Le Gorafi témoigne d’un monde profondément malade. Un monde où ce genre de chose est possible est un monde profondément malade où l’on a coupé les gens de leur humanité, de leur empathie potentielle.
Je repense souvent au bouquin de Edward T. Hall, La dimension caché où il parle de la régulation « naturelle » des populations animales sur-stressées : la plupart de ses membres développe des comportements agressifs envers les autres et eux-mêmes. Si la pression est maintenue, on assiste à des infanticides, des attaques mortelles, des suicides... jusqu’à ce que la population soit revenue à une densité tolérable.
J’y pense beaucoup quand je me retrouve dans un milieu urbain dense, que je vois les comportements à vide de pas mal de mes congénères, des stratégies d’évitement pour désamorcer la violence potentielle.
J’avais fait la corrélation avec les observations de Colin Turnbull chez Les Iks où la raréfaction artificielles des ressources avait plongé un peuple entier dans une très grande misère, des problèmes de survie immédiate et que la réponse n’avait pas du tout été plus de solidarité, mais plus de cruauté et de violence envers les plus faibles.