• Les enfants issus de familles athées plus généreux que les autres selon une étude .L’altruisme étudié à travers les enfants.
    NDR  : Le gars qui a financé l’étude pour la fondation John Templeton a du être viré.

    C’est l’idée du département de psychologie de Chicago qui a publié dans Current biology , en novembre 2015, une étude dirigée par l’équipe de Jean Deceuty. 1170 enfants âgés de 5 à 12 ans et dans différents pays (le Canada, la Chine, la Jordanie, la Turquie, les USA et l’Afrique du Sud) ont été étudiés afin de mettre en évidence le lien entre la pratique religieuse et la capacité de ces enfants à être empathiques ou généreux.

    L’altruisme est défini par la générosité, la capacité de penser à l’autre. Les scientifiques ont dès lors mis au point une grille de lecture tentant d’objectiver ce que veut dire  « penser à l’autre » , d’évaluer l’empathie comme quand on voit quelqu’un d’autre souffrir par exemple.

    L’équipe scientifique a divisé le groupe d’enfants en trois catégories : les enfants athées, chrétiens et musulmans.


    Les autres religions n’ont pas été prises en compte car trop faiblement représentées dans l’échantillon et le risque d’obtenir des résultats faillibles statistiquement.

    Financée par la fondation américaine John Templeton d’inspiration protestante , l’étude visait à vérifier l’idée selon laquelle les sociétés laïques occidentales ont moins d’empathie car une base morale plus faible. Pourtant, les résultats étonnent. Contrairement aux croyances : " Les observations remettent en question le fait que la religion serait vitale pour le développement moral, et appuient l’idée que la sécularisation du discours moral ne va pas diminuer la bonté humaine – en fait, elle fera tout le contraire" , selon Jean Decety qui porte l’étude.

    Les parents croyants pensent leurs enfants plus altruistes

    Préalablement, les scientifiques ont étudié la pratique religieuse des parents sans quoi les résultats pourraient être biaisés. 

    Ensuite, ils ont demandé aux parents si, d’après eux, leurs enfants étaient généreux ou empathiques.

    Les résultats montrent que les parents religieux sont bien plus enclins que les athées à répondre : "oui, nos enfants ont de l’empathie, de la générosité et le sens de l’injustice" .

    Les enfants issus de familles croyantes sont plus sévères…

    Les chercheurs ont ensuite étudié leurs enfants : Ils ont projeté des vidéos aux enfants dans lesquelles on voit des enfants qui se bousculent, qui trébuchent, etc. La bousculade est soit volontaire, soit involontaire : ça peut être un accident, quand on joue au foot par exemple.

    Premier test : on demande aux enfants de de noter le niveau de "méchanceté" et le niveau de punition mérité par les _ "fautifs" - .

    L’étude montre que les enfants d’athées sont statistiquement plus compréhensifs que les enfants de familles croyantes. Il y a plus d’intransigeance et de sévérité chez les enfants de familles croyantes, et ça indépendamment du pays, même si les punitions les plus sévères viennent de enfants musulmans.

    Les enfants issus de familles athées donnent statistiquement et en moyenne plus de cartes à leurs camarades. _

    … et moins généreux *


    Deuxième test, un classique, les chercheurs ont testé la générosité de ces mêmes enfants. Ils leur ont demandé de choisir leurs 10 autocollants préférés parmi les 30 proposés sachant qu’ils devraient en donner certains par après mais n’auraient pas le temps d’en donner à tous. Ils doivent donc ensuite donner le nombre de cartes de leur choix à d’autres enfants moins chanceux. A nouveaux, les statistiques montrent que les enfants issus de milieux athées se séparent en moyenne d’un nombre plus important de cartes pour leurs petites camarades que les enfants qui vivent dans des milieux croyants.

    Evidemment les résultats évoluent aussi avec l’âge mais ça les psychologues le savent depuis longtemps : les plus jeunes partagent encore moins que les plus âgés. D’autres facteurs pourraient entrer en ligne de compte et mettre en évidence aussi des différences culturelles notables entre les pays, entre l’importance de la tradition : le Canada n’est évidemment pas la Chine. Les USA voisins peuvent aussi être définis en tant que société occidentale mais la religion y garde pourtant une importance plus prépondérante qu’au pays de l’érable.

    Déjà étudiée chez les adultes, cette question apporte en tout cas une nouvelle pierre à ce débat : Est-ce que la religion est, comme beaucoup le pensent, une base morale nécessaire pour rendre l’humain… plus humain ?

    Source : http://www.rtbf.be/info/societe/detail_les-enfants-issus-de-familles-athees-plus-genereux-que-les-autres-selon- 

    #religion #morale #enfants #education #catéchisme #générosité #agressivité #altruisme #empathie #psychologie #partage #athéisme #croyants
    #protestants #catholiques #musulmans

  • Watchbot - NewScientist
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/137145164286

    Un robot, voire une caméra de #surveillance, pourrait demain, en regardant les gens travailler, apprendre les étapes qui composent une tâche, et intervenir quand les gens oublient une étape. C’est ce que fait Watch Bot développé par des chercheurs de l’université de Stanford et de l’université Cornell, rapporte le New Scientist (voir l’étude) : un robot qui apprend sans aide à trouver les modèles dans les mouvements humains qu’il observe. Ce robot pourrait être utilisé sur des chaines de montages pour limiter des erreurs, mais également dans les activités quotidiennes de personnes âgées par exemple. Il suffit d’une soixantaine de séance pour que le robot apprenne et puisse contrôler les actions de quelqu’un. La surveillance et le dressage de nos comportements ne fait que commencer… 

    #liberté #machine_learning #économie_comportementale #morale

  • La sociologie excuse-t-elle les terroristes ?
    http://www.alterecoplus.fr/en-direct-de-la-recherche/la-sociologie-excuse-t-elle-les-terroristes-201512011020-00002614.html

    « J’en ai assez de ceux qui cherchent en permanence des excuses et des explications culturelles ou sociologiques à ce qu’il s’est passé », s’est exclamé le 26 novembre le Premier ministre Manuel Valls à propos des attentats. Il reprenait ainsi une rhétorique qui accuse régulièrement les sciences sociales de nier la responsabilité des individus, révélant ainsi une profonde méconnaissance de leur logique, de leur travail et de leur rôle. Source : AlterEco+

    • Vincent Lemire a très bien résumé la différence entre expliquer et excuser dans son récent billet :
      https://blogs.mediapart.fr/vincent-lemire/blog/211115/13-novembre-2015-une-histoire-francaise

      Assumer nos responsabilités, c’est donc admettre que ce qui est arrivé vendredi 13 novembre à Paris est intimement relié à notre histoire, y compris aux pages les plus sombres de notre histoire coloniale. Ayant écrit cela, on entend déjà les croassements rauques des vautours : « En cherchant à expliquer vous allez finir par excuser ! ». Pauvres malfaisants et ignorants vautours qui nourrissent leur haine de leur ignorance. Expliquer c’est déplier, défaire les plis, dérouler devant soi une question, un événement, une inquiétude, une panique… un massacre. Expliquer — nous dit le dictionnaire et nous dit la sagesse — c’est déplier, lentement déplier, pour voir ce qui demeurait caché dans les plis, pour rendre visible ce qui était invisible pour nos esprits troublés et aveuglés.

      Excuser c’est le contraire. Excuser — nous dit encore le dictionnaire — c’est mettre « hors de cause », hors de causalité, hors de portée de l’intelligibilité. Excuser c’est exclure, exempter, mettre dehors, pour ne plus voir et ne plus chercher à comprendre. Excuser c’est oublier. Un historien ne peut donc pas répondre à cette ignoble injure, il ne doit pas répondre. Il doit seulement continuer de parler, un peu plus haut, un peu plus fort, pour couvrir les croassements des vautours.

    • Exactement @monolecte : voir aussi le procès fait à Taubira récemment par la fachosphère ( incluant donc LR) qui a valu la remise en place médiatique de MLP sur France Inter. Le titre de i-télé avait été raccourci à « il faut comprendre le jeune qui part en Syrie », au lieu de « il faut comprendre les raisons qui poussent un jeune à partir .. »
      Et que tout le monde a lu comme : il faut excuser le jeune.. Etc..
      Valls rejoint Sarkozy et cie dans le poujadisme électoraliste, démagogues de la paresse intellectuelle... Sarko avait sorti aussi un truc du style « il faut arrêter de réfléchir, il faut se mettre à agir .. »
      Sinistres idiots, et surtout cretins de partisans qui les applaudissent..

    • Bernard Lahire interroge par ailleurs la vision que ces gens « installés » ont de la pauvreté, qui n’est pas un simple attribut mais une #situation qui façonne tout un rapport au monde : « Vivre par exemple dans les conditions économiques les plus misérables, ce n’est pas comme porter un chapeau qu’on pourrait enlever à sa guise, mais c’est faire l’expérience dans son corps d’une série d’expériences de manques, de traumatismes,de souffrances, d’humiliations, qui peuvent conduire, par réaction, celles et ceux qui les vivent, à des comportements que la #loi et la #morale réprouvent ».

      Oui, comprendre n’est pas excuser sauf dans les discours de la caporalisation générale. Juppé est un âne qui fait mine d’oublier à quoi leur servent les sciences humaines et sociales. Comme c’était le cas de l’économie au XIXème, qu’elles sont venues compléter, elles servent le plus souvent la domination. Car comprendre c’est se donner le moyen de transformer, et, par exemple, car c’est la plus courant, de tout faire pour que rien en change, de trouver les moyens de raffiner les techniques de pouvoir.

      Toute pensée critique a donc à s’inquiéter de ce quelle met au jour et que la domination n’aurait pu saisir. L’exemple princeps de ce renversement, c’est Le capital de Marx qui aura permet aux capitalistes de comprendre enfin ce qu’était l’organisation du travail exploité, de passer outre son anarchie constitutive, et de ce fait, parfois, son caractère étroitement pulsionnel. La jouissance de la prédation et de la richesse illimitée en se connait pas, et elle connait moins encore les mécanismes qu’elle met spontanément en pratique.

      Par ailleurs, toutes les déterminations sociales du monde ne sauraient rendre justice des phénomènes subjectifs, et de l’invention (méchante compris) dont elles témoignent (Voir les critiques répétées de Rancière à l’encontre des travaux de Bourdieu). L’invocation du pluridisciplinaire fut, avant d’être une exigence ressassée des institutions, une exigence critique, portée par un disciple hérétique de Lacan nommé Félix Guattari.

      #libre_arbitre #Déterminations #Jospin avant #Valls, #fourest, #Val et suite aux #libertariens #meurtres_de_masse #sociolatres

    • D’ailleurs, le fond du problème ce n’est pas un problème d’ignorance, comme dit @colporteur nos « responsables » sont bien plus intelligents qu’ils le laissent paraitre.
      Le problème, il est résumé en 3 mots : « Assumer nos responsabilités »
      Ce n’est pas de l’ignorance, c’est de la mauvaise foi.
      Nos responsables ne veulent pas assumer leurs responsabilités.
      Quand on ne veut pas assumer, on rejette l’entière culpabilité sur autrui, on diabolise, et surtout on ne cherche pas à comprendre. Non pas parce que ça « excuserait » l’autre. Mais parce que ça ferait apparaître au yeux de tous notre part de responsabilité..

    • Vu que c’est le règne de la pensé à court terme chez les politicards, la sociologie et les sciences humaines, sont certainement leurs ennemis jurés.
      Puisqu’ils en sont à nous privé de liberté pour la préservation de nos libertés... et que ce qui compte c’est « Consommez, c’est le moment des fêtes, dépensez, vivez, reprenez le chemin des spectacles, du cinéma et du théâtre »
      http://seenthis.net/messages/434962

      Aussi par rapport à la visée à court terme la repression hallucinante autour du COP21 est aussi bien significative. Il faut Consommer qu’on vous dit, c’est le moment des fêtes, dépensez et circulez il n’y a rien à voire.

      au sujet de cette déclaration de Valls, voir aussi une réponse en BD signalé ici http://seenthis.net/messages/434926

    • Devant l’Hyper Cacher, Manuel Valls promeut à nouveau la bêtise pour tous
      http://www.lemonde.fr/attaques-a-paris/article/2016/01/09/une-ceremonie-en-hommage-aux-victimes-de-l-hyper-cacher_4844544_4809495.html

      « Rien ne peut expliquer que l’on tue à des terrasses de cafés ! Rien ne peut expliquer que l’on tue dans une salle de concert ! Rien ne peut expliquer que l’on tue des journalistes et des policiers ! Et rien ne peut expliquer que l’on tue des juifs ! Rien ne pourra jamais expliquer ! »

      #crapule #peste_émotionnelle

  • Incarcération totale
    http://www.laviedesidees.fr/Incarceration-totale.html

    Il y a aujourd’hui deux millions de détenus aux USA, avec un recours croissant à l’enfermement solitaire de haute sécurité. La violence de ce dispositif et ses effets dramatiques, tout particulièrement sur les détenus les plus jeunes ou souffrant de troubles psychiatriques, fait maintenant l’objet d’un débat public.

    Essais & débats

    / #prison, #torture, #individualisme, #morale, #folie

    #Essais_&_débats

    • La situation est la suivante : nous sommes face à deux fondamentalismes – le fondamentalisme économique des gouvernements - de droite, de gauche, d’extrême droite ou d’extrême gauche, il n’y a dans tout le spectre politique que des partisans de l’économie, du calcul, du travail, de la mesure, de la comptabilité et de l’ingénierie sociale – et le fondamentalisme idéologique des tenants du Califat. L’un pas plus que l’autre n’est prêt à discuter le moindre de ses articles de foi, alors même que leurs religions sont également défuntes, ne survivant qu’à force de volontarisme, de massacres absurdes, de crises sans fin, d’acharnement thérapeutique. Il entre un fanatisme évident dans le fait de répondre à la crise du néo-libéralisme par un déchaînement de celui-ci. Si peu sont prêts à mourir pour l’économie, nul, en Occident, n’a jamais eu de scrupule à tuer, ou à laisser mourir, en son nom. Chaque jour de la vie en France en atteste suffisamment. L’effet de sidération qu’ont produit les attaques de vendredi tiennent au reste justement à leur caractère spectaculairement anti-économique : y a-t-il acte plus énigmatique, plus inexplicable pour le calculateur rationnel qui tente de maximiser son utilité et sa satisfaction, que cette bande de gars qui dézinguent à tout va des vies humaines pour finalement se donner la mort – du pur capital humain, culturel, social, accumulé patiemment, par des efforts quotidiens, parvenu à l’âge de sa productivité maximale et sacrifié pour rien, dirait l’économiste, atterré. Qu’ont-ils gagné là ? N’ont-ils pas tout perdu, sans raison valable ? Ceux qui parlent dans ce cas du « mystère du terrorisme » négligent de préciser que ce mystère n’existe en tant que tel que du point de vue de l’économie. Ils ne voient pas que cela est fait exprès : la jouissance du suicidaire qui tire dans la foule est justement de réduire l’arrogante créature économique occidentale au rang de rat, enjambant ses semblables gémissants pour survivre, de faire éclater la supériorité de sa fausse transcendance face à la misérable immanence du struggle for life. S’il y a là une attaque contre un certain bonheur, elle réside autant dans le massacre que dans le réflexe, après le carnage, de défendre ce bonheur – car un bonheur qui doit se défendre ne tarde jamais à devenir un mensonge.

      Puissent les attentats de vendredi, et ceux qui ne manqueront pas de suivre au vu de l’engrenage que les gouvernants ont délibérément choisi d’enclencher, nous rendre plus vrais et moins distraits, plus profonds et moins hypocrites, plus sérieux et plus communistes.

    • À propos du dessin de Johan Sfarr :

      On ne sait trop pourquoi, mais les massacres revendiqués par l’EI semblent avoir la vertu de déclencher, en réponse, des accès de confusion extrêmes, et chez beaucoup de rares crises d’hypocrisie. Comme si le règne effectif de l’hypocrisie en presque tous domaines dans les sociétés occidentales ne pouvait se défendre que par un surcroît de la même drogue - ce qui ne peut mener, à terme, qu’à une fatale overdose. Ainsi, on ne peut attribuer à un défaut d’information le fait qu’un dessinateur à la mode ait réagi aux attentats d’une bulle disant : « Les gens qui sont morts ce soir étaient dehors pour vivre, boire, chanter. Ils ne savaient pas qu’on leur avait déclaré la guerre. » À l’heure des réseaux sociaux, il faut être singulièrement ivre pour prétendre ignorer que les forces armées françaises sont projetés sur une bonne demi-douzaine de théâtres d’opérations extérieures, et que certaines interventions, notamment au Mali, en Syrie, en Irak ou encore en Afghanistan, ont passablement échauffé certains esprits bombardés. Nous ne mentionnons pas ici la militarisation du maintien de l’ordre, les morts de manifestants à coups de grenades offensives et autres éborgnés par des flashballs – que resterait-il du confort du dessinateur s’il s’avisait que tout gouvernement mène fondamentalement une guerre continue pour le contrôle de sa population ? Et que resterait-il de sa désinvolture revendiquée s’il s’avisait que son « champagne », sa « joie » et ses « baisers » sont quelque peu situés sociologiquement, culturellement, éthiquement – en un mot : que sa « liberté » est celle des vainqueurs.

    • À propos de la rengaine « et nous qu’on est libre et que même c’est ça qu’ils veulent attaquer chez nous » :

      Toute cette affaire de « liberté », que l’on trouve moulinée depuis trois jours à longueur de tweets, d’articles et de discours, sonne d’ailleurs bien faux. Cela sonne comme une grossière façon de se jeter des fleurs. D’abord parce que nous ne serons pas les premiers ici à défendre l’antique thèse que la liberté commence par le fait de ne pas redouter la mort, et qu’en la matière il semble que les assaillants de vendredi dernier soient un peu plus affranchis que « nous ». Ensuite, parce que la liberté dont chacun dispose sur le marché sexuel, professionnel, culturel ou simplement social est si strictement encadrée par la féroce concurrence qui y règne que cette liberté mériterait plutôt le nom de « terrible servitude ». Enfin parce que la liberté du « je fais ce que je veux avec mes cheveux/ avec mon cul / avec ma bite / avec ma langue, etc. » a quand même tout, le lendemain matin, une fois dégrisé, d’une parfaite dérision. L’adage bourgeois qui, du Moyen-Âge jusqu’à Michelet, n’a pas cessé de claironner que « l’air de la ville émancipe » (Stadtluft macht frei) est frappé de la même péremption qu’à peu près tout ce que la bourgeoisie a inventé : le travail non plus ne rend plus libre, et depuis bien longtemps. À l’épreuve, l’air de la métropole rend plutôt seul, connecté, déprimé, misérable, narcissique, sociable, compétitif, dur, opportuniste, baiseur, baisé, bref : tout ce que l’on veut, mais pas libre.

    • La petite-bourgeoisie cognitivo-communicationnelle, l’éclate, la drague, le salariat branché, l’hédonisme du trentenaire cool, n’arriveront pas à se faire passer pour « notre mode de vie », « nos valeurs », ni même pour « la culture ». C’est une certaine forme de vie, comme il y en a tant d’autres dans cette époque, dans ce pays, et qui ne suscite pas que de la tendresse. L’instrumentalisation des attentats par certains propagandistes afin d’assurer l’hégémonie morale de cette forme de vie-là ne peut que contribuer à la rendre haïssable.

      Les ascètes de @lundimatin, épris de vérité pratique, ne sont pas des petits bourgeois, ne vendent pas leur temps à un patron ou à un client, ne vont pas au troquet, ne boivent pas, ne vont pas au concert, y compris dans des salles marchandes. mais il savent revenir à leur théorie moralisatrice, celle du bloom par exemple.

    • Confusion (très foucaldienne, en l’occurence) entre « style de vie » et « forme de vie »...

      L’opposition entre « fondamentalisme économique » et « fondamentalisme idéologique » ou le soi-disant « caractère spectaculairement anti-économique » des attaques du 13 novembre tombent notamment dans ce travers.

      Il y a des styles de vie produisant du ressentiment ou du rejet réciproques, mais ils sont distillés à partir d’une forme de vie partagée, en cours de décomposition mais non dépassée, de part et d’autre.

    • je sais pas, le spectacle du refus de l’économie, il est bien là, en grand (quel soit par ailleurs la comptabilité avec la banque, la vente de pétrole, la rétribution des affidés dans les territoires de Daech), logé dans l’absence de critique en acte de l’économie.

      « Style de vie » c’est la saisie par l’esthétique (et le marketing) et il s’agit de les distinguer/différencier, si la forme de vie est partagée, ce ne peut être qu’aux deux sens de ce terme que Rancière s’obstine à mettre en rapport, le partage comme ce qui est commun, et le partage comme division.

      Ce qui est détestable dans ce texte publié par Lundi matin, c’est le #moralisme, l’injonction à un #devoir-être dont s’émancipe par avance l’énonciateur.

      Il en était de même avec la critique du garantisme en matière juridique, qui dû bien être mis en pratique lorsque la DCRI intervint, et du garantisme en matière salariale, dont ricanent à loisir des rentiers et des enfants de rentiers comme le peuvent aussi ceux qui jouissent des miettes (RSA, APL et CMU) concédées par l’État du capital, comportements qui loin de servir de sol à une politisation sont décrits comme de la débrouille, de la ruse. Des qualités personnelles (individuelles) et amicales (communautaire), de l’alternativisme où toute conflictualité est évacuée.

      En l’occurrence, ce discours moral contre les intégrés béats de la conso de loisir (et oui, leurs moeurs peuvent susciter l’hostilité, d’abord, on est plus chez nous à Paris, même par interstices, devenues fort rares, et toujours plus révocables, c’est d’un brutalité inouïe, le fric règne en maître par le bais de comportement massifs , pas seulement du fait d’une élite) n’aurait pas pu être tenu si le projet d’#attentat_massacre au stade n’avait pas échoué.

      Ambiance #mortifère. Tout ferait fasciser... La dictature de l’ordre public ne nous tombe pas seulement dessus d’en haut, elle est aussi désirée (réduire l’incertitude et le danger, déléguer, disposer d’hommes forts qui fassent exception à nos faiblesses). Et d’autre part, la glorification de la mort comme vérité et comme salut. On va voir comment, après les attaques meurtrières, l’assaut donné à Saint Denis va conforter la voie de la sortie de l’impuissance par la surpuissance assassine. On a encore rien vu.

      On peut accuser la gauche, ou la France, il y a matière. Mais dans ces évènements terribles, c’est plus encore qu’hier la faillite de l’émancipation, d’une perspective révolutionnaire qui est démontrée. Qu’avons nous fait de et avec le soulèvement de 2005, par exemple ?

    • Daesh, lundi matin...
      http://lemoinebleu.blogspot.fr/2015/11/daesh-lundi-matin.html

      Tu veux gerber un bon coup ?
      C’est là [url de "la guerre véritable].
      On en parlera pas plus, nous. Autre chose à foutre. Et puis on craindrait d’être grossier, de s’en prendre - de manière extrêmement non-chirurgicale - autant au style littérairement inimitable qu’aux habitudes annexes (habitus) pluri-séculaires de ces gens-là. On risquerait alors par trop de donner dans l’intime et, du coup, dans l’injuste. Un peu à la manière de ces fusilleurs fascistes, au fond, dont ils-et-elles célèbrent, dedans leur texte infâme, la « liberté anti-économique, affranchie de la peur de mourir »...
      Qu’ils crèvent, donc, et jusqu’au dernier : jusqu’à ce dernier des derniers formé par eux collectivement, en tant que très-débile et très-prophétophile organisme.
      Et que crèvent avec eux TOUS LES CURÉS du monde.

      #heideggeriens_de_gauche #philosophes

    • Ajoutons à cette crapulerie générale, la lâcheté spécifique de leurs précautions liminaires (allez-y voir, c’est ailleurs sur le même site) : « Nous aussi, COMME TOUT LE MONDE, vendredi 13 nous avons craint pour des proches, passé des coups de téléphone, etc ». Autrement dit : « nous aussi, étions susceptibles de fréquenter ces décadents méritant de crever pour n’avoir comme seuls horizons existentiels misérables que la bibine en terrasse ou le rock n roll... ». Faudrait savoir, poto ! Bref, comment vouloir gagner sur les deux tableaux. D’ailleurs, craignant sans doute la fureur de quelques individus étranges, suite à la publication de cette très objective saloperie, nos chevaliers du nihil s’équipent fissa d’autres précautions périphériques : « certains de nos amis (les fameux » à nos amis...") s’énerveront peut-être de nos remarques, etc « ... Tu m’étonnes. Nous pensons juste qu’il y a là-dedans la volonté toute pragmatique de jouer, une fois de plus, les Monsieur-Plus de la radicalité. Si l’esstrème-gôche, avec le NPA et toussa, dit que les massacrés de vendredi, eh ben c’est la faute à l’impérialisme, etc, alors et ben eux y diront que les massacrés, et ben, en vrai, y méritaient de l’être à cause de leur médiocrité d’enchaînés salariés soumis au spectacle. Car ça tient à ce genre de détail, la gloire théorique dans ce milieu-là. Ce sont les mêmes qui débarquaient sur les plages aux mois de Juillet-Août, voilà quelque temps, avec des banderoles guillerettes proclamant, à l’adresse du prolo ensablé, sous le soleil exactement : » Vous allez mourir, et toutes vos misérables vacances n’y changeront rien ".

    • "Toute cette affaire de « liberté », que l’on trouve moulinée depuis trois jours à longueur de tweets, d’articles et de discours, sonne d’ailleurs bien faux. Cela sonne comme une grossière façon de se jeter des fleurs."

      C’est vrai pour cette idée de "ils ont voulu s’attaquer à notre mode de vie", mais c’est vrai aussi pour "ce n’est pas ça qui va me faire renoncer à boire des coups". Les gens qui retournent boire des coups ne le font pas par courage, pas plus que les gens qui, au lendemain d’un attentat à Bagdad, retournent faire des courses. On continue de vivre, c’est tout...

    • Le GUÈRE VÉRITABLE ou : la pathétique quête de Monsieur Plus
      http://horslesclous.blogspot.fr/2015/11/le-guere-veritable-ou-la-pathetique.html

      Il y a d’un côté des poseurs de bombes (dont Monsieur Plus n’est pas) et de l’autre côté, des poseurs de l’ultra-gauche que seule, la posture – qui se voudrait l’étalon de la radicalité – intéresse, et là... Monsieur Plus apparaît !
      Entre les deux, tout le monde en prend pour son grade, dans un même vomi au sein duquel chacun est prié de se reconnaître, qu’on soit aux commandes des Rafale au-dessus des zones de guerre, caissière au supermarché, prolo à l’usine, étudiant en psycho, pute au bois de Vincennes, patron du CAC 40, adepte des ballons de rouge au bistrot ou du ballon de foot au stade ; le tout au milieu des morceaux de chair « United Colors of Benetton » des morts de tous genres, tous âges, toutes races et de toutes classes sociales, explosés façon puzzle, par ceux, qui – EUX – à n’en pas douter, ont fait preuve d’un véritable sens de la fête et du discernement...
      Le problème de Monsieur Plus, c’est qu’à force de vouloir – à défaut d’être le dernier des Mohicans – être le dernier néo-situationniste, il en perd l’essentiel, à savoir : la simple intelligence des situations. Il compare l’incomparable, selon la même vieille grille de lecture rouillée depuis 1914, qui ne lui sert plus, aujourd’hui, qu’à le protéger du monde, duquel il se retire volontiers pour distribuer, depuis quelque base de repli (pardon ! quelque haut lieu de la réflexion pré-insurrectionnelle), les bons et les mauvais points. Les mauvais points étant les « accès de confusion extrême » et « chez beaucoup, les rares crises d’hypocrisie » qui ont suivi le massacre du 13 novembre dernier.
      Il convient de relever que ces enfoirés mondains, de putains-d’enculés-de-leur-race-de-mort (qu’ils méritaient donc...) n’étaient pas – un vendredi soir – à la mosquée pour prier, à la maison en train de préparer les makrouds de Shabbat, ou de bouffer le vénéré pouascaille hebdomadaire, mais des salauds qui, au stade (il fut pourtant une époque où Monsieur Plus adorait les hooligans...), au bar (merde ! fait chier, Debord était alcolo ! Mais ça fait rien, les djeuns, ils le savent pas...), ou en train de draguer des salopes – forcément (sauf la mère, la soeur et la femme voilée de ces sympathiques djihadistes)...
      De ce merdier – sans nom (bien que celui de religion vienne spontanément à l’esprit de Lilith, qui doit, sans doute, être en plein délire) – il convient donc de traquer l’hypocrisie.
      Lilith ne s’attardera pas sur le fait que Monsieur Plus estime que cette jeunesse issue de l’immigration, en France ou en Belgique, a de bonnes raison de se sentir (puisqu’elle n’y vit pas) « bombardée » au Mali, en Syrie, en Irak, ou encore, en Afghanistan, et d’en être « passablement échauffée » (mystérieuse puissance de la sensation, légitimée – ici – par les habituels détracteurs – à juste titre – du foutu sentiment d’insécurité), là où elle n’a cure de la guerre sociale menée contre ses parents, prisonniers de guerre économique, contre celles et ceux qui luttent dans leurs usines, leurs quartiers ou dans les ZAD (liste non exhaustive), sur le territoire où elle a eu le grand malheur de voir le jour et de vivre quand – il faut bien le reconnaître – le territoire libéré de l’État Islamique serait de nature à lui assurer un plein épanouissement...
      Non, en revanche, Lilith s’interroge sur le point de savoir s’il n’y aurait pas une certaine hypocrisie à – ici-bas – proscrire l’alcool, la débauche, refuser même de connaître l’amour avant le mariage, et à se faire sauter le caisson – pourquoi ? Pour baiser 70 vierges et se prendre une murge de tous les diables, une fois arrivé au paradis. Monsieur Plus appelle ça : « ne pas redouter la mort » et être « plus affranchis que nous ». Monsieur Plus serait-il devenu boubourse, au point de ne pas voir la différence entre ne pas craindre de risquer sa vie pour une vie meilleure – sur Terre – et signer une pitoyable assurance-Mort avec l’au-delà ?

      Le premier sait qu’il n’a qu’une vie et que ce sera – ici et maintenant – ou jamais. Lui seul fait oeuvre de liberté en ne craignant pas la mort. Le second agit, au contraire, au service du « divin » et vit dans la crainte des représailles de son dieu s’il s’écarte du « droit chemin ». Il n’y a donc aucune liberté à respecter des principes édictés et à faire exactement ce à quoi on est destiné.

      Curieuse sincérité de l’engagement politique (tout de même !) de celui qui exige en retour, non seulement une contrepartie garantie, mais encore, que celle-ci soit l’exacte antinomie – pour l’éternité – des préceptes et des prêches qu’il aura dispensés – durant les quelques années qu’aura duré sa vie. De ce marché « gagnant-gagnant », Monsieur Plus, quant à lui, décèle un « caractère spectaculairement anti-économique », l’enjeu en terme de plus-value lui ayant totalement échappé.
      C’est ainsi que dans son impitoyable guerre véritable à l’hypocrisie ambiante, il valide donc toutes les traîtrises et autres promesses non tenues. Le voilà fin prêt à devenir chef de parti et à mener une brillante carrière politique. Ses disciples sont désormais prévenus : qu’ils ne viennent pas se plaindre – après – d’avoir été trompés sur la qualité d’un ennemi de la marchandise... Car, au terme de ce « second éditorial », Monsieur Plus s’est dit qu’il était temps de se définir ainsi et de glisser le mot de « communiste », avant que certains lecteurs(trices) ne soient tentés de déduire de ce texte, qu’il lui préfèrerait, peut-être, celui de « fasciste ».
      Mais si les religieux nous promettent le paradis, à quoi ressemblerait le « communisme » de Monsieur Plus ? À lire sa prose, il y a peu de chance qu’on y serait « joyeux », « libertin », « décomplexé », « athée », « festif », qu’on boirait du « champagne », qu’on se retrouverait au « bistrot », qu’on aimerait ou pratiquerait des jeux de balles, qu’on irait au « concert », qu’on jouerait ou écouterait « du rock ». Tout ceci n’étant que du « divertissement », auquel Tartuffe/Monsieur Plus ne s’adonne JAMAIS, et que le « communisme » proscrirait, cela va sans dire.
      Alors, c’est pourquoi les cacahouètes que, dans sa grande mansuétude, Monsieur Plus nous jette pour nourrir nos esprits défaillants, Lilith leur trouve un sale goût de rance, quand elles ne lui sont pas carrément restées coincées en travers de la gorge !

      #heideggeriendegauche #mektoub

    • Un post qui fait suite à « Le GUÈRE VÉRITABLE ou : la pathétique quête de Monsieur Plus »

      Ce texte de lundi matin se trompe sur tout. ça pourrait, aux yeux d’une âme charitable, le rendre touchant.
      Sans revenir sur tous les points – trop nombreux et qui forment au final un fatras, soyons honnête, plus qu’indigeste :

      1°. Les attentats seraient d’abord une réaction à la politique étrangère de la France ? C’est ce que sous-entend « À l’heure des réseaux sociaux, il faut être singulièrement ivre pour prétendre ignorer que les forces armées françaises sont projetés sur une bonne demi-douzaine de théâtres d’opérations extérieures, et que certaines interventions, notamment au Mali, en Syrie, en Irak ou encore en Afghanistan, ont passablement échauffé certains esprits bombardés. » Déjà c’est fascinant de tenter d’expliquer (justifier ?) le fondamentalisme religieux islamiste comme une réaction à l’impérialisme occidental. Les auteurs de lundi matin seraient-ils aussi cons que Julien Salingue ? Mais bon, c’est vrai qu’il est plus facile de branler du concept que d’ouvrir des livres d’histoire. Et l’anti-impérialisme primaire n’est pas la chasse gardée des staliniens, ni des trotskystes.

      Je rappellerais juste qu’en 2003, l’Etat français n’a pas participé à l’intervention de la coalition occidentale menée par les États-Unis contre Saddam Hussein. Que malgré les appels de l’ASL et des rebelles syriens, la France n’a rien fait en Syrie (malgré une tentative en 2013 à laquelle se sont opposés les Etats-Unis) dans les premières années du conflit. C’est pas le boucher Assad qui dirait le contraire (250 000 morts en 4 ans). Même au Mali, l’intervention militaire s’est faite sur demande des autorités maliennes, quand le risque était imminent de voir le pays tomber aux mains des tarés de Boko Haram (qui sont, au passage, davantage un produit des années GIA en Algérie, que celui d’un ressentiment à l’égard de "l’impérialisme islamophobe" occidental)). Il ne s’agit pas d’exonérer l’Etat français mais de considérer la complexité d’une situation qui dépasse, de loin, la seule question de l’interventionnisme occidental (antagonismes sociaux, conflits d’intérêts entre Etats de la région, etc. (Et puis que dire, de la guerre dans laquelle sont engagés les Kurdes contre Daesh ? Les Kurdes sont-ils aussi d’ »arrogantes créatures économiques occidentales » ?). Si le merdier qu’a engendré l’intervention américaine en 2003 a favorisé l’émergence de Daesh, il faut aussi rappeler aux philosophes du lundi matin que Daesh est la fusion d’Al Quaida (qui est apparu en Afghanistan avec l’invasion soviétique) et de hauts dignitaires du parti baasiste de Sadam Hussein. Reprendre les arguments des terroristes pour expliquer/justifier leurs actes c’est comme de croire les Nazis quand ils disent que c’est de la faute aux Juifs. Pour finir, il y a, semble-t-il un réflexe ethnocentré à analyser la situation moyen-orientale du point de vue du seul Occident et de sa seule responsabilité. J’invite les communistes du lundi matin à écouter davantage les communistes irakiens, syriens, iraniens. Ça ne peut pas leur faire de mal.

      2°. « il semble que les assaillants de vendredi dernier soient un peu plus affranchis que « nous » ». Persuadés qu’ils sont d’aller au paradis, d’obéir à Dieu et espérer se taper 72 vierges, les bouchers du 13 novembre seraient donc « plus affranchis » ? Les auteurs du lundi matin n’ont peut-être pas tort : c’est mieux que de ne croire en rien.

      3°. « parce que la liberté dont chacun dispose sur le marché sexuel, professionnel, culturel ou simplement social est si strictement encadrée par la féroce concurrence qui y règne que cette liberté mériterait plutôt le nom de « terrible servitude » ». Entre la « terrible servitude » occidentale et la « terrible servitude » d’une république islamique, j’avoue préféré la première, inch’ Allah.

      4°. « Si l’on voulait être plus cruel, et puiser dans un héritage plus indiscutable encore, il faudrait plutôt dire que les attaques de vendredi – contre un stade, des bistrots, une salle de concert – sont une offensive sanglante, et sans charité, contre le divertissement. Là, c’est carrément Pascal que l’on retrouverait dans le camp des « terroristes ». » Je croyais la race du pro-situ éteinte. J’ignorais en fait que le pro-situ était devenu djihadiste, suivant les gerbes de l’illuminé voyériste.

      5°. Enfin, je dirais aux écrivaillons du lundi matin que les formes-de-vie qu’ils proposent sont tout aussi mortifères et artificielles, si ce n’est plus, que celles qu’ils exècrent. Le programme du lundi matin fait autant rêver que la promesse d’un week end en kolkhoze. On trouvera toujours plus de vie dans n’importe quel bistrot embourgeoisé (même tenu par des hipsters !) que dans leur « communisme vécu ». C’est la triste réalité qu’ils se refusent à voir. Comme disait ma grand mère, y a pas plus falso que des gauchistes qui reprochent à tout bout de champs à la réalité d’être falso.

  • Les déconnexionnistes - New Inquiry
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/132860969903

    Pour le New Inquiry, le sociologue Nathan Jurgenson (@nathanjurgenson), prolongeant sa critique du fétichisme IRL explique que le mouvement déconnexionniste ne vise pas tant à se retrouver soi-même qu’à étouffer le désir d’autonomie que la technologie peut inspirer. Jurgenson passe en revue les innombrables discours sur la panique #morale provoquée par “l’addiction” aux technologies. D’où viennent ces juges autoproclamés qui viennent faire la morale à notre connexion immodérée ? Chez eux, la connexion est décrite comme quelque chose visant à nous avilir, contre nature. Elle est dépeinte comme un désir dangereux, un plaisir malsain, une toxine addictif… qui met en danger notre intégrité humaine elle-même. Elle décrit une tension entre le soi comme produit d’une construction individuelle et le soi comme produit (...)

    #deconnexion #éthique

  • Blessed Be My Freshly Slaughtered Dinner - The New York Times

    http://www.nytimes.com/2015/09/06/sunday-review/blessed-be-my-freshly-slaughtered-dinner.html?_r=0

    COULD you look through a rifle’s scope into the long-lashed eyes of an elk and pull the trigger if it would be the only meat you ate for the year? Would your conscience be more or less troubled if instead you slit the necks of animals you planned to eat after they were nurtured like adored pets on an idyllic farm?

    Does the thought of doing either send you to the grocery store or farmers’ market, where neat packages conceal the violence committed on your behalf? Or do you forswear meat altogether?

    While the morality of our meals is not a new debate, the polemics have reached a shrill intensity lately as a growing number of people, in an effort to raise their culinary consciousness, have committed to eating only meat they kill themselves. They are unapologetic, although not necessarily unflinching, about the blood on their hands. And they are the latest dietary tribe in our increasingly Balkanized food culture where people align with those who consume as they do and question the emotional, spiritual and intellectual capacities of those who don’t.

    #végétarianisme #vegan #chasse #morale #alimentation

  • Pourquoi les voitures sans conducteur devront être programmées pour tuer
    http://www.slate.fr/story/109047/voitures-sans-conducteur-programmees-tuer

    « Comment la voiture devra-t-elle être programmée pour agir en cas d’accident inévitable ? Devra-t-elle minimiser la perte de vie, même si cela signifie sacrifier les occupants, ou devra-t-elle protéger les occupants à tout prix ? Devra-t-elle choisir entre de telles extrémités ? »(Permalink)

    #technologie #morale #philo

  • Céline Sciamma «Il faut sortir la gauche de sa lecture sentimentale»

    la violence est déjà là et il faut penser à nouveaux frais les grandes idées humanistes. Les slogans de la simple bienveillance altruiste ne suffisent plus. Le racisme et l’antiracisme aujourd’hui sont des cas d’école. Il ne suffit pas d’opposer aux arguments des réactionnaires la question de l’amour du prochain. C’est la rhétorique même des racistes que d’invoquer leur « ami noir », comme alibi. Il faut sortir de cette lecture sentimentale héritière du douteux « touche pas à mon pote », qui nie le caractère systémique du racisme.

    http://www.liberation.fr/debats/2015/10/16/celine-sciammail-faut-sortir-la-gauche-de-sa-lecture-sentimentale_1405735

  • http://www.b-a-m.org/2015/10/o-s-linvention-de-la-science

    Émission du 2 octobre 2015, nous recevons #Guillaume_Carnino (Professeur d’histoire des sciences et techniques à l’université de Compiègne) pour son ouvrage : « L’invention de la #science. La nouvelle #religion de l’âge industriel ». Le livre propose une enquête historique et généalogique permettant de comprendre pourquoi et comment, en France, à l’heure de la IIIe République, l’idée selon laquelle la science serait garante du vrai, en est venue à être unanimement partagée. Il dévoile les rouages de la carrière de savants comme #Louis_Pasteur dont les découvertes furent convoitées par les industriels.

  • Le scandale qui touche le fabricant d’automobiles Volkswagen interrogerait la #moralité du #capitalisme

    Imposture du capitalisme moral, par Yvon Quiniou (juillet 2010)
    https://www.monde-diplomatique.fr/2010/07/QUINIOU/19392

    En pleine crise financière, face à la désinvolture des grandes banques, les dirigeants des pays capitalistes tapaient du poing sur la table. Les plus audacieux en appelaient à une moralisation du capitalisme, par peur d’une mise en cause plus profonde du système. Depuis, les promesses ont disparu. Seule reste la mystification.

    En 2009, après une série d’affaires qui avaient compromis les dirigeants des fleurons de l’industrie allemande, des appels à la « moralisation » étaient déjà apparus, dont celui d’un certain M. Marx. 

    Les inquiétudes de monseigneur Marx, par Bernard Umbrecht (avril 2009)
    http://www.monde-diplomatique.fr/2009/04/UMBRECHT/17030

    Evasion fiscale, rémunérations extravagantes, corruption, une succession de scandales ébranle une société toujours empreinte d’austérité protestante. De quoi susciter des appels à la « moralisation » du capitalisme. [#st]

    http://zinc.mondediplo.net/messages/8129 via Le Monde diplomatique

  • #Book: The Dark Net - Inside the Digital Underworld - Jamie Bartlett (2014)

    Nominated for the Debut Political Book of the Year, the Transmission Prize and the Orwell Prize.

    Jamie Bartlett is a journalist, blogger, incl. for The Telegraph, and director of the Centre for the Analytics of Social media (CASM).
    http://seenthis.net/messages/405569
    http://www.jamiebartlett.org

    In this book Jamie Bartlett explains why he thinks the dark net is becoming mainstream. He shows the shift towards a consumer centric attitude (customer service), where sellers build and care about reputation, customer reviews & grading. Prices go down, quality goes up. In order to appeal some even go as far as advertising “fair trade” organic cocaïne, straight from the Guatemalan farmer instead of the drug lords.

    The dark net is going mainstream. #Aphex_Twin announced his last album directly on the dark net. Even #Facebook has a dark net .onion entry in order to be accessible via TOR.

    Bartlett predicts that social media going to expand its foothold in the dark net.

    http://www.amazon.fr/Dark-Net-Jamie-Bartlett/dp/0434023175

    Beyond the familiar online world that most of us inhabit—a world of Google, Facebook, and Twitter—lies a vast and often hidden network of sites, communities, and cultures where freedom is pushed to its limits, and where people can be anyone, or do anything, they want. This is the world of Bitcoin and Silk Road, of radicalism and pornography. This is the Dark Net.

    In this important and revealing book, Jamie Bartlett takes us deep into the digital underworld and presents an extraordinary look at the internet we don’t know. Beginning with the rise of the internet and the conflicts and battles that defined its early years, Bartlett reports on trolls, pornographers, drug dealers, hackers, political extremists, Bitcoin programmers, and vigilantes—and puts a human face on those who have many reasons to stay anonymous.

    Appearance on #TED: "How the mysterious dark net is going mainstream"
    https://www.ted.com/talks/jamie_bartlett_how_the_mysterious_dark_net_is_going_mainstream?language=en

    Talk at Google:
    https://www.youtube.com/watch?v=cZzXEa9kpnE

    Book reviews:

    In French:

    http://www.ladn.eu/actualites/the-darknet,article,24787.html

    Ce livre est un voyage auprès des âmes sombres du net, des sous-cultures créatives, et des plus destructrices. Au nom de l’innovation, de la liberté, de l’anonymat, ou encore de la perversité et de la haine, les sans-visage mènent une vie parallèle dans un monde souvent discuté, jamais vraiment exploré.

    In English:

    - http://www.independent.co.uk/arts-entertainment/books/reviews/the-dark-netinside-the-digital-underworld-by-jamie-bartlett-book-revi

    https://www.newscientist.com/article/mg22329820.900-meeting-the-human-faces-of-the-internets-dark-places

    http://www.spectator.co.uk/books/9308562/the-dark-net-by-jamie-bartlett-review

    https://www.washingtonpost.com/opinions/a-tour-of-the-webs-other-dark-side/2015/06/25/19a5ee2e-0e11-11e5-9726-49d6fa26a8c6_story.html

    http://blogs.lse.ac.uk/lsereviewofbooks/2014/10/15/book-review-the-dark-net-inside-the-digital-underworld-by-jamie-bartlet

    List of articles written by Jamie Bartlett:

    http://www.jamiebartlett.org/articles

    –On Ross Ulbricht (Silk Road) conviction & Doctor X. Salon, June 2015
    – How we became obsessed with online privacy The Telegraph, June 2015
    – On the Nathan Barley World of the Klout Obsessives The Telegraph, April 2015
    – Bot army unleashed onto Twitter to troll online misogynists, The Telegraph, April 2015
    – Islamic State and encryption: what to do? The Telegraph, March 2015
    – Ethereum: ethical hackers plot to transform the internet The Spectator, March 2015
    – The radical right are now the most vocal supporters of free speech. How? Little Atoms, February 2015
    – Cover of Darkness: will online anonymity win out? Aeon, January 2015
    – Why do we feel the need to tweet after tragedy? The Telegraph, January 2015
    – Review of Hacker, Hoaxer, Whistleblower: The Many Faces of Anonymous The Guardian, November 2014
    – Review of Russell Brand’s ’Revolution’ Harry’s Place, November 2014
    – Most British Jihadis are dumb thrill-seekers The Telegraph August 2014
    – How the dark net drugs markets work Sunday Times, August 2014
    – Battle of ideas moves online New York Times, August 2014
    – Wikiwashing and paid Wikipedia editors The Telegraph, July 2014
    – My interview with Tommy Robinson The Telegraph, June 2014
    – Mo Ansar and the rise of the bogus social media commentator The Telegraph, May 2014
    – On the Anarcho-primitivists The Telegraph, May 2014
    – On the Transhumanists The Telegraph, April 2014
    – Dying online: digital grieving and Twitter grief The Telegraph, April 2014
    – Algorithms will soon rule the world The Telegraph, March 2014

    #dark_net #darknet
    #TOR
    #drugs #pornography #terrorism #anonymity #privacy
    #silk_road
    #moral_ambiguity
    #bitcoin #multi-signature_escrow

  • Dénonciation de la campagne d’affichage Adidas (Enjeux E Médias)
    http://www.enjeuxemedias.org/Denonciation-de-la-campagne-d

    Face à cette situation chargée de risques, l’école et tous les lieux éducatifs ont la nécessité de se mobiliser. L’école demande aux enseignants de restaurer les valeurs de la civilité, de la solidarité, de l’égalité, du respect des différences, de l’amour de la démocratie, en inscrivant à cette rentrée, dans les programmes un enseignement moral et civique. Peut-elle se battre seule, quand d’autres acteurs sociaux éminents appellent publiquement au « désordre », à la réussite cynique et à l’imposition de règles individuelles ?

    Une entreprise d’équipements de sport comme Adidas peut-elle impunément placarder sur les murs de la plus grande gare d’Europe les slogans vus ces derniers jours : « sème le désordre », « gagne tout », « impose tes règles » ?

    #éducation #valeurs #morale_laïque #publicité #école

    NB : (i) Enjeux E Médias est un collectif fondé notamment par des associations se réclamant de l’Éducation Populaire (ii) anecdotique mais tellement révélateur de la partie de Tartuffes à fronts renversés qui se joue autour de la réintroduction de la morale (laïque) à l’école en cette rentrée scolaire.

  • Rentrée des classes : des programmes aux vacances, tout ce qui change (LeMonde.fr)
    http://www.lemonde.fr/campus/article/2015/08/25/rentree-scolaire-2015-ce-qui-va-changer_4736423_4401467.html

    - Moins de pression en grande section de maternelle […]
    – La « morale laïque » enseignée du primaire au lycée […]
    – Les zones d’éducation prioritaire (ZEP) remodelées […]
    – Les CE2 évalués […]
    – Le redoublement devient « exceptionnel » […]
    – Un « parcours » pour faciliter l’orientation […]
    – Calendrier de vacances scolaires repensé, zones redécoupées […]
    – Droit de conserver des notes du bac en cas d’échec […]
    – Plus de numérique à l’école […]
    – La réforme du collège expérimentée […]

    #éducation #c'est_la_rentrée #école_maternelle #programmes #morale_laïque #éducation_prioritaire #évaluation #redoublement #orientation #vacances #rythmes_scolaires #lobby_industrie_tourisme #baccalauréat #TICE #NTIC #collège #réforme #ouf

  • C’est de la racaille ? Eh bien, j’en suis ! A propos de la révolte de l’automne 2005
    http://www.monde-diplomatique.fr/2006/09/PIERROT/13948

    Dell’Umbria retrace, dans ce pamphlet percutant, l’histoire idéologique des grands ensembles. Il montre comment se sont construits, depuis le XIXe siècle, ces espaces anonymes, volontairement pensés comme des bulles privées « pour salariés domestiqués ». Une série de clivages achèvent le morcellement des solidarités : Français contre étrangers, jeunes contre vieux, salariés contre chômeurs. Le portrait est sévère : banalisation des états d’exception, « tolérance zéro », violences policières et clientélisme. Les associations subventionnées sont devenues les marionnettes de l’ordre municipal. La gauche erre, se présente comme le dernier rempart avant le fascisme et finit par psalmodier des positions de principe. Elle n’offre pourtant comme programme qu’une version particulière de la #criminalisation des #pauvres.

    Revenant sur les récupérations de la « marche des beurs » et des mouvements d’ouvriers immigrés, l’auteur raconte l’échec de la convergence des luttes antiraciste et sociale. Il fustige enfin tous les discours monolithiques, de l’islam aux complaintes républicaines, et analyse l’importance des drogues dans le maintien de la paix sociale.

    ALÈSSI DELL’UMBRIA (PART.I) : « LE DISCOURS IDÉOLOGIQUE RÉPUBLICAIN A ANESTHÉSIÉ TOUTE CULTURE DE LA RÉVOLTE »
    http://www.article11.info/?Alessi-Dell-Umbria-part-I-Le

    POSTFACE À L’ÉDITION CASTILLANE DE "C’EST DE LA RACAILLE ? EH BIEN, J’EN SUIS !"
    https://infokiosques.net/spip.php?article786

    #racaille est ici utilisé le plus souvent de façon antiphrastique pour désigner des dominants, il m’a semblé nécessaire d’en revenir au sens littéral, là où le terme désigne non pas les tenants ou les bénéficiaires de l’ordre social actuel mais bien le populaire et l’ingouvernable.

    • Outre l’intérêt du livre, je réagissais à l’emploi de #racaille par @kassem, emploi qui a le don de m’agacer... Quand la presse cause de patron #voyou, c’est n’est pas seulement la réitération de voyou (des désignés comme tels par la police, les moralistes, les juges, le PCF, la presse) comme insulte, c’est aussi un blanc seing aux entreprises "normales et au Code civil (garantissant la propriété privée). Un travail de #police.

      Pour ce qui est du soulèvement de 2005, on peut lire un autre point de vue que celui défendu par #Alèssi_Dell'Umbria, là aussi sans moraline :

      Entre expérience et expérimentation, une politique qui ne porte toujours pas le nom de politique
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=3284

    • Au sens actuel racaille est devenu synonyme de parasite violent, or ceux qui parasitent le plus les ressources communes et ceux qui exercent la plus forte violence ne sont pas les plus souvent montrés du doigt dans le discours ambiant, bien au contraire, c’est pourquoi il convient de les désigner par un terme adéquat pour contribuer humblement à recadrer un peu les représentations associées.

    • M’enfin... qui est le « parasite violent » ? Celui qui dit « la racaille on va la dégager au Karcher » ou celui qui tient les murs de sa téci ? C’est un concours ? Racaille désigne les #classes_dangereuses, je veux bien que l’on tienne les oligarques pour telles mais pour le dire, il faudra d’autres mots que racaille voyou et délinquant. La #loi, c’est eux. Cette manière de saucissonner le #populaire entre les « citoyens » salariés responsables c’est-à-dire respectueux de l’ordre social et les #déviants, c’est eux.

    • pour le dire, il faudra d’autres mots que racaille voyou et délinquant

      je trouve plus judicieux d’utiliser précisément ces termes-là, dans leur acception actuelle, en les orientant vers ceux à qui cette acception actuelle correspond de façon plus réelle qu’imaginaire, pour justement bousculer l’imaginaire en question.

    • C’est une question de grammaire politique, il me semble que le renversement du stigmate soit on se plante (c’est vous les « méchants » comme le bêle le citoyen indigné,ce pseudopode de l’état), soit ça marche comme ça :

      – Le pdt du Tribunal : Quelle est votre profession ?
      Blanqui : prolétaire.

      – Travail, Famille, Patrie ?
      Pédé.

      – Chômeur = victime, indigne.
      Fier d’être précaire.

      #moraline partout #communisme nulle part.

    • pour « Racaille » j’ai vu que c’etait une insulte contre les categories pauvres. Ca veut dire « Péj. Partie du peuple la plus pauvre, considérée comme la plus méprisable »
      Ca viens de « rascer » qui veut dire racler et de « aille » qui est un suffixe pejoratif.
      http://seenthis.net/messages/400764#message400940

      sachant ca, c’est pas un synonyme de voyous ou bandit et je ne l’utiliserais plus. Dire « les politiciens racailles, ou les racailles en col blanc » ca me semble innaproprié.

    • Merci @alaingresh de réparer cet oubli !

      La Canaille, 1863, Paroles : Alexis Bouvier ; Musique : Joseph Darcier ; Editeur : Vieillot. Cette chanson a été rendue célèbre par la Commune de Paris en 1871.
      https://fr.wikisource.org/wiki/La_Canaille

      Dans la vieille cité française
      Existe une race de fer,
      Dont l’âme comme une fournaise
      A de son feu bronzé la chair.
      Tous ses fils naissent sur la paille,
      Pour palais, ils n’ont qu’un taudis.
      C’est la canaille !
      Eh bien ! j’en suis !

      Ce n’est pas le pilier du bagne ;
      C’est l’honnête homme dont la main
      Par la plume ou le marteau gagne,
      En suant, son morceau de pain.
      C’est le père, enfin, qui travaille
      Les jours et quelquefois les nuits.
      C’est la canaille !
      Eh bien ! j’en suis !

      C’est l’artiste, c’est le bohème
      Qui, sans souper, rime rêveur
      Un sonnet à celle qu’il aime,
      Trompant l’estomac par le cœur.
      C’est à crédit qu’il fait ripaille,
      Qu’il loge et qu’il a des habits.
      C’est la canaille !
      Eh bien ! j’en suis !

      C’est l’homme à la face terreuse,
      Au corps maigre, à l’œil de hibou,
      Au bras de fer à main nerveuse
      Qui sortant d’on ne sait pas où,
      Toujours avec esprit vous raille,
      Se riant de votre mépris.
      C’est la canaille !
      Eh bien ! j’en suis !

      C’est l’enfant que la destinée
      Force à rejeter ses haillons,
      Quand sonne sa vingtième année,
      Pour entrer dans nos bataillons.
      Chair à canon de la bataille,
      Toujours il succombe sans cris…
      C’est la canaille !
      Eh bien ! j’en suis !

      Ils fredonnaient la Marseillaise,
      Nos pères, les vieux vagabonds,
      Attaquant en quatre-vingt-treize
      Les bastilles dont les canons
      Défendaient la vieille muraille !
      Que de trembleurs ont dit depuis :
      « C’est la canaille ! »
      Eh bien ! j’en suis !

      Les uns travaillent par la plume,
      Le front dégarni de cheveux.
      Les autres martèlent l’enclume,
      Et se soûlent pour être heureux ;
      Car la misère, en sa tenaille,
      Fait saigner leurs flancs amaigris...
      C’est la canaille !
      Eh bien ! j’en suis !

      Enfin, c’est une armée immense,
      Vêtue en haillons, en sabots.
      Mais qu’aujourd’hui la vieille France
      Les appelle sous ses drapeaux,
      On les verra dans la mitraille,
      Ils feront dire aux ennemis :
      C’est la canaille !
      Eh bien ! j’en suis !

      Une belle version, celle de Marc Ogeret sur le disque Autour de La Commune.

      11 novembre 2005 : Nicolas Sarkozy continue de vilipender "racailles et voyous"
      http://www.lemonde.fr/societe/article/2005/11/11/nicolas-sarkozy-persiste-et-signe-contre-les-racailles_709112_3224.html#t4LK

      « Ce sont des voyous, des racailles, je persiste et je signe », a déclaré Nicolas Sarkozy, jeudi soir sur France 2, lors d’une émission spéciale « A vous de juger » consacrée à la crise des banlieues, retrouvant le ton très offensif abandonné ces derniers jours. Et le ministre de l’intérieur entend bien en débarrasser le pays au nom des « braves gens qui veulent avoir la paix ».

      comme disait l’autre, les brav’s gens n’aiment pas que
      L’on suive une autre route qu’eux…

      Qui faut-il être pour fait mine de retourner l’insulte à l’envoyeur au lieu de l’endosser ?
      Pour un député socialiste, Nicolas Sarkozy est « une racaille d’Etat »
      http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/citations/2014/03/19/25002-20140319ARTFIG00049-pour-un-depute-socialiste-nicolas-sarkozy-est-une

      Ce terme désigne
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Racaille

      Les individus dont le rôle social se limite à la petite délinquance. La racaille est ainsi un terme utilisé pour souligner la non-adhésion[réf. nécessaire] aux normes en vigueur dans la société. On parle de « la racaille de la société » pour désigner une frange non intégrée, dont les valeurs sociales ne s’accordent pas avec celle de la majorité, ou à laquelle la société refuse d’accorder un statut plein et entier de « partie du tout ».
      Un groupe méprisable, souvent faisant partie des plus pauvres de la population [réf. nécessaire]. Ayant pour certains un sens socio-économique, pour d’autres un sens plus socio-culturel, cette définition se référant à « une masse méprisable » ne reconnaît pas de distinction individuelle, son utilisation est donc invariable au singulier féminin : « La racaille » ; parfois couplée à un partitif : « de la racaille ». (...)
      Dans la « langue des cités », le terme désigne les voyous et membres des bandes criminelles, mais sans connotation d’exclusion ou de mépris . Au contraire, il désigne plutôt ceux dont la réputation inspire la crainte ou le respect. (...) Cependant cet usage ne peut s’appliquer qu’entre personnes issues de ces quartiers, et les mêmes qui en feraient un titre honorifique dans ces quartiers peuvent se sentir insultés s’ils sont qualifiés ainsi par des personnes extérieures.

    • en fait ca veut dire « voyou ou bandit des classes pauvres » même aujourd’hui en fait. Dire que la FNSEA, les politiciens, les flics, les cols blancs, les patrons... sont des racailles ca me semble pas terrible et perso je prefere abandonner l’utilisation du mot racaille comme je prefere abandonner les insultes sexistes et racistes je laisse aussi les classistes qui méprisent les categories pauvres.

    • renversant : celui qui s’plaint : à éliminer ! la commune ? la catastrophe ! dont une perche de secours ne réussit à se dégager qu’en 86 avec les lois sur l’enseignement .

    • @koldobika Je l’ai toujours entendu associé à des « jeunes de banlieu » et pas pour des délinquants de classes sociales moyenne et elevé. Et l’utilisation mediatique qu’en font les politiques est sur le sens originel puisque ils ne disent pas que Keviel est une racaille par exemple. Avant de faire la recherche je croyait que ca venait du rat, et j’aimais pas non plus cette animalisation et j’aimais pas ce mot mais maintenant que je connait l’etymologie et la definition exacte je ne l’aime pas plus. Après pour le fait de ne plus l’utilisé je ne parle que pour moi, par rapport à mon approche de l’utilisation des insultes. Et je trouve un peu dommage de ne pas faire des insultes nouvelles pour cibler les délinquants en col blancs. #bourgeaille, #politicaille par exemple ou j’aime bien #bankster

    • Merci @koldobika je trouve rigolo de faire des nouvelles insultes pour renversé la domination. Les insultes actuel sont faites par le #patriarKKKapitalistoKKKolonialisme et s’attaque aux populations discriminées. Ici les classes sociales pauvres avec racaille. Les insultes sexuels sont misogynes, homophobe, c’est à dire andro et hétérocentrés. Les insultes raciales ne sont pas contre les blancs mais toujours contre les populations racisées. Les insultes attaquent aussi aux personnes atteintes de handicapes et non aux autres etc.

    • " « En politique, le choix des mots est évidemment essentiel. Je l’ai dit, en France, tous les citoyens sont les filles et les fils de la République. Il n’y a pas de catégorie de Français. Il n’y a que des citoyens libres et égaux en droit. Et quand une personne commet un délit ou un crime, c’est un délinquant ou c’est un criminel. C’est la loi qui le dit. Ce sont ces termes qu’il faut employer. C’est cela la République. »

      L’étymologie du terme racaille n’est pas clairement définie.

      Pour Auguste Brachet, dans son dictionnaire étymologique,[1] la terminologie s’appuie sur le diminutif du radical rac qui est d’origine germanique (racker en allemand pour désigner un « équarrisseur ») et dont on trouve une trace dans le vieil anglais rack utilisé pour désigner un « chien“[2]. Racaille serait un mot formé sur le même principe que canaille qui dérive indirectement du latin canis (‘chien’) et que l’on propose souvent en synonyme.

      Pour Albert Dauzat, dans dictionnaire étymologique[3], ce serait une forme normano-picarde qui aurait la même racine que l’ancien français rasche ou rache (‘ teigne ’) du latin vulgarisé rasicare (‘ gratter ’). Ainsi trouverait-on une trace de ce terme dans le provençal rascar (‘ racler ’) ou raca (‘ rosse ’, ‘ chien ’), et même dans la Bible sous la forme raca (Mathieu, 5, 22 : ‘ Mais moi, je vous dis que quiconque se met en colère contre son frère mérite d’être puni par les juges ; que celui qui dira à son frère : Raca ! mérite d’être puni par le sanhédrin ’) où il tient lieu d’insulte.

      Racaille n’a donc pas une étymologie basée sur l’italien Razza, qui a donné ‘ race ’ en français, bien que certaines utilisations de ce terme entretiennent volontairement ou accidentellement une confusion sur l’identité du groupe qu’il stigmatise.

      L’utilisation du terme pour désigner des individus et non plus des groupes (se caractérisant dans son utilisation par la pluralité du terme) semble avoir suivi un cheminement populaire récent.

      Si on fait abstraction de la similitude phonétique entre race et racaille, le problème de la portée reste entier car les définitions que l’on donne du mot racaille nous renseignent peu, voire pas du tout, sur les groupes d’individus ou les individus qu’il entend qualifier"

      la langue des Gaulois ne manque pas de nuances pour préciser la profondeur de son ressentiment :
      racaille,
      canaille,
      fripouille,
      populace,
      vermine,
      tourbe,
      rebut,
      pègre,
      maraud,
      lie,
      crapule,
      bas-fond,
      raclure,
      plèbe,
      meute,
      gredin,
      filou,
      faquin,
      ramas,
      crevure,
      ordure,

      ... et bien sûr : sauvageons.

  • Friedrich Nietzsche et la cruauté de la relation créanciers débiteurs dans la généalogie de la morale
    http://www.lesauterhin.eu/friedrich-nietzsche-et-la-cruaute-de-la-relation-creanciers-debiteurs-da

    L’accord européen sur la Grèce est un tel défi au bon sens qu’il fait vaciller la raison. Vite un bouc émissaire ! Tiens un casque à pointe qui passe ! Il tombe bien celui-là… Brouillage de l’esprit. Source : Le SauteRhin

    • C’est vrai que l’explication religieuse a ses limites, mais... y a pas un livre qui s’appelle « l’éthique protestante et l’esprit du capitalisme » ? Et si Nietzsche prend les Juifs comme point de départ du renversement des valeurs ("les derniers seront les premiers"), la fameuse victoire des esclaves sur les seigneurs, j’ai toujours eu l’impression que cette vision « chronologique » (généalogique en fait) avait des limites. Que les Juifs, comme premiers monothéistes, soient responsables « généalogiquement » de la prise de pouvoir de cette saloperie de morale monothéiste, franchement, je sais pas trop (et à vrai dire, on s’en fout de qui a commencé)... L’impression que le père Nietzche visait plutôt à détruire son propre protestantisme de fils de pasteur en s’attaquant à ça... Sans oublier le contexte anti-sémite du moment...

      Et puis, franchement, à part le délire religieux, je ne vois comment on peut encore croire à un tel programme :

      Efficient governments that can pay their bills are an essential precondition for economic growth. Only then can thy (sic) provide a good regulatory framework for businesses and ensure that their citizens enjoy essentials like a good education.

      http://seenthis.net/messages/392338

      #religion #monothéisme #protestantisme #morale #valeurs

    • Hum ! Vous récusez l’explication par l’éthique du protestantisme, mais vous convoquez Nietzsche – dont l’analyse est certes éclairante – et les mânes des anciens germains pour expliquer la politique du capitalisme allemand aujourd’hui. Faut-il rappeler qu’en Grèce antique, comme à Rome, une dette non remboursée conduisait à l’esclavage ? La démocratie athénienne a été fondée sur l’annulation de cette règle et les succès politiques de César ne s’explique pas seulement par ses talents militaires, mais aussi parce que l’annulation des dettes figurait à son programme. Plus prés de nous, la compagnie des Indes anglaises, puis les banques françaises et hollandaises ont utilisé l’arme de la dette pour constituer leur empire colonial. Ex : la Tunisie, l’Egypte, Bali… Ce qui est plus difficile à admettre, mais qui n’aurait certainement pas étonné Nietzsche, c’est que l’impérialisme allemand soit en train de se construire aujourd’hui un empire colonial au sein de l’Europe, réalisant par la dette ce qu’il n’a pas réussi par les armes. Chocking, isn’t ?

      http://www.lesauterhin.eu/friedrich-nietzsche-et-la-cruaute-de-la-relation-creanciers-debiteurs-dans-la-genealogie-de-la-morale/#comment-660

    • En y repensant, pour moi, l’étymologie, c’est comme l’astrologie et en fait, c’est un article d’astrologue ce truc.

      La focalisation exclusive sur la dette ne fait que renforcer son pouvoir sur les esprits.

      hahaha... Nan mais oh ? Comme si on avait choisit d’apprendre ce que sont des swaps à la vanille ? Comme si on était jouasse de se taper Nietzsche et Lazarato pour comprendre cette merde de rapport de dette ? On focalise pas mon gars, simplement tes « oikos » et tes « nomos » bidons, qui voudraient nous rappeler à une saine économie bien familiale, ça nous fait une belle jambe...

      la focalisation sur l’Allemagne seule responsable de …à peu près tout, ne fait que renforcer son pouvoir sans même qu’elle ait à chercher l’hégémonie,

      mouahaha, c’est vrai ça tiens, en fait, c’est tout de notre faute #intériorisation...

      Moi je soupçonne ce saute-rhin de #protestantisme_radical, voilà c’est dit.

      #'nimportequoicetrucenfait

  • Les mensonges faits aux femmes - Crêpe Georgette
    http://www.crepegeorgette.com/2015/07/22/mensonges-faits-aux-femmes

    « Beaucoup d’hommes sont persuadés que les femmes passent leur temps à fourbir des plans machiavéliques pour les accuser de viol. Dans la réalité, les femmes agressées passent leur temps à se demander si elles ne sur-interprétent pas, si elles n’ont pas mal agi ou envoyé un signe à l’agresseur. Dans la réalité une femme qui a 15 cm de pénis en érection collé contre sa cuisse, va souvent être saisie de peur et de demander si elle ne se trompe pas, si elle ne va pas déranger les gens en faisant un scandale, si on va la croire, si elle ne fait pas des histoires pour rien. »(Permalink)

    #feminisme

    • Avec le temps, je ne sais plus quoi mettre dans la case #morale. Pour moi, la boite est vide. Résultat, le passage sur la moralisation, je ne suis pas d’accord.
      Se masturber en regardant qqun sans son consentement est de l’agression, donc touche à l’absence de liberté. C’tout ! Pas de morale là dedans, comme dans aucun raisonnement sensé.
      @aude_v @mad_meg

      La partie sur « ce qu’on retient de l’enseignement genré » me rappelle les propos d’une amie. Elle déplore de ne pas connaître la certitude de pouvoir arrêter les choses qui s’imposent à elle.
      Elle me racontait l’histoire d’un voyeur qui se « touchait » en les regardant elle et ses copines dans un parc. Et elle n’a pas réussi à imaginer de scénario performant lui·leur permettant d’arrêter cette situation sans effet secondaire, immédiatement, parfaitement.
      Au final, c’est l’instinct d’une de ses copines qui a parlé, quelques paroles hurlées au pervers et il partait.
      Par la suite, elle a identifié cela comme émanant de son éducation, elle dit qu’on enseigne aux mâles que imaginer, c’est rendre possible, et aux femelles, qu’imaginer c’est rêver.

  • Le #travail des #enfants dans l’#agriculture | FAO | Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture
    http://www.fao.org/childlabouragriculture/fr

    Le travail des enfants est un phénomène observé principalement dans le secteur de l’agriculture. Environ 100 millions de garçons et filles travaillent dans l’agriculture, l’élevage, l’exploitation forestière, la pêche ou l’aquaculture, souvent pendant de longues heures et en étant exposés à des risques professionnels. Le travail infantile constitue une violation des #droits de l’enfant. Mettant en danger leur santé et leur éducation, il constitue également un obstacle au développement agricole durable et à la sécurité alimentaire.

    [...]

    Par travail des enfants, on entend tout travail inadapté à l’âge des enfants, qui nuit à leur #éducation ou risque de nuire à leur #santé, leur #sécurité ou leur #morale. Il convient de souligner que les travaux effectués par des enfants ne sont pas tous considérés comme du #travail_infantile. Certaines activités peuvent aider les enfants à acquérir des compétences pratiques importantes et contribuer à leur survie et leur sécurité alimentaire. Cependant, la plupart des tâches agricoles effectuées par les enfants ne sont pas adaptés à leur âge, les mettent souvent en danger ou sont incompatibles avec leur éducation. Par exemple, on parlera de travail des enfants dans le cas d’un enfant qui s’occupe du bétail alors qu’il n’a pas l’âge minimum requis pour travailler, d’un enfant qui épand des #pesticides ou encore d’un enfant qui ne peut pas aller à l’école parce qu’il a travaillé toute la nuit sur un bateau de pêche.

  • Les allées détournées de la modernité
    http://www.laviedesidees.fr/Les-allees-detournees-de-la-modernite.html

    Que serait Pascal sans la foi ? Laurent Bove s’est penché sur ces moralistes qui, de Vauvenargues à #Camus, ont repensé la doctrine pascalienne de la « seconde nature », la nature après la chute, sous un angle matérialiste et athée, qui retourne le pessimisme religieux en optimisme de l’action.

    Essais & débats

    / #spinozisme, #révolte, Camus, #morale, #peinture

    #Essais_&_débats

  • Pénalisation des clients... : Péripéties judiciaires
    http://peripetiesjudiciaires.nordblogs.com/archive/2015/06/13/penalisation-des-clients-468194.html

    Vous devinez, chers lecteurs, que, à quelques années de distance, j’ai vu parfois les mêmes experts psychiatres, un peu vieillis mais toujours écoutés poliment par les magistrats et les jurés des assises, tenir des propos parfaitement contradictoires avec ceux qu’ils tenaient dans le passé... Mais toujours de façon aussi péremptoire !

    Inutile de dire qu’à l’époque, il était certes difficile de prévoir qu’un jour les homosexuels pourraient se marier comme les autres couples et, par exemple, adopter un enfant.

    Sur les prostituées, j’ai la même impression aujourd’hui. Les esprits les plus doctes nous expliquent qu’une prostituée (ou un prostitué) ne peut être heureuse, normale, intelligente, indépendante. Forcément, c’est un drame d’être une prostituée et il faut remettre dans le droit chemin la jeune femme qui serait tentée de vivre de ses charmes. Et, surtout, il faut passer sous silence les prostituées qui ne se plaindraient pas de leur situation. On l’a encore vu dans l’affaire dite du Carlton.

    Les quatre prostituées qui racontent leur drame sont seules dignes d’écoutes. On n’évoque pas les autres prostituées qui, dans le dossier dit du Carlton, disent qu’elles ne se plaignent de rien. On ne les interroge pas, on ne les entend pas à l’audience, elles n’existent pas. Et, bien entendu, les magistrats évoquent avec beaucoup de prudence à l’audience le fait que certaines de ces quatre jeunes femmes vivent de la prostitution depuis un certain temps et, le lendemain des rencontres avec DSK et ses amis, se promenaient parfois avec eux dans les musées et les parcs de Washington. On dînait avec eux, on visitait les locaux du FMI et on prenait en photo les petits écureuils familiers des jardins publics. D’ailleurs, les quatre, à la fin de l’audience, on annoncé qu’elles retiraient leur constitution de parties civiles et leurs demandes financières à l’égard de DSK. « Détail » passé presque inaperçu.

    Peut-on prétendre que ces jeunes femmes n’ont pas vécu de drames, de contraintes, de malheurs dans leur vie de prostituées ? Certainement pas. On prétend ici simplement que les choses de la vie sont parfois un peu plus complexes que les simplifications à outrance.

    Les députés s’apprêtent donc à voter la pénalisation des clients et, avec une certaine naïveté, assurent oeuvrer pour l’abolition de la prostitution (on doit dire désormais « système prostitueur » pour faire plus chic et scientifique).

    • Je ne sais pas si au final la pénalisation du client passera en France. J’ai en effet de la difficulté à comprendre comment, juridiquement parlant ou devant une cour européenne, on pourra se justifier et condamner les clients d’une activité par ailleurs légale...

      Toutefois, une chose semble sûre : la condamnation des clients ne protégera pas les prostituées et contribuera à les fragiliser. Mais, que voulez-vous, on aime en France les grandes phrases genre « abolition de la prostitution ». C’est vrai qu’étudier les réponses pragmatiques apportées par exemple par la Belgique ou l’Allemagne, c’est tellement compliqué...

    • Forcément, c’est un drame d’être une prostituée et il faut remettre dans le droit chemin la jeune femme qui serait tentée de vivre de ses charmes.

      #prostitution #patriarcat #moralisme
      Parce que là, le mec dit qu’il y a des putes qu’il faut remettre dans le droit chemin (je déteste cette expression) et les autres... un sacrifice nécessaire ?
      #pov'con
      Bref, vision moraliste et débile : elles sont contentes, les putes, elles allaient au resto et elles photographiaient des écureuils avant d’être violées contre de l’argent !

      Contrepoint : http://seenthis.net/messages/380987

  • Bouton du mandarin — Wikipédia
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Bouton_du_mandarin

    Le bouton du mandarin est une métaphore souvent attribuée à Jean-Jacques Rousseau qui l’aurait imaginée pour examiner les racines du comportement moral de l’individu. Rousseau demande à son lecteur comment celui-ci agirait s’il pouvait par un simple acte de volonté, sans quitter Paris et sans jamais être suspecté, tuer un vieux mandarin habitant Pékin et dont la mort lui apporterait quelque avantage.

    En réalité, cette métaphore fut attribuée à Rousseau par Honoré de Balzac dans Le Père Goriot. En effet il fait dire à son personnage Eugène de Rastignac :

    « As-tu lu Rousseau ? […] Te souviens-tu de ce passage où il demande à son lecteur ce qu’il ferait au cas où il pourrait s’enrichir en tuant à la Chine par sa seule volonté un vieux mandarin, sans bouger de Paris ? »

    Mais il semble que Balzac l’ait en fait empruntée à Chateaubriand dans Génie du christianisme :

    « O conscience ! ne serais-tu qu’un fantôme de l’imagination, ou la peur des châtiments des hommes ? je m’interroge ; je me fais cette question : “Si tu pouvais par un seul désir, tuer un homme à la Chine et hériter de sa fortune en Europe, avec la conviction surnaturelle qu’on n’en saurait jamais rien, consentirais-tu à former ce désir ?” »

    Sigmund Freud la cite à son tour dans Considérations actuelles sur la guerre et sur la mort pour analyser les motivations inconscientes pouvant pousser l’individu à accepter, voire à participer, aux horreurs de la guerre :

    « Dans le Père Goriot, Balzac cite un passage de Rousseau, dans lequel celui-ci demande au lecteur ce qu’il ferait si, sans quitter Paris et, naturellement, avec la certitude de ne pas être découvert, il pouvait, par un simple acte de volonté, tuer un vieux mandarin habitant Pékin et dont le mort lui procurerait un grand avantage. Il laisse deviner qu’il ne donnerait pas bien cher pour la vie de ce dignitaire. “Tuer le mandarin” est devenu alors une expression proverbiale de cette disposition secrète, inhérente même aux hommes de nos jours. »

    Le terme de « bouton » est souvent utilisé pour renforcer la désinvolture avec laquelle pourrait s’accomplir ce meurtre avec impunité garantie. Georges Bernanos fera remarquer dans La France contre les robots :

    « un soudard pouvait jadis tuer une femme, dix, vingt, sans états d’âme. Mais cent ? Mais mille ? La lassitude, à défaut d’écœurement l’aurait empêché de continuer. De nos jours, le pilote d’un bombardier peut déclencher la mort de cent mille personnes par un geste aussi peu chargé émotionnellement que celui consistant à boire une tasse de thé. »

    Mais il semble que ce soit au philosophe Alain (Émile Chartier) que l’on doive le terme précis de « mandarin ». Dans son Propos sur le bonheur daté du 27 décembre 1910, il écrit : « Chacun, à toute minute, tue le mandarin ; et la #société est une merveilleuse machine qui permet aux bonnes gens d’être cruels sans le savoir ». #violence #cruauté #morale

  • Manchester man draws penises around potholes so the city will fix them | The Verge
    http://www.theverge.com/2015/5/2/8535259/penis-pothole-activism-wanksy-england

    Frustrated by the number of potholes pockmarking his city streets, an anonymous man recently discovered a way to get the city to pay attention: penises. The man has been using industrial chalk to draw penises around each pothole, claiming the eyesores expedite the filling process, BBC reports.

    “[The potholes] don’t get filled. They’ll be there for months,” the artist, who calls himself Wanksy, told BBC’s Newsbeat. “Suddenly you draw something amusing around it, everyone sees it and it either gets reported or fixed.”

    The town council, unsurprisingly, says the work is both unnecessary and obscene, claiming a penis frame will not get a pothole fixed any faster than usual. But the potholes are nonetheless getting filled:

    #pénis #art