• L’#Europe et la fabrique de l’étranger

    Les discours sur l’ « #européanité » illustrent la prégnance d’une conception identitaire de la construction de l’Union, de ses #frontières, et de ceux qu’elle entend assimiler ou, au contraire, exclure au nom de la protection de ses #valeurs particulières.

    Longtemps absente de la vie démocratique de l’#Union_européenne (#UE), la question identitaire s’y est durablement installée depuis les années 2000. Si la volonté d’affirmer officiellement ce que « nous, Européens » sommes authentiquement n’est pas nouvelle, elle concernait jusqu’alors surtout – à l’instar de la Déclaration sur l’identité européenne de 1973 – les relations extérieures et la place de la « Communauté européenne » au sein du système international. À présent, elle renvoie à une quête d’« Européanité » (« Europeanness »), c’est-à-dire la recherche et la manifestation des #trait_identitaires (héritages, valeurs, mœurs, etc.) tenus, à tort ou à raison, pour caractéristiques de ce que signifie être « Européens ». Cette quête est largement tournée vers l’intérieur : elle concerne le rapport de « nous, Européens » à « nous-mêmes » ainsi que le rapport de « nous » aux « autres », ces étrangers et étrangères qui viennent et s’installent « chez nous ».

    C’est sous cet aspect identitaire qu’est le plus fréquemment et vivement discuté ce que l’on nomme la « #crise_des_réfugiés » et la « #crise_migratoire »

    L’enjeu qui ferait de l’#accueil des exilés et de l’#intégration des migrants une « #crise » concerne, en effet, l’attitude que les Européens devraient adopter à l’égard de celles et ceux qui leur sont « #étrangers » à double titre : en tant qu’individus ne disposant pas de la #citoyenneté de l’Union, mais également en tant que personnes vues comme les dépositaires d’une #altérité_identitaire les situant à l’extérieur du « #nous » – au moins à leur arrivée.

    D’un point de vue politique, le traitement que l’Union européenne réserve aux étrangères et étrangers se donne à voir dans le vaste ensemble de #discours, #décisions et #dispositifs régissant l’#accès_au_territoire, l’accueil et le #séjour de ces derniers, en particulier les accords communautaires et agences européennes dévolus à « une gestion efficace des flux migratoires » ainsi que les #politiques_publiques en matière d’immigration, d’intégration et de #naturalisation qui restent du ressort de ses États membres.

    Fortement guidées par des considérations identitaires dont la logique est de différencier entre « nous » et « eux », de telles politiques soulèvent une interrogation sur leurs dynamiques d’exclusion des « #autres » ; cependant, elles sont aussi à examiner au regard de l’#homogénéisation induite, en retour, sur le « nous ». C’est ce double questionnement que je propose de mener ici.

    En quête d’« Européanité » : affirmer la frontière entre « nous » et « eux »

    La question de savoir s’il est souhaitable et nécessaire que les contours de l’UE en tant que #communauté_politique soient tracés suivant des #lignes_identitaires donne lieu à une opposition philosophique très tranchée entre les partisans d’une défense sans faille de « l’#identité_européenne » et ceux qui plaident, à l’inverse, pour une « #indéfinition » résolue de l’Europe. Loin d’être purement théorique, cette opposition se rejoue sur le plan politique, sous une forme tout aussi dichotomique, dans le débat sur le traitement des étrangers.

    Les enjeux pratiques soulevés par la volonté de définir et sécuriser « notre » commune « Européanité » ont été au cœur de la controverse publique qu’a suscitée, en septembre 2019, l’annonce faite par #Ursula_von_der_Leyen de la nomination d’un commissaire à la « #Protection_du_mode_de_vie_européen », mission requalifiée – face aux critiques – en « #Promotion_de_notre_mode_de_vie_européen ». Dans ce portefeuille, on trouve plusieurs finalités d’action publique dont l’association même n’a pas manqué de soulever de vives inquiétudes, en dépit de la requalification opérée : à l’affirmation publique d’un « #mode_de_vie » spécifiquement « nôtre », lui-même corrélé à la défense de « l’#État_de_droit », « de l’#égalité, de la #tolérance et de la #justice_sociale », se trouvent conjoints la gestion de « #frontières_solides », de l’asile et la migration ainsi que la #sécurité, le tout placé sous l’objectif explicite de « protéger nos citoyens et nos valeurs ».

    Politiquement, cette « priorité » pour la période 2019-2024 s’inscrit dans la droite ligne des appels déjà anciens à doter l’Union d’un « supplément d’âme
     » ou à lui « donner sa chair » pour qu’elle advienne enfin en tant que « #communauté_de_valeurs ». De tels appels à un surcroît de substance spirituelle et morale à l’appui d’un projet européen qui se devrait d’être à la fois « politique et culturel » visaient et visent encore à répondre à certains problèmes pendants de la construction européenne, depuis le déficit de #légitimité_démocratique de l’UE, si discuté lors de la séquence constitutionnelle de 2005, jusqu’au défaut de stabilité culminant dans la crainte d’une désintégration européenne, rendue tangible en 2020 par le Brexit.

    Précisément, c’est de la #crise_existentielle de l’Europe que s’autorisent les positions intellectuelles qui, poussant la quête d’« Européanité » bien au-delà des objectifs politiques évoqués ci-dessus, la déclinent dans un registre résolument civilisationnel et défensif. Le geste philosophique consiste, en l’espèce, à appliquer à l’UE une approche « communautarienne », c’est-à-dire à faire entièrement reposer l’UE, comme ensemble de règles, de normes et d’institutions juridiques et politiques, sur une « #communauté_morale » façonnée par des visions du bien et du monde spécifiques à un groupe culturel. Une fois complétée par une rhétorique de « l’#enracinement » desdites « #valeurs_européennes » dans un patrimoine historique (et religieux) particulier, la promotion de « notre mode de vie européen » peut dès lors être orientée vers l’éloge de ce qui « nous » singularise à l’égard d’« autres », de « ces mérites qui nous distinguent » et que nous devons être fiers d’avoir diffusés au monde entier.

    À travers l’affirmation de « notre » commune « Européanité », ce n’est pas seulement la reconnaissance de « l’#exception_européenne » qui est recherchée ; à suivre celles et ceux qui portent cette entreprise, le but n’est autre que la survie. Selon #Chantal_Delsol, « il en va de l’existence même de l’Europe qui, si elle n’ose pas s’identifier ni nommer ses caractères, finit par se diluer dans le rien. » Par cette #identification européenne, des frontières sont tracées. Superposant Europe historique et Europe politique, Alain Besançon les énonce ainsi : « l’Europe s’arrête là où elle s’arrêtait au XVIIe siècle, c’est-à-dire quand elle rencontre une autre civilisation, un régime d’une autre nature et une religion qui ne veut pas d’elle. »

    Cette façon de délimiter un « #nous_européen » est à l’exact opposé de la conception de la frontière présente chez les partisans d’une « indéfinition » et d’une « désappropriation » de l’Europe. De ce côté-ci de l’échiquier philosophique, l’enjeu est au contraire de penser « un au-delà de l’identité ou de l’identification de l’Europe », étant entendu que le seul « crédit » que l’on puisse « encore accorder » à l’Europe serait « celui de désigner un espace de circulation symbolique excédant l’ordre de l’identification subjective et, plus encore, celui de la #crispation_identitaire ». Au lieu de chercher à « circonscri[re] l’identité en traçant une frontière stricte entre “ce qui est européen” et “ce qui ne l’est pas, ne peut pas l’être ou ne doit pas l’être” », il s’agit, comme le propose #Marc_Crépon, de valoriser la « #composition » avec les « #altérités » internes et externes. Animé par cette « #multiplicité_d’Europes », le principe, thématisé par #Etienne_Balibar, d’une « Europe comme #Borderland », où les frontières se superposent et se déplacent sans cesse, est d’aller vers ce qui est au-delà d’elle-même, vers ce qui l’excède toujours.

    Tout autre est néanmoins la dynamique impulsée, depuis une vingtaine d’années, par les politiques européennes d’#asile et d’immigration.

    La gouvernance européenne des étrangers : l’intégration conditionnée par les « valeurs communes »

    La question du traitement public des étrangers connaît, sur le plan des politiques publiques mises en œuvre par les États membres de l’UE, une forme d’européanisation. Celle-ci est discutée dans les recherches en sciences sociales sous le nom de « #tournant_civique ». Le terme de « tournant » renvoie au fait qu’à partir des années 2000, plusieurs pays européens, dont certains étaient considérés comme observant jusque-là une approche plus ou moins multiculturaliste (tels que le Royaume-Uni ou les Pays-Bas), ont développé des politiques de plus en plus « robustes » en ce qui concerne la sélection des personnes autorisées à séjourner durablement sur leur territoire et à intégrer la communauté nationale, notamment par voie de naturalisation. Quant au qualificatif de « civique », il marque le fait que soient ajoutés aux #conditions_matérielles (ressources, logement, etc.) des critères de sélection des « désirables » – et, donc, de détection des « indésirables » – qui étendent les exigences relatives à une « #bonne_citoyenneté » aux conduites et valeurs personnelles. Moyennant son #intervention_morale, voire disciplinaire, l’État se borne à inculquer à l’étranger les traits de caractère propices à la réussite de son intégration, charge à lui de démontrer qu’il conforme ses convictions et comportements, y compris dans sa vie privée, aux « valeurs » de la société d’accueil. Cette approche, centrée sur un critère de #compatibilité_identitaire, fait peser la responsabilité de l’#inclusion (ou de l’#exclusion) sur les personnes étrangères, et non sur les institutions publiques : si elles échouent à leur assimilation « éthique » au terme de leur « #parcours_d’intégration », et a fortiori si elles s’y refusent, alors elles sont considérées comme se plaçant elles-mêmes en situation d’être exclues.

    Les termes de « tournant » comme de « civique » sont à complexifier : le premier car, pour certains pays comme la France, les dispositifs en question manifestent peu de nouveauté, et certainement pas une rupture, par rapport aux politiques antérieures, et le second parce que le caractère « civique » de ces mesures et dispositifs d’intégration est nettement moins évident que leur orientation morale et culturelle, en un mot, identitaire.

    En l’occurrence, c’est bien plutôt la notion d’intégration « éthique », telle que la définit #Jürgen_Habermas, qui s’avère ici pertinente pour qualifier ces politiques : « éthique » est, selon lui, une conception de l’intégration fondée sur la stabilisation d’un consensus d’arrière-plan sur des « valeurs » morales et culturelles ainsi que sur le maintien, sinon la sécurisation, de l’identité et du mode de vie majoritaires qui en sont issus. Cette conception se distingue de l’intégration « politique » qui est fondée sur l’observance par toutes et tous des normes juridico-politiques et des principes constitutionnels de l’État de droit démocratique. Tandis que l’intégration « éthique » requiert des étrangers qu’ils adhèrent aux « valeurs » particulières du groupe majoritaire, l’intégration « politique » leur demande de se conformer aux lois et d’observer les règles de la participation et de la délibération démocratiques.

    Or, les politiques d’immigration, d’intégration et de naturalisation actuellement développées en Europe sont bel et bien sous-tendues par cette conception « éthique » de l’intégration. Elles conditionnent l’accès au « nous » à l’adhésion à un socle de « valeurs » officiellement déclarées comme étant déjà « communes ». Pour reprendre un exemple français, cette approche ressort de la manière dont sont conçus et mis en œuvre les « #contrats_d’intégration » (depuis le #Contrat_d’accueil_et_d’intégration rendu obligatoire en 2006 jusqu’à l’actuel #Contrat_d’intégration_républicaine) qui scellent l’engagement de l’étranger souhaitant s’installer durablement en France à faire siennes les « #valeurs_de_la_République » et à les « respecter » à travers ses agissements. On retrouve la même approche s’agissant de la naturalisation, la « #condition_d’assimilation » propre à cette politique donnant lieu à des pratiques administratives d’enquête et de vérification quant à la profondeur et la sincérité de l’adhésion des étrangers auxdites « valeurs communes », la #laïcité et l’#égalité_femmes-hommes étant les deux « valeurs » systématiquement mises en avant. L’étude de ces pratiques, notamment les « #entretiens_d’assimilation », et de la jurisprudence en la matière montre qu’elles ciblent tout particulièrement les personnes de religion et/ou de culture musulmanes – ou perçues comme telles – en tant qu’elles sont d’emblée associées à des « valeurs » non seulement différentes, mais opposées aux « nôtres ».

    Portées par un discours d’affrontement entre « systèmes de valeurs » qui n’est pas sans rappeler le « #choc_des_civilisations » thématisé par #Samuel_Huntington, ces politiques, censées « intégrer », concourent pourtant à radicaliser l’altérité « éthique » de l’étranger ou de l’étrangère : elles construisent la figure d’un « autre » appartenant – ou suspecté d’appartenir – à un système de « valeurs » qui s’écarterait à tel point du « nôtre » que son inclusion dans le « nous » réclamerait, de notre part, une vigilance spéciale pour préserver notre #identité_collective et, de sa part, une mise en conformité de son #identité_personnelle avec « nos valeurs », telles qu’elles s’incarneraient dans « notre mode de vie ».

    Exclusion des « autres » et homogénéisation du « nous » : les risques d’une « #Europe_des_valeurs »

    Le recours aux « valeurs communes », pour définir les « autres » et les conditions de leur entrée dans le « nous », n’est pas spécifique aux politiques migratoires des États nationaux. L’UE, dont on a vu qu’elle tenait à s’affirmer en tant que « communauté morale », a substitué en 2009 au terme de « #principes » celui de « valeurs ». Dès lors, le respect de la dignité humaine et des droits de l’homme, la liberté, la démocratie, l’égalité, l’État de droit sont érigés en « valeurs » sur lesquelles « l’Union est fondée » (art. 2 du Traité sur l’Union européenne) et revêtent un caractère obligatoire pour tout État souhaitant devenir et rester membre de l’UE (art. 49 sur les conditions d’adhésion et art. 7 sur les sanctions).

    Reste-t-on ici dans le périmètre d’une « intégration politique », au sens où la définit Habermas, ou franchit-on le cap d’une « intégration éthique » qui donnerait au projet de l’UE – celui d’une intégration toujours plus étroite entre les États, les peuples et les citoyens européens, selon la formule des traités – une portée résolument identitaire, en en faisant un instrument pour sauvegarder la « #civilisation_européenne » face à d’« autres » qui la menaceraient ? La seconde hypothèse n’a certes rien de problématique aux yeux des partisans de la quête d’« Européanité », pour qui le projet européen n’a de sens que s’il est tout entier tourné vers la défense de la « substance » identitaire de la « civilisation européenne ».

    En revanche, le passage à une « intégration éthique », tel que le suggère l’exhortation à s’en remettre à une « Europe des valeurs » plutôt que des droits ou de la citoyenneté, comporte des risques importants pour celles et ceux qui souhaitent maintenir l’Union dans le giron d’une « intégration politique », fondée sur le respect prioritaire des principes démocratiques, de l’État de droit et des libertés fondamentales. D’où également les craintes que concourt à attiser l’association explicite des « valeurs de l’Union » à un « mode de vie » à préserver de ses « autres éthiques ». Deux risques principaux semblent, à cet égard, devoir être mentionnés.

    En premier lieu, le risque d’exclusion des « autres » est intensifié par la généralisation de politiques imposant un critère de #compatibilité_identitaire à celles et ceux que leur altérité « éthique », réelle ou supposée, concourt à placer à l’extérieur d’une « communauté de valeurs » enracinée dans des traditions particulières, notamment religieuses. Fondé sur ces bases identitaires, le traitement des étrangers en Europe manifesterait, selon #Etienne_Tassin, l’autocontradiction d’une Union se prévalant « de la raison philosophique, de l’esprit d’universalité, de la culture humaniste, du règne des droits de l’homme, du souci pour le monde dans l’ouverture aux autres », mais échouant lamentablement à son « test cosmopolitique et démocratique ». Loin de représenter un simple « dommage collatéral » des politiques migratoires de l’UE, les processus d’exclusion touchant les étrangers constitueraient, d’après lui, « leur centre ». Même position de la part d’Étienne Balibar qui n’hésite pas à dénoncer le « statut d’#apartheid » affectant « l’immigration “extracommunautaire” », signifiant par là l’« isolement postcolonial des populations “autochtones” et des populations “allogènes” » ainsi que la construction d’une catégorie d’« étrangers plus qu’étrangers » traités comme « radicalement “autres”, dissemblables et inassimilables ».

    Le second risque que fait courir la valorisation d’un « nous » européen désireux de préserver son intégrité « éthique », touche au respect du #pluralisme. Si l’exclusion des « autres » entre assez clairement en tension avec les « valeurs » proclamées par l’Union, les tendances à l’homogénéisation résultant de l’affirmation d’un consensus fort sur des valeurs déclarées comme étant « toujours déjà » communes aux Européens ne sont pas moins susceptibles de contredire le sens – à la fois la signification et l’orientation – du projet européen. Pris au sérieux, le respect du pluralisme implique que soit tolérée et même reconnue une diversité légitime de « valeurs », de visions du bien et du monde, dans les limites fixées par l’égale liberté et les droits fondamentaux. Ce « fait du pluralisme raisonnable », avec les désaccords « éthiques » incontournables qui l’animent, est le « résultat normal » d’un exercice du pouvoir respectant les libertés individuelles. Avec son insistance sur le partage de convictions morales s’incarnant dans un mode de vie culturel, « l’Europe des valeurs » risque de produire une « substantialisation rampante » du « nous » européen, et d’entériner « la prédominance d’une culture majoritaire qui abuse d’un pouvoir de définition historiquement acquis pour définir à elle seule, selon ses propres critères, ce qui doit être considéré comme la culture politique obligatoire de la société pluraliste ».

    Soumis aux attentes de reproduction d’une identité aux frontières « éthiques », le projet européen est, en fin de compte, dévié de sa trajectoire, en ce qui concerne aussi bien l’inclusion des « autres » que la possibilité d’un « nous » qui puisse s’unir « dans la diversité ».

    https://laviedesidees.fr/L-Europe-et-la-fabrique-de-l-etranger
    #identité #altérité #intégration_éthique #intégration_politique #religion #islam

    • Politique de l’exclusion

      Notion aussi usitée que contestée, souvent réduite à sa dimension socio-économique, l’exclusion occupe pourtant une place centrale dans l’histoire de la politique moderne. Les universitaires réunis autour de cette question abordent la dimension constituante de l’exclusion en faisant dialoguer leurs disciplines (droit, histoire, science politique, sociologie). Remontant à la naissance de la citoyenneté moderne, leurs analyses retracent l’invention de l’espace civique, avec ses frontières, ses marges et ses zones d’exclusion, jusqu’à l’élaboration actuelle d’un corpus de valeurs européennes, et l’émergence de nouvelles mobilisations contre les injustices redessinant les frontières du politique.

      Tout en discutant des usages du concept d’exclusion en tenant compte des apports critiques, ce livre explore la manière dont la notion éclaire les dilemmes et les complexités contemporaines du rapport à l’autre. Il entend ainsi dévoiler l’envers de l’ordre civique, en révélant la permanence d’une gouvernementalité par l’exclusion.

      https://www.puf.com/politique-de-lexclusion

      #livre

  • Bonjour seenthis·enne,

    Je tenais à vous faire savoir, qu’avec un courage exemplaire depuis son salon virtuel, @socialisme_libertaire m’a bloqué et a supprimé de son dernier fil tout les messages que j’avais posté. IEl semble ne pas avoir supporté la critique publique que j’émets à l’encontre des anarchistes opportunistes qui font aujourd’hui de la pub pour Berthier, qui a écrit un livre sexiste et raciste en 2009 sur le féminisme islamiste faisant valoir avec d’autres son point de vue masculin blanc.

    Je maintiens donc que l’ anarchisme est une religion qui se prend les pieds dans ses dogmes et ses préceptes. Et qu’il n’y a actuellement que les macronistes, fourest ou risposte laïque pour apprécier ce livre.

    Que la honte change de camp.

    #mode_vestimentaire
    #racisme
    #sexisme
    #anarchiste_opportuniste
    #abayacadabra

  • Nouveauté sur les fiches de paie : qui sont les gagnants et… les perdants du « Montant net social » - Le Parisien
    https://www.leparisien.fr/economie/nouveaute-sur-les-fiches-de-paie-qui-sont-les-gagnants-et-les-perdants-du

    Cette nouvelle ligne apparue sur les feuilles de paie en juillet vise à simplifier le versement des aides. Mais son #mode_de_calcul va pénaliser certains bénéficiaires de la #prime_d’activité ou du #RSA.

    Usine à gaz en perspective… C’est une ligne supplémentaire apparue sur la plupart des bulletins de paie de juillet, un changement aux contours techniques dont les conséquences sont passées inaperçues. De quoi parle-t-on ? Du « montant net social » (MNS) que tous les services de paie, cabinets comptables ou employeurs de France doivent ajouter (avec une tolérance technique jusqu’à la fin de l’année) juste au-dessus du « net à payer avant impôt ».
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    La nouvelle référence pour les prestations

    Mais ce sont surtout pour les bénéficiaires de la prime d’activité ou du RSA, soit 20 % de l’ensemble des salariés , que cette nouvelle ligne risque d’avoir des conséquences. Pour eux, fini le « net à payer » au bas du bulletin de paie que la plupart reportaient sur leur déclaration de ressources trimestrielles à la Caisse d’allocations familiales. Le « montant net social » devient la nouvelle référence pour calculer les prestations. Or, tous les avantages en nature et autres éléments considérés comme facultatifs, et qui n’apparaissaient pas dans le net à payer, seront désormais intégrés.

    « À titre d’exemple, les avantages en nature pour la nourriture, les titres restaurant ou encore les contributions prévoyance (décès, invalidité) et retraite supplémentaire pour leur part employeur et salarié sont inclus dans le MNS », précise un document interne de la #CAF que nous nous sommes procuré. Et de confirmer un delta comptable qui risque de se traduire en défaveur du bénéficiaire : « Ces nouveaux revenus pris en compte justifient des différences entre le net perçu et le montant net social », écrit ainsi la CAF. La preuve pour la CGT qu’il s’agit d’un « tour de passe-passe ». « Derrière cette énième simplification, le gouvernement en profite pour changer le calcul des revenus. Les aides [droits ! tête de mort de rentier du syndicat] vont baisser mécaniquement pour la majorité des bénéficiaires. »

    Prenons le cas de Gaël, un salarié de la Sécu (souhaitant rester anonyme), qui touche la prime d’activité. Avant, il déclarait un salaire net de 1 560 €. Avec son montant net social, cela passe à 1 651 € (selon sa feuille de paie). Sa prime d’activité ancienne formule était de 159 € par mois, elle va passer à 123 € avec le nouveau calcul. « Il va y avoir des #perdants, c’est un effet collatéral de cette réforme », reconnaît un conseiller du gouvernement, pointant « des instructions qui, par le passé, n’étaient pas suffisamment claires » sur les #ressources que les #allocataires devaient déclarer aux CAF, « occasionnant des erreurs ».

    Obligatoire à partir de janvier

    Quand ce nouveau mode de calcul va-t-il s’appliquer ? Cette directive interne de la CAF précise que « pour toute la période transitoire (de juillet à décembre 2023), les allocataires sont libres de déclarer (ou pas) le montant net social ». S’ils ne disposent pas de « MNS » ou s’ils choisissent de ne pas encore l’utiliser, ils devront déclarer leurs ressources « comme habituellementen net perçu », lit-on encore dans ce document.

    À noter que les agents des CAF sont appelés à faire preuve de mansuétude jusqu’en janvier 2024 : « Il conviendra de réserver une suite favorable à la demande d’un allocataire de corriger sa déclaration de ressources avec un montant net perçu alors qu’il l’avait initialement complétée avec le montant net social. » En revanche, « à compter de janvier 2024 »_, déclarer le MNS deviendra obligatoire.

    une réplique de la réforme du salaire journalier de référence (SJR) à l’Unédic, qui a fait disparaître celui-ci, maintenant que le salaire est divisé par l’ensemble des jours employables et plus par le nombre de jours effectivement en emploi.

    #guerre_aux_pauvre #montant_net_social #MNS

  • Guérir des #blessures d’#attachement : les 4 types d’attachement et comment les reconnaître, avec #Gwenaëlle_Persiaux

    Notre façon d’entrer en relation avec les autres et le monde se créé dès l’enfance et nous marque durablement. Selon que notre attachement ait été sécure ou non, va s’inscrire en nous un #mode_relationnel qui va conditionner une grande partie de notre vie, voire toute notre vie si ce mode relationnel est largement insécure.
    Environ 50% de la population bénéficie d’un #attachement_sécure qui va lui donner des bases solides et saines pour appréhender le monde et les autres. Mais l’autre moitié devra s’accommoder de #manque_de_confiance fondamental en elle, les autres et la Vie qui entravera plus ou moins largement sa #capacité_d'action et de #résilience.

    Les trois styles d’attachement insécure sont l’#attachement_anxieux, évitant et désorganisé.

    L’attachement anxieux est un mode relationnel créé par une #instabilité_émotionnelle de l’environnement qui empêche l’enfant d’acquérir une #confiance_en_soi essentielle. Cela fait des personnes qui globalement s’attachent trop aux autres et ne se font pas #confiance.

    L’attachement évitant nait de modes relationnels où la personne, enfant, a été bridée dans ses #émotions. L’#émotionnel n’avait pas sa place ou a contrario engendrait des situations compliquées à gérer. L’enfant choisi (plus ou moins consciemment) de se couper de ses émotions pour ne pas souffrir.

    Enfin l’attachement désorganisé, le plus rare, oscille entre attachement anxieux et évitant selon les moments (qui peuvent être très rapprochés), et rend la vie plus ou moins ingérable car aucune stratégie claire n’est adoptée et ces revirements créent une très grande instabilité dans la vie de la personne...

    Dans cette video, #Gwenaëlle_Persiaux, psychothérapeute et autrice de « Guérir des blessures d’attachement » et « Coupé des autres, coupé de soi », nous explique comment se créent ces différents types d’attachement et comment les reconnaitre.

    https://podcast.ausha.co/la-psychologie-pour-tous/gue-rir-des-blessures-d-attachement-les-4-types-d-attachement-et-comme

    #attachement_évitant #attachement_désorganisé #psychologie #attachement_préoccupé #attachement_fusionnel #attachement_chaotique #sécurisation_de_l'attachement
    #podcast #audio

    • Combinaisons d’attachement dans le couple : les styles Anxieux/ambivalent & Évitant

      C’est avec les enfants et le partenaire amoureux que se rejoue avec le plus d’intensité le style relationnel que l’on a développé au cours de son enfance, auprès de ses figures d’attachement principales.

      Pour résumer :

      – si vous aimez la proximité relationnelle et l’intimité et que ce n’est pas associé à un quelconque sentiment de menace, vous avez un attachement sécure
      - si vous recherchez la proximité relationnelle et l’intimité mais que vous êtes doté-e d’une sorte de radar qui vous fait ressentir que vous allez être abandonné-e, vous avez un attachement anxieux
      – si vous n’appréciez la proximité relationnelle et l’intimité qu’à petite dose et que vous avez rapidement besoin de prendre des distances, vous avez un attachement évitant

      Il peut être difficile de se reconnaître dans l’une de ces trois descriptions. Dans ce cas, voir ce questionnaire : Quel est votre style d’attachement ?

      Les styles Anxieux/ambivalent et Évitant sont tous deux dits “insécures”. En effet, les besoins relationnels et émotionnels n’ayant pas été satisfaits de façon constante et prévisible au début de leurs vies, les personnes portant ces types relationnels associent l’attachement à un sentiment de menace. Ces deux styles d’attachement se caractérisent par des besoins et des peurs diamétralement opposés et c’est ce qui va poser de nombreux problèmes lorsqu’ils vont se trouver combinés dans un couple. Voici un tableau qui présente ces tendances relationnelles :

      Ces deux styles relationnels renforcent mutuellement leur insécurité

      Lorsque la proximité devient insupportable pour le partenaire évitant, il désactive son système d’attachement et devient distant. Le partenaire anxieux ressent cette prise de distance, ce qui l’amène à suractiver son système d’attachement et il devient envahissant.

      Voici une description de ces stratégies par Levine & Heller :

      Quelques stratégies de désactivation de l’attachement du partenaire évitant :

      - Dit ou pense “je ne suis pas prêt à m’engager dans une relation” – et peut cependant rester des années avec la même personne
      – S’attarde sur les petites imperfections de son partenaire (sa façon de s’habiller, de parler, de manger…)
      - Pense encore à son ex et idéalise cette relation passée
      - Attend de rencontrer “LA bonne personne” idéalisée
      - Flirte avec d’autres personnes
      - Ne dit pas “je t’aime”
      - S’éloigne de son partenaire quand tout va bien (suite à un moment agréable à deux, ne donne plus de nouvelles, ne répond pas aux messages…)
      - Se met dans une relation dont le futur est impossible – par exemple avec une personne mariée, ou qui vit dans un autre pays…
      - Pense à autre chose lorsque son partenaire lui parle
      - Garde des secrets et maintient le flou à leur sujet

      Ces stratégies sont inconscientes et sont mises en place de façon à étouffer les besoins d’attachement qui pourraient se manifester lorsque la proximité devient trop menaçante.

      Si seulement elle pouvait me laisser souffler cinq minutes et arrêter de m’attaquer, je pourrais être présent avec elle.

      Quelques stratégies d’activation de l’attachement du partenaire anxieux :

      - Pense beaucoup à son partenaire, a du mal à penser à autre chose
      - Ne se souvient que de ses qualités
      - Met l’autre sur un piédestal
      - L’anxiété se dissipe uniquement en présence de l’autre
      – Croit que c’est sa seule chance d’être en couple, parce que :
      – “Je ne suis compatible qu’avec très peu de personnes – mes chances sont infimes de rencontrer quelqu’un comme lui”
      – “Ça prend des années de rencontrer une nouvelle personne, je vais finir seul”
      - Croit que même malheureux, il ne faut pas laisser tomber parce que :
      – “Si elle me quitte elle va être la partenaire parfaite – de quelqu’un d’autre”
      – “Il peut changer”
      – “Tous les couples ont des problèmes – on est comme tout le monde sur ce point”

      Si seulement il pouvait me montrer qu’il est fiable et sincère, je me calmerais dans la seconde.

      Voir une description plus complète de l’attachement anxieux/ambivalent sur cette page.

      Cette dynamique relationnelle tourne en rond dans un boucle infinie de mutuelle insatisfaction. Chacun se plaindra et souffrira du comportement de l’autre, mais il s’agit bien d’un schéma relationnel qui se renforce de lui-même et dont les deux protagonistes sont parties prenantes. Il apparaît pourtant que l’attraction entre ces deux modèles extrêmes et opposés est souvent observée.

      Pourquoi s’attirent-ils ?

      Les menaces perçues par un type insécure sont intimement liées aux croyances qu’il a de lui-même et dont il recherche la confirmation dans ses interactions*.

      Pour la personne à l’attachement anxieux (Hazan & Shaver) :

      Les autres sont réticents à l’idée d’être proche de moi autant que je le voudrais. Je crains souvent que mon partenaire ne m’aime pas vraiment ou ne veuille pas rester avec moi. Je veux ne faire qu’un avec l’autre personne et cela le fait souvent fuir.

      – elle pense qu’elle a besoin de plus de proximité que son conjoint n’est capable de lui donner, ce qui se confirme ici
      - elle idéalise la capacité du conjoint évitant à être indépendant, c’est une attitude qui lui fait défaut mais qu’elle envie

      Pour la personne à l’attachement évitant :

      Je suis mal à l’aise avec la proximité relationnelle et l’intimité. Je trouve difficile de faire confiance, difficile de me reposer sur quelqu’un d’autre. Lorsque quelqu’un devient trop proche, cela me rend nerveux et souvent, mes partenaires amoureux attendent de moi plus d’intimité que je ne peux en donner.

      - elle a besoin de se sentir sollicitée vers une reprise de contact ; ceci ne serait pas possible avec un sécure ou un évitant qui se lasseraient rapidement de ce comportement distant.

      Mais avec le temps, lorsqu’un certain niveau d’intimité et de dépendance est atteint dans une relation, celle qui pensait qu’on allait prendre soin d’elle se sent abandonnée ; celui qui pensait échapper à l’oppression pour la connexion la retrouve avec force. Chacun s’est donc mis en couple avec une personne qui n’est pas vraiment à l’écoute et disponible pour satisfaire ses besoins, comme ce fut le cas dans les expériences relationnelles initiales.

      Cette description de ces deux styles relationnels est axée sur leurs différences et se trouve très marquée à dessein. Dans la vie quotidienne, cela peut se manifester de façon plus subtile par des tendances, tempérées par la multiplicité des figures d’attachement qui marquent une vie : la famille élargie, les amis, un thérapeute, un enseignant, un collègue…

      Des styles opposés peuvent cependant arriver à un certain équilibre, à la condition que chacun fasse l’effort de se décentrer de sa problématique pour comprendre l’autre et tenter de s’adapter à son style. Comprendre qu’aucun des deux ne “fait exprès” ni n’agit de telle façon pour nuire à l’autre : il s’agit d’un mode de fonctionnement ancien qui est activé au sein de la relation.

      https://laetitiabluteau.fr/questions-psy/combinaisons-dattachement-dans-le-couple-les-styles-anxieux-ambivale

  • Une critique très intéressante du livre Terre et Liberté d’Aurélien Berlan est parue l’année dernière dans la revue L’inventaire. Cette critique se situe dans la même perspective que celle de Berlan, qui a ses limites, qui à mon avis apparaissent mieux avec cette critique de Nicolas Gey. A lire absolument !

    Nicolas Gey, « Subsister », L’Inventaire , automne 2022

    https://lesamisdebartleby.wordpress.com/2023/05/24/nicolas-gey-subsister

    #agriculture #subsistance

    • Bah c’était déprimant @deun 😭

      s’il est légitime de décrier le calcul des aides que la politique agricole commune indexe à la surface de production, il faut s’exprimer (ce qu’on fait moins) sur la dimension énergétique de ces aides, dont le calcul dépend aussi de la valeur calorique des aliments produits. De sorte que le maraîchage et l’arboriculture sont nettement moins subventionnés que la production d’oléo-protéagineux (comme les appellent les agronomes). Un kilo de tomate, du fait de la main-d’œuvre nécessaire pour sa culture et sa récolte, dépasse souvent le prix de 1 kg de blé, mais sa valeur politique est à peu près nulle : on n’a jamais fait de révolution pour cause de pénurie de tomates.

      […]

      Jusqu’à preuve du contraire, et dans les conditions qui sont les nôtres (et qui n’ont guère de raison de devenir plus favorables), on peut donc affirmer qu’il n’existe, en Occident, aucun modèle agricole économiquement viable susceptible de récolter davantage d’énergie qu’il n’en consomme pour la produire

      […]

      Pour nous subsistantialistes, il ne suffit pas de suggérer qu’on pourrait toujours, le moment venu, se déplacer et labourer avec un animal de trait (21), battre les céréales au fléau, trier le grain avec un tarare, remettre en service des moulins à vent ou à eau, entretenir nous-mêmes les sentiers, les conduites d’eau, les routes pavées et les entrepôts, que sais-je ? N’oublions pas de poser ces questions, en apparence naïves : Qui fait quoi, et surtout quand ? En d’autres termes, qui s’y lance maintenant, avant les autres, au risque de l’épuisement moral et physique ? Qui accepte de commercer avec l’ensemble d’une population directement et indirectement mécanisée et subventionnée ? Qui accepte, en somme, de troquer l’or contre la pacotille ?

      […]

      Jusqu’à preuve du contraire, toutes les expérimentations «  permacoles  » (27) et «  agroécologiques  » non mécanisées des régions tempérées ont échoué à produire non seulement des légumes sur des terres généreusement amendées et paillées (souvent avec fumier et paille du commerce), mais suffisamment de calories pour nourrir, au minimum, les agriculteurs eux-mêmes.

      Dans certains cas, comme au mas de Beaulieu de feu Pierre Rabhi, l’expérimentation, sur un hectare, est loin d’égaler la modeste production maraîchère d’un jardin ouvrier (28). Ailleurs, à la Ferme du Bec-Hellouin (29), Perrine et Charles Hervé-Gruyer renouvellent quant à eux les trouvailles de Bouvard et Pécuchet (30) en terre normande. Là-bas, les cultures nourricières cèdent systématiquement le pas aux productions à forte valeur ajoutée, jusqu’à délaisser la pomme de terre ! Les amendements proviennent de haras voisins ; les résultats publiés sont avant tout financiers, proviennent pour bonne part de formations, et lorsque les volumes de production de certains fruits ou légumes sont annoncés, il n’est jamais question de calories. Or la Ferme Potemkine du Bec-Hellouin est censée apporter sa contribution (sinon la solution) au problème de l’autonomie alimentaire (individuelle, communale, régionale, nationale, etc.). En dépit de l’évidence, une succession de rapports de l’Inra-AgroParisTech conclut toutefois au succès de l’entreprise agroécologique (31).

      […]

      Ce que nombre de «  permaculteurs  » (plus ou moins survivalistes) et «  d’agroécologistes  » ne perçoivent pas lorsqu’ils tentent l’expérience de «  l’autonomie  » (mais ils finissent invariablement par délaisser l’agriculture au profit d’activités plus lucratives, comme la formation, l’accueil de touristes, les «  soins alternatifs  », etc.), c’est le caractère systémique d’une organisation paysanne. Les dimensions d’héritage culturel, de normes, de devoirs, d’effort et de temps sont généralement refoulées ou fantasmées plutôt qu’appréhendées dans leur complexité et leurs limites. S’il est évidemment impossible de répondre à tous ses besoins (de la mine à la forge, de la carrière au four à chaux, des champs de lin aux métiers à tisser, etc.), il l’est presque autant, sous nos latitudes surpeuplées (37), de répondre à ses besoins les plus vitaux, sans se soumettre aux lois de la physique bien sûr, mais aussi à l’autorité d’un groupe, sinon à l’un.e de ses représentant.e.s.

      #déprime #céréales ! #calories #alimentation #nutrition #mode_de_vie #paysannerie etc etc

    • Bah c’était déprimant @deun 😭

      Ah ça ! J’ai lu l’article il y une quinzaine de jours et j’avoue que ça m’a bien sonné ...

      Pourtant, il y a des positions chez Nicolas Gey qui me paraissent assez biaisées, genre :

      Si la dénonciation des effets dévastateurs de la mécanisation, de l’aliénation des agriculteurs, de l’irrigation par pompage, des engrais de synthèse et des pesticides est parfaitement légitime, il est en revanche assez malhonnête d’en déduire que cette agriculture industrielle n’aurait obtenu que des «  résultats minimes  ». Entre la fin de la Seconde Guerre mondiale et les années 1990, les rendements céréaliers moyens ont bel et bien été multipliés par 4 en France et par 3 en moyenne dans le monde. Puisque la surface cultivée totale est restée à peu près constante (la surface de champs urbanisés étant pour l’instant «  compensée  » par la conversion des pâturages et le défrichement accéléré des ultimes forêts primaires), la production a donc été multipliée par trois et la population mondiale, dont la frange la plus riche s’est mise à consommer de plus en plus de viande (9), par 2,5 (passant de 2,4 à 6 milliards d’individus).

      La question (subsidiaire) aurait pu être : mais pour combien de temps ?

      Et d’ailleurs arrive cette forme d’aveu concernant les limites de cette croissance productive :

      Depuis les années 1990, effectivement, les rendements du blé plafonnent et paraissent même, depuis 2016, amorcer leur déclin.

      Avec, en filigrane, ce sentiment qui est mien, à savoir que le dérèglement climatique et son cortège de nuisances pourrait bien y être pour quelques chose.

      Après, il y aurait un fastidieux travail de vérification des données techniques (entre autre le raisonnement qui s’appuie sur un bilan calories entre le travail à fournir et récolte obtenue) et économique (valeur de la chose produite rapportée à la quantité de travail nécessaire pour la produire)

      Or ce sont précisément les productions agricoles les plus riches en calories et en travail, fût-il mécanique, que les expériences subsistantialistes tendent à ajourner (14). Et pour cause : acheter des céréales, des légumineuses, des sucres, des huiles issues de la production mécanisée et subventionnée revient à acheter chaque jour, pour moins de 2 euros le kilo, une quantité de travail que nous refuserions de fournir à ce prix. Pour fixer les idées : l’équivalent d’une journée de travail de cinq à sept heures (15). Payé au smic de 2021, le coût du travail nécessaire pour produire 1 kg de blé sans tracteur, moissonneuse-batteuse ni subvention serait donc compris entre 50 et 70 euros. Dans ces conditions, qui d’entre nous, s’il ne possédait une rente d’au moins 1500 euros par mois (ce qui le rangerait indiscutablement du côté des puissants), pourrait encore acheter quotidiennement son kilo de farine équitablement subsistantialiste (ou son équivalent énergétique d’environ 2 500 kcal) ?

      Et l’auteur lui-même nous invite à remettre cette évaluation sur le métier dans la note 15 :

      Cette estimation m’est propre, et mérite sans doute discussion. Je suis parti du principe qu’il fallait en moyenne 5 à 10 m2 de terre pour fournir 1 kg de blé tendre dans des conditions «  subsistantialistes  », sans tracteur ni engrais de synthèse. Le calcul consiste simplement à additionner le temps passé à labourer (ou bêcher) cette surface de terre, avant de la semer et d’enterrer le semis (afin qu’il ne soit pas détruit par des étourneaux, des corneilles ou des pies), puis de la désherber (des gaillet, vulpin, folle avoine, rumex, chénopode, renouée, amarante et chardon, entre autres) et de l’amender, avant de la moissonner, d’en transporter les gerbes jusqu’à l’aire de battage, de battre les gerbes, d’en vanner le grain, de le moudre puis de bluter la mouture. Sans compter le travail de cuisine et de boulangerie, ni le temps passé à récolter du bois pour la cuisson.

      La modélisation des rendements énergétiques lié aux activités agricoles, ça a déjà dû être fait. Après, vérifier si tous les paramètres ont été inclus, c’est plus compliqué. En outre, l’anticipation des circonstances (dérèglements climatiques, bouleversements socio- et géopolitiques) qui pourraient influer sur la validité de ces paramètres voire en introduire de nouveaux, ça rajoute du « niveau ». Pas d’autre choix pour l’instant que de confier toutes ces tâches d’expertises à un groupe d’étude comme celui qui travaille sur l’évolution du climat.

    • Est-ce qu’il faut nécessairement envisager les choses comme le fait Nicolas Gey (et Aurélien Berlan peut-être je ne sais pas bien) ? C’est-à-dire penser que la seule alternative à la société industrielle ce sont des sociétés paysannes où tout est fait localement, donc forcément à la main puisque qu’il n’y a pas d’autres types d’énergie disponible sur place ?

      Le texte a tout de même le mérite de pointer le prisme habituel autour du maraîchage et des légumes, en laissant de côté ce que l’on appelle les « grandes cultures », c’est-à-dire comme il l’indique les aliments qui nourrissent vraiment d’un point de vue calorique.
      Encore que, à mon sens, les légumes sont indispensables pour la santé, non pas à cause de leur contenu calorique, mais en terme de vitamines par exemple.

      Plutôt que produire à la main du blé dans une contrée où c’est fait avec d’énormes machines énergivores, on peut aussi s’intéresser aux régions où l’agriculture est déjà sans machines, mais où de petites machines sont introduites à l’intérieur d’une organisation où le travail manuel est la norme.

      Par exemple pour en Afrique, des batteuses sont utilisées pour décortiquer les haricots. Elles peuvent être apportées dans les ferme derrière une moto (par exemple le modèle Imara tech Multi-crop). Ca coûte 700$.

      Actuellement, les femmes et les jeunes supportent la majeure partie de la charge du battage, et l’utilisation du battage mécanisé libère leur temps pour d’autres tâches plus gratifiantes. Un exemple de cela est fourni par l’utilisation de la batteuse multicultures Imara tech, qui prétend traiter les haricots 75 fois plus rapidement qu’à la main.

      https://taat-africa.org/wp-content/uploads/2022/02/Catalogue_Haricot_commun_FR.pdf

      En France toujours pour des haricots on parlera plutôt pour battre les haricots d’une machine à 130000€

      https://www.youtube.com/watch?v=UBc-2m2t5zw

      La deuxième chose c’est de considérer le problème de la mécanisation dans sa dynamique et dans son contexte marchand.
      C’est ce qui manque à la perspective de Bey - à la critique anti-industrielle en général ? Elle finit par rejoindre la perspective survivaliste, comme Bey le reconnaît :

      Autrement dit, qui peut prétendre subvenir à ses besoins, vivre substantiellement de sa production ? S’il existe quelques personnes ou communautés d’Europe de l’Ouest qui y parviennent, je serais ravi, sinon de les rencontrer, du moins d’entendre de quelle manière elles s’y prennent. De ce point de vue, il n’est pas nécessaire de partager les orientations politiques du courant survivaliste pour souscrire au tragique de ses analyses.

      ... comme si le but c’était de vivre de sa propre production. Bien-sûr ce but est évident pour le survivaliste puisqu’il se prépare à une rupture d’approvisionnement généralisé. Mais pour les révolutionnaires ?

    • ... Il y a quand même des erreurs dans le texte de Nicolas Gey. Il parle de la nécessité de produire annuellement 10 tonnes de céréales et 1 tonne d’oléagineux s’il ont est 10... il a confondu tonne et quintal.
      C’est donc, pour 10 personnes, 10 quintaux de céréales, soit 1 tonne, et 1 quintal d’oléagineux, soit 100 kg.

  • « Ecoutez Jeanne Humbert »
    http://anarlivres.free.fr/pages/nouveau.html#humbert

    En ce mois de mars, rendons hommage à une des pionnières du combat des femmes pour une libre sexualité, la liberté de la contraception et de l’avortement, Jeanne Humbert (1890-1986), militante libertaire, pacifiste, naturiste et néo-malthusienne. Initié à la fin du XXe siècle par le pédagogue libertaire Paul Robin (1837-1912), le néo-malthusianisme visait à ce que le peuple puisse en contrôlant les naissances améliorer son sort et offrir moins de chair à canon (pour la guerre), de chair à travail (pour l’usine) et de chair à plaisir (pour la prostitution). Eugène (1870-1944) et Jeanne Humbert vont populariser cette forme de lutte (...)

    #pacifisme #néomalthusianisme #libertaire #anarchisme #féminisme #Humbert #PaulRobin

    • On peut saluer l’engagement de Jeanne Humbert sans toutefois adhérer au néomalthusiannisme – car, heureusement, on peut être pour la liberté de contraception et l’avortement sans être malthusien ou néo-malthusien.

      Et rappeler que, pour le courant communiste révolutionnaire, le néo-malthusianisme correspond au degré zéro de la réflexion politique...

      Chaque période de crise a toujours produit son lot de malthusiens expliquant qu’il faut limiter le nombre des naissances – plutôt que de se demander pourquoi le système économique n’est pas capable de donner à chacun « une place au banquet de la nature ». Si bien que les idées de Malthus – déjà violemment critiquées par #Marx et #Engels en leur temps comme une « infâme, une abjecte doctrine, un blasphème hideux contre la nature et l’humanité » – connaissent depuis toujours, régulièrement, des continuateurs non seulement chez les écologistes mais aussi dans de nombreux courants anarchistes.

      Ceux-là, à tous ceux qui, aujourd’hui, sont inquiets des conséquences du réchauffement climatique, des menaces de la pollution de l’air et des eaux, des destructions souvent irrémédiables des milieux naturels avec leur flore et leur faune, de la dégradation de la qualité des aliments, les courants petits-bourgeois leur répondent en n’envisageant que 2 types de solutions : la limitation de la #croissance_économique, qui serait en elle-même un mal, et la limitation de la croissance démographique.

      Or, ni la #technique, ni les #ressources ne sont en cause. C’est l’usage qu’en fait la société de classe, une société basée sur le profit et qui donc ne se préoccupe du cadre de vie, ou de la qualité de la vie, que lorsque cela devient rentable.

      Le problème, c’est cette société dont la capacité de production s’adapte, en régime capitaliste, non pas à l’humanité existante et à ses besoins, mais à sa capacité d’achat – et qui, ce faisant, n’engendre que #pénuries et barbarie.

      Bref : la #surpopulation est le pendant naturel à la #surproduction capitaliste.

      Le problème est donc : non pas la limitation objective des #ressources, ni un trop-plein d’êtres humains, mais le #capitalisme lui-même, incapable d’en tenir compte.

      Le problème n’est pas la surpopulation, mais l’économie capitalisme dont le #mode_de_production engendre inéluctablement la surpopulation.

      Ce qu’il faut, non pas limiter (cette chimère de tout réformiste) mais abattre, c’est l’activité industrielle sur la base de la recherche du profit. Ce qu’il faut abattre, c’est ce système économique qui n’envisage l’implantation des entreprises, l’évacuation des déchets, la pollution de l’air et des cours d’eau, qu’en fonction des seuls critères du moindre coût, et ce au mépris de leurs conséquences dramatiques sur le climat et le milieu naturel.

      Autant dire que le choix qui se pose à l’humanité de façon quantitative n’est pas croissance ou pas, mais : croissance contrôlée, entièrement et consciemment déterminée par les producteurs eux-mêmes en fonction de tous les aspects de l’intérêt humain, ou bien croissance anarchique, entrecoupée d’ailleurs d’arrêts catastrophiques, de destructions brutales ou de périodes de stagnation et de malthusianisme dans certains domaines ?

      C’est pourquoi les communistes révolutionnaires répondent aux courants petit-bourgeois qui veulent limiter les naissances dans un système barbare qu’ils ne posent pas la question de la bonne façon.

      Aujourd’hui, plus que jamais, ce qui compte, c’est de mettre fin aux barrières sociales qui empêchent les progrès techniques de profiter à l’humanité. C’est de rendre possible une société qui puisse diriger et contrôler sa propre croissance, pour la mettre au service de l’humanité.

      C’est la révolution prolétarienne que les écologistes, et tous les courants dans leur sillage, refusent de fait lorsqu’ils promeuvent le #néomalthusiasnisme en guise de solution – cette #théorie_réactionnaire à l’usage du capitalisme sénile.

      #communisme_révolutionnaire #écologie #réaction #anarchisme #néo-malthusiannisme

    • Cher camarade,
      Il faudrait tout d’abord éviter de confondre le malthusianisme (du pasteur Malthus) et le néo-malthusianisme, l’un d’essence essentiellement réformiste et bourgeoise tandis que l’autre est prolétarien et cherche à améliorer le sort immédiat du peuple (et pas lorsque la révolution aura passé). D’autant qu’ils se situaient dans le mouvement ouvrier et ses luttes. Il faut aussi replacer cela dans le cadre de la fin du XIXe et du début du XXe siècle, de la misère ouvrière… A cette époque, on ne peut oublier que les néo-malthusiens ont été à la pointe du combat pour la contraception, l’avortement, la liberté sexuelle… Même si notre but semble être le même – une société débarrassée du capitalisme et auto-organisée –, je ne pense pas qu’il faille négliger les autres combats (contre le racisme, pour le féminisme, contre le [néo]colonialisme, etc.) sans perdre de vue l’objectif final. Vous me faites songer à un vieux bolchevik qui ne voit que le combat économique et la lutte des classes. Comme le pensent les « petits-bourgeois » individualistes et anarchistes, il ne pourra y avoir de révolution sans évolution personnelle : « révolutions-nous ! ». Cela permettra peut-être d’éviter le sort de trop de révolutions qui ont abouti à la barbarie. Ne pas se soucier de la technique et des ressources me paraît dangereux pour toute évolution future. Bien sûr, il ne faut pas se laisser prendre au piège de l’écologie politique ou du capitalisme vert. Permettez-moi d’ajouter que votre morgue et vos certitudes me font sourire, remettez-les en question, doutez, interrogez-vous et mettez un peu de côté votre « catéchisme révolutionnaire »…
      Bien à vous,
      P.B.

      #néo-malthusianisme #anarchisme #communisme_révolutionnaire #luttes

    • 3 points dans cette réponse :
      – le "néo-malthusianisme" ne se résume pas à améliorer "le sort immédiat du peuple" en limitant les naissances en étant "à la pointe du combat pour la contraception, l’avortement, la liberté sexuelle", vous le savez probablement très bien. Il cautionne aussi l’idée que les ressources étant limitées, il faudrait limiter la taille des populations. Comme si c’était le problème...
      – "Vous me faites songer à un vieux bolchevik qui ne voit que le combat économique et la lutte des classes". La lutte de classe, certainement : comment mettre fin à la moindre "oppression spécifique" sans débarrasser la société des rapports sociaux de production basés sur l’exploitation ? Comment mettre fin à la moindre discrimnation sans supprimer les rapports sociaux sur lesquels ils se reproduisent et s’épanouissent ? Quant à ne voir que "le combat économique", c’est résumer de manière bien caricaturale le combat qui mènera le prolétariat à s’emparer des moyens de production pour eux-mêmes...
      – "Il ne pourra y avoir de révolution sans évolution personnelle : « révolutions-nous ! »". C’est ce que disent depuis toujours tous les curés. "Changeons nous-mêmes pour changer le monde", cette vieille rengaine pré-marxiste qui repose sur le vieil idéalisme dominant. L’optique matérialisme dit précisément le contraire : renversons les rapports sociaux – ce que le prolétariat par sa position est en situation de faire – pour changer les hommes.

      Quant à voir de la morgue dans une simple réponse de militant, je ne peux que m’en étonner.

  • Nucléaire : l’impasse de la puiscience
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/spip.php?article1800

    Voici un an, le 10 février 2022, le président Macron annonçait un programme d’emballement nucléaire sans précédent depuis 1974, sous les gouvernements de Pompidou et Giscard d’Estaing. Depuis un an, nous tâchons avec nos amis de raviver la contestation anti-nucléaire qui fut – depuis l’après-guerre – la matrice de l’écologie radicale, mais cela ne plait pas à tout le monde. Notre ami Jean Degoche nous aime bien, mais il nous a envoyé une lettre navrée. Il réprouve notre « fixette sur le nucléaire ». Bien sûr, lui aussi, dans sa jeunesse, a collé sur son combi VW le joli soleil dans la fleur de tournesol avec l’inscription « nucléaire non merci ». Et convenons que c’était un engagement hardi, même s’il n’est pas allé plus loin. Cela reste entre nous, mais jamais, depuis des décennies, nous ne l’avons vu dans (...)

    https://floraisons.blog/face-au-monde-machine #Nécrotechnologies
    https://www.piecesetmaindoeuvre.com/IMG/pdf/nucle_aire_impasse_de_la_puiscience.pdf

    • Que dire à nos congénères, qui vaille la peine d’être dit et que nous ne leur ayons déjà dit et redit depuis 50 ans. C’est vrai. « Les gens », dans leur masse, ne sont ni « écologistes », ni anti-industriels, ni antinucléaires ; ils ne l’ont jamais été ; ne le seront sans doute jamais. Certes, les « Gilets jaunes » ont rappelé qu’ils étaient toujours capables de s’opposer durement ; durablement ; quand ils estimaient ne plus pouvoir faire autrement – le prix de l’essence, le coût de la vie, l’épuisement psychique et physique, une certaine idée de leur qualité de Français, abandonnés et bafoués par l’État. Ils veulent bien obéir, vivre en suivant les règles. Travail, transports, télé, etc. Encore faut-il qu’on leur en laisse les moyens. Reste que le renoncement à la puissance ne figurait pas parmi leurs aspirations, bien au contraire. Et d’ailleurs, fait-il vraiment partie des nôtres ? Voilà le débat que M. Badré et sa commission n’organiseront pas. Une fois posé que la volonté de puissance est le moteur de l’histoire, à quelles conditions et jusqu’où le renoncement à la puissance pourrait-il advenir, individuellement et collectivement ?

      Mesure-t-on le moment que nous vivons. Le sidérant contraste entre cette fin du monde que nos autorités nous annoncent comme prochaine, et la frivole continuation d’un mode de vie suicidaire. Si elles croient à leurs propres discours, elles devraient tout arrêter. Tout de suite. Non seulement la coupe du monde de football au Qatar, les Jeux Olympiques de Paris, ceux d’hiver en Arabie Saoudite, mais toute industrie touristique, des transports, du divertissement, des communications ; et à peu près toute industrie minière et manufacturière, à l’exception de quelques productions vitales. En attendant cette fin du monde annoncée, nous restons nous aussi dans l’impasse de la puiscience.

      #nucléaire #anti-nucléaire #histoire #écologie #France #débat #acceptabilité #mode_de_vie #électricité #CNDP #EPR

    • Machiavélons, polpotons : Les vieux votent quand même massivement à droite et extrême-droite. Donc politiquement, il est intéressant d’avoir une mort massive des plus vieux, en moyenne (peu importe que quelques vieux soient gentils), tout en ayant une forte natalité. Ou plus doucement faut interdire le vote après la retraite pour les votes nationaux (présidentielle, législatives). Non pas parce qu’on ne vivrait plus longtemps, mais juste parce qu’un vote national, c’est pas juste pour 5 ans du tout, ça engage des choix d’avenir sur 50 ans ou plus (lancement de projets nucléaires, destruction de droits sociaux, ou inversement 35h, congés payés, etc), donc c’est clairement pas ces gens là qui en auront les conséquences (néfastes ou bonnes).

    • Le pays a voté massivement facho, que ce soit facho à costard ou facho à Rangers.

      Je ne vois vraiment pas quoi ajouter à ça.

      Et ne pas croire que c’est juste un vote de protestation. J’ai fui le bled, parce que c’était de l’adhésion en mode décomplexé, voire revenchard.

      Les gauchos des cambrousses feraient bien de revoir leur projet de vie rapido.

    • La focalisation sur les vieux, c’est fastoche. Bien sur qu’ils sont plus de droite (mais c’est pas nouveau).

      Par contre, idéaliser le vote des jeunes, alors que dans la tranche 18-24, Le Pen arrive deuxième, pas si loin du vote Mélenchon, que dans la tranche 25-34, le Pen arrive encore deuxième, un peu plus loin de Mélenchon (en fait, les 25-34 c’est la seule tranche d’âge où Mélenchon se détache réellement). Clairement la jeunesse n’emmerde pas trop le Front National. Et dans les deux tranches Macron plus Le Pen ça fait déjà 50% des votants. La seule différence c’est que l’absension est énorme (mais j’irais pas mettre ma main à couper sur le vote des clients de Hanouna s’ils se mettaient à voter).

      Et chez les 35-49 ans (généralement considérée comme encore jeunes), et chez les 50-59 ans (pas très vieux) c’est carrément Le Pen nettement devant.

      Sinon, sociologie de l’électorat selon l’âge je veux bien, mais comment ça se corrèle avec le patrimoine et le revenu ? (Puisqu’habituellement, le patrimoine et les revenus augmentent avec l’âge.)

      Sinon, l’idée de pondérer ou limiter le droit de vote parce qu’une partie de la population voterait mal, ah ben pour le coup je suis choqué (alors même que pour ma part je ne suis pas inscrit et je ne vote pas, et surtout pas à la présidentielle). On est à deux doigts de recommander une technocratie, dans laquelle un gouvernement d’experts ne prendrait que de bonnes décisions (puisqu’expert).

    • Bah non ya strictement aucune expertise, les plus jeunes sont pas plus experts que les plus vieux (et même parfois moins si on considère l’expérience). Et peu importe s’ils votent Le Pen a un moment aussi ya aucune idéalisation : c’est juste une histoire de mesures sur le long terme. Tous les votes nationaux engagent des mesures qui durent des décennies, bonnes ou mauvaises (je le remets : nucléaire ou pas, réduction du temps de travail, etc). Donc ceux qui vont en avoir les conséquences le plus longtemps, pourraient possiblement avoir plus de poids que ceux qui ne seront plus là dans quelques années. Si un jeune vote pour le nucléaire, il sait qu’il aura ça sur les bras dans 50 ans encore, alors qu’un retraité de 69 ans non.

    • Ce que je veux dire, c’est qu’à ce train, plutôt que de pondérer un système dont tu expliques qu’il ne fonctionne pas, il vaut mieux militer pour se débarrasser complètement d’un truc qui dans tous les cas ne peut pas être satisfaisant. Notamment l’élection d’un monarque républicain.

      Limiter les pouvoirs de la représentation, limiter l’imposition majoritaire et privilégier la recherche de consensus, légiférer par conseils citoyens formés, etc.

      Outre le fait que ça me semble aussi réaliste (ou irréaliste vue l’ambiance autoritaire du monde), ça me semble nettement plus logique et légitime. (Rester dans un système de représentation majoritaire à la légitimité problématique, mais en sélectionnant qui vote, je trouve pas ça défendable. Genre on aggrave l’illégitimité sans améliorer ce qui justifie un tel système.)

      D’ailleurs Macron a joué au con avec ça : on prétend multiplier les conseils citoyens travaillant sur un temps relativement long (climat, vaccination), pour ensuite tout foutre à la poubelle, mais du coup en ayant initialement légitimé ce mode de fonctionnement. Et en même temps imposer ses décisions jupitériennes à grands coups d’ordonnances. Donc cette question du fonctionnement législatif est déjà connue (évidemment en retenant le pire), et ça me semble plus intéressant que chercher à pondérer un truc qui de toute façon est totalement foireux à la base.

      –----

      Je note d’ailleurs que FI a tout un attirail militant autour du consensus, de la sixième république, de plein d’excellentes idées pour aller vers une démocratie plus réelle, et dans le même temps Méluche en campagne multipliait les coups de menton sur le thème « avec moi ça se passera pas comme ça, moi j’imposerai ceci, moi cela… ».

    • Bah évidemment, si on va par là, on préférerait de encore plus gros changements, genre le système de mandat impératif zapatiste (par le bas, puis ça remonte, et si pas de consensus ça redescend, et ça remonte, jusqu’à trouver la bonne formule, ce qui peut mettre longtemps mais c’est ça la démocratie). Et quand ya besoin de voter, le jugement majoritaire (évoqué plusieurs fois ici notamment pour 2017) :
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Jugement_majoritaire

    • Le #CNRS a lancé une expérimentation sur le #Jugement_majoritaire

      Votez utile, pour la dernière fois !

      Notre #démocratie est malade de son #mode_de_scrutin. Vote utile, vote contre, vote barrage, vote blanc : autant de symptômes d’un système qui dysfonctionne. La recherche Française a conçu un nouveau mode de scrutin, le jugement majoritaire, qui ouvre la voie vers une vie démocratique plus saine.
      Notre but : expérimenter massivement ce nouveau système de vote et ouvrir un débat sur une réforme électorale et les nouveaux modes de scrutins.

      https://mieuxvoter2022.fr

    • j’avais publié ça pour insister sur l’abstention. on en parle souvent comme un vote non réalisé qui ne changerait pas les proportions (si vote obligatoire par exemple). c’est une idée absurde puisqu’elle occulte totalement la manière dont l’abstentionniste se politise, en groupe, dans son coin, en situation (cf les dires relevés par Le Monde à Marseille, par exemple). c’est ignorer l’activité politique (dont le vote est une expression faible).

      je me souviens qu’en 1981, le 10 mai, des foules de réseaux et groupes pas mitterrandistes ou ps, non votants d’habitude, ou votant ailleurs, souvent très hostiles (je cause pas des votes de droite) ont voté pour le gagnant.

      l’échec de LFI, c’est de gagner 500 000 voix en 5 ans là où il en fallait un million, au bas mot (pour le second tour, sortir du monde de la jachère électorale c’était encore une autre paire de manches).
      sauf en terme de style (subvertir la figure du grand homme d’une manière ou d’une autre sous peine d’injurier l’avenir)et de perspective (mettons a minima parmi divers points d’ouverture à une autre réalité : refuser la production pour la production, l’emploi pour l’emploi) , il faut bien prendre le monde de la politique représentative tel qu’on le trouve.
      l’incarnation d’une défense du pauvre a bien marché, c’est donc qu’elle pouvait fonctionner mieux ; coller aux jeunes (précarisés) qui se refusent à être soumis aux conservatismes des boomers a elle aussi fonctionné, plus partiellement.
      le coup du travailleur frontalier ou de la défense de l’emploi, ça suffit pas pour toucher les plus de 35 ans de façon conséquente (ils en ont vu d’autres).
      insister sur la perspective écolo a bien fonctionné dans les grandes villes
      qu’a-t-il manqué ? ou plus fondamentalement qu’est-ce qui pêche ? (et parfois en eux troubles)

      ces graphiques, qui n’occultent ni l’abstention ni les partis non présidentiables en 2022, montrent que les primo-votants (18-24) s’abstiennent moins que ceux qui ont souvent déjà utilisé ce droit (24-35 : ce serait intéressant de voir lesquels ont voté LFI par le passé et pas cette fois), puis les taux d’abstention baissent, avant de remonter après 70 ans. alors sc’usez mais déjà ça rend louche le discours anti vieux, et donc riches, l’abstention est un truc de pauvre, pas seulement de déçus ou de critiques, ou de conviction. tous les vieux ne tournent pas réacs (quoi que, et ça ça demande du travail politique ! tous les vieux ne sont pas riches, et dans les années qui viennent il y aura de plus en plus de pauvres vieux, on verra si ils veulent être défendus « en tant que français » ou si une autre perpective les agrée, au cas où elle se manifeste).

    • une des raisons de l’abstention serait la crainte de se retrouver covidé (900 000 à 1,9 millions de personnes)
      Maître Pandaï

      https://twitter.com/Panda31808732/status/1514350165087371265

      En 2022, il y a eu 2,2 millions d’abstentionnistes en plus par rapport à 2017.

      Dans l’étude de l’Ifop, 15% des abstentionnistes (= 1,9 million de personnes) déclarent que la peur d’être contaminé par le Covid en allant voter a été « déterminante » dans leur choix de ne pas voter (p. 12).
      https://ifop.com/wp-content/uploads/2022/04/118997-Rapport-JDV-PRE22-T1-DET-11.04-1.pdf

      5. Chez BVA, 7% des abstentionnistes (= 900 000 personnes) ont déclaré qu’ils n’étaient pas allés voter par peur d’être contaminés par le Covid.
      https://presidentielle2022.bva-group.com/wp-content/uploads/2022/04/Presidentielle-Sondage-jour-du-vote-BVA-Ouest-France-1

      6. Chez OpinionWay, 13% des abstentionnistes (= 1,7 million de personnes) ont indiqué « qu’il leur semblait risqué d’aller voter à cause du Covid ».
      https://opinion-way.com/fr/component/edocman/opinionway-pour-cnews-et-europe-1-sondage-jour-du-vote-premier-tour/viewdocument/2841.html

  • La seconde main : un « axe stratégique » pour les grands magasins parisiens
    https://www.francetvinfo.fr/culture/mode/la-seconde-main-un-axe-strategique-pour-les-grands-magasins-parisiens_4


    1.300 m² au sommet du bâtiment mode femmes du Printemps Haussmann à Paris dédiés à la mode circulaire, au vintage et à la seconde main. (ROMAIN RICARD)

    « La seconde main est un axe stratégique important qui s’inscrit dans une stratégie plus globale pour retrouver de l’unicité et du wahou », a affirmé sur BFM Business le président du groupe, arrivé à l’automne 2020, évoquant le caractère « instagrammable » de la vue depuis la coupole choisie.

    (...) les Galeries Lafayette poursuivent eux aussi leur engagement en faveur des nouveaux modes de vie avec l’espace (Re)Store.

    Dédié à la mode circulaire associant vintage, marques responsables, il propose du luxe et de l’accessible avec les acteurs de la seconde main, des produits green ainsi ainsi que des services pour déposer ses anciens vêtements et les recycler.

    La croissance de Vinted fait des envieux. Au moins un des leaders de la vente en ligne (zalando) s’est également lancé dans le seconde main, pour de l’ordinaire.

    #greenwashing #mode #luxe #textile #mode_circulaire

  • #Mode_de_vie des #gens_du_voyage : la diagonale de la #discrimination

    J’ai participé à un colloque organisé par l’association APTZI le 8 octobre j’ai évoqué les modes de vie des gens du voyage et de décrire la diagonale de la discrimination qui, par des lois répressives et dérogatoires, les stigmatise. En conclusion, j’ai préconisé que soit bâti un nouveau contrat social afin que les gens du voyage ne soient plus des citoyens à part mais des citoyens à part entière

    https://blogs.mediapart.fr/simone-gaboriau/blog/241120/mode-de-vie-des-gens-du-voyage-la-diagonale-de-la-discrimination#at_
    #discriminations #stigmatisation #citoyenneté
    #Simone_Gaboriau

  • Ouvertures | Frédéric Lordon
    https://blog.mondediplo.net/ouvertures

    ... Or voilà : le capitalisme n’est pas « sport ». Que sa proposition soit merdique pour la majorité de la population, le cas échéant pour la planète ou l’univers entier, il s’en contre-tape : c’est la sienne, et ça lui semble une raison tout à fait suffisante pour la maintenir. Envers et contre tout s’il le faut. En conséquence, il regroupera ses forces pour écrabouiller tout ce qui montrera quelque chance de s’y opposer — et qui ne serait pas prêt à se défendre avec les moyens adéquats. Inutile de dire que toute proposition communiste, quelle que soit sa variante, fera l’objet de la plus grande attention, et d’un traitement spécial, quand bien même elle rallierait une vaste majorité électorale.

    Voilà donc la seule hypothèse raisonnable dont il faut partir : le capitalisme ne cohabitera pas avec ce qui peut le nier victorieusement, ni ne contemplera passivement sa progressive sortie de la scène de l’histoire. Nous nous trouvons donc à devoir distinguer deux formes de la transition : la « petite » et la « grande ». La « petite » est une transition depuis le capitalisme, la « grande » hors et contre. La « petite » transition croit pouvoir commencer au-dedans, s’y installer comme un germe qui va croître par son dynamisme spontané, pour finir par emporter le morceau. C’est typiquement ce qu’envisage Bookchin quand il imagine d’abord des ilots municipalistes isolés, puis qui vont pousser des synapses et former une série d’archipels, lesquels par croissance continue finiront par percoler à l’échelle de l’ensemble — et ça sera gagné ! C’est, formellement parlant, la même dynamique que Bernard Friot a en tête, réglée dans son cas par l’unique paramètre du taux de cotisation sociale que, par victoires successives, on va graduellement pousser — et à 100 %, ce sera fait.

    Là-contre, l’hypothèse raisonnable dit ceci : rien de tout ça n’arrivera. De transition, il n’y aura que la « grande », ou pas de transition du tout. Bien sûr il est de la prime importance de nous activer déjà de l’intérieur pour faire notre pelote : vertu préparatrice des vacuoles de possible qui, dès maintenant, se donnent vie localement. Mais en sachant qu’à un moment, c’est en passant par le dehors qu’il faudra renverser tout le dedans — à l’intérieur duquel, en fait, il y a trop peu de possible. Le grand possible, c’est le dehors : c’est ça l’idée en matière de transition...

    • Pas encore lu l’article de Lordon, mais pour mémoire, le point de vue de Bookchin :

      Ce que Bookchin nommait « vider l’État » mérite alors toute notre attention : une insurrection frontale, estimait-il, est condamnée à l’échec au regard des effectifs répressifs en présence. Il faut donc, par le patient processus communaliste, saper « matériellement et moralement » l’ensemble des institutions étatiques afin, le jour venu, de provoquer sa chute « sans trop de difficultés ». « Que le peuple dispose ou non du pouvoir repose finalement sur la question de savoir s’il dispose d’armes », assurait Bookchin, liant ainsi, fidèle à son inspiration grecque, la démocratie populaire à l’autodéfense. En 1995, dans From urbanization to cities, il en précisait les contours : « [U]ne garde civile composée de patrouilles tournantes, à des fins de police, et des contingents militaires bien entraînés pour répondre aux menaces extérieures. »

      https://www.revue-ballast.fr/le-moment-communaliste

      #écologie_sociale #écologie_politique #communalisme

    • Pour l’instant, historiquement, les expériences d’autonomie (matérielle ET politique) existantes n’ont toujours pu se faire que parce que la population de tout un territoire donné avait des armes et a pris le contrôle de ce territoire : zapatistes, Rojava, Espagne 36… Sans accès pérenne à la terre, en s’assurant de ne pouvoir en être chassé, et donc en ayant le temps de mettre en place une vie différente, peu de choses possibles… Tierra y libertad…

      Sinon ça fait les ZAD : des cailloux contre des chars, ça tient quelques temps tant que l’État décide pas d’envoyer les chars, et une fois ce choix entériné, c’est fini.

      Évidemment la stratégie ne peut être la même partout suivant la géographie et la situation (les zapatistes ont mis 20 ans entiers à préparer le soulèvement en cachette, et ont pu défendre un territoire car montagneux, par ex). C’est forcément totalement différent en France de 2020. Il ne va pas y avoir tout d’un coup une partie significative (et pour l’émancipation) de la population qui va accéder à des armes… En tout cas il faut des terres, de très nombreuses terres, pas un lopin de potager pour 10, pour avoir de l’autonomie politique (pas d’autonomie politique sans autonomie matérielle, cf l’article de Reporterre sur les quelques conflits qui ont un peu amélioré les choses, parce que les gens pouvaient vivre des mois sans leur salaire).

    • Ce qui est aussi le discours de Georges Orwell avec la constitutions de groupe de "home guards" constitués pendant la deuxième guerre mondiale pour contrer la menace d’invasion allemande.
      "En quelques semaines, un million d’hommes se portent volontaires pour former une milice populaire, la home guard. Encadrée par des officiers de réserve, elle est entraînée au maniement d’armes légères et se prépare à une possible guerre de guérilla.

      Ancien milicien antifasciste en Espagne, Orwell appelle alors les militants anticapitalistes de toutes nuances à s’engager dans la home guard. Il estime que le capitalisme britannique, au bord d’un écroulement moral, a pris un grand risque en créant cette force armée, car elle pourrait lui échapper et devenir révolutionnaire. Aussi, dans l’hebdomadaire de gauche Tribune fustige-t-il les militants communistes ou socialistes qui restent « à l’extérieur en disant : c’est du fascisme ». Pour Orwell, leur acuité politique est limitée par des culs-de-bouteille idéologiques : ils peuvent bien « répéter : “des armes pour les travailleurs”, ils sont incapables de mettre un fusil entre les mains des travailleurs ; la home guard le peut et le fait ». Et de résumer sa pensée : « Nous vivons une période étrange de l’histoire où le révolutionnaire doit être un patriote, et le patriote un révolutionnaire. »"

  • Un gouvernement compétent est-il possible ? Et même souhaitable ? A propos du désir d’Etat qui s’exprime de toute part

    « Incompétent, nul, #amateurisme, manquement », les mots ne manquent pas pour qualifier Macron et son gouvernement, tout comme les raisons de le faire. La rage gronde, et avec elle la volonté de leur demander des comptes et de les faire payer. La vengeance est peut-être la moins triste des passions tristes. Tout comme la colère, elle apparait comme le moteur de la révolte des vaincus d’hier. Mais ce gouvernement est-il réellement incompétent ? Plus largement un gouvernement compétent est-il possible ? Voir même souhaitable ? Et si au contraire, c’était de l’extrême compétence des gouvernements dont nous souffrons actuellement.

    « Être gouverné, c’est être gardé à vue, inspecté, espionné, dirigé, légiféré, réglementé, parqué, endoctriné, prêché, contrôlé, estimé, apprécié, censuré, commandé, par des êtres qui n’ont ni titre, ni la science, ni la vertu. Le gouvernement de l’homme par l’homme, sous quelque nom qu’il se déguise, est oppression ».
    Pierre-Joseph Proudhon

    On peut reprocher au gouvernement actuel de mal gérer la crise malgré l’air martial qu’il a voulu se donner. On peut aussi dire que d’autres gouvernements ont fait mieux que le « nôtre » (sic), même si en vrai il faudrait s’entendre sur ce que ça peut bien vouloir dire. Mais à trop le répéter on risque de rater l’essentiel et de tomber dans un piège.

    En l’espèce, lors de cette crise le gouvernement a renforcé sa dimension autoritaire et la tendance à la surveillance technologique au nom de l’état d’urgence sanitaire, il a augmenté le contrôle et la répression des quartiers populaires, et il a bien été obligé de prendre des mesures dangereuses pour l’économie elle-même afin de limiter la casse et aussi pour éviter de perdre toute légitimité aux yeux de ceux qu’il gouverne. Sa tâche est maintenant de la remettre en marche, de nous renvoyer au travail et de nous faire payer les conséquences économiques de la crise qui vient.

    D’autres, à leur place et dans les mêmes circonstances, auraient fait sensiblement la même chose. Il ne s’agit nullement d’exonérer nos gouvernants actuels. Reconnaissons seulement qu’ils obéissent à une logique qui rend nécessaire leurs agissements et qu’il est vain de s’imaginer qu’ils pourraient faire autrement. C’est bien en cela qu’ils sont nos ennemis. Ainsi en est-il de la « casse de l’hôpital public » et de la diminution du nombre de lits (70 000 suppressions en 15 ans) : elle résulte de l’action de tous les gouvernements précédents auquel celui de Macron s’est contenté, en toute logique, de contribuer.

    Il y a donc une confusion entre ceux qui nous gouvernent (Macon et ses ministres) et le principe même du gouvernement. En règle générale les premiers font ce que la fonction exige d’eux : réprimer et mutiler quand il le faut, accompagner les restructurations capitalistes par des lois adaptées et raconter des histoires pour vendre tout ça. En deux mots : servir les puissants dont ils partagent le monde et la vision du monde ; reproduire et reconduire un certain partage et sa cohorte d’inégalités, de massacres et de désastres.

    C’est dire que notre problème réside davantage dans le gouvernement comme principe, et plus largement dans la continuité de l’appareil d’Etat (constitution, lois et institutions), que dans tel gouvernement et ceux qui exercent le pouvoir à un moment donné. Dit autrement, le problème ça n’est pas que ceux qui nous gouvernent sont des salauds ou des incompétents, c’est qu’ils servent une logique économique mortifère qui produit et produira toujours les mêmes effets. Telle est leur compétence première et leur raison d’être ; voilà le savoir-faire qu’ils ont acquis sur les bancs de Sciences Po et de l’ENA : ils sont des agents de pouvoir du capitalisme, du libéralisme ou de la civilisation thermo-industrielle selon la langue, la sensibilité ou l’axe choisi.

    L’exemple le plus marquant reste celui du réchauffement climatique. Jamais aucun gouvernement ne pourra prendre une mesure à la hauteur de la situation car ce serait alors mettre en péril pour de bon la civilisation dont ils sont les garants. « Notre mode de vie n’est pas négociable », avait reconnu en son temps un Bush président, pour une fois honnête. A tout prendre, mieux vaut le cynisme décomplexé de nos ennemis que leurs mensonges répétés, gratinés de bons sentiments.

    Demander aux gouvernements une autre compétence que la leur, c’est un peu comme vouloir que son lave-linge nettoie sa vaisselle, c’est une demande absurde. Et s’il y a bien quelque chose que commande l’époque c’est bien ça : cesser d’adresser à tous les gouvernements du monde des demandes irréalistes.
    Ce n’est pas de leur incompétence qu’il faut se scandaliser. C’est au contraire leur compétence qu’il faut attaquer et défaire.

    Cette demande de gouvernement ou d’Etat compétent relève d’un vieux fantasme républicain largement partagé à gauche, celui de l’intérêt général. Il s’accompagne aussi d’un désir inquiétant : le désir d’être bien gouverné. Et à bien y réfléchir, non seulement c’est impossible comme nous croyons l’avoir établi, mais c’est absolument terrifiant. Il faudrait que l’Etat, entendu comme machine technique, administrative et fiscale flanquée de nombreuses institutions (aujourd’hui l’hôpital mais demain l’armée ou la police), soit efficace au point de régler nos existences de manière suffisamment parfaite pour qu’il nous protège en toutes circonstances. L’Etat, cette forme de pouvoir séparé de la population malgré le mythe démocratique, pourrait non seulement vouloir notre bien à tous, mais en plus serait à même de le réaliser. Il suffirait juste de trouver les bons gouvernants.

    Il s’agit en fait d’une funeste croyance qu’il est préférable d’abandonner à tous ceux qui ont la prétention de nous gouverner. De l’utopie, à la dystopie, il n’y a qu’un pas. Quoi alors, que faire ? Ici commence les difficultés et nous sommes autant perdus que les autres. Les esprits sensés auront compris que c’est du côté des ruptures révolutionnaires qu’il y a à chercher et expérimenter. Soit, mais il est bon alors de rappeler que l’imaginaire révolutionnaire est lui-même largement contaminé par cette idée du bon gouvernement, fût-il un « auto-gouvernement » ou un gouvernement auto-organisé.

    https://rouendanslarue.net/un-gouvernement-competent-est-il-possible-et-meme-souhaitable-a-prop

    #incompétence #France #Macron #covid-19 #coronavirus #colère #comptes_à_rendre #vengeance #révolte #compétence #oppression #Proudhon #autoritarisme #surveillance #surveillance_technologique #état_d'urgence_sanitaire #quartiers_populaires #contrôles #répression #économie #hôpitaux #hôpital_public #services_publics #gouvernement #capitalisme #pouvoir #sciences_po #ENA #libéralisme #changement_climatique #mode_de_vie #cynisme #intérêt_général #mythe_démocratique #démocratie #bon_gouvernement #mauvais_gouvernement #utopie #dystopie

    • Tant de questions décisives aussi vite abordées pourraient contraindre à penser sans et contre ce texte, c’est pas mal d’avoir un exemple si pauvre de ce que de nombreux commentaires d’intellectuels où le biopouvoir (de l’imprévoyance structurelle et de l’absence de souci de détail quant à la gestion de la population ?!), l’état d’exception et l’attente de la fin du capitalisme ou de l’anthropocène se tricotent au coin du confinement, sans éclairer grand chose ; sans pouvoir et/ou vouloir prendre en compte et tenter d’analyser des pratiques (des soignants, des confinés, des travailleurs, etc.), un empêchement redoublé par le confinement qu’il n’est pas évident de dépasser ou contourner qui fait des penseurs plus en roue libre que jamais.
      Un texte laid. Il règle leur compte de manière expéditive à une série d’expériences qui, de la Commune de Paris à la Révolution russe, du Chiapas à la ZAD de NNDL, pour ne citer qu’une partie des plus identifiées (...), se sont coltiné la nécessité de rompre l’ordre du monde et de faire horizon.

      #État #désir_d'État #souverain #pouvoir_d'État #sécuritaire #paradigme_sécuritaire #capitaliste_collectif #gestion #police (#politique résorbée dans la) #imaginaire #imaginaire_révolutionnaire #insurrectionnalisme #idéologie

  • Il y a 9 000 ans, une communauté aux problèmes urbains modernes.

    Les bioarchéologues rapportent de nouvelles découvertes dans les anciennes ruines de Çatalhöyük, en Turquie moderne. Les résultats donnent une idée de ce qu’était une vie humaine au moment du passage d’un mode de vie nomade de chasse et de cueillette à une vie plus sédentaire construite autour de l’agriculture.

    Il y a environ 9 000 ans, les habitants de l’une des premières grandes communautés agricoles du monde comptaient également parmi les premiers humains à faire face aux dangers de la vie urbaine moderne.

    Des scientifiques qui étudient les anciennes ruines de Çatalhöyük, dans la Turquie moderne, ont découvert que ses habitants - entre 3 500 et 8 000 habitants à son apogée - connaissaient la surpopulation, les maladies infectieuses, la violence et les problèmes environnementaux.

    (...)

    « Çatalhöyük a été l’une des premières communautés proto-urbaines au monde et les résidents ont vécu ce qui se passait lorsque l’on réunissait de nombreuses personnes dans une petite zone pendant une période prolongée ».

    (...)

    Çatalhöyük a commencé comme une petite colonie vers 7100 av. J.-C., probablement constituée de quelques maisons de briques en terre crue dans ce que les chercheurs appellent la période Early. Elle a atteint son apogée entre 6700 et 6500 av. J.-C. avant le déclin rapide de la population à la fin de la période. Çatalhöyük a été abandonné vers 5950 av.

    Alimentation.

    L’agriculture a toujours été une partie importante de la vie dans la communauté.(...) : les résidents avaient une alimentation trop riche en blé, en orge et en seigle, ainsi qu’une gamme de plantes non domestiquées.

    (...) Les protéines dans leur régime alimentaire, [provenaient] d’ovins, de caprins et d’animaux non domestiques. Les bovins domestiques ont été introduits à la fin de la période, mais les moutons ont toujours été les animaux domestiques les plus importants dans leur régime alimentaire.

    « Ils ont cultivé et élevé des animaux dès qu’ils ont eu créé la communauté, mais ils intensifiaient leurs efforts à mesure que la population augmentait ».

    La diète riche en céréales signifiait que certains résidents développaient bientôt une carie dentaire - l’une des soi-disant « maladies de la civilisation ». Les résultats ont montré qu’environ 10 à 13% des dents d’adultes découvertes sur le site présentaient des signes de caries dentaires.

    Agriculture et changement climatique.

    Les changements au fil du temps dans la forme des sections transversales des os de la jambe ont montré que les membres de la communauté à la fin de la période de Çatalhöyük marchaient beaucoup plus que les premiers habitants. Cela suggère que les résidents ont dû déplacer l’agriculture et le pâturage plus loin de la communauté au fil du temps.

    « [Les chercheurs pensent] que la dégradation de l’environnement et le changement climatique ont forcé les membres de la communauté à s’éloigner de la colonie pour s’installer dans des fermes et à trouver des provisions comme du bois de chauffage ». « Cela a contribué à la disparition ultime de Çatalhöyük. »

    D’autres recherches suggèrent que le climat au Moyen-Orient est devenu plus sec au cours de l’histoire de Çatalhöyük, ce qui a rendu l’agriculture plus difficile.

    Les résultats de la nouvelle étude suggèrent que les résidents ont souffert d’un taux d’infection élevé, probablement en raison de la surpopulation et d’une mauvaise hygiène. Jusqu’à un tiers des restes de la période précoce montrent des signes d’infections des os.

    Architecture et hygiène.

    Au plus fort de la population, les maisons ont été construites comme des appartements ne laissant aucun espace entre eux. Les résidents entraient et sortaient par des échelles sur les toits des maisons.

    Les fouilles ont montré que les murs et les sols intérieurs étaient souvent recouverts d’argile. Et tandis que les résidents gardaient leurs sols pratiquement sans débris, l’analyse des murs et des sols des maisons a montré des traces de matières fécales animales et humaines.

    « Ils vivent dans des conditions de surpeuplement, avec des fosses à ordures et des enclos pour animaux juste à côté de certaines de leurs maisons. Il y a donc toute une série de problèmes d’assainissement qui pourraient contribuer à la propagation de maladies infectieuses », a déclaré Larsen.

    Surpeuplement et violence.

    Les conditions de surpeuplement à Çatalhöyük pourraient également avoir contribué à des niveaux élevés de violence entre résidents, selon les chercheurs.

    Sur un échantillon de 93 crânes de Çatalhöyük, plus d’un quart - 25 personnes - ont présenté des signes de fractures cicatrisées. Et 12 d’entre eux ont été victimes plus d’une fois, avec deux à cinq blessures sur une période donnée. La forme des lésions suggère que les coups portés à la tête par des objets durs et ronds les ont causés - et que des boules d’argile de taille et de forme correspondantes ont également été trouvées sur le site.

    Plus de la moitié des victimes étaient des femmes (13 femmes et 10 hommes). Et la plupart des blessures se trouvaient au sommet ou à l’arrière de la tête, ce qui donne à penser que les victimes ne faisaient pas face à leurs agresseurs lorsqu’elles étaient frappées.

    « Nous avons constaté une augmentation des lésions crâniennes au cours de la période moyenne, lorsque la population était la plus nombreuse et la plus dense », a déclaré Larsen.

    « On pourrait argumenter que le surpeuplement entraîne une augmentation du stress et des conflits au sein de la communauté. »

    Composition des ménages.

    La plupart des gens ont été enterrés dans des fosses creusées dans le sol des maisons et les chercheurs pensent qu’ils ont été enterrés sous les maisons dans lesquelles ils vivaient. Cela a conduit à une découverte inattendue : la plupart des membres d’un ménage n’étaient pas liés biologiquement.

    Les chercheurs ont découvert cela en découvrant que les dents d’individus enfouis sous la même maison n’étaient pas aussi semblables que ce à quoi on pourrait s’attendre si elles étaient apparentées.

    "La morphologie des dents est hautement contrôlée génétiquement. Les personnes apparentées présentent des variations similaires dans la couronne de leurs dents et nous n’avons pas trouvé cela chez des personnes enterrées dans les mêmes maisons."

    Des recherches supplémentaires sont nécessaires pour déterminer les relations des personnes qui vivaient ensemble à Çatalhöyük, a-t-il déclaré. "C’est toujours une sorte de mystère."

    Dans l’ensemble, Larsen a déclaré que l’importance de Çatalhöyük est qu’il s’agissait de l’un des premiers « méga-sites » néolithiques au monde construit autour de l’agriculture.

    "Nous pouvons en apprendre davantage sur les origines immédiates de nos vies aujourd’hui, sur notre organisation en communautés. Bon nombre des défis auxquels nous sommes confrontés aujourd’hui sont les mêmes que ceux qu’ils ont eus à Çatalhöyük - seulement magnifiés."

    9,000 years ago, a community with modern urban problems
    https://news.osu.edu/9000-years-ago-a-community-with-modern-urban-problems

    #Préhistoire #Néolithique #Çatalhöyük #sédentarisation #villes #9000BP #mode_de_vie #violence #peuplement

    DOI : 10.1073/pnas.1904345116

  • Andreas Malm: Revolutionary Strategy in a Warming World
    https://climateandcapitalism.com/2018/03/17/malm-revolutionary-strategy

    Who shall execute it? Who are the Petrograd metalworkers and the Kronstadt sailors of the climate revolution? Look at the country that tops a survey of the populations most worried about global warming: Burkina Faso, currently devastated by declining rains and magnified sandstorms, topping the list of African nations suffering from excessively hot working days.[62] Can a farmer from Burkina Faso storm the Winter Palaces of fossil capital — can she even catch sight of them in her lifetime, or are the headquarters of ExxonMobil in Texas and the glittering towers of Dubai so distant as to be utterly beyond her reach, let alone her and her peers’ capacity for effective revolutionary action? It would probably be as easy to gain mass support for the above program in Burkina Faso as it would be hard to implement it from there.

    #climate #strategy #mode_de_production #prolétariat_climatique

  • Naissance et mort au Paléolithique récent européen (par Ana Minski)

    « L’obstétrique a été construite par des hommes à une époque où les femmes étaient exclues de toutes les fonctions décisionnelles, et où leur parole n’avait pas la moindre importance.
    Les médecins ont donc décrit l’accouchement à travers le prisme des stéréotypes de genre et à une époque où la médecine était obsédée par l’hystérie.
    Il était attendu des femmes qu’elles soient posées, fragiles, discrètes, silencieuses et sujettes aux évanouissements délicats. Ainsi les femmes ont-elles été dépossédées par les hommes de leur capacité naturelle à mettre au monde, et ainsi la position allongée, l’immobilité et le silence furent-ils imposés aux parturientes sous peine de risquer leur vie et celle du bébé.
    D’où cette peur très répandue de l’accouchement.
    D’ailleurs, certains croient encore au dilemme obstétrical qui a pourtant été sérieusement remis en question en 2006[5].
    Des textes ethnologiques témoignent également de la capacité des femmes à mettre au monde leur enfant seule, dans la jungle, derrière un buisson, dans la rivière, sans l’aide de personne et sans difficulté apparente.
    Les femmes, libérées des mythes patriarcaux, savent mieux que n’importe quel spécialiste diplômé comment se positionner pour l’expulsion du bébé : accroupie, dans l’eau ou à quatre pattes[6]. »

    #femme #féminisme #patriarcat #naissance #accouchement #vie #civilisation #préhistoire

    http://partage-le.com/2019/02/naissance-et-mort-au-paleolithique-recent-europeen-par-ana-minski

  • The Simplest Way to Drastically Improve Your Life: More Sleep - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2018/10/28/smarter-living/how-to-get-better-sleep.html


    Bonne nuit.

    The Centers for Disease Control and Prevention have called sleep deprivation a public health crisis, saying that one-third of adults don’t get enough sleep. Some 80 percent of people report sleep problems at least once per week, and according to a 2016 study, sleep deprivation “causes more than $400 billion in economic losses annually in the United States and results in 1.23 million lost days of work each year.”

    If that’s not enough, here is a non-comprehensive list of the ways your sleep deprivation is personally harming you:

    Your overall cognitive performance — particularly your visual attention and ability to form memories — deteriorates. (More colloquially, this is that “brain fog” we all experience after a late night.)

    Your ability to learn new information is impaired, both by sleep deprivation before you learn new information and afterward.

    You’re less likely to correctly read facial expressions, even interpreting some expressions — even neutral ones — as threatening.

    You’re likely to be more cranky and react worse when presented with obstacles.

    Beyond your severely impaired mental abilities, your body is affected, too: A lack of adequate sleep can contribute to weight gain, puts you at a higher risk of diabetes and heart disease, and makes you far less resistant to the common cold.

    That is insane! All of this from just not getting enough sleep!

    So what are we to do?
    ...
    First, learn how much sleep you need. Generally, if you’re waking up tired, you’re not getting enough.

    #wtf #sommeil

  • Une très intéressante étude sur les conséquences du mode de scrutin pour l’élection présidentielle en France en 2017 https://vote.imag.fr/results/online

    On y voit que la plupart des modes « alternatifs » auraient fait élire Mélenchon. (Évidemment, comme toutes les études de ce genre, cela dépend de comment les voteurs auraient réellement voté si le mode de scrutin avait été différent : les électeurs font de la tactique et on ne peut pas être sûr de ce qu’aurait été leur vote avec un autre mode des scrutin.)

    Par contre, aucun mode de scrutin n’aurait pu faire gagner Asselineau :-)

    #mode_de_scrutin #vote #démocratie

    • #Alain_Accardo, Le petit bourgeois gentilhomme. Sur les prétentions hégémoniques des classes moyennes
      https://lectures.revues.org/798

      Initialement paru en 2003 aux éditions Labor, ce petit pamphlet n’a rien perdu de sa charge critique. Il s’agit donc d’un essai et non des résultats d’une enquête empirique,

      –—

      agone
      https://agone.org/contrefeux/lepetitbourgeoisgentilhomme

      Extrait

      À l’heure où je rédige cette préface, il est enfin question avec insistance d’une refondation de la gauche « anticapitaliste » et de la naissance d’un nouveau parti capable de prendre la relève des organisations de gauche de naguère qui ont honteusement failli à leur mission historique. Je considère avec sympathie cette entreprise de refondation et je me sens prêt à y participer pour peu que ses promoteurs me donnent le sentiment d’avoir vraiment réfléchi à la problématique esquissée dans le présent ouvrage. La question essentielle qui se pose en effet à la gauche révolutionnaire, ce n’est pas tant de savoir comment conquérir le pouvoir que de savoir précisément pour quoi faire. Parce que s’il ne s’agit que de redorer le blason d’une petite bourgeoisie en perte de crédit et de pouvoir d’achat, s’il ne s’agit que de permettre à de nouvelles « élites » de se partager postes et prébendes, de plastronner sous les projecteurs, de mettre davantage encore à la remorque de la petite bourgeoisie des classes populaires qui ne le sont déjà que trop ; s’il s’agit de continuer à faire croire au « peuple de gauche », sous couvert de « libération », de « progrès », d’« ouverture au monde », de « développement durable », de « modernité », et autres slogans ineptes, que l’avenir du genre humain est voué au #mode_de_vie_made_in_USA, insane, schizophrénique, totalement aliénant et soumis aux exigences du capitalisme mondialisé, qui apparaît aux #petits-bourgeois comme l’objectif suprême du progrès humain, alors non, merci ! Une fois suffit.

      (encore un autre à lire ?)

  • Lilith, Martine et les autres---[trilogie des mouflets] les crèches collectives
    https://blogs.radiocanut.org/lilithmartineetlesautres/2017/02/05/trilogie-des-mouflets-les-creches-collectives

    Pour cette trilogie à venir qu’on a appelé « la trilogie des mouflet-tes » on s’est intéressées aux femmes* qui font le choix d’avoir des enfants et de s’en occuper, mais aussi aux femmes* qui font le choix d’avoir des enfants et de … Continuer la lecture (...)

  • De l’élection de Donald Trump et du (soit-disant) vote réactionnaire de la « classe ouvrière »

    Donald Trump, la gauche et le vote ouvrier – carbure
    https://carbureblog.com/2016/11/21/donald-trump-la-gauche-et-le-vote-ouvrier

    L’élection de D. Trump à la présidence des Etats-Unis, outre toutes les questions qu’elle pose quant aux changements dans la politique américaine qu’elle est susceptible ou non de provoquer, a suscité dans la gauche internationale un débat dont la question centrale peut se résumer à ceci : La classe ouvrière américaine a-t-elle, oui ou non, massivement voté pour Trump ? Question sous laquelle se trouve celle-ci : La classe ouvrière est-elle réactionnaire ?

    #lutte_des_classes #gauche #mode_de_production_capitaliste #fordisme

  • #Mode_islamique: étrange croisade d’Elisabeth Badinter
    https://www.mediapart.fr/journal/france/030416/mode-islamique-etrange-croisade-d-elisabeth-badinter

    « Qui trop veut faire l’ange fait la bête » écrivait Blaise Pascal. A force de pousser les feux sur la question du voile, #Elisabeth_Badinter a peut-être franchi la ligne qui sépare la lucidité de la passion. Son appel à boycotter les enseignes qui se lancent dans la mode islamique témoigne de son courage, pas forcément de sa lucidité.

    #France #islamophobie #laïcité

  • Quinze ans de photos - romy.tetue.net
    http://romy.tetue.net/quinze-ans-de-photos
    @tetue a été cambriolée

    « ta porte est défoncée. La police va arriver. »

    Merde, mon ordinateur !

    Je suis à une heure de chez moi. Une heure pour cogiter. Scanner mentalement tous les contenus de mon ordinateur, essayant d’estimer la perte. Je bénis mes bonnes habitudes : mon code est comité sous Git, tous mes écris sous IMAP… Ouf, tout n’est pas perdu ! Paradoxalement, ce sont les choses les plus personnelles, celles du fil de la vie, les sons, les images, les projets, les gestations… que je n’ai jamais songé à sauvegarder. Aïe !

    • @tetue tu n’est pas assez paranoïaque, comme moi par exemple qui fait une sauvegarde quotidienne qui reste toujours dans la poche de mon blouson tous les trois mois, une sur dropbox pour 9 euros par mois, une deux ou trois fois par an qui est stockée quelque part dans une grotte secrète près de Vendôme, une en région parisienne dans un autre endroit secret et enfin une autre cachée dans un fjord norvégien (pas le mien, donc).

      reste plus qu’à espérer un miracle, qu’on retrouve ton ordi et le disque dur en bonne forme. Sinon, le prochain ordi, tu l’équipe d’un GPS ou de http://www.wistiki.com/fr signalé ici même il y a quelques jours.

      Et sinon aussi, courage, car je compatis vraiment :(

    • J’ai un service de localisation de mes petites machines. En gros, ça ne sert à rien en cas de vol. Parce que :

      1. faut qu’elle soit connectée au réseau pour être repérée, ce qui a peu de chance d’arriver, puisqu’il est plus simple pour les voleurs de revendre la bécane en pièces détachées que de la reformater (c’est pas des geeks, hein)
      2. la localisation est trop imprécise : ok, tu sais que ta bécane est dans telle rue. Et alors ? La police ne perquisitionnera pas tous les apparts de la rue pour autant :)

      Ça sert seulement aux distrait·e·s qui ne savent plus où ils ont posé leur bécane, entre le bureau, la maison, le restau… bref, des lieux connus d’eux.

    • Ohlala @tetue, je compatis, je suis régulièrement cambriolée, la dernière fois ils ont pris l’ordi en plus du vieux sèche cheveux !! et tout ce qui avait (encore) une quelconque valeur …
      Donc il faut accepter de se mettre en #mode_parano et effectuer des sauvegardes régulières que tu ranges ailleurs.
      Il faut aussi photographier les objets que tu aimes, ou de valeur, pour s’en servir de preuves. Et quand tu prends l’avion, ne mets pas tes disques durs, photos, vidéos etc dans la soute, garde les avec toi, ça disparait vite sinon :(
      Tout ça m’emmerde tellement qu’au final plutôt que pleurer de trop j’adopte le mode #la_vie_continue ! courage !