• #Eurêkoi : Les bibliothécaires répondent à votre curiosité directement sur mobile

    Eurêkoi est un service de questions-réponses en ligne, gratuit et ouvert à tous, qui répond à vos demandes en moins de 72h. Désormais disponible sur smartphone et tablette via ses nouvelles applications iOS et Android, ce service public d’exception devient encore plus accessible. Bâti, alimenté et animé par l’#intelligence_collective de 600 #bibliothécaires en France et en Belgique, Eurêkoi est une perle numérique à promouvoir et à protéger.

    La curiosité qui tient dans la poche

    Grande nouveauté 2025 : Eurêkoi lance ses applications mobiles officielles ! Disponibles sur l’App Store et Google Play, ces apps permettent désormais de poser vos questions en quelques clics, où que vous soyez. Fini les contraintes du bureau ou de l’ordinateur, votre curiosité peut maintenant s’exprimer instantanément depuis votre smartphone ou tablette.

    L’interface mobile conserve toute la simplicité du service web : formulez votre question dans n’importe quel domaine (littérature, sciences, histoire, actualités…) et recevez une réponse personnalisée par email sous 72 heures maximum. Le réseau de 600 bibliothécaires professionnels se mobilise pour vous apporter la meilleure réponse possible.

    Applications pour mobile Eurekoi

    "Si Google peut vous apporter des centaines de milliers de résultats, les bibliothécaires peuvent vous aider à trouver le bon !"

    Cette citation de Neil Gaiman, auteur britannique, résume parfaitement la philosophie d’Eurêkoi. Les professionnels du réseau le prouvent au quotidien avec cette formidable initiative pilotée par la Bibliothèque Publique d’information du Centre Pompidou à Paris.

    Comme le formidable site #InterroGe développé par les bibliothèques de la ville de Genève, Eurêkoi part de la même idée d’aider à trouver des réponses dans l’immensité des sources d’informations mondiales. Mais la réponse ici, contrairement aux moteurs de recherche et autres algorithmes, est humaine.

    Eurêkoi regroupe 48 bibliothèques situées en France et en Belgique et mobilise plus de 600 professionnels. Le réseau s’efforce de trouver le meilleur interlocuteur pour répondre à vos questions en fonction de la spécialité des bibliothèques partenaires. Une réponse documentée est apportée dans un délai de 72 heures. Magique.

    Des réponses documentées à toutes vos questions

    Questions bibliothécaires

    Eurêkoi c’est aussi un site web qui regroupe une belle sélection des questions posées ainsi que des réponses apportées par les bibliothécaires. Une mine d’informations et de découvertes de toute sorte que l’on parcourt avec plaisir façon encyclopédie. Un #moteur_de_recherche interne permet également, avant de poser votre question, de vérifier si elle a déjà été traitée sur le réseau.

    Vous trouverez également sur le site tous les conseils pour formuler efficacement votre question et des guides méthodologiques pour mener vous-même des recherches documentaires.

    Le site propose une interface colorée et moderne qui séduit tous les publics. Avec le lancement des applications mobiles, cette expérience utilisateur optimisée se prolonge naturellement sur smartphone et tablette.

    Des #suggestions de #livres, #films et #séries

    Les bibliothécaires du réseau Eurêkoi n’ont pas oublié leurs missions traditionnelles, notamment celle de jardinier de la #curiosité des lecteurs. Irriguer et cultiver via des propositions de lectures reste au cœur de leur ADN. Eurêkoi se définit d’ailleurs comme « complice de votre curiosité ».

    Le service propose des conseils personnalisés en fiction : romans, littérature jeunesse, bande dessinée, séries TV et films. Un questionnaire interactif permet d’obtenir des suggestions adaptées à votre profil et à vos envies du moment. Là, encore, vous pouvez consulter l’historique des suggestions réalisées sur le site. Une véritable mémoire collective des goûts et découvertes.

    Un service d’utilité publique renforcé par le mobile

    Un grand coup de chapeau à l’immense équipe de bibliothécaires qui proposent ce service d’utilité publique.

    On voit de plus en plus de machines et d’ordinateurs dans les bibliothèques, mais ils ne remplaceront jamais le savoir-faire, le conseil avisé et la passion des bibliothécaires. La preuve par Eurêkoi.

    Eurêkoi, avec ses nouvelles applications mobiles, franchit une étape supplémentaire dans sa mission de démocratisation du savoir. Désormais accessible en mobilité, le service confirme sa vocation : être un service public authentiquement au service des gens.

    Eurêkoi reste entièrement gratuit et donc d’une valeur inestimable. Les applications sont également gratuites et disponibles sur l’App Store et Google Play.

    https://outilstice.com/2025/06/eurekoi-bibliothecaires-repondent-aux-questions
    #bibliothèque #app #smartphone #alternative #google #recherche #documentation
    #au_lieu_de_demander_à_ChatGPT

    Le site web :
    https://www.eurekoi.org
    –-> déjà signalé par @touti :
    https://seenthis.net/messages/1096683

  • Language battle over ’deportation’ shines light on EU spin

    The European Commission won’t use the word “deportation” to describe kicking out failed asylum seekers and rejected migrants from the European Union.

    It is a word loaded with historical horrors of World War II, where Nazi Germany deported millions of Jews to extermination camps in eastern Europe.

    The ensuing genocide of millions have left inedible scars and soul-searching for a European leadership that has since promised never to repeat history. It also has its antecedents in Stalinist deportations.

    So whenever the word comes up to help describe an EU policy, the European Commission will insist on using terminology such as “returns”, “voluntary returns”, “forced returns” or even transfers.

    The euphemisms are meant to neutralise the negative connotations, including “voluntary returns”.

    Yet one European Commission official, at a background briefing in March, still managed to frame even “voluntary returns” as a threat.

    “One way of incentivising voluntary return is the clarity of what happens if you think that you can play the system,” he said.

    “It also can concentrate the mind and stimulate a very serious discussion and choices around voluntary return,” he added.

    In public, the phrase seeks to distance the commission from the likely human rights abuses that sometimes arise when coercion is used to remove people — even if only psychological.

    When it comes to the word “deportation”, the commission also argues it is not legally defined at the EU level.

    “While deportation and removal often are understood as synonyms, deportation is not used as a legal term in all EU member states,” it says.

    Earlier this week, journalists in Brussels attending a technical briefing on asylum organised by the commission were reminded once again not to say deportation.
    Please ’refrain’

    “I would refrain from using the word deported,” said a commission official.

    The request came when pressed on how its latest proposal would allow member states to turn back asylum seeker hopefuls and possibly send them abroad to a country they have never been to.

    Historical and legal spin aside, however, the word deportation remains an appropriate description of what is happening.

    Former migration commissioner, Ylva Johansson, herself used the word after the New York Times revealed that Greece had deported a Frontex interpreter to Turkey.

    “He’s [Frontex interpreter] been humiliated and victim of violence and robbed and deported to a third country he has no relation to,” she said in December 2021.

    “[It] seems to be clear deportation and this is not the first time that we had this situation,” she again said of the Frontex interpreter, in June 2023 while addressing the European Parliament’s civil liberties committee.

    The interpreter was a victim of a pushback, a form of deportation that is a reality along much of the EU’s external border.

    But the commission, for all its careful posturing, does not now get to decide why “deported” is a word that cannot be used to describe policies that rights defenders say are cruel and inhumane.

    Its latest iteration opens up the possibility for an asylum hopeful to be deported to a third country he has no relation to, echoing the phrase used by its own former commissioner.

    Catherine Woollard, director at the Brussels-based European Council of Refugees and Exiles, was more direct.

    “More people will be deported to countries that are not safe in reality,” she said, in an op-ed.

    https://euobserver.com/migration/ar6eb0b0bd
    #langage #mots #vocabulaire #euphémisation #déportations #renvois #expulsions #sans-papiers #déboutés #migrations #réfugiés #retours_volontaires #retours_forcés

    ping @karine4

  • #Productivité en hausse, #motivation en baisse : la gueule de bois de l’#IA au #travail

    Les individus épaulés par l’intelligence artificielle produisent des résultats généralement plus qualitatifs. Mais cette collaboration s’accompagne de lourds coûts psychologiques.

    Depuis le lancement retentissant de #ChatGPT fin 2022, l’IA générative s’est rapidement imposée sur un nombre croissant de plateformes et d’appareils technologiques. À l’instar de nombreuses innovations majeures, son essor fulgurant a devancé la mise en place de cadres assurant une utilisation sûre et responsable.

    Les enseignants, par exemple, doivent désormais composer avec le fait que nombre (voire la totalité) de leurs élèves utilisent des outils d’IA générative comme ChatGPT et Gemini pour réaliser leurs devoirs.

    De même, les chefs d’entreprise sont aujourd’hui confrontés au défi de gérer une main-d’œuvre utilisant l’#IA_générative. Et de s’assurer que cette technologie facilite, plutôt qu’elle ne freine, la #performance des employés. Les leaders de la tech ont tendance à affirmer que l’IA générative améliorera la #créativité et le #bien-être humains. Mais la réalité est beaucoup moins claire.

    Une étude publiée par Harvard Business Review révèle que l’IA générative sur le lieu de travail est une arme à double tranchant : elle peut améliorer la productivité des employés, mais aussi éroder le #sens et l’#engagement au travail.

    La gueule de bois de l’IA

    L’étude a suivi 3 500 sujets humains pendant qu’ils effectuaient diverses tâches, allant du brainstorming d’idées à la rédaction d’e-mails. Certaines de ces tâches ont été réalisées avec l’aide de l’IA générative. D’autres non.

    Les chercheurs ont constaté que les résultats des travailleurs assistés par l’IA étaient généralement de meilleure #qualité. Les e-mails rédigés avec l’aide de l’IA, par exemple, étaient jugés plus encourageants et amicaux.

    Cependant, les sujets ayant initialement utilisé l’IA ont souffert psychologiquement lorsqu’ils ont été contraints de passer à une autre tâche qu’ils devaient accomplir seuls. Chez ces travailleur la motivation intrinsèque a chuté en moyenne de 11 % et l’ennui a grimpé en flèche de 20 % en moyenne après la perte de l’aide de l’IA. En revanche, ceux qui ont travaillé systématiquement sans IA n’ont signalé aucun changement émotionnel significatif.

    #Autonomie perdue, motivation en berne

    Le résultat est que les avantages de l’utilisation de l’IA générative sur le lieu de travail produisent souvent une sorte de #gueule_de_bois.

    « Bien que l’utilisation d’outils d’IA puisse sembler productive, elle peut laisser les travailleurs moins engagés lorsqu’ils passent à des tâches qui n’impliquent pas le support de l’IA - une réalité courante dans les flux de travail où toutes les tâches ne peuvent pas ou ne doivent pas être assistées par l’IA », indique le rapport.

    Selon l’étude, le #fardeau_psychologique ressenti par les employés ayant initialement utilisé l’IA trouve son origine dans un sentiment d’autonomie et de contrôle – ou plutôt dans leur absence. Le travail confié à l’IA pour chaque tâche tend à concerner les aspects les plus exigeants sur le plan cognitif, qui sont aussi généralement les plus gratifiants.
    « Les travailleurs retrouvent leur autonomie mais se sentent moins inspirés et moins stimulés », note le rapport.

    Cette nouvelle recherche peut aider les chefs d’entreprise à élaborer une feuille de route pour l’utilisation de l’IA par les employés.

    Une feuille de route pour un usage réfléchi

    Plutôt que de recommander l’interdiction de l’IA générative en milieu professionnel, les chercheurs de Harvard recommandent aux employeurs de maximiser les avantages de cette technologie tout en en limitant les coûts.

    Cela peut se faire, par exemple, en utilisant l’IA dès les premières étapes d’un projet – par exemple, la rédaction des grandes lignes d’une évaluation de performance – avant de passer à une créativité humaine sans IA. De plus, les employés qui viennent de terminer une tâche assistée par IA devraient immédiatement passer à une tâche non automatisée qui requiert un esprit critique pour maintenir leur capacité d’action et leur engagement.

    Selon les chercheurs, l’éducation devrait également être une priorité. Plutôt que d’espérer aveuglément que les individus et les équipes puissent intégrer l’IA générative à leurs flux de travail de manière bénéfique pour l’ensemble, les employeurs devraient lancer des initiatives de formation, des ateliers et des actions de communication qui clarifient les avantages et les inconvénients de cette technologie.

    https://www.zdnet.fr/actualites/productivite-en-hausse-motivation-en-baisse-les-effets-ambivalents-de-lia-au-t
    #AI #intelligence_artificielle #enseignement

    • Research: Gen AI Makes People More Productive—and Less Motivated

      The integration of generative AI into the workplace represents a tremendous opportunity to enhance productivity, creativity, and innovation. But new research shows that it can have a downside: a study of over 3,500 people found that using AI tools led to performance gains, but also made employees less motivated and more bored when they had to work on other tasks, without the use of AI. The researchers examine their findings to offer ways that leaders can redesign workflows and preserve the elements of work that drive intrinsic motivation. By doing so, companies can unlock the full potential of both AI and their workforce.

      https://hbr.org/2025/05/research-gen-ai-makes-people-more-productive-and-less-motivated

  • « #Wokisme » : pourquoi ce mot est piégé

    Le « wokisme », idéologie incertaine, enkystée dans la gauche des mouvements sociaux, menacerait la société, la famille, le progrès et les Lumières.

    Voilà le refrain seriné à longueur de journée par Donald Trump, par le Rassemblement national et des médias d’extrême droite, par des politiques conservateurs. Mais aussi par des essayistes qui se réclament de la gauche, et également, peut-être, par des membres de votre famille ou vos amis.

    Que signifie ce terme ? Pourquoi est-il devenu si présent ? Que veut dire cette présence dans le contexte politique actuel ?

    Si le « wokisme » n’existe pas, est-ce qu’il ne faudrait pas l’inventer ?

    Nos invité·es :

    - #Laure_Bereni, sociologue, directrice de recherche au CNRS, autrice de Management de la vertu. La diversité en entreprise à New York et à Paris (éd. Presses de Sciences Po, 2023) ;
    - #Solène_Brun, sociologue, chargée de recherche au CNRS, coautrice avec - - - Claire Cosquer de La Domination blanche (éd. Textuel, 2024). Elle a aussi publié Derrière le mythe métis. Enquête sur les couples mixtes et leurs descendants en France (éd. La Découverte, 2024) ;
    - #Pierre_Tevanian, philosophe et enseignant, auteur de Soyons woke. Plaidoyer pour les bons sentiments (éd. Divergences, 2025). Il coanime le site collectif Les mots sont importants (lmsi.net) et a publié plusieurs ouvrages, comme On ne peut pas accueillir toute la misère du monde. En finir avec une sentence de mort (éd. Anamosa, 2022).

    https://www.youtube.com/watch?v=9NE9Jj0Ud5c


    #woke #piège #vidéo #ressources_pédagogiques #définition #liberté_d'expression #menace #terminologie #mots #panique_morale #genre #race #racisme #panique #violences_sexuelles #racialisme #décolonial

  • Moteur de recherche : Baisse du trafic organique
    https://www.mapao.net/actualites-web/964-moteur-de-recherche-baisse-du-trafic-organique.html

    Un récent rapport de la plateforme de licence de contenu TollBit, partagé exclusivement avec Forbes, révèle que les #moteurs_de_recherche alimentés par l’#IA, tels que ceux développés par #OpenAI et #Perplexity, envoient 96 % de #trafic_de_référence en moins vers les sites d’#actualités et les #blogs par rapport à la recherche Google traditionnelle.

  • J’ai testé #/e/OS alias #Murena sur le #Fairphone 4
    (billet de blog publié en 2022, ici pour archivage, car je me tâte à passer à Fairphone + /e/OS...)

    Contexte : il y a quelques mois, j’ai proposé sous forme de candidature spontanée mes services aux équipes de la e.fondation qui développe /e/OS, un système d’exploitation mobile. Je trouvais le projet vraiment inspirant, important. Indispensable même, pour offrir une troisième voie plus vertueuse1 dans le duopole d’Apple (iOS) et Google (Android). L’équipe m’a gentiment répondu qu’il n’y avait pas de possibilité de missions ou d’ouverture de poste. Par contre, elle m’a proposé de tester /e/OS sur un Fairphone 4.

    J’ai immédiatement accepté, tout content de pouvoir tester à la fois le Fairphone 4 qui m’intriguait depuis sa sortie, en même temps que /e/OS, ce système d’exploitation mobile respectueux des données, sobre, open source, porté par une structure à but non lucratif. J’en ai profité pour réinterroger mon propre rapport au smartphone, à l’écosystème Apple, à la technologie en général.

    Bonne lecture !
    Avant-propos : d’où je parle et d’où je viens

    Pour comprendre en quoi ce test a été important pour moi, il faut que je vous dise en deux mots d’où je parle et d’où je viens technologiquement.

    J’ai toujours été un peu geek, profil bidouilleur mais pas programmeur, avec de réelles affinités pour la technologie. Mais pas toutes les technologies, et ce dès le départ. Par exemple, je n’ai jamais été intéressé par les consoles de jeu, ou par la télévision. Aucune idée claire du pourquoi. En revanche, j’ai été fasciné par les ordinateurs, et j’ai eu mon premier PC portable en 3ème. C’était tôt à l’époque. En 2006, j’ai eu mon second PC, un macbook d’Apple, la première génération sous Intel. Là encore, à l’époque c’était audacieux de passer sur Apple, ils ne pesaient pas bien lourd sur le marché, j’étais tout stressé et d’ailleurs j’ai longtemps conservé une partition Windows (cracké) pour me rassurer (et pour jouer aussi).

    Mon histoire avec Apple a donc commencé en 2006. En 2007, l’iPhone est sorti, et un ou deux ans plus tard, j’étais équipé. L’accoutumance à un écosystème qui se structurait pouvait commencer. À mon état le plus avancé (sic), c’est-à-dire en 2019, je possédais un iMac, un Macbook, un iPad, un iPhone pro et une Apple Watch2. Outch. Pour ma défense, cet équipement constituait à la fois mon équipement personnel et surtout professionnel (je suis indépendant depuis avril 2018). Mais quand même, j’étais encore récemment un très gros utilisateur de produits et services Apple.

    2019 a été l’année de la bascule, celle où j’ai commencé à donner des cours de culture numérique, celle où j’ai commencé à murir une réflexion technocritique. J’ai commencé à prendre du recul sur mes propres usages et pratiques technologiques. J’ai réalisé ma dépendance à des plateformes qui me posaient des problèmes de modèle économique, d’éthique, d’enfermement, etc. Et j’ai donc commencé à m’en émanciper.

    Des 5 GAFAM, j’ai pu m’extraire de Facebook, de Google, d’Amazon, de Microsoft3, mais il me reste Apple. Il faut comprendre que m’affranchir de cet écosystème n’est pas anodin pour moi. C’est un acte de « renoncement » à 15 ans d’habitudes, d’accoutumance, de confort, d’une certaine forme de fétichisation d’objets technologiques. J’y reviendrai peut-être dans un autre article.

    Voilà d’où je parle et d’où je viens. Maintenant que vaut ce combo Fairphone + /e/OS ?
    Mon test du combo Fairphone + /e/OS

    Comme je l’ai évoqué lors de mon échange avec Gaël Duval, le fondateur du projet /e/OS, ma première impression a été l’incroyable fiabilité de /e/OS. Pour être honnête, je m’attendais à un système capricieux, buggé, complexe. En gros, je m’attendais à galérer. Je me trompais : /e/OS est stable, très stable. Lorsqu’on reçoit un appareil avec /e/OS déjà installé, comme ça a été mon cas, tout est totalement fonctionnel dès le premier allumage. Le système est très ergonomique, quelque soit son niveau de pratiques numériques.

    Pour celles et ceux qui ne connaîtraient pas encore du tout /e/OS, quelques mots rapides. Quand on choisit un smartphone aujourd’hui, on a le choix entre deux acteurs hégémoniques : iOS d’Apple (16% des parts de marché) et Android de Google (84% des parts de marché)4. Or Android by Google, c’est un OS qui est basé sur les données personnelles, comme le reste de l’écosystème de Google. Il y a donc des projets, plus ou moins aboutis, qui repartent de la brique open source d’Android pour le faire fonctionner sans les services supplémentaires de Google. Le plus connu est LineageOS. /e/OS est quant à lui basé sur LineageOS. Inutile de dire que même les deux combinés ne représentent pas encore grand-chose sur le marché des OS mobile. Mais ça peut changer !
    À quoi ressemble /e/OS et que vaut-il ?

    On sent que /e/OS est inspiré d’iOS plus que d’Android. Et de fait, le « launcher » par défaut reproduit trait pour trait l’apparence d’iOS. C’est un choix qui sera certainement discuté, mais la beauté d’Android, c’est aussi de pouvoir changer ce launcher et donc j’imagine que chacun y trouvera son compte. Pour ma part, venant de l’écosystème Apple et amateur de minimalisme, il me convient tout à fait, d’autant que Gaël Duval a annoncé une réécriture complète du launcher pour 2022.

    Un système ultra stable

    Comme je l’ai déjà écrit plusieurs fois, /e/OS est totalement stable. Je n’ai jamais eu de bug, d’écran figé, de redémarrage, rien du tout. Alors bien sûr, quand on passe d’un iPhone haut de gamme à un Fairphone sous /e/OS, l’effet se fait sentir. Les transitions sont moins fluides, les délais d’ouverture sont plus longs. Mais vous savez quoi ? On s’y habitue. Et il n’y a pas si longtemps, on s’en sortait très bien avec des ordinateurs super lents et l’ADSL. L’effet rebond technologique, encore et toujours.

    C’est pareil pour l’appareil photo du Fairphone 4. Forcément, quand on est habitué aux smartphones haut de gamme, boostés aux IA propriétaires qui rendent le meilleur des photos, le combo Fairphone + /e/OS pique. Mais là encore, c’est utilisable, et ça réinterroge les attentes qu’on a vis à vis d’un ordinateur de poche vs un appareil photo (pourquoi on prend autant de photos déjà ?). Que ce soit dans un usage professionnel et personnel, il est tout à fait possible d’utiliser /e/OS comme seul OS mobile. C’est impressionnant, et porteur d’espoir.
    Un marketing perfectible

    Là où j’aurais un petit reproche à faire à /e/OS, c’est sur son marketing. Franchement, entre eelo, /e/OS qui s’écrit avec des « / », un petit e, OS en majuscule, Murena, le e.shop, la e.foundation, on est perdu, vraiment. Et d’ailleurs, dès qu’on cherche le projet sur un moteur de recherche ou sur un réseau social, on doit s’y reprendre à 2 ou 3 fois avant de trouver. Problématique pour un OS qui se veut grand public, il va falloir travailler cet aspect. Je sais qu’il y a un travail en cours pour renommer la marque grand public Murena (d’où la photo à la une), on verra comment se matérialisera la simplification.
    Comment ai-je installé des applications sur /e/OS ? Et lesquelles ?

    Quand on choisit de quitter l’écosystème « mainstream » et douillet d’Android et Apple, il y a quelques petits contrecoups, qui s’ils ne sont pas insurmontables, sont à prendre en compte.

    /e/OS exclut tous les systèmes Google, et donc en premier lieu le Play Store, le magasin d’applications par défaut de l’écosystème Android. En alternative, j’ai utilisé trois App Store sur /e/OS. Le premier, c’est celui proposé par défaut sur /e/OS. On y trouve presque tout, c’est bien intégré, il y a les notes de confidentialité, c’est cool. Mais il n’y a pas tout, et notamment, il n’y a pas la plupart des banques !

    https://louisderrac.com/test-e-os-alias-murena-sur-le-fairphone-4
    #alternative #système_d'exploitation #smartphones #téléphones_portables

  • Trump 2.0 : interdire de dire pour mieux empêcher de penser

    Le New York Times a compilé plus de 200 mots que la nouvelle administration Trump aimerait bannir des documents et sites web officiels, dont « femme », « racisme » ou encore « pollution » (https://seenthis.net/messages/1102535). Des mots liés au genre, aux minorités sexuelles ou ethniques, ainsi qu’au changement climatique. Cette liste bouleverse la communauté scientifique et universitaire mondiale, mais les attaques sur la langue font partie de l’arsenal habituel des totalitarismes.

    Le 7 mars dernier, le New York Times publiait la liste des mots déconseillés « déconseillés » par l’administration Trump pour l’ensemble des acteurs publics des États-Unis, sans distinction. En ces temps de sidération où les impérialismes et les totalitarismes reviennent à la mode, on pourrait prendre le risque confortable d’analyser cet épisode trumpiste en citant le fameux roman 1984, de George Orwell, et les liens qu’il y tisse entre langue et idéologie. Cette analogie est partiellement pertinente et montre surtout que nous avons plus que jamais besoin des sciences du langage pour comprendre les dérives populistes de nos démocraties.
    L’arme du langage, un classique des régimes totalitaires

    De nombreux travaux en sciences du langage, dans une grande variété d’approches et de domaines, ont assez largement montré que les attaques sur la langue font partie de l’arsenal habituel des totalitarismes : il s’agit en effet de s’attacher uniquement aux symboles et de leur faire prendre toute la place, pour effacer progressivement toute forme de nuance et de sens des mots. On préfère donc les références vagues et généralisantes, qui offrent une forme de « prêt à réagir » commode, en excitant les émotions et les affects, et qui ne s’embarrassent pas de complexité.

    Bien sûr, les régimes totalitaires européens ont été maintes fois étudiés pour comprendre leur rapport au langage. En effet, il s’agit par le langage de transmettre l’idéologie du pouvoir en place, d’utiliser certains effets de style rhétoriques pour détourner l’attention et imposer une vision du monde par la force et, ce faisant, de créer une véritable ingénierie linguistique qui a ensuite pour but d’inhiber certains comportements et de favoriser la dissémination des croyances autorisées par le pouvoir en place. Ces éléments se vérifient un peu partout – que l’on parle d’Hitler, de Staline, de Mussolini, de Poutine ou bien encore de Trump.
    La langue, instrument du pouvoir trumpien : mots interdits, livres interdits et langue nationale

    Alors bien sûr, si l’on revient très précisément à la liste des mots interdits, et que l’on se focalise exclusivement dessus, force est de constater que l’on y retrouve une liste assez incroyable de notions : même des termes comme « genre », « femme », « pollution », « sexe », « handicap », « traumatisme » ou « victime » se retrouvent visés.

    Mais s’en étonner, c’est ignorer la construction d’un véritable programme antiwoke qui anime les franges républicaines radicales depuis plusieurs années déjà. Et cette réalité concerne tous les pays du monde, car il s’agit ici du programme d’une véritable internationale réactionnaire qui s’inscrit dans une patiente évolution politique et économique, depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, dans le paradigme du capitalisme néolibéral international.

    De ce fait, tout ceci n’est donc pas qu’une histoire de mots. En réalité, dès le début du nouveau mandat de Trump, son administration s’est attaquée au langage sous toutes ses formes. Ainsi, l’interdiction d’une grande variété de livres dans les écoles et les bibliothèques a atteint de nouveaux sommets et, le 2 mars dernier, Trump a signé un décret pour faire de l’anglais la langue officielle des États-Unis – une manière claire d’affirmer la suprématie blanche et anglo-saxonne (une antienne classique des communautés WASP – pour White Anglo-Saxon Protestant, ndlr ) sur les autres communautés états-uniennes, en mettant ainsi de côté la langue espagnole et son essor considérable aux États-Unis, notamment.
    Attaquer la langue, c’est attaquer la science

    Si l’on revient à cette fameuse liste de mots, on remarque également qu’une grande majorité d’entre eux est en lien direct avec les sciences humaines et sociales et les sciences de l’environnement, et ce, de manière éclatante – sans parler des connexions évidentes avec les sphères militantes progressistes.

    Une rapide analyse par le logiciel Tropes, notamment, permet de mettre en lumière les grands champs thématiques ciblés par cette liste, à savoir l’environnement, la diversité, la justice et les inégalités sociales, la santé et le handicap, la dimension psychoaffective, la sexualité, les discriminations et, bien sûr, le langage.

    On retrouve dans cette liste, outre des généralités confondantes de stupidité (comment simplement éliminer le mot « féminin » des politiques publiques), les thématiques centrales des recherches en sciences humaines et sociales et en sciences de l’environnement – thématiques qui ont à la fois été partagées par les sphères activistes et par des décisions politiques progressistes. Le plus intéressant est ce que cette liste nous dit du logiciel idéologique du musko-trumpisme : un masculinisme raciste, sexiste, transphobe, suprémaciste et climaticide qui se moque des inégalités sociales et de leurs conséquences économiques et communautaires, tout en étant antiscience et pro-ingénierie.

    En effet, le concept de « matière noire sémantique » montre que les mots absents nous disent autant de choses que les mots présents. Une mise en miroir commode qui montre donc que si la liste évacue le mot « féminin (female) », c’est que le mot « masculin (male) » semble considéré comme important et central. Ce petit exercice peut se faire avec n’importe quel terme et montre l’étendue du programme idéologique de ce nouveau mandat du président Trump.

    Mais il ne s’agit pas que de mots ; en lien avec cette liste, des actions politiques très concrètes sont menées. Par exemple, le fait que cette liste de mots interdits soit suivie du licenciement de la scientifique en chef de la Nasa, à savoir la climatologue Katherine Calvin, n’est pas une coïncidence.
    « Aucune chance que ça arrive en France » – vraiment ?

    Vu de France, l’accélération dystopique que représente la présidence de Trump pourrait paraître lointaine, si elle ne s’accompagnait pas d’une progression des thèmes de l’extrême droite partout en Europe, ainsi que d’une influence croissante de Poutine sur les vies de nos démocraties (et sur l’avenir de l’Europe, bien évidemment).

    Et pourtant, sans aller jusqu’à une interdiction langagière officielle, on entend les mêmes petites musiques s’élever doucement, lorsque le président Macron rend les sciences sociales coupables « d’ethnicisation de la question sociale », quand l’ancien ministre Blanquer nourrit une obsession pour l’« islamogauchisme » qui serait partout tout en restant indéfinissable – ou quand certains intellectuels, non spécialistes mais forts de leurs opinions, confondent science et sentiment personnel dans un colloque contre le wokisme, tout en ciblant délibérément les travaux des sciences humaines et sociales, en se vautrant dans la création d’un think tank qui se donne des airs d’observatoire scientifique.

    Si l’Histoire des États-Unis et celle de la France n’ont pas grand-chose en commun, mis à part le creuset idéologique des Lumières et le sentiment d’avoir une mission universaliste à accomplir auprès du reste du monde, il n’en reste pas moins que le modèle républicain, dans sa version la plus homogénéisante de l’universalisme, est souvent tentée d’interdire – surtout quand il s’agit de femmes ou de personnes issues de la communauté musulmane, comme cela a été le cas avec la désolante polémique du burkini.

    S’attaquer aux mots est donc tout à fait à notre portée – surtout pour un pays qui a longtemps maltraité ses langues régionales et dont les représentants s’enfoncent régulièrement dans la glottophobie, pour reprendre les travaux de Philippe Blanchet sur le sujet. En tout état de cause, la cancel culture ne vient pas toujours de là où l’on croit – et interdire de dire les termes, c’est empêcher d’accéder au réel.

    https://theconversation.com/trump-2-0-interdire-de-dire-pour-mieux-empecher-de-penser-252129

    #liste #mots #vocabulaire #USA #interdiction #liste

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    voir aussi ce (long) fil de discussion :
    Federal health workers terrified after ’DEI’ website publishes list of ’targets’
    https://seenthis.net/messages/1096801

  • La guerre à l’#accès_aux_droits des étrangers

    Pour les avocats spécialisés en #droit_des_étrangers, la tâche est ardue. Ils occupent une position dominée dans leur champ, les lois évoluent très vite, et une nouvelle forme de #violence se fait jour, y compris contre les magistrats : des campagnes diffamatoires par des médias d’extrême droite – jusqu’à rendre publics les noms des « coupables de l’invasion migratoire ».
    Le gouvernement Bayrou, dans une continuité incrémentale avec l’orientation répressive déjà actée par les gouvernements Attal puis Barnier, est entré dans une #guerre ouverte contre les étrangers.

    L’arsenal lexical et juridique déployé en témoigne : de la #rhétorique de la « #submersion » à l’enterrement du #droit_du_sol à #Mayotte, en passant par la restriction drastique des conditions pour l’#admission_exceptionnelle_auséjour, l’attitude belliqueuse de l’exécutif et de ses alliés dans l’hémicycle n’a de cesse de s’affirmer et de s’assumer, quitte à remettre en cause l’#État_de_droit qui, selon Bruno Retailleau, ne serait désormais ni « intangible, ni sacré ».

    Il faut dire aussi que le vent xénophobe qui souffle sur l’Europe ne fait qu’encourager ces choix nationaux décomplexés : le Nouveau Pacte européen sur l’asile et l’immigration, adopté au printemps 2024 et dont le Plan français de mise en œuvre n’a pas été rendu public malgré les diverses sollicitations associatives, a déjà entériné le renforcement des contrôles aux frontières extérieures, la banalisation de l’#enfermement et du #fichage des étrangers[1],dans un souci de résister « aux situations de #crise et de #force_majeure ».

    C’est donc dans ce contexte politique hostile, caractérisé entre autres par une effervescence législative remarquable qui les oblige à se former constamment, que les avocats exercent leur métier. Ainsi, défendre les droits des personnes étrangères est difficile, d’abord et avant tout parce qu’ils en ont de moins en moins.

    Deuxièmement, les conditions pour exercer le métier afin de défendre ce qui reste de ces #droits peuvent être difficiles, notamment à cause des contraintes multiples d’ordre économique, symbolique ou encore procédural. Tout d’abord, ces professionnels savent qu’ils pratiquent un droit doublement « des pauvres » : d’une part, cette matière est plutôt dépréciée par une grande partie des collègues et magistrats, car souvent perçue comme un droit politique et de second rang, donnant lieu à des contentieux « de masse » répétitifs et donc inintéressants (on aurait plutôt envie de dire « déshumanisants ») ; d’autre part, ces mêmes clients ont souvent réellement des difficultés financières, ce qui explique que la rémunération de leur avocat passe fréquemment par l’#Aide_Juridictionnelle (AJ), dont le montant est loin d’évoluer suivant le taux d’inflation.

    Concernant les obstacles d’ordre procédural, la liste est longue. Que ce soit pour contester une décision d’éloignement du territoire ou une expulsion de terrain devenu lieu de vie informel, le travail de l’avocat doit se faire vite. Souvent, il ne peut être réalisé dans les temps que grâce aux collaborations avec des bénévoles associatifs déjà débordés et à bout de souffle, mais proches des situations de terrain, et donc seuls à même de collecter les nombreuses pièces à déposer pour la demande de l’AJ ou encore pour apporter les preuves des violences subies par les justiciables lors d’évacuations ou d’interpellations musclées. Pour gagner ? Pas autant de fois qu’espéré : les décisions de #justice décevantes sont légion, soit parce qu’elles interviennent ex post, lorsque la #réparation du tort n’est plus possible, soit parce qu’elles entérinent l’#impunité des responsables d’abus, soit parce que, même lorsqu’elles donnent raison aux plaignants, elles ne sont pas exécutées par les préfectures, ou encore elles ont peu de pouvoir dissuasif sur des pratiques policières ou administratives récidivantes.

    Enfin, même lorsque des droits des étrangers existent toujours sur le papier, en faire jouir les titulaires est un parcours du combattant : l’exemple de la #dématérialisation des services publics est un exemple flagrant. Assurément, Franz Kafka en aurait été très inspiré : toutes les démarches liées au #droit_au_séjour des étrangers doivent désormais se faire en ligne, alors que dans certaines préfectures l’impossibilité de prendre un rendez-vous en des temps compatibles avec le renouvellement du #titre_de_séjour fait plonger dans l’#irrégularité beaucoup de personnes parfois durablement installées et insérées professionnellement en France.

    Même la Défenseure des droits, dans un rapport rendu public le 11 décembre 2024, a épinglé l’#Administration_numérique_des_étrangers_en_France (#ANEF) en pointant du doigt sa #responsabilité en matière d’« #atteintes_massives » aux droits des usagers. Parmi ces derniers, les étrangers sont de plus en plus nombreux à faire appel à des avocats censés demander justice en cas de risque ou de perte du droit au séjour à la suite des couacs divers en #préfecture, dans sa version numérique ou non, comme dans le cas des « #refus_de_guichet ». Et encore une fois, pour les avocats il s’agit d’intenter des #procédures_d’urgence (les #référés), qui engorgent la #justice_administrative à cause de dysfonctionnements généralisés dont les responsables sont pourtant les guichets de ce qui reste du #service_public.

    Ces dysfonctionnements sont au cœur d’une stratégie sournoise et très efficace de #fabrication_de_sans-papiers, et les craintes des personnes étrangères sont d’ailleurs bien fondées : avec l’entrée en vigueur de la nouvelle #loi_immigration, dite Darmanin, les refus ou pertes de titre de séjours sont assorties d’obligations de quitter le territoire français (#OQTF), avec, à la clé, le risque d’enfermement en #Centre_de_Rétention_Administrative (#CRA) et d’#éloignement_du_territoire.

    Au vu du nombre grandissant d’étrangers déjà en situation irrégulière ou craignant de le devenir, des nouvelles entreprises privées y ont vu un marché lucratif : elles vendent en effet à ces clients potentiels des démarches censées faciliter leur #régularisation ou encore l’accès à la nationalité française. À coup de pubs sur les réseaux sociaux et dans le métro, puis de slogans aguicheurs (« Devenez citoyen français et démarrez une nouvelle vie ! ») et de visuels bleu-blanc-rouges, ces entreprises facturent des prestations de préparation de dossier à plusieurs centaines voire milliers d’euros, sans toutefois vérifier systématiquement l’éligibilité de la personne au titre demandé et donc sans même garantir le dépôt effectif du dossier[2].Qui sont donc ces magiciens autoproclamés des procédures, qui se font payer à prix d’or ? Les équipes sont présentées sur les sites de ces entreprises comme étant composées d’« experts spécialisés en démarches administratives », et encore de « conseillers dévoués ». Si l’accompagnement d’un avocat est nécessaire ou souhaité, mieux vaut aller voir ailleurs avant d’avoir signé le premier chèque…

    Les temps sont donc troubles. Et ils le sont aussi parce que les vrais professionnels du droit, celles et ceux qui ne cessent de se mettre à jour des derniers changements législatifs ou procéduraux, et de travailler en essayant de tenir les délais de plus en plus serrés de la justice (au rabais) des étrangers, sont ouvertement menacés.

    Le cas du hors-série n° 1 du magazine Frontières est exemplaire d’une attitude fascisante et décomplexée, déterminée à jeter le discrédit sur les avocats, les #magistrats et les #auxiliaires_de_justice (accompagnés bien sûr des ONG, associations, et universitaires « woke »), coupables de défendre les droits de celles et ceux que la fachosphère voudrait bien rayer de la catégorie de justiciables : les #étrangers. Discrédit qui devient #menace et #mise_en_danger, lorsque les noms, les prénoms, la fonction et le lieu d’exercice de ces maîtres à abattre sont rendus publics : en effet, ces supposés coupables du « #chaos_migratoire » sont explicitement identifiés dans ces pages. Plus précisément, plusieurs dizaines d’« #avocats_militants », profitant des dossiers de l’aide juridictionnelle pour « passer des vacances au soleil toute l’année », sont nommément pris à parti. Les magistrats ne sont pas épargnés dans cette cabale, et le magazine les épingle également.

    Plusieurs sonnettes d’alarme ont été tirées, du Conseil des barreaux européens (CCBE) au Conseil supérieur des tribunaux administratifs et des cours administratives d’appel (CSTA) : cette dernière instance relevant du Conseil d’État, généralement très discrète, s’est exprimée publiquement le 11 février dernier pour dénoncer sans ambiguïté les injures et menaces proférées nominativement à l’encontre d’avocats et #juges, ainsi que la mise en cause de l’#indépendance et de l’#impartialité de la justice administrative, estimant que « toutes les suites pénales susceptibles d’être engagées doivent l’être ». La matière pour le faire ne semble pas manquer, et des #plaintes avec constitution de partie civile ont déjà été déposées par le passé par des magistrats, donnant lieu à des contentieux pénaux dont certains sont encore en cours. Mais face à la montée des récriminations violentes contre les juges « rouges », plusieurs juridictions s’organisent pour attribuer la #protection_fonctionnelle à leur personnel.
    Et ce n’est pas bon signe.

    Malgré le soutien de #Gérald_Darmanin aux magistrats menacés, dans ses nouvelles fonctions de Ministre de la Justice, son homologue de l’Intérieur a repris un vieux cheval de bataille qui revient à fustiger la supposée « #confiscation_du_pouvoir_normatif » par les juridictions européennes ou nationales : en défendant la légitimité du #non-respect_du_droit lorsqu’il est considéré incompatible avec les principes nationaux, une brèche de plus a été ouverte par #Bruno_Retailleau pour qui « on doit changer la loi. Aujourd’hui, on a quantité de règles juridiques qui ne protègent pas la société française ».

    En réalité, Gérald Darmanin doit en partager le raisonnement, puisque, lorsqu’il était lui-même à l’Intérieur, il avait osé autoriser l’expulsion d’un ressortissant Ouzbèke soupçonné de radicalisation malgré la décision contraire de la Cour européenne des droits de l’homme (CEDH), pour ensuite être débouté par le juge des référés du Conseil d’État qui avait enjoint sa réadmission. Ce #contrôle_juridictionnel est considéré par un nombre croissant d’élus, et d’internautes violents, comme excessif et nuisible à l’efficacité du maintien de l’ordre. De là à traiter les avocats et magistrats « fautifs » de trop brider les ambitions sécuritaires du gouvernement comme des ennemis intérieurs, il n’y a qu’un pas.

    Les plus optimistes pourront toujours considérer le #Conseil_Constitutionnel comme le dernier rempart vis-à-vis des risques d’ingérence de l’exécutif sur le judiciaire. Mais que peut-on attendre de cette institution et de son #impartialité, lorsque l’on sait que les « Sages » sont souvent d’anciens professionnels de la politique, peu ou pas formés au droit, dont #Richard_Ferrand, à peine nommé, est un exemple parfait ?

    L’histoire nous le dira. En attendant, il serait opportun de penser à faire front.

    https://aoc.media/analyse/2025/03/16/la-guerre-a-lacces-aux-droits-des-etrangers
    #mots #vocabulaire #terminologie #Etat_de_droit #xénophobie #contrôles_frontaliers #avocats #juges_rouges
    ping @reka @isskein @karine4

  • De l’#économie_de_guerre à la #guerre_sociale

    Pour financer le projet de #réarmement européen, le pouvoir et le camp néolibéral convoquent l’économie de guerre. Mais derrière cette appellation, ils pensent à tout autre chose qu’à une mobilisation des moyens économiques pour la sécurité du pays : imposer par la ruse leur agenda d’#austérité sociale.

    L’expression est désormais dans tous les discours. Elle sature même l’espace public. Du matin au soir, responsables politiques, économistes, observateurs géopolitiques convoquent « l’économie de guerre » pour souligner la gravité du moment.

    L’appellation est si claire qu’elle ne paraît appeler ni précision ni contestation. L’humiliation publique du président ukrainien, Volodymyr Zelensky, par Donald Trump et son vice-président, J. D. Vance, les doutes qui planent sur la solidité de l’alliance transatlantique alimentent un climat de peur et d’angoisse partout en Europe. Chaque État membre a compris l’urgence de se réarmer et d’affirmer la #sécurité et l’indépendance du continent. Pourtant, dans aucun pays, en dehors de la France, on ne parle d’économie de guerre. Les autres États préfèrent évoquer des plans de réarmement, de renforcement de leurs capacités militaires, de sécurité.

    Avec raison, selon un connaisseur du monde de la défense, irrité par le détournement des concepts, la « grandiloquence inutile » des débats en France : « Mais de quoi parle-t-on ? Nous ne sommes pas en guerre. Il ne s’agit pas de consacrer l’essentiel de nos ressources à la guerre comme en 1914 mais d’augmenter les #dépenses_militaires pour les porter à 3-3,5 % du PIB. Pendant toute la guerre froide jusqu’en 1994, la France a consacré 5 % de son PIB à sa défense. On ne parlait pas alors d’économie de guerre. »

    Une économie sous le contrôle de l’État

    De nombreux travaux ont été menés par des historiens et des économistes sur les économies de guerre, un sujet malheureusement très fréquent dans l’histoire. Même s’il y a eu de nombreuses évolutions dans le temps, tous relèvent des caractéristiques précises dans les économies de guerre modernes.

    Cela peut paraître une évidence, mais il faut quand même l’énoncer : une économie de guerre s’applique à un pays en guerre, comme en Ukraine actuellement. Le conflit entraîne des pénuries, des ruptures dans les approvisionnements (énergie, produits alimentaires, matières premières) qui amènent le pouvoir à mobiliser toutes ses ressources pour assurer sa défense et sa sécurité.

    « La première grande mobilisation moderne, c’est la levée en masse au moment de la Révolution. Mais l’économie de guerre au sens actuel intervient avec l’industrialisation qui amène des guerres totales », explique Cédric Mas, historien militaire*. La guerre de 1914 est l’exemple le plus souvent cité : l’ensemble des moyens humains, économiques et financiers ont été alors mobilisés pour assurer la défense du pays. Alors qu’il n’existait pas d’impôt sur le revenu en France, l’épargne française fut requise pour payer l’effort de guerre, sous la direction de l’État.

    Car à circonstances exceptionnelles, moyens et mesures exceptionnels. « La défense ne peut plus être faite en laissant le libre jeu au marché, à la concurrence », rappelle Cédric Mas. Les besoins militaires, les ruptures et les pénuries dans les approvisionnements amènent le pouvoir à prendre des mesures coercitives pour répondre aux demandes des armées et assurer la défense du pays et sa survie.

    « Dans une économie en guerre, la production et la consommation se retrouvent organisées par l’État », résume Éric Monnet, directeur d’études à l’EHESS et professeur à l’École d’économie de Paris. « L’économie de guerre, c’est la subordination de l’appareil productif et des importations à l’effort militaire », complète Éric Dor, professeur d’économie à l’Ieseg School. En un mot, tout est décidé et orienté par l’État. L’économie devient totalement administrée, sous la conduite d’entités centralisées.

    Cette prise en main par l’État des moyens économiques se traduit souvent par des dispositions complémentaires drastiques comme la fin de la liberté de circulation des capitaux, le rationnement de certains produits, un contrôle des prix, voire une fixation autoritaire des prix. Ces mesures sont souvent accompagnées de taxations exceptionnelles contre les « profiteurs de guerre ».

    La seule énumération de ces mesures ne laisse aucun doute sur le sujet : ce n’est pas à ce cadre réglementaire que se réfèrent les responsables politiques et certains économistes lorsqu’ils convoquent actuellement l’économie de guerre dans leurs propos. La plus petite disposition qui marquerait les prémices d’un retour à une économie administrée leur ferait pousser des cris d’orfraie.
    Dans les pas du rapport Draghi

    Le plan de réarmement européen n’imagine d’ailleurs pas cela. Il s’inscrit, sans le dire explicitement, dans la continuité du rapport Draghi. Présenté à l’automne, celui-ci pointait la nécessité d’une reprise en main rapide des États membres, d’une relance des investissements productifs et dans la recherche, sous peine de disqualification européenne face à la Chine et aux États-Unis. Nombre de responsables européens avaient applaudi, déclarant que le rapport Draghi devait devenir la « feuille de route » de l’Union européenne (UE). Avant d’ajouter : « Mais il y a le veto allemand. »

    Le revirement stratégique du futur chancelier allemand, Friedrich Merz, appelant son pays et l’Union à devenir indépendants des États-Unis et à assumer la défense du continent a provoqué un électrochoc. Brusquement, nombre de verrous qui pesaient sur la zone euro ont sauté. Les dépenses d’investissement militaires, comme le demandait la France depuis deux décennies, pourraient ne plus être comptabilisées dans les règles du traité de Maastricht. L’utilisation de fonds européens pourrait être rendue possible.

    Surtout, l’Allemagne se dit prête à abandonner sa politique économique restrictive et à lancer un vaste plan de relance d’investissements dans la défense et les infrastructures stratégiques. Un changement attendu depuis quinze ans, mais qui reste conditionné à l’adoption d’une réforme constitutionnelle brisant les règles d’airain sur le déficit budgétaire.

    Saisissant ce moment unique, la Commission européenne pousse les feux. Même si les chiffres annoncés sont loin des efforts préconisés par le rapport Draghi, ils s’inscrivent dans cet esprit. Ils entérinent un effort massif d’investissement pour la défense et les infrastructures stratégiques. Le rapport prévoit aussi un recours massif à l’épargne privée européenne, censée poser les fondements d’une union de l’épargne et des capitaux. Un succédané de l’Union bancaire que Mario Draghi et les responsables européens appellent de leur vœu.
    Les leçons du plan Biden

    « Tel qu’il est présenté à ce stade, il pourrait s’apparenter à un vaste plan de relance industriel européen à partir de la défense », analyse Éric Monnet. Alors que les économies européennes sont en stagnation depuis une décennie, que le continent est menacé de déclassement industriel, l’idée de saisir l’urgence du moment et d’utiliser les dépenses militaires considérées comme un puissant levier de recherche, d’innovation et de soutien industriel, pour assurer à la fois la sécurité du continent et remettre l’économie européenne sur les rails, fait sens.

    Est-ce un des objectifs poursuivis par l’UE ? Beaucoup de flou, d’incertitudes, d’ambiguïtés demeurent. Au point que certains redoutent que, passé les déclarations martiales, celles-ci n’aboutissent qu’« à des paroles verbales », et qu’une fois de plus l’Europe ne soit pas au rendez-vous.

    Car au-delà des annonces, un cadre précis doit être dressé. En matière de défense, c’est la commande publique qui donne normalement l’impulsion. Mais qui décidera, l’UE, les États ou les industriels ? L’Union européenne est-elle prête à mettre entre parenthèses son principe de « libre concurrence » pour donner une préférence européenne, voire nationale dans certains cas ? En un mot, y aura-t-il une organisation, une planification pour mener ce projet de réarmement européen ?

    Les réponses à ces questions sont essentielles pour la suite. Car les leçons du vaste plan de réindustrialisation lancé par Joe Biden au travers de plusieurs programmes (Inflation reduction Act, Chips Act, Renewable energy and efficency Act) doivent être tirées. Malgré les centaines de milliards de dollars apportés par le Trésor américain, les retombées ont été jugées insuffisantes par les Américains. L’échec relatif de ce plan a participé à la réélection de Donald Trump.

    Pour l’économiste James Galbraith, la déception du plan Biden découle d’une faute originelle : le refus d’intervention étatique. À la différence du New Deal lancé par Roosevelt, Joe Biden a refusé d’engager le pouvoir étatique et les ressources publiques pour définir, arrêter, contrôler les productions et les techniques nécessaires, préférant s’en remettre aux entreprises privées pour faire ces arbitrages. Or celles-ci décident des productions, des technologies à mettre en œuvre en fonction de leurs intérêts, du profit et du pouvoir qu’elles peuvent en escompter, pas en fonction de l’intérêt général.

    Le plan européen risque d’être confronté aux mêmes ambiguïtés, faute d’éclaircissements. À cela s’ajoute une autre inconnue, de taille : l’appareil industriel européen est-il en capacité de répondre aux besoins de défense européens ? Face à l’urgence invoquée, les milliards que l’UE entend demander à l’épargne privée européenne ne vont-ils pas se transformer en achats massifs d’équipements américains ou autres, avec de faibles retombées pour le continent ?
    L’agenda inchangé du néolibéralisme

    Alors que l’Europe pourrait s’engager dans une transformation existentielle, on attendrait des échanges sérieux, des éclaircissements approfondis. Des débats ont commencé dans d’autres pays sur les buts et les modalités de ce projet. En France, rien de tel.

    La nécessité d’augmenter les dépenses militaires que les gouvernements successifs ont négligées pendant plus de vingt ans ne fait pas débat. La question de savoir comment mobiliser de nouvelles ressources dans un contexte de délabrement budgétaire et d’endettement massif après huit années de macronisme mérite, elle, d’être analysée, discutée, arbitrée. Et ne peut se satisfaire de réponses simplistes.

    Mais pour le pouvoir, tout se résume pour l’instant à un seul slogan : l’économie de guerre. La peur et l’urgence étant censées éteindre toutes les réflexions.

    « Il est difficile de parler d’austérité, de réforme. Tout cela ne passe plus auprès de la population. Mais le logiciel néolibéral reste inchangé. Comme au moment du covid, ils mobilisent le champ lexical militaire pour faire passer des mesures qui ne passeraient pas autrement », relève Cédric Mas.

    Au nom de la défense de la nation face à l’impérialisme russe, le camp néolibéral est reparti sans attendre en campagne. « Augmenter le temps de travail, restreindre l’accès à l’assurance-chômage, partir en retraite plus tard, simplifier radicalement la vie des entreprises, libérer l’innovation sont désormais des impératifs sécuritaires », s’est empressé d’écrire l’économiste Nicolas Bouzou, régulièrement rémunéré par les entreprises du CAC 40 pour publier des études « positives ».

    Depuis, c’est le concours Lépine des propositions de réformes, plus brutales et régressives les unes que les autres. Tout y passe : l’âge et le financement de la retraite, la énième réforme de l’assurance-chômage, le temps de travail, les services publics, l’environnement... Le tout sur fond de déréglementation absolue, de suppression des normes, des règles, des lois qui brident l’énergie, qui entravent la liberté du capital. C’est-à-dire l’inverse d’une économie de guerre.

    Par ruse, ce qui est présenté comme un impératif de sécurité face à la montée des tensions géopolitiques avec la Russie et aux incertitudes américaines se transforme en une guerre sociale. Ce qui pourrait devenir un plan de relance militaire et industriel européen se décline à nouveau sous forme d’austérité et de régression, pour le seul profit du capital.
    L’indispensable adhésion

    Sans aucune prise de distance, Emmanuel Macron a repris cet agenda, le même qu’il décline depuis huit ans. Tout en appelant à la mobilisation et à l’unité, il a tenu à souligner d’emblée que les augmentations de dépenses militaires seraient faites « sans impôt », mais avec des « réformes », appelant tous les corps sociaux à lui donner des idées.

    Cette obstination du chef de l’État à défendre « quoi qu’il en coûte » tous les préceptes néolibéraux, qui ont pourtant démontré leurs failles, voire leur faillite, depuis plus d’une décennie ne peut que surprendre. Surtout pour un responsable qui ne cesse de prôner le changement, la mobilité intellectuelle face aux événements du monde.

    Comment peut-il croire que ces régressions sociales qu’il avance depuis huit ans et qui suscitent un rejet grandissant pourront brusquement être acceptées sous le motif de la sécurité ? Comment penser faire l’unité quand il exonère par avance, au mépris des fondements de la République, les puissances d’argent de toute contribution à la sécurité et à la défense du pays ? Plus prosaïquement, comment espérer mobiliser l’argent des Français quand dans le même temps le gouvernement nourrit une insécurité sociale à tous les niveaux, qui ne peut qu’alimenter la défiance ?

    « Dans toutes les économies de guerre, il y a un élément indispensable pour soutenir la mobilisation des ressources et la cohésion d’un pays : c’est l’adhésion de la population. Sinon, cela se transforme en révolte ou en rejet. C’est ce qui s’est passé en 1918 en Russie », rappelle Éric Monnet. En plantant d’emblée un cadre déséquilibré, renforçant des inégalités déjà galopantes, Emmanuel Macron risque de ne jamais trouver cette adhésion.

    https://www.mediapart.fr/journal/international/090325/de-l-economie-de-guerre-la-guerre-sociale
    #macronisme #France #guerre #néolibéralisme #mots #vocabulaire #terminologie #industrialisation #plan_de_réarmement_européen #réarmement_européen #rapport_Draghi #Allemagne #infrastructures_stratégiques #déficit_budgétaire #épargne_privée #relance_industriel #économie #réindustrialisation #plan_Biden #champ_lexical #réformes_sociales #déréglementation #ruse #régressions_sociales

  • The BMW That Never Was: The R73 - Motorcycle Classics
    https://www.motorcycleclassics.com/classic-german-motorcycles/classic-bmw-motorcycles/bmw-r73-zm0z22jfzram

    article image by Somer Hooker

    13.12.2021 by Somer Hooker - Even with all BMW models since 1923 being referred to numerically like the R32 and the R90S, there is one moniker you won’t find in BMW history books, the R73.

    BMW motorcycle nomenclature has always been about “numbers.”

    Since 1923, all models have been referred to numerically, such as R32, R69S, R90S, and R1200GS, with the “R” standing for rad or cycle in German. However, there is one moniker you won’t find in BMW history books, the R73.

    A BMW R73 speedway sidecar rig “drifting” during a race long ago.

    In 1944 as the Wehrmacht troops began retreating from Paris, they left behind a motorcycle repair depot with a cache of replacement engines and parts for BMW motorcycles. Amongst them were approximately 80 unused 750cc R75M engines. Recognizing an opportunity, the enterprising French soon set up a corporation and began manufacturing motorcycles under the name CMR, short for Centre de Montage de Reparation. Having little use for lugging a heavy sidecar, the French adapted the 750cc engine for use in the lighter, civilian R71 frame. Once the supply of surplus BMW frames was exhausted, CMR produced a close copy with the slight difference of round instead of oval frame tubing. These machines would later become known as the R73, a mix between R71 and R75 (71+75/2=73). The moniker is akin to Norvin for a Norton-Vincent conversion or Triton for a Triumph-Norton conversion. The popular BMW plunger frame design was subsequently copied by numerous manufacturers around the world. In Russia, Ural produced a near-direct copy with their M72 motorbike. The Chinese Chang Jiang is a knock off as well. Indeed, many of the parts interchange. It is common for bikes that saw postwar service behind the iron curtain to be a mix of parts.

    An alloy sleeve on the rear brake drum aids in keeping things cool.

    On the road and track

    Like many post-war scenarios, surplus R75 engines were plentiful, similar to the flooding of the U.S. market with Harley Davidson and Indian Scout engines after the war. The R75 engines were large and reliable with abundant horsepower. It didn’t take long for them to find their way into racers, typically side-car outfits. The plunger frame’s transmission and differential were typically retained for use as the units from the R51-R71 were a direct fit. Depending on how the engine was mounted in the frame, a shorter drive shaft was sometimes required. There was a rarer postwar conversion in which the transmission and differential from a Zundapp KS-601 was grafted onto a BMW engine. The Zundapp transmission was considered more reliable. The large displacement BMW engines (750cc) were occasionally sleeved down to 500cc to qualify for the contemporary FIM classes.

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    A BMW R73 outfit being scrambled.

    The BMW wears Hoske mufflers.

    In addition to road racing, speedway and scrambling were quite popular in the early 1950s. The usually torquey, low-revving R75 engines were hopped up with new cam grinds, and the cylinder heads were milled to increase the compression ratio. As part of the disarmament of Germany, BMW was prohibited from building any new engines in the first few years after the war. As restrictions eased, displacement was limited to 250cc. In order to compete, BMW also began using surplus R75M engines in some of their own bikes for continental competition. Today an over-bored sidecar outfit with a 905cc engine is on display in their factory museum! It was successfully campaigned in the one-liter class.

    The transmission and differential were “upgraded” with Zundapp components.

    These bikes became a reflection of the desire to return to normalcy after a tumultuous six years. Improvise and keep on with life; a motoring life is a good balm.
    The “sweaty” BMW pictured here turned up in Greece a few years ago. Built using a post-war R51 plunger frame and war-time R75 engine, it is in the spirit of the R73. The front fender is a Meier aftermarket and the mufflers are Hoske megaphones. The racing outfit or “seitenwagen” was campaigned in the 1950s around Germany and garnered 36 ribbons during its career. It was upgraded with a Zundapp KS-601 transmission and rear end. MC

    https://web.archive.org/web/20080512001127/http://www.russianmotorcycles.co.uk/dnepr_manuals.htm

    #Allemagne #motos #BMW #histoire #occupation #Dnepr #Ural

  • Federal health workers terrified after ’DEI’ website publishes list of ’targets’

    The site calls out workers who have been involved with DEI initiatives. A majority are Black.

    Federal health workers are expressing fear and alarm after a website called “#DEI_Watch_List” published the photos, names and public information of a number of workers across health agencies, describing them at one point as “targets.”

    It’s unclear when the website, which lists mostly Black employees who work in agencies primarily within the Department of Health and Human Services, first appeared.

    “Offenses” for the workers listed on the website include working on diversity, equity and inclusion initiatives, donating to Democrats and using pronouns in their bios.

    The website, a government worker said, is being circulated among multiple private group chats of federal health workers across agencies, as well as through social media links.

    The site also reached Dr. Georges Benjamin, the executive director of the American Public Health Association, who learned about it Tuesday evening when a federal health worker sent it to him.

    “This is a scare tactic to try to intimidate people who are trying to do their work and do it admirably,” Benjamin said. “It’s clear racism.”

    A government worker said they found out theirs was among the names on the website Tuesday afternoon after a former co-worker sent them the link on social media.

    “It’s unnerving,” said the person, who requested anonymity because of safety concerns. “My name and my picture is there, and in 2025, it’s very simple to Google and look up someone’s home address and all kinds of things that potentially put me at risk.”

    “I don’t know what the intention of the list is for,” the person said. “It’s just kind of a scary place to be.”

    On Tuesday evening, the site listed photos of employees and linked to further information about them under the headline “Targets.” Later Tuesday night, the headline on each page had been changed to “Dossiers.”

    The site lists workers’ salaries along with what it describes as “DEI offenses,” including political donations, screenshots of social media posts, snippets from websites describing their work, or being a part of a DEI initiative that has been scrubbed from a federal website.

    Benjamin suggested the acts of online harassment are criminal. “Law enforcement should look into them.”

    A person who isn’t on the list but works at a federal health agency called the website “psychological warfare.” The link, this person said, is being circulated in their private group chat of federal health workers, causing some to “freak out.”

    It’s hard to gauge, the worker said, whether it’s a legitimate threat. “I don’t know anything about the organization doing this or their parent association. People are just paranoid right now.”

    A note at the bottom of the website says, “A project of the American Accountability Foundation.” That group is a conservative watchdog group.

    It’s not the first time the group has created such a list. In December, it sent Pete Hegseth, then the nominee for defense secretary, a list of names of people in the military whom it deemed too focused on diversity, equity and inclusion, the New York Post reported at the time.

    Neither the American Accountability Foundation nor HHS immediately responded to requests for comment.

    The website comes after a bruising two weeks for public health workers. Employees at the #Centers_for_Disease_Control_and_Prevention say they have received “threatening” memos from the #Department_of_Health_and_Human Services directing them to terminate any activities, jobs and research with any connection to diversity, equity and inclusion — and turn in co-workers who don’t adhere to the orders. HHS oversees federal health agencies, including the CDC and the #National_Institutes_of_Health.

    “The tone is aggressive. It’s threatening consequences if we are not obedient. It’s asking us to report co-workers who aren’t complying,” said a CDC physician who wasn’t authorized to speak to reporters. “There’s a lot of fear and panic.”

    NBC News reviewed one of the memos, which directed employees to “review all agency position descriptions and send a notification to all employees whose position description involves inculcating or promoting gender ideology that they are being placed on paid administrative leave effective immediately.”

    The result, staffers said, is paranoia.

    “I know of people who have been put on administrative leave for perceived infractions related to these ambiguous memos. People are thinking if I put one foot wrong, I’m just going to be fired,” another CDC physician said.

    In one case, a potluck luncheon among co-workers was hastily canceled for fear it would be seen as a way to promote cultural diversity.

    Despite the harassment, public health employees said they remain committed to their work.

    “If I leave, who’s going to replace me?” a CDC physician said. “If nobody replaces me and enough of us leave, then who’s going to be doing the public health work?”

    https://www.nbcnews.com/health/health-news/federal-health-workers-terrified-dei-website-publishes-list-targets-rcna190
    #liste #cibles #USA #Etats-Unis #it_has_begun #fonctionnaires #intimidation #inclusion #diversité #équité #santé #menaces #santé_publique #délation #DEI

    • Higher Ed Fights Back Against Trump’s #DEI_Order

      The American Association of University Professors and others argue in a new lawsuit that the executive orders violate the Constitution.

      College professors and university diversity officers are teaming up with nonprofits and local governments to challenge President Trump’s executive orders that target diversity, equity and inclusion programs in the federal government, higher education and the private sector. Those orders, they argue, violate the U.S. Constitution and have already caused much uncertainty on college campuses.

      The American Association of University Professors, the National Association of Diversity Officers in Higher Education and other groups argue in a lawsuit filed Monday that the orders exceed executive legal authority, violate both the First and Fifth Amendments, and threaten academic freedom and access to higher education for all. They want a judge to declare that the executive orders are unconstitutional and to block the government from further enforcement.

      “In the United States, there is no king,” the plaintiffs say in the 40-page complaint. “In his crusade to erase diversity, equity, inclusion, and accessibility from our country, President Trump cannot usurp Congress’s exclusive power of the purse, nor can he silence those who disagree with him by threatening them with the loss of federal funds and other enforcement actions.”

      Filed in the U.S. District Court in Maryland, the lawsuit is the first to target the DEI-related orders. Numerous states and nonprofits, however, have sued the Trump administration to challenge other executive actions taken during the president’s first two weeks in office, including his attempt to freeze trillions of dollars in federal grants and loans.

      The academic organizations involved in this DEI case are represented by Democracy Forward, the same pro bono legal group that was first to successfully challenge the federal funding freeze. Asian Americans Advancing Justice, another nonprofit civil rights group, also is representing the plaintiffs.

      The executive orders at issue in this lawsuit aim to end what Trump sees as “illegal discrimination” and “wasteful” programs. Institutions that don’t comply could face financial penalties or federal investigations.

      Although AAUP has openly discouraged universities from engaging in “anticipatory obedience,” which it defined as “acting to comply in advance of any pressure to do so,” several colleges and universities have already taken action in an attempt to avoid rebuke from the Trump administration. That includes canceling a Lunar New Year event and removing references to DEI from college websites.

      Trump’s orders are not the first of their kind. They build on a number of laws recently passed in Republican-led states that ban DEI offices and programs in colleges and universities and aim to take those efforts nationwide. Colleges in states like Alabama, Florida, Iowa, Texas and Utah have taken action to comply with those laws, laying off staff and shutting down cultural centers. In some states, such as Kentucky and Michigan, public colleges dissolved certain DEI standards or full offices before legislation passed.

      Regardless of the state-by-state scenarios, groups like NADOHE say they will continue to fight for DEI protection, as such programs are crucial to fulfilling the mission of higher education. Getting rid of DEI, NADOHE says, would send a chilling shock wave throughout academia and lead to increased harassment, discrimination and violence across campuses.

      “By attacking the important work of diversity, equity and inclusion offices at educational institutions, the order seeks to dismantle critical support systems for historically underrepresented students,” NADOHE president Paulette Granberry Russell told Inside Higher Ed after Trump signed the second DEI order. “This would limit workforce preparation and stifle efforts to address systemic inequities. This order depicts diversity, equity and inclusion as divisive when, in reality, these initiatives aim to ensure opportunity for all.”
      What Does the Lawsuit Say?

      The lawsuit is focused on two executive orders that Trump issued during his first 48 hours in office.

      The first order directed federal agencies to get rid of all federal diversity offices and positions and end any “equity-related” grants and contracts. Numerous DEI staffers have since lost their jobs, and dozens of general staff members from the Education Department who attended any DEI training in the past have been put on administrative leave.

      The lawsuit alleges that Trump exceeded his legal authority in issuing that order, as Congress—not the president—has authority over the federal government’s purse strings. Therefore, the plaintiffs argue, Trump does not have the power to unilaterally terminate equity-related grants and contracts “without express statutory authority.”

      The second order, signed Jan. 21, more directly impacts higher education. It calls on all agencies—including the Department of Education—to “enforce our longstanding civil-rights laws and to combat illegal private-sector DEI preferences, mandates, policies, programs, and activities.” It also orders the attorney general and the education secretary to create guidance for colleges and universities on how to comply with the 2023 Supreme Court ruling against affirmative action, and for the secretary to investigate up to nine colleges that have endowments worth more than $1 billion as part an effort “to deter DEI programs or principles.

      The lawyers argue that both orders are overly vague. Neither defines terms such as “DEI,” “illegal DEIA” or “equity.” As a result, they argue, colleges, universities and other institutions have not been given fair guidance as to what is prohibited and what they could be indicted and face penalties for, violating the plaintiffs’ right to due process under the Fifth Amendment. “The lack of definitions necessarily requires people of common intelligence to guess as to what is prohibited,” the lawsuit states. It goes on to suggest that by ordering the investigation of “illegal DEIA” practices at up to nine colleges without first defining the term, the president has granted agencies “carte blanche authority to implement the order discriminatorily.”

      The plaintiffs also argue that the second order violates the First Amendment, discouraging free speech and academic freedom around DEI-related topics on campus—dampening the public service role of academia as a marketplace of ideas. “The Constitution protects the right of scholars, teachers, and researchers to think, speak, and teach without governmental interference,” the plaintiffs write. “The ‘essentiality of freedom in the community of American universities is almost self-evident’ and educators play a ‘vital role in a democracy’.”
      Can Trump ‘Avoid Running Afoul’?

      AAUP president Todd Wolfson said the association is committed to fighting for a higher education system that’s accessible to all, regardless of background. He went on to describe Trump’s orders as “destructive” and said that eliminating DEI at public institutions would threaten the democratic purpose of higher ed.

      “Trump’s orders are about controlling the range of ideas that can be discussed in the classroom, limiting and censoring faculty and students, and codifying into law the prejudices of the past,” he said in a statement to Inside Higher Ed. “These are attempts at authoritarianism that this nation has overcome before. We will do so again.”

      But Tyler Coward, lead counsel for government affairs at the Foundation for Individual Rights and Expression, a First Amendment advocacy group, isn’t so sure. He said in an email statement that Trump’s executive orders on DEI “appear to avoid running afoul of the First Amendment,” but in a more detailed analysis memo, FIRE warns that “implementation should proceed carefully.”

      “Overzealous enforcement could threaten free speech by, for example, indirectly chilling a professor from sharing their positive views of affirmative action policies or leading to investigation of a government grantee for a social media post expressing personal support for DEI initiatives,” the foundation wrote.

      Neither Coward nor the foundation at large, however, commented on the lawsuit’s standing as far as violations of the Fifth Amendment or the separation of powers.

      “We are concerned that the executive order about gender ideology could be used to censor speech on sex and gender,” Coward said. “FIRE is closely watching how federal agencies interpret and enforce the executive orders to ensure the government doesn’t infringe on constitutionally protected speech.”

      https://www.insidehighered.com/news/government/2025/02/05/higher-ed-organizations-sue-against-trumps-dei-orders

      #mots #vocabulaire
      #diversité #équité #inclusion #accessibilité

    • Trump Takes Aim at DEI in Higher Ed

      The executive order doesn’t have an immediate impact on DEI programs at colleges and universities, but experts worry about a chilling effect.

      One of President Donald Trump’s latest executive orders aims to end “illegal” diversity, equity and inclusion policies and could upend programs that support underrepresented groups on college campuses.

      Whether the order, signed late Tuesday night, will be effective is not clear, some experts cautioned Wednesday. Others celebrated it as the end of DEI in America.

      The order calls on all agencies to “enforce our longstanding civil-rights laws and to combat illegal private-sector DEI preferences, mandates, policies, programs, and activities,” though it doesn’t define DEI. Additionally, the order directs the attorney general and education secretary—neither of whom have been confirmed—to create guidance for colleges and universities on how to comply with the 2023 Supreme Court ruling, which banned the use of race-conscious admissions policies.

      The order should not, however, have any immediate impact on higher ed, as most provisions require agency action.

      Higher education experts and diversity, equity and inclusion advocates say it’s difficult to know how far Trump’s latest order against DEI will actually go, but they are certain it represents an attempt to reverse more than 50 years of civil rights work to promote equal access to the American education system.

      University stakeholders add that Trump’s ultimate goal is to amplify culture war issues and create a dichotomy between merit and hard work and programs that celebrate diversity and promote equitable access.

      “What I see is a broad attempt to remove everything that is associated with long-standing institutional efforts to desegregate the U.S. government and institutions like colleges and universities that are entangled with the government through federal financial aid,” said Brendan Cantwell, a professor of education at Michigan State University.

      But anti–diversity, equity and inclusion activists and conservative politicians, on the other hand, see Tuesday’s order as a positive change that reminds colleges to teach students how to think rather than what to think.

      “For too long, social justice warriors crusaded to mandate DEI in every corner of America. Instead of merit, skills, and ability, DEI devotees pushed policies that are antithetical to American exceptionalism,” Republican representative and House education committee chair Tim Walberg said in a statement. “From the classroom to the board room, Americans have felt the negative effects.”

      Christopher Rufo, a senior fellow at the conservative Manhattan Institute, said deconstruction of DEI is impending.

      “Tomorrow morning, the general counsels for every major corporation and university are going to be reading President Trump’s executive orders on DEI and figuring out how they can avoid getting ruined by federal civil rights lawyers,” he wrote on X. “Huge changes imminent.”

      Trump’s latest DEI action builds upon other related orders regarding sex, race and equity that he signed in the first two days of his second term, but this one has the highest likelihood of directly impacting higher education.

      That’s in part because the order designates any institution that receives federal financial aid as a subcontractor. As subcontractors, colleges’ employment, procurement and contracting practices “shall not consider race, color, sex, sexual preference, religion, or national origin in ways that violate the nation’s civil rights laws,” according to the order.

      Additionally, the Education Department must pick up to nine colleges that have endowments worth more than $1 billion to investigate as part an effort “to deter DEI programs or principles.” Harvard University, other Ivy League institutions and more than two dozen other colleges would be on the list for a potential inquiry.

      ‘The DEI Party Is Over’

      Across the board, policy experts that Inside Higher Ed spoke with say that while it is clear what Trump seeks to do, it is uncertain exactly what will actually come to pass. They called the order’s language broad and said much of its consequences will depend on what levers the department pulls for compliance, among other factors.

      Jon Fansmith, senior vice president of government relations and national engagement for the American Council on Education, said in a webinar Wednesday that though the executive orders have created uncertainty, the directives don’t change federal law and are subject to lawsuits.

      “The things we are talking about aren’t absolutes,” he said. “There’s a lot of understandable concern, but some things haven’t changed.”

      On the other hand, Adam Kissel, a visiting fellow of higher education reform at the conservative Heritage Foundation, said the order’s implications are very clear.

      “Colleges and universities, as well as other institutions, are on notice that the DEI party is over,” he said.

      One way that the Trump administration can try to ensure the “DEI party” is fully brought to a halt is by telling colleges that the Supreme Court’s ruling on race-conscious admissions policies extends to any scholarship program or student support services that are geared toward a specific race or ethnic group. Colleges that don’t comply could risk their access to federal financial aid.

      Some legal analysts and Republican officials have argued that the Supreme Court’s ruling also bars scholarships, internships and other educational programs that take race into account. The Biden administration disagreed and said the ruling only affected admissions.

      Kissel said he is “200 percent sure” the Trump administration has the ability to extend the ruling to more than just admissions.

      “The Supreme Court said discrimination is wrong and illegal under the equal protection clause as well as Title VI of the Civil Rights Act of 1964,” he said. And “when we’re talking about nondiscrimination, I think SCOTUS was very clear that the broad interpretation is correct.”

      Kissel expects that the Trump administration will tie DEI compliance to both research grants and Title IV of the Higher Education Act of 1965, which authorizes federal financial aid programs. He believes they have clearance to do so as DEI is, in his view, discriminatory and colleges accessing federal funds cannot discriminate.
      ‘Pre-Emptive Compliance’

      Regardless of the clarity level, a key factor that could determine the impact of the DEI order is how university leaders respond.

      Cantwell said the response from leaders will depend on whether the university is private and what state it’s located in. He expects the order to carry more force at public colleges in Republican-led states. The government has the least control over private universities, he said, and though some dollars come from the federal government, much of higher ed funding is allocated at the state level, giving local lawmakers the most leverage on whether to enforce Trump’s rules.

      Although blue states that disagree with the president’s order may be less likely than red states to pass legislation reinforcing the guidelines, some universities could act on their own. Some institutions, such as the University of Michigan, have already started to rethink their DEI programs in an effort to pre-emptively comply with federal directives.

      “[The case of Michigan] does hint at some wariness,” Cantwell said. “And that wariness and sort of pre-emptive compliance, even absent direct threats from the federal or state government, might be somewhat universal. But I also think we will definitely see lots of variation by state.”

      Sarah Hubbard, a Republican elected regent at the University of Michigan, said the latest executive order shows that Trump is “doing exactly what he said he’d do” and should be a sign that more steps need to be taken in order for Michigan and other public institutions to avoid losing billions in federal funds.

      Michigan has already repealed the use of diversity statements in the hiring process and adopted a policy of institutional neutrality but has not directly cut staff or funding for any of its highly criticized DEI programs. Those decisions would be made in the upcoming budget cycle.

      “Not speaking on behalf of the board … I hope that we will be doing more to realign our campus toward need-based scholarships and removing overbearing DEI bureaucracy,” Hubbard said.
      A Chilling Shock Wave

      Some higher education experts—particularly those working in and around DEI departments—are bracing for it to have a “gigantic” impact on students and faculty.

      Kaleb Briscoe is an assistant professor of adult and higher education at the University of Oklahoma whose recent research has focused on the repercussions of DEI bans. She said that the order has already “sent shock waves,” adding that her phone is “blowing up about it.”

      Although the action does not explicitly say it will ban or restrict DEI programs like some state-level laws, Briscoe believes that Trump’s campaign messages and record from his first term speak loudly. Among other actions, Trump issued an executive order defunding any federally funded trainings or programs that promote race or sex “stereotyping” or “scapegoating.” (Former President Biden rescinded that order.)

      “The language within the executive order does not directly call for [banning DEI], but it doesn’t mean that it cannot be misinterpreted or used by policymakers to come up with additional bans,” she said.

      Shaun Harper, a professor of education, business and public policy and the founder of the University of Southern California’s Race and Equity Center, and an opinion contributor to Inside Higher Ed, said the order “will surely frighten” university administrators. It will likely lead to the pre-emptive hiding, renaming or discontinuation of their DEI initiatives, he added.

      “These leaders will be worried about losing their federal funding, which is exactly what DEI opponents want,” Harper said in an email to Inside Higher Ed. Heterosexual, Christian white men will likely feel supported and affirmed by Trump’s anti-DEI orders, as “too many of them have been tricked into misunderstanding DEI initiatives to be unfair, universal attacks,” he added.

      But in the meantime, Harper said that minority students will face increased harassment, discrimination and violence and will “be left stranded without justice.”

      Briscoe echoed Harper, adding that as the number of DEI-focused staff members dwindles, faculty members will be left to pick up the pieces.

      “We’re looking at a very uphill climb of faculty having to take on more student affairs, diversity professional roles,” she said. “Staff may not exist, but these student needs will have not changed.”

      Paulette Granberry Russell, president and CEO of the National Association of Diversity Officers in Higher Education, said the order is “deeply concerning,” mischaracterizes DEI and takes aim at the core mission of higher education.

      “By attacking the important work of diversity, equity and inclusion offices at educational institutions, the order seeks to dismantle critical support systems for historically underrepresented students,” she said. “This would limit workforce preparation and stifle efforts to address systemic inequities. This order depicts diversity, equity and inclusion as divisive when, in reality, these initiatives aim to ensure opportunity for all.”

      Granberry Russell added that while the order’s immediate impact will depend on how agencies enforce it, “it is already causing uncertainty and fear.”

      “I hope that university leaders will recognize that executive orders should not dictate the values and priorities of higher education institutions,” she said. “Many colleges and universities have long-standing commitments to fostering inclusive environments, and I hope they will continue to uphold these principles despite political headwinds.”

      https://www.insidehighered.com/news/government/politics-elections/2025/01/23/how-trumps-order-targeting-dei-could-affect-higher-ed
      #ESR #recherche #université #enseignement_supérieur

    • ’Unprecedented’: White House moves to control science funding worry researchers

      Darby Saxbe is worried her research funding might get canceled.

      People’s brains change when they become parents. She studies fathers’ brains, in particular, to understand which changes might underlie better parenting. And she wants to study a variety of brains.

      “If you want to understand the brain and biology changes of fathers, you don’t necessarily want to only look at white affluent fathers who are hanging out around a university, which is what a convenient sample might be composed of,” says the University of Southern California neuroendocrinologist. “That just makes for a better, more impactful research project.”

      So with a grant from the #National_Science_Foundation — a federal agency with a $9 billion annual #budget to fund research — she’s working to include more people from minority groups in her study.

      But her research proposal contained the words “diverse” and “underrepresented,” words that now appear on a list of hundreds of DEI-related terms that NSF is currently using to comb through tens of thousands of research grants. The process, described to NPR by two NSF officials who spoke on the condition of anonymity for fear of retribution from the administration, aims to flag research that may not comply with President Trump’s executive orders targeting diversity, equity and inclusion initiatives.

      This kind of scrutiny, along with other actions of the administration so far — freezing grants, clamping down on communications from federal agencies, taking down databases on women’s health, HIV and youth behaviors and purging some of DEI-related terms — represent to many scientists an extreme move to exert more presidential control over the kinds of science that get funded, and potentially who does it. If continued, it could represent a major departure from how science has been funded for decades.

      “This is totally unprecedented, nothing like this has ever happened,” says Neal Lane, who served as director of the NSF from 1993 to 1998. “NSF has a mandate to care about the workforce and ensure that all Americans have opportunities to participate in science,” he says. By targeting DEI, “they’re killing American science.”

      Since the 1990s, Congress has mandated that NSF weigh how its grants will boost the participation of women and minorities in science, in addition to the intellectual merits of the proposal. Now, the Trump administration is essentially saying they can’t follow that law.

      “President Trump was elected president, but in being elected president, the laws of the United States were not repealed and replaced with whatever he wants to do,” says Rep. Zoe Lofgren, D-Calif., ranking member of the U.S. House of Representatives Committee on Science, Space and Technology. “These are bipartisan efforts to make sure that we don’t miss smart people in the science enterprise across the United States.”

      But some say that considering diversity in grantmaking leads to worse science. Last October, Sen. Ted Cruz, R-Texas, said in a report that “NSF allocated over $2.05 billion to thousands of research projects that promoted neo-Marxist perspectives or DEI tenets” and suggested that it undermines “objective hard science.”

      “Intellectual diversity is welcome,” says Jonathan Butcher, a senior research fellow at the Heritage Foundation. “But judging the merits of an idea based on the description of the grant is far more important than figuring out where the people involved are literally coming from, in terms of racial background or country of origin.”
      Changing how science gets funded

      Presidents have the authority to set priorities in research funding, and have used this power. The Biden administration made a push for climate and cancer research, for instance, and George W. Bush’s administration prioritized energy research and the physical sciences. Congress allocates money to these priorities, and then the agencies work out the finer details.

      “Since World War II, science has been organized around this idea of peer review, that scientists understand what good science is and should make decisions about what we should be funding,” says Elizabeth Popp Berman, a sociologist who studies science at the University of Michigan.

      At NSF, that means program officers — often scientists who work at other institutions who come to NSF for temporary stints — manage a review process of proposals, with input from a range of scientists. The law dictates that NSF consider both the intellectual merit of a proposal and the “broader impacts” the research might enable, meaning how the research will benefit society.

      For decades, a key part of those potential benefits is how grants will boost the participation of women and underrepresented groups in science. Since 1997, Congress has required NSF to explicitly weigh such factors in its grantmaking. According to Suzanne Barbour, dean of the Duke University Graduate School and chair of NSF’s Committee on Equal Opportunities in Science and Engineering, that ultimately benefits the taxpayer.

      “There is a large emerging literature that suggests that teams have the largest array of voices, from different different backgrounds, different kinds of lived experiences, voices that perhaps have addressed problems from slightly different angles,” she says. “They’re more creative, they’re more successful and … ultimately are the kinds of teams that make the biggest discoveries.”

      Trump’s executive orders are squarely opposed to that mission. The agency is currently reviewing grants for DEI-related terms using, in part, a list from Sen. Cruz’s October 2024 report titled “How the Biden-Harris NSF Politicized Science,” according to NPR’s NSF sources.

      It’s unclear what will happen to flagged grants. NSF has resumed funding existing awards after freezing them in late January and says they “can not take action to delay or stop payment for active awards based solely on actual or potential non-compliance with the Executive Orders.” The NSF sources tell NPR that approximately 20% of grants were initially flagged, and that number could be further winnowed.

      In reviewing grants for DEI-related content and temporarily pausing payments, the agency seems to be prioritizing the executive order over its congressional mandate, a practice that contradicts internal guidance saying law takes precedence over executive orders when there’s a conflict.

      The Trump administration’s efforts to exert more control over science at NSF go beyond DEI. On Tuesday, staff were informed of plans to cut the agency’s headcount of about 1,700 by 25% to 50% over the next two months, according to NPR’s NSF sources. Staff were also informed that President Trump’s first budget request could slash the agency’s budget from $9 billion to $3 billion, first reported by ArsTechnica and confirmed by NPR, though the actual reduction negotiated by Congress may be different.

      “This administration appears to be not just setting priorities, but enforcing ideological conformity in a way that if your grant is studying something that’s not aligned with a particular view of the world, it’s just not going to be funded,” says Berman. “I think taking that away has the potential to undermine the whole scientific enterprise.”
      Worries about America’s competitive edge

      If the Trump administration continues aggressively targeting diversity initiatives in science and seeking to substantially cut funding, American science will look fundamentally different, says Berman.

      Whole academic fields could wither without federal funds, she says, especially if DEI is broadly defined. “This cuts across economics, psychology, sociology. In all these fields, there are whole chunks of the discipline that may just not be possible to carry on anymore,” says Berman.

      The moves have also sparked a culture of fear among many scientists. “This level of scrutiny is going to make research less collaborative, less competitive and less innovative,” says Diana Macias, an ecologist at the University of California, Berkeley, who is funded by an NSF grant. Bringing more people into science is “not just broadening for the sake of broadening, but it’s broadening for the sake of developing rigorous questions that help us really stay competitive.”

      Only about a quarter of NSF grant proposals win funding, and that’s after a rigorous application process. The idea that an awarded grant could get rescinded, or proposals not get funded for political reasons, makes many scientists uncomfortable and could ultimately lead some to quit or move outside the U.S.

      “I train graduate students and undergrads who want to pursue science careers,” says Saxbe. “It’s hard for me to think about how to encourage them when it seems like the very work that we do is so vulnerable to partisan attack.”

      Federal funding supports these trainees, many of whom ultimately go into the private sector. The NSF funds nearly 80% of fundamental computing research at universities, according to a recent statement from the Computing Research Association.

      Reduced funding could ultimately lead to a smaller skilled workforce to work on important issues in artificial intelligence, cybersecurity and more. That’s despite an insistence by close allies of the president, including Elon Musk, that the U.S. lacks enough homegrown talent to fill the tech industry’s demand for computer science professionals like software engineers and programmers.

      “The private sector does a lot of very important, primarily applied research and development. But they really don’t fund the same kind of research where you are really exploring the frontier,” says Lane, the former NSF director.

      “They can’t justify to their stockholders doing most of the things that the National Science Foundation does. If you take away federal support for science, science is dead in the United States. Nothing can replace that.”

      https://www.npr.org/sections/shots-health-news/2025/02/07/nx-s1-5289912/unprecedented-white-house-moves-to-control-science-funding-worry-researchers

      #science #projets_de_recherche

    • Offensive obscurantiste aux USA : Trump crée un « #bureau_de_la_foi » et #censure le monde universitaire

      Ces propos délirants sortent de la bouche de Paula White, la conseillère spirituelle du président américain depuis 2011. Vous ne la connaissez peut-être pas encore, mais son rôle a été prépondérant pendant la campagne de Trump : elle assure notamment la communication avec les courants intégristes religieux, très puissants aux États-Unis. Un habitant des États-Unis sur cinq se définit en effet comme évangéliste : une base électorale obscurantiste et essentielle pour Donald Trump.
      L’intégrisme chrétien au pouvoir

      Paula White est à présent à la tête d’un nouveau “Bureau de la foi” de la Maison blanche, chargé de renforcer la place de la religion dans la politique du pays. Cette dernière est connue pour ses appels à la haine homophobe ou raciste, déclarant que “l’antifascisme et Black Lives Matter sont l’antéchrist” ou encore “ce n’est pas OK de se faire avorter. Ce n’est pas OK de se marier avec quelqu’un du même sexe”. Ses propos fanatisés semblent sortis d’un autre âge.

      Paula White avait, entre autres joyeusetés, organisé une prière publique en janvier 2020 pour que “toutes les grossesses sataniques aboutissent à une fausse couche”. Cette illuminée aurait toute sa place sous l’inquisition du Moyen-Age, quand un tribunal ecclésiastique jugeait les hérétiques.

      Les mouvements chrétiens fondamentalistes américains considèrent Trump comme un “envoyé de Dieu”, dont la mission sacrée est de s’opposer aux satanistes – les “wokes”, les homosexuels… Il affirmait lui-même d’ailleurs avoir été “sauvé par Dieu” lors de la tentative de meurtre à laquelle il a échappé l’été dernier, pour qu’il guide le pays et lui rende sa grandeur. Une mission divine, exaltée par ses déclarations : “ramenons Dieu dans nos vies” a-t-il réclamé.

      Pourtant, le 1er amendement des États-Unis proclame la séparation de l’État et de la religion. Ces personnes qui se présentent comme les seules vraies gardiens de la Constitution des USA violent donc allègrement son premier amendement. Ces mouvements intégristes religieux constituent la base de l’extrême droite américaine : on les retrouve massivement lors de l’attaque du Capitole en 2021, où nombre de manifestants arboraient des t-shirts avec des symboles chrétiens.

      Dans le même registre, le nouveau secrétaire de la Défense des USA Pete Hegseth, qui est désormais l’un des hommes les plus puissants du pays, a fait inscrire « Jésus » en hébreu sur son bras, un tatouage réalisé à Bethléem, et une grande croix de Jérusalem sur sa poitrine, un symbole représentant une grande croix encerclé de croix grecques plus petites. Un symbole utilisé pendant les Croisades et représentant le royaume de Jérusalem établi par les croisés.

      Hegseth ne cache pas sa fascination pour cette période de conflit sanglant opposant les armées chrétiennes aux musulmans. Cet homme est un vétéran de la Garde nationale du Minnesota, un animateur de la chaine d’extrême droite Fox News, et adhère à une mouvance religieuse sectaire nommée Reconstructionnisme réformé, qui prône l’application de la loi chrétienne biblique à la société, un monde exclusivement dirigé par les hommes et une préparation au retour de Jésus.

      Doit-on s’étonner de voir l’obscurantisme religieux revenir sur le devant de la scène aux États-Unis ? Non. Il avance main dans la main avec le capitalisme sans limite dont rêvent Trump et son inséparable duo Elon Musk. La religion représente d’ailleurs un marché plus que rentable aux États-Unis : 1200 milliards de dollars en 2016.

      L’extrême-droite est étroitement liée aux milieux chrétiens dans de nombreux pays. L’économiste Samir Amin explique que “le capitalisme des monopoles contemporain, en crise, développe une offensive idéologique massive et systématique assise sur le recours au discours de la spiritualité”. Il estime que la faillite de la classe bourgeoise, qui avait massivement adhéré si ce n’est au nazisme ou au fascisme, tout du moins à la collaboration, avait permis aux classes ouvrières au lendemain de la seconde guerre mondiale de construire un rapport de force conséquent.

      Après guerre, le patronat était discrédité, le Parti Communiste était le premier parti dans de nombreux pays, dont la France et l’Italie, et les syndicats étaient de puissants contre-pouvoirs. Pour contrer cela, Washington a poussé à la création de nouveaux partis chrétiens-démocrates afin de résister à la menace communiste.

      Ces partis constituent aujourd’hui la droite traditionnelle dans de nombreux pays européens, remettant le débat autour de l’importance du christianisme comme base de la civilisation occidentale. On en voit la marque de nos jours dans la droite de nombreux pays européens, et la France n’est pas en reste : Macron a largement piétiné la laïcité ces dernières années, comme la cérémonie d’ouverture de Notre-Dame en a été encore l’exemple.

      Aujourd’hui, les partis fascisants qui arrivent au pouvoir dans de nombreux pays se réclament également d’un retour à la foi chrétienne. Mais une foi revisitée, vidée de sa spiritualité, transformée en show, mise en spectacle sur le modèle des évangélistes. Georgia Meloni se revendique “femme, italienne, et chrétienne”, faisant de cette identité un véritable programme politique. Viktor Orban se pose en défenseur des “valeurs chrétiennes”. Marine Le Pen se dit “extrêmement croyante”. Aux États-Unis, l’arrivée au pouvoir de Trump a scellé l’accord parfait entre extrême-droite, intégrisme religieux et capital.
      Guerre contre la science

      L’obscurantisme est défini comme l’attitude attribuée à ceux qui sont hostiles au progrès, au libre exercice de la raison, à la diffusion de l’instruction et du savoir. Cette percée des fondamentalistes religieux s’accompagne ainsi d’une attaque historique contre la science. L’un ne va pas sans l’autre.

      Un décret sur “L’abrogation Woke” a été publié par l’administration Trump il y a quelques jours. Le but ? Détruire toutes les politiques, programmes ou projets de recherche sur des sujets jugés “woke” et donc dangereux pour la sûreté de l’État : le réchauffement climatique et l’environnement, le genre, la diversité, la race, l’inclusion…

      Pour faire simple, une IA va pouvoir identifier des mots clés, au nombre de 120 pour le moment, afin de geler les financements, supprimer des publications… Reporterre dévoile par exemple que toute référence au réchauffement climatique a été purement et simplement effacée de sites internet fédéraux. Certaines pages ont carrément disparu, ne laissant qu’un »404 Not Found ». Parmi les 120 mots interdits, on retrouve “femme”, “préjugé”, “justice environnementale”, “accessibilité”.

      Autre conséquence dramatique : le CDC, le centre de contrôle des maladies, est la plus grosse agence gouvernementale étasunienne pour la santé publique. Une liste de 20 termes a été distribuée en interne afin de retirer ou d’éditer certaines informations, pourtant tout simplement vitales, du site. On trouve notamment dans cette liste les termes « transgenre », « LGBT », « personne enceinte », « biologiquement femme », « biologiquement homme »… Certaines pages sur le virus du SIDA ont également disparu.

      Au fil des siècles, les forces obscurantistes utilisaient l’autodafé afin de détruire les écrits que le pouvoir en place jugeait dangereux pour son propre pouvoir. Le plus célèbre est l’autodafé du 10 mai 1933 où 25.000 ouvrages considérés comme subversifs – auteurs marxistes, anarchistes, juifs…– furent consumés par les nazis. D’ailleurs, en 2023, des élus Républicains du Missouri s’étaient déjà mis en scène en train de brûler des livres considérés comme « woke » au lance-flamme.

      Si l’effacement de données en ligne paraît bien moins spectaculaire, il n’en est pas moins une tentative d’effacement total des pensées divergentes. Et il précède toujours d’autres violences.

      https://contre-attaque.net/2025/02/14/offensive-obscurantiste-aux-usa-trump-cree-un-bureau-de-la-foi-et-ce
      #université #foi

    • US science is feeling the Trump chill

      President Donald Trump’s assault on federal spending, climate science and diversity initiatives is fueling an existential crisis for the nation’s vast web of research institutions — and the scientists who power them.

      The administration is seeking to thwart research it considers a threat to Trump’s agenda — including anything connected to climate science or diversity, equity and inclusion, writes Chelsea Harvey. It has frozen billions of dollars in federal funding, paused grant reviews and cut critical support for university research.

      The language in Trump’s directives is so broad that universities and research institutions worry that projects that make mere mention of gender, race or equity could be on the chopping block. At least one university told researchers that even terms such as biodiversity could be flagged by AI-based grant review systems looking for DEI proposals.

      Republican Sen. Ted Cruz of Texas has added to the alarm by launching an online database last week identifying more than 3,400 grants funded by the National Science Foundation that he said promote “advanced neo-Marxist class warfare propaganda.”

      Federal courts have begun pushing back on some of Trump’s moves — by ordering an end to a sweeping funding freeze, for example — but the administration has been slow to comply and remained steadfast in its attempts to gut science agencies. The atmosphere of fear and confusion is leading some university supervisors to quietly advise faculty to censor their research proposals and other public-facing documents to comply with Trump’s directives.

      A professor at one U.S. university, who was granted anonymity, told Chelsea they were recently advised to remove terms including “climate change” and “greenhouse gas emissions” from research papers and other public documents.

      While past administrations have steered the focus of U.S. research in new directions — from nanotechnology to cancer research — those priorities were typically additive; they didn’t restrict research in other areas.

      Trump’s approach “will have long-term harmful consequences,” said Matt Owens, president of the Council on Government Relations, an association of academic research institutions.

      “One of our strengths as a nation is the federal government has invested across the board in curiosity-driven research, because over time this pays dividends,” he told Chelsea. “So an erosion of broad federal support for all areas of research will damage our ability to remain the global science and innovation leader.”

      Senior prosecutor quits over imperiled climate funds
      A top federal prosecutor in Washington resigned Tuesday rather than follow a Justice Department order to freeze a private bank account holding $20 billion of already allocated climate change funds, write Kyle Cheney, Josh Gerstein, Alex Guillén and Jean Chemnick.

      The resignation of Denise Cheung, the head of the criminal division in the U.S. attorney’s office in Washington, is one of the most dramatic outcomes yet from Trump’s effort to claw back congressionally authorized federal funding.

      Chung said interim U.S. Attorney Ed Martin demanded her resignation after she refused to order the bank to freeze the grants — a step she said is permitted only if prosecutors have “probable cause” to suspect a crime was committed. The Environmental Protection Agency placed the money at Citibank last year to fund a “green bank” created by Congress.

      Trump attacks 50 years of green rules

      The Trump administration is working to unwind almost five decades of rules crafted and imposed under the #National_Environmental_Policy_Act, a foundational statute widely known as the “magna carta” of environmental laws, writes Hannah Northey.

      The plan is to rescind all regulations that the Council on Environmental Quality has issued to implement the bedrock law since 1977, when then-President Jimmy Carter signed an order directing the agency to issue rules under NEPA.

      Trump’s oil ambitions face harsh realities

      Trump wants to “unleash” American energy. The problem: U.S. oil production growth is starting to dwindle, writes Mike Soraghan.

      The nation’s once-hot shale plays are maturing. It’s getting more expensive to get significant amounts of new oil out of the ground. Some observers expect production to level off in the coming years and then start to decline by the early 2030s. Soon enough, oil companies may need to “drill, baby, drill” just to keep up current production levels rather than boosting them.

      https://www.politico.com/newsletters/power-switch/2025/02/18/us-science-is-feeling-the-trump-chill-00204701

      #biodiversité #climat #changement_climatique #projets_de_recherche

    • The foundations of America’s prosperity are being dismantled

      Federal scientists warn that Americans could feel the effects of the new administration’s devastating cuts for decades to come.

      Ever since World War II, the US has been the global leader in science and technology—and benefited immensely from it. Research fuels American innovation and the economy in turn. Scientists around the world want to study in the US and collaborate with American scientists to produce more of that research. These international collaborations play a critical role in American soft power and diplomacy. The products Americans can buy, the drugs they have access to, the diseases they’re at risk of catching—are all directly related to the strength of American research and its connections to the world’s scientists.

      That scientific leadership is now being dismantled, according to more than 10 federal workers who spoke to MIT Technology Review, as the Trump administration—spearheaded by Elon Musk’s Department of Government Efficiency (DOGE)—slashes personnel, programs, and agencies. Meanwhile, the president himself has gone after relationships with US allies.

      These workers come from several agencies, including the Departments of State, Defense, and Commerce, the US Agency for International Development, and the National Science Foundation. All of them occupy scientific and technical roles, many of which the average American has never heard of but which are nevertheless critical, coordinating research, distributing funding, supporting policymaking, or advising diplomacy.

      They warn that dismantling the behind-the-scenes scientific research programs that backstop American life could lead to long-lasting, perhaps irreparable damage to everything from the quality of health care to the public’s access to next-generation consumer technologies. The US took nearly a century to craft its rich scientific ecosystem; if the unraveling that has taken place over the past month continues, Americans will feel the effects for decades to come.

      Most of the federal workers spoke on condition of anonymity because they were not authorized to talk or for fear of being targeted. Many are completely stunned and terrified by the scope and totality of the actions. While every administration brings its changes, keeping the US a science and technology leader has never been a partisan issue. No one predicted the wholesale assault on these foundations of American prosperity.

      “If you believe that innovation is important to economic development, then throwing a wrench in one of the most sophisticated and productive innovation machines in world history is not a good idea,” says Deborah Seligsohn, an assistant professor of political science at Villanova University who worked for two decades in the State Department on science issues. “They’re setting us up for economic decline.”
      The biggest funder of innovation

      The US currently has the most top-quality research institutes in the world. This includes world-class universities like MIT (which publishes MIT Technology Review) and the University of California, Berkeley; national labs like Oak Ridge and Los Alamos; and federal research facilities run by agencies like the National Oceanic and Atmospheric Administration and the Department of Defense. Much of this network was developed by the federal government after World War II to bolster the US position as a global superpower.

      Before the Trump administration’s wide-ranging actions, which now threaten to slash federal research funding, the government remained by far the largest supporter of scientific progress. Outside of its own labs and facilities, it funded more than 50% of research and development across higher education, according to data from the National Science Foundation. In 2023, that came to nearly $60 billion out of the $109 billion that universities spent on basic science and engineering.

      The return on these investments is difficult to measure. It can often take years or decades for this kind of basic science research to have tangible effects on the lives of Americans and people globally, and on the US’s place in the world. But history is littered with examples of the transformative effect that this funding produces over time. The internet and GPS were first developed through research backed by the Department of Defense, as was the quantum dot technology behind high-resolution QLED television screens. Well before they were useful or commercially relevant, the development of neural networks that underpin nearly all modern AI systems was substantially supported by the National Science Foundation. The decades-long drug discovery process that led to Ozempic was incubated by the Department of Veterans Affairs and the National Institutes of Health. Microchips. Self-driving cars. MRIs. The flu shot. The list goes on and on.

      In her 2013 book The Entrepreneurial State, Mariana Mazzucato, a leading economist studying innovation at University College London, found that every major technological transformation in the US, from electric cars to Google to the iPhone, can trace its roots back to basic science research once funded by the federal government. If the past offers any lesson, that means every major transformation in the future could be shortchanged with the destruction of that support.

      The Trump administration’s distaste for regulation will arguably be a boon in the short term for some parts of the tech industry, including crypto and AI. But the federal workers said the president’s and Musk’s undermining of basic science research will hurt American innovation in the long run. “Rather than investing in the future, you’re burning through scientific capital,” an employee at the State Department said. “You can build off the things you already know, but you’re not learning anything new. Twenty years later, you fall behind because you stopped making new discoveries.”

      A global currency

      The government doesn’t just give money, either. It supports American science in numerous other ways, and the US reaps the returns. The Department of State helps attract the best students from around the world to American universities. Amid stagnating growth in the number of homegrown STEM PhD graduates, recruiting foreign students remains one of the strongest pathways for the US to expand its pool of technical talent, especially in strategic areas like batteries and semiconductors. Many of those students stay for years, if not the rest of their lives; even if they leave the country, they’ve already spent some of their most productive years in the US and will retain a wealth of professional connections with whom they’ll collaborate, thereby continuing to contribute to US science.

      The State Department also establishes agreements between the US and other countries and helps broker partnerships between American and international universities. That helps scientists collaborate across borders on everything from global issues like climate change to research that requires equipment on opposite sides of the world, such as the measurement of gravitational waves.

      The international development work of USAID in global health, poverty reduction, and conflict alleviation—now virtually shut down in its entirety—was designed to build up goodwill toward the US globally; it improved regional stability for decades. In addition to its inherent benefits, this allowed American scientists to safely access diverse geographies and populations, as well as plant and animal species not found in the US. Such international interchange played just as critical a role as government funding in many crucial inventions.

      Several federal agencies, including the Centers for Disease Control and Prevention, the Environmental Protection Agency, and the National Oceanic and Atmospheric Administration, also help collect and aggregate critical data on disease, health trends, air quality, weather, and more from disparate sources that feed into the work of scientists across the country.

      The National Institutes of Health, for example, has since 2015 been running the Precision Medicine Initiative, the only effort of its kind to collect extensive and granular health data from over 1 million Americans who volunteer their medical records, genetic history, and even Fitbit data to help researchers understand health disparities and develop personalized and more effective treatments for disorders from heart and lung disease to cancer. The data set, which is too expensive for any one university to assemble and maintain, has already been used in hundreds of papers that will lay the foundation for the next generation of life-saving pharmaceuticals.

      Beyond fueling innovation, a well-supported science and technology ecosystem bolsters US national security and global influence. When people want to study at American universities, attend international conferences hosted on American soil, or move to the US to work or to found their own companies, the US stays the center of global innovation activity. This ensures that the country continues to get access to the best people and ideas, and gives it an outsize role in setting global scientific practices and priorities. US research norms, including academic freedom and a robust peer review system, become global research norms that lift the overall quality of science. International agencies like the World Health Organization take significant cues from American guidance.

      US scientific leadership has long been one of the country’s purest tools of soft power and diplomacy as well. Countries keen to learn from the American innovation ecosystem and to have access to American researchers and universities have been more prone to partner with the US and align with its strategic priorities.

      Just one example: Science diplomacy has long played an important role in maintaining the US’s strong relationship with the Netherlands, which is home to ASML, the only company in the world that can produce the extreme ultraviolet lithography machines needed to produce the most advanced semiconductors. These are critical for both AI development and national security.

      International science cooperation has also served as a stabilizing force in otherwise difficult relationships. During the Cold War, the US and USSR continued to collaborate on the International Space Station; during the recent heightened economic competition between the US and China, the countries have remained each other’s top scientific partners. “Actively working together to solve problems that we both care about helps maintain the connections and the context but also helps build respect,” Seligsohn says.

      The federal government itself is a significant beneficiary of the country’s convening power for technical expertise. Among other things, experts both inside and outside the government support its sound policymaking in science and technology. During the US Senate AI Insight Forums, co-organized by Senator Chuck Schumer through the fall of 2023, for example, the Senate heard from more than 150 experts, many of whom were born abroad and studying at American universities, working at or advising American companies, or living permanently in the US as naturalized American citizens.

      Federal scientists and technical experts at government agencies also work on wide-ranging goals critical to the US, including building resilience in the face of an increasingly erratic climate; researching strategic technologies such as next-generation battery technology to reduce the country’s reliance on minerals not found in the US; and monitoring global infectious diseases to prevent the next pandemic.

      “Every issue that the US faces, there are people that are trying to do research on it and there are partnerships that have to happen,” the State Department employee said.

      A system in jeopardy

      Now the breadth and velocity of the Trump administration’s actions has led to an unprecedented assault on every pillar upholding American scientific leadership.

      For starters, the purging of tens of thousands—and perhaps soon hundreds of thousands—of federal workers is removing scientists and technologists from the government and paralyzing the ability of critical agencies to function. Across multiple agencies, science and technology fellowship programs, designed to bring in talented early-career staff with advanced STEM degrees, have shuttered. Many other federal scientists were among the thousands who were terminated as probationary employees, a status they held because of the way scientific roles are often contractually structured.

      Some agencies that were supporting or conducting their own research, including the National Institutes of Health and the National Science Foundation, are no longer functionally operational. USAID has effectively shuttered, eliminating a bastion of US expertise, influence, and credibility overnight.

      “Diplomacy is built on relationships. If we’ve closed all these clinics and gotten rid of technical experts in our knowledge base inside the government, why would any foreign government have respect for the US in our ability to hold our word and in our ability to actually be knowledgeable?” a terminated USAID worker said. “I really hope America can save itself.”

      Now the Trump administration has sought to reverse some terminations after discovering that many were key to national security, including nuclear safety employees responsible for designing, building, and maintaining the country’s nuclear weapons arsenal. But many federal workers I spoke to can no longer imagine staying in the public sector. Some are considering going into industry. Others are wondering whether it will be better to move abroad.

      “It’s just such a waste of American talent,” said Fiona Coleman, a terminated federal scientist, her voice cracking with emotion as she described the long years of schooling and training she and her colleagues went through to serve the government.

      Many fear the US has also singlehandedly kneecapped its own ability to attract talent from abroad. Over the last 10 years, even as American universities have continued to lead the world, many universities in other countries have rapidly leveled up. That includes those in Canada, where liberal immigration policies and lower tuition fees have driven a 200% increase in international student enrollment over the last decade, according to Anna Esaki-Smith, cofounder of a higher-education research consultancy called Education Rethink and author of Make College Your Superpower.

      Germany has also seen an influx, thanks to a growing number of English-taught programs and strong connections between universities and German industry. Chinese students, who once represented the largest share of foreign students in the US, are increasingly staying at home or opting to study in places like Hong Kong, Singapore, and the UK.

      During the first Trump administration, many international students were already more reluctant to come to the US because of the president’s hostile rhetoric. With the return and rapid escalation of that rhetoric, Esaki-Smith is hearing from some universities that international students are declining their admissions offers.

      Add to that the other recent developments—the potential dramatic cuts in federal research funding, the deletion of scores of rich public data sets on health and the environment, the clampdown on academic freedom for research that appears related to diversity, equity, and inclusion and the fear that these restrictions could ultimately encompass other politically charged topics like climate change or vaccines—and many more international science and engineering students could decide to head elsewhere.

      “I’ve been hearing this increasingly from several postdocs and early-career professors, fearing the cuts in NIH or NSF grants, that they’re starting to look for funding or job opportunities in other countries,” Coleman told me. “And then we’re going to be training up the US’s competitors.”

      The attacks could similarly weaken the productivity of those who stay at American universities. While many of the Trump administration’s actions are now being halted and scrutinized by US judges, the chaos has weakened a critical prerequisite for tackling the toughest research problems: a long-term stable environment. With reports that the NSF is combing through research grants for words like “women,” “diverse,” and “institutional” to determine whether they violate President Trump’s executive order on DEIA programs, a chilling effect is also setting in among federally funded academics uncertain whether they’ll get caught in the dragnet.

      To scientists abroad, the situation in the US government has marked American institutions and researchers as potentially unreliable partners, several federal workers told me. If international researchers think collaborations with the US can end at any moment when funds are abruptly pulled or certain topics or keywords are suddenly blacklisted, many of them could steer clear and look to other countries. “I’m really concerned about the instability we’re showing,” another employee at the State Department said. “What’s the point in even engaging? Because science is a long-term initiative and process that outlasts administrations and political cycles.”

      Meanwhile, international scientists have far more options these days for high-caliber colleagues to collaborate with outside America. In recent years, for example, China has made a remarkable ascent to become a global peer in scientific discoveries. By some metrics, it has even surpassed the US; it started accounting for more of the top 1% of most-cited papers globally, often called the Nobel Prize tier, back in 2019 and has continued to improve the quality of the rest of its research.

      Where Chinese universities can also entice international collaborators with substantial resources, the US is more limited in its ability to offer tangible funding, the State employee said. Until now, the US has maintained its advantage in part through the prestige of its institutions and its more open cultural norms, including stronger academic freedom. But several federal scientists warn that this advantage is dissipating.

      “America is made up of so many different people contributing to it. There’s such a powerful global community that makes this country what it is, especially in science and technology and academia and research. We’re going to lose that; there’s not a chance in the world that we’re not going to lose that through stuff like this,” says Brigid Cakouros, a federal scientist who was also terminated from USAID. “I have no doubt that the international science community will ultimately be okay. It’ll just be a shame for the US to isolate themselves from it.”

      https://www.technologyreview.com/2025/02/21/1112274/the-foundations-of-americas-prosperity-are-being-dismantled

    • Sauver les données scientifiques de la purge numérique de l’administration Trump

      Peu après l’assermentation de Donald Trump, des milliers de pages web du gouvernement fédéral américain ont disparu. Heureusement, des chercheurs canadiens et américains avaient déjà archivé numériquement une bonne partie de ces sites.

      La Dre Angela Rasmussen n’en revient pas. Des milliers de pages des Centres pour le contrôle et la prévention des maladies (CDC) comportant des données inestimables sur la santé ont été retirées du web, à la demande de l’administration Trump.

      Cette virologue de l’Université de la Saskatchewan savait que la santé et la science seraient dans la mire de la nouvelle administration Trump.

      "Je n’aurais jamais pensé qu’on serait aussi rapidement dans une situation aussi orwellienne." (Une citation de Dre Angela Rasmussen, virologue et chercheuse à l’Université de la Saskatchewan)

      Lorsque cette chercheuse, d’origine américaine, a entendu d’un ami journaliste que les CDC retireraient sous peu des données scientifiques de son site, elle a contacté en urgence un ami bio-informaticien aux États-Unis.

      "Je lui ai demandé s’il pouvait cloner tout le site. Il pensait que je faisais des blagues. Mais j’étais très sérieuse."

      Avec moins d’une journée de préavis, les deux ont passé de longues heures à archiver le site.

      Ils sont ensuite entrés en contact avec Charles Gaba, un analyste de données sur la santé publique du Michigan, qui lui aussi avait commencé la même tâche, quelques jours plus tôt.

      Ils ont combiné leurs efforts pour archiver un maximum de pages et de bases de données, non seulement des CDC, mais aussi de l’Agence américaine des médicaments (FDA) et une partie du site de l’USAID, le programme qui a été sabré par Elon Musk et son « département de l’Efficience gouvernementale » (DOGE).

      "Je suis fâché. J’aurais dû commencer le travail plus tôt. J’avais réalisé dès le soir de l’élection qu’il y avait un risque qu’on efface des sites gouvernementaux. Dans l’urgence, on a peut-être manqué certaines choses", dit Charles Gaba.

      Mardi, un juge fédéral américain a délivré une ordonnance temporaire obligeant les CDC et la FDA de rétablir toutes les informations publiques sur leurs sites web.

      Selon l’administration Trump, le retrait de ces pages n’est pas nécessairement définitif, et elle affirme que les informations peuvent être consultées par l’entremise de la machine Wayback de l’Internet Archive.

      D’ailleurs, s’il est possible de le faire, c’est grâce au travail exhaustif d’Internet Archive, un organisme à but non lucratif qui archive des sites web et qui rend accessibles au public des copies de ces sites.

      Depuis 2004, dans le cadre du projet de librairie démocratique, toutes les pages web des gouvernements fédéraux canadien et américain sont systématiquement archivées au début et à la fin de chaque mandat.

      Le matériel provenant des États-Unis est sauvegardé sur des serveurs en Colombie-Britannique, au Canada, et celui du Canada, sur des serveurs aux États-Unis.

      L’archivage se fait grâce à une étroite collaboration entre Canadiens et Américains, explique Brewster Kahle, le fondateur d’Internet Archive.

      Par exemple, il y a aussi des professeurs de l’Université de Guelph et de l’Université de Toronto qui travaillent avec l’Environmental Data Governance Initiative (EDGI) pour préserver les données sur les changements climatiques de l’Agence de protection de l’environnement des États-Unis, rapporte CBC News (Nouvelle fenêtre).

      Pour Brewster Kahle, il est primordial de sauvegarder le maximum de documents, même s’ils semblent peu importants. "On ne sait jamais quand et pourquoi on en aura besoin."

      Les informations contenues sur les sites web gouvernementaux relèvent du domaine public et doivent être accessibles à tous, rappelle Brewster Kahle.

      "Cette information appartient aux Américains. Personne n’a le droit de la censurer ou de la retenir." (Une citation de Brewster Kahle, fondateur d’Internet Archive)

      Une crise en santé et en science

      La disparition des données inquiète particulièrement la Dre Rasmussen, qui est virologue.

      "Je n’exagère pas quand je dis que ça sera destructeur pour la santé publique."

      Par exemple, les données sur la propagation de la grippe aviaire aux États-Unis sont particulièrement importantes en ce moment pour le monde entier. "S’il y a une pandémie de H5N1, on pourrait prévenir des millions de morts."

      Et pourtant, le rapport hebdomadaire sur la mortalité n’a pas été publié comme prévu le 15 janvier. "C’est la première fois en 80 ans que ça arrive", dit Charles Gaba.

      De plus, avec la nomination de Robert F. Kennedy Jr. à la tête de la santé, qui tient depuis des années des propos antivaccins, la Dre Rasmussen craint que les informations qui seront accessibles soient davantage politiques que scientifiques. Déjà, les recommandations du comité sur l’immunisation ont disparu du site web des CDC.

      Charles Gaba craint que certaines bases de données ne soient plus mises à jour. Et, même si des données sont publiées, il se demande si elles seront valides. "Ils ont semé un doute. Je n’ai plus confiance."
      "Des autodafés numériques"

      Le retrait de milliers de pages web des sites gouvernementaux survient après une directive de l’administration Trump d’éliminer toute mention de diversité, d’inclusion ou d’équité. Toute page avec la mention de mots provenant d’une liste préétablie doit être retirée.

      "Ils effacent tout ce qui inclut ces mots, même sans contexte et sans discrimination. Ça touche tout le monde qui n’est pas un homme blanc hétérosexuel et chrétien." (Une citation de Charles Gaba, analyste de données sur la santé publique du Michigan)

      Ainsi, des pages sur la prévention des maladies chroniques, des lignes directrices pour le traitement de maladies sexuellement transmissibles, sur les signes avant-coureurs de la maladie d’Alzheimer, sur une formation pour prévenir les surdoses et sur des recommandations sur les vaccins destinés aux femmes enceintes, ont été supprimées.

      Le retrait comprend aussi des pages sur la violence faite aux femmes et aux personnes LGBTQ+, et sur la dépression post-partum.

      La Dre Ramussen est estomaquée. "On a retiré les données sur le VIH et la variole simienne parce que ça touche principalement des personnes marginalisées, des femmes, des personnes de la communauté LGBTQ+ et les personnes racisées. Ça place ces personnes dans une situation encore plus vulnérable."

      Pour elle, la diversité, l’équité, l’inclusion sont des valeurs au cœur de la santé publique.

      Charles Gaba ne mâche pas ses mots : en procédant de la sorte, l’administration Trump procède à des autodafés comme l’avait fait le régime nazi dans les années 1930. Cette fois, "ce sont des autodafés numériques".

      "Ils effacent ces informations parce qu’ils veulent prendre des décisions en fonction de leurs politiques, plutôt qu’en fonction des données probantes", déplore-t-il.

      Pour Brewster Kahle, il s’agit d’un moment de prise de conscience. "Ce sont dans des moments comme ça que les bibliothèques souffrent. Des livres sont bannis, les subventions pour les bibliothèques et archives sont réduites, on criminalise le travail des bibliothécaires."

      Cette tendance à vouloir effacer le passé numérique se produit partout dans le monde, affirme-t-il. Il dit aussi craindre la perte de plus en plus d’archives lors de catastrophes naturelles, dont le risque est multiplié par les changements climatiques.

      Pour la Dre Rasmussen, archiver toute cette information est sa façon de s’opposer aux décisions de l’administration Trump. "C’est ma façon de résister au fascisme."

      https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/2140521/donald-trump-donnees-scientifiques-web

    • Donald Trump’s ‘war on woke’ is fast becoming a war on science. That’s incredibly dangerous

      Contrary to claims by the US president, we have found that diversity initiatives result in better scientists and greater progress.

      Donald Trump’s attacks on diversity, equality and inclusion (DEI) initiatives since his January inauguration have been intense, indiscriminate and escalating. A tragic plane crash was baselessly blamed on DEI. All DEI programmes within public bodies have been ended and private contractors face cancellation if they also don’t comply. Webpages that defend religious diversity in the context of Holocaust remembrance have been taken down.

      Science and academia have been particularly targeted. Universities are threatened with losing federal funding if they support DEI. Government reports and government-funded research are being held back if they include prohibited terms such as “gender”, “pregnant person”, “women”, “elderly”, or “disabled”. Grants funded by the National Institutes of Health are being cancelled if they address diversity, equality or inclusion in any form.

      What is more, this total “war on woke” (more accurately: “fight against fairness”) is happening in the UK as well as the US. Already, British companies and British watchdogs are abandoning their diversity drives. Tory leader Kemi Badenoch has described diversity initiatives as a “poison”.

      These attacks are rooted in wilful distortions of what DEI is all about. There are two big lies that need to be nailed. The first is that diversity and inclusion initiatives compromise the quality of employees by selecting incompetent candidates because of their minority group membership. The second is that DEI is a distraction that holds back success. Let’s consider each in turn, using the field of science itself as an example.

      The notion that DEI involves putting group membership before ability and leads to the appointment of incompetent candidates is a misrepresentation of what DEI initiatives are all about. Scientific ability is not restricted to one sex, ethnicity or religion, or to the able-bodied. Embracing diversity has the simple advantage of widening the pool of talent from which scientists are drawn. DEI initiatives are about ensuring that less competent members of the most privileged groups are not advantaged over more competent members of less privileged groups.

      Bias starts at school, particularly in the physical sciences, where both girls and boys consider these “boy subjects” by the time they are teenagers. Even once you start your academic career, bias affects grant funding decisions and publication rates. Women and minorities face additional barriers to career progression: for instance, both female and ethnic minority scientists receive less credit for their work than male or white scientists respectively. Bias affects whether you feel at home in the scientific workplace. Institutions that tackle the many workplace barriers for women and ethnic minorities (child-unfriendly working hours, tolerance of harassment, culturally insensitive socialisation practices) have higher retention rates among women and minority researchers. Diverse workplaces attract more diverse staff to apply for jobs – creating a positive feedback loop. And we know that scientific research teams and institutions that prioritise diversity perform better.

      As for the second myth that DEI is a barrier to success, diversity actually improves the quality of science. Evidence shows that scientific papers produced by ethnically diverse teams are more impactful than those written by homogeneous teams. Similarly, studies show that diverse teams consider more alternatives and make better decisions.

      Scientists from diverse backgrounds raise new research questions and priorities – especially questions that affect minoritised communities. The lack of women in the higher echelons of biomedical science has led to a comparative lack of research into menstrual and reproductive health problems. The lack of black scientists has led to a neglect of conditions that affect black people such as sickle cell disease. And when it comes to the intersection of “race” and sex, things are even worse. It is only in the last few years that it even became known that black and Asian women are much more likely to die in pregnancy or childbirth than white women.

      Medical sciences and social sciences have long suffered from a lack of diversity in research design, leading to worse medicine because findings do not apply to all populations. For example, clinical trials have tended to test treatments mainly on men and on white people, leading to poorer health outcomes for women or minorities. A diverse group of researchers makes members of minorities more willing to volunteer for trials and helps ensure diverse participant recruitment. This improves scientific validity. It also increases the trust of minorities in the outputs of research (say, the development of new vaccines) and hence the societal impact of the research (say, their willingness to get vaccinated).

      All in all, ensuring diversity and equality and inclusion among scientists makes for better scientists and better science. While our examples are drawn from science, they are true much more broadly. DEI initiatives are about ensuring that we always select the best irrespective of group membership, not about selecting by group membership irrespective of who is best. Science is fundamentally about discovering truth through rigorous, unbiased, transparent inquiry and narrow pools of talent or perspectives make that much harder. Therefore, DEI initiatives are necessary to achieving the core mission of science, not a distraction from it.

      https://www.theguardian.com/commentisfree/2025/mar/26/donald-trump-war-on-woke-science-diversity

  • "Aucun indicateur ne donne raison à #François_Bayrou sur une prétendue submersion migratoire", selon le démographe #François_Héran

    Selon François Héran, professeur au Collège de France, démographe, spécialiste de l’immigration, les déclarations du Premier ministre français sur un « sentiment de #submersion_migratoire » sont infondées. La France, au regard des indicateurs démographiques, accueille sur son sol peu d’immigrés - comparée à d’autres pays européens.

    Le Premier ministre François Bayrou a soulevé l’indignation d’une partie de la classe politique en affirmant lundi soir que la France « approch[ait] » d’un « sentiment de submersion en matière d’immigration ». L’utilisation du mot « #submersion » - peu anodin - fait partie du vocable du Rassemblement national. Loin de se défendre de ce parallèle avec l’extrême droite, François Bayrou a réitéré ses propos le lendemain à l’Assemblée nationale en les restreignant toutefois à #Mayotte et à certains autres départements.

    Pour le directeur général de l’Office français de l’immigration et de l’intégration (Ofii), Didier Leschi, le terme est impropre et maladroit. « Il n’y a pas de submersion migratoire, mais il y a des endroits où la concentration d’immigration pose des problèmes sociaux importants qu’il faut arriver à résoudre », a-t-il affirmé.

    Alors le terme est-il exagéré ?

    Selon les chiffres de l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), oui. En 2023, l’#Insee considérait que la population étrangère vivant en #France s’élevait à 5,6 millions de personnes, soit 8,2 % de la population totale, contre 6,5 % en 1975. Les étrangers représentent donc une large minorité. De plus, cette hausse n’a rien d’étonnant - elle se constate dans tous les pays développés.

    « L’immigration n’est pas incontrôlée »

    « L’immigration est perçue comme incontrôlée, comme un problème à résoudre, alors que c’est un phénomène démographique normal », expliquait déjà en septembre à InfoMigrants Jean-Christophe Dumont, chef de la division des migrations internationales à l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE).
    « La population mondiale augmente et donc il y a de plus en plus d’immigrés et les immigrés ont tendance à aller de plus en plus vers les pays de l’OCDE ».

    C’est aussi l’avis de François Héran, sociologue et démographe, professeur au Collège de France. « Aucun indicateur ne donne raison à François Bayrou sur une prétendue submersion migratoire », déclare-t-il à InfoMigrants. « Il y a une montée de l’immigration, oui, mais elle est modérée. C’est une poussée continue, pas exponentielle, une augmentation linéaire » qui a cours partout dans les pays développés de la planète.

    « En réalité, poursuit-il, l’immigration progresse au même rythme depuis des années, que ce soit sous les mandats de Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy, François Hollande ou Emmanuel Macron. Rien ne sert de pointer du doigt le précédent président en dénonçant son bilan migratoire, cette augmentation n’a rien à voir avec les politiques françaises ».

    « Nous sommes dans le bas du tableau »

    Surtout, rappelle François Héran, la France accueille peu d’immigrés sur son sol au regard des autres pays européens. Selon une moyenne établie par l’OCDE, seul 1 % d’étrangers supplémentaires s’installent chaque année - pendant un an au moins - dans un pays riche (voir tableau ci-dessous).

    « La France est bien en dessous de cette moyenne : elle est à 0,5 %. Devant nous, il y a l’Allemagne à 0,6 %, la Suède à 0,8 %, l’Espagne à 1 %, la Belgique à 1,1 %, le Portugal à 1,2 %… Nous ne sommes pas en tête du tableau, mais plutôt dans les derniers ».

    Et de continuer en citant d’autres indicateurs. « Selon Eurostat aussi, la France n’est pas le pays le plus accueillant. Elle a une proportion de 13 % d’immigrés dans sa population totale [c’est à dire des étrangers, européens ou non, installés depuis au moins un an dans un autre pays que celui de leur naissance, ndlr] mais le Luxembourg est à un taux de 49 %, Malte de 23 %, l’Allemagne de 18 %… Là encore, nous ne sommes pas en tête du classement », ajoute François Héran.

    Même la référence à Mayotte du Premier ministre ne semble pas convaincre le démographe. « Oui, il y a une concentration forte d’immigrés dans certains territoires, comme à Mayotte, ou en Ile-de-France, ou dans certaines régions frontalières françaises. Mais si ces arrivées peuvent créer, je dirais, une émotion, elles ne correspondent pas à une submersion au regard des chiffres pris dans leur globalité ».

    À Mayotte, pour rappel, les autorités françaises exécutent de nombreuses expulsions vers les Comores voisines. En 2023, environ 24 000 reconduites à la frontière ont été effectuées, contre un peu plus de 25 000 l’année précédente, et 24 000 en 2021, selon les chiffres de la préfecture. Des chiffres plutôt stables et qui concernent aussi - dans une petite proportion - les Africains de la région des Grands lacs.

    Un sentiment « d’invasion » qui s’est installé dans les années 2000

    Reste que cette augmentation « continue » de l’immigration dans les pays riches donne du grain à moudre à certaines théories, notamment celle du « #grand_remplacement ». Cette théorie repose sur l’idée xénophobe que la population française serait peu à peu remplacée par une autre, en l’occurrence les populations africaines et les musulmans.

    Malgré la réalité des chiffres, les déclarations de François Bayrou résonnent comme une ouverture politique à l’extrême droite et elles dérangent une large partie de la classe politique à gauche. « Ce n’est pas avec un mot comme ça » que la « dynamique électorale du RN (...) sera cassée », a estimé sur LCI le politologue Jean-Yves Camus.

    La présidente de l’Assemblée nationale Yaël Braun-Pivet n’aurait, elle, « jamais tenu ces propos » qui la « gênent ». « On parle d’hommes et de femmes, de notre pays, la France qui, par son Histoire, par sa géographie, par sa culture, a toujours accueilli et s’est construite avec cette tradition ».

    https://www.infomigrants.net/fr/post/62526/aucun-indicateur-ne-donne-raison-a-francois-bayrou-sur-une-pretendue-s
    #migrations #statistiques #chiffres #fact-checking #idées_reçues #afflux #invasion #stéréotypes #mots #vocabulaire

    ping @karine4

    • La « submersion migratoire » ne correspond à aucune réalité scientifique

      Le premier ministre a évoqué, lundi 27 janvier sur LCI, le « sentiment de submersion » généré par l’immigration. Des propos qu’il a réitérés et assumés le lendemain, au sein de l’Assemblée nationale, indignant la gauche. Pourtant, les chiffres et les études sur le sujet démentent clairement cette idée. Entretien avec Tania Racho, spécialiste des questions relatives aux droits fondamentaux.

      Ce concept de submersion migratoire est-il fondé sur des données étayées par la recherche et des données institutionnelles sur les migrations ?

      Tania Racho : La réponse est non. En France, la population immigrée (les personnes nées à l’étranger et vivant en France) est de 10,7 %. Si on décompte parmi ces immigrés les personnes ayant la nationalité française, on arrive à 8,2 % des habitants sur le territoire national.

      Notons que, parmi ces 8,2 %, il y a à peu près 3,5 % d’Européens. Or souvent, derrière le mot étranger, on pense à des non-Européens qui ne représentent finalement que 6 % de la population française.
      Immigrés arrivés en France en 2022 selon leur continent de naissance

      La France est loin d’être le pays le plus accueillant en Europe pour les étrangers ou dans le monde d’ailleurs. En comparaison, c’est 15 % de la population américaine qui est immigrée, et 16 % en Suède.

      Derrière ces chiffres, il y a de nombreux statuts différents qui distinguent les étrangers. On parle souvent des primo-arrivants dans le discours politique. Or, ces arrivées sont relativement stables, avec à peu près 300 000 personnes par an. Parmi elles, un tiers sont des étudiants qui ont vocation à ne pas rester, un autre tiers correspond à l’immigration familiale. Le dernier tiers se décompose en immigration de travail et titres de séjour humanitaire délivrés pour les réfugiés.

      Il faut aussi prendre en compte le solde migratoire (ou accroissement migratoire) qui est la différence entre le nombre de personnes qui sont entrées sur un territoire (immigrants) et le nombre de personnes qui en sont sorties (émigrants). En 2023, le solde positif n’est que de 183 000 personnes.

      Est-ce que ces arrivées ont augmenté ?

      T.R : Les arrivées ont effectivement augmenté ces dix dernières années : en 2010 il y avait 8,5 % d’immigrés et en 2023 c’était 10,7 %. Par exemple, en 2010, on comptait 200 000 premiers titres de séjours délivrés, tandis qu’en 2023 c’est 300 000 : l’immigration a donc augmenté. Cela est lié à une dynamique globale : le phénomène de déplacement est plus important dans le monde, qu’il s’agisse d’une immigration organisée (étudiants, travailleurs, accords d’échanges entre pays) ou des déplacements forcés liés aux conflits. Lorsqu’une guerre éclate ou un conflit civil, les populations quittent leurs habitations le plus souvent pour un endroit proche, parfois dans le même pays.

      Lorsque le déplacement forcé implique de quitter son pays, il se traduit par une demande d’asile : il y en a eu 160 000 en 2023 en France. Le taux moyen de protection, c’est-à-dire la reconnaissance de statuts de réfugiés, se situe autour de 40 %. Les personnes concernées bénéficient alors d’un titre de séjour humanitaire, en tant que réfugiés. 60 000 personnes ont obtenu ce titre de séjour en 2023. En tout, il y a un peu plus de 500 000 réfugiés en France.

      Quid des personnes en situation irrégulière ?

      T.R : On ne connaît pas le chiffre exact correspondant à cette situation, mais une projection fondée sur les demandes d’aide médicale d’État (AME) nous permet d’évaluer leur nombre aux environ de 700 000 personnes. Ce que l’on sait en revanche, c’est qu’il n’y a eu que 30 000 régularisations de personnes en situation irrégulière en 2023 (comptées dans les premières délivrances de titres) dont un tiers par le travail et les deux tiers restants pour des situations familiales, ce qui est assez faible, en comparaison des 900 000 régularisations annoncées par l’Espagne par exemple.

      L’augmentation des arrivées justifie-t-elle le terme de « submersion » ?

      T.R : Encore une fois, non, avec 8,2 % d’étrangers en France et une augmentation des arrivées qui reste relative. D’ailleurs, le discours du premier ministre se situait selon lui au niveau du « ressenti » – il a parlé de « sentiment de submersion ».

      Mais ce sentiment ne correspond pas à la réalité, tout comme l’idée d’un « grand remplacement » ne repose sur aucune réalité. Ce concept vient de Renaud Camus, un penseur d’extrême droite qui a repris une étude des Nations unies des années 2000 indiquant que l’absence d’immigration poserait de grandes difficultés démographiques pour l’Europe et donc que l’immigration était nécessaire !

      Comment comprendre la persistance des discours politiques ou des sondages attestant de ce « sentiment » qu’il y a trop d’étrangers ?

      T.R : Ce qui est certain, c’est que les Français ont tendance à surestimer la population étrangère (23 % au lieu de 8,2 %), ce qui rejoint cette idée de sentiment de submersion mais qui n’est pas réel.

      Selon le démographe François Héran, cette mixité s’est effectivement renforcée depuis les années 1970. Il parle « d’infusion durable » avec un tiers des Français qui ont un parent ou un grand-parent immigré, ce qui laisse le temps de l’intégration. Il considère que « près d’un Français sur quatre a au moins un grand-parent immigré, ce qui permet un brassage diffus et évite un certain nombre de conflits. »

      Mais la surmédiatisation de certaines situations de migration a un impact important sur l’opinion. Par exemple, les personnes qui arrivent en situation irrégulière aux frontières de l’Union européenne, peuvent donner le « sentiment » que des flots de migrants débarquent en Europe.

      Dix mille ersonnes à Lampedusa c’est impressionnant, mais c’est une goutte d’eau à l’échelle européenne. D’ailleurs, les arrivées en bateau sont en baisse en 2024 par rapport à 2023. Dans l’ensemble, les personnes qui arrivent illégalement en Europe n’étaient que 355 000 personnes en 2023. Cela ne représente que 0,07 % de la population européenne.

      Quelle est votre conclusion sur cette polémique déclenchée par François Bayrou, mais qui s’inscrit dans une série déjà longue ?

      T.R : C’est le signe inquiétant d’une distanciation des personnalités politiques avec la réalité chiffrée et celle des études, de la recherche.

      https://theconversation.com/la-submersion-migratoire-ne-correspond-a-aucune-realite-scientifiqu

    • Immigration : les chiffres qui réfutent « la submersion migratoire »

      Toutes les données chiffrées indiquent que la France ne fait aucunement face à une immigration démesurée. Bien au contraire, de nombreux pays, en Europe et dans le monde, accueillent bien plus d’étrangers que l’Hexagone.

      En évoquant, fin janvier, à la télévision puis devant les députés, un prétendu « sentiment de submersion » migratoire, le premier ministre, François Bayrou, s’appuie sur une réalité : la surestimation de la proportion d’étrangers en France, par la population.

      La dernière étude d’Eurostat à ce sujet indique une différence de 15 points entre le pourcentage réel du nombre d’immigrés en France et celui estimé par les Français. En moyenne, au sein de l’Union européenne, la population pense « accueillir » 3,4 fois plus d’étrangers qu’il y en a en réalité et, selon cette même étude, la principale cause de cette surestimation est le fait du discours médiatique et de la crainte entretenue des immigrés sur le marché du travail.
      Le fantasme d’une immigration démesurée

      Le premier ministre connaît ces chiffres. C’est donc sciemment qu’il choisit de mener une politique migratoire davantage basée sur un « sentiment » que sur des données chiffrées.

      En réalité, la France est loin d’être confrontée à une immigration démesurée et non maîtrisée. Les personnes nées à l’étranger et vivant en France représentent 10,7 % de la population. Si on soustrait de ce pourcentage de personnes immigrées celles qui ont la nationalité française, on parvient à un taux de 8,2 % des habitants sur le territoire national.

      Parmi eux, 3,5 % sont des Européens. Les étrangers non européens ne représentent finalement que 6 % de la population française. On est bien loin du « grand remplacement » prédit par les pseudo-prophètes d’extrême droite auxquels François Bayrou a décidé de donner du crédit.

      La France est, par ailleurs, loin d’être le pays le plus accueillant. Les personnes nées à l’étranger représentent 15 % de la population aux États-Unis et 16 % en Suède, soit le double de la France.
      Spéculations sur les immigrants en situation irrégulière

      Selon les derniers chiffres du ministère de l’Intérieur, 326 954 premiers titres de séjour ont été délivrés en 2023 par la France. Un chiffre stable par rapport aux années précédentes. Parmi ces « primo-arrivants », un tiers sont des étudiants qui, pour la plupart, repartiront après leurs études, 60 000 sont des réfugiés, accueillis dans un cadre humanitaire, et environ 40 000 sont issus d’une immigration de travail. Le dernier tiers correspond à de l’immigration familiale.

      Les prédicateurs xénophobes répondent généralement à ces réalités chiffrées par le fantasme d’un déferlement d’immigrés en situation irrégulière. En réalité, leur nombre exact n’est connu de personne. Mais, en s’appuyant sur l’enregistrement des demandes d’aide médicale d’État, on peut l’évaluer aux environ de 700 000 personnes.

      Un chiffre bien en dessous des 900 000 régularisations annoncées par l’Espagne quand la France, elle, n’en a, par ailleurs, effectué que 30 000 en 2023. Plus largement, les personnes arrivant illégalement en Europe n’étaient, selon l’agence Frontex, que 355 000 en 2023. C’est-à-dire 0,07 % du total de la population européenne. En clair, ceux qui parlent de « submersion migratoire » sont des menteurs.

      https://www.humanite.fr/societe/gouvernement-bayrou/immigration-les-chiffres-qui-refutent-la-submersion-migratoire

  • Don’t say « data visualizations » Imprecise and knotty language is bad for charts.

    by RJ Andrews
    Jan 28, 2025

    https://www.chartography.net/p/dont-say-data-visualizations

    Sometimes I ask my students to create a visual ontology of words related to our field. You can try it too. Start with words like chart, map, diagram, plot, data story, infographic, data visualization, etc.

    Here’s an internally-inconsistent attempt, by me:

    [...]

    Data visualization is a relatively recent term. Look at its digital-computing rise compared to “graphic method”—a previous way scientists and engineers referred to using pictures to grapple with complex phenomena.

    [...]

    Data visualization is awkward to write, awkward to say, and inconsistently spelled. Its plural and its lilliputian dataviz are both absurd. It reeks of the kind of language used to make the speaker feel better about themself, not the kind of language that helps convey a message to an audience.

    [...]

    Cartographers don’t say geo-visualization or geo-graphic. They say map. I don’t know why we bother with data visualization when we can just say chart.

    Labels for people who make charts are also a mess. Once upon a time, we could call ourselves chartists or chartographers (heh) but neither saw wide adoption. Data storyteller has dulled as the “storytelling” fad has faded. Information designer seems the most generic durable title.

    [...]

    - Instead of data visualization I say charts or, sometime, data graphics

    – I say horizontal and vertical bar charts, often calling the latter column charts.

    – I use line graphs, not line charts.

    – I don’t say infographic, associating that with tall and ugly web graphics, I use information graphics

    – I use diagram to refer to pictorial

    – For several years I’ve introduced myself without any fancy language. I just say: “I make charts.” People seem to appreciate the brevity. Data storyteller is still printed in some of my bios, but I say it less than I used to.

    #cartographie
    #sémiologie
    #data_visualisation
    #information_design
    #graphiques
    #cartoexperiment_2025
    #terminologie
    #mot

  • Je demande sororité à DuckDuckGo
    https://duckduckgo.com/?t=ffab&q=sororit%C3%A9&ia=web

    Ce moteur de recherche me trouve la même page wikipedia et ressort deux blocs avec ces deux phrases :

    La sororité est un concept féministe, inspiré par celui de la fraternité , qui désigne la solidarité entre les femmes.

    Ou encore

    La sororité est un concept féministe qui désigne la solidarité entre les femmes, inspiré par la fraternité . Découvrez son étymologie, son histoire, ses usages et ses alternatives dans le mouvement féministe et queer.

    Je note en gras ceci :

    inspiré par celui de la fraternité

    qui est profondément faux étymologiquement et que je ne retrouve nul part sur la page Wikipédia qui dit :

    La sororité est un concept féministe, qui désigne la solidarité entre les femmes, similaire à celui de la fraternité .

    Du coup, j’ai un peu du mal à comprendre, est-ce moi qui ne sait pas lire ou un problème venant soit de DuckDuckGo soit de Wikipédia.

    D’autant que dans la page de Wikipédia je ne vois pas remonter la phrase « inspiré par celui de la fraternité » ni dans le code source ni dans les modifications ni dans les discussions.

    La seule chose qui explique cette phrase patriarcale c’est le ia=web à la fin de l’URL de #DuckduckGo.

    Voila, sauf erreur de ma part, je viens de vous démontrer comment l’IA de Duckduckgo est allée réécrire la définition de la sororité donnée par Wikipédia à sa manière sexiste merdique. Et on peut s’inquiéter car si j’extrapole à d’autres formes de recherche plus complexe, on peut se poser des question sur comment le #patriarcat est aidé et soutenu par les #IA et les #moteurs_de_recherche web pour réussir à perdurer.

    #sororité

    • J’ai regardé l’historique de la page. Une version plus ancienne indiquait :

      La sororité est un concept féministe qui se développe en réaction à la notion de fraternité.

      https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Sororit%C3%A9_(f%C3%A9minisme)&oldid=191591206

      plus tard on a eu :

      La sororité est un concept féministe qui est le pendant du concept de fraternité.

      (duos habet et bene pendentes…)

      plus tard :

      La sororité est un concept féministe qui se rapproche du concept de fraternité. Ils se caractérisent en effet par des aspects similaires tel que la solidarité entre personnes d’un même groupe, mais diffèrent dans leurs objectifs et leurs perspectives d’usage.

      (Je ne sais pas s’il y a un outil qui listerait toutes les variations d’un paragraphe et pourrait montrer les messages associés aux changements.)

    • (Je ne sais pas s’il y a un outil qui listerait toutes les variations d’un paragraphe et pourrait montrer les messages associés aux changements.)

      @fil Je pense que ça manque mais que ce serait intéressant à fabriquer !

      J’avais en poche ce plugin SPIP
      https://git.spip.net/spip-contrib-extensions/askwiki
      qui permettait d’enregistrer des infos récupérées à partir du nom des personnes/pages, comme les dates de naissance/mort etc. Je crois que j’ai utilisé CURL au final.

      Et l’API WP ne mentionne pas history
      https://www.mediawiki.org/wiki/API
      https://fr.wikipedia.org/w/api.php

      Bon, sauf erreur, je note que la page sororité a été initialement créée le 21 janvier 2021 par une personne française qui déclare sur son compte être résolument hostile à la féminisation des titres. Ça commençait mal quand même.
      https://fr.wikipedia.org/wiki/Utilisateur:The42grabber

    • Sur la page ’Fraternité’ de WP c’est chonchon aussi

      La fraternité, dans son sens restrictif, ne concernant que les frères, un équivalent féminin a été créé : sororité, nom bâti à partir du terme latin soror, qui signifie sœur ou cousine.

      Fraternité, ça n’a pas été créé, puisque ça existait avant le bigbande. ->[]

      Hommes, dans son sens restrictif, ne concernant que les hommes, un équivalent féminin a été créé : femme, nom bâti à partir du terme latin femina, qui signifie femelle.

      #créateurs

  • "Motion_de_défiance #PDG_CNRS

    http://motion-keylabs.byethost7.com/?i=1

    Motion de défiance envers la #présidence_du_CNRS

    Téléchargez le texte complet de la #motion : fichier_PDF

    Nous, l’ensemble des agents (C, EC, IT, Doc, Pdoc, etc.) des laboratoires et UMR où le CNRS est tutelle, mais aussi l’ensemble de la communauté scientifique publique, inquiète de ce qu’une telle décision préfigurerait, exprimons notre plus #vive_inquiétude et notre opposition résolue aux orientations stratégiques récemment annoncées par M. #Antoine_Petit, président-directeur général du #CNRS.

    Ces orientations, notamment matérialisées par le projet des « Key Labs », constituent une remise en cause profonde de l’essence même de la recherche scientifique publique telle que le CNRS la défend depuis sa création. Les « Key Labs », en ciblant les financements et ressources sur quelques rares (25 %) laboratoires identifiés comme majeurs sur des critères inconnus, viennent accentuer la tendance préoccupante de l’intensification de la concurrence dans le monde de la recherche. Ce processus, largement engagé au fil des années de la mandature de M. Antoine Petit et totalement assumé et même prôné par lui, atteint cette fois un paroxysme pour nous insupportable.

    En effet, ce projet :

    Se dresse contre les principes fondamentaux de la liberté académique, en oubliant l’importance de conjuguer toutes les thématiques, qu’elles soient orientées par des intérêts économiques à moyen et court terme ou qu’elles s’inscrivent dans de la recherche fondamentale, exploratoire et désintéressée qui ne peut s’inscrire que sur un temps long ;
    Renforce des inégalités territoriales et disciplinaires en concentrant les financements et les ressources sur quelques laboratoires jugés « stratégiques », au détriment de l’écosystème scientifique global et en mettant ainsi à son ban la plus grande partie (75 %) de ses laboratoires et personnels ;
    Fragilise le statut des chercheuses et chercheurs et des ITA en favorisant des modèles de financement précaires et ponctuels, au lieu d’un soutien durable et structurant ;
    S’inscrit en contradiction avec la réforme de l’évaluation scientifique qui vise à mettre en place des critères plus qualitatifs et à intégrer les enjeux environnementaux ;
    S’impose de la manière la plus brutale qui soit aux autres tutelles des Unités Mixtes de Recherche (UMR) qui composent elles-mêmes l’essentiel du paysage de la recherche française ;
    Ne fait l’objet d’aucune concertation transparente avec la communauté scientifique, rompant ainsi avec les valeurs de collégialité et de démocratie scientifique qui devraient présider à toute évolution majeure au sein de notre institution.

    Face à ces dérives, nous estimons que M. Antoine Petit a failli à sa responsabilité de garantir un pilotage de l’organisme respectueux de sa mission première : le développement de connaissances au service de la société, dans un cadre public et autonome. Alors que l’urgence devrait être de faire en sorte que la France parvienne enfin à financer correctement sa recherche publique comme elle le devrait eu égard à ses engagements européens, ce projet ne pourra qu’entraîner la destruction même de tout ou partie du CNRS, organisme irremplaçable que nous envient nombre de pays, européens ou non.

    Nous réaffirmons que les transformations actuelles sont incompatibles avec les valeurs de la recherche publique et appelons :

    À un arrêt immédiat du projet des « Key Labs » et à une révision de l’ensemble des orientations stratégiques récentes du CNRS ;
    À une réforme en profondeur de la gouvernance du CNRS, incluant l’ensemble des personnels qui, pour la plupart, s’impliquent sans compter dans les différentes instances assurant la bonne marche de l’organisme, mais qui sont totalement ignorés, voire méprisés dans le mode de fonctionnement actuel ;
    À la #démission de M. Antoine Petit pour permettre une refondation collective de notre institution sur des bases conformes à ses missions fondamentales.

    Nous invitons l’ensemble des laboratoires, instances scientifiques et collectifs à soutenir cette motion et à se mobiliser pour défendre une recherche publique, libre et indépendante.

    Décidée dans la plus totale opacité, y compris envers ses propres agents, et sans qu’aucun responsable de fouille ne soit prévenu, ni ne puisse anticiper si ce n’est au dernier moment, cette coupe budgétaire compromet, voire interrompt de fait des programmes de recherche collectifs de long terme, dans lesquels s’investissent de nombreux collègues de diverses institutions et d’autres partenaires financiers et scientifiques.

    Le 10 janvier 2025

    Le #collectif « Motion de défiance A. Petit »

  • La #Chine approuve un projet de #barrage géant au #Tibet

    Le barrage de #Motuo, dont les autorités chinoises viennent d’approuver la construction sur le haut plateau tibétain, aurait une capacité de 60 gigawatts, soit le triple du barrage des Trois-Gorges, actuellement le plus puissant du monde.

    Haut sur le plateau tibétain, là où le fleuve #Brahmapoutre s’appelle encore #Yarlung_Tsangpo, la Chine ambitionne de construire un imposant et complexe barrage, possiblement le plus puissant de la planète. L’agence #Chine_nouvelle a annoncé, mercredi 25 décembre, l’approbation par le gouvernement de ce projet évoqué depuis plusieurs années, un pas de plus dans la course chinoise à la construction de #retenues_hydroélectriques sur le haut des grands fleuves d’Asie.

    La Power Construction Corporation of China estimait dès 2020 que cet ouvrage, le #barrage_de_Motuo, pourrait avoir une capacité de 60 gigawatts, soit le triple du barrage des Trois-Gorges, actuellement le plus grand du monde. « Il s’agit d’une contribution majeure à la transition de la Chine à une #énergie_verte et bas carbone », faisait valoir, mercredi, l’agence officielle.

    Le fleuve prend sa source dans la région autonome du Tibet qu’il traverse d’ouest en est. Il forme le plus profond #canyon du monde, d’où l’intérêt de la Chine pour sa pression hydraulique, en particulier sur une section où il perd 2 000 mètres de dénivelé sur une distance de seulement 50 kilomètres. C’est là, alors que le fleuve effectue un virage majeur, que les ingénieurs chinois creuseraient des tunnels d’une vingtaine de kilomètres de long à travers une montagne, le sommet himalayen #Namcha_Barwa haut de 7 782 mètres, pour détourner la moitié du courant vers des turbines et retrouver le cours plus bas. Le fleuve, le plus haut du monde, pénètre ensuite en Inde dans l’Etat d’Arunachal_Pradesh dont une zone est contestée entre Pékin et Delhi, avant de traverser l’Assam et d’arriver au Bangladesh.

    Politique du fait accompli

    La Chine ne donne pas de calendrier précis ni de détails clairs sur le projet, un flou de communication qui n’est pas anodin. L’évocation du projet dès 2020 avait suscité de vives réactions de la part de l’#Inde s’inquiétant du contrôle chinois sur des eaux vitales pour le sous-continent indien. Pékin se garde donc d’en dire trop avant que ses chantiers ne soient bien avancés, pratiquant une politique du fait accompli.

    Ce projet n’en est qu’un parmi une longue série sur les fleuves prenant leur source sur le Toit du monde, à l’heure où la Chine, encore dépendante à un peu moins de 60 % du charbon pour sa production d’#électricité, accélère ses investissements dans les #énergies_renouvelables. « La Chine considère que l’#hydroélectricité issue de cette zone et transférée ensuite vers l’est du pays est un des moyens de réduire sa dépendance aux #énergies_fossiles, même si les populations locales s’en trouvent affectées », constate Amit Ranjan, un chercheur spécialisé dans la géopolitique des cours d’eau en Asie à l’université nationale de Singapour.

    Dans un rapport rendu public le 5 décembre, l’organisation de défense des Tibétains International Campaign for Tibet relève 193 barrages construits ou en projet dans les zones tibétaines sous contrôle chinois depuis l’an 2000, dont 80 % sont de grande ampleur. Avec des risques d’exposition aux séismes, aux glissements de terrain et aux inondations, une menace pour les écosystèmes et le débit des cours d’eau et des #déplacements_de_populations tibétaines des zones concernées.

    #Répression

    Championne de l’ingénierie et des infrastructures, la Chine envisage aujourd’hui des barrages dans des zones montagneuses plus hautes, plus reculées et plus complexes alors que ses projets passés, à l’image des Trois-Gorges, quoique massifs, étaient situés plus bas sur des fleuves tels que le Yangzi et le Mékong. « La Chine a accumulé beaucoup de savoir-faire et elle est désormais convaincue de sa capacité à lancer des projets qui par le passé ne paraissaient pas envisageables », explique Dechen Palmo, une experte des barrages chinois au Tibet Policy Institute, situé dans le nord de l’Inde.

    Cette accélération inquiète les Tibétains des régions concernées. Le 14 février, plusieurs centaines de résidents s’étaient rassemblés devant le siège du gouvernement local à Dege, une région tibétaine de la province du Sichuan, pour demander la suspension du chantier de barrage de 1 100 mégawatts de #Gangtuo (Kamtok en tibétain) sur la rivière #Jinsha. Il s’agit de l’une des treize retenues prévues sur ce cours d’eau, qui n’est autre que le haut #Yangzi. Plus de 4 000 personnes doivent être déplacées. Les locaux craignent la disparition d’au moins deux communes et de six monastères, dont celui de Wontoe avec ses fresques murales datant du XIIIe siècle.

    Sur les vidéos des mobilisations de début 2024, on voit des Tibétains s’agenouiller pour implorer les officiels de suspendre le chantier. Mais sur le plateau tibétain, l’expression d’inquiétude de la population, qui ailleurs en Chine pourrait être perçue comme légitime, sur l’environnement ou la situation des personnes affectées, n’est lue qu’au prisme de la sécurité nationale, donc vivement réprimée. Des centaines de personnes ont été détenues durant les semaines qui ont suivi. Dans une lettre adressée en juillet, plusieurs rapporteurs spéciaux des Nations unies sur les droits fondamentaux s’inquiétaient des violents coups subis au cours de ces détentions policières et de constater que tous les détenus n’avaient pas été libérés.

    https://www.lemonde.fr/planete/article/2024/12/27/la-chine-approuve-un-projet-de-barrage-geant-au-tibet_6469838_3244.html
    #barrage_hydro-électrique #transition_énergétique #résistance