#morts_aux_frontières

  • Dans la #Manche, des morts sans identité, des familles sans réponses

    Procédures interminables, manque de coordination entre les services de police, absence de partage d’informations avec les proches : l’#identification des corps d’exilés anonymes retrouvés sur les côtes de la Manche reste très laborieuse. Et repose essentiellement sur le travail des associations.

    Le 6 octobre 2023, des restes humains, deux jambes, s’échouent sur une plage de l’île de Texel, au nord des Pays-Bas. Les premières analyses de ces restes de corps, dans un état de décomposition avancée, permettent d’établir l’hypothèse d’un lien avec un naufrage, survenu à 300 kilomètres de là, entre la France et l’Angleterre, deux mois plus tôt.

    Le 12 août 2023, six personnes, toutes d’origine afghane, meurent dans un naufrage dans la Manche. Ils essayaient de rejoindre les côtes anglaises dans un zodiac surchargé dans lequel avaient pris place plus de soixante personnes. Mais le bilan ne s’arrête pas là : Ahmadi Ahmad Jan, 29 ans, et Samiullah Abdulrahimzaï, 22 ans, sont portés disparus depuis.

    Dans les semaines qui suivent le naufrage, les noms des deux disparus sont connus, et leurs familles sont identifiées grâce à un homme, qui n’est ni enquêteur ni gendarme. Mohammad Amin Ahmadzai est le président de l’Association solidarité culture et insertion des Afghans (Ascia), qui vient en aide aux Afghan·es du nord de la France dans leurs démarches administratives ou organise des événements culturels. À partir d’août 2023, le président de l’association change drastiquement ses missions et devient l’intermédiaire privilégié des autorités durant tout le processus d’identification.

    Mohammad Amin Ahmadzai parvient à retrouver les familles des deux disparus en Afghanistan. Il leur explique les démarches à effectuer pour envoyer des échantillons d’#ADN et il fait la liaison entre les policiers néérlandais et ceux de la gendarmerie maritime française, chargée de l’enquête.

    Une brosse à dents et un casse-tête

    C’est dans une simple brosse à dents que la famille de Samiullah Abdulrahimzaï plaçait tous ses espoirs. Début 2024, elle se rend au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) de Kaboul, la capitale du pays, contrôlée depuis août 2021 par les talibans. L’ONG est toutefois dans l’incapacité de réaliser un test ADN, « à cause de la situation du pays et par manque de moyens techniques », soutient Mohammad Amin Ahmadzai, en contact régulier avec les familles. Le président de l’Ascia leur conseille alors d’envoyer, par eux-mêmes, des échantillons d’ADN.

    Plusieurs frères du disparu glissent deux brosses à dents et un peigne dans un petit sac en plastique. Un cousin de Samiullah Abdulrahimzaï, qui vit en France, récupère le colis en Iran, puis le confie, en France, au président de l’ASCIA. À son tour, il le transmet, en septembre 2024, aux enquêteurs français chargés de l’affaire.

    Finalement, fin 2024, le résultat de la comparaison ADN tombe : il est négatif. Mais au sein de la police néerlandaise, une source bien au fait de l’enquête indique ne pas avoir de certitude quant à la qualité de l’échantillon ADN envoyé ni sur sa provenance, rendant ce résultat peu fiable. Contactée en juin 2025, le cousin de Samiullah Abdulrahimzaï, qui vit en France, indique ne pas avoir été prévenu, tout comme sa famille en Afghanistan.

    Un téléphone retrouvé dans la poche du pantalon encore accroché aux jambes a permis à la police française d’établir un lien avec Ahmadi Ahmad Jan, le deuxième disparu. Mais sans une comparaison ADN fiable, indique notre source au sein de la police néerlandaise, son identification ne peut être confirmée avec certitude.

    La famille d’Ahmadi Ahmad Jan n’a pas trouvé de moyen de faire parvenir un test ADN, bien que l’un de ses frères travaille dans un cabinet d’avocats à Kaboul. « Notre famille attend jour et nuit des nouvelles », confiait Muslim Hanafi Ahmadi, un an après le naufrage. Interrogé fin mai 2025, il n’avait toujours aucune information des autorités françaises : « Personne ne nous a contactés », regrette-t-il.

    Car si aux Pays-Bas, où les corps ont été retrouvés, la priorité est donnée à l’identification et à la remise des corps aux familles, en France, l’enjeu est tout autre. Pour faire la lumière sur le naufrage meurtrier du 12 août 2023, c’est la #juridiction_nationale_de_lutte_contre_la_criminalité_organisée (#Junalco) qui tient les rênes de l’enquête.

    Son objectif : remonter la filière de passeurs et faire porter aux organisateurs et aux petites mains la responsabilité des six personnes mortes lors du naufrage et faire peser, sur les organisateurs de la traversée et les petites mains, la responsabilité des six personnes décédées lors du naufrage et du corps nouvellement identifié.

    Selon la police néerlandaise, aucune analyse fiable, au regard des critères scientifiques dont répond la médecine légale, n’a permis d’identifier ces deux morceaux de corps. Pourtant, le tribunal judiciaire de Paris indique, fin mai, qu’un des corps retrouvés est « visé comme victime dans la procédure du 13 août 2023 ».

    L’enquête a été close le 5 mai 2025, et le dossier est désormais entre les mains du parquet de Paris. Parmi les huit personnes mises en examen, deux sont des exilés, présumés pilotes de l’embarcation et considérés comme « passeurs » aux yeux de la justice. Ils risquent dix ans de prison.

    Les associations de terrain, moteur des enquêtes

    Tous les autres dossiers d’identification liés à des naufrages dans la Manche sur lesquels Mediapart a enquêté entre 2020 et 2024, en lien avec des proches en attente, se caractérisent par cette lenteur procédurale, des lacunes dans le partage d’information aux familles et la multiplication des interlocuteurs.

    En théorie, la chaîne de l’identification en #France est claire. Lorsqu’un cadavre est retrouvé sur une plage du littoral, une enquête est ouverte par le procureur du territoire concerné et confiée au service de police ou de gendarmerie du lieu de découverte du corps. La dépouille est transférée dans un institut médico-légal, où l’équipe travaille elle aussi sous le contrôle du parquet.

    Par exemple, dans les semaines qui suivent le naufrage du 23 octobre 2024, dont le bilan officiel fait état de « seulement » trois victimes – Mediapart avait révélé que treize personnes étaient en réalité portées disparues –, la Manche recrache successivement des corps sur les plages du littoral de la côte d’Opale. Le 2 novembre, un cadavre est découvert sur la plage de Sangatte. Le 5 novembre, deux corps sont retrouvés en mer au large de Calais, un autre immergé près de Douvres, dans les eaux territoriales anglaises. Le lendemain, une dépouille est retrouvée sur la plage de Calais, tandis que deux nouvelles victimes sont repêchées en mer au large de la cité portuaire. Au total, entre le 23 octobre et le 21 décembre 2024, la Manche rejette quatorze corps.

    Différents services de police ou de gendarmerie sont alors mobilisés dans le but de collecter des éléments qui permettraient d’identifier les victimes. Dans les faits, les forces de l’ordre, qui ont pour habitude de procéder toutes les quarante-huit heures à des expulsions de campements d’exilé·es, se retrouvent rapidement démunies pour obtenir des informations auprès de compagnons de route ou des proches des personnes exilées mortes.

    Elles se reposent dès lors sur le tissu associatif local, dont les bénévoles sont en contact quasi quotidiennement avec les exilé·es sur le terrain, pour faire remonter des informations. Le service de rétablissement des liens familiaux de la Croix-Rouge joue également le rôle d’interface entre autorités et associations.

    « Les autorités laissent les personnes solidaires essayer d’obtenir des informations comme elles peuvent, déplore Flore Judet, coordinatrice de L’Auberge des migrants. Pourtant le seul moyen que les personnes solidaires ont, c’est de parler avec les exilés, d’essayer de faire du lien, une chose qui malheureusement n’est pas faite aujourd’hui par les autorités. »

    Les parquets, qui instruisent chaque acte de police ou de médecine légale nécessaire à l’identification, reconnaissent sans mal leur dépendance aux informations détenues et diffusées par les bénévoles des associations. « Le “milieu des migrants” a un rapport compliqué avec les services d’enquête, pour différentes raisons. C’est pour ça que j’ai peu de signalements de disparitions qui viennent naturellement », admettait Guirec Le Bras, ex-procureur de Boulogne-sur-Mer, interrogé sur le sujet en février 2024.

    Dans le cadre des procédures d’identification, « il y a des enquêtes qui sont faites dans les associations d’aide aux migrants présentes dans le Dunkerquois et le Calaisis, pour savoir si elles reconnaissent les personnes, exposait pour sa part le procureur de Saint-Omer, Mehdi Benbouzid. D’autres fois, ce sont elles qui viennent vers nous pour nous dire : on était censés avoir un appel d’Angleterre d’Untel, ça peut être lui qui a disparu. Ça va dans les deux sens. »

    Le dialogue n’est cependant pas aussi fluide, à en croire les associations. « Les contacts avec les autorités, c’est compliqué. C’est un peu de la pêche à la ligne, on ne sait pas qui est responsable de quoi », déplore une source souhaitant rester anonyme.

    Une nouvelle cellule à l’efficacité limitée

    Depuis peu, l’État tente d’améliorer son fonctionnement : une cellule de gendarmerie spécialement dédiée à l’identification des corps retrouvés dans la Manche a été créée : la #Nodens. Celle-ci est constituée de cinq enquêteurs, sous l’autorité de la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord, et dont les actes d’enquête sont là aussi réalisés à la demande du procureur.

    Elle est impliquée dans l’identification des corps retrouvés dans les semaines ayant suivi le naufrage d’octobre 2024. Or, sept mois après, sur les quatorze corps retrouvés, dix demeurent non identifiés. Dans les pays d’origine, de nombreuses familles restent sans nouvelles de leurs disparus.

    C’est le cas de celle d’Amanuel, disparu dans le naufrage du 23 octobre 2024. « Je pleure toutes les nuits », confie son père, Terfe Berhe, qui est parti s’installer dès novembre dans la capitale de l’Éthiopie, Addis-Abeba, pour se signaler auprès de la Croix-Rouge éthiopienne, espérant l’envoi rapide d’un kit ADN pour identifier son fils parmi les corps retrouvés. Pendant tous ces mois, les meilleurs amis d’Amanuel, résidant eux-mêmes en Belgique, ont envoyé de l’argent à son père, « pour l’aider à rester à la capitale, où la vie est chère », racontent-ils.

    C’est la nouvelle cellule Nodens qui est chargée de son cas et de l’envoi postal du #kit_ADN. Or, fin février 2025, cinq mois après le naufrage, Terfe Berhe n’avait toujours pas reçu ce précieux colis. Il est donc reparti chez lui : « J’ai attendu tellement longtemps l’envoi de ce kit ADN. » En ce début du mois de juin, la situation n’a toujours pas évolué : le père d’Amanuel n’a toujours rien reçu et il n’a toujours pas d’interlocuteur identifié à qui s’adresser. La Nodens n’a pas donné suite aux sollicitations de Mediapart.

    Les lenteurs procédurales dans le cas d’Amanuel sont dues à plusieurs facteurs : l’absence d’un protocole clair d’envoi postal du kit ADN, la difficulté de coordination entre les différentes #Croix-Rouge éthiopienne et européenne, et surtout l’absence de lien direct entre les acteurs de l’identification et les proches d’Amanuel, pourtant susceptibles de fournir un test ADN. Selon nos informations, s’agissant des complications d’envois postaux, la cellule indique travailler avec La Poste pour faciliter le renvoi des kits ADN sans frais pour les familles.

    Des spécialistes de l’identification qui innovent

    Face à ces dysfonctionnements, de nombreux chercheurs, chercheuses et médecins légistes en Europe plaident pour le recours à de nouveaux moyens d’identification. Depuis Liverpool au Royaume-Uni, #Caroline_Wilkinson, professeure d’identification craniofaciale, dirige l’unité pour l’identification des victimes de catastrophes migratoires (#Migrant_Disaster_Victim_Identification). Cette unité structure un réseau qui identifie les personnes exilées dont les corps sont retrouvés dans certaines zones frontalières européennes.

    « Il s’agit de faciliter l’émergence de nouvelles recherches et innovations sur le plan de l’identification. C’est important pour composer avec les obstacles géopolitiques des pays d’origine et la disparité des réponses politiques données par les pays où les corps sont retrouvés », expose Caroline Wilkinson.

    Le réseau forme les acteurs de l’identification à ces nouvelles techniques. Là où les procédés d’identification aujourd’hui se concentrent sur l’ADN, la #denture et les #empreintes_digitales, de nombreuses autres pistes pourraient en fait être explorées, telles que les images qui circulent sur les réseaux sociaux, l’analyse des courants marins ou encore des caractéristiques visuelles aujourd’hui considérées comme « secondaires » (tatouages, piercings, etc.).

    En Espagne, La Croix-Rouge utilise depuis 2023 un nouvel outil technologique développé par le #CICR et l’Institut national des sciences appliquées de Lyon. Baptisé #Scan (pour Share, Compile and Analyze, « partager, compiler et analyser »), celui-ci repose sur le partage d’informations en temps réel sur les naufrages, la collecte de témoignages des rescapé·es et la mise en relation avec les acteurs de la société civile recevant les alertes des proches. Il permet d’apporter des réponses aux proches sur les circonstances des disparitions et d’aider à l’identification des corps retrouvés.

    Médecins légistes, chercheurs et chercheuses insistent sur la nécessité d’un partage plus approfondi des compétences et sur la mise en place d’une coordination européenne sur ces enjeux. « À un niveau européen, si on avait plus de possibilités d’échanger les données, ce serait plus facile », abonde Tania Delabarde, médecin légiste à l’IML de Paris. Pour les exilé·es qui meurent dans la Manche, « les moyens ne sont pas mis » : « Nous, on voudrait réveiller les consciences : ces gens-là sont morts, et en plus, on leur nie leur identité. »

    https://www.mediapart.fr/journal/france/060625/dans-la-manche-des-morts-sans-identite-des-familles-sans-reponses
    #mourir_en_mer #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #France #Calais #Angleterre #La_Manche #GB #identité

  • #Marie_Cosnay : « Dans l’#imaginaire_collectif pour la migration, la #fosse_commune, c’est la #Méditerranée »

    L’écrivaine et activiste Marie Cosnay a consacré aux routes migratoires une trilologie - Des îles, parue aux éditions de l’Ogre - qui replace l’océan en son centre. Et pourtant, l’Atlantique reste un #impensé dans nos représentations de la mer-cimetière, en dépit des évidences et des chiffres.

    Marie Cosnay, pourquoi dites-vous qu’on résiste à penser l’#océan_Atlantique lorsqu’on parle de la #mer-cimetière, et des routes migratoires maritimes ?

    Quand on parle des morts en mer et des morts de la migration - et on n’en parle pas souvent -, la fosse commune, c’est la Méditerranée. C’est à la Méditerranée qu’on est sans cesse ramené. Or c’est quand même étrange, parce que le plus grand nombre de morts ce sont ceux de l’Atlantique, en tout cas depuis 2018. Or cela invisibilise des choses, des imaginaires, mais aussi du réel. Car la route la plus empruntée, c’est celle des #Canaries. Il y a un mort toutes les demi-heures : en 2024, on compte sur cette route-là, de la façade atlantique depuis le #Sénégal jusqu’au #Sahara_occidental, au #Maroc, vers les Canaries - rien que ça -, un mort toutes les demi-heures l’année dernière. C’est énorme. Alors, invisibiliser l’océan atlantique ça veut dire que ces morts qui sont les plus nombreuses, personne n’en parle jamais. Ce sont les morts de l’#Afrique_de_l'Ouest.

    Comment décririez-vous cette route migratoire atlantique ?

    Depuis le Sénégal, ce sont des bateaux en bois, des #pateras, qui contiennent cinquante, soixante personnes, parfois davantage. Tous les gens qui connaissent cette route-là, jusqu’aux Canaries, c’est-à-dire les militants espagnols, et aussi, évidemment, les gens qui prennent cette route et leurs familles, tout comme la Croix-Rouge, appellent ça des “#convois”. Ces convois sont nommés par le nombre de personnes à l’intérieur. Le nombre de femmes, le nombre d’enfants. C’est pour pouvoir savoir nommer le bateau, par exemple : “Convoi 56, huit femmes, deux bébés, Tan-Tan” ; “Convoi 62, quatre femmes, trois enfants, Dakhla”... C’est comme ça que la Croix-Rouge peut savoir qui est arrivé.

    Dans quelle mesure l’imaginaire de ces convois a-t-il quelque chose à voir spécifiquement avec l’Atlantique ?

    Cette question m’évoque l’exemple d’un dessin d’enfant aux Canaries. Un enfant qui était arrivé par un de ces convois. Les gens qui s’en occupaient, la Croix-Rouge, et d’autres, et qui s’en occupaient plutôt pas mal, lui avaient demandé de dessiner son voyage, son exil, parce qu’il avait été extrêmement chahuté. Durant sa traversée, il y avait eu des morts, et notamment des enfants morts sur ce bateau. Et cet enfant qui avait survécu avait dessiné un bateau incroyablement ressemblant à un bateau négrier. C’est de cette histoire-là, et de cette mémoire-là aussi, qu’on se prive quand on ignore cette route-là, quand on habite à Marseille ou à Paris, et en tout cas en France.

    C’est spécifiquement français ?

    Ce qui est étrange, c’est que les militants en Espagne savent très bien l’importance de la route atlantique, et en Espagne, cette perception n’a rien à voir. On n’est pas du tout déconnecté, comme en France.

    Comment est venue l’écriture sur ces routes migratoires, et notamment de raconter la migration depuis les Canaries ?

    Au départ, je faisais de l’activisme aux frontières, à la frontière basque notamment. Je vivais au Pays basque et les gens passaient par là. J’écrivais des choses qui étaient plutôt de l’ordre de la chronique, du petit texte informatif. Lorsque j’avais une grosse colère ou quelque chose que je n’arrivais pas à démêler, c’était le texte qui m’aidait à démêler. J’appelais ça des chroniques. Par exemple, j’ai beaucoup écrit sur les mineurs isolés, sur le non accueil, et puis des réflexions sur : qu’est ce que l’enfance ? Est-ce que l’âge protège ? Et pourquoi l’âge protégerait-il plus qu’autre chose, en fait ?

    Auparavant, j’avais une autre activité d’écriture qui était beaucoup plus fictionnelle ou documentaire, mais davantage tournée vers le passé. Mais la question migratoire était devenue tellement prégnante, tellement importante dans ma vie, que je ne pouvais plus séparer les deux. Ce sont les morts qui m’ont poussée à écrire sur eux. Car avant d’aller aux Canaries pour rencontrer les gens, je me trouve à l’endroit où ils arrivent en fait, c’est-à-dire exactement à Irun, en Espagne, à côté de Bayonne, à la frontière basque. C’est là que je rencontre des gens pour qui je mets en place qu’il faut mettre en place comme militante. Je ne suis pas encore certaine d’écrire, je me dis même que j’écrivais si ça vient à moi. Et là, je rencontre des gens qui attendent des gens. Et ces gens qu’ils attendent n’arrivent pas. Alors on commence à me demander : “Mais va ! Va sur les îles ! Va chercher ma sœur, va chercher mon frère, va chercher ma fille. Ils sont arrivés tel jour dans le convoi 57, trois enfants, quatre femmes et et trois morts…” Parce qu’on sait un peu. C’est comme ça que les morts arrivent à la porte. Les premiers morts, ceux dont je me rends compte. Et donc j’y vais. Je vais sur les îles Canaries et il y a urgence.

    On est en 2019 et le premier tome de cette série qui s’intitulera “Des îles” (aux éditions de l’Ogre”) démarre…

    J’ai des noms, j’ai des photos, j’ai quelquefois des vidéos. Je ne suis pas toute seule, évidemment : il y a des relais. Et je cherche. J’ai des noms, j’ai des dates de naissance, j’ai des lieux de départ. J’ai des choses comme : “la dernière fois qu’on l’a vu”. Alors je cherche et je me rends compte assez vite que je ne trouverai pas. Car les gens meurent énormément. On sait, mais en fait concrètement, on ne sait pas. Je me rappelle de ce garçon qui s’appelle Amadou, qui m’a le premier demandé d’aller chercher sa sœur sur les îles Canaries. Selon lui, elle était arrivée tel jour, à tel endroit, etc. Cinq ou six ans après, lui dont je racontais l’histoire dans le premier volume de la trilogie Des îles, il la cherche encore. J’ai encore reçu la photo de sa sœur récemment sur Whatsapp. La même photo.

    Vous vous mettez donc à chercher des disparus, avant d’écrire l’histoire de ces gens qui voyagent sans visa…

    J’ai trouvé une petite fille qui avait disparu. Une seule : Fatou. Elle était donnée pour disparue sur un bateau sur lequel on disait qu’il y avait eu beaucoup d’enfants morts sur ce bateau qui avait tourné dans l’océan très longtemps. Et donc on m’avait dit de ne pas donner d’espoir à la maman. Mais la maman m’avait donné sa photo et j’étais sur les îles Canaries pour essayer, pour voir, au cas où… J’ai montré la photo de cette petite fille à un médecin urgentiste qui intervenait à l’arrivée des bateaux, parce que beaucoup de gens sont dans des états incroyables. Ils ont bu de l’eau de mer, ils ont perdu la tête, ils ne savent plus qui ils sont… Je lui ai montré la photo, et ce médecin-là, Alban, a poussé un cri : “Mais elle est arrivée, elle est vivante !” Après, on a mis un an à ce qu’elle puisse se rapprocher de sa maman. C’est très compliqué, mais c’est la seule histoire qui soit heureuse.

    Quelle empreinte l’Atlantique a-t-il laissé sur ces années d’enquête à remonter le fil d’histoires qui passent par l’océan ?

    Certaines images de l’océan m’ont beaucoup hantée. Notamment cet imaginaire, d’être seul sur l’océan en fait. Car même si on peu d’histoires, même si parfois les gens sont morts les uns après les autres, on a quelques images, et même quelques vidéos. Parce que c’est l’Atlantique ! C’est-à-dire que si on rate les Canaries, on arrive aux Etats-Unis ! “#Bosa”, ça veut dire quitter son pays, et rater les Canaries, ça s’appelle “Bosa États-Unis”. Si on rase les Canaries, on fait “#Bosa_Amérique” et en effet, on a retrouvé des bateaux complètement de l’autre côté de l’Atlantique, avec des corps desséchés, avec des squelettes. Mais on a trouvé aussi des bateaux vides ou alors avec un survivant. Vous imaginez ? Un seul survivant, au milieu de l’Atlantique. Comment on survit à ça, quand on est avec sa bouée et que finalement le secours maritime espagnol vient te sauver sur ta bouée ? Tu as vu mourir les uns après les autres tous tes copains.

    On a cherché comme cela un jeune Marocain, à la demande de sa sœur. Nous étions deux ou trois, à le chercher, ensemble, parce qu’on entendait dire qu’il était vivant or il n’apparaissait pas. En général, quand les gens n’apparaissent pas, ils ne vont pas apparaître trois mois après… mais il peut y avoir des exceptions, comme pour Fatou, la petite fille retrouvée aux Canaries. Donc, on cherche.

    Et de ce garçon, on a trouvé une vidéo, parce qu’on avait des photos de lui et on comparait avec les vidéos qu’on trouvait sur les réseaux. Sur cette vidéo, il parle en arabe sur un bateau au milieu de l’Atlantique. Le bateau n’était pas très loin des Canaries, mais perdu. On a fait traduire cette vidéo. C’était très compliqué de comprendre ce qu’il disait avec le bruit de l’océan mais on voyait sur la vidéo qu’il se passait un truc très important, sans savoir dire si c’était intense d’euphorie ou de désespoir. C’était impossible à dire. Et lui est là, il est debout, et il parle, avec intensité. En fait, il disait le nom de toutes les victimes du bateau. Il était en fait l’avant-dernier témoin, puisque le dernier, c’est celui qui va mettre la vidéo sur internet. Ce garçon n’est pas arrivé. Ça veut dire que ce garçon, debout, qui parle, est mort alors même qu’il était en train de nommer, lui, les gens qui venaient de mourir au milieu de l’océan.

    Puis l’écriture s’est poursuivie, et un deuxième volume, puis un troisième, sont venus compléter cette triologie, Des îles… Mais l’écriture s’est un peu déplacée, entre-temps…

    En 2022, la frontière entre la France et l’Espagne se ferme complètement suite à une attaque dans une église, près de Nice, par un jeune homme tunisien qui sortait de Lampedusa et qui a attaqué le curé d’une paroisse. Or ce moment où la frontière avec l’Espagne se ferme a coïncidé exactement avec le moment où les gens quittaient les #île_ Canaries pour remonter vers la France. Pendant un an, elle est restée fermée. Et pendant un an, il y a eu dix morts.

    Alors ce n’était plus des disparus qu’on cherchait, puisque l’on avait des corps. C’était exactement le contraire. On avait des #corps, mais pas de nom, pas d’histoire. Juste des corps ramassés dans la #Bidassoa alors qu’avant, j’avais des histoires mais pas de corps. Si bien qu’il fallait faire le chemin opposé. Malgré tout, il y a toujours quelqu’un qui a vu quelqu’un qui sait que quelqu’un est passé par là ce jour-là. Mais c’est très difficile d’être le témoin de cela et de vouloir bien en témoigner.

    Les gens ne voulaient pas, même les amis les plus proches. Parce que tu ne vas pas commencer à arriver dans un pays que tu essaies de rejoindre depuis trois ans en arrivant avec des problèmes. Des problèmes avec la police, avec la justice… alors que tu as passé ton temps à essayer de te désidentifier, tu ne vas pas t’identifier immédiatement, et surtout pas pour arriver avec un mort. Arriver avec un mort, c’est compliqué. Et donc même les amis qui passaient et qui, eux, avaient survécu, ne parlaient pas. C’était très compliqué de remonter le fil de ces histoires.

    Qu’est-ce qui a changé dans l’écriture de ces histoires, au fil des tomes et des enquêtes ?

    Moi, j’ai changé. C’est surtout moi. La manière de travailler a changé entre le tome un, le deux, et le trois de la trilogie, mais je m’en rends compte après coup. Dans le un, il y a beaucoup, beaucoup, beaucoup d’histoires. Beaucoup de récits, parce que beaucoup de gens parlent, prennent la parole. C’est beaucoup d’oralité et moi, j’essaye de prendre tout ça et de suivre les fils pour pour accompagner, pour aider, pour suivre et donc faire l’enquête.

    Dans le deuxième tome, Des Iles 2, c’est plutôt une question : comment on rend un corps qui est non-identifié par un juge espagnol, à un papa guinéen ? Et comment on le fait franchir l’Atlantique jusqu’en Guinée, mais en avion, et mort. On a réussi. Le travail change parce qu’il est d’un extrême piétinement. C’est le contraire des histoires qui arrivent. C’est beaucoup plus d’écrit puisque ce doit être conforme, signé à l’ambassade de ceci, de cela en Guinée, en Espagne, etc.

    Et donc c’est forcément une autre façon d’écrire puisqu’elle suit l’archive. L’archives qui est en train de se faire, qui est en train de s’écrire, qui est en train de s’élaborer. Il faut écrire sans céder à la simplification parce que c’est hyper complexe. L’écriture suit le réel, et donc elle panique parfois parce que le réel panique tout le temps. Parce que quand on a tous les papiers pour que le corps reparte en Guinée, et bien il manque le certificat de non-Covid et donc tout va foirer. L’écriture suit ça, et donc elle change de forme parce qu’elle est bousculée tout le temps par le réel. Tout le temps.

    Et puis vient l’écriture du troisième volume de la trilogie. Et là encore, l’écriture change…

    Oui, elle change de forme aussi, un peu volontairement, un peu à dessein, parce que je suis épuisée. Je me dis alors qu’il faut faire un pas de côté. Et ce pas de côté, c’est de dire qu’il y a en effet les bateaux qui arrivent qu’en ce moment depuis l’Algérie. mais aussi ces bateaux qui ont traversé dans l’autre sens. Evidemment, au moment de la chute de Séville, pendant la guerre civile, puisque des bateaux sont partis en Algérie, à Oran, et c’était exactement la même route, les mêmes ports. Mais cette route-là en appelle une autre : celle de l’exil morisque du début du XVIIᵉ siècle.

    En fait, ce pas de côté historique me garantit quelque chose. Ce pas de côté m’intéresse parce qu’il montre aussi que ce n’est pas toujours du Sud vers le Nord que vont les exils et qu’il y a eu d’autres histoires et d’autres bateaux sur ces routes-là. Tout ça m’intéresse politiquement, historiquement, mais aussi me déplace moi dans l’écriture. Cela me calme, c’est-à-dire je suis obligée de suivre un autre rythme qui est le rythme historique. Le rythme du document qui est déjà écrit, de l’archive que je n’ai pas besoin d’écrire moi, et qui n’est pas en train de se créer sous mes yeux, mais qui est déjà là : c’est celle des historiens, c’est celle des récits antérieurs. Et ça, ça me sauve un peu, un peu.

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/comme-personne/marie-cosnay-dans-l-imaginaire-collectif-pour-la-migration-la-fosse-comm
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  • #Laâyoune au #Sahara_occidental, point de départ pour rejoindre les #Canaries

    Le Sahara occidental, territoire considéré comme non-autonome par l’ONU, situé au sud du #Maroc et au nord de la Mauritanie, est au cœur de la route migratoire dite « de l’Atlantique ». Si les autorités marocaines tentent de contrôler les flux irréguliers, la région reste une zone de départ importante pour les migrants, principalement en provenance d’Afrique subsaharienne. Reportage à Laâyoune, de François Hume-Ferkatadji.

    Le désert, puis l’océan. Dans les environs de Laâyoune, au Sahara occidental, le trait de côte se résume à cette simple barrière naturelle. Il n’est pas difficile d’y faire partir un bateau pneumatique à moteur. Si le trajet pour rejoindre les #îles_Canaries peut durer (minimum) une semaine au départ du Sénégal ou de la Mauritanie, il faut compter seulement 9 à 10 heures au départ de Laâyoune.

    « Le Maroc a installé des postes de surveillance, tous les deux kilomètres. Parfois, on tombe sur un poste de surveillance, mais malgré ces installations, les mafias arrivent à faire le passage, parce qu’elles possèdent maintenant des matériaux spécifiques », explique Taghia Abdelkebir, président de l’association Sakia El Hamra pour la Migration et le Développement.

    Les trafiquants organisent des arrivées sur la plage de nuit, dans des convois chargés de candidats au départ, pour déjouer la vigilance des autorités, selon cet homme d’Afrique de l’Ouest, résident de Laâyoune, en contact régulier avec les migrants. « Quand les membres des mafias voient que la marée est basse, ils font une descente ici, et ils empruntent des camionnettes. Ils ne font ça que la nuit. Dans une Jeep, par exemple, ils peuvent mettre plus de 50 à 60 personnes. Puis, ils roulent de nuit pour entrer dans la ville », raconte-t-il.

    « Les photos des #morts, ceux refoulés par la mer, sont vraiment choquantes »

    Le #coût d’une traversée est estimé entre 4 000 et 6 000 euros par personne. Les migrants économisent parfois des années pour la tenter. « La plupart de ceux qui arrivent ici n’ont qu’un seul objectif, c’est de passer par les îles Canaries, traverser l’eau et rejoindre l’Europe », continue-t-il.

    Pourtant, la route Atlantique est extrêmement dangereuse. Selon l’ONG espagnole Caminando Fronteras, plus de 10 400 personnes ont perdu la vie en 2024, dont plus d’un millier au départ du Maroc.

    « Quand les gens arrivent à pouvoir traverser, ils envoient des photos, en s’exclamant ’#bozafri, bozafri !’, ce qui signifie qu’ils sont arrivés de l’autre côté. Mais ce n’est pas toujours le cas. Les photos des morts, de ceux refoulés par la mer, sont vraiment choquantes. On peut y voir, 50, 60 personnes décédées », se désole notre témoin.

    Si environ 6 000 migrants ont pu trouver du travail et s’installer durablement plus au sud à #Dakhla, les autorités marocaines mènent régulièrement des opérations de refoulement à Laâyoune dans le but d’endiguer les départs, en collaboration avec les autorités espagnoles.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/64877/laayoune-au-sahara-occidental-point-de-depart-pour-rejoindre-les-canar
    #route_atlantique #migrations #réfugiés #prix #décès #morts_aux_frontières #mourir_aux_frontières #contrôles_frontaliers
    ping @6donie

  • Le dernier costume n’a pas de poche

    En 2018, #Chamesddine_Marzoug, pêcheur et bénévole au Croissant Rouge, a lancé un appel au parlement européen de Strasbourg pour faire preuve d’humanité face à ceux qui fuient leur pays pour avoir un avenir. Insistant sur la mort d’un enfant âgé de 5 ans, il a demandé à l’auditoire : « Quelle erreur a-t-il commise, à son âge ? »
    Ce livre est l’histoire d’un homme qui s’est donné pour mission d’enterrer « dignement » les migrants morts au large de la #Tunisie en tentant de rejoindre l’Europe. Laurent Galandon a tiré de sa rencontre avec Chamesddine Marzoug une fiction émouvante, inspirée des faits, lieux et situations réels, qui laisse une place à l’espoir.

    Chamesddine Marzoug. Bénévole au Croissant Rouge, ce pêcheur quinquagénaire de #Zarzis, au sud de la Tunisie, offre aux migrants anonymes morts en Méditerranée une sépulture dans le #cimetière_des_inconnus qu’il a lui-même créé. Ce matin de mars 2022, à bord d’un bateau de pêche, il est à nouveau témoin de corps flottants au large de la méditerranée. Le même jour, il fait la connaissance d’un adolescent perdu, Abdoulaye, qui est arrivé sur la plage sans savoir où il était exactement. Encore un migrant, parti de Lybie. Perdu en mer, sans vivres, il a survécu, dit-il, emporté par des tortues géantes jusqu’au rivage tunisien.
    Pour connaitre la misère des migrants, Chamesddine n’en est pas moins confronté à une autre réalité, celle de sa famille, à qui on refuse des visas, alors que l’Europe facilite l’arrivée des réfugiés d’Ukraine et ses amis, devenus passeurs.

    https://www.futuropolis.fr/9782754835817/le-dernier-costume-n-a-pas-de-poche.html
    #cimetière #mourir_aux_frontières #migrations #morts_aux_frontières #dignité #enterrement
    #livre #BD #bande-dessinée

    ping @6donie @isskein

  • Et si ce n’était pas la #rivière qui avait tué #Blessing_Matthew ? Récit d’une #recherche-action à la #frontière_franco-italienne

    La frontière tue deux fois. La première par le durcissement des contrôles qui augmentent les risques de son franchissement, la seconde quand la #justice est niée face aux violences et aux décès que ces politiques et ces pratiques à la frontière induisent. La reconstitution des circonstances de la noyade d’une jeune femme nigériane de 21 ans dans la Durance en 2018, par une équipe composée de chercheures, d’une association de soutien aux migrants et d’un témoin, révèle non seulement l’enchaînement des événements à l’issue fatale, mais également les causes systémiques de ce #décès. La mort de Blessing Matthew n’est pas attribuable à un accident ou aux dangers de la montagne, comme l’invoquent les autorités françaises, mais aux conséquences de la gestion sécuritaire à l’œuvre à la frontière franco-italienne.

    https://journals.openedition.org/mondesmigrations/351
    #shameless_autopromotion #frontière_sud-alpine #migrations #réfugiés #border_violence #border_death #morts_aux_frontières #mourir_aux_frontières #Hautes-Alpes #Alpes #montagne #danger #risques #risques_naturels #France #impunité #border_forensics #architecture_forensique #frontières #La_Vachette #contre-enquête #violence #violences_frontalières #Durance

    ping @isskein @reka

    • Ainsi, dans le cas de Blessing, comme dans celui des autres 189 personnes décédées en tentant de traverser une des frontières alpines depuis 199317, la dangerosité du parcours est le résultat d’une stratégie politique et non d’un environnement « naturel » supposé hostile18. À partir de 2015, la réintroduction des contrôles aux frontières internes à l’espace Schengen et la mise en place d’une infrastructure de plus en plus sophistiquée de surveillance et de contrôles frontaliers ont déclenché un processus de « frontiérisation » de l’espace alpin19.

      (dommage que les images d’illustration soient si petites...)

  • #Border_memory

    This website was created to remember, document, and research the people on the move who got missing or died along the migratory routes through the Balkans.

    We do not intend to merely collect statistics, but to transform personal grief into collective action for truth and justice for our missing loved ones and for the end of the European border regime.

    This is not meant to be simply a site, but a common and open space to build solidarity alliances across and against borders, to unite sorrow and resistance, to struggle together.

    https://www.bordermemory.org
    #cartographie #visualisation #mémoire #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #frontières #migrations #réfugiés #Balkans #route_des_Balkans #mémorial #mémorial_virtuel #cartographie_narrative

    ping @reka

  • Manifestation Ouvrez les frontières – Menton 16 décembre 2017
    (pour archivage)

    A l’appel du collectif Solidarité Migrants 06 environ 500 personnes venues de toute la France ont manifesté à Menton le 16 décembre 2017, de la gare de #Menton_Garavan au poste frontière.

    Une plaque commémorative a été posée à proximité du poste frontière, en mémoire aux 20 migrants morts en tentant de traverser la frontière.

    https://leparia.fr/manifestation-ouvrez-frontieres-menton-16-decembre-2017

    Plaque que l’on voit aussi dans le film « La Tête haute, au cœur de la vallée de #la_Roya » :
    https://seenthis.net/messages/795726


    https://seenthis.net/messages/758646#message786000

    #mémoriel #Menton #Vintimille #frontière_sud-alpine #migrations #réfugiés #mourir_aux_frontières #plaque #commémoration #plaque_commémorative #morts_aux_frontières #Alpes_Maritimes #mémoire

  • Harqa, ce qui nous consume
    https://www.youtube.com/watch?v=-ex2BycrfE0

    « Harqa », en tunisien, signifie à la fois « fuir clandestinement » et « brûlure ». Ce documentaire explore la manière dont les vivants entretiennent la #mémoire des migrants morts aux frontières, en #France et en Tunisie.

    Des familles et des militants écrivent des #poèmes, organisent des mobilisations et refusent l’oubli. À Zarzis, en Tunisie, un cimetière improvisé accueille les corps de migrants subsahariens échoués sur les plages. D’autres collectent les vêtements rejetés par la mer pour en faire des œuvres artistiques et sensibiliser le public.

    De l’autre côté de la Méditerranée, à Briançon, des militants luttent pour empêcher de nouvelles tragédies en montagne et rendent hommage aux disparus en érigeant des cairns, véritables monuments aux morts des frontières.

    Ces frontières qui séparent. Ces frontières qui tuent. Les mêmes qui nous lient, d’un côté et de l’autre de la Méditerranée.

    À travers ces actes de mémoire, Harqa, ce qui nous consume interroge notre rapport à l’exil, à la souffrance et à la #dignité des #disparus, afin qu’ils ne tombent jamais dans l’oubli.

    Trois images extraites du film :

    #film #film_documentaire #documentaire #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #mourir_en_mer #dignité #poésie #Tunisie #Briançon #commémoraction #mémorial #Zarzis #cimetière #Blessing_Matthew #Prelles

  • #Commémoraction 2025, #Briançon :

    Au nom de quoi ?

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    Publié sur la page FB de Tous Migrants :
    https://www.facebook.com/tousmigrants/posts/pfbid0xL1RrDg6Xt2NELwcgeHmasKY3Cq8nVJFRz2rLpkJFc5pdE6c3W1D5kfamFnBn4Jil

    #commémoration #frontière_sud-alpine #morts_aux_frontières #mourir_aux_frontières #migrations #réfugiés #Hautes-Alpes #ni_oubli_ni_pardon #commémoraction_2025 #refoulements #violence #politiques_migratoires #montagne #maraudes #maraudes_solidaires #traque #solidarité #c'est_vous #réadmission #frontières #dissuasion #mise_en_danger #liberté_de_circulation

    ping @reka @_kg_ @isskein @karine4

  • 02.02.2025 : Na obrežju reke Kolpe našli truplo

    Corps trouvé sur les rives du fleuve Kolpa

    Policisti so bili v nedeljo obveščeni o najdenem truplu na obrežju reke Kolpe pri kraju Pobrežje. Po prvih ocenah zdravnika na kraju najdbe na truplu, ki je bilo v vodi že dlje časa, ni bilo vidnih znakov nasilja. S Policijske uprave Novo mesto so sporočili, da je preiskovalna sodnica odredila sodno obdukcijo, da ugotovijo vzrok smrti.

    S policije so sporočili še, da so pri prenosu trupla pomagali gasilci.

    Policisti in kriminalisti vse okoliščine še preiskujejo in ugotavljajo identiteto pokojnega. O ugotovitvah bodo seznanili pristojno tožilstvo.

    https://n1info.si/novice/crna-kronika/na-obrezju-reke-kolpe-nasli-truplo
    #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #décès #frontière_sud-alpine #Kolpa #Kupa #rivière #Croatie #Slovénie

    ajouté à la métaliste sur les morts à la frontière Croatie-Slovénie :
    https://seenthis.net/messages/811660

    #Pobrežje

  • 25.11.2024 Na obrežju Kolpe našli truplo

    Corps trouvé sur la côte de Kolpa

    Črnomaljski policisti so bili v soboto okoli 8. ure obveščeni, da je občan na območju Učakovcev ob reki Kolpi opazil truplo. Policisti in kriminalisti so opravili ogled in na kraj poklicali gasilce, ki so nudili pomoč pri prenosu trupla. Zdravnik je na kraju ugotovil, da je bilo truplo že dlje časa v vodi, po prvih ugotovitvah pa znakov nasilja ni bilo, odrejena je bila sanitarna obdukcija.

    Kriminalisti nadaljujejo z ugotavljanjem identitete in drugih okoliščin. O ugotovitvah bodo po zaključeni preiskavi seznanili pristojno tožilstvo.

    Nedovoljeni prehodi državne meje

    Policisti so med 22. in 25. novembrom na območju Preloke, Hrasta pri Vinici, Marindola in Miličev prijeli devet državljanov Afganistana, osem državljanov Turčije in pet državljanov Maroka, na območju Metlike pa štiri državljane Iraka in državljana Irana, ki so nedovoljeno vstopili v Slovenijo. Policijski postopki s tujci še potekajo.

    https://www.radio-odeon.com/novice/na-obrezju-kolpe-nasli-truplo
    #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #décès #frontière_sud-alpine #Kolpa #Kupa #rivière #Croatie #Slovénie
    #Učakovci

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    https://seenthis.net/messages/811660

  • 12.03.2022 : Nesrečo, v kateri je umrl migrant, še enajst se jih je poškodovalo, povzročil 24-letnik

    L’accident que le migrant est mort, onze autres blessés, a été causé par un jeune de 24 ans.

    Policija je prijela voznika kombiniranega vozila, ki je povzročil prometno nesrečo s pobegom, v kateri je umrl ilegalni prebežnik.

    Celjski policisti so 12. marca 2022 obravnavali tragično prometno nesrečo, ki se je nekaj čez polnoč zgodila na avtocesti izven naselja Tepanje.

    V prometni nesreči je ena oseba umrla, enajst oseb je bilo poškodovanih.

    Prometno nesrečo je povzročil 24-letni voznik kombiniranega vozila, ki je v vozilu nezakonito prevažal 12 prebežnikov.

    Voznik je med vožnjo v smeri proti Ljubljani zapeljal čez odstavni pas na travnato površino ob desnem smernem vozišču in nato na kovinsko varnostno ograjo, po kateri je vozilo drselo dobrih 30 metrov, nato pa se je večkrat prevrnilo in po trku v žičnato ograjo obstalo pred brežino Dravinje.

    24-letni voznik je po trčenju s kraja nesreče pobegnil, na kraju prometne nesreče pa v vozilu pustil 12 ilegalnih prebežnikov, ne da bi jim nudil potrebno pomoč.

    Eden od njih, njegova identiteta še ni potrjena, je zaradi hudih poškodb umrl na kraju nesreče, državljan Turčije se je v trčenju izredno hudo poškodoval, lažje pa je bilo poškodovanih šest državljanov Indije, trije državljani Turčije in državljan Afganistana.

    Poškodovane so z reševalnimi vozili odpeljali v bolnišnico. Ena oseba je zaradi hudih telesnih poškodb še vedno na zdravljenju, ostali pa so po opravljenih postopkih zaprosili za mednarodno zaščito in so bili nastanjeni v azilni dom.

    Pri zbiranju obvestil je bilo ugotovljeno, da so migranti, udeleženi v prometni nesreči, mejo med Republiko Hrvaško in Republiko Slovenijo peš ilegalno prestopili na območju Ljutomera, kjer so jih v tovorno vozilo sprejeli osumljeni in jih nameravali nezakonito preko ozemlja Slovenije prepeljati v Italijo.

    Po tragični prometni nesreči so policisti nemudoma začeli z intenzivnim zbiranjem obvestil in iskanjem voznika in sodelujočih.

    Celjski kriminalisti so na dan nesreče prostost odvzeli dvema državljanoma Kosova, starima 18 in 21 let, stanujočima na območju Celja, ki sta osumljena kaznivega dejanja prepovedanega prehajanja državne meje ali ozemlja, saj sta sodelovala pri prevozu ilegalnih migrantov, in sicer tako, da sta z osebnim vozilom spremljala kombinirano vozilo, s katerim je voznik prevažal 12 ilegalnih migrantov.

    V nadaljevanju so prostost odvzeli še enemu državljanu Kosova, tudi stanujočemu na območju Celja, staremu 21 let, ki je prav tako sodeloval pri storitvi omenjenega kaznivega dejanja.

    Vse tri so s kazensko ovadbo privedli k preiskovalnemu sodniku, ki jim je odredil pripor.

    Za pobeglega 24-letnega voznika kombiniranega vozila, sicer državljana Severne Makedonije, stanujočega na območju Celja, so razpisali iskanje in ga intenzivno iskali.

    V petek so ga koprski policisti, med izvajanjem aktivnosti obravnavali na železniški postaji v Kopru.

    Ko so videli, da je zanj razpisan ukrep - prijetje s privedbo, so mu odvzeli prostost.

    24-letnika, osumljenega povzročitve prometne nesreče iz malomarnosti, zapustitve poškodovanca v prometni nesreči brez pomoči in prepovedanega prehajanja državne meje ali ozemlja so privedli k preiskovalnemu sodniku, ki mu je odredil pripor.

    Za storjena kazniva dejanja jim grozi od treh do 15 let zapora.

    https://ljubljanainfo.com/novica/kronika/nesreco-v-kateri-je-umrl-migrant-se-enajst-se-jih-je-poskodovalo-povz
    #Tepanje #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #frontière_sud-alpine #Slovénie #Croatie

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  • 03.05.2024 : Na nabrežju Kolpe našli človeško okostje

    Sceau d’état de l’homme trouvé sur le remblai de la rivière Kolpa

    V sredo popoldne so v reki Kolpi, v bližini naselja Gradac, med vejevjem na nabrežju našli zataknjeno človeško okostje, so sporočili policisti PU Novo mesto.

    Okostje so na kopno spravili gasilci, nato so si kraj najdbe ogledali policisti in komisija novomeškega sektorja kriminalistične policije.

    O dogodku so obvestili dežurno državno tožilko in preiskovalno sodnico. Preiskovalna sodnica je odredila sodno obdukcijo, ki so jo 3. maja opravili na inštitutu za sodno medicino v Ljubljani.

    Po prvih ugotovitvah je bilo okostje v vodi že nekaj mesecev, sumljivih okoliščin trenutno ni, identiteta pa še ni znana. Kriminalistična preiskava je v teku.

    https://siol.net/novice/slovenija/na-nabrezju-kolpe-nasli-zataknjeno-clovesko-okostje-633043

    #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #décès #frontière_sud-alpine #Kolpa #Kupa #rivière #Croatie #Slovénie
    #Gradac

  • autour du 12.08.2019 Po smrti migranta v Kopru, še smrt migranta v Trstu

    Après la mort d’un migrant à #Koper, le décès d’un migrant à Trieste

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    un Pakistanais de 34 ans, emprisonné pour avoir traversé illégalement la frontière entre la Slovénie et la Croatie, est mort dans l’administration pénitentiaire de Koper.

    Slab teden nazaj je v Zavodu za prestajanje kazni zapora Koper umrl pripornik,34. letni Pakistanec, zaprt zaradi ilegalnega prečkanja slovensko-hrvaške meje.

    V tem tednu pa je v zaporu v Trstu umrl tudi 20. letni migrant, Iračan.

    Obravnava smrti doma in pri sosedih

    Po smrti migranta v slovenskem zaporu so vodilni pohiteli z napovedjo ustanavljanja preiskovalne komisije. Ta naj bi preverila, ali je bila smrt migranta v zaporu res naravna, ali mu je do bridkega konca kdo pomagal.

    Mnogi so ob novici hiteli s kazanjem prstov in metanjem odgovornosti na obmejne policiste, ki naj bi preminulega migranta preveč grobo obravnavali med ilegalnim vstopom v državo. Odgovornost za smrt migranta, če je ta sploh prisotna pri slovenskih obmejnih policistih, se bo tako ugotavljala v naslednjih tednih in mesecih.

    V tem tednu pa je v zamejstvu, natančneje v tržaškem zaporu umrl 20. letni iraški migrant. Med pregledom zapora so odgovorni sklenili, da so italijanski zapori prezasedeni, kjer večino prezasedenosti zaporov predstavljajo tujci. Zapori niso opremljeni s hladilnimi sistemi, zato je posebno v poletnih mesecih stanje v zaporih za zapornike vremensko obremenilno. Še zadnji faktor, ki so mu odgovorni pripisali za smrt migranta pa je bil, da zaporniki nimajo ustreznega zdravniškega nadzora. Predvsem zapornike z mentalnimi problemi se odriva na rob, zapira v samice in se jim ne nameni ustrezne strokovne pomoči za rehabilitacijo.

    Lastno izzivanje usode

    Večina migrantov se na pot proti Evropi odpravi v želji po boljšem življenju, ne zaradi bega pred vojno. Države tretjega sveta, od koder večina teh migrantov izvira, že prvotno nimajo zdravstvenega sistema, primerljivega s Slovenijo, ali celo Evropo. Ravno s povečanim prihodom migrantov v Evropo, predvsem v Nemčijo, so zdravstveni delavci zabeležili občutno povečanje bolezni in bolezenskih stanj, značilnih za države manj razvitega sveta.

    Migranti na svojem osvajalnem pohodu proti zahodu prepešačijo na tisoče kilometrov, po več tednov kampirajo v posameznih državah, v neustreznih razmerah, z neustrezno prehrano. Ta potovanja pa za človeško telo predstavljajo izjemne napore, ki skupaj z neustrezno zdravstveno preventivo v izvornih državah, med migranti terjajo tudi človeške žrtve.

    Nedovoljeno karavansko prehajanje državnih meja nedokumentiranih tujcev, tako ne ogroža samo varnosti posameznih držav, čez katere migranti prehajajo, pač pa tak način potovanja predstavlja tudi izjemne napore za migrante same in za njihovo zdravje.

    https://primorska24.si/po-smrti-migranta-v-kopru-se-smrt-migranta-v-trstu

    #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #décès #frontière_sud-alpine #Croatie #Slovénie #détention_administrative #rétention

  • 14.11.2023 Muškarac koji je u nedjelju pronađen mrtav u rijeci Kupi kod Žakanja je migrant, načelnik Jurkaš : Troškove pogreba snosit će Općina
    L’homme qui a été retrouvé mort dans la rivière Kupa près de ’akanje le dimanche est un migrant, le maire Jurka’ : Les frais des funérailles seront pris en charge par la municipalité.

    Općinu zakonski obvezuje trošak sahrane pokojnika, pošto je tijelo pronađeno na njezinom području

    Provedenim kriminalističkim istraživanjem utvrđeno je da je muškarac koji je pronađen u nedjelju u rijeci Kupi na području Pravutine u općini Žakanje migrant. Potvrdio je to za KAportal načelnik općine Žakanje Danijel Jurkaš.

    Podsjetimo kako je u ponedjeljak ujutro policija izvijestila da je na mjestu događaja proveden policijski očevid, a na terenu je bio i HGSS. Naložena je bila i obdukcija tijela nesretnog muškaraca radi utvrđivanja točnog uzroka smrti i identiteta osobe.

    Općinu zakonski obvezuje trošak sahrane pokojnika, pošto je tijelo pronađeno na njezinom području. Refundaciju troškova pogreba od države, jedinice lokalne samouprave ne dobivaju. U slučaju Općine Žakanje, to i nije takav problem, jer kako nam kaže načelnik Jurkaš, do sada nisu imali ovakvih slučajeva.

    https://kaportal.net.hr/zupanija/opcine-karlovacke-zupanije/178191/muskarac-koji-je-u-nedjelju-pronadjen-mrtav-u-rijeci-kupi-kod-zakanja-j

    #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #décès #frontière_sud-alpine #Kolpa #Kupa #rivière #Croatie #Slovénie #Pravutina #Žakanje

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  • 31.12.2023 : Iz Kolpe izvlekli truplo, ugotavljajo identiteto

    Un cadavre sorti de la rivière Kolpa, ils découvrent leur identité

    Truplo, ki so ga v nedeljo izvlekli iz Kolpe, je bilo v reki že dlje časa. Identiteto pokojne osebe še ugotavljajo.

    Kot smo že poročali, so novomeški policisti v nedeljo malo po 13. uri prejeli prijavo, da je na območju Primostka, naselja v občini Metlika, občan v Kolpi opazil truplo.

    Da so truplo, ki je bilo v vodi že dlje časa, na obrežje izvlekli gasilci, so danes potrdili novomeški policisti. Pojasnili so, da je zdravnica na kraju odredila izvedbo sanitarne obdukcije, na podlagi katere bo znan vzrok smrt. Ogled kraja so opravili novomeški kriminalisti, ki nadaljujejo z ugotavljanjem vseh okoliščin in izvajajo aktivnosti za ugotavljanje identitete pokojnega moškega.

    https://svet24.si/clanek/novice/slovenija/659581726dd83/iz-kolpe-izvlekli-truplo-ugotavljajo-identiteto

    #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #décès #frontière_sud-alpine #Kolpa #Kupa #rivière #Croatie #Slovénie

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  • 06.07.2024 : V Kolpi našli truplo
    Corps trouvé à Kolpa

    V reki Kolpi pri naselju #Žuniči v občini #Črnomelj so mimoidoči okoli 15.30 opazili truplo. Do brežine, kjer so ga prevzele pristojne službe, so ga prepeljali črnomaljski gasilci.

    https://siol.net/novice/slovenija/v-kolpi-nasli-truplo-638541
    #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #décès #frontière_sud-alpine #Kolpa #Kupa #rivière #Croatie #Slovénie

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    ajouté à la métaliste des personnes décédées à la frontière Croatie-Slovénie :
    https://seenthis.net/messages/811660

  • Sur les routes de l’exil : celles et ceux qui veillent aux frontières

    Aujourd’hui, rencontre avec celles et ceux qui luttent contre l’oubli et le déni des naufragés aux frontières. Ces activistes de l’ombre ne disposent pas de grands moyens : un téléphone, un ordinateur, et surtout une humanité précieuse. Pour en parler, nous recevons #Taina_Tervonen et #Marie_Cosnay.

    Des livres et de l’exil cette semaine dans votre Book Club. Pour le quatrième temps de notre série, la parole est aux #veilleurs. Ces femmes et ces hommes qui, depuis chez eux, en France, en Espagne au Sénégal, profitant de ce que les nouvelles technologies démultiplient les connexions et les présences, donnent la météo à celles et ceux qui veulent prendre la mer pour quitter leur pays, suivent les bateaux, appellent parfois les secours, restent au bout du fil pendant la traversée, aident à chercher les disparus, consignent les morts, diffusent les photos des passeurs escrocs, poursuivent les récits. Taina Tervonen les appellent « Les #veilleurs », parmi eux se trouvent l’autrice Marie Cosnay. Toutes les deux sont les invités de votre Book Club pour le livre qui fait entendre leurs mots. Le livre de Taina Tervonen Les veilleurs a paru aux éditions Marchialy.

    Le chaos de la reconnaissance des corps qui rend fou

    Maries Cosnay, écrivaine et militante pour le droits des migrants :"Les #corps arrivent et quand ils arrivent, car beaucoup n’arrivent pas, mais quelques corps arrivent du côté espagnol et il n’y a pas de protocole, en tout cas pas de protocole connu, afin qu’ils soient identifiés et rapatriés ou enterrés. Donc, cela donne lieu à une sorte de #chaos, parce qu’être à cet endroit où la vie et la mort sont prononcées, ou peuvent être prononcées rend tout le monde fou. S’il n’y a pas de règles, s’il n’y a pas de protocoles, c’est du cas par cas, et c’est du chaos. La #mort, qui est notre lot à tous, nous rend fous si elle n’est pas cadrée par un #enterrement, par des #obsèques, par un #rite, ou par un #deuil."

    https://www.radiofrance.fr/franceculture/podcasts/le-book-club/sur-les-routes-de-l-exil-celles-et-ceux-qui-veillent-aux-frontieres-2041
    #migrations #réfugiés #identification #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #livre #protocole
    #audio #podcast
    ping @6donie @isskein

    • Sur les routes de l’exil : celles et ceux qui veillent aux frontières

      Des résistants de l’ombre œuvrent pour plus d’humanité sur les routes maritimes de l’exil

      Les veilleurs peuvent donner la météo marine pour empêcher des naufrages, échanger avec les personnes en exil, alerter les gardes-côtes ou, bien trop souvent, accompagner les proches dans la recherche d’un disparu. Leurs gestes sont urgents, méthodiques et quotidiens. À cinq, ils forment un réseau informel qui porte secours aux personnes déterminées à tenter la traversée vers l’Europe.

      À travers leurs voix, Taina Tervonen se fait l’écho de ce dont ils sont témoins : des hommes, des femmes, des enfants disparaissent sans laisser de traces, dans l’indifférence totale. Alors que la presse se désintéresse du sujet et que les États ferment les yeux, elle livre un récit nécessaire pour attirer l’attention sur l’ampleur de la catastrophe en cours à nos frontières. Les Veilleurs sont les portraits de ces citoyens porteurs d’espoir qui agissent et documentent ce que personne ne veut voir.

      https://www.editions-marchialy.fr/livre/les-veilleurs
      #disparus

  • #Sénégal : #cérémonie à #Cayar en #hommage aux migrants #disparus en mer

    Se battre pour ne pas oublier les nombreux Africains et Africaines morts en tentant de rejoindre l’Europe par l’océan. C’est l’objectif de l’association sénégalaise #Boza_Fii qui milite aussi pour la libre circulation pour tous. À Cayar (à environ 60 km de Dakar), lieu de départ de nombreux candidats à l’immigration clandestine, les militants ont organisé, samedi 8 février, une #commémoration. Des prises de parole, des projections et une veillée ont eu lieu.

    #Un_nom_pour_chacun… migrer pour vivre, pas pour mourir… peut-on lire sur des bannières de l’association sénégalaise Boza Fii. Samedi 8 février, une commémoration en hommage aux migrants disparus en mer a été organisée par l’organisation à Cayar, ville à environ 60 km de Dakar, connue pour être un lieu de départ des canots vers les #Canaries espagnoles.

    Assis sur des chaises en plastique, plusieurs dizaines de curieux suivent avec attention des prises de parole sur la migration.

    Des personnes qui ont perdu des proches en mer sont venues à cette commémoration. Le fils d’Aminata Mboye a disparu en 2020 : « Mon garçon avait 19 ans. Il avait toute sa vie devant lui. J’avais des rêves pour lui, et un beau jour il est parti, comme ça. Je n’en savais rien. C’est dur. »

    Ils sont nombreux dans le public à avoir tenté de rejoindre l’Europe par l’océan ou le désert, comme Saïd, 45 ans : « Dans la pirogue, tu vois de tout. Tu vois des gens qui ne peuvent même pas se tenir. Tu vois des gens qui ne peuvent même pas manger. Tu dois aider ces gens, sinon ils vont mourir avant qu’on atteigne les Canaries. Le matin, quand on a atteint les îles espagnoles, mon propre frère est décédé dans la pirogue. On ne sait pas ce qui l’a tué ». Depuis, malgré le traumatisme, il a retenté de rejoindre l’Europe à trois reprises.

    Boza Fii et ses militants demandent la liberté de circuler et dénoncent des difficultés pour obtenir les visas qui poussent les jeunes vers les pirogues.

    Mbaye est aussi un migrant de retour : « Parfois, ils te livrent un dossier, mais on ne te rembourse pas ton argent et ça, ce n’est pas normal. Si on veut aller en Europe, on nous demande un visa… C’est donc la souffrance, quoi… ».

    Plus de 10 000 migrants sont morts en essayant de rejoindre l’Espagne, en 2024, selon l’ONG Caminando Fronteras.

    https://www.infomigrants.net/fr/post/62732/senegal--ceremonie-a-cayar-en-hommage-aux-migrants-disparus-en-mer
    #migrations #réfugiés #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières
    ping @6donie

  • Soutien de la société civile aux familles de personnes migrantes décédées ou portées disparues

    La carte ci-dessous est une représentation visuelle des organisations et institutions travaillant sur les questions liées à la disparition des migrant.e.s dans l’espace euro-méditerranéen. Elle présente le type d’accompagnement proposé par les différents acteurs et actrices afin de faciliter la #recherche et l’#identification des personnes disparues en migration pour les #familles, les proches et les acteurs de la #société_civile. Cette carte a pour vocation de faciliter la #coordination et le partage d’expériences entre les différents intervenants et de renforcer les actions de plaidoyer.

    En cliquant sur le nom de l’organisation ou des personnes qui travaillent de façon indépendante, vous aurez les coordonnées et le type d’accompagnement proposé. Nous avons l’objectif de développer cette carte continuellement :

    – Les informations complètes sont en bleu.
    – Les informations en attente de mise à jour sont en jaune.
    - Les informations en rouge concernent les organisations qui ont suspendu leurs activités à cause du rétrécissement de l’espace civique.

    https://euromedrights.org/fr/publication/soutien-de-la-societe-civile-aux-familles-de-personnes-migrantes-dece

    #cartograhie #visualisation #disparus #migrations #réfugiés #décès #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #base_de_données #soutiens

    ping @6donie @karine4

  • Evros/Meriç river : a century of #border_design

    The border that separates Greece from Turkey along the Evros/Meriç river was first drawn a century ago. The 1923 Lausanne Peace Treaty defined it as the median line between the river banks, and a multilateral demarcation committee set out to plot its precise course. By January 1926, the committee had drawn the border line, and explained its process in a document that became known as the ‘Athens Protocol’. According to the committee, the border should not follow the changes of the river’s route, but instead be forever fixed to its 1926 course.

    A century later, the river is a hotspot for illegal crossings of refugees and migrants into Europe, as well as a laboratory for border defence technologies at the continent’s frontier. Meanwhile, the course of the river has changed over the century. Islands have disappeared and formed, and riverbanks have shifted. Parcels of Turkish land now sit on the river’s western bank, and Greek land on the east: for people wishing to cross into Europe, there are two borders at the Evros/Meriç today. The space between the 1926 border line and the watery border formed by the river’s course today is a space of exception. In those 9404 hectares, both states weaponise territorial ambiguity to violate the rights of asylum seekers with impunity.

    Within that space, migrants and refugees are hunted, detained, tortured, ‘pushed back’ across the river by border guards, or abandoned on islets for days, even weeks. A military buffer zone, dotted with guard stations, watchtowers and fences, runs along both banks of the river, excluding monitors, researchers, and medical professionals. Survivors of ‘pushbacks’ describe having their phones, documents, and possessions confiscated and often thrown into the river, ensuring that little documentation of this lethal border zone escapes to the outside world.

    The platform works across these two distinct but overlapping time-scales to map the gradual construction of the Evros/Meriç as a zone of border death.

    https://forensic-architecture.org/investigation/the-evros-meric-river-a-century-of-border-design

    La plateforme :


    https://evros.counter-investigations.org

    #Evros #frontières #Grèce #Turquie #histoire #architecture_forensique #migrations #frontières_terrestres #cartographie #visualisation #infrastructure #frontières_mobiles #refoulements #push-backs #violence #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #décès

  • #Calais. Un petit groupe de gens décide de transformer ces #rochers insultants en lieu de #mémoire pour les 89 personnes décédées en 2024 à la #frontière. Cette action veut rendre visibles ceux que la ville cherche à rendre invisibles. Réinvestir ces #déserts de caillasses qui coûtent cher. Détourner, dénoncer, commémorer.


    https://mastodon.social/@fanlab/113857726126616879
    #pierres #mémoriel #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #migrations #décès #commémoration #France

    ping @reka @karine4

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    Ajouté à la métaliste sur le mobilier anti-urbain :
    https://seenthis.net/messages/732278

  • L’Union européenne épinglée pour sa politique de « #dissuasion_mortelle » en matière d’immigration et d’asile

    Pour l’association #Human_Rights_Watch, qui vient de publier son #rapport annuel, le monde a échoué à faire respecter les droits humains en 2024. Y compris les démocraties.

    Le ton de Tirana Hassan est cinglant quand elle introduit le rapport annuel de l’association Human Rights Watch (HRW), dont elle est la directrice exécutive. « Les gouvernements du monde entier sont appelés à démontrer leur engagement en faveur des droits humains, de la démocratie et de l’action humanitaire. Nombreux sont ceux qui ont échoué à ce test. » Le verdict, sans appel, est annoncé d’emblée pour la centaine de pays analysés dans le compte rendu de 500 pages paru ce jeudi.

    « Les démocraties libérales ne sont pas toujours des défenseurs fiables des #droits_humains » (Tirana Hassan, directrice exécutive de Human Rights Watch)

    Les pays européens n’y échappent pas (la Belgique non plus, bien qu’aucun chapitre ne lui soit dédié). En effet, « l’année écoulée a une fois de plus mis en lumière une réalité souvent ignorée, poursuit Tirana Hassan. Les démocraties libérales ne sont pas toujours des défenseurs fiables des droits humains, que ce soit dans leur pays ou à l’étranger. » Beaucoup d’États membres sont pointés durement dans le rapport : France, Allemagne, Italie, Espagne, Grèce, Hongrie, Pologne…

    Une grande partie du chapitre sur l’#Union_européenne (#UE) se penche sur sa #politique_migratoire. « Il existe un fossé entre la #rhétorique de l’Union européenne sur les droits humains et les lois et #pratiques souvent inadéquates, et parfois abusives, des États membres », peut-on lire dans le rapport. L’année 2024 a en effet été marquée par l’entrée en vigueur du #Pacte_sur_la_migration_et_l'asile, qui sera pleinement applicable à partir de juin 2026. #HRW cible, entre autres, le mécanisme de #relocalisation – ou #délocalisation – dans un pays tiers des migrants pour soulager un État membre sous pression.

    #Traitement_inhumain des migrants

    Pour l’association, une telle mesure « encourage les États membres à renvoyer les personnes vers des pays de transit situés en dehors de l’UE, où elles risquent d’être victimes d’abus ou d’être refoulées en chaîne ». Le rapport explique que des « atrocités [sont] commises à grande échelle contre les migrants en Libye » (détentions arbitraires, torture, travail forcé), que les enfants réfugiés n’ont pas accès aux écoles publiques en Égypte et que des « expulsions collectives illégales et abusives de centaines de migrants » sont opérées par la Tunisie aux frontières algériennes et libyennes.

    HRW accuse l’UE de s’être « largement abstenue de dénoncer les violations des droits des migrants dans [ces] pays avec lesquels elle a conclu [des] #partenariats » pour contrôler le flux des migrants. Le tout avec la #complicité de #Frontex, l’Agence européenne de surveillance des frontières, qui est également épinglée dans le rapport. Cette dernière s’est félicitée mardi d’avoir enregistré une baisse de 38 % des franchissements irréguliers des frontières en 2024 (soit 239 000 entrées, le niveau le plus bas depuis 2021) « malgré une pression migratoire persistante ». HRW estime que c’est « avec le soutien des avions de Frontex » que l’Italie et Malte (pour ne citer que ces deux pays) ont réussi, en coopérant avec les forces libyennes, à intercepter et renvoyer des bateaux de migrants. En d’autres termes, à mettre en place une stratégie de #refoulement illégal, car contraire au droit international et à la convention de Genève relative au statut des réfugiés.

    « Dissuasion mortelle »

    Benjamin Ward, directeur européen de HRW, estime que « les migrants, les demandeurs d’asile et les réfugiés sont confrontés à la #violence […] et même à la #mort en raison de l’accent mis par l’UE sur les politiques de dissuasion et d’#externalisation ». Le rapport dénonce une politique migratoire européenne « de plus en plus axée sur la dissuasion mortelle ». L’association s’inquiète du manque d’enquêtes appropriées et indépendantes sur la #non-assistance aux migrants en détresse, les #mauvais_traitements et les #abus constatés en #Méditerranée. Elle dénonce par exemple le verdict d’un tribunal grec qui, en mai dernier, a acquitté, pour défaut de compétence, neuf personnes accusées d’avoir provoqué en 2023 le naufrage d’un navire transportant 750 migrants, qui a pourtant fait des centaines de morts.

    Le 7 janvier, la Cour européenne des droits de l’Homme a condamné pour la première fois la Grèce à indemniser une demandeuse d’asile d’un refoulement illégal vers la Turquie

    Notons néanmoins que le 7 janvier, la #Cour_européenne_des_droits_de_l'Homme (#CEDH), elle, a condamné pour la première fois la Grèce à indemniser d’une somme de 20 000 euros une demandeuse d’asile d’un refoulement illégal vers la Turquie. La Hongrie a également été condamnée par la CEDH en juin, souligne le rapport. Elle était accusée d’avoir illégalement détenu et affamé des demandeurs d’asile, dont un enfant de cinq ans, en 2017 et 2019, dans la zone de transit mise en place à la frontière serbe. La #Cour_de_justice_de_l'Union européenne, pour sa part, l’a condamnée à payer une amende de 200 millions d’euros pour les restrictions qu’elle continue d’imposer au droit d’asile, devenu pratiquement impossible à obtenir à cause d’une loi de 2020.

    La #justice, solide rempart

    Les tribunaux italiens, eux aussi, remettent en question la gestion migratoire de Rome, qui externalise le contrôle des migrations vers la #Libye. HRW évoque par exemple la condamnation de deux capitaines, l’un par la Cour de cassation italienne (la plus haute juridiction pénale), l’autre par un tribunal civil de Rome, pour avoir chacun renvoyé une centaine de personnes en Libye. L’un d’eux doit, avec les autorités italiennes, octroyer une indemnisation financière aux victimes qui avaient porté l’affaire en justice.

    Les Nations unies se sont assurés que l’Italie va évacuer 1 500 personnes depuis la Libye d’ici à 2026

    Des juges italiens ont également estimé illégale la détention de deux groupes d’hommes secourus en mer par l’Italie et envoyés en Albanie. Depuis, ces hommes ont été transférés en Italie. L’Agence des Nations unies pour les réfugiés (UNHCR) s’est également assurée que l’Italie va évacuer ou réinstaller 1 500 personnes, cette fois-ci depuis la Libye, d’ici à 2026.

    Protection des droits ici et ailleurs

    La justice ne laisse donc pas tout passer. Mais est-elle suffisante toute seule ? « Les dirigeants de l’UE doivent abandonner ces stratégies néfastes […] et créer des itinéraires sûrs et légaux pour les personnes en quête d’asile et de sécurité, insiste Benjamin Ward. À l’heure où une grande partie du monde est en crise, la nécessité d’un leadership fondé sur les droits humains en Europe est plus grande que jamais. »

    « Lorsque les droits sont protégés, l’humanité s’épanouit » (Tirana Hassan, directrice exécutive de Human Rights Watch)

    Face à ce constat affligeant, Iskra Kirova, directrice du plaidoyer auprès de la division européenne de HRW, appelle les citoyens européens à se rappeler de leurs valeurs, « à savoir la protection des droits humains et le #droit_international. Il existe de nombreuses informations erronées sur les personnes migrantes, colportées à des fins politiques pour susciter de la #peur. Nous ne devons pas nous laisser induire en erreur. Les personnes qui méritent une protection devraient se voir offrir cette option. C’est la seule chose humaine à faire. Je pense que la plupart des Européens seront d’accord avec cela ».

    Tirana Hassan conclut le message de HRW en affirmant que « la tâche qui nous attend est claire : les gouvernements ont la responsabilité de s’opposer aux efforts qui font reculer [les droits humains]. Lorsque les droits sont protégés, l’humanité s’épanouit ».

    https://www.lalibre.be/international/europe/2025/01/16/lunion-europeenne-epinglee-pour-sa-politique-de-dissuasion-mortelle-en-matie
    #dissuasion #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #migrations #réfugiés #frontières #dissuasion_meurtrière

    ping @karine4

    • Union européenne. Événements de 2024

      Il existe un fossé entre le discours de l’Union européenne sur les droits humains et les lois et pratiques souvent inadéquates et parfois abusives de ses États membres. Ce fossé est particulièrement marqué s’agissant de politiques de migration et d’asile, de lutte contre le racisme et de protection de l’État de droit.
      Migrants, réfugiés et demandeurs d’asile

      La politique de l’UE en matière de migration et d’asile se concentre de plus en plus sur une dissuasion meurtrière, comme l’illustrent en 2024 de nouvelles règles qui portent gravement atteinte aux droits des migrants et des demandeurs d’asile arrivant aux frontières de l’UE ainsi que des mesures pour intensifier la délocalisation des responsabilités vers des pays extérieurs à l’UE.

      Le Pacte de l’UE sur la migration et l’asile, adopté en mai, comprend des dispositions qui, une fois mises en œuvre, restreindront considérablement les droits. Les nouvelles règles rendront plus difficile le dépôt d’une demande d’asile et permettront aux gouvernements de prendre plus facilement des décisions hâtives sur les demandes d’asile. Elles augmenteront également le nombre de personnes détenues aux frontières de l’UE. Les pays de l’UE pourront refuser le droit de demander l’asile dans des situations vaguement définies d’« afflux massif » ou d’« instrumentalisation » de la migration par des pays tiers. Ces changements encouragent les États membres de l’UE à renvoyer les personnes vers des pays de transit situés hors de l’UE, où elles risquent d’être victimes d’abus ou de refoulements en chaîne. Le pacte ne contribue guère à améliorer le partage des responsabilités entre les pays de l’UE. En octobre, 17 États membres de l’UE ont signé un document informel appelant à une nouvelle proposition législative visant à accroître les retours.

      En 2024, l’UE a annoncé de nouveaux partenariats migratoires avec l’Égypte et la Mauritanie et a augmenté le financement de la gestion des frontières pour ces deux pays ainsi que pour le Liban, faisant suite à un accord avec la Tunisie en 2023 et à un soutien continu au contrôle des migrations pour les autorités libyennes et marocaines, sans véritables garanties en matière de droits humains. L’UE a poursuivi ces partenariats malgré les atrocités généralisées contre les migrants et les réfugiés en Libye, ainsi que les abus et le manque de protection auxquels sont confrontés les migrants, les demandeurs d’asile et les réfugiés au Liban, en Tunisie, en Égypte, en Mauritanie, et au Maroc. L’UE a largement omis de dénoncer les violations des droits des migrants dans les pays avec lesquels elle a conclu de tels partenariats.

      L’Italie et Malte, avec l’appui des avions de Frontex, ont continué de faciliter les interceptions d’embarcations transportant des migrants et des réfugiés par les forces libyennes, et leur renvoi, au risque de graves abus. Avec le soutien de la Commission européenne, la Tunisie a déclaré en juin une zone de Recherche et de Sauvetage, qui risque d’accroître les interceptions et les renvois vers des zones d’abus en Tunisie au lieu d’améliorer la protection de la vie et la sécurité en mer.

      L’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne (FRA) a constaté que les violations généralisées des droits aux frontières de l’UE (absence d’assistance aux migrants en détresse, mauvais traitements et abus) ne font pas l’objet d’enquêtes appropriées. L’agence a appelé à une surveillance rigoureuse aux frontières et à des mécanismes de responsabilisation plus solides. La Médiatrice européenne a déclaré que Frontex avait besoin de directives claires pour évaluer les urgences maritimes et émettre des appels de détresse pour les bateaux en difficulté, et elle a appelé à la création d’une commission d’enquête indépendante sur les décès en mer Méditerranée. En octobre, des dirigeants de l’UE ont exprimé leur soutien à la Pologne après qu’elle a annoncé qu’elle suspendrait l’accès à l’asile à la frontière biélorusse, une décision qui pourrait enfreindre le droit international et européen.

      De nombreux pays de l’UE ont exprimé leur intérêt pour des mesures visant à délocaliser la responsabilité des demandeurs d’asile ou ont approuvé ces mesures. En octobre et novembre, l’Italie a transféré les deux premiers groupes vers l’Albanie dans le cadre d’un accord en vertu duquel les hommes originaires de pays considérés comme « sûrs » et secourus ou interceptés en mer par l’Italie sont emmenés en Albanie pour le traitement de leurs demandes d’asile. L’avenir de cet accord est incertain après qu’un tribunal italien a ordonné la libération des deux groupes parce que leurs pays d’origine ne peuvent pas être catégoriquement considérés comme sûrs et a renvoyé la question à la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE). La CJUE avait statué début octobre qu’un pays ne peut pas être considéré comme sûr s’il existe des exceptions.

      En septembre, le commissaire allemand aux migrations a suggéré que l’Allemagne pourrait envoyer certaines personnes au Rwanda, tandis que le ministre danois de l’immigration s’est rendu en Australie et à Nauru, également en septembre, pour en savoir plus sur la politique australienne abusive de traitement des demandes d’asile « offshore ». En mai, 15 États membres de l’UE ont demandé à la Commission européenne d’étudier les moyens de transférer le traitement des demandes d’asile hors de l’UE, notamment en facilitant l’envoi de personnes vers des « pays tiers sûrs ».

      Les statistiques révèlent un changement des routes migratoires, avec une augmentation significative des arrivées aux îles Canaries espagnoles ainsi qu’aux frontières terrestres de l’est de l’UE et une baisse des traversées en Méditerranée et dans les Balkans occidentaux. Au cours des neuf premiers mois de 2024, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) a recensé au moins 1 452 personnes qui ont disparu ou sont décédées en mer Méditerranée et plus de 700 sur la route de l’Atlantique vers les Canaries.
      Discrimination et intolérance

      En 2024, les gouvernements européens ont exprimé leur inquiétude face à la montée des partis d’extrême droite — bien que les partis traditionnels ont imité leurs politiques et leur discours— ainsi qu’à l’augmentation des niveaux de discrimination raciale, de xénophobie et d’intolérance qui y est associée. L’environnement politique à l’approche des élections européennes de juin a vu une banalisation accrue des propos racistes, islamophobes, anti-migrants et d’extrême droite.

      Cela s’est produit alors que les conséquences de l’attaque menée par le Hamas en Israël le 7 octobre 2023 et les hostilités qui ont suivi entre Israël et les forces armées palestiniennes ont conduit à une « montée alarmante » en Europe de la haine contre les Juifs et contre les Musulmans et les personnes perçues comme telles.

      En juillet, l’Agence des droits fondamentaux de l’Union européenne (FRA) a publié sa troisième enquête sur la discrimination et les crimes haineux contre les Juifs dans l’UE, qui date d’avant le 7 octobre. Elle illustre les expériences et les perceptions des personnes juives concernant les « niveaux élevés d’antisémitisme » en Europe.

      En octobre, la FRA a publié « Être musulman dans l’UE », un rapport basé sur une enquête menée dans 13 pays de l’UE auprès des musulmans sur leur expérience de discrimination, notamment de crimes haineux et de mauvais traitements infligés par la police. Près de la moitié des personnes interrogées ont déclaré avoir été victimes de racisme.

      En 2024, le Parlement européen, le Conseil de l’Europe et sa Commission européenne contre le racisme et l’intolérance ont ajouté leur voix aux préoccupations internationales concernant la montée de la haine antisémite et antimusulmane. En octobre, le Conseil de l’UE a adopté une déclaration sur la promotion de la vie juive et la lutte contre l’antisémitisme, soulignant l’importance de l’éducation et de la protection des victimes de toutes les formes d’antisémitisme, de racisme et d’autres formes de haine.

      Le rapport annuel 2024 de la FRA a constaté que l’intolérance générale « s’accroît dans toute l’Europe, touchant de nombreux groupes, notamment les musulmans, les personnes d’origine africaine, les Roms et les migrants », notant que « la désinformation et les plateformes en ligne ont amplifié les comportements racistes et la polarisation des attitudes. » Une enquête de la FRA a révélé qu’une personne LGBT sur trois a indiqué avoir été victime de discrimination, tandis qu’ILGA-Europe a noté une hausse des discours anti-LGBT à l’approche des élections à travers l’Europe.

      L’UE continue de manquer d’une stratégie spécifique en matière d’égalité des âges pour lutter contre la discrimination fondée sur l’âge.

      En mars, le Conseil de l’Europe, qui regroupe tous les États de l’UE, a adopté une Stratégie pour l’égalité des genres pour 2024-2029, portant notamment sur la violence à l’égard des femmes et des filles, l’égalité d’accès à la justice et leur participation à la vie politique, publique, sociale et économique.

      En mai, l’Union européenne a adopté une directive sur la lutte contre la violence à l’égard des femmes et la violence domestique. Cette directive prévoit des mesures visant à prévenir, protéger et améliorer l’accès à la justice des victimes de violences faites aux femmes, mais elle n’adopte pas de définition du viol fondée sur le consentement au niveau de l’Union européenne. Elle ne reconnaît pas non plus la stérilisation forcée comme un crime. La stérilisation forcée touche de manière disproportionnée les femmes et les filles handicapées et reste légale dans au moins 12 États membres de l’UE, dont la Bulgarie, le Danemark et le Portugal.

      En mai, le Conseil de l’Union européenne a adopté une nouvelle directive établissant des normes minimales pour améliorer la mise en œuvre par les États membres des lois anti-discrimination nationales et européennes.

      En septembre, la Commission européenne a présenté son rapport sur la mise en œuvre du Plan d’action de l’UE contre le racisme 2020-2025. Selon la Commission, 11 États membres de l’UE ont adopté des plans d’action nationaux spécifiques contre le racisme, mais des défis subsistent même dans ces États en raison du manque de fonds affectés à la mise en œuvre et de l’absence de ventilation des données par origine raciale et ethnique permettant d’éclairer les politiques.

      En juillet, Ursula von der Leyen, présidente reconduite de la Commission européenne, a annoncé qu’une nouvelle stratégie de lutte contre le racisme serait élaborée pour le mandat 2024-2029 de la Commission. En septembre, elle a également annoncé que les travaux sur l’égalité et la non-discrimination seraient intégrés au mandat du Commissaire chargé de la préparation et de la gestion des crises — un recul étant donné que l’égalité bénéficiait auparavant d’un commissaire dédié. En décembre, Ursula von der Leyen a reclassé les coordinateurs sur l’antisémitisme et la haine antimusulmane, en leur donnant un accès direct au bureau du président de la Commission, mais a négligé de faire de même pour le coordinateur de la lutte contre le racisme.
      Pauvreté et inégalité

      Les données de l’UE de juin 2024 ont montré que 94,6 millions de personnes (21,4 % de la population) étaient « menacées de pauvreté ou d’exclusion sociale » en 2023, dont 29,3 millions ont connu de graves privations matérielles ou sociales. Les femmes restent touchées de manière disproportionnée.

      Les taux de pauvreté et d’exclusion sociale en Roumanie et en Bulgarie, les deux États de l’UE les plus touchés, ont dépassé 30 %, et ces taux sont restés supérieurs à 25 % en Grèce, en Espagne et en Lettonie, les trois autres États les plus touchés.

      En août, alors que les prix de l’énergie ont chuté, atténuant ainsi la crise du coût de la vie, l’inflation moyenne à l’échelle de l’UE est tombée à 2,2 %.

      Les gouvernements européens et les autorités intergouvernementales ont réitéré publiquement leur engagement en faveur d’une meilleure mise en œuvre et réalisation des « droits sociaux », notamment les droits protégés par la Charte sociale européenne du Conseil de l’Europe dans la déclaration de Vilnius en février, et les questions relevant du Socle européen des droits sociaux de l’UE dans la déclaration de La Hulpe en avril.

      Les résultats d’une enquête menée à l’échelle de l’UE et publiée en avril ont montré que 88 % des Européens considèrent que les droits sociaux, tels qu’un niveau de vie, des conditions de travail et des soins de santé adéquats, sont importants.

      En janvier, la Commission européenne a publié son cadre de suivi de la Garantie européenne pour l’enfance. Cet instrument politique européen de 2021, axé sur la lutte contre la pauvreté infantile, exige des États qu’ils garantissent d’ici 2030 un accès gratuit à l’éducation et à l’accueil de la petite enfance, à un repas sain gratuit chaque jour d’école, aux soins de santé et au logement pour tous les enfants confrontés à l’exclusion sociale ou à d’autres désavantages. Les organisations de défense des droits de l’enfant ont attiré l’attention sur l’ampleur du défi, ont noté une mise en œuvre et un suivi inégaux des plans nationaux par les gouvernements et ont appelé à une meilleure collecte de données.

      Une évaluation commandée par l’UNICEF en 2024 portant sur deux décennies de stratégies européennes d’inclusion des Roms et de droits de l’enfant a appelé les autorités de l’UE et les gouvernements nationaux à adapter la Garantie européenne pour l’enfance afin d’inclure des mesures urgentes et ciblées pour lutter contre la pauvreté des enfants roms.

      Un rapport de 2024 de la Commission européenne et du Comité de la protection sociale, un organe consultatif de l’UE, a attiré l’attention sur l’écart persistant entre les pensions de retraite des hommes et des femmes (26 % d’écart entre les revenus de retraite des hommes et des femmes en 2022), résultant des inégalités de rémunération et d’emploi, et du fait que les femmes sont plus susceptibles d’interrompre leur carrière ou de travailler à temps partiel, notamment pour s’occuper de leurs proches. Les organisations de la société civile ont appelé à des systèmes de crédits de retraite plus uniformes pour remédier aux disparités, attirant particulièrement l’attention sur les niveaux élevés de pauvreté chez les femmes de plus de 75 ans.

      En juillet, la Directive européenne sur le devoir de diligence des entreprises en matière de développement durable est entrée en vigueur, obligeant les grandes entreprises à prévenir les violations des droits humains et à y remédier dans leurs chaînes d’approvisionnement. En décembre, l’UE a publié une loi interdisant la vente dans l’UE de produits fabriqués par le travail forcé.
      État de droit

      Les institutions de l’Union européenne ont continué de se concentrer sur l’État de droit et les institutions démocratiques dans les États membres, notamment par la création d’un nouveau poste de Commissaire à la démocratie, à la justice et à l’État de droit, mais les mesures concrètes visant à répondre aux préoccupations les plus graves n’ont pas été à la hauteur.

      La Hongrie continue d’être soumise à un examen au titre de l’article 7 du Traité sur l’Union européenne (TEU), l’instrument du traité de l’UE qui permet de traiter les violations graves de l’État de droit par le dialogue et d’éventuelles sanctions. Le Conseil de l’UE a tenu sa septième audition sur la Hongrie, mais malgré des « insuffisances graves persistantes » dans la plupart des domaines soulevés dans l’action du Parlement européen de 2018 qui a déclenché la procédure, les États membres de l’UE n’ont pas émis de recommandations au gouvernement hongrois ni organisé de vote sur la question de savoir si la Hongrie risquait de violer gravement les valeurs de l’UE.

      En mars, le Parlement européen a intenté une action contre la Commission devant la Cour de justice de l’Union européenne, lui demandant de contrôler la légalité de la décision de la Commission de décembre 2023, selon laquelle la Hongrie avait satisfait aux critères liés à l’indépendance de la justice et pouvait accéder à 10,2 milliards d’euros de fonds de cohésion de l’UE. La CJUE n’avait pas encore statué au moment de la rédaction du présent rapport.

      En février, la Commission européenne a ouvert une procédure d’infraction et en octobre elle a renvoyé la Hongrie devant la CJUE au sujet de sa loi sur la défense de la souveraineté nationale (voir le chapitre sur la Hongrie) pour violation du droit de l’UE.

      La Commission européenne et plusieurs États membres ont annoncé en juillet un boycott partiel de la présidence hongroise du Conseil en raison du voyage du Premier ministre Viktor Orbán à Moscou pour rencontrer le président russe Vladimir Poutine, suspect faisant l’objet d’un mandat d’arrêt international de la CPI.

      En mai, la Commission européenne a décidé de mettre fin à la procédure de l’article 7 contre la Pologne, bien que son gouvernement nouvellement élu n’ait pas mis en œuvre toutes les réformes nécessaires. Cette décision précipitée s’appuyait principalement sur les « engagements » du gouvernement polonais, arrivé au pouvoir en décembre 2023.

      Dans une première résolution sur l’État de droit en Grèce, adoptée en février, le Parlement européen a fait part de ses inquiétudes concernant la liberté de la presse, les poursuites judiciaires abusives et la surveillance des journalistes, le traitement à l’encontre des migrants et les attaques contre les défenseurs des droits humains. La résolution demandait à la Commission d’évaluer le respect par la Grèce de ses obligations en matière de droits fondamentaux pour accéder aux fonds de l’UE.

      Le rapport annuel 2024 de l’UE sur l’État de droit a souligné le rôle essentiel des organisations de la société civile, mais n’a pas identifié l’intimidation et l’ingérence dans leur travail en France, en Grèce, en Italie, en Hongrie, en Allemagne et ailleurs comme une menace majeure. Dans un contexte de preuves croissantes de restrictions de l’espace civique, les autorités de certains pays européens semblent également restreindre de manière disproportionnée la liberté d’expression et de réunion des manifestants propalestiniens et des manifestants pour le climat.

      Les risques de stigmatisation des organisations de la société civile financées par des fonds étrangers se sont accrus avec l’adoption de nouvelles lois de type « influence étrangère » dans certains États membres de l’UE et alors que l’UE continuait de débattre d’une proposition de directive sur la transparence de la représentation d’intérêts pour le compte de pays tiers. Un avis rendu en septembre par des experts de l’ONU a déclaré que la directive de l’UE pourrait avoir un effet dissuasif sur la société civile et restreindre indûment les libertés d’expression, de réunion et d’association protégées par le droit international des droits humains.

      La loi européenne sur l’IA a été approuvée en mai 2024 et marque une avancée majeure dans la réglementation de l’IA et des technologies associées. Elle prévoit notamment l’interdiction de la notation sociale, des limitations sur les technologies de surveillance biométrique à distance et l’obligation d’évaluer les risques pour les droits humains en cas d’utilisations « à haut risque ». Cependant, elle comporte également d’importantes lacunes en matière de sécurité nationale, de maintien de l’ordre et de contrôle des frontières, et accorde la priorité aux risques de responsabilité des entreprises par rapport aux risques pour les droits humains. De nombreux membres du Parlement européen ont déclaré avoir été la cible de logiciels espions en 2024. L’UE n’a pas encore pris de mesures pour maitriser le développement, la vente et l’utilisation de cette technologie.

      https://www.hrw.org/fr/world-report/2025/country-chapters/european-union

  • #Bulgaria. Frontiera di morte
    https://radioblackout.org/2025/01/bulgaria-frontiera-di-morte

    La Bulgaria, paese recentemente entrato nell’area Schengen intende dimostrare a Bruxelles di saper controllare le proprie frontiere, specialmente quelle con i paesi dai quali transitano i migranti. Le politiche migratorie europee continuano a mietere vittime anche in questa zona dell’Unione, dove a fine anno sono morti tre ragazzini minorenni provenienti dall’Egitto. Ad attivisti ed attiviste […]

    #L'informazione_di_Blackout #arresto_no_border_in_bugaria #frontiere_uccidono #morire_assiderati #no_name_kitchen #rotte_balcaniche #Turchia
    https://cdn.radioblackout.org/wp-content/uploads/2025/01/2025-01-14-virginia-bulgaria.mp3

    • Migrante trovato morto tra scogli a Ventimiglia è 20enne eritreo

      Al momento inquirenti escludono l’ipotesi di una morte violenta

      È un migrante eritreo di circa vent’anni l’uomo trovato morto tra gli scogli domenica scorsa nei pressi del valico di Ponte San Ludovico a Ventimiglia (Imperia).

      La vittima è stata identificata dai carabinieri, ma restano ancora molti gli interrogativi da chiarire sulla dinamica del decesso.
      Al momento gli inquirenti escludono l’ipotesi di una morte violenta, sebbene quando è stato ritrovato il corpo lo straniero, che indossava mutande e una felpa, aveva una ferita alla testa, che potrebbe anche essersi procurato scivolando sulla roccia.
      Il giovane risulta sconosciuto alle autorità locali e non si esclude, che fosse giunto da poco in Italia.

      Soltanto l’autopsia potrà fornire maggiori particolari sulla dinamica dell’accaduto per capire così, se sia morto annegato o per una caduta, se il decesso sia avvenuto su quella scogliera o se il corpo sia stato trasportato dal mare.

      https://www.ansa.it/liguria/notizie/2025/01/15/migrante-trovato-morto-tra-scogli-a-ventimiglia-e-20enne-eritreo_7d83ada5-5b08-

    • Identificazione di Yonas, il ringraziamento delle associazioni e solidali

      «Il giorno 8 febbraio 2025, Yonas H. è stato sepolto nel cimitero di Ventimiglia, in presenza di molte persone del territorio, di un parente e di Padre Claudiu che ha celebrato il rituale ortodosso.

      Yonas aveva 26 anni, era arrivato dall’Eritrea e il suo viaggio si è fermato a Ventimiglia. È morto il 10 gennaio 2025, nel tentativo di attraversare il confine di Ponte S. Ludovico, tra Ventimiglia e Mentone, diventando l’ennesima vittima della frontiera italo-francese.

      Da allora, associazioni e solidali di vari paesi si sono attivati per rintracciarne i parenti e per poter procedere alla sua identificazione.

      Grazie al lavoro di rete di associazioni e attivisti tra Italia e Francia, Yonas è stato identificato. Grazie alla solidarietà attivata è stato possibile pagare i 1250 euro di spese previste per il funerale. Ma la generosa risposta è andata oltre, ci ha letteralmente travolti, superando più del doppio la cifra necessaria a copertura delle spese. I contributi pervenuti ci consentono di provvedere ad una lapide perché il tempo non cancelli la memoria di Yonas. Il resto dei soldi verrà donato alla famiglia in Eritrea.

      A Yonas, grazie alla grande mobilitazione e ai contributi raccolti, siamo riusciti a garantire il suo diritto al nome e a una dignitosa sepoltura. Questo è stato possibile solo grazie all’impegno della collettività, senza alcun supporto economico da parte delle istituzioni e dei comuni interessati.

      Yonas, come tante altre e altri, è morto per le politiche di frontiere in un mondo che contrasta i movimenti delle persone, criminalizza le attività di soccorso, punisce la solidarietà. Yonas è ora nel cimitero di Ventimiglia in una tomba tra i fiori, è ora memoria attiva contro tutte le morti e le scomparse alle frontiere lungo le rotte. A tutte e tutti voi, semplicemente grazie. In memoria di Yonas e di tutte le vittime delle frontiere».

      https://www.riviera24.it/2025/03/identificazione-di-yonas-il-ringraziamento-delle-associazioni-e-solidali-9
      #Yonas