnant. Il n’y a rien de nouveau dans ces choses. Ce qui m’inquiète est le fait qu’on ne puisse pas nier la possibilité d’une guerre dans l’Europe entière si personne ne fait entendre raison aux fanatiques occidentaux.

      Voilà, fin de discours, passons aux choses dominicales. Que se bagarrent ceux à qui ca profite, à nous les rayons de soleil de ce dimanche d’automne.

    • Un peu de contextualisation ne fait pas de mal.

      Tes commentaires sur l’amicale Russie sont abjects.

      Profite bien du soleil, puisque tu as la chance de ne pas passer ton dimanche dans un abri anti-aérien.

  • "Die Kirche muss sich der Wahrheit stellen"

    Vor rund 150 Jahren kamen die ersten Missionare aus Deutschland nach Tansania. Sie waren eng verbunden mit der Kolonialbesatzung. Heute müssen sich Kirchen und Orden Rufe nach einer aktiven Aufarbeitung der Kolonialzeit stellen.

    Wenn Reverend Ernest Kadiva aus seinem Bürofenster in der tansanischen Hafenstadt Daressalam schaut, fällt der Blick auf die Azania-Front-Kathedrale, gebaut 1902 von lutherischen Missionaren für die deutschen Christen im Land. Die Kirche ist nicht nur ein Mittelpunkt seines Lebens, sondern auch eine stetige Erinnerung an die - teils brutale - Geschichte der deutschen Mission in Ostafrika. Als stellvertretender Leiter der Vereinten Evangelischen Mission in Tansania muss sich auch Kadiva dieser Geschichte stellen und einen Weg finden, in Zukunft Kirche zu gestalten.

    Mit Versprechen von Fortschritt und Seelenheil waren Ende der 1880er Jahre erstmals deutsche Missionare in Daressalam von Bord gegangen - kurz nachdem Europa bei der Kongo-Konferenz in Berlin den afrikanischen Kontinent unter sich aufgeteilt hatte. Das Gebiet des heutigen Tansanias gehörte fortan zu Deutsch-Ostafrika. „Die Missionare kamen zur gleichen Zeit wie die Kolonialbesatzung“, sagt Kadiva. „Es ist kaum möglich, die beiden zu trennen, sie haben auch eng zusammengearbeitet.“

    Die Mission unterstützte die Kolonialverwaltung unter anderem bei der Gesundheitsversorgung. Wer den christlichen Glauben annahm, konnte zur deutschen Schule gehen, in der Verwaltung arbeiten, Geld verdienen und bekam mehr Macht und Einfluss. Auch deshalb wurden die Missionsstationen immer wieder als Handlanger der Kolonialherrschaft angesehen.

    Über die Rolle der Missionare in der Kolonialzeit werde aktuell geforscht, sagt Claus Heim, Fachreferent für Tansania bei Mission EineWelt der Evangelisch-Lutherischen Kirche in Bayern. Mittlerweile sei Mission eine gemeinsame Vision. Die Missionsstationen und Kirchen mitsamt ihrer Arbeit im Gesundheits- und Bildungssystem sind inzwischen meist in tansanische Hände übergegangen und werden vielfach noch von Deutschland aus unterstützt. Zusammenarbeit und Austausch gehören fest dazu: Nicht nur sind Deutsche in Tansania im Einsatz, auch tansanische Pfarrerinnen und Pfarrer oder Ordensleute helfen in Deutschland aus.
    Kirche müsse Verbrechen aktiv aufarbeiten

    „Wir helfen einander, wir lernen voneinander, wir feiern miteinander“, sagt Heim. 100 Jahre nach dem Maji-Maji-Krieg, in dem die Deutschen einen Aufstand gegen Unterdrückung und Ausbeutung brutal niederschlugen, verfassten 2005 auch mehrere Missionswerke gemeinsam eine Bitte um Vergebung.

    Das reiche nicht, sagt der tansanische Historiker Valence Silayo: Die Kirche müsse die Verbrechen, in die sie verwickelt gewesen sei, aktiv aufarbeiten. „Die Kirche muss sich der Wahrheit stellen“, betont er. Besonders bei der Zerstörung von Kulturgütern und Traditionen sieht er die Mission in der Schuld. Heute seien die Kirchen nicht nur in der Pflicht, sondern auch in einer Position, die tansanischen Gemeinschaften in ihren Forderungen nach Restitution und Reparationen zu unterstützen.

    Solidarität solle sich nicht nur in Worten zeigen, sondern ganz konkret in Taten, fordert er. „Die Kirche muss mehr Initiative ergreifen, um den Gemeinschaften etwas von dem zurückzugeben, was auch die Missionare ihnen genommen haben.“

    Reverend Ernest Kadiva ist überzeugt, dass es insgesamt eine Theologie braucht, die die Herausforderungen in Tansania in den Blick nimmt. Bildung, Landwirtschaft und Klimawandel müssten zentrale Themen für die Kirche sein, damit sie auf Dauer Relevanz habe, erklärt er. „Die Kirche braucht eine Reformation, so wie damals bei Luther“, sagt Kadiva.

    https://www.evangelisch.de/inhalte/232097/23-07-2024/deutsche-kolonialzeit-die-kirche-muss-sich-der-wahrheit-stellen

    #Eglise #colonialisme #Allemagne #colonialisme_allemand #Tanzanie #histoire #missionnaires #évangélisation #histoire_coloniale #religion

    ping @_kg_

  • Jason W. Moore, cosmologie révolutionnaire et communisme de la vie
    https://lundi.am/Jason-W-Moore-cosmologie-revolutionnaire-et-communisme-de-la-vie

    A la suite de la revue amie Terrestres, nous publions l’introduction limpide du philosophe Paul Guillibert à l’œuvre fondamentale de la pensée écologique contemporaine de James W. Moore telle qu’elle s’exprime dans son dernier livre L’écologie monde du capitalisme. Comprendre et combattre la crise environnementale où il s’attache à repenser le capitalisme dans la nature et la nature dans le capitalisme.

    **L’œuvre de Moore constitue une tentative radicale pour refonder la critique du capitalisme sur une cosmologie non dualiste.

    **
    S’il faut repenser le #capitalisme à partir de son histoire écologique, encore faut-il être prêt à repenser la nature à partir de son histoire sociale.

    *
    Dans le capitalisme, la catégorie de #nature renvoie à l’ensemble des réalités dévalorisées, celles qui font l’objet d’une appropriation gratuite ou d’une très faible capitalisation.

    #écologie #histoire #communisme #mise_au_travail_du_vivant #Jason_W._Moore #écologie_monde

  • France : Un Disneyland sociologique, et une la farce morbide.

    L’Histoire se rit des castors qui chérissent les barrages dont ils pleurent les effets. Sans véritable surprise, yaël braun-pivet aura été réélue le jeudi 18 juillet dernier à la présidence de l’Assemblée nationale, poste surnommé dans le milieu « le perchoir ». Non pas en raison bien sûr de ses compétences politiques exceptionnelles, de ses qualités d’analyses des situations, de son charisme particulier, ou de sa probité à juger les déboires de l’Assemblée : non, encore et toujours, par la stupidité et la cécité coupable de la gauche « NFP », comme il faut désormais la labelliser, telle une marque infamante, toujours prompte à falsifier l’Histoire et les symboles.

    Un Disneyland sociologique
    Car enfin, après avoir appelé de toute la force dont est capable ses petits poumons bien malingres à voter pour des macronistes contre le RN, et avoir fait passer la projection de seulement 60 députés Ensemble ! au soir du premier tour aux 166 actuels, de quel droit osent-ils faire les étonnés, et hurler au « déni de démocratie », au « vol de l’élection », et au « mépris des électeurs » ? Il n’y a là que la conséquence parfaitement logique de leurs actions : quelle lâcheté de ne pas les assumer ! Faut-il avoir perdu tout contact avec la réalité pour oser affirmer comme a. chassaigne que l’alliance entre les macronistes et LR est une « alliance contre-nature » ? Quelle « contre-nature » ? Il s’agit de la même classe sociale, avec le même programme économique et géopolitique, et la même vision du monde. On aimerait pouvoir invoquer à la décharge du NFP un état psychiatrique dément, qui au moins aurait le mérite de susciter de la compassion chez le lecteur bienveillant envers les aliénés, qui depuis le juriste romain Ulpien sait pourquoi ils ne sont pas responsables juridiquement de leurs actes.

    Mais non : las, il faut bien reconnaître que ce non-contact avec la réalité est le produit de leur classe sociale – la petite-bourgeoisie intellectuelle, et les couches moyennes qui se sont trouvées un moyen de se créer un Disneyland sociologique. Dans ce pays de cocagne, nulle trace d’ouvriers, de pauvres sales et mal-élevés : on y vit bien dans l’entre-soi de la bien-pensance. On peut penser avoir gagné une élection en ayant rassemblé 25 % des suffrages en réunissant plus de 6 organisations politiques, et gouverner légitimement le pays avec 30 % des sièges au parlement. On peut même penser demander aux marchés financiers et à la BCE de financer le SMIC à 1600€ et payer davantage les fonctionnaires dans un pays désindustrialisé, et qui ne produit plus ce qu’il consomme.

    Ce n’est plus de la politique à ce niveau-là : c’est le Journal de Mickey mis en scène – mais avec caroline de haas en rédactrice en chef, des fois que Dingo veuille faire preuve de « masculinité toxique » à l’égard de Minnie. Leur délire est donc totalement politique, et en rien psychiatrique : la classe sociale qu’ils représentent a perdu tout pouvoir et capacité d’action réelle, et en est donc réduite à s’agiter vainement, en poussant toujours plus loin le délire de séparation avec la réalité.

    Et que dire du spectacle puéril qu’ont offert les insoumis, en érigeant comme sommet de la résistance anti-fasciste le fait de refuser de serrer la main aux députés RN ? Ils trahissent bien d’ailleurs là leur conception des choses : ils ne font même plus semblant d’essayer d’aller chercher l’électorat ouvrier du RN pour le faire changer de vote – ils lui crachent à la figure, en se drapant dans de la morale , au sens le plus abstrait et méprisable du mot. Il faudra un jour que les communistes sincères et les hommes de gauche honnêtes l’admettent : cette gauche « NFP » n’est pas simplement stupide, ni mal orientée – elle défend férocement ses intérêts de classe , qui exigent que rien dans le fond ne change. Elle veut l’UE, elle veut l’OTAN, elle veut le système économique actuel, elle veut même macron dans le fond, même si elle ne l’admet pas : elle veut tout cela, mais avec plus de dépenses publiques, pour que son Disneyland soit un peu plus fun . C’est vrai qu’on s’ennuie un peu au pays de l’OTAN, quand on a moins de moyens (c’est-à-dire pour eux, le travail des autres) pour s’amuser.

    Les suites de cette farce sont donc prévisibles à l’avance : macron macronera, yaël braun-pivet braunpivera, et peut-être même que attal attallera. Et la gauche, toujours la gauche, fera son manège bouffon, in seculum seculorum si on la laisse faire. Cette gauche aime à répéter que macron a perdu le 7 juillet : peut-être est-il temps de se rendre compte que probablement non, si tout peut continuer comme avant ?

    Il y a aussi la farce morbide.
    Mais derrière la farce grotesque, il y a aussi la farce morbide. On se souviendra longtemps que cette même journée, l’infâme ursula von der leyen a été réélue à la tête de la commission européenne pour 5 ans de plus. Vu le caractère réactionnaire de ce qu’est l’UE, cela n’est pas surprenant, mais après le désastre de son mandat précédent, et les horizons de guerre et de désolation où cette femme veut emmener les peuples européens, l’événement devrait terroriser tout honnête citoyen. La guerre et la misère sont ses seules ambitions pour les masses.

    Et de cette farce morbide, une image restera néanmoins : celle de manon aubry, tout sourire, embrassant avec un plaisir visiblement non-feint usurla von der leyen, pour la féliciter de sa réélection. Et là, les masques de la comédie sont éventés, et la vérité, la dure, la froide et cruelle vérité, vient percer à jour le théâtre, et en montrer l’abjection politique et morale – la vraie cette fois – sous son jour le plus cru : on peut embrasser avec plaisir la sanguinaire von der leyen, qui a mené tant d’ukrainiens et de russes à la mort, qui a soutenu tant de massacres immondes à Gaza et en Cisjordanie, mais on ne peut pas, au grand jamais, serrer la main d’un député RN. Mais l’électeur moyen du RN ou le député du RN ont-t-ils jamais contribué, même indirectement, à tuer un seul ukrainien, ni même un seul gazaoui ?

    Un jour, cette gauche sera réveillée par les masses laborieuses, et ce jour-là, elle se rendra compte que le sang que von der leyen a sur les mains a déteint sur les siennes, qu’elle croyait immaculées.

    Et il sera trop tard pour dire qu’elle ne la lui a jamais serrée. Il n’est pas sûr que d’avoir refusé de serrer celles du RN lui serve d’excuse ce jour-là.

    Victor Sarkis Sur le blog de Régis de Castelnau

    Source : Vu du droit https://www.vududroit.com/2024/07/maitre-castor-perche-sur-son-assemble

    #France #Farce #NFP #bourgeoisie #petite_bourgeoisie_intellectuelle #petite_bourgeoisie #rn #gôche #gauche #manon_aubry #caroline_de_haas #insoumis en peu de lapin #ue #otan #guerre #misère #ursula_von_der_leyen #classes_sociales #politique #castors #barrages #bien-pensance

  • Voici une analyse qui est certes bien compatible avec la pensée oligarchique qui roule pour les banques, le profit et l’exploitation de la force de travail, sans vergogne en ce qui concerne la dévastation du vivant mais une chose se prépare : la France est dans le collimateur de toute l’institution financière globalisée et en premier lieu la BCE. En 2024, année « olympique » nous allons connaître un scénario à la grecque et ce sera dévastateur pour les plus modestes d’entre nous.

    https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/nicolas-baverez-aujourdhui-la-france-est-a-terre-et-beaucoup-de-pays-sen-re

    Pendant des décennies, la France a bénéficié d’une impunité. Elle le devait d’abord à la solidité et à la flexibilité de la Ve République : le pays a toujours été gouvernable et l’Etat opérationnel. Ensuite, elle a bénéficié de la protection de la zone euro : elle est en partie fictive car l’Allemagne n’a ni la volonté ni les moyens de réassurer la France, mais elle était néanmoins considérée par les marchés comme crédible en raison de la nature systémique de notre pays pour l’Union comme pour la monnaie unique. Enfin, a joué l’incroyable efficacité du ministère des Finances pour prélever les impôts et les taxes, même avec peu de croissance, et de la manière la plus indolore et masquée possible. Contrairement à ce qui est dit, la fraude est très limitée en France, surtout si l’on considère les taux d’imposition. Vaille que vaille, l’Etat prélève tous les ans plus de 52 % du PIB, ce qui est extravagant.

    Mais aujourd’hui, ces trois protections n’existent plus. Les législatives ont débouché sur une Assemblée ingouvernable éclatée en trois blocs, très loin d’une majorité même relative, et sans réel esprit de compromis. La dissolution a créé la crise politique, alors qu’elle sert normalement à la résoudre. La Ve République retrouve sa nature parlementaire des périodes de cohabitation. Mais la délégitimation du président et le blocage de l’Assemblée rendent a priori le pays ingouvernable, ce qui n’a pas de précédent depuis 1958.

    Dans la zone euro, le changement est également spectaculaire, car nos partenaires ont compris que la France n’est pas seulement un risque pour elle-même mais pour eux tous puisque nous jouons avec leur monnaie, leurs finances, leur réputation sur les marchés. L’immunité de la France n’existe plus. La Commission a lancé une procédure de déficit excessif le 9 juillet, ce qui signifie que la France doit proposer des solutions pour rétablir ses comptes dès le 20 septembre. Par ailleurs, le ministre allemand des Finances a déjà indiqué que son pays s’opposerait à ce que la France puisse disposer du mécanisme de stabilité de la BCE si elle devait être touchée par un choc financier.

    Sur les marchés, nous sommes dans l’œil du cyclone. Un calme de surface règne, lié au fait que la possibilité de l’arrivée au pouvoir du RN a été écartée et que le programme délirant du NFP ne paraît pas pouvoir être appliqué ni d’un point de vue politique ni d’un point de vue juridique. Mais notre pays est désormais sous surveillance permanente, comme le montre l’écart de taux croissant avec l’Allemagne. Un programme de hausse massive des dépenses publiques et des impôts est insoutenable. S’il devait être expérimenté, la sanction serait aussi rapide qu’au Royaume-Uni en 2022.

    Enfin, la France a perdu le contrôle de ses finances publiques. L’année 2023 s’est achevée avec un dérapage du déficit de 4,9 % à 5,5 % du PIB. Ce n’était pas un accident, comme a tenté de le faire croire le président de la République, puisque, pour les cinq premiers mois de 2024, nous enregistrons un nouvel excès des dépenses de 6 milliards d’euros et un déficit des impôts de 1,4 milliard. La faiblesse des recettes est structurelle. Elle est liée à l’atonie de la croissance, à la montée des faillites, aux difficultés de nombreux secteurs : l’immobilier, l’agriculture, les banques et assurances qui sont télescopées par la montée des taux et la déstabilisation de la dette publique.

    #BCE #Grèce #mise_sous_tutelle (de la France) #faillite

    • C’est du nudge, une fois de plus.
      Une façon de dire : NFP ou RN, on aura toujours le moyen de vous expliquer que vous ne pourrez pas changer de politique.
      Relire l’histoire jour par jour de la Commune de Paris, et du double jeu de la Banque de France, ainsi que la façon dont les prussiens ont géré leur victoire avec les Versaillais.

    • Que ce soit de la « pédagogie du consentement » ne change rien à l’affaire. A mon (humble) avis, on va manger « grave » ... Ne serait-ce que par la tournure que prennent les dernières convulsions de la macronie, ça va conforter tous les « partenaires » économiques de nous mettre à la diète. Vu l’état actuel des services publics essentiels (santé, éducation), et vu la tendance à la fascisation de l’opinion sous perfusion bolloréenne, il n’ y a que la police et l’armée (le soit disant « régalien ») qui réussiront à tirer leurs épingles respectives du jeu.

    • La Vème est totalement discréditée, d’une façon qu’il était étonnamment difficile d’anticiper. Déjà, la gymnastique pour faire accepter par le CC la réforme des retraites était corsée. Là, décider que l’exécutif peut directement intervenir dans le législatif, c’est acter définitivement qu’il n’y a pas de séparation des pouvoirs.
      On entre en terre inconnue. Et il n’y aura pas d’alliance des états capitalistes pour faire pression sur le gouvernement français afin de saigner les français. Par contre, il y aura sans aucun doute alliance des élites françaises, pour continuer à saigner les autres français, oui. J’insiste sur le fait que ça ne viendra pas de l’extérieur, contrairement à la Grèce, où la pression est bien arrivée de l’extérieur, Allemagne en premier lieu, France en second lieu.

  • TKKG : So rechts waren die Hobby-Detektive wirklich
    https://www.spiegel.de/panorama/tkkg-so-rechts-waren-die-hobby-detektive-wirklich-a-00000000-0003-0001-0000-

    Je me cultive : l’auteur de jeunesse allemand le plus populaire Stefan Wolf et sa série de livres et dramatiques sonores TKKG ont été portés par ume vision du monde réactionnaire. Je ne les ai jamais lu ni recommemdé mais ces oeuvres sont toujours présentes dans toutes les bibliothèques et librairies. C’est pire que du Karl May et l’expression de l’esprit de l’après ’45.

    On trouve quelques informations de base ici (attention, Wikipedia est aussi biaisée comme la moyenne de ses auteurs)
    https://de.m.wikipedia.org/wiki/TKKG

    Après on s’étonne quand les sondages révèlent que peuple allemand est profondément de droite avec un taux de soutien de l’OTAN au dessus des trois quarts.

    30.1.2017 vin Annika Leister - Tim, Karl, Klößchen und Gaby hätten vermutlich AfD gewählt

    „TKKG, die Profis in spe“: Es gibt kaum ein deutsches Kinderzimmer, in dem Tim, Karl, Klößchen und Gaby nicht ermittelten. Seit 1979 lösen die vier Freunde als „TKKG“ Kriminalfälle. Mit Millionen verkauften Büchern und Hörspielen zählt das Detektiv-Quartett zu den einflussreichsten Jugendreihen Deutschlands. Der 2007 verstorbene TKKG-Erfinder Rolf Kalmuczak, der unter dem Pseudonym Stefan Wolf veröffentlichte, erfand rund 30 Jahre lang immer neue Abenteuer für die vier.

    Wer sich an die Hobby-Polizisten nostalgisch-gut erinnert, der sollte in die alten Folgen allerdings noch einmal reinhören. Denn was uns als Kind früher nicht auffiel:

    Das Weltbild, das die vier Freunde und ihre Umwelt bei TKKG vermitteln, ist erzkonservativ bis rechts.

    Frauenhass, Fremdenfeindlichkeit und Mobbing stehen bei TKKG auf der Tagesordnung. Sieben Beispiele:

    1 Frauen müssen gehorchen – sonst werden sie bestraft.

    Gaby ist hübsch, tierlieb, immer hilfsbereit und geht brav nach Hause, wenn Anführer Tim sagt, dass es für Mädchen jetzt zu gefährlich wird. Die volle Ladung weiblicher Klischees also. Angesprochen auf diese stereotype Zeichnung sagte TKKG-Autor Kalmuczak im Jahr 2005 im Interview: „Wie viele Möglichkeiten hat man denn, ein Mädchen zu schildern?“ (Planet Interview )

    Es gäbe ungefähr 3000 Alternativen, aber geschenkt – schließlich werden auch Tim, Klößchen und Karl als tougher Sportler, behäbiges Pummelchen und blasser Nerd ins Klischee-Korsett gezwängt.

    Noch problematischer ist: Sobald Frauen sich nicht konform zu dem Rollenbild aus dem 18. Jahrhundert verhalten, sobald sie nur einmal ihren Willen gegen den des Vaters oder des Freundes durchsetzen, drohen ihnen in der TKKG-Welt drakonische Strafen. Dann werden sie in den Kriminal-Fällen umgehend zu Opfern. Selbstverschuldet, versteht sich.

    Ein paar Beispiele:

    Katja, die entgegen des Wunsches ihres Vaters einen Tätowierer heiratet, verbrennt kurz darauf fast bei einem Autounfall. Der Vater befindet an ihrem Krankenbett: „Das hast du nun davon.“ ("Mit heißer Nadel Jagd auf Kids“)

    Und als die kleine Nina in der Folge „Mädchenraub im Ferienhaus“ entführt wird, diskutieren die Eltern als Erstes über ihre Kleidung. "Sie hatte das T-Shirt an, das du nicht leiden kannst, das mit der Eistüte drauf, darunter steht ’Leck mich’“, sagt die Mutter. Obwohl die Entführer gar keine sexuellen Motive verfolgen, betreiben ausgerechnet Mama und Papa Victim Shaming.

    2 Es war immer der Ausländer.

    Die erfolgreichste „Ermittlungsmethode“ der Bande ist Racial Profiling: Wo immer ein Ausländer in der Nähe ist, verdächtigen sie ihn ohne Indizien sofort als Täter – und liegen mit ihren rassistischen Vorurteilen fatalerweise fast immer richtig. Auch Antisemitismus und Ressentiments sind häufige Motive. Juden sind gerissene Juweliere, Zigeuner dreckige Diebe, Russen brutale Entführer, Italiener Mafiosi und Araber öläugige Betrüger. Punkt.

    „Das haut den stärksten Neger aus der Weltraumkapsel!“ – auch wenn aus Tims Mund mal eben das N-Wort eingestreut wird (in „Wer raubte das Millionenpferd?“), ist das für die anderen nichts weiter als ein flapsiger Spruch.

    Rassistische Sprüche und fremdenfeindliche Witze blubbern in allzu vielen Folgen ganz beiläufig aus den Mündern der vier Schüler und wir als alltäglich betrachtet.

    3 Die Polizei, dein einfältiger Freund und Helfer.

    TKKG arbeiten eng mit der Polizei zusammen. Die Jugendlichen erhalten Informationen und oft sogar einen direkten Auftrag von Kommissar Glockner, Gabys Vater. Die Polizisten sind immer dankbar für die Unterstützung der Jugendlichen – und für ihre rassistisch motivierten Vermutungen. Interessiert lauscht Glockner in der Folge „Der blinde Hellseher“ zum Beispiel Tims Spekulationen darüber, dass ein italienischer Restaurantbesitzer (Mafia!) hinter einer Kindesentführung steckt und lobt die haltlosen Unterstellungen als äußerst hilfreich.

    „Das Strafbedürfnis bei TKKG ist eklatant und anti-aufklärerisch. In anderen Hörspielen und Büchern gibt es so was wie Aufdeckung, bei TKKG wird der Missetäter gleich zu Beginn per Stereotyp identifiziert“, erklärte der Journalist und Kulturwissenschaftler Jean-Philipp Baeck (taz , 2008).

    4 Verachtung gegenüber Obdachlosen.

    Soziale Verantwortung? Mitgefühl mit Schwächeren? Das ist definitiv nicht der Auftrag von TKKG. Obdachlose werden verächtlich nur „Penner“ oder „Hänger“ genannt, die sich freiwillig „erniedrigen“ und die man wie Zootiere begaffen darf ("Sieh mal, da liegt ja einer!").

    „Hier gilt das Gesetz des Stärkeren“, sagt Tim, als er und Klößchen in „Sklaven für Wutawia“ für einen Tag als Obdachlose leben sollen. Als sie auf der Suche nach einem Schlafplatz wirklichen Obdachlosen in die Quere kommen, ist die Lösung deswegen klar: Karate-Meister Tim prügelt sie einfach mit blanker Gewalt aus der Waldhütte.

    5 Gewalt schafft Gerechtigkeit .

    Wirkliche Detektivarbeit ist bei TKKG nicht nötig, der Täter ist ja durch seine Herkunft, sozialen Stand oder sein zwielichtiges Äußeres von Anfang an entlarvt. Wie ein Mini-Swat-Team muss die Jugendbande ihn deswegen nur noch beobachten, auf frischer Tat erwischen und ihn ausschalten, bis die Polizei da ist.

    Für den praktischen Teil der Selbstjustiz ist Tim zuständig, der sich über jede Prügelei freut. Erst droht er gebrochene Knochen und ausgeschlagene Zähne an, dann schreitet er so rabiat zur Tat, dass Gaby nur bewundern kann: „Die sind bestimmt ein paar Stunden bewusstlos.“ So lösen die vier Probleme.

    6 Punks und Kiffer sind kriminelles Gesocks.

    Wer ihrem konservativen Konformismus widerspricht, den verurteilt die Bande umgehend als asozial. Das können Punks und Kiffer sein, aber schon Tätowierungen, Piercings oder bunt gefärbte Haare genügen zur Verurteilung. Die harmlosen Cannabis-Konsumenten an ihrer Schule sind in den Augen von TKKG „dumm“, „bescheuert“, „Saukerle“ und werden mit deftigen Moralpredigten bekehrt ("Rauschgift-Razzia im Internat").

    Punks sind ein beliebtes linkes Feindbild der Bande. In der Folge „Im Wettbüro des Teufels“ verübt eine Gruppe namens „Halbis“ Sprengstoff-Anschläge auf Briefkästen, Telefonzellen und Spielplätze. Nebenbei verdienen sie in der Todes-Kampfsportarena eines diabolischen Wettmagnaten Geld. „Halbis“ steht dabei für „halbgeschorene Dumpfbacken“, wie Kommissar Glockner erklärt. Ihr Motiv? „Lust an Gewalt und Spaß an Zerstörung.“

    7 Wer anders ist, gehört gemobbt .

    Klößchens Übergewicht ist der zentrale Running Gag in den TKKG-Folgen, auf den absurd viel Zeit verwendet wird. Klößchen hat immer Hunger, kann immer essen und bestellt immer drei Stück Kuchen auf einmal. Beim Fahrradfahren hält er deswegen nicht mit, schon beim Waten durch Schnee fängt er an zu keuchen. Von den anderen Bandenmitgliedern erntet er für seine schwache Kondition bloß genervtes Stöhnen und bissige Kommentare.

    Vor allem der sportliche Tim ist im Bodyshaming unerbittlich. Er krittelt ständig an Klößchen herum und reißt verletzende Witze auf seine Kosten. Auffällig oft bleibt Klößchen darauf stumm und hilflos. Er wehrt sich nicht gegen den bewunderten Anführer, sondern steckt wortlos eine Beleidigung nach der anderen ein.

    Das Mobbing-Opfer erhält in seiner Not kein Gesicht, es wird seiner Stimme beraubt. Es kann so weder Empathie beim Hörer wecken, noch zeigt es Betroffenen Alternativen zur eigenen Hilflosigkeit in ähnlichen Situationen. Tims Verhalten bleibt die einzige Identifikationsmöglichkeit: verurteilend und emotional grausam.

    #Allemagne #culture #enfants #idéologie #misogyne

  • Sarthe. Le policier couche avec une femme sans papiers après avoir arrêté son mari et lui réclame de l’argent
    https://actu.fr/pays-de-la-loire/le-mans_72181/sarthe-le-policier-couche-avec-une-femme-sans-papiers-apres-avoir-arrete-son-ma

    Sur le fond, le ministre de l’Intérieur s’est fondé sur le fait que le policier avait « entretenu des relations sexuelles » avec cette femme vulnérable après avoir « procédé le mois précédent à l’interpellation » de son conjoint « en situation irrégulière sur le territoire ».

    Il s’était ensuite « présenté spontanément » chez elle pour « prendre des nouvelles », relate le tribunal administratif de Nantes. Ils avaient alors eu « une relation sexuelle consentie », puis « au moins une autre » à une « date indéterminée ».

    Une « relation platonique » s’était ensuite nouée « pendant plusieurs années ». Au cours de cette « relation », courant 2015, cette femme avait perçu un héritage et lui avait remis « 4.000 € en espèces » puis « un chèque de 1.000 € » après avoir pris connaissance des « graves difficultés financières » du policier.