• Naufrages de migrants : l’ONU réclame des mesures « urgentes et décisives »
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/06/16/le-nombre-de-migrants-en-mediterranee-vers-l-ue-a-double-depuis-2022-selon-f

    Naufrages de migrants : l’ONU réclame des mesures « urgentes et décisives »
    Compte tenu de l’augmentation des mouvements de réfugiés et de migrants en Méditerranée, des efforts collectifs sont essentiels, juge le Haut-Commissariat aux réfugiés. Selon Frontex, le nombre de traversées de la Méditerranée a « plus que doublé » en 2023.
    Le Monde avec AFP
    Publié hier à 13h23, modifié hier à 16h32
    L’ONU a réclamé, vendredi 16 juin, des mesures « urgentes et décisives » pour éviter de nouveaux drames, deux jours après le naufrage d’un bateau chargé de migrants au large de la Grèce, qui pourrait avoir coûté la vie à plusieurs centaines de personnes. « Il est clair que l’approche actuelle de la Méditerranée ne fonctionne pas. Année après année, elle continue d’être la route migratoire la plus dangereuse au monde, qui a le taux de mortalité le plus élevé », a déploré Federico Soda, directeur du département des urgences de l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) dans un communiqué cosigné par le Haut-Commissariat aux réfugiés (HCR). Les Etats doivent se mettre d’accord pour coopérer et combler les lacunes en matière de recherche et de sauvetage, mais aussi de promptitude au débarquement et de mise en œuvre de voies migratoires régulières et sûres, insiste-t-il.
    Compte tenu de l’augmentation des mouvements de réfugiés et de migrants en Méditerranée, des efforts collectifs, dont une plus grande coordination entre tous les Etats méditerranéens, la solidarité et le partage des responsabilités sont essentiels, a déclaré Gillian Triggs, haut responsable du HCR chargé de la protection : « Cela comprend un accord sur un mécanisme régional de débarquement et de répartition des personnes qui arrivent par la mer, que nous continuons de défendre », a-t-elle précisé. « Il doit y avoir une enquête approfondie sur les événements qui se sont déroulés au cours de cette tragédie. Et j’espère que nous pourrons trouver des réponses et apprendre de l’expérience », a dit Jeremy Laurence, porte-parole du Haut-Commissariat aux droits de l’homme. « Ce qui s’est passé mercredi rappelle la nécessité d’enquêter sur les passeurs et les trafiquants d’êtres humains et de veiller à ce qu’ils soient traduits en justice », a-t-il ajouté.
    Au-delà des passeurs et trafiquants, l’agence de surveillance des frontières européennes Frontex a été mise en cause, tout comme la Grèce et les pays européens, accusés de ne pas faire le nécessaire pour éviter ces drames. Jusqu’ici, 78 corps ont été retrouvés au large du Péloponnèse, selon les gardes-côtes grecs, et 104 personnes ont pu être secourues.
    L’OIM a dit « redouter que des centaines de personnes supplémentaires » se soient noyées, disant du drame qu’il est « l’une des tragédies les plus dévastatrices en Méditerranée en une décennie ». Ilias Siakantaris, porte-parole du gouvernement grec, avait fait état mercredi d’informations non confirmées selon lesquelles 750 personnes se trouvaient à bord du chalutier. Selon des membres de leur famille et des militants locaux interrogés par l’Agence France-Presse, plus de 120 Syriens étaient à bord.
    Selon Frontex, le nombre de traversées de la Méditerranée centrale vers l’Union européenne (UE) a « plus que doublé » en 2023, par rapport à l’an dernier pour la même période. Au cours des cinq premiers mois de 2023, les pays de l’UE ont recensé plus de 50 300 entrées irrégulières par cette voie, « le nombre le plus élevé enregistré depuis 2017 », a-t-elle précisé.
    « La Méditerrannée centrale reste la principale route migratoire vers l’Union européenne », et cette route a compté pour près de la moitié des arrivées clandestines en 2023, a ajouté Frontex. En tout, le nombre d’arrivées signalées à Frontex entre janvier et la fin de mai a été de 102 000, soit 12 % de plus que pour la même période de l’année dernière. La deuxième route la plus active est celle des Balkans de l’Ouest, avec plus de 30 700 entrées – tout de même 25 % de moins qu’un an plus tôt. Toutes les autres routes ont également été moins empruntées, les baisses allant de − 6 % pour la Méditerranée occidentale à − 47 % pour la route d’Afrique de l’Ouest. Ces baisses sont principalement dues « à la longue période de mauvais temps, qui rendait des voyages toujours dangereux encore plus risqués ». La pression migratoire reste cependant « élevée », et « on peut s’attendre à un regain d’activité des passeurs dans les mois qui viennent », a conclu l’agence.

    #Covid-19#migrant#migration#mediterranee#HCR#OIM#traversee#mortalité#FRONTEX#routemigratoire#pressionmigratoire#migrationirreguliere#postocovid#politiquemigratoire

  • Après le naufrage au large de la Grèce, la détresse des familles des victimes
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/06/16/apres-le-naufrage-au-large-de-la-grece-la-detresse-des-familles-des-victimes

    Après le naufrage au large de la Grèce, la détresse des familles des victimes. Les chances de retrouver des rescapés s’amenuisent, alors que des centaines de passagers du chalutier ayant chaviré sont toujours recherchés. La polémique sur la non-intervention des garde-côtes grecs et de Frontex prend de l’ampleur.
    Par Marina Rafenberg(envoyée spéciale à Kalamata)
    Publié aujourd’hui à 05h45, modifié à 06h57
    Devant la maison néoclassique turquoise, qui abrite la police portuaire de Kalamata, Kassem Abo Zaid, 34 ans, ne retient plus ses larmes. « Je n’ai pas dormi depuis vingt-quatre heures, et je suis venu au plus vite depuis Hambourg pour avoir des nouvelles », explique le réfugié syrien de Deraa. Sa femme, Ezra, 21 ans, et son beau-frère, Abdullah, 19 ans, avaient pris le chalutier bleu qui a coulé dans la nuit de mardi 13 juin à mercredi 14 juin à 47 milles marins (87 kilomètres) de Pylos, en mer Ionienne, alors qu’il avait pour destination finale l’Italie.
    Jeudi 15 juin, pour le deuxième jour consécutif, deux patrouilleurs, un hélicoptère et six autres navires de la région continuent leurs recherches à l’ouest des côtes du Péloponnèse. Mais selon les secouristes, les chances de retrouver des rescapés s’amenuisent au fil des heures. Sur son téléphone portable, Kassem dévoile une photo où il tient sa femme dans ses bras. « Nous étions heureux, je me réjouissais de la retrouver, mais désormais, je ne sais pas où elle se trouve. Elle n’est pas parmi les survivants à l’hôpital ou au port, et je crains le pire… », commente-t-il, la voix enrouée. Pour ce périple dangereux, sa femme et son beau-frère avaient déboursé 5 000 dollars (4 570 euros) chacun. Une centaine de personnes ont été secourues par les garde-côtes grecs. Soixante-dix-neuf corps ont été repêchés, mais des centaines de passagers sont toujours recherchés. Parmi les rescapés, les autorités grecques ont dénombré une majorité de Syriens (47), des Egyptiens (43) ainsi que douze Pakistanais et deux Palestiniens.
    « Ils m’envoient des photos de leurs enfants » D’après plusieurs sources concordantes, près de cent enfants voyageaient au fond de la cale du navire avec les femmes. A l’hôpital de Kalamata, Manolis Makaris, le médecin en charge depuis la nuit du drame, est submergé d’émotion : « Les migrants ont donné mon contact à leurs familles en Egypte, qui m’appellent pour avoir des nouvelles. Ils m’envoient des photos de leurs enfants. D’après leurs récits, il y aurait eu jusqu’à 100 mineurs coincés dans l’étage inférieur du bateau. » D’après les témoignages des rescapés recueillis par les autorités grecques, le bateau transportait 750 personnes, et le naufrage apparaît comme l’une des pires tragédies survenues dans les eaux grecques. Le dernier drame d’une telle ampleur remonte à juin 2016 lorsque près de 320 réfugiés se sont noyés au large de la

    #Covid-19#migrant#migration#postcovid#politiquemigratoire#UE#mediterranee#grece#italie#libye#syrie#egypte#palestine#pakistan###traversee#naufrage#mortalite

  • Au large de la Grèce, le pire naufrage d’un bateau de migrants depuis 2016
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/06/15/au-large-de-la-grece-le-pire-naufrage-d-un-bateau-de-migrants-depuis-2016_61

    Au large de la Grèce, le pire naufrage d’un bateau de migrants depuis 2016
    Un navire de pêche parti de Libye a coulé, dans la nuit de mardi à mercredi, alors qu’il faisait route vers l’Italie. Une centaine de personnes ont pu être secourues. Selon le témoignage de rescapés, le bateau transportait 750 personnes.
    Par Julia Pascual et Marina Rafenberg(Kalamata (Grèce),envoyée spéciale)
    Publié hier à 05h32, modifié hier à 12h18

    Sur la jetée du port de Kalamata, dans le sud de la Grèce, dans la pénombre, peu avant 23 heures, un navire des gardes-côtes s’amarre à l’écart des regards indiscrets. Des bénévoles de la Croix-Rouge observent la scène avec gravité. « Ils ramènent les morts… Maintenant, il n’y a plus d’espoir de retrouver d’autres survivants », murmure l’une d’entre elles. Un camion réfrigéré se gare devant le bateau et le transfert des corps commence. Les 79 cadavres repêchés au large de la péninsule du Péloponnèse, à la suite du naufrage, dans la nuit du mardi 13 au mercredi 14 juin, d’un navire de pêche rempli de migrants, doivent être conduits à la morgue de Corinthe ou à celle d’Athènes, pour être identifiés.
    (...) Dans le port de Kalamata, Dimitris Haliotis apporte les premiers soins aux rescapés. En majorité syriens, égyptiens et pakistanais, ils sont hébergés temporairement dans un hangar désaffecté. Allongés sur des matelas et enveloppés de couvertures grises, leurs visages sont marqués par les traumatismes et la fatigue. Derrière une barrière, ils sont encadrés par des policiers, des gardes-côtes et des militaires. « Ils sont psychologiquement et physiquement très affaiblis. Ils voyageaient depuis six jours dans un bateau où ils étaient les uns sur les autres… Ils n’avaient même pas d’endroit pour faire leurs besoins, ils étaient déshydratés et n’avaient pas bien mangé depuis des jours », souligne Orestis Koulopoulos, un urgentiste qui affirme que, depuis le matin, une vingtaine ont été admis à l’hôpital pour hypothermie, fièvre ou hypoglycémie.
    Selon plusieurs sources, le bateau serait parti de Tobrouk, une ville portuaire de l’Est libyen, à moins de 150 kilomètres de la frontière égyptienne. Depuis un an environ, le nombre de départs de cette région nord orientale, dite de la Cyrénaïque, a considérablement augmenté, alors qu’une majorité des migrants tentaient jusque-là de rejoindre l’Europe depuis la région côtière de Tripoli. En juin, la moitié des départs ont eu lieu de l’est, contrôlé par le maréchal Khalifa Haftar et l’Armée nationale libyenne.
    Le choix de cette route à travers la Méditerranée centrale accroît les risques encourus par les migrants. La distance à parcourir pour rejoindre l’île italienne de Lampedusa est deux fois plus importante, ce qui augmente la probabilité de tomber en panne, de manquer de vivres ou de faire naufrage. « La traversée se fait sur d’anciens bateaux de pêche, avec 500 ou 600 personnes à bord en général, dont la plupart se cachent dans la cale », ajoute Vincent Cochetel, envoyé spécial du Haut-Commissariat des Nations unies pour les réfugiés pour la Méditerranée occidentale et centrale (HCR).
    Lire aussi : Article réservé à nos abonnés Depuis l’Est libyen, une route migratoire se rouvre en Méditerranée Les candidats à la traversée – surtout des Bangladais, Egyptiens et Syriens – s’acquittent de sommes s’élevant à plusieurs milliers d’euros depuis leur pays d’origine. « La plupart arrivent légalement par avion à Benghazi, poursuit Vincent Cochetel. Ils sont regroupés dans des hangars et ne transitent que quelques semaines, tout au plus, en Libye. » L’essor de cette route n’est pas sans lien avec la volonté du maréchal Haftar de peser davantage auprès de l’Occident alors que son camp dispute le pouvoir au gouvernement de l’Ouest libyen, reconnu par l’ONU. Le 4 mai, le militaire s’est rendu à Rome pour parler de lutte contre l’immigration clandestine avec Giorgia Meloni, la présidente d’extrême droite du conseil italien, tandis qu’une délégation maltaise a été reçue pour la première fois, le 31 mai, à Benghazi. La route de l’Est libyen est aussi empruntée « pour contourner la Grèce, estime un membre du réseau d’activistes Alarme Phone, qui souhaite rester anonyme. Les gens veulent éviter les violences et les refoulements opérés depuis la Grèce et des routes se développent en conséquence. »
    A Kalamata, le secouriste Dimitris Haliotis ne cache pas son angoisse : « Nous avons peur de retrouver beaucoup d’enfants et de femmes morts, car ils étaient coincés au fond de la cale du bateau, d’après les témoignages des survivants. » Le drame est survenu dans la nuit du mardi 13 au mercredi 14 juin à 47 milles marins (87 kilomètres) de Pylos, en mer Ionienne, selon un communiqué des gardes-côtes grecs. Le navire avait préalablement été repéré, mardi, peu avant midi par un avion de Frontex, l’Agence européenne de surveillance des frontières. Alarm Phone dit avoir été plusieurs fois en contact téléphonique avec les occupants du bateau mardi 13 juin entre 14 h 17 et 0 h 46 et avoir informé les autorités grecques de leur localisation. « On a peu d’éléments, confie toutefois un membre du réseau. Lors des premiers appels, ils insistaient sur le fait qu’ils n’avaient pas d’eau ni de nourriture. » D’après le récit des Grecs, deux navires commerciaux se seraient approchés du chalutier dans l’après-midi de mardi, le premier ravitaillant en eau les migrants qui auraient refusé davantage d’assistance. Puis, un navire des gardes-côtes a rejoint le bateau de migrants dans la soirée.Les migrants « ont refusé toute aide », ont affirmé les autorités portuaires grecques. (...)Aux premières heures de la matinée de mercredi, « le bateau de pêche s’est renversé et a finalement coulé. Immédiatement a commencé une vaste opération de recherche et de sauvetage.
    « Les réseaux de passeurs donnent consigne aux gens de ne pas accepter d’assistance jusqu’à ce qu’ils soient contactés par les Italiens », admet M. Cochetel du HCR, qui rappelle que les Etats ont toutefois obligation d’empêcher les bateaux en détresse de continuer leur route. (...)
    Lefteris Papagiannakis, directeur de l’ONG Conseil grec pour les réfugiés, se montre critique vis-à-vis de l’attitude des autorités grecques et européennes. En pleine campagne électorale en vue des élections législatives grecques du 25 juin, l’ancien premier ministre conservateur, Kyriakos Mitsotakis, a décidé d’annuler ses meetings. Le gouvernement provisoire a décrété trois jours de deuil national en Grèce. M. Mitsotakis est critiqué depuis des mois pour sa politique anti-immigration musclée, notamment pour avoir généralisé les refoulements illégaux de migrants aux frontières, ce qu’il a toujours nié. Mais une vidéo publiée par le New York Times il y a trois semaines – montrant des exilés sur l’île de Lesbos embarqués de force sur un navire des gardes-côtes grecs avant d’être abandonnés sur « un radeau de sauvetage gonflable noir à la dérive » – a mis à mal ces démentis. Acculé par Bruxelles, M. Mitsotakis a promis une enquête sur ces événements. En visite à Kalamata, la présidente de la République hellénique, Katerina Sakellaropoulou, a été prise à partie par certains habitants. « Sous votre présidence, sous le gouvernement de droite, des migrants meurent dans la région frontalière de l’Evros ou se noient dans l’Egée », a crié l’un d’eux. Depuis 2014, près de 27 000 migrants sont morts noyés en Méditerranée, selon les données de l’Organisation internationale pour les migrations. Chaque année, des naufrages de masse ont lieu, au cours desquels plus de cent personnes disparaissent.
    Si les bilans les plus tragiques remontent à la période 2014-2016 – le pic des arrivées en Europe –, 2023 s’annonce comme une nouvelle année record en Méditerranée centrale. Plus de 55 000 migrants ont déjà été débarqués en Italie, contre 22 000 sur la même période en 2022. « Les Etats doivent reprendre leur responsabilité en matière de secours en mer », insiste M. Cochetel.
    Julia Pascual et Marina Rafenberg(Kalamata (Grèce),envoyée spéciale)

    #Covid-19#migrant#migration#postcovid#mediterranée#italie#grece#libye#UE#politiquemigratoire#OIM#naufrage#mortalite#frontiere

  • Naufrage en Grèce : au moins 79 migrants morts, trois jours de deuil décrétés
    https://www.lemonde.fr/international/article/2023/06/14/en-grece-le-naufrage-d-une-embarcation-de-migrants-fait-au-moins-dix-sept-mo

    Naufrage en Grèce : au moins 79 migrants morts, trois jours de deuil décrétés. L’embarcation a chaviré à 87 kilomètres des côtes grecques, dans les eaux internationales. Les rescapés ont déclaré que près de 750 personnes étaient à bord, cent quatre d’entre elles ont été secourues jusqu’ici.
    Le Monde avec AFP
    Publié le 14 juin 2023 à 11h11, modifié le 14 juin 2023 à 22h52
    La Grèce va observer trois jours de deuil après le naufrage mercredi 14 juin d’un bateau de migrants en mer Ionienne, ont annoncé les services du premier ministre par intérim. Les garde-côtes ont déclaré avoir repêché soixante-dix-neuf corps, et sauvé une centaine de personnes, mais les rescapés ont déclaré que près de 750 personnes étaient à bord. Il s’agit du bilan le plus lourd en Grèce depuis le 3 juin 2016, quand au moins 320 personnes avaient péri ou disparu dans un naufrage. L’embarcation à bord de laquelle se trouveraient « des centaines » de migrants, selon une source au sein du ministère des migrations, a chaviré à 47 milles marins (87 kilomètres) des côtes grecques, dans les eaux internationales tandis que cent quatre personnes ont été secourues jusqu’ici. « Le navire faisait vingt-cinq à trente mètres de long. Le pont était bondé, et nous pensons que l’intérieur l’était aussi », a déclaré à la chaîne de télévision ERT le porte-parole des gardes-côtes, Nikolaos Alexiou. Un porte-parole du gouvernement, Ilias Siakantari, a ajouté : « Nous ne savons pas combien de personnes étaient à l’intérieur, mais nous savons qu’il est habituel pour les passeurs de les enfermer, afin de maintenir le contrôle à bord. » L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a aussi tweeté : « Nous craignons d’autres pertes en vies humaines. Des décomptes initiaux font état de 400 passagers ».
    Un avion C-130 de l’armée grecque va continuer de patrouiller les eaux dans lesquelles le bateau a coulé toute la nuit, selon le porte-parole. M. Siakantari a précisé que le moteur du navire était tombé en panne dans la nuit de mardi à mercredi et que le bateau avait coulé en une quinzaine de minutes, dans des eaux très profondes. Les garde-côtes grecs ont ajouté qu’au moment du naufrage de l’embarcation, aucune des personnes à bord n’était équipée de gilet de sauvetage. Selon M. Alexiou, la plupart des survivants étaient originaires de Syrie, du Pakistan ou d’Egypte. (...)
    Le bateau avait été repéré pour la première fois mardi après-midi par un avion de Frontex, l’Agence européenne de surveillance des frontières, mais les migrants à bord « ont refusé toute aide », selon un précédent communiqué des autorités portuaires grecques. Outre les patrouilleurs de la police portuaire, une frégate de la marine de guerre grecque, un avion et un hélicoptère de l’armée de l’air ainsi que six bateaux qui naviguaient dans la zone participaient à cette opération de sauvetage. Selon les premières informations des autorités, le bateau des migrants avait appareillé de la Libye à destination de l’Italie. Aux frontières extérieures de l’Union européenne (UE) en Méditerranée, la Grèce est un passage plus habituel pour des migrants qui cherchent à rejoindre l’UE depuis la Turquie voisine.
    De nombreux naufrages souvent meurtriers ont lieu en mer Egée alors que la Grèce est régulièrement accusée par des organisations non gouvernementales et des médias produisant des vidéos de refouler des migrants, en quête d’asile dans l’Union européenne, hors de son territoire. Outre ce passage, ces personnes tentent également de passer directement en Italie en traversant la Méditerranée dans le sud du Péloponnèse ou au large de l’île de Crète. Depuis le début de l’année, 44 personnes sont mortes noyées en Méditerranée orientale, d’après l’OIM. L’an dernier, le nombre des personnes ayant ainsi péri s’est élevé à au moins 372.(...).

    #Covid-19#migrant#migration#mediterranee#grece#italie#UE#turquie#frontex#naufrage#mortalité#politiquemigratoire#postcovid#libye

  • 53 800 décès de plus qu’attendus en 2022 : une surmortalité plus élevée qu’en 2020 et 2021 - Insee Première - 1951
    https://www.insee.fr/fr/statistiques/7628176

    En 2022, les décès observés ont nettement dépassé ceux attendus en l’absence d’épidémie de Covid-19 ou d’autres événements inhabituels tels que des épisodes de grippe ou de fortes chaleurs, etc.
    La surmortalité, soit l’excédent de décès observés par rapport à ceux attendus, a été un peu plus forte en 2022 (8,7 %) qu’en 2021 (6,9 %) et 2020 (7,8 %). Pourtant, probablement grâce à la vaccination et à l’immunité collective, l’épidémie de Covid-19 a été moins meurtrière en 2022 : il y a eu 38 300 décès de personnes atteintes de la Covid-19 dans les hôpitaux et les établissements pour personnes âgées selon Santé publique France, soit nettement moins qu’en 2021 (59 100). Le nombre de certificats de décès avec une mention « Covid-19 » est également en baisse. Les décès dus à d’autres causes que la Covid-19 ont donc augmenté en 2022. L’année a compté de manière inhabituelle deux épisodes de grippe, en raison d’une épidémie tardive en mars-avril et précoce en décembre. Des épisodes de fortes chaleurs en été ont occasionné davantage de décès en 2022 qu’en 2021.
    Enfin, l’épidémie de Covid-19 a pu entraîner depuis 2020 une hausse des décès en raison d’effets indirects, comme des reports d’opérations, une baisse des dépistages d’autres maladies, etc. Ces impacts éventuels n’ont toutefois pas encore été mesurés. Il peut aussi y avoir une interruption ou une pause dans la tendance à la baisse de la mortalité à chaque âge, mais sans qu’il soit encore possible de l’identifier.

    • on perd des cotisations (un peu) mais on gagne des non-versements (bien plus) ; c’est pas pour faire mon conspi, mais assez frontalement, tout retraité qui meurt (du covid ou d’autre chose) est un gain comptable indéniable, et je pense que le COR sait parfaitement prendre en compte les espérances de vie par strate sociale dans ses calculs d’équilibre du système. C’est le petit côté morbide de l’étude du dossier des retraites, tu peux pas éviter de regarder la mort en face, c’est l’échéance du contrat. [moyennant réversion ; un peu, j’imagine]. En revanche, je suis pas bien sûr que la macronie ait considéré ce détail dans le chiffrage de sa loi ; en effet, cette réforme est nécessaire et TG.

      Au final, bonne nouvelle ! [pour les jeunes] plus le covid (ou autre chose) fera de morts chez les ayant-droit-à-la-retraite, plus rapidement notre système par répartition sera sauvé, et plus vite ou pourra [enfin] repasser à une retraite à 60 ans et 37 annuités. Peut-être dès 2027 ? :-)

    • Sinon, j’ai trouvé ceci et ça procède du même raisonnement que précédemment.

      Une étude de cohorte menée en décembre dernier sur près de 1600 patients dans 97 services d’urgences répartis sur tout le territoire met en évidence le risque de surmortalité pour les patients qui ont attendu au moins une nuit sur un brancard.

      https://www.radiofrance.fr/franceinter/urgences-le-risque-de-mourir-46-plus-eleve-pour-les-patients-qui-attende

      Évènements « inhabituels » auxquels il va nous falloir nous habituer, non ?

  • JAMA Health Forum – Health Policy, Health Care Reform, Health Affairs | JAMA Health Forum | JAMA Network
    https://jamanetwork.com/journals/jama-health-forum/fullarticle/2802095
    https://cdn.jamanetwork.com/ama/content_public/journal/jama-health-forum/939099/aoi230001f1_1677520778.51947.png?Expires=2147483647&Signature=ndStp
    #covid #mortalité

    Importance Many individuals experience ongoing symptoms following the onset of COVID-19, characterized as postacute sequelae of SARS-CoV-2 or post–COVID-19 condition (PCC). Less is known about the long-term outcomes for these individuals.

    Objective To quantify 1-year outcomes among individuals meeting a PCC definition compared with a control group of individuals without COVID-19.

    Design, Setting, and Participants This case-control study with a propensity score–matched control group included members of commercial health plans and used national insurance claims data enhanced with laboratory results and mortality data from the Social Security Administration’s Death Master File and Datavant Flatiron data. The study sample consisted of adults meeting a claims-based definition for PCC with a 2:1 matched control cohort of individuals with no evidence of COVID-19 during the time period of April 1, 2020, to July 31, 2021.

    Exposures Individuals experiencing postacute sequelae of SARS-CoV-2 using a Centers for Disease Control and Prevention–based definition.

    Main Outcomes and Measures Adverse outcomes, including cardiovascular and respiratory outcomes and mortality, for individuals with PCC and controls assessed over a 12-month period.

    Results The study population included 13 435 individuals with PCC and 26 870 individuals with no evidence of COVID-19 (mean [SD] age, 51 [15.1] years; 58.4% female). During follow-up, the PCC cohort experienced increased health care utilization for a wide range of adverse outcomes: cardiac arrhythmias (relative risk [RR], 2.35; 95% CI, 2.26-2.45), pulmonary embolism (RR, 3.64; 95% CI, 3.23-3.92), ischemic stroke (RR, 2.17; 95% CI, 1.98-2.52), coronary artery disease (RR, 1.78; 95% CI, 1.70-1.88), heart failure (RR, 1.97; 95% CI, 1.84-2.10), chronic obstructive pulmonary disease (RR, 1.94; 95% CI, 1.88-2.00), and asthma (RR, 1.95; 95% CI, 1.86-2.03). The PCC cohort also experienced increased mortality, as 2.8% of individuals with PCC vs 1.2% of controls died, implying an excess death rate of 16.4 per 1000 individuals.

    Conclusions and Relevance This case-control study leveraged a large commercial insurance database and found increased rates of adverse outcomes over a 1-year period for a PCC cohort surviving the acute phase of illness. The results indicate a need for continued monitoring for at-risk individuals, particularly in the area of cardiovascular and pulmonary management.

  • Azizou Chehou, l’homme qui sauve la vies de migrants naufragés dans le Sahara
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/05/10/niger-azizou-chehou-l-homme-qui-sauve-des-vies-au-sahara_6172825_3212.html

    Azizou Chehou, l’homme qui sauve la vies de migrants naufragés dans le Sahara
    Grâce aux tricycles de l’association Alarme Phone Sahara, l’ancien enseignant vient en aide aux migrants refoulés par les autorités algériennes de l’autre côté de la frontière avec le Niger.
    Par Amaury Hauchard
    Une carrière de trente ans dans l’éducation, une petite maison familiale dans un quartier périphérique de la ville nigérienne d’Agadez, une Toyota Corolla poussiéreuse qu’il traîne depuis onze ans… La vie d’Azizou Chehou n’a, à première vue, rien d’extraordinaire. Pourtant, l’homme de 56 ans qui vient en aide aux naufragés du désert sauve, chaque année, presque autant de vie qu’un médecin.
    Semaine après semaine, ils sont des centaines à errer ainsi dans les sables, refoulés par les autorités algériennes de l’autre côté de la frontière avec le Niger. Des hommes originaires d’Afrique de l’Ouest, jetés des bennes des camions où ils ont été entassés, qui n’ont d’autre choix que de marcher jusqu’au village d’Assamaka, traversant quinze kilomètres de désert. C’est ce tronçon que sillonnent les tricycles de l’association Alarme Phone Sahara
    Avec leurs véhicules, ils viennent en aide à ceux qui ne peuvent plus marcher, les emmènent jusqu’au village où un centre de transit de l’ONU doit les accueillir. Dans ce bout de désert, il y a beaucoup d’ennemis des migrants : bandits côté nigérien, patrouilles militaires côté algérien.
    Ces dernières semaines, les expulsions par l’Algérie n’ont jamais été aussi nombreuses : tandis qu’environ 20 000 personnes avaient été refoulées sur l’ensemble de l’année 2022, APS en a déjà recensé près de 15 000 jetées dans le Sahara durant les quatre premiers mois de 2023.
    Parfois, quand les gilets jaunes d’APS les trouvent, les migrants sont déjà morts. « C’est une honte ce qui se passe là-bas, souligne Azizou Chehou. En Méditerranée au moins, la mer rejette les corps, alors que le Sahara les avale. On ne pourra jamais savoir combien de personnes sont mortes ici dans l’indifférence. » (...) Dans les pages du seul journal papier du nord du Niger, il écrit sur tout, mais la migration revient page après page : ici, elle a toujours été un business florissant. « Etre à un carrefour de migrations a amené à une époque beaucoup de travail ici. Opérer dans ce trafic a été criminalisé [en 2015]. Tout a changé », souligne-t-il. Alors quand M. Diallo lâche les rênes en 2018 de la petite association APS qu’il avait lancé avec des soutiens associatifs allemands, c’est une évidence : Azizou Chehou doit reprendre le flambeau. Lui hésite : il prépare sa thèse et doit déjà gérer son autre association d’aide aux jeunes désœuvrés de son quartier.Quelques mois plus tard, la thèse est bouclée et la crise migratoire s’accentue sur la frontière algérienne. Les tricycles d’APS n’arrêtent pas de circuler dans le sable et le téléphone du coordinateur Chehou sonne en permanence. Quant au village d’Assamaka, il devient ce déversoir où s’agglutinent des milliers de migrants dans l’attente d’être pris en charge par l’ONU et des ONG internationales.

    #Covid-19#migrant#migration#niger#sahara#afriquesubsaharienne#algerie#corps#mortalité#trafic#crisemigratoire#routemigratoire#postcovid

  • En Tunisie, les cadavres de migrants s’accumulent à Sfax
    https://www.lemonde.fr/afrique/article/2023/05/09/en-tunisie-les-cadavres-de-migrants-s-accumulent-a-sfax_6172663_3212.html

    En Tunisie, les cadavres de migrants s’accumulent à Sfax
    En 2023, le pays est devenu le principal point de départ des migrants souhaitant traverser la Méditerranée, devant la Libye.
    Par Nissim Gasteli(Sfax, Tunisie, envoyé spécial)
    Sur le quai du port de Sfax, deux corps d’enfants sans vie gisent sur le sol, recouverts d’une simple couverture. Leur mère, assise à côté, pleure ses filles, mortes noyées sous ses yeux quelques heures plus tôt au large des côtes de Tunisie. Elles tentaient de rejoindre l’Italie sur une embarcation de fortune, comme une quarantaine d’autres personnes.Rattrapé puis percuté par un semi-rigide de la garde nationale maritime, comme le relatent les survivants, le rafiot métallique s’est retourné, envoyant tous ses occupants à l’eau. Trente-six personnes ont été secourues par les autorités et deux corps repêchés, ceux de Macire et Saran-soumah, 10 et 12 ans, originaires de Guinée.(...) Parce que ces décès ont lieu lors de tentatives de franchissement illégal des frontières du pays, les autorités tunisiennes sont tenues enquêter sur les embarcations qui ont fait naufrage. Les corps, qu’ils soient récupérés en mer par les gardes nationaux ou après leur échouage, doivent être autopsiés avant inhumation. Une procédure d’autant plus longue et complexe que les hôpitaux et les cimetières croulent sous les cadavres. En 2023, la Tunisie est devenue le principal point de départ des migrants souhaitant traverser la Méditerranée, devant la Libye. Entre janvier et mars, la marine nationale a intercepté 14 000 personnes, soit cinq fois plus qu’en 2022. Selon les Nations unies, le premier trimestre a aussi été le plus meurtrier depuis six ans. « L’augmentation des départs signifie une augmentation des naufrages et donc une augmentation du nombre de corps », résume Filippo Furri, dont les recherches portent sur les décès en contexte migratoire. (...) « L’identification n’est pas obligatoire pour les autorités. Ce qui l’est, c’est de déterminer les causes de la mort », explique Filippo Furri. Faute d’information sur l’identité des migrants, un dossier est constitué pendant l’examen médico-légal comprenant des éléments sur le naufrage s’il y en a, les caractéristiques du cadavre, des photographies et un échantillon ADN. Puis un numéro est attribué « pour permettre aux familles d’identifier leurs proches a posteriori, si elles se manifestent », explique un activiste local. C’est ce processus, particulièrement long, qui explique en partie la congestion des morgues.
    A une dizaine de kilomètres au nord de Sfax, le cimetière municipal d’Essadi a récemment accueilli de nombreux migrants comme en témoignent les tombes anonymes marquées d’un simple numéro... les cimetières, comme les chambres froides sont saturés. Les autorités de Sfax s’étaient engagées en 2022 à réserver aux migrants subsahariens, chrétiens pour beaucoup, des zones d’inhumations spéciales. (...) Mais les infrastructures restent insuffisantes. « Cette pérennisation de la crise fait que le problème n’est plus seulement lié à la médecine légale », observe M. Furri. Le 20 avril, trente corps ont dû être enterrés en une seule journée. Contactés par Le Monde, le ministère de la santé, la direction régionale de la santé et les médecins de l’hôpital se refusent à tout commentaire.

    #Covid-19#migration#migrant#tunisie#libye#europe#routemigratoire#mediterranee#afriquesubsaharienne#mortalite#corps#postcovid

  • Comment se précipite le « #suicide_de_l’espèce »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/04/03/comment-se-precipite-le-suicide-de-l-espece_6168081_3232.html

    Comment se précipite le « suicide de l’espèce »
    L’humanité est de plus en plus confrontée aux maladies chroniques, du fait d’une augmentation des risques sanitaires et d’un manque de réflexion collective, analyse l’épidémiologiste Jean-David Zeitoun dans son dernier ouvrage, paru chez Denoël.

    Par #Stéphane_Foucart
    Publié aujourd’hui à 15h00
    Temps deLecture 3 min.

    Livre. « Nous vivrons toujours plus vieux ! » S’il est une idée reçue – plus que jamais d’actualité avec la réforme des retraites – dont la lecture du Suicide de l’espèce fait douter, c’est bien celle-là. Dans ce bref essai, vif et percutant, écrit dans la continuité d’un précédent ouvrage (La Grande Extension. Histoire de la santé humaine, Denoël, 2021), le médecin et épidémiologiste français Jean-David Zeitoun entreprend d’élucider les causes profondes de l’épidémie de maladies chroniques qui frappe l’humanité – diabète et obésité, maladies cardio-vasculaires, cancers, etc. – et dont les effets sur la mortalité commencent à occulter les progrès accomplis par la médecine au cours du siècle passé.

    L’auteur commence par décomposer le problème comme on analyse un marché, c’est-à-dire en observant l’offre et la demande. Il y a une « offre de risques » comme il y a une « demande de risques », et c’est leur rencontre débridée qui produit ce « suicide de l’espèce ». D’un côté une constellation d’industries pathogènes (hydrocarbures, chimie, agroalimentaire, tabac, alcool, etc.), de l’autre des milliards d’humains qui subissent ces risques de manière directe (tabac, alcool, opioïdes, aliments ultratransformés) ou indirecte (pollution, contaminations chimiques, etc.).

    L’originalité de la démarche de l’auteur est d’articuler les résultats de plusieurs disciplines pour conduire sa démonstration. De la biochimie de la transformation industrielle des aliments à l’épidémiologie, en passant par l’économie et la psychologie comportementale, Le Suicide de l’espèce montre comment une part toujours croissante de nos économies devient pathogène, et pourquoi nous y consentons comme consommateurs – par ignorance, par inattention, par dépendance ou par désespoir.

    Politiques incomplètes
    L’ouvrage ne se contente pas de renvoyer dos à dos l’offre (les industriels) et la demande (les consommateurs). C’est même tout le contraire. Le suicide en cours est plutôt le résultat, selon Jean-David Zeitoun, d’une vision dévoyée du libéralisme, qui fait accroire que notre destinée sanitaire collective est d’abord le fruit de la somme de décisions individuelles. Et qu’il n’y aurait rien à y faire, tant que celles-ci sont libres et non contraintes.

    Jean-David Zeitoun montre comment cette vision des choses, dans une large mesure erronée, demeure prégnante dans les politiques de santé publique. Celles-ci reposent largement sur des messages de prévention à l’adresse des individus et sont au mieux incomplètes, au pire inopérantes. D’abord parce que les risques indirects (pollutions, etc.) sont invisibles et non consentis, ensuite parce que la demande de risques directs (alimentation transformée, etc.) est déterminée par une offre que les pouvoirs publics ne régulent pas.

    Si le suicide de l’espèce n’est pas entravé par le fonctionnement normal de la démocratie, c’est que les Etats « ont laissé se développer d’autres formes de pouvoir non prévues par la théorie démocratique ». Dans les pages les plus brillantes de l’ouvrage, Jean-David Zeitoun réinvestit le « biopouvoir » de Foucault – ce pouvoir d’agir sur la vie biologique des corps – et montre comment les secteurs économiques producteurs de risque appliquent de manière autonome une « biopolitique » pathogène, qui fait pièce aux pouvoirs publics.

    Ramener à la responsabilité intellectuelle
    Ce « biopouvoir négatif » des industriels, comme le nomme l’auteur, est un pouvoir de produire de la morbidité et de la mortalité. Il prend plusieurs formes. Il est d’abord le pouvoir d’imposer une narration dans l’espace public, en ramenant toujours à la responsabilité individuelle les grandes maladies de l’époque et en produisant du doute sur la magnitude des atteintes à l’environnement. Il est ensuite le pouvoir de capturer la réglementation, en imposant des normes techniques favorables qui permettent, in fine, l’arrivée sur le marché de biens ou de services mal évalués, donc sous-régulés. Il est aussi – chose peut-être plus inquiétante encore – un pouvoir sur la construction de la connaissance elle-même.

    Écouter aussi Climat : peut-on sauver la planète avec des petits gestes ?
    Ces stratégies d’invisibilisation de dégâts de l’économie pathogène sont d’autant plus efficaces que les risques sanitaires produits ne sont pas spécifiques de tel ou tel produit, qu’ils sont nombreux, se potentialisent les uns les autres, et ne se révèlent que de manière différée. Combien de morts, par exemple, aura coûté l’introduction du sirop de fructose dans l’alimentation transformée ? Il sera durablement impossible de le dire, mais le chiffre est à l’évidence gigantesque.

    A mesure que se déroule la démonstration, l’essai change de tonalité et passe d’une analyse froide et clinique du marché des risques sanitaires à une conclusion sur l’éthique de la révolte d’Albert Camus. « Aujourd’hui, des millions de personnes appartiennent par leurs maladies chroniques à la communauté des suicidés de l’espèce (…), conclut Jean-David Zeitoun. Enfin, 100 % des humains, y compris ceux qui travaillent pour les industriels incriminés, trouveraient du sens à se révolter contre la suppression de l’espèce par elle-même. »

  • Le mystère des 250 000 morts britanniques de trop
    https://www.lenouveleconomiste.fr/le-mystere-des-250000-morts-britanniques-de-trop-99069


    Un brûlot gauchiste constate les ravage de l’austérité néolibérale sur les pauvres.

    Deux éléments rendent ce chiffre encore plus inquiétant. La #mort survient surtout lorsque les gens sont âgés. Or, le ralentissement de l’espérance de vie s’est produit dans toutes les tranches d’âge. Les taux de #mortalité ont stagné chez les nourrissons et augmenté chez les jeunes adultes et les personnes d’âge moyen. Les taux de mortalité des personnes âgées de 30 à 49 ans n’ont cessé d’augmenter en Grande-Bretagne depuis 2012 environ, ce qui contraste fortement avec ce que connaissent les pays voisins.

    Bien que des décès supplémentaires aient été enregistrés pour plusieurs générations, ils ne concernent pas l’ensemble de l’échelle des revenus. L’espérance de vie a diminué dans les classes les plus #pauvres de la société, mais a augmenté chez les plus riches. Une jeune fille anglaise pauvre pouvait s’attendre à vivre en moyenne 6,8 ans de moins qu’une jeune fille riche en 2011, mais 7,7 ans de moins en 2017. Pour les garçons, l’écart est passé de 9,1 à 9,5 ans au cours de la même période.

  • Nous sommes au bord du précipice
    https://www.lemonde.fr/planete/article/2023/03/20/le-rapport-de-synthese-du-giec-un-guide-pratique-pour-desamorcer-la-bombe-a-

    Je vous donne directement le scenario catastrophe prévu (« le très émetteur ») — ce qui arrivera donc : la température mondiale s’élèvera, lors de la période 2081-2100 de 2,5 à 4,4 °C « en cas de poursuite des politiques actuelles ».

    La poursuite des émissions entraînera des perturbations plus importantes du cycle de l’eau, une accélération de la débâcle des glaces, de l’#acidification et de la #désoxygénation des #océans, des baisses de #productions_agricoles, ainsi qu’une moindre efficacité des puits de carbone (forêts, océans, etc.), qui absorbent actuellement la moitié des #émissions_de_CO2. Avec, à la clé, encore davantage de #mortalité, de pénuries, de pauvreté, de famines ou de conflits. Ces impacts seront non seulement « de plus en plus complexes à gérer », mais ils se produiront souvent simultanément, avec parfois des conséquences « en cascade » d’une région à l’autre.

    Certains changements sont irréversibles. L’#élévation_du_niveau_des_mers va par exemple se poursuivre pendant des siècles ou des millénaires, sous l’effet de leur réchauffement et de la #fonte_des_calottes_glaciaires, qui vont également perdurer sur des échelles de temps très longues.

    Il ne reste que ça d’essentiel une fois retirées les passages utiles sur les causes et les implorations inutiles à destination des agents politiques du capitalisme mondiale, du genre (jeu : trouvez l’intrus — attention, c’est difficile) :

    Pourtant, l’humanité peut encore reculer et éviter le grand saut.

    … cependant, le Père Noël existe.

    … il reste une chance de limiter le réchauffement planétaire à 1,5 °C par rapport à la période préindustrielle.

    … on peut freiner le désastre

    La fenêtre pour éviter les pires effets de la #crise_climatique « se ferme rapidement », mais on peut encore s’y faufiler…

    … les chances de limiter le #réchauffement à 1,5 °C, à condition d’un sursaut international…

    Tous les pays doivent « appuyer immédiatement sur l’accélérateur », résume #Antonio_Guterres, qui demande aux économies développées d’avancer l’atteinte de la neutralité carbone au plus vite…

    La seule solution est entre les mains des producteurs eux-mêmes — la classe des travailleurs. Tous les discours nous enjoignant d’espérer des États aux ordres des possédants, les véritables prédateurs, ne sont sur des diversions mortifères.

    #GIEC #rapport #capitalisme #capitaloscène #réchauffement_climatique #catastrophes #désastre_climatique

  • Réforme des #retraites : est-il vrai que deux tiers des Français sont déjà au chômage à 60 ans ?
    https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2022/10/06/reforme-des-retraites-est-il-vrai-que-deux-tiers-des-francais-sont-deja-au-c

    Le député de La France insoumise Manuel Bompard a brandi cet argument [il spoilent tous seuls, ils veulent dire épouvantail, ndc] pour critiquer le projet d’Emmanuel Macron de repousser l’âge légal de départ à la retraite à 65 ans.

    Le report de l’âge légal de départ est la mesure centrale de la réforme des retraites que le président de la République, Emmanuel Macron, souhaite mettre en œuvre. En faisant passer l’âge d’ouverture des droits à une pension de 62 ans à 65 ans, par un allongement progressif de quatre mois chaque année, le chef de l’Etat a crispé les syndicats ainsi qu’une grande partie de la classe politique française, jusqu’au sein de son camp.

    La France insoumise (LFI), hostile à cette réforme, estime qu’il n’y a aucune justification économique au report de l’âge de départ à la retraite. Invité sur France Inter, mardi 4 octobre, le député des Bouches-du-Rhône Manuel Bompard, a rappelé que le dernier rapport du Conseil d’orientation des retraites (COR) « dit qu’à la date à laquelle on parle le dispositif de retraites en France est excédentaire ». Et d’ajouter : « Aujourd’hui, vous avez à peu près deux tiers des Français qui, au moment où ils arrivent à 60 ans, sont déjà au chômage. Vous n’allez pas faire d’économie, car vous allez transférer les gens d’une caisse à l’autre. » Est-ce vraiment le cas ?

    Un tiers environ des 60-64 ans en activité

    Globalement, la proportion des seniors occupant un emploi a augmenté ces vingt dernières années [Vive la France !] , selon une étude publiée en avril 2022 par la direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques, chargée des études au sein du ministère du travail https://dares.travail-emploi.gouv.fr/sites/default/files/80d94dd7dbc89f535116072a9a536201/Dares_tableau-de-bord-seniors_T42021.pdf.
    Qu’en est-il de l’activité des femmes et hommes âgés précisément de 60 ans ? Une étude publiée en juillet 2022 par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) le détaille dans une « Photographie du marché du travail en 2021 ». Pour la population âgée de 60 ans, qui représente environ 825 000 personnes en France, 55,3 % sont en situation d’emploi. Cela signifie donc que 44,7 % des 60 ans ne travaillent pas, soit environ la moitié, comme l’a noté le 28 septembre sur Franceinfo le député de la Somme François Ruffin (LFI) [qui défend mieux l’avaleur travail] .

    Il est donc exagéré [ou peut-être vaguement sans-culottes] d’affirmer que les deux tiers des personnes de 60 ans sont au #chômage, comme le dit M. Bompard. Joint par Le Monde, le député « insoumis » affirme qu’il parlait du taux d’emploi pour la tranche de la population âgée de 60 à 64 ans. « C’est bien ce chiffre qui est pertinent en cas de report de l’âge de départ à la retraite à 64 ou 65 ans », précise-t-il.

    Alors, si l’on regarde la situation des 60-64 ans, selon le rapport du COR, seuls 35,5 % occupaient un poste en 2021, ce qui signifie que deux tiers des hommes et des femmes de cette tranche d’âge n’étaient pas en activité. Ce pourcentage a fortement augmenté depuis le début des années 2000, et en particulier, précise le COR, de « 15,6 points entre 2011 et 2021 du fait de la forte augmentation de l’activité entre 60 et 62 ans ». [les jeunes sans retraites montrent le chemin] Il demeure cependant très faible comparé à celui de l’activité des seniors chez nos voisins européens et internationaux [continuer comme ça ce serait le déclin de la France] .

    [le jeune vieux travaille pas assez !] Parmi les Etats membres de l’Organisation de coopération et de développement économiques, la France figure en effet parmi les plus mauvais élèves. En 2020, le taux d’emploi des femmes et hommes ayant entre 60 et 64 ans était bien inférieur à celui des seniors américains (53,2 %), allemands (60,7 %) et japonais (71 %).

    Des « inactifs » plutôt que des « chômeurs »

    M. Bompard a commis une autre imprécision en parlant de « #chômeurs », alors que la majorité des personnes de 60 ans qui ne travaillent pas sont des « inactifs ».

    L’Insee distingue en effet les inactifs de ceux qui sont au chômage, et établit ses calculs à partir des chiffres du Bureau international du travail, dont les données sont internationalement reconnues.
    Une personne inactive est quelqu’un qui n’est ni en emploi ni au chômage. C’est le cas des retraités, mais aussi des personnes au foyer ou en incapacité de travailler, par exemple.

    Dans son rapport publié en septembre 2022, le COR précise que les 55,3 % de 60 ans en situation d’emploi se répartissent ainsi :
    41,4 % sont à temps complet ;
    10,6 % sont à temps partiel ;
    3,3 % sont en cumul emploi-retraite.
    [ah bon, mais alors combien sont des "chômeurs en activité à temps réduit", que ça marche aussi bien pour les vieux pas trop rassis que pour les femmes ?]

    Et les 44,7 % qui ne travaillent pas se composent :
    de 20,6 % d’inactifs (dont AAH, invalides du travail du travail, ..., ndc)
    de 16,6 % de retraités ou préretraités ;
    de 7,5 % de chômeurs.

    Le nombre de chômeurs au sens strict parmi cette tranche d’âge est donc bien inférieur à ce qu’a déclaré M. Bompard le 4 octobre.

    #emploi

  • Esclaves des pays du golfe : le sang et le déshonneur
    https://www.blast-info.fr/articles/2022/esclaves-des-pays-du-golfe-le-sang-et-le-deshonneur-n6bKq5meSaS9reqz6bWjH

    Deux journalistes français, Sebastian Castelier & Quentin Müller ont secrètement récolté une soixantaine de témoignages dans les pays du golfe pour documenter les conditions de travail des migrants. Leur enquête révèle à quel point les milliers de morts…

    #Droit_du_travail #Mortalité #Qatar
    https://static.blast-info.fr/stories/2022/thumb_story_list-esclaves-des-pays-du-golfe-le-sang-et-le-deshonne

  • En Chine, un accident de car a coûté la vie à 27 personnes envoyées en quarantaine, provoquant colère et critiques de la politique zéro Covid
    https://www.lemonde.fr/international/article/2022/09/21/en-chine-un-accident-de-car-symbole-des-derives-de-la-politique-zero-covid-d

    En Chine, un accident de car a coûté la vie à 27 personnes envoyées en quarantaine, provoquant colère et critiques de la politique zéro Covid
    Le drame a eu lieu de nuit, et dans de mauvaises conditions, dans la province du Guizhou. L’affaire scandalise les réseaux sociaux, où le sujet a été vu plus de 600 millions de fois.
    Par Frédéric Lemaître(Pékin, correspondant)
    Publié hier à 12h41, mis à jour à 07h23
    Malgré le quasi-silence des médias officiels, l’accident de bus qui, sur une autoroute de la province du Guizhou, dans le sud-ouest de la Chine, a provoqué la mort de vingt-sept passagers et en a blessé vingt autres, dans la nuit du samedi 17 au dimanche 18 septembre, scandalise la population.
    Le sujet a été vu plus de 600 millions de fois sur les réseaux sociaux. Ces passagers étaient en effet des gens a priori en parfaite santé mais qui étaient envoyés en quarantaine, à plus de 200 kilomètres de chez eux, parce qu’ils vivaient à Yunyan, un district de Guyang, la capitale régionale, où des cas positifs de Covid-19 avaient été signalés. Ils étaient donc, selon la terminologie chinoise, des cas contact directs ou indirects.
    Bien que la circulation des bus soit interdite entre 2 heures et 5 heures dans ces régions montagneuses, l’accident s’est produit à 2 h 40. C’est donc que les autorités n’ont pas hésité à s’affranchir de leurs propres règles en faisant évacuer des gens nuitamment au nom de la stratégie zéro Covid.
    Par ailleurs, des photos montrent le bus avec le chauffeur revêtu d’une combinaison intégrale, d’un masque et d’une visière de protection. Beaucoup d’internautes se demandent comment il est possible de conduire un bus avec un tel équipement. Surtout que dans ces bus, au nom de la politique zéro Covid, il est interdit d’ouvrir les fenêtres, de mettre l’air conditionné et de faire la moindre pause.Une rumeur affirme que les autorités de Guyang avaient décidé le 16 septembre de tout faire pour mettre fin à la circulation du virus avant le lundi 19. « Les responsables régionaux et locaux qui ont donné l’ordre d’atteindre le zéro virus en trois jours sont pénalement responsables des vingt-sept morts », écrit un internaute. « Cet accident est en train de dilapider la confiance de toute la société », témoigne un deuxième. L’accident est d’autant moins accepté que le virus « n’a tué que deux personnes dans la province du Guizhou » depuis 2020, rappelle un troisième.
    Selon les autorités, dimanche, environ 10 000 personnes étaient placées dans ces centres de quarantaine régionaux. Gao Yu, un des dirigeants du média en ligne Caixin, a posté sur les réseaux sociaux un commentaire qui pourrait lui valoir des ennuis mais résume le ras-le-bol de la population : « Réveillons-nous, revenons à la normale. Opposons-nous résolument aux tests systématiques de la population, au zéro Covid et à la fermeture du pays », écrit-il. En revanche, Hu Xijin, éditorialiste du Global Times qui a expliqué, dimanche, qu’il fallait dissocier l’accident de la politique zéro Covid, se fait sévèrement insulter. Parmi les commentaires les plus populaires, celui-ci : « Hu Xijin, si tu n’oses pas critiquer les autorités en t’exprimant au nom de la population, s’il te plaît, tais-toi. Pourquoi faut-il toujours que tu mentes pour plaire aux méchants ? » Comme c’est désormais souvent le cas, les autorités locales se sont vaguement excusées et trois responsables locaux ont été licenciés, mais cela n’a pas suffi à calmer la colère de la population. Celle-ci est comparable à celle qui avait explosé lors de la mort du docteur Li Wenliang à Wuhan en février 2020, ce lanceur d’alerte qui avait été condamné quelques semaines plus tôt pour avoir dénoncé l’arrivée du Covid-19. « Le docteur Li va-t-il rencontrer au paradis les vingt-sept morts d’aujourd’hui ? », écrit d’ailleurs un internaute.
    Ces témoignages sont d’autant plus impressionnants qu’ils contournent une censure sévère. Aucune information ne filtre sur l’identité ou l’âge des victimes, et les journalistes étrangers qui cherchent à entrer en contact avec les familles en passant par les réseaux sociaux se font copieusement insulter. Cet accident de bus pourrait avoir des conséquences politiques. La secrétaire du Parti communiste dans le Guizhou, Shen Yiqin, est pressentie pour entrer au bureau politique du Parti au mois d’octobre et y succéder à Sun Chunlan, chargée des questions de santé.

    #Covid-19#migrant#migration#chine#pandemie#zerocovid#mortalite#confinement#deplacementinterne#centrequarantaine

  • Serrons le frein
    http://carfree.fr/index.php/2022/08/26/serrons-le-frein

    On ne saurait assister avec indifférence aux accidents terribles et répétés d’automobiles dont nous sommes à chaque instant témoins. Vendredi 17 août, deux voitures s’abordent aux environs d’Auberville, petite commune Lire la suite...

    #Fin_de_l'automobile #Insécurité_routière #accident #automobilisme #chambery #cherbourg #histoire #industrie #lyon #mortalité #paris #sécurité_routière #vitesse

  • #Podcast - #Avortement aux #USA : « On n’a pas encore vu le pire ! » RTS - Laurie Bertram Roberts à Jordan Davis
    https://www.rts.ch/info/monde/13302520-podcast-avortementaux-usa-on-na-pas-encore-vu-le-pire.html

    Aux Etats-Unis, on commence déjà à mesurer les effets néfastes de la fin du droit fédéral à l’avortement, à peine un mois et demi après la révocation de l’arrêt Roe Vs. Wade. Aujourd’hui, dix États, dont celui du Mississippi, le plus pauvre du pays, ont banni l’IVG. Là-bas, ce sont les femmes noires précarisées qui sont en majorité pénalisées. Le combat des militantes et militants pro-avortement pour les soutenir continue mais il est de plus en plus ardu.

    C’est une plongée dans une Amérique dont une partie de ses États a tourné le dos au droit à l’avortement que nous vous proposons dans ce 8e épisode de notre podcast « Democracy ! Démocratie ! ».

    La décision de la Cour suprême de révoquer le droit fédéral à l’avortement a des conséquences sociales et humaines très concrètes pour nombre de femmes qui souhaitent recourir à une IVG.

    Laurie Bertram Roberts, directrice exécutive du Yellowhammer fund, une organisation de justice reproductive qui dessert l’Alabama, le Mississippi et le Deep South, est très inquiète. Elle mesure, au quotidien, combien la vie de ces femmes, déjà compliquée car issues de minorités raciales et avec de très faibles revenus, est devenue un enfer lorsqu’elles cherchent à obtenir un avortement. Mais le pire est à venir, selon elle.

    Ce qui m’inquiète, c’est le spectre de la criminalisation des femmes enceintes. Quand tous ces croisés anti-avortement se rendront compte qu’ils ne pourront pas bloquer la distribution de pilules abortives par la poste, ils vont s’attaquer aux individus. Je pense que cette approche va se retourner contre eux à la fin. Mais je suis certaine que ça sera la prochaine étape. Et on sait que, comme d’habitude, on visera les minorités raciales et les pauvres. Laurie Bertram Roberts

    Au Mississippi, les femmes noires et leurs bébés ont des taux de mortalité plus élevés que pour les femmes blanches. Dans cet État, inégalités socio-économiques et raciales vont de pair. Une personne afro-américaine sur trois vit y en dessous du seuil de la pauvreté contre un sur dix dans la communauté dite blanche.

    A terme la moitié des États aux Etats-Unis pourraient interdire l’IVG. Au Mississippi, des peines pouvant aller jusqu’à dix ans de prison, et ne prévoyant d’exception qu’en cas de danger pour la vie de la mère mais pas de viol ou d’inceste, sont prévues en cas d’infraction à cette nouvelle loi.

    Un épisode épisode écrit par Jordan Davis, réalisé par Mathieu Ballmer et produit par Magali Philip. Voix française de Laurie Bertram Roberts : Julie Kummer.

    #précarité #Femmes #USA #IVG #avortement #minorités A diffuser sur les #Radios_Libres #discriminations-raciales #mortalité #inégalités #racisme

  • La #france, ce pays d’Europe de l’Est…
    http://carfree.fr/index.php/2022/08/11/la-france-ce-pays-deurope-de-lest

    Cette #carte provenant d’Eurostat montre le nombre de décès dus aux accidents de la route, par région européenne NUTS 2, en 2019 et pour 100 000 personnes. Cet indicateur mesure Lire la suite...

    #Insécurité_routière #accident #cartographie #Europe #mortalité #paris #sécurité_routière

  • Sécurité routière : la mortalité des cyclistes sur les routes a quadruplé depuis 2019 | Le HuffPost
    https://www.huffingtonpost.fr/entry/securite-routiere-la-mortalite-des-cyclistes-sur-les-routes-a-quadrup

    Et le constat n’est pas bon pour les cyclistes. Par rapport à 2019, en mai, leur mortalité a quasiment quadruplé : 22 ont trouvé la mort, contre seulement six, deux ans auparavant, dans un contexte de développement des mobilités dites douces.

    Selon le bilan 2021 de l’accidentalité routière, “un cycliste sur trois se tue seul, sans choc avec un autre usager”, note David Julliard, pour qui cette statistique “souligne l’importance des mesures de prudence, et notamment du port du casque, fortement recommandé” à défaut d’être obligatoire pour les plus de 12 ans.

    Maitre Eolas sur Twitter
    https://twitter.com/Maitre_Eolas/status/1539591145105379328

    « 22 cyclistes morts sur la route chaque année ? Il faut imposer le port du casque !
    50 morts du COVID par jour ? Il ne faut pas imposer le port du masque ! »

    • Il y a des campagnes pour te dire de manger des pommes, d’autres, pour te laver sous la douche. Mais jamais aucune pour gérer l’émotionnel au volant, la violence routière ne sort pourtant pas de nulle part ! C’est un exutoire simple où exprimer sa virilité, et blesser ou tuer sur la route est toujours considéré comme accidentel. Pourtant, les personnes ayant subis des violences enfants sont plus souvent victimes d’accidents routiers, comme si elles étaient des proies. C’est un terrain de jeu pour les criminels en puissance qui s’ignorent, et c’est toujours protégé par des inactions politiques qui profitent de cette masculinisation de la route et ne font des pistes cyclables qu’en y investissant des cacahuètes pleines de trous de bosses et qui s’arrêtent après 200mètres. Et pourtant les cyclistes ont le rôle dévolu de pacificateur de la route !

      A Toulouse, les pistes cyclables qui sont parfois à partager avec les touristes / piétons (de grands panneaux te rappellent d’ailleurs que les piétons sont prioritaires sur les vélos, chose qui n’est jamais faite pour les véhicules à moteur huhu) et donc pourquoi prendre un vélo si tu n’avances pas plus vite qu’à pied ! Mais ces pistes servent aussi à garer les camions de livraison ou de nettoyage qui les ont défoncées.

      Comment comprendre que 1 sur 3 morts à vélo se tuent sans percuter un autre véhicule si ce n’est que les pistes et les espaces vélos ne sont pas pensés pour les vélos mais conçues pour la frime politique ? Ici il estimpossible de rouler à vélo sans risque sur la route de Blagnac, artère principale des 7 deniers pour aller à Toulouse, les pistes vélos sont trop étroites et défoncées, et la bande cyclable est en fait le caniveau vaguement élargi. Le bus doit mordre sur la voie vélo et s’y arrête, mais klaxonne quand même pour te prévenir qu’il risque de t’écraser.

      Quant au port du casque, c’est statistiquement prouvé, il fait baisser le nombre de cyclistes ! Et vu son intérêt autant demander aux piétons d’en porter aussi mais sans oublier pour sortir se promener de mettre une combinaison épaisse en vinyle pour ne pas s’écorcher.

  • #Canada : Données sur le cancer retirées par le Dr Arruda : « Les révélations sont très graves » Jean-Michel Cotnoir - Jean-Marc Belzile

    Les trois principaux groupes d’opposition à Québec ont réagi fortement lundi aux révélations de Radio-Canada https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1891907/qualite-air-sante-arsenic-biosurveillance selon lesquelles des données portant sur les cas de cancer du poumon à Rouyn-Noranda ont été retirées à la dernière minute d’un rapport, à la demande du directeur national de la santé publique de l’époque, le docteur Horacio Arruda.

    Selon ce que Radio-Canada a appris, la santé publique régionale savait, dès septembre 2019, que le taux de mortalité lié au cancer du poumon était plus élevé à Rouyn-Noranda et souhaitait en aviser la population.


    Selon ce que Radio-Canada a appris, la santé publique régionale savait, dès septembre 2019, que le taux de mortalité lié au cancer du poumon était plus élevé à Rouyn-Noranda et souhaitait en aviser la population. L’annexe 6 du rapport sur l’étude de biosurveillance du quartier Notre-Dame faisait état de ces préoccupations, mais à la demande du Dr Arruda, celle-ci n’a pas été publiée. (Archives) - Photo : Radio-Canada / Mélanie Picard

    Pour le porte-parole du Parti québécois en matière de santé, Joël Arseneau, ces révélations sont consternantes.

    “Les révélations de ce matin (lundi) sont graves, sont très graves. C’est une nouvelle qui est consternante. Quand on connaît le rôle et la confiance qu’on doit avoir envers la direction nationale de la santé publique pour protéger la santé, la sécurité et la vie des gens et qu’il y a une information aussi capitale sur des possibles liens entre les émanations d’arsenic d’une fonderie et la communauté environnante de Rouyn-Noranda [...], que cette information soit soustraite au public de façon volontaire, je ne comprends pas cette décision-là”, mentionne-t-il.

    La porte-parole du Parti libéral du Québec en matière d’environnement, Isabelle Melançon, abonde dans le même sens.

    « Je suis excessivement choquée. Choquée parce que comme pour les citoyens du Québec, les législateurs que nous sommes à l’Assemblée nationale n’avons pas eu en main toute l’information en lien avec la situation cancérologique en Abitibi-Témiscamingue. »
    Une citation de Isabelle Melançon, porte-parole du PLQ en environnement

    Mme Melançon fait le lien entre le dossier de l’arsenic et celui du nickel, ce métal pour lequel le gouvernement du Québec a récemment autorisé une hausse https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1874252/hausse-nickel-limoilou-quebec-benoit-charrette-environnement des émissions dans l’atmosphère.

    “Ça me ramène un dossier en tête, celui de la hausse du taux de nickel dans l’air. Est-ce qu’on a eu toute l’information ? Je ne suis pas certaine, j’ai un doute. Je dois vous dire que la confiance est mise à mal aujourd’hui, quand on voit qu’on s’est fait cacher de l’information. Je ne pense pas que c’est Dr Arruda qui ait voulu, lui, qu’on retire l’annexe 6. Moi, ce que je pense, c’est qu’il y a eu de la manipulation politique”, estime la députée de Verdun.

    Isabelle Melançon avance que les révélations concernant Rouyn-Noranda sèment un doute quant aux informations qui ont été transmises au public afin de justifier les hausses des taux de Nickel permis dans l’air.

    “Si on s’est fait cacher de l’information en 2019, je pense qu’on peut continuer à nous cacher de l’information en 2022”, soutient-elle.
    . . . . . . .
    La suite : https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1892601/sante-rouyn-noranda-cancer-arsenic

    #cancer #arsenic #nickel #glencore #santé #toxicité #santé_publique #camouflage #pollution #profits #capitalisme #mortalité

    • Les élèves de plus de 14 ans des écoles secondaires publiques canadiennes seront désormais formés pour intervenir en cas de surdose d’opioïdes. « Administrer la naloxone n’est pas un geste complexe », affirme le Dr Jocelyn Barriault, directeur médical régional de la Corporation d’urgences-santé et directeur médical de la Fondation ACT. Il ajoute que la formation permettra aussi de sensibiliser les jeunes aux dangers de ce type de drogue.

      Le Dr Barriault mentionne que 339 personnes sont mortes en raison d’une surdose d’opioïdes à Montréal en 2021. Il précise que la population touchée est surtout âgée de 14 à 24 ans et que 94 % des morts surviennent accidentellement.

      La formation pour administrer le médicament sera intégrée aux cours de réanimation cardiorespiratoire (RCR) et de défibrillation externe automatisée (DEA), déjà offerts gratuitement dans les écoles secondaires partout au pays par la Fondation ACT.

      Source : https://ici.radio-canada.ca/ohdio/premiere/emissions/tout-un-matin/segments/entrevue/405304/formation-ecole-secondaire-naloxone-antidote-opioides
      #drogue #école #élèves #opioïdes

  • Menacée de fermeture, la maternité des Lilas a un an pour présenter un projet viable Les Echos
    https://www.lesechos.fr/pme-regions/ile-de-france/menacee-de-fermeture-la-maternite-des-lilas-a-un-an-pour-presenter-un-proje

    Ils ont obtenu un an de sursis. Le Collectif de la Maternité des Lilas (Seine-Saint-Denis), composé de soignants et d’usagers, manifestait vendredi 29 avril devant le ministère de la Santé pour défendre cette emblématique clinique associative à but non lucratif, menacée de fermeture. Reçus au ministère, des représentants du syndicat ont obtenu une prolongation de son autorisation d’exercer jusqu’à juin 2023, sous condition de présenter un projet viable.

    En effet, l’autorisation d’exercer de cette maternité connue pour ses accouchements physiologiques, dans la position que choisissent les femmes, avec ou sans péridurale, ne courait que jusqu’au 2 juin 2022. « Elle était liée au projet d’adossement à la clinique Floréal, à Bagnolet. Mais le groupe Almaviva https://capitalfinance.lesechos.fr/deals/nos-exclus/almaviva-va-sallier-a-un-investisseur-du-koweit-1332446 , qui a repris cette dernière, a abandonné le projet en février, nous laissant sur le carreau », explique Myriam Budan, directrice de la maternité des Lilas. Aujourd’hui, un projet de fusion avec la clinique Vauban, à Livry-Gargan, est à l’étude.

    femmes #maternité #féminisme #santé #inégalités #sexisme #france #accouchement #enfants #discrimination #grossesse #Almaviv #mortalité_infantile

    • La mortalité infantile augmente en France #EnMarche Reporterre
      https://reporterre.net/La-mortalite-infantile-augmente-en-France

      Une étude montre que, pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, la mortalité infantile a augmenté en France depuis 2012. Parmi les causes de ce phénomène, la pauvreté et le manque d’accès aux soins.

      C’est une annonce qui va à l’encontre du sens de l’histoire. Le 1ᵉʳ mars, une étude parue dans la revue scientifique The Lancet https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2666776222000321 alertait sur une « augmentation historique de la mortalité infantile en France », soit la mortalité des nourrissons avant leur premier anniversaire.


      Cet indicateur, qui n’avait cessé de baisser depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, s’est tassé entre 2005 et 2012 avant de commencer à augmenter de 7 % entre 2012 et 2019. En recensant 3,56 décès pour mille naissances en 2017 contre 3,32 en 2012, la France descend à la 27ᵉ place dans le classement de l’OCDE https://data.oecd.org/fr/healthstat/taux-de-mortalite-infantile.htm , ex æquo avec la Pologne. En 1989, elle occupait la 9ᵉ position, juste derrière l’Allemagne.

      « Un point d’alerte sur la santé publique qui a vraiment du sens »
      Autant d’indices qui poussent les auteurs de l’étude à tirer la sonnette d’alarme. « La mortalité infantile est un point d’alerte sur la santé publique qui a vraiment du sens. Une baisse est le symbole d’un système sanitaire qui se porte bien. Au contraire, une hausse dénote d’un dysfonctionnement », dit à Reporterre Grégoire Rey, directeur du Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès à l’Inserm et co-auteur de l’étude.

      En 1976, dans son ouvrage La Chute Finale (Robert Laffont), qui prédisait l’effondrement socioéconomique de l’URSS, l’anthropologue Emmanuel Todd, s’était appuyé sur cet indicateur, alors en berne, pour démontrer que le système soviétique était en bien plus grande difficulté que ne le laissaient paraître les autorités. Dans le cas français, les auteurs de l’étude se contentent de poser un constat sans en affirmer les causes — ce travail fait l’objet d’une recherche en ce moment même au sein de l’Inserm.

      Un lien entre lieu de naissance et surmortalité
      D’autres démographes se risquent pourtant à corréler la hausse de la mortalité infantile avec l’augmentation de la précarité. Outre les cas particuliers de la Guyane et de Mayotte, où les chiffres sont gonflés par les nombreuses femmes surinamiennes et comoriennes qui viennent accoucher après un voyage souvent périlleux, c’est dans les Antilles, à la Réunion et en Seine-Saint-Denis que l’on retrouve les taux les plus élevés de mortalité infantile.

      Selon les données les plus récentes de l’Insee https://www.insee.fr/fr/statistiques/2012741 [1], dans ce dernier département, très pauvre, le taux de mortalité infantile est de 5,3, soit près de deux points au-dessus de la moyenne métropolitaine. En Martinique et en Guadeloupe, il est même deux fois plus élevé que dans le reste du pays. « Aujourd’hui, même si on manque de données socioéconomiques [2], on peut affirmer que le lieu de naissance a une influence sur la mortalité infantile », dit à Reporterre Magali Barbieri, démographe à l’Institut national des études démographiques (Ined).
      https://www.francetvinfo.fr/pictures/1OvN-1YpJ-BAfaqNp2K-lfG6A9U/908x510/2017/01/17/phpfbzhdV_1.jpg
      Pauvreté et disparition des maternités
      « Les femmes migrantes sont surexposées aux situations sociales très difficiles comme l’isolement ou les violences domestiques. À cela s’ajoute des problèmes de communication et un manque de familiarité avec les institutions médicales, explique la chercheuse. Pendant leur grossesse, elles n’ont donc pas les capacités de bien s’insérer dans un parcours de soin adéquat. » La hausse de la mortalité infantile semble ainsi traduire un déficit de moyens de l’action sociale et de la prévention médicale.

      Si en France, il reste encore à l’état d’hypothèses parmi d’autres, le lien entre la pauvreté et la recrudescence de la mortalité infantile a clairement été établi en Grande-Bretagne, confronté à une situation similaire. Une étude publiée en 2019 https://bmjopen.bmj.com/content/bmjopen/9/10/e029424.full.pdf dans la revue médicale BMJ Open conclut par exemple que « l’augmentation sans précédent de la mortalité infantile entre 2014 et 2017 a touché de manière disproportionnée les régions les plus pauvres du pays, laissant les régions les plus riches intactes ». En tout, un tiers de l’augmentation de la mortalité infantile pourrait être imputée à l’augmentation de la pauvreté des enfants. Concrètement, cela s’expliquerait par les « réductions durables des prestations sociales accordées aux familles avec enfants depuis 2010 ».

      Si la hausse de la mortalité infantile apparaît comme un symptôme d’une pauvreté plus large, certaines décisions en matière de pure politique de santé ont aussi pu jouer dans le regain de la mortalité néonatale [3]. « Il est encore trop tôt pour avoir un chiffrage précis mais on peut estimer que la fermeture de nombreuses petites maternités explique en partie la stagnation et peut être aujourd’hui, la reprise de la mortalité infantile », assure Gérard-François Dumont, démographe et enseignant chercheur à la Sorbonne.

      40 % de maternités en moins en 20 ans
      Selon une étude du géographe Emmanuel Vigneron https://reporterre.net/La-fermeture-des-maternites-symbole-de-l-abandon-des-petites-villes , la logique de réduction des coûts aurait entraîné la disparition de 338 maternités sur 835 entre 1997 et 2019. Une situation qui, conjuguée au manque croissant de pédiatres, mettrait en danger la vie des enfants à naître, mais aussi des femmes qui accouchent. « Éloigner les maternités du domicile, c’est prendre le risque d’avoir des accouchements en urgence, ce qui peut se traduire malheureusement par la mort de bébés qui n’aurait pas eu lieu dans une situation normale », précise Gérard-François Dumont.

      Si les politiques sociales et de santé et de ces dernières décennies expliquent assurément une partie du problème, la communauté scientifique invite néanmoins à la prudence. Le phénomène étant inédit dans un pays développé, il reste peu étudié et pâtit d’un manque de données. D’autres facteurs sur lesquels nous avons moins de prise peuvent aussi entrer en jeu. Les auteurs de l’étude parue dans The Lancet estiment par exemple que les changements de définition de ce qu’est un « enfant viable à la naissance » qui ont eu lieu sur la période d’étude ont pu gonfler artificiellement les chiffres.

      Magali Barbieri, de son côté, évoque « l’augmentation du nombre de naissances multiples » liée aux stimulations hormonales auxquelles ont recours de plus en plus de femmes ou celle du nombre « d’accouchements de femmes âgées de plus de quarante ans ». En effet, ces deux derniers types de naissance sont plus difficiles pour des raisons strictement médicales. Les risques de mortalité infantile sont donc accrus.

      « On ne peut pas satisfaire de cette situation »
      Quoi qu’il en soit, le message des chercheurs est unanime. « Nous n’étions déjà pas satisfaits du taux de mortalité infantile, plus élevé que chez certains de nos voisins, notamment scandinaves où le taux de mortalité infantile oscille autour de deux enfants pour mille. On ne peut pas satisfaire de cette situation », insiste Grégoire Rey, qui appelle l’État à prendre conscience du problème et à investir dans la recherche pour répondre à ce nouveau défi.

      « L’urgence est d’obtenir des statistiques locales sur les causes, notamment celles relevant d’un problème socioéconomique, afin de pouvoir mener des politiques différenciées selon les territoires », estime de son côté Gérard François Dumont. À ce jour, si elle a fait grand bruit dans le petit monde des démographes, cette étude n’a entraîné aucune réaction des services de l’État.

      #naissance #femmes #mortalité #France #emmanuel_macron #macron #mortalité #Emmanuel_Todd #Todd #néolibéralisme #capitalisme

  • Présidentielle 2022. La fédération du Parti Communiste du Nord attaquée, des tags anti-Roussel sur les murs de Lille _ france3-regions -
    https://france3-regions.francetvinfo.fr/hauts-de-france/nord-0/lille/presidentielle-2022-la-federation-du-parti-communiste-d

    Alors que certains électeurs affirment que la candidature du communiste Fabien Roussel a empêché Jean-Luc Mélenchon d’accéder au second tour, les locaux de la fédération PCF du Nord ont été vandalisés à Lille. Des tags anti-Roussel ont fleuri sur certains murs de la ville.

    Le candidat du Parti Communiste à l’élection présidentielle et député du Nord Fabien Roussel a recueilli 2,28% des suffrages exprimés au soir du premier tour, soit 802 615 voix. Parallèlement, le candidat de la France Insoumise s’est hissé sur la troisième marche du podium avec 21,95%, à 421 420 voix de Marine Le Pen, arrivée deuxième derrière Emmanuel Macron. 

    Pour certains, la candidature du communiste a privé Jean-Luc Mélenchon d’accéder au second tour. "Les voix de Fabien Roussel nous ont manqué, incontestablement", a déclaré dans ce sens le député LFI du Nord Adrien Quatennens ce lundi matin.

    D’autres ont semble-t-il décidé d’exprimer leur déception non pas par des mots mais par des actes. Vraisemblablement mécontents de la participation du député du Nord à cette présidentielle, certains ont tagué des messages visant directement Fabien Roussel sur les murs de Lille.

    Un groupe d’un peu plus de 5 personnes s’en est même pris physiquement aux locaux de la fédération PCF du Nord, située rue d’Inkermann entre la place de la République et le théâtre Sébastopol.

    La porte de la fédération PCF du Nord vandalisée, une plainte déposée 
    Il était environ 21h30, dimanche 10 avril. Soit un peu plus d’une heure après la parution des premières estimations. "Nous étions dans la fédération du PCF lorsque 5 ou 7 personnes sont arrivées", raconte Karine Trottein, secrétaire fédérale du parti dans le Nord. 

    Elle est à la tête de la plus grande fédération PCF de France, avec 2 400 adhérents au compteur. « Ils ont ensuite pénétré dans le sas, nous ont insulté et nous ont exigé de leur ouvrir. Comme nous n’avons pas ouvert, ils ont cassé la porte avec une bombe de protoxyde d’azote ».

    https://france3-regions.francetvinfo.fr/image/HeZzlN5mpDePJqIuLK735iZxexg/0x0:1920x1080/800x450/regions/2022/04/11/6254566b8f4ca_sergio-c41827-00-00-04-00.jpg

    Résultat : la vitre de l’entrée de la fédération a été brisée et devra être réparée. Une plainte a été déposée ce jour. "Il y a beaucoup de haine actuellement de la part de militants que je qualifierai de gauchistes vis-à-vis de Fabien Roussel et du PCF, témoigne la secrétaire fédérale. Depuis hier, on reçoit beaucoup d’appels d’insultes et de menaces". 

    Des tags anti-Roussel à Lille 
    Sur les réseaux sociaux, de nombreux messages ont qualifié le candidat PCF de traître : "honte à lui", écrit un internaute. "Jadot et Roussel, vous êtres des grosses m*****", ajoute un autre. 

    Du virtuel au réel, il n’y a qu’un pas. Ce lundi matin dans les rues du quartier de Wazemmes à Lille, des tags anti-Roussel ont fleuri sur les murs. "Roussel = ennemi du peuple", peut-on lire à l’angle de la rue des Meuniers et de la rue Brûle-Maison. Juste à côté, un second message contenant des insultes à l’encontre du candidat communiste recouvre le mur.
    . . . . . .

    #élections #pcf #emmauel_macron #fabien_roussel

    • La mortalité infantile augmente en France #EnMarche Reporterre
      https://reporterre.net/La-mortalite-infantile-augmente-en-France

      Une étude montre que, pour la première fois depuis la Seconde Guerre mondiale, la mortalité infantile a augmenté en France depuis 2012. Parmi les causes de ce phénomène, la pauvreté et le manque d’accès aux soins.

      C’est une annonce qui va à l’encontre du sens de l’histoire. Le 1ᵉʳ mars, une étude parue dans la revue scientifique The Lancet https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S2666776222000321 alertait sur une « augmentation historique de la mortalité infantile en France », soit la mortalité des nourrissons avant leur premier anniversaire.


      Cet indicateur, qui n’avait cessé de baisser depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, s’est tassé entre 2005 et 2012 avant de commencer à augmenter de 7 % entre 2012 et 2019. En recensant 3,56 décès pour mille naissances en 2017 contre 3,32 en 2012, la France descend à la 27ᵉ place dans le classement de l’OCDE https://data.oecd.org/fr/healthstat/taux-de-mortalite-infantile.htm , ex æquo avec la Pologne. En 1989, elle occupait la 9ᵉ position, juste derrière l’Allemagne.

      « Un point d’alerte sur la santé publique qui a vraiment du sens »
      Autant d’indices qui poussent les auteurs de l’étude à tirer la sonnette d’alarme. « La mortalité infantile est un point d’alerte sur la santé publique qui a vraiment du sens. Une baisse est le symbole d’un système sanitaire qui se porte bien. Au contraire, une hausse dénote d’un dysfonctionnement », dit à Reporterre Grégoire Rey, directeur du Centre d’épidémiologie sur les causes médicales de décès à l’Inserm et co-auteur de l’étude.

      En 1976, dans son ouvrage La Chute Finale (Robert Laffont), qui prédisait l’effondrement socioéconomique de l’URSS, l’anthropologue Emmanuel Todd, s’était appuyé sur cet indicateur, alors en berne, pour démontrer que le système soviétique était en bien plus grande difficulté que ne le laissaient paraître les autorités. Dans le cas français, les auteurs de l’étude se contentent de poser un constat sans en affirmer les causes — ce travail fait l’objet d’une recherche en ce moment même au sein de l’Inserm.

      Un lien entre lieu de naissance et surmortalité
      D’autres démographes se risquent pourtant à corréler la hausse de la mortalité infantile avec l’augmentation de la précarité. Outre les cas particuliers de la Guyane et de Mayotte, où les chiffres sont gonflés par les nombreuses femmes surinamiennes et comoriennes qui viennent accoucher après un voyage souvent périlleux, c’est dans les Antilles, à la Réunion et en Seine-Saint-Denis que l’on retrouve les taux les plus élevés de mortalité infantile.

      Selon les données les plus récentes de l’Insee https://www.insee.fr/fr/statistiques/2012741 [1], dans ce dernier département, très pauvre, le taux de mortalité infantile est de 5,3, soit près de deux points au-dessus de la moyenne métropolitaine. En Martinique et en Guadeloupe, il est même deux fois plus élevé que dans le reste du pays. « Aujourd’hui, même si on manque de données socioéconomiques [2], on peut affirmer que le lieu de naissance a une influence sur la mortalité infantile », dit à Reporterre Magali Barbieri, démographe à l’Institut national des études démographiques (Ined).
      https://www.francetvinfo.fr/pictures/1OvN-1YpJ-BAfaqNp2K-lfG6A9U/908x510/2017/01/17/phpfbzhdV_1.jpg
      Pauvreté et disparition des maternités
      « Les femmes migrantes sont surexposées aux situations sociales très difficiles comme l’isolement ou les violences domestiques. À cela s’ajoute des problèmes de communication et un manque de familiarité avec les institutions médicales, explique la chercheuse. Pendant leur grossesse, elles n’ont donc pas les capacités de bien s’insérer dans un parcours de soin adéquat. » La hausse de la mortalité infantile semble ainsi traduire un déficit de moyens de l’action sociale et de la prévention médicale.

      Si en France, il reste encore à l’état d’hypothèses parmi d’autres, le lien entre la pauvreté et la recrudescence de la mortalité infantile a clairement été établi en Grande-Bretagne, confronté à une situation similaire. Une étude publiée en 2019 https://bmjopen.bmj.com/content/bmjopen/9/10/e029424.full.pdf dans la revue médicale BMJ Open conclut par exemple que « l’augmentation sans précédent de la mortalité infantile entre 2014 et 2017 a touché de manière disproportionnée les régions les plus pauvres du pays, laissant les régions les plus riches intactes ». En tout, un tiers de l’augmentation de la mortalité infantile pourrait être imputée à l’augmentation de la pauvreté des enfants. Concrètement, cela s’expliquerait par les « réductions durables des prestations sociales accordées aux familles avec enfants depuis 2010 ».

      Si la hausse de la mortalité infantile apparaît comme un symptôme d’une pauvreté plus large, certaines décisions en matière de pure politique de santé ont aussi pu jouer dans le regain de la mortalité néonatale [3]. « Il est encore trop tôt pour avoir un chiffrage précis mais on peut estimer que la fermeture de nombreuses petites maternités explique en partie la stagnation et peut être aujourd’hui, la reprise de la mortalité infantile », assure Gérard-François Dumont, démographe et enseignant chercheur à la Sorbonne.

      40 % de maternités en moins en 20 ans
      Selon une étude du géographe Emmanuel Vigneron https://reporterre.net/La-fermeture-des-maternites-symbole-de-l-abandon-des-petites-villes , la logique de réduction des coûts aurait entraîné la disparition de 338 maternités sur 835 entre 1997 et 2019. Une situation qui, conjuguée au manque croissant de pédiatres, mettrait en danger la vie des enfants à naître, mais aussi des femmes qui accouchent. « Éloigner les maternités du domicile, c’est prendre le risque d’avoir des accouchements en urgence, ce qui peut se traduire malheureusement par la mort de bébés qui n’aurait pas eu lieu dans une situation normale », précise Gérard-François Dumont.

      Si les politiques sociales et de santé et de ces dernières décennies expliquent assurément une partie du problème, la communauté scientifique invite néanmoins à la prudence. Le phénomène étant inédit dans un pays développé, il reste peu étudié et pâtit d’un manque de données. D’autres facteurs sur lesquels nous avons moins de prise peuvent aussi entrer en jeu. Les auteurs de l’étude parue dans The Lancet estiment par exemple que les changements de définition de ce qu’est un « enfant viable à la naissance » qui ont eu lieu sur la période d’étude ont pu gonfler artificiellement les chiffres.

      Magali Barbieri, de son côté, évoque « l’augmentation du nombre de naissances multiples » liée aux stimulations hormonales auxquelles ont recours de plus en plus de femmes ou celle du nombre « d’accouchements de femmes âgées de plus de quarante ans ». En effet, ces deux derniers types de naissance sont plus difficiles pour des raisons strictement médicales. Les risques de mortalité infantile sont donc accrus.

      « On ne peut pas satisfaire de cette situation »
      Quoi qu’il en soit, le message des chercheurs est unanime. « Nous n’étions déjà pas satisfaits du taux de mortalité infantile, plus élevé que chez certains de nos voisins, notamment scandinaves où le taux de mortalité infantile oscille autour de deux enfants pour mille. On ne peut pas satisfaire de cette situation », insiste Grégoire Rey, qui appelle l’État à prendre conscience du problème et à investir dans la recherche pour répondre à ce nouveau défi.

      « L’urgence est d’obtenir des statistiques locales sur les causes, notamment celles relevant d’un problème socioéconomique, afin de pouvoir mener des politiques différenciées selon les territoires », estime de son côté Gérard François Dumont. À ce jour, si elle a fait grand bruit dans le petit monde des démographes, cette étude n’a entraîné aucune réaction des services de l’État.

      #naissance #femmes #mortalité #France #emmanuel_macron #macron #mortalité #Emmanuel_Todd #Todd #néolibéralisme #capitalisme

    • Les lycéens, ça coute moins cher que les ouvriers
      Paris-Roubaix : Pourquoi des lycéens sont chargés de retaper les pavés de l’enfer du Nord François Launay
      https://www.20minutes.fr/sport/3270107-20220412-paris-roubaix-pourquoi-lyceens-charges-retaper-paves-enfe

      Depuis vingt ans, les élèves du lycée horticole de Raismes retapent les secteurs pavés endommagés du Paris-Roubaix.

      Un partenariat né de la volonté de sauver une course menacée de perdre une partie de son patrimoine.

      Chaque année, trois semaines avant la course, ils reviennent faire leurs gammes sur les secteurs pavés. Pour bichonner et réhabiliter le parcours mythique de Paris-Roubaix, des centaines de jeunes de deux lycées horticoles du Nord se répartissent le boulot.


      De Troisvilles à Orchies pour le lycée horticole de Raismes, d’Orchies à Roubaix pour le lycée horticole de Lomme. Leur mission : retaper les secteurs abîmés, histoire d’éviter au maximum des chutes aux coureurs le jour de la course. Une idée et un partenariat qui date de 2002. Vingt ans après, Jean-Marie Dubois, proviseur du lycée horticole de Raismes à l’époque et grand passionné de la course, se souvient.

      « La course était menacée de disparition à court terme »
      . . . . . . . .