#mon_oiseau_bleu

  • La restauration du Désordre

    L’année dernière j’ai mis fin à une expérience et un travail vieux de dix sept ans, le Désordre. Pour tout dire j’étais assez fâché (et quand De Jonckheere fâché, lui toujours faire ainsi). J’étais fâché à la fois contre moi-même et contre certaines forces occultes que j’identifiais avec difficulté. Pour ce qui est des forces occultes, je ne sais pas si ce sont les bénéfices parfois inescomptés de la psychanalyse (oui, je suis allé refaire une petite partie du vieux jeu juif viennois, la quatrième), ou l’intervention quasi divine d’un ange roux (si le pauvre @jsene savait que je pense parfois à lui en ces termes), toujours est-il que d’une part j’ai compris que je ne pouvais continuer de vivre jusqu’à la mort tel un Don Quichotte du Val-de-Marne et que je ne pouvais pas de la sorte laisser en plan, agonisant dans un fossé sur le bord de la route un enfant de dix sept ans dont j’étais malgré tout le père, le Désordre.

    Naturellement, à cette introduction, vous aurez compris que je n’ai pas tout à fait perdu cette habitude mienne de tout exagérer et donc vous allez voir comme c’est simple.

    Les quatre grands derniers travaux du Désordre ont tous les trois été réalisés sous la forme Ursula qui fait la part belle d’une part aux fichiers sonores et aussi aux images animées, à la vidéo. Or, il y a cinq ans, je m’y suis mal pris pour les intégrer, j’ai choisi une voie privée (et donc propriétaire), celle du Flash et cette erreur aurait pu et dû être fatale. Et j’espère pouvoir m’en rappeler jusqu’à la fin de mes jours. En effet pour pouvoir lire fichiers sonores et vidéo, j’avais recours à de petits lecteurs en Flash, c’était d’ailleurs une torture de code à installer et pire, pour ce qui est des fichiers vidéo, cela supposait une exportation des fichiers vidéos dans un format Flash (.flv) qui en soit était un poème (et requérait l’emploi d’un petit utilitaire au fonctionnement capricieux, pour parler poliment, que de souvenirs !). Et, de la sorte j’aurais donc produit pas loin de cinq cents fichiers vidéo dont la lisibilité n’a pas cessé de décliner les cinq dernières années. Autrefois hégémonique, ce format propriétaire est finalement tombé en désuétude pour ne plus être lisible qu’au prix de réels efforts de la part des visiteuses et des visiteurs de sites à maintenir leur propre navigateur équipé d’extensions de plus en plus exotiques.

    Le comprenant l’année dernière à un moment d’une certaine lassitude par ailleurs (comme il en est arrivé d’autres pendant la route sinueuse du Désordre), j’ai fini par capituler, cela tombait bien je venais de fermer la parenthèse de Qui ça ? (http://www.desordre.net/bloc/ursula/2017/index.htm ) qui elle même me permettait de fermer celle d’Ursula ( http://www.desordre.net/bloc/ursula/2014/index.htm ) et les parenthèses s’enchâssant les unes dans les autres, cela ressemblait fort à la fin du Désordre. Dont acte. Pour ne rien arranger, Guy, mon ordinateur s’appelle Guy, pouvait dûment exiger son départ à la retraite, mon appareil-photo, après avoir déclenché 300.000 fois a poussé un dernier râle que j’ai pu enregistrer in extremis avec l’appareil enregistreur qui n’avait jamais été conçu pour vivre au fond d’une besace de photographe dans la promiscuité d’objectifs et autres ustensiles certains contondants, l’enregistreur était kaputt aussi.

    C’est là que l’ange roux est intervenu et qu’il a parlé et il m’a tenu à peu près ce langage

    ``<audio src=« mon_fichier_audio.mp3 » controls></audio>``

    Et

    ``<video width=« xxx » height=« xxx » controls><source src=« mon_fichier_video_mp4" type="video/mp4"></video>``

    Ce qui veut dire qu’en html5, la nouvelle norme universelle du langage html, on peut enfin directement intégrer sons et vidéos dans le code, sans passer par le folklore d’un lecteur importé.

    Et ça change tout.

    Pour ce qui était de l’intégration des fichiers sonores, je voyais bien comment en m’y prenant avec un peu de dextérité, en faisant des rechercher/remplacer de portions de codes, je pouvais m’en sortir, et c’est ce que j’ai fait sans trop de grande difficulté. N’était-ce qu’en n’ayant plus mis les pieds dans les arborescences du Désordre depuis plus d’un an, j’avais un peu oublié certaines de mes façons personnelles de ranger les choses selon un principe de la libre association qui s’il est vivement encouragé par mon analyste est moins payant en informatique.

    Pour les fichiers vidéos c’était une autre paire de manches parce que le format .flv n’était pas interprétable, il fallait repasser tous les fichiers .flv en .mp4 ce qui ne se fait pas sans une certaine perte de qualité, notamment du son et notamment de l’image. Et là inutile de dire que la perspective de reprendre une à une les cinq cents séquences vidéo du Désordre n’avait rien d’engageante (j’avais déjà par le passé écopé le navire avec une passoire plus d’une fois, je savais un peu la dépense de ce genre de campagnes). J’ai malgré tout décidé de m’y mettre (on reconnaît l’idiot au fait qu’il regarde le doigt du sage quand il montre la lune ou quand il ne recule pas à l’idée de reprendre 500 séquences vidéo, certaines au noms de fichiers peu clairs dispersés sur une dizaine de disques durs externes) . Fichiers après fichiers et insertions de balise cohérente après insertions de balises cohérentes. A la main. De la folie. Pure. 

    Et pour le son c’est pareil et même que cela permet des démarrages du son automatique dès le chargement de la page autrement qu’avec un script qui fait appel à certaines fonctionnalités pas très constantes du serveur, on codait de ces trucs au millénaire précédent. 

    « Et voilà le travail ! », suis-je tenté de m’écrier (un peu) immodestement. Pour marquer le coup j’ai inséré une vidéo et un son sur la page d’accueil du Désordre (http://www.desordre.net ). 

    Il y a par ailleurs quelques rubriques dans lesquelles ce travail de restauration est assez payant, ce sont, notamment les formes Ursula, la première, Ursula elle-même (http://www.desordre.net/bloc/ursula/2014/index.htm ), puis le journal de Février (http://www.desordre.net/bloc/ursula/2015/index.htm ), Arthrose (http://www.desordre.net/bloc/ursula/arthrose/index.htm ) et enfin Qui ça ? (http://www.desordre.net/bloc/ursula/2017/index.htm )

    Je me suis d’ailleurs aperçu que je n’avais pas fini Février. Il reste une centaine de pages auxquelles il faudrait que je mette la main.

    Et à vrai dire il y a plein de trucs comme ça qui ne sont pas vraiment finis dans le Désordre, ça n’étonnera personne. Je ne fais pas de promesses, mais je vais essayer. Et, qui sait ? j’aurais peut-être de nouveau envie d’ajouter de nouvelles pages à cette affaire (je dois dire que de reprendre certaines parties endommagées du site me fait toucher du doigt ce plaisir curieux qui a été le mien pendant les vingt dernières années, ou presque, de triturer du code pour raconter des histoires, fussent des histoires dans lesquelles on s’égare, moi le premier), notamment avec les deux ou trois trucs que je brouillonne dans Seenthis. Les #flux_détendus, #De_la_Dyslexie_créative, les #Moindres gestes, #Mon_Oiseau_bleu et d’autres que je brouillonne ailleurs encore, _Frôlé par un V1 et Les Anguilles les mains mouillées, ou encore My Favorite Favorite Things. Bref Désordre peut être pas entièrement mort. On verra bien. 

    #retour_au_desordre

  • Pour le moment Julian Turner, Stanley Meyer, Phillip et Jimmy Brown ne me proposent rien de très nouveau, ils et elles se répètent pas mal (perte de poids et repousse des cheveux pour le jour de commémoration des morts et mortes au combat, et d’ailleurs je crois que c’est aujourd’hui), je vais sans doute attendre qu’ils et elles renouvellent leurs offres.

    #les_poètes_du_spam

    A cette occasion je me rends compte que je dois peut-être une explication à celles et ceux qui me suivent. Il y a un an à peu près, j’ai mis un terme à l’expérience du Désordre (http://www.desordre.net) à laquelle j’avais travaillé pendant dix-sept ans. Et cela ne me manque pas du tout (je crois qu’ilé tait vraiment temps d’arrêter, j’ai rarement pris d’aussi sages décisions de toute ma vie), à l’exception d’une toute petite chose de rien du tout : je n’ai plus de cahier de brouillon.

    J’ai fini le Désordre avec #qui_ça (http://www.desordre.net/bloc/ursula/2017/index) que j’ai en partie brouillonné sur seenthis et du coup, le pli pris, j’ai commencé à me serir un peu de seenthis comme d’un cahier de brouillon pour de nouveaux projets, tels que #mon_oiseau_bleu ou encore les #moindres_gestes.

    L’avenir dira si par exemple Mon Oiseau bleu, mêlé à un autre texte écrit au même moment pourra devenir un livre, c’est un texte qui désormais dans mon ordinateur a une allure très différente de celle des brouillons que je laisse sur seenthis.

    J’spère sincèrement que ce faisant je ne dénature pas de trop les fonctions vitales de notre #Facebook_bio bref que je me comporte en hôte délicat.

  • C’est dimanche matin dans le monde. Je viens d’arrêter d’écrire Mon Oiseau bleu. Les toilettes sont bouchées en bas - vous allez tout savoir (que nous disposons, par exemple, de deux toilettes) ! Dont celles du bas. Qui sont bouchées. Émile y ayant accumulé une bonne moitié d’un rouleau de papier-toilette - je crois que l’on appelle cela du P.Q. - pour couvrir je ne sais quel méfait - on parle bien de méfait, sans doute tabagique, et non de besoins. Et, comme si souvent, absent, oublieux, distrait, ne remarquant pas ce qui crève les yeux - les toilettes sont bouchées, ce n’est pas faute de le dire -, je viens de découvrir qu’ Émile avait par ailleurs déféqué et déposé deux ou trois colombins d’importance sur le bouchon déjà présent et qui, de fait, obstruent les toilettes - je vous ai dit que les toilettes du bas étaient bouchées ? Je bois mon café du dimanche matin en écoutant Downdate de Seijiro Murayama et je suis en train de rassembler mon courage à deux mains, d’une part pour affronter les toilettes bouchées et mettre les mains dans le cambouis - si vous me passez l’expression -, et, plus difficile encore, trouver le moyen de dire mon mécontentement à Émile sans le braquer - en fait sans céder à la tentation, bien compréhensible, de le décapiter -, bref réagir calmement. Je monte chercher la ventouse dans les toilettes du haut, celles qui étaient par ailleurs bouchées pas plus tard que la semaine dernière, cette fois-ci par ma faute, c’est vrai, mais je ne vous dirais pas comment j’ai réalisé ce petit exploit personnel - ça va vous suivez ? - j’ai un peu monté le volume de la musique, Seijiro Murayama - j’ai une théorie un peu personnelle à propos de la musique qui peut faire oublier certaines odeurs, fut-ce de purin, mais je crois que je vais vous l’épargner -, comme pour me donner du courage, à l’étage, j’en profite pour passer une tête par l’embrasure de la porte chez Zoé, où je constate un paysage d’apocalypse, assez bien souligné, il faut en convenir, par la musique du percussionniste japonais expérimental, comme souvent sont les musiciens japonais, singulièrement ceux de musique improvisée, musique arythmée, sans ordre en fait, chantier envahissant, je parle désormais de la chambre de Zoé, au milieu, à peu près, duquel chantier, désordre, tellement désordre, je remarque Zoé écrivant dans un grand carnet dont il me semble reconnaître, à la couverture, qu’elle me l’a, un peu, emprunté - en effet, j’avais acheté ce carnet, un peu luxueux tout de même, dans l’idée de prendre en croquis et en notes les premières ébauches d’un projet que je nourris secrètement depuis que j’en ai rêvé, vraiment rêvé : la construction d’une boîte à l’intérieur de laquelle j’agirais une manière de théâtre de lumières, d’objets et de dessin, lequel serait vidéo-projeté au lointain tandis que je serais accompagné de mes amis musiciens Dominique, à jardin, et Michele, à cour - bref, là aussi, à l’étage, je dois également résister à ma pulsion, bien compréhensible, de la décapiter, elle aussi, d’autant qu’elle cumule d’avoir si peu, et si mal, écouté mon injonction à ranger sa chambre. Comprenant, in extremis, que c’est assez mal, quand même, de décapiter ses enfants, j’ironise : « ne t’avais-je pas demandé de ranger ta chambre mais je vois qu’en fait tu es en train de jeter les bases d’un nouveau roman ? », ce qui nous fait rire tous les deux. Mon téléphone de poche vibre, c’est mon aînée, Sarah, qui entame la conversation par un « Papa, ne t’énerve pas », qui annonce - selon un habituel protocole destiné à tenter de dégonfler mon éventuelle exaspération envers elle, et donc échapper à la décapitation pourtant justifiée et promise - quelque modique méfait, jamais grave, mais qui, sur le coup, souvent, me donne envie de la décapiter - c’est ainsi, souvent, que s’exprime ma colère. Là aussi, en dépit du cumul, les toilettes du bas sont bouchées, celles du haut, c’était la semaine dernière, sur le dessus du bouchon, desdites toilettes, celles bouchées, deux ou trois étrons de rugbyman - de troisième ligne - troisième ligne junior - 8 - du R.C. Vincennes auquel je ne peux pas en vouloir de ne pas entièrement cerner une telle situation - la merde s’ajoute à la merde -, Zoé qui non seulement n’a pas rangé sa chambre pour le bien commun des habitants de cette maison et qui, par ailleurs, a privatisé une ressource - un nouveau carnet de croquis flambant neuf en papier bouffant, 150 grammes par mètre carré - et, donc, Sarah, qui n’a pas pris ses clefs en partant au travail ce matin, en dépit d’un tel étagement, je décide d’en rire une mauvaise fois pour toutes, singeant en cela Jean-Luc Godard tel qu’il est décrit dans Une Année studieuse d’Anne Wiazemski, et, armé de la ventouse, je lâche : « Ainsi va la vie à bord du Redoutable ! »

    Épilogue (heureux)

    Armé de la ventouse, ayant tout juste pris la décision d’écrire le mot Fin à un interminable poème, de sept cent et quelques pages, écrit en tercets, japonisants dans leur inspiration - je crois que l’on appelle cela des haïkus, dont je me suis surtout inspiré de ce que c’est une forme poétique modeste et cinglante dont il arrive parfois qu’elle s’ingénie à décrire, poétiquement donc, les petites vicissitudes de l’existence, ou, au contraire, des considérations météorologiques, climatiques ou astrales nettement plus larges, en revanche j’ai bien conscience que de tels poèmes traditionnels obéissent à des règles, notamment métriques et rythmiques, dont j’ignore tout et auxquelles j’ai peut-être, par endroits, accidentellement, obéi -, je dépose le capot de la chasse d’eau, et, avec une certaine habileté tout de même, fruit d’une expérience mûre, je tente quelques effets de pression-dépression du circuit de chasse, en influant, parcimonieusement, comme il se doit, sur le clapet, opération couronnée d’un certain succès, eurêka ! - si j’ose dire - les toilettes se débouchent dans une sonorité de succion et d’avalement qui résiste, heureusement, à toute description, non sans, cependant, un reflux, spectaculaire, qui, par malheur, la lunette relevée - quel étourdi ! -, macule abondamment mon abdomen, pantalon et chemise propres - mais, à vrai dire, j’étais, également, rasé de frais, parfumé même -, cinq minutes avant que je ne parte - déjà un peu à la bourre - pour déjeuner chez mes parents, un dimanche midi.

    Les choses
    Auxquelles on pense
    En débouchant ses toilettes

    De temps en temps
    Déboucher les toilettes
    Apporte un répit au poète

    Déboucher ses toilettes et
    Écrire le mot Fin d’un recueil
    Quel soulagement !

    #mon_oiseau_bleu

  • Mon inconscient me laisse en rase campagne
    J’attendais pourtant la suite du feuilleton freudien
    Et que vais-je raconter à McEnroe mardi prochain ?

    Café silencieux
    C’est bien aussi
    Regard au loin

    Échange de blagues
    Avec Émile
    Veiller sur son moral

    Émile parti
    Je monte dans ma chambre
    Et déballe le tableau de Martin

    Je décroche mes deux photographies
    Du Jour des innocents
    Et j’accroche Marie-Louise de Tassis

    Marie-Louise de Tassis
    De Van Dyck
    Réinterprété par Martin

    J’emmène Zoé chez l’orthophoniste
    Je travaille sur les épreuves de Raffut
    À cheval sur deux chaises

    J’emmène Zoé au BDP
    Rizoto pour Zoé
    Mezzé pour mézigue

    Avant qu’on nous serve
    Je donne le début de Raffut à lire à Zoé
    Elle rit de temps en temps, bon signe !

    Et surtout
    Elle confirme
    C’est lisible par elle

    Café
    Retour
    Rangement

    Dans l’attente d’une nouvelle rasade
    De coquillettes de Mathilde
    Je travaille à mes #Flux_détendus_

    Presque un an que je ne travaille plus
    Ni en photographie, ni même à quoi que ce soit
    De numérique. Rouillé. Et indifférent, presque

    Faisant du tri dans mes images
    Je remarque que je n’ai même pas regardé
    Mes photographies des dernières vacances cévenoles !

    De temps en temps
    Le changement de disques (de free jazz)
    Donne un répit au vieux photographe

    Je reçois des nouvelles de Corentin
    Les Montréalais entendront parler
    De Mon Oiseau bleu en août !

    Du coup
    Le connaissant
    Je prends les devants

    J’ai commencé à écrire
    Des tercets sur mon téléphone de poche
    Au cinéma pendant les réclames

    Au début
    Je n’avais
    Qu’une seule lectrice

    Quand elle est partie
    Je me suis senti amputé
    J’ai continué les tercets pour survivre

    Je les écrivais
    Au fil de l’eau
    Téléphone et bouts de papier

    Le soir
    Je rassemblais
    Les extraits

    Après un mois
    De cette collecte
    Je les ai copiés collés dans _seenthis

    Mon Oiseau bleu
    N’a pas de contrainte
    Mais beaucoup d’habitudes

    C’est souvent le récit du rêve
    Qui démarre la journée, ou pas
    Il n’y a pas de règle

    J’ai songé un moment
    En faire une très grande page html
    Mais je ne sais plus faire ce genre de choses

    Quand Mon Oiseau bleu
    Sera fini il rejoindra, tête-bêche
    Les Anguilles les mains mouillées

    Mais je ne sais pas
    Quand ce sera la fin
    De Mon Oiseau bleu

    J’attends le bon moment
    Pour cela
    Un signe, une fin. Naturelle

    Le moment
    De lâcher
    Prise

    Le
    Bon
    Moment

    Le moment
    Propice
    Pour

    Lâcher
    Prise

    F
    I
    N

    Fontenay-sous-Bois, le 18 mars
    En écoutant Downdating
    De Seijiro Murayama

    Fini ?
    Oui
    Fini !

    Mais alors
    Je ne vais plus pouvoir
    Écrire de petits poèmes ?

    Je ne vais plus pouvoir
    Écrire à propos de ces petites
    Et de ces grandes choses qui m’arrivent ?

    Des personnages
    Vont disparaître ?
    Psy, Ego, vous-savez-qui

    Je ne pourrais plus noter
    La grande intelligence de Sarah
    Les surprises d’Émile et les bons mots de Zoé ?

    Je ne pourrais plus
    Chanter les concerts merveilleux
    Ceux du Tracé provisoire et ceux d’ailleurs ?

    Je ne pourrais plus
    Écrire : « Comme dans (tel ou tel film)
    Tu vois ? »

    Je ne vais pas faire
    La chronique de la lecture hier
    Des poèmes de Jim Dine à Beaubourg ?

    Pas davantage
    Celle du concert de Seijiro Murayama
    À Sonic Protest à Sainte-Méry ?

    Et d’y croiser
    Lotus, Isabelle Duthoit
    Et Margaux ? Et d’y être heureux ?

    Pas même
    Je n’y crois pas, demain
    Le concert des Sex Pistols ?

    Merde
    Les Sex Pistols
    Ne seront pas dedans

    Non, il me suffira
    D’être heureux
    Et de ne plus l’écrire en somme

    #mon_oiseau_bleu

  • Je tombe du lit littéralement
    Pour noter mon rêve, je fais bien
    Celui-là je vais l’oublier

    Sur les bords d’une rivière
    Aux eaux sombres
    Certains traversent, d’autres se noient

    Je compose des haikus
    Au bord d’une rivière
    Mes enfants sont ébahis

    Mais Seijiro Murayama
    Se moque de moi
    Et de mes haïkus

    Et au contraire
    Enseigne à mes enfants
    La beauté du trait sumi-e

    En revanche je remarque
    Qu’il triche un peu en ne faisant
    Que prolonger les traits de photographies

    Rentré à la maison
    J’explore les archives de mon père
    Et découvre tout un passé anarchiste

    Mon père avait fabriqué
    En ingénieur un code incassable
    Pour les échanges de ceux de Tarnac

    Au réveil cependant
    Je suis fort pâle
    Et me fait porter pâle

    Tellement concentré
    Sur la transcription de mon rêve
    Je remarque à peine mes enfants

    Tellement enchanté par hier soir
    J’en oublie presque de m’habiller
    Nu, j’écris en écoutant Seijiro Murayama

    Et m’amuse
    Qu’en rêve
    Il rît de mes haïkus

    Des macaronis
    Aux sardines
    Huile d’olive et sel

    Au BDP
    Je n’ai pas le temps de m’installer
    Arrivent Xavier et Hélène

    A Montreuil, un rapport d’expertise
    S’émeut qu’une usine polluante soit
    Sur le point d’exploser à côté d’une école

    L’école
    Et l’usine
    Restent ouvertes

    Autre exemple de principe de précaution
    Cinq centimètres de neige sur un terrain de rugby
    Les entraînements des enfants sont annulés

    Un jour je serai dictateur
    Et les jours de neige les enfants joueront au rugby
    Conséquence directe envisagée par moi : fin du terrorisme

    Un jour j’écrirai
    Cette démonstration
    Et je la gesticulerai

    Ego : je n’ai pas cessé
    De faire des rêves freudiens
    Cette semaine

    Psy (avisant mon tas de feuillets) :
    « - Vous n’en avez pas de lacaniens ?
    Ego : - Ne faites pas le difficile, attendez de voir »

    Ego : «  - Il y en a quatre
    Et ils se suivent »
    Psy s’arme pour noter, il piaffe, un feuilleton !

    Le premier lui donne déjà
    Du grain à moudre
    « - Le deuxième ? », demande-t-il timidement

    Le deuxième le fait noircir du papier
    « Quelle richesse de détails ! » fait-il, plaintif, presque
    La psychanalyse du type du Désordre !

    Ego : «  - Et il y a les deux autres épisodes »
    Psy fait de grands gestes de dénégation
    On dirait un noyé se débattant dans les vagues

    Le premier que je croyais
    Ne donner qu’une indication d’ambiance
    Me fait pleurer à mesure de l’autopsie

    Je blêmis à l’idée
    D’aborder les trois suivants
    «  - Vous pouvez laisser vos feuillets ici »

    Et Psy range mes rêves
    Dans sa bibliothèque
    Je vois qu’il tique sur le titre du tas

    Faire
    Du mur
    Avec McEnroe

    Dans l’ascenseur
    J’envoie traditionnel message à J.
    « - Des fois on doute de l’utilité, d’autres fois non »

    Sa réponse : « - C’est pour ça que je dis
    Qu’on peut penser arrêter
    Quand on a douté trois fois de suite »

    Je passe à La Friche et prévient que ma demande
    Va être d’une grande imprécision
    Livre écrit par une féministe américaine

    Traitant de la désobéissance civile
    L’auteure a un nom et pas de prénom
    Sur la couverture une manifestation bigarrée

    Le libraire de La Friche
    Starhawk, Chroniques altermondialistes
    Bonne lecture !

    Et j’achète
    Un peu de Poe
    Pour Zoé

    Un peu de Poe
    Pour Zoé
    Qui aimera ça

    Comme Madeleine
    Les frites
    Chez Eugène

    Retour autoradio
    Je me pisse de rire en écoutant
    Ono dit Biot recevant Assouline pour parler Simenon

    Christophe Ono dit Biot
    Pierre Assouline
    Georges Simenon, du lourd

    Ono dit Biot sert la soupe à Assouline
    Assouline nous vante Simenon en génie littéraire
    Une belle brochette de petits maîtres

    OdB : «  ? Vous avez lu tous les Simenon ?
    Assouline : ? Deux fois ! »
    Chuck Norris a compté jusqu’à l’infini, deux fois

    Ono dit Biot, Assouline et Simenon
    On se croirait revenus
    Aux temps de l’ORTF, c’est drôle !

    Rentré à la maison
    Je n’ai pas le temps de m’y mettre
    Émile m’appelle à la rescousse

    Son ton de voix est parfaitement posé et clair
    « J’ai eu une réunion d’orientation qui a dépassé
    Je vais être en retard chez l’orthophoniste »

    Et j’imagine que rien que de très normal
    Sauf que là on parle d’Émile-dans-la-lune
    Je fonce et vais le chercher il est là où il a dit !

    L’orthophoniste est aux anges
    Et elle est extatique quand par ailleurs
    Je lui montre les épreuves de Raffut composées

    « Je vais pouvoir le conseiller
    À mes patients dyslexiques adultes »
    Puis, elle rougit, non ça va, ce n’est pas la Fuite

    Je rentre
    Et je ne trouve toujours
    Pas le temps de plonger dans mes épreuves

    J’aimerais
    Tellement
    Pourtant !

    Nouilles sautées
    Un peu de fromage
    Des poires blettes

    Dans l’attente
    De mon deuxième jeu d’épreuves
    Je parcoure les informations

    Sur l’affaire de Tarnac
    La propension des médias à embrasser la cause
    Après avoir copieusement hurlé avec les loups

    Résistants du mois de septembre
    Féministes Post _#meetoo_
    Autonomes de 2018

    Demain
    Je range
    Le désordre

    #mon_oiseau_bleu

  • Je ne vois pas le moindre intérêt
    Au rêve de ce matin
    Aussi, consciemment, je l’oublie

    Après le rêve du lézard
    Mon inconscient est prié
    De hausser le niveau

    Au petit déjeuner
    Zoé n’a pas le temps d’avaler ses tartines
    Que je lui soumets la lecture de la première page

    La lecture à voix haute de Zoé
    Me révèle que les efforts de Mathilde
    Ont payé, mais me montre aussi l’entendue de la dyslexie

    Du coup Zoé a gagné
    De se faire emmener
    En voiture au collège

    Comme dans Raffut, tu vois ?
    Explose-t-on de rire
    Maintenant que Zoé a lu le début

    À l’autoradio
    Je découvre la voix
    De Valérie Igournet, à propos du FN

    Je suis toujours admiratif
    De celles et ceux qui étudient
    L’ennemi jusqu’à l’intimité

    Arrivé en open space
    Je lance en hâte une impression
    Du pdf de Raffut. Impressionné

    Ce qui m’est confirmé
    Par un mail de l’orthophoniste
    D’Émile et Zoé, c’est lisible !

    Je réponds sporadiquement
    À des mails plus professionnels
    Mais dans ma tête quel feu d’artifice de joie !

    J’emmène assez fièrement
    Mes épreuves au BDP et je relis
    Pensant à L’Homme qui aimait les femmes

    Et de fait je trouve encore
    Ici ou là, ici une couleur
    Là une longueur (en pieds)

    Réunion en début d’après-midi
    Où j’apprends qu’on apprécie mon travail
    J’en suis toujours incrédule

    Je reçois un mail de Mathilde
    Qui a trouvé une belle astuce de mise en page
    Pour la déclaration au commissariat

    Le texte a tellement bien évolué
    Avec le travail de Mathieu et celui de Mathilde
    Que j’ai le sentiment de lire le roman d’un tiers !

    Immodestement
    Je lui trouve
    Des qualités !

    Je rentre à la maison
    Et fais quelques courses
    Avec Émile, calme et même gentil

    Pendant qu’Émile part se promener
    Je m’octroie une pause
    De la lecture et de la musique, un lundi soir !

    Pendant qu’Emile cuisine des pâtes
    Je pars chercher Zoé au métropolitain
    « Comme dans Zazie dans le métro, tu vois ? »

    Des fois ça tombe bien tout seul
    L’accumulation de z
    Sur deux lignes, c’est joli, je me dis

    Phil
    Virgule
    N’écoutant que son courage

    N’écoutant que mon courage
    Je vais au concert de Stéphane Rives
    Avec Seijiro Murayama aux 26 chaises

    Aux 26 chaises rue Polonceau
    Bien rare sans doute que les musiciens
    Jouent seuls, sans camion de poubelle

    Stéphane Rives, saxophone
    Seijiro Murayama, voix percussive
    Et un camion de poubelle

    Les immenses pouvoirs
    De Seijiro Murayama
    Faire tout avec rien

    Avec
    Presque
    Rien

    Et la beauté d’un Stéphane Rives
    Accroché à son anche
    Tel un naufragé

    Et l’un et l’autre
    Dans cette écoute fondamentale
    De l’Autre

    Etre à moins de deux mètres
    De tant de magie
    De tant de puissance, pacifique

    Chaque fois que je croise
    Seijiro Murayama et sa musique
    Je ne suis plus tout à fait le même, après

    Le deuxième duo
    N’a aucune chance de capter
    Mon attention, après

    Après, un peu aidé
    Par Stéphane et Lotus
    Je m’enhardis à échanger avec Seijiro

    Je lui reparle de nos croisements précédents
    La chambre d’hôtel à Nantes
    La terrasse du BDP, les concerts avec Jean-Luc

    Il m’écoute avec grand intérêt
    Je lui redis mon souhait
    Qu’il écrive dans Frôlé par un V1

    Fût-ce en japonais non traduit
    Cette fois-ci il a compris
    Les yeux ouverts, il est d’accord

    Et il veut lire
    Une Fuite en Égypte
    Il a appris le français pour lire, dit-il

    On se donne rendez-vous
    A la fin d’un concert jeudi soir
    En concurrence avec performance de Pauline Simon

    Il éclate de rire
    Il connait Pauline Simon
    Il est le personnage principal du V1

    Je ressors
    Des 26 chaises
    Tourneboulé

    Sur le quai de la gare
    Je remarque une femme
    Dont j’ai le sentiment de l’avoir déjà vue

    Je cherche, je cherche
    Je trouve
    Il y a dix minutes aux 26 chaises

    Nous échangeons
    A propos du concert
    En montant dans la rame

    Elle écoutait
    Seijiro Murayama
    Pour la première fois

    Je la préviens
    Qu’elle n’est sans doute pas la même depuis
    Elle sourit et acquiesce, elle descend, changée

    Grands moments
    D’hésitation et de solitude, rentré
    Ce sont les Monarques de Phil qui me délivrent

    #mon_oiseau_bleu

  • Mon inconscient se sentant traqué
    Devient cruel
    Et m’impose tristesse peur et cruauté

    Avant-hier j’étais triste
    Hier j’avais peur
    Ce matin je suis cruel

    Petit-déjeuner à sept
    Thé noir, tartines de confiture d’orange
    Comté

    Promenade autour du temple de Janus
    Avec Monique qui me raconte
    Un épisode de blizzard à Montréal

    Notre petite marche
    A la vertu divine
    D’éclaircir le ciel !

    Janus
    Pas
    Mort

    Janus pas mort
    Toujours vivant
    Et puissant !

    Je suis un athée
    Qui donnerait volontiers du crédit
    À des mythologies anciennes

    Martin me fait un café
    Je m’installe à une petite table carrée
    Et je suis concentré comme jamais, Autun !

    J’entends bien
    Qu’on s’affaire dans la cuisine
    Mais je suis concentré comme jamais

    Phil
    À
    Table !

    De petits éperlans frits
    Me font penser à B.
    Et à l’Escala

    Nous déjeunons
    Pure provocation, dehors
    Sous un ciel d’orage

    Et la pluie, bonne amie
    Nous laisse déjeuner en paix
    Nous prenons le dessert dans la cuisine

    Gâteau de marrons
    Lait de poule
    Concert de soupirs d’aise

    Je monte m’allonger
    Pendant qu’une conversation du futur
    S’organise avec le Québec

    Je rêve d’un match de rugby
    En pleine forêt de bouleaux
    Comme dans L’Enfance d’Ivan, tu vois ?

    Les défenseurs
    Nous tirent dessus à balles réelles
    En fait c’est la guerre qui est partout

    Je reçois un mail de Mathilde
    Qui compose Raffut
    Rien ne vaut le travail le dimanche

    L’orage de grêle
    Joue fort
    Sur le toit de tôle

    Il fait sombre
    Mon petit écran éclaire peu
    Le grand atelier de Martin

    Dans cette pénombre mal percée
    Le concert augmente en intensité
    La musique improvisée est partout

    Je passe une petite heure
    Avec Martin qui me montre un tableau
    Que je ne connaissais pas : mon portrait !

    Dehors c’est le déluge
    Et nous buvons du café
    En parlant peinture

    Et on finit par s’attrouper
    Autour du feu
    Studieux, toutes et tous, Liszt aussi

    Je bois un bol de soupe
    En bout de table
    Les au-revoir pour bientôt

    Martin m’aide à charger
    Ma précieuse cargaison
    Son tableau d’après Van Dyck

    Je conduis prudemment
    De nuit et sous la pluie
    La musique très forte, électrique

    Et j’avale les kilomètres
    C’est dimanche soir
    Et je suis heureux

    En arrivant le soir
    Je trouve le premier jet
    De composition de Raffut

    Un peu plus
    Et je réveillerais Zoé
    Pour tester sa lecture de dyslexique

    En tout cas
    Pour moi-même, dyslexique léger
    Cela fait déjà une différence

    #mon_oiseau_bleu

  • Mon Oncle Michel s’est remis à la peinture
    Il peint sur du papier photo
    Des vues en contre-plongée

    Je réchappe de justesse
    A l’écrasement par un tramway
    Devant lequel j’avais traversé imprudemment

    Je rejoins une communauté de clochards
    Qui vivent sous un échangeur d’autoroute
    Je joue de la musique avec l’un d’eux

    Je discute avec un autre
    Qui de sa blague à tabac
    Sort un lézard et me le jette

    Le lézard se faufile dans mon col
    Et grossit et enfle sous ma chemise
    J’ai de plus en plus peur, on se moque

    Je tente de me réveiller
    Pour m’extraire de ce cauchemar
    Mais je ne m’en sors pas comme ça

    Je dois finalement
    Saisir mon courage à deux mains
    Et saisir le lézard qui s’agrippe à mon dos

    Je dépasse ma peur
    Je survis
    Je me réveille en tremblant

    Oh bah ce rêve-là
    Je serais content de le partager
    Avec McEnroe !

    Petit
    Déjeuner
    Pantagruélique

    Je remonte dans l’atelier
    Pour reprendre les notes de mon rêve
    Le téléphone vibre, c’est McEnroe

    « - Je ne vous dérange pas ?
    – Non pensez, je suis en train de noter
    Mon rêve de cette nuit pour mardi »

    Petites courses pour les repas
    De ces deux prochains jours
    Abondance de chefs ne nuit pas

    Œuf mollé
    Epinards aux écorces d’orange
    Conté

    Sieste dans une cathédrale
    Repu, allongé, mon regard
    Vagabonde dans l’atelier de Martin

    Je m’octroie le plaisir d’un peu de lecture
    L’affaire de Tarnac dans Lundi matin papier
    Mon admiration pour leur courage aux neuf

    Mon admiration pour leur courage
    Leur intelligence, leur analyse fine
    Et leur talent rédactionnel

    Je finis par verticaliser ma position
    Quel indécrottable fainéant
    Et je me mets un peu au travail

    Je pars chercher Martin au Creusot
    Concerto en Fa majeur pour clavecin
    De Jean-Sébastien Bach, ça swingue, terrible

    À la gare du Creusot
    Des trains tellement rapides
    Passent en percutant l’atmosphère

    Le quai est désert
    Je ferme les yeux
    Je me croirais au Tracé

    Si Seijiro Murayama
    Jouait du train
    Il pourrait jouer la même musique

    De retour à Autun
    Des odeurs capiteuses de curcuma
    Promesses de Thaïlande bourguignonne

    Monique
    Martin, Isa et moi
    Garance, Axel et Rose

    Cabillaud lait de coco et piments
    Chou-kal aux écorces d’orange
    Soufflé aux pommes

    La fatigue me tombe dessus de bonne heure
    Et je m’endors en pleine conversation !
    Le vieil homme et la journée réussie

    #mon_oiseau_bleu

  • Le rêve de ce matin
    S’enfuit le temps
    De me retourner

    Je me lève d’excellente humeur
    Je fais ma valise pour Autun
    Nous partons au collège avec Zoé

    Nous passons sous les fenêtres de la docteure L.
    Et tout mon rêve de cette nuit
    Et sa grande tristesse me reviennent d’un coup !

    Je consulte la docteure L.
    Avec Émile qui va mal
    Il faut le mettre sous camisole

    Le cabinet de la docteure L. qui pleure
    Est une immense baie vitrée
    Constellée de gouttes de pluie

    Papa
    Tu as l’air
    Tout chose ?

    Je viens de me souvenir
    Du rêve de cette nuit
    Et il était très triste

    C’est une consolation de faire route
    Avec Zoé jusqu’au collège
    Après qu’une telle tristesse tombe sur moi

    Open space
    Affaires courantes
    Je tire jusqu’au déjeuner

    Déjeuner avec mon collègue Julien
    Nous avions gardé un meilleur souvenir
    De cette table. Deux cafés en face

    Je remets un peu d’ordre
    Dans mes fichiers d’écriture
    Avant le week-end

    En démarrant l’autoradio
    Libère une voix familière
    Que je ne veux plus entendre

    J’écoute malgré tout
    Comme par souci de vérification
    Rien d’imprévu, au contraire, ronron

    J’ai emporté plein de disques
    L’embarras du choix
    À plus de cent kilomètre-heure

    Ma covoitureuse a annulé hier soir
    J’ai le sentiment d’une conversation fantôme
    Avec une personne dont je ne connais que la vignette

    Je m’arrête prendre passe un café
    Dans une station-service
    Où cinq plus tôt, ce qui me rend triste, un peu

    J’allais écrire un poème
    À propos de mes choix musicaux
    Mais je crois qu’on s’en moque un peu

    D’ailleurs
    Est-ce qu’on ne se moque pas
    Du reste aussi ?

    Et avec cette préoccupation
    Tout en conduisant
    Quand arriverai-je à la fin de Mon Oiseau bleu ?

    La plaine d’Avallon
    Toujours ce moment spécial
    Dont j’ignore tout de la raison

    Après Saulieu
    La route que j’aime tant
    Il faut doux, j’ouvre, j’entrouvre

    Isa
    Rose
    Et moi

    Rose et moi
    Dans le hangar
    Faisons du petit bois

    Il n’y a plus guère qu’à Autun
    Que je manie encore un peu la hache
    Vlan une bûche me revient dans le tibia

    Claudiquant et penaud
    J’apporte le bois à Rose
    Qui fait du feu comme son père

    Trinquant avec Isa et Rose
    Regardant les flammes s’éparpiller
    Par grand vent, je suis incrédule

    Peut-on commencer une journée
    Dans la tristesse, transiter par l’open space
    Et finir en beauté près des flammes ?

    Nous dînons de trois belles truites
    Cuites sur la braise
    Et résistons mal à la palette des fromages

    On rit beaucoup
    Au-dessus des squelettes
    De nos poissons

    Je prépare mon lit avec Isa
    Dans le grand atelier de Martin
    Je vais dormir seul dans une cathédrale !

    Je lis le numéro 2 de Lundi matin papier
    À propos de l’affaire de Tarnac
    Ce serait drôle si ce n’était pas drôle

    Je m’endors
    D’un coup
    Sec !

    #mon_oiseau_bleu

  • Bon Dieu, ces machines vont finir
    Par vraiment savoir tout faire dans cette maison
    Et même cuisiner mieux que moi !

    Je peste
    En réparant le robot domestique
    Ses petites vis et ses circuits

    J’emmène Sarah à la gare
    Explications paternelles
    On ne se comprend pas bien, je reste calme

    J’arrive tellement tôt
    Que l’open space est plongé dans le noir
    Comme au cœur de l’hiver

    Zoé me fait mourir de rire
    Ses messages de téléphone de poche
    Comme dans La Famille Addams, tu vois ?

    Je peine à donner
    Un peu d’épaisseur au rêve de ce matin
    Tout est dans l’interjection de son début, puis, plus rien

    Au travail
    On vante mes capacités
    Rédactionnelles, le début de la reconnaissance ?

    Le début de la reconnaissance
    Ou, plus sûrement
    Le début des ennuis ?

    Pause méridienne productive au BDP
    Je construis de nouvelles galeries
    Et j’étaye les anciennes, c’est du travail !

    Je me sers d’une feuille de calcul
    Pour des trier des données
    La liste des morts et des vivants du V1 !

    Retour à la maison de bonne heure
    Je commence à replonger
    Dans ma petite mine personnelle

    De temps en temps
    Je fais une pause
    Pour embêter un peu ma guitare

    De temps en temps
    La guitare électrique donne un répit
    Au romancier ! (d’après Ryokan)

    Je découvre une nouvelle sonorité
    En râclant des bouchons d’oreilles
    Sur les cordes basses, les bouchons noirs

    J’emmène Zoé au restaurant
    En tête à tête
    Elle imite très bien Adrien !

    Je passe chercher Sarah
    À la gare
    Les journées de Sarah !

    Arrive le moment tant attendu
    Entre Sarah et moi
    Je l’aide pour sa demande de bourse

    Et cela se fait dans le calme
    Je n’ai plus peur des papiers
    Sarah n’a donc rien à craindre de moi

    Se pourrait-il que les bénéfices
    De la psychanalyse se fassent sentir
    Jusque dans l’administratif ?

    Je pose la question
    À mon étudiante en psycho
    « Je te rappelle que je suis en première année ! »

    Je rebranche ma guitare
    Aimerais pouvoir refaire
    Un passage, n’y parviens pas

    Je travaille sur Frôlé par un V1
    Je reporte une bonne dizaine de pages
    De corrections ! Minuit passé

    Quelques pages de l’affaire Tarnac
    Dans Lundi matin papier
    Histoire de faire de beaux rêves !

    #mon_oiseau_bleu

  • Pas le début de la queue
    D’un moindre rêve
    Inconscient au repos depuis séance d’hier

    Je souris en imaginant déjà
    La fin de Faire du mur avec McEnroe
    Non pas déjà. Pas encore fini avec McEnroe

    Je m’octroie
    Une grasse matinée
    De baleine échouée

    J’envoie un petit mot à Sophie
    La décrivant de dos avec les deux autres musiciennes
    Et la liberté et la force qui se dégageaient d’elles

    Je l’amuse en écrivant
    Avoir échoué
    De me transformer en souris au Tracé

    Réponse forcément décalée de Sophie
    Angelica Castello
    Mexicaine parlant français avec l’accent québécois

    Du coup envie
    De musique improvisée
    Pour aller avec mon café

    http://desordre.net/bloc/ursula/2017/sons/agnel_minton.mp3

    Sophie Agnel
    Donc &
    Phil Minton

    Un peu de lecture
    Lundi matin papier
    L’affaire de Tarnac

    http://desordre.net/bloc/ursula/2017/images/sophie/sons/the_world_aint_square_001.mp3

    Du coup je passe
    A disque de Phil Minton 4Walls
    The Anarchist’s Anthem

    Un vent de liberté souffle sur moi
    Je pars au BDP, plaisir d’un café
    Et de corriger Frôlé par un V1, afflux

    Retour maison
    Penne aux sardines écrasées
    Un peu d’abondance, café

    Anguille de sieste
    La pochette du futur disque
    Du trio aperçu hier

    Les trois musiciennes
    Bariolées, faut voir comme
    Assises sur un télésiège autrichien

    Un café et je me mets au travail
    J’écris une énième autobiographie imaginaire
    Je n’aurais fait que cela de ma vie

    Je suis bien lancé
    Quand soudain
    Le traitement de texte

    Le traitement de texte devient fou
    Avale les dernières modifications
    Et les éparpille partout dans le texte

    D’abord j’enrage
    Puis comme chaque fois
    Me demande si ce n’est pas un don du ciel

    Si Dieu existe, après tout, pourquoi pas ?
    Il est logé dans le cœur de nos ordinateurs
    Et c’est quand ça plante qu’il donne la mesure de son talent

    http://www.desordre.net/musique/waits.mp3

    The Devil does not exist
    It’s only God
    When he’s drunk
    (Tom Waits)

    Je pars retrouver
    Michele et Raffaella
    Pour un concert à Beaubourg

    Codec error
    Alexander Schubert
    Et un stroboscope

    Des avertissements à propos de ce concert
    Le spectacle est déconseillé
    Aux épileptiques

    Je trouve que c’est un peu court
    Il est également déconseillé
    Aux cardiaques, aux personnes avec rage de dents

    En fait il devrait être déconseillé
    A toute personne qui ne serait pas masochiste
    Qui tiendrait (bêtement) à l’intégrité de ses oreilles

    Déconseillé
    A toute personne qui aurait éduqué son regard
    A toute personne qui n’a pas le goût de la violence

    Sur scène des jeunes gens contents d’eux
    Ont sans doute le sentiment de dominer le public
    Parce qu’ils sont du bon côté du manche

    De jeunes fascistes
    Jouissent du pouvoir d’emmerder
    Leur prochain pendant trois quarts d’heure

    La musique est moins plaisante
    Que d’avoir les oreilles frôlées
    Par une scie électrique

    Quant à la dimension visuelle
    Regarder en pleine face un flash
    Répéter plusieurs fois

    Dans un monde juste
    Le public devrait avoir le droit
    De gifler les abrutis derrière cette affaire

    Deuxième partie
    Chronostasis
    Frank Vigroux et Antoine Schmitt

    Regarder une heure durant
    La modélisation d’une boule à facettes
    Se rapprocher, s’éloigner, se démultiplier

    Spectacle pas très captivant
    Accompagné par de la musique de robots
    Cela a l’air de leur donner du contentement

    Tandis que je comprends immédiatement
    Qu’il n’y aura que cela à voir pendant une heure
    Je tente de me rappeler quelques chefs d’œuvres du musée

    Après pareil déluge
    Je remercie chaleureusement Michele
    D’une telle invitation : nous éclatons de rire

    Longue attente de ma rame
    De Réseau Express Régional
    En lisant les Monarques

    #mon_oiseau_bleu

  • Mon inconscient parfois
    Me ferait rougir
    Je rêve d’étreintes vieilles de plus de trente ans

    Petit-déjeuner
    Emile demande le couteau à brioche
    Le couteau à pain ? - C’est la même chose !

    Autoradio
    Elections législatives en Italie
    Les ressemblances avec En Marche. Au secours !

    Lumière orgiaque
    Vraiment
    Qui entre dans l’open space

    Machine à café en panne
    Je prends la mesure
    De mon addiction

    Je me fais l’effet du cancre
    Dans L’Argent de poche
    Je louche sur la pendule

    Déjeuner sur le pouce
    Café sur le pouce au BDP
    Et dans le métropolitain, Marie

    « - Où vas-tu ?, demande-t-elle
    – Mais cela ne te regarde pas
    – Oui tu as raison… - chez mon psy ! Son rire »

    Et en fait, je vais lui parler
    D’un rêve que j’ai fait et qui se passe
    Tu ne devineras jamais où ? Au Rozier !

    Tête de Marie !
    Tu me fais marcher
    Je lui montre le récit imprimé

    Je livre à Psy
    Pressé d’en découdre
    Le récit de mon rêve

    Et lui explique
    Que dans mon rêve
    Il est épicier au Rozier. Tête de Psy

    Je lui explique
    Que la confluence du Tarn et de la Jonte
    C’est la métaphore de mon désir sexuel

    Que cette confluence forme un « Y »
    Comme Yves, comme l’épicier du Rozier
    Et comme vous, tête de Psy ! Psyves ! Épicerie !

    McEnroe n’allait pas se laisser déborder
    Trop longtemps, il reprend la main
    Mais cet Y, ce n’est pas un peu facile comme symbole

    Ego : - vous n’êtes jamais monté
    Sur le Causse Méjean
    C’est le paradis retrouvé

    Psy : - j’en ai entendu parler
    Ego : - Du causse Méjean
    Ou du Paradis sur Terre ? Sourires

    Je sors de chez Psy les idées claires
    Et m’engouffre dans une bouche
    De métropolitain, la rame arrive de suite

    Je n’ai donc pas le temps
    De remonter la rame
    Pour sortir en queue à Robespierre

    Je m’assois à côté d’une femme qui lit
    Je ne peux m’empêcher de lire
    Par-dessus ses épaules

    Ce qu’elle lit
    Me captive
    Instantanément

    Alors qu’elle tourne la page
    Je m’enhardis et lui demande
    Je peux vous demander la référence ?

    Et là où elle aurait pu ne me donner
    Que le titre, le nom de l’auteure
    Et la maison d’édition, elle développe

    Mais dit-elle, je dois descendre là
    Mais on peut discuter sur le quai
    Si vous voulez

    Nous descendons de concert
    Nous nous asseyons
    Et nous échangeons

    Nous sommes politiquement
    Fort proches, découvrons-nous
    Nous échangeons nos URL

    Je remonte dans la rame, songeur
    Comment ai-je pu oser
    Aborder cette femme sans l’effrayer ?

    Je sors du métropolitain
    Et je tombe sur un trio
    De musiciennes bariolées

    L’une a les cheveux bleus
    L’autre les cheveux rouges
    Et la troisième un manteau rose

    Je vois très bien
    Où elles vont
    Au Tracé provisoire

    « Sophie ! »
    Sophie
    Se retourne

    Isabelle Duthoit
    Sophie Agnel
    Angelica Castello

    Il se dégage de ces trois femmes
    De ce trio
    Une force et une liberté !

    Et je ne veux pas croire
    Que je n’ai pas le pouvoir
    De me faire souris et les suivre

    Etre une souris au Tracé
    Cet après-midi
    Et les écouter répéter, s’accorder

    Au lieu de quoi
    Il est tout tracé
    Le chemin de l’open space

    Et pendant toute la réunion
    Où je prends cher
    Je rêve d’un trio de femmes puissantes

    Rentré à la maison
    Sarah (DJKR) révise avec BRSN
    Zoé fait ses devoirs, Émile au rugby

    Soupe
    Et
    Omelette

    Papa, tu fais les meilleures omelettes du monde
    Mais c’est parce que j’ai appris
    De la meilleure cuisinière du monde

    Quel plaisir
    D’avoir encore quelques histoires
    En réserve pour mes enfants

    Mon amie Teresa
    De chez Leo’s
    Ses petit-déjeuners

    Teresa
    Comme dans Deer Hunter tu vois ?
    Versait du lait dans les œufs

    Teresa
    Quand elle faisait les courses
    Me comptait toujours pour deux personnes

    Je me souviens
    De son accent du Sud
    I always count Phil for two !

    Nous filons au cinéma
    Enseigner à vivre, Edgar Morin et l’éducation innovante
    D’Abraham Ségal

    Film assez médiocre en fait
    Bien que le sujet
    Soit passionnant

    Edgar Morin
    En figure incantatoire
    De bons morceaux malgré tout

    Mais le film
    Passe à côté
    De son sujet

    En actualité de crises dans l’enseignement
    Commissions et presse spécialisée
    En enquêtent à propos de pédagogie expérimentale

    Invariablement
    On envoie du monde
    Dans les quatre ou cinq mêmes établissements

    Parmi lesquels
    Une petite école
    Qui fait de la résistance, Decroly

    Articles et commissions
    Rendent le même avis unanime
    C’est comme ça qu’il faut faire

    Ce que l’on se garde bien de faire
    On enterre tout cela
    Jusqu’à la prochaine crise

    Pendant ce temps-là
    Le massacre continue
    Et fait des victimes

    Enfants et adolescents en difficulté
    Décrochent, s’absentent, sont cassés
    Quelques îlots de résistance les remettent sur pied

    Et les méthodes
    Sont plus ou moins toujours les mêmes
    On reconnecte ses enfants avec leurs talents

    Et pour se faire
    On fait des trucs très compliqués
    Comme de les écouter et tâcher de les comprendre

    Et pour se faire
    On fait rentrer dans les établissements
    Théâtre, musique et arts visuels

    Et grâce à ces matières
    Par ailleurs complètement négligées
    On leur réapprend leur langue et leur rend l’intelligence

    Et il est admirable
    D’écouter ces jeunes gens s’exprimer
    Avec grâce et intelligence, surtout au LAP

    De beaux échanges
    Pendant le débat
    Admiration des enseignants de Decroly

    Et puis, on passe la parole
    Aux quelques petits Decroliens dans la salle
    Et ça pétille, et pas qu’un peu

    Vous dire que je suis un peu fier
    De ma Zoé dans son rôle
    D’ambassadrice !

    On raccompagne Emmanuelle
    Échange qui se prolonge
    Ce que Zoé et moi devons à Emmanuelle !

    #mon_oiseau_bleu

  • Je suis engagé
    Pour un spectacle comique
    On ne rit pas

    Je me lance dans le créneau
    Spectacle comique
    Musique improvisée

    On a remplacé ma guitare
    Sur laquelle j’ai un talent relatif
    Par une contrebasse, instrument étranger

    Mais je m’en sors
    En rêve, je m’en sors toujours
    Et même l’imposture passe inaperçue

    Enfant étonnamment éveillés
    Au petit déjeuner
    Échange tacite du couteau à beurre

    Cinq minutes d’autoradio
    Des élections générales en Italie
    Mais on s’interroge à propos du gamin-président

    Open space
    Matin ensoleillé
    Désert, j’imprime

    Deux cents pages de rêves
    Les Anguilles les mains mouillées
    Joli tas de papier

    Un peu de tracas
    Un peu d’attente
    Quelle tension en moi !

    Je rapporte au maroquinier
    Une ceinture ayant lâché, article défectueux
    Il assume parfaitement son vol

    Je laisse l’article défectueux
    Sur son comptoir, et je m’en vais
    Et il n’y a rien que vous puissiez attente de ma colère

    Je repars malgré tout
    Humilié, me retenant le froc d’une main
    Comme un justiciable de Roland Freisler

    Il ne suffisait pas que Freisler
    Condamne à mort tous les justiciables
    Qu’on lui présentait

    Il leur faisait également retirer leur ceinture
    Avant de comparaître
    Pour les humilier davantage encore

    C’est bien moi
    J’y pense chaque fois
    Que je perds mon froc

    J’entre chez un concurrent
    Qui m’ajuste la ceinture
    Avec un professionnalisme doux

    Ce tailleur-là
    Serait nettement plus beckettien
    Perfection dans le pantalon

    Au BDP j’assiste aux retrouvailles
    Touchante d’un couple de mon âge
    Il manque tant de douceur dans ma vie

    Je continue de trouver mille défauts
    À Frôlé par un V1
    Tapuscrit constellé de rajouts et de ratures

    Les amoureux
    Ont oublié leur blague à tabac
    Mais je ne les retrouve pas, sans blague

    Je passe devant un magasin
    De farces et attrapes, un bazar
    Et achète des boules puantes

    L’auteur de Raffut
    Règle ses petits comptes minables
    À coup de boules puantes

    Dans l’open space
    J’apprends la disparition
    Du collègue-sosie de Handke

    Par acquit de conscience
    Je vérifie la rubrique nécrologique du Monde
    Peter Handke est encore de ce monde, il écrit peut-être, sans doute

    Rentré à la maison
    Emile me tombe dessus
    Pour des parties d’échecs

    On en fait une très belle
    Menace de mat
    Contre menace de mat

    Rentré à la maison
    J’aide Sarah
    Pour son renouvellement de bourse

    Je prépare la soupe du soir
    Vais chercher Zoé au métropolitain
    Finis la soupe, potimarron et mozzarelle

    Je monte au Kosmos
    Ciné-club, The Red Shoes
    De Michael Powell

    Étrange impression d’un film
    Aux avant-postes pour les scènes de ballet
    Et terriblement casanier pour l’intrigue

    Nous ne serons pas aidés
    Pour en discuter par la spécialiste
    De Michael Powell qui anime le débat

    Gibt mir Das Messer, gibt mir die Macht
    Donnez-moi le couteau, donnez-moi le pouvoir (A.H.)
    Donnez-moi le micro, donnez-moi le pouvoir

    Enfants endormis
    Maison paisible
    Et même rangée !

    #mon_oiseau_bleu

  • Chez Yves
    Épicier au Rozier
    Je peine à remplir mon cabas

    Par bonheur Emmanuel
    Me vient en aide
    Et paye pour mon jambon

    C’est moi
    Qui paye
    Emmanuel !

    Petit déjeuner
    Avec les grands, Sarah et Émile
    Je m’absente : ils ont à parler !

    Nous déposons
    Sarah à son travail
    Tous les feux au vert

    Nous arrivons fort tôt au marché
    Limite on aiderait les maraichers
    À déballer les légumes

    Rentrés à la maison
    J’affronte de front
    Vaisselle et rangement des légumes

    http://desordre.net/bloc/ursula/2017/sons/nick_cave.mp3

    Je donne une dernière chance
    Au dernier disque
    De Nick Cave, trop perclus de douleur

    Dimanche matin
    Café, free jazz
    Et un peu d’écriture

    Et un peu de photographie aussi
    Eh bien oui, pourquoi pas
    Les Flux détendus. Est-ce un bon titre ?

    Potée automnale de légumes
    Pour fin d’hiver
    Du moins on l’espère

    Champignons farcis
    Pesto et fromage de chèvre
    Pignons de pin

    Je suis un cachalot échoué
    Sur une plage de Californie
    À l’intérieur de moi vivent des lutins

    Les lutins
    Écrivent des récits
    D’anticipation proche

    Dans ces récits
    L’intelligence artificielle
    Ecrit elle-même les fictions

    Et ce sont des écrivains
    Qui terminent et fignolent
    Les récits pour faire plus authentique

    Tout cela contenu
    Dans une sieste tellement courte
    Que j’aurais cru à un évanouissement

    Je tente de retourner
    À mes Flux détendus
    Photographie au téléphone de poche

    J’ai le sentiment
    Que ce sont des photographies
    Prises malgré moi et pourtant elles sont de moi !

    En janvier l’année dernière
    Je m’étais dit : essayons
    Un an de photographies de téléphone

    Je suis en train de traiter
    Les Flux détendus du printemps dernier
    Avant, pendant et après la catastrophe en somme

    C’est curieux
    De prendre son temps
    Pour produire des images, tellement étranger

    Ce n’est pas mieux
    Ce n’est pas moins bien
    C’est tellement différent

    Et j’interromps volontiers
    Ce travail
    Pour aller me promener

    Une petite marche avec Émile
    Remet les idées en place
    Et que dire du tiramisu pour le goûter ?

    Finalement, tu es un bon père
    Conviennent mes enfants
    Tu adoucis la fin des vacances

    Ce qui sera moins doux ce soir
    Ce sera la soupe de légumes
    Comme repas du dimanche soir

    Je fais quelques parties avec Émile
    Sur l’une d’elles
    Je ne vois pas arriver une combinaison satanique

    Je suis fatigué
    Je parcours une liste de films
    Et me décide pour Doctor Strangelove

    J’ai toujours été méfiant
    De l’esthétique de Stanley Kubrick
    Mais la méfiance tombe avec Peter Sellars

    Captain Mandrake
    Mister President
    Doctor Strangelove

    #mon_oiseau_bleu

  • Un chat me saute sur le ventre
    Depuis le fait d’une armoire et rebondit
    Comme dans Les Cigares du Pharaon, tu vois ?

    Je donne une conférence de presse
    Avec Richard Avedon et Bart Parker
    A propos de La Nouvelle Photographie !

    Les
    Rêves
    Des fois !

    J’emporte Les Monarques
    Avec moi pour emmener Émile
    Chez le psychologue

    Au café turc où j’ai mes habitudes
    Le samedi matin, Phil repousse
    Efficacement le vacarme du café

    Bref échange avec le psychologue
    Et échange encore plus bref
    Avec Émile sur le chemin du retour

    Dans un magasin de chaussures
    Les illogismes d’Émile
    Et comment ils ne me froissent plus

    Parfois je me demande
    Si dans le traitement de l’autisme
    On n’irait pas plus vite en rééduquant les neurotypiques

    Rentré à la maison
    Je fais mon heure de guitare du soir
    Un peu avant de déjeuner, pas terrible

    Pourtant j’ai des idées
    Mais tellement peu d’aptitudes musicales
    C’est étrange de s’entêter

    Riz frit
    Enfants réjouis
    Je pars prendre le café chez Sophie

    Allant contre mon refus se sucrer
    Elle me tend la bouteille de ketchup©™®
    Sophie, quoi

    Je suis impuissant
    Face à son problème informatique
    Elle en paraît soulagée, elle me préfère auteur, je crois

    Face à sa bibliothèque
    Elle me demande une liste
    De mes dernières lectures, recommandations

    En souriant, elle me fait sourire
    Je note sur une demi-feuille
    Phil, Cadiot, Michon

    Deux fois né
    De Constantin Alexandrakis
    L’Étreinte, bien sûr

    Mais aussi
    Vincent Almendros, Un Été
    Le dernier Toussaint pour la route

    Je paye
    D’E. Adely ?
    Déjà lu ! La majeur

    Je sèche un peu
    Esprit d’escalier
    Avant de descendre son escalier

    Rentré à la maison
    Je lui envoie un mail
    Rien d’Emmanuel Venet

    Nous allons marcher
    Avec Emile et Zoé
    Tour de Fontenay par le haut

    Nous mangeons notre goûter
    En dominant le Val-de-Marne
    Depuis le parc de la Matène

    Avec Zoé
    Nous faisons une blague à Émile
    Émile à peine déconcerté

    Avec Émile
    Nous faisons une blague à Zoé
    Hilare

    Je prépare un tiramisu
    Pour demain
    En exhumant un vieux disque d’E. Weber

    Soupe
    Et
    Quenelles

    Burn after reading
    Des Frères Coen
    Il est bon de rire avec ses enfants

    Plus tard
    Sarah rentre avec Satoko
    Et Madeleine. Bref échange

    #mon_oiseau_bleu

  • Je passe en revue
    Des effectifs de rugbymen
    Que j’emmène en match à Dunkerque

    À une station-service-port à Calais
    Je croise Sarah et sa fille en partance for the UK
    Dis mais t’es trop douée toi, dis-je à S.

    Home office
    Les assauts personnels d’un collègue contre moi
    Dissous dans un café fait-maison et son free jazz

    Home office
    Je fais un peu de cuisine
    Pour recevoir les collègues ce midi

    Home office
    Je joue un peu de guitare
    Pendant la cuisson du gâteau

    Je relis les premières pages
    De Faire du mur avec McEnroe, tellement différentes
    Des Anguilles les mains mouillées, soulagement

    Déjeuner
    Mes deux collègues
    Et mes trois enfants

    Home office
    C’est vraiment n’importe quoi
    Je m’octroie le plaisir d’une sieste

    Je remets sur la table
    Un passage ardu
    De Frôlé par un V1

    Les marges ploient
    Mais ne rompent pas
    Pourtant

    Je cuisine une soupe
    De Butternut
    Et châtaignes !

    Et
    Après la soupe ?
    Pirates !

    Et
    Après Pirates ?
    Les Monarques !

    #mon_oiseau_bleu

  • Et il entame un nouveau fichier
    Tandis qu’il fait encore nuit
    McEnroe et moi. Fichier créé à 6 : 00, un score de tennis

    McEnroe et moi
    Démarre un 29 février 2018
    Sur un score de tennis

    Les aventures démarrent tôt ce matin
    Une dame appelle à l’aide pour démarrer
    Mobilisation de mes voisins, mes câbles, leur voiture

    Courses vite faites
    Avec Émile comme assistant technique
    Le tout en moins d’une heure

    Le tout en moins d’une heure
    C’est du temps en plus pour jouer
    Plus sûrement pour écrire

    Plus sûrement pour écrire
    Mais est-ce qu’écrire
    Ce n’est pas, un peu, jouer ?

    Pour Tiffanie
    Je brode un argumentaire
    À propos de l’autisme

    Je l’intitule
    L’autisme expliqué
    À une fille du Sud-Ouest

    Et rarement
    Ai-je été aussi clair
    Sur le sujet

    Je lis au lit
    Les Monarques
    De Phil

    I’ve got
    Butterflies
    In me stomach

    Je pleure un peu
    L’enfance de Phil, la mort du père
    Et je ris beaucoup, Phil

    Je prends l’avion pour Tel Aviv avec Phil
    Je n’ai pas besoin de chercher très loin
    Le livre resté en cavalier ouvert à la bonne page

    Je dépose Phil à son hôtel
    On se promet de reprendre l’entraînement
    Pour le Cervin le lendemain matin

    Je ne suis pas fatigué
    Je sors prendre l’air, entre dans un café
    Et rencontre une anthropologue

    Nous échangeons plaisamment
    Elle me demande mon numéro
    Je suis incapable de le lui donner

    Une virago s’interpose
    Et fouille dans les photographies prises
    Avec mon téléphone de poche

    Et finit par y trouver ce qu’elle cherche
    Une photo de homard en 3D
    Good luck with that one McEnroe !

    http://www.desordre.net/musique/webster.mp3

    Déjeuner seul
    Un peu de musique
    Hodges/Webster mezzo voce

    Le café de la maison
    Est tellement meilleur
    Que celui de l’open space

    Home office
    Je découvre par la fenêtre
    La neige tombée cette nuit

    Home office
    Emile aimerait bien sortir
    Je lui prête mes gros croquenots

    Home office
    J’affiche la couverture de Raffut
    En fond d’écran

    Home office
    Je note les détails surprenants
    Du rêve de ce matin

    Home office
    Charlie Parker/Dizzie Qu’il est speed
    Et un jeune Monk au piano !

    Home office
    Et il faut s’intéresser
    A la question du déjeuner

    Visite surprise
    De Clément et Juliette
    Changement de fusil d’épaule

    Visite surprise
    Il faut toujours avoir
    Du poisson dans son réfrigérateur

    Home office
    Après la vaisselle
    Il faut retourner au cahier des charges

    Home office
    Gérer les entrées et sorties
    Des enfants

    J’avance l’heure de la sortie du bureau
    Pour aller me promener avec Emile
    Froid mordant, et un peu humide

    Marche de peu de mots
    Comme souvent les marches avec Emile
    Mais le sentiment d’une proximité silencieuse

    Dans le métropolitain
    J’envoie des messages
    Désopilants à Zoé qui répond de même

    J’ai un peu d’avance
    Sur mon rendez-vous avec Adrien
    À L’Industrie

    Je corrige quelques pages
    De Frôlé par un V1
    Quand j’entends : « Monsieur De Jonckheere ? »

    On rentre de plain-pied
    Dans L’Étreinte, critique de Beaubourg
    Et échange d’idées pour Autun

    Je parle du Trahison de Pinter
    Vu au théâtre avec Zoé
    L’idée de cuisiner sur scène

    Affrontements habituels
    Avec Adrien on a souvent besoin
    De s’expliquer et ensuite plein accord

    L’Industrie se bonde
    Tintamarre infernal
    Mais discussion et quelle !

    En sortant Adrien croise une connaissance
    Qui me tend la main : « Yannick Haenel
    – Philippe De Jonckheere », réponds-je

    Nous partons boire un autre verre
    Je trinque avec Yannick Haenel !
    Je voudrais avoir des témoins !

    Yannick Haenel fait montre de la même immodestie
    Se pensant entré dans l’espace littéraire
    Le voilà qui s’imagine prophète a posteriori

    La réalité est moins flatteuse
    Il est un faible révisionniste qui écrit très médiocrement
    Comme Jonathan Littell

    J’écrivais de ces chroniques
    Moi, il y a une huitaine d’années !
    Soit j’ai vieilli, soit je me suis calmé

    Adrien nous lâche
    Je suis sauvé par Corentin
    Belge médiateur universitaire qui nous étudie

    Du métropolitain
    Je traverse un bras de bois de Vincennes
    Nuitamment, sombre, je me sens tellement bien

    Quelques pages des Monarques
    J’y vais doucement
    Pour ne pas tuer Phil trop vite

    #mon_oiseau_bleu

  • Nous rendons visite, les enfants et moi
    À Mouli qui habite désormais New York
    Je perds les enfants dans le métro et les retrouve

    Et si je venais
    Avec un de ces rêves de New York
    De trouver le point final des Anguilles ?

    Le point final
    Des Anguilles les mains mouillées
    Tombent un 29 février de l’année 2018

    Semaine de home office
    Semaine de grasses matinées
    Se déconnecter des rêves pour se connecter

    Je dissous
    Avec du café maison
    Les mails acrimonieux

    Je pars en réunion
    Il m’arrive de donner la pleine mesure
    De mon talent au travail : la solution !

    Ma collègue chinoise
    Très amusée que je promette à Zoé
    Au téléphone le supplice des cents morceaux à mon retour

    Mais
    C’est
    Rare !

    Je reviens à la maison
    Raviolis épinards-ricotta
    Saint-Nectaire, du bon !

    Ça y est
    Tu l’as !
    Ecrit Mathieu

    J’ai enfin fait sauter
    Un verrou de disgrâce
    Au milieu de Raffut

    Tentatives de résumé de Raffut
    Pour le catalogue
    Les choses qu’on fait parfois

    Vous élevez un enfant autiste, Ce n’est pas simple
    En théorie. Et dans la pratique ça se complique grandement
    Étonnamment vous vous en sortez.

    Avoir soif de justice
    Cela peut vouloir dire
    Avoir soif de comprendre

    Entre l’affaire Strauss-Kahn
    Et une parmi les milliers de comparutions immédiates
    Des points communs malgré tout.

    La justice c’est une affaire d’éclairage
    Et l’éclairage c’est une affaire
    De poésie

    En fiction, singulièrement cinématographique
    L’intrigue avance avec des bottes de sept lieux.
    Quand les faits se déroulent à une vitesse non perceptible à l’œil nu.

    Un lundi matin qui va comme un lundi,
    On entre, sans le savoir, dans une aventure du quotidien
    Qui commence mal, finit au tribunal, mais ne finit pas mal

    Les enfants ce soir nous allons au restaurant
    Nous avons quelque chose à fêter
    Mon deuxième roman part en composition !

    Quel agréable dîner
    Avec mes trois grands
    Ce quatuor-là fait des étincelles

    Je dépose les enfants à la maison
    Et file au Keaton par grand froid
    Voir Winter Brothers de Hlynur Palmason

    Et ce film vient me chercher
    Par des côtés qu’on n’attaque
    Pas souvent. Pourtant

    Paysages dévastés et blanchis
    Intérieurs à l’abandon
    Et au milieu coule l’alcool de contrebande

    Les conséquences des actes
    Des uns et des autres
    Se payent cher par grand froid

    Les légendes de ces hommes-là
    Sont incompréhensibles
    Même à leurs colporteurs

    Les distractions sont rares
    Un tour de magie
    C’est tout un film

    On y voir aussi clair
    Dans un tel film
    Que dans une galerie de mine

    J’entame courageusement
    La lecture des Monarques de Phil
    J’en ai enfin le courage. Et tout de suite je ris

    C’est littéralement
    Comme s’il était encore là
    Et que je recevais un de ses longs mails

    #mon_oiseau_bleu

  • Pas la moindre trace de rêve
    Ce matin, vague souvenir
    D’un voyage au travers d’une ville déserte

    Je me lève du bon pied
    Dans une maison silencieuse
    Vacance des enfants, matins tranquilles

    Je monte café en main dans ma chambre open space
    Home office toute la semaine
    Je ris toujours de la superposition de tels mondes

    Ainsi comme il serait drôle
    Que dans l’open space
    J’affiche certains tableaux et images !

    Dans l’open space
    La vanité
    De Martin

    Dans l’open space
    Mes autoportraits
    Du Jour des innocents

    Dans l’open space
    La sculpture du marteau
    De Daniel

    Dans l’open space
    Le tableau de Valérie
    Ca passerait peut-être

    Dans l’open space
    La photographie
    D’Arnand Claas

    Dans l’open space
    Les vautours
    De L.L. de Mars

    Dans l’open space
    Les portraits rayés
    De Karen Savage

    Dans l’open space
    La photographie sombre
    De Pierre Massaud

    Dans l’open space
    La photographie de Daphna
    qui a longtemps fait peur aux enfants

    Dans l’open space
    Ne serait-ce que la carte postale
    De la Maja nue de Goya

    On a beau être dans le home office
    Je ne vois pas pourquoi
    Je me priverais d’une pause au BDP

    Au BDP
    Relecture de quelques pages
    De Frôlé par un V1

    Nouilles
    Sautées
    Au satay

    Les corrections faites sur Raffut
    Ne collent toujours pas
    Mathieu est vigilant, ma reconnaissance

    Je passe trois bonnes heures
    À remâcher sans cesse
    Un petit paragraphe

    Et deux bonnes heures
    À maquiller
    Mes méfaits ailleurs dans le texte

    À l’heure pétante
    De la sortie du bureau
    J’emmène les enfants au bois

    Froid mordant
    Pourtant le lac à peine figé
    Mais un fort vent, glacial

    Il faut donc venir au bois de Vincennes
    Un lundi en période de vacance
    Et par grand froid pour être tranquille

    De retour à la maison
    Je retourne à mâcher mes phrases
    Je tiens enfin le coupable, un adverbe !

    Je relis
    Je relis encore
    Je relis à voix haute

    Je cuisine une quiche
    Luxueuse de légumes
    Appréciation diverse des enfants

    Je pars voir Ni juge ni soumise
    Avec Zoé au Keaton
    Grande salle pleine !

    On est immédiatement séduit
    Par l’humour invraisemblablement décalé
    De cette belge juge d’instruction

    On ne cesse de se demander
    Comment toutes et tous
    Oublient la caméra et les microphones

    Je ne peux m’empêcher de repenser
    À la pesanteur du cinéma de Depardon
    Dans un décor comparable

    Et ici Yves Hinant et Jean Libon
    Ne font pas tant de cinéma
    Et cernent tellement l’humain

    Et l’intelligence de terminer
    Par une confession tellement folle
    Tellement pénible, tellement

    Oui, utile rappel
    On n’est pas là pour rire
    (Après avoir bien ri, mais ri)

    Je repars
    Bras dessus bras dessous
    Avec Zoé dans le froid pseudo-russe

    #mon_oiseau_bleu

  • Dans mon open space
    Je reçois la visite impromptue
    De Peter Handke. Les rêves de fois

    Petit-déjeuner du dimanche
    Avec Sarah qui se réjouit
    De son croissant comme une enfant

    Il fait un temps radieux
    Sur la route de son travail
    Et un froid polaire

    Je lui achète
    Un pot de cornichons
    Situation amusante

    Au marché
    Le froid pique sévèrement
    Mains blanches

    Le front brûlant de fièvre
    Les mains gelées
    Je déballe mes légumes

    Je me fais un café au lait roboratif
    Je monte avec dans ma tour d’ivoire
    Et je tente d’écrire un peu. Et ça marche. Un peu

    Longs préparatifs
    Pour la mère de toutes
    Les galettes coréennes

    Œufs
    Moules
    Crevettes

    Poivrons
    Poireaux
    Huile de pépins

    Puis retourner
    Œufs cassés
    Moules

    Crevettes
    Poivrons
    Poireaux

    Ecrire une recette à l’envers
    Pour qu’elle devienne
    Un poème

    Bricolage du dimanche
    Dépose de l’ancienne boîte aux lettres
    Qui n’a pas apporté que des bonnes nouvelles

    Si cela se trouve
    Nous vivions dans la terreur
    D’une boîte aux lettres maléfique

    Et pourtant
    Vu ce qu’il reste à affronter prochainement
    Je doute que la nouvelle boîte saura nous protéger

    Il m’arrive parfois
    De me demander
    Quand mettre le mot fin

    Je vois très bien
    Comment j’aimerais
    Finir Mon Oiseau Bleu

    Finir Mon Oiseau bleu
    Par une scène
    De baiser !

    En attendant
    Je crois que je vais profiter
    Du soleil pour aller marcher

    Je sors marcher
    Avec Émile
    Par un froid polaire

    Du parc de la Matène
    Admirable contre-jour
    À perte de vue : Val-de-Marne

    Chemin du retour
    Nous croisons une voisine
    Dont je sais le combat commun

    Longtemps
    Que nous n’avions pas échangé
    Sur le sujet

    Nos divergences de vues
    Se sont émoussées
    Avec l’âge, tant mieux !

    On rigole un peu
    Que nous ayons parfois aussi
    Des difficultés avec nos autres enfants

    Tentative de chicons chauds
    Avec beurre, miel et jus d’orange caramélisés
    Et dès la première bouchée, le dégoût

    Toute ma vie
    J’aurais tenté d’aimer
    Les chicons chauds, sans succès

    C’est dimanche soir
    Et Satoko est venue
    Chaleur de mes enfants

    Emile
    Intraitable aux échecs
    Ce soir, en pleine possession de ses moyens

    Je lis
    La Tablée
    De Pierre Michon

    Sarah
    Le patron
    C’est Pierre

    #mon_oiseau_bleu

    • Je n’ouvre jamais ma boîte à lettres le samedi pour ne pas risquer de me pourrir le we : expérience de lettres d’huissiers, que par ailleurs rien ne justifiaient, reçues systématiquement le samedi et que tu ne peux joindre personne pour arranger les choses, ou essayer.



  • Monde dans lequel
    Toutes et tous sont tenus
    D’écrire sans cesse ce qu’ils font

    Et plus la moindre place
    Pour autre chose que
    J’écris que je suis en train d’écrire

    Du coup les ouvres de fiction
    Sont écrites en intelligence artificielle
    À part quelques auteurs qui ont des dérogations

    Marchand de guitares électriques
    Entre dans mon magasin
    Un jeune musicien : Jimi Hendrix

    J’ai tout juste le temps
    De noter ces deux rêves en script
    Avant d’emmener Emile chez le psychologue

    Dehors il fait un froid de gueux
    Et j’ai terriblement mal à la gorge
    Je caille en lisant dans ma voiture

    Émile me confie
    Que c’était une bonne séance
    Cela me réchauffe instantanément

    Un peu de café
    Un peu de free jazz
    Un peu d’écriture (de poèmes)(courts)

    Sarah arrive en hâte à la maison
    Changement d’heure d’embauche
    Je la dépose les joues rougies

    Ma fille et son uniforme de caissière
    Dois-je m’en réjouir, intégration sociale réussie
    Ou m’en attrister, entrée dans le monde du travail ?

    Tous les week-ends
    La même question
    En la déposant ou en allant la chercher

    Retour à la maison
    Enfants affamés
    Saumon piment citron

    J’emmène Zoé à la librairie
    Elle n’a plus rien à lire
    Dit-elle sur le ton de je n’ai plus rien à me mettre

    Café
    Chez
    Catherine

    À la librairie
    Zoé fait le plein
    Je prends du T. Bernhard pour Sarah

    J’empoche également
    Un petit Michon
    Pour la route

    Je rebranche la guitare
    Je joue des choses dures
    Qui me vident

    Avec Émile et Zoé
    Nous montons au Kosmos
    Cro Man de Nick Park

    Quelle déception
    Je n’aurais jamais pu imaginer
    Que Nick Park pouvait être mauvais

    Alors c’est sûr
    Il y a bien encore ici ou là
    Quelques détails qui vont trop vite

    Mais pour le reste
    C’est lourdingue
    Il avait très envie de parler football

    Bref,
    Le train électrique de Nick Park
    C’est le football

    Je fais quelques parties d’échecs
    Avec Émile qui toutes ont en commun
    D’être des finales avec tours et reines

    Gnocchis au pesto
    Saint-Nectaire
    Clémentines

    Je passe chercher
    Sarah à la sortie du travail
    Souriante, comme si souvent

    Elle se fait une petite salade
    Sur le pouce
    Je lui tiens compagnie. Échange

    Lessivé
    Mal de gorge
    Je m’endors pesamment

    Réveillé en sursaut
    Par mes claquements de dents
    J’AI FROID !

    #mon_oiseau_bleu

  • Mathieu m’appelle
    Pour me demander de reprendre Raffut
    Pour en faire un de ces nouveaux livres augmentés

    Les nouveaux livres augmentés
    Permettent de recevoir les annotations de lecture
    Et d’être réimprimés avec inclusion des annotations

    J’ironise un peu
    Le milieu de l’édition
    Vient de réinventer Internet

    Petit déjeuner avec Émile
    Peu disert, calme
    Et qui rit tout d’un coup

    Configurations possibles de petit-déjeuner
    Seul, avec Sarah, avec Émile, avec Zoé
    Avec Sarah et Émile, avec Émile et Zoé, avec Sarah et Émile

    Avec Sarah
    Émile
    Et Zoé, rare, très rare

    Raisonner sa vie
    Avec des habitudes
    D’ingénieur informaticien

    Je descends
    Toute la rue de la solidarité
    En roue libre !

    L’open space baigné de lumière
    L’hiver déjà fini ?
    Dehors, il fait -5°C

    Je crois surtout
    Que je suis en train
    De sortir de mon hiver personnel

    Mon hiver personnel
    A commencé en avril
    On se croirait dans Les Saisons de Pons

    Votre assurance obsèques
    Trois mois offerts
    Pour toute souscription

    Réunion, comment expliquer
    Le profond désaccord de fond
    Sans paraître ce que je suis vraiment ?

    Je pars déjeuner
    Avec un collègue
    Rarissime, d’habitude seul

    Au BDP où j’invite mon collègue
    Je croise Rada et son petit garçon que j’aime tant
    Mais des soucis se superposent

    Avant de partir déjeuner
    Le mail de Mathieu
    Nouvelles corrections

    Je n’arrive jamais
    À savoir si c’est grave
    Ou pas, ou normal ?

    Les intempéries sont nombreuses
    Au travail en ce moment, ce soir
    J’aurais encore la tête farcie d’informatique

    Des collègues qui se conduisent
    Comme les barmen du Chasseur de prime
    Il faut préciser que le whisky doit être versé dans un verre

    Garder la tête froide
    Faire fi
    Partir plus tôt

    Émile m’aide à faire les courses
    J’échafaude les menus de la semaine
    Je referai bien une galette coréenne avec des moules

    Pendant que les enfants
    Rangent les courses
    Je m’attèle à Raffut

    Éviter l’entre soi (private jokes)
    Éviter le comique de répétition
    Éviter de ruer dans les côtes des lecteurs

    À mes pieds froids
    Je sens que mon front est chaud
    Fièvre, rasoirs dans la trachée

    Très agréable dîner
    Avec Émile et Zoé
    Calme, lent et joyeux

    Pendant qu’ils font la vaisselle
    Je ramasse mon courage
    Pour aller au cinéma (Jean Douchet)

    Jean Douchet, L’enfant agité
    De Fabien Hagege, Vincent Haasser
    Et Guillaume Namur

    Encore une déclaration d’amour
    Du cinéma à lui-même
    En utilisant (mal) les moyens du cinéma

    Ou comment on assiste
    À la tentative auto hagiographique
    D’une vieille baderne se servant de jeunes gens

    C’est tellement complaisant
    Et pas du tout attendrissant
    Quelques éclats (Desplechin, Lvovsky et Beauvois)

    C’est quand même souvent
    En ce moment
    Que je sorte du Kosmos en colère

    #mon_oiseau_bleu

  • Sarah, cet amour de jeune femme
    Tu ne peux pas être vraiment
    Ma fille ? Si ?

    Je la dépose
    C’est un peu de bonne humeur
    Que je dépose sur un trottoir pluvieux

    À mon travail
    Mon ordinateur connait des ratés
    Je blêmis, mes poèmes sont ses otages

    J’attends l’arrivée
    D’un collègue vraiment informaticien
    Mais pas très matinal

    Rendez-vous avec psy et psy d’Émile
    Leur intelligence supérieure
    De tous les enjeux, leur bienveillance

    C’est une chose de rester
    Devant un problème informatique
    C’en est une autre d’être en RDV avec psys

    Mon collègue
    M’a dépanné
    Ne sait pas à quel point !

    Déjeuner avec Clément et Juliette
    Lourds enjeux je fais attention
    L’intelligence de cette jeunesse

    Retour en open space
    L’écrivant je me dis
    Cela ferait un bon titre

    Échanges avec quelques collègues
    Qui rigolent à propos de mon caractère
    Réputé anguleux. J’ai une réputation, apparemment

    Réunion
    Je tente de faire valoir
    La Loi de Hofstadter

    Loi de Hofstadter : « Il faut toujours
    Plus de temps que prévu, même en tenant compte
    De la Loi de Hofstadter

    Je ne suis pas toujours
    Bien compris
    À mon travail !

    Je choppe Zoé au vol au théâtre
    Comme dans Taxi, Téhéran
    Tu vois ?

    Retour hilares à la maison
    Elle m’imite dans L’Étreinte
    Elle fait son vieux bonhomme

    Je demande une pause ? accordée
    Aux enfants pour me vider la tête
    Remplie de trucs d’ingénieur informatique

    Je fais une soupe
    Avec les restes de légumes de la semaine
    Pensée pour la soupe de Joyce Neimanas

    La soupe de Joyce
    S’épaississait au fur et à mesure de la semaine
    J’insistais pour travailler le vendredi

    Robert avait parfaitement compris
    Joyce a éclaté de rire quand Robert lui a expliqué
    Et que je n’ai pas infirmé : » True ! "

    Ces deux-là
    Que ne donnerais-je pas
    Pour être à nouveau à leur table !

    Reverrai-je Joyce un jour ?
    Robert, lui, parti depuis longtemps
    Et qui doit maintenant en faire de belles avec Bart Parker

    Je dispute deux parties d’échecs
    Contre un Émile
    Un peu déconcentré

    Je relis quelques passages
    De Raffut pris au hasard
    Pendant qu’il est trop tard

    #mon_oiseau_bleu

  • Dominique a changé
    De percussionniste italien
    Le nouveau joue comme un métronome

    En fait le nouveau percussionniste
    Joue comme la pendule
    Francomtoise de ma chambre !

    Je dépose Zoé au théâtre
    Elle se moque de moi et mime
    Mon interview sur France Culture

    Zoé
    Le théâtre
    C’est dans dix minutes

    A l’État-Civil
    J’ai une côté inaltérable
    Avec la préposée bulgare

    Elle me fait des photocopies à l’œil
    Me dépanne d’une enveloppe
    J’enchaîne avec la poste

    En chemin pour retrouver Clément
    Je suis hélé par Hélène
    Je lui annonce que Raffut sort en mai !

    On parle
    Choix iconographiques
    (Difficulté des)

    Je croise une anthropologue
    De ma connaissance pas vue depuis un mois
    Je me serais presque inquiété, elle sourit !

    Et, décidément
    Baptiste aussi au BDP
    On parle de Tall man

    Limite Baptiste me commanderait une chanson
    Limite je dirais oui, genre le gars
    Qui a déjà joué de la guitare à Beaubourg

    Je me fais
    Des raviolis
    Sur le pouce

    Raviolis
    Huile d’olive
    Sel

    Émile rentre
    Chose promise
    Chose due

    Nous partons pour l’aquarium
    Émile vibre d’un plaisir inhabituel
    Il est à la recherche de souvenirs d’enfance

    Il s’inquiète presque
    Du réaménagement
    De l’aquarium de l’escalier

    Précision
    De ses souvenirs
    Visuels

    Nous commençons par les crocodiles
    Comme quand j’étais petit
    Précise-t-il

    L’immobilité des trois crocos
    N’est plus source de questions
    Parfaitement comprise et crainte par lui

    Puis, pour la première fois
    Je profite du nouvel affichage
    Pour lui montrer son principe

    Pour la première fois
    Il fait de cette visite
    L’occasion des questions

    Véliféra
    Xipho
    Cochonius

    Pléco
    Ancistrus
    Corydoras

    Dénisonii
    Botia
    Cichildés

    Tétras
    Silures
    Perches

    Scalaires
    Discus
    Une très grosse crevette

    Poisson-chat
    Poisson chirurgien
    Poisson clown

    Balanto
    Mélano
    Colisa

    Rascasses volantes
    Murène
    Piranhas

    Paracheirodon
    Cyprinidés
    Rasbora

    Hemigrammus
    Lebiasinidés
    Feu de position

    Aphyocharax rubripinnis
    Prionobrama filigera
    Popomdetta furcata

    Ancistrus
    Plecostomus
    Rineloricaria parva

    Raies
    Esturgeons
    Poisson-licorne

    Je note
    Des noms de poissons
    Sur mon téléphone de poche

    Sur le chemin du retour
    On passe par la pâtisserie orientale
    Émile se fait gâter par la pâtissière

    J’ai rendez-vous
    Avec la merveilleuse
    Orthophoniste des enfants

    Elle me donne des conseils
    D’accessibilité pour dyslexiques
    Contraires aux usages typographiques !

    Pour un ou une dyslexique
    Limite Comic Sans
    Ce serait le fin du fin

    Thomas Bernhard
    Serait le cauchemar
    D’un dyslexique autrichien !

    Aérer
    Dit-elle
    À qui a écrit Une Fuite

    J’ai aussi rendez-vous
    Avec Sophie pour une soupe-ciné
    Phantom Thread de Paul Thomas Anderson

    Méfiante envers la soupe
    Méfiante envers les perles du Japon
    Méfiante envers mon choix de film

    Elle ne commente pas la soupe
    Elle dit pis que pendre des perles
    Elle est surprise (en bien) par le film

    Paul Thomas Anderson
    Virtuose du récit
    Qui prend son temps

    Paul Thomas Anderson
    Virtuose de l’invisible
    L’invisible au cinéma !

    On discute en marchant
    On marche en discutant
    On tourne un peu en rond

    Il est tard
    Je trouve le mot de Sarah
    Qui me dit le devoir de se lever tôt, trop tard

    Sarah, cet amour de jeune femme
    Tu ne peux pas être vraiment
    Ma fille ? Si ?

    #mon_oiseau_bleu

  • Mathieu m’appelle, Inculte poursuivi en justice
    Par le syndicat des correcteurs payés à la virgule
    Et donc pas très contents d’Une Fuite en Égypte

    Je me pousse du col certainement
    Mais j’ai souvenir de Perec dans La Boutique obscure
    Qui cauchemarde d’un retour des e dans La Disparition

    Je pars en open space
    Avec le tapuscrit de Raffut
    Sous le bras. Ce n’est pas sérieux

    C’est tellement plus fluide
    Depuis les corrections de Mathieu
    Peine parfois à croire que c’est moi qui écris

    Au fur et à mesure de la relecture
    Je note des idées d’images
    Dans les marges

    Photographie de salle d’attente aux urgences
    Maison aux avions d’Arthur Vanabelle
    Mégots d’Irving Penn (on peut rêver !)

    Sushis en rayogrammes
    Plateaux-repas de Robert Heinecken
    Jouets épars dans salle d’attente orthophonie

    Jeu labyrinthe
    Anneau d’esclave
    Photographie du tribunal

    Photographies de Lynne Cohen
    Chemin d’accès au périphérique à Auteuil
    Parking à mon travail

    Plats de spaghetti façon Yves Trémorin
    Autoportrait filtre tournoyant
    Portraits de Martin

    Au BDP, je peine un peu sur Frôlé
    Depuis quelques temps le BDP
    N’est plus favorable à ma concentration

    Chez Psy
    Je bafouille
    Je raconte mal un rêve

    Et j’en viens à parler de mes filles
    Que j’aime tant et que peut-être
    J’étouffe ou peut-être je lance avec force dans la vie

    C’est le retour
    Du père anarchiste
    Et de la mère juive : moi. Ego

    L’après-midi mes collègues me prennent en pitié
    Je viens de leur expliquer que je devais rendre
    Mon manuscrit avant les douze coups de minuit

    Je passe prendre Émile chez l’orthophoniste
    Elle me réexplique ses recommandations
    Pour faciliter la lecture des dyslexiques

    En fin d’après-midi, mes enfants me prennent en pitié
    Je viens de leur expliquer que je devais rendre
    Mon manuscrit avant les douze coups de minuit

    Papa travaille
    Zoé cuisine
    Émile grommelle

    Après le repas
    Des spaghetti pour les photographier
    Je retourne travailler

    Je boucle texte
    Je boucle recommandations
    Je boucle images

    Il est tard
    Mais je m’octroie une pause
    L’Amérique dans le viseur de Laura Israel

    Etonnant film qui épouse son sujet
    Un film sur Robert Frank
    Avec et par Robert Frank, à la Robert Frank

    Les Américains remis à une plus juste place
    Au regard du reste, en fait pléthorique
    De l’œuvre, notamment cinéma, notamment collages

    #mon_oiseau_bleu