Stop #Montagne_d_Or - Ensemble, agissons contre le projet de #mine_d_or en #Guyane - #WWF
▻https://www.stopmontagnedor.com
#petition #deforestation #conservation
Stop #Montagne_d_Or - Ensemble, agissons contre le projet de #mine_d_or en #Guyane - #WWF
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#petition #deforestation #conservation
@cdb_77 l’a déjà mis là :
►https://seenthis.net/messages/688734
Mais il mérite une entrée à lui tout seul :
Chronique printanière d’une frontière meurtrière
Clair Rivière, CQFD, le 13 juillet 2018
►http://cqfd-journal.org/Chronique-printaniere-d-une
Dans les montagnes du Briançonnais, plusieurs exilés ont perdu la vie en tentant de rejoindre l’Hexagone. Traqués par la police et l’extrême droite, ils sont secourus par des militants solidaires, que l’État cherche à intimider. Trois d’entre eux ont même passé neuf jours en prison.
#France #Italie #migrants #Frontière_sud-alpine #frontières #Briançon #Hautes-Alpes #asile #migrations #réfugiés #parcours_migratoires #montagne #police #violence_policière #antifas #résistance #aintnomountainhighenough
Quelques #graffitis vus au #Cambodge, et plus précisément sur la #montagne #Bokor (sur lequel je ferai probablement un post dans les prochains jours, car l’histoire est fort intéressante) :
Quelqu’un reconnaît l’identité de ces personnes qui ont été dessinées sur ce graffiti ?
#Kampot #Cambodge #graffiti #art_de_rue #street-art
cc @reka
Ah oui, Bokor, ça a l’air allèchant…
Les deux peintures sont signées Folly (?) …
@simplicissimus, des choses intéressantes ont lieu à Bokor... je suis en train d’écrire un petit texte pour la Revue de Géographie Alpine... :-)
Avant de terminer de charger les photos des graffitis vus à Bokor, en voici 2 vus à #Kep:
Et voilà, suite et fin pour Kampot... il faudra commencer à m’y mettre pour Phnom Penh... :-)
@simplicissimus, un super blog à fouiller sur Bokor :
▻http://bokor.kamboo.com
avec des #cartes aussi :
Je suis en train de parcourir les documents rapidement, mais il y a plein d’informations intéressantes que je n’ai pas le temps de lire en profodeur maintenant...
Voix du Mondulkiri historique
Génépi GPL
▻http://www.cuisine-libre.fr/genepi-gpl
Faire macérer 40 brins de genépi (ne pas les prendre dans un parc national car l’amende est élevée) dans 1/2 litre d’alcool à 90° pendant 40 jours ou plus. Filtrer et couper avec 1/2 litre d’eau additionné de 40 sucres.
#Alcool, #Vins_et_cocktails / #Végétalien, #Sans_viande, Marinade/Saumure, #Sans_œuf, #Végétarien, #Sans_lactose, #Sans_gluten, #Montagne, Été
Wikipedia-fr n’a pas un mot sur l’opposition à la construction du Téléscope de trente mètres sur le Mauna Kea (#Hawaï) ▻https://fr.wikipedia.org/wiki/T%C3%A9lescope_de_Trente_M%C3%A8tres
Wikipedia-english a un article entier ▻https://en.wikipedia.org/wiki/Thirty_Meter_Telescope_protests
Dr. Katherine Crocker
If I still know any white astrophysicists I hope you’re ashamed of your entire field and also working against this.
“Allowed” is neither here nor there.
▻https://twitter.com/cricketcrocker/status/1027505376793649152
2 phrases ici ▻https://fr.wikipedia.org/wiki/Mauna_Kea
Cependant, des associations locales commencent à s’inquiéter de l’impact environnemental des observatoires.
(…)
Ce plan a ensuite été révisé face à la préoccupation exprimée par la communauté hawaïenne vis-à-vis du manque de respect montré, selon eux, envers l’importance culturelle de la montagne.
rien sinon
on appréciera le «selon eux»
▻https://blogs.mediapart.fr/les-invites-de-mediapart/blog/260718/il-n-y-aura-pas-d-expulsion-sur-la-montagne-limousine
Des habitants et amis de la Montagne limousine, dont de nombreux élus locaux et figures intellectuelles ou artistiques locales, ont décidé de ne pas tenir compte des Obligations de Quitter le Territoire Français (OQTF) pour empêcher les expulsions des exilés qui ont trouvé refuge sur ce territoire. « Nous appelons tout le monde, partout, à faire de même, à exercer ce « devoir de fraternité » dont de lointaines révolutions nous ont laissé l’héritage. »
▻http://telemillevaches.net/videos/fiche-es-f-comme-fraternite
se le copier, se le passer ; plein de moments passionnants, je veux pas découper dedans, mais pour vous encourager à le télécharger et le partager (comme un document qui pourrait servir de point de départ à des tas de trucs, rencontres, discussions collectives, soirées animées en familles politiquement divisées autour des question de répression), pas mal d’écouter le maire de la Villedieu, à 1h23mn.
Pierre Bergounioux et 130 signataires déclarent qu’ils s’interposeront en cas d’expulsion de sans-papiers sur la Montagne limousine
Publié le 27/07/2018 à 10h52
▻https://www.lamontagne.fr/faux-la-montagne/opinion/politique/2018/07/26/pierre-bergounioux-et-130-signataires-declarent-qu-ils-s-interposeront-en
L’écrivain corrézien Pierre Bergounioux, le paysagiste creusois Gilles Clément et plusieurs maires sont parmi les 130 signataires d’une tribune sur le droit d’asile publiée par le site Mediapart. L’avis aux préfets de la Creuse, de la Corrèze et de la Haute-Vienne est solennel : les signataires s’opposeront désormais à l’expulsion des exilés accueillis sur La Montagne limousine.
Lundi matin, à Limoges, avant une audience en référé au tribunal administratif, la préfecture de la Creuse a renoncé a s’opposer à ce que Noordeen, un jeune Soudanais réfugié durant huit mois à Faux-la-Montagne, dépose une demande d’asile en France. L’administration a levé le « placement en fuite » qui pesait sur les épaules du jeune homme de 21 ans et lui interdisait toute démarche de régularisation.
Avec #Rousseau sur la « Thrill Walk »
Dans les #Alpes, tout nouveau projet de pont suspendu ou de plateforme panoramique se voit aussitôt reprocher d’utiliser la montagne à des fins événementielles ou de la brader à l’industrie du divertissement. Pourtant, les investissements techniques sont indissociables du tourisme et même les pionniers de la découverte des Alpes étaient en quête de sensations fortes.
Il ne doit pas obligatoirement s’agir d’une piste de ski desservant directement une chapelle, d’un zoo pour pingouins sur un sommet à 2500 mètres ou du plus grand escalier au monde : même des projets passés quasi inaperçus suscitent l’indignation. L’été dernier, l’organisation #Rigi_Plus, qui réunit 24 entreprises touristiques, a présenté son projet phare : deux cents pages où il est question de l’« espace de vie » du #Rigi et de son « positionnement durable ». L’idée est de proposer aux touristes des activités plus attrayantes sur ce traditionnel sommet panoramique et d’offrir aux prestataires de meilleures perspectives économiques. Par exemple un nouveau site web, un système de réservation pour toutes les destinations de la région, une identité visuelle uniforme.
Mais ce n’est pas tout. « Aujourd’hui, monter au sommet, profiter de la vue plongeante et du panorama ne suffit plus », explique Stefan Otz, directeur des Rigi Bahnen, la plus grande entreprise du Rigi. On est venu le chercher à Interlaken où il était directeur du tourisme. Il est à présent chargé de donner un nouvel élan au Rigi. Il parle d’« installations de #divertissement », d’un hôtel de cabanes dans les arbres, d’une tour panoramique en forme de pomme de pin et d’un chalet avec une fromagerie ouverte au public et une distillerie d’eau-de-vie.
Il précise qu’il n’est pas question d’ouvrir des lieux préservés au #tourisme_de_masse et que les projets devront s’intégrer à l’environnement. Il n’a cependant pas réussi à éviter l’orage qui s’est déclenché peu après, d’abord dans les courriers des lecteurs, puis au sein d’un public plus large : des défenseurs des Alpes, politiciens, architectes, entrepreneurs, scientifiques et personnalités comme l’humoriste Emil Steinberger se sont opposés dans une pétition en ligne à une transformation néfaste du Rigi, qui en ferait un « Disneyland accueillant plus d’un million de touristes par an ». Aujourd’hui, 750 000 passagers empruntent chaque année les #Rigi_Bahnen. Les pétitionnaires ne voulaient pas d’attractions artificielles signant la vente du Rigi à prix cassé.
« Un afflux massif de touristes »
S’agit-il vraiment de brader le Rigi ? Peut-on brader une montagne utilisée à des fins touristiques depuis si longtemps déjà ? Cela fait deux cents ans que le Rigi est devenu une destination prisée. Dès 1816, on y a un construit un point de vue abrité, puis un belvédère en 1820 et enfin le premier train à crémaillère d’Europe en 1871. La « reine des montagnes », comme on l’appelle, a été prise d’assaut par les touristes dès le XIXe siècle, époque pourtant supposée paisible. L’« Écho du Rigi » relate un afflux véritablement massif de touristes lors de la première saison du train de montagne et raconte que des visiteurs auraient même passé la nuit dans les couloirs de l’hôtel qui comptait alors un peu plus de mille lits. Trois ans plus tard, plus de 100 000 visiteurs empruntaient le train pour gravir la montagne.
#Mark_Twain a décrit ce qu’il se passe au sommet : non seulement le légendaire lever de soleil, mais aussi le non moins légendaire attroupement de touristes venus profiter de ce spectacle. Lorsqu’en 1879, il fait l’ascension du Rigi à pied au départ de Weggis, l’écrivain américain entend pour la première fois le célèbre jodel des Alpes dans son environnement traditionnel : la nature sauvage de la montagne. Mais son plaisir est gâché, car il croise alors toutes les dix minutes un jodleur qui lui tend son chapeau pour quelques pièces en échange de sa prestation. Après le quatrième, cinquième, sixième jodleur, il achète le silence des suivants en leur donnant un franc. Il trouve que dans ces conditions, on arrive vite à saturation.
Sensations fortes en montagne
Il est légitime de se demander jusqu’où l’on vend la montagne et à partir de quand on la brade. Pour les détracteurs du projet phare du Rigi, il faut s’arrêter lorsque les attractions deviennent artificielles et transforment la montagne en « Disneyland ». Ce terme sert d’épouvantail pour dénoncer les créations factices et interchangeables de l’industrie du divertissement dans les Alpes. Et cela ne concerne pas que le Rigi. On a aussi dénoncé les dégâts de la #disneylandisation lors de la construction du plus haut #pont_suspendu d’Europe sur le #Titlis et du premier pont suspendu entre deux sommets aux #Diablerets. Il en a été de même lorsque la #Schilthornbahn a inauguré la « #Thrill_Walk » au-dessous de la station intermédiaire : une passerelle métallique à flanc de paroi composée d’une partie grillagée et d’un pont en verre sous lequel s’ouvre un vide de deux cents mètres. La publicité vante des sensations fortes et authentiques. Si les destinations touristiques gagnent en notoriété et se distinguent de leurs concurrents avec de telles inventions, les organisations de protection déplorent la transformation des Alpes en parc d’attractions. Fondée par des alpinistes engagés, l’association Mountain Wilderness demande plus de calme et de tranquillité dans les montagnes, plus d’espace pour des expériences naturelles et l’arrêt du développement des capacités touristiques.
Mais on peut se demander ce qu’est une expérience naturelle en montagne. D’autant plus que les promoteurs de nouveaux ponts suspendus, plateformes panoramiques, passerelles, parcs d’accrobranche, descentes à VTT, tyroliennes ou luges d’été parlent exactement de la même chose et veulent aussi de l’« authentique » (Stefan Otz, Rigibahnen) et de l’« exceptionnel » (Christoph Egger, Schilthornbahn).
#Haller et #Rousseau, les premiers incitateurs
Dans la lutte pour l’« #authenticité » en #montagne, on oublie bien vite que dès les débuts innocents du tourisme, des infrastructures, des installations de divertissement payantes, des supports artificiels pour vivre des expériences ont donné lieu aux aventures apparemment les plus naturelles, qui étaient alors aussi controversées qu’aujourd’hui.
C’était l’époque des chaussures cloutées, des malles-poste et des randonnées sous ombrelle. Et de la Suisse connue pour la beauté de ses montagnes préservées de la civilisation et peuplées de bergers et paysans vertueux. C’est en tout cas ainsi qu’#Albrecht_von_Haller (dans son poème « Les Alpes » en 1729) et que #Jean-Jacques_Rousseau (dans son roman « Julie ou La Nouvelle Héloise » en 1761) les ont décrites. Ces deux penseurs et poètes sont à l’origine de l’enthousiasme international pour la Suisse et ses montagnes : les visiteurs furent attirés par la promesse d’un état originel de la nature et des hommes. Ils étaient en quête d’authenticité.
Néanmoins, un curiste du nord de l’Allemagne dénonça déjà peu après la recherche du profit dans l’économie du tourisme et une réalité inondée par des objets de souvenir en toc. Il n’y avait pas encore de cartes postales à l’époque de Biedermeier, mais ce curiste raconte avoir reçu plus de trente représentations (dessins, gravures, aquarelles) d’une « seule région de l’Oberland bernois ». Il imagine qu’il doit en exister encore plus d’autres sites célèbres et admirés, et qu’il sera donc sans doute bientôt nécessaire que la nature créer de nouvelles montagnes ou en détruise d’anciennes pour renouveler les sources d’inspiration des peintres paysagers et des graveurs sur cuivre. Selon lui, on ne cherche plus à faire découvrir le pays, mais uniquement des sensations artificielles sur le pays !
C’était en 1812. Cet Allemand n’était certes que le héros et narrateur à la première personne du roman « Die Molkenkur » d’#Ulrich_Hegner, homme politique et écrivain de Winterthour, dont la satire de la « nature et des créations artistiques helvétiques » s’inscrit dans un contexte réel : le malaise généralisé provoqué par l’aspect artificiel des expériences touristiques.
Par ailleurs, tout le monde n’a pas le talent de Rousseau ou de Haller pour éprouver des émotions romantiques. Ils y parviennent d’ailleurs aussi grâce aux organismes touristiques qui ont commencé très tôt à installer des dispositifs techniques en montagne : sentiers, bancs, terrasses, balustrades, tables d’orientation, qualifiés par l’historien Daniel Speich d’« aides à l’observation ». Ce sont des installations qui orientent le regard du visiteur sur le paysage et ses attractions de façon à ce qu’il voie ce qu’il s’attend à voir. Ainsi, même une simple observation des montagnes devient une expérience calculée et standardisée, et par conséquent « artificielle », mais néanmoins aucunement altérée.
Les montagnes en peinture
« On pourrait dire que tout est nature dans les Alpes. Mais la possibilité de voir cette nature est toujours liée à une infrastructure », déclare Bernhard Tschofen, spécialiste en sciences culturelles. Il a participé à l’exposition « La beauté des montagnes » à travers laquelle le Musée alpin de Berne présente actuellement l’image typique des Alpes suisses vue par les peintres. C’est un idéal, un cliché populaire qui magnifie les Alpes en tant qu’espace préservé de la civilisation moderne. Selon Bernhard Tschofen, l’essor des constructions de trains à crémaillère a été systématiquement suivi d’un boom des peintures de montagne. Les artistes ont précisément banni de leurs représentations tout équipement technique grâce auquel ils pouvaient embrasser du regard les montagnes.
À l’instar de Ferdinand Hodler. Ce peintre, dont on célèbre cette année le centenaire de sa mort, a passé régulièrement ses vacances dans l’Oberland bernois dès 1879. C’est là qu’il a peint un grand nombre de ses paysages alpins ; en utilisant souvent les mêmes routes et les mêmes points de vue que les touristes. Il a par exemple exploré la région d’Interlaken avec les nouveaux moyens de transport de l’époque. Le train à crémaillère de Schynige Platte l’a conduit aux points de vue sur les lacs de Thoune et de Brienz. Inauguré en 1891, le chemin de fer à crémaillère de Lauterbrunnen à Mürren a offert non seulement une nouvelle attraction aux touristes, mais aussi le motif de carte postale « La Jungfrau » au peintre. Il s’y est rendu pour la première fois en 1895, puis de nouveau durant les étés de 1911 et 1914. Il a peint au total treize variantes du massif de la Jungfrau, présentant évidemment des nuances de couleurs, de contrastes, de textures, d’atmosphère. Mais ces treize variantes ont toutes un point commun : Ferdinand Hodler se trouvait là où étaient les touristes et a peint les différents points de vue depuis différentes gares. Il a pris le train pour observer la Jungfrau comme il le souhaitait.
C’est le paradoxe qui définit tant les peintures de montagne que le tourisme depuis ses débuts : promettre des expériences uniques tout en les transformant inévitablement en des installations de divertissement reposant sur des moyens techniques. Il est donc difficile d’établir une distinction entre les expériences « naturelles » et « artificielles », même si celle-ci est au cœur des débats actuels animés sur les nouvelles attractions en montagne.
De nos jours, le divertissement et les frissons n’ont pas bonne presse. C’est pourtant précisément ce que les Alpes offrent depuis les prémices de l’engouement pour la montagne : des sensations fortes. Peu après 1700, le journaliste Joseph Addison a entrepris un voyage en Europe. Lorsqu’il a séjourné au lac Léman face aux gigantesques montagnes, un univers de roche et de glace, il a été saisi par la sensation qui a joué ensuite un rôle décisif dans la commercialisation du tourisme : le grand frisson, une sorte d’effroi agréable face à la force de la nature.
Enfin Jean-Jacques Rousseau, connu pour avoir prôné le retour à la nature et qui est devenu une référence pour les expériences naturelles et spirituelles en montagne, raconte en 1781 dans ses « Confessions » une randonnée remarquable dans les Alpes savoyardes : « Au-dessous du grand chemin taillé dans le roc, à l’endroit appelé Chailles, court et bouillonne dans des gouffres affreux une petite rivière qui paraît avoir mis à les creuser des milliers de siècles. » Le chemin lui-même est moderne et a été bordé « d’un parapet, pour prévenir les malheurs ». Le philosophe est alors épris exactement du même désir que le public d’aujourd’hui sur la paroi à pic du Schilthorn : frissonner en plongeant son regard dans le précipice. Il écrit : « Cela faisait que je pouvais contempler au fond, et gagner des vertiges tout à mon aise. » Le chemin de Rousseau est une « Thrill Walk ». Et le parapet est la prothèse qui rend possible son aventure sensationnelle, confortablement et sans le moindre risque : « Et j’aime beaucoup ce tournoiement, pourvu que je sois en sûreté. »
DES RAVAGES DE DUBLIN ...
Communiqué du 9 juillet 2018 depuis la commune de Faux-la-Montagne
NON AUX EXPULSIONS ! OUI À L’ACCUEIL !
Nous, habitants de Faux-la-Montagne, accueillons depuis 8 mois, avec le soutien d’habitants des
communes alentour, quatre jeunes Soudanais qui ont fui leur pays où ils risquaient la mort.
Le lundi 25 juin dernier, l’un d’eux, Noordeen Essak, âgé de 21 ans, s’est vu notifier à la gendarmerie de Royère-de-Vassivière son arrêté d’expulsion vers l’Italie, au titre des accords de Dublin. Ce jour-là, il a pu revenir dans la famille qui l’accueille, et il espère, depuis, que son expulsion n’ait pas lieu avant le mercredi 11 juillet à minuit, moment à partir duquel il n’est plus expulsable et où sa demande d’asile doit être traitée par la France.
Malheureusement, malgré l’engagement personnel de plus de cent habitants de notre commune qui se chargent de son accueil, malgré les gages d’insertion que Noordeen a donnés en participant activement à la vie locale et en apprenant le français, malgré les demandes répétées adressées par des centaines d’habitants du Plateau Limousin, par la maire de Faux-la-Montagne et par d’autres élus du territoire à Madame la Préfète de la Creuse, cette dernière a maintenu sa décision d’expulsion, alors qu’elle peut en toute légalité permettre le traitement du dossier de Noordeen en France, comme l’a fait récemment le Préfet de la Haute-Vienne.
Aujourd’hui, lundi 9 juillet 2018, Noordeen est donc convoqué à 15h30 à la gendarmerie de Felletin pour voir son ordre d’expulsion mis en application. Résigné à se conformer aux décisions administratives le concernant, comme il l’a toujours fait, il refuse de se mettre en fuite et accepte de se rendre à la convocation de la gendarmerie.
Dans quelques semaines, un autre habitant de notre village, Abdelmajid Abdel Mawla, son compatriote de 23 ans qui a fui après avoir été emprisonné et torturé dans les geôles du dictateur soudanais, sera confronté à la même problématique.
De notre côté, nous renouvelons notre condamnation de la politique d’expulsion des « Dublinés » poursuivie par le gouvernement et nous réitérons notre volonté de voir les demandes d’asile de Noordeen et d’Abdelmajid traitées en France, comme la préfecture de la Creuse a le pouvoir de le décider.
Nous alertons Madame la préfète, les services de l’État, les élus et tous les habitants, sur le fait qu’une expulsion vers l’Italie présente le risque potentiel d’un renvoi de Noordeen et d’Abdulmajid au Soudan, ce qui représente pour eux le risque d’être emprisonnés, torturés ou assassinés. Ce risque ne peut en aucun cas être évacué, le tout nouveau gouvernement italien affichant une politique « anti-migratoire » assumée. Nous rappelons par ailleurs que l’actuel chef d’État soudanais, le dictateur Omar el-Béchir, fait l’objet depuis 2008 d’un mandat d’arrêt de la Cour Pénale Internationale pour génocide, crimes de guerre et crimes contre l’humanité.
Nous attirons l’attention de Madame la préfète sur le fait que la même loi qui lui permet d’expulser Noordeen lundi, mardi ou mercredi, le lui interdit totalement jeudi, vendredi et les jours suivants. Dit autrement, la loi selon laquelle il doit être expulsé demain dira le contraire le lendemain de son expulsion !
Nous notons enfin que le Conseil constitutionnel, dans un arrêt du vendredi 6 juillet 2018, vient de consacrer le principe de fraternité. Comment concilier cette position humaniste et généreuse des gardiens de la constitution de la République, avec l’acte de renvoi de jeunes hommes martyrisés qui donnent chaque jour la preuve de la réussite de leur insertion dans un village où ils sont accueillis, appréciés et aimés ? Comment accepter que la Préfète de la Creuse, par sa décision, sabote ce principe de fraternité que nous, habitants de Faux-la-Montagne, expérimentons chaque jour, depuis huit mois, avec les jeunes Soudanais qui ont trouvé refuge dans notre commune ?
Nous, habitants de #Faux-la-Montagne et des communes alentour, demandons une ultime fois à Madame la préfète de faire preuve d’humanité, de faire en sorte que l’arrêté d’expulsion ne soit pas appliqué, et de permettre à Noordeen et Abdelmajid de faire leurs demandes d’asile dans notre pays.
Communiqué de Tous Migrants :
▻https://www.facebook.com/tousmigrants/posts/2194588544106046
#Dublin #règlement_Dublin #France #expulsions #renvois #renvoi_Dublin #Italie #résistance #solidarité #montagne #témoignage #Alpes #asile #migrations #réfugiés
cc @isskein
Faux-la-Montagne entre en résistance : « La Creuse a caché des enfants juifs, cacher des réfugiés, c’est notre devoir »
Une semaine après la manifestation, réprimée, de Felletin contre l’expulsion d’un jeune réfugié soudanais accueilli à Faux-la-Montagne, plus de cent personnes ont exprimé leur colère et leur « honte ». A la mairie, ce lundi, l’humeur n’était pas à la résignation : les valeurs républicaines et le passé résistant de la #Creuse ont été invoqués.
Protégeons les vies, pas les frontières
Muriel Cravatte, Viméo, le 3 juillet 2018
►https://vimeo.com/278233136
Elle avait déjà fait :
Hommage à Blessing
▻https://seenthis.net/messages/697661
#France #Italie #migrants #Frontière_sud-alpine #frontières #Briançon #Hautes-Alpes #asile #migrations #réfugiés #parcours_migratoires #montagne #Blessing #police #violence_policière #vidéo #Muriel_Cravatte
Voir la compilation ici :
►https://seenthis.net/messages/688734
A quand des mines de cobalt en Belledonne ?
Vous êtes pour les véhicules électriques, les éoliennes, la dématérialisation, les médias numériques ou les panneaux solaires ? Mais êtes-vous pour l’ouverture de mines de cobalt en Belledonne ? à propos de la prise en charge des saloperies générées par l’extraction des métaux rares indispensables aux nouvelles technologies vendues comme « vertes », ça fait longtemps que l’Isère, la France, l’Occident ne font pas « leur part ». A quand un peu de cohérence ?
Lire la suite sur :
▻https://www.lepostillon.org/A-quand-des-mines-de-cobalt-en-Belledonne.html
Une proposition intéressante : quelle serait la réaction d’un ingénieur grenoblois à l’annonce de l’ouverture, à côté de sa résidence sur les balcons de Belledonne ou de Chartreuse, d’une mine d’un métal nécessaire à son boulot et aux batteries du vélo-moteur (dit VAE) qu’il utilise pour remonter chez lui ? Accepterait-il les nuisances générées, les poussières toxiques, les rivières polluées, la terre de son potager infertile ? Ou en viendrait-il à voir différemment les technologies qu’il promeut au quotidien ?
#critique_techno #métaux_rares #terres_rares #colonialisme #pollution #exploitation #cobalt
CREUSER ET FORER POUR QUOI FAIRE ? Réalités et fausses vérités du renouveau extractif en France
Nouvelle proposition de loi sur le code minier déposée à l’Assemblée nationale, rejet d’une demande de prolongation de permis de gaz de schiste dans le Sud-Ouest : la question extractive semble refaire surface en France. En réalité, elle n’a jamais été enterrée et notre territoire est quadrillé de permis : tout est prêt pour une relance minière et pétrolière, lorsque le contexte économique et politique sera de nouveau favorable, dans un futur peut-être proche. C’est ce que révèle le nouveau rapport des Amis de la Terre France : “Creuser et forer, pour quoi faire ? Réalités et fausses vérités du renouveau extractif en France”. Il décrypte la situation réelle du secteur extractif français, et démonte un à un les faux arguments qui sont martelés pour promouvoir une relance et obtenir l’acceptabilité sociale de ces projets aux lourds impacts sociaux, environnementaux et climatiques.
▻http://www.amisdelaterre.org/IMG/arton2557.png?1481035662
▻http://www.amisdelaterre.org/Rapport-creuser-et-forer-pour-quoi-faire-Realites-et-fausses-verites-
Pour télécharger le #rapport :
▻http://www.amisdelaterre.org/IMG/pdf/rapport_extractivisme_web.pdf
Où loger les réfugiés en attente de décision dans notre pays, et comment les faire cohabiter avec la population locale ? La question tient en général du casse-tête, et la création d’un centre d’accueil pour requérants d’asile suscite bon nombre de peurs dans le voisinage et de tensions au niveau politique.
Ces dernières années, lors de mes reportages en Suisse, j’ai été frappé par la diversité des formes de logements des requérants d’asile ou réfugiés : minuscules abris PC, hôtel de montagne, bâtiments grillagés, baraquements en bois, anciens couvents, bâtiments hospitaliers ou encore immeubles locatifs. Leur environnement est également très diversifié : zones isolées en rase-campagne, cols de montagne, quartiers résidentiels avec vue sur le lac, centre-ville de Lausanne ou Zurich. L’implantation de chacun de ces établissements a son histoire, elle est le résultat d’aménagements et de compromis politiques. Leur forme reflète l’état d’esprit des autorités locales vis-à-vis de la question de l’asile.
Mon projet est de réaliser un état des lieux photographique des bâtiments communaux, cantonaux et fédéraux abritant des réfugiés en Suisse. Le langage utilisé est celui de la photographie architecturale sans aucune personne dans le cadre. Le but n’est pas de s’attacher aux destins des individus qui occupent ces lieux, mais de comprendre le contexte politique dans lequel ces centres ont été créés.
▻http://www.yvaingenevay.com/3135992-personnal
#photographie #logement #hébergement #suisse #asile #migrations #réfugiés #bunker #abri_pc #montagne #Suisse
cc @albertocampiphoto @philippe_de_jonckheere
Derrière la porte close, un #foyer pour les déracinés
Durant l’année 2017, une personne dans le monde a dû quitter son foyer toutes les deux secondes en moyenne. Alors que le nombre de déplacés est en constante augmentation, le photographe suisse Yvain Genevay a photographié les endroits où ceux qui arrivent en Suisse trouvent temporairement refuge.
Les déplacements forcés ont atteint un nouveau pic en 2017, avec 68,5 millions de personnes concernées, selon le rapport annuel de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés. C’est une proportion de l’humanité exceptionnelle depuis la Seconde Guerre mondiale. Un tiers de ces personnes sont réfugiées dans un autre pays, alors que deux tiers sont des déplacés internes.
En Suisse, les requérants d’asile sont logés temporairement en attendant que les autorités décident si leur demande est acceptée ou refusée. En 2017, 18’088 personnes ont déposé une demande d’asile dans le pays, selon le Secrétariat d’Etat aux migrations (SEM), ce qui représente une baisse de plus d’un tiers des demandes d’asile par rapport à 2016. Ce chiffre reflète toutefois la persistance des nombreux foyers de crise qui sévissent au Proche-Orient et sur le continent africain.
Une première impression
A travers ses photos, Yvain Genevay livre un commentaire politique sur ce que peut être la première impression des requérants d’asile en découvrant leur logement temporaire. Les entrées représentées vont des bunkers dans un contexte urbain aux hôtels au milieu de paysages montagneux.
« L’implantation de chacun de ces établissements est le résultat d’aménagements et de compromis politiques », écrit Yvain Genvay sur son site internet. Il note que leur « forme » reflète « l’état d’esprit des autorités locales vis-à-vis de la question de l’asile ».
Le photographe suisse avait été sacré photographe suisse de l’année 2015 pour sa série de photos sur une famille syrienne en deuil. L’affaire avait défrayé la chronique lorsque la mère de famille avait fait une fausse couche après un renvoi de Suisse vers l’Italie.
Compilation de textes contre les frontières
Nunatak est une revue d’histoires, cultures et luttes des montagnes. Au fil des numéros, plusieurs articles ont abordé la question de la frontière. Nous republions ici deux textes parus dans le numéro 1 (Hiver/Printemps 2017) ainsi que deux articles inédits à paraître prochainement (numéro 3, Été/Automne 2018).
▻https://revuenunatak.noblogs.org/post/2018/05/29/compilation-de-textes-contre-les-frontieres
#frontières #ouverture_des_frontières #Revue_Nunatak #Nunatak #montagne
cc @reka @isskein
« Nous avons piraté les frontières » - Récit sur le camp itinérant « Passamontagna » du 8 au 10 Juin
▻https://grenoble.indymedia.org/2018-06-11-Nous-avons-pirate-les-frontieres
« Nous avons piraté les frontières » - Récit sur le camp itinérant « Passamontagna » du 8 au 10 Juin ►http://www.passamontagna.info/?page_id=151&lang=fr Comment faire pour rendre caduques les frontières ? C’est devenu nécessaire avec la militarisation de celles-ci dans le cadre de la guerre aux migrant-es qui a été enclenchée en Europe. Après la marche du 22 Avril de Montgenevre à Briançon, il fallait recommencer. Surtout quand 3 migrant-es ont été retrouvé-es mort-es dans la vallée, tué-es non pas par (...)
/ #Infos_locales, Migrations / Sans-paps
#Migrations_/_Sans-paps
►http://www.passamontagna.info/?page_id=151&lang=fr
L’#urbanisation du #Japon, le pays des #possibles, patrie 1 : son #originalité.
▻https://www.pop-up-urbain.com/collection-de-curiosites-urbaines-japonaises-2
Publié le 05/01/2015
Vu le 07/06/2018
Pour aborder cette question, nous pouvons d’abord considérer la #ville au Japon par le biais de cet article de Margaux Baldassi qui choisit de nous présenter l’#architecture « disparate » du Japon par la #photographie.
Ainsi, nous découvrons les #contrastes et la place de la #végétation et des #jardins dans les villes #japonaises.
Elle évoque également la nécessité de « repousser les #limites » en termes de #construction au Japon, ce qui peut nous faire penser à l’habitat en #montagne et à ses problématiques de constructions comme #d’administration, un sujet traité par cet article d’Hiroshi Tanabe sur Persée.
▻https://www.persee.fr/doc/rga_0035-1121_1999_num_87_1_2933
Vu le 07/06/2018
D’autre part, elle évoque un autre #voyageur-blogueur auquel nous pourrons plus amplement nous référer dans un second temps.
De nos mains
Une série de courts-métrages documentant le rapport des hommes avec la matière, leur #travail, racontant leurs #gestes, leurs #mouvements, leurs #chorégraphies dans leurs espaces quotidiens.
▻http://regardsdeslieux.fr/Romanche/romanche.html
#film #court-métrage #Cinéma-concert #musique
L’archipel
L’archipel esquisse un portrait kaléidoscopique, celui d’une #montagne aux prises avec les paradoxes de notre temps.
Un immense rocher abrite une communauté humaine dispersée par les affres de la #modernité. Ici et là, les réalités singulières des habitants semblent cohabiter sans jamais se rencontrer. Pendant ce temps, errante, la louve cherche sa place...
Atelier de création. Pièce sonore & essai cinématographique
Un centre éducatif fermé de la région grenobloise accueille, dans un cadre contraint, des adolescents en difficulté placés par un juge pour enfants. Dans le temps et l’espace de ces placements, les réalisateurs ont proposé aux jeunes des dispositifs d’écoute de paysages, de sonorités, de musiques et de paroles.
Ecouter le monde depuis l’endroit où l’on est, tenter d’appréhender ce qui se trame dans le monde environnant. Munis de casques, de micros et d’enregistreurs, s’appuyant parfois sur la photographie et l’image-mouvement, ils ont arpenté les lieux dans les pas des adolescents. Et dans le fil de leurs mots, ils ont cherché à percevoir leurs manières d’écouter, de regarder et d’être face au monde.
▻http://regardsdeslieux.fr/Trieves/trieves.html
▻https://www.youtube.com/embed/39dQPCUTuJU
▻https://www.youtube.com/embed/DbIc4ff9Y-A
▻https://www.youtube.com/embed/ySVWCvD7hx0
Hommage à Blessing
Muriel Cravatte, Viméo, le 26 mai 2018
►https://vimeo.com/272005575
#France #Italie #migrants #Frontière_sud-alpine #frontières #Briançon #Hautes-Alpes #asile #migrations #réfugiés #parcours_migratoires #montagne #Blessing #police #violence_policière #vidéo #Muriel_Cravatte
Voir la compilation ici :
►https://seenthis.net/messages/688734
« suite » :
Protégeons les vies, pas les frontières
Muriel Cravatte, Viméo, le 3 juillet 2018
►https://seenthis.net/messages/706510
Col de l’Échelle : le cadavre d’un migrant retrouvé sous la neige
▻https://www.ledauphine.com/hautes-alpes/2018/05/25/col-de-l-echelle-le-cadavre-d-un-migrant-retrouve-sous-la-neige
Militants promigrants : « Notre réaction, c’est la solidarité et on nous réprime pour nos idéaux »
François Carrel, Libération, le 24 mai 2018
►http://www.liberation.fr/france/2018/05/24/militants-promigrants-notre-reaction-c-est-la-solidarite-et-on-nous-repri
« Nous sommes en colère. Nous ne baisserons pas la tête, malgré la répression. On cherche à faire peur aux personnes solidaires des migrants, mais nous n’avons pas peur. » Une semaine avant leur procès qui se tiendra le 31 mai à Gap (Hautes-Alpes), Bastien, 26 ans, et Théo, 24 ans, deux Suisses de la région de Genève, ont décidé de s’exprimer devant la presse, jeudi à Annemasse, petite ville haut-savoyarde proche de Genève. Ils sont poursuivis pour avoir « facilité ou tenté de faciliter l’entrée irrégulière en France » de migrants, des « faits commis en bande organisée » selon le parquet de Gap et passibles d’une peine de dix ans de prison, de 750 000 euros d’amende et d’interdiction du territoire français.
Le 22 avril, ils avaient participé à une marche de militants engagés promigrants, au col de Montgenèvre, sur la frontière franco-italienne, en réaction au happening de militants d’extrême droite de Génération identitaire organisé au même moment sur le col voisin de l’Echelle. En se mêlant à cette manifestation improvisée, une vingtaine de migrants avaient pu passer la frontière. Bastien et Théo, ainsi qu’une Italienne de 24 ans, Eleonora, avaient été interpellés à l’issue de la marche. Présentés devant les juges en comparution immédiate, ils avaient obtenu le report de leur procès mais avaient été placés en détention provisoire, aux Baumettes à Marseille. Leurs avocats avaient obtenu leur libération onze jours plus tard, sous strict contrôle judiciaire, avec obligation de résider en France et l’interdiction de s’exprimer sur les réseaux sociaux. Ils avaient reçu le soutien d’un millier de personnalités françaises, suisses et italiennes, toutes signataires d’un texte de l’écrivain italien Erri de Lucas.
« Nous sortons du silence, pour alerter sur ce que nous avons vu. La situation aux frontières est désastreuse », précisent Théo et Bastien, expliquant que si « la répression est dure à vivre pour nous, elle l’est encore plus pour les migrants ». « Notre séjour en prison a amplifié notre détermination », précise Bastien, mais c’est surtout la situation à la frontière qui révolte les deux jeunes au discours anticapitaliste assumé : « La répression de la solidarité avec les migrants est une honte, alors que des vies sont en jeu. Nous, Européens, passons cette frontière sans la voir, mais les migrants, eux, y meurent. Génération identitaire et la police ont une responsabilité. Dernièrement, deux personnes sont mortes, dont une qui se serait noyée en voulant échapper à la police. Il ne nous est pas possible de rester impassibles face à ça », insiste Théo.
Deux corps de migrants ont effectivement été découverts près de Briançon ces dernières semaines. Le 9 mai, une jeune Nigériane de 20 ans, Blessing Matthew, a été retrouvée noyée dans la Durance. Le réseau d’aide aux migrants de Briançon est affirmatif : la jeune femme, après avoir passé la frontière et peu avant sa disparition, avait été poursuivie en pleine nuit et sans succès par la police. Une enquête pour « recherche des causes de la mort » est en cours sous la direction du parquet de Gap. Le 18 mai, le corps d’un homme noir a été découvert dans un bois sous le col de Montgenèvre, « mort d’épuisement » selon le collectif local Tous migrants qui s’appuie là encore sur le témoignage d’un de ses compagnons d’infortune. Une autre enquête a été ouverte par le parquet. « Notre réaction, c’est la solidarité, et on nous réprime pour nos idéaux, ajoute Théo. Le fait de fermer les yeux sur les délits de Génération Identitaire et de nous mettre aux Baumettes parce qu’on a fait une marche solidaire montre la partialité du parquet de Gap ! C’est deux poids deux mesures, il y a un réel acharnement contre nous. Nous avons été pris comme boucs émissaires, de façon arbitraire. »
A l’issue de la conférence de presse, Bastien avoue : « Nous ne sommes pas très à l’aise avec le fait de nous mettre en avant quand d’autres sont directement concernés… Mais cela nous est tombé dessus ! » Sa mère, Laurence Stauffer-Cart, dit, sereine : « Bastien est cohérent, authentique, il ne triche pas. Théo et lui ont à mes yeux beaucoup de mérite de ne pas s’arrêter à leur petite cause et de prendre le risque de dire ce qu’ils doivent dire. Ils ne peuvent faire autrement que de s’offusquer et de crier leur souhait de plus de justice, d’un monde qui soit bon. Ils ont tout mon soutien ». Le 31 mai devant le tribunal de Gap, leurs avocats seront accompagnés pour plaider leur cause du pénaliste Henri Leclerc, avocat entre autres de la Ligue des droits de l’homme.
#France #Italie #migrants #Frontière_sud-alpine #frontières #Briançon #fascistes #police #violence_policière #antifas #résistance #Hautes-Alpes #asile #migrations #réfugiés #parcours_migratoires #montagne #aintnomountainhighenough
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Politis | Erri de Luca “Porter secours n’est pas un choix mais un devoir”
▻https://asile.ch/2018/05/25/politis-erri-de-luca-porter-secours-nest-pas-un-choix-mais-un-devoir
Selon Erri De Luca, quand la fraternité est illégale, il faut désobéir. L’écrivain italien a lancé un appel en soutien aux « trois de Briançon », une Italienne et deux Suisses qui encourent dix ans de prison pour avoir aidé des migrants à passer la frontière. Dans cet entretien de la revue Politis, il évoque […]
Articles originaux :
ERRI DE LUCA : Appel pour la libération des 3 de Briançon.
Eugénio Populin, Médiapart, le 3 mai 2018
►https://blogs.mediapart.fr/eugenio-populin/blog/030518/erri-de-luca-appel-pour-la-liberation-des-3-de-briancon
Erri de Luca : « Rien au monde ne peut empêcher les migrants de venir »
Politis, Youtube, le 23 mai 2018
►https://www.youtube.com/watch?v=Ji0R3Mb8EQQ
Erri De Luca : « Porter secours n’est pas un choix mais un devoir »
Ingrid Merckx et Vincent Richard, Politis, le 23 mai 2018
►https://www.politis.fr/articles/2018/05/erri-de-luca-porter-secours-nest-pas-un-choix-mais-un-devoir-38845
#France #Italie #migrants #Frontière_sud-alpine #frontières #Briançon #fascistes #police #violence_policière #antifas #résistance #Hautes-Alpes #asile #migrations #réfugiés #parcours_migratoires #montagne #aintnomountainhighenough
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Erri De Luca par-dessus les montagnes et les préjugés
De la détresse des migrants au Christ en croix, il n’y a qu’un pas franchi avec panache par l’écrivain italien.
Les frontières fonctionnent dans la plaine, on dresse des barbelés et personne ne passe. Or, il n’en va pas de même en montagne. Dans ce roman au titre intriguant - La Nature exposée - jusqu’à la page 33, l’écrivain napolitain Erri de Luca enchaîne deux narrations. Au début, un sculpteur ajoute à ses activités celle de passeur pour clandestins. Il accompagne au-delà de la frontière « des étrangers désorientés » arrivés dans un village de montagne en Italie « avec une adresse comme seule boussole ».
Le sculpteur est un sexagénaire, comme ses deux compagnons. Ils connaissent la montagne par cœur, ses passages, ses pièges et ses dangers. Le service n’est pas gratuit. Les trois accompagnateurs œuvrent individuellement, mais ils se sont entendus sur le tarif. Ils n’ont pas affaire à des mendiants : ces migrants « ont assez d’argent pour voyager en première classe ».
Le « saint de la montagne »
Cependant, le narrateur agit d’une façon particulière. Il se fait payer, comme les autres, emmène ses « clients » dans la montagne, mais il le leur rend une fois parvenu à destination. Puis il s’en va aussitôt, sans se retourner, de peur d’être remercié. Pure grandeur d’âme. Simple plaisir d’être utile. Cette générosité ne trouble pas le commerce des autres passeurs, ni ne constitue une concurrence déloyale, car seuls ses bénéficiaires en prennent tardivement conscience.
Jusqu’au jour où un écrivain, guidé dans la montagne un an plus tôt, fait paraître un livre sur son terrible voyage. La télévision débarque et une auréole de bienfaiteur vient alors coiffer notre narrateur. Impossible d’y échapper. Il a beau nier, incriminer l’excès d’imagination de l’auteur, les témoignages de gratitude s’empilent et viennent démentir ses démentis. Tout le village regarde bientôt de travers le « saint de la montagne ». Un équilibre se rompt entre les trois montagnards aguerris et le passage pour clandestins devient impossible sous l’œil des caméras.
Et toujours sur ce livre :
«Il personaggio di questa storia abita proprio sul confine, su uno di questi arbitrari confini che le nazioni hanno deciso di darsi. Hanno deciso che per esempio le montagne sono dei muri, sono dei confini naturali… Non sono dei confini, sono naturali, ma non sono dei confini, le montagne. Chiunque abita in montagna sa che quei versanti sono porosi. Possono essere attraversati facilmente e al di fuori di ogni controllo. E’ molto più facile sconfinare in montagna che in pianura, evidentemente, ma credono che le montagne sono dei confini. Le montagne sono un grande sistema di comunicazione tra i versanti»
(à partir de la minute 2’30 : ▻https://www.youtube.com/watch?v=OZK4k8GmvhU
)A Briançon, les migrants meurent et leurs soutiens passent en procès
►https://www.bastamag.net/A-Briancon-les-migrants-meurent-et-leurs-soutiens-passent-en-proces
« Il y a un an, quand on dépliait une banderole « les frontières tuent », tout le monde trouvait ça exagéré. Aujourd’hui… ». Aujourd’hui, tout le monde est malheureusement d’accord avec Agnès Antoine, du collectif Tous Migrants. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir « crié au loup » assez tôt. Cela fait maintenant plus d’un an que la ville de Briançon et ses habitants alertent sur les terribles conditions dans lesquelles des milliers de migrants ont tenté, et continuent de tenter chaque jour, la traversée de la (...)
En bref
/ #Migrations, #Droites_extrêmes, #Droits_fondamentaux, #Justice
#France #Italie #migrants #Frontière_sud-alpine #frontières #Briançon #fascistes #police #violence_policière #antifas #résistance #Hautes-Alpes #asile #migrations #réfugiés #parcours_migratoires #montagne #aintnomountainhighenough
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Petites découvertes à #Pettinengo, village se situant à côté de #Biella, en #Italie, où j’ai passé 3 jours à un séminaire de recherche sur les réfugiés dans les Alpes. Nous avons été accueillis par la coopérative #Pace_futuro :
II Seminario Internazionale “Rifugiati alpini : dall’accoglienza locale alla resilienza comunitaria”, 17-19 maggio
Il seminario farà un bilancio delle conoscenze accumulate sul tema dell’accoglienza dei richiedenti asilo e dei rifugiati nelle regioni alpine di Italia, Austria, Svizzera, Francia, Germania e Slovenia. I dati statistici, le questioni locali, le politiche nazionali e regionali saranno esaminate e confrontate al fine di individuare le principali tendenze, sfide, caratteristiche nazionali e aspetti comuni.
Voici une image suggestive du village de Pettinengo :
Pace futuro a un projet d’accueil et de formation/intégration de demandeurs d’asile, notamment dans le secteur du #tissage, secteur industriel qui, dans le passé, a été très important dans la région, surtout pour ce qui concerne la laine (et qui aujourd’hui se reprend un peu, après des années de profonde crise).
Les demandeurs d’asile sont formés au tissage dans le but de pouvoir les préparer pour un futur emploi dans les entreprise de la région :
Puis, à Pettinengo, on y découvre aussi quelques vestiges du passé fasciste :
Et dans le siège de l’association, une très belle villa, un #jardin intéressant : "le potager du troisième paradis" (l’orto del terzo paradiso)
A la #recherche de #Zealandia, le « nouveau #continent » - #Le_Point
▻http://www.lepoint.fr/monde/a-la-recherche-de-zealandia-le-nouveau-continent-28-07-2017-2146502_24.php
La #subdivision traditionnelle des #continents est toujours plus remise en #question par la #découverte de cette masse de terre situé sous la #Nouvelle-Zélande.
Près de 95 % de cette #surface est #immergée, et ses deux principales terres émergées sont la #Nouvelle-Zélande et la #Nouvelle-Calédonie.
Des chercheurs #australiens, #néo-calédoniens et #néo-zélandais ont publié en février dans #GSA_Today, le journal de la #Société_américaine_de_géologie un article détaillant les raisons pour lesquelles #Zealandia, dont l’existence est évoquée depuis au moins 1995, devrait être considéré comme un continent.
Quatre critères sont remplis d’après eux, d’une part en raison de sa #masse en relation avec les #plaines_abyssales (Zealandia ressort par rapport aux alentours) et sa forme clairement délimitée, d’autre part en raison de sa #géologie propre.
Si on pouvait vider les océans, les chaînes de #montagne et cette énorme #masse_continentale sauteraient aux yeux de tous
a dit #Nick_Mortimer, un des principaux #chercheurs à l’origine de cette étude.
#découverte #continent #Zealandia #géographie #cartographie #recherche
Les routes de l’#esclavage (1/4)
476-1375 : au-delà du désert
Domination, violence, profit : le système criminel de l’esclavage a marqué l’histoire du monde et de l’humanité. Au fil de ses routes, cette série documentaire retrace pour la première fois la tragédie des traites négrières. Captivant et implacable. Premier volet : de la chute de Rome en 476 à la fin du XIVe siècle.
Après la chute de Rome en 476, les peuples (Wisigoths, Ostrogoths, Berbères, Slaves, Byzantins, Nubiens et Arabes) se disputent les ruines de l’Empire. Tous pratiquent l’asservissement – « esclave » viendrait du mot « slave ». Mais au VIIe siècle émerge un Empire arabe. Au rythme de ses conquêtes se tisse, entre l’Afrique et le Moyen-Orient, un immense réseau de traite d’esclaves, dont la demande ne cesse de croître et qui converge vers Bagdad, nouveau centre du monde. Après la révolte des Zanj – des esclaves africains –, qui s’achève dans un bain de sang, le trafic se redéploie vers l’intérieur du continent. Deux grandes cités commerciales et marchés aux esclaves s’imposent : Le Caire au nord, et Tombouctou au sud, place forte de l’Empire du Mali d’où partent les caravanes. Au fil des siècles, les populations subsahariennes deviennent la principale « matière première » de ce trafic criminel.
▻https://www.arte.tv/fr/videos/068406-001-A/les-routes-de-l-esclavage-1-4
#film #documentaire #Afrique #Empire_romain #histoire #pratique_généralisée #traite #Fustat #économie #Nubie #guerre #violence #butins_de_guerre #Bagdad #main-d'oeuvre #Islam #Berbères #dromadaires #Sahara #Tombouctou #Empire_du_Mali #or #altérité #Touareg #essentialisme #fatalité #Basora #Le_Caire #esclaves_domestiques #paternalisme #négation_de_l'être #domination #esclavage_doux #oasis #Atlas_catalan
#Catherine_Coquery-Vidrovitch :
Dans l’Empire arabo-musulman, « l’#esclave n’était pas différencié par sa couleur, ça ne comptait pas. L’esclave était différencié par sa #culture. Il n’avait pas la culture du dominant »
#géographie_culturelle #domination
#Ibrahima_Thioub, université Cheickh Anta Diop, Sénégal :
« Pour mettre en esclavage un individu, un des phénomènes importants c’est de le construire comme autre, de construire une #altérité. Les sociétés humaines ont des registres assez larges. On peut utiliser la différence de #couleur_de_peau, la différence de #religion. Dans la #traite_trans-saharienne, on va combiner les deux ».
▻https://fr.wikipedia.org/wiki/Ibrahima_Thioub
Ibrahima Thioub :
« L’intérêt des maîtres, c’est de faire croire à l’individu qu’il est esclave non pas parce qu’un jour on lui a opposé un rapport de force qui est réversible, mais parce que, par sa nature, il est destiné à être un esclave. C’est une #idéologie extrêmement forte. Si votre sang est considéré comme un sang servile, et que cette nature vous la transmettez à votre descendance, il devient impossible de sortir du phénomène esclavagiste »
Selon ce qui est dit dans ce reportage, 3,5 millions d’Africains ont circulé sur les routes de l’esclavage entre le 7ème et le 14ème siècle.
Les routes de l’esclavage (2/4)
1375-1620 : pour tout l’or du monde
Deuxième volet : 1375-1620. À l’issue des croisades, l’Europe à son tour se tourne vers l’Afrique, source d’immenses richesses...
À l’issue des croisades, l’Europe à son tour se tourne vers l’Afrique, source d’immenses richesses. Contournant les musulmans en Méditerranée, les navigateurs portugais, qui convoitent l’or du continent, entreprennent en pionniers de le conquérir, et reviennent avec des milliers d’esclaves, issus notamment du royaume Kongo, pour les vendre en Europe du Sud, avec la bénédiction de l’Église. Sur l’île de São Tomé, sorte de « laboratoire » de l’esclavage situé au large du Gabon, ils passent du négoce de captifs à la production d’esclaves au service d’une plantation sucrière à la rentabilité inégalée, et mettent en place la première société esclavagiste. À partir de 1516, la découverte du Brésil ouvre de nouvelles routes de traite, inaugurant le commerce triangulaire entre les continents – or, esclaves, sucre. Bientôt apparaissent les premières communautés armées de #fugitifs, les #mocambos.
▻https://www.arte.tv/fr/videos/068406-002-A/les-routes-de-l-esclavage-2-4
#Portugal #caravelle #archéologie_de_l'esclavage #Lagos #Eglise_catholique #Pape_Nicolas_V #esclavage_perpétuel #Sao_Tomé #Royaume_Kongo #Alfonso_Ier, #Roi_du_Congo #Elmina #Akan #commerce_triangulaire #plantations_sucrières #sucre #plantations #canne_à_sucre #Brésil #Caraïbes #traite_négrière #traite_trans-atlantique #Luanda #métissage #viol #métisses
#Toponymie :
#Rua_Poço_dos_Negros à #Lisbonne, au #Portugal
▻https://www.youtube.com/watch?v=-C2XLnSg9Aw
Les routes de l’esclavage (3/4)
1620-1788 : du sucre à la révolte
Troisième volet : de 1620 à 1789, de la guerre du sucre aux premières voix qui s’élèvent contre la barbarie de la traite.
Imitant le modèle portugais, Espagne, Hollande, France et Angleterre, en quête de colossaux profits, se disputent les Caraïbes pour y cultiver la canne. L’Atlantique devient le champ de bataille de la guerre du sucre, laquelle va multiplier les routes de l’esclavage à grand renfort d’investissements, avec la complicité des banques et des compagnies d’assurances. Alors que les méthodes s’industrialisent et que la terreur s’intensifie – razzias, tortures et décapitations publiques pour prévenir toute rébellion –, près de 7 millions d’Africains sont entraînés dans la tourmente, vendus par des marchands locaux à des flibustiers et armateurs négriers, tandis que s’élèvent en Europe les premières voix contre la barbarie de la traite, socle du capitalisme émergent.
▻https://www.arte.tv/fr/videos/068406-003-A/les-routes-de-l-esclavage-3-4
#Guadeloupe #Plage_de_raisins_clairs #guerre_du_sucre #Caraïbes #Londres #banques #Angleterre #City_of_London #Bank_of_England #Loyd's_of_London #Nantes #Louis_XIV #race #catégorisation #race #torture #terreur #code_noir #résistance #Nègres_marrons #résistance_dans_les_montagnes #montagne #odeur #abolitionnisme #Gustave_Vassa #accumulation_de_richesse
Sur la #construction_de_la_race, #Myriam_Cottias, CNRS :
"Ce qui se construit dans l’esclavage transatlantique, et ce qui marque la différence par rapport aux autres systèmes d’esclavage, c’est la construction de la race. C’est cette superposition qui se construit entre une apparence physique, est est décrite par un terme, et un statut. Donc, aux deux extrêmes de ce continuum de statut et de couleur, il y a le Blanc maître et l’esclave noir. Ce terme de #Blanc n’existe pas avant les sociétés esclavagistes. Le terme « blanc » se construit précisément dans les #Antilles. Cet espace esclavagiste atlantique est essentiel dans la construction de #catégories_raciales que nous utilisons actuellement et que nous utilisons comme des choses immuables et qui ne le sont pas".
Les routes de l’esclavage (4/4)
1789-1888 : les nouvelles frontières de l’esclavage
Le dernier volet débute en 1789. À Londres, Paris et Washington, le courant abolitionniste gagne du terrain...
À Londres, Paris et Washington, le courant abolitionniste gagne du terrain. Après la révolte des esclaves de Saint-Domingue, la Grande-Bretagne abolit la traite transatlantique en 1807. Mais l’Europe, en pleine révolution industrielle, ne peut se passer de la force de travail des esclaves. Pour satisfaire son besoin de matières premières, elle repousse les frontières de l’esclavage, fermant les yeux sur les nouvelles formes d’exploitation de l’homme au Brésil et aux États-Unis. En Afrique, l’Europe se lance dans de nouvelles conquêtes coloniales. À l’heure où la traite légale est enfin interdite, la déportation des captifs africains va exploser, plus importante que jamais. En cinquante ans, près de 2,5 millions de personnes sont déportées.
▻https://www.arte.tv/fr/videos/068406-004-A/les-routes-de-l-esclavage-4-4
#Rio_de_Janeiro #Brésil #Saint-Domingue #woodoo #Voodoo #Toussaints_l'Ouverture #Haïti #New_Orleans #viol #Zanzibar #guerre_de_sécession #discipline #émancipation #couleur_de_peau #occupation_coloniale #évangélisation #Tippo_Tip #travail_forcé #supériorité_de_la_race / #infériorité_de_la_race #Livingstone
Tippo Tip :
Tippo Tip, variantes Tippo Tib ou Tippu Tip ou selon les langues locales Tippo Tipo1, de son vrai nom Hamed bin Mohammed el Marjebi, né et mort à Zanzibar (1837 - 1905), est un marchand d’esclaves originaire de Unguja, île principale de l’archipel de Zanzibar. Il fut également propriétaire de plantations et gouverneur de province au Congo. Successeur des sultans de Zanzibar, il conduisit de nombreuses expéditions commerciales en Afrique centrale orientale, dont certaines esclavagistes.
#Abdu_Sheriff, Université Dar Es Salaam :
« Il y a une certaine ironie dans le fait que les britanniques soient intervenus dans l’abolition de l’esclavage et de la traite. Cela forcé les gens à se dire : si on ne peut pas exporter les esclaves, alors on les utilisera pour produire des marchandises à exporter. »
–-> "Galvanisés par ses grands principes moraux (abolition de l’esclavage), des dizaines d’Européens partent à l’aventure prêts à investir dans les #matières_premières dont l’Europe a besoin. Le missionnaire Livingstone devient la figure de proue de ces explorateurs abolitionnistes.
#Abdu_Sheriff, Université Dar Es Salaam :
"Ceux qui soutenaient ces missions étaient des hommes d’affaires, des gens qui avaient de l’argent. Ils avaient probablement une idée derrière la tête, ils n’étaient pas juste intéressés par la découverte des monts enneigés d’Afrique. Concernant les missionnaires, Livingstone était très clair, il savait ce qui intéressait les capitalistes. Il a dit à l’UMCA, l’organisation missionnaire qu’il s’agissait d’une mission philanthropique + 5%. Ils y trouveraient un intérêt financier. Il a dit très explicitement : « Vous, les philanthropes, aidez-nous à abolir l’esclavage parce que ça sera bénéfique pour vous. Vous produirez du tissu que vous vendrez à la population »
« Dans ce système de travaux forcés, les missionnaires sont désormais les témoins impuissants des exactions des exploitants. Les armées à la solde des Belges terrorisent les villageois et matent les révoltes. Chaque balle est comptée et pour prouver la bonne utilisation de leurs fusilles, les soldats doivent rapporter la main de leurs victimes. Il suffit d’une balle perdue pour couper la main d’un innocent. »
#Léopold_II #Belgique
Ibrahima Thioub :
« Il fallait justifier la domination, la violence, la conquête militaire, c’était insupportable pour toute opinion dite civilisée. A partir de là on a enseigné aux Africains, on a inculqué aux Africains, pour leur faire accepter la suprématie européenne, pour leur faire accepter la #mission_civilisatrice que l’Europe a eu la prétention de conduire en Afrique »
« Avec sa cohorte de médecins, d’anatomistes et de cadres coloniaux, l’Europe se sert de la race comme d’un outil scientifique pour justifier sa domination. L’Afrique devient un tout homogène relégué en bas de l’échelle de l’humanité. Principe de race et lutte contre l’esclavage sont les deux mamelles de la colonisation »
#Catherine_Hall, UCL :
« Le fait que les hiérarchies raciales aient persisté après l’émancipation, n’a vraiment rien d’étonnant, parce que c’était le mode de penser des abolitionnistes. Ceux d’entre eux qui appréciaient réellement la culture africaine, et qui considéraient les Africains et les Africaines comme leurs égaux, étaient peu nombreux. Même les plus égalitaires partaient du principe que la culture britannique était civilisée, évoluée, etc. C’était leur vision des choses. »
Silvia Hunold Lara, Université d’Etat de Campinas, Brésil :
« Le mouvement abolitionniste au Brésil était un mouvement conservateur, mené par des Blancs. Ce n’était pas un mouvement radical dans lequel étaient impliqués des Noirs. L’idée était avant tout que le Brésil devait se civiliser, progresser. L’idée du #progrès et de la #civilisation était directement lié à l’élimination de la #barbarie pratiquée avec l’esclavage. Mais en éliminant l’esclavage, ce mouvement abolitionniste voulait aussi éliminer les Noirs de l’histoire du Brésil, parce qu’ils étaient considérés comme barbares, d’une certaine manière. »
Les ports négriers face à leur histoire
Une sociologie des politiques mémorielles à #Nantes, #Bordeaux et #Liverpool