• Kristin Ross : les Soulèvements de la Terre sont une forme de Commune contemporaine | Mediapart | 20.04.23

    https://www.mediapart.fr/journal/ecologie/200423/kristin-ross-les-soulevements-de-la-terre-ont-reussi-reorienter-le-regard-

    Professeure de littérature comparée, spécialiste de l’histoire et de la culture françaises, Kristin Ross revisite au fil de ses livres l’histoire de la Commune. Plutôt que d’explorer un passé révolu, elle s’attache à transporter dans le présent les inventions et pratiques révolutionnaires toujours actuelles des communard·es ainsi que de celles et ceux qui en héritent.

    Dans son nouveau livre, La Forme-Commune. La lutte comme manière d’habiter (La Fabrique), elle part à la recherche de la manière dont se gèrent les communs quand l’État se retire. Et revisite des expériences fondatrices de la fin du XXe siècle : la Commune de Nantes en mai 1968, la lutte contre l’aéroport de Narita au Japon dans les années 1970 et la ZAD de Notre-Dame-des-Landes. Elle y parle aussi des Soulèvements de la Terre, mouvement qu’elle soutient et avec lequel elle a marché contre la mégabassine de Sainte-Soline

    • Pour moi, les Soulèvements de la Terre sont un exemple contemporain d’une forme-Commune car ils ont réussi à créer un front commun, et ils l’ont créé à partir de groupes et de gens très différents. C’est une forme très spécifique. Ce n’est pas un parti politique, ce n’est pas une organisation basée sur une classe sociale ou une ethnicité, et pourtant, c’est très organisé. Je ne dis pas que les Soulèvements de la Terre sont une réincarnation de la Commune de Paris. Mais ils sont la manifestation d’une manière de gérer des communs qui éclot quand l’État se retire. Cette forme peut s’appeler « Commune ». Ce terme a eu bien des sens historiquement. Il a désigné les villes bourgeoises du Moyen Âge, la part la plus radicalement démocratique de la Révolution française, des communautés paysannes à la campagne, les désirs qui s’exprimaient dans les réunions ouvrières à la fin du Second Empire : c’est-à-dire un monde basé sur l’association et la coopération. Étymologiquement, la commune signifie l’association et le partage d’intérêts.

      Dans le cas des Soulèvements de la Terre, ce qui a créé leur besoin de s’associer est lié à la défense du vivant contre les assauts continus du capitalisme. Et ces assauts sont très violents. En particulier, les groupes qui composent les Soulèvements de la Terre ont choisi de défendre ce qu’il reste de terres agricoles en France. Les Communes sont marquées par le pragmatisme : elles sont ancrées dans des situations locales, et elles se confrontent aux conditions écologiques du présent. Elles font aussi un usage très créatif des ressources du présent. Il y a une dimension existentielle dans la forme-Commune : vous prenez la responsabilité d’organiser votre vie quotidienne avec d’autres. Or, quand les gens vivent différemment, souvent l’État le voit d’un mauvais œil.

      Comment définissez la « forme-Commune » ?

      Elle implique une forme très pragmatique d’intervention dans les conditions du présent, et la circonscription à une situation très locale. Les Soulèvements de la Terre ont retravaillé la forme archaïque de l’association et du travail ensemble pour l’adapter aux nouvelles conditions d’aujourd’hui et créer une boîte à outils complètement actuelle.

      Cette nouveauté, on l’a découverte sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes, avec la fabrication d’une solidarité dans une extrême diversité. Toute personne qui a assisté à des assemblées générales à la ZAD sait qu’on pouvait y voir des naturalistes, des avocats, des paysans à l’ancienne, des paysans super modernes, des lesbiennes séparatistes, des militants, des élus, des commerçants. Un arc époustouflant de gens qui s’attelaient à la dure tâche de s’entendre les uns avec les autres, et d’essayer de faire quelque chose ensemble. C’est la forme qui crée le plus de panique dans les élites car elle suppose que les gens soient capables de faire des alliances étendues. Kropotkine [géographe militant et théoricien du communisme libertaire au XIXe siècle – ndlr] dit que la solidarité n’est pas un sentiment, n’est pas quelque chose que l’on ressent, pas une éthique personnelle. C’est une stratégie révolutionnaire. Et c’est la plus importante de toutes les stratégies.
      [...]
      Je suis une historienne un peu spéciale. Je ne crois pas que le passé nous enseigne quoi que ce soit. Ce n’est pas un donneur de leçons. Je ne crois pas que la lutte de Narita enseigne la moindre chose aux Soulèvements de la Terre. Ou que la Commune de Nantes ait appris des choses au Larzac. Le passé n’a pas de relation pédagogique avec nous.

      Ce qui m’intéresse, c’est l’inverse : comment un mouvement contemporain comme les Soulèvements de la Terre nous fait changer de regard sur le passé. De nouveau, le Larzac devient visible. Et la lutte des agriculteurs contre l’aéroport de Narita dans l’histoire du Japon depuis la Seconde Guerre mondiale peut se voir comme le mouvement le plus important de l’époque .

      Je crois que c’est le cas pour toutes ces luttes des terres depuis les années 1970. On peut maintenant les percevoir de nouveau et les percevoir différemment. Ces luttes d’ampleur, qui ont duré si longtemps, on voit qu’elles ont permis à tout le monde de réaliser pour la première fois qu’il ne suffisait pas de se battre pour l’égalité. Il fallait tenir cet objectif avec un autre : la défense des conditions de la vie sur la planète. Avec cette lecture, les années 1960 et 1970 deviennent principalement le moment où tant de gens prennent conscience de cette contradiction majeure entre le développement capitaliste et les conditions écologiques de la vie.

    • Un des 1ers commentaires de l’article :

      https://iaata.info/Contre-le-phagocytage-des-luttes-par-les-Soulevements-de-la-Terre-5870.html

      Publié le 18 avril 2023

      [Phagocyter v. tr. : absorber et détruire]

      L’objectif de ce texte est de mettre en garde contre les pratiques, les objectifs, et la ligne politique des Soulèvements de la Terre. Il s’appuie sur une connaissance directe des luttes à la ZAD de Notre-Dame-des-Landes jusqu’en 2018, où les futurs leaders des Soulèvements s’étaient illustrés, et sur plusieurs témoignages récents de personnes s’étant rendues à des événements organisés par eux. Il n’a pas pour but de décourager quiconque de se rendre à ces événements, mais vise à partager certaines inquiétudes et certaines méfiances, en particulier d’un point de vue anti-autoritaire.

      *

      Les chefs des Soulèvements de la Terre (« Benoît Feuillu » ou « Basile Dutertre » par exemple) sont donc ceux-là même qui, à la ZAD, sont parvenus à transformer et à contrôler la lutte à leur profit, avec des méthodes souvent brutales voire violentes [...].

      du même « lenous » :

      Lutter et/ou se faire manipuler au nom d’une lutte ? Soulèvements de la terre versus État : même combat. https://nantes.indymedia.org/posts/86985/lutter-et-ou-se-faire-manipuler-au-nom-d-une-lutte-soulevements-de

      des barbouzes ?

  • La macronie, bientôt finie ?
    https://lundi.am/La-macronie-bientot-finie

    Le mouvement contre la réforme des retraites au seuil du soulèvement
    [Bilan d’étape]

    L’annonce, jeudi 16 mars, de l’utilisation du 49.3 par le gouvernement pour imposer sa réforme des retraites a propulsé le mouvement de contestation dans une nouvelle dimension. Malgré une répression féroce, un drôle de mélange de colère et de joie se propage sur tout le territoire : manifestations sauvages, blocages surprises d’axes routiers, envahissement de centres commerciaux ou de voies ferrées, jets d’ordures sur les permanences de députés, feux de poubelles nocturnes, coupures ciblées d’électricité, etc. La situation est désormais ingérable et le président n’a plus d’autre corde à son arc que de promettre qu’il tiendra coûte que coûte et de sombrer dans une fuite en avant de violence. Les jours qui viennent seront donc décisifs : soit le mouvement se fatigue, mais tout indique le contraire, soit le quinquennat Macron s’effondre. Ce texte propose de faire un bilan d’étape et d’analyser les forces en présence ainsi que leurs stratégies et objectifs à court et moyen termes.

    SEUL CONTRE TOUS

    Si l’on considère les deux forces officiellement en présence, la situation à cela de particulier qu’aucune ne peut officiellement se permettre de perdre. D’un côté, nous avons le « mouvement social » dont on pense régulièrement qu’il a disparu mais qui revient toujours faute de mieux. Les plus optimistes voient en lui le prélude nécessaire à la construction d’un rapport de force qui peut mener jusqu’au soulèvement voire à la révolution. Les plus pessimistes considèrent au contraire qu’il est a priori compromis, que la canalisation et la ritualisation du mécontentement populaire participe de la bonne gestion de l’ordre des choses et donc de son maintien, de son renforcement.

    Quoi qu’il en soit, sur le papier, ce « mouvement social » a tout pour gagner : les syndicats sont unis, les manifestations font nombre, l’opinion publique lui est largement favorable, et si le gouvernement est démocratiquement élu, il est massivement minoritaire. Les astres sont donc alignés, les feux sont au vert, dans des conditions aussi objectivement favorables, si le « mouvement social » perd, cela signifie qu’il ne pourra plus jamais imaginer ou prétendre gagner quoi que soit.

    En face, il y a Emmanuel Macron, son gouvernement et quelques fanatiques qui croient en lui. Eux se savent minoritaires mais c’est de là qu’ils puisent leur force, Macron n’est pas un président qui s’est fait élire pour être aimé ou même apprécié, il incarne le terminus de la politique, son adhésion pure et parfaite à l’économie, à l’efficacité, à la performance. Il ne voit pas le peuple, la vie, les gens, seulement des atomes dont il faut extraire de la valeur. Macron est une sorte de droïde méchant qui veut le bien de ses gouvernés envers et contre eux. Son idée de la politique, c’est un tableau Excel : tant que les calculs sont bons et le résultat positif, il continuera d’avancer au pas de charge. A contrario, il sait que s’il hésite, tremble ou se dédit, il ne pourra plus prétendre gouverner quoi que ce soit ou qui que ce soit.

    Un face à face n’est cependant pas une symétrie. Ce qui menace le « mouvement social » c’est la fatigue et la résignation. La seule chose qui pourrait faire renoncer le président c’est le risque tangible et proche d’un soulèvement. Ce que nous constatons depuis le 49.3 du jeudi 16 Mars, c’est que la donne est en train de changer. Toute négociation avec le pouvoir étant devenue caduque, le « mouvement social » est en train de se déborder et de se dépasser. Ses contours deviennent pré-insurrectionnels.

    • D’un côté, nous avons le « mouvement social » dont on pense régulièrement qu’il a disparu mais qui revient toujours faute de mieux.

      Ce sont des millions de travailleurs. Il s’agit, pour le dire avec une analyse de classe, de la classe ouvrière. Pour le moment, des manifestants souvent ni syndiqués ni attirés par les cortèges de la CFDT, des manifestants et de grévistes qui viennent d’entreprises petites ou moyennes, des milieux employés, techniciens, agents de maîtrise ou cadres, qui participent rarement aux journées nationales de grève. Dans les grandes entreprises où des syndicats pro-patronaux sont majoritaires, et pour lesquels appeler à la grève est un quasi-sacrilège, les syndicats ont appelé aux manifestations et y ont amené de nombreux travailleurs, mais il n’y a pas de grève.

      En face, il y a Emmanuel Macron, son gouvernement et quelques fanatiques qui croient en lui.

      Non, la Terre n’est pas plate. Il faut avoir une analyse de classe pour aller au-delà du ressenti dominant qui borne toutes choses aux apparences. En face, certes, il n’y a Macron et ses sbires – bref, l’État et ses moyens –, mais qu’accessoirement. Bien plus réellement, et sans doute moins spectaculaire, il y a en face la classe possédante, celle à laquelle appartient l’État et dont Macron – ni plus ni moins qu’un domestique en chef – n’est que le chien de garde, le serviteur. Personnaliser les enjeux en les réduisant à la personnalité misérable d’un serviteur politique de la bourgeoisie, c’est contribuer à dissimuler les vrais enjeux.

      Pas étonnant, dès lors, que pour Lundimatin, l’enjeu soit une représentation de la valeur travail :

      Mais que se cache-t-il réellement derrière cet affrontement et sa mise en scène ? Qu’est-ce qui serre les cœurs, donne du courage ou de la rage ? Ce qui se joue, c’est très certainement le rejet du travail.

      D’un côté le travail comme participation singulière à la vie collective, à sa richesse et à sa créativité. De l’autre, le travail comme forme particulière de l’effort individuel dans l’organisation capitaliste de la vie, c’est-à-dire le travail comme peine et comme exploitation.

      #mouarf. Non, ce qui se joue n’est pas une conception du travail, ce qui se joue et que l’on trouve dans la feuille de route de tous les gouvernements bourgeois, dans tous les pays, c’est comment réduire au maximum la part de richesses qui revient aux classes populaires, sous toutes les formes, pour augmenter la part versée directement aux capitalistes. Le grand patronat se contrefout de votre conception du travail, ce qui importe à ses yeux, c’est que son personnel politique mène la guerre au monde du travail, quitte à tailler davantage dans les retraites, dans le budget des écoles, des hôpitaux, quitte à réduire au maximum le pouvoir d’achat des familles populaires et l’indemnisation du chômage, etc.

      En repoussant à 64 ans l’âge légal de départ à la retraite, et en accélérant le passage à 43 annuités requises pour une pension à taux plein, le gouvernement ne défend pas une idéologie, il attaque frontalement la condition ouvrière, et ce dans un seul but : amplifier la ponction sur le monde du travail pour gaver le monde du capital.

      la forme qu’a pris l’effort commun et collectif dans cette société est invivable, humiliant, souvent dénué de sens et mutilant. Si on y réfléchit bien, on ne s’est jamais battu pour la retraite, toujours contre le travail.

      Non, on se bat pour ne pas travailler 2, 3, 4 ans de plus, on se bat pour disposer d’une vraie retraite, et nous savons que ce n’est pas tant le travail qui pose problème que le travail exploité – qui le détourne des intérêts de l’humanité et nous pourrit l’existence.

      Le capitalisme n’a jamais été autre chose que l’organisation objective et économique de l’humiliation et de la peine.

      Oui, sans doute, en termes moraux. Mais c’est bien davantage un rapport social de production qui a eu sa nécessité historique. Ce qu’il organise, c’est la reproduction et l’accumulation du capital en tirant une plus-value sur chaque journée de travail de chaque travailleurs sur cette planète. La question n’est pas d’ordre moral, elle est sociale et historique.

      Je passe les longues considérations sur la police pour n’en garder qu’une :

      Répétons-le, on ne gagne jamais « militairement » contre la police. C’est un obstacle qu’il s’agit de tenir en respect, d’esquiver, d’épuiser, de désorganiser ou de démoraliser.

      Il faudra pourtant écraser la police pour mener la révolution sociale. Car je ne parle plus d’émeutes de rue, auxquelles, en effet, les CRS sont bien préparés, mais je parle d’occupation des usines, des dépots, des entrepôts, des bureaux par des millions de travailleurs, contre lesquels les Macron de demain enverront des milices et l’armée. Et alors il ne s’agira plus seulement d’esquiver « quelques charges et gaz lacrymogènes », de « contenir des dispositifs policier », mais, non seulement de sauver sa peau, mais de s’emparer des moyens de production et de neutraliser définitivement les forces de répression de la bourgeoisie.

      Cette phrase étrange :

      plus personne n’attendra indéfiniment la grève générale d’une classe ouvrière et d’un monde du travail émiettés par 30 années de néo-libéralisme, le geste politique le plus évident, spontané et efficace est désormais le blocage des flux économiques, l’interruption de l’écoulement normal des marchandises et des humains.

      Or, qui et quoi, sinon la classe ouvrière en grève générale pourra bloquer les flux économiques, interrompre (j’ajoute la production) l’écoulement normal des marchandises et des humains ?

      Des gilets-jaunes ? Dont lundimatin croit pouvoir penser, sans rire, que Macron les « craint par dessus tout » ? Eux qui précisément, en occupant des ronds-points et en manifestant tous les samedis après midi pendant des mois, sans jamais (ou trop rarement) tenter d’entrainer à leur suite les travailleurs des grandes entreprises, n’ont au final rien bloqué ni rien obtenu, sinon une démoralisation encore plus profonde et mortifère ?

      En attendant, pour avoir une chance réelle de l’emporter, il faudra non seulement des manifestations massives, mais surtout des grèves frappant les capitalistes au portefeuille. Il faut que des secteurs importants de la classe ouvrière (notamment du secteur privé) se lancent dans le mouvement. C’est à cette condition, si celui-ci est suffisamment déterminé, que la bourgeoisie elle-même ira demander à son valet Macron de retirer sa réforme. Et ensuite, face à une classe ouvrière renforcée, mobilisée et consciente, il deviendra possible d’imposer d’autres reculs au pouvoir politique et au patronat.

      Tout se joue donc maintenant, et au-delà. La gauche est en embuscade, prête à vendre un échappatoire électoral, une illusion référendaire, voire la construction de la 4e Internationale.

      Mais où lundi matin va-t-il chercher tout ça ? Oui, la gauche – c’est du reste sa fonction – aura à coeur si le mouvement se renforce, de l’entrainer dans quelques impasses dont il ne se relèvera que difficilement. Mais quel rapport avec la 4e Internationale dont les plus jeunes députés de LFI ignorent probablement tout ?

      Une manière un peu ridicule, je l’ai compris, de moquer en réalité l’extrême gauche communiste révolutionnaire qui maintient que le prolétariat n’obtiendra de victoire générale et définitive qu’à condition de s’organiser pour faire plier l’appareil d’État de la classe possédante. Mais « se confronter au plus vite à la question centrale de tout soulèvement », « se doter de points de repères et de retrouvailles », « des lieux pour construire la complicité et la solidarité », « des lieux où se retrouver et s’organiser », n’est-ce pas cela le rôle d’un parti ouvrier de masse ? En attendant de pouvoir apporter les moyens d’achever partout ce système ?

      Je finis sur un accord :

      Pour que le mouvement perdure et esquive la récupération autant que la répression, il lui faudra se confronter au plus vite à la question centrale de tout soulèvement : comment déployer les moyens de son auto-organisation ?

      Précisément. « L’émancipation des travailleurs sera l’oeuvre des travailleurs eux-mêmes ». Mais pour cela, il leur faudra se construire, sur la base de leurs luttes, de leur expérience, d’une organisation de fer. Pas seulement des « discussions en air libre », ou une « Maison du Peuple », ou « une occupation de la Bourse du travail », ou encore « Nuit Debout, les Gilets Jaunes, les Soulèvements de la Terre », mais un outils de classe capable d’écraser physiquement l’État de la bourgeoisie et ses moyens de répression (dont il n’a jusqu’ici utilisé que l’essentiel).

      Je ne conçois pas autrement le rôle du parti. Comme la seule manière pour les travailleurs eux-mêmes de se donner les moyens de liquider ce monde. Non pas seulement d’organiser «  le blocage du pays  », mais de renverser les rapports sociaux et de tout faire fonctionner selon leurs propres priorités en prenant le contrôle des moyens de production et d’échange.

  • Une lignée prometteuse.

    Charles de Courson.
    Léonel de Moustier, son grand-père maternel, est l’un des 80 parlementaires à avoir refusé les pleins pouvoirs au maréchal Philippe Pétain en 1940. Il fut incarcéré et déporté au camp de concentration de Neuengamme où il mourut d’épuisement le 8 mars 1945.
    Charles de Courson est également un descendant de Louis-Michel Lepeletier de Saint-Fargeau, qui vota pour l’exécution de Louis XVI.

  • État de droit vs état de "droite" : dérives d’un #maintien_de_l'ordre assujetti à l’idéologie du #trouble_à_l'ordre_public, tout est configuré pour que soient acceptées les #violences_policières

    Sebastian Roché : « Un certain degré de brutalité est accepté au prétexte du maintien de l’ordre » - Basta !
    https://basta.media/sebastien-roche-un-certain-degre-de-brutalite-est-accepte-au-pretexte-du-ma

    Une autre particularité du maintien de l’ordre en France est d’envoyer face aux mouvements sociaux des unités non ou très peu formées… Comment cela a-t-il pu se produire ?

    Ces unités sont clairement constituées pour faire peur, pour sidérer les gens. C’est leur but. Pendant les gilets jaunes, les DAR (détachements d’action rapide), les blindés à roues de la gendarmerie nationale, les hélicoptères, les drones, sont destinés à montrer la supériorité matérielle de la police. Tout comme les policiers en civil, équipés de casques de motos et de leurs propres matraques – cela fait penser à la police sud-américaine peu sous contrôle de la loi. Ce qui a provoqué cela, c’est probablement le sentiment qu’a eu Emmanuel Macron d’être submergé lors du mouvement des Gilets jaunes.
    Le pouvoir a alors confondu une série d’incidents – quand par exemple des Gilets jaunes ont tenté de forcer la porte d’un ministère avec un engin de chantier trouvé par hasard à proximité – avec une tentative planifiée de renversement de régime. Le mouvement des Gilets jaunes, ce n’est pas la préparation par les Soviets de la prise du pouvoir en Russie en 1917 ! Quand on qualifie d’« extrêmement violent » des groupes dont la principale revendication est d’introduire un référendum d’initiative populaire, c’est que l’on n’a pas compris le désespoir des citoyens.

    • #mouarf Le comportement de la police peut varier d’une période à une autre, parce qu’il est en large partie déterminé par la violence des rapports sociaux eux-mêmes. Mais il n’y a pas, et il n’y aura jamais de «  bonne police  » tant que la société sera construite sur les bases de l’exploitation (État de droit ou pas). Pour que les violences policières cessent, il faudra que cessent les violences de classe.

    • Je ne vois pas où l’article parle de « bonne police » (sauf à citer Sarkozy, ce qui, tu en conviens, n’est pas contreproductif). L’article est intéressant dans le sens où il compare des situations de violences de classes différentes suivant les états de l’UE et met en évidence le contexte social lié aux actions répressives de la police. Bon, bref : je ne vais pas paraphraser ce qui est dit dans l’article, je t’invite juste à le relire.

      Pour que les violences policières cessent, il faudra que cessent les violences de classe.

      ... et réciproquement.
      Continuons à nous payer de mots et à enfoncer des portes ouvertes. Pendant ce temps, les crapules fascistoïdes arment leurs « polices ».

    • Le chercheur interviewé ne pose jamais fondamentalement la question du pouvoir, il déplore seulement que celui-ci « ne regarde plus la manifestation comme une colère collective, mais uniquement comme un trouble potentiel à l’ordre public ». Partant, il ne propose aucune solution d’ordre social, mais, en chercheur partisan de l’ordre existant, proposent que ce pouvoir bonifie sa « culture politique » (sa vision des choses) et prenne d’autres « décisions politiques » – des décisions plus « protectrice des droits individuels » comme, par exemple, l’institution de « mécanisme de contrôle ». C’est peut-être enfoncer une porte ouverte que de rappeler que la police (à l’instar de l’État) est une arme de classe contre les travailleurs, il ne me semble pas que l’auteur fasse beaucoup mieux en faisant mine de croire que la lutte contre les violences et les exactions policières passerait par une réforme de la police ou du ministère de l’Intérieur. Cette lutte, elle se fera sur le terrain des masses en lutte, et nulle par ailleurs. C’est par leur nombre, par leur force collective, par leur organisation, que ces masses en lutte devront trouver les moyens de s’opposer à la police, de contre-attaquer face à ses attaques, voire de la vaincre – et certainement pas du côté de l’État et de ses administrateurs. Car quoi qu’il soit décidé aujourd’hui pour encadrer et contrôler la police, le jour où, dans une période révolutionnaire, celle-ci sera lâchée sur les manifestants, les grévistes, les militants, elle ne fera aucun détail, quitte à massacrer et à assassiner en masse. Et alors il n’y aura aucune vision ni aucun texte de loi pour les rappeler à l’ordre – si je puis dire.

    • https://www.liberation.fr/france/2019/08/27/l-ecole-des-commissaires-evince-un-sociologue-critique-a-l-egard-de-la-po

      Directeur de recherche au CNRS et spécialiste des relations entre police et population, le chercheur avait dénoncé plusieurs fois, pendant le mouvement des gilets jaunes, un usage disproportionné de la force, ainsi que la faiblesse du contrôle des agents. « L’école reste dans un système dirigé par le ministre de l’Intérieur, je pense que j’ai déplu au prince et que c’est une décision politique », estime-t-il.

    • L’exécutif affaiblit une fois de plus le « dialogue social » dont il se revendique pourtant.

      #mouarf Au lieu de : « l’exécutif, fidèle à sa devise ‘servir le capital quoi qu’il en coûte‘, amplifie le saccage social et emmerde les « partenaires sociaux ». »

      Du reste, pourquoi se priverait-il ? Même en leur crachant dessus, même en témoignant à leur égard du cynisme le plus décomplexé, Il sait qu’il pourra toujours compter sur les directions syndicales pour ruiner toute riposte digne de ce nom.

  • Emmanuel Todd : "On doit faire des exemples avec des peines de prison"

    https://yetiblog.org/archives/24276

    Le plus important de ce que dit Todd :

    « Nous saurons que le monde a changé quand ceux qui nous ont mis dans ce pétrin en supprimant les stocks de masques seront devant un tribunal – et je ne parle pas d’une simple commission parlementaire. On nous demande de croire que les gens qui ont péché sous les régimes précédents et qui sont toujours là ont fait leur examen de conscience. C’est trop facile ! Il faut en finir avec l’impunité.

    On doit faire des exemples, avec des peines de prison et des sanctions financières. La société française a besoin de morale, et il n’y a pas de morale sans punition. Mais ce n’est pas seulement une question de principe. Il existe maintenant un vrai risque d’explosion sociale, parce que les Français savent que leurs dirigeants sont incapables de les protéger. Si l’on accepte encore et toujours un pouvoir qui raconte n’importe quoi grâce à sa maîtrise des moyens de communication et qui s’entête à ne pas régler les problèmes économiques, l’étape suivante ne sera pas une lutte des classes civilisée, mais la guerre civile. »

    je dois dire que je suis quand même stupéfait de constater dans quel état de vulnérabilité nos hauts fonctionnaires politiciens nous ont mis.

    [...]

    Souveraineté européenne plus souveraineté nationale, ce qui est un non-sens pratique. J’en déduis que Macron est hors de la réalité, idiot ou psychotique. . Un gouvernement doit immédiatement régler le problème du déficit de production des biens essentiels

    [...]

    Le problème, c’est que, comme le montre de façon éclatante la pandémie, nous n’avons plus d’appareil industriel. Aucun système, qu’il soit libéral, social-démocrate ou je ne sais quoi, ne peut assurer la sécurité de ses citoyens sans appareil industriel.

    [...]

    « L’avenir appartient aux manipulateurs de symboles » , disait Robert Reich, ministre du Travail de la première administration Clinton, dans les années 1990. Sauf que la manipulation des symboles, contre le Covid-19, ça ne marche pas. Ce qui impressionne la maladie, ce sont les respirateurs et les masques. Le coronavirus est le jugement dernier sur la globalisation. On envoie les usines en Chine, elle nous envoie un virus, mais garde la production de masques et de médicaments. Nous sommes ridicules.

  • Les gauches se sont enfin parlé, en vue de s’entendre
    https://www.mediapart.fr/journal/france/070719/les-gauches-se-sont-enfin-parle-en-vue-de-s-entendre

    Socialistes, anciens « frondeurs », écolos, Insoumis, hamonistes, communistes, mais aussi gilets jaunes, associatifs et intellectuels… Le temps d’un week-end dans la Nièvre, la gauche a recommencé à se parler lors du « Festival des idées ». Un moment fondateur ?

    #GAUCHE_S_ #Christian_Paul,_Europe_Ecologie_Les_Verts,_génération.s,_la_charité_sur_loire,_festival_des_idées,_La_France_insoumise,_Yannick_Jadot,_François_Mitterrand,_parti_socialiste

  • #mouarf : « Shooting sexy » pour Arnaud Lagardère et sa compagne Jade Foret - Libération
    http://www.liberation.fr/vous/06013958-shooting-sexy-pour-arnaud-lagardere-et-sa-compagne-jade-foret

    Vidéo et papier très surprenants mis en ligne par le magazine belge Le Soir mag pour son numéro de cette semaine. On y voit le milliardaire français Arnaud Lagardère en compagnie de la jeune top modèle belge Jade Foret.

    Grande maison, petits bisous, musique d’ambiance et canapés très larges : la séance de photos filmée a tout de la préparation d’un film érotique sans imagination mais elle a seulement pour but de montrer que leur relation est épanouie.

    http://www.youtube.com/watch?v=JQ3aQUBoFPs

    Vive la Sarkozie ! Ça prouve que même des gars avec lesquels tu ne supporterais pas de passer plus de cinq minutes (même bourré) peuvent rencontrer le vrai grand amour avec un top-model qui a posé dans Photo Magazine.

    • Sinon que ça a l’air insolite, voire grotesque, n’est-ce pas exactement ainsi qu’une bonne majorité d’Internautes dévoile sa vie privée en ligne ? Certes, peu suscitent l’intérêt des médias, et encore moins font venir des photographes et des journalistes chez eux. En général, les Internautes publient leurs anecdotes amoureuses par eux-mêmes sur leurs blogs personnels ignorés de tous... ;-)

    • @martin, pas d’accord (même si tu rigoles). Ça n’a rien à voir avec « les gens » sur Internet : ce type a 50 ans, est milliardaire et patron d’un immense groupe média. Il est entouré, expertisé et conseillé. (Accessoirement, quand je feuillette un catalogue de maillots de bain, j’achète un maillot de bain, pas le mannequin qui pose pour les photos.)

      C’est comme Sarko : ça n’est pas comme ça que les gens vivent, ça n’est pas non plus comme ça qu’ils souhaitent vivre et, non, madame Michu n’est pas dupe. Ce qui est plus que grotesque, c’est que ça révèle ce que cette classe (et leurs conseillers en communication) croient être les aspirations des gens.