#mon_oiseau_bleu

  • Pas la plus petite queue
    D’anguille à se mettre
    Sous la dent ce matin

    Petit déjeuner avec Zoé
    Je l’emmène au collège
    Tous les deux cossards. Râleries

    Au travail, c’est vendredi
    Ennui. Je me distrais
    En regardant les Sillons sur Désordre

    C’est assez dépaysant
    De voir sa vie défiler
    Tout en étant en open space

    Enième café
    Et c’est enfin l’heure
    Du déjeuner avec J.

    Nos gentilles moqueries
    Nos marques d’amitié
    Nos seiches poivre et sel

    Ce sont de tels rituels
    Qui font le sel
    De ma vie finalement

    Fut un temps
    Ce que je préférais
    Travailler dans le garage

    Désormais
    Bavarder avec amis
    Dans des cafés

    Ai-je
    Fini
    De travailler ?

    En chemin, une femme apeurée
    Sort de chez elle poursuivie
    Par son mari, tentative d’interposition

    Je n’en mène pas large
    Mais je tiens bon
    Parce qu’il le faut

    Est-ce parce que je viens d’échanger avec J.
    Je me dis que ferait J. à ma place ?
    Elle aurait peur mais cela ne se verrait pas

    Que ferait J. à ma place ?
    Elle resterait calme
    Et parlerait doucement

    Je me fais traiter de tous les noms
    Notre agresseur n’a pas beaucoup
    De vocabulaire, ça va

    Il m’accuse d’être le vieux
    Qui baise sa femme
    Je tente de faire valoir qu’avec l’andropause…

    Mon ironie est mal comprise
    Il me pousse, je ne bouge pas (un peu)
    Il doit être en train de calculer ma masse

    La femme voudrait que je monte l’aider
    À rassembler ses affaires et appeler le 17
    Le mari me soupçonne d’être un tueur en série

    Et dire que tout à l’heure
    Il faudra que je m’intéresse
    À des trucs d’ingénieur informatique

    J’ironise auprès du mari
    Sa femme a peur de lui
    Et pas d’un inconnu (moi)

    Il est vexé et il s’en va
    Je n’en reviens pas
    La femme ne veut plus que j’appelle

    Vous êtes sûre Madame ?
    Oui, il est parti
    Mais il va revenir ?

    Si vous voulez j’appelle
    J’attends l’arrivée de la police
    Et je témoigne du peu que j’ai vu

    Et
    Elle
    S’en va

    Des voisins passent
    Presque hilares
    Suis seul à ne pas rire ?

    En bon anarchiste propriétaire
    Je me demande
    Si je ne devrais pas appeler le 17

    J’ai une réunion dans 15 minutes
    Pour définir une stratégie de sauvegarde
    Des items obsolètes d’une application

    J’ai le temps non ?
    J’appelle
    Vous avez demandé la police

    Je décris la situation
    D’une façon très claire
    Qui me surprend moi-même

    Je suis mis en relation
    Avec un gardien de la paix
    Quand on y pense

    Le gardien de la paix
    Me géolocalise et d’après mes coordonnées
    Décrit la dame et son mari, apparemment connus

    Je demande si c’est une blague
    Non, Monsieur et il me complimente
    Sur mon sens civique. S’il savait…

    J’arrive juste à temps pour la réunion
    « Philippe, quelles sont tes préconisations
    De Maîtrise d’Ouvrage ? » me demande-t-on

    De retour en open space
    Les sillons du Désordre
    Poursuivent leur course infinie

    La voix de Jack Kerouac
    Se mélange avec le bruit
    De ma vaisselle et …

    Ma vaisselle, de la flute, Jean-Luc
    Bruits de café, un train siffle
    Et de nouveau les roaches de Kerouac

    Un éléphant barrit
    Michele et Dominique s’accordent
    On entend Marie Richeux puis …

    Une sirène dans le port de Portsmouth
    Un orchestre s’échauffe
    Marie s’interroge, Kerouac répond

    Up you go
    Little Smoke
    Up you go

    Un téléphone sonne
    Je reprends pied, c’est l’heure
    De l’exode hebdomadaire au temple

    J’ai quand même réussi à voler
    Une caisse de vin, deux cartouches
    D’encre, un DVD et des pignons de pin

    Je dépose Zoé au théâtre
    Je fais des pâtes
    Pour Emile et moi

    On file au multiplexe
    Souhait d’Emile
    Comportements invraisemblables

    Les seuls au monde
    Prennent le pouvoir
    Émile se tient, lui, à carreau

    Je me demande
    Si Charlotte Gainsbourg
    N’est pas la plus pitoyable des actrices

    Même boire un verre d’eau
    Naturellement semble
    Au-delà de ses compétences

    En sortant nous tombons nez-à-nez
    Avec un pauvre mendiant dans le froid
    Sur son visage, je jurerais lire la mort

    Il me demande d’appeler les secours
    Je donne deux euros à Émile
    Va chercher un café pour le monsieur

    Je compose le 115
    Par habitude, pendant l’attente
    Je questionne le monsieur

    Vous savez, ils vont me demander
    De vous passer le téléphone
    Ça va prendre du temps

    Le monsieur ne parle pas bien français
    Il s’appelle Stephano, Phil, je lui réponds
    On se serre la main, présentations faites

    Emile revient avec le café
    En faisant attention
    De ne pas en renverser

    Tiens Emile, prends la clef de la voiture
    Il y a une grosse couverture
    Dans le coffre, tu la prends et tu refermes

    Messages d’attente interminables
    Je m’excuse auprès de Stephano
    Il sait, il me remercie

    Passent devant nous les amateurs de cinéma
    C’est bien ce que vous faites monsieur
    Me disent des jeunes qui sortent d’une comédie

    Je leur mendie une cigarette
    Ils me donnent ce qui leur reste de paquet
    Stephano est ravi

    Émile revient avec la couverture
    Du coup c’est presque une chaîne
    Qui s’organise, on donne du popcorn

    Le 155
    Comme le Manitoba
    Ne répond pas

    Le 155
    Comme le Manitoba
    Ne répond toujours pas

    Le 155
    Comme le Manitoba
    Promet mais ne répond pas

    Émile et moi sommes gelés
    Mais on ne voudrait pas se plaindre
    Emile retourne à la voiture

    Le 115
    Comme le Manitoba
    Ne répond pas

    Le 115
    Comme le Manitoba
    Ne répond toujours pas

    Le 115
    Comme le Manitoba
    Promet mais ne répond pas

    Je retourne voir Émile
    Émile, tu sais je crois
    Qu’on va héberge Stephano

    Le 115
    Comme le Manitoba
    Ne répond pas

    Le 115
    Comme le Manitoba
    Ne répond toujours pas

    Le 155
    Comme le Manitoba
    Promet mais ne répond pas

    Je retourne voir Stephano
    Qui est en train de plier ses gaules
    Stephano, ils ne répondent pas

    Je retourne voir Stephano
    Qui est en train de plier ses gaules
    Venez, vous allez dormir à la maison

    Tête de Stephano
    Qui prend peur
    C’est chauffé chez moi

    Tête de Stephano
    Qui prend peur
    Je ne vous veux aucun mal

    Stephano m’explique
    Qu’ici c’est un peu chez lui
    Et que chez moi c’est trop loin

    Mais si vous voulez demain matin
    Je vous raccompagne
    Chez vous allais-je dire

    Il me remercie
    Prend ma main
    Et la baise

    Je m’accroupis
    Il voudrait m’étreindre
    J’accepte volontiers

    Vous êtes sûr
    Dormir au moins cette nuit
    Dans une maison chauffée ?

    C’est apparemment l’heure
    Du rassemblement
    Des compagnons viennent le chercher

    Je comprends
    Que c’est le moment
    De lui foutre la paix

    Une dernière poignée de main
    Une dernière étreinte (décidément)
    Et je retrouve Émile

    Dans le rétroviseur
    Je regarde Stephano s’éloigner
    Enveloppé dans notre couverture

    C’était une très bonne couverture
    Cela fait une douzaine d’années
    Que cette couverture est dans le coffre

    Je me suis souvent servi
    De cette couverture pour la sieste
    En Auvergne

    Quand les enfants étaient petits
    Je les recouvrais entièrement avec
    Pour les voyages nocturnes hivernaux

    Avant cela cette couverture
    M’a longtemps servi de couvre-lit
    A Portsmouth

    Avant cela elle faisait
    Le couvre-lit
    Avenue Daumesnil

    Avant cela elle servait
    A recouvrir un vieux canapé
    Récupéré avec Cynthia

    Désormais
    C’est la couverture
    De Stephano

    J’explique à Émile
    Que Stephano a préféré
    Rester avec ses amis

    Émile :
    « Il doit avoir ses repères
    Avec nous il n’a plus ses repères »

    Émile
    Des
    Fois

    Émile
    C’est toi qui as raison
    Bien sûr

    Nous conduisons
    Silencieusement
    Je suis tellement fier

    Les pouvoirs d’Émile
    Sont invisibles
    Mais ils sont immenses

    En rentrant
    Je trouve le courriel
    D’Hélène : Hamish Fulton !

    Morts hérisson renard, écureuil fouine
    Rat oiseau souris chauve-souris
    Serpent papillon grenouille libellule

    Souris hérisson oiseau souris oiseau
    Chauve-souris écureuil renard serpent
    Hérisson oiseau fouine souris oiseau

    Serpent souris hérisson oiseau
    Papillon grenouille souris
    Libellule oiseau hérisson

    Zones blanches
    Je préférais
    Perdre le Nord

    Gardons l’idée
    De déplacements
    Et ne perdons pas le Nord

    Hâte-toi lentement
    Ne pas foncer sur la première idée
    Hamish Fulton, tout de même

    #mon_oiseau_bleu

  • Mon inconscient
    Cette nuit
    N’ai rien foutu

    Plus de pain
    Et pas un cent de monnaie
    Il reste des biscottes et des miettes

    Dépose de Sarah à la gare
    Relevé de compteurs matinal
    « Émile ne sors pas en Tshirt ! »

    Autoradio, où j’apprends
    Que Trump commet, once more
    L’irréparable, quel talent !

    Open space
    Noir
    D’encre

    Il n’est pas huit heures
    Et déjà j’envoie
    Un mail comminatoire. Soupir

    Je relis la bribe de rêve de cette nuit
    Jeanne Moreau me commande
    Une pièce de théâtre. Qu’en faire ?

    Je prends un peu les informations
    Je ne sais pas qui va mourir aujourd’hui
    Mais il ou elle risque de passer inaperçue

    Le jour se lève sur l’open space
    Concert de klaxons à l’entrée du parking
    Pensée émue pour le vol de la buse au Bouchet

    Un chef matinal
    N’ose pas s’aventurer
    Dans l’open space sans lumière !

    Je fais des trucs d’ingénieur
    Comme dirait Zoé
    Tu fais des trucs d’ingénieur ?

    Je musarde nez en l’air
    Air pénétré
    Puis tout d’un coup

    Cela ne m’arrive pas souvent
    Mais quand cela m’arrive
    C’est assez jouissif

    Mais c’est tellement bref
    Et après cette décharge brève
    Ce sont des jours rébarbatifs

    Je sors déjeuner
    Un air vif fouette mes joues
    Rougies par le chauffage, j’adore

    Au BDP où j’aime faire des rencontres
    Deux personnes que je ne veux voir
    Pour rien au monde, je rentre penaud

    Du coup je rentre penaud
    Et je fais des trucs d’ingénieur
    D’ingénieur préoccupé

    Mon idée de génie
    Rencontre des résistances inattendues
    Tout le monde n’est pas sensible à la beauté

    C’est surtout que mes collègues ingénieurs
    Ne font pas, comme moi, pour la beauté
    Abstraction de ce qui ne fonctionne pas

    Rentré de bonne heure
    Je m’attelle aux fourneaux
    Pour la jeunesse

    Salade de lentilles, deux quiches
    Poireaux-champignons et courgette-poivrons
    Clafoutis aux poires. Et je file

    Je passe prendre Catherine
    Confiture de circulation
    Sur le ruban périphérique

    On papote
    Le devenir de nos enfants
    Rennes

    Régis Huby
    A réuni une équipe
    De quinze musiciens

    On sent que cela sert
    Un peu les fesses
    Quand même. Au début

    Certains alliages
    Sont très beaux
    Et forment des sons tiers

    Beauté des passages
    A deux contrebasses
    L’une pizzcato et l’autre cum arco

    Noyau dur
    Du trio à cordes
    Et quel !

    Michele un peu perdu
    Dans un monde étranger de lui
    Mais funambule du truc, toujours

    Michele un peu perdu
    Met ses lunettes
    Et compte les mesures

    L’encerclement par parenthèses
    Entre piano à jardin
    Et vibraphone à cour

    Petits reproches malgré tout
    La roue tourne trop vite
    Parfois, on voudrait rester un peu

    Saxophone et clarinette
    Ont des choses à se dire
    Et elles sont intéressantes

    Chaleur des étreintes
    Avec Raffaella
    Et Michele

    On rentre hyper vite fluide
    Avec Catherine
    J’ai école demain

    Mon clafoutis déchire
    J’aime la chaleur endormie
    De ma maison, tard

    #mon_oiseau_bleu

  • Ma cheffe au travail
    Fait mon éloge, départ anticipé
    À la retraite, on peut toujours rêver

    Le remise des résultats de baccalauréat
    De Sarah devient une manifestation républicaine
    Voix pincées sur enregistrement

    L.L. de Mars
    Fabrique un film d’animation
    Pour Émile, seul Émile peut comprendre

    Émile se lève, s’habille
    Déjeune, passe l’éponge
    N’oublie pas ses affaires, 15 minutes !

    Je déjeune sans entrain
    Et pourtant j’ai dormi
    Comme rarement

    Dans la salle d’attente
    De chez l’orthophoniste, lecture
    Soudain nous sommes débarrassés de Johnny

    C’est sur ce même poste de radio
    Que j’ai appris la mort de Boulez
    Aujourd’hui je suis euphorique

    Un nouveau m’onde s’offre à nous
    Un monde dans lequel ce sale type
    Ne sera plus dans les kiosques et partout

    Un nouveau monde s’offre à nous
    Un monde dans lequel de nouvelles vedettes
    Ecervelées seront partout, jusqu’à la lie

    Mais un nouveau monde s’offre à moi
    Aucune de ces nouvelles têtes
    Ne sera connue de moi, libre, enfin !

    Finalement c’est cela
    Johnny Hallyday était
    La dernière idole connue de moi

    Quand on y pense
    Tous ces grands
    Penseurs de droite

    D’Ormesson hier
    Halliday aujourd’hui
    Chirac demain ?

    Revenons à nos moutons
    Qu’est-ce qu’on mange ?
    Des nouilles sautées

    Au téléphone
    Une bonne nouvelle
    Encore une !

    http://desordre.net/bloc/ursula/2017/sons/dans_les_arbres.mp3

    Je plie la montagne
    De linge en écoutant
    Back to the trees !

    Je dépose Sarah au cheval
    J’achoppe de nouveau
    Sur des conneries. M’énerve

    Je monte le linge
    Dans la chambre de Zoé
    Et découvre une zone de guerre

    Zoé
    Prend
    Cher

    Il faudrait que je surveille
    Un peu mon langage
    Dans mes poèmes

    Il faudrait que je surveille
    Un peu mon langage
    Quand j’engueule les enfants

    Emile aux échecs
    Sarah au canasson
    Zoé à la céramique. Seul

    Enfin seul ?
    Non seul
    Terriblement seul

    Pas longtemps
    Mais terriblement
    Seul

    Je vais chercher Zoé
    A l’atelier de céramique
    Une nouvelle sculpture : Joséphine

    Une nouvelle créature
    En céramique va devoir trouver
    Sa place dans un univers déjà chargé

    Je lance une soupe
    De butternut et panets
    Et Mozzarelle

    Je vais chercher Émile
    Au rugby
    Exercices de placage. Froid

    Dîner en tête-à-tête
    Avec Émile
    Gros rire d’Émile

    C’est mercredi soir
    Et tout le monde est fatigué
    Je me couche de bonne heure

    #mon_oiseau_bleu

  • Pierre m’appelle au secours
    Sa maison biscornue est inondée
    Son équipe de rugby va mal

    Je ne passe pas l’inspection
    Des vestiaires
    Je suis envahi de punaises

    Sarah et moi
    Pas bien réveillées
    Du tout

    Tentative d’autoradio
    Du Macron en veux-tu en voilà
    Tu n’en veux pas, en voilà quand même

    De temps en temps
    La rubrique nécrologique
    Apporte de douces nouvelles

    Les syndicalistes ont tellement l’habitude
    De ne rien faire que lorsqu’ils font grève
    Ils appellent ça une journée d’action

    Jean d’Ormesson
    (1925 - 2017)
    Et nous respirons tous mieux

    Ce sont des massacres grandioses
    Dans des paysages sublimes

    C’est beau comme du Jean d’Ormesson

    Ennui profond
    Aucun courage
    Faim froid fatigue

    Ne serait-ce que sortir
    Marcher jusqu’à la cantine
    Et prendre un café

    De la table depuis laquelle
    Je prends mon café, vue sur la terrasse
    Où, comme au cinéma, P. Rebbot boit un coup

    De la table depuis laquelle
    Je prends mon café, je lis
    Deux fois né, Constantin Alexandrakis

    De la table depuis laquelle
    Je prends mon café, je finis
    Par me lever et rentrer au travail

    Ces derniers jours
    J’avais le souci de rattraper
    Mon retard dans Mon Oiseau bleu

    L’ayant rattrapé (Mon Oiseau bleu)
    Je m’ennuie (beaucoup)
    Et je n’ai plus rien (du tout) à écrire

    Désœuvrement
    Et si je faisais des poèmes
    Avec les objets-sujets de mes mails ?

    D-O-U-D-O-U (Julia)
    Comme dans Matrix, tu vois ? (Adrien Genoudet)
    Le CNL s’offre à un clown (L.L.d.M.)

    Contrat TNB (TNB)
    Abraham Pointcheval (Hélène Gaudy)
    Lecture (Oana Munteanu)

    Neil Young (Neil Young)
    Mon cœur balance (L.L.d.M.)
    Curatelle renforcée (pdj@desordre.net)

    Sur la mauvaise péniche (pdj@desordre.net)
    Caroline et les cailloux (Gilles Coronado)
    On dit lourdement armé (Adrien Genoudet)

    (no subject) (Sarah Cillaire)
    Notules dominicales de culture domestique (P. Didion)
    Le bon numéro (terrier@rezo.net)

    Mon Oiseau bleu à Rennes (pdj@desordre.net)
    Rêve du premier décembre (pdj@desordre.net)
    Encore de la pédagogie (terrier@rezo.net)

    Elle nous dit rien (terrier@rezo.net)
    Alice (terrier@rezo.net)
    Syntaxerror (terrier@rezo.net)

    Une sortie au théâtre (Decroly)
    Organisation projet (Decroly)
    Trio de solos de saxophones (J.-L.G.)

    L’Étreinte (T.N.B.)
    Sélection à l’université (D. Pifarély)
    Merci (Monika)

    Fuir ? (J.)
    Decroly, le chinois et le tennis (J.)
    Le Père Noël analysant (J.)

    Toute ma vie
    Mon œuvre majeure
    Me désennuyer en open space

    Puisque j’aime tant la scène
    Je devrais écrire une pièce
    Qui se passe en open space

    Ou, est-ce qu’au contraire
    Écrivant pour m’évader
    Porter l’action dans les Cévennes ?

    Dans une réunion au travail, sentir
    Qu’on ne prend pas la bonne direction
    S’en moquer, s’en réjouir presque. Mauvais esprit

    Revenir exsangue du travail
    Trouver Zoé affairée au repas du soir
    Et Laurent et Ransley apportent le dessert !

    Rien
    À
    Faire

    Lire quelques pages
    Écrire un poème
    Ressortir chercher les amis

    Passer prendre Emile au rugby
    Bref échange avec Léo
    Plaisir de le voir répéter ses gestes

    Le dal de Zoé déchire sa race
    Je ne sais pas si on peut dire les choses
    Comme ça dans un poème

    Ransley a apporté
    Un gâteau de châtaignes drômois
    Tellement différent du mien cévenol

    On rit beaucoup
    Autour de cette table
    Surtout à mon propos

    La complicité de Laurence
    Avec mes enfants
    Chaque fois, me bouleverse

    Je dépose Laurence et Ransley
    En chemin je raconte ma mésaventure
    De péniches de dimanche

    Il faut vraiment
    Que je retravaille
    Ce récit : ça vaut le jus

    Je tombe de fatigue
    Je tente un peu de lecture
    Le livre tombe de fatigue aussi

    #mon_oiseau_bleu

  • Je convaincs
    Mathieu et Jérôme de devenir
    Les éditeurs de l’accaparement des terres arables

    Petit-déjeuner silencieux
    Dépose à la gare silencieuse
    Autoradio finalement silencieux

    Je partage désormais
    L’open space avec un collègue
    Aussi matinal que moi : il allume

    La beauté de l’open space
    Dans les ténèbres
    Disparaît : tout fout le camp

    Café
    Et
    Chocolat

    L’open space
    Comme lieu de travail
    Versus le Musée de la Danse

    Toujours ces transitions difficiles
    Finalement comme des fins de rêve
    Un jour dans la lumière, le suivant dans la masse

    J’écris un poème
    Sur mon ordinateur de genou
    Posé sur le zinc

    Rendez-vous de psychanalyse
    Décalé, c’est lundi c’est psy
    « - Des rêves ? - Oui, éveillé ! »

    Je pars chercher Zoé à la gare
    Olivia Gisbert reçoit Échenoz
    Elle parle pour lui, on ne l’entend pas

    D’un autre côté
    Échenoz ne dit rien
    Il est plus fort à l’écrit

    Un monde fou dans la gare
    Un incident informatique
    Et c’est le désordre !

    Beauté d’un train à douze wagons
    Les six premiers vides
    Les six suivants, bondés. Service ?

    Zoé descend du wagon
    Une chiffe molle, épuisée
    Je la reçois dans mes bras

    Incurie de la SNCF
    24 heures de retard
    Le service est rendu, dit-on

    J’imagine que c’est avec de telles non-compensations
    Que l’on peut dégager de belles primes
    Pour la nouvelle sinistre des transports, autrefois à la SNCF

    Nous rentrons juste à temps
    Pour aller chercher Sara
    Dans son usine d’enfants

    J’ai oublié
    À la crèche
    Le D-O-U-D-O-U

    http://www.desordre.net/musique/comelade.mp3

    Mais qui aurait besoin
    D’un D-O-U-D-O-U pour danser
    Avec son Grand-Père sur Comelade ?

    Je fais le sanglier, le skateboard
    La scène d’Alien, des coquillettes au pesto
    Caca et on regarde l’Âge de glace

    Des rates au four
    Des fruits
    Émile, un peu absent

    Émile
    Qui me donne
    Qui nous donne tant de soucis

    Julia
    Repart
    Avec Sara

    Avec Émile et Zoé
    On regarde la fin
    De l’Âge de glace

    Je reprends les photos de Zoé
    Pendant les répétitions
    Bon sang ne saurait mentir

    Sarah finit fort tard
    Rentre fort tard
    Sera fort fatiguée

    Deux pages
    De Deux fois né
    Ont raison de moi

    #mon_oiseau_bleu

  • Les résonnances de Lotissement
    Sur le rêve de cette nuit
    Je suis travesti au Val-André

    Je monte à la boulangerie
    Deux croissants pour Sarah et Marie
    Café tartine pour Misotte

    Je descends
    Au marché
    Sous une pluie froide

    Les fruits dans mes mains
    Des soleils froids
    Mes mains rouges de froid

    Un peu de café
    De la musique
    Et du travail : dimanche

    Zoé s’est, comme si souvent
    Très bien débrouillée
    Avec photos et vidéos

    C’est presque au travers
    Des photos de Zoé que je découvre
    L’admirable scénographie de Bertrand

    Les éclairagistes
    Ces magiciens, et Bertrand
    Pas ombrageux, lui. Comme quoi !

    Acras de morue
    Riz
    Et poires, avec Sarah

    Sieste réparatrice
    Anguille de sieste
    Bien trop rapide, qui file

    Je pars écouter Gilles Coronado
    Sur une péniche quai de Loire
    C’est ce que je crois

    Gilles m’avait écrit
    Que son intervention
    Serait brève mais déterminante

    Dans la péniche
    Un spectacle de musique baroque
    S’installe, on tente de faire rire

    On joue du théorbe (bien)
    De la viole de gambe (très bien)
    On chante en vieux français (pas très bien)

    Pendant les deux heures
    De ce spectacle laborieux (humour)
    J’attends l’intervention déterminante

    Un couple d’aubergistes
    Chante et boit, sert à boire
    Quand un client entre

    On sert du mauvais vin
    À ce client qui crache et se plaint
    Et entreprend la patronne

    La patronne est sous le charme
    Son mari est jaloux
    Client et patron rivalisent

    La patronne les met d’accord
    L’amour n’est qu’un jeu
    On chante et on rit

    En vieux français
    Puis en espagnol, en anglais
    Et en italien

    Pendant deux heures
    J’imagine mille scénarios
    De l’entrée fracassante de Gilles

    Gilles Coronado qui débarquerait
    Avec sa Gibson modèle Zappa sur Apostrophe
    Dans un spectacle de rue (péniche) baroque

    De temps en temps
    Je remarque une très jolie
    Camerawoman

    Le spectacle tire laborieusement
    Sur sa fin, on salue, on applaudit
    Et Gilles n’est pas sorti du lointain

    Je sors déconfit
    Je descends de la péniche
    Je marche en direction du métropolitain

    J’avise une autre péniche
    Je vois le nom de Gilles au programme
    Je monte sur cette autre péniche

    J’entre, je trouve Gilles
    Et ses amis débranchant et démontant
    Gilles s’étonne, « tu ne peux pas imaginer », lui dis-je

    Gilles n’en crois pas ses oreilles
    Lui dans un spectacle baroque
    Sa guitare électrique et un théorbe

    On rit
    Qu’est-ce qu’on rit
    Qu’est-ce que je suis con !

    Mais les fictions
    Que j’ai imaginées
    Pour faire entrer Gilles !

    Au téléphone (de poche)
    J’apprends que c’est la guerre
    Sur l’Ouest ferroviaire : Zoé bloquée

    Je rentre à la maison
    Je me dispute violemment
    Avec Sarah et Satoko

    Émile rentre
    Je discute très posément
    Il me dit être rassuré

    Je descends
    Je me réconcilie
    Avec Sarah et Satoko

    Ma vie
    Est ce vaste
    Désordre

    #mon_oiseau_bleu

  • http://desordre.net/bloc/ursula/2014/sons/20140126_partis_002.mp3

    Jean-Luc et Stéphane
    Fabriquent des trucs
    Dans une cave inaccessible

    Petit déjeuner
    Avec Bertrand
    Complicité désormais

    Dernier café
    Avec Adrien
    À la gare

    Comme
    Dans _Matrix

    Tu vois ?

    Longue absence
    Dans le train
    Paysage qui file

    Je m’astreins à un peu de lecture
    _Deux fois né
    de Constantin Alexandrakis
    Ça me reconnecte un peu, pourtant

    Dans le métropolitain, dans la rame
    Un mendiant joue la Chanson du petit lapin
    Dans les quatre langues : tu vas te faire pincer très fort !

    Il fait un froid mordant
    Il n’y a pas grand-chose à manger
    Longue discussion avec Sarah

    Je remets de l’ordre
    Dans une valise comble
    Je rebranche les ordinateurs : au travail !

    Au travail !
    Mais rien ne vient vraiment
    Pas facile de redescendre sur Terre

    Le soir je ressors, froid mordant
    Lotissement compagnie Man Haast au 104
    J’ai le trac pour eux, contagieux ?

    La fragilité du spectacle
    Les risques que l’on prend devant
    Des personnes seulement avides de plaisir

    Des personnes qui pour leur plaisir
    Regardent de biais les imperfections
    Et, ont, en fait, envie d’être émerveillées

    Et, avec Lotissement
    Possiblement
    Ont envie d’être violentés

    Le spectacle a gagné
    Tant d’épaisseur
    Et creuse désormais de tels sillons !

    Je retrouve Sarah
    On échange brièvement
    Grande table chaleureuse

    Est-ce seulement
    Quinquagénaire
    Que je découvre…

    … Que je découvre
    Mon bon plaisir
    Et mon désir : la scène !

    http://www.desordre.net/musique/eels.mp3

    Les Eels me raccompagnent
    Rompu de fatigue
    Anormalement libre en pensée

    #mon_oiseau_bleu

  • Sommeil en pointillé
    Troublé, agité
    Tout ce cirque n’est pas neutre

    Je partage une collocation
    À New York dans la famille de Nicolas
    Je me fais pardonner en préparant un tiramisu

    Je surprends un intrus
    Qui joue du violoncelle
    Un enfant roux que je ne reconnais pas

    A la piscine, celle de Thelma
    Je nage vers le sexe d’A.
    Mais nous sommes interrompus

    Petit-déjeuner plantureux
    Avec Adrien, Bertrand et Zoé
    On prend des forces

    Vincent l’ingénieur du son
    Prend les commandes
    Soudain nos voix projetées

    On répète les parties dialoguées
    Dans une petite loge
    Zoé en assistante parfaite

    Les calages très erratiques de la vidéo
    Adrien et moi ne déraillons pas
    Mais nous sommes tendus par tant d’erreurs

    Dernier filage catastrophique
    Suivi d’une réunion à même notre table
    On recale tout, Bertrand prend les manettes

    On reprend le début
    On a besoin de le refaire
    Six fois pour que cela soit bon

    On reprend la fin
    On a besoin de la refaire
    Six fois pour que cela soit presque bon

    On souffle un grand coup
    Rendez-vous dans les loges
    Dans une heure

    Je pars me promener
    Avec Zoé dans les rues voisines
    Une crêpe et un crème

    Dans les loges
    Petites attentions de l’équipe
    Pascal en régisseur très protecteur

    Adrien et moi dans les loges
    On blague pas mal
    Mais on n’en mène pas large

    Pascal vient nous chercher
    On se glisse derrière
    Les rideaux. Un monde fou

    Noir salle
    On se jette dans le vide
    Repères flurorescents, confiance

    Entame vidéo
    Parfaitement calée
    Merci la technique

    J’entame
    Ça va, j’ai la voix libre
    Je ne bafouille pas

    Bertrand nous a fait une armure
    De lumière, deux îlots lumineux
    On est seuls, protégés par l’ombre

    Ca déroule
    Ca roule
    Tout coule

    On fait comme on a dit
    Je ne quitte pas Adrien des yeux
    Je me fis entièrement à ses gestes

    Pas une erreur
    Tout est synchrone
    Des passes aveugles parfaites

    On prend du plaisir
    J’improvise
    Je me sens bien

    Adrien rentre dans le dernier tiers
    Un (beau) cheval qui sent l’écurie
    Du regard je l’encourage, j’halète dans le micro

    Le public est captif
    Pas une toux, pas un bruit
    Des petits sursauts de temps en temps

    J’ai le sentiment
    Isolé par l’éclairage
    De n’être pas moi-même

    Adrien se met dans tous ses états
    C’est dingue ce que cela dégage
    Je l’étreins, comme prévu, quelle décharge !

    Nous sommes très applaudis
    Soulagés
    Et on rigole bien

    Dans la loge Pascal me déséquipe
    De mon micro, le capitaine Haddock
    Se débattant avec un lézard dans le dos

    On reprend un peu nos esprits
    Adrien s’est un peu blessé
    Mais il a un bon sourire

    Dans le hall qui nous attendent
    Des sourires connus
    Et d’autres inconnus, mais sourires

    Je confie Zoé
    À sa marraine
    Week-end à Rennes

    Un monsieur me dit être bouleversé
    Me dit devoir tout repenser
    Me dit n’avoir pas pensé tout cela avant !

    Un autre monsieur
    Veut une dédicace d’Une Fuite en Égypte
    Mes mains tremblent, presque incapable

    On part dîner
    Au TNB
    Autour de nous, des amis

    J’aime le sourire farceur
    Du cuisinier du TNB
    Et son dîner est fort bon

    Je bois du vin
    Encore du vin
    Je ris tout mon saoul

    Dans un café à l’ancienne
    Longues conversations
    Avec Mathieu, Adrien lui, avec Jérôme

    Nous échouons dans une salle du billard
    Première fois que je joue depuis très longtemps
    Surtout première fois que je joue avec des lunettes

    Retour à l’hôtel
    A trois heures
    Epuisé, mais heureux

    #mon_oiseau_bleu

  • Belle cohue dans le métropolitain
    Du matin, je m’entends très bien
    Avec ma voisine qui compatit

    Et, décidément, tout va bien
    La dame qui partage notre carré pro
    Accepte de changer de place avec Zoé

    Voyage
    Café
    Tartines

    Depuis la place du parlement de Bretagne
    Je me renseigne auprès de Julien
    Et ne tiens finalement aucun compte de son avis

    Dans la Cour des miracles
    Fameuse odeur de cidre
    Sardines et chèvre grillé

    Le luxe invraisemblable de l’hôtel
    L’insincérité polie du portier
    Tout cela suggère l’attente des dominants

    En redescendant
    Un mot et une blague avec le portier
    Pour qu’il ne soit pas obligé avec nous

    Et dire que je vais
    Moi, incapable du moindre pas
    Me produire sur une scène de danse !

    La très belle scène
    Du Musée de la danse
    À Rennes et des techniciens compétents

    On nous construit une cabane
    Je m’isole quelques temps
    Quand je reviens, nuit scénique tombée

    Nuit scénique tombée
    Souvenirs de Montbéliard
    Formes d’une guerre

    Formes d’une guerre
    Et maintenant guerre civile
    L’envie d’une consolation. L’Étreinte

    Zoé me fait travailler mon texte
    Comme elle dit
    La maturité de mes enfants !

    Quelques heures de réglages
    De mises au point
    Et d’erreur, c’est long, on avance

    On tire un peu sur nos voix
    Je mets deux écharpes
    Et encourage Adrien à la prudence

    Après quelques bonnes heures
    De travail, on sort boire un coup
    Avec les techniciens, nuit et neige à Rennes

    Dîner tard
    Zoé tombe de fatigue
    Je lis pour tromper la tension

    #mon_oiseau_bleu

  • Contraint de déménager
    Un feu crée un trou
    Échange avec la voisine du dessous

    Échange tendu avec Émile
    Adolescent
    Je repense à la réunion hier

    Sommeil en pointillé
    Picotement dans la gorge
    Tremblement des mains : trac !

    Trac
    Deux jours
    Avant !

    Dans la salle d’attente
    De l’orthophoniste
    Je dévore Deux fois né

    @tintin je suis admiratif
    Ce sample de mythologie grecque
    Putain de nécessité !

    L’Œdipe à l’envers
    Les chants désaccordés des sirènes
    Sur les murs de la ville

    La vie dans les parenthèses
    Parfaitement bordées
    Je recompte à chaque fois

    Des fois je pense au Döblin
    De Berlin Alexanderplatz
    Pour l’invasion des traductions typographiques

    C’est pas souvent
    Que les contemporains
    Me tutoient comme ça

    Risotto
    De coquillettes
    Et petits pois

    Rendez-vous avec l’éducatrice d’Émile
    Tellement constructif, tellement encourageante
    Je dois tant et tant à tant et tant de personnes

    Zoé et ses copines
    Règlent leur sort au hand
    Aux filles d’un collège ennemi, yes !

    Conneries de l’enseignement supérieur
    Faire passer des tests d’aptitude informatique
    Aucun enseignement mais ça compte dans la note

    Les fils et filles
    D’informaticien
    Sont avantagés

    On passe prendre un thé à la menthe
    Au BDP, la serveuse sourit à Zoé
    Zoé lui rend son sourire, ça aussi transmis ?

    Je dépose Zoé à la céramique
    J’expédie les affaires courantes
    Ne rien oublier, avoir l’esprit libre

    Longue conversation téléphonique
    Avec l’enseignante principale de Zoé
    Heureusement qu’elles résistent, elle et d’autres !

    Mise au point ultime
    Au téléphone
    Avec Adrien, on y est !

    Dernier dîner frigo vide
    Avec les filles
    Restaurant japonais

    Sur la table dans le salon
    La valise béante
    Et une foule à y faire entrer

    Pierre-Antoine Baradoux
    Seymour Wright &
    Jean-Luc Guionnet ! What a sax trio !

    Quelques pages
    De Deux fois né
    Et du sommeil, il en faut

    #mon_oiseau_bleu

  • Catastrophe industrielle
    Dans le monde du modélisme
    Une maquette Tamiya est fausse

    Je suis devenu écrivain public
    Je dispose d’un petit bureau à la mairie
    On me commande des haïkus érotiques

    C’est ennuyeux
    C’est désastreux
    D’être amoureux

    Ecris-je
    Pour un amoureux
    Éconduit

    Je déjeune avec ma belle Sarah
    Je pense à laisser des tickets à Zoé
    Je téléphone à Émile

    J’ai deux amis
    Qui écrivent au milieu de la nuit
    J’ai une amie qui n’écrit plus

    Dans les ténèbres de l’open space
    Je reprends mon anguille de ce matin
    Je peine à lui donner de l’épaisseur

    Cette histoire de modélisme
    Cette histoire d’échelle au 1/32ème
    Cette histoire d’ingénieurs informaticiens

    Je fais prendre l’air
    A mon tapuscrit
    Je travaille en terrasse

    Passe une personne
    Prosopagnosique
    De ma connaissance

    Je fais une liste de sosies
    A la fin de Frôlé par un V1
    Handke, Topor, Heinecken, Guyotat

    Et j’allais ajouter à cette liste
    De sosies, par jeu
    Hélène Gaudy, qui arrive au BDP

    Chouette café avec Hélène
    Et son compagnon prosopagnosique
    On parle de leur lutte en cours

    De Corps et âme, eux aussi émus
    Mais l’autisme avait échappé
    À la lecture de Xavier

    Je leur parle du combat pour Émile
    De mes erreurs, Xavier va fumer
    On parle un peu boutique avec Hélène

    Tout juste le temps de filer
    Chez psy
    Et donc mon rêve de modélisme

    Auquel je ne parvenais
    Pas à donner d’épaisseur
    Disais-je

    En deux ou trois questions
    Psy remet Ego sur la piste
    Toute ma vie au 1/32ème

    C’est comme si toute ma vie
    Avait été maquettée
    Pour tenir dans ce petit rêve

    Psy : «  - en regardant le visage des femmes
    Dans le métropolitain, vous arrive-t-il
    De bâtir des fictions ? Ego : - c’est mon métier non ? »

    Ego : « - et vous savez cela m’arrive aussi
    D’en construire avec le visage des hommes
    Surtout ceux que je présume réfugiés »

    « Ces hommes et ces femmes
    Qui ont tant traversé
    Ont tellement plus de valeur que moi »

    Psy : « - Que vous ?
    Ego : - Que nous ?
    Psy : - Que nous ! »

    Psy : «  Et dans ce rêve de modélisme
    Etiez-vous jaloux que ce soit vos collègues
    Qui aient découvert le défaut ? »

    Ego : « - j’étais catastrophé
    Psy : - catastrophé
    Ego : - le défaut c’était moi ! »

    Psy : « - vous ?
    Ego : - non, mon père
    Psy : - Pas vous ? Votre père ? »

    Ego : « - c’est lui l’ingénieur
    Psy : - mais vous aussi êtes ingénieur
    Ego : - c’est vrai je l’oublie toujours »

    Psy : « - c’est vrai vous n’êtes pas ingénieur ?
    Ego : - non c’est un immense mensonge
    Psy : - c’est surtout que vous êtes écrivain »

    Ego : - oui, un menteur
    Psy : - vous préférez ingénieur ?
    Ego : - non je préfère menteur « 
    Psy : » - ce n’est pas moins de compétence
    Ego : - oui, cela demande aussi d’être
    Comptable. Je suis un auteur-comptable « 

    Psy : - nous allons peut-être…
    Ego : - nous arrêter là-dessus ?
    Psy : - oui !

    Après cela reprendre calmement
    Le métropolitain
    Retour en open space comme si de rien

    Par bonheur, j’ai un collègue
    Qui sait ne pas trop me demander
    Les c’est-mardis-c’est-psy

    Ma nouvelle cheffe appelle » Tes mails me font rire « , dit-elle » Cela ne va pas durer ", dis-je pour rassurer

    J’ai cinq jours devant moi
    Pour refaire le monde
    Commençons par un peu de ménage

    Tarte salée courgettes gorgonzola
    Tomates feta basilic
    Tarte aux pommes (je sais, deux tartes)

    Pieds de plomb
    Je ressors
    Réunion de parents d’élèves

    Echanges constructifs
    Pendant deux heures
    Puis fléchissement

    Cas personnels
    Attentes démesurées
    Implication personnelle déclinante

    Je rentre tard
    Dans une maison silencieuse
    J’avale mon propre bruit

    #mon_oiseau_bleu

  • https://tv5.ca/media/7eu6htow1f0jqr/2000X1125/00653288_P0032584.jpg?t=2ad738799cdebc1b45b96d813f14b7cc

    Je rêve
    Que je retrouve
    Mon permis de conduire

    Petit déjeuner silencieux avec Sarah
    Chemin de la gare silencieux
    On verra plus tard

    J’arrive très tôt
    Nuit noire sur l’open space
    Je travaille dans le noir

    Je m’ennuie
    Je m’ennuie
    Je m’ennuie

    Arrive l’heure de la pause méridienne
    Je bondis de mon siège à cinq roulettes
    Comme un ressort, longtemps comprimé

    Comme un ressort comprimé
    Je sors de mon bureau
    Et je percute un passant

    Je me confonds en excuses
    Il est apeuré, j’ai dû lui faire mal
    Et peur. Son regard en dit long

    Je dis je répète que c’est de ma faute
    Que je m’excuse
    Mais son regard en dit long

    Son regard en dit long
    Il a le sentiment que c’est lui
    Qu’il est en trop, qu’il ne devrait pas être là

    Son regard en dit long
    Il ne me comprend
    Il parle une autre langue

    Il parle une autre langue
    Il est réfugié
    Et je viens de le bousculer

    Je lui tends la main
    Hésitant, il répond
    Non pas mal, sa main est chaude

    Deux cents mètres plus loin
    Je croise un duo
    Qui répète au Tracé, et quel !

    Et je m’ennuie
    Et je m’ennuie
    Et je m’ennuie

    L’heure de la délivrance approche
    Je file au BDP travailler
    Sur Frôlé par un V1

    Zoé en panne de tickets
    Je file la chercher au collège
    Nous arrivons à temps chez la psy

    Pendant que Zoé en découd
    Avec la machine à coudre
    J’en découds avec Frôlé par un V1

    De retour à la maison
    Parties d’échecs apéritives
    Avec Émile.

    J’ai, semble-t-il
    Trouvé une lectrice remarquable de J.
    Une contrebassiste !

    Sarah me promet
    De me dire si ça déconne
    En cuisine

    Gnocchis au saumon fumé
    Soupe de carottes et oranges
    Clémentines

    J’aide Zoé pour un devoir
    Je joue avec Émile et je perds
    Je regarde la Forêt de Desplechin

    Je descends dans le garage
    Je lance une machine
    J’éteins je vais dormir

    #mon_oiseau_bleu

  • Je suis invité à Dijon
    Pour en découdre
    Avec Éric Chevillard

    Échange à fleurets mouchetés
    Chacun assis
    Dans des fauteuils à oreilles

    Marché ensoleillé
    Quelques fruits, des légumes
    Et des blancs de poulet

    Je reprends peu le récit de mon rêve
    De cette nuit, tellement évident
    Tellement éclair, aucun effort à faire

    En revanche pour ce qui est de remettre
    De l’ordre dans la maison
    Les forces en présence sont fluctuantes

    Poulet au caramel
    Nouilles sautées
    Clafoutis aux poires

    Passage glissant entre le Jurançon
    Gouleyant en diable
    Et le Haut Médoc nettement plus sec

    Mais on s’habitue à tout
    Cafés
    Explications à propos de photo

    Si un jour on vous explique
    Le contexte politique de Montreuil
    Vous comprenez, on vous a mal expliqué

    Si un jour on vous explique
    Le contexte politique au Liban
    Vous comprenez, on vous a très mal expliqué

    Si un jour je vous explique
    Un truc en photo, si vous comprenez
    C’est que vous n’avez rien compris !

    Avec Émile on fait notre tour de Fontenay
    À l’envers de notre habitude
    C’est comme un nouveau pays

    On passe par la boulangerie
    Je fais un chocolat chaud pour tous
    Toutes et tous en fait

    Quelques parties avec Émile
    Un peu de lecture, deux fois né
    Dîner de restes, je finis le verre de Julien

    Boire dans le verre d’un ami
    C’est connaître ses pensées ?
    Aller voir Thelma sur son conseil

    Thelma
    De Joachim Trier
    Figure de l’oscillation

    #mon_oiseau_bleu

  • Une commande de photographie d’archi
    Je n’ai plus de films
    J’ai une jeune assistance un peu maladroite

    En Arles je rencontre un ancien camarade
    Qui me dépanne
    Qui travaille encore en argentique en 2017

    Daniel finit
    Son roman
    Intitulé Philippe

    Nous partons en trio
    Déposons Zoé au collège
    Partons avec Émile pour Bondy

    Belle promenade le long du canal
    On discute paysage avec Émile
    On prend un café

    De quelle nationalité
    Bulgare ou Roumaine
    Est cette serveuse ?

    Devoir lui expliquer
    Ce qu’est un diabolo grenadine
    Du sirop de grenadine et de la limonade

    Et quand elle comprend
    «  ? Ah un grenadin ? diabolo
     ? Voilà, c’est ça ! », on rit !

    J’entame Deux fois né
    De Constantin Alexandrakis
    Dans la voiture, petit crachin

    On rentre dans le magasin de bricolage
    Deux poignées de portes, boulons et écrous
    On sort de la quincaillerie, sept minutes chrono

    Je pars chercher Zoé
    Sous une pluie battante
    Elle sent le chien mouillé

    Saumon piment-citron
    Boursin
    Poires

    Brêve anguille de sieste
    Je perds un pari de montagnard
    Le sommet d’une montagne caché

    A la quincaillerie
    J’ai choisi un modèle de poignée de porte
    En fonction du plan de montage simple

    Quatre étapes de montage
    La première
    Sortir un tournevis de la boite à outils

    Je me dis, c’est à ma portée
    Deux heures plus tard
    La poignée est montée mais mal

    Deux heures de montage
    Pas un seul juron
    Pas un seul mouvement de colère

    Je m’étais donné une contrainte
    Je ne devais, en aucun cas
    Me servir du marteau

    En fait il manque au plan de montage
    Les vingt-sept étapes intermédiaires
    Ce n’est plus un plan de montage, une énigme !

    Seules quelques éraflures
    Et la tête de vis niquée
    Laissent voir, après coup, la lutte

    Je peux enfin passé
    Au reste du programme
    De la journée : la cuisine

    Pour agrémenter la raclette
    Des rates au four, des pommes vapeur
    Des carottes et mange-tout à la sauce de soja

    Des petits champignons
    Et leurs oignons frais
    Déglacés au Noilly-Prat

    Une salade de chicons aux noix
    Une salade de mâche aux noix de cajou
    Et un Tiramisu

    Et du rire
    Et des éclats de rire
    Et des fous rires

    Le tout noyé
    Dans trois
    Bouteilles de Jurançon

    Deux fois né de Constantin Alexandrakis
    Invraisemblable destinée faite d’ombres
    Trempées dans la mythologie revisitée

    Deux fois né de Constantin Alexandrakis
    Je ne sais pas Dieu
    Mais les dieux grecs ont vraiment existé

    Deux fois né de Constantin Alexandrakis
    Percussion insidieuse
    Des phrases courtes

    #mon_oiseau_bleu

  • Entrainement de rugby
    Retraite dans les Cévennes
    Voyage organisé en pays amish

    J’emmène Zoé au collège
    Qui fait l’inventaire de tous mes méfaits
    Dans son éducation : éclats de rire

    Je prends un peu les informations
    Sur le ruban périphérique
    Le gamin président est bien protégé, ça va, tout va

    J’invente une histoire capillotractée
    Pour avoir un nouveau badge
    Que j’ai oublié à mon bureau hier soir

    Je croise deux anciens collègues
    Subjugué d’avoir découvert la veille
    Que j’écrivais des romans, début des ennuis en vue

    Je descends dans le bureau d’un patron
    Je m’assois à sa place pour lui montrer un truc
    « Demande-moi une augmentation que je vois ! »

    Je continue d’aller déjeuner
    Dans mon ancienne cantine
    Du coup je croise des amis dans la rue

    Une commerciale dans la rue
    Téléphone de poche et cigarette
    Elle parle de personnes, des objets

    C’est vendredi après-midi
    Et je suis découragé
    Tant à faire en rentrant

    Je discute
    De mes peines de cœur
    Avec ma jeune collègue !

    Je m’ennuie
    Je me fais penser à la petite fille
    Des Ailes du désir : ich langweile

    Dominique Meens
    Chez Manou Farine
    Sur l’autoradio : quel pied !

    La grive grivoise
    Le rossignol nocturne
    Paye tes dettes, paye tes dettes

    Au temple de consommation
    Je fais des règles de trois
    Pour prépare une raclette pour 91/2

    Il n’est pas 17H30
    Et je voudrais
    Déjà me coucher : du nerf !

    Je dépose Zoé au théâtre
    Je prépare des raviolis
    Je joue aux échecs avec Émile

    J’assiste à la fin du cours de théâtre
    Zoé joue une jeune femme catastrophée
    Devant le suicide de son amie : j’explose de rire !

    Zoé explique à son professeur de théâtre
    Que la semaine prochaine
    Elle est mon assistante au TNB ! Tête de Gilles !

    Mes raviolis et leurs petits légumes
    Sont à tomber parterre
    Les poires ne sont pas mûres

    Je reprends
    Trois paragraphes
    De Frôlé par un V1

    Je m’endors
    En lisant
    Peter Handke

    #mon_oiseau_bleu

  • 1
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    Tels sont les rêves
    Parfois
    D’un ingénieur-informaticien

    Je dépose Sarah à la gare
    Je dépose Zoé au collège
    Je ne dépose pas Emile à l’EMPRO

    Je découvre mon nouvel open space
    Toutes proportions mal gardées
    C’est un peu comme de découvrir une nouvelle cellule

    Ainsi donc c’est ici que je vais travailler
    Et que je vais écrire subrepticement
    De la poésie

    Je constate que je suis devenu
    Une vieille personne
    Je n’aime pas qu’on me déplace

    Je retrouve ma cachette
    À la bibliothèque du C.E.
    De la Très Grande Entreprise

    Ratko Mladic condamné à perpétuité
    Souvenir terrible de la lecture du Monde
    En juillet 1995, atelier vide de Portsmouth

    Je rentre de bonne heure
    Je cuisine des choux de Bruxelles
    Pour Émile et Zoé, je ressors

    Je n’ai plus un exemplaire d’avance
    D’Une fuite en Égypte
    Je l’achète pour l’offrir à Oana

    Pour Oana
    Qui a peint
    Les tableaux de Suzanne

    Tout n’est pas pourri en ce bas monde
    Une petite heure de conversation
    À propos de peinture, deux ballons de rouge

    On parle peinture, peinture abstraite
    Expressionisme abstrait, et, ça se précise
    Cy Twombly, ça y est on est au cœur

    On s’échange des noms de peintres
    Récemment découverts
    Rémi Huysbergue contre Gaël Davrinche

    Choux de Bruxelles
    Morbier
    Échecs, une seule partie

    Zoé tombe de fatigue
    Emile aussi
    Moi aussi

    #mon_oiseau_bleu

  • Une nouvelle technique permet
    D’accompagner chaque passant
    D’un hologramme

    Cet hologramme
    Est issu de l’historique de navigation
    De chacune et chacun

    Ce progrès est présenté
    Comme une chance croissante
    De rencontrer son prochain

    Mais naturellement toutes et tous
    Se doutent bien
    Qu’il s’agit de surveillance

    Pourquoi mes rêves de science-fiction
    Sont toujours
    Des dystopies ?

    Quelques cafés
    Seul, silence, salon désert
    Dans la pénombre

    Encore très peu de réponses
    À mes offres de participation
    À Frôlé par un V1

    Je prends un peu les nouvelles
    Désordre en Allemagne
    Et démission de Robert Mugabe

    Je file chez l’orthophoniste avec Zoé
    Bilan. Je me sers de mon cerveau d’analyste
    Puis de celui de père pour rassurer Zoé

    L’orthophoniste de Zoé
    Est une jeune femme
    Extraordinaire

    J’envoie Zoé faire provision
    De petits légumes
    Pour les nouilles sautées

    J’ai décidément bien du mal
    Avec Sarah à lui faire entendre raison
    Sur tout un tas de trucs en ce moment

    Déjeuner
    De nouilles sautées
    Et tendues

    Promenade en forêt
    Dans le Morvan
    Avec Oana, je rêve

    J’avoue, il m’arrive de rire
    De certaines de mes blagues
    À la relecture de Frôlé par un V1. Honte

    Les deux nécrologies
    Que je me suis inventées
    Font froid dans le dos

    Dans les deux cas, je meurs centenaire
    Pendu et dévoré par les sangliers
    Mais après deux parcours différents

    La nuit tombe tôt
    Sur mon tapuscrit
    De Frôlé par un V1

    Je pars chercher Sarah au cheval
    Je pars chercher Zoé à la céramique
    Je pars chercher Émile au rugby

    Gnocchis aux épinards et au four
    Omelette et petits pois
    Pour qui n’aime pas les épinards

    On est tous bien fatigués
    On rit quand même
    Je travaille un peu, un tout petit peu

    #mon_oiseau_bleu

  • Je pars finalement
    Dans une ZAD cévenole
    Contre la prospection de gaz de schiste

    Mon père se rend à mes arguments
    La théorie du ruissellement
    Prend l’eau avec les Paradise papers

    Dans les Cévennes mes voisins
    Ont mis au point une nouvelle technique
    De merging photographique : mélange de paysages

    Je pars à San Diego retrouver Jennifer P.
    Elle n’est guère moins timorée qu’il y a 30 ans !
    Je suis indécrotablement un cochon français

    Retour dans les Cévennes
    Je suis accueilli à l’aérogare de Brésis
    Par C. Mingus, les rêves parfois !

    Mingus veut m’entraîner
    Dans une partie de chasse paradoxale
    Tirer sans rien toucher et enregistrer

    Dans mes rêves
    Je suis l’assistant
    De C. Mingus, contrebassiste

    Je foire le développement
    Des enregistrements
    J’allume en plein développement

    Je jette la spire à terre de rage
    Elle roule jusqu’aux pieds de Mingus
    Il la ramasse et me dit de la fixer anyway

    Je me réveille
    En pensant à la tête de mon psy
    Un rêve pareil ! Je me marre déjà !

    Va z y mon gars
    Analyse moi ça !
    Je ferai moins le malin

    Soudain les déménageurs
    Débarquent dans l’open space
    C’est comme travailler sous un bombardement

    J’envoie le récit de J.
    À une contrebassiste, et quelle !
    Je crains les fausses notes

    Elle répond
    Les musiciennes des fois
    « On n’est pas en sucre ! »

    Ego : ? Avez-vous vu Au revoir là-haut ?
    Tête de psy : ? non, c’est bien ?
    Ego : ? c’est moyen, mais ça va servir aujourd’hui

    De l’influence du cinématographe
    Dans la formation des rêves
    Et dans la Traumdeutung
    . Bon titre

    Et là, vu le rêve que je mets sur le tapis
    McEnroe est un peu surpris
    De certaines de mes montées au filet

    Mais c’est sans compter
    Son toucher de balle
    De samouraï, je suis passé

    Je sors de cette heure
    Essoré : je suis, j’ai été, de tout temps
    Mon pire bourreau, mon empêcheur

    C’est con, bien sûr
    Mais cela va mieux
    En l’ayant dit

    Pendant le déménagement : home office
    Toujours curieux de recevoir des coups de fil
    De patrons, y répondre dans sa chambre

    Étranges échos de conversations
    Qui viennent buter contre
    Les images familières

    En hâte je prépare le dîner
    Tarte salée poireaux mozzarelle
    Salade avec des noix concassées

    Je file chercher Émile au rugby
    Entraînement annulé : c’était annoncé sur Facebook
    Comment expliquer que Émile Facebook… déjà que

    Dîner dans la bonne humeur
    Gentilles moqueries entre enfants
    Je participe, forcément

    Émile me lamine aux échecs
    Zoé fait la vaisselle
    Sarah révise

    Je monte travailler un peu
    Le tapuscrit de Frôlé par un V1
    Quelques endroits déjà fluides !

    Dans d’autres endroits au contraire
    C’est encore une profusion
    De corrections nécessaires, d’ajouts surtout

    Puis viendra la passe des retraits
    Puis celle de la recherche de fluidité
    Puis de nouveau des ajouts, c’est sans fin

    Avant d’aller me coucher
    Je m’offre le plaisir d’un peu de rire
    Une vidéo de John Oliver

    #mon_oiseau_bleu

  • Me reviennent
    Des bribes du rêve
    De cette nuit, j’écris

    J’organise un stage de rugby et cuisine
    Je joue arrière
    Pendant que ça mijote. Match nul

    J’emmène Zoé au collège
    Comme tous les matins
    On rit : grande tentation de sécher

    Mon avant-dernier matin dans cet open space
    Une belle aube souligne par endroits
    Un paysage désormais sans surprise. Triste, presque

    J’écris à toutes sortes de protagonistes
    De Frôlé par un V1
    Et leur propose une collaboration

    Je devrais sans doute les prévenir
    S’ils ou elles ne répondent pas
    J’invente pour elles et eux. Capable

    Je déjeune sur le pouce
    Fonce au café manuscrit sous le bras
    Frôlé par un V1, première impression fluide

    Demande de statistiques
    Classées par n° d’item, date, écart, modif
    Client, statut et nombre d’occurrence

    N’empêche
    Ce que cela demande
    D’intelligence, presque

    Sortie de bonne heure au BDP avec Julien
    On rit qu’il suffise d’appeler une manifestation
    Marche sur l’Elysée pour faire peur

    Je rejoins Zoé au CMPP
    Dans la salle d’attente
    Je travaille sur Frôlé par un V1

    Nous rentrons en métropolitain
    Zoé me fait une fausse scène (du théâtre)
    J’explose de rire, elle faisait pitié. Tête d’une dame

    Bref échange avec Émile
    Qui m’aide à faire à dîner
    On parle de rap

    En chemin vers le cinéma
    Je tombe sur Sarah
    Une moquerie, mal venue, dispute

    Je n’irai donc pas voir
    Les Sentinelles
    Je préfère, et de loin, parler avec Sarah

    La capacité de ces jeunes gens
    Déjà grands, tellement intelligents
    De revenir en arrière, si brièvement

    Pour remonter le chemin dévalé
    Indûment par nous deux
    J’ai recours à des paroles de rap !

    Les punchlines d’OrelSan
    Sont ma botte secrète
    Qui pour croire une chose pareille ?

    Une belle soirée finalement
    On finit les crêpes
    Le Redoutable ne coule pas

    Mais un jour
    Le Redoutable
    Finira à la casse

    J’écris un mail à Laurence Ostolaza
    Marie Richeux, Seijiro Murayama, Claire Simon
    Zabou Breitman et Marjolaine Sirieix

    #mon_oiseau_bleu

  • Je surprends trois cambrioleurs amateur
    Je demande aux forces du désordre de faire vite
    Je dois aller à un concert, je ne veux pas être en retard

    Curieux concert de Jean-Luc depuis une chaire d’église
    Il interpelle certaines personnes dans le public, dont moi
    Et nous devons le rejoindre dans un bassin de piscine

    Au fond de cette piscine petite mais très profonde
    Il joue, c’est beau, nous ne respirons plus, c’est bon
    Je trouve des oronges et veut les faire manger crues

    http://desordre.net/bloc/ursula/2017/sons/fred_frith_yard_with_lunatics.mp3

    Three days in fucking paradise, Fred Frith
    Mon regard s’égare au loin
    La main chaude de ma tasse de café

    Amples provisions chez la primeure
    Marché matinal ensoleillé et désert
    Kakis et patates douces, ail vert

    Je range mes légumes
    Le café et Fred Frith percolent
    Je monte travailler un peu

    Je fais semblant
    De ne pas attendre
    De nouveaux messages

    Je tente de reprendre
    Et j’apporte des corrections
    A l’affiche de l’Etreinte

    Je tente un montage vidéo
    Je ne comprends plus comment
    Ces choses fonctionnent. Et je m’en fous !

    Je me régale avec le reste de dal
    Je vais faire une sieste. Rêve littéral
    Tellement littéral que je doute, ai-je rêvé ?

    Monte donc au cinéma
    Voir Au revoir là-haut
    D’Albert Dupontel

    En montant, je croise un motard
    Plein gaz et qui hurle dans son casque :
    « Tu fais cela je te tue ! » La vie quoi !

    C’est donc l’histoire
    D’un artiste issu de bonne famille
    Qui réchappe in extremis des tranchées

    Qui n’a plus de bouche
    Ne peut plus parler
    Mais est resté un artiste

    Il passe pour mort
    Pour échapper à sa famille
    Mais reste un artiste

    Il ment
    Il arnaque, redoutable
    Il est resté un artiste

    Mais les moyens du père
    Sont immenses
    Et il est découvert

    Son père lui demande pardon
    Lui dit qu’il est fier de son fils artiste
    Avec ce qu’il lui reste de bouche : « Merci ! »

    Et il se jette
    Du dernier étage
    Du Lutétia

    Et je pensais
    Sans doute que je n’allais
    Qu’au cinéma, au spectacle

    Je sais qu’entretemps Sarah est rentrée
    Je ne peux pas retourner à la maison
    Dans cet état, détour par le parc de la Matène

    Je sèche mes larmes de crocodile
    Aux lumières d’automne
    Qui irradient tout le Val-de-Marne

    Je tente une dernière fois
    Un montage vidéo
    Qui échoue, je vais faire à dîner

    En cuisinant
    J’entends les révisions de Sarah
    La bioéthique a l’air d’être aride

    Salade crétoise
    Gratin de patates douces
    Crumble aux poires

    Satoko se joint au dîner
    Bonne humeur et rires
    Partie d’échecs avec Émile qui gagne

    #mon_oiseau_bleu

  • Je monte au plomb
    Une revue d’astrologie
    Désordre dans les caractères

    Désordre dans les caractères
    Les signes se mélangent
    Grand désordre dans les astres

    Le désordre dans le salon
    Après la répétition d’hier soir
    Je pousse le vidéo proj pour boire le café

    Un peu de musique
    Et c’est parti
    Je travaille tous azimuts

    Je tente de prendre contact
    Avec les personnes célèbres croisées
    Dans Frôlé par un V1

    Dans ma boîte de réception
    Je reçois des mails
    De musiciens, de quoi faire de beaux trios

    Jean-Luc Guionnet
    Sarah Murcia
    Régïs Boulard

    Chouette échange par mail
    Avec Régïs
    Découverte d’un ami commun

    Mail de B.
    Allons massacrer
    Quelques innocents !

    Ancien sillon
    Ruban Nord
    De la A86

    Sur la pelouse devant le château
    Une famille de quatre personnes
    Se fait prendre en photo

    Et je ris qu’ils ne sont que quatre
    Je pense au gang de mes cousins
    Sur la même pelouse, années 80

    Exposition du massacre des innocents
    De Poussin, le tableau point de départ
    Qui ne trouve pas grâce à nos yeux

    En revanche sa gravure préparatoire
    Toute petite mais grand moment
    De même un tableau plus petit

    Etonnante répétition de ces scènes
    De massacres, ici une tête coupée
    Là une main, des cadavres et tant de beauté !

    L’exposition passe sans souplesse
    Du XVIIIème pompeux, un peu
    Au XXème à Berlin

    Ernest Pignon-Ernest
    Se regarde peindre
    Tellement plus beau in situ

    Picasso convoqué
    Parce que Picasso
    Mais pas vraiment innocents

    Un tout petit tableau de Francis Bacon
    Et c’était presque sur la foi de ce seul nom
    Que nous étions venus : beau malgré tout

    Jérôme Zonder
    Tente un exercice difficile
    Collage pas entièrement réussi

    La partie des jardins anglais
    Du château tellement chaleureuse
    Des arbres en liberté, et quelle !

    Marchant dans les lumières d’automne
    Nous échangeons avec B.
    À propos de la Catalogne

    À peine rentrés nous nous jetons
    Sur le programme de l’Utopia
    Et partons en courant, juste à temps

    Logan Lucky de Steven Soderbergh
    Devrait être remboursé par le CPAM
    Thérapie par le rire tellement efficace

    Les soles de B.
    Gratin de potiron
    Poire

    Belle discussion
    Difficile de s’en aller
    Envie de rester

    Circulation
    Nocturne
    Fluide

    Je rentre à la maison
    Et vais me coucher
    Sans allumer une seule lampe

    Massacres d’innocents
    Logan Lucky
    Soles farinées

    #mon_oiseau_bleu

  • Je dois remettre, comme tous les matins
    Le récit de mon rêve manuscrit
    A un organisme de certification d’authenticité

    Je suis cramoisi de honte
    En le donnant à la guichetière
    Je l’ai écrit sur le verso d’une pub porno

    «  ? Je n’ai pas très envie d’aller au collège
     ? Je n’ai pas très envie d’aller en open space
     ? On sèche ? » Zoé au petit-déjeuner !

    Nous traversons un bois de Vincennes
    Stéréotypé : feuilles automnales
    Et brouillard de novembre. Froid humide

    http://desordre.net/bloc/ursula/2014/sons/20140110_circulation_sclavis.mp3

    Nouvelles louanges matinales
    Pour le président-gamin, je zappe
    Ça commence aujourd’hui de Sclavis

    Dernier matin dans cet open space
    Lundi je change d’open space
    Mais je ne change pas d’air

    https://vimeo.com/85104995

    Vendredi, fridaywear
    Et écoute de musique au casque
    Les Caroline. I do acid with Sarah

    Une contrebassiste ? J.?
    Lit Une Fuite en Égypte
    Dans le train

    Dans l’open space
    Un collègue éclate de colère :
    « Je te rappelle que je suis le père de ton fils »

    In extremis je parviens
    A reporter toutes mes corrections
    Dans Frôlé par un V1, j’imprime pour le week-end

    Poèmes, en direct
    Depuis le temple
    De consommation

    Jus d’orange
    Eau de javel
    Riz

    Saumon fumé
    Pâte feuilletée
    Camembert

    Poires
    Jambon de Bayonne
    Filets de merlan

    Mozzarelle
    Epinards
    Pain de campagne

    Cantal
    Emmental
    Fourme d’Ambert

    Morbier
    Oignons
    Lentilles vertes

    Gnocchis
    Œufs
    Boursin

    Orecchi
    Acras de morue
    Parmesan

    Saint-Paulin
    Beurre salé
    Gorgonzola

    Crème fraîche
    Sauce tomate au basilic
    Lessive

    Je range mes courses
    Je lance une cassolette de poisson
    Et un crumble aux poires

    Avec Adrien, nous faisons
    Un filage devant une Sarah
    Bienveillante et pleine de ressources

    Ca va, je crois
    Que nous ne sommes pas
    Complètement à côté de la plaque

    Mais il reste du travail
    Nous dînons et discutons
    Les bouches pleines

    Je dépose Adrien au métropolitain
    Je raccompagne Sarah
    Je lui parle de ma dernière passion : les Sex Pistols

    Une bise
    Les restes du crumble
    Et un pot de miel

    Sur le ruban périphérique
    L’autoradio
    Et mon sourire dans le rétro

    #mon_oiseau_bleu

  • J’accroche non sans mal
    Une exposition de mes Commuters
    A Château-Chinon

    Dans la région, mes parents ont acquis un bien
    Une ferme et beaucoup de terrain
    D’énormes taureaux fécondent des vaches-yacks

    Je me marre bien avec Zoé ce matin
    Petit-déjeuner en tête-à-tête
    On reprend des répliques de Camille redouble

    Je la dépose au collège
    En chemin, elle imite l’écureuil surpris
    Et François Hollande : « c’est un problème ! »

    Elle fabrique de la philosophie
    De comptoir avec des paroles d’OrelSan
    Zoé, le théâtre, c’est demain !

    La fluidité de la circulation ce matin
    N’a d’égale que la fluidité
    De ma bonne humeur ce matin. Zoé !

    Je travaille à donner une forme
    Au rêve de cette nuit
    Il faudrait mieux décrire les taureaux

    J’écris à Gilles (Coronado)
    Qu’il vient de me donner une idée
    Il va craindre le harcèlement, à force

    J’écris au SIRPA
    Pour leur demander
    Des clichés du soldat De Jonckheere

    J’écris un mail incompréhensible
    À Emmanuel Adely
    Qui comprend parfaitement ma demande

    J’emporte avec moi au café
    La fin de Frôlé par un V1
    Ou n’est-ce que le début ?

    Rarement un de mes textes
    Se sera pareillement transformé
    Au gré du hasard, des hasards

    Et les personnages
    De s’incarner
    Et de devenir des amis

    Réunion de travail
    Avec des développeurs stagiaires
    Cette jeunesse intelligente !

    Pendant que je travaille
    À Frôlé par un V1
    Zoé cuisine un dal !

    Je travaille
    Zoé cuisine un dal d’enfer
    Nous écoutons les Caroline !

    Le dal de Zoé déchire
    Elle n’a pas molli sur les épices
    Elle est fière d’elle, elle peut !

    http://www.desordre.net/musique/wyatt.mp3

    Je change un peu la musique
    Pascal Comelade avec Robert Wyatt
    « J’aime bien » dit Zoé

    Nous partons
    Pour aller écouter et voir
    Jean-Luc Guionnet et Lotus Edde-Khouri

    Ces deux-là
    Ces deux-là côte-à-côte
    Ces deux-là côte-à-côte en symbiose

    Ce qui dure dans ce qui dure
    Jean-Luc nous emmène partout
    Lotus nous surprend. Qui-vive permanent

    Zoé lutte un peu sur la fin
    Elle est malade en fait. Angine
    « C’était super », dit-elle. Fier. Tellement

    Zoé cuisine un dal
    Zoé aime bien Pascal Comelade avec Robert Wyatt
    Zoé trouve super ce qui dure dans ce qui dure

    Premier soir solo avec Zoé
    Et c’est le soir
    Où elle devient grande, pour toujours

    On fait trois fois le tour
    Du quartier pour sa garer
    Avant de remarquer la place en face. Rires

    « Au dodo ! » dis-je, en riant
    Une dernière fois
    À une Zoé devenue grande

    #mon_oiseau_bleu

  • Les Cévennes sont devenues une île
    Montagneuse ravitaillée
    Par des fourgonnettes volantes

    La communauté stocke le grain
    Dans des silos souterrains
    Nous sommes parfois survolés par des T6G

    Matin calme
    Café et musique
    Mon poème du soir sera une setlist

    Je mets la dernière main
    A une fausse chronique
    Pour Sarah M.. Un conte. Oriental

    Un conte
    Oriental
    Non, pas si loin

    J’ai battu mon tapis hier soir
    Il a passé la nuit dehors par erreur
    Je marche, pieds nus, sur un tapis froid

    Sarah
    Aime bien
    Mon conte

    Mon conte
    Est
    Bon

    Je travaille
    J’ai du travail
    J’avance dans mon travail

    Laurent
    M’encourage
    Aux Moindres gestes

    http://www.desordre.net/bloc/ursula/2017/sons/dans_les_arbres.mp3

    Mettant le disque de Dans les arbres
    Je m’amuse que le choix de disque
    Devient un vers de mon poème du soir

    http://www.desordre.net/musique/monk_midnight.mp3

    Vers midi
    Comme autour de Minuit
    L’attention décroit

    Pâtes
    Sieste
    Café

    http://desordre.net/bloc/ursula/2017/sons/velvet_underground.mp3

    Rêve d’un détournement
    D’une pochette de disque du Velvet
    Une banane devenue noire, pourrie

    http://www.desordre.net/musique/stones.mp3

    Rêve d’un détournement
    D’une pochette de disque des Stones
    Derrière une braguette : une petite bite

    http://desordre.net/bloc/ursula/2014/sons/sex_pistols.mp3

    Rêve d’un détournement
    D’une pochette de disque des Pistols
    Le visage de la Reine, aujourd’hui, vieille

    Trois petites
    Anguilles
    De sieste

    Émile passe
    Apporte un peu de désordre
    Émile repart

    http://www.desordre.net/musique/brahma.mp3

    Nicolas Nageotte
    Jacques Di Donato
    Commun leurre

    Ça part un peu vite
    Mais je m’accroche
    Qu’écrivais-je, déjà ?

    Je pose vraiment la question
    C’est quoi ce Céalis
    Qu’on veut à ce point me vendre ?

    Le facteur est passé
    Dans mon dos
    Les Sex Pistols dans ma boîte

    https://www.youtube.com/watch?v=W-7LEa_S_rw

    To be played loud me fait rire
    Moi, obéissant. J’ai 13 ans
    Et je joue de l’air-double-bass

    Je profite de la fin du jour
    Pour aller cueillir
    Des marque-pages jaunes

    Je passe devant des jeunes gens
    Qui écoutent du rap sur leur boom-box
    J’ai les Pistols en tête, presque je leur taperais une taffe

    Je sifflote
    Anarchy In The UK
    Ma baguette sous le bras

    Je chantonne God Save The Queen
    Je croise une amie en plein combat
    Je change de disque

    Thé vert
    Pensées noires
    Le vrai courage je l’ai en face de moi

    Je pars chercher Zoé à son atelier de céramique
    Je ris de passer le CD de Never mind the future
    Dans une voiture qui a conduit son guitariste avant-hier

    Je dépose Zoé chez la docteure
    A la pharmacie j’imagine des trucs incroyables
    Zoé doit croire que je prends des produits

    On dîne en tête-à-tête au restaurant japonais
    On rentre, on regarde Camille redouble
    « C’est l’enfance maltraitée », lâche Zoé

    Aujourd’hui, j’ai eu treize ans avec les Caroline
    Et seize ans avec Camille
    Malgré tout ce soir je fais mon âge, épuisé

    Larry Coryell
    Garth Knox
    ADADA

    Roger Turner / Omoto Yoshihide
    Dans les arbres
    Nicolas Nagetotte / Jacques Di Donato

    Pascal Comelade joue Under my thumb
    Sarah Murcia joue les Pistols
    Tom Waits joue Rod Stewart

    En décalant l’heure du réveil
    Quel coup coup de dé
    Je joue dans l’univers de mes rêves ?

    #mon_oiseau_bleu

  • Ma fille Sarah : « tu peux me dire
    Ce qu’un ingénieur-informaticien
    Fait à traîner avec des musiciens jusqu’à pas d’heure ? »

    Je vois où elle veut en venir
     ? Tu veux dire que je conduis mal ?
     ? Voilà c’est ça

    Ma fille Zoé : « t’es rentré tard hier soir ?
     ? Oui ? qu’est-ce que tu as fait ?
     ? J’ai discuté de dessin industriel avec un ami

    Je trempe
    Une aspirine
    Dans mon café

    Cela me rappelle
    De vieux souvenirs
    Cela me rappelle Chicago !

    N’empêche entre un après-concert
    Avec Sarah et l’open space le matin
    Il y un écart

    Je découvre qu’un de nos nouveaux stagiaires
    Est un ami de ma fille Sarah
    Salut, je suis le père de Sarah. Tête de Jérémie-le-stagiaire

    Je dessine un triangle de land-art sur la ville
    Bureau d’Inculte pour récupérer des Fuites -
    Dépôt d’Une Femme en Afrique chez Sarah - psy

    Bref échange avec Jérôme
    Je me retiens de ne pas rentrer dans le ruck
    J’aime la chaleur intelligente de son sourire

    Echanges au filet avec le McEnroe de la psychanalyse
    Des balles sortent mais certaines restent dans le court
    Intéressons-nous à ces dernières, elles dessinent le contexte

    Où je me demande si je ne suis pas
    En train de comprendre que ce n’est pas un épisode
    Mais tout un contexte qu’il faut éclairer

    Où je m’interroge si une certaine aptitude
    Au dessin des contextes
    Ne pourrait pas m’aider, partir du plan

    Où je découvre
    Que, pressé par le temps
    Je finis, un peu, par lâcher le morceau

    J’arrive en retard à la réunion d’équipe » Je m’excuse, je sors de chez mon psychanalyste "
    En fait mes collègues ne se formalisent même plus

    Je prends trois points comme on dit
    Je les note ici pour ne pas oublier
    MODCONS / MXloader / REFTEC

    Je file à la Sorbonne
    Rejoindre Adrien
    Pour une Italienne de l’Étreinte

    J’en sors un peu laminé
    Je croise Sarah à la maison
    Discussion qui porte, et rires, et partages

    Je mange ma soupe
    Je mange mon morceau de fromage
    Je tente de me mettre au travail, quelle fatigue !

    #mon_oiseau_bleu