• Trois migrants tués dans une fusillade à la frontière entre la Serbie et la Hongrie - InfoMigrants
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    Trois migrants tués dans une fusillade à la frontière entre la Serbie et la Hongrie
    Par La rédaction Publié le : 30/10/2023
    Trois migrants sont morts et un quatrième a été blessé vendredi dans une fusillade survenue près de la frontière entre la Serbie et la Hongrie. La zone est souvent le théâtre d’affrontements entre réseaux de passeurs et exilés, qui tentent d’entrer en Hongrie, membre de l’Union européenne, pour continuer leur route vers l’ouest. Un affrontement entre migrants a tourné au drame vendredi 27 octobre en Serbie, près de la frontière avec la Hongrie. Une fusillade s’est produite dans les bâtiments d’une ferme abandonnée près du village frontalier de Horgos. Trois exilés ont été tués et un quatrième a été blessé, a rapporté la télévision étatique RTS. La personne blessée a été transportée à l’hôpital et une enquête a été ouverte pour faire la lumière sur ce drame. La nationalité des victimes n’a pas été précisée. D’importants effectifs policiers ont été dépêchés dans la zone, où se sont produits ces derniers mois des heurts parfois meurtriers entre réseaux de passeurs et groupe de migrants. Les actions de la police visent à « freiner la migration irrégulière et à élever le niveau de sécurité dans cette partie du pays, où les affrontements entre migrants sont fréquents, parfois avec usage d’armes à feu », a indiqué la police dans un communiqué.
    Quelques heures après l’incident, quatre ressortissants afghans et deux Turcs, soupçonnés de possession illégale d’armes à feu et d’explosifs, ont été interpellés, a annoncé la police. On ne sait pas en revanche si ces arrestations sont liées à la fusillade.Lors de la descente de police dans la région, deux fusils automatiques et des munitions ont été saisis. Soixante-dix-neuf exilés ont également été découverts et transférés vers des centres d’accueil du pays, a précisé la police dans le même communiqué. Samedi, deux personnes originaires du Kosovo, accusées de trafic de migrants et d’avoir fourni des armes, ont été interpellées. Les policiers ont par ailleurs trouvé 54 passeports turcs. En visite dans la région, le ministre de l’Intérieur, Bratislav Gasic, a promis que « nous ne bougerons pas d’ici tant que toutes les personnes responsables d’un acte ou d’un incident criminel n’auront pas été éliminées ».
    C’est dans cette zone frontalière que des centaines de migrants squattent dans des bâtiments abandonnés avant de tenter de franchir la frontière avec la Hongrie, membre de l’Union européenne (UE). Ils continuent ensuite leur route vers l’Europe de l’Ouest.
    La frontière serbo-hongroise se situe sur la route migratoire terrestre des Balkans vers l’Europe occidentale, qui mène de la Turquie à la Grèce et à la Bulgarie, puis à la Macédoine du Nord, à la Serbie ou à la Bosnie.La police serbe a effectué des descentes dans la zone frontalière à plusieurs reprises au cours des derniers mois, arrêtant des passeurs présumés et confisquant des armes. Le président Aleksandar Vucic a déclaré vendredi que la Serbie pourrait faire appel à l’armée « pour résoudre ce problème », a rapporté la télévision d’État RTS.

    #Covid-19#migrant#migration#hongrie#balkan#mortalite#routemigratoire#mortalite#kosovo#serbie#frontiere#turquie#grece#bulgarie#macedoine#bosnie

  • Neuf corps de migrants ont été retrouvés en Méditerranée - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/52891/neuf-corps-de-migrants-ont-ete-retrouves-en-mediterranee

    Le Haut-commissariat aux réfugiés de l’ONU a indiqué samedi sur le réseau social X (ex-Twitter) que neuf nouveaux corps de migrants avaient été retrouvés en Méditerranée ces derniers jours. Cinq ont été découverts sur une plage de Sicile. Les quatre autres se trouvaient dans un bateau en provenance de Libye retrouvé par l’ONG Sea-Eye.
    Le décompte macabre des morts en Méditerranée continue. Samedi 28 octobre, le Haut-commissariat aux réfugiés de l’ONU (HCR) a indiqué sur le réseau social X (ex-Twitter) que neuf nouveaux corps de migrants morts en Méditerranée avaient été retrouvés sur une plage de Sicile et dans une embarcation partie de Libye."Encore des morts en Méditerranée : cinq dus au naufrage d’un bateau de pêche en provenance de la Tunisie au large de Trapani (Sicile) et quatre corps retrouvés (par l’ONG) Sea-Eye sur un canot en provenance de Libye", a écrit la porte-parole du HCR en Italie, Chiara Cardoletti.
    Selon les médias italiens, les cinq premiers corps ont été retrouvés sur une plage de Marinella di Selinunte, dans le sud-ouest de la Sicile, tandis qu’une vingtaine de personnes provenant de la même embarcation ont été arrêtées à leur arrivée. D’après le témoignage d’un rescapé rapporté par RFI, une soixantaine de personnes étaient à bord. Mais aucun des disparus n’a encore été trouvé, malgré les recherches des garde-côtes et de la police, aidés par l’aéronautique militaire.
    Sea-Eye, de son côté, a indiqué avoir retrouvé vendredi quatre autres corps dans un bateau de migrants parti de Libye et qui a failli être intercepté par les garde-côtes libyens en pleine mer. Quarante-huit personnes ont pu être secourues dans l’opération dont une femme enceinte dans un état grave. La rescapée a été évacuée vers Lampedusa où elle a dû avorter.Dans une vidéo postée samedi sur X par l’ONG, on voit un bateau de garde-côtes approcher l’embarcation gonflable et la déstabiliser. On voit distinctement plusieurs migrants tomber alors à l’eau. Une femme montre un bébé qu’elle porte dans ses bras. « Plusieurs personnes sont tombées dans la mer et ont disparu. L’équipage a ensuite découvert quatre corps dans le bateau », précise l’ONG.
    Ce genre de situation n’est pas rare. Fin septembre, l’ONG Sea-Watch avait été témoin d’une agression en mer d’un navire des garde-côtes libyens envers une embarcation de migrants. Sur les images diffusées par l’ONG sur les réseaux sociaux, on voit l’embarcation couler et plusieurs personnes dans l’eau, après le passage du bateau à moteur. Selon l’ONG, environ 50 exilés se trouvaient à bord du canot. Sea-Watch avait qualifié cet incident de « tentative d’assassinat ». Selon l’ONG, les migrants ont été pris en charge sur le patrouilleur libyen et renvoyés dans le pays. Mais il n’a pas été possible de déterminer si des exilés ont perdu la vie au cours de cet événement.
    Depuis 2016, l’Union européenne (UE) fournit un soutien matériel et logistique à la Libye, dans le but de stopper les embarcations d’exilés en mer. Un accord dénoncé à maintes reprises par les ONG mais aussi les instances internationales. Les garde-côtes sont en effet régulièrement accusés de violences envers les migrants qui tentent d’atteindre les côtes européennes, mais aussi contre les ONG de sauvetage. La dernière altercation avec des humanitaires remonte à septembre dernier : l’Ocean Viking avait été visé par des tirs répétés provenant d’un navire des garde-côtes libyens alors que le navire humanitaire de SOS Méditerranée procédait à une opération de sauvetage dans les eaux internationales. Malgré les dangers de la traversée de la Méditerranée, les départs de migrants d’Afrique du Nord sont toujours très nombreux. Le nombre d’arrivées de migrants irréguliers en Italie a explosé malgré l’arrivée au pouvoir il y a un an de la coalition dirigée par Giorgia Meloni qui avait promis d’y mettre fin. Plus de 142 000 migrants sont arrivés à bord d’embarcations de fortune sur les côtes de la péninsule depuis janvier, contre 82 000 sur la même période l’an dernier, selon les chiffres du ministère de l’Intérieur. La rédaction tient à rappeler que les navires humanitaires sillonnent une partie très limitée de la mer Méditerranée. La présence de ces ONG est loin d’être une garantie de secours pour les migrants qui veulent tenter la traversée depuis les côtes africaines. Beaucoup d’embarcations passent inaperçues dans l’immensité de la mer. Beaucoup de canots sombrent aussi sans avoir été repérés. La Méditerranée centrale reste aujourd’hui la route maritime la plus meurtrière au monde.

    #Covid-19#migrant#migration#italie#libye#traversee#meditarranee#routemigratoire#mortalite#migrationirreguliere#ong#ue#ong#humanitaire

  • Canaries : trois migrants décédés et plus de 200 personnes secourues au large de Tenerife - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/52919/canaries--trois-migrants-decedes-et-plus-de-200-personnes-secourues-au

    InfoMigrants
    Canaries : trois migrants décédés et plus de 200 personnes secourues au large de Tenerife
    Par La rédaction Publié le : 31/10/2023
    Selon les secours espagnols, trois migrants ont perdu la vie ces derniers jours lors de la traversée de l’Atlantique vers les Canaries. Deux corps ont été retrouvés dans une embarcation de fortune, tandis que la troisième victime est décédée lors de son arrivée à quai, à Tenerife. Ces dernières semaines, l’archipel fait face à des arrivées record. Au total, plus de 20 000 personnes ont débarqué aux Canaries depuis le début de l’année. Deux migrants ont été retrouvés morts lors du sauvetage d’une embarcation qui comptait 209 personnes à son bord, à 15 kilomètres au sud de Tenerife, au large des côtes nord-ouest de l’Afrique. Il y avait à bord à ce moment-là 210 exilés, dont 37 mineurs, a indiqué une porte-parole des sauveteurs en mer. Un troisième migrant est décédé à son arrivée sur l’île espagnole de Tenerife dans l’archipel des Canaries, ont annoncé lundi 30 octobre les secours espagnols

    #covid-19#migrant#migration#espagne#routemigratoire#traversee#atlantique#canaries#mortalite#migrationirreguliere#afrique

  • Zbliża się Święto Zmarłych – czas wspominania bliskich, którzy od nas odeszli. W tych dniach chcemy wspominać także tych, którzy odeszli próbując znaleźć bezpieczne miejsca dla siebie i swoich bliskich.
    Aby pamięć o zmarłych na granicy polsko–białoruskiej nie zaginęła – przygotowaliśmy klepsydry z ich nazwiskami. Poniżej zamieszczamy link do pobrania gotowych do wydrukowania klepsydr. Pomysłodawcą akcji jest Fundacja Bezkres.
    Chcemy abyście razem z nami poprosiły i poprosili parafie oraz cmentarze w całej Polsce o zgodę na ich rozwieszanie.
    Upominamy się o pamięć, ale i sprawiedliwość dla ofiar polskiej oraz europejskiej polityki granicznej.
    Chcemy także zadumać się chwilę nad ich losem.
    Ibrahim Dżaber Ahmad Deja był lekarzem i pochodził z Jemenu. Umarł z wychłodzenia, podczas gdy jego towarzysze, wzywający pomoc, zostali zatrzymani i wywiezieni do Białorusi.
    Avin Irfan Zahir była matką 5 dzieci. Lekarze walczyli o jej życie przez 3 tygodnie. Zmarła, będąc w ciąży.
    Ahmad al-Hasan miał 19 lat i utonął w Bugu, do którego wepchnęli go białoruscy pogranicznicy. Miał zaledwie 19 lat.
    Radżaa’ Hasan była Palestynką, ale urodziła się w obozie dla uchodźców w Syrii. Ahmad Hamid Az-Zabhawi miał dwuletnią córkę, a Mustafa Muhammad Murszed ar-Raimi był księgowym.
    Issa Dżordżos najbardziej bał się samotności – a umierał w polskim lesie całkiem sam.
    Zamiast schronienia oraz godnego i bezpiecznego miejsca dla życia dla każdego i każdej z nich – Polska dała im tylko tylko skrawek ziemi na cmentarzu.
    Wieszając klepsydry i paląc dla nich znicze, chcemy głośno i wyraźnie powiedzieć, że nie zgadzamy się, aby na granicy Polski umierali ludzie.
    Dość polityki śmierci i dość przemocy.
    A zmarli niech spoczywają w pokoju.
    ––
    W komentarzu załączamy link do pobrania przygotowanych klepsydr. Prosimy o rozklejanie w miejscach do tego wyznaczonych, za porozumieniem z osobami upoważnionymi do wydawania wymaganej zgody.

    Traduction FB :

    La fête des morts approche - un temps pour se souvenir de ceux qui nous ont quittés. En ces jours-ci, nous voulons aussi nous souvenir de ceux qui sont partis en essayant de trouver des endroits sûrs pour eux et leurs proches.
    Pour que la mémoire des morts à la frontière polono-biélorusse ne disparaisse pas - nous avons préparé des sablier avec leurs noms. Ci-dessous, nous publions un lien pour télécharger les listes d’horaires prêtes à imprimer. L’idée de la campagne est @TAG.
    Nous voulons que vous vous joigniez à nous pour demander et demander aux paroisses et aux cimetières de toute la Pologne la permission de les suspendre.
    Nous abandonnons la mémoire, mais aussi la justice pour les victimes de la politique frontalière polonaise et européenne.
    Nous voulons aussi réfléchir un instant à leur sort.
    Ibrahim Jaber Ahmad Deja était médecin et originaire du Yémen. Il est mort d’un rhume, tandis que ses camarades, qui appelaient à l’aide, ont été arrêtés et déportés en Biélorussie.
    Avin Irfan Zahir était mère de 5 enfants. Les médecins se sont battus pour sa vie pendant 3 semaines. Elle est morte pendant qu’elle était enceinte.
    Ahmad al-Hasan avait 19 ans et s’est noyé dans Bug, dans lequel il a été poussé par les gardes-frontières biélorusses. Il avait juste 19 ans.
    Raja’ Hasan était un Palestinien mais né dans un camp de réfugiés en Syrie. Ahmad Hamid Az-Zabhawi avait une fille de deux ans et Mustafa Muhammad Murszed ar-Raimi était comptable.
    Issa George avait le plus peur de la solitude - et il était mourant tout seul dans une forêt polonaise.
    Au lieu d’un abri et d’un endroit digne et sûr où vivre pour chacun d’entre eux - la Pologne ne leur a donné qu’un bout de terrain dans le cimetière.
    En accrochant des sabliers et en brûlant des bâtons d’encens pour eux, nous voulons dire haut et fort que nous ne sommes pas d’accord pour dire que des gens meurent à la frontière polonaise.
    Assez avec la politique de la mort et assez avec la violence.
    Que les morts reposent en paix.
    ––
    Dans le commentaire, nous avons joint un lien pour télécharger les horaires préparés. Veuillez rester dans les endroits désignés, avec l’accord avec les personnes autorisées à délivrer le consentement requis.

    https://www.facebook.com/grupagranica/posts/pfbid02ghW8k3ZorJzXwcqgycMN46zYwFcQvYf4Es7A5doF6ysH7gofR8DYRUVoh3otJuJ8l
    #Pologne #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #asile #migrations #réfugiés #frontières #commémoration

  • 29.10.2023 : #Briançon : un corps retrouvé dans la #Durance

    Alors que les CRS effectuaient un secours en paroi ce dimanche matin, dans le secteur du #pont_d’Asfeld, à Briançon, ils ont été contactés pour un corps retrouvé dans la Durance.

    Un corps a été repêché ce dimanche 29 octobre au matin, dans la Durance, à Briançon, selon nos confrères de BFM DICI. Une information confirmée par une source proche du dossier.

    Une première alerte a été donnée par un témoin qui entendait des cris provenant d’une barre rocheuse en rive droite, au fond du parc de la Schappe, vers 8 heures. Les sapeurs-pompiers de Briançon se sont rendus en premier sur les lieux. Un homme, une personne migrante, était embarré. L’accès était difficile. Les pompiers ont donc fait appel aux secouristes en montagne. Une équipe de CRS de Briançon a effectué le sauvetage en paroi à bord de l’hélicoptère de la section aérienne de gendarmerie. L’homme a vraisemblablement passé une partie de la nuit, bloqué ici. Il a été transporté au centre hospitalier des Escartons. Son pronostic vital n’était pas engagé.

    Les sapeurs-pompiers ont ensuite mené une reconnaissance le long de la berge afin de vérifier si d’autres personnes étaient en danger. Des passants ont alors alerté les secours après avoir découvert un corps dans la Durance, vers l’entrée du parc de la Schappe. Ce dernier a été fermé pendant plusieurs heures, le temps de l’intervention.

    Une enquête a été ouverte afin de connaître les circonstances du décès et identifier la victime. Elle est confiée au commissariat de police de Briançon. Les enquêteurs cherchent notamment à déterminer s’il existe un lien entre les deux personnes, si elles se connaissaient, si elles sont venues ensemble, ou non.

    https://www.ledauphine.com/faits-divers-justice/2023/10/29/briancon-un-corps-retrouve-dans-la-durance

    #frontière_sud-alpine #asile #migrations #réfugiés #morts_aux_frontières #Hautes-Alpes #mourir_aux_frontières #frontières #Italie #France #Briançonnais

    –—

    ajouté au fil de discussion sur les morts à la frontière des Hautes-Alpes :
    https://seenthis.net/messages/800822

    lui-même ajouté à la métaliste sur les morts aux frontières alpines :
    https://seenthis.net/messages/758646

    • Briançon : le corps sans vie d’un homme retrouvé dans la Durance

      Les secours étaient en train de porter secours à un migrant, quand ils ont aperçu ce corps en contrebas des lieux. Une enquête est en cours pour tenter d’identifier la victime.

      Le corps sans vie d’un homme a été retrouvé dans la matinée de ce dimanche 29 octobre dans la Durance à Briançon, à proximité du parc de la Schappe, a appris BFM DICI.

      La CRS des Alpes a d’abord été appelée pour secourir un homme en difficulté au-dessus du parc sur une barre rocheuse près du pont d’Asfeld. L’individu a été héliporté sans difficulté et immédiatement transporté vers le centre hospitalier de Briançon pour des soins. Selon les premières constations, il s’agit d’un migrant.

      Une enquête ouverte

      C’est lors de cette intervention qu’un corps a été aperçu en contrebas des lieux.

      « Impossible à cette heure de savoir si les deux personnes étaient ensemble et si la victime retrouvée décédée est un migrant », avance, prudente, une source qui suit ce dossier de près.

      Une enquête judiciaire est ouverte pour tenter d’identifier la victime et de préciser les circonstances de sa mort.

      Le mercredi 4 octobre dernier, un homme avait déjà été secouru par le peloton de gendarmerie de haute montagne (PGHM) de Briançon dans ce même secteur par hélitreuillage.

      Le samedi 14 octobre, c’est le corps sans vie d’un migrant qui avait été repêché cette fois-ci dans la Cerveyrette avant le pont Baldy. L’autopsie avait confirmé la noyade de la victime.

      https://www.bfmtv.com/bfm-dici/briancon-le-corps-sans-vie-d-un-homme-retrouve-dans-la-durance_AN-20231029025

    • Une traque meurtrière raciste de la police cette nuit, #rassemblement ce soir

      Dans la nuit du 28 au 29 octobre, la police a traqué un groupe de 4 personnes parti de Clavière vers 13h. Après une course poursuite, 2 d’entre eux ont été arrêtés en possession des deux seuls téléphones du groupe, tandis que les 2 autres se sont retrouvés seuls et perdus dans la montagne, traqués par la police.
      Après s’être cachés pendant des heures, ils ont fini par rejoindre le chemin près du pont d’Asfeld aux alentours de 1h du matin, où ils sont tombés de la falaise. L’un s’est noyé dans la rivière devant les yeux de son ami qui est resté accroché à un rocher jusqu’à l’intervention des secours vers 8h du matin.

      A Briançon, rassemblement ce soir lundi 30 octobre au Champ de mars à 17h.

      16h06. 🏔️ Personne ne doit mourir à la frontière ! Rassemblement ce soir à 19h30 place Guichard pour ne pas laisser tomber dans l’oubli tous ces meurtres racistes et dénoncer les politiques assassines de l’Europe forteresse

      🏔️Personne ne doit mourir à la frontière !
      ⚠️Rassemblement spontané- non déclaré ce soir 19h30 - place Guichard
      ❌ L’Etat néocolonial et raciste, armé de sa police aux frontières a encore traqué et poussé à la mort 1 jeune exilé, qui a été retrouvé noyé dans la Durance, comme Blessing Mathew avant lui.
      🏔️Le 14 octobre dernier, un autre exilé était retrouvé sans vie, comme des dizaines depuis 2018.
      ❌ Ni oubli Ni pardon !
      🕯️Retrouvons-nous avec pancartes/bougies/lampes frontales ce soir, pour ne pas laisser tomber dans l’oubli tous ces meurtres racistes et pour dénoncer les politiques assasines de l’Europe Forteresse.
      🔥Feu aux frontières !

      20h06. Ni oubli ni pardon. Pour cet homme, pour Blessing Mathew et tous les autres.

      20h20. Et mur par mur, et pierre par pierre, nous détruirons les centres de rétention. Feu aux frontières, feu à Frontex, feu à l’Europe forteresse.

      https://rebellyon.info/Briancon-Une-traque-meurtriere-raciste-de-25317
      #traque

    • Communiqué de Presse de Tous Migrants du 31 Octobre 2023

      Dans la nuit du 28 au 29 octobre, aux portes de Briançon, un homme a chuté d’une barre rocheuse dans la Durance où son corps sera retrouvé au matin. Une seconde personne qui l’accompagnait a été secourue, après avoir crié au secours pendant des heures.

      Comme nous le dénonçons inlassablement depuis 7 années, le passage de la frontière représente un risque mortel pour les personnes exilées en raison de la militarisation de la frontière au mépris de leur dignité et de leurs droits.
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      Malgré toutes nos alertes publiques, nos rapports documentant les atteintes aux droits, nos signalements au procureur, nos actions en justice, malgré également plusieurs victoires judiciaires dont la récente décision de la Cour de Justice de l’Union Européenne du 21 septembre confirmant l’illégalité des pratiques du gouvernement français en matière de contrôle et d’enfermement des personnes en migration aux frontières intérieures, la situation ne fait qu’empirer.

      Par exemple, la semaine dernière, une personne est tombée dans la Clarée, poursuivie par des policiers, après s’être cachée dans le col de l’Echelle, avoir vu ses compagnons de route arrêtés, dont une femme enceinte de 8 mois, et s’être perdue en haute-vallée vers les chalets de Laval. Cette personne a été repêché in extremis et emmené à l’hôpital par ces mêmes policiers.

      Après l’aide apportée aux régimes autoritaires des pays périphériques, et au rôle dévolu à l’agence européenne Frontex, militariser la frontière, utiliser la montagne en énième obstacle pour empêcher les personnes exilées d’arriver en France constituent une violence d’Etat. Ce ne sont pas des « migrants » sans âme ni existence, ce ne sont pas des individus « indésirables », ce ne sont pas des êtes « nuisibles » que notre pays rejette, mais des personnes, comme vous et nous, qui ont dû fuir leur pays. Ce sont des survivants.

      Le 28 octobre c’est Yusef qui perdait la vie. Depuis le 14 octobre il y a quelque part une famille qui attend avec anxiété des nouvelles de leur fils, frère, père, retrouvé noyé dans la Cerveyrette et toujours pas identifié. Le 7 août c’est Moussa qui est retrouvé mort à 2200 m d’altitude. Auparavant sept autres personnes ont péri dans nos montagnes : Blessing, Mamadi, Mohamed, Tamimou, Mohamed Ali, Fathallah, Ullah.

      Depuis la mise en place de cette politique illégale, illégitime, discriminatoire, démagogique, dangereuse et barbare, les souffrances et les morts s’additionnent, mais le gouvernement persiste et militarise toujours plus la frontière, pour un coût astronomique bien plus élevé que celui nécessaire à un accueil digne et respectueux du droit. La loi dite « Darmanin » en examen à partir du 6 novembre prévoit de durcir encore plus les conditions d’accueil, si ce mot a encore un sens au regard des conditions indignes infligées aux personnes exilées.

      Au nom de quoi ?

      Au nom de qui ?

      Nous ne sommes qu’en milieu d’automne, la neige est déjà présente en altitude et des températures négatives la nuit à Briançon sont annoncées.

      Nous appelons les autorités à respecter les droits fondamentaux, les forces de l’ordre à respecter la loi, et l’ensemble des citoyens à ne pas se laisser berner par les discours mensongers propagés au plus haut sommet de l’Etat.

      Nous appelons toutes les personnes révoltées comme nous, qui ne se résignent pas à considérer ces accidents comme une fatalité, à rejoindre les équipes de maraudes, à contacter les organisations solidaires de leur choix pour les renforcer, à dire haut et fort à nos côtés : Stop à la déshumanisation des personnes exilées, stop au racisme. Chaque vie compte. All lives matter.

      Un accueil digne est possible, une société plus équitable est nécessaire, et nous la construirons contre la haine, le racisme et la xénophobie.

    • Cronaca di un’altra morte annunciata. La frontiera continua ad uccidere.

      È una guerra contro ragazzi che hanno la colpa di cercare una terra in cui abitare e di aspirare a una vita dignitosa.

      Nella notte tra il 27 e 28 0ttobre 2023 un gruppo di 4 persone in cammino è stato intercettato dalla polizia, dopo che erano partiti nella notte da Claviere in direzione di Briançon. Dopo un primo tentativo di fuga, 2 sono stati fermati e gli altri 2 si sono ritrovati soli e privi di orientamento nella montagna, senza i telefoni. Dopo essersi nascosti hanno vagato per la montagna ritrovando la direzione solamente verso l’una del mattino del 29 ottobre 2023, costeggiando una falaise ormai prossima a Briançon. Youssef non ce l’ha fatta ed è precipitato per decine di metri e il suo corpo è stato ritrovato vicino al ponte Asfeld all’entrata della città. Il suo amico è rimasto tutta la notte aggrappato alla roccia, fino all’intervento del soccorso che lo ha riscattato verso le 11 del mattino.

      Il 14 ottobre un’altra persona in fuga era morta di frontiera, di cui però alla data attuale non conosciamo l’identità. Si è invisibili nella vita e poi anche nella morte. Il 7 di agosto altra vittima e in maggio 9 persone in cammino, salvate dal soccorso in quota, denunciano la presenza di un cadavere di cui descrivono nei particolari l’abito. Poi nessun riscontro se non la cortina di silenzio che accompagna queste morti

      Lo ripetiamo con rabbia e dolore: non è la montagna che uccide ma il sistema di frontiera; i morti nel Mediterraneo, a Cutro, a Pylos, nel Maghreb, in Libia e Tunisia, a Ventimiglia e sulle Alpi sono il risultato di una stessa pianificata politica dell’orrore.

      La militarizzazione della frontiera, la sospensione di Schengen, la caccia all’uomo di giorno e di notte da parte della Polizia di Frontiera, della Gendarmerie e dei militari di sentinella non fermano i flussi, ma producono morte. Le persone sono sempre più costrette a scegliere vie impervie e in quota mettendo a rischio la propria vita, oggi e ancor di più nei prossimi mesi con la neve e le temperature rigide.

      Denunciamo le responsabilità di questo disumano sistema sicuritario di frontiera, che semina morte in ogni dove.

      Denunciamo il trattamento sempre più violento della polizia in frontiera.

      Chiediamo che cessino le prassi illegali che non permettono alle persone di chiedere asilo e che cessino i respingimenti collettivi.

      Chiediamo che vengano rispettati i diritti e l’incolumità di uomini, donne e bambini.

      https://onborders.altervista.org/cronaca-di-unaltra-morte-annunciata-la-frontiera-continua-ad-u

    • Le corps découvert dans la Durance a été identifié comme étant celui d’un jeune Tchadien

      Son corps avait été découvert dans la Durance à Briançon le 29 octobre dernier. Le jeune homme, mort noyé dans la rivière après une chute depuis des falaises, a été formellement identifié comme étant #Yusef, un Tchadien âgé d’une trentaine d’années.

      https://www.ledauphine.com/societe/2023/11/28/le-corps-decouvert-dans-la-durance-a-ete-identifie-comme-etant-celui-d-u

    • The number of children reported killed in Gaza in just three weeks has surpassed the annual number of children killed across the world’s conflict zones since 2019, Save the Children said.

      Since October 7, more than 3,257 children have been reported killed, including at least 3,195 in Gaza, 33 in the West Bank, and 29 in Israel, according to the Ministries of Health in Gaza and Israel respectively. The number of children reported killed in just three weeks in Gaza is more than the number killed in armed conflict globally – across more than 20 countries – over the course of a whole year, for the last three years.

      Children make up more than 40% of the 7,703 people killed in Gaza, and more than a third of all fatalities across the occupied Palestinian territory and Israel. With a further 1,000 children reported missing in Gaza assumed buried under the rubble, the death toll is likely much higher.

      On Friday, Israeli forces announced “expanded ground operations” in the Gaza Strip, with Save the Children warning it will bring more deaths, injuries and distress while calling for an immediate ceasefire.

      Save the Children Country Director in the occupied Palestinian territory Jason Lee, said:

      “Three weeks of violence have ripped children from families and torn through their lives at an unimaginable rate. The numbers are harrowing and with violence not only continuing but expanding in Gaza right now, many more children remain at grave risk.

      "One child’s death is one too many, but these are grave violations of epic proportions. A ceasefire is the only way to ensure their safety. The international community must put people before politics – every day spent debating is leaving children killed and injured. Children must be protected at all times, especially when they are seeking safety in schools and hospitals.”

      It is reported that at least 6,360 children in Gaza have also been injured, as well as at least 180 children in the West Bank, and at least 74 children in Israel. More than 200 individuals, including children, remain hostages inside Gaza.

      The risk of children dying from injuries has never been higher, with the UN reporting that a third of hospitals across the Gaza Strip are no longer operational due to electricity cuts and a “total siege” by the Government of Israel blocking entry of goods such as fuel and medicine. According to Medecins Sans Frontiers/Doctors without Borders, resulting anaesthesia shortages have meant amputating children without pain relief.

      Save the Children is gravely concerned that the unfolding expanded ground operation in Gaza by Israeli forces will unavoidably result in more child casualties, with children’s bodies particularly vulnerable to the explosive weaponry.

      Save the Children calls for an immediate ceasefire. We call on all parties to the conflict to take immediate steps to protect the lives of children, and on the international community to support those efforts, as is their obligation.

      #Gaza #enfants #victimes #chiffres #statistiques #Palestine #Cisjordanie #Israël #morts

  • 26.10.2023 : Waseem i Mohsen zmarli w Polsce / Cześć ich pamięci
    Waseem et Mohsen sont morts en Pologne / Honneur à leur mémoire

    Szukali pokoju, lepszego życia. Chcieli pomóc swoim rodzinom. Pochodzili z państw targanych wojną i konfliktami.
    #Waseem_Abojesh z Syrii i #Mohsen_Ahmed_Hussein_Al-Huwaisek z Jemenu zmarli w Polsce w Puszczy Białowieskiej.
    Ich ciała odnalazły wolontariuszki Grupa Granica.
    Pogrzeb mężczyzn odbył się na cmentarzu w Narewce.

    Trad google translate :

    Ils cherchaient la paix, une vie meilleure. Ils voulaient aider leurs familles. Ils venaient de pays déchirés par la guerre et les conflits.
    Waseem Abojesh de Syrie et Mohsen Ahmed Hussein Al-Huwaisek du Yémen sont morts en Pologne dans la forêt de Białowieża.
    Leurs corps ont été retrouvés par des volontaires du Grupa Granica.
    Les funérailles des hommes ont eu lieu au #cimetière de #Narewka.


    https://www.facebook.com/watch/?v=863656465376288&extid=NS-UNK-UNK-UNK-AN_GK0T-GK1C&ref=sharing
    https://www.facebook.com/watch/live/?extid=NS-UNK-UNK-UNK-AN_GK0T-GK1C&ref=watch_permalink&v=713335326916771
    #vidéo #migrations #asile #réfugiés #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #Pologne #enterrement #funérailles

  • I confini non sono il luogo in cui accadono le violenze, sono il motivo per cui accadono le violenze
    https://www.meltingpot.org/2023/10/i-confini-non-sono-il-luogo-in-cui-accadono-le-violenze-sono-il-motivo-p

    Stazione di Sospel, Francia, ore 7.40. Nel paese della Val Roya passa il treno che collega Breil sur Roya a Nizza, all’interno poca gente. Appena il treno giunge alla stazione spuntano sette soldati e una dozzina di gendarmes. I militari circondano il treno, mitragliatrici in mano, mentre i poliziotti, a due a due, entrano nel treno, scrutano i passeggeri per rilevare soggettività razzializzate. Si fermano quando vedono due ragazzini, gli chiedono i documenti. I ragazzi glieli mostrano, vanno bene, i poliziotti scendono e il treno riparte. Stazione di Menton Garavan, Francia, ore 15.00. La situazione è identica, il treno (...)

  • En 2022, 624 SDF sont morts en France, un « drame sociétal scandaleux »
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2023/10/27/en-2022-624-sdf-sont-morts-un-drame-societal-scandaleux_6196795_3224.html

    Le nombre de sans domicile fixe en France a doublé en dix ans, avec plus de 330 000 personnes selon le dernier décompte de la Fondation Abbé Pierre en 2022. Les femmes, familles et mineurs sont de plus en plus nombreux à la rue.

    31/12/2017 les vœux du président au petit jésus

    « Je veux que nous puissions apporter un toit à toutes celles et ceux qui sont aujourd’hui sans-abri. Le gouvernement s’est beaucoup engagé dans cette direction ces derniers mois et a beaucoup amélioré les choses, mais il y a encore des situations qui ne sont pas acceptables, a déclaré Emmanuel #Macron à la télévision. Nous continuerons l’effort indispensable pour réussir (...) »

  • Guerre Israël-Hamas : à Kfar Bilu, dans la ferme des Polishuk, les volontaires ont remplacé les ouvriers
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/27/guerre-israel-hamas-a-kfar-bilu-dans-la-ferme-des-polishuk-les-volontaires-o

    Guerre Israël-Hamas : à Kfar Bilu, dans la ferme des Polishuk, les volontaires ont remplacé les ouvriers
    Par Raphaëlle Bacqué (Kfar Bilu, Israël, envoyée spéciale)
    Reportage Les Thaïlandais, employés à la cueillette des fruits, attendent d’être rapatriés dans leur pays. Les Palestiniens ne sont plus les bienvenus. Partout dans le pays, des bénévoles suppléent le manque de main-d’œuvre étrangère ou celle d’Israéliens rappelés par l’armée.
    Depuis des années, les Polishuk emploient pour la cueillette cinq ouvriers thaïlandais et deux Palestiniens de Gaza, logés sur place, dans ces maisons de bois qui donnent à cette ferme de Kfar Bilu, située à un peu plus d’une trentaine de kilomètres de Tel-Aviv, un petit air de banlieue américaine. Mais plus rien ne ressemble à « avant ». Depuis les attaques terroristes du 7 octobre, les Thaïlandais sont partis. Mardi, ils étaient alignés en longue file dans le hall de l’hôtel Intercontinental de Tel-Aviv, à attendre que l’ambassade de Thaïlande organise leur rapatriement. « Trois mille cinq cents des huit mille travailleurs venus en Israël ont déjà repris l’avion pour Bangkok », affirmait alors l’une des diplomates thaïlandaise. Et le flot ne tarit pas. Les deux ouvriers palestiniens ne reviendront pas non plus. « La police les a arrêtés », raconte encore Oded Polishuk, qui croit savoir qu’ils ont été emmenés jusqu’à Ramallah, la capitale de la Cisjordanie administrée par l’Autorité palestinienne, où se trouvent déjà de nombreux réfugiés. Depuis que la guerre menace, les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza détenteurs d’un permis de travail sont interdits de séjour en Israël. Par crainte des attentats, dit-on. D’ailleurs, les Polishuk n’en veulent plus. « Comment pourrait-on encore avoir confiance après ce qui s’est passé ? », lance le frère d’Oded, Gal, un ingénieur qui vient de s’engager dans l’armée.
    Devant les grands cageots de fruits, trois personnes s’activent. Ce sont des volontaires qui, depuis une dizaine de jours, arrivent partout dans les restaurants, les hôpitaux ou les fermes afin de remplacer les soldats mobilisés ou les ouvriers qui font défaut. Shiraz Salomon et Morian Menuhin font partie de ces bénévoles. « Dans la vie normale », comme dit Shiraz, ces deux quinquagénaires, amis de plus de vingt ans, sont tous deux associés dans un cabinet d’architectes de Tel-Aviv. Jusque-là, ils rénovaient, à Jaffa, ce vieux quartier collé à Tel-Aviv où vivent juifs et arabes israéliens, des maisons et de beaux lofts de briques et de bois, que Shiraz montre sur son téléphone portable. « Victim of love », lit-on sur son tee-shirt pendant qu’elle trie de grosses grenades rouges. C’est une fille de gauche, charmante, généreuse, tout à fait « bobo ». Lui est une sorte de géant, bonhomme et rassurant.
    Alors qu’ils avaient manifesté de concert, ces derniers mois, contre le gouvernement Nétanyahou, Shiraz et Morian ont cessé de parler de politique. « Pour éviter de trop s’engueuler, dit-elle, parce qu’il a viré dans la paranoïa et la guerre, quand je reste attachée à la paix avec les Palestiniens. » Cela fait amèrement sourire Morian, qui la juge « naïve ». Mais enfin, ils sont venus tous les deux accomplir ce travail harassant de tri « plutôt que de ressasser toute la journée en regardant les nouvelles angoissantes à la télé ».
    Dans les champs, trois autres volontaires cueillent des clémentines. Ceux-là sont des Français venus en Israël il y a une douzaine d’années, d’un tout autre style que les architectes de Tel-Aviv. (...) ».

    #Covid-19#migrant#migration#israel#gaza#palestinien#thailandais#travailleurmigrant#economie#conflit#maindoeuvre#crise#mortalite

  • A Dubaï, des migrants ont travaillé sous 42 °C pour que les bâtiments de la COP28 soient prêts à temps
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/10/27/a-dubai-des-ouvriers-migrants-ont-trime-sous-la-chaleur-pour-que-les-batimen

    A Dubaï, des migrants ont travaillé sous 42 °C pour que les bâtiments de la COP28 soient prêts à temps
    Par Ynès Khoudi
    Travailler sous 42 °C et un soleil écrasant, pour que les Etats du monde se réunissent au plus grand sommet annuel concernant la lutte contre le réchauffement climatique. Une enquête de l’ONG britannique FairSquare, publiée le 20 octobre, révèle que des ouvriers migrants, originaires d’Afrique et d’Asie du Sud, auraient travaillé début septembre à la rénovation des bâtiments de l’Expo City sous la chaleur.
    Ce sont ces locaux qui accueilleront les chefs d’Etat, les représentants et les médias lors de la COP28 du 30 novembre au 12 décembre à Dubaï, aux Emirats arabes unis, première Conférence des parties à consacrer toute une journée à l’impact du changement climatique sur la santé. « Ils devraient commencer par s’occuper de cette question localement, là où des ouvriers migrants préparent les bâtiments de l’Expo City sous des températures qui font faire des malaises aux touristes », déclare James Lynch, fondateur et codirecteur de l’ONG.
    Selon les témoignages recueillis par les chercheurs, ainsi que les preuves visuelles qui ont été consultées par Le Monde, des ouvriers, dont le nombre est évalué entre 20 et 30, travaillaient, portaient des charges lourdes dans des chaleurs extrêmes et à un haut niveau d’humidité à des heures où le travail n’est pas légal aux Emirats.
    Le travail en extérieur est interdit, depuis une résolution ministérielle adoptée en 2022, de 12 h 30 à 15 heures du 15 juin au 15 septembre, tant les chaleurs peuvent se montrer extrêmes durant l’été. Les éléments avancés par FairSquare montrent que cette règle aurait été violée, en dépit des risques réels pour la santé des travailleurs. « Les risques du travail sous des chaleurs extrêmes peuvent être de court terme ou de long terme, explique Barrak Alahmad, chercheur au département de la santé environnementale à l’université Harvard (Etats-Unis), qui a notamment étudié les effets de l’environnement sur la santé des ouvriers migrants au Koweït. Il y a évidemment les risques d’insuffisance cardiaque, de crise cardiaque, les coups de chaleur potentiellement mortels, mais aussi des problèmes rénaux, avec des ouvriers qui finissent sous dialyse après quelques années. »
    Le chercheur souligne également les risques d’accidents du travail, qu’il juge « moins considérés », alors que, sous la pression de la température, les facultés mentales peuvent être altérées, ce qui peut mener à de graves accidents. « Quand on dépasse 40 degrés, le risque d’avoir un accident du travail grave augmente de 20 % comparé à la température estivale moyenne, qui est de 27 degrés. » Critique de la politique du mid-day ban, Barrak Alahmad précise : « Qui a dit qu’un corps ne pouvait pas souffrir de la chaleur à 10 heures du matin ? Ce type de politique n’est aucunement basé sur la science, qui ne raisonne pas en matière d’horaires. » Dans la région du Golfe, la température peut dépasser 40 degrés entre cent et cent cinquante jours par an.
    Pour que les aménagements soient prêts d’ici à la fin novembre, les ouvriers racontent dans des témoignages récoltés par FairSquare qu’ils ont dû outrepasser les risques malgré les douleurs. « La semaine dernière, j’ai cru mourir à chaque seconde passée à l’extérieur, mais il faut bien toucher un salaire », raconte l’un. Un autre travailleur s’exprime : « Bien sûr, j’ai des migraines et des vertiges, tout le monde en a avec cette chaleur, ce temps n’est pas fait pour les humains, je pense. » « La COP28 n’est que dans quelques semaines. La majorité des travaux se font le soir, mais certains doivent être faits à chaque moment possible. Nous n’avons plus de temps, on doit finir », conclut un ouvrier.
    En 2021, les chantiers de l’Expo 2020 avaient fait scandale pour le traitement des travailleurs migrants : les responsables de l’émirat avaient annoncé que trois ouvriers étaient morts et plus de soixante-dix grièvement blessés. Au Qatar, pays voisin, c’est la Coupe du monde de football 2022 qui avait été pointée du doigt, le Guardian révélant que 6 500 ouvriers seraient décédés en travaillant sur les infrastructures sportives entre 2010 et 2022.La version disponible en ligne de l’enquête de FairSquare, nommée « Ce temps n’est pas fait pour les humains », ne contient pas les preuves visuelles détenues par l’association ou de détails méthodologiques. « Faire de la recherche aux Emirats arabes unis, c’est très dangereux, affirme James Lynch. Nous étions obligés de publier ainsi pour que tout le monde soit en totale sécurité. C’est un symptôme de la crise des droits humains en cours aux Emirats. »
    Après les « printemps arabes », en 2011, et une pétition demandant des élections au suffrage universel dans l’Etat fédéral, le gouvernement des Emirats a resserré la surveillance et compliqué la diffusion de critiques. En 2018, un doctorant britannique, Matthew Hedges, a été arrêté, puis condamné à perpétuité pour espionnage supposé, lorsqu’il était en voyage de recherche pour sa thèse, qui portait sur les conséquences des « printemps arabes » sur les Emirats. Il a été gracié en novembre 2018, lors de la fête nationale, après les prémices d’une querelle diplomatique.

    #Covid-19#migration#migrant#dubai#travailleurmigrant#droithumain#cop28#emiratsarabesunis#sante#mortalite#rechauffementclimatique

  • « Non, l’aide médicale d’Etat n’est pas un scandaleux appât pour migrants ! »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/10/25/non-l-aide-medicale-d-etat-n-est-pas-un-scandaleux-appat-pour-migrants_61964

    « Non, l’aide médicale d’Etat n’est pas un scandaleux appât pour migrants ! »
    Tribune Nicolas Clément
    L’aide médicale d’Etat (AME) fait-elle de la France, comme le pense la droite, une sorte d’« open bar » sanitaire pour migrants ? D’abord un chiffre : l’AME représenterait près de 1,2 milliard d’euros, selon un rapport, publié en mai, de la commission des finances, de l’économie générale et du contrôle budgétaire de l’Assemblee nationale sur « l’évaluation du coût des soins dispensés aux étrangers en situation irrégulière ».
    Très élevé en apparence, ce chiffre est à comparer au total de l’Assurance-maladie qui s’élevait à 236 milliards en 2022, montrent les données officielles de la direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees) ; ainsi, cette aide ne compte que pour 0,5 % du total des dépenses de santé. En 2022, 411 364 personnes en ont bénéficié, soit, sur 67 millions de Français, un taux de 0,6 %.Contrairement à ce qui est bien souvent affirmé, le poids des bénéficiaires de l’AME dans le total des dépenses de santé est inférieur à leur poids démographique et leur « consommation sanitaire » est d’environ 16 % en dessous de la moyenne française. Par ailleurs, une étude de l’Institut de recherche et de documentation en économie de la santé (Irdes) de l’université de Bordeaux estimait en novembre 2019 que seul un sans-papiers éligible sur deux en bénéficiait.Mais au fait, pourquoi avoir créé, en 1999, cette aide, régulièrement discutée ? Ses concepteurs avaient deux buts ; l’un humanitaire, pour assurer la couverture santé de personnes en situation difficile ; l’autre de santé publique, pour éviter les maladies contagieuses et ainsi nous protéger. Et c’est la somme de ces deux buts qui justifie ce dispositif. Or, souvent, seul le motif humanitaire est retenu dans les débats – soit pour le brandir en avant, soit pour le rejeter vigoureusement –, le motif sanitaire étant, lui, la plupart du temps, oublié.
    Pourtant, si on l’intégrait, le premier questionnement ne porterait pas sur le coût de l’AME mais sur la nécessité de tout faire pour limiter les non-recours. Paradoxe : pendant les deux ans de la crise sanitaire du Covid, on n’a cessé de nous alerter sur les risques de contamination alors que certains veulent soudain supprimer ce dispositif qui, en soignant les malades, limite les risques contagieux ! Du côté des bénéficiaires, la théorie de « l’appel d’air » est très loin d’être vérifiée, comme le montre le faible taux de recours déjà évoqué. L’expérience de terrain dans l’accompagnement vers la couverture médicale de très nombreux Roms roumains corrobore ces analyses de l’Irdes : la constitution du dossier de demande d’AME n’est pas simple et les personnes concernées ne s’y attellent que lorsqu’elles ont des soucis de santé, ce qui est loin d’être le plus courant.
    Il faut le répéter : même s’il y a des exceptions, la très grande majorité des étrangers qui viennent en France veulent avant tout un travail et des revenus et ne sont pas motivés par les protections sociales. Non, l’aide médicale d’Etat n’est pas un scandaleux appât pour migrants ! Et heureusement, car les conditions d’accès sont de plus en plus rudes. Un exemple ?
    Toute première demande d’AME doit être apportée en mains propres au service concerné ; on ne peut plus se contenter d’un envoi postal. Mais on perd ainsi un temps considérable de trajet et de file d’attente au guichet, et il faut désormais être accompagné d’un travailleur social pour pouvoir expliquer ce qu’on a répondu sur les divers documents exigés pour la demande. Trop lourde, cette étape pousse souvent à l’abandon.Cette mesure (ainsi que d’autres rendant l’accès plus difficile à l’AME) a été préconisée par un rapport conjoint de l’inspection générale des finances et de l’inspection générale de l’action sociale. Selon ses auteurs, 20 à 30 % des bénéficiaires d’une carte AME retireraient celle-ci dans un délai de plus de deux mois après notification. Cela s’expliquerait « dans certains cas par le fait que la personne réside dans son pays d’origine et ne prévoit un retour en France et un retrait de la carte AME qu’en cas de besoin de soins ».
    D’abord quelle est l’ampleur du « certains cas » qui, s’il n’est mesuré, n’a pas beaucoup de sens ? Surtout, c’est méconnaître la façon dont ces personnes reçoivent une information par courrier : un très grand nombre n’ont pas d’adresse physique, mais seulement une adresse postale gérée par une association domiciliatrice, dont les horaires ne sont pas toujours compatibles avec ceux des bénéficiaires, surtout s’ils travaillent ou si leur lieu de vie (au gré d’expulsions) s’est beaucoup éloigné du lieu de la domiciliation. Dès lors, le temps entre l’arrivée d’un courrier et sa récupération par l’intéressé est souvent fort long.
    Autre exemple de méconnaissance : on ne pouvait, au moment de la publication du rapport, demander l’AME qu’après trois mois de résidence en France, ce qui se vérifie en regardant le passeport et les derniers visas qui y figurent. Mais les auteurs ajoutaient qu’il « est probable que les personnes arrivées depuis moins de trois mois, aient renouvelé leur passeport auprès du consulat de leur pays » pour faire disparaître leur visa. On comprend mal la logique.
    Lire aussi : Article réservé à nos abonnés « La réforme de l’aide médicale d’Etat est une triple faute morale, économique et sanitaire »Mais, à la suite de la publication de ce rapport, le délai a changé : il est désormais de trois mois… après les trois premiers mois passés en France comme « touriste ». Il faut donc désormais avoir passé au moins six mois en France avant de pouvoir lancer une demande d’AME.
    Face à cette aide médicale, deux politiques sont actuellement à l’œuvre : l’une, directe et brutale, souhaitée notamment par Gérald Darmanin, ministre de l’intérieur, vise à la supprimer et la remplacer par un dispositif beaucoup plus limité ; l’autre, plus discrète mais très pernicieuse, consiste à accroître les obstacles et réduire de facto la proportion de bénéficiaires parmi ceux qui y seraient éligibles. A l’inverse de ces deux options, il importe de défendre l’AME, aussi bien par humanité que pour préserver notre population.
    Et cessons de pourrir la vie de ceux qui arrivent en France : dans De l’humiliation : le nouveau poison de notre société (Les liens qui libèrent, 2022) Olivier Abel montre bien les effets terribles à long terme des humiliations subies…
    Nicolas Clément est auteur de « La Précarité pour tout bagage. Un autre regard sur les Roms » (éditions de l’Atelier, 2022) et de « Une Soirée et une nuit (presque) ordinaires avec les sans-abri » (éditions du Cerf, 2015).

    #Covid-19#migrant#migration#france#AME#politiquemigratoire#accueil#asile#sante#mortalite

  • Italie : SOS Méditerranée forcée de gagner un port « lointain » pour débarquer 29 migrants
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/25/italie-sos-mediterranee-forcee-de-gagner-un-port-lointain-pour-debarquer-29-

    Italie : SOS Méditerranée forcée de gagner un port « lointain » pour débarquer 29 migrants
    Le Monde avec AFP
    Publié le 25 octobre 2023 à 20h04
    L’Ocean Viking, navire-ambulance de SOS Méditerranée, qui a secouru vingt-neuf migrants au large de la Libye mardi, devra débarquer ces rescapés à Ravenne, en Italie, un port « éloigné » de sa position actuelle impliquant « six jours de navigation supplémentaires », a dénoncé mercredi 25 octobre, l’ONG. « Après avoir passé huit heures en mer », ces personnes rescapées, qui « viennent en majorité de Syrie et du Soudan », deux pays en guerre, sont « épuisées », a ajouté SOS Méditerranée, précisant qu’elles sont désormais prises en charge à bord par ses équipes et celles de la Fédération internationale des sociétés de la Croix-Rouge et du Croissant-Rouge.
    A la suite d’un appel de détresse d’Alarm Phone – un numéro utilisé par les migrants rencontrant des difficultés lors de leur traversée de la Méditerranée – l’Ocean Viking a secouru mardi 24 octobre après-midi vingt-neuf personnes qui se trouvaient sur « une barque en fibre de verre impropre à la navigation dans les eaux internationales au large de la Libye », a rapporté dans un communiqué l’ONG basée à Marseille. Le centre de coordination des secours maritimes en Italie a demandé au bateau de l’ONG de mettre le cap vers le port éloigné de Ravenne, situé à 1 613 kilomètres, pour pouvoir débarquer les rescapés. Cette destination, à six jours de navigation, privera l’Ocean Viking « de toute possibilité de rechercher et de secourir des femmes, des hommes et des enfants en détresse en Méditerranée centrale » pendant un long laps de temps, a dénoncé l’ONG.L’Italie a récemment adopté un décret qui entrave en partie les activités des navires d’ONG, celles-ci étant désormais forcées de transporter les personnes secourues vers un port – souvent très lointain – dès la première opération, les empêchant de facto d’enchaîner les sauvetages. SOS Méditerranée a secouru près de 39 000 personnes en Méditerranée depuis 2016, principalement en Méditerranée centrale, la route migratoire la plus dangereuse du monde. Depuis janvier, 2 166 migrants ont disparu sur cette route, selon l’Organisation internationale pour les migrations, un chiffre bien supérieur aux 1 417 disparus en 2022.

    #Covid-19#migrant#migration#italie#mediterranee#traversee#routemigratoire#ong#humanitaire#alarmephone#sosmediterranee#sante#mortalite#libye#syrie#soudan

  • « Contrôler » les migrations : entre laisser-mourir et permis de tuer

    À l’heure où le Conseil européen se réunit à Bruxelles, les 26 et 27 octobre 2023, pour évoquer, dans un monde en plein bouleversement, le renforcement des frontières européennes, le réseau Migreurop rappelle le prix exorbitant de cette #surenchère_sécuritaire et la #responsabilité accablante des États européens dans la #mise_en_danger constante des personnes en migration, qui tentent d’exercer leur #droit_à_la_mobilité au prix de leur vie.

    Depuis plus de 30 ans, la lutte contre l’immigration dite « clandestine » est la priorité des États européens, qui ont adopté diverses stratégies visant au fil des années à renforcer les #contrôles_migratoires et la sécuritisation des frontières des pays de destination, de transit et de départ. Quoi qu’il en coûte. Y compris au prix de vies humaines, les #morts_en_migration étant perçues par les autorités comme une conséquence dommageable de cette même « lutte ».

    Comme le dénonçait déjà Migreurop en 2009, « nombreuses sont les #frontières où tombent des dizaines de migrants, parfois tués par les #forces_de_l’ordre : des soldats égyptiens tirant à vue sur des Soudanais et des Érythréens à la frontière israélienne ; des soldats turcs abattant des Iraniens et des Afghans ; la marine marocaine provoquant sur les côtes d’Al Hoceima le naufrage de 36 personnes en partance pour l’Espagne (…) en perforant leur zodiac à coups de couteaux ; des policiers français à Mayotte faisant échouer volontairement des embarcations (Kwassa-kwassa) pour arrêter des migrants, engendrant ainsi la noyade de plusieurs d’entre eux. En Algérie, au Maroc, des migrants africains sont refoulés et abandonnés dans le désert, parfois miné, sans aucun moyen de subsistance » [1].

    Si l’objectif sécuritaire de #surveillance et #militarisation_des_frontières européennes reste le même, la stratégie mise en œuvre par les États européens pour ne pas répondre à l’impératif d’accueil des populations exilées a évolué au fil des années. Depuis des décennies, les « drames » se répètent sur le parcours migratoire. Ils ne relèvent en aucun cas de la #fatalité, de l’#irresponsabilité des exilé·e·s (ou de leurs proches [2]), du climat ou de l’environnement, de l’état de la mer, ou même d’abus de faiblesse de quelconques trafiquants, mais bien d’une politique étatique hostile aux personnes exilées, développée en toute conscience à l’échelle européenne, se traduisant par des législations et des pratiques attentatoires aux droits et mortifères : systématisation à l’échelle européenne des #refoulements aux portes de l’Europe [3], déploiement de dispositifs « anti-migrants » le long des frontières et littoraux (murs et clôtures [4], canons sonores [5], barrages flottants [6], barbelés à lames de rasoir [7], …), conditionnement de l’aide au développement à la lutte contre les migrations [8], #criminalisation du sauvetage civil [9]... Une stratégie qualifiée, en référence au concept créé par Achille Mbembe [10], de « #nécro-politique » lors de la sentence rendue par le Tribunal Permanent des Peuples en France, en 2018 [11].

    Déjà en août 2017, le rapport relatif à « la mort illégale de réfugiés et de migrants » de la rapporteuse spéciale du Conseil des droits de l’Homme onusien sur les exécutions extrajudiciaires, sommaires ou arbitraires, mettait en évidence « de multiples manquements des États en matière de respect et de protection du #droit_à_la_vie des réfugiés et des migrants, tels que des homicides illégaux, y compris par l’emploi excessif de la force et du fait de politiques et pratiques de #dissuasion aggravant le #danger_de_mort » [12].

    Mettant en place une véritable stratégie du #laisser-mourir, les États européens ont favorisé l’errance en mer en interdisant les débarquements des bateaux en détresse (Italie 2018 [13]), ont retiré de la mer Méditerranée les patrouilles navales au bénéfice d’une surveillance aérienne (2019 [14]), signe du renoncement au secours et au sauvetage en mer, ou en se considérant subitement « ports non-sûrs » (Italie et Malte 2020 [15]). Migreurop a également pointé du doigt la responsabilité directe des autorités et/ou des forces de l’ordre coupables d’exactions à l’égard des exilé·e·s (Balkans 2021 [16]), ou encore leur franche complicité (UE/Libye 2019 [17]).

    Le naufrage d’au moins 27 personnes dans la Manche le 24 novembre 2021 [18], fruit de la non-assistance à personnes en danger des deux côtés de la frontière franco-britannique, est une illustration de cette politique de dissuasion et du laisser-mourir. Le #naufrage de #Pylos, le 14 juin 2023, en mer Ionienne [19], est quant à lui un exemple d’action directe ayant provoqué la mort de personnes exilées. La manœuvre tardive (accrocher une corde puis tirer le bateau à grande vitesse) des garde-côtes grecs pour « remorquer » le chalutier sur lequel se trouvaient environ 700 exilé·e·s parti·e·s de Libye pour atteindre les côtes européennes, a probablement causé les remous qui ont fait chavirer le bateau en détresse et provoqué la noyade d’au moins 80 personnes, la mer ayant englouti les centaines de passager·e·s disparu·e·s.

    Le rapport des Nations unies de 2017 [20] pointe également les conséquences de l’#externalisation des politiques migratoires européennes et indique que « les autres violations du droit à la vie résultent de politiques d’extraterritorialité revenant à fournir aide et assistance à la privation arbitraire de la vie, de l’incapacité à empêcher les morts évitables et prévisibles et du faible nombre d’enquêtes sur ces morts illégales ». Le massacre du 24 juin 2022 aux frontières de Nador/Melilla [21], ayant coûté la vie à au moins 23 exilés en partance pour l’Espagne depuis le Maroc, désignés comme des « assaillants », 17 ans après le premier massacre documenté aux portes de Ceuta et Melilla [22], est un clair exemple de cette externalisation pernicieuse ayant entraîné la mort de civils. Tout comme les exactions subies en toute impunité ces derniers mois par les exilé·e·s Noir·e·s en Tunisie, en pleine dérive autoritaire, fruits du #racisme_structurel et du #marchandage européen pour le #contrôle_des_frontières [23].

    Nous assistons ainsi ces dernières années à un processus social et juridique de légitimation de législations et pratiques étatiques illégales visant à bloquer les mouvements migratoires, coûte que coûte, ayant pour conséquence l’abaissement des standards en matière de respect des droits. Un effritement considérable du droit d’asile, une légitimation confondante des refoulements – « légalisés » par l’Espagne (2015 [24]), la Pologne (2021 [25]) et la Lituanie (2023 [26]) –, une violation constante de l’obligation de secours en mer, et enfin, un permis de tuer rendu possible par la progressive #déshumanisation des personne exilées racisées, criminalisées pour ce qu’elles sont et représentent [27].

    Les frontières sont assassines [28] mais les États tuent également, en toute #impunité. Ces dernières années, il est manifeste que les acteurs du contrôle migratoire oscillent entre #inaction et action coupables, entre laisser-mourir (« let them drown, this is a good deterrence » [29]) et permis de tuer donné aux acteurs du contrôle frontalier, au nom de la guerre aux migrant·e·s, ces dernier·e·s étant érigé·e·s en menace(s) dont il faudrait se protéger.

    Les arguments avancés de longue date par les autorités nationales et européennes pour se dédouaner de ces si nombreux décès en migration sont toujours les mêmes : la défense d’une frontière, d’un territoire ou de l’ordre public. Les #décès survenus sur le parcours migratoire ne seraient ainsi que des « dommages collatéraux » d’une #stratégie_de_dissuasion dans laquelle la #violence, en tant que moyen corrélé à l’objectif de non-accueil et de mise à distance, est érigée en norme. L’agence européenne #Frontex contribue par sa mission de surveillance des frontières européennes à la mise en danger des personnes exilées [30]. Elle est une composante sécuritaire essentielle de cette #politique_migratoire violente et impunie [31], et de cette stratégie d’« irresponsabilité organisée » de l’Europe [32].

    Dans cet #apartheid_des_mobilités [33], où la hiérarchisation des droits au nom de la protection des frontières européennes est la règle, les décès des personnes exilées constituent des #risques assumés de part et d’autre, la responsabilité de ces morts étant transférée aux premier·e·s concerné·e·s et leurs proches, coupables d’avoir voulu braver l’interdiction de se déplacer, d’avoir exercé leur droit à la mobilité… A leurs risques et périls.

    Au fond, le recul que nous donne ces dernières décennies permet de mettre en lumière que ces décès en migration, passés de « évitables » à « tolérables », puis à « nécessaires » au nom de la protection des frontières européennes, ne sont pas des #cas_isolés, mais bien la conséquence logique de l’extraordinaire latitude donnée aux acteurs du contrôle frontalier au nom de la guerre aux migrant·e·s 2.0. Une dérive qui se banalise dans une #indifférence sidérante, et qui reste impunie à ce jour...

    Le réseau Migreurop continuera d’œuvrer en faveur de la liberté de circulation et d’installation [34] de toutes et tous, seule alternative permettant d’échapper à cette logique criminelle, documentée par nos organisations depuis bien trop longtemps.

    https://migreurop.org/article3211.html
    #nécropolitique #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #guerre_aux_migrants

  • 🟥 Au moins 624 personnes sans-abri sont mortes en 2022, selon un décompte du collectif Les Morts de la rue...

    Au moins 624 personnes vivant dans la rue ou en structures d’hébergement provisoire sont mortes en 2022, selon un rapport publié par le collectif Les Morts de la rue, vendredi 27 octobre. Il s’agit d’un « drame sociétal scandaleux », a-t-il commenté dans un communiqué. Ce chiffre est stable par rapport à l’année précédente. D’après les données qu’il a recueillies, 87% de ces personnes étaient des hommes, plus nombreux à vivre à la rue et pour des durées plus longues. Ces personnes SDF sont décédées avec une « très grande prématurité » : à 49 ans en moyenne, soit un écart d’espérance de vie de plus de 30 ans avec la population générale (...)

    #sansabris #morts #pauvreté #inégalités

    https://www.francetvinfo.fr/societe/au-moins-624-personnes-sans-abri-sont-mortes-l-an-dernier-selon-un-deco

  • C’était 2019...

    Asphyxiés dans un camion pour l’Angleterre

    En 2019, 39 Vietnamiens meurent dans une remorque. Une conséquence de l’environnement hostile aux exilés voulu par le gouvernement britannique.

    JJe meurs, je ne peux pas respirer. » Ce sont les derniers mots que Pham Thi Tra My a envoyés par SMS à sa mère, dans la nuit du 22 au 23 octobre 2019. La jeune femme, âgée de 26 ans, avait quitté le Viêtnam quelques semaines plus tôt et espérait gagner l’Angleterre. Pham Thi Tra My a été retrouvée sans vie à l’arrière d’un camion frigorifique, dans une zone industrielle de la ville de Grays, à vingt kilomètres à l’est de Londres. Elle n’était pas seule : trente-huit compatriotes, trente-et-un hommes et sept femmes, sont morts par asphyxie avec elle, dans d’atroces conditions. Tous avaient passé plus de dix heures dans cette remorque hermétique, dont le système de réfrigération avait été coupé. Ils font partie des 376 exilés disparus à la frontière franco-britannique entre 1999 et le 15 août 2023, dont Les Jours racontent les vies et les morts dans cette série (lire l’épisode 1, « Voir Calais et mourir, 367 fois ») et dans le « Mémorial de Calais », un outil interactif inédit (à retrouver en bas de page).

    Pham Thi Tra My était originaire de Nghen, une ville de la province de Ha Tinh, dans le centre du Viêtnam. « La majorité des trente-neuf victimes de cette traversée mortelle sont originaires de régions qui sont non seulement les moins développées du pays, mais aussi les plus vulnérables au changement climatique actuel », souligne Danielle Tan, docteure en science politique et coautrice d’une enquête de terrain auprès des exilés vietnamiens bloqués à la frontière franco-britannique. « À la différence des boat people des années 1970, qui venaient principalement du Sud du Viêtnam, les exilés actuels sont pour la plupart originaires du centre et du Nord du pays », souligne-t-elle. Des régions qui, par le passé, ont fourni la plupart des travailleurs indochinois réquisitionnés pendant la Seconde Guerre mondiale. « Ce ne sont toutefois pas les habitants les plus pauvres de ces régions qui décident de partir, précise la chercheuse indépendante. Car ce voyage implique d’importantes ressources, notamment financières. » Pham Thi Tra My a ainsi payé au moins 20 000 euros pour rejoindre le Royaume-Uni. « La plupart du temps, ce sont les proches qui se cotisent pour financer le voyage d’un jeune de la famille, une dette qui devra ensuite être remboursée. » Pham Thi Tra My quitte Nghen en bus le 3 octobre 2019, direction Hanoï, la capitale, puis se rend en Chine en voiture, où elle reste dix jours avant de s’envoler pour Paris, grâce à un visa de touriste fourni par un passeur.

    Les réseaux de passeurs ressemblent au secteur de la logistique avec ses multiples acteurs dont l’objectif est de faire circuler des marchandises

    Parmi les autres victimes originaires de la province de Ha Tinh se trouvent deux cousins, Hoang Van Tiep, 18 ans, et Nguyen Van Hung, 33 ans. Leur périple vers l’Europe a commencé deux ans plus tôt. En 2017, le premier rallie la France via un passage par la Russie. Le second suit le même itinéraire un an plus tard. « De nombreux Vietnamiens souhaitant aller en Europe font étape en Russie en voyageant avec un simple visa de touriste », explique Mimi Vu, experte indépendante sur la traite des êtres humains, basée à Hô Chi Minh-Ville. « Mais les choses ont changé avec l’épidémie de Covid et surtout depuis l’agression russe en Ukraine. Désormais, rejoindre l’Europe est devenu plus compliqué. » Entre le Viêtnam et les anciens pays du bloc communiste, des liens ont perduré malgré la chute du mur. « Pendant la guerre froide, des étudiants vietnamiens sont partis se former en Union soviétique, en Pologne, en Hongrie ou bien en Allemagne de l’Est. C’est de cette manière que s’est établie la diaspora vietnamienne dans cette région du monde », développe l’analyste. Aujourd’hui encore, de nombreux pays d’Europe centrale et de l’Est mettent en œuvre des programmes d’emplois saisonniers avec des pays d’Asie du Sud-Est. « L’Europe centrale et orientale manque sérieusement de main-d’œuvre dans les secteurs de l’industrie, du bâtiment ou encore de l’agriculture », constate Mimi Vu, avant de souligner que « deux victimes de la traversée mortelle d’octobre 2019 étaient arrivées en Europe avec des visas de travail temporaire ».

    Le recours aux passeurs permet ensuite de traverser l’Europe d’est en ouest. « Décrire ces réseaux comme étant organisés, avec au sommet de la pyramide un chef et en bas une peuplade de migrants en attente d’être transbahutés, est une erreur », explique cependant Danielle Tan. « Le passeur, c’est ton oncle, c’est ton cousin, c’est surtout la personne qui a les contacts pour continuer le trajet. Au final, c’est un peu de la débrouille. » Mimi Vu décrit, elle, une organisation qui ressemble « au vaste secteur de la logistique », avec ses multiples acteurs dont l’objectif est de faire circuler des marchandises. « Le container que vous voulez envoyer du Viêtnam jusqu’en Europe passe d’une entreprise à une autre, sans qu’elles ne se connaissent toutes et sans que vous ne les connaissiez toutes. Là, c’est pareil, mais avec des êtres humains. »

    Les conditions de travail déplorables, voire proches de l’exploitation, et l’espoir de gagner mieux sa vie ailleurs ont probablement joué dans le choix de continuer la route vers l’Angleterre.
    Mimi Vu, experte indépendante sur la traite des êtres humains

    En France, Hoang Van Tiep, le plus jeune des cousins, trouve du travail comme plongeur dans un restaurant. Il y travaille pendant plusieurs mois. En septembre 2019, il dit à sa famille vouloir se rendre au Royaume-Uni. « Les conditions de travail déplorables, voire proches de l’exploitation, et l’espoir de gagner mieux sa vie ailleurs ont probablement joué dans le choix de continuer la route vers l’Angleterre », suggère Mimi Vu. Le 21 octobre 2019, le jeune homme écrit à ses parents et leur demande 13 000 dollars (12 000 euros) pour passer en Angleterre. Ce sont les derniers messages échangés avec ses proches restés au pays.

    Le 22 octobre au matin, Pham Thi Tra My prend, elle, un taxi depuis Paris qui la dépose au milieu d’une zone industrielle de Bierne, une ville du Nord à quelques kilomètres au sud de Dunkerque. Elle est rejointe par d’autres exilés vietnamiens, venus de Bruxelles ou de Dunkerque, dont Hoang Van Tiep et son cousin. Quelques instants plus tard, un poids lourd se gare à proximité du groupe, caché près d’un bâtiment agricole. Ils grimpent à l’arrière du camion, qui prend aussitôt la direction du port de Zeebruges, en Belgique.

    Peu avant 14 heures, le chauffeur, Eamonn Harrison, un Irlandais de 22 ans qui dira lors du procès qu’il regardait Netflix tous rideaux fermés quand sont entrés les migrants, détache la remorque sur les quais du port belge. Elle est embarquée une heure plus tard sur le ferry Clementine à destination de Purfleet, en Angleterre. La durée de la traversée est d’environ huit heures. Au fond du ferry, dans la remorque hermétique, la température atteint 38 degrés dans la soirée, l’oxygène vient à manquer, la panique gagne les passagers. Certains exilés tentent de défoncer la paroi à l’aide d’une barre de fer, mais n’y parviennent pas. À 19 h 37, une des victimes, Nguyen Tho Tuan, écrit à ses proches : « Je suis désolé, je ne peux pas prendre soin de vous, je ne peux pas respirer. » Leur lente agonie se poursuit toute la soirée. Le Clementine accoste les côtes anglaises peu après minuit. Les trente-neuf victimes ne seront découvertes qu’une heure plus tard par la police.

    Ces morts sont surtout la conséquence des politiques d’“environnement hostile” déployées par les autorités britanniques.
    Kay Stephens, membre du collectif Remember & Resist

    « Le lendemain, nous avons décidé d’organiser une veillée devant le Home Office [l’équivalent du ministère de l’Intérieur, ndlr] à Westminster, à Londres. Il y avait beaucoup de colère et de tristesse, en particulier dans les diasporas de l’Asie de l’Est et du Sud-Est », se souvient Kay Stephens, membre du collectif Remember & Resist, né peu après. D’autres commémorations ont lieu à travers le Royaume-Uni, de Belfast à Glasgow. « Rapidement, dans le discours des médias et des autorités, une seule responsabilité a été pointée, celle des passeurs », déplore l’activiste, qui ajoute que « voir la ministre de l’Intérieur, Priti Patel, dire sur Twitter qu’elle est “choquée et attristée”, c’est oublier que ces morts sont surtout la conséquence des politiques d’“environnement hostile” déployées par les autorités britanniques ».

    Au cours de la veillée devant Westminster, « un militant de la communauté chinoise, Jabez Lam, a pris la parole et rappelé que, vingt ans plus tôt, cinquante-huit exilés chinois étaient morts dans des circonstances similaires », reprend Kay Stephens. C’était le 18 juin 2000. Ce jour-là, les douaniers du port de Douvres découvrent les corps de cinquante-quatre hommes et quatre femmes, morts asphyxiés dans la remorque d’un camion en provenance de Zeebruges, déjà. Deux survivants, inconscients, sont transportés à l’hôpital en état de choc et souffrant de déshydratation. « Les mêmes politiques continuent d’être menées, donc il y a évidemment une résonance forte entre ces deux événements », dit Kay Stephens.

    Une autre traversée meurtrière a eu lieu dans des circonstances similaires, en décembre 2001. Le 4 décembre, treize personnes tentent de rallier l’Angleterre cachées dans un container au départ – une fois encore – du port de Zeebruges. Le ferry n’a cependant pas pris la direction de Douvres, mais celle de Waterford, dans le Sud de l’Irlande. Les exilés, parmi lesquels se trouvaient onze Turcs (dont quatre enfants), un Algérien et un Albanais, sont restés enfermés pendant quatre jours. Quand ils ont été découverts à l’arrivée, huit d’entre eux étaient morts. Les cinq survivants étaient tous dans un état très grave, déshydratés et plongés dans un semi-coma.

    La mort collective des trente-neuf exilés vietnamiens en octobre 2019 a déclenché une large enquête de police dans plusieurs pays. Cette investigation a abouti au Royaume-Uni à la condamnation de onze personnes, dont le chauffeur du camion, qui a écopé de dix-huit ans de prison pour homicide involontaire. Dans le volet belge de l’affaire, la justice a sanctionné dix-neuf personnes (dont des chauffeurs de taxi et plusieurs propriétaires de logements par lesquels ont transité des victimes), tandis qu’au Viêtnam, quatre condamnations pour trafic d’êtres humains ont été prononcées. En France enfin, dix-neuf personnes, dont plusieurs chauffeurs de taxi, seront jugées prochainement en correctionnelle.

    La restauration, la santé, le secteur de la livraison, l’agriculture… toute une partie de l’économie britannique repose sur ces “travailleurs essentiels”, dont une majorité sont des immigrants.
    Kay Stephens

    Vu du Viêtnam, « la mort de ces trente-neuf exilés n’a rien changé, mais a eu pour principale conséquence une augmentation des coûts du voyage », raconte Mimi Vu, qui rappelle que l’organisation du franchissement des frontières est « un marché ». En clair : « Plus les passeurs prennent de risques, plus le coût du passage augmente. » Alors que le prix à payer pour rallier l’Europe de l’Ouest oscillait entre 15 000 et 30 000 euros avant octobre 2019, l’analyste indique que la somme peut désormais atteindre 50 000 euros. « Beaucoup de Vietnamiens désireux de quitter le pays considèrent que ces exilés sont morts car ils n’ont pas payé suffisamment cher et donc que l’arrivée au Royaume-Uni n’était pas garantie », résume-t-elle.

    « Que seraient devenues ces personnes si elles n’étaient pas mortes dans ce camion ? », feint de se demander Kay Stephens, qui précise que « la restauration, la santé, le secteur de la livraison, l’agriculture… toute une partie de l’économie britannique repose sur ces “travailleurs essentiels”, dont une majorité sont des immigrants ». Bas salaires, conditions de travail déplorables, l’activiste détaille un quotidien qui aurait sans doute été marqué par « l’exploitation ». Car une fois arrivés au Royaume-Uni, nombre d’exilés vietnamiens se retrouvent aussi enrôlés de force dans des fermes de cannabis ou des « bars à ongles », faisant de cette communauté l’une des plus vulnérables au risque d’esclavage moderne, selon le Home Office. « La pauvreté là-bas, l’exploitation ici : voici le choix qui leur était proposé », conclut Kay Stephens.

    https://lesjours.fr/obsessions/calais-migrants-morts/ep6-vietnamiens-chinois

    #UK #Angleterre #Essex #asile #migrations #réfugiés #frontières #Manche #La_Manche #22_octobre_2019 #camion #décès #morts #mourir_dans_la_forteresse_Europe

    Ce fil de discussion porte sur la tragédie :
    https://seenthis.net/messages/807727

  • #Kythira, October 5, 2023: A trip back to the EU border where many lost their loved ones a year ago.

    They wanted to thank the local people of Kythira who, without thinking of the danger to their own lives, rescued a total of 80 people on October 5, 2022.
    People who otherwise would certainly not be alive. Together, some survivors and family members came together to hold a memorial ceremony on the beach of Diakofti, the place where the night of 5.10.2022 will remain forever present for all.

    “October 05 remains an indelible date for all of us. That night two boats capsized in Greece waters, one of them just off the island of Kythira. The people on the boats were fleeing war and terror – filled with longing for a safe future. Here in this place, very close to the harbor, the boat crashed into a rockface. The wind was strong, the waves high, and it was night. Many inhabitants of the island came and tried to save the people by any means possible. They saved 80 people with their efforts. However, at least 15 people lost their lives that night.

    When the tragedy became known to the relatives of those onboard, those who could made their way to Kythira. In this time of shock and loss, survivors and relatives met there, as well as initiatives in solidarity and people willing to help.
    Some of the dead could be found in the water. They were identified, transported to Kalamatas hospital, and then buried in Komotini. Others are still missing a year later. The survivors have been housed in inhumane camps and are fighting for their residence permits to live safe life.

    Since October 2022, we – some of the survivors and relatives remained in contact. In March 2023, we remembered what happened in #Erfurt with an evening called “#A_Sea_Full_of_Tears.” More than 200 people created space for mourning, pain and remembrance, but also for courage and hope. It was
    possible to feel the presence of those who are no longer with us. In this touching atmosphere, the idea of returning to Kythira became more concrete.

    We gathered here in Kythira with everyone to mourn and commemorate the lost. We keep alive the memory of the people who died in the sea. We also come angry at the European borders that killed them, and continue to kill. We come with the desire to build another future in solidarity and without
    borders. It is our resistance.”

    At the beginning of the Memorial, Shuja and Sultana told the story of how we all came together and introduced the speeches of the survivors and family members.
    Khadijah, who lost her dearest husband Abdul Wase Ahmadi that night, began by expressing her discomfort. She said,
    “I stand here wanting to tell you so many words. But the waves behind me make me sad and I can’t find
    the words. The last words from my husband were: who will save us here? You came and saved us, endangering your own lives. We are here to thank you. To embrace you. We are a family now. We will never forget you. Thank you!”

    Zameer, who lost his mother, sister, and brother, stood with his back to the
    sea, which became their graves:
    “I lost my whole family here, in this sea, but you saved me. I wanted to say thank you. When I leave Kythira, I will be leaving my family here with you. Please take care of them.”

    With the heartbreaking statements from the survivors, more than 100 people came to commemorate that night and the dead together with them. The ceremony on 5.10.23 was touching.
    In the days before the Memorial, the 25 travellers to Kythira, including 12 survivors and family members of missing people and their supporters from Hamburg, Erfurt, Munich, and Athens, among others, had daily conversations and meetings with the people who saved them that night:

    There was Dimitris, who took his uncle’s crane and stood on the edge of the abyss with it, saving Khadijah, Hussein, Masih and many others from certain
    death.
    Kostas, who also played the clarinet at the Memorial, who with others were able to pull up many people with ropes, their strength coming from their hands and will power.
    The vice mayor and volunteer firefighter who unobtrusively made everything
    possible everywhere.

    The firefighter Spyros, who with two of his colleagues, rappelled down the dangerous slope with his private equipment to give instructions to people how to be pulled up with the rope.
    Everyone who spent the next few days cooking, bringing clothes, healing wounds, comforting worries, answering questions for the survivors and for the many relatives who immediately came from abroad. They were comforted in their difficult time and helped through the bureaucracy.
    Many of the survivors who could not travel with us listened to a live stream on October 5 and were thus also present. Some had written their own speeches and sent voice messages.

    An elderly lady in black sat on a chair on the beach for the whole two hours and listened attentively as all the speeches in Dari were translated into German and Greek. Four coast guard officers, a priest, a teacher with his little students, many of the people who supported the days with whatever
    they had – all could not believe that the people had come back, had the strength to return to Kythira and embraced them even more in their hearts.

    The day before the Memorial, the survivors had invited all those who had saved them to an Afghan meal in Karavas. It is a beautiful village in the island’s north with a valley, a river and a spring named Amir Ali. Here, in this sheltered place, many were able to embrace and share stories and pain for
    the first time. Many of the locals said that they do not talk to anyone about this night, they do not want to burden anyone in their families, but constantly the images flash in their minds. Now through this trip they had finally found others again with whom they can share the painful experiences.

    “I don’t take off my sunglasses and you understand why,” said Giannis.
    And the other Giannis, the cook who after rescuing people still opened the kitchen of his restaurant and cooked whatever he had so that the survivors would have something to eat says: “Solidarity is a big cooking pot. Allilegii ine ena tsoukali.”

    We promise to never forget those who lost their lives on these borders. We think always of those in Lampedusa and so many other places who are thinking of their loved ones whose lives ended at these deadly borders. We have paused for a moment and now we will move forward together. To tear down the borders and build another world of welcome.

    http://kithira.w2eu.net/2023/10/14/kythira-october-5-2023

    #mémoire #commémoration #Grèce #naufrage #migrations #réfugiés #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #5_octobre_2022 #ceux_qui_restent #survivants #deuil #courage #espoir #colère #résistance #frontières #mémorial #solidarité

  • #Etienne_Balibar : #Palestine à la #mort

    L’instinct de mort ravage la terre de Palestine et #massacre ses habitants. Nous sommes dans un cercle d’#impuissance et de calcul dont on ne sortira pas. La #catastrophe ira donc à son terme, et nous en subirons les conséquences.

    Les commandos du #Hamas, enfermés avec deux millions de réfugiés dans ce qu’on a pu appeler une « prison à ciel ouvert », se sont enterrés et longuement préparés, recevant le soutien d’autres puissances régionales et bénéficiant d’une certaine complaisance de la part d’Israël, qui voyait en eux son « ennemi préféré ».

    Ils ont réussi une sortie offensive qui a surpris Tsahal occupée à prêter main forte aux colons juifs de Cisjordanie, ce qui, de façon compréhensible, a engendré l’enthousiasme de la jeunesse palestinienne et de l’opinion dans le monde arabe.

    À ceci près qu’elle s’est accompagnée de #crimes particulièrement odieux contre la population israélienne : assassinats d’adultes et d’enfants, tortures, viols, enlèvements. De tels crimes ne sont jamais excusables par la #légitimité de la cause dont ils se réclament.

    Malgré le flou de l’expression, ils justifient qu’on parle de #terrorisme, non seulement à propos des actions, mais à propos de l’organisation de #résistance_armée qui les planifie. Il y a plus : il est difficile de croire que l’objectif (en tout cas le risque assumé) n’était pas de provoquer une #riposte d’une violence telle que la #guerre entrerait dans une phase nouvelle, proprement « exterministe », oblitérant à jamais les possibilités de #cohabitation des deux peuples. Et c’est ce qui est en train de se passer.

    Mais cela se passe parce que l’État d’Israël, officiellement redéfini en 2018 comme « État-nation du peuple juif », n’a jamais eu d’autre projet politique que l’#anéantissement ou l’#asservissement du peuple palestinien par différents moyens : #déportation, #expropriation, #persécution, #assassinats, #incarcérations. #Terrorisme_d'Etat.

    Il n’y a qu’à regarder la carte des implantations successives depuis 1967 pour que le processus devienne absolument clair. Après l’assassinat de Rabin, les gouvernements qui avaient signé les #accords_d’Oslo n’en ont pas conclu qu’il fallait faire vivre la solution « à deux États », ils ont préféré domestiquer l’#Autorité_Palestinienne et quadriller la #Cisjordanie de #checkpoints. Et depuis qu’une #droite_raciste a pris les commandes, c’est purement et simplement de #nettoyage_ethnique qu’il s’agit.

    Avec la « #vengeance » contre le Hamas et les Gazaouis, qui commence maintenant par des massacres, un #blocus_alimentaire et sanitaire, et des #déplacements_de_population qu’on ne peut qualifier autrement que de génocidaires, c’est l’irréparable qui se commet. Les citoyens israéliens qui dénonçaient l’instrumentalisation de la Shoah et se battaient contre l’#apartheid ne sont presque plus audibles. La fureur colonialiste et nationaliste étouffe tout.

    Il n’y a en vérité qu’une issue possible : c’est l’intervention de ladite communauté internationale et des autorités dont elle est théoriquement dotée, exigeant un #cessez-le-feu immédiat, la libération des #otages, le jugement des #crimes_de_guerre commis de part et d’autre, et la mise en œuvre des innombrables résolutions de l’ONU qui sont restées lettre morte.

    Mais cela n’a aucune chance de se produire : ces institutions sont neutralisées par les grandes ou moyennes puissances impérialistes, et le conflit judéo-arabe est redevenu un enjeu des manœuvres auxquelles elles se livrent pour dessiner les sphères d’influence et les réseaux d’alliances, dans un contexte de guerres froides et chaudes. Les stratégies « géopolitiques » et leurs projections régionales oblitèrent toute légalité internationale effective.

    Nous sommes dans un cercle d’impuissance et de calcul dont on ne sortira pas. La catastrophe ira donc à son terme, et nous en subirons les conséquences.

    https://blogs.mediapart.fr/etienne-balibar/blog/211023/palestine-la-mort

    #7_octobre_2023 #génocide #colonialisme #nationalisme

  • Bulgaria : lottare per vivere, lottare per morire

    Di morti insepolti, notti insonni e domande che non avranno risposta

    “ГРАНИЦИТЕ УБИВАТ”, ovvero “I confini uccidono”. Questa scritta campeggia su delle vecchie cisterne arrugginite lungo la statale 79, la strada che collega Elhovo a Burgas, seguendo il confine bulgaro-turco fino al Mar Nero. L’abbiamo fatta noi del Collettivo Rotte Balcaniche (https://www.facebook.com/profile.php?id=100078755275162), rossa come il sangue che abbiamo visto scorrere in queste colline. Volevamo imprimere nello spazio fisico un ricordo di chi proprio tra questi boschi ha vissuto i suoi ultimi istanti, lasciare un segno perché la memoria avesse una dimensione materiale. Dall’altra parte, volevamo lanciare un monito, per parlare a chi continua a transitare su questa strada ignorandone la puzza di morte e a chi ne è direttamente responsabile, per dire “noi sappiamo e non dimenticheremo”. Ne è uscita una semplice scritta che forse in pochi noteranno. Racchiude le lacrime che accompagnano i ricordi e un urlo che monta dentro, l’amore e la rabbia.

    Dall’anno passato il confine bulgaro-turco è tornato ad essere la prima porta terrestre d’Europa. I dati diffusi dalla Polizia di frontiera bulgara contano infatti oltre 158 mila tentativi di ingresso illegale nel territorio impediti nei primi nove mesi del 2023, a fronte dei 115 mila nel corrispondente periodo del 2022, anno in cui le medesime statistiche erano già più che triplicate 1. Il movimento delle persone cambia a seconda delle politiche di confine, come un flusso d’acqua alla ricerca di un varco, così la totale militarizzazione del confine di terra greco-turco, che si snoda lungo il fiume Evros, ha spostato le rotte migratorie verso la più porosa frontiera bulgara. Dall’altro lato, la sempre più aggressiva politica di deportazioni di Erdogan – che ha già ricollocato con la forza 600 mila rifugiatə sirianə nel nord-ovest del paese, sotto il controllo turco, e promette di raggiungere presto la soglia del milione – costringe gli oltre tre milioni di sirianə che vivono in Turchia a muoversi verso luoghi più sicuri.

    Abbiamo iniziato a conoscere la violenza della polizia bulgara più di un anno fa, non nelle inchieste giornalistiche ma nei racconti delle persone migranti che incontravamo in Serbia, mentre ci occupavamo di distribuire cibo e docce calde a chi veniva picchiatə e respintə dalle guardie di frontiera ungheresi. Siamo un gruppo di persone solidali che dal 2018 ha cominciato a viaggiare lungo le rotte balcaniche per supportare attivamente lə migrantə in cammino, e da allora non ci siamo più fermatə. Anche se nel tempo siamo cresciutə, rimaniamo un collettivo autorganizzato senza nessun riconoscimento formale. Proprio per questo, abbiamo deciso di muoverci verso i contesti caratterizzati da maggior repressione, laddove i soggetti più istituzionali faticano a trovare agibilità e le pratiche di solidarietà assumono un valore conflittuale e politico. Uno dei nostri obiettivi è quello di essere l’anti-confine, costruendo vie sicure attraverso le frontiere, ferrovie sotterranee. Tuttavia, non avremmo mai pensato di diventare un “rescue team”, un equipaggio di terra, ovvero di occuparci di ricerca e soccorso delle persone disperse – vive e morte – nelle foreste della Bulgaria.

    La prima operazione di salvataggio in cui ci siamo imbattutə risale alle notte tra il 19 e il 20 luglio. Stavo per andare a dormire, verso l’una, quando sento insistentemente suonare il telefono del Collettivo – telefono attraverso cui gestiamo le richieste di aiuto delle persone che vivono nei campi rifugiati della regione meridionale della Bulgaria 2. Era M., un signore siriano residente nel campo di Harmanli, che avevo conosciuto pochi giorni prima. «C’è una donna incinta sulla strada 79, serve un’ambulanza». Con lei, le sue due bambine di tre e sei anni. Chiamiamo il 112, numero unico per le emergenze, dopo averla messa al corrente che probabilmente prima dell’ambulanza sarebbe arrivata la polizia, e non potevamo sapere cosa sarebbe successo. Dopo aver capito che il centralino ci stava mentendo, insinuando che le squadre di soccorso erano uscite senza aver trovato nessuno alle coordinate che avevamo segnalato, decidiamo di muoverci in prima persona. Da allora, si sono alternate settimane più e meno intense di uscite e ricerche. Abbiamo un database che raccoglie la quarantina di casi di cui ci siamo in diversi modi occupatə da fine luglio e metà ottobre: nomi, storie e foto che nessunə vorrebbe vedere. In questi mesi tre mesi si è sviluppata anche una rete di associazioni con cui collaboriamo nella gestione delle emergenze, che comprende in particolare #CRG (#Consolidated_Rescue_Group: https://www.facebook.com/C.R.G.2022), gruppo di volontariə sirianə che fa un incredibile lavoro di raccolta di segnalazioni di “distress” e “missing people” ai confini d’Europa, nonché di relazione con lə familiari.

    Ricostruire questo tipo di situazioni è sempre complicato: le informazioni sono frammentate, la cronologia degli eventi incerta, l’intervento delle autorità poco prevedibile. Spesso ci troviamo ad unire tessere di un puzzle che non combacia. Sono le persone migranti stesse a lanciare l’SOS, oppure, se non hanno un telefono o è scarico, le “guide” 3 che le accompagnano nel viaggio. Le richieste riportano i dati anagrafici, le coordinate, lo stato di salute della persona. Le famiglie contattano poi organizzazioni solidali come CRG, che tra lə migrantə sirianə è un riferimento fidato. L’unica cosa che noi possiamo fare – ma che nessun altro fa – è “metterci il corpo”, frapporci tra la polizia e le persone migranti. Il fatto che ci siano delle persone bianche ed europee nel luogo dell’emergenza obbliga i soccorsi ad arrivare, e scoraggia la polizia dal respingere e torturare. Infatti, è la gerarchia dei corpi che determina quanto una persona è “salvabile”, e le vite migranti valgono meno di zero. Nella notte del 5 agosto, mentre andavamo a recuperare il cadavere di H., siamo fermatə da un furgone scuro, senza insegne della polizia. È una pattuglia del corpo speciale dell’esercito che si occupa di cattura e respingimento. Gli diciamo la verità: stiamo andando a cercare un ragazzo morto nel bosco, abbiamo già avvisato il 112. Uno dei soldati vuole delle prove, gli mostriamo allora la foto scattata dai compagni di viaggio. Vedendo il cadavere, si mette a ridere, “it’s funny”, dice.

    Ogni strada è un vicolo cieco che conduce alla border police, che non ha nessun interesse a salvare le vite ma solo ad incriminare chi le salva. Dobbiamo chiamare subito il 112, accettando il rischio che la polizia possa arrivare prima di noi e respingere le persone in Turchia, lasciandole nude e ferite nel bosco di frontiera, per poi essere costrette a riprovare quel viaggio mortale o imprigionate e deportate in Siria? Oppure non chiamare il 112, perdendo così quel briciolo di possibilità che veramente un’ambulanza possa, prima o poi, arrivare e potenzialmente salvare una vita? Il momento dell’intervento mette ogni volta di fronte a domande impossibili, che rivelano l’asimmetria di potere tra noi e le autorità, di cui non riusciamo a prevedere le mosse. Alcuni cambiamenti, però, li abbiamo osservati con continuità anche nel comportamento della polizia. Se inizialmente le nostre azioni sono riuscite più volte ad evitare l’omissione di soccorso, salvando persone che altrimenti sarebbero state semplicemente lasciate morire, nell’ultimo mese le nostre ricerche sono andate quasi sempre a vuoto. Questo perché la polizia arriva alle coordinate prima di noi, anche quando non avvisiamo, o ci intercetta lungo la strada impedendoci di continuare. Probabilmente non sono fatalità ma stanno controllando i nostri movimenti, per provare a toglierci questo spazio di azione che ci illudevamo di aver conquistato.

    Tuttavia, sappiamo che i casi che abbiamo intercettato sono solo una parte del totale. Le segnalazioni che arrivano attraverso CRG riguardano quasi esclusivamente persone di origini siriane, mentre raramente abbiamo ricevuto richieste di altre nazionalità, che sappiamo però essere presenti. Inoltre, la dottoressa Mileva, capo di dipartimento dell’obitorio di Burgas, racconta che quasi ogni giorno arriva un cadavere, “la maggior parte sono pieni di vermi, alcuni sono stati mangiati da animali selvatici”. Non sanno più dove metterli, le celle frigorifere sono piene di corpi non identificati ma le famiglie non hanno la possibilità di venire in Bulgaria per avviare le pratiche di riconoscimento, rimpatrio e sepoltura. Infatti, è impossibile ottenere un visto per venire in Europa, nemmeno per riconoscere un figlio – e non ci si può muovere nemmeno da altri paesi europei se si è richiedenti asilo. In alternativa, servono i soldi per la delega ad unə avvocatə e per effettuare il test del DNA attraverso l’ambasciata. Le procedure burocratiche non conoscono pietà. Le politiche di confine agiscono tanto sul corpo vivo quanto su quello morto, quindi sulla possibilità di vivere il lutto, di avere semplicemente la certezza di aver perso una sorella, una madre, un fratello. Solo per sapere se piangere. Anche la morte è una conquista sociale.

    «Sono una sorella inquieta da 11 mesi. Non dormo più la notte e passo delle giornate tranquille solo grazie ai sedativi e alle pillole per la depressione. Ovunque abbia chiesto aiuto, sono rimasta senza risposte. Vi chiedo, se è possibile, di prendermi per mano, se c’è bisogno di denaro, sono pronta a indebitarmi per trovare mio fratello e salvare la mia vecchia madre da questa lenta morte». Così ci scrive S., dalla Svezia. Suo fratello aveva 30 anni, era scappato dall’Afghanistan dopo il ritorno dei Talebani, perché lavorava per l’esercito americano. Aveva lasciato la Turchia per dirigersi verso la Bulgaria il 21 settembre 2022, ma il 25 non era più stato in grado di continuare il cammino a causa dei dolori alle gambe. In un video, gli smuggler che guidavano il viaggio spiegano che lo avrebbero lasciato in un determinato punto, nei pressi della strada 79, e che dopo aver riposato si sarebbe dovuto consegnare alla polizia. Da allora di lui si sono perse le tracce. Non è stato ritrovato nella foresta, né nei campi rifugiati, né tra i corpi dell’obitorio. È come se fosse stato inghiottito dalla frontiera. S. ci invia i nomi, le foto e le date di scomparsa di altre 14 persone, quasi tutte afghane, scomparse l’anno scorso. Lei è in contatto con tutte le famiglie. Neanche noi abbiamo risposte: più la segnalazione è datata più è difficile poter fare qualcosa. Sappiamo che la cosa più probabile è che i corpi siano marciti nel sottobosco, ma cosa dire allə familiari che ancora conservano un’irrazionale speranza? Ormai si cammina sulle ossa di chi era venuto prima, e lì era rimasto.

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    1. РЕЗУЛТАТИ ОТ ДЕЙНОСТТА НА МВР ПРЕЗ 2022 г., Противодействие на миграционния натиск и граничен контрол (Risultati delle attività del Ministero dell’Interno nel 2022, Contrasto alla pressione migratoria e controllo delle frontiere), p. 14.
    2. Per quanto riguarda lə richiedenti asilo, il sistema di “accoglienza” bulgaro è gestito dall’agenzia governativa SAR, e si articola nei campi ROC (Registration and reception center) di Voenna Rampa (Sofia), Ovcha Kupel (Sofia), Vrajdebna (Sofia), Banya (Nova Zagora) e Harmanli, oltre al transit centre di Pastrogor (situato nel comune di Svilengrad), dove si effettuano proceduredi asilo accelerate. […] I centri di detenzione sono due: Busmantsi e Lyubimets. Per approfondire, è disponibile il report scritto dal Collettivo.
    3. Anche così sono chiamati gli smuggler che conducono le persone nel viaggio a piedi.

    https://www.meltingpot.org/2023/10/bulgaria-lottare-per-vivere-lottare-per-morire

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    • Bulgaria, lasciar morire è uccidere

      Collettivo Rotte Balcaniche Alto Vicentino: la cronaca di un’omissione di soccorso sulla frontiera bulgaro-turca


      I fatti si riferiscono alla notte tra il 19 e il 20 luglio 2023. Per tutelare le persone coinvolte, diffondiamo questo report dopo alcune settimane. Dopo questo primo intervento, come Collettivo Rotte Balcaniche continuiamo ad affrontare emergenze simili, agendo in prima persona nella ricerca e soccorso delle persone bloccate nei boschi lungo la frontiera bulgaro-turca.

      01.00 di notte, suona il telefono del Collettivo. “We got a pregnant woman on Route 79“, a contattarci è un residente nel campo di Harmanli, amico del marito della donna e da noi conosciuto qualche settimana prima. E’ assistito da un’interprete, anch’esso residente nel campo. Teme di essere accusato di smuggling, chiede se possiamo essere noi a chiamare un’ambulanza. La route 79 è una delle strade più pattugliate dalla border police, in quanto passaggio quasi obbligato per chi ha attraversato il confine turco e si muove verso Sofia. Con l’aiuto dell’interprete chiamiamo la donna: è all’ottavo mese di gravidanza e, con le due figlie piccole, sono sole nella jungle. Stremate, sono state lasciate vicino alla strada dal gruppo con cui stavano camminando, in attesa di soccorsi. Ci dà la sua localizzazione: 42.12.31.6N 27.00.20.9E. Le spieghiamo che il numero dell’ambulanza è lo stesso della polizia: c’è il rischio che venga respinta illegalmente in Turchia. Lei lo sa e ci chiede di farlo ugualmente.

      Ore 02.00, prima chiamata al 112. La registriamo, come tutte le successive. Non ci viene posta nessuna domanda sulle condizioni della donna o delle bambine, ma siamo tenuti 11 minuti al telefono per spiegare come siamo venuti in contatto con la donna, come ha attraversato il confine e da dove viene, chi siamo, cosa facciamo in Bulgaria. Sospettano un caso di trafficking e dobbiamo comunicare loro il numero dell’”intermediario” tra noi e lei. Ci sentiamo sotto interrogatorio. “In a couple of minutes our units are gonna be there to search the woman“, sono le 02.06. Ci rendiamo conto di non aver parlato con dei soccorritori, ma con dei poliziotti.

      Ore 03.21, è passata un’ora e tutto tace: richiamiamo il 112. Chiediamo se hanno chiamato la donna, ci rispondono: “we tried contacting but we can’t reach the phone number“. La donna ci dice che in realtà non l’hanno mai chiamata. Comunichiamo di nuovo la sua localizzazione: 42.12.37.6N 27.00.21.5E. Aggiungiamo che è molto vicino alla strada, ci rispondono: “not exactly, it’s more like inside of the woods“, “it’s exactly like near the border, and it’s inside of a wood region, it’s a forest, not a street“. Per fugare ogni dubbio, chiediamo: “do you confirm that the coordinates are near to route 79?“. Ci tengono in attesa, rispondono: “they are near a main road. Can’t exactly specify if it’s 79“. Diciamo che la donna è svenuta. “Can she dial us? Can she call so we can get a bit more information?“. Non capiamo di che ulteriori informazioni abbiano bisogno, siamo increduli: “She’s not conscious so I don’t think she’ll be able to make the call“. Suggeriscono allora che l’interprete si metta in contatto diretto con loro. Sospettiamo che vogliano tagliarci fuori. Sono passati 18 minuti, la chiamata è stata una farsa. Se prima temevamo le conseguenze dell’arrivo della polizia, ora abbiamo paura che non arrivi nessuno. Decidiamo di metterci in strada, ci aspetta 1h e 40 di viaggio.

      Ore 04.42, terza chiamata. Ci chiedono di nuovo tutte le informazioni, ancora una volta comunichiamo le coordinate gps. Diciamo che stiamo andando in loco ed incalziamo: “Are there any news on the research?“. “I can’t tell this“. Attraverso l’interprete rimaniamo in costante contatto con la donna. Conferma che non è arrivata alcuna searching unit. La farsa sta diventando una tragedia.

      Ore 06.18, quarta chiamata. Siamo sul posto e la strada è deserta. Vogliamo essere irreprensibili ed informarli che siamo arrivati. Ripetiamo per l’ennesima volta che chiamiamo per una donna incinta in gravi condizioni. Il dialogo è allucinante, ricominciano con le domande: “which month?“, “which baby is this? First? Second?“, “how old does she look like?“, “how do you know she’s there? she called you or what?“. Gli comunichiamo che stiamo per iniziare a cercarla, ci rispondono: “we are looking for her also“. Interveniamo: “Well, where are you because there is no one here, we are on the spot and there is no one“. Si giustificano: “you have new information because obviously she is not at the one coordinates you gave“, “the police went three times to the coordinates and they didn’t find the woman, the coordinates are wrong“. Ancora una volta, capiamo che stanno mentendo.

      Faremo una quinta chiamata alle 06.43, quando l’avremo già trovata. Ci richiederanno le coordinate e ci diranno di aspettarli lungo la strada.

      La nostra ricerca dura pochi minuti. La donna ci invia di nuovo la posizione: 42.12.36.3N 27.00.43.3E. Risulta essere a 500 metri dalle coordinate precedenti, ma ancor più vicina alla strada. Gridiamo “hello” e ci facciamo guidare dalle voci: la troviamo letteralmente a due metri dalla strada, su un leggero pendio, accasciata sotto un albero e le bambine al suo fianco. Vengono dalla Siria, le bambine hanno 4 e 7 anni. Lei è troppo debole per alzarsi. Abbiamo per loro sono dell’acqua e del pane. C’è lì anche un ragazzo, probabilmente minorenne, che le ha trovate ed è rimasto ad aiutarle. Lo avvertiamo che arriverà la polizia. Non vuole essere respinto in Turchia, riparte solo e senza zaino. Noi ci guardiamo attorno: la “foresta” si rivela essere una piccola striscia alberata di qualche metro, che separa la strada dai campi agricoli.

      Dopo poco passa una ronda della border police, si fermano e ci avvicinano con la mano sulla pistola. Non erano stati avvertiti: ci aggrediscono con mille domande senza interessarsi alla donna ed alle bambine. Ci prendono i telefoni, ci cancellano le foto fatte all’arrivo delle volanti. Decidiamo di chiamare un’avvocata locale nostra conoscente: lei ci risponde che nei boschi è normale che i soccorsi tardino e ci suggerisce di andarcene per lasciar lavorare la polizia. Nel frattempo arrivano anche la gendarmerie e la local police.

      Manca solo l’unica cosa necessaria e richiesta: l’ambulanza, che non arriverà mai.

      Ore 07.45, la polizia ci scorta nel paese più vicino – Sredets – dove ci ha assicurato esserci un ospedale. Cercano di dividere la donna e le bambine in auto diverse. Chiediamo di portarle noi tutte assieme in macchina. A Sredets, tuttavia, siamo condotti nella centrale della border police. Troviamo decine di guardie di frontiera vestite mimetiche, armate di mitraglie, che escono a turno su mezzi militari, due agenti olandesi di Frontex, un poliziotto bulgaro con la maglia del fascio littorio dei raduni di Predappio. Siamo relegati nel fondo di un corridoio, in piedi, circondati da cinque poliziotti. Il più giovane urla e ci dice che saremo trattenuti “perché stai facendo passare migranti clandestini“. Chiediamo acqua ed un bagno per la donna e le bambine, inizialmente ce li negano. Rimaniamo in attesa, ora ci dicono che non possono andare in ospedale in quanto senza documenti, sono in stato di arresto.

      Ore 09.00, arriva finalmente un medico: parla solamente in bulgaro, visita la donna in corridoio senza alcuna privacy, chiedendole di scoprire la pancia davanti ai 5 poliziotti. Chiamiamo ancora una volta l’avvocata, vogliamo chiedere che la donna sia portata in un ambulatorio e che abbia un interprete. Rimaniamo inascoltati. Dopo a malapena 5 minuti il medico conclude la sua visita, consigliando solamente di bere molta acqua.

      Ore 09.35, ci riportano i nostri documenti e ci invitano ad andarcene. E’ l’ultima volta che vediamo la donna e le bambine. Il telefono le viene sequestrato. Non viene loro permesso di fare la richiesta di asilo e vengono portate nel pre-removal detention centre di Lyubimets. Prima di condurci all’uscita, si presenta un tale ispettore Palov che ci chiede di firmare tre carte. Avrebbero giustificato le ore passate in centrale come conversazione avuta con l’ispettore, previa convocazione ufficiale. Rifiutiamo.

      Sulla via del ritorno ripercorriamo la Route 79, è estremamente pattugliata dalla polizia. Pensiamo alle tante persone che ogni notte muoiono senza nemmeno poter chiedere aiuto, oltre alle poche che lo chiedono invano. Lungo le frontiere di terra come di mare, l’omissione di soccorso è una precisa strategia delle autorità.

      L’indomani incontriamo l’amico del marito della donna. Sa che non potrà più fare qualcosa di simile: sarebbe accusato di smuggling e perderebbe ogni possibilità di ricostruirsi una vita in Europa. Invece noi, attivisti indipendenti, possiamo e dobbiamo continuare: abbiamo molto meno da perdere. Ci è chiara l’urgenza di agire in prima persona e disobbedire a chi uccide lasciando morire.

      Dopo 20 giorni dall’accaduto riusciamo ad incontrare la donna con le bambine, che sono state finalmente trasferite al campo aperto di Harmanli. Sono state trattenute quindi nel centro di detenzione di Lyubimets per ben 19 giorni. La donna ci riferisce che, durante la loro permanenza, non è mai stata portata in ospedale per eseguire accertamenti, necessari soprattutto per quanto riguarda la gravidanza; è stata solamente visitata dal medico del centro, una visita molto superficiale e frettolosa, molto simile a quella ricevuta alla stazione di polizia di Sredets. Ci dà inoltre il suo consenso alla pubblicazione di questo report.

      https://www.meltingpot.org/2023/08/bulgaria-lasciar-morire-e-uccidere

      #laisser_mourir

    • Bulgaria, per tutti i morti di frontiera

      Collettivo Rotte Balcaniche Alto Vicentino: un racconto di come i confini d’Europa uccidono nel silenzio e nell’indifferenza


      Da fine giugno il Collettivo Rotte Balcaniche Alto Vicentino è ripartito per un nuovo progetto di solidarietà attiva e monitoraggio verso la frontiera più esterna dell’Unione Europea, al confine tra Bulgaria e Turchia.
      Pubblichiamo il secondo report delle “operazioni di ricerca e soccorso” che il Collettivo sta portando avanti, in cui si racconta del ritrovamento del corpo senza vita di H., un uomo siriano che aveva deciso di sfidare la fortezza Europa. Come lui moltə altrə tentano il viaggio ogni giorno, e muoiono nelle foreste senza che nessuno lo sappia. Al Collettivo è sembrato importante diffondere questa storia perchè parla anche di tutte le altre storie che non potranno essere raccontate, affinché non rimangano seppellite nel silenzio dei confini.

      Ore 12, circa, al numero del collettivo viene segnalata la presenza del corpo di un ragazzo siriano di trent’anni, H., morto durante un tentativo di game in prossimità della route 79. Abbiamo il contatto di un fratello, che comunica con noi attraverso un cugino che fa da interprete. Chiedono aiuto nel gestire il recupero, il riconoscimento e il rimpatrio del corpo; ci mandano le coordinate e capiamo che il corpo si trova in mezzo ad un bosco ma vicino ad un sentiero: probabilmente i suoi compagni di viaggio lo hanno lasciato lì così che fosse facilmente raggiungibile. Nelle ore successive capiamo insieme come muoverci.

      Ore 15, un’associazione del territorio con cui collaboriamo chiama una prima volta il 112, il numero unico per le emergenze. Ci dice che il caso è stato preso in carico e che le autorità hanno iniziato le ricerche. Alla luce di altri episodi simili, decidiamo di non fidarci e iniziamo a pensare che potrebbe essere necessario metterci in viaggio.

      Ore 16.46, chiamiamo anche noi il 112, per mettere pressione ed assicurarci che effettivamente ci sia una squadra di ricerca in loco: decidiamo di dire all’operatore che c’è una persona in condizioni critiche persa nei boschi e diamo le coordinate precise. Come risposta ci chiede il nome e, prima ancora di informazioni sul suo stato di salute, la sua nazionalità. E’ zona di frontiera: probabilmente, la risposta a questa domanda è fondamentale per capire che priorità dare alla chiamata e chi allertare. Quando diciamo che è siriano, arriva in automatico la domanda: “How did he cross the border? Legally or illegally?“. Diciamo che non lo sappiamo, ribadiamo che H. ha bisogno di soccorso immediato, potrebbe essere morto. L’operatore accetta la nostra segnalazione e ci dice che polizia e assistenza medica sono state allertate. Chiediamo di poter avere aggiornamenti, ma non possono richiamarci. Richiameremo noi.

      Ore 17.54, richiamiamo. L’operatrice ci chiede se il gruppo di emergenza è arrivato in loco, probabilmente pensando che noi siamo insieme ad H. La informiamo che in realtà siamo a un’ora e mezzo di distanza, ma che ci possiamo muovere se necessario. Ci dice che la border police “was there” e che “everything will be okay if you called us“, ma non ha informazioni sulle sorti di H. Le chiediamo, sempre memori delle false informazioni degli altri casi, come può essere sicura che una pattuglia si sia recata in loco; solo a questo punto chiama la border police. “It was my mistake“, ci dice riprendendo la chiamata: gli agenti non lo hanno trovato, “but they are looking for him“. Alle nostre orecchie suona come una conferma del fatto che nessuna pattuglia sia uscita a cercarlo. L’operatrice chiude la chiamata con un: “If you can, go to this place, [to] this GPS coordinates, because they couldn’t find this person yet. If you have any information call us again“. Forti di questo via libera e incazzatə di dover supplire alle mancanze della polizia ci mettiamo in viaggio.

      Ore 18.30, partiamo, chiamando il 112 a intervalli regolari lungo la strada: emerge grande indifferenza, che diventa a tratti strafottenza rispetto alla nostra insistenza: “So what do you want now? We don’t give information, we have the signal, police is informed“. Diciamo che siamo per strada: “Okay“.

      Ore 20.24, parcheggiamo la macchina lungo una strada sterrata in mezzo al bosco. Iniziamo a camminare verso le coordinate mentre il sole dietro di noi inizia a tramontare. Richiamiamo il 112, informando del fatto che non vediamo pattuglie della polizia in giro, nonostante tutte le fantomatiche ricerche già partite. Ci viene risposto che la polizia è stata alle coordinate che noi abbiamo dato e non ha trovato nessuno; gli avvenimenti delle ore successive dimostreranno che questa informazione è falsa.

      “I talked with Border Police, today they have been in this place searching for this guy, they haven’t find anybody, so“

      “So? […] What are they going to do?“

      “What do you want from us [seccato]? They haven’t found anyone […]“

      “They can keep searching.”

      “[aggressivo] They haven’t found anybody on this place. What do you want from us? […] On this location there is no one. […] You give the location and there is no one on this location“.

      Ore 21.30, arriviamo alle coordinate attraverso un bosco segnato da zaini e bottiglie vuote che suggeriscono il passaggio di persone in game. Il corpo di H. è lì, non un metro più avanti, non uno più indietro. I suoi compagni di viaggio, nonostante la situazione di bisogno che la rotta impone, hanno avuto l’accortezza di lasciargli a fianco il suo zaino, il suo telefono e qualche farmaco. E’ evidente come nessuna pattuglia della polizia sia stata sul posto, probabilmente nessuna è neanche mai uscita dalla centrale. Ci siamo mosse insieme a una catena di bugie. Richiamiamo il 112 e l’operatrice allerta la border police. Questa volta, visto il tempo in cui rimaniamo in chiamata in attesa, parrebbe veramente.

      Ore 21.52, nessuno in vista. Richiamiamo insistendo per sapere dove sia l’unità di emergenza, dato che temiamo ancora una volta l’assoluto disinteresse di chi di dovere. Ci viene risposto: “Police crew is on another case, when they finish the case they will come to you. […] There is too many case for police, they have only few car“. Vista la quantità di posti di blocco e di automobili della polizia che abbiamo incrociato lungo la route 79 e i racconti dei suoi interventi continui, capillari e violenti in “protezione” dei confini orientali dell’UE, non ci pare proprio che la polizia non possegga mezzi. Evidentemente, di nuovo, è una questione di priorità dei casi e dei fini di questi: ci si muove per controllare e respingere, non per soccorrere. Insistiamo, ci chiedono informazioni su di noi e sulla macchina:

      “How many people are you?“

      “Three people“

      “Only women?”

      “Yes…”

      “Have patience and stay there, they will come“.

      Abbiamo la forte percezione che il fatto di essere solo ragazze velocizzerà l’intervento e che di certo nessuno si muoverà per H.: il pull factor per l’intervento della polizia siamo diventate noi, le fanciulle italiane in mezzo al bosco da salvare. Esplicitiamo tra di noi la necessità di mettere in chiaro, all’eventuale arrivo della polizia, che la priorità per noi è il recupero del corpo di H. Sentiamo anche lə compagnə che sono rimastə a casa: davanti all’ennesimo aggiornamento di stallo, in tre decidono di partire da Harmanli e di raggiungerci alle coordinate; per loro si prospetta un’ora e mezzo in furgone: lungo la strada, verranno fermati tre volte a posti di blocco, essendo i furgoni uno dei mezzi preferiti dagli smuggler per muovere le persone migranti verso Sofia.

      Ore 22, continuiamo con le chiamate di pressione al 112. E’ una donna a rispondere: la sua voce suona a tratti preoccupata. Anche nella violenza della situazione, registriamo come la socializzazione di genere sia determinante rispetto alla postura di cura. Si connette con la border police: “Police is coming to you in 5…2 minutes“, ci dice in un tentativo di rassicurarci. Purtroppo, sappiamo bene che le pratiche della polizia sono lontane da quelle di cura e non ci illudiamo: l’attesa continuerà. Come previsto, un’ora dopo non è ancora arrivato nessuno. All’ennesima chiamata, il centralinista ci chiede informazioni sulla morfologia del territorio intorno a noi. Questa richiesta conferma quello che ormai già sapevamo: la polizia, lì, non è mai arrivata.

      Ore 23.45, delle luci illuminano il campo in cui siamo sedute ormai da ore vicine al corpo di H. E’ una macchina della polizia di frontiera, con sopra una pattuglia mista di normal police e border police. Nessuna traccia di ambulanza, personale medico o polizia scientifica. Ci chiedono di mostrargli il corpo. Lo illuminano distrattamente, fanno qualche chiamata alla centrale e tornano a noi: ci chiedono come siamo venute a sapere del caso e perchè siamo lì. Gli ribadiamo che è stata un’operatrice del 112 a suggerici ciò: la cosa ci permette di giustificare la nostra presenza in zona di confine, a fianco ad un corpo senza vita ed evitare le accuse di smuggling.

      Ore 23.57, ci propongono di riaccompagnarci alla nostra macchina, neanche 10 minuti dopo essere arrivati. Noi chiediamo cosa ne sarà del corpo di H. e un agente ci risponde che arriverà un’unità di emergenza apposita. Esplicitiamo la nostra volontà di aspettarne l’arrivo, vogliamo tentare di ottenere il maggior numero di informazioni da comunicare alla famiglia e siamo preoccupate che, se noi lasciamo il campo, anche la pattuglia abbandonerà il corpo. Straniti, e forse impreparati alla nostra presenza e insistenza, provano a convincerci ad andare, illustrando una serie farsesca di pericoli che vanno dal fatto che sia zona di frontiera interdetta alla presenza di pericolosi migranti e calabroni giganti. Di base, recepiamo che non hanno una motivazioni valida per impedirci di rimanere.

      Quando il gruppo di Harmanli arriva vicino a noi, la polizia li sente arrivare prima di vederli e pensa che siano un gruppo di migranti; a questo stimolo, risponde con la prontezza che non ha mai dimostrato rispetto alle nostre sollecitazioni. Scatta verso di loro con la mano a pistola e manganello e le torce puntate verso il bosco. Li trova, ma il loro colore della pelle è nello spettro della legittimità. Va tutto bene, possono arrivare da noi. Della pattuglia di sei poliziotti, tre vanno via in macchina, tre si fermano effettivamente per la notte; ci chiediamo se sarebbe andata allo stesso modo se noi con i nostri occhi bianchi ed europei non fossimo stati presenti. Lo stallo continua, sostanzialmente, fino a mattina: la situazione è surreale, con noi sdraiati a pochi metri dalla polizia e dal corpo di H. L’immagine che ne esce parla di negligenza delle istituzioni, della gerarchia di vite che il confine crea e dell’abbandono sistematico dei corpi che vi si muovono intorno, se non per un loro possibile respingimento.

      Ore 8 di mattina, l’indifferenza continua anche quando arriva la scientifica, che si muove sbrigativa e sommaria intorno al corpo di H., vestendo jeans e scattando qualche fotografia simbolica. Il tutto non dura più di 30 minuti, alla fine dei quali il corpo parte nella macchina della border police, senza comunicazione alcuna sulla sua direzione e sulle sue sorti. Dopo la solita strategia di insistenza, riusciamo ad apprendere che verrà portato all’obitorio di Burgas, ma non hanno nulla da dirci su quello che avverrà dopo: l’ipotesi di un rimpatrio della salma o di un possibile funerale pare non sfiorare nemmeno i loro pensieri. Scopriremo solo in seguito, durante una c​hiamata con la famiglia, che H., nella migliore delle ipotesi, verrà seppellito in Bulgaria, solo grazie alla presenza sul territorio bulgaro di un parente di sangue, da poco deportato dalla Germania secondo le direttive di Dublino, che ha potuto riconoscere ufficialmente il corpo. Si rende palese, ancora una volta, l’indifferenza delle autorità nei confronti di H., un corpo ritenuto illegittimo che non merita nemmeno una sepoltura. La morte è normalizzata in questi spazi di confine e l’indifferenza sistemica diventa un’arma, al pari della violenza sui corpi e dei respingimenti, per definire chi ha diritto a una vita degna, o semplicemente a una vita.

      https://www.meltingpot.org/2023/08/bulgaria-per-tutti-i-morti-di-frontiera

  • Les départs du #Sénégal vers les #Canaries : une société en proie au #désespoir économique, à la #répression politique et à l’ingérence européenne

    La #route_Atlantique fait encore la une, avec une forte augmentation des passages dans les dernières semaines : à peu près 4000 personnes sont arrivées aux Canaries en septembre et plus 6 000 dans les deux premières semaines d’octobre. Mais le phénomène sous-jacent se dessine déjà depuis juin : la plupart des embarcations sur la route Atlantique font leur départ au Sénégal. Ainsi cet été 2023 les deux tiers des voyages se sont faits dans des #pirogues venant du Sénégal, et un tiers seulement en provenance du Maroc et du Sahara Occidental.

    „Ces derniers temps nous revivons une situation des départs du Sénégal qui nous rappelle le phénomène “#Barça_ou_Barsakh” en 2006 – 2008 et en 2020/2021. Ce slogan “Barça ou Barsakh” qui signifie „soit on arrive à Barcelone, soit on meurt“ est le reflet du plus grand désespoir“ explique Saliou Diouf de Boza Fii, une organisation sénégalaise qui lutte pour la liberté de circulation.

    La population sénégalaise et surtout la #jeunesse fait face à un dilemme impossible : rester et mourir à petit feu dans la galère, ou partir dans l’espoir d’avoir des probabilités de vivre dignement en Europe. À la profonde #crise_économique (effondrement des moyens de subsistance en raison de la #surpêche des eaux sénégalaises et des conséquences du #changement_climatique) s’ajoute l’#injustice de la politique européenne des #visas qui sont quasi impossibles à obtenir. La crise politique au Sénégal rend la situation catastrophique : de nombreux-euses manifestant-es sont abusé-es et arbitrairements emprisonné-es, il y a même des morts. Cela pousse les jeunes à quitter le pays, en empruntant les moyens les plus risqués.

    Nous exprimons notre colère face à cette situation est nous sommes en deuil pour les centaines de personnes mortes en mer cet été.

    Pourtant, les autorités sénégalaises ne se mobilisient pas en soutien à la popluation mais reproduisent à l’identique le discours européen contre la migration qui vise à criminaliser et réprimer la #liberté_de_circulation. Le gouvernment sénégalais a créé une entité dénommée #CILEC (#Comité_interministériel_de_lutte_contre_l’émigration_clandestine). Ce dernier est constitué en grande partie de personnes gradées de l’armée Sénégalaise. Le 27 juillet, le gouvernment a adopté le plan d’action #SNLMI (#Stratégie_nationale_de_lutte_contre_la_migration_irrégulière_au_Sénégal) qui consiste à traquer des soit-disant 3passeurs que l’on traite de #trafiquants_d’êtres_humains. Le 4 août 2023 des répresentants de l’Union Européene et du gouvernement du Sénégal ont inauguré un grand bâtiment pour abriter la DPAF (Division de la police de l’air et des frontières). Toutes ces mesures sont prises en pleine #crise_politique dans le pays : une honte et un manque de respect envers la population.

    Ces derniers mois, il y a une série d’actes de répression qui montre comment le gouvernment sénégalais cherche à intimider la population entière, et surtout la population migrante. Les autorités utilisent l’armée,la gendarmerie et la police pour étouffer toute situation qui pourrait amener des polémiques dans le pays, ce qui est illustré par la liste suivante :

    - Le 10 juillet, 101 personnes ont prit départ de Fass Boye, à Thies. Plus d’un mois après, 38 survivants ont ête retrouvé à 275km du Cap-Vert, seuls 7 corps ont été retrouvés. Quand le gouvernement sénégalais a décidé de rapatrier seulements les survivants et de laisser les morts au Cap-Vert, les populations de Fass Boye ont manifesté contre cette décision. Après les manifestations, la gendarmerie est revenue à 3h du matin pour rentrer dans les maisons pour attraper des manifestant-es, les frapper, puis les amener au poste de police.
    – Dans la nuit du 9 au 10 août sur la plage de Diokoul Kaw dans la commune Rufisque à Dakar, une centaine de jeunes Sénégalais se préparaient pour un départ vers les îles Canaries. Le groupe attendait la pirogue au bord de la mer, à environ 2h du matin. La police sénégalaise a repéré le groupe et après des tirs en l’air pour disperser la foule, un agent de la gendarmerie a ouvert le feu sur la foule qui remontait vers les maisons. Malheureusementune balle a atteint par derrière un jeune garçon qui est finalement mort sur le coup. Jusqu’à présent, ce dossier est sans suite.
    – Un groupe de 184 personnes a quitté le Sénégal le 20 août et a été intercepté par la Guardia Civil espagnole dans les eaux mauritaniennes, qui a ensuite effectué un refoulement. Le groupe a été mis dans les mains de la marine sénégalaise le 30 août et a subi de nombreuses maltraitances de la part des agents espagnols et sénégalais. En plus, 8 personnes sont sous enquête de la Division nationale de lutte contre le trafic (DNLT) et on les poursuit pour association de malfaiteurs, complicité de trafic de migrants par la voie maritime et mise en danger de la vie d’autrui.
    - Le 18 septembre à Cayar dans la région de Thiès, un groupe de personnes qui embarquait pour partir aux Canaries a été interpellé par la gendarmerie lors du départ. Mais l’arrestation a fini par des affrontements entre les gendarmes et la population. Comme d’habitude, les gendarmes sont arrivés encore plus tard dans la nuit pour rentrer dans les maisons pour attraper, frapper et puis encore amener les gens au poste de police.

    Ces exemples démontrent que la stratégie du gouvernment est de semer la peur avec la #violence pour intimider et dissuader la popluation de partir. Nous dénonçons cette politique que nous jugeons injuste, violante, barbare et autoritaire.

    Dans l’indignation devant la médiocrité de nos gouvernants, nous continuons à voir nos frères et sœurs mourir sur les routes migratoires. Aujourd’hui les départs du Sénégal font l’actualité des médias internationaux, mais les problèmes datent depuis des décennies, voir des siècles et prennent racine dans l’#exploitation_capitaliste des nos resources, la politique néo-coloniale et meurtrière de l’Union Européenne et l’incompétence de nos gouvernments.

    https://alarmphone.org/fr/2023/10/20/les-departs-du-senegal-vers-les-canaries

    #émigration #facteurs-push #push-factors #migrations #asile #réfugiés #intimidation #dissuasion #mourir_aux_frontières #décès #morts_aux_frontières #capitalisme

    ping @_kg_ @karine4

  • En Tunisie, les autorités continuent de chasser des migrants à la frontière algérienne
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/10/16/en-tunisie-les-autorites-continuent-de-chasser-des-migrants-a-la-frontiere-a

    En Tunisie, les autorités continuent de chasser des migrants à la frontière algérienne
    Par Nissim Gasteli(El-Amra, Tunisie, envoyé spécial)
    Paul-Edouard partage sa vie entre les plantations d’oliviers et le café depuis qu’il a trouvé un semblant de refuge dans une zone rurale en périphérie de la petite bourgade d’El-Amra, avec sa femme et sa fille de 5 ans, après avoir fui les violences anti-migrants qui ont secoué Sfax au début de l’été. Dans ce champ devenu dortoir, il dépose tous les soirs sa couverture au pied d’un arbre, installe son couchage puis s’allonge et s’endort, en attendant qu’un autre jour vienne. Au petit matin, lorsque le tenancier du café mitoyen ouvre son commerce, il migre vers la bâtisse et y passe toute la journée.
    C’est là que Le Monde l’a rencontré, le 9 octobre. Assis à une table, un expresso dans une main, une cigarette dans l’autre, ce Camerounais de 38 ans raconte avoir tenté de rejoindre l’Italie trois semaines plus tôt. Mais après avoir été intercepté en mer par la garde nationale tunisienne, il a été débarqué au port de Sfax puis transporté sur plusieurs centaines de kilomètres par les autorités avant d’être abandonné dans une zone désertique à la frontière algérienne, sans eau, ni nourriture, ni autre forme de procès. Données GPS et photographies à l’appui, il témoigne de ces pratiques que les autorités tunisiennes persistent à nier. Pour protéger son identité et celles des autres personnes interrogées, leurs prénoms ont été modifiés.
    Son récit commence comme celui de n’importe quelle traversée clandestine : sur une plage, de nuit, le départ du rafiot dans l’obscurité, puis devient vite celui de n’importe quelle interception de bâteau clandestin par la garde nationale. Les vagues, le moteur qui coupe, la tension avec les agents, le transbordage sur une vedette. A la mi-journée, Paul-Edouard est débarqué sur le port de Sfax avec 300 autres personnes, selon ses estimations.
    C’est là que les violences ont commencé. « Quand on est arrivés au port de Sfax, on a été tabassés », dit-il, en décrivant les coups portés par les agents des forces de sécurité. Ils sont alors retenus toute la journée sur le quai, « sans avoir à manger ou à boire », leurs téléphones sont confisqués. A la nuit tombée, quatre bus déboulent et les migrants sont forcés de monter à bord, sans connaître leur destination.Ils quittent la ville portuaire, escortés par des véhicules des forces de sécurité – comme le montre une vidéo qu’il a filmée, consultée par Le Monde. « On a roulé jusqu’à 4 heures du matin puis on nous a déposés sur une base de la garde nationale », se souvient-il. L’analyse des données GPS transmises révèle que les bus parcourent près de 300 km jusqu’au Kef, dans le nord-ouest de la Tunisie. Ils sont transférés à l’arrière de pick-up, « chargés comme du bétail », puis déposés quelque part dans la montagne.
    Une fois les Tunisiens partis, les Subsahariens font face aux garde-frontières algériens et comprennent rapidement qu’ils ne sont pas les bienvenus. « On a subi des tirs de sommation de la part de l’armée algérienne qui nous a intimé l’ordre de retourner en Tunisie, affirme Paul-Edouard. On n’avait pas le choix, il y avait des femmes enceintes, des bébés, tout un tas de personnes blessées. On avait faim, on avait soif. Alors on est revenus en Tunisie. » En rebroussant chemin, il tombe sur l’unité qui les a expulsés. « Ils nous arrêtent à nouveau, nous mettent dans les pick-up. Ils nous amènent dans un autre camp. Il est environ 10 heures quand on arrive là-bas.
    Ils passent la journée du 20 septembre enfermés dans ce poste de la garde nationale non loin de Thala, toujours dans la même région de l’Ouest tunisien, en attendant la nuit tombée. Les agents les remettent alors dans des véhicules des forces de l’ordre et, à 22 heures, ils prennent la route en direction de la ville frontalière de Sakiet Sidi Youssef à une centaine de kilomètres plus au nord. Les gardes nationaux sont alors clairs : « Ils nous promettent que c’est notre dernier jour en Tunisie », se souvient Paul-Edouard. « Et si on s’entêtait à revenir, ils nous tireraient une balle dans la tête. C’est ce qu’ils nous ont dit. » En face de Paul-Edouard, dans ce café d’El-Amra, Emmanuel, jeune Camerounais de 18 ans, présent au moment des faits, acquiesce d’un signe de la tête.Abandonnés pour la seconde fois, livrés à eux-mêmes, les migrants décident de revenir en Tunisie, le 21 septembre au petit matin. Ils marchent alors pendant neuf jours, parcourant des dizaines de kilomètres à pied, entre montagnes et forêts afin d’éviter de tomber à nouveau sur les autorités du pays. Neuf nuits à dormir à même le sol dans un froid « frigorifique », se remémore Paul-Edouard, la voix tremblante. Ils finissent par rallier Tajerouine, une ville de la région et trouvent un transport clandestin qui les ramène dans les environs de Sfax.
    Deux semaines après les faits, Paul-Edouard et Emmanuel n’arrivent toujours pas à comprendre pourquoi les autorités leur ont fait subir un tel traitement. Dans ce café d’El-Amra, leur histoire trouve un écho : de nombreuses personnes rapportent elles aussi des expulsions au cours des semaines passées et des faits similaires. Le phénomène n’est pas nouveau. Au mois de juillet, plusieurs centaines de migrants avaient déjà été abandonnées dans le désert par les forces de sécurité tunisiennes.
    Les images de ces hommes, femmes et enfants abandonnés le long de la frontière tuniso-libyenne sous une chaleur extrême, sans eau ni nourriture, avaient alors largement circulé sur les réseaux sociaux et dans les médias. Mais, début août, la signature d’un accord entre les ministres de l’intérieur des deux pays pour évacuer l’ensemble des migrants restant dans la zone laissait espérer la fin de ses pratiques. Or, une organisation humanitaire basée en Libye a confirmé au Monde, sous couvert d’anonymat, qu’au moins 3 700 migrants ont été expulsés de Tunisie vers la Libye depuis juin.
    Les autorités tunisiennes n’ont jamais reconnu ces expulsions. Interrogé par Le Monde, le porte-parole du ministère de l’intérieur, Faker Bouzghaya, a réfuté ses pratiques renvoyant à une déclaration du 3 août de son ministre, Kamel Feki, dans laquelle celui-ci soulignait « que les allégations sur les expulsions sont sans fondement ». Le porte-parole de la garde nationale, Houssem Jebabli, nie lui aussi de telles pratiques. « Ce n’est pas vrai, on a d’autres témoignages disant exactement le contraire. La Tunisie avait accueilli ces gens, et le Croissant-Rouge a fait de son mieux pour les migrants », déclare-t-il, sans donner plus de précisions. Une trentaine de cadavres a cependant été retrouvée dans la zone frontalière, selon la source humanitaire précédemment citée, et 80 personnes seraient toujours portées disparues. A El-Amra, la reprise des expulsions terrorise. « Du jour au lendemain, tu peux te retrouver dans le désert. Qui n’a pas peur ? Sans nourriture, sans eau, forcément tu as peur », explique Amadou, qui a été conduit vers la frontière algérienne avec son ami Félix fin septembre. A une autre table, Mohamed montre sur son téléphone une photo d’un jeune homme assis dans une zone désertique de la frontière libyenne : « Je n’ai pas de nouvelles de mon ami, on a été séparés là-bas, je ne sais pas ce qu’il est devenu. » Après un tel traumatisme, tous ont déjà pensé à rentrer chez eux, mais ont finalement exclu cette option. « Autant faire les 150 km qui nous séparent de Lampedusa. On caresse ce rêve », conclut Paul-Edouard.

    #Covid-19#migration#migrant#tunisie#algerie#frontiere#expulsion#violences#libye#afriquesubharienne#migrationirreguliere#sante#mortalite

  • Les ouvriers agricoles thaïlandais, victimes collatérales des attaques du Hamas
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/10/13/les-ouvriers-agricoles-thailandais-victimes-collaterales-des-attaques-du-ham

    Les ouvriers agricoles thaïlandais, victimes collatérales des attaques du Hamas
    Par Brice Pedroletti(Bangkok, correspondant en Asie du Sud-Est)
    Publié le 13 octobre 2023 à 16h00, modifié le 14 octobre 2023 à 07h13
    Avec 24 morts et 16 personnes présumées kidnappées, la Thaïlande se retrouve au deuxième rang des pays étrangers pour le nombre de victimes derrière les Etats-Unis. Un lourd bilan, qui s’explique par le nombre de migrants thaïlandais travaillant dans l’agriculture en Israël : ils sont environ 30 000 à être employés dans des fermes et des kibboutz, dont 5 000 autour de la bande de Gaza. Ce n’est pas la première fois que cette population compte des victimes : deux ouvriers thaïlandais étaient morts, en mai 2021, après des tirs de roquettes.
    La plupart de ces migrants sont des hommes, originaires de l’Isan, la grande région rurale du nord-est de la Thaïlande, la plus pauvre du royaume, comme Somkuan Pansa-ard. Agé de 39 ans et employé dans une plantation de fruits depuis moins d’un an, l’homme avait eu le temps de parler à sa mère samedi 7 octobre alors que des assaillants fondaient sur son lieu d’habitation. Sa famille a appris dimanche qu’il n’avait pas survécu.
    Une partie des travailleurs thaïlandais tués l’auraient été dans le kibboutz Alumim, où la plupart des habitants auraient eu la vie sauve après de longues heures de combat. « Dans ce kibboutz, les gardes ont réussi à tuer un certain nombre de terroristes du Hamas et à les empêcher d’atteindre les principales zones d’habitation. Malheureusement, un groupe de terroristes a réussi à atteindre les quartiers d’habitation de plusieurs travailleurs agricoles thaïlandais et les a massacrés », rapporte le canal Telegram israélien South first responders qui archive les images envoyées par des équipes de premiers secours. Une vidéo montre l’intérieur de baraquements sens dessus dessous, avec d’épaisses traînées de sang sur le sol.
    Parmi les victimes du kibboutz Alumim figurent aussi dix étudiants népalais, selon Katmandou. Quatre autres, présents au même endroit ce jour-là, ont survécu. Ils faisaient partie d’un programme de onze mois de stages payés qui concernaient 269 étudiants venus de plusieurs universités du pays. La plupart des 5 000 Népalais vivant en Israël sont eux employés dans les services de santé ou d’aide à la personne. La veille de l’attaque, la page Facebook d’un des Népalais qui fait partie de la liste des victimes, Ganesh Nepali, montrait des images du kibboutz, sous le titre « vue nocturne d’Alumim », avec un cœur et deux drapeaux d’Israël : on y voit la haute barrière de sécurité, le ciel qui vire au rose, des allées paisibles bordées de bosquets de fleurs. Ironie du sort, trois jours auparavant, le 3 octobre, il avait écrit un long poste de commentaire sur le couvre-feu qui venait d’être décrété à Nepalgunj, une bourgade népalaise à la frontière indienne, après des incidents entre communautés hindoues et musulmanes locales, en s’accablant de « l’incapacité des personnes religieuses à accepter la culture de l’autre, ce qui conduit à des guerres de religion ».
    Les Thaïlandais font partie des travailleurs étrangers qui ont remplacé les Palestiniens en Israël à mesure que l’emploi de ceux-ci était soumis à des restrictions. Un accord bilatéral en 2012 a formalisé leur recrutement, avec un quota annuel passé à 6 500 ouvriers par an depuis 2022. Ils sont employés pour des contrats de deux ans, renouvelables jusqu’à un maximum de cinq ans et trois mois. Payés environ 1 500 dollars (1 422 euros), ils doivent s’acquitter d’au moins un mois et demi de salaire en « frais d’agence ».Depuis le week-end, l’un de ces travailleurs a livré sur X, anciennement Twitter, sous le pseudonyme de SuperBallAI, le récit de sa fuite avec d’autres migrants. « Plus de vingt-quatre heures se sont écoulées depuis l’incident, et les travailleurs thaïlandais se trouvant dans les zones dangereuses n’ont toujours pas reçu d’aide ni de plan d’évacuation vers une zone sûre », écrit-il le 8 octobre, avant de montrer tout un groupe de migrants qui partent sur un tracteur. Il s’indigne ensuite que son employeur l’ait revendu à un autre sans son accord.
    S’il a finalement réussi à être rapatrié en Thaïlande par un vol arrivé le 12 octobre, il a par ses tweets rappelé une réalité dérangeante : le traitement parfois désinvolte des droits de ces travailleurs étrangers par leurs employeurs. Dans un rapport datant de 2021 sur les droits bafoués des migrants thaïlandais à la santé, l’ONG israélienne de défense des droits des migrants Kav LaOved déplorait que « dans les zones ciblées par les tirs de roquettes lors des escalades du conflit, récemment dans la région de Gaza, les employeurs demandent souvent aux travailleurs de continuer à travailler dans les champs ou dans la ferme, sans abri, même si cela est interdit par le commandement du front intérieur israélien. Cette situation a entraîné de nombreuses blessures et de nombreux décès parmi les travailleurs. Le rapport demande que des abris soient mis à la disposition de tous les travailleurs situés à proximité des zones de combat. » Rien n’indique que ces recommandations aient été suivies. Un deuxième vol de rapatriés thaïlandais, dont certains blessés, est arrivé à Bangkok vendredi 13 octobre, après un premier qui a atterri jeudi. Au moins 5 000 Thaïlandais ont postulé pour quitter le pays depuis les événements de samedi. Samedi matin, le premier ministre Srettha Thavisin a indiqué que la Thaïlande « ne prendrait pas parti » dans le conflit entre Israël et le Hamas.

    #Covid-19#migrant#migration#israel#thailandais#nepalais#travailleursmigrants#conflit#crise#rapatriement#mortalite#sante

  • #LeTravailTue #MortAuTravail

    Decathlon : mort d’un intérimaire après un accident de travail à Paris, les syndicats « en colère » - Le Parisien
    https://www.leparisien.fr/faits-divers/decathlon-mort-dun-interimaire-apres-un-accident-de-travail-a-paris-les-s

    Il déchargeait un camion au magasin Decathlon du quartier de La Madeleine à Paris. Un intérimaire est mort mercredi matin lors d’un accident, et les syndicats ont demandé la réunion d’un CSE extraordinaire jeudi.

  • 09.10.2023 « Ce ne sont pas seulement 381 noms, ce sont 381 familles brisées. »

    Ce soir, encore, commémoration à Calais, en hommage au jeune décédé hier ainsi qu’à toutes les victimes des frontières. Nous continuerons à dénoncer les politiques meurtrières menées aux portes de l’Europe.


    https://twitter.com/AubergeMigrants/status/1711430958501580897
    #commémoration #Calais #migrations #asile #réfugiés #morts_aux_frontières #mourir_aux_frontières #France #Manche #frontières #hommage