• Spéciale forêt : en France, elle « est aujourd’hui dans un mauvais état de conservation écologique »
    https://www.youtube.com/watch?v=wxeUVoTIDkA


    Sylvain Angerand, ingénieur forestier et fondateur de l’association Canopée, Régine Touffait, ingénieure forestière à la direction des risques naturels de la forêt à l’ONF et Gilles Boeuf, biologiste et ancien président du Musée d’histoire naturelle, évoquent l’état des forêts françaises à 8h20.

  • Competition is for Losers with Peter Thiel (How to Start a Startup 2014 : 5)
    https://www.youtube.com/watch?v=3Fx5Q8xGU8k

    Bref, si tu es obligé de jouer le jeux de la compétition c’est que tu as perdu d’avance. Pour réussir tu dois te servir de ton influence et créer ton propre monopole. Et les autres alors, celles et ceux dépourvus de capital et puissants amis ? Quelle solution y a-t-il pour résoudre leur dilemme ? La solidarité peut-être ...

    Texte de P.T.
    http://www.csun.edu/~vcact00f/497CapStone/Peter%20Thiel_%20Competition%20Is%20for%20Losers%20-%20WSJ.pdf

    #capitalisme #monopoles #compétition

  • Google-Entwickler : Open-Source-KI wird Google und OpenAI den Rang ablaufen
    https://www.heise.de/news/Anonymer-Google-Entwickler-Open-Source-wird-Google-und-OpenAI-den-Rang-ablaufe

    Le domaine de l’intelligence artificielle est soumis au phénomène décrit dans le Manifeste du Web indépendant du 2 février 1997. La foule open source menace le monopole qui mettra un certain temps pour développer des méthodes afin de transformer son ennemi en proie enfermée dans ses jardins clos.

    6.5.2023 von Dr. Volker Zota - Die Website SemiAnalysis hat ein internes Schreiben eines leitenden Google-Entwicklers mit dem Titel „We Have No Moat, And Neither Does OpenAI“ (Wir haben keinen Burggraben, und OpenAI auch nicht) veröffentlicht, das von einer anonymen Person auf einem öffentlichen Discord-Server geteilt wurde. Der Entwickler ist überzeugt, dass der zunehmende Erfolg von Open-Source-Projekten im Bereich der künstlichen Intelligenz und der Verarbeitung natürlicher Sprache sowohl Google als auch OpenAI in Bedrängnis bringe. Als Grund dafür nennt er die beeindruckende Geschwindigkeit, mit der sich freie Sprachmodelle wie Metas LLaMA weiterentwickeln. LLaMA war kurz nach der Ankündigung als Torrent an die Öffentlichkeit gelangt und dient inzwischen als Grundlage zahlreicher anderer Modelle, etwa Alpaca (Stanford University), Vicuna, LLaVA und Koala (Berkeley University).

    Nach nur einem Monat habe die Open-Source-Community bereits Varianten mit Instruction Tuning, Reinforcement Learning from Human Feedback (RLHF), Quantisierung und diversen anderen Qualitätsverbesserungen erzielt. Konnten sich bisher nur große Unternehmen das Training großer Sprachmodelle leisten, hätten Schlüsselinnovationen in Open-Source-Projekten wie Low Rank Adaptation (LoRA) die Eintrittsbarriere für Training und Experimente deutlich gesenkt, schreibt der Entwickler. Gleichzeitig ermöglichten diese Techniken schnelle Iterationen, hohe Qualität und niedrigere Kosten. Dadurch haben Open-Source-Modelle den Wettbewerb mit Google und OpenAI verschärft und stellen eine ernsthafte Bedrohung dar.
    An „Open-Source-Realität“ anpassen

    Nach Meinung des Entwicklers sei es für Google [und OpenAI] entscheidend, sich an diese Open-Source-Realität anzupassen und Wege zu finden, mit der Community zusammenzuarbeiten, anstatt die Kontrolle über ihre Modelle zu behalten.

    Google solle erwägen, kleinere Versionen seiner Modelle der Allgemeinheit zur Verfügung zu stellen und die Lücke zwischen kommerziellen und Open-Source-Angeboten zu schließen. Dazu gehöre auch die Zusammenarbeit mit Forschern und Entwicklern, um die eigene Innovationskraft zu stärken. Denn die freien Projekte lösten bereits Probleme, mit denen Google noch immer zu kämpfen habe. Daher seien die Zusammenarbeit mit der Open-Source-Community und die Anpassung an die neuen Bedingungen entscheidend, um langfristig einen Mehrwert zu schaffen und den Einfluss beider Unternehmen in der KI-Branche zu erhalten.

    Manifeste du Web indépendant http://www.uzine.net/article60.html

    #monopoles #informatique #technologie

  • Defending Earth’s terrestrial #microbiome | Nature Microbiology
    https://www.nature.com/articles/s41564-022-01228-3

    (PDF https://research.vu.nl/ws/files/213168201/Defending_Earth_s_terrestrial_microbiome.pdf
    Via « naked capitalism »)

    [T]here is an emerging realization that Earth’s microbial biodiversity is under threat.

    Here we advocate for the conservation and restoration of soil microbial life, as well as active incorporation of microbial biodiversity into managed food and forest landscapes, with an emphasis on soil fungi.

    We analyse 80 experiments to show that native soil microbiome restoration can accelerate plant biomass production by 64% on average, across ecosystems. Enormous potential also exists within managed landscapes, as agriculture and forestry are the dominant uses of land on Earth.

    Along with improving and stabilizing yields, enhancing microbial biodiversity in managed landscapes is a critical and underappreciated opportunity to build reservoirs, rather than deserts, of microbial life across our planet.

    As markets emerge to engineer the ecosystem microbiome, we can avert the mistakes of aboveground ecosystem management and avoid microbial #monocultures of single high-performing microbial strains, which can exacerbate ecosystem vulnerability to pathogens and extreme events.

    Harnessing the planet’s breadth of microbial life has the potential to transform ecosystem management, but it requires that we understand how to monitor and conserve the Earth’s microbiome.

    #sols #marché

  • Lecture d’un extrait du livre « Totalement inconnu » de Gaëlle Obiégly, paru aux éditions Christian Bourgois, en 2022.

    http://liminaire.fr/radio-marelle/article/totalement-inconnu-gaelle-obiegly

    Gaëlle Obiégly met en scène une réceptionniste écrivaine qui, guidée par une mystérieuse voix intérieure, mène une enquête existentielle, qui prend le prétexte d’une conférence cocasse et excentrique sur le soldat inconnu : « Il loge en moi, c’est comme un implant, une grosse écharde. Il m’oblige à écrire, ce n’est pas tellement agréable. Mais je n’ai que ce moyen pour connaître mes pensées ». Ce monologue singulier, composé de digressions et d’association d’idées débridées, interroge à voix haute, avec humour et vivacité, la possibilité de connaître ce qu’on n’a pas encore vécu, l’insaisissable et la mort.

    (...) #Radio_Marelle / #Écriture, #Langage, #Livre, #Lecture, #En_lisant_en_écrivant, #Podcast, #Littérature, #Mort, #Guerre, #Mémoire, #Monologue, #Histoire,(...)

    http://liminaire.fr/IMG/mp4/en_lisant_totalement_inconnu_gae_lle_obie_gly.mp4

    https://bourgoisediteur.fr/catalogue/totalement-inconnu

  • La crise actuelle de l’économie capitaliste et ses origines

    #conférenceLO #archiveLO (22 février 2013)

    https://www.lutte-ouvriere.org/documents/archives/cercle-leon-trotsky/article/la-crise-actuelle-de-l-economie

    Sommaire :

    Introduction

    Les crises du capitalisme : de la période de la « #libre_concurrence » à celle de la domination des monopoles
    – Crises et expansions : le mode de fonctionnement du #capitalisme
    – La domination des #monopoles et l’impérialisme
    – D’une guerre mondiale à l’autre : la première période de convulsions de l’#impérialisme

    L’économie capitaliste depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale aux années 1970 : de la reconstruction à la #financiarisation
    – La béquille des États pour reconstruire l’économie
    – Le tournant des années 1970
    – La #crise_de_1974 et l’intervention des États

    D’une crise à l’autre, le capitalisme financier toujours plus parasitaire
    – Ces capitaux qui cherchent à s’investir partout sauf dans la production
    – Le règne de la spéculation
    – Une #économie de crédits et d’endettements fondée sur le socle de l’endettement des États

    La crise de 2008 et ses conséquences
    – De la #spéculation sur l’#immobilier aux #États-Unis à la crise de l’euro
    – Les contradictions de la situation économique actuelle

    #marxisme #crise_économique #concentration_du_capital #trotsky #Rosa_Luxemburg #réformisme #révolution_prolétarienne #révolution_sociale #réformisme #chômage

  • Lecture de : La guerre des métaux rares. La face cachée de la transition énergétique et numérique, de Guillaume Pitron

    Une perspective nationaliste navrante, mais une somme d’informations capitales.

    Extraits :

    « Le monde a de plus en plus besoin de terres rares, de « #métaux rares », pour son #développement_numérique, et donc pour ttes les #technologies_de_l’information_et_de_la_communication. Les #voitures_électriques et #voitures_hybrides en nécessitent deux fois plus que les voitures à essence, etc. »

    « Nos aïeux du XIXe siècle connaissaient l’importance du #charbon, & l’honnête homme du XXe siècle n’ignorait rien de la nécessité du pétrole. Au XXIe siècle, nous ne savons même pas qu’un monde + durable dépend en très grande partie de substances rocheuses nommées métaux rares. »

    « #Terres_rares, #graphite, #vanadium, #germanium, #platinoïdes, #tungstène, #antimoine, #béryllium, #fluorine, #rhénium, #prométhium… un sous-ensemble cohérent d’une trentaine de #matières_premières dont le point commun est d’être souvent associées ds la nature aux métaux les + abondants »

    « C’est là la clé du « #capitalisme_vert » : [remplacer] des #ressources qui rejettent des millions de milliards de tonnes de #gaz_carbonique par d’autres qui ne brûlent pas – et ne génèrent donc pas le moindre gramme de CO2. »

    « Avec des réserves d’or noir en déclin, les stratèges doivent anticiper la guerre sans #pétrole. […] ne plus dépendre des énergies fossiles d’ici à 2040. […] En recourant notamment aux #énergies_renouvelables & en levant des légions de robots alimentés à l’électricité. »

    « La Grande-Bretagne a dominé le XIXe s. grâce à son hégémonie sur la production mondiale de charbon ; une grande partie des événements du XXe s. peuvent se lire à travers le prisme de l’ascendant pris par les Etats-Unis et l’Arabie saoudite sur la production et la sécurisation des routes du pétrole ; .. au XXIe siècle, un État est en train d’asseoir sa domina routes du pétrole ; au XXIe siècle, un État est en train d’asseoir sa domination sur l’exportation et la consommation des métaux rares. Cet État, c’est la Chine. »

    La Chine « détient le #monopole d’une kyrielle de métaux rares indispensables aux énergies bas carbone & numérique, ces 2 piliers de la transition énergétique. Il est le fournisseur unique du + stratégique : terres rares — sans substitut connu & dont personne ne peut se passer. »

    « Notre quête d’un modèle de #croissance + écologique a plutôt conduit à l’exploitation intensifiée de l’écorce terrestre pr en extraire le principe actif, à savoir les métaux rares, avec des #impacts_environnementaux encore + importants que cx générés par l’#extraction_pétrolière »

    « Soutenir le changement de notre #modèle_énergétique exige déjà un doublement de la production de métaux rares tous les 15 ans environ, et nécessitera au cours des trente prochaines années d’extraire davantage de minerais que ce que l’humanité a prélevé depuis 70 000 ans. » (25)

    « En voulant nous émanciper des #énergies_fossiles, en basculant d’un ordre ancien vers un monde nouveau, nous sombrons en réalité dans une nouvelle dépendance, plus forte encore. #Robotique, #intelligence_artificielle, #hôpital_numérique, #cybersécurité, #biotechnologies_médicale, objets connectés, nanoélectronique, voitures sans chauffeur… Tous les pans les + stratégiques des économies du futur, toutes les technologies qui décupleront nos capacités de calcul et moderniseront notre façon de consommer de l’énergie, le moindre de nos gestes quotidien… et même nos grands choix collectifs vont se révéler totalement tributaires des métaux rares. Ces ressources vont devenir le socle élémentaire, tangible, palpable, du XXIe siècle. » (26)

    #Metaux_Rares Derrière l’#extraction et le « #raffinage », une immense #catastrophe_écologique : « D’un bout à l’autre de la chaîne de production de métaux rares, quasiment rien en #Chine n’a été fait selon les standards écologiques & sanitaires les plus élémentaires. En même temps qu’ils devenaient omniprésents ds les technologies vertes & numériques les + enthousiasmantes qui soient, les métaux rares ont imprégné de leurs scories hautement toxiques l’eau, la terre, l’atmosphère & jusqu’aux flammes des hauts-fourneaux – les 4 éléments nécessaires à la vie »

    « C’est ici que bat le cœur de la transition énergétique & numérique. Sidérés, ns restons une bonne h à observer immensités lunaires & paysages désagrégés. Mais il vaut mieux déguerpir avant que la maréchaussée alertée par les caméras ne débarque »

    « Nous avons effectué des tests, et notre village a été surnommé “le village du cancer”. Nous savons que nous respirons un air toxique et que nous n’en avons plus pour longtemps à vivre. »

    « La seule production d’un #panneau_solaire, compte tenu en particulier du silicium qu’il contient, génère, avance-t-il, plus de 70 kilos de CO2. Or, avec un nombre de panneaux photovoltaïques qui va augmenter de 23 % par an dans les années à venir, cela signifie que les installations solaires produiront chaque année dix gigawatts d’électricité supplémentaires. Cela représente 2,7 milliards de tonnes de carbone rejetées dans l’atmosphère, soit l’équivalent de la #pollution générée pendant un an par l’activité de près de 600 000 automobiles.

    « Ces mêmes énergies – [dites] « renouvelables » – se fondent sur l’exploitation de matières premières qui, elles, ne sont pas renouvelables. »

    « Ces énergies – [dites] « vertes » ou « décarbonées » – reposent en réalité sur des activités génératrices de #gaz_à_effet_de_serre . »

    « N’y a-t-il pas une ironie tragique à ce que la pollution qui n’est plus émise dans les agglomérations grâce aux voitures électriques soit simplement déplacée dans les zones minières où l’on extrait les ressources indispensables à la fabrication de ces dernières ?

    .. En ce sens, la transition énergétique et numérique est une transition pour les classes les plus aisées : elle dépollue les centres-villes, plus huppés, pour mieux lester de ses impacts réels les zones plus miséreuses et éloignées des regards. »

    « Certaines technologies vertes sur lesquelles se fonde notre idéal de sobriété énergétique nécessitent en réalité, pour leur fabrication, davantage de matières premières que des technologies plus anciennes. »

    .. « Un futur fondé sur les technologies vertes suppose la consommation de beaucoup de matières, et, faute d’une gestion adéquate, celui-ci pourrait ruiner […] les objectifs de développement durable. » (The World Bank Group, juin 2017.)

    « Le #recyclage dont dépend notre monde + vert n’est pas aussi écologique qu’on le dit. Son bilan environnemental risque même de s’alourdir à mesure que nos sociétés produiront des alliages + variés, composés d’un nombre + élevé de matières, ds des proportions tjrs + importantes »

    « Dans le monde des matières premières, ces observations relèvent le + souvent de l’évidence ; pr l’immense majorité d’entre nous, en revanche, elles sont tellement contre-intuitives qu’il va certainement nous falloir de longues années avant de bien les appréhender & faire admettre. Peut-être [dans 30 ans] nous dirons-nous aussi que les énergies nucléaires sont finalement moins néfastes que les technologies que nous avons voulu leur substituer et qu’il est difficile d’en faire l’économie dans nos mix énergétiques. »

    « Devenue productrice prépondérante de certains métaux rares, la Chine [a] désormais l’opportunité inédite d’en refuser l’exportation vers les États qui en [ont] le plus besoin. […] Pékin produit 44 % de l’#indium consommé dans le monde, 55 % du vanadium, près de 65 % du #spath_fluor et du #graphite naturel, 71 % du germanium et 77 % de l’antimoine. La Commission européenne tient sa propre liste et abonde dans le même sens : la Chine produit 61 % du silicium et 67 % du germanium. Les taux atteignent 84 % pour le tungstène et 95 % pour les terres rares. Sobre conclusion de Bruxelles : « La Chine est le pays le plus influent en ce qui concerne l’approvisionnement mondial en maintes matières premières critiques ». »

    « La République démocratique du Congo produit ainsi 64 % du #cobalt, l’Afrique du Sud fournit 83 % du platine, de l’iridium et du #ruthénium, et le Brésil exploite 90 % du #niobium. L’Europe est également dépendante des États-Unis, qui produisent plus de 90 % du #béryllium . »

    « Les 14 pays membres de l’OPEP, capables depuis des décennies d’influencer fortement les cours du baril, ne totalisent « que » 41 % de la prod. mondiale d’or noir… La Chine, elle, s’arroge jusqu’à 99 % de la prod. mondiale de terres rares, le + convoité des métaux rares ! »

    Aimants — « Alors qu’à la fin de la décennie 1990 le Japon, les États-Unis et l’Europe concentraient 90 % du marché des aimants, la Chine contrôle désormais les 3/4 de la production mondiale ! Bref, par le jeu du chantage « technologies contre ressources », le monopole chinois de la production des minerais s’est transposé à l’échelon de leur transformation. La Chine n’a pas trusté une, mais deux étapes de la chaîne industrielle. C’est ce que confirme la Chinoise Vivian Wu : « Je pense même que, dans un avenir proche, la Chine se sera dotée d’une industrie de terres rares totalement intégrée d’un bout à l’autre de la chaîne de valeur. » Vœu déjà en partie réalisé. Il a surtout pris racine dans la ville de #Baotou, en #Mongolie-Intérieure . »

    « Baotou produit chaque année 30 000 tonnes d’aimants de terres rares, soit le tiers de la production mondiale. »

    « Nos besoins en métaux rares se diversifient et s’accroissent de façon exponentielle. […] D’ici à 2040, nous devrons extraire trois fois plus de terres rares, cinq fois plus de tellure, douze fois plus de cobalt et seize fois plus de #lithium qu’aujourd’hui. […] la croissance de ce marché va exiger, d’ici à 2050, « 3 200 millions de tonnes d’acier, 310 millions de tonnes d’aluminium et 40 millions de tonnes de #cuivre 5 », car les éoliennes engloutissent davantage de matières premières que les technologies antérieures.

    .. « À capacité [de production électrique] équivalente, les infrastructures […] éoliennes nécessitent jusqu’à quinze fois davantage de #béton, quatre-vingt-dix fois plus d’aluminium et cinquante fois plus de fer, de cuivre et de verre » que les installations utilisant des #combustibles traditionnels, indique M. Vidal. Selon la Banque mondiale, qui a conduit sa propre étude en 2017, cela vaut également pour le solaire et pour l’hydrogène. […] La conclusion d’ensemble est aberrante : puisque la consommation mondiale de métaux croît à un rythme de 3 à 5 % par an, « pour satisfaire les besoins mondiaux d’ici à 2050, nous devrons extraire du sous-sol plus de métaux que l’humanité n’en a extrait depuis son origine ».

    .. Que le lecteur nous pardonne d’insister : nous allons consommer davantage de #minerais durant la prochaine génération qu’au cours des 70 000 dernières années, c’est-à-dire des cinq cents générations qui nous ont précédés. Nos 7,5 milliards de contemporains vont absorber plus de #ressources_minérales que les 108 milliards d’humains que la Terre a portés jusqu’à ce jour. » (211-214)

    Sans parler des « immenses quantités d’eau consommées par l’industrie minière, [des] rejets de gaz carbonique causés par le transport, [du] #stockage et [de] l’utilisation de l’énergie, [de] l’impact, encore mal connu, du recyclage des technologies vertes [de] toutes les autres formes de pollution des #écosystèmes générées par l’ensemble de ces activités [et] des multiples incidences sur la biodiversité. » (215)

    « D’un côté, les avocats de la transition énergétique nous ont promis que nous pourrions puiser à l’infini aux intarissables sources d’énergie que constituent les marées, les vents et les rayons solaires pour faire fonctionner nos technologies vertes. Mais, de l’autre, les chasseurs de métaux rares nous préviennent que nous allons bientôt manquer d’un nombre considérable de matières premières. Nous avions déjà des listes d’espèces animales et végétales menacées ; nous établirons bientôt des listes rouges de métaux en voie de disparition. » (216)

    « Au rythme actuel de production, les #réserves rentables d’une quinzaine de métaux de base et de métaux rares seront épuisées en moins de cinquante ans ; pour cinq métaux supplémentaires (y compris le fer, pourtant très abondant), ce sera avant la fin de ce siècle. Nous nous dirigeons aussi, à court ou moyen terme, vers une pénurie de vanadium, de #dysprosium, de #terbium, d’#europium & de #néodyme. Le #titane et l’indium sont également en tension, de même que le cobalt. « La prochaine pénurie va concerner ce métal, Personne n’a vu le problème venir. »

    « La #révolution_verte, plus lente qu’espéré, sera emmenée par la Chine, l’un des rares pays à s’être dotés d’une stratégie d’approvisionnement adéquate. Et Pékin ne va pas accroître exagérément sa production de métaux rares pour étancher la soif du reste du monde. Non seulement parce que sa politique commerciale lui permet d’asphyxier les États occidentaux, mais parce qu’il craint à son tour que ses ressources ne s’amenuisent trop rapidement. Le marché noir des terres rares, qui représente un tiers de la demande officielle, accélère l’appauvrissement des mines, et, à ce rythme, certaines réserves pourraient être épuisées dès 2027. »

    De la question « du #taux_de_retour_énergétique (#TRE), c’est-à-dire le ratio entre l’énergie nécessaire à la production des métaux et celle que leur utilisation va générer. […] C’est une fuite en avant dont nous pressentons l’absurdité. Notre modèle de production sera-t-il encore sensé le jour où un baril permettra tt juste de remplir un autre baril ? […] Les limites de notre système productiviste se dessinent aujourd’hui plus nettement : elles seront atteintes le jour où il nous faudra dépenser davantage d’énergie que nous ne pourrons en produire. »

    « Plusieurs vagues de #nationalisme minier ont déjà placé les États importateurs à la merci de pays fournisseurs prtant bien moins puissants qu’eux. En fait de mines, le client ne sera donc plus (toujours) roi. La géopolitique des métaux rares pourrait faire émerger de nouveaux acteurs prépondérants, souvent issus du monde en développement : le #Chili, le #Pérou et la #Bolivie, grâce à leurs fabuleuses réserves de lithium et de cuivre ; l’#Inde, riche de son titane, de son #acier et de son #fer ; la #Guinée et l’#Afrique_australe, dont les sous-sols regorgent de bauxite, de chrome, de manganèse et de platine ; le Brésil, où le bauxite et le fer abondent ; la Nouvelle-Calédonie, grâce à ses prodigieux gisements de #nickel. » (226-227)

    « En engageant l’humanité ds la quête de métaux rares, la transition énergétique & numérique va assurément aggraver dissensions & discordes. Loin de mettre un terme à la géopol. de l’énergie, elle va au contraire l’exacerber. Et la Chine entend façonner ce nouveau monde à sa main. »

    « Les #ONG écologistes font la preuve d’une certaine incohérence, puisqu’elles dénoncent les effets du nouveau monde plus durable qu’elles ont elles-mêmes appelé de leurs vœux. Elles n’admettent pas que la transition énergétique et numérique est aussi une transition des champs de pétrole vers les gisements de métaux rares, et que la lutte contre le réchauffement climatique appelle une réponse minière qu’il faut bien assumer. » (234-235)

    « La bataille des terres rares (et de la transition énergétique et numérique) est bel et bien en train de gagner le fond des mers. Une nouvelle ruée minière se profile. […] La #France est particulièrement bien positionnée dans cette nouvelle course. Paris a en effet mené avec succès, ces dernières années, une politique d’extension de son territoire maritime. […] L’ensemble du #domaine_maritime français [est] le deuxième plus grand au monde après celui des #États-Unis. […] Résumons : alors que, pendant des milliers d’années, 71 % de la surface du globe n’ont appartenu à personne, au cours des six dernières décennies 40 % de la surface des océans ont été rattachés à un pays, et 10 % supplémentaires font l’objet d’une demande d’extension du plateau continental. À terme, les États pourvus d’une côte exerceront leur juridiction sur 57 % des fonds marins. Attirés, en particulier par le pactole des métaux rares, nous avons mené, en un tps record, la + vaste entreprise d’#appropriation_de_territoires de l’histoire. »

    « Le projet, entonné en chœur par tous les avocats de la #transition_énergétique et numérique, de réduire l’impact de l’homme sur les écosystèmes a en réalité conduit à accroître notre mainmise sur la #biodiversité. » (248)

    « N’est-il pas absurde de conduire une mutation écologique qui pourrait tous nous empoisonner aux métaux lourds avant même que nous l’ayons menée à bien ? Peut-on sérieusement prôner l’harmonie confucéenne par le bien-être matériel si c’est pour engendrer de nouveaux maux sanitaires et un #chaos_écologique – soit son exact contraire ? » (252)

    Métaux rares, transition énergétique et capitalisme vert https://mensuel.lutte-ouvriere.org//2023/01/23/metaux-rares-transition-energetique-et-capitalisme-vert_4727 (Lutte de classe, 10 janvier 2023)

    #écologie #capitalisme #impérialisme

  • Dr. Jeff Gilchrist :verified:: «How #COVID actively suppresses…» - Framapiaf
    https://framapiaf.org/@jeffgilchrist@mstdn.science/109642513030066205

    How #COVID actively suppresses and evades your #immune system [Part 1]

    This thread highlights multiple methods that the virus uses to help keep #reinfecting people including #MHC-I and #interferon #suppression, #evasion of Natural Killer (NK) cells, and reprogramming of #monocytes. 🧵 1/

    The one page web view is available here: https://pingthread.com/thread/16113332

    • et donc :
      – on se fait enfumer
      (complexité accrue = enfumage quasi sûr)
      – par les actionnaires
      (la case en rouge en haut à droite)
      – depuis 20 ans

    • Cet objectif s’est concrétisé par la séparation entre les activités de distribution, de production et de commercialisation, afin que des nouvelles entreprises d’électricité puissent se lancer dans le jeu. Mais à l’approche des années 2010, les concurrents de l’ex-entreprise publique ont protesté : en raison du parc nucléaire français, payé par le contribuable français et désormais amorti, EDF reste l’entreprise la plus compétitive. Impossible donc d’instaurer la concurrence. L’idéologie face aux faits n’avait pas dit son dernier mot : en 2010, la loi NOME instaure le principe de l’Accès Régulé à l’Énergie Nucléaire Historique (Arenh) qui oblige EDF à vendre à prix coûtant à ses concurrents un quart de sa production. Le fournisseur d’énergie est contraint de céder une grosse quantité de son électricité nucléaire à sa propre concurrence à un tarif régulé s’élevant depuis le 11 mars 2022 à 46,20 euros par mégawattheure, un prix cassé par rapport au marché, où le mégawattheure s’échangeait le 22 août à plus de 600 euros. Cette aberration économique doit s’accompagner d’engagement de la part des fournisseurs alternatifs : par exemple, répercuter ce bon deal sur les prix offerts à leurs consommateurs, et surtout investir enfin dans la production d’énergie… ce qu’ils ne font pas, et ce qui explique en grande partie le manque de capacité énergétique que connaît le pays actuellement : « les concurrents [d’EDF] sont simplement des traders qui achètent et vendent leur électricité sans installer de la puissance de production qui aurait fait d’eux de vrais acteurs du marché », expliquait le secrétaire général de la branche Énergie du syndicat Force Ouvrière, Alain André, à franceinfo en août 2022.

  • Le nocciole turche (e chi le raccoglie) ostaggio del mercato

    La Turchia primo produttore globale. Ieri il presidente Erdogan ha annunciato il prezzo base per il 2022. Produttori e sindacati denunciano i guasti del monopolio Ferrero.

    La Turchia è il numero uno a livello mondiale nella produzione della nocciola. Seguita in seconda posizione dall’Italia. Ma nel 2021, mentre in Italia la produzione calava del 70%, in Turchia si registrava un aumento radicale. Una crescita che tuttavia non si è tradotta in un equo e proporzionale guadagno per i produttori. Nel 2015 la Turchia ha prodotto 240.134 tonnellate di nocciola e dalla vendita ha incassato circa 3 miliardi di dollari; nel 2021 la produzione è salita a 344.370 tonnellate, eppure l’incasso è sceso a 2.2 miliardi. Secondo le analisi di mercato, le inchieste giornalistiche e i report dei sindacati la situazione è il risultato del monopolio che l’azienda italiana Ferrero ha costruito negli anni in Turchia, in collaborazione con il governo centrale.

    ALI EKBER YILDIRIM, che scrive sul portale di notizie Dunya, sostiene che questa situazione è dovuta al fatto che a stabilire il prezzo della nocciola è la stessa Ferrero, che controlla circa il 70% del mercato nazionale. Ovviamente il fatto che dal 2003, gradualmente, lo Stato abbia deciso di non comprare più dai contadini le nocciole a prezzo garantito – è la prima volta che accade dalla fondazione della Repubblica – limitandosi a stabilire un prezzo minimo, ha permesso all’acquirente principale di arrivare a controllare il mercato più velocemente e a dettare le sue regole.

    «L’approccio che utilizza Ferrero nell’interfacciarsi con i produttori è quello di creare dei contratti stagionali, ovvero Ferrero scrive sul contratto il prezzo e le condizioni d’acquisto, ma qualora qualcosa non andasse come previsto, sarebbe facilmente il produttore a uscirne penalizzato». A parlare della situazione è Seyit Aslan, segretario generale del più grande sindacato del comparto alimentare, Gida-Is. «In questo settore – prosegue – i fattori naturali generano la quantità e la qualità del prodotto. Per esempio se parliamo del nord della Turchia, si tratta di una zona soggetta a vari fenomeni climatici estremi, quindi alla fine del raccolto il produttore si trova spesso a dover gestire notevoli perdite economiche».

    «NEL 2021 – PROSEGUE ASLAN – la nostra delegazione sindacale insieme ad alcuni membri del ministero del Lavoro ha fatto un grosso lavoro di monitoraggio sul campo. Le condizioni di lavoro sono estremamente precarie, i lavoratori prima di tutto sono stagionali e senza contratto, le loro condizioni abitative consistono semplicemente in tende, senza una lavanderia e nemmeno un servizio igienico. Ci sono parecchi lavoratori minorenni che nel periodo di impiego non seguono il ciclo scolastico. Ovviamente nelle zone di produzione non esiste nessun tipo di controllo».

    Il leader sindacale sottolinea il fatto che lungo la costa del Mar Nero per raccogliere le nocciole arrivano tanti lavoratori dal sud-est del paese. Sono spesso cittadini poveri e curdi che subiscono in questo periodo di lavoro numerosi atti di discriminazione. Secondo Aslan ciò che si vede nei media turchi è una piccolissima parte di quello che devono affrontare questi lavoratori, che per via di un’opportunità lavorativa di breve durata non si sentono di denunciare gli abusi. Nella raccolta delle nocciole in Turchia è dominante il sistema del caporalato, denuncia Aslan. Inoltre le persone qui sono obbligate a produrre o le nocciole o il tè, perché nella regione ormai impera il sistema della monocoltura.

    «IL SISTEMA CONTRATTUALE che ha deciso di adottare Ferrero, senza nessun tipo di intervento dello Stato, in questi ultimi due anni possiamo dire che è diventato un elemento estremamente penalizzante – aggiunge Aslan – considerando la profonda crisi economica. Per esempio i fertilizzanti, il costo del lavoratore e le tasse sono molto più alte rispetto agli anni precedenti. Dunque è evidente che la Ferrero abbia costruito un monopolio nel settore in Turchia adottando dei meccanismi dannosi».

    Da quando è entrata nel mercato turco, l’azienda italiana ha comprato diversi piccoli attori del settore, alcuni dal passato discutibile, e anche questo l’ha aiutata a diventare il numero uno del settore. Nel 2018 il partito politico Mhp e successivamente nel 2021 il Chp hanno chiesto al Comitato antitrust di aprire un’indagine perché avevano registrato «comportamenti e scelte mafiose» da parte della Ferrero.

    IERI IL PRESIDENTE ERDOGAN nella città di Ordu ha comunicato il prezzo d’acquisto della nocciola, visto il periodo della raccolta: 54 lire turche al chilo (2,95 euro). Secondo Aslan e secondo i produttori con la crisi economica profonda e con queste condizioni di lavoro estremamente precarie la cifra dovrebbe essere al di sopra della soglia delle 80 lire (4,35 euro).

    Questa è la condizione in cui si trova il produttore numero uno delle nocciole, grazie a un governo che crea le basi dello sfruttamento. Pian piano la produzione agricola viene distrutta e la dignità umana calpestata.

    https://ilmanifesto.it/le-nocciole-turche-e-chi-le-raccoglie-ostaggio-del-mercato

    #Turquie #noisettes #Ferrero #multinationales #globalisation #mondialisation #industrie_agro-alimentaire #Nutella #prix #monopole #conditions_de_travail #travail #caporalato #monoculture #agriculture

  • #Simon_Springer : « A un moment donné, il faut juste dire "#fuck !" au #néolibéralisme dont la fonction première est de créer des #inégalités »

    Pour cet activiste du quotidien, lire #Kropotkine et #Reclus, c’est revenir aux sources de la géographie comme de l’#anarchisme. La #géographie_radicale propose de penser toutes les histoires, en s’éloignant du seul point de vue anthropocentrique. Cela inclut l’histoire des animaux, des plantes… Et surtout la prise en compte des #interactions et des #coopérations.

    L’affiche ressemble à s’y méprendre à celle de la tournée d’un groupe de hard rock. Si Simon Springer est bien fan de ce genre musical, les 28 dates du tour d’Europe qu’il a honorées avant l’été ont invité le public non pas à des concerts, mais à des conférences autour de son dernier ouvrage, Pour une géographie anarchiste (Lux éditeur, 2018). Professeur depuis 2012 à l’université de Victoria, au Canada, il rejoindra en septembre l’université de Newcastle, en Australie. Géographe radical, spécialiste de la pensée anarchiste et du Cambodge, Simon Springer se présente comme athée, végan, pacifiste, « straight edge » (sous-culture punk qui bannit la consommation de psychotropes) et « super-papa ». Cet activiste du quotidien revient pour Libération sur la nécessité d’une lutte à petits pas afin d’enrayer toute forme de domination.

    Qu’est-ce qu’est une géographie anarchiste ?

    Les systèmes de hiérarchie et de domination qui structurent nos vies découlent d’un apprentissage. Devenir anarchiste, c’est les désapprendre. J’ai trois enfants, qui détiennent de manière inhérente beaucoup de valeurs anarchistes. Ce sont mes plus grands professeurs. La géographie est un champ très vaste qui va de la géographie physique à la géographie humaine. Si vous revenez à Pierre Kropotkine et Elisée Reclus, aux sources de la géographie comme de l’anarchisme, il n’y a pas de séparation claire. Doreen Massey, une géographe radicale britannique, considère que la géographie raconte l’histoire, les histoires. Il s’agit de penser toutes les histoires collectées, pas uniquement d’un point de vue anthropocentrique. Cela inclut l’histoire des animaux, des plantes, et toutes les interconnexions qui font de la Terre ce qu’elle est.

    On ne conçoit pas l’espace de manière générale, mais de manières particulières, au pluriel. Doreen Massey considère que les lieux forment des constellations, comme un squelette des interconnexions que nous expérimentons. Cet ensemble de relations sociales, politiques et économiques est en évolution permanente. Il y a la grande histoire, et il y a le canevas des petites histoires. Rien n’est figé, accompli.
    En quoi l’anarchisme et ses idées permettent-ils de repenser notre rapport à l’espace et aux histoires des uns et des autres ?

    L’anarchisme est une manière d’être au monde, une question de liberté, d’émancipation. Dès lors qu’il y a une forme de hiérarchie, il y a un positionnement critique à avoir, et pas uniquement au sujet des relations que les humains ont entre eux. La pensée des Lumières a longtemps positionné l’homme au sommet de l’évolution des espèces. Chez Kropotkine et Reclus, dès le XIXe siècle, il s’agit de lui redonner une juste place : non pas supérieur, mais simplement existant aux côtés des autres espèces vivantes. Kropotkine pensait la mutualisation, la collaboration et la réciprocité à l’échelle de l’évolution entière. Afin de s’opposer au darwinisme, interprété comme une nécessaire compétition et la suprématie d’une espèce sur une autre, il souligne qu’un autre pan de la pensée de Darwin met en avant l’interdépendance des êtres vivants. Le processus d’évolution est lié à cela : certaines espèces survivent uniquement en vertu des liens qu’elles ont avec d’autres. Cette perspective permet de réimaginer la notion de survie, en réorientant la lecture de Darwin de la seule compétition à la coopération. L’anarchisme est aussi une question d’association volontaire et d’action directe. La première relève du choix, du libre arbitre, la seconde en découle : nous n’avons pas besoin d’attendre que des leaders élus, qu’une avant-garde, que quelqu’un d’autre nous autorise à repenser nos vies si nous avons envie de le faire. Selon Doreen Massey, il s’agit d’influer sur l’histoire, sur les histoires, pour qu’elles correspondent plus à nos désirs, nos intérêts et nos besoins.
    En quoi cette pensée peut-elle être actuelle ?

    Oppression raciale, violence d’Etat, violence capitalistique : les formes de violence dues aux hiérarchies se multiplient et se perpétuent aujourd’hui. L’anarchisme est beaucoup plus large que le proudhonisme originel. Il ne s’agit pas seulement d’une remise en cause de l’Etat, de la propriété, mais de toutes les formes de domination, en terme de genres, de sexualités, de races, d’espèces. L’anarchisme doit contribuer à forger une autre forme d’imagination, plus large, à mettre en avant les connexions entre les êtres plutôt que de leur assigner des étiquettes.
    Vous avez écrit un pamphlet intitulé « Fuck neoliberalism » (1), littéralement, « emmerdons le néolibéralisme »…

    A un moment donné, il faut juste dire « fuck it ! » [« merde ! », ndlr]. Car on a beau étudier dans le détail le fait que le marché avantage certains et en désavantage d’autres, un grand nombre de gens continueront de ne pas se sentir concernés. Donc il faut dire stop et s’atteler à renverser la tendance. Le capitalisme est fondé sur la domination, sa fonction première est de produire des inégalités. Dans ce système, certains réussissent, les autres restent derrière. En tant qu’universitaires, combien d’articles devrons-nous encore écrire pour dénoncer ses méfaits à tel endroit ou sur telle population ?

    C’est une provocation pour attirer l’attention sur le problème plutôt que de continuer à tourner autour. C’est le texte le plus lu de ma carrière. Il porte un message profondément anarchiste. Or, la réponse à cet article a été massivement positive dans le monde universitaire. Peut-être car le terme d’« anarchisme » n’apparaît jamais. La plupart des gens qui ont intégré des principes anarchistes à leur vie quotidienne ne l’identifient pas nécessairement comme tel. La coopération, la réciprocité, l’aide mutuelle, tout le monde les pratique chaque jour avec ses amis, sa famille. Lancer un jardin partagé, rester critique face à ses professeurs, interroger l’individualisme qui va de pair avec le néolibéralisme, cela fait partie d’une forme d’éthique de la vie en communauté. Nous sommes tous coupables - moi compris - de perpétuer le système. L’un des piliers du néolibéralisme est cette volonté de se focaliser sur l’individu, qui entraîne une forme de darwinisme social, les « tous contre tous », « chacun pour soi ».
    Vous évoquez un activisme de la vie quotidienne. Quel est-il ?

    L’activisme ne se résume pas à être en tête de cortège, prêt à en découdre avec la police. Il passe par des gestes très quotidiens, ce peut être de proposer à vos voisins de s’occuper de leurs enfants un après-midi. A Victoria, il existe un groupe de « mamies radicales » qui tricotent des vêtements pour les sans-abri. Mieux connaître ses voisins, aider quelqu’un à traverser la route, lever les yeux de nos téléphones ou débrancher notre lecteur de musique et avoir une conversation avec les gens dans le bus ou dans la rue : ces choses très simples font peser la balance dans l’autre sens, permettent de court-circuiter l’individualisme exacerbé produit par le néolibéralisme. Si vous vous sentez de manifester contre le G20, très bien, mais il faut également agir au quotidien, de manière collective.

    Une des meilleures façons de faire changer les gens d’avis sur les migrants est de leur faire rencontrer une famille syrienne, d’engager un échange. Frôler leur situation peut être le moyen de réhumaniser les réfugiés. Cela implique d’avoir un espace pour enclencher cette conversation, un lieu inclusif, libre des discours haineux. En s’opposant au nationalisme, l’anarchisme encourage le fait de penser le « non-nationalisme », de regarder au-delà des réactions épidermiques, d’élargir le cercle de nos préoccupations et notre capacité à prendre soin de l’autre, à se préoccuper de l’humanité entière.
    Cet ethos permet-il de lutter contre la violence institutionnelle ?

    Je me considère pacifiste, mais ça ne veut pas dire que les gens ne devraient pas s’opposer, lutter, pratiquer l’autodéfense. Pour moi, l’anarchisme est fondamentalement non-violent - un certain nombre d’anarchistes ne sont pas d’accord avec cela. Un système de règles et de coercition est intrinsèquement violent. L’Etat revendique le monopole de cette violence. Quand des groupes d’activistes, d’anarchistes ou n’importe qui s’opposent à l’Etat, c’est un abus de langage d’appeler cela de la violence. C’est un moyen pour l’autorité de discréditer la dissidence. Si l’Etat revendique le monopole de la violence, acceptons-le en ces termes. La violence est répugnante, vous en voulez le monopole ? Vous pouvez l’avoir. Mais alors n’appelez pas « violence » notre réponse. Le but d’un anarchiste, d’un activiste, ce n’est pas la domination, la coercition, mais la préservation de son intégrité, la création d’une société meilleure, de plus de liberté. L’autodéfense n’est pas de la violence.
    D’une certaine façon, un Black Bloc ne serait pas violent, selon vous ?

    Chaque Black Bloc, dans un contexte donné, peut être motivé par de nombreuses raisons. Mais de manière générale, je ne crois pas que son objectif soit la violence. La première raison pour laquelle le Black Bloc dissimule son visage, c’est parce qu’il ne s’agit pas d’intérêts individuels, mais d’un mouvement collectif. La majorité des médias parle du Black Bloc uniquement en terme de « violence », or c’est d’abord une forme de résistance, d’autodéfense, non pas uniquement pour les individus qui forment à un moment le Black Bloc, mais une autodéfense de la communauté et de la planète sur laquelle nous vivons. Qu’est-ce que va changer, pour une banque, une vitrine brisée, très vite remplacée ? Condamner la violence des Black Blocs, ça permet d’occulter la violence de la police, vouée à la domination, la coercition, la suppression de la liberté de certains individus dans le seul but de préserver la propriété d’une minorité puissante.

    (1) « Fuck le néolibéralisme », revue Acme, 2016, en libre accès sous Creative Commons sur www.acme-journal.org

    https://www.liberation.fr/debats/2018/08/20/simon-springer-a-un-moment-donne-il-faut-juste-dire-fuck-au-neoliberalism

    #géographie_anarchiste #hiérarchie #domination #histoire #histoires #espace #liberté #émancipation #mutualisation #réciprocité #collaboration #darwinisme #compétition #interdépendance #survie #association_volontaire #action_directe #choix #libre_arbitre #violence #imagination #fuck #fuck_it #capitalisme #domination #aide_mutuelle #individualisme #darwinisme_social #chacun_pour_soi #tous_contre_tous #activisme #résistance #non-nationalisme #nationalisme #pacifisme #autodéfense #non-violence #dissidence #monopole_de_la_violence #coercition #Black_Bloc #violence_institutionnelle

    • Pour une géographie anarchiste

      Grâce aux ouvrages de David Harvey, Mike Davis ou même Henri Lefebvre, on connaît aujourd’hui la géographie radicale ou critique née dans le contexte des luttes politiques des années 1960 aux États-Unis et qui a, comme le disait Harvey, donné à Marx « la dimension spatiale qui lui manquait ». Dans ce livre, Simon Springer enjoint aux géographes critiques de se radicaliser davantage et appelle à la création d’une géographie insurrectionnelle qui reconnaisse l’aspect kaléidoscopique des espaces et son potentiel émancipateur, révélé à la fin du XIXe siècle par Élisée Reclus et Pierre Kropotkine, notamment.

      L’histoire de l’humanité est une longue suite d’expériences dans et avec l’espace ; or aujourd’hui, la stase qui est imposée à ces mouvements vitaux, principalement par les frontières, menace notre survie. Face au désastre climatique et humain qui nous guette, il est indispensable de revoir les relations que nous entretenons avec le monde et une géographie rebelle comme celle que défend Springer nous libérerait du carcan de l’attentisme. Il faut se défaire une bonne fois pour toutes des géographies hiérarchiques qui nous enchaînent à l’étatisme, au capitalisme, à la discrimination et à l’impérialisme. « La géographie doit devenir belle, se vouer entièrement à l’émancipation. »

      https://luxediteur.com/catalogue/pour-une-geographie-anarchiste

      #livre

  • 5 questions à Roland Riachi. Comprendre la #dépendance_alimentaire du #monde_arabe

    Économiste et géographe, Roland Riachi s’est spécialisé dans l’économie politique, et plus particulièrement dans le domaine de l’écologie politique. Dans cet entretien, il décrypte pour nous la crise alimentaire qui touche le monde arabe en la posant comme une crise éminemment politique. Il nous invite à regarder au-delà de l’aspect agricole pour cerner les choix politiques et économiques qui sont à son origine.

    https://www.carep-paris.org/5-questions-a/5-questions-a-roland-riachi
    #agriculture #alimentation #colonialisme #céréales #autosuffisance_alimentaire #nationalisation #néolibéralisme #Egypte #Soudan #Liban #Syrie #exportation #Maghreb #crise #post-colonialisme #souveraineté_nationale #panarabisme #militarisme #paysannerie #subventions #cash_crop #devises #capitalisme #blé #valeur_ajoutée #avocats #mangues #mondialisation #globalisation #néolibéralisme_autoritaire #révolution_verte #ouverture_du_marché #programmes_d'ajustement_structurels #intensification #machinisation #exode_rural #monopole #intrants #industrie_agro-alimentaire #biotechnologie #phosphates #extractivisme #agriculture_intensive #paysans #propriété_foncière #foncier #terres #morcellement_foncier #pauvreté #marginalisation #monoculture #goût #goûts #blé_tendre #pain #couscous #aide_humanitaire #blé_dur #durum #libre-échange #nourriture #diète_néolibérale #diète_méditerranéenne #bléification #importation #santé_publique #diabète #obésité #surpoids #accaparement_des_terres #eau #MENA #FMI #banque_mondiale #projets_hydrauliques #crise_alimentaire #foreign_direct_investment #emploi #Russie #Ukraine #sécurité_alimentaire #souveraineté_alimentaire

    #ressources_pédagogiques

    ping @odilon

  • Letter to Lina Khan by Steven Levy
    https://link.wired.com/view/5cec29ba24c17c4c6465ed0bfqmpt.wsu/3833f86a

    The Plain View

    Two key figures in Biden’s murderers row of tech regulators—FTC chair Lina Khan and the DOJ’s assistant attorney general for antitrust, Jonathan Kanter—emerged from their hideouts this week to announce that they are preparing new guidelines on how mergers should be evaluated, kicking off the process with a 60-day call for comments.

    In an apparent accident of timing (of course, skeptics would say there are no coincidences), Microsoft announced that same day that it was making the biggest merger in its history, capturing one of the bosses of the game world, Activision, for $69 billion. Clearly, Big Tech has already decided what guidelines bind them on acquisitions: whatever they can get away with.

    Obviously, the two sides have differences in opinion. To clear up matters, I thought I’d take up Kahn and Kantor’s offer and make my own public comment, sent right to the inbox of you lucky Plaintext subscribers!

    Dear Antitrust Czars,

    I’m not a lawyer or an investor, but as a longtime observer of bad behavior and predatory mergers in the tech field, I have Thoughts. I’m not sure how much impact my view will have, though, because it seems to me you’ve already made up your minds on how you want to change merger guidelines, as well as what’s considered anticompetitive behavior. But that’s OK! It doesn’t mean, Chair Khan, that you should recuse yourself from your antitrust lawsuits against Amazon and Meta, just because you have Jeff Bezos and Mark Zuckerberg on your dartboard. They are there for policy reasons, not because you can’t stand Bezos’ laugh or Zuckerberg’s sunscreen. The president appointed you because he wants to get tougher with the likes of those corporate barons, and the judge in the Meta case has already rejected the argument that you’re conflicted.

    So I’m betting that all the comments the two of you get, including mine, won’t divert you from the course you basically set out this week. When you talk about modernizing the guidelines, the headline of your press release makes clear your agenda: to “strengthen enforcement against illegal mergers.” You already have your road map—expanding the definition of anticompetitive to include cases where products are free to consumers, considering the future impact on mergers in nascent markets, and assessing the eventual effects of a dominating company’s entry into a new business. In practice, you don’t necessarily need new guidelines—you’ve already been more aggressively challenging mergers in industries from publishing to computer chips. And those guidelines can be ephemeral. After all, Chair Khan, you’d hardly taken your seat at the agency when you tossed out a merger guideline established just last year by your predecessor. Maybe a future administration will trash your new guidelines just as blithely. But I get it—revising the guidelines to give you more power provides ammunition when companies challenge you in court, which they undoubtedly will.

    You’re right in saying you need new weapons, especially since the forces stacked against you are so formidable. That’s your biggest problem: the unholy bigness of Big Tech. I know that an oft-used canard in antitrust law is that humongous size doesn’t necessarily equal anticompetitiveness. But Big Tech’s bulk has thrown everything out of whack. The combined market cap of Apple, Microsoft, Amazon, Google, and Meta is around $7 trillion. That would fund the Defense Department for a decade.

    That size means that every one of those giants’ substantial mergers is arguably anticompetitive on its face, because their acquisitions immediately become more powerful by virtue of being tied to those dominating platforms. When, for instance, a tech giant like Amazon or Apple decides to become a movie studio, it isn’t like a bunch of film students setting up a back lot somewhere. The new content, financed by the mother ship’s Brobdingnagian profits, has an immediate pipeline to existing consumers already locked into those ecosystems—ecosystems that might favor in-house productions over traditional fare.

    Now let’s talk about how that bigness plays into the Activision bid. In terms of dollars, it’s the most expensive acquisition in Microsoft’s history. Even so, Microsoft doesn’t have to stretch to make the purchase. For perspective, let’s look back to the unsuccessful $45 billion bid for Yahoo that Microsoft made in 2008. If it had gone through, it would have remained the biggest acquisition in the company’s history to date. Capturing Yahoo would have required Microsoft to squander a fifth of its value. (Buying the troubled Yahoo would also have been a huge mistake, but that’s another story.) But the Activision price tag eats up less than 3 percent of Microsoft’s current $2.25 trillion market cap. That’s pocket change for Satya Nadella.

    That sum brings an anticompetitive bounty to Microsoft. It is one of two producers of high-end game consoles, and potentially it could limit Activision titles to Xbox. No wonder Sony took a $20 billion hit after the announcement. Activision also has tens of millions of users who now will find it easier to use Microsoft’s other offerings. Most importantly, camo gear might prove the fashion choice in the next generation of computing, as armies of Call of Duty warriors could use the popular Activision game as a gateway to Microsoft’s metaverse.

    The only way you are going to temper Big Tech—forget about taming it—is to challenge those companies early and often. Guts, not guidelines, might prove more decisive. I suspect you know this. You are right to push hard for Congress to increase your resources, in both financial power and new hires, because you need more regulators, more investigators, more lawyers, more analysts, and more pizzas delivered for late-night brainstorming. These titans will not slow down unless they know there’s a price to be paid. If a tech giant knows that an investigation, and then a lawsuit, could stand in the way of an acquisition, that bid might not be offered in the first place.

    Chair Khan, you acknowledged in a television interview this week that because of your limited tenure, you have a “fierce sense of urgency.” But with the Activision merger announcement, Microsoft laughed in your face. Don’t let them have the last laugh.

    #Lina_Khan #Antitrust #Microsoft #Activision #Jeu_vidéo #Monopoles

  • Longitudinal analysis reveals high prevalence of #Epstein-Barr #virus associated with multiple sclerosis
    https://www.science.org/doi/10.1126/science.abj8222

    Article assez extraordinaire qui incrimine le virus Epstein-Barr, jusque-là connu comme un facteur de risque, comme la cause de la #sclérose_en_plaque.

    Étude d’échantillons de sang prélevés (et conservés) de manière répétée sur une cohorte de plus de 10 millions de militaires en service actif entre 1993 et ​​2013

    In a preliminary study, we found that 5.3% of individuals were EBV-negative at the time of first sample (11), corresponding to hundreds of thousands of EBV-negative young adults at risk of EBV infection and MS.

    We documented 955 incident MS cases among active-duty military personnel [including 315 cases from our preliminary study (11)]. For each MS case, we identified up to three serum samples collected before the date of MS onset (the first available, the last collected before disease onset, and one in between). Cases were matched to two randomly selected individuals without MS of the same age, sex, race/ethnicity, branch of military service, and dates of collection of blood samples who were on active military duty when the case was diagnosed (Fig. 1A and fig. S1). There were 801 MS cases and 1566 controls with samples available to assess EBV infection status.

    […]

    The high seroconversion rate among individuals who developed MS during follow-up (97%) contrasts with the 57% rate of seroconversion observed among individuals who did not develop MS (Fig. 2A), a rate consistent with previous reports among EBV-negative young adults (12).

    The HR for MS comparing EBV seroconversion versus persistent EBV seronegativity was 32.4 (95% CI: 4.3 to 245.3, P < 0.001) (Fig. 2C).

  • Class action lawsuit alleges Google pays Apple to stay out of the search engine market | AppleInsider
    https://appleinsider.com/articles/22/01/04/class-action-lawsuit-alleges-google-pays-apple-to-stay-out-of-the-sear

    A class-action antitrust case has been filed that claims Apple and Google have violated U.S. antitrust laws in how they deal with each other, up to and including the payments that keeps Google’s search engine as default on Apple products.

    The complaint claims that Google and Apple have agreed that Apple would forego developing its own search engine to avoid competing with Google.

    It also alleges that there has been a secret agreement that Google would share its search profits with Apple, and that Apple would give preferential treatment to Google on all Apple devices. By doing so, both companies are alleged to have worked together to suppress the competition of smaller competitors, effectively pushing them out of the search engine market. It also claims because of the alleged collusion, advertising rates are higher than in a competitive system.

    #Google #Apple #Monopole

  • Appeals court pauses changes to Apple’s App Store - Axios
    https://www.axios.com/epic-apple-app-store-ruling-appeals-259b1cb2-7b44-471e-8bfc-adfd39d2b5ab.html

    Apple won’t have to implement changes to its app store just yet after an appeals court granted the company a stay on the ruling from its case against Epic on Wednesday.

    […]

    Background: In September, a judge ruled that Apple was required to let Epic, and other developers, tell users about alternative payment mechanisms and to link out to their own transaction systems.

    #apple #epic_games #procès #justice #monopole #paiement #boutique #app_store #epic_store

  • A qui profite la #mort ?

    Longtemps, l’#économie des #funérailles a relevé d’un #monopole communale. Ce n’est que dans les années 1990 que le #marché_de_la_mort s’est libéralisé en #France. Aujourd’hui, plus de 4000 prestataires funéraires se partagent un marché estimé à 2,5 milliards d’euros dans le pays. D’après un étude de l’UFC-Que-Choisir mené en 2019, le #prix total des #obsèques pour une #inhumation, hors caveau et concession, s’élève en moyenne à 3 815 euros.

    Pour parler de ce #business pas comme les autres, Le Chantier reçoit Pascale Trompette, sociologue, directrice de recherche au CNRS, au sein du laboratoire PACTE, et autrice du livre “Le marché des défunts” paru aux Presses de Sciences Po en 2009.

    https://lechantier.radio/infos/a-qui-profite-la-mort
    #libéralisation

  • Aux arbres, citoyens ! : dans le #Morvan, des résistants achètent la forêt pour la sauver

    « Il faut sauver ce qui peut encore l’être » : dans le Morvan, des citoyens rachètent des forêts traditionnelles de #chênes, #hêtres et autres #châtaigniers pour empêcher leur #destruction au profit d’#arbres_résineux, plus rentables mais « catastrophiques » pour la #biodiversité.

    Plus rien ne se dresse sur la colline dénudée. Au milieu de l’ancienne forêt devenue désert, la statue de Saint Marc, où les randonneurs se reposaient à l’ombre, garde dorénavant un cimetière de troncs couchés attendant d’être ramassés. « C’est une catastrophe écologique et visuelle », enrage Régis Lindeperg, de l’association Adret Morvan qui lutte contre l’enrésinement. Dans cette parcelle du Vieux Dun (#Nièvre), une vingtaine d’hectares d’#épicéas viennent d’être coupés.

    « Les coupes rases libèrent du carbone, assèchent les sources et appauvrissent les sols, ce qui empêche plus d’une ou deux replantations. Les sylviculteurs scient la branche sur laquelle ils sont assis », raille M. Lindeperg. « En un siècle, on aura tout grillé », abonde Frédéric Beaucher, qui défend la « vraie » forêt, de #feuillus, contre les rangs d’oignon de pins « plus proches du champ de maïs » en terme de biodiversité, selon Régis Lindeperg.

    Contre les « planteurs de résineux », qui représentent selon lui une bonne partie des propriétaires forestiers ou des sylviculteurs du Morvan, M. Beaucher a créé en 2015 #Le_Chat_Sauvage, un groupement forestier de citoyens prêts à acheter des feuillus, et ainsi « sauver ce qui peut encore l’être ». « On a maintenant 120 hectares de forêts et plus de 500 sociétaires ».

    Roger Denis est de ceux-là. En 45 ans de médecine de campagne à parcourir le Morvan, ce retraité de 69 ans a vu « le #paysage se modifier » et a investi plus de 10.000 euros dans le Chat Sauvage.

    Jadis marginaux, les #résineux représentent 47% des 155.000 hectares de forêts du Morvan, selon des chiffres de 2016 du Parc naturel régional (PNR). Et « le phénomène s’accélère », assure Jean-Sébastien Halliez, maire PS de Brassy (Nièvre). « Sur la commune, il existe peut-être une dizaine de coupes rases. Il y a une dizaine d’années, il n’y en avait qu’une de temps en temps ».

    – « Une goutte d’eau » -

    Entre 2005 et 2016, 4.270 ha de feuillus ont été rasés et 10.860 ha de résineux plantés, selon le parc régional. C’est que le calcul est simple, explique Tristan Susse, expert forestier : le #pin_Douglas, résineux préféré dans le Morvan, « produit 400 m3 l’hectare, à 60-70 euros le m3, le feuillu 100 m3 et pour 50 euros le m3 en moyenne ».

    Le cours du #Douglas a de plus quasiment doublé en deux ans, notamment en raison de la mode des #constructions_en_bois. « Si on ne fait rien, on ne voit pas ce qui empêcherait l’enrésinement total du Morvan », avertit Sylvain Mathieu, président du PNR et vice-président PS de Bourgogne-Franche-Comté en charge de la forêt.

    « La seule solution est une loi interdisant les #coupes_rases, comme en Suisse », répond Lucienne Haèse, 80 ans et figure historique du mouvement. En 2003, cette pionnière a créé à Autun (Saône-et-Loire) le #Groupement_forestier_pour_la_sauvegarde_des_feuillus_du_Morvan (#GFSFM), premier du genre en France.

    Aujourd’hui, le GFSFM, en charge du sud du Morvan, a 350 ha et 970 sociétaires. Avec Le Chat Sauvage, son petit-frère dans le nord, cela fait moins de 500 ha. « Oui, c’est une goutte d’eau », reconnaît M. Beaucher. « Mais cela permet d’interpeller. Et ça fonctionne : il y a une prise de conscience ».

    De plus en plus de petits propriétaires vendent leurs forêts aux groupements citoyens « pour qu’elles échappent à l’#enrésinement », affirme Mme Haèse. Et certains forestiers assurent avoir évolué, comme la Société forestière, qui gère 6.900 ha dans le Morvan.

    « Depuis deux ans, la Société forestière n’a programmé aucune transformation de feuillus en résineux au sein du #parc_du_Morvan », affirme ainsi Amaury Janny, directeur pour la région centre. La surface de #monocultures de résineux va même « diminuer », selon lui, car les replantations vont dorénavant se faire avec un « mélange de trois #essences » et non plus seulement du Douglas par exemple.

    https://www.ipreunion.com/france-monde/reportage/2021/09/19/aux-arbres-citoyens-dans-le-morvan-des-resistants-achetent-la-foret-pour-

    #forêt #résistance #France #déforestation #pins #collectivisation

    –-

    On en parlait déjà en 2016 sur seenthis :
    Contre l’enrésinement du #Morvan, des habitants ont créé un groupement forestier pour protéger leurs #forêts.
    https://seenthis.net/messages/515235

  • Counterfeit Capitalism: Why a Monopolized Economy Leads to Inflation and Shortages - by Matt Stoller - BIG by Matt Stoller
    https://mattstoller.substack.com/p/counterfeit-capitalism-why-a-monopolized

    American commerce, law, finance, and politics is organized around producing bottlenecks, not relieving them. And that means when there’s a supply shock, we increasingly can’t take care of ourselves.

    The scariest part of this whole saga is not that a bunch of malevolent monopolists run our economy, inducing shortages for profit. Indeed, these shortages are not intentional, any more than the financial crash of 2008 was intentional. Most of what is happening is unintended. Bad actors aren’t steering the ship. They are just making sure that no one else can, even when it’s headed for the rocks.

    #monopole #pénurie #cherté #états-unis

  • Google, entreprise malfaisante | Étienne Gernelle
    https://www.lepoint.fr/editos-du-point/etienne-gernelle/gernelle-google-entreprise-malfaisante-21-07-2021-2436385_782.php

    Ce journal, chers lecteurs, n’est pas, vous le savez, un bureau de propagande anticapitaliste ou altermondialiste. Mais quand notre business est à son tour victime d’une entreprise, nous sortons le couteau, et le mettons entre les dents. Source : L’édito à deux balles

    • Haha j’adore.

      Ce journal, chers lecteurs, n’est pas, vous le savez, un bureau de propagande anticapitaliste ou altermondialiste. On y préfère souvent Tocqueville à Marx, et Aron à Sartre. Précisément. Parmi les grands penseurs libéraux se trouve le génial Frédéric Bastiat. Celui-ci a écrit un petit opus intitulé Physiologie de la spoliation. Il en recense quatre formes principales : la guerre, l’esclavage, la théocratie et… le monopole.

      Lors de notre rendez-vous avec Google, en septembre dernier, nous nous sommes permis, pour voir, d’en citer quelques passages, que vous connaissez peut-être, car nous nous y référons régulièrement. Celui-ci, notamment : le monopole, selon Bastiat, consiste à « faire intervenir la force dans le débat, et par suite, d’altérer la juste proportion entre le service reçu et le service rendu ». Et Bastiat d’ajouter - et nous avec - que « le monopole aussi fait passer la richesse d’une poche à l’autre ; mais il s’en perd beaucoup dans le trajet ». Cela s’appelle une rente.

      Sourires jaunes chez nos « négociateurs » de Google, qui ne sont pas là pour philosopher sur le juste échange ou le libéralisme selon David Ricardo, celui de la valeur-travail, mais pour exécuter un plan de marche établi en Californie.

      #droits_voisins #monopole #presse

  • Opinion | Google Is Dominating This Hidden Market With No Rules - The New York Times
    https://www.nytimes.com/2021/06/21/opinion/google-monopoly-regulation-antitrust.html

    Last month, Gary Gensler, chairman of the Securities and Exchange Commission, asked Congress to consider the idea of regulating cryptocurrency exchanges the way the federal government has long regulated stock exchanges. While his comments drew fresh attention to the unregulated markets for cryptocurrency, they reminded me of another long unregulated exchange marketplace: the market for digital advertising.

    Each time you click on a website or an app, in the milliseconds it takes for it to load, the empty ad space on the page is auctioned off through specialized trading venues called ad exchanges. Alphabet Inc., which owns Google, operates the largest of these venues. It works “just like a stock exchange,” as Google explains, complete with brokers mediating transactions between sellers and buyers. Today, the billions of daily transactions on advertising exchanges owned by tech companies rival the number of trades happening on Wall Street.

    To protect the public and promote fair competition in stock market transactions, Congress created the Securities and Exchange Commission and vested the agency with the power to issue rules and manage conflicts of interest between the exchanges, brokers and other industry players.

    These problems took root more than a decade ago when Google made a bid for DoubleClick, the popular service that helps websites sell ad space. Federal regulators approved the purchase. But they did so without requiring that Google separate the DoubleClick division helping publishers sell on exchanges from the division helping advertisers buy ad space, or from the division operating an exchange, which Google later dubbed AdX.

    Could Google operate an exchange while acting in the best interests of both the websites and advertisers — in other words, both the seller and the buyer — all at once?

    An increasing share of advertising dollars is also winding up in the hands of Google properties. In 2007, about 35 percent of the ad revenue that Google made came from selling space on sites across the internet, sites which trust the company to be an honest broker. But the share going to Google sites has increased almost every year since. In 2020, Google booked about $146 billion in ad revenue; more than 84 percent of that amount went toward space on Google properties like search and YouTube. One possible result: Consumers see more ads on YouTube and more paywalls online.

    The consequence of all this: Websites, apps and advertisers providing consumers with everything from news, games and consumer goods make less money selling ads and have to fork over more money to exchanges and other intermediaries.

    #Google #Publicité #Antitrust #Monopole #Vectorialisme

  • #Résurgence holocénique contre plantation anthropocénique

    La « soutenabilité » est le rêve de transmettre une #terre_habitable aux générations futures, humaines et non-humaines. Cet article soutient qu’une soutenabilité digne de ce nom exige la #résurgence d’un modèle multi-espèces, en résistance aux tendances de la #colonisation_capitaliste qui transforme tout en #plantations de #monoculture. Pour affronter les défis de l’Anthropocène, nous devons faire davantage attention aux #socialités qui se trament entre les espèces, socialités dont nous dépendons tous. Aussi longtemps que nous maintenons une séparation imperméable entre nous et tout ce qui n’est pas humain, nous faisons de la soutenabilité un concept cruel relevant de l’#esprit_de_clocher. Nous perdons de vue le tramage commun qui rend possible la vie sur Terre des #humains avec les #non-humains. De toutes façons, maintenir cette #séparation ne fonctionne pas : les efforts des investisseurs pour réduire tous les autres êtres au statut d’actifs ont généré de terrifiantes écologies, que je qualifie ici de #proliférations_anthropocéniques.

    https://www.cairn.info/revue-multitudes-2018-3-page-77.htm
    #soutenabilité #anthropocène #humain #non-humain #Anna_Tsing #écologie #extinction #prédation #matsutake

  • Excédé.e.s face à l’attente aux caisses, des client.e.s abandonnent 168 caddies dans un supermarché.e ce 1er mai Idem pour d’autres magasins

    Privés de caissiers, le Géant Casino de Fréjus avait ouvert ses portes en libre-service ce samedi 1er mai.


    Illustration sexiste du Figaro, comme si les hommes étaient les seuls pousseurs de caddies.

    Mauvaise surprise pour les employés du Géant Casino de Fréjus (Var) en arrivant sur leur lieu de travail le dimanche 2 mai. La veille, plus d’une centaine de caddies ont été laissés à l’abandon dans les allées du supermarché. La raison ? Face à la longue attente aux caisses automatiques du magasin, certains clients impatients ont abandonné leur chariot avec leur course à l’intérieur.

    Bien qu’il s’agisse d’un jour férié, le supermarché avait gardé ses portes ouvertes en libre-service. L’absence de caissiers en raison de la fête du Travail a contrasté avec l’afflux de clients de ce samedi, qui ont dû se contenter des 21 caisses automatiques mises à leur disposition pour régler leurs achats. Ainsi, chaque client devait tour à tour scanner, peser, ranger et payer par carte, via l’application Casino Max ou par espèce en caisse rapide ses courses, ce qui a engendré de longues queues au moment de payer. Excédés face à l’attente, certains clients ont abandonné leur course, laissant derrière eux 168 caddies dispersés dans les allées du supermarché.

    En arrivant le lendemain, les salariés ont dû s’occuper du rangement et du réapprovisionnement des rayons. . . . . .

    La suite, sans intêret : https://www.lefigaro.fr/conso/excedes-face-a-l-attente-aux-caisses-des-clients-abandonnent-168-caddies-da

     #france #casino #monoprix  #carrefour #auchan #grande_distribution #travail #centre_commercial #Connards #travail #caissières