• Naufrages de la Manche : « La politique migratoire franco-britannique est mortifère, et ce n’est pas aux associations d’en pallier l’inconséquence »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/09/16/naufrages-de-la-manche-la-politique-migratoire-franco-britannique-est-mortif

    Naufrages de la Manche : « La politique migratoire franco-britannique est mortifère, et ce n’est pas aux associations d’en pallier l’inconséquence »
    Tribune Collectif
    En dix jours, au moins vingt personnes ont perdu la vie dans la Manche en tentant de rejoindre le Royaume-Uni sur des embarcations de fortune. Le mardi 3 septembre, douze personnes, dont dix femmes, ont péri ; dix jours plus tard, dans la nuit du 14 au 15 septembre, ce sont huit personnes qui sont décédées lors d’une tentative de traversée. Quant aux survivants, parfois proches des victimes, ils ont dans l’un et l’autre cas été l’objet d’un abandon institutionnel complet.
    Cela fait des années que ces drames se répètent inlassablement. Depuis le début de l’année 2024, ce sont 52 personnes qui sont décédées, et au moins 446 depuis 1999 – sans compter le nombre important de disparus. Toutes ces personnes sont victimes des politiques migratoires imposées par les Etats membres de l’Union européenne (UE) et par le gouvernement britannique.
    Cette dernière décennie, nous avons vu une augmentation importante du nombre de décès de personnes tentant de traverser la frontière franco-britannique. Mortelles, les politiques publiques à cette frontière le sont toujours plus : les très nombreux accords bilatéraux entre la France et le Royaume-Uni, et les politiques menées par les gouvernements de ces deux pays, ont pour seuls objets une militarisation toujours plus importante de la frontière et une répression continue des personnes exilées qui y survivent.
    En maintenant les personnes exilées dans des conditions de précarité absolue alors qu’elles se trouvent sans perspective ailleurs en Europe, les autorités les poussent à quitter le territoire français coûte que coûte. En cherchant à étanchéifier la frontière, elles les poussent à prendre toujours plus de risques.
    A l’intolérable, les autorités ajoutent l’indécence. Au lendemain du naufrage du 3 septembre, le lieu de vie d’une grande partie des personnes naufragées a été entièrement détruit au cours d’une expulsion de grande ampleur. Les cent cinquante personnes qui y vivaient, dont de nombreux rescapés du naufrage mortel de la veille, ont donc tout perdu : tentes, bâches, couvertures, ustensiles de cuisine, ainsi que la possibilité d’un espace familier, où elles pouvaient savoir quels proches manquaient à l’appel.
    Si quelques personnes rescapées ont pu passer la nuit dans des hébergements d’urgence ou citoyens, c’est uniquement grâce à la mobilisation de soutiens (associatifs ou non) : la plupart se sont retrouvées à la rue, dans une situation encore plus précaire, et plusieurs ont depuis retenté la traversée.
    Ce scénario indigne s’est répété le 15 septembre, puisqu’une grande partie des survivants du naufrage, après avoir été mis à l’abri quelques heures dans un gymnase, ont passé une dizaine d’heures au commissariat, avant d’être renvoyés vers la rue, sans proposition de soutien psychologique ou d’hébergement.
    En déplorant l’absence de traité migratoire entre les gouvernements des pays membres de l’UE et du Royaume-Uni, l’attractivité du marché du travail et l’absence de politique d’expulsion des personnes exilées outre-Manche, le ministre de l’intérieur démissionnaire, Gérald Darmanin a, dès le 3 septembre, cherché à se décharger de sa responsabilité dans ce naufrage sur le Royaume-Uni. Pourtant, c’est bien sous son autorité et sous celle du gouvernement français que sont menées ces opérations de harcèlement continu. C’est cette politique d’épuisement qui crée les conditions pour que les personnes se jettent dans les bras des trafiquants d’êtres humains, et meurent en mer, dans des accidents de camion, sur les routes ou les voies ferrées.
    Depuis des années, à Calais et Dunkerque, le Groupe décès [un collectif composé de citoyens indépendants, membres d’association ou non] accompagne et soutient, autant que faire se peut, les proches des personnes décédées et les communautés de personnes exilées. Il cherche également à faire le lien avec les autorités administratives face à leur absence totale de mobilisation. La préparation de l’inhumation ou du rapatriement, le soutien psychologique ou matériel des rescapés, des témoins, et de celles et ceux qui ont vu leur frère, leur sœur, leurs parents, leurs proches mourir sous leurs yeux, sont primordiaux. Or, l’absence de prise en charge étatique oblige des citoyens et associations, sans moyens dédiés, à jouer ce rôle, avec des conséquences traumatiques importantes pour les survivants, les familles et les aidants.
    Il est aujourd’hui temps que les Etats français et britannique assument les conséquences de leur politique et qu’ils prennent leurs responsabilités, tant dans l’accompagnement social des proches des victimes et des rescapés que dans la prise en charge des frais de funérailles. Cette politique est mortifère, et ce n’est pas au Groupe décès ni à l’ensemble des soutiens et des associations d’en pallier l’inconséquence.
    Nous demandons une remise en cause profonde des politiques migratoires appliquées tant au niveau local que national et européen. La politique de maltraitance des personnes exilées, dans la vie comme dans la mort, doit cesser immédiatement. Une politique d’accueil, de dignité, d’accès aux droits et au séjour doit s’y substituer pour permettre à celles et ceux qui souhaitent rester en France de pouvoir le faire.
    Les voies de passage sûres vers le Royaume-Uni doivent profiter à tous et toutes, pour permettre, en cohérence avec l’article 13 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, à celles et ceux dont c’est le but de s’y rendre. Seul un changement radical des politiques menées à la frontière franco-britannique permettra d’éviter ces drames.
    Premiers signataires : Yolaine Bernard, présidente de Salam Nord/Pas-de-Calais ; Fanélie Carrey-Conte, secrétaire général de La Cimade ; Olivier Caron, président de la délégation du Secours catholique Pas-de-Calais ; Jean-François Corty, président de Médecins du monde France ; Adrien Delaby, délégué général de L’Auberge des migrants ; Jean-François Dubost, directeur du plaidoyer du CCFD-Terre Solidaire (Comité catholique contre la faim et pour le développement) ; Cédric Herroux, responsable de la communauté Emmaüs Roya ; Yann Manzi, délégué général d’Utopia 56 ; Dany Patoux, présidente d’Osmose 62 ; Samuel Prieur, délégué du Secours catholique Nord-Lille.

    #Covid-19#migrant#migration#france#manche#mortalite#politiquemigratoire#humanitaire#sante

  • Vies perdues en Mer : Les fidèles mourides demandent une prise de conscience collective de Gamou
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    Vies perdues en Mer : Les fidèles mourides demandent une prise de conscience collective de Gamou
    À l’occasion de la célébration de la nuit du Prophète à la Grande Mosquée de Massalikul Jinaan de Dakar, la question sur l’immigration irrégulière a été soulevée. Ce phénomène tragique, qui coûte la vie à de nombreux jeunes en quête d’un avenir meilleur, a été au centre des préoccupations exprimées par plusieurs intervenants.
    La vieille dame Sokhna Aïssatou, présente pour les festivités, a souligné que les parents portent une part significative de responsabilité dans cette situation. Selon elle, c’est souvent en imposant des attentes irréalistes à leurs enfants que ces derniers se retrouvent poussés vers des choix dangereux et malavisés.
    Le vieux Mbaye Ndiaye dans sa prise de parole, a également appellé les jeunes à la réflexion. Il les a tous encouragés à rester dans leur pays et à faire preuve de patience, en rappelant que la vie n’est jamais facile, mais qu’il est important d’y faire face avec courage.
    Pour Mame Thierno Birahim Mbacké, fils de Serigne Modou Kara, la perte de jeunes vies à la recherche d’un avenir meilleur est une douleur incommensurable. Il a décrit l’immigration irrégulière comme une forme de suicide et a appelé les jeunes à revenir à la raison. Selon lui, il est crucial de croire en Dieu et d’explorer d’autres voies que celle du péril maritime.

    #Covid-19#migration#migrant#senegal#religion#migrationirreguliere#mortalite#jeunesse#sante

  • Pour une résidence permanente en Israël : des demandeurs d’asile africains envoyés combattre à Gaza, selon Haaretz.
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    Pour une résidence permanente en Israël : des demandeurs d’asile africains envoyés combattre à Gaza, selon Haaretz.
    Selon le journal israélien Haaretz, l’armée recrute, parmi les 30.000 demandeurs d’asile africains présents sur son territoire, rapporte Rfi. Ces derniers sont envoyés combattre à Gaza, en contrepartie, ils obtiendront une résidence permanente dans le pays.
    « Une importante partie de la population israélienne est envoyée à l’armée à travers une mobilisation générale qui porte un coup d’arrêt brutal à l’activité économique. Du coup, ce sont alors des demandeurs d’asile qui se portent volontaires pour palier la pénurie de main d’œuvre et certains se sont engagés à participer à l’effort de guerre ». Il s’en est donc suivi l’idée de les envoyer à Gaza, « avec 2 semaines d’entraînement, puis le front », explique Rfi. « C’est la naissance d’un groupe de mercenaires engagés dans une guerre effroyable et à qui l’on fait miroiter l’obtention d’une résidence permanente en Israël ». Et pourtant, aucun d’entre eux, ne l’a encore reçu, précise-t-elle...

    #Covid-19#migrant#migration#israel#afrique#economie#mobilisation#maindoeuvre#gaza#conflit#sante#asile

  • The First French Revolution Happened During the Middle Ages - An interview with Justine Firnhaber-Baker
    https://jacobin.com/2024/09/jacquerie-france-revolt-middle-ages


    Etching of the Jacquerie in Beauvaisis, France, in May–June, 1358

    9.3.2024 Interview by Daniel Finn - Four centuries before the storming of the Bastille, the French peasantry rose up in a great revolt known as the Jacquerie. France’s ruling class drowned the revolt in blood and demonized all those who took part in it.

    If you think about the French revolutionary tradition, you’re most likely to picture the storming of the Bastille and the overthrow of the monarchy. But that wasn’t the first time there was a major uprising against the established order in France.

    In the second half of the fourteenth century, there was a popular revolt known as the Jacquerie, which terrified the French ruling class. They drowned the revolt in blood and set about demonizing the peasants who took part in it. It was only in the wake of a successful revolution four centuries later that historians began taking a fresh look at the Jacquerie.

    Justine Firnhaber-Baker is a professor of history at the University of St Andrews and the author of The Jacquerie of 1358: A French Peasants’ Revolt, the first major study of the Jacquerie since the nineteenth century. This is an edited transcript from Jacobin Radio’s Long Reads podcast. You can listen to the interview here.

    Daniel Finn

    What was the nature of the political system and the wider social order in France during the fourteenth century?

    Justine Firnhaber-Baker

    Politically, there was a centralized system in the sense that you had a king and royal government. By the mid-fourteenth century, when the Jacquerie happened, there was an elaborate bureaucracy supporting a central royal government at all levels. But the power structure was also decentralized, because local and regional lordships were very important.

    When we talk about medieval lords, we are talking about people who had jurisdiction and fiscal rights over a particular territory. We used to think about the royal government and the lords as opposing forces, with a zero-sum game between them: as royal power increased, lordly power must have decreased.

    But increasingly, we are coming to understand that these two levels of power actually worked together. The crown was not interested in getting rid of the lords, and the lords saw many advantages in cooperating with royal government. I should also say, for clarification, that the lords included the clergy: bishops, monasteries, and nunneries, with properties where they exercised lordship in the same way as lay lords.

    Connected with that was the social order. In the Middle Ages, a very popular way of thinking about the social order was that it was divided into three orders. The first order was the clergy — those who prayed; the second order was the nobles — those who fought; and the third order consisted of everybody else — those who worked.

    There was an idea that this division was based on a social contract: those who worked gave over the fruits of their labor to those who prayed in exchange for intercession with God and to those who fought in exchange for protection. Those first two orders of clerics and nobles often also held positions of lordship as well as having that social status.

    Daniel Finn

    What impact did the Black Death have on French society in the fourteenth century?

    Justine Firnhaber-Baker

    It’s hard to overstate the impact. The Black Death reached France in the winter of 1348, and estimates of mortality range from about 30 percent to about 60 percent. We are now fairly comfortable in saying that it was probably on the higher end of that scale, around 50 percent. You can imagine the impact of losing half your population in such a short period of time.

    The first wave of plague took about two years to run its course. Losing that amount of the population in that amount of time was incredibly disturbing in the short term. It interrupted the first phase of the Hundred Years’ War, which had been going on since 1338. For a couple of years after 1348, there was a truce during the plague.

    The longer-term impacts were even more profound. One of the important effects was that it halved the tax base. The crown and the lords were getting their money from the workers, and there were now many fewer of them around. If you were going to continue paying for warfare, which was increasingly expensive in the mid-fourteenth century, you were going to have to push your taxpayers even harder.

    There was also a social impact because of the way that social and political elites hoarded resources. A simplistic way to think about the Black Death and the economy is that the population was reduced but the resources stayed the same, so everybody was better off. In practice, it didn’t work that way.

    We did see some absolute improvement in everybody’s quality of life, but relative inequality probably increased. Although there should have been more resources available, in practice, those resources weren’t shared out equally because of the way taxation and labor laws were enacted and also because land market worked in a way that privileged noble ownership over ownership by commoners.

    Daniel Finn

    How did the Anglo-French conflict that became known to historians as the Hundred Years’ War affect the people of France?

    Justine Firnhaber-Baker

    You’re right to qualify it in that way, because “Hundred Years’ War” is a term that was only applied to it much later, from the nineteenth century. At the time, people obviously didn’t know that it was going to last for a hundred years. It was part of an ongoing conflict between England and France that can be traced back to the thirteenth century if not before.

    If we focus on the two decades after 1338, which is when we conventionally date the beginning of the Hundred Years’ War, the conflict had been much more intense than anything that French people were used to living through before. Although it was a war between England and France, it was mostly waged on French soil.

    One major way that the war affected the people of France was through the greater frequency of violence that they experienced. For the most part, warfare in the Middle Ages was not waged in the form of pitched battles between opposing armies. It largely took the form of raiding on the open countryside against noncombatants.

    Many French commoners suffered the effects of the war as victims, but they also had a new experience of military violence as perpetrators. There was a militarization of society as a whole during the Hundred Years’ War because commoners were increasingly called up to fight in the royal army.

    As infantry became more important to medieval armies in the fourteenth century, meaning that you had many more commoners in the army than in previous centuries, that shift had logistical effects. Commoners developed the capability to fight. They possessed weapons, armor, and leadership skills, which also had a social and psychological effect. They realized that the nobles were supposed to be the fighters, but now the workers were fighting, too, and might even be better at it than the nobles.

    At this point, the war had been going very badly for the French army, with the king and the nobles in charge of its command structures. Two years before the Jacquerie in 1356, there was a major battle at Poitiers, where the French king was taken captive by the English forces and brought to London. They demanded a huge ransom for him, and the realm fell into a period of political conflict and chaos because he left the dauphin, his eighteen-year-old son Charles, in charge.

    By the time the Jacquerie broke out two years later, the dauphin had lost control of Paris and much of northern France to a bourgeois rebellion led by the head of the Parisian merchants. This bourgeois rebellion started out in partnership with the dauphin, but soon they entered into conflict with him over their desire to reform the governing structures of the realm. They also clashed with the dauphin’s noble supporters, who objected to their efforts to control the army and tax the nobles at the same rate (at least) as the commoners.

    By the winter of 1358, the bourgeois rebellion and the dauphin were engaged in a very serious, violent conflict. The leader of the rebellion had two of the army’s noble marshals murdered in front of the dauphin in his bedroom, at which point the split became irreconcilable.

    The dauphin withdrew from Paris and started making plans with his noble supporters to retake the city by force. They garrisoned a couple of big castles on two of the three major rivers supplying Paris with food. It was at that moment, with the dauphin and his noble supporters staring down at Paris while Paris was not sure what to do next, that the Jacquerie began.

    Daniel Finn

    When did the Jacquerie itself begin, and was it a spontaneous event or something that had been planned in advance?

    Justine Firnhaber-Baker

    It was a bit of both. The first incident, which took place on May 28, 1358, was certainly not spontaneous. The sources all agree that the rebels first assembled from several different villages, and then went to a town on the River Oise — the one river that the dauphin had not blockaded — where they attacked nine noblemen.

    This target was carefully chosen. The noblemen were led by a knight by the name of Raoul de Clermont-Nesle, who was related to one of those noble marshals that the bourgeois rebels had killed in front of the dauphin several months earlier. The motivation becomes quite clear once you know what the local geography looks like.

    I went there and I walked around the area, thinking, “Why here?” At first glance, the town looks like a random place to have chosen. But they were trying to prevent Raoul de Clermont-Nesle, the eight noblemen accompanying him, and probably a number of troops as well from crossing the river there and garrisoning a castle a little way up the river. That would have allowed them to block the Oise in the same way that the dauphin and his noble supporters were blocking the other two rivers.

    That first incident looks to have been planned, and it clearly had connections with the bourgeois rebellion in Paris, although I don’t think that the first incident was planned by those in Paris, because it seems to have taken them by surprise. I think that the commoners and the peasants were doing this off their own back, because we know that people in the countryside had a very good idea of what was happening in Paris, and many of them approved of it. What they understood about what was happening there was that in Paris, they killed noblemen — specifically these marshals who had been killed in front of the dauphin.

    That first incident looks to have been carefully targeted as a military, strategic attack. What grew out of that, in some ways organically, was linked to it but distinct. The revolt that unfolded afterward began at a second assembly held in the aftermath of the first attack. That was the point at which the peasants chose a leader, a captain called Guillaume Calle.

    It looks as if Guillaume Calle and the men around him (perhaps some of the women as well) had a plan. But that doesn’t necessarily mean that the plan was in the minds of everyone who later joined the Jacquerie. It’s important to remember that it was not a single movement. It was made up of thousands — perhaps tens of thousands — of people who had different ideas about what they were doing. They weren’t all in contact with one another, and their ideas and objectives changed over the course of the six to eight weeks that the revolt unfolded.

    Daniel Finn

    As the revolt spread, becoming a convergence of many different revolts, as you point out, how did the rebels organize themselves, and what were some of the key demands that they put forward?

    Justine Firnhaber-Baker

    Guillaume Calle, who they elected after the first incident, was known as the general captain of the countryside — the captain of the area around the city of Beauvais, which was the Jacquerie’s heartland. Calle seems to have had some top lieutenants who rode with him, gave him advice, and were available to bring messages to other areas involved in the Jacquerie.

    Underneath that top level, you had a layer of village captains. There is some evidence that each village had its captain and that the captain also had a subordinate, so there was probably a captain and a lieutenant in each village. There was a sort of hierarchy with two levels — though not a very strict hierarchy. We have a lot of evidence that people could just go and talk to Calle, and that they did not necessarily always do what he told them to do.

    It was a grassroots movement, because Calle was chosen from the bottom up rather than being imposed upon the movement. Those village captains were mostly chosen by their own villages. That was a strength of the revolt, but it also led to a tug of war over authority.

    There was a sense in which leaders would say, “I am the captain, we should pursue my objectives,” but the rank and file would reply, “We made you our captain so that you would do the things we want to do.” There was a degree of push and pull there.

    When it comes to some revolts in medieval Europe, we know a lot about specific demands because the rebels left behind a list of them. However, we don’t have anything like that for the Jacquerie. We know that at one point, there were written documents being passed back and forth, with letters sent to cities that the Jacques wanted to be involved in the revolt and so on. But none of that material survived, whether by accident or design, so we are left to discern their motives in a couple of different ways.

    One way is by looking at what chroniclers from the time had to say. The chronicles say that when the Jacques articulated a motive in words, it was to destroy the nobles, who were not defending the realm and the peasants as they were supposed to but rather taking all of their possessions.

    It was a criticism based on the social contract of the three orders. The peasants were supposed to hand over their produce because the nobles protected them, but in this case the nobles weren’t protecting them. They were also losing the Hundred Years’ War very badly, so they didn’t deserve their noble status and the luxury goods that came with it.

    I should say here that the name of the revolt itself came from the name given to the common-born soldiers: “Jacques Bonhomme” was originally a derisory nickname, but the common-born soldiers had taken it up with pride. Some of the rebels called themselves Jacques Bonhomme with a certain sense that they could be in charge of the kingdom now since they were better at warfare than the nobles. There might also have been an overlap between the men in the army who were called Jacques Bonhomme and the men who were in leadership positions during the revolt.

    That’s what the chronicles say, and it makes a lot of sense, but you also need to be somewhat critical, because that motive is the one ascribed to all peasant revolts in the Middle Ages. It made the revolts intelligible to elites in terms of the social theory of the three orders that they embraced. It’s not surprising that they embraced the theory, since it was very helpful to them. It provided an explanation for why they could take the fruits of peasant labor.

    To the extent that this explanation allowed criticism of the nobility to come through, it was not criticism of the unequal social order itself. It was merely that the nobles were not fulfilling their part of the bargain. If they went back to fulfilling it, then it would be fine for them to extract surplus from the peasantry.

    The other way we can examine what the Jacques were looking for and why is to extrapolate motives from their actions. The chroniclers focus on the Jacques killing nobles. But if we look at what they actually did, except for the first incident where they killed nine noblemen, they didn’t kill people all that often. Those nine nobles on that single day constitute a third of the identifiable nobles that we know to have been killed during the revolt.

    What the Jacques focused their violence on was destroying noble fortresses and houses. There are three points to consider here. First of all, we can see that as a form of support for Paris — a diversionary tactic, moving the nobles away from the army that the dauphin was gathering to attack Paris.

    He wanted to gather the army to the south of Paris, but the Jacquerie broke out to the north of the city, so it drew some of the forces allied to the dauphin back toward the north and delayed the attack on Paris. There were also moments when the Jacques joined with the Parisian militia who tried to recapture one of the river fortresses that the dauphin was occupying.

    However, a lot of the violence by the Jacques seems to have been much more social than military or political. This is the second thing to consider. They focused on the noble fortresses and houses because of the way those buildings advertised the social status of the nobles and their excessive wealth. It’s important to note that some of the structures nobles referred to as castles in the mid-fourteenth century had derisory military capabilities — they were really just buildings for the display of wealth and status.

    It’s also important to note that they were attacking nobles, not lords. The Jacquerie was not an anti-seigneurial revolt. They didn’t attack their own lords, which is very interesting. We can tell that lordship per se, as opposed to nobility, was not the target because none of the clerical lordships were attacked. Bishops and monasteries owned extensive lordships, yet they were not targets at all.

    The third point is that there is an interesting way in which the anti-noble animus of the Jacquerie overlapped with the Parisian motivation, because Paris was the great enemy of the dauphin and the dauphin’s supporters were the nobles. There is a way in which we can think about the revolt not merely as an anti-noble revolt, but also as an anti-royal revolt, or at least a revolt against the Valois dynasty, because of how closely intertwined the nobles were with the dauphin and the royal state.

    Daniel Finn

    Was there support for the revolts in the towns and cities of what was then urban France?

    Justine Firnhaber-Baker

    Yes, absolutely. I’ve talked a lot about Paris, but there were a number of other provincial cities in northern and eastern France like Amiens, Beauvais, Caen, and Senlis. There was a clear distinction between cities and the countryside in this period. Cities were distinguished in particular by the possession of walls, and because their political status was somewhat different, they were more involved in the politics of the realm. They were called upon to go to the assemblies of the three estates in a way that country dwellers were not.

    At the same time, there was a lot of interpenetration between town and countryside. Town dwellers would own estates in the countryside, and people from the country would come into the cities all the time for work, commerce, entertainment, and administrative business.

    When the revolt broke out on May 28, extending at least until the middle of June, the towns were at first quite supportive. They opened up their gates and allowed the Jacques in, putting out tables with wine and food to refresh them on their way. Citizens and even town militias joined in the attacks on nearby castles and manners. This was part of their preexisting alliance with the bourgeois rebellion in Paris.

    Again, we can see that interpenetration of the Parisian rebellion, which was related but distinct, with the Jacquerie. But with the exception of Senlis, all of these cities abandoned the Jacquerie when things started to go pear-shaped around the middle of June. This was a fatal problem for the Jacques because the city walls were the only defensive architecture available to them. They needed to be able to retreat behind those walls.

    The other form of defensive architecture would have been the castles, but the Jacques had been destroying the castles rather than occupying them. In any case, the rebels were composed of very large groups, so few castles would have been able to accommodate that many people. When the cities closed their gates and said, “We don’t want to be a part of this anymore,” the Jacques were left on the open fields to face noble armies, and they were slaughtered.

    Daniel Finn

    Could you tell us in a little more detail about how the military events of the Jacquerie unfolded and how it was eventually defeated?

    Justine Firnhaber-Baker

    From the outbreak on May 28 to June 10, the Jacques were effectively masters of the countryside. They attacked more than a hundred castles. By June 5, the Parisian militia marched out to join the Jacquerie. Again, I don’t think the Parisians were the originators of the revolt, but they were ready to join forces with the Jacques.

    By June 9, there were Jacquerie forces across the countryside north of Paris, probably extending toward an area of the country called Picardy, almost up to Belgium. In the east of the countryside, you had a combined army of Jacques and Parisians who were heading to a castle at Meaux, a city that controlled the River Marne flowing into Paris. Their intention was to attack that castle and bring it under Parisian control.

    On June 10, the combined army attacked the castle at Meaux, and they were destroyed. They were slaughtered like pigs in the streets of Meaux because of the castle’s defensive architecture. They were hoping to overwhelm it with numbers, but the design of the castle meant that it could be defended by a very small number of men.

    Probably on the same day, north of Paris, there was a big Jacquerie army led by Guillaume Calle facing off against a noble army led by Charles, who was the king of the Spanish country of Navarre. Charles also had some claim to the French throne, and he was a major Norman lord, which is why he was there. In addition, this noble army included a lot of Englishmen.

    The army led by Charles completely overwhelmed the Jacques, and in a very dishonorable way. Charles had sent a messenger to Guillaume Calle and said, “I would like to parlay.” This was entirely normal on the eve of battle. But when Calle went to meet the king of Navarre, he was seized and beheaded, probably along with some of his captains. The nobles then attacked the leaderless Jacquerie army and destroyed them.

    This all happened on June 10, which you will often see given as the date for the end of the Jacquerie, although it continued for another six weeks afterward, well into July and even beyond that point in some places. However, we can see the beginning of a counterinsurgency from June 10, which we call the Counter-Jacquerie. Many of the nobles who had been hiding out got their courage back and started to take revenge.

    In the east of the country, the dauphin was leading a campaign of nobles who were taking vengeance more or less at will. In the west, it was Charles, the king of Navarre. Originally, the Jacques had thought that Charles might help them, because he was allied with the Parisians, but that turned out not to be the case. The Jacques did fight back, so it wasn’t simply a question of the tables being turned. But after June 10, a social revolt of non-nobles against the nobility became a social war between nobles and non-nobles.

    We can say that the Jacquerie was definitely spent by the end of July. There was a countercoup in Paris on July 31, and the leader of the bourgeois rebellion was killed. The dauphin reentered Paris and ordered the spectacular execution of the remaining prominent rebels, but then he drew a line under it all and began issuing pardons for anyone involved in the bourgeois rebellion, the Jacquerie, or the noble effort to suppress it afterward.

    I would say that moment marks the end of the Jacquerie. You still had scattered echoes in different parts of the kingdom, but they were not really linked to the original movement — they were imitations of it. You also had conflicts that were later referred to as being part of the Jacquerie because of when they took place rather than because they actually formed part of the revolt.

    Daniel Finn

    Did the revolt leave behind any tangible legacy for France after its defeat?

    Justine Firnhaber-Baker

    For a few decades, yes, it did. We can trace the legacy of the revolts through lawsuits, mainly between those who were damaged in the revolt or its noble suppression and those who they held responsible for the damage. A wonderful thing about legal documents, particularly medieval ones, is that they often tell you great stories about everything that led up to the lawsuit and all the bad blood that affected its course.

    It’s clear that many people did not accept the idea of drawing a line under these events — they were still angry. There were non-nobles being killed decades after the revolt because of their association with it, and lawsuits that went on for thirty years. There were also physical reminders of the revolt. We know from later inventories of noble holdings that even by the turn of the fifteenth century, there were still buildings listed as ruined because of the “time of the commotions,” which is what they called the Jacquerie.

    For a while, “jacquerie” became a word that was used as an insult. It was a coinage of the mid-fourteenth century, and the revolt was referred to as the Jacquerie at the time. But a few decades later, it was the sort of thing that a person might say after getting into a fight in a tavern: “You are just a waste of space — go off to your jacquerie.”

    By the end of the fourteenth century, the memory had faded. In northern France, you didn’t see another major peasant rebellion for a very long time. The cities, particularly Paris, rose again and again, and most urban rebellions in medieval Europe would have had some kind of rural counterpart, but that didn’t happen in northern France.

    I wonder if that might have been a legacy of the fourteenth-century revolt in its own way. People in the cities might have said, “The last time the countryside was involved, we lost control, so we’re going to avoid that in future.” But apart from its inclusion in one of the most popular chronicles of the Middle Ages, there wasn’t much memory of the revolt until the end of the eighteenth century.

    Daniel Finn

    How has the Jacquerie been remembered and interpreted by historians over the course of subsequent centuries?

    Justine Firnhaber-Baker

    As I said, it was forgotten for a long time. We see the word “jacquerie” first reappear in English as well as in French at the end of the eighteenth century, around the time of the French Revolution. That was when historians started to become interested in the common people in a way they never had been before. It was very much a reflection of what was happening in their own time period, as they started looking for the seeds of 1789 in the much earlier medieval rebellions.

    The first book on the Jacquerie — and indeed the last one until my own book was published in 2021 — appeared in 1859. That was partly a legacy of social and political movements of the nineteenth century. It was also related to the professionalization of history and the discovery of new sources, particularly legal sources, which allowed the author Siméon Luce to write a much broader history of the revolt.

    Luce’s book was based on those legal documents, as well as the very stereotypical accounts that we get from the chronicles. It argued that the Jacquerie was organized, political, and linked to the Parisian revolt. But soon there was a reaction against that interpretation, arguing that it couldn’t possibly have been like that, because the peasants were rude, uneducated, drunken louts, incapable of planning, let alone organized political action that was coordinated with a great city like Paris.

    This rival interpretation presented the Jacquerie as a spontaneous eruption of peasant hatred that was completely irrational. There was no planning — it just exploded. Those two schools of thought have continued to frame discussion of the revolt. Everyone who writes about it takes one side or the other.

    A recent book on the Hundred Years’ War, for example, says that the Jacquerie was the result of peasants being brutalized by war: in their fog, they could no longer distinguish friends from foe — the only enemy was a nobleman. My book definitely comes down much more on the side of arguing that the Jacquerie was organized, political, and linked to the Parisian revolt. But one of the things I wanted to emphasize was that this was a heterogeneous movement.

    I don’t think any of the people involved in the Jacquerie were stupid or incapable of planning; there’s also no evidence that they were drunk. But the revolt wasn’t all about the specific military and political aims of Paris. A lot of it was much more organic and much more critical of nobility from an economic, social, and even aesthetic standpoint than it was about the conflict between the noble party and the bourgeois party in Paris.

    #Frsnce #histoire #moyen_age #révolte #jacquerie #lutte_des_classes #tiers_état #église #clergé #noblesse

  • Huit migrants meurent à Ambleteuse lors d’une tentative de traversée de la Manche
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/09/15/plusieurs-migrants-meurent-a-ambleteuse-lors-d-une-tentative-de-traversee-de

    Huit migrants meurent à Ambleteuse lors d’une tentative de traversée de la Manche
    Le Monde avec AFP
    Huit migrants sont morts dans la nuit de samedi à dimanche à Ambleteuse (Pas-de-Calais) en tentant de traverser la Manche clandestinement vers l’Angleterre, a annoncé, dimanche 15 septembre, la police française. Les victimes de ce naufrage survenu en début de nuit sont des « hommes manifestement majeurs », a déclaré le préfet du Pas-de-Calais, Jacques Billant, lors d’un point presse sur la digue d’Ambleteuse. Six rescapés ont été hospitalisés en urgence relative, dont un nourrisson de 10 mois en hypothermie, a-t-il ajouté. L’embarcation clandestine comptait près de soixante passagers, « originaires d’Erythrée, du Soudan, de Syrie, d’Afghanistan, d’Egypte et d’Iran », et « seule une personne sur six était équipée d’un gilet de sauvetage », a souligné M. Billant.
    Parti depuis « le secteur de la Slack », fleuve côtier dont l’embouchure est située entre Wimereux et Ambleteuse, le bateau est « venu s’échouer » sur une pointe rocheuse et « s’est manifestement déchiré sur les rochers », a expliqué le préfet.
    Le parquet de Boulogne-sur-Mer a ouvert une enquête pour « aide à l’entrée et au séjour d’étrangers en situation irrégulière en bande organisée, avec la circonstance aggravante de mise en danger de la vie d’autrui », a précisé à l’Agence France-Presse Patrick Leleu, procureur adjoint. Aucune interpellation n’avait eu lieu dimanche en milieu de matinée, a-t-il dit lors du point presse du préfet.
    Ce drame est survenu moins de deux semaines après le pire naufrage de l’année, qui avait fait douze morts le 3 septembre. Il porte à au moins quarante-six le nombre de décès dans de telles traversées depuis janvier, confirmant que 2024 est l’année la plus meurtrière depuis le début du phénomène des bateaux de fortune sur la Manche en 2018. « C’est horrible. C’est une nouvelle perte de vies », a réagi David Lammy, chef de la diplomatie britannique, auprès de la BBC. « Ces gens sont morts à cause de la France et de l’Angleterre qui refusent l’ouverture de voies de passage », a déploré sur X l’association d’aide aux migrants Utopia 56.
    « Les Etats français et britannique doivent repenser leur politique migratoire immédiatement », a réclamé sur le même réseau social L’Auberge des migrants, autre association d’aide aux exilés, qualifiant la Manche de « frontière meurtrière ».
    De nombreuses tentatives de traversée ont été effectuées ces derniers jours. En vingt-quatre heures, entre vendredi et samedi, « 200 naufragés ont été secourus », avait précisé samedi soir la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord, en soulignant que « dix-huit tentatives de départs d’embarcations ont été suivies (…) sur l’ensemble de la journée » par le centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage du cap Gris-Nez.
    A Ambleteuse, après le naufrage de la nuit, un second départ a eu lieu vers 7 h 30 dimanche, a rapporté à l’AFP Christine Leclair, bénévole dans une association locale. Les départs, « c’est tout le temps, hiver, jour, nuit, été, (…) dès que la mer est calme », a-t-elle souligné. Les drames se sont succédé depuis le début de l’été. Mi-juillet, six migrants sont morts en une semaine dans trois naufrages distincts : quatre le 12 juillet, une femme érythréenne le 17 puis un homme le 19. Depuis le début de l’année, plus de 22 000 migrants sont arrivés en Angleterre après avoir traversé la Manche en bateau, selon les autorités britanniques. Elu en juillet, le gouvernement travailliste de Keir Starmer a promis de s’attaquer à l’immigration illégale en augmentant le nombre d’expulsions de migrants et en luttant contre les passeurs.

    #Covid-19#migrant#migration#france#royaumeuni#frontiere#manche#routemigratoire#migrationirreguliere#mortalite#sante

    • Tous les ouvriers spécialisés de nos médias ont repris ces éléments de langage, au sujet de ce nouveau drame. Comme si les autorités avaient eu besoin qu’une publicité significative lui soit faite. Parce qu’après tout, ça meurt quotidiennement, et on ne t’en parle pas autant.

      Tous les étés, une ou deux fois dans l’été, on te dit qu’il est dangereux de se baigner pendant tes vacances, parce qu’il y a des gens qui se noient. Et on te ressort le même reportage sur les vacanciers imprudents.

      En fait, on n’est pas en train de t’expliquer que c’est ennuyeux que des exilés se noient dans la Manche. On est en train de t’expliquer que si tu (toi le migrant qui lit le Monde et regarde la télé) tentes de traverser la Manche, tu vas mourir, et on ne fera rien pour que ça se passe mieux.

      Quand d’un coup, nos médias nous parlent de ce qu’ils ne veulent pas qu’on s’intéresse autrement que d’un point de vue fasciste, c’est qu’ils souhaitent finalement envoyer un message. Et le message est clair : ça va continuer, et c’est pas d’chance, on s’en contrefout.

  • Il dialogo spezzato tra i ghiacciai alpini e il clima. E chi fa finta di non accorgersene

    I ghiacciai al di sotto dei 3.500 metri sono oggi immersi in un clima che è incompatibile con la loro esistenza. Non essendo più capaci di conservare la neve registrano inevitabilmente bilanci negativi, avviandosi all’estinzione. Quale patrimonio si disperde e che cosa, invece, si può ancora salvare. Intervista a Giovanni Baccolo, divulgatore e ricercatore di Glaciologia e scienze della Terra negli ambienti freddi

    Ogni anno tra fine agosto e inizio settembre è il momento naturale in cui determinare lo stato di salute dei ghiacciai. “È alla fine dell’estate che si fanno i rilievi per determinare la fusione e l’arretramento dei ghiacciai, per comprendere quanto è stata negativa l’annata”, racconta Giovanni Baccolo, ricercatore che si occupa di Glaciologia e scienze della Terra negli ambienti freddi presso l’Università degli Studi di Roma Tre, divulgatore sul blog Storie minerali e autore del libro “I ghiacciai raccontano”, pubblicato da People in collaborazione con L’Altramontagna, il quotidiano online che approfondisce i temi ambientali e sociali delle Terre alte.

    Questo, racconta Baccolo, è quel momento dell’anno in cui i ghiacciai ottengono la maggiore visibilità, anche grazie alla Carovana dei ghiacciai, promossa da Legambiente insieme al Comitato glaciologico italiano, di cui il ricercatore fa parte. Nel 2024, ad esempio, la Carovana ha certificato l’estinzione del ghiacciaio di Flua, sul Monte Rosa, e preconizzato che quello della Marmolada non esisterà più nel 2040.

    Baccolo, oggi dice “quanto è stata negativa l’annata”, ma fino a cinquant’anni fa non era così, vero?
    GB Il 2001 è stato l’ultimo periodo in cui c’è stato, per i ghiacciai alpini, quelli che interessano più da vicino il nostro Paese, un leggerissimo bilancio positivo. Prima di allora, lo stesso era successo in una manciata di annate, nel corso degli anni Settanta del secolo scorso. Dal 2001, però, è assolutamente sicuro che il bilancio sarà negativo. L’unica speranza che nutriamo, da glaciologi, è che i dati lo siano il meno possibile.

    Nel libro scrive che i ghiacciai alpini “sono oggi immersi in un clima che è incompatibile con la loro esistenza”.
    GB È così, per fortuna ancora non riguarda tutti i ghiacciai dell’arco alpino, ma solo quelli al di sotto dei 3.500 metri sul livello del mare. Ed è questo il motivo per cui è ancora possibile, in alcuni casi, avere dei bilanci positivi o neutri. Il tema reale, emerso, è che non c’è più un dialogo costruttivo tra i ghiacciai e il clima, per cui quelli al di sotto dei 3.500 metri non sono più capaci di conservare la neve e inevitabilmente hanno bilanci negativi, non producendo nuovo ghiaccio. Questo significa che un ghiacciaio scompare lentamente e anche che esiste solo per inerzia, perché dal punto di vista climatico non dovrebbe più esistere.

    Eccoci allora di fronte, come scrive nel libro, alla scomparsa di un ecosistema naturale.
    GB Quando ci allarmiamo per le notizie legate alla deforestazione, a causa dell’aumento delle superfici coltivate, che sconvolgono ecosistemi e ambienti naturali, non teniamo in considerazione che questi episodi riguardano solo una frazione di quell’ecosistema. Per i ghiacciai, invece, non è così, perché li stiamo perdendo integralmente. E i ghiacciai non sono solo ammassi di ghiaccio ma rappresentano un habitat ancora poco studiato e poco conosciuto, che sta scomparendo in toto proprio mentre stiamo imparando a conoscerlo.

    Questa conoscenza, spiega il tuo libro, è anche una delle fotografie più accurate del clima passato. Per quale motivo?
    GB I ghiacciai, per come si formano, sono in grado di raccogliere e accumulare e conservare un sacco di informazioni metereologiche e climatiche, ma non solo. Gli strati di ghiaccio, grazie a segnali di tipo fisico e chimico, ci offrono informazioni su quanto avvenuto in passato. Oggi conosciamo il sistema climatico meglio di alcuni decenni fa e molte informazioni sono arrivate dai ghiacciai, in particolare da quelli polari che ci hanno permesso di studiare le cose andando più indietro nel tempo, avendo cumulato neve per millenni. Le carote di ghiaccio, racconto, permettono veri e propri viaggi nel tempo. Anche i ghiacciai alpini, però, sono importanti, perché trattengono storie locali, magari più circoscritte nel tempo ma dettagliate: ad esempio, abbiamo potuto ricostruire la storia dell’inquinamento atmosferico in Europa negli ultimi secoli e le variazioni del clima negli ultimi millenni e anche l’impatto delle attività umane sulla chimica del ghiaccio.

    Alcuni capitoli del libro sono dedicati ad Antartide, Artico e Groenlandia, per certi versi i veri osservati speciali quando si temono gli effetti più negativi della fusione dei ghiacciai.
    GB Per motivi geografici, riceviamo notizie relative ai ghiacciai alpini, anche grazie a iniziative come la Carovana: anche se per noi addetti ai lavori è scontato che arrivino questi dati così negativi, il lavoro di divulgazione è fondamentale. Senz’altro, però, il ritiro dei ghiacciai alpini, un glacialismo limitato, produce effetti localizzati, relativi a problemi di disponibilità idrica o di riempimento degli invasi, per la tenuta di singoli versanti. Quando si parla di Groenlandia o di Antartide occidentale, il riferimento è ad altri ordini di grandezza: in questo caso, il cambiamento climatico produce trasformazioni che hanno impatti globali, come l’innalzamento del livello del mare, che è guidato dal ritiro dei ghiacciai polari. La sola scomparsa dalla calotta antartica occidentale porterebbe a un innalzamento di cinque metri delle acque. Ci sono, cioè, centinaia di milioni di persone il cui futuro dipende da come si comporteranno questi giganteschi ghiacciai nei prossimi decenni, per questo è fondamentale limitare l’aumento delle temperature.

    Stiamo affrontando stagioni molto siccitose. Perché la fusione dei ghiacciai non è una risposta possibile e sensata alla carenza d’acqua?
    GB Quando i ghiacciai si ritirano in modo vistoso, come negli ultimi anni, ovviamente ci troviamo con una disponibilità maggiore di acqua glaciale e questo potrebbe oscurare problemi di siccità o scarsità di neve. Si tratta però di un tampone temporaneo, che sfrutta riserve che hanno occupato secoli e millenni per formarsi. Quell’acqua non tornerà più, non è una risorsa rinnovabile. Se tutto andasse in modo naturale, invece, lo sarebbe. A causa del nostro intervento, però, quell’elemento sta andando perduto completamente. Quello che accade sull’arco alpino è molto indicativo: se cade pioggia, se ne va molto più velocemente; se cade neve, si trasforma in ghiaccio ed è una riserva molto più disponibile, che viene rilasciata in estate, quando c’è un problema effettivo ed è un effetto tampone che sta andando completamente perduto.

    Ad amplificare questa dinamica, anche il fatto che gli ambienti molto freddi sono più esposti di quelli “temperati” al riscaldamento globale.
    GB Una caratteristica degli ambienti che ospitano ghiacciai è quella di essere molto più sensibile, a parità di perturbazione sul clima, all’aumento delle temperature, che è più alto rispetto alla media globale. Questo vale sulle Alpi e anche nell’Artico, un contesto che presenta determinate caratteristiche, ad esempio la maggior importanza del ghiaccio marino rispetto a quello terrestre, che caratterizza l’Antartide. Dove oggi esistono ghiacciai, i cambiamenti possono essere amplificati.

    Eppure c’è chi ancora nega i riflessi dei cambiamenti climatici sui ghiacciai, come il ministro delle Infrastrutture e dei trasporti Matteo Salvini che lo scorso anno nel corso di un comizio si espresse così: “Io adoro la montagna. E quando vai sull’Adamello e sul Tonale e vedi i ghiacciai che si ritirano anno dopo anno ti fermi a pensare, poi studi la storia e vedi che sono cicli”. Perché, a tuo avviso, accade?
    GB Da una parte agisce la propensione a non credere al mondo scientifico e a quello che da decenni ci segnala, dinamiche che nelle singole persone può dipendere dalla difficoltà di accettare un cambiamento così importante, ma anche pigrizia, perché per contrastare questa situazione e attuare uno stile di vita più sostenibile dobbiamo fare sacrifici, rinunce e mettere in discussione un certo stile di vita. C’è poi un negazionismo che fa breccia nel mondo politico o dirigenziale, guidato dagli interessi economici che stanno dietro alla transizione energetica, all’esigenza di un ripensamento del sistema economico globale. Dal punto di vista elettorale, poi, i cittadini sono più contenti quando si sentono dire dai politici che va tutto bene e che non c’è bisogno di trasformazioni.

    https://altreconomia.it/il-dialogo-spezzato-tra-i-ghiacciai-alpini-e-il-clima-e-chi-fa-finta-di
    #glaciers #montagne #Alpes #disparition #climat #changement_climatique #extinction #Giovanni_Baccolo

    • I GHIACCIAI RACCONTANO

      Siamo abituati a ricevere, al termine dell’estate, tristi notizie che arrivano dal mondo dei ghiacciai. Ritiri, crolli, scomparse. Non c’è da sorprendersi: su una Terra sempre più calda a causa della nostra influenza sul clima, lo spazio destinato ai ghiacciai è inesorabilmente destinato a ridursi. Negli ultimi anni abbiamo imparato a identificarli come vittime iconiche del cambiamento climatico, spesso dimentichiamo però che i ghiacciai sanno fare molto di più che fondere, arretrare e scomparire. Non sono soltanto un affascinante fenomeno che impreziosisce i paesaggi montani: ogni ghiacciaio è un piccolo mondo che comunica con l’ambiente in cui è immerso. Raccontare alcune delle storie custodite al suo interno è il fine di queste pagine. Perché per comprendere la portata dell’epocale cambiamento provocato dal nostro impatto sul clima, è bene conoscere quanto stiamo perdendo, insieme al ghiaccio che fonde. Vittima, strumento di conoscenza e fonte di impatto. I ghiacciai sono il simbolo più completo del cambiamento climatico, il simbolo eccellente.

      «Fino a qualche decennio fa, le oscillazioni dei ghiacciai danzavano insieme alla naturale variabilità climatica del pianeta. Come in un valzer, uno andava dietro all’altro e, come succede con le coppie più affiatate, non era facile capire chi stesse guidando i movimenti. Oggi l’armonia è però rotta. Il clima conduce una marcia forzata che ha per meta un luogo poco adatto per l’esistenza dei ghiacciai.»

      https://www.peoplepub.it/pagina-prodotto/i-ghiacciai-raccontano
      #livre

  • « La fabrication en carton m’a permis de survivre » : les vertus insoupçonnées d’un matériau durable
    https://www.lemonde.fr/m-perso/article/2024/09/14/la-fabrication-en-carton-m-a-permis-de-survivre-les-vertus-insoupconnees-d-u

    (...) ses usages se diversifient, avec des start-up proposant des meubles, des vélos et même des bâtiments. Depuis qu’il a créé sa société de « maisons en carton », MBC 56 en novembre 2022, dans le Morbihan, Nicolas Le Dirach reçoit des demandes de toute la France. Quand c’est possible, il fait visiter à ses clients son modèle d’exposition : la maison qu’il a construite pour sa famille, faite d’une ossature en bois et isolée avec du carton. « L’avantage, comparé à la laine de verre, c’est qu’il ne se tasse pas au fil des ans. Il permet aussi de réduire l’épaisseur des murs et donc de gagner en surface, tout en isolant de façon plus efficace au niveau thermique et acoustique », énumère l’entrepreneur. Pour Nicolas Le Dirach, qui est pour l’instant le seul à proposer ce type de construction en France, cette isolation permet de « limiter la consommation d’énergie, avec une maison dont tous les composants sont recyclables ».

    https://justpaste.it/fczyi

    #carton #isolation #mobilier #construction

  • Cut the ’AI’ bullshit, UCPH

    Why do we keep believing that AI will solve the climate crisis (which it is facilitating), get rid of poverty (on which it is heavily relying), and unleash the full potential of human creativity (which it is undermining)?

    Before the summer holidays, the University Post posted a call to the University of Copenhagen to more tightly integrate generative AI in teaching and the »university’s daily life«. The well-intentioned advice came from the researchers behind a study of students’ AI usage, which showed that the majority of students at SAMF do not use large language models. Thus, it was understood, the university is ostensibly failing to prepare the students for the »labour market of the real world«.

    The underlying premise in the article is that because AI seems to be everywhere these days, it should be embraced by educators and students, who must »realize« that they should »exploit the potential« rather than »obstruct the trend«.

    In response to this, I would like to offer a few reflections on the real and the imagined, the present and the future, and the responsibility of the university and of the students.

    A different »real world« than today

    The aspiration to prepare students for the real world is commendable, indeed vital. But when encountering such calls, we should be mindful of what world exactly we are being invited to consider real.

    The »real world« of which the article speaks is notably not of today, but of tomorrow. The article talks about »the reality of society and the labour market that [the students] will meet« even though the students currently enrolled in a study programme are, by definition, going to enter a different labour market from the one of today.

    The article then goes on to predict that future academics will have no choice but to use AI extensively. Again and again, a future is being substituted for the present, someone’s imagination for reality.
    Illusion of inevitability

    This substitution of future for present tense manufactures consent in two ways.

    First, it removes the burden of proof from anyone who makes a statement about the benefits of AI, no matter how vague and grandiose. The AI ​​revolution is upon us, we are being told. Oh, you haven’t already found yourself in a more just and enjoyable world? But of course, that’s because we’re in the midst of a transition, and so you may have to wait just a little longer to really feel its impact!

    Second, this blurring of lines creates an illusion of inevitability. We may lack evidence that AI is a force for good – but that doesn’t matter, because opposing its ever-broader deployment is wasted effort.

    This preemptively brushes aside any possible criticism of the technology: whether or not this is a future we want, the argument goes, it is the future we are going to get. We are being led to believe that interrogating whether this is a desirable (or, indeed, plausible) future is futile and even counterproductive.
    AI pollutes, divides and exploits

    Back in 2020, Microsoft committed to becoming carbon negative by 2030. Since then, the company has instead increased its emissions by 30 percent, largely due to new data centers used to run generative AI models (with other companies and governments, including the Danish government, following suit). However, we needn’t worry because, as Bill Gates baselessly claimed in a recent interview: »AI will pay for itself«.

    We are asked to ignore the fact that the push for mass adoption of AI is fueled by immense harm to the environment. That the hardware on which AI runs relies on extraction of conflict minerals by miners trapped in modern-day slavery. That the algorithms are trained by stealing creative and scholarly work and by exploiting a vast global underclass of ghost workers tasked with helping finetune these models under unfair, often traumatizing conditions.

    And what are we offered in return? A technology with such dubious utility and low reliability that its outputs are referred to as »soft bullshit« by academics, and attempts to shoehorn it into much simpler and lower-stakes contexts than education (for example, ordering a burger) are being abandoned after massive failures. Even Wall Street firms are growing tired of unsubstantiated claims that AI is cost-effective or even just meaningfully useful.

    Yet time and time again we are asked to ignore all these present harms and misfires, because the future in which AI has solved the climate crisis (which it is facilitating), done away with poverty (on which it is heavily relying) and unleashed the full potential of human creativity (which it is undermining) is inevitable and ever so close.
    UCPH should do something completely different

    The university has an obligation to interrogate the proposition that a world in which AI is widely used is desirable or inevitable. We don’t need to cheer for a vision of tomorrow in which scientists feel comfortable with not personally reading the articles their peers have written and students are not expected to gain insight through wrestling with complex concepts: a world in which creative and knowledge work is delegated to a mindless algorithm.

    The real world is what we make it. It is our responsibility as educators to make sure our students remember this and actively participate in deciding how to best shape a common future.

    As Richard Shaull writes in the foreword to Paulo Freire’s Pedagogy of the Oppressed: »There is no such thing as a neutral educational process. Education either functions as an instrument that is used to facilitate the integration of the younger generation into the logic of the present system and bring about conformity to it, or it becomes ‘the practice of freedom’, the means by which [people] deal critically and creatively with reality and discover how to participate in the transformation of their world.«

    By insisting that the future is predetermined and that the best we can do is accept whatever next product is pitched to us by the company with the highest market cap, the university is betraying its responsibility to enable its students to perceive themselves as subjects capable of affecting the world and thinking of it critically.

    To avoid falling into this trap, the university and the students should be asking this: Is the future we want one where we’re all drowning in ChatGPT’s soft bullshit? Or does our imagination allow for any different ‘real worlds’?

    https://uniavisen.dk/en/cut-the-ai-bullshit-ucph
    #AI #IA #intelligence_artificielle #critique #résistance #université #recherche #créativité #éducation #real_world #monde_réel #inévitabilité #pollution #exploitation #pédagogie

  • Les #viols de #Mazan et le juste #silence des #hommes

    Au beau milieu du #procès des viols de Mazan, surgit la question de la #parole_masculine. Si l’on doit reconnaître que l’expression des hommes est peu présente aux côtés de celle des féministes, il faut s’interroger sur les raisons de notre #mutisme et sur certains de ses bienfaits.

    Il serait erroné de penser que le #silence_masculin face à l’étalage d’une #brutalité comme celle des viols de Mazan ne serait que le signe d’une #indifférence, voire d’une sorte #complicité inconsciente vis-à-vis des accusés. Bien sûr, il n’est plus à démontrer qu’une partie d’entre nous continue de rêver de viol, de brutalité et de torture. L’analyse que j’avais faite des sites de Punters (sorte de Trip Advisor de la prostitution où les « clients » partagent leurs commentaires sur les femmes prostituées, dont ils parlent comme d’animaux à consommer1) montre combien certains peuvent s’extraire de toute forme de compassion, dès qu’il s’agit de s’approprier le corps d’une femme.

    Pour le reste, face à cette affaire, c’est, chez beaucoup d’entre nous, la #sidération qui domine. Que #Dominique_Pélicot ait pu endormir sa femme, Gisèle, à coups de somnifères pour la louer à des dizaines d’inconnus demeure éloigné des fantasmes de beaucoup d’hommes, peut-être de la majorité d’entre nous, en tout cas on peut l’espérer.

    Du coup, exprimer notre #dégoût, notre #incompréhension, voire notre #colère vis-à-vis de la #souffrance ainsi infligée à des #femmes, peut rapidement se transformer en un discours « #not_all_men ». Beaucoup d’intellectuels masculins ont peut-être compris que le temps où l’on pouvait dire « je suis un homme bien et je condamne toutes ces violences » est peut-être terminé.

    En effet, si, individuellement notre comportement est exempt de toute forme de #violence_sexuelle, cela ne postule pas pour autant notre non-participation à une #culture_de_domination_masculine qui trouve son expression dans toutes sortes de domaines et de situations possibles. La plupart des hommes occidentaux, nous condamnerons facilement l’interdiction faite aux petites afghanes d’aller à l’école et de s’instruire, soucieux que nous sommes d’envoyer nos filles à l’université. Sommes-nous, pour autant, sortis d’un mode de #domination_patriarcale, collectivement et individuellement ? Notre société est-elle égalitaire ? C’est un raisonnement souvent entendu.

    La #justification par « l’autre » est au cœur de la #stratégie_de_défense de nos #privilèges (comme j’en parlerai bientôt dans des vidéos à propos de ce sujet 2). A côté des Talibans, nous ressemblons à des hommes égalitaires. Face à la violence raciste systémique des États-Unis, nous pouvons nous bercer dans l’illusion que la France, par exemple, est un refuge universaliste où la République chérit tous ses enfants. Nous savons qu’il n’en est rien. Mais pourtant le problème est toujours à rechercher chez « l’autre » : l’étranger, l’homme des quartiers populaires, l’alcoolique, le Musulman...

    Dans cette perspective, la figure du « #monstre » de Mazan, du "#détraqué", est bien commode car elle permet d’oublier que certains « faits divers » représentent seulement la partie saillante d’un système où, même l’homme le plus doux sur le plan intime, joue un rôle de premier plan, parfois même malgré lui, dans la domination. Et cette fois « #all_men ».

    Car on peut être le plus respectueux des compagnons et à la fois terroriser ses collègues femmes, les harceler, les discriminer. Comme le montrent souvent ces affaires médiatiques, il est possible d’être un père aimant tout en consommant en cachette de la pédopornographie, en ne pouvant ignorer l’existence de victimes bien réelles. On peut être un « saint vivant » statufié de son vivant et dans le même temps, un violeur en série. Combien d’hommes autoproclamés « féministes » finissent par se retrouver sur la longue liste des personnalités qui ont agressé ou violé des femmes ? On se souvient d’un député écologiste qui posait pour des campagnes féministes, du rouge aux lèvres, avant d’apparaître comme un des « porcs » de la saga #MeToo. On ne peut oublier tel humoriste, tel sportif, tel artiste. Tous tellement formidables avec les femmes… On a connu des hommes merveilleux qui tabassaient leur compagne jusqu’à la tuer. On se souvient des hommes « universalistes » qui militaient contre la parité en politique. On se souvient. Et nous devons en tirer les leçons, même si nous n’en venons personnellement à aucune de ces extrémités.

    La seule question qui devrait nous occuper consiste à découvrir, face à l’affaire de Mazan et puisque nous appartenons au groupe hiérarchiquement valorisé, quels sont les domaines où, individuellement, nous sommes en position de provoquer de l’#injustice, de la #souffrance, en tant qu’hommes, en tant que blancs (et blanches), hétérosexuel.le.s, sans handicap, etc.

    L’accumulation de tous nos silences, de toutes nos indifférences et surtout de toutes nos petites #participations au renforcement de notre position privilégiée pourrait monter jusqu’au ciel. Avec pour avantage que cette montagne passe inaperçue, en permanence, en toute légitimité et dans le sentiment d’être du bon côté de la #masculinité et de la #blanchité. Le camp dont l’#hégémonie et la #toxicité sont émiettées, mosaïques, invisibilisées derrière des discours « universalistes », « féministes » au masculin. Derrière les « justes » et les « alliés ».

    Une certaine forme de silence des hommes face au procès de Mazan pourrait être une bonne chose s’il consiste, même inconsciemment, à se sentir personnellement impliqué dans cette culture dont nous jouissons en secret et qui parfois prend les formes les plus inouïes, jusqu’à occuper la Une des chaines d’information.

    C’est dans la coulisse qu’il nous faut chercher, dans nos angles morts. Mais ça, c’est une autre question.

    https://blogs.mediapart.fr/patricjean/blog/130924/les-viols-de-mazan-et-le-juste-silence-des-hommes

  • Difendere il parco, fermare il cantiere. Le mobilitazioni per difendere il Meisino a dieci giorni dall’inizio dei lavori
    https://radioblackout.org/2024/09/difendere-il-parco-fermare-il-cantiere-le-mobilitazioni-per-difendere

    Da circa dieci giorni sono cominciati i lavori al parco del Meisino, in borgata Sassi, dove il Comune vorrebbe costruire una nuova “Cittadella dello Sport” con i fondi del PNRR, fondi “a perdere” dell’Unione Europea – da spendere assolutamente entro il 2026 – con investimenti calati dall’alto che cementificano ulteriori pezzi di verde pubblico metropolitano […]

    #L'informazione_di_Blackout #comune_di_Torino #lotte_ecologiste #mobilitazione #salviamo_il_meisino
    https://cdn.radioblackout.org/wp-content/uploads/2024/09/Meisino-.mp3

  • La vie sociale des haies. Enquête sur l’écologisation des mœurs

    Tandis que le monde devient de moins en moins habitable, peut-on déceler les indices d’une transformation des manières d’interagir avec l’environnement ? Dans le sillon de Norbert Elias étudiant la #civilisation_des_mœurs à partir du mouchoir, Léo Magnin interroge l’#écologisation des #mœurs à travers un objet ordinaire : la #haie. Car si les #arbres et #buissons ont une #vie_biologique bien connue, leur #vie_sociale mouvementée reste à découvrir.
    Massivement détruites lors de la #modernisation_agricole après 1945, les haies sont désormais plébiscitées en tant que réservoirs de #biodiversité, puits de carbone, sources d’énergie renouvelable, freins à l’érosion et trames paysagères. Comment expliquer un tel revirement ? En enquêtant sur les traces de requalifications des haies : l’inquiétude exprimée par un éleveur face à leur protection, les hésitations d’un planteur dans sa parcelle, le coût de l’entretien, le goût de l’élagage, l’étude scientifique du #bocage, sa cartographie numérique, son étonnante politisation gouvernementale et villageoise, etc.
    Des cours de fermes aux dorures ministérielles, La Vie sociale des haies investigue ainsi les différentes dimensions du processus d’écologisation, dessinant les dynamiques sociales qui s’essoufflent, se poursuivent ou se réinventent à l’épreuve des enjeux environnementaux. Suivre le dédale des haies éclaire les zigzags de l’histoire qui configurent les contradictions de notre présent, mais aussi ses tâtonnements prometteurs...

    https://www.editionsladecouverte.fr/la_vie_sociale_des_haies-9782348082641
    #livre

  • Fragments d’Héraclite
    https://ecologiesocialeetcommunalisme.org/2024/09/12/fragments-dheraclite

    Pour les éveillés, il y a un #Monde #un_et_commun, tandis que parmi ceux qui dorment, chacun s’en détourne vers le sien propre.Héraclite Il y a plus de vingt cinq siècles qu’Héraclite d’Ephèse eut cette extraordinaire intuition d’une caractéristique fondamentale de la condition humaine. Il ne semble pas déraisonnable d’envisager l’usage que nous pourrions […]

    #Recensions_d'ouvrages_divers #[VF]


    https://0.gravatar.com/avatar/f4ffc1b00ed412e4578ae06b96dcc9e8b2a1ac722f797958cac984106850a6a2?s=96&d=

  • La vie sociale des saints
    https://laviedesidees.fr/Dominique-Barthelemy-Miracles-de-l-an-mil

    Longtemps perçu comme un temps de violences débridées, l’an mil connaît en réalité ses mécanismes propres de régulation et de négociation. Parmi ceux-ci, le rôle de contrôle social exercé par les saints et leurs reliques, peut se lire comme un vaste récit de soutien au système féodal.

    #Histoire #religion #Moyen_Âge #Double_Une
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20240912_saints.pdf

  • 06.09.2024 V Kolpi je med nedovoljenim prečkanjem državne meje utonil 23-letnik
    –-> traduction automatique :
    A 23-year-old man drowned in #Kolpa while illegally crossing the state border

    Pri prečkanju reke Kolpe na območju Vukovcev je v petek zvečer utonil 23-letni državljan Maroka. Skupaj s še tremi tujci so poskušali prečkati reko in vstopiti v državo. Moškemu so na pomoč priskočili domačini in poklicali reševalce, a je vseeno umrl.

    Da naj bi se v reki Kolpi na območju Vukovcev utopil moški, so policiste obvestili v petek nekaj pred 19. uro, so danes sporočili s Policijske uprave Novo mesto.

    Policisti so ugotovili, da je skupina štirih tujcev na tem območju s prečkanjem reke poskušala nedovoljeno prestopiti državno mejo. Dva tujca sta se zaradi globine reke vrnila na hrvaško stran. Eden od dveh, ki sta pot nadaljevala, se je začel utapljati, drugi je klical na pomoč domačine. Ti so se takoj odzvali, moškega potegnili iz vode in ga oživljali do prihoda reševalcev. Kljub pomoči je 23-letnik umrl.

    Zdravnica je za pokojnega odredila sanitarno obdukcijo, na podlagi katere bo ugotovljen vzrok smrti. Policisti še ugotavljajo vse okoliščine in bodo z ugotovitvami seznanili pristojno tožilstvo.

    https://www.rtvslo.si/crna-kronika/v-kolpi-je-med-nedovoljenim-preckanjem-drzavne-meje-utonil-23-letnik/720488

    #mourir_aux_frontières #frontières #morts_aux_frontières #Slovénie #Croatie #Kupa #Kolpa #frontière_sud-alpine #montagne #Alpes

    –-

    ajouté à la métaliste sur les morts à la frontière entre la Croatie et la Slovénie :
    https://seenthis.net/messages/811660

  • Les affects médiévaux
    https://laviedesidees.fr/Regine-Le-Jan-Amis-ou-ennemis

    Appuyant son #anthropologie historique sur un riche corpus textuel, Régine Le Jan entreprend l’exploration des relations interpersonnelles au haut #Moyen_Âge, y voyant une spécificité socio-politique de l’Occident latin.

    #Histoire #société_civile #affectivité #Double_Une
    https://laviedesidees.fr/IMG/pdf/20240912_affects.pdf

  • Procès des viols de Mazan : en faire un boucan d’enfer, par Lola Lafon – Libération
    https://www.liberation.fr/idees-et-debats/opinions/proces-des-viols-de-mazan-en-faire-un-boucan-denfer-par-lola-lafon-202409

    Aujourd’hui, une femme s’apprête à accomplir un exploit. Sa force est inimaginable. Son courage est sans pareil. Elle n’est porteuse d’aucun drapeau à moins qu’elle ne les porte tous. Aucune médaille ne viendra la récompenser : tout juste espère-t-on qu’elle sera entendue. C’est elle qui nous regarde. Elle nous invite à nous pencher sur l’abîme dans lequel elle n’a pas sombré ; qu’on y plonge, avec elle

    #culture_du_viol #procès_du_viol #paywall

  • Il salone dell’auto di Torino: un’analisi critica
    https://radioblackout.org/2024/09/il-salone-dellauto-di-torino-unanalisi-critica

    Questo finesettimana (dal 13 al 15 settembre) si terrà a Torino il Salone dell’auto: tre giorni di esposizioni di oltre 40 case automobilistiche, drive test, sfilate di auto storiche e addirittura incontri sulla sostenibilità ambientale, in cui il salone dell’auto occuperà grande parte del centro cittadino. Questa esposizione nasce proprio qui a Torino, nel 1900, […]

    #L'informazione_di_Blackout ##mobilità_sostenibile ##salone_dell'auto #inquinamento
    https://cdn.radioblackout.org/wp-content/uploads/2024/09/IL-salone-dellauto-a-torino.mp3

  • Chavirement d’une Pirogue à Mbour : le bilan macabre provisoire fait état de 35 corps ce mardi à 20h GMT (Sapeurs)
    https://www.dakaractu.com/Chavirement-d-une-Pirogue-a-Mbour-le-bilan-macabre-provisoire-fait-etat-d

    Chavirement d’une Pirogue à Mbour : le bilan macabre provisoire fait état de 35 corps ce mardi à 20h GMT (Sapeurs)
    Le décompte macabre se poursuit toujours après le drame maritime de dimanche dernier, lié à l’immigration irrégulière. Selon des informations de Dakaractu confirmées par les unités des sapeurs pompiers de Mbour, 35 corps sans vie sont pour le moment enregistrés (9 hier et 26 ce mardi) officiellement. Pour le moment, le même dispositif est maintenu. Mais les recherches sont, à cette heure, suspendues . Elles reprendront demain, nous apprend-on.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#atlantique#routemigratoire#migrationirreguliere#sante#mortalite#emigration#mbour

  • Naufrages dans la Manche : « Il serait juste que les Britanniques s’engagent dans la gestion des flux migratoires »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2024/09/11/naufrages-dans-la-manche-il-serait-juste-que-les-britanniques-s-engagent-dan

    Naufrages dans la Manche : « Il serait juste que les Britanniques s’engagent dans la gestion des flux migratoires »
    Tribune Cyrille Schott,Préfet honoraire de région
    Mardi 3 septembre, douze personnes sont mortes noyées dans la Manche après le naufrage de leur embarcation de fortune, en cherchant à rallier l’Angleterre. L’émotion est forte. Les autorités accusent les passeurs. Les associations accusent les Etats. Et tout continue comme avant.Le Royaume-Uni n’a jamais appartenu à l’espace Schengen et, désormais, il ne fait plus partie de l’Union européenne (UE). La France est tenue de protéger les frontières extérieures de l’espace Schengen contre des flux migratoires venant de l’Angleterre… qui n’existent pas. Mais le gouvernement français empêche des migrants de quitter l’espace Schengen, ce qui ne fait pas partie de sa mission.
    Le Royaume-Uni a réussi à exporter sa frontière sur le territoire français, où nos 1 700 policiers et gendarmes déployés sur le littoral œuvrent comme gardes-frontières « supplétifs » de Sa Gracieuse Majesté, une qualification dont ils se passeraient d’autant plus que les médias britanniques ne cessent de vilipender leur travail.
    Une solution radicale serait de renvoyer les Britanniques à leurs responsabilités, en dénonçant les accords du Touquet (2003), et de leur laisser le soin de protéger leur frontière sur leur sol. Sans en arriver là, encore que l’idée se défende, il serait juste que les Britanniques s’engagent dans la gestion des flux migratoires autrement qu’en finançant des dispositifs consistant à ériger un « mur » sur le continent, constamment contourné. Après que les accès à leur île ont été verrouillés sur le port de Calais et aux entrées du tunnel de Sangatte, ils doivent faire face aux traversées de la Manche par les migrants.
    Partant de divers points du littoral, les 30 000 à 40 000 personnes arrivant annuellement par cette voie constituent une goutte d’eau dans la masse des 1,2 million de migrants accueillis en 2023 au Royaume-Uni. C’est l’accent mis sur ces entrées, à cause d’une frontière voulue fermée et de l’acharnement de certains médias, qui crée le problème. L’entrée du Royaume-Uni dans l’espace Schengen, à l’instar de la Suisse, réglerait la question.
    Lorsque j’étais préfet du Pas-de-Calais, j’ai eu à m’occuper du camp de Sangatte, prévu pour 200 personnes et qui avait fini par en héberger 1 700, toutes espérant réussir le passage par le port de Calais ou le tunnel de Sangatte. Ce camp, qu’une Croix-Rouge fatiguée gérait avec dévouement, tenait de la poudrière, que Nicolas Sarkozy, alors ministre de l’intérieur, décida de fermer en 2002. Le gouvernement britannique, sous pression constante des tabloïds et trop heureux de la décision, accueillit sans barguigner 1 400 occupants du camp, les 300 autres l’étant par la France.
    La question des flux n’était toutefois pas réglée. Nous avons alors, avec mes services et les forces de sécurité, inventé le plan « Ulysse » autour de plusieurs idées : ne plus laisser de migrants se fixer sur la côte, entre Calais et Sangatte, et les encourager à demander l’asile en France ; à défaut, les faire interpeller par les forces de sécurité avant qu’ils ne s’installent et reconduire chez eux, une minorité, ceux susceptibles de l’être compte tenu des conditions de sécurité dans leur pays d’origine ; éloigner les autres du Calaisis, en les transportant dans des autocars confortables, dotés de nourriture et de boisson, dans des centres de la Sonacotra, distants de centaines de kilomètres, avant d’examiner leur situation pour l’octroi éventuel de l’asile.
    Il fallait des effectifs suffisants, au moins trois unités de forces mobiles, pour contrôler le littoral ; des autocars et des interprètes pour l’éloignement du Calaisis ; et assez de places pour l’accueil. Tant que le ministre suivit le dossier, je reçus les moyens nécessaires. Après qu’il eut considéré l’affaire politiquement gérée, je me retrouvai seul face aux responsables à même d’octroyer ces moyens et je peinai à les obtenir. Néanmoins, et malgré les retours de personnes déplacées vers des centres d’accueil, pas plus de 100 à 150 migrants séjournaient dans le Calaisis à mon départ du département, en juillet 2004. Cela au prix d’un suivi très attentif et quotidien de la situation.
    Lorsqu’en 2016, le gouvernement a fait démonter ce qu’on a appelé « la jungle », entre 7 000 et 10 000 personnes s’y étaient établies dans des conditions indignes. Et, aujourd’hui, des milliers sont éparpillés le long de la côte.Si la France veut éviter la solution radicale et une tension majeure avec le Royaume-Uni, du moins pourrait-elle exiger de celui-ci qu’il s’implique dans l’examen de la situation des personnes désireuses de rejoindre son sol. Il faudrait alors ne pas laisser s’installer les migrants sur le littoral, et les conduire dans des centres d’accueil éloignés, en évitant de les regrouper en un seul endroit pour ne pas créer un point de fixation et d’attraction. Cela suppose des forces de sécurité en nombre suffisant et que la loi autorise ce transport d’autorité, un jugement de tribunal administratif l’empêchant actuellement, selon mes informations.
    Des équipes mixtes franco-britanniques se rendraient sur place pour analyser la situation des migrants au regard, notamment, du droit d’asile et des règles du regroupement familial. Le Royaume-Uni s’engagerait à recevoir les personnes remplissant les conditions de l’accueil. La France ferait de même. Celles à reconduire dans leur pays d’origine pourraient l’être dans le cadre d’un accord européen, d’autant que les problèmes sur le littoral concernent aussi nos voisins belges. Un tel accord n’impliquerait pas nécessairement Frontex, dont la mission est d’empêcher l’entrée illégale dans l’espace Schengen et non la sortie de celui-ci.
    Un budget franco-britannique pourrait financer cette politique commune, suivie régulièrement par une commission mixte associant délégués des gouvernements, parlementaires, élus locaux, voire associations, avec, à sa tête, deux responsables, l’un français et l’autre britannique. Un préfet missionné à cet effet pourrait veiller à la disponibilité et à la bonne direction de moyens suffisants en provenance de plusieurs ministères. Quoique imparfaite, cette solution pourrait permettre d’éviter l’ampleur des drames présents.
    Cyrille Schott, ancien conseiller au cabinet du président François Mitterrand, a occupé huit postes de préfet, de 1987 à 2009, dont celui du Pas-de-Calais, de 2001 à 2004. Il a dirigé l’Institut national des hautes études de la sécurité et de la justice (2014-2016) et appartient au bureau d’EuroDéfense-France.

    #Covid-19#migrant#migration#france#royaumeuni#frontiere#routemigratoire#traversee#accordmigratoire#mortalite#sante#politiquemigratoire

  • Sénégal : au moins 26 migrants périssent en mer
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2024/09/10/senegal-au-moins-neuf-migrants-perissent-en-mer_6310605_3212.html

    Sénégal : au moins 26 migrants périssent en mer
    Le Monde avec AFP
    Au moins 26 personnes ont péri dans le naufrage de leur pirogue au large des côtes du Sénégal, dans un nouveau drame de l’émigration clandestine à destination de l’Europe, a fait savoir la marine sénégalaise, lundi 9 septembre, sur les réseaux sociaux.
    L’embarcation « impliquée dans l’émigration irrégulière » a chaviré dimanche 8 septembre au large de Mbour, selon la marine, qui dit avoir lancé des recherches avec trois navires et l’appui d’un avion de surveillance maritime espagnol. Les recherches se sont poursuivies lundi sur les côtes, ont constaté des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP). Plusieurs habitants ont rapporté que l’embarcation transportait des dizaines de migrants, ce que l’AFP n’a pas pu confirmer formellement. Des proches des victimes et de simples badauds étaient présents au bord de mer, à Mbour, pour prendre des nouvelles des disparus.
    Lundi 9 septembre, la Marine sénégalaise a intercepté deux pirogues transportant 421 migrants clandestins, dont vingt enfants. Elle n’a précisé ni le lieu de l’intervention, ni la nationalité des migrants.
    Le Sénégal est l’un des principaux points de départ pour les milliers d’Africains qui prennent depuis des années la périlleuse route de l’Atlantique et tentent de gagner l’Europe, principalement via l’archipel espagnol des Canaries, à bord d’embarcations surchargées et souvent vétustes.Des milliers de personnes sont mortes en tentant de rejoindre ainsi l’Europe ces dernières années. Plus de 22 000 migrants ont débarqué aux Canaries depuis le début de l’année, plus du double de l’année précédente.
    « C’est une véritable catastrophe que l’on vit actuellement et, malheureusement, on va continuer de vivre cela parce que les jeunes sont tellement déterminés à partir », a déclaré à l’AFP Mohamed Barro, conseiller municipal de la ville. Il raconte avoir perdu dans le naufrage son neveu de 38 ans, marié et père de deux enfants, et dit attendre depuis cinq heures pour récupérer son corps à la morgue de l’hôpital de Grand Mbour. A la fin d’août, le premier ministre espagnol, en tournée en Afrique de l’Ouest, a annoncé la signature avec le Sénégal d’un nouvel accord de régulation migratoire qui intègre de nouveaux secteurs d’activité et inclut la formation des travailleurs sénégalais s’installant en Espagne.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#migrationirreguliere#routemigratoire#emigration#atlantique#mortalite#sante#mbour

  • L’ère d’un Observatoire (1984/2024)
    https://www.obsarm.info/spip.php?article667

    C’est un lieu créé à l’occasion des 40 ans de l’Observatoire des armements en résonance avec la 17 e Biennale de Lyon - Art contemporain contenant des éléments en écho au bureau véridique, en collaboration avec le collectif d’artiste Foutou’art. L’œuvre créée à cette occasion est une installation qui invite à déambuler entre des documents ressources ; des enregistrements sonores ; regarder une vidéo ; une maquette d’architecture ; consulter un plan de Lyon « entre Rhône et Saône » ; (…) #Expositions

    / #Association, #Événements, #Mouvements_de_paix_et_de_désarmement

    • L’ultima spiaggia dell’unione Europea

      Nel Nord della Francia tra Calais e Dunkirk centinaia di persone tentano ogni giorno di attraversare la manica e raggiungere le coste dell’Inghilterra.

      I fratelli di Mohamed hanno corso durante tutta la marcia e una volta arrivati di fronte alla spiaggia si sono precipitati verso le dune di sabbia per raccoglierne a manciate e gettarsele addosso. A pochi metri di distanza, poco più di 50 persone disposte a semicerchio, commemorano il loro fratello minore, Mohamed, morto a soli dieci mesi, e #Dina_Al_Shaddadi, entrambe vittime della frontiera tra Francia e Inghilterra. Sono state le famiglie dei due a organizzare una “marche blanche” a Calais (la città francese più prossima all’Inghilterra). Hanno chiesto ai partecipanti di vestirsi di nero e portare dei fiori, e così è stato fatto.

      Mohamed è morto alla Caritas per un arresto cardiaco, un giorno dopo il rientro da un tentativo di attraversamento della frontiera. Dina invece è morta in mare.

      Il 27 di luglio si era aperta una finestra di passaggio per tentare la traversata. Il vento era buono, il tempo pure e Dina Al Shaddadi e la sua famiglia avevano deciso di provare per la quinta volta. Dina e sua sorella, Nour, sono salite per prime sulla barca, erano sicure di avercela fatta, l’Inghilterra era a un passo. Il gommone ha cominciato in fretta a riempirsi di persone che pur non avendo comprato un biglietto sono salite. Nour e Dina sono state schiacciate dalla massa di persone accalcate sull’imbarcazione. Nour ha provato a richiamare l’attenzione, a suggerire a chi era con loro di chiamare i soccorsi, ha cercato di impedire che si avviasse il motore e si arrivasse al largo. Solo quando il volto di Dina è sbiancato e il collo è diventato blu le persone intorno a lei hanno capito che la situazione era grave e hanno chiamato il 112. Era troppo tardi.

      Dalla Brexit il numero di persone che hanno tentato di attraversare per mare il confine è aumentato notevolmente, così come è cresciuto il numero di vittime. Non ci sono abbastanza barche per tutti, il viaggio ha un costo molto alto – si parla di duemila euro per un tragitto che per vie legali costerebbe 40£ – e chi non paga un biglietto ai “passeur” (i trafficanti) prova a saltare all’ultimo dentro la barca, come è successo a Dina e Nour, compromettendo la sicurezza di tutti, anche la propria.

      Per contrastare gli “sbarchi irregolari” i governi di Francia e Inghilterra hanno avviato degli accordi bilaterali per bloccare le partenze dalle Coste francesi: il litorale di Calais è altamente militarizzato, il porto è circondato da filo spinato e le pattuglie della polizia monitorano le spiagge di Boulogne, Calais e Grand Synthe.

      Di notte migranti e polizia giocano a nascondino: i primi si confondono nelle dune di sabbia e tra la vegetazione, quando non vedono uomini in divisa all’orizzonte corrono portando in alto il gommone, una volta entrati in acqua accendono il motore e salgono, molto velocemente, per partire e godere dell’immunità: la polizia in acqua non li può toccare.

      Ma l’attenzione della polizia non riguarda soltanto la costa, tocca anche la città di Calais. Dopo lo smantellamento della giungla nel 2016, dove abitavano circa 10.000 persone, i campi si sono dispersi e frammentati in diversi luoghi della città. Ogni 48 ore almeno venti –ma spesso molti di più – uomini della Police Nationale in tenuta anti-sommossa operano degli sfratti nei campi: portano via alcune tende, al cui interno si trovano spesso i pochi averi di chi vive in quei rifugi di fortuna, a volte arrestano qualcuno, e poi passano al campo successivo.

      Una mattina mentre la polizia sta sgomberando il campo cosiddetto “Unicorn”, accanto all’ospedale di Calais, Nassim (nome di fantasia) li guarda e dice: «Io ero come loro». Sua madre è siriana, suo padre turco, dopo il 2011 è scappato da Damasco, ha attraversato il confine ad Ovest ed è andato a vivere con la sua famiglia nella città natale del padre, vicino a Gaziantep nella Turchia dell’Est. Lì ha deciso di arruolarsi nell’esercito: «Ho cominciato il periodo di addestramento e mi hanno spedito a presidiare il confine con la Siria, ma non ho resistito, sono dovuto scappare via non potevo sopportare il modo in cui il corpo militare turco agiva su quel confine».

      Così è andato via, ha attraversato l’Europa a piedi lungo la rotta balcanica per arrivare in Germania dove ha imparato il tedesco e ha cominciato un processo di integrazione. Dopo un anno il governo tedesco gli ha fatto sapere che la sua domanda d’asilo non era stata accettata, Nassim se n’è dovuto andare da un posto che aveva cominciato appena a chiamare casa per la terza volta.

      È partito per Calais all’inizio di luglio, nel campo si annoia, dice che non c’è nulla da fare, vuole andare in Inghilterra e ricominciare la sua vita che è in pausa da mesi. Lui, a differenza di altri che arrivano a Calais e decidono di restare in Francia, è certo di dover partire. In poco più di un mese ha tentato sette volte la traversata senza mai riuscirci. A volte è colpa del tempo, quando piove o c’è troppo vento è bene non avventurarsi in mare; altre volte è stata la polizia a fermarlo. L’ultimo tentativo lo ha sfiancato, è tornato al campo stanco e insofferente, e nonostante di norma sfoderasse un inglese perfetto ha preferito usare Google traduttore per parlare con i volontari. Ha detto: «Sono troppo stanco per pensare». La polizia aveva sorpreso lui e altri compagni sulla spiaggia all’alba mentre trasportavano un gommone, che è stato subito confiscato, e in seguito alle proteste di alcuni di loro gli agenti della Police Nationale hanno usato gas e manganelli.

      Quando il gruppo è tornato al campo si sono fatti vedere curare le ferite da alcuni studenti di medicina inglesi volontari a Calais, poi sono spariti nella boscaglia, dove avevano lasciato le tende. Alcuni le hanno trovate al loro posto, Nassim no. Ne aveva bisogno per riposarsi in vista del giorno successivo, quando avrebbe tentato di nuovo, l’Inghilterra per lui è l’unica soluzione.

      https://scomodo.org/lultima-spiaggia-dellunione-europea
      #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #migrations #réfugiés #frontières #décès #Calais #France #Manche #marche_blanche #campement #Unicorn

  • Sénégal-Chavirement d’une pirogue de migrants à Mbour : « le bilan provisoire passe à 6 corps sans vie et 3 rescapés » (Préfet)
    https://www.dakaractu.com/Senegal-Chavirement-d-une-pirogue-de-migrants-a-Mbour-%C2%A0le-bilan-prov

    Sénégal-Chavirement d’une pirogue de migrants à Mbour : « le bilan provisoire passe à 6 corps sans vie et 3 rescapés » (Préfet)
    Comme l’indiquait Dakaractu hier, un chavirement d’une pirogue avec plus de 200 personnes a eu lieu à 3 km des côtes sénégalaises . Joint au téléphone ce matin, le préfet de Mbour indique que les recherches sont en train de se poursuivre. Mais déjà un bilan provisoire de 6 décès a été noté. En plus, 3 rescapés sont admis à l’hôpital de Mbour. Les forces de défense et de sécurité ainsi que la marine, le service d’hygiène et les sapeurs sont mobilisés pour suivre ce drame lié à cette énième embarcation qui a pris le départ ce dimanche à Mbour-Tefess avec plus de 200 candidats à l’immigration. A noter qu’un navire de la Marine nationale s’est lancé aux opérations de recherches qui avaient été entamées par un avion espagnol de type Casa CN 235 de la Guardia civil qui survolait la zone pour retrouver éventuellement des survivants.

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  • Deux nouveaux migrants disparus dans la Manche - InfoMigrants
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    Deux nouveaux migrants disparus dans la Manche
    Par La rédaction Publié le : 09/09/2024
    Deux migrants sont portés disparus dans la Manche après un incident en mer samedi. Ces exilés ont sauté à l’eau pour porter secours à une autre personne tombée dans la Manche, mais n’ont pas été retrouvés, contrairement à la première qui a pu être secourue par les forces françaises.
    Les drames dans la Manche se succèdent. Samedi 7 septembre, deux personnes se sont noyées dans cette zone maritime en tentant d’atteindre le Royaume-Uni. Elles ont disparu en mer alors qu’elles voulaient venir en aide à un migrant tombé dans l’eau.
    Retour sur les évènements. En début de matinée samedi, un exilé contacte le Cross (centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage) Gris-Nez pour signaler « qu’une personne est tombée à l’eau précédemment », indique la préfecture maritime de la Manche et de la Mer du Nord (Premar) dans un communiqué.
    Les sauveteurs parviennent à localiser la personne, qui est « consciente », et la prennent en charge à bord de leur patrouilleur.
    « En parallèle, 57 personnes présentes à bord de l’embarcation demandent assistance » auprès des forces françaises, précise le communiqué. Une quinzaine d’exilés du même canot refuse en revanche « l’assistance proposée par les moyens français et poursuivent leur route sous une surveillance adaptée ». En clair, les autorités continuent d’observer à distance l’embarcation et se tiennent prêtes à intervenir en cas d’accident.
    En raison « des risques encourus par les migrants en cas d’actions contraignantes pour les obliger à embarquer sur les moyens de sauvetage de l’État (chute à la mer, choc thermique, trauma divers) », les sauveteurs n’interceptent jamais les migrants dans la Manche et ne les forcent pas à être secourus. L’opération se fait uniquement sur demande de personnes à bord du canot de migrants.
    Une fois l’opération de sauvetage terminée, des personnes secourues ont informé les secours « que deux personnes » étaient « tombées à mer » pour « venir en aide à la première personne tombée à l’eau ».Des recherches sont alors menées par des moyens maritimes, aéronautiques et terrestres « pour tenter de retrouver d’autres éventuelles personnes à la mer », mais « les deux autres personnes signalées comme potentiellement tombées à l’eau n’ont pas pu être relocalisées et récupérées », a résumé la Premar.
    Les opérations de recherche sont rapidement interrompues, et une enquête a été ouverte par le parquet de Boulogne-sur-Mer.
    Quelques heures plus tard, en début d’après-midi, 65 exilés ont été secourus par les forces françaises après avoir demandé de l’aide. Ils ont ensuite été déposés au port de Dunkerque.Le même jour, d’autres départs ont été observés. Selon les données du Home office (équivalent du ministère de l’Intérieur), 357 personnes réparties dans six bateaux sont parvenues à atteindre les rives britanniques. Le lendemain aussi, deux embarcations, avec 55 personnes à bord, ont rejoint le Royaume-Uni.

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