• « A l’aide, ils veulent me tuer » : les dernières minutes de Mohamed Gabsi, mort en avril après une interpellation policière à #Béziers
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2020/12/18/a-l-aide-ils-veulent-me-tuer-les-dernieres-minutes-de-mohamed-gabsi-mort-en-

    Les trois policiers municipaux qui avaient interpellé cet homme de 33 ans le 8 avril ont été mis en examen vendredi soir, à la suite de leur garde à vue.

    Huit mois après les faits, Houda Gabsi laisse pour la première fois exploser sa joie. « La vérité va enfin éclater. C’est la suite logique des choses, mais quel soulagement ! », s’enthousiasme-t-elle. Vendredi 18 décembre, trois policiers municipaux de la ville de Béziers (Hérault) ont été mis en examen et placés sous contrôle judiciaire, selon les informations du Monde. Ils avaient interpellé son frère Mohamed pendant le premier confinement, le 8 avril, le ramenant inconscient au commissariat, avant qu’il soit déclaré mort une heure plus tard.

    « Le policier qui s’était positionné sur la victime, sur la banquette arrière du véhicule de police, a été mis en examen du chef de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l’autorité publique », précise Raphaël Balland, procureur de la République du tribunal de Béziers. Les deux autres « ont été mis en examen du chef de non-assistance à personne en péril », poursuit-il, tout en rappelant que « les trois policiers [demeurent] présumés innocents tout au long de l’instruction ».

    Depuis le 11 avril, date de l’ouverture d’une information judiciaire, les enquêteurs du service régional de police judiciaire de Montpellier s’attelaient à rassembler des témoignages et des vidéos de l’interpellation. « Pour rendre justice à M. Gabsi, ces vidéos sont cruciales, explique au Monde l’avocat de la famille, Jean-Marc Darrigade, car il n’a pas le profil de la “bonne victime”. » Consommateur régulier de stupéfiants, diagnostiqué schizophrène adolescent, Mohamed Gabsi comptait huit condamnations depuis 2005, notamment pour des violences et des vols.

    De quoi nourrir la défense des policiers, dont l’avocat, Luc Abratkiewicz, avait affirmé au Monde avant leur garde à vue – il n’a pas souhaité s’exprimer depuis – que M. Gabsi s’était « jeté sur eux ». Il avait, par ailleurs, regretté les « morceaux choisis » de #vidéos qui ont inondé les réseaux sociaux à la mort de l’homme de 33 ans.

    Trois versions différentes de l’amorce du contrôle

    Ses clients, poursuivait-il, « des professionnels jamais en difficulté », « très bien notés par leur hiérarchie », auraient pourtant pu filmer eux-mêmes la scène, du début à la fin. Ce soir-là, l’un d’entre eux était porteur d’une caméra-piéton. Il a déclaré aux enquêteurs ne pas avoir eu le temps de la déclencher. Restent donc les témoignages et les vidéos des riverains, que Le Monde a rassemblés, pour raconter la funeste soirée qui a conduit à la mort de Mohamed Gabsi.

    Ce soir du 8 avril, le centre-ville de Béziers, paré d’enduit aux couleurs fanées, a été vidé par le #couvre-feu, instauré par la mairie dès 21 heures en sus du confinement. Il est 22 h 20 quand Mohamed, 33 ans, déambule. A l’angle de la rue Sébastopol et de l’avenue du 22-Août-1944, un véhicule de la police municipale s’arrête à son niveau et demande à contrôler son attestation de déplacement. Le trentenaire est connu des services de police locaux, qui l’ont déjà contrôlé par deux fois depuis le début du confinement, sans qu’il ait opposé de résistance.

    Mais cette fois-ci, Mohamed Gabsi se serait montré agressif, ont expliqué les trois agents qui se trouvaient à bord du véhicule. Durant leur audition libre, effectuée quelques heures après l’interpellation, ils offrent trois versions différentes de l’amorce du contrôle. Le premier explique que M. Gabsi a donné un coup dans le pare-chocs arrière de la voiture – coup dont ne font pas état les deux autres policiers. Le deuxième affirme qu’il a tenté de se soustraire au contrôle en « clopinant ». Le troisième dit qu’il a foncé sur l’un des policiers sorti de la voiture, avant de prendre la fuite en courant. Ils décrivent un homme pris de démence, probablement sous l’emprise de stupéfiants, les frappant à coups de poing et de pied.

    « Pourquoi vous faites ça ? Je n’ai rien fait ! »

    A 22h22, leurs collègues sont prévenus de la situation. La décision est prise de ramener le récalcitrant au commissariat. Les municipaux le menottent à terre, avant de le mettre sans ménagement à l’arrière de la voiture, à plat ventre. L’un d’entre eux déclare s’être assis sur les fesses de M. Gabsi, afin de le maintenir immobile pendant le transport. Les trois policiers affirment que l’individu s’est finalement calmé en route, au point de se mettre à « ronfler » peu avant l’arrivée au commissariat. Les vidéos amateurs et les témoins racontent, eux, une autre histoire. Peu après 22h22, Mohamed Gabsi est au sol, maintenu par trois policiers.

    La rue fourmille d’au moins une douzaine de policiers municipaux appelés en renfort. Mohamed Gabsi s’accroche à une barrière, se débat mollement, sans frapper, et crie pour apostropher les riverains : « Pourquoi vous faites ça ? Je n’ai rien fait ! Tout ça pour deux grammes ! » Quatre pochons de cocaïne de 500 mg ont, en effet, été retrouvés dans son boxer à l’autopsie. Trois policiers le soulèvent pour le mettre dans la voiture. L’un d’entre eux s’enfonce dans l’habitacle avec lui. Un deuxième se place devant la portière, au niveau de la tête de Mohamed Gabsi, comme pour faire écran. Dans les vidéos, on entend distinctement le trentenaire crier : « A l’aide ! Ils veulent me tuer ! »

    « Ferme ta gueule, je vais te faire dormir », lui répond le policier entré dans la voiture, appuyant son bras, puis ses genoux sur le cou de l’interpellé, selon deux témoins interrogés par les enquêteurs – et qui refusent depuis de parler à la presse. Les suspensions du véhicule s’agitent de longues minutes. Puis le silence règne de nouveau sur l’avenue, constate-t-on sur les vidéos. Les deux témoins racontent ensuite avoir entendu le policier s’exclamer : « Ça fait du bien ! », en sortant de l’habitacle.

    L’interpellé gît, inconscient. Les policiers se mettent à le gifler, répétant : « Oh, oh ! Gabsi ! Réveille-toi ! » Ils constatent la présence de vomi et se mettent à rire, poursuivent les témoins. Les policiers se mettent enfin en route. Par deux fois, ils tentent, sans succès, de claquer la portière arrière du véhicule – celle du côté de la tête de M. Gabsi –, indiquent les vidéos. Quelque chose bloque. La troisième sera la bonne.

    L’équipage n’arrivera que huit minutes après au commissariat, pourtant situé à moins de deux minutes de route du lieu de l’interpellation. A 22 h 36, des policiers nationaux reçoivent des mains de leurs collègues municipaux le corps de Mohamed Gabsi. « Son visage était bleu, son cou mou, il bavait », explique au Monde un témoin présent sur les lieux. Ils constatent une absence de pouls, effectuent un massage cardiaque et appellent les secours. Une heure plus tard, la mort du trentenaire est confirmée par un médecin.

    « Mohamed était malade. Mais au lieu d’avoir affaire à des professionnels de santé, il a eu affaire à des cow-boys », affirme Anna
    La machine judiciaire ne tarde pas à s’enclencher : les auditions des policiers et des témoins commencent vers 1 heure du matin. Les tentatives de récupérer des vidéos aussi : vers 1 h 30, trois policiers municipaux retournent sur le lieu de l’interpellation, réclamant aux riverains de leur remettre les films effectués, ont raconté plusieurs témoins au Monde. Aucune ne sera transmise par ce biais au service régional de police judiciaire de Montpellier, chargé d’enquêter sur la mort de M. Gabsi.

    Nombreux sont les témoins qui expriment leurs craintes vis-à-vis de la police municipale biterroise, dont les effectifs ont été armés et quasiment doublés depuis 2014, année de la première élection de #Robert_Ménard, maire proche du Rassemblement national. Anna, une proche de la famille Gabsi, explique : « Les interpellations de Mohamed par la police nationale se sont toujours passées sans encombre. S’il avait fait quelque chose de mal, il était amené dans le calme au commissariat. La police municipale, en revanche… Chaque fois qu’il les croisait, il savait qu’il allait se prendre une branlée. »

    En février 2019, pris d’une crise d’angoisse chez lui, sous l’emprise de stupéfiants, il se met à hurler. Des voisins appellent la police municipale, qui le maîtrise violemment, au point de lui causer un arrêt cardio-respiratoire et une rupture des ligaments du genou gauche, constatés par l’hôpital de Béziers. « Mohamed était malade, personne ne le conteste, poursuit Anna. Mais au lieu d’avoir affaire à des professionnels de santé, il a eu affaire à des cow-boys. »

    Mohammed Gabsi a-t-il été maîtrisé avec une force proportionnée ? C’est tout l’enjeu des expertises menées par la justice, qui cherche à déterminer la cause principale de sa mort. Rendue en novembre, la dernière expertise, chargée de faire la synthèse entre les trois précédentes, fait bien état d’une concentration de cocaïne dans le sang qui pourrait, théoriquement, « entraîner à lui seul le décès » d’un homme. Mais elle se garde de la déclarer comme cause exclusive de la mort, « compte tenu des lésions cervicales gauche ».

    « Appui maintenu » d’un « genou, coude ou poing »

    L’autopsie constate en effet au niveau du cou de M. Gabsi une fracture du cartilage et une compression du nerf vague, chargé de la régulation du rythme cardiaque. Deux conséquences découlent de cet écrasement des cervicales. La première est que le nerf vague, s’il est compressé de manière prolongée, peut entraîner une perte de conscience, voire la mort. Et ce, d’autant plus que le rythme cardiaque est déjà troublé par la prise de cocaïne et la panique suscitée par une interpellation musclée. La deuxième, décrite comme secondaire dans le rapport, est celle d’une « asphyxie mécanique » : compressé, le cou ne permet plus à l’oxygène d’entrer suffisamment dans les poumons.

    Les experts sont formels : ces lésions au niveau du cou sont dues à « un appui maintenu avec une force certaine » d’un « genou, coude ou poing ». Des constations qui mettent à mal la version policière, dans laquelle seul un appui sur les fesses du trentenaire avait été opéré. « La santé de M. Gabsi était certes fragile, notamment du fait de sa consommation de drogue, concède l’avocat de la famille. Mais la question qui doit se poser, dans cette affaire, c’est : “Etait-il programmé pour mourir ce soir-là, s’il n’avait pas croisé le chemin des policiers ?” »

    En attendant que la justice suive son cours, Houda Gabsi dépose, chaque semaine, quelques fleurs sur le lieu de l’interpellation de son frère. Des traces de cette nuit fatale prestement retirées par les agents de propreté biterrois.

    https://seenthis.net/messages/840945
    https://seenthis.net/messages/858616
    https://seenthis.net/messages/870748

    #violences_policières #violence_d'État #police #Mohamed_Gabsi #morts_aux_mains_de_la_police #homicide #police_municipale #I_can't_breathe

    • le témoignage de deux frères paraît embarrassant pour les agents municipaux. Alertés par les cris de #Mohamed_Gabsi, ces témoins auraient assisté depuis leur appartement situé au rez-de-chaussée à l’embarquement de la victime dans le véhicule. Les propos qu’ils disent avoir entendus et la scène qu’ils décrivent font froid dans le dos. L’un des deux frères raconte qu’il a aperçu dans le véhicule de police un agent à genoux sur la tête de la victime et qu’il l’a entendu dire : « je vais te faire dormir ». Le même fonctionnaire, dixit le témoin, aurait lancé à un de ses collègues : « Laisse-moi le ». Les portières se seraient alors refermées sur ce fonctionnaire décrit comme portant des lunettes de vue et un gilet avec une inscription dans le dos en trois lettres.

      Le riverain dit alors avoir vu les suspensions du véhicule bouger, puis le policier municipal ressortir, essoufflé, et déclarer en riant : « ça fait du bien ». Selon le témoin, un autre agent aurait alors constaté que Mohamed Gasbi avait vomi sur la banquette. Des déclarations corroborées par le frère du témoin avec des détails macabres en plus. Le même agent aurait enfoncé ses deux genoux dans le cou de la victime qui serait restée inerte, la tête pendant légèrement à l’extérieur de la voiture.

    • Alors que la garde à vue de trois policiers municipaux de #Béziers se poursuit, leurs avocats viennent de déposer plainte pour violation de l’instruction suite à la publication dans la presse (Le Parisien) de certaines informations notamment, des échanges qui seraient survenus entre la famille de #Mohamed_Gabsi et des personnes proches du dossier.
      https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/enfin-une-garde-a-vue-ne-se-bat-pas-pour-rien-se-rejouit-la-soeur-de-moha

      Les policiers municipaux sont arrivés à 8h25 au SRPJ de Montpellier avec leurs avocats. Une garde à vue logique dans le cadre de l’information judiciaire ouverte le 11 avril 2020 au tribunal judiciaire de Béziers des chefs de violences volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner par personne dépositaire de l’autorité publique dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de ses fonctions ou de sa mission ; non-assistance à personne en péril.

      Le jour de son interpellation, Mohamed Gabsi, était dans un état démentiel, tendu, et ne voulait pas rentrer dans la voiture de la PM, il hurlait et se débattait d’après des proches de l’enquête. Un des policiers s’est assis sur la victime. ’’Ce dernier n’avait pas d’autres solutions’’ précisent ses collègues. ’’Habituellement nous sommes deux à l’arrière de la voiture pour escorter, mais là c’était impossible’’. Cet agent est bien noté par ses supérieurs. Jugé sérieux, impliqué, non violent. ’’Le premier à porter secours si besoin’’ rajoute un agent..

      Un agent sérieux, fier de son travail et du travail bien fait dans la non violence, reconnu par ses supérieurs ?? et sûr aussi, je vois bien la défense de ses collègues : un bon père de famille, un fils dévoué qui n’oublie pas sa maman, un non violent qu’on vous dit ! tout ça s’est pour servir la patrie quoi ! Le gars est mort, d’accord ! mais enfin il s’appelait Mohamed et il était dopé à la cocaïne et multirécidiviste monsieur le juge.
      https://www.midilibre.fr/2020/12/17/deces-de-mohamed-gabsi-a-beziers-garde-a-vue-prolongee-pour-les-trois-poli
      https://seenthis.net/messages/841326

  • Émeutes après la blessure de Villeneuve la Garenne : Les gouttes policières font déborder le vase populaire
    https://desarmons.net/2020/04/21/emeutes-apres-la-blessure-de-villeneuve-la-garenne-les-gouttes-policieres

    #Villeneuve-la-Garenne s’est enflammée depuis ce dimanche soir. La révolte a éclaté après qu’un habitant de la ville, Mouldi, a percuté la portière d’une voiture Passat banalisée de #police, arrêtée au niveau d’un feu, samedi soir vers 22 heures sur l’avenue de Verdun.

    Dans la voiture de police se trouvaient quatre agents de la #BAC des Hauts-de-Seine, qui avaient remarqué Mouldi alors qu’il circulait sans casque sur une moto-cross. Lorsque Mouldi est arrivé à hauteur du véhicule pour la dépasser par la droite en emprunter la piste cyclable, l’un des passagers, qui l’observaient pourtant dans leur rétroviseur et ne pouvaient avoir manqué son arrivée à pleine vitesse, a ouvert la portière, projetant Mouldi sur un poteau du trottoir. Précisons que la voiture n’était pas sérigraphiée, Mouldi ne pouvant pas savoir qu’il s’agissait d’un véhicule de police.

    Des témoins directs présents sur les lieux ont filmé les minutes suivantes et publié les vidéos (deux angles différents) sur Snapchat. On y voit Mouldi crier de douleur, tandis qu’un policier lui fait un bandage à un mètre du poteau sur lequel il a atterri. Sa moto est quelques mètres plus loin sur le trottoir, tandis que trois autres policiers font des allers-retours entre Mouldi et leur véhicule. L’un des témoins affirmera que l’un des policiers était alcoolisé, affirmant que la portière a été ouverte volontairement à l’arrivée de la moto. Les témoins pensent dans un premier temps que Mouldi a perdu sa jambe. Pris en charge à l’hôpital, il souffre d’une fracture ouverte de la jambe gauche, mais n’a heureusement pas été amputé.

    Le lendemain matin, une autre vidéo prise depuis la station essence qui jouxte le lieu de l’accident, montre des policiers emporter le poteau sur lequel Mouldi a été projeté la veille. Le parquet affirme qu’aucune enquête #IGPN n’a été pour l’heure diligentée, mais la presse prétend qu’une enquête a été ouverte contre Mouldi pour « rodéo urbain » et « mise en danger d’autrui ». L’enquête est menée par le SAIP local, c’est à dire les collègues directs des policiers de la BAC impliqués dans l’accident.

    On s’en fout bien de savoir si Mouldi avait un casier judiciaire. Avec cet Etat répressif, nous sommes des dizaines de milliers à avoir un casier judiciaire, pour des raisons diverses. Cela ne justifiera jamais que des policiers frappent, mutilent et tuent un-e seul-e d’entre nous.

    Dans la nuit de dimanche à lundi, ce ne sont pas seulement les quartiers de Villeneuve-la-Garenne qui ont explosé de colère, mais aussi certains quartiers de #Nanterre, #Suresnes, #Aulnay-sous-Bois, #Egly, #Gennevilliers, #Epinay, #Grigny, #Fontenay, #Saint-Ouen, #Villepinte, #Neuilly-sur-Marne, #Amiens Nord, #Rueil-Malmaison, #Noisiel, #Mulhouse, #Sevran, #Evry, #Strasbourg, #La_Courneuve, #Chanteloup, #Bordeaux, #Toulouse : feux de poubelles, artifices et barricades contre gaz lacrymogènes, balles de caoutchouc et grenades. Et arrestations violentes de journalistes indépendants, pratique devenue coutume chez des policier-es qui ont très clairement quelque chose à se reprocher…

    Ces explosions de colère ne sont pas seulement le résultat de l’accident de Mouldi, mais font suite aux contrôles, humiliations et violences incessantes subies par les habitant-es des quartiers populaires, notamment depuis le début du confinement. Cette colère est politique.

    Dans la semaine précédent l’accident de #Mouldi, le 15 avril, #Malik_Zar_Mohammad, 25 ans, a été tué de trois balles dans la tête par les policiers d’une brigades cycliste dans le parc de la Courneuve. Les policiers ont été appelés en renfort par une brigade équestre durant sa ronde, après que Malik aurait refusé de quitter les lieux et se serait rué sur les chevaux avec un couteau. Repoussé à l’aide de gaz lacrymogène, les policiers affirment qu’il serait revenu à la charge avant d’être abbatu (NB : Malik était demandeur d’asile et non francophone).

    Dans la nuit du 14 au 15 avril, un homme de 60 ans est mort dans une cellule du commissariat de #Rouen, après avoir été arrêté pour conduite sous l’emprise d’alcool. Le médecin l’ayant vu au moment de son placement en cellule l’avait jugé apte à la garde-à-vue.

    Le 10 avril, la police de #Bruxelles a tué Adil, 19 ans, pour avoir enfreint le confinement, en percutant son scooter en voiture dans le quartier d’Anderlecht.

    Dans la nuit du 9 au 10 avril vers 1 heures, Boris, 28 ans, est mort noyé dans la Charente à #Angoulême, après avoir tenté d’échapper à un contrôle de la BAC. Pris en chasse par la police, il se serait trouvé bloqué à contre-sens sur le pont Saint Antoine et serait descendu de son véhicule avant d’enjamber la balustrade et de se jeter dans l’eau.

    La même nuit vers 4h30, un automobiliste de 28 ans est mort dans un accident de voiture sur la route départementale 643 à hauteur d’#Estournel, après avoir esquivé un contrôle à #Cambrai et été poursuivi par la police. Son passager, âgé de 20 ans, a été hospitalisé entre la vie et la mort et placé en coma artificiel.

    Toujours la même nuit, un homme de 49 ans est mort dans sa cellule de dégrisement à #Sorgues, après avoir été interpellé en raison d’une rixe avec son colocataire. Il est constaté mort dans sa cellule lors de la reprise de service par les gendarmes le matin.

    Le 8 avril, la police municipale de #Béziers a tué #Mohamed_Gabsi, 33 ans, lors d’une arrestation violente pour avoir enfreint le confinement (alors que Mohamed dormait à la rue).

    Le 4 avril, la police de #Chanteloup-les-Vignes a tiré au LBD dans la tête d’une fillette de 5 ans, en marge d’échauffourées faisant suite à un contrôle de scooter. 14 tirs de LBD et 9 grenades lacrymogènes ont été recensés. Elle a été plongée dans un coma artificiel à l’hôpital Necker, souffrant d’une fracture et d’un important traumatisme crânien.

    De nombreuses images de contrôles violents ont également circulé dés le début du confinement, dont l’agression de Sofiane, 21 ans, le 24 mars aux #Ullis ou celle de #Ramatoulaye, 19 ans, le 19 mars.

    Six morts entre les mains de la police française en deux semaines !!

    Nous nous associons à la colère des émeutiers, qui ne font que réagir à cette #violence systémique et raciste qui inonde notre paysage quotidien, les réseaux sociaux permettant aux témoins de diffuser instantanément les preuves en images des agissements policiers dans les quartiers populaires. Ces images ne rendront pas #justice, mais elles permettent au moins d’établir la vérité et de prendre une distance critique par rapport à la version officielle servie par les auteurs de ces actes et les procureurs qui organisent systématiquement leur impunité.