• Le chant des grenouilles. Chapitre I : de 1860 à 1900

    Une contre histoire d’Italie à travers le chant populaire.

    « Senti le rane che cantano… »
    « Ecoute les grenouilles qui chantent… »
    C’est ainsi que commence l’un des #chants les plus anciens du répertoire des #mondines, les travailleuses des rizières du nord de l’Italie. L’un de ces nombreux chants oubliés, ou édulcorés dans sa version proposée au grand public à partir des années 70, et où les grenouilles ont disparu pour laisser place à un plus agréable : « Amore mio non piangere… » « Mon amour, ne pleure pas… »

    L’Etat italien a il y a peu célébré son 150e anniversaire, et sa rhétorique patriotique a envahi le débat public en imposant une version de l’histoire : un beau conte, dont le héros est un peuple abstrait autant qu’idéalisé, bien éloigné de la réalité douloureuse et quotidienne des classes populaires et de leurs tentatives d’émancipation.
    Dans ce spectacle mêlant récits, chants et musique, nous vous ferons entendre d’autres voix : celles, orgueilleuses et enragées, des brigands méridionaux et de leur guerre désespérée contre le nouvel Etat ; celles des paysans et des ouvriers agricoles, dont les luttes pour une existence meilleures seront sans relâche ; celles des travailleurs des carrières de marbre de Toscane, des mineurs de soufre de Sicile ; les voix fières et impertinentes des mondines ; celles des émigrés qui, après des décennies de défaites, allaient poursuivre leur rêve de justice dans d’autres terres.
    Quarante année de révoltes, de rebellions, d’illusions destinées à briser la fureur répressive d’un Etat qui punit impudemment les justes et récompense les assassins.
    Un lointain mais persistant coassement de grenouilles, refusant de se taire devant les fanfares sonores du pouvoir.

    https://www.terracanto.org/podcast-3

    #podcast #contre-histoire #histoire #Italie #unification_d'Italie #TerraCanto #Terra_canto #chant #chant_populaire #musique

    ping @sinehebdo

    Terracanto a déjà quelques entrées sur seenthis :
    https://seenthis.net/tag/terracanto

  • Ah Bella ciao…
    http://lescenobitestranquilles.fr/2018/04/ah-bella-ciao
    Amis des « Cénobites tranquilles » et du livre de poche réunis, bonjour ! C’est donc en ce Lundi 30 avril de l’an de grâce 2018, onzième jour de Floréal dédié à la rhubarbe, qu’apparaît aux yeux du monde, béat d’admiration, cela va sans dire même si ça va mieux en l’écrivant, ce 4121è billet des « #cénobites tranquilles » que l’univers blogosphérique dans son entier nous envie…

    Ma doue benniget, « Ils » ne respectent plus rien ! Ainsi, la chanson Bella Ciao connaît un regain de popularité ces derniers mois mais en tant que… « la chanson de #La_Casa_de_Papel ».


    Cette série de #Netflix, dont la saison 2 vient de sortir, connaît un succès retentissant chez les ados, qui suivent le suspense haletant d’un incroyable braquage entrepris à Madrid par une bande d’illuminés sympathiques. Cette chanson reprise par les partisans qui voulaient libérer l’ #Italie des #Nazis était le chant des #femmes qui subissaient de lourdes conditions de travail. Bella ciao est le symbole de la lutte des femmes dans le monde. Chanson très ancienne qui dénonce les piètres conditions de travail des mondines ces femmes qui travaillaient dans les rizières de la plaine du Pô. Le mot ciao viendrait d une déformation de shiavo qui signifie en italien #esclave.

    https://www.youtube.com/watch?v=4CI3lhyNKfo

    Les #mondines étaient des saisonnières qui connaissaient de dures conditions de travail,courbées toute la journée dans l’eau jusqu’aux genoux. Le travail de la monda (le désherbage), consiste à retirer les mauvaises herbes qui poussent dans les rizières en gênant la croissance des jeunes plants. Il se déroule durant la période d’inondation des champs, de la fin du mois d’avril au début du mois de juin, période lors de laquelle les pousses délicates sont protégées, durant les premières phases de leur développement, des écarts de température entre le jour et la nuit. Il s’agit d’une tâche extrêmement fatigante, exécutée par des femmes des classes sociales les plus pauvres, venues d’ Emilie-romagne, de Vénétie et de Lombardie louer leur force de travail dans les rizières des provinces de Vercelli, Novara et Pavie. Les femmes sont dans l’eau jusqu’aux genoux, pieds nus et le dos plié durant des journées entières. Pour se protéger des insectes et du soleil, elles portent un foulard et un chapeau à large bord et des shorts ou de larges culottes pour ne pas mouiller leurs vêtements. Le film riz amer (Giuseppe de santos-1949) illustre ces conditions de travail, c’est le cinéma #néoréaliste du nom du mouvement cinématographique qui apparait en Italie pour illustrer la vie des italiens.

    Allez, merci pour la visite, portez vous bien et à bientôt peut-être.