• Monsieur le président, il n’appartient pas à l’Élysée de choisir les journalistes !

    Quand des journalistes de médias nationaux et des directeurs de rédaction s’inquiètent de l’organisation de la communication présidentielle, à l’occasion du déplacement d’Emmanuel Macron au Mali.

    Monsieur le président,

    Vous effectuez demain votre premier déplacement de chef d’Etat au Mali. Avant votre décollage, nous souhaitons vous transmettre nos inquiétudes quant à l’organisation de la communication présidentielle qui est en train de se mettre en place depuis votre entrée en fonction.

    Pour des raisons de place ou de sécurité, nous comprenons la nécessité de constituer des pools de journalistes – parfois, et à condition que toutes les rédactions y aient accès selon un roulement établi. En revanche, il n’appartient en AUCUN CAS à l’Elysée de choisir ceux d’entre nous qui ont le droit ou non de couvrir un déplacement, quel qu’en soit le thème (défense, diplomatie, économie, éducation, social...). Ce n’est pas au président de la République, ou à ses services, de décider du fonctionnement interne des rédactions, du choix de leurs traitements et de leurs regards. Ce choix relève des directions des rédactions et des journalistes qui les composent, qu’ils soient permanents ou pigistes, JRI ou reporters, photographes ou dessinateurs.

    Aucun de vos prédécesseurs ne s’est prêté à ce genre de système, au nom du respect de la liberté de la presse. Alors que la défiance pèse de plus en plus sur l’information, choisir celui ou celle qui rendra compte de vos déplacements ajoute à la confusion entre communication et journalisme, et nuit à la démocratie.

    Matthieu Croissandeau , directeur de la rédaction de l’Obs
    Guillaume Dubois , directeur de L’Express
    Laurent Joffrin , directeur de la publication de Libération
    Edwy Plenel , directeur de Mediapart
    Jean-Philippe Baille , directeur de la rédaction de RTL
    Alexis Brézet , directeur de la rédaction du Figaro
    Frédéric Barreyre , directeur de la rédaction de France Culture
    Luc Bronner , directeur de la rédaction du Monde ...

    Et bien d’autres qui l’ont tant porté aux nues !

    http://www.regards.fr/web/article/monsieur-le-president-il-n-appartient-pas-a-l-elysee-de-choisir-les#comments

    #monarchie_présidentielle #qu'est_ce_qu'on_rigole

  • pour l’anecdote,
    je rebondis sur mes propos
    http://seenthis.net/messages/132772#message132814

    L’opinion est moutonnière, une bonne partie n’a pas plus de conviction que le jury du concours de beauté qui va élire celle dont il pense que les autres vont trouver la plus belle. Quand elle va voir que Hollande a réussi à faire passer - et le mariage homo - , - et la réforme du code du travail - « l’opinion » va le réhabiliter.
    Dès demain on va voir sortir des sondages indiquant une inversion de la courbe de popularité..

    http://fr.news.yahoo.com/l%C3%A9g%C3%A8re-embellie-cote-popularit%C3%A9-fran%C3%A7ois-hollande

    La belle illustration de notre démocratie représentative paternaliste et infantilisante...
    Orwell nous dirait que dans un monde volontairement terrifiant, où on entretient les phobies, l’opinion ne « pense » pas, elle a juste peur. L’opinion attend de son dirigeant qu’il la rassure sans cesse. D’où cette obsession médiatique de la côte de popularité, ou « côte de confiance », qui ne traduit pas une adhésion politique (car il faudrait pour cela une conscience politique), mais qui quantifie la capacité du dirigeant à rassurer la population.
    L’enjeu politique, ce n’est pas (plus) le problème. L’important c’est les histoires de casting. D’où les sondages débiles montrant que Sarko prendrait sa revanche sur Hollande si on refaisait l’élection aujourd’hui, qui ne nous apprennent rien d’intéressant, si ce n’est ce qu’on sait déjà : Sarko est infiniment plus rassurant que Hollande.
    #paternalisme #infantilisme #opinion #monarchie_presidentielle