• À #Montpellier, en face du Corum, on avait une chouette peinture murale avec un portrait et une citation de la personnalité préférée des français. C’est encore visible sur les streetviews de Google et Apple :

    Malheureusement, depuis quelques mois, cette adorable référence a été effacée et remplacée par quelque chose d’autre.

    Ah, les ravages de la cancel culture…

    Plus sérieusement : il y a les personnalités qu’on a le droit d’évacuer de l’espace public sans que ça fasse gueuler ; et il y a les personnalités pour lesquelles ça devient un casus belli de la droite – est-ce qu’il y a des critères pour décider ?

  • Crise des #opioïdes au Canada : des « zombies » dans les rues de Calgary et Montréal
    https://www.sudouest.fr/international/canada/crise-des-opioides-au-canada-des-zombies-dans-les-rues-de-calgary-et-montre

    Les autorités canadiennes sont dépassées. Eugène Oscapella conclut : « Notre façon de gérer la drogue pose plus de problèmes qu’il n’en résout. La principale difficulté vient de ce que nous avons traité cette crise comme une affaire criminelle plutôt que comme un problème de santé publique. Le droit criminel n’est pas le bon instrument. On l’a utilisé pendant un siècle et cela n’a pas marché. La drogue est liée à des problèmes sociaux, de santé mentale, de pauvreté et de solitude dans notre société. »

  • La région #Paca finance les #refoulements d’exilés au nom des #JO d’hiver

    La région Provence-Alpes-Côte d’Azur subventionne à hauteur de 1 million d’euros par an les forces de police exerçant en montagne, au prétexte des JO 2030. La #sécurité est pourtant censée être une prérogative réservée à l’État.

    « La Région Sud [Provence-Alpes-Côte d’Azur] s’engage pour ceux qui gardent nos frontières et nous protègent ! » En février 2024, cette volonté affichée sur Facebook, par le président de la région, #Renaud_Muselier (Renaissance), est passée inaperçue. Elle signait pourtant un engagement inattendu de la part d’une collectivité : le contrôle de la frontière franco-italienne afin de refouler les personnes exilées.

    « 4x4, quads, vêtements adaptés, jumelles thermiques, la Région Sud se tient aux côtés du ministère de l’Intérieur pour le #financement des prochains équipements de la #police_aux_frontières ! » annonçait alors l’élu, membre des Républicains (LR) jusqu’en 2021. Et ce, alors que la #sécurité ne fait en théorie pas partie des #compétences des régions.

    Après ces paroles, prononcées depuis le poste de la police aux frontières de Montgenèvre (Hautes-Alpes), à 1 800 mètres d’altitude, les actes ont rapidement suivi. Cette montée en puissance est justifiée par le dossier prioritaire du moment de Renaud Muselier : les Jeux olympiques d’hiver 2030, que sa région accueillera avec Auvergne-Rhône-Alpes. Un comité interministériel dédié à la question, présidé par #François_Bayrou, se tient vendredi 27 juin à Briançon (Hautes-Alpes).

    Dispositif « Région Sud, la région sûre »

    Ainsi, le 29 mars 2024, le conseil régional a voté une délibération accordant une #subvention de 1 million d’euros par an jusqu’en 2030 aux « forces de l’ordre intervenant dans les départements alpins » (#Hautes-Alpes, #Alpes-de-Haute-Provence, #Alpes-Maritimes), pour les « soutenir, dans la perspective des Jeux olympiques d’hiver », notamment en adaptant leurs « #équipements aux conditions spécifiques de la #montagne ». La démarche s’inscrit dans le cadre d’un dispositif intitulé « Région Sud, la région sûre ».

    Un engagement acté à l’unanimité dans une assemblée qui ne compte que l’extrême droite comme opposition, la coalition de gauche et des écologistes s’étant désistée au second tour des élections régionales de 2021 pour empêcher une victoire du Rassemblement national et de ses alliés.

    Ce million d’euros annuel est mis à disposition des directions départementales de la #sécurité_publique, qui décident, en accord avec la région, du #matériel à acheter. Pour l’heure, l’essentiel du soutien a été dirigé vers #Montgenèvre, ainsi que nous en a informé l’entourage de Renaud Muselier.

    Notre source nous confirmait fin janvier que l’enveloppe prévue est destinée principalement à « soutenir les #contrôles en montagne », pratiqués sur les migrants présumés par les forces de police et de gendarmerie. Les touristes ou locaux présumés, circulant sur les pistes de ski et les chemins de randonnée transfrontaliers, ne sont pas ciblés.

    À l’image de Tous migrants, des associations de défense des droits des étrangers dénoncent depuis des années les « #contrôles_au_faciès », ainsi que la négation des droits, notamment le refus de prise en charge des mineurs isolés et de considérer les demandes d’asile.

    Un #4x4 « mis à disposition à titre gracieux »

    Des observations analogues à celles des ONG ont été formulées par la Commission nationale consultative des droits de l’homme (CNCDH) et la Défenseure des droits. Depuis novembre 2015, après les attentats de Paris, le gouvernement a rétabli les contrôles à ses frontières en dérogation des accords de Schengen, sous couvert d’antiterrorisme.

    Voisine de Montgenèvre, la ville de #Briançon, dirigée par l’ex-LR et proche de Renaud Muselier #Arnaud_Murgia, participe également au plan de la région. Elle s’est portée acquéreuse d’un véhicule 4x4, « mis à disposition à titre gracieux à la police aux frontières », précise la décision du conseil municipal de février 2024. L’engin, d’une valeur de 21 500 euros, a été subventionné à 80 % par la région. Contactée, la mairie n’a pas donné suite à notre demande d’entretien avec le maire.

    Arnaud Murgia a pourtant plutôt l’habitude d’affirmer que les municipalités n’ont pas de responsabilités en matière de frontière, afin d’exhorter l’État à envoyer davantage de forces de police. « Je rappelle qu’un maire n’a pas la charge de la protection des frontières et qu’il se sent parfois bien seul », déclarait-il par exemple au Journal du dimanche en juin 2024.

    Depuis 2017, des dizaines de milliers de personnes sont entrées en France par les sentiers montagneux de cette frontière dite « haute », en tentant de contourner la présence policière. « Nous avons déjà financé des vêtements chauds pour les gendarmes, des quads et une caméra intelligente », détaille-t-on dans l’entourage de Renaud Muselier, sans toutefois être en mesure de nous donner de détails sur cette dernière. La délibération du conseil régional mentionne « l’#expérimentation […] de #dispositifs_de_sécurité innovants faisant appel […] à de nouvelles technologies et à l’#intelligence_artificielle ».

    « On utilise les JO pour expérimenter, se satisfaisait notre interlocuteur. Si c’est concluant à Montgenèvre, on proposera de le déployer à Menton », à la frontière dite « basse », dans les Alpes-Maritimes. Contactées, ni les préfectures des départements alpins, ni la préfecture de région n’ont répondu à nos demandes de précisions. À nouveau sollicitée avant la publication de cet article, la région n’a pas donné suite.

    Du ministère de l’Intérieur à la ville de Briançon, en passant par la région, « c’est une chaîne aux maillons très solides qui place une rhétorique sécuritaire avant le respect des droits des personnes », affirme Brune Béal, chargée de plaidoyer à l’association briançonnaise Tous migrants.

    « Tout ce qui participe au renforcement de la militarisation de la frontière participe à une #mise_en_danger directe et indirecte », dénonce-t-elle. Directe par les actions physiques et verbales des agents ; indirecte, en poussant les personnes exilées à emprunter des chemins dangereux en haute montagne. Dans son avis de 2018, la CNCDH s’alarmait du fait que « la République bafoue les droits fondamentaux, renonce au principe d’humanité et se rend même complice de parcours mortels ». Dix corps de personnes en migration ont été retrouvés dans les environs de Montgenèvre depuis 2018.

    « Alors qu’elles n’ont pas de compétence en matière de sécurité, les régions investissent ce champ au nom de leurs compétences sur les transports, les lycées, ou encore le tourisme », analyse Olivier Renaudie, professeur de droit public à l’École de droit de la Sorbonne-Paris 1, joint par Reporterre. « Pour les élus, il s’agit d’incarner l’action, de répondre à ce qu’ils pensent que la population attend d’eux », poursuit-il.

    « Un mouvement un peu audacieux »

    En général, les régions se cantonnent à la mise en place de moyens de sûreté et de surveillance dans les TER et les gares, dans les lycées, ou encore au soutien des communes pour leur police municipale et leur vidéosurveillance. Alors, l’action de la région Paca à la frontière apparaît à l’universitaire comme « un mouvement un peu audacieux. Ce qui me paraît novateur, c’est qu’il s’agit d’une compétence régalienne, qui est normalement strictement l’affaire de l’État », observe-t-il.

    En 2019, le tribunal administratif de Marseille avait annulé un précédent plan sécurité de la région Paca, contesté alors par le préfet. Pour la juridiction, la mesure ne se rattachait « que de façon très indirecte au développement touristique de la région ». La compétence #tourisme est aussi celle mise en avant pour justifier le dispositif « Région Sud, la région sûre ». Cette fois-ci, aucun recours n’a été déposé dans le délai réglementaire de deux mois.

    Questionné par nos soins lors de ses vœux à la presse, fin janvier, Renaud Muselier assumait des « moyens complémentaires, qui sont des moyens de sécurité supplémentaires pour les concitoyens. Et pourquoi on ne l’a pas fait plus tôt ? feignait-il d’interroger. Parce que j’ai demandé, je voulais, mais je n’avais pas le droit. Et c’est monsieur Darmanin [alors ministre de l’Intérieur] qui nous a donné la possibilité de le faire. Donc, merci à Darmanin. Et oui, c’est notre mission ! » insistait-il. Sur Facebook, Renaud Muselier affirme que « depuis le 1er janvier 2024, l’organisation territoriale des services de police a été modifiée, la région Sud peut désormais aider la police aux frontières ».

    À 900 kilomètres de Montgenèvre, à une autre frontière et avec une même enveloppe annuelle d’un million d’euros par an, une autre collectivité propose une tout autre politique, tournée vers l’accueil. À Bayonne (Pyrénées-Atlantiques), la Communauté d’agglomération du Pays basque, dirigée par Jean-René Etchegaray, lui aussi membre du parti présidentiel, utilise cette somme pour financer un centre d’hébergement.

    https://reporterre.net/La-region-Paca-pour-financer-les-refoulements-d-exiles
    #JO_2030 #JO2030 #jeux_olympiques #migrations #militarisation_des_frontières #frontières #France #forces_de_l'ordre #Région_Sud_la_région_sûre

  • Montenegro: la Velika plaža è salva, per ora
    https://www.balcanicaucaso.org/aree/Montenegro/Montenegro-la-Velika-plaza-e-salva-per-ora-238599

    Velika plaža, la più lunga spiaggia selvaggia del Montenegro, dovrebbe essere stravolta da enormi investimenti immobiliari dopo un accordo con gli Emirati Arabi Uniti. Per il momento, però, anche grazie alle proteste, il progetto sembra ridimensionato

  • La montagna non si spopola, gli italiani ci stanno tornando

    Il saldo dei movimenti tra chi scende e chi sale in montagna per viverci torna ad essere positivo. E non solo grazie ai migranti stranieri.

    Chi l’ha detto che la montagna si spopola? Gli ultimi tre quinquenni (2009-2013, 2014-2018, e 2019-2023) raccontano di tre stagioni diverse: una dell’accoglienza”, una di “ripiegamento” e la terza -la più recente- di “risveglio”. Tradotto in numeri, tra 2009 e 2013, le 387 comunità territoriali della montagna italiana sono state uniformemente investite da un flusso di immigrazione di popolazione straniera: il territorio montano ha visto l’arrivo di oltre 150.000 immigrati, numero “ampiamente in grado di compensare il flusso in uscita che nel complesso interessa oltre 110.000 cittadini italiani”. Tra 2014 e 2018 l’afflusso migratorio di popolazione straniera nelle comunità di montagna, invece, italiana si raffredda: l’apporto scende a meno di 60.000 individui. Per converso il flusso in uscita dalla montagna della popolazione italiana continua rispetto al periodo precedente, registrando un saldo negativo più contenuto di 67.000 unità.
    Ed ecco infine il periodo 2022-2023 con un saldo “tra i movimenti della popolazione in ingresso e in uscita dalla montagna che torna a essere positivo e assume dimensioni assai più significative di quanto non si sia registrato nei momenti migliori del passato”, manda a a dire l’Uncem (Unione dei Comuni, Comuni ed Enti montani). Quasi 100.000 ingressi oltre le uscite, più del 12 per mille della popolazione. Ma non in modo uguale dappertutto: sono 250 su 387, quasi il 65%, le comunità territoriali con saldo positivo; 136 lo fanno con valori che vanno oltre il 20 per mille. La disomogeneità segna una frattura rilevante tra regioni del nord e del centro, tutte sistematicamente con apporti migratori positivi, e quelle del sud dove il segno meno, pur circoscritto e non generalizzato, appare ancora con una certa frequenza.
    Rispetto al passato però la discontinuità più forte è determinata dalla composizione del flusso migratorio.

    IL RITORNO DEGLI ITALIANI, UNA “NOVITÀ ASSOLUTA”

    Non solo, la popolazione italiana della montagna presenta -“ed è una novità assoluta”- un saldo positivo tra ingressi e uscite, ma questo, forte di quasi 64.000 unità, “sopravanza nettamente quello della popolazione di cittadinanza straniera che con meno di 36.000 unità si riduce ulteriormente (quasi si dimezza) rispetto ai valori del quinquennio precedente, portando in evidenza la tendenza ormai presente in tutto il Paese a una progressiva riduzione dell’interesse verso l’Italia da parte dei flussi migratori di lungo raggio”, dice Uncem. Queste analisi fanno parte dei punti fermi che domani a Roma, all’Università Mercatorum, verranno esaminati alla presentazione del Rapporto Montagne Italia 2025, realizzato dall’Uncem: un lavoro di 800 pagine, tra numeri, analisi, dati, approfondimenti curato, con la Fondazione Montagne Italia e #Uncem. E’ il racconto della montagna che cambia. “Una montagna che non è quella dello spopolamento”, evidenzia dunque il presidente nazionale Uncem, Marco Bussone, invitando a rifuggire da semplificazioni, “letture senza numeri, must buoni per convegni e comizi”.

    LA GEOGRAFIA DEI COMUNI DI MONTAGNA

    I Comuni classificati come totalmente montani sono 3.471 (il 43,4% dei Comuni italiani) e ospitano una popolazione di otto milioni e 900.529 abitanti (il 14,7% della popolazione nazionale) su una superficie di 147.531,8 chilometri quadrati (il 48,8% dell’estensione del territorio nazionale) con una densità di 60,3 abitanti per chilometro quadrato (rispetto a un valore medio nazionale di 200,8). La densità insediativa dei Comuni montani è, nella media, di 60,3 abitanti. contro una media nazionale di 200,1 abitanti.

    https://www.dire.it/23-06-2025/1161795-la-montagna-non-si-spopola-gli-italiani-ci-stanno-tornando
    #montagne #Italie #dépeuplement #cartographie #visualisation #démographie #Alpes #Apennins #chiffres #statistiques #migrations #réfugiés #rapport

    • RAPPORTO MONTAGNE ITALIA 2025

      Il Rapporto nasce nell’ambito del Progetto italiae del Dipartimento per gli Affari regionali e le Autonomie della Presidenza del Consiglio dei ministri e attuato dallUNCEM per descrivere come si manifesta la contemporaneità nelle montagne italiane tra criticità, opportunità e nuovo protagonismo. Le montagne italiane raccontate attraverso la illustrazione delle dinamiche socioeconomiche che le caratterizzano e le strategie territoriali che le attraversano. Nella prima parte, mappe e dati servono a evidenziare i caratteri della montagna e la geografia delle comunità territoriali, e le loro caratterizzazioni economiche e sociali, evidenziando i processi associativi in atto. Un quadro completato dalle riflessioni argomentate e informate sul percorso fatto dalla Strategia delle Aree Interne e sulla novità dei processi in atto connessi alla Strategia delle green Community, precedute da un approfondimento sui temi dello spopolamento e del neopopolamento che molto hanno a che fare con entrambe le strategie. All’analisi delle strategie si connette anche l’approfondimento dedicato ai temi della governance, ulteriore affondo nella tematica delle green community, per esaminare le esperienze di governance in atto, inquadrare le politiche in un approccio più ampio e sistemico (il progetto Appennino Parco d’Europa) e quello relativo alla geocomunità delle piattaforme montane italiane che guarda anche alle differenze tra le Alpi e gli Appennini per evidenziare faglie e giunture e ragionare sulla prospettiva. Completano il quadro l’illustrazione di una articolata indagine sulla opinione degli italiani riguardo la montagna. Il Rapporto è arricchito da box tematici e commenti, oltre che da tre appendici.
      Materiali e riflessioni offerti alla politica, agli amministratori, ai territori impegnati a costruire futuro attraverso le Green Community e a tutti coloro che sono chiamati a decisioni importanti nell’allocazione di risorse, definizione di strumenti di governance e assetti istituzionali che riguardano il futuro della montagna e con ciò quello dell’intero Paese.

      https://uncem.it/uncem-presenta-il-rapporto-montagne-italia-2025

    • En Italie, les communes de montagne commencent enfin à se repeupler

      Entre 2019 et 2023, le nombre de résidents des communes italiennes dites “de montagne” a augmenté de 100 000 personnes. Un résultat salué par le média romain “Il Messaggero”, qui explique les raisons de cet engouement soudain pour l’altitude.

      “La vie en ville, nous n’en pouvions plus. Trop de chaos, trop de délinquance, trop de bruit. […] Alors on s’est dit : pourquoi ne tenterait-on pas d’habiter ici ? Où tout est plus lent et authentique.” Jusqu’à l’année dernière, confie-t-elle dans les colonnes d’Il Messaggero, Anastasia Laganà vivait à Florence. C’était avant qu’elle n’opte pour un changement radical, et qu’avec sa famille elle mette les voiles vers Vallo di Nera, un minuscule village de 327 habitants situé en Ombrie (en Italie centrale) qui semble connaître un certain regain de popularité. Comme un grand nombre d’autres communes de montagne.

      “Toujours plus d’Italiens délaissent les grandes villes pour redécouvrir la vie en altitude, relève le quotidien romain, statistiques à l’appui. Entre 2019 et 2023, le solde entre arrivées et départs de résidents dans les communes de montagne italiennes a été positif à hauteur de 100 000 personnes, alors que celui-ci avait diminué entre 2014 et 2018.” Mais qu’entend-on par “communes de montagne” ?

      Sur le site de la Chambre des députés, l’Assemblée nationale italienne, on peut lire la définition suivante : “Sont classifiées comme territoire de montagne ces communes dont la population est inférieure à 20 000 habitants et dont l’altitude moyenne du territoire n’est pas inférieure à 600 mètres.”

      Des communes plus attrayantes

      Pas de quoi avoir le vertige donc, d’autant plus que, en cas de problèmes d’accessibilité ou même de vieillissement de la population, cette classification peut s’appliquer aux communes situées à partir de 400 mètres, voire 300 mètres d’altitude en dehors des Alpes. Quand on sait que l’Italie, encerclée par les Alpes au nord et traversée de bout en bout par les Apennins, est un pays extrêmement montagneux, il n’est pas surprenant d’apprendre qu’elle compte des milliers de communes entrant dans cette catégorie. Comment expliquer leur retour en vogue ?

      D’un côté, Il Messaggero souligne “le coût de la vie trop élevé dans les grandes villes”, et, de l’autre, il met en avant des communes de montagne “devenues plus attrayantes grâce aux investissements du plan de relance européen et aux projets de développement durables ‘green communities’” financés en Italie.

      Néanmoins, tempère le média transalpin, cette tendance à l’exil vers les hauteurs ne s’observe pas partout en Italie. Si le nord et surtout le centre du pays connaissent un regain d’intérêt pour ces communes perchées, ce n’est pas le cas dans le Sud, où les montagnes (et collines) de l’intérieur perdent des habitants. Des migrants de l’intérieur qui fuient vers les grandes agglomérations voisines, mais aussi, bien souvent, vers les métropoles plus prospères du Nord.

      https://www.courrierinternational.com/article/demographie-en-italie-les-communes-de-montagne-commencent-enf

  • #Montpellier, la ville où manifester pour Gaza est qualifié « d’atteinte à la dignité humaine »
    https://www.blast-info.fr/articles/2025/montpellier-la-ville-ou-manifester-pour-gaza-est-qualifie-datteinte-a-la-

    Interdictions de manifester, courriers comminatoires envoyés par le préfet en personne, instrumentalisation d’un attentat antisémite, amendes pour entrave à la circulation ou dépôt de déchets sur la voie publique : rien n’est épargné aux militants pro-palestiniens de Montpellier. Préfecture et mairie socialiste manifestent un soutien inconditionnel à Israël. Un héritage des années Georges Frêche, l’ancien maire emblématique pendant près de trois décennies, qui qualifiait sa ville de « poste avancé de Tsahal ».

  • What ETH glacier researchers know about the collapse of the #Birch Glacier

    On Wednesday, the Birch Glacier collapsed under the weight of rock and debris from rockfalls on the #Kleine_Nesthorn. Following an on-site inspection, ETH Zurich researchers explain the background to the collapse that buried the village Blatten in an updated fact sheet.

    In brief:

    - In terms of the volume and the extent of the damage caused, the collapse of the Birch Glacier is unprecedented for the Swiss Alps.
    - Several rockfalls from the Kleine Nesthorn Mountain above the Birch Glacier played an important role. The sliding of an entire slope section gave the final impetus for the glacier collapse. The details are still being investigated.
    – The accumulated rock debris increased the pressure on the glacier ice, contributing to the destabilisation of the Birch Glacier - as meltwater formed both at the base and inside the glacier.
    - The updated fact sheet contains new information on the behaviour of the glacier, the role of permafrost and possible links to climate.

    A collapse of the magnitude of the Birch Glacier, which buried the village of Blatten in Valais on Wednesday, is unprecedented for the Swiss Alps. While a rock-ice collapse at Piz Scerscen in April 2024 did cause a similar amount of ice and debris to fall – estimated at eight to nine million cubic metres – as in the Lötschental valley this week, the collapse in the Engadine region did not result in as much damage as in Blatten.

    Daniel Farinotti, Professor of Glaciology at ETH Zurich and the Federal Institute for Forest, Snow and Landscape Research (WSL), asserts that the exact causes of Wednesday’s glacier collapse are far from fully understood. In particular, Professor Farinotti states, it is not yet conclusive whether external factors or primarily reactions inside the glacier itself were decisive in ultimately triggering the collapse. However, a field inspection of the Lötschental break-off area on 1 June 2025 provided the researchers with new insights, which they have included in an updated fact sheet - this summarises the current state of knowledge from the perspective of glacier research.

    However, since authorities and researchers have been monitoring the glacier for years, there are clear indications that several rock avalanches and terrain movements on Kleines Nesthorn, the mountain above the glacier, were the primary cause behind the glacier’s collapse.

    “We know there were already several rock avalanches before the collapse on Wednesday and that rock debris accumulated on the glacier as a result,” says Professor Farinotti, who has been working with ETH and WSL researchers Matthias Huss and Mylène Jacquemart to compile the factsheet.

    “Our aim is to use this data and our available knowledge to support the authorities, who are doing incredible work in extremely difficult circumstances to maintain an overview of the conditions and improve the situation for the people,” explains Professor Farinotti.
    A combination of factors led to the collapse

    The accumulated rock debris – estimated by the authorities to amount to 9 million tonnes – increased the pressure on the glacier ice and encouraged the formation of meltwater, both at the base and inside the glacier. It is estimated that around 10 millimetres of water formed in the glacier in this way. The rising water pressure, together with the incoming rain and the unstable mountain terrain, destabilised the Birch Glacier and accelerated the flow of ice. The final impetus for the collapse came when a large section of the flank of the Kleine Netsthorn slid off, as the authorities had already communicated.

    The unusual valley movement of the Birch Glacier had already attracted the attention of researchers and authorities some time ago, prompting closer observation of the movements around Kleines Nesthorn.

    With glaciers generally retreating throughout Switzerland, ETH researchers – currently documenting glacier developments within the GLAMOS glacier monitoring network together with the universities of Fribourg and Zurich – noticed that the front of the glacier in the lower part of the Birch Glacier had advanced by approximately 50 metres since 2019.

    Observational data also shows that ice thickness at the glacier snout advanced by up to 15 metres between 2017 and 2023, while the upper reaches of the glacier thinned. This increase is due in part to the rock debris resting on the glacier, as this prevented the ice from melting at the surface.

    Comparison with other ice and rock collapses

    Kleines Nesthorn and the Birch Glacier have been under close observation since the 1990s, when two snow and ice avalanches affected part of the local infrastructure. Part of the Birch Glacier’s development can also be seen in external page satellite images.

    In the updated fact sheet, the researchers state that a direct link between the permafrost degradation and the collapse of the Birch Glacier has not yet been conclusively established without further investigations. However, it is considered likely that rising temperatures have contributed to the thawing of the subsoil, an increase in rockfalls, and – paradoxically – the unusual advance of the glacier.

    The glacier collapse above Blatten has some parallels to the rock avalanche at #Piz_Cengalo in 2017, when around three million cubic metres of rock fell onto a small glacier, causing it to be partly swept away and triggering a flow of debris. This caused severe damage to infrastructure in the village of #Bondo. Eight people were killed during the incident.

    On 2 September 2002, the #Kolka–Karmadon glacier collapsed in the Russian Caucasus, resulting in 100 million cubic metres of ice travelling up to 19 kilometres down the valley. The avalanche buried the village of #Nizhniy_Karmadon and claimed 125 lives.

    In Valais, systematic surveillance and the precautionary evacuation of the village of Blatten largely prevented such a tragedy. “Our thoughts remain with the community of Blatten and with the incredible work carried out on the ground by the local authorities and other actors,” concludes Daniel Farinotti.

    https://ethz.ch/en/news-and-events/eth-news/news/2025/05/what-eth-glacier-researchers-know-about-the-collapse-of-the-birchgletscher-glac

    #Blatten #glacier #Valais #Suisse #montagne #Alpes #effondrement

  • Attention, ici à #Montpellier on a une PQR de qualité qui finance du vrai journalisme d’investigation : C’est quoi cette terre orange dispersée tout le long de la rue de la Loge en plein cœur de Montpellier ?
    https://www.midilibre.fr/2025/06/03/cest-quoi-cette-terre-orange-dispersee-tout-le-long-de-la-rue-de-la-loge-e

    De la terre absorbante a été dispersée tout le long de la rue de la Loge pour absorber le liquide perdu par un véhicule ce mardi 3 juin tôt dans la matinée.

    Une longue traînée de terre ocre recouvre le sol de la place Jean-Jaurès jusqu’à la Comédie. Cela n’a pas échappé aux passants ce mardi 3 juin tôt dans la matinée. Renseignement pris auprès du café Ébène, situé à l’angle de la place Jean-Jaurès et la rue de l’Aiguillerie, un camion de nettoyage Nicollin aurait percuté une borne et percé son réservoir. Huile ou essence, l’histoire ne le dit pas.

    • Je me rends compte que le camion Nicollin, c’est au conditionnel, et qu’on ne sait ce qu’est le liquide incriminé. Du coup c’est bien du journalisme d’investigation du niveau du Midi Libre : décontrachté.

  • #Qualité_de_vie

    Les #Alpes se caractérisent par des conditions de vie très différentes, et leurs habitant⸱es ont des attentes différentes en matière de qualité de vie, selon qu’il s’agit de centres urbains, de zones périurbaines ou de zones rurales, qui peuvent être très éloignées. Les conditions de vie vont au-delà des performances économiques et des niveaux de vie. C’est pourquoi le concept de qualité de vie - qui inclut également les perceptions individuelles et les systèmes de valeurs et de culture d’une société - est au premier plan des politiques publiques et de la réflexion sur le développement durable. C’est également l’une des trois priorités du Programme de travail pluriannuel de la Convention alpine 2023-2030.

    La notion de qualité de vie sous-tend néanmoins les politiques publiques, qui placent l’intérêt général au premier plan. Les Alpes peuvent offrir une qualité de vie élevée à leurs habitant⸱es, mais pour en bénéficier, il faut comprendre ce qui fait la spécificité de chaque territoire et ce que signifie la qualité de vie pour les habitant⸱es. Le 10e #Rapport_sur_l'état_des_Alpes offre des informations précieuses sur le statu quo et les défis à venir, et comprend des recommandations visant à garantir une qualité de vie élevée aux habitant⸱es des Alpes, y compris à l’avenir.

    https://www.alpconv.org/fr/page-daccueil/themes/qualite-de-vie
    #Alpes #convention_des_alpes #convention_alpine #montagne

  • #Magdalena. Femmes du fleuve

    Magdalena. Femmes du fleuve est un #roman_graphique issu d’un processus de #recherche-création sur la vie des paysannes habitant sur les rives du fleuve Magdalena en Colombie. Le #livre part de la source dans les #montagnes andines et suit le cours du fleuve jusqu’à son embouchure dans la mer des Caraïbes. Il parcourt les histoires de huit femmes et les récits qu’elles tissent en relation avec les gens du fleuve, l’eau, la #faune, la #flore. Le roman montre également les résistances de ces femmes face aux projets d’aménagement et extractifs qui interrompent le cours de l’eau, ainsi que les voies parallèles de réexistence pour réinventer la vie après certaines conséquences irréparables. L’objectif de ce livre, au croisement de la recherche scientifique en géographie et de la création artistique, est de mettre en lumière des #histoires_de_vie qui ne sont pas souvent racontées, des réalités invisibilisées par des récits sur le fleuve essentiellement utilitaristes ou portés par des voix masculines. Magdalena souhaite faire exister non seulement les pluralités de formes selon lesquelles les femmes vivent sur et avec le fleuve Magdalena, ainsi que les continuités écologiques et culturelles qui unissent ce grand territoire de terre et d’eau.

    https://www.ateliermele.com/projets/magdalena-femmes-du-fleuve
    #fleuve #eau #Colombie #récit #femmes #histoires #lutte #résistance #Andes
    #BD #bande-dessinée

  • L’âne Martin de Gignac
    https://www.saintguilhem-valleeherault.fr/l-ane-martin-de-gignac

    On raconte à Gignac qu’au jour de l’Ascension 719, les Sarrasins attaquèrent la ville tôt dans la matinée.

    L’âne Martin qui somnolait au pied des remparts fut interpelé par le frottement des glaives des assaillants sur la pierre des murs de la cité. Il se mit à braire de toutes ses forces pour alerter les Gignacois qui sautèrent de leur lit pour défendre leur ville avec des racines d’un arbuste nommé le « garou » entreposées chez le boulanger, plus communément appelé en occitan « lo trintanel ».

    Dans un premier temps, ils réussirent à repousser les assauts des sarrasins mais plus tard, dans la matinée, ils durent rendre les armes et s’enfuir par des galeries souterraines.

    Au-delà d’avoir sauvé le village, l’âne Martin a contribué à sauver ses habitants qui, suite à la mise à sac de la ville ont pu la rebâtir de leurs mains.

    Ainsi, chaque jeudi de l’Ascension, depuis ce jour, les Gignacois commémorent le « Senibelet », un simulacre de combat perpétuant la tradition et opposant un sarrasin à deux Gignacois.

    L’âne Martin est ensuite porté en triomphe dans les rues de la ville. Et ni le curé, ni Louis XIII, ne purent empêcher les Gignacois de rendre hommage à leur sauveur.

    C’est ainsi qu’à Gignac, les mauvais élèves ne portent pas de bonnet d’âne.

    (Gignac c’est à côté de #Montpellier.)

  • #Ussita. Deviazioni inedite raccontate dagli abitanti

    Ussita, nel parco nazionale dei monti sibillini, è mobile come il territorio che racconta: dal movimento della terra scossa dal terremoto a una comunità in movimento, che guida il viaggiatore alla scoperta di se stessa attraverso una narrazione “sismica”, in cui testi e immagini parlano al contempo di vecchio, nuovo e immaginario.

    La guida di Ussita, ideata da Sineglossa e composta dalle narrazioni degli abitanti, è impreziosita dalle incursioni degli artisti che hanno incontrato il paese, i paesaggi, i materiali d’archivio: gli scrittori Wu Ming 2 e Alessandro Chiappanuvoli, i fotografi Mauro Pennacchietti e Antonio di Cecco, l’illustratore Giacomo Giovanetti e la giornalista Sara Sartori.

    Attraverso percorsi tematici, arricchiti dai podcast del canale Loquis dedicato, chi viaggia da nonturista potrà fare esperienza diretta e intima del posto, entrando in contatto con gli abitanti e i loro luoghi dell’anima

    https://www.ediciclo.it/it/libri/dettaglio/ussita-ne
    #Apennins #montagne #tourisme #non-tourisme #guide #alternative #communauté #monti_sibillini (https://fr.wikipedia.org/wiki/Monts_Sibyllins) #parc_national #monts_Sibyllins #Italie #Ombrie #Marches #territoire #tremblement_de_terre #imaginaire

    • Ussita - Un dialogo sulla ricostruzione

      L’audio che stai per ascoltare nasce da un periodo di residenza di Sara Sartori a Ussita (MC), nel #Parco_Nazionale_dei_Monti_Sibillini, nella primavera-estate del 2023. In questa storia prodotta in anteprima per Loquis, un abitante e un proprietario di una seconda casa di Ussita dialogano sul futuro del paese e raccontano, a 7 anni di distanza dal sisma, l’immobilismo della burocrazia, l’attesa della ricostruzione e l’abusivismo edilizio. Contributo audio di Sara Sartori, prodotto da Sineglossa e C.A.S.A. Cosa Accade Se Abitiamo, all’interno del progetto EIT Community New European Bauhaus Frontignano podcast, sostenuto dall’European Institute of Innovation and Technology (EIT), un organismo dell’Unione Europea. “Funded by the European Union. Views and opinions expressed are however those of the author(s) only and do not necessarily reflect those of the European Union. Neither the European Union nor the granting authority can be held responsible for them.”

      https://www.loquis.com/it/loquis/3030311/Ussita+Un+dialogo+sulla+ricostruzione
      #podcast #reconstruction #audio

    • Una guida per conoscere da dentro i Sibillini sconvolti dai terremoti del 2016

      La comunità di Ussita, nell’Appennino marchigiano, ha immaginato una serie di itinerari per scoprire il territorio ai piedi del Monte Bove. Un modello di turismo responsabile e a basso impatto, che diventa anche spazio di incontro e condivisione, facilitato dall’associazione C.A.S.A. (Cosa Accade Se Abitiamo)

      Prima dei terremoti dell’agosto e dell’ottobre 2016 a Frontignano di Ussita, sui Monti Sibillini in provincia di Macerata, non viveva nessuno. Quassù, a 1.350 metri sul livello del mare, c’erano seconde case, residence ed hotel: era (solo) una stazione sciistica, edificata a partire dalla fine degli anni Cinquanta su quelli che fino ad allora erano stati pascoli e campi coltivati a grano.

      Oggi a Frontignano c’è una piccola comunità di sette residenti: se “Cosa Accade Se Abitiamo” fosse una domanda, e non il nome dell’associazione (l’acronimo è C.A.S.A.) che tra le abitazioni in località Pian dell’Arco ha aperto un “porto di montagna“, residenza artistica e spazio culturale, la risposta sarebbe: saremmo capaci di costruire comunità, anche affrontando le condizioni più avverse.

      È possibile capirlo camminando per mezza giornata, guidati da Chiara e Marta di C.A.S.A., seguendo uno degli itinerari descritti nella guida “Ussita. Deviazioni inedite raccontate dagli abitanti”, uscita per Ediciclo editore nella collana Nonturismo, curata da Sineglossa e Riverrun. È sufficiente ascoltare i “testimoni” del passato, del presente e del futuro di Frontignano: osservando camminare nel bosco una bambina di nome Viola, che a 11 anni si è trasferita quassù con mamma Federica e papà Marco, direttore dell’ufficio postale giù ad Ussita; ascoltando i ricordi di Peppe, che è nato più di sessant’anni fa a San Placido, un borgo sotto Frontignano, e quassù veniva da piccolo a portar l’acqua ai mietitori, a togliere i sassi dai campi di grano perché le falci non si rompessero.

      Non ci sono bar né alimentari, a Frontignano, ma non è colpa del terremoto: all’ombra del massiccio del Monte Bove, nella “nostra Innsbruck a due passi da Macerata” (così un articolo del 1987, firmato da Maurizio Costanzo per Il Messaggero) una “comunità” non c’era mai stata. Oggi, invece, di fronte ai ruderi del residence Ambassador (all’inizio degli anni Ottanta “fu inaugurato con un evento chiamato Cristallo di Neve, al quale parteciparano molti personaggi noti […]. Un residence da moquette rossa e corridoi lunghi”, si legge nella guida) una comunità c’è, è capace di far arrivare persone da tutta Italia per partecipare a una camminata e chiede che l’ecomostro non venga ricostruito dov’era e com’era perché oggi, dopo un terremoto distruttivo e a fronte dei ritardi della ricostruzione, quel modello di insediamento, un alveare con 100 appartamenti, non dovrebbe più appartenere a questa montagna.

      La comunità è, infine, quel soggetto che può aiutare chi arriva in un luogo, turista o viaggiatore, a scalfire il proprio pregiudizio. È successo anche a chi scrive: seguendo il navigatore verso la sede di C.A.S.A., in un piazzale all’imbocco di uno dei sentieri verso il Monte Bove, la presenza di un baracchino che prometteva “fritti e specialità abruzzesi” aveva fatto storcere il naso. Nei giorni precedenti, in giro per i Sibillini terremotati, con quasi tutti i rifugi ancora chiusi e inagibili, era frequente la presenza di ristori volanti, con improbabili cartocci di olive ascolane offerti ai 1.550 metri sul livello del mare di Forca di Presta, valico stradale dell’Appennino umbro-marchigiano, ai piedi del monte Vettore. Davanti a quel baracchino, però, l’itinerario della “deviazione inedita” prevede un sosta, per incontrarne i gestori, Gianfranco e Franca. Hanno un’ottantina d’anni e ne hanno dedicati oltre cinquanta, insieme, a Frontignano. Raccontano la loro storia: cominciarono gestendo un rifugio del CAI, quello che aveva ospitato il pranzo del loro matrimonio, e quello alle nostre spalle è il loro hotel “Felycita”, l’ingresso sbarrato.

      Felicita è il nome della figlia, che con il genero Antonio oggi li aiuta a gestire il baracchino, in attesa di poter riaprire una struttura ricettiva. In pochi metri quadri preparano i piatti della tradizione, come le lenticchie in umido. Alla fine della passeggiata, così, è qui che si torna a bere una birra, seduti ai tavoli di plastica. Brindando a una comunità nata sulle macerie di un terremoto e capace di aiutare chi lo desidera ad aprire gli occhi su ciò che accade in Centro Italia.

      https://altreconomia.it/cosa-accade-se-abitiamo-frontignano-di-ussita

    • lo spirito del luogo

      #GENIUS_LOCI

      elementi storici, tradizionali, folkloristici, ma anche naturalistici, che hanno contribuito a creare l’identità del luogo

      EMERGENZE

      ciò che è in superficie, che sta venendo a galla (in positivo e in negativo)

      VISIONI

      proiezioni più o meno utopiche di quello che sarà il territorio raccontato da qua a cinquant’anni


      https://nonturismo.org/ussita
      #visions

  • “Ultima neve”, perché lo sci non ha frenato lo spopolamento nell’Appennino centrale

    https://vimeo.com/1080920556

    Il documentario di #Veronica_Machiavelli dà voce ai comitati e alle associazioni attive nell’area colpita dai terremoti del 2016 e 2017, dove il governo immagina la “ricostruzione” anche degli impianti di risalita, nonostante la riduzione delle precipitazioni. L’obiettivo, a quasi dieci anni dal sisma, è quello di stimolare una riflessione sul futuro di coloro che vivono nell’area del cratere

    https://altreconomia.it/ultima-neve-perche-lo-sci-non-ha-frenato-lo-spopolamento-nellappennino-

    #film #documentaire #film_documentaire #neige #ski #montagne #Apennins #résistance #séisme #tremblement_de_terre #reconstruction

  • Magdalena. Femmes du fleuve

    Magdalena. Femmes du fleuve est un roman graphique issu d’un processus de #recherche-création sur la vie des paysannes habitant sur les rives du #fleuve_Magdalena en #Colombie. Le livre part de la source dans les #montagnes andines et suit le cours du fleuve jusqu’à son embouchure dans la mer des Caraïbes. Il parcourt les histoires de huit #femmes et les #récits qu’elles tissent en relation avec les #gens_du_fleuve, l’#eau, la #faune, la #flore. Le roman montre également les #résistances de ces femmes face aux projets d’aménagement et extractifs qui interrompent le cours de l’eau, ainsi que les voies parallèles de réexistence pour réinventer la vie après certaines conséquences irréparables. L’objectif de ce livre, au croisement de la recherche scientifique en géographie et de la création artistique, est de mettre en lumière des #histoires_de_vie qui ne sont pas souvent racontées, des réalités invisibilisées par des récits sur le #fleuve essentiellement utilitaristes ou portés par des voix masculines. Magdalena souhaite faire exister non seulement les pluralités de formes selon lesquelles les femmes vivent sur et avec le fleuve Magdalena, ainsi que les continuités écologiques et culturelles qui unissent ce grand territoire de terre et d’eau.

    https://www.lcdpu.fr/books/56262F9A-AA2F-4EB3-B417-6E4660FC8A84
    #BD #livre #bande-dessinée #aménagement_du_territoire #extractivisme

  • #Allemagne : les #refoulements de migrants à la frontière sont-ils légaux ?

    En Allemagne, le nouveau ministre de l’Intérieur a annoncé de possibles refoulement de demandeurs d’asile à la frontière allemande. Qui sera concerné par cette mesure ? Et cette politique est-elle vraiment légale ? InfoMigrants s’est entretenu avec deux avocats spécialisés dans les questions d’asile.

    Le nouveau ministre allemand de l’Intérieur, #Alexander_Dobrindt, a ordonné à la police fédérale de refouler les demandeurs d’asile à la frontière, à moins qu’ils ne soient considérés comme vulnérables.

    Nous avons interrogé deux experts juridiques sur la légalité de ce nouveau tour de vis migratoire. Matthias Lehnert est avocat spécialisé dans le droit d’asile à Leipzig, dans l’est de l’Allemagne. Engin Sanli est avocat spécialisé dans le droit d’asile et de l’immigration à Stuttgart, dans le sud du pays.

    InfoMigrants : Selon vous, qui sera le plus touché par cette nouvelle politique ?

    Matthias Lehnert : Tous ceux qui veulent entrer en Allemagne dans le but de demander l’asile peuvent être concernés. Les personnes vulnérables sont censées être exemptées des refoulements à la frontière, mais on ne sait pas encore exactement comment les personnes seront classées ou reconnues comme vulnérables par la police à la frontière. Ne seront pas seulement touchés des personnes possédant des passeports de pays que l’Allemagne considère comme « sûrs », mais aussi des personnes originaires d’autres pays. Le gouvernement a déjà admis que des #demandeurs_d'asile avaient été refoulés à la frontière.

    Engin Sanli : Je pense que les demandeurs d’asile originaires de pays considérés comme sûrs par le Parlement allemand seront les premiers concernés (l’Allemagne classe les pays suivants comme « sûrs » : les États membres de l’UE, l’#Albanie, la #Bosnie-Herzégovine, la #Géorgie, le #Ghana, le #Kosovo, la #Macédoine, le #Monténégro, la #Moldavie, le #Sénégal, la #Serbie, ndlr). La nouvelle politique est largement basée sur un paragraphe existant dans la loi allemande sur l’asile, à savoir le paragraphe 18. Il stipule que les demandeurs d’asile peuvent être refoulés à la frontière s’ils viennent d’un pays sûr ou si un autre pays est responsable de leur demande d’asile. Dans la pratique, il n’est généralement pas possible de vérifier à la frontière si un autre pays européen est responsable de la demande d’asile d’une personne, comme par exemple en vérifiant ses empreintes digitales dans une base de données de l’Union européenne, de sorte que les personnes seront probablement toujours conduites dans des centres d’accueil et non pas refoulées à la frontière.

    Engin Sanli : Non. Seules les personnes qui traversent la frontière pour demander l’asile sont concernées, pas celles qui sont déjà dans le pays.

    Matthias Lehnert : Une fois que quelqu’un est entré en Allemagne, une fois qu’il a passé un poste frontière, il reste autorisé à demander l’asile.

    Est-ce que tout le monde sera désormais arrêté à la frontière ?

    Engin Sanli : Non. La nouvelle politique peut théoriquement être appliquée partout le long de la frontière allemande, mais en pratique, la police se concentrera probablement sur les points de passage les plus fréquentés par les migrants. Le gouvernement allemand souhaite faire passer le nombre de policiers chargés des contrôles frontaliers de 10 000 à 14 000, ce qui n’est pas suffisant pour contrôler tous les points de passage aux frontières.

    Le ministre de l’Intérieur a déclaré que les demandeurs d’asile vulnérables sont censés être exemptés de cette politique. Il a cité les femmes enceintes et les enfants. Existe-t-il des critères juridiquement contraignants pour déterminer qui est vulnérable ?

    Matthias Lehnert : Une directive européenne sur l’asile liste différents types de groupes vulnérables, comme les femmes célibataires et enceintes, les mineurs, certaines familles avec des enfants en bas âge et les personnes souffrant de problèmes médicaux ou psychologiques. À mon avis, la police fédérale aux frontières n’est pas en mesure ou n’est pas qualifiée pour reconnaître si une personne est vulnérable ; elle n’a pas été formée et n’a aucune qualification pour cela. Parfois, il est évident qu’une personne soit vulnérable, par exemple lorsqu’une grossesse est à un stade très avancé ou s’il s’agit d’une femme seule avec trois enfants. Mais souvent, par exemple dans le cas des victimes de traumatismes, il est très difficile de reconnaître ces critères pour des personnes qui n’ont pas été formées et sans une évaluation adaptée.

    La légalité de cette politique suscite de nombreuses interrogations. Selon vous, est-il légal pour l’Allemagne de rejeter des demandeurs d’asile à la frontière ?

    Engin Sanli : Cela est autorisé en vertu du #droit allemand. Les demandeurs d’asile peuvent se voir refuser l’entrée sur le territoire s’ils viennent d’un autre État membre de l’UE ou d’un autre pays sûr, en vertu du paragraphe 18 de la loi sur l’asile et du paragraphe 16a de la Constitution. Mais en vertu du #droit_européen, et plus précisément du #règlement_Dublin III, le cas de chaque demandeur d’asile doit être examiné, y compris la question de savoir si un autre pays est responsable, avant que le demandeur d’asile ne soit renvoyé dans un autre pays.

    Enfin, la question se pose de savoir si l’Allemagne est autorisée à effectuer des contrôles frontaliers à long terme dans le cadre de l’accord de #libre_circulation de l’espace Schengen. L’extension continue des contrôles frontaliers pourrait également constituer une violation de l’#accord_de_Schengen.

    Matthias Lehnert : Je pense que cette politique n’est pas légale. Le gouvernement allemand a évoqué un article de la législation européenne qui permet de suspendre le règlement de Dublin en cas d’urgence. Mais nous ne sommes pas dans une situation d’#urgence. Si vous regardez les chiffres de l’asile, ils ont baissé, il n’y a pas d’afflux massif de migrants. Il est important de noter ici que le droit européen prime sur le #droit_allemand, c’est à dire que le droit européen est donc plus important que le droit allemand.

    Il existe également une décision de la Cour européenne des droits de l’Homme qui stipule que tout demandeur d’asile a le droit de bénéficier d’une procédure d’asile appropriée, ce que, selon moi, la politique de refoulement à la frontière ne respecte pas.

    Les demandeurs d’asile ont-ils la possibilité de contester un refus à la frontière ?

    Engin Sanli : Si une personne se voit refuser l’entrée à la frontière allemande, elle peut légalement s’y opposer et contester la décision en intentant une action en justice. Les tribunaux allemands transmettent alors généralement l’affaire à la Cour européenne de justice.

    Vous attendez-vous à des actions en justice de la part d’organisations pro-réfugiés ?

    Engin Sanli : Ces organisations peuvent contester la politique de deux manières. La première consiste à engager une action en justice contre cette politique, en affirmant qu’elle est anticonstitutionnelle. Je pense qu’il est peu probable que cela se produise, car la Constitution allemande autorise le refoulement aux frontières, comme je l’ai mentionné.

    La deuxième option consisterait pour les organisations à soutenir légalement et financièrement les personnes dont la demande a été rejetée à la frontière afin qu’elles contestent ce refoulement devant les tribunaux. Je pense que cela se produira probablement, certaines organisations comme Amnesty International et ProAsyl ont déclaré qu’elles avaient l’intention de contester la politique de cette manière.

    Matthias Lehnert : Je m’attends à ce que cette politique soit contestée devant les tribunaux.

    Combien de temps prendront ces actions en justice ?

    Matthias Lehnert : Je m’attends à ce que les premières décisions soient rendues dans deux ou trois mois, mais il est difficile de le dire avec certitude. Mais je pense que la première décision interviendra bientôt.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/64534/allemagne--les-refoulements-de-migrants-a-la-frontiere-sontils-legaux
    #illégalité #légalité #frontières #migrations #contrôles_frontaliers #réfugiés #frontières_intérieures #vulnérabilité #tri #pays-tiers_sûrs #asile

  • À #Kobané, l’#eau et la #nature au cœur de la #guerre en #Syrie

    Dix ans après les combats contre l’État islamique, la ville kurde de Kobané tente difficilement de se reconstruire. L’agriculture est à la peine, et une partie de l’eau reste captée par le #conflit.

    Un chant s’élève dans l’immensité bleue de l’#Euphrate, bordée de #montagnes arides. Sur sa barque de pêcheur, Armanj, jeune lycéen kurde de 17 ans, chante une romance désespérée entre deux amants séparés par la guerre, au rythme du clapotis des rames. Avec son cousin Mohammad, il #pêche dans le #fleuve mythique depuis son enfance, afin de s’assurer un revenu. Mais la #guerre_civile syrienne et le #réchauffement_climatique ont chamboulé le quotidien de #Boraz, leur paisible village syrien bordé de champs, d’arbres fruitiers et de fleurs situé à une heure de Kobané.

    « J’ai perdu mon père, mon frère et ma mère à la guerre ; il ne me reste que ma sœur. Je pêche pour qu’on puisse survivre », témoigne Mohammad, 17 ans lui aussi, en montrant ses prises du jour. « Le problème, c’est que le niveau de l’#eau a tellement baissé que les #poissons locaux, comme les #carpes, sont devenus rares ou ont été remplacés par de nouvelles espèces étranges », soupire Armanj.

    L’Euphrate contrôlée

    Les autorités et habitants du nord-est syrien, le #Rojava, accusent la #Turquie de faire de la rétention avec leurs #barrages construits en amont, dans le cadre de leur guerre contre les Forces démocratiques syriennes (FDS), à majorité kurde.

    « La Turquie retient beaucoup l’eau de l’Euphrate. D’une part pour sa propre #agriculture, qui souffre aussi de la #sécheresse, mais aussi pour essayer d’étouffer l’#économie_agricole dans les parties de la Syrie contrôlées par les Kurdes », explique Peter Schwartzstein, journaliste et chercheur au Centre pour la sécurité et le climat.

    « On se sent comme des pions dans un jeu politique. On a peur, on vit sous les bombardements et les menaces des forces proturques, qui peuvent nous tirer dessus depuis l’autre côté de la rivière », témoigne Armanj. L’#Armée_nationale_syrienne (#ANS), une milice affiliée à Ankara, la capitale turque, a pris le contrôle de la rive ouest de l’Euphrate fin décembre lors d’une offensive surprise contre les FDS à Manbij, plus à l’ouest.

    Depuis treize ans, la guerre civile syrienne a considérablement affecté cette vaste plaine agricole, le grenier du Moyen-Orient et lieu de naissance de l’agriculture dans le Croissant fertile, il y a plus de 10 000 ans. « À cause des substances toxiques causées par les #bombardements et les #munitions, je vois comment la nature change, les plantes faiblissent et les rendements diminuent », soupire Najah Hussein Abroush, agricultrice à Boraz.

    Elle prend une poignée de terre, asséchée, qui s’effrite entre ses doigts. « Avant, le #blé m’arrivait jusqu’à la taille en cette saison, maintenant, il n’y a que des pousses de quelques centimètres. On récolte deux fois moins de fruits qu’avant dans les #vergers, et sommes devenus dépendants des #pesticides et des #graines_hybrides de mauvaise qualité », ajoute-t-elle.

    Comme les stations de pompage d’eau sur les berges de l’Euphrate ont été bombardées pendant la guerre, Najah doit utiliser l’#eau_saline des #puits_souterrains. Et en raison des combats récents aux abords de l’Euphrate, la région est assiégée et elle ne peut plus acheter de #semences ou de matériel à l’extérieur.

    À l’unisson avec les autres agriculteurs interrogés à Boraz, elle peint l’image d’un paradis terrestre déchu, poussant nombre d’habitants à abandonner leurs champs et à fuir.

    Kobané, ville martyre de nouveau assiégée

    C’est que Kobané et sa périphérie ont été en première ligne de nombreuses batailles. Assiégée par l’État islamique (EI) entre septembre 2014 et janvier 2015, la ville porte toujours les stigmates de cette bataille féroce, durant laquelles des centaines de soldats et habitants kurdes sont morts. Afin de la reconstruire, d’importants projets immobiliers et environnementaux ont vu le jour, menés par l’Administration autonomique et démocratique du nord-est syrien (#Daanes) et la société civile.

    « L’#environnement de Kobané a été extrêmement affecté par la guerre, nous essayons de soutenir nos agriculteurs et de restaurer la #biodiversité en reboisant des forêts, des parcs et en installant des pépinières, par exemple », explique Aref Bali, coprésident de l’autorité environnementale de Kobané, lui-même originaire de Boraz.

    Las, ces projets ont été mis en pause à cause des bombardements turcs. « Ils ont systématiquement attaqué nos infrastructures publiques, même quand nous ne faisions que planter de la verdure sur un rond-point », commente-t-il.

    Reporterre a pu visiter une #pépinière municipale, dont le but est de fournir agriculteurs et espaces publics de plantes et de semences. Des avions de chasse et un drone turc passaient alors au-dessus de la ville, créant une sensation d’étouffement et de #siège.

    Pire encore : à cause d’une frappe turque sur le #barrage_hydroélectrique de #Tichrine, situé à une heure de Kobané, toute la région a été plongée dans le noir depuis octobre 2023 — l’électricité était revenue quelques jours avant notre visite. « Pendant ce temps, les habitants ont dû utiliser des générateurs à diesel extrêmement polluants, affectant la santé publique », ajoute Aref Bali. De nombreux #générateurs restent en place malgré le retour de l’électricité, crachant une fumée noire toxique.

    Le barrage de Tichrine, nerf de la guerre

    Le barrage de Tichrine, tenu par les FDS depuis 2013, est devenu la dernière ligne de front de la guerre syrienne. Lors de l’offensive surprise de l’ANS, les troupes proturques ont été repoussées. Menacé d’une attaque aérienne, le barrage a vu affluer des centaines de civils kurdes venus protester. Des #drones ont bombardé leur convoi en janvier dernier, tuant une vingtaine de personnes, un acte que Human Rights Watch qualifie de crime de guerre attribué à la Turquie.

    Quand Reporterre s’est rendu au barrage fin avril, les voitures calcinées par les bombes côtoyaient encore des graffitis célébrant la résistance populaire kurde et les combattants des YPG (Unités de protection du peuple kurde) tombés dans les combats.

    Des centaines de civils s’y trouvaient encore, dont un groupe de femmes venues de Girke Lege, une ville kurde à 400 km. « Nous sommes venues volontairement, malgré le danger, pour s’opposer à la guerre. Pour résister pacifiquement et aussi empêcher la Turquie de détruire encore une fois le barrage et l’Euphrate, qui est l’artère vitale de tous les peuples de la région », a témoigné Sharifa, fonctionnaire de 51 ans, avant d’entonner avec ses amies des chansons de résistance kurdes et arabes.

    Depuis, un accord a été trouvé entre le nouveau gouvernement syrien d’Ahmed al-Charaa, l’ASN et les FDS, permettant aux civils de rentrer chez eux et de stationner des troupes gouvernementales et étasuniennes aux abords du barrage. De quoi stabiliser un peu la région.

    « Le barrage de Tichrine et l’Euphrate sont un pilier de l’économie syrienne, autant pour l’#irrigation de l’agriculture que pour l’électricité. Il faut un accord sérieux pour permettre aux agriculteurs de rebâtir le secteur et le ramener au niveau d’avant-guerre, commente Peter Schwartzstein. Il faudrait des investissements énormes et une vraie volonté de respecter l’accord. Mais à ce stade, il pourrait s’agir d’un vœu pieux. » Les habitants de la région restent également méfiants, habitués aux sales coups du destin.

    https://reporterre.net/A-Kobane-l-eau-et-la-nature-au-coeur-de-la-guerre-en-Syrie

  • Les #parcs africains ou l’histoire d’un #colonialisme_vert

    Derrière le mythe d’une Afrique #sauvage et fascinante se cache une histoire méconnue : celle de la mise sous cloche de la #nature au mépris des populations, orchestrée par des experts occidentaux. L’historien #Guillaume_Blanc raconte.

    Vous avez longuement enquêté sur les politiques de #protection_de_la_nature mises en place en #Afrique depuis la fin du XIXe siècle. Comment, dans l’esprit des experts occidentaux de la conservation de la nature, a germé cette idée que le continent africain constituait le dernier éden sauvage de la planète, qu’il s’agissait de préserver à tout prix ?

    Guillaume Blanc1 Mon enquête historique s’appuie en effet sur plus de 130 000 pages de documents issus de 8 fonds d’archives répartis entre l’Europe et l’Afrique. Pour comprendre ce mythe de la nature sauvage, il faut se mettre à la place des #botanistes et des #forestiers qui partent tenter l’aventure dans les #colonies à la fin du XIXe siècle, et laissent derrière eux une Europe radicalement transformée par l’industrialisation et l’urbanisation. En arrivant en Afrique, ils sont persuadés d’y retrouver la nature qu’ils ont perdue chez eux.

    Cette vision est en outre soutenue par un ensemble d’œuvres relayées par la grande presse. C’est par exemple #Winston_Churchill qui, en 1907, publie Mon voyage en Afrique, dans lequel il décrit le continent africain comme un « vaste jardin naturel » malheureusement peuplé d’« êtres malhabiles ». Dans les années 1930, c’est ensuite #Ernest_Hemingway qui évoque, dans Les Neiges du Kilimandjaro, un continent où les #big_five – ces mammifères emblématiques de l’Afrique que sont le #lion, le #léopard, l’#éléphant, le #rhinocéros noir et le #buffle – régneraient en maîtres. Depuis, le #mythe de cette Afrique édénique a perduré à travers les reportages du #National_Geographic et de la BBC ou, plus récemment, avec la sortie du célèbre film d’animation #Le_Roi_Lion.

    Qui sont les principaux acteurs des politiques de protection de la nature en Afrique, depuis les premières réserves de faune sauvage jusqu’à la création des parcs nationaux ?
    G. B. En Afrique, la création des #réserves_de_chasse à la fin du XIXe siècle par les colonisateurs européens vise surtout à protéger le commerce des troupeaux d’éléphants, déjà largement décimés par la #chasse. À partir des années 1940, ces #réserves deviennent ensuite des espaces dédiés presque exclusivement à la contemplation de la #faune_sauvage – une évolution qui témoigne d’une prise de conscience de l’opinion publique, qui considère comme immoral le massacre de la grande #faune.

    Les principaux acteurs de cette transformation sont des écologues administrateurs, à l’image de #Julian_Huxley, le tout premier directeur de l’#Unesco, nommé en 1946. On peut également citer #Edgar_Worthington, qui fut directeur scientifique adjoint du #Nature_Conservancy (une orga­ni­sa­tion gouvernementale britannique), ou l’ornithologue #Edward_Max_Nicholson, l’un des fondateurs du #World_Wildlife_Fund, le fameux #WWF. À partir des années 1950, ces scientifiques issus de l’administration impériale britannique vont s’efforcer de mettre la #science au service du gouvernement, de la nature et des hommes.

    À l’époque coloniale, la nature africaine semble toutefois moins menacée qu’elle ne l’est aujourd’hui. N’y a-t-il pas comme une forme de contradiction de la part des experts de la conservation à vouloir présenter ce continent comme le dernier éden sauvage sur Terre et, dans le même temps, à alerter sur le risque d’extinction de certaines espèces ?
    G. B. Si on prend l’exemple des éléphants, ce sont tout de même 65 000 animaux qui sont abattus chaque année à la fin du XIXe siècle en Afrique de l’Est pour alimenter le commerce de l’#ivoire. À cette époque, les administrateurs coloniaux sont pourtant incapables de réaliser que le massacre auquel ils assistent relève de leur propre responsabilité. Car, tout autour des espaces de protection qu’ils mettent en place pour protéger la nature, la destruction des #ressources_naturelles se poursuit – ce sont les #plantations de #cacao en #Côte_d’Ivoire qui empiètent toujours plus sur la #forêt_tropicale, ou le développement à grande échelle de la culture du #café en #Tanzanie et au #Kenya.

    À mesure que ce #capitalisme_extractiviste s’intensifie, la protection de la faune et de la flore se renforce via la multiplication des #zones_protégées. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, ceux qui entendent préserver la nature en établissant des réserves de chasse, puis des parcs nationaux, sont aussi ceux qui la détruisent en dehors de ces espaces de protection.

    Une initiative baptisée « #Projet_spécial_africain » illustre bien cette vision de la nature africaine. En quoi consiste cette grande #mission_écologique, largement promue par les experts internationaux de la conservation ?
    G. B. Le Projet spécial africain est lancé à Varsovie en 1960 par l’#Union_internationale_pour_la_conservation_de_la_nature (#UICN), sous l’égide des Nations unies. En septembre 1961, une grande conférence internationale est organisée à Arusha, en Tanzanie, afin de promouvoir les programmes de conservation auprès des dirigeants africains arrivés au pouvoir après les indépendances. Elle réunit une centaine d’experts occidentaux ainsi qu’une trentaine de dirigeants africains.

    D’un commun accord, ces derniers déclarent vouloir poursuivre les efforts accomplis par les colons européens dans les parcs nationaux africains qui ont vu le jour depuis la fin des années 1920. Pour, je cite, « aider les gouvernements africains à s’aider eux-mêmes », des experts internationaux sont alors envoyés en Afrique. Le Projet spécial africain, qui se poursuivra jusqu’à la fin des années 1970, prend donc la forme d’une alliance entre les dirigeants africains et les experts internationaux.

    Dans le livre que vous avez publié il y a peu, La Nature des hommes, vous rappelez que les institutions internationales ont fortement incité les pays africains à exclure leurs populations des territoires de ce qui allait devenir les parcs nationaux…
    G. B. Parmi les institutions impliquées, il y a, d’un côté, les agences des Nations unies comme l’Unesco et la FAO, mais aussi des organisations non gouvernementales comme l’UICN, le WWF ou la Fauna & Flora International (FFI). Ces deux grandes catégories d’institutions ont tout d’abord servi de machine à reconvertir les administrateurs coloniaux en experts internationaux de la conservation. Ce sont elles qui vont ensuite imposer les mesures conservationnistes à l’intérieur des parcs.

    La FAO va, par exemple, conditionner son aide au Kenya, à l’Éthiopie ou à la Tanzanie pour l’achat de matériel agricole à l’acceptation des règles édictées par l’Unesco – à savoir que soient expulsées les populations qui vivent dans les parcs pour préserver les grands mammifères. C’est donc un véritable système international qui se met en place, dans lequel les agences des Nations unies vont avoir recours à des experts qu’elles vont mandater auprès de l’UICN, du WWF ou de la #FFI.

    Dans les années qui suivent la #décolonisation, les dirigeants africains participent eux aussi à cette #mythification d’un continent foisonnant de vie, car préservé des activités humaines. Quelle est leur part de responsabilité dans la construction de cet #imaginaire ?
    G. B. S’ils n’ont pas choisi ce cadre culturel imposé par les experts internationaux de la conservation, selon lequel l’Afrique serait le dernier refuge mondial de la faune sauvage, ils savent en revanche le mettre au service de leurs propres intérêts. Au #Congo, rebaptisé Zaïre en 1971 par le président Mobutu, ce dernier explique lors d’une conférence de l’UICN qui se tient à Kinshasa que son pays a créé bien plus de parcs que le colonisateur belge qui l’a précédé.

    En 1970, soit près de 10 ans après son indépendance, la Tanzanie a de son côté quadruplé son budget dédié aux parcs nationaux, sous l’impulsion de son Premier ministre #Julius_Nyerere, bien conscient que le parc national représente une véritable #opportunité_économique. Si Julius Nyerere n’envisage pas de « passer (s)es vacances à regarder des crocodiles barboter dans l’eau », comme il l’explique lui-même dans la presse tanzanienne, il assure que les Occidentaux sont prêts à dépenser des millions de dollars pour observer la faune exceptionnelle de son pays. Julius Nyerere entend alors faire de la nature la plus grande ressource économique de la Tanzanie.

    Certains responsables politiques africains mettent aussi à profit le statut de parc national pour contrôler une partie de leur population…
    G. B. Pour une nation comme l’Éthiopie d’#Hailé_Sélassié, la mise en parc de la nature donne la #légitimité et les moyens financiers pour aller planter le drapeau national dans des territoires qui échappent à son contrôle. Lorsque l’UICN et le WWF suggèrent à l’empereur d’Éthiopie de mettre en parc différentes régions de son pays, il choisit ainsi le #Simien, dans le Nord, une zone de maquis contestant le pouvoir central d’Addis-Abeba, l’#Awash, dans l’Est, qui regroupe des semi-nomades vivant avec leurs propres organisations politiques, et la #vallée_de_l’Omo, dans le Sud, où des populations circulent librement entre l’Éthiopie et le Kenya sans reconnaître les frontières nationales.

    En Afrique, la mise sous protection de la nature sauvage se traduit souvent par l’#expulsion des peuples qui vivent dans les zones visées. Quelles sont les conséquences pour ces hommes et ces femmes ?
    G. B. Ce #déplacement_forcé s’apparente à un véritable tremblement de terre, pour reprendre l’expression du sociologue américain Michael Cernes, qui a suivi les projets de #déplacement_de_populations menés par les Nations unies. Pour les personnes concernées, c’est la double peine, puisqu’en étant expulsées, elles sont directement impactées par la création des parcs nationaux, sans en tirer ensuite le moindre bénéfice. Une fois réinstallées, elles perdent en effet leurs réseaux d’entraide pour l’alimentation et les échanges socio-économiques.

    Sur le plan environnemental, c’est aussi une catastrophe pour le territoire d’accueil de ces expulsés. Car, là où la terre était en mesure de supporter une certaine densité de bétail et un certain niveau d’extraction des ressources naturelles, la #surpopulation et la #surexploitation de l’#environnement dont parlent les experts de la conservation deviennent réalité. Dans une étude publiée en 20012, deux chercheurs américain et mozambicain ont tenté d’évaluer le nombre de ces expulsés pour l’ensemble des parcs nationaux d’Afrique. En tenant compte des lacunes statistiques des archives historiques à ce sujet, les chercheurs ont estimé qu’entre 1 et 14 millions de personnes avaient été contraintes de quitter ces espaces de conservation au cours du XXe siècle.

    Depuis la fin des années 1990, les politiques globales de la #conservation_de_la_nature s’efforcent d’associer les populations qui vivent dans ou à côté des #aires_protégées. Comment se matérialise cette nouvelle philosophie de la conservation pour les populations ?
    G. B. Cette nouvelle doctrine se traduit de différentes manières. Si l’on prend l’exemple de l’#Ouganda, la population va désormais pouvoir bénéficier des revenus du #tourisme lié aux parcs nationaux. Mais ceux qui tirent réellement profit de cette ouverture des politiques globales de conservation sont souvent des citadins qui acceptent de devenir entrepreneurs ou guides touristiques. Les habitants des parcs n’ont pour leur part aucun droit de regard sur la gestion de ces espaces protégés et continuent de s’y opposer, parfois avec virulence.

    En associant les populations qui vivent dans ou à proximité des parcs à la gestion de la grande faune qu’ils abritent, la conservation communautaire les incite à attribuer une valeur monétaire à ces animaux. C’est ce qui s’est produit en #Namibie. Plus un mammifère est prisé des touristes, comme l’éléphant ou le lion, plus sa valeur pécuniaire augmente et, avec elle, le niveau de protection que lui accorde la population. Mais quid d’une pandémie comme le Covid-19, provoquant l’arrêt de toute activité touristique pendant deux ans ? Eh bien, la faune n’est plus protégée, puisqu’elle n’a plus aucune valeur. Parce qu’il nie la singularité des sociétés auxquelles il prétend vouloir s’adapter, le modèle de la #conservation_communautaire, qui prétend associer les #populations_locales, se révèle donc souvent inefficace.

    Des mesures destinées à exclure les humains des espaces naturels protégés continuent-elles d’être prises par certains gouvernements africains ?
    G. B. De telles décisions restent malheureusement d’actualité. Les travaux de l’association Survival International l’ont très bien documenté au #Cameroun, en #République_démocratique_du_Congo ou en Tanzanie. En Éthiopie, dans le #parc_du_Simien, où je me suis rendu à plusieurs reprises, les dernières #expulsions datent de 2016. Cette année-là, plus de 2 500 villageois ont été expulsés de force à 35 km du parc. Dans les années 2010, le géographe américain Roderick Neumann a pour sa part recensé jusqu’à 800 #meurtres liés à la politique de « #shoot_on_sight (tir à vue) » appliquée dans plusieurs parcs nationaux d’Afrique de l’Est. Selon cette doctrine, toute personne qui se trouve à l’intérieur du parc est soupçonnée de #braconnage et peut donc être abattue par les éco-gardes. Dans des pays où le braconnage n’est pourtant pas passible de peine de mort, de simples chasseurs de petit gibier sont ainsi exécutés sans sommation.

    En Europe, les règles de fonctionnement des parcs nationaux diffèrent de celles qui s’appliquent aux espaces de protection africains. Si on prend l’exemple du parc national des Cévennes, l’agriculture traditionnelle et le pastoralisme n’y sont pas prohibés, mais valorisés en tant qu’éléments de la culture locale. Comment expliquer ce « deux poids, deux mesures » dans la façon d’appréhender les espaces de protection de la nature en Europe et en Afrique ?
    G. B. Le parc national des Cévennes, créé en 1970, abrite plus de 70 % du site des Causses et Cévennes, inscrit sur la liste du Patrimoine mondial depuis 2011. Or la valeur universelle exceptionnelle qui conditionne un tel classement est, selon l’Unesco, « l’agropastoralisme, une tradition qui a façonné le paysage cévenol ». C’est d’ailleurs à l’appui de cet argumentaire que l’État français alloue des subventions au parc pour que la transhumance des bergers s’effectue à pied et non pas en camions, ou bien encore qu’il finance la rénovation des toitures et des murs de bergeries à partir de matériaux dits « traditionnels ».

    En revanche, dans le parc éthiopien du Simien, la valeur universelle exceptionnelle qui a justifié le classement de ce territoire par l’Unesco est « ses #paysages spectaculaires ». Mais si les #montagnes du Simien ont été classées « en péril3 » et les populations qui y vivaient ont été expulsées, c’est, selon les archives de cette même organisation internationale, parce que « l’#agropastoralisme menace la valeur du bien ».

    À travers ces deux exemples, on comprend que l’appréciation des rapports homme-nature n’est pas univoque en matière de conservation : il y a une lecture selon laquelle, en Europe, l’homme façonne la nature, et une lecture selon laquelle, en Afrique, il la dégrade. En vertu de ce dualisme, les activités agropastorales relèvent ainsi d’une #tradition à protéger en Europe, et d’une pratique destructrice à éliminer en Afrique.

    https://lejournal.cnrs.fr/articles/parcs-Afrique-colonialisme-histoire-nature-faune
    #colonialisme #animaux #ingénierie_démographique

    • La nature des hommes. Une mission écologique pour « sauver » l’Afrique

      Pendant la colonisation, pour sauver en Afrique la nature déjà disparue en Europe, les colons créent des parcs en expulsant brutalement ceux qui cultivent la terre. Et au lendemain des indépendances, avec l’Unesco ou le WWF, les dirigeants africains « protègent » la même nature, une nature que le monde entier veut vierge, sauvage, sans hommes.
      Les suites de cette histoire sont connues : des millions de paysans africains expulsés et violentés, aujourd’hui encore. Mais comment a-t-elle pu advenir ? Qui a bien pu organiser cette continuité entre le temps des colonies et le temps des indépendances ? Guillaume Blanc répond à ces questions en plongeant le lecteur au cœur d’une étrange mission écologique mondiale, lancée en 1961 : le « Projet spécial africain ».
      L’auteur raconte l’histoire de ce Projet, mais, plutôt que de suivre un seul fil narratif, il redonne vie à quatre mondes, que l’on découvre l’un après l’autre : le monde des experts-gentlemen qui pensent l’Afrique comme le dernier refuge naturel du monde ; celui des colons d’Afrique de l’Est qui se reconvertissent en experts internationaux ; celui des dirigeants africains qui entendent contrôler leurs peuples tout en satisfaisant les exigences de leurs partenaires occidentaux ; celui, enfin, de paysans auxquels il est demandé de s’adapter ou de disparaître. Ces hommes ne parlent pas de la même nature, mais, pas à pas, leurs mondes se rapprochent, et ils se rencontrent, pour de bon. Ici naît la violence. Car c’est la nature des hommes que d’échanger, pour le meilleur et pour le pire.

      https://www.editionsladecouverte.fr/la_nature_des_hommes-9782348081750
      #livre

  • #Droit_de_la_montagne : panorama des ressources

    Cette fiche donne des pistes pour la #recherche_documentaire en droit de la montagne en précisant les principales ressources imprimées ainsi que numériques en accès libre ou sur abonnement.

    Le droit de la montagne désigne un ensemble de règles de #droit_public et de #droit_privé qui répondent aux enjeux spécifiques des territoires de montagne :

    Aménagement des territoires : construction et urbanisation en altitude, protection des terres agricoles, pastorales et des forêts en montagne, préservation des rives des plans d’eau, développement raisonné des équipements touristiques…
    Protection de l’environnement : préservation des espaces naturels en montagne (parcs, réserves, sites classés…), protection de la flore et de la faune montagnardes, limitation de la chasse et de la pêche…
    Encadrement des loisirs motorisés en montagne
    Responsabilité des auteurs d’accidents…

    https://www.jurisguide.fr/fiches-pedagogiques/droit-de-la-montagne-panorama-des-ressources
    #montagne #ressources #ressources_pédagogiques #aménagement_du_territoire

  • Féria de la Mer : Palavas en fête depuis le 7 mai, quatre jours de traditions et de festivités à découvrir
    https://www.midilibre.fr/2025/05/08/feria-de-la-mer-quatre-jours-de-traditions-et-de-fete-camarguaises-1268373

    Jeudi, après la cérémonie commémorative du 8 mai 1945, ayant rassemblé de nombreuses personnes dont plus de 100 jeunes du Service national universel, le grand défilé du Rocio s’est déroulé dans les rues jusqu’aux arènes El Cordobès pour la traditionnelle messe sévillane.

    Nan mais ’agad-moi ça, il s’en passe, des trucs invraisemblables dans notre coin (#montpellier) : ils ont encore réussi à trouver « 100 jeunes du Service national universel ».

  • En introduction d’un article sur les Boutographies, le festival de photo de #Montpellier :
    https://www.midilibre.fr/2025/05/04/montpellier-les-boutographies-tiennent-bon-en-saccrochant-aux-echelles-de-

    « Le contexte pour les festivals de photographie est compliqué » a rappelé lors de la conférence de presse Christian Maccotta, le directeur artistique de l’événement qui vit sa 25e édition. En région, Images Singulières à Sète a fermé, Manifesto à Toulouse a fait de même, et Fictions documentaires à Carcassonne est passé en bisannuel a-t-il rappelé."

  • « Nous avons toujours la #montagne ». Les #monts_Shengal ou la survie du peuple yézidi

    À partir de deux romans graphiques — Shingal de Mikkel Sommer et Tore Rorbaek (2020) et No sleep till Shengel de Zerocalcalcare (2023) -, et de l’essai La montagna sola. Gli ezidi e l’autonomia democratica di Şengal1 co-signé par Rojbîn Berîtan et Chiara Cruciati (2022), ce texte propose de mettre en avant le rôle que les auteurices attribuent à la figure de la montagne. Les monts #Shingal ou Shengal (en kurde) ou #Sinjar (en arabe), qui s’érigent au milieu de la Plaine de Ninive, territoire contesté entre l’Irak fédéral et le Kurdistan irakien (Calvaillé, 2024), sont le lieu duquel est originaire le peuple yézidi, d’où il a été chassé au nom de l’#ingénierie_démographique mise en place par l’État irakien sous #Saddam_Hussein (années 1970), et où il cherche à se reconstruire en puisant dans les principes et valeurs du #confédéralisme_démocratique.

    1Les images satellites montrent une des spécificités des monts Shengal2 : ils s’érigent, seuls, au milieu du désert dénommé la #Plaine_de_Ninive (Figures 1, 2 et 3). Ils font 100 kilomètres de long et 15 de large, et culminent à 1462 mètres d’altitude, nous dit Wikipedia3.

    2Sur la page en français de l’encyclopédie en ligne, les informations sur cette chaîne de montagnes sont succinctes. Deux articles « détaillés » et connexes sont toutefois consacrés à des événements qui s’y sont déroulés : le « massacre de Sinjar » (3-15 août 2014) et la « bataille de Sinjar » (3 août 2014-13 novembre 2015).

    3Ces articles font référence au massacre du peuple yézidi par l’État islamique en août 2014, qui a été qualifié de génocide par l’ONU en mai 20214.

    4Une bande dessinée de Mikkel Sommer et Tore Rorbaek (2020) raconte, de manière romancée mais fondée sur des faits réels, cette histoire à partir des vicissitudes de deux frères et leurs familles.

    5Dans cet album, à côté de la population yézidie il y a un autre protagoniste : la montagne. En effet, quand les signes annonciateurs de l’attaque de Daech sur la population se font plus présents, celles et ceux qui peuvent fuient dans les montagnes. En quelques jours 50 000 Yézidi·es y trouvent refuge, d’autres, empêché·es par les soldats de Daech, subissent exécutions de masse, enlèvements, viols et esclavage sexuel. La montagne sera assiégée par les djihadistes et les rescapé·es se retrouvent ainsi sans vivres, sans eau, et dans un environnement où la température peut atteindre 50°C (Figure 5).

    6L’auteur de bande dessinée #Zerocalcare, qui a accompagné #Rojbîn_Berîtan et #Chiara_Cruciati sur le terrain à #Shengal, et dont il sera question plus tard, a résumé dans une planche parue dans son album No sleep till Shengal cette fuite pour la survie.

    7C’est le 64e génocide dans l’histoire du peuple yézidi, nous apprend le roman graphique. L’aide humanitaire occidentale et irakienne est larguée depuis le ciel. Des hélicoptères évacuent les femmes et les enfants. 50 000 personnes seront sauvées via un corridor humanitaire mis en place par les Kurdes de Syrie ; il permettra aux survivant·es de s’installer dans des camps de réfugié·es dans la région. D’autres resteront sur place, pour combattre les islamistes et protéger leur territoire ; dans ce groupe il y a des femmes, qui ont pris les armes et créé des unités d’autodéfense, les Unités des femmes d’Êzîdxan. Une des leurs membres, Viyan Hebabî, déclare : « [L’agression de Daech avait] l’objectif d’effacer les Yézidis de la surface de la Terre. Pour cette raison ils ont ciblé les femmes, les fondements de la société. La réaction a été la naissance des Unités des femmes d’Êzîdxan. Une armée de femmes pour venger les Yézidies. Les Unités des femmes d’Êzîdxan sont la promesse de la vengeance, la réponse au 64e ferman5 » (p. 152).

    8Les mots prononcés par un des deux pères, protagonistes de la BD, sont prémonitoires : « Jusqu’à aujourd’hui, personne n’a jamais pu nous débusquer chaque fois que nous nous sommes réfugiés dans les montagnes. […] La montagne nous protégera toujours, comme elle l’a fait tant et tant de fois par le passé » (p. 69). Une montagne-refuge qui rappelle la figure-concept de « zomia », théorisée par James C. Scott, récemment disparu, et à qui le JAR|RGA a rendu hommage dans un texte co-signé par Emmanuel Peyvel et Bernard Debarbieux6. Ainsi, quand le district de Shingal est libéré de Daech en novembre 2015, une autre histoire commence, une histoire de résistance, où la montagne joue, une fois de plus, le rôle de protagoniste.

    9C’est d’ailleurs l’élément choisi pour le titre d’un essai, co-écrit par Rojbîn Berîtan, interprète et médiatrice culturelle, et Chiara Cruciati, journaliste, et dont la couverture est illustrée par Zerocalcare : La montagna sola (la montagne seule, de l’arabe Al Jabal Wahid). La monographie est consacrée, pour une bonne partie, à expliquer les origines, l’histoire, les rites, la sociologie, la culture et la religion du peuple yézidi (chapitres 1 à 3). Les quatrième et cinquième chapitres relatent le massacre de 2014 et la résistance des femmes. Les deux derniers racontent la libération de Shingal et la mise en place de l’autonomie yézidie selon les principes et valeurs du confédéralisme démocratique, théorisé par Abdullah Öcalan, fondateur du Parti des travailleurs du Kurdistan (PKK), qui le définit ainsi : « Font partie de la nation démocratique toutes les personnes qui cohabitent sur la base de trois piliers fondamentaux : démocratie, liberté des femmes et écologie, et qui s’organisent à travers un auto-gouvernement et une auto-défense où chaque identité est représentée et organisée » (p. 32). Des normes éthiques et morales structurent la vie collective : abolition de la peine de mort, des prisons, des mariages précoces, de la polygamie et du travail des enfants. Le système prévoit en outre la propriété publique des ressources naturelles et des moyens de production (p. 193).

    10La montagne apparaît centrale dès le début du livre, dans son introduction : l’expérience d’autonomie et de résistance à l’État a été rendue possible par la montagne, un « instrument tangible de défense » (p.18), disent les autrices. « C’est la montagne qui a protégé le peuple yézidi des persécutions et des massacres », rappellent-elles quelques pages plus loin (p. 27).

    11Le #retour des Yézidi·es sur leurs montagnes s’inscrit dans une histoire qui date d’avant le massacre de 2014. Les autrices s’arrêtent longuement sur les événements de 1975, quand, sous la vice-présidence de Saddam Hussein, « Baghdad a ordonné la destruction des villages yézidis de montagne et a contraint 250 000 personnes, dont la majorité yézidies, à se transférer dans la vallée dans onze townships construits ad hoc, selon un style urbanistique étranger à la tradition yézidie, mais utile au contrôle social par l’armée » (p. 40). Pendant la « réforme de la terre » (p.126), 148 villages furent détruits à Shengal et 38 à Shexka, vidés de leur population remplacée par des arabophones. Les communautés yézidies furent séparées, leurs terres confisquées, et des processus d’arabisation et islamisation entamés. Un processus qualifié de « dilution ethnique » par UN-Habitat (2019, p. 6). Avec la chute de Saddam Hussein, et jusqu’en 2014, les Yézidi·es furent gouverné·es par l’autorité régionale du Kurdistan.

    12Or, comme on l’a vu plus haut, la montagne a permis en 2014 à celleux qui ont réussi à fuir de survivre, individuellement mais aussi collectivement, au massacre : « Si, après le massacre de Daech, les Yézidis n’avaient pas choisi la route vers la montagne, leur peuple aurait été oublié par l’histoire, dispersé et éloigné de ses terres, victime d’un génocide culturel, séparé de ses propres origines et éloigné d’un mouvement de libération – le mouvement kurde – défini par certains comme terroriste, mais qui a sacrifié des vies pour l’aider à survivre » (p. 30). Une femme âgée yézidie témoigne :

    "La première chose que chaque Yézidi a pensé était de rejoindre la montagne. Nous préférons mourir sur les montagnes plutôt que d’aller sur la terre de quelqu’un d’autre. Pour nous, le Mont Shengal est honneur et dignité. Ceux qui ont abandonné les montagnes ont accepté l’éradication. Nos vieux, qui l’avaient prévu, nous disaient : « Quand arrivera le grand ferman, réfugiez-vous sur les montagnes, n’allez nulle part ailleurs. Cela arrivera, mais si vous tombez loin des montagnes, il ne restera plus rien du yézidisme. Nous, Yézidis, nous n’avons ni amis ni refuge si ce n’est les montagnes, ne considérez aucun autre lieu comme votre patrie » (p. 110)."

    13Et… « de la tragédie est né le retour » (p.128), et ceci grâce à la « première graine du mouvement de libération » (p.113) apporté par les Kurdes du Rojava. En effet, les Yézidi·es qui sont retourné·es sur les montagnes se sont approprié les « instruments matériels et idéologiques […] d’une nouvelle forme d’organisation politique » (p. 42). Ainsi, ce retour a permis au peuple yézidi de « retrouv[er] ses racines dans le yézidisme des origines » (p. 42), celui d’avant le processus d’« ingénierie démographique » (p. 125) qui a conduit à l’arabisation et l’islamisation forcées de la population yézidie.

    14Toutefois, la #reconquête de l’#autonomie n’est pas sans obstacle : l’armée irakienne a construit un mur haut de quatre mètres « pour mettre les Yézidis sous pression et les isoler » (p. 209) ; l’aviation turque bombarde régulièrement Shengal (p. 212). Pourtant, les Yézidi·es continuent de défendre leur montagne, seuls, en s’opposant aux armées, en se formant dans les académies et les assemblées populaires ; c’est leur contre-attaque politique (p. 213). Une contre-attaque fondée sur l’autonomie « de facto construite autour de la montagne et protégée par la montagne » (p. 216). Ainsi, la montagne protège les Yézidi·es, mais les Yézidi·es, en retour, protègent la montagne, en la réhabitant avec un projet politique « autre, de #liberté et #démocratie_participée » (p. 215).

    https://journals.openedition.org/rga/14851
    #shameless_autopromo #livre #recension #BD #bande-dessinée
    #yézidis #Irak #génocide #histoire #Etat_islamique #Kurdistan #Kurdistan_irakien #refuge #persécution #montagne_refuge #religion

  • Les « rebelles » des Alpes italiennes selon #Enrico_Camanni

    1Le livre Alpi ribelli (Alpes rebelles) est sorti en 2016, avec le sous-titre « histoires de montagne, résistance et utopie ». Son auteur, Enrico Camanni, est un écrivain, journaliste et alpiniste italien, né à Turin en 1957. Son activité éditoriale autour de la montagne est vaste : il a été rédacteur en chef de la Rivista della Montagna, il a fondé le magazine ALP qu’il a aussi dirigé, et co-dirigé la version italienne de la revue L’Alpe ainsi que la revue Piemonte Parchi. Il a également co-dirigé le film La montagna inventata, la montagne inventée. La liste des livres qu’il a écrits ou qu’il a coordonnés serait bien trop longue pour qu’elle soit évoquée ici. Elle est présente sur son site web, avec cette note : « J’en ai écrit beaucoup, et ils sont tous différents. La montagne m’a permis de me balader entre les genres, ce qui est vital pour moi. J’ai toujours aimé les grands espaces1 ».

    2Un nombre important de ses livres parlent d’alpinisme, de son histoire et de sa sociologie. Le dernier, publié en 2025 par le Club alpin italien, adapte l’expression « mal d’Afrique » à la montagne : Mal di montagna. Quindici storie di passione (Mal de montagne. Quinze histoires de passion), s’intitule-t-il. L’ouvrage « rassemble quinze portraits d’alpinistes d’époques, de compétences et d’horizons différents, quinze intimités approfondies par des liens de corde ou des affinités d’esprit, quinze visages d’un monde difficile à comprendre et encore plus difficile à raconter. Seule l’humanité des protagonistes peut donner un sens à leur ‘maladie’ »2.

    3Alpi ribelli met lui aussi en avant l’humanité de figures montagnardes. Mais dans ce livre, dans lequel des alpinistes sont également à l’honneur, les personnages sont rassemblés car, à différentes époques et par différents moyens, ils ont défié l’ordre établi. Il en résulte des Alpes italiennes pointillées d’« âmes libres, contraires et résistantes », comme le suggère la quatrième de couverture.

    4L’introduction est particulièrement éclairante pour saisir le choix des 17 personnes à qui Enrico Camanni a décidé de rendre hommage. Les portraits des « rebelles » sont présentés sur une carte en début du livre (Figure 2), mais le livre n’est pas rédigé sous forme d’abécédaire. Leurs histoires s’entremêlent dans les 23 chapitres qui composent l’ouvrage. Le fil rouge n’est pas dicté par un ordre chronologique ou alphabétique. Le choix a été plutôt celui de faire ressortir des thématiques, qui se devinent à peine dans les titres des chapitres : « On peut adorer le Christ dans les forêts3 », « Dans cette compagnie d’hypocrites et de bouffons », « Je ne peux pas ne pas participer », « La langue et le drapeau », « La vérité fait plus peur », « Sais-tu qu’ils veulent me tuer ? » en sont des exemples particulièrement emblématiques.

    5Comment Enrico Camanni introduit-il cette constellation d’hommes et des femmes, souvent en quête de liberté pour iels et pour les territoires dans lesquels iels vivent ? Avant tout, en dressant le constat que la « complexité » est le maître-mot de l’époque contemporaine, et que les Alpes n’y échappent pas. Car, comme le souligne Enrico Camanni en conclusion, « les terres les plus isolées, raides et extrêmes sont des accélératrices de changement, une infaillible cartina di tornasole [papier tournesol] pour lire et interpréter les transformations à venir » (p. 224-225). Les Alpes « si extrêmes dans la contradiction » : le « vétuste » et l’« hypermoderne », le « trop » et le « pas assez », les « ghost towns » et « Disneyland » « coexistent sans presque jamais se parler », résume-t-il (p. 6). En toile de fond, un « acteur invisible » qui structure les dynamiques alpines : le « modèle consumériste urbain » (p. 6). C’est lui qui, selon Enrico Camanni, a « changé la montagne » en y introduisant trois mots qui « n’existaient pas dans le vocabulaire alpin : rapidité, motorisation, ciment ». Donc : ski, automobiles, immeubles en copropriété (condomini) (p. 7). Une « colonisation urbaine » par une « culture hégémonique qui a supplanté la culture minoritaire, en annulant les rythmes, les rites, les mythes, les tabous et les dynamiques sociales, et en important de la plaine un modèle étranger mais gagnant, et pas seulement économiquement » (p. 7). L’auteur ne mâche pas ses mots, et affirme sa posture et son positionnement dès la courte introduction.

    6L’écrivain insiste, en début du livre, sur le lien entre montagne et plaine, car « les Alpes sont très proches des grandes villes, elles les regardent et les effleurent », elles sont devenues « le plus grand parc de divertissement de la ville », comme le prédisait Virginia Woolf, ajoute-t-il (p. 7). Mais dans l’histoire récente, elles sont aussi devenues le nouveau cadre de vie pour des citoyen·nes « en quête d’un avenir, ou du moins d’un air, meilleur » (p. 8). Les rapports entre montagne et villes se complexifient, et les deux entités sont de plus en plus interdépendantes. Enrico Camanni met en évidence le paradoxe de la distance : car les Alpes n’ont jamais été si proches — grâce à la fibre optique et aux autoroutes par exemple —, mais, au même temps, si lointaines des villes : « même avec le haut débit, les montagnes restent en pente, et même avec Internet, il neige d’octobre à mai, les os gèlent et les soirées d’hiver n’en finissent jamais » (p. 8-9).

    7Pourtant, malgré la pénétration du modèle consumériste urbain dans les montagnes, les Alpes « hébergent les différents, les rebelles, les résistants, les antagonistes, les hérétiques, pour devenir refuge et mégaphone des âmes libres et contraires », hier comme aujourd’hui. Enrico Camanni, dans son livre, a décidé de raconter l’histoire de 17 d’entre elleux.

    8L’auteur invite à commencer le cheminement en Suisse, en une sorte de deuxième introduction en dehors des Alpes italiennes au cœur de son ouvrage. Il le commence en explicitant le binôme qui, dans l’histoire, y compris mythique, de ce pays s’est créé entre Alpes et liberté. Celui-ci est né avec la légendaire rébellion de Guillaume Tell, le mythe fondateur de la confédération helvétique. « Tout remonte à Tell » (p. 13), pose Enrico Camanni en une sorte d’axiome irréfutable. La liberté pour laquelle Guillaume Tell s’est battu prend fin avec le Traité d’Utrecht qui « trace la frontière sur les montagnes, le centralisme bureaucratique des capitales [qui] entrave le rôle des communautés alpines en reléguant les Alpes à périphérie des États. Les hommes libres ne le sont plus » (p. 16). C’est ainsi que Enrico Camanni explique l’appauvrissement et le dépeuplement des terres hautes. Celui-ci serait dû à « l’isolement politique et économique voulu et imposé par les capitales extérieures » et non pas « au caractère sévère de l’environnement alpin » (p. 16-17). C’est de là qu’est née la « méfiance des montagnards envers une idée de ville qui se résume en cinq mots négatifs : centralisation, distance, pouvoir, indifférence, incompétence » (p. 17). C’est contre ces mots et ce qu’ils comportent quand ils se concrétisent dans la vie et les territoires de montagne, que les 17 rebelles se sont battus.

    9Dans les portraits des hommes et femmes « libres », beaucoup d’alpinistes (#René_Desmaison, #Gary_Hemming, #Reinhold_Messner, #Gianpiero_Motti, #Tita_Piaz, #Mary_Varale), mais aussi des hommes de foi (#Fra_Dolcino, #Giosuè_Javanel), un activiste (#Luca_Abbà), un écrivain (#Nuto_Revelli), un syndicaliste (#Guido_Rossa), et des personnes difficiles à caser dans des catégories figées : #César-Emmanuel_Grappein (médecin, politicien et écrivain), #Alexander_Langer (politicien, journaliste, essayiste), #Tina_Merlin et #Giovanna_Zangrandi (journalistes, écrivaines et partisanes), #Franz_Thaler (pacifiste et artisan), #Attilio_Tissi (alpiniste et politicien).

    10700 ans se sont écoulés entre Fra Dolcino — prédicateur brûlé vif en 1307 — et Luca Abbà — activiste contemporain dans la lutte contre la construction de la ligne à grande vitesse Lyon-Turin. Mais un élément les rapproche tous et toutes, au-delà des époques, ce sont 17 « voix fâchées qui filtrent comme des gouttes dans les failles du système » (p. 9). Ce sont les voix de celles et ceux qui « ont le privilège de comprendre les dangers en premiers et de le hurler en légitime défense, parce que toutes les eaux descendent des montagnes. Aucune ne remonte à la source » (p. 9-10). Ce sont ces cris à qui Enrico Camanni fait écho, car « le vieux cri des Alpes rebelles nous interroge aujourd’hui plus que jamais sur la difficile cohabitation […] de différentes visions du monde dans la mer agitée de la globalisation » (p. 10).

    11Dans ce sens, le combat pacifiste et écologiste d’Alexander Langer4 est emblématique : « Né dans les montagnes, il savait parfaitement que les Alpes auraient pu être un magnifique laboratoire de développement durable et d’innovation conservatrice. En théorie, elles étaient le lieu idéal pour expérimenter ce lentius, profundis, suavius qu’il pratiquait, prêchait et aimait. En pratique, les Alpes étaient l’exemple de comment il est possible de bouleverser un monde en quelques décennies, en substituant les raisons du profit à celles de la cohabitation » (p. 72). Alexander Langer, qui a été député au parlement européen pour le parti des Verts qu’il a contribué à fonder, a ardemment défendu l’idée que « si les Alpes s’érigeaient au centre de l’Europe, elles avaient la vocation à l’unir et non à la diviser » (p. 71).

    12Les Alpes sont le centre géographique de l’Europe, et ont aussi été le lieu où s’est organisée la Résistance, celle avec le R majuscule : « Si la plaine appartient aux fascistes, la montagne appartiendra aux partisans » (p. 128). Une idée mise en œuvre notamment par Nuto Revelli, co-fondateur de la compagnie de rebelles Rivendicazione Caduti (« revanche » aux soldats « tombés » sur le front russe) et membre de la bande partisane Italia Libera. Après la guerre, Nuto Revelli, devenu écrivain, a rencontré « les derniers protagonistes de la “civilisation alpine” » (p. 130) et a raconté le déclin démographique dans les vallées italiennes.

    13Parmi les trois femmes qui habitent l’ouvrage, le portrait de Tina Merlin est particulièrement saisissant. Cette journaliste s’est battue avec sa plume contre la construction du tristement célèbre barrage du Vajont. Enrico Camanni reporte dans son livre les mots que Tina Merlin a écrit dans le journal L’Unità et pour lesquels elle a été accusée dans un procès où elle a été au final acquittée :

    À Erto, en Valcellina, 130 chefs de famille hommes et femmes se sont rassemblés pour créer un organisme ayant une forme juridique permettant de défendre les droits et les intérêts des individus et des collectivités du village face aux intimidations et aux abus dont la Sade5 se rend coupable dans la région… Dans l’égoïsme de la société électrique et dans l’inertie du gouvernement, [les montagnards] entrevoient un danger grave pour l’existence-même du village où l’on est en train de construire un bassin artificiel de 150 millions de mètres cubes d’eau, qui dans le futur, en érodant le sol, pourraient s’effondrer dans le lac… (p. 154).

    14Les avertissements de Tina Merlin n’ont pas été écoutés. Pourtant, la toponymie-même aurait dû alerter sur la tragédie à venir : le barrage a été construit sur les flancs du « Monte Toc, qui signifie ‘morceau de roche’, mais en langue frioulane indique aussi une chose pourrie » (p. 155). Mais personne n’écoute tous ceux et toutes celles et ceux qui alertent sur la tragédie qui se concrétisera le soir du 9 octobre 1963, quand trois millions de mètres cubes de roche tombent dans le lac artificiel causant la mort de presque 4 000 personnes dans la vallée.

    15L’avant-dernier chapitre raconte l’histoire de Luca Abbà, né à Turin en 1975, et qui se définit comme « cultivateur de montagne » (p. 207), un métier qu’il apprend sur le tas quand il hérite d’un bout de terre au moment du décès de son grand-père, à Exilles, dans le Val de Suse. C’est là qu’il fonde un comité local d’organisation contre le projet de ligne ferroviaire à grande vitesse. Ensemble avec d’autres militant·es, iels achètent et occupent des terrains en localité de Chaumont, là où doivent commencer les travaux de construction de l’infrastructure ferroviaire. Enrico Camanni raconte avec minutie la chronologie des événements qui ont eu lieu le 27 février 2012, quand Luca Abbà, pour résister à l’évacuation, monte sur un pylône électrique où il sera électrocuté : « tout le monde le croyait mort, on ne survit pas à une chute dans le vide de douze mètres, sur des pierres » (p. 211). Pourtant, après une hospitalisation qui a duré plus de trois mois, il est « à nouveau debout » (p. 212) et livre à Enrico Camanni ces mots de rébellion et d’espoir :

    L’envie de combattre est toujours plus enracinée dans la vallée et les nouvelles générations sont plus préparées que celles d’avant. Elles ne se limitent pas à défendre leur pré carré, elles veulent construire un monde différent, à taille humaine, et non pas un monde fait de machines et de banques. La croissance c’est bien, mais elle doit être culturelle. Et puis nous devons apprendre à nouveau à faire les choses par nous-mêmes, en respectant la terre. C’est cela la vraie liberté, matérielle et spirituelle (p. 213).

    16Le dernier chapitre est consacré à un protagoniste un peu particulier. Il a quatre pattes et est au centre de nombreuses controverses dans les Alpes : le loup, le « rebelle par excellence » (p. 214) :

    Le loup est le rebelle par excellence, hors-la-loi et hors-le-temps, car il représente ce que nous ne sommes plus : la nature sauvage, le courage d’aller, l’émotion primordiale. La bête rebelle habite des terres rebelles. Le centre de gravité des loups à l’ère de l’Internet oscille entre les Alpes de la mer et les vallées de Coni, Saluces, Pignerol et Suse, en traversant des lieux qui étaient jadis occupés par les partisans de Nuto Ravelli, les crêtes du commandant vaudois Janavel, les villages des revendications occitanes, les forêts des No TAV et de la résistance en Val de Suse » (p. 214-215).

    17Le loup parcourt et reconquiert ainsi les territoires qui ont vu naître, au cours des siècles, des hommes et des femmes « qui ne fuyaient pas, [des gens] qui croyaient et ne se pliaient pas » (p. 10). Et dont Enrico Camanni nous livre ces très émouvants portraits.

    https://journals.openedition.org/rga/14856
    #shameless_autopromo #Alpes #montagne #résistance #rebelles #livre #recension #Alpes_italiennes #Italie #histoire #utopie

  • Le week-end dernier à #Montpellier, c’était le Festival des jeux de société. Un de nos festivals favoris, dont je te parle tous les ans.

    Cette année, le jeu qui nous a bien plu, c’est Black Sheep Laboratory :
    https://www.achetemamerde.com

    C’est un jeu de bluff dans l’esprit du Loup Garou (on tire des rôles au hasard et on ferme/ouvre les yeux en début de manche pour rendre les rôles asymétriques).

    C’est un jeu auto-édité par un jeune couple très sympa (de mémoire, je crois qu’ils viennent d’un bled près d’Avignon), ici en pleine discussion avec un jeune joueur :

    Jeu cool, rencontre cool. C’est pour ça qu’on aime l’étage des « nouveaux jeux pas encore édités » du salon.