• Lancet : une enquête douteuse menée par des auteurs liés aux labos US
    https://yetiblog.org/archives/25063

    Ca vient de sortir et c’est tellement martelé sur les médias mainstream français que tu sens monter la boule puante de la manipulation et la fake news à plein nez : l’enquête menée par quatre auteurs sur les méfaits (supposés) de l’hydroxychloroquine et publiée dans le magazine scientifique anglais Lancet.

    – Les quatre auteurs de l’enquête sont tous liés directement ou financés par les grands labos US, parmi lesquels Gilead, à commencer par le premier de ces auteurs, Mandeep R. Mehra [photo d’en tête].
    – L’enquête portant sur 96.032 patients dans 671 hôpitaux a été menée avec une telle précipitation et des conclusions si rapidement établies par une équipe si restreinte que pas un seul médecin ne peut croire en son sérieux.
    – Pire encore, en entrant dans les détails de l’enquête, on s’aperçoit que l’hydroxychloroquine a été exclusivement testée sur 6.221 patients déjà parvenus à un stade avancé de la maladie, le CONTRAIRE de ce que prescrit le Dr Raoult !
    – Enfin, aucune indication n’est indiquée sur les sources de financement d’une aussi vaste étude (coût estimé à 50 millions d’euros au bas mot).

    • Le Yéti reprend fidèlement les arguments de la vidéo de Mme V. Guérin qu’il inclut dans son billet. Ils sont faibles, voire très faibles avec même une erreur grossière de lecture de l’article :
      • elle fait comme s’il s’agissait d’une recherche clinique, ce qu’elle n’est pas plus que les productions du Pr Raoult, il s’agit de l’analyse des compte-rendus hospitaliers, et donc, non, personne ne prétend que les 4 auteurs ont examinés les 96000 patients sur les 5 continents
      • le coût de 50 millions d’euros avancé au flan (j’imagine qu’elle l’obtient en multipliant une estimation du coût par patient (d’une étude clinique) par le nombre de patients total) est grotesque ; on a essentiellement une étude fondée sur des traitements de données collectées administrativement dans les hôpitaux
      • elle insiste sur le fait que le critère d’inclusion des patients est le diagnostic hospitalier dont le résultat est connu 2 jours après l’admission (délai médian, avec un intervalle interquartile de 1 à 4 jours) sous-entendant que le traitement est tardif par rapport à la manifestation des symptômes, nécessairement antérieurs à l’hospitalisation. L’objectif est clairement de défendre l’usage précoce (voire curatif) de CQ et HCQ
      • quant à l’argument sur le caractère plus avancé des 6221 patients sous HCQ+macrolide, c’est un contresens absolu : la ventilation mécanique est un résultat observé, pas une situation initiale : les chiffres cités 7,7% et 20% sont clairement dans la partie Outcomes du tableau 2 (à la ligne Mechanical ventilation)

      Ce dernier point est totalement monstrueux !

    • Le dernier point est invraisemblable. Voilà le tableau de l’étude :
      https://www.thelancet.com/action/showFullTableHTML?isHtml=true&tableId=tbl2&pii=S0140-6736%2820%2931180-6

      La partie sur « Mechanical ventilation » est bien dans le paragraphe « outcomes », c’est-à-dire justement le sujet de l’étude : qu’est-ce qui arrive aux patients selon le traitement qui leur est administré. Juste en dessous, dans le même bloc du tableau, il y a la ligne « Mortalité », ce qui est très troublant, parce qu’on voit bien qu’ils sont choisi de soigner 24% de morts à l’HCQ+macrolide, et seulement 9% de morts dans le groupe témoin. :-))

      Du coup, outre l’aspect monstrueux de l’erreur, il est assez marrant de constater que ce qui indigne cette personne, c’est le résultat lui-même de l’étude : les gens traités CQ/HCQ s’en sortent beaucoup moins bien que les gens non traités avec ces produits, et c’est justement la raison pour laquelle cette étude fait du brit.

      Elle pourrait tout aussi bien dire : « cette étude démontre que les gens traités CQ/HCQ ont beaucoup plus de chances de mourir que les autres, ça prouve bien que cette étude est biaisée ». Au moins ce serait clair.

    • La contre-offensive avait commencé sur touiteur avec Corinne Reverbel :
      https://twitter.com/corinnereverbel/status/1263882016937967621

      Et déjà on avait un énorme contresens, qui avait illico était repris partout :

      Traduction « Le groupe de base de ceux qui n’ont pas survécu était également beaucoup plus malade avec ~ 50% de produits en plus. Modèle sans risques proportionnels de Cox »

      sur la base de cette image :

      Qui est une copie d’écran surlignée du tableau :
      https://www.thelancet.com/action/showFullTableHTML?isHtml=true&tableId=tbl2&pii=S0140-6736%2820%2931180-6

      Ils ont donc commencé par comparer « les gens qui s’en sont sorti » et « les gens qui sont morts » à la fin de l’étude, en les qualifiant de « healthier » et « sicker » en début d’étude…

      Pourtant c’est expliqué très clairement dans l’étude :

      Demographic variables and comorbidities were compared among survivors and non-survivors (table 1). Non-survivors were older, more likely to be obese, more likely to be men, more likely to be black or Hispanic, and to have diabetes, hyperlipidaemia, coronary artery disease, congestive heart failure, and a history of arrhythmias. Non-survivors were also more likely to have COPD and to have reported current smoking.

      On donne dans le grandiose à ce niveau.

    • Pour la gourmandise de l’argument, V. Guérin ci-dessus :

      …quatre auteurs signataires, pour une logistique multilingue, parce que quand vous incluez des dossiers de patients dans un très grand nombre de pays, vous imaginez bien que c’est un petit peu surprenant déjà c’qui’ss’passe…

      Because nobody speaks english…

    • La critique de l’étude est en effet remarquablement résumée par Florian Cova :-D

      Pour la remarque « logistique », même pas besoin de causer l’anglais. Elle continue à (faire semblant de ?) croire qu’il s’agit d’une étude clinique alors que ce sont des données administratives, càd produites par le fonctionnement administratif et médical des hôpitaux, la particularité étant qu’elles sont versées dans une base de données unique (le registry) ce qui en facilite l’utilisation rapide

      C’est même pour ça que le registry a été conçu, manip qui, certainement a coûté assez cher, collecte, standardisation du codage, etc. Mais dont l’emploi en l’espèce justifie à lui seul l’intérêt de la démarche.

    • D’un côté, Raoult le gaulois, étude avec 24 cas. De l’autre, plusieurs milliers de cas. Mais nan.

      J’attendais justement de voir comment l’étude du Lancet allait rebondir. Et... contrairement à ce que dit Le Yéti, je trouve qu’elle ne fait pas beaucoup de bruits dans le mainstream. Mais qu’elle en fait beaucoup chez les paranos.

    • Oui, c’est noté par Florian Zores :
      https://twitter.com/fzores/status/1264206348482424835

      Donc les mêmes qui s’extasiaient sur des études de 10p patients par groupes mal ficelées quand elles n’étaient pas totalement bidonnées, trouvent qu’une étude de cohorte de presque 100.000 patients est très criticable.

      Ce à quoi quelqu’un a fait remarquer que, de manière très pratique, Raoult a déjà répondu :
      https://www.marianne.net/societe/la-chloroquine-guerit-le-covid-19-didier-raoult-l-infectiologue-qui-aurait

      Concernant les bémols émis quant à la méthodologie de ses récents essais cliniques : « C’est contre-intuitif, mais plus l’échantillon d’un test clinique est faible, plus ses résultats sont significatifs. Les différences dans un échantillon de vingt personnes peuvent être plus significatives que dans un échantillon de 10.000 personnes. Si on a besoin d’un tel échantillonnage, il y a des risques qu’on se trompe. Avec 10.000 personnes, quand les différences sont faibles, parfois, elles n’existent pas. »

      Et c’est donc très exactement un des arguments à la con qui surgit aujourd’hui. (Sans que personne ne soit capable d’expliquer en quoi ce serait vrai – à part « c’est contre-intuitif donc c’est vrai ».)

    • Ouh la vache !
      j’avais raté ce charabia pseudo-statistique. Mais bon sang (et je suis poli) comment peut-on encore donner une demie once de crédit à quelqu’un qui sort un tel ramassis de bullshit et surtout, pourquoi lui ouvre-t-on ses colonnes pour héberger ça ou lui tend-on un micro ?

      Je décroche. J’ai passé toute ma carrière à croire qu’on pouvait diffuser un peu d’approche statistique à des gens ayant peu ou pas de culture mathématique. Pour voir qu’un #expert_que_le_monde_nous_envie a la capacité, en une fois, d’exterminer au napalm les quelques lueurs qui auraient pu s’éveiller ici ou là. Et qu’on lui passe la pommade.

      Et on file des fonds publics à l’IHU et l’institut va recruter des doctorants (dans quelle bateau vont-ils se mettre ?)

      #monde_de_merde

    • Sinon, je répète ce que j’ai déjà écrit, parce que ça ressort encore dans ce flux avec les 4 intervenants cités dans le présent flux : il faudrait vraiment s’interroger sur le rôle des médecins dans la diffusion de foutaises sur les interwebz.

    • Dans mon entourage, un médecin français à La Réunion habitué à prescrire de la chloroquine défend Raoult becs et ongles... J’ai essayé de le contredire avec les éléments d’O. Fillod mais...

      Quant au fait que Raoult est encore invité dans les médias mainstream, là encore on peut se plaindre de l’extrême droite conspi mais quand on leur donne à bouffer comme ça.

      Hydroxychloroquine : l’ancien ministre de la Santé #Philippe_Douste-Blazy explique pourquoi il remet en cause l’étude de The Lancet
      https://www.bfmtv.com/mediaplayer/video/hydrxychloroquine-l-ancien-ministre-de-la-sante-philippe-douste-blazy-expliqu

      L’ancien ministre de la Santé Philippe Douste-Blazy, invité de BFMTV ce samedi, a expliqué pourquoi il remet en cause l’étude de The Lancet concernant l’hydroxychloroquine. « Si vous donnez de l’hydroxychloroquine à des gens qui vont mourir, c’est sûr qu’ils vont mourir », a-t-il déclaré.

    • Je sens que ça va encore être un grand moment de journalisme…

      http://www.leparisien.fr/societe/coronavirus-la-reprise-des-ceremonies-religieuses-officiellement-autorise

      17h47. INFORMATION LE PARISIEN. Raoult s’expliquera mardi sur LCI. Alors qu’une vaste étude internationale juge inefficace voire même dangereux pour le malade dans certains cas, le traitement à la chloroquine prôné par le Pr Raoult, celui ci a choisi de répondre sur LCI. Invité sur la chaîne info ce mardi, il répondra aux questions de David Pujadas à 18h dans son émission « 24 H Pujadas », sur le canal 26, une interview que la chaîne annonce comme « exclusive ».

    • Ah, la nouvelle ligne défense commence à apparaître plus clairement : c’est parce qu’il faut administrer HCQ+machin uniquement sur des gens en bonne santé. Sinon dès que les gens sont malades, faut pas traiter avec le cocktail Raoult. Or l’étude fais des stats sur des gens à l’hôpital, donc déjà malades.

      Il reste à stabiliser les discours, qui hésitent encore entre « c’est bidonné » et « ça confirme ce que dit Raoult », sur la base de ce même argumentaire.

    • Typique des médias : #également_d'un_côté_également_de_l'autre

      – d’un côté, l’étude solidement étayée, reconnaissant ses limites (ce n’est pas un essai clinique) et le doute scientifique
      – de l’autre, une étude bâclée, assez ouvertement bidouillée, non concluante dont les auteurs piétinent les principes méthodologiques (et le revendiquent) mais affirment qu’ils ont trouvé le remède
      Qui croire ? la question reste posée (par le JDD)…

      dans la newsletter du JDD aujourd’hui
      (l’objet du message est le même que le titre ci-dessous)

      Fin de partie pour la chloroquine ?
      […]
      La fin du débat ? Cette étude signe-t-elle la fin de la polémique concernant l’hydroxychloroquine ? Rien n’est moins sûr, car le protocole défendu par Didier Raoult n’est pas le même que celui retenu dans l’étude du Lancet. En effet, ses défenseurs le martèlent : l’infectiologue prône l’utilisation de l’hydroxychloroquine en association avec l’azithromycine dès l’apparition des premiers symptômes, et pas seulement pour les formes graves. Les auteurs de l’étude du Lancet eux-mêmes se gardent de conclure à un lien de cause à effet et appellent à une confirmation « urgente » via des essais cliniques randomisés, où les patients et leur traitement sont tirés au sort.

    • « Une étude bâclée », tu es encore bien bon : tout ce merdier n’est pas parti d’une étude, mais d’une vidéo Youtube du 25 février, « Fin de partie ! », « l’infection respiratoire la plus facile à traiter de toutes » :
      https://www.youtube.com/watch?v=8L6ehRif-v8

      À l’époque : 500mg de Chloroquine par jour pendant 10 jours, pas d’azithromycine, « une amélioration spectaculaire, et c’est recommandé pour tous les cas cliniquement positifs d’infection au coronavirus chinois » (pas de notion de prophylaxie). Et pas d’étude du tout, juste « et ça vient de sortir, les Chinois… ». Et depuis les préconisations de l’IHU changent à chaque fois qu’une étude contredit leurs déclarations tonitruantes.

    • Ce qu’on remarque avec cette étude et ce qui est assez flippant par ailleurs, c’est que l’élixir du Dr Raoult a été assez massivement utilisé dans le monde. Encore plus flippant : on n’a vu aucune chute spectaculaire du nombre de morts ou de malades dans aucun pays alors que l’utilisation du remède est donc assez massive, rien que ça devrait convaincre n’importe qui que ça ne semble pas marcher des masses. Mais non, ça réclame encore des études, ça réclame d’utiliser le traitement autrement voire de le distribuer à la population entière.
      J’ai peu d’espoirs mais j’espère que certains responsables (dont le premier à Marseille) auront à répondre de tout cela un jour avec quelques conséquences fâcheuses pour eux.
      Bon, quand je vois qu’il va pouvoir faire le guignol face à Pujadas, sans aucune contradiction, c’est mal barré...

    • INTERVIEW EXCLUSIVE : Mandeep Mehra, l’hydroxychloroquine pas efficace pour des patients hospitalisés mais...
      http://www.francesoir.fr/opinions-entretiens-societe-sante/interview-exclusive-mandeep-mehra-lhydroxychloroquine-pas-efficace

      FS : Pouvez-vous déduire de votre étude qu’il n’y aurait pas eu de différence dans les résultats si les patients avaient été dépistés plus tôt ou traités plus rapidement ?

      MM : En fait, nous avons enrôlé des patients qui ont été traités dans les 48 heures après qu’un hôpital ait confirmé le diagnostic du Covid 19. Il s’agissait donc de patients traités relativement tôt. De plus nous avons exclu un certain nombre de patients qui étaient dépistés ou traités tardivement. Par exemple les patients qui avaient été traités avec le médicament observé et qui étaient en assistance respiratoire ont été exclus de l’étude.

      L’ensemble des patients représente une population assez homogène et pour être tout à fait honnête avec vous, nous avons appliqué tous les principes de recherche scientifique pour conduire une étude qui se rapproche le plus d’un essai clinique randomisé. 

      Mais il serait encore très peu scientifique de ma part d’affirmer qu’il s’agit d’une étude clinique randomisée car ce ne l’est pas. Et nous ne saurons jamais si nous avons manqué certains facteurs ou effets.

      Les analyses effectuées sont ajustées pour plus de 35 facteurs différents. Dans l’annexe de l’étude, nous expliquons que nous avons effectué des analyses très sophistiquées où nous avons simulé la randomisation à l’aide d’une technique statistique qui simule un échantillonnage aléatoire. Cela permet de sélectionner les patients un à un pour qu’ils correspondent aux facteurs d’inclusions ou d’exclusion et d’échantillonnage. Cela a été fait pour chacun des médicaments. Aucune différence significative n’a pu être observée dans chacune de ces analyses sophistiquées.

      Nous sommes donc assez convaincus qu’en raison de la grande taille de l’échantillon issu de six continents et ce même s’il pouvait subsister des biais importants, que les résultats étaient fiables, Une autre manière de voir les choses, si on omet un instant la nature toxique de l’hydroxychloroquine et que l’on se pose la question : y a-t-il des avantages à ce traitement ? Nous avons conclu au moins qu’il n’y a pas d’avantages à faire usage de ce médicament dans la situation observée.

      On pourra soutenir que ces patients sont plus malades ou peut-être le signal de toxicité n’est pas bon, mais à la fin, même s’il n’y a pas de mal, et il n’y a aucun avantage alors pourquoi utiliseriez-vous ce traitement ?

    • Un autre expert de poids, Jean-Dominique Michel, MSc anthropologie médicale et expert en santé publique, l’affirme :

      Ce qui est sûr, c’est que l’étude du Lancet est de la très très mauvaise science.

      Il reprend les arguments du collectif « Covid laissons les médecins prescrire », c-à-d la Dre V. Guérin. Je ne prends que le plus gros.

      Hydroxychloroquine : The Lancet dans de sales draps… - Anthropo-logiques
      http://jdmichel.blog.tdg.ch/archive/2020/05/24/hydroxychloroquine-the-lancet-dans-de-sales-draps-306637.html

      […]
      Bad Bad Science

      […]
      6. Des groupes non comparables : ex groupe HCQ* + macrolide plus grave avec 20% de ventilation mécanique versus 7,7% des patients du groupe « dit témoin », idem sur paramètre sao2 ˂ 94
      Alors qu’il est écrit « No significant between-group differences were found among baseline characteristics or comorbidities. »

      « Foot note » du tableau 2 surprenante : « Age and BMI are continuous variables.
      The 95% cis have not been adjusted for multiple testing and should not be used to infer definitive effects. »

      Quant à la surprise de la note de pied de page – je suppose qu’il s’agit de la deuxième phrase, la première ne prêtant guère à discussion – il s’agit pourtant d’un grand classique de ce type d’étude, la correction pour comparaisons multiples.

      En effet, supposons que l’on teste 100 paramètres n’ayant pas d’influence sur le résultat en utilisant un intervalle de confiance à 95%, alors, on aura autour de 5 tests qui trouveront tout de même une influence. Les 95% de confiance invoqués ne fonctionnent que pour une comparaison isolée. Ce que disent les auteurs, c’est qu’ils n’ont pas procédé à cette correction, pour laquelle d’ailleurs diverses méthodes sont envisageables.

      La note n’est d’ailleurs pas une note du tableau 2 dans lequel ne figurent aucun intervalle de confiance, mais de la figure 2 où les IC sont représentés par des barres d’erreur.
      Même ça, ils ne sont pas capables de le lire ou de le rapporter correctement.

    • Bon, votre Jean-Dominique Michel, MSc anthropologie médicale et expert en santé publique, n’est pas médecin.
      Moi aussi demain je peux me dire thérapeute et experte en santé publique, voire formatrice en coiffure, rien à voir avec un diplôme médical.

    • Douste Bla-Bla recentre (13:10 - 15:00)
      https://www.youtube.com/watch?v=mVBr4zcwsi8

      • il faut du recul, il faut une étude clinique
      • la relance du présentateur : les deux groupes ne sont pas comparables, reprise discrète des propos d’hier de D.-B., est discrètement évacuée
      • la thématique de repli, bien dégagée : il faut un traitement précoce, et sa reformulation…
      • l’étude nous apprend ce qu’on sait déjà : la chloroquine ne marche pas,… quand on est déjà arrivé à l’hôpital
      • il y a eu moins de morts à l’IHU qu’ailleurs (au passage, le taux de mortalité qu’il cite (2,5%) est quand même 5 fois plus élevé que celui avancé par le Pr Raoult dans la vidéo ci-dessus - à 0:35, 0,5% mais c’est uniquement dans le groupe traité par HCQ+AZT, mais c’est vrai il y a des fous qui ont refusé ce traitement)

    • La premier « étude » présentée comme telle par l’IHU :
      https://www.mediterranee-infection.com/wp-content/uploads/2020/03/Hydroxychloroquine_final_DOI_IJAA.pdf

      Hospitalized patients with confirmed COVID-19 were included in this study if they fulfilled two primary criteria: i) age >12 years; ii) PCR documented SARS-CoV-2 carriage in nasopharyngeal sample at admission whatever their clinical status.

      Tellement « whatever their clinical status » qu’ils avaient éliminé des individus des résultats du groupe HCQ au motif qu’ils étaient morts ou transférés aux urgences.

      Et pourtant cette étude prétendait déjà prouver l’efficacité de HCQ. Maintenant les mêmes t’expliquent que si tu fais ça (traiter des patients à un stade avancé de la maladie), tu es certain d’aggraver leur situation.

      À ce moment ils se demandent pourquoi certains ne répondent pas bien au traitement HCQ, et à aucun moment ne suggère que c’est parce qu’il ne faut utiliser HCQ qu’en prophylaxie :

      The cause of failure for hydroxychloroquine treatment should be investigated by testing the isolated SARS-CoV-2 strains of the non-respondents and analyzing their genome, and by analyzing the host factors that may be associated with the metabolism of hydroxychloroquine. The existence of hydroxychloroquine failure in two patients (mother and son) is more suggestive of the last mechanism of resistance.

      Et donc de la responsabilité à recommander un traitement qui, en pratique, a tué des gens :

      We therefore recommend that COVID-19 patients be treated with hydroxychloroquine and azithromycin to cure their infection and to limit the transmission of the virus to other people in order to curb the spread of COVID-19 in the world.

      Aucune mention de prophylaxie, ni de ne pas traiter les gens une fois qu’ils sont déjà arrivés à l’hôpital.

    • Très amusant : leur ligne de défense utilise deux arguments qui se contredisent…

      – d’un côté, ce qui prouverait l’efficacité de HCQ, c’est que le taux de mortalité à l’IHU de Marseille serait beaucoup plus faible que dans les autres hôpitaux ;

      – dans le même temps, l’étude de Lancet « ne prouve rien », parce qu’elle repose sur 600 hôpitaux dans le monde, alors qu’on sait bien que si les gens arrivent dans les hôpitaux, c’est qu’ils sont bien malades et donc le traitement avec HCQ arrive trop tard. Alors qu’à l’IHU, on traite les gens bien plus tôt, donc en bien meilleure santé.

      Et donc, ils le disent eux-mêmes : Marseille traite des gens en bonne santé, les autres hôpitaux des gens déjà bien malades, et c’est ce qui invaliderait l’étude de Lancet. Ce qui du coup rend parfaitement ridicule leur premier argument selon lequel les statistiques sont meilleures à Marseille.

      Évidemment si tu fais des statistiques sur des gens en bonne santé, et les autres des statistiques sur des gens malades, tu vas obtenir de bien meilleurs résultats… (cet aspect était déjà ressorti avec leur soi-disant étude sur 1000 cas en avril, avec des patients jeunes et en bonne santé, et donc ils obtenaient des résultats proches de ce qu’on a « dans la nature » quand on teste systématiquement toute la population d’un village par exemple).

    • Arrêtez-moi si je dis une connerie mais le fond de commerce de Raoult, c’est de faire hospitaliser à l’IHU de la Timone des patients en bonne santé, de leur administrer la potion magique « plaquénil » + antiviral et de constater qu’après ce traitement, ils sont toujours en bonne santé ? Enfin, qu’il n’ont pas été atteint par le Covid-19 ? C’est ce qu’a dû retenir le gros bouseux texan qui sert accessoirement de président aux États-Unis d’Amérique, je suppose.

    • Biais de confirmation

      Je connais personnellement le Yéti et je suis très effondrée par son acharnement, même si je vois très bien les mécanismes psy à l’œuvre dans son déni de réalité  : c’est très difficile de renoncer à une conviction que tu as dû défendre jusqu’à en faire un système de tri du réel. J’ai tenté d’argumenter sur le simple fait que la médecine n’est pas du tout quelque chose de figé et de gravé dans le marbre et que le préalable à son exercice devrait être une profonde humilité.

      Mais bon, la médecine patriarcale est ici exposée dans toute sa splendeur, avec ses arguments d’autorité, sa domination endémique et sa profonde incapacité à se remettre en question.

      L’affaire Raoult est le symptôme du mal qui ronge particulièrement le système de soins français.

    • C’est toujours navrant de constater à quel point point certaines personnes que nous connaissons bien (ou que l’on croyait bien connaître) et que nous apprécions peuvent se laisser aussi facilement berner. Je subis moi-même une propagande pénible à propos de ce sinistre infectiologue et de sa potion magique et j’ai beau proposer des séances de debriefing, rien à faire : quand ça veut pas, ça veut pas... Ceci dit, il n’y a qu’à lancer son moteur de recherche avec les mots clés « Raoult » + « druide », pour obtenir des résultats édifiants qui trahissent bien la « disruption » que nous sommes forcé·es de subir à tous les niveaux de nos modes de vie.
      Nous vivons une société où l’apparence prévaut sur la compétence et ce soucis constant de soigner son image fait que la plupart s’en remet à la première icône placée opportunément en tête de gondole par les éditocrates et leurs plumitifs du grand bazar médiatique. Dans l’affolement, l’opinion entre en transe à la vue du premier mage venu, et adhère sans vergogne au récit d’un grand feuilleton solutionniste (le même que pour la crise climatique), lequel, par ses rebondissement en cascades, entretient savamment un suspens anxiogène imprégné de théories du complot. Toute cette alchimie communicante et manipulatrice fait que la plupart abandonne toute velléité de raison pour adhérer aux thèses de ceux qui proposeront la sortie de crise la plus rapide.

      Après, on en vient fatalement à se demander comment on arrivera à faire un tant soit peu société dans ce « monde d’après » que j’entrevois aussi mal foutu que celui d’avant. C’est mal barré (à mon humble avis).

    • Texte précédent totalement débile, puisque n’importe quel médicament quel qu’il soit n’est pas positif en soi, et n’est pas dangereux en soi, mais ABSOLUMENT TOUJOURS : pour pour telle utilisation précise.

      « La chloroquine est positive » est donc une phrase qui n’a strictement aucun sens, et pareil pour la dangerosité.

      En revanche pour le virus en cours, il est maintenant quasi prouvé voire prouvé, qu’elle n’a pas d’utilité du tout, et qu’en plus elle met plus les gens en danger que sans. Et c’est bien propre à cette maladie précise (notamment, ça a été dit depuis un bail maintenant : parce que les doses pour que ça fasse réellement effet seraient d’en prendre des tonnes, et que c’est justement une molécule dangereuse quand on en prend beaucoup, ce qui est connu depuis toujours).

    • Department of Error
      https://marlin-prod.literatumonline.com/pb-assets/Lancet/pdfs/S0140673620312496.pdf

      Mehra MR, Desai SS, Ruschitzka F, Patel AN. Hydroxychloroquine or chloroquine with or without a macrolide for treatment of COVID-19: a multinational registry analysis. Lancet 2020; published online May 22.
      https://doi.org/10.1016/S0140-6736(20)31180-6

      In this Article, in the first paragraph of the Results section, the numbers of participants from Asia and Australia should have been 8101 (8·4%) and 63 (0·1%), respectively. One hospital self-designated as belonging to the Australasia continental designation should have been assigned to the Asian continental designation. The appendix has also been corrected.

      An incorrect appendix table S3 was included, originally derived from a propensity score matched and weighted table developed during a preliminary analysis. The unadjusted raw summary data are now included. There have been no changes to the findings of the paper. These corrections have been made to the online version as of May 29, 2020, and will be made to the printed version.

  • UNCDF and UNDP join forces to improve flow of remittances and counter socio-economic impacts of COVID-19 | UNDP
    #Covid-19#migrant#migration#Monde#remise#ONU

    https://www.undp.org/content/undp/en/home/news-centre/news/2020/UNCDF_UNDP_to_improve_remittances_and_counter_impacts_COVID19.html

    New York – The United Nations Capital Development Fund (UNCDF) and the United Nations Development Programme (UNDP) today announce their joint support for a Member State-led initiative to call on policymakers, regulators and remittance service providers to improve migrants’ access for sending and receiving remittances, and to reduce transfer costs during the ongoing pandemic of COVID-19 outbreaks.

  • How COVID-19 might change migration rhetoric and policy | World Economic Forum
    #Covid-19#migrant#migration#Monde#politique_migratoire#perception

    https://www.weforum.org/agenda/2020/05/covid-19-coronavirus-migration-migrant-workers-immigration-policy-health-se

    The COVID-19 pandemic is causing a shift in migration rhetoric to include individual health security.
    Limitations on movement, while necessary to manage the virus, can make it difficult for migrants and asylum seekers to access protection, and may exacerbate inequality, discrimination and exploitation.
    This new migration rhetoric will have long-term implications for socioeconomic inclusion and social cohesion.

  • Agir contre la réintoxication du monde

    Appel 17 juin, ZAD

    https://lavoiedujaguar.net/Agir-contre-la-reintoxication-du-monde

    Nous avons aperçu pour la première fois dans nos existences ce qui serait encore possible si la machine infernale s’arrêtait enfin, in extremis. Nous devons maintenant agir concrètement pour qu’elle ne se relance pas.

    Certes, nous ne reviendrons pas sur les espèces disparues, les millions d’hectares de terres ravagées, de forêts détruites, sur les océans de plastique et sur le réchauffement planétaire. Mais de manière inédite dans le capitalocène, les gaz à effet de serre ont diminué partout ou à peu près. Des pans de mers, de terres ont commencé doucement à se désintoxiquer, tout comme l’air des villes suffoquées de pollution. Les oiseaux sont revenus chanter. Alors, pour qui se soucie des formes de vie qui peuplent cette planète plutôt que d’achever de la rendre inhabitable, la pandémie mondiale dans laquelle nous sommes plongé·e·s, en dépit de tous les drames qu’elle charrie, pourrait aussi représenter un espoir historique. Nous avons paradoxalement vu se dessiner le tournant que l’humanité aurait dû prendre depuis bien longtemps : faire chuter drastiquement la nocivité globale de ses activités. Ce tournant, même les incendies de territoires immenses, les sécheresses consécutives ou les déflagrations à la Lubrizol des mois derniers n’avaient pas réussi à nous le faire prendre. (...)

    #appel #17juin #réintoxication #monde #capitalocène #pandémie #tournant #agir #territoires #État #cartographie #blocages #occupations #mobilisation

  • Une crise économique violente, structurelle et profonde La crise économique qui s’ouvre après la crise sanitaire a un potentiel dévastateur en frappant notamment les services et en redéfinissant de nouvelles règles de fonctionnement du capitalisme. Le coût social s’annonce très élevé. Romaric Gaudin - 20 mai 2020
    https://www.mediapart.fr/journal/france/200520/une-crise-economique-violente-structurelle-et-profonde?onglet=full

    La crise économique qui est née du confinement quasi mondial face à la pandémie de Covid-19 est unique à plus d’un titre. C’est une crise issue d’une décision politique (sans que l’on sache, au reste, si l’absence de confinement aurait eu des conséquences moindres), d’une violence inouïe et qui va durablement modifier la structure et le fonctionnement du capitalisme contemporain. Cette mutation aura, comme c’est toujours le cas lorsque le capitalisme « s’adapte », des conséquences sociales et sans doute politiques considérables.

    La première étape tiendra à la violence même de la mutation de la crise sanitaire en crise économique. L’accroissement continu du capital est un phénomène nécessaire de l’économie capitaliste et suppose donc une impossibilité de l’arrêt du cycle de valorisation de la production par l’échange de marchandises. Néanmoins, une suspension est possible. C’est ce que l’on constate, en temps normal, chaque week-end : les usines ferment comme beaucoup de commerces, mais ce qui n’a pas été produit et consommé l’est durant le reste de la semaine. Le processus de production s’en contente habituellement (même si précisément, depuis l’entrée dans l’ère néolibérale, on pousse à ce que cette suspension soit la plus limitée possible).

    Comme le soulignait l’économiste Richard Baldwin début mars, c’est cette logique du « week-end prolongé » qui a présidé aux décisions de confinement et aux politiques économiques de soutien aux revenus pendant ledit confinement. On a pensé que l’on pouvait suspendre l’économie marchande le temps de maîtriser l’épidémie, puis, une fois la situation sanitaire redevenue normale, tout serait rentré dans l’ordre. Les revenus ayant été préservés, les agents consommeraient ce qu’ils n’avaient pu consommer durant le confinement comme on réalise finalement en semaine les achats que l’on ne fait pas le dimanche. Les entreprises verraient donc leurs profits rattraper le retard accumulé et, pour répondre à la demande, investiraient pour gagner en productivité. Le cycle du capital repartirait comme si de rien n’était.

    Cette vision trahit une certaine naïveté. Le temps du confinement est trop long et trop exceptionnel pour être assimilé à un simple week-end. La production est organisée ordinairement pour répondre aux jours fériés et aux fins de semaine. C’est un arrêt qu’elle sait gérer par une répartition sur les jours ouvrés des jours chômés. Ces jours sont prévisibles et réguliers. Mais le confinement est arrivé de façon soudaine, en quelques jours. Il a duré beaucoup plus longtemps. Or plus le temps de l’arrêt du circuit économique est long, plus les conséquences sur la rentabilité sont importantes : il faut honorer factures, loyers et échéances de crédit. Souvent, ces charges fixes ont été suspendues ou payées par l’État (comme les salaires ou les cotisations sociales), mais pas toutes et certaines de ces factures reviendront plus tard amputer les chiffres d’affaires futurs.

    Par ailleurs, le manque à gagner enregistré par le secteur privé pendant le confinement ne pourra pas être intégralement récupéré, car une partie des dépenses n’est pas transférable dans l’avenir. Il n’est pas certain que ceux qui n’ont pu aller au restaurant pendant trois mois s’y rendront suffisamment par la suite pour compenser les pertes de chiffre d’affaires. On verra que, du côté de la demande, la dynamique n’est pas nécessairement à la récupération.

    Enfin, contrairement à la fin d’un week-end, où reprend immédiatement l’activité « normale », le déconfinement est un processus et n’est pas une date. C’est une suite de dates d’ouverture diverses selon les secteurs et les pays (parfois les régions), avec des contraintes nouvelles. Ainsi, en France, une partie du système scolaire n’a pas rouvert, contraignant les employés à rester chez eux. On sait que certains secteurs, comme la restauration ou la culture, sont toujours contraints par des fermetures administratives de locaux. Pour beaucoup, la réorganisation de la production est délicate en l’absence de date de reprise claire.

    Sans compter que l’on peut toujours redouter une nouvelle reprise de l’épidémie, à plus ou moins court terme, avec, désormais, le risque d’un nouveau confinement. Dans ces conditions, toute réorganisation de l’entreprise, qui suppose un surcoût, est soumise au risque d’un nouveau coup d’arrêt. On s’efforcera donc de limiter les dépenses engageantes à plus ou moins long terme, et donc les investissements. Selon une enquête de l’Insee, les chefs d’entreprise prévoyaient un ralentissement de leurs investissements dans tous les secteurs de l’industrie manufacturière avec un pessimisme proche de celui de 2008-2009. Or, c’est précisément par ce canal qu’une crise de l’offre devient une crise de la demande. En consommant moins de biens d’équipement et de services, les entreprises réduisent l’emploi global et donc la demande.

    Mais la crise actuelle est aussi une crise de la demande. Si l’hypothèse du « grand week-end » a échoué, c’est aussi parce que les ménages n’entendent pas dépenser leur épargne forcée, estimée par l’OFCE à 55 milliards d’euros (et par d’autres à plus de 80 milliards d’euros), pour compenser les deux mois de confinement. Certes, une grande partie de leurs revenus a pu, dans certains cas, être assurée par l’action de l’État, mais les ménages, comme les entreprises, sont soumis à une incertitude radicale. Rien ne leur garantit que, s’il y a un nouveau confinement, tout se passera de la même façon. Ceux qui sont au chômage partiel ont souvent perdu des revenus et ont un sentiment légitime d’appauvrissement. Tous voient les entreprises ajuster leurs coûts et les plans sociaux se multiplier. Ils craignent donc pour leur emploi. Tout cela incite à épargner par précaution.

    Rien qu’en mars, les collectes de livret A avaient progressé de 20 milliards d’euros et Bruno Le Maire s’en était ému. Mais la gestion calamiteuse de la crise et la menace persistante de la maladie n’incitent pas à prendre des risques, ni même à vider son épargne en consommations diverses. On comprend cependant l’agacement du ministre de l’économie et des finances : c’est sa stratégie fondée sur l’idée de « repartir comme avant » qui est ici mise en échec. Or, si la demande demeure faible, les entreprises devront ajuster leurs effectifs au niveau de cette demande et donc licencier, ce qui déprimera encore la demande…

    La situation est donc sérieuse. Ces deux mois de mise à l’arrêt de l’économie marchande se sont naturellement mués en crise économique d’ampleur puisque les gouvernements – à commencer par le français – se sont contentés de laisser les mécanismes capitalistes se développer. La crise sanitaire a conduit à une double crise d’offre et de demande, la première se muant rapidement à son tour en crise de demande. C’est une situation qui, par son ampleur, est préoccupante et pourrait bien durer fort longtemps. Car, malgré le rattrapage naturel d’une partie de l’activité après le confinement, l’économie pourrait se retrouver freinée par les impacts des mesures de baisse des effectifs pour restaurer les marges et adapter la production au nouveau niveau de la demande.

    Globalement, le PIB est une bonne mesure pour prendre conscience de l’ampleur de la crise. Dans un entretien accordé à Mediapart l’an passé, Éloi Laurent, qui est un des plus féroces critiques du PIB comme indicateur de bien-être, reconnaît que son invention en 1931 par Simon Kuznets avait pour fonction « de mesurer une crise globale par un indicateur global » et considère le PIB avant tout comme « un indicateur de crise ». Il permet effectivement de prendre conscience de la perte de flux de valeur ajoutée créée par l’économie. Et donc de l’ampleur des ajustements qui seront nécessaires pour le compenser.

    En France, on estime que la compression du PIB français en 2020 va se situer aux alentours de 8-10 %, ce qui constitue un fait presque unique en temps de paix. Certes, la messe n’est pas totalement dite et il faudra observer si les perspectives s’éclaircissent plus rapidement que prévu. Cela dépendra beaucoup de l’évolution de la maladie, mais, pour l’instant, on ne peut espérer d’heureuse surprise. La perte de valeur ajoutée produite va directement influencer son partage futur.

    Le premier problème sera celui de la survie de certaines entreprises. Dans certains secteurs, l’ampleur du choc peut réduire les entreprises à la faillite si la rentabilité ne se redresse pas suffisamment pour faire face aux charges fixes et aux échéances de dettes contractées au cours des années précédant la crise.

    On ne doit pas oublier que la France a été un des pays européens où la dette privée des entreprises a continué à progresser dans les dernières années. Au troisième trimestre 2019, elle atteignait 135 % du PIB contre 119 % en moyenne pour la zone euro. Cette situation fragilise les entreprises lorsque les chiffres d’affaires s’effondrent et que manquent les moyens de rembourser.

    Certes, l’État a proposé des prêts garantis, mais ces derniers n’ont pas été accordés à tout le monde par les banques (puisque ces dernières prenaient une part – minime, entre 10 % et 30 % – des risques). Surtout, ce ne sont que des prêts qu’il faudra rembourser avec des ressources moindres. Le 6 avril, l’assureur-crédit Coface estimait que les faillites pourraient augmenter de 15 % en France en 2020, mais alors, la baisse attendue du PIB n’était que de 1%… Ces faillites devraient évidemment conduire à une forte hausse des licenciements, notamment dans les petites entreprises, les plus fragiles, qui sont aussi les principaux employeurs du pays. Là encore, l’impact sur la demande sera très sensible.

    Mais plus globalement, les entreprises, même celles qui demeurent viables, vont tenter d’influer le plus possible sur le partage de la valeur ajoutée pour réduire le transfert aux salaires, autrement dit pour pouvoir compenser la perte enregistrée par une baisse équivalente du coût du travail. Les entreprises vont en effet chercher à fuir les alternatives à cette option. Pour obtenir des financements, maintenir leurs valorisations boursières et dans le cas des PME, maintenir le niveau de vie de leurs dirigeants, les entreprises vont chercher à réduire le plus possible l’impact sur les profits et sur leur distribution.

    On a vu que les investissements allaient sans doute également se réduire, mais, si cela ne suffit pas, l’objectif des entreprises sera de faire contribuer le plus possible à la baisse de la valeur ajoutée leurs salariés, leurs clients ou les deux. Dans la mesure où la demande sera vraisemblablement réduite durablement, la capacité de jouer sur les prix va être très limitée, sauf peut-être dans quelques secteurs précis. L’ajustement risque donc de porter principalement sur les salariés, soit par des réductions d’effectif, soit par des baisses de salaires horaires. D’où les demandes des milieux patronaux ces derniers jours de revenir sur les 35 heures, de réduire les congés payés et d’assouplir le droit du travail.

    Une crise structurelle d’une portée considérable

    La réponse des autorités semble devoir être de type néokeynésien. D’une part, les États vont relancer l’activité par des investissements directs et le soutien déjà présent au crédit, dans l’espoir de relever le niveau de la demande et donc de maintenir une partie de l’emploi. Mais cette relance se fera au prix de « réformes structurelles » qui viseront à désarmer fondamentalement le monde du travail et à réduire sa capacité de jouer sur le partage de la plus-value. C’est le sens de l’initiative franco-allemande annoncée lundi 18 mai où l’on a annoncé 500 milliards d’euros de relance budgétaire mis à la disposition d’États s’engageant dans des « réformes ». L’idée est simple : l’État aide les entreprises à trouver des débouchés en créant de l’activité tandis qu’il soutient « l’adaptabilité » des travailleurs par les réformes. Dans les deux cas, l’objectif est bien de sauvegarder les marges et puisque c’est là l’objectif, le monde du travail va devoir assumer la précarité et la faiblesse des salaires pendant le temps de la transition, au moins.

    Seulement voilà, la crise actuelle pourrait bien être plus coriace que prévu. Elle est plus violente que celle de 2008 et, à la différence de cette dernière, l’économie chinoise qui avait supporté l’essentiel de la reprise par des plans de relance très agressifs et écologiquement désastreux (passant par des surproductions de ciment ou d’acier, par exemple) ne semble plus en mesure de jouer ce même rôle. La financiarisation continue par ailleurs à réduire l’impact des politiques sur l’économie réelle en captant une grande partie des bénéfices issus de cette dernière.

    Mais surtout, la crise actuelle risque d’induire une transformation beaucoup plus profonde que celle que l’on vient de décrire. En effet, la pandémie va modifier les comportements des consommateurs et des producteurs durablement. Cela sera d’autant plus vrai que la menace sanitaire persistera. Or, elle va persister, directement, tant qu’un vaccin n’aura pas été trouvé – et cela peut durer longtemps, le terme de deux ans souvent évoqué est indicatif et nullement certain – mais aussi indirectement. Car désormais, la question sanitaire va être au cœur des préoccupations de chacun. Les entreprises vont devoir modifier leurs comportements pour s’adapter à ce risque et rassurer les populations. Car le Covid-19 ne sera pas la dernière maladie infectieuse. Et à chaque nouveau risque, le spectre de cette pandémie risque de réapparaître, provoquant des comportements de protection.

    Le changement pourrait donc bien être durable. Et cela va tout changer, notamment dans le secteur des services qui, depuis les années 1970, est devenu le principal moteur des économies avancées. L’économiste Alexandre Delaigue parle ainsi d’un « choc négatif de productivité » de grande ampleur sur l’ensemble de l’économie. Il va falloir en effet produire dans de nouvelles conditions, en assurant durablement la sécurité sanitaire. Cela signifiera nécessairement disposer de moins de personnes par unité de production et de coûts nouveaux pour les entreprises comme les masques, le gel hydroalcoolique ou les aménagements de locaux. L’industrie sera mise à contribution, mais c’est surtout dans les services que l’affaire sera délicate.

    Chacun aura pu en faire l’expérience en ces premiers jours de déconfinement : avoir accès à des services aussi simples qu’entrer dans un magasin devient une opération complexe. Le nombre de clients est limité, des queues se forment, il existe parfois des conditions d’accès (ports du masque, par exemple) et les employés disponibles sont moins nombreux pour réduire les contacts. Tout cela réduit à la fois la capacité de chiffre d’affaires par client, mais peut aussi décourager certains chalands. Dans le commerce de détail, l’heure n’est clairement plus aux achats surprises dans le cadre d’une flânerie. Il vaut mieux savoir ce que l’on veut, ce qui, là aussi, risque de réduire le volume des ventes. Moins de ventes avec autant, voire davantage de charges fixes : on a là les éléments d’un choc négatif de productivité.

    Au reste, un autre économiste, Olivier Passet, directeur de la recherche chez Xerfi, évoque dans une vidéo récente la remise en cause des modèles d’entreprise sur lesquels se fondait la croissance du secteur des services précédemment. Il évoque une « crise des usages » en soulignant qu’elle remet en cause « l’économie de la haute fréquence, de la rotation accélérée de l’offre, de la massification et de la saturation des espaces ». Pour compenser la difficulté de gagner en productivité dans les services, un système de remplissage maximal et de marketing fondé sur la fréquentation intensive des espaces de vente s’était mis en place. Cet « agglutinement qui sous-tend le modèle de consommation menace des pans entiers de l’économie », souligne Olivier Passet.

    Parmi les secteurs les plus touchés, il cite avec raison le low cost qui en était la version la plus extrême en couplant une massification de la demande avec une réduction des coûts par une réduction des services offerts. L’aérien, le tourisme, le ferroviaire vont être particulièrement concernés. Mais c’est bien l’ensemble des services à la personne qui va être frappé par ce choc de productivité.

    Et ce choc ne sera pas isolé. Il aura des répercussions sur l’ensemble de l’économie. On le voit déjà. La crise du secteur du transport aérien induit celle de l’ensemble de la chaîne de production et, donc, des milliers d’emplois. La crise du tourisme de masse menace les économies locales, du BTP à la restauration. Globalement, pour répondre à ce choc de productivité, les entreprises ne pourront guère faire autrement que de couper dans leurs dépenses courantes de « services aux entreprises », un secteur très pourvoyeur d’emplois. Certaines s’organiseront en télétravail, mais le rêve d’une productivité accrue par le numérique reste assez peu crédible pour le moment. L’enjeu, partout, sera de faire des économies et ces économies ne pourront se faire que sur le facteur travail.

    En cela, on se retrouve bien dans une crise structurelle des services qui est proche de ce que l’industrie des pays occidentaux a connu dans les années 1970. Des pans entiers de l’activité pourraient alors disparaître purement et simplement, comme les charbonnages ou la sidérurgie ont disparu alors, entraînant une reconfiguration complète de l’économie.

    Mais la transformation sera néanmoins beaucoup plus délicate, cette fois. En effet, après les années 1970, on a compensé les emplois perdus dans l’industrie par des emplois dans les services, souvent précarisés et moins bien rémunérés. Ce transfert s’est appuyé précisément sur les modèles d’entreprise décrits précédemment par Olivier Passet et les réformes structurelles, notamment du marché du travail, avaient pour fonction de faciliter cette mutation de l’emploi. Cette transformation a pris les contours idéologiques chatoyants de la « destruction créatrice » schumpeterienne, mais elle ne fut qu’une fuite en avant venue précisément se fracasser sur le Covid-19.

    Car cette fois, on serait bien en peine de trouver des creusets d’emplois pour compenser les pertes à venir, surtout que, comme on l’a vu, la crise liée directement au Covid-19 sera déjà violente. La situation est préoccupante : le secteur des services est naturellement moins productif que l’industrie. On a vu à quel prix il a pu continuer à gagner quelques points de productivité. Mais avant la crise, le capitalisme souffrait déjà de cette crise structurelle avec le ralentissement de cette productivité qui est son moteur naturel. Mais voici à présent que l’ensemble des secteurs des services est frappé par une crise de productivité. Dès lors, la porte de sortie de la crise semble extrêmement complexe.

    Et c’est bien ici où un simple plan de relance trouve ses limites. La tentative pour sauver l’existant risque d’être vouée à des échecs cuisants. À quoi bon injecter des milliards d’euros pour construire de nouveaux hôtels ou de nouveaux parcs d’attractions qui ne seront pas ou peu rentables ? À quoi bon sauver Air France et Airbus tels quels si leurs marchés se réduisent inexorablement ? On peut certes gagner du temps, ce qui, d’un point de vue social n’est pas négligeable, mais, fondamentalement, on ne changera rien à coups de milliards pour sauver une offre dépassée.

    Il est vrai que la France est ici en première ligne. Le modèle économique que le pays s’est forgé après la crise des années 1970 semble devoir s’effondrer. Les dirigeants économiques et politiques ont misé sur tous les mauvais chevaux : le tourisme de masse avec les parcs géants, les services aux entreprises avec la sous-traitance, la réduction de l’industrie aux transports, notamment à l’aérien et aux bateaux de croisière. La note à payer pour ces mauvais choix sera sévère.

    Si, de surcroît, on accompagne cette situation d’une politique de réformes structurelles destinées à réduire les transferts sociaux pour baisser l’imposition des entreprises et favoriser « l’innovation », alors, on détruira le seul pan solide de notre économie : l’État social. Ce sera alors une politique proche de ce qui s’est produit au début des années 1930 où l’on jette de l’huile sur le feu en espérant qu’il se calme.

    Certes, l’espoir désormais tient à deux mouvements : les relocalisations et les politiques environnementales. Les premières pourraient bien demeurer au rayon des bonnes intentions. Dans un contexte de choc général négatif de productivité, on voit mal les entreprises accepter d’augmenter leurs coûts pour cause de « patriotisme économique ». Si elles le font, ce ne sera qu’à des conditions élevées de réduction des coûts salariaux et des impôts. L’effet sera donc modéré.

    Quant à la « croissance verte », elle a certainement du potentiel à court terme, mais il n’est pas certain qu’elle soit capable de compenser un tel choc, tant en termes d’emplois que de profits, surtout qu’elle sous-entend in fine une plus grande sobriété générale. Par ailleurs, dans le contexte qu’on vient de décrire, il faudra sans doute davantage que des « partenariats publics-privés » pour financer une vraie transition.

    En réalité, cette crise structurelle des services place la question d’un changement global de logique au centre de la réflexion. Si la course infinie au profit par l’augmentation de la productivité se poursuit, alors, inévitablement, le coût social et politique sera extrêmement élevé. Ceux qui, doctement, affirment que le capitalisme dispose d’une capacité infinie d’adaptation et que, partant, il faut le laisser agir oublient souvent de dire que les changements de régime dans le capitalisme se font à des coûts très élevés. Le choc du Covid-19 sur une économie mondiale qui ne s’était pas réellement remise de la crise de 2008 dispose donc d’une force de destruction considérable dans la mesure où les « capacités d’adaptation » ne pourront se faire qu’au prix d’une réduction des emplois et des niveaux de vie. 

    Il semble donc temps de réfléchir à une autre logique où les priorités seraient différentes : ne plus dépendre du consumérisme et du productivisme, défendre les communs, protéger les plus fragiles, planifier la satisfaction des besoins et assurer une réelle transition écologique. Le moment est peut-être venu d’utiliser le développement des forces productives autrement qu’au travers de la logique de la croissance, afin de replacer l’homme et la nature au centre. Tout cela ne pourra se construire qu’en défense des intérêts du travail qui vont être rudement mis à l’épreuve. Le prix à payer pour vouloir sauver le système actuel sera, sinon, considérable.

    #monde_d'apres #crise_du_capitalisme

  • Winning the global fight against COVID-19 depends on bringing relief to war-weary families - Save the Children

    In a crowded camp in Idlib, Syria, a fourteen-year-old boy recently told our team, “We’re used to the war now. Even when it hits nearby, we hide in caves. But with this virus, we can’t hide.” With these words he captured the fears of 149 million children living in high-intensity conflict zones around the world.

    #Covid-19#migrant#migration#Monde#enfant#camp#refugie#sante

    https://blogs.savethechildren.org.uk/2020/05/winning-the-global-fight-against-covid-19-depends-on-bring

  • COVID-19 Arrives in Refugee Camps - Qrius
    Experts have been sounding warnings that the spread of COVID-19 to refugee camps was inevitable and that the consequences could be catastrophic

    Turkey is not the doorkeeper or the migrant camp of the European Union, a Foreign Ministry spokesperson said in response to a statement by an EU official Wednesday.

    Hami Aksoy slammed a statement by Margaritis Schinas, European Commission vice president for Promoting Our European Way of Life, about the country and migration, saying it was more like the political discourses of members of the Greek government than of a European Union official.

    #Covid-19#migrant#migration#Monde#refugie#camp#sante

    https://qrius.com/covid-19-arrives-in-refugee-camps

  • Le vélo « pas la priorité » de Bordeaux Métropole pour le déconfinement - Rue89 Bordeaux
    https://rue89bordeaux.com/2020/04/le-velo-pas-la-priorite-de-bordeaux-metropole-pour-le-deconfinement

    Tout en reconnaissant son intérêt pour prévenir l’explosion du trafic automobile à l’issue du confinement, l’exécutif de Bordeaux Métropole rejette pour l’instant la proposition du groupe écologiste d’aménagements cyclables temporaires, notamment sur les boulevards. A contre-sens des « pistes cyclables coronavirus » testées dans de nombreuses grandes villes du monde comme alternative aux transports en commun.

    #monde_d'après #déconfinement #vélo #urbanisme_stratégique (manque d’)

  • Exil : Les médecins réfugiés veulent apporter leur contribution
    #Covid-19#migrant#migration#Monde#HCR#santé#travail

    http://www.elmoudjahid.com/fr/actualites/153618

    Les réfugiés et immigrants détenteurs de diplômes de médecins veulent que leurs qualifications soient reconnues afin de pouvoir sauver des vies et lutter contre la pandémie, a indiqué lundi l’agence des Nations unies pour les réfugiés (HCR).

  • Four Reasons to Keep Developing Legal Migration Pathways During COVID-19 | Center For Global Development
    #Covid-19#migrant#migration#Monde#politique_migratoire

    https://www.cgdev.org/blog/four-reasons-keep-developing-legal-migration-pathways-during-covid-19

    In that seemingly brief window between the 2015 refugee crisis and the outbreak of COVID-19, much progress was being made in the field of legal migration pathways.

  • Save Yesterday’s Restaurant Industry—Or “Let It Die”? – Mother Jones
    https://www.motherjones.com/food/2020/05/save-yesterdays-restaurant-industry-or-let-it-die

    But even as high-profile restaurateurs make the case for a special bailout, other industry veterans are wondering: Is the pre-pandemic restaurant industry really something we want to return to?

    Before the crisis, plenty of restaurants teetered on unaffordable rents, preposterous ingredients, underpaid labor, and razor thin margins. So when he spotted calls for the government to bail out the restaurant industry, Nigerian-born, New Orleans-based chef and activist Tunde Wey suggested, in a series of Instagram posts, that the government should instead “let it die.”

    “We want to keep our restaurants open so that we can employ people. But then you examine and you think about it, what sort of employment are you advocating for?” Wey asks. “The sort that we had before? Well, that’s terrible.”

    Many restaurants won’t make it through Covid-19. Those that do should reinvent the industry | Duncan Welgemoed | Life and style | The Guardian
    https://www.theguardian.com/lifeandstyle/2020/may/18/many-restaurants-wont-make-it-through-covid-19-those-that-do-should-rei
    https://i.guim.co.uk/img/media/4f442ce7274da4b4c391f07fabd852531edd907f/0_26_3500_2101/master/3500.jpg?width=1200&height=630&quality=85&auto=format&fit=crop&overlay-ali

    Every move we make now must be to position ourselves as essential food businesses. We need to focus on a model that employs, supports and drives communities. Paying for the true worth of the product and passing on that cost to the consumer, without fear of reprisals or criticism.

    The perceived value of food is distorted – people are willing to purchase a 250g sirloin steak at the butchers for $14 to cook at home, but have issues spending $30 for that same steak to be cooked with all the trimmings, presented, served and cleared by someone else.

    We are partly responsible for that due to the “look at your neighbour” pricing model, where oversupply of restaurants and big-format food businesses have reduced the number of regular, repeat business and in turn, decreased overall turnover. It creates the illusion that undercutting your competition was the only way to attract diners.

    Some in the industry sought to increase their margins by underpaying staff – notable operators and TV chefs have been guilty of this. It is wrong and illegal to financially exploit your employees, and those who do should not be forgiven very quickly. But to pay your staff correctly while fulfilling customer and critic expectations and turn a profit is incredibly difficult.

    #restaurant #monde_d'après

  • Et si la Loi de Privatisation Programmée de la Recherche c’était demain ?

    Le 5 mars, comme partout en France, les laboratoires et l’université du Mans se sont arrêtées pour manifester contre une série de mesures comme la LPPR (Loi Programmation Pluriannuelle de la Recherche). A peine une semaine plus tard, cet arrêt a été prolongé par la fermeture des sites due au COVID-19. Dans une lettre adressée aux membres de la communauté de l’enseignement supérieur de la recherche et de l’innovation, publiée le 13 mai, Mme Vidal annonce poursuivre dans son projet de loi LPPR : « Avant le début du confinement, j’ai entendu toutes celles et ceux qui ont vu, à travers la loi « orientation et réussite des étudiants » ou le projet de loi « de programmation pluriannuelle pour la recherche » autre chose que des leviers pour faire vivre et pour enfin faire reconnaître nos missions essentielles. Ce projet de loi concrétisera pour les 10 prochaines années l’un des plus importants mouvements de revalorisation salariale que notre système d’enseignement supérieur et de recherche a connu.”

    Dans un état de crise sanitaire et sociale sans précédent, la ministre s’acharne dans ce projet, malgré la contestation qu’il a soulevée. Il paraît donc d’autant plus important de se mobiliser aujourd’hui pour que demain ne ressemble pas au monde décrit dans les lignes qui vont suivre.

    Prologue de l’apocalypse

    C’est le jour J ! Nous sommes le 11 mai 2021, ils ont bien choisi la date. Résultats des Appels à Projets génériques de l’ANR…
    9h00

    Il règne au laboratoire une ambiance pour le moins électrique. Personne n’ose dire un mot à la machine à café. On regarde le fond de sa tasse, mais on préfère ça plutôt que d’aller s’enfermer seul·e dans son bureau à appuyer sur F5 en espérant voir le nom de son projet apparaître dans la liste des projets retenus. Entre les un·es qui ont vu leur projet rejeté en phase 1 (pas assez disruptif…) et les autres qui gardent un infime espoir d’obtenir un financement pour respirer pendant trois ans, la solidarité est bien la seule chose qui reste aux membres du labo.

    Sur le campus, plus que deux laboratoires. Le nôtre et celui de physique chimie. Les autres ont fermé boutique à peine quelques mois après le passage de la LPPR. Les directeur·trices ont démissionné et personne ne s’est présenté pour reprendre le flambeau. En même temps, qui pourrait les blâmer ? A quoi bon reprendre la direction d’un laboratoire sans financements ?

    On y croyait pourtant… Avec la crise du COVID-19 et les annonces de davantage de financement de la recherche, il y a eu un regain d’espoir ! “La crise du COVID-19 nous rappelle le caractère vital de la recherche scientifique et la nécessité d’investir massivement pour le long terme”, voilà ce que déclarait le Président de la République, le 19 mars 2020. Et puis les annonces se sont suivies de propositions de lois, et ces propositions ont mené à l’adoption de la LPPR reprenant les propositions faites par les groupes de travail dans leurs rapports… pour plus de performance.

    Depuis le passage de la loi, les évaluations et succès aux Appels à Projets ont eu une répercussion directe sur l’attribution des crédits récurrents. Résultat : les labos de l’UFR lettres, langues et sciences humaines ont perdu la moitié de leur fond annuel récurrent attribué par l’université. Pas assez de projets ANR, pas de projets européens, pas assez de publications internationales, pas assez de collaborations avec des partenaires privés. En gros, pas rentable du tout ! Quand la présidence de l’université a été interpellée, elle a répondu : “Pas assez de retours sur investissement”. On en est donc là ?
    10h

    Assise à mon bureau, j’ai devant moi le tableur Excel à remplir pour le rapport HCERES. Même sur mon écran 24 pouces, le tableau est trop grand. Maintenant, l’évaluation, c’est tous les ans ! Une année déjà s’est écoulée depuis la dernière fois que j’ai eu à faire ce travail, même si j’ai l’impression de n’avoir jamais arrêté. Mon travail se résume à courir après les données, remplir des tableaux, calculer des coûts… mais pourquoi ? En fait, on est passé d’une obligation de moyens à une obligation de résultats, résultats qui se mesurent grâce à ces indicateurs toujours plus nombreux et toujours plus éloignés de notre réalité.

    Quelle part de leur temps les chercheur·ses consacrent-ils réellement à la recherche ? Parce qu’entre la rédaction des projets, le remplissage de tableurs Excel pour ces fameux indicateurs, la recherche de financements divers et variés, les responsabilités administratives… Du temps pour la recherche, ielles n’en ont plus vraiment. C’était déjà un peu le cas avant, mais au moins il y avait des doctorant·es, des post-doctorant·es et des travailleur·ses BIAT·O·SS !
    11h30

    Réunion RH avec le bureau de direction. On prépare les entretiens pour l’unique bourse de thèse établissement que l’Université nous a octroyé via l’Appel à Projet Interne “bourses de thèse”. Cette année, seulement 3 bourses disponibles. Résultat : une pour le labo de physique/chimie, une pour l’informatique et une pour nous. Les critères d’évaluation : financements rattachés à la bourse (collaboration de recherche), débouchés possibles sur projets collaboratifs ou projet ANR, opportunité de publications…

    Après le COVID-19, on a eu deux fois plus de candidatures en doctorat que les années précédentes. Regain d’attractivité des métiers de la recherche ? Pas vraiment, mais une vraie crainte des étudiant·es sortant de Master de rester sur le carreau après l’obtention du diplôme. Pour ce qui est des post-docs, on a réussi à prolonger le financement de certain·es grâce au fait que le COVID ait ralenti les activités du labo. Mais une fois passé cela, on a vu la réalité en face…

    Les enseignant·es-chercheur·ses et chercheur·ses permanent·es commencent à se faire rares. Avec l’amenuisement des budgets alloués aux universités et au CNRS, les départs à la retraite (et les départs tout court d’ailleurs), ne sont plus remplacés. On a vu arriver les “contrats à durée indéterminée de mission scientifique”. Pas si indéterminée que ça la durée du contrat : projet fini, chercheur dehors ! Ces contrats dont la durée dépend de celle du financement font que les chercheur·ses passent en moyenne 3, 4 ou 5 ans dans le laboratoire. Pas assez longtemps pour capitaliser sur les connaissances créées lors du projet…

    Pour pallier ça du coup, la direction du labo a demandé aux chercheur·ses de déposer de plus en plus de projets. Avec 20% de réussite à l’ANR maintenant, on peut obtenir entre 2 et 4 projets par an. Sur ces projets, il y a le financement pour un·e doctorant·e ou un contrat de mission scientifique. Mais pas les deux. Sans parler des tenure tracks, qui font de nos jeunes docteur·es des intermittent·es de la recherche : si tu as publié de bons articles, travaillé sur des projets ambitieux et disruptifs, rapporté des financements, tu peux (peut-être) avoir un poste permanent de prof en plus (Les MCF ne se plaindront pas, ils ont un poste déjà) !

    Mais certainement pas ici ! Ils iront à Saclay, à Aix-Marseille ou toute autre université bonne élève pour recevoir une jolie image sous la forme de financements pour des postes permanents. Et puis la Ville aussi s’y est mise : “Vous avez de moins en moins d’étudiant·es alors forcément, on vous financera d’autant moins. Vous ne faites pas ce qu’il faut pour rendre nos formations attractives et le territoire en pâtit !”.

    Pourtant, c’est pas faute d’avoir essayer de redorer notre image… Campagne de communication par ci, marketing de l’Enseignement Supérieur par là. L’Université est même allée jusqu’à distribuer des mugs, t-shirts et tote bags à la sortie des lycées, pour convaincre les lycéen·nes de venir étudier chez nous. J’avais l’impression de voir ces filles qu’on exploite pour aller distribuer des canettes de Red Bull.

    Il faut dire que les hostilités ont été lancées depuis bien longtemps ! Entre les boutiques en ligne des universités et les masques floqués d’Aix-Marseille… On a fait que prendre le train en marche. La forme est donc devenue plus importante que le fond. Si on présente bien, ça passe !

    Mais combien d’heure de cours ou d’heure de recherche pourrait-on financer avec l’argent dépensé ? Parce que la mission première de l’ESR normalement n’est-elle pas de créer de la connaissance et de la diffuser ? Peut-être que si la qualité de la recherche effectuée et des enseignements dispensés était développée grâce à d’avantage de financements, les étudiants viendraient d’eux-même dans notre université. Mais si ce “peut-être” était réalité, le monde serait probablement différent et la LPPR n’aurait probablement jamais existé.
    12h30

    Pause déj’, enfin ! Avec une collègue, on se décide à aller manger en ville pour une fois. Marre du RU et des repas déconstitués/reconstitués. Les RU sont dépendants des universités maintenant mais les tarifs sont fixés par l’État. Donc peu de financements, économie sur les repas.

    C’est vrai que depuis la baisse des effectifs à l’université, la ville du Mans a perdu en dynamisme. Pas mal de commerces ont fermé, faute d’activité. Et les lycéen·nes dont les familles ont les moyens préfèrent aller faire leurs études supérieures ailleurs, dans les gros pôles d’excellence de l’ESR. Ces mastodontes sont des villes dans des villes contre qui nous n’avons aucune chance, que ce soit pour les Appels à Projet ou bien pour obtenir des financements partenariaux.

    Nous, on fait de l’éducation de proximité. On embauche des “post-doc-enseignement” (les ATER ont été supprimés pour laisser place au CDD post-doc “jeune chercheur·e”). Les enseignant·es-chercheur·ses permanent·es explosent les compteurs d’heures sup’, mais ne s’attendent même plus à ce qu’elles soient toutes payées.

    De toute façon, les financements de l’université vont aux formations dont les entreprises financent une partie. On a vu des fondations se créer ici et là, pour financer les formations en ingénierie, en informatique, en santé, en management, etc. En même temps, quelle utilité le secteur privé aurait-il à investir dans l’histoire médiévale ou dans la poésie classique ? Tout cela pour former de la main d’œuvre et non plus des êtres humains éclairés.

    Nos discussions tournent rapidement autour des résultats de l’ANR et de ce qu’elle est devenue. Aujourd’hui, seule l’ANR peut publier des appels à projets. Ces appels à projet sont pour 75% financés par des entreprises privées qui siègent dans les comités de sélection des projets. Et pour le reste, les directives viennent directement de l’UE. Si l’Europe dit deep techs, les projets retenus parleront de deep tech.
    14h00

    Réunion avec la DRPI (Direction de la Recherche, des Partenariats et de l’Innovation). Revue de projets : ça fait rêver. Garder son calme… Voilà une tâche bien ardue quand on nous parle de pilotage stratégique de la recherche et modèle économique. “C’est dommage, vous n’avez pas fait beaucoup de prestations avec les gros matériels acquis l’année dernière”. Coup d’œil en biais à mon directeur quand s’affiche le graphique soigneusement préparé par le service. Il bouillonne puis perd son calme : “Nous ne faisons pas de prestation, NOUS FAISONS DE LA RECHERCHE”. Il quitte la pièce. C’est la première fois que je le vois s’énerver comme ça.

    Des sous-traitant·es, voilà ce que nous sommes devenu·es ! Des sous-traitant·es de firmes multinationales ou bien de start-ups en recherche de brevets à déposer pour conquérir le marché et de main d’œuvre !

    Et pourtant, à côté de cela, dans chaque communiqué, le ministère de l’ESR se félicite d’avoir atteint les 3% du PIB en dépenses pour la recherche, dont 2% provenant de financements privés. Aujourd’hui, c’est 2/3 des financements de la recherche qui proviennent du secteur privé. Enfin, 2/3 des DIRD comme ils appellent ça maintenant. Encore un acronyme pour mieux en cacher le sens… Dépenses en Innovation, Recherche, et Développement. Donc l’innovation est passé en priorité, avant la recherche. La LPPR a modifié l’ Art. L111-1 du Code de la Recherche … Ils ont juste changé l’ordre des phrases, mais ça a tout changé : “ La politique nationale de la recherche et du développement technologique vise à :

    1° Valoriser les résultats de la recherche au service de la société. A cet effet, elle s’attache au développement de l’innovation, du transfert de technologie lorsque celui-ci est possible, de la capacité d’expertise et d’appui aux associations et fondations, reconnues d’utilité publique, et aux politiques publiques menées pour répondre aux défis sociétaux, aux besoins sociaux, économiques et du développement durable ;

    2° Partager la culture scientifique, technique et industrielle ;

    3° Accroître les connaissances ;

    4° Promouvoir la langue française comme langue scientifique.”

    La Loi a aussi renforcé le dispositif de CIR (Crédit Impôts Recherche). Un brevet ? Réduction d’impôt ! Développement d’un nouveau prototype ? Réduction d’impôts ! Embauche d’un ingénieur ? Encore et toujours réduction d’impôts ! Non, ça n’est pas de la recherche ! C’est de l’innovation. De l’innovation technologique générée dans un seul but : toujours plus de liquidité !

    On a juste oublié de leur dire qu’à créer de la technologie pour accroître le volume de leur portefeuille, dans 30 ans, nos connaissances seront dépassées et aucune innovation ne sera possible… Mais il sera déjà trop tard. Pendant que ces entreprises s’enrichissent, les impôts et donc les financements publics pour l’ESR s’amenuisent. Et puis les entreprises sont devenues de plus en plus dures sur les contrats de Propriété Intellectuelle. Elles ont payé pour ces connaissances, alors elles leur appartiennent ! Les chercheurs sont devenus un avantage concurrentiel pour les entreprises. Ils détiennent les compétences clés à la création des connaissances nécessaires à l’innovation. Et pour que cet avantage devienne durable et défendable, les entreprises abondent tant que les résultats sont là. Mais le jour où on dit à ces mécènes intéressés “bah en fait on n’a pas trouvé”, c’est fini…
    16h00

    Vidée, c’est la sensation qui me traverse en sortant de ma énième réunion, avec les Services Financiers ce coup-ci. Direction la machine à café. J’ai envie de fumer une cigarette, même si j’ai arrêté il y a 5 ans et demi. Je me pose la question, la valeur de la recherche se résume donc à une conception purement économique ?

    Cette idée, je n’arrive pas à m’y résoudre ! Toutes les connaissances que j’ai acquises, je les dois à la recherche. Ma façon de penser est née dans mon apprentissage de la recherche. Et cela m’a apporté tellement plus que de l’argent. J’ai appris à être moi-même pour mieux comprendre et aimer ce que sont les autres.

    Si les entreprises réduisent le choix de formations à celles dispensant les compétences dont elles ont besoin, à coup de millions d’euros, où est la liberté pour nos étudiant·es, pour nos enfants, et même pour nous de choisir le sens que l’on veut donner à nos vies et choisir ainsi la formation adaptée ? Si la recherche est orientée pour développer le chiffre d’affaire des entreprises, qui créera et diffusera les connaissances qui développeront le libre arbitre des êtres humains et un monde meilleur ? Parce que la recherche, et plus largement l’université, peut créer un monde meilleur. Elle peut le faire, à condition d’avoir les moyens, mais des moyens donnés sans contrepartie sur la base d’une confiance mutuelle entre société et Université.

    J’avais d’ailleurs commencé une thèse là-dessus mais je ne suis pas allée jusqu’au bout. Doctorante salariée, le compromis idéal ! C’est ce j’ai pensé au début. Salaire fixe, durée de 6 ans, aménagement du temps de travail, et puis en tant que Responsable Administrative de labo, j’étais au plus près de mon sujet “Recherche et sociétés”. Mais le travail a pris le pas sur tout ça. Avec la LPPR, la loi de finances est arrivée et avec cette loi de finances, le contrôle budgétaire s’est renforcé.

    J’en serai presque à être soulagée qu’il n’y ait aucun projet attribué au labo. Non pas que je veuille voir le labo fermer. Mais les règles de justification financière se sont tellement multipliées que gérer le bon déroulé d’un projet sur les plans administratif et financier est devenu invivable. Je récupère tous les justificatifs, que je transmets ensuite à l’Antenne Financière qui les contrôle, puis qui les envoie aux services centraux de l’université qui les contrôlent eux aussi, puis les envoie à l’ANR ou l’UE qui les contrôle à nouveau… Et c’est ça pour chaque dépense, et sur chaque projet !

    Tous les moments conviviaux que l’on partageait autour d’une galette en janvier, ou bien le pot de fin d’année avant les vacances de Noël… FINI ! Les journées du labo pour présenter les travaux réalisés par chaque équipe, INTERDIT ! « Vous vous rendez compte, ce sont des deniers publics que vous dépensez en moments de détente », voilà ce que nous répondent nos contrôleurs de gestion de l’administration centrale.


    Avec la LPPR, l’État a passé la corde autour du cou de l’ESR, il a appuyé sur le levier pour la jeter dans le vide, et il a attendu d’entendre le craquement de sa nuque. Mais l’ESR n’est pas mort. Il est resté là, dans un état végétatif, et ses bourreaux se sont plaints de l’état dans lequel ielles l’avaient mis. Dans une tentative désespérée, ielles ont alors mis l’ESR sous assistance respiratoire à coup de financements privés et “compétitifs”.

    En regardant le fond de ma tasse à café, je repense à tous les livres que j’ai lus en sociologie, épistémologie, économie, pendant ma thèse. Je me disais qu’on avait les cartes en main pour changer le monde parce que des nouveaux modèles, on en a créé plein dans les bouquins ! Mais vu qu’on a plus les moyens d’enseigner ces écrits et encore moins de les vulgariser, personne ne sait, à part nous, qu’il y a des alternatives possibles.
    17h00

    Les résultats tombent enfin ! Trois projets retenus sur seize. On est dans la moyenne. Les trois projets sont en lien avec de grands groupes. On sait ce que ça veut dire. Mais on ira fêter ça autour d’une bière, au Bar’Ouf. Oui, c’est une bonne nouvelle, c’est un peu d’oxygène pour les deux chercheur·es permanent·es qui n’ont pas eu de nouveaux projets depuis presque quatre ans. Plus tard dans la soirée, dans le brouhaha du bar, mes pensées s’échappent et je repense à cette journée du 5 mars 2020 où on a décidé de tout arrêter. On y croyait encore à ce moment-là !

    Et si la recherche, en plus d’être résiliente, devenait résistante ? Parce qu’à ce qu’il paraît, nous sommes en guerre. Je me mets alors à rêver de l’ESR libéré !

    ESR I ❤ you !

    Paola Bertelli, Responsable Administrative du LAUM

    https://universiteouverte.org/2020/05/14/5172

    L’université dans #le_monde_d'après...

    #LPPR #université #facs #France #après-covid-19 #réforme #Vidal

    Ajouté à la métaliste sur la LPPR :
    https://seenthis.net/messages/820330#message820388

    • La guerre de la #LPPR aura donc lieu
      Mise à jour : 4 juin 2020

      Aujourd’hui, les syndicats ont appris leur convocation au Comité technique de l’Enseignement Supérieur et de la recherche le 17 juin 2020. Son objet unique :l’examen du projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche.

      En direct de la DGRH (15h) : calendrier de la LPPR

      Multilatérale 12 juin matin avec le Cabinet (et la Ministre ?)
      CNESER 12 juin
      CTMESRI 17 juin
      CTU 22 juin
      Passage en Conseil des Ministres : 8 juillet

      Le texte du projet de loi (qui a été présenté dans ses grandes lignes, mais jamais communiqué aux organisations syndicales) devrait être communiqué en toute fin de semaine ou début de semaine prochaine. (Info Sud)

      Ce texte annoncé déjà par la Ministre en mai (https://academia.hypotheses.org/23866), puis récemment par #Philippe_Berta à Newstank1, va donc arriver. Sous quelle forme ? Nul ne le sait. Aucun document n’est parvenu aux organisations représentatives à cette heure.

      Enfin, nous avons une petite idée (https://academia.hypotheses.org/category/politique-de-la-recherche/lppr-notre-avenir)…

      Le #CNESER est également convoqué, par courrier du 4 juin 2020, pour le 12 juin 2020, courrier qui menace de reconvoquer le 19 si le quorum n’était pas atteint à la première réunion. Même ordre du jour, toujours pas de texte.

      Pendant ce temps-là, selon une dépêche AEF n°628931 que nous avons pu consulter, la Ministre — qui fait son petit tour des régions (Hauts de France hier, Brest aujourd’hui) — a écrit aux présidents et aux recteurs le 2 juin 2020, en leur indiquant qu’il « est aujourd’hui essentiel […] d’améliorer |leurs] capacités à agir pour libérer pleinement les initiatives et les énergies ». Avec un vocabulaire inspiré du management nazi (Sur ce vocabulaire, voir Johan Chapoutot,2020, Libres d’obéir : le management, du nazisme à aujourd’hui, Paris, Gallimard, 2020 ?).

      À cette lettre est jointe une « fiche de proposition » permettant aux présidents d’établissement et recteurs de recenser les moyens qui « permettront de lever ces #obstacles, de remédier aux inconvénients signalés et d’assouplir [les] #contraintes ».

      "Vous avez sans doute, écrit la ministre, identifié des difficultés liées à des #normes législatives et réglementaires inadaptées, au caractère trop restreint de votre #autonomie ou de vos compétences, à l’inadéquation de procédures qui vous sont imposées, à vos possibilités trop limitées de faire appel à certains outils, matériels ou technologies qui vous auraient permis de faire mieux, plus vite ou plus efficacement."

      Frédérique Vidal utilise Twitter pour dire des choses encore différentes de ses communiqués, et communiquées rectificatifs, suscitant la colère noire de ses agents4, faisant fi du respect que la Ministre doit à ses agents, qui ont déjà dénoncé l’absence de moyens pour conduire une rentrée 2020, digne des futurs cadres de la nation que l’Université est censée formée5. En revanche, elle utilise d’étranges circuits parallèles pour préparer la loi de programmation pluriannuelle de la recherche.

      Ainsi, en s’appuyant sur une idéologie nauséabonde que Johann Chapoutot6 a pu mettre tout récemment en évidence, et d’une stratégie connue, depuis Naomi Klein, comme la #stratégie_du_choc, le gouvernement voudrait mettre à profit la réelle fatigue #post-confinement de la communauté universitiare pour faire passer un texte dont personne ne veut, qui viserait en priorité à fragiliser le statut d’enseignant-chercheur.

      Nous avions fait connaître à la Ministre notre appel solennel à ne pas passer des mesures non-urgentes en période de confinement. Samedi 6 juin, le collectif Facs et labos en lutte organise une rencontre dématérialisée dont l’ordre du jour va intégrée ce nouveau calendrier insupportable. À peine sorti·es et encore soumis·es à des restrictions au droit de se réunir et de manifester, nous voici confronté à un texte de loi dont personne n’a encore vu la couleur mais qui va être passé en urgence, avec la complaisante complicité des présidents d’université : sommes-nous encore sous le régime de la Ve République ?

      https://academia.hypotheses.org/24265

    • Commentaire reçu via la mailing-list Facs et Labos en lutte, le 06.06.2020 :

      Oui la LPPR aura lieu . Elle est programmée par l’OCDE dès les années 1995 puis par les instances européennes depuis les années 2000 ; sa mise en pratique est plus ou moins avancée selon les Etats et les conjonctures politiques auxquelles ils ont du faire face mais vaille que vaille elle progresse. mais cela n’a rien à voir avec l’idéologie nazie que le texte mentionne (https://seenthis.net/messages/853898#message858583).

      Cette transformation baptisée « #modernisation » a visé la #réorganisation des #cursus (LMD ou processus de Bologne), la réorganisation de la #recherche (avec la création de l’#ANR), la modification du fonctionnement des universités (#loi_LRU) et, plus récemment, la réforme des #statuts et des activités des universitaires. Cette modernisation repose sur la volonté
      de soumettre les universités à une #gestion_managériale,
      d’organiser les enseignements et la recherche en fonction des besoins du #monde_économique, de diffuser une conception idéologique du monde concevant l’étudiant comme un entrepreneur rationnel (et individualiste), de transformer les conditions nécessaires à la production de connaissances en se défiant des systèmes élaborés par des #disciplines_autonomisées.

      Dans la mesure où la loi LRU et la réforme des statuts des universitaires accroissent, dans des proportions considérables, les pouvoirs du président, la volonté de soumettre un plus grand nombre d’agents aux volontés managériales ne peut que sortir renforcée de ces processus. L’utopie démocratique de l’université, avec ses élections, ses directions collégiales, sa recherche de consensus, son affirmation de valeurs universalistes, a vécu, remplacée qu’elle est par des pratiques directement issues de « l’#esprit_gestionnaire ».

      Enfin, comme dans les fusions d’entreprises, il s’agit bien pour l’Etat, selon le principe du « #benchmarking », de constituer des structures à même d’obtenir une position enviable dans les comparaisons internationales de #productivité universitaire (genre #classement_de_Shanghai) tout en obtenant, à terme, une #rationalisation des dépenses de financement et mieux encore une diminution des coûts.

      Relier tout cela aux relents d’une idéologie nazie serait une erreur, ce serait se tromper de luttes ! il ne s’agit pas d’une pensée passée encore en actes qui serait projetée sur le présent mais d’un présent qu’il faut modifier pour le futur prônée par les instances les plus liées au Capital qui réclame des institutions plus adaptées à son intérêt.

      DERNIER POINT Plutôt que de chercher les sources d’un management dans l’école de formation à la gestion des nazis, il faudrait aller voir, aux USA, du côté du succès des travaux de #Lebon et #Tarde (conceptions opposées a celles de Durkheim) dont le grand patronat était imbu dès le début du XXe siècle, du côté des cabinets d’organisation qui se multiplient à partir de 1928-1929 et qui interviennent pour gérer les conflits. En France il faudrait regarder du côté de #Coutrot qui fonde en 1938 le Centre d’études des problèmes humains dont les patrons ralliés à Pétain raffolent. Après la Seconde Guerre mondiale l’Office of Military Government des Etats-Unis (OMGUS) utilise la #psychosociologie pour ses opérations de déminage psychologique ; mieux le patronat américain et le gouvernement US d’alors se liguent pour importer le "#management " en Europe et en France dans le cadre du Plan Marshall . l’#Office_of_Special_Representatives (#OSR) installé à Paris, l’#Organisation_européenne_de_coopération_économique (#OECE) et sa « branche opérationnelle » : l’#Agence_européenne_de_productivité (#AEP) ; trois institutions étroitement dépendantes de l’Economic Cooperation Administration (ECA), l’organisme officiellement chargée du #Plan_Marshall, serviront à cela. Dans les années 1955, #Paul_Fraisse, #Jacques_Lacan, #Georges_Canguilhem, entre autres, s’opposeront vivement à ce management psychosociologisé.
      Pour le #néo-libéralisme il suffit de lire #Weber ’l’ethique protestante et l’esprit du capitalisme " pour comprendre qu’il n’est qu’une resucée de l’esprit du #capitalisme parée des plumes de la #modernité !

    • Dérégulons encore ! L’appel à propositions de la ministre aux président·es d’université

      Les grandes manœuvres sont lancées au ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. En même temps qu’elle accélère soudainement les consultations obligatoires sur le projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR), la ministre adresse aux président.e.s d’universités et aux recteurs/rectrices un « appel à propositions d’amélioration des capacités à agir des établissements d’enseignement supérieur et de recherche ».

      Cet appel, dont Academia parlait hier, nous est enfin parvenu. Au nom des enseignements à tirer de l’épidémie, une grande vague de « simplification » s’annonce, mobilisant une novlangue que l’on pensait passée de mode même dans les cercles d’« innovation publique » les plus caricaturaux : « améliorer vos capacités à agir pour libérer pleinement les initiatives et les énergies » !

      Le message, éculé, est simple à résumer : dérégulons encore. Les « normes législatives et réglementaires » sont « inadaptées », « l’autonomie » et « les compétences » ont un « caractère trop restreint », les « procédures » sont « imposées » et « inadéquates », et les possibilités de « faire appel à certains outils, matériels ou technologie qui […] auraient permis de faire mieux, plus vite ou plus efficacement » sont « trop limitées ». Et pour cela, une seule consigne est donnée aux responsables de l’enseignement supérieur français : lâchez-vous ! « Aucune restriction à la liberté […] de formuler toutes les propositions » n’est posée.

      –—

      Discussion

      La ministre prétend que « la crise sanitaire a révélé des freins, sinon des carcans » dans l’Enseignement supérieur et la recherche.
      Le premier de ces freins est la bureaucratisation généralisée, par construction de mastodontes dont la tête est de plus en plus éloignée de celles et ceux qui font vivre la recherche et de l’enseignement.
      Un second frein est le faible nombre de postes, au profit d’une politique de starification darwinienne qui a sûrement vu son point extrême lors de la visite d’Emmanuel Macron à Didier Raoult.
      Un troisième carcan est l’absence de politique scientifique sur le long terme, la diminution de l’autonomie des chercheurs, notamment par la multiplication de sources d’appels à projets et la précarisation des statuts.
      Malgré son nom, la LPR ne fera qu’amplifier cela. Si, par exemple, l’existence des appels à projet est planifiée, l’obtention de crédits restera hasardeuse et contingente des modes de l’année.

      –—

      Il ne faut pas s’y tromper quant aux objectifs de cette lettre : elle a vocation, en complément de la LPPR, à engager le processus de pérennisation des exceptions au droit universitaire qui ont été établies en période d’état d’urgence sanitaire. Nous l’écrivions dès le lendemain de la publication de l’ordonnance du 27 mars qui appliquait aux universités la loi d’urgence du 23 mars 2020 : les modifications introduites « sont des modifications que le MESRI souhaite introduire ou généraliser depuis des années (examens à distance, et notamment en télésurveillance ; délibérations par visioconférence ; pouvoirs forts des chefs d’établissements ; différenciations entre établissements). Il est très probable, de ce point de vue, que le provisoire actuel se révèle rapidement transitoire : les mesures prévues dans ces ordonnances représentent un galop d’essai fantastique pour le MESRI ».

      On peut donc s’amuser à lancer dès à présent quelques paris sur le contenu des propositions qui ressortiront de cet « appel à propositions ». Pour une première liste, il suffit pour cela de reprendre ce que nous avons dénoncé ces trois derniers mois :

      Renforcement considérable des pouvoirs des présidents, dans la lignée de ce qui a été organisé durant l’état d’urgence sanitaire, à rebours du principe historique de fonctionnement des universités, à savoir la collégialité.
      Court-circuitage des CFVU, désormais conçues comme d’incontrôlables empêcheuses de trier les étudiant·es.
      Généralisation de l’enseignement à distance, aujourd’hui hors des clous, tout comme l’est, d’une façon générale, la continuité pédagogique.
      Pérennisation des comités de sélection à distance.
      Recours accru à la télésurveillance.

      Ajoutons à cela un peu plus de différenciation entre les établissements, dans la lignée de l’ordonnance du 12 décembre 2018 — dont la circulaire est parue hier au Bulletin officiel, signe d’un branle-bas de combat général sur tous les sujets — et quelques menus autres plaisirs, et nous aurons un parfait accompagnement pour la LPPR.

      La ministre demandant leur avis aux président·es — enfin, précisément aux « présidents » et « directeurs » masculins parmi cet ensemble — pourquoi ne pas participer à cette consultation sur la simplification générale. Quelques pistes dans le désordre, pour remplir le formulaire ci-dessous et l’envoyer à l’adresse électronique dédiée :

      suppression du Crédit Impôt Recherche
      suppression du Bulletin officiel et du Journal officiel, avantageusement remplacés par Kombini, CNews et BFMTV06/05/2020
      suppression du poste de ministre

      https://academia.hypotheses.org/24300

  • Coronavirus: How humanitarian organisations are working to control the outbreak in refugee camps - Geographical Magazine
    #Covid-19#migrant#migration#Monde#camp#refugie#sante#ONU#HCR#OIM

    https://geographical.co.uk/people/the-refugee-crisis/item/3692-coronavirus-a-call-to-protect-the-world-s-most-vulnerable

    As the world grapples with a new pandemic, humanitarian organisations are rallying to control the outbreak in countries that rely on humanitarian aid, while the United Nations calls for a coordinated response to protect the world’s most vulnerable

  • Les médecins immigrés, un contingent vital pour les systèmes de santé des pays riches
    #Covid-19#migrant#migration#Monde#travail#sante

    https://www.lemonde.fr/international/article/2020/05/15/les-medecins-immigres-un-contingent-vital-pour-les-systemes-de-sante-des-pay

    EnquêtePlus du quart des praticiens de l’OCDE ne sont pas nés dans le pays où ils exercent. Ces médecins étrangers pallient les pénuries d’effectifs dans les zones à haut niveau de revenus, au risque de compliquer l’accès aux soins dans leur pays d’origine.

  • La pandémie accroît les risques d’esclavage moderne | Le Devoir
    #Covid-19#migrant#migration#Monde#esclavage#travail

    https://www.ledevoir.com/opinion/libre-opinion/578819/la-pandemie-accroit-les-risques-d-esclavage-moderne

    Avant la pandémie, au moins 25 millions d’adultes et d’enfants étaient déjà victimes de travail forcé à travers le monde. Cet esclavage moderne risque d’augmenter. En Afrique du Sud par exemple, des ouvriers ont été littéralement enfermés pendant plusieurs jours dans une fabrique de masques pour répondre au carnet de commandes. L’accroissement exponentiel de la demande mondiale de masques et de gants a provoqué une production accélérée dans les usines déjà existantes.

  • Assisting Internally Displaced People - Vatican Issues New Guidelines - ZENIT - English
    #Covid-19#migrant#migration#Monde#Vatican#deplace_interne

    https://zenit.org/articles/assisting-internally-displaced-people-vatican-issues-new-guidelines

    Migrants and Refugees Section Identifies “New Challenges Posed by Present Global Scenario” & Suggests ‘Adequate Pastoral Responses’

  • « Dans un monde confiné, près de 280 millions de travailleurs migrants ne savent plus où est leur pays »
    #Covid-19#migrant#migration#Monde#coincé

    https://www.lemonde.fr/idees/article/2020/05/12/dans-un-monde-confine-pres-de-280-millions-de-travailleurs-migrants-ne-saven

    Les pays dans lesquels ils ont arrêté de travailler veulent les renvoyer chez eux ; ceux dont ils sont originaires n’ont pas toujours les moyens, ni la volonté, de les rapatrier, explique le journaliste du « Monde » Julien Bouissou.

  • What Happens Next ? COVID-19 Futures, Explained With Playable Simulations
    https://ncase.me/covid-19

    we’ve channelled our fear into making these playable simulations, so that you can channel your fear into understanding:

    The Last Few Months (epidemiology 101, SEIR model, R & R0)
    The Next Few Months (lockdowns, contact tracing, masks)
    The Next Few Years (loss of immunity? no vaccine?)

    Pas encore lu pas le teps et j’ai du mal avec les chiffres. Si d’aucuns le lisent et epensent que c’est bullshit, ça peut me faire gagner du temps... #monde_d_après_le_monde_d_avant

  • Migrants stranded ‘all over the world’ and at risk from coronavirus | | UN News
    #Covid-19#migrant#migration#Monde#coincé#camp

    https://news.un.org/en/story/2020/05/1063482

    Thousands of migrants have been stranded “all over the world” where they face a heightened risk of COVID-19 infection, the head of UN migration agency, IOM, said on Thursday.

  • U.N. Chief: Pandemic Is Unleashing a ’Tsunami of Hate’ | Hamodia.com
    #Covid-19#migrant#migration#Monde#xenophobie

    https://hamodia.com/2020/05/08/u-n-chief-pandemic-unleashing-tsunami-hate

    U.N. Secretary-General Antonio Guterres said Friday the coronavirus pandemic keeps unleashing “a tsunami of hate and xenophobia, scapegoating and scare-mongering” and appealed for “an all-out effort to end hate speech globally.”

  • Apps : l’ONU s’attend à des effets sur la mobilité « pour des années » - SWI swissinfo.ch
    #Covid-19#migrant#migration#tracage#sante#Monde

    https://www.swissinfo.ch/fre/toute-l-actu-en-bref/apps--l-onu-s-attend-%C3%A0-des-effets-sur-la-mobilit%C3%A9--pour-des-ann%C3%A9es-/45743448

    L’ONU s’attend à un effet « durable » des applications de traçage sur la mobilité « pour les années à venir ». Les contrôles sanitaires de migrants vont aussi probablement s’étendre, situation qui pourrait favoriser la clandestinité, a dit jeudi à Genève le chef de l’OIM.