Au-delà de la portabilité ou mobilité croissante des technologies de l’information et de la communication (TIC), objets connectés et dispositifs numériques de toutes sortes se diffusent dans le quotidien des individus : la multiplication dans les média spécialisés ou non de références à l’e-mobilité, au robomobile, à la ville 2.0, à l’überisation, à la géolocalisation, etc. en témoigne. Intrinsèquement, la récurrence de ces mots clés révèle une association croissante entre les technologies de(s) transports et technologies numériques. Les liens et interdépendances entre mobilités et TIC sont potentiellement multiples et laissent place à de nombreuses interrogations. Ces dernières ne sont pas nouvelles en soi et dépassent largement le cadre des déplacements (Kellerman, 2012 ; Schwanen et Kwan, 2008 ; Mokhtarian, 2002). Néanmoins, elles ne se limitent plus à des débats entre substitution ou complémentarité et sont éminemment plus complexes (Rallet et al., 2010).
Un appel en 3 axes
1- Nos déplacements sont de plus en plus équipés, augmentés par un ensemble d’outils et de dispositifs utilisables en situation de mobilité(s), qui y participent en géolocalisant les individus, en leur permettant d’interagir directement avec leur environnement (notifications spécifiques, QR codes, datamatrix, etc).
2- Dans la continuité directe du point précédent, les TIC et techniques numériques sont considérées comme de nouveaux moyens potentiels de mesures des pratiques et comportements de déplacements. Soit elles numérisent des dispositifs préexistants (Denissen et al., 2010), soit elles se basent sur d’autres sources de données à travers l’ensemble des données personnelles qu’elles récupèrent (Cardon, 2015).
3- Enfin, toutes les questions qui précèdent portent en filigrane le titre du présent colloque. Ce point a pour ambition de saisir l’ampleur sociale et sociétale des bouleversements. En quoi les mutations numériques à l’œuvre révolutionnent-elles les mobilités et leurs analyses ? Sommes-nous face à une révolution du fait d’innovations radicales ou plutôt à des évolutions incrémentales (d’où la mise entre parenthèses du r de révolution) ?
Ces trois axes ne sauraient prétendre cerner l’ensemble des discussions potentielles sur le sujet. Toute proposition s’inscrivant en dehors de ces 3 axes sera prise en compte et bienvenue.