• Manche : près de 140 migrants, dont un bébé de quatre mois, secourus en une journée - InfoMigrants
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    Manche : près de 140 migrants, dont un bébé de quatre mois, secourus en une journée
    Par La rédaction Publié le : 19/02/2024
    Samedi, 145 exilés répartis sur plusieurs canots ont été pris en charge par les secours français. L’un d’eux a été repêché au large de Boulogne-sur-Mer, alors qu’il sombrait en mer. Tous ses occupants, dont un nourrisson de quatre mois, sont sains et saufs. Alors que les députés britanniques ne cessent de s’écharper sur la mise en application du projet d’expulsion vers le Rwanda, les traversées de la Manche, elles, ne faiblissent pas. Samedi 17 février, plus de 145 exilés ont été secourus au large des côtes françaises : 140 par deux navires affrétés par l’État, et cinq autres personnes d’une même famille après que leur canot a chaviré, ont indiqué la préfecture maritime de la Manche et de la Mer du Nord (Premar) et celle du Pas-de-Calais.
    Les autorités ont d’abord secouru samedi matin avec le Ridens, un navire participant au dispositif de surveillance et de sauvetage mis en place par l’État dans le détroit du Pas-de-Calais, 57 migrants en détresse après une avarie survenue sur leur embarcation. Les naufragés ont « été débarqués et pris en charge par les services de secours à terre » au port de Calais, indique un communiqué de la Premar. Un peu plus tard, en milieu de journée, ce sont 75 personnes présentes à bord d’un canot demandant assistance qui ont aussi été secourues, et récupérées par le remorqueur d’assistance et de sauvetage Abeille Normandie. « Elles ont été déposées au port de Boulogne-sur-Mer en présence des équipes de secours », indique encore le communiqué.
    Dans le même temps, cinq autres exilés, dont un bébé de quatre mois, ont été quant à eux repêchés après le chavirage de leur embarcation près de Boulogne-sur-Mer. « En hypothermie », ils ont été conduits « vers l’hôpital le plus proche » mais leur état n’inspirait pas d’inquiétude, a précisé la préfecture. D’après le journal la Voix du Nord, ces personnes sont toutes issues d’une même famille kurde.
    La veille, c’est un tout autre sauvetage qui a été conduit par les autorités, britanniques cette fois. Sept migrants cachés dans un camion ont en effet été découverts à bord du ferry Seven Sisters, qui naviguait entre Dieppe et Newhaven. Selon la BBC, qui reprend des informations de la police britannique, six, dont certains étaient inconscients, ont été transportés à l’hôpital. « Ceux qui étaient en dessous étaient les plus mal en point. Ils suffoquaient et frappaient sur les parois. C’est semble-t-il ainsi qu’ils ont été repérés », a rapporté un passager français du navire à Paris Normandie.
    Deux hommes ont été arrêtés dans cette affaire, a déclaré la police britannique de Sussex. L’un pour « entrée illégale » au Royaume-Uni, l’autre pour avoir « facilité l’entrée illégale » de ce petit groupe de migrants sur le territoire. L’embarquement s’est fait dans le port normand de Dieppe, pourtant ultra-surveillé. Au fil des années, la pose de caméras de sécurité ou encore de barbelés s’y est multiplié. Les Britanniques y ont même financé, en 2019, un grand hangar dédié à l’inspection minutieuse des camions, d’une surface de 300 m², qui a coûté 680 000 euros, rappelle Paris Normandie.
    Pour freiner les arrivées de migrants sur son sol, Londres multiplie les initiatives. Sur le terrain, avec le renforcement du dispositif de surveillance sur les côtes, mais aussi dans les téléphones des exilés. D’après des documents consultés par le Times, le ministre de l’Intérieur James Cleverly souhaite faire appel à des influenceurs du réseau social TikTok basés dans plusieurs pays, pour dissuader les candidats à l’exil de venir au Royaume-Uni. Une liste restreinte de personnes a déjà été établie en Albanie. Elle comprend « un rappeur, deux comédiens, des blogueurs lifestyle, des personnalités de la télévision et un écrivain voyageur », explique le journal. Ces derniers seraient rémunérés à hauteur de 5 800 euros chacun, pour notamment avertir les internautes intéressés par la traversée de leur potentielle expulsion au Rwanda. En 2023, le Royaume-Uni a enregistré 29 437 arrivées de migrants en « small boats », contre 45 000 en 2022. Malgré une baisse des arrivées d’exilés sur le littoral britannique, les drames en mer, eux, restent nombreux. Dans la nuit du samedi 13 au dimanche 14 janvier, cinq personnes sont mortes noyées dans une eau à 9 degrés alors qu’elles tentaient de rejoindre une embarcation en partance pour le Royaume-Uni.

    #Covid-19#migration#migrant#france#royaumeuni#smallboat#traversee#mortalite#sante#routemigratoire#frontiere#PREMAR#calais#boulognesurmer

  • Royaume-Uni : six migrants découverts à l’arrière d’un camion transportés à l’hôpital - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/55269/royaumeuni--six-migrants-decouverts-a-larriere-dun-camion-transportes-

    Royaume-Uni : six migrants découverts à l’arrière d’un camion transportés à l’hôpital
    Par La rédaction Publié le : 16/02/2024
    Six exilés ont été transportés vendredi en urgence à l’hôpital après avoir été découverts à l’arrière d’un camion dans le port de Newhaven, au sud de l’Angleterre. Le véhicule avait embarqué dans un ferry depuis le port français de Dieppe. Pour l’heure, deux hommes ont été arrêtés par la police locale de Sussex dans cette affaire.C’est une nouvelle découverte tragique au Royaume-Uni. Six exilés ont été transportés d’urgence à l’hôpital après avoir été trouvés à l’arrière d’un camion dans le port de Newhaven, dans le sud de l’Angleterre, ce vendredi 16 février.
    La découverte a suscité un important déploiement des services de secours et des forces de l’ordre, rapporte l’AFP. Ils étaient plusieurs migrants - leur nombre n’a pas encore été confirmé - à se trouver à l’arrière de ce camion, repérés alors que le véhicule traversait la Manche à bord du ferry Seven Sisters, entre Dieppe et Newhaven. On ne connaît pas non plus, pour l’heure, leur nationalité.
    Le journal local Paris Normandie évoque au moins sept migrants, qui se trouvaient derrière une paroi leur permettant de se dissimuler, dans un camion de type frigorifique. Deux hommes ont été arrêtés dans cette affaire, a déclaré la police britannique de Sussex. L’un pour « entrée illégale » au Royaume-Uni, l’autre pour avoir « facilité l’entrée illégale » de ce petit groupe de migrants sur le territoire.
    L’embarquement s’est fait dans le port normand de Dieppe, pourtant ultra-surveillé. Au fil des années, la pose de caméras de sécurité ou encore de barbelés s’y est multiplié. Les Britanniques y ont même financé, en 2019, un grand hangar dédié à l’inspection minutieuse des camions, d’une surface de 300 m², qui a coûté 680 000 euros, rappelle Paris Normandie.

    #Covid-19#migrant#migration#france#royaumeuni#migrationirreguliere#routemigratoire#frontiere#mortalite#sante#ferry#traversee

  • Homme au volant : #mort au tournant
    http://carfree.fr/index.php/2024/02/13/homme-au-volant-mort-au-tournant

    Une campagne télévisée récente de la #sécurité_routière rappelle que la connerie motorisée est avant tout une affaire d’hommes. Malgré les présupposés sexistes qui ironisent sur le mode « Femme au Lire la suite...

    #Fin_de_l'automobile #Insécurité_routière #accident #mortalité #motards #sexisme #vitesse

  • Tunisie : 13 morts et 27 disparus soudanais dans le naufrage d’un bateau en métal au large de Sfax - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/55077/tunisie--13-morts-et-27-disparus-soudanais-dans-le-naufrage-dun-bateau

    Actualités Tunisie : 13 morts et 27 disparus soudanais dans le naufrage d’un bateau en métal au large de Sfax
    Par La rédaction Publié le : 08/02/2024
    Au moins 13 migrants sont morts jeudi dans le naufrage de leur embarcation partie de Sfax, en Tunisie. Les victimes sont toutes soudanaises et possédaient des cartes de demandeurs d’asile du Haut-commissariat aux réfugiés (HCR).Treize migrants soudanais sont morts et vingt-sept sont portés disparus après le naufrage jeudi 8 février 2024 de leur embarcation en fer partie clandestinement de la côte tunisienne près de Sfax, a indiqué Farid Ben Jha, porte-parole de tribunal de Monastir.
    Au total, 42 Soudanais se trouvaient sur une embarcation de fortune partie du littoral de Jebiniana, près de Sfax (centre-est), selon le récit aux autorités des deux uniques survivants du naufrage. Des opérations sont en cours pour tenter de retrouver d’autres naufragés, a assuré Farid Ben Jha.
    Tous des hommes et ressortissants soudanais, les victimes possédaient des cartes de demandeurs d’asile délivrées par le Haut-commissariat des Nations unies aux réfugiés (HCR) en Tunisie. Ces personnes avaient embarqué sur un bateau de métal très fragile, fait de morceaux de ferraille soudés à la va-vite, selon les premiers éléments recueillis. De nombreux Soudanais, ayant fui leur pays et la Libye voisine, vivent en Tunisie, notamment vers Médenine et Sfax, dans des conditions précaires, malgré la protection - ou demande de protection - du HCR. Tunis n’a pas de politique d’asile et ne s’est donc pas doté d’un cadre légal national nécessaire à la prise en charge des étrangers. Les questions de protection sont donc déléguées au HCR. Mais en l’absence d’une politique d’intégration, beaucoup de Soudanais survivent dans la rue, sur les chantiers, sans perspectives économiques et professionnelles.
    Une enquête a été ouverte pour déterminer les responsabilités de ce naufrage, a détaillé Farid Ben Jha, n’excluant pas la probabilité que ces migrants aient été « exploités dans une affaire de traite humaine ou dans la formation d’un groupe criminel pour rallier clandestinement l’Europe ».
    La Tunisie est, avec la Libye, le principal point de départ pour des milliers de migrants qui cherchent à rejoindre clandestinement l’Europe. Les premières côtes italiennes dont l’île de Lampedusa sont situées à moins de 150 km de la région de Sfax.
    Sur toute l’année 2023, le nombre de candidats à l’émigration clandestine interceptés par les autorités tunisiennes s’était établi à 70 000 personnes, soit plus du double pour la même période l’année précédente, selon des statistiques du porte-parole de la Garde nationale. Dans le détail, plus de 54 000 candidats étaient des étrangers, en majorité des ressortissants d’Afrique subsaharienne, et le reste des Tunisiens (plus de 15 000).
    Ces départs de Noirs vers l’Europe ont connu une accélération en Tunisie après un discours fin février du président Kaïs Saïed, dénonçant l’arrivée « de hordes de migrants clandestins » qu’il avait présentés comme une menace démographique pour son pays.
    Des Tunisiens sont aussi concernés par ces départs et ces drames. Deux jeunes de 16 et 17 ans sont morts, après avoir passé près de 8h dans le conteneur frigorifique d’un navire en partance pour l’Italie au mois de janvier. Des opérations de recherche avaient aussi été lancées en Méditerranée pour tenter de retrouver une quarantaine de migrants tunisiens qui avaient tenté la traversée vers l’Italie dans la nuit du 10 au 11 janvier. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), plus de 2 270 personnes sont mortes en 2023 en Méditerranée centrale en tentant de rallier clandestinement l’Europe, soit 60 % de plus que l’année précédente.

    #Covid-19#migrant#migration#tunisie#mediterranee#routemigratoire#sfax#migrationirreguliere#traversee#mortalite#sante

  • En Italie, le suicide d’Ousmane Sylla, 22 ans, migrant guinéen, rappelle les conditions alarmantes dans les centres de rétention
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/02/07/en-italie-le-suicide-d-un-jeune-guineen-jette-une-lumiere-crue-sur-les-centr

    En Italie, le suicide d’Ousmane Sylla, 22 ans, migrant guinéen, rappelle les conditions alarmantes dans les centres de rétention
    Par Allan Kaval (Rome, correspondant)
    . VINCENZO PINTO / AFP Le suicide d’un détenu a lancé une nouvelle alarme sur la situation problématique des centres de rétention italiens et sur les conditions de vie qui y règnent. Dimanche 4 février, Ousmane Sylla, 22 ans, migrant guinéen, a mis fin à ses jours dans le centre de séjour pour les rapatriements (CPR) de Ponte Galeria, au sud-ouest de Rome. La mort du jeune homme a déclenché des protestations de la part d’autres détenus qui ont mis feu à leurs matelas et se sont confrontés aux forces de l’ordre. Ces dernières ont usé du gaz lacrymogène et ont arrêté quatorze personnes retenues dans le centre, à l’issue d’un épisode qui est loin d’être isolé.
    Quelques jours avant son suicide, M. Sylla avait ainsi été transféré du CPR de Trapani, en Sicile, à la suite, là aussi, d’un mouvement de protestation des migrants détenus. Avant de se pendre, il a écrit sur le mur de sa nouvelle cellule : « Si je meurs, j’aimerais qu’on envoie mon corps en Afrique, ma mère en sera contente. Les militaires italiens ne connaissent rien sauf l’argent. L’Afrique me manque beaucoup et ma mère aussi, elle ne doit pas pleurer pour moi. Paix à mon âme, que je repose en paix. » Le parquet a ouvert une enquête pour incitation au suicide.
    Grâce à son statut de parlementaire, le député et secrétaire général du parti libéral + Europa, Riccardo Magi, a pu se rendre, dimanche, à l’intérieur du CPR de Ponte Galeria, entre deux vagues d’affrontements avec les forces de l’ordre. « Comme dans tous les CPR que j’ai pu visiter, la situation à l’intérieur est indigne, dit-il au Monde. Les personnes détenues disent ne pas avoir eu de plat chaud depuis des semaines. Il n’y a pas d’eau chaude, pas de literie correcte, un état de saleté généralisé. Les détenus qui ne sont pas révoltés sont comateux à cause des psychotropes qui leur sont administrés pour les rendre inoffensifs. »
    L’usage de médicaments à des fins de contrôle dans les centres de rétention a été établi par une enquête de la revue italienne Altreconomia. En dehors des rares travaux journalistiques de cette nature, qui recueillent des informations filtrant difficilement de l’intérieur, et des témoignages des parlementaires et garants des droits qui peuvent s’y rendre, la réalité de ces sites est largement invisible.
    Les CPR sont au nombre de dix en Italie, gérés par des prestataires privés, répartis sur l’ensemble du territoire, pour une capacité de l’ordre du millier de détenus. Les personnes qui y sont enfermées sont des étrangers en situation irrégulière n’ayant pas fait de demande d’asile ou venant de pays sûrs et faisant l’objet d’une procédure d’expulsion. « Les CPR sont des trous noirs juridiques, où tous les droits à la défense sont entravés, explique Salvatore Fachile, spécialiste en droit de l’asile au cabinet d’avocat Antartide, à Rome. Leurs téléphones étant saisis, les détenus ont des possibilités très limitées de communication avec l’extérieur et de contact avec des avocats pour contester leur détention. »
    Fixée à trente jours, lors de la mise en place des centres de rétention de cette nature, en 1998, la limite de la période de détention a progressivement augmenté pour être portée, en 2023, à dix-huit mois, par le gouvernement dominé par l’extrême droite de la présidente du conseil italien, Giorgia Meloni. Le nombre de détenus passés par les CPR – moins de 6 400 en 2022 – ne représente qu’une fraction du nombre de personnes arrivées irrégulièrement sur le territoire italien, estimé à près de 158 000, et du nombre d’étrangers en situation irrégulière en Italie, soit plus de 500 000. De plus, les procédures d’expulsion sont complexes, et Rome ne dispose pas toujours d’un accord de réadmission avec les pays d’origine. Ainsi, selon le rapport de 2023 du garant national des droits des personnes détenues ou privées de liberté, au terme de leur détention dans les CPR, environ la moitié des étrangers concernés restent sur le sol italien, retournant le plus souvent à une situation d’illégalité.
    Si l’efficacité des CPR est contestée par l’opposition, le gouvernement de Giorgia Meloni a répété l’objectif d’ériger un de ces centres de rétention dans chacune des vingt régions italiennes. Son ambition va même au-delà du territoire national. En novembre 2023, il a été conclu avec Tirana un accord pour l’installation de deux centres de rétention de droit italien en territoire albanais. Sur ces sites doivent être détenus des hommes – jugés non vulnérables et venant de pays sûrs – secourus hors des eaux européennes par les navires militaires italiens. En cours de ratification, cet accord permettrait la création de centres de rétention extraterritoriaux, plus éloignés encore des regards extérieurs.

    #Covid-19#migrant#migration#italie#guinee#centredesejourpourrapatriement#retention#sante#santementale#mortalité#psychotrope#suicide#albanie

  • En Italie, le suicide d’Ousmane Sylla, 22 ans, migrant guinéen, rappelle les conditions alarmantes dans les centres de rétention
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/02/07/en-italie-le-suicide-d-un-jeune-guineen-jette-une-lumiere-crue-sur-les-centr

    En Italie, le suicide d’Ousmane Sylla, 22 ans, migrant guinéen, rappelle les conditions alarmantes dans les centres de rétention
    Par Allan Kaval (Rome, correspondant)
    . VINCENZO PINTO / AFP Le suicide d’un détenu a lancé une nouvelle alarme sur la situation problématique des centres de rétention italiens et sur les conditions de vie qui y règnent. Dimanche 4 février, Ousmane Sylla, 22 ans, migrant guinéen, a mis fin à ses jours dans le centre de séjour pour les rapatriements (CPR) de Ponte Galeria, au sud-ouest de Rome. La mort du jeune homme a déclenché des protestations de la part d’autres détenus qui ont mis feu à leurs matelas et se sont confrontés aux forces de l’ordre. Ces dernières ont usé du gaz lacrymogène et ont arrêté quatorze personnes retenues dans le centre, à l’issue d’un épisode qui est loin d’être isolé.
    Quelques jours avant son suicide, M. Sylla avait ainsi été transféré du CPR de Trapani, en Sicile, à la suite, là aussi, d’un mouvement de protestation des migrants détenus. Avant de se pendre, il a écrit sur le mur de sa nouvelle cellule : « Si je meurs, j’aimerais qu’on envoie mon corps en Afrique, ma mère en sera contente. Les militaires italiens ne connaissent rien sauf l’argent. L’Afrique me manque beaucoup et ma mère aussi, elle ne doit pas pleurer pour moi. Paix à mon âme, que je repose en paix. » Le parquet a ouvert une enquête pour incitation au suicide.
    Grâce à son statut de parlementaire, le député et secrétaire général du parti libéral + Europa, Riccardo Magi, a pu se rendre, dimanche, à l’intérieur du CPR de Ponte Galeria, entre deux vagues d’affrontements avec les forces de l’ordre. « Comme dans tous les CPR que j’ai pu visiter, la situation à l’intérieur est indigne, dit-il au Monde. Les personnes détenues disent ne pas avoir eu de plat chaud depuis des semaines. Il n’y a pas d’eau chaude, pas de literie correcte, un état de saleté généralisé. Les détenus qui ne sont pas révoltés sont comateux à cause des psychotropes qui leur sont administrés pour les rendre inoffensifs. »
    L’usage de médicaments à des fins de contrôle dans les centres de rétention a été établi par une enquête de la revue italienne Altreconomia. En dehors des rares travaux journalistiques de cette nature, qui recueillent des informations filtrant difficilement de l’intérieur, et des témoignages des parlementaires et garants des droits qui peuvent s’y rendre, la réalité de ces sites est largement invisible.
    Les CPR sont au nombre de dix en Italie, gérés par des prestataires privés, répartis sur l’ensemble du territoire, pour une capacité de l’ordre du millier de détenus. Les personnes qui y sont enfermées sont des étrangers en situation irrégulière n’ayant pas fait de demande d’asile ou venant de pays sûrs et faisant l’objet d’une procédure d’expulsion. « Les CPR sont des trous noirs juridiques, où tous les droits à la défense sont entravés, explique Salvatore Fachile, spécialiste en droit de l’asile au cabinet d’avocat Antartide, à Rome. Leurs téléphones étant saisis, les détenus ont des possibilités très limitées de communication avec l’extérieur et de contact avec des avocats pour contester leur détention. »
    Fixée à trente jours, lors de la mise en place des centres de rétention de cette nature, en 1998, la limite de la période de détention a progressivement augmenté pour être portée, en 2023, à dix-huit mois, par le gouvernement dominé par l’extrême droite de la présidente du conseil italien, Giorgia Meloni. Le nombre de détenus passés par les CPR – moins de 6 400 en 2022 – ne représente qu’une fraction du nombre de personnes arrivées irrégulièrement sur le territoire italien, estimé à près de 158 000, et du nombre d’étrangers en situation irrégulière en Italie, soit plus de 500 000. De plus, les procédures d’expulsion sont complexes, et Rome ne dispose pas toujours d’un accord de réadmission avec les pays d’origine. Ainsi, selon le rapport de 2023 du garant national des droits des personnes détenues ou privées de liberté, au terme de leur détention dans les CPR, environ la moitié des étrangers concernés restent sur le sol italien, retournant le plus souvent à une situation d’illégalité.
    Si l’efficacité des CPR est contestée par l’opposition, le gouvernement de Giorgia Meloni a répété l’objectif d’ériger un de ces centres de rétention dans chacune des vingt régions italiennes. Son ambition va même au-delà du territoire national. En novembre 2023, il a été conclu avec Tirana un accord pour l’installation de deux centres de rétention de droit italien en territoire albanais. Sur ces sites doivent être détenus des hommes – jugés non vulnérables et venant de pays sûrs – secourus hors des eaux européennes par les navires militaires italiens. En cours de ratification, cet accord permettrait la création de centres de rétention extraterritoriaux, plus éloignés encore des regards extérieurs.

    #Covid-19#migrant#migration#italie#guinee#centredesejourpourrapatriement#retention#sante#santementale#mortalité#psychotrope#suicide#albanie

  • En Italie, le suicide d’Ousmane Sylla, 22 ans, migrant guinéen, rappelle les conditions alarmantes dans les centres de rétention
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    En Italie, le suicide d’Ousmane Sylla, 22 ans, migrant guinéen, rappelle les conditions alarmantes dans les centres de rétention
    Par Allan Kaval (Rome, correspondant)
    . VINCENZO PINTO / AFP Le suicide d’un détenu a lancé une nouvelle alarme sur la situation problématique des centres de rétention italiens et sur les conditions de vie qui y règnent. Dimanche 4 février, Ousmane Sylla, 22 ans, migrant guinéen, a mis fin à ses jours dans le centre de séjour pour les rapatriements (CPR) de Ponte Galeria, au sud-ouest de Rome. La mort du jeune homme a déclenché des protestations de la part d’autres détenus qui ont mis feu à leurs matelas et se sont confrontés aux forces de l’ordre. Ces dernières ont usé du gaz lacrymogène et ont arrêté quatorze personnes retenues dans le centre, à l’issue d’un épisode qui est loin d’être isolé.
    Quelques jours avant son suicide, M. Sylla avait ainsi été transféré du CPR de Trapani, en Sicile, à la suite, là aussi, d’un mouvement de protestation des migrants détenus. Avant de se pendre, il a écrit sur le mur de sa nouvelle cellule : « Si je meurs, j’aimerais qu’on envoie mon corps en Afrique, ma mère en sera contente. Les militaires italiens ne connaissent rien sauf l’argent. L’Afrique me manque beaucoup et ma mère aussi, elle ne doit pas pleurer pour moi. Paix à mon âme, que je repose en paix. » Le parquet a ouvert une enquête pour incitation au suicide.
    Grâce à son statut de parlementaire, le député et secrétaire général du parti libéral + Europa, Riccardo Magi, a pu se rendre, dimanche, à l’intérieur du CPR de Ponte Galeria, entre deux vagues d’affrontements avec les forces de l’ordre. « Comme dans tous les CPR que j’ai pu visiter, la situation à l’intérieur est indigne, dit-il au Monde. Les personnes détenues disent ne pas avoir eu de plat chaud depuis des semaines. Il n’y a pas d’eau chaude, pas de literie correcte, un état de saleté généralisé. Les détenus qui ne sont pas révoltés sont comateux à cause des psychotropes qui leur sont administrés pour les rendre inoffensifs. »
    L’usage de médicaments à des fins de contrôle dans les centres de rétention a été établi par une enquête de la revue italienne Altreconomia. En dehors des rares travaux journalistiques de cette nature, qui recueillent des informations filtrant difficilement de l’intérieur, et des témoignages des parlementaires et garants des droits qui peuvent s’y rendre, la réalité de ces sites est largement invisible.
    Les CPR sont au nombre de dix en Italie, gérés par des prestataires privés, répartis sur l’ensemble du territoire, pour une capacité de l’ordre du millier de détenus. Les personnes qui y sont enfermées sont des étrangers en situation irrégulière n’ayant pas fait de demande d’asile ou venant de pays sûrs et faisant l’objet d’une procédure d’expulsion. « Les CPR sont des trous noirs juridiques, où tous les droits à la défense sont entravés, explique Salvatore Fachile, spécialiste en droit de l’asile au cabinet d’avocat Antartide, à Rome. Leurs téléphones étant saisis, les détenus ont des possibilités très limitées de communication avec l’extérieur et de contact avec des avocats pour contester leur détention. »
    Fixée à trente jours, lors de la mise en place des centres de rétention de cette nature, en 1998, la limite de la période de détention a progressivement augmenté pour être portée, en 2023, à dix-huit mois, par le gouvernement dominé par l’extrême droite de la présidente du conseil italien, Giorgia Meloni. Le nombre de détenus passés par les CPR – moins de 6 400 en 2022 – ne représente qu’une fraction du nombre de personnes arrivées irrégulièrement sur le territoire italien, estimé à près de 158 000, et du nombre d’étrangers en situation irrégulière en Italie, soit plus de 500 000. De plus, les procédures d’expulsion sont complexes, et Rome ne dispose pas toujours d’un accord de réadmission avec les pays d’origine. Ainsi, selon le rapport de 2023 du garant national des droits des personnes détenues ou privées de liberté, au terme de leur détention dans les CPR, environ la moitié des étrangers concernés restent sur le sol italien, retournant le plus souvent à une situation d’illégalité.
    Si l’efficacité des CPR est contestée par l’opposition, le gouvernement de Giorgia Meloni a répété l’objectif d’ériger un de ces centres de rétention dans chacune des vingt régions italiennes. Son ambition va même au-delà du territoire national. En novembre 2023, il a été conclu avec Tirana un accord pour l’installation de deux centres de rétention de droit italien en territoire albanais. Sur ces sites doivent être détenus des hommes – jugés non vulnérables et venant de pays sûrs – secourus hors des eaux européennes par les navires militaires italiens. En cours de ratification, cet accord permettrait la création de centres de rétention extraterritoriaux, plus éloignés encore des regards extérieurs.

    #Covid-19#migrant#migration#italie#guinee#centredesejourpourrapatriement#retention#sante#santementale#mortalité#psychotrope#suicide#albanie

  • Naufrage de migrants dans la Manche : une association porte plainte contre les secours en mer
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2024/02/06/naufrage-de-migrants-dans-la-manche-une-association-porte-plainte-contre-les

    Naufrage de migrants dans la Manche : une association porte plainte contre les secours en mer
    Par Julia Pascual
    Une plainte pour « homicide involontaire » et « omission de porter secours » a été déposée, vendredi 2 février, à l’encontre du directeur du centre régional opérationnel de surveillance et de sauvetage (Cross) de Gris-Nez (Pas-de-Calais), du préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord et des gardes-côtes anglais. Dans cette plainte transmise au procureur de la République du tribunal judiciaire de Boulogne-sur-Mer (Pas-de-Calais), dont Le Monde a pris connaissance, l’association d’aide aux migrants Utopia 56 met en cause la façon dont les autorités françaises et britanniques ont traité, le 14 décembre 2022, l’appel à l’aide d’une embarcation pneumatique qui tentait de rejoindre l’Angleterre.
    Au moins quatre personnes sont mortes noyées cette nuit-là et trente-neuf ont été secourues par les Britanniques et un chalutier, parmi lesquelles des ressortissants d’Afghanistan, d’Irak, du Sénégal et d’Inde.« Bonjour mon frère, nous sommes dans un bateau et nous avons un problème. S’il vous plaît, à l’aide. Nous avons des enfants et la famille dans le bateau. Et un bateau, de l’eau qui arrive. Nous n’avons rien pour le sauvetage, pour la sécurité. S’il vous plaît, aidez-moi mon frère. S’il vous plaît. S’il vous plaît. S’il vous plaît. Nous sommes dans l’eau, nous avons une famille. » A 2 h 54, cette nuit-là, l’association Utopia 56 reçoit un message de détresse vocal sur son téléphone d’urgence, par l’application WhatsApp. Il laisse entendre des personnes en pleurs et un moteur en marche. Le canot pneumatique partage sa localisation, dans les eaux françaises.
    Quelques minutes plus tard, l’association transmet l’information par téléphone au Cross de Gris-Nez, l’instance qui coordonne les secours en mer côté français. Un mail est envoyé dans la foulée au Cross ainsi qu’aux secours anglais. « Problème : eau dans le bateau (…) Il y a des familles avec des enfants à bord (…) Ils demandent de l’aide de façon urgente », y précise l’association.
    Que s’est-il alors passé ? « En dépit des informations communiquées (…), les services de secours français, tout comme les services de secours britanniques, ne sont pas intervenus sans délai, estime Utopia 56 dans sa plainte. Il apparaît en effet que le premier bateau des secours britanniques a quitté la côte à 3 h 40, soit plus de quarante minutes après l’appel de l’association. » Les secours anglais ont diffusé un « Mayday » faisant état du canot en train de couler à 4 h 21. D’après le communiqué du Cross diffusé le lendemain du naufrage, le canot aurait continué de progresser jusqu’aux eaux anglaises, après l’alerte donnée par Utopia 56. Le Cross aurait fait relocaliser l’embarcation et exercer une « veille attentive » par deux navires commerciaux successivement avant que les Britanniques n’envoient des secours.
    Le déroulé des événements relatés par Utopia 56 dans sa plainte combine des éléments communiqués par la préfecture maritime, des images prises par un chalutier anglais, l’Arcturus, qui a porté secours à l’embarcation, ainsi que les déclarations de son capitaine relayées dans la presse. L’association s’appuie aussi sur un rapport publié en décembre 2023 par le réseau d’activistes Alarm Phone, qui a notamment assisté en Angleterre au procès – toujours en cours – d’Ibrahim Bah, un Sénégalais de 19 ans qui conduisait l’embarcation cette nuit-là. Il est poursuivi pour « homicide involontaire » et « violation des lois sur l’immigration ». Les audiences ont notamment été l’occasion pour plusieurs rescapés de témoigner des circonstances du naufrage.
    A travers cet ensemble d’éléments, il apparaît que les migrants auraient appelé d’eux-mêmes les secours français, sans résultat, tandis que de l’eau entrait dans le canot. Les passagers en détresse se seraient par ailleurs portés vers un premier bateau de pêche qui aurait refusé de leur porter secours. Puis ils se seraient portés vers l’Arcturus, qui pêchait des coquilles Saint-Jacques dans les eaux britanniques, à environ 14 kilomètres des côtes anglaises. Pour attirer l’attention, les passagers auraient appelé à l’aide et plusieurs d’entre eux auraient sauté à l’eau pour nager jusqu’à s’agripper au filet de pêche du chalutier.
    Les rescapés ont rapporté lors du procès que la panique augmentait à bord du canot avarié. Ses occupants se seraient levés et l’effet conjugué de leur poids et de leur agitation aurait fait céder le plancher. « Comme le bateau s’est effondré sur lui-même, faisant tomber une partie des gens, certains sont restés coincés à l’intérieur », aurait déclaré un rescapé, d’après Alarm Phone.
    Finalement, l’équipage de l’Arcturus est parvenu à accoster le canot et à l’accrocher par une corde pour ensuite commencer à faire monter à son bord des naufragés. Sur des images prises par les pêcheurs, et diffusées par la presse britannique, on voit des personnes dans l’eau au milieu des boudins pneumatiques. D’après le communiqué du Cross, la température de la mer était de l’ordre de 10 degrés, « réduisant la durée de survie d’un naufragé à moins de deux heures ». Les personnes « sont restées pendant un long moment dans les eaux glacées de la Manche, en cherchant à s’accrocher à l’embarcation dégonflée dans l’attente de l’arrivée des secours », détaille la plainte.
    Une photo prise par l’équipage de l’Arcturus montre notamment le cadavre flottant d’un homme qui s’était accroché à une corde du chalutier. Au moins quatre personnes sont mortes noyées cette nuit-là mais cinq autres pourraient avoir disparu, le nombre de passagers n’étant pas connu de façon certaine.Dans son rapport, Alarm Phone s’interroge sur les moyens déployés par les pêcheurs pour secourir les migrants, sans jamais jeter de radeaux ou de gilets de sauvetage, mais prenant le temps de faire des images. Une façon de souligner le manque de maîtrise de la procédure par les pêcheurs, « alors que les services français avaient les moyens opérationnels d’intervenir immédiatement », souligne Utopia 56, convaincue que « le renvoi de responsabilité entre les services a immanquablement retardé le début de l’opération de recherche ».
    Des traversées « de plus en plus dangereuses »
    En 2023, un peu moins de 30 000 migrants ont rejoint les côtes anglaises par la mer, contre plus de 45 000 en 2022. Douze personnes sont décédées au cours de l’année, a précisé vendredi le préfet maritime de la Manche et de la mer du Nord, Marc Véran, lors d’une conférence de presse. Il a également regretté des traversées « de plus en plus dangereuses », notamment du fait d’embarcations davantage chargées et parce que « certains migrants en détresse n’acceptent pas notre assistance ».
    Le préfet a aussi déclaré avoir fait des « signalements » pour dénoncer « des associations » qui font « le jeu des passeurs » en avertissant le Cross de « faux départs » et de « fausses urgences ». « On est obligé d’envoyer des secours là où il n’y a rien du tout, a-t-il assuré. Ça leurre les forces de sécurité. » « Le préfet accuse les associations sans aucun fondement et cherche simplement à détourner l’attention et à se dédouaner », réagit Nikolaï Posner, d’Utopia 56. Une instruction pénale sur les circonstances du naufrage survenu le 24 novembre 2021, au cours duquel au moins vingt-sept personnes sont mortes, est par ailleurs toujours en cours. Dans ce cadre, sept militaires du Cross et du patrouilleur de service public Flamant sont notamment mis en examen pour « non-assistance à personne en danger ».

    #Covid-19#migrant#migration#france#manche#merdunord#traversee#mortalite#ong

  • Plus de 7 000 migrants arrivés aux Canaries en un mois, soit plus que tout le premier semestre 2023 - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/54954/plus-de-7-000-migrants-arrives-aux-canaries-en-un-mois-soit-plus-que-t

    Actualités. Plus de 7 000 migrants arrivés aux Canaries en un mois, soit plus que tout le premier semestre 2023
    Par Leslie Carretero Publié le : 02/02/2024
    Du 1er au 31 janvier 2024, un peu plus de 7 250 migrants ont débarqué dans l’archipel espagnol après une dangereuse traversée de l’Atlantique, selon les données du ministère de l’Intérieur. Un chiffre sans précédent. À titre de comparaison, 7 213 exilés avaient atteint les Canaries sur l’ensemble du premier semestre 2023. Cette hausse s’explique notamment par une augmentation des départs de canots depuis la Mauritanie.Les traversées de l’Atlantique se poursuivent à un rythme important, malgré des températures moins clémentes qu’en été. Et les records s’enchaînent.
    Selon les données du ministère de l’Intérieur espagnol publiées jeudi 1er février, 7 270 migrants, répartis sur 110 canots, ont débarqué aux Canaries entre le 1er et le 31 janvier 2024. Soit une augmentation de plus de 1 000 % par rapport à la même période de l’an dernier, lors de laquelle 566 personnes avaient atteint l’archipel espagnol. Le chiffre est même plus élevé que les 7 213 arrivées enregistrées sur l’ensemble du premier semestre 2023.
    Et cette hausse s’observe sur tout le territoire espagnol. Un peu plus de 8 000 exilés sont arrivés en Espagne en janvier, contre 1 292 au même moment l’an passé.Fait nouveau : la majorité des embarcations (83 %) ont pris la mer depuis la Mauritanie en janvier 2024, a indiqué la Commission interministérielle des migrations. Au cours de l’année 2022 et 2023, les arrivées en provenance de ce pays africain étaient très minimes (93 bateaux), en raison notamment d’une bonne collaboration entre les deux pays.
    En novembre 2022, Madrid et Nouakchott ont conclu un partenariat visant à renforcer leur coopération pour lutter contre l’immigration irrégulière. Cet accord permet à la Mauritanie de bénéficier d’une assistance logistique et technique et d’une formation de ses agents. Des moyens humains, aériens, navals et terrestres sont également fournis par l’Espagne pour surveiller les plages de Nouadhibou, principal ville de départ vers l’archipel.
    En 2003 déjà, un accord avait été signé entre ces deux mêmes États afin que Nouakchott accueille sur son sol tous les migrants entrés de manière irrégulière aux Canaries après avoir quitté les rives mauritaniennes.Ce partenariat, maintes fois vanté par le gouvernement espagnol, a empêché « au moins 7 000 migrants » de prendre la mer depuis la Mauritanie en 2023, selon les autorités.
    Mais d’après la ministre canarienne de la Présidence et de la Sécurité, Nieves Lady Barreto, cette collaboration, affichée comme un exemple à suivre pour nouer de nouveaux accords avec d’autres pays africains, tend à s’effriter.Dans une lettre envoyée jeudi 1er février au ministre de l’Intérieur Fernando Grande-Marlaska, la responsable fait part de sa « préoccupation » sur le fait que « la Mauritanie a cessé d’effectuer des contrôles aux frontières ». Selon Nieves Lady Barreto, « 300 000 personnes attendent d’embarquer » sur un canot à destination des Canaries.
    Cette nouvelle tendance inquiète particulièrement les autorités espagnoles, qui ont recensé en 2023 un record du nombre d’arrivées. L’an dernier, près de 40 000 exilés ont rejoint les Canaries, un chiffre jamais enregistré dans l’archipel - même au plus fort de la « crise des cayucos » en 2006 lors de laquelle près de 32 000 personnes avaient débarqué.Cette hausse s’explique en partie par une augmentation des départs depuis le Sénégal, distant d’environ 1 500 km. D’après des sources policières d’El Pais, près de 60% des arrivées aux Canaries en 2023 concernaient des Sénégalais. Ces derniers fuient la crise économique, qui s’est encore aggravée avec la pandémie de Covid-19. La raréfaction des ressources halieutiques est un autre facteur permettant d’expliquer cet exode : les familles, dont beaucoup vivent de la pêche, ne parviennent plus à subvenir à leurs besoins."Moi je n’étais pas prête à partir, a confié Astou Gueye à InfoMigrants depuis Bargny, un village près de Dakar. Ici, il n’y a pas de travail. La mer, le président Macky Sall l’a vendue. Nos maris n’ont rien quand ils vont en mer. Ils ne peuvent pas payer la scolarité des enfants, ni les dépenses quotidiennes. Donc on est obligé d’aller en Espagne".
    Mais emprunter cette route migratoire reste particulièrement risqué. Selon l’ONG Caminando Fronteras, au moins 6 618 personnes sont mortes ou ont disparu en tentant de rejoindre l’Espagne l’an dernier, dont une grande majorité (6 007) au large des Canaries. Ainsi, en moyenne, 18 migrants meurent chaque jour sur la route maritime de l’Afrique vers l’Espagne.

    #Covid-19#migrant#migration#canaries#espagne#mauritanie#senegal#afriqueroutemigratoire#migrationirreguliere#crise#sante#mortalite

  • Abrogation de la loi anti-passeurs : au Niger, le business de la migration redémarre - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/54937/abrogation-de-la-loi-antipasseurs--au-niger-le-business-de-la-migratio

    InfoMigrants : Abrogation de la loi anti-passeurs : au Niger, le business de la migration redémarre
    Par Leslie Carretero Publié le : 02/02/2024
    La récente abrogation de la loi au Niger qui criminalisait le trafic de migrants a été largement saluée par la population d’Agadez, plaque tournante de la migration sur la route vers la Méditerranée. C’est toute l’économie locale qui revit avec la reprise de l’activité liée au transport de migrants à travers le désert. Mais la route reste mortifère et mène les exilés vers « l’enfer libyen » et vers les dangereuses traversées de la mer.Depuis plusieurs mois, Agadez, dernière grande cité nigérienne sur la route de la Libye, renoue avec le business de la migration. « La ville renait de ses cendres », se réjouit le Nigérien Azizou Chechou, coordinateur du collectif Alarme Phone Sahara, qui porte secours aux migrants perdus dans le désert à la frontière algérienne et libyenne.
    En novembre dernier, les militaires au pouvoir au Niger ont aboli la loi 2015-36 qui criminalisait le trafic de migrants. Adopté le 26 mai 2015 sous pression de l’Union européenne (UE), le texte prévoyait des peines d’emprisonnement allant de cinq à dix ans et des amendes d’un à cinq millions de francs CFA (entre 1 500 et 7 600 euros) pour les trafiquants. Cette loi avait fait du pays africain un partenaire stratégique pour l’UE qui cherche à tout prix à contenir les flux migratoires. Mais avec le renversement du président en place au Niger l’an dernier, le partenariat s’est rompu.
    Après le coup d’État, le Vieux Continent a immédiatement mis fin à son soutien financier : Bruxelles avait prévu une aide de 800 millions d’euros sur la période de 2021 à 2024. En réponse, les militaires ont abrogé la loi 2015-36, fustigeant un texte adopté « sous l’influence de certaines puissances étrangères ».
    La commissaire européenne aux Affaires intérieures, Ylva Johansson, s’est quant à elle dite « très préoccupée » par cette décision qui « risque de causer de nouveaux décès ». Si la décision nigérienne était politique, force est de constater que la grande majorité des habitants d’Agadez ont salué l’abrogation de cette loi, largement impopulaire dans le pays. Des passeurs emprisonnés ont été libérés, les véhicules confisqués rendus à leurs propriétaires et l’économie locale est repartie.
    « Agadez était devenue une ville morte, on sent que la vie reprend », dit Bachir Amma, ancien passeur et président de l’association des ex-prestataires de la migration. Selon le journal La Croix, le trafic de migrants procure des revenus à plus de 5 000 familles d’Agadez.
    À la gare routière de la ville, l’effervescence a repris comme avant : les vendeurs ambulants sont de retour pour proposer aux exilés toutes sortes de produits (bidons d’eau, biscuits, gants, cagoules…) nécessaires à la traversée du désert, les gens échangent à nouveau la monnaie, des chauffeurs chargent leurs véhicules de dizaines de migrants… « Ces scènes avaient disparu. Les Nigériens ont retrouvé leur métier de chauffeur, de guide, de vendeurs… chacun a repris ses fonctions », se félicite Azizou Chechou.
    En 2015, lors de la promulgation de la loi au Niger, l’UE avait créé un fonds spécifique, nommé « fonds fiduciaire d’urgence de l’Union européenne pour l’Afrique » pour financer des programmes de reconversion à hauteur de 1,5 million de francs CFA (2 200 euros). Trop peu, ont estimé les passeurs. Bachir Amma a, lui, bien profité de cette somme, qui lui a permis d’ouvrir un restaurant mais pas de vivre décemment. « C’était très dur financièrement. Du jour au lendemain, je ne gagnais plus rien », assure-t-il. En tant que passeur, il touchait entre 2,5 millions et 3 millions de francs CFA par semaine (entre 3 800 et 4 500 euros).
    Comme beaucoup d’autres, Bachir Amma s’efforce aujourd’hui de « faire repartir son business ». Comprendre : reprendre contact avec des migrants, louer et meubler les ghettos (lieux où sont logés les exilés avant le départ), sélectionner des chauffeurs…
    Et ça marche. À Agadez, grande plaque tournante des routes migratoires ouest-africaines et subsahariennes, le business des passeurs a bien redémarré. Les pick-up ont repris la route vers le nord, direction la Libye, à la vue de tous. Les équipages, enregistrés au préalable auprès des forces de police, rejoignent généralement un convoi militaire hebdomadaire qui fait route vers Dirkou, gage d’une relative sécurité. Les passeurs, premiers concernés, mettent en avant cette sécurité offerte aux migrants : les chemins empruntés pour aller en Libye ne sont plus officieux, perdus dans le désert. Finis les convois clandestins proposés par des passeurs peu scrupuleux qui pouvaient abandonner les migrants dans le désert s’ils étaient pris en chasse par des mafias ou les forces de l’ordre nigériennes.
    « Cette loi avait forcé les migrants à prendre des itinéraires toujours plus éloignés » des axes routiers « et plus dangereux », estimait à InfoMigrants Rhoumour Ahmet Tchilouta, qui a travaillé avec l’organisation Border Forensics sur les conséquences de la loi 2015-36 sur la route du désert vers la Libye. Aujourd’hui, la route vers la Méditerranée est donc plus sécurisée pour les exilés, plus encadrée administrativement, certes, mais sur un périmètre réduit. Une fois passée la frontière nigérienne, la traversée du désert et du Sahel reste hautement dangereuse. Les risques de croiser des groupes terroristes ou mafias locales restent élevés.
    Sans compter que la destination finale, Sabah, a la triste réputation d’être un « enfer » pour les migrants qui traversent la ville. Plusieurs témoignages recueillis par l’Organisation internationale des migrations (OIM) et par des médias dont InfoMigrants évoquent des marchés aux esclaves dans cette localité du sud de la Libye, incontournable pour remonter vers les côtes. Certaines victimes « qui ne trouvent pas d’acheteur » sont même abattus « d’une balle dans la tête », assurait en 2017 l’agence onusienne. Dans les régions du nord, la situation n’est pas plus facile pour les exilés. Dans les prisons du pays, où ils sont enfermés après avoir été interceptés en mer ou arrêtés dans la rue, ils sont victimes de violences, de viols, de travail forcé, d’exploitation ou encore d’extorsion. Pour fuir ces conditions dramatiques, les migrants tentent de traverser la Méditerranée pour rejoindre l’Europe, via l’Italie. Au péril de leur vie. L’année 2023 a été la plus meurtrière dans cette zone maritime. Au total, près de 2 500 exilés ont péri en Méditerranée centrale l’an dernier. Le précédent record remonte à 2017 lorsque plus de 2 800 personnes sont décédées dans ces eaux.

    #Covid-19#migrant#migration#niger#UE#routemigratoire#libye#OIM#agadez#dirkou#sante#violence#mortalite

  • Traversées de la Manche : plus de 1 000 migrants arrivés en 15 jours au Royaume-Uni - InfoMigrants
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    Actualités : Traversées de la Manche : plus de 1 000 migrants arrivés en 15 jours au Royaume-Uni
    Par La rédaction Publié le : 29/01/2024
    Entre le 15 et le 29 janvier, plus de 1 000 exilés ont traversé la Manche depuis la France pour rejoindre les côtes anglaises. Après une période d’accalmie, les départs ont donc repris. Les traversées restent meurtrières : quatre migrants ont trouvé la mort dans la nuit du 13 au 14 janvier. L’eau était à neuf degrés.
    Après 25 jours sans arrivées, Londres a renoué le 13 janvier avec les débarquements de canots de migrants sur ses côtes. En 15 jours, 1 057 exilés ont traversé la Manche. Dans le détail, 358 personnes ont par exemple été recensées pour la journée du 17 janvier, 139 pour le 14 janvier et 276 pour le 28 janvier, selon les chiffres communiqués par le Home Office.
    Les départs ont donc repris malgré le froid et la température de l’eau qui n’excède pas 10 degrés. La police française se déploie sur tout le littoral pour empêcher les canots de se mettre à l’eau. Les autorités ont ainsi empêché mercredi 17 janvier le départ en mer d’une centaine d’exilés, dont des enfants. Ils s’apprêtaient à partir depuis la plage de Sangatte. Cette arrestation est intervenue quatre jours après un naufrage dramatique survenu au large de Wimereux, à quelques kilomètres de Sangatte. Dans la nuit du samedi 13 au dimanche 14 janvier, cinq personnes sont mortes noyées alors qu’elles tentaient de rejoindre une embarcation en partance pour le Royaume-Uni. Deux adolescents syriens de 14 et 16 ans figurent parmi les victimes.
    Depuis des années, la France et le Royaume-Uni multiplient les mesures pour empêcher les traversées de la Manche. En mars 2023, les deux États ont signé un énième accord pour le déploiement de patrouilles supplémentaires côté français notamment. Coût du dispositif pour Londres : près de 500 millions d’euros.
    Le Royaume-Uni s’était même félicité en début d’année d’avoir récolté les fruits de ses lourds investissements dans la militarisation de sa frontière maritime. Le nombre de personnes atteignant le littoral anglais a baissé d’un tiers en 2023. Londres a enregistré 29 437 arrivées de migrants en « small boat » cette année-là, contre 45 000 en 2022.
    Un facteur important permet d’explique cette baisse : l’accord signé entre Londres et l’Albanie en décembre 2022 pour lutter contre l’immigration clandestine. De nombreux Albanais traversent la Manche : en 2022, près d’un tiers des 45 000 arrivées sur le sol anglais concernaient des Albanais partis de France, souvent des hommes majeurs seuls. A l’été 2022, les Albanais ont même représenté jusqu’à 50 % des passagers de « small boats ».

    #Covid-19#migrant#migration#france#grandebretagne#smallboat#militarisatiion#manche#traversee#mortalite#sante

  • Balkans : en Slovénie, les arrivées de migrants ont doublé en un an - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/54515/balkans--en-slovenie-les-arrivees-de-migrants-ont-double-en-un-an

    Actualités : Balkans : en Slovénie, les arrivées de migrants ont doublé en un an
    Par La rédaction Publié le : 15/01/2024
    En 2023, plus de 60 000 exilés ont été détectés dans ce petit pays alpin, contre environ 30 000 l’année précédente. La plupart de ces personnes sont originaires d’Afghanistan, du Maroc et du Pakistan.
    Le nombre de migrants interpellés a quasiment doublé en 2023 sur un an en Slovénie. Selon les statistiques de la police consultées par l’AFP, 60 587 personnes sont arrivées l’an dernier dans le petit pays alpin, contre 32 024 en 2022, soit une hausse de 89%.
    La plupart sont arrivées en Slovénie via la Croatie voisine, entrée récemment dans l’espace Schengen. Environ 30% étaient originaires d’Afghanistan, 15% du Maroc et 9% du Pakistan. Le nombre de citoyens russes a également doublé, passant de 1 816 à 3 675.
    Presque toutes ces personnes ont émis le souhait de déposer une demande d’asile en Slovénie, avant de poursuivre leur chemin vers l’ouest et le nord de l’Europe le plus souvent. L’Allemagne, souvent le pays d’installation des migrants syriens, turcs et afghans notamment, a de son côté vu grimper les demandes d’asile de plus de moitié l’an passé.
    En 2023, les entrées d’exilés en Slovénie, pays de la route migratoire des Balkans, se sont multipliées. En réaction, les autorités ont introduit le 21 octobre des contrôles à ses frontières, dans le sillage d’autres pays de la Hongrie et de la Croatie. Dix jours plus tard, le 2 novembre, le ministre de l’Intérieur Davor Božinović a convenu avec ses homologues italien et croate de patrouilles conjointes.Dans ce contexte, la police slovène a détecté au cours des deux derniers mois une augmentation des tentatives de passage vers l’Autriche par des cols montagneux peu habités, selon l’agence de presse slovène STA. Au mois de juin pourtant, la Slovénie avait pris une décision à l’encontre de ses récentes décisions : la destruction de sa clôture anti-migrants, le long de la frontière avec la Croatie. Selon le chef du gouvernement slovène Robert Golob, « la clôture n’a pas rempli son but déclaré, qui était de décourager ceux qui voudraient franchir la frontière », avait-il dit devant les journalistes. Le mur a donc être démantelé « pour des raisons humanitaires et parce qu’il a échoué à atteindre son objectif ».
    Une « hostilité » même dans la mort
    Cette barrière, érigée en 2015 lorsque plus d’un demi-million d’exilés avaient transité par le pays, forçaient, d’après les associations, les migrants à emprunter d’autres chemins en pleine nature, plus dangereux. En décembre dernier 2021, une fillette de 10 ans est morte dans la Dragonja, la rivière qui sépare la Croatie de la Slovénie. Elle était sur les épaules de sa mère, qui tentait de gagner l’autre rive, lorsqu’elle a été happée par le courant. Le même mois, le corps d’un Bangladais avait déjà été retrouvé au même endroit. Le 1er janvier 2020, un autre cadavre avait été retrouvé près de là, à Socerb, à la frontière slovène : celui d’un Algérien de 29 ans, décédé après une chute dans un précipice.
    Il n’existe aucun chiffre officiel du nombre de victimes sur la route des Balkans. D’après une enquête de Lighthouse Reports, en collaboration avec d’autres médias et des universités britanniques, « l’hostilité à laquelle les gens sont confrontés aux frontières de l’Europe de leur vivant perdure également lorsqu’ils sont morts. Les autorités nationales ne font que peu ou pas d’efforts pour tenter d’identifier les migrants décédés ou pour informer leurs familles ».
    « Les cadavres non identifiés finissent entassés dans des morgues ou enterrés sans laisser de traces », d’après l’enquête. « Certains corps ne sont jamais retrouvés ».

    #Covid-19#migrant#migration#slovenie#croatie#balkan#routemigratoire#mortalite#frontiere#cadavre#sante

  • Une nuit de « chaos » : cinq migrants meurent dans la Manche en tentant d’atteindre le Royaume-Uni - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/54494/une-nuit-de-chaos--cinq-migrants-meurent-dans-la-manche-en-tentant-dat

    Actualités
    Une nuit de « chaos » : cinq migrants meurent dans la Manche en tentant d’atteindre le Royaume-Uni
    Par La rédaction Publié le : 15/01/2024
    Cinq migrants sont morts dans la nuit de samedi à dimanche dans la Manche, alors qu’ils tentaient de rejoindre une embarcation à la mer dans une eau glaciale pour rejoindre le Royaume-Uni. Parmi les rescapés se trouvent des dizaines d’enfants en bas âge et un nourrisson d’un mois.
    C’est le premier drame de 2024 au large des côtes françaises. Cinq personnes ont péri noyées dans la nuit de samedi 13 à dimanche 14 janvier dans la Manche, et un sixième migrant en arrêt cardiaque a été transféré « en urgence absolue » à l’hôpital de Boulogne-sur-Mer, a indiqué la préfecture maritime de la Manche et de la Mer du Nord (Premar). Un autre exilé est légèrement blessé et 32 personnes ont été secourues, indique l’AFP alors que le quotidien régional la Voix du Nord évoque 71 rescapés, dont une dizaine d’enfants en bas âge et un nourrisson d’un mois.
    Selon le parquet de Boulogne-sur-Mer, « le bateau a été mis à l’eau à distance du rivage. Douze à quinze personnes étaient à bord, d’autres s’apprêtaient à monter » quand il « a basculé » à cause de « la houle et de la marée montante ». « C’est à ce moment-là que le drame s’est déroulé » aux alentours de 1h45, a-t-il expliqué à l’AFP. Les exilés ont eu du mal à monter dans l’embarcation en raison des vagues et de l’obscurité.
    Un Soudanais de 29 ans a raconté aux journalistes de la Voix du Nord qu’à « peine quelques mètres dans la mer, l’eau nous arrivait à la poitrine. Des personnes parvenaient à attraper le bateau et à grimper dedans. D’autres non ». Le jeune homme a aussi expliqué que « les vagues nous ramenaient vers la plage. J’ai vu des gens disparaitre en sautant du bateau. C’était quasi impossible de partir ».
    Un remorqueur d’intervention, « en patrouille dans la zone », a été mobilisé et l’équipage a identifié sur place « des personnes inanimées et inconscientes » dans une eau à neuf degrés et une température extérieure de quatre degrés, selon la Premar. Dans ces conditions climatiques, les chances de survie sont particulièrement réduites.
    Les rescapés ont dans un premier temps été conduits dans la salle des fêtes de Wimereux, où s’est produit le drame. Des agents d’astreinte de la ville et le premier adjoint au maire ont distribué de l’eau, du café et du thé aux survivants, précise la Voix du nord. Une cellule médicale a été installée et la Protection civile déployée. La préfecture a ensuite affrété un bus pour amener les exilés dans un hangar à Calais mis à disposition des migrants dans le cadre du plan grand froid. Jusqu’en milieu de matinée les « investigations en mer » pour retrouver d’éventuelles personnes en difficultés liées à ce naufrage « se sont poursuivies », a assuré la Premar. Plusieurs bateaux ont sillonné la zone et un hélicoptère de la Marine nationale a survolé le secteur avec un énorme projecteur. « Aucune nouvelle découverte n’a été faite », a ajouté la préfecture. Mais « nous ne sommes pas à l’abri de trouver d’autres corps dans les heures qui viennent ».Une enquête a été ouverte, notamment pour « homicide involontaire aggravé », « aide au séjour d’étrangers en situation irrégulière en bande organisée » et « association de malfaiteurs », a signalé le parquet de Boulogne-sur-Mer.
    Cette nuit-là, les départs ont été nombreux. Selon la Premar, au total, « 182 personnes ont été secourues au large par des moyens français » au cours de la nuit de samedi à dimanche et dans la journée de dimanche. et au total ce week-end, 400 exilés ont été pris en charge par les forces françaises. Les migrants ont profité d’une accalmie pour tenter la traversée. « Nous avons eu 26 jours consécutifs de mauvais temps. Là, les personnes ont profité de conditions un peu meilleures pour partir. Mais on voit bien que la situation n’était pas plus favorable », note Mathilde Potel, commissaire à la direction zonale de la police aux frontières du Nord, interrogée par la Voix du Nord. Pour les autorités, ce drame « nous démontre une nouvelle fois l’importance de notre mission de lutte contre les réseaux de passeurs et contre les traversées maritimes », a estimé lors d’un point presse le préfet du Pas-de-Calais (nord), Jacques Billant. « Ce sont là des réseaux criminels qui font courir des risques inconsidérés aux populations migrantes. Prendre la mer dans une eau à sept degrés, c’est aller à la mort avec une durée de vie limitée à dix minutes en cas de chavirage », a-t-il ajouté.
    Ce phénomène des « taxi-boats » s’est particulièrement développé ces derniers mois. Des bateaux pneumatiques partent plus au sud du littoral, souvent dans la Somme, où les contrôles sont moins fréquents, avec quelques personnes seulement – passeurs ou migrants – à bord. Ils mettent dans un premier temps le cap au nord, vers les plages plus proches de Calais, où se cachent les passagers ayant payé pour la traversée. Ceux-ci se jettent alors à l’eau pour embarquer : selon le droit maritime, les policiers ne peuvent pas interpeller les bateaux déjà en mer.Avec cette méthode particulièrement dangereuse, les exilés attendent les embarcations dans les eaux glaciales de la Manche, et sont parfois immergés jusqu’au torse. Le chef de la diplomatie britannique David Cameron a affirmé à la BBC que cette nouvelle « déchirante » lui « brisait le cœur ». Mais elle « montre aussi à quel point nous devons stopper les bateaux, stopper ces trafics et les êtres humains qui sont derrière », a-t-il ajouté. « Dans un monde idéal, nous renverrions juste ces personnes en France, et le trafic s’effondrerait. Mais ce n’est pas possible, et c’est pour cela que nous poursuivons cette politique avec le Rwanda », a-t-il poursuivi.Les députés britanniques doivent se prononcer cette semaine sur le projet de loi permettant d’expulser vers le Rwanda les migrants arrivés illégalement au Royaume-Uni. « Nous avons perdu le contrôle de nos frontières et nous devons faire quelque chose pour arrêter les bateaux. Maintenant, je pense que le point de départ pour cela est de s’attaquer aux gangs criminels qui mènent ce trafic ignoble », a réagi pour sa part Keir Starmer, leader de l’opposition travailliste, sur la BBC.
    Mais le maire de Wimereux, Jean-Luc Dubaële, pointe du doigt les autorités françaises et britanniques, coupables, selon lui, du drame. « Il est temps que l’État prenne les choses en main et tape sur la table au niveau des Anglais qui sont responsables de ces tragédies », fustige l’édile avant d’ajouter, en pesant ses mots : « Les passeurs sont eux aussi responsables de cette situation bien entendu, pour moi ce sont des assassins. » Douze migrants ont perdu la vie en 2023 en tentant de traverser la Manche, selon la Premar.

    #Covid-19#migrant#migration#france#grandebretagne#pasdecalais#traversee#mortalite#sante#migrationirreguliere#passeur#prefecturemaritime#taxiboat

  • Un nouveau barrage flottant pour empêcher les migrants de traverser la Manche - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/54453/un-nouveau-barrage-flottant-pour-empecher-les-migrants-de-traverser-la

    Actualités : Un nouveau barrage flottant pour empêcher les migrants de traverser la Manche
    Par Leslie Carretero Publié le : 11/01/2024
    Les préfectures du Pas-de-Calais et de la Somme ont installé un nouveau barrage flottant sur l’Authie, fleuve qui se jette dans la mer près de Fort-Mahon. Avec ce dispositif, les autorités espèrent empêcher le phénomène des « taxi-boats » - des petits canots pneumatiques partant du sud du littoral avant de récupérer des migrants vers les plages du nord – qui « est monté en puissance ces derniers mois ».
    Des barrages flottants sur les fleuves. C’est la nouvelle technique des autorités françaises pour tenter d’empêcher les traversées de la Manche. Mardi 9 janvier, les préfets de la Somme et du Pas-de-Calais ont mis à l’eau des flotteurs rigides ancrés sur 200 mètres en amont du port de la Madelon sur l’Authie, un fleuve qui se jette dans la mer, à cheval entre les deux départements du nord de la France.
    « Les services de l’État sont entièrement mobilisés, de jour comme de nuit, pour contrecarrer l’action des trafiquants qui exploitent la détresse des populations migrants », affirme dans un communiqué le préfet de la Somme. « L’objectif est clair : amplifier encore et toujours notre action en adaptant systématiquement nos dispositifs de lutte contre les traversées maritimes ».
    Avec ce dispositif, les autorités visent un nouveau mode opératoire utilisé par les passeurs, celui des « taxi-boats ». Il s’agit de bateaux pneumatiques partant plus au sud du littoral, où les contrôles sont moins fréquents, avec quelques personnes seulement – passeurs ou migrants – à bord. Ils mettent dans un premier temps le cap au nord, vers les plages plus proches de Calais, où se cachent les passagers ayant payé pour la traversée. Ceux-ci se jettent alors à l’eau pour embarquer : selon le droit maritime, les policiers ne peuvent pas interpeller les bateaux déjà en mer. Selon la préfecture, ce phénomène « dangereux et illégal » est « monté en puissance ces derniers mois ». Douze tentatives de traversées à bord de « taxi-boats » en baie d’Authie ont été enregistrées depuis la Somme et le Pas-de-Calais en 2023.
    Cette méthode peut mettre en danger les exilés, qui attendent les embarcations dans l’eau, parfois jusqu’au torse. Ils risquent « la noyade, l’hypothermie ou l’enlisement dans les vasières », avait déjà alerté cet été la préfecture du Pas-de-Calais. À cette période, un autre barrage flottant avait été installé plus au nord, près du Touquet, dans la Canche. Entre janvier et août, « 22 évènements ont été recensés sur le fleuve de la Canche, avec une moyenne de 46 migrants sur chaque embarcation », expliquaient alors les autorités.
    Pour esquiver les patrouilles policières déployées massivement dans le Pas-de-Calais, les zones de départ des migrants se déplacent de plus en plus au sud, vers la Somme, malgré les dangers. « Tous ces nouveaux dispositifs pousse uniquement les gens à aller encore plus loin. Ça ne fait que doubler le temps de traversée et les risques qui vont avec », assurait à InfoMigrants cet été Pierre Roques, délégué général de l’Auberge des migrants. Et d’ajouter : « Les réseaux de passeurs vont juste se réadapter et vont devenir encore plus indispensables ».

    #Covid-19#migration#migrant#grandebretagne#france#manche#traversee#taxiboat#barrageflottant#pasdecalais#somme#passeur#sante#mortalite#migrationirreguliere

  • Cinq migrants meurent dans une tentative de traversée de la Manche, premier drame meurtrier de l’année
    https://www.lemonde.fr/international/article/2024/01/14/quatre-migrants-meurent-dans-une-tentative-de-traversee-de-la-manche_6210736

    Cinq migrants meurent dans une tentative de traversée de la Manche, premier drame meurtrier de l’année
    Le Monde avec AFP
    Plusieurs dizaines de personnes ont tenté de rejoindre le Royaume-Uni dans la nuit de samedi 13 à dimanche 14 janvier, mais elles ont rencontré des difficultés à proximité d’une plage de Wimereux, dans le Pas-de-Calais, a-t-on appris auprès de la préfecture maritime.
    « A ce stade, on déplore quatre migrants décédés et un migrant en urgence absolue transféré à l’hôpital de Boulogne-sur-Mer », a détaillé la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord (Prémar) à l’Agence France-Presse (AFP), confirmant une information de La Voix du Nord. Dans la matinée, un cinquième corps a été découvert. Vers 8 h 45, cette personne « a été retrouvée au bord de la plage de Wimereux » et « n’a malheureusement pas pu être réanimée », a expliqué la préfecture maritime dans un communiqué. La Prémar fait également état d’un blessé léger et de trente-deux rescapés.
    Ce premier drame meurtrier de 2024 au large des côtes françaises a eu lieu vers 2 heures du matin. « Au départ d’une embarcation de la plage, les personnes se sont trouvées en difficulté à la mer pour rejoindre l’embarcation », a-t-elle expliqué. Des forces de l’ordre, à terre, « ont signalé le départ de l’embarcation et les personnes en difficulté à l’eau », a ajouté la Prémar. Une « majeure partie des naufragés ont été récupérés par les forces de l’ordre sur place ». Selon La Voix du autres exilés ont été pris en charge, dont une dizaine d’enfants en bas âge, transférés à la salle des fêtes de la commune ». Le remorqueur d’intervention Abeille-Normandie « qui était en patrouille dans la zone a mis son embarcation à l’eau pour aller secourir les naufragés » et, « à ce moment-là », l’équipage a « identifié des personnes inanimées et inconscientes à l’eau », a poursuivi cette même source.
    Selon une des personnes chargées de leur accueil, qui ne souhaite pas donner son nom, les rescapés, parmi lesquels figurent « des familles entières avec des enfants, dont certains en bas âge », sont arrivés vers 3 heures. Une enquête a été ouverte et confiée à l’Office de lutte contre le trafic illicite de migrants (Oltim) de Coquelles et à la gendarmerie maritime de Calais, notamment pour « homicides involontaires aggravés », « aide au séjour d’étrangers en situation irrégulière en bande organisée » et « association de malfaiteurs », a annoncé le parquet de Boulogne-sur-Mer à l’Agence France-Presse (AFP). Des migrants sont entendus « en tant que témoins » et des autopsies doivent avoir lieu dans les prochains jours pour déterminer « précisément le motif des décès » qui peuvent être dus à des « noyades » ou à des « chocs thermiques », a-t-il ajouté.
    L’embarquement sur des longboats déjà à l’eau « est le moment le plus difficile pour [les migrants] actuellement, avec une eau à 10 degrés », a expliqué à l’AFP Jean-Claude Lenoir, président de l’association Salam. Ces embarquements sont, selon lui, « souvent synonymes de foire d’empoigne, sachant que les migrants veulent à tout prix monter à bord et que, restant à terre, ils redoutent d’être interpellés par la police ».
    Douze migrants ont perdu la vie en 2023 en tentant de traverser la Manche, selon le décompte de la Prémar. Les deux dernières morts remontent au 15 décembre 2023 quand deux migrants avaient perdu la vie le même jour dans deux tentatives de traversée distinctes. Le 22 novembre 2023, un homme et une femme étaient morts dans le naufrage de leur embarcation. Un troisième corps avait été découvert sur une plage du Pas-de-Calais quelques jours plus tard. Le 12 août 2023, six Afghans ont perdu la vie dans un naufrage, le plus meurtrier dans le détroit du Pas-de-Calais depuis celui du 24 novembre 2021, qui avait coûté la vie à vingt-sept migrants. Depuis les années 1990 et après la fermeture en 2002 d’un centre de la Croix-Rouge à Sangatte (Pas-de-Calais), des centaines d’exilés s’entassent dans des tentes et des abris de fortune à Calais ou Dunkerque pour tenter de rallier le Royaume-Uni, cachés dans des camions ou par bateau. En 2023, 29 437 migrants ont rejoint illégalement les côtes britanniques, contre 45 774 en 2022, selon des chiffres du ministère de l’intérieur britannique. Le bilan de 2023 reste cependant le deuxième plus élevé jamais enregistré, supérieur à celui de 2021 (28 526).
    Environ 20 % des migrants qui sont arrivés sur les côtes britanniques en 2023 sont originaires d’Afghanistan, selon des données allant jusqu’au 29 novembre 2023. Viennent ensuite les Iraniens (12 %), puis les Turcs (11 %), les Erythréens (9 %) et les Irakiens (9 %). En mars, Londres et Paris ont conclu un accord prévoyant une contribution du Royaume-Uni de plus de 500 millions d’euros sur trois ans pour renforcer la surveillance sur les plages françaises et lutter contre les gangs de passeurs.

    #Covid-19#migrant#migration#france#manche#traversee#grandebretagne#mortalite#sante#migrationirreguliere#prefecturemaritime#dunkerque

  • Plus de 6 600 migrants sont morts en tentant de rejoindre l’Espagne en 2023, d’après une ONG - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/54386/plus-de-6-600-migrants-sont-morts-en-tentant-de-rejoindre-lespagne-en-

    Actualités : Plus de 6 600 migrants sont morts en tentant de rejoindre l’Espagne en 2023, d’après une ONG
    Par Marlène Panara Publié le : 10/01/2024
    En 2023, au moins 6 618 personnes sont mortes ou ont disparu sur les routes migratoires qui mènent à l’Espagne. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM), elle, évoque 1 200 morts. Mais l’institution onusienne le reconnaît : « Il y a sûrement plus de morts que ce que révèlent nos statistiques ». Des « chiffres de la honte ». En 2023, au moins 6 618 exilés sont morts ou ont disparu en tentant de rejoindre l’Espagne, d’après l’association Caminando Fronteras. Un chiffre en hausse de 177% par rapport à 2022.
    C’est aussi « le plus élevé » comptabilisé par l’ONG depuis le début de ses recensements en 2007, a dénoncé mardi 9 janvier devant la presse sa coordinatrice, Helena Maleno. À titre de comparaison, un rapport de l’association recensait l’an dernier 11 200 migrants morts ou disparus sur les routes menant à l’Espagne entre 2018 et 2022, soit six par jour en moyenne sur cette période.
    Lors de la présentation de ces chiffres, Helena Maleno a fustigé les autorités espagnoles et les pays d’origine de ces migrants, qui d’après elle privilégient le « contrôle migratoire » au « droit à la vie » de ces personnes à la recherche d’une vie meilleure. Ce relevé macabre décompte aussi 363 femmes et 384 enfants décédés.
    L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a comptabilisé l’an dernier pour sa part plus de 1 200 morts ou disparus sur les routes migratoires vers l’Espagne : 914 vers les Canaries et 333 entre le Maroc ou l’Algérie et l’Espagne.
    Cet écart entre l’ONG et l’institution onusienne s’explique par la différence entre les méthodologies employées. Caminando Fronteras s’appuie sur les appels de détresse des migrants en mer ou de leurs familles pour élaborer ses rapports. L’OIM quant à elle répertorie « tous les naufrages dont on est certains à 100%, nous sommes très strictes à ce sujet », explique à InfoMigrants Flavio di Giacomo, porte-parole du bureau de coordination méditerranéen de l’OIM. Des articles de presse, et des témoignages indirects font partie des sources exploitées."Mais il est plus facile d’avoir des certitudes sur la route de la Méditerranée que sur celle de l’Atlantique, plus longue, et dont les bateaux sont plus difficiles à repérer, admet-t-il. Ce chemin en plein océan est très dangereux, c’est donc probable qu’il y ait beaucoup de naufrages dont personne n’entend parler. Plus de 1 200 morts ou disparus, c’est une estimation, un chiffre par défaut, ajoute-t-il. Mais il y a sûrement plus de morts que ce que révèlent nos statistiques".
    Près de 57 000 migrants sont arrivés en Espagne en 2023, un bond de 82% par rapport à 2022 Cette année, la route qui mène aux îles Canaries a connu un net regain d’intérêt. Entre le 1er janvier et le 15 décembre 2023, 37 187 migrants ont débarqué dans l’archipel, sur 56 852 arrivées dans toute l’Espagne. Soit une hausse de 140,4% par rapport à la même période en 2022.
    Chaque jour ou presque ces derniers mois, des exilés sont secourus ou arrivent d’eux-mêmes près des côtes espagnoles, après une périlleuse traversée de l’océan Atlantique. Et en 2024, les arrivées ne faiblissent pas. Le 5 janvier, 381 personnes - dont 43 mineurs - réparties dans quatre embarcations ont débarqué à El Hierro et Grande Canarie, d’après les secours espagnols. La majorité de ces migrants ont pris la mer depuis le Sénégal. « L’un des pays de l’UEMOA (Union économique monétaire ouest-africaine) les plus touchés par le coût élevé de la vie », affirme la Banque mondiale. Dans ce pays où « plus d’un tiers de la population vit dans la pauvreté », il faut dépenser désormais en moyenne 15 % de plus pour s’offrir du poisson frais ou du riz, écrit l’institution dans un rapport publié en juin 2023.
    La raréfaction du poisson au large de ses côtes a également privé de ressources les pêcheurs du littoral, qui grossissent ensuite les rangs des passagers des pirogues en partance pour les Canaries.
    « Moi je n’étais pas prête à partir, a confié Astou Gueye à InfoMigrants depuis Bargny, un village près de Dakar. Ici, il n’y a pas de travail. La mer, le président Macky Sall l’a vendue. Nos maris n’ont rien quand ils vont en mer. Ils ne peuvent pas payer la scolarité des enfants, ni les dépenses quotidiennes. Donc on est obligé d’aller en Espagne ». Le 25 février 2024, les Sénégalais sont appelés aux urnes pour élire leur nouveau président, Macky Sall ayant déjà exercé ses deux mandats réglementaires. Le candidat du parti au pouvoir et actuel Premier ministre Amadou Ba devra défendre son bilan en matière d’émigration. Le 8 novembre dernier, Macky Sall a exhorté le gouvernement « de prendre des mesures sécuritaires, économiques, financières et sociales d’urgence afin de neutraliser les départs d’émigrants à partir du territoire national », indique un communiqué. Une exigence déjà affichée quelques mois plus tôt en juillet, alors que 63 Sénégalais avaient péri dans un naufrage, au large du Cap-Vert.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#canaries#senegal#traversee#mortalite#OIM#emigration#mortalite#CaminandoFronteras

  • Sauvetages en mer : l’Italie immobilise à nouveau l’Ocean Viking pour 20 jours - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/54234/sauvetages-en-mer--litalie-immobilise-a-nouveau-locean-viking-pour-20-

    Sauvetages en mer : l’Italie immobilise à nouveau l’Ocean Viking pour 20 jours
    Par La rédaction Publié le : 02/01/2024
    Le navire SOS Méditerranée est bloqué au port de Bari pendant vingt jours pour n’avoir pas respecté l’instruction des autorités italiennes de rentrer le plus vite possible après un sauvetage en Méditerranée.
    Bis repetita. Les autorités italiennes ont immobilisé pour la deuxième fois cet hiver l’Ocean Viking, le navire humanitaire de SOS Méditerranée, à Bari (sud-est de l’Italie), a annoncé dimanche 31 décembre l’ONG basée à Marseille, dans le sud-est de la France. Le bateau est accusé d’avoir changé de cap après des sauvetages. Il sera immobilisé 20 jours.
    La nouvelle loi italienne dont parle l’ONG - plus précisément le décret Piantedosi - régit les activités des navires de sauvetage en Méditerranée et oblige les ONG à se rendre « sans délai » au port de débarquement assigné par les autorités italiennes juste après un premier sauvetage. Les autorités italiennes accusent l’Ocean Viking « de ne pas avoir respecté l’instruction de se diriger sans délai, à la vitesse maximale et en suivant une route directe vers le lieu sûr », en l’occurrence Bari, qu’elles lui avaient assigné.
    Au cours de trois opérations, le navire avait secouru mercredi 244 migrants au large de la Libye, parmi lesquels huit femmes, dont deux enceintes, 18 mineurs non accompagnés et quatre enfants de moins de quatre ans.Alors qu’il se dirigeait vers le port italien, l’Ocean Viking a reçu une nouvelle alerte concernant au moins 70 personnes en détresse à bord d’une embarcation de fortune située à 15 miles nautiques (24 km) de distance. Une mise à jour de la position démontrera que l’embarcation se situait finalement à 60 miles nautiques (97 km), relate l’association.L’Ocean Viking n’étant plus en mesure de porter assistance, il a « immédiatement repris sa trajectoire » vers le port de Bari qu’il a « atteint sans délai supplémentaire », précise l’ONG, évoquant un changement de cap « mineur ». Ces personnes n’ont finalement pas été secourues par l’Ocean Viking, explique l’association à l’AFP, sans pouvoir préciser si elles ont pu être sauvées."En l’absence d’aucune indication qu’un autre navire viendrait au secours de ces personnes en détresse, nous n’avions tout simplement pas d’autre choix légal et moral que de répondre à cette alerte. Toute autre décision aurait constitué une violation du droit international", relève l’ONG.
    Le 15 novembre déjà, les autorités italiennes avaient ordonné une immobilisation de 20 jours du navire et lui avaient demandé de payer une amende de 3 300 euros. Leur tort : avoir porté secours à deux embarcations en détresse sans en avoir reçu l’autorisation en amont par les autorités compétentes.Dans son communiqué, SOS Méditerranée avait là encore justifié sa démarche. « Nous avons constamment communiqué de façon transparente et proactive avec toutes les autorités compétentes tout au long de nos missions de recherche et de sauvetage, tout en cherchant activement leur coordination [...] Laisser des naufragés à la dérive en mer est non seulement illégal au regard du droit maritime international mais aussi inhumain ». Au total, en 2023, l’Ocean Viking a subi trois immobilisations. En juillet 2023, les autorités italiennes avaient identifié des problèmes concernant les « radeaux de survie » du bateau humanitaire et demandait son immobilisation « pour une durée indéterminée ». SOS Méditerranée a secouru plus de 39 000 personnes en Méditerranée depuis 2016, principalement en Méditerranée centrale, la route migratoire la plus dangereuse du monde. En 2023, 2 340 migrants y sont morts noyés en tentant de rejoindre l’Europe, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM).

    #Covid-19#migrant#migration#italie#routemigratoire#mediterranee#oceanvicking#OIM#humanitaire#décretpiantedosi#sante#mortalite

  • Au moins 14 morts après un naufrage au large des Canaries - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/54191/au-moins-14-morts-apres-un-naufrage-au-large-des-canaries

    Au moins 14 morts après un naufrage au large des Canaries
    Par La rédaction Publié le : 29/12/2023
    Selon l’ONG Caminando Fronteras, 14 migrants qui tentaient de rejoindre les îles Canaries sont décédés jeudi 28 décembre. Leur zodiac s’est dégonflé à environ 50 km au large du Cap Boujdour, au Sahara occidental. 44 personnes ont pu être secourues. Les ONG dénoncent le manque de réactions des secours espagnols et marocains. Le contact entre Helena Maleno, la fondatrice de Caminando Fronteras, et certains passagers de l’embarcation a débuté vers 14h jeudi. Depuis, selon l’ONG, au moins 14 personnes à bord de ce zodiac sont décédées. Au total, 58 passagers, dont sept femmes et deux mineurs, étaient à bord. Ils avaient quitté mercredi les côtes africaines dans l’espoir de rejoindre les iles Canaries.
    La fondatrice de l’ONG a partagé un message audio envoyé par une femme sur le bateau à l’agence espagnole EFE. Dans ce message d’une trentaine de secondes, on peut entendre une femme dire, en français : "Je suis une femme enceinte de neuf mois, je suis sur le flotteur (du zodiac). Les gens sont en train de disparaitre, jusqu’à présent, nous n’avons pas vu la Marine. Tous les gens disparaissent. S’il vous plaît, aidez-nous ! Nous sommes assis sur le flotteur. C’est très dangereux, l’eau est rentrée". Jeudi soir, l’ONG dénonçait le manque de réactivité des secours qui se renvoyait la responsabilité de l’opération de sauvetage. "Quatorze morts déjà dans le naufrage d’un canot pneumatique sur la route des îles Canaries, et peut-être qu’ils mourront tous parce que l’Espagne et le Maroc ne sont pas capables de se coordonner pour sauver des vies", écrivait alors Helena Maleno.Finalement, après quelques heures d’hésitation, les sauveteurs marocains ont coordonné les secours, selon la radio nationale espagnole citant les services de secours maritimes.
    D’après le site de suivi MarineTraffic, le navire de sauvetage marocain Al Manar est arrivé sur place aux alentours de 21h. Selon les garde-côtes espagnols informés par les marocains ce vendredi, l’opération a permis de secourir 44 personnes. Un cadavre, celui d’une femme, a été récupéré. Face à cette situation, où les migrants attendent des heures avant d’être secourus, les associations craignent de voir les drames du 21 juin et 1er juillet derniers recommencer. Il y a six mois, plusieurs personnes sont mortes lorsque des embarcations avaient coulé au sud des îles Canaries après avoir passé des heures, parfois toute une nuit, à attendre l’arrivée d’un patrouilleur marocain.
    Plus de 50 migrants avaient trouvé la mort lors de ces tragédies imputées au manque de coordination entre les services de secours espagnols et marocains.Cet événement a donné lieu à une plainte du parquet des îles Canaries pour délit présumé d’omission du devoir d’assistance contre les responsables de l’opération de secours en Espagne, plainte qui fait l’objet depuis cet été d’une enquête par la justice.
    Ce naufrage intervient alors que le nombre d’arrivées aux Canaries augmente par rapport à l’année précédente. Selon l’agence EFE, entre janvier et novembre 2023, 35 410 migrants sont arrivés aux Canaries, c’est 134% de plus que l’année dernière. C’est aussi davantage que 2006, année durant laquelle l’archipel espagnol avaient fait face à une très forte pression migratoire lors de la “crise des cayucos”, du nom des petites embarcations utilisées par les migrants pour traverser l’océan. Cette semaine, plus de 300 personnes ont rejoint les côtes espagnoles. Et les sauvetages se sont encore poursuivies jusqu’à la nuit dernière. Les sauveteurs espagnols ont notamment secouru un groupe de 129 Subsahariens au large des Canaries. Ils ont été transportés jusqu’à Tenerife.
    Pour faire face à cet afflux, les autorités espagnoles ont ouvert, depuis mi-novembre, 11 000 places d’hébergement supplémentaires dans des casernes militaires désaffectées, hôtels et foyers d’accueil. En visite sur l’île d’El Hierro le 19 octobre dernier, le ministre des Migrations, José Luis Escriva, avait promis que les transferts des exilés vers l’Espagne continentale seraient plus fréquents.

    #Covid-19#migrant#migration#espagne#canaries#atlantique#routemigratoire#mortalite#sante#pressionmigratoire#sauvetage#maroc

  • RÉTRO 2023 : L’ODYSSÉE DES JEUNES SÉNÉGALAIS À TRAVERS L’ÉMIGRATION IRRÉGULIÈRE
    https://www.dakaractu.com/RETRO-2023-L-ODYSSEE-DES-JEUNES-SENEGALAIS-A-TRAVERS-L-EMIGRATION-IRREGUL

    RÉTRO 2023 : L’ODYSSÉE DES JEUNES SÉNÉGALAIS À TRAVERS L’ÉMIGRATION IRRÉGULIÈRE
    L’année 2023 au Sénégal fut très mouvementée. Plusieurs événements ont marqué les esprits et mis en émoi le pays tout entier tout comme la communauté internationale.
    L’on se rappelle des manifestations en début d’année plongeant le pays dans un véritable chaos. Cependant, quand le pays s’embrasait à la faveur des affrontements entre les FDS et une partie des citoyens, attisés par la classe politique et des personnes mal intentionnées, d’autres individus, principalement des jeunes, essayaient de se frayer le « chemin de la liberté » quoi qu’il en coûte. Douze mois se sont écoulés, et le pays continue à pleurer ses enfants qui quittent leur terre natale à la quête d’une « vie meilleure », prétendent-ils lorsqu’on les interpelle. Barça-Barzac, Nicaragua, les jeunes veulent coûte que coûte partir sans calculer les risques et périls.
    L’émigration irrégulière au Sénégal, en particulier par voie maritime, désertique et transfrontalière (Nicaragua), a été un défi persistant. De jeunes africains, enfants et femmes, notamment des sénégalais, souvent désireux de chercher de meilleures opportunités de vie, risquent leur vie en tentant de rejoindre l’Europe, les États-Unis via des traversées périlleuses sur des embarcations de fortune ou via la « filière Nicaragua ». Ces voyages sont généralement dangereux et peuvent principalement entraîner la perte de vies humaines. C’est en ce sens que Dakaractu s’est donné comme mission principale de replonger dans cette spirale périlleuse qui a profondément marqué les esprits, comme pour un rappel à tout un chacun ainsi qu’au gouvernement, les autorités, les politiques en place...
    Situées à 1500 km des côtes sénégalaises, les Îles Canaries sont une destination très prisée par les candidats à « l’eldorado ». Pour rallier les îles Canaries « territoire outre-mer » espagnol, les prix du billet varient entre 300 000 et 500 000 FCFA. Ainsi, depuis le début de l’année 2023, l’émigration clandestine a connu au Sénégal une affluence jamais égalée auparavant. Des dizaines de milliers de jeunes africains, notamment des sénégalais, au péril de leur vie, prennent Odyssée sur des embarcations de fortune pour rallier l’Europe, via la ligne maritime des Îles Canaries. Dans le pays de la Téranga rien ne retient les candidats à l’eldorado européen même s’il faut traverser l’Atlantique au péril de sa vie. Des régions côtières telles que Saint-Louis, Dakar, Mbour et d’autres zones le long de la côte, sont principalement les points de départ.
    En effet, lorsque l’on s’arrête sur les chiffres documentés par les organisations nationales et internationales, le nombre fait froid au dos et l’on pourrait penser que le Sénégal est dépeuplé de ses jeunes. Les statistiques précises sur le nombre de jeunes impliqués dans ces migrations clandestines peuvent varier en fonction des sources et des années, mais avant 2022, cela restait un problème préoccupant pour les autorités sénégalaises et les organisations internationales travaillant dans la région. À cet effet, avant 2022, le Sénégal était souvent identifié comme l’un des principaux points de départ pour ces voyages clandestins vers l’Europe. Des organisations internationales comme l’Organisation Internationale pour les Migrations (OIM), les autorités et organisations espagnoles ont documenté ces affluences migratoires. Les Sénégalais sont les plus nombreux parmi les nouveaux arrivants aux Îles Canaries, selon les données du ministère espagnol de l’Intérieur et de l’agence. Les Canaries, à eux seuls, ont enregistré 30 705 arrivées de migrants, dont une majorité de Sénégalais entre le 1ᵉʳ janvier et le 31 octobre 2023, soit plus du double par rapport à la même période de l’année précédente.
    Du côté sénégalais, depuis le 1ᵉʳ juillet, la Marine Sénégalaise a intercepté au total 1 955 migrants, dont des Sénégalais et des personnes originaires d’autres pays africains, selon « InfoMigrants ». Ces chiffres illustrent l’ampleur de l’immigration clandestine au Sénégal en 2023.
    Les Îles Canaries sont considérées par les organisations qui travaillent dans l’immigration irrégulière, comme « l’une des routes migratoires les plus meurtrières au monde ». Cependant, en 2023, le nombre de décès liés à l’émigration irrégulière en Afrique, notamment au Sénégal, est sous-évalué, mais plusieurs décès ont été signalés. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), au moins 512 personnes sont mortes dans les tentatives d’émigration clandestine vers les Îles Canaries. Le collectif « Caminando Fronteras », qui surveille la zone depuis plus de 20 ans, a enregistré la mort ou la disparition de 778 personnes qui tentaient de rejoindre les côtes de ces îles espagnoles rien qu’au premier semestre de 2023.
    Aussi courte que peut-être la mémoire, on ne pourrait oublier le drame de Fass Boye. Le 14 août 2023, 63 jeunes sénégalais avaient péri après avoir dérivé plus d’un mois en mer et avaient finalement chaviré sur les côtes de l’île de Sal au Cap-Vert. Leur embarcation qui avait à son bord 101 passagers, était partie du village de pêcheurs de Fass Boye une localité côtière se situant à plus de 150 km de la capitale Dakar. Si les chiffres en 2023 des candidats et les décès liés à l’émigration irrégulière par voie maritime sont tout aussi choquants, un phénomène migratoire, peut-être moins dangereux, fait rage chez les jeunes africains, notamment les sénégalais.
    Au Sénégal, en 2023, le Nicaragua est devenu un vocable très connu chez les jeunes. Alors que la migration à la recherche de meilleures opportunités économiques n’est pas nouvelle, le Nicaragua, nouvel itinéraire très tendance en 2023, moins dangereux que la traversée de l’atlantique, attire l’attention de plusieurs jeunes sénégalais. Sur les réseaux sociaux, on peut constater ce phénomène bien répandu chez les jeunes sénégalais. Des vidéos montrent des candidats à l’immigration irrégulière se filmant à l’aéroport de Dakar ou lors des périples dans les forêts de l’Amérique.
    Le long et périlleux voyage commence souvent par un vol à destination du Nicaragua, un pays de l’Amérique latine où le visa n’est pas nécessaire pour le Sénégal. Le Nicaragua devient alors une passerelle vers des pays d’Amérique du Nord, principalement les États-Unis. Cependant, ce voyage est parsemé d’obstacles et de dangers, de la traversée de jungles hostiles aux risques liés aux passeurs peu scrupuleux. Sur la voie terrestre, bien que moins médiatisée, l’émigration clandestine implique des déplacements à travers les frontières terrestres vers des pays voisins, souvent pour rejoindre des points de départ plus communs pour les voyages clandestins. En tout, le voyage peut coûter entre quatre et six millions de FCFA. Pour arriver ainsi aux portes des USA, il faudra rallier le Nicaragua par vol commercial (2,8 et 3,2 millions de Fcfa pour l’achat d’un billet), au-delà les migrants traversent le Honduras, le Guatemala et le Mexique.
    Le Nicaragua est devenu un nouveau tremplin vers les États-Unis pour les candidats sénégalais à l’émigration. Ce pays d’Amérique centrale, inconnu de bon nombre de Sénégalais, est devenu célèbre depuis qu’il est considéré comme un tremplin vers les États-Unis. Les chiffres spécifiques sur l’immigration irrégulière des Sénégalais via le Nicaragua ne sont pas assez disponibles. Cependant, il est mentionné que la "filière Nicaragua" a déjà embarqué plus de 1 000 personnes depuis le début de l’année. Selon l’UNHCR, après le dépôt d’une demande d’asile dans les camps de rétention américains, ils étaient 1 176 sénégalais à l’avoir sollicitée en 2022–et une détention de quelques jours. L’Organisation internationale pour les migrations (OIM) quant à elle note une augmentation migratoire sans précédent en Amérique centrale et au Mexique. Au mois de septembre 2023, plus de 390 000 personnes ont bravé les dangers de la « filière Nicaragua », affirme l’OIM dans un communiqué rendu public. Et plus de 4 100 migrants d’Afrique ont traversé le Darien ( frontière entre la Colombie et le Panama) entre janvier et juillet 2023 », révèle toujours l’organisation. Mais du côté Sénégalais, le journal L’Observateur informe dans une de ses parutions, que la « filière Nicaragua » a déjà embarqué plus de 1 000 personnes depuis le début de l’année, d’après les chiffres communiqués par les autorités policières et les agences de voyage émettrices des billets d’avion.
    L’émigration irrégulière est devenue un défi majeur pour de nombreux pays, y compris le Sénégal, confronté à des flux migratoires importants. Face à cette réalité complexe, en 2023, les autorités sénégalaises ont entrepris plusieurs politiques et actions pour lutter contre ce phénomène et offrir des alternatives sécurisées aux jeunes désireux de migrer. En novembre, face à situation incontrôlée, le président Macky Sall avait tenu un discours sur la migration, ordonnant qu’il soit pris des mesures importantes de lutte contre l’émigration clandestine et de soutenir les initiatives visant à créer ou à accompagner la création d’activités productives en faveur des jeunes et candidats à la migration. Ainsi, dans la foulée, le gouvernement a mené des campagnes de sensibilisation à travers les médias et les communautés locales pour informer sur les dangers et les conséquences de la migration irrégulière. À cet effet, la stratégie nationale de lutte contre la migration irrégulière a été présentée, impliquant les ministères de l’Intérieur, des Armées, de la jeunesse et de la Pêche. Le Sénégal participe aussi à des efforts pour organiser le retour et rapatriement de ses ressortissants en situation irrégulière vers leur pays d’origine, en respectant leur dignité et leurs droits fondamentaux. Nonobstant les efforts du gouvernement, le pays continue de voir sa jeunesse censée prendre la relève, mourir ou disparaître dans l’Atlantique et en Amérique. Chaque jour, adultes, jeunes, enfants, femmes et même des bébés quittent le pays dans des embarcations de fortune et sur la route du Nicaragua à la « recherche d’un meilleur avenir ». À ce rythme qu’indiquent les chiffres de 2023, le pays ne risque-t-il pas d’être dépeuplé de la frange des plus jeunes ?

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#migration irreguliere#2023#nicaragua#espagne#traversee#routemigratoire#atlantique#retour#rapatriement#OIM#UNHCR#politiquemigratoire#sante#mortalite

  • Méditerranée : plus de 350 migrants secourus en deux jours, environ 600 atteignent Lampedusa - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/54159/mediterranee--plus-de-350-migrants-secourus-en-deux-jours-environ-600-

    Méditerranée : plus de 350 migrants secourus en deux jours, environ 600 atteignent Lampedusa
    Par La rédaction Publié le : 28/12/2023
    De nombreuses opérations de sauvetage ont eu lieu en Méditerranée centrale mardi et mercredi : plus de 350 personnes ont été secourues tandis que plus de 600 ont atteint par elles-mêmes l’île italienne de Lampedusa. En moins de 24 heures, l’Ocean Viking de l’ONG SOS Méditerranée a effectué trois sauvetages en Méditerranée. Le port italien de Bari, situé dans la région des Pouilles, a été désigné comme port sûr pour les 244 exilés à bord du navire humanitaire. La première opération de sauvetage a eu lieu en pleine nuit « sur instruction d’un navire de patrouille des garde-côtes libyens », a indiqué l’ONG. Durant cette opération, 122 personnes, dont huit mineurs non accompagnés, « ont été secourues d’une embarcation en bois surchargée dans la zone de recherche et de sauvetage libyenne ». Quelques heures plus tard, l’Ocean Viking a porté assistance à une embarcation en bois à double pont - surchargée elle aussi - que l’équipage avait repéré depuis la passerelle. Cette fois-ci, sous coordination des autorités italiennes, « 106 personnes, incluant huit femmes, dont deux enceintes, et quatre enfants » ont été prises en charge.
    Enfin, alors que l’opération était toujours en cours, le Colibri 2, l’avion de reconnaissance de l’ONG Pilotes Volontaires, a repéré une embarcation de fortune à quelques milles nautiques, poussant l’Ocean Viking à poursuivre les sauvetages. « Seize personnes ont alors été secourues », indique l’ONG. Au final, l’Ocean Viking aura donc porté assistance à 244 migrants. Les autorités italiennes ont ensuite désigné Bari comme lieu sûr. Dans le même temps, l’équipage du Sea-Eye 4, de l’ONG allemande Sea-Eye, a sauvé un total de 106 personnes, dont près de 40 mineurs. « Les deux bateaux ont été repérés par l’équipage (…) dans la zone maltaise de recherche et de sauvetage, au sud de Lampedusa », indique l’ONG sur Facebook, précisant que le port sûr qui lui avait été attribué était celui de Brindisi, dans le sud de l’Italie.
    Ces multiples sauvetages interviennent alors que les arrivées se multiplient à Lampedusa. Rien que mardi et mercredi, 619 migrants, dont 57 mineurs non accompagnés, sont arrivés sur l’île italienne. Selon l’agence ANSA, il y aurait parmi eux des Tunisiens, Égyptiens, Syriens, Soudanais, Ivoiriens, Ghanéens, Nigérians ou encore des Libériens. Environ 300 d’entre eux ont été évacués du hotspot de l’île vers Porto Empedocle, en Sicile. L’île de Lampedusa, de par sa position géographique, fait souvent face à une forte pression migratoire et est régulièrement sous les projecteurs médiatiques. La présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et la Première ministre italienne, Giorgia Meloni, s’étaient même rendues sur place en septembre pour réaffirmer leur volonté de lutter contre les réseaux de passeurs et augmenter les expulsions des migrants non éligibles à l’asile.
    Pour rappel, la traversée de la Méditerranée centrale est la route migratoire la plus dangereuse au monde. Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), depuis 2014, plus de 25 000 migrants y sont morts noyés ou portés disparus en tentant de rejoindre l’Europe. En 2023, plus de 2 600 personnes sont mortes ou portées disparues en Méditerranée. La rédaction tient à rappeler que les navires humanitaires (Ocean Viking, Sea Watch, Mare Jonio...) sillonnent une partie très limitée de la mer Méditerranée. La présence de ces ONG est loin d’être une garantie de secours pour les migrants qui veulent tenter la traversée depuis les côtes africaines. Beaucoup d’embarcations passent inaperçues dans l’immensité de la mer. Beaucoup de canots sombrent aussi sans avoir été repérés. La Méditerranée reste aujourd’hui la route maritime la plus meurtrière au monde.

    #Covid-19#migrant#migration#italie#lampedusa#mediterranee#routemigratoire#OIM#ONG#humanitaire#traversee#mortalite

  • Immigration irrégulière : « il m’arrive au Maroc d’être appelé pour des reconnaissances de corps » (Abdou Souleye Diop)
    https://www.dakaractu.com/Immigration-irreguliere-il-m-arrive-au-Maroc-d-etre-appele-pour-des-recon

    Immigration irrégulière : « il m’arrive au Maroc d’être appelé pour des reconnaissances de corps » (Abdou Souleye Diop)
    Ecrivain et acteur de la diplomatie économique au Maroc, l’intellectuel Abdou Souleye Diop a livré son analyse du phénomène lié à l’immigration irrégulière qui a fait plus de 60000 morts depuis 2014. Vivant entre le Maroc et le Sénégal, l’expert comptable de formation se dit très préoccupé par le fléau marqué par des départs massifs de jeunes africains notamment du Sénégal. « Il m’arrive au Maroc d’être appelé pour des reconnaissances de corps », a renseigné Abdou Souleye Diop qui explique être très renseigné du phénomène et avance des facteurs explicatifs.
    « Ça traduit une certaine défaillance des politiques publiques au moment où le monde entier lorgne l’Afrique car tout le monde veut venir trouver sa voie en Afrique, les jeunes africains eux, partent », a expliqué Abdou Souleye Diop. Qui renseigne avoir fait l’exercice récemment dans ces voyages en échangeant avec des gens qui partent vers le Nicaragua par le biais du Maroc. « Ce qui fend le cœur, c’est que les gens partent parce qu’ils considèrent qu’ils n’ont plus d’espoir et ce manque d’espoir, il faut qu’on le rétablisse », a dit l’auteur du livre « Sénégal, A porté de mains, le lion sort de sa tanière ». A l’en croire, il faut que la jeunesse soit une priorité absolue et soit être placée au cœur de toutes les politiques publiques de l’Afrique notamment du Sénégal pour espérer renverser la tendance liée à l’immigration irrégulière. « Il faut absolument qu’on soit responsable pour choisir quelqu’un qui leur propose une vraie vision, une réelle transformation du Sénégal. Ne pas uniquement choisir des gens qui leur promettent monts et merveilles », a-t-il considéré. Abdou Souleye Diop s’exprimait à l’occasion d’un entretien avec Dakaractu.

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#maroc#nicaragua#migrationirreguliere#jeunesse#mortalité#developpement#sante#politiquepublique

  • « La loi “immigration” remet gravement en cause notre modèle de santé humaniste » : l’appel de plus de 5 000 professionnels de santé
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2023/12/23/la-loi-immigration-remet-gravement-en-cause-notre-modele-de-sante-humaniste-

    « La loi “immigration” remet gravement en cause notre modèle de santé humaniste » : l’appel de plus de 5 000 professionnels de santé
    Tribune. Nous, femmes et hommes des professions de santé, du social, du soin et de la recherche, souhaitons placer le président de la République et son gouvernement devant leur immense responsabilité, et alerter l’ensemble de nos concitoyens sur les conséquences sanitaires et sociales du vote de la loi « immigration », le 19 décembre. Cela notamment pour que tous les responsables et ministres prennent la mesure, comme l’a fait courageusement Aurélien Rousseau [le ministre de la santé a présenté sa démission à la suite du vote de la loi], des effets dramatiques de leurs décisions.
    Rappelons en premier lieu les principes fondamentaux de notre République, énoncés dans la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789 : « Les hommes naissent et demeurent libres et égaux en droits », et « le but de toute association politique est la conservation des droits naturels et imprescriptibles de l’homme ». Ces droits incluent le droit à la santé, « état de complet bien-être physique, mental », selon la définition de l’Organisation mondiale de la santé, ce qui suppose des conditions de vie dignes.
    Pour le monde entier, la France est non seulement le pays des droits humains, mais aussi celui des « French doctors » et d’une médecine performante et humanitaire, présente partout au chevet des populations malades et victimes des guerres et des crises. Notre système de santé et notre sécurité sociale universelle ont permis d’offrir, durant des décennies, des soins de grande qualité accessibles à tous. La loi « immigration » remet gravement en cause notre modèle de santé humaniste, et pas seulement du fait des menaces qui planent encore sur l’aide médicale d’Etat (AME).
    Nous tenons à dire d’abord les conséquences des mesures annoncées pour la santé des plus vulnérables, les enfants. Conformément aux alertes de l’Unicef, le texte voté par le Parlement est contraire à la Convention internationale des droits de l’enfant, protégeant la vie familiale et garantissant le principe de non-séparation, du fait de plusieurs mesures : limitation du regroupement familial, complication des démarches administratives nécessaires pour les mineurs isolés protégés par l’aide sociale à l’enfance, limitation des hébergements d’urgence, et menaces sur les soins en cas de restriction de l’AME.
    De manière concrète, les aides deviennent conditionnées à la reconnaissance d’un travail et, même dans ce cas, leur attribution sera différée considérablement. La perte des allocations familiales et les mesures de restriction de l’aide au logement pour les personnes sans emploi ou travaillant de manière informelle signifient donc qu’elles ne bénéficieront d’aucune aide, notamment pour élever leurs enfants ou se loger. On peut redouter alors une dégradation intolérable de la mortalité infantile, qui s’est déjà accrue depuis dix ans en France et est devenue supérieure à celle de nos voisins européens, du fait des inégalités sociales notamment.
    De façon générale, les restrictions sur le logement pour les immigrants en situation irrégulière menacent de les marginaliser davantage, les forçant à vivre dans des conditions précaires et insalubres. Ces environnements peuvent avoir des effets dévastateurs sur leur santé physique et mentale, augmentant le risque de maladies et d’isolement social. L’absence de logement personnel expose aussi à la rue et à des situations de vulnérabilité sexuelle pouvant conduire à des violences ou à l’infection par le VIH.
    La suspension de la prise en charge médicale pour les demandeurs d’asile déboutés et les restrictions du titre de séjour pour maladie grave sont des décisions alarmantes. Le risque est non seulement d’augmenter les urgences médicales, mais aussi d’assister à la propagation de maladies infectieuses, mettant en danger la santé publique dans son ensemble. La santé est un droit universel, indépendamment du statut administratif.
    Les restrictions professionnelles imposées dans cette loi concerneraient notamment les personnes exerçant dans les champs de la santé. Il faut rappeler que 25 % des médecins exerçant à l’hôpital aujourd’hui sont des « praticiens à diplôme hors Union européenne ». Des facilitations sont prévues pour les médecins et les soignants, considérés comme des métiers en tension, mais leurs statuts respectifs demeurent très précaires et sous-valorisés. Et comment concevoir humainement que l’on attire en France des médecins au détriment de leurs pays d’origine, tout en refusant de soigner les malades de ces mêmes pays ?
    De plus, la restriction du droit d’étudier en France, à travers notamment le versement d’une « caution » imposée aux étudiants étrangers, heurte gravement notre tradition d’accueil et de formation, en particulier en médecine et en santé. Elle contribuera à restreindre l’attractivité de la France et à nous priver d’étudiants brillants, qui sont beaucoup des talents de la France d’aujourd’hui. Dans quel type de société souhaitons-nous vivre ? Une société qui met en péril la santé et les droits des plus vulnérables ?
    Nous appelons donc à la mobilisation de l’opinion publique pour défendre la santé et le bien-être intégral de chaque individu. Et nous demandons solennellement au président de la République de ne pas promulguer cette loi, comme la Constitution l’y autorise, en conformité avec les engagements internationaux de la France en matière de droits humains et de santé publique, notre politique migratoire ne pouvant aller à l’encontre de la dignité des personnes. C’est notre devoir en tant que professionnels de santé, c’est notre engagement en tant que citoyens. Nous réitérons également notre appel au maintien de l’AME, sans restriction et assortie de mesures de réduction des barrières à son accès.

    #Covid-19#migration#migrant#france#loimigration#AME#sante#mortalite#santepublique#bienêtre#vulnerabilite#droit#santementale

  • Émigration clandestine : l’inquiétante révélation sur les départs
    https://www.seneweb.com/news/Societe/emigration-clandestine-l-rsquo-inquietan_n_428611.html

    Émigration clandestine : l’inquiétante révélation sur les départs
    Par : Seneweb News - Seneweb.com | 20 décembre, 2023 à 14:12:04
    Émigration clandestine : l’inquiétante révélation sur les départs
    Le président du réseau national des quais de pêche du Sénégal, Pierre Mboup, est formel : il n’y a pas d’accalmie à propos des vagues de départs de migrants clandestins vers l’Espagne à bord d’embarcations de fortune. « Pour résumer, dit-il dans des colonnes de Libération, dix pirogues sont introuvables depuis presque deux mois. »Il détaille : « Il y a une pirogue de Bargny avec à son bord 173 personnes. Cela fait deux mois qu’elle reste introuvable. Et il y en a bien d’autres, comme celle de Mbour avec 30 personnes ; Cayar avec 80 personnes ; il y a aussi Thiaroye, Yarakh, Saint-Louis, Joal, Casamance… » Toutefois, le phénomène a décimé le secteur de la pêche artisanale. « Le bilan tourne autour de 1500 personnes portées disparues, déplore Pierre Mboup. Nous avons alerté les autorités pour des recherches, mais sans succès. Nous avons perdu beaucoup de pêcheurs qui tentaient l’émigration irrégulière. Nous lançons un appel aux autorités pour qu’elles nous aident à les retrouver. »

    #Covid-19#migrant#migration#senegal#emigration#migrationirreguliere#pirogue#atlantique#routemigratoire#mortalite#sante

  • À Calais, associations et pouvoirs publics désemparés face aux tentatives de traversée des migrants - InfoMigrants
    https://www.infomigrants.net/fr/post/53977/a-calais-associations-et-pouvoirs-publics-desempares-face-aux-tentativ

    À Calais, associations et pouvoirs publics désemparés face aux tentatives de traversée des migrants
    Par Louis Chahuneau Publié le : 19/12/2023
    Alors que Gérald Darmanin s’est rendu vendredi à Calais pour défendre son projet de loi Immigration, 300 migrants ont tenté en fin de semaine de traverser la Manche pour atteindre le Royaume-Uni – des tentatives s’étant soldées par la mort de deux d’entre eux. Sept ans après le démantèlement du bidonville dit de la « jungle » de Calais, la situation semble n’avoir fait qu’empirer sur le littoral.
    Impossible de les rater à la gare de Calais. En cette fraîche matinée du mois de décembre, des dizaines de migrants reviennent de Boulogne-sur-Mer et des alentours. Certains sont enroulés dans des couvertures de survie dorées, d’autres portent des affaires encore mouillées, signes qu’ils ont échoué dans leur tentative de traversée de la Manche. Profitant d’une rare fenêtre météo favorable en plein mois de décembre, près de 300 migrants ont rejoint vendredi et samedi les plages de Sangatte, Wissant ou encore Wimereux, entre Calais et Boulogne-sur-Mer, pour tenter d’atteindre le Royaume-Uni, destination de leur périlleux exil. Difficile de savoir si certains ont réussi leur tentative, mais une chose est sûre : la Manche est toujours aussi dangereuse. Selon la préfecture du Nord, deux migrants sont morts à la suite de naufrages, les neuvième et dixième victimes de l’année. (...)
    Sur le parvis de la gare, deux de ses collègues discutent avec les migrants de retour des dunes, s’aidant de leur téléphone pour traduire en arabe, pachto ou farsi. Deux mineurs isolés s’approchent de nous et engagent la conversation. L’un d’eux est en tongs. Ayham, 17 ans, et Wael, 16 ans, sont deux Syriens originaires de Damas. Dans la nuit, ils ont tenté de grimper dans l’un des canots pneumatiques qui s’élançaient vers le Royaume-Uni, mais rien ne s’est passé comme prévu. « On a nagé avec des palmes jusqu’à un bateau pendant deux kilomètres », mais le chauffeur a démarré sans eux, rapporte Ayham, la bouche dissimulée dans son cache-cou. Voix cassée mais sourire aux lèvres, ils repartent errer dans la ville.
    Impossible de dire où ils dormiront ce soir. Le seul dispositif dédié est le foyer pour mineurs de Saint-Omer, situé à 40 kilomètres, un bâtiment largement sous-dimensionné avec 50 places d’accueil pour plusieurs centaines de mineurs non accompagnés (MNA) présents à Calais. En 2021, 3 300 MNA avaient été orientés vers le dispositif de mise à l’abri du Calaisis.
    Dans les dunes de Wimereux, pas de migrants sur la plage ce samedi après-midi. La fenêtre météo s’est refermée, la mer et le vent ont forci et la traversée serait bien trop périlleuse. Mais en patrouillant dans les dunes qui serpentent le long de la plage, on retrouve les stigmates des tentatives de la veille. Ici, plusieurs gilets de sauvetage orange abandonnés dans le sable ; là, une doudoune kaki ensevelie ; plus loin, un grand emballage en carton qui devait contenir le canot pneumatique. Depuis quelques mois, pour échapper à l’intervention terrestre des forces de l’ordre, les passeurs utilisent la technique des « taxis-boats » : ils mettent à l’eau les bateaux depuis les berges de fleuves en amont, puis remontent la côte pour réaliser l’embarquement. Mais le procédé le plus fréquent consiste à enterrer le colis dans le sable et à le déterrer au dernier moment. Il suffit alors de gonfler le canot à la pompe et d’y ajouter un moteur, souvent sous-dimensionné, avant de prendre la mer. « Les migrant attendent parfois jusqu’à 48 heures cachés dans les dunes avant d’avoir le top départ des passeurs », raconte Axel Gaudinat, qui s’enfonce dans les collines de sable. Vendredi, les bénévoles d’Utopia 56 ont été appelés pour prendre en charge un groupe d’une cinquantaine de migrants qui espérait prendre la mer. Parmi eux se trouvaient des bébés de moins de trois mois, selon Axel Gaudinat. (...)D’après les données du ministère britannique de l’Intérieur, 292 migrants ont été détectés dans sept embarcations vendredi, et 55 le lendemain dans un seul canot. Depuis le début de l’année, environ 29 000 personnes ont rejoint le Royaume-Uni à bord d’embarcations pneumatiques, contre plus de 45 000 en 2022.
    Depuis quelques mois, les traversées se font de plus en plus au sud de Calais, pour tenter de tromper la vigilance des policiers. À Dannes, à 40 km de Calais, le maire, Olivier Carton, ouvre de temps en temps sa salle des fêtes lorsqu’un groupe de migrants échoue dans sa tentative et qu’il n’y a plus de bus pour remonter vers le nord. Mais l’édile, qui a été élu sans étiquette politique, regrette le manque de coopération avec l’État (...)
    Pour endiguer le phénomène des « small boats », le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a considérablement renforcé les effectifs des forces de l’ordre dans le secteur. En visite à Calais vendredi pour défendre son projet de loi immigration, sur lequel une commission mixte paritaire doit rendre son verdict ce lundi, le ministre a annoncé la construction d’un nouveau commissariat de police ainsi que d’un cantonnement de CRS de 7 700 m2. Ce dernier permettra de loger, d’ici 2026, les 220 policiers qui s’entassent depuis maintenant huit ans dans deux « bed and breakfast » de Coquelles, faute de mieux. L’opération, estimée à 26 millions d’euros, est destinée à faire des économies sur le logement des forces de l’ordre dans le secteur.
    À l’origine destiné au tourisme, le B&B Hotel Terminal Cité de l’Europe, situé dans une grande zone commerciale, a pris des airs de commissariat géant avec ses dizaines de fourgons de CRS garés sur le parking. Non loin de là, on trouve le centre de rétention administrative (CRA), entouré de barbelés, et, juste à côté, un escape game subtilement nommé « Prison Island ». Ici, les CRS tournent toutes les deux à trois semaines, pour éviter d’épuiser les effectifs. « Je trouve que c’est un peu plus tendu en ce moment », explique Frédéric*, la quarantaine, en fumant une cigarette devant l’hôtel. Hier, ce CRS était à Sangatte lorsque des échauffourées ont éclaté entre des migrants qui tentaient de prendre la mer et les forces de l’ordre qui avaient rappliqué en vitesse. D’après les bénévoles d’Utopia 56, celles-ci utilisent de plus en plus des grenades lacrymogènes ou LBD pour dissuader les migrants, des armes traditionnellement destinées au maintien de l’ordre en milieu urbain. Plusieurs associations rapportent également que les policiers n’hésitent plus à crever les canots pneumatiques en mer, même s’ils ne sont plus censés intervenir une fois les embarcations dans l’eau.
    Parfois, certains migrants frustrés d’être repoussés s’en prennent physiquement à eux. Le ministère de l’Intérieur a comptabilisé 166 oppositions violentes et 31 membres des forces de l’ordre blessés dans le cadre de ces opérations en 2023.
    Reste que ces tentatives de traversée maritime restent très couteuses pour les migrants. Les passeurs n’hésitent pas à demander plusieurs milliers d’euros pour les familles avec enfants. Trop cher pour beaucoup d’entre eux, notamment les Soudanais qui souhaitent eux aussi rejoindre le Royaume-Uni. Malgré la militarisation du port de Calais, eux privilégient les semi-remorques qui s’apprêtent à prendre l’Eurotunnel ou le ferry vers l’Angleterre. Saleh, un Soudanais de 33 ans, est à Calais depuis neuf mois. Il dit avoir essayé plus de 50 fois de monter dans un camion, sans succès. « On tente quand les camions sont à l’arrêt, sur le parking du Lidl, par exemple », explique-t-il en anglais. La méthode n’en est pas moins dangereuse. Le 17 novembre, deux migrants sont morts percutés par un camion alors qu’ils marchaient sur la bande d’arrêt d’urgence de l’autoroute A16, près de Calais. En attendant, Saleh vivote sans argent dans la ville. Depuis le démantèlement de la « jungle » de Calais en 2016, une dizaine de campements informels, répartis par communautés (Érythréens, Soudanais, Afghans, etc.), ont essaimé dans la ville, aux alentours de la zone d’activité du Beau-Marais. On estime qu’il y aurait entre 1 500 et 2 000 migrants dans Calais et ses alentours. Toutes les 48 heures, les forces de l’ordre procèdent à des démantèlements. C’est la doctrine dite du « zéro point de fixation ». Pour les migrants, le quotidien est ainsi rythmé par les expulsions : les tentes sont confisquées ou lacérées, leurs affaires personnelles jetées à la poubelle. Même l’eau est devenue une denrée rare, ce qui génère son lot de tensions. Début septembre, une rixe impliquant une centaine de migrants a fait deux blessés à Peuplingues. « Les conditions n’ont jamais été aussi compliquées à Calais, c’était presque mieux avant quand il y avait la ’jungle’ », estime Axel Gaudinat, d’Utopia 56.
    La préfecture propose bien des mises à l’abri temporaires, mais la majorité des migrants refusent de monter dans les cars pour rester sur le littoral. D’ailleurs, la plupart d’entre eux ne peuvent pas demander l’asile en France en raison du règlement Dublin qui impose d’effectuer cette procédure dans le premier pays de l’UE traversé (Chypre, Malte, l’Italie,…). Saleh a déjà été « dubliné » à Malte, où ses empreintes digitales ont été prises, mais il est quand même revenu à Calais. Dans ces conditions, difficile de le dissuader de traverser les 40 derniers kilomètres qui le séparent de son but final, et ce malgré le durcissement de la politique migratoire britannique. Cela fait dix ans qu’il a quitté le Soudan. Son frère, lui, est déjà au Royaume-Uni, où il aurait obtenu ses papiers d’identité.

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  • Émigration irrégulière : Le président des Quais de pêche alerte sur la disparition de 10 pirogues avec 1 500 personnes
    https://www.seneweb.com/news/Societe/emigration-irreguliere-le-president-des-_n_428510.html

    Émigration irrégulière : Le président des Quais de pêche alerte sur la disparition de 10 pirogues avec 1 500 personnes
    Par : Adama Sy - Seneweb.com | 19 décembre, 2023 à 14:12:50 | Lu
    Émigration irrégulière : Le président des Quais de pêche alerte sur la disparition de 10 pirogues avec 1 500 personnes
    Le phénomène de l’émigration irrégulière reste toujours un sujet d’actualité. Sur Rfm, le président national des Quaies de pêche du Sénégal sonne l’alerte. Selon lui, 10 pirogues de pêcheurs et plus de 1 500 personnes ont disparu en mer, depuis plus de deux mois. Pierre Mboup souligne que les recherches sont restées infructueuses et interpelle les autorités compétentes."Certains disent que c’est l’accalmie dans les eaux. Mais tel n’est pas le cas. Les pirogues continuent toujours de rallier l’Espagne. Il y a une pirogue de Bargny avec à son bord 173 personnes ; cela fait deux mois qu’elle reste introuvable. Et il y en a bien d’autres, comme celle de Mbour avec 30 personnes. Il y a aussi une autre de Cayar avec 80 personnes, à Thiaroye, à Yarakh, à Saint-Louis, à Joal et en Casamance. Bref, 10 pirogues qui sont introuvables depuis presque deux mois", souligne le président Mboup sur Rfm. Il ajoute : « Le bilan tourne autour de 1 500 personnes portées disparues. Nous avons alerté les autorités pour des recherches, mais sans succès. Nous avons perdu beaucoup de pêcheurs qui tentaient l’émigration irrégulière. Nous lançons un appel aux autorités pour qu’elles nous aident à les retrouver. »

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