• How Covid is making it tougher to tackle TB, AIDS, malaria and child health
    https://theprint.in/health/how-covid-is-making-it-tougher-to-tackle-tb-aids-malaria-and-child-health/443658
    https://d2c7ipcroan06u.cloudfront.net/wp-content/uploads/2019/12/WhatsApp-Image-2019-12-02-at-3.49.33-PM.jpeg

    Last month, the Stop TB Partnership published a modelling analysis predicting the long-term impact of the Covid-19 response on worldwide tuberculosis control. In the authors’ baseline scenario of a two-month lockdown followed by a gradual recovery to normal TB services over a two-month period, they estimated a 4 per cent increase in TB deaths between 2020 and 2025, equivalent to 342,000 excess deaths. In their worst-case scenario of a three-month lockdown followed by a 10-month recovery period, it was 16 per cent and 1.4 million excess deaths. This would represent a setback of at least five to eight years in the fight against TB.

    Modelling for the WHO suggests that a six-month interruption to the supply of antiretroviral therapy in sub-Saharan Africa could lead to more than half a million excess deaths from HIV in 2020 alone, more than doubling death toll of 2018 and making this year the worst in the region since 2008. “The terrible prospect of half a million more people in Africa dying of AIDS-related illnesses is like stepping back into history,” said Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, Director-General of the WHO.

    For malaria, 27 countries in sub-Saharan Africa, accounting for 85 per cent of malaria deaths in the region, were scheduled to undertake their three-yearly mass insecticide-treated net (ITN) distribution campaigns this year, a mainstay of malaria control. In the worst-case scenario of wholesale disruption to ITN distribution and a 75 per cent reduction in access to effective antimalarial treatment, modelling by the WHO predicts a total of 768,000 malaria deaths in sub-Saharan Africa this year, 70 per cent of them children under five, a figure higher than the global malaria death toll reported in the year 2000.

    Most worrisome among all this bad news is the worsening of global poverty, a major driver of poor health. The latest World Bank report predicts a 5.2 per cent contraction in the world economy in 2020, the deepest global recession since World War Two. Another estimate suggests there could be increases in poverty of a substantial magnitude — up to 400 million new poor living under the $1.90 poverty line, over 500 million new poor living under the poverty lines of $3.20 and $5.50.

    Mathematical modelling can only give an estimate of what may be coming — nobody can precisely predict the future—but what we learn from the models should give us pause. Covid-19 is a novel and severe threat to human health, and an unprecedented draw on our global attention, but we must not forget that the old threats remain.

    Par Jacob Bigio (je découvre le vrai nom de ce vieux pote de voyage) et Madhukar Pai.

    C’est un texte important. Qui ne dit pas que le Covid-19 n’est pas une menace importante, la preuve la surmortalité n’est pas si énorme (on ne sait pas ce qui se serait passé si on n’avait rien fait parce que justement on a fait quelque chose)... mais qui argumente bien sur ce truc qu’on savait dès le confinement : il ne faut pas en oublier les autres nécessités de santé.

    Je complète avec une anecdote : un médecin se plaint que l’attention exclusive au Covid et le discours politique et médiatique anxiogène ait vidé son cabinet. Pas seulement parce qu’il a perdu son revenu pendant deux mois mais parce que parmi ses patient·es certain·es avaient des maladies chroniques qui nécessitent une surveillance.

    Itou cette #moraline qui s’est délibérément attaquée à tout ce qui pouvait faire le bien-être des gens comme l’accès aux espaces naturels, et ce sans justification sanitaire... au contraire.

    https://reporterre.net/Priver-les-Francais-de-nature-la-societe-de-controle-jusqu-a-l-absurde

    Itou les Ehpad, les accouchements solo (alors que le suicide est la première cause de mortalité des mères dans l’année qui suit), les enterrements où y’a moins de monde qu’au supermarché.

    Arbitrage de merde.

  • #Télésurveillance des #examens : ces #universités et #écoles qui franchissent le pas
    https://www.franceinter.fr/societe/telesurveillance-des-examens-ces-universites-et-ecoles-qui-franchissent-

    La télésurveillance, incursion dans la #vie_privée mais aussi créatrice d’#inégalités selon Mélanie Luce, présidente de l’Unef (Union nationale des étudiants de France) : « On sait par exemple qu’à Rennes 2, un quart des élèves n’a pas d’ordinateur personnel ou de connexion internet. Les étudiants qui n’ont pas de webcam, c’est encore plus », indique-t-elle à France Inter.

    #enseignement

    • Plus les examens sont bêtes (leçon à apprendre par cœur), plus la surveillance semble nécessaire. On peut aussi donner des sujets qui demandent de la réflexion sur les bases du cours. Au lieu d’un contrôle de vocabulaire en langue, une version avec gros coef sur des questions sur les choix de trad. C’est peut-être plus compliqué à corriger mais c’est l’option la plus intelligente.

    • @antonin1 Le problème c’est qu’aujourd’hui j’ai l’impression que le débat ne porte pas sur la pertinence des formes d’évaluation à distance, mais sur l’obsession de la tricherie, et l’obsession des universités à pouvoir affirmer que leurs évaluations sont « garanties 100% sans fraude ». Quand l’évaluation est guidée par ce genre d’attitude paranoïaque (et moraliste à la con), comment veux-tu placer le débat sur le terrain de la pertinence de l’évaluation (qu’est-ce que j’évalue, et comment ?).

      Depuis le début de ce confinement je me bats avec mes collègues pour essayer de déminer ce sujet hautement pollué. J’adore leurs réactions scandalisées quand je leur dis que personnellement les passagers clandestins ne me dérangent pas et que de toutes façon ce n’est pas le sujet. En fait ils n’arrivent pas à se départir de cette position d’autorité.

    • Intéressant, @ericw !

      Le tout dans un contexte où le plus haut diplôme, le doctorat, est un travail personnel à distance avec utilisation de toutes les ressources possibles et pour lequel il est imaginable de ne pas tout faire sur ses ressources propres... Donc pourquoi ce mépris pour les premiers cycles qu’il faut évaluer bêtement, surveiller pour être sûr·es que sur leurs six semestres que dure le diplôme, aucun ne sera « indu » ?

    • @antonin1 En plein dans le mille ! Alors que justement tout l’objet des premières années est, à mon sens, de leur apprendre à s’approprier le savoir, pas à le recracher bêtement. Mais pour ça évidemment il faut laisser tomber la position d’autorité de l’enseignant. C’est pas facile, je ne veux pas mépriser les collègues quand je dis ça, et je ne me place pas au dessus du lot, je pense que ça nécessite une vigilance permanente et qu’on est tous tentés à des degrés divers d’opter pour la facilité de l’autorité par moments ; et la pensée dans l’air du temps n’aide pas à faire avancer ce genre d’idées...

  • Dérogation au secret médical : quelle médecine voulons-nous ?
    https://www.liberation.fr/debats/2020/05/22/derogation-au-secret-medical-quelle-medecine-voulons-nous_1788929?xtor&#x

    Avec l’obligation de déclarer les cas positifs à la CPAM, la crise du Covid-19 abîme la relation de confiance entre médecin et patient. Il y a …

    • Je trouve l’ensemble terriblement mauvais. En gros : de la #moraline dans l’autre sens.

      A ce titre, en termes d’incidence létale, l’épidémie de sida des années 80-90 ne souffre aucune comparaison possible avec l’épidémie de Covid-19. Le mal était nettement plus dangereux, en l’absence de trithérapie, et il a fallu longtemps pour lutter contre les préjugés qui touchaient les victimes de cette maladie, à savoir des attaques en règles contre leurs mœurs et pratiques sexuelles.

      Je suis heureux qu’on ait déjà découvert un traitement contre Covid 19… Covid vient de tuer 30 000 personnes en quelques semaines en France, et on n’a que des estimations de ce que cela aurait donné sans mesures strictes pour limiter sa propagation (estimations généralement catastrophiques).

      Alors toute l’argumentation : « regardez, SIDA était bien pire mais on n’a pas rendu sa déclaration obligatoire par les médecins », déjà ça me semble foireux.

      Sans non plus parler des modes de transmission excessivement différents (on n’attrape pas le SIDA parce qu’on a passé quelques heures assis l’un à côté de l’autre dans un bureau). Je sais bien que ça a pu délirer dans les années 80 (notamment paranoïa homophone), mais quelqu’un de séropositif peut circuler dans la cité, aller au cinéma, prendre les transports en commun, etc. sans jamais contaminer personne. Ce qui n’est pas du tout le cas d’un porteur du coronavirus. C’est tout de même cet aspect qui rend totalement différente la réaction collective aux cas identifiés.

      Ce qui d’ailleurs permet de faire passer une telle énormité :

      Par conséquent, il n’était peut-être pas du ressort de la médecine de ville de participer à la qualification des états de certains, vis-à-vis du Covid-19 – ce n’est pas un dépistage de maladie au sens strict car être porteur de Covid-19 ne veut pas dire être malade.

      Autre difficulté : le SIDA est une maladie chronique quand on survit. Pas Covid. Au bout de quelques semaines, si tu n’es pas dans la petite minorité qui en est décédée, avoir eu Covid n’a aucun impact sur ta vie sociale, professionnelle, amoureuse… (au contraire : tu es peut-être même immunisée). Faire savoir, par le « piratage » ou je ne sais quelle méthode tarabiscotée, que quelqu’un a eu Covid, n’est pas stigmatisant.

      Sinon, parler d’« enquête de mœurs » alors qu’on vient de faire le parallèle avec le SIDA est dangereusement exagéré.

      Autre gros souci : tout le principe de l’article, dès le titre, consiste en la dénonciation d’un changement de paradigme dans la relation patient-médecin. Or les maladies à déclaration obligatoires, ça existe déjà. Je veux bien qu’on pose la question concernant Covid-19, pourquoi les autorités le font sans l’expliciter, qu’est-ce qui serait différent ici, mais pas prétendre qu’on serait en train de changer de modèle de société à cause de ce point précis.

    • Oui les maladies (infectieuses) à déclaration obligatoire existent et aucun médecin n’a remis en cause le principe, je crois que c’est plutôt les nouveautés sur lesquelles cet article n’insiste peut-être pas assez... Je ne les connais pas bien mais il y a entre autres la rémunération à la pièce des médecins pour ces #données_personnelles, l’appli #StopCovid. On va aller creuser très loin sur des personnes ciblées parce qu’on n’a pas les moyens de faire des tests massifs ?

    • aucun médecin n’a remis en cause le principe

      Mais c’est très exactement le fondement de ce billet (par un médecin psychiatre) : exiger des médecins de communiquer les résultats des tests positifs est ici clairement présenté comme un changement de paradigme intolérable (trahison de la relation patient-médecin).

      Sur la rémunération à la pièce, certes. Mais considérer tout de même que si tu imposes un boulot à quelqu’un sans le payer, ça va aussi faire un scandale.

      Et encore une fois : ces considérations partent du principe que le traçage des contacts, dans la cas d’une maladie qui n’est ni sexuelle, ni chronique, serait par principe d’un coût exorbitant pour les individus (comme la séropositivité), et cela sans même considérer le rapport à une nombre de morts énorme, ou au choix d’euthanasier les vieux.

    • J’ai lu des médecins qui rappellent qu’on n’a pas besoin d’inventer de nouveaux process parce qu’ils ont déjà l’obligation de déclarer les maladies infectieuses et que ça ne leur pose pas de problème. Ce qui leur pose problème, c’est la nouveauté du dispositif.

  • Coronavirus : vigilance au premier jour d’un long week-end déconfiné
    https://actu.orange.fr/france/coronavirus-vigilance-au-premier-jour-d-un-long-week-end-deconfine-CNT000001qjXtH/photos/dejeuner-au-soleil-pres-des-halles-le-19-mai-2020-a-paris-15edc5e6855ff4

    C’est un long week-end ensoleillé qui a démarré jeudi, faisant craindre des afflux de promeneurs pouvant favoriser une nouvelle flambée de l’épidémie de coronavirus, alors que le gouvernement compte toujours les dégâts économiques et promet de réformer « vite » et « fort » le système de santé.

    « Il fait beau dehors, on sait que c’est très compliqué et la tentation est forte après des semaines de confinement », a reconnu Olivier Véran, constatant une « accélération » des « regroupements » à la veille du « pont » de l’Ascension.

    S’affichant « extrêmement vigilant », le ministre de la Santé a toutefois souligné qu’il était « trop tôt pour tirer des conclusions » sanitaires de la levée partielle du confinement de la population, le 11 mai, même s’il n’y a pas pour l’heure de signes d’une « re-croissance » de la circulation du coronavirus, qui a fait au moins 28.132 morts en France selon le dernier bilan mercredi soir.

    C’est le gros gros thème #moraline du moment : expliquer sur tous les tons que les gens se contaminent quand ils se promènent (de manière irresponsable et incivique) à l’air libre – dans les départements verts. Mais pas qu’ils se contaminent parce qu’ils sont enfermés 8 heures par jour au boulot et qu’ils passent entre une heure et deux heures dans les transports en communs – dans les départements rouges.

  • Hérault : face au manque de discipline, une nouvelle fermeture des plages n’est pas exclue
    https://www.midilibre.fr/2020/05/20/herault-face-au-manque-de-discipline-une-nouvelle-fermeture-des-plages-nes

    Et une partie n’a pas vraiment tenu compte de la principale règle fixée par le préfet de l’Hérault pour autoriser cette réouverture : le principe de plages dynamiques. Il est donc formellement interdit de poser sa serviette sur le sable, à l’exception d’une zone bien précise sur la commune de La Grande-Motte, accessible uniquement sur réservation.

    […]

    Pourrait-on aller plus loin face à l’indiscipline de certains ? « Il est dans le pouvoir du préfet de prendre des arrêtés pour fermer les plages si les mesures édictées n’étaient pas appliquées par le plus grand nombre », prévient le préfet Jacques Witkowski. Mais la décision pourrait aussi revenir aux maires qui, en déposant un dossier de réouverture en préfecture, se sont engagés à faire respecter des mesures sanitaires strictes.

    Cochonnerie de #moraline de mes deux. Alors s’allonger sur le sable sous la surveillance de la maréchaussée après avoir dûment réservé son créneau pour un carré de sable, façon cours de tennis, c’est ok. S’allonger peinard en respectant les distances, mais sans autorisation, c’est non et ça s’appelle de l’indiscipline. (Même la photo qui illustre l’article, pourtant prise sous un angle qui écrase la perspective de la plage, peine à montrer que les gens seraient les uns sur les autres – au contraire, ce sont plutôt les promeneurs « dynamiques » qui semblent suspectement agglutinés.)

    • Pourquoi certaines plages bretonnes vont devoir fermer - Bretagne - Le Télégramme
      https://www.letelegramme.fr/bretagne/pourquoi-certaines-plages-bretonnes-vont-devoir-fermer-20-05-2020-12554


      Le Télégramme/Sophie Paitier

      L’ouverture des plages bretonnes, acquise de haute lutte, va-t-elle se solder par une marche arrière toute ? L’afflux de promeneurs et le non-respect des consignes, le week-end dernier, a déjà conduit le maire d’Erdeven (56) à refermer son rivage, pour ce pont de l’Ascension. D’autres communes du Morbihan pourraient lui emboîter le pas.

      1 La plage de Kerhilio, à Erdeven, fermée les quatre prochains jours

      2 Trop d’incivilités sur la presqu’île de Rhuys…

      3 Les gendarmes veillent au grain

    • Le préfet du Morbihan va refermer toutes les plages de Damgan - Damgan - Le Télégramme
      https://www.letelegramme.fr/morbihan/vannes/le-prefet-du-morbihan-va-refermer-toutes-les-plages-de-damgan-20-05-202


      Le Télégramme / Sophie Paitier

      Au vu du non-respect des règles sanitaires et des insultes essuyées par les élus de Damgan, le préfet du Morbihan va refermer les plages de la commune, jusqu’à nouvel ordre. Les derniers promeneurs ont quitté le sable en fin de matinée.

      L’arrêté de fermeture des plages de Damgan est sur le bureau du préfet du Morbihan qui va le signer ce mercredi. Une décision prise suite au comportement de certains promeneurs qui ont investi les plages en ignorant toutes consignes de sécurité. Depuis ce matin, des barrières ont été installées et les derniers promeneurs ont quitté le sable en fin de matinée, en présence des gendarmes, de la la police municipale et du maire de Damgan.
      Jean-Marie Labesse, maire, lassé par le comportement de visiteurs de sa commune, indique qu’il avait « sollicité et argumenté auprès de la préfecture l’ouverture de la Grande Plage en « Dynamique ». Obtenant cette dérogation, « sous réserve d’une surveillance et du respect des arrêtés municipaux ».

      « Ce week-end, mes élus sont allés sur la plage faire de la pédagogie et ils se sont fait insulter, je leur ai donc demandé de rentrer afin que cela ne dégénère pas. J’ai demandé aux services de la gendarmerie d’intervenir sur notre territoire, ils m’ont fait part également des insultes à leur égard », explique Jean-Marie Labesse. « Ce week-end, nous avons constaté des comportements de visiteurs inadmissibles : ganivelles d’interdiction rejetées dans les buissons, arrêtés arrachés, des parkings interdits ont été pris d’assaut, des groupes de personnes ne respectant pas les consignes sanitaires et agglutinées les unes aux autres au mépris des directives pourtant largement relayées par la télévision, les réseaux sociaux ».

    • Reportage avec un titre de rapport de police : Hérault : on a voulu vérifier si le concept de plage dynamique était respecté...
      https://www.midilibre.fr/2020/05/20/herault-on-a-voulu-verifier-si-le-concept-de-plage-dynamique-etait-respect

      Ce que je trouve absolument spectaculaire dans tous ces reportages, c’est que ni les photos ni les vidéos ne permettent de constater que ces gens seraient « agglutinés » d’une quelconque manière.

      Nan mais admire-moi ça cette bande d’inciviques (je crains que la photo du Midi Libre ait été choisie pour un angle très hum) : ça c’est clairement le centre de Palavas. J’imagine mal un endroit où il y aurait plus de monde à la plage dans la région. Et vraiment, tu prends n’importe quel bus de Montpellier, et tu auras infiniment plus de chances de te faire postillonner dessus :

      (Et je me rends compte qu’une des dernières fois où j’ai déjeuné dehors avec @lazuly, c’était dans un petit restau là sur la gauche.)

    • Mandieu, ils sont même trouvé un slogan pour leur connerie : « la plage “partagée” »…

      Déconfinement : à La Grande-Motte, 3 heures de bronzage autorisées sur la seule plage “statique” de France
      https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/herault/deconfinement-grande-motte-3-heures-bronzage-autorisees

      Soit au total, 252 personnes maximum le matin et autant l’après-midi, sur les 2.000m2 aménagés en plage « partagée ».

      J’admire l’aspect beaucoup plus « safe » de la version officialisée de la bronzette partagée : il y a une ficelle entre les gens, tout de suite on sent que le virus ne passera pas.

    • J’habite à côté du bois de Vincennes, qui est ouvert. J’y ai vu mardi soir une grande « tablée » de pique-nique (30 personnes à vue de nez) mais à part ça rien d’interdit : les gens sont par groupes affinitaires, mangent ensemble ou jouent, c’est la vie. D’une je me demande pourquoi les autres parcs de Paris ne sont pas ouverts parce que ça ferait baisser la pression sur les quelques endroits agréables de cette ville très minérale (si c’est les gosses qui touchent avec leurs mains pleines de doigts les trucs de jeux, ben on ferme le truc de jeux) et de deux pourquoi s’asseoir moins proches les unes des autres que dans le métro et au grand air, ce serait malsain. Enfin, on a des études qui nous disent que les contaminations, c’est surtout des lieux confinés et du brassage avec beaucoup de gens tout près. Les centres commerciaux, tu as le droit d’aller lécher les vitrines mais les parcs, c’est interdit ou alors sans usage statique. Peut-être que le problème fondamental, c’est que ce sont des activités gratuites et que seule l’économie a le droit de reprendre.

      Je sais pas trop quel effet psychologique vise tout ça puisque ça ne correspond pas au peu qu’on sait du virus et que c’est en contradiction avec d’autres usages qui sont eux autorisés. Tout ça ressemble pas mal à ces processions pour éloigner le mal, plus t’es contrit·e, plus tu te fais du mal et moins tu auras de chances que le virus t’atteigne. Ces trucs, on va les payer en violences, problèmes de santé mentale et suicides, et surtout dans le désaveu final de ces autorités qui ont des conseils scientifiques pour renseigner leurs décisions mais continuent à faire cette merde moralisatrice que tu appelles moraline (j’adore). Mardi j’ai pique-niqué au bois avec la fille d’un ponte de l’académie de médecine, c’était cool, on n’a pas bu dans les mêmes bouteilles, on s’est désinfecté les mains, pas parlé de trop près et causé de toute cette fête de l’ignorance organisée par LREM.

    • Oui, c’est ça.

      Je mets #moraline, parce que je pense que fondamentalement, il s’agit d’afficher une posture moralisante qui permet d’affirmer le rôle déterminant des autorités, c’est-à-dire soutenir la légitimité d’un pouvoir qui s’est montré parfaitement incompétent et incohérent depuis le début de la crise. D’où l’importance de prétendre que seul ce qui est explicitement autorisé par les autorités est légitime.

      Et là on voit les photos : des centaines de gens parqués comme des moutons au même endroit, séparés par un bout de ficelle, c’est organisé par les autorités, donc c’est bien. Les gens occupant spontanément, largement espacés, des plages relativement vides (parce qu’on a des centaines de kilomètres de plages, ici), c’est mal.

      L’interdiction de fréquenter les 7 kilomètres de plage sauvage entre Maguelone et les Aresquier, où même en plein mois d’août il y a des coins où tu peux te poser à plus de 100 ou 200 mètres de la prochaine serviette, je ne vois qu’un seul intérêt : affirmer que seul ce qui est explicitement organisé par l’État est sain et légitime.

      Une remarque qui revient dans absolument tous ces reportages, d’ailleurs, c’est celui des élus qui se plaignent de se faire insulter quand ils vont réprimander les gens. Manière d’insister sur le nécessaire respect dû aux autorités, même quand elles veulent imposer des décisions débiles.

      Autre aspect très systématique des reportages sur les menaces de « refermeture » des plages : ces braves gens qui se plaignent que, ah là là, à cause des gens qui ne respectent pas les règles, on a été obligés d’imposer des mesures encore plus aberrantes… Manière de souligner que la soumission aux règles, mêmes arbitraires, de l’autorité légale, est le cœur du processus.

      Après deux mois et demi de confinement et d’errements gouvernementaux, faudra voir à ce que les gens ne reprennent pas trop goût aux libertés qu’on est bien bons de leur accorder.

  • Exclusive : Government scientist Neil Ferguson resigns after breaking lockdown rules to meet his married lover
    https://www.telegraph.co.uk/news/2020/05/05/exclusive-government-scientist-neil-ferguson-resigns-breaking

    The scientist whose advice prompted Boris Johnson to lock down Britain resigned from his Government advisory position on Tuesday night as The Telegraph can reveal he broke social distancing rules to meet his married lover.

    Professor Neil Ferguson allowed the woman to visit him at home during the lockdown while lecturing the public on the need for strict social distancing in order to reduce the spread of coronavirus. The woman lives with her husband and their children in another house.

    The epidemiologist leads the team at Imperial College London that produced the computer-modelled research that led to the national lockdown, which claimed that more than 500,000 Britons would die without the measures.

    Prof Ferguson has frequently appeared in the media to support the lockdown and praised the “very intensive social distancing” measures.

    The revelation of the “illegal” trysts will infuriate millions of couples living apart and banned by the Government from meeting up during the lockdown, which is now in its seventh week.

    Je pense qu’avec ça on bat tous les records de #moraline.

  • Les plages peuvent-elles être rouvertes le 11 mai ? - A quand la réouverture des plages ?
    https://www.letelegramme.fr/dossiers/a-quand-la-reouverture-des-plages/les-plages-peuvent-elles-etre-ouvertes-le-11-mai-05-05-2020-12547745.ph

    De son côté, le ministre de l’Intérieur Christophe Castaner, invité dimanche du Grand Jury RTL, Le Figaro, LCI, a expliqué que « l’interdiction des plages ne vise pas à empêcher quatre personnes d’aller sur la plage, elle vise juste à empêcher que certains fassent 300 km pour aller sur les plages » et « l’attractivité des grands week-ends », alors que se profilent l’Ascension et le week-end de la Pentecôte.

    Allons bon. Encore une mesure punitive pour tout le monde, parce qu’on se méfie de sa propre population.

    • Le Sénat vote pour la réouverture des plages dès le lundi 11 mai :

      Les sénateurs originaires de départements rouges étaient plus réticents.

      Je vous remets la carte de France du même jour, et je vous invite à mesurer le nombre de kilomètres de plages situés dans les « départements rouges »…

      T’es réticent pourquoi, si tu n’as pas de plages ? À part la #moraline, je ne vois pas.

      Bon, sinon, l’« autorisation d’accès dynamique » ? Ça veut dire quoi ? Qu’on ne peut pas s’allonger sur le sable ?

      Je vais faire chier le sénateur de département rouge, mais ici, déjà aujourd’hui 6 mai, il fait 27°. Ne pas avoir l’autorisation de s’allonger sur le sable, alors que pendant le même temps on aura le droit de s’entasser dans les transports en commun, c’est vraiment histoire de dire aux gens qu’« ils ne sont pas en vacances » (règle #moraline numéro 1).

    • C’est cohérent avec le reste : on ne prend pas des mesures pour lutter contre le virus mais pour apprendre à les gens (qui sont cons) comment lutter contre le virus, quitte à ce que ce soit contradictoire. L’accès aux plages et lieux naturels est de cet ordre là : il y a déjà des mesures contre les déplacements trop lointains et pour la distanciation sociale, n’importe quel gendarme de St Tropez avec un peu de jugeotte (oxymore ?) pourrait faire appliquer ça (groupes trop gros, de foyers différents) mais il faut faire chier tout le monde (donc a priori plus les gens civiques qui suivent les règles) pour faire entrer dans la tête des derniers la partie des règles qui est utile... Prendre les gens pour les cons, j’ai toujours pensé que ça rendait tout le monde débile, donneurs d’ordres et pimpins.

    • (7) L’exécutif reste prêt à enclencher la « marche arrière » - Libération
      https://www.liberation.fr/france/2020/05/06/l-executif-reste-pret-a-enclencher-la-marche-arriere_1787615

      Castex a ainsi expliqué qu’un « plan de reconfinement » accompagnerait celui de déconfinement. Il a aussi confirmé que les plages resteraient fermées jusqu’à nouvel ordre : « Les ouvrir créerait une tentation, peut-être des migrations de personnes, a-t-il insisté. Nous n’avons rien contre les migrations de personnes, nous en avons contre la migration du virus. »

      On a bien fait de foutre le feu à Notre-Dame-de-Paris : sinon on aurait risqué des « migrations de personnes » tentées par cette attraction touristique.

      Parce que tu vois, le migrant en période de déconfinement, il fait du benchmarking d’attractions touristiques. La tour Eiffel, la plage, Notre-Dame…

    • Jean Castex a donc confirmé qu’il s’agit là bien plus d’un objectif économique qu’une motivation éducative puisque les collèges et lycées resteront, eux, fermés : « Si les deux parents d’un enfant de 9 ans travaillent, ça va poser des difficultés. Si on renvoie tout à septembre, on n’atteint pas notre objectif de remise à l’étrier de notre activité. »

      Enfin un peu d’honnêteté !

  • A Cannes, des tests pour détecter automatiquement par caméras le port du masque
    https://www.lemonde.fr/pixels/article/2020/04/28/a-cannes-des-tests-pour-detecter-automatiquement-par-cameras-le-port-du-masq

    Des expérimentations ont été menées dimanche 26 avril dans plusieurs marchés de la ville afin d’établir si les Cannois portaient, ou non, des masques de protection respiratoire en faisant leurs courses. Trois marchés de la ville de Cannes (Forville, Gambetta, La Boccas) ont testé, dimanche 26 avril, des caméras capables de détecter si les habitants portaient, ou non, un masque de protection respiratoire sur leur visage. Des bus de la ville devraient également tester de tels dispositifs prochainement, (...)

    #surveillance #santé #COVID-19 #vidéo-surveillance #reconnaissance #facial #biométrie #CCTV (...)

    ##santé ##algorithme

    • Mais why ?

      Ça me semble ne pouvoir être justifié que par la #moraline, sur ce coup, même pas par un quelconque « solutionnisme » technologique, parce que je ne vois pas bien quel problème aurait besoin d’être résolu.

      Soit les gens sont tout seuls, et bref, faire le constat algorithmique que quelqu’un tout seul ne porte pas de masque tout seul dans son coin, ce n’est tout de même pas fondamental. Sauf, à nouveau, par principe (moraline donc), de la même façon qu’on va déplacer 5 gendarmes, un hélicoptère et trois journalistes pour verbaliser un type tout seul qui se baigne dans la mer.

      Soit les gens ne sont pas tout seuls, donc certes c’est pas bien de ne pas porter le masque, mais à quoi bon des caméras si de toute façon tout le monde autour va leur faire remarquer qu’ils faut qu’ils portent leur masque, et même que les plus motivés auront déjà appelé les flics. Là non plus, il n’y a pas de « problème » à « solutionner ».

  • Plus de déplacements, plus de balades : le relâchement des Français face au confinement se confirme
    https://www.bfmtv.com/societe/plus-de-deplacements-plus-de-balades-le-relachement-des-francais-face-au-conf

    « On constate depuis lundi dernier un léger relâchement dans les zones touristiques, mais également des déplacements plus nombreux dans certaines zones qui s’expliquent probablement aussi par une reprise de l’activité économique », conclut Antoine Couret, président de la société Geo4cast, qui a développé l’application Covimoov, auprès du Journal du Dimanche.

    Je fais faire mon Lallement des évidences, mais :
    – tout le monde est maintenant persuadé que le port du masque te protège mieux que la séparation sociale,
    – le thème officiel est désormais de discuter du « déconfinement », et de la difficile « reprise de l’activité économique »…

    Tu vas le voir, le redémarrage en flèche de la courbe des décès dans 15 jours…

    • depuis le début de la semaine, quelques artisans du bâtiment ont recommencé à travailler (rénovation de maisons individuelles) ainsi que des jardiniers (entretien des résidences secondaires)

      la départementale qui traverse le bourg était auparavant absolument vide donnant un air d’après l’apocalypse, maintenant, sur le kilomètre en ligne droite visible de chaque côté, on voit régulièrement de un à quatre véhicules à la fois

      en fin de la semaine précédente, il semble y avoir eu quelques nouveaux cas

    • Cette semaine quand je suis allé faire mes courses en vélo en passant par les ruelles de la ville, je suis tombé sur deux chantiers de rénovation de vieilles maisons. La semaine d’avant rien. Aucune activité à part les supermarchés & les pharmacies.

      Pour ce qui est de la circulation j’habite dans un petit centre ville. cette semaine il m’a semblé (mais alors là c’est vraiment complètement subjectif) qu’il y avait un petit peu plus de bagnoles qui circulaient par rapport à la semaine précédente...

    • Les signaux contradictoires font que les gens ont l’impression que le + dur est derrière eux et comme il fait beau…

      Le problème, c’est qu’en ce moment, on est juste en train d’encaisser les municipales. Et qu’en plus, ce confinement, avant même que les gens se relâchent, c’était de la merde : trop de gens qui continuent de bosser, de s’entasser dans des transports en commun trop rares + effet boomerang des confinements familiaux qui plombent la charge virale → il est impossible d’échapper au virus si tu es confiné avec un contaminé et le fait de rester en vase clôt fait que le virus s’intensifie.

      Autrement dit, on a non seulement très peu de « chances » de voir la courbe s’aplatir, mais ça risque de monter dans les tours dans 15 jours.

    • Acceptabilité des décisions : si ça repart à la hausse, le gouvernement pourra faire des sondages : « vous voulez retourner vous enfermer chez vous et tuer l’économie, ou vous préférez qu’on sacrifie une partie de la population ? ». Les Français : « qu’on nous gave de chloroquine jusqu’aux yeux, et qu’on laisse crever les vieux ! ».

    • Je vois passer des messages sur Touiteur qui indiquent que beaucoup de médias reprennent cette info en faisant sauter l’hypothèse « on demande aux gens de reprendre le travail » et ne gardent que l’hypothèse #moraline « les gens glandent dehors ».

    • Les signaux contradictoires font que les gens ont l’impression que le + dur est derrière eux et comme il fait beau…

      Je suis en train de relire Proust... lequel montre dans Le Temps retrouvé combien la propagande marche à fond en temps de guerre, l’angoisse accroissant l’intérêt du public et le gouvernement ayant intérêt à cacher des trucs « stratégiques ». Pour être acceptable, des décisions doivent être comprises, et donc les offenses à l’intelligence que nous font ces #peigne-culs sont préjudiciables à toute la société pour se mobiliser contre le virus avec les gestes qui sauvent. Ensuite ces #connards vont se prévaloir de notre ignorance et de notre irrespect (dont ils sont en grande partie responsables) pour adopter des postures autoritaires et violentes (selon que vous serez puissant·e ou misérable). Essayez l’ignorance !

      À part ça, le confinement est une catastrophe pour la lecture, j’ai dû lire un bouquin en trois semaines au lieu d’un par semaine d’habitude. Au bout de 50 pages Proust me Gonfle (alors que j’avais lu en entier un été) et je passe au Talon de fer de Jack London en espérant que ça me cause plus.

  • Montage AJ+ sur les violences policières et racistes pendant le confinement :
    https://twitter.com/ajplusfrancais/status/1242165467139186689

    ”Rentre dans ton pays”, “ferme ta gueule” : quand des policiers profitent du confinement pour insulter et frapper. Mais pas dans tous les quartiers.

    https://video.twimg.com/amplify_video/1242126849901301772/vid/720x1280/w_9RSrXhqFChXZtB.mp4

    Comme toujours : ne pas lire les commentaires du thread Twitter, toujours aussi déprimants : mélange du racisme décomplexé usuel et de #moraline du moment sur le thème « c’est normal, parce que les gens ne veulent pas comprendre que le virus est dangereux ».

  • Des maires et des présidents de régions italiens qui perdent leurs nerfs parce que des gens ne respectent pas le confinement…
    https://twitter.com/protectheflames/status/1241403715036291072

    https://video.twimg.com/ext_tw_video/1241695991146872833/pu/vid/960x540/0SBzlj5M1ceutwkK.mp4

    My new favourite thing is Italian mayors and regional presidents LOSING IT at people violating quarantine. Here’s an eng subtitled compilation. “I hear you wanna throw graduation parties. I’m gonna send the police over. With flamethrowers.” #Covid19 #coronavirus

    #moraline

  • #Moraline, bien-pensance, néo-catéchisme : avec #Matzneff, le retour des mots de la contre-offensive

    https://www.franceculture.fr/societe/moraline-bien-pensance-neo-catechisme-avec-matzneff-le-retour-des-mots

    et un #grand_homme de plus : #jean_ristat :

    « ... Je veux dire, aujourd’hui, l’estime dans laquelle je tiens son œuvre et sa personne, l’amitié qui nous lie depuis des décennies [...] Il est un homme de liberté [...] Gabriel Matzneff, je le répète, est l’homme de la liberté mais aussi l’homme de l’amour... »

    Après le « droitdelhommisme » et la « tartufferie humaniste », la « moraline » refait surface du côté de ceux qui traquent la politique des bons sentiments, l’ordre moral et la vertu des petits joueurs à l’occasion du scandale autour de Gabriel Matzneff. Retour sur la deuxième vie du mot depuis Nietzsche.

  • C’est de la racaille ? Eh bien, j’en suis ! A propos de la révolte de l’automne 2005
    http://www.monde-diplomatique.fr/2006/09/PIERROT/13948

    Dell’Umbria retrace, dans ce pamphlet percutant, l’histoire idéologique des grands ensembles. Il montre comment se sont construits, depuis le XIXe siècle, ces espaces anonymes, volontairement pensés comme des bulles privées « pour salariés domestiqués ». Une série de clivages achèvent le morcellement des solidarités : Français contre étrangers, jeunes contre vieux, salariés contre chômeurs. Le portrait est sévère : banalisation des états d’exception, « tolérance zéro », violences policières et clientélisme. Les associations subventionnées sont devenues les marionnettes de l’ordre municipal. La gauche erre, se présente comme le dernier rempart avant le fascisme et finit par psalmodier des positions de principe. Elle n’offre pourtant comme programme qu’une version particulière de la #criminalisation des #pauvres.

    Revenant sur les récupérations de la « marche des beurs » et des mouvements d’ouvriers immigrés, l’auteur raconte l’échec de la convergence des luttes antiraciste et sociale. Il fustige enfin tous les discours monolithiques, de l’islam aux complaintes républicaines, et analyse l’importance des drogues dans le maintien de la paix sociale.

    ALÈSSI DELL’UMBRIA (PART.I) : « LE DISCOURS IDÉOLOGIQUE RÉPUBLICAIN A ANESTHÉSIÉ TOUTE CULTURE DE LA RÉVOLTE »
    http://www.article11.info/?Alessi-Dell-Umbria-part-I-Le

    POSTFACE À L’ÉDITION CASTILLANE DE "C’EST DE LA RACAILLE ? EH BIEN, J’EN SUIS !"
    https://infokiosques.net/spip.php?article786

    #racaille est ici utilisé le plus souvent de façon antiphrastique pour désigner des dominants, il m’a semblé nécessaire d’en revenir au sens littéral, là où le terme désigne non pas les tenants ou les bénéficiaires de l’ordre social actuel mais bien le populaire et l’ingouvernable.

    • Outre l’intérêt du livre, je réagissais à l’emploi de #racaille par @kassem, emploi qui a le don de m’agacer... Quand la presse cause de patron #voyou, c’est n’est pas seulement la réitération de voyou (des désignés comme tels par la police, les moralistes, les juges, le PCF, la presse) comme insulte, c’est aussi un blanc seing aux entreprises "normales et au Code civil (garantissant la propriété privée). Un travail de #police.

      Pour ce qui est du soulèvement de 2005, on peut lire un autre point de vue que celui défendu par #Alèssi_Dell'Umbria, là aussi sans moraline :

      Entre expérience et expérimentation, une politique qui ne porte toujours pas le nom de politique
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=3284

    • Au sens actuel racaille est devenu synonyme de parasite violent, or ceux qui parasitent le plus les ressources communes et ceux qui exercent la plus forte violence ne sont pas les plus souvent montrés du doigt dans le discours ambiant, bien au contraire, c’est pourquoi il convient de les désigner par un terme adéquat pour contribuer humblement à recadrer un peu les représentations associées.

    • M’enfin... qui est le « parasite violent » ? Celui qui dit « la racaille on va la dégager au Karcher » ou celui qui tient les murs de sa téci ? C’est un concours ? Racaille désigne les #classes_dangereuses, je veux bien que l’on tienne les oligarques pour telles mais pour le dire, il faudra d’autres mots que racaille voyou et délinquant. La #loi, c’est eux. Cette manière de saucissonner le #populaire entre les « citoyens » salariés responsables c’est-à-dire respectueux de l’ordre social et les #déviants, c’est eux.

    • pour le dire, il faudra d’autres mots que racaille voyou et délinquant

      je trouve plus judicieux d’utiliser précisément ces termes-là, dans leur acception actuelle, en les orientant vers ceux à qui cette acception actuelle correspond de façon plus réelle qu’imaginaire, pour justement bousculer l’imaginaire en question.

    • C’est une question de grammaire politique, il me semble que le renversement du stigmate soit on se plante (c’est vous les « méchants » comme le bêle le citoyen indigné,ce pseudopode de l’état), soit ça marche comme ça :

      – Le pdt du Tribunal : Quelle est votre profession ?
      Blanqui : prolétaire.

      – Travail, Famille, Patrie ?
      Pédé.

      – Chômeur = victime, indigne.
      Fier d’être précaire.

      #moraline partout #communisme nulle part.

    • pour « Racaille » j’ai vu que c’etait une insulte contre les categories pauvres. Ca veut dire « Péj. Partie du peuple la plus pauvre, considérée comme la plus méprisable »
      Ca viens de « rascer » qui veut dire racler et de « aille » qui est un suffixe pejoratif.
      http://seenthis.net/messages/400764#message400940

      sachant ca, c’est pas un synonyme de voyous ou bandit et je ne l’utiliserais plus. Dire « les politiciens racailles, ou les racailles en col blanc » ca me semble innaproprié.

    • Merci @alaingresh de réparer cet oubli !

      La Canaille, 1863, Paroles : Alexis Bouvier ; Musique : Joseph Darcier ; Editeur : Vieillot. Cette chanson a été rendue célèbre par la Commune de Paris en 1871.
      https://fr.wikisource.org/wiki/La_Canaille

      Dans la vieille cité française
      Existe une race de fer,
      Dont l’âme comme une fournaise
      A de son feu bronzé la chair.
      Tous ses fils naissent sur la paille,
      Pour palais, ils n’ont qu’un taudis.
      C’est la canaille !
      Eh bien ! j’en suis !

      Ce n’est pas le pilier du bagne ;
      C’est l’honnête homme dont la main
      Par la plume ou le marteau gagne,
      En suant, son morceau de pain.
      C’est le père, enfin, qui travaille
      Les jours et quelquefois les nuits.
      C’est la canaille !
      Eh bien ! j’en suis !

      C’est l’artiste, c’est le bohème
      Qui, sans souper, rime rêveur
      Un sonnet à celle qu’il aime,
      Trompant l’estomac par le cœur.
      C’est à crédit qu’il fait ripaille,
      Qu’il loge et qu’il a des habits.
      C’est la canaille !
      Eh bien ! j’en suis !

      C’est l’homme à la face terreuse,
      Au corps maigre, à l’œil de hibou,
      Au bras de fer à main nerveuse
      Qui sortant d’on ne sait pas où,
      Toujours avec esprit vous raille,
      Se riant de votre mépris.
      C’est la canaille !
      Eh bien ! j’en suis !

      C’est l’enfant que la destinée
      Force à rejeter ses haillons,
      Quand sonne sa vingtième année,
      Pour entrer dans nos bataillons.
      Chair à canon de la bataille,
      Toujours il succombe sans cris…
      C’est la canaille !
      Eh bien ! j’en suis !

      Ils fredonnaient la Marseillaise,
      Nos pères, les vieux vagabonds,
      Attaquant en quatre-vingt-treize
      Les bastilles dont les canons
      Défendaient la vieille muraille !
      Que de trembleurs ont dit depuis :
      « C’est la canaille ! »
      Eh bien ! j’en suis !

      Les uns travaillent par la plume,
      Le front dégarni de cheveux.
      Les autres martèlent l’enclume,
      Et se soûlent pour être heureux ;
      Car la misère, en sa tenaille,
      Fait saigner leurs flancs amaigris...
      C’est la canaille !
      Eh bien ! j’en suis !

      Enfin, c’est une armée immense,
      Vêtue en haillons, en sabots.
      Mais qu’aujourd’hui la vieille France
      Les appelle sous ses drapeaux,
      On les verra dans la mitraille,
      Ils feront dire aux ennemis :
      C’est la canaille !
      Eh bien ! j’en suis !

      Une belle version, celle de Marc Ogeret sur le disque Autour de La Commune.

      11 novembre 2005 : Nicolas Sarkozy continue de vilipender "racailles et voyous"
      http://www.lemonde.fr/societe/article/2005/11/11/nicolas-sarkozy-persiste-et-signe-contre-les-racailles_709112_3224.html#t4LK

      « Ce sont des voyous, des racailles, je persiste et je signe », a déclaré Nicolas Sarkozy, jeudi soir sur France 2, lors d’une émission spéciale « A vous de juger » consacrée à la crise des banlieues, retrouvant le ton très offensif abandonné ces derniers jours. Et le ministre de l’intérieur entend bien en débarrasser le pays au nom des « braves gens qui veulent avoir la paix ».

      comme disait l’autre, les brav’s gens n’aiment pas que
      L’on suive une autre route qu’eux…

      Qui faut-il être pour fait mine de retourner l’insulte à l’envoyeur au lieu de l’endosser ?
      Pour un député socialiste, Nicolas Sarkozy est « une racaille d’Etat »
      http://www.lefigaro.fr/politique/le-scan/citations/2014/03/19/25002-20140319ARTFIG00049-pour-un-depute-socialiste-nicolas-sarkozy-est-une

      Ce terme désigne
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Racaille

      Les individus dont le rôle social se limite à la petite délinquance. La racaille est ainsi un terme utilisé pour souligner la non-adhésion[réf. nécessaire] aux normes en vigueur dans la société. On parle de « la racaille de la société » pour désigner une frange non intégrée, dont les valeurs sociales ne s’accordent pas avec celle de la majorité, ou à laquelle la société refuse d’accorder un statut plein et entier de « partie du tout ».
      Un groupe méprisable, souvent faisant partie des plus pauvres de la population [réf. nécessaire]. Ayant pour certains un sens socio-économique, pour d’autres un sens plus socio-culturel, cette définition se référant à « une masse méprisable » ne reconnaît pas de distinction individuelle, son utilisation est donc invariable au singulier féminin : « La racaille » ; parfois couplée à un partitif : « de la racaille ». (...)
      Dans la « langue des cités », le terme désigne les voyous et membres des bandes criminelles, mais sans connotation d’exclusion ou de mépris . Au contraire, il désigne plutôt ceux dont la réputation inspire la crainte ou le respect. (...) Cependant cet usage ne peut s’appliquer qu’entre personnes issues de ces quartiers, et les mêmes qui en feraient un titre honorifique dans ces quartiers peuvent se sentir insultés s’ils sont qualifiés ainsi par des personnes extérieures.

    • en fait ca veut dire « voyou ou bandit des classes pauvres » même aujourd’hui en fait. Dire que la FNSEA, les politiciens, les flics, les cols blancs, les patrons... sont des racailles ca me semble pas terrible et perso je prefere abandonner l’utilisation du mot racaille comme je prefere abandonner les insultes sexistes et racistes je laisse aussi les classistes qui méprisent les categories pauvres.

    • renversant : celui qui s’plaint : à éliminer ! la commune ? la catastrophe ! dont une perche de secours ne réussit à se dégager qu’en 86 avec les lois sur l’enseignement .

    • @koldobika Je l’ai toujours entendu associé à des « jeunes de banlieu » et pas pour des délinquants de classes sociales moyenne et elevé. Et l’utilisation mediatique qu’en font les politiques est sur le sens originel puisque ils ne disent pas que Keviel est une racaille par exemple. Avant de faire la recherche je croyait que ca venait du rat, et j’aimais pas non plus cette animalisation et j’aimais pas ce mot mais maintenant que je connait l’etymologie et la definition exacte je ne l’aime pas plus. Après pour le fait de ne plus l’utilisé je ne parle que pour moi, par rapport à mon approche de l’utilisation des insultes. Et je trouve un peu dommage de ne pas faire des insultes nouvelles pour cibler les délinquants en col blancs. #bourgeaille, #politicaille par exemple ou j’aime bien #bankster

    • Merci @koldobika je trouve rigolo de faire des nouvelles insultes pour renversé la domination. Les insultes actuel sont faites par le #patriarKKKapitalistoKKKolonialisme et s’attaque aux populations discriminées. Ici les classes sociales pauvres avec racaille. Les insultes sexuels sont misogynes, homophobe, c’est à dire andro et hétérocentrés. Les insultes raciales ne sont pas contre les blancs mais toujours contre les populations racisées. Les insultes attaquent aussi aux personnes atteintes de handicapes et non aux autres etc.

    • " « En politique, le choix des mots est évidemment essentiel. Je l’ai dit, en France, tous les citoyens sont les filles et les fils de la République. Il n’y a pas de catégorie de Français. Il n’y a que des citoyens libres et égaux en droit. Et quand une personne commet un délit ou un crime, c’est un délinquant ou c’est un criminel. C’est la loi qui le dit. Ce sont ces termes qu’il faut employer. C’est cela la République. »

      L’étymologie du terme racaille n’est pas clairement définie.

      Pour Auguste Brachet, dans son dictionnaire étymologique,[1] la terminologie s’appuie sur le diminutif du radical rac qui est d’origine germanique (racker en allemand pour désigner un « équarrisseur ») et dont on trouve une trace dans le vieil anglais rack utilisé pour désigner un « chien“[2]. Racaille serait un mot formé sur le même principe que canaille qui dérive indirectement du latin canis (‘chien’) et que l’on propose souvent en synonyme.

      Pour Albert Dauzat, dans dictionnaire étymologique[3], ce serait une forme normano-picarde qui aurait la même racine que l’ancien français rasche ou rache (‘ teigne ’) du latin vulgarisé rasicare (‘ gratter ’). Ainsi trouverait-on une trace de ce terme dans le provençal rascar (‘ racler ’) ou raca (‘ rosse ’, ‘ chien ’), et même dans la Bible sous la forme raca (Mathieu, 5, 22 : ‘ Mais moi, je vous dis que quiconque se met en colère contre son frère mérite d’être puni par les juges ; que celui qui dira à son frère : Raca ! mérite d’être puni par le sanhédrin ’) où il tient lieu d’insulte.

      Racaille n’a donc pas une étymologie basée sur l’italien Razza, qui a donné ‘ race ’ en français, bien que certaines utilisations de ce terme entretiennent volontairement ou accidentellement une confusion sur l’identité du groupe qu’il stigmatise.

      L’utilisation du terme pour désigner des individus et non plus des groupes (se caractérisant dans son utilisation par la pluralité du terme) semble avoir suivi un cheminement populaire récent.

      Si on fait abstraction de la similitude phonétique entre race et racaille, le problème de la portée reste entier car les définitions que l’on donne du mot racaille nous renseignent peu, voire pas du tout, sur les groupes d’individus ou les individus qu’il entend qualifier"

      la langue des Gaulois ne manque pas de nuances pour préciser la profondeur de son ressentiment :
      racaille,
      canaille,
      fripouille,
      populace,
      vermine,
      tourbe,
      rebut,
      pègre,
      maraud,
      lie,
      crapule,
      bas-fond,
      raclure,
      plèbe,
      meute,
      gredin,
      filou,
      faquin,
      ramas,
      crevure,
      ordure,

      ... et bien sûr : sauvageons.