• Affaire Macron-Benalla : les enregistrements qui changent tout - Page 1 | Mediapart

    https://www.mediapart.fr/journal/france/310119/affaire-macron-benalla-les-enregistrements-qui-changent-tout?onglet=full

    Ils sont cool les barbouzes de la République :)

    — Alexandre Benalla, badin : « Truc de dingue, le “patron” [c’est ainsi qu’il surnomme Emmanuel Macron – ndlr], hier soir il m’envoie un message, il me dit : “Tu vas les bouffer. T’es plus fort qu’eux, c’est pour ça que je t’avais auprès de moi. Je suis avec Isma [Ismaël Emelien, conseiller spécial du président – ndlr], etc., on attend Le Monde, machin, etc.” »

    — Vincent Crase : « Donc le “patron” nous soutient ? »

    -- Benalla : « Ah bah, il fait plus que nous soutenir […]. Il est comme un fou […]. Et il a dit comme ça, il a dit, il m’a dit : “Tu vas les bouffer. T’es plus fort qu’eux.” C’est énorme quand même. »

    • Il faut dire qu’ils autohébergent les enregistrements et que forcément, tout le monde veut les entendre et que ça plombe nettement plus les serveurs que juste du texte.
      Je les ai entendu, il y a un peu plus d’une heure.
      N’importe quel gouvernement sauterait.

      Mais eux, ils en ont tellement rien à foutre de la démocratie, des institutions, de la justice et de l’ensemble du pays : un peu comme si tous les mafieux de l’histoire du cinéma avaient pris les commandes en même temps !

    • Je trouve ça quand même hallucinant la différence avec la plupart des pays anglophones où quand il y a une affaire même bien moindre que ça, les politiques sont complètement mis à l’index et ne peuvent plus être légitimes au niveau politique. Ils ont toujours une vie largement correctes, mais ils sont obligés de se barrer dans le privé, ils ne peuvent plus être élus, ils sont placardisés de ce côté là. En France, tout continue (Pasqua, Chirac, tellement…). C’est quand même la grosse honte au niveau du peuple, des médias, etc, d’accepter tout ça.

    • #Alain_carrignon #Monsieur_le_maire_de_Levalois_Perret alias #patrick_Balkany et enfin, qui se souvient du film où apparaissent #Gilles_Catoire et le très grotesque (ou obscène, je n sais pas quel st le qualificatif qui sadapte le mieux) #Didier_Schuller - La conquête de Clichy (Schuller était un copain de Balkany). Y a #Charles_Millon, #Gérard_collomb, #Jacques_médecin : Vous pouvez allonger la liste si vous pensez à quelqu’un en particulier.

      A voir ou a revoir :

      https://www.lesinrocks.com/1997/10/22/cinema/actualite-cinema/la-conquete-de-clichy-jours-imbeciles-a-clichy-11231924

      La Conquête de Clichy, formidable document de Christophe Otzenberger sur les politiciens de terrain, et notamment le fameux Didier Schuller, est enfin diffusé sur France 2 après deux années de censure télévisuelle. Depuis son tournage, la configuration de la ville a totalement changé : le maire PS en examen, le notable RPR en cavale, une opposition en charpie, le FN qui fait des cartons et une majorité très plurielle. Retour sur place.

    • La Conquête de Clichy - Un extrait assez significatif - en 1 minute 17 secondes, tout est dit (les escrocs sont pris la main dans le pot de confiture, condamnés, et reviennent à la vie politique, redeviennent maire (Carrignon à Grenoble) ou députés. Et les électeurs le savent et ça ne leur posent aucun problème.

      Didier Schuller de retour en campagne à Clichy :

      « Y a eu un lien qui a été brisé il y a 20 ans dans des affaires politico-financière » dit-il, sans honte apparente.

      « Condamné à trois ans de prison pour financement illégal de ses activités, politiques, Schuller a été condamné à trois ans de prison dont un ferme en 2007, une affaire qui aurait ou mettre un point final à sa carrière, mais à 65 ans, il a décidé de faire son grand retour ! [Note de Reka : il a fuit en Rep. Dominicaine et/ou Israël] » explique la journaliste

      « Vous savez, nul n’est parfait, faut donner une deuxième chance » dit une dame dans la rue

      https://www.dailymotion.com/video/xytq40

    • je me souviens avoir vu ce film et en être sortie sur ma faim. Est-ce parce que Christophe Otzenberger se réclamait de Depardon ? avec l’idée de seulement montrer. Certes on « voit » un spectacle consternant des politiques hypocrites en campagne. Mais il m’avait manqué de ne pas y trouver les véritables ficelles de cette mafia vantarde des hauts de seine, poulains de Pasqua et copains du futur Sarko1er piochant tous dans le même sac. La dangerosité réelle de ces personnages n’était pas abordée.

    • Hier soir sur LCP, dans l’émission « Droit de suite » Alstom : une affaire d’état ? je ne trouve pas le lien mais ce sera rediffusé, on commence à savoir qui a tiré les marrons du feu dans cette affaire.
      https://www.youtube.com/watch?time_continue=465&v=88cZestFj9c


      https://stratpol.com/alstom

      https://www.lemonde.fr/economie/article/2018/04/05/rachat-d-alstom-par-ge-patrick-kron-ne-convainc-pas-les-deputes_5281052_3234
      https://www.fayard.fr/documents-temoignages/alstom-scandale-detat-9782213686882
      http://multinationales.org/Alstom
      http://podcast.grafhit.net/cultureProhibee/CP_S10E05.mp3

      Cette semaine, un cadre dirigeant d’Alstom, qui a été détenu pendant deux ans aux Etats Unis pendant les négociations de rachat de la société française #Alstom Energie par l’Américain #General_Electric, témoigne dans un livre, « Le piège Américain » , de la façon dont l’entreprise américaine a racketté l’entreprise française. Dans la foulée, l’ex président de la commission parlementaire de l’Assemblée Nationale sur « les décisions de l’État en matière de politique industrielle », concernant notamment Alstom, signale à la justice qu’à l’occasion de ce rachat, un possible « pacte de corruption » a pu impliquer le ministre de l’économie de l’époque, devenu depuis président de la république. Deux très importants articles dans le journal Le Monde. Puis, plus rien dans les médias. Silence. Serait-ce que Macron est bien protégé ? C’est plus grave que cela. L’affaire Alstom est un révélateur de l’état dans lequel se trouve la démocratie française. Je m’explique.
      Premier acte. Au début des années 2010, l’entreprise est accusée par la justice américaine de pratiques douteuses en Indonésie. En 2013 un de ses dirigeants, Frédéric Pierucci, est arrêté aux Etats Unis, mis en prison. L’objectif de la justice américaine est clair dès ce moment : par la menace, les pressions, obtenir la vente d’Alstom à GE. Le gouvernement, l’Assemblée Nationale en sont-ils officiellement informés ? Leur avis a-t-il été sollicité ? Alors qu’Alstom Énergie est une pièce maitresse de notre industrie nucléaire et, entre autres, de la maitrise de notre marine militaire (sous marins et porte avions), alors que l’Etat a sauvé l’entreprise quelques années plus tôt, et continue à la soutenir ? Absolument pas. L’information circule dans certains réseaux opaques, qui prennent des décisions secrètes dont ils ne rendront jamais de comptes. Dans une affaire qui met en jeu l’avenir énergétique du pays, et son indépendance militaire, les instances politiques et gouvernementales régulières ont été totalement hors jeu.
      Deuxième acte. Le chantage de la justice américaine a été efficace parce qu’il a pu s’appuyer sur des relais dans l’entreprise et dans la haute administration. Il existe des institutions, agences, commissions dites indépendantes chargées d’assurer le contrôle d’un bon fonctionnement de la vie économique, le respect de la déontologie et de lutter contre la corruption. Ont elles rempli leur rôle ?
      Dans le cours de l’opération, le PDG d’Alstom diffuse à la presse une information sur les très grandes difficultés de trésorerie de l’entreprise qui est, dit il, à cours de cash. Sans surprise, l’action s’effondre en bourse, ce qui facilite les manœuvres de GE. L’information est fausse, le PDG le sait, le bilan officiel de l’entreprise le montrera. Ce type de manœuvre tombe donc sous le coup de la loi. Il existe une Autorité des Marchés Financiers chargée en principe de faire respecter la loi. Est elle intervenue pour bloquer la manœuvre ou sanctionner le PDG d’Alstom ? Je n’ai pas trouvé trace d’une telle intervention.
      Autre manquement. Il existe une Agence des Participations de l’Etat, qui gère les avoirs de l’Etat dans les entreprises. Son patron est un très haut fonctionnaire (avec un très haut salaire), qui dans le cas d’Alstom a été informé très tôt (2012, la vente sera effective en 2015) des appétits de GE, et a largement donné son avis en coulisse, dans les réseaux obscurs dont on parlait plus haut. Dès l’affaire conclue, il démissionne de son poste en cours de mandat, et va prendre un poste de direction dans Bank of America, une des banques impliquées dans le rachat d’Alstom. Ce comportement n’est pas conforme aux règles de déontologie de la Fonction Publique qui imposent des délais de plusieurs années pour se faire embaucher dans des entreprises avec lesquelles on a traité comme fonctionnaire, pour éviter les risques de corruption. Et une Commission de déontologie de la Fonction Publique est chargée de faire respecter ces règles. Va-t-elle intervenir pour interdire au directeur de l’APE de prendre son nouveau poste ? Elle lui signale le problème, il suggère alors de faire endosser son embauche non directement par Bank of America, mais par une filiale de la banque, Merrill Lynch, pour que ce soit moins voyant. Et la commission s’estime satisfaite.
      Parlement et gouvernement hors jeu, institutions de contrôle défaillantes, de quoi Alstom est il le nom ?
      Consanguinité, soucis de carrières faites d’incessants allers-retours public-privé, porosité aux pressions des entreprises et des lobbys, nous sommes sur la voie de la république bananière, mais en costume cravate, question de standing.

      https://www.dominiquemanotti.com/2019/01/20/de-quoi-alstom-est-il-le-nom
      https://seenthis.net/messages/732835
      #panier_de_crabes #république_bananière

  • Glyphosate : les autorités sanitaires ont plagié Monsanto
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2019/01/15/glyphosate-l-expertise-de-l-ue-minee-par-le-plagiat_5409233_3244.html

    Le rapport d’évaluation du #glyphosate, socle de la décision européenne, prise fin 2017, de réautoriser le célèbre herbicide pour cinq ans, est un vaste #plagiat.

    Mandaté par l’#Union_européenne pour produire l’expertise préliminaire sur le glyphosate — plus de 4 000 pages —, l’Institut fédéral d’évaluation des risques allemand (Bundesinstitut für Risikobewertung, ou BfR) a recopié, souvent mot pour mot, le dossier d’homologation du glyphosate transmis aux autorités européennes par #Monsanto et ses alliés industriels, réunis au sein de la Glyphosate Task Force (GTF).

    Dans un rapport commandité par des députés européens et rendu public mardi 15 janvier, le célèbre chasseur de plagiats autrichien Stefan Weber et le biochimiste Helmut Burtscher, associé à l’ONG Global 2000, montrent que les chapitres-clés de l’évaluation scientifique rendue par le BfR sont le fruit de plagiats à plus de 50 %, et de copiés-collés à plus de 70 %. Selon les deux chercheurs – dont le travail a été passé en revue par deux spécialistes du plagiat scientifique avant d’être rendu public –, « il est clair que l’adoption par le BfR, sans recul critique, d’informations biaisées, incorrectes ou incomplètes fournies par les fabricants [de glyphosate] a influencé la base même de son évaluation » de la dangerosité du produit controversé.

    Or, c’est sur la foi de cette évaluation préliminaire que l’Autorité européenne de sécurité des aliments (#EFSA) et les experts des Etats membres ont conclu que le glyphosate ne posait pas de danger #cancérogène, ouvrant ainsi la voie à sa réautorisation en Europe.

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      Or, c’est sur la foi de cette évaluation préliminaire que l’Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA) et les experts des Etats membres ont conclu que le glyphosate ne posait pas de danger cancérogène, ouvrant ainsi la voie à sa réautorisation en Europe. En mars 2015, le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC) avait, au contraire, conclu au caractère « cancérogène probable » du glyphosate.

      En septembre 2017, Global 2000 avait déjà révélé que trois sous-chapitres du rapport rendu par le BfR avaient été largement copiés-collés. Mais les passages examinés se limitaient à seulement 2,5 % de l’ensemble du rapport. Mandatés par les eurodéputés Anja Hazekamp (Gauche unitaire européenne), Maria Noichl (Socialistes et démocrates) et Bart Staes (Verts), MM. Weber et Burtscher ont cette fois conduit une analyse exhaustive des sections du rapport liées à la toxicité chronique et la cancérogénicité de l’herbicide — soit plus d’un millier de pages.

      Le chapitre « Génotoxicité » de l’évaluation du glyphosate par le BfR. Les passages surlignés en rouge sont plagiés depuis le dossier d’homologation déposé par les industriels, selon deux chercheurs. Weber & Burtscher

      « Une fausse idée de l’auteur »

      Ils ont en outre distingué les « copiés-collés bénins » – reproduction à l’identique de résumés d’études ou de tableaux – des passages constituant des plagiats. Le plagiat, expliquent les auteurs, est « une pratique frauduleuse presque toujours destinée à tromper le lecteur ». « Cela signifie que (…) le lecteur se fait une fausse idée de l’identité de l’auteur, écrivent les deux chasseurs de plagiats. Le lecteur attribue faussement des phrases, des formulations, des données, des statistiques, des synopsis, etc., à un auteur indiqué ou supposé, alors qu’en réalité les éléments qu’il lit ont été rassemblés, organisés et écrits par un autre auteur. »

  • Bayer, dans l’enfer du mariage avec Monsanto

    Depuis la fusion effective des deux groupes, en juin, la valeur du nouvel ensemble ne cesse de fondre. Les investisseurs s’inquiètent du risque environnemental que constitue le glyphosate
    Cécile Boutelet
    page scq2

    Berlin correspondance - Ce jour-là, l’action Bayer a décroché, pour ne plus jamais se relever. Le 9 août 2018, Dewayne ­Johnson, un ancien jardinier en phase terminale de lymphome non hodgkinien, obtient gain de cause dans son procès contre Monsanto, qui ne l’a pas informé des risques qu’il courait en utilisant son produit phare, le Roundup. Le célèbre produit à base de glyphosate, l’herbicide le plus utilisé dans le monde, est pour la première fois rendu responsable d’un cancer par un tribunal, qui condamne Monsanto à verser au plaignant 289 millions de dollars (253 millions d’euros) : 39 au titre du préjudice moral et financier et 250 millions au titre des dommages. L’allemand Bayer, qui a racheté le semencier Monsanto au mois de juin 2018, accuse le coup : 10 milliards d’euros de valeur boursière s’évaporent en quelques heures. Le « risque Monsanto » correspond désormais à un chiffre, monstrueux. Et la descente aux enfers commence.

    Bayer, ébranlé par la sanction, se défend. Il assure aux investisseurs que le procès sera cassé en appel, que la peine sera allégée et que le juge se rendra aux conclusions des « 800 études scientifiques » prouvant l’innocuité de la molécule. L’action reprend des couleurs. Mais lundi 22 octobre, le couperet tombe : la juge Suzanne Bolanos ne rouvrira pas le procès. Elle maintient le jugement mais allège la sanction financière, la ramenant au total à 78,5 millions de dollars. L’action s’effondre à nouveau, pour atteindre son plus bas niveau depuis cinq ans. Le 1er novembre, Dewayne Johnson a accepté dans le but d’éviter le poids d’un nouveau procès les dommages et intérêts réduits.

    Depuis le rachat de Monsanto, Bayer a perdu la somme gigantesque de 30 milliards d’euros de valeur boursière, alors que le groupe a opéré une augmentation de capital de 9 milliards d’euros pour boucler la fusion. Le « mariage du siècle » au sommet de l’agrochimie mondiale était-il une erreur ? Déjà condamné par les écologistes, voilà qu’il est aussi remis en cause par les marchés. Tout, dans cette alliance, est démesuré : le prix de la transaction (63 milliards de dollars) ; la taille du nouveau groupe, devenu le premier producteur de glyphosate du monde et le champion mondial de l’agrochimie ; la réputation de Monsanto, un nom si chargé négativement que Bayer a prévu de le faire disparaître. Mais c’est surtout l’ampleur du nouveau risque judiciaire qui affole les investisseurs : 7 800 procès sont actuellement intentés contre Monsanto aux Etats-Unis, soit plusieurs milliards de dollars de dommages et intérêts potentiels.

    « Ambiance désastreuse »

    « Les activités de Monsanto apportent des risques élevés en matière environnementale, sociale et de gouvernance », estime Ingo Speich, gestionnaire de fonds chez Union Investment. Bayer a-t-il suffisamment mesuré les risques ? Les actionnaires sont d’autant plus inquiets que les autres activités du groupe affichent des signes de faiblesse : le département des médicaments sans ordonnance a vu ses résultats reculer au dernier semestre. En pharmacie conventionnelle, plusieurs brevets Bayer arrivent bientôt à échéance, et les nouvelles molécules en cours d’homologation ne pourront pas compenser la perte de chiffre d’affaires.

    En interne, depuis le mois d’août, c’est le branle-bas de combat. « L’ambiance est désastreuse. Beaucoup avaient déjà eu du mal à avaler la décision de racheter Monsanto, vu l’image qu’ils en ont. Mais là, la situation n’est pas tenable à long terme. Si un hedge fund veut nous racheter, il peut le faire à bon compte », s’inquiète une source interne. Pour sauver la fusion, même les bijoux de famille sont examinés. Fin septembre, la presse allemande rapporte que Bayer étudie de près une cession de ses activités en santé animale, qui pourrait rapporter 6 à 7 milliards d’euros. Une information non confirmée par le groupe.

    Fin septembre, lors d’une réunion du personnel à Leverkusen, au siège de Bayer, Werner Baumann, patron du groupe, a évoqué la possibilité de se séparer de certaines parties de son département recherche en médicaments, l’un des coeurs traditionnels de Bayer. Les représentants des salariés sont alarmés.

    Surtout, Bayer veut sauver le soldat glyphosate. L’herbicide controversé est d’une importance cruciale pour le groupe. Il représentait un quart des ventes de Monsanto. Dans le groupe Bayer consolidé, il pèse 3 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Alors Werner Baumann monte lui-même au créneau dans la presse. Dans le numéro du 23 septembre de Bild am Sonntag, version dominicale de Bild, le quotidien le plus lu d’Allemagne, il pose, souriant, dans un laboratoire du groupe. « Grâce au glyphosate, les gens mangent à leur faim », affirme-t-il, au risque de s’attirer les foudres des milieux écologistes.

    Volonté de dialogue

    La sortie pro-glyphosate du patron de Bayer surprend. Car, depuis début 2018, c’est un tout autre discours qui était mis en avant. Liam Condon, directeur du département Crop Science, a multiplié les interventions dans la presse et auprès d’associations environnementales pour expliquer la démarche du nouveau groupe. Il joue la carte du dialogue et de l’apaisement.

    Fin mars, dans le magazine Capital, une discussion est organisée avec le coprésident du parti écologiste allemand, Robert Habeck, sur la question de savoir comment nourrir la planète avec 10 milliards d’habitants en 2050. C’est la première fois qu’un tel débat est organisé dans le pays, symptomatique d’un double mouvement : la volonté de Bayer de trancher avec le passé de Monsanto, qui refusait systématiquement le débat avec ses contradicteurs, et la nouvelle orientation des Verts allemands, traditionnellement parti d’urbains très diplômés, qui ne veulent plus passer pour des ennemis de l’innovation. Les positions restent antagoniques, notamment sur la question des brevets sur les plantes, mais certains points d’entente sont identifiés. « Je ne veux pas revenir à une agriculture de carte postale avec trois cochons et deux poules », dit M. Habeck, aujourd’hui une des personnalités politiques les plus en vue d’Allemagne. « Le glyphosate n’est pas notre avenir », assure de son côté M. Condon.

    La question est brûlante : dans le contexte d’une augmentation de la population, d’un réchauffement du climat et d’une extinction des espèces, comment accroître la production agricole sans étendre les terres arables au détriment des espaces sauvages ? Comment adapter l’agriculture à la montée du niveau des mers ? Comment faire avec moins d’eau, moins d’engrais et moins de pesticides de synthèse ?

    Liam Condon est l’arme de Bayer dans ce débat sensible. Mi-juin, dans l’hebdomadaire FAS, il laisse entrevoir ce à quoi pourrait ressembler l’agriculture du futur selon Bayer : davantage de technique et moins de chimie. Même s’il continue de défendre le glyphosate comme un herbicide « sûr . « La grande solution qui va sauver le monde n’existe pas, explique-t-il. L’agriculture est trop variée. Mais il y aura une série de petits apports. »

    Il en nomme trois. Le premier est la technologie Crispr-Cas, ou « ciseau génétique » une technologie codécouverte en 2012 par la Française Emmanuelle Charpentier, qui permet de modifier l’ADN d’une plante plus rapidement qu’auparavant, sans avoir recours au matériel génétique d’une autre plante. Elle pourrait permettre de créer des organismes plus résistants à la sécheresse, capables de grandir dans l’eau salée, ou plus productifs, promettent les scientifiques, qui parlent de « révolution dans l’agriculture . La méthode divise actuellement les écologistes allemands et le thème est très controversé en Europe. Un arrêt de la Cour de justice européenne, rendu fin juillet, a ainsi mis un coup de frein au développement de la technologie sur les sols européens. Les plantes traitées avec la méthode Crispr-Cas sont considérées comme des OGM et devront être dûment étiquetées.

    La deuxième technologie sur laquelle mise Bayer est l’agriculture numérique ou « digital farming », qui suppose par exemple l’utilisation de robots autonomes dans les champs qui repèrent les plantes nuisibles et les détruisent au laser. Ou celle de capteurs, capables de mesurer au plus près l’hygrométrie et la quantité d’intrants à utiliser. La troisième innovation repose sur une meilleure connaissance des micro-organismes ou microbes présents dans le sol et leur relation avec la croissance de la plante. Elle propose des solutions biologiques pour la fertilisation des sols ou la protection contre les maladies. Certaines préparations déjà sur le marché sont d’ailleurs utilisables en agriculture bio.

    Interrogées par le Monde, plusieurs sources des milieux écologistes conviennent, en off, que ces innovations sont « intéressantes » et qu’elles consacrent l’émergence d’une agriculture « post-chimie . Mais elles maintiennent leur condamnation de la concentration du secteur de l’agrotechnologie. Pour les actionnaires, ces nouvelles méthodes ne promettent cependant pas de profits à court terme. Or la Bourse est cruelle : elle mesure le risque environnemental, mais ne veut pas renoncer aux profits sûrs. Pour Bayer, le défi est double : il doit convaincre que son modèle d’agriculture du futur est aussi « durable » qu’il le prétend, et qu’il peut générer autant de profits que le glyphosate.

    Dans Le Monde Éco & Entreprise, samedi 3 novembre 2018 1478 mots, p. SCQ2

    #agriculture #monsanto #glyphosate

  • L’ONF utilise-t-il illégalement du glyphosate en forêt domaniale de Saint-Gobain dans l’Aisne ? Célia Mascre - 3 Novembre 2018 - France 3 Régions
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/aisne/laon/onf-utilise-t-elle-illegalement-du-glyphosate-foret-dom

    Ces derniers mois, de nombreux témoignages attestant de l’utilisation du glyphosate dans la forêt de Saint-Gobain (Aisne) par l’Office national des forêts (ONF), se multiplient. Est-ce avéré ? Est-ce légal ?

     ?
    La forêt domaniale de Saint-Gobain (Aisne), près de Laon, à l’automne 2018. / © William Church

    Le 2 octobre, l’ONF a annoncé via une note de service "qu’à compter de [cette] date, la gestion pratiquée par l’ONF exclut totalement toute prescription et tout usage du glyphosate dans les forêts publiques". 

Depuis plusieurs années, les associations de protection de l’environnement françaises tirent la sonnette d’alarme. Elles dénoncent une gestion des forêts industrialisée et non respectueuse de l’écosystème.

    La forêt domaniale de Saint-Gobain, dont 9 000 hectares sur 13 000 sont gérés par l’ONF, n’y échapperait pas. Située à moins de trente kilomètres du chef-lieu de l’Aisne et à deux heures en voiture de Paris, ce massif forestier est connu pour ses futaies de chênes et de hêtres qui se mêlent à d’autres feuillus : frênes, châtaigniers, érables, merisiers, tilleuls, ormes, saules, aulnes, etc.


    Une multiplication sans précédent des coupes à blanc sur des superficies de plus en plus importantes. / © William Church

    C’est en tout cas ce qu’affirment certains défenseurs de l’environnement comme William Church, président de l’association Une forêt et des Hommes. Depuis ses 5 ans, il explore le site et le connaît par cœur. Au printemps 2017, il dit avoir observé des épandages de glyphosate sur des parcelles proches de chemins très empruntés.

    Contactée, l’ONF confirme avoir utilisé du glyphosate à une seule reprise sur "une parcelle en travaux et donc interdite au public" et de manière "très précautionneuse, loin des cours d’eau". L’ONF précise qu’elle souhaite "quitter progressivement cette pratique" et que cette utilisation était "exceptionnelle".


    Des signes d’érosion des sols sur les coupes rases en pente. / © William Church

    Que dit la loi ?
    Ce n’est pas l’utilisation du glyphosate en soi qui pose problème. C’est plutôt le lieu où il est utilisé. En matière d’usages non agricoles, l’utilisation du glyphosate par les collectivités dans les espaces ouverts au public est interdite en France depuis le 1er janvier 2017. C’est sur ce point que la version des environnementalistes et de l’ONF se contredisent : l’ONF parle de parcelles interdites au public, tandis que les Amis de la forêt disent avoir constaté des épandages sur des parcelles proches de chemins très empruntés.


    Des arbres bien alignés, d’une même essence, d’un même âge. Un appauvrissement génétique, une uniformisation des paysages, une catastrophe pour la biodiversité. / © William Church

    "Ils reconnaissent une parcelle mais il y en a eu 4 ou 5", affirme William Church. « Les épandages n’ont pas été effectués sur des parcelles privées, c’est faux ! Ils ont été fait sur des parcelles en forêt domaniale, proche de chemins très empruntés par des promeneurs, des cyclistes et proche d’un parking menant à une route gravillonnée sur laquelle une association de personnes handicapées organise régulièrement des marches. Il s’agit de la parcelle longeant le chemin qui relie Saint-Gobain à Saint-Nicolas-aux-Bois et de la route du Mont Tortue. Au mois de mars 2017, on s’est rendu là-bas pour organiser le rallye des enfants comme tous les ans et on a découvert que tout était détruit »


    Première étape : le sous-bois est exploité ; ne restent que les semenciers. Mais la mise à nu brutale des sols, l’oxydation des éléments nutritifs empêchent la régénération naturelle. / © William Church

    Pourquoi utiliser du glyphosate ?
    Commercialisé sous diverses marques et substance de base des désherbants, le glyphosate est classé "cancérigène probable" depuis 2015 par l’Organisation mondiale de la santé.


    Donc, l’ONF a recours à une régénération artificielle coûteuse, avec des plants inadaptés au sol et au climat (plus de 50% d’échec)… Des arbres bien alignés. Et la ronce qui commence à proliférer. On laisse un « arbre remarquable » pour faire croire que l’on s’intéresse… / © William Church

    Produit uniquement par Monsanto dans un premier temps, sous le nom commercial de Roundup, il est depuis 2000 tombé dans le domaine public, et est désormais fabriqué et commercialisé par un grand nombre de sociétés.

    En forêt, il est surtout utilisé pour tuer les ronces, qui prolifèrent au printemps, période de végétation active. Elles empêchent les jeunes pousses de voir la lumière et donc de se développer, et rendent certains endroits inaccessibles. Deux à trois mois après le traitement, le feuillage du roncier se ternit nettement et prend un aspect fané des taches de l’ordre du centimètre, grises ou brunes, apparaissent irrégulièrement sur le limbe. Les feuilles et les tiges se dessèchent ensuite plus ou moins brutalement.


    Quelques années plus tard. Une seule essence, un même âge. / © William Church

    "Amener de la chimie dans un espace naturel, ça dépasse l’entendement. Niveau biodiversité, c’est une catastrophe", dénonce William Church. Les parcelles traitées au glyphosate se retrouvent totalement brûlées. Les "prédateurs" naturels des ronces sont les cervidés. "Les biches viennent manger les ronces à une période où elles sont en gestation. Les ronces traitées sont dangereuses pour les fœtus".

    Les conséquences d’un tel traitement sont diverses et cela pose problème d’autant que la forêt de Saint-Gobain est classée Natura 2000, un réseau qui rassemble des sites d’une grande valeur patrimoniale par leur faune et leur flore exceptionnelles, mais aussi PEFC (Programme for the endorsement of forest certification), qui certifie la plupart des forêts françaises.


    Bien alignés. Biodiversité anéantie… / © William Church

    Mis en place en 1999 par l’industrie du bois, le label PEFC est censé garantir une gestion éco-responsable des forêts. Cette certification cache en fait des pratiques peu recommandables en matière de protection de l’environnement, comme la gestion prétendument durable de forêts à l’aide de napalm et de neuro-toxiques. "La vérité, c’est que les pratiques forestières ont très peu évolué et que les pouvoirs publics ont préféré miser sur la certification plutôt que de renforcer la loi forestière", conclut Sylvain Angerand, de Une forêt et des Hommes .


    Quarante ans plus tard… Plus de sous-bois, pas d’étagement de la végétation, pas d’oiseau, pas de fleur, pas d’animaux. La forêt de demain : un désert. / © William Church

    Vers l’industrialisation de la gestion des forêts ?
    L’étape d’après, c’est ce qu’on appelle la coupe à blanc. Autrement dit l’abattage massif des arbres pour ensuite replanter en ligne. Une méthode peu en phase avec la nature pour les forestiers qui préféreraient une gestion sylvicole davantage personnalisée. "Avant, l’agent patrimonial de forêt connaissait chaque arbre, chaque végétal, chaque espèce, le moindre mètre carré de la forêt. On observait les arbres et on coupait ceux qui avaient atteint une certaine maturité. Avec les coupes à blanc, on fait disparaître notamment les espèces inféodées à une biodiversité particulière."


    Des routes créées sans études d’impact, ouvertes en permanence, non surveillées. Braconnage et tas d’ordures au cœur de la forêt. / © William Church

    Aujourd’hui, l’ONF favorise une gestion davantage automatisée, plus "efficace", avec moins d’humain. "Des engins de 40 tonnes débarquent peu importe le temps qu’il fait, ils font des dégâts considérables avec des ornières d’un mètre trente par temps de pluie… On détruit les sols. C’est une bombe à retardement écologique," dénonce William Church.


    Des sols ravagés. / © William Church

    Sur le sujet précis du glyphosate, le service régional de l’alimentation de la Direction régionale de l’agriculture et de la forêt (Draaf) des Hauts-de-France, évoque un sujet "très sensible" et refuse de faire un commentaire. Le responsable du service invite "les plaignants à contacter l’administration."

    Ce sera chose faite pour M. Church qui finalisait justement ce vendredi la création d’un collectif SOS Forêt Île-de-France, Hauts-de-France et Nord afin de mener des actions juridiques et pourquoi pas porter plainte.


    Une prolifération des ronces, preuve de la mauvaise gestion actuelle de la forêt. / © William Church

    #ONF #forêt #Saint-Gobain #massacre #forêts #environnement #biodiversité #bois #france #arbres #glyphosate #monsanto #roundup #agriculture #santé #herbicide #bayer #pollution #economie #france

    • La forêt se découpe en silence

      La découpe forestière et la découpe sociale sont intimement liées. Dans les forêts françaises comme ailleurs, le moteur de la rentabilité est à l’oeuvre. Pour l’Office national des Forêts (ONF), les arbres se font tronçonner au rythme des cours du bois mondialisés, avec la même brutalité que les droits sociaux.
       
      La forêt de #Mormal, dans l’Avesnois, est le plus vaste massif forestier du #Nord-Pas-de-Calais. Dévastée par les deux guerres mondiales (1), c’est une forêt encore fragile, mais vigoureuse, connue pour sa remarquable population de cerfs. Comme toutes les forêts domaniales (2), elle est gérée par l’Office National des Forêts (ONF). Cet organisme public est censé respecter un plan d’aménagement, soigneusement conçu pour garder un équilibre harmonieux entre l’abattage des arbres destinés à la vente et la régénération de la forêt, si possible naturelle. Le tout, en permettant au public d’y batifoler et aux chasseurs d’y réguler la population animale (et humaine, à l’occasion). Ça, ce sont les missions théoriques de l’ONF. En réalité, l’office piétine allégrement les objectifs qu’il s’est lui-même fixés et découpe ses forêts à tout-va. . . . .
      La suite : http://labrique.net/index.php/thematiques/lutte-des-classes/1021-la-foret-se-decoupe-en-silence

  • Le combat de Mme Tran contre Monsanto et l’agent orange Paris et Vietnam, reportage - 25 Octobre 2018 - Reporterre
    https://reporterre.net/Le-combat-de-Mme-Tran-contre-Monsanto-et-l-agent-orange

    Tran To Nga est née et a grandi au Vietnam. Les épandages massifs de défoliants par les avions militaires états-uniens durant la guerre l’ont empoisonnée, comme des millions de ses compatriotes, qui souffrent encore des ravages causés par la dioxine. Elle a intenté un procès à Monsanto et Dow Chemical, qui ont fabriqué ces poisons, au nom de toutes les victimes et « pour la santé du monde entier ».

    Lundi 7 novembre 2016, j’ai rendez-vous avec Nga à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière, à Paris. Son temps est rare, et celui qu’elle m’octroie me donne l’impression de faire partie de son intimité. J’attends, assise sur un banc au rez-de-chaussée de l’hôpital ; un livre à la main, comme toujours, je n’entends pas sa voix frêle m’appeler depuis l’extrémité de la salle d’attente. Je m’assois à côté d’elle, et lui demande des nouvelles. De sa santé, d’abord, puis du procès qu’elle mène contre les principales firmes chimiques états-uniennes, responsables des épandages de défoliants pendant la guerre du Vietnam. Entre ses prises de sang, à l’occasion de l’attente entre chaque rendez-vous, j’apprends qu’il a fallu cinq longues années avant d’arriver au procès. Tran To Nga est franco-vietnamienne. Ancienne militante, combattante et journaliste, elle a vécu la guerre d’Indochine, puis celle du Vietnam, contre les États-Unis. Aujourd’hui, ces combats sont derrière elle, mais leurs traces perdurent dans son corps. Nga a un taux de dioxine très élevé dans le sang. Elle souffre de l’alpha-thalassémie, une maladie qui affecte la production des globules rouges, de chloracné sous-cutanée (une forme sévère d’acné) et du diabète de type 2. Insidieuses et imperceptibles blessures de guerre. Même si ces maux paraissent invisibles quand on regarde Nga, ils sont pourtant bien réels.


    « Laisser la conscience se réveiller, assumer le mal qu’on a causé, et se rassembler pour le réparer. » Tran To Nga

    « L’humanité n’est pas une espèce animale : c’est une réalité historique », écrivait Simone de Beauvoir en 1964, peu après le début de la guerre du Vietnam (1961-1973). C’est sur les visages, les corps et les paysages que s’exprime l’histoire d’un pays. À partir de l’année 1962, le gouvernement des États-Unis a lancé l’opération « Ranch Hand » (« ouvrier agricole ») et déversé plus de 80 millions de litres de défoliants sur la partie Sud du Vietnam. Parmi eux, l’agent orange, mais aussi l’agent blanc, l’agent vert, l’agent bleu, l’agent rose et l’agent violet… « The Rainbow Herbicides », selon l’armée états-unienne, les « herbicides arc-en-ciel ». L’acide 2,4,5-T est l’une des molécules herbicides de l’agent orange, massivement épandu pour détruire la couverture végétale qui enveloppait et protégeait les résistants vietnamiens. Cet acide contient de la dioxine, qui s’est disséminée à travers les forêts, les ruisseaux, les nappes phréatiques, et a peu à peu contaminé la faune, la flore et les habitants du pays.

    « Et, tout à coup, une pluie gluante dégouline sur mes épaules, se plaque sur ma peau » 

    Plus de quarante ans après la fin du conflit, la guerre continue de s’exprimer sur le visage des nouveau-nés. Le dernier rapport de Vava (The Vietnam Association for Victims of Agent Orange/Dioxin) publié en août 2016 confirme que, au Vietnam, la majorité des malformations génitales, des décès prénataux et des fausses-couches sont dus à l’agent orange. La dioxine est un agent tératogène (du grec, « teras, teratos », « monstre » et « genos », « gène »). Parmi ses formes d’expression les plus graves, on liste : absence de membres, bec-de-lièvre, tumeur(s) externe(s), microcéphalie, hydrocéphalie, cécité, surdité, autisme, retard mental, cancers, diabètes… Selon ce même rapport, 4,8 millions de Vietnamiens auraient été exposés directement ou indirectement à la dioxine et 150.000 enfants auraient des malformations de naissance (ce chiffre provient, d’après le rapport, de statistiques encore incomplètes).


    Kien est une victime de l’agent orange. Il souffre d’une tumeur externe sur la partie droite du visage et de chloreacné ; il est présent dans le film de Jean-Marc Turine « Liên de Mê Linh »

    Dans son livre Ma terre empoisonnée, paru début 2016, Nga cite sa grand-mère qui, à peine quelques années après sa naissance, lui disait : « Prépare-toi à une vie difficile, ma petite. » Tran To Nga est née le 30 mars 1942 à Soc Trang, une région prospère grâce à la culture du riz. Dès son plus jeune âge, elle a été plongée dans une rude existence. Fille d’une figure militante communiste au Vietnam, Nga a été impliquée dans la guerre dès ses 8 ans, étant utilisée comme agent de liaison. Après des études de chimie à Hanoï, elle a rejoint le Sud, parcourant la « piste de Truong-Son » [1] avec, en tête, l’espoir de libérer le pays. Sa force de caractère et ses convictions politiques lui ont permis de tenir dans la jungle et dans la prison où elle fut emprisonnée, torturée, et où est née sa seconde fille.

    « Un jour, je suis en train d’écrire un article au fond de ma tanière, éclairée par un lampion, quand un avion nous survole, passant et repassant au-dessus de l’abri en cercles de plus en plus resserrés. Intriguée, je sors. Le C-123 vole à basse altitude. De ses entrailles s’échappe une sorte de nuage blanc qui fait tache dans le bleu du ciel. Je le contemple comme on regarderait un vol d’oiseaux migrateurs, sans bouger. Et, tout à coup, une pluie gluante dégouline sur mes épaules, se plaque sur ma peau. Une quinte de toux me prend. Maman, venue me rejoindre, me crie d’aller vite m’asperger d’eau et de changer de vêtements, en m’expliquant ce que je n’ai pas encore compris : “C’est du défoliant, de l’agent orange, Nga !” » [2].


    Des avions états-uniens en opération d’épandage de produits chimiques lors de la guerre du Vietnam.

    Après cet incident, Nga accouche d’une petite fille, qui décède peu de mois après. Nga pensait que c’était en raison des conditions de vie et du manque d’hygiène. Aucun lien ne s’était encore tissé entre l’agent orange et cette mort prématurée.

    « Il faut que les gens se rassemblent, non seulement pour les victimes, mais pour la bonne santé du monde entier » 

    C’est seulement après des tests sanguins en 2011 que Nga eut la preuve qu’elle avait été contaminée par l’agent orange. Aujourd’hui, les circonstances lui demandent encore de solliciter l’énergie qui lui reste, à presque 75 ans, pour les victimes de la dioxine. Les Vietnamiens ne peuvent pas mener de procès contre les firmes qui ont fabriqué ces produits. Leur gouvernement empêche les avocats de participer à des procès internationaux par peur de dégrader les relations économiques avec les États-Unis.


    Portraits d’un ancien combattant vietnamien au mur d’une demeure de famille de victimes. La photo a été prise pendant une journée de visite des familles avec l’association VNED, dans la province de Quang Binh.

    Nga, qui est à la fois vietnamienne, française — depuis que le gouvernement français lui a décerné la Légion d’honneur — et victime de l’agent orange, rassemble les conditions nécessaires pour mener ce procès. C’est lorsqu’elle a témoigné au tribunal international d’opinion pour les victimes vietnamiennes de l’agent orange/ dioxine, qui s’est déroulé à Paris les 15 et 16 mai 2009, qu’André Bouny, auteur de l’essai Agent orange, apocalypse Viêt Nam (éditions Demi-Lune lui a proposé d’intenter un procès aux géants de la pétrochimie. Nga a refusé, d’abord ; puis, André Bouny lui a dit qu’il ne s’agissait pas de « sa justice à elle », mais de celle de l’ensemble des victimes. « Quand on m’a expliqué que c’était pour les autres victimes, j’ai tout de suite accepté », dit-elle. Épaulée par trois avocats, maîtres William Bourdon, Amélie Lefebvre et Bertrand Repolt, Nga s’est lancée en 2011 dans ce combat long et difficile.


    Tran To Nga au cinéma Le Vox, à Fréjus (Var), pendant une séance de dédicace, cet été.

    Nga et ses avocats n’espèrent pas une victoire juridique, mais marquer les esprits. Ce combat, qui revêt la forme d’un procès, est avant tout un combat pour l’humanité : « Il faut que les gens se rassemblent, non seulement pour les victimes, mais pour la bonne santé du monde entier. » « J’agis pour que les crimes de la guerre ne soient pas oubliés ; pour que l’ensemble de la communauté internationale se mobilise contre les écocides et les génocides », ajoute-t-elle. Car ce procès ne renferme pas que la seule visée mémorielle. Monsanto continue à semer la mort dans le monde entier. Le premier tribunal international et citoyen, qui a eu lieu le mois dernier à La Haye pour dénoncer ses crimes, en est la preuve.

    Accusé d’#écocide et d’être la cause de nombreux maux, #Monsanto subit maints procès. Alors qu’il ne répond pas systématiquement à toutes les plaintes, il a décidé de le faire contre cette « belle dame » (la signification du prénom de Nga) de 75 ans, comme les 25 autres sociétés accusées, dont #Dow_Chemical. Cette réponse est une première victoire pour Nga et ses avocats : ces firmes s’inquiètent du symbole qu’elle représente.


    Ma terre empoisonnée, par Tran To Nga et Philippe Broussard, éditions Stock, 304 p., 19,5 €

  • Procès du glyphosate. L’appel de Monsanto rejeté, son amende considérablement réduite
    Ouest-France avec AFP et Reuters - Modifié le 23/10/2018 à 05h17
    https://www.ouest-france.fr/environnement/glyphosate/proces-du-glyphosate-la-justice-americaine-rejette-l-appel-de-monsanto-

    Un mois après avoir fait appel de sa condamnation à verser 289 millions de dollars, soit 247 millions d’euros, à un jardinier atteint d’un cancer après avoir utilisé du Roundup, Monsanto a été débouté par la Cour supérieure de Californie, lundi. Le juge a cependant ordonné une baisse drastique des dommages et intérêts.

    La Cour supérieure de Californie de San Francisco a rejeté lundi l’appel de Monsanto, filière de Bayer, qui demandait un nouveau procès ou l’annulation du verdict qui l’avait condamné à verser 289 millions de dollars (247 millions d’euros) à un jardinier atteint d’un cancer après avoir utilisé du Roundup, un de ses herbicides à base de glyphosate.

    Le juge a cependant ordonné la réduction des dommages et intérêts. L’amende initiale de 289 millions de dollars englobait 39 millions de dollars au titre du préjudice moral et financier infligé au plaignant et 250 millions au titre des dommages destinés à punir la firme, selon les termes juridiques américains.

    C’est cette somme de 250 millions de dollars que la juge a estimé excessive, dans une décision écrite rendue publique lundi. Se fondant notamment sur la jurisprudence, elle a estimé que compte tenu de l’importance de la compensation de 39 millions de dollars octroyée à M. Johnson au titre de ses préjudices moraux et économiques, il convenait d’infliger au maximum la même somme au titre de dommages punitifs à Monsanto. Ce qui porte désormais la somme totale à 78 millions de dollars.

    La plainte de Dewayne Johnson, déposée en 2016, a fait l’objet d’un procès rapide en raison de la gravité de son lymphome non hodgkinien, un cancer du système lymphatique causé selon lui par des années d’exposition au Roundup et au Ranger Pro, un autre herbicide de Monsanto.

    #Monsanto #Dewayne_Johnson

  • La Région bruxelloise ne peut pas interdire le glyphosate, selon la commission européenne Belga - 23 Octobre 2018 - RTBF
    https://www.rtbf.be/info/belgique/detail_la-region-bruxelloise-ne-peut-pas-interdire-le-glyphosate-selon-la-commi

    La Commission européenne recale l’interdiction du glyphosate par la Région de Bruxelles-Capitale, révèle mardi L’Echo. L’exécutif européen souligne que la Région ne peut pas s’appuyer sur le « principe de précaution » pour interdire l’herbicide, car il s’agit d’une considération trop abstraite, selon une communication au gouvernement bruxellois que L’Echo a consultée.

    Les autorités régionales appuyaient leur interdiction sur l’absence de consensus scientifique sur la nocivité du produit. Une raison insuffisante pour la Commission européenne. Cette dernière dresse une liste d’avis d’experts pour qui « il n’existe pas de justification pour une classification du glyphosate comme cancérigène ».


    En mai dernier, la Région bruxelloise avait attaqué la Commission devant la Cour de justice européenne pour non-respect du principe de précaution lors de la prolongation de l’autorisation du glyphosate.
    . . . . .

    #glyphosate #commission_européenne #ue #union_européenne #corruption #empoisonneurs #lobbying #lobby #influence #santé #europe #multinationales #agriculture

    • Pas de nouveau procès pour Monsanto, mais une amende réduite à 78 millions reuters/alp - 23 Octobre 2018 - RTS

      La Cour supérieure de Californie de San Francisco a rejeté lundi l’appel de Monsanto. La filiale de Bayer, demandait un nouveau procès ou l’annulation du verdict qui l’avait condamnée à verser 289 millions de dollars à un jardinier atteint d’un cancer.

      La Cour supérieure de Californie de San Francisco a rejeté lundi l’appel de #Monsanto. La filiale de #Bayer, demandait un nouveau procès ou l’annulation du verdict qui l’avait condamnée à verser 289 millions de dollars à un jardinier atteint d’un cancer.

      La plainte de Dewayne Johnson, déposée en 2016, a fait l’objet d’un procès rapide en raison de la gravité de son lymphome non hodgkinien. Ce cancer du système lymphatique est causé, selon lui, par des années d’exposition aux herbicides Roundup et Ranger Pro.


      L’entreprise spécialisée dans les biotechnologies agricoles a demandé à la juge Suzanne Bolanos, qui a présidé le procès, d’annuler le verdict ou d’ordonner un nouveau procès. Elle estime que la décision du jury l’ayant condamnée était insuffisamment étayée par les preuves présentées par Dewayne Johnson.

      Bayer considère que Dewayne Johnson n’a pas prouvé que le glyphosate avait provoqué son cancer et que les éléments scientifiques qu’il a présentés au procès « étaient bien inférieurs à la norme de causalité requise par la loi californienne ».

      Dommages et intérêts réduits
      Si elle a maintenu le verdict, la juge de San Francisco a toutefois ordonné de réduire largement les dommages et intérêts de 289 millions de dollars à 78 millions.

      Le plaignant, Dewayne Johnson, a jusqu’au 7 décembre pour accepter cette proposition, sans quoi un nouveau procès sera organisé.

  • AP Investigation: Deported parents may lose kids to adoption
    https://apnews.com/97b06cede0c149c492bf25a48cb6c26f

    It had been 10 weeks since Ramos had last held her 2-year-old, Alexa. Ten weeks since she was arrested crossing the border into Texas and U.S. immigration authorities seized her daughter and told her she would never see the girl again.

    What followed — one foster family’s initially successful attempt to win full custody of Alexa — reveals what could happen to some of the infants, children and teens taken from their families at the border under a Trump administration policy earlier this year. The “zero-tolerance” crackdown ended in June, but hundreds of children remain in detention, shelters or foster care and U.S. officials say more than 200 are not eligible for reunification or release.

    Federal officials insist they are reuniting families and will continue to do so. But an Associated Press investigation drawing on hundreds of court documents, immigration records and interviews in the U.S. and Central America identified holes in the system that allow state court judges to grant custody of migrant children to American families — without notifying their parents.

    And today, with hundreds of those mothers and fathers deported thousands of miles away, the risk has grown exponentially.

  • #Glyphosate : 8 000 procédures aux Etats-Unis contre #Monsanto
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2018/08/23/glyphosate-8-000-procedures-aux-etats-unis-contre-monsanto_5345543_3244.html

    Mais #Bayer martèle depuis que « rien n’a changé » dans sa stratégie et ses objectifs, et qu’il demeure « très optimiste pour l’avenir de son activité », basée sur le rôle croissant de la #chimie dans l’#agriculture, a répété jeudi M. Baumann.

    #pesticides #santé

  • Dans le Nord, un conducteur fonce délibérément dans les portes d’une mosquée
    https://www.huffingtonpost.fr/2018/08/12/dans-le-nord-un-conducteur-fonce-deliberement-dans-les-portes-dune-mo


    https://www.youtube.com/watch?time_continue=11&v=gNxhhLljcbg

    NORD - Le conducteur d’un véhicule a volontairement percuté vendredi 10 août au soir les portes d’une mosquée à Mons-en-Baroeul, une commune qui jouxte Lille, sans faire de blessé, a indiqué ce dimanche 12 août la préfecture du Nord, écartant toute « motivation raciste » à ce stade.

    Aux alentours de 23H45, « un véhicule a percuté volontairement la porte d’entrée de la mosquée Al Wifaq », a indiqué la préfecture dans un communiqué. « La voiture est rentrée complètement dans la mosquée, comme vous pouvez le voir dans notre vidéo ci-dessus. Les motivations du suspect, qui a été identifié et qui est recherché, seront connues quand on l’aura arrêté », a expliqué à l’AFP une source policière.

    #Mons-en-Baroeul #racisme

  • Le #Roundup face à ses juges

    Le #glyphosate, principe actif du Roundup®, produit phare de la marque Monsanto, a été reconnu « cancérogène probable » pour l’homme en 2015. En octobre 2016, s’est tenu à La Haye le #procès du puissant #herbicide, ouvrant la voie juridique vers une reconnaissance du #crime d’« #écocide ». Dans ce livre choc, Marie-Monique Robin retrace le déroulement du procès et donne à comprendre les ressorts de l’un des plus grands scandales sanitaires et environnementaux de l’histoire moderne.

    Depuis plusieurs années, l’inquiétude ne cesse de croître quant aux dangers du #pesticide le plus utilisé au monde : le glyphosate, dont 825 000 tonnes ont été déversés en 2014 dans les champs et les jardins. D’autant qu’en mars 2015, le Centre international de recherche sur le cancer l’a déclaré « cancérogène probable » pour l’homme, contredisant ainsi les grandes agences de santé américaines ou européennes qui avaient assuré l’innocuité du Roundup® de Monsanto, puissant herbicide dont le principe actif est le glyphosate.

    Prolongeant sa remarquable enquête de 2008 sur les dangereux produits toxiques produits par la firme américaine (Le Monde selon Monsanto, livre et film), qui eut un écho considérable, Marie-Monique Robin montre dans ce livre que la dangerosité du Roundup® est plus grande encore qu’on le craignait. Il rend malades ou tue les sols, les plantes, les animaux et les humains, car du Nord au Sud de la planète, l’herbicide-qui-tue-tout (son surnom en espagnol) est partout : dans l’eau, sl’air, la pluie, les sols et les aliments. En effet, le glyphosate n’est pas seulement cancérigène, c’est aussi un #perturbateur_endocrinien, un puissant #antibiotique et un chélateur de métaux. Avec autant d’effets délétères spécifiques que cette enquête révèle, par des reportages bouleversants auprès de victimes aux États-Unis, en Argentine, en France et au Sri Lanka, ainsi que de nombreux entretiens avec des scientifiques.

    Ce livre choc donne à comprendre les ressorts de l’un des plus grands scandales sanitaires et environnementaux de l’histoire moderne. Mais il montre aussi que, face à l’impuissance ou l’absence de volonté des agences internationales et des gouvernements pour y mettre fin, la société civile mondiale se mobilise : en octobre 2016, s’est tenu à La Haye le Monsanto International Tribunal, où juges et victimes ont instruit le procès du Roundup®, en l’absence de Monsanto, qui a refusé d’y participer. Donnant son fil conducteur au livre, ce procès a permis d’obtenir un avis juridique très argumenté, qui pourrait infléchir le droit international afin de faire reconnaître le crime d’« écocide », ce qui permettrait de poursuivre pénalement les dirigeants des firmes dont les activités à grande échelle menacent la sûreté de la planète.

    https://boutique.arte.tv/detail/roundup_face_juges
    #justice #livre #agriculture #agro-business #agro-industrie #Monsanto #multinationales #cancer

  • BibliOdyssey : Map Monsters
    http://bibliodyssey.blogspot.com/2013/08/map-monsters.html

    “The sea monsters on medieval and Renaissance maps are one of the most visually engaging elements, and yet they have never before been carefully studied. The subject is important not only in the history of cartography, art, and zoological illustration, but also in the history of the geography of the marvellous and of Western conceptions of the ocean. Moreover, the sea monsters depicted on maps can supply important insights into the sources, influences, and methods of the cartographers who drew or painted them.”

    #cartographie #monstres

  • Le premier procès du Roundup démarre à San Francisco
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2018/07/09/le-premier-proces-du-roundup-demarre-a-san-francisco_5328268_3244.html

    Le #Roundup est-il #cancérigène ? #Monsanto a-t-il volontairement caché la dangerosité de son #désherbant au #glyphosate ? Telles sont les questions qu’un #tribunal états-unien va devoir examiner, à partir de lundi 9 juillet. Un tribunal de San Francisco avait été saisi par un particulier atteint d’un cancer en phase terminale.

    Si des centaines, voire des milliers, de procédures sont en cours aux Etats-Unis contre le grand groupe d’#agrochimie, la plainte de Dewayne Johnson, un Américain de 46 ans qui a vaporisé du Roundup pendant plus de deux ans, est la première concernant le produit et ses possibles effets cancérigènes à aboutir à un #procès.

    Le procès s’est officiellement ouvert à la mi-juin avec la désignation d’un juge, mais les débats de fond ne commencent que lundi, après une série d’audiences techniques. Il est prévu pour durer au moins trois semaines à San Francisco.

  • Macron avait promis l’interdiction du glyphosate au plus tard en 2020 mais il est en train d’abdiquer sous la pression des industriels du toxique comme Monsanto. Et il ne reste plus que notre mobilisation pour bloquer ce puissant lobbying.

    A l’aube d’un vote imminent sur l’interdiction du glyphosate en France, nous sommes plusieurs ONG à nous mobiliser pour repousser le puissant lobbying des industriels du toxique comme Monsanto.

    #pétition #glyphosate

    http://act.sumofus.org/go/410542?aktmid=tm11487407.JMVRlu&akid=a101076042.14736307.ApimKu&t=6&sou

  • Pesticides : le gouvernement bloque le fonds d’indemnisation

    L’association Phyto-Victimes, à l’origine d’une proposition de loi votée par le Sénat visant à créer un fonds d’indemnisation, dénonce le blocage du gouvernement. Selon la ministre de la Santé, les connaissances scientifiques seraient insuffisantes.

    Le fonds d’indemnisation pour les victimes des #pesticides n’est pas près de voir le jour, alerte Paul François, agriculteur et président de l’association Phyto-Victimes. Gravement intoxiqué en 2004 par un herbicide de #Monsanto, le Lasso, ce céréalier charentais a réussi à faire condamner la firme en 2012 et défend désormais la cause des victimes des pesticides. Il dénonce aujourd’hui « l’ambivalence, la volte-face du gouvernement Macron ». Un gouvernement qui, bien qu’il ait annoncé dès sa mise en place vouloir « en terminer avec les produits phytosanitaires en agriculture » et « faire de la santé environnementale une priorité », comme le rappelle l’agriculteur, bloque aujourd’hui la création d’un fonds d’indemnisation, « seule voie de réparation pour les milliers d’agriculteurs et de professionnels empoisonnés par les pesticides ».
    http://www.sante-et-travail.fr/pesticides-gouvernement-bloque-fonds-dindemnisation
    https://www.phyto-victimes.fr

  • Belgian authorities admit two-year-old girl was shot after police chase

    Prosecutors confirm child found dead after police opened fire on van carrying refugees was killed by a gunshot wound.

    The authorities in Belgium have admitted that a two-year-old girl who died after police opened fire on a van carrying migrants near #Mons on Thursday was shot in the face.

    Prosecutors had initially denied the account given to the Guardian by relatives of the girl, called #Mawda, suggesting instead that she had been taken ill or died as a result of erratic driving.

    The child was killed after a police patrol followed and intercepted a van containing 26 adults and four children, including Mawda, on a highway near the city of Mons in the early hours of Thursday morning.

    She was travelling with her Kurdish-Iraqi parents and three-year-old brother. A source told the Guardian that police opened fire in an effort to stop the vehicle, which was being driven by alleged people smugglers to a lorry park on the coast. From there, the refugees were to be smuggled onboard lorries destined for the UK.

    However, a source had told the Guardian that police opened fire on the van in an effort to force it to stop. A bullet is alleged to have penetrated the vehicle and hit the girl in the cheek.

    Following the gunfire, it is understood that officers surrounded the vehicle in a 45-minute standoff as they assessed the situation. Upon opening the doors of the van, the child’s mother screamed for help. An ambulance was called and took the child to a Mons hospital, where she was pronounced dead. It is believed, however, that Mawda died at the scene.

    Frédéric Bariseau, a spokesman for the Tournai prosecutor’s office, confirmed on Friday afternoon that Mawda died as a result of a gunshot injury, but said he could not confirm the provenance of the bullet.

    “The autopsy determined that the cause of death was a bullet that entered the cheek,” said Bariseau.

    “I want to be careful about saying that the bullet could be of police origin. We have to assess the evidence.

    “Police have opened an internal investigation to determine the circumstances of the girl’s death.

    In a statement released on Thursday, Bariseau had denied reports that the girl had been shot. “The little girl did not die as a result of police gunfire,” he said, suggesting several possible causes including illness, an accident inside the van caused by the driver’s behaviour, or a blow to the head.

    Jan Jambon, Belgium’s interior minister, wrote on Twitter: “[a] tragic event with dramatic consequences. The investigation is ongoing.”

    A source close to the family told the Guardian: “The family are worried that their daughter’s death will be covered up with no one being held to account. They have been told by the authorities that Mawda will be buried on Tuesday.

    “Her family have been placed in accommodation in Belgium. However, they have been told that they have to decide whether they are seeking asylum in Belgium. They have until tomorrow to make up their minds, failing which they have to leave and might possibly be deported back to Germany, but this is unclear.

    “Either way, authorities have stated that once they have ‘legally settled in a country’ they can claim Mawda’s body and have it transferred.”

    The source alleged that the family had previously been smuggled to the UK but was deported to Germany last year by UK authorities since Mawda was born there, and is therefore a German national.

    Zakia Khattabi, co-leader of the Belgian Green party, Mawda’s death was the result of an “increasingly repressive” migration policy. “I want to extend our sympathy to the victim and the victim’s family,” she said. “But after emotion comes anger. We demand that the spotlight is put on this case and that political responsibilities are taken.”

    Belgium’s federal government has been criticised for its increasingly tough stance on migrants. Theo Francken, the country’s immigration minister, said last year that Europe must turn back boats carrying would-be migrants across the Mediterranean.

    “Taking a ticket on a smuggler boat does not give you free entrance into the European continent,” said Francken, a member of the Flemish separatist N-VA, the largest party in the governing coalition.

    Earlier this year, Francken drew criticism for deporting Sudanese migrants, several of whom later said they were tortured after being returned home.


    https://www.theguardian.com/global-development/2018/may/18/belgian-authorities-admit-two-year-old-girl-was-shot-after-police-chase

    #mourir_aux_frontières #frontières #asile #migrations #réfugiés #mourir_dans_la_forteresse_Europe #Belgique #violences_policières #police #Borders_kill

    The source alleged that the family had previously been smuggled to the UK but was deported to Germany last year by UK authorities since Mawda was born there, and is therefore a German national.

    –-> #migrerrance

    • Commentaire de Andrea Segre sur FB :

      P.S. altra notizia che è necessario non dare in queste ore. Sapevate che tre giorni fa una bambina curda di 3 anni è stata uccisa dalla polizia belga? Nel senso che le hanno sparato mentre cercava di attraversare una frontiera interna europea, una di quelle che per gli europei è libera, priva di controllo, simbolo della nostra libertà di viaggiare, della nostra convivenza civile e pacifica, quella tra Francia e Belgio. L’hanno colpita in testa ed è morta. Per 24 ore la polizia ha provato a coprire dicendo che aveva sbattuto la testa sul furgone. Poi le hanno trovato una pallottola nel cervello. Domanda: cosa succede se una bambina italiana o belga viene uccisa da un poliziotto di qualsiasi paese africano o musulmano?

    • Grande-Synthe : Mawda, 2 ans, migrante, tuée par balle

      Une course-poursuite entre une camionnette de migrants et la police belge a provoqué, jeudi 16 mai, la mort d’une fillette kurde hébergée dans un camp à Grande-Synthe. L’enfant a été tuée par balle. Après avoir démenti une première fois l’information jeudi, le parquet de Mons a admis vendredi que l’enfant avait été tuée par une balle. Dans le camp de Grande-Synthe où sont réunis plus de 400 exilés, la douleur est vive et les langues se délient quant aux conditions de passage.

      https://www.mediapart.fr/journal/france/190518/grande-synthe-mawda-2-ans-migrante-tuee-par-balle

    • Belgique : les parents de la fillette tuée après une course poursuite police-migrants veulent une enquête indépendante

      Les parents d’une fillette kurde tuée par balle après une course poursuite police-migrants en Belgique ont réclamé lundi une enquête indépendante sur la mort de leur fille.

      Lors d’une conférence de presse à Bruxelles, Olivier Stein, avocat des parents de la petite Mawda Shawri, âgée de deux ans, a indiqué que ces derniers voulaient une enquête indépendante, éventuellement sous la forme d’une commission parlementaire.

      « Pour la famille de Mawda Shawri, il n’y a aucun doute, c’est un policier qui a tué leur enfant », a dit M. Stein.

      La mère se trouvait avec sa fille juste derrière le conducteur de la camionnette qui transportait 30 migrants kurdes (26 adultes et 4 enfants) pris en chasse dans la nuit de jeudi à vendredi par la police belge, alors qu’ils comptaient se rendre en Grande-Bretagne.

      « Une question de confiance se pose : le récit des parents de l’enfant est totalement différent de celui de la police et du parquet », a déclaré à l’AFP Alexis Deswaef, président de la Ligue des Droits de l’Homme en Belgique.

      « Nous souhaitons les résultats de l’enquête ainsi qu’une arrestation » (du coupable, ndlr), a dit M. Stein.

      « Une fois la camionnette immobilisée, les parents n’ont pas pu aller à l’hôpital avec leur enfant qui avait été touchée par balle », a-t-il ajouté. « Il s’est passé toute une journée avant que les parents n’apprennent que leur enfant était décédée », a-t-il poursuivi.

      Vendredi, le parquet de Mons avait convenu que la fillette avait été tuée par une balle, sans toutefois confirmer qu’elle provenait de l’arme d’un policier.

      Jeudi, il avait d’abord totalement exclu l’hypothèse d’un décès par balle évoquant trois causes possibles : une maladie, un accident lié au comportement du chauffeur de la camionnette -la tête de l’enfant aurait pu par exemple heurter une paroi du véhicule- ou un coup porté à l’enfant.

      Ce décès avait provoqué des remous à Grande-Synthe, près de Dunkerque dans le département français du Nord, la fillette étant membre d’« une famille de migrants actuellement hébergée dans un gymnase de Grande-Synthe », selon la préfecture du Nord.

      Par ailleurs, une rencontre a été organisée lundi matin avec le Premier ministre belge Charles Michel et la famille de la petite kurde décédée, au cours de laquel il a présenté ses condoléances, a indiqué le porte-parole du Premier ministre, Frédéric Cauderlier à l’AFP.

      « Nous ne faisons aucun commentaire sur le contenu des discussions », a-t-il ajouté.


      http://www.liberation.fr/societe/2018/05/21/belgique-les-parents-de-la-fillette-tuee-apres-une-course-poursuite-polic

    • « Balle perdue »

      On sait que pour les réfugiés arrivés en Europe, le parcours est semé d’embûches. Pour Mawda, fillette de 2 ans, ce parcours a été brutalement interrompu vendredi dernier à la hauteur de Mons, en Belgique, d’une balle dans la tête. Pardon, « dans la joue », comme l’expliquait le parquet à la suite du drame, évoquant une « balle perdue » tirée en direction du chauffeur. Qu’importe, le résultat est le même. Mawda se trouvait à bord d’une camionnette qui emmenait une trentaine de Kurdes en France et qui a été poursuivie sur des dizaines de kilomètres par plusieurs voitures de police. Ses parents étaient également à bord mais n’ont pas été autorisés à accompagner leur fille dans l’ambulance et ont été informés de son décès alors qu’ils étaient détenus en cellule.

      La fillette née en Allemagne de parents originaires du Kurdistan irakien a été enterrée hier près de Mons. Triste parcours européen, à la hauteur des tragédies quotidiennes sur notre continent soumis aux accords de Schengen-Dublin. En 2015, le monde s’offusquait du décès du petit Aylan sur une plage de la Méditerranée. Combien d’enfants sont, depuis, morts des suites de la politique migratoire européenne ? Nos frontières tuent, et des centaines de personnes à travers la Belgique ont manifesté mercredi leur indignation, exposant des vêtements d’enfants en signe de deuil. Sur les réseaux sociaux, le mot-clé #Justice4Mawda rassemble les appels à tirer toutes les leçons du drame, à rendre des comptes. Première visée : la rhétorique déshumanisante, dénigrant les réfugiés et les assimilant à des criminels. Face à une camionnette remplie de migrants, les forces de l’ordre se sentent légitimes à ouvrir le feu. Et même sans tirs, des drames surviennent : le 17 avril, quatorze migrants ont été blessés – dont cinq grièvement – dans une course-poursuite avec la police belge, vers Nivelles.

      Le ministre belge de l’Intérieur, le nationaliste Jan Jambon, a pourtant rejeté la faute du décès de Mawda sur les passeurs, déplorant que « le trafic d’êtres humains prospère ». En omettant soigneusement de rappeler que ce trafic prospère d’autant mieux que les barbelés se hérissent. L’« incident » de vendredi s’ajoute aux 636 décès de migrants en mer répertoriés depuis le début de l’année. Justice pour Mawda. Et pour les autres ?

      https://lecourrier.ch/2018/05/23/balle-perdue

    • Et en #Croatie...
      Croatie: 2 enfants migrants blessés par des tirs de la police

      Deux migrants de douze ans, un Afghan et un Irakien, ont été grièvement blessés hier par la police croate qui a ouvert le feu sur le véhicule qui les transportait, a annoncé un porte-parole policier.

      Hier vers 22H00 locales (20H00 GMT), une camionnette a refusé de s’arrêter à un contrôle près de la frontière avec la Bosnie, a raconté à l’AFP Elis Zodan. La police a alors ouvert le feu avant de découvrir que deux enfants avaient été blessés, parmi les 29 migrants qui y étaient embarqués. Ils ont été hospitalisés à Zadar (sud) dans un état grave mais leurs jours ne sont pas en danger.

      http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2018/05/31/97001-20180531FILWWW00132-croatie-2-migrants-mineurs-blesses-par-des-tirs-d

      cc @isskein

    • Mawda : #symbole d’une politique anti-migrants

      Dans « À l’air libre », retour sur la mort de Mawda, une fillette kurde de 2 ans tuée par la police belge en 2018, illustration de la tragédie des migrants en Europe. Également au sommaire : les violences sexuelles dans l’industrie du porno et les 10 ans de la révolution tunisienne.

      https://www.youtube.com/watch?v=HyLmB7GF6ik&feature=emb_logo

      https://www.mediapart.fr/journal/france/171220/mawda-symbole-d-une-politique-anti-migrants

    • Mawda, 2 ans, tuée par la police

      La nuit du 17 mai 2018, la police belge prend en chasse une camionnette de migrants traversant le pays : un policier tire, une enfant kurde de 2 ans meurt d’une balle dans la tête. Deux ans et demi plus tard, le verdict du procès tombe. L’affaire du meurtre de la petite Mawda illustre bien des aspects des politiques migratoires et sécuritaires actuelles. En Belgique, les faits de violence policière ne cessent de faire parler d’eux — ils sont devenus hebdomadaires. Face à quoi, les protestations populaires se développent. Le 8 mars dernier, une femme noire, après avoir voulu porter assistance à une personne ayant fait un malaise dans la rue, a été violemment plaquée au sol par la police liégeoise, provoquant une nouvelle fois des émeutes. Un récit du verdict.

      11 h 17, gare de Bruxelles-Central, train en direction de Mons. Nous sommes le 12 février 2021, jour de verdict pour le procès relatif à l’affaire Mawda. Un froid polaire règne sur le pays ; la neige tombée il y a cinq jours ne fond pas. La température indique ‑7 °C. La presse nationale a jugé bon de sortir, ce matin-là, l’information sur la régularisation définitive des parents de Mawda : le fait date pourtant de décembre dernier. La dépêche est publiée dès 5 heures, comme une actualité brûlante, une info de dernière minute. De mauvaise augure. Je retrouve dans le train trois des avocates de la famille de Mawda, ainsi qu’une quinzaine d’activistes du comité de soutien.

      13 h 10. La juge déclare l’audience ouverte. Nous sommes dans la salle aux pas perdus, où un écran a été installé pour que la trentaine de personnes que nous sommes — ayant été autorisées à entrer dans l’enceinte du tribunal — puissions suivre le verdict. Seules dix personnes ont pu accéder à la grande salle d’audience. On y aperçoit Shamden et Prhst Shawri, les parents de Mawda, assis légèrement en hauteur derrière les quatre avocats qui les représentent. Face à eux, sur l’autre flanc de la salle, les deux hommes irakiens accusés pour l’un d’être le chauffeur du véhicule pris en course par la police et pour l’autre le passeur. Deux hommes forcés sur les routes de l’exil qui contestent ces accusations, avançant qu’ils ont été choisis au hasard des occupants de la camionnette. Cette nuit-là, ils étaient en tout 26. Au centre de la salle, en hauteur, les trois juges. En bas, face à eux, dos à la salle, le policier qui a tiré le coup de feu.

      7 mai 2018.

      Lamine Bangoura voit arriver à son domicile huissier et police, pour un arriéré de loyer de 1 500 euros. Comme il refuse d’être expulsé de chez lui, des patrouilles de renfort sont appelées : leurs véhicules, nombreux, bloquent la rue en bas de l’immeuble. Très vite ce sont huit policiers qui entrent, lui menottent pieds et mains et s’en vont pratiquer un plaquage ventral meurtrier, à quatre sur son torse, sous prétexte qu’ils se seraient sentis en danger. Depuis ces déclarations de la police, faites plus d’un mois après les événements, des images circulent sur les réseaux. On y entend Lamine pousser des cris rauques, glaçants : il étouffe. À l’arrivée de l’ambulance, il est déjà trop tard. Cela fait trois ans, et son corps est toujours à la morgue. La première année, il était retenu par ordre du juge, le temps de l’enquête, qui a fini par prononcer un non-lieu. Il n’y aurait pas de charges suffisantes pour ouvrir un procès1. Une somme de 8 000 euros avait alors été exigée de la famille afin de récupérer le corps de leur fils, somme impossible à rassembler. La facture s’élève aujourd’hui à 30 000 euros. Lamine n’a toujours pas été enterré et la famille Bangoura poursuit son combat.

      Avant de démarrer la lecture des 50 pages du prononcé, la juge annonce : « Ce tribunal constate que les conseils des parties civiles ont largement plaidé lors du procès et dans les conclusions sur le traitement inhumain et dégradant qu’ont subi les victimes. » Les parents et le frère de Mawda, alors âgé de 4 ans, avaient été empêchés de monter dans l’ambulance qui allait amener la petite fille — elle mourra avant d’arriver aux urgences. Ils ont été humiliés et détenus. « Aussi légitimes que les interrogations des parties civiles puissent être, il n’appartient pas à ce tribunal de se prononcer sur des éléments qui dépassent largement le cadre de sa saisine […] et qui ne concernent que le comportement des trois prévenus lors de la course poursuite du 17 mai 2018. »

      Les avocats de la famille avaient dès le départ dénoncé l’atomisation absurde d’une affaire hautement politique vers diverses juridictions, empêchant également toute enquête sur les responsabilités des politiques migratoires actuelles, tout comme sur les nombreux mensonges policiers et judiciaires qui ont marqué les heures et jours suivants les événements. Parmi ceux-là : rumeurs propagées sur l’utilisation d’un enfant bélier, enfant jeté par la camionnette, succession de versions contradictoires et mensongères du parquet aux médias, première analyse d’un médecin légiste qui réfute la cause de la mort par balle, etc2. Un seul journaliste de grande antenne a relevé la dignité d’une profession, ayant fait une enquête approfondie et édifiante sur les faits et la succession des mensonges officiels.

      Août 2019.

      Mehdi Bouda est percuté en plein centre ville, sur un passage piéton, par un véhicule de police roulant à plus de 98 km/h. Ce n’est que le lendemain que la famille sera avertie de la mort de ce jeune de 17 ans, par des agents de police venus à sa porte lui présenter la photo de son corps ensanglanté, sans égard, sans aucune explication. Quelques heures plus tôt, un ancien voisin, sollicité par un journaliste sur le sujet, avait appelé la famille, sans que cette dernière ne comprenne de quoi il s’agissait. Car la presse ne manquera pas de relayer aussitôt les communiqués de police, avec son lot de discours, devenus classiques. Ici, une parmi tant d’autres : « un jeune dealer qui aurait couru en voyant la police arriver ». C’est par elle-même, au travers de ses recherches pour comprendre les faits, que la famille découvrira que c’est un véhicule de police qui a fauché leur fils. Son grand frère Ayoub et tous les proches de Mehdi poursuivent leur combat pour la vérité, la justice et la dignité.

      Les présumés chauffeur et passeur écoutent la traduction — à travers des casques, le visage caché par des masques — de la longue et détaillée lecture chronologique de la course-poursuite. Seul le regard de l’un est rendu visible par l’angle choisi par une caméra qui s’attarde longuement sur eux : l’épuisement s’y lit. Le visage du policier, lui, ne sera jamais filmé. Les deux hommes contestent ces accusations. Voici deux ans et demi qu’ils sont en prison. Pour une même nuit de faits, ils subiront deux procès. L’un à Mons, pour « entrave méchante à la circulation ayant entraîné la mort » et « rébellion » ; l’autre à Liège, pour « trafic d’êtres humains ». Deux procès pour une même affaire.

      La juge poursuit sa lecture. Arrive le moment de l’impact. On entend qu’il est 2 heures du matin passées de quelques minutes, lorsque « la vitre sur le côté [conducteur] de la camionnette explose », que la camionnette quitte l’autoroute et s’arrête sur un parking deux minutes plus tard, qu’un appel au secours est lancé… Dans la salle, la caméra se tourne vers les les parents et filme les larmes de la mère. Elle n’a pas le casque de traduction sur les oreilles. S’ensuit tout un détail des communications radio sur l’usage fait d’une arme ; le médecin légiste qui, vers 4 heures du matin, assure que la mort n’est pas due à un tir d’arme à feu. Pendant sa lecture de l’état du corps de l’enfant établi dans le rapport de la police, la juge regarde, comme soucieuse, les parents. Une des avocates est allée s’installer à côté de la mère ; elle lui parle. Le père est tourné vers l’interprète assis juste à sa gauche et l’écoute attentivement.

      L’écrasante majorité du récit des « faits établis » provient des sources policières : les nombreuses communications radio, les analyses techniques de leur matériel, les rapports établis au moment des faits, sur le parking de cette aire d’autoroute ou à l’hôpital. La famille, elle, n’a que sa parole, recueillie lors d’interrogatoires et d’auditions. À peine quelques secondes du déroulé des faits sont passées dans le récit chronologique. Nous entendons à présent la version des parents. Alors que sont reprises les déclarations du père, qui confirment celles de la mère — jamais, tout au long de la course-poursuite, elle n’a perdu l’enfant de ses bras —, cette dernière quitte la salle. Elle gagne celle aux pas perdus pour s’occuper un moment de son troisième enfant, gardé par des personnes du comité de soutien : un petit garçon qui ne doit pas avoir plus de 2 ans et dont les traits ressemblent fortement à ceux de Mawda.

      10 avril 2020.

      La police prend en chasse deux jeunes pour « non respect des règles de distanciation sociale ». Nous sommes à Anderlecht, commune où les actes policiers violents et racistes font régulièrement la chronique. Adil est sur son scooter, il prend la fuite. Passant par des zones où le véhicule de police ne peut le suivre, les agents à son bord appellent des renforts. Quelques minutes plus tard, alors qu’Adil roule et est presque arrivé chez lui, il est percuté de plein fouet par un autre véhicule de police qui vient le coincer, d’en face, roulant à 70 km/h. Son corps est projeté à 20 mètres de là. Adil meurt. Aucune trace de freinage ne sera trouvée sur le sol, indiquant que la voiture lui a bien foncé dessus. Alors que le Comité Justice pour Adil et ses proches attendent qu’une enquête et un procès public se tiennent, le Parquet demande, via les médias, qu’un non-lieu soit déclaré. Le combat continue.

      Les différents services de police à l’œuvre ce jour-là auraient eu des problèmes de communication, influençant ainsi le déroulé des événements. Pourquoi la course-poursuite a‑t-elle même démarré ? Pourquoi un tel dispositif policier est-il déployé pour prendre en chasse un véhicule avec des migrants à son bord, dont des enfants, sur plus de 70 kilomètres, au milieu de la nuit ? La police belge demande à la police française — dont la frontière approche — de « dresser un barrage profond ». La frontière, voici donc la raison ?

      14 h 50. Le Tribunal retient que le tir du policier a tué l’enfant parce que la camionnette aurait voulu percuter le véhicule de police, ce qui aurait dévié ce dernier dans sa tentative d’éviter le choc. Pas le fait qu’il tenait une arme, bras tendu, vers une camionnette emplie de 26 personnes, sans aucun doute en panique après des kilomètres de course-poursuite. Une arme braquée à hauteur de l’avant du véhicule, à la vue du conducteur de cette nuit-là. « Tous les éléments du dossier permettent de déterminer avec certitude que… »

      9 janvier 2021.

      La ville vit sous un couvre-feu qui démarre à 22 heures. Ibrahima filme une intervention policière qu’il croise sur son chemin. La police le voit et lui intime d’arrêter, en se dirigeant vers lui. Il part. Une course-poursuite s’ensuit, jusqu’à ce qu’il soit intercepté. Il est presque 19 heures. Ibrahima meurt à 20 h 22, au commissariat de police. La cause ? « Un malaise ». Les policiers se rendront au domicile familial pour annoncer le décès de ce fils, à 2 h 30 du matin. Ils diront à la famille qu’ils l’avaient arrêté pour non respect du couvre-feu, alors que sa mort est déclarée bien avant celui-ci. Un rassemblement pour réclamer justice et vérité se tient le 13 janvier 2021. Il se retrouvera face à un dispositif policier de très grande envergure. C’est l’étincelle. Plus d’une centaine d’arrestations administratives, des jeunes arrêtés tout au long de la nuit, mis à genou et maintenus mains derrière la tête, comme nous le relatera une voisine ayant suivi ces scènes depuis sa fenêtre.

      14 h 52. La seconde juge prend la parole. Cette fois, lecture est faite de l’autre aspect du jour : « entrave méchante à la circulation » — l’accusation envers le présumé chauffeur dans la salle. « Méchante veut dire être conscient de la prise de danger », peu importe l’intention. Il est accusé d’avoir rendu la circulation dangereuse, de par sa « conduite intempestive », et d’avoir commis « de graves infractions au code de la route » pouvant créer un accident3. La caméra est fixe sur les deux hommes irakiens, le même regard de l’un, la même concentration sérieuse de l’autre.

      15 h 22. La juge interrompt sa lecture et réagit, disant qu’elle ne laissera pas cela se produire dans sa salle d’audience. Que se passe-t-il ? Le présumé chauffeur parle, il refuse de s’arrêter. On ne l’entend pas d’ici, il n’a pas de micro. Seule nous parvient la voix de la juge. « Je comprends que cela soit difficile pour vous mais vous avez pu parler pendant le procès, maintenant ce n’est plus le temps de parler. Vous devez écouter le verdict de ce tribunal. » L’homme ne semble pas s’arrêter pour autant. Des applaudissements de soutien éclatent de la salle aux pas perdus. Cet homme a déjà été interrompu lors des jours d’audience de novembre et décembre, alors qu’il relatait son histoire, les raisons qui l’avaient poussé à fuir son pays, les conditions dans lesquelles tout s’était déroulé. Une pause avait alors été décidée, lui coupant la parole. Il n’avait pas repris après la pause. Aujourd’hui aussi, la juge interrompt la séance.

      Le 24 janvier 2021 se tient un rassemblement à Bruxelles : « Stop à la justice de classe, stop à la justice raciste ». Initialement prévu le 5 décembre 2020, il avait été interdit. Plus encore, un arrêté officiel du bourgmestre de la ville avait été placardé devant le Palais de Justice, aux relents de chasse aux sorcières, calomniant, amalgamant pêle-mêle tous les collectifs organisateurs et allant jusqu’à attaquer nommément des militants. Pas plus autorisé ce jour de janvier, de nombreuses familles de victimes et de Comité Vérité et Justice annuleront, à contre-cœur, leur présence. Alors qu’un rassemblement de 150 personnes et d’une heure était dit toléré par la police au pied du Monts des Arts, un dispositif massif encercle rapidement les personnes présentes. Ce jour-là, alors que la presse officielle parle de 150 manifestants, la police procédera à l’arrestation de plus de 230 personnes, dont 86 mineurs, prises dans les mailles de cette nasse géante et aveugle aux abords de la gare centrale, en plein centre ville, lieu hautement fréquenté en fin de semaine. Dès le lendemain, des témoignages révèleront des séances d’humiliation, de brutalité et de violence collective dans la caserne où ont été parquées toutes les personnes arrêtées. Le bourgmestre de la ville, questionné sur les faits, défendra sa police. L’affaire, malgré son ampleur et sa gravité, n’aura fait que peu de bruit ; plusieurs actions collectives se préparent, dont une plainte de parents de mineurs arrêtés. Chose rare : même un syndicat policier dénonce les brutalités policières commises ce jour.

      15 h 37. La séance reprend. Quand il lui sera demandé s’il souhaite encore parler, l’homme accusé d’être le chauffeur répondra que non.

      Verdict. Le policier est reconnu coupable d’homicide involontaire et est condamné à 1 an de prison avec sursis et une amende de 400 euros. L’homme désigné comme étant le chauffeur est reconnu coupable d’entrave méchante à la circulation ayant entraîné la mort et condamné à 4 ans de prison ferme4. Le troisième prévenu est acquitté — dans ce procès seulement, car celui de Liège est toujours en cours. En dépit des demandes de son avocat, il ne sera pas libéré non plus.

      Une commission d’enquête parlementaire, demandée par certaines voix pour mettre à jour les responsabilités politiques en jeu, aura-t-elle finalement lieu ?

      Le 10 mars, on apprend que le policier a décidé de faire appel de cette décision de justice.

      https://www.revue-ballast.fr/mawda-2-ans-tuee-par-la-police

  • Harvest of greed : #Bayer and #Monsanto

    German pharmaceutical company Bayer wants to acquire US GM seed giant Monsanto, to become the world’s largest supplier of agricultural chemicals. The deal is controversial because Monsanto produces the heavily debated toxic pesticide glyphosate.

    http://www.dw.com/en/harvest-of-greed-bayer-and-monsanto/av-43317395
    #film #documentaire #OGM #agriculture #industrie-agroalimentaire #gyphosate #pesticides

  • #OGM - Mensonges et vérités

    La #controverse entre pro-OGM (organismes génétiquement modifiés) et anti-OGM rend le débat passionnel et parfois incompréhensible. Ce tour d’horizon mondial démêle le vrai du faux, preuves scientifiques à l’appui.

    Depuis plus de vingt ans, les OGM (organismes génétiquement modifiés), en particulier les plantes, ne cessent de s’étendre sur la planète, dans le but d’améliorer les rendements de soja, maïs, coton, colza, riz, etc. Dix pays, sur les vingt-huit qui en cultivent, représentent, à eux seuls, 98 % de la superficie mondiale des cultures transgéniques – soit 11 % des terres cultivées –, essentiellement sur le continent américain, le sous-continent indien et en Chine. Aux États-Unis, où les premières plantations de soja transgénique ont été introduites en 1996, les OGM représentent environ 90 % des cultures de soja, de maïs et de coton. Selon leurs défenseurs, ils sont indispensables pour répondre aux besoins d’une population en forte croissance. C’est l’argument du géant du secteur, le semencier américain Monsanto, qui produit aussi le célèbre Roundup, un herbicide total dont la substance active, le glyphosate, épargne les plantes OGM.


    https://www.arte.tv/fr/videos/057483-000-A/ogm-mensonges-et-verites

    #film #documentaire #reportage #vidéo
    #BT #maïs_BT #rentabilité #TH #soja #Roundup #USA #Etats-Unis #monoculture #agriculture #élevage #Argentine #Monsanto #pommes_De_terre #risques #génie_génétique #toxine_BT #pesticides #industrie_agro-alimentaire #glyphosate #herbicide #super_mauvaises_herbes #darwinisme #soja_roundup_ready #atrazin #business #santé #cancer #Mexique #propriété_intellectuelle #brevets #Percy_Schmeiser #sécurité_alimentaire #Ghana #malformation_congénitale #justice #biodiversité

    #USAID (qui lie #aide_au_développement et utilisation de OGM dans le pays qui va recevoir l’aide)

    #Gates_Foundation (qui finance des tests de plantes OGM au Ghana)

    #biotechnologie_agricole #coton #Bukina_Faso #coton_BT #Sofitex #rendements #Geocoton #Roundup_Ready_Flex_Cotton #néo-colonialisme

    #MON810 #maïs_MON810 #riz_doré #riz #Philippines #golden_rice #Syngenta #technologie #dengue #oxitec #moustiques_transgéniques #AGM #animaux_génétiquement_modifiés

    • Une ONG présentée dans le film, au Ghana :
      #Food_sovereignty_ghana

      Food Sovereignty Ghana is a grass-roots movement of Ghanaians, home and abroad, dedicated to the promotion of food sovereignty in Ghana. Our group believes in the collective control over our collective resources, rather than the control of our resources by multinational corporations and other foreign entities. This movement is a product of Special Brainstorming Session meeting on the 21st of March, 2013, at the Accra Freedom Centre. The meeting was in response to several calls by individuals who have been discussing, writing, or tweeting, about the increasing phenomenon of land grabs, the right to water and sanitation as a fundamental human right, water privatization issues, deforestation, climate change, carbon trading and Africa’s atmospheric space, and in particular, the urgent issue of the introduction of GM food technology into our agriculture, particularly, its implications on food sovereignty, sustainable development, biodiversity, and the integrity of our food and water resources, human and animal health, and our very existence as a politically independent people. These calls insisted that these issues need to be comprehensively addressed in a systematic and an organized manner.

      Foremost in these calls was the need for a comprehensive agricultural policy that respects the multi-functional roles played by agriculture in our daily lives, and resists the avaricious calculations behind the proposition that food is just another commodity or component for international agribusiness. The trade in futures or speculation involving food have pushed food prices beyond the reach of almost a billion of people in the world who go to bed, each day, hungry. Even though we have have doubled the amount of food to feed everybody in the world today, people still don’t have access to food. The primary cause of this is the neo-liberal agenda of the imperialists, such as the SAP, EPA, AGOA, TRIPS, AoA, AFSNA, AGRA, which have the focus on marginalising the small family farm agriculture that continues to feed over 80% of Africa and replacing them with governance structures, agreements and practices that depend on and promote unsustainable and inequitable international trade and give power to remote and unaccountable corporations.

      We came together in order to help turn a new leaf. We see a concerted effort, over the years, to distort our agriculture to such an extent that today, our very survival as a free and independent people crucially depend on how fast we are able to apply the breaks, and to rather urgently promote policies that focus on food for people, and value our local food providers, the arduous role of the resilient small family farm for thousands of years. We need to resist imperialist policies such as the Structural Adjustment Programmes of the World Bank and the IMF which rolled away 30 years of gains towards food sovereignty in the 1970s and 80s. Those African countries that graduated from the SAP were subsequently slammed with HIPIC. In all these years, the imperialist countries fortified their agricultural production with heavy government subsidies, as Africa saw the imposition of stringent conditionality removing all government subsidies on our own agriculture. The effect has been a destruction of our local food production capacity and a dependence on corporations for our daily food needs. This has had a devastating effect on Africa’s agriculture, and our ability to feed ourselves.

      We believe that a proper analysis of the food crisis is a matter that cannot be left with trade negotiators, investment experts, or agricultural engineers. It is essentially a matter of political economy. As Jean Ziegler succinctly puts it, “Every child who dies of hunger in today’s world has been murdered.” Our Food Under Our Control! is determined to make sure that such a crime becomes impossible in Ghana. Our number one mission is to switch the language from food security to food sovereignty as the goal, to repeat the words food sovereignty at every opportunity and say we don’t want food security, that can still be dependence, we want food sovereignty, we need food sovereignty. This is not the same as “food security”. A country can have food security through food imports. Dependence on food imports is precarious and prone to multiple risks — from price risks, to supply risks, to conditionality risks (policy conditions that come with food imports). Food sovereignty, on the other hand, implies ensuring domestic production and supply of food. It means that the nationals of the country (or at the very least nationals within the region) must primarily be responsible for ensuring that the nation and the region are first and foremost dependent on their own efforts and resources to grow their basic foods.

      Aims and objectives:

      1. To help promote the people’s right to healthy and culturally appropriate food produced through ecologically sound and sustainable methods, and to generally ensure the priority of domestic food crops produced by small farms over export crops.

      2. To help create mass awareness about the political, economic, health and environmental impacts of genetically modified food technology and defend the right of the people to define their own food and agricultural systems.

      3. To help ensure small farms are sustained by state provision and facilitation of necessary infrastructure: Security of land tenure, Water, Financial credit, Energy, Fertilizers, Transport, Storage, Extension service, Marketing, Technology and Equipment for production, harvesting, storage and transport, and Insurance against crop failures due to climate changes, or other unforeseen circumstances.

      4. To help resist the theft, destruction, and loss of the Commons, our natural and indigenous resources, by means of laws, commercial contracts and intellectual property rights regimes, and to generally serve as the watch-dog over all aspects of agricultural sustainability in Ghana.

      5. To help protect and preserve public access to and ownership of the Commons: Water, Land, Air, Seeds, Energy, Plants, Animals, and work closely with like-minded local, national, and international organisations in the realization of the foregoing objectives.


      http://foodsovereigntyghana.org

    • Un chercheur, #Damián_Verzeñassi de l’#université_de_Rosario, mentionné il y a une année dans un article de Mediapart :

      Argentine : soja transgénique voisine avec maladies

      Avia Terai, ville de 10 000 habitants, est exposée aux pulvérisations incessantes sur ses champs de soja et de coton de glyphosate, le composant de base de l’herbicide de Monsanto. Un pesticide que l’Organisation mondiale pour la santé a étiqueté cancérogène en 2015. Ici, des enfants naissent avec des malformations, des troubles neurologiques sévères et le taux de cancer est trois fois plus élevé que la moyenne nationale, selon l’étude du docteur argentin Damián Verzeñassi de l’université de Rosario. De son côté, Monsanto nie catégoriquement l’authenticité de ces études et considère que la #toxicité de son produit phare Roundup n’a pas encore été prouvée.

      https://www.mediapart.fr/studio/portfolios/argentine-soja-transgenique-voisine-avec-maladies

      Le chercheur a fait une étude dans laquelle il montrait un lien entre le glyphosate et le développement de cancer :
      “Hay una incidencia del glifosato en los nuevos casos de cáncer”

      Desde 2010 se hicieron relevamientos en 32 localidades de la región pampeana y se relevaron más de 110 mil personas. Según Verzeñassi, si se encontró en estas localidades, donde se aplicó el modelo productivo con transgénicos a base de agrotóxicos, un pico muy importante de casos de cáncer, hipotiroidismo y abortos espontáneos.


      https://rosarionuestro.com/hemos-encontrado-un-incremento-en-la-incidencia-del-glifosato-en-los

    • #Red_de_Médicos_de_Pueblos_Fumigados (Argentine)

      La Red Universitaria de Ambiente y Salud (REDUAS) es una coordinación entre profesionales universitarios, académicos, científicos, miembros de equipos de salud humana en sus distintos niveles y demás estudiosos, preocupados por los efectos deletéreos de la salud humana que genera el ambiente degradado a consecuencias de la actividad productiva humana, especialmente cuando esta se da a gran escala y sustentada en una visión extractivista.

      La REDUAS surge como una de las decisiones tomadas en el 1º Encuentro de Médicos de Pueblos Fumigados, realizado en la Facultad de Ciencias Médicas de la Universidad Nacional de Córdoba y organizado por el Modulo de Determinantes Sociales de la Salud de la Cátedra de Pediatría y por la Cátedra de Medicina I de dicha Facultad; concretado el 26 y 27 de agosto de 2010

      La REDUAS se construye para unir, coordinar y potenciar el trabajo de investigación científica, asistencia sanitaria, análisis epidemiológico y divulgación ,difusión y defensa del derecho a la salud colectiva, que realizan equipos que desarrollan este tipo de actividades en 10 provincias distintas de la Republica Argentina y que se encuentran activados por el problema del daño a la salud que ocasiona la fumigación o aspersión, sistemática de más de 300 millones de litros de plaguicidas sobre casi 12 millones de personas que conviven con los sembradíos de cultivos agroindustriales.

      Para avanzar en ese sentido se propone aportar al debate público por la necesidad de construir prácticas productivas que permitan una supervivencia feliz de la especie humana en la superficie terrestre y de la responsabilidad publica, privada, colectiva e individual en el resguardo de esas condiciones ecológicas.

      Considerando al derecho a la salud, como uno de los valores sociales que debemos tratar de privilegiar en el análisis de las decisiones políticas y económicas que se toman en nuestra sociedad, creemos necesario ampliar la difusión del conocimiento de los datos científicos que se dispone, y que muchas veces se invisibilizan; aportar a la generación de nuevos datos e informaciones experimentales y observacionales – poblacionales; y potenciar la voz de los equipos de salud, investigadores y pobladores en general afectados en sus derechos por agresiones ambiéntales generadas por practicas productivas ecológicamente agresivas.


      http://reduas.com.ar
      #résistance

    • #Madres_de_Ituzaingo_Anexo-Cordoba
      http://madresdeituzaingoanexo.blogspot.fr

      Madres de #Ituzaingó: 15 años de pelea por el ambiente

      En marzo de 2002 salieron a la calle por primera vez para reclamar atención sanitaria ante la cantidad de enfermos en el barrio.Lograron mejorar la zona y alejar las fumigaciones, nuevas normas ambientales y un juicio inédito. Dicen que la lucha continúa. Un juicio histórico


      http://www.lavoz.com.ar/ciudadanos/madres-de-ituzaingo-15-anos-de-pelea-por-el-ambiente
      #Sofia_Gatica

    • Transgenic DNA introgressed into traditional maize landraces in #Oaxaca, Mexico

      Concerns have been raised about the potential effects of transgenic introductions on the genetic diversity of crop landraces and wild relatives in areas of crop origin and diversification, as this diversity is considered essential for global food security. Direct effects on non-target species1,2, and the possibility of unintentionally transferring traits of ecological relevance onto landraces and wild relatives have also been sources of concern3,4. The degree of genetic connectivity between industrial crops and their progenitors in landraces and wild relatives is a principal determinant of the evolutionary history of crops and agroecosystems throughout the world5,6. Recent introductions of transgenic DNA constructs into agricultural fields provide unique markers to measure such connectivity. For these reasons, the detection of transgenic DNA in crop landraces is of critical importance. Here we report the presence of introgressed transgenic DNA constructs in native maize landraces grown in remote mountains in Oaxaca, Mexico, part of the Mesoamerican centre of origin and diversification of this crop7,8,9.

      https://www.nature.com/articles/35107068

    • #Gilles-Éric_Séralini

      Gilles-Éric Séralini, né le 23 août 1960 à Bône en Algérie1, est un biologiste français, professeur de biologie moléculaire à l’université de Caen2. Il est cofondateur, administrateur et membre du conseil scientifique du CRIIGEN3, parrain de l’association Générations Cobayes4 et lanceur d’alerte5. Il est aussi membre du conseil scientifique de The Organic Center6, une association dépendant de l’Organic Trade Association (en)7, « le principal porte-parole du business bio aux États-Unis »8, et parrain de la Fondation d’entreprise Ekibio9.

      Il s’est fait notamment connaître du grand public pour ses études sur les OGM et les pesticides, et en particulier en septembre 2012 pour une étude toxicologique portée par le CRIIGEN mettant en doute l’innocuité du maïs génétiquement modifié NK 603 et du Roundup sur la santé de rats10,11. Cette étude, ainsi que les méthodes utilisées pour la médiatiser, ont été l’objet d’importantes controverses, les auteurs étant accusés d’instrumentaliser de la science, ou même suspectés de fraude scientifique12,13. En réalité, les agences de santé européennes et américaines réagissent sur le tard, indiquant les lacunes et faiblesses méthodologiques rédhibitoires de la publication (notamment un groupe de contrôle comportant un nombre d’individus ridiculement bas). Certains dénoncent aussi un manque de déontologie pour s’assurer d’un « coup de communication ». La revue Food and Chemical Toxicology retire l’étude en novembre 2013.


      https://fr.wikipedia.org/wiki/Gilles-%C3%89ric_S%C3%A9ralini

      Dans le documentaire on parle notamment d’un article qu’il a publié dans la revue « Food and chemical toxicology », que j’ai cherché sur internet... et... suprise suprise... je l’ai trouvé, mais le site de Elsevier dit... « RETRACTED »
      Long term toxicity of a Roundup herbicide and a Roundup-tolerant genetically modified maize
      https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S0278691512005637

      Il est par contre dispo sur sci-hub !
      http://sci-hub.tw/https://doi.org/10.1016/j.fct.2012.08.005

      voici la conclusion :

      In conclusion, it was previously known that glyphosate con- sumption in water above authorized limits may provoke hepatic and kidney failures ( EPA ). The results of the study presented here clearly demonstrate that lower levels of complete agricultural gly- phosate herbicide formulations, at concentrations well below offi- cially set safety limits, induce severe hormone-dependent mammary, hepatic and kidney disturbances. Similarly, disruption of biosynthetic pathways that may result from overexpression of the EPSPS transgene in the GM NK603 maize can give rise to com- parable pathologies that may be linked to abnormal or unbalanced phenolic acids metabolites, or related compounds. Other muta- genic and metabolic effects of the edible GMO cannot be excluded. This will be the subject of future studies, including transgene and glyphosate presence in rat tissues. Reproductive and multigenera- tional studies will also provide novel insights into these problems. This study represents the first detailed documentation of long- term deleterious effects arising from the consumption of a GM R- tolerant maize and of R, the most used herbicide worldwide. Altogether, the significant biochemical disturbances and physi- ological failures documented in this work confirm the pathological effects of these GMO and R treatments in both sexes, with different amplitudes. We propose that agricultural edible GMOs and formu- lated pesticides must be evaluated very carefully by long term studies to measure their potential toxic effects.

    • #RiskOGM

      RiskOGM constitue depuis 2010 l’action de recherche du ministère en charge de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie pour soutenir la structuration d’une communauté scientifique et le développement de connaissances, de méthodes et de pratiques scientifiques utiles à la définition et à la mise en œuvre des politiques publiques sur les OGM.

      Le programme s’appuie sur un Conseil Scientifique et sur un Comité d’Orientation qui réunit des parties prenantes.

      Les axes de recherche prioritaires identifiés portent sur les plans de surveillance générale des OGM, la coexistence des cultures, la gouvernance, les aspects économiques, éthiques et sociaux ou encore la démarche globale d’analyse de la sécurité des aliments contenant des produits transgéniques,

      3 projets en cours ont été soutenus après un 1er appel à proposition fin 2010. Fin 2013, suite à un deuxième appel, le projet (#PGM / #GMO90plus) a été sélectionné et soutenu à hauteur de 2,5 M€. Il vise à une meilleure connaissance des effets potentiels sur la santé de la consommation sur une longue durée de produits issus des plantes génétiquement modifiées.

      http://recherche-riskogm.fr/fr
      #programme_de_recherche

      Un projet dont fait partie #Bernard_Salles, rattaché à l’INRA, interviewé dans le documentaire.
      Lui, semble clean, contrairement au personnage que je vais un peu après, Pablo Steinberg

    • Projet #G-Twyst :

      G-TwYST is the acronym for Genetically modified plants Two Year Safety Testing. The project duration is from 21 April 2014 – 20 April 2018.

      The European Food Safety Authority (EFSA) has developed guidance for the risk assessment of food and feed containing, consisting or produced from genetically modified (GM) plants as well as guidance on conducting repeated-dose 90-day oral toxicity study in rodents on whole food/feed. Nonetheless, the long-term safety assessment of genetically modified (GM) food/feed is a long-standing controversial topic in the European Union. At the present time there are no standardized protocols to study the potential short-, medium- and/or long-term toxicity of GM plants and derived products. Against this backdrop the main objective of the G-TwYST project is to provide guidance on long-term animal feeding studies for GMO risk assessment while at the same time responding to uncertainties raised through the outcomes and reports from recent (long-term) rodent feeding studies with whole GM food/feed.

      In order to achieve this, G-TwYST:

      Performs rat feeding studies for up to two years with GM maize NK603. This includes 90 day studies for subchronic toxicity, 1 year studies for chronic toxicity as well as 2 year studies for carcinogenicity. The studies will be based on OECD Test Guidelines and executed according to EFSA considerations
      Reviews recent and ongoing research relevant to the scope of G-TwYST
      Engages with related research projects such as GRACE and GMO90plus
      Develops criteria to evaluate the scientific quality of long-term feeding studies
      Develops recommendations on the added value of long-term feeding trials in the context of the GMO risk assessment process.
      As a complementary activity - investigates into the broader societal issues linked to the controversy on animal studies in GMO risk assessment.
      Allows for stakeholder engagement in all key steps of the project in an inclusive and responsive manner.
      Provides for utmost transparency of what is done and by whom it is done.

      G-TwYST is a Collaborative Project of the Seventh Framework Programme of the European Community for Research, Technological Development and Demonstration Activities. The proposal for G-TwYST was established in reponse to a call for proposals on a two-year carcinogenicity rat feeding study with maize NK603 that was launched by he European Commission in June 2013 (KBBE.2013.3.5-03).

      https://www.g-twyst.eu

      Attention : ce projet semble être sous forte influence des lobbys de l’OGM...

      Fait partie de ce projet #Pablo_Steinberg, interviewé dans le documentaire.

      Pablo Steinberg est d’origine argentine, il est également le toxicologue du projet « #GRACE : GMO Risk Assessment and communication evidence », financé par l’UE :

      GRACE was a project funded under the EU Framework 7 programme and undertaken by a consortium of EU research institutes from June 2012 - November 2015. The project had two key objectives:

      I) To provide systematic reviews of the evidence on the health, environmental and socio-economic impacts of GM plants – considering both risks and possible benefits. The results are accessible to the public via an open access database and other channels.

      II) GRACE also reconsidered the design, execution and interpretation of results from various types of animal feeding trials and alternative in vitro methods for assessing the safety of GM food and feed.

      The Biosafety Group was involved in the construction of the central portal and database (CADIMA; Central Access Database for Impact Assessment of Crop Genetic Improvement Technologies) that managed the information gathered in the pursuit of the two objectives and in the dissemination of information.

      http://biosafety.icgeb.org/projects/grace

      La conférence finale de présentation du projet GRACE a été organisée à Potsdam... un 9 novembre... date-anniversaire de la chute du mur...
      Voici ce que #Joachim_Schiemann, coordinateur du projet, dit à cette occasion (je transcris les mots prononcés par Schiemann dans le reportage) :

      « Nous aussi, avec nos activités, nous essayons d’abattre certains murs et de faire bouger certaines positions qui sont bloquées. Je trouve que c’est très symbolique d’avoir organisé cette conférence à Potsdam, à proximité de Berlin et des vestiges du mur »

    • Prof. Potrykus on #Golden_Rice

      #Ingo_Potrykus, Professor emeritus at the Institute of Plant Sciences, ETH Zurich, is one of the world’s most renowned personalities in the fields of agricultural, environmental, and industrial biotechnology, and invented Golden Rice with Peter Beyer. In contrast to usual rice, this one has an increased nutritional value by providing provitamin A. According to WHO, 127 millions of pre-school children worldwide suffer from vitamine A deficiency, causing some 500,000 cases of irreversible blindness every year. This deficiency is responsible for 600,000 deaths among children under the age of 5.

      https://blog.psiram.com/2013/09/prof-potrykus-on-golden-rice
      Ce riz, enrichi de #bêtacarotène pour pallier aux carences de #provitamine_A, a valu, à Monsieur #Potrykus, la couverture du Time, une première pour un botaniste :

    • Golden Illusion. The broken promise of GE ’Golden’ rice

      GE ’Golden’ rice is a genetically engineered (GE, also called genetically modified, GM) rice variety developed by the biotech industry to produce pro-vitamin A (beta-carotene). Proponents portray GE ’Golden’ rice as a technical, quick-fix solution to Vitamin A deficiency (VAD), a health problem in many developing countries. However, not only is GE ’Golden’ rice an ineffective tool to combat VAD it is also environmentally irresponsible, poses risks to human health, and compromises food security.

      https://www.greenpeace.org/archive-international/en/publications/Campaign-reports/Genetic-engineering/Golden-Illusion
      #rapport

    • #MASIPAG (#Philippines)

      MASIPAG a constaté que les paysans qui pratiquent la production agricole biologique gagnent en moyenne environ 100 euros par an de plus que les autres paysans, parce qu’ils ne dépensent pas d’argent dans des fertilisants et pesticides chimiques. Dans le contexte local, cela représente une économie importante. En plus, l’agriculture biologique contribue à un milieu plus sain et à une réduction des émissions de gaz à effet de serre. Malgré cela, le gouvernement philippin poursuit une politique ambiguë. En 2010, il a adopté une loi sur la promotion de l’agriculture biologique, mais en même temps il continue à promouvoir les cultures génétiquement modifiées et hybrides nécessitant le recours aux intrants chimiques. La loi actuelle insiste également sur une certification couteuse des produits bio par les tiers, ce qui empêche les #petits_paysans de certifier leurs produits.

      http://astm.lu/projets-de-solidarite/asie/philipinnes/masipag
      #paysannerie #agriculture_biologique

    • #AquAdvantage

      Le saumon AquAdvantage (#AquAdvantage_salmon® pour les anglophones, parfois résumé en « #AA_Salmon » ou « #AAS ») est le nom commercial d’un saumon transgénique et triploïde1.

      Il s’agit d’un saumon atlantique modifié, créé par l’entreprise AquaBounty Technologies (en)2 qui est devenu en mai 2016 le premier poisson génétiquement modifié par transgenèse commercialisé pour des fins alimentaires. Il a obtenu à cette date une autorisation de commercialisation (après son évaluation3) au Canada. En juillet 2017, l’entreprise a annoncé avoir vendu 4,5 tonnes de saumon AquAdvantage à des clients Canadiens qui ont à ce jour gardés leur anonymat4. L’entreprise prévoit de demander des autorisations pour des truites5, des tilapias 5 et de l’omble arctique génétiquement modifiés6.

      Selon les dossiers produits par AquaBounty à la FDA, deux gènes de saumons Chinook et deux séquences provenant d’une autre espèce (loquette d’Amérique) ont été introduits7, (information reprise par un article du New-York Times8 et un article scientifique évoquent aussi un gène provenant d’un autre poisson (loquette d’Amérique9). En 2010, AquaBounty, produirait déjà au Canada sur l’Île-du-Prince-Édouard les œufs de poissons destinés à des élevages en bassins enclavés à terre au Panama10 pour des poissons à exporter (alors que l’étiquetage n’est toujours pas obligatoire aux États-Unis)10.

      Ce poisson est controversé. Des préoccupations scientifiques et environnementalistes portent sur les risques d’impacts environnementaux à moyen et long terme, plus que sur le risque alimentaire. La FDA a considéré que la modification était équivalente à l’utilisation d’un médicament vétérinaire (hormone de croissance et modification transgénique)11 et a donc utilisé son processus (dit « NADA12 ») d’évaluation vétérinaire. Dans ce cadre, la FDA a conclu que ce poisson ne présentait a priori pas de risques pour la santé, et pouvait être cultivé de manière sûre. Mais en 2013, l’opportunité d’élever un tel poisson reste très contestée13 notamment depuis au moins 1986 concernant les risques qu’il pourrait poser à l’égard de l’environnement14, l’autorisation de mise sur le marché pourrait être à nouveau repoussée15.


      https://fr.wikipedia.org/wiki/AquAdvantage
      #saumon #saumon_transgénique #AquaBounty_Technologies

      Aussi appelé...
      #FrankenFish

  • Seeds in resistance

    “Seeds in resistance” is an animation developed in connection with the documentary “Seeds: commons or corporate property?”, produced in 2017 by a collective of Latin American organisations from all across the continent that are working to defend native seeds as the basis of peoples’ food sovereignty.

    https://www.grain.org/media/BAhbB1sHOgZmSSInMjAxOC8wMy8yNi8wOV81OF8wNl81MTdfRU5fTmZHLnBuZwY6BkVUWwg6BnA6C
    https://www.grain.org/article/entries/5915-seeds-in-resistance
    #propriété_intellectuelle #révolution_verte #propriété_privée #ONG #Syngenta #Dupont #Monsanto #Bayer #brevet #résistance #film_d'animation #vidéo #souveraineté_alimentaire #alimentation #semences

    Vidéo :
    https://vimeo.com/232364093


    cc @odilon