• #SONIC_HERITAGE

    Sonic Heritage is the first collection of the sounds of the world’s most famous sights.

    The project presents the sounds of 270 UNESCO World Heritage sites and items of intangible heritage – all reimagined by artists from around the world to create a brand new way of experiencing these spaces.

    Explore the heritage sounds in the interactive map and sound player below.

    https://citiesandmemory.com/heritage
    https://citiesandmemory.com
    #patrimoine #héritage #sons #audio #monde #base_de_données #cartographie_interactive #cartographie #cartographie_participative

  • Un effondrement de la circulation océanique atlantique pourrait entraîner des températures polaires en Europe
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2025/06/11/un-effondrement-de-la-circulation-oceanique-atlantique-pourrait-entrainer-de


    Le fjord de Skjoldungen, sur la côte sud-est du Groenland, le 2 janvier 2025. SERGI REBOREDO / VWPICS/SIPA
    Que se passerait-il si la principale circulation océanique de l’Atlantique, qui régule le climat mondial et européen, venait à s’effondrer ? Le Vieux Continent s’en verrait chamboulé : le nord-ouest du territoire plongerait dans un froid mordant, avec des températures hivernales chutant par endroits de 15 °C, tandis que la banquise arctique viendrait lécher les côtes écossaises. Une Europe refroidie dans un monde réchauffé, comme le montre une nouvelle étude théorique et à très long terme, publiée mercredi 11 juin dans Geophysical Research Letters, et accompagnée d’une carte interactive.

    Les deux auteurs néerlandais décortiquent pour la première fois les conséquences de la conjonction de deux maux aux forces opposées : d’une part, le réchauffement climatique, lié aux émissions humaines de gaz à effet de serre ; d’autre part, une très forte réduction de la circulation méridienne de retournement de l’Atlantique (ou AMOC, son acronyme anglais), entraînant un refroidissement régional. Cet ensemble de courants dont fait partie le Gulf Stream, qui transportent de l’eau chaude salée du pôle Sud au pôle Nord, devrait ralentir, voire pourrait s’arrêter, en raison du dérèglement climatique.
    A quelle échéance et à quelle vitesse ? Les scientifiques ne sont pas d’accord sur ce point, ni sur le fait que l’AMOC aurait déjà ralenti ces dernières décennies. Selon le dernier rapport du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat, un effondrement brutal n’aura pas lieu avant 2100. D’autres travaux montrent que la circulation se dirigerait vers un point de bascule. « Etant donné ce potentiel, il fallait étudier les impacts climatiques liés à une AMOC substantiellement plus faible », indique René van Westen, premier auteur de l’étude et chercheur à l’Institut royal météorologique des Pays-Bas.

    https://archive.ph/Ou0pv

    #AMOC #Europe #océan #climat #Gulf_stream

    • European Temperature Extremes Under Different #AMOC Scenarios in the Community Earth System Model

      Recent simulations using the Community Earth System Model (CESM) indicate that a tipping event of the Atlantic Meridional Overturning Circulation (AMOC) would cause Europe to cool by several degrees. This AMOC tipping event was found under constant pre-industrial greenhouse gas forcing, while global warming likely limits this AMOC-induced cooling response. Here, we quantify the European temperature responses under different AMOC regimes and climate change scenarios. A strongly reduced AMOC state and intermediate global warming (C, Representative Concentration Pathway 4.5) has a profound cooling effect on Northwestern Europe with more intense cold extremes. The largest temperature responses are found during the winter months and these responses are strongly influenced by the North Atlantic sea-ice extent. Enhanced North Atlantic storm track activity under an AMOC collapse results in substantially larger day-to-day temperature fluctuations. We conclude that the (far) future European temperatures are dependent on both the AMOC strength and the emission scenario.

      https://agupubs.onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1029/2025GL114611
      #modèle #prévisions #scénario #froid #chaud #monde #cartographie #visualisation #Circulation_thermohaline #circulation_océanique_profonde #effondrement #températures #Gulf_Stream

    • Je retrouve ce seen de @kassem avec cette série de six articles désormais « libérés » ...
      https://seenthis.net/messages/1019811

      Les nouveaux liens :

      https://archive.ph/VJgKj

      Histoire du Gulf Stream, courant marin fameux et symbole ambigu de la fragilité des pulsations terrestres
      Enquête|« Les pulsations de la Terre » (1/6). Né dans le golfe du Mexique, le courant marin est censé jouer le rôle de trait d’union entre les continents américain et européen. En réalité, c’est un autre système de courants, menacé, qui réchauffe l’Atlantique nord.

      https://archive.ph/DG4fy

      La folle richesse du courant marin de Humboldt, à l’origine d’une pêche miraculeuse
      Enquête|« Les pulsations de la Terre » (2/6). La bande d’eau froide de 50 à 200 km de largeur qui borde la côte occidentale de l’Amérique du Sud regorge de poissons. Une ressource qui pourrait être fragilisée par le réchauffement climatique.

      https://archive.ph/VAPKl

      El Niño et La Niña, les « enfants terribles » du climat
      Enquête|« Les pulsations de la Terre » (3/6). En se combinant au réchauffement de la planète, les deux phénomènes climatiques pourraient avoir des conséquences encore plus imprévisibles et dévastatrices pour de nombreuses populations.

      https://archive.ph/PLd5m

      La mousson, un phénomène climatique en plein dérèglement
      Enquête|« Les pulsations de la Terre » (4/6). L’agriculture de l’Asie du Sud, et particulièrement de l’Inde, dépend de la manne pluviométrique apportée par la mousson. Une saison des pluies en plein dérèglement.

      https://archive.ph/qlR3G

      Canicule : les jet-streams, ces forts vents d’altitude qui pourraient favoriser les épisodes de chaleur
      Enquête|« Les pulsations de la Terre » (5/6). Les forts vents d’altitude, les courants-jets, inquiètent les spécialistes, qui s’interrogent sur l’effet de leur conjugaison avec le réchauffement climatique.

      https://archive.ph/CdhG1

      La marée, ce cycle immuable et vital qui intrigue les savants depuis l’Antiquité
      Série|« Les pulsations de la Terre » (6/6). Dès Pythéas le Massaliote en 300 avant J.-C., les scientifiques essaient d’expliquer ce phénomène de flux et de reflux de la mer. Il faudra attendre Isaac Newton, au XVIIᵉ siècle, et surtout Pierre Simon de Laplace, un siècle plus tard, pour appréhender ce jeu de relations entre la Terre, le Soleil et la Lune.

    • En revanche, dans un scénario où les émissions de gaz à effet de serre augmenteraient de manière ininterrompue, l’impact du réchauffement climatique l’emporterait sur celui de l’AMOC : l’ensemble de l’Europe se réchaufferait et les extrêmes froids s’avéreraient très rares, même en cas d’arrêt de la circulation atlantique.

      Eh bien parfait, on a déjà trouvé la solution pour contrecarrer la disparition éventuelle de l’AMOC : émettre toujours plus de GES. Pour l’instant on est sur la bonne voie étant donné la tournure des choses dans la plupart des pays.

  • #Droit_de_l’environnement : entre espoirs et reculs

    Alors que le débat autour de l’autorisation du chantier de l’A69 bat son plein, des chercheuses expliquent en quoi le droit de l’environnement motive de plus en plus d’actions citoyennes en justice et comment il peut constituer l’une des réponses à l’urgence écologique.

    L’A69 verra-t-elle le jour ? On ne sait pas encore comment se terminera ce feuilleton juridico-politique autour du projet d’autoroute de 50 km destiné à relier Toulouse à Castres. Il illustre en tout cas la difficulté du droit de l’environnement, pourtant en plein essor, à s’imposer.

    Le 27 février 2025, sept ans après la déclaration d’utilité publique, le tribunal administratif de Toulouse (à la demande des associations de défense de l’environnement qui dénonçaient la destruction illégale de 169 espèces protégées animales et végétales) a ordonné l’arrêt immédiat des travaux de l’A691. Le tribunal a jugé infondée « la raison impérative d’intérêt public majeur » ayant motivé une autorisation préfectorale de déroger au droit de l’environnement, alors même que le juge des référés avait à plusieurs reprises rejeté la demande de suspension des travaux en cours.

    Saluée comme « historique » par les défenseurs de l’environnement, la victoire des opposants à l’A69 devait marquer un tournant. Mais, le 24 mars, le ministre en charge des Transports, Philippe Tabarot, soutenu par une large partie des élus des départements concernés, faisait appel de la décision. Et, le 3 juin, la cour administrative de Toulouse autorisait la reprise du chantier2… en attendant que le Conseil d’État donne son avis, en 2026 !

    Sans se soucier de ce calendrier judiciaire, une proposition de loi dite « de validation3 » a été déposée à l’initiative de Jean Terlier, député Ensemble pour la République du Tarn, qui reviendrait à légaliser de fait cette autoroute…

    Le débat autour de l’A69 est un exemple parmi d’autres. Car il ne se passe plus un mois sans qu’un nouveau contentieux en justice lié à la dégradation accélérée de l’environnement ne surgisse dans l’actualité – internationale ou locale.
    L’espoir d’une jurisprudence

    En mars 2025 encore, tandis que les associations Bloom et Foodwatch assignaient le groupe Carrefour devant le tribunal de Paris pour « manquement au devoir de vigilance » dans sa filière thonière4, s’est ouvert en Allemagne le procès intenté par un agriculteur péruvien, soutenu par l’ONG Germanwatch, à l’un des plus gros producteurs d’énergie du pays, RWE. Le conglomérat, pourtant, n’opère pas au Pérou. Mais il compte parmi les plus gros émetteurs européens de gaz à effet de serre (GES). Saúl Luciano Lliuya lui réclame 17 000 €, soit 0,47 % (la contribution de RWE aux émissions mondiales de GES) du coût des aménagements nécessaires pour préserver sa maison, et des dizaines de milliers d’euros en plus pour les conséquences de la fonte des glaciers andins.

    Au bout de 10 ans et après enquête sur place, un tribunal allemand a certes rejeté la demande du paysan péruvien, mais, dans le même temps, a reconnu la responsabilité civile des entreprises pour des dommages climatiques résultant de leurs émissions passées de gaz à effet de serre, quel que soit le lieu de leur survenance. Les émetteurs de GES pourraient être obligés de prendre des mesures pour prévenir les dégradations et, en cas de refus, être condamnés à les réparer proportionnellement à leur part dans les émissions.

    Cette décision fera sans doute jurisprudence, ouvrant la voie à cette justice climatique mondiale que les ONG et les pays du Sud réclament aux entreprises, mais aussi aux États les plus riches et les plus polluants.
    De la marginalité à la maturité

    Discipline en plein essor que les jeunes générations sont de plus en plus nombreuses à vouloir étudier, le droit de l’environnement, seul, s’est jusqu’à présent révélé assez impuissant à enrayer la dégradation accélérée de la nature. Même s’il se diffuse au sein d’autres branches du droit (tel le droit commercial), il doit composer avec les intérêts protégés par ces dernières, dont les activités sont largement susceptibles de porter atteinte à l’environnement.

    Chercheuse en droit international de l’environnement et du climat, Marion Lemoine-Schonne5 reconnaît que son efficacité demeure donc en deçà des urgences. Elle ne l’estime pas moins fondamental : « D’abord, sans le droit international de l’environnement, la situation serait encore pire. Il joue un rôle référentiel et incitatif très important pour les décideurs. Ensuite, la force du droit, c’est de dire ce qui doit être. Quand bien même il est insuffisamment respecté, cela ne grève en rien son effet levier sur les plans sociopolitiques. » Selon elle, la multiplication des contentieux, de plus en plus souvent tranchés en faveur des défenseurs de la nature, fait fonction d’« accélérateur » d’un droit de l’environnement passé depuis les années 1980 « de la marginalité à la maturité ».

    Comme la chercheuse l’a résumé dans un livre collectif6, les premiers textes destinés à protéger la santé humaine des effets de la pollution sont adoptés au XIXe siècle. Le droit de l’environnement se construit d’abord à l’échelle internationale, avec les premières conventions multinationales de protection de grands espaces naturels, dans les années 1930, puis les accords multilatéraux cherchant deux décennies plus tard à prévenir les ravages dus à l’intensification de l’activité industrielle.

    En 1972, la déclaration onusienne de Stockholm7 fait de l’environnement une priorité mondiale indissociable des droits humains, à penser en articulation avec le développement économique et le bien-être des populations. Elle pose ainsi les fondations du droit de l’environnement. Vingt ans plus tard, lors du sommet de Rio, en 1992, la prise de conscience des changements globaux qui menacent directement la survie de l’humanité débouche sur trois conventions-cadres8 majeures concernant les changements climatiques, la désertification et la biodiversité.
    Obliger les États à coopérer

    « Depuis, précise Marion Lemoine-Schonne, le droit de l’environnement se construit tous azimuts, en lien étroit avec les évolutions des connaissances scientifiques. Nous savons que les processus de dégradation sont profondément connectés et interdépendants (climat, biodiversité, océans, pollution chimique, etc.) et qu’il est vain de lutter en silo contre les sources de pollution. Au nombre de neuf, les ”limites planétaires“ à ne pas dépasser sans compromettre gravement la stabilité de la biosphère9 sont désormais intégrées dans le droit de l’environnement. Les États sont obligés de les prendre en compte. Et cela permet à un nombre croissant de citoyens de saisir la justice sur une grande diversité de sujets. »

    En outre, le débat sur la reconnaissance de certains droits aux éléments naturels (rivières, forêts ou sols) a vu émerger dans un petit nombre de pays un véritable droit de la nature, qui reste marginal, mais n’en influence pas moins tout le champ juridique.
    La justice européenne à l’œuvre

    Une vitalité attestée aussi par Alexandra Langlais10 et Magali Dreyfus11, chercheuses au CNRS, spécialistes respectivement des droits européen et français. Ces derniers temps, à l’échelle de l’Europe, précise Alexandra Langlais, c’est plutôt devant la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) que ces plaintes citoyennes sont déposées, au nom notamment du « droit à la vie ». Ont ainsi eu gain de cause, en janvier 2025, des habitants des environs de Naples qui dénonçaient l’inaction de l’État italien face à la multiplication des cancers causés par les dépôts mafieux de déchets toxiques, et qui avaient été déboutés par toutes les juridictions de leur pays12.

    Alexandra Langlais cite également une décision de la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE), qui a pris de court différents États membres, dont la France, en annulant une dérogation qu’ils tenaient pour acquise autorisant l’usage en plein champ de produits néonicotinoïdes. « Alors que la Commission avait elle-même laissé passer ces manquements répétés à son propre règlement d’exécution, la décision de la CJUE est venue rappeler que le droit européen prime sur celui des États membres », commente la juriste.

    En France aussi, la réglementation environnementale, largement issue du droit européen, n’a cessé de s’étoffer pour pénétrer d’autres branches du droit, et notamment celui de l’aménagement et de l’urbanisme. « Les acteurs publics ou privés ne peuvent plus ignorer son existence, précise Magali Dreyfus. Tenter de passer outre comporte un réel risque financier, comme l’atteste la réaction des acteurs économiques à la suite de l’arrêt du chantier de l’A69. De même, quand le Conseil d’État ou une autre juridiction rend un arrêt, le gouvernement doit s’y conformer. Mais le rapport de force global continue de favoriser l’économie au détriment de l’environnement. D’autant plus qu’aller en justice exige des ressources importantes. »
    Le contre-pouvoir des juges

    Les actions en justice intentées contre des États ou de grands groupes privés en raison de l’insuffisance de leur effort contre le changement climatique dans le respect de l’Accord de Paris sont en constante augmentation. Et sont les plus emblématiques de l’évolution du droit de l’environnement, estiment les trois chercheuses. On ne compte plus le nombre de contentieux devant des juridictions nationales ou internationales.

    Par exemple, en France, à la suite d’une requête de la commune de Grande-Synthe (Nord), le Conseil d’État (la plus haute juridiction administrative) a enjoint en 2024 au gouvernement de prendre toutes les mesures permettant d’atteindre l’objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre13. En 2021, L’Affaire du siècle, une coalition d’ONG14, voit reconnaître la « responsabilité pour carence fautive de l’État français du fait du non-respect de la trajectoire de lutte contre le changement climatique qu’il s’était fixé »15. Considérant que la condamnation n’a pas été exécutée, elle relance même une action fin 2024.

    Autre jurisprudence, celle rendue par la Cour européenne des droits de l’Homme (CEDH) à la suite d’une plainte de l’association suisse Aînées pour la protection du climat. Parce que les conséquences du réchauffement touchent davantage les personnes âgées, en particulier les femmes, la requête introduite porte sur le fait que la Suisse ne remplit pas son devoir de protection qui découle du « droit à la vie » et du « droit au respect de la vie privée et familiale ». En avril 2024, la CEDH a reconnu la responsabilité particulière de la Suisse dans l’aggravation du préjudice causé aux membres de cette association en matière de droits humains et a rappelé le « droit à un environnement sain »16.
    « On ouvre des brèches »

    « Parfois, on perd pour des questions de procédure, mais le fait que le procès ait lieu constitue déjà une forme de victoire, commente Alexandra Langlais. Notamment parce qu’on ouvre des brèches pour ceux qui suivront, et qui connaîtront les failles à éviter, les ouvertures possibles. »

    Dans un récent rapport17, le Grantham Institute on Climate Change and the Environment, à Londres, qui recense plus de 200 contentieux climatiques à travers le monde pour la seule année 2023, prévoyait que les « grands-mères suisses » ouvriraient la voie à de nouveaux litiges. Avec raison, puisqu’en avril 2025, 14 citoyens français, soutenus par 3 ONG, ont demandé à l’État français de renforcer sa politique d’adaptation au changement climatique.

    « En estimant que l’article 8 de la Convention européenne des droits de l’Homme s’applique au climat et que les citoyens sont donc en droit d’agir en justice, les juges européens ont franchi un pas très important, analyse Marion Lemoine-Schonne. Très attendu, l’avis que la Cour interaméricaine des droits de l’Homme, saisie par la Colombie pour statuer sur l’effet irréversible et systémique du changement climatique quant au devenir de l’espèce humaine comme espèce vivant parmi les autres espèces, peut aussi à l’avenir influencer fortement le droit. »
    Dialogue entre juges

    Surtout, rappelle Marion Lemoine-Schonne, la Cour internationale de justice (CIJ) de La Haye doit rendre courant 2025 un avis consultatif précisant le contenu des obligations juridiques internationales étatiques en matière de protection climatique et les sanctions que peuvent encourir les États.

    De façon générale, conclut-elle, « on constate un dialogue entre juges des différents pays, mais aussi une influence certaine entre les juges internationaux, européens et nationaux, notamment parce qu’ils se fondent tous sur les mêmes documents scientifiques, comme les rapports du Giec et l’Accord de Paris. Les États-Unis ont été les premiers à montrer le recours démocratique qu’offrait le recours en justice. Aujourd’hui, les juges européens sont devenus des contre-pouvoirs prépondérants pour rappeler les États à leurs obligations. Le droit international garde une portée limitée, puisqu’il est négocié et mis en œuvre par les États eux-mêmes – et donc conditionné à leur volonté. Le contexte politique américain, entre autres, constitue un cas d’école en termes de dérégulation climatique. »

    Magali Dreyfus, elle, pointe une autre limite : « Toute victoire arrive toujours un peu trop tard, puisque le mal est déjà fait. L’A69 constitue un cas exemplaire, la décision étant intervenue alors que les destructions d’habitats, d’arbres et de terres agricoles étaient déjà accomplies, et les GES pour la construction, émis. »
    Les États-Unis se retirent à nouveau de l’Accord de Paris

    Comme promis, le président Trump a engagé pour la deuxième fois le retrait américain de l’Accord de Paris sur le climat, conclu en 2015. Peu après, Lee Zeldin, représentant de New York climatosceptique nommé à la tête de l’Agence pour la protection de l’environnement (EPA), annonçait l’abrogation imminente des « entraves » limitant la croissance économique, à commencer par des mesures destinées à réduire drastiquement les émissions de CO2.

    Il est néanmoins trop tôt pour préjuger des conséquences à long terme des coups de force et intimidations de la nouvelle administration, estime Marion Lemoine-Schonne, car « l’édifice du droit du climat, qui avait déjà bien résisté au premier retrait américain de l’Accord de Paris, n’a cessé de se solidifier depuis ».

    Ce nouveau retrait entraîne par exemple l’arrêt de toutes les subventions états-uniennes aux instances des Nations unies œuvrant pour l’environnement – soit un quart de budget en moins pour le climat, concède la chercheuse. « Mais il n’y aura pas forcément d’effet d’entraînement sur les autres États. L’Accord de Paris, qu’on dénonçait comme peu contraignant, a tenu bon autour d’une logique de progressivité des engagements. On peut imaginer que les tensions géopolitiques actuelles conduisent certains États, comme les grands pays émergents que sont la Chine, l’Inde, le Brésil ou le Mexique, à réaffirmer leurs engagements climatiques pour renforcer leur position dans d’autres enceintes diplomatiques. »
    « Vents politiques contraires »

    Certes, l’objectif le plus ambitieux de l’Accord, celui de maintenir l’augmentation globale de la température terrestre au-dessous de +1,5 °C par rapport à l’ère préindustrielle, a d’ores et déjà été dépassé. Mais, affirme la chercheuse, la « « flexibilité » du texte lui permet pour l’instant de résister aux chocs. Reste que des « vents politiques contraires » soufflent aussi en Europe. Et, comme ses consœurs, Marion Lemoine-Schonne reconnaît que « la menace de détricoter ce que l’on pouvait croire acquis n’a jamais été aussi forte ».

    Ce « détricotage » a largement débuté pour le Pacte vert européen, le plan présenté en 2019 par la Commission européenne pour décarboner l’économie de l’Union européenne d’ici à 2050, déplore Alexandra Langlais : « Il s’agissait d’une avancée extraordinaire. Outre cette promesse de neutralité carbone, le plan englobait les enjeux de pollution et de biodiversité, dans une perspective de transition équitable qui devait se traduire rapidement dans des textes juridiques. Et c’est là que ça a déraillé. »

    Par exemple, détaille-t-elle, un projet de règlement européen sur l’utilisation durable des pesticides est devenu encore moins contraignant que la directive européenne préexistante. Les députés qui le soutenaient ont dû ainsi se résigner à voter contre, fin 2023. « Quant au règlement européen censé mettre en place un système d’alimentation durable, il n’a même pas vu le jour… »
    Reculs en série sur la Politique agricole commune

    Cet affaiblissement du Pacte vert, conséquence aussi de la colère des agriculteurs qui a secoué l’Europe entre 2022 et 2024, inverse une tendance de fond, poursuit la chercheuse : « Depuis que la Politique agricole commune (Pac) a été adoptée, en 1962, cette politique s’est construite en prenant de plus en plus en compte la nécessité de préserver l’environnement. C’est la première fois qu’elle recule, et c’est complètement fou quand on connaît le prix à payer – y compris pour le secteur agricole – si l’on n’agit pas. »

    En France, le principe de non-régression, introduit dans le Code de l’environnement par la loi Biodiversité de 2016, interdit théoriquement tout retour en arrière, précise Magali Dreyfus. Mais elle rappelle que le modèle d’agriculture intensive continue de faire obstacle à tout progrès décisif en la matière : « Alors que les agriculteurs sont les premières victimes de ce système, et qu’en changer représente un défi immense, le syndicat majoritaire, sous couvert d’un besoin de simplification, continue de désigner le droit de l’environnement comme la source de leurs problèmes. Il y a là quelque chose d’irrationnel. »
    Glyphosate : nouvelle action en justice

    Emblématique de ces tensions, l’autorisation du glyphosate (herbicide reconnu comme « cancérogène probable », dont Emmanuel Macron s’était engagé en 2017 à proscrire l’usage « au plus tard dans trois ans ») a été renouvelée pour 10 ans, fin 2023, par la Commission européenne, à l’issue d’un vote crucial des Vingt-Sept lors duquel la France a choisi de s’abstenir.

    La justice viendra-t-elle une fois encore au secours de ceux qui dénoncent les ravages du glyphosate sur l’environnement ? Fin 2024, plusieurs associations ont déposé une plainte devant la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) contre ce renouvellement.

    La recrudescence des actions en justice est proportionnelle à la montée des « vents contraires ». Raison de plus pour travailler à renforcer le droit de l’environnement à toutes les échelles. « Il reste absolument indispensable, a fortiori aujourd’hui, à l’heure où une désinformation croissante travaille à brouiller la prise en compte des connaissances scientifiques sur les enjeux de transition socio-écologique et climatique, conclut Marion Lemoine. La gravité des changements à l’œuvre, dont nous avons maintenant toutes les preuves scientifiques, ainsi que le coût de l’inaction nous obligent à nous emparer de tous les moyens juridiques disponibles pour conserver les acquis du droit de l’environnement et continuer à le protéger, pour la santé et le bien-être humain des générations actuelles et futures. »

    https://lejournal.cnrs.fr/articles/droit-de-lenvironnement-entre-espoirs-et-reculs

    #environnement #justice #A69 #France #jurisprudence #Saúl_Luciano_Lliuya #Allemagne #Cour_européenne_des_droits_de_l’Homme (#CEDH) #droit_à_la_vie #Cour_de_justice_de_l’Union_européenne (#CJUE) #aménagement #urbanisme #contre-pouvoir #Accord_de_Paris #climat #changement_climatique #pollution
    #ressources_pédagogiques #agriculture #agriculture_intensive #Glyphosate #santé #santé_publique

    • Un monde commun. Les savoirs des sciences humaines et sociales

      Philosophie, sociologie, anthropologie, études littéraires, linguistique, histoire, géographie, psychologie, musicologie, esthétique, histoire de l’art, économie, sciences politiques, droit, archéologie… : les disciplines couvertes par les #sciences_humaines_et_sociales sont vastes et variées. À toutes incombent d’analyser, comprendre, décrire le monde et la façon dont les hommes, les femmes et plus largement le vivant l’ont habité, l’habitent et l’habiteront. Toutes partagent une réflexion sur un sujet rendu majeur par la crise environnementale, les bouleversements numériques, les inégalités sociales et les conflits : comment faire « #monde_commun », pour reprendre la formule de Hannah Arendt ?

      L’ouvrage propose une centaine de contributions portant sur des questions contemporaines, qui font écho aux objectifs de développement durable identifiés par l’Organisation des Nations unies (la réduction de la pauvreté, des inégalités éducatives, la protection de la planète, etc.) et explorent la manière dont la recherche actuelle en sciences humaines et sociales y répond. Méthodes, hypothèses et théorisations, mesures et approches ethnographiques, analyses et exégèses constituent autant d’outils permettant aux lecteurs de penser, d’habiter, de réparer ou de transformer nos univers communs.
      Un ouvrage richement illustré qui incarne une communauté de recherche dans toute sa diversité.

      https://www.cnrseditions.fr/catalogue/sciences-politiques-et-sociologie/un-monde-commun
      #livre

  • ★ À BAS TOUTES LES ARMÉES !
    https://nantes.indymedia.org/posts/146801/%e2%98%85-a-bas-toutes-les-armees

    ★ PAS DE GUERRE ENTRE PROLÉTAIRES ! ★ PAS DE RÉPIT POUR LA BOURGEOISIE !   « En ce début d’année 2025, le vent putride de la guerre souffle de plus en plus fort. Alors que l’agression de l‘Ukraine par la Russie dure depuis maintenant trois ans (ou depuis l’annexion de…

    #armées #monde_spectaculaire #Global

  • #Tunisie 2025. Où en est la Révolution ?
    https://laviedesidees.fr/Tunisie-2025-Ou-en-est-la-Revolution

    Le printemps tunisien a fait naître en 2010 de grands espoirs. Mais force est de constater qu’il n’en reste rien aujourd’hui : le régime politique en place n’a cessé de devenir de plus en plus autoritaire, allant même jusqu’à désigner des boucs émissaires.

    #International #monde_arabe #dictature

  • Divas : d’Oum Kalthoum à Dalida
    https://www.arte.tv/fr/videos/123399-000-A/divas-d-oum-kalthoum-a-dalida

    L’âge d’or de la culture dans le monde arabe des années 1920 aux années 1970, a vu les femmes prendre une place déterminante. Elles ont fait vibrer et rêver des peuples très divers, de Bagdad à Casablanca.Ces femmes, restées pour certaines des monstres sacrés sont les symboles d’une époque révolue mais aussi des modèles et des sources d’inspirations pour de nombreux artistes contemporains.

    https://www.youtube.com/watch?v=uoXyN9R51n8

    #musique #chanson #monde_arabe #Égypte #Algérie #Liban

  • C’est toujours quand ça arrange les Blancs !
    https://nantes.indymedia.org/posts/144115/cest-toujours-quand-ca-arrange-les-blancs

    Depuis quelques années, les manifestations, les débats et les événements politiques affichent un engagement contre le fascisme, mais à travers un seul prisme : celui du nazisme. Cette vision réductrice tend à confiner le fascisme à l’histoire européenne du XXe siècle. Or, cette approche occulte une réalité bien plus vaste et…

    #Antifascisme #Antiracisme #Monde #Global

  • Partout la fête et la révolte. Pour un 1er mai révolutionnaire !
    https://nantes.indymedia.org/events/143926/partout-la-fete-et-la-revolte-pour-un-1er-mai-revolutionnaire

    En écho à l’appel pour un 1er mai politiquement offensif, voici un appel à l’action pour le 1er mai en provenance des USA. Descendons dans la rue. Organisons la résistance ! Le 1er mai est synonyme de résistance Un appel à l’action le 1er mai En ce premier mai, rassemblez-vous pour…

    #Révolution_-_Solidarité_internationale #Monde_entier

  • Enquêter sur les chemins du RSA dans les milieux ruraux
    https://metropolitiques.eu/Enqueter-sur-les-chemins-du-RSA-dans-les-milieux-ruraux.html

    La numérisation, censée parer aux #inégalités d’accès aux allocations sociales, peut-elle au contraire les renforcer ? Clara Deville a mené une enquête sociologique sur les effets de cet instrument d’action publique en milieu rural. Depuis une vingtaine d’années, le débat public français sur l’aide sociale est à la fois marqué par la question budgétaire et par celle des ayants #droit ne menant pas les démarches pour accéder aux allocations (Warin 2006 ; Fragonard 2012). Plus récemment, les politiques #Commentaires

    / droit, #numérique, inégalités, #accès_aux_droits, #mondes_ruraux, #dématérialisation, #minima_sociaux, action (...)

    #action_publique
    https://metropolitiques.eu/IMG/pdf/met_bouquet-pascual.pdf

  • Message à Delphine Horvilleur, par Blanche Gardin
    https://www.facebook.com/blanchegardinad2/posts/pfbid02nNiz3sSkwHrmSwLqoX3Loh7sAebEmSwJz3D4Q1RvMVK5erNDn8ofWtqoSTW4t9SJl?_

    Bonjour Madame Horvilleur,

    Je me permets de vous écrire après avoir vu que vous aviez partagé une vidéo diffamante à mon sujet.

    Je dois vous dire que cette nouvelle m’a profondément blessée.

    Je vous ai découverte à travers des émissions de radio il y a 6 ans. Vous m’avez enchantée, inspirée, et rassurée sur l’humanité à de nombreuses reprises lorsque vous parliez religion, judaïsme et exégèse.

    Je suis issue d’une famille très complexe à l’égard de la spiritualité. Mère normande catho de gauche, père marxiste léniniste issu de la paysannerie du nord de la France.
    Mon père a participé à la création de la socio-linguistique avec le frère de ma mère, qui a épousé une femme juive, fille de résistants, membres éminents du Parti communiste français. Ma cousine et mon cousin avec qui mon frère et ma sœur avons grandi, sont juifs, non religieux, de gauche, et, comme leur mère et leurs grands parents, très critiques à l’égard de la politique israélienne…parce que de gauche.

    Malgré les défauts inhérents aux milieux militants, nous avons tous baigné gaiement dans le bain magique de l’ouverture à l’autre et du rejet viscéral de toute discrimination, oppression, domination. Et comme tous les français de gauche de ma génération, j’ose le croire, la connaissance historique de l’enfer que les nazis avaient infligé aux juifs, aux tsiganes, aux homosexuels et aux handicapés à participé à construire la colonne vertébrale de notre rejet sans appel de toute hiérarchie établie entre les vies humaines.

    Dans les années 90, nous avons peu à peu désespéré ensemble sur la possibilité des lendemains qui chantent. La société se droitisait, les richesses se concentraient de plus en plus, le nombre de personnes basculant dans la précarité et le stress augmentait, et le racisme, qui s’instrumentalisait, devenait une façon parmi d’autre de conserver son intégrité psychique dans un monde de plus en plus violent socialement.

    Aujourd’hui nous sentons notre monde basculer dans la possibilité de la fin d’une humanité digne. Le narcissisme, dommage collatéral de l’individualisme poussé à son terme dans l’occident capitaliste, a largement entamé notre capacité à faire société, et même… espèce. Le sens historique ne se manifestant plus qu’à travers des névroses individuelles, où chacun semble hurler qu’on ne l’écoute pas.

    Je suis humoriste, auteure et actrice. J’ai fait un sketch pour pointer du doigt qu’on m’avait, comme tant d’autres, accusé d’antisémitisme en raison du fait que je postais des appels à manifester pour le cessez le feu sur la population palestinienne de Gaza. En creux dans ce sketch, il y avait également l’idée que faire passer la critique des agissements du gouvernement israélien pour de l’antisémitisme, en dehors d’être profondément malhonnête, vidait de son sens le mot même d’antisémitisme.

    En tant qu’artiste, il me semble que j’ai souvent fait des mises au point du style « pavé dans la mare ». C’est mon style. Je l’ai pas choisi, ça vient de loin. On peut ne pas aimer, un style est par définition cette part de l’expression artistique qui la rend reconnaissable parmi d’autres. Je suis sûre que pleins de gens déteste mon style, le trouve violent, vulgaire. ça me va. Moi-même mon style me saoule bien souvent.
    Mais jusqu’ici mon style, que certains qualifient de « clivant », ne m’avait pas valu de ne plus recevoir de propositions de rôles, ni des menaces de mort, ni des agressions dans la rue, ni de harcèlement téléphonique, et encore moins des menaces nominatives à l’encontre de ma famille.

    Madame Horvilleur…. Vous êtes rabbin. Il se trouve que récemment je me suis fait la réflexion que les seules personnes qui avaient eu le courage de dire à Trump leur dégoût de ses déclarations avaient été des leaders religieux. Et je me suis dit que dans l’ambiance de chaos et de capitulation morale ou nous nous trouvons, il se pouvait que le salut nous vienne de leaders religieux ! Idée paradoxale puisque je pense aussi que ce sont les religions qui foutent la merde : tuent, violent, torturent, colonisent, enferment, interdisent de penser... Mais c’est la compassion qui est à l’origine de toutes les religions. Et bien moi, si j’étais leader religieux, je partirai de là, de ce fantasme morbide à l’oeuvre dans l’esprit de nombre de nos contemporains : le présupposé de la non compassion de l’autre pour soi. Parce que c’est bien ce fantasme-là, qui, en évacuant la possibilité de discuter, est en train de nous détruire.

    Personne sur terre ne souhaite des 7 oct, ni des 8, ni des 9, ni des 10, des 11 etc….

    Faut-il rappeler que l’antisémitisme à travers des actes ou des propos constitue un délit, et que par conséquent si j’avais eu des propos antisémites comme tant de gens semblent le désirer si fort, il suffirait de porter plainte contre moi et je devrai me rendre au tribunal.
    « L’extrême gauche » ne s’empare pas du thème de l’antisémitisme. Vous dites en être blessée. Je le comprends tout à fait. L’antisémitisme hélas est bien de chez nous et on observe son augmentation.
    Mais plutôt que d’en déduire que la gauche nie l’existence de l’antisémitisme, voire en conclure que cette gauche serait, elle-même, antisémite, pouvez-vous m’accorder que les médias mainstream et le pouvoir ne relaient pas ad nauséam des discours antisémites, comme ils ne se privent pas s’agissant du racisme à l’égard des noirs, des arabes, des musulmans et des migrants non européens ?

    L’antisémitisme me dégoute et m’effraie comme tous les racismes et toutes les discriminations. Et je crois que la seule façon de lutter contre l’antisémitisme est de lutter contre tout les suprémacismes ethno-religieux, et donc de s’opposer aujourd’hui au régime israélien.

    J’ai dit mon indignation à propos de Gaza car le gouvernement de mon pays a donné son consentement et apporté son soutien actif à Israël pour le massacre de la population palestinienne. Il s’agit d’une opinion politique. Est-ce la place d’un rabbin d’attiser la haine à l’égard d’une artiste n’épousant peut être pas les mêmes opinions qu’elle ?

    Madame Horvilleur, s’il vous plait, retirez cette vidéo, qui relaie une analyse mensongère et diffamatoire de ce que je suis, et de ce que je dis.

    Merci

    Blanche Gardin

  • L’âge sombre
    https://carfree.fr/index.php/2025/03/05/lage-sombre

    Un certain nombre de propriétaires de voitures électriques Tesla semblent actuellement dépités des polémiques à répétition autour d’Elon Musk… Ils ont l’impression d’être passés de « bobos écolos à fachos »… Mais Lire la suite...

    #Destruction_de_la_planète #Fin_de_l'automobile #Fin_du_pétrole #Réchauffement_climatique #crise #critique #donald_trump #elon_musk #énergie #fascisme #monde #politique #voiture_électrique

  • Devenez anarchiste ou taisez-vous pour toujours
    https://nantes.indymedia.org/posts/140021/devenez-anarchiste-ou-taisez-vous-pour-toujours

    https://fr.crimethinc.com/2025/02/21/become-an-anarchist-or-forever-hold-your-peace Alors que Donald Trump et Elon Musk soumettent le gouvernement américain à leur quête de pouvoir totalitaire, leurs adversaires restent sur la défensive, les accusant d’être hors-la-loi. Mais ni les tribunaux ni les lois n’arrêteront la descente vers l’autocratie. Un grand nombre de personnes devront prendre sur elles d’organiser…

    #Anarchisme #Monde #Global

  • #Multinationales et #inégalités multiples : nouveau #rapport

    Depuis 2020, les cinq hommes les plus riches du monde ont doublé leur fortune tandis que, dans le même temps, la richesse cumulée de 5 milliards de personnes a baissé. C’est ce que révèle le nouveau rapport d’Oxfam sur les inégalités mondiales.

    Si cette tendance se poursuit, nous pourrions voir dans près de 10 ans la fortune d’un multimilliardaire franchir pour la première fois le cap de 1000 milliards de dollars alors qu’il faudra encore 230 ans pour éradiquer la pauvreté.

    Malgré les crises successives, les milliardaires prospèrent. Pourquoi ? Car ils achètent le pouvoir politique et économique.
    Inégalités mondiales : les chiffres-clés

    #Monde

    - La fortune des 5 hommes les plus #riches a grimpé de 114 % depuis 2020.
    – La #fortune des #milliardaires a augmenté de 3 300 milliards de dollars depuis 2020, à une vitesse 3 fois plus rapide que celle de l’inflation.
    - Les 1 % les plus riches possèdent 48 % de tous les actifs financiers mondiaux.
    - Les pays riches du Nord détiennent 69 % des richesses mondiales et accueillent 74 % des richesses des milliardaires alors qu’ils n’abritent que 21 % de la population mondiale.
    - Au rythme actuel, il faudrait plus de deux siècles pour mettre fin à la pauvreté, mais dans à peine 10 ans nous pourrions voir pour la première fois la fortune d’un multimilliardaire franchir le cap des 1 000 milliards de dollars. Avoir 1 000 milliards, c’est comme gagner plus d’un million d’euros par jour depuis la naissance de Jésus-Christ.
    - Sept des dix plus grandes entreprises mondiales sont dirigées par un·e milliardaire.
    - 148 grandes entreprises ont réalisé 1800 milliards de dollars de bénéfices cumulés – soit 52 % de plus en moyenne sur les 3 dernières années – et distribué d’énormes dividendes à de riches actionnaires tandis que des centaines de millions de personnes ont été confrontées à des réductions de salaires réels.

    #France

    - Les quatre milliardaires français les plus riches et leurs familles – la famille Arnault, la famille Bettencourt Meyers, Gérard et Alain Wertheimer – ont vu leur fortune augmenter de 87 % depuis 2020. Dans le même temps, la richesse cumulée de 90% des Français a baissé.
    – Sur cette même période, les 42 milliardaires français ont gagné 230 milliards d’euros, autant que pour faire un chèque de 3 400 euros pour chaque Français-e.
    – Les 1 % les plus riches détiennent 36 % du patrimoine financier total en France alors que plus de 80% des Français ne déclarent posséder ni assurance-vie, ni actions directement.
    - 11 des plus grandes entreprises françaises ont réalisé 101 milliards de dollars de bénéfices entre juin 2022 et juin 2023, soit une augmentation de 57% par rapport à la période 2018-2021.
    - L’héritière Françoise Bettencourt est devenue la première femme milliardaire à voir sa fortune atteindre les 100 milliards d’euros.

    Grandes entreprises, médias : comment les milliardaires achètent le pouvoir

    Depuis 2020, l’accroissement de la fortune des milliardaires et l’accumulation de profits des multinationales sont intrinsèquement liés.

    A l’heure où l’élite économique se réunit à Davos, le rapport « Multinationales et inégalités multiples » révèle notamment que sept des dix plus grandes entreprises mondiales ont un·e PDG milliardaire ou un·e milliardaire comme actionnaire principal·e.

    Les grandes entreprises ont un pouvoir démesuré et sont une machine à fabriquer des inégalités. Salaires qui augmentent moins que la rémunération des PDG, bénéfices majoritairement utilisés pour rémunérer les actionnaires, optimisation fiscale : les milliardaires veillent avant tout à ce que les multinationales contribuent à leur propre enrichissement, au détriment du reste de la population.

    Ils utilisent par ailleurs leur richesse pour asseoir et conforter leur influence politique, en particulier via leur emprise sur les médias et leurs relations avec les hautes sphères de l’Etat.
    En France aussi, les milliardaires s’enrichissent et la pauvreté s’intensifie

    Les 4 milliardaires français les plus riches (Bernard Arnault et sa famille, Françoise Bettencourt Meyers et sa famille ainsi que Gérard Wertheimer et Alain Wertheimer) ont vu leur fortune augmenter de 87% depuis 2020.

    Sur la même période, les 42 milliardaires français ont gagné 230 milliards d’euros, soit l’équivalent d’un chèque de 3 400 euros pour chaque Français·e. Alors que les Français et Françaises subissent l’inflation de plein fouet et sont confronté·e·s à une véritable crise du pouvoir d’achat, l’enrichissement continu des ultra-riches fracture la société.

    Comme dans le reste du monde, l’omniprésence des milliardaires dans les mondes économique, politique et médiatique, est indéniable. En tête de proue : Bernard Arnault, à la tête de l’empire du luxe LVMH et de certains des plus grands médias français comme Les Échos ou Le Parisien, mais aussi le milliardaire Vincent Bolloré, qui fait des médias dont il est actionnaire principal une arme au service de l’extrême droite.

    Les recommandations d’Oxfam

    Oxfam appelle les États à réduire rapidement et radicalement le fossé entre les ultra-riches et le reste de la société grâce notamment aux mesures suivantes :
    Augmenter les impôts sur les ultra-riches

    Oxfam estime qu’un impôt sur la fortune pour les multimillionnaires et les milliardaires du monde entier pourrait rapporter 1 800 milliards de dollars par an.

    Plus précisément, Oxfam France formule une série de recommandations fiscales qui permettraient de dégager 88 milliards d’euros par an, tout en préservant le pouvoir d’achat de 70% des Français, dont :

    - Un impôt sur la fortune climatique pour les multimillionnaires et les milliardaires : Il s’agit de taxer, d’une part, le niveau de patrimoine (la taille de la fortune), et d’autre part, la quantité de CO2 qu’il contient (son impact sur le climat).

    Réguler les multinationales

    – Encadrer la part des bénéfices versés aux actionnaires
    - Conditionner les aides publiques aux entreprises aux investissements dans la transition
    - Imposer un écart de rémunération de 1 à 20 entre le salaire du dirigeant et le salaire médian de l’entreprise.

    https://www.oxfamfrance.org/rapports/multinationales-et-inegalites-multiples
    #Oxfam #richesse #chiffres #statistiques

  • « La #République_démocratique_du_Congo est une réserve pour les dominants »

    Dans « Barbarie numérique, une autre histoire du monde connecté », le sociologue Fabien Lebrun explique comment la révolution numérique est depuis trente ans l’une des causes des guerres dans l’est de la RDC, où une grande partie des #minerais nécessaires sont disponibles.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/270125/la-republique-democratique-du-congo-est-une-reserve-pour-les-dominants
    #RDC #guerre #extractivisme #numérique #conflits

  • Report: Climate Crisis Is Causing 3 Quarters of the World’s Land to Dry Out

    Great swaths of the planet are drier with saltier soils, jeopardizing food production and water access for billions.

    As Earth grows warmer, its ground is becoming drier and saltier, with profound consequences for the planet’s 8 billion inhabitants — nearly a third of whom already live in places where water is increasingly scarce and the ability to raise crops and livestock is increasingly difficult.

    Climate change is accelerating this trend. New research has found global warming has made 77 percent of the Earth’s land drier over the past three decades while rapidly increasing the proportion of excessively salty soils.

    Drylands, or arid areas where water is hard to come by, now make up more than 40 percent of the planet (excluding Antarctica), a likely permanent consequence of climate change, according to a landmark report by the United Nations Convention to Combat Desertification, or UNCCD. Another new analysis, by the Food and Agriculture Organization of the United Nations, or FAO, found that roughly 10 percent of the world’s soils are affected by excess salt, with another 2.5 billion acres at risk.

    These interwoven trends threaten agricultural productivity, biodiversity, and ecosystem health while exacerbating food and water insecurity. Together, the two reports sound an urgent alarm: Unless the world curbs emissions, these shifts will continue, with grave implications.

    “Without concerted efforts, billions face a future marked by hunger, displacement, and economic decline,” said Nichole Barger, an aridlands ecologist who works with the UNCCD.

    Some 7.6 percent of the planet’s land was remade by climate change between 1990 and 2020, with most of the impacted areas shifting from humid landscapes to drylands — defined as an area where 90 percent of rainfall evaporates before reaching the ground. Together, they cover a geographic expanse larger than Canada, researchers found, and in 2020 were home to about 30 percent of the world’s population. That’s a jump of more than 7 percent in recent decades. Unless the world sharply limits emissions, that proportion could more than double by the end of the century. By that point, more than two-thirds of land worldwide, with the exception of Greenland and Antarctica, is expected to store less water.

    These changes are not limited to regions already considered dry, or expected to experience desertification. When modeling global high-emissions scenarios, the researchers found similar changes could occur in the Midwest, central Mexico, and the Mediterranean, to name three examples. The researchers have no expectation that this trend will reverse.

    What Hannah Waterhouse, a soil and water scientist at the University of California, Santa Cruz, finds “important, and unnerving to emphasize” is that this expansion occurred under conditions that aren’t nearly as hot as what’s to come. That suggests the problem will only escalate and, as food and water grow more scarce, usher in issues like widespread conflict, she said.

    “We can look to current geopolitical and ecological events that are playing out currently to understand what we can expect in the future,” Waterhouse said. “Think of what is occurring in Sudan right now, where climate change is exacerbating resource scarcity, which is interacting in governance and geopolitics in violent outcomes for civilians.”

    Aridity is not to be confused with drought. Drought is best described as a sudden and startling, but temporary, water shortage often caused by low precipitation, high temperatures, little humidity, and unusual wind patterns. Arid regions, on the other hand, experience persistent, long-term climatic conditions in which evaporation exceeds rainfall, creating conditions in which it can be difficult to sustain life. It is much more subtle than a drought, but no less significant.

    “Droughts end,” Ibrahim Thiaw, executive secretary of the UNCCD, said in a statement. “When an area’s climate becomes drier, however, the ability to return to previous conditions is lost. The drier climates now affecting vast lands across the globe will not return to how they were, and this change is redefining life on Earth.”

    Expanding drylands are widely considered the biggest contributor to the degradation of Earth’s agricultural systems and difficulty producing enough food. Such conditions also have been linked to loss of gross domestic product, large-scale migration, and adverse health impacts and rising mortality. They intensify wildfires, sand storms, and dust storms while degrading ecosystems. They also promote erosion and the salinization of water and soil.

    Climate change is already hampering food production, leaving one in 11 people worldwide hungry last year, and the research suggests the problem will intensify, particularly in much of Africa, the Middle East, and South Asia. Under the business-as-usual emissions scenario, sub-Saharan Africa could lose as much as 22 percent of its current crop production capacity by 2050. The production of staple food crops grown in regions highly susceptible to aridity, such as soybeans, wheat, and rice, could plummet worldwide as well.

    Rapid expansion of the world’s drylands is “100 percent interconnected” with the coinciding surge in saltier soils, said Maria Konyushkova, a soil scientist at the Food and Agriculture Organization and lead author of the report the U.N. agency released December 11. The more arid an area is, the less freshwater is available. That requires farmers to rely upon brackish water, increasing soil salinity.

    While water-soluble salt is a component of all soils, too much of it impairs plants’ water absorption, effectively stealing moisture from them and suppressing their growth. High salinity also changes soil structure, making it more prone to erosion. All of this diminishes soil fertility, and could lead to yield losses as high as 70 percent for crops like rice and beans in the countries most impacted, the researchers found. Roughly 10 percent of the world’s irrigated cropland, and a similar proportion of its rain-fed cropland, already has been impacted by this dire trend.

    As it stands, 10 countries, including China, Russia, and the United States, account for 70 percent of the planet’s salt-affected soils. This costs the global agriculture sector at least $27 billion every year. If the world continues to warm at its current rate, past research has estimated that more than 50 percent of the world’s cropland would be similarly impacted by 2050, exacerbating the declining yields that are already driving rising hunger rates.

    Where to go from here was the central topic of UNCCD COP16 earlier this month, as representatives of nearly 200 nations gathered in Riyadh, Saudi Arabia, to discuss land degradation, desertification, and drought. “We depend on land for our survival,” U.N. Secretary-General António Guterres said at the conference. “Yet we treat it like dirt.”

    Nature-based solutions like agroecology are among the slate of locally-deployed mitigation and adaptation tactics the two reports suggest, alongside improved crop and water management, technological solutions, and the development of water-efficient and salt-resistant varieties of crops.

    Big-dollar investments are being touted as solutions, too. Previous UNCCD reports found that halting the planet’s rate of land degradation, which they suggest could lose the global economy $23 trillion by 2050, would cost roughly $4.6 trillion. The agency told negotiators at the summit that at least $2.6 trillion for restoration and resilience purposes is needed by 2030.

    By the time the summit concluded, just over $12 billion had been pledged to tackle the issue across 80 vulnerable countries, while negotiators departed having failed to agree on a legally binding protocol for action.

    Waterhouse has doubts about some proposals highlighted in the research she considers “top-down technocratic solutions.” The Great Green Wall, a multibillion-dollar initiative to plant trees to combat desertification in the Sahel region of Africa, is one example. The effort, launched in 2007, has drawn criticism for exacerbating water scarcity and biodiversity loss.

    Konyushkova considers the two reports an urgent call for governments worldwide to prioritize investing in resilience efforts to manage what is clearly becoming a crisis. “All the trends show that the freshwater resources will be depleting … but we have so many approaches to adapt,” she said. “We just need to start doing it right now, because it’s already here. Even if governments don’t always understand, it’s already here, and deteriorating.”

    https://truthout.org/articles/report-climate-crisis-is-causing-3-quarters-of-the-worlds-land-to-dry-out
    #changement_climatique #climat #sécheresse #monde #rapport

  • La France accueille-t-elle vraiment beaucoup de migrants ?

    L’extrême droite a fait de l’#immigration son cheval de bataille au point où la thématique a irrigué dans la société française. Pourtant, la France ne joue qu’un rôle timide dans le système migratoire contemporain.

    La migration internationale peut être définie a minima comme le changement (de lieu ou de pays) de résidence principale.

    L’information sur les phénomènes migratoires internationaux est plus complexe à saisir qu’il n’y paraît. Elle concerne, d’une part, les déplacements observés entre des pays (les migrations proprement dites) et d’autre part, le nombre de personnes qui ont changé de pays de résidence entre deux dates (les migrants). Ces deux informations sont fondamentalement différentes puisqu’un seul migrant peut avoir effectué plusieurs migrations au cours d’une période donnée.

    Les phénomènes migratoires sont observés selon trois points de vue :

    - depuis les pays de départ (l’émigration)

    – dans les pays d’arrivée ou de résidence (l’immigration)

    - en termes de flux (migratoires ou de migrants) entre les pays de départ et d’arrivée.

    Des données complexes

    Les données collectées sont archivées dans des tableaux qui ne sont pas parfaits, pour plusieurs raisons. La mesure des phénomènes migratoires est généralement lacunaire, car les tableaux ne retiennent qu’une seule migration par personne et par période. Elle est par ailleurs imparfaite, car elle est soumise à la déclaration des États, lesquels disposent de leurs propres définitions et dispositifs de collecte qui ne sont pas toujours équivalents entre eux.

    Pour autant, des données nationales portant sur le nombre d’immigrés (et d’émigrés) par pays sont régulièrement harmonisées et consolidées au niveau mondial par différents organismes faisant autorité. C’est le cas de l’organisation internationale des Nations unies dont la division Population produit régulièrement une base de données intitulée « International migrant stock » (stock ou effectif international de migrants). Cette base se présente sous la forme d’un tableau à double entrée qui croise les pays (groupes de pays et régions du monde) de départ avec ceux d’arrivée. Sur chacune des cellules issues du croisement est porté un nombre de migrants observé à une date donnée. Ce tableau est complexe : il est décomposable en sous-tableaux portant sur le nombre de migrants par pays (ou groupes de pays), selon leur genre, à différentes dates.

    Des cartes trompeuses

    Pour mieux (se) représenter les données de tableaux d’une telle complexité, certains acteurs en proposent, à juste titre, une application cartographique.

    Le problème est que nombre de cartographies qui en découlent ne décrivent pas fidèlement la répartition des migrants internationaux et/ou leurs migrations. La complexité des données impose en effet d’enchaîner plusieurs opérations de sélection ou de filtrage de l’information à cartographier, sans compter leur stylisation graphique, pour aboutir à une image fidèle de la réalité des données.

    Le fait que nombre de cartes dédiées aux migrations internationales soient tronquées (par exemple : limitées aux flux dirigés vers l’Europe, est loin d’être anodin, encore moins dans le contexte politique actuel. Cette manière de faire pose un réel problème de société, car les cartes correspondantes véhiculent une information erronée sur l’ampleur des migrations, sur leur temporalité et leur étendue géographique. De surcroit, elles ne portent jamais sur l’émigration.

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    Comme l’ont souligné le géographe Rodrigo Bueno Lacy et l’économiste Henk van Houtum, un nombre croissant d’acteurs, notamment des autorités politiques, font un usage cartographique fallacieux de cette information sensible.

    Au-delà des procédés de représentation cartographique proprement dits, les cartes de flux d’immigration diffusées auprès du grand public présentent souvent trois grands écueils :

    - elles ne représentent habituellement que certains pays d’accueil – généralement ceux de l’Europe de Schengen, comme si l’Europe était seule au monde

    - elles ne montrent que certains types d’immigrants – plutôt des hommes provenant d’Afrique sub-saharienne ou de Syrie

    - elles oublient de mentionner qu’elles décrivent la stratification des migrations passées et non les mouvements observés au cours de l’année. Par conséquent, les effectifs dits de migrants, qui sont en réalité ceux des personnes étrangères et immigrées observées dans un pays, correspondent à un cumul. Ils ne décrivent pas un instantané de leur nombre, en un lieu et à un moment donné.

    Pour illustrer cette différence entre un effectif et un mouvement migratoire, prenons l’exemple de la France. En 2019, on dénombre en France 8,4 millions de personnes immigrées, ce qui correspond à un effectif cumulé au cours du temps. Pour la seule année 2020, l’Insee mentionne un flux d’immigration (entrant) de 218 000 personnes et un flux d’émigration (sortant) de 58 000 personnes, soit un bilan migratoire net de + 160 000 personnes en France.
    Un outil pour permettre une représentation honnête des données

    Pour permettre d’examiner les migrations de manière honnête, en essayant d’objectiver la réalité, nous avons construit #MigrExplorer, une famille d’outils cartographiques permettant une exploration des données de l’ONU précitées, suivant différents paramètres : le genre, la date d’observation, l’immigration, l’émigration, le pays ou la région du monde.

    MigrExplorer est composée de plusieurs applications qui permettent de montrer des singularités du phénomène migratoire et de répondre factuellement à de multiples questions, du type :

    – Quelle est la répartition mondiale des personnes étrangères, en termes d’immigration et en termes d’émigration ?

    - Quelle est la place de la France dans l’accueil des personnes de nationalité étrangère ?

    - Dans quels pays les personnes de nationalité française sont-elles installées ?

    Des pays d’émigration qui ne sont pas ceux qu’on imagine

    D’après les données de l’ONU, à l’échelle mondiale, il convient de noter que la part de personnes étrangères dans la population totale, celles qualifiées de « migrants » n’a pas évolué de manière significative depuis une dizaine d’années : elle est en effet passée de 3,2 % en 2010 à 3,5 % en 2019, soit 0,3 % d’augmentation en neuf ans.

    La planche ci-dessous décrit l’immigration et l’émigration cumulées par pays en 1990, en 2015 (au moment de la crise des politiques migratoires européennes) et en 2019 (juste avant la pandémie de Covid-19). Les cartes formant cette petite collection sont strictement comparables d’une année à l’autre.

    Concernant l’émigration (cartes de gauche), en 1990, ce sont les ressortissants de la Fédération de Russie qui résident le plus à l’étranger, suivis de ceux de l’Afghanistan et de l’Inde. La situation diffère légèrement en 2015, avec l’Inde qui occupe la 1re place, suivie du Mexique puis de la Fédération de Russie. En 2019, l’Inde et le Mexique sont toujours les deux premiers pays d’émigration, mais ils sont suivis par la Chine, la Fédération de Russie et le Bangladesh, à la 5e position.

    Le premier pays africain, l’Égypte, occupe la 19e place mondiale en termes d’émission de migrant·e·s au niveau mondial et ces personnes s’installent de manière préférentielle dans des pays non européens.

    Les Égyptiens qui résident à l’étranger sont surtout installés dans leur voisinage : en Arabie saoudite (938 649), aux Émirats arabes unis (886 291) et au Koweït (410 831). Il faut attendre le 14e pays d’accueil pour trouver un territoire européen : la France avec 34 064 Égyptiens (27 fois moins qu’en Arabie saoudite).

    Du point de vue de l’immigration (cartes de droite), les États-Unis d’Amérique occupent de loin le premier rang de l’accueil de populations étrangères. Ils sont suivis par la Fédération de Russie en 1990 et en 2015. L’Allemagne est le premier pays européen à se distinguer, elle apparaît en 2019 en seconde position, suivie par l’Arabie saoudite, la Fédération de Russie et le Royaume-Uni qui occupe la 5e place.

    La France, en tant que 7e pays le plus riche du monde, arrive en 6e position pour l’accueil de populations étrangères en 2019.
    D’où proviennent les immigrés présents en France ?

    En France, l’immigration contemporaine provient principalement des pays du Maghreb et de l’Europe méditerranéenne : l’Algérie arrive en effet en première position avec 1 575 528 personnes (effectif cumulé). Elle est suivie du Maroc (1 020 162) et du Portugal (687 530), puis de la Tunisie (427 897) et de l’Italie (343 255).

    L’immigration française actuelle ne concerne donc pas à proprement parler les ressortissants des pays de l’Afrique subsaharienne qui sont aujourd’hui largement stigmatisés dans les médias et dans les familles politiques de l’extrême droite. Le premier pays d’Afrique subsaharienne arrive en douzième position. Il s’agit de Madagascar, avec 132 574 Malgaches résidant en France. Vient ensuite le Sénégal, en treizième position, avec 129 790 personnes résidant en France.

    Quant à l’émigration française, elle concerne en premier lieu l’Espagne (209 344), la Belgique (194 862) et les États-Unis d’Amérique (189 395).

    D’après l’Insee, le solde migratoire net de la France est stable entre 1975 et 1999 (date du dernier recensement exhaustif de la population), à + 65 000 personnes en moyenne par an, avant de connaître une hausse jusqu’en 2018.

    Rappelons en conclusion que la France contemporaine présente effectivement une figure cosmopolite : des recherches récentes de l’INED montrent que 40 % de la population actuelle a « un lien direct avec l’immigration parce qu’elle est immigrée ou a un parent ou grand-parent immigré ».

    Cet état de fait témoigne de la tradition française d’accueil de populations étrangères et cela, depuis plusieurs siècles. Le nouveau parcours permanent du Musée national de l’Histoire de l’Immigration illustre cette ancienneté de l’immigration française au travers de la série de cartes que nous avons réalisé.

    https://images.theconversation.com/files/605026/original/file-20240704-17-bnlej0.pngSi la couverture française mondiale en termes d’immigration apparaît trop large aux yeux de l’extrême droite, que celle-ci se remémore l’étendue de l’empire colonial français qui était, elle, maximale en 1931, il y a encore moins d’un siècle. Si la France est à géométrie variable, depuis plusieurs siècles, elle n’a cessé de se rétrécir ces dernières décennies, notamment au gré des décolonisations : va-t-elle faire le choix de s’enfermer (sur) elle-même ?

    https://theconversation.com/la-france-accueille-t-elle-vraiment-beaucoup-de-migrants-232954
    #invasion #rhétorique #afflux #migrations #réfugiés #visualisation #cartographie #émigration #chiffres #statistiques #monde

    ping @karine4 @fbahoken
    merci @olaf —> ton signalement me permet de le mettre ici

  • La #population_mondiale ne croîtra pas éternellement

    Nous sommes plus de huit milliards sur Terre. Mais la croissance de la population ralentit. À quoi ressemblera la planète en 2050 ou en 2100 ? Les démographes projettent un portrait tout en contrastes.

    L’humanité est une jeune multimilliardaire. Il lui a fallu 300 000 ans pour accumuler son premier milliard d’humains, 123 ans pour atteindre le deuxième milliard… et seulement 11 ans pour passer de 7 à 8 milliards, un cap franchi en 2022.

    Si on s’est longtemps inquiété des dangers de cette explosion démographique, les experts sont aujourd’hui raisonnablement convaincus que la population mondiale atteindra un sommet au cours de ce siècle, avant de commencer à… décroître. Cette diminution est même déjà entamée dans certains pays.

    Les #projections_démographiques sur quelques décennies laissent entrevoir de profondes transformations. Différentes, même, de celles qu’on prévoyait il y a encore quelques années à peine. L’Occident sera résolument vieux ; la Chine, deux fois moins peuplée ; et l’Afrique subsaharienne, toujours jeune, mais deux fois et demie plus peuplée. Partout, on aura de moins en moins d’enfants. Faut-il s’en réjouir ? S’en inquiéter ? Ou simplement en prendre acte ?

    Comment font les démographes pour établir ces projections ? Dans quelle mesure peut-on s’y fier ? Décryptage.

    Partir sur de bonnes bases

    C’est l’Organisation des Nations unies (ONU) qui produit les projections mondiales les plus largement utilisées. « Essayer de comprendre la situation planétaire, les grandes tendances, les défis et les changements attendus » préoccupe l’ONU depuis ses tout débuts, indique Patrick Gerland, chef de la Section des estimations et des projections démographiques à la Division de la population. Cette dernière a été créée en 1948, lorsque l’ONU avait seulement trois ans.

    Sa principale mission ? Bien connaître la population mondiale, y compris la répartition par âge et par sexe. Ce qui n’est pas une mince affaire. Si le Canada dispose d’un portrait presque en temps réel grâce aux registres de l’état civil et aux recensements, ce n’est pas le cas partout. Ainsi, la République démocratique du Congo n’a pas effectué de recensement depuis 1984 et l’Afghanistan, depuis 1979 !

    « Dans ce contexte, nous devons combiner diverses sources de données, de qualité variable. Si on juge qu’il y a des lacunes, on essaie de faire des estimations cohérentes pays par pays, indicateur par indicateur », détaille Patrick Gerland par visioconférence, en faisant défiler courbes et graphiques sur l’écran.

    Ensuite, l’exercice est mathématique. L’ONU se base notamment sur les tendances historiques et sur la théorie de la transition démographique pour prévoir la natalité, la mortalité et les migrations internationales futures. Selon cette théorie, les taux de natalité des pays à forte fécondité finiront par rejoindre ceux des pays à faible fécondité.

    Depuis 10 ans, l’ONU a révisé à la baisse ses projections pour la fin du siècle : elle estime maintenant de façon quasi certaine que la population mondiale va amorcer un déclin. D’abord parce que la fécondité est déjà ultra-basse en Chine (autour de 1 enfant par femme en 2024). Puis, parce qu’elle baisse rapidement dans certains pays populeux à fécondité élevée. Pensons au Nigeria (230 millions d’habitants ; 4,3 enfants par femme), à l’Éthiopie (130 millions ; 3,9 enfants par femme) ou à la République démocratique du Congo (108 millions ; 6 enfants par femme). Leur population croît encore, mais le nombre d’enfants par famille diminue. Ce sont la rapidité et l’ampleur de cette baisse qui détermineront ultimement la taille de la population mondiale. « Un enfant de moins par femme, ça engendre un effet multiplicatif à travers les générations », souligne Patrick Gerland.

    Ainsi, la population projetée pour 2100 est de 10,2 milliards de personnes, mais elle pourrait en réalité varier entre 6 et 14 milliards, selon que chaque femme a en moyenne un « demi-enfant » de moins ou de plus que prévu.

    Depuis quelques années, deux autres instituts se sont mis de la partie, avec des méthodes un peu différentes. L’Institut international d’analyse des systèmes appliqués (IIASA), à Vienne, et l’Institute for Health Metrics and Evaluation de l’Université de Washington, à Seattle, font appel à des experts pour affiner leurs projections. Ils incluent aussi dans leurs modèles des facteurs connus pour influencer la fécondité : niveau d’éducation, accès à la contraception, mortalité infantile ou taux d’urbanisation.

    (#paywall)
    https://www.quebecscience.qc.ca/societe/population-mondiale-ne-croitra-pas-eternellement
    #croissance_démographique #démographie #monde

    @freakonometrics : as-tu accès ?

    • https://eu.boell.org/en/about-us
      C’est « moi » qui.paye. La fondation Heinrich Böll est une de crs non-fondations politiques qui donnent aux chefs des partis politiques la piossibilité de se créer une cour de personnes anoblies par le titre de « Doktor » dont la fonction est de vendre l’idéologie à la base du parti. On aime bien abuser des noms de penseurs défunts pour habiller l’entreprise. Rosa pour Die Linke, Konrad pour le CDU, l’autre Konrad pour les libéraux et Friedrich pour le SPD. Lui au moins a été membre du parti qui l’a choisi comme saint auquel on a emprunté le nom. Pauvre pacifiste d’Henri ;-)

      The Heinrich-Böll-Stiftung is a German political foundation affiliated with the German Green Party (Alliance 90/The Greens). Its primary task is political education and advocacy in Germany and abroad. Our main tenets are ecology and sustainability, democracy and human rights, non-violence and justice. In our work, we place particular emphasis on gender democracy, equal rights for minorities and the political and social participation of migrants.

    • About us | Heinrich Böll Stiftung | Brussels office - European Union
      https://eu.boell.org/en/about-us

      The Heinrich-Böll-Stiftung is a German political foundation affiliated with the German Green Party (Alliance 90/The Greens). Its primary task is political education and advocacy in Germany and abroad. Our main tenets are ecology and sustainability, democracy and human rights, non-violence and justice. In our work, we place particular emphasis on gender democracy, equal rights for minorities and the political and social participation of migrants.

      Our namesake, the writer and Nobel Prize laureate Heinrich Böll, personifies the fundamental principles we stand for: defence of freedom and human dignity, civic courage, open debate and the acknowledgement of art and culture as independent spheres of thought and action. As a think tank for green visions and ideas, we are part of an international network with 34 offices worldwide and with partner projects in more than 60 countries.

      The Heinrich-Böll-Stiftung European Union represents the foundation vis-à-vis European and international institutions, associations, non-governmental organisations and media based in Brussels. The office is a main point of contact for individuals, groups and organisations from around the world interested in EU politics and policies. The future of the European project and the role of the European Union in the world are at the centre of our activities and efforts.

      sur cette même page, le bilan annuel 2022 avec (pp. 28-29) un rapide bilan financier : plus de 67% des ressources proviennent de subventions du gouvernement allemand (c’est Klaus qui paie) et de l’Union européenne (nous payons tous)

  • Unexplained Heat-Wave ‘#Hotspots’ Are Popping Up Across the Globe

    Earth’s hottest recorded year was 2023, at 2.12 degrees F above the 20th-century average. This surpassed the previous record set in 2016. So far, the 10 hottest yearly average temperatures have occurred in the past decade. And, with the hottest summer and hottest single day, 2024 is on track to set yet another record.

    All this may not be breaking news to everyone, but amid this upward march in average temperatures, a striking new phenomenon is emerging: distinct regions are seeing repeated heat waves that are so extreme, they fall far beyond what any model of global warming can predict or explain. A new study (https://www.pnas.org/doi/full/10.1073/pnas.2411258121) provides the first worldwide map of such regions, which show up on every continent except Antarctica like giant, angry skin blotches. In recent years these heat waves have killed tens of thousands of people, withered crops and forests, and sparked devastating wildfires.

    “The large and unexpected margins by which recent regional-scale extremes have broken earlier records have raised questions about the degree to which climate models can provide adequate estimates of relations between global mean temperature changes and regional climate risks,” says the study.

    “This is about extreme trends that are the outcome of physical interactions we might not completely understand,” said lead author Kai Kornhuber, an adjunct scientist at the Columbia Climate School’s Lamont-Doherty Earth Observatory. “These regions become temporary hothouses.” Kornhuber is also a senior research scholar at the International Institute for Applied Systems Analysis in Austria.

    The study was just published in the journal Proceedings of the National Academy of Sciences.

    The study looks at heat waves over the past 65 years, identifying areas where extreme heat is accelerating considerably faster than more moderate temperatures. This often results in maximum temperatures that have been repeatedly broken by outsize, sometimes astonishing, amounts. For instance, a nine-day wave that hammered the U.S. Pacific Northwest and southwestern Canada in June 2021 broke daily records in some locales by 30 degrees C, or 54 F. This included the highest ever temperature recorded in Canada, 121.3 F, in Lytton, British Columbia. The town burned to the ground the next day in a wildfire driven in large part by the drying of vegetation in the extraordinary heat. In Oregon and Washington state, hundreds of people died from heat stroke and other health conditions.

    These extreme heat waves have been hitting predominantly in the last five years or so, though some occurred in the early 2000s or before. The most hard-hit regions include populous central China, Japan, Korea, the Arabian peninsula, eastern Australia and scattered parts of Africa. Others include Canada’s Northwest Territories and its High Arctic islands, northern Greenland, the southern end of South America and scattered patches of Siberia. Areas of Texas and New Mexico appear on the map, though they are not at the most extreme end.

    According to the report, the most intense and consistent signal comes from northwestern Europe, where sequences of heat waves contributed to some 60,000 deaths in 2022 and 47,000 deaths in 2023. These occurred across Germany, France, the United Kingdom, the Netherlands and other countries. Here, in recent years, the hottest days of the year are warming twice as fast the summer mean temperatures. The region is especially vulnerable in part because, unlike places like the United States, few people have air conditioning, because traditionally it was almost never needed. The outbreaks have continued. In September, new maximum temperature records were set in Austria, France, Hungary, Slovenia, Norway and Sweden. Well into October, many parts of the U.S. Southwest and California saw record temperatures for the month more typical of midsummer.

    The researchers call the statistical trends “tail-widening”―that is, the anomalous occurrence of temperatures at the far upper end, or beyond, anything that would be expected with simple upward shifts in mean summer temperatures. But the phenomenon is not happening everywhere; the study shows that maximum temperatures across many other regions are actually lower than what models would predict. These include wide areas of the north-central United States and south-central Canada, interior parts of South America, much of Siberia, northern Africa and northern Australia. Heat is increasing in these regions as well, but the extremes are increasing at similar or lower speed than what changes in average would suggest.

    Climbing overall temperatures make heat waves more likely in many cases, but the causes of the extreme heat outbreaks are not entirely clear. In Europe and Russia, an earlier study led by Kornhuber blamed heat waves and droughts on wobbles in the jet stream, a fast-moving river of air that continuously circles the northern hemisphere. Hemmed in by historically frigid temperatures in the far north and much warmer ones further south, the jet stream generally confines itself to a narrow band. But the Arctic is warming on average far more quickly than most other parts of the Earth, and this appears to be destabilizing the jet stream, causing it to develop so-called Rossby waves, which suck hot air from the south and park it in temperate regions that normally do not see extreme heat for days or weeks at a time.

    This is only one hypothesis, and it does not seem to explain all the extremes. A study of the fatal 2021 Pacific Northwest/southwestern Canada heat wave led by Lamont-Doherty graduate student Samuel Bartusek (also a coauthor on the latest paper) identified a confluence of factors. Some seemed connected to long-term climate change, others to chance. The study identified a disruption in the jet stream similar to the Rossby waves thought to affect Europe and Russia. It also found that decades of slowly rising temperatures had been drying out regional vegetation, so that when a spell of hot weather came along, plants had fewer reserves of water to evaporate into the air, a process that helps moderate heat. A third factor: a series of smaller-scale atmospheric waves that gathered heat from the Pacific Ocean surface and transported it eastward onto land. Like Europe, few people in this region have air conditioning, because it is generally not needed, and this probably upped the death toll.

    The heat wave “was so extreme, it’s tempting to apply the label of a ‘black swan’ event, one that can’t be predicted,” said Bartusek. “But there’s a boundary between the totally unpredictable, the plausible and the totally expected that’s hard to categorize. I would call this more of a grey swan.”

    While the wealthy United States is better prepared than many other places, excessive heat nevertheless kills more people than all other weather-related causes combined, including hurricanes, tornadoes and floods. According to a study out this past August, the yearly death rate has more than doubled since 1999, with 2,325 heat-related deaths in 2023. This has recently led to calls for heat waves to be named, similar to hurricanes, in order to heighten public awareness and motivate governments to prepare.

    “Due to their unprecedented nature, these heat waves are usually linked to very severe health impacts, and can be disastrous for agriculture, vegetation and infrastructure,” said Kornhuber. “We’re not built for them, and we might not be able to adapt fast enough.”

    The study was also coauthored by Richard Seager and Mingfang Ting of Lamont-Doherty Earth Observatory, and H.J. Schellnhuber of the International Institute for Applied Systems Analysis.

    https://news.climate.columbia.edu/2024/11/26/unexplained-heat-wave-hotspots-are-popping-up-across-the-glob
    #points_de_chaleur #points_chauds #climat #changement_climatique #cartographie #statistiques #chiffres #visualisation #monde #température

    • Global emergence of regional heatwave hotspots outpaces climate model simulations

      #Heatwaves can lead to considerable impacts on societal and natural systems. Accurate simulation of their response to warming is important for adaptation to potential climate futures. Here, we quantify changes of extreme temperatures worldwide over recent decades. We find an emergence of hotspots where the hottest temperatures are warming significantly faster than more moderate temperatures. In these regions, trends are largely underestimated in climate model simulations. Globally aggregated, we find that models struggle with both ends of the trend distribution, with positive trends being underestimated most, while moderate trends are well reproduced. Our findings highlight the need to better understand and model extreme heat and to rapidly mitigate greenhouse gas emissions to avoid further harm.

      https://www.pnas.org/doi/full/10.1073/pnas.2411258121
      #canicule #vague_de_chaleur

  • Canadian media must talk about Palestine
    https://www.thestar.com/news/insight/this-essay-breaks-a-rule-of-canadian-media-i-hope-it-encourages-others-to-do/article_79f63704-97a3-11ef-9ca3-bb12de8b5949.html

    I am an Egyptian, Muslim, Arabic-speaking journalist who grew up between my birthplace of Alexandria, Egypt, and Dubai, Saudi Arabia, and Toronto. When the Arab Spring erupted across the region, my ability to speak Arabic was highly sought out, catapulting me from barely employed, casual producer, to full-time, unionized staff employee at the public broadcaster.

    I wept when Egyptian President Hosni Mubarak resigned in 2011. We had just recorded an interview with a protester in Tahrir Square for CBC Radio. I could barely hear our interviewee’s hoarse voice straining over the cacophony of Cairo’s syncopated, blaring horns, the high pitched whistles, the roar of applause. I kept my emotions in check until the interview ended, but afterward, when I came out of the control room, I couldn’t hold back anymore. A colleague asked if he could record an interview with me. Through tears, I said that watching history unfold in Egypt made me think perhaps I could go back, make it home again. That evening, the show aired a clip of my tearful burst of hope for my native Egypt. The CBC had proudly claimed me as one of their own.

    But as I found out, that kind of pride has its limits. Where I was celebrated for my reporting on Egypt, I was shut down when I worked on a piece about #Palestine.

    #MSM #monde_libre

  • Le #suicide des agriculteurs : un drame humain évitable

    Alors que l’#agriculture est au cœur d’un enjeu de pérennité alimentaire et de soutenabilité écologique, le #malaise est grandissant au sein des professionnels qui manquent cruellement de valorisation. Salaires au plus bas, cas de suicides en augmentation, soumission à la grande distribution et doutes quant à l’avenir du secteur : le monde agricole est en crise. Derrière le suicide des agriculteurs, un modèle à bout de souffle ?

    Comme dans la majorité des secteurs de l’économie, le modèle basé sur la croissance touche à ses limites, sociales, économiques et environnementales. La raréfaction des ressources et le changement climatique sont un des facteurs d’explication. Mais d’autres raisons peuvent être invoquées, notamment la compétitivité économique acharnée qui laisse les plus petites entreprises sur le carreau.

    Au profit d’une course à la #productivité, notre modèle de croissance prédateur met en danger les résiliences locales. Depuis quelques années, le monde agricole est touché de plein fouet par ces problématiques, avec des conséquences terribles sur les vies humaines. Une réalité à affronter si nous voulons transformer les normes du secteur en profondeur.

    Entre malaise agricole et défaillance de l’État

    En octobre 2016, le site allodocteur.fr sonnait déjà la sirène d’alarme sur francetvinfo.fr : le nombre de suicides parmi les agriculteurs était en nette augmentation – trois fois plus élevé que les années précédentes.

    En effet : « Selon un rapport datant d’octobre 2022, 529 agriculteurs affiliés se sont donné la mort en 2016 (https://statistiques.msa.fr/wp-content/uploads/2022/10/Etude-mortalite-par-suicide_ok.pdf). Ce sont les derniers chiffres publiés. Cela correspond à environ 1,5 suicide par jour » rappelle Radio France. En comparaison, entre 2010 et 2011, une étude conjointe de Santé publique France et de la MSA a recensé un total de 300 suicides en deux ans, soit environ un suicide tous les deux jours.

    Qui plus est, les agriculteurs et agricultrices sont touchées par la #surmortalité. Les forces de travail de 15 à 65 ans dans le secteur connaissent un risque de suicide de 30% supérieur aux autres catégories professionnelles (rapport 2024 sur les charges et les produits de la MSA). En outre, plus l’âge est avancé, plus le risque grandit et être propriétaire agricole décuple l’excès de risque qui grimpe à 77,3 %.

    Ces chiffres s’expliquent non seulement par le #manque_de_perspectives pour l’avenir mais aussi par l’incapacité des professionnels du secteur à vivre décemment des #revenus de leur métier. Ainsi, les chiffres indiquent qu’un tiers des agriculteurs a touché moins de 350 euros par mois en 2015. Qui pourrait vivre dans de telles conditions ? Ce malaise est de plus transversal, puisqu’il concerne la très grande majorité des métiers du secteur.

    « Endettés jusqu’au cou et soumis à un #travail harassant, la plupart de nos agriculteurs s’interrogent sur leur devenir : ne risquent-ils pas de tomber prochainement en faillite et de renoncer à leur métier avant même de partir à la retraite ? » se demandait l’agronome Marc Dufumier dans un plaidoyer consacré aux rendements et à la soutenabilité économique des pratiques agricoles alternatives (#agroécologie et #permaculture) publié par l’association Fermes d’avenir (https://fermesdavenir.org/plaidoyer).

    À l’heure où des solutions plus écologiques s’imposent, ne faut-il pas repenser l’agriculture dans son intégralité ? Comme le soulignent diverses analyses, le modèle productiviste touche à ses limites : au nom de la production de masse à bas prix, il empêche les agriculteur de vivre dignement, tout en étant à l’origine de pollutions importantes, toxiques pour la viabilité des sols donc la pérennité du #métier_agricole, et délétères pour toutes les vies sur terre, celles du #monde_paysan au premier rang.

    Le #modèle_agricole en cause

    Les maux sont bien connus : au cours du 20ème siècle, le secteur s’est tourné vers une logique industrielle, remettant en cause le fonctionnement traditionnel du secteur. Une transition alors séduisante et une promesse de voir la #pénibilité du travail diminuer tout en augmentant les #rendements.

    Soumis rapidement à une #concurrence impitoyable, les paysans n’ont d’autres choix que continuer à augmenter la vitesse d’exploitation pour réduire les #prix. Très vite, la logique productiviste s’impose. Ce modèle contemporain entraîne des aberrations : « nombre de producteurs français traversent une crise majeure face à la concurrence des autres pays européens en raison de la #surproduction, notamment dans les secteurs de la viande porcine, bovine et du lait », note Libération.

    De fait, les agriculteurs ne sont pas sortis gagnants de cette #reconversion, puisque comme le notait #datagueule 69, le #revenu net réel des entreprises agricoles a diminué de 56% entre 1960 et 2004, pendant que les rendements, eux, doublaient. Dans le même temps, l’#autonomie_alimentaire des populations au niveau mondiale reste précaire et une personne sur cinq est victime de la faim en 2023, soit un chiffre qui a doublé en 10 ans. Que de paradoxes.

    Pourtant, malgré toutes ces difficultés, l’État tarde à soutenir la transition vers un modèle durable. Ainsi, comme le rapporte Reporterre, l’État français multiplie les retards dans le versement des #aides qui sont dues aux agriculteurs bio. Légitimement, les personnes concernées « s’interrogent sur la volonté du gouvernement de les soutenir et de promouvoir leur mode de production ». De fait : « Ce traitement de défaveur n’est pas nouveau et ne peut plus durer », affirme la Fédération nationale d’agriculture biologique (Fnab) dans un communiqué.

    Mais les #alternatives existent. De nombreuses exploitations, comme celle du Bec-Hellouin, montrent le chemin d’un modèle plus durable et rentable pour les producteurs. Par ailleurs, malgré les doutes qui traversent le secteur, des personnes restent attirées par la profession, à l’image d’une jeunesse néorurale en quête de sens : par exemple dans les Côtes-d’Armor avec cette ancienne porcherie transformée en ferme par un collectif, ou dans la ferme reprise des Arondes, en Belgique.

    Enfin, bonne nouvelle : la surface totale des exploitations agricoles biologiques continue de progresser. Cependant, les incitations à l’évolution du secteur, offrant notamment un meilleur revenu aux « nouveaux agriculteurs », restent limitées et la transition écologique du secteur doit être clairement et généreusement soutenue par des aides revalorisantes d’un métier d’utilité publique, pour ne pas dire vital.

    https://mrmondialisation.org/le-suicide-des-agriculteurs-un-drame-humain-evitable
    #agriculture #endettement #industrialisation #industrie_agro-alimentaire

  • The world’s rivers faced the driest year in three decades in 2023, the UN weather agency says

    The U.N. weather agency is reporting that 2023 was the driest year in more than three decades for the world’s rivers, as the record-hot year underpinned a drying up of water flows and contributed to prolonged droughts in some places.

    The World Meteorological Organization also says glaciers that feed rivers in many countries suffered the largest loss of mass in the last five decades, warning that ice melt can threaten long-term water security for millions of people globally.

    “Water is the canary in the coalmine of climate change. We receive distress signals in the form of increasingly extreme rainfall, floods and droughts which wreak a heavy toll on lives, ecosystems and economies,” said WMO Secretary-General Celeste Saulo, releasing the report on Monday.

    She said rising temperatures had in part led the hydrological cycle to become “more erratic and unpredictable” in ways that can produce “either too much or too little water” through both droughts and floods.

    The “State of Global Water Resources 2023” report covers rivers and also lakes, reservoirs, groundwater, soil moisture, terrestrial water storage, snow cover and glaciers, and the evaporation of water from land and plants.

    The weather agency, citing figures from UN Water, says some 3.6 billion people face inadequate access to water for at least one month a year — and that figure is expected to rise to 5 billion by 2050. WMO says 70% of all the water that humans draw from the hydrological systems goes into agriculture.

    The world faced the hottest year on record in 2023, and the summer of this year was also the hottest summer ever — raising warning signs for a possible new annual record in 2024.

    “In the (last) 33 years of data, we had never such a large area around the world which was under such dry conditions,” said Stefan Uhlenbrook, director of hydrology, water and cryosphere at WMO.

    The report said the southern United States, Central America and South American countries Argentina, Brazil, Peru and Uruguay faced widespread drought conditions and “the lowest water levels ever observed in Amazon and in Lake Titicaca,” on the border between Peru and Bolivia.

    The Mississippi River basin also experienced record-low water levels, the report said. WMO said half of the world faced dry river flow conditions last year.

    The data for 2024 isn’t in yet, but Uhlenbrook said the extremely hot summer is “very likely” to translate into low river flows this year, and “in many parts of the world, we expect more water scarcity.”

    Low-water conditions have had an impact on river navigation in places like Brazil and a food crisis in Zimbabwe and other parts of southern Africa this year.

    WMO called for improvements in data collection and sharing to help clear up the real picture for water resources and help countries and communities take action in response.

    https://apnews.com/article/water-united-nations-world-meteorological-organization-86183afa4d917fe9777f7

    #rivières #sécheresse #rapport #statistiques #données #monde