#mon_oiseau_bleu

  • Zoé fabrique un lièvre
    En chiffons
    Pour L.L. de Mars

    Petit-déjeuner surprise
    Avec les deux grands
    Inhabituellement levés

    Je suis tout de suite rattrapé
    Par les préoccupations du travail
    Il n’est pas huit heures

    Et après une heure et demie
    De demie urgence
    Une réunion tendue

    Je vais déjeuner
    J’emmène une douzaine de pages
    De Frôlé par un V1

    Au BDP
    Je lutte contre une seule page
    Je devrais laisser reposer

    Je marche
    Sous la bruine
    Lunettes et esprit embrumés

    Je n’ai pas le moral
    Je m’en rends bien compte
    Et j’ai mal aux genoux

    Après-midi morne
    En open space
    Quelques plaisanteries, rien

    En sortant, course
    Aller chercher Zoé au théâtre
    Et courir après papier à la mairie

    Je n’ai que faire de ce monde de papiers
    Je n’ai que faire de ce monde de preuves
    Ces papiers-là empêchent mon œuvre de papier

    Papier
    Papiers
    Papier

    Est-ce que la pire utilisation qui soit
    De la merveilleuse invention qu’est le papier
    Ce ne sont justement pas les papiers ?

    Je rêve d’un monde de paroles tenues
    Et de papiers sur lesquels ne seraient
    Retenues que les paroles qui comptent

    En fin d’après-midi
    Mathieu sauve la journée
    Raffut sort en mai

    En fin d’après-midi
    Mathieu me donne un souci insigne
    Je dois rendre les dernières corrections, vite

    Et naturellement
    Se pose la question
    De l’image de couverture

    Et je retrouve, intact
    Mon état de nerfs déjà éprouvé
    Pour la couverture de la Fuite

    Intéressante perspective
    Je suis très calme devant l’échéance éditoriale
    Et je perds les pédales pour une question d’image

    Purée de bleues d’Artois
    Gratinée au parmesan
    Poires et oranges maltaises

    J’emmène Sarah au cinéma !
    L’Insoumis de Gilles Perret
    Salle pleine. Municipalité communiste

    Nicolas m’accueille en ironisant :
    « Je ne t’attendais pas sur ce film
    – Plus ouvert d’esprit que tu ne crois ? »

    Nous croisons dans cette salle pleine
    Antoine et Floriane
    Échange amicaux

    Mélenchon bouffe un peu son réalisateur
    Du coup le film devient sans doute
    Plus militant et moins documentaire qu’anticipé

    Quelques moments de grâce simple
    Le tir de barrage des médias
    Assez bien représenté et décortiqué

    Le voyage à Rome
    Est une catastrophe pour Mélenchon
    Mélenchon montré poseur, ce qu’il est

    #mon_oiseau_bleu

  • Rêve labyrinthe
    Transcription difficile
    Notamment de la chronologie

    Nouveau grand magasin disquaire-libraire
    Le magasin a beau être très étendu
    Je n’y trouve presque rien

    Le magasin a beau être très étendu
    Je n’y trouve presque rien
    On se croirait à la Fédération Nationale d’Achats des Cadres

    Dans la partie librairie
    Une exposition et son catalogue
    Retracent l’agonie d’un réfugié

    On a retrouvé son téléphone de poche
    Avec lequel il a documenté
    Son agonie et sa fin

    Levée de boucliers de part et d’autre
    On n’a pas le droit, on a le devoir de
    Cent Commentaires

    C’est dimanche matin dans le monde
    Et je mâche et remâche cette idée d’un récit
    Aux Cent Commentaires

    Petit déjeuner tendu avec Emile
    Qui m’impose un rythme qui n’est pas le mien
    Le mien, le dimanche, c’est café free jazz

    Petit déjeuner avec Emile
    Auquel j’impose une couleur qui n’est pas la sienne
    La sienne, c’est tartines et sortir au plus tôt

    On part au marché
    Froid, humide, désert
    Des kumquats !

    Je déballe mes courses
    Je nettoie mon réfrigérateur
    J’organise les restes d’hier soir

    Je monte tasse de café en main
    Prêt à en découdre avec le rêve de cette nuit
    Qui n’a aucun sens, pour le moment

    J’organise un déjeuner de restes
    Avec, plus ou moins
    Les mêmes personnes que pour le dîner

    Belle conversation
    Avec Clément et Sarah
    L’âge de mûrir

    Je pars au bois de Vincennes avec Émile
    Belle lumière, vent froid, ombres
    Émile de peu de paroles

    Dans l’ancien jardin des colonies
    J’avise un banc que je n’avais jamais vu
    J’entame une conversation avec Émile

    Quand nous reprenons notre promenade
    Nous passons devant le petit pont
    Aux serpents à sept têtes

    Un des petits cours d’eau
    Compte désormais
    Un passage à guet

    Je croise Marc-Antoine
    Un de mes anciens joueurs
    Sa largeur d’épaules m’impressionne

    Tristement j’apprends qu’il a été repéré
    D’où la largeur d’épaules, les gros bras
    Et les grosses cuisses

    Commence la session
    D’entraînement la plus épineuse
    De ma carrière d’entraîneur

    Défaire les mensonges
    Du sport professionnel
    Ses miroirs aux alouettes

    Marco, ne fais pas ça
    Pour l’amour de tout ce que je t’ai appris
    Le rugby c’est un jeu, c’est fait pour s’amuser

    Elle est très longue
    Cette conversation
    Mais j’y tiens. Plus que tout

    Mais Phil c’est toi qui m’as appris
    À jouer, à bien jouer, à aimer le rugby
    Je sais Marco, je sais, je m’en veux

    À la fin on se donne
    Une accolade
    Promets-moi !

    Je finis le tour du lac des Minimes
    Songeur, je dois appeler la mère de Marco
    Comprendra-t-elle ?

    Un thé
    Deux parties d’échecs
    Un peu de lecture

    Satoko
    Dimanche
    Soir

    Ultime razzia de restes
    Accommodés
    Belle diversité dans les assiettes

    Epuisé, je donne une dernière chance
    À la deuxième saison d’Occupied
    Mais quelle déception, quelle promesse non tenue !

    Là où la complexité des situations
    N’était jamais gommée, les personnages
    Evoluant et jamais on ne voyait de soldats

    C’est désormais que des épreuves de forces
    Des personnages engoncés dans leurs certitudes
    Et, un comble, des scènes d’action

    Ce sont les mêmes acteurs
    Mais ce ne sont plus
    Les mêmes personnages !

    #mon_oiseau_bleu

  • Rêve érotique
    Comme dans Une fuite en Égypte
    Tu vois ?

    Zoé, inversion des valeurs
    Me réveille en catastrophe
    On conduit à Decroly en 9 minutes !

    Revenu à la maison
    Pendant qu’Émile écoute du rap
    Je mets #mon_oiseau_bleu du jour en ligne

    #mon_oiseau_bleu
    #moindres_gestes
    #de_la_dyslexie_creative

    Trajet silencieux
    Pour aller chez le psychologue
    Emile comme concentré

    Dans le café turc, ou kurde
    Du hockey sur glace
    Là où habituellement le football

    Personne ne regarde jamais plus
    Les images des téléviseurs dans les cafés
    Mais je ne dirais pas que ces images sont inoffensives

    Je m’interroge toujours cependant
    Sur les moyens pléthoriques déployés
    Pour fabriquer des images qu’on ne regarde plus

    Je prends mon courage à deux mains
    Et répare l’éclairage arrière deul’ carrette
    Patience, lenteur, j’y prendrais presque plaisir

    C’est peut-être à de telles occurrences
    Que je sens à quel point
    J’ai été déplacé dernièrement. Psychanalyse

    C’est dans les corvées mécaniques
    Que je ressens le plus l’aide du psy
    J’y allais pour une peine de cœur

    Je repasse prendre Zoé
    A son zoo-école
    Ma vie comme chauffeur de ministres

    Retour à la maison
    Je reprends la main
    Sur le déjeuner

    Darnes de saumon
    Piment-citron, riz
    Mimolette, figues sèches

    N’écoutant que mon courage
    Virgule
    J’emmène Sarah taffer

    Pendant que je fais quelques courses d’appoint
    Elle s’installe derrière sa caisse
    Je suis parmi ses premiers clients. Fier

    Rentré à la maison
    Je finis la première passe
    De reports de corrections sur Raffut

    Je commence à avoir un peu de métier
    Je laisse reposer, décanter, retomber
    Je referai une dernière lecture mercredi

    Je descends
    J’avise le brin
    Je m’y mets

    Une première vaisselle
    Un premier nettoyage
    Et je démarre la cuisine

    Roulés thon guacamole
    Bricks à l’œuf
    Trois quiches de légumes

    Courgette mozzarelle
    Poivrons bleu
    Champignon conté

    Je fais cuire un bon kilogramme
    De pene pour trois salades
    Zoé cherche des recettes

    Cake poivron mimolette
    Beignets de courgettes
    Crevettes sautées

    Et ensuite, je débite les légumes
    Émile, va, vient, balaie le jardin
    Zoé parfaite mirlitonne

    Je me pose un peu
    Je m’allonge même
    Sans penser à rien, rêvasser

    Tout à l’heure
    J’irai fièrement chercher
    Ma fille dans sa supérette

    Je la déposerai devant la maison
    Où l’attendront, frères, sœurs, cousine
    Mais surtout amies et amis. 19 ans !

    Torture
    La grande table est garnie d’un buffet
    Auquel il ne faut pas toucher avant 22 heures

    Je pars chercher Sarah
    Avec Madeleine et Satoko
    Qu’elles sont toutes grandes !

    Les unes et les autres
    Découvrent l’ampleur du buffet
    J’aurais réussi cela dans la journée

    On douche Sarah de cadeaux
    Après une distribution (équitable)
    D’un tiramisu pour quinze personnes

    Tiramisu pour une équipe de rugby
    Neufs œufs, 750 grammes de mascarpone
    150 grammes de sucre, biscuits à la cuiller à volonté

    Café, un dé de rhum
    Cacao amer à saupoudrer
    Entre les couches

    Je peine à trouver le sommeil
    Dans une maison où, pourtant
    Tous les enfants dorment

  • Rêve érotique
    De la babysitteuse de Zoé
    Comme dans L’Homme qui aimait les femmes, tu vois ?

    Démarrage difficile de Zoé
    L’adolescente se fait ado l’est chiante
    Puis, on rigole, comme chaque fois

    Dans l’open space
    Je suis rapidement rattrapé
    Par les mauvaises nouvelles d’hier

    Ça se complique
    On m’appelle du centre d’Emile
    Emile continue d’être agité

    Superposition des soucis domestiques
    Avec les préoccupations professionnelles
    L’abattement n’est pas loin

    Je marche jusqu’à la Croix de Chavaux
    En passant par des rues inédites
    Restaurant chinois avec J.

    J’arrive de mauvais poil
    J. me déride vite
    Surtout on discute de plein de choses

    On discute de plein de choses
    Qui n’ont pas grand-chose
    A voir avec mes préoccupations

    Je sors du restaurant chinois
    Tout sourire
    Pourtant les seiches n’étaient pas délicieuses

    Retour
    Marche
    Ensoleillée

    J’aurais aimé travailler un peu à Raffut
    Au lieu de quoi l’open space
    Me sert de larges rations de trucs indigestes

    Je rejoins Emile chez l’orthophoniste
    Plaisir de constater sur pièces
    De nouveaux progrès récents

    Émile est désormais capable d’épeler
    Un mot à l’envers, ce que, dyslexique, un peu
    Je suis incapable de faire, euqixelsyd

    On passe au temple de consommation
    Chariot rempli à ras bord
    Anniversaire de Sarah demain

    Parfumerie pour cadeau d’anniversaire
    Remarque stupide de la vendeuse
    Non Sarah ne sort pas son père pour qu’il raque

    En est-on vraiment là
    De nos rapports entre générations
    Et de l’occupation de notre temps libre ?

    J’ai tout juste le temps
    De mettre les provisions au frais
    Avant d’emmener Zoé au théâtre

    De retour à la maison
    Quelques parties d’échecs avec Emile
    Je réussis deux belles combinaisons

    Je passe prendre Zoé au théâtre
    J’assiste à la fin du cours
    Talents inégaux des camarades de Zoé

    Émile nous a cuisiné des trofie
    De première bourre
    Richesse de la sauce tomate crème

    Je débarrasse
    Je fais la vaisselle
    Je prépare un tiramisu XXL

    Echange bref avec Hélène
    À propos de Perdre le Nord avec H. Fulton
    Elle a raison, j’obtempère, un peu

    Un jour je me suis orienté en Angleterre
    Avec une carte de la France,
    Égaré en voiture entre Brighton et Dover.

    Epuisé je m’octroie le plaisir
    Du premier épisode
    De la deuxième saison d’Occupied

    Quelle déception !
    Toute la complexité de la situation
    Admirable dans la première saison, envolée

    C’est ennuyeux
    Je déteste les séries
    Celle-là était la seule exception

    #mon_oiseau_bleu

  • Interdit de banquet aux doughnuts
    Aux Rigaudières, je me rabats
    Sur des anguilles grasses et de droite

    J’emmène Sarah
    De bon matin
    À la gare, puis au boulot !

    Dans l’open space sombre du matin
    Je suis contraint d’allumer la lumière
    Corrections de Mathieu sur Raffut

    La justesse des suggestions
    De ponctuation de Mathieu
    Un art subtil et très discret

    Déclaration publique
    En vrai je n’écris pas aussi bien
    Que dans mes livres

    Et mes livres
    Je ne peux pas dire
    Que je les écris tout seul

    Mon éditeur et mes enfants concordent
    Mes explications sont interminables
    Avec Papa la punition c’est la longueur de l’explication

    Après deux petites heures
    De report de corrections
    Je respire : ça va aller, ce sera même bien

    Un jour je serai délivré de l’open space
    Un jour je ne déjeunerai plus
    Dans une cantine

    Le poisson blanc
    De la cantine

    Dit souvent Zoé

    Au BDP
    Je ne parviens pas à travailler
    Entouré de personnes qui savent tout, sur tout

    Parfois le bruit du café
    Est la musique de fond dont j’ai besoin
    Pour écrire, comme un diapason

    Et parfois
    Le diapason est fêlé
    Et rend un la dénaturé

    Il est long le chemin du retour
    Entre le BDP et l’open space
    Surtout sous la pluie

    Dans l’open space des collègues
    Parlent véhément de choses graves
    Une revendication ? Non, un match de manchots

    Je me bats
    Contre une feuille de calcul
    La feuille de calcul c’est l’invention du diable

    Je rentre
    À la maison
    Un peu sans forces

    Je pars marcher un peu avec Émile
    Léger crachin mais un peu d’air
    Lave efficacement les trépidations du jour

    Je fais la soupe du jeudi
    Carottes, potimarron, poireau
    Oignons, céleri, mozzarelle, huile, sésame

    Émile file au garage écouter du rap
    Zoé fait la vaisselle comme demandé par sa conscience
    Sarah révise son code : je mets un vieux disque

    Pas convaincu a priori
    Je monte au Kosmos
    Voir Aus dem Nichts de Fatih Akin

    Je crois que je déteste tout
    Dans un tel film
    Absolument tout

    Je déteste les procédés malhonnêtes
    Je déteste le spectaculaire
    Je déteste la canalisation des émotions

    Je déteste les grosses ficelles de narration
    Je déteste les bons sentiments
    Je déteste la glorification de la vengeance

    Je déteste les stéréotypes
    Je déteste que tout aille dans le même sens
    Je déteste les symboles maniés pesamment

    Je n’ai pas trop aimé
    Aus dem Nichts
    Nichts bleibt nichts

    C’est presque comme
    Si je me couchais
    De mauvais poil

    #mon_oiseau_bleu

  • Je merdouille pour retenir
    Les deux ou trois mots-clefs
    Qui me feraient retrouver le récit de mon rêve

    En fait les deux ou trois mots-clefs
    Qui me viennent sont les deux ou trois
    Rendez-vous importants de la journée

    Ainsi va le monde des rêves
    Littéralement fragiles comme des bulles
    Fragile comme un mot-clef

    Demain j’oublierai les rendez-vous importants
    Au profit des mots-clefs de mes rêves
    Et ma journée n’en sera que plus éclairée

    Je croise Émile brièvement
    À la table du petit-déjeuner
    Échange de plaisanteries à propos de ses sœurs

    Difficile réveil de Zoé
    Tous les matins chercher
    Le moyen neuf de la réveiller

    J’emmène Zoé chez l’orthophoniste
    Seul dans la salle d’attente je pleure de rire
    Histoire de la littérature récente d’O. Cadiot

    De retour, je tente de poser un peu mon sac
    Récapituler mentalement ce dont je dois parler
    Au pédopsychiatre d’Émile

    Je cuisine des nouilles sautées
    Au satay, en tête-à-tête avec Zoé
    Ça sonne bien non ?

    Emile rentre
    Lui et moi reprenons
    Les éléments de l’aventure d’aujourd’hui

    Je me gare à la Croix de Chavaux
    On prend bien nos repères avec Émile
    On fait deux fois le chemin du quai à l’arrêt du 127

    Tu te sens
    Prêt ?
    Oui !

    Dans le métropolitain
    J’envoie d’interminables messages
    Notamment à Sarah qui vit des trucs pas drôles

    Rendez-vous trimestriel constructif
    On fait un peu l’éloge d’Émile
    Évolution très favorable du moment

    Voyage du retour
    Vers République je commence
    À retenir un peu ma respiration

    À Voltaire
    Tu es prêt ?
    Oui ! J’ai confiance

    Sur le bord du quai
    Je peine à croire ce que je suis en train de faire
    Je laisse les portes se refermer sur le visage d’Émile

    Il
    Est
    Lâché

    La rame s’engouffre dans le tunnel
    Emportant avec elle
    Son miracle d’autonomie

    La rame s’engouffre dans le tunnel
    Me laissant seul sur le quai
    Pleurant de joie et d’émotion

    Je descends la rue de la Roquette
    Jusqu’à L’Industrie où j’ai rendez-vous
    Je suis en avance.

    Mathieu arrive en même temps
    Que le message d’Émile
    Je chui arrivai à la méson

    On va pouvoir, en toute tranquillité
    Travailler sur Raffut
    Où il est question d’un certain Émile

    J’ai un peu honte
    Du nombre invraisemblable
    De coquillettes semées derrière moi

    Avec une précision admirable
    Mathieu a glissé quelques virgules assassines
    Qui tout d’un coup donnent au texte une qualité !

    Et j’imagine tout quinquagénaire que je sois
    Que j’aurais atteint la maturité d’auteur
    Quand il n’aura plus besoin de me signaler ceci ou cela

    J’aime, par-dessus tout
    La chaleur, l’intelligence
    Et la confiance de cet échange

    Et il faut que soit dit
    Que lorsque j’échange à ce propos avec des auteurs
    Ils sont consumés de jalousie à cette évocation

    Je repars donc
    Avec deux kilogrammes
    De coquillettes dans ma besace

    J’arrive à l’auberge des pieds sous la table
    Dal d’Adèle-Zoé pleine d’initiative
    « Ça a été ta journée aujourd’hui, Papa ? » Oh oui !

    Je prends Émile à part
    Je le complimente à nouveau
    Maturité et confiance

    Malgré tout les émotions ça fatigue
    Avant de lire, je regarde
    Les premières corrections de Mathieu, ça va

    Quelques pages
    De Poésie verticale
    De Roberto Juarroz

    #mon_oiseau_bleu

  • http://desordre.net/musique/gillespie.mp3

    Devenu spécialiste de restauration
    D’œuvres numériques en intelligence artificielle
    Je reprends des enregistrements de Gillespie

    Dizzy passe à la maison
    Et joue de la trompette
    Pour notre plus grand plaisir

    Puis c’est une commande
    De la manufacture nationale
    De savonnerie de Lodève

    Il faut reprendre
    Un tapis de Twombly
    Les Quatre Saisons

    Je travaille
    Dans le garage
    Avec Twombly

    Enfin c’est le déchiffrement
    De la lettre d’adieu d’un ami poète
    Sauvegarde d’un fiel pur

    Je me lève comme un ressort
    Je crois que j’aime bien travailler
    Avec Dizzy Gillespie et Cy Twombly

    Mon dernier vers
    Rapporterait beaucoup
    Au Scrabble

    Déjeuner
    Et conduite à la gare
    Avec Sarah

    Retour maison
    Home office ce matin
    Le café passe le free jazz aboit

    J’expédie les affaires courantes
    De très bonne heure
    C’est surréaliste

    Je prends mon café
    En accompagnant le petit-déjeuner
    D’Émile, grommellements de part et d’autre

    Grommellements de part et d’autres
    C’est dire si entre sangliers cévenols
    On se comprend parfaitement

    C’est étonnant le home office
    Ça barde au bureau
    Et vous n’avez toujours pas pris de douche

    Je passe à la poste
    Chercher les deux colis de Laurence
    Bardés d’écritures thaïlandaises

    Le schéma synaptique de la factrice
    Doit être autrement plus compliqué
    Que le plan du Désordre. Impressionnant

    En un peu plus d’un quart d’heure
    Elle est malgré tout parvenue
    À me faire signer deux bordereaux

    Il était remarquable de voir
    A quel point elle avait égaré ses collègues
    Mais semblait, elle, s’y retrouver. Du grand art

    À la banque, ma banquière
    Bénéficie de mes lumières
    En informatique, ça va plus vite

    Quelques échanges de mails
    Un disque et je réchauffe
    Les restes de galette coréenne

    Restes de galette coréenne
    Reste de salade de tomates
    Une orange sanguine qui reste

    Je fais halte au BDP
    Pour écrire-relire un peu
    Je n’arrive pas me concentrer

    Je n’arrive pas me concentrer
    Du coup ce que j’écris
    Est tout capillotracté. Et sera à refaire

    Il y a dix jours sur la scène de Beaubourg
    Aujourd’hui sur la sellette au travail
    Nettement moins à l’aise en réunion donc

    Deuxième réunion de la journée
    Je rencontre pour la première fois
    Un collègue que je connais depuis six ans

    Nous aurions pu nous croiser
    Dans les rues de Montreuil
    Sans se reconnaître

    Dès lors je ne suis pas certain
    Que ce sera un plaisir de le croiser
    Dans les rues de Montreuil

    Harassé
    Exsangue
    Rincé

    Je rentre donc essoré
    Je tente de prendre les devants
    Avant qu’on me demande ce qu’on mange ?

    Je cuisine des gnocchis
    Aux épinards dans un plat trop grand
    C’est comestible mais pas onctueux

    Pendant que Zoé fait la vaisselle
    Émile m’impose deux défaites
    Cuisantes aux échecs

    Dans tous les films copiés dimanche
    Je me décide finalement pour
    L’Homme qui aimait les femmes de Truffaut

    Et je pensais que c’était le seul film
    De Truffaut pour lequel
    J’avais encore un peu de tendresse

    Et bien pas du tout
    Ce film rejoint le reste du corpus
    Pour lequel je n’ai aucun intérêt, petit maître

    #mon_oiseau_bleu

  • Je suis assailli
    Par une vieille dame un peu ronde
    Qui porte une ceinture d’explosifs

    Je donne une concert-conférence
    Le public tricote en m’écoutant
    Le cliquetis des aiguilles rythme tout

    Le succès de Raffut est tel
    Qu’on me propose une opération de rajeunissement
    Pour allonger artificiellement ma carrière littéraire

    Les rêves
    Parfois
    Des fois !

    http://www.desordre.net/bloc/ursula/2014/sons/rem.mp3

    Je dégèle mon parebrise
    Pendant que l’autoradio
    Joue REM, comme à Chicago

    Arrivé de bonne heure en open space
    Avant toute chose, j’ouvre le fichier
    Que je dois terminer aujourd’hui

    Ne plus reculer
    Ne plus fuir
    Ne plus mentir

    J’écris de drôles de choses
    Ce matin
    En open space

    Pour me donner du courage
    Je me suis dit qu’en fin de journée
    J’en ferai mon poème pour aujourd’hui

    1 PRIORITÉS 3
    2 ÉVOLUTIONS MAJEURES 3
    2.1 Création automatique des modules et de leur rattachement aux serveurs

    2.2 Élargissement du nombre de champ importé depuis ASSETDB
    Et depuis d’autres sources 3
    2.2.1 ASSETDB 3

    2.2.2 AUTRES SOURCES 3
    2.3 AJOUT de critères dans la construction de l’URL 4
    2.3.1 Ajout du métier 4

    2.3.2 Ajout de l’OS 4
    2.3.3 Ajout de la criticité 4
    2.4 Possibilité de créer un module technique sans rattachement à REFPRO 4

    2.5 Chantier des retours en rédaction 4
    2.5.1 Envoi de mails 4
    2.5.2 Visualisation des consignes en retour de rédaction 5

    2.5.3 Ajout du critère de métier dans la recherche 5
    2.5.4 Évolution du workflow 5
    2.6 Suppression et évolution de rôles 5

    3 Évolutions-corrections 6
    3.1 Renseignement des serveurs en erreur lors de l’import ASSETdb 6
    3.2 Correction bug pilotage (tracker #13000) 6

    3.3 Mise à jour de l’histogramme 6
    3.4 Création de KPI 6
    3.5 Gestion des consignes obsolètes 6

    3.5.1 DÉFINITION 6
    3.5.2 PÉRIODICITÉ 6
    3.5.3 PROCESSUS 7

    3.6 STATUT à réviser 7
    3.7 Établir les calendriers par groupes de support et par module 7
    3.8 Pavé serveurs à faire disparaître de la vue pilotage 8

    3.9 Astreinte visible seulement dans les horaires. 8
    3.10 Message avertissant de l’absence de groupe de support 8
    3.11 Bug d’affichage dans le menu groupe support 8

    3.12 Corriger la limite de caractères sur les consignes variabilisées.
    3.13 Bug affichage Consigne avec caractères html 8
    4 MXloader 8

    4.1 Import de serveurs 8
    4.2 Import serveurs - module 8
    4.3 Export module-groupe 8

    4.4 Suppression module-groupe 8
    4.5 Export groupe support 8
    4.6 Suppression groupe support 8

    4.7 Mise à jour des Groupes supports 8
    4.8 Export module 8
    4.9 Mise à jour des Modules 8

    4.10 Faire apparaître le changement de statut
    Dans historique quand utilisation du MXloader
    5. Micael 9

    Après d’aussi arides poèmes
    Je trouve refuge au BDP
    Et écris dans une langue plus familière

    L’anthropologie a déserté les lieux
    Je souris en pensant à mon pote Lacan
    Il n’avait pas tort sur tout. Me comprends

    Je suis attendu de pied ferme
    Par Émile qui guette mon retour
    Pour une partie d’échecs. Nul repos

    Ce soir Sarah
    Et mon père
    Fêtent leurs cent ans

    Soit : Le précédent carré permettait de jour aux échecs
    Le suivant permettra de jouer aux dames
    Bon anniversaire Papa !
    Quel est l’âge de Sarah ?

    Je prends trois dérouillées
    Aux échecs contre Émile
    Je m’excuse je n’ai pas le niveau

    Pâtes au saumon paprika
    C’est lundi soir dans le monde
    Mimolette ancienne

    En début de soirée
    Je repasse dans les sillons de Frôlé par un V1
    Que je continue de creuser, mais jusqu’où ?

    Mes parents déposent Sarah
    Après leur dîner au restaurant
    J’offre un Balvenie à mon père

    Discussion animée et joyeuse
    Entre les générations
    Échanges d’anecdotes

    Ils s’en vont
    Je monte
    Je lis j’éteins

    #mon_oiseau_bleu

  • Je dors peu
    Je bâcle mes rêves
    Et mon petit déjeuner

    Je file en hâte
    Au marché
    Légumes d’hiver et grisaille

    Je lance immédiatement
    Un clafoutis de clémentines
    Pour Maryam ce midi

    http://www.desordre.net/musique/zappa.mp3

    Et ensuite je range
    Mes légumes et mes fruits
    Un peu de musique : Zappa !

    Ruban périphérique
    Broken hearts are for assholes
    Maintenant ça me fait rire, il était temps

    Chaque fois que je vais chez mes amis
    Je passe devant cette maison
    Dans laquelle une drôle d’aventure, il y a trente ans

    Julien me proposerait presque de soigner
    Le mal par le mal et donc
    Un martini Dry façon Churchill, why not ?

    Somossas de Maryam
    Chili sine carne
    Clafoutis pas foutaclis !

    Maryam part pour un rendez-vous important
    Le soleil hivernal subreptice cède sa place au déluge
    Combien de fois ce temps sur ce paysage si familier ?

    Julien a téléchargé Douze homme en colère
    Pour ma grand Sarah qui doit l’étudier
    J’en profite pour copier moult films !

    Café qui traîne un peu en longueur
    Echanges toujours ironiques avec Julien
    Rattrapé tout d’un coup par la fatigue de cette nuit

    Chemin du retour
    Quel con, je n’ai pas pris mon appareil
    Je photographie le tunnel végétal de Raffut au téléphone

    http://www.desordre.net/bloc/ursula/2014/sons/rem.mp3

    Je me faufile
    Dans une circulation épaississante
    En écoutant un vieux disque de REM

    Je tente de m’intéresser vainement
    Au match de rugby France-Ecosse
    Le chauvinisme de la télévision contredit : yes !

    Le rugby professionnel
    Est devenu ce puissant labour
    Sans étincelles (in Raffut)

    Je vais redescendre m’intéresser
    A l’épineuse question
    Du repas de retour des enfants

    Adaptation du principe de galette coréenne
    Que des légumes et des oignons
    Le tout en quatre petits tas dans un plat à paella

    Succès d’estime
    Auprès de mes enfants
    Presque aussi fort que conversation avec Mathieu hier !

    Quelques parties d’échecs avec Émile
    Festival d’ouvertures nouvelles
    Certaines plus jouées depuis des lustres !

    Ah celle-là, je la reconnais
    L’ouverture berlinoise, une rareté
    Tu sais papa je ne connais pas les noms

    Non c’est vrai mon fils
    Tu ne les connais par leurs noms
    Mais tu as bien compris leurs principes !

    C’est avec la berlinoise déterrée
    Que Kramnik a détrôné Kasparov
    Je ne sais pas qui c’est Papa

    Quand il était petit on demandait à Emile
    Quel était son joueur de rugby préféré
    – Augustin ! (un de ses camarades du club)

    Ben disons que Kasparov
    C’est un peu le Chabal
    Des échecs, l’Ogre de Bakou

    Depuis mon lit
    Je cours aux toilettes
    Lecture de « papa travaille », O. Cadiot

    Tentative de citation
    En trois lignes
    D’Histoire de la littérature récente

    On écrit très peu
    On passe son temps à relire
    Comme on remange son dîner froid le lendemain

    Voilà votre destin
    Si vous voulez devenir écrivain
    Ou écrivaine à tout prix

    Vous allez découvrir
    Que vous ne ferez pratiquement que ça :
    Vous lire et vous relire

    Très peu d’écriture
    Au sens où on l’entend d’habitude :
    Une marée de mots qui sortent de votre corps

    Ce n’était pas prévu
    Ce n’est pas tellement de relire qu’il s’agit
    C’est plutôt de trouver sans cesse à redire

    Vous devenez votre premier lecteur mécontent
    Un cobaye enfermé dans son bureau obligé
    De corriger en gémissant la même rédaction idiote

    Pendant des années
    On inflige aux portes de réfrigérateurs
    Le même torture test en les claquant des milliers de fois

    Pour tromper l’ennui
    Vous pouvez ouvrir ou fermer la porte
    Chaque matin avec une humeur différente

    Vous pouvez aussi lire les mêmes lignes
    à la lumière d’un nouvel événement
    Ca vous changera

    Et ça donnera au même texte une couleur spéciale
    Il va s’apaissir, prendre du volume
    Au point que certains chapitres ressembleraont à des espaces

    Dans lequel vous, ou votre narrateur
    Vous déplacerez aisément
    Et des mouvements de vie apparaîtront

    Et on dort
    Très bien
    Après pareille lecture

    #mon_oiseau_bleu

  • Je suis semé en voiture par Clément
    Mais Madeleine de la NASA
    Me vient en aide

    Et à vrai dire entre Madeleine de la NASA
    Et moi ça colle drôlement
    Son corps a la densité du mercure

    http://desordre.net/bloc/ursula/2017/sons/dans_les_arbres.mp3

    Café
    Regard lointain
    Back To The Trees !

    Je fais mes lignes d’écriture
    Comme d’autres font leur longueur de piscine
    Je devrais faire plus de piscine et moins écrire

    Phil, c’est « vingt lignes par jour
    Génie ou pas », et non « 10.000 mots par jour
    Sans génie » !

    Et
    Il retourne
    Dans ses rêves

    Et je perds toute contenance
    J’envoie un mail à Sophie, JLG et Fred Frith
    Pour leur parler de mon rêve de trio de la veille

    Le mail envoyé
    Je redoute plus que tout
    Leurs réponses

    N’empêche
    Cela aurait de la gueule
    Pareil trio

    Sophie Agnel
    Fred Frith
    Jean-Luc Guionnet

    Dans mon rêve
    Le Bösendorfer du Tracé
    Prenait cher

    Jean-Luc
    Jetait des notes
    Dans le piano ouvert

    Et Sophie
    Prêtait ses e-bows
    A Fred Frith, les rêves de fois

    Sophie se marre
    Fred s’interroge
    Jean-Luc se dit pourquoi pas ?

    Qui après cela
    Pour tenter de minimiser
    La portée des rêves ?

    Je file à l’anniversaire d’Adrien
    Décor de rêve, petits plats dans les grands
    Epatants jeunes gens tous très intelligents

    Margaux me présente sa collocataire iranienne
    Je tente de mettre à profit mes connaissances
    Héritées de mon amitié avec Maryam

    La jeune femme comprend mieux l’anglais
    Et elle parle avec un accent très familier
    Elle est, en fait, née à Southampton !

    Du coup on parle de Portmouth
    Beaucoup plus que de Bandar-Abbâs
    De fish & chips que de curry !

    Longs échanges avec Mathieu
    Il me redit sa confiance dans Raffut
    Je suis aux anges

    Avec Tiffanie
    Je me réjouis déjà
    De coller des étiquettes de SP

    On me complimente une fois de plus
    Sur le gâteau de châtaignes
    Je raconte la longue histoire de sa recette

    Tiffanie
    Me soupçonne, je le vois bien
    De bien savoir raconter les histoires

    Adrien insiste pour que je danse
    Non Adrien, tu peux me faire jouer
    De la guitare devant 100 personnes, mais pas danser

    C’est vraiment une très belle fête
    Dont je suis l’aîné
    Et c’est très chouette

    N’empêche c’est bête
    Vieux loup des steppes
    De ne pas danser

    Retour anxieux
    Mais pourquoi ?
    Piques au cœur

    Coucher anxieux
    Oppression thoracique
    Insomnie, mais pourquoi ?

    #mon_oiseau_bleu

  • Un chef de renom
    Accommode les restes
    D’une fête à Bibracte

    Il rallonge une mayonnaise figée
    En ajoutant d’une huile délicieuse
    Et brasse à la main, proprement

    Il redonne quelque fraîcheur
    À des fruits de mer
    Et cuit des flans au caramel

    Emile me donne bien de la difficulté
    Se resservant sans cesse
    Sans comprendre que tout est payant, et cher

    Le Tracé provisoire
    Me donne carte blanche
    Pour organiser un concert de trio

    Sophie Agnel, piano
    Fred Frith, guitare
    Jean-Luc Guionnet, saxophone alto

    Heureusement que Zoé est là
    C’est elle qui me réveille
    Il était temps d’ailleurs

    On traverse un bois de Vincennes
    Étonnamment désert
    Et encore sous la neige, moins féérique

    J’arrive en open space
    L’autoradio ne m’a pas mis en rogne
    Je suis prêt à en découdre

    Je bute pas mal à mettre
    Le rêve de mayonnaise
    En forme. Sensations trop visuelles

    Par malheur l’open space
    Se peuple de bonne heure
    De collègues craignant la neige

    Réunion
    Réunion
    Réunions

    Entre mes deux cheffes
    Ça va
    Je ne fais pas trop le malin

    Réunion mensuelle de production
    Je repars avec des devoirs
    Ça devrait m’aider contre le laisser-aller

    Je passe chercher l’affiche de L’Étreinte au labo
    Je déjeune d’un délicieux lahmacun, œuf épinards
    Et d’un très bon fourré aux dates

    La neige tombe un peu plus dru
    (Accent québécois) nul doute nous allons avoir droit
    À une très divertissante apocalypse française

    Réfrigérateur expérience du vide
    Temple de consommation vendredi
    Expérience du trop-plein

    Chez l’ophtalmologue
    Où j’accompagne Sarah
    Je guette anxieux le déclin de sa vue

    Ça va
    Elle n’a perdu
    Qu’une demi-optrie

    Rentré à la maison
    Je trouve Zoé qui passe le balai
    Facétieuse : « je ne te félicite pas, quel désordre ! »

    En chemin pour le théâtre
    Je lui explique ma journée au travail
    EdB, Cahier des charges, maquette, prototype, tout le toutim

    Facétieuse :
    « Mais tu ne préfères pas
    Quand tu travailles avec Monsieur Genoudet ? »

    Soupe chinoise aux raviolis
    C’est bien, je me soigne
    La bouche en feu, j’adore

    Toutes clarinettes dehors
    Deux clarinettes en si bé
    Posées sur deux sièges

    Jacques DiDonato
    Xavier Charles
    Quel voyage !

    La musique c’est aussi ça
    Deux types qui soufflent
    Dans leurs tuyaux percés, doucement

    http://desordre.net/bloc/ursula/2017/sons/dans_les_arbres.mp3

    Par moments
    Je pense à Back To The Trees !
    Evidemment, Xavier Charles

    Se joint un troisième souffleur de si bé
    Ça alourdit un peu le truc
    Mais c’est beau quand même

    La blague habituelle de Jacques :
    « Des questions ? »
    Nombreux enfants lèvent la main

    Réponses bienveillantes
    Des musiciens, oui, on sait aussi jouer
    Comme on t’apprend au conservatoire !

    Et joignant le geste à la parole
    Jacques, une très belle gamme ascendante
    Le troisième souffleur même gamme. Rires

    Xavier Charles :
    « Mais ce qu’on joue
    Ça reste de la clarinette ! » Rires

    Bref échange avec Jacques
    Qui me présente Xavier Charles
    Qui découvre un fan de Back To The Trees !

    Retour autoradio
    Marie Richeux et des lycéens
    Interrogent Catherine Hiegel

    Je déteste l’expression de passeur ou passeuse
    Je trouve que cela fait tare à souhait
    J. en sait quelque chose

    Marie Richeux
    Est à la radio ce qu’Alain Fabiani était au volley
    Une passeuse de génie

    Quelques pages de Cadiot
    Avant le dodo
    Deux éclats de rire. Masque

    #mon_oiseau_bleu

  • Je vais de ruelles en venelles
    Dans le Bas-Montreuil
    Passant même chez des voisins

    Bloqué je suis contraint
    De demander secours
    Fort gêné

    Mais en fait pas du tout
    J’appartiens, sans le savoir
    À un réseau d’enfants de la lune

    Sortant après échange d’une belle hospitalité
    Je croise une fanfare fantasque
    Et ses deux retardataires qui font de l’écho

    Sur le chemin du Tracé provisoire
    Je croise Jean-Luc Guionnet qui sort de répèt
    Et me propose de me joindre à leur trio

    Papa on va être en retard
    Attends il faut que je note mon rêve
    Soupir de lassitude de Zoé

    Ton de la nana qu’on interviewe
    Des années plus tard : « on arrivait en retard
    Au collège tous les matins à cause de ses rêves »

    Chemin inhabituel
    Pour éviter pentes verglacées
    Bois de Vincennes enneigé, merveille

    Autoradio
    Le gamin-président en chef de guerre
    Envie de coller ces chroniqueurs contre un mur

    J’imprime en hâte (et en cachette)
    La dernière version de Frôlé par un V1
    Dans le bac de réception je vois des corrections !

    Je relis le début
    De Je ne me souviens plus
    Avant de le confier à Mathieu. Ça va

    Je bois café
    Sur café
    Sur café

    Je progresse avec lenteur
    Viel homme, jusqu’au BDP
    Sur des trottoirs verglacés

    Je reprends Frôlé par un V1
    Depuis le début
    L’idée d’un index des morts et des vivants

    Jour de marché
    Le BDP est bruyant
    Mon voisin nuit à ma concentration

    Je passe par des petites rues
    Pour le retour en open space
    Erreur de débutant, verglas. Ça va

    Je dois retourner à l’étude de mon conseil
    Signer des papiers
    Quelle torture que celle du papier

    C’est jeudi
    Dal
    D’Adèle

    On file au Keaton
    Gaspard va au mariage
    D’Antony Cordier

    De bons moments c’est sûr
    Une gentille folie
    Mais que de stéréotypes aussi

    Une sorte de film immature
    Un film qui a l’allant de la jeunesse
    Et qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez

    En sortant Zoé
    Qui a bien aimé, elle
    Allez, dis-moi ce qui déconne

    On rentre finalement de bonne heure
    Un peu de guitare, au casque
    Et de la lecture, Olivier Cadiot

    #mon_oiseau_bleu

  • Je conduis les derniers lacets
    Qui me séparent d’un village escarpé
    Dans les Pyrénées catalanes

    Dans ce petit village
    La maison du père d’une amie
    Récemment décédé

    J’aide mon amie
    À vider la maison de son père
    Notamment la pièce du haut

    La pièce du haut n’est accessible
    Qu’avec une échelle escarpée
    Mon amie a le vertige

    C’est pour cette raison
    Que je viens de Paris
    Dans les Pyrénées, pour l’aider

    Je découvre que le père de cette amie
    N’est autre que Johnny Hallyday (trois « y »)
    Je suis tenté de lui voler une guitare

    Ah jouer de la guitare électrique
    À la Fred Frith (avec trois « f »)
    Sur une ancienne guitare de Johnny !

    Dans la chambre du père
    Les photographies sont en fait
    Des hologrammes qui s’animent

    L’hologramme d’un jeune Johnny
    Qui ressemble à Stephen Stills (même époque)
    Répond à une interview dans un anglais fameux

    L’hologramme du jeune Johnny
    Tient des propos
    Dignes de Guy Debord (même époque)

    Dehors la neige
    A remodelé
    Le paysage

    La neige n’adoucit pas les mœurs
    Échanges amers-amers
    De messages textuels de téléphone de poche

    Pas grave
    Café
    Free jazz

    Je reçois un mail transmis par J.
    Dont le titre de conférence
    Me fait hurler de rire. McEnroe et moi

    McEnroe et moi
    Comprenne
    Qui pourra

    Je retarde le moment
    De la plongée en apnée
    Dans les papiers

    Toujours étonnant pour moi
    De constater après-coup
    Que les papiers ne sont jamais loin

    Pâtes aux sardines
    Longtemps que je n’en avais
    Pas cuisinées. Trop mangé

    Les rues de Fontenay
    Sont méconnaissables
    Pas une voiture, pas un bruit

    Pas une voiture, pas un bruit
    On dirait un mois d’août
    Enneigé

    J’ai pris bien trop de marge
    Je tente de profiter d’une heure
    De promenade dans Paris enneigé

    Mais le cœur n’y est pas
    Comment pourrait-il en être
    Autrement, rue de Rennes ?

    Je signe
    En quatre exemplaires
    Le document le plus important de ma vie

    Sortant de chez mon conseil
    Je ne me sens pas très bien
    Et ce n’est pas gabegie de sardines

    Je passe prendre Zoé
    Seule qui s’ennuie
    Sarah révise puis s’accorde de la luge

    Je trouve une nouvelle piste
    Dans Frôlé par un V1
    Efficace chasseur de fantômes

    Je polis
    Mon anguille
    De cette nuit

    Je tente une nouvelle expérience
    De guitare électrique
    Je détruits des trucs affreux

    http://desordre.net/bloc/contre/sons/bush.mp3

    Zoé interloquée
    Je lui explique ma démarche
    Avec Kate Bush

    Elle pouffe de rire
    Devant les chorégraphies
    Et costumes très années septante

    Puis : tu ne voudrais pas
    Que je te filme en train de danser
    La même chorégraphie ?

    Un quinquagénaire obèse
    Meurt d’une crise de rire
    Dans son pavillon de banlieue

    Mais quels rêves
    De Wuthering heights
    Vais-je faire cette nuit ?

    #mon_oiseau_bleu

  • Je suis poursuivi par une colonne
    De blindés nazis, caché avec les enfants
    Ils ne nous voient pas mais nous pissent dessus

    À la piscine il y a eu inversion
    Entre les petit et grand bassins
    Dans le petit des dorades dans le grand des requins

    Pas rassuré, j’entre malgré tout
    Mis au défi par le jeune maître-nageur
    La piscine rétrécit, je grossis

    Je fais déborder le bassin
    Disparus les requins par la bonde
    Même la baleine. C’est plus curieux

    Alors là, celui-là
    Me dis-je en le notant
    Je suis content de le faire un mardi

    En chemin vers le collège
    Zoé me récite la révolution française
    Et passe directement à Bonaparte quand elle ne sait plus

    Dans l’open space
    Je peine à retrouver
    Les bribes du rêve des SS

    Je découpe mes rêves
    J’imprime mes rêves
    J’emporte mes rêves chez psy

    Au BDP
    Nul visage connu
    La tête dans le guidon

    Face-à-face avec Psy
    Psy et Ego habillés de noir
    Comme dans L’Étreinte, tu vois ?

    Effectivement le rêve de la piscine
    Se pose là, mais psy bataille
    Ne soupçonne plus mon imagination

    Psy tente d’en savoir plus sur hier
    Mais hier journée de rêve justement
    Déjeuner avec Sarah, concert avec Jean-Luc !

    Psy : - Il y a tant de strates
    Dans votre rêve
    Ego : - Vous verriez les murs chez moi

    Psy : - Que faites-vous quand vous écrivez vos rêves ?
    Ego : - N’est-ce pas à vous de me le dire ?
    Psy : - Les rêves sont des récits sans auteur connu

    Ego : - Il me semble justement
    Bien connaître l’auteur des miens
    Psy : - qui ? Ego : - Moi

    Et puis
    Métropolitain
    Et puis open space

    Dans open space
    J’entends monsieur je sais tout
    Qui douche les espoirs enfantins de neige

    C’est de la poussière
    Cela ne tiendra pas
    Et pourtant

    Retour à la maison
    Seul, je me mets au travail
    Je reprends le tapuscrit des Anguilles

    Tapuscrit
    Tapuscrit
    Tapuscrit (pour Sarah)

    J’ai allumé
    Les petites lumières de ma chambre
    Dehors il neige en silence

    http://www.desordrE.net/musique/mjq.mp3

    Je me suis fait un thé
    Dehors il neige
    Dedans Modern Jazz Quartet

    Temps de neige
    Temps d’autarcie
    Et de chaleur dedans

    Cours inattendu du soir
    Les enfants trouvent refuge chez moi
    Bus détournés, et impossibilité de circuler

    Cours inattendu du soir
    Je fais à dîner quand je me serais
    Contenté de presque rien

    Lasagnes aux épinards
    Gouda vieux
    Entremet au chocolat (encore tiède)

    La chaleur des éclairages dedans
    Et dehors la neige
    Tombe sur la ville ensevelie

    Je regarde
    Un film
    Avec Émile

    Etrange
    Compréhension
    Que la sienne

    Il est possible de faire
    Un navet
    Avec Bruno Ganz

    The
    Manchourian
    Candidate

    Il n’est sans doute pas possible
    De faire mieux
    Que John Frankenheimer

    Enfants
    Endormis
    Sentinelle

    Je redescends
    Faire la vaisselle
    En regardant neiger

    Je remonte
    Me coucher
    En regardant neiger

    Les enfants couchés
    Je me repasse le début
    De Seconds de J. Frankenheimer

    #mon_oiseau_bleu

  • J’hérite de la gestion
    D’une société de production
    D’eau minérale ? je sais tout faire

    Mais c’est la guerre qu’est partout
    Un bombardement est annoncé
    C’est autre chose que de se faire frôler par des V1

    Zoé, une fois de plus en retard
    Zoé une fois de plus
    Qui se rachète en me faisant rire

    Retour en open space
    Après spectacle
    Sentiment de poussière, pire, d’ordre

    Le précédent carré permettait de jour aux échecs
    Le suivant permettra de jouer aux dames
    Bon anniversaire Papa

    Désertion
    Et école buissonnière
    J’ai rancard avec Sarah

    http://www.desordre.net/musique/beatles.mp3

    Dans un café du haut de la rue de Belleville
    J’entre et commande un café
    Honey pie des Beatles

    Et après Honey pie, Revolution nine
    En 2018, dans un café de Belleville
    Les archéologues sonores se confondront

    Remontant la rue de Belleville
    Une immense contrebassiste
    Fend les flocons dans un nuage de fumée

    Dans une petite cantine chinoise
    Nous sommes priés trois fois de commander
    Nous n’avons pas encore ouvert les menus, bavards

    Sarah-Caroline commande pour dix
    Anguilles et nouilles sautées
    Pour le gros célibataire

    Sarah-Caroline et moi
    Créons un personnage, Machinette
    Sarah-Caroline doit deviner qui est Machinette

    Machinette
    Cela lui va très bien
    N’est pas celle que Sarah-Caroline pense

    Un indice malgré tout
    Elle ne joue pas
    Du Soubassophone

    Mais assez parler de Machinette
    Sarah-Caroline me fait rire, mais rire
    Elle n’a pas peur des hommes de 130 kgs

    Finalement
    Les anguilles
    Ça passe crème

    Ce n’est pas comme les couleuvres de mon travail
    La curiosité pour mon travail d’ingénieur
    D’une informaticienne qui s’ignore

    Je crois qu’il faut que je te fasse lire
    Élever des chèvres en open space
    Je crois que je l’ai écrit pour que ce soit clair

    On reparle de mes aptitudes à la guitare
    Tu sais je ne fais aucune différence entre un si et un mi
    Elle chante un si et un mi, « la-la »

    Non là
    T’as fait deux fois
    La !

    Je savais bien que ce n’était pas normal
    Ce Revolution Nine dans un café de Belleville
    Déjeuner avec Sarah-Caroline, ce soir JLG !

    Retour en open space
    Un peu déboussolé tout de même
    On ne me demande pas les mêmes choses

    La livraison de la semaine dernière
    Est conforme aux attentes de l’analyse
    Validation de la requête

    Sanctuarisation de la requête
    Et hebdomarisation par script
    Ordonnancé sous ControlM

    Dépôt du fichier plat sur serveur
    Par FTP tous les lundis à 10.00
    L’analyse accepte les données au format .csv

    Charge à l’analyse d’extraire les données csv
    Et de les reporter dans un nouveau fichier
    Pour obtenir le TCD par script EXL

    Je préférais la conversation
    Avec mon amie informaticienne
    Qui s’ignore (et qui joue de la contrebasse)

    Retour home
    Ferait bien la grève
    Des pâtes moi ch’soir !

    Je file au Petit Balcon
    Écouter Jean-Luc Guionnet
    Et Daichi Yoshikawa

    Deux sets
    Deux aventures
    Deux voyages

    Premier set
    Daichi Yoshikawa
    Percussionniste du XXIIIème siècle

    Donnez un percussionniste du XXIIIème siècle
    À Jean-Luc Guionnet
    Et il s’adapte. Il s’adapte à tout

    Je suis à moins d’un mètre
    Du pavillon du saxophone
    De Jean-Luc, sur les lèvres du volcan

    Je sais déjà
    Qu’en sortant
    Je serais différent

    Trois saxophonistes
    M’ont soufflé aux oreilles
    D’aussi près

    http://desordre.net/bloc/ursula/2014/sons/20140126_partis_001.mp3

    John Tchicai
    Stéphane Rives
    Et donc Jean-Luc

    Il y a quelque chose
    De quasi autistique
    Chez Daichi Yoshikawa

    On pourrait croire à une limite
    Le deuxième set a été composé
    Dans une autre galaxie

    Je croise trop brièvement
    Jean-Luc et Lotus
    Pour échanger vraiment

    Jean-Luc
    S’amuse à me présenter
    Comme guitariste ! Grrr !

    Autoradio
    Johann Chapoutot
    Spécialiste du nazisme

    #mon_oiseau_bleu

  • Je ne peux pas dire
    Que je n’ai pas fait de rêve
    Mais sans force pour les noter

    Je prépare un petit déjeuner
    Autunois, viennoiserie, pain frais
    Avocat et omelette de Chicago (Leo’s)

    On rit beaucoup
    À propos
    De mon nouveau talent scénique

    Des remarques
    Critiques
    Aussi. Confiance

    On file à Garches
    Anniversaire de mon père
    Saumon à l’unilatéral

    Je sens sur moi
    Une fatigue
    Très inhabituelle

    De retour à Fontenay
    Je marche un peu avec Émile
    Froid mordant qui fait du bien

    Je m’applique
    Sur les objets
    De mes mails

    Hâché mais chouette
    Chinois
    Chanteur

    Jouer d’un instrument de musique sans en faire
    Conséquences françaises
    Injustice en librairie

    Raffut (gros)
    Sales gosses
    La capacité de t’étonner

    Inviter tous ses amis le même soir
    Autre occasion
    Puissance invitante

    Franco japonaise
    Mon ampli encore chaud
    Wit’s ends

    Je fais des crêpes
    Pour attirer Satoko
    Un dimanche soir : ça marche

    Visite de Yuka
    Qui s’étonne de voir Satoko
    Entrer comme chez elle à la maison

    Mes crêpes sont englouties
    Sourire des enfants
    Epuisé je vais me coucher

    #mon_oiseau_bleu

  • Réveil à six heures
    Trois petits rêves
    Avant une journée de rêve

    Un collègue connu pour sa jovialité se suicide
    Mon père était attaché aux motifs décoratifs des matelas cévenols
    Manifestations contre l’ambassade des EU

    Je pars en trombe
    Emmener Émile
    Chez le psychologue, matinal

    Je prends un café turc seul
    La serveuse fardée lourdement
    Pendue au téléphone de poche

    Dehors une grisaille
    De tous les diables
    Café seul

    Je dépose Émile
    J’emmène Zoé
    À nous deux Paris

    On pénètre
    Dans Beaubourg
    Désert !

    L’équipe technique
    Est très au point
    Installation en un temps record

    Premiers essais vidéo
    Premiers essais audio
    Premiers essais de solos

    Déjeuner chez Ibtissem
    Sans Ibtissem
    Les estomacs un peu tendus

    Adrien prend les commandes
    En sortant des toilettes
    Explique le filage, les enchaînements

    On répète l’entrée
    On mime la panne d’électricité
    C’est difficile à faire !

    On répète la fin
    Je n’entends pas ce que je joue
    Dans la salle toutes et tous se bouchent les oreilles

    Filage
    On déconne un peu
    On fait des blagues, on est nerveux

    On refait la fin
    Deux fois
    On refait le début une fois

    On a trois quarts d’heure
    Pour décompresser
    C’est tout le contraire qui se produit

    Je marche avec Zoé
    Dans le centre
    Elle me fait rire, mais tendu

    Je reçois l’appel de Dominique
    Dominique et Michele viennent !
    Je me liquéfie de trac

    Je croise José, Isa, Martin et B.
    Eux tout sourires
    Moi de plus en plus tendu

    Je retourne en loges
    Exercices de respiration
    On met nos habits de lumière. Noirs

    De toutes les petites venelles
    Qui aboutissent à la salle
    Arrivent les techniciens, ponctuels

    On s’équipe, microphones
    Je fais chauffer l’ampli
    Et je vais me cacher

    Le public entre
    Du paravent je pourrais voir sans être vu
    Mais peut-on espionner ses proches ?

    Du paravent
    J’entends cependant
    Des voix et des rires amis

    Puis
    Tout d’un coup
    Silence, noir salle

    Il faut y aller
    Me dis-je les mains moites
    Et les pieds poites

    La violence qu’on impose au public
    Nous nous la sommes imposée
    Tant de fois en répétitions

    Une main tremblante
    S’avance sur la première page
    Tout juste si je peux lire tant elle bouge

    Par bonheur, le début tant rabâché
    Je le connais par cœur
    Paradoxe, je fais semblant de lire

    C’est ma voix étonnamment déliée
    Qui me sort de cette gangue de trac
    Ca y est, le plus dur est fait, après le plaisir

    Après
    Le plaisir
    En pente douce

    On commence à être rodé
    Avec Adrien
    On sait rattraper l’autre

    Arrive la fin
    Je quitte la scène
    Et surprise reviens avec une guitare

    Je fais ce que j’ai à faire
    En tâchant d’oublier la présence
    De Dominique, Michele, Jean-Luc, Hanno, Yuka

    Jouer de la guitare électrique désaccordée
    Devant 150 personnes à Beaubourg
    C’est fait !

    Quand je lâche le petit cône
    Directement sur les microphones
    Serais en peine de dire ce que je lâche vraiment

    Echo, réverbération soutenue par Vincent l’ingé
    Le noir de Bertrand gagne la scène qui happe Adrien
    Les applaudissements nous libèrent

    Dans l’éclairage de service revenu
    Le visage de mes enfants au premier rang
    Et derrière eux tant et tant d’amis

    On range notre chambre vite fait
    Et on retrouve les visages amis
    Qui eux déjà boivent et sont tout sourire

    Yuka, Renaud
    Mr Inserra, Dominique, Michele
    Sarah, Monika, Jérôme, Camille

    Jean-Luc
    Julien
    Patrick

    Jerôme, Nathalène
    Mathieu, Tiffanie, Anne
    B.

    Cécile
    Sarah, Zoé
    Clément, Juliette, Julia

    Camille
    J.
    Eline

    Martin
    Isa
    Hanno

    Nous migrons
    Vers un petit café
    Où nous avons nos habitudes

    Chaleur des échanges
    Marrant de présenter Hanno, B.
    Isa et Martin à Adrien

    Bref échange avec Mathieu
    J’apprends que l’équipe de France
    A perdu contre l’Irlande sur un drop avec 40 rucks

    Bref échange avec Mathieu
    On s’approche de Raffut
    Bonheur de sentir sa lecture de Raffut

    On fait un crochet
    Pour déposer Hanno
    Du coup on galère pour rentrer

    #mon_oiseau_bleu

  • Dans la grande maison de Bailleul
    Atelier de tampons et de cuisine
    Avec L.L. de Mars et des amis

    Il pleut dans la maison
    De Tante Moineau
    Comme dans celle de S. Thidet

    Les trois enfants dorment encore
    Quand je referme sur moi
    La porte sombre de la maison

    En route, autoradio
    Je crois à une hallucination collective
    Un hommage national pour Charles Mauras ?

    http://www.desordre.net/musique/ellington.mp3

    Non mais ils sont sérieux là ?
    Comme disent les jeunes, comme dit le vieux
    En commutant sur CD : Duke Ellington !

    Je découvre avec plaisir
    Dans open space sombre
    Nouvelle configuration de bureaux

    Je découvre avec déplaisir
    Qu’une masse significative de travail
    M’attend, le couteau sous la gorge

    On me met au défi de rédiger
    Un cahier des charges dans la matinée
    Une demi-heure plus tard je rends ma copie

    C’est que dans mes loisirs
    Je fais l’écrivain, du coup j’écris vite
    Tête de ma cheffe !

    Et pendant que j’y suis
    Je torche la rédaction de deux mails
    D’autodéfense. Têtes des assaillants !

    Après une matinée bien remplie
    Je m’accorde une pause écriture (de roman)
    Au café, vendredi jour de marché, vacarme

    Dans le tintamarre et la foule du café
    J’écris le récit de mon rêve de cette nuit
    Sans rougir !

    Les premiers rayons de soleil de l’année
    Me rappellent le passage du soleil sous les nuages
    Il y a vingt ans au Havre, revenant de Portsmouth : enfin !

    Comme chaque année, je dois passer un texte d’aptitudes
    Aux règles de bonne conduite des affaires
    On ne rit pas

    Trépidantes aventures d’open space
    Photographies d’employés tout sourires
    Remarquables parité et diversité

    Chaque année je me dis que je devrais
    Faire des copies d’écran, un roman-photo
    Et dans les bulles : Madame Bovary ! Déjà fait !

    Chaque année, j’affiche le code des pages
    Pour relever les bonnes réponses
    Et les propagent dans l’open space

    Chaque année je bois beaucoup de café
    Tous offerts par toutes et tous
    Non mais quel ennui ! Quelle vie !

    Émile m’appelle
    Il est aux prises avec un jeune démarcheur
    Auquel je dois expliquer qu’Émile n’est pas intéressé

    Tant de choses minuscules
    Qui me passent sous les yeux
    Et que je ne note pas

    Tant de choses minuscules
    Qui me passent sous les yeux
    Et que je ne photographie pas

    Tant de choses minuscules
    Qui me passent sous les yeux
    Et que je n’enregistre pas

    Et pourtant
    Je ne dirais pas, plus
    Que je les ai manquées

    Je rentre à la maison
    Je suis épuisé par cette semaine
    Et à l’idée de la journée de demain

    Préparatifs
    Liste des choses à prendre
    À laquelle s’ajoutent donc guitare et ampli

    #mon_oiseau_bleu

  • https://www.rockhall.com/sites/default/files/styles/header_image_portrait/public/acdchero_web.jpg?itok=9mel4cOs

    Je suis un homme traqué à Clermont
    Par toutes les forces de police du pays
    Mais mes ruses sont admirables

    Je visite un ancien château avec mes parents
    Reconverti en centre d’art contemporain
    Les collections sont à chier

    Je m’émerveille que mon inconscient
    Pour bâtir le décor d’un rêve
    Soit capable de faire de mauvaises œuvres

    Je dépose Zoé dans un grand rire
    J’allume l’autoradio
    Reportage sur la famine au Yemen

    Plein à craquer de pensées pour le martyr yéménite
    Je manque de m’emporter contre
    Les jérémiades d’un collègue. Arrivé en open space

    Coup du sort
    Des ouvriers viennent démonter une cloison
    Celle contre laquelle je somnole : home office, yes !

    À mon plus grand étonnement
    La vindicte pleurnicharde de mon collègue
    Me poursuit chez moi : Home office, oh no !

    Home office, par jeu
    J’invite mes collègues à déjeuner
    Il et elle acceptent !

    En une demi-heure
    Ménage ultra rapide
    Et cuisine limite fast-food

    Je rejoins Adrien et Bertrand
    À Beaubourg, je suis en avance
    Je passe un entretien de la Métanation

    Expérience pas inintéressante
    Je n’en comprends pas tous les enjeux
    Mais l’échange est agréable et intelligent

    Rejoint par Adrien
    Nous rencontrons les techniciens
    Et visitons la scène pour samedi

    J’aime tellement ces premiers contacts
    Sur une scène nue, tout à inventer
    Tout à construire et habiter

    Quant aux coulisses
    À Beaubourg
    Elles sont labyrinthiques

    Nous laissons Adrien à sa causerie
    Et allons prendre un café
    Bertrand l’éclairagiste et moi : se retrouver !

    Je passe devant
    La Fédération Nationale des Achats de Cadres
    Et voit un vinyle d’AC/DC, cadeau pour Zoé

    Retour à la maison
    Zoé rouge de plaisir
    Mais c’est mauvais !

    En hâte je cuisine une quiche
    Dans le boucan d’AC/DC
    Et les rires deployés de Zoé

    Dîner avec les enfants
    La quiche est bonne
    Les blagues aussi

    Discussion parentale avec Sarah
    Sa bonne intelligence, sa maturité
    Et même, un peu, sa sévérité

    Je redescends
    Me faire mettre minable
    Par Émile aux échecs

    Zoé finit la vaisselle
    Emile m’achève
    Sarah se douche, bonne nuit !

    #mon_oiseau_bleu

  • J’attaque un quidam
    Par derrière
    Et lui fais une clef de bras

    Et le maintenant de la sorte
    Je l’emmène chez moi
    Quand je le relâche, il est ankylosé

    J’intercepte Emile
    Juste à temps qui part à la piscine
    Sans maillot

    Je dépose une bombe
    Sous le lit de Zoé
    Pour la réveiller

    En chemin vers l’orthophoniste
    Embouteillage, Zoé et moi
    Lisons dans un concert de klaxons

    Dans la salle d’attente
    Je regarde les exercices en cours
    Maniement du subjonctif

    Et devoir trouver des phrases
    Reprenant des listes de mots
    En obéissant par ailleurs à des contraintes

    Ce n’est plus de l’orthophonie
    C’est l’OUORPO
    OUvroir d’ORthophonie POtentielle

    Dans la salle d’attente
    Je pouffe en attaquant le deuxième tome
    D’Histoire de la littérature récente d’O. Cadiot

    Retour maison
    Retour Café
    Retour écriture

    Riz frit
    J’aime la sonorité
    Et j’adore le goût

    Mes filles se chamaillent un peu
    Plus pour la forme qu’autre chose
    Tours de vaisselle !

    J’étais parti pour faire la sieste
    J’en suis détourné par un mail d’Adrien
    Au travail !

    En chemin pour le bidet
    Difficile discussion, décidément
    Avec mon ainée, décidément

    Je m’exile au BDP
    Et j’entame les pages à propos
    De Malik Oussekine dans Frôlé par un V1

    Et je me demande après deux heures
    Si je ne suis pas enfin parvenu
    À écrire ce que je dois depuis longtemps

    Mais un jour il faudra qu’on m’explique
    Le prodige de la concentration dans un café
    Bruyant, table bancale et la musique, du reggae !

    Je repasse par la casa
    J’expédie les affaires courantes
    Linge et papiers

    Je vais chercher Sarah au bidet
    Reprise de la conversation
    Et ajournement

    Je passe chercher Zoé à la céramique
    Elle pleine d’énergie, moi plutôt bas niveau
    Ton spectacle te stresse papa ? Sourires !

    Lasagnes aux épinards et chèvre
    J’y ajoute des échalotes caramélisées
    Et je retourne en 1986 dans mon V1

    Je file chercher Emile au rugby
    Je vois de très beaux gestes
    Fin de ma journée de chauffeur de ministres

    Concert de louanges pour mes lasagnes
    Concert de lasagnes pour mes louanges
    Chantage enfantin réussi : je sors la glace

    Je m’émerveille, presque
    Que dans Frôlé par un V1
    Ce soit les recoins les plus inattendus qui…

    Un peu de lecture
    Un peu de pensées vagabondes
    Je coiffe mon masque et go dodo !

    #mon_oiseau_bleu

  • Embauché par mes amis Éric et Corinne
    Mon incompétence fait rage
    Un wind chime avec des bréchets joue un rôle

    Petit-déjeuner goinfre
    Avec Zoé, chafouine
    J’écris un mot à un feu rouge

    Open-space
    Machine à café
    Internet

    Blagues d’open space
    Insipide café de la machine à café
    Internet en accès limité

    Je polis un peu mes rêves de cette semaine
    Pour c’est mardi c’est psy
    Comme on peigne des enfants pour le docteur

    Au BDP
    Je sais qu’on me regarde
    Ça m’empêche un peu d’écrire, mais amusé

    L’anthropologie
    Peut se montrer
    Invasive ?

    Ego : « - la semaine dernière
    Vous m’avez fait le reproche
    Que mes rêves étaient trop littéraires »

    Psy : - ce n’était pas un reproche
    Ego : - eh bien je peux vous dire
    Que mon inconscient l’a pris pour tel

    Psy : - Vous n’avez pas rêvé cette semaine ?
    Ego : - Si, mais ce sont des rêves tout écrits
    Des récits de science-fiction

    Psy : - Donnez-moi un exemple
    Ego : - Un nouveau type de modules
    Vient d’être mis au point

    Psy : - Des modules ?
    Ego : - Oui, en fait des androïdes
    Tout petits, juchés sur nos épaules

    Psy : - Je vois (dit-il en noircissant
    Son carnet de notes, j’ai son attention)
    Ego : - Ils sont très appréciés des comptables

    Psy (sourire)
    Ego : - Parce qu’ils ont des options
    De vérification de la comptabilité

    Ego : - Pour les ouvriers c’est plus dur
    Parce qu’ils jouent de la musique
    De plus en plus vite pour accélérer la cadence

    Psy : - Attendez allez un peu moins vite
    J’ai du mal à tout noter
    Ego : - Et du coup les syndicats négocient

    Psy : - Avec les modules je présume
    Ego : - Exactement, les patrons ont déserté
    Des informaticiens pirates aident les ouvriers

    Ego : - Il y aussi des modules pour les écrivains
    Et les éditeurs prennent le contrôle des écrivains
    Au travers de leurs modules d’encouragement

    Psy (éclate de rire)
    Ego : - Vous voyez mon inconscient …
    Psy : - N’était pas content du tout !

    Psy : - J’imagine que vous avez déjà compris
    De quoi les modules sont la métaphore
    Ego : - La psychanalyse ?

    Psy : - Exactement !
    Ego : - C’est bon c’est fini alors ?
    Psy : - Pas tout à fait, pas tout à fait "

    Dans le métropolitain
    Je me dis que la situation s’est améliorée
    Je donne du contentement à mon psy

    Les blagues d’open space
    De cet après-midi
    Ne sont pas meilleures que ce matin

    Je retouche un peu
    Frôlé par un V1
    Long est encore son vol

    Sortant de l’open space
    Je file à mon devoir de pépé
    Et vais chercher Sara

    Les mamans qui rhabillent leurs enfants
    Sont un peu interloquées
    De mes grognements de sanglier

    Elles ne savent pas
    Que sans cela
    J’effraie un peu Sara

    De retour à la casa
    Un peu de boîte
    À musique tchèque

    Un peu de guitare électrique
    Sara interloquée que ses petits doigts
    Puissent produire pareil tonnerre !

    Julia récupère Sara
    Émile rentre, Zoé itou
    Choux de Bruxelles, Sarah absente

    Je retrouve Michele et Raffaella
    Au Tracé provisoire
    Pour le concert de la formation IRE

    Besogneuse musique
    Nappes et drones
    Contrastes stéréotypés

    Ces musiciens-là
    Sont perdus dans leur propre
    Labyrinthe de complexité

    Musique qui ne parle plus
    À celles et ceux qui l’écoutent
    Cinq dernières minutes, belles par accident

    Je repense à une discussion avec Sarah
    À quoi reconnaît-on un beau concert ?
    Aux risques que prennent les musiciens

    La musique ce n’est pas une récitation
    La musique c’est la vie
    Et la vie ce n’est pas une récitation

    Je dépose Michele et Raffaella
    Incrédules que ce soit tout droit
    Du Tracé à chez eux

    Je repasse par le Tracé
    Où j’ai oublié mon écharpe
    La scène est vide, plus un câble

    Je récupère Sarah
    Au bas de son babysitting
    Des fois tout tombe sous le sens

    Je laisse
    La fatigue
    M’emporter

    #mon_oiseau_bleu

  • Nouveau rêve de science-fiction
    Je suis gâté
    Modules de mémorisation des gestes

    Petit-déjeuner avec Zoé
    Trajet avec Zoé
    Je la dépose au zoo

    Dans l’open space sombre
    Je déplie le récit
    De mes rêves

    L’open space
    Se peuple
    La poésie recule

    Je déjeune sur le pouce
    Pour avoir plus de temps
    Pour corriger mon tapuscrit

    De loin
    J’adresse un sourire
    À une anthropologue de ma connaissance

    Je rentre de bonne heure
    J’embauche Emile faire quelques courses
    Parfait assistant, grand et fort

    Sarah a embauché Julia
    Pour me dire
    Des choses pas faciles

    Donnez-moi
    Un problème informatique à résoudre
    Plutôt que m’orienter dans le labyrinthe familial

    On en vient à bout malgré tout
    Zoé attend désespérément son transport
    Je lui envoie mon meilleur homme : Émile

    On retient Julia à dîner
    Pâtes au saumon crème aneth
    Salade. Glace à la pistache

    Les deux grandes sœurs
    Repartent ensemble
    Je fais la vaisselle

    Dans une position
    Complétement perdante
    Émile trouve la nulle !

    Je travaille ma guitare électrique
    Avec le sérieux d’un petit violoncelliste
    Qui fait ses gammes. En plus dissipé

    Je tente de mémoriser
    Deux ou trois effets refuges
    Si tout va mal pendant la lecture

    Mais dans un tel fatras
    D’objets hétéroclites aléatoirement
    Jetés sur les microphones, peu de chance

    S’en remettre, une fois de plus
    Entièrement au hasard
    Et tenter de corriger ses copies

    Je pouffe de rire
    En finissant de lire
    Histoire de la littérature récente

    Bilan comptable de ce Cadiot
    a/ une incontinence (heureusement dans mon canapé, j’ai eu le temps)
    b/ Trois fous rires (dont un dans métropolitain)

    c/ Deux crises de larmes de rire
    d/ 37 sourires
    e/ 2 demi-sourires

    Je m’endors
    Sourire
    Aux lèvres

    #mon_oiseau_bleu

  • J’ai refait un vieux rêve
    Celui d’une boîte dans laquelle
    Je cuisine des images projetées

    https://www.youtube.com/watch?v=u3PwFDlNUjg

    Petit déjeuner silencieux
    Puis l’envie d’un café-fenêtre
    Garth Knox m’emmène. Loin

    Marché gris
    Manque d’inspiration
    Répétition des légumes d’hiver

    Humeur morose
    Lumière grise
    Et saleté dans la cuisine

    Je monte dans ma chambre
    Tire le rideau, m’isole, allume un peu
    Travaille

    http://www.desordre.net/bloc/ursula/2014/sons/bowie.mp3

    Hier Lester Bowie
    Aujourd’hui Monk
    Demain ?

    http://www.desordre.net/musique/monk_midnight.mp3

    Pâtes sur le pouce
    Submergé par la fatigue
    Je m’endors comme une pierre

    Rêve de sieste
    Anormalement
    Développé

    De petits androïdes aux tailles réduites
    Mais qui encouragent et conseillent
    Leur propriétaire du matin jusqu’au soir

    Applications surprenantes chez les comptables
    Plus prévisibles pour les ouvriers à la chaîne
    Et décervelantes pour les auteurs

    https://www.youtube.com/watch?v=oNJo-E4MEk8&t=332s

    J. n’a pas le moral
    Et me demande de lui raconter une blague
    Je lui envoie l’url d’une conférence gesticulée de Lepage

    Je passe deux bonnes heures
    A tenter de mettre en forme
    Mon rêve d’androïdes encourageants

    Je vais me promener une petite heure
    Temps gris, un coup de téléphone gris
    Depuis les fenêtres d’un café du rugby à la TV

    Je rencontre un voisin
    Dont je sais un peu le combat
    Nous échangeons

    Dans les rues de Fontenay
    Je passe devant deux maisons
    Dont j’aimais le désordre. Disparu

    Rentré à la maison
    Une tasse de thé
    Et je m’y mets

    Un peu de ménage
    Un peu de rangement
    Un peu de cuisine

    Pendant que les tomettes sèchent
    Après la caresse de la wassingue
    Je joue un peu de guitare

    Les enfants rentrent
    Tous les trois de bonne humeur
    Quelques échanges vifs au dessert

    Ils ont grandi
    Je quitte la table pour écrire
    Il et elles débarrassent et font la vaisselle

    La sieste de cet après-midi
    N’a pas lavé le fond de fatigue
    J’éteins et me laisse enfoncer dans la nuit

    #mon_oiseau_bleu

  • Émile fait un stage dans un vivarium
    Dans ce rêve aux images complexes
    Je vois clair dans les enjeux du débat d’hier

    C’est samedi matin
    Café et free jazz
    À volonté

    Je m’octroie une répétition
    Je dois trouver une voie sereine
    Dans mon électricité autrement brute

    Je mets de l’eau dans mon free jazz
    Et ressort une vieille galette de Monk
    En repensant à Trahison de Pinter jeudi

    C’est l’heure des nouilles sautées
    Pendant que l’eau boue
    Je descends l’ampli, salon salle de répétition

    Discussion rapide avec Adrien
    Comment on fait, première tentative
    On se regarde, incrédules

    C’était un peu la chance des débutants
    Nous allons passer l’après-midi
    À retrouver le miracle premier

    Mais on retrouve ce premier sillon
    Comme dans Matrix, tu vois
    C’est l’Instant chaviré !

    Ou comment des blagues (potaches)
    Faites à Rennes finissent
    Par dessiner les contours futurs (sérieux)

    Un doigt de whisky
    Eune fleppe d’gouda
    Tous les deux hors d’âge

    Ruban périphérique
    Embouteillé
    On s’en fout un peu, on parle

    Printemps
    De Sylvaine Hélary
    Au Théâtre de Vanves

    Scène remplie à craquer
    Écran sur toute la largeur
    Anticipation

    Et rapidement c’est l’usine
    On s’affaire de toutes parts
    C’est même copieux

    Aucune concession
    La musique sera complexe
    Et ce qui se passe sur scène aussi

    Moments intenses
    On est très bien nourris
    Merci

    Antonin passe sous son piano
    Marche à quatre pattes
    Et porte son piano à dos

    Le piano se promène sur scène
    L’éclairagiste bricole, tente des trucs
    Le conteur nous dit ce qu’il se passe dans nos têtes

    Le percussionniste a disparu
    Depuis les cintres il joue du piano
    En lançant des balles de ping-pong dans le piano

    Antonin, Sylvain et Sylvaine
    Sont au four et au moulin
    Et ne chôment pas

    On repart avec à manger
    Mieux on repart avec un poème !
    Et quel !

    Rarement je me suis senti
    Aussi déplacé
    Comme renvoyé à mes rêves

    Je me perds dans la banlieue Sud
    Ce dont je me moque un peu
    Je suis heureux

    #mon_oiseau_bleu

    https://vimeo.com/248440002

  • Lever en catastrophe
    Le nez dans les papiers
    Zoé, mal réveillée

    Zoé au collège
    Moi dans mon open space
    On n’a encore pas séché

    Je vis ce matin
    Sur les lauriers de la veille
    Et après tout c’est vendredi

    Je me déleste à la poste
    D’un dossier qui m’empoisonne
    Depuis un mois. Merci le service public !

    Au café je relis
    Le passage à propos de la Grande Jatte
    Dans Frôlé par un V1, c’est mieux

    Un jour je devrais VRAIMENT
    Prendre le temps et l’espace
    Pour raconter ce récit de fausseté

    Non seulement
    Je n’aurais pas assez de toute une vie
    Pour autant de récits, mais je vais manquer d’éditeurs !

    Je retrouver J. au chinois
    La serveuse revêche et celle souriante
    Good waitress, bad waitress

    Seiches poivre et sel
    Et nouilles sautées aux légumes
    Café plus tard

    Ambiance ultra relâchée
    En open space
    On pourrait y élever des chèvres !

    Dans le métropolitain
    Je lis quelques pages
    D’Histoire de la littérature récente

    Je pouffe
    Dans le métropolitain
    Regards de mes semblables

    Je descends à Saint-Paul
    Profite d’avoir de l’avance
    Pour rejoindre Adrien à pied

    Il se passe de drôles de trucs
    Dans le bureau d’un jeune professeur
    Répétition animée de L’Etreinte

    Adrien !
    Il veut que je joue de la guitare
    A Beaubourg ! Mais allo quoi Adrien !

    Il me torture
    Je finis par accepter
    Trop vieux pour refuser

    Et sinon on a bien du mal
    À trouver une entrée en scène
    Qui nous ressemble

    On se quitte pas entièrement d’accord
    Sur cette question de l’entrée
    Échange de SMS, kapla or not kapla ?

    Je file à la réunion
    De parents d’élèves
    Débat atelier handicap

    Ca se mesure un peu
    À la couleur des cheveux
    Mais Carlos et moi, des anciens !

    Je suis subjugué par la force
    De certains jeunes parents
    Capables de surmonter intelligemment

    Je fuis habituellement
    Ce genre de discussions
    Là j’apprends plein de choses

    Surtout
    Je change d’avis
    De manière de voir les choses

    Il est autour de minuit
    Quand je rentre
    Répétition au casque

    #mon_oiseau_bleu