• L’anarcho-indigénisme
    Entrevues avec Gerald Taiaiake Alfred et Gord Hill

    Benjamin Pillet, Francis Dupuis-Déri,
    Gerald Taiaiake Alfred, Gord Hill

    https://lavoiedujaguar.net/L-anarcho-indigenisme-Entrevues-avec-Gerald-Taiaiake-Alfred-et-Gord-

    Au moins depuis la publication du livre L’Entraide de Pierre Kropotkine, au début du XXe siècle, les anarchistes s’intéressent aux sociétés autochtones qui offrent des exemples de sociétés plus égalitaires et moins autoritaires. En 2005, le Mohawk Gerald Taiaiake Alfred, originaire de Kahnawá:ke, a proposé le terme « anarcho-indigénisme » pour désigner cette dynamique de convergence entre les idées et les pratiques des autochtones traditionalistes et des anarchistes altermondialistes. Nous avons lancé, voilà quelques mois, un projet de livre sur ce thème, dont chaque chapitre sera une entrevue avec un ou une autochtone qui livrera ses réflexions au sujet de la politique, du pouvoir, de l’égalité et de la liberté, en se référant à ses expériences et à celles de sa communauté. Nous vous présentons ici des extraits de deux des entrevues déjà réalisées.

    Francis Dupuis-Déri et Benjamin Pillet
    Possibles, Montréal, hiver 2016

    Le livre L’Anarcho-Indigénisme, entretiens réunis et présentés par Francis Dupuis-Déri et Benjamin Pillet, a été publié en 2019 par les éditions Lux dans la collection « Instinct de liberté ».

    #autochtones #Canada #Québec #Mohawks #résistance #anarchisme #Kropotkine #Clastres #Graeber

    • https://www.luxediteur.com/catalogue/lanarcho-indigenisme

      Dès la fin du XIXe siècle, des anarchistes comme les géographes Pierre Kropotkine ou Élisée Reclus se sont intéressés aux peuples autochtones, qu’on a aussi qualifiés de sociétés sans État ». Au début des années 2000, un peu partout sur le continent américain, des Autochtones ont modelé la notion d’« anarcho-indigénisme » pour attirer l’attention des anarchistes sur l’histoire et, surtout, sur l’actualité de leurs luttes.

      Ce livre se veut une invitation à l’écoute, au dialogue et à l’engagement solidaire et complice. Dans leurs entretiens, Roxanne Dunbar-Ortiz, Véronique Hébert, Gord Hill, Freda Huson, J. Kēhaulani Kauanui, Clifton Ariwakehte Nicholas et Toghestiy révèlent ce que pensée et traditions autochtones et anarchisme ont en commun, sans nier les séquelles que le colonialisme a laissées jusque dans ce mouvement pourtant anti-autoritaire. Une vision du monde qui allie anticolonialisme, féminisme, écologie, anticapitalisme et anti-étatisme.

  • The media are picking scabs with coverage of latest Oka Crisis , CBC, by Taiorenhote Dan David, Mohawk writer, veteran journalist
    https://www.cbc.ca/news/indigenous/oka-crisis-tension-media-coverage-1.5218368

    It’s all accurate. The stuff about tobacco shacks, pot shops and toxic dumps. Most of it’s fair and somewhat balanced. But it lacks context. I call it picking at scabs, because they’re pulling off what’s on the surface but not examining the festering wounds underneath.

    Most of the journalism I’ve seen and heard this past week has lots of who, what, when and where but precious little of the why.

    Why are tobacco and cannabis shops the foundation for a small-business economy at Kanesatake?

    Why are dumps at Kanesatake unregulated?

    Why does Mayor Quevillon use these as insults and ugly stereotypes to encourage racial hatreds when the issue is about an “ecological gift” of land to the Mohawk?

    • Rien sur #Oka sur seenthis et la #Crise_d'Oka de 1990 ?! La notice de Wikipedia n’est pas géniale :
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Crise_d%27Oka

      Voir plutôt Kanesatake : 270 ans de résistance d’Alanis Obomsawin. Incroyable, il est là :
      https://www.youtube.com/watch?v=3D_YYk7n4A4

      En juillet 1990, un litige autour d’un terrain de golf qui serait construit sur des terres kanien’kéhaka (mohawks) à Oka ouvrait la voie à une confrontation historique qui ferait les manchettes internationales et s’imprimerait dans la conscience collective du pays. La réalisatrice Alanis Obomsawin – tantôt avec une petit équipe, tantôt seule – a passé 78 jours derrière les barricades kanien’kéhaka pour filmer l’affrontement armé entre les manifestants, la Sûreté du Québec et l’armée canadienne. Sorti en 1993, ce documentaire phare a été vu dans le monde entier, remportant plus d’une douzaine de prix internationaux et entrant dans l’histoire du Festival international du film de Toronto, où il est devenu le premier documentaire à remporter le prix du meilleur long métrage canadien. Jesse Wente, directeur du Bureau des productions audiovisuelles autochtones, en parle comme d’un « moment charnière dans l’histoire du cinéma des Premiers Peuples ».

      #Kanesatake #Canada #Québec #Peuples_autochtones #Mohawks #Racisme #Colonisation #Résistance #Répression

  • Le grand chef mohawk Serge Simon déplore la multiplication de « cabanes à pot » à Kanesatake Améli Pineda et Guillaume Lepage - 23 juillet 2019 - Le Devoir
    https://www.ledevoir.com/societe/559239/kanesatake-on-est-pris-dans-un-mechant-tourbillon

    La multiplication de « cabanes à pot » illégales à Kanesatake préoccupe le grand chef mohawk Serge Simon, qui dit se sentir démuni devant le problème. Tandis que la Sûreté du Québec (SQ) n’entend pas intervenir et juge cette situation « hypothétique », le chef réclame la création d’un corps de police autochtone pour sa communauté.

    « C’est sûr que ça m’inquiète comme chef, je vois dégénérer la situation […] on est pris dans un méchant tourbillon », confie en entrevue le grand chef Simon. Malgré un moratoire, établi en 2009, interdisant toute nouvelle construction de cabanes de cigarettes et de cannabis, au moins une vingtaine d’individus auraient contourné les règles.

    Ces boutiques se trouvent ces jours-ci au coeur d’une guerre de mots entre les responsables d’Oka et de Kanesatake. Le maire d’Oka, Pascal Quevillon, s’oppose à la rétrocession de terrains aux Mohawks, disant craindre pour la pérennité de sa municipalité, située à l’ouest de Montréal. Il soutient, entre autres choses, que la valeur des propriétés pourrait dégringoler devant l’apparition de cabanes vendant des cigarettes et du cannabis ici et là.

    Si le grand chef Simon a fermement condamné les propos tenus par le maire Quevillon, il s’avoue lui aussi alarmé par la prolifération de « cabanes à pot » dans sa communauté. « La façon dont ces gars opèrent actuellement m’inquiète. Ils prennent des terrains, coupent les arbres et répandent leurs magasins », souligne-t-il.

    Le grand chef s’inquiète de la présence de commerces de cannabis à proximité non seulement d’une garderie et d’une école primaire, mais aussi du centre de désintoxication de Kanesatake. « Ça, ça m’écoeure », lance-t-il.

    Il soupçonne également les revendeurs de s’approvisionner à même l’agriculture illégale. « Ce sont des gars de notre communauté, qui sont probablement soutenus par des intérêts de l’extérieur […] L’agriculture illégale, il y en a toujours eu et je suis prêt à dire que c’est elle qui alimente les magasins de Kanesatake. Le commerce légal [SQDC], ils ont de la misère à s’approvisionner, alors comment les magasins ici pourraient être full stock ? » remarque-t-il.

    À court de moyens
    Le grand chef Simon se dit démuni face à la situation, puisqu’il n’a pas le pouvoir d’intervenir, notamment en raison de l’absence d’un corps de police, ce qui, selon lui, permet à ces individus d’opérer en toute impunité. « On pourrait avoir recours à la Cour supérieure du Québec ou à la Cour fédérale et aller chercher des injonctions et des mises en demeure, mais qui va les obliger à les respecter ? » demande-t-il. « La Sûreté du Québec est très limitée dans sa capacité d’intervenir », ajoute-t-il.

    De son côté, la Sûreté du Québec a refusé de réagir directement aux propos du grand chef Simon. Questionné à savoir s’il pourrait intervenir pour forcer la fermeture de ces « cabanes à pot » illégales, le corps policier n’a pas voulu commenter « des situations hypothétiques », malgré la présence d’une vingtaine de ces magasins à Kanesatake.

    « La Sûreté du Québec a effectivement la responsabilité de la patrouille dans ce secteur-là. On va continuer notre travail sur le territoire, mais on ne va pas s’immiscer dans le débat actuel », précise une porte-parole de la SQ, Geneviève Bruno.

    Au ministère de la Sécurité publique (MSP), on « est au fait que du cannabis se vend encore illégalement au Québec », nous dit-on. « Il revient aux corps de police de faire enquête lorsque des infractions sont commises, a fait savoir une porte-parole, Louise Quintin. Le MSP ne s’immisce pas dans les enquêtes policières. »

    La semaine dernière, dans le dossier des revendications territoriales secouant Oka et Kanesatake, le maire Pascal Quevillon exprimait le souhait de voir la Gendarmerie royale du Canada (GRC) assurer la sécurité dans la communauté mohawk. La GRC soutient néanmoins que c’est à la SQ que revient cette responsabilité.

    Rappelons qu’au cours des derniers mois, le propriétaire privé Grégoire Gollin et le grand chef Serge Simon ont conclu une entente visant à restituer aux Mohawks un terrain de 60 hectares, dont une parcelle de la pinède qui a été au coeur de la crise d’Oka, en 1990. M. Gollin serait également prêt à vendre 150 hectares supplémentaires au gouvernement fédéral afin que celui-ci puisse à son tour les redonner aux Mohawks.

    Pistes de solutions
    Le grand chef Simon croit que deux éléments sont essentiels pour arriver à régulariser la situation entourant le cannabis à Kanesatake : consulter la population pour obtenir son avis sur la vente de ce produit et de ses dérivés sur le territoire, et créer un corps de police autochtone.

    « On n’a pas eu la chance de se prononcer sur la question du cannabis parce qu’on n’avait pas les ressources pour mener des consultations sur cette question et nous n’avons pas non plus ici de corps de police pour faire appliquer les lois », explique-t-il.

    Selon lui, l’implantation d’un corps de police autochtone pourrait se faire avec une aide financière de 1,4 million de dollars. « Le provincial nous a déjà répondu favorablement et pourrait assumer 48 % [des coûts]. Par contre, le fédéral ne donne pas suite à notre demande », indique-t-il. Au moment où ces lignes étaient écrites, le ministère canadien de la Sécurité publique n’avait pas été en mesure de répondre aux questions du Devoir.

    La loi québécoise encadrant le cannabis permet aux communautés autochtones de conclure des ententes avec le gouvernement afin de réglementer elles-mêmes la vente du produit sur leur territoire. Une lettre a d’ailleurs été envoyée par Québec aux communautés pour les informer de cette possibilité. Or, aucune entente de cette nature n’a été convenue jusqu’à ce jour, selon le ministère de la Santé. « Conséquemment, seule la SQDC peut vendre du cannabis au Québec. La culture de cannabis à des fins personnelles est également interdite. »

    #Canada #Quebec #peuples_autochtones #cannabis #marijuana #pot #SQ #SQDC #Mohawks

  • Remembering refuge. Between Sanctuary and Solidarity

    Remembering Refuge: Between Sanctuary and Solidarity is an oral history archive highlighting the stories of people from Haiti, El Salvador, and Guatemala, who crossed the Canada-US border to seek refuge.

    The borders between #Detroit and #Ontario, #New_York and #Quebec sit on the lands of the #Mwami, the #Potawatomi, the #Anishnabek, the #Peoria, the #Haudnesonee, the #Huron-Wendat, the #Mohawk, the St. Lawrence #Iroquois, and the #Abenaki.

    You are hearing a conversation between elders Ateronhiata:kon (Francis Boots) and Kanasaraken (Loran Thompson) of the Kahniakehaka (Mohawk) Nation in Akwesasne. They are sharing stories about the Canada-US border that crosses through their territories.

    https://www.rememberingrefuge.com
    #Canada #frontières #mémoire #USA #migrations #réfugiés #histoire_orale #audio #peuples_autochtones #Québec
    ping @reka